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Ministère de l’Agriculture des Ressources Ministère de l’Enseignement Supérieur

Hydrauliques et de la Pêche et de la Recherche Scientifique


Institution de la Recherche et de Université de Jendouba
l’Enseignement Supérieur Agricoles (IRESA)

Ecole Supérieure des Ingénieurs de Medjez El Bab

MEMOIRE DE FIN D’ETUDES DE MASTERE DE RECHERCHE

Spécialité : Changement Climatique et Gestion de l’Eau

Présenté par
Souhir ABED

Effet de différentes qualités d’eau d’irrigation sur la consommation


en eau, le sol et la croissance d’une culture de tomate dans la
région de Medjez El Bab

Encadré par : Mr Slaheddine Khlifi (MC, ESIM)


Mr Mohamed Hachicha (Prof.INRGREF)
Mme Dalila Souguir (MA, INRGREF)

Année universitaire: 2020 – 2021


Dédicaces

A mon père à qui je dois la réussite de mon parcours…

A ma mère qui mérite tous le bonheur du monde…

A mon cher Slim qui me donne tout l’amour du monde.

A mon petit frère ‘Samih’ qui me supporte toujours…

A mon cher frère ‘Elaid’ et sa femme ‘Saloua ‘

A mes chers petits Eya, Asma, Aziz et Youssef…

A toute ma famille …

A tous mes amis…

Et à Vous…
Remerciements
Mes remerciements les plus sincères vont à toute personne ayant eu la bonté et la patience
de satisfaire ma curiosité et de m’aider dans mon travail par ses précieux conseils, réponses et
recommandations.

A mon Directeur du MFE, Mr. Slaheddine Khlifi, Maitre de conférences au sein de


l’ESIM, à qui j’adresse ma plus profonde reconnaissance pour son bon encadrement et pour
les conseils fructueux qu’il n’a cessé de me prodiguer.

Mon attention se portera plus particulièrement au Prof Hachicha Mohamed, chercheur


au sein de l’INRGREF, mon codirecteur de mémoire. Un homme qui m’a offert l’opportunité
d’effectuer ce travail dans les meilleures conditions et qui m’a fortement impressionné par sa
grande expérience et sa concrète contribution au bon déroulement de ce travail.

Je tiens à remercier Mme Dalila Souguir, Maitre Assistante et chercheure au sein de


l’INRGREF, une personne qui m’inspire le plus grand respect.

J’adresse par la même occasion mes remerciements à Mme Khaoula, Mme Basma Zaarai
et Mme Manel Mahdi, qui n’ont épargné ni temps, ni effort pour m’aider et pour répondre à
mes questions.

Je tiens à remercier aussi Monsieur Kharroubi Hassen, Directeur de l’école supérieur de


Medjez el Bab (ESIM), Monsieur Kouki, Sofien Secrétaire Général de l’ESIM et tous mes
enseignants.

J’ai le devoir et le plaisir de témoigner ma reconnaissance à tous ceux qui ont collaboré
de prés ou de loin à la réalisation de ce mémoire et qui m’ont soutenus par des conseils et des
encouragements.

Que Messieurs les membres du jury trouvent ici l’expression de ma reconnaissance pour
avoir accepté d’évaluer mon travail.

Merci à toutes les personnes qui ont contribué au bon déroulement de ce travail, qu’elles
voient en ces mots l’expression de ma gratitude pour leur présence, pour leur dévouement et
pour l’aide inestimable qu’elles m’ont apporté tout au long de mon parcours, n petit bout de
chemin certes, mais un grand enrichissement.
Résumé
Le travail a pour objectif l’évaluation de l’effet des eaux de salinités différentes sur la
consommation en eau, le sol et la culture de tomate d’arrière-saison dans le contexte
pédoclimatique du périmètre irrigué de Medjez El Bab. Pour appréhender l’effet du
changement climatique, deux paramètres ont été retenus : (i) la baisse saisonnière à court-
terme des eaux de la Medjerda qui conduit à l’emploi d’une ressource en eau souterraine
alternative (eau de puits), (ii) et la dégradation prévisible à long- terme de la salinité des eaux
de la Medjerda. Deux autres qualités d’eau ont été créées par l’ajout de sels à l’eau de la
Medjerda. L’eau potable de très bonne qualité a été pris comme témoin. Comme il est attendu
que le changement climatique se traduira par une augmentation de la température et qui se
répercute par une hausse de l’ETP, la variation de la consommation en eau de la tomate a été
et estimée jusqu’à 2045. Dans ce contexte, une expérimentation a été menée dans des pots en
adoptant 5 qualités d’eau (eau potable, eau du puits de l’ESIM, eau de la Medjerda, eau de la
Medjerda avec un ajout de 3 g de sel/l et eau de la Medjerda avec un ajout de 4,5 g de sel/l) ;
la tomate variété Dorra d’arrière-saison a été utilisée, conduite partiellement sous abris.
L’irrigation a été pratiquée avec une même cadence de 250 ml/pot tous les deux jours, depuis
la date de plantation le 28 septembre au 05 décembre 2020, date d’arrêt de l’essai. La
candidate a réalisé le suivi des caractéristiques des eaux d’irrigation et ceux de drainage, la
chronique des irrigations, la consommation actuelle selon les différentes catégories d’eau et
celle selon le changement climatique, l’effet de l’eau d’irrigation sur la salinité du sol et
l’effet sur la croissance et la fructification de la tomate. Les résultats nous semblent
globalement satisfaisants.

Les résultats indiquent que l’utilisation des eaux chargées en sel (l’eau de la Medjerda avec 3
g/l ou 4,5 g/l) se traduisent par une salinisation prononcée du sol, une vigueur moindre des
plantes (longueur et diamètres des tiges plus faibles) et une fructification plus faible. La
consommation de l’eau selon les projections climatiques serait plus prononcée.

Mot clés : Gestion des eaux  ; Changement climatique, Salinité, Tomate, Mejez El bab.
Abstract
The work aims to assess the effect of water of different salinities on water consumption, soil
and post-season tomato cultivation in the pedoclimatic context of the irrigated perimeter of
Medjez El Bab. To understand the effect of climate change, two parameters were retained: (i)
the short-term seasonal drop in water in the Medjerda, which leads to the use of an alternative
groundwater resource (well water), (ii) and the foreseeable long-term degradation of the
salinity of the waters of the Medjerda. Two other qualities of water were created by the
addition of salts to the water of the Medjerda. Very good quality drinking water was taken as
a witness. As it is expected that climate change will result in an increase in temperature and
which is reflected in an increase in ETP, the variation in water consumption of tomatoes has
been and estimated up to 2045. In this context , an experiment was carried out in pots by
adopting 5 water qualities (drinking water, water from the ESIM well, water from Medjerda,
water from Medjerda with an addition of 3 g of salt / l and water from the Medjerda with an
addition of 4.5 g of salt / l); the late season Dorra tomato was used, grown partially under
shelter. Irrigation was carried out at the same rate of 250 ml / pot every two days, from the
date of planting on September 28 to December 05, 2020, the date of the end of the trial. The
candidate monitored the characteristics of irrigation water and those of drainage, the chronicle
of irrigations, the current consumption according to the different water categories and that
according to climate change, the effect of the irrigation water. on soil salinity and the effect
on tomato growth and fruiting. The results seem generally satisfactory to us.
Keywords: Water management; Climate change, Salinity, Tomato, Mejez El bab.

‫الخالصة‬
‫الهدف من العمل هو تقييم تأثير المياه ذات الملوحة المختلف ة على‬
‫استهالك المياه والتربة وزراعة الطماطم البعدية في السياق المناخي‬
‫التربوي للمحيط الم روي لمج از الب اب‪.‬في اط ار فهم ت أثير تغ ير‬
‫المناخ ‪ ،‬تم التركيز على نقطتين اساسيتين ‪ )1( :‬االنخفاض الموس مي‬
‫قصير المدى في المياه في مجردة ‪ ،‬مما يؤدي إلى استخدام مورد بديل‬
‫للمياه الجوفية (مياه اآلبار) ‪ )2( ،‬والمدى الطويل المتوقع تدهور‬
‫درجة ملوحة مياه مجردة‪ .‬من خالل إض افة األمالح إلى مي اه مج ردة تم‬
‫الحصول على نوعين اضافين من الماء‪ .‬مع اعتماد مي اه الش رب ذات‬
‫النوعية الجيدة كشاهد‪ .‬حيث أنه من المتوقع أن يؤدي تغ ير المن اخ‬
‫إلى زيادة في درجة الحرارة وهو ما ينعكس في زي ادة ‪ ، ETP‬فق د تم‬
‫تقدير التباين في استهالك المياه من الطم اطم ح تى ع ام ‪ .2045‬وفي‬
‫هذا السياق ‪ ،‬تم إجراء تجربة في األواني من خالل اعتماد ‪ 5‬أنواع من‬
‫المياه (مياه الشرب ‪ ،‬ومياه البئر ‪ ،‬والمياه من مجردة ‪ ،‬والمي اه‬
‫من مجردة مع إضافة ‪ 3‬جرام من الملح ‪ /‬لتر ومياه المجردة مع إضافة‬
‫‪ 4.5‬جرام من الملح ‪ /‬لتر) ؛ استخدام طماطم الدرة في أواخر الموسم‬
‫ً تحت المأوى‪ .‬تم الري بنفس معدل ‪ 250‬مل ‪ /‬وعاء ك ل ي ومين ‪،‬‬ ‫جزئيا‬
‫من تاريخ الزراعة في ‪ 28‬سبتمبر حتى ‪ 5‬ديسمبر ‪ ، 2020‬تاريخ انتهاء‬
‫التجربة‪ .‬قام المرشح بمراقبة خصائص مياه الري والصرف وتاريخ الري‬
‫واالستهالك الحالي حسب فئات المياه المختلفة وذلك حسب تغير المن اخ‬
‫وتأثير مياه الري على ملوحة التربة وتأثيره ا على نم و الطم اطم‪.‬‬
‫تبدو النتائج مرضية بشكل عام بالنسبة لنا‪.‬‬
‫ّل بالملح (م اء المج ردة‬ ‫تشير النتائج إلى أن استخدام الماء المحم‬
‫بنسبة ‪ 3‬جم ‪ /‬لتر أو ‪ 4.5‬جم ‪ /‬لتر) ينتج عنه تملح واضح للترب ة ‪،‬‬
‫ونشاط أقل للنباتات (أضعف طول وأقط ار الس يقان) و اثم ار اض عف‪.‬‬
‫ًا‪.‬‬
‫ًا لتوقعات المناخ أكثر وضوح‬ ‫سيكون استهالك المياه وفق‬

‫الكلمات المف اتيح ‪ :‬إدارة المي اه ؛ تغ ير المن اخ ‪ ،‬الملوح ة ‪،‬‬


‫الطماطم ‪ ،‬مجاز الباب‪.‬‬

‫‪Table des matières‬‬

‫‪Liste des tableaux..............................................................................................................‬‬


Liste des figures.................................................................................................................
Liste des abréviations........................................................................................................
INTRODUCTION GENERALE....................................................................................1
1.1.1 Définitions et paramètres du changement climatique..................................................4
1.1.2. Evolutions du climat et projections futures................................................................6
1.1.3. Projections du climat en Tunisie à l’horizon 2050......................................................8
1.1.4. Impacts du changement climatique...........................................................................10
1.1.4.2. Impacts sur la qualité des eaux..............................................................................12
1.1.4.3. Impacts sur le sol...................................................................................................12
1.1.4.4. Changement climatique et cultures maraichères....................................................13
1.2. Principales stratégies d’adaptation en Tunisie............................................................15
1.3. Effets de l’irrigation avec des eaux salées sur le sol....................................................17
1.3.1. Effets sur les propriétés du sol..................................................................................17
1.3.2. Salinité et fonctionnement microbiologique du sol...................................................19
1.3.3. Effets de la salinité sur les fonctions de la plante.....................................................21
Chapitre 2 : Matériel et Méthode.................................................................................25
2.1. Présentation de la zone d’étude....................................................................................26
2.1.1. Milieu physique........................................................................................................26
2.1.2. Climat et Bioclimat...................................................................................................27
2.1.3. Ressources en eau.....................................................................................................29
2.1.4. Ressources en sols....................................................................................................29
2.2. Conduite de l’expérimentation.....................................................................................29
2.2.1. Installation de l’essai................................................................................................29
2.2.3. Calcul des besoins en eau de la culture de tomate d’arrière-saison...........................30
2.3. Suivis et analyses...........................................................................................................32
2.3.1. Echantillonnage des eaux.........................................................................................32
2.3.2. Mesure de la conductivité électrique des échantillons de sol....................................35
2.4. Détermination et Analyses sur les plantes...................................................................36
2.5. Projection de la consommation d’eau à l’horizon 2041-2045.....................................37
2.5.1. Calcul de l’évapotranspiration de référence ET0......................................................37
2.5.2. Calcul des besoins futurs en eau ETc.......................................................................39
2.6. Traitements statistiques des données...........................................................................39
Chapitre 3 : Résultats....................................................................................................40
et discussions..................................................................................................................40
3.1. Gestion des irrigations..................................................................................................41
3.1.1. Dose et fréquence d’irrigation..................................................................................41
3.1.2. Consommation en eau de la culture de tomate d’arrière-saison................................41
3.2. Caractérisation chimique des eaux d’irrigation et de drainage.................................42
3.2.1. Caractérisation des eaux d’irrigation........................................................................42
3.2.2. Caractérisation des eaux de drainage........................................................................46
3.3. Effets sur la salinité du sol et sur la culture de tomate...............................................52
3.3.1. Effets sur le sol.........................................................................................................52
3.3.2. Effets de la salinité sur les plantes............................................................................55
3.4. Projection de la consommation en eau de la tomate à l’horizon de 2040..................60
3.4.1. Températures moyennes mensuelles selon RCP 8,5 (2041-2045)............................60
3.4.2. Projection de l’ET0 pour la période 2041-2045 selon la formule de Blaney et Criddele
...........................................................................................................................................61
3.4.3. Projection de l’ET0 pour la période 2041-2045 selon la formule de Thornwhaite. . .62
3.4.4. Besoins en eau de la tomate d’arrière-saison............................................................62
3.5. Discussion.......................................................................................................................63
CONCLUSION GENERALE..............................................................................................65
Références bibliographiques................................................................................................67
Annexes...........................................................................................................................72

Liste des tableaux


Tableau 1: Variation de la pluviométrie à Medjez el Bab pour la période de 2012 à 2018........27
Tableau 2: Variation des directions du vent mensuel entre 2012 et 2018...................................28
Tableau 3: Variation mensuelle de l’ET0 à Medjez el Beb........................................................31
Tableau 4: Valeurs de Kc pour la culture de tomate...................................................................31
Tableau 5: Besoins en eau de la tomate d'arrière-saison à Medjez el Bab..................................31
Tableau 6: Classification des eaux d'irrigation selon la salinité..................................................32
Tableau 7: Résidu sec (RS) des eaux d'irrigation.......................................................................33
Tableau 8:Variation de la CEi des eaux d’irrigation...................................................................43
Tableau 9: pH des eaux d'irrigation............................................................................................44
Tableau 10: Compositions ioniques et SAR des eaux d'irrigation..............................................45
Tableau 11: Variation des volumes des eaux de drainage (mm).................................................47
Tableau 12: Conductivité électrique des eaux de drainage (CEd)..............................................48
Tableau 13: Masses des sels drainés (Msd) en g........................................................................49
Tableau 14: Bilan salin des eaux d'irrigation et de drainage.......................................................50
Tableau 15: Récapitulatif des volumes et des CE des eaux d'irrigation et de drainage...............51
Tableau 16: Bilan salin des sols.................................................................................................55
Tableau 17: Variation du rapport de la matière sèche (MS), de la matière fraiche (MF), des parties
aériennes (Pa) et parties souterraines (Pr) des plantes de tomate selon la qualité des eaux d’irrigation.
...................................................................................................................................................58
Tableau 18: Variation de l’Indice de Brix des fruits de la tomate selon la qualité des eaux.......59
Tableau 19: Synthèse des relations entre les paramètres morphologiques de la plante et la CEi des eaux
d'irrigation..................................................................................................................................60
Tableau 20: Températures moyennes mensuelles en °C pour la période de 2041-2045 en comparaison
avec 2020...................................................................................................................................61
Tableau 21: Estimation de l’ET0 en mm pour la période 2041-2045 selon Blaney et Criddele. 61
Tableau 22: Estimation d’ET0 en mm pour la période 2041-2045 selon Thornwhaite...............62
Tableau 23: Projection de besoins en eau de la tomate (ml/j/plante) par phase pour la période 2041-
2045...........................................................................................................................................63

Liste des figures


Figure 1: Variation de la température par rapport à la période de référence 1967-2005 (GIEC, 2001).
.....................................................................................................................................................6
Figure 2 : Anomalies des températures en Tunisie (CCUNCC, 2013).........................................7
Figure 3: Anomalies des précipitations moyennes en Tunisie (CCUNCC, 2013)........................7
Figure 4: Anomalie de température (à gauche) et Indice de précipitation (à droite) à l'horizon 2050
(INM, 2015).................................................................................................................................8
Figure 5: Baisse des précipitations moyennes à droite 2020 et à gauche 2050 annuelles du modèle
HADCM3 à l’horizon 2050 (INM, 2013).....................................................................................9
Figure 6: Potentiel estimé des ressources en eau de la Tunisie (ONAGRI, 2015)......................10
Figure 7: Effet du sodium sur le complexe adsorbant (Mimoune, 1995)....................................19
Figure 8: Zone d'étude (Google Earth).......................................................................................26
Figure 9: Variation des températures pour la periode 2012- 2018 (CTV Mdjez el Beb, 2018). 27
Figure 10: Répartition des pots...................................................................................................30
Figure 11: Interface du logiciel' Piper Diagramm'......................................................................34
Figure 12: Mesure de la conductivité électrique 1/5 de l'extrait aqueux (CE1/5) des échantillons de
terre............................................................................................................................................36
Figure 13: Mesure de calibre de fruit de la tomate.....................................................................37
Figure 14: Détermination de l'indice de Brix par un refractomètre............................................37
Figure 15:Les apports cumulés en eau pour la tomate (mm)......................................................41
Figure 17: Consommation en eau de la tomate irriguée par les cinq qualités.............................42
Figure 18: Consommation totale en eau par qualité d'eau d'irrigation........................................42
Figure 19: Variation temporelle des CEi des eaux d’irrigation..................................................44
Figure 20: Variation temporelle des pH des eaux d'irrigation....................................................45
Figure 21: Faciés chimiques des eaux d'irrigation......................................................................46
Figure 22: Variation temporelle des volumes drainés (ml/dose) durant l’éxpérimenttaion........47
Figure 23: Relation entre CEd et CEi.........................................................................................48
Figure 24: CEi et CEd des eaux d’irrigation...............................................................................49
Figure 25: Relation entre les bilans en sels des eaux et CEi.......................................................50
Figure 26: Relation entre CEi et CEd.........................................................................................51
Figure 27: Relation entre Vd/Vi et Vd......................................................................................52
Figure 28: Relation entre CEd/CEi et CEd................................................................................52
Figure 29: Variation temporelle des volumes drainés................................................................53
Figure 30: Variation de la CEe...................................................................................................53
Figure 31: Relation entre CEe et CEi.........................................................................................54
Figure 32: Relation entre le stock en sels (∆S sol) des sols et des eaux(∆S eau).......................55
Figure 33: Variation de la longueur de tige moyenne (Ltmoy) de la tomate selon qualité des eaux
d’irrigation.................................................................................................................................56
Figure 34: Relation entre les longueurs moyennes des tiges (Ltmoy) et les CEi des eaux d'irrigation.
...................................................................................................................................................56
Figure 35: Variation des (Dmoy) des tiges de la tomate selon qualité des eaux d’irrigation.....57
Figure 36: Relation entre la diminution des diamètres moyens des tiges(Dmoy) et les CEi des eaux
d'irrigation..................................................................................................................................57
Figure 37: Variation du Calibre des fruits de la culture de la tomate selon la qualité d'eau.......58
Figure 38: Relation entre le calibre des fruits et CEi..................................................................59
Figure 39: Relation entre les Indices de Brix (IB) et les CEi des eaux d'irrigation.....................60
Liste des abréviations
ANOVA : ANalysis Of VAriance
CC : Changement climatique
CORDEX : Cordinated Downscaling Experiment
ENM : Elévation du niveau de la mer
INM : Institut National de la Météorologique
GIEC : Groupe des experts intergouvernementaux sur le changement climatique
CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques
CE : Conductivité électrique
CEi : Conductivité électrique initiale des eaux d’irrigation
CEd : Conductivité électrique des eaux de drainage
Cal : Calibre des fruits
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
CRDA : Commissariat Régional de Développement Agricole
CTV : Cellule de Vulgarisation Tunisienne
Dmoy : Diamètre moyenne des tiges
ET0 : Evapotranspiration de référence
ETC : évapotranspiration des cultures
FAO : Food and Agriculture Organzition
IB : Indice de Brix
Ltmoy : Longueur moyenne des tiges
Msd : Masse des sels drainés
Msi : Masses des sels initiales
M0 : Eau de Madjerda
M3 : Eau de Madjerda+3 g/l NaCl
M4,5 : Eau de Madjerda+ 4,5 g/l NaCl
ONAGRI : Observatoire Nationale de l’Agriculture
RCP8,5 : Representative Concentration Pathways +8,5 W/m²
RS : Résidu sec
RSi : Résidu sec de l’eau d’irrigation
RSd : Résidu sec de l’eau de drainage
Vd : Volume d’eau drainée
Vi : Volume d’eau d’irrigation
T : Eau potable
ΔS : Variation de stock en sels
USDA : Unite State Department of Agriculture
VMC: Visual Meteorological Conditions
INTRODUCTION GENERALE
Avec près de 4,8 milliards de m3 comme ressources renouvelables, la Tunisie se caractérise
par des dotations en eau faibles avec moins de 500 m 3/hab./an. Cette situation de stress
hydrique grave sera davantage exacerbée par le changement climatique. Outre l’insuffisance
des ressources, les apports pluviométriques, à l’instar de l’ensemble du bassin Méditerranéen,
sont très irréguliers affectant ainsi la production agricole, particulièrement les cultures
pluviales. Ainsi, le recours à la pratique de l’irrigation apparait comme alternative de garantis
de la production agricole.

En Tunisie, la superficie des étendues irriguées couvre près de 459 570 ha, soit 8% de la


superficie agricole utile répartie à travers l’ensemble du territoire national, et contribue à plus
du tiers de la production agricole. Le secteur irrigué participe à la quasi-totalité de la
production maraîchère, plus de trois quarts de la production fruitière et 25 % des céréales
(FAO, 2015). La pratique de l’irrigation contribue à la production du lait, les exportations
agricoles et l’occupation de la main d’œuvre rurale indiquant l’importance stratégique du
secteur irrigué pour la Tunisie.

Une forte proportion des ressources en eau, de surface et souterraines, ne sont pas de bonne
qualité à cause leur contamination et surtout la salinité. Les ressources en eau superficielle de
l’hydrosystème de la Madjerda sont de salinité de près de 1,5 g/l en période de crue et de plus
3 g/l en étiage. Ces ressources souterraines sont de salinités variables selon les régions, mais
marqué par un gradient de salinité Ouest - Est ou Amont – Aval. Le périmètre public irrigué
de Medjez el Bab s’étend sur une superficie de 3 700 ha et se localise autour de la ville de
Medjez el Bab tout autour de l’Oued (Sellemi, 2014). Il a été mis en eau au début des années
1990. L’occupation du sol est largement dominée par le maraîchage d’été, particulièrement la
culture de la tomate, en plus de l’arboriculture fruitière, les céréales et les cultures fourragères
avec la pratique de l’irrigation de complément.

Lors des années à déficit hydrique prononcé, la politique du Ministère de l’Agriculture, des
Ressources Hydriques et de la Pêche consiste à limiter l’irrigation à l’arboriculture fruitière à
hauteur de 40 % comme cela a été pratiqué en 2017 et en 2018. Face à cette pratique
restrictive d’approvisionner les zones irriguées en volumes substantiels, les exploitants
agricoles font recours alors aux ressources en eau souterraine de salinités variables, cas de la
zone Est du périmètre irrigué de Medjez el Bab (Taib, 2018). C’est dans ce contexte que le
projet SMARTIES (Real time SMART Irrigation management at multiple Stakeholders’
levels) a été implémenté au niveau de la région de Medjez el Bab. Le projet a pour objectif
l’amélioration l'efficience de l'utilisation de l'eau à l’échelle de l’exploitation, du périmètre
irrigué et/ou du bassin versant et la rentabilité de l'exploitation. Le consortium du projet, porté
par Polytechnico di Milano (Italie), comprend 13 partenaires de l’Italie, l’'Egypte, l'Espagne,
la France, le Luxembourg, le Maroc et la Tunisie. Les partenaires tunisiens sont l’Ecole
Supérieure d’Ingénieurs de Medjez el Bab (ESIM), l’Institut National de Recherche en Génie
Rural, Eaux et Forêts (INRGREF) et l’Institut Supérieur Agronomique de Chott Meriem
(ISA-CM). Le périmètre irrigué de Medjez el Bab a été identifié comme cas d’étude par les
partenaires tunisiens. Le présent mémoire de fin des études, réalisé dans le cadre du projet
SMARTIES, a pour objectifs :

- La quantification de la consommation d’eau de la culture de la tomate, dans les


conditions actuelles et selon les projections climatiques.
- L’évaluation de l’effet des eaux de salinités différentes sur la consommation en eau.
- L’impact des eaux chargées en sel sur le sol.
- Les effets de la salinité des eaux sur la culture de tomate d’arrière-saison dans le
contexte pédoclimatique du périmètre irrigué de Medjez el Bab.

Le mémoire est structuré en 3 chapitres. Dans un premier temps, il est nécessaire de


comprendre le phénomène du changement climatique. C’est pourquoi le chapitre ‘Analyse
Bibliographie’ s’attache à présenter les définitions et les impacts de ce phénomène global. Ce
chapitre se termine par l’impact de l’irrigation avec des eaux salées sur le sol et la culture de
tomate. Le deuxième chapitre ‘Matériel et Méthodes’ présente la zone d’étude, l’évaluation de
la qualité des eaux utilisées, le calcul des besoins et de dose d’irrigation pour la tomate dans la
région de Medjez el Beb, la méthodologie de travail ainsi que et le traitement statistique des
données. Le dernier chapitre ‘Résultats et discussion’ présente les effets de l’irrigation avec
différentes qualités d’eau sur le sol et la plante, tout en estimant la consommation de l’eau en
conditions actuelles ainsi qu’en tenant compte du changement climatique
Chapitre 1 : Analyse
bibliographique
Ce chapitre sert à présenter la problématique des impacts des changements climatiques sur la
disponibilité des ressources en eau et en sol, les stratégies d’adaptation et à fournir
l’information de base sur l’utilisation des eaux salines pour l’irrigation ainsi que les impacts
sur les plantes en particulier la culture de tomate.

1.1. Changement climatique et consommation d’eau des plantes

1.1.1 Définitions et paramètres du changement climatique

1.1.1.1. Définition du Climat

Le climat représente l’ensemble des facteurs météorologiques (température, précipitations et


vent) qui caractérisent un endroit donné, pendant une longue période (plusieurs années). C’est
la présentation synthétique du comportement de l’atmosphère au-dessus d’une région donnée,
qui s’appuie sur des statistiques à long terme. Le climat est influencé par plusieurs
paramètres, dont la circulation atmosphérique, la circulation océanique, le relief et l’énergie
solaire (GIEC, 2001).

1.1.1.2. Définitions du changement climatique

Selon le (GIEC, 2001), le changement climatique (CC) est défini comme étant la variation
statistique de l’état moyen du climat pendant une période de temps bien déterminée. Ce
changement de climat peut être dû à des processus internes naturels ou à des forçages
externes, ou encore à la persistance de variations anthropiques de la composition de
l’atmosphère ou de l’utilisation des sols. Par contre, il est à noter que la Convention-Cadre
des Nations Unies sur les CC (CCNUCC, 2013), a défini le CC comme étant des changements
attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de
l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée
au cours de périodes comparables.

La CCNUCC a fait une distinction entre les CC attribuables à l’activité humaine altérant la
composition de l’atmosphère et la variabilité du climat imputable à des causes naturelles.

1.1.1.3. Définition de la variabilité climatique

Pour le (GIEC, 2013), la variabilité climatique est essentiellement la variation de l’état moyen
et d’autres variables statistiques (écarts-types, apparition d’extrêmes, etc..) du climat à toutes
les échelles temporelles et spatiales autres que celles de phénomènes météorologiques
particuliers dues à des processus internes naturels au sein du système climatique ou à des
variations du forçage externe naturel ou anthropique.

1.1.1.4. Réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est un phénomène global de transformation du climat caractérisé


par une augmentation générale des températures moyennes naturelle ou lié aux activités
humaines, et qui modifie durablement les équilibres météorologiques et les écosystèmes. Il
s’agit du phénomène d’augmentation des températures qui se produit sur la Terre depuis 100 à
150 ans (GIEC, 2001).

Depuis le début de la Révolution Industrielle, les températures moyennes sur terre ont
augmenté plus ou moins régulièrement. En 2016, la température moyenne sur la planète terre
était d’environ 1 à 1,5°C au-dessus des températures moyennes de l’ère préindustrielle (Gay,
2014). La région méditerranéenne à laquelle appartient la Tunisie, subirait un réchauffement
de 2°C à 3°C. Ce réchauffement serait plus prononcé dans la zone continentale que côtière et
prendra place pendant la saison estivale, essentiellement, sous forme de vagues de chaleur
surtout dans le Sud de la Méditerranée

1.1.1.5. Scénarios des changements climatiques

La modélisation numérique constitue le seul outil pour se projeter dans le futur. Elle doit
répondre à une question qui peut apparaitre assez simple puisqu'il s'agit d'estimer la réponse
du système climatique à un forçage qui, lorsque l'effet associé aux gaz à effet de serre aura
définitivement dominé les autres composantes de la variabilité climatique, se présentera de
manière relativement uniforme, les gaz à effet de serre étant pour l'essentiel bien mélangés, et
leur teneur atmosphérique, en tout point du Globe, très proche. L’activité humaine cause les
CC. Les scénarios d’émission permettent de comprendre ce à quoi l’avenir pourrait
ressembler. Ils fournissent divers avenirs potentiels fondés sur une gamme d’émissions
futures.

Un ensemble de scénarios nommés profils représentatifs d’évolution de concentration (ou


RCP, de l’anglais « Representative Concentration Pathways ») sont couramment utilisés pour
étudier les CC futurs. Les RCP sont conçus pour fournir des scénarios futurs réalistes des
différentes émissions d’origine humaine. Ces scénarios prennent en considération les
émissions futures de gaz à effet de serre, la déforestation, la croissance démographique et de
nombreux autres facteurs.
En se fondant sur les pratiques exemplaires dans la communauté scientifique internationale, le
Canada a présenté trois RCP (figure 1) :

 RCP 8,5 : scénario à fortes émissions mondiales. Ce scénario entraîne le


réchauffement le plus prononcé.
 RCP 4,5 : scénario à émissions mondiales modérées. Ce scénario comprend des
mesures pour limiter (atténuer) les CC.
 RCP 2,6 : scénario à faibles émissions mondiales. Ce scénario requiert de solides
mesures d’atténuation et mène au réchauffement le moins prononcé (GIEC, 2001).

La figure 1 englobe les variations de la température moyenne mondiale, par rapport à la


période de référence s'étendant de 1986 à 2005.

Figure 1: Variation de la température par rapport à la période de référence 1967-2005 (GIEC,


2001).

1.1.2. Evolutions du climat et projections futures

1.1.2.1. Tendances des températures au cours des 50 dernières années en Tunisie

Selon le second rapport du CCNUCC (2013) concernant la Tunisie, les augmentations des
températures par décennie ont varié de +0,27°C pour Gabès, +0,26°C pour Jendouba,
+0,28°C pour Gafsa, +0,36°C pour Tunis et +0,58°C pour Kairouan (Figure 2). Les
coefficients des régressions varient de 0,52 à 0,72 indiquant une augmentation significative de
la température.
Figure 2 : Anomalies des températures en Tunisie (CCUNCC, 2013).
En comparant les deux périodes 1950-1975 et 1976-2004, on note des écarts des moyennes de
la deuxième période par rapport à la première de +0,8°C pour Gabès, +0,85°C pour Gafsa,
+0,96 pour Tunis, +0,61°C pour Jendouba et +1,17°C pour Kairouan (Ben boubaker, 2010).

1.1.2.2. Tendances des précipitations moyennes au cours des 50 dernières années en


Tunisie

La période climatique considérée de référence 1961-1990 est caractérisée par une forte
variabilité si on la compare aux périodes 1931-1960 et 1901-1930 et aucune tendance ne peut
être notée.

Figure 3: Anomalies des précipitations moyennes en Tunisie (CCUNCC, 2013).


1.1.3. Projections du climat en Tunisie à l’horizon 2050
Pour projeter le climat futur, il est opportun de s’appuyer sur 4 scénarios des CC (GIEC,
2013). Les modèles CGCM et HadCM3 concluent à des augmentations des températures
médianes de +3°C. Le modèle HadCM3 donne des résultats plus probables pour la Tunisie.
Le choix s’est donc porté sur ce dernier afin de projeter les températures et les précipitations.

Figure 4: Anomalie de température (à gauche) et Indice de précipitation (à droite) à l'horizon


2050 (INM, 2015).
Parmi les quatre scénarios A1F1, B1, A2 et B2 disponibles, les scénarios moyens A2 et B2
ont été sélectionnés pour étudier la variabilité et les extrêmes. Ce choix a été effectué sur la
base des tendances des températures observées au cours de la période 1950-2004. Jusqu’à
2050, les quatre scénarios offrent des conclusions proches (CCNUCC, 2013).

1.1.3.1. Projections des températures moyennes annuelles et saisonnières à l’horizon


2050

A l’horizon 2050 et sur l’ensemble du pays selon les scénarios A2 et B2, l’augmentation
moyenne de la température serait de +2,1°C (Figure 3). La tendance à la hausse de la
température varie de +1,6°C au Nord à +2,7°C au Sud. Les variations saisonnières montre que
les températures estivales augmentent plus fortement et les températures hivernales plus
faiblement. L’automne et le printemps constituent des cas intermédiaires avec des
augmentations respectives de +0,9°C à +1,4°C et de +0,6° C à +1,2°C (CCUNCC, 2013).

1.1.3.2. Projections des précipitations moyennes annuelles et saisonnières l’horizon 2050

A l’horizon 2050, le CCUNCC (2013) annonce que la baisse des précipitations s’accentue
(Figure 4)  variant de -10% au Nord-Ouest à -30% à l’extrême Sud. La Tunisie est alors
différenciée en trois zones notant l’extrême Ouest qui connaît une faible diminution des
précipitations de -10%, le Sud subit une plus forte baisse de -27% comparativement au reste
du pays dont la quantité de précipitations diminue de -12% à -16 %. La variabilité des
précipitations est également susceptible de baisser légèrement par rapport à la période de
référence 1961-1990. Toutefois, elle est susceptible d’augmenter de 5 à 10 % par rapport au
siècle passé. L’hiver particularisait par la plus faible diminution des précipitations (0 % à -7
%) alors que l’été est caractérisé par la baisse la plus forte (-8 % à -40 % du Nord à l’extrême
Sud). La situation de l’automne et du printemps sont intermédiaires avec une baisse des
précipitations de -6 % à -12 % à l’extrême Sud. Enfin, en se référant à la figure 5, la tendance
à une augmentation de la probabilité de sécheresse est également notable.

Figure 5: Baisse des précipitations moyennes à droite 2020 et à gauche 2050 annuelles du
modèle HADCM3 à l’horizon 2050 (INM, 2013).
1.1.4. Impacts du changement climatique
Les études d’évaluation de la vulnérabilité au CC ont démontré que tous les pays du monde
subissent déjà, et subiraient, des impacts considérables de ce phénomène.

1.1.4.1. Impacts sur la disponibilité des ressources en eaux

Selon le CCUNCC (2013), les 36 milliards de m 3 d’eau de pluie que reçoivent la Tunisie
(moyenne interannuelle), 16,3 milliards de m3 soit 45 % sont mobilisables avec :
(i) 4,8 milliards de m3 (13 %) forment le potentiel annuel en eau bleue pouvant être mobilisé
(Figure 6). Le principal cours d’eau permanent en Tunisie est la Madjerda qui prend ses
sources en Algérie et sur lequel se trouve le barrage Sidi Salem, le plus grand barrage de la
Tunisie.
(ii) 11,5 milliards de m3 (32 %) sont récupérés par les sols et constituent les réserves d’eau
pour l’agriculture pluviale, les forêts et les parcours.
Les 19,7 milliards de m3 restants (55 % des apports pluviométriques) sont évaporés, stockés
dans les zones humides ou s’écoulent vers la mer (CCUNCC, 2015).

Figure 6: Potentiel estimé des ressources en eau de la Tunisie (ONAGRI, 2015).


Dans ce contexte, la gestion de la ressource en eau est une préoccupation majeure du monde
entier. La Tunisie se place dans la catégorie des pays les moins dotés en ressources en eau et
parmi les pays les plus sévèrement touchés par le CC dans le bassin méditerranéen (Nefzi,
2012). C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le lien entre CC et eau, au sens tout
d’abord où l’eau est impliquée à tous les niveaux du système climatique (atmosphère,
hydrosphère, cryosphère, surface des terres, biosphère), mais aussi en retour au sens où les
impacts du CC se feront principalement sentir à travers l’eau : sécheresses, inondations, fontes
des glaces, élévations du niveau des mers (Petitjean, 2008).

a. Sécheresse
La baisse des précipitations est généralement accompagnée d’une baisse du débit des rivières
ainsi que du taux d’humidité du sol, qui pris ensemble, constituent les différents facteurs de la
sécheresse. La Tunisie est un pays essentiellement aride ; les trois quarts de la superficie sont
situés dans les étages bioclimatiques semi-arides, aride et saharien. Le problème de la
disponibilité de l’eau a été une préoccupation majeure pour les civilisations qui ont vécu sur
cette terre depuis les Carthaginois.
La pluviométrie allant d’un minima de 11 millions de m3 (1993-1994) à 90 millions pour
l’année 1969-70. La Tunisie se trouve en deçà du seuil de pauvreté hydrique estimé à 500
m3/habitant/an. Le disponible par habitant par an est estimé à environ 450 m3 seulement. Ce
seuil ne cesse de se réduire suite d’une part, à l’accroissement de la population, et d’autre part,
en raison de l’augmentation de la fréquence des années sèches. En 2019, les précipitations du
mois de septembre à février étaient très faibles. Au mois de janvier, la pluie était quasi
absente et la température était plus élevée que la normale. L’année agricole a été sauvée grâce
aux pluies des mois de mars et d’avril ainsi qu’aux importants stocks d’eau accumulés dans
les barrages de l’année pluvieuse précédente (Bargaoui, 2020).

Les apports au niveau des barrages, du 1 er septembre au 09 novembre en 2019, ont été de
101,4 millions de m3 contre une moyenne de 211,4 millions de m3. Le déficit hydrique
entraine une diminution du niveau des nappes et l’augmentation de la salinité des eaux. Cette
diminution perturbe la gestion de cette ressource (ONAGRI, 2019).

b. Inondations
Les inondations ont à maintes reprises concernées la Tunisie, surtout au cours des cinq
dernières décennies. Certains vivent ces événements comme une fatalité, d'autres pensent que
les inondations et les dégâts humains et/ou matériels qu'elles engendrent peuvent être évités.
La relation entre ces événements extrêmes et le CC est souvent mise en avant, notamment
depuis les inondations de 2003 et 2007 dans le Grand Tunis et de 2009 à Redayef (Fehri,
2014).

c. Elévation du niveau des mers


L’eau salée monte et peut contaminer l’aquifère. Ce phénomène s’observe déjà dans des
centaines d’endroits. Comme du fait du CC, le niveau de la mer monte, la pollution par le sel
marin des régions côtières va vraisemblablement augmenter (Petitjean, 2008). La hausse du
niveau des océans s’accélère chaque année de 0,084 mm (Figure 7). Ainsi, en seulement 25
ans, le niveau moyen des océans a augmenté de plus de 8 cm (GIEC,2001)

d. Fonte des glaciers

Au niveau global, la fonte prématurée des neiges et le remplacement des chutes de neige par
des précipitations du fait de la hausse des températures entraîneront de profonds changements
dans la saisonnalité des cours d’eau ; le débit risque d’être plus fort en hiver et au début du
printemps, mais plus faible en été (GIEC, 2001).
1.1.4.2. Impacts sur la qualité des eaux
Le réchauffement climatique et les impacts qui lui sont associés auront également des
conséquences sur la qualité des eaux. Il a été observé que le réchauffement de la température
des lacs et des rivières entraîne une dégradation de leur qualité biologique et chimique (GIEC,
2007).

L’intensité accrue des précipitations pourrait aggraver la pollution de l’eau aussi, d’où elles
emmènent les polluants vers les aquifères souterrains, et ce d’autant plus que l’érosion
associée à des précipitations intenses rend ces substances plus mobiles. L’érosion a également
pour conséquence d’accroître la turbidité de l’eau. En cas ou les précipitations et le débit des
rivières sont trop importants, ils risquent de saturer les systèmes de récupération et de
traitement des eaux usées, avec un risque accru de contaminations ou de décharges
intempestives. Au contraire, ils sont trop faibles, la quantité d’eau disponible ne suffit pas à
dissoudre ces polluants (Slim et al., 2012).

1.1.4.3. Impacts sur le sol


Une préoccupation qui se renforce est l'évaluation des éventuelles modifications du climat sur
le fonctionnement des sols et du couvert végétal, et plus particulièrement sur les
transformations microbiennes impliquées dans la dynamique des gaz. Kätterrer et al. (1998)
rappellent que l'effet d'une augmentation de la température sur la minéralisation de la matière
organique peut être apprécié par l'application de la loi de Vant'Hoff (doublement des vitesses
pour une augmentation de 10°C) pour des températures supérieures à 5°C ; en-dessous de ce
seuil, la variation de la température a un effet plus fortement marqué que ce que laisse prévoir
cette loi.
Des travaux expérimentaux ont tenté d'évaluer l'effet d'une augmentation artificielle de la
température de quelques degrés sur les émissions de N2O. Ils ont montré que les cinétiques
d'émission pouvaient être fortement affectées, notamment en hiver, sans que les flux globaux
soient sensiblement modifiés sur une année (Kamp et al., 1998). Le plus difficile est
l’évaluation de l'impact de l'augmentation de la teneur en CO2 sur la production végétale. Des
travaux en serre montrent que cette augmentation favorise la photosynthèse et la production
de la biomasse végétale avec un accroissement de son rapport carbone/azote (Batjes, 1998).
En absence d'autres facteurs limitant, l'augmentation de 27 % de la teneur atmosphérique en
CO2 devrait exercer un effet favorable sur la production du couvert végétal avec un probable
accroissement du stockage du carbone par le sol. Cet impact explique bien qu’une faible
augmentation atmosphérique en CO2 ce que laisse prévoir le bilan des émissions. Par ailleurs,
l'effet de l'augmentation de cette production de la biomasse végétale sur les besoins en eau
reste à définir. En général, une élévation de la température correspond à une augmentation de
l'activité microbienne. Cependant, ces prévisions saisonnières peuvent changer la dynamique
dans des écosystèmes pédologiques spécifiques. Par exemple dans les sols de la toundra, la
biomasse microbienne est à son maximum à la fin de l'hiver lorsque la température est faible
(Schadt et al., 2003).

1.1.4.4. Changement climatique et cultures maraichères 

Les cultures maraîchères à l'échelle mondiale ne sont pas produites dans les mêmes conditions
climatiques. En effet, les pays développés pratiquant des systèmes ultra modernes d'irrigation
peuvent produire tout au long de l'année et accroître leur productivité. En revanche, dans les
pays en voie de développement, l'activité maraîchère est généralement menée aux abords des
cours d'eau ou dans les bas fonds en vue de pratiquer l'irrigation des cultures avec des moyens
techniques archaïques (FAO, 2007). Elle est, généralement, menée comme activité de contre-
saison compte tenu des différentes limites techniques. Malgré toutes ces insuffisances,
l'activité maraîchère demeure une importante source de revenus pour de millions de
producteurs des pays en voie de développement. Quel que soit le lieu géographique de
production des cultures maraîchères et les moyens techniques en présence, le principal facteur
de la production indispensable reste l'eau. D'après FAO (2007), l'agriculture représente
environ 70 % de l'utilisation en eau mondiale, et jusqu'à 95 % dans de nombreux pays en voie
de développement, ce qui signifie qu'elle a une incidence sur les disponibilités comme sur la
qualité de l'eau disponible pour les autres utilisations humaines. Or, la disponibilité de la
ressource en eau risque de se poser avec acuité dans les décennies à venir. Le volume d’eau
nécessaire à la production végétale dépend de plusieurs facteurs tels que les conditions du sol,
les variétés des cultures, le climat, etc. Une élévation de la température ne sera peut-être pas
aussi bénéfique (Cammel et Knight, 1992).

Le gaz carbonique favorise la croissance végétale parce que les plantes fixent le CO2 de
l’atmosphère grâce à une molécule organique dont le nombre d’atomes de carbone diffère
selon les espèces. Par exemple, les plantes en 3 atomes de carbone noté C3 et celles en 4
atomes de carbone noté C4 réagiront différemment à cette variation du CO 2 atmosphérique. Si
on estime que cette dernière double d’ici la fin de ce siècle, la photosynthèse augmentera de
30 % pour les plantes en C3 (blé et riz) et de 15 % pour celles en C4 d’origine tropicale,
comme le maïs (Slama, 2004). Les premières assimileront 20 % de carbone en plus, les
secondes 10 % seulement. La production de biomasse devrait alors augmenter comme
conséquence de la combinaison des variations de températures et de précipitations. Les
conséquences sur le rendement des espèces cultivées ou leur productivité seraient plus
contrastées qu’une simple augmentation de la production de biomasse.

Les plantes possèdent une température optimale pour la photosynthèse qui est souvent déjà
atteinte voire dépassée dans plusieurs régions du bassin Méditerranéen. Par ailleurs, dans les
conditions tempérées, l’élévation de la température favorise la plupart des processus
physiologiques mais elle accélère aussi le rythme de développement des cultures annuelles, de
sorte qu’elle raccourcit leurs cycles et, par suite, la durée de fonctionnement de la
photosynthèse. Par contre, pour les plantes à cycle non déterminé, la saison de croissance
s’allongera, commençant plutôt au printemps et finissant plus tard à l’automne (Bougnini,
2009). Le bilan de la production de biomasse dépendra à la fois du type de couvert, des
conditions climatiques et des pratiques de culture ou de conduite des couverts végétaux.

Le rendement et la productivité agricole pourraient perturber et aggraver le risque de famine,


particulièrement dans les régions arides et semi-arides des zones tropicales et subtropicales.
Les saisons chaudes ont tendance à générer de meilleurs rendements mais une hausse des
orages violents ou autres événements extrêmes peut en un seul coup changer la situation
(Bougnini, 2009).

L’accroissement de la fréquence et de la durée des vagues de chaleur et des épisodes de temps


chaud et de sécheresse pourrait faire augmenter les dommages causés par des incendies plus
étendus et plus destructeurs. La migration vers le Nord de différents types de ravageurs et de
maladies qui s'attaque aux parcelles nécessiterait une adaptation rapide afin de limiter les
dommages.

L’analyse de l’évolution du vent indique une vitesse croissante depuis 1963 à 2005. Pour les
cultures maraichères, par exemple la tomate, le rôle néfaste de ces vents se traduit par
l’accroissement des besoins en eau surtout en début de saison sèche. La dégradation continue
des sols, conjuguée à une démographie galopante et les faibles précipitations concourent à de
faibles rendements agricoles (GIEC, 2001).

L’analyse des rendements maraîchers en corrélation avec les précipitations montre la


vulnérabilité de ce secteur de l’agriculture face au changement climatique. La faible
disponibilité de l’eau soumet les cultures à des stress hydriques provoquant une baisse notable
de la production (Bougnini, 2009).

1.2. Principales stratégies d’adaptation en Tunisie


L’adaptation au changement climatique a reçu une attention accrue dans le débat scientifique
et politique et est de plus en plus un sujet d’intérêt tant pour les producteurs que pour les
décideurs (Pierre., 2012). Elle est définie comme l’ensemble des mesures et ajustements mis
en œuvre par des personnes, des organisations ou tout être vivant, qui permettent d’éviter ou
bien de profiter des effets directs et indirects du changement climatique (Follain et al., 2016).
1.2.1. Secteur agricole
Les méthodes d’adaptation communes dans l’agriculture comprennent la diversification des
cultures, la gestion des terres et des eaux, la modification des dates de plantation, le
changement des plans d’assolement, la diversification des variétés végétales, l’assurance des
récoltes, la diversification des revenus, la migration, l’utilisation conjuguée des eaux de
surface et souterraine, le développement de nouvelles sources d’eau (approfondissement des
forage, achat et vente d’eau sur des marchés d’eau informels) et la vente des terres et la
reconversion vers l’agriculture pluviale (Fouzai et al., 2019).
En agriculture, différentes formes de stratégies d’adaptation peuvent être classées, y compris
anticipées, réactives, gestion de la demande et de l’offre, structurelles et non structurelles, et
rigides et douces (Fouzai et al., 2019). L’adaptation peut avoir lieu à la ferme et hors ferme.
L’adaptation prévue (anticipée) nécessite une bonne prévision et, souvent, des incitations
gouvernementales, alors que l’adaptation autonome (réactive) se fait par des agents privés
(Fouzai et al., 2019). Cette dernière consiste à réagir ex post aux impacts adverses du CC
lorsqu’ils se produisent. L’adaptation anticipative, au contraire, consiste à agir avant que les
impacts ne se produisent pour réduire la vulnérabilité à ces impacts et en limiter les
conséquences adverses ou en tirer des bénéfices nouveaux (Fouzai et al., 2019). Néanmoins,
la distinction entre ces deux formes reste non perceptible dans la réalité. En effet, en
choisissant de s’adapter aux risques climatiques, le producteur ou l’irrigant adopte des
stratégies aussi bien réactives qu’anticipatives. Dans ce processus de double réaction
(perception et adaptation), le producteur ne perd pas sa nature d’agent économique.
Pour la culture de la tomate, l’origine de l’adaptation peut être génétique (utilisée dans la
sélection), agronomique (gestion), géographique (zonage) ou temporelle (calendriers
culturaux, idéalement appuyés par des prévisions climatiques et des outils d’aide à la
décision). Les recherches du CIRAD (2009) ont visé à approfondir les connaissances sur les
relations entre les plantes et leur environnement aux échelles de la plante, du peuplement
végétal et, par extrapolation, de la région. La modélisation, appuyée par des expérimentations
en milieu réel et contrôlé, permet de relier les différentes échelles et processus entre eux et de
les traduire en impacts sur le terrain. Les facteurs dont l’impact est le plus important sont le
stress hydrique (sécheresse essentiellement, mais l’excès d’eau en fait partie) et le stress
thermique (chaleur, froid). Le stress hydrique perturbe la phénologie (feuillaison, floraison,
etc), la croissance et le remplissage. Le facteur thermique agit sur la phénologie (durée du
cycle) et les rendements potentiels (nombre de fleurs ou d’épis fertiles, taille des fruits ou des
grains, qualité). Les recherches concernent principalement le riz, le sorgho et le palmier à
huile. L’adaptation à la sécheresse est également très étudiée pour l’hévéa et les agrumes. Les
recherches sur l’effet du CO2 atmosphérique sur les plantes nécessitent un dispositif
d’expérimentation propre. Certains travaux ont en outre un objectif d’atténuation (mitigation)
du changement climatique : le projet Sweetfuel (plantes pluri usage « FFF » Food‐Feed‐Fuel),
par exemple, étudie le potentiel de plantes énergétiques (alternatives à l’énergie fossile)
tolérantes à la chaleur et à la sécheresse (CIRAD, 2009).
1.2.2. Secteur de l’eau
La Tunisie se trouve déjà en situation de pénurie d’eau. Selon le rapport du CCUNCC (2015)
concernant les mesures d’adaptation, on retrouve des investissements pour une mobilisation
plus importante des eaux non conventionnelles. La valorisation du potentiel des eaux usées
traitées, évalué à environ 300 Mm3, est également un axe en cours de développement. La
possibilité de transférer une partie des eaux excédentaires de l’extrême Nord vers le Centre a
été évaluée à 400 Mm3/an. Cette mesure prévoit le renforcement des infrastructures par la
connexion des barrages, le dédoublement des conduites de transfert et la création de nouveaux
ouvrages de stockage. Un programme national de recharge artificielle des nappes est
également initié en considérant les eaux de surface et les eaux usées traitées (CCUNCC,
2015).

1.3. Effets de l’irrigation avec des eaux salées sur le sol


L’utilisation des eaux salées pour l’irrigation met en jeu des quantités de sels apportées
chaque année aux sols. Pour prendre connaissance des effets afin de contrôler le phénomène
et éviter les conséquences allant jusqu’à la stérilisation des terres cultivées, il est opportun
d’étudier les actions de la salinité sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques des
sols.
1.3.1. Effets sur les propriétés du sol

Selon Aubert(1983), Les propriétés des sols tels que la dispersion des colloïdes, la stabilité
structurale et la perméabilité peuvent être affecté par l’ajout d’une grande quantité des sels.
En effet, les ions NA+ et Cl- altèrent les propriétés physico-chimiques et dégradent la structure
et la texture des sols d’où ils deviennent in milieu défavorable pour la croissance des
végétaux.

1.3.1.1. Action du sodium échangeable

Lorsque le sodium est présent en quantité importante sur le complexe d'échange, le sol
devient instable et acquière une capacité de gonflement. Ce dernier entraîne une diminution
de la porosité et la dispersion conduit au colmatage des pores par les particules
colloïdales (Reguig et al., 2007).

La sodicité exprimée en pourcentage de sodium échangeable du sol (ESP), résulte d’une forte
concentration d’ions sodium par rapport aux concentrations d’ions calcium et magnésium
augmente significativement avec l’augmentation de la salinité de l’eau ainsi que le SAR. En
faite, l’apport d’une quantité de sodium échangeable permet de remplacer le calcium et le
magnésium adsorbé sur les agrégats du sol ce qui affecte négativement la stabilité de la
structure du sol résultant d’une défloculation des argiles, d’une augmentation de la
compaction des sols, d’une perte de perméabilité par obturation des pores. (Bhardwaj et al.,
2007).

1.3.1.2. Formation de la croûte superficielle

La formation de la croûte de battance entraîne une modification de la structure du sol


susceptible de se répercuter sur les écoulements des eaux et agissant, par la suite, sur le
métabolisme et le développement des végétaux. L'humectation rapide du sol provoque la
compression de l'air dans les pores fermés et l'éclatement des agrégats et par conséquent,
l'érosion et l'imperméabilisation des surfaces (Mimoune, 1995).

1.3.1.3. Effets sur la perméabilité

La perméabilité est liée à la texture, à l'état du complexe adsorbant et aussi au taux de matière
organique et de calcaire (Durand, 1954 in Mimoune, 1995). Une grande quantité Na+ dans
l'eau affecte la perméabilité des sols et pose des problèmes d'infiltration. Ceci est dû au fait
que le Na+ présent dans le sol en forme échangeable remplace les ions Ca 2+ et Mg2+ adsorbés
sur les argiles du sol et cause la dispersion des particules dans le sol. Cette dispersion a
comme conséquence l'altération des agrégats des sols. (Escudier et al., 2019).

1.3.1.4. Effet sur le complexe adsorbant

La salinité agit sur le complexe adsorbant par les cations échangeable (Na +, Ca++ et Mg²+) ce
qui provoque le lessivage des bases, la destruction des ponts calciques et comme conséquence
une forte vitesse d'infiltration des eaux. Le complexe adsorbant devient saturé en Na+ ce qui
provoque la dispersion des argiles (fraction fine) diminuant ainsi la porosité (aération) et
emmagasinement de l'eau (Mimoune, 1995).

Figure 7: Effet du sodium sur le complexe adsorbant (Mimoune, 1995).

1.3.1.5. Effets sur la structure du sol

La structure du sol, résultant du mode d’assemblage des particules en agrégats, constitue une
donnée fondamentale de la fertilité de la terre agricole. En effet, la distribution
granulométrique des agrégats détermine la porosité du sol ; les pores ont des tailles et des
formes différentes (Slama, 2004). La structure du sol conditionne donc la rétention de l’eau et
son infiltration, ainsi que l’aération des rhizosphères. Les échanges gazeux qui contribuent au
renouvellement de l’air de la terre agricole se font pour une petite partie par convection et
essentiellement par diffusion. Les sols salés sont réputés par leur mauvaise structure et leur
mauvaise perméabilité. La formation de la croûte de battance à la surface du sol dépend de la
texture et elle s’aggrave par la salinité.
En cas ou l’irrigation se fait par des eaux salées, le sol devient dur et compact, lorsqu'il est
sec, réduisant ainsi les vitesses d'infiltration de l'eau et d'air, affectant ainsi sa structure. En
comparaison avec les sols limoneux et argileux, les sols sableux subiront moins de dommage
(Escudier et al., 2019).

1.3.2. Salinité et fonctionnement microbiologique du sol


L’influence de la salinité sur les microorganismes du sol dépend largement des éléments
cationiques et anioniques des sels apportés (Mac Cromik et 1980). En général, les densités des
populations microbiennes dans les sols salés sont plus faibles que dans les sols sains
(Chassoud et al., 1986). La respiration de la masse microbienne, mesurée par le gaz
carbonique dégagé, diminue dans les conditions salines et sodiques. La sensibilité à la salinité
varie en fonction des espèces microbiennes. Les champignons tolèrent mieux la salinité et la
sodicité que les bactéries et surtout les germes nitrifiants. Les processus biochimiques de
l’activité microbienne semblent plus sensibles à la salinité que les germes. Ainsi, l’activité de
décomposition de la matière organique est modifiée en milieux salés. En effet, l’augmentation
de la salinité et des ions sodium dans les sols sont bien corrélés avec une décroissance du
degré de polycondensation des produits de l’humification (Dikilitas et Karakas, 2012).

Le problème de salinité provoque un déséquilibre dans la croissance des microorganismes


dans les régions rhizosphériques, affectant ainsi les associations symbiotiques entre les
plantes et les microorganismes et augmente probablement la virulence des germes
phytopathogènes présents dans la rhizosphère (Rai,2017).

L’évolution du rapport acide fulvique sur acide humique AF/AH est proportionnel au niveau
de salinité, ceci provoque un ralentissement de la formation des composés humiques
polymérisés. Le rapport AF/AH est plus faible lorsque le substrat est le glucose facilement
biodégradable. Ceci annonce la forte stimulation de l’activité microbienne en présence de
glucose (Ndira,2006).

Les minéralisations primaires et secondaires sont peu actives en sols salés : le primaire peut
être relativement actif lorsque la matière organique apportée est facilement biodégradable.
L’humification en milieu salé aboutit à des composés polycondensés, hydrosolubles ou
pseudo-soluble, ce qui défavorise la stabilité structurale et l’alimentation des cultures. Les
efflorescences noires sont formées par la concentration superficielle de composés organiques
observés dans les sols salés à alcali pendant des périodes d’évaporation intense sous les
climats semi-arides ; cela est les résultats de la migration des produits humiques de faibles
poids moléculaires (Montoroi, 2018).

La nitrification est aussi touchée par le phénomène de la salinisation. En effet, la vitesse


d’oxydation biologique de l’ammonium NH4+ est ralentie et incomplète en fonction du degré
de salinité dans le sol provoquant l’apparition de NO 2- comme produit intermédiaire. Il en est
de même pour l’apparition des nitrates NO3-. Il est donc nécessaire en cas d’utilisation d’une
eau salée pour l’irrigation, de maitriser l’évolution de la salinité et de l’alcalisation dans des
limites tolérables compatibles avec l’activité microbienne dans le sol (Slama, 2004).

1.3.3. Effets de la salinité sur les fonctions de la plante


La salinisation des sols est un facteur limitant majeur de la productivité végétale dans
les sols arables du monde. Les effets primaires de l’augmentation de la salinité des sols sont
similaires à ceux observés chez les plantes exposées à un stress hydrique (Baker et
Rosenqvist, 2004). En effet, les réductions du potentiel hydrique réduisent la conductance
stomatique et induisent des perturbations au niveau du métabolisme photosynthétique. Par
conséquent, les chloroplastes peuvent être sujets à un excès de flux de photons. Le processus
principal impliqué dans la protection contre le photo-dommage est probablement
l'augmentation du quenching non-photochimique d'énergie (Weis et al., 1987). En effet, la
zéaxanthine absorbe l'excès d’énergie par des processus non radiatifs (Demmig-Adams et
Adams, 1992), afin de maintenir l’équilibre entre le transport d'électrons et la fixation de
carbone (Krause et Weis, 1991). La fluorescence de la chlorophylle peut être considérée
comme étant un excellent outil pour le diagnostic des effets du stress salin sur le
fonctionnement du PSII. La tomate est modérément tolérante à la salinité. Elle est cultivée
préférentiellement dans les régions exposées à la salinisation du sol (Maggio et al., 2004). La
salinité, qu’il s’agisse d’eaux d’irrigation ou de solution nutritive due au NaCl, agit clairement
sur les fonctions physiologiques et métaboliques des plantes.

1.3.3.1. Effets sur la germination

La salinité est un des facteurs environnementaux qui a une influence critique sur la
germination des graines des halophytes (Nedjimi, 2002) La croissance et le développement
des glycophytes sont affectés dans les sols salins, en raison de la présence en excès de sels
solubles, essentiellement du cation sodium (Na+). (Trung,2020). L'une des caractéristiques qui
pourrait différencier les halophytes serait la possibilité pour les semences de ces derniers de
conserver leur aptitude à germer même après immersion prolongée en présence de fortes
concentrations salines. Elles peuvent tolérées la salinité à 500 mol/m3 et sont considérées
comme des plantes régulateurs de salinité, et par la suite d'initier la germination lorsque le
stress salin est réduit (Nedjimi, 2002).Le taux de germination d’une variété de coton Curcas L
enregistré avec le gros calibre de graines diminue en fonction de l’augmentation de la
concentration de sel. (Elhadaji et al.,2019)Le stade germination est souvent le plus sensible au
stress salin que les autres stades. Selon l’espèce, l’effet dépressif peut être de nature
osmotique ou toxique. (Khadhroui et al.,2020). En effet, en ce qui concerne l’effet osmotique,
elle inhibe l’absorption de l’eau et mobilise les réserves et leur transport vers l’embryon. Les
effets toxiques sont liés à une accumulation cellulaire de sels qui provoquent des perturbations
des enzymes qui empêche par conséquence la levée de dormance des embryons.

1.3.3.2. Effets sur l’absorption de l’eau

La concentration des sels dissous dans la solution de sol s’accroit selon son degré qui est la
pression osmotique dans l’environnement racinaire. Ceci se traduit par une diminution de la
disponibilité de l’eau. La plante doit assurer un bon ajustement osmotique de telle sorte que le
potentiel hydrique cellulaire reste inferieur à celui extracellulaire et à celui du sol. Ce
processus assure le pouvoir d’absorption de l’eau par la plante et de l’eau dans les cellules et
le maintien de la turgescence.

La capacité des plantes d’ajuster leur pression osmotique en fonction de leur tolérance au sel
par exemple la tomate qui est moyennement tolérante au sel, ajuste bien le potentiel
osmotique de ses feuilles à 9 g/l de NaCl (Mezni et al. 1999).

Selon (Munns et al., 2006), la présence de sel dans la solution du sol réduit la capacité de la
plante à absorber l’eau, et cela conduit à une croissance plus lente des plantes.

La salinité affecte la croissance des racines et la morphologie des différentes réponses au


niveau physiologique, biochimique et moléculaires .Ce changement cause des changements
au niveau du bilan hydrique et ionique (Arbaoui, 2016).

1.3.3.3. Effets sur la transpiration

La transpiration est le moteur du flux d’eau dans la plante. Ce courant ascendant constitue la
sève brute qui véhicule aux différents organes verts les nutriments minéraux extraits du sol. Il
approvisionne les organes verts en eau qui va servir à réduire le gaz carbonique assimilé par la
photosynthèse qui conduit à la production.
La transpiration amène l’eau nécessaire aux cellules qui se forment au cours de la croissance
pour le maintien de leur turgescence. Elle intervient dans la thermorégulation. Tous les
auteurs sont d’accord sur le fait que le sel diminue la transpiration (Damagnez et al., 1961).
Par effet osmotique, les quantités de sel endommagent les cellules foliaires responsables de la
transpiration qui réduit encore la croissance. (Khadraoui et al., 2020).

1.3.3.4. Effets sur la respiration et la photosynthèse

La respiration est touchée par la forte concentration de NaCl dans le milieu extérieur et
suivant la sensibilité ou la tolérance de la plante. La transpiration est stimulée aux
concentrations faibles et diminue à la forte concentration (Slama, 2004). La diminution de la
transpiration peut aussi être due à la diminution de la densité stomatique, la réduction des
dimensions des stomates, l’augmentation de la résistance de mésophyte chez les plantes
tolérantes et de la résistance stomatique chez les plantes sensibles (Slama, 2004). La
résistance stomatique vue la qualité d’eau évacuée par les stomates, est le phénomène de
régulation de la transpiration le plus important. Sa réponse est rapide et suit de près les
variations de l’environnement (Slama, 2004).

La photosynthèse est affectée aussi par le sel en fonction de sa concentration dans les milieux
extérieurs et du degré de tolérance des plantes. L’action des sels sur la photosynthèse peut être
due à la diminution de la surface foliaire, à la densité stomatique, à la réduction des
dimensions des stomates et à l’augmentation de la résistance stomatique.

L’excès des sels dans les eaux d’irrigation catalyse la déshydratation des membranes
cellulaires ce qui réduit leur perméabilité au CO2 et induit la sénescence et le changement
dans l'activité des enzymes photosynthétiques (Khadraoui et al., 2020).L’effet du NaCl sur la
photosynthèse s’exerce aussi par la baisse de la teneur en chlorophylle (Yeo et Flowers,
1983). Il existe une relation inverse entre la teneur en Na+ et en chlorophylle.

1.3.3.5. Effets sur la nutrition minérale et l’architecture des plantes

Le sel agit sur l’alimentation minérale des végétaux, d’une façon indirecte, par la pression
osmotique qu’il crée dans la rhizosphère et qui limite l’absorption de l’eau et des ions dissous,
suivant le degré de sensibilité des plantes. En effet, la présence du chlorure de sodium dans le
milieu perturbe l’absorption et le transport du potassium et du calcium vers les parties
aériennes. Le potassium est considéré comme un osmoticum minéral qui contribue pour une
large part à la turgescence de la cellule et donc à son extension (Ben Khaled et al., 2013). Le
potassium et le calcium entrent en compétition avec le sodium. Le chlore et les anions
minéraux alimentaires, dont les nitrates, modifient la composition de la sève brute en fonction
de la tolérance des plantes. L’architecture de la plante est profondément modifiée. Sous un
stress osmotique, même très modéré et ne présentant pas de symptômes flagrants, il se traduit
chez beaucoup d'espèces par une modification importante de l'architecture de la plante. Chez
des dicotylédones comme le pois ou la vigne, le nombre de ramifications et le nombre
d'organes élémentaires (phytomères) de la tige sont drastiquement réduits (Gayet al., 1995). Il
en va de même chez les graminées, où le nombre de talles est réduit en cas d'un stress
osmotique (Naegro et al.,  2000). Les processus mise jeu et les signalétiques sont des contrôles
actifs de la plante mettant en jeu des signalétiques hormonales et l'expression de gènes induits
par le stress, et non la conséquence passive du stress ou d'un manque de nutriments

Enfin, la difficulté de la prise en compte des incertitudes dans les décisions à prendre face aux
risques d'impacts du changement climatique est une réalité. Toutefois, quoi qu'il advienne sur
les mesures d'atténuation, il faudra forcément s'adapter car le climat a déjà commencé à
changer. En ce qui concerne l’utilisation des eaux salées en agriculture, il est opportun de
connaitre leurs effets sur le sol ainsi que sur les cultures de tomates en particulier. Dans ce
cadre s’inscrit notre Mastère qui combine ces 4 volets : climat, sol, eau et plante.
Chapitre 2 : Matériel et
Méthode
Ce chapitre est consacré à la présentation de la zone d’étude ainsi que la méthodologie
adoptées et les analyses utilisées. L’expérimentation réalisée dans des pots et les différents
traitements appliqués sont détaillés. Les suivis et les analyses effectués sur les eaux
d’irrigation et celles de drainage, les sols et les plantes sont aussi exposés.

2.1. Présentation de la zone d’étude

2.1.1. Milieu physique

L’essai a été réalisé à l’ESIM (Figure 9) qui elle-même est inclue dans le périmètre irrigué de
Medjez el Bab couvrant une superficie de 3 694 ha, longeant l’Oued Madjerda sur ses deux
rives (gauche et droite) et formant une ceinture tout autour de la ville de Medjez el Bab. Ce
périmètre est subdivisé naturellement en deux secteurs:

Rive droite : répartie en deux secteurs C1 (secteur Bahrein) et A (secteur Mouattis).


Rive gauche : constituée par les secteurs C2, B1 et B2.

Les coordonnées géographiques sont les suivants : latitude: 36°36’ à 36°41’ Nord, longitude :
9°35’ à 9°37’ Est.
Figure 8: Zone d'étude (Google Earth).

2.1.2. Climat et Bioclimat

La zone possède un bioclimat semi-aride supérieur à hiver doux avec un été chaud et un hiver
doux. Les données relatives à la pluviométrie, la température et l’évapotranspiration
définissent en grande partie la variation du régime hydrique dans le sol sans irrigation et les
périodes de sécheresse physiologiques des cultures pratiquées dans la région. Ces données
climatiques ont été fournies par la station météorologique de la CTV de Medjez el Bab ayant
les coordonnées suivantes : Latitude Nord : 36°39’, Longitude Est : 09°37’. La pluviométrie
moyenne annuelle est de 420 mm avec des répartitions interannuelle et inter-saisonnière
irrégulières (Tableau 1).

Tableau 1: Variation de la pluviométrie à Medjez el Bab pour la période de 2012 à 2018.


Désignation Automne Hiver Printemps Eté Année
Pluie (mm) 157,0 128,5 46,7 88,0 420,2
Pourcentage 37,4 3,6 11,1 20,9 100
Source : CTV de Medjez El Bab(2018)

La température est un facteur important dans la caractérisation des conditions de


développement des cultures notamment en irrigué (effets bio-édaphiques). Dans la zone du
projet, les caractéristiques de la température sont représentées dans la figure 10. La moyenne
annuelle est de 18°C. La température moyenne du mois le plus chaud (juillet) est de 27°C et
celle du mois le plus froid (janvier) est de 9.5°C avec des amplitudes thermiques variant entre
9 et 16,5°C et un maximum de 7 jours avec des températures de 0°C et risque de gelées
hivernales (de 10 à 30 jours).

Figure 9: Variation des températures pour la periode 2012- 2018 (CTV Mdjez el Beb, 2018).
Concernant les vents, ceux de direction NO sont les plus violents. D’après le tableau 2, notre
expérimentation correspond à une période ayant des vents de direction dominante NO avec 90
jours en moyenne ou la vitesse des vents dépasse 4 m/s (Tableau 2).

Tableau 2: Variation des directions du vent mensuel entre 2012 et 2018.


Direction
S O N D J F M A M J J A
du vent
Plus
NO NO NO O NO NO NO NO NO NO NO NO
fréquent
Plus fort SO SO NO O NO NO NO NO SE NO NO NO
Vent (%) 90 93 94 95 89 74 92 87 87 83 83 85
Source : CTV de Medjez El Bab (2018)
Notes : (NO : Vent de direction Nord-Ouest, SO : Vent de direction Sud-Ouest, SE : Vent de direction Sud-Est),
Vent (%) : Les journées ayant une vitesse supérieure à 4 m/s.

Les gelées sont possibles pendant la période hivernale. Les risques de gelées sont aussi
probables pendant la période du printemps. L’ETP exprime les quantités d’eau évaporées et
transpirées par les plantes (transpiration) et le sol (évaporation). Dans le cas de l’irrigation, il
faut assurer un apport d’eau supérieur ou égal à l’ETR (évapotranspiration réelle) pour éviter
tout stress hydrique et/ou une concentration des sels au niveau de la rhizosphère. L’ETP pour
la zone d’étude est évaluée à 1432 mm/an ce qui correspond à un déficit hydrique moyen
annuel de l’ordre de 1012 mm (Tableau 3). Les déficits hydriques varient de 5 à 246 mm. Les
besoins s’étalent sur une période de 9 mois (mars à novembre) au cours de laquelle, toute
culture nécessite un supplément d’eau pour satisfaire ses besoins physiologiques afin de
donner des rendements potentiels.

Nombre Evaporation T Durée


Pluie T min ETP INM Bilan
Mois de jours Piche max d'insolation
(mm) (°C) (mm/mois) (mm)
de pluie (mm/jours) (°C) (h/j)
Septembre 36,4 2 7,5 18,3 30,8 8,5 143,73 -107,33
Octobre 39,3 3 4,8 14 25,5 7,9 86,48 -47,18
Novembre 41,6 9 3 9,6 19,5 7,6 46,16 -4,56
Décembre 53,7 8 2 6,4 15,4 7,2 30,98 22,72
Janvier 6,9 8 1,9 4,9 14,2 5,8 31,89 29,01
Février 54,6 11 2,8 5,4 15,8 6,9 44,88 9,72
Mars 32,4 8 3,5 6,8 19,1 9,2 74,34 -41,94
Avril 42,3 10 4,3 9 22,3 9,6 110 -67,7
Mai 2,4 7 5,2 12,6 26,6 11,3 162,79 -138,39
Juin 14,1 8 7,9 16,9 33,4 12,5 228,48 -214,38
Juillet 8,2 4 9,9 18,8 35,1 11,2 254,37 -246,17
Août 12,2 1 10,2 19,1 34,4 12,5 217,86 -205,66
Tableau 3 : Evapotranspiration en (mm) relative à la zone de Medjez el Ba Source : CTV de
Medjez El Bab 2018)

2.1.3. Ressources en eau

Les principales ressources en eau de la zone sont constituées par les eaux de ruissellement du
bassin versant de l’Oued Madjerda régularisé par une série de barrages. Cet Oued constitue le
plus important cours d’eau du pays. La zone d’étude bénéficie des lâchers du barrage Sidi
Salem ainsi que des prélèvements de la nappe de Medjez el Bab. Les apports de la Madjerda
sont exploités le long du cours de l’Oued et en dehors du bassin versant pour des usages
multiples (irrigation, eau potable, etc) (CTV Medjez el Bab, 2018).

2.1.4. Ressources en sols

Les sols dominants sont peu évolués d’apport alluvial mal drainés. Ils représentent plus de 70
% de la superficie du périmètre de Medjez el Bab. Ils possèdent des textures généralement
fines et des structures largement affectées par la nature des eaux de ruissellement drainant un
bassin versant triasique et par les eaux d’irrigation qui sont moyennement salines. Les sols
salins ne représentent qu’environ 2 % de la superficie totale du périmètre. Les sols ont un bon
potentiel pour les cultures maraîchères et annuelles alors que seulement 17 % de la superficie
totale conviennent à l’arboriculture (CRDA Beja, 2018).
2.2. Conduite de l’expérimentation

2.2.1. Installation de l’essai

L’essai a été conduit dans des pots à l’ESIM avec le sol en place tamisé à 2 mm. Chaque pot
de 15 cm de diamètre et 17 cm d’hauteur, a comporté un lit de gravier de 2 cm d’épaisseur
surmonté par une rondelle de filtre en géotextile pour permettre l’évacuation de l’eau drainée
par un orifice aménagé à la base du pot. Dans chaque pot, rempli par 2 kg de terre, a été planté
un plant de la tomate. Ces pots ont reçu différentes qualités d’eau d’irrigation :
Eau potable : témoin (T)
Eau d’un puits à l’ESIM profond de 30 m (P).
Eau de la Madjerda (M0) à partir d’une vanne localisée au sein de l’ESIM.
Eau de la Madjerda avec un surplus de chlorure de sodium (NaCl) en raison de
3g/l (M3).
Eau de la Madjerda avec un surplus de NaCl en raison de 4,5 g/l (M4,5).
Pour chaque traitement, 6 pots (répétitions) ont été utilisés avec un total de 30 pots distribués
au hasard selon la figure 11.

Figure 10: Répartition des pots.

2.2.3. Calcul des besoins en eau de la culture de tomate d’arrière-saison

L’expérimentation a été conduite pour le suivi des bilans hydrique et salin de la culture de
tomate variété ‘Dora‘ (Arrière-saison). Le couple Sol-Plante, en réponse à une demande
climatique qui se manifeste à travers les effets combinés de la température, le vent,
l’ensoleillement et l’humidité, évaporent et transpirent l’eau qu’elle a à sa disposition. Ceci
est quantifié par l’évapotranspiration de référence (ET0) exprimée en mm d’eau/jour et
déterminée pour un couvert végétal de type gazon recouvrant entièrement le sol. Pour une
culture donnée, l’ET0 est pondérée grâce à un coefficient cultural Kc correspondant au stade
de développement de la plante (surface foliaire principalement). Ainsi, nous obtenons les
besoins en eau pour chaque culture exprimés en mm d’eau/jour selon la formule suivante:

ETc=K c x ET 0❑

Les valeurs d’ET0 (demande climatique) varient entre 0 et 8 mm/jour en fonction de la saison
et des conditions climatiques (Tableau 3).

Tableau 3: Variation mensuelle de l’ET0 à Medjez el Beb.

Mois ET0 (mm/mois) Mois ET0 (mm/mois)


Septembre 143,73 Mars 74,34
Octobre 86,48 Avril 110,00
Novembre 46,16 Mai 162,79
Décembre 30,98 Juin 228,48
Janvier 31,89 Juillet 254,37
Février 44,88 Août 217,86

Source : CTV de Medjez el Bab (2018)

Les valeurs de Kc varient entre 0 et 1 selon les cultures et les stades de développement. Pour
notre cas, les valeurs de Kc de la tomate sont représentées dans le tableau 4.

Tableau 4: Valeurs de Kc pour la culture de tomate.


Date 17 Sep-30 Sep 01 Oct-30 Oct 01 Nov-15 Déc 15 Déc-31 Déc
Phase Initiale Croissance Mi-saison Tardive et récolte
Kc 0,45 0,75 1,15 0,80
Source : FAO (2007)

La détermination des besoins en eau des cultures est un paramètre essentiel pour piloter
l’irrigation. Elle permet d’assurer une bonne production en plaçant les cultures dans des
conditions hydriques optimales. Dans notre cas, les besoins en eau en mm/j et en ml/j de la
culture de tomate sont consignés dans le tableau 5.

Tableau 5: Besoins en eau de la tomate d'arrière-saison à Medjez el Bab.


Date 17 Sep.-30 Sep. 01 Oct.-30 Oct. 01 Nov.-15 Déc. 15 Déc.-31 Déc.
Phase initiale croissance mi-saison tardive et Récolte
Kc 045 0,75 1,15 0,8
ET0 mm/mois 143,73 86,48 46,16 30,98
ETc mm/mois 64,67 64,86 53,08 24,78
Nb de jours 30 31 30 31
ETc mm/j 2,15 2,78 1,53 0,99
ETc mm 28,02 80,90 69,24 15,98
Besoin ml 228,.47 295,63 163,06 105,90
Dose ml 250 300 250 250
1 mm d’eau = 1 L/m² = 10 m3/ha

Il est à noter que l’irrigation a eu lieu tous les deux jours avec une dose d’irrigation fixe.

2.3. Suivis et analyses

2.3.1. Echantillonnage des eaux

Les suivis ont porté sur les eaux d’irrigation et de drainage. Ces dernières sont collectées
après chaque irrigation durant tout l’essai du 28/09 au 05/12/2020 avec la détermination du
volume, du pH et de la salinité. Comme pour les eaux d’irrigation, la composition ionique
des eaux drainées a été déterminée à la fin de l’expérimentation. Les analyses ont été
effectuées à l’INRGREF dans le Laboratoire « Valorisation des Eaux Non-
Conventionnelles (LR VENC)».

2.3.1.1. Mesure du pH 

Ce paramètre a été déterminé à l’aide d’un pH-mètre (INTERLAB). Le pH (potentiel


Hydrogène) mesure la concentration en ions H+ de l'eau. Il traduit la balance entre acide et
base sur une échelle de 0 à 14, 7 étant le pH de neutralité.

2.3.1.2. Mesure de la conductivité électrique (CE) et estimation du Résidu Sec (RS)

La conductivité électrique (CE) traduit la capacité d’une solution aqueuse à conduire le


courant électrique. L’unité de mesure communément utilisée est le Siemens/cm (s/cm)
exprimé souvent en micro Siemens/cm (µS/cm) ou de déci Siemens (dS/m). La conductivité
est directement proportionnelle à la quantité de solides dissous dans l’eau. Ce paramètre a été
déterminé par un conductimètre / TDS (AZ 8361). Nous avons retenu la classification des
eaux d’irrigation du tableau 6.
Tableau 6: Classification des eaux d'irrigation selon la salinité.
Qualités CE (dS/m) Salinité
Puits (T) 53, 0 faible
Potable (P) 2,31 moyenne
Madjerda (M0) 2,97 moyenne
Madjerda+3 g/l (M3) 2,91 moyenne
Madjerda+4,5 g/l (M4,5) 11,37 forte

Le Résidu Sec (RS) a été estimé à partir de la CE par la relation suivante :

Pour CE < ou = 5 dS/m : RS = 0,64 * CE

Pour CE > 5 dS/m : RS = 0,80 * CE

Avec : CE en dS/m et RS en g/l

Le tableau 7 contient les valeurs calculées de RS pour les cinq qualités d’eau d’irrigation.

Tableau 7: Résidu sec (RS) des eaux d'irrigation


Qualités CE (dS/m) RS (g/l)
T 0,53 0,33
P 2,31 1,47
M0 2,97 1,90
M3 2,91 1,86
M4,5 11,37 9,10

2.3.1.3. Taux de sodium adsorbé (Sodium Adsorption Ratio ; SAR)

La sodicité d’une eau est la propriété de cette eau à modifier le pourcentage des cations
échangeables et notamment d’augmenter le pourcentage de Na+ quand elle est mise en contact
prolongé avec le sol. Une relation existe entre le taux de Na + échangeable d’un sol en
équilibre avec sa solution saline et le taux de Ca2+ et Mg2+ de cette solution :
Na+¿
SAR= ¿
√¿ ¿ ¿

Avec : Na+, Ca²+ et Mg²+ en méq/l

2.3.1.4. Faciès géochimiques des eaux d’irrigation

Les faciès géochimiques des eaux d’irrigation ont été déterminés par le logiciel ‘ Piper
Diagramm’ dont les inputs sont les compositions ioniques des éléments majeurs (Ca ²+, Mg²+,
Na+, K+, HCO3-, Cl- et SO4²-) (Figure 12).
Figure 11: Interface du logiciel' Piper Diagramm'.
Les outputs de ce logiciel permettent de classer les eaux selon leur composition chimique.

2.3.1.5. Bilans ioniques

Les analyses chimiques des cations et des anions dans les eaux d’irrigation et de drainage à
savoir les ions sodium (Na+), calcium (Ca2+), magnésium (Mg2+), potassium (K+), chlorures
(Cl-), sulfates (SO42-) et bicarbonates (HCO3-) ont été effectuées selon les méthodes
habituelles.

- Dosage de Cl-: Le dosage mesure les chlorures dissous dans l’eau. On ajoute à l’échantillon
d’eau quelques gouttes d’un colorant ‘le bichromate de potassium’ à 5 % et on titre avec du
nitrate d’argent AgNO3 0,1 N jusqu’à virage du jaune au rouge. Ce dosage peut être aussi par
colorimétrie ou avec un chloridométre.

- Dosage de SO4-: Le dosage mesure les sulfates ionisés dans l’eau. La prise d’essai pour
doser varie avec la valeur de la CE. Les ions sulfates précipitent sous forme de sulfate de
baryum BaSO4, en ajoutant à l’échantillon à chaud en présence de 1 ou 2 gouttes de HCl
concentré, 20 ml de chlorure de baryum BaCl 2 à 10 %. Le précipité est lavé jusqu’à la
disparition des ions chlores ; la vérification se fait avec AgNO3 0,1 N. Il est ensuite placé avec
le papier filtre dans un creuset en porcelaine et pesé vide qu’on introduit pendant 20 à 30 mn
dans un four à moufle chauffé à 600 ou 800 °C. On laisse se refroidir dans le four puis dans le
dessiccateur et on pèse le creuset avec précipité.
- Dosage de CO32- et HCO3-: On prélève 50 ou 100 ml d’eau à analyser auxquels on ajoute
quelques gouttes de phénolphtaléine à 0,1 g dans 100 ml d’alcool éthylique. Si on observe une
coloration rougeâtre qui dénonce la présence d’ions carbonates, on titre avec l’acide
sulfurique 0,1N jusqu’à la décoloration et on ajoute par la suite quelques gouttes d’hélianthine
ou de méthylorange à 0,1 % dans l’eau distillée et sans remettre la burette à 0. On complète le
titrage pour déterminer le bichromate jusqu’à virage du jaune au rouge.

- Dosages des cations K+, Na+et Ca2+: Ces trois cations sont généralement dosés par
spectrophotométrie de flamme par émission. Pour K+ et Na+ la flamme provient de la
combustion air-butane. Pour Ca2+, la flamme provient de la combustion air-acétylène. Toutes
les échelles étalonnées à 300, les calculs sont effectués par rapport à des courbes étalons
établies avec des solutions contenant des quantités de K +, Na+et Ca2+par unité de volume
connues.

- Dosage de Mg2+: On ajoute à la prise d’essai quelques gouttes de tampon Mg de


composition : 45 g de chlorure d’ammonium NH4Cl et 90 ml d’ammoniaque NH4OH
concentrée dans un litre d’eau distillée et quelques gouttes de noir de trichrome T. Le titrage
se fait avec l’EDTA 0,2 N jusqu’à virage du pourpre au bleu pur.

2.3.2. Mesure de la conductivité électrique des échantillons de sol

Le sol de la parcelle a fait l’objet des analyses suivantes :

Conductivité de l’extrait aqueux (CE 1/5)  : C’est une méthode pour extraire les sels
solubles qui consiste à mesurer la CE d’un échantillon de sol mélangé avec l’eau distillée (1
m/5 v). De ce fait, 50 ml d’eau distillée sont ajoutés à 10 g de sol ; la CE est mesurée après 24
heures à l’aide d’un conductimètre/TDS. Il est nécessaire de noter la température pour
corriger les valeurs de la conductivité à 25°C à travers des coefficients de conversion (Figure
12).
Figure 12: Mesure de la conductivité électrique 1/5 de l'extrait aqueux (CE1/5) des
échantillons de terre.
Estimation de la conductivité de l’extrait de la pâte saturée (CEe): La CE mesurée est
ramenée à la CE à 25°C par un facteur de correction:

CE 1/5 à 25 ° C=0,785∗1,136∗CE 1/5

La CEe a été estimée à partir de la CE 1/5 en considérant un facteur de correction égale à 5 :

CE e =5∗CE 1/ 5

2.4. Détermination et Analyses sur les plantes 

Les plantes de tomates ont été suivies durant l’expérimentation pour leur accroissement en
hauteur et en diamètre. A la fin de l’essai, la partie aérienne (PA ; tige + feuille) et la partie
racinaire (PR) ont été séparées. Leurs poids ont été mesurés pour la détermination de la masse
fraîche (MF). Les deux organes ont été, par la suite, séchées à 80°C jusqu’à la stabilisation de
leurs poids permettant de déterminer la masse sèche (MS).

Les fruits obtenus par traitement ont été sujets des mesures et analyses suivantes :

- Nombre et poids des fruits par rapport au poids total : Le nombre de fruits a été noté. A
la fin de l’expérimentation, les fruits ont été pesés à l’aide d’une balance afin de déterminer le
poids total de ces derniers par rapport au poids total des pots.

- Calibre des fruits : Le calibre des fruits (Cal) est un paramètre de croissance influencé par
la qualité des eaux d’irrigation. Le calibre de chaque fruit a été déterminé à l’aide d’un pied à
coulisse (Figure 13).
Figure 13: Mesure de calibre de fruit de la tomate.
- Indice de Brix : L'échelle de Brix sert à mesurer la fraction de saccharose dans un
liquide, c'est-à-dire le pourcentage de matière sèche soluble. D’une manière simplifiée,
l’indice de Brix (IB) mesure le taux de sucre. Plus le Brix est élevé, plus l’échantillon est
sucré. L’IB est mesuré à la fin de l’expérimentation à l’aide d’un réfractomètre de Brix
(HI 96801 Refractometer) à travers le dépôt d’une goutte de jus de tomate et une lecture
directe sur l’écran (Figure 14).

Figure 14: Détermination de l'indice de Brix par un refractomètre.

2.5. Projection de la consommation d’eau à l’horizon 2041-2045

2.5.1. Calcul de l’évapotranspiration de référence ET0

Pour l’évaluation de l’impact du changement climatique sur les besoins en eau de la tomate
d’arrière, les données Cordex (CORdinated Downscaling Experiment) des projections du
modèle régional GFDL-ESM2M (Geophysical Fluid Dynamics Laboratory - National
Oceanic and Atmospheric Administration) avec une descente d'échelle de 0,22° pour la région
MENA (Meadle East and North Africa) ont été utilisées. Le pas temporel de la projection est
quotidien. Le scénario retenu est RCP8 ,5. La correction du biais à l'horizon temporel 2041 -
2045 (5 ans) a été faite à partir de la période de référence 1970 -1998 pour les précipitations et
1983 - 1995 pour la température, selon les données disponibles. Les données observées de la
température ont été collectées à partir de la station de Béja et celles des précipitations
correspondent à la station Medjez el Bab PF.

L’ET0 future a été calculée en adoptant ces projections climatiques désagrégées au pas de
temps mensuel et en adoptant la formule Blaney et Criddele et celle Thornwhaite.

2.5.1.1. Calcul de ET0 par la formule Blaney et Criddele

La formule de Blaney et Criddele s’exprime comme suit :

ET 0=( 8+0,46 t m)∗p

ET0 : évapotranspiration de référence moyenne mensuelle [mm/jour],

tm : température moyenne sur le mois [°C],

p : pourcentage d’heures diurnes pendant le mois considéré par rapport au nombre d’heures
diurnes annuelles

2.5.1.2. Calcul de ET0 par la formule Thornwhaite

La formule de Thornwhaite, établie aux Etats-Unis, permet de calculer l’évapotranspiration de


référence mensuelle (en cm) pour une durée théorique d’éclairement de 12 heures par 24
heures. Elle s’exprime comme suit :

1,6∗10 a
ET 0=( ∗t )∗f
T

ET0 : évapotranspiration potentielle mensuelle [cm],

t : température moyenne mensuelle [°C],


I : indice thermique annuel, défini comme la somme des indices thermiques mensuels i
a : a = I + 0,5 (simplification apportée par Serra)
f : facteur de correction f = N * ρ
N: durée astronomique du jour pendant le mois considéré [h/j];
ρ: paramètre dépendant du nombre de jours par mois
ρ = 0,0778 pour un mois de 28 jours
ρ = 0,0806 pour un mois de 29 jours
ρ = 0,0833 pour un mois de 30 jours
ρ = 0,0861 pour un mois de 31 jours.

2.5.2. Calcul des besoins futurs en eau ETc

Pour le calcul des besoins en eau des cultures, c’est-à-dire de l’évapotranspiration potentielle
des cultures irriguées, nous avons utilisé les données d’entrée du bilan hydrique calibrées en
conditions naturelles. Les besoins futurs de la tomate sont calculés en adoptant le même Kc à
l’état actuel.

2.6. Traitements statistiques des données


Les résultats sont présentés sous forme de moyenne ± écart type. Afin de déterminer les
différences significatives entre les différents les traitements pour les différents paramètres
suivis, nous avons procédé à une analyse de la variance et à une comparaison des moyennes à
l’aide de l’analyse ANOVA à 1 facteur basée sur le test de Duncan à α = 5 %. Ces analyses
ont été réalisées à l’aide du logiciel SPSS (IBM SPSS Statistics v20). Les analyses statistiques
sont consignées en annexe.
Chapitre 3 : Résultats et
discussions

Ce chapitre présente les résultats relatifs à la conduite de l’irrigation, la caractérisation


chimique des eaux d’irrigation et de drainage, , les effets de l’irrigation par différentes
qualités d’eau sur le sol et sur la tomate et la projection de la consommation en eau des
plantes à l’horizon de 2040-2045.
3.1. Gestion des irrigations
3.1.1. Dose et fréquence d’irrigation
Les doses et les fréquences des irrigations ont été retenues en fonction des caractéristiques
climatiques et les besoins de la culture de tomate. Nous avons adopté la même dose
d’irrigation pour les cinq traitements. Durant les deux premiers jours de l’expérimentation, la
dose d’irrigation était de 14,1 mm jusqu'au 01/10/2020. A partir de cette date, elle a été
ramenée à 16,9 mm durant 2 mois. A la fin du cycle, la dose a été abaissée à 14,1 mm à partir
du 01/12/2020 jusqu’à la fin de l’essai. Les cumules des doses apportées est de 555 mm.

600

500
D o se cu m u lé e (m m )

400

300

200

100

Date( JJ/MM/AA)

Figure 15:Les apports cumulés en eau pour la tomate (mm)


3.1.2. Consommation en eau de la culture de tomate d’arrière-saison.
La consommation en eau de la tomate est identique pour les cinq qualités d’eau. En effet,
au début du cycle, la consommation est moyenne de 0,225 l. Elle diminue à 0,2 l vers mi-
octobre (Figure 28). La phase de croissance est caractérisée par une forte consommation en
eau ; les plantes consomment en moyenne 0,250 l jusqu’à 09/11/2020. Vers la fin du cycle,
la consommation en eau des plantes se stabilise à environ 0,2 l. On constate que l’ajout des
sels agit négativement sur la consommation en eau des plantes.
0.500
Eau potable T
Puits :P
0.400
Madjerda M0
Consommation en eau (l)

Madjerda+3g :M3
0.300
Madjerda+4,5g :M4,5

0.200

0.100

0.000
/1 020

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

/1 20

20
05 /20

09 /20

13 /20

17 /20

21 /20

25 /20

29 /20

01 /20

05 /20

09 /20

13 /20

17 /20

21 /20

25 /20

29 /20

03 /20
20
/2

2/
9

1
/0
28

01

Date (JJ/MM/AA)

Figure 16: Consommation en eau de la tomate irriguée par les cinq qualités.
La consommation totale en eau d’irrigation est presque constante pour les cinq qualités. Cela
se manifeste à travers la figure 18. La consommation totale des plantes irriguées par l’eau
potable est maximale par rapport aux autres qualités.

5.7

5.6
)l( el a t o t e n oi t a m m os n o C

6
T P 0M 3M 5,4M
éitlauQ

Figure 17: Consommation totale en eau par qualité d'eau d'irrigation.


Chaque valeur est la moyenne de 6 pots ; les observations affectées par la même lettre ne sont pas
significativement différentes selon le test de Duncan au seuil 5%.

3.2. Caractérisation chimique des eaux d’irrigation et de drainage


3.2.1. Caractérisation des eaux d’irrigation

3.2.1.1. Conductivité électrique des eaux d’irrigation


La conductivité électrique initiale (CEi) moyenne de l’eau potable est 0,3 dS/m, celle du puits
est 1,9 dS/m, celle de la Madjerda (M0) est 1,7 dS/m, celle de la Madjerda+3 g/l (M3) est de
3,0 dS/m et enfin celle de la Madjerda + 4,5 g/l (M4,5) est 4,7 dS/m. Ces CEi possèdent des
CV faibles inférieures à 10 % sauf pour M0 qui a un CV moyen égale à 14,4 % (Tableau 8).

Tableau 8:Variation de la CEi des eaux d’irrigation.

CEi (dS/m)
Qualité N CV (%)
Moy. Min. Max.
T 36 0,3 0,3 0,3 3,1
P 36 1,9 1,5 2,3 10,0
M0 36 1,7 1,3 2,6 14,4
M3 36 3,0 2,4 3,5 9,1
M4.5 36 4,7 4,2 5,6 5,6

La CEi de l’eau potable est assez constante durant tout l’essai (Figure 19). Cette stabilité est
attribuée à la qualité constante des eaux du barrage Beni Metir, origine de l’eau potable. La
CEi est peu variable durant le mois d’octobre et la première moitié de novembre. A partir de
la mi-novembre, des fluctuations d’amplitudes variables sont observées pour les CEi
attribuées aux précipitations dans la région de Medjez mais surtout aux lâchers du barrage
Sidi Salem.

6
CE T CE M0 CE M3 CE M 4,5
CE P
5

4
CE (dS /m )

0
9/28/2020 10/5/2020 10/12/2020 10/19/2020 10/26/2020 11/2/2020 11/9/2020 11/16/2020 11/23/2020 11/30/2020
Date (JJ/MM/AA)

Figure 18: Variation temporelle des CEi des eaux d’irrigation.

3.2.1.2. pH des eaux d’irrigation


Les pH des eaux d’irrigation sont neutres à faiblement alcalines avec des CV faibles (Tableau
9). Dans le temps, les pH sont relativement constants pour toutes les qualités des eaux
d’irrigation (Figure 20). Sous l’effet des pluies, ces pH baissent légèrement.

Tableau 9: pH des eaux d'irrigation.

Qualité des eaux N pH Moy. pH Min. pH Max. CV (%)


T 36 7,4 7,0 7,7 2,0
P 36 6,9 6,4 7,2 4,3
M0 36 7,1 6,8 7,8 3,7
M3 36 7,6 6,8 8,4 6,0
M4,5 36 7 ,5 6,9 7,9 5,5

9
8
7
6
5
pH T
4
pH

pH M0
3 pH M3
pH M4,5
2
pH P
1

Date (JJ/MM/AA)

Figure 19: Variation temporelle des pH des eaux d'irrigation.

3.2.1.4. Compositions ioniques des eaux d’irrigation

Les eaux sont généralement dominées par les cations sodium et les anions chlorures (Tableau
10). Ceci devient de plus en plus manifeste avec l’ajout de sels sauf pour l’eau potable
dominée par les ions calcium. Ces compositions se répercutent sur les SAR qui varient dans le
même sens que les salinités. Selon leurs SAR et par ordre croissant, ces eaux sont : T < M0 <
P < M3 < M4,5. Le SAR se rapproche avec M3 de la limite des sols sodiques et dépasse avec
M4,5 la limite d’environ 15. Cette augmentation du sodium engendre la dispersion des
argiles. Le sodium se fixe sur le complexe adsorbant du sol et provoque son alcalinisation ; la
structure de la terre est alors détruite ce qui agit négativement sur ses propriétés physico-
chimiques. Dans notre cas, les sols irrigués par M3 et M4, 5 sont plus sensibles à la
salinisation et à la dégradation de la structure.
Tableau 10: Compositions ioniques et SAR des eaux d'irrigation.

Composition ionique (méq/l) SAR


Qualité des eaux + 2+ 2+ + - 2- -
Na Ca Mg K Cl SO4 HCO3
T 1,87 3,5 1,5 0,18 2,82 2,43 2,00 1,67

P 11,32 4,0 9,0 0,20 14,10 4,83 2,50 6,27

M0 21,70 6,0 12,0 0,07 21,15 8,51 4,00 5,51


M3 21,72 8,6 1,5 0,21 15,51 7,12 4,00 13,73

M4, 5 98,31 1,5 10,0 0,26 88,83 26,40 3,00 57,98

3.2.1.5. Faciès chimiques

Compte tenu de leurs compositions ioniques, les faciès chimiques des eaux sont chloruré -
sulfaté calciques et magnésiens de plus en plus nets avec l’ajout des sels (Figure 21). Le faciès
est même hyper chloruré sodique pour M4,5.

Figure 20: Faciés chimiques des eaux d'irrigation.

3.2.2. Caractérisation des eaux de drainage

3.2.2.1. Variation des volumes des eaux drainées


Les volumes moyens de drainage varient entre 3,70 mm dans le cas de M0 à 5,85 mm dans le
cas de T avec des CV moyens à élevés sauf pour l’eau de puits. Pour le sol irrigué par l’eau
potable, le volume de drainage est de 3,78 mm avec un CV moyen de 46,3 % (Tableau 11).
Le volume drainé le plus élevé correspond au sol irrigué par l’eau de puits avec 5,85 mm et un
CV faible de seulement 9,4 %. Pour le sol irrigué par M0, le volume est de 3,70 mm avec un
CV moyen de 47,4 %. Le volume de drainage pour le sol irrigué par la qualité M3 est de 4,63
mm avec un CV moyen de 33,4 %. Enfin, pour le sol irrigué par M4,5, le volume drainé est
de 4,04 mm avec un CV moyen de 45,1 %.

Tableau 11: Variation des volumes des eaux de drainage (mm).

CV
Qualité N Vd Moy. Vd Min. Vd Max.
(%)
T 36 3,78 1,81 8,82 46,3
P 36 5,85 3,04 8,81 9,4
M0 36 3,7 1,95 8,87 47,4
M3 36 4,63 3,79 8,82 33,4
M4,5 36 4,04 1,51 8,82 45,1
Le volume des eaux drainées a tendance à baisser à partir du 20 octobre (Figure22). Vers la
fin de l’expérimentation, les sols irrigués par M4,5 drainent des volumes faibles. Ceci pourrait
être dû à l’effet des sels sur la structure des sols les rendant moins perméables.

160

T M0
120
M3 M4,5
Vd (ml/dose)

80
P

40

Date (JJ/MM/AA)

Figure 21: Variation temporelle des volumes drainés (ml/dose) durant l’éxpérimenttaion.

3.1.2.2. Variation de la conductivité électrique des eaux de drainage

La conductivité électrique moyenne des eaux drainées (CEd) est d’environ 1,8 dS/m pour les
sols irrigués par T, 3,7 dS/m pour les sols irrigués par M0, 5,1 dS/m pour les sols irrigués par
M3 et enfin, de plus élevé, 5,8 dS/m, pour les sols irrigués par M4,5 (Tableau 12). Les CV
sont faibles à moyens.

Tableau 12: Conductivité électrique des eaux de drainage (CEd).

Qualité des eaux N CEd Moy. CEd Min. (dS/m) CEd Max. CV (%)
(dS/m) (dS/m)
T 36 1,8 0,8 3,6 4,6
P 36 3,5 3,1 4,7 10,2
M0 36 3,7 3,0 4,8 9,8
M3 36 5,1 3,8 5,8 11,3
M4,5 36 5,7 4,1 7,5 19,7

La Figure 23 montre une relation hautement significative entre CEd et CEi.

6
f(x) = 0.89 x + 1.88
R² = 0.93

4.5
CEd (dS/m)

1.5

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
CEi (dS/m)

Figure 22: Relation entre CEd et CEi.


La figure 24 montre une comparaison entre CEi et CEd des eaux d’irrigation. Il est clair que
les valeurs de CEd sont plus élevées que CEi surtout pour les cinq qualités d’eau d’irrigation.
7
71.6
6

5
35.4
11.4
4 57.3
iEC dEC
3
)m/Sd( EC

2 58.1

0
T P 0M 3M 5,4M
séitlauQ

Figure 23: CEi et CEd des eaux d’irrigation.


Chaque valeur est la moyenne de 6 pots ; Pour chaque traitement, les observations affectées par * sont pas
significativement différentes selon le test de Student au seuil 5%

3.2.2.3. Bilan salin des eaux

En se basant sur les valeurs de CEd et Vd, nous pouvons calculer les masses de sels drainées
pour chaque qualité selon la formule suivante:

Msd=RS∗Vd

Avec :

Msd : Masse des sels drainés (g).

RS : Résidu sec (g/l).

Vd : Volume drainé (l).

Tableau 13: Masses des sels drainés (Msd) en g.

Qualité Vd (l) Msd (g)


T 2,34 1,50
p 2,90 8,57
M0 2,29 5,48
M3 2,71 9,03
M4,5 2,50 9,49
Les masses des sels drainés sont variables selon la variation des volumes drainées et la salinité
initiale des eaux d’irrigation. Pour les 3 qualités où la salinité est faible (T, P et M0), Msd est
faible en comparaison avec Madjerda avec un surplus de sels (M3 et M4,5). Cela nous ramène
à dire que la variation des Msd est significativement expliqué par la variation des CEi des
eaux.

Le bilan salin des eaux est illustré dans le tableau 14. 

Tableau 14: Bilan salin des eaux d'irrigation et de drainage.


Qualit RSi (g/l) Vi (l) Msi (g) RSd (g) Vdc (l) Msd (g) ∆S (g)
é
T 0,24 9,00 2,16 0,64 2,35 1,50 0,66
P 1,50 9,00 13,41 3,17 2,90 8,57 4,84
M0 1,29 9,00 11,6 2,40 2,30 5,48 6,12
M3 2,98 9,00 27,43 4,09 2,71 9,03 18,41
M4,5 4,61 9,00 40,9 4,78 2,51 9,49 31,41
Notes : Vi : Volume d’eau d’irrigation ; RSi : Résidu Sec initial ; Msi : Masse de sel dans l’eau
d’irrigation ;Rsd : Résidu sec des eaux de drainage ;Vdc :Volume d’eau drainé total ; Msd : Masse total des
sels ;∆S :Stock en sels

Les stocks en sels dans les sols (Δs) irrigués par les différentes qualités d’eau sont variables
selon les CEi. En effet, ils varient entre 0,6 et 6,12 g pour les eaux qui ont une salinité faible
(T, P et M0) mais ils sont assez importants pour celles de Madjerda avec un surplus de sels.
La figure 22 traduit la relation hautement significative entre Δs et CEi avec un R2 = 0,94.

40
stock en sel ( Δs )dans le sol (g)

30

f(x) = 4.5 x
20 R² = 0.94

10

0
0 1 2 3 4 5 6 7
CEi (dS/m)

Figure 24: Relation entre les bilans en sels des eaux et CEi.

3.2.2.4. Lessivages des sels


Le volume moyen des eaux de drainage pour les cinq qualités est de l’ordre de 55,4 ml,
variant entre 49,6 et 64,4 ml et la fraction drainée (Vd/Vi) est en moyenne de 21,4 % (Tableau
15).

Tableau 15: Récapitulatif des volumes et des CE des eaux d'irrigation et de drainage.

Notes : CEi CEd Vd :


Qualités Vd (ml) Vd/Vi CEd/CEi
(dS/m) (dS/m)
T 49,9 19,9 0,4 2,1 3,0
P 64,4 25,7 2,3 4,2 1,8
M0 49,6 18,6 2,0 3,7 1,9
M3 61,4 23,3 3,9 4,8 1,3
M4,5 52,0 19,6 5,4 6,4 1,2

Volume drainé ;Vi : Volume initial ;CEi : Conductivité des eaux d’irrigation ;CEd :Conductivité des eaux de
drainage

Plusieurs relations hautement significatives existent entre ces paramètres (Figures 26, 27 et
28). Elles montrent l’augmentation de la CEd avec celle de CEi alors que le volume drainé
varie très peu. La figure 28 met en évidence un rapport de plus en plus faible entre CEd et CEi
passant de 3,0 à seulement 1,2. Nous pouvons attribuer ceci à une saturation du sol par les sels
qui, initialement, élevée puis progressivement tend vers une limite.

6 f(x) = 0.81 x + 1.95


R² = 0.98
CEd (dS/m )

0
0 1 2 3 4 5 6
CEi (dS/m)

Figure 25: Relation entre CEi et CEd.


30

f(x) = 0.42 x − 2.1


R² = 0.95
20

Vd/Vi (%)

10

0
47 49 51 53 55 57 59 61 63 65 67
Vd (ml)

Figure 26: Relation entre Vd/Vi et Vd.


4.0

3.0
f(x) = 0.1 x² − 1.29 x + 5.29
R² = 0.98
CEd/CEi

2.0

1.0

0.0
2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7
CEd (dS/m)

Figure 27: Relation entre CEd/CEi et CEd.

La figure 29 met en évidence 3 phases concernant les volumes drainés. Une première phase
caractérisée par un Vd d’environ 100 ml qui baisse progressivement à environ 60 ml et enfin
une dernière phase avec environ 40 ml.
200
Moy T
160 Moy P
Moy M0
120 Moy M3
Moy M4,5
Dose (ml)

80

40

Date (JJ/MM/AA)

Figure 28: Variation temporelle des volumes drainés.

3.3. Effets sur la salinité du sol et sur la culture de tomate


3.3.1. Effets sur le sol
Après un cycle de 36 irrigations, les CEe des sols ont progressivement augmenté (Figure 30).
Les CEe des sols irrigués par l’eau de la Madjerda et l’eau de puits sont significativement plus
élevées que celles des sols irrigués par l’eau potable. Les CEe des sols irrigués par l’eau de la
Medjerda enrichie par 3 et 4,5 g/l sont significativement plus élevées que les autres qualités
d’eau d’irrigation avec respectivement 11,37 et 14,57 dS/m.
21

6
) m/ S d( e EC

75.1
0
i los T P 0M 3M 5,4M
éitlauQ

Figure 29: Variation de la CEe.


Chaque valeur est la moyenne de 6 pots ; les observations affectées par la même lettre ne sont pas
significativement différentes selon le test de Duncan au seuil 5%
Une relation hautement significative est établie entre CEi et CEe (Figure 31). Les sels
ramenés par les eaux d’irrigation engendrent la salinisation des sols proportionnelle à la
salinité des eaux.

7.5

6
f(x) = 0.38 x − 0.76
R² = 0.99
CEe (dS/m)

4.5

1.5

0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
CEi (dS/m)

Figure 30: Relation entre CEe et CEi.

3.3.1.1. Bilan salin des sols

Dans cette partie, on s’intéresse aux variations des bilans salins des sols irrigués par les
différentes qualités des eaux .Le bilan des sels dans un pots de sol de 17 cm est défini selon la
formule suivante (CRUESI, 1970) :

ΔS = Sf – Si

Avec: ΔS : variation de stock (g m-2).

Si : quantité des sels dans une couche de sol à l’état initial, en g m-2.

Sf : quantité des sels dans une couche de sol à l’état final, en g m-2.

SP: pourcentage de saturation (50 %).

Mv: masse volumique de la couche du sol (1,5 g cm-3).

E: Profondeur de pot (17 cm)

A la fin du cycle de la tomate, l’irrigation s’est traduite par l’accumulation de 49,9 g avec
l’eau potable (Tableau 16), 219,3 g avec l’eau du puits, 197/pot avec l’eau M0 349 ,3g avec
M3 et enfin 430,95 g/ avec M4,5.
Tableau 16: Bilan salin des sols.

Qualité CEi sol RS MSi sol CEf sol RS f MSf sol ∆S Sol
s (dS/m) (g/l) (g) (dS/m) (g/l) (g) (g)
T 2,45 1,568 0,39 49,98
P 8,6 6,88 1,72 219,3
2,33 1,49 0,37
M0 7,75 6,2 1,55 197,62
M3 13,7 10,96 2,74 349,30
M4,5 16,9 13,52 3,38 430,95
Notes. CEi sol : Conductivité initiale du sol ; RSi : Résidu Sec initial du sol ; MSi sol : Masse initial dans le
sol; CEf sol : Conductivité final du sol; RSf : Résidu sec final du sol MSF : Masse final de sel dans le sol; ∆S
sol: Stock en sels).

Il existe une relation logarithmique entre le stock en sel des eaux et des sols irrigués avec un
coefficient de corrélation de 0,92 (Figure 32). Cela implique que l’ajout de sels à l’eau
d’irrigation agit sur le sol en augmentant le stock en sels jusqu’à un certain seuil dépendant de
.la capacité des sols à stoker les sels

4
54.1 + )x(nl 38.0 = )x(f
29.0 = ²R

2
)g( uae S Δ

0
0 5 01 51 02 52
)g( los SΔ

Figure 31: Relation entre le stock en sels (∆S sol) des sols et des eaux(∆S eau).

La salinité de l’eau d’irrigation influence directement celle du sol et affecte ses propriétés
physico-chimiques.

3.3.2. Effets de la salinité sur les plantes

3.3.2.1. Effet sur la longueur des tiges


Le suivi des longueurs des tiges a eu lieu pour chaque qualité d’eau. La longueur totale
moyenne des tiges (Ltmoy) est maximale (75,5 cm) avec l’eau potable. Elle baisse d’environ
3,69 % avec l’eau du puits. Ces longueurs sont plus faibles avec M3 (41,7 cm) et d’environ la
moitié (36,9 cm) avec M4,5 (Figure 33).

0.09

0.06

0.03
) mc( yo mtL

9.63

0.0
T P 0M 3M 5,4M
éitlauQ

Figure 32: Variation de la longueur de tige moyenne (Ltmoy) de la tomate selon qualité des
eaux d’irrigation.
Chaque valeur est la moyenne de 6 pots ; les observations affectées par la même lettre ne sont pas
significativement différentes selon le test de Duncan au seuil 5%.
Une relation négative hautement significative a été établie entre CEi et Ltmoy. Elle traduit
l’effet direct de la salinité des eaux sur la croissance des plantes de tomate.

100

75 f(x) = − 8.38 x + 85.39


R² = 0.9
L t m o y (c m )

50

25

0
0 1 2 3 4 5 6 7

CEi (dS/m)

Figure 33: Relation entre les longueurs moyennes des tiges (Ltmoy) et les CEi des eaux
d'irrigation.

3.3.2.2. Effet sur le diamètre des tiges

Le diamètre moyen des tiges (Dmoy) varie selon la qualité des eaux d’irrigation (Figure 35).
Ce diamètre est 0,6 cm avec l’eau potable et l’eau du puits et 0,5 cm avec M0. Il baisse à 0,4
cm avec M3 et atteint 0,3 cm en présence de M4,5. A côté de la hauteur de la tige, son
diamètre est ainsi affecté par la salinité. De même, une relation négative hautement
significative a été établie entre Dmoy et CEi (Figure 35).

6.0

5.0

4.0

3.0

2.0
)mc( yomD

1.0

0.0
T P 0M 3M 5,4M
éitlauQ

Figure 34: Variation des (Dmoy) des tiges de la tomate selon qualité des eaux d’irrigation.
Chaque valeur est la moyenne de 6 pots ; les observations affectées par la même lettre ne sont pas
significativement différentes selon le test de Duncan au seuil 5%.

0.6
f(x) = − 0.05 x + 0.61
0.5 R² = 0.94

0.4
Dm oy (cm )

0.3

0.2

0.1

0
0 1 2 3 4 5 6 7
CEi (dS/m)

Figure 35: Relation entre la diminution des diamètres moyens des tiges(Dmoy) et les CEi des
eaux d'irrigation.

3.3.2.3. Effet sur les masses fraîche et sèche

La masse de système racinaire parait relativement faible, comparativement à la partie aérienne


environ 15 à 25 % de la matière sèche totale de la plante (Tableau 17). La capacité
d’accumulation de sel au niveau de la racine est réduite.
Les masses sèches des parties végétatives et des parties racinaires au cours de
l’expérimentation varient proportionnellement à la qualité des eaux. Selon les valeurs du
tableau 17, nous ne pouvons déduire que la masse fraiche et séché de la partie aérienne et
racinaire diminue en augmentant la salinité de l’eau d’irrigation .On peut dire que la
diminution est significative. Par contre il parait qu’il ya une faible tendances de diminution
pour le rapport MF/MS..

Tableau 17: Variation du rapport de la matière sèche (MS), de la matière fraiche (MF), des
parties aériennes (Pa) et parties souterraines (Pr) des plantes de tomate selon la qualité des
eaux d’irrigation.

Qualité MF MS Pa Pr
PA (g) PR(g) PA (g) PR(g) MF/MS MF/MS
T 30,70 5,05 6,15 1,18 4,99 4,27
P 34,76 5,34 5,88 0,97 5,92 5,52
M0 27,18 5,35 4,42 1,09 6,15 4,89
M3 26,33 3,48 4,97 0,74 5,30 4,68
M4,5 21,09 3,08 4,64 0,54 4,55 5,76

3.3.2.4. Effet sur les calibres des fruits

Le calibre moyen (Cal) des fruits de tomate a diminué en augmentant la salinité des eaux. En
effet, il est d’environ 3 cm avec l’eau potable, 2 cm avec l’eau du puits, 1,5 cm avec M0 et
environ 1 cm avec M3 et M4,5. Une relation négative hautement significative a été établie
entre le calibre des fruits et la qualité des eaux (CEi) (Figure 37).
3

1
) mc( erbilac

1
5.0 85.0
0
T P 0M 3M 5,4M
éitlauQ

Figure 36: Variation du Calibre des fruits de la culture de la tomate selon la qualité d'eau.
Chaque valeur est la moyenne de 6 pots ; les observations affectées par la même lettre ne sont pas
significativement différentes selon le test de Duncan au seuil 5%.
3

Calibre des fruits (cm)


2
f(x) = − 0.31 x + 2.11
R² = 0.79

0
0 1 2 3 4 5 6 7
CEi (dS/m)

Figure 37: Relation entre le calibre des fruits et CEi.

3.3.2.5. Effet sur l’indice de Brix

L’indice de Brix (IB), traduisant la teneur en saccharose, varie entre 4,42 et 5,43 selon la
qualité de l’eau d’irrigation. Une relation positive linéaire hautement significative a été établie
entre IB et les CEi des eaux d’irrigation (Figure 39).

Tableau 18: Variation de l’Indice de Brix des fruits de la tomate selon la qualité des eaux.

Qualité CEi (dS/m) IB Moy


T 0,37 5,10
P 2,33 4,42
M0 2,02 5,48
M3 4,66 5,08
M4.5 5,33 5,43
7.5

6
f(x) = 0.19 x + 4.61
4.5
R² = 0.8
IB

1.5

0
0 1 2 3 4 5 6 7
CEi (dS/m)

Figure 38: Relation entre les Indices de Brix (IB) et les CEi des eaux d'irrigation.

En guise de conclusion, les différentes relations qui existent entre les paramètres étudiés et la
CEi des eaux d’irrigation sont résumées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 19: Synthèse des relations entre les paramètres morphologiques de la plante et la CEi
des eaux d'irrigation

Y a b R²
Ltmoy -8,38 85,39 0 ,90
Dmoy -0,05 0,61 0,94
IB 0,19 4,61 0,80
Cal -0,31 2,11 0,79

3.4. Projection de la consommation en eau de la tomate à l’horizon de 2040


3.4.1. Températures moyennes mensuelles selon RCP 8,5 (2041-2045)
La projection des températures selon RCP8,5, le scénario le plus pessimiste, indiquent des
anomalies de température variables entre 10,6°C de l’année pour le mois de septembre et
18,80°C de l’année pour le mois août en considérant l’année 2020 (Tableau 20).
L’augmentation moyenne de la température serait de près 0,5 °C à l’échelle annuelle pour la
période 2041 – 2045. Ces augmentations de la température se manifesteraient par des
augmentations de l’évapotranspiration.

Tableau 20: Températures moyennes mensuelles en °C pour la période de 2041-2045 en


comparaison avec 2020.

Mois 2020 2041 2042 2043 2044 2045


Septembre 10,60 24,57 20,76 23,66 24,33 24,18
Octobre 12,00 17,44 17,35 18,51 18,55 20,99
Novembre 12,90 14,60 12,85 11,94 10,89 13,79
Décembre 16,40 13,31 14,05 14,16 13,66 11,22
Janvier 20,70 16,32 11,74 12,39 14,45 16,32
Février 24,60 12,23 12,46 10,99 13,09 15,63
Mars 27,80 15,04 14,97 17,65 16,06 14,22
Avril 29,10 19,93 20,32 18,12 19,03 19,75
Mai 24,60 25,99 28,79 26,21 26,15 26,99
Juin 18,60 29,78 30,11 32,47 29,05 29,30
Juillet 16,90 32,18 32,48 32,38 29,18 32,21
Août 18,80 28,15 28,76 28,84 26,96 28,62

3.4.2. Projection de l’ET0 pour la période 2041-2045 selon la formule de Blaney et


Criddele

L’ET0 estimée selon la formule de Blaney – Criddele varierait de 257 à 269 mm


respectivement en 2044 et 2045. Dans le tableau 21, l’ET0 va augmenter pour la période
2041-2045.

Tableau 21: Estimation de l’ET0 en mm pour la période 2041-2045 selon Blaney et Criddele.

Mois ET0 2020 ET0 2041 ET0 2042 ET0 2043 ET0 2044 ET0 2045
Septembr 8,97 25,32 21,39 24,38 25,07 24,92
e
Octobre 9,26 15,40 15,32 16,35 16,38 18,54
Novembre 9,60 11,28 9,93 9,23 8,41 10,65
Décembre 10,26 9,79 10,34 10,42 10,06 8,26
Janvier 11,23 12,01 8,64 9,12 10,64 12,01
Février 11,96 10,35 10,55 9,30 11,08 13,23
Mars 12,34 14,95 14,87 17,53 15,96 14,13
Avril 12,28 22,00 22,44 20,00 21,01 21,80
Mai 11,16 32,51 36,02 32,80 32,72 33,77
Juin 10,05 38,36 38,78 41,82 37,41 37,74
Juillet 9,63 40,26 40,64 40,51 36,51 40,30
Aout 9,08 33,15 33,87 33,96 31,75 33,70
Annuelle 125,87 265,38 262,80 265,41 256,99 269,04

3.4.3. Projection de l’ET0 pour la période 2041-2045 selon la formule de Thornwhaite

La formule de Thornwhaite indique que l’ET0 serait de 428 à 444 mm respectivement durant
2044 et 2045 (Tableau 22). Pour le cycle de la culture de la tomate, la consommation
moyenne de l’eau serait de 419 mm en 2021
Tableau 22: Estimation d’ET0 en mm pour la période 2041-2045 selon Thornwhaite

Mois ET0 2020 ET0 2041 ET0 2042 ET0 2043 ET0 2044 ET0 2045
Septembr 17,60 43,79 35,34 41,10 45,05 41,00
e
Octobre 18,46 30,00 29,91 31,65 33,63 35,75
Novembre 21,55 24,23 20,87 18,70 17,74 2,59
Décembre 28,75 21,68 23,23 22,94 23,30 16,86
Janvier 39,30 20,70 18,80 19,54 24,93 26,43
Février 46,77 17,71 18,20 15,30 20,00 22,69
Mars 55,99 22,70 22,60 27,00 28,29 20,24
Avril 59,15 34,06 35,00 29,84 33,55 32,15
Mai 48,35 48,41 54,91 48,05 50,78 48,34
Juin 33,44 55,16 56,07 60,09 55,73 51,61
Juillet 29,81 62,56 63,47 61,91 57,91 59,77
Aout 20,02 53,29 54,86 53,88 52,67 51,87
Annuelle 418,7 434,28 433,26 430,01 443,59 428,30

La formule de Thornwhaite a tendance à surestimer l’évapotranspiration. La formule de


Blaney et Criddele est généralement utilisée en zones arides et semi-arides. Dans notre région
semi-aride supérieure, elle estime la valeur de l’évapotranspiration de référence. Cette
formule est essentiellement appliquée lorsque les températures sont les seules données
météorologiques disponibles.

3.4.4. Besoins en eau de la tomate d’arrière-saison

Les projections des besoins en eau de la culture de tomate d’arrière-saison en se basant sur le
scénario pessimiste de changement climatique RCP8,5 indiquent que la consommation en eau
serait de 873 ml/cycle (Tableau 23). Le besoin en eau de cette culture augmentera en le
comparant avec la situation en 2020.

Pour la phase initiale, le besoin augmenterait de 19 ml entre 2020 et 2045. Pour la phase de
croissance et de mi-saison, le besoin en eau se multiplierait par 3. Durant la phase tardive, le
besoin en eau augmenterait de 68 ml.

Tableau 23: Projection de besoins en eau de la tomate (ml/j/plante) par phase pour la période
2041-2045.

Phase 2020 2041 2042 2043 2044 2045


Initiale 111,07 250,81 212,72 242,46 249,32 247,83
Croissance 359,73 255,26 245,74 585,04 586,11 663,40
Mi-saison 282,47 286,68 252,37 480,34 246,62 312,31
Tardive 119,58 173,09 176,91 390,42 224 ,27 173,94
Nous remarquons que le besoin en eau augmenterait entre 2020 et 2045 surtouts pour les
besoins de la plante en phase de croissance et de mi-saison. L’augmentation de la température
provoquerait une augmentation remarquable au niveau des besoins en eau de la tomate
d’arrière-saison.

3.5. Discussion
Les caractéristiques du sol, des plantes et du climat et les méthodes de gestion sont autant de
facteurs qui agissent sur les besoins en eau des tomates. En effet, la salinité de l’eau
d’irrigation conduit à l’augmentation de la pression osmotique dans la solution du sol
empêchant la pénétration de l’eau dans la plante et provoque une plasmolyse des cellules,
parfois irréversible pouvant aboutir à la mort du végétal. Certaines plantes sont adaptées à ces
concentrations ; ce sont des plantes halophytes, mais les plantes cultivées ne le sont pas.. Les
quantités d'eau utilisées pour les tomates irriguées varient selon le stade de développement de
la culture. Les périodes de pointe d'utilisation surviennent pendant la nouaison et la
fructification. l’ajout du sels n’a aucun effets sur la consommation d’eau de la tomate
d’arrière-saison d’où la consommation moyenne est de 7l/ traitement. Par contre, l’utilisation
des eaux ayant des salinités forte agit négativement sur le sol et sur la plante. En effet, le stock
en sels du sol augmente de 300,3 et 381,9 g pour M3 et M4,5 par rapport au témoin T (49g)
aussi pour M0 et P.

La fraction moyenne de lessivage des sels est de 21,4 % avec un volume moyen drainé de
55,4 ml.Il est opportun de noter que les volumes drainé augmentent avec CEi (pour m3 et
M4,5, les Vd sont respectivement 52 et 61 ml).

L’ajout des sels inhibe aussi la croissance en longueur et en largueur de la partie aérienne
ainsi que leurs masses à l’état fraiche et sèche :La diminution de Ltmoy et Dmoy des tiges
sont significativement justifiés par l’augmentation de la CEi des eaux d’irrigation, (Par
rapport au témoin (T) ,Ltmoy diminue au moyenne de 31 cm pour M3 et M4,5 et Dmoy
diminue de 0,2).En plus, l’ajout des sels agit sur les fruits en terme de calibre et IB ;il existe
alors une tendance de diminution hautement significatives pour le calibre, puisque ce dernier
diminue de 2 cm par rapport au témoins (T) pour M3 etM4,5

Hors, c’est pas le cas pour l’IB qui augmente avec l’augmentation de la salinité des eaux :
M3 et M4,5 ont les valeurs maximales 5,43 et 5,08 .
En outre, les caractéristiques climatiques dont les précipitations, la radiation solaire, la
température de l'air, les vents et l'humidité relative agissent significativement sur la qualité et
la quantité des eaux d’irrigation ainsi que sur la culture de tomate en termes de besoins en
eau. En se basant sur les projections futures des températures du scenario RCP8, 5, la
consommation d’eau de la tomate d’arrière saison est évaluée à 418 mm en 2045.
CONCLUSION GENERALE

Les changements climatiques affectent les ressources en eau à cause de la diminution des
précipitations et de l’augmentation de l’évaporation. Cependant, la baisse de la pluviométrie
et l’augmentation de la température signalées par les projections des scénarios climatiques
(RCP) représentent des facteurs défavorables pour la productivité des plantes et les propriétés
des sols. Dans ce sens, l’objectif de ce mémoire est d’évaluer les besoins en eau futurs de la
tomate en suivant la consommation actuelle et l’effet du changement climatique, ceci
permettrait de produire de la connaissance utile pour mieux estimer le bilan hydrique et donc
mieux gérer les ressources en eau en agriculture. Le bilan hydrique est établi par comparaison
entre les apports et les pertes en eau. Les pertes sont essentiellement dues à la combinaison de
l’évaporation, la transpiration des plantes, que l’on désigne sous le terme d’évapotranspiration
et le drainage.la diminution volumes drainés est proportionnelle à l’augmentation de la
salinité des eaux. L’augmentation de l’ET0 est fortement lié à l’augmentation de la
température, Les travaux menés sur la région de Medjez el Bab en Tunisie Nord-Ouest, ont
permis de développer et de valider des méthodologies pour extraire un calendrier d’irrigation
conventionnel pour la période de 2040-2045 par rapport au 2018-2020.
Les résultats ont montré que l’utilisation des eaux salées pour l’irrigation a des effets négatifs
sur le sol et la plante. En effets, l’augmentation de la salinité des eaux va accentuer le degré
de salinité du sol par l’accumulation de 400 g de sels dans le sol irrigué par M4,5. Cela
provoquant la dégradation de ses propriétés physico-chimiques.

L’ajout de sels à l’eau de Madjerda confère à l'eau une certaine pression osmotique analogue
dans son effet à un accroissement du potentiel capillaire qui réduit l'eau disponible pour la
plante qui se trouve donc face au stress salin et hydrique. La réduction de la consommation
d'eau serait ici dépendante de la quantité de sels ajoutée (M3 et M4,5). L'action des sels
solubles serait d'ailleurs identique à la diminution de l'évaporation du sol, les anomalies de
croissance (Ltmoy, Dmoy et Calibre des fruits) des plantes et l’augmentation de la teneur en
sucre au niveau des fruits (IB). La salinité stimule l’action de ce dernier sur la teneur en eau et
le poids frais des plants stressés. On voit donc que du point de vue agricole, l’interaction entre
le climat, l’eau et le sol va subir de nombreuses transformations entraînant un impact global
négatif sur la culture de tomate d’arrière -saison dans la région de Medjez el Bab.
L’étude nécessite la modélisation des consommations futures de la tomate d’arrière-saison en
utilisant un logiciel suivant les projections des scénarios de changement climatique impliquant
ainsi les autres paramètres du sol (utiliser des sols différents de la même zone d’étude) et des
plantes (utiliser des espèces et des variétés ayant des degrés de tolérance au stress hydrique et
salin différente) .
Références bibliographiques
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https://www.memoireonline.com/01/14/8616/m_Impact-de-la-salinite-due-au-traitement-de-
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Arbaoui M.,2016. Effets du stress salin sur les plantules de tomates.168 pages.(
https://theses.univ-oran1.dz/document/13201701t.pdf).

Baker NR., Rosenqvist E., 2004. Applications of chlorophyle fluorescence can improve crop
production strategies. Journal of Experimental Botany, 55(403) : 1607–1621.
Bargaoui M.,Alouni A., 2020. Caractérisation de la sécheresse météorologique et
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Annexes
I. Analyse statistique de la consommation d’eau des tomates
d’arrière saison
1. Caractéristiques et mesure d’adaptation

N Moyenne Ecartype Médiane Variance Min Max Erreur


standard
T 36 0,2150 0,01381 0,2095 0,000 0,20 0 ,24 0,00230
P 36 0,1956 0,01199 0,1925 0,000 0,18 0,22 0,00200
M0 36 0,2160 0,01692 0,2095 0,000 0,19 0,25 0,00282
M3 36 0,2009 0,01183 0,1980 0,000 0,18 0,23 0,00197
M4,5 36 0,2048 0,01216 0,2010 0,000 0,19 0,23 0,00203
Total 18 0,2065 0,01553 0,2040 0,000 0,18 0,25 0,00116
0
R -0,137
R2 0,019

Somme des carrés ddl Carré moyen Fisher


Intergroupes 0,011 4 0,003 15,625
Intragroupes 0,032 175 0,000
Total 0,043 179
2. Tableau ANOVA à un facteur

II. Analyse statistique d’IB et Calibre de la tomate d’arrière


saison
1. Caractéristiques
Qualité IB Calibre
T Moyenne 3,1833 1,2167
N 6 6
Ecart type 2,66939 1,34077
Médiane 3,9000 1,1500
Minimum 0,00 0,00
Maximum 6,50 2,70
Kurtosis -1,615 -3,181
Variance 7,126 1,798
Médiane de groupes 3,9000 1,3800
Erreur standard de la moyenne 1,08978 0,54737
M0 Moyenne 4,2667 0,5250
N 6 6
Ecart type 2,18876 0,58116
Médiane 4,8500 0,4750
Minimum 0,00 0,00
Maximum 6,40 1,20
Kurtosis 4,502 -3,065
Variance 4,791 0,338
Médiane de groupes 4,8333 0,7125
Erreur standard de la moyenne 0,89356 0,23726
P Moyenne 6,0500 1,3583
N 6 6
Ecart type 0,84321 1,06086
Médiane 5,9000 1,9500
Minimum 5,10 0,00
Maximum 7,60 2,30
Kurtosis 2,912 -1,849
Variance 0,711 1,125
Médiane de groupes 5,9000 1,5600
Erreur standard de la moyenne 0,34424 0,43309
M3 Moyenne 2,6333 0,3833
N 6 6
Ecart type 2,90218 0,29944
Médiane 2,4000 0,5500
Minimum 0,00 0,00
Maximum 5,80 0,60
Kurtosis -3,189 -1,898
Variance 8,423 0,090
Médiane de groupes 3,6000 0,5250
Erreur standard de la moyenne 1,18481 0,12225
M4,5 Moyenne 3,9333 0,8500
N 6 6
Ecart type 3,10526 1,31719
Médiane 5,4000 0,0000
Minimum 0,00 0,00
Maximum 6,60 2,60
Kurtosis -1,925 -1,860
Variance 9,643 1,735
Médiane de groupes 5,4000 1,0000
Erreur standard de la moyenne 1,26772 0,53774
Total Moyenne 4,0133 0,8667
N 30 30
Ecart type 2,58867 1,01228
Médiane 4,8500 0,5500
Minimum 0,00 0,00
Maximum 7,60 2,70
Kurtosis -1,008 -1,229
Variance 6,701 1,025
Médiane de groupes 4,8667 0,5250
Erreur standard de la moyenne 0,47262 0,18482

2. Tableau ANOVA à un facteur

Somme des ddl Carré moyen Fisher


carrés
IB Intergroupes 40,871 4 10,218 1,665
Intragroupes 153,463 25 6,139
Total 194,335 29
Calibre Intergroupes 4,289 4 1,072 1,054
Intragroupes 25,428 25 1,017
Total 29,717 29

3. Mesures d’association

R R² Eta Eta carré


IB -0,007 0,000 0,459 0,210
Calibre -0,124 0,015 0,380 0,144

II. Analyse statistique de la CEI CEd


1. Caractéristiques

Qualité CEi CEd


Eau potable Moyenne 0,3770 1,8257
N 34 34
Ecart type 0,01133 0,80906
Médiane 0,3719 1,6035
Minimum 0,37 0,85
Maximum 0,43 3,61
Variance 0,000 0,655
Kurtosis 15,974 -0,687
Erreur standard de la 0,00194 0,13875
moyenne
Madjerda Moyenne 2,0192 3,7756
N 34 34
Ecart type 0,21406 0,36902
Médiane 2,0234 3,8898
Minimum 1,48 3,06
Maximum 2,66 4,80
Variance 0,046 0,136
Kurtosis 4,499 2,303
Erreur standard de la 0,03671 0,06329
moyenne
Puits Moyenne 2,3409 4,7322
N 34 32
Ecart type 0,23312 1,53064
Médiane 2,2797 4,0755
Minimum 1,90 3,17
Maximum 2,81 6,81
Variance 0,054 2,343
Kurtosis -0,416 -1,768
Erreur standard de la 0,03998 0,27058
moyenne
M+3 Moyenne 4,7445 5,3727
N 34 34
Ecart type 0,45477 1,39070
Médiane 4,7063 5,2583
Minimum 3,85 3,90
Maximum 5,52 12,54
Variance 0,207 1,934
Kurtosis ,343 22,430
Erreur standard de la 0,07799 0,23850
moyenne
M+4.5 Moyenne 5,7148 5,6743
N 34 33
Ecart type 0,32648 1,11722
Médiane 5,8781 4,9589
Minimum 5,18 4,15
Maximum 6,80 7,56
Variance 0,107 1,248
Kurtosis 2,247 -1,277
Erreur standard de la 0,05599 0,19448
moyenne
Total Moyenne 3,0393 4,2623
N 170 167
Ecart type 1,95943 1,78206
Médiane 2,2820 4,0755
Minimum 0,37 0,85
Maximum 6,80 12,54
Variance 3,839 3,176
Kurtosis -1,362 1,821
Erreur standard de la 0,15028 0,13790
moyenne

2. Tableau ANOVA à un facteur


Somme des ddl Carré Fisher
3.
carrés moyen
3.
CEi Entre (Combinée) 635,200 4 158,800 1919,254
3.
groupes Linéarité 610,589 1 610,589 7379,569
3.
Ecart par rapport 24,611 3 8,204 99,149
3.
à la linéarité
3.
Intra-groupes 13,652 165 0,083 3.
Total 648,852 169 3.
CEd Entre (Combinée) 324,684 4 81,171 64,940 3.
groupes Linéarité 291,925 1 291,925 233,552 3.
Ecart par rapport 32,759 3 10,920 8,736 3.
à la linéarité 3.
Intra-groupes 202,489 162 1,250 3.
Total 527,173 166 3.
Me
sure d’association

R R² Eta Eta carré


CEi 0,970 0,941 0,989 0,979
CEd 0,744 0,554 0,785 0,616

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