Vous êtes sur la page 1sur 37

Conservatoire national des arts et métiers – Paris

Maçonnerie sous charge statique

Rapport d’information et communication pour l’ingénieur


(ENG222)

Département : GENIE CIVIL

Préparé par : SALWA FADEL


(9260 f)
Année universitaire : 2016-2017
Maçonnerie sous charge statique 2017

FADEL Salwa 1|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

PLAN

Introduction 3

Chapitre 1. Généralités et propriétés de maçonnerie 4


1.1. Les éléments constitutifs de la maçonnerie 4
1.2. Le classement de maçonnerie 6
1.3. Les mortiers 7
1.4. Le béton de remplissage 8
1.5. Résistance moyenne des éléments de maçonnerie 8
1.6. Résistance caractéristique à la compression 9
1.7. Résistance caractéristique à l’adhérence acier-béton 10
1.8. Déformation 10

Chapitre 2. Les actions 11


2.1. Définition 11
2.2. Etats limites et combinaisons 12
2.3. Valeur de calcul de résistance 12

Chapitre 3. Dimensionnement 13
3.1. Calcul de la hauteur effective 13
3.2. Mur soumis à un chargement vertical réparti 13
3.3. Coefficient de réduction 13
3.4. Mur soumis à un chargement vertical concentré 16

Chapitre 4. Caractérisation structural 17


4.1. Recouvrement des éléments 17
4.2. Epaisseur du joint de mortier 17
4.3. Armature et longueur d’ancrage 18

Exemple de calcul 21

Conclusion 30

Annexe 31

Bibliographie 35

Liste des illustrations 36

FADEL Salwa 2|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

Introduction
La maçonnerie est apparue à l’époque de «la révolution néolithique», en cette période de la
préhistoire où l’homme a fait preuve d’une grande innovation. L’invention de la maçonnerie est
survenue en parallèle à d’autres inventions (notamment l’outillage). Ces nombreuses prouesses
techniques s’expliquent sans aucun doute par une mutation profonde du mode de vie des hommes.
La maçonnerie a évolué au fil des âges, la domestication des animaux et des plantes, ainsi que
l’abandon de la vie de nomades, pour une large partie des hommes, ont suscité dans la population un
réel besoin de se loger. C’est la construction de bâtiment qui a pu répondre à ce besoin. A toutes
périodes de l’histoire humaine, l’évolution de la construction fut intimement liée à la progression des
moyens techniques à l’époque donnée (par exemple l’électricité) et aux matières disponibles dans les
différentes régions du monde.
Il semblerait que le travail de maçonnerie date de la période néolithique. On estime que les premiers
bâtiments de l’histoire humaine soient apparus à cette époque de la préhistoire. C’est durant le
néolithique que l’homme développe l’élevage et l’agriculture et se sédentarise. C’est sans doute pour
ces raisons que les hommes ressentent le besoin de construire des habitations pour se mettre à l’abri
durablement.
La maçonnerie au Moyen-âge et pendant le 19ème siècle est marqué par l’édification de nombreuses
cathédrales et monuments de grande ambition. Le maçon au 19e siècle est quasi exclu sivement un
travail de tailleur de pierre et de plâtrier, car le béton n’a pas encore été inventé. Ce madère
architectural assure également l’entretien du patrimoine historique, il a connu un tel succès qu’on le
rencontre de nos jours dans les différents monuments touristiques (France: Albi, Liban: château de
Sidon, Egypte: pyramides égyptiennes).
Au 21ème siècle, avec l’invention du béton et la mécanisation, le métier de maçon a considérablement
évolué au siècle dernier. Aujourd’hui, Compte tenu de la diversification des marchés de l’évolution
des matériaux, la construction s’élargit et se modernise avec l’apparition des nouvelle techniques du
béton armé et du béton précontraint qui permettent la création de nombreux ouvrages et travaux
publics.
Avec cette évolution, le béton armé a remplacé la maçonnerie malgré la performance, le confort
qu’elle offre, et ses caractéristiques esthétiques qui affirment l’art et la création, et surtout sa résistance
mécanique élevée.
Ce rapport a pour objectif de présenter la maçonnerie : ses propriétés et éléments, ensuite, de
démontrer par un cas d’usage la problématique suivante : pourquoi la maçonnerie a été remplacée par
le béton armé ?
Pour répondre à cette problématique, le document sera composé de plusieurs parties :
1- La construction en maçonnerie : propriétés, éléments et actions sur les ouvrages.
2- Un dimensionnement aux ELU en 2 parties distinctes.
3- Les différentes données concernant les caractéristiques structurales de la maçonnerie
4- Exemple de calcul de la résistance et du coût selon l’EUROCODE
5- Conclusion.

FADEL Salwa 3|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

Chapitre 1: Généralités et propriétés de maçonnerie

La maçonnerie est un type de construction composée de différents matériaux unis par un liant (mortier,
ciment, etc.)

1.1. Les éléments constitutifs de la maçonnerie


Les matériaux essentiels utilisés dans la construction des murs en maçonnerie:
a. Les pierres naturelles:
Les pierres naturelles se distinguent des produits fabriqués, parce qu’elles sont constituées de
roches naturelles qui peuvent directement être utilisées dans la construction comme: le
granite, le marbre, etc.

b. Les agglomérés de béton:


Les agglomérés de béton peuvent être essentiellement constitués de l’un de ces 3 matériaux:
 Les blocs de béton cellulaire autoclavé: ils présentent une masse volumique comprise
entre 400<ρ<800 kg/m3 et ils ne peuvent pas supporter des forces importantes à cause de
leurs faible résistance mécanique.
 Les blocs de béton en granulats courant: ils présentent une masse volumique supérieure à
1700 kg /m3 et une résistance mécanique plus importante que celle du béton léger.
 Les blocs de béton en granulats léger: ils possèdent une masse volumique inférieure à
1700 kg /m3 et une résistance thermique plus élevée que la résistance du béton courant.
À partir de la structure interne, on peut distinguer 3 groupes des blocs de béton (granulats
légers ou courants) :

Les blocs pleins Les blocs perforés Les blocs creux


sans alvéoles

FADEL Salwa 4|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

c. La brique d’argile cuite:


L’argile de terre cuite est l’un des matériaux légers qui intervient dans la réalisation des
façades et des partitions, il peut être protégé par des enduits qui servent à améliorer ses
résistances et ses caractéristiques acoustiques et thermiques.
On rencontre plusieurs types de brique, qui sont présentes dans le diagramme ci-dessous :

Brique Bloc perforé de


Brique pleine terre cuite à
perforée alvéoles verticales
• format le plus courant 6 • largeur inférieure à 14 cm • Permettant de réaliser
cm x 11 cm x 22cm • Somme des perforations toute l’épaisseur brute du
est inférieure à 50% de la mur avec un seul élément,
section perpendiculaire à et à fort pouvoir isolant
la face de pose

FADEL Salwa 5|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

1.2. Le classement de maçonnerie


Selon la géométrie des trous, on peut distinguer 4 groupes d’éléments de maçonnerie:

Groupe d’éléments de maçonnerie


1 2 3 4
>45-55 pour les
>25-45 pour les
éléments de terre
Volume des trous éléments de terre
cuite
(% du volume cuite
≤25 >50-60 pour les ≤70
brut) >25-50 pour les
éléments en
(voir note 1) éléments en
béton
béton
(voir note 2)
≤12,5 pour les ≤12,5 pour les
Volume de éléments de terre éléments de terre Limité en
n’importe quel cuite cuite fonction de la
≤12.5
trou (% du ≤25 pour les ≤25 pour les section (voir ci-
volume brut) éléments en éléments en dessous)
béton béton
≤2800 mm2 sauf
Section de pour les éléments
n’importe quel Limité en fonction du volume (voir ci-dessous) à un seul trou de
trou section
≤18000 mm2
Epaisseur
cumulé (% de Pas de
≥37.5 ≥30 ≥20
la largeur totale) spécification
(voir note 3)
Notes:
1: Les trous peuvent consister en des trous verticaux débouchant à travers les éléments ou en des
empêchements ou des retraits.
2: Lorsqu’il existe une expérience nationale fondée sur des essais qui conforment que la sécurité
de la maçonnerie n’est pas réduite de façon inacceptable par une proportion plus importante
du volume des trous, la limite de 55% (éléments de terre cuite) et 60% dans le pays ayant cette
expérience nationale.
3: L’épaisseur cumulée est l’épaisseur des parois intérieures et extérieures mesurée
horizontalement à travers l’élément perpendiculairement à la face de parement du mur.

Tableau 1: Propriétés des groupes d’éléments de maçonnerie

FADEL Salwa 6|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

1.1. Les mortiers


a. Types de mortier:
Il existe différentes classes de mortiers de maçonnerie:

 Mortier d’usage courant


 Mortier pour joints minces (épaisseur du joint compris entre 1 à 3mm)
 Mortier léger

b. Résistance à la compression des mortiers:


La résistance à la compression, fm, symbolisée par la lettre M (ex M10), est définie selon l’EC6.
Et qui dépend d’éléments de maçonnerie et des types de mortier

Tableau 2: Résistance à la compression des mortiers

FADEL Salwa 7|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

1.2. Le béton de remplissage


Le béton de remplissage permet de remplir complètement les vides, surtout dans les chaînages
et dans les murs en blocs à bancher.
Les dimensions de granulats doivent être inférieures à 20mm à condition que l’enrobage de
l’armature ne soit pas inférieur à 25mm ou que la plus faible dimension ne soit pas inférieure à
100mm.
Les essais de résistance sur cylindre/cube sur 28 jours nous permettent d’obtenir le tableau ci-
dessous représentant la résistance caractéristique en compression fck, et la résistance
caractéristique fcvk.

Tableau 3: Résistance caractéristique et

1.3. Résistance moyenne des éléments de maçonnerie


Le niveau de qualité de la fabrication est composée de 2 catégories:
Catégorie 1: elle est utilisée lorsque la résistance à la compression moyenne ou caractéristique
est atteinte à 95% de niveau de confiance.
Catégorie 2: Pour les autres cas.

Avec:
R m: la résistance moyenne
Rc: la résistance caractéristique
β: le coefficient qui permet d’obtenir la résistance moyenne à partir de la résistance
caractéristique, sachant que 11

D’où:
Les deux coefficients δ et χ sont définis dans l’annexe (Table 1 et 2 respectivement).

FADEL Salwa 8|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

1.4. Résistance caractéristique à la compression


Le calcul de la résistance dépend du type de mortier:
a. Pour les mortiers d’usage courant:
Sachant que compris entre 20 N/mm2 et 2 et celle est limité à 75 N/mm2 .
b. Pour les mortiers allégés:
Sachant que se limite à 10 N/mm2 et celle est limité à 75 N/mm2 .
c. Pour les mortiers à joints minces:
Sachant que est limité à 50 N/mm2.
d. Pour les mortiers légers:
Sachant que est limité à 50 N/mm2 .
K étant le coefficient définit suivant le cas d’usage dans le tableau suivant:

Tableau 4: Les valeurs de K

FADEL Salwa 9|Page


Maçonnerie sous charge statique 2017

1.5. Résistance caractéristique à l’adhérence acier-béton


L’adhérence acier-béton est un type de liaison qui caractérise la résistance des éléments
combinés en fonction de leurs caractéristiques.
En ce qui concerne le béton de remplissage, il peut être confiné ou non, tandis que le mortier est
non confiné.
Quant à l’acier, il faut préciser son type, soit de l’acier doux lisse ou à haute adhérence:

Classe de résistance de béton C12/15 C16/20 C20/25 C25/30


Acier doux lisse 1.3 1.5 1.6 1.8
Acier à haute adhérence 2.4 3 3.4 4.1
Tableau 5: Résistance caractéristique d’adhérence d’une armature dans un béton de
remplissage confiné entre éléments d’une maçonnerie

Mortier M5-M9 M10-M14 M15-M19 M20


Classe de résistance
de béton C25/30
Béton C12/15 C16/20 C20/25
ou plus
Acier doux lisse 0.7 1.2 1.4 1.5
Acier à haute adhérence 1 1.5 2 2.5

Tableau 6: Résistance caractéristique d’adhérence d’une armature dans un mortier


ou dans un béton de remplissage non confiné entre éléments d’une maçonnerie

1.6. Déformation
La maçonnerie, comme tous les éléments, présente des caractéristiques spécifiques comme le
module d’élasticité E et le module de cisaillement G.
Le module d’élasticité longitudinal E, encore nommé module d’Young représente le rapport
entre la contrainte appliquée sur un élément en fonction de sa déformation, tel que :
Il existe deux modules d’élasticité différents:
 , avec 1
 , avec est présenter dans l’annexe

Le module d’élasticité transversal ou le module de cisaillement G, définit le comportement en


cisaillement du matériau. Il est calculé à partir des formules suivantes:

2 1

FADEL Salwa 10 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Chapitre 2: Les actions

2.1. Définition
Une action est définie comme étant toute cause produisant un état de contrainte. Elles sont à
prendre en compte en cours d’exécution, incluant lorsqu’il y a lieu des charges de construction et
d’autres charges non incluses en construction. On peut rencontrer différentes charges (autres que
les charges de construction) tel que le poids, le vent, la neige, etc.
Ces actions sollicitent l’ouvrage qui les reçoit par des forces ponctuelles, linéaires, réparties.
Les actions sont réglementées et normatives et doivent être classées conformément à
l’Eurocode0 (EN 1990-2002) et l’Eurocode1 (EN 1991), ou texte particulier à chaque ouvrage
(CCTP3). Elles doivent être classées selon leurs variations dans le temps.

D’après l’EN 1990, on distingue trois catégories:


 Les actions permanentes (notées G): elles sont appliquées à l’ouvrage ayant la
même intensité pendant toute la durée de vie de la construction.
 Exemple: Poids propres des structures, revêtements de sols, équipements fixes, etc.

 Les actions variables (notées Q): elles sont appliquées à l’ouvrage ayant une
intensité légèrement variable. Ces actions sont distinguées par rapport à la charge
permanente par leur courte durée.
 Exemple: Surcharges de toitures, machines et équipements lourds déplaçables,
personnel et petit outillage, surcharges d’exploitation sur planchers, etc.

 Les actions accidentelles (notées A): telles que les chocs, l’effet d’un séisme, explosions, etc.

Les tableaux de G et Q représentant les charges permanentes et les charges d’exploitation sont
définies dans l’annexe (table 3 et 4)

FADEL Salwa 11 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

2.2. Etats limites et combinaisons


L’utilisation du béton armé dans la construction dépend des états limites qui offrent une sécurité
supplémentaire pour éviter les déformations excessives et la rupture.
On distingue 2 états limites :
 Etat limite ultime ELU: consiste à vérifier que la structure n’atteint pas la capacité portante
maximale qui entraîne sa rupture par perte d’équilibre ou d’instabilité de forme ou par
déformation excessive.
 Etat limite de service ELS: consiste à respecter les différents critères (flèches,
déformations) qui menacent l’aspect et la durabilité de la structure.

Pour chaque limite, on distingue un système de combinaison qui est défini à partir de facteurs
partiels γG, γQ et γA associés à la sollicitation. Au cours de cette étude, on s’intéresse aux
combinaisons défavorables des charges suivantes:
 ELU: 1, 5 1,5
 ELS: (combinaison caractéristique)

2.3. Valeur de calcul de la résistance


La valeur de calcul , qui dépend des propriétés du matériau, est présentée par:

Avec:
1
: La valeur caractéristique des matériaux
: Le coefficient partiel des matériaux qui est représenté dans le tableau suivant:

pour catégorie d’exécution


A B C

Catégorie de contrôle de I 1.7 2.2 2.7


fabrication des éléments II 2 2.5 3

Tableau 7: Coefficients partiels associés à la maçonnerie

FADEL Salwa 12 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Chapitre 3: Dimensionnement

3.1. Calcul de la hauteur effective


La hauteur effective est définie par:

Avec:
h: La hauteur entre nu de l’étage
ρ: Le coefficient de réduction défini dans l’annexe
Il est possible de considérer que

3.2. Mur soumis à un chargement vertical réparti


Il est nécessaire de vérifier que la résistance de calcul de la maçonnerie est supérieure à la
charge appliquée . Cette résistance de calcul est définie par:
t

Avec:
t: L’épaisseur du mur
: La résistance caractéristique à la compression de la maçonnerie
γ : Le coefficient partiel de sécurité du matériau
: Le coefficient de réduction pour l’élancement et l’excentricité

3.3. Coefficient de réduction


Le calcul de dépend de deux cas:

a. En tête et en pied de mur:


Le coefficient de réduction en tête et en pied de mur est définie par:
2e
1
t
Avec:
: L’excentricité en tête ou en pied de mur, et on la calcule suivant la formule:

FADEL Salwa 13 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Sachant que:
: L’excentricité due aux charges horizontales

’e centr c té acc dentelle dont la ormule


5
: La charge verticale appliquée au sommet ou au pied de mur
: Le moment fléchissant, dû à l’excentrement de la charge d’appui (au sommet ou en
pied de mur).
Le calcul du moment fléchissant dépend de la position du mur:
i. Cas d’un mur de rive:
Le calcul du moment fléchissant dépend de la position du mur et de la charge
appliquée par le plancher N Edf et par le mur supérieur NEdu. Sachant qu’on note le
moment à la tête par M Edf et celle au pied par M Edu.

Dont est la distance entre la face du mur et le bord du plancher.

ii. Cas d’un mur intermédiaire:

b. A mi-hauteur du mur:
Le coefficient de réduction à mi-hauteur du mur est donné par:

2 2

Avec:
2 2
1
2

Sachant que:
emk : l’excentricité à mi-hauteur du mur
hef : la hauteur effective du mur
t: l’épaisseur du mur

FADEL Salwa 14 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

L’excentricité à mi-hauteur du mur, emk, est donnée par:

5
Où:
ek est l’excentricité due au fluage.

≤ 15

2 15

em est l’excentricité due aux charges:

Où:
Mmd est le moment à mi-hauteur du mur
Nmd est la charge à mi-hauteur du mur
einit est l’excentricité initiale
ehm est l’excentricité due aux charges horizontales

Le moment à mi-hauteur du mur M md est donné par:

2
Où :
MEdf est le moment en tête du mur
MEdu est le moment en pied du mur

FADEL Salwa 15 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

3.4. Mur soumis à un chargement vertical concentré


Dans la réalité, on ne rencontre pas une charge totalement centrée, mais toujours une excentricité
existe, sachant que cette excentricité ne doit pas dépasser le quart de l’épaisseur du mur.

Pour les éléments de maçonnerie de groupe 1, il faut que la charge verticale concentrée soumise
sur le mur peut être plus petite ou égale à la résistance de calcul d’une charge concentrée, tel que:
≤ Avec:
β: le facteur de majoration des charges concentrées. On prend 1
: la surface où la charge est appliquée
: la résistance de calcul à la compression

Si la condition n’est pas vérifiée ( , alors β est calculé suivant la formule suivante:

1 15 11

1 25
2

15
Avec:
: La distance de l’extrémité du mur au bord le plus proche de l’aire soumise à la charge
: La hauteur du mur par rapport au niveau de la charge
: L’aire d’appui soumise à la charge
: L’aire d’appui effective qui est définie par:
5
2

FADEL Salwa 16 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Chapitre 4: Caractérisation structural

4.1. Recouvrement des éléments

 Si ≤ 25 mm alors

2
 Si 25 mm alors
1

4.2. Epaisseur du joint de mortier


Lors de la construction en maçonnerie, le mortier est conçu comme liant entre les différents
éléments.
L’épaisseur du joint e dépend de la nature du mortier:

 Pour un mortier courant ou allégé: 15

 Pour un mortier spécialement élaboré:

 Pour un mortier de joint mince: 5

Condition à respecter:
Si l’épaisseur des joints verticaux dépasse 40% de l’épaisseur de l’élément, alors ils sont
considérés comme des joints remplis.

FADEL Salwa 17 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

4.3. Armature et longueur d’ancrage


a. Armature:
Pour assurer une résistance suffisante aux éléments soumis aux charges latérales ou de
cisaillements, on place des armatures dans les chainages dans les deux directions. De plus,
pour assurer une meilleure cohésion, on place des armatures dans les joints d’assise.
Les armatures transversales (cadres, épingles et étriers) ont comme fonction:

 Assurer le confinement du béton


 Soutenir les poutres des efforts tranchants
 Conserver les armatures de compression pour éviter le flambement

b. Longueur d’ancrage:
La longueur d’ancrage présentée par:

Avec:
1 15
: Le diamètre des armatures
: La résistance de calcul de l’acier
: L’adhérence entre l’acier et le béton

c. Longueur d’ancrage utile , :


C’est la longueur conçue pour l’ancrage
des armatures, elle est représentée par la
formule suivante:

,
,

Dont est le coefficient qui


dépend de la forme de la barre:
Image 1: Les types d’ancrage
1

, 1
1

FADEL Salwa 18 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

d. Enrobage minimal des armatures:


Pour un ancrage suffisant et pour éviter la corrosion des armatures, il faut adopter une
épaisseur d’enrobage minimale tel que ≥ 15

Image 2: Enrobage minimal

De plus, l’enrobage dans les joints d’assise est influencé par:

 Les sections d’armatures coulées dans le béton qui disposent de plusieurs rôles:

 Pour renforcer la résistance dans le plan de la partie maçonnée

 Pour renforcer la résistance au cisaillement ou répartir les contraintes

Elles sont calculées d’après les formules suivantes:

ect on long tud nale 5

ect on tran er ale 5 ou 5

Image 3: Armatures coulées dans un béton (section minimale)

FADEL Salwa 19 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

 La section minimale des armatures dont le joint d’assise avec leur rôle:

Image 4: La position des armatures dans les joints d’assise

La section minimale des armatures, dans les joints d’assise, sera limitée selon ses
rôles:

 Pour renforcer la résistance aux charges latérales:

 Pour maîtriser la fissuration ou permettre la ductilité:

 Pour renforcer la résistance au cisaillement: 5

 L’espacement:

Image 5: L’espacement des aciers d’armature

5
≥ ; Tandis que ≤ pour les armatures tendues
1

FADEL Salwa 20 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Exemple de calcul

L’objectif de cette étude est de présenter une comparaison de la résistance et du coût dans le
marché libanais du béton armé et de la maçonnerie.

En ce qui concerne la maçonnerie: le calcul est basé sur la vérification de la résistance des
murs et des semelles filantes.

Par rapport au béton armé: l’étude concerne la vérification de la résistance des poteaux et des
semelles isolées.

(Les résultats sont présentés dans un tableau Excel ci-joints afin de faciliter le calcul)

Soit le plan d’un bâtiment résidentiel représenté dans la figure ci-dessous. Cet exercice calculera
la résistance des murs en fonction du nombre d’étages en utilisant les données ci-dessous.

On suppose que G=2KN /m2 (poids propre non compris) et Q=2 KN /m2, et que le plancher est
une dalle nervurée en béton armé (qui porte dans un seul sens) de 25 cm d’épaisseur (18+7).

Le poids du plancher nervuré est estimé égal à 5.4 KN /m2 .

Données :
 Hauteur d’un étage: .
 Coefficient de réduction 1.
 5 .
 1 .
 Blocs creux en béton (CMU).
 Résistance de calcul à la compression 1
 2
 Masse volumique des blocs 11

FADEL Salwa 21 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Image 6: Plan du bâtiment

FADEL Salwa 22 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

SOLUTION :
L’exercice est basé sur l’étude du mur 1, qui est intermédiaire, d’un bâtiment résidentiel de 3 étages
(RDC+2).
a. Calcul des résistances:
Pour un plancher:
5 2

 En tête du mur:

1 5 15
1 5 21 15 2 21
2 2 2 2
1 5 15 Image 7: Mur 1

1 5 2 15 2 2

2 5 2 5

2 2 2 5

1 5 2

1 5 2 22 1 2 1 2 5

1 5 1

1 5 1 22 1 2 1 5

152

1 5

FADEL Salwa 23 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

La résistance appliquée sur la maçonnerie:


1
12555
5

Le moment fléchissant en tête du mur:

2
2
2

a ec
5
5
1
1
1
2
1

2
2
2

Alors vérifier

FADEL Salwa 24 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

 En pied du mur:

1 5 15
1 5 21 15 2 21
2 2 2 2
1 5 15
1 5 2 15 2 2

2 5 2 5

2 2 2 5

1 5

1 5 22 1 2 1 5

21 55

1 5 2

1 5 2 22 1 2 1 2 5

1 5 1

1 5 1 22 1 2 1 5

152

Le moment fléchissant en pied du mur:

a ec
5
5

FADEL Salwa 25 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

1
1
1

2
1

2
2
2

Alors vérifier

FADEL Salwa 26 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

 A mi-hauteur:

2
2 5 1
1 2
2

Le moment fléchissant en pied du mur:

2
1
1
1

a ec
5
5
1
1
1

2 2

A ec 1 2

2 15
15
2 15
5
o 5
5

22
22
22

Alors vérifié

FADEL Salwa 27 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

b. Résultats:
D’après l’étude effectuée sur le logiciel «Excel», on a obtenu les résultats suivants:

Tableau 8: La variation des résistances des murs en maçonnerie en fonction du nombre d’étages

On a remarqué que la résistance des murs de maçonnerie pour les trois premiers étages est vérifiée
tel que: 1. Cependant, cette résistance n’est plus vérifiée à partir du quatrième étage.

c. Coût :

Selon le marché libanais, on cite les coûts de construction et des matériaux:

 Béton: :

 Coûts de la main d’œuvre (béton armé) + coffrages:

 Coûts de la main d’œuvre (maçonnerie):

 Coûts de la main d’œuvre (semelle filante):

 Prix d’une Tonne d’acier à haute adhérence :

 Prix d’une Tonne d’acier doux lisse:

FADEL Salwa 28 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Concernant le coût, la maçonnerie reste plus économique que le béton armé, même si on augmente le
nombre d’étage.

FADEL Salwa 29 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Conclusion

La maçonnerie a évolué au cours des siècles, cette évolution répondait aux divers besoins de
l’homme. Pour assurer cette évolution, l’homme n’arrêtait pas d’innover dans différents domaines
pour atteindre le niveau de nos jours. La maçonnerie de nos jours est le fruit de l’invention du béton et
la mécanisation. Dans cette étude, on s’est focalisé sur un cas d’usage qui traduit le besoin de l’homme
d’évoluer en termes de maçonnerie.

La maçonnerie traditionnelle offre plusieurs avantages comme : le gain de temps durant la mise
en œuvre, sa constitution en produits naturels qui n’ont aucun effet nuisible sur l’environnement, la
protection contre la corrosion et les moisissures, le confort en été et en hiver et l’aspect esthétique qui
permet d’économiser la décoration et la peinture, sans oublier les économies sur le coût total de
l’ouvrage par rapport aux autres constructions.

Cependant, la maçonnerie traditionnelle a ses points faibles comme sa faible résistance en zone
sismique et le besoin de main d’œuvre qualifiée. De plus, on s’est rendu compte dans cette étude (cas
d’usage de 4 étages) que la maçonnerie a ses limites concernant la réalisation de différentes formes et
type d’ouvrage désiré. Ce qui expliquait le besoin de l’homme d’évoluer ses méthodes de maçonnerie
et de chercher de nouvelles méthodes de construction afin de répondre à ses besoins.

L’homme n’arrêtera pas de faire évoluer la maçonnerie pour répondre à des besoins futurs.
Aujourd’hui, le béton armé est la méthode la plus utilisée dans la construction. Le futur proche ou loin
nous présentera peut-être de nouvelles méthodes de construction pour répondre à de nouveaux besoins
que le béton armé ne pourrait pas satisfaire.

FADEL Salwa 30 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Annexe

1. Coefficient δ

Table 1: Coefficient

2. Coefficient :

Table 2: Coefficient

FADEL Salwa 31 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

3. Charge permanente

Table 3: Charge permanente

FADEL Salwa 32 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

4. Charge variable

Table 4: Charge d’exploitation

FADEL Salwa 33 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

5. Coefficient ∞

Table 5: Coefficient ∞

FADEL Salwa 34 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Bibliographie

1. Eurocode 6 part 1.1 CEN ENV* 1996-1-1 June 1995

2. Eurocode 6 part 2 – DDENV 1996-2-1998

3. Eurocode 6 part 1.2 – prEN 1996-1-2-2000

4. Eurocode 6 Dimensionnemer les ouvrages en maçonnerie (Marcel Hurez – Nicolas Juraszek – Marc

Pelce) – guide d’application

5. ELEMENTS DE BETON ARME CCV004/ J. PAÏS 2012

6. NF EN 1991-1-1 Eurocode 1 - 2003.

7. NF EN 1992-1-1 Eurocode 2 "Calcul des structures en béton" - 2005.

FADEL Salwa 35 | P a g e
Maçonnerie sous charge statique 2017

Liste des illustrations

1. Liste des images


Image 1: Les types d’ancrage .......................................................................................................................... 13
Image 2: Enrobage minimal ............................................................................................................................ 13
Image 3: Armatures coulées dans un béton (section minimale) ........................................................................ 13
Image 4: La position des armatures dans les joints d’assise ............................................................................. 13
Image 5: L’espacement des aciers d’armature ................................................................................................. 13
Image 6: Plan du bâtiment............................................................................................................................... 13
Image 7: Mur 1 ............................................................................................................................................... 13

2. Liste des tableaux


Tableau 1: Propriétés des groupes d’éléments de maçonnerie ............................................................................ 6
Tableau 2: Résistance à la compression des mortiers ......................................................................................... 7
Tableau 3: Résistance caractéristique et ........................................................................................... 8
Tableau 4: Les valeurs de K .............................................................................................................................. 9
Tableau 5: Résistance caractéristique d’adhérence d’une armature dans un béton de remplissage confiné entre
éléments d’une maçonnerie ............................................................................................................................. 10
Tableau 6: Résistance caractéristique d’adhérence d’une armature dans un mortier ou dans un béton de
remplissage non confiné entre éléments d’une maçonnerie .............................................................................. 10
Tableau 7: Coefficients partiels associés à la maçonnerie ............................................................................... 12
Tableau 8: La variation des résistances des murs en maçonnerie en fonction du nombre d’étages .................... 13

3. Liste des tables


Table 1: Coefficient ..................................................................................................................................... 13
Table 2: Coefficient ..................................................................................................................................... 13
Table 3: Charge permanente ........................................................................................................................... 13
Table 4: Charge d’exploitation ........................................................................................................................ 13
Table 5: Coefficient ∞ ................................................................................................................................... 13

FADEL Salwa 36 | P a g e

Vous aimerez peut-être aussi