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LE TOURISME ET LA TRANSFORMATION DU

TERRITOIRE ET DU PAYSAGE AU MAROC

_ Par Frédérick Brault, Université de Montréal

Le tourisme n’est pas un phénomène nouveau. Depuis quelques


siècles déjà, il est pratiqué un peu partout dans le monde. Le
e
concept du tourisme date du 18 siècle, alors que le « « Grand
Tour of Europe » devint une part de l'éducation des jeunes et
riches gentilshommes britanniques. Pour parachever leur
éducation, nombre de jeunes gens allaient partout en Europe, mais
surtout en des lieux d'intérêt culturel et esthétique comme Rome,
la Toscane ou les Alpes, et les capitales européennes»
e
(http://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme). Par la suite, le 19 siècle vit
l’apparition du tourisme de loisir et du tourisme de santé,
« inventés » encore une fois par les Anglais, ces derniers faisant
partie de la première nation à s’industrialiser, et donc permettant à
une certaine classe de gens de prendre du temps pour des
activités de loisirs. De plus, on vit plus tard dans ce même siècle
l’apparition du tourisme de masse, en grande partie dû à une
amélioration des communications, ce qui permettait « the transport
of large numbers of people in a short space of time to places of
leisure interest » (http://en.wikipedia.org/wiki/Tourism), et aussi à
cause du fait que « greater numbers of people began to enjoy the
benefits of leisure time. A major development was the invention of
the railways, which brought many of Britain's seaside towns within
easy distance of Britain's urban centres »
(http://en.wikipedia.org/wiki/Tourism). Finalement, le tourisme de
masse comme on le connaît aujourd’hui ne prit véritablement son
envol que dans les années 1960, alors que des voyages par avion
à bas prix, liés avec des forfaits de style « tout inclus » firent leur
apparition.

Le tourisme est un phénomène qui n’épargna pas le Maroc. Ce


pays «possède des atouts naturels et historiques très importants et
un patrimoine culturel riche diversifié», (Ministère de la
Communication du Maroc,
http://www.mincom.gov.ma/french/generalites/tourisme/tourisme.ht
ml), lui permettant d’être une destination de choix pour les
touristes internationaux. Il y a les plages, il y a les montagnes, le
désert, les villes impériales, les paysages magnifiques, etc. Depuis
les années 1960, le gouvernement a vraiment fait du tourisme une
de ses priorités, et avec raison d’ailleurs. Comme on le verra plus
loin, le tourisme est très important pour le Maroc, surtout en ce qui
concerne l’économie. Notons par exemple qu’aujourd’hui, le
tourisme représente 7% du PIB du pays. Mais le impacts du de ce
secteur économique vont plus loin que simplement les dollars
remplissant les coffres de ce pays. Cette industrie affecte le
développement du pays, ses espaces. Elle affecte ses paysages.
Elle affecte les habitants du Maroc. Ce sont là des choses
auxquelles on ne pense pas, mais qui valent la peine de s’y
attarder.

Ce document traitera donc du tourisme en générale au Maroc. Un


bref historique de ce secteur au Maroc sera présenté. Évidemment
des chiffres et des statistiques seront aussi présentés : les emplois
générés, le nombre de touristes étrangers et nationaux, les

Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 1


différentes nations qui visitent le Maroc, les entrées aux douanes
et les nuitées, etc. Par la suite, ces thèmes de base laisseront la
place aux types de tourisme pratiqués au Maroc, et aux impacts
qu’ils ont sur le paysage, sur l’environnement, sur les gens... Pour
terminer, nous verrons, à travers deux modèles différents,
comment le tourisme a pu influencer le développement de
certaines villes du Maroc. Pour ce faire, les deux villes
sélectionnées sont celles qui représentent les deux types de
tourisme les plus présents, soit le tourisme balnéaire et le tourisme
culturel. Donc Agadir et Marrakech seront présentées.

L’HISTOIRE DU TOURISME AU MAROC

L’époque du protectorat (1912-1956)


e
Bien que des voyageurs aient fréquentés le Maroc durant le 19
siècle, le véritable tourisme débuta dans ce pays pendant la
période du protectorat français. On en doit les premières politiques
au Résident Général Lyautey, politiques qui consistaient « à offrir
un endroit de repos pour les Français et les touristes fortunés.
C’est ainsi que les investissements [étaient] orientés vers la
construction d’hôtels de luxe afin de mieux répondre aux
exigences des voyageurs » (Stafford, 1996, p.34).

Les autorités du protectorat instaurèrent même en 1918 le Comité


central du tourisme, dont le mandat était « d’étudier toutes les
questions se rapportant au tourisme, tant à l’intérieur du Maroc,
qu’entre le Maroc et l’extérieur, de rechercher tous les moyens
propres à le développer, de suggérer toutes les mesures tendant à
améliorer les conditions de transport, de circulation et de séjour
des touristes » (Stafford, 1996, p.34). Plus tard, soit en 1937, ce
comité fut remplacé par l’Office chérifien du tourisme. Ce dernier
était « chargé principalement de la création, de la gestion et du
contrôle des organismes d’accueil et de renseignements
touristiques et de la préservation des monuments historiques [...] »
(Stafford, 1996, p.34). Ses activités furent cependant arrêtées
deux années plus tard, lors du commencement de la guerre. « Ce Logo de l’Office National Marocain
n’est qu’en 1946 qu’on verra naître l’actuel Office national du tourisme, organisme créée en
marocain du tourisme (ONMT) » (Stafford, 1996, p.34). 1946
Tirée de
Les politiques touristiques mises de l’avant pendant le protectorat http://www.tourismemarocain.ca/index
« se [traduirent] par un accroissement de la capacité hôtelière au 1.html
Maroc (265 hôtels pour un total de 7677 chambres en 1955), et
une augmentation du nombre de touristes (150 000 en 1949 à 253
000 en 1953) [...] » (Stafford, 1996, p.35).

Cependant, malgré ces chiffres, le tourisme pendant l’ère du


protectorat français était minime comparé à ce qu’il allait devenir à
partir de 1965. En effet, le type de tourisme qui y était pratiqué
était surtout « un tourisme itinérant et basé sur des circuits privés
qui étaient soit préparés par des agences de voyages locales, soit
le fait des agences de la métropole, soit le plus souvent réalisés
individuellement par des voyageurs. Les voyages pénétraient loin
dans le Sud vers le Tafilalet, le long des oasis du Dra avec en plus
visites aux anciennes capitales Fès, Mekhnès et Marrakech et la
montagne n'était pas absente dans les affiches publicitaires. À cela
il faut ajouter les croisières qui, à partir des villes côtières,
effectuaient parfois des incursions dans l'intérieur. Le tourisme de
séjour se limitait à une clientèle aisée et peu nombreuse,
constituée par des hommes d'affaires et des croisiéristes aux

2 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


séjours très courts à Casablanca, Mohammedia, Marrakech et
Tanger » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm).

On vit aussi lors de cette époque l’introduction du tourisme


balnéaire. Ce dernier « était très limité dans l'espace et concernait
quelques petites stations limitrophes des plaines occupées par les
colons (Moulay Bouselham et Oualidia) ou à proximité des grandes
capitales (les plages au sud de Rabat ou au Nord de Mohammedia
et qui gardent encore des noms héritées de l'époque : sable d'or,
val d'or, Manesmann etc). Ces stations très simples dans leurs
aménagements (cabanons en bois) répondaient à un besoin
interne et non à celui du tourisme international » (Berriane, 2002,
http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.
htm).

L’après-protectorat

Après l’indépendance (1956), l’état Marocain doit s’attaquer à


plusieurs problèmes, ce qui eut pour conséquence de relayer
quelque peu le tourisme aux oubliettes. Bien sûr on est conscient
qu’il fait entrer des devises, mais rien n’est fait à cette époque pour
vraiment promouvoir le tourisme; pas d’investissement majeur.

En 1965 cependant, cette situation change et le Maroc fait


officiellement son entrée sur le marché du tourisme international.
La création du ministère du Tourisme durant cette même année,
de même que les investissements massifs de l’état dans le secteur
touristique pour la période du plan triennal 1965-1967 (6,4% du
budget, comparativement à 1,4% lors du plan précédent) créent
les bases pour que le Maroc devienne une destination touristique
très fréquentée. Le ministère du Tourisme développera durant
cette période les ZAP, c’est-à-dire les zones à aménagement
prioritaires. Ces zones « constituent des endroits privilégiés où l’on
entend concentrer le développement touristique » (Stafford, 1996,
Les pourcentages du budget du p.62). On retrouve notamment dans les ZAP « la station balnéaire
gouvernement pour le tourisme à partir d’Agadir et le circuit des villes impériales (Marrakech, Rabat, Fès
de 1965. et Meknès) » (Stafford, 1996, p.62). Cette situation démontre bien
Tirée du livre de Jean Stafford. les deux grands types de tourisme présents au Maroc, soit le
tourisme balnéaire et culturel.

« Le plan quinquennal 1968-1972 continu le précédent. Les


priorités demeurent les mêmes avec l’agriculture au premier rang,
suivi du tourisme [...] » (Stafford, 1996, p.64). Lors de cette
période, on verra aussi le gouvernement commencer à s’attaquer à
un des gros problèmes du Maroc au niveau touristique : la trop
grande quantité d’hôtels de luxe (quatre et cinq étoiles). On axera
donc sur « le développement des équipements hôteliers de
Complexe hôtelier 5 étoiles à Agadir catégories moyennes de façon à favoriser une large diffusion du
Tirée du magazine touristique de Signature
tourisme » (Stafford, 1996, p.64). (voir les deux images à gauche)
Vacations
Pour ce qui est du plan quinquennal 1973-1977, ses objectifs sont
simples : « [...] favoriser un tourisme de masse (sans être tributaire
de ce seul type), [...] diversifier la clientèle, [... et] régionaliser les
effets du tourisme [...] » (Stafford, 1996, p.69). De plus, ce plan
prévoyait « de développer le transport à grande capacité et les
centres de loisirs bien équipés dans certaines régions bien
Complexe hôtelier 3 étoiles à Agadir déterminées [...] » (Stafford, 1996, p.69). Notons que ces centres
Tirée du magazine touristique de Exotik tours de loisirs étaient développés en grande concentration (pour les

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rentabiliser), comme les hôtels sur les plages d’Agadir par
exemple.

La fin des années 70 verront une diminution marquée des


investissements du gouvernement dans le secteur touristique, et
ce jusqu’au début des années 90. C’est le secteur privé qui prit le
relais. Comme nouveauté, on verra dans le plan 1981-1985 que
beaucoup d’énergies seront mises de l’avant pour les
« résidences touristiques, qui répondent davantage aux besoins du
tourisme national » (Stafford, 1996, p.78).

Une étape importante du développement touristique au Maroc sera


atteinte lors du plan quinquennal 1988-1992. En effet, au niveau
touristique, ce plan avait une approche qui reposait sur « la
confection de nouveaux produits touristiques correspondant à de
nouveaux pôles de développement touristique et à des types de
tourisme jusqu’à présent marginalisés : il [s’agissait] tout
particulièrement de la clientèle des jeunes, du tourisme familial, du
tourisme résidentiel, du tourisme de montagne et sports d’hiver, du
tourisme rural et de la nature, etc. » (Stafford, 1996, p.81). Le
gouvernement tenta ainsi de désenclaver certaines « zones
déshéritées, en particulier en milieu rural, où on [procéda] à des
travaux publics (eau, électricité, télécommunications, réseau
routier), nécessaires au développement de ces régions. »
(Stafford, 1996, p.81).

Les différents types de tourisme à travers le temps

Comme il le fut dit plus haut, le tourisme durant l’époque du


protectorat était surtout un tourisme itinérant, donc un tourisme
mobile, dans lequel des gens fortunés allaient visiter surtout les
grandes villes impériales comme Marrakech et Fès. Il y avait
également un peu de tourisme de montagne et un peu de tourisme
balnéaire. Jusqu’aux années 60, c’était donc surtout le tourisme
culturel qui primait, et ce malgré la disponibilité des littoraux.

Les efforts apportés par l’état marocain dans la deuxième moitié


des années 60 portèrent fruit, et le tourisme de masse commença
à déferler sur le Maroc dans les années 70. Cette vague initiale
amena surtout des européens, qui voulaient un produit spécifique :
« le séjour balnéaire en groupes organisés et contrôlés par de
puissants Tours Opérateurs. Très vite, le tourisme marocain,
malgré ses potentialités riches et variées, va basculer vers le
littoral » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm). Ces gens sont à la
recherche du soleil et de la mer. Cela eut pour conséquence
l’aménagement de la côte Nord et la relance de Tanger.
Le séjour balnéaire, de plus en plus présent
« En même temps, le tourisme itinérant est organisé par les dans les années 70
agences de voyages à côté d’un tourisme individuel et motorisé. Tirée d’un guide promotionnel de l’Office National
Au total le tourisme mobile aussi bien individuel qu’en groupe Marocain du Tourisme
occupe encore une place prédominante face à un tourisme de
séjour qui se développe à grande vitesse sur le bord de la
méditerranée, dans la jeune station d’Agadir et dans quelques
destinations de l’intérieur comme Marrakech » (Berriane, 2002,
http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.
htm).

La fin des années 70 et les années 80 verront s’accentuer « la


tendance à la concentration et au tourisme balnéaire [...]. Plus

4 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


que la volonté des pouvoirs publics qui ont soutenus le lancement
de la station d’Agadir, c’est la modification des comportements
touristiques de la clientèle française [(la clientèle étrangère la plus
nombreuse)] ainsi que l’apparition de nouvelles nationalités qui
sont décisives. Une bonne partie des vacanciers français est
désormais contrôlée par le Club Méditerranée et les autres Tours
Opérateurs. Une petite partie préfère l’avion à la voiture pour
diverses raisons et se trouve obligée de réduire ses déplacements.
Quant aux nouvelles nationalités comme les Allemands ou les
Scandinaves, elles se caractérisent par un style de tourisme
particulier basé sur les séjours au bord de la mer. Enfin, les Tours
Opérateurs s’intéressent de plus en plus au Maroc comme
nouvelle destination. Bien que le circuit soit présent dans leurs
programmes, il est toujours combiné au séjour qui tend à
prédominer. Ces puissantes agences dont le produit offert est
uniforme et basé sur la mer, le soleil, envoient une clientèle qui,
acheminée en grand nombre par des vols charters et se trouvant
immobilisée dans les stations balnéaires, pratique un style de
tourisme basé sur le séjour balnéaire [...] [Les] séjours se passant
essentiellement au sein de l’établissement [(village-club ou hôtel
classique s’improvisant village-club)], celui-ci doit regrouper
plusieurs activités et par conséquent avoir de grandes dimensions.
D’où un impact de plus en plus grand sur l’espace » (Berriane,
2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm).

Complexe hôtelier à Agadir


Tirée du magazine touristique de Les années 90 seront différentes. En effet, « on assiste en Europe
Signature Vacations au développement d’un nouveau marché touristique en liaison
avec l’évolution des sociétés industrialisées, et qui se traduit par la
montée de l’individualisme, du culte de la liberté d’usage de son
corps et de la valorisation de la réussite individuelle. La société de
consommation devenue trop confortable et n’offrant plus
suffisamment de sensation, suscite un besoin d’évasion et
découvre le goût pour les pratiques à risque. Avec la montée de la
conscience écologique les agences de voyages s’orientent vers
des produits plus « doux » dans lesquels la découverte -
notamment la découverte de l’autre - est mise en valeur. À partir
de ce moment là, le produit culturel se trouve valorisé et les
voyages de découverte attirent de plus en plus de clients. Nous
assistons de ce fait à un vrai tournant dans l'évolution du tourisme
marocain : face au produit balnéaire c'est la montée du tourisme
de montagne et de désert » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-
reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.htm).

La montagne a toujours été fréquentée par la clientèle nationale.


Cette situation « tire son origine de pratiques religieuses et
récréatives traditionnelles héritées du passé. [D’autres fois], la
fréquentation de la montagne par ces nationaux [s’appuie] sur un

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héritage plus récent datant de la période coloniale» (Berriane,
2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm).

Pour ce qui est des touristes étrangers, c’est surtout la randonnée


en montagne qui les attire. Plusieurs itinéraires existent, certains
depuis le protectorat. Plusieurs sont situés dans le Moyen Atlas et
les massifs dominant Marrakech et Beni Mellal. «La fréquentation
la plus dense reste, cependant, limitée au massif du Toubkal où la
section marocaine du Club Alpin Français tient un certain nombre
de refuges et les Tours Opérateurs et autres agences de voyages
y organisent à partir de Marrakech ou d’Imlil (principal centre
d’activité alpine) des randonnées, du trekking et autres formes
d’escapades exotico-sportives de type commercial. C’est dans ce
cadre que se situe l’intervention volontariste de l’État vivant à
développer un tourisme de randonnée avec logement chez
l’habitant dans le Haut Atlas Central. […] cette action a choisi
volontairement le tourisme, pour aider au développement des
La randonnée en montagne
hautes vallées atlasique et arrêter l’émigration qui les vide et qui
Tirée d’un guide promotionnel
touche essentiellement les jeunes » (Berriane, 2002, http://xxi.ac- de l’Office National Marocain
reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.htm). du Tourisme

«À côté de la montagne il convient de situer l'émergence du


produit Grand Sud ou Sud intérieur [(tourisme de désert)]. Partie
de presque rien, Ouarzazate, petite ville du Sud saharien, qui
n'offrait que quelques lits non classés, concentre aujourd'hui (avec
son antenne Zagora) 5 502 lits en hôtels classés et réalise avec
Errachidia plus d'un demi million de nuitées par an (750 362 en
1999). » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm). Dans ces régions, l’une L’aventure du Grand Sud
des principales attractions est l’habitat dit en terre. « […] Visiter le Tirée du magazine touristique de Exotik tours
désert ce n'est pas seulement s'imprégner de son immensité; mais
c'est également voir des maisons fortifiées construites en pisé,
parfois majestueusement perchées sur des pitons rocheux et
richement décorées; c'est aussi visiter quelques-unes de ces
maisons, pour y découvrir la vie de leurs habitants, et goûter le
mystère que cachent leurs murs épais et leurs impasses sombres.
Or, cet habitat attire aussi par sa fragilité. Son intégration dans le
produit touristique pourrait déboucher sur sa réhabilitation et sa
sauvegarde » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm). Car en effet, le
tourisme « d’excursions [permet] la survie d’un patrimoine culturel Ouarzazate et ses bâtiments en pisé
dont l’entretien est coûteux pour la majorité de leurs propriétaires, Tirée d’un guide promotionnel de l’Office
qu’il soit privé ou public » (Lozatot-Giotart, 2003, p.165). National Marocain du Tourisme

La tendance vers le culturel sera également renforcé par l’arrivée


d’une nouvelle clientèle : les Espagnols, les Italiens et les
Portugais. Les deux premières nationalités sont surtout attirées par
les villes impériales et les circuits du sud, alors que la troisième est
à la recherche de son passé, de ses anciennes possessions.

Le Maroc des années 90 verra de plus en plus de tourisme


interne, tendance qui fut enclenchée dans le milieu de la décennie
précédente. Les flux touristiques internes peuvent être séparés en
deux types : «un flux qui s’apparente à ceux du tourisme
international et que l’on peut identifier dans les établissements
hôteliers classés, [… et] un flux touristique interne qui s’éloigne
dans ses comportements et ses caractéristiques du tourisme
international et s’adresse pour son hébergement à la location chez
l’habitant ou au logement chez les parents et amis. Il est de ce fait

6 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


assez difficile à quantifier » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-
reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.htm).

Cette décennie vit aussi, suite à des tentatives de l’état de


diversifier le produit touristique qu’a à offrir le Maroc. On mettra
donc de l’avant les sports nautiques de toutes sortes (surf, sea-
doo, etc.) ainsi que les sports d’hiver, pratiqués en haute altitude
dans les montagnes. On verra aussi l’apparition de trois autres
Station de ski nouvelles tendances : le thermalisme international, la
Tirée d’une brochure navigation de plaisance et le golf.
promotionnelle de l’Office
National Marocain du Tourisme Dans le premier cas, l’expérience fut tentée car « le Maroc dispose
d’un fort potentiel en matière de thermalisme. L’abondance des
sources thermales ou thermo-minérales est remarquable. Les
tentatives de lancement d’un produit thermal de classe
internationale ont été concrétisées par les opérations de grande
envergure qu’a connu la station Moulay Yacoub. [On y créa] un
établissement médical de niveau international et selon les normes
modernes. L’établissement thermal offre une capacité de 15 000
curistes par an (cure de trois semaines), soit l’équivalent de
800 000 soins. Mais cette tentative ne dépasse pas la satisfaction
Promotion du thermalisme de la demande interne » (Berriane, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-
Tirée du magazine de Royal Air
st-die/actes/actes_2002/berriane/article.htm).
Maroc no.126
Quant au deuxième nouveau produit touristique, il est né de cette
demande de plus en plus forte de la part de la clientèle
européenne. Cela a donc amené « une augmentation substantielle
de la demande en ports de plaisance dans un espace maritime
proche des ports d’attaches européens. Or, de part sa position
géographique, le Maroc pouvait bénéficier de ce marché potentiel
s’il développe un réseau de ports de plaisances, judicieusement
réparti. Un Plan Directeur des Ports de Plaisance a été établi et
cinq ports sur huit sont déjà achevés. Mais outre les difficultés à
naviguer dans l’océan atlantique, la concurrence des ports
espagnols est très forte en méditerranée. » (Berriane, 2002,
http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.
htm).

Le golf est l’autre nouveau type de tourisme. Bien qu’il est ancré
dans la culture depuis longtemps (le premier tracé date de 1917,
avant même l’arrivée du football au Maroc), et que la roi Hassan II
en était un passionné, c’est ces dernières années qu’une véritable
multiplication de nombre de terrains afin de satisfaire une plus
large clientèle fut entreprise, et cela continu toujours aujourd’hui.
On en compte aujourd’hui plus de 200 trous au Maroc. Cependant,
le problème avec ce type de tourisme, c’est le fait « que les pays
concurrents sont plus performants dans ce domaine, [et il y a] un
Le golf au Maroc, un sport plus vieux que sérieux problème écologique [qui] fait que le golfe n’est pas
le football toujours bien vu par l’opinion publique » (Berriane, 2002,
Tirée d’un guide promotionnel de l’Office http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/berriane/article.
National Marocain du Tourisme htm).

Pour terminer cette section, il importe de dire quelques mots sur le


tourisme d’affaires et de congrès, particulièrement florissant à
Casablanca et à Marrakech. « Les touristes « d’affaires ou de
congrès » présentent un double intérêt pour le tourisme : une
mobilité et une prédilection pour les villes ou les régions offrant des
structures d’accueil modernes (hôtels, palais des congrès), et un
niveau moyen de dépenses élevé, deux à trois fois supérieur, par
jour, à celui de vacancier ordinaire. [...] Cette catégorie particulière

Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 7


de touristes est concentrée dans un quartier et un certain
périmètre (comprenant le palais des congrès et les hôtels voisins)
et n’est finalement que peu consommatrice d’espace, se
contentant des structures existantes en cas d’éventuelles
escapades dans la ville ou la région d’accueil, escapades
gastronomiques et culturelles notamment » (Lozatot-Giotart, 2003,
p.78).

LE TOURISME AU MAROC, AUJOURD’HUI

Les chiffres

Comme il le fut dit plus haut, le tourisme est pour le Maroc une
importante source de revenues et un important générateur
d’emplois. En effet, « avec une recette de 21,6 Milliards de Dh en
2000, il serre de près les transferts des émigrés à l’étranger (22,4
Milliards) et contribue ainsi largement à l’équilibre de la balance
des paiements. Il représente 7% du PIB, génère 608 000 emplois
directs et indirects, soit 5,8% de la population active occupée et
fournit 16,5 milliards de recettes en devises » (Berriane, Guitouni
et Laouina, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/troin/article.htm)

En ce qui concerne les entrées touristiques, environ 2,3 millions de


touristes étrangers visitent ce pays à chaque année. Et si on
compte les Marocains de la diaspora qui visitent leur famille
pendant les vacances, ce nombre monte à environ 4,5 millions. Ce
nombre va augmenter à coup sûr, puisque «in recognition of the
fact that the tourism sector is now a major industry on the world
economic stage, the Moroccan Government has recently
developed a strategy designed to improve its share of the world
market. The main objective of this strategy is to attract 10 million
overseas tourists per annum by the year 2010»
(http://www.trade.uktradeinvest.gov.uk/recreation/morocco2/profile/
overview.shtml#CharacteristicsofMarket)

Les différentes clientèles

En 2001, c’est un peu sans surprise que l’on constatait que les
touristes étrangers les plus nombreux au Maroc étaient les
Français, comme ça a d’ailleurs toujours été le cas. Ils comptaient
pour près de 35% de la clientèle, La deuxième plus nombreuse
était les Espagnols, comptant pour environ 10% des arrivées aux
frontières. En tout, les européens comptaient pour 82,5% de la
clientèle, ceci pour plusieurs raisons. D’abord la proximité
(seulement 14 Km sépare le Maroc de l’Espagne par le détroit du
Gibraltar), puis les langues parlés (la majorité marocaine parle
français, et l’espagnol est très présent dans le Nord du Pays) et les
vestiges laissés par ces anciennes nations colonisatrices
(Français, Portugais, etc.).

Pour ce qui est de l’Amérique, elle compte pour presque 8% des


arrivées, ce qui représente environ 125 000 visiteurs par années,
Les origines de la clientèle touristique du Maroc.
dont autour de 35 000 sont canadiens. Tirée d’un recueil d’une conférence de M. Mohammed
Berriane
Un point intéressant à noter est le pourcentage de nuitées dans les
hôtels classés par les Marocains (donc la clientèle nationale), qui
arrivent en deuxième position après les Français, avec près de
17% de ces nuitées.

8 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


LES IMPACTS DU TOURISME
Il est évident qu’une activité aussi présente que le tourisme n’est
pas sans conséquence. En ce qui concerne le Maroc, le tourisme a
certes plusieurs bons côtés, souvent présentés du point de vue
économique. Cependant il serait faux de dire qu’il n’a pas d’effets
négatifs sur le paysage, sur l’environnement et sur les gens.

Le tourisme balnéaire

«La concentration littorale et ses effets [tendent] à réduire la


durabilité du développement. [En effet,] la forte demande du
balnéaire a contribué à la littoralisation du phénomène. Cette
concentration se renforcera dans les années à venir puisque le
plan de relance s'appuie avant tout sur la création de 6 nouvelles
stations balnéaires d'ici 2010 (les travaux de la première ont été
lancés au Nord d'Agadir). Cette concentration littoral pose de
sérieux problèmes de déséquilibres régionaux et
environnementaux » (Berriane, Guitouni et Laouina, 2002,
http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-die/actes/actes_2002/troin/article.htm).
On a qu’à penser ici à la durcification et à la dégradation des
plages, de même qu’à la pollution des côtes, pour ne nommer que
ces problèmes.

Le cas d’Agadir

Pour bien comprendre les impacts de ce type de tourisme, prenons


le cas d’Agadir, ville côtière à laquelle on pense lorsque l’on parle
de tourisme balnéaire. Ce qui est intéressant de ce cas, c’est que
Agadir fut totalement détruite par un séisme en 1960. Elle fut donc
reconstruite, et la fonction touristique prenait une grande place
dans le plan de reconstruction. Il sera donc facile de voir comment
le tourisme a pu influencer le développement de la ville.

« Le premier plan d’aménagement prévoit faire de cette ville


nouvelle un centre de services pour la région mais aussi une ville
touristique. Chaque quartier de la ville aura donc une fonction
définie. Le centre urbain sera le cœur de la ville nouvelle, le
quartier administratif, l’emplacement des différents
gouvernements, le quartier du nouveau Talborjt, le centre
économique et le secteur touristique balnéaire, le lieu des activités
touristiques » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-
Gonidec, p.422) Pour ce nouveau développement touristique,
plusieurs terrains situés en bord de mer seront expropriés et
redistribués. Par la suite, on peut dire que c’est vraiment « la
construction du Club Méditerranée [qui donna] le coup d’envoi à la
future station balnéaire que sera Agadir et au nouveau concept
d’hébergement du village-vacance » (Baillard, Bencheikh, Gariépy,
Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.423) Plus tard encore, on verra
l’apparition des résidences touristiques, un élément nouveau dans
l’industrie du tourisme.

Il semble des préoccupations autres qu’économiques guidaient les


projets dans les années 70, puisque qu’en 1973 fut créée la
société Nationale d’Aménagement de la Baie d’Agadir (SONABA),
dont un des objectifs était « de réaliser la mise en valeur de la Baie
d’Agadir et de faire un développement touristique intégré à
l’environnement humain et naturel » (Baillard, Bencheikh, Gariépy,
Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.423).

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Le développement touristique a concentré les établissements
hôteliers dans trois zones de la ville d’Agadir, soit le centre urbain,
le nouveau Talborjt et évidemment, le secteur touristique et
balnéaire. « Le secteur touristique et balnéaire est une zone
hôtelière homogène de par sa fonction tandis que le Centre Urbain
et le nouveau Talborjt sont des quartiers où s’est implantée une
hôtellerie diffuse en complémentarité avec d’autres fonctions »
(Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec,
p.424).

Avec ses grands hôtels, ses équipements publics, ses espaces Carte des différents secteurs d’Agadir
récréatifs, ses restaurants, bazars et promenades commerciales, (pointés en rouge) et détails
on peut dire que c’est dans le secteur touristique et balnéaire d’implantations hôtelières
que le tourisme a le plus d’impacts (sur l’espace en grande partie). Tirée de l’article de Baillard, Bencheikh,
On constate rapidement qu’il s’est créé « une coupure d’ordre Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec
fonctionnel avec le secteur touristique et balnéaire et le reste de la
ville mais aussi une coupure physique marquée par les
constructions hôtelières » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et
Poullaouec-Gonidec, p.427). Il y a donc « une démarcation très
nette entre les domaines publics et privés. Les établissements
hôteliers de ce secteur sont protégés de la rue par des barrières
physiques comme une clôture ou un muret, ou fonctionnelles plus
souvent constituées d’une rangée de commerces. Ces fermetures
semblent vouloir faire obstacle à tous ceux qui ne sont pas
résidents de l’établissement. Le concept architectural de
l’établissement hôtelier du secteur touristique et balnéaire présente
donc l’image d’un établissement refermé sur lui-même, sans
vraiment de contact avec l’extérieur. Ce concept met l’emphase
sur la création d’un noyau central composé le plus souvent de la
piscine et des jardins, et autour duquel s’organise l’espace bâti.
L’aménagement de l’établissement hôtelier semble se référer au
modèle d’habitat traditionnel, le « Dar », où la maison s’implante
autour du patio » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et
Poullaouec-Gonidec, p.427).

Cette coupure a longtemps fait en sorte que les gadiris (les


résidents d’Agadir) n’avaient plus vraiment accès à la partie de leur

10 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


région qu’est la mer et la plage. Cependant, « la construction de
certains équipements comme la promenade en front de mer ou
l’ouverture de terrasses, de cafés et de restaurants ont permis aux
gadiris de se réapproprier une partie de cet espace » (Baillard,
Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.428).

Ce qui marque le plus le territoire cependant, c’est la


consommation d’espace par les vastes complexes hôteliers de ce
secteur. Cette situation est simple à comprendre. On attire des
touristes internationaux en masses, pour des séjours assez longs.
Ces derniers sont confinés la plupart du temps dans un
établissement et ses alentours. Ces gens ont besoin d’être divertis,
ils ont besoin de faire des activités et ils veulent tous avoir des
vues sur la mer (la mer et la plage sont ce qui les amène à Agadir).
On peut donc comprendre qu’il n’est pas possible de satisfaire à
ces demandes dans de petits complexes.

En ce qui concerne le secteur du centre urbain, il « est le


second espace d’implantations touristiques en termes de capacité
d’hébergement [... Il] est principalement composé d’établissements
hôteliers de catégories intermédiaires (trois étoiles) et de
résidences touristiques [... et] il semble que ce quartier ait été
planifié comme un secteur de transition entre le secteur touristique
et balnéaire et le reste de la ville » (Baillard, Bencheikh, Gariépy,
Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.428).

À l’intérieur de cette zone, la majorité des infrastructures


touristiques secondaires (restaurants, cafés, bazars, etc.) sont
concentrés dans un endroit bien défini (l’îlot du marché municipal).
Pour ce qui est des établissements hôteliers, ils sont
majoritairement répartis de façon diffuse dans le territoire du
secteur du centre urbain. « La plupart des équipements hôteliers
se situent aux abords de rues importantes facilitant ainsi les
communication. [...] L’établissement hôtelier du centre urbain est
une construction dont la hauteur varie entre trois et cinq étages.
C’est un bâtiment qui est le plus souvent isolé à l’intérieur d’un îlot.
Il est intégré à l’espace urbain tant par son architecture que par
son implantation et qui, à l’opposé de celui du secteur touristique
et balnéaire, ne se retrouve pas isolé et sans contact avec le milieu
urbain » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-
Gonidec, p.429).

L’étude effectuée par Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et


Poullaouec-Gonidec nous permet de voir un lien entre la
localisation des établissements commerciaux et les établissements
hôteliers. Rien n’est démontré par ailleurs quant à l’organisation de
l’espace dans ce secteur et les établissements hôteliers.

Le dernier point à mentionner concernant cette zone est qu’elle est


beaucoup moins touchées par le tourisme de séjour et le tourisme
de groupe. Elle attire par ailleurs une clientèle touristique
beaucoup plus diversifiée, et les liens avec la population locale
sont beaucoup plus forts.

Pour terminer, il reste le secteur du nouveau Talborjt. C’est un


secteur où le tourisme n’est pas la fonction dominante et où,
comme pour le secteur précédent, les établissements hôteliers
(seulement de catégorie inférieure : une ou deux étoiles ou non
classés) se sont implantés de façon diffuse dans l’espace. Ils
répondent aux besoins de la clientèle nationale et de touristes

Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 11


étrangers qui ne peuvent ou ne veulent aller dans les hôtels plus
luxueux des deux autres secteurs.

Ce qui attire les touristes dans ce secteur, c’est qu’il ressemble


beaucoup à une médina (bien qu’il date des années 60) et les
touristes s’y sentent dépaysés. Les infrastructures touristiques
secondaires sont presque inexistantes. Quant à l’établissement
hôtelier, il « est de petite taille et très bien intégré au tissu urbain
ce qui le rend difficile à identifier. Il respecte le gabarit et
l’architecture du quartier de même que le style de construction des
maisons typiques avec patio » (Baillard, Bencheikh, Gariépy,
Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.431).

Le secteur touristique ne semble pas vraiment avoir eu d’impact


sur l’organisation de l’espace du nouveau Talborjt.

Le tourisme culturel

Ce type de tourisme est intéressant à plusieurs points de vue.


Premièrement, il existe dans ce pays en grande partie grâce aux
villes impériales, à leur histoire et à leurs monuments. Le tourisme
vient donc assurer une conservation et une mise en valeur de ces
éléments, puisqu’ils sont source de revenus. Le tourisme culturel
pourrait peut-être même aller jusqu’à créer un sentiment
d’appartenance de la part des Marocains, et un sentiment de fierté
envers leur histoire, envers ces monuments qui attirent des gens
de partout dans le monde (affirmation hypothétique de l’auteur).
Dans le même ordre d’idées, il y a les riads. « La forte demande
sur les anciennes demeures des centres historiques de villes
comme Marrakech, Fès, Chefchaouen se traduit par une
appropriation par les touristes étrangers qui tout en réhabilitant un
patrimoine précieux ne manque pas de poser également de Riad à Marrakech
sérieux problèmes socioculturels » (Berriane, Guitouni et Laouina, (sauvegarde d’un patrimoine
2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st- bâti)
die/actes/actes_2002/troin/article.htm). Tirée d’une brochure
promotionnelle de Marrakech
Riads
On pourrait donc croire que le tourisme culturel agit comme
protecteur de la culture. C’est surtout vrai au niveau des bâtiments,
monuments et espaces particuliers tels les jardins ou la palmeraie,
mais il y a tout de même un danger de perte de la culture au
niveau du social. L’arrivée en masses de nouvelles valeurs
véhiculées par les touristes internationaux, leurs demandes, leurs
besoins, bref, le choc des cultures. Voilà des éléments qui peuvent
altérer la culture d’une région et ainsi nuire au tourisme.

Mais que dire de la façon dont le tourisme culturel peut façonner


l’espace. Un peu comme dans le cas d’Agadir, Marrakech fut elle
aussi influencée par le tourisme dans son développement.

Le cas de Marrakech

Bien que de petits établissements hôteliers étaient présents lors du


protectorat français, l’apparition de grands établissements
correspond à la période entre les années 1965 et 1972, période où
le gouvernement investissait massivement dans le tourisme. À
Marrakech, « la première zone hôtelière voit le jour dans
l’Hivernage, un quartier de villas luxueuses » (Baillard, Bencheikh,
Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.432). En 1973,
Marrakech tombe sous la désignation de ZAP de premier niveau,
ce qui favorisera son développement touristique. Lors de la même

12 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


année, un deuxième noyau hôtelier (établissements de grandes
tailles) voit le jour dans le quartier de Semlalia. À cette époque,
« la tendance à la multiplication et à l’éclatement vers la périphérie
des espaces d’implantation hôtelière se [concrétisait]. Semlalia
[était] de fait la première intrusion hôtelière en palmeraie »
(Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec,
p.434). Et ce n’est pas tout, car cette période vit aussi
l’implantation d’hôtels d’envergure dans le quartier du Gueliz. Ces
gros bâtiments « se [démarquaient] des petits établissements
urbains et [contribuaient] au remodelage des gabarits de certaines
avenues » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-
Gonidec, p.434).

La palmeraie était un attrait puissant pour les promoteurs. Comme


de fait, le milieu des années 80 voit l’implantation du complexe
« Jardins de la Palmeraie ». Un nouveau concept sera donc
introduit, et à grande échelle; celui des appartements de loisirs et
des villas secondaires, le tout en relation avec un complexe
touristique dans lequel on retrouve un club de golf, un centre
équestre, et plus encore.

Carte des différents


Dans les années allant de 1986 à 1992, Marrakech accueillit trois
quartiers de Marrakech
villages vacances qui, bien que demandant beaucoup d’espace,
(pointés en rouge) et détails
amenèrent « des thématiques nouvelles dans l’établissement à
d’implantations hôtelières
Tirée de l’article de Baillard,
Marrakech avec l’usage, entres autres, de l’eau dans le
Bencheikh, Gariépy, Hardy et développement de concepts articulés autour des glissades et
Poullaouec-Gonidec bassins nautiques (réf. : aquaparc). Le complexe des « Jardins de
la palmeraie » offre, quant à lui, un éventail très large
d’équipements sportifs. Cette diversification est complétée par le
Mansour Eddhabi auquel se greffe un centre de congrès de 5 000
places. L’éclatement des espaces de localisation est encore plus
manifeste pendant cette période. En palmeraie, les modalités
d’implantation changent : elles sont de plus en plus diffuses dans
ce vaste ensemble » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et
Poullaouec-Gonidec, p.435).

Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 13


Mais comment l’implantation touristique se fait-elle dans les
différents quartiers de Marrakech? Dans la médina, l’espace
d’implantation n’est pas très large, se concentrant surtout autour
de la place Djemaa El Fna, de la Koutoubia et des souks. En
général, les établissements « sont localisés à l’intérieur d’anciens
jardins et possèdent des caractères similaires aux établissements
de l’Hivernage : clientèle internationale, implantation pavillonnaire,
gabarits architecturaux de trois et quatre étages. Leur dispersion
ne crée pas d’effet monumental dans l’espace urbain comme sur
l’avenue France (Hivernage) » (Baillard, Bencheikh, Gariépy,
Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.435).

Dans le Sud de la médina, il y a présence d’établissement non


classés, qui « globalement, [...] s’intègrent au tissu environnant :
gabarits architecturaux de deux et trois étages, insertion dans la
continuité bâtie. Les hôtels non classés localisés dans les derbs
sont souvent d’anciennes résidences transformées en hôtel :
seules les affiches indiquent qu’il s’agit d’hôtels puisqu’ils sont
similaires aux bâtiments adjacents avec leurs murs presque
aveugles, l’alignement zéro sur l’impasse ou la ruelle, les teintes
beige-ocre du pisé » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et
Poullaouec-Gonidec, p.435).

Pour ce qui de l’infrastructure touristique secondaire, on compte


quelques restaurants, dispersés un peu partout et souvent
localisés dans d’anciens « palais bourgeois ». Les bazars quant à
eux sont très nombreux. Une grande part de leurs revenus provient
des touristes, et donc on peut facilement comprendre que leur
localisation est directement en lien avec les cheminements
touristiques entre les différents points d’intérêt. On en dénombre
beaucoup dans les souks.

Un autre endroit où se concentrent les implantations touristiques


est le quartier du Gueliz. Elles sont en majorité situé dans le
secteur des rues Mohammed V et Mohammed Zerktouni. Il en est
de même pour la majorité des infrastructures secondaires.

Pour ce qui est de l’Hivernage, c’est vraiment « une zone


hôtelière, puisque cette fonction a été reconnue dans les plans
d’aménagement. [...] Les établissements de l’hivernage sont [...]
implantés sur des terrains de taille beaucoup plus grande que les
établissements du Gueliz : la majorité des établissements actuels
comptent d’ailleurs plus de trois hectares. On peut donc dire,
qu’avec l’Hivernage débute la tendance à la consommation de
surfaces de plus en plus importantes par les grands
établissements hôteliers internationaux » (Baillard, Bencheikh,
Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec, pp.440-441).

Les établissements présents dans cette zone font partie de la


catégorie de luxe (quatre et cinq étoiles) et ils reçoivent une
clientèle presque exclusivement internationale. Ce qui caractérise
ces bâtiments, c’est leur « implantation pavillonnaire et un retrait
par rapport à la rue, retrait marqué par la présence de clôtures ou
d’un aménagement paysager. Ce sont souvent des bâtiments
massifs de quatre à six étages ; leur succession sur le boulevard
de France confère un aspect monumental à l’avenue, [chose que
l’on tenta d’accentuer par la construction de différents équipements
et institutions de grande taille]. Si l’on excepte les gabarits et
l’implantation, il n’y a pas de tendance qui se dessine dans

14 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


l’architecture des établissements : c’est ainsi qu’à l’architecture
fonctionnaliste de l’Atlas Asni (1985) s’oppose l’architecture
d’établissements comme le Mansour Eddhabi, dans laquelle les
références aux éléments locaux sont nombreuses » (Baillard,
Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.441).

Pour ce qui est du site de l’Hivernage en général, il fut localisé


près de la médina et avec des vues sur l’Atlas (point important de
sa localisation).

L’autre noyau hôtelier d’importance dans Marrakech est Semlalia.


Les bâtiments hôteliers de ce secteur ont des caractéristiques
semblables à ceux de l’Hivernage : catégorie de luxe, clientèle
internationale, architectures diverses, implantations pavillonnaires
et gabarits similaires, quoi que ce quartier ne contient pas de
grands établissements de 600 à 900 lits.

La grande différence entre Semlalia et l’Hivernage, c’est la


localisation. En effet Semlalia est « situé en retrait par rapport au
Gueliz, [et son] noyau s’organise comme un espace fermé avec un
seul accès donnant sur la route nationale 7, la route vers
Casablanca. [...] Un fait reste essentiel : les établissements se sont
implantés dans un secteur de palmeraie très dense » (Baillard,
Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.442).

Finalement, la zone qui nous intéresse peut-être le plus, la


palmeraie. Cette dernière est en proie à l’urbanisation, due au
développement des villas, au développement touristique et aux
douars (un forme d’habitat rural). Le développement touristique
n’est pas toujours bien vu dans la palmeraie, certains ayant déjà
dit « qu’il détruit irrémédiablement le paysage typique de la
palmeraie et un site intéressant » (Baillard, Bencheikh, Gariépy,
Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.443).

En 1980, le développement touristique, surtout celui de type


« village vacance », était vu « comme un élément de protection du
palmier. En tant que structure, on croyait qu’il permettrait la
conservation et la protection du palmier : l’hôtelier dans son
ensemble était même présenté dans le schéma comme un acteur
régénérateur de la palmeraie qui plante et entretient des palmiers.
Le schéma de 1989 [quant à lui présenta] un point de vue
beaucoup plus circonspect : l’établissement hôtelier doit être
soumis à une réglementation précise si on veut s’assurer que les
objectifs de protection de la palmeraie et d’intégration au milieu
soient atteints. [...] L’ouverture de zones hôtelières successives en
palmeraie vise à la fois à répondre aux deux objectifs : contrôle de
l’implantation et réponse à une tendance exprimée par le
développement touristique des années 80 » (Baillard, Bencheikh,
Gariépy, Hardy et Poullaouec-Gonidec, p.444).

Une des raisons qui attirent les promoteurs dans la palmeraie est
que cette dernière valorise les établissements qui s’y trouvent.
D’ailleurs ce qui les caractérise, c’est dans un premier temps leur
dispersion dans l’espace (ce qui résulte en une diversité des
activités existantes qu’ils côtoient), deuxièmement leur grande
consommation d’espace (les projets peuvent prendre de 6 à 160
hectares) et troisièmement la diversité des visages et concepts
qu’ils présentent, souvent basés sur l’eau. Notons que ces
établissements « concourent activement à la privatisation du

Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 15


territoire » (Baillard, Bencheikh, Gariépy, Hardy et Poullaouec-
Gonidec, p.444).
Le tourisme de montagne et de désert

Le tourisme de désert « [génère] des revenus importants pour des


régions marginales fortement touchées par la sécheresse. Il
nécessite cependant un accompagnement spécifique » (Berriane,
Guitouni et Laouina, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st-
die/actes/actes_2002/troin/article.htm), dû en grande partie à
l’hostilité des éléments dans ces régions, à l’immensité de ces
dernières, etc. Un gros point négatif qu’il faut absolument
souligner est que « le développement du tourisme de randonnée et
du tourisme caravanier s'accompagne de la diffusion de déchets
au fin fond des montagnes et jusqu’aux dunes les plus reculées »
(Berriane, 2002, http://xxi.ac-reims.fr/fig-st- Exemple de communauté reculée dans une
die/actes/actes_2002/berriane/article.htm). C’est là une situation région marginale, tirant des revenus du tourisme.
avec des impacts visuels immédiats qui, si rien n’est fait pour Tirée d’un guide promotionnel de l’Office National
améliorer le tout, pourrait diminuer l’intérêt des touristes envers ce Marocain du Tourisme
type de tourisme (perte du sentiment de contrées vierges,
paysages souillés), pourrait être dommageable pour
l’environnement en général et pourrait même créer un sentiment
de colère des résidents envers des touristes manquant de respect
envers le milieu de vie de ces résidents (qui sont d’ailleurs souvent
moins habitués avec la culture occidentale que les grandes villes
touristiques du reste du Maroc).

En général

Le tourisme amène d’autres problèmes pour le Maroc.


Premièrement il y une pression qui est exercée sur les ressources
d’eau. Car n’oublions pas que le pays est souvent frappé de
sécheresses. Le plus grave, c’est lorsque l’on sait qu’en
Méditerranée, « un touriste vivant à l'hôtel consomme trois fois
plus d’eau par jour qu’un habitant local. Il engloutit entre 300 et
850 litres d'eau par jour pendant l'été... Sans compter ce qu'on
appelle les " facilités touristiques " : piscines, pelouses
verdoyantes et, dans le pire des cas, terrains de golf. Un green,
entre 50 et 150 hectares, a besoin de 1 million de m3 d'eau par an.
Soit l'équivalent de la consommation d'eau d'une ville de 12 000
Une pelouse parfaite, un lac, un
habitants » (Marsaud, 2004, http://www.gauches.net/article1430.
magnifique terrain de golf...dans un
html). Il est donc facile de comprendre que la situation ne risque
pays où l’eau est précieuse.
pas d’être très reluisante au Maroc, avec la multiplication des Tirée d’un guide promotionnel de
terrains de golf, et encore moins dans la palmeraie de Marrakech, l’Office National Marocain du Tourisme
qui souffre déjà d’un manque d’eau.

16 Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004


Il y a aussi certains problèmes d’invasions personnels, reliés à la
photographie. En effet, « les Marocains n’aiment pas être
photographiés » (Le Guide du Routard Maroc, 1995, p.62).

L’un des plus gros problèmes relié au tourisme est certainement le


phénomène de « westernization ». Les touristes occidentaux
viennent en grand nombre avec leurs coutumes, leurs besoins et
leurs demandes, ce qui demande une certaine infrastructure qui
n’a pas nécessairement de liens avec le pays d’accueil. Ces
structures deviennent même homogènes à travers le pays et
parfois entre pays. On remarque dans les guides touristiques des
complexes hôteliers qui vont même jusqu’à être nommés avec des
noms aucunement marocain, tel la cité balnéaire « Palm Beach »,
située entre Mohammedia et Bouznika. On note même l’existence
Le phénomène de à Casablanca d’un quartier nommé « Californie »!
« westernization »
Tirée du magazine de Royal Air
Maroc no.126 CONCLUSION
Depuis la timide expansion du tourisme durant l’ère du protectorat,
le phénomène touristique a toujours eu un certain effet sur
l’espace. Même lorsque les hôtels étaient peu nombreux, leur
seule présence impliquait un changement dans le paysage
marocain. Par la suite, comme on l’a vu, le tourisme de masse a
vraiment eu un impact sur l’espace en générale, son organisation
et sur les paysages.

Il serait intéressant d’étudier le développement d’une ville où se


pratique un tourisme de désert ou un tourisme de montagne, par
exemple la ville de Ouarzazate, qui prend de plus en plus de place
au niveau touristique, comme au niveau international (plateaux de
tournage par exemple). Est-ce que les nouvelles constructions
touristiques sont en pisé? Y a-t-il une intégration de celles-ci dans
le tissu urbain existant? Comment l’eau est-elle gérée dans ces
endroits près ou dans le désert?

Le tourisme a également eu un effet de modernisation dans


plusieurs régions du Maroc. Évidemment les grandes villes et les
grands complexes hôteliers visant une clientèle internationale se
modernisent continuellement pour satisfaire aux nouveaux besoins
et aux nouvelles demandes. Pensons ici aux riads qui sont
restaurés, re-décorés et modernisés (soucoupe pour télévision par
exemple). Cependant, un deuxième champ d’étude intéressant
serait celui des régions rurales, qui vécurent plusieurs travaux
publics afin de promouvoir leurs régions aux touristes
internationaux, ou afin de tenter de répondre à une demande
spontanée. Les gens de ces régions sont-ils heureux de ces
changements? Voient-ils les touristes d’un bon œil? Est-ce que le
tourisme a vraiment influencé le développement de l’espace de
ces petites communautés?

Un autre point qu’il serait intéressant de développer un peu plus


est le golf et ses effets sur le territoire, sur l’environnement et sur
les gens. Car bien que ce soit un sport apparemment bien implanté
au Maroc, en grande partie grâce au Roi Hassan II et le prestigieux
tournoi portant sont nom, est-ce que les «marocains moyens» sont
favorables à ce sport? Définit-il jusqu’à un certain point leur identité
nationale? Un article de la WWF parlait du fait que le pompage
excessif fait en méditerranée pour l’irrigation des terrains de golf
asséchait complètement les terres agricoles autour de ces terrains.

Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 17


Est-ce le cas dans les villes marocaines où se pratique le golf?
Est-ce que ce dernier, d’un point qui nous touche plus, accélérerait
le dépérissement de la palmeraie, bien qu’il en «sauvegarde» une
partie avec les grands espaces qu’il conquiert et entretient, un peu
comme le font les grands complexes hôteliers?

Le tourisme au Maroc devrait, selon les prévisions, plus que


doubler d’ici cinq ans (objectif de dix millions de touristes d’ici
2010). Il sera intéressant de suivre les impacts qu’aura une
affluence toujours plus grande de touristes étrangers. Avec le
réchauffement climatique, les problèmes d’eau dans ce pays
d’Afrique risquent de s’aggraver. Le Maroc ira-t-il jusqu’à instaurer
des limites à la consommation d’eau par les touristes? Est-ce que
des moyens seront pris pour empêcher la dégradation de
l’environnement dans les endroits ou le tourisme est très dense,
comme à Agadir. À quel point est-ce que les quartiers et secteurs
touristiques dans les villes vont-ils continuer à prendre de
l’expansion? En ce qui concerne Marrakech, est-ce que des
mesures seront prises pour tenter de mieux contrôler l’urbanisation
de la palmeraie, et pour réhabiliter celle-ci?

Toutes ces questions nous amènent à une conclusion. Le tourisme


étant un phénomène qui a de l’impact sur l’espace, sur la société
et sur l’environnement, c’est donc un domaine où l’architecte
paysagiste se doit d’intervenir. La lecture des documents de la
bibliographie n’a jamais révélé les mots «architectes paysagiste».
Sont-ils tout de même présents dans le développement de cette
industrie au Maroc, ou devront-ils intervenir massivement dans le
futur pour rétablir les éléments à problèmes et pour perpétuer ceux
qui fonctionnent bien? Des activités comme ce workshop à
Marrakech sont certainement des pas dans la bonne direction.

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