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UNIVERSITE SIDI MOHAMMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES FES


Département Génie Électrique

Électronique de puissance
&
les convertisseurs
Pr : M. LAHBABI

MASTER : S.I.E
Systèmes Intelligents et Energie
Programme

Chapitre 1 :
Introduction à l’électronique de puissance

Chapitre 2 :
Composants de l’électronique de puissance

Chapitre 3 :
Les systèmes de commande

Chapitre 4 :
Les convertisseurs statiques : redresseurs,
hacheurs, gradateurs, onduleurs
2
Chapitre 4 : Les convertisseurs statiques
I- Les redresseurs
Contenu :

1- Introduction
Les types de montages redresseurs
Commutation instantanée des interrupteurs
Indice de commutation, indice de pulsation, Facteur de forme
Plan d’étude des redresseurs
2- Redressement non commandé (diodes)
Etude du Montages P3 à diodes
Montages PD3 à diodes
Facteur de puissance
Chutes de tension en charge (fonctionnement normal)
3- Redressement commandé (Thyristors)
Montages tout thyristors : Montages P3 à thyristors
Montages mixtes en pont : Montage monophasé PD2 mixte
3
1- Introduction :
Redresseurs ⇔ la conversion alternatif-continu

Redresseur ≡
Convertisseur AC/DC

- Types de redresseurs :
Redresseurs non contrôlés (ou non commandés)
On utilise pour cela des diodes de redressements ou redresseurs
à diodes.
Rapport constant entre la ou les tensions alternatives d'entrée et la
tension continue de sortie.
Ils sont irréversibles.
Redresseurs contrôlés (ou commandés)
On utilise des thyristors, ou redresseurs à thyristors :
Tension continue de sortie variable (réglable).
Ils sont réversibles ⇒ fonctionnent en onduleurs non autonomes.
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Redresseurs semi commandés (mixtes : thyristors et diodes).
a- Les types de montages redresseurs :
Pour obtenir une tension continue, on redresse un ensemble de q
tensions alternatives, supposées sinusoïdales et formant un système
polyphasé équilibré (nombre de phases q).

On distingue trois types de montages :

1er - Pq : montages avec source en étoile et un seul commutateur ou


redresseur simple alternance (demi-onde, ou à une voie)

2ème - PDq : montages avec source en étoile et deux commutateurs


ou redresseurs en pont (double alternance, ou pleine
onde ou à deux voies)

3ème - Sq : montages avec source en polygone et deux commutateurs


ou redresseurs en pont avec source polygonale.

P : Parallèle (cathode commune) ; S : Série ; et D : Double

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Exp. Redresseurs contrôlés :

Montage P3. Montage PD3. Montage S3.

Exp. Redresseurs non contrôlés :

Montage P3. Montage PD3. Montage S3.


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Système triphasé :
Trois tensions sinusoïdales de même fréquence et de même valeur efficace,
déphasées les unes par rapport aux autres de 2π/3 ( ou 120° ) forment un
système triphasé équilibré.

Prise Triphasée

Les tensions simples représentent les tensions entre phase et neutre.


Les tensions composées représentent les tensions entre phases.
En régime équilibré les tensions simples et les tensions composées
ont même valeur efficace. Avec : u12eff=u23eff=u31eff= Ueff √3 7
b- Commutation instantanée des interrupteurs redresseurs :

En général, le courant produit par le montage redresseur (courant de


charge) est ininterrompu, cela impose que l’enclenchement d’un
interrupteur s’accompagne du blocage de celui qui conduisait auparavant.

deux interrupteurs ne peuvent pas conduire en même temps.

Dans la suite, on supposera que le courant


redressé est parfaitement constant :
on peut donc confondre sa valeur instantanée
avec sa valeur moyenne I0.
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c- Définitions :

Indice de commutation q du montage : la durée de conduction de chaque


diode, correspond au nombre de phases du réseau de distribution.
Exemple: Pour les montage P3 et PD3, l’indice de commutation est égal à 3
(chaque diode conduit pendant un tiers de période ou T/3).

Indice de pulsation p de la tension redressée : le nombre de portions de


sinusoïde par période de la tension redressée (ou nombre de période de
la tension redressée pendant une période de l’alimentation alternative).
Exemple: Pour le montage PD3, l’indice de pulsation est égal à 6 (la tension
redressée se compose de six portions par période).

Facteur de forme F : F = U eff


U0
Ueff ; U0 : valeur efficace et valeur moyenne de la tension redressée.
• F caractérise la tension redressée et sert à comparer les montages redresseurs
différents entre eux.
• Plus F est proche de l’unité, plus la tension redressée est voisine de la tension
continue. 9
d- Plan d’étude d’un redresseur :

Étude des tensions (de l'entrée vers la sortie)


Étude des courants (de la sortie vers l'entrée)
Étude des chutes de tension : à l'aide des courants ainsi déterminés.

2- Redressement non commandé (à diodes) :


a- Etude du Montage P3 à diodes :

Hypothèses :

Les diodes sont supposées parfaites (interrupteurs parfaits)


Le courant à la sortie du montage redresseur est continu (charge
fortement inductive).
L'inductance ramenée au secondaire du transformateur négligeable.

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Commutation instantanée des diodes.
VD2

Montage P3 à diodes
VD3

les tensions sont telle que :

les diodes sont montées en // et à cathode commune.


A un instant donné, seule la diode dont l'anode est au plus haut
potentiel peut conduire, les autres sont bloquées : ud = sup{v1,v2,v3}
11
• quand V1 > V2 et v3 alors : ud = V1
et : VD1 = 0 ; VD2 = V2-V1= V21 et VD3 = V3-V1= V31

• quand V2 > V1 et V3 alors : ud = V2


et : VD2 = 0 ; VD1 = V1-V2 = V12 et VD3 = V3-V2= V32

• quand V3 > V1 et V2 alors : ud = V3,


et : VD3= 0 ; VD1= V1-V3 = V13 et VD2 = V2-V3 = V23

Conclusion : Chaque diode conduit pendant un tiers de la période.


12
Tension redressée :

Récapitulatif : forme des tensions


Chaque diode conduit pendant
un tiers de la période.

La tension redressée se compose de 3 portions de sinusoïdes identiques


par période T (ou p).
Chaque portion s’étale sur une durée de . Donc de T/3.
13
● Valeur moyenne : Udio la valeur moyenne de ud(t)

+ T
U di 0 = Vmax sin( π )
p
U di0 = ∫ T 6 ud (t)dt =0 .83 Vmax
1 Cas général:
T −6 π p
3
En effet :

avec :
14
● Valeur efficace :

+T sin( 2 π )
Udieff = 1 ∫ u dt=0.84Vmax
6 2
Cas général: U dieff = V max 1+
p

d
T −T
6 2
3 p

Relations utiles :

15
● Facteur de forme :
sin( 2 π )
p
1+
F = U eff = 1 , 02 2π
Cas général: p
U0 F = U eff = 1
U 0 2 sin( π )
p
π
p

Rmq: Pour système monophasé et un redressement simple alternance F = 1,57

● Tension inverse maximale aux bornes d’une diode :

La valeur maximale de la tension inverse supportée par D1 , D2, D3


vaut respectivement :

Idem pour D2 et D3; d’où :


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On peut exprimer la tension inverse max en fonction de la valeur moyenne
de la tension redressée Udi0 :

D’où :

● Courant dans les diodes :


Le courant dans les diodes est égal au courant de charge lorsque la diode
considérée est passante. Il est égal à 0 si la diode est bloquée.
Chaque diode est donc parcourue par un courant d’intensité Id pendant
une fraction 1/q (q=3) de la période T des tensions d’alimentation.
On en déduit :

Le courant moyen :

Cas général: imoy = I d 17


q
Le courant efficace :

Cas général: I = Id
q

Le courant maximum : imax =I d

● Courant dans les enroulements secondaires du transformateur.


Le courant dans un enroulement secondaire est le même que celui qui
circule dans la diode qui lui est connectée.

D’où :

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b- Etude du Montages PD3 à diodes :
D1, D2, D3 montées en //
à cathode commune.
Commutateur « +positif »

L'existence d'un courant


continu dans la charge exige la
conduction de deux diodes à
tout instant : une de chaque
commutateur.

D’1, D’2, D’3 montées en //


à anode commune.
Commutateur « +négatif »
La règle :
Pour le commutateur à cathode commune, la diode dont l'anode est au
potentiel le plus élevé conduit, d’où la dénomination « + positif » ;

Pour le commutateur à anode commune, la diode dont la cathode est au


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potentiel négatif le plus faible conduit, d’où la dénomination « + négatif ».
Cas où D1 et D’3 conduisent

lorsque v1 > v2 > v3 D1 et D’3 conduisent : ud = v1 - v3


lorsque v2 > v1 > v3 D2 et D’3 conduisent : ud = v2 - v3
lorsque v2 > v3 > v1 D2 et D’1 conduisent : ud = v2 – v1
lorsque v1 > v3 > v2 D1 et D’2 conduisent : ud = v1 – v2
etc….

La tension redressée ud, est égale à chaque instant, à la plus grande


différence entre les tensions d’entrée.

20
ud u31

Chaque diode conduit pendant un tiers de période (q=3).


La tension redressée se compose de 6 portions de sinusoïdes
par période T (p=6).
21
La tension redressée est périodique de période T/p ; (T/6).
● Valeur moyenne : Udio la valeur moyenne de ud(t)

● Valeur efficace :
+ T
Udieff = 1 u dt=0,94Umax
T ∫−T12 d
12 2

6
● Facteur de forme : sin( 2 π )
1+ 6

Rappel : F= U eff
= 1 6 =1 ,0009
Montage P3 → F = 1,02 U0 2 sin(π )
6
π
6
La forme de la tension redressée est plus proche du continu que pour le montage P3.
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● Courant dans les diodes :

Cas général
imoy= Id
q

Cas général
I = Id
q

imax=Id

● Courant dans les enroulements secondaires du transformateur :

La valeur moyenne des courants secondaires :


o Is1 = +Id quand D1 conduit La valeur moyenne de l’intensité
des courants secondaires est nulle.
o Is1 = -Id quand D’1 conduit

La valeur efficace des courants secondaires :

Is = 1(2.Id2T)=Id 2
Cas général
T q q 23
c- Facteur de Puissance :
On définit le facteur de puissance par le rapport de la puissance active
disponible en sortie du montage (Pa) et de la puissance apparente
développée dans les enroulements du transformateur (S).

f p = Pa
S
T
La puissance active est celle 1
Pa = ∫ ud .id .dt Pa =U dio I d
consommée par la charge : T 0
i- Montage Parallèle P3 :
La puissance apparente développée par le secondaire est :

On rappelle que l’intensité efficace du secondaire est : Is = Id


q
En remplaçant IS par son expression :

le facteur de puissance est :

En remplaçant Udi0 par


son expression : 24
Le facteur de puissance pour qlq valeurs de p :

p 2 3 4 5 6

fp 0,636 0,675 0,636 0,592 0,55

Rmq: Le facteur de puissance est maximum pour les montages triphasés.

ii- montage Parallèle Double PD3 :

Dans ce cas : et

le facteur de puissance secondaire :

PD2 PD3 PD4 PD6


p 2 6 4 6
q 2 3 4 6
fp 0,900 0,955 0,900 0,780

Le facteur de puissance pour qlq valeurs de p

Rmq: Le facteur de puissance est maximum pour les montages triphasés.


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d- Conclusion :
Le facteur de puissance est maximum en triphasé.

Le facteur de puissance des montages parallèle double est meilleur que celui
des montages parallèle simple.

Le montage PD3 est plus efficace, par contre nécessite 6 diodes au lieu de
3 pour le montage P3.

e- Chutes de tensions en charge (fonctionnement normal) :

La chute de tension totale est obtenue en ajoutant :

la chute due aux commutations (empiétements) : ∆1Udo


la chute due aux résistances (enroulement du secondaire) : ∆2Udo
la chute due aux diodes (diodes réelles) : ∆3Udo

avec : Udo = Udi0 – ∆udo où : ∆Udo = ∆1Udo + ∆2Udo + ∆3Udo

Le phénomène d’empiètement lors des commutations est à l’origine de la


principale chute de tension. 26
i- Phénomène d’empiétement :

En réalité, les enroulements primaire et secondaire du transformateur


présentent des inductances de fuite ⇒ l'intensité du courant ne peut varier
de façon discontinue dans ces éléments et la commutation ne peut être
instantanée.

L'intensité du courant dans la diode qui se bloque ne peut passer instantanément


de Id à 0 tandis que celle de la diode qui s'enclenche passe de 0 à Id.
Pendant la durée τ, les deux diodes sont simultanément conductrices = c’est le
phénomène d’empiétement (la diode D1 reste enclenchée au-delà de la limite
idéale de conduction et empiète sur la région de conduction de D2).
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i1- Calcul de la chute de tension due à l’empiètement :
Pendant la durée τ de l’empiètement, la tension redressée doit satisfaire :

u d = v1 − l di F 1 = v 2 − di F 2 Éq.1
dt dt
Le courant de charge étant supposé constant (= Id), donc :

iF1+iF2 =cste diF1 + diF2 =0


dt dt
Éq.2

u d = v1 − l di F 1 = v2 − l di F 2 u d = v1 + v2 pendant la durée τ de l’empiètement


dt dt 2
Si la commutation était instantanée, la tension redressée ud vaudrait v2 au delà de
l’instant t0 ; l’empiétement se traduit donc par une chute de tension instantanée:

Où udi est la tension redressée dans le cas de commutation instantanée.

La valeur moyenne de ∆1ud vaut donc :


Finalement, la chute de tension moyenne due à l’empiétement est :

∆ 1U do = l ω I d
2π dépend de l et de Id.

i2- Calcul de la durée τ de l’empiètement :

On utilisant les Eq 2 & 1, on a :

La constante d’intégration est déterminée par les conditions initiales ;


à t = t0 (début de la commutation), iF2 = 0,

D’où :

L’instant t0 + τ définit la fin de l’empiétement iF2 = Id Donc :

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D’où finalement :

τ si l’intensité du courant à commuter est importante (Id).


l’inductance de fuite est plus élevée (l).

τ si U qui provoque la commutation augmente (Ueff).

ii- Chute de tension ohmique ∆2Udo = Rs Is

Rs étant la résistance du transformateur ramenée au secondaire


Is l'intensité du courant dans un enroulement secondaire.

iii- Chute de tension due aux diodes ∆3Udo = Vseuil + rf if


if l'intensité du courant direct dans une diode .

Donc :
La chute de tension totale est : ∆Udo = ∆1Udo + ∆2Udo + ∆3Udo
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3- Redresseurs commandés (à thyristors) :
a- Montages P3 à thyristors

commutateur triphasé
« +positif »

On caractérise le retard par l’angle α par rapport à la conduction naturelle


des diodes, ou le temps : α
∆t =
ω
Les thyristors sont débloqués avec un retard en angle de α, c'est à dire que des
impulsions de déblocage sont envoyées sur les gâchettes des thyristors T1, T2 et
T3 respectivement aux angles : (π/6 + α ); (5π/6 + α ) et (3π/2 + α )

Les hypothèses :
Thyristors supposés idéaux ⇒ commutation instantanée ;
Source supposée parfaite ⇒ impédances de source nulle ;
Charge fortement inductive ⇒ courant débité id(t) constant égal à Id.
31
α
∆t =
ω

32
Tension redressée

Valeur moyenne : Udioα la valeur moyenne de ud(t)


t2
U dio α = 1 ∫Vmax sin( ω t)dt = Vmax sin( π ).cosα =U dio.cosα
q
t2 −t1 t1 π q

En effet :

33
Deux types de fonctionnement :

Pour 0 ≤α < π Udioα > 0 P=Udioα Id >0


2
La charge absorbe donc de l’énergie. Le montage fonctionne alors en
redresseur à tension de sortie Udioα réglable grâce à l’angle de retard à
l’amorçage α.

π <α ≤ π U dioα ≤ 0 P≤0


Pour 2 ; alors que Id reste positif
On a alors un fonctionnement en onduleur non autonome.
L’énergie continue transite de la charge vers le réseau alternatif; les
valeurs des tensions efficaces et de la fréquence sont fixés par le réseau.
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Exemples d’application : (redresseur – onduleur non autonome)

Batterie d’accumulateurs

Interconnexion entre deux réseaux

Machine à courant continu


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● Valeurs des courants :

Chaque thyristor débite pendant T/q

I thmoy = I d
q
I th = I d
q
Ithmax=Id

● Courant dans les enroulements secondaires du transformateur :

I s = I th = I d
q

• Facteur de puissance :

sin( π )
2q
f s' = f s.cos α avec: fs =
π q

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b- Montages PD2 Mixte :
Mêmes hypothèses qu’auparavant.

Le courant d’entrée de la charge arrivant par les thyristors, les diodes assurent
le retour de ce courant.

Les thyristors commutent lorsqu’ils sont amorcés (avec un retard α) et les


diodes commutent au zéro de l’alimentation d’entrée.

Chaque impulsion est retardée d’un angle par rapport à la conduction naturelle.

Deux interrupteurs appartenant au même bras ne peuvent pas conduire en


même temps.
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V1,2(max) v1 v2
Quand v1 > v2 Quand v2 > v1
et α < θ < π 2 = t
et α+ π < θ < 2π
π

is = iT1 = iD2 = Id iT2 = iD1 = Id = - is


iG1
et ud = v1 - v2 = v et ud = v2 – v1 = - v

iG2

Impulsion d’amorçage sur les ωt)


V(t) = Vmax sin (ω
ud gachettes
Vmax

2 = t
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Tension de charge
● Valeur moyenne : U’dioα la valeur moyenne de ud(t)

T /2
' α=
1 Vmax.sin ω t.dt =Vmax (1+ cosα )=U dio.1+ cosα
T / 2 ∆∫t ω∆t
ω∆t = α
U dio
π 2

● Courant dans les enroulements secondaires du transformateur :

I smoy =0 Is' =Id π −α


π
'
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Variation de la tension moyenne en fonction de α :

T /2
' α=
1 Vmax.sin ω t.dt =Vmax (1+ cosα )=U dio.1+ cosα
T / 2 ∆∫t
U dio
π 2

Donc :
Le pont mixte ne peut fonctionner en onduleur non autonome
(le pont mixte est non réversible).
L’angle de retard à l’amorçage commande la tension moyenne
redressée et donc la puissance de charge. 40

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