B

BEHIND
BeHind n0
Rédactrice en chef Portraits

Blanche Marcel FABRICE GAIGNAULT

TESSA ABARRO

Journalistes culture STÉPHANIE TORRE

Gwendoline cozette BLANCHE MARCEL

Chloé plano
Mannequins
Anna venet
BRICE

AMELLE
Journaliste Beauté
MAXIME
Mélissa sekkal
SARAH

Illustratrice
Journalistes Société
Sarah mascher
Ana michelot

Cristina Lièvre
Imprimé chez
De toutes les couleurs
Journaliste food
Paris 75015
Cristina Lièvre

Directrices
Rédaction
artistiques
ESJ PARIS
Alice Mascher
107 RUE DE TOLBIAC
Marine Regimbeau
75013 PARIS
S
OMMAIRE
7 EDITO

8 SOCIÉTÉ Alexia Cassar,

la dame aux tétons

14 BEAUTÉ Le cosmétique
le plus khôl du monde

20 CULTURE Dans les coulisses de You

66 FOOD City Food : pour bien manger,
mangeons cachés !

72 SOCIÉTÉ L'amour en temps de covid :

un coup de foudre insolite et pourtant...

74 PORTRAIT Stéphanie Torre,

une amoureuse des mots au service des maux
et The Bold Type avec Danielle Launzel
82 SOCIÉTÉ Les Colleuses : on se réapprprie
30 PORTRAIT Fabrice Gaignault, la rue, en faisant parler les murs
la plume des célébrités
86 POTRAIT Blanche Marcel, une véritable
38 CULTURE La haute couture fait "Girl Boss" aussi inspirée qu'inspirante
son cinéma
94 Le MOT DE LA FIN
42 MODE La mode sans ornement,
le corps tout simplement

54 PORTRAIT Tessa Abarro,

le jeu de l'entreprenariat

62 HISTOIRE Bienvenue
chez Lapérouse
 EDITO
Edito

Neuf. C’est le nombre de femmes que

compte ce premier numéro de Behind. 9
passionnées, 9 déterminées, 9 femmes
prêtes à tout pour aller au bout de
leurs rêves. Le chemin est long, semé
d’embûches, mais ce qui est sûr, certain,
c’est que ces 9 femmes ont tout, sauf
peur. Les challenges ça leur connaît
et avec ce tout nouveau projet, c’est
l’inclusivité qu’elles veulent prôner.
Parler et écrire à toutes les femmes et
tous les hommes, tous les secteurs,
rendre visible ce qu’il ne l’est pas, aller
à la rencontre de toutes ces âmes si
inspirantes, passionnantes que personne
n’ose mettre en avant. C’est l’objectif
de Behind. Fouiner, aller rechercher,

Illustration de Sarah Mascher d’après la photo «Smoke ‘n’ Snow de Ilona D. Veresk
derrière, en dessous, partout. Entre
sérieux et légèreté, entre mode et
beauté, vous y trouverez un ton, une
émotion, un angle que vous n’aurez pu
voir nul part ailleurs. Prêts à faire le
grand saut dans l’inconnu ? Nous vous
garantissons que l’atterrissage sera
rempli de découvertes, d’apprentissages,
de belles valeurs, de beaux projets et
de belles initiatives. Bienvenue dans le
monde réel, celui partagé de tous, celui
de Behind.

Blanche Marcel,
Rédactrice en chef
ÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉ
PORTRAIT
À 44 ANS, ELLE RÉPARE LES CŒURS DE CELLES QUI
ONT COMBATTU LE CANCER DU SEIN, ATTENTION
AUCUNE CHIRURGIE CARDIAQUE AU PROGRAMME,
MAIS UNE TECHNIQUE TOUT AUSSI MINUTIEUSE:
LA RECONSTRUCTION DU TÉTON ET DE SON
ARÉOLE GRÂCE AU TATOUAGE 3D. ALEXIA CASSAR
EST LA PREMIÈre TATOUEUSE EN EUROPE À AVOIR
PRATIQUÉ CET ART, CELUI DE REDONNER AUX
POITRINES MEURTRIES PAR LE CANCER, UN ASPECT
PRESQUE IDENTIQUE À CELUI QU'ELLES AVAIENT
AVANT LA MALADIE. UN TRAVAIL AU RÉALISME
BLUFFANT, QUI RÉPARE LE CORPS MAIS AUSSI
L'ESPRIT.

Photo © @tatouage3Dcancerdusein
Par Ana Michelot

Alexia La
Cassar
dame aux tétons
De grands yeux bleus encadrés par des mèches Connaître chaque faille pour mieux Elle a donc tenté de demander à celui qui l’avait
blondes, le regard fixé sur sa machine, voilà reconstruire poussée à choisir cette voie, Vinnie Myers, de la former.
comment Alexia passe ses journées de travail. La Malheureusement, ce dernier lui répond qu’il ne donne
routine de toute tatoueuse me direz-vous ? Mais En parallèle de son travail, Alexia passe un an pas de formation. Elle poursuit alors ses recherches,
Alexia Cassar n’est pas une tatoueuse comme les à faire des recherches. Elle s’informe auprès jusqu’à ce qu’une amie lui envoie un article sur une
autres. Elle a choisi de se spécialiser dans deux de médecins et chirurgiens sur les encres et tatoueuse canadienne qui enseignait cette technique du
techniques bien particulières : le tatouage 3D leur potentielle toxicité, mais aussi sur les tatouage artistique 3D.
du téton et de l’aréole, et le tatouage artistique pathologies avec lesquelles le tatouage serait
sur les cicatrices de mastectomie. À l’origine, contre-indiqué. Elle se renseigne aussi sur la « Je l’ai contactée et me suis inscrite. J’ai pris un billet
Alexia est biologiste dans le développement de chirurgie du sein. Comment est reconstruit d’avion dans la foulée et trois mois plus tard je partais pour
molécules en cancérologie, elle connaît donc le sein après une mastectomie, le principe de San Antonio... » Sur place, Alexia apprend des autres
très bien le sujet. Mais au bout de 15 ans de la greffe, les effets de la radiothérapie...Des tatoueuses expérimentées et s’initie. « J’ai fait mon
carrière, un triste événement vient bouleverser connaissances scientifiques indispensables selon premier tatouage 3D artistique sur une magnifique femme
sa vie et ses certitudes. Sa propre fille de 10 mois elle, afin de savoir dire non à une personne si six ans après sa double mastectomie...Je crois avoir vécu
seulement, est touchée par une leucémie aiguë. sa peau est trop fragile pour le tatouage. Elle un des instants les plus émouvants de ma vie (en dehors
En apprenant la quitte alors de la naissance de mes trois
nouvelle, Alexia son travail filles !). Partager ce moment
a l’impression de biologiste entre sourires et larmes avec
que son travail pour devenir les femmes est une source
n’est pas assez apprentie d’énergie illimitée pour moi !
concret, elle dans un salon », témoigne-t-elle.
veut se mettre de tatouage
au service des traditionnel Le début d’une grande
malades. « Je de son aventure
me suis rendu quartier
compte que le pendant 1 an. En septembre 2017, Alexia
tatouage avait L’opportunité est de retour en France
été pour moi de se former et tatoue dans un local
une sorte de à la technique médical, loué pour accueillir
psychothérapie du tatouage ses clientes. Un jour, elle
accélérée dans «classique». se décide à lancer une
les moments Elle part campagne de financement
difficiles. Le ensuite se participatif pour ouvrir
tatouage pouvait former dans la son propre salon. 400
aussi devenir seule société donateurs répondent à son
une source de qui fabrique et appel et en 45 jours ce ne
réconfort pour commercialise sont pas moins de 33 000
les femmes après les euros qui sont rassemblés.
un cancer du pigments de
sein. Il pouvait les aider à retrouver leur estime dermopigmentation (une méthode consistant La jeune femme peut réaliser son rêve et ce dernier prend
de soi et la part de féminité qu’on leur a arraché à introduire, au niveau de la partie profonde de place dans son jardin à Marly-la-ville. Il se nomme The
avec l’épreuve du cancer... » Après avoir regardé la peau, le derme, une substance colorée afin de Tétons Tattoo Shop. Un espace qu’elle décrit en trois mots
une vidéo du tatoueur de tétons Vinnie Myers, dessiner un motif visible, permanent ou semi- : chaleureux, confidentiel et rassurant. « J’ai voulu créer un
renommé aux États-Unis et à l’international, permanent). « Mais j’ai compris qu’il ne fallait cocon douillet où les femmes auront un temps pour laisser
l’idée de se reconvertir en tant que tatoueuse lui pas s’arrêter là. Les pigments labiles ne durent derrière elles le vécu douloureux et entamer le nouveau
Photos © @thetétonstattooshop.com

vient à l’esprit. Elle débute alors une formation
de deux ans pour apprendre à tatouer des
tétons après mastectomie. Un travail acharné
qui lui fait prendre conscience que beaucoup
se proclament eux-mêmes tatoueurs de
reconstruction, sans en avoir le savoir-faire.
pas et obligent les femmes à repasser sous les chapitre de cette nouvelle vie avec une image d’elles-mêmes
aiguilles. De plus, le résultat n’est pas forcément restaurée. » déclare Alexia. Et parce que les efforts payent
aussi réaliste qu’on le voudrait... », raconte Alexia toujours, en 2019, Alexia ouvre un deuxième salon, plus
Cassar. urbain cette fois, à Nice.

10. 11.
Un établissement de ville mais qui garde
le même ADN comme elle le précise, « J’ai
conçu ces espaces dans un cadre qui n’est pas
un cabinet médical, ni un salon de tatouage
traditionnel et pas non plus un cabinet
d’esthétique ». Un lieu à part entière où l’on
vient se retrouver soi-même. Chaque année
lors de ce qu’on appelle Octobre Rose, on se
bat pour récolter des fonds contre le cancer
du sein, mais aussi pour sensibiliser à ce
fléau, le type de cancer qui tue le plus les
femmes. Une lutte qui, pour certaines, dure
bien plus qu’un mois et reste permanente,
car même après la rémission, il faut se
battre. Se battre pour accepter un corps qui
a changé, un corps marqué par les stigmates
de l’opération, mais qui reste leur corps. Pour
se le réapproprier, le tatouage 3D est devenu
une option. Il permet de redessiner le téton
et l’aréole mammaire grâce au tatouage. Une
méthode qui donne un rendu très réaliste,
grâce à un trompe-l’oeil qui permet même
d’obtenir le relief d’un téton. Les pigments
reproduisent eux, la couleur et les ombres
du téton originel. Surtout, le tatouage 3D
artistique est parfaitement adapté à la peau
endommagée des personnes ayant eu un
cancer du sein.
Un savoir-faire unique
Le tatouage 3D du téton et de l’aréole se
distingue des techniques médicales ou
esthétiques qui existent car c’est avant
tout un art. Le résultat est donc bien plus
ressemblant par rapport au sein restant.
Une précision est appliquée autant dans
la couleur, la taille, la forme ou le relief
pour assurer un effet naturel maximal.
Le but étant que la femme se réapproprie
immédiatement son corps. Une différence
majeure est aussi remarquable au niveau des
encres. Celle utilisée pour le tatouage 3D
donne un résultat définitif qui ne nécessitera
pas de retouches annuelles ou bi-annuelles,
contrairement aux pigments
semi-permanents utilisés en milieux
médicaux ou esthétiques. « Toutefois,
l’évolution de la couleur est dépendante de la
peau de la personne tatouée et du respect des
soins post-tatouage. », rappelle Alexia.
12.
Depuis elle a encore fait
évoluer sa technique, en
se formant au tatouage LE TÉMOIGNAGE DE MÉLISSA
décoratif sur cicatrices
auprès du tatoueur de « J’ai voulu avoir recours au tatouage 3D, parce que
Chicago, David Allen. Un je voulais garder l’aspect féminin, sexuel du téton, qui
tatouage caractérisé par comporte quelque chose de sensuel. Il y avait aussi
un dessin tatoué sur la la volonté d’oublier que ce sein a été marqué, on sait
cicatrice souvent floral ou qu’il s’est passé quelque chose, mais on est passée
animalier. Ces tatouages à autre chose. La vie a recommencé comme avant.
peuvent être effectués sur C’était important pour moi. Le résultat est naturel et
le sein, mais aussi le dos ce n’est pas juste un rond de couleur parce que d’autres
ou le ventre dans le cas de proposent ce genre de tatouages, mais ce n’est pas
cicatrices présentes sur possible de se reconstruire avec ça. On est encore
ces zones. abîmée, encore pas soi, pas entière. Je suis venue là pour
être entière, pour ne pas qu’il me manque un morceau.
« Pour pouvoir être Avec ce tatouage j’ai retrouvé mon morceau de moi que
tatouée, il faut que la j’avais perdu, il y a deux ans déjà et c’est top ! »
cicatrisation depuis la
dernière intervention date
d’au moins deux années
et il faudra fournir au LE TÉMOIGNAGE DE BÉRÉNICE
moment de la demande,
des photos détaillées de « J’ai subi une double mastectomie suite à mon cancer.
la zone à tatouer, une Je voulais me reconnaître. C’était important que je me
photo en pinçant la peau regarde dans le miroir et que je me reconnaisse, que
sur la partie de la cicatrice je m’apprécie en me regardant, que je m’aime en fait.
permet d’en évaluer Et je me suis retrouvée, après toute la chirurgie qui a
l’épaisseur. », explicite la été faite, c’était la touche finale qu’il fallait vraiment
tatoueuse. Un paramètre faire et bien faire. Ce serait bien que ce soit au moins
clé, grâce auquel on peut en partie remboursé par des mutuelles ou la sécurité
évaluer la capacité de sociale. Cela permettrait de rendre le tatouage artistique
cicatrisation de la peau 3D, accessible à toutes les femmes et pas seulement à
après tatouage, et voir si celles qui peuvent se le payer. C’est plus qu’un art, c’est
la peau est trop fine pour permettre aux femmes de se retrouver, de s’accepter et
le supporter. Le dessin psychologiquement c’est énorme. Alors il faut que ce
peut même être fait à travail soit reconnu et que cette technique soit prise en
main levée directement charge. »
sur la peau, pour en faire
une création sur mesure,
adaptée à chaque corps.
Alexia recrée ce qui était,
pas à coup de baguette,
mais à coup d’aiguille et
le résultat est digne d’un
tour de magie.
Photo © @tatouage3Dcancerdusein
13.
BEAUTÉBEAUTÉBEAUTÉBEAUTÉBEAUTÉBEAUTÉBEAUTÉ
Histoire
de beauté

À l"heure où le port du masque est tristement

devenu la norme, les ventes de rouges à
lèvres chutent et le maquillage des yeux a
rarement été si important. Le contexte idéal
pour voir le khôl signer son grand
retour ? Il semblerait bien !

Par Mélissa Sekkal

Photo © Diormakeup
Le cosmétique le plus khôl
de tous les temps
Parfait pour doter le regard d’un caractère
naturellement envoûtant, lui octroyant une
intensité sans pareille, c’est aujourd’hui sous
toutes les formes que le khôl se décline : crayon,
poudre, eye-liner compact… À choisir selon le
résultat escompté. On l’aime aussi bien quand
il se dessine à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’œil,
en ras de cils supérieur, inférieur ou les deux,
ligne graphique et aiguisée ou trait estompé
et flouté au pinceau, smoky eyes classique
ou mise en beauté plus travaillée... Autant de
looks intemporels qui
reviennent sur le devant
de la scène, ou plutôt,
des podiums, depuis
que la pandémie fait
rage et que le masque
s’est inscrit sur tous les
visages.
Le retour du khôl
En effet, cette
année marque
incontestablement
le grand retour de la
tendance du regard
charbonneux et les
plus grandes maisons
de mode n’y sont
évidemment pas pour
rien. À l’occasion de la
présentation de leurs
collections 2021, Chanel
et Dior ont d’ailleurs
mis le khôl à l’honneur
avec des make up capables de contraster
drastiquement avec les créations colorées,
comme de se fondre délicatement aux tenues
les plus sombres. L’une des mises en beauté dark
ayant sans doute le plus marqué les esprits ? Celle
élaborée par Peter Philips - directeur de la création
et de l’image du maquillage Dior - qui réinvente
le smoky eyes de manière poétique en laissant
un espace dénué de tout pigment au milieu de
chaque paupière. Un rendu en parfaite harmonie
avec le vestiaire automne hiver 2021 de la maison,
présenté par Maria Grazia Chiuri, dont la teinte
maitresse était aussi le noir corbeau. Depuis, sur
les réseaux sociaux ou encore dans les rues, le
khôl règne en maître, soulignant chaque regard
d’un caractère certain et affirmé.
16.
Avec ce cosmétique riche en pigments, tout est
possible ! Kaia Gerber, Bella Hadid ou encore
Kendall Jenner, ont d’ailleurs pu le constater en
Un lOOK, Un khol
adoptant récemment le khôl sans-faute, façon Le Crayon Khôl de Chanel
Avril Lavigne des temps modernes. C’est simple
: ce dernier enveloppe et étoffe si bien le regard C’est sous forme de crayon que Chanel a choisi de
qu’il s’adapte à toutes les formes d’yeux, tous présenter ce khôl à la mine tendre et douce. Idéal
les goûts et toutes les envies de mise en beauté. pour la réalisation d’un maquillage à l’intérieur
Sombres et intenses, les yeux ainsi mis en valeur de l’œil, mais aussi pour dessiner des traits fins et
donnent le la. Le résultat : des regards profonds et précis, cet outil a l’art d’intensifier le regard d’un
dark à souhait. noir intense. Formulé à partir d’un corps gras, afin
de faciliter son utilisation, et de talc pour améliorer
Un peu d’histoire... la tenue du rendu, ce crayon en bois promet une
couvrance optimale et convient même aux yeux les
Véritable classique de la plus sensibles.
beauté, l’utilisation du
khôl ne date pas d’hier Prix indicatif : 23 €.
et s’est - depuis toujours
ou presque - fait une
place incontournable
dans nos habitudes
La Terracotta Khôl Poudre Libre
beauté. Tout droit
venu d’Egypte Antique, de Guerlain
comme en témoignent
les nombreuses Inspiré des khôls traditionnels, ce cosmétique
iconographies de mythique et ultra pigmenté apporte une vraie
l’époque sur lesquelles profondeur au regard. Parsemé d’éclats de nacre, son
rois et reines sont noir est tout ce qu’il y a de plus envoûtant. Doté d’un
représentés le regard bâtonnet applicateur, ce cosmétique peut s’utiliser
fardé de noir, ce de deux façons différentes : à l’orientale, lorsqu’il est
cosmétique pas délicatement glissé à l’intérieur de chaque œil, ou bien
comme les autres à l’occidentale, quand sa poudre est déposée sur les
revêt différentes paupières avant que la matière ne soit estompée à
Photo 1 et 2 ©Chanelofficial Photo 3 et 4 ©Guerlain Photo 5 ©Diormakeup Photo 6 ©Nocibé
utilités. D’abord l’envi pour un remarquable rendu fumé.
prisée pour ses vertus
anti-bactériennes, Prix indicatif : 37€.
protectrices et médicinales, cette poudre minérale
permettait de limiter le risque d’infection et de Le Kajal de Nocibé
lutter contre les réfractions du soleil ou encore
les vents des sables. Au fil des années, le khôl Affichant un prix tout petit et une forme encore
a su traverser les époques et les frontières différente, ce khôl signé Nocibé permet de découvrir une
jusqu’à arriver à nous et devenir le produit de gestuelle de maquillage inédite. Avec son design singulier
beauté indispensable qu’il est aujourd’hui. Son et sa mine grasse, ce dernier s’applique idéalement en
utilité a changé depuis l’Egypte antique et c’est muqueuse de l’œil, mais facilite également la réalisation
désormais pour son esthétisme que l’on craque de traits graphiques et épais. S’il se décline en trois
pour le khôl. Et s’il lui arrive encore régulièrement teintes différentes, c’est bien sûr le noir qu’on lui préfère,
d’être délaissé au profit de mises en beauté plus une nuance qui renvoie directement à ses origines. Après
colorées, force est de constater qu’il finit toujours son application, le regard est intensifié, profond et la
par s’imposer de nouveau, crise sanitaire et port couleur de l’iris sublimée quelle qu’elle soit.
Photo © Chanelofficial
du masque obligatoire pouvant être des facteurs
déterminants. Prix indicatif : 10€.
17.
ULTURECULTURECULTURECULTURECULTURECULTURE

DANS LES Netflix vient d'annoncer la sortie de la

saison 3 de la série YOU, prévue pour la
COULISSES fin d'année 2021. En attendant de revoir
Joe Goldberg, notre sociopathe préféré,

DE YOU et
Behind Magazine a décidé d'aller à la
rencontre de Danielle Launzel, la créatrice
de costume, pour comprendre comment elle

THE BOLD TYPE AVEC a accompagné ce personnage à l'allure

passe partout : veste en jean, t shirt blanc et
casquette.
DANIELLE LAUNZEL Par Gwendoline CoZette
Photo © The Bold Type (Freeform)
 Travaillez-vous sur certains personnages ou
l’ensemble du casting ?
Tous. Même les figurants. Je commence avec les
personnages principaux, puis nous passons aux
figurants. Je travaille en créant des moodboards
pour tous les personnages et pour la ville. Je les
donne ensuite à mon équipe.
Vous parliez de moodboards, avez-vous fait des
recherches pour les faire ?
Quand je fais mes moodboards, je récupère
un maximum d’informations sur Pinterest ou
Google. Beaucoup de personnes n’aiment pas
Pinterest, mais c’est un bon endroit pour donner
des idées. Si je cherche des salopettes, je vais
avoir mille salopettes. Donc c’est un bon moyen
d’avoir beaucoup de résultats. Mais aussi Google,
DANIELLE LAUNZEL, LA COSTUMIÈRE beaucoup de Google.
Vous ne créez donc pas tous les costumes,
DE L'ORDINAIRE est-ce que vous les achetez ou avez-vous une
réserve ?
Grâce à son travail sur plus de 20 séries, Danielle Launzel nous dévoile en exclusivité les coulisses de son
métier lors d’une interview à distance. Des costumes aux allures jeunes et quotidiennes, son style est tout Quand j’ai commencé pour YOU, j’avais déjà
de même travaillé. Elle sait montrer l’étendue de son talent sur des séries totalement différentes, passant en stock un gros kit d’accessoires. Lorsque la
du costume de chien dans Wilfred à la garde-robe ultra bimbo des filles Royce dans Suburgatory. Après production a déménagé de New York à Los
avoir obtenu un diplôme de Théâtre spécialisé en Conception de Costume, Danielle Launzel fait ses marques Angeles, elle a gardé les vêtements de Joe. J’ai
auprès de Bob Mackie un célèbre créateur de mode et de costumes de scène pour Cher, Madonna ou encore donc été voir l’acteur [Penn Badgley, ndlr] et je
Elton John. 10 ans après son diplôme, Danielle Launzel est costumière sur la célèbre série Beverly Hills 90210. lui ai demandé ce qu’il voulait conserver. Une fois
En 2003, son travail est récompensé puisqu’elle est nommée pour un Primetime Emmy, pour la série Six Feet qu’il a fait son choix, ce qu’il restait est retourné
Under. À 53 ans elle est, depuis peu, chargée de la conception des costumes sur des séries en vogue telles que dans une boîte de rangement quand ça n’allait pas
YOU (Netflix) ou The Bold Type (Amazon Prime). aux figurants. Nous faisons beaucoup de recyclage
de tenue.
Vous êtes créatrice de costume, on a une le look qui fonctionnait avec le personnage : Joe
vague idée de ce métier. En quoi consiste-t-il essaie de s’intégrer, il essaie de se fondre dans Votre travail est-il personnel ou collaborez-
précisément ? le décor, il ne veut se démarquer nulle part. La vous avec le réalisateur ?
première saison était à New York, la seconde à
Je travaille avec les acteurs pour développer leur Los Angeles et la troisième dans une nouvelle ville Avant d’accepter un job, je vais généralement
look, pour créer une allure qui fonctionne avec le donc il fallait que j’aide le personnage à se fondre rencontrer l’équipe. Pour la télévision, la vision du
personnage, qui les aide à entrer dans le monde dans son nouveau décor familial. Joe est très producteur est souvent plus importante que celle
dans lequel ils sont supposés vivre. C’est une idée résistant au changement, au contraire de Love, du réalisateur. Un réalisateur aura une vision pour
générale parce qu’en réalité, je fais bien plus que sa compagne, qui est en phase avec la ville et sa une scène précise, tandis qu’un producteur a une
ça. culture. Pour Joe, on a décidé de garder ses deux vision d’ensemble. Donc je vais voir le producteur
types de looks précédents : quand il est au travail
Photo © Instagram @daniellelaunzel
et on commence une petite danse “Est-ce qu’on
Si on prend l’exemple de Joe Goldberg (YOU), et quand il est en société. Mais nous voulions s’apprécie ? Est-ce qu’on communique bien
comment arrivez-vous à ce choix vestimentaire aussi apporter de la lumière et lui donner un look ensemble ?”. Et seulement là, j’accepte le job et je
? de banlieue, de papa banlieusard. commence à parler avec les acteurs, je lis le script.
Avec Joe et avec la série, je n’ai pas travaillé sur
les deux premières saisons donc ils avaient déjà
22.
Pour le cas de YOU, je savais depuis le début ce
qui allait se passer à la fin de la saison 3 ce qui est
très utile parce que ça aide à savoir où amener le
personnage. En clair, c’est un travail d’équipe.
Comment procède-t-on pour refléter la
personnalité d’un personnage à travers ses
vêtements ?
Il y a des petites astuces. Tout d’abord, vous
travaillez avec de vraies personnes qui ont de
réelles opinions sur ce qui leur va, de ce à quoi
ressemble leur corps, ce qu’ils veulent faire voir
et ce qu’ils veulent montrer du personnage. C’est
très très rare de trouver quelqu’un qui me laisse
faire mon truc. Surtout un personnage principal.
Si c’est une personne que l’on voit sur un ou deux
épisodes, en général j’arrive à leur faire porter
ce que je veux. J’essaie de garder une cohérence.
Par exemple, je porte toujours les mêmes bijoux
et c’est ce que je fais avec les personnages. C’est
ce que j’ai fait sur YOU, Love a un collier que je
lui ai fait porter, tout le temps. C’est un choker
avec des longs fils sur le devant et une de ses
meilleures amies porte le même mais en bracelet.
C’est un lien, le même type de collier mais un peu
différent. C’est ce que font tout le temps les amis.
Je veux leur donner une raison de porter quelque
chose.
Vous êtes également la créatrice de costume de
la dernière saison de The Bold Type qui se passe
dans le milieu de la presse féminine. Comment
pose-t-on l’identité aussi mode ?
Quand j’ai essayé d’avoir The Bold Type, on m’a
dit «Ce n’est pas ton style, tu ne fais pas dans le
beau et le joli». Pourtant je suis une créatrice de
costumes et je suis censée être capable de créer
ce monde avec les personnages. Le budget était
géant sur The Bold Type, il était impossible de
se tromper. On a fait des voyages à New York,
dépensé des centaines de milliers de dollars et
tout ramené pour faire des essayages sur ces
magnifiques héroïnes. Le style de Kat Edison
est mon préféré parce que je m’habille un peu
comme elle. Je pense que je l’ai habillée comme
j’aurais aimé m’habiller. Par ailleurs, sur cette série
quelqu’un m’a dit : «Vous ne pouvez pas lui mettre
une mini-jupe».
23.
Dans cette série, le personnage de Jacqueline, la "Si tu n'as pas de créateur
rédactrice en chef, divorce et s’octroie par la même
occasion un changement de look, comment l’avez- de costumes alors tu
vous fait évoluer ? n'as pas de vêtements ce
Jacqueline est un peu plus âgée que les autres, elle qui aide à raconter
s’habille en Haute Couture. Quand elle divorce, on a pu une histoire"
s’éclater un peu plus et la rendre un peu plus voyante
qu’avant. Danielle Launzel
Vous avez commencé sur Beverly Hills 90210 en tant Vous avez récemment posté un hashtag
que simple costumière. Quelle est la différence avec le “Egalité Salariale pour les Créateurs de
travail que vous faites aujourd’hui ? Costume”, voulez-vous en dire un mot ?

Elle doit être créative pour anticiper les problèmes qui Mon syndicat [Costumer Designer Guild,
pourraient arriver. Sur 90210, j’étais en réalité superviseur ndlr] est composé de 85% de femmes et
de costume et j’ai fait beaucoup de shopping. Je me l’Histoire montre que les femmes sont moins
souviens avoir acheté des chaussures, beaucoup de payées pour leur travail. Même le président
chaussures. C’était les années 90 donc on est juste allé de notre union, Salvador Perez (Pitch
acheter ce qui était contemporain à l’époque. Perfect, The Bling Ring, Mes Premières
Fois), est un créateur à succès mais lui
Vous travaillez souvent sur des projets réalistes, il y aussi continue à être payé autant que nous
a-t-il une série ou un film sur lesquels vous rêveriez de (les femmes). Si tu n’as pas de créateur de
travailler ? costumes, alors tu n’as pas de vêtements
ce qui aide à raconter une histoire. J’ai déjà
Si je devais choisir un film, je dirais Maléfique, même si essayé d’expliquer la situation à mon mari
c’est un peu éloigné de ce que je fais. Il y avait aussi une producteur qui ne comprenait pas. Nous
série dans les années 2000 appelée Pushing Daisies et j’y avons un rôle important, nous aidons
pense encore aujourd’hui. un acteur à être confortable. Le meilleur
compliment est «Vous m’avez aidé à rentrer
Arrivez-vous à mettre un peu de vous, de votre dans le personnage». Les maquilleurs et les
personnalité dans les costumes que vous réalisez ? coiffeurs, même chose pour le caméraman,
sont mieux payés parce qu’ils sont intimes
Toujours. Il y a des choses que je n’abandonne jamais, avec les acteurs.La plus grande différence

Photo 3 © Selfie (Mandoline Films et Chez Georges Production) Photo 4 © Wilfred (FX)
comme les petits gilets-cropped. J’en ai genre 10. Je les est avec les décorateurs. Il décore le plateau,
adore et je les ai depuis des années, j’en apporte au moins autant dire le monde. Pourtant ils n’ont pas
un sur chaque tournage parce qu’il y a inévitablement d’acteurs qui leur disent «Je ne m’assois
quelqu’un qui voudra couvrir ses bras. Les bijoux aussi, je pas sur cette chaise, elle est verte.». Je ne dis
suis obsédée par les bijoux. pas que nous sommes plus précieux. Nous
Photo 1 © The Bold Type (Freeform) Photo 2 © Suburgatory (ABC)

sommes juste précieux de manière égale.

Pourriez-vous définir la personnalité de
quelqu’un en regardant ses vêtements ?

J’étais en études d’Art avec une option en psychologie.

Donc j’ai utilisé ce que la psychologie m’a appris. Il y a
beaucoup de choses que l’on peut voir à travers la tenue
de quelqu’un : leur statut social, leur métier... À l’œil
nu, je sais dire qu’elle est la taille de chaussures et de
vêtements de quelqu’un. J’ai bluffé un de mes réalisateurs
un jour «Vous portez du 36 en jean, c’est ça ?» elle a
répondu «Oui, comment vous savez ?» (rire).

24. 25.
 Lou Eyrich :
OSCARISÉE, la chouchoute

Photo 1 © Lou Eyrich - Getty Images Photo 2 © American Horror Story: croquis de Lou Eyrich Photo 3 © American Horror Story (FX) Photo 4 © Ratched : croquis de Lou Eyrich
CHOUCHOUTE de Ryan Murphy
Elle forme un duo de choc avec Ryan Murphy, Lou Eyrich

DE RÉALISATEUR OU FAN est la créatrice de costumes et depuis peu, la productrice

de nombreuses créations cinématographiques signées
Ryan Murphy. Depuis 20 ans, elle met des vêtements
sur les idées du réalisateur. Des idées très versatiles qui

DE SÉRIES HISTORIQUES : permettent à Lou Eyrich de passer des lycéens malmenés

de Glee aux infirmières des années 40 de Ratched, sans
oublier l’univers hanté d’American Horror Story ou
encore les tenues à paillettes de The Prom. Des univers

3 PORTRAITS très différents qui lui permettent d’être récompensée

8 fois par la Costume Designers Guild et 3 fois lors des
Primetime Emmy. Ses créations pour American Horror

3 SPÉCIALITÉS
Story ont même le droit, en 2017, à une exposition au
Paley Center Media (New York).

Autres séries notables : Pose (2018), American Crime

Par Gwendoline Cozette Story (2016) et Scream Queens (2015).

27.
Edith Head 1897 à 1981 : Nina Ayres :
La plus oscarisée la costumière perdue

Photo 1 © Nina Ayres - Getty Images Photo 2 © Outlander : croquis de Nina Ayres - ninaayres.com Photo 3 © The last kingdom : croquis de Nina Ayres - ninaayres.com
dans le temps
Prolifique durant 7 décennies (des années 1920

Photo 1 © Edith Head - Getty Images Photo 2 © La Main au collet - Getty Images Photo 3 © Croquis de Edith Head Photo 4 © Croquis de Edith Head - Sabrina
aux années 1980), Edith Head possède plus de
Si vous regardez une série historique, il est fort probable que
1 000 films à son actif. Ses costumes pour Grace
la costumière qui se cache derrière la série soit Nina Ayres.
Kelly ou encore Audrey Hepburn deviennent
Que ce soit à Londres en 1947, en Ecosse en 1743, ou dans un
des références en matière de mode mais aussi
pays fantastique du Moyen- Âge, Nina Ayres est sûrement
de cinéma puisqu’elle devient la costumière
de la partie. Ses créations, bien que perdues dans le temps,
préférée d’Alfred Hitchcock pour lequel elle
sont totalement différentes, on retrouve des tenues
habille 11 de ses films. Sa longue carrière à
traditionnelles écossaises, des tenues de fées, des armures
Hollywood ainsi que son talent lui permettent
de Vikings ou encore des manteaux royaux. En 2014, elle
d’être la femme la plus oscarisée dans l’histoire
est récompensée pour la première fois pour son travail sur
du cinéma avec 8 oscars et 35 nominations.
Game of Thrones. Ces mêmes costumes lui avaient permis
Elle meurt en 1981, mais continue d’influencer
d’être nommée dans la même catégorie l’année suivante,
le cinéma puisqu’elle est l’une des principales
ainsi qu’en 2019 pour Outlander.
inspirations pour le personnage d’Edna Mode, la
couturière de costume de super-héros dans les
Autres séries notables : Carnival Row (2019), The Crown
films Disney Les Indestructibles 1 et 2.
(2016) et The Last Kingdom (2015).
Films notables : Les Oiseaux (1963),
Drôle de Frimousse (1957),
La Main au collet (1955) et Sabrina (1954).

28.
29.
 Le PORTRAIT
DE Journaliste
et d'ecrivain

Il pourrait tenir Le journal des "anecdotes

de stars". Il finit assis sur le sol du salon
d'Emmanuelle Béart pour converser un verre
à la main ou rougit lorsque Angelina Jolie
lui dit qu'elle se souvient de lui. Écrivain le
matin, professeur le midi, journaliste le soir,
ou les trois en même temps. Rencontre en
Zoom avec Fabrice Gaignault.

Par Alice Mascher

et Marine Regimbeau

Photo © Julien Falsimagne

fABRICE GAIGNAULT
La plume des célébrités
LE TALK
LE TALK

LE TALK
LE TALK
32. 33.
1. Blazer Velours Côtelé
Paul Smith, 580€ LE LOOK LE PORTRAIT
2. Pull en laine Mérinos
Paul Smith, 210€
3. Pantalon à pinces Blake
LE Look LE PORTRAIT
Suitsupply, 139€ Le mercredi 31 mars 2021, nous le rencontrons pour la première fois. Cheveux coiffés en arrière,
4. Baskets Milo vêtu d’un col roulé noir, une montre aux influences vintage à son poignet, nous devinons un goût
Paul Smith, 205€ pour l’élégance et les coquetteries. Il enseigne l’écriture culture et célébrités à la classe de Master
5. Carnet Presse Féminine. Son domaine de prédilection, puisqu’il fut le rédacteur en chef de ce même service
Montblanc, 40€ pour le mensuel féminin, Marie Claire pendant 19 ans. Le métier de professeur n’est sans doute pas
6. Echarpe The Wild West Twill celui qu’il aurait pensé exercer un jour. C’est sur les conseils de son amie et coordinatrice du cursus,
Amédée Paris, 125€ Yseult Williams, qu’il accepte de relever ce nouveau défi. Le premier cours se déroule via Zoom, car
la crise sanitaire sévit toujours et le gouvernement a décrété un confinement national. Derrière sa
caméra, nous décelons un soupçon de trac associé à une envie de bien faire et de transmettre ses
connaissances. « Vous voulez me poser des questions pour un premier contact ? » lance-t-il à ses élèves.

Un chemin littéraire

Fabrice Gaignault, Lucien Bodard qui

qualifie son a obtenu le prix
parcours Goncourt pour
d’atypique « J’ai Anne Marie en 1981
tâtonné après le et qui était aussi
bac, j’ai commencé journaliste. Il venait
des études en souvent chez nous
langues orientales, et je lui posais plein
je voulais apprendre de questions. Je
le chinois et j’ai le voyais le week-
arrêté… Je voulais end car j’étais en
aussi travailler pension ». Même
dans la diplomatie loin du domicile
». Il s’en est vite familial, Fabrice
rendu compte. Ce Gaignault cultive
qui l’intéressait son attrait pour
vraiment, c’était l’écriture « j’étais
l’écriture. Ce n’est bon en lettres,
pas étonnant pour c’était ma meilleure
quelqu’un issu matière ». Sa mère
d’un milieu baigné lisait Marie Claire,
de culture. Entouré sa soeur le ELLE et
de livres pendant lui aussi, durant
son enfance, les vacances d’été,
il se souvient se laissait tenter,
que ses parents surtout très attiré
le laissaient par les grands
piocher dans leur reportages. Il
bibliothèque « Ils n’avait pas du tout
lisaient beaucoup, imaginé y travailler
il y avait beaucoup plus tard.
de livres à la
maison. Ils avaient
aussi quelques
amis écrivains dont
34.
 "J'aime rencontrer Comprendre un parcours, c’est ce qui l’anime et "Il faut croire en ses rêves
ce qui fait la raison pour laquelle les actrices et
des gens, leur les acteurs se confient à lui. Ne pas être frontal et foncer, moi je l'ai fait.
poser des mais s’intéresser à tous les aspects d’une vie et Parfois, les gens étaient
construire avec ses interlocuteurs « une intimité
questions, consentie » précise-t-il. En plaisantant il avoue étonnés et me demandaient si
comprendre même avoir trop de questions à poser lorsqu’il je doutais. "
part en interview, une quarantaine au total alors
pourquoi ils ont qu’il ne se sert que de quinze. FAbrice Gaignault
fait tel ou tel Quand je fais un livre sur les égéries sixties et sur
Une plume, plusieurs écritures ce que me raconte Anita Pallenberg qui a eu trois
choix", enfants de Keith Richard, cela trouve aussi écho
FAbrice Ces rencontres et son travail de journaliste, il chez moi qui ai perdu ma mère alors qu’elle était au
les met à profit pour une autre cause : son âme début de la cinquantaine. ». Lorsqu’il parle de son
Gaignault d’écrivain. Mais par manque de temps il ne s’y métier d’écrivain et de journaliste, la passion reste
consacre pas immédiatement. C’est après avoir intacte, et n’a pas été altérée. Quand il donne un
Très jeune, une amie de sa
contracté le virus de l’hépatite B qu’il se lance conseil, il le qualifie en riant de
mère, rédactrice en chef mode
« J’étais très malade avec un risque que j’y passe. « bateau ». « Il faut croire en ses rêves et foncer,
chez Le Jardin des Modes, lui
Après être sorti d’un semi-coma, je me suis dit, si je moi je l’ai fait. Parfois, les gens étaient étonnés
fera découvrir le mannequinat.
m’en sors, enfin je vais écrire des livres ». En 2004, et me demandaient si je doutais. ». Il semblerait
Et oui, Fabrice Gaignault, du
il publie son premier ouvrage, qui rassemble ses que Fabrice Gaignault ait eu raison du doute.
haut de ses 20 ans passera
meilleures interviews sous forme de portraits, Sinon comment Hugh Grant, lui aurait-il un jour
devant l’objectif. Une première
« La chasse à l’âme ». Un titre qui caractérise son demandé de lui présenter des copines françaises ?
pour lui, qui découvre les
travail. Il chasse l’âme des autres pour raconter
studios photos. C’est dans
leur histoire mais raconte aussi la sienne dans Un roman sur le point de paraître aux Éditions
les années 80 qu’il débute sa
ses écrits où il dissémine une part de lui-même Grasset, des interviews pour Marie Claire ou
carrière dans la presse. Alors
« Comme le disait Flaubert « Madame Bovary encore un livre sur un peintre. De nombreux
qu’il fait encore ses études,
c’est moi ». Ce n’est pas par hasard si j’ai fait un projets encore en préparation, Fabrice Gaignault
il propose des articles. Il se
livre sur l’Inde, c’était personnel. Je voulais voir si je n’a pas la plume dans sa poche.
remémore ce souvenir en riant
pouvais marcher pendant un mois dans les mêmes
« Mon école à moi ça a été les
conditions que Gandhi. Sur le moment ça a changé
rédacteurs et les rédactrices en
ma vie, je suis revenu très dépouillé de tout.
chef. Ils me faisaient refaire tout
le temps. Au début, je n’écrivais
pas bien. Il ne suffit pas de raconter ce qu’il s’est passé. Tout cela était pour moi une école formidable ».
Une école formidable qui a mené Fabrice Gaignault au sein de sphères qui semblent inatteignables à un
grand nombre.

« J’ai un selfie avec Julia Robert parce qu’on a les mêmes lunettes »

Cette phrase prononcée par Fabrice Gaignault pourrait résumer ce à quoi ressemble son quotidien
professionnel. Mais pas seulement, puisque la manière détachée qu’il a de le raconter démontre une
grande humilité, une prise de recul par rapport à tout ce qu’il a pu vivre. Il raconte ses anecdotes
simplement et amuse l’audience. Après un passage de dix ans à l’hebdomadaire ELLE, il est débauché
chez Marie Claire par Tina Kieffer qui dirige le magazine de 1999 à 2009. Même si c’est un des rares
hommes au sein de la rédaction, il n’a aucun traitement de faveur et se sent comme chez lui. La presse
féminine devient une école de vie et il découvre qu’il adore travailler avec des femmes. Il y est nommé
Photo © Le dôme montparnasse

rédacteur en chef de la rubrique célébrités et s’occupe des grandes interviews. Il part à la rencontre
des stars, écrivains ou encore des artistes. Par ses fonctions, Fabrice Gaignault se plaît à cultiver un de
Photo ©Laura Stevens

ses traits de caractère : la curiosité « J’aime rencontrer des gens, leur poser des questions, comprendre
pourquoi ils ont fait tel ou tel choix. Je prends l’exemple de célébrités. Leurs parcours m’intriguent toujours.
J’ai toujours cette curiosité de savoir pourquoi telle fille est devenue comédienne, qu’est-ce qu’il y a
poussée. À chaque fois j’ai l’impression de voyager un peu. ».
36.
CULTURECULTURECULTURECULTURECULTURECULTUR

Amoureux de la mode
et du cinéma ? Les Maisons de
couture sont de plus en plus
nombreuses à voir leur histoire
projetée sur les grands et les petits
écrans. Yves Saint Laurent, Versace,
Chanel et bientôt Gucci ! Retour sur
ces films et séries haute couture à
succès.
Par Chloé PLANO

La haute couture fait

son cinéma Photo 1 © Affiche Yves Saint Laurent - Allociné Photo 2 © Yves Saint Laurent - Le Monde Photo 3 © Coco Chanel - Ecran Large Photo 4 © Gucci - Cinéfil
Dramatiques ou romantiques, les biopics de
créateurs de maisons de haute couture intriguent
et se révèlent parfois être de véritables succès.
Produit par Anne Fontaine et sorti en 2009,
« Coco avant Chanel » est le premier biopic
de haute couture. Le film retrace l’histoire de
Gabrielle Chanel et sa vie romanesque. Révélée
dans la comédie dramatique « Vénus Beauté»
(1999), Audrey Tautou interprète la célèbre
créatrice pendant l’avant-gloire. On découvre
une femme autodidacte à la personnalité hors
du commun, meurtrie par sa triste enfance et ses
amours tragiques. De nombreuses fois nominé
au César de 2010, mais pas toujours récompensé,
ce long-métrage a cependant reçu le César des
meilleurs costumes par Catherine Leterrier.
« Coco avant Chanel » n’est pas le seul biopic de
haute couture à succès. En 2014, le film sur la vie
d’Yves Saint Laurent voit le jour. Produit par Jalil
Lespert, ce long-métrage est une biographie du
célèbre couturier. Il retrace la vie tumultueuse
d’un des plus célèbres couturiers français,
interprété par Pierre Niney, dont la vie et les
créations sont étroitement liées. On découvre sa
nomination à la tête de la maison Dior en 1957, la
création de sa propre maison en 1961, en passant
par sa rencontre avec Pierre Bergé. Un film qui
partage les spectateurs entre triomphes et
descentes aux enfers. Nommé de nombreuses fois
aux César de 2015, il permet à Pierre Niney d’être
récompensé et de recevoir le César du meilleur
acteur.
Petits écrans et haute couture
Difficile de retracer l’histoire d’une grande maison
de couture et ses anecdotes en 1h40 de film. Pour
tous les mordus de mode, certains réalisateurs
ont trouvé l’alternative idéale : les séries et les
documentaires. En 2009, le cinéaste R.J Cutler et
son équipe de tournage ont réussi à se glisser dans
la rédaction du célèbre magazine Vogue.
40.
L’objectif ? Pas de clap de fin
Suivre la réalisation du numéro de septembre : Certaines photos du tournage ont fuité
recherche de créations, séances de photographie, sur les réseaux sociaux pour le plus grand
la sélection des photos... Jean-Paul Gaultier, bonheur des fans : un biopic sur la mort de
Karl Lagerfeld, Anna Wintour, les plus grands Maurizio Gucci est prévu pour novembre
apparaissent à l’écran. Ce fut un tel succès que ce 2021. Produit par Ridley Scott, cette
documentaire de 1h30 nommé « The September adaptation du livre « The house of Gucci :
issue » est nominé au festival du cinéma a sensationnel story of murder, madness,
américain de Deauville en 2009. glamour and greed» (2001) revient sur
la triste histoire du riche héritier de la
Petite anecdote : avant ce tournage, Anna maison italienne, victime d’un assassinat
Wintour n’avait encore jamais autorisé quiconque orchestré par son ex-femme Patrizia
à s’immiscer dans les coulisses de sa rédaction. Reggiani, le 27 mars 1995.
Autre alternative aux films, les séries. Sortie en Le réalisateur de « Alien » (1979) et de «
2018 sur la plateforme de streaming Netflix, Thelma et Louise » (1991) est parvenu à
la seconde saison de « American crime Story » réunir un casting de luxe : Lady gaga dans
retrace l’assassinat de Gianni Versace à travers le rôle de Patrizia Reggiani, Adam Driver
le parcours de son meurtrier Andrew Cunanan. en Maurizio Gucci, Camille Cotin pour
Contrairement à ce que la bande-annonce Paola Franchi, Jared Leto dans la peau de
montre, la série réalisée par Scott Alexander et Paolo Gucci, Al Pacino pour Aldo Gucci
Larry Karaszewski ne tourne pas autour de la et bien d’autres acteurs encore. Malgré
vie du créateur. À l’affiche de cette minisérie, on l’engouement du public sur les réseaux
retrouve Penelope Cruz dans le rôle de Donatella sociaux, les héritiers Gucci ne voient pas
Versace, Daren Criss pour Andrew Cunanan et d’un très bon oeil le tournage.
Edgar Ramire dans le rôle principal de Gianni
Versace. Même si la série a été fort appréciée par Selon Patrizia Gucci, cousine de Maurizio
le public à sa sortie, la famille Versace n’approuve Gucci, la famille est déçue du casting: «
pas cette nouvelle saison allant même jusqu’à se Ils volent l’identité d’une famille pour faire
désolidariser du projet. du profit. Notre famille a une identité, une
vie privée. On peut parler de tout, mais il y a
une limite à ne pas franchir ». Offensée par
l’intrigue dite intrusive, la famille remet
également en cause le casting du film qui
ne rendrait pas hommage aux véritables
membres de la famille. Un film cependant
très attendu par le public qui raconte un
drame riche en rebondissements entre
glamour, sexe, trahison et meurtre.
Photo © Versace (FX) - Allociné
41.
La mode sans ornement,
LE CORPS TOUT SIMPLEMENT
 Le PORTRAIT
DE MANNEQUINS
Par Blanche Marcel

Brice, 21 ans

toujours souriant et jovial, avec sa chevelure de feu, Brice est

coiffeur dans un célèbre salon sur une des plus belles avenues
du monde. Passionné par la mode et le monde de la photo, il
est fier de pouvoir faire, à l'aube de ses 22 ans, sa première
couverture de magazine.

Amelle, 21 ans

De part son sourire, Amelle éblouie tout ce qui l'entoure. Curieuse

et engagée, elle est toujours à la recherche de nouvelles choses.
Étudiante en communication, avec elle le dialogue est simple et
l'ambiance toujours bonne.

Maxime, 22 ans

Danseur et mannequin, Maxime enchaine les réussites et sa

détermination l'amène à toujours viser plus haut. À l'aise devant
l'objectif, il connait son corps, ses forces comme ses faiblesses
et ça crève l'écran.

Sarah, 23 ans
Photos © Blanche Marcel et Anna Venet

Naturelle et spontanée, la joie de vivre est un mantra chez Sarah.

En haut à gauche : Maxime Heureuse et épanouie dans son travail, c'est à pleine dent qu'elle a
En haut à droite : Sarah décidé de croquer la vie et c'est communicatif.
En bas à gauche : Amelle
En bas à droite : Brice
53.
 Le PORTRAIT
D'une entrepreneuse
au service du
corps
Normalité, pragmatisme, jeu, femmes, corps,
sont autant de notions qui préoccupent
ses pensées au quotidien. Tessa, brune, 1m68,
arpente la route de l'entreprenariat dans
la mode. À 25 ans, elle fonde sa marque
Nowmade Wear qui "accompagne les femmes
au quotidien dans leur mobilité avec
bienveillance et simplicité". Portrait.
Par Marine Regimbeau

Photo © Tessa Abarro

TESSA ABARRO
Le jeu de l’entreprenariat
LE TALK
LE TALK

LE TALK
LE TALK
56. 57.
1. Veste de tailleur
NowMade Wear LE LOOK LE PORTRAIT
2. Pantalon de tailleur
NowMade Wear
3. Trench Coat croisé
LE Look LE PORTRAIT
The Frankie Shop, 385€
Rue du Trésor à Palaiseau (91), vit la famille Abarro. Atypique pourrait être le mot qui décrit le mieux
4. Baskets Jordan MA2
sa maison. En montant les escaliers en colimaçon, on atterrit dans un salon d’une grande hauteur sous
NIKE, 129,99€
plafond. Illuminé par une baie vitrée monumentale, elle donne accès à une vue sur la nature. En levant
5. Déodorant Naturel
les yeux, un bureau est logé en mezzanine, une bibliothèque occupe tout un mur. Née d’une mère
Respire, 4,9€
professeure de français et d’un père ingénieur informatique d’origine marocaine, Tessa grandit au sein
6. Repas Sain
d’une famille où l’on aime se cultiver.
Rakuten, 3,8€
« Quand j’étais petite je remettais tout en question »

Son parcours fait l’objet d’un rapport difficile à dyslexie, que j’ai réussi à corriger avec le temps. Pour
l’école qui débute à partir d’une anecdote qu’elle que personne ne le sache, j’apprenais les histoires
raconte souvent à ses amis. Celle du coloriage par cœur. Pendant que tout le monde était détendu
du clown. Alors qu’elle est en maternelle, la et s’amusait, j’essayais de retenir tout au mot près
maîtresse donne et dans l’ordre.
à ses élèves un Quand je lisais, je
clown à colorier. répétais l’histoire
Lorsqu’elle vérifie par cœur et mes
les travaux de parents ne s’en
sa classe, elle sont pas rendu
s’offusque du compte, jusqu’à
rendu de Tessa ce qu’un jour…Je
« elle a montré prenne un livre à
mon coloriage l’envers ! ». Tessa
à toute la classe rit en repensant
pour dire que ce à cette histoire.
n’était absolument Pour que ses
pas la chose à parents soient
faire sans avoir rassurés, sa mère
expliqué pourquoi lui fait passer des
il ne fallait pas le tests de Q.I. «
faire…Le principe J’étais très vexée
était de ne pas qu’on me fasse
dépasser mais je passer ça car
trouvais ça plus c’est comme si
jolie de colorier on insinuait que
avec les couleurs j’étais stupide ».
que j’avais choisies Tessa se révèle
et j’ai décidé de finalement être
colorier l’extérieur une enfant à
du dessin plutôt «haut potentiel
que l’intérieur. intellectuel»
Mais je n’ai pas avec un score de
dépassé ! J’essayais 120. Cependant
Photo © Tessa Abarro

de trouver la lorsqu’on lui

faille dans la consigne ». Son entourage s’inquiète demande ce que cela signifie pour elle, c’est de
pour sa réussite. Une inquiétude qu’elle tente de manière détachée et pragmatique qu’elle répond :
dissimuler par peur de ne pas être normale, « en « Ce n’est pas tellement une réussite d’avoir ce Q.I.
58. CP, j’avais beaucoup de mal à lire car j’ai une légère
 "Ce n'est pas tellement
une réussite d'avoir
ce Q.I. Le but était
vraiment de savoir
pourquoi l'école
m'ennuyait",
TESSA ABARRO
...Le but était vraiment de savoir pourquoi
l’école m’ennuyait. On a inventé des
normes pour évaluer car elles nous aident
à comprendre le monde qui nous entoure.
Il y a plein de formes d’intelligence et de
« scores » dans ces tests. Par exemple,
ma soeur et moi avons une intelligence
émotionnelle très développée mais ça ne
sert à rien pour résoudre un problème de
maths».
« En grandissant j’ai arrêté de vouloir à
tout prix être normale »
Pour s’affranchir de cette notion, elle
se dirige vers des études d’art « j’aime
cet univers, parce qu’on te laisse ne pas
être normal ». C’est à partir de là qu’elle
réalise que la réussite ne dépend pas
que d’une seule route « Je me suis rendu
compte qu’il n’y avait pas que la réussite
type du mec qui bosse dans une banque
avec une famille. Il y a plein de gens
qui réussissent différemment. » explique-t-elle. C’est pour cela que Tessa trace sa route comme elle
l’entend et revient toujours au sujet de l’école qu’elle a tant détestée « Je trouvais ça dingue qu’on mette
des enfants dans une école alors que c’est le moment où on a le plus envie de jouer ! On m’a trop enfermée.
Pour moi je réussis si je joue comme j’ai toujours voulu faire !». Jouer, dans son travail, dans le quotidien.
Jouer, un mot enfantin qui résonne comme un manque de maturité au moment de devenir adulte. Pour
Tessa, il s’agit du contraire et estime que d’accepter l’enfant qui est en soi est un signe de maturité
« Adorer regarder Cendrillon parce que tu aimais la regarder quand tu étais petite, ça ne veut pas dire que
tu es immature. Je trouve qu’il n’y a rien de plus sain que d’accepter de vouloir régresser, sans te prendre la
tête. À partir de ça je me suis promis de ne pas oublier à quel point j’étais plus intelligente quand j’étais un
enfant. Mon père, toute sa vie a regardé les dessins animés avec moi. On a regardé Grand Galop ensemble
et je ne me suis jamais dit « mais mon père c’est un gamin ! ». Il adore lire des magazines d’économie,
hyper sérieux mais d’un autre côté il regarde pour la 36e fois Harry Potter avec moi… ». Son père, un pilier
pour elle qui au-delà de regarder des dessins animés avec sa fille, l’inspire. Un homme qui consacre sa
vie à son travail et qui se jette corps et âme dans celui-ci. Elle soupçonne chez lui cette envie de monter
son entreprise « je pense qu’il ne l’a pas fait pour nous proposer de la stabilité et de la sécurité. ». Ce
Photos © Tessa Abarro
besoin d’être entrepreneur et d’oser sortir du moule, est la voie qui selon Tessa lui permet de jouer et
d’être ambitieuse « Tu peux jouer quand tu es entrepreneur, tu t’inventes un peu ton truc ».
60.
« Je trouve ça dingue qu’après un McDo, ton jean "je veux m'occuper des gens
ne veuille plus de toi »
auprès de leur quotidien,
C’est en 2019 alors qu’elle est en deuxième année de leur intimité en leur
de Master Management du Luxe et de la Mode à
l’Ecole Conte à Paris, qu’elle donne naissance à un proposant de s'exprimer
projet : sa marque NowMade Wear. Sa réflexion dans leur style tout en leur
part de son observation du monde qui l’entoure
« j’ai toujours été intéressée par le métro boulot simplifiant la vie…"
dodo qui me fait si peur. Je trouve fascinant de tESSA aBARRO
complètement lâcher tout ce qui est social, alors
que c’est là où tu rencontres le plus de gens sans penser le vêtement comme une extension de
t’en préoccuper. J’ai donc beaucoup travaillé sur la personnalité et non d’un accessoire dont le
le métro et me suis posé des questions sur cette corps est tributaire « je trouve qu’on ne prend
notion de quotidien ». Toucher un maximum de pas assez en compte nos corps quand on est dans
personne est l’ambition de Tessa qui comme elle nos vêtements ». Selon Tessa, la société éprouve
le dit « je veux m’occuper des gens auprès de leur encore un stress lorsqu’il s’agit de ses vêtements.
quotidien, de leur intimité en leur proposant de Des vêtements inventés et choisis par chacun
s’exprimer dans leur style tout en leur simplifiant d’entre nous, des vêtements qui auraient le
la vie… ». C’est du corps féminin dont elle a pouvoir de juger les corps « Pourquoi après un
choisi de s’occuper en premier. Dans le cadre de McDo, ton jean ne veut plus de toi ? Ça n’existe pas
sa thèse sur « Les femmes et la mobilité », elle ! Je ne comprends pas pourquoi on accepte ça ! »
s’est rendu compte que leurs vêtements étaient conclut-elle. Une pensée qui invite à questionner
souvent davantage pensés pour les mettre en les diktats instaurés.
valeur que pour leur permettre une liberté de
mouvement. Un vestiaire qui est le fruit d’une
histoire patriarcale, qui a longtemps objetisé le
corps des femmes. Encore aujourd’hui elles gèrent
un quotidien à cheval entre vie personnelle et vie
professionnelle et accumulent les micro-trajets.
Tessa s’est aussi inspirée de son propre métro,
boulot, dodo « je crois que j’ai fait la plus longue
expérience client possible… Je viens de banlieue
parisienne, j’avais beaucoup de trajets à faire.
Entre 1h et 3h de transport, c’était trop ». Associé
à cela, son rapport au corps permet à Tessa de
REHISTOIREHISTOIREHISTOIREHISTOIREHISTOIREHISTO

bienvenue Niché au coeur du 6e arrondissement de la

capitale, Lapérouse est un lieu mythique. Bien

chez
plus qu'un restaurant, il est le témoin de
trois siècles d'histoire, où le tout Paris y a
partagé ses plus intimes secrets. Découverte.

Lapérouse Par Anna Venet

Photo © Moma séléction

«La Pérouse est un observatoire de la vie parisienne Les petits salons privés n’ont alors jamais été aussi
depuis plus de deux siècles. Une Maison de conversations occupés. L’établissement devient petit à petit une
et de plaisirs gourmands dont l’aura reflète l’image d’un véritable boîte à secrets où l’on peut être à l’abri
lieu sans artifices avec une cuisine authentique cent des regards. La légende raconte que les sénateurs y
pour cent française». Voici la définition de ce lieu si rejoignaient leurs galantes par un souterrain secret.
singulier prononcée par Benjamin Patou, président du Les années passent, et Lapérouse est toujours le
Moma Group, désormais à la tête de l’adresse depuis rendez-vous des plus grands. Serge Gainsbourg
2018. L’établissement accueille très régulièrement y rencontra Jane Birkin, Offenbach y puise son
les plus illustres peoples de la mode et du cinéma. inspiration, Colette y écrit son roman «Chatte»,
Dernièrement, on pouvait y croiser les mannequins Woody Allen choisit l’adresse pour son film «Midnight
Kendall Jenner et Bella Hadid, l’actrice Nicole Kidman in Paris»… Tant de belles histoires à raconter.
ou même la chanteuse Zoë Kravitz. Olivier Rousteing,
le directeur artistique de Balmain, y orga­nise même ses Aujourd’hui, Lapérouse est toujours le rendez-vous de
dîners d’après-défilé. la culture et de la mode parisienne. Victor Hugo a ainsi
laissé sa place à Kim Kardashian.
La maison bleue de trois étages, avec ses boiseries
sombres et ses chinoiseries aux murs, a toujours été Nombreux sont les talents à avoir arpenté les
un lieu emblématique de la culture et de la mode petits salons de Lapérouse. Mais avec le temps, les
parisienne. Et ce depuis sa création en 1766, où Lefèvre, propriétaires se sont multipliés et les étoiles se sont
limonadier du roi, rachète ce petit hôtel particulier envolées. Mais la renommée, elle, reste toujours aussi
du 51, quai des Grands-Augustins, pour en faire un scintillante.
«marchand de vin». Très vite, le lieu a du succès pour
ses bonnes bouteilles et ses mets d’exception. «Lieu de
grandes ripailles et de joyeuses beuveries», indiquent les "on pourrait condenser
critiques de l’époque. Alors, Lefèvre décide d’ouvrir à
ses hôtes de passage les chambres de domestiques du
trois siècles de Paris
1er étage. Les fameux petits salons de Lapérouse sont sans sortir du 51, quai
nés. L’histoire continue en 1866, où Jules Lapérouse
devient propriétaire du lieu et lui donne son nom.
des Grands Augustins"
Son ambition : un cadre prestigieux avec une cuisine Frédéric Beigbeder
excellente.

Il en fait alors le rendez-vous du tout Paris. Georges Si bien qu’en 2018, le restaurant fait peau neuve
Sand, Victor Hugo, Emile Zola, Charles Baudelaire, Guy et est racheté par le Moma Group, déjà à la tête
de Maupassant, Alfred Musset, Gustave Flaubert… d’adresses phares des nuits parisiennes comme le
Manko ou encore le Bus Palladium. C’est alors avec
L’adresse prend alors des airs de salon littéraire. un bal masqué que le lieu a rouvert en grande pompe.
D’ailleurs, Victor Hugo était l’un des plus réguliers Frédéric Beigbeder, l’un des invités, le dit : «on pourrait
habitués, et y retrouvait souvent sa famille autour de condenser trois siècles de Paris sans sortir du 51, quai des
quelques confitures et madeleines maison qu’il avait Grands-Augustins».
en péché mignon. Auguste Escoffier, le «cuisinier des
rois et roi des cuisiniers», est à la tête des fourneaux, Quoi qu’il en soit, l’établissement est une adresse
Photo 1 © Matthieu Salvaing Photo 2 © Instagram

et Lapérouse devient l’un des meilleurs restaurants de unique au monde. Qui d’autre pourrait alors se vanter
la capitale. Pendant trente-six ans, de 1933 à 1969, la d’avoir des miroirs griffés par les diamants des grandes
maison a maintenu haut ses couleurs avec trois étoiles courtisanes du XIXème siècle ? Au final, Lapérouse
à son blason. Bien d’autres illustres personnalités ne possède qu’un seul secret, celui de sa réussite.
passent alors la porte du lieu. Amourettes, gastronomie, pouvoir… Tout ça sur fond
de homards et de grands crus.

64. 65.
FOODFOODFOODFOODFOODFOODFOODFOODFOODFO

Direction la Capitale, il est 19h et l'heure du

dîner approche. Paris grouille de monde
et vous vous demandez dans quel bar ou
restaurant vous pouvez finir la soirée. Ce
soir, vous avez envie de changement et de
bousculer vos habitudes. Ça tombe bien car
cette ville ne vous a pas encore dévoilé
tous ses secrets. Laissez vous embarquer
dans ce CityFood afin de découvrir les
endroits les mieux cachés de Paris. Couteau,
fourchette et serviette en main, vous êtes
prêt pour commencer ce voyage culinaire
insolite aux quatre coins de la Capitale. A
table !
Par Cristina Lièvre

City fodd : Pour Bien manger,

Photo © mylittleparis.com
mangeons cachés !
City Food
Inoveat
5 Rue Marie Stuart, 75002 Paris
Les pâtes, les burgers ou encore les
sushis… c’est vu et revu pour vous ? Vous
vous sentez aujourd’hui audacieux ? Ça
tombe bien, on a ce qu’il vous faut. Si
Koh-Lanta est votre émission préférée
pourquoi ne pas vivre une partie de
l’expérience en dégustant … des insectes,
bien sûr. Au menu ? Chez Inoveat, vous
retrouvez à la carte des fingers sablés aux
grillons, une salade de mangue fraîche et
vers de farine ou encore un pain bao aux
vers de Buffalo. Des mélanges surprenants
qui caractérisent l’esprit de ce restaurant.
Alors prêt à tenter l’expérience ?
68.
Dans le noir Little Red Door
51 rue Quincampoix 75004 Paris 60 Rue Charlot, 75003 Paris
Pour ceux qui ne sont pas très insectes, pas Après un trou noir, si vous n’êtes
de panique, le voyage culinaire continue toujours pas convaincu, direction
mais cette fois dans le noir. Et si vous perdiez l’inconnu, pour vous surprendre une
la vue le temps d’un repas ? Une perte de fois de plus ? Derrière une petite porte
notion d’espace et de temps qui permet de rouge se cache le Little Red Door,
se concentrer essentiellement sur ce qui se l’un des bars classés en 2017 parmi
Photo 3 © Instagram @littlereddoorparis Photo 4 © lave-vaisselle-professionnels.fr
Photo 1 © Instagram @restaurant.inoveat Photo 2 © Instagram : @danslenoirgroup
trouve dans l’assiette et surtout dans votre les meilleurs au monde. Après avoir
bouche. Une expérience à tenter une fois pénétré dans ce speakeasy, la lumière
dans sa vie, pour réapprendre à manger tamisée et la musique jazzy nous
d’une manière différente. plongent directement dans l’ambiance
intimiste du lieu. Il est temps de goûter
les cocktails aux noms atypiques :
«Minimalisme», «Modernisme», ou
“Art Nouveau”... On ne sait lequel
choisir !
69.
Le Lavomatic
30 rue René Boulanger, 75010 Paris
On termine ce périple en faisant peau neuve
direction : la laverie. Mais attention pas
n’importe quelle laverie. Le Lavomatic figure
comme l’un des speakeasy les mieux dissimulés
de Paris et se dresse ainsi comme un lieu
incontournable. Entre tapis colorés, coussins
en cube et murs patinés, l’endroit est idéal pour
déguster un bon cocktail accompagné d’une
assiette de tapas à partager comme le ceviche
de daurade au gingembre, de quoi vous mettre
l’eau à la bouche.
TÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉT L'amour en temps de covid :
un coup de foudre insolite et
pourtant…
Par Cristina Lièvre
Si à première vue, le Covid 19 est un véritable tue l'amour
au sens propre du terme, les divers changements qui en
découlent, ont aussi fait naître de magnifiques histoires
d'amour. Les applications de rencontre se sont mises au
romantisme, ce qui n'est pas pour nous déplaire. De quoi
mettre un peu de bonheur et réchauffer les cœurs en cette
période difficile…
Les rencontres amoureuses en temps de covid : doucement mais sûrement
En temps de pandémie les Français ont dû réinventer leur manière de vivre et d’aimer. Si de
nombreuses personnes étaient jusqu’alors réticentes aux applications de rencontres, le Covid-19
leur a fait voir les choses différemment. D’ailleurs 48% des célibataires sont passés au dating en
ligne. Pourquoi avoir sauté le pas ? La timidité s’efface, la
barrière géographique n’est plus un frein et la rencontre
se fait plus réfléchie. Alors oui, les applications ont
la cote. Au printemps, au plus fort du confinement, le
nombre de swipes a augmenté de 42%. Tinder a même
battu un record avec 3 milliards de swipes en une
journée. En effet, les Français ont besoin d’amour et de
réconfort. Alors pour contrer la solitude, une solution
s’offre à eux : les applications de rencontres.
Une option qui a du bon car avec le confinement, les
personnes ont envie d’échanger davantage et d’en
apprendre plus sur l’autre. Résultat : Avant la rencontre
en visio, puis en vrai, les relations sont plus solides. «Les
confinements successifs ont profondément bouleversé
le système de la rencontre amoureuse. Les confinements
ont mis un stop à la consommation excessive et la
consommation amoureuse en fait partie », confie
Fabienne Kraemer, psychanalyste et auteure du livre «21
clés pour l’amour», au site PourquoiDocteur.fr.
Avant le coronavirus, on avait tendance à abuser des
applications et ne pas prendre le temps de se concentrer
sur une seule et même personne. Cette règle a changé
depuis.
72.
Désormais, on prend son temps, on découvre petit
à petit la personne. Lors de son Love Sunday, le On s'est dit notre premier
premier dimanche de janvier, Meetic a constaté une
hausse de 15 % de messages échangés par rapport
à l’événement 2020 et trois fois plus d’appels vidéo
"je t'aime" par message
Maele
passés par rapport à la moyenne 2020.
Le Covid : un véritable entremetteur ?
On peut donc l’affirmer, oui le covid a fait naître de nombreuses histoires d’amour en ligne. D’ailleurs
selon une étude Ifop pour Facebook, 30% des personnes en couple depuis le premier confinement se
sont rencontrées via un site ou une application de rencontre. C’est notamment le cas de Maele et Mira,
deux jeunes étudiants qui ont matché en octobre dernier grâce à l’application OKCupid. Ainsi ils ont
été réunis malgré les 595kms qui les séparaient. Maele raconte :
« C’était le soir de mon anniversaire et je m’ennuyais donc j’ai décidé de réinstaller sur mon portable
l’application que je n’utilisais plus. Sur OkCupid, on te demande de répondre à des questions avant de te
proposer des profils compatibles. Mira et moi avions plus de 80% de compatibilité, ce qui est énorme il
faut le reconnaître. On a commencé à discuter et très vite on a voulu se voir. Le seul problème c’était que
j’étais rentrée chez mes parents pour les vacances à Chambéry, mais je devais remonter à Paris bientôt.
C’était sans compter le deuxième confinement. On a donc dû revoir nos plans. Une situation difficile car
l’excitation de le voir grandissait chaque jour un peu plus. D’habitude, je rencontre les gens très vite après
leur avoir parlé sur l’application parce que j’ai peur que ça matche par écrit mais pas en vrai. Mais avec
Mira c’était différent. On a construit tout le début de notre relation à distance. On s’est dit notre premier
«je t’aime» par message et on s’est mis ensemble alors qu’on ne s’était encore jamais vus ! Pour le coup
c’était un début de relation 100% virtuel, une situation un peu déroutante, on peut l’avouer. Il était un peu
hésitant au début, moi aussi d’ailleurs, mais on s’est vite rendu compte que c’était une évidence et qu’on ne
pouvait pas passer à côté de nos sentiments. Le fait d’attendre de se voir et de
construire cette relation à distance a renforcé nos sentiments et nous a donné
encore plus envie de se rencontrer en vrai. Alors dès que le déconfinement a
été annoncé, j’ai sauté dans un train et nous nous sommes enfin rencontrés
pour la première fois en décembre pour fêter notre premier mois ensemble.
C’était très étrange de voir que cette personne avec qui j’avais tant partagé
par message existait en vrai. J’ai eu du mal à réaliser sur le moment, pourtant
c’était bien réel. Dès que je l’ai vu je me suis dit ça y’est c’est réel, il existe
pour de vrai. Et dès qu’on s’est fait un câlin j’ai su que je ne le lâcherai plus.
Aujourd’hui, huit mois après, Mira et moi avons une relation on ne peut plus
normale, rien de spécial comparé à un couple qui se serait rencontré sans
le covid. Mais il est vrai que notre histoire est peu banale et intéressante à
raconter. En conclusion, si pour beaucoup le confinement a été dur à vivre, et
c’est normal, personnellement, j’en garderai un souvenir particulier car oui…
j’ai trouvé l’amour ! »
Photo © Pinterest
73.
 Le PORTRAIT
D'une Journaliste
psychanaliste

Journaliste, psychanalyste, enseignante,

doctorante, maman et fan de Benjamin Biolay,
autant d'adjectifs pour qualifier Stéphanie
Torre, une femme qui dédie sa vie aux mots et
au savoir.

Par Gwendoline Cozette

Photo © Stéphanie Torre

STÉPHANIE TORRE
Une amoureuse des mots
au service des maux
LE TALK
LE TALK

LE TALK
LE TALK
76. 77.
1. Chemise manches longues
La Redoute, 19,99€ LE LOOK LE PORTRAIT
2. Jean
Massimo Dutti, 59,95€
3. Sac Marcie
LE Look LE PORTRAIT
Chloé, 1650€
4. Pince
Ubran Outffiters, 13€ «Je me souviens qu’à six ans, je regardais les infos Remarques déplacées, interviews écourtées,
5. Stylo bille PIX noir télévisées et c’était le moment où arrivaient les Stéphanie Torre ne s’est pourtant pas laissé
Montblanc, 210€ femmes reporter. Elles apparaissaient dans des écraser. «Ne cédez pas sur votre désir», c’est grâce
6. Négatif décors qui ne ressemblent pas à ici. Là je me suis dit à cette phrase de Lacan qu’elle se motive elle-
Benjamin Biolay, 7€ «je veux faire ça». C’est à six ans que Stéphanie même et ses élèves : «en dépit des difficultés, des
Torre trouve sa voie et elle ne quittera jamais chicanes, des bâtons dans les roues, ne cédez sur
ce rêve des yeux. rien de votre passion»
Après une licence de encourage-t-elle ses
sciences économiques, successeurs.
elle poursuit avec
un Master à l’Ecole «Je n’aime pas le
Supérieure de terme vulgariser, je
Journalisme de Lille préfère démocratiser
et de Paris. Elle fait le savoir»
ses premiers pas
dans le journalisme Pour elle, le métier de
grâce à son stage journaliste se résume
de fin d’études en à «être curieux, vouloir
tant que matinalière transmettre, jouer un
pour Radio France rôle d’intermédiaire
Champagne pour pour permettre
laquelle elle présente au plus grand
les informations du nombre d’accéder à
matin. Très vite, elle se l’information», elle
tourne vers la presse ajoute qu’en «presse
écrite en commençant écrite [c’est aussi]
par Psychologie savoir mettre en forme
Magazine puis Marie- l’information pour
Claire. Aujourd’hui, qu’elle soit recevable
Stéphanie Torre par le public». Toutes
compte 25 ans ces qualités font de
de carrière en Stéphanie Torre, une
journalisme durant journaliste aguerrie.
lesquels elle vit les meilleurs, comme les pires Toujours à l’affût d’informations, elle confie
moments. Comme des moments de honte avec avoir une multitude de stylos dans son sac ainsi
cette interview de Julio Iglesias : «Je m’adresse au qu’un carnet. Et ses enfants s’amusent de cette
concierge de l’hôtel de grand luxe et je fais cette curiosité : «Quand on est dans un endroit, en
erreur de dire que j’ai rendez-vous avec Enrico général, ils savent qu’on va perdre un petit moment
Masias, on me dit qu’il n’est pas là mais j’insiste. avec les questions que je vais poser en face de moi»
Je pars furax de l’hôtel et en sortant je me dis plaisante-t-elle. Outre la curiosité, c’est dans
«merde» et je suis revenue tout à fait honteuse vers un souci de transmettre que Stéphanie Torre
Photo © Stéphanie Torre

le concierge» raconte-t-elle. Bien que polyvalente construit sa carrière. Cette visée didactique, elle
et pleine de succès, être une femme journaliste l’aborde dans sa thèse de recherche actuelle.
n’a pas toujours été facile.

78. 79.
 "journaliste se Pour Stéphanie Torre, le métier de journaliste
et de psychanalyste ne sont pas si différents.
résume à être «Le grand point commun entre la presse écrite et
curieux, vouloir la psychanalyse est ce rapport aux mots et aux
questionnements, c’est une autre manière de traiter
transmettre, les deux choses», explique-t-elle. Cette autre
jouer un rôle manière, elle la découvre avec Freud, à la fin de
ses études, «c’était mon super-héros à moi» se
d'intermédiaire confie-t-elle. Et cette passion pour ce célèbre
pour permettre psychanalyste va l’ouvrir à un autre monde. Après
avoir été nommée cheffe de rubrique psycho
au plus grand chez Psychologie Magazine, elle s’oriente vers le
nombre journalisme-psychologique. La cure analytique
qu’elle suit à cette époque la motive à reprendre
d'accéder à des études en Master 2 de Psychanalyse et
l'information", Esthétique. Elle devient alors psychanalyste et
ouvre son cabinet à Paris, tout en continuant son
STÉPHANIE TORRE métier de journaliste. Pendant 45 minutes, cette
psychanalyste entend la souffrance de ses patients
Elle explique : «une partie de
de tout âge.
ma thèse porte
là-dessus, je n’aime pas le "Le grand point commun
terme vulgariser, je préfère
le fait de démocratiser le entre la presse écrite et
savoir». C’est dans cette la psychanalyse est ce
démarche instructive qu’elle
accepte, par la suite, un rapport aux mots et aux
rôle d’enseignante dans questionnements, c'est une
son ancienne école de
journalisme à l’ESJ Paris. autre manière de traiter les
Son cours, intitulé deux choses"
«atelier d’écriture» vise à
apprendre aux élèves du StÉphanie torre
Master Presse Féminine
à manier l’information
Sortir de la répétition, de la dépression, de l’échec
mais surtout les mots. Brève, portrait, interview, reportage, dossier, Stéphanie Torre s’assure que ces
ou de l’angoisse, ce sont les objectifs de Stéphanie
prochains journalistes seront prêts pour la vie qui les attend. Mais pas question de les décourager.
Torre qui n’hésite pas à adapter le prix de ses
Mots d’encouragements, critiques bienveillantes et conseils sont les maîtres mots de la réussite de
séances à la situation de ses patients. L’altruisme
Stéphanie Torre dans ce milieu de l’enseignement.
et l’écoute, font de cette femme une psychanalyste
Photo © Circé offrant la coupe à Ulysse de John William Waterhouse
de confiance afin d’aider non «pas à éradiquer le
Les mots, c’est ce qui anime cette femme, elle en fait même une de ses passions : la littérature.
symptôme, mais à l’interroger», comme elle tient à
Ses auteurs fétiches sont Camus, Zola, Lacan et Freud, «surtout Freud». Elle aime aussi la figure
le préciser. Afin d’aider un maximum de personnes,
mythologique de Circé, déesse grecque, reine de l’île d’Aeaea affranchie de l’influence de son père le
Stéphanie Torre use de sa double qualification
dieu du soleil Hélios. Son sac à main abrite toujours un livre «pour ne pas toujours être sur le téléphone
de journaliste-psychanalyste pour contribuer en
dans les transports». Son admiration pour le chanteur Benjamin Biolay s’explique également par son
2007 à l’ouvrage collectif Psy, mode d’emploi. Elle
penchant pour les mots. «C’est quelqu’un qui a l’art du mot. Ses textes sont très travaillés et pour moi qui
réitère en 2017 cette visée didactique sous une
suis une amoureuse des mots, j’y trouve mon compte. Et il faut dire que porté par sa voix et son physique,
autre forme puisqu’elle anime, sur France Inter, Les
j’avoue que ce n’est pas dégueulasse.» avoue-t-elle en riant.
Mots du psy et Les Idées reçues afin d’aider certains
auditeurs et expliquer certains préjugés, tout cela
Photo © Stéphanie Torre

«Freud c’est mon super-héros à moi» dans une optique de démocratiser son savoir.
Et entre Benjamin Biolay et Freud il n’y a qu’un pas. Ce souci des mots la pousse depuis 7 ans à
s’intéresser aux maux en étant psychanalyste.
80. 81.
ÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉTÉSOCIÉ
interview

"Aux femmes assassinées la patrie

indifférente", "elle le quitte, il la tue", "tout
le monde connait une victime, personne ne
connait de violeurs", des messages chocs
qui fleurissent sur les murs de nos villes.
Si certains se disent dérangés de voir ce
genre de slogans à n'importe quel coin de
rue, les colleuses, elles, répondent que ce
qui devrait déranger, c'est justement les
faits que ces collages dénoncent.

Photo © @collages_feminicides_toulouse
Par Ana Michelot

LES COLLEUSES : On se réapproprie la rue,

en faisant parler les murs
Elles sont de tous horizons et se réunissent dans
un seul et même but: afficher dans l'espace public les
problématiques sociétales qui leur tiennent à coeur.
Partout en France des groupes de colleuses voient le
jour, toujours plus téméraires et engagées. Behind est
allé à la rencontre du groupe de colleuses de la ville de
Tarbes. Interview.
Comment votre groupe de colleuses est-il né et
quand ?
Notre groupe est assez récent, il est né à
l’occasion du 25 novembre 2020, lors de la journée
internationale de lutte contre les violences faites
aux femmes. Pendant la manifestation organisée
cette journée-là, plusieurs personnes du groupe
se sont rencontrées. Puis le bouche à oreille a
fait son chemin et nous nous sommes agrandies.
Surtout depuis début 2021. Pour certaines d’entre
nous, c’est une première, mais d’autres avaient
déjà collé auparavant.
Combien de membres êtes-vous ? Est-ce qu’il
y a des personnes de toutes les générations ou
principalement des jeunes ?
Nous sommes une dizaine de membres qui
forment un groupe intergénérationnel
puisque l’âge va de 18 à 50 ans.
Le groupe est-il ouvert aux hommes ?
Non, il ne l’est pas, car pour nous ce groupe est
avant tout un espace de sororité que l’on trouve
intéressant, justement parce qu’il est non-mixte.
Certaines personnes du groupe qui ont subi des
violences peuvent se sentir moins en sécurité
pour en parler si des hommes sont présents. Dire
que nous sommes non- mixte finalement, c’est
déjà un acte militant. En étant seulement entre
femmes (cisgenres et transgenres) et personnes
non-binaires, on ressent vraiment une reprise de
pouvoir collectif au moment où l’on part coller
dans la rue. On n’a pas besoin de mecs pour
crédibiliser notre mouvement et nos actions. On
n’a pas envie de devoir être «gentille» pendant ce
moment-là. Et puis on n’est pas obligées d’être
inclusives tout le temps.
84.
C’est quelque chose d’assumé, car si on inclut les
mecs, ils prennent toute la place, et on la leur
laisse inconsciemment car ça fait partie de notre
éducation. De toute manière, aucun mec n’a
demandé à venir. Rien que cette question nous
fait parler beaucoup de temps, alors que c’est
encore à propos des mecs. (Rires) Même absents
ils nous prennent trop de temps !
Pourquoi vous avez choisi ce mode opératoire
du collage ?
D’abord parce que c’est un mode d’action pacifiste
et à la fois très percutant. Il touche tout le monde
et rentre dans le quotidien de chacun, s’infiltre
partout. C’est une manière spontanée d’éveiller
les consciences et de se réapproprier la rue. On
fait parler les murs, ils parlent à tous les passants
dans la rue. Le but c’est vraiment que nos
messages sortent du cercle des convaincus.
Le collage peut-être puni par de lourdes
amendes allant de 68 à 450 €, ce
risque ne vous fait pas peur ?
Si on commence à avoir peur, on ne fait plus rien.
L’envie est plus forte que la peur. On angoisse
d’être face à une forme de pression de leur
autorité, qu’on voit comme une répression. C’est
plus ça qui fait peur que l’amende en elle-même.
Et la peur du casier judiciaire éventuellement
parce que l’affichage sauvage c’est un délit, on
en a conscience. D’ailleurs certaines d’entre nous
aiment les préparations, mais ont trop peur pour
venir coller.
Photo © Photo Le DL/M-F.A.
Comment se passe la préparation ?
Avec de la bière, un canapé et une bouilloire
(rires). On se retrouve, on boit un coup. On se met
d’accord sur qui amène quoi, niveau logistique.
Techniquement, il nous faut seulement de l’eau et
de la colle à papier peint basique, qu’on mélange
dans un grand récipient. On met de l’eau chaude
de préférence pour éviter les grumeaux, on bat
avec un fouet de cuisine, puis on laisse reposer
pour que ça gonfle. Evidemment, il faut aussi de la
peinture noire et des feuilles blanches. C’est
principalement des phrases féministes que
nous écrivons, mais on peut aussi aborder
l’homophobie, la transphobie, le racisme...
On choisit les slogans et on rigole bien.
Généralement, on s’inspire des collages soeurs et
on cherche des idées, des choses qui claquent puis
on les laisse sécher.
Est-ce que vous faites seulement du collage ou
aussi des graffitis ? Pourquoi choisir l’un plutôt
que l’autre ?
Seulement du collage, tout simplement parce
qu’il y a moins de risques sur les collages que les
graffitis si on se fait choper. On a réfléchi à faire
des pochoirs, mais c’est moins facile et plus cher.
C’est moins spontané. Les collages sont beaucoup
plus visibles. Et puis, les collages font écho à une une sorte d’adrénaline encore plus forte qu’en
dynamique nationale et une identité des
colleuses.
Lorsque vous partez coller comment ça se passe pas, je m’en charge ».
? Seul un petit groupe part ? Chaque personne
a un rôle ?
On a déjà collé en petit groupe et en grand
groupe, mais on préfère les grands groupes c’est
moins discret, mais l’idée c’est que l’on soit toutes ou arrachés par des individus, mais pas tous
ensemble. Chacune a un rôle, oui, il y a une vraie
organisation. Certaines collent, certaines font le
guet. On essaie de tourner pour que chacune fasse vides. Sur ce point, le confinement nous rend
tous les rôles. Les collages sont rangés au
préalable pour que ce soit plus facile au moment
de les poser. On trouve les murs où on a le moins
de chance de se faire décoller et on s’y met.
Jusqu’ici on a déjà fait 4 séances, ce qui équivaut à
une grosse vingtaine de messages en tout.
Comment ça se passe en période de
confinement et de couvre-feu ?
D’habitude on agit le soir tard, à l’abri des regards.
Avec le couvre-feu, c’est plus compliqué. On ne
peut pas sortir la nuit. On le fait au petit matin.
Il faut se lever très tôt pour ne pas trop être
exposées. Ce qui implique des insomnies, encore
plus d’organisation, s’adapter aux horaires de
chacune, trouver une date...C’est difficile de
trouver des gens motivés et en capacité de venir
sur un horaire très matinal. C’est pour cela, qu’il
nous est aussi arrivé de coller en pleine journée.
Quel est le collage qui vous a le plus marqué ?
Les collages en plein jour justement, qui étaient
inconfortables et plus stressants. Même s’il y a
temps normal. En plus c’était deux messages
très forts : « Tout le monde connait une victime,
personne connait de violeur. » et « Ne me touche
Est-ce que vos messages sont souvent arrachés
?
Oui ils sont majoritairement décollés par la mairie
heureusement. Ceux qui tiennent le mieux, ce
sont ceux qu’on place sur les vitrines de boutiques
service.
85.
 Le PORTRAIT
D'une Journaliste
AUto Entrepreneuse

Étudiante en presse féminine, journaliste

en devenir et autO entrepreneuse, Blanche
Marcel est une jeune femme pleine de talents,
avec un chemin "presque" tout tracé.
Portrait.

Par Anna VENET

Photo © Blanche Marcel

Blanche Marcel
Une véritable «girl boss»
aussi inspirée qu’inspirante
LE TALK
LE TALK

LE TALK
LE TALK
88. 89.
1. Lunettes de soleil
Jimmy Fairly, 129€ LE LOOK LE PORTRAIT
2. Foulard
Nava Paris, 27€
3. Robe blanche
LE Look LE PORTRAIT
Zara, 29,95€
4. Sandales Toujours haut perchée sur ses talons, Blanche «Comme pour ma marque, j’aimerais continuer de
Monki, 30€ a seulement 21 ans et possède déjà plusieurs me tourner vers les autres, surtout vers les femmes,
5. Série The Bold Type casquettes à son actif. La jeune femme aux qui me passionnent.» Blanche a lancé sa griffe en
Prime Video cheveux dorés et à l’accent chantant est à la mai 2020, nommée «Gaïa by B», avec comme
6. Une farouche liberté fois étudiante en presse féminine à l’ESJ de concept de réaliser des tote-bags engagés dans la
Gisèle Halimi & Annick Cojean Paris, et à la fois créatrice de sa propre marque cause féminine. «J’ai toujours voulu avoir quelque
d’accessoires. Son rêve ? Devenir journaliste, mais chose à mon nom, une marque qui me ressemble.
aussi continuer de développer sa marque. «Je ne J’ai alors choisi de créer des accessoires engagés,
me suis jamais appelés Gaïa,
posé la question. prénom de la
J’ai toujours déesse de la terre,
aimé écrire, et une femme forte
j’ai toujours été et inspirante».
2 intéressée par Chaque sac en
l’univers féminin. tissu est alors
J’ai su très tôt que paré d’une date
je voulais lier ces importante pour
deux passions la cause féminine
et en faire mon en France.
métier», affirme- Dans le futur,
t-elle. Après un Blanche aimerait
bac littéraire développer
qu’elle obtient de nouvelles
dans le sud, sa collections qui
région natale, représentent
et une licence les droits des
information femmes dans le
communication monde entier.
avec spécialité Mais pas que,
journalisme, elle la jeune femme
sait désormais n’est jamais à
vers quel type court d’idée et
de journalisme pense déjà à
se tourner. créer aussi une
Au début, la ligne de lingerie.
mode était son «J’aimerais
domaine de créer des sous-
prédilection, mais vêtements
plus les mois ont dans lesquels
passé, plus les les femmes se
sujets de société sentent bien».
sont devenus ses
Photo © Blanche Marcel

centres d’intérêt.
Son but : avoir un
travail qui ait du
sens, proche des
femmes.
90.
 "Je fais souvent Les deux femmes ne font qu’une et "J'aimerais aussi rencontrer
communiquent énormément. Dès qu’une idée lui
des sacrifices, passe par la tête, elle lui demande conseil. Sur quelqu'un, et surtout être
je refuse des tous les fronts, elle partage vie professionnelle maman. J'aurai vraiment
et vie personnelle avec brio. Cela fait partie de sa
sorties ou autre, personnalité, être disponible au maximum pour réussi ma vie quand je
mais je travaille les personnes auxquelles elle tient. «Je gère ma deviendrai mère"
vie privée comme je gère ma vie professionnelle.
pour moi et par », c’est-à-dire avec beaucoup d’amour, de BLANCHE MARCEL
plaisir", passion mais aussi des doutes ou des déceptions.
Une femme de 22 ans, épanouie dans sa vie
Blanche marcel professionnelle et qui en profite à fond. « Le « J’ai hâte, ça va être très enrichissant ! ». Elle est
Les femmes et leur histoire, temps, ça se trouve, c’est juste une question de prête à rentrer dans le vif du sujet en prenant
Blanche les met en valeur priorité. ». de l’expérience et un peu de confiance, le tout
dans sa marque, dans donnant une femme fin prête à commencer
son travail de journaliste Dans 10 ans, la jeune femme aimerait avoir ce métier de journalisme dont elle rêve
mais aussi dans ses écrits d’autres business et pourquoi pas vivre à tant. Elle souhaite être épanouie dans sa vie
personnels. C’est pendant sa l’étranger, comme à Montréal, où elle a déjà vécu professionnelle, oui, mais aussi dans sa vie
deuxième année de licence six mois, ou alors Londres, sa ville coup de coeur. personnelle. «J’aimerais aussi rencontrer quelqu’un,
qu’elle publie son tout Bref, rien ne lui fait peur, et une vie simple et bien et surtout être maman. J’aurai vraiment réussi ma
premier livre, rangée ne l’intéresserait pas. «J’aime faire plusieurs vie quand je deviendrai mère». Quoi qu’il en soit,
«Mes (L)ettres», qui choses à la fois, avoir plusieurs projets. « Ça ne me la jeune femme a tout pour réussir, et compte
regroupe de nombreuses fait pas peur, j’ai toute une vie pour les réaliser». bien devenir une véritable «girl boss», à l’image
lettres écrites depuis ses C’est en septembre que Blanche va intégrer la de son modèle Caroline Receveur. Nous sommes
14 ans. Soit une première rédaction de Madame Figaro. Une occasion pour en 2021, et l’histoire de Blanche Marcel ne fait que
consécration pour la jeune elle de parfaire sa culture mode, d’affiner sa commencer.
femme qui voit aujourd’hui plume et d’en ressortir grandie.
ses journées remplies par
toutes ses activités.

Quand elle ne fait pas du

shopping ou ne mange pas
un bon plat de pastas dans
un restaurant italien, Blanche
travaille du matin au soir.
«Je me sens parfois dépassée
mais je fais ce que j’aime. Je fais souvent des sacrifices, je refuse des sorties ou autre, mais je travaille pour
moi et par plaisir». Cette vie-là, Blanche ne la changerait pour rien au monde. Accompagnée de sa
famille et de ses amis, ils sont le soutien indispensable dont elle a besoin chaque jour pour être à 100 %
épanouie.

« C’est la famille que j’ai choisie»

Elle parle bien entendu de ses amis qui occupent une place vraiment très importante dans sa vie.
Amis de longue date présents au quotidien, ils l’encouragent et la soutiennent dans tout ce qu’elle
entreprend. Moments forts avec tous, elle garde rien que pour elle les souvenirs incroyables qu’elle
a vécus avec chacun d’entre eux. Vraie source de motivation et surtout d’inspiration, ils font partie
intégrantes de sa vie et partagent tout, des moments les plus difficiles aux moments les plus
Photos © Blanche Marcel

merveilleux. « Ils sont clairement ma plus belle histoire. ». Elle leur doit tout. L’autre source de bonheur
pour la belle blonde, c’est sa famille. Ayant une confiance aveugle en elle, elle l’a toujours suivi dans ses
projets. « Sans elle, je n’aurais pas pu faire le quart de tout ce que j’ai fait. ». Femme inspirante qui s’est
inspirée de la femme la plus importante de sa vie, sa maman. « Ma mère, c’est la prunelle de mes yeux, la
personne que j’aime le plus au monde et elle occupe une place terriblement importante dans ma vie. ».
92.
Le mot de la fin... La rédaction
Le mot de la fin La rédaction

Avec l’édito d’un magazine, qui figure parmi

les premières pages, nous vous préparons la
lecture, nous vous plantons le décor, nous
vous donnons le ton et nous vous souhaitons

Photos © Blanche Marcel © Alice Mascher © Marine Regimbeau © Gwendoline Cozette © Chloé Plano © Anna Venet © Mélissa Sekka © Ana Michelot © Cristina Lièvre
de passer un agréable moment à travers nos Blanche Marcel ALICE MASCHER maRINE rEGIMBEAU
pages. Si vous lisez ces quelques mots, c’est que Rédactrice en chef DIRECTRICE ARTISTIQUE ET DIRECTRICE ARTISTIQUE ET
JOURNALISTE JOURNALISTE
vous êtes arrivés à la fin. À la fin d’un travail
de plus de 3 mois qui nous a couté temps et
investissement mais dans lequel, vous pouvez
en être certains, nous avons mis tout notre
coeur.

Chez Behind, derrière chaque plume se cache

une personnalité qui a voulu vous faire voyager
et découvrir son univers. Une plume qui vous
a accompagné à travers les coulisses des plus
grandes thématiques de la Presse Féminine. gwendoline cozette Anna venet
Chloé plano
Nous espérons que l’aventure à travers nos journaliste culture journaliste culture journaliste culture
papiers fut bonne, que l’émotion était au
rendez-vous, et que vous reprendrez plaisir à
vous replonger dans nos mots. Comme pour
l’édito, au nom de toute la rédaction, nous
voulions vous remercier. Vous remercier de nous
avoir lues, soutenues et nous nous retrouvons
peut-être pour la suite de Behind Magazine.

Blanche Marcel,
Rédactrice en chef

mélissa sekkal ana michelot cristina lièvre

journaliste beauté journaliste société journaliste food et
société

94. 95.
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