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Matériaux de construction

Introduction :
A Byzance ,comme tout autour de la Méditerranée, ils maintiennent les méthodes de construction
traditionnelles, en employant des matériaux locaux, ce qui fait que La voûte et la coupole apparaîtront
d'abord dans des régions où le bois est rare : en Mésopotamie, les voûtes de brique ; en Asie Mineure ou en
Arménie, les voûtes de pierre. Et le caractère comme la qualité du décor sculpté dépendront eux aussi,
malgré l'échange constant des formes, des matériaux et des styles locaux.

La brique :

La brique a une place privilégiée comme matériau de construction dans l’histoire de l’architecture
byzantine. Sa production, abondante sous l’Empire romain, perdure à Constantinople, dans les
Balkans, l’Italie, mais aussi la côte occidentale de l’Asie mineure. Dans ces régions, brique et
moellons étaient essentiellement utilisés pour les constructions, contrairement à d’autres régions
de l’Empire byzantin où c’est l’usage de la pierre de taille qui dominait. Le choix d’un matériau
plutôt qu’un autre s’explique par sa disponibilité, mais aussi par le poids des traditions.

Monastère Saint-Pantaleimon d’Ohrid


. L’utilisation très importante de la brique dans l’architecture byzantine est un autre élément qui peut
expliquer le déclin des carrières, à moins qu’elle n’en soit elle-même une conséquence.
La fabrication des briques est un processus long :

 L’argile doit être extraite puis acheminée au lieu de fabrication. Le choix de l’emplacement
des briqueteries était dicté par des impératifs d’ordre pratique. Elles devaient être proches
des lieux d’extraction de l’argile, ou de ceux où l’on utilisait et/ou vendait les briques. La
proximité avec un cours d’eau ou un port, pour faciliter le transport, était aussi recherchée.
la fabrication de briques demande en effet une importante quantité d’eau. L’argile était traitée et
mélangée à de l’eau. On moulait ensuite les briques dans des structures en bois et sur une surface de travail
ensablée pour empêcher l’adhésion de l'argile. On laissait sécher les briques démoulées jusqu’à quatre
semaines. Elles étaient ensuite cuites, généralement dans des fours fermés. Le feu était alimenté durant une
douzaine d’heures au moins. Il fallait plusieurs jours pour que le four se refroidisse et pour qu’il puisse être
déchargé. De l’enfournement au moment où l’on sortait les briques, une à deux semaines, voire trois selon les
dimensions et la quantité de briques, étaient nécessaires. Tel est le processus de fabrication des briques à
Constantinople dès l’Antiquité tardive.

En raison de la composition des argiles généralement utilisées et des procédés de cuisson, les briques
byzantines sont généralement de couleur brun-orangé ou rouge

Le coût de productiont d’une brique était relativement élevé ; ainsi, comme pour les autres
matériaux, les bâtisseurs byzantins ont souvent eu recours au réemploi. Les briques étaient utilisées
aussi bien pour la construction d’édifices religieux que pour les constructions publiques, les palais ou
encore des maisons.

La brique était encore utilisée pour :


 réaliser des ornements.
 mettre en valeur le contour de certaines zones de l’édifice
 encadrements des fenêtres, des portes, bordures des toits...
On disposait les briques de différentes manières pour créer toutes sortes de motifs, tels que :
 des lignes de méandres
 de vagues
 des dents de scie
 des croix
 Des médaillons isolés.

On a également utilisé la brique pour réaliser des inscriptions, jusqu’à imiter l’écriture kufique dans
un but purement ornemental. Des inscriptions pseudo-kufiques se retrouvent par exemple sur les
murs de l'église de la Panagia dans le monastère d’Hosios Loukas, en Grèce. Relativement sobres
jusqu’au Xe siècle, les façades des édifices byzantins sont de plus en plus décorées, en particulier
sous les Paléologues (1261 -1453).

À l’exception de quelques régions où la pierre de taille était privilégiée, les coupoles, les voûtes et les arcs
étaient réalisés exclusivement en brique. La facilité de mise en œuvre et la légèreté de ce matériau en sont
les raisons évidentes. L’utilisation de la brique pour la réalisation des grandes voûtes dans l’architecture
romaine est relativement tardive et trouve peut-être son origine dans l’architecture perse sassanide.
La pierre :

A Byzance plusieurs traditions différentes ont coexisté dans l’Empire byzantin en ce qui concerne les
techniques de construction ; cependant, c’est un certain conservatisme qui caractérise leur histoire.En
revanche, la construction d’édifices en pierres de taille appareillées était caractéristique des édifices de la
Syrie-Palestine, d’une grande partie de l’Asie Mineure, ainsi que de l’Arménie et de la Géorgie. L’utilisation
d’un matériau plutôt qu’un autre doit s’expliquer non seulement par sa disponibilité, mais aussi par la
persistance de traditions locales.

En Géorgie et en Arménie, une architecture originale s’est développée. Très productive, cette région a laissé
de nombreux monuments datant du Ve ou VIe siècle au XIVe siècle. Au VIIe siècle, alors que l’Empire byzantin
décline et que son activité architecturale semble pratiquement cesser jusqu’au IXe siècle, ces régions
paraissent moins atteintes par la crise. Ces territoires, tantôt intégrés dans l’Empire, tantôt autonomes,
connurent encore des périodes de domination perse, arabe ou turque.

La construction en pierre de taille convenait bien au dressage des murs :


 elle possède une qualité esthétique et classicisante assez évidente,
 elle permettait de développer en façade des motifs sculptés

L’utilisation de la pierre avait ses limites ; atteindre des portées et des hauteurs très importantes pour les
voûtes et les coupoles était rendu difficile.
L’utilisation de la pierre ne se limite toutefois pas à la construction des murs ou des voûtes des édifices syro-
palestiniens, arméniens ou géorgiens. Dans tout l’Empire, colonnes, chapiteaux, linteaux de portes sont
réalisés en pierre, de même que les installations liturgiques des églises, les pavements et les revêtements
muraux. Pour ces divers éléments, lorsqu’on en a les moyens, c’est du marbre qui est utilisé. Très souvent, il
s’agit de réemploi d’objets ou de matériaux antiques ou paléochrétiens.

Le marbre :

Le marbre de Proconnèse est le plus caractéristique de l’architecture byzantine. Il s’agit d’un marbre d’une
assez bonne qualité, polyvalent, gris clair, aux veines gris foncé et souvent bleutées. Extrait en quantité dès le
Ier siècle ap. J.-C., il fut largement répandu dans toute la Méditerranée et en particulier à Constantinople dès le
IVe siècle ; au Moyen-Âge ce marbre est surtout utilisé en réemploi, l'activité aux périodes méso- et tardo-
byzantines n'ayant pas été établie pour les carrières de Proconnèse.

La sculpture architecturale byzantine hérita des formes du répertoire classique. Cependant, les Byzantins
ne se contentèrent pas de moduler ou de réutiliser des éléments antiques, la mais furent aussi capables
d’importantes innovations artistiques comme en témoigne la sculpture architecturale de l’église Saint-
Polyeucte de Constantinople, datant du VIe siècle. Celle-ci développe un style nouveau, inspiré de formes
orientales, et promis à une grande postérité. Si on trouve encore quelques rares exemples de sculpture en
ronde bosse, celle-ci va pratiquement disparaître après le VIe siècle.
Les revêtements d’opus sectile, décor fait de pièces de pierre taillées, de formes et de couleurs différentes,
étaient utilisés pour orner les murs. L’église Sainte-Sophie de Constantinople, construite entre 532 et 537, en a
conservé de très beaux exemples reproduisant des motifs végétaux stylisés. De tels décors vont, encore une
fois, presque disparaître après le VIe siècle. Pour les sols, on employait des dalles de marbre ou de pierre plus
modeste. On pouvait aussi assembler des pièces de marbre selon le même principe que l’opus sectile, mais
dans un style et selon une mise en œuvre différente ; on retrouve ce type de revêtement de sol au monastère
du Christ Pantokrator à Constantinople, construit entre 1118 et 1136. Des plaques de marbres polychromes
furent utilisées pour orner la partie inférieure des murs des églises durant toute l'histoire de l'architecture
byzantine. On disposait souvent de telles plaques, issues d’un même bloc, côte à côte et de manière
symétrique, pour créer, par une sorte d’effet miroir, des formes abstraites. Le goût très prononcé des
Byzantins pour ce genre de décor, comme pour les marbres en général d'ailleurs, est attesté non seulement
par les ekphrasis, qui s’attardent très souvent à les décrire, mais aussi par leur imitation en peinture, qu'on
retrouve dans des édifices plus modestes.

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