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INTRODUCTION

MATERIEL EMPLOYÉ POUR PRATIQUER LA METHODE

METHODE DE COURBES D’ISOTENEUR


Cette méthode laborieuse tient compte des variations de teneurs qui se produisent entre
sondages. Elle s'impose dans certains cas.
On appelle courbes d'isoteneurs les lignes qui joignent les sondages ayant révélé l'existence de
teneurs entières égales. Le tracé de ces courbes ne peut se faire avec quelque précision que si
les mailles du réseau de sondages sont très serrées (lignes à 25 m. et écartement des sondages
à 10 m. au maximum).
On reporte sur la carte au 1 / 1 . 0 0 0 l'emplacement de chaque sondage avec, en regard, la
teneur et les épaisseurs de gravier et de stérile. Suivant ces indications, on trace les courbes
d'isoteneurs en s'inspirant des règles exposées ci-dessus. Si les chiffres représentant les
teneurs ne sont pas des nombres entiers, on fait passer les courbes par des points
intermédiaires interpolés.
Cette opération ne sera pas basée sur une loi de variation linéaire de la teneur. L'examen des
courbes de teneur d'une vallée montre que cette loi ne peut être considérée comme linéaire
qu'entre des valeurs de la teneur assez voisine l'une de l'autre. Entre deux valeurs très
différentes, au contraire, la variation s'effectue suivant une courbe d'allure exponentielle (').
On se rapprochera davantage de la réalité en disant : la teneur varie entre deux sondages de
teneurs connues de telle façon que, dans l'intervalle, les courbes d'isoteneurs de 1, 2, 4, 8, 16,
32 gr/m’sont équidistantes.
(') Cette loi de répartition des teneurs semble être celle que l'expérience vérifie le mieux. Sans
donner de développements qui ne sauraient trouver place dans le cadre de cet ouvrage, nous
dirons que si N, est le nombre de puits où la teneur dépasse t, on peut démontrer que le
diagramme de répartition des teneurs est une droite, lorsqu'on porte en abscisses les
logarithmes des teneurs et en ordonnées les racines carrées de N.
Lorsque les résultats d'une prospection se placent en un tel alignement, c'est que la loi
annoncée est applicable au gisement. I l est alors possible de calculer directement la teneur
moyenne. Comme, d'autre part, on peut calculer l'épaisseur moyenne de gravier (voir
p. 135), on obtient directement le poids de métal en gisement, puisque
P = S X E » X Un, où S est la surface prospectée où la teneur est payante. Cette hypothèse est
évidemment gratuite, mais son application donne les résultats suivants qui se vérifient assez
bien :
a) Une variation lente pour les teneurs allant de 0 à 3 gr./m' et une variation rapide pour les
valeurs supérieures;

Figure exemple de tracé des courbes d’isoteneur


h) Un tracé rapide et suffisamment serré des courbes d'égales teneurs. Dans ce but, on se
contentera de ne tracer que celles de 0,5, 1, 2, 4, 8, 16, etc. gr./m\ qui donnent, en général, une
bonne figuration des enrichissements.
11 peut arriver que plusieurs tracés de ces courbes soient également possibles. On choisira,
faisant appel au bon sens, le tracé le plus judicieux, en considérant l'allure du gisement et en
tenant compte du fait que, d'une façon générale, la continuité des teneurs se trouve mieux
réalisée dans le sens longitudinal d'un flat que dans le sens transversal. La figure 51 donne un
exemple du tracé des courbes d'égales teneurs. Elle correspond à un des flats de la rivière Tso
(Kilo) qui est actuellement entièrement exploité. La production d'or a été, à quelques % près,
celle estimée en appliquant la méthode sous rubrique. Ainsi qu'on le remarquera, celle-ci se
prête particulièrement bien à l'estimation des placers où la largeur est très grande par rapport à
la longueur.
Par l'allure des courbes, elle présente, de plus, l'avantage de faire apparaître très nettement les
endroits où le gravier s'étend sous les rives.
Tracé de courbes d'égale teneur ayant permis de retrouver le gravier enseveli par le stérile
formant la colline de la zone I.
L'exemple de la figure 52 est caractéristique. Le gravier a été retrouvé sous la colline indiquée
comme zone L A noter toutefois que les trous des lignes 127, 128 et 129 (voir fig. 51), foncés
à proximité de la colline, faisaient prévoir par leur teneur la continuation du gravier dans les
bords, sans qu'il fût nécessaire pour cela d'établir les courbes d'isoteneurs.
Les mesures s'établissent d'après les modalités suivantes :
a) On décompose le placer en zones : celles-ci sont choisies de façon à séparer les régions
riches de celles envisagées comme pauvres ou stériles. Elles ont de 100 à 300 m. de longueur,
suivant la largeur de la rivière et les variations des teneurs.
b) Pour chaque zone on mesure l'aire comprise entre les différentes courbes d'égale teneur.
On peut employer plusieurs procédés :
Le plan au 1/1.000 est tracé sur du papier millimétré. Les aires sont mesurées en les
décomposant en trapèzes.
Le tableau ci-après donne ce calcul pour la zone I de la figure 51.

Les aires comprises entre les courbes sont obtenues par différence : on mesure d'abord
l'ensemble A des surfaces à teneur plus grande que 1 gr./m^ puis celui B à teneur plus grande
que 2 gr./m\puis C à teneur plus grande que 4 gr./m', et ainsi de suite ; les différences A-B, B-
C, C-D donnent successivement les surfaces comprises entre les diverses courbes.

Si le plan n'est pas sur papier millimétré, on évaluera les surfaces en utilisant un calque du
plan, sous lequel on glissera une feuille de papier millimétré. 2° Un procédé de contrôle du 1 "
consiste à découper très soigneusement les surfaces délimitées par les courbes et de les peser à
la balance de précision, après avoir déterminé, au même moment, le poids d'une surface
donnée du même papier. I l faut s'assurer au préalable de l'homogénéité du papier par des
pesées de surfaces prélevées au hasard en différents endroits de la feuille employée. La
surface déterminée par l'un de ces procédés est notée aux feuilles de teneurs, en regard de la
mention : teneurs de 1 à 2 gr./m\2 à 4 gr./m', etc.
c) Pour chaque bande comprise entre deux courbes, on fait la moyenne des épaisseurs de
gravier et de stérile des sondages qui y sont compris, ou, à leur défaut, de ceux
immédiatement adjacents. On s'arrange pour que chacune de ces opérations soit en rapport
avec une surface de bande sensiblement équivalente, de façon à obtenir une moyenne exacte.
Ces épaisseurs sont reportées aux feuilles de teneurs.
d) On opère de même pour les teneurs.
e) Pour chaque bande, on fait les calculs des réserves de gravier, stérile et or, puis on totalise
par zone d'abord, par rivière ensuite. Ces différentes opérations sont transcrites au registre des
teneurs. On y note également toutes les observations libellées au carnet de prospection, mais
en les groupant par zones.

La méthode des isoteneurs peut donner lieu à une représentation de la répartition des teneurs,
en tenant compte des variations de la minéralisation, suivant trois dimensions orthogonales.
En effet, si l'on décompose la surface du placer suivant un réseau formé par des carrés dont le
côté est de 2 m., par exemple, et si l'on découpe le volume de ce placer par des plans
horizontaux distants également de 2 m., on divisera de ce chef le volume du placer en cubes
théoriques de 8 m". Si au centre de chacun de ces volumes élémentaires on creuse des puits de
prospection qui permettent tous les 2 m. d'évaluer la teneur, on pourra tracer La superposition
de ces courbes donne une image de la variation de la minéralisation, suivant trois dimensions.
On peut également dessiner d'autres courbes dans des sections verticales ; on obtiendra un
autre aspect de la variation, soit dans le sens transversal de la rivière, soit dans le sens
longitudinal. Il est certain qu'une telle politique conduirait à une dépense qui dépasserait le
budget que l'on a imposé à la prospection systématique, mais une telle documentation pourrait
être recherchée pour quelques zones d'un grand placer, ce qui donnerait à l'exploitant des
renseignements extrêmement précieux sur le tempérament de la proposition minière qu'il aura
à mettre en valeur.

CONCLUSION

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