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Modélisation des structures

en matériaux métalliques

par Pierre STEPHAN


Maître de conférences en Génie mécanique à l’IUFM de Toulouse
et René BOUDET
Professeur à l’Université Paul Sabatier de Toulouse et à l’École nationale supérieure
des Techniques avancées de Paris

1. Rappels....................................................................................................... BM 5 104 - 2
1.1 Contraintes .................................................................................................. — 2
1.2 Déformations .............................................................................................. — 3
2. Rhéologie................................................................................................... — 4
3. Modèle poutre.......................................................................................... — 5
3.1 Géométrie.................................................................................................... — 5
3.2 Torseur des efforts intérieurs..................................................................... — 5
3.3 Hypothèse de Bernoulli.............................................................................. — 6
3.4 Contraintes et déformations ...................................................................... — 6
4. Modèle plaque.......................................................................................... — 10
4.1 État membranaire ....................................................................................... — 10
4.2 Chargement transverse.............................................................................. — 11
5. Modèle coque........................................................................................... — 12
5.1 Coque cylindrique de révolution ............................................................... — 12
5.2 Autres cas.................................................................................................... — 12
6. Fluage ......................................................................................................... — 13

n désigne par structure une pièce ou un assemblage rigide de pièces.


O L’objectif est ici de réaliser un prédimensionnement s’accompagnant du
choix du matériau et d’une procédure d’élaboration.

Structure

Constant Instationnaire
Chargement

<0 >0 Faible Élevée


T – 0,3 Tf Fréquence

Calcul des Fatigue et Vibrations


Fluage
contraintes mécanique de forcées
la rupture

Mécanique de T température du métal Fatigue et


la rupture Tf température de fusion mécanique de
la rupture

Figure A – Conditions de service

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Cela passe en particulier par l’estimation des contraintes auxquelles la struc-


ture est soumise. Cette phase suppose inévitablement l’analyse des conditions
de service (figure A) et le choix d’une modélisation (figure B).

Oui Existe-t-il une dimension Non


longitudinale grande devant
au moins deux autres ?

Oui Les deux autres Non • Déformation plane


dimensions sont
• Pièce à symétrie
comparables
matérielle et
de chargement
Notion • Situation 3D
Poutre
d'épaisseur

Plaques
et coques

Attention aux discontinuités qui créent


des concentrations de contraintes
(coefficient KT)

Figure B – Modélisation d’un élément de structure

1. Rappels
1.1 Contraintes
(II)
On définit le vecteur contrainte en un point P pour une facette
orientée suivant la direction n (figure 1) : (I) P
n
∆ F ( P, n )
C ( P, n ) = lim -----------------------------
∆s → 0 ∆s
L’unité est le pascal (Pa)
L’unité pratique est le mégapascal (1 MPa = 106 Pa)
Régions (I) et (II)
Ce vecteur contrainte se décompose suivant (figure 2) :

C ( P, n ) = σ n n + τ
∆F (P, n)
avec σn n contrainte normale,

τ contrainte tangentielle ou de cisaillement (appartient (I) P


au plan de la section) n
∆s
En un point P, connaître l’état des contraintes, c’est être capable
de calculer le vecteur contrainte pour toute direction n . Il faut
alors définir dans une base orthonormée  x1 , x2 , x3  la matrice
Région (I) isolée
des contraintes :
σ 11 σ 12 σ 13

 
Les flèches bleues indiquent le chargement extérieur
[ σ ij ] = σ 21 σ 22 σ 23 ∆F (P, n) distribution des forces élémentaires
σ 31 σ 32 σ 33
avec σij coordonnée du vecteur C  P, x j  suivant x i . Figure 1 – Distribution des forces élémentaires dans un solide

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— en coordonnées cartésiennes :
C (P, n)
∂u 1 ∂u 1 ∂u 2 1 ∂u ∂u
----------1-
∂x 1

--- ----------- + -----------
2 ∂x 2 ∂x 1
 
----- ----------1- + ----------3-
2 ∂x 3 ∂x 1

τ
1 ∂u ∂u 2 ∂u 1 ∂u ∂u
σn n [ ε ij ] = 
----- ---------1- + -----------
2 ∂x 2 ∂x 1
-  ----------2-
∂x 2

----- ----------2- + ----------3-
2 ∂x 3 ∂x 2

1 ∂u ∂u 1 ∂u ∂u ∂u
   
P
n
----- ----------1- + ----------3- ----- ----------2- + ----------3- ----------3-
2 ∂x 3 ∂x 1 2 ∂x 3 ∂x 2 ∂x 3

Figure 2 – Décomposition du vecteur contrainte avec u ( P ) = u 1 ( P ) x 1 + u 2 ( P ) x 2 + u 3 ( P ) x 3


— en coordonnées cylindriques :

∂u 1 ∂u r u θ ∂u θ 1 ∂u ∂u
----------r-
∂r

--- ----------- – -------- + -----------
2 r ∂θ r ∂r
 2 ∂r

----- ----------z- + ----------r-
∂z

u (x ) u (x + d x )
∂u ∂u ∂u 1 ∂u z ∂u θ
1
2 r ∂θ
 r u
[ ε ij ] = ----- ---------- – -------- + ------------
r
θ
∂r
θ
 r ∂θ
θ
 u
r
r
----------- + -------  
----- ----------- + -----------
2 r ∂θ ∂z

∂u ∂u ∂u ∂u ∂u z
x
1

----- ----------z- + ----------r-
2 ∂r ∂z
 1
2 r ∂θ

----- ----------z- + ----------θ-
∂z
 -----------
∂z
(S) (S')
Dans le cas de phénomènes dynamiques (chocs, emboutis-
x x + dx sage...), [εij ] est fonction du temps t.

Figure 3 – Déplacement de sections droites


dans un matériau unidirectionnel
2. Rhéologie
On a alors : La rhéologie constitue le lien . entre contraintes [σij ], déforma-
tions [εij ], taux de déformation [ ε ij ] ...
C ( P, n ) =  σ ij   n 

Contraintes [ ij ]
La matrice des contraintes est symétrique d’après la loi fonda-
mentale de la dynamique : Le champ des contraintes doit être statiquement admissible :
— en coordonnées cartésiennes : — il doit vérifier l’équilibre local :

σ 11 σ 12 σ 13 div [ σ ij ] + f v = 0
[ σ ij ] = σ 12 σ 22 σ 23 avec fv force volumique ;
σ 13 σ 23 σ 33
— il doit respecter les conditions de raccordement :
— en coordonnées cylindriques : C ( P, n ) = densité surfacique de forces extérieures appliquées.

σ rr σr θ σ rz
Exemple : dans le cas d’un champ de pression p, les conditions de
[ σ ij ] = σ r θ σ θθ σ θ z raccordement sont (figure 4) :
σ rz σθ z σ zz
C ( P, n ) = – p n

1.2 Déformations Petites déformations [ ε ij ]


Le champ des déplacements u ( P ) doit être cinématiquement
Dans le cas d’un matériau unidirectionnel, le déplacement admissible :
relatif de S ′ par rapport à S (figure 3) est :
1 t
[ ε ij ] = ----- ( [ grad u ] + [ grad u ] )
du 2
u ( x + dx ) – u ( x ) = --------- ( x ) dx
dx
Taux de déformation :
Si on était en présence d’un solide rigide, cette quantité serait . d [ ε ij ]  [ ε ij ] t + ∆t – [ ε ij ] t 
nulle. [ ε ij ] = ----------------- = lim  --------------------------------------------- 
dt ∆t → 0  ∆t 
du du
--------- ( x ) dx représente donc la non-rigidité et ε x = --------- sera
dx dx
appelé déformation longitudinale (nombre sans dimension ; l’unité Remarque : un matériau n’a pas un comportement mais des
courante est la microdéformation). comportements rhéologiques qui dépendent de la tempéra-
On peut généraliser cela à un matériau multidimensionnel. . des déformations [ε] et des valeurs du taux
ture T, des valeurs
On obtient alors une matrice de déformation [ ε ij ] : de déformation [ε ] .

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Les comportements élémentaires sont donnés par la figure 5.

Les principaux comportements composés sont donnés sur la


P figure 6. Bien d’autres combinaisons sont également envisa-
geables. Les essais mécaniques, permettant d’identifier les
p
comportements qui sont variés, veulent refléter le temps d’applica-
tion des efforts et vont de l’essai de fluage au choc d’un impacteur
par canon à gaz.
n
L’essai de recouvrance (figure 7) rend compte des compor-
Figure 4 – Conditions limites dans le cas d’un champ de pression tements aux faibles vitesses de déformation.

Comportement Schéma Relation de comportement Courbe caractéristique

ES
F= ∆
Élastique 0
linéaire F
avec ∆ =  – 0

∆

F F < Fseuil ⇒ ∆ = 0
Parfaitement
plastique F = Fseuil ⇒ ∆ non maîtrisé

∆

F F toujours croissant pour


Plastique
engendrer de nouvelles
écrouissable
déformations

∆

µ = Cte

Visqueux F F=µx

x
x

Avec E module d'Young


S section du matériau
µ coefficient d'amortissement

Figure 5 – Comportements élémentaires

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Comportement élastique plastique écrouissable


x2

F (S)
F

x x1
G
x

Solide de Kelvin x3

(C)

F=Ex+µx
F

x2
x

ds
(S)
Solide de Maxwell
x2

x= F +
dF
dT 冢 冣 G
F µ x3
E

Figure 6 – Comportements composés Figure 8 – Définition géométrique d’une poutre

F G est le centre de gravité d’une section droite (S).


La ligne moyenne (C) est le lieu des points G.
La dimension de la ligne moyenne est grande devant les dimen-
sions de la section droite (corps élancés).

t Remarque : les dimensions de la section droite ne peuvent


varier que continûment.

Fluage
irréversible L’axe des x 1 tangent à (C) est l’axe de la poutre.
ε B
Les axes x 2 et x 3 sont les directions principales d’inertie dans les
Retour élastique sections droites.
A C
S est l’aire de la section droite (en m2 ou en mm2).
Déformation
élastique Le moment quadratique de (S) par rapport à l’axe ( G, x 3 ) (en m4
O D Déformation ou en mm4) est :
plastique


t résiduelle
2
I = x 2 ds
( G,x 3 )
Figure 7 – Essai de recouvrance (S )

3.2 Torseur des efforts intérieurs


3. Modèle poutre À l’abscisse x = x G , la section droite permet de distinguer la
région (I) de la région (II) (figure 9). L’action des forces élémentaires
de (II) sur (I) dans la section (S) constitue le torseur des efforts inté-
3.1 Géométrie rieurs.

La poutre (figure 8) est définie à partir : Remarque : en statique, le torseur des efforts intérieurs est
— d’une ligne moyenne (C) ; alors égal au torseur des efforts extérieurs à la poutre agissant
— d’une section droite (S). sur la région (II).

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(S) x2
xG x1

G T2

Région (I) Région (II)

N
G
T3

(S) x3 x1
xG
Action de (II) sur (I)
G
x2
Région (I) Mf2

P Mt
G
Région (I)
(S) ∆F(II → I) (P) Mf3
x3 x1

Figure 9 – Efforts intérieurs dans le cas d’une poutre Figure 10 – Éléments de réduction du torseur des efforts intérieurs

Dans un repère local  G, x 1 , x 2 , x 3  , le torseur des efforts inté- 3.3 Hypothèse de Bernoulli
rieurs se met sous la forme (figure 10) :
L’hypothèse « clef » est celle dite de Bernoulli (figure 11).
     
R   ∑ ∆ F II → I (P)   N x1 + T2 x2 + T3 x3 
  =   =   3.4 Contraintes et déformations
 MG   GP ∧ ∆ F (P)   Mt x + Mf x + Mf x 
G  G
∑ II → I  G
1 2 2 3 3 
Le tableau 1 représente les expressions des contraintes et
avec N effort normal, déformations pour les différents types de sollicitations en
comportement élastique.
T2 et T3 efforts tranchants,
Remarque : le coefficient de concentration de contraintes K T
Mt moment longitudinal ou moment de torsion qui est associé à une singularité ou écart viendra perturber loca-
(poutres cylindriques de révolution), lement les valeurs trouvées. Il faut être conscient que K T
Mf 2 et Mf 3 moments fléchissants. dépend de la nature de la singularité.

(S) (S)

G Application des efforts


G
R0

Les points d'une section Les même points sont


droite avant déformation regroupables dans un plan
qui est perpendiculaire
à la ligne moyenne

Figure 11 – Hypothèse de Bernoulli

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(0)

Tableau 1 – Expression des contraintes et déformations pour les différents types de sollicitations
en comportement élastique

Nature de la Schéma
Contraintes Déformations
sollicitation Efforts intérieurs

G
 
N x1

N x1 du1 N
ε1 = =
dx1 ES
Traction
ou σ1 = N Dans le cas où la déformation est uniforme
compression Épaisseur S sur la longueur de la poutre :
e«R e
∆
ε1 =

p

R
L0

– Mf3
σ1 = x2

 
I/(G, x )
0 3

Mf3 x3

G 2
I/(G, x ) = I3 = x 2 ds
3 (S) d2u2 – Mf3
Flexion F =
pure dx 21 E I/(G, x )
3
Section h Section
circulaire rectangualire
d
b
Zone d'étude πd 4 bh 3
I3 = I3 =
64 12

 
Effet du moment fléchissant Mf3
T2 x2
– Mf3 d2u2 – Mf3
G
Mf3 x3 σ1 = x2 =
I/(G, x )
3 dx 21 E I/(G, x )
3

Effet de l'effort tranchant T2


Cas généraux
F
x2 modèle 1 : répartition uniforme de la Remarque : on néglige les déplacements
contrainte tangentielle τ2 dus à l'effort tranchant T2 par rapport à
T2
T2 ceux dus au moment fléchissant Mf3
τ2 =
S
τ2

Flexion x3
simple

x2 modèle 2 : répartition uniforme de la C centre de torsion est le point où le


contrainte tangentielle τ2 sur une ligne moment des contraintes de cisaillement
parallèle à x3 est nul
T2
(S) (CP
τ) ds = 0
– T2
τ2 = x ds
τ2 (x2) I3 b (x2) (D) 2
G
x2 Répartition de τ2 suivant x2 avec P point de la surface ds
x3 d'où l'on déduit :
Section circulaire
Domaine τmax T x2 (C) et x3 (C)
(D) τmax = 4 2
3 S
Section rectangualire
b (x2) x1 T
τmax = 3 2
2 S

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Tableau 1 – Expression des contraintes et déformations pour les différents types de sollicitations
en comportement élastique (suite)

Nature de la Schéma
Contraintes Déformations
sollicitation Efforts intérieurs

Cas des poutres minces


(e faible devant les autres dimensions)
Calcul du flux des contraintes tangentielles :
Φ =τe
T2
Φ =– A (D) + Φ 0
I3 3
avec A3 moment statique par rapport à
l'axe (G, x3) du domaine (D)

x2 Section ouverte
Le flux est nul aux extrémités :
e
Φ (C0) = 0
G τ T2
Φ (C) = τ e = – A (D)
I3 3
x3
C
C0
(D)

x2 Section fermée simple


Si (G, x2) est axe de symétrie,
Φ 0 = 0 sur cet axe
τ
T
G Φ (C) = τ e = – 2 A3 (C0C)
I3
x3 avec C0C domaine compris entre C0 et C
C

C0
Flexion
simple

x2 Si (G, x2) n'est pas axe de symétrie, on


applique la loi des mailles :
(Γ)

(Γ) e
Φ
d = 0

G
x3
τ
C

x2 Section fermée cloisonnée


T
Φ (C2) – Φ (C1) = – 2 A3 (C1C2)
I3
Φ2
avec C1C2 domaine compris entre C1 et C2
(Γ2) C2
S2 (2)
Loi des nœuds : la somme algébrique des flux
e2 quittant un nœud N est nulle (sur la figure, en B
et en C)
C1 Loi des mailles (dans le cas où (G, x2) n'est pas
eBC G
axe de symétrie) : sur le contour de chaque
x3 C B cellule, on peut écrire :
Φ1 – Φ2

(Γ1)
e1
S1 (1) i τ d = i
(Γ )
Φ
(Γ ) e
d = 0

Φ1

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Tableau 1 – Expression des contraintes et déformations pour les différents types de sollicitations
en comportement élastique (suite)

Nature de la Schéma
Contraintes Déformations
sollicitation Efforts intérieurs

 
G
0
Mt x1

Cylindre de révolution Rotation de l'axe (G, x1)


Mt
τ (P0) = r dθ1 Mt
=
θ1 I/(G, x )
1 dx1 G I/(G, x )
1


Mt avec G module d'élasticité transverse
P0 P I/(G, x ) = I0 = (x 22 + x 21) ds
1 (S)
x1
G

Section circulaire πd 4
I0 =
d 32
Torsion

θ1
Section droite quelconque
dθ1 Mt
Flux au travers d'une courbe fermée =
Mt dx1 GJ


P0 P
(τ · n) d = 0 avec G J rigidité de torsion
x1 (Γ)
G
J moment quadratique polaire

2 SMt
J=
(Γ)
(τ · d)

d Circualtion du vecteur contrainte


Remarque : Mt est le moment au centre de
dθ1

torsion C (centre de rotation de la section)
n (τ · d) = 2 G S
(Γ) dx1

S
(Γ)

Section fermée simple

(Γ) τ est uniforme suivant l'épaisseur e du tube


e S
Mt = 2Φ S avec Φ = τ e
4 S2
J=

Torsion de
(Γ)
en parois
minces

(Γ)

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Tableau 1 – Expression des contraintes et déformations pour les différents types de sollicitations
en comportement élastique (suite)

Nature de la Schéma
Contraintes Déformations
sollicitation Efforts intérieurs

Section fermée cloisonnée


Φ1
(Γ1) Sur toute coupure
S1 dθ 1
i
Mt 1
e1 Φ i = τi ei = = (τ · d  )
d x1 GJ 2 G Si (Γ )
eBC G Mt = 2 Σi Si Φ i
B C
Φ1 – Φ2 Si aire délimitée par (Γi )
e2
S2
(Γ2)
Φ2

x2 Section ouverte
Torsion
en parois τ varie linéairement suivant l'épaisseur
minces dMt du tube e

(Γ) dMt Mt 1
= = e 2 τmax
d (Γ) 6
x3
e
(Γ)e 3
J=
3

τmax
d e
(Γ)

τmax

4. Modèle plaque On doit vérifier :


— l’équilibre local ;
— les conditions de raccordement sur les contraintes.

4.1 État membranaire En comportement élastique, voire plastique, on a des résultats


standards.

Cela correspond à un état de contraintes planes (figure 12) dans Pour un disque soumis à une pression extérieure et intérieure
(figure 13), le vecteur contrainte est :
le plan  x 1 , x 2  ; on a alors :

σ 11 σ 12 0 C ( P, e r ) = σ rr e r + σ r θ e θ
[ σ ij ] = σ 21 σ 22 0
0 0 0
 2 2
pe r e – pi r i   ( pe – pi ) r i r e 1 
2 2
 σ =  – -------------------------------
La matrice de déformations est :  rr  2 2
-  +  -------------------------------------
2 2
------2- 
 re–ri   re–ri r 


ε 11 ε 12 0  σr θ = 0

[ ε ij ] = ε 21 ε 22 0  2 2
 pe r e – pi r i   ( pe – pi ) r i r e 1 
2 2
 σ =  – -------------------------------
-  –  ------------------------------------- ------2- 
0 0 ε 33  θθ 
2
re–ri
2
 
2
re–ri
2 r 

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x3 eθ er

P
x1 x2 r
θ
O

Figure 12 – Plaque en état membranaire


x3

eθ er ω
O h
P
r
θ
O x1 x2

Figure 14 – Disque en rotation autour de son axe


x3
ri

pi x3
re O

x2
x1 x2 x1
pe

Figure 13 – Disque soumis à une pression intérieure et extérieure Figure 15 – Plaque en chargement transverse

On applique
les efforts

Avant application des efforts Après application des efforts

Les points sont regroupables sur une droite perpendiculaire à la surface déformée Figure 16 – Champ de déplacement
pour un chargement transverse

Pour un disque en rotation autour de son axe (figure 14), le vec- avec ρ masse volumique du matériau,
teur contrainte est : ν coefficient de Poisson,
a rayon du disque.
C ( P, e r ) = σ rr e r + σ r θ e θ

3+ν
4.2 Chargement transverse
 σ rr = -------------- ρω 2 ( a 2 – r 2 )
 8 Cet état est schématisé sur la figure 15.
σ = 0
 r θ Le modèle cinématique retenu est donné par la figure 16.
 1
 σ θθ = ----- ρω 2 [ ( 3 + ν ) a 2 – ( 1 + 3 ν ) r 2 ] On admet une stratification d’états de contraintes plan
 8 (figure 17).

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L’équilibre local et les conditions aux limites se traduisent pour


la flèche w (x,y ) par :
x3
Q2 Face 2 q
— ∆ ( ∆ ( w ) ) = ------
Q1 D
U2
Face 1
avec q (x,y )densité surfacique de charge,
M1
N2 x2 Eh 3
h M2 D = -----------------------------
-,
Γ2 12 ( 1 – ν 2 )
N1 T1
x1 U1 ∆ laplacien ;
— les conditions aux bords de la plaque.

Figure 17 – Stratification d’états de contraintes d’une plaque


Dans l’ouvrage de Timoshenko [1], certains cas sont traités.
Pour les autres situations (figure 18), on utilise des codes de
calculs « Éléments finis » (cf. [BM 5 015]).

Plaque

5. Modèle coque
Oui Chargement dans Non
le plan moyen
Ce sont des enveloppes minces. On y distingue une surface
moyenne (Σ) et un matériau de faible épaisseur réparti de part et
État membranaire ou
Chargement transverse d’autre de (Σ) (figure 19).
de contraintes planes

5.1 Coque cylindrique de révolution


Équilibre local
et conditions
aux limites Le cas d’un réservoir sous pression p i est schématisé sur la
figure 20.

Possible Calcul Impossible


analytique
5.2 Autres cas
Connaissance Modèle
des contraintes éléments finis Les autres situations sont approchées par la méthode des
« éléments finis » par facettisation (cf. [BM 5 015]). On considère
alors la coque comme une réunion de petites plaques liées les unes
aux autres.
Figure 18 – Détermination des contraintes pour le modèle plaque

On définit le torseur des densités linéiques d’efforts intérieurs :

— sur la face de normale x 1 :


(Σ)

 
 N1 x1 + T1 x2 + Q1 x3 
 
 U1 x1 + M1 x2  x3
 

— sur la face de normale x 2 :


x2
 
 N2 x2 + T2 x1 + Q2 x3  x1
 
 U2 x2 + M2 x1 
 

Ces grandeurs sont liées par : T 1 = T 2 et U 1 = – U 2 . Figure 19 – Modèle géométrique d’une coque

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Exemples :
T f = 660 oC pour l’aluminium,
pi
T f = 1 500 oC pour l’acier,
T f = 1 200 oC pour la fonte.

D’une façon générale, on distingue (figure 22) :


.
— AB fluage primaire (tableau 2) où ε décroît ;
z .
— BC fluage secondaire (tableau 3) où ε = Cte ;
σ' R — CD fluage tertiaire qui aboutit à la rupture.
La croissance de la température T active le fluage.
σ' On admet :
U
dε ----------
(S') -------- = C e RT
dt
σ ' = pi R avec
U
----- = 18 000 K pour les aluminiums et ses alliages (U énergie
2e
R d’activation et R constante molaire des gaz),
z R
avec  103 C constante.
pi e
R
D’une façon générale, on admet la loi de Dorn :
σ'
 
U
----------
e ε = f t e RT
a contraintes σ ' dues à la répartition de pression sur le fond du
réservoir (seules les contraintes calculées ont été représentées)

x
R

L
σ
pi

x
t
R ∆
(S)
σ = pi R
e
e
pi R
avec  103
e

t
σ σ
b contraintes σ dues à la répartition de pression sur la partie Figure 21 – Essai de fluage
cylindrique du réservoir (seules les contraintes calculées ont été
représentées)

Figure 20 – Réservoir sous pression


ε
D
C
B
6. Fluage
A

Le fluage (figure 21) se manifeste à partir d’une température T qui


dépend du matériau : t
tRAC tR
T = α Tf
Indice R = rupture
avec 0,3  α  0,6 ,
Tf température de fusion. Figure 22 – Courbe déformation-temps

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La fonction f est déterminée expérimentalement en fixant T et en


(0)

traçant ε en fonction de t. Tableau 3 – Fluage secondaire


On pourra ainsi apprécier la durée de vie de la pièce en se bornant
Références Formule retenue Commentaires
au fluage secondaire.
. σ n
ε =  -----
(0) Norton-Bailey adapté aux aciers alliés
(1929) λ haute résistance
Tableau 2 – Fluage primaire
 ----- σ
Ludwik (1909) .  
Domaine ε = ae λ
Formule retenue Commentaires
de température σ
 -----
.  
T c = 1 pour les métaux
Soderberg (1936) ε = a e λ –1
-------  0,3 ε = a { lg (1 + bt) }c c = 2/3 pour les alliages
Tf
. σ
ε = a sh  -----
Prandt-Nadai (1938) acier forgé à 18 % Cr
T m>1
0,2  -------  0,9 ε = a tm + b tn λ et 8 % Ni
Tf n<1
. σ
T Rabotnov ε = a σ sh  -----
-------  0,9 ε=bt λ
Tf a et n coefficients.
a, b, c, m et n coefficients. λ constante expérimentale ne dépendant que de la température.

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Liste des mots clés Déformation


Fluage §6
[BM 5 014]

Modélisation [BM 5 014]


Contrainte [BM 5 014] Plaque §4
Coque §5 Poutre §3

Situation de l’article

N˚ de traité : 15
N˚ de rubrique : 32
N˚ de sous-rubrique : 01
N˚ de volume : BD1
N˚ de la fiche doc :

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