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Analyse fonctionnelle de l’enveloppe du bâtiment

> Définition de l’enveloppe du bâtiment

« L’enveloppe du bâtiment est une zone frontière, une zone limite séparant des milieux différents :

• Pour le thermicien elle sépare l’ambiance intérieure de l’ambiance extérieure,


• Pour l’architecte c’est une surface de contact entre le bâtiment et la ville,
• Pour le directeur des travaux c’est l’endroit où coordonner les différents corps de métier,
• Pour le législateur c’est un des éléments caractéristiques du bâtiment sur laquelle fixer des exigences
réglementaires généralisables au regard des technologies performantes disponibles,
• Pour l’occupant ce sont des parois qui l’entourent et qui participent à son confort thermique, visuel et qui
constituent un facteur esthétique de son bâtiment.

Au global l’enveloppe du bâtiment est un lieu de jonction entre des facteurs multiples, concernant de nombreux
intervenants à l’acte de construire. Leur objectif commun est de parvenir à optimiser l’ensemble des fonctions
qu’elle a à assurer. »*

* Pierre Hérant, chef du département bâtiment et urbanisme, ADEME.


> Les principales sollicitations de l’enveloppe du bâtiment

Contrôler le climat :

• L’eau sous toutes ses formes


• L’air et le vent
• Le rayonnement solaire
• Les variations de température

Contrôler l’environnement :

• Les bruits extérieurs


• La lumière et les vues en général

D’autres fonctions :

• Le contrôle des points sensibles


(accès notamment)
• Maitrise des agressions : feu,
effractions
• Résistance aux charges
• Fonctions visuelles et d’aspects
> L’étanchéité à l’eau les classes de murs

L’enveloppe doit être conçue pour


éviter la pénétration de l’eau dans le
bâtiment.

Trois systèmes possibles:

• La barrière extérieure perméable


• La barrière extérieure étanche
• La réalisation d’un drainage entre la
barrière extérieure et la partie
intérieure.

Référence normative :
• DTU 20.1 Partie 3 : Guide pour le
choix des types de murs de façades
en fonction du site
Mur de type I Mur de type XI
• Cahier du CSTB n°287 livraison 1833
concernant l’isolation thermique des
façades par l’extérieur

Mur de type I : Mur ne comportant ni revêtement étanche sur son parement extérieur ; ni coupure de capillarité dans
son épaisseur. Aucun dispositif ne s'oppose au cheminement d'une infiltration accidentelle d'eau de pluie.

Mur de type XI : Aucune disposition spécifique pour s’opposer au cheminement de l’eau pluie jusqu’au parement
intérieur. Le système d’isolation et la paroi support sont considérés comme perméables à l’eau.
> L’étanchéité à l’eau : les classes des murs

Mur du type II : aucun revêtement


étanche extérieur mais dans son
épaisseur, coupure de capillarité
continue :
• II a : coupure de capillarité panneaux
isolants non hydrophiles.
• II b coupure de capillarité est
constituée par une lame d'air
continue.

Mur de type XII a : maçonnerie empêchant


des faibles quantités d’eau de pénétrer vers Mur de type II b Mur de type II a
l’intérieur. Système suffisamment étanché
pour des expositions à la pluie moyennement
sévère.

Mur de type XIIb : système d’isolation


capable de s’opposer au cheminement de
pluie vers l’intérieur. La paroi support vient
compléter cette étanchéité.

Mur de type XII b Mur de type XII a


> L’étanchéité à l’eau : les classes des murs

Mur du type III : paroi extérieure en


maçonnerie non étanche, doublée par une
seconde paroi séparée par une lame d'air
continue à la base de laquelle sont prévus
des dispositifs de collecte et d'évacuation
des eaux d'infiltration éventuelles.

Mur de type XIII a : Système d’isolation par


l’extérieur s’opposant au cheminement de
l’eau par capillarité et gravité posé sur
maçonnerie suffisamment imperméable pour
s’opposer au cheminement de l’eau pouvant
l’atteindre accidentellement.
Mur de type III
Mur de type XIII b : Système d’isolation dont
peau extérieure pas totalement étanche avec
lame d’air continue pour récupération et
évacuation des eaux d’infiltration.

Mur de type XIII b Mur de type XIII a


> L’étanchéité à l’eau : les classes des murs

Mur du type IV : mur dont l'étanchéité à la


pluie est assurée par un revêtement étanche
situé en avant de la paroi en maçonnerie.

Mur de type IV
Mur de type XIV : Etanchéité à l’eau assurée
par la peau extérieur du système d’isolation à
elle seule.

Mur de type XIV


> L’étanchéité à l’air

Conséquence des fuites d’air :


• Inconfort lié au courant d’air intérieur,
• les salissures et moisissures liées à la condensation
• Les nuisances sonores
• La surconsommation d’énergie
• La dégradation accélérée du bâti

Les exigences d’étanchéité à l’air de la RT 2012 :


Mesure du débit de fuites sous un écart de pression intérieur/extérieur de 4
Pascals et réfère cette valeur à la surface des parois déperditives, à
l’exception des planchers bas. C’est le Q4PaSurf qui s’exprime en m3 /
(h.m2 ).

Objectifs :
• 0,6 m3/(h.m²) pour les maisons individuelles
• 1 m3/(h.m²) pour les logements collectifs
• Pour le secteur tertiaire, aucune exigence de résultat n’est imposée. Une
valeur par défaut est prise en compte dans le calcul thermique. Une autre
valeur peut également être prise en compte dans le calcul, auquel cas
une justification du niveau atteint doit être apportée en fin de travaux.

Conséquences :
La chasse aux fuites d’air implique une parfaite maîtrise de la ventilation des
locaux afin de permettre le renouvellement de l’air hygiénique. Toutefois
maîtrise de la ventilation n’impose pas une ventilation mécanique contrôlée
(VMC) qu’elle soit simple ou double flux.
Test d'étanchéité à l'air compile de fuite d'air.mp4
> L’isolation thermique

RT 2012 :
La RT n’exige aucune valeur d’isolation thermique minimale par type de
parois (murs/sols/plafonds) mais limite la consommation énergétique.

RT 2012 :
Limitation des ponts thermiques : bien que la déperdition qu’ils représentent
soit faible, il convient de les limiter car la part qu’ils représentent augmente
du fait de la très bonne isolation thermique des parties courantes. Valeur
maximale de 0,28 W/m².SHONRT pour le ratio de transmission thermique
linéique moyen global (Ratioψ).
> L’isolation thermique
> L’inertie thermique

Inertie thermique d’un bâtiment : capacité à emmagasiner puis à restituer la chaleur de manière diffuse.
Plus l’inertie d’un bâtiment est forte, plus il se réchauffe et se refroidit lentement.
Inertie thermique : déphasage thermique (décalage dans le temps).
Attention l’inertie doit être couplée avec un isolant thermique afin d’obtenir un amortissement.
> Le rayonnement solaire

Rayonnement solaire : apport de chaleur important au travers des parois translucides.

⇒ Utiliser des protections afin de profiter des apports gratuits en hiver et se préserver de la chaleur l’été.

⇒ Utiliser les apports solaires : Solaire thermique, photovoltaïque et mur trombe.


> La lutte contre le bruit

La lutte contre le bruit de l’enveloppe : dissocier les parties pleines et vitrées.

⇒ Parties pleines : généralement densité suffisante pour très bonne isolation acoustique (cf. loi de masse).

⇒ Parties vitrées : représentent un point faible. Il existe des doubles et triples vitrages acoustiques.
Solution double peau ou double fenêtre pour les valeurs très élevée.

L’étanchéité à l’air est à soigner particulièrement : source parasite très importante.


> La lumière et les vues

La vue se distingue de la lumière en ce qu'elle relève de la sphère de l'agrément, la lumière ainsi que
l'ensoleillement peuvent dans certaines conditions relever de la sphère de la nécessité.

La vue : relève essentiellement du juridique. La volumétrie et la position du bâtiment créé ont un impact vis-
à-vis des tiers : veiller aux masques créés et bien vérifier les vues entre bâtiments.

Lumière : les ouvertures permettent l’éclairage des locaux. Position, dimension et densité en fonction du
type de bâtiment, de sa localisation, des tiers (notion de vue). Equiper les ouvertures de protections,
d’occultations, etc…
Résistance aux actions statiques et dynamiques

Les principales sollicitations auxquelles doivent répondre les façades

⇒ Statiques : Le poids propre

⇒ Dynamiques: Le vent
La neige
Les chocs
Les charges d’exploitations
Les séismes

Pour les bardages le dimensionnement ne concerne généralement que l’ossature porteuse et les fixations. Les
panneaux étant dimensionnés par abaques.

Pour les façades vitrées dimensionner l’ossature, les vitrages en cumulant les actions.

Pour les chocs en fonction de la hauteur et du type d’activité du bâtiment.


Résistance aux effractions et contrôle des accès

Ce classement concerne les ouvertures.


Pas d’effraction dans les parties opaques.

Les portes et fenêtres anti-effraction sont classées suivant la norme NF EN 1627


Les vitrages anti-effraction sont classés suivant la norme NF EN 12 543

Les vitrages et menuiseries sont également classés pour résister aux tirs d’armes à feu et résister aux explosions

Attention : toujours choisir une menuiserie classée au même niveau que le vitrage
Sécurité vis-à-vis du risque d’incendie

Eviter la propagation de l’incendie d’une baie à l’autre : règle du C+D.

Eviter la propagation de l’incendie par les matériaux de façade:


classement au feu des matériaux

Eviter la propagation interne de l’incendie : traitement des nez de dalle.

Texte de référence Instruction Technique 249 (IT 249)

Foyer Adoma Dijon : 7 morts le 14/11/2010


Fonction architecturale

La façade est l’image du bâtiment que l’architecte offre à la ville et au


monde.

Pour les architectes contemporains, le problème de l’architecture n’est plus d’interroger la


nécessité ou la pertinence de la façade mais sur l’infinité des moyens de sa mise en œuvre

Zaha Hadid : centre culturel Bakou

Jean Nouvel: IMA

Toho Hito : appart’hôtel Barcelone


Fonction architecturale

Renzo Piano : Musée Georges Pompidou

Ieoh Ming Peï: pyramide du Louvres

Nicholas Grimshaw : projet Eden park

Jean Prouvé : Le CNIT (1955-1959)


Le Corbusier: Villa Savoye (1928 – 1931)

Oscar Niemeyer : siège du PCF

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