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La criminalisation du viol et après 

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La loi n°2020-05 du 10 janvier 2020 criminalisant le viol et la pédophilie, est le fruit d’un
travail de longue haleine abattu par la société civile portée par le collectif DAFADOY qui
réagissait à la série de viols, suivis de meurtre, qui a émaillé l’année 2019.

Cette loi, à ne pas en douter, joue un rôle dissuasif. En effet les peines prévues par les
nouveaux textes même s’ils accomplissent les fonctions traditionnelles de la sanction pénale 1,
chercheraient plus tôt à intimider les éventuels violeurs

Ainsi, le législateur s’inscrit dans une démarche prophylactique, pour résoudre le problème
des violences sexuelles, oubliant par conséquent les complaintes des victimes 2. En effet, la
conception holistique des effets de la sanction pénale constitue un obstacle à une prise en
charge efficace de la victime. Le législateur dans son subconscient estime que la sanction
pénale suffit à apaiser les maux de celle-ci.

Or, il est avéré que cette sanction à elle seule ne peut adoucir les souffrances de la victime.
Celle-ci à l’instar du coupable, doit bénéficier d’un traitement particulier tourné vers sa
personne. En de termes autres l’appareil judiciaire doit être à l’écoute de l’état psychique ou
physique de la victime afin d’espérer la remettre dans l’état où elle était avant son agression.

Toutefois, force est de constater que le législateur n’a pas épousé cette vision de la répression
du viol. Il appartient à partir de ce moment à la société civile, dont la lutte contre le viol n’est
pas encore achevée, de mener le combat afin que les victimes puissent bénéficier d’une prise
en charge complète de leur état. Et parmi les mesures de prise en charge, figure en bonne
place l’avortement médicalisé.

A mi-chemin entre la souffrance physique et psychique, la grossesse, issue de viol, constitue


dans bien des cas le nœud des souffrances de la victime. En de termes autres, elle est le
cordon ombilical qui la maintient dans les souvenirs de l’agression. Cela explique leur
réaction quasi naturelle de vouloir cout au cout, soit avorter soit se débrasser de l’enfant une
fois après l’ avoir mis au monde Selon elle, ces pratiques constituent sinon la solution du
moins le premier pas vers celle-ci.

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Il urge donc face à cette situation, de porter le combat pour ne pas que les femmes porteuses
de grossesse issue de viol ou d’inceste se trouve 2 mois ou 9 mois après leur agression, à la
même place que leurs bourreaux, c’est-à-dire derrière les barreaux, car ayant tentées de se
libérer d’une souffrance qu’on leur a infligé.

Pour ce faire il est nécessaire que l’on comprenne que la victime de viol voir de pédophilie est
une malade, car la santé est selon l’OMS un état de complet bien-être physique, mentale et
social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité 3, qui comme les
autres patients doit être soignée.

Ainsi en permettant aux juges après avoir condamné le coupable de prescrire aux victimes des
mesures telles que l’avortement médicalisé. Ceci permettra d’agir non seulement sur taux de
mortalité maternelle aggravée par les avortements clandestin qui constituent le cinquième
cause de décès4 maternel mais encore sur la population carcérale féminine dont les 22% ont
commis un infanticide5.

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