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Les langues menacées de disparition

Parmi les 6.000 langues parlées, certaines sont confidentielles. Un quart


de toutes les langues du monde est parlé par moins de 1.000
personnes. Tous les 15 jours en moyenne une langue disparaît.

Il y a beaucoup d'endroits comme en Amazonie brésilienne, en Papouasie-Nouvelle-Guinée ou encore


au Nigéria où l'on peut entendre des langues parlées par seulement quelques dizaines de personnes.
Des langues en grand danger, qui risquent de disparaître avec les dernières personnes qui les parlent.
La disparition des langues est un processus qui a toujours existé. Les langues naissent, vivent, évoluent
et parfois meurent. Mais ce qui inquiète les scientifiques c'est l'accélération avec laquelle ces
disparitions s'opèrent aujourd'hui. Selon l'UNESCO, la moitié des 6.000 langues connues dans le
monde pourrait avoir totalement disparu d'ici la fin du siècle.

Les causes
La linguiste Collette Grinwald spécialiste des langues menacées indique "qu'autrefois une langue
s'éteignait quand un peuple disparaissait physiquement, à la suite d'épidémies, de guerres ou quand la
fécondité était insuffisante pour assurer son renouvellement. Aujourd'hui, les locuteurs adoptent, plus ou
moins volontairement, une autre langue, la langue dominante ".
Dans certains cas le pouvoir politique exerce une pression directe pour que les habitants parlent la
langue officielle. C'est ce qui s'est passé en France au 20e siècle. Le gouvernement français a réprimé
les langues régionales en interdisant qu'elles soient parlées à l'école.

Une perte immense


Une langue est liée à une culture, à des savoirs. Quand une langue disparaît c'est un pan du patrimoine
de l'humanité qui s'effondre. Une langue reflète aussi une certaine manière de penser et de regarder le
monde. Très concrètement notre façon de considérer les couleurs, le temps ou l'espace est influencée
par la langue que nous parlons.
L'immense diversité des langues donne aux scientifiques des outils pour explorer la pensée humaine.
En comparant les langues entre elles, ils peuvent essayer d'identifier ce qu'il y a d'universel dans les
langues humaines et tenter de voir si certaines caractéristiques de nos langages sont inscrites et
programmées dans le cerveau de notre espèce.
Voilà quelques-unes des raisons et il y en a d'autres, qui ont conduit les linguistes depuis une vingtaine
d'années à faire de la sauvegarde des langues une priorité.

Sur le terrain
Les scientifiques vont à la rencontre des derniers locuteurs de langues en passe de disparaître sans
laisser aucune trace. Il s'agit le plus souvent de langues de tradition uniquement orale. Concrètement,
leur travail consiste à écrire une grammaire, établir un dictionnaire et rassembler tout un ensemble de
textes traduits, d'enregistrements audio et vidéo pour décrire cette langue. C'est un travail
particulièrement long et minutieux.
Parallèlement à ces actions des programmes de revitalisation des langues sont menés, incitant les
jeunes générations à apprendre la langue de leurs ancêtres. Collette Grinwald résume joliment ainsi :
"Parlons plusieurs langues pour ne jamais parler d'une seule voix. "

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