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Devoir de maison n°2

Éléments d’acoustique musicale

A. Généralités sur les ondes stationnaires

Dans cet exercice on s’intéresse aux ondes stationnaires qui existent sur une corde fixée à ses deux extrémités.
La partie A. vous fait ré-établir les résultats généraux des ondes stationnaires.
La partie B. vous fait appliquer ces résultats au cas de la guitare.

Une corde de longueur L est fixée à ses deux extrémités. On note µ sa masse linéique (masse par unité de
longueur). Les frottements ainsi que le poids sont négligé devant la force de tension T de la corde, qui est
supposée être constante le long de la corde.
s
T
1. La célérité des ondes de déformation sur la corde vaut c = .
µ
Vérifier l’homogénéité de cette relation.
On cherche les fréquences des ondes stationnaires qui peuvent naître dans la corde. On rappelle l’expression
d’une onde stationnaire de pulsation ω et de longueur d’onde λ : z(x, t) = Z0 sin(ωt) sin(kx), avec ω = kc.

z(x, t) est la déformation de la corde à l’instant t et au point x, Z0 l’amplitude de l’onde, k = .
λ
2. Traduire mathématiquement la fixité de la corde à ses extrémités.
3. Montrer alors que la pulsation ne peut prendre qu’une série de valeurs discrètes ωn , dites pulsations propres,
avec n entier naturel non nul.
Montrer que les fréquences propres fn s’écrivent en fonction de L, n et c.
4. À chaque valeur de n correspond un mode de propre de vibration. Le mode n = 1 est appelé mode
fondamental. Le modes correspondant à n supérieur à 1 sont les harmoniques de rang n.
Quelle est alors la relation entre la longueur L de la corde et la longueur d’onde λn de ce mode ?
5. Exprimer la déformation zn (x, t) en fonction de son amplitude An , de la pulsation ω1 du fondamental, ainsi
que de x, L, n et t.
Combien de nœuds et de ventres le mode de vibration n comporte-t-il ?
6. Représenter l’allure de la corde aux instants de déformation extrême pour les modes de vibrations corres-
pondant au fondamental et aux deux harmoniques suivants.
Préciser la position des nœuds et des ventres sur les schémas.
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B. Application à la guitare
Un son musical est caractérisé par sa hauteur c’est-à-dire sa fréquence, son intensité et son timbre c’est-à-
dire sa composition spectrale.
Une guitare est composée de six cordes de longueur fixe L mais de tension réglable. Les vibrations de la corde
sont supposées nulles aux deux extrémités de la corde. Le couplage avec la table de la guitare est ici négligé.
7. Pour la cinquième corde : L = 0, 64 m et µ = 7, 2.10−3 kg · m−1 .
Calculer la tension T à exercer pour obtenir la note « La », de fréquence propre la plus basse (fréquence
fondamentale) f1 = 110 Hz ?
Pour le guitariste, les notes accessibles sont quantifiées par des barrettes (frettes), placées sur le manche. Ces
frettes permettent de réduire momentanément la longueur L de la corde, la tension T restant constante. En
bloquant la corde avec le doigt contre la frette, le guitariste obtient la note voulue.
8. Dans le cas de la corde « La », de longueur L, où placer la frette pour « monter » la note d’une octave,
c’est-à-dire pour doubler la fréquence fondamentale et donc obtenir la fréquence f10 = 2f1 ?
9. La guitare s’appuie sur la gamme « dodécaphonique » (12 sons) : Do - Do# - Ré - Ré# - Mi - Fa - Fa# -
Sol - Sol# - La - La# - Si - Do (note de l’octave supérieure). L’intervalle entre deux notes consécutives de
cette gamme s’appelle le demi-ton. Le sigle #, ou « dièse », signifie qu’un demi-ton est ajouté à la note.
On passe d’une note de la gamme à la suivante en multipliant la fréquence toujours par la même constante
K. En répétant 12 fois l’opération, on retrouve l’intervalle d’une octave.
Calculer la valeur de la constante K.
10. Déterminer, en fonction de K et de L (longueur de corde pour la note fondamentale « La »), la distance
∆x, sur le manche, entre les deux frettes consécutives permettant de passer du « La » au « La# » (∆x est
donc la distance qui sépare les deux premières frettes).
Calculer la valeur de ∆x.
11. Le fait d’effleurer la corde, sans la presser complètement, permet de la laisser vibrer sur toute sa longueur
tout en imposant un nœud de vibration à l’endroit où l’on pose le doigt : ceci a pour effet de supprimer
une partie des harmoniques. Dans le cas de la corde « La », de fréquence fondamentale f1 = 110 Hz, en
effleurant la corde soit au quart soit aux trois quarts de sa longueur L, un son plus aigu et très proche de
celui du diapason, avec seulement quelques harmoniques supplémentaires, est émis.
Évaluer la fréquence f de vibration du diapason.
12. On enregistre (Figure 7) le son émis par une corde de la guitare. La note jouée est un La. On réalise son
analyse spectrale (Figure 8).
Le signal émis par la guitare est-il sinusoïdal ? Pourquoi ?
13. Expliquer l’origine les fréquences apparaissant sur le spectre.
14. Déterminer les notes correspondant approximativement à ses fréquences, on s’aidera du tableau 9.
15. Expliquer pourquoi l’accord de La Majeur qui consiste à jouer simultanément les notes La, Do# et Mi est
harmonieux.

Figure 6 – Manche d’une guitare − Notes des


cordes jouées à vide Figure 7 – Enregistrement temporel d’un « La » joué à la
guitare
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Figure 8 – Analyse spectrale d’un « La » joué à la guitare

Notations Octaves
Anglo-
Latine 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
saxonne
C do 32.703 65.406 130.81 261.63 523.25 1046.5 2093 4186 8372 16744
C# do# 34.648 69.296 138.59 277.18 554.37 1108.7 2217.5 4434.9 8869.8 17740
D ré 36.708 73.416 146.83 293.66 587.33 1174.7 2349.3 4698.6 9397.3 18795
D# ré # 38.891 77.782 155.56 311.13 622.25 1244.5 2489 4978 9956.1 19912
E mi 41.203 82.407 164.81 329.63 659.26 1318.5 2637 5274 10548 21096
F fa 43.654 87.307 174.61 349.23 698.46 1396.9 2793.8 5587.7 11175 22351
F# fa# 46.249 92.499 185 369.99 739.99 1480 2960 5919.9 11840 23680
G sol 48.999 97.999 196 392 783.99 1568 3136 6271.9 12544 25088
G# sol # 51.913 103.83 207.65 415.3 830.61 1661.2 3322.4 6644.9 13290 26580
A la 55 110 220 440 880 1760 3520 7040 14080 28160
A# la # 58.27 116.54 233.08 466.16 932.33 1864.7 3729.3 7458.6 14917 29834
B si 61.735 123.47 246.94 493.88 987.77 1975.5 3951.1 7902.1 15804 31609

Figure 9 – Gammes − Correspondance note-fréquence (Fréquences en Hertz)


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Chant des dunes


Lors d’un trekking dans le désert du Sahara, Saar reste sans voix devant la puissance et la beauté du chant
d’une dune provoqué par une avalanche de sable. Alors, il enregistre le son émis à l’aide de son smartphone. Le
signal obtenu ainsi que son analyse spectrale sont présentés sur la figure ci-dessous.

Saar peut ainsi comparer cet enregistrement avec celui préalablement réalisé du bruit du vent soufflant dans le
même désert présenté sur la figure suivante.

1. En quoi le chant des dunes se démarque-t-il clairement du bruit du vent ? Quelle caractéristique du chant
des dunes peut-on déterminer facilement à l’aide de l’analyse spectrale ?
2. Lors de l’avalanche, les grains de sable roulent les uns sur les autres. Soumis à l’accélération de la pesanteur
g, ils s’entrechoquent alors avec une fréquence f qui ne dépend que de leur diamètre d (et de g).
On cherche la fréquence sous la forme f = αg a db , où α, a et b sont sans dimension.
Déterminer a et b par analyse dimensionnelle. Nous admettrons que α = 0, 4.
3. En déduire une estimation du diamètre d des grains de sable. On prendra g = 9, 8 m · s−2 .
Le chant des dunes impressionne par la puissance du son émis. Pour la justifier, nous devons faire l’hypothèse
que les différentes couches de grains en mouvement émettent de façon synchrone. Raisonnons sur deux sources
sonores émettant les ondes : s1 (x, t) = A1 cos(ωt − kx) et s2 (x, t) = A2 cos(ωt − kx − ϕ).
4. Qualifier et comparer les deux ondes.
Nous allons chercher à déterminer l’amplitude de l’onde résultante de la superposition de s1 et s2 . Pour cela,
nous utiliserons la représentation de Fresnel.
5. Définir la représentation de Fresnel du signal s(t) = Sm cos(ωt + ψ). La définition devra être accompagnée
d’un schéma clair et complet.
6. Utiliser la représentation de Fresnel pour établir l’expression de l’amplitude de l’onde résultante :
s(x, t) = s1 (x, t) + s2 (x, t) en fonction du déphasage.
7. Exprimer alors les conditions d’interférences constructives et destructives puis conclure quant à la nécessaire
synchronisation des grains.

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