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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

+ Archidiacre +

Réfutation du sédévacantisme

Cet article est mis à jour à chaque fois que les contradicteurs spéculent sur des échappatoires à leur
scénario.

I – Le problèmes de succession papale…

Depuis les années 60, les sédévacantistes rejettent les Papes post-Vatican II. Ils rejettent
également les rites promulgués par ces Papes. Aujourd’hui, si les sédévacantistes avaient
raison, il n’y aurait plus de cardinaux pour élire un Pape, car tous les cardinaux actuels ont
été nommés par Jean-Paul II ou ses successeurs.

Un tel scénario s’oppose à Léon XIII enseignant dans son Encyclique Immortale Dei :

« Bien que composée d’hommes comme la société civile, cette société de l’Église, soit pour la
fin qui lui est assignée, soit pour les moyens qui lui servent à l’atteindre, est surnaturelle et
spirituelle. Elle se distingue donc et diffère de la société civile. En outre, et ceci est de la plus
grande importance, elle constitue une société juridiquement parfaite dans son genre, parce
que, de l’expresse volonté et par la grâce de son Fondateur, elle possède en soi et par elle-
même toutes les ressources qui sont nécessaires à son existence et à son action. »

– Pape Léon XIII, Immortale Dei, 1er novembre 1885

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En effet, s’il lui manque la possibilité d’élire un Pape, alors l’Eglise ne posséderait plus en
elle-même «  toutes les ressources qui sont nécessaires à son existence et à son action  ».
Puisque le pouvoir d’élire son chef est nécessaire à son existence et à son action, alors le
sédévacantisme est hérétique, car il renie ces paroles de Léon XIII en plus de trouver des
subterfuges pour sauvegarder la succession papale.

Bien plus, Léon XIII enseigne au sujet de l’Eglise :

« Par son origine, l’Eglise est donc une société divine ; par sa fin, et par les moyens immédiats
qui y conduisent, elle est surnaturelle ; par les membres dont elle se compose et qui sont des
hommes, elle est une société humaine. C’est pourquoi nous la voyons désignée dans les
saintes Lettres par des noms qui conviennent à une société parfaite. Elle est appelée non
seulement la Maison de Dieu, la Cité placée sur la montagne, et où toutes les nations doivent
se réunir, mais encore le Bercail, que doit gouverner un seul pasteur, et où doivent se réfugier
toutes les brebis du Christ ; elle est appelée le Royaume suscité par Dieu et qui durera
éternellement ; enfin le Corps du Christ, corps mystique, sans doute, mais vivant toutefois,
parfaitement conformé et composé d’un grand nombre de membres, et ces membres n’ont
pas tous la même fonction, mais ils sont liés entre eux et unis sous l’empire de la tête qui
dirige tout.

Or, il est impossible d’imaginer une société humaine véritable et parfaite, qui ne soit
gouvernée par une puissance souveraine quelconque. Jésus-Christ doit donc avoir mis à la
tête de l’Eglise un chef suprême à qui toute la multitude des chrétiens fût soumise et
obéissante. C’est pourquoi, de même que l’Eglise pour être une en tant qu’elle est la réunion
des fidèles requiert nécessairement l’unité de foi, ainsi pour être une en tant qu’elle est une
société divinement constituée, elle requiert de droit divin l’unité de gouvernement, laquelle
produit et comprend l’unité de communion. « L’unité de l’Eglise doit être considérée sous
deux aspects : d’abord dans la connexion mutuelle des membres de l’Eglise ou la
communication qu’ils ont entre eux ; et, en second lieu, dans l’ordre qui relie tous les
membres de l’Eglise à un seul chef » (S. Hieronymus. Commentar, in Epist. ad Titum). »

– Pape Léon XIII, Satis Cognitum, 29 juin 1896 (version originale en anglais (point 10))

Cette encyclique est très importante, car elle nous enseigne que l’Eglise est une société
humaine parfaite et souveraine. Le Christ doit donc, nous dit Léon XIII, avoir mis à sa tête un
chef, sans quoi elle perdrait cette définition. Cela réfute l’idée qu’elle pourrait être gouvernée
par le Christ seul ou attendre son intervention miraculeuse pour pouvoir se gouverner.

Pour l’Église catholique, perdre son unité de gouvernement, même temporairement, ce serait
perdre un élément de la note d’unité, au moins temporairement. S’il y avait des moments où
l’Église n’avait pas cet élément de la note d’unité, alors cet élément ne ferait jamais partie des
notes, car les notes de l’Église sont inséparables de l’Église et sont des signes par lesquels
nous pouvons toujours discerner le vraie Église. (cf. Catéchisme de Saint Pie X, section :
Neuvième article du Credo, Q.13).

Tout comme l’Église est toujours unifiée dans la foi, elle est toujours unifiée dans le
gouvernement. Ainsi, quand un pape meurt, si le gouvernement central de l’Église devait
cesser de fonctionner, alors l’unité de gouvernement de l’Église cesserait également. Cela
n’arrive pas, car même durant l’interrègne papal, le gouvernement central de l’Église
continue de fonctionner, bien que selon des règles quelque peu différentes.

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En effet, durant la vacance, le gouvernement est confié aux personnes déterminées par le
Pape (par exemple : Pie XII dans Vacantis Apostolicae Sedis), les cardinaux et les
congrégations romaines possèdent toujours un pouvoir, quoique limité, mais sont capables
de prendre certaines décisions (cf. §1 à §5). Cependant, les sédévacantistes n’ont ni cardinaux,
ni congrégation, ni même un seul évêque légitime, comme nous le verrons après.

II – …mais aussi apostolique !

Les premiers évêques sédévacantistes furent consacrés en 1981 par Mgr Thuc, archevêque de
Hué, contre l’accord du Pape saint Jean-Paul II, et alors qu’il n’avait pas encore révélé ses
croyances sédévacantistes, par conséquent ils furent évêques illégitimes, qui eux-mêmes en
sacrèrent d’autres illégitimement, etc. Selon l’enseignement de l’Eglise, de tels évêques sont
dépourvus de juridiction.

1 – De l’obéissance à la hiérarchie légitime

En effet, Saint Pie X enseigne que les pasteurs doivent être ordonnés légitimement et que la
juridiction doit lui être conféré selon les lois de l’Eglise pour être légitimes :

Pourquoi l’Évêque est-il appelé le Pasteur légitime ?

L’Évêque est appelé le Pasteur légitime parce que la juridiction, c’est-à-dire le pouvoir qu’il a
de gouverner les fidèles de son propre diocèse lui a été conféré selon les règles et les lois de
l’Église

– Pape Saint Pie X, Catéchisme, Première partie, chapitre 10, § 4.

Bien plus, Pie IX réitérait l’enseignement constant de l’Eglise en disant que ceux qui osaient
désobéir à la hiérarchie légitime devaient être considérés comme schismatiques :

« L’Église catholique, en effet, a toujours considéré comme schismatiques ceux qui


résistent opiniâtrement à ses légitimes prélats, et surtout au Pasteur suprême, et qui
refusent d’exécuter leurs ordres et même de reconnaître leur autorité. »

– B. PAPE PIE IX, QUARTUS SUPRA, § 12.

2 – De la juridiction ordinaire dans l’Eglise catholique

Le sédévacantisme est non seulement la croyance selon laquelle le Siège épiscopal est vacant,
mais implique également de croire que tous les sièges épiscopaux sont vacants également.
Ainsi, les sédévacantistes croient qu’il n’existe plus aucun évêque ni prêtre juridictionnel.

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Nous allons montrer en premier lieu que l’Eglise a besoin d’évêques juridictionnels, en
second lieu qu’aucun évêque sédévacantiste ne possède la juridiction ordinaire, en troisième
lieu démontrer qu’en conséquence les prêtres sédévacantistes n’ont pas le pouvoir d’absoudre
les péchés.

A – Nécessité d’évêques juridictionnels dans l’Eglise catholique

De plus, le canon 196 du Code de Droit Canonique de 1917 enseigne que le pouvoir de
juridiction existe dans l’Eglise par institution divine, donc il est impossible pour l’Eglise de
définitivement perdre la juridiction ordinaire :

« Le pouvoir de juridiction ou de direction, qui existe dans l’Eglise de par l’institution
divine, se divise en pouvoir de for externe et pouvoir de for interne ou sur la conscience.
Ce dernier pouvoir est sacramentel ou extra-sacramentel. »

Bien plus, Pie XII enseigne que le Christ « a communiqué aux Apôtres et à leurs successeurs
un triple pouvoir: celui d’enseigner, celui de gouverner et celui de mener les hommes à la
sainteté; ces pouvoirs, précisés par des préceptes, des droits et des devoirs particuliers,
constituent la loi fondamentale de toute l’Eglise.  » (Mystici Corporis Christi). Cela démontre
que non seulement la juridiction ordinaire ne peut pas disparaître, mais qu’elle doit toujours
rester présente en acte.

Mgr Van Noort enseigne que l’Eglise doit toujours être dirigée par des pasteurs qui sont les
successeurs des Apôtres, et qu’un évêque ne devient pleinement successeur des Apôtres
qu’en possédant les pouvoirs complets des Apôtres, c’est-à-dire des deux pouvoirs d’ordre et
de juridiction :

«  Il a déjà été prouvé que le Christ lui-même a fondé une organisation vivante, une Église
visible. Si l’on admet ce fait, il devrait être évident qu’une partie essentielle de la structure de
cette Église est l’apostolicité du gouvernement.

[…]

L’apostolicité du gouvernement – ou de la mission, ou de l’autorité – signifie que l’Église est


toujours dirigée par des pasteurs qui forment une même personne juridique avec les apôtres.
En d’autres termes, elle est toujours dirigée par des pasteurs qui sont les successeurs
légitimes des apôtres.

Il est évident qu’un homme ne devient pas un véritable successeur des apôtres simplement
en s’arrogeant le titre d' »évêque », ou en exerçant d’une manière ou d’une autre une fonction
autrefois exercée par les apôtres. Il ne suffit pas non plus qu’un homme possède un pouvoir
individuel, par exemple le pouvoir d’ordre. Le pouvoir d’ordre peut être acquis même de
manière illicite, et une fois acquis, il ne peut jamais être perdu. Ce qui est requis pour une
véritable succession apostolique, c’est qu’un homme jouisse des pouvoirs complets (c’est-à-
dire des pouvoirs ordinaires et non extraordinaires) d’un apôtre. Il doit donc, en plus du
pouvoir d’ordre, posséder aussi le pouvoir de juridiction. La juridiction signifie le pouvoir
d’enseigner et de gouverner. Ce pouvoir n’est conféré que par une autorisation légitime et,

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même s’il est reçu une fois, il peut être perdu à nouveau en étant révoqué. »

– Mgr Gerardus van Noort, Christ’s Church (Volume II), p. 152 du livre/p. 89 du PDF

Le Pape Léon XIII enseigne que les évêques ont été envoyés par les Apôtres et leurs
successeurs, et, citant Saint Clément, disait que les Apôtres établissaient des évêques pour
gouverner des fidèles, c’est-à-dire ayant la juridiction ordinaire, et qu’ils nomment d’autres
hommes pour succéder à leur ministère :

«  Les Apôtres, en effet, consacrèrent des évêques et désignèrent nominativement ceux qui
devaient être leurs successeurs immédiats dans le « ministère de la parole ». Mais ce n’est pas
tout : ils ordonnèrent encore à leurs successeurs, de choisir eux-mêmes des hommes propres
à cette fonction, de les revêtir de la même autorité, et de leur confier à leur tour la charge et la
mission d’enseigner. « Toi donc, ô mon fils, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ : et
ce que tu as entendu de moi devant un grand nombre de témoins, confie-le à des hommes
fidèles, qui soient eux mêmes capables d’en instruire les autres » (Tim., II, 1-2). Il est donc vrai
que de même que Jésus-Christ a été envoyé par Dieu, et les Apôtres par Jésus-Christ, de
même les évêques et tous ceux qui ont succédé aux Apôtres, ont été envoyés par les Apôtres.
« Les Apôtres nous ont prêché l’Evangile, envoyés par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et Jésus-
Christ a été envoyé par Dieu. La mission du Christ est donc de Dieu, celle des Apôtres est du
Christ, et toutes les deux ont été instituées selon l’ordre par la volonté de Dieu… Les Apôtres
prêchaient donc l’Evangile à travers les nations et les villes ; et, après avoir éprouvé, selon
l’esprit de Dieu, ceux qui étaient les prémices de ces chrétientés, ils établirent des évêques et
des diacres pour gouverner ceux qui croiraient dans la suite… Ils instituèrent ceux que nous
venons de dire, et plus tard ils prirent des dispositions pour que, ceux-là venant à mourir,
d’autres hommes éprouvés leur succédassent dans leur ministère » (S. Clemens, Rom., Epist.
I, ad Corinth., cap. 42-44). »

– Pape Léon XIII, Satis Cognitum, 29 juin 1896 (version originale en anglais (point 8))

Le Dictionnaire de théologie Catholique enseigne que si cette mission ainsi que les pouvoirs
se perdent, alors l’Eglise aurait défailli :

« L’apostolicité est une propriété essentielle de l’Église et par cette apostolicité essentielle à
l’Église, il faut entendre : origine apostolique, doctrine apostolique, succession apostolique.
L’apostolicité, regardée dans la succession des pasteurs légitimes est une marque distinctive
de la véritable Église, et elle emporte, avec l’origine apostolique, l’apostolicité de doctrine.
[…] Le corps des évêques doit avoir à sa tête comme chef suprême, comme évêque des
évêques, Pierre, lieutenant visible du Christ, centre et principe visible d’unité pour tout le
corps. Enfin, à cette société ainsi constituée Jésus promet assistance à jamais. Bâtie sur le roc,
nulle tempête ne la détruira ; les puissances de l’enfer ne sauraient prévaloir contre elle : elle
est indéfectible, elle sera toujours ce que le Christ l’a faite — indéfectible dans l’enseignement
de la vérité, indéfectible dans l’usage de ses moyens de sanctification, indéfectible dans sa
constitution même et dans la forme de son gouvernement. Et de là les conditions de
l’apostolicité : même foi et même doctrine, même constitution, mêmes sacrements, ce sont les
trois choses établies par le Christ et destinées à demeurer pour toujours dans son Église
indéfectible. Est-ce tout ? Oui et non. Oui, mais à la condition, implicitement contenue dans
celles qui précèdent, que le pouvoir de prêcher, d’absoudre, de consacrer, d’ordonner, de
gouverner au nom de Dieu, se transmette sans interruption suivant les lois établies par le
fondateur. Pas d’apostolicité sans mission ni sans continuité. Si le pouvoir se perd dans une
société humaine, la société a en elle-même de quoi le relever, pour ainsi dire ; le pouvoir dans
l’Église est d’autre nature ; il a son principe en Dieu, il peut se transmettre vivant ; mais une
fois éteint, il faudrait pour rallumer le flambeau une nouvelle intervention de Dieu. En fait,
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une société que Dieu referait ainsi sur les ruines de l’Église ne serait plus l’Église : l’Église
indéfectible aurait péri. »

– Dictionnaire de théologie catholique, tome 1b, Apostolicité

Léon XIII enseigne que les évêques, en qualité de successeurs des Apôtres, héritent du
pouvoir ordinaire des Apôtres :

« De même que l’autorité de Pierre est nécessairement permanente et perpétuelle dans le
Pontife romain, ainsi les évêques, en leur qualité de successeurs des Apôtres, sont les
héritiers du pouvoir ordinaire des Apôtres, de telle sorte que l’ordre épiscopal fait
nécessairement partie de la constitution intime de l’Eglise. »

– PAPE LÉON XIII, SATIS COGNITUM, 29 JUIN 1896 (VERSION ORIGINALE EN


ANGLAIS (POINT 14))

B – Les évêques sédévacantistes n’ont pas la juridiction ordinaire

Or les évêques sédévacantistes actuels n’ont ni pouvoir de magistère ni de juridiction, comme


l’enseigne le pape Pie XII, étant donné qu’ils ne l’ont reçu d’aucun pape :

« Il s’ensuit que les évêques qui n’ont été ni nommés ni confirmés par le Saint-Siège, qui ont
même été choisis et consacrés contre ses dispositions explicites, ne peuvent jouir d’aucun
pouvoir de magistère ni de juridiction ; car la juridiction ne parvient aux évêques que par
l’intermédiaire du Pontife romain, comme Nous vous en avertissions dans Notre encyclique
Mystici Corporis : « Les évêques ne doivent pas seulement être considérés comme les
membres les plus éminents de l’Eglise universelle, ceux qui sont reliés à la Tête divine de tout
le Corps par un lien tout particulier et par suite sont justement appelés   » les premiers des
membres du Seigneur   » ; mais en ce qui concerne leur propre diocèse, chacun en vrai
Pasteur, fait paître et gouverne au nom du Christ le troupeau qui lui est assigné. Pourtant
dans leur gouvernement, ils ne sont pas pleinement indépendants, mais ils sont soumis à
l’autorité légitime du Pontife romain, et s’ils jouissent du pouvoir ordinaire de juridiction, ce
pouvoir leur est immédiatement communiqué par le Souverain Pontife ». Nous avons
rappelé cet enseignement dans la lettre encyclique, à vous destinée, Ad Sinarum gentem : «
Le pouvoir de juridiction, qui est conféré directement au Souverain Pontife par le droit divin,
les évêques le reçoivent du même droit mais seulement à travers le Successeur de saint Pierre,
vis-à-vis duquel non seulement les fidèles mais tous les évêques sont tenus à l’obéissance
respectueuse et au lien de l’unité ». »

– Pape Pie XII, Encyclique Ad Apostolarum Principis, point 26

Il faut ajouter que s’il n’y a plus de juridiction ordinaire dans l’Eglise, cela est absolument
contraire à ce qu’affirmait Léon XIII dans Immortale Dei, disant que la société de l’Eglise
« constitue une société juridiquement parfaite ».

Ainsi, outre leur illégitimité, comme nous le verrons, les évêques sédévacantistes actuels
n’ont pas de pouvoir d’enseigner, ni le pouvoir de juridiction ordinaire. Ils n’ont donc
d’autorité et de gouvernement sur aucun fidèle. Or, les fidèles ont toujours besoin d’être
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enseignés et gouvernés par l’Eglise, c’est pourquoi l’Eglise a toujours eu et aura toujours
besoin d’évêques juridictionnels.

Les sédévacantistes pourraient toujours objecter qu’un évêque juridictionnel caché pourrait
toujours exister, mais, premièrement, l’Eglise doit toujours être visible, comme nous allons le
voir, et deuxièmement, cette page Web montre que tous les évêques consacrés sous Pie XII
sont décédés.

C – Les prêtres sédévacantistes et le sacrement de Pénitence

Puisque les évêques sédévacantistes n’ont pas de juridiction, ils ne peuvent pas avoir de
diocèse ; par conséquent, les prêtres qu’ils ordonnent ne peuvent pas avoir la juridiction
ordinaire non plus. En effet, les prêtres sédévacantistes sont des clercs errants, dépourvus
d’autorité sur les sédévacantistes.

L’Eglise condamne l’opinion selon laquelle tout prêtre légitimement ordonné peut absoudre
n’importe quel péché, nonobstant la nécessité de la juridiction chez le prêtre :

« 1136

16. Ceci doit être cru de façon catholique : n’importe quel prêtre qui a été régulièrement
ordonné a le pouvoir de conférer n’importe quel sacrement de façon suffisante, et par
conséquent d’absoudre n’importe quel homme contrit de n’importe quel péché.  » –
Condamnée

– Pape Grégoire XI, Erreurs de John Wyclif, condamnées dans la lettre  » Super periculosis »
aux évêques de Cantorbéry et de Londres, 22 mai 1377

Le saint Concile de Trente enseigne que le pouvoir d’ordre ne suffit pas à rendre une
absolution valide : pour cela, il faut que le prêtre ait la juridiction ordinaire ou déléguée, étant
donné que l’absolution est une sentence juridique :

« 1685 Bien que l’absolution du prêtre soit la dispensation d’un bienfait qui ne lui appartient
pas, elle n’est pourtant pas le seul et simple ministère ou d’annoncer l’Evangile ou de déclarer
que les péchés sont remis, mais elle est à l’image d’un acte judiciaire par où une sentence est
prononcée par le prêtre comme par un juge. »

« 1686 Donc, parce que la nature et la constitution d’un jugement demandent que la sentence
soit portée sur des sujets, on a toujours été persuadé dans l’Eglise de Dieu – et ce concile
confirme que cela est très vrai – que ne doit avoir aucune valeur l’absolution prononcée par
un prêtre sur quelqu’un sur lequel il n’a pas de juridiction ordinaire ou déléguée. »

« 1709 9. Si quelqu’un dit que l’absolution sacramentelle. du prêtre n’est pas un acte judiciaire,
mais un simple ministère qui prononce et déclare que les péchés sont remis à celui qui les
confesse, pourvu seulement qu’il croie qu’il est absous, ou si le prêtre ne l’absout pas
sérieusement, mais par plaisanterie ; ou s’il dit que la confession du pénitent n’est pas requise
pour que le prêtre puisse l’absoudre : qu’il soit anathème 1462 ; 1685 . »

– Concile de Trente, Session XIV, Doctrine sur le sacrement de la pénitence, Chapitre 6.

Le Code de Droit Canonique de 1917 déclare que :

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« §1. Pour entendre validement les confessions, il faut une juridiction accordée par écrit
ou de vive voix. »

– CODE DE DROIT CANONIQUE DE 1917, CANON 879, §1

Aucun prêtre sédévacantiste n’a reçu une telle autorisation, par conséquent, leurs absolutions
ne sont pas valides, hormis dans les cas prévus par le Code de Droit Canonique (par exemple
en cas de danger de mort, cf. canon 882 du Code de Droit Canonique de 1917 et canon 976 du
Code de Droit Canonique de 1983).

Et si les clercs sédévacantistes oseraient usurper la juridiction pour absoudre les péchés des
sédévacantistes, voire des péchés réservés, alors ils se retrouvent par le fait même suspens ‘a
divinis‘ selon le Code de Droit Canonique (ils ne sont même pas « suspens du ministère de la
confession« , car ils ne l’ont en fait jamais possédé) :

« Le prêtre qui sans la juridiction nécessaire, aura eu la présomption d’entendre les
confessions sacramentelles, est par le fait même suspens ‘a divinis’ ; s’il a osé absoudre
des péchés réservés, il est par le fait suspens du ministère de la confession. »

– CODE DE DROIT CANONIQUE DE 1917, CANON 2366

Il faut aussi ajouter que si aucun évêque ni aucun prêtre ne possède la juridiction ordinaire, il
ne peut pas exister de juridiction déléguée de façon extraordinaire, puisque cette juridiction
est, par définition, déléguée par quelqu’un qui la possède lui-même. Puisque leur croyance
impliquerait que personne ne soit capable de déléguer la juridiction aux prêtres
sédévacantistes, alors cela impliquerait que leurs confessions soient toujours invalides,
même en danger de mort.

Ce n’est évidemment pas le cas, puisque la réalité est que l’Eglise possède toujours des
évêques et des prêtres ayant un pouvoir de juridiction ordinaire, et donc que ces prêtres
sédévacantistes peuvent réellement absoudre en cas de danger de mort comme l’Eglise l’a
toujours enseigné.

Cela prouve qu’étant donné que l’Eglise sédévacantiste est incapable de pouvoir absoudre, et
donc de donner l’un des sacrements les plus nécessaires pour le salut de l’âme, alors elle ne
peut pas être l’Eglise catholique.

3 – L’illégitimité des évêques sédévacantistes

Dans son Encyclique Ad Apostolorum Principis répondant au problèmes des consécrations


illégitimes en Chine, Pie XII explicitait se réserver le droit «  de nommer librement les
évêques » :

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« Les sacrés canons en effet décrètent clairement et explicitement qu’il revient uniquement au
Siège apostolique de juger de l’aptitude d’un ecclésiastique à recevoir la dignité et la mission
épiscopales [Can.  CIS 331, 3.] et qu’il revient au Pontife Romain de nommer librement les
évêques [Can. CIS 329, 2.]. »

– Pape Pie XII, Encyclique Ad Apostolarum Principis, point 26

Bien plus, il se réserve le droit de définir les dispenses :

«  Et même comme il arrive en certains cas, lorsqu’il est permis à d’autres personnes ou
groupes de personnes d’intervenir en quelque manière dans le choix d’un candidat à
l’épiscopat, cela n’est légitime qu’en vertu d’une concession — expresse et particulière — faite
par le Saint-Siège à des personnes ou à des groupes bien déterminés, dans des conditions et
des circonstances parfaitement définies. »

– Pape Pie XII, Encyclique Ad Apostolarum Principis, point 26

Plus tard, Pie XII cite le canon 953 du Code de Droit Canonique autrefois en vigueur, dans
son Encyclique Ad Apostolarum Principis, en ajoutant qu’une telle consécration porte
gravement atteinte à l’unité même de l’Eglise :

«  De ce que Nous vous avons exposé, il suit qu’aucune autorité autre que celle du Pasteur
suprême, ne peut invalider l’institution canonique donnée à un évêque ; aucune personne ou
assemblée, de prêtres ou de laïcs, ne peut s’arroger le droit de nommer des évêques, personne
ne peut conférer légitimement la consécration épiscopale sans la certitude préalable du
mandat pontifical [Can. CIS 953]. Une consécration ainsi conférée contre tout droit et qui est
un très grave attentat à l’unité même de l’Eglise, est punie d’une excommunication « réservée
d’une manière très spéciale au Saint-Siège, et encourue ipso facto non seulement par celui qui
reçoit cette consécration arbitraire mais aussi par celui qui la confère [Cf. Décret de la
Suprême Congrégation du Saint-Office, 9 avril 1951 ; A. A. S., 3, 1951, p. 217 ; Documents
Pontificaux 1951, pp. 123-124.]. » »

– Pape Pie XII, Encyclique Ad Apostolarum Principis, point 29

Voici ce que le Code de Droit Canonique de 1917 déclare au canon 953 :

« La consécration épiscopale est réservée au pontife romain, de sorte qu’il n’est permis à
aucun évêque de consacrer quelqu’un évêque, sans qu’il ait d’abord connaissance du
mandat apostolique l’y autorisant. »

Le même Code déclare au canon 2370 que les évêques consécrateur et consacré sans mandat
apostolique sont suspens de plein droit jusqu’à une dispense du Saint-Siège :

« L’évêque consacrant un autre évêque sans mandat apostolique, contrairement au can.


953, ses assistants, évêques ou prêtres, et l’évêque consacré sont suspens de plein droit,
tant que le Siège apostolique ne les aura pas dispensés. »

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De plus, Ad Apostolarum Principis se réfère à un décret, publié par le Saint-Office en 1951,


déclarant que tout évêque ordonnant illégitimement un évêque encourt la peine
d’excommunication automatique :

«  La Suprême Congrégation du Saint-Office, après avoir reçu mandat spécial du Souverain


Pontife, a publié le décret:

Tout évêque, de n’importe quel rite ou dignité qui sacre un évêque sans que celui-ci ait été
nommé par le Siège apostolique, ni confirmé expressément par celui-ci, ou s’il reçoit la
consécration, même sous une contrainte grave (can. 2229, § 3 n. 3), encourt par le fait même,
l’excommunication réservée tout spécialement au Siège apostolique. Le décret entre en
vigueur à partir de sa promulgation. »

— Pape Pie XII, Décret publié par la S. Congrégation du Saint-Office en latin, p. 217 et 218, 9
avril 1951.

On peut ajouter que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi publiera un décret le 17


septembre 1976 à propos de l’excommunication de Mgr Thuc et des évêques et prêtres qu’il a
consacré illégitimement, excommunication «  dont il est question dans le décret  » ci-dessus.
En effet, en 1976, Mgr Thuc a consacré des évêques palmariens, reconnaissant Paul VI comme
étant le pape légitime, mais ayant des croyances apocalyptiques. Pour cela, il subira
l’excommunication automatique, et demandera à Paul VI de la lever (ce qui est impossible du
point de vue sédévacantiste). Il sacrera notamment en 1977 un vieux-catholique, Jean Laborie.
Avant de consacrer les premiers évêques sédévacantistes en mai 1981, il n’a jamais rejeté
publiquement Vatican II ni Paul VI, ni ne s’est jamais publiquement excusé de ses multiples
consécrations illicites. Il a également concélébré avec Mgr Barthe, évêque de Toulon, à la
Messe du Jeudi Saint en avril 1981. Plus tard, en 1983, la Congrégation pour la Doctrine de la
Foi publiera une notification dans laquelle l’excommunication ipso facto « dont il est question
dans le décret  » ci-dessus est à nouveau constatée pour de nouvelles consécrations
épiscopales.

En 1984, peu avant sa mort, Mgr Thuc écrira le 11 juillet 1984 qu’il reconnaissait l’autorité de
Jean-Paul II, reconnaissant l’illégitimité de ses consécrations et ordinations et invitait les
évêques et prêtres qu’il avait illégitimement ordonnés à se repentir :

https://archidiacre.wordpress.com/2020/08/13/refutation-du-sedevacantisme/ 10/32
02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

« Je soussigné, Pierre Martin Ngo Dinh Thuc, archevêque titulaire de Bulla Regia, et
archevêque émérite de Hué, désire rétracter publiquement toutes mes erreurs passées
consistant à avoir ordonné illégitimement à l’épiscopat, en 1981, divers prêtres, à savoir:
les Pères M. L. Guérard des Lauriers, O. P., Moises Carmona et Adolfo Zamora, et aussi à
avoir rejeté le concile Vatican II, le nouvel Ordo missae, et spécialement la dignité de Sa
Sainteté le pape Jean-Paul II, actuel successeur légitime de saint Pierre, dans une
publication à Munich en 1982.

Je désire leur demander sincèrement à tous qu’ils me pardonnent, en priant pour moi et
en réparant tout le scandale causé par les si lamentables actions et déclarations que j’ai
faites .

Je voudrais aussi exhorter tous les prêtres ci-dessus mentionnés, qui ont été
illégitimement ordonnés par moi à l’épiscopat en 1981, et tous ceux qu’ils ont à leur tour
ordonnés prêtres ou évêques, ainsi que leurs successeurs, à rétracter leurs erreurs, en
abandonnant leur position réellement fausse, et à se réconcilier avec l’Église et avec le
Saint-Père, le pape Jean-Paul II ».

– MGR THUC, RÉTRACTATION ET RENONCIATION DONNÉE À CARTHAGE LE


11 JUILLET 1984.

Cette rétractation fut publiée dans l’édition anglaise de l’Osservatore Romano du 24


décembre 1984, peu après sa mort le 12 décembre 1984. On peut également trouver un article
de 17 décembre 1984 relatant les mêmes faits.

L’abbé Gridel dit dans son Catéchisme que pour être un évêque légitime, il faut au moins
avoir reçu la confirmation du Pape :

« Les évêques hérétiques ou schismatique[s] sont-ils aussi les successeurs des apôtres ?

– Non ; ce sont des loups dans la bergerie.

– Comment le savez-vous ?

– Par Jésus-Christ même, qui dit que tout pasteur qui n’entre pas par la porte est un loup
dans la bergerie pour y égorger le troupeau.

– Quelle est cette porte par laquelle il faut entrer pour être pasteur légitime ?

– C’est l’ordination et l’instruction canonique.

– Qu’entendez-vous par là ?

– J’entends que, pour qu’un évêque soit légitime et successeur des apôtres, il faut qu’il soit
ordonné par des évêques qui sont en communion avec le Pape et envoyé ou au moins
confirmé par le Pape. »

– Abbé Gridel, Explication du Catéchisme par des comparaisons et des exemples – Troisième édition,
1861, pp. 263

Nonobstant les condamnations graves des autorités ecclésiastiques, tous ceux qui
reconnaissent comme «  ministres légitimes de la Parole et des sacrements  » des évêques
n’ayant ni légitimement ordonnés ni envoyés par une autorité ecclésiastique et canonique se
retrouvent anathématisés par le saint Concile de Trente :

« 1777 7. Si quelqu’un dit que les évêques ne sont pas supérieurs aux prêtres ; ou qu’ils n’ont
pas le pouvoir de confirmer et d’ordonner ; ou que le pouvoir qu’ils ont leur est commun
avec les prêtres ; ou que les ordres conférés par eux sans l’accord ou l’appel du peuple ou de
quelque puissance civile sont nuls ; ou que ceux qui n’ont pas été légitimement ordonnés ni
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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

envoyés par une autorité ecclésiastique et canonique, mais viennent d’ailleurs, sont des
ministres légitimes de la Parole et des sacrements : qu’il soit anathème »

– Concile de Trente, Session XXIII, Canon 7, Sur le sacrement de l’Ordre

Et, comme nous l’avons vu plus tôt, Léon XIII enseigne que les Apôtres   » désignèrent
nominativement ceux qui devaient être leurs successeurs immédiats dans le « ministère de la
parole »  » : ce que ne peuvent être les évêques sédévacantistes étant donné qu’ils ont été
illégitimement consacrés et qu’ils n’ont été envoyés par personne. En effet, les évêques
sédévacantistes, et par conséquent les prêtres qu’ils ont consacré, sont tous « errants », c’est-à-
dire dépourvus de tout siège.

Le Cardinal Gerdil, cité par l’abbé F. de Lamennais, explique le sens de ce canon, en disant
bien que seul le Pape peut juger qui est assez digne d’être consacré évêque : c’est à lui seul
que revient la tâche de nommer les évêques et de les envoyer :

« Le concile détermine ici la forme d’une élection et d’une mission canoniques, pour toutes
les églises universellement. Or, observez comme tout est remis au jugement du seul Pontife
romain : seul il est désigné pour régler les ordinations et les formalités préparatoires ; c’est à
lui seul qu’on doit en adresser la relation authentique ; il est le seul du sage jugement et de la
volonté duquel le Concile fasse dépendre la désignation du sujet qu’il croira à propos
d’établir évêque et pasteur de l’église vacante. Que si ce sont là les conditions d’une élection et
d’une mission légitimes, et si elles sont toutes soumises au suprême jugement et à la volonté
du Souverain Pontife seul, il est clair, selon la règle du Concile, que nul ne peut se dire
canoniquement envoyé pour gouverner une Eglise, à moins que son élection et sa mission
n’aient été validées par l’autorité du souverain Pontife.

Ajoutez à cela le huitième canon dogmatique de la session vingt-troisième : Si quelqu’un dit


que les évêques qui sont choisis par l’autorité du pontife romain ne sont pas de légitimes et véritables
évêques : qu’il soit anathème. Si donc on ne peut dire, sans encourir l’anathème prononcé par le
concile, que ceux-là ne sont pas de vrais et légitimes évêques que le Pontife romain choisit, et
cela indéfiniment, selon la teneur du canon, il s’ensuit évidemment qu’un évêque promu, en
quelque lieu que ce soit, par une puissance étrangère opposée au Pontife romain, ne peut être
légitime évêque : tant il est certain qu’aucune autorité ne saurait restreindre le sacré devoir de
la sollicitude pastorale, imposé par Jésus-Christ en matière de primauté, pour veiller et
pourvoir aux besoins des églises dans toute la chrétienté. »

– Cardinal Gerdil, cité par l’abbé F. de Lamennais dans Œuvres de M. l’abbé F. de Lamennais,
Tome premier-troisième, page 340.

Le Pape Pie VI réaffirma qu’il ne peut plus y avoir de consécration légitime sans mandat de
Rome.

«  Ce pouvoir de conférer la jurisdiction suivant la nouvelle discipline en usage depuis


plusieurs siècles, confirmée par les Conciles généraux et par les concordats, n’appartient pas
même aux Métropolitains ; il est retourné à la source d’où il étoit parti, et réside uniquement
dans le Siège Apostolique ; c’est aujourd’hui le Pontife romain, qui, en vertu de sa dignité, peut
donner des évêques à chaque Église ; ce sont les termes du concile de Trente, sess 24, cap. 1, de ref.
Ainsi, dans l’Église catholique, il ne peut plus y avoir de consécration légitime que celle qui
est conférée par un mandat apostolique. »

– Pape Pie VI, bref Charitas quae, 1791.

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Les sédévacatistes comparent leur situation à la pratique des premiers temps de l’Eglise, où la
consécration était bien plus permise par le Pape qu’elle ne l’est aujourd’hui. En réalité, le Pape
Pie XII condamne cette idée, puisque seul le pape peut changer les disciplines en vigueur
concernant la consécration :

« 28 Nous savons bien, hélas ! que pour légitimer leurs usurpations, les rebelles se réclament
de la pratique suivie en d’autres siècles, mais il n’est personne qui ne voie ce que deviendrait
la discipline ecclésiastique si, en telle ou telle question, il était permis à n’importe qui de
reprendre des dispositions qui ne sont plus en vigueur parce que la suprême autorité de
l’Eglise en a décidé autrement depuis longtemps. Bien plus, le fait d’en appeler à une
discipline diverse, loin d’excuser leurs actes, prouve leur intention de se soustraire
délibérément à la discipline actuellement en vigueur, la seule qu’ils doivent suivre : discipline
qui vaut non seulement pour la Chine et pour les territoires d’évangélisation récente mais
pour toute l’Eglise ; discipline qui a été sanctionnée en vertu du pouvoir suprême et universel
de gouvernement qui fut conféré par Notre-Seigneur aux successeurs de l’apôtre Pierre. »

– Pape Pie XII, Ad Apostolarum Principis

De plus, invoquer un soi-disant « état de nécessité » est absolument non-avenu dans ce cas,
puisqu’il n’est jamais nécessaire de faire appel à un évêque excommunié pour consacrer
illégitimement des évêques.

Or, même si par absurde l’on devait supposer que le siège pontifical aurait été vacant, cela ne
changerait rien au fait que Mgr Thuc aurait été ipso facto excommunié pour ses multiples
consécrations illégitimes d’évêques hérétiques, même au moment où Mgr Thuc reconnaissait
encore le pontificat de Paul VI.

Par la suite, il consacrera encore d’autres personnes très controversées, notamment


l’hérétique vieux-catholique Jean Laborie en 1977. Et pour toutes ses consécrations, il subira
l’excommunication ipso facto, c’est également une raison pour laquelle les clercs
sédévacantistes sont illégitimes, car il n’est pas permis d’être sacré évêque sans mandat, et
encore moins par un excommunié.

Bien plus, si Mgr Thuc était non-seulement soumis à Paul VI et à Vatican II, mais qu’il était
encore lié à des hérétiques et consacré des évêques hérétiques sans mandat, alors Mgr Thuc
était schismatique notoire en 1976. Il demanda lui-même la levée de son excommunication à
saint Paul VI. De plus, sa concélébration en 1981, et son service de la Messe Paulinienne
jusqu’en 1982, pourrait aussi être un schisme notoire du point de vue sédévacantiste. Or, le
canon 2372 du Code de Droit canonique de 1917 préconise que ces clercs ordonnés par un
évêque schismatique notoire soient suspens a divinis et interdit de l’exercice de leur ministère
:

« Une suspense ‘a divinis’ réservée au Siège apostolique, frappe par le fait même ceux qui
ont la présomption de recevoir les ordres d’un ministre excommunié, suspens ou interdit
après sentence déclaratoire ou condamnatoire, ou d’un apostat, hérétique ou schismatique
notoire. Ceux qui ont été ordonnés de bonne foi par l’un d’eux sont privés de l’exercice de
l’ordre ainsi reçu, jusqu’à ce qu’ils soient dispensés de cette prescription. »

– CIC 1917, CANON 2372

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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

Dans cet article, nous examinons plus en détail comment les lignées schismatiques sont
apparues et réfutons les objections de celle-ci pour se légitimiser.

On pourrait soulever l’objection suivante : puisqu’un Pape peut être élu en tant que prêtre ou
laïc, comment serait-il sacré évêque ? Le canon 239 du Code de Droit Canonique de 1917
définit les conditions pour ce qui est de consacrer l’élu au conclave n’étant pas encore évêque,
par conséquent, une telle consécration est licite et légitime, car canonique, autorisée et prévue
par le Pape. Pie XII rappelle ce canon dans sa Constitution Vacantis Apostolicae Sedis, point
107.

D’ailleurs, il enseigne que ceux qui sont divisés pour des raisons gouvernementales sont hors
de l’Église :

« Comme dans l’assemblée véritable des fidèles il n’y a qu’un seul Corps, un seul Esprit, un
seul Seigneur et un seul Baptême, ainsi ne peut-il y avoir qu’une seule foi (18); et celui qui
refuse d’écouter l’Eglise doit être considéré, d’après l’ordre du Seigneur, comme un païen et
un publicain (19). Et ceux qui sont divisés pour des raisons de foi ou de gouvernement ne
peuvent vivre dans ce même Corps ni par conséquent de ce même Esprit divin. »

– Pape Pie XII, Mystici Corporis Christi

Puisqu’ils ont désobéi à la loi de l’Eglise, se consacrant illégitimement, et ainsi créant des
schismes dans leur propre Eglise ; puisqu’ils sont incapables de se mettre d’accord sur
comment le prochain Pape sera élu, comme nous le verrons plus tard, qu’ils ne semblent
même pas s’en soucier sauf une petite poignée d’entre eux, ces évêques illégitimes prouvent
une fois de plus qu’ils ne sont pas la vraie Eglise.

III – Vaines tentatives de sauvegarder la succession papale

On distingue chez les sédévacantistes deux grands groupes :

1. Le sédéprivationnisme, dont les membres sont les tenants de la thèse de Cassiciacum, et


pensent que les derniers papes n’étaient que des papes « matériels » ;
2. Le sédévacantisme complet, dont les membres pensent que les derniers papes n’étaient ni
formels ni matériels.

1 – Le sédéprivationnisme

La thèse de Cassiciacum stipule que les successeurs de Pie XII n’auraient pas accepté leur
élection, certes valide, et seraient seulement des papes « matériels ». Ils pensent donc que les
papes « matériels » peuvent créer des électeurs en vertu de leur élection valide, qui peuvent
se réunir en conclave, et peuvent donc élire validement un autre pape « matériel ». Selon eux,
si un électeur se convertit, il pourra devenir pape à la mort du pape «  matériel  ». La thèse
présente des spéculations théologiques qui n’ont soit jamais été enseignées doctrinalement
par le passé, soit contradictoires avec certains Papes.

A – Jugements téméraires sur l’intention du Concile et des Papes


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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

Dire que les Papes depuis St Jean XXIII ou St Paul VI n’auraient pas accepté leur élection sous
prétexte d’avoir eu de mauvaises intentions ou de ne pas avoir la « vraie » foi est un jugement
complètement subjectif digne de celui de Martin Luther. Pour ceux qui auraient du mal à
comprendre la comparaison, le Pape François soulignait bien qu’il fallait reconnaître «  les
péchés qui avaient conduit à la division », et ceux de Luther sont ceux que reproduisent les
sédévacantistes ici, indépendamment de ses qualités.

Certains affirment même que Jean XXIII, bien que n’ayant enseigné aucune hérésie, aurait été
un antipape à cause de son intention, soi-disant «  mauvaise  », et le caractère soi-disant
« douteux » de son élection. Outre le fait que cette idée très pernicieuse porte au libre-examen
des actes des papes précédents, d’où en résulteront des contradictions entre différentes
mouvances schismatiques, elle implique aussi de se faire juge de la conscience et des actes
des élus, et aune ressemblance frappante avec l’erreur n° 26 de Jan Hus, qui prétendait qu’il
fallait se fier aux actions de l’élu afin de déterminer si, oui ou non, il est bien le successeur de
Pierre (pape) ou d’un autre apôtre (évêque) :

« 26. Du fait que des électeurs ou la majorité d’entre eux se sont mis d’accord de vive voix sur
une personne, conformément aux rites des hommes, cette personne n’est pas par le fait même
légitimement élue, ou encore, elle n’est pas par là même le successeur ou le vicaire vrai et
manifeste de l’apôtre Pierre ou d’un autre apôtre dans une fonction ecclésiastique. En
conséquence, que les électeurs aient bien ou mal élu, nous devons nous fier aux œuvres de
l’élu. Car, du fait que quelqu’un agit davantage d’une façon méritoire pour le progrès de
l’Eglise, il possède pour cela un plus grand pouvoir venant de Dieu. » – CONDAMNÉE

– Erreurs de Jan Hus, 15ème session du concile de Constance (1415), confirmée en 1418 par le
pape Martin V (Denz. 1226).

Lorsqu’ils lisent certaines phrases avec des sens multiples, certains sédévacantistes crient
immédiatement à l’hérésie, au lieu de se dire «  ce texte me semble hérétique, mais puisqu’il est
professé par le Pape et a fortiori par tous les évêques du monde, c’est que je dois mal le comprendre« .
Contrairement à ce qu’un sophisme prétend, de telles phrases ne peuvent pas être
«  objectivement  » hérétiques, hors de leur contexte et sans prendre en compte l’intention
exprimée de celui qui les formule. L’Eglise a par exemple condamné le sens modaliste du
mot consubstantiel tandis qu’elle l’a enseigné plus tard dans un sens sens différent, son seul
sens exact (cf. 9:00 de cette vidéo).

Il faut toujours connaitre l’intention de la personne présumée hérétique pour être sûr de
savoir si la personne tient le sens hérétique de mots polysémiques (Auctorem Fidei
mentionne par exemple la nécessité de donner à l’accusé sa chance de clarifier ce qu’il voulait
dire). C’est également l’enseignement du docteur de l’Eglise S. Ignace de Loyola :

« Tout bon chrétien doit être plus prompt à sauver la proposition du prochain qu’à la
condamner. Si l’on ne peut la sauver, qu’on lui demande comment il la comprend ; et s’il
la comprend mal, qu’on le corrige avec amour ; et si cela ne suffit pas, qu’on cherche tous
les moyens adaptés pour qu’en la comprenant bien il se sauve »

– S. IGNACE, EX. SPIR. 22

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Or, tous les Papes ont nié vouloir rompre avec la Tradition (cf. 3:58 de la vidéo) ; donc en
prenant en compte avec honnêteté et bonne foi leur intention exprimée publiquement, il faut
toujours comprendre ces phrases en conséquence.

Le Pape Sixte IV enseigne qu’il n’est pas permis d’attaquer le Pontife sous prétexte
d’ambiguïté :

« 1407 – De même que notre désir saint et louable ne peut donc être condamné par
personne à bon droit, de même l’intention et la saine compréhension qui vise seulement
un bien manifeste ne doivent pas être combattues par le moyen de l’ambiguïté, puisque
selon la règle de la science théologique toute proposition qui contient en elle un sens
douteux doit toujours être comprise selon le sens qui conduit à une affirmation vraie. »

SIXTE IV, ENCYCLIQUE ROMANI PONTIFICIS PROVIDA, 27 NOVEMBRE 1477.

DENZINGER 1996.

Par conséquent, soutenir que leurs paroles sont hérétiques serait commettre un péché de
jugement téméraire.

B – Spéculations théologiques douteuses

Selon la thèse, les Papes post-Vatican II n’auraient pas de juridiction, mais auraient toutefois
le pouvoir de désigner les cardinaux. En ce qui concerne le pape, la distinction
materialiter/formaliter existe certes selon quelques théologiens comme Saint Robert Bellarmin
; cependant, à l’instar de la distinction juridiction/désignation, jamais il n’a été enseigné que
les deux pouvaient être en pratique séparés l’un de l’autre, bien que distincts.

Les sédéprivationnistes pensent donc qu’un élu peut occuper « matériellement » le Siège de
Saint-Pierre, sans toutefois l’occuper formellement. Une telle distinction n’a jamais été
enseignée par l’Eglise, au contraire, le Concile Vatican I enseigne :

« Quiconque succède à Pierre en cette chaire reçoit, de par l’institution du Christ lui-
même, la primauté de Pierre sur toute l’Église. »

– CONCILE VATICAN I, PASTOR AETERNUS

Selon l’évêque sédéprivationniste Donald Sanborn ordonné à la FSSPX, les faux Papes
pourraient donc nommer de faux cardinaux, mais qui pourraient ensuite élire un vrai Pape,
ce qui n’a jamais été enseigné non plus.

Ils comparent la «  situation actuelle  » avec le conclave de Martin V en 1417, composé de


cardinaux créés par le Pape véritable et de cardinaux douteux créés par les deux antipapes.
Mais certains émettent l’hypothèse que même le Pape de Rome pourrait avoir été un

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antipape, ce qui veut dire qu’aucun cardinal n’était vrai à ce moment là, en imaginant qu’en
cas de défaut de forme, Dieu suppléerait à la désignation des cardinaux. Or, cela contredit
Satis Cognitum citée précédemment.

Le fait est qu’il y avait forcément de vrais cardinaux pour désigner Martin V à ce moment là,
et que c’est leur vote, unanime selon la troisième et dernière Encyclopédie théologique,
Volume 53 (publiée par l’abbé Migne), qui fit la véritable élection du pape. Ce sont bien les
cardinaux de la Sainte Eglise Catholique, et eux seuls, qui élisent le Pape, non pas de « faux »
cardinaux d’une soi-disant « secte hérétique » :

« 32. Le droit d’élire le Pontife romain appartient uniquement et personnellement aux


cardinaux de la Sainte Eglise romaine, en excluant absolument et en éloignant toute
intervention de n’importe quelle autorité ecclésiastique ou de toute puissance séculière,
de quelque degré ou condition qu’elle soit [cf. Pie IX, const. In hac sublimi, 10 des
calendes de septembre 1871 et Consulturi, 10 octobre 1877 ; Léon XIII, const.
Praedecessores Nostri.]. »

– PAPE PIE XII, VACANTIS APOSTOLICAE SEDIS

Les vrais cardinaux sont décrits par le CIC 1917 par la même expression «  cardinaux de la
Sainte Eglise Romaine » à 5 reprises (cf. => can. 600 §3 ; => can. 782 §3 ; => can. 873 §1 ; => can.
1189 et => can. 2341).

Contrairement aux sédévacantistes complets, les évêques illicites sédéprivationnistes refusent


avec raison de s' »élire » un Pape, puisque le « conclave » serait de toute façon nul. Toutefois,
ils préfèrent attendre la « conversion » du Pape François et des cardinaux. Or, la souveraineté
de l’Eglise catholique fait qu’elle ne dépend de personne qui lui soit extérieur pour pouvoir
se gouverner : on ne peut pas avoir à attendre que des hérétiques qui la font subsister se
convertissent, car ce serait admettre alors que l’Eglise n’est pas une société parfaite et
souveraine, ce qui fait son essence (cf. cit. Immortale Dei).

En effet, le pape Léon XIII enseigne dans Satis Cognitum qu’un hérétique n’a aucun pouvoir
dans l’Eglise catholique :

«  Nul ne peut donc avoir part à l’autorité s’il n’est uni à Pierre, car il serait absurde de
prétendre qu’un homme exclu de l’Eglise a l’autorité dans l’Eglise. C’est à ce titre qu’Optat de
Milève reprenait les donatistes : « C’est contre les portes de l’enfer que Pierre, comme nous le
lisons dans l’Evangile, a reçu les clés du salut ; Pierre, c’est-à-dire notre chef, à qui Jésus-
Christ a dit : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux, et les portes de l’enfer ne
triompheront jamais d’elles ». Comment donc osez-vous essayer de vous attribuer les clés du
royaume des cieux, vous qui combattez contre la chaire de Pierre » (Lib. II, n. 4-5). »

– Pape Léon XIII, Satis Cognitum

De même, le pape Pie XII enseigne dans son encyclique Mystici Corporis Christi que :

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« toute faute, même un péché grave, n’a pas de soi pour résultat – comme le schisme,
l’hérésie ou l’apostasie – de séparer l’homme du Corps de l’Eglise. »

– PAPE LÉON XIII, MYSTICI CORPORIS CHRISTI

Ainsi, les sédéprivationnistes ne peuvent pas penser que tous les Papes depuis Jean XXIII ont
eu le pouvoir de nommer des cardinaux, à moins de penser que Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul
Ier, Jean-Paul II, Benoît XVI et François étaient tous catholiques.

Enfin, les sédéprivationnistes se basent sur la Constituation Vacantis Apostolicae Sedis de Pie
XII pour dire que les nouveaux papes ont été validement élus. Néanmoins, la loi de l’Eglise a
changé : Jean-Paul II, de sa suprême autorité, publia en toute légitimité la Constitution
Universi Dominici gregis, qui déterminait que l’élection serait légitime à partir de deux tiers
des cardinaux, au lieu de deux tiers plus une voix pour la constitution précédente. Bien plus,
toujours en toute légitimité comme nous allons le voir, le Pape Paul VI a déclaré que les
cardinaux de plus de 80 ans n’ont plus le droit d’élire :

«  33. Le droit d’élire le Pontife romain appartient uniquement aux cardinaux de la Sainte
Eglise Romaine, à l’exclusion de ceux qui, aux termes de la loi précédemment publiée (Cf
Paul VI,  Ingra-vescentem aetatem, n, 2:  AAS  62, 1970, p 811), ont déjà accompli leur quatre-
vingtième année d’âge au moment de l’entrée en conclave. Le nombre maximum des
cardinaux électeurs ne devra pas dépasser le chiffre de 120. Toute intervention de n’importe
quelle autre dignité ecclésiastique ou puissance séculière, de quelque degré et de quelque
ordre que ce soit, est absolument exclue. »

– Pape saint Paul VI, Constitution Apostolique Romano Pontifici Eligendo

Or, depuis le 27 avril 2021, le Collège cardinalice compte 223 cardinaux, dont 126 cardinaux
électeurs et 97 cardinaux non-électeurs (cf. ici), donc plus d’un tiers des cardinaux sont « non-
électeurs  ». Cela signifie que le sédéprivationnisme implique soit que les élections seraient
invalides et donc que les futurs papes ne pourraient pas nommer des électeurs qui pourraient
devenir un pape pour les sédévacantistes, soit que les papes post-Vatican II possèdent une
véritable juridiction universelle (qui n’est réservée qu’aux papes légitimes).

II – Les sédévacantistes complets

Tous les sédévacantistes complets nient tout pouvoir aux Papes post-Vatican II, incluant le
pouvoir de désigner les cardinaux. Selon eux, il n’y a plus de cardinaux du tout: ainsi les
sédévacantistes complets proposent différents moyens de substitution aux cardinaux pour
élire le Pontife. Ils se divisent en 4 groupes : les sédévacantistes complets ordinaires ; les
sédévacantistes «  apparitionnistes  » ; les sédévacantistes conclavistes et les sédévacantistes
solitaires. Ces trois derniers groupes très minoritaires sont détestés par les autres
sédévacantistes.

A – Le sédévacantisme complet « ordinaire »

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Se fondant sur une théorie de Saint Robert Bellarmin (qui n’était pas soumis à la discipline de
Pie XII), les sédévacantistes complets ordinaires estiment que le droit d’élire le « vrai » pape
reviendrait aux évêques en cas de manque de cardinaux. Ainsi, ils pourraient convoquer un
« concile imparfait » pour pouvoir élire un pape.

Nous ne soutenons pas que cet événement soit absolument impossible, en revanche, nous
pensons qu’il l’est dans la situation actuelle.

En effet, Pie XII, dans le point 32 de Vacantis Apostolicae Sedis ci-dessus, donne le droit
d’élire le Pontife uniquement aux «  cardinaux de la Sainte Eglise romaine  », en excluant
«  toute intervention de n’importe quelle autorité ecclésiastique […] de quelque degré ou
condition qu’elle soit  » sans exception. Ils prétendent donc qu’en vertu de la situation
actuelle, ces lois de Pie XII seraient abrogées, toujours en s’appuyant sur des opinions
théologiques. Or, seul un Pape peut abroger de telles règles disciplinaires ou lui donner des
exceptions, comme Pie XII l’explique lui-même:

« TITRE PREMIER De la vacance du Siège apostolique

CHAPITRE PREMIER

Du pouvoir du Sacré Collège des cardinaux durant la vacance du Siège apostolique

1- Pendant la vacance du Siège apostolique, le Sacré Collège des cardinaux n’aura absolument
ni pouvoir ni juridiction en ce qui était du ressort du Souverain Pontife de son vivant, ni pour
accorder des faveurs, ni pour exercer la justice, ni pour faire exécuter les décisions prises par
le pontife défunt, mais il sera tenu de réserver tout cela au futur pontife [cf. Pie IV, const. In
eligendis, 7 des ides d’octobre 1562, § 6 ; Clément XII, const. Apostolatus officium, 4 des
nones d’octobre 1732, § 6.]. C’est pourquoi Nous décrétons nul et sans valeur tout ce que,
durant la vacance de l’Eglise, le Collège des cardinaux croirait de son propre chef devoir
exercer du pouvoir ou de la juridiction appartenant au Pontife romain, de son vivant (n’est
dans la mesure expressément permise dans notre présente constitution).

[…]

3- Les lois portées par les Pontifes romains ne peuvent aucunement être corrigées ou
changées par l’assemblée des cardinaux de l’Eglise romaine durant la vacance, rien ne peut y
être soustrait ou ajouté, ni aucune dispense accordée pour l’ensemble ou une partie de ces
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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

lois. Cela vaut principalement pour les constitutions pontificales publiées pour régler
l’élection du Pontife romain [cf. Clément V, ch. 2, Ne Romani, de elect., 1, 3, in Clem. ;
Grégoire XV, const. Aeterni Patris, 17 des calendes de décembre 1621, § 20.]. Bien plus, si on
faisait ou si on cherchait à faire quoi que ce soit contre cette prescription, de Notre autorité
suprême, Nous le déclarons nul et sans valeur. »

– Pape Pie XII, Vacantis Apostolicae Sedis

Les sédévacantistes se rattrapent sur la théorie de dévolution sous prétexte qu’elle était tenue
par plusieurs théologiens comme St Robert Bellarmin ou Charles Journet, mais le Magistère
ne l’a jamais enseignée, et des docteurs privés ne sauraient renverser le jugement du Pontife,
comme l’enseignaient Benoît XIV et Pie XII :

« Le jugement de l’Eglise est préférable à celui même d’un Docteur renommé pour sa
sainteté et ses enseignements. »

– ENCYCLIQUE APOSTOLICA CONSTITUTIO, 26 JUIN 1749

«  Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une
question jusqu’alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l’esprit et à la
volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre
entre théologiens. »

– Pape Pie XII, Humani Generis

Ainsi, organiser un conclave entre évêques sédévacantistes serait en fait s’octroyer le droit de
changer la constitution, et donc de violer les lois de l’Eglise, et ce pseudo-conclave serait « nul
et sans valeur ». Pie XII répond à l’argument d’une « exception » :

« Il est évident, d’abord, qu’on ne pourvoit pas aux besoins spirituels des fidèles en
violant les lois de l’Eglise. »

– PAPE PIE XII, AD APOSTOLATUM PRINCIPIS, POINT 31

Ici, Pie XII parlait de personnes consacrées illicitement, voulant se substituer à l’évêque lors
de la vacance du siège épiscopal (qui n’en est pas une à proprement parler comme Pie XII
l’explique ensuite). Il est évident ici que cette citation s’applique à leur violation des lois
ecclésiales.

Dans les faits, aucun pape n’a été élu invalidement, par « violation » de la loi par les électeurs
inférieurs, et les exemples simoniaques comme Grégoire VI (XIème siècle) sont incorrects, en
sachant que la règle d’invalidité a été décrétée par Jules II au XVème siècle comme le sous-
entendait Pie XII :

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« — 92. Le crime de simonie est abominable, en regard tant du droit divin que du droit
humain. […] en supprimant toutefois la nullité de l’élection simoniaque (que Dieu daigne
éloigner pareille élection !) décrétée par Jules II (ou par tout autre décret pontifical) […]. »

– PAPE PIE XII, VACANTIS APOSTOLICAE SEDIS

Outre ce fait, c’était le Pape Benoît IX (qui est supérieur à la loi de l’Eglise) lui-même qui avait
décidé de déroger à cette règle pour céder sa place à son parrain, non pas des évêques privés :

« il [Benoît IX] proposa de remettre la papauté entre les mains de son parrain [futur
Grégoire VI] contre une forte somme d’argent. »

– CATHOLIC ENCYCLOPEDIA À PROPOS DE GRÉGOIRE VI.

En effet, le Pape est supérieur au Droit Canon comme l’enseignait le Pape Benoît XIV, c’est
d’ailleurs pour cela qu’il peut changer les règles d’élection des successeurs de Saint Pierre :

« Le Pontife romain est au-dessus du droit canonique, mais tout évêque est inférieur à ce
droit et ne peut donc pas le modifier. »

– PAPE BENOIT XVI, MAGNAE NOBIS (VERSION ANGLAISE) (VERSION


ORIGINALE EN ITALIEN)

On ajoute que les sédévacantistes imaginent que «  ce ne [serait] pas désobéir à la loi que
d’appliquer le droit dans une situation non prévue par la loi précédente », mais dans le cas de
l’élection du pape leur pensée est condamnée par le Pape Pie XII, lorsqu’en parlant des
schismatiques de Chine, il affirma que «  pour légitimer leurs usurpations, les rebelles se
réclament de la pratique suivie en d’autres siècles », comme nous l’avons vu précédemment.

Certains, faute de connaître l’autorité traditionnelle des docteurs privés, citent des opinions
de canonistes ou de théologiens pour se rassurer. Mais le fait est que l’autorité Magistérielle
(qui elle détermine vraiment les lois) n’a absolument jamais approuvé leurs excuses pour
désobéir, créer leurs propres constitutions, lois et disciplines, jugeant des circonstances par
un libre examen surdimensionné, indépendamment du pape ou des cardinaux, qui, durant la
vacance, sont les seuls à pouvoir interpréter la Constitution Vacantis Apostolicae Sedis, et la
solution pour un cas d’une affaire urgente leur est réservé :

«  4. Si certains doutes cependant naissaient sur le sens des prescriptions contenues dans
Notre présente constitution, ou sur la façon dont elles doivent être mises en pratique, ou
relativement à tout autre point de cette constitution, Nous ordonnons et décrétons que le
pouvoir de porter sur elles une sentence appartienne uniquement au Sacré Collège des
cardinaux ; pour cette affaire, Nous accordons à ce même Collège des cardinaux le plein

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pouvoir d’interpréter Notre présente constitution et d’en éclaircir les points douteux. En ce
domaine, comme dans les autres sur lesquels il y aurait lieu de délibérer selon les directives
de Notre constitution, à ‘l’exception de l’acte même de l’élection, il sera pleinement suffisant
que la majorité des cardinaux assemblés soit du même avis.

5. Pareillement, dans le cas d’une affaire urgente qui, d’après le vote de la majorité des
cardinaux réunis, ne peut être renvoyée à plus tard, le Sacré Collège peut et doit, selon l’avis
de la majorité, fixer la solution opportune »

– Pape Pie XII, Vacantis Apostolicae Sedis

Certains cherchent à tout faire légitimer, à force de spéculation, dans le concept d’épikiê :
mais jamais la doctrine n’a enseigné qu’elle permettrait de pouvoir s’approprier et réformer le
gouvernement et la discipline de l’Eglise, ainsi que d’élire librement un nouveau Pape sans
cardinaux parce qu’on refuserait de le reconnaître avec tout l’épiscopat qui l’a rejoint. On l’a
bien vu, les textes de Pie XII contredisent très clairement cette hypothèse, et cela s’explique
aisément quand on croit vraiment en l’indéfectibilité de l’Eglise.

Par ailleurs, cette théorie présente beaucoup de problèmes dans le cas qui occupe les
sédévacantistes. Premièrement, le fait que les évêques non-juridictionnels n’ont pas l’autorité
pour participer à un concile imparfait, étant donné que les Evêques titulaires non appelés, les
Evêques consacrés avec le mandat romain mais privés de juridiction dans l’Eglise et surtout
les évêques sans mandat romain et sans aucune juridiction. En effet, le Code de Droit
Canonique de 1917 déclare :

§ 1. Sont appelés au Concile et y ont le droit de vote délibératif:

1° Les Cardinaux de la Sainte Eglise Romaine, même s’ils ne sont pas évêques;

2° Les Patriarches, Primats, Archevêques et Evêques résidentiels, même non consacrés;

3° Les Abbés ou prélats nullius;


4° L’Abbé Primat, les Abbés Supérieurs de Congrégations monastiques, les Su­périeurs
généraux des congrégations cléricales exempts, mais pas des autres religions, à moins que le
décret de convocation n’en dispose différemment;

§ 2. Les Evêques titulaires appelés au Concile ont eux aussi le vote délibératif, à moins que ne
soit explicitement prévu le contraire dans la convocation.

§ 3. Les théologiens et canonistes éventuellement invités au Concile ont seulement un vote


consultatif.

– Code de droit canonique de 1917, canon 223

Deuxièmement, se pose le problème de savoir quels évêques sédévacantistes ont le droit de


convoquer ce concile imparfait, et lesquels non ; de ceux qui ont le droit de participer à
l’élection, et qui d’entre eux ne l’ont pas. Cela concerne-t-il seulement les évêques
sédévacantistes, ou également les évêques de la FSSPX ? Cela concerne-t-il tous les évêques
sédévacantistes, même les évêques de branches sédévacantistes divisés qui ne reconnaissent
pas la validité l’une et l’autre ? Il y a également énormément d’évêques sédéprivationnistes
refusant catégoriquement de participer à une telle élection : l’Eglise s’en retrouverait donc à
nouveau coincée dans l’impossibilité d’élire un futur pape.

Par ailleurs, il est intéressant de constater qu’ils cherchent à élever des opinions théologiques
privées au rang de disciplines concrètes et autoritaires tout en rejetant l’ensemble des
théologiens qui enseignent, comme le père Hunter dans son Résumé de Théologie
Dogmatique, que c’est un fait dogmatique que les évêques ne peuvent se tromper quand ils

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reconnaissent ensemble le pape comme légitime. Cela oblige les schismatiques à reconnaître
Saint Jean XXIII et Saint Paul VI, etc., et par conséquent les évêques qui sont restés en
communion avec eux.

Il faut noter enfin qu’une situation exceptionnelle de «  persécution  » n’existe pas pour les
sédévacantistes ici, il n’y a réellement aucun pouvoir civil qui les empêcherait d’agir pour
gouverner leur église. Si les sédévacantistes complets avaient raison sur la dévolution (ce qui
n’est absolument confirmé par l’Eglise), et que leurs évêques dépourvus de mission étaient la
Sainte Eglise Catholique, alors celle-ci devrait forcément élire son propre pape. Si elle refuse
alors que rien ne l’en empêche et que c’est un besoin fondamental, elle ne peut pas prétendre
être l’Eglise. L’Eglise étant Sainte, elle ne peut pas être dans l’incapacité d’agir pour le salut
des âmes à cause du péché, ni être gouvernée par des évêques qui soi-disant refuseraient de
gouverner par corruption, ni devoir attendre qu’ils changent d’avis (et donc que le péché
cesse de corrompre l’Eglise), sinon on peut très clairement dire que les portes de l’enfer ont
prévalu contre elle. En admettant qu’ils ne peuvent pas réaliser un conclave à cause de leur
propre gouvernement et de leurs divisions, ils démontrent en réalité que leur église n’est ni
une, ni sainte.

On devine facilement pourquoi ils n’auront surement jamais le courage ni la sainteté pour
élire leur propre pape: celui-ci n’aurait pas de reconnaissance universelle, ne serait qu’à la
tête de sa petite chapelle sédévacantiste, et serait rejeté par les autres divisions sectaires,
démontrant leur incapacité à s’unir sous une même autorité comme l’a fait la véritable Eglise
une et catholique.

B – Le sédévacantisme « apparitionniste »

Désespérés de n’avoir plus de moyen d’élire un Pape, certains clercs sédévacantistes


prétendent avoir eu une soi-disant apparition divine les élisant «  pape  », on peut citer
l’exemple du prêtre hérétique Michel Collin réduit à l’état laïc par Pie XII en 1951 et ayant
reçu les sacres épiscopaux d’un évêque de la communauté ecclésiale «  catholique  » libérale
dont les principes ont été condamnés par Mirari Vos.

Or, une telle situation est impossible pour plusieurs raisons :

1. Parce que plus aucune nouvelle révélation publique n’est dès lors à attendre avant


la manifestation glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ : dire que « la Révélation, qui est
l’objet de la foi catholique, n’a pas été achevée par les apôtres. » est une erreur moderniste
condamnée par saint Pie X (Denz. 3421). Les apparitions privées ne font pas et ne
peuvent pas faire partie du dépôt de la Foi ;

2. Parce que cela va à l’encontre de la visibilité de l’Eglise, car dans ce scénario il faudrait
faire reposer notre Foi sur un voyant qui s’avère être un mystificateur ;

3. Parce que cette apparition est fausse, car elle reviendrait à dire que Jésus aurait fondé une
nouvelle église, car l’antipape n’a pas de succession avec le Pape précédent, en cela il
s’oppose à la Constitution Pastor Aeternus qui enseigne :

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« Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas par l’institution du Christ ou de droit divin que le
bienheureux Pierre a des successeurs dans sa primauté sur l’Église universelle, ou que le
Pontife romain n’est pas le successeur du bienheureux Pierre en cette primauté, qu’il soit
anathème. »

– CONCILE VATICAN I, CONSTITUTION PASTOR AETERNUS, CH. 2, 1870.

L’on nous fait remarquer « qu’un miracle n’est pas à exclure non plus radicalement dans le
processus de l’élection.  » L’on évoque le cas de saint Fabien, «  un laïc miraculeusement
désigné par une colombe, alors que les clercs se disputaient sur le candidat à élire,
[démontrant] que le Saint-Esprit peut agir Lui-même pour rassembler les fidèles autour de
Son Eglise…  », ce qui est très juste, en ajoutant que le Saint-Esprit n’a pas désigné
directement un Pape par ce miracle, mais simplement facilité une élection canoniquement
valide.

C – Le sédévacantisme conclaviste

Les sédévacantistes les plus extrémistes (quoique plus cohérents) vont jusqu’à élire leur
propre antipape. Mais les pseudo-conclaves sont généralement composés de clercs
sédévacantistes, voire même de simples laïcs. Encore une fois cela contredit Pastor Aeternus
sur la succession apostolique ainsi que la Constitution Vacantis Apostolicae Sedis.

D – Les sédévacantistes solitaires

Les sédévacantistes solitaires sont en quelque sorte l’équivalent sédévacantiste des « chrétiens
bibliques » qui pratiquent leur « religion » chez eux. Ils sont une petite minorité, détestée par
les sédéprivationnistes et sédévacantistes ordinaires. Ils estiment avec raison que les évêques
sédévacantistes sont illégitimes à cause de leur violation du Droit Canonique, mais ils
affirment avec blasphème que la hiérarchie catholique n’existe plus, qu’il n’y a plus d’évêque,
ou un ou plusieurs évêques cachés du monde ; qu’il ne reste que quelques prêtres qui seraient
d’ailleurs illégitimement ordonnés et qu’il n’y a bien sûr plus de moyen d’élire un futur Pape
(et que tout porte à croire que pour eux, ce n’est pas si important que cela). Ils sont gravement
contraires aux enseignements de Léon XIII concernant le gouvernement et la visibilité de
l’Eglise.

Ils sont également anathématisés par le Concile de Trente :

« 1776 6. Si quelqu’un dit qu’il n’y a pas dans l’Eglise catholique une hiérarchie instituée par
une disposition divine, composée d’évêques, de prêtres et de ministres : qu’il soit anathème. »

– Concile de Trente, Canon 7, Sur le sacrement de l’Ordre

Bien plus, leur doctrine va à l’encontre de cet enseignement infaillible du Concile Vatican I :

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« C’est pourquoi, avant d’être glorifié,  » il pria son Père « , non seulement pour les Apôtres,
» mais aussi pour ceux qui croiraient en lui, à cause de leur parole, pour que tous soient un,
comme le Fils et le Père sont un  » [Jn 17, 20 sv.]. De même qu’il  » envoya  » les Apôtres qu’il
s’était choisis dans le monde,  » comme lui-même avait été envoyé par le Père  » [Jn 20, 21], de
même il voulut qu’il y eût en son Église des pasteurs et des docteurs   »  jusqu’à la fin du
monde  » [Mt 28, 20]. »

– Concile Vatican I, Pastor Aeternus, Préambule

Dire que l’Eglise pourrait manquer d’évêques légitimes serait comme dire que les portes de
l’enfer auraient prévalu contre l’Eglise, comme l’enseigne Pie XI dans Mortalium Animos :

« Sans aucun doute, cette Eglise, si admirablement établie, ne pouvait finir ni s’éteindre à la
mort de son Fondateur et des Apôtres qui furent les premiers chargés de la propager, car elle
avait reçu l’ordre de conduire, sans distinction de temps et de lieux, tous les hommes au salut
éternel:   »  Allez donc et enseignez toutes les nations    » (Matth. XXVIII, 19). Dans
l’accomplissement ininterrompu de cette mission, l’Eglise pourra-t-elle manquer de force et
d’efficacité, quand le Christ lui-même lui prête son assistance continuelle:  » Voici que je suis
avec vous, tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles  » (Matth. XXVIII, 20) ?

Il est, par conséquent, impossible, non seulement que l’Eglise ne subsiste aujourd’hui et
toujours, mais aussi qu’elle ne subsiste pas absolument la même qu’aux temps apostoliques; –
à moins que nous ne voulions dire – à Dieu ne plaise ! – ou bien que le Christ Notre Seigneur
a failli à son dessein ou bien qu’il s’est trompé quand il affirma que les portes de l’enfer ne
prévaudraient jamais contre elle (Matth. XVI, 18). »

– Pape Pie XI, Mortalium Animos, 1926 (en anglais ici).

IV – Le sédévacantisme contredit l’indéfectibilité de l’Eglise

1 – L’acceptation pacifique universelle

La doctrine de l’acceptation universelle soutient que, dans le cas où absolument tous les
évêques légitimes de la Sainte Eglise Catholique reconnaîtraient une personne comme Pape,
alors cette personne serait certainement Pape. De là, on en déduit qu’il est impossible que
tous les évêques reconnaissent universellement un antipape comme le vrai Pape.

En effet, tous les évêques ne peuvent tomber unanimement dans l’erreur. En effet, s’ils le
pouvaient, les catholiques devraient faire face à un dilemme (impossible) : il faudrait soit se
soumettre aux évêques et donc soi-disant être dans l’erreur, ou bien s’en détacher entièrement
pour soi-disant être dans la vérité. Ainsi, la vérité se trouverait hors de l’Eglise (qui serait
tombée dans l’erreur), ce qui est clairement une idée hérético-schismatique : Dieu nous
commande de nous soumettre aux évêques légitimes, or il serait absurde et blasphématoire
qu’il nous oblige à nous soumettre à l’erreur.

Malgré l’existence des sédévacantistes depuis les anénes 60, il est un fait que tous les évêques
du monde ont accepté Jean XXIII et Paul VI comme Papes, puisque aucun évêque n’a émis sa
contestation lors de leurs élections jusqu’en 1981, lors du schisme de Mgr Thuc. De là, on en

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déduit qu’il est un fait dogmatique que Jean XXIII et Paul VI étaient vraiment Papes, sinon
aucun évêque n’aurait raison, c’est pour cela que les premiers sédévacantistes furent
certainement hors de l’Eglise parce qu’aucun évêque ne les gouvernait.

Cette doctrine de l’acceptation universelle a été enseignée par l’Eglise plusieurs fois : de
nombreux théologiens l’ont soutenue, et surtout, l’enseignement des Papes l’impliquent.

Pie IX ne permet pas aux fidèles d’adhérer à des thèses qui s’opposent à ce que les
théologiens considèrent comme certaines et en parlent comme d’un «  fait dogmatique  »,
comme le fait de l’acceptation universelle pacifique de tous les évêques prouvant la légitimité
du pontife romain :

«  Les membres du Congrès doivent reconnaître qu’il ne suffit pas aux savants catholiques
d’accepter et de respecter les dogmes de l’Église dont Nous venons de parler, et qu’ils
doivent, en outre, se soumettre soit aux décisions doctrinales qui émanent des congrégations
pontificales, soit aux points de doctrine qui, d’un consentement commun et constant, sont
tenus dans l’Église comme des vérités et des conclusions théologiques tellement certaines,
que les opinions opposées, bien qu’elle ne puissent être qualifiées d’hérésie, méritent
cependant quelque autre censure théologique. »

– B. Pape Pie IX, Lettre Tuas Libenter (en latin et retranscrite sur le blog)

Les Papes Léon XII et Léon XIII ont rappelé aux schismatiques que si aucun évêque
n’approuvait leur position contre le pape, et que si aucun d’entre eux ne les gouvernait (les
évêques illégitimes ne pouvant pas gouverner leurs   »fidèles  »), c’était la preuve évidente
qu’ils n’étaient pas la vraie Eglise.

« Qu’ils ne s’appuient ni sur l’honnêteté de leurs mœurs ni sur leur fidélité à la discipline, ni
sur leur zèle à garder la doctrine et la stabilité de la religion. L’apôtre ne dit-il pas
ouvertement que tout cela ne sert de rien sans la charité (4)? Absolument aucun évêque ne les
considère et ne les gouverne comme ses brebis. Ils doivent conclure de là, avec certitude et
évidence, qu’ils sont des transfuges du bercail du Christ. »

– Pape Léon XIII, Eximia Nos Laetitia

«  Car, comment l’Église sera-t-elle pour vous une mère, si vous n’avez pas pour pères les
Pasteurs de l’Église, c’est-à-dire les évêques ? et d’où pouvez-vous glorifier du nom de
catholiques, si, séparés du centre de la catholicité, c’est-à-dire du Saint-Siège Apostolique et
du Souverain Pontife, en qui Dieu a mis la source de l’unité, vous rompez l’unité catholique ?
L’Église catholique est une ; elle n’est point déchirée, ni divisée. Votre Petite Église ne peut
donc en aucune manière appartenir à l’Église Catholique. Car, de l’aveu même de vos
maîtres, ou plutôt de ceux qui vous trompent, il ne reste plus aucun des évêques français qui
soutienne et qui défende le parti que vous suivez. Bien plus, tous les évêques de l’Univers
Catholique, auxquels eux-mêmes en ont appelé, et à qui ils ont adressé leurs réclamations
schismatiques imprimées sont reconnus comme approuvant les conventions de Pie VII et les
actes qui se sont ensuivis, et toute l’Église catholique leur est désormais entièrement
favorable. Quoi donc  ? ne faut-il pas un gouvernement à l’Église catholique même, et
n’établissent-ils pas qu’elle est déjà tombée ceux qui osent l’accuser ou de diminution, ou
d’ignorance, ou d’erreur ? Or, les auteurs des Réclamations en sont venus à ce point de délire
qu’ils osent affirmer cela même. »

– Pape Léon XII, Pastoris Aeterni (en italien, et retranscrite sur le blog)

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Le Pape Paul VI a été unanimement accepté comme Pape légitime, même après la
promulgation du Concile Vatican II, de même que la plupart des documents conciliaires.

2 – Indéfectibilité doctrinale

Pie IX enseigne dans son Encyclique « Etsi Multa Luctuosa », que l’Église ne peut pas périr,
or Léon XII enseigne bien que ceux qui accusent l’Église de s’être trompée établissent en fait
qu’elle serait tombée. Il enseigne aussi que toute l’Eglise ne peut pas faire défection en
adhérant à des hérésies.

« Car tout en reniant et en renversant la véritable autorité de juridiction dans la personne du


Pontife romain, et des évêques successeurs de saint Pierre et des Apôtres, et en la transférant
au peuple, ou pour user de leur langage, à la communauté, ils rejettent avec opiniâtreté et
attaquent le magistère infaillible et du Pontife romain et de toute l’Eglise enseignante, et,
donnant un démenti au Saint-Esprit dont le Christ avait promis à l’Eglise l’assistance
éternelle, par une audace incroyable, ils soutiennent que le Pontife romain, aussi bien que
tous les évêques ensemble, les prêtres associés à eux dans l’unité de foi et de communion,
sont tombés dans l’hérésie en acquiesçant aux définitions du concile œcuménique du Vatican
et en les professant. C’est pourquoi ils nient aussi l’indéfectibilité de l’Eglise, disant avec
blasphème qu’elle a péri dans l’univers entier, et que par conséquent son Chef visible et les
évêques ont fait défection. De là ils infèrent pour eux la nécessité de restaurer un épiscopat
légitime en la personne de leur pseudo-évêque qui entrant, non par la porte, mais par un
autre endroit, comme un voleur et un larron, a attiré sur sa tête la sentence du Christ qui le
condamne.

Cependant ces infortunés, qui sapent les bases de la religion catholique, abrogent toutes ses
notes et propriétés, inventent des erreurs si horribles et si nombreuses ou plutôt qui les ont
empruntées à l’arsenal des anciens hérétiques, pour les réunir ensemble et les publier, ne
rougissent pas de se dire catholiques et même vieux catholiques, alors que par leur doctrine,
leur nouveauté et leur petit nombre ils renoncent à cette note d’antiquité et de catholicité plus
qu’à tout autre. Bien plus justement contre ces hommes qu’autrefois saint Augustin contre les
Donatistes se dresse l’Eglise répandue dans toutes les nations que le Christ, Fils du Dieu
vivant, a construite sur la pierre, contre laquelle les portes de l’enfer ne prévaudront pas et
avec laquelle il a dit que Lui -même, à qui a été conférée toute puissance au ciel et sur la terre,
ne cesserait d’être tous les jours jusqu’à la consommation des siècles. »

– B. Pape Pie IX, Encyclique Etsi Multa Luctuosa (en italien)

Grégoire XVI enseignait également qu’il était absurde de penser que l’Eglise avait besoin
d’une restauration comme si elle pouvait se tromper :

« Mais puisqu’il est certain, pour nous servir des paroles des Pères de Trente, que  » l’Église a
été instruite par Jésus-Christ et par ses Apôtres, et que l’Esprit Saint, par une assistance de
tous les jours, ne manque jamais de lui enseigner toute vérité  » (Conc. Trid. sess. XIII, decr.
de Eucharist in prœm.), c’est le comble de l’absurdité et de l’outrage envers elle de prétendre
qu’une restauration et qu’une régénération lui sont devenues nécessaires pour assurer son
existence et ses progrès, comme si l’on pouvait croire qu’elle aussi fût sujette, soit à la
défaillance, soit à l’obscurcissement, soit à toute autre altération de ce genre. »

– Pape Grégoire XVI, Encyclique Mirari Vos (original en italien)

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Bien plus, Pie VI condamnait comme hérétique cette proposition du synode de Pistoia dans sa
Constitution Auctorem Fidei :

2601

1. La proposition qui affirme : « Dans ces derniers siècles un obscurcissement général a été
répandu sur des vérités de grande importance relatives à la religion et qui sont la base de la foi et de
la doctrine morale de Jésus Christ » (est) hérétique.

– PAPE PIE VI, AUCTOREM FIDEI

La Députation de la foi évoqua cette proposition condamnée. Il s’agit surtout de montrer que
la condamnation vaut pour tous les temps car elle se fonde sur l’infaillibilité de l’Ecclesia
credens :

« Croyant le Pape infaillible par l’assistance du Saint Esprit, nous croyons par le fait même
que l’assentiment de l’Eglise ne saurait faire défaut aux définitions pontificales. La vérité que
le Pape enseigne sous l’influence du Saint Esprit ne peut pas manquer d’être reçue comme
révélée par Dieu par tous les fidèles que le même Esprit assiste pour adhérer à
l’enseignement divin. Autrement l’Eglise toute entière défaillirait dans la foi et se réaliserait
sur les vérités les plus importantes de la foi cet obscurcissement général dont parlait le
Pseudo Synode de Pistoie. »

De même, Saint Robert Bellarmin écrivait :

«  Si  tous les évêques  se trompaient, toute l’Église se tromperait, or le peuple est tenu de
suivre ses Pasteurs, comme le dit Jésus en  Luc  10,16  : “Qui vous écoute, m’écoute”
et Matthieu 23,3 : “Faites tout ce qu’ils vous diront” »

-Saint Robert Bellarmin, Controversiarum de conciliis Liber tertius qui est de Ecclesiam non posse
errare, in Opera omnia, éd. J. Fèvre, Paris, Vivès, 1870, t. II, p. 351., cité par Mgr Fernando Arêas
Rifan dans Le Magistère Vivant de l’Eglise.

Saint Pie X obligeait également tous les séminaristes à prêter le serment antimoderniste, qui
disait en outre que le charisme de vérité demeure dans l’épiscopat pour toujours :

« Enfin, je garde très fermement et je garderai jusqu’à mon dernier soupir la foi des Pères sur
le charisme certain de la vérité qui est, qui a été et qui sera toujours « dans la succession de
l’épiscopat depuis les apôtres  », non pas pour qu’on tienne ce qu’il semble meilleur et plus
adapté à la culture de chaque âge de pouvoir tenir, mais pour que « jamais on ne croie autre
chose, ni qu’on ne comprenne autrement la vérité absolue et immuable prêchée depuis le
commencement par les apôtres. »

– Pape saint Pie X, Serment anti-moderniste, 1er septembre 1910.

Or, avant les années 60, personne n’a contesté la légitimité de Jean XXIII et Paul VI. De même,
aucun évêque n’a contesté les premiers documents conciliaires, comme Sacrosanctum
Concilium, Orientalium Ecclesiae, ou Lumen Gentium. De plus, même si une poignée d’évêques
critiquèrent certains documents du Concile à la fin des années 60, ils continuèrent à

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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

reconnaître l’autorité du Pape et, d’une certaine façon, celle du Concile. Même à la fin des
années 70, lorsque la contestation du Concile était encore plus forte, ces évêques continuèrent
de considérer Jean-Paul II comme étant le pape légitime.

3 – La visibilité de l’Eglise

La visibilité de l’Eglise est étroitement liée à son indéfectibilité : en effet, les deux sont
nécessaires à l’unité et l’apostolicité de l’Eglise catholique.

Léon XIII enseigne, en reprenant le sermon de Saint Augustin, que l’Eglise ne peut pas
disparaître du monde car elle ne peut pas fléchir :

«  Et le même Père dit ailleurs : « L’Eglise chancellera si son fondement chancelle ; mais
comment pourrait chanceler le Christ ? Tant que le Christ ne chancellera point, l’Eglise ne
fléchira jamais jusqu’à la fin des temps. Où sont ceux qui disent : «  L’Eglise a disparu du
monde », puisqu’elle ne peut pas même fléchir ? » (Enarratio in Psal. CIII, sermo II, n. 5). »

– Pape Léon XIII, Satis Cognitum, 29 juin 1896 (version originale en anglais (point 3))

En effet, cette visibilité est nécessaire à l’accomplissement de la mission confiée par Jésus-
Christ aux Apôtres :

«  Mais comme Sa mission divine devait être durable et perpétuelle, Il s’est adjoint des
disciples auxquels Il a fait part de Sa puissance, et ayant fait descendre sur eux du haut du
ciel «l’Esprit de vérité», Il leur a ordonné de parcourir la terre entière et de prêcher fidèlement
à toutes les nations ce que Lui-même avait enseigné et prescrit, afin qu’en professant Sa
doctrine et en obéissant à Ses lois, le genre humain pût acquérir la sainteté sur la terre et,
dans le ciel, l’éternel bonheur.

Tel est le plan d’après lequel l’Eglise a été constituée, tels sont les principes qui ont présidé à
sa naissance. Si nous regardons en elle le but dernier qu’elle poursuit, et les causes
immédiates par lesquelles elle produit la sainteté dans les âmes, assurément l’Eglise est
spirituelle ; mais si nous considérons les membres dont elle se compose, et les moyens mêmes
par lesquels les dons spirituels arrivent jusqu’à nous, l’Eglise est extérieure et nécessairement
visible.

C’est par des signes qui frappaient les yeux et les oreilles que les Apôtres ont reçu la mission
d’enseigner ; et cette mission, ils ne l’ont point accomplie autrement que par des paroles et
des actes également sensibles. Ainsi leur voix, par l’ouïe extérieure, engendrait la foi dans les
âmes : «La foi vient par l’audition et l’audition par la parole du Christ» [Rom, X, 17]. Et la foi
elle-même, c’est-à-dire l’assentiment à la première et souveraine vérité, de sa nature sans
doute est renfermée dans l’esprit, mais elle doit cependant éclater au dehors par l’évidente
profession qu’on en fait : «car on croit de cœur pour la justice, mais on confesse de bouche
pour le salut» [Rom., X, 10]. […] »

– Pape Léon XIII, Satis Cognitum, 29 juin 1896 (version originale en anglais (point 3))

Il enseigne ensuite que les successeurs des Apôtres doivent perpétuellement de nous
transmettre la doctrine et de nous gouverner :

«  De même, rien n’est plus intime à l’homme que la grâce céleste, qui produit en lui la
sainteté, mais extérieurs sont les instruments ordinaires et principaux par lesquels la grâce
nous est communiquée : nous voulons parler des sacrements, qui sont administrés avec des

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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

rites spéciaux, par des hommes nommément choisis pour cette fonction. Jésus-Christ a
ordonné aux Apôtres et aux successeurs perpétuels des Apôtres d’instruire et de gouverner
les peuples : Il a ordonné aux peuples de recevoir leur doctrine et de se soumettre docilement
à leur autorité. Mais ces relations mutuelles de droits et de devoirs dans la société chrétienne,
non seulement n’auraient pas pu durer, mais n’auraient même pas pu s’établir sans
l’intermédiaire des sens, interprètes et messagers des choses. »

– Pape Léon XIII, Satis Cognitum, 29 juin 1896 (version originale en anglais (point 3))

Après avoir expliqué pourquoi et comment l’Eglise devait être toujours visible, il en tire la
conclusion suivante :

« Il s’ensuit que ceux-là sont dans une grande et pernicieuse erreur, qui, façonnant l’Eglise
au gré de leur fantaisie, se l’imaginent comme cachée et nullement visible »

Pie XII en tirera la même conclusion dans son Encyclique Mystici Corporis Christi :

« De ce que Nous avons traité et expliqué jusqu’ici dans cette Lettre, Vénérables Frères, il
apparaît avec évidence que ceux-là se trouvent dans une grave erreur qui se représentent
à leur fantaisie une Eglise pour ainsi dire cachée et nullement visible »

Bien sûr, certains sédévacantistes vont dire que dès le début, des évêques se seraient opposés
aux élections des papes Saint Jean XXIII et Saint Paul VI, mais ils n’en donnent aucune
preuve, sachant qu’une telle opposition devrait être médiatisée comme ce fût le cas pour le
schisme de Mgr Thuc ou celui de Mgr Lefebvre. Les évêques qu’ils citent comme ayant refusé
le Concile dès sa promulgation ont d’ailleurs tous signé un ou plusieurs documents du
Concile (voir cet article démontrant que la légitimité de saint Paul VI n’a été rejetée par aucun
évêque avant Mgr Thuc).

On en déduit donc que les sédévacantistes ne peuvent accepter l’autorité de leurs évêques car
on voit bien qu’ils ont tous quitté la vraie Eglise déjà établie, donnant ainsi la preuve
flagrante de n’être pas la vraie Eglise contrairement à celle du Pape François, dont tous les
évêques légitimes étaient de son côté.

V – Conclusion

On peut ainsi faire le constat que les quatre notes de l’Eglise du Christ (une, sainte,
catholique et apostolique) sont absentes chez les sédévacantistes.

En effet, les communautés sédévacantistes n’ont pas l’unité car dépourvues de toute autorité
infaillible et de toute unité de gouvernement, tout au plus ont-ils un semblant d’unité
lorsqu’il s’agit de calomnier le Saint-Père, de là en découle qu’elles n’ont pas la catholicité non
plus ; elles n’ont pas la sainteté car leur croyance est surtout fondée sur des jugements
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02/12/2021 08:19 Réfutation du sédévacantisme – + Archidiacre +

téméraires, des calomnies, cela dans un esprit de rébellion allant même à l’encontre des Papes
précédents, et parce que leur Eglise est incapable de leur fournir le sacrement de Pénitence ;
et elles n’ont pas d’apostolicité car les sédévacantistes imaginent une faillite de l’entièreté du
corps épiscopal, et une véritable rupture dans la succession apostolique, le prochain pape
étant établi soit par des membres hors de l’Eglise, soit par intervention miraculeuse
indépendante des évêques.

Comme le disait Pie IX à l’égard des églises protestantes, on reconnaît leur fausseté au fait
qu’elles sont « dépourvues de cette autorité vivante et établie par Dieu qui enseigne surtout
aux hommes les choses de la foi et la discipline des mœurs, et qui sert de règle en tout ce qui
regarde le salut éternel  » (cf. lettre de Pie IX). Le Magistère des sédévacantistes étant mort,
incapable d’exercice, contrairement à l’Eglise post-Vatican II, ils correspondent tout à fait à
cette description. Dans Etsi Multa Luctuosa, Pie IX montrait aussi que leur nouveauté et leur
petit nombre était un signe de non-catholicité, en condamnant les vieux-catholiques ainsi :
« alors que par leur doctrine, leur nouveauté et leur petit nombre ils renoncent à cette note
d’antiquité et de catholicité plus qu’à tout autre ».

Ainsi, en niant la nécessité du Magistère vivant, ils nient par là même l’indéfectibilité de
l’Eglise. Comme l’enseignait Pie XII dans Humani Generis : «  ceux qui sont séparés de la
véritable Eglise se plaignent souvent, et publiquement, de leur désaccord en matière
dogmatique au point d’avouer, comme malgré eux, la nécessité d’un magistère vivant. ».

Enfin, en niant la nécessité de juridiction ordinaire présente dans l’Eglise ; en pensant que soit
des hérétiques puissent rétablir l’autorité, soit des évêques sédévacantistes qui refusent de le
faire ; en pensant que le Christ leur supplée directement tout ce qui est nécessaire, sans passer
par l’intermédiaire du Pape, ils pensent ainsi et comme malgré eux que la papauté n’est pas
réellement nécessaire à l’Eglise, ils pensent que l’Eglise pourrait subsister indéfiniment sans
pape sous prétexte qu’elle le peut pour une durée limitée. Cela mine la doctrine sur la
hiérarchie dans l’Eglise, qui est une hiérarchie essentiellement monarchique.

On peut également en conclure que la vacance du Saint-Siège a une durée limitée, une durée
déterminée : la vacance ne peut pas durer plus longtemps que la durée de vie des Cardinaux
et Evêques nommés par les papes précédents. L’Eglise doit avoir un pape avant que ces clercs
meurent.

Il est donc évident que les communautés sédévacantistes ne sont pas la Sainte Eglise Une,
Catholique et Apostolique.

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