L’évaluation des flux internes jusqu'à l’obtention du coût de revient complet des produits ou
services réalisés passe par la conception d’un système d’informations permettant de capter
pour chaque flux les éléments consommés.
La mise en place du système peut se réaliser en respectant les étapes suivantes :
1. L’identification des flux Les flux internes réalisés dépendent de l’organisation générale et du
internes réalisés cycle d’exploitation de l’entreprise.
2. La détermination des Faut-il incorporer toutes les charges dans les coûts ? Faut-il prendre
charges incorporables en compte tous les produits ?
3. Le processus d'incor- Est-il possible d’affecter directement toutes les charges aux flux : les
poration des charges charges administratives, les charges d’entretien...?.
4. Le calcul des coûts à La structure de calcul des coûts est fonction du schéma d’organisation
chaque stade du cycle d’exploitation et nécessite à chaque étape de prendre en
considération les mouvements de stocks éventuels.
5. Le calcul des résultats Les étapes précédentes conduisent au calcul du coût de revient des
réalisés par produit produits ou services vendus et par différences avec le chiffre
d’affaires réalisés, il est possible à ce stade d’analyser le résultat par
produit.
6. Le contrôle des résultats Les modalités de calcul des coûts en privilégiant l’aspect économique
avec la comptabilité conduisent à ne pas calculer le résultat avec les mêmes exigences par
générale rapport à la comptabilité générale. Il est important en fin de période
de calcul de vérifier le pourquoi des différences entre les deux
systèmes comptables.
1.4. STOCKS
Stocks = ensemble des biens et services intervenant dans le cycle d’exploitation pour être : soit vendus à
l’état ou au terme du processus de production ou encours ; soit consommés en 1er usage. Il existe aussi des
stocks de produits finis, résiduels, intermédiaires ou encours.
1. Inventaire intermittent
C’est un relevé de tous les éléments d’actif et de passif au regard desquels sont mentionnées la valeur et la
quantité de chacun d’entre eux une fois par an.
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2. Inventaire permanent
C’est l’inventaire comptable c’est-à-dire que c’est une organisation des comptes de stocks qui enregistrent
les mouvements (entrées et sorties) et permet de connaître à chaque instant les existants en valeur et en
quantité. Il va permettre de faire des fiches de stocks.
3. Autres méthodes :
La méthode du coût de remplacement ou Next In First Out (NIFO).
Cette méthode concerne les éléments stockés achetés. Les sorties sont évaluées à partir des prix
pratiqués par les fournisseurs au moment du calcul, ce qui permet de prendre en compte plus
rapidement les variations prix éventuels et de déterminer ainsi un coût de revient plus pertinent.
La méthode du coût approché ou coût standard : méthodes utilisées pour simplifier les calculs ou évaluer
le futur proche.
A la fin d’une période de calcul, certaines productions ou services ne sont pas achevé(e)s en totalité.
Seule une partie des charges de la période concerne les encours.
Stock de PF
MP SI En-cours SI
CD
CI SF En-cours
SF
Charges de production de la période N Coût de production des PF
N-1 N N+1
SI En-cours Charges de la période N
SF En-cours
Coût de production des produits finis Charges de production de la période N
Cette variation d'en-cours se retrouve dans le + SI en-cours
compte de résultat de la comptabilité générale - SF en-cours
avec la variation de production stockée (SF-SI). = Coût de production des PF
3ème méthode : évaluation par équivalence = on définit un rapport global entre les encours et les
produits finis.
4ème méthode : valorisation au coût préétabli = entreprise calcule un coût/norme standard qu’elle
applique aux encours.
La somme des résultats de la compta analytique (C.Ana) plus ou moins les différences qui seront de
différentes natures sera égale au résultat de la compta générale (CG).
1ère différence : CH non incorporables, CH qui existent en CG mais pas en C.Ana
2ème différence : CH supplétives, CH qui existent en C.Ana mais pas en CG
3ème différence : différence d’inventaire, évaluation des biens et on enregistre les sorties de la
production. Certains flux exceptionnels comme les vols, la détérioration des marchandises ne sont
pas pris en compte
4ème différence : Arrondi de certains coûts unitaires
Exemple 1 : Evolution du Coût Unitaire de l’unité d’œuvre selon la méthode des coûts complets
Activités réelles Janvier 2000 heures Février 1800 heures Mars 2200 heures
CH fixes réelles 90000 90000 90000
CH variables 100000 90000 110000
Coût Total 190000 180000 200000
Coût Unitaire 95.00 100.00 90.91
Selon l’activité, le coût unitaire varie. Le coût unitaire est 1 fonction décroissante du niveau d’activité.
Hypothèses : la variation du coût d’Uo (unité d’œuvre) résulte uniquement du degré d’absorption des CH
fixes au coût complet. En IR, inclusion de la totalité des CH variables et 1 partie des CH fixes en fonction du
volume d’activité.
1er cas : Coefficient d’IR > 1 : La différence est > 0, l’activité réelle > activité normale.
Les frais fixes imputés au coût sont > au montant normalement supporté par l’entreprise. La partie
supplémentaire des frais fixes correspond à un boni suractivité donc à un profit lié à la suractivité. Le coût
de revient en IR > au coût de revient en coût complet. Le résultat analytique en IR < au résultat en coût
complet. Le résultat analytique en IR + le boni de suractivité est = au résultat analytique en coût complet.
Le boni de suractivité fait partie du compte Différence de traitement comptable.
2ème cas : Coefficient D’IR < 1 : Différence d’incorporation < 0, activité réelle < activité normale.
Ces frais fixes imputés au coût sont < au montant normalement supporté par l’entreprise, la partie non
répartie des frais fixes correspond à 1 mali de sous activité donc à 1 perte liée a la sous activité. Le coût de
revient en IR est < au coût de revient en coût complet. Le résultat analytique en IR est > au résultat
analytique en coût complet. Le résultat analytique en IR - le coût de la sans activité = Résultat analytique en
Coût Complet.
Le coût de la sous activité fait partie des différences de traitement comptable et + précisément différence sur
le coût de l’activité.
3ème cas : Coefficient d’IR = 1 : Différence d’incorporation est nulle, on revient à des coûts complets.
Charges non proportionnelles : Ces charges ne varient pas proportionnellement au niveau d’activité. Elles
dépendent de la phase de rendement dans laquelle elles se situent dans l’entreprise.
En phase de rendement croissant, les coûts varient moins vite que l’activité.
En phase de rendement constant, les coûts varient proportionnellement aux quantités.
En phase de rendement décroissant, les coûts varient + que proportionnellement que le niveau d’activité.
4.1.2. Charges fixes/de structure
Les charges fixes sont indépendantes du niveau d’activité et sont liées à l’existence de l’entreprise.
Ces charges fixes correspondent à une capacité de production déterminée. Elles évoluent par palier.
Charges fixes stables : Les charges fixes sont stables pour une capacité de production déterminée. Tant que
la capacité n’est pas au maximum, la charge totale est constante quelque soit le niveau d’activité. Les
charges fixes unitaires diminuent lorsque les quantités augmentent. On y trouve : La rémunération du PDG ;
Le loyer du siège social et la prime d’assurance
Charges fixes non stables : Charges fixes augmentent quand l’entreprise dépasse le niveau d’activité
maximal. Ces charges augmentent par palier. Tout dépassement du niveau d’activité maximal provoque un
changement des coûts de structure.
3ème étape : détermination des Marges sur Coût Variable (MCV), toute différence :
o en termes unitaires : entre le prix de vente et le coût partiel,
o en termes globaux : entre le CA et les coûts partiels
MCV = CA – CV Taux de MCV = MCV/CA x 100 ; MCV est souvent exprimée en % du CA.
4ème étape : détermination du résultat : MCV – CF = Résultat
b) Insuffisances
L’évolution montre que les charges fixes prennent de + en + d’importance : donc la méthode se focalise sur
une composante des coûts qui devient mineure.
4.3.1. Définition
Méthode du coût spécifique est une méthode comptable qui incorpore au coût non seulement les charges
variables mais aussi les charges fixes spécifiques pouvant être rattachées sans arbitraire au produit.
Les charges fixes rattachées à plusieurs produits ne seront pas incorporées.
5.1.2. Déterminants du SR
Cette méthode considère que pour une structure donnée, les charges fixes sont supportées en totalité par
l’exploitation.
Objectif : rechercher quel niveau les ventes doivent atteindre pour que les charges fixes soient couvertes
Chiffre d’affaires
MCV
Charges variables Charges fixes Résultat
Charges totales
3 manières de calculer le SR :
Exercice :
Une entreprise se caractérise par : CA = 200 000 ; CF = 50 000 ; CV = 120 000.
MCV = CA – CV = et Taux de MCV = (MCV/CA) x 100 =
SR est atteint quand le résultat est nul, c’est-à-dire lorsque la MCV couvre les frais fixes.
SR = (CA x CF) / MCV
MCV et CF
bénéfice
MCV=CF Charge fixe
perte
CA
SR
SR =
CA
perte
SR CA
Exercice (1) :
Charges variables proportionnelles représentent 60% du CA et Taux MCV = 40%.
Equation de SR s’écrit : X = 0,6 X + 50 000 →→→ SR = 50 000/0,4 = 125 000
Résultat
Bénéfice
CA
SR
Perte
- charges fixes
Autres presentation:
Au SR En %
CA
- CV
= MCV
- Charge fixes
= Résultat
Conclusion : + les coûts fixes représentent une part importante dans le total des charges/coûts variables, + le
levier d’exploitation est important.
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CHAPITRE 6 : LES COÛTS PAR LA METHODE A BASE D’ACTIVITES
Dans la méthode des centres d’analyse), la répartition les charges indirectes repose essentiellement sur les
grandes divisions fonctionnelles de l’entreprise (approvisionnement, production, distribution) pour
lesquelles il est difficile d’expliquer l’évolution des charges à partir d’une seule unité d’œuvre (critère de
répartition). En effet, toutes entreprises réalisent un certain nombre d’activités au sein de chaque fonction
traditionnelle. Chacune de ces activités consomme des ressources en fonction d’un inducteur spécifique
(paramètre qui explique le volume des consommations). La méthode à base d’activités, appelée méthode
ABC (Activity Based Costing), consiste à répartir les charges indirectes aux coûts en fonction des
inducteurs de coûts consommés dans tout le processus de production de l’entreprise.
L'objectif de ce chapitre est définir les concepts de base de cette méthode et les différentes étapes de
mise en œuvre pour calculer les coûts de revient.
6.1. LES CONCEPTS DE BASE
Par opposition à la méthode des centres d’analyse qui s’appuie sur la structure fonctionnelle et verticale de
l’entreprise, la méthode ABC trouve sa justification dans son analyse transversale.
6.1.1. La vision fonctionnelle
Direction
générale Analyse
verticale de
Direction des achats Direction de la Direction l’entreprise
production commerciale
Dans le système fonctionnel, chaque responsable est jugé sur sa propre performance qui peut aller à
l’encontre des objectifs globaux de l’entreprise.
Exemple : Une politique d’achat au moindre coût peut aller à l’encontre de la qualité et pénaliser la
production.
6.1.2. La vision transversale
La vision transversale consiste à repérer la chaîne de valeur de l’entreprise, c’est-à-dire repérer toutes les
activités qui concourent à améliorer la valeur du produit ou du service, le but ultime étant l’amélioration de
la satisfaction de la clientèle.
Exemple : Les activités principales d’un artisan peuvent se résumer ainsi :
Préparer les S’approvi- Préparer les Réaliser les Gérer (Suivi
Prospecter Facturer
devis sionner chantiers chantiers administratif)
Une activité est un ensemble de tâches élémentaires orientées vers la satisfaction des besoins du client.
Exemple : Dans le cas de l’artisan, l’activité préparer les devis consiste à : prendre rendez-vous avec les
clients pour définir leurs besoins ; évaluer les quantités à facturer ; déterminer les valeurs à affecter pour
chaque produit ou prestation.
Pour chacune de ses fonctions ou services, l’entreprise doit faire la liste des activités qui lui sont propres en
accordant autant d’importance aux activités productives qu’aux activités de soutien (gestion informatique,
entretien des machines…).
Un processus est un ensemble d’activités menant à la réalisation d’un produit ou d’un service en vue de
satisfaire les besoins du client. Il couvre totalement ou partiellement une ou plusieurs fonctions de
l’entreprise.
Exemple : Dans le cas d’un artisan électricien, les activités concourant à l’installation de l’électricité dans
une maison forme un processus, celles nécessaires à la réalisation d’un dépannage forme un autre
processus.