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Exemple de dimensionnement antibélier

Circuit eau : Réservoir alimente une station de surpression eau vers un château
Hgeo=28.5m
Diamètre conduite = 200 mm L=650 m
Débit pompe =160 m3/h

1.  protection des conduites contre les coups de bélier :

Le coup de bélier est un phénomène oscillatoire de la pression ( entre surpression et dépression) dont
les causes sont les suivantes :
-   fermeture instantanée d’une vanne située au bout d’une conduite d’adduction
-   l’arrét brutal d’une pompe alimentant une conduite de refoulement
Le coup de bélier peut atteindre plusieurs fois la pression de service de la conduite et il est susceptible
d’entrainer la rupture du tuyau . il faut alors limiter ses effets , pour des soucis d’économie et de
sécurité dans l’alimentation d’eau
Une onde prend alors naissance dans la conduite , se propageant avec la célérité du son a dont la
valeur dépend de la compressibilité d’eau et l’élasticité du tuyau . Allievi a donné pour la vitesse a de
l’onde , la valeur suivante ( en m/s) :

ou    D : le diamètre de la conduite ( en m) e :l’épaisseur du tuyau(en m)


K : 1 ( fonte) ; 0.5 ( acier et PVC ) ;4.4 ( amiante –ciment) ; 5 ( plomb , béton)

ü  analyse physique du phénomène du coups de bélier :


prenons le cas d’une pompe , refoulant un débit donné dans une conduite de longueur L , qui se
trouve brusquement arrêtée , 4 phases peuvent alors être envisagés :

Phase 1 : par suite de son inertie , la colonne d’eau va poursuivre son chemin ascendant, mais
n’étant plus alimentée, il va en résulter une dépression ( l’eau se déprime) .

chaque tranche de la conduite se contracte successivement par diminution élastique du diamètre .


une onde de dépression prend alors naissance au départ de la pompe et se propage jusqu’au
réservoir à une vitesse a , donnée par la formule ci-dessus , pour atteindre le réservoir , l’onde met un
temps égale à « L/a » au bout duquel la conduite est en dépression sur toute sa longueur et l’eau est
immobile .

Phase 2 : par suite de son élasticité , la conduite reprend son diamètre initial et cela de proche en
proche en partant du réservoir . l’eau revient alors dans la conduite et , bout d’un nouveau temps L/a
( soit 2L/a) à partir du début du phénomèene ) , toute eau est descendue mais va se trouver arretée
par le clapet de la pompe

Phase 3 : à cause de cet arrêt , l’eau en contact avec le clapet se trouve comprimée , entrainant une
dilatation de la conduite , les tranches d’eau vont subir le même sort , et l’onde de pression gagne
toute la canalisation , jusqu’au réservoir , de proche en proche , au bout d’un nouveau temps L/a ( soit
3L/a à partir du début du phénomène ) toute la conduite sera dilatée avec une eau sur-pressée et
immobile

Phase 4 : Grace à l’élasticité de la conduite , agissant comme un ressort , celle- ci reprend son
diamètre initial , de proche en proche en partant du réservoir , Au bout d’un nouveau temps L/a ( soit
4L/a à partir du début du phénomène) nous nous retrouvons dans la même situation qu’au moment de
l’arrêt de la pompe
la période du mouvement est donc de T=4L/a , le phénomène est amorti par les pertes de charge
résultant du frottement de l’eau dans la conduite

dans le cas d’un arrêt brusque d’une pompe , le phénomène du coup de bélier est donc caractérisé ,
tout d’abord par une dépression puis par une surpression .

l’analyse du phénomène dans le cas d’une fermeture rapide d’une vanne située à l’extrémité d’une
conduite d’adduction en provenance d’un réservoir est exactement le même sauf qu’il commence par
une surpression puis une dépression ( phase 3 , 4 , ensuite 1 et 2)

valeur numérique du coup de bélier :


Supposons que la vitesse moyenne dans la conduite (de longueur L) avant la fermeture d’une vanne
(ou l’arrêt d’une pompe) est U0 , la valeur du coup de bélier dépend du type de fermeture

 Cas d’une fermeture brusque : si le temps de fermeture est inférieur à 2L/a, la valeur
maximale du coup de bélier peur atteindre 

t
Cas d’une fermeture lente : si le temps de fermeture  f est supérieur à 2L/a, la valeur maximale du
coût de bélier peut atteindre 

Notons que cette valeur maximale est retrouvée dans une zone proche de la vanne, dans le cas d’une
conduite d’adduction, ou proche de la pompe, dans le cas d’une conduite de refoulement

Ceci montre que le coup de bélier est proportionnel à la vitesse de l’eau dans la conduite avant la
fermeture U0 et à la longueur de la conduite L, d’autre part, le coup de bélier diminue lorsque le temps
de fermeture augmente, d’où l’intérêt, pour les conduites d’adduction, d’adopter des robinets à
fermeture lente, des robinets vannes à course longue

Si on tient aussi compte de la pression H 0 dans la conduite avant la fermeture, la pression maximale
dans la conduite, suite à l’apparition du coup de bélier, sera alors (en mètres d’eau) :
H0 + B pour la surpression en cas d’une fermeture brusque
H0 + b pour la surpression en cas d’une fermeture lente
Et la pression minimale dans la conduite est
H0 – B pour la dépression en cas d’une fermeture brusque
H0 – b pour la dépression en cas d’une fermeture lente

les appareils de protection contre les coups de bélier

Pour le cas d’une conduite d’adduction, le meilleur moyen de protection est l’utilisation d’un robinet-
vanne à course longue qui sera manoeuvré lentement, toutefois, pour les grandes conduites, on peut
utiliser un anti-bélier, pour plus de sécurité

Le cas d’une conduite de refoulement est plus grave, puisque l’arrêt de la pompe peut survenir
brutalement (coupure ou disjonction du courant alimentant le moteur)

Il n’est pas possible de supprimer totalement les effets du coup de bélier, on cherche alors à les limiter
à une valeur compatible avec la résistance de la conduite : limitation de la surpression et/ ou de la
dépression, on utilise pour cela un appareil appelé anti-bélier

Les appareils anti-bélier les plus utilisés sont les suivants :


- volants d’inertie, pour la limitation des dépressions
- les soupapes de décharges, pour les limitations des surpressions
- les réservoirs anti-bélier et les cheminées d’équilibre pour la limitation à la fois des surpressions et
des dépressions

a)volants d’inertie : 

est un disque , de grande inertie , dont la masse est concentrée près de la périphérie , calé sur l’arbre
du groupe motopompe , le volant accumule de l’énergie pendant la marche normale , et il la restitue
au moment de l’arrêt du moteur , il permet ainsi d’allonger le temps d’arrêt de la pompe, donc de
diminuer l’intensité du coup de bélier dans la conduite de refoulement , les caractéristiques
géométriques sont déterminés en fonction de la puissance de la pompe et du temps d’arrêt minimum
pour limiter suffisamment la valeur du coup de bélier

b) soupapes de décharges :
C’est un ressort à boudin qui, en exploitation normale, par sa compression, obture un orifice placé sur
la conduite au point à protéger. En cas de surpression, il s’ouvre très rapidement pour libérer le débit
de retour dans la conduite, il permet ainsi de limiter la valeur de cette surpression

Cette soupape ne s’ouvre que si la pression dans la conduite dépasse 5% la pression maximale de
fonctionnement normal

c) les réservoirs d’air

C’est un réservoir placé sur la conduite et contenant de l’eau et de l’air sous pression , la pression
dans l’air , en marche normale , équilibre la pression dans la conduite , en cas de coup de bélier , ce
réservoir va alimenter la conduite en eau lors de la dépression ( par suite la dilatation du volume d’air)
et récupérer l’eau à partir de la conduite lors de la surpression ( par suite de la compression du
volume d’air) , ainsi il permet de limiter aussi bien la dépression que la surpression

A cause de sa simplicité et son efficacité, le réservoir d’air est le moyen de protection contre les coups
de bélier le plus utilisé en alimentation en eau

2. calcul du volume du réservoir :


La section de la conduite est S = 0.0314m² et son volume : 𝐿𝑆 = 20.41 m3
La valeur de la célérité d’onde est : a= 1264.6 m/s
En cas de fermeture brusque, le coup de bélier peut atteindre B= 189.7 m ce qui donne une pression
maximale d’eau dans la conduite de 30 + 189.7 = 219 .7 m, soit 22 bars

Si l’on impose de ne pas dépasser pour la conduite une pression de 6 bars (pression de service
de la conduite), le calcul du volume de réservoir est comme suit :

Z0= 30+10 =40 m , Zmax = 60 +10 = 170 m alors Zmax /Z0 = 1 .75 et h0= 0.1125 m

Alors: 

L’alignement 1.75 lu sur l’échelle de:  

lu sur l’échelle h0/Z0 donne:


Si on suppose que 

Afin qu’il reste encore de l’eau quand l’air atteint son volume maximum, on prend la capacité total du
réservoir

Choix du réservoir d’air :


1. types du réservoir d’air :

Réservoirs à compresseur : 
Les réservoirs à compresseur sont utilisés depuis de nombreuses années dans le monde entier
comme protection contre les coups de bélier. Le système comprend, un réservoir contenant de l’eau
et un volume pré-calculé d’air comprimé de manière à conférer au système l’élasticité requise pour
fournir le volume d’eau que nécessite le réseau. Pour que la protection soit efficace, le rapport air/eau
doit être obtenu à la pression du réseau. Pour atteindre cet équilibre, un système de contrôle
complexe est requis. Ce système comprend le compresseur, le réservoir d’air tampon, une
électrovanne, des équipements de mesure et, bien sûr un panneau de contrôle centralisant les
mesures afin de décider les actions. Comme l’air se dissout de manière continue dans l’eau, le
système de contrôle est continuellement activé pour maintenir le volume d’air comprimé requis pour
maintenir l’élasticité du système.

Avantages 
- Pas besoin de compresseur ou d’énergie électrique
- Appoint d’air automatique 
Inconvénients
- Lieu d’implantation souvent un point haut peu proche de la station
- Contact atmosphère pouvant poser des problèmes de contamination

Réservoir anti-bélier à vessie : 

à la même mission qu’un réservoir traditionnel à compresseur quant aux coups de bélier. L’objectif de
cette solution pneumatique est de simplifier la méthode de régulation. De même manière qu’un
réservoir contrôlé par compresseur, une pression de pré- gonflage est calculée de manière à conférer
au système l’élasticité requise pour fournir le volume d’eau nécessité par le système suite à un arrêt
des pompes ou une coupure d’alimentation électrique La principale différence réside dans le fait que
le liquide est contenu dans une vessie en caoutchouc (compatible avec un usage en eau potable).
Ainsi, comme il n’y a pas de contact entre l’air, comprimé entre la vessie et le réservoir, et l’eau, il n’y
a pas de phénomène de dissolution. Un système permanent de régulation d’air n’est pas requis. Une
fois que la mise en service du réservoir a été effectuée et que la pression de pré- gonflage correcte a
été introduite, le réservoir fonctionnera automatiquement, se vidangeant à la demande du réseau et se
remplissant lors du retour de la surpression jusqu’à ce que le système retrouve son point d’équilibre.

Avantages
- Pas de contact air/ eau, donc pas de perte d’air par dissolution
- Pas besoin de compresseur
- Pas de risque de perte de l’air vers la conduite
Inconvénients
- Vérification trimestrielle (minimum) du gonflage
- Peu de corrosion et de maintenance car la cuve reste sèche
- Remplacement des pièces parfois difficile et coûteux Coût élevé

Choix de la bâche anti-bélier :


- Si nous choisissons une bâche à vessie alors lors du pré gonflage, qui est une transformation
adiabatique et réversible, nous aurons besoin d’une pression d’air que nous avons calculé en
appliquant la loi de Laplace : 

Ce qui donne :

- Si nous faisons un choix d’une bâche sans vessie alors : Pg = 3 bar


En comparant les 2 types, nous remarquons que le réservoir à vessie est plus cher que celui sans
vessie, et il demande un compresseur moins puissant mais son opération de pré-gonflage génère des
pertes d’eau, alors que le réservoir sans vessie demande un compresseur légèrement puissant par
rapport au premier et qui travaille en permanence et son pré-gonflage ne demande pas un vidange
complet de la conduite. Et donc nous avons choisi l’installation d’une bâche sans vessie

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