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Chapitre 4 : Contrôle des travaux 1

Chapitre 4 : CONTROLE DES TRAVAUX

4.1. INTRODUCTION

Le contrôle des travaux est l’opération qui consiste à faire réaliser un projet conformément
aux plans et spécifications. Le contrôle représente donc, pour le Maître de l’ouvrage
l’assurance d’avoir un ouvrage conforme au projet qui a été conçu, ou à l’objectif qui a été
fixé. Il faut bien souligner que le contrôle vise essentiellement à faire respecter un projet,
contrairement à une pratique assez répandue qui consiste à l’amender au fur et à mesure de
l’avancement des travaux. La qualité de l’ouvrage dépend donc étroitement de celle du projet.
Ceci ne signifie pas qu’il ne soit jamais nécessaire de revoir partiellement un projet au
moment des travaux mais simplement que ces investigations seront d’autant plus réduites que
le projet aura été plus fouillé. Dans la plupart des cas, il est souhaitable que l’équipe de
contrôle comprenne du personnel ayant participé à la conception du projet.

4.2. CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE CONTROLE

Le contrôle est, au même titre que les études ou les travaux, une opération nécessaire pour
passer d’un désir de réalisation à la réalisation elle-même. A ce titre, il se doit d’être
constructif, c’est-à-dire d’apporter des éléments permettant de contribuer à la qualité de
l’ouvrage et ne doit pas se borner à constater et sanctionner des imperfections.
Pour être satisfaisant le contrôle doit avoir pour objectifs :
- d’obtenir que les matériaux aient les qualités requises et qu’ils soient mis en œuvre
dans les meilleurs conditions ;
- d’être en mesure de percevoir au plus tôt les insuffisances éventuelles afin d’y porter
remède avant qu’il ne soit trop tard ;
- d’obtenir les quantités requises ;
- de rassembler les résultats du contrôle en vue de leur exploitation ultérieure.
Pour être complet et efficace, le contrôle doit s’exercer avant, pendant et après les travaux :
- le contrôle avant consiste à vérifier que les matériaux proposés par l’Entrepreneur
(matériaux naturels, liant hydraulique et hydrocarbonés, etc.) existent en quantité
suffisante et répondent aux spécifications du marché. Il consiste à choisir parmi les
matériaux proposés ceux qui ont les meilleurs caractéristiques tout en tenant compte
du facteur transport qui aura une incidence directe sur le coût de l’ouvrage. Pour

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l’exemple choisi, le contrôle avant consiste aussi à faire faire des planches d’essai qui
permettent de mettre au point le procédé de mise en œuvre des matériaux ; si cette
précaution a bien été prise, il est rare d’avoir ensuite des déboires importants ;
- le contrôle pendant consiste à vérifier au fur et à mesure de l’avancement des travaux
que les compacités et les épaisseurs sont respectées, qu’il n’est pas introduit de
matériaux différents de ceux qui étaient prévus ; un premier contrôle visuel permet
déjà d’éliminer, avant toute mise en œuvre coûteuse, la plupart des matériaux pollués
approvisionnés à la suite de l’exploitation peu soignée d’un gîte ;
- le contrôle après est ici bien simplifié, les contrôles de qualité et de quantité ont été
faits, il ne reste plus qu’à vérifier que sous l’action de la circulation de chantier
n’apparaissent pas de poches de matériaux qui se décompactent et qui doivent être
remplacés. Il faut signaler à ce propos que si l’action de la circulation sur une couche
de base non protégée a pour effet de détériorer assez rapidement la couche supérieure,
elle permet par ailleurs de déceler tout défaut de qualité, ou de compactage, avec plus
de rigueur que la campagne d’essais la plus complète.

4.3. CONTROLE DE L’IMPLANTATION

Les travaux sont généralement lancés à partir d’un avant-projet détaillé ou à partir d’un projet
détaillé.
Dans le cas d’un avant-projet détaillé, l’entrepreneur dispose de la polygonale qui a servi de
base pour le levé de la bande d’étude (les sommets de cette polygone sont implantés sur le
terrain) et des données du calcul d’implantation de l’axe du projet, données qui vont permettre
d’implanter sur le terrain les points d’axe qui figurent dans l’avant-projet détaillé.
Le rôle de l’Entrepreneur consiste dans ce cas à :
- vérifier la polygonale ;
- borner la polygonale ;
- implanter et lever l’axe du tracé et les profils en travers ;
- comparer les résultats obtenus avec ceux de l’avant-projet détaillé.
Le rôle du contrôle consiste à :
- vérifier que l’ensemble des opérations décrites ci-dessus sont effectuées dans des
conditions et avec les précisions conformes aux spécifications. Sans refaire l’ensemble
du travail, la cellule topographique peut s’assurer de la précision par sondage
judicieusement placés ;
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- prendre les mesures nécessaires s’il y a des différences importantes entre les résultats
du levé et ceux de l’avant-projet détaillé.
Dans le cas d’un projet d’exécution, l’Entrepreneur dispose alors de l’axe du tracé implanté
sur le terrain son travail se limite à :
- vérifier cet axe (planimétrie) ;
- en assurer la conservation en bornant à l’extérieur de l’emprise les points
remarquables (si cela n’a pas déjà été fait au moment de l’étude) ;
- le déporter éventuellement hors de l’emprise des travaux.
Le rôle du contrôle est le même que dans le premier cas.

4.4 CONTROLE DE LA QUALITE DES MATERIAUX

Le contrôle des matériaux doit commencer aussi loin que possible à l’amont de l’exécution
des ouvrages. Il y a lieu de distinguer les contrôles avant et les contrôles pendant.
Les contrôles avant sont ceux qui doivent intervenir avant le démarrage du chantier. Ils sont
du ressort de l’Entreprise et consistent à vérifier que la qualité, l’homogénéité, et la quantité
disponible, sont bien conformes à l’étude du projet et en concordance avec les spécifications
du marché. Ces opérations de vérification nécessitent :
- une reconnaissance sur le terrain avec les moyens de sondages ;
- l’exécution de prélèvements qui seront soumis aux essais de laboratoire appropriés.
Les contrôles pendant (contrôles d’approvisionnement) que l’on pourrait qualifier de routine
s’exercent :
- au cours de l’extraction des matériaux naturels (plasticité, granulométrie, aptitude au
compactage, portance, dureté pour les roches) ;
- au cours de la préparation des matériaux élaborés (granulométrie à la sortie des
concasseurs pour les agrégats (éventuellement forme et propreté) ; dosage en ciment,
dosage en eau, granulométrie pour les matériaux traités aux liants hydrauliques et les
bétons ; dosage en bitume, en eau, granulométrie, température de préparation des
mélange bitumineux.
Tous ces résultats doivent être soigneusement analysés, répertoriés, exploités et comparés :
- aux prescriptions du cahier des charges ;
- aux résultats des contrôles préliminaires et des études de laboratoire.

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4.5. CONTROLE DES CONDITIONS DE MISE EN ŒUVRE

Les contrôles préliminaires concernent principalement la qualité des matériaux qui seront mis
en remblais (qu’ils proviennent de déblais ou d’emprunts). Il est nécessaire, en particulier, de
veiller à l’élimination de la terre végétale, des matériaux compressibles, des matériaux
rocheux de calibre supérieur à celui qui est prévu, des débris végétaux ou divers, etc.
En cours des travaux, il faut principalement veiller au compactage des remblais :
- approvisionnement par couches d’épaisseur maximale compatible avec les engins de
compactages disponibles sur le chantier ;
- organisation des rotations des engins de terrassement ;
- contrôle de la compacité du corps de remblais par des mesures de densité en place ;
- contrôle de l’homogénéité et de l’humidification des matériaux suivant les
prescriptions.
En fin des travaux, il est nécessaire de contrôler la cote, la largeur, la position par rapport à
l’axe et la forme des terrassements aussi bien en remblais qu’en déblais.
Les contrôles après concernent surtout la bonne conservation des terrassements pendant la
période qui s’écoule entre leur réception et la mise en œuvre des couches de chaussée ; la
solution la plus sûre consiste lorsque c’est possible à interdire la circulation sur les
terrassements. Lorsque la circulation doit obligatoirement emprunter les terrassements, il est
très difficile d’éviter qu’ils ne se décompactent. Il faudra, lorsque c’est possible, qu’ils soient
régulièrement humidifiés et recompactés. En bref, lorsque la circulation ne peut être déviée il
faut réduire au strict minimum cette période d’attente. C’est un problème de planning qui doit
être examiné avant le début des travaux.
Pour se rendre compte des conditions et des difficultés éventuelles de mise en œuvre des
matériaux, compte tenu de leur nature et du matériel utilisé, il est recommandé de procéder au
préalable, et pour chaque nature d’ouvrage, à des essais de mise en œuvre en vraie grandeur
sur des planches expérimentales (planches d’essais). Le contrôle des caractéristiques des
matériaux en place à l’issue de ces essais est particulièrement important :
- dans le domaine du répandage, les contrôles portent sur l’homogénéité des matériaux
après répandage (ségrégation granulométrique notamment), sur la teneur en eau au
moment du compactage, sur les températures de répandage ;
- lorsque la mise en œuvre comporte un traitement ou un malaxage in situ, les contrôles
doivent vérifier tous les points précédemment cités ;

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- en ce qui concerne le compactage, les contrôles consistent surtout à comparer la


compacité obtenue à une densité de référence pour un engin de compactage choisi et
pour différentes énergie.
Au fur et à mesure de l’avancement du chantier et pour les différentes natures d’ouvrage
(plate-forme, couche de fondation, couche de base, revêtement) il sera procédé également aux
contrôles suivants :
- répandre des matériaux ;
- dosages de stabilisants éventuels (ciment, chaux, etc.) et à l’analyse quantitative de
leur dispersion (dans le cas du malaxage in situ) ;
- compactage ;
- épaisseur des matériaux. En cas d’apport de matériaux supplémentaires, il sera
nécessaire de malaxer et recompacter l’ensemble de la couche.

4.6. CONCLUSION

La qualité d’un ouvrage dépend de la compétence de l’Entrepreneur car il est bien certain que
projet et contrôle ne peuvent suppléer à la carence de ce dernier.
On peut donc dire qu’un bon ouvrage est le résultat d’un bon projet réalisé par un bon
Entrepreneur bien contrôlé.

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