1 – Introduction
2 – Etude clinique
3 – Diagnostic positif
4 – Formes cliniques
5 – Classification étiologique
6 – Traitement
7 – Conclusion
1 - Introduction
Abaissement durable de l’humeur en dessous d’un
seuil normal.
Triade clinique
- Tristesse de l’humeur
- Ralentissement de psychomoteur
- troubles instinctuels : appétit, sommeil et vie
sexuelle
Symptômes associés
- angoisse
- algies diverses : plaintes somatiques
- troubles du caractère
- idées délirantes
Triade clinique
Tristesse de l’humeur
Tristesse morbide intense
d’au moins deux semaines d’évolution.
Envahit tous les champs de la vie mentale
Peu accessible au raisonnement, au réconfort
Entraîne une importante impotence fonctionnelle
S’accompagne typiquement de nombreux signes
évocateurs.
Peut être remplacée par une irritabilité.
- Perte de la sensation de plaisir : Anhédonie
- Perte d’initiative, absence d’envie : Aboulie
- Vécu pessimiste
- Au maximum : perte de l’élan vital, perte de goût :
Athymormie
- Ennui
- Anesthésie affective : hyporéactif aux stimuli agréables
- Ou au contraire :
- Irritabilité
- Labilité émotionnelle avec des crises de larmes parfois
inexplicables par le patient
Asthénie
Idées suicidaires
Asthénie :
- Quasi constante du syndrome dépressif
- Présent :
Culpabilité exagérée
Vécu d’indignité
Autodépréciation : le patient s’adresse à lui-même des reproches et des
critiques exagérées
- Avenir :
Pessimisme, sensation d’avenir bouché
Incurabilité : sentiment de ne pouvoir être guéri
Idées suicidaires
Désir de mort
+/- intense et +/- durable
Faisant toute la gravité du syndrome dépressif
! Idéation suicidaire et risque suicidaire ne sont pas des synonymes :
Idéation suicidaire :
Peut être constante, envahissante, avec une intention résolue de mourir, et
donnant lieu à un projet clairement établi. Ainsi le risque suicidaire est alors
majeur.
Risque suicidaire :
peut être extrême même en absence d’idée suicidaire.
c’est le cas dans les dépressions à anxiété majeure(mélancolie anxieuse)
où un raptus(impulsion soudaine d’accomplir un acte) peut mener à un geste
suicidaire d’échappement à l’angoisse.
Ralentissement psychomoteur :
RPM
Ralentissement psychique :
Trouble de l’attention
Trouble de la concentration
Troubles mnésiques
Indécision et perplexité
Ruminations : piétinement de la pensée (stagnation)
Bradyphémie : lenteur du discours
Apragmatisme : perte de la capacité de planification et d’action
Ralentissement moteur
RPM
Ralentissement moteur
Hypomimie voire amimie : pauvreté gestuelle et
mimique
Trouble de l’appétit
- Anorexie 90%
Hyperphagie 10%
Troubles sexuels
baisse de libido :
homme : impuissance
femme : frigidité
aménorrhée
Symptômes associés
- Angoisse
- Algies diverses
- Troubles du caractère
- Idées délirantes
Angoisse :
Très fréquente dans les troubles dépressifs
- difficile à vivre
- Irritable
Congruentes à l’humeur
culpabilité
dévalorisation
auto-accusation
ruine
incurabilité
mort
Idées délirantes
Définie par :
Episode léger :
Nombre de symptômes suffisant au diagnostic
Fonctionnement global peu ou pas altéré.
Episode sévère :
Grand nombre de symptômes
Fonctionnement social, affectif, familial très altérés
Episode moyen :
Stade intermédiaire entre léger et sévère
Caractéristiques psychotiques
Délire
Désorganisation psychique
Enfants
Adolescents
Âgés
Enfants :
Certains symptômes sont plus fréquents que chez
l’adulte :
irritabilité
trouble de l’attention ( fléchissement scolaire)
régression
Adolescents :
Parfois révélé par un trouble des conduites
Irritabilité
Bagarres
Fugues
Abus de substances
Conduites à risque
Hypersomnie hyperphagie
Risque majeur de passage à l’acte
Âgés :
Plaintes somatiques souvent au premier plan
Trouble de la concentration et de mémoire souvent
intenses
Importance des idées délirantes
Consultant pour des motifs bizarres
Pouvant en imposer un tableau démentiel.
Risque suicidaire élevé
Preuve thérapeutique
Selon le sexe
Chez la femme :
Période prémenstruelle
Grossesse
Ménopause
Période prémenstruelle :
Diagnostic différentiel :
Post-partum blues ou baby blues.
Dépression du post-partum
10 à 20 % des accouchées
Mélancolie stuporeuse
RPM extrême
Mutisme
Stupeur
Risque : Dénutrition et cachexie
Mélancolie anxieuse
Anxiété majeure
Agitation
Mélancolie délirante
Importante production délirante
Forme particulière de mélancolie délirante :
Syndrome de Cotard :
Fréquente chez le sujet âgé
Le délire comprend :
- Négation d’organe ou de la fonction d’un organe :
Ex : mes intestins ne fonctionnent plus
- Thème d’immortalité
EDC atypique : acception française
Caractérisé par la présence de symptômes inhabituels :
- Eléments délirants non congruents à l’humeur
- Désorganisation psychique
- Bizarrerie
- Détachement affectif
- Absence d’anxiété
Ce tableau clinique doit faire évoquer de principe une
pathologie schizophrénique sous-jacente
Imposant une surveillance accrue.
Dépression atypique : acception
anglosaxonne:
Maintien de la réactivité de l’humeur aux stimuli agréables.
Affections endocriniennes :
hypothyroïdie, hypercorticisme, ménopause, insuffisance surrénalienne
Affections infectieuses :
sida, tuberculose
Causes toxiques :
Médicaments antihypertenseurs L-Dopa, agonistes alpha 2 centraux
neuroleptiques…
corticostéroides au long cours,
cures de sévrage chez l’alcoolique le toxicomane
immunosuppresseurs : interférons et isotrétinoine
Autres causes :
néoplasies, maladies de système : lupus, maladie de Behçet
b – Dépressions associées à des
états psychiatriques
Une dépression peut survenir au cours de :
Troubles du sommeil
Troubles du comportement alimentaire
Psychose puerpérale
Cliniquement :
tous les éléments de la dépression sont présents
leur intensité est au maximum
Caractérisée :
Alternance d’accès dépressifs et maniaques (trouble bipolaire)
Récurrence des seuls accès dépressifs
B - Dépressions psychogènes
Dépression réactionnelle
Dépression d’épuisement
Dépression névrotique
Dépression réactionnelle
Survenant en étroite relation avec un événement psychologique
traumatisant et douloureux
Cliniquement :
Les thèmes douloureux et de tristesse restent en rapport avec
l’événement déclenchant
Dépression d’épuisement
Survenant à la suite d’une exposition prolongée à des
situations stressantes ou à des périodes durables de tension
et de conflit.
Cliniquement : 3 phases
Phase prodromique
Phase psychosomatique
Plaintes somatiques
Perte d’initiative
RPM
- Conduites suicidaires
- Conduites addictives : stupéfiants, mais surtout les
médicaments anxiolytiques.
- Retentissement socioprofessionnel
- Récidive
- Evolution vers un trouble chronique de l’humeur
B – Evolutions possibles sous
traitement
Réponse au traitement(diminution de la
symptomatologie/rémission partielle)
Rémission complète(disparition du SD)
Guérison : rémission complète > 4 mois
Rechute : avant la guérison
Récidive : après la guérison
Passage à la chronicité : prolongation > 2 ans
Résistance : absence de réponse
Virage de l’humeur : vers un syndrome maniaque ou
hypomaniaque, définit le trouble bipolaire de type III
Récidive :
- Le risque est de :
- 50% après un 1er épisode
- 70% après un 2ème épisode
- 90% après un 3ème épisode
Chronicité :
Facteurs de risque de chronicité :
- Trouble dépressif récurrent avec un nombre élevé
d’épisodes.
- Histoire familiale de troubles de l’humeur
- Retard dans la prise en charge
Résistance :
Après l’échec confirmé ( absence de réponse ou rechute
précoce)
D’au moins deux traitements différents
Dont un imipraminique
Pendant 4 à 6 semaines
À posologie adéquate
Avec observance satisfaisante
---- on ne parle de dépression résistante que pour les épisodes
de durée inférieure à 2 ans.
Facteurs de résistance au
traitement :
- Trouble de la personnalité associé
- Maladie organique sous-jacente
- Condition psychosociales défavorables entretenant le
trouble.
Evolution de la dépression en
chiffres :
Taux de suicide chez les malades déprimés :
- 15% des patients décèdent par suicide
- 60% des suicides seraient imputables à un trouble
dépressif
Réponse au traitement :
- Taux de réponse au traitement de 1ère ligne : 80%
- Taux de récidive : 50%
- Taux de passage à la chronicité : 20%
6 – Prise en charge
A – Interrogatoire
B – Bilan étiologique et pré-thérapeutique
C – Chimiothérapie Antidépressive
D - Traitement
A - Interrogatoire
Affirmer le diagnostic
IRSNa : Venlafaxine
Métabolisme hépatique
- Énurésie
- Trouble du sommeil
Tricycliques IRS :ISRS/IRSNa IMAO non sélectifs
IMAO sélectifs
Exemples Clomipramine ISRS :Fluoxétine (PROZAC) Iproniazide Moclobémide
(ANAFRANIL) IRSNa: Venlafaxine (EFFEXOR) (MARSILID) (MOCLAMINE)
Contre- - GAFA Association aux IMAO non -HTA -Association aux IMAO
- RAU sélectifs - phéochromocytome non sélectifs
indications - insuffisance hépatique -Association aux triptans
- IDM récent
sévère -Etats maniaques et
- Association aux -Assocation aux autres délirants
IMAO non sélectifs antidépresseurs -Âge inférieur à 15 ans
-Alimentationriche en -Allaitement
tyramine, tryptophane,
en caféine
-Allaitement
- Epilepsie - Grossesse, allaitement Grossesse
Précautions - Sujet agé : sédation et
Grossesse
- Association aux anticoagulants HTA
d’emploi Hypotension oraux certains BB, AVC Associations aux ISRS,
Orthostatique, troubles - Association avec IMAO sympathomimétiques,
urinaires
réversibles
Cardiopathies morphiniques
-Cardiopathies :
- Adapter poso avec Lithium et
Coronaropathies, tr du
rythme, insuff cardiaque Tégretol
décompensée
- Insuffisances hépatiques
et rénales
Indications EDC sévère 2ème EDC modéré à sévère Indiqué en 3ème Indiqué en 3ème
intention intention intention
Antidépresseurs tricycliques
Molécules de référence
Vu leurs contre-indications et leurs effets indésirables
Leur usage en ambulatoire est délicat.
Elles ne sont plus les molécules de 1ère intention.
Exemples :
- Clomipramine (Anafranil) 75 à 150 mg/jr
- Imipramine (Tofranil) 75 à 150 mg/jr
- Amytriptiline (Laroxyl) 75 à 150 mg/jr
Effets indésirables des Tricycliques
Nombreux et fréquents
Hématologiques : thrombopénie…
Stomatologiques : glossite…
Attention : avant out traitement par un AD tricyclique,
chez un sujet de plus de 40 ans ou en présence
d’antécédents cardiovasculaires:
ECG : INDISPENSABLE
Dosage des tricycliques :
Disponible en routine
But : s’assurer que les taux sanguins du médicament et
des métabolites sont dans la fourchette thérapeutique
Indications :
- suspicion de surdosage : effets secondaires
majeurs
- suspicion de sousdosage : inefficacité
- lors de co-pprescriptions pouvant modifier le
métabolisme de la molécule, dans les cas de poids et
âges extrêmes.
Inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine
Plus récents et mieux tolérés que les tricycliques
ISRS :
Fluoxétine PROZAC ROSAL 20 à 40 mg/jr
Paroxétine DEROXAT 20 à 40 mg/jr
Sertraline ZOLOFT 50 à 200 mg/jr
Escitalopram SEROPLEX 10 à 20 mg/jr
Citalopram SEROPRAM 20 à 40 mg/jr
IRSNA :
Venlafaxine EFFEXOR : 75 à 225 mg/jr
Syndrome de sévrage : en cas d’arrêt brutal
- nausées
- vertiges
- agitation
- insomnie
- sudation
Syndrome sérotoninergique :
- agitation
- confusion
- tremblements
- myoclonies
- rigidité
- hyperthermie
- HTA paroxystique
Le syndrome sérotoninergique :
Survient en cas d’associations de plusieurs
médicaments augmentant la transmission
sérotoninergique : IRS, tricycliques, IMAO sélectifsou
en cas de surdosage en IRS.
Le traitement :
Interruption du traitement
BZD
Les cas les plus sévères : mesures de réanimation
Autres antidépresseurs
Molécules récentes
Efficacité comparable :
Miansérine ATHYMIL
Mirtazapine NORSET
Tianeptine STABLON
Agomélatine VALDOXAN
D – Traitement :
EDC isolé non sévère de l’adulte
Quand hospitaliser ?
Quelle hospitalisation ?
Quand traiter ?
Quel traitement ?
Traitement médicamenteux ?
Sismothérapie ?
Psychothérapies ?
Mesures sociales ?
D - Traitement
EDC isolé léger à modéré de l’adulte :
L’épisode isolé est pris en charge par le psychiatre en
ambulatoire
Le traitement comporte deux volets
- Traitement médicamenteux : Antidépresseurs
- Psychothérapie adaptée au patient
Quand hospitaliser ?
Mélancolies
Dépressions sévères avec un risque suicidaire élevé
Troubles somatiques associés
Milieu de vie entretenant les troubles
Quelle hospitalisation ?
Hospitalisation libre le plus souvent
Mélancolies stuporeuses :
ECT en urgence après bilan
Dépression saisonnière :
Photothérapie et/ou ISRS
Dépression bipolaire : traitement
des épisodes aigus :
EDC léger : une simple surveillance et une optimisation du
traitement thymorégulateur.
Indications :
- après 3 épisodes dépressifs caractérisés : ou 2 épisodes sévères.
- rapprochés : en moins de 4 ans.
Quel traitement :
- traitement antidépresseur efficace sur les épisodes traités,
poursuivi à posologie identique.
Durée du traitement :
- 2 à 5 ans
- Avec surveillance mensuelle ou bimestrielle.
EDC modéré à sévère
Forme non compliquée forme compliquée
caract. psychotiques
caract. mélancoliques
risque suicidaire élevé
Ambulatoire Hospitalisation
TTT
d’attaque
ISRS ou IRSNA
dose efficace
TTT de
maintenance
non systématique
si et seulement si >ou= 3 épisodes en 4 ans
Poursuivre le traitement 2 à 5 ans
EDC résistant :
N’ayant pas répondu à 2 antidépresseurs dont un tricyclique, à doses efficaces et pendant une durée
suffisante
- Indications :
Elle est le plus souvent de seconde intention vu sa lourdeur et son coût.
En 1ère intention
Mélancolie stuporeuse
Mélancolie délirante
Schizophrénie avec contre-indication aux neuroleptiques
Fureur maniaque
En 2ème intention :
Dépression résistante
Schizophrénie résistante
Trouble bipolaire résistant
- Contre-indication :
HTIC = seule CI absolue
Les contre-indications à l’AG.
CI relatives : troubles de l’hémostase, trouble du rythme cardiaque,
IDM récent, AVC, épilepsie, ostéoporose sévère( risque de
fractures), phéochromocytome, décollement rétinien.
Bilan pré-thérapeutique :
Bilan sanguin : NFS, TP,TCA,GS,ABO Rhésus RAI,
Ionogramme sanguin, créatinine, glycémie
Bilan hépatique
ECG
FO ou TDM cérébrale éliminant une HTIC
EEG
Radio Thorax
Consultation de pré-anesthésie.
(Radio panoramique dentaire et consultation stomatologique)
A savoir : SismoTTT
Avant de commencer une cure d’ECT, certains
traitements doivent être diminués ou interrompues, ce
sont pour l’essentiel :
Troubles cognitifs :
- État confusionnel postcritique au réveil réversible
- Troubles de la mémoire antérograde pendant la durée
de la cure, le plus souvent transitoires.
- Persiste parfois une lacune mnésique définitive
concernant la période de la cure
Fin du traitement : SismoTTT
Une fois la guérison obtenue, l’ECT est interrompue et
relayée par un traitement médicamenteux, lorsque cela
est possible
Psychothérapies analytiques
- Après évaluation clinique, siun apport est attendu dans
le traitement de l’épisode et/ou la prévention des
récidives.
Psychothérapies cognitives
- Après évaluation clinique, chez des patients
présentant des biais cognitifs manifestes.
Mesures sociales
Arrêt du travail pendant la durée de l’handicap
fonctionnel.
- Traitement antidépresseur :
- PEC sociale.