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MR.

AIT ABDELLAH COURS DE CARTOGRAPHIE (CARTOGRAPHIE


ABDELJALIL
THEMATIQUE)

Spécialité : Téchnicien Spécialisés Géomètre Topographe | 2017


CHAPITRE 1

INTRODUCTION

1.1 INRODUCTION

On peut définir une carte thématique comme étant une carte sur laquelle l'information
qualitative et/ou quantitative, et correspondant à des concepts ou détails géographiques en relation avec
les détails topographiques, est représentée. Aussi, d'une manière simple, une carte thématique représente
un thème bien particulier pour le bénéfice d'un groupe bien déterminé d'utilisateurs.

1.2 FOND DE BASE DES CARTES THEMATIQUES

1.2.1 Définition

Un fond de base pour une carte thématique est un support cartographique sur lequel est
conservée l'information originale jugée nécessaire pour le thème de la carte à produire. Le fond qui sert de
base pour élaborer une carte thématique n'est autre qu'une carte contenant l'information topographique et
sur laquelle est représentée l'information thématique. Dans son sens large, le fond de base sera la carte
topographique entière ( i.e. en conservant tous les éléments); alors qu'une carte ne montrant qu'un seul ou
deux éléments topographiques est l'autre cas extrême. Entre ces deux variantes, n'importe quel document
peut servir comme document de base pour la carte thématique. (ex de fond : Carte topo, carte
internationale du monde, autre carte thématique...)

1.3. ELEMENTS DU FOND DES CARTES THEMATIQUES

C'est très rare qu'un fond conserve tous les éléments de la carte originale. Mais souvent,
certains éléments sont jugés utiles pour la majorité des thèmes et il est souhaitable de les conserver. Parmi
ces éléments, on peut citer :

 Quadrillage: Le quadrillage rectangulaire ou curviligne est nécessaire comme un


système général de référence.

 Réseau hydrographique: C'est l'un des meilleurs éléments d'orientation générale. Et c'est
rare qu'une carte ne présente pas le système de drainage.
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 Relief: Celui-ci dépend surtout du but de la carte et de l'échelle. Il est limité à la
représentation du terrain par les courbes de niveau et par les sommets importants. Parfois,
on utilise l'estompage pour donner une idée visuelle sur les formes terrain.

 Constructions: Ce sont des éléments topographiques primaires du fond de carte, et


particulièrement des cartes d'activité socio-économique.

 Réseau de communication: Comme le réseau hydrographique, les routes et les chemins


de fer servent comme un outil général d'orientation. Mais, ils aident, également,
l’utilisateur de la carte à trouver le plus court chemin à des destinations spécifiques.

 Unités administratives: Celles-ci représentent les éléments primaires du fond de carte


pour la plupart des cartes d'activité socio-économique. Parfois , ce sont les seuls éléments
du fond de carte.

 Noms géographiques: Les noms des établissements (Hôpital, Ecole), des rivières, des
unités administratives, ou autres zones géographiques doivent être inclus sur le fond de
carte.

Il faut noter qu'il est souhaitable que l'échelle du fond soit supérieure à celle de la carte à
produire.

1.4 VARIABLES GEOGRAPHIQUES

Tout ce qui se trouve sur la surface terrestre, qu'il soit naturel ou non (route, terrain,
religion), est un phénomène géographique localisé qui peut être cartographié.

Quatre types de données sont à distinguer:

 Données de position: Un point n'a pas de dimension. Ce point peut représenter une
information géographique ponctuelle (par exemple intersections, sommets). Cependant,

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une ville peut être considérée comme étant une information géographique ponctuelle et
représentée par un point.

 Données linéaires: Elles ont une seule dimension. Ces données sont caractérisées par leur
direction et leur longueur (par exemple routes, rivières, flux).

 Données zonales: Elles ont deux dimensions. L’objectif de ces données est de montrer la
distribution et l'extension du phénomène sur la zone considérée (végétation, religion,
climat).

 Données volumétriques: Elles ont trois dimensions (population, précipitation).

Selon la conception qu’on fait des variables géographiques, il est possible de placer une
donnée dans différentes catégories. Par exemple, la ville est une donnée ponctuelle à très petite échelle,
linéaire par comparaison à une autre ville en terme de distance, zonale en terme d’une unité
administrative, et donnée volumétrique en terme de population.

1.7 DONNEES ABSOLUES ET DONNEES RELATIVES

La représentation quantitative est réalisée soit par moyen des données absolues ou données
relatives.

 données absolues: Dans ce cas, les données sont celles observées. Par exemple, le nombre
d'habitants d'une ville, le nombre d'ouvriers d'une usine ou d'une administration,
l'exportation en tonnes dans un port.

 Données relatives: Dans ce cas, les données sont celles dérivées à partir des données
observées. Les températures et les précipitations sont deux meilleurs exemples. Ces deux
données sont générées en considérant leur moyenne calculée sur une certaine période de
temps. Un autre exemple qui peut être évoqué est celui de la carte de densité de
population.

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Nombre total

Densité=

Surface (en Km²)

1.8 DONNEES QUALITATIVES ET DONNEES QUANTITATIVES

L'information géographique peut être représentée sur la carte de deux manières:


Qualitative et/ou Quantitative

 données qualitatives: Dans ce cas, les données sont différentiées nominalement; l'objectif
principal du cartographe est de visualiser la position relative des différents types d'objets
ou de phénomènes à représenter. Exemples: ville, puit, rivière, route, types de végétation,
occupation de sol, classes de précipitations etc…
 données quantitatives. Il s'agit des données numériques associées au phénomène à
représenter. Exemple : la population d'une ville, diamètre et/ou profondeur des puits,
nombre de voyageurs utilisant un axe de route donné…etc

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CHAPITRE 2

Traitement des données QUANTITATIVES

La représentation des données thématique repose sur le traitement des données


quantitatives. En ce qui concerne les données qualitatives, elles ne nécessitent pas un traitement
mais plutôt une symbolisation. Avant d'aller plus loin dans ce chapitre, la notion d'intervalle des
classes qui constitue la base de la représentation quantitative doit être discutée avant tout autre
sujet.

2.1 LA NOTION DES CLASSES EN CARTOGRAPHIE THEMATIQUE

La transformation des données statistiques désorganisées en classes est la plus grande tâche que
tout cartographe doit exécuter avec soin. La sélection des limites de classes, la largeur des classes, et le
nombre de classes à utiliser doit être réalisée d’une manière minutieuse. Cette sélection va permettre de
transmettre une image compréhensible par l'utilisateur. En d'autres termes, on peut comparer cette
subdivision des données en classes à un processus de généralisation : les données originales seront
réduites de telle manière que celles qui sont proches les unes des autres seront groupées dans une seule et
une même classe. Ainsi, comme lors de la généralisation, on doit maintenir les caractéristiques du détail
réel pour pouvoir avoir une image conforme à la réalité.

Chaque point de la surface terrestre peut être identifié par ses coordonnés X, Y, et Z: X et Y
indiquent les coordonnées planimétriques alors que Z la distance au dessus ou en dessous d'un certain
niveau de référence. De la même manière, on peut associer la valeur Z à l'information quantitative. Par
exemple, considérons la figure 2.1, sur cette figure 105 unités sont représentées (ces unités peuvent être
des municipalités, des provinces ou autres). Sur chaque unité est indiquée la densité de la population
rurale. Au lieu de représenter la population rurale par moyen de chiffres, on place au centre de chaque
unité une ligne verticale (épingle) dont la hauteur Z est proportionnelle à la densité (figure 2.2). De plus,
on peut procéder à une interpolation entre les sommets de ces épingles et établir des profils verticaux dans
les deux directions X et Y (figure 2.3). Le résultat donne une surface simplifiée qu'on appelle la
SURFACE STATISTIQUE. L'élévation de chaque point au dessus de la surface statistique représente la
quantité statistique (Valeur Z). Enfin, au lieu de tracer des profils verticaux, on peut tracer, en projection
isométrique, l'unité considérée: la surface sera celle de la zone et la hauteur sera celle de la quantité à
représenter (figure 2.4).

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Figure 2.1 Représentation des données quantitatives: insertion des quantités dans l’unité

Figure 2.2 Représentation des données quantitatives: lignes verticales

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Figure 2.3 Représentation des données quantitatives: surface simplifiée en 3 dimensions

Figure 2.4 Représentation des données quantitatives: projection isométrique

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Lors de la sélection des classes, certaines règles doivent être considérées :

 les classes doivent englober toutes les données,


 l'intersection entre les différentes classes ne doit pas exister,
 aucune classe ne doit être vide,
 le nombre de classes doit être grand pour ne pas perdre la précision des données et aussi
large que la nature des données le permet,
 si c'est possible, subdiviser les données en groupes raisonnables d'égal nombre
d'observations, et
 si c'est possible, avoir une relation logique ou mathématique entre les différentes classes.

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CHAPITRE 3

Expression et représentation des données thématiques qualitatives

3.1 SEMIOLOGIE GRAPHIQUE

La sémiologie graphique (étude des signes et de leur signification) a pour but de


transmettre une information correcte d'aboutir à une image facilement accessible au lecteur.

Il s'agit d'un véritable langage destiné à faciliter la communication à l'aide d'outils


graphiques appelés variables visuelles. La bonne utilisation de ces variables permet de
renforcer le message tout en le rendant plus lisible.

Symboles linéaires extraits d'une légende de


carte IGN

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3.2 LES VARIABLES VISUELLES

Dans un système de projection donné, les coordonnées expriment une correspondance


biunivoque entre le phénomène et son image. En second lieu et pour différencier les images, le
cartographe fait appel à des variations de forme, de dimension, de valeur d'orientation et de couleur.

Suivant la nature ou l'importance du phénomène, l'image choisie peut être, par exemple :

 un rectangle, un cercle, un carré, un triangle………...………………………..Forme


 un rectangle de surface plus au moins grande……………….……………Dimension
 un rectangle noir, gris, blanc…………..……………………………………...Valeur
 un rectangle, Horizontal, vertical, incliné à 45°……………………….…Orientation
 un rectangle noir, bleu, vert, rouge, jaune..………………………………….Couleur
Ces cinq composantes, en comprenant la variation de couleur qui sera étudiée au
paragraphe 4, constituent les variables visuelles.

3.2.1 La variable forme :

A surface sensiblement égale, un élément graphique peut prendre une infinité de formes,
qu'elles soient géométriques, symboliques, évocatrices ou figuratives : donc la longueur de la variable
forme est illimitée.

On constate que l'ensemble des signes de même surface, de même valeur et de même
couleur mais de forme différentes sont, en vision globale, perçus comme semblables; cet ensemble
constitue une classe d'équivalence qui n'admet pas de partition, car il est généralement impossible d'isoler
et de regrouper en une image unique les signes de même forme d'un seul coup d'œil (Fig 3.2).

Figure 3.2

Dans cet ensemble, Il n'existe pas de classement hiérarchisé, donc pas de relation d'ordre (Figure 3.3).

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3.2.2 La variable dimension

Pour qu'une image varie en dimensions sans modification de la forme, il faut qu'elle reste
semblable à elle même; la variable dimension, considérée comme indépendante, se traduit donc par une
variation de surface.

La longueur de la variable est limitée d'une part par la surface minimale du signe
perceptible, d'autre part par la l'encombrement maximal; cette limite haute dépend du contenu de la carte;
elle est généralement plus faible en cartographie topographique qu'en cartographie thématique.

Figure 3.3

L'ensemble des signes de même forme, de même valeur et de même couleur mais de
dimensions différentes ne constitue pas une classe d'équivalence: dans la Figure 3.2, l'image constituée par
tous les triangles regroupés n'est pas isolée instantanément.

La variable dimension fournit, à l'évidence, les moyens de classer spontanément


des signes, sans la moindre ambiguïté : elle est donc ordonnée. De plus, le rapport de deux
surfaces peut être défini numériquement et peut être apprécié visuellement avec une
approximation correcte; cette propriété est d'autant mieux vérifiée que les paliers sont peu
nombreux et que les formes sont simples et se rapprochent des formes élémentaires : cercles ou
carré. Par conséquent, la relation d'ordre est aussi quantitative (Figures 3.4. et 3.5)

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5000
250

Figure 3.4 Figure 3.5

Les deux planches mettent en évidence un classement :

* sur laFigure 3.4, il est simplement qualitatif et on distingue 3 catégories administratives.

* sur la Figure 3.5, le classement est quantitatif : 1 mm carré représente 250 salariés.

3.2.3 La variable valeur

Pour une image dessinée ou imprimée en noir sur un fond blanc, on appelle valeur le
rapport entre les quantités de noir et de blanc perçues dans la surface de l'image, pour une image
colorée, la valeur sera celle du gris qui fournirait une sensation visuelle de même intensité.

La longueur de la variable est donc maximale lorsque les images sont noires sur fond
blanc; elle diminue d'une part quand le fond est teinté, d'autre part, quand les images sont colorées et
ceci d'autant plus que les couleurs utilisées sont voisines du milieu du spectre c'est à dire du maximum
de sensibilité de l'œil.

On constate que l'ensemble des signes de même forme, de même dimension et de


même couleur mais de valeurs différentes sont perçus, en vision globale, comme appartenant à des
catégories différentes et ne constituent donc pas une classe d'équivalence, mais ces catégories,
groupées par paliers, s'ordonnent naturellement(Figure 3.6) Cependant, un classement quantitatif est
généralement impossible d'une part parce que les pourcentages de noir par rapport au blanc ne peuvent
être évalués par l'œil, et classés numériquement, d'autre part, parce que le blanc ne constitue pas une
valeur unitaire de référence (Figure 3.7)

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Figure 3.6 Figure 3.7

3.2.4 La variable orientation :

Contrairement aux variables précédentes, la variable orientation a un champ


d'application très limité : on ne peut parler d'orientation pour un cercle sauf avec indication
d'un repère supplémentaire (rayon, diamètre…). On ne peut la concevoir que pour les signes
de forme linéaire dont le rapport longueur/largeur est au moins de l'ordre 3/1.

Les signes de même forme, de même dimension, de même valeur et de même couleur
sont perçus comme exprimant des phénomènes de même importance quelque soit leur inclinaison; leur
ensemble constitue une classe d'équivalence. Par contre, aucun classement ,'est possible à priori : il
n'existe donc pas de relation d'ordre pour cette variable.

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3.2.5 La variable texture-structure

La texture est définie par la forme du point élémentaire de l'image. On distinguera les

Texture-structure
textures visibles à l'œil nu des textures non visibles à une distance normale de lecture.
structure représente le mode de répartition et l'orientation de ces éléments.

3.2.6 La variable dynamique :

Liée à l'avènement des outils informatiques, la variable dynamique permet de suivre en


temps réel un phénomène graphique. Dans une carte de circulation routière, on pourra ainsi
visualiser un accident (point clignotant), un ralentissement (itinéraire clignotant).

3.2.7 Combinaison des variables :

Si F est le nombre d'éléments disponibles pour la variable Forme, D le nombre


d'éléments pour la variable dimension, V pour la valeur, O pour l'orientation et C pour la couleur, le
nombre de signes distincts obtenus sera de N = F * D * V * O * C.

Exemple : On limite le nombre d'éléments à 2 pour chaque variable:

 Forme rectangle et triangle


 Dimension grand et petit
 Valeur à plat et grisé
 Orientation horizontal et incliné
 Couleur noir et vert

N=25 =32

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En se limitant à 3 par variable, on obtiendrait N=35 =243. Soit 243 signes différents.

En ce qui concerne les propriétés d'éléments résultant de l'association de plusieurs


variables, on constate que la dimension et la valeur confèrent leurs propriétés d'ordre aux
combinaisons où elles sont associées et que la combinaison forme-orientation est dominée par la
variable orientation; quant à la combinaison dimension valeur, appliquée à un critère unique, elle
permet une meilleure sélection des paliers, appliquée à deux critères judicieusement choisis, elle
autorise un effet multiplicatif.

Références :

- Cours : Version Expérimental de OFPPT, Module : Photogrammétrie et Cartographie


- Support de cours Traitement d’images/SIG – U5BGEM-J-P CHEREL 2007-2008
- Cartographie1 : Professeur: Alain Jarne / Micheline Cosinschi, Olivier Brand 2011.
- Cours : Cartographie Thématique de Mr Rochdi (IAV).
- Cartographie V1 : G.Weger Mars 1999.

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