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INST R U M E N T A T I O N É L E C T R O N I Q U E

L’instrumentation RF
expliquée aux nuls

Les techniciens et ingénieurs spécialisés dans le test des équipements électroni- Du fait des pertes de propagation dans l’air,
ques doivent s’adapter en permanence aux évolutions de la technologie. Avec des interférences dans l’atmosphère et des
l’arrivée massive de fonctions radiofréquence (RF) dans les équipements électro- interférences avec d’autres signaux, le niveau
niques, il leur faut à nouveau évoluer. Le changement est radical : la puissance est du signal qui parvient au récepteur peut être
un paramètre souvent plus important que la tension, la mesure des impédances très faible. Il n’est pas rare qu’un récepteur
devient essentielle, les oscilloscopes cèdent le pas aux analyseurs de spectres et ait à détecter des puissances aussi faibles que
de réseaux scalaires et vectoriels. Nouveau venu sur ce marché, Keithley Instruments 0,1 pW.
propose ici un rapide tour d’horizon des notions essentielles que doit appréhender Un impératif :
tout néophyte dans l’univers des RF. “adapter” les impédances

L
Dans toutes les applications électroniques,
es communications radio sont déjà dans les fiches de spécifications de pro- on cherche à transférer des signaux entre des
omniprésentes et tout porte à duits. équipements (entre une carte électronique
croire que leur champ d’applica- à tester et un oscilloscope, par exemple). Aux
tions va fortement s’étendre dans La puissance plutôt que la tension basses fréquences, on cherche à transmettre
les années qui viennent, rien ne semblant Pour mesurer l’intensité d’un signal RF, le des niveaux de tensions avec un minimum
devoir arrêter leur développement. Parmi les paramètre le plus utilisé est la puissance. d’atténuation. Pour cela, l’idéal est que les
applications actuelles connues de tous, on Cette puissance (dans le cas d’un signal qui équipements aient une impédance d’entrée
citera, pêle-mêle, les téléphones mobiles se propage dans l’espace) décroît comme le très élevée et une impédance de sortie très
GSM, les assistants personnels (PDA), les or- carré de la distance et elle peut donc varier basse.
dinateurs portables avec liaisons Wi-Fi, les dans de très grandes proportions. Plus qu’à Dans les applications RF, on s’intéresse plutôt
appareils audio Bluetooth, les étiquettes la puissance elle-même, on s’intéresse aux à la puissance transmise. Ici, la principale
RFID, les capteurs Zigbee, les équipements variations de puissance, que l’on exprime en difficulté est que la longueur des câbles a vite
professionnels RF. Dans l’univers profession- décibels (dB). fait de dépasser le quart de la longueur
nel, tout ingénieur d’un service de R&D, L’utilisation des décibels pour mesurer des d’onde du signal à transmettre. Le signal
production ou maintenance a toutes les puissances permet de simplifier les calculs. obéit donc aux lois de la propagation des
chances d’avoir besoin de s’intéresser aux C’est ainsi qu’il suffit d’additionner ou sous- ondes. Lorsqu’une onde rencontre une dis-
signaux RF,… sans pour autant être un spé- traire des décibels pour obtenir des gains ou continuité sur son chemin de propagation,
cialiste de la question. C’est plus particuliè- des pertes. Un rapport entre deux puissan- elle est en partie réfléchie par cette disconti-
rement vrai pour les ces, par exemple entre une puissance de nuité et la puissance du signal n’est donc pas
L’essentiel ingénieurs chargés de sortie et une puissance d’entrée (Ps et Pe), transmise dans son intégralité au récepteur.
développer des bancs s’exprime en dB à l’aide de la formule : Toute différence d’impédance entre un équi-
 Le test des fonctions RF de test, habitués à tra- dB = 10 log (Ps/Pe) pement et une ligne de transmission provo-
n’obéit pas aux mêmes lois vailler dans des fré- On utilise souvent le dBm, qui exprime le que une discontinuité ; pour une bonne
que le test des fonctions quences relativement rapport entre une puissance absolue par rap- transmission du signal RF, il faut donc éviter
analogiques et numériques basses (quelques port à une puissance de référence de les désadaptations d’impédance entre les
 La connectique est fonda- MHz) et qui doivent 1 mW. équipements et les lignes de transmission.
mentalement différente désormais contôler les On est également amené à définir le plancher Les transmissions de signaux RF se font en
 La puissance et la résistance fonctions “radio” des de bruit théorique à la température ambiante. général par des câbles coaxiaux (lorsqu’il
sont des paramètres de produits et équipe- Ce plancher de bruit sert par exemple à carac- s’agit d’une transmission entre deux équi-
mesure particulièrement ments à tester. Il leur tériser un récepteur RF et il correspond au pements) ou des circuits microstrip (lors-
importants ici faut donc commencer plus petit signal que ce récepteur est capable qu’il s’agit d’une transmission entre deux
 Des instruments spécifiques par apprendre le jar- de détecter. Le plancher de bruit (NF, Noise circuits RF présents sur une carte électroni-
au domaine RF doivent être gon de base et savoir Floor) est donné par l’expression : que). Ces “supports” de transmission ont
utilisés précisément quel est le NF = -174 dBm + 10 log (BP/1 Hz) une impédance caractéristique. La valeur de
sens des termes utilisés où BP est la bande passante. celle-ci dépend de la géométrie des conduc-

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transite le signal soient parfaitement adaptées
de façon à minimiser les discontinuités et les
réflexions du signal.
Les commutateurs RF doivent être conçus et
fabriqués avec une grande précision de façon
à obtenir l’impédance de 50 . Pour réaliser
un circuit parallèle, il faut utiliser un sépara-
teur ou un diviseur pour répartir le signal
d’entrée sur deux ou plusieurs voies, cha-
cune devant présenter une impédance de
50 . Il est également possible de faire l’in-
verse, c’est-à-dire de rassembler (à l’aide
d’un mélangeur) plusieurs signaux d’entrée
sur une seule voie de sortie : là aussi, le res-
pect de cette impédance de 50  est un pa-
ramètre critique.
Ce sont là quelques exemples de composants
spécialisés utilisés en RF. Si vous découvrez
cet univers du test en RF, attendez-vous à un
choc : le prix des composants RF est très net-
Les instruments RF sont beaucoup plus faciles à utiliser que par le passé. S’il peut y accéder plus aisément qu’autrefois, le non-expert tement plus élevé que celui des composants
doit cependant faire un effort d’adaptation car l’approche de l’analyse du signal est totalement différente.
traditionnels…

teurs, du matériau utilisé et de l’isolant pré- gnent 500 MHz. Dans le monde des ra- Quelques instruments
sent entre ces conducteurs. Dans les applica- diofréquences, les câbles sont en général incontournables
tions RF, l’impédance caractéristique des équipés de connecteurs N et SMA. Les con- Tout comme l’instrumentation de test
câbles de transmission, de l’entrée et de la necteurs N sont couramment utilisés sur les basse fréquence, le monde du test RF est
sortie des équipements est de 50  ou 75 . instruments de mesure et de test car ils sont vaste et diversifié, allant des générateurs
On utilise une impédance 50  lorsqu’il robustes, peuvent transmettre des puissances de signaux et des appareils de mesure de
s’agit d’optimiser le transfert de puissance à élevées et fonctionnent correctement jusqu’à puissance aux analyseurs de réseaux et
l’intérieur d’un système. On utilise une im- 18 GHz. Le connecteur SMA est beaucoup de spectre.
pédance 75  lorsque l’on cherche un mi- plus petit et a moins de capacités à transmet- Les wattmètres RF. En radiofréquences,
nimum d’atténuation dans le cas de trans- tre de la puissance que le connecteur N, mais la puissance est le paramètre le plus me-
missions par câbles. La plupart des systèmes il peut être utilisé bien au-delà de 18 GHz. suré. C’est le rôle des puissancemètres. Ces
de transmission RF sans fil sont conçus pour Tous les câbles RF sont des coaxiaux. Il en appareils comportent un détecteur large
une transmission optimale de la puissance existe une grande diversité, aussi bien flexi- bande et donnent la valeur de la puissance
et présentent une impédance caractéristique bles que rigides, tolérant plus ou moins les absolue en watts, dBm et éventuellement en
de 50 . courbures. Les câbles RF doivent être mani- dBµV. Sur la plupart des appareils, le détec-
On l’a dit, si on veut transmettre des signaux pulés avec beaucoup plus de soins que les teur est une diode ou un réseau de diodes
entre des équipements ou des circuits n’ayant câbles utilisés pour les basses fréquences. Schottky RF et son rôle est de convertir un
pas la même impédance caractéristique, il y Une courbure excessive entraîne une dégra- signal RF en un signal continu.
a des réflexions. Les ondes circulent donc dation importante des performances et peut Plusieurs types d’instruments permettent de
dans les deux directions sur le chemin de endommager le câble. mesurer la puissance RF mais la meilleure
transmission (microstrip ou câble). Aux Aux basses fréquences, une bonne con- précision est obtenue avec les appareils spé-
points où les ondes incidentes et réfléchies nexion signifie que les conducteurs sont en cialisés dans la mesure de puissance. Les
sont en phase, elles s’additionnent (la ten- contact l’un de l’autre. Aux fréquences RF, instruments de mesure haut de gamme uti-
sion vaut alors Vmax). Aux points où elles l’importance des désadaptations d’impédance lisent un capteur de puissance externe et
sont déphasées de 180° (opposition de est telle qu’il faut s’assurer de la qualité du atteignent une précision de 0,1 dB, voire
phase), elles sont soustraites (la tension vaut contact entre les connecteurs, ce qui suppose mieux. Les puissancemètres peuvent mesu-
alors Vmin). Le rapport entre Vmax et Vmin d’appliquer un couple de serrage suffisant. Les rer des niveaux aussi bas que –70 dBm. Les
est appeléTOS, ou taux d’ondes stationnaires constructeurs recommandent d’appliquer un capteurs utilisables sont très variés, selon que
(ou VSWR, voltage standing wave ratio). La couple de l’ordre de 10 N.m de façon à être l’on veuille mesurer des puissances élevées,
valeur du TOS permet de savoir immédiate- assuré d’une bonne qualité de contact et de des puissances à des fréquences très élevées
ment si le connecteur ou le câble s’écarte de pertes d’insertion minimales. ou encore des puissances sur une bande pas-
sa valeur caractéristique 50 . Les connexions en parallèle ou l’achemine- sante étendue (dans le cas des mesures de
ment du signal par plusieurs chemins sont pics de puissance).
Des connecteurs et câbles spéciaux possibles en RF, mais ce n’est pas aussi sim- Les puissancemètres ont une ou deux en-
Les transmissions de signaux sur des câbles ple que pour les signaux basse fréquence. Il trées, avec un capteur indépendant sur
équipés d’un connecteur BNC commencent est en effet impératif de veiller que les im- chacune. Les instruments à deux entrées
à se dégrader dès que les fréquences attei- pédances des différents éléments par lesquels présentent l’intérêt de pouvoir mesurer la

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tres RF. Les analyseurs de spectre et les Les analyseurs vectoriels sont des analy-
analyseurs vectoriels effectuent des mesu- seurs de spectre un peu particuliers, dotés de
Puissance en watts ou dBm res dans le domaine des fréquences en capacités de traitement du signal afin de res-
utilisant des techniques de détection à tituer, en plus de l’amplitude, les composan-
Dans l’univers de la RF, la puissance est souvent
exprimée en dBm. Le dBm correspond à la valeur
bande étroite. Ils affichent un spectre, avec tes en phase et en quadrature de chaque
en dB d’une puissance “P” par rapport à une la puissance absolue ou relative en fonc- fréquence contenue dans le signal. Les ana-
puissance de référence de 1 mW : tion de la fréquence. Ils peuvent également lyseurs vectoriels sont capables de démodu-
dBm = 10 log P (en mW) afficher un signal démodulé. ler les signaux modulés tels que ceux générés
Pour fixer les idées, nous avons indiqué ici les Les analyseurs de spectres et vectoriels ne par les téléphones mobiles ou les équipe-
plages des émetteurs et des récepteurs des prétendent pas avoir la précision des ap- ments pour réseaux sans fil. Les résultats de
téléphones mobiles. pareils spécialisés dans les mesures de l’analyse peuvent être présentés sous diffé-
puissance. Dans certains cas, leur précision rentes formes (diagramme de constellation,
-140 dBm 0,01 fW Plage de sensibilité
peut tout de même descendre à ±0,5 dB. distribution de la puissance en fonction des
- 130 dBm 0,1 fW des récepteurs
Par ailleurs, les techniques de détection à numéros des canaux, etc.) et faire des calculs
-100 dBm 100 fW bande étroite utilisées dans les analy- de qualité de modulation tels que l’ampli-
-70 dBm 100 pW seurs RF permettent de mesurer des ni- tude des erreurs vectorielles.
-60 dBm 1 nW
veaux de puissance aussi faibles que – Les analyseurs de spectre traditionnels sont
150 dBm. souvent qualifiés d’appareils à balayage car
-50 dBm 10 nW Les analyseurs de spectres et vectoriels sont un oscillateur local balaye permet de balayer
-40 dBm 100 nW capables de mesurer des fréquences allant le spectre de fréquences avec un filtre à
-30 dBm 1 µW de quelques kilohertz à 40 GHz et au-delà. bande étroite et de mesurer ainsi la puissance
-20 dBm 10 µW Plus la plage couverte est étendue, plus le correspondant à chaque fréquence présente
prix de l’appareil est élevé. Les appareils les dans le signal. Les analyseurs vectoriels pro-
-10 dBm 100 µW
Plage des émetteurs plus courants couvrent des gammes jusqu’à cèdent également par balayage mais ils cap-
0 dBm 1 mW 3 GHz. C’est évidemment insuffisant pour turent des plages de fréquence plus éten-
+10 dBm 10 mW analyser les signaux des nouveaux standards dues ; de ce fait, ils restituent le spectre plus
+20 dBm 100 mW de communication dans la région des rapidement que les analyseurs de spectre.
5,8 GHz, qui nécessitent d’utiliser des ana- Une caractéristique importante des analy-
+30 dBm 1W
lyseurs présentant des bandes passantes de seurs vectoriels est leur bande passante de
+40 dBm 10 W 6 GHz, voire au-delà. mesure. Les nouveaux standards de com-
+50 dBm 100 W

puissance d’entrée et la puissance de sortie


d’un composant ou d’un système et de
pouvoir ainsi calculer un gain ou une
perte. Ces appareils à deux entrées peuvent
également être utilisés pour réaliser des
mesures relatives.
Certains instruments offrent des vitesses de
mesure élevées de 200 à 1 500 lectures par
seconde. Autre particularité, il existe des
instruments capables de mesurer des pics
de puissance de différents types de signaux,
notamment les signaux modulés et les si-
gnaux impulsionnels. On signalera enfin
que les puissancemètres existent en plu-
sieurs facteurs de forme, notamment en
version portable pour utilisation sur site.
La principale limitation des puissancemè-
res se situe dans la limitation de l’ampli-
tude de mesure. La bande passante est
également souvent limitée. Autre limita-
tion, ces appareils donnent une mesure
globale et ne permettent pas de connaître
la puissance correspondant aux différentes
fréquences contenues dans le signal. Dans le monde des radiofréquences, on s’intéresse beaucoup aux mesures de puissance. Celles-ci peuvent être réalisés à l’aide
d’appareils de poche très simple à utiliser.
Les analyseurs de signaux et de spec-

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munication large bande tels que WLAN et
WiMax travaillent avec des signaux de
20 MHz de bande passante. Pour capturer L’importance de la désadaptation d’impédance
l’ensemble du signal, l’analyseur utilisé
Soit Z est l’impédance (d’entrée ou de y a ce que l’on appelle une désadapta-
doit donc avoir une bande passante suffi-
sortie) d’un équipement et Z0 l’impé- tion d’impédance, qui se traduit par une
samment étendue. dance caractéristique de la ligne sur perte au niveau du signal transmis et des
Un analyseur de spectre sert avant tout à vé- lequel il est connecté. Si ces deux interférences entre le signal transmis et le
rifier qu’un émetteur génère le spectre de impédances n’ont pas la même valeur, il signal réfléchi.
puissance désiré. On peut lui demander aussi
Coefficient de réflexion Vreflechi Z- Zo
de mesurer la présence éventuelle d’harmo- ρ= =
Vincident Z+Zo
niques ou de signaux transitoires qui sont
responsables d’une distorsion du signal. Taux d’Ondes Stationnaires Vmax Vincident+Vreflechi 1+ρ
TOS = = =
L’analyseur vectoriel s’impose lorsque l’on Vmin Vincident - Vreflechi 1 - ρ
doit tester un émetteur ou un amplifica-
teur qui transmet des signaux modulés Amplitude du signal réfléchi,
P 1 TOS+1
numériquement. Ces équipements peu- et donc non transmis Perte = 10 log incident = 20 log ρ= 20 log TOS - 1
Preflechi
vent déformer le signal. Pour mesurer la
distorsion produite sur le signal modulé,
l’analyseur vectoriel est intéressant car il ρ TOS Perte de signal Puissance
réfléchie
offre la possibilité de démoduler le signal.
La procédure de démodulation est une 0 1,0 : 1  dB 0% Pas de réflexion (Z = Z0)
opération complexe, qui demande beau- 0,047 1,10 :1 26,4 dB 0,2 %
coup de calculs. Les analyseurs vectoriels 0,099 1,22:1 20,1 dB 1%
avec fonction de démodulation permettent
0,224 1,58:1 13 dB 5%
donc des gains de temps très appréciables
lors du test des équipements. 1  0 dB 100 % Réflexion totale (ligne
ouverte ou en court-circuit)
Les générateurs RF. Tous les générateurs
RF fournissent des signaux sinusoïdaux
“continus”. Certains modèles offrent des
possibilités de modulation analogique des
signaux RF. D’autres utilisent des modula- spécifications de test exigent de réaliser coordonnées rectangulaires, de coordon-
teurs IQ pour créer des signaux modulés des tests de sensibilité, des tests de taux nées polaires ou d’un diagramme de
numériquement. d’erreurs de bits (BER, Bit Error Rate), de Smith.
Les paramètres de spécification des géné- la réjection sur des canaux adjacents, de la Pour l’essentiel, un analyseur de réseaux
rateurs RF sont nombreux. Les principaux réjection et de la distorsion d’intermodu- vectoriel mesure les paramètres S d’un
sont les plages de fréquence et d’ampli- lation. Le test d’intermodulation sur deux équipement. Il donne des informations sur
tude, la précision sur l’amplitude et, pour fréquences et le test de réjection sur des l’amplitude et la phase et détermine les
ceux qui délivrent des signaux modulés, canaux adjacents nécessitent d’utiliser pertes ou les gains de transmission, tout
la qualité de la modulation. Pour réduire deux générateurs. Le test de sensibilité et ceci sur une large bande de fréquences et
les temps de test, la vitesse de réglage de le test BER peuvent par contre être réalisés avec une bonne précision. Il mesure éga-
la fréquence et le temps de stabilisation de avec un seul générateur. lement la perte due à la puissance réfléchie
l’amplitude constituent également des pa- Un équipement utilisé dans l’industrie de (à cause d’une désadaptation d’impédance),
ramètres critiques. la téléphonie mobile doit être testé avec des ainsi que les retards de groupe.
Les générateurs de signaux vectoriels sont signaux modulés du même type que ceux Les analyseurs de réseau sont surtout utilisés
des générateurs à hautes performances qui qu’utilisent les téléphones mobiles. Ainsi, pour l’analyse des composants tels que les
incorporent en général des générateurs de un amplificateur de puissance sera testé filtres et les amplificateurs. Les analyseurs de
formes d’ondes arbitraires pour créer numé- avec un générateur de signaux vectoriel. réseau travaillent avec des signaux RF “conti-
riquement les signaux. Un générateur de Avant de choisir ce type d’instrument, il nus” non modulés et il est impératif qu’ils
formes d’ondes arbitraires permet de créer faut évaluer la vitesse à laquelle il est capable soient correctement calibrés. Les fournisseurs
n’importe quel type de signal modulé. de commuter entre les différents signaux proposent d’ailleurs des kits permettant de
De nombreuses formes d’onde peuvent modulés ; c’est essentiel pour obtenir les vérifier que l’appareil est à l’intérieur des spé-
être générées en interne. Sur certains mo- temps de test les plus courts possible. cifications obtenues lors de l’étalonnage.
dèles, des formes d’onde peuvent être Les analyseurs de réseau. Les analyseurs Incorporant à la fois un générateur et un
chargées dans l’instrument. Si les spécifi- de réseau constituent, avec les analyseurs analyseur, et travaillant de surcroît dans une
cations du test imposent de tester un ma- de signaux et les analyseurs de spectre, le plage de fréquence étendue, les analyseurs
tériel ou un système avec un signal mo- troisième type d’analyseur. Ces analyseurs de réseau sont relativement onéreux.
dulé tel que celui qu’il sera appelé à traiter associent un générateur RF interne et un
lorsqu’il sera en exploitation, on utilise en détecteur large bande ou à bande étroite. Un exemple d’application :
général un général vectoriel. Ils présentent les caractéristiques de l’équi- le test des amplis de puissance
Les générateurs RF sont utilisés lorsque les pement sous test dans un plan X-Y de Les amplificateurs de puissance constituent

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d’un signal de niveau élevé (d’une porteuse,
par exemple) est un critère important à pren-
dre en compte lors de la sélection de l’appareil.
Prenons par exemple le cas d’un amplificateur
de puissance dont le niveau de la puissance
émise dans les canaux adjacents doit être à –
Dans les hyperfréquences,
la connectique joue un rôle 60 dBc de la porteuse. Ceci signifie que l’ana-
important. Si elle n’est pas lyseur de spectre utilisé doit avoir une dynami-
adaptée, il y a des pertes que supérieure d’au moins 6 dB au niveau
sur les signaux mesurés et
les mesures sont faussées. minimum autorisé pour les harmoniques et
les produits d’intermodulation.
La mesure de la puissance dans les canaux
adjacents doit être réalisée avec un signal
modulé, ce qui impose de s’intéresser
aux performances du générateur RF dans
un bon exemple de test où il est nécessaire réflexions, il faut veiller à l’adaptation de les canaux adjacents. La puissance émise
de faire appel aux quatre instruments ma- l’impédance d’entrée de l’amplificateur. Pour dans les canaux adjacents par le généra-
jeurs utilisés lorsque l’on travaille dans les vérifier cette impédance, les constructeurs teur RF doit être au moins de 6 dB infé-
radiofréquences. Un générateur fournit le mesurent les pertes de réflexion. rieure à la puissance maximum que l’am-
signal d’entrée tandis qu’un analyseur de Si on s’intéresse à la valeur scalaire de l’am- plificateur est autorisé à émettre dans ces
spectre ou un puissancemètre mesure la plitude (et donc pas à la phase) de la puis- canaux adjacents.
puissance de sortie Si on a besoin de préci- sance réfléchie, on se contentera de coupler Pour les mesures d’harmoniques, l’analyseur
sion, pour par exemple mesurer la puis- un générateur RF et un analyseur de spectre doit avoir une gamme de fréquence au
sance maximum, la mesure de la puissance ou un puissancemètre (si on veut de la pré- moins trois fois plus étendue que la plage
de sortie se fera de préférence avec un puis- cision). La mise en œuvre est plus complexe de fonctionnement de l’amplificateur de
sancemètre. que dans le cas de l’utilisation d’un analyseur puissance. Il est ainsi possible de mesurer
Les concepteurs d’émetteurs RF attachent de réseau car il faut prévoir quelques com- la troisième harmonique de la fréquence de
une grande importance à la valeur de l’im- posants passifs supplémentaires. fonctionnement de l’amplificateur. Le plan-
pédance d’entrée de l’amplificateur de puis- Dans le monde réel, les amplificateurs sont cher de bruit de l’analyseur de spectre doit
sance. Si on veut éviter qu’une partie impor- souvent coupés à des charges (en général des être au moins 6 dB inférieur au niveau de
tante de la puissance envoyée à l’entrée de antennes) dont l’impédance d’entrée n’est cette troisième harmonique, afin que le
l’amplificateur ne soit pas perdue à cause de pas rigoureusement égale à 50 . Lors du rapport signal sur bruit soit suffisamment
test en production de l’amplificateur, il faut élevé pour effectuer une mesure précise et
pouvoir mesurer les effets de cette désadap- reproductible. La mesure des harmoniques
Plancher de bruit (Noise Floor) tation d’impédance entre l’impédance d’en- permet d’estimer la distorsion créée par
trée de la charge et l’impédance de sortie de l’amplificateur de puissance sous test ; une
Bruit thermique = kTB
où k est la constante de Boltzmann, T est la tempé-
l’amplificateur. Ceci est réalisé en connectant distorsion importante affecte ses perfor-
rature et B la bande passante. une charge résistive différente de 50 . Si la mances en modulation.
Bruit thermique (en dBm), à la température charge raccordée sur l’amplificateur est de La distorsion d’intermodulation détermine
ambiante, dans une résistante de 50  : 50 , le TOS est égal à 1 : 1. En pratique, on le niveau de distorsion généré par l’amplifi-
rencontre des situations où le TOS atteint cateur de puissance lorsqu’un signal conte-
bande passante
NF* = - 174 dBm + 10 log 20:1, et une bonne partie de la puissance nant plusieurs fréquences (ou un signal dont
1 Hz
délivrée par l’amplificateur n’est donc pas la fréquence varie) est appliqué à son entrée.
* Le bruit thermique est souvent appelé “plancher de bruit”,
ou Noise Floor (NF)
appliquée à la charge. Afin de s’assurer que Deux générateurs sont nécessaires pour gé-
la charge reçoit une partie de la puissance nérer les signaux de test. Un générateur à
Bande passante NF émise par l’amplificateur, il est important de deux sorties ne constitue pas un bon choix
5 GHz -77 dBm mesurer la puissance réfléchie. car l’isolation entre les deux sorties est insuf-
1 GHz -84 dBm Dans de nombreuses applications, il ne suf- fisante pour ce genre d’application ; un tel
100 MHz -94 dBm
fit pas de mesurer la puissance de sortie et il générateur créerait sa propre distorsion d’in-
faut connaître la répartition de cette puis- termodulation et fausserait la mesure de la
10 MHz - 104 dBm sance dans le spectre de puissance. C’est le distorsion d’intermodulation à la sortie de
1 MHz - 114 dBm cas par exemple des émetteurs de radiodif- l’amplificateur.
100 kHz - 124 dBm fusion ou en téléphonie mobile : il ne faut Quant aux mesures de la qualité de la mo-
10 kHz - 134 dBm qu’il y ait trop de puissance émise dans les dulation, elles doivent être faites avec des
canaux adjacents au canal d’émission de analyseurs de réseaux vectoriels.
1 kHz - 144 dBm
l’amplificateur de puissance. Il faut donc Robert Green
100 Hz - 154 dBm mesurer la distorsion harmonique et la dis- Keithley Instruments
1 Hz - 174 dBm torsion d’intermodulation à l’aide d’un ana-
lyseur de spectres. Ici, la capacité de l’appareil Cet article est basé sur une publication faite dans
Evaluation Engineering de novembre 2006.
à mesurer un signal bas niveau en présence

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