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Magnétisme nucléaire 

La magnétisme est le déplacement d une charge électrique. Un courant électrique induit une
force magnétique ou champ magnétique. Un champ magnétique en mouvement engendre un
courant électrique.
Spin magnétique nucléaire :

Le noyau atomique (proton) possède un moment cinétique ou spin nucléaire, lié à sa rotation
sur lui-même, et un moment magnétique lié a sa charge en rotation.  Le spin est un
vecteur axial qui ne peut prendre que deux directions : +1/2 et -1/2.

Le phénomène de la résonance magnétique nucléaire RMN :

La RMN consiste a étudier les modifications d aimantation des noyaux d une substance sous l
action de deux champs magnétiques :
 Champ magnétique fixe et élevé B0
 Champ magnétique tournant (onde de radiofréquence RF)

Mouvement de précession et fréquence de Larmor :

Les spins ont un mouvement de rotation et décrivent un cône autour de l'axe de B0 : c'est
le mouvement de précession. On peut apparenter le mouvement de précession au mouvement
d'une toupie qui bascule et reste en équilibre en rotation.
La vitesse de précession est proportionnelle à l'intensité du champ magnétique. On la
caractérise par la fréquence de précession ω0 (nombre de rotation par seconde) :

ω0 = γ B0.

Aimantation d'un ensemble de spins :

Le moment magnétique des protons peut être décomposé en une composante longitudinale
et une composante transversale. Le mouvement de précession se traduit ainsi par une rotation
de la composante transversale autour de l'axe longitudinal.

Dans un champ magnétique B0, la proportion de spins dans le sens de B0 (parallèles) est
supérieure à celle des spins orientés dans le sens contraire (antiparallèles) : statistique de
Boltzmann. L’écart de population entre spin "parallèles" et "antiparallèles" est proportionnel à
l’amplitude du champ magnétique principal.
Dans l'axe longitudinal, la résultante magnétique d'un groupe de spins est donc une
aimantation tissulaire dans la même direction et le même sens que B0.
Les mouvements de précession des spins ne sont pas en phase : les composantes transversales
microscopiques s'annulent et il n'y a donc pas d'aimantation transversale résultante lorsque
l'on considère un groupe de spins.

Alors que les spins obéissent aux lois de la physique quantique, l’aimantation
macroscopique suit les principes de la physique classique. C’est cette dernière qui va être
considérée par la suite.

L'onde de radiofréquence va entraîner un phénomène de résonance seulement si sa


fréquence que la même que celle de précession des spins. Elle va apporter de l'énergie au
système de spins : c'est la phase d'excitation. Lorsque l'émission de radiofréquence est
interrompue, le système va restituer l'énergie absorbée pour retourner à l'état d'équilibre de
départ : c'est la phase de relaxation.
Phase d'excitation :

L'onde RF provoque une bascule de l'aimantation tissulaire, résultante d'un groupe de


spins placés dans un champ magnétique. Cette bascule est liée à un transfert d'éner²gie vers le
système de spins. Au niveau quantique, elle se traduit par une modification des niveaux
énergétiques des spins (passage de l'état de basse énergie "parallèle" vers le niveau de haute
énergie "antiparallèle") et de leurs phases.

L'angle de bascule de l'aimantation tissulaire dépend de l'intensité et de la durée


pendant laquelle est appliquée l'onde RF. Pour une représentation mathématique plus simple,
on étudie la bascule dans un repère XYZ tournant à la fréquence de précession.

On peut décomposer l'aimantation tissulaire en une composante longitudinale (selon


l'axe Z, dans l'axe de B0) et une composante transversale. La phase d'excitation, et la bascule,
se traduisent par une diminution de l'aimantation longitudinale (qui peut aller jusqu'à
s'inverser), et l'apparition d'une aimantation transversale (sauf pour une bascule à 180 °).

L'aimantation longitudinale est la traduction de la différence de population entre spins


"parallèles" et "antiparallèles". L'aimantation transversale est la traduction de la mise en phase
plus ou moins complète des spins.

Si l'on prend l'exemple d'une onde RF 90 ° : il n'y a plus de composante longitudinale car il y
a égalisation des populations "parallèle " et "antiparallèle". Par contre, il apparaît une
composante transversale car les spins sont mis en phase
Les phénomènes de relaxations :

Le temps de relaxation spin- réseau ou temps de relaxation longitudinale T1 :

A l arrêt de l impulsion de radiofréquence de 90°, le moment magnétique M, initialement


selon l axe Z portant B0, se trouve perpendiculaire a Z puis rejoint progressivement l axe Z
de B0 selon une courbe croissante.
Le temps T1 est défini comme le temps au bout duquel M aura rejoint 63% de sa valeur
initial. Il est aussi appelé temps de relaxation spin – réseau.
En fait, l observation ne peut pas se faire selon Z car la valeur de B0, considérable par rapport
au signal, le masque ; cette observation se fera dans un plan perpendiculaire OXY.
La relaxation longitudinale selon l axe du champ se fait par perte d énergie avec le milieu et
non pas entre noyaux (spin – réseau dans l axe longitudinal du tunnel).

Le temps de relaxation spin spin, ou temps de relaxation transversale T2 :

On peut assimiler le plan OXY à une table horizontale sur laquelle seraient disposées des
boussoles (analogues des protons qui se comportent comme de petits aimants). En présence
du champ B0 et sous l effet d une impulsion RF de 90°, les différents aimants sont tous
orientés dans le même sens et l aimantation globale (MXY), somme de l aimantation de tous
les petits aimants, est transversale (perpendiculaire à B0), et son intensité est maximum.
A l arrêt de l onde RF 90°, les différents aimants vont progressivement se repousser les uns
les autres et s orienter au hasard dans le plan OXY, puisqu ils ne sont plus soumis a l action de
l onde RF. La valeur de l aimantation MXY dans le plan de la table décroît donc
progressivement jusqu a la valeur 0 qui correspond a une répartition au hasard des aimants
les uns par rapport aux autres. La courbe de cette décroissance, dite en T2, permet la mesure
de T2, définie par une magnétisation a 37% de sa valeur initiale. T2 est appelé temps de
relaxation transversale ou spin spin. La perte d énergie s effectue ici par échange d énergie
entre les noyaux, d ou le terme spin –spin.

Mesure du signal RMN : Signal de précession libre ou FID

Le signal de précession libre ou FID (correspondant à la décroissance de l’aimantation


transversale Mxy) est recueilli par une bobine ou antenne de réception placée dans le plan
xOy qui le transforme en signal électrique mesurable :c’est une sinusoïde amortie par une
exponentielle de temps « T2* » .

La notion de T2* est liée aux « inhomogénéités propres » constantes du champ


magnétique externe Bo.

Pour comprendre la méthode de détection de l’aimantation nucléaire, il faut se référer


aux expériences élémentaires sur les courants électriques induits. Dans ces expériences un
barreau aimanté est placé devant une bobine de fil métallique (ou selénoide) connectée au
borne d’un ampermetre .Si l’aimant est fixe devant la bobine, on ne mesure aucun courant,
par contre s’il est mis en mouvement, il apparaît dans la bobine un courant d’autant plus
intense que le mouvement est rapide .Ce courant est donc induit par les variations du flux
magnétique dans la bobine.

En RMN,l’aimantation nucléaire,après une impulsion de 90°,peut être comparée à un


aimant tournant à très grande vitesse, raison de son mouvement de précession .Une bobine
placée au voisinage de l’échantillon, perpendiculairement au champ Bo est donc parcourue
par un courant induit que l’on peut mesurer après amplification .Le système de détection est
appelé bobine ou antenne de réception .Le courant induit,appelé signal de précession libre ou
signal de RMN, transporte des informations sur l’aimantation nucléaire.

Les séquences de base :


Définition :

Une séquence d’impulsion définie l’enchaînement, la durée et la nature des impulsions


radiofréquence qui génère la composante transversale de l’aimantation déterminant l’intensité
di signal de résonance magnétique.

Le choix de séquence est important pour mettre en relief le contraste entre les différents
tissus.

Séquence d’écho de spin :

A la suite de l’impulsion RF 90° les spins se déphasent rapidement à cause des


inhomogénéités de champ d’origine moléculaire.
Si au bout d’un temps TE/2 après l’impulsion RF de 90°, une impulsion RF de 180°
est appliquée’ celle-ci va inverser les déphasages sans modifier le sens de rotation.

Au temps de t=TE (2TE /2), Les spins seront de nouveau en phase, engendrant un signal dit
écho de spin.
Les spin ne sont pas parfaitement rephasés (alignés) : la relaxation spin- spin (irréversible) a
lieu.

L’impulsion RF de 180° permet d’accéder à la croissance du signal en vrai T2

La courbe en T2 représente l’enveloppe qui joint les sommets des différents échos.

TE = le temps d’écho correspond au temps de mesure

TR= temps de répétition au «  temps de passage » d’une ligne sur l’autre, c'est-à-dire à
l’intervalle séparant deux impulsions de 90° ou deux cycles élémentaires .il correspond
également au temps de repousse de l’aimantation longitudinale.

Séquence d’inversion récupération :

Une séquence d’inversion récupération comporte une impulsion de 180° (π)


(« inversion ») qui a pour but d’inverser le vecteur d’aimantation Mzo,puis au temps TI dit
temps d’inversion une impulsion de 90° pour pouvoir mesurer dans le plan transversal le
vecteur d’aimantation Mz (qui repousse ).
L’augmentation du contraste en T1 ( par rapport à l’écho de spin ) s’explique par le
fait que , lors de la repousse (en T1 ),l’aimantation longitudinale décrit un «  double parcours
»( - Mzo à +Mzo =2Mzo ) qui majore la « compétition » en T1 c'est-à-dire les différences
en T1 .
Formation de l’image :

Le codage spatial :

Les différents éléments que nous avons vu jusqu’au là, nous informe sur les
caractéristique du noyaux d’hydrogène, un positionnement dans l’espace des différents
signaux est indispensable afin d’obtenir une image, d’où le codage spatial.

Le codage spatial consiste à ajouter au champ magnétique principal Bo un gradient


directionnel.

En présence d'un gradient de champ, deux populations de spin résonnent à des


fréquences différentes (fréquence faible à gauche, plus élevée à droite). Le signal global
recueilli dans le volume est constitué par le mélange des deux fréquences (signal composite).
L'opération de transformée de Fourier permettra de 'trier' la part de fréquence basse (pic bleu)
et de fréquence plus élevée (en rose).

On applique d’abord un gradient de sélection de coupe (GSC) qui permet de


sélectionner le volume anatomique qui va être exploré. A l’intérieur de ce volume, la position
de chaque point sera codée verticalement et horizontalement par l’application d’un gradient
de codage par la phase (GCP), et d’un gradient de codage par la fréquence (GCF).
Application des gradients pendant une séquence d’écho de spin

Sélection du plan de coupe

Un gradient de champ magnétique est appliqué dans le sens transversal (de gauche à
droite). La fréquence de résonance est plus basse à gauche (62,9 Mhz) qu'à droite du plan
(63,1 MHz). A chaque position de l'espace selon l'axe x, correspond une fréquence spécifique.
On dit que l'on a encodé l'espace en fréquence. (Extrait d'un manuel de formation Siemens)

Ce principe de gradient de champ permet de sélectionner une tranche d'imagerie. Lors


de l'excitation initiale des spins par une onde RF, l'application d'un gradient de sélection de
coupe Gz selon une direction perpendiculaire au plan de coupe attribue aux spins un ensemble
de fréquences de résonance croissantes mais seuls les spins qui tournent à la fréquence de
résonance de l'impulsion RF seront excités et contribueront à l'image (excitation par une
impulsion RF 'sélective'). La largeur spectrale de l'impulsion RF et l'intensité du gradient de
sélection de coupe dicteront l'épaisseur de coupe.

Codage en fréquence et en phase :


Profil de coupe 1D. Une fois les spins excités au sein d'une tranche donnée,
l'application d'un gradient de lecture Gx, va encoder le plan de coupe dans la direction x,
selon le schéma ci-dessus. Au moment de la lecture du signal d'écho, le signal comportera
tout un ensemble de fréquences différentes correspondant à la distribution des spins, plus ou
moins nombreux le long de la direction d'encodage. La transformé de Fourier de ce signal
d'écho donnera un profil de coupe. Il s'agit à ce stade d'une 'image' 1D, sans intérêt pour le
diagnostic (mais qui peut tout de même être intéressante, par exemple pour la technique du
navigateur qui étudie le déplacement du diaphragme).

Avec le gradient de lecture Gx, une seule direction est encodée en fréquence.
Comment faire pour passer à l'encodage bidimensionnel et ainsi obtenir un image ? Les deux
principaux concepts sont :

Imagerie radiale Imagerie 2DFT

Projections tournantes sur 180° comme en scanner Encodage perpendiculaire de la fréquence et de la phase

Le processus de construction d’une image en IRM

1) Exciter la matière (onde RF : w = g B0)


2) Encoder la position avec un gradient de champ
3) Recueillir un signal d’écho avec une antenne
4) Décoder la position avec la transformée de Fourier
5) Dessiner la zone correspondant à cette position avec une teinte ± claire selon la quantité de
signal
La matière est excitée par Le signal d'écho est rangé dans La transformée (2D) du
une onde RF, un gradient de une ligne du plan de Fourier plan de Fourier donne
champ encode l'espace en l'image finale
fréquence, un signal d'écho
est recueilli

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