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Classification des défauts géométriques

dans les soudures des matériaux


Métalliques

Préparer par :
06/11/21
Mr Benaouda Djilali
L'inspection des soudures peut être effectuée pour un bon
nombre de raisons. Le motif le plus important est sans doute pour
déterminer si la qualité de la soudure convient à l'application
prévue. Afin d'évaluer la qualité d'une soudure, il faut d'abord
identifier et différencier les défauts de soudage.
L’identification et caractérisation des défauts est une opération
délicate dans le processus du contrôle de la qualité des soudures.

Elle se caractérise par l’identification des indications et


l’application des critères d’acceptabilité définis par les documents
de référence et qui aboutissent soit au rebut soit à l’acceptation
du produit.
Le type le plus courant d’essai non destructif est le contrôle
visuel car il est simple et moins onéreux.
Savoir classifier et identifier les défauts en soudage
par l'examen visuel, De manière à éviter des
confusions, les types de défauts sont définis avec des
commentaires et des illustrations.
Apprendre à bien identifier les défauts suivant la
norme EN ISO 6520.

Définir l'origine possible des défauts.

Apprendre comment remédier les défauts de


soudage.
Dans la norme internationale EN ISO 6520 de Classification des
défauts géométriques dans les soudures des matériaux
Métalliques, les défauts sont divisés dans les six groupes suivants:

• Fissures
• Cavités
• Inclusions solides
• Manque de fusion et de pénétration
• Défauts de forme.
• Défauts divers n’appartenant à aucun des groupes cités ci dessus
Du point de vue métallurgique, les fissures qui prennent naissance
lors du soudage peuvent être regroupées dans deux catégories à
savoir la fissuration à froid et la fissuration à chaud.

La différenciation de ce type de fissures revient d’abord à


reconnaître leur disposition privilégiée d’une part et à indiquer le
moment de leur apparition d’autre part.
Qu’est- ce que la Fissure de solidification ?
La fissuration à chaud ou de solidification ne tarde pas à se
manifester, elle apparait lors du dernier stade de solidification
avant que le métal ne soit complètement solidifié T > 150 C°.
Ou ?
Toujours au plein centre du cordon de soudure.
1- Composition chimique:
La présence de cuivre, phosphore et le soufre dans la soudure
favorise la fissuration à chaud.
Il faut également prendre en compte le métal d’apport.
2- Forme du cordon:
Cordon de forme concave plutôt que convexe favorise la
formation de la fissure, il faut maintenir un rapport de largeur du
cordon sur sa hauteur (L / h ≥ 0.7 ).
Angle supérieur Angle inférieur
à 60° à 60°

La chaleur de soudage reste plus longtemps dans les plaques


d’angle ouvert que l’angle le plus étroit. (La chaleur s’évade
moins vite).
3-Contraintes appliquées lors de la solidification:
Le bridage trop rigide ou autres moyens de fixation peuvent
entraîner la fissuration de soudure causée par le stress
résiduel(contraintes).

Fissure dans la
soudure
En prenant en compte les paramètres cités précédemment, Un
préchauffage et post-chauffage homogènes des pièces diminuent
les contraintes.

Préchauffage(avant soudage) Post-chauffage(pendant soudage)


Qu’est- ce que la Fissure par hydrogène?
la fissuration par l’hydrogène ou fissuration différée, elle intervient
quand la soudure est froide T < 150 °C, mais le phénomène surgit
souvent à la température ambiante.
C’est pour cette raison que certains codes de contrôle
recommandent des délais d’attente de 24 à 48 heures avant de
procéder à l’inspection des soudures.
Ou ?
La fissuration à froid se
manifeste soit au niveau du
joint ou de la zone affectée
thermiquement (sous et à côté
du cordon).
Le phénomène ne peut être déclenché que suite à la coprésence
des trois facteurs suivants :
• Structurefragile de trempe (martensite).
• Contraintes de tension (bridage, retrait lors du refroidissement).
• Hydrogène (H2) diffusé en concentrations suffisantes.
Hy
dr
og
èn
e
s te
Contrain

Fissuration
à froid

u re
c t
t ru
ros
ic
M
La présence d’hydrogène dans le bain de fusion tire son origine de
la présence et de la décomposition des composés suivants :

• Humidité dans les gaz de protection, dans l’enrobage (SMAW),


dans le flux (SAW), sur le métal de base, etc.…

• Traces d’huile, de graisse, de cire, d’oxyde, de rouille, etc...


L’effet de l’hydrogène sur le processus de fissuration s’exerce
suivant les étapes décrites ci-après :
1- Décomposition de l’humidité dans la colonne d’arc et formation d’ions
d’hydrogène (H+).
2- Dissolution et Accumulation des ions d’hydrogène (H+) dans le bain de fusion.

3- L’hydrogène diffusé se concentre autour des zones de concentration des


contraintes (discontinuités dans le métal, pores, inclusions ou tout autre défaut
microscopique) avant de se combiner pour former des molécules de gaz (H2). En
effet, ces défauts servent de concentrateur de contraintes et d’amorce de
fissures en même temps.
4-Le gaz d’hydrogène s’accumule jusqu’à une certaine concentration critique
avant de faire en sorte d’altérer la force de cohésion interatomique du métal
et d’y initier l’ouverture d’une fissure à partir du défaut ou de la microfissure
préexistants.
L’indice de carbone équivalent est un concept qui a été développé
pour permettre d’évaluer l’aptitude à la formation d’une
structure fragile de trempe lors du soudage des aciers.

Parmi les différentes formules utilisées pour le calcul de l’indice


de carbone équivalent, l’Institut International du Soudage (IIW)
adopte la formule simplifiée de Dearden-O’Neill qui intègre l’effet
équivalent des autres éléments d’alliage (Mn, Cr, Mo, V, Ni, Cu) à
celui du carbone..
Cette formule s’énonce comme suit :
CEIIW = C + Mn/6 + (Cr+Mo+V)/5 + (Ni+Cu)/15
où la concentration des éléments est donnée en pourcentage de
poids.
En fonction de leur teneur en carbone et de leur carbone
équivalent, les aciers peuvent être classés en trois classes ou zones
distinctes du point de vue de leur comportement à la fissuration à
froid, tel que le montre la figure.
0.40
0.30

Zone 2 Zone 3
Teneur en carbone %
0.10 0.20

Zone 1
0.00

0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70


Carbone équivalent
Zone 1 : regroupe les aciers à bas carbone ou faiblement allié
dont la teneur en carbone est inférieure ou égale à 0,10 %. La
structure de trempe n’est pas très dure et, dépendamment de
l’indice du carbone équivalent, elle n’est pas prédisposée à la
0.40

fissuration dans la plupart des cas.


0.30
Teneur en carbone %
0.20

Zone 2 Zone 3
0.10

Zone 1
0.00

0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70


Carbone équivalent
Zone 2 : regroupe la plupart des aciers au carbone avec une
teneur en carbone supérieure à 0,10 %. Les aciers de cette classe
ayant un indice CE inférieur à 0,5 % présentent une structure qui
est considérée comme non sensible à la fissuration à froid.
Cependant, à mesure que cet indice croît avec l’augmentation de la
teneur en carbone,

0.00 0.10 0.20 0.30 0.40


le risque de fissuration de la ZAT
devient probable. Il faut donc

Teneur en carbone %
s’assurer d’avoir une faible Zone 2 Zone 3
dureté dans la ZAT en
procédant à un refroidissement
contrôlé d’une part et en Zone 1

utilisant un métal d’apport à 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70


bas hydrogène d’autre part. Carbone équivalent
Zone 3 : comporte les aciers alliés dont la teneur en carbone est
supérieurs à 0,10 % et qui présentent un carbone équivalent élevé.
La formation d’une structure de martensite dure est inévitable même à
de très basses vitesses de refroidissement.
Il s’ensuit alors que le soudage de ces aciers requiert des procédures
appropriées qui tiennent principalement compte des paramètres
suivants :
1- Préchauffe à une température

0.00 0.10 0.20 0.30 0.40


élevée, une énergie de soudage
optimale et, éventuellement, un

Teneur en carbone %
traitement de recuit post-soudage Zone 2 Zone 3
(PWHT) afin de favoriser un
refroidissement lent qui entraîne un
certain effet d’adoucissement dans la Zone 1
structure de martensite.
2- Métal d’apport à bas hydrogène 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70
(électrodes basiques) ou électrodes Carbone équivalent
spécialisées.
La meilleure prévention de la fissuration à froid est un
préchauffage approprié des pièces à souder afin d’évaporer
l’hydrogène contenu dans l’humidité présente sur la pièce (le
préchauffage doit atteindre au moins 100 ºC, soit la
température d’ébullition de l’eau).

On peut aussi choisir des électrodes préchauffées à basse


teneur en hydrogène (basiques). On prend soin de refroidir les
pièces très lentement ainsi qu’un traitement thermique après
soudage évitera l’apparition de tensions internes, favorisant
l’apparition de fissures.
Les fissures sont des ruptures du matériau. Elles sont orientées
selon le type de défaut. Ces fissures peuvent se trouver aussi bien
dans le métal de base que dans le cordon de soudure, dans la zone
affectée thermiquement ou la zone de liaison.

Types de fissures fréquentes :


Fissure longitudinale.
Fissure
Fissure transversale. transversale
Fissure de cratère.
Fissure sous cordon.
Fissure rayonnante. Fissure
Fissure marbrée. Fissure dans
longitudinale
la ZAT
Fissure Ramifié.
Désignation Commentaires Illustration
Fissure Fissure dont la direction est parallèle à
longitudinale l’axe du cordon de soudure

Fissure Fissure dont la direction est


transversale perpendiculaire à l’axe du cordon de
soudure
Fissure Groupe de fissures issues d’un même
rayonnante point

Fissure de Fissure se produisant dans un cratère


cratère (longitudinale, transversale ou étoile)

Fissure groupe de fissures séparées,


Marbrée d'orientation quelconque

Fissure Ensemble de fissure reliées entre elles et


Ramifiée se présentant sous forme d’arborescence
Fissure longitudinale Fissure Ramifiée
Fissure de cratère Fissure longitudinale(sous cordon)
Fissure longitudinale
Fissure Marbrée Fissure transversale
Fissure longitudinale
Fissure longitudinale Fissure Marbrée dans la ZAT
Fissure Marbrée Fissure Rayonnante
Les soufflures (cavités) sont des défauts fréquents en soudage. Ce
sont souvent des bulles de gaz enfermées dans le cordon de
soudure. Les piqures sont des soufflures débouchântes, donc
visibles en surface.

Types de soufflures fréquentes :


Piqures
Nid de soufflures.
Soufflures sphéroïdale isolée.
Soufflure uniformément réparties.
Soufflure alignée.
Soufflures
Soufflure allongée. vermiculaires
Soufflures vermiculaires.
Piqures. Nids soufflures
Mauvaise protection du bain de fusion.
Pièce humide ou électrode.
Saleté sur la pièce (oxyde, gris, huile…).
Arc long ou (longueur terminale).
Electrode défectueuse.
Vitesse de dégazage inférieur a la vitesse de solidification.
Choix du gaz de protection inapproprié (gaz et débit).
Désignation Commentaires Illustration
Soufflure Soufflure de forme sensiblement sphérique
sphéroïdale
Soufflure Soufflures sphéroïdale régulièrement
uniformément distribuées dans le métal fondu
repartis
Nid de Groupe de soufflures
soufflures
Soufflures Soufflures distribuées suivant une ligne
alignées ou en parallèle à l’axe de la soudure
Chaplet
Soufflure Soufflure non sphéroïdale importante dont la
allongé dimension principale est approximativement
parallèle à l'axe du cordon
Soufflure Soufflure en forme de galerie de ver dans la
vermiculaire ZF résultant du cheminement des gaz, elle
sont généralement groupés en nids et
disposée en arrêtes de poisson.
piqure Soufflure de petit dimension débouchant en
surface
Piqures
Piqures Piqures
(forme vermiculaire) (forme uniformément répartis)
Piqure (forme allongée) Piqure (forme alignée)
Piqures Nid de piqures
Piqures
Piqures (alignées)
(uniformément repartis)
Nid de piqures
+ piqures (forme vermiculaire) Piqures (forme allongée)
Lorsque le métal se refroidit, il est possible que le cordon ne se
referme pas de façon uniforme en fin de soudure. Le creux formé
est appelé retassure ou dépression . Les retassures de cratère
sont des défauts dus à une mauvaise reprise de passes ou à
un arrêt trop brusque de l’arc électrique.
Retassures de cratères
En soudage, les inclusions désignent des corps étrangers présents
au cœur du cordon.
Types d’inclusions fréquentes :
 Inclusion de laitier : résidu de laitier emprisonné dans la soudure.
 Inclusion de flux : résidu de flux emprisonné dans la soudure.
 Inclusion d’oxyde : oxyde métallique emprisonné dans le métal
fondu au cours de la solidification .
Inclusion métallique : particule métallique de composition
différente au cordon emprisonnée (souvent tungstène en TIG)

inclusion
Inclusion de laitier, flux et oxyde:
Mauvaise inclinaison de l’électrode.
Nettoyage insuffisant entre passes.

Inclusion métallique:
Contacte de tungstène avec la pièce lors du amorçage.
Projection du tungstène en fusion.
Inclusions de laitier
Inclusions d’oxyde
Inclusions d’oxyde
Inclusions de laitier
Energie de soudage trop faible (courant).
Vitesse de soudage élevée.
Ecartement étroit.
Diamètre de l’électrode inapproprié (non respect de
l’écartement et le diamètre de l’électrodes).
Manque de pénétration
Manque de pénétration
Manque de pénétration
Concernant le manque de fusion, il s’agit d’une mauvaise continuité
métallurgique entre les métaux à assembler. Il peut aussi s’agir de
manque de fusion des passes les unes avec les autres.

Types d’inclusions fréquentes :


Manque de fusion latéral qui intéresse les bords à souder.
Manque de fusion entre les passes.
Manque de fusion à la racine.
Energie de soudage trop faible (courant).
Vitesse de soudage élevée.
Pièce humide.
Saleté sur la pièce.
Non préchauffage de la pièce.
Non respect du temps entre passes.
Manque de fusion
Manque de fusion
Manque de fusion
Manque de fusion
Manque de fusion
Forme défectueuse
Morsure

Caniveau
caniveau
Caniveau Morsures
Caniveau
Caniveau à la racine Caniveau
Caniveau Caniveau à la racine
Il s’agit d’un excès de matière sur la longueur , ou localisé dans les
passes terminales de la soudure.
Ce défaut est due à une vitesse de soudage lente ou un courant
fort. Les normes imposent des limites d’épaisseur pour le cordon.
Si le cordon est trop bombé et dépasse ces limites, alors il y a
défaut de convexité.
Convexité
Convexité
Convexité
Excès de métal à la racine pour une soudure exécutée à partir
d’une seule face ou à travers le métal déjà déposé pour une
soudure en plusieurs passes.
Ce défaut est due aux:
Energie de soudage élevée (courant).
Vitesse de soudage lente.
Ecartement large.
Diamètre de l’électrode inapproprié.

Goutte est un excès local


de pénétration.
Excès de pénétration
Goutte
Angle trop faible du dièdre formé par le plan tangent au
métal de base et le plan tangent au métal d’apport et
passant par la ligne de raccordement.
Excès de métal déposé qui se répand sur la surface de
métal de base sans liaison intime avec celui-ci
Débordement
Dénivellement
Déformation angulaire
Affaissement du métal déposé dû à une fusion excessive (énergie
élevée) conduisant (par gravité) à un excès et/ou à un manque de
métal suivant le cas on pourra distinguer:
Effondrement en corniche.
Effondrement à plat ou au plafond.
Effondrement d’angle (dans une soudure angle).
Effondrement d’angle Effondrement en corniche
Trou
Trou
Il s’agit d’un manque de matière sur la longueur de la soudure, ou
localisé. Si le cordon est trop creux et dépasse les limites des
normes, alors il y a défaut de concavité.
Manque d’épaisseur
Manque d’épaisseur
Concavité à la racine
Rochage
Rochage
Mauvaise reprise
Mauvaise reprise
Altération (détérioration) locale et superficielle du métal de base
résultant d’un amorçage de l’arc au voisinage de la soudure .
Coup d’arc
Éclaboussure de métal en fusion projetée pendant l’opération de
soudage et qui adhère sur le métal de base ou le métal fondu déjà
solidifié
Projection métallique
Projection métallique
Particule de tungstène projetée sur la pièce à souder pendant
l’opération de soudage.
Blessure locale du métal de base produite lors du démontage
d’attaches soudées.
Blessure locale due au meule.
Blessure locale due à l’action d’un burin ou d’un autre outil
Réduction de l’épaisseur due à un meulage exagéré.
La fissuration résulte généralement de tensions internes trop importantes dans
le cordon de soudure ou dans la zone chauffée ZAT durant le soudage . Les
fissures peuvent apparaître très tôt (fissuration à chaud) ou des heures, voire
des jours après le soudage (fissuration à froid). Les causes les plus fréquentes de
fissuration sont un refroidissement trop rapide, un métal d’apport incompatible
avec le métal de base ou une mauvaise préparation des joints et présence
d’hydrogène.

En plus des fissures, il existe plusieurs types de défauts de soudure : les défauts
dimensionnels (mauvaise dimension du cordon sur la largeur ou sur l’épaisseur),
les défauts de géométrie du cordon, les défauts de pénétration, les soufflures,
les inclusions, les caniveaux, les retassures, les projections et les défauts de
fusion.
Les défauts de soudage peuvent être causés par de nombreux facteurs, dont la
vitesse d’avance ou l’intensité du courant. Dans bien des cas, les défauts
peuvent être détectés et corrigés en cours de soudage.

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