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Dominique Morin cite Martin Buber dans son ouvrage Pour dire Dieu, p. 19.
ou dans l’idée qu’ils se font de lui une vérité absolue qu’il
s’agit d’utiliser et de répandre par le fer et par le feu. »
g. Dieu, un mot domestiqué, Paolo Rica
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Dans notre monde, tout se compte. Car compter dans notre
monde, c’est compter aux yeux des autres et à ses propres
yeux. Nous vivons sous la dictature des chiffres.
Le calcul
La population mondiale
La population locale
La population d’église
Les annuités de cotisation de retraite
Les accidents des jours fériés
Le CAC 40
Les calories
Les péchés capitaux
Les anniversaires qu’on commémore en
fonction du nombre
Même dans l’église, on compte. Je me souviens :
Livres et tracts distribués
Vêtements donnés
Visites missionnaires
Études bibliques
Il y avait des « fonds » pour tout. On avait,
en une seule matinée de sabbat, au moins
quatre collectes.
HISTOIRE : Faisons une dernière collecte
Jean-Noël Bezançon, aumônier de Lycée,
curé :
« Dieu lui-même semble investi dans ces comptes et ces
décomptes, comme s’il nous en voulait d’être toujours ‘’à
découvert’’. »… comme si tout « était inscrit dans un grand
registre quadrillé et qu’il n’y avait plus qu’à faire l’addition de
chaque colonne. L’addition sera salée. Comme au « tribunal de
la pénitence » de mon enfance : « Combien de fois, mon fils ?...
Ce sera trois Pater et deux Ave... » Les plateaux de balance du
« jugement dernier » et de la « pesée des âmes » ne doivent-ils
pas plus à la mythologie égyptienne qu’à la tradition
biblique ? » page 11-12.
Jonas 4. 9-11
« Dieu dit à Jonas : Fais-tu bien de te fâcher à cause du ricin ?
Il répondit : Je fais bien de me fâcher jusqu'à la mort. 10Et
l'Éternel dit : Toi tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune
peine et que tu n'as pas fait grandir, qui est né dans une nuit et
qui a péri dans une nuit. 11Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive,
la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille
êtres humains qui ne savent pas distinguer leur droite de leur
gauche, et des bêtes en grand nombre ! »
Oui, Dieu ne sait pas compter
Déjà par rapport à sa nature : Je suis trois mais je suis UN,
Père, fils et Saint-Esprit, mais UN.
Il a fallu des siècles et des conciles pour les chrétiens d’essayer
de comprendre cette mathématique illogique. Mais attention,
l’expérience trinitaire ne nous est pas accessible. Le texte
fondateur du mariage dans la Bible nous le dit :
« L’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa
femme… »
Moi, mon père et ma mère. Ca fait trois. Et je rencontre ma
femme, celle qui deviendra ma femme. Et cet ensemble, ces
entités ne font qu’un. Une seule chair. Avec l’arrivée de l’enfant,
une seule grande famille où l’unité est l’expression de la
divinité.
Dieu ne sait pas compter par rapport à son Royaume. Cela
peut paraître injuste.
Les derniers seront les premiers. Comment ? Avez-vous déjà
vu une cérémonie de graduation scolaire, universitaire ou où on
récompense les derniers ?
Pour les médailles sportives à tous els niveaux, on se limite aux
trois premiers, à trois couleurs, à trois métaux. Ce qui sépare le
quatrième des trois premiers, ce n’est qu’une seconde, parfois
une fraction de seconde. Mais aucune caméra ne se braque sur
lui. Il restera inconnu, sauf si quelque chose de bizarre se
passe, un événement inattendu. Je pense aux Jeux
Olympiques de Barcelone.
L’entrée dans son royaume ne dépend nullement des
mérites, des actes méritoires, des œuvres, des bonnes
œuvres.
Vous avez entendu la parabole des ouvriers loués à des heures
différentes. Mat 20. 8-15
« Quand le soir arrive, le propriétaire de la vigne dit à son
serviteur : “Appelle les ouvriers et donne à chacun son salaire.
Commence par ceux que j'ai embauchés en dernier et finis par
ceux que j'ai embauchés en premier.”
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Ceux qui ont travaillé à partir de cinq heures de l'après-midi
arrivent, et ils reçoivent chacun une pièce d'argent. 10Ceux qui
ont travaillé les premiers arrivent à leur tour et ils pensent :
“Nous allons recevoir davantage.” Mais eux aussi reçoivent
chacun une pièce d'argent.
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En la recevant, ils critiquent le propriétaire 12et ils disent : “Ces
ouvriers sont arrivés en dernier. Ils ont travaillé pendant une
heure seulement, et tu les as payés comme nous ! Pourtant
nous avons supporté la fatigue toute la journée, et nous avons
travaillé sous le soleil !”
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Le propriétaire répond à l'un d'eux : “Mon ami, je ne suis pas
injuste avec toi. Tu étais bien d'accord avec moi pour recevoir
une pièce d'argent pour la journée.14Prends ton salaire et va-t-
en. Je veux donner à cet ouvrier arrivé en dernier autant qu'à
toi. 15J'ai le droit de faire ce que je veux avec mon argent, n'est-
ce pas ? Ou bien vois-tu d'un mauvais œil que je sois bon ? »
Si mes souvenirs sont justes, Paul Ricoeur donne à son
commentaire sur l’Épître aux Romains ce titre « Le Dieu
injuste ». La lettre de Paul aux Romains a pour sujet « Le salut
par la grâce » ; « La justification par la foi ». la foi au Dieu de
grâce, où la grâce n’est pas un salaire, un dû, une obligation,
un mérite. La grâce est un don. On l’accepte ou on la refuse.
« Ou bien vois-tu d'un mauvais œil que je sois bon ? » V. 15
Cette grâce ouvre la porte du ciel à ceux qui n’ont pas tout
compris, tout saisi, qui n’ont pas eu le privilège de connaître ce
Dieu tel que le représente Jésus (c’est notre sujet de demain),
tel que nous le dit « la Bible », mais qui aurait été bon.
D’ailleurs, dans la parabole du jugement dernier, cette catégorie
de personnes est étonnée, surprise d’être parmi les élus, parmi
les « justes ».