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Elements de Cristallographie
Elements de Cristallographie
Chapitre 3
ELEMENTS DE CRISTALLOGRAPHIE
1. Introduction
La cristallographie est la science qui étudie la structure des cristaux et l'organisation des
atomes. Nous allons donc voir ici comment les atomes s'empilent dans un cristal, ainsi que
quelques paramètres qui servent à caractériser ces empilements.
2. Notions de cristallographie
2.1. Réseaux cristallins
Une grande partie de la matière solide (métaux, oxydes, minéraux, sels...) est sous forme
cristalline.
Définition :
Cristal : c’est un empilement infini et régulier d'atomes.
Infini : la distance entre deux atomes voisins d'un cristal est de quelques
angströms (1 Ao = 10-10 m), donc dans un cristal de 1µm3, il y a de l'ordre
de 1012 atomes, soit 10 000 milliards ;
angles alpha, bêta et gamma. Dans le cas du réseau cubique, on ne cite qu'un seul
paramètre de maille, a (puisque a = b = c, et alpha = bêta = gamma = 90°).
1. Déterminer les coordonnées des intersections du plan avec les axes OX, OY et OZ
en fonction des vecteurs périodes ⃗,
⃗
⃗et ⃗
2. Prendre l’inverse de chacune des intersections déterminées à l’étape 1 ;
3. Réduire les trois fractions obtenues au plus petit dénominateur commun ;
4. Les trois numérateurs ainsi obtenus représentent les trois indices h, k et l, par rapport
aux trois axes OX, OY et OZ. Z
Exemple :
c
1. Les intersections selon OX, OY et OZ sont
respectivement : 1, 1/2, 1 ;
2. Les inverses : 1/1, 2/1 et 1/1 ;
3. Les fractions réduites au plus petit dénominateur
commun : 1/1, 2/1 et 1/1 ; O b Y
4. Les trois indices de Miller sont : h=1, k=2 et l=1 ;
a
X
Remarques :
Lorsqu’un indice est négatif le signe moins est placé au-dessus de l’indice ;
Les plans parallèles ont les mêmes indices ;
Les indices sont des entiers relatifs ;
L’origine du repère employé pour l’indexation ne doit pas être contenue dans le
plan à indexer.
D’après les symétries des structures cubiques, les plans (100), (010) et (001) sont
équivalents. De manière plus générale, si l'on considère les plans (hkl), alors tous les plans
obtenus par permutation des indices et par leur changement de signe sont équivalents
Ainsi, la famille {110} comprend les plans (110), (110), (101), (101), (011), et (011) .
Dans le cas où il y a des nœuds au centre des mailles ou des faces, il peut y avoir des "sous
plans" d'indices supérieurs :
Fig. 6. "Sous plans" de type (002) dans une structure cubique centrée
Définition :
On appelle direction cristallographique une droite de l'espace passant par des nœuds du
cristal.
Les indices de Miller d'une direction sont notés entre crochets [u v w]. u, v et w sont des
entiers relatifs et qui sont les composantes d'un vecteur de la droite partant de l’origine et
passant par le point de coordonnées u, v et w, et comme le choix de l’origine est arbitraire,
toute les directions parallèles ont les même indices. Les indices négatifs sont notés avec une
barre au-dessus.
Fig. 7. Indice de Miller de quelques directions cristallographiques dans une maille triclinique
2.4.1. Compacité
La compacité est définit comme étant le rapport entre le volume occupé par la matière
(atomes) et le volume géométrique de la maille, elle est donc toujours inférieure à 1.
C= Volume matière
Volume de la maille
Dans un réseau cristallin, il est intéressant de déterminer la densité des nœuds, soit par
unité de longueur (densité linéique), soit par unité de surface (densité surfacique), soit par
unité de volume (densité volumique).
Exemple : calculons la densité linéique de nœuds suivant la direction [110] d’une maille
CFC de paramètre a.
Exemple : calculons la densité surfacique des nœuds dans les plans (100) et (111) dans un
CFC de paramètre de maille a.
݀ܵ(()ܥܨܥ100) = 2
2 [ܽ ݊ݑ/ݐ
ݐé݅
݀
݁ݎ
݂ ܽ ܿ ݁ ]ݏݑ
Dans une maille tridimensionnelle, les coefficients de pondérations sont comme suit :
- Égal à 1/8 pour les nœuds aux sommets de la maille parallélépipédique.
- Egal à 1/4 pour les nœuds situés sur une arrête de la maille.
- Egal à 1/2 pour les nœuds situés sur une surface de la maille.
- Egal à 1 si les nœuds sont situés à l’intérieur de la maille.
2 2 1/2 2 3 3
HA (AD
HD ) et HD KDavec KD CD 2R R 3
3 2 2
2 4R 2 12 2
2
donc : HD R 3 et HA (4R ) 2R
3 3
3
Dans un tétraèdre régulier les hauteurs se coupent à ¼ de la base
3 3 2 R 6
Comme MA HA 2R et MA Rr
4 4 3 2
R6 6
d'ou r 2 RR( 1) et r 0.225R
2
D’après ce calcul on voit donc qu’un site tétraédrique peut supporter au maximum un atome
de rayon ࢘ = . × ࡾ, avec R rayon des atomes qui créent ce site.
La plus grande sphère (de rayon r) possible à l’intérieur sera tangente à 2 sphères (de
rayon R) de l’octaèdre situées aux extrémités d’une diagonale.
Le module de l’arête de l’octaèdre est égal à 2R (les sphères sont tangentes sur les
arêtes).
La relation qui lie le paramètre a au rayon atomique r des atomes dans une maille cubique
centré (CC) est donné par ࢇ = ࢘/√. Le nombre d'atomes en propre par maille CC est
égal à (ૡ/ૡ + ) = .
On peut donc, à partir d'une seule maille, calculer la masse volumique ρ d'un métal cubique
Lorsque les rayons atomiques du "solvant" et du "soluté" sont peu différents l'un de l'autre,
en pratique Δr/r du solvant soit < 15% (1 ère règle de Hume-Rotery), les atomes du soluté "B"
remplacent un par un les atomes du solvant "A" sur son réseau propre. Si de plus les deux
réseaux cristallins sont les mêmes, la substitution peut être totale. Il y a alors solubilité
mutuelle complète avec variation continue du paramètre de maille en fonction de la teneur
croissante en "B".
Le réseau cristallin de ces alliages est en général différent de celui des éléments purs "A" et
"B", et leur domaine d'existence en composition se situe autour d'une valeur correspondant à
un alliage de composition stœchiométrique tel que AB, AB2, A2B, A2B3, ou A3B2.
Par exemple, dans le cas des alliages légers tels Al-Cu ou Al-Mg, les phases responsables
du "durcissement structural" sont respectivement Al2Cu et Al3Mg2. Contrairement aux
composés définis, ces alliages peuvent présenter des écarts aux stœchiométries
relativement importantes.
Seuls 4 éléments ont des rayons atomiques inférieurs à celui des atomes métalliques et sont
donc susceptibles de s'insérer dans ces sites. Ce sont respectivement l'hydrogène,
l'oxygène, le carbone et l'azote.
De structure cristalline très différente de celle des métaux purs, ils se distinguent des autres
types d'alliages par des liaisons interatomiques soit ioniques soit covalentes qui rappellent
celles des composés définis de la chimie. C'est le cas par exemple des carbures, des
oxydes, ou des nitrures. Ainsi pour les aciers on trouvera la cémentite Fe 3C, les nitrures
Fe4N, et pour les aciers inoxydables les carbures Cr23C6.
4.1.1. Lacunes
Une lacune c'est l'absence du motif dans
un nœud du réseau. Certains cristaux sont
composés d'ions. Dans un cristal parfait,
les charges s'équilibrent, il y a autant de
charges positives que de charges
négatives, il y a une neutralité électrique
qui s’établie entre les charges. S’il y a
Fig. 14 Lacune : absence d'un atome
localement un manque en cation ou en
anion on parle alors de lacune cationique ou
de lacune anionique.
La Fig. 18a représente un empilement atomique dans lequel on observe distinctement une
imperfection. On remarque que cet empilement défectueux peut être déformé jusqu'à former
un empilement correct (Fig. 18.b) par un glissement représenté par le vecteur b des
rangées d'atomes situées à droite de A. Cette imperfection linéaire est appelée dislocation
coin et représente la frontière séparant la zone ayant glissé de celle n'ayant pas encore
glissé. La ligne passant par A et perpendiculaire au plan de la figure est appelée ligne ou
Lorsque la différence d'orientation entre deux cristaux voisins est faible (Fig. 22), le joint de
grain peut se décrire comme une succession de dislocations coin ; on parle alors de «paroi de
dislocations» ou encore de «joint de faible désorientation».
Si la désorientation est importante (Fig. 23), alors seuls restent à l'interface les atomes dont la
position est commune aux réseaux des deux cristaux.
On constate que :
- Il y a des espaces vides dans le joint de grain par rapport au cristal parfait ;
- Les atomes du joint de grain ont moins de voisins qu'au cristal parfait.
Il en résulte que
- La diffusion est plus rapide dans les joints de grain, puisqu'il y a plus de place pour
circuler ;
- De même que pour les surfaces libres, l'énergie des atomes des joints de grain est
plus importante que celle des atomes du cristal parfait, et donc des impuretés vont
pouvoir se lier aux joints de grain (phénomène de «ségrégation»).