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https://www.amef-consulting.com/financement-des-chaines-de-valeur-agricoles/
L’activité agricole est essentielle pour un développement durable et la lutte contre la pauvreté ;
néanmoins force est de constater que les contraintes financières dans ce secteur sont réelles,
coûteuses et réparties de façon inégales, ce qui limite sérieusement la capacité concurrentielle des
petits agriculteurs.
Les fluctuations parfois imprévisibles des prix des denrées alimentaires ont révélé la vulnérabilité
de la production agricole face à la satisfaction de la demande mondiale et poussent à accroître les
investissements dans l’agriculture à tous les niveaux.
Les gains issus des économies d’échelle, la mondialisation de la chaîne alimentaire et l’accès aux
ressources attirent les grandes entreprises agroalimentaires liées entre elles qui jouent un rôle de
plus en plus important dans un secteur caractérisé par une intégration verticale et horizontale
toujours plus grande.
Les conséquences sont profondes pour le monde agricole, tout particulièrement pour les petits
agriculteurs ainsi que pour tous les acteurs exclus des chaînes de valeur interdépendantes.
L’agriculture évolue vers un système moderne et compétitif conditionné par les exigences des
consommateurs, une demande croissante pour des produits transformés ainsi que le respect des
normes uniformes strictes en matière de sécurité et de qualité.
Le financement relatif aux chaînes de valeur n’est pas fondamentalement nouveau en soi, sachant
que certains types de financement commercial existent depuis des millénaires. La véritable
nouveauté réside dans son utilisation de plus en plus systématique dans l’agriculture par le biais de
techniques, d’outils et d’approches innovants et mieux adaptés.
Le financement d’une chaîne de valeur est constitué par les mouvements de fonds vers une chaîne
de valeur et entre les différents maillons qui la composent.
Il s’agit d’une partie ou de l’ensemble des services financiers, des produits et des services de
soutien qui transitent vers et/ou par le biais d’une chaîne de valeur pour répondre aux besoins et
aux contraintes des acteurs impliqués dans la chaîne, qu’il s’agisse de la nécessité de pouvoir
accéder à des financements, d’assurer les ventes, de se procurer des produits, de réduire les risques
et/ou d’améliorer le rendement au sein de la chaîne.
On parle de financement interne d’une chaîne de valeur lorsqu’un fournisseur d’intrants accorde
un crédit à un exploitant agricole ou lorsqu’une entreprise chef de file consent une avance de
fonds à des intermédiaires de marché.
Un exemple de financement interne d’une chaîne de valeur est donné par le cas du crédit
fournisseur dans le cadre duquel les détaillants d’intrants agroalimentaires consentent aux petits
exploitants agricoles des ventes à paiements différés.
On parle de financement externe d’une chaîne de valeur lorsque par exemple, une banque accorde
un prêt à des exploitants agricoles, sur la base d’un contrat avec un acheteur fiable ou d’un warrant
provenant d’une installation agréée pour le stockage.
Un exemple caractéristique de financement externe d’une chaîne de valeur est donné lorsque dans
certains pays africains de petits cultivateurs de fruits et légumes peuvent obtenir un financement
d’engrais auprès d’une banque grâce à leur contrat à l’exportation.
L’exportateur paie les exploitants agricoles en passant par la banque qui déduit les
remboursements prévus avant de reverser les montants nets au groupement d’agriculteurs.
Le financement d’une chaîne de valeur agricole doit être abordé dans un cadre contextuel plus
large qui ne se limite pas qu’aux chaînes de valeur à proprement parler mais qui prend aussi en
considération le contexte économique de chaque pays dans la mesure où ce contexte a un impact
sur les chaînes de valeurs et sur les systèmes financiers.
Les opportunités offertes par le financement d’une chaîne sont plus précisément influencées par le
contexte et le modèle économique ainsi que par les rôles respectifs joués par tous les participants
au sein de la chaîne.
En Afrique, les acteurs d’une chaîne de valeur sont davantage motivés par le désir de développer
les marchés que par la rentabilité financière.
Les négociants, par exemple, utilisent le financement comme un moyen pour s’approvisionner,
alors que les fournisseurs d’intrants l’utilisent souvent comme un élément stratégique de soutien
aux ventes.
Pour les institutions financières, cette approche leur permet de réduire les risques ainsi que les
coûts des services financiers proposés.
Pour les différents acteurs qui profitent du financement d’une chaîne de valeur, tels que les petits
exploitants agricoles ou ceux qui achètent leurs produits, ce mécanisme permet d’obtenir un
financement qui, en raison d’un manque de garanties ou des coûts prohibitifs de transaction pour
garantir un prêt, n’aurait pu avoir lieu.
Il s’agit également d’un moyen qui peut permettre de s’assurer un marché pour des produits.
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Dans le cas des producteurs de fleurs au Mexique, la Rabobank finance les besoins de trésorerie,
de matériel et les besoins technologiques.
De façon étroitement liée, la Rabobank finance aussi les fournisseurs de matériel qui procurent la
technologie nécessaire aux exploitants agricoles. La banque finance les exploitants agricoles parce
qu’elle les connaît et qu’elle comprend leur modèle commercial.
Concrètement, les exploitants agricoles expédient leur production sur un marché aux enchères aux
Pays Bas et la Rabobank finance ce marché ainsi que la plupart des acheteurs.
La banque est également sûre que les exploitants agricoles reçoivent leur argent dans la mesure où
celui-ci est déposé sur un compte de la Rabobank, permettant de ce fait à la banque de débiter
directement les comptes pour les remboursements de prêt
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Cela permet d’améliorer la qualité et l’efficacité du financement des chaînes agricoles par :