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Fonctions eulériennes.

Polynômes orthogonaux classiques

par Pascal MARONI


Docteur ès Sciences Mathématiques
Directeur de Recherche au CNRS

1. L’outillage................................................................................................... A 154 - 1
1.1 Séries, produits, intégrales ......................................................................... — 2
1.1.1 Suites, séries ....................................................................................... — 2
1.1.2 Produits infinis .................................................................................... — 3
1.1.3 Intégrales............................................................................................. — 4
1.2 Fonctions polynomiales. Orthogonalité .................................................... — 4
1.2.1 Généralités .......................................................................................... — 4
1.2.2 Orthogonalité régulière...................................................................... — 5
2. Fonctions eulériennes............................................................................. — 6
2.1 Fonction gamma.......................................................................................... — 6
2.1.1 Définitions ........................................................................................... — 6
2.1.2 Une formule d’Euler ........................................................................... — 9
2.1.3 Formule des compléments ................................................................ — 9
2.1.4 Formule de multiplication de Legendre-Gauss................................ — 10
2.1.5 Formule de Stirling............................................................................. — 11
2.2 Fonction bêta ............................................................................................... — 11
2.2.1 Définition ............................................................................................. — 11
2.2.2 Formule généralisée des compléments............................................ — 11
2.2.3 Applications ........................................................................................ — 12
2.3 Fonction digamma....................................................................................... — 12
2.3.1 Définition ............................................................................................. — 12
2.3.2 Série de Jensen .................................................................................. — 13
2.3.3 Intégrale de Raabe.............................................................................. — 13
2.3.4 Une représentation intégrale de la fonction psi............................... — 14
2.3.5 Fonction de Binet................................................................................ — 14
2.3.6 Retour sur la formule de Stirling....................................................... — 15
2.3.7 Première intégrale de Binet ............................................................... — 15
3. Polynômes orthogonaux classiques ................................................... — 16
3.1 Définitions .................................................................................................... — 16
3.1.1 Définition de Hahn.............................................................................. — 16
3.1.2 Équation fonctionnelle ....................................................................... — 17
3.1.3 Équation différentielle linéaire du second ordre.............................. — 18
3.1.4 Les deux relations de structure ......................................................... — 19
3.1.5 Formule de Rodrigues........................................................................ — 21
11 - 1994

3.2 Construction des polynômes classiques ................................................... — 21


3.2.1 Système vérifié par βn , γ n + 1 , β̃n , γ̃ n + 1 .............................................. — 21
3.2.2 Résolution du système (95)-(96)........................................................ — 22
3.2.3 Les quatre situations canoniques...................................................... — 23
3.2.4 Représentations intégrales ................................................................ — 25
3.2.5 Retour sur la formule de Rodrigues.................................................. — 27
A 154

Références bibliographiques ......................................................................... — 28

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es fonctions eulériennes ont une situation particulière : elles apparaissent


L dans presque toutes les questions touchant les autres fonctions spéciales,
c’est-à-dire qu’elles interviennent, en particulier la fonction Gamma, dans la plu-
part des problèmes provenant de la physique mathématique. Il paraît donc néces-
saire d’étudier ces fonctions avant toutes les autres.
Historiquement, la fonction gamma est née de l’exigence de donner un sens
à x ! pour x complexe quelconque. La formule de Stirling, fournissant une esti-
mation de x ! pour x grand, fondamentale dans les questions de comportement
asymptotique, achève de donner un statut primordial à la fonction Γ.
L’étude de celle-ci fait intervenir dès le début les principes fondamentaux de
la théorie des fonctions de variable complexe. Il est remarquable de constater
que la justification de ses principales propriétés peut être exposée de façon élé-
mentaire, sans cesser d’être rigoureuse.
Longtemps au nombre de trois, les suites de polynômes orthogonaux clas-
siques, comme les trois mousquetaires, sont en fait au nombre de quatre depuis
1949 : les polynômes d’Hermite, les polynômes de Laguerre (à un paramètre),
les polynômes de Bessel (à un paramètre) et les polynômes de Jacobi (à deux
paramètres). Les polynômes de Bessel ont tardé à obtenir le statut de polynômes
classiques parce que la forme de Bessel n’est pas définie positive pour aucune
valeur du paramètre.
Algébriquement, une suite orthogonale est qualifiée de classique si la suite
des dérivées est aussi orthogonale. Avec cette définition, les polynômes de Bessel
sont classiques. D’autres définitions sont possibles ; les plus importantes sont
exposées ici.
À l’étude basée sur le caractère hypergéométrique des polynômes classiques,
on a préféré une exposition purement algébrique qui a le mérite de relier les
différentes caractérisations de manière naturelle. Avec ce point de vue, les ques-
tions de représentation des formes sont rejetées au second plan.

Lorsque E est complet, ce qui est le cas de  et , la suite { U n } n  0


1. L’outillage est convergente si et seulement si, étant donné ε > 0, il existe N (ε )
tel que :
Le contenu de ce paragraphe consiste en des rappels de résul- U m + n – U n < ε , ∀n  N ( ε )
tats fondamentaux, utilisés dans la suite.
uniformément quel que soit m  0 . C’est le critère de Cauchy.
Les fonctions spéciales sont, en général, construites à partir des
procédés fondamentaux de l’analyse : passage à la limite dans une La série est dite absolument convergente si ∑ un converge.
somme finie d’éléments où le nombre de ceux-ci croît indéfiniment, n  0
ce qui donne les séries, et passage à la limite dans un produit fini Lorsque E est complet, elle est alors aussi convergente.
d’éléments, ce qui fournit les produits infinis. L’intégrale est définie
Lorsque un (α ) dépend d’un paramètre α ∈ A (suite de fonctions)
comme limite d’une somme finie, mais il s’agit d’un processus plus
où A est une partie non vide de  ou  , par exemple, la série
complexe ; on suppose connue la théorie de l’intégrale de Riemann.
converge uniformément pour α ∈ A si l’entier N (ε, α ) ne dépend
pas de α.
La série de fonctions un converge normalement pour α ∈ A si :
1.1 Séries, produits, intégrales
u n ( α )  v n , ∀α ∈ A

1.1.1 Suites, séries où vn est le terme général d’une série convergente. La convergence
normale entraîne la convergence uniforme, mais la réciproque est
fausse.
La série ∑ u n de nombres réels ou complexes est dite conver- Rappelons que la limite uniforme d’une série de fonctions
n  0 continues est continue.
n
gente si la suite des sommes partielles U n = ∑ uν est une suite 1.1.1.1 Un théorème sur la dérivation
ν=0
convergente : Un → U. La définition est valable dans un espace Le résultat suivant est fondamental.

vectoriel normé E : ||Un – U || → 0, n → + ∞.

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Soit { f n } n  0 une suite de fonctions fn ∈ C1  [ a, b ] ,   telles que : On dit que le produit Pn converge si la suite { P n } n  0 converge
vers P ≠ 0.
fn (c ) → f (c ) , n → + ∞ où c ∈ [a, b]
On a : Pn – Pn – 1 = a n Pn – 1 , P 0 = 1
f n′ → g , n → + ∞ uniformément sur [a, b] n

Alors, il existe f ∈ C1  [a , b ] ,   telle que fn → f uniformément sur


donc : Pn – 1 = ∑ aν Pν – 1 , n1
ν=1
[a, b ] et f ’ = g.

x
Car fn ( x ) = fn ( c ) + f n′ ( t ) dt , a  x  b Le produit Pn converge si et seulement si la série de terme géné-
c ral an Pn – 1 converge vers Q tel que 1 + Q ≠ 0. Une condition néces-

 saire de convergence est que an → 0, n → + ∞.


x
donc f (x ) = f (c ) + g ( t )dt pour chaque x ∈ [ a, b ]
c
1.1.2.1 Produits à termes positifs
Il en résulte f ’(x ) = g (x ) , x ∈ [a, b ]
La convergence de { f n } n  0 est uniforme, car :
Lorsque a n  0 , le produit Pn converge si et seulement si ∑ an
converge. n  1
f – fn  f ( c ) – f n ( c ) + ( b – a ) g – f n′ n
∞ ∞ En effet, P n  1 , n  1 et donc P n  1 + ∑ aν : la condition
où ||f || ∞ = sup x ∈ [a, b] |f (x )|. ν=1
Ce résultat est susceptible de plusieurs généralisations. n
est nécessaire. Elle est suffisante, car si on pose A n = ∑ a ν , on
■ Application : si ∑ u n est une série de fonctions de classe C 1 ν=1
n  0 a facilement :
sur un ouvert A de  à valeurs dans  , convergeant simplement sur n ν
An
A (c’est-à-dire pour chaque α ∈ A ) et telle que la série des dérivées

An
Pn  -<e <B
---------
converge uniformément sur tout compact de A, alors sa somme est ν!
ν=0
de classe C 1 sur A et :
 ′
u  = ∑ u n′
 ∑ n
1.1.2.2 Produits absolument convergents
n  0 n  0
Dans le cas général, on convient de dire que le produit ∏ ( 1 + aν )
ν  1
1.1.1.2 Théorème de convergence de Weierstrass
est absolument convergent si la série ∑ an est convergente.
Soit { f n } n  0 une suite de fonctions analytiques dans un ouvert n  1

A de  , telle que pour tout disque fermé ∆ contenu dans A, elle Montrons que le produit converge et que sa limite P ne peut être
converge uniformément dans ∆ vers f. Alors la fonction f est ana- nulle que si l’un des facteurs 1 + an est nul.
lytique dans A et pour tout entier k  1, la suite des dérivées n
(k)
{ f n } n  0 converge uniformément dans ∆ vers f (k ). Notant P˜ n = ∏ (1 + a ν ) , on a P˜ n → P˜ , n → + ∞ et puisque, si
ν=1
Soit ∆ : z – z 0  r un disque fermé contenu dans A et soit γ le
m > n, P m – P n  P˜ m – P˜ n , on voit que P n → P, n → + ∞. Par
lacet t → z0 + re it, 0  t  2 π ; la fonction f étant continue dans A, a i l l e u r s , s i | a n | < 1 , n  1, o n a P ≠ 0 . C a r l e p r o d u i t
1
2iπ γ ξ – z
f (ξ)

il suffit de montrer que f ( z ) = ------------ --------------- d ξ pour |z – z0| < r, car Pn
–1
=
n

1 + aν 

∏  1 – --------------
- converge. Dans le cas général, on écrit
le second membre est analytique dans le disque ouvert. On a par ν=1
n
la formule de Cauchy :
P = ∏ ( 1 + aν ) ∏ ( 1 + a n + µ ) et puisque |an + µ | < 1 pour n assez

 
2π it it µ  1
1 fn ( ξ ) r f n ( z 0 + re ) e d t ν=1
f n ( z ) = ------------ - d ξ = ----------
---------------- ------------------------------------------------
- grand, on a le résultat. On peut vérifier que la limite P ne dépend
2iπ γ ξ–z 2π 0 z 0 + re – z
it
pas de l’ordre des facteurs.

d’où le résultat, selon l’hypothèse de convergence uniforme et 1.1.2.3 Produits de fonctions analytiques
it
puisque z – z 0 – re  r – z – z 0 . De même, pour la suite des déri-
vées, on a : Soit { a n } n  0 une suite de fonctions analytiques dans un ouvert

f
(k )
( z ) – fn
(k ) k!
( z ) = ---------
2iπ

f ( ξ ) – fn ( ξ )
-dξ → 0, n → +
------------------------------
(ξ – z)
k+1 ∞
A de  et supposons que pour tout disque fermé ∆ de A, la série
de terme général a n (z ) converge normalement dans ∆. Alors le
produit infini f ( z ) = ∏  1 + an ( z )  est une fonction analytique
uniformément dans tout disque z – z 0 r ′ < r . n  1
dans A. Ses zéros dans A sont ceux de chacun des facteurs
1 + a n (z ). En outre, pour tout disque fermé ∆ de A ne contenant
1.1.2 Produits infinis a′n ( z )
aucun des zéros de f, la série de terme général --------------------------- est uni-
1 + an ( z )
Soit la suite { 1 + a ν } n  1
, a n ∈  et considérons le produit :
formément convergente dans ∆ et on a :
n
f ′(z ) a′ ( z )
Pn = ∏ ( 1 + aν ) , n  1 ------------- =
f (z ) ∑ -------------------------- , z ∈ ∆
1 + an ( z )
ν=1 n  1

On applique le théorème de convergence de Weierstrass.

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1.1.3 Intégrales π
lorsque |z | → + ∞ dans le secteur arg z  ----- – ε .
2
De nombreuses fonctions spéciales sont définies par des inté- En effet, il existe B > 0 telle que :
grales, en général impropres. Une situation typique est la suivante :
n

  ∑ aν t ν
+∞ n n+1
f (t ) –  Be bt t , t  0
F (x) = G ( x, t ) d t = lim G(x, t )dt
a n→+ ∞ a ν=0

où G ∈ C 0 (A × [a, + ∞[,  ), A étant un intervalle de  . On en déduit :


+ ∞ n
ν!
∑ aν
– tz
1.1.3.1 Convergence uniforme e f (t )dt = ------------
ν+1
- + Rn
0 z
ν=0


Si l’intégrale converge uniformément sur tout compact de A, alors + ∞ n
– tz  ν
 f ( t ) – ∑ a ν t d t
F est continue sur A. De plus : avec : Rn = e
0  
   
+∞ +∞ ν=0

 
d d
G(x, t) dt dx = G(x, t )dx dt
c a a c (n + 1)! (n + 1)!
Or R n  B -------------------------------------
n+2
-  B -------------------------------------------
n+2
, car Rez  z sin ε
où [c, d ] ⊂ A. ( Re z – b ) ( z sin ε – b )
Si l’intégrale converge simplement pour chaque x ∈ A ; π –1
si arg z  ----- – ε . D’où le résultat si z  2 b ( sin ε ) .
2

+∞
0
G x′ ( x, t ) ∈ C ( A × [ a , + ∞ [ ,  ) e t l ’ i n t é g r a l e a
G x′ ( x, t ) d t
converge uniformément sur tout compact de A, alors, on a :
1.2 Fonctions polynomiales.
 
+∞ + ∞
d ∂G
--------- G ( x, t ) d t = ---------- ( x , t ) d t Orthogonalité
dx a a ∂x
Il suffit d’appliquer le théorème du paragraphe 1.1.1.1.
1.2.1 Généralités
1.1.3.2 Critère de Tannery
Soit  l’espace vectoriel des fonctions polynomiales définies sur
Ici A = [0, + ∞[. Si G (x, t ) → g (t ), x → + ∞ uniformément sur tout
compact de [a, + ∞[ ; s’il existe M, intégrable sur [a, + ∞[ telle que  et à valeurs dans  . On note ′ son dual, c’est-à-dire l’ensemble
G ( x, t )  M ( t ) , alors : des formes linéaires sur  et  u , f  l’action de u ∈ ′ sur
n
l’élément f ∈  . En particulier, on notera (u )n : =  u , x  ,
 
λ(x) + ∞
lim G(x, t )dt = g (t )dt n
x→+ ∞ a a n  0 les moments de la forme u par rapport à la suite { x } n  0 .
m
avec λ (x ) → + ∞. ν
On a lim G ( x, t ) = g ( t )  M ( t ) et donc g est intégrable sur
Si : f (x ) = ∑ aν x
ν=0
x → +∞
m


+ ∞
[a, + ∞[. On choisit R > 0 pour que M ( t ) d t  ε ; ensuite, x
on a :  u,f  = ∑ aν ( u )ν
R ν=0
assez grand pour que λ(x ) > R et on a : Remarque : dans toute la suite, le terme polynôme sera considéré comme synonyme

  
de fonction polynomiale.
λ(x ) + ∞ R
G ( x, t ) d t – g (t )dt  G(x, t ) – g (t ) dt + 2ε
a a a 1.2.1.1 Quelques opérations élémentaires dans le dual
d’où le résultat en vertu de la convergence uniforme sur [a, R ]. À partir d’applications linéaires de  dans , on définit par
transposition les applications suivantes de ′ dans ′ .
1.1.3.3 Développement asymptotique a ) La multiplication à gauche d’une forme par un polynôme
On indique une version simplifiée du lemme de Watson.
 fu , p  :=  u , fp  , u ∈  ′ , f , p ∈ 
Soit la fonction f ∈ C 0 ([0,+ ∞[, ) admettant le développement
asymptotique à l’origine : m

n
( fu ) n = ∑ aν ( u )ν + n , n  0
ν ν=0

n+1
f (t ) = aν t + O ( t ) , t → +0
ν=0 b ) La dérivée d’une forme
et telle que : f (t ) = O (e bt ), t → + ∞ avec b  0  D u , p  := –  u , p ′  , u ∈  ′ , p ∈ 
Alors, l’intégrale de Laplace de f admet le développement ( Du ) n = – n ( u ) n – 1 , n  0 avec ( u ) –1 = 0
asymptotique :


+ ∞ n
ν! – (n + 2)
∑ aν
– tz
e f (t )dt = ---------------
ν+1
+ O (z )
0 z
ν=0

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c ) La translatée d’une forme La condition est suffisante, c’est évident. Elle est nécessaire, car si
p–1
 τ b u , p  :=  u , τ –b p  =  u , p ( x + b )  , u ∈  ′ , p ∈  , b ∈  on considère la forme v = u – ∑ λν uν où les coefficients sont
ν=0
 n  ( u ) bµ , n  0
( τb u )n = ∑  ν ν arbitraires, on a selon l’hypothèse :  v , B n  = 0 , n  p ; on
ν+µ = n
détermine les λν en posant  v , B m  = 0 =  u , B m  – λ m ,
d ) La dilatée d’une forme
0  m  p – 1. D’où le résultat, car alors v = 0.
 h a u , p  :=  u , h a p  =  u , p ( ax )  , u ∈  ′ , p ∈  , a ∈  – { 0 }
1.2.1.3 Applications
n
( ha u )n = a ( u )n , n  0 Déterminons la suite duale dans deux cas.

De a ) et b ), on déduit : a ) Considérons la suite { Qn }n  0 d é fi n i e par


D(fu ) = f Du + f ’u B′n + 1 ( x )
Q n ( x ) = --------------------------,n  0. Notons { v n } n  0 la suite duale de
car : n+1
 D ( fu ) , p  = –  fu , p ′  = –  u , fp ′  { Q n } n  0 . On a :

= –  u , ( fp )′ – f ′ p  =  D u , fp  +  u , f ′ p  Dv n = – ( n + 1 ) u n + 1 , n  0

Car, par définition :


=  f Du, p  +  f ′u, p  =  f Du + f ′u, p 
 vn , Qm  = δn , m , n , m  0
On obtient de même : ou ( m + 1 ) δ n, m =  v n , Bm
′ + 1  = –  D v n , Bm + 1  , n , m  0
f (τbu ) = τb ((τ–b f )u ) , f (hau ) = ha ((haf )u ) En particulier :
D(τbu ) = τbDu , D(hau ) = a –1h a Du  D vn , Bn + 1  = – ( n + 1 ) ,  D vn , Bm  = 0 , m  n + 2

1.2.1.2 Suite duale D’après le lemme :

Soit { B n } n  0 une suite de polynômes ; on supposera toujours n+1

que deg B n n , n  0 . La suite { B n } n  0 est libre et engendre


Dv n = ∑ λn, ν u ν avec <Dv n ,B m > = λ n, m
ν=0
tout l’espace si et seulement si deg B n = n, n  0 . Dans ce cas, on
peut toujours normaliser chaque polynôme et écrire et puisque λ n, m = 0 , 0  m  n ; λ n , n + 1 = – ( n + 1 ) , n  0 , on a
Bn (x ) = x n + ..., n  0 . On dira que { B n } n  0 est normalisée. À une le résultat.
telle suite, on associe la suite duale { u n } n  0 , un ∈ ′ telle que : b ) Considérons la suite { B˜ n } n  0 définie par B˜ n ( x ) = a–nBn (ax + b ),
 u n , B m  = δ n, m , n , m  0 n  0 où a ∈  – { 0 } , b ∈  . Soit {ũ n } n  0 la suite duale. On a :

Les deux suites { u n } n  0 et { B n } n  0 sont dites biorthogonales. n


ũ n = a ( h –1  τ –b )u n , n  0
a
La suite duale existe toujours et est unique ; de plus, elle est libre.
On appelle quelquefois u0 la forme canonique de { B n } n  0 . car :  u˜ n , B˜ m  = δ n , m
La division euclidienne de Bn + 2 par Bn + 1 permet d’écrire : m
ou a δ n, m =  u˜ n , ( h a  τ –b ) B m  =  ( τ b  h a ) u˜ n , B m 
n
–n
ce qui implique nécessairement a ( τ b  h a )ũ n = u n ,n  0 .
B n + 2 ( x ) = ( x – β n + 1 )B n + 1 ( x ) – ∑ χn, ν B ν ( x ) , n  0
ν=0

B 0 (x ) = 1 , B 1 (x ) = x – β 0 1.2.2 Orthogonalité régulière


On a, d’après la définition précédente :
1.2.2.1 Définition
β n =  u n , xB n ( x )  , n  0 La suite { P n } n  0 est dite (régulièrement) orthogonale si il
existe une forme u telle que :
χ n, ν =  u ν , xB n + 1 ( x )  , 0  ν  n , n  0
2
 u , Pm Pn  = 0 , n ≠ m ,  u , P n  ≠ 0 , n  0

Lemme : soit u ∈ ′ et p  1 un entier. Pour que u vérifie : Une telle suite est libre, de sorte qu’on peut la supposer norma-
lisée. Elle est alors unique.
 u , Bp – 1  ≠ 0 ,  u , Bn  = 0 , n  p
Une forme linéaire u est dite régulière si on peut lui associer une
il faut et il suffit qu’il existe λ ν ∈  , 0  ν  p – 1 , λ p – 1 ≠ 0 tels suite { P n } n  0 vérifiant les relations ci-dessus. Notant { u n } n  0 la
que : suite duale de { P n } n  0 , on a alors nécessairement u = λu 0 , λ ≠ 0.
p–1
u = ∑ λν uν 1.2.2.2 Caractérisation
ν=0
On a le résultat suivant :
Pour chaque suite normalisée { Pn } n  0 , les énoncés suivants
sont équivalents.

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a ) La suite { Pn } n  0 est orthogonale (par rapport à u0).


b ) χ n, ν = 0 , 0  ν  n – 1 , n  1 ; χ n, n ≠ 0 , n  0 .
2. Fonctions eulériennes
c ) Il existe { Φn } n  0 telle que deg Φn = n et u n = Φn u 0 , n  0 .
2 –1 2.1 Fonction gamma
d ) un = (  u0 , Pn  ) Pn u0 , n  0 .
a ) ⇒ b ). D’après l’hypothèse et le paragraphe 1.2.1.2 on a : 2.1.1 Définitions
2 2
 u0 , Pm  χn , m = δn , m  u0 , Pn + 1  , n, m  0 2.1.1.1 Définition de Gauss

b ) ⇒ c ). De l’hypothèse : n n!
z
Γ(z ) : = lim ------------------------------
n
- (1)
0 = χ n, ν =  xu ν , P n + 1  , n  ν + 1 , ν  0 n→+ ∞
∏ ( z + ν )
ν=0
χ ν , ν =  xu ν , P ν + 1  ≠ 0 , ν  0
ν+1
pour tout z ≠ –m , m  0 .
ν ν
Donc xu ν = ∑ λ µ u µ avec λ ν + 1 = χ ν , ν ≠ 0 , ν  0 Lorsque z = p est un entier positif, on a :
µ=0 — si p = 1 :
nn! n
---------------------------
- = ---------------
Il en résulte : n n+1
–1  ν
ν
 ∏ (1 + ν)
u ν + 1 = χ ν , ν  xu ν – ∑ λ µ u µ  , ν  0 ν=0
 µ=0 
donc Γ (1) = 1 ;
–1 0
Pour ν = 0, u 1 = Φ1u 0 avec Φ 1 ( x ) = χ 0,0 ( x – λ 0 ) . D’où le résultat, — si p  2 :
par récurrence. p p p
n n! n n! ( p – 1 )! n ( p – 1 )!
c ) ⇒ a ). C’est évident. ------------------------------
- = ------------------------------------ = --------------------------------------------
n ( p + n )! ( n + 1 )... ( n + p )
a ) ⇒ d ) et d ) ⇒ c ). C’est évident. ∏ (p + ν)
■ Remarques : la proposition b ) montre que la suite { P n } n véri- ν=0
 0 ( p – 1 )!
fie la relation de récurrence d’ordre deux : = ----------------------------------------------
 1 + --1- ...  1 + p ---
P0 ( x ) = 1 , P1 ( x ) = x – β0  n  n

P n + 2 ( x ) = ( x – β n + 1 )P n + 1 ( x ) – γ n + 1 P n ( x ) , n  0 donc Γ (p ) = (p – 1)!.
Posant par définition Γ (1) = 1 = 0!, on a ainsi :
où on a posé χ n, n : = γ n + 1 , n  0 .
–1
Γ ( p ) = ( p – 1 )! , p  1 (2)
2 2
On a alors : β n =  u 0 , xP n ( x )  (  u 0 , P n  ) , n  0
Lorsque z est quelconque, différent d’un entier négatif ou nul,
2 2 –1 considérons l’inverse :
γ n + 1 =  u0 , Pn + 1  (  u0 , Pn ) , n  0
n
La suite { P n } n  0 est réelle si et seulement si β n ∈  et ∏ (z + ν) n
γ n + 1 ∈  – { 0 },n  0 . Cela équivaut au fait que ( u 0 ) n ∈  , n  0 z
ν=0
∏  1 + ----ν- 
– z lnn
- = e
----------------------------- z
et donc que u0 est réelle. Si de plus, γ n + 1 > 0, n  0, on dit que n n!
z
ν=1
u 0 est définie positive ; cela implique que  u 0 , p  0 pour n n
chaque p ≠ 0 tel que p ( x )  0, x ∈ , puisqu’un tel polynôme peut  1   z z
2 2
s’écrire p = p 1 + p 2 avec p 1 , p 2 réels.
= exp 

 ν∑= 1 ----ν- – lnn  z z ν∏= 1   1 + ----ν-  exp – ----ν-  , n  1

La forme u 0 est dite symétrique lorsque ( u 0 ) 2n + 1 = 0 , n  0 .


Dans ce cas, il est facile de voir que β n = 0 , n  0 et récipro- où ln n désigne le logarithme népérien de n.
quement. Or on a :
n
Le résultat suivant est très utile. 1
 ∑ ----ν- – lnn  : = γ
lim
n→+ ∞ ν = 1
constante d ′ Euler (3)

Lemme : soit u régulière et soit Φ un polynôme tels que :



n+1
1 dx 1
Φu = 0 Car ------------- < ------- < --- , n  1
n+1 n x n
Alors nécessairement Φ = 0 identiquement.


n+1
1 dx
On en déduit, posant γ n = ----- – --------- , n  1 :
Car si Φ ≠ 0, notant Φ(x ) = cx t + ..., on aurait : n n x
2
0 =  Φ u , Pt  =  u , Φ Pt  = c  u , Pt  ≠ 0 1 1
0 < γ n < ----- – ---------------
n n+1
D’où le résultat.
Donc :
∑ γ n := γ
n  1

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et ainsi : Une conséquence de (5) est la suivante : écrivant (1) sous la


n n forme :
 1 n 
∞ν∑
γ = lim γν = lim  ∑ ----- – ln n + ln --------------- n
n→+ ∞  ν
n→+
=1 ν=1
n + 1
∏ (z + ν )
ν=0
n z
- Γ (z ) = 1
lim ----------------------------
 1  n→+∞ n n!
= lim  ∑ ----- – ln n
n→+ ∞ ν 
ν=1 on a :
Γ (z + n + 1)
Par ailleurs, le produit converge absolument et uniformément pour lim --------------------------------
z = 1 , z∈ (7)
z  R , car si on définit αν(z ) par : n→+∞
n n!

 1 + --z- exp – ----


z
- = 1 + αν ( z )
Cherchons une solution de l’équation (6) sous la forme intégrale
 ν ν suivante :

on a :
1 z2
α ν ( z ) = – --- -----2- + O  -----3- , ν → + ∞
2 ν ν
1 F (z ) = C
t
z–1
E ( t )dt

où E est une fonction à déterminer et C un chemin à choisir


2.1.1.2 Définition de Schlömilch convenablement. Exprimant (6), on a :

On a ainsi une seconde définition de la fonction gamma, propo-


sée par Schlömilch en 1844 : C
z
t E ( t )dt = z  C
t
z–1
E ( t )dt

C – C t z E′ ( t )dt
 z
------------- = ze ∏   1 + ----- exp – ----- 
1 γz z z
(4) = t E(t )
Γ(z)  ν ν
ν  1


–1
La fonction z →  Γ ( z )  est une fonction entière, admettant pour
zéros les points z ν = – ν , ν  0 .
donc :
C
t
z
 E′ ( t ) + E ( t )  dt = t E ( t )
z
C
Si E vérifie les conditions :
2.1.1.3 Définition d’Euler
D’après (1), on a pour chaque m ∈  : E ′(t ) + E(t ) = 0 , t E(t )
z
C= 0
z+m alors la fonction F ainsi construite est une solution de (6), sous
Γ (z + m) n n!
réserve de légitimer les opérations effectuées.
-------------------------------
- = lim --------------------------------------------------------------------------
- +∞


m–1 n
On trouve E (t ) = ke – t et prenant C = [0, + ∞[, on a t e
m–1
n→+∞
z –t
∏ (z + ν ) ∏ ( z + ν ) ∏ ( z + m + ν )
lorsque Re z > 0. On a ainsi :
0
= 0
ν=0 ν=0 ν=0

n n!n
z m F(z ) = k  0
+∞
t
z – 1 –t
e dt , Re z > 0
= lim ---------------------------------
n+m
n→+∞
∏ (z + ν ) On vérifie facilement que l’intégrale converge normalement pour
A  Re z  α > 0 ; elle définit donc une fonction continue dans
ν=0
Re z > 0. Imposant la condition F (1) = 1, on a :
m
n
= Γ ( z ) lim --------------------------------------

n+m
- +∞
n→+∞
z – 1 –t
F(z ) = e dt , Re z > 0
∏ ( z + ν ) 0
t
ν = n+1
On constate que pour z = n , n ∈  * , on a :
n+m
n
∏ ---ν- F (n ) = (n – 1)! = Γ (n ) (8)
ν = n+1 En fait, la fonction F est holomorphe dans Re z > 0, car :
= Γ ( z ) lim ----------------------------------------
n+m
-
n→+∞  1 + z--- 
∏  ν
m–1
ν = n+1 F′ ( z ) =  0
+∞
t
z – 1 –t
e lnt dt , Re z > 0

donc : Γ (z + m) = ∏ (z + ν )Γ (z ) (5) est aussi uniformément convergente pour 0 < α  Re z  A.


ν=0 La fonction F vérifie aussi la relation (5), ce qui permet de la défi-
nir pour tout z différent d’un entier négatif ou nul :
En particulier, pour m = 1 :
Γ (z + 1) = z Γ (z ) F (z + m)
(6) F ( z ) = ------------------------------
m–1
- , Re z + m > 0 (9)
C’est la relation fonctionnelle fondamentale de la fonction gamma,
valable pour z ≠ – ν , ν  0.
∏ (z + ν)
ν=0

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Elle vérifie également (7), ce qu’on verra plus loin (§ 2.1.1.4) et On en déduit, à l’aide des intégrales (12) :
donc, en vertu de (5), elle satisfait à la définition (1) : elle est identique
  –( n + 1 )
+∞ 1
à la fonction gamma. C’est la définition d’Euler : n – ( n + 1 )t n + 1 – ( n + 1 )t n! e
t e dt + t e dt = -----------------------------
- – ---------------------


1 n+1 n+1
+∞ 0 (n + 1)
z – 1 –t
Γ(z ) = e dt , Re z > 0
 
t (10) +∞ 1 –( n + 1 )
0 n + 1 – ( n + 1 )t n – ( n + 1 )t n! e
t e dt + t e dt = -----------------------------
n+1
- + ---------------------
Le prolongement analytique de l’intégrale (10) se fait aisément : 1 0 (n + 1) n+1

 
1 +∞
z – 1 –t z – 1 –t Puisque : t n + 1 < t x + n < t n si 0 < t < 1
Γ(z ) = t e dt + t e dt
0 1 t n < t x + n < t n + 1 si t > 1

  +∞
1 n
( –1 )
∑ on a, d’après les deux égalités ci-dessus :
z–1+n z – 1 –t
= ---------------- t dt + t e dt
n! 1


0 n  0
–( n + 1 ) +∞ –( n + 1 )
n! e x + n – ( n + 1 )t n! e
- – --------------------- <
----------------------------- t e dt < -----------------------------
- + ---------------------
La seconde intégrale définit une fonction entière ; quant à la pre- n+1 n+1 n+1 n+1
(n + 1) 0 (n + 1)
mière, elle fournit la partie principale de la fonction gamma au voi-
sinage de chaque pôle, car il est permis d’intervertir l’ordre des c’est-à-dire :


signes d’intégration et de sommation. On a donc : –( n + 1 ) n n+1 +∞
e (n + 1) (n + 1) x + n – ( n + 1 )t
1 – ------------------------------------------- < ------------------------------

n +∞ t e dt
( –1 ) 1 n! n!
Γ ( z ) = ∑ ---------------- -------------- +
z – 1 –t 0
t e dt –( n + 1 )
n  0
n! z + n 1 e (n + 1)
n
n <1 + -------------------------------------------
( –1 ) n! (13)
On constate que le résidu relatif au pôle z = – n est ---------------- .
n!
De (10), on a de façon évidente : Il reste à voir que :
Γ ( z )  Γ ( Re z ) , Re z > 0 –( n + 1 ) n –( n + 1 ) n+1
e (n + 1) e (n + 1)
------------------------------------------- = -------------------------------------------------- → 0 , n → + ∞
n! ( n + 1 )!
2.1.1.4 Une caractérisation de la fonction gamma
–n n
On peut caractériser la fonction analytique Γ par les trois e n
Posons u n = ------------------ , n  1 . On a :
conditions : n!
n
Γ(z + n + 1)
Γ(1) = 1 ; Γ(z + 1) = zΓ(z ) ; lim --------------------------------
z
-=1 lnu n = – n + nlnn – ∑ ln ν
n → +∞ n n! ν=1

D’après ce qu’on a vu, il reste à montrer que la fonction F vérifie (7).


lnu n + 1 – lnu n = – --------- + O  -------
1 1  1
donc : - = – --------- + r n
Il suffit de le faire pour 0 < x < 1, en vertu du principe d’identité. On a : 2n  n2  2n


+∞
x + n –t
F (x + n + 1) = t e dt , 0 < x < 1 , n  0
0 On en déduit :
n n
Changeant t en (n + 1)t, on obtient : 1 1
lnu n + 1 = – 1 – -----
2 ∑ ----- +
ν ∑ rν
 ν=1 ν=1
n+1 +∞
F (x + n + 1) (n + 1) x + n – ( n + 1 )t
- = ------------------------------
--------------------------------- t e dt (11) n n
(n + 1) n!
x n! 1 1  1 
= – ----- ln n – 1 – -----  ∑ ----- – ln n + ∑ r ν
0
2 2  ν  ν=1
Faisant de même dans les intégrales Γ (n + 1) et Γ (n + 2), on a : ν=1

n n
1  

+∞  d’où : un + 1 = n
–1 ⁄ 2 1
exp – 1 – -----  ∑ ----- – ln n + ∑ r ν
dt 
– (n + 1) n – ( n + 1 )t 2  ν
(n + 1) n! = t e ν=1  ν=1
0  (12)
  ∑
+∞
– (n + 2) n + 1 – ( n + 1 )t avec r ν < + ∞ . D’où l’estimation :
(n + 1) n! = t e dt  ν  1
0 
un + 1 = O  n 
–1 ⁄ 2
, n → +∞
Par ailleurs, de l’identité évidente :
On en déduit la propriété annoncée, selon (11) et (13). Plus pré-
– ( n + 1 )t 1 d n + 1 –( n + 1 ) t
e t n – t n + 1 = --------------- ---------  t e  cisément, on a obtenu le résultat :
n + 1 dt
1
on a, en intégrant entre zéro et un : – n n + -----
e n 2
- = k >0
lim ------------------------- (14)
 
1 1 –( n + 1 ) n → +∞
n!
n – ( n + 1 )t n + 1 – ( n + 1 )t e
t e dt – t e dt = -------------------
0 0 n+1

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2.1.2 Une formule d’Euler L’intégrale au second membre converge normalement pour
ε > 0, grâce à l’hypothèse 0 < Re z < 1. Il en résulte, lorsque ε → 0 :


À partir de (4), on peut écrire : +∞ z–1
t
Γ (z )Γ (1 – z ) = ----------------- d t


1+t

m m
 

0
1 1   z z 
------------- = z lim exp  ∑ --- – lnm z  lim ∏  1 + --ν- exp – --ν-  1
Γ (z ) m → +∞ ν = 1 ν   m → +∞ν = 1  Un cas particulier élémentaire est obtenu lorsque z = ----- :
2

∏   1 + --ν- exp – --ν- 


m m
   z 
 = 
1
1 z 2 +∞
= z lim  exp  ∑ --- – lnm z
+∞ – -----


t 2 dξ
Γ  -----
1
m → +∞ ν = 1 ν  ν=1  2
------------- d t = 2
1+t
- = π
----------------
2
0 0 1+ξ
m
 –z z 
= z lim  m ∏  1 + ---  d’où, puisque Γ  ----- > 0 , selon la définition (1) :
1
m → +∞  ν   2
ν=1
Γ  ----- =
1

m–1
1 –z z 
m
π (17)
= z lim  ∏  1 + --- ∏  1 + ---  2
m → +∞  ν  ν 
ν=1 ν=1
On en déduit, à l’aide de (6) :


m
 1 

–z z
= z lim  ∏  1 + ---  1 + ---  1 + ----
z 1
-  n
 ν   ν    π
Γ  n + ----- = -------
1
n ∏
m → +∞ m 
ν=1 - (2ν – 1) , n  1 (18)
2 2 ν=1
 1 z z –1 
Γ ( z ) = ---- ∏   1 + -----  1 + -----  , z ≠ – ν , ν  0
1
Donc : (15) Dans le cas général, la méthode des résidus permet de calculer
z ν  1 ν ν  facilement l’intégrale. Il est possible également de la calculer par
des moyens plus élémentaires.
Considérons la fonction suivante :
2.1.3 Formule des compléments

+∞ z–1
i λz x
π θ ( z, λ ) = e - d x , – π < λ < + π , 0 < Re z < 1
------------------------

Γ ( z ) Γ ( 1 – z ) = ---------------------- , z ∈  –  (16) 0 e x+1
sin ( πz )
On peut la démontrer à l’aide de (4), compte tenu de la représen-
tation de sinus : On a :

 
 z 
2 +∞ +∞
sin ( πz ) = πz ∏  1 – -------- i λz  
z–1 z
- D λ θ ( z, λ ) = e
x dx iλ x dx
n  1 n 
2  iz -----------------------

– ie ------------------------------2- 

 0 e x+1 0 (e x + 1) 

 
Il est instructif de déduire la formule (16) de la définition +∞ +∞
i λz  
z–1
x d  ----------------------
-  = 0
x dx z 1
d’Euler (10). D’abord, remarquons qu’il suffit de démontrer (16) pour = e  iz ----------------------

-+i
 iλ 
0 < Re z < 1.  0 e x+1 0 e x+1 
En effet, pour Re z = 0, z ≠ 0 et Re z = 1, z ≠ 1, la formule reste
valable par continuité et pour un z différent d’un entier relatif, tel On peut effectivement dériver sous le signe d’intégration,
que Re z < 0 ou Re z > 1, il suffit de faire appel à (6). puisque si – π + ε  λ  π – ε , on a :
Dans (10), changeons t en t ξ avec ξ > 0 : Re z Re z
xz x x
------------------------------2- = -------------------------------------------- - , x>0
 -------------------------------------------
∞ iλ 2 2
z
+
z – 1 –ξ t (e x + 1) x + 2x cos λ + 1 x – 2 x cos ε + 1
Γ(z ) = ξ t e dt
0
La fonction θ est donc indépendante de λ : θ (z, λ ) = θ (z ). On en
 ξ
+∞
–z –ξ
Par ailleurs, on a : Γ ε ( 1 – z ) = e dξ , ε > 0 déduit :
ε
i λz –i λ z i λz –i λ z
θ ( z , –λ ) e – θ ( z , λ ) e
 Γ ξ
e –e
D’où :
+∞
–z –ξ θ ( z )sinλz = θ ( z ) ------------------------------- = -------------------------------------------------------------------------
Γ ( z ) Γε ( 1 – z ) = (z ) e dξ 2i 2i


ε +∞

 
+∞ +∞ 1 z – 1 1 1  dx
 = ----- x ------------------------
- – ---------------------
dt d ξ
–ξ z – 1 – ξt  –i λ iλ 
= e t e 2i
ε   0 e x+1 e x+1


0 +∞ z
x dx
= sin λ -----------------------------------------------
-
Il est possible d’intervertir l’ordre des intégrations, car l’intégrale 0 1 + 2 x cos λ + x 2
en t converge normalement pour ξ  ε . On a donc :

+∞ z
x dx
= sin λ
 
+∞ +∞ -----------------------------------------------------
2 2
-
z – 1 ( x + cos λ) + sin λ
d ξ dt
– ξ(1 + t ) 0
Γ ( z ) Γε ( 1 – z ) = t e
 

+∞ z
0 ε ( ξ sin λ – cos λ)
= - d ξ en supposant 0  λ < π
-------------------------------------------


cot λ 2
+∞ z – 1 – ε ( 1 + t ) ξ +1
t e
= ------------------------------------- d t
0 1+t Lorsque λ → π, on a :


+∞

θ ( z ) sin πz = - = π
----------------
2
–∞ ξ +1

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Re z
car : z ( ξ + 1)
( ξ sin λ – cos λ )  ------------------------------- On a, compte tenu de la définition (1) :
--------------------------------------------
- 2
- , ξ∈
2
ξ +1 ξ +1
 ν  
 z + ----
n–1 
-
n  m!

z
( ξ sin λ – cos λ ) – 1 = O  cos ---- λ  m 
- , λ→π n ∏  lim ------------------------------------------
nz
----------------------------------------------------
-  2 m 
2
ν = 0
→ ν
ξ +1
∏  z + ----n- + µ 
m +∞

uniformément quel que soit ξ  A .  µ=0 
φ n ( z ) = ----------------------------------------------------------------------------------------
nz
-
On a ainsi : m m!
n lim m ---------------------------------
-


m → +∞
∏ ( nz + µ )
+∞ z–1
x dx – i λz π
----------------------
- = e --------------- , – π < λ < +π , 0 < Re z < 1
0 iλ
e x+1 sin πz µ=0

La formule des compléments en découle.  n–1  z + ----ν  


 - 
∏  n
n
■ Applications  ( m! ) m 
La formule (16) donne :  ν=0 
lim  --------------------------------------------------------
m n – 1
-
m → +∞ 
 ν
π
Γ ( iy ) Γ ( 1 – iy ) = -----------------------  ∏ ∏  z + --- - + µ 
n 
sin ( iπy )  µ=0 ν=0 
nz – 1  
π = n -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
et avec (6) : – iy Γ ( iy ) Γ ( – iy ) = -----------------------  
sin ( iπy )  
  ( m + 1 )n – 1   ( m + 1 )n – 1  ! 
nz
1
π
----- lim  ----------------------------------------------------------------------------------- -
Γ ( iy ) =  ------------------------------- ( )n
2
donc : , y ∈  – {0} (19) m → +∞
( m + 1 )n
m + 1 – 1

y sinh ( πy )  n ∏  z + ----µ- 
 µ=0 n 
On en déduit, puisque Γ (1 + i y ) = i y Γ (i y ) :

1 Mais, on voit que :


πy -----
Γ ( 1 + iy ) =  -------------------------- , y ∈ 
2
(20) m n–1 ( m + 1 )n – 1
sinh ( πy ) ν
∏ ∏  z + ----n- + µ = ∏ µ
 z + ----

-
π π µ=0 ν=0 µ=0 n
Ensuite : Γ  --- + iy Γ  --- – iy = ---------------------------------- = ------------------------
1 1
2  2  π cos ( iπy )

sin --- + iπy  donc :
2  1
----- ( n – 1 ) ( m + 1 )n
 Γ ( m + 1 )  m nz m 2
n
nz – 1 n
1 φn ( z ) = n lim -------------------------------------------------------------------------------------------
 ( m + 1 )n – 1  Γ ( mn + n )
nz
π ---
Γ  --- + iy =  -------------------------- , y ∈ 
1 2 m → +∞
donc : (21)
2 cosh ( πy )
(23)
1
----- ( n – 1 ) ( m + 1 )n – 1
Γ(m + 1)
n
m2 n
2.1.4 Formule de multiplication de Legendre-Gauss = lim --------------------------------------------------------------------------------------
Γ ( mn + n )
-
m → +∞

n–1 1 1 La fonction φn est donc indépendante de z.


ν ----- ( n – 1 ) ----- – nz
∏ Γ  z + ----n-
2
= ( 2π ) 2 n Γ ( nz ) , n  2 (22)
ν=0 2.1.4.2 Seconde étape
D’après la définition :
2.1.4.1 Première étape
n–1 n–1
ν ν
φ n ( z ) = φ n  -----  = ∏ Γ  ----n- ∏ Γ  1 – ----n-
Considérons la fonction suivante : 1
=
n
n–1 ν=1 ν=1
ν
∏ Γ  z + --n-
nz
n Il en résulte, d’après la formule des compléments (16)
ν=0
φ n ( z ) = -------------------------------------------- , n  2
n Γ ( nz ) 2
n–1
  ν  ν  π
n–1
 φn ( z )  = ∏ - Γ 1 – -----  = -------------------------------------
 Γ  ---- -
n   n  n–1
nu = 1    π ----ν
∏  n sin -
ν=1

Par ailleurs, de l’identité :


n n–1 n–1
2i µ π
∏  x – exp ---------------
-
x –1 µ
----------------- =
x–1 ∑ x =
n 
, n  2
µ=0 µ=1

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on a, en prenant x = 1 : du calcul des probabilités. Une telle expression est fournie par la
formule de Stirling :
n–1 n–1
2iµπ iµπ  iµπ i µπ
n = ∏  1 – exp --------------
n 
- = ∏ exp ----------
-

exp – ----------- – exp -----------
n  lim
n! e n
---------------  --- = 1 (27)
µ=1 µ=1
n n n → +∞ 2 π n  n
Or, on a vu qu’il existe une constante k > 0 telle que, selon (14) :
n–1 n–1
iµπ  µ π 
= ∏ exp -----------
n ∏  – 2 i sin  ------
n  
- n!
lim ---------------------------
–n n + 1 ⁄ 2 = k
- –1
µ=1 µ = 1 n → +∞ e n

Mais : Par ailleurs, on a de (26) où n = 2 :


n–1 n–1
i µπ  iµπ  1 1
∏ exp ---------- = exp  ∑ ----------- = 2 exp – ----- iπ ( n – 1 )
n–1 2 ----- 3
- Γ (m + 1) 2 – ----
∼  --------
2π 
2 - – 2m
µ=1
n µ=1 n  ---------------------------------- - 2 2 , m → +∞
Γ 2(m + 1) m 
n–1 n–1
π 1
∏ ( –2i ) ∏ exp – i --2- exp – ----- iπ ( n – 1 )
n–1 n–1 Écrivant :
= 2 = 2
2
µ=1 µ=1 1
2 – 2n 2n + ----
n–1 1 1 ( n! ) e ( 2n ) 2
µπ ---- = -------
-k = lim -----------------------------
– 2n 2n + 1 lim
- --------------------------------------
( 2n )!
∏ sin  ---------
n–1
donc : n = 2 k k2 n → +∞ e n n → +∞
 n 
µ=1
2 1
Il en résulte : –1 ( n! ) 2n + ----1 – -----
-
k = lim --------------- 2 2n 2
on a : n → +∞ ( 2n )!
n–1
2 ( 2π )
 φn ( z )  = -----------------------
1⁄2
1 1
– ----- – 2n + 2n + -----
1⁄2
n
= ( 2πn ) 2 2 2
n –1 ⁄ 2 = ( 2π )
d’où, puisque φ n  ----- > 0 :
1
 n D’où la formule (27).
n–1
-------------
2
(2π)
φ n ( z ) = -----------------------
1⁄2
-
n
2.2 Fonction bêta
On en déduit (22).

2.1.4.3 Conséquences 2.2.1 Définition


Accessoirement, on a les résultats suivants : l’un qui La fonction bêta, notée (p, q ) → B (p, q ), est définie par l’intégrale :
généralise (17) :


1
1 p–1 q–1
n–1 ---- ( n – 1 )
2 B ( p, q ) = t (1 – t ) d t , Re p , Re q > 0
ν ( 2π )
∏ Γ  --n- = ----------------------------
0
1⁄2
- , n  2 (24)
ν=1 n Remarques : l’intégrale figurant au second membre est aussi appelée fonction
eulérienne de première espèce, alors que l’intégrale définissant Γ par (10) est appelée
fonction eulérienne de seconde espèce.
et l’autre de caractère asymptotique (d’après (23)) :
À partir de quelques changements de variables simples, on
1 constate qu’on peut aussi écrire :
1 ----- ( n – 1 )
n ----- ( n – 1 )
Γ (m + 1) 2 (m + 1)n – 1 (2π)
2


lim ---------------------------------- m n = -----------------------------
- π⁄2
m → +∞ Γ (m + 1)n n
1⁄2 2p – 1 2q – 1
B ( p, q ) = 2 sin ϕ cos ϕdϕ
1 0
----- ( n – 1 ) ----
1
Γ (m + 1)
n - – ( m + 1 )n
2
 2π  2


ou aussi : ---------------------------------- ∼ ------- n , m → +∞ (25) +∞
Γ  ( m + 1 )n   m 
p–1
t
B ( p, q ) = ----------------------------
p+q
- dt
valable pour chaque n ∈ .
0
(1 + t )


ξ
1–p–q p–1 q–1
2.1.4.4 Formule de duplication de Legendre B ( p, q ) = η (ξ – η) dη
0
Pour n = 2 dans (22), on obtient la formule de duplication de
Legendre : On a B (p , q ) = B (q , p )

Γ ( z ) Γ  z + ----- = 2
1 1 – 2z
π Γ ( 2z ) (26)
2 2.2.2 Formule généralisée des compléments

La formule suivante, reliant la fonction bêta à la fonction gamma,


2.1.5 Formule de Stirling généralise celle des compléments :

La connaissance d’une expression fournissant une valeur appro- Γ (p )Γ (q )


B ( p, q ) = ------------------------------- (28)
chée de n ! pour n très grand (c’est-à-dire avec une erreur relative Γ (p + q )
faible) est capitale en analyse combinatoire et dans les applications
Elle est valable pour p, q différents d’un entier négatif ou nul. Elle
réalise le prolongement analytique de la fonction bêta.

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Considérons pour Re p > 0 : c’est-à-dire, compte tenu de la relation des compléments (16) :

 α p π
+∞
I = ---  ------------- ---------------------
p – 1 –t
1
Γε ( p ) = t e dt , ε > 0 α  1 + α sin ( pπ )
ε

La formule reste valable si on suppose α ∈  – [ – 1 , 0 ] .



+∞
q q – 1 –t ξ
Écrivant Γ ( q ) = t ξ e d ξ , Re q > 0, on a :
0 2.2.3.3 Troisième exemple

 
+∞ +∞ La transformée de Fourier en cosinus :
p – 1 –t –q p + q – 1 –t
Γε ( p ) Γ ( q ) = Γ ( q )t e dt = t Γ ( q )t e dt


ε ε →+∞

 
+∞ +∞ 2 cos ( ω x )
 F (ω ) = ---- - dx , 0 < n < 1 , ω > 0
-----------------------
d ξ dt
p + q – 1 –t q – 1 –t ξ
= t e ξ e π 0 n
ε  0  x
se calcule en considérant :
L’intégrale en ξ converge normalement pour t  ε >0 ; on a


N
donc : 2 cos ( ω x )
Fε , N ( ω ) = ---- ------------------------ dx
π
 
+∞ +∞ ε x
n
q – 1
dt d ξ
p + q – 1 –t ( 1 + ξ )
Γε ( p ) Γ ( q ) = ξ
 
t e +∞
 ε  N
cos ( ω x )  d t d x
0 2 1 n – 1 – tx

 
= ---- --------------- t e
+∞
ξ
q–1 +∞
π Γ (n ) ε  0 
= -----------------------------  θ
p+q–1 –θ
e d θ d ξ
p+q  ε(1 + ξ) 
(1 + ξ)

0 +∞
1 1 n – 1 – tx
car : ------n- = ------------- t e dt
La première intégrale converge normalement pour ε > 0. On a x Γ (n) 0
donc, lorsque ε → + 0 :
Cette dernière intégrale converge normalement dans l’intervalle

 [ε, N ] ; on peut donc intervertir l’ordre des intégrations :


+∞ q–1
ξ
Γ(p )Γ(q ) = Γ(p + q ) ----------------------------- dξ
 
0 (1 + ξ)
p+q +∞ N
n – 1
d x d t
2 1 – tx
Fε , N ( ω ) = ---- ---------------- t cos ( ω x ) e
C’est la relation (28) pour Re p, Re q > 0. π Γ (n) 0  ε 


N
– tx
Or, on a : cos ( ω x ) e dx = A N ( t ) + Bε ( t )
ε
2.2.3 Applications
ω 2  sin ( ω N ) t cos ( ω N )  –tN
avec : A N ( t ) = ------------------
-  ------------------------ – ----------------------------- e
2.2.3.1 Premier exemple ω 2 + t 2 ω ω2 
L’intégrale :

 ω 2  t cos ( ωε ) sin ( ωε )  –t ε
1
p m q B ε ( t ) = ------------------  --------------------------
- – ---------------------- e
I = x ( 1 – x ) dx ω + t 2
2 ω2 ω
0 
est ramenée à une intégrale eulérienne de première espèce en De plus :
posant x m = u. On obtient :

 
+∞ +∞
n–1 ω+t n – 1 – tN –n
p+1
I = ------- B  -------------- , q + 1
1 t A N ( t ) dt  ---------------------
2 2
- t e dt = O (N )
m  m  0 0 ω +t N → +∞

 
+∞ +∞ n n–1
Ainsi, on a facilement : n–1 t dt πω
t Bε ( t ) d t → ------------------
- = ----------------------------------------
ω +t
2 2
π
2 sin  --- ( n + 1 )
0 ε → +0 0
Γ ----- 
1 2 

1
dx 1 n
---------------------- = π ----- ---------------------------- , n>0
n
Γ ----- + ----- 
0
1–x
n 1 1 Donc :
n 2 n–1
π ω
F (ω ) = ----- -----------------------------------------
2 πn
Γ ( n ) cos  ---------
Les paramètres ne sont pas nécessairement entiers.
2
2.2.3.2 Deuxième exemple
Dans l’intégrale :
2.3 Fonction digamma

1
p–1 –p dx
I = x (1 – x ) --------------- , 0 < p < 1 , α ∈  – [ – 1 , 0 ]
0 x+α
α t , il vient : 2.3.1 Définition
posons : x = --------------------
-
1+α–t

 2.3.1.1 Dérivée logarithmique de 


1
α p
I = ---  ---------------
1 p–1 –p
t ( 1 – t ) dt
α 1 + α  0 On a donné le nom de fonction de Gauss psi ou de fonction
digamma à la dérivée logarithmique de la fonction Γ :
Γ ′(z )
Ψ ( z ) = ---------------- (29)
Γ (z )

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Puisque la fonction gamma n’a que des pôles simples et ne 2.3.2 Série de Jensen
s’annule jamais, la fonction digamma est aussi méromorphe dans
tout le plan, avec des pôles simples de résidu respectivement égaux 2.3.2.1 Résultat asymptotique
à – 1 aux points z = – ν, ν  0 .
On peut préciser la relation (35). En fait, de :
2.3.1.2 Représentation de la constante d’Euler
lim ln  1 + --- = 0
s
lim  ln ( s + n ) – lnn  =
De la représentation (4), on a : n → +∞ n → +∞  n

Ψ ( z ) + γ = – ---- – ∑  ------------ – -----


1 1 1
(30) pour chaque s ∈ , où z → ln z désigne la détermination principale
z ν1 z+ν ν du logarithme dans z + |z | ≠ 0, on a :
n
La série est absolument et uniformément convergente pour z  1 
dans un compact ne rencontrant pas – . γ = lim  ∑ --- – ln ( s + n )  (36)
n → +∞  ν 
ν=1
 ------------
1
– --- = – 1 , on a Ψ (1) + γ = 0, c’est-à-dire :
1 n
De ∑  1 + ν ν Puisque, des relations précédentes : Ψ ( 1 + n ) = ∑
1
----- – γ , on
ν  1 ν

+∞
1 en déduit : ν=1
–t
γ = e ln ---t dt (31) lim  Ψ ( z + n ) – ln ( s + n )  = 0 (37)
0 n → +∞

2.3.1.3 Une caractérisation


2.3.2.2 Conséquence
À partir de (6), on voit que la fonction Ψ vérifie l’équation fonc-
tionnelle : Le résultat précédent permet d’obtenir une série représentant la
1 fonction psi. De l’identité :
Ψ ( z + 1 ) – Ψ ( z ) = --- (32)
z n–1

∑ ln  1 + z-----------
-
1
ln ( z + n ) – lnz = ,n  2
La formule des compléments (16) fournit l’équation : + ν
ν=1
cos ( π z )
Ψ ( z ) – Ψ ( 1 – z ) = – π --------------------- (33) on trouve, avec (34) :
sin ( π z )
n–1
Plus généralement, de (32), on a :  1 
- – ln  1 + ------------  + Ψ ( z + n ) – ln ( z + n )
1
Ψ ( z ) = lnz – ∑  z-----------
+ν  z + ν
n–1 ν = 0 
1
Ψ (z + n ) = ∑ ------------ + Ψ ( z ) , n  1
z+ν
(34)
et donc, compte tenu de (37) :
ν=0
n–1
 1 1 
∑  z-----------
- – ----- + Ψ ( z ) – Ψ ( 1 )
1 1 1 1
d’où : Ψ ( z + n ) – Ψ ( 1 + n ) = --- – --- +
+ ν ν Ψ ( z ) = lnz – ∑ - – ln  1 + ------------ 
 ----------- (38)
z n z+ν  z + ν 
ν=1 ν  0

Tenant compte de 2.3.1.2, on obtient :

lim  Ψ ( z + n ) – Ψ ( 1 + n )  = 0 (35) 2.3.3 Intégrale de Raabe


n → +∞

uniformément quel que soit z dans un compact ne contenant aucun



1
des pôles de Ψ. ln  Γ ( z + t )  dt = z lnz – z + ln ( 2π ) (39)
0
La fonction digamma peut être caractérisée par les conditions :
valable pour z + |z | ≠ 0.
1
F ( 1 ) + γ = 0 ; F ( z + 1 ) – F ( z ) = ---- ;
z 2.3.3.1 Première étape
lim F (z + n ) – F (1 + n ) = 0
n → +∞ L’équation fonctionnelle (32) peut aussi s’écrire :
où z ≠ – ν , ν  0 .

1
1
Car des deux premières conditions, on obtient : ′ ( z + t )dt – --- = 0
0 z


n–1 1

∑  -----------
- – --- – --- + F ( z ) + γ
1 1 1 1
F ( z + n ) – F ( 1 + n ) = --- +  ( z + t )dt – lnz = 0 , z + z ≠ 0
z z + ν ν n c’est-à-dire :
 
ν=1 0

et de la troisième : Donc :

F ( z ) + γ = – --- – ∑  ------------ – -----


 Ψ  Ψ
1 1 1

1 1
z ν  1z + ν ν  ( z + t ) – lnz dt = ( z + n + t ) – ln ( z + n ) dt , n  0
0 0
ce qui implique, selon (30) : F (z ) = Ψ (z ).
D’où, en vertu de (37) :


1
( z + t ) dt = lnz , z + z ≠ 0 (40)
0

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2.3.3.2 Seconde étape Il a été possible d’intervertir l’ordre des signes de sommation et
d’intégration, car :
L’intégrale précédente est la dérivée de :

 
+∞ +∞


1 –t ( z + ν ) –t ν –t ν – tz
e –e dt = te e –1
ln  Γ ( z + t )  dt , z + z ≠ 0 -------------------- dt
0
0 0 t

 
+∞ 1⁄2 +∞ – tz 2 1⁄2
  d t  -------------------- d t
et donc : 2 –2 t ν 1–e
t e
   

1 0 0 t
ln  Γ ( z + t )  dt = A + z lnz – z

0 +∞ – tz 2 1⁄2
1 1 
-------------------- d t
1–e
= --- ----------
- , ν  1 , Re z > 0
où A est une constante. 2 ν3 ⁄ 2  0 t 
Faisant z → 0 le long de l’axe réel positif, on a :
Par ailleurs, la constante d’Euler admet également une représenta-

1
tion intégrale analogue, car :
ln Γ ( t )dt = A

 
0
n n +∞ +∞ – nt
1 –t ν 1–e
∑ ∑
–t
Il s’agit de calculer la constante A. D’après la formule des complé- --- = e dt = -------------------e dt
ments, on a : ν 0 0 1–e
–t
ν=1 ν=1

    
1 1
π n n +∞
2A = ln  Γ ( t ) Γ ( 1 – t )  dt = ln  --------------------- dt dx  – tx
dt dx
0 0  sin ( πt )  lnn = ------- =
x 
e

1 1 0

  
Ainsi : +∞ n +∞ – t – nt
 – tx
dx dt =
e –e


= e ------------------------ d t
1
0  1  0 t
2A = lnπ – ln ( sin πt )dt

 
0
n +∞ +∞
1  ----------------
1
– --- e dt –
1 –t  -------------
1
- – --- e dt
1 –nt
Mais : Donc : ∑ --- – lnn =
ν  –t t  t 
ν=1
0 1–e 0 e –1 t
  π π
1 1
ln ( sin πt )dt = ln  2 sin --2- t cos --2- t  dt Il en résulte facilement :
 

0 0
+∞
π
  π  ----------------
1
– --- e dt
1 –t
1 1
γ = (41)
= ln 2 + ln  sin --2- t dt + ln  cos --2- t dt  –t t
0   0   0 1–e
Finalement, on obtient la représentation suivante, due à Gauss :
Posant t = 2ξ dans la première intégrale et t = 2ξ – 1 dans la


seconde, on obtient : +∞
 e –t e
– tz 
Ψ(z ) =  ------- – ---------------- dt , Re z > 0 (42)
 
1 1
0  t 1 – e –t
ln ( sin πt )dt = ln 2 + 2 ln ( sin π ξ )d ξ
0 0

Il en résulte A = ln ( 2π ). D’où l’intégrale de Raabe.


2.3.5 Fonction de Binet

2.3.4 Une représentation intégrale 2.3.5.1 Définition


de la fonction psi Une intégration par parties dans l’intégrale de Raabe permet
d’écrire (39) sous la forme :
On peut écrire (30) sous la forme, si Re z > 0 :


1

  ln  Γ ( z + 1 )  – zlnz + z – ln 2π =
+∞ +∞ t Ψ ( z + t )dt
–t ( z + ν ) –t ν
∑ e dt
– tz
Ψ(z ) + γ = – e dt – –e 0
0 0
ν1
On pose alors par définition :

 
+∞ + ∞ –t ( z + 1 ) –t
e –e
µ ( z ) := ln  Γ ( z + 1 )  –  z + --- lnz + z – ln 2π
= – e
– tz
dt – ---------------------------------
- dt 1
–t
(43)
0 0 1–e 2


+ ∞ –t – tz que l’on appelle la fonction de Binet, et on a :
e –e
= - d t , Re z > 0
----------------------


0 –t 1
1–e
µ(z ) =  t – ----
1
- Ψ ( z + t )dt , z + z ≠ 0 (44)
0  2

2.3.5.2 Une représentation intégrale


Introduisons la fonction suivante :
1
P 1 ( t ) = t – [ t ] – --- , t ∈ 
2

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où [t] dénote le plus grand entier inférieur ou égal à t. Cette fonc- Il en résulte que µ (z ) → 0 lorsque |z | → + ∞, de sorte que
tion est périodique, de période un. Elle est continue partout sauf argz  π – δ , δ > 0 . Cela implique selon (43) :
pour t = n ∈  :
z
Γ ( z + 1 ) =  ----
z
1 1
P 1 ( n + 0 ) = – ----- , P 1 ( n – 0 ) = ----- 2πz  1 + o ( 1 )  (47)
2 2 e

De plus : dans les conditions indiquées.

 On retrouve la formule de Stirling qui permet de trouver un équi-


n+1
P 1 ( t )dt = 0 , n ∈  (45) valent de Γ (z + 1) lorsque z complexe devient infiniment grand en
n restant dans le domaine obtenu en enlevant au plan un secteur
Alors on a : contenant l’axe réel négatif.


→+∞
P1 ( t )
µ(z ) = – - dt , z + z ≠ 0
-------------- (46)
0 z+t 2.3.7 Première intégrale de Binet
l’intégrale étant semi-convergente.
2.3.7.1 Construction de l’intégrale
Montrons d’abord que l’intégrale existe ; posant
La fonction de Binet admet plusieurs représentations intégrales.
 
t 1
L’une d’entre elles, due à Binet, est la suivante :
Q(t ) = P 1 ( τ )d τ pour t > 0, on a Q ( t )  P1 ( τ ) d τ = A , t > 0 ,


0 0
+∞ – tz
d’après (45).  -------------
- – --- + --- --------- d t , Re z > 0
1 1 1 e
µ(z ) =  t
(48)
Ensuite : 0 e –1 t 2 t

 a + a ------------------
b b
P1 ( t ) Q(t )
b
Q (t )
--------------
- dt = ------------- -dt D’après (43), on a, compte tenu de (32) :
z+t z+t 2
a (z + t )
1
  µ ′ ( z ) = Ψ ( z ) – lnz + --------
→+∞ +∞
P1 ( t ) Q(t ) 2z
donc : ----------------
- dt = ------------------2- d t , z + z ≠ 0
0 z+t 0 (z + t ) D’après (42) et la représentation du logarithme, on obtient :


Par ailleurs, en vertu de (32) : +∞
µ′(z ) = – 1
--- + --- – -------------- e d t
1 1 – tz

   2 t 
n n
P1 ( t ) 0 e –1
t
---------------
- dt = P1 ( t )Ψ (z + t + 1) – Ψ (z + t )dt
0 z+t 0
Cette intégrale converge normalement pour Re z  α > 0 . On peut
 
n+1 n
= P1 ( t ) Ψ ( z + t ) d t – P1 ( t ) Ψ ( z + t ) d t donc intégrer :
1 0

  
z +∞
1 n+1  – 1 –t ζ 
--- + --- – -------------- e d t d ζ
1 1
= – P1 ( t ) Ψ ( z + t ) d t + P1 ( t ) Ψ ( z + t ) d t µ(z) – µ(1) =   2 t 
0 n
1  0 e –1
t

 
+∞ – tz +∞ –t
Mais : =  -------------
1
- – --- + --- --------- d t –
1 1 e  -------------
1
- – --- + --- ------- d t
1 1 e
 t   t 
e –1 t 2 t e –1 t 2 t
 
0 0
n+1 1
P 1 ( t ) Ψ ( z + t )dt = P 1 ( t ) Ψ ( z + t + n )dt
n 0 Lorsque z → + ∞ en restant réel par exemple, la première inté-


1 grale tend vers zéro, donc :
= P 1 ( t )  Ψ ( z + t + n ) – Ψ ( 1 + n )  dt → 0 , n → +∞

+∞ –t
0
µ(1) =  --------------
1
- – --- + --- ------- dt
1 1 e
 t 
0 e –1 t 2 t
d’après (35). D’où (46).
D’où (48).

2.3.6 Retour sur la formule de Stirling 2.3.7.2 Développement asymptotique


de la fonction de Binet
L’équation (46) fournit des informations sur le comportement
asymptotique de la fonction de Binet. Posant z = re iθ où – π < θ < π, Les nombres de Bernoulli B 2n , n  1 sont définis par le déve-
on a : loppement suivant :

t 1 ν – 1 B2 ν 2 ν
θ θ
= ( t + r cos θ ) 2 + r 2 sin 2 θ = ( t + r ) 2 – 4tr sin 2 ---  ( t + r ) 2 cos 2 --- - + ----- t = 1 + ∑ ( – 1 )
------------- --------------t , t < 2π (49)
t+z 2
2 2 e –1 2
t
ν1
( 2 ν )!
1 1 1
2 θ On a B 2 = ----- , B 4 = ------ , B 6 = ------ ,...
car ( t + r )  4tr . D’où t + r  ( t + r ) cos --- . On en déduit : 6 30 42
2
On en déduit pour la fonction qui intervient dans l’intégrale de

 
→+∞ +∞
P1 ( t ) Q (t ) Binet (48) :
µ(z ) = ----------------
- dt = ------------------2- d t
0 z+t 0 (t + r ) B2 ν 2 ( ν – 1 )
 -------------
1
- – --- + --- --- =
1 1 1 ν–1


+∞ ( –1 ) -------------
-t , t < 2π
θ –2
Q (t ) θ –2  e t – 1 t 2 t ( 2 ν )!
  cos --- ------------------2- d t  ------  cos ----- 
- A ν1
 2 r  2 
0 (t + r )

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D’après le lemme de Watson (§ 1.1.3.3), on a le développement 3.1.1.2 Un exemple particulier : les polynômes d’Hermite
asymptotique :
Ceux-ci appartiennent à une classe très générale : les polynômes
n
B2 ν d’Appell.
+ O z 
ν–1 –( 2 ν – 1 ) – ( 2n + 1 )
µ(z ) = ∑ ( –1 ) - Γ (2ν – 1) z
-------------
( 2 ν )!
(50) On dit que la suite { Pn } n  0 , non nécessairement orthogonale,
ν=1 est une suite d’Appell si elle est identique à la suite des dérivées :
π Q n = Pn , n  0 (54)
lorsque z → +∞ , arg z  τ < ---- .
2
Notant respectivement { un } n  0 et { vn } n  0 les suites duales de
2.3.7.3 Encore la formule de Stirling { Pn } n  0 et { Q n } n  0 , on a vu que :

Dans (50), prenons n = 1. On a : Dvn = – ( n + 1 )un + 1 , n  0 (55)


B2 1 Ici, on doit avoir vn = un , n  0 , donc :
µ ( z ) = -------- --- + O  -------
1
-
2 z z3
Du n = – ( n + 1 )u n + 1 , n  0 (56)
Selon (43), on peut écrire :
On en déduit par récurrence :
z
Γ ( z + 1 ) =  ---
z µ(z ) n
2πz e D u0
e
un = ( – 1 ) n -------------- , n  0 (57)
n!
Mais, en vertu de ce qui précède :
Réciproquement, si { Pn } n  0 est telle que sa suite duale
π
= 1 + ------ --- + ---------- -----2- + O  -----3- , arg z  τ < ---
µ(z ) 1 1 1 1 1 vérifie (57), alors elle est une suite d’Appell.
e
12 z 288 z z  2
n
Exemple : la suite { x } n  0 avec u0 = δ est une suite d’Appell.
D’où le développement asymptotique de la fonction Γ :

 3.1.1.3 Suites d’Appell orthogonales


z z 1 
Γ ( z + 1 ) =  --- 2πz  1 + ------ --- + ---------- -----2- + O  -------
1 1 1 1
-  (51)
e  12 z 288 z z3  Supposons maintenant que la suite d’Appell { Pn } n  0 soit ortho-
gonale ; ipso facto, la suite des dérivées l’est aussi et donc { Pn } n  0
En fait, il est valable pour arg z  π – δ . est une suite classique. Par hypothèse, on a :
2
 ( u 0 , P n )  u n = Pn u 0 , n  0 (58)

3. Polynômes orthogonaux La relation (56) devient :

classiques   u 0 , P n2  
–1
D ( Pn u 0 ) = – ( n + 1 )   u 0 , P n + 1   Pn + 1 u 0
2 –1

n+1
c’est-à-dire : D ( P n u 0 ) = – ------------- P n + 1 u 0 , n  0 (59)
3.1 Définitions γn+1

Pour n = 0 :
3.1.1 Définition de Hahn P1 ( x )
Du 0 = – --------------- u 0 (60)
3.1.1.1 Définition des suites classiques γ1
Sauf mention du contraire, les suites envisagées sont toujours On en déduit pour (59), puisque :
normalisées.
n+1
On appelle suite classique toute suite orthogonale { P n } n  0 dont Pn Du 0 + P n′ u 0 = – -------------- P n + 1 u 0
γn+1
P n′ + 1 ( x )
la suite des dérivées { Q n } n  0  Q n ( x ) = --------------------------
- , n  0 est
  P ′ – P
-----1- Pn  u 0 = – ------------- P n + 1 u 0
n+1 n+1
aussi orthogonale.  n γ1  γn + 1
Une forme régulière, dont la suite orthogonale associée est clas- c’est-à-dire, en vertu de la régularité de u0 :
sique, sera appelée une forme classique.
On a donc pour une suite classique : P1 ( x ) n+1
P n′ ( x ) – ---------------- Pn ( x ) = – ------------- P n + 1 ( x ) , n  0 (61)
γ1 γn + 1
P0 ( x ) = 1 , P1 ( x ) = x – β0 
 (52) Dans (61), faisons n → n + 1 et sachant que
P n + 2 ( x ) = ( x – β n + 1 )P n + 1 ( x ) – γ n + 1 P n ( x ) , n  0 
P n′ + 1 ( x ) = ( n + 1 )P n ( x ), on a :

Q 0 ( x ) = 1 , Q 1 ( x ) = x – β̃ 0 P1 ( x )
 n+2
( n + 1 )Pn ( x ) – ---------------- P n + 1 ( x ) = – ------------- P n + 2 ( x )
 (53) γ1 γn + 2
Q n + 2 ( x ) = ( x – β̃ n + 1 )Q n + 1 ( x ) – γ̃ n + 1 Q n ( x ) , n  0 
ou encore :
Il s’agit de déterminer les éléments β n , γ n + 1 , β˜ n , γ˜ n + 1 , n  0 et
les formes canoniques u0 , v0 . γ n + 2 P1 ( x ) n+1
P n + 2 ( x ) = ------------- ---------------- P n + 1 ( x ) – ------------- γ n + 2 Pn ( x ) , n  0
n + 2 γ1 n+2

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Comparant avec (52), on a : Lorsqu’une forme u vérifie (62) et qu’il existe n  1 tel que
1
 γ n + 2 x – β0   n+1  ψ ′ ( 0 ) – --- Φ ″ ( 0 )n = 0 , cela implique que u n’est pas régulière.
2
 x – βn + 1 – ------------
n + 2 γ 1  n + 1
- --------------- P ( x ) =  γ n + 1 – ------------- γ n + 2 Pn ( x )
n+2
   Autrement dit, si une forme régulière u vérifie (62), cela signifie que
le couple (Φ, ψ ) est admissible.
pour n  0, d’où, après examen des degrés :
3.1.2.1 Les conditions (62) et (63) sont nécessaires
γn + 2 1 γ n + 2 β0 n+1
1 – ------------- ----- = 0, ------------- ------ – β n + 1 = 0, γ n + 1 – ------------- γ n + 2 = 0
n + 2 γ1 n + 2 γ1 n+2 L’hypothèse se traduit par les relations :
2 2
pour n  0 ; on en tire :  u 0 , P n  u n = Pn u 0 ,  v 0 , Q n  vn = Qn v 0 , n  0

γn + 1 En portant dans (55), on a :


βn + 1 = β 0 , ------------
- = γ1 , n  0
n+1 –1
 v0 , Qn   D  Q n v 0  = – ( n + 1 )   u 0 , P n + 1   P n + 1 u 0 (64)
2 –1 2
Par une transformation affine convenable, on peut choisir β0 = 0
1
et γ 1 = ----- . On obtient alors les polynômes d’Hermite (normalisés) : pour n  0 .
2
Lorsque n = 0, on a :
1
βn = 0 , γ n + 1 = --- ( n + 1 ) , n  0 1
2 Dv 0 = – ----- P 1 u 0 (65)
γ1
À une transformation affine près, la suite d’Hermite est la seule
suite d’Appell orthogonale. D’après (60), la forme d’Hermite u 0 =  Compte tenu de D ( Q n v 0 ) = Q n Dv 0 + Q′n v 0 et de (65), on a
vérifie l’équation : pour (64) :
Du0 + 2xu0 = 0 2
1  v0 , Qn  
Q′n v 0 =  -----P 1 Q n – ( n + 1 ) --------------------------------------
- P n + 1 u 0 , n  0 (66)
γ
 1  u0 , Pn + 1 
2

3.1.2 Équation fonctionnelle
En particulier, pour n = 1, on a :


On a l’énoncé suivant :
1 –1
Pour que la suite orthogonale { P n } n  0 soit une suite classique, v 0 = ----- P 1 Q 1 – 2 γ̃ 1 γ 2 P 2 u 0 (67)
γ1
il faut et il suffit qu’il existe deux polynômes Φ et ψ, Φ normalisé,
tels que : Le polynôme au second membre ne pouvant pas être identique-
D(Φu0) + ψu0 = 0 (62) ment nul, on pose :
et vérifiant : –1
P 1 ( x )Q 1 ( x ) – 2 γ̃ 1 γ 2 P 2 ( x ) := k Φ ( x ) (68)
1
deg Φ  2 , deg ψ = 1 , ψ ′ ( 0 ) – --- Φ ″ ( 0 )n ≠ 0 ,n  1 (63) où k est un facteur de normalisation. Alors avec (65), on a (62) où :
2
ψ (x ) = k –1P1(x ) (69)
Lorsque deux polynômes Φ et ψ satisfont les conditions ci-dessus,
on dit qu’il s’agit d’un couple admissible. Portant (67) dans (66), on obtient, compte tenu de (68) et (69) :
■ Remarques : l’équation (62) est équivalente à la relation de récur- 2
rence donnant les moments de u0 :   v0 , Qn  
k Φ Q′n u 0 =  k ψ Q n – γ 1 ( n + 1 ) --------------------------------------
2
- P n + 1 u 0
n   u0 , Pn + 1  
 D ( Φ u0 ) + ψ u0 , x  = 0 , n  0
c’est-à-dire, en vertu de la régularité de u0 :
c’est-à-dire :  D ( Φ u0 ) n +  ψ u0 n = 0 , n0
2
γ1  v0 , Qn 
Mais : Φ ( x )Q′n ( x ) – ψ ( x )Qn ( x ) + ----- ( n + 1 ) -----------------------------------
2
- P n + 1 ( x ) = 0 (70)
k  u0 , Pn + 1 
 D ( Φ u0 ) n = –n  Φ u0 n – 1
pour n  0 .
1  Cette relation est en réalité une équation différentielle linéaire du
= – n  --- Φ ″ ( 0 ) ( u 0 ) n + 1 + Φ ′ ( 0 ) ( u 0 ) n + Φ ( 0 ) ( u 0 ) n – 1 
2  second ordre. On obtient ainsi une seconde condition nécessaire por-
tant sur chaque polynôme de la suite (y compris P0). On verra plus
loin qu’elle est aussi suffisante. En examinant les degrés dans (70),
 ψ u0 n = ψ ′ ( 0 ) ( u0 )n + 1 + ψ ( 0 ) ( u0 )n on a :
2
de sorte que : 1 γ  v0 , Qn 
--- Φ ″ ( 0 )n – ψ ′ ( 0 ) + ----1- ( n + 1 ) --------------------------------------
2
- = 0 , n0
2 k  u0 , Pn + 1 
 1   
 ψ ′ ( 0 ) – --- Φ ″ ( 0 )n ( u 0 ) +  ψ ( 0 ) – Φ ′ ( 0 )n  ( u 0 ) n – Φ ( 0 ) n ( u 0 ) n – 1 = 0
 2  n+1   d’où la condition (63).
pour n  0. On peut ainsi écrire (70) sous la forme :
La nécessité de la condition (63) apparaît nettement.  1 
Φ ( x ) P n″ + 1 ( x ) – ψ ( x )P n′ + 1 ( x ) + ( n + 1 )  ψ ′ ( 0 ) – --- Φ ″ ( 0 )n  Pn + 1 ( x ) = 0
 2 

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3.1.2.2 Les conditions (62) et (63) sont suffisantes donc :


Dans ce cas, la suite { Q n } n  0 est orthogonale par rapport à Φ ( x )u 0 = Φ ( x ) ( τ b  h a )ũ 0
v = Φu0 . En effet : = τ b  ( τ –b Φ ) ( h a ũ 0 ) 
1
 v , x m Qn ( x )  = --------------- < Φ u 0 , x m P n′ + 1 ( x ) 
n+1 = τ b  h a
 ( h a  τ –b ) Φ  ũ 0 

= --------------  Φ u 0 ,  x m Pn + 1 ( x )  – mx m – 1 P n + 1 ( x ) 
1
= τ b  h a [ Φ ( ax + b )ũ 0 ]
n+1
–1

= --------------  D ( Φ u 0 ) , x m Pn + 1 ( x )> + m < Φ u 0 , x m – 1 Pn + 1 ( x ) 
n+1
D ( Φ u 0 ) = τ b D
h a  Φ ( ax + b ) u˜ 0  

1
= --------------  u 0 ,  x m ψ ( x ) – mx m – 1 Φ ( x )  Pn + 1 ( x ) 
1 = ----- ( τ b  h a ) D [ Φ ( ax + b ) u˜ 0 ]
n+1 a

compte tenu de (62). Donc : De (62), on a :


τ b  h a
D ( Φ̃ ũ 0 ) + ψ̃ ũ 0  = 0
 v, xm Q n (x )  = 0 , 0  m  n – 1 , n  1
d’où (71)
Ensuite, pour m = n :
avec les expressions indiquées. Le couple ( Φ̃ , ψ
˜ ) est évidemment
 v , x n Q n ( x )  = --------------  ψ ′ ( 0 ) – --- Φ ″ ( 0 ) n   u 0 , x n + 1 P n + 1 ( x ) 
1 1 admissible.
n+1 2 Ce résultat permet, par un choix convenable des paramètres arbi-
v0 , n  0 traires a et b (a ≠ 0), de mettre en évidence des situations canoniques.
On l’a déjà fait dans le paragraphe 3.1.1.3 à propos des polynômes
en vertu de (63). d’Hermite.
Autrement dit, deux formes classiques u0 et ũ 0 liées par l’équa-
3.1.2.3 Suites des dérivées tion ũ 0 = ( h –1  τ –b )u 0 sont équivalentes (le vérifier). On verra plus
a
Lorsque la suite { Pn } n  0 est classique, la suite des dérivées loin qu’il existe quatre classes d’équivalence, déterminées essen-
{ Q n } n  0 est aussi une suite classique. Car la forme v = Φu0 vérifie tiellement par le polynôme Φ.
l’équation :
D(Φv ) + (ψ – Φ’)v = 0
et le couple (Φ, ψ – Φ’) est aussi admissible. Il suffit de multiplier 3.1.3 Équation différentielle linéaire
par Φ les deux membres de (62). du second ordre
[k]
Plus généralement, la suite { Q n } n  0 définie par : Une caractérisation due à Böchner est la suivante.
La suite orthogonale { Pn } n  0 est une suite classique si et
[k]  Q [nk+–11 ]  ′ ( x )
Q n ( x ) = ---------------------------------- , n  0 , pour chaque k  1
seulement si il existe deux polynômes Φ et ψ et une suite
n+1 { λn } n  0 , λ n ≠ 0 , n  0 tels que :

 avec Q[n0 ] = Pn  est une suite classique orthogonale par rapport à Φ ( x ) P n″ + 1 ( x ) – ψ ( x ) Pn′ + 1 ( x ) = λn Pn + 1 ( x ) , n  0 (72)
[k] k [k]
v0 = ζ k Φ u 0 et la forme v 0 vérifie :
avec deg Φ  2 et deg ψ = 1.
[k] [k] [0] On a vu précédemment que la condition (72) est nécessaire. Réci-
D(Φv 0 ) + (ψ – k Φ ′ )v 0 = 0, k  0 , v0 = u0 proquement, supposons qu’elle soit vérifiée. L’examen des termes
de plus haut degré montre que :
3.1.2.4 Invariance du caractère classique
par transformation affine 1 
–n
( n + 1 )  --- Φ ″ ( 0 )n – ψ ′ ( 0 )  = λ n ≠ 0 , n  0 (73)
La suite {P˜n } n  0 avec P˜n ( x ) = a Pn ( ax + b ) , n  0 est encore 2 
orthogonale par rapport à ũ 0 = ( h –1  τ –b )u 0, si { Pn } n  0 est ortho-
a Le couple (Φ, ψ ) est donc admissible. Par ailleurs :
gonale par rapport à u0 . Lorsque { Pn } n  0 est une suite classique,
alors {P˜n } n  0 l’est aussi, car ũ 0 vérifie l’équation :  u 0 , Φ P ″n + 1 – ψ P n′ + 1  = λn  u 0 , P n + 1  = 0 , n  0

D (Φ̃ ũ 0 ) + ψ̃ ũ 0 = 0 (71) Mais :


2
où Φ̃ ( x ) = a –t Φ ( ax + b ) , ψ̃ ( x ) = a 1 – t ψ ( ax + b ) , t = deg Φ  u 0 , Φ P ″n + 1 – ψ P n′ + 1  =  D ( Φ u 0 ) + D ( ψ u 0 ) , P n + 1 
En effet, on a u 0 = ( τ b  ha )ũ 0 =  D  D ( Φ u0 ) + ψ u0  , Pn + 1  , n  0

Puisque, de façon évidente :


 D ( D ( Φ u0 ) + ψ u0 ) , P0  = 0

on a :  D  D ( Φ u0 ) + ψ u0  , Pn  = 0 , n  0

Cela implique D(D(Φu0) + ψu0) = 0, donc D(Φu0) + ψu0 = 0.


Les deux conditions (62) et (63) sont vérifiées.

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3.1.4 Les deux relations de structure 3.1.4.2 Cas où les deux suites sont orthogonales
Supposons que dans (74) les deux suites { P n } n  0 et { Q n } n  0
3.1.4.1 Un lemme général soient orthogonales. Alors les énoncés suivants sont équivalents :
Soient { Pn } n  0 et { Q n } n  0 deux suites normalisées et soit Φ un n+t

polynôme normalisé de degré t. On a toujours la relation suivante :


a) Φ ( x )Q n ( x ) = ∑ λn, ν P ν ( x ) , n  0
ν=n
n+t
λn, n ≠ 0 , n  0
Φ ( x )Q n ( x ) = ∑ λn, ν P ν ( x ) , n0
ν=0
b) λ0,0v0 = Φu0
Dans quelle condition peut-on avoir λ n, ν = 0, 0  ν  n – 1, n  1
et λ n, n ≠ 0 , n  0 ? m
 u0 , Pm 
2

Notant respectivement { un } n  0 et { vn } n  0 les suites duales de c) λ0,0 Pm ( x ) = ∑ λν , m ---------------------------------


2
- Qν ( x ) , m  t
ν = m–t  v0 , Qν 
{ Pn } n  0 et { Qn } n  0 , on a l’énoncé suivant :
Pour que :
n+t
λ0,0 ≠ 0 > 1 = λm – t , m , m  t
Φ ( x )Q n ( x ) = ∑ λ n, ν P ν ( x ) , n  0 (74) L’hypothèse se traduit par :
ν=n
2 2
 u 0 , P n  un = P n u 0 ,  v 0 , Q n  v n = Q n v 0 , n  0
λ n, n ≠ 0 , n  0 (75)
a ) ⇒ b ) et c ). Car (76) devient :
il faut et il suffit que :
m Φ Pm u 0 = Λ m v 0 , m  0 (78)
Φ um = ∑ λν, m vν , m  t (76)
m 2
ν = m–t  u0 , Pm 
avec Λ m ( x ) = ∑ λν , m ---------------------------------
2
- Qν ( x ) , m0
λ m, m ≠ 0 , m  0 (77) ν=0 < v0 , Qv 
Faisant m = 0, on a Φu0 = λ0,0v0 . Ensuite, remplaçant dans (78) on
Supposons (74) et (75). On a :
a λ0,0 Pmv0 = Λmv0 d’où, en vertu de la régularité de v0 : λ0,0 Pm = Λm .
n+t On a bien λ ν , m = 0 , 0  ν  m – t – 1 pour m  t + 1 .
 um , Φ Qn  = ∑ λn , ν  um , Pν  = 0 , n  m + 1 , m  0 b ) ⇒ a ). Car si :
ν=n n+t

 um , Φ Q m  = λ m , m ≠ 0 , m  0
Φ ( x )Q n ( x ) = ∑ λn, ν P ν ( x ) , n0
ν=0
2
Donc, il existe τm ,ν tels que : on a :  u 0 , Φ Q n P m  = λn , m  u 0 , P m  , 0  m  n + t
m
En vertu de l’hypothèse :
Φ um = ∑ τm, ν v ν avec τ m, m = λ m, m , m  0
2
ν=0 λ0, 0  v 0 , P m Q n  = λn , m  u 0 , P m 
On a  Φ um , Q n  = τ m , n , 0  n  m et de (74) on déduit :
D’où : λn, m = 0 , 0  m  n – 1 , n  1 ; λn, n ≠ 0 , n  0
 = λn , m , n  m  n + t c ) ⇒ b ) et a ). Il suffit d’échanger le rôle de { Pn } n  0 et { Q n } n  0
 Φ um , Qn  
= 0 , mn+t+1 dans le lemme et de faire comme ci-dessus.

D’où (76) et (77). 3.1.4.3 Première relation de structure


Réciproquement, supposons (76) et (77). Considérons : La caractérisation suivante a été donnée par Al Salam et Chihara :
n+t Pour que la suite orthogonale { P n } n  0 soit une suite classique,
il faut et il suffit qu’il existe un polynôme normalisé Φ de degré t
Φ ( x )Qn ( x ) = ∑ λ′n, ν P ν ( x ) au plus égal à deux tel que :
ν=0

Alors :  u m , Φ Q n  = λ′ n , m , 0  m  n + t n+t
Φ ( x )Q n ( x ) = ∑ λn, ν P ν ( x ) , n  0
Compte tenu de (76) : ν=n (79)
m m λ n, n ≠ 0 , n  0
 Φ um , Q n  =  ∑ λν , m v ν , Qn  = ∑ λν , m δν , n P n′ + 1 ( x )
ν=0 ν=0 où Q n ( x ) = -------------------------- , n  0
n+1
m
La condition est nécessaire. Si { P n } n  0 est une suite classique
Donc λ′n, m = ∑ λν , m δ ν , n , 0mn+t.
orthogonale par rapport à u0 , alors u0 vérifie (62) et la suite { Q n } n  0
ν=0
est orthogonale par rapport à v0 = ζ1Φu0 . Donc le point b ) de 3.1.4.2
I l e n r é s u l t e λ′n, m = 0 si n  m + 1 e t s i 0  n  m : est réalisé, ce qui implique le point a ), c’est-à-dire (79).
λ′n, m = λn, m avec λ′n, n = λn, n ≠ 0 , n  0. D’où (74) et (75).

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La condition est suffisante. De (55) et (76), on a : P n′ + 1 ( x )


où Q n ( x ) = -------------------------- , n  0 .
m m n+1
D ( Φ um ) = ∑ λν , m Dv ν = – ∑ λν , m ( ν + 1 )u ν + 1 , m0 La condition est nécessaire. Car si { P n } n  0 est une suite classique,
ν=0 ν=0 le point b ) du paragraphe 3.1.4.2 est réalisé et donc le point c ),
c’est-à-dire, puisque { Pn } n  0 est orthogonale : c’est-à-dire (82) avec :

D ( Pm Φ u 0 ) = – ψm + 1 u 0 , m  0 (80) λ ν , m  u0 , Pm 
2
- , 0m–tνm
λ′ m, ν = ------------- ---------------------------------
λ 0, 0  v , Q 2 
avec : 0 ν
m 2
 u0 , Pm  et t est le degré de Φ figurant dans (62).
ψm + 1 ( x ) = ∑ λν , m ( ν + 1 ) ---------------------------------------
2
- Pν + 1 ( x ) , m0
ν=0  u0 , Pν + 1  La condition est suffisante. En opérant comme dans le lemme du
paragraphe 3.1.4.1, on obtient la relation suivante reliant les suites
D’après l’hypothèse, on a deg ψ m + 1 = m + 1 , m  0 . Prenant duales { u n } n  0 et { v n } n  0 :
m = 0 dans (80), on obtient :
n+t
D(Φu0) + ψ1u0 = 0 vn = ∑ λ′ν , n u ν , n  0 (83)
ν=n
En remplaçant dans (80), on a facilement :
De (55), on a :
Φ ( x ) Pm′ ( x ) – ψ 1 ( x )Pm ( x ) n+t


m 2
 u0 , Pm  – ( n + 1 ) un + 1 = λ′ ν , n Du ν , n  0
= – ∑ λν , m ( ν + 1 ) --------------------------------------
2
Pν + 1 ( x ) ν=n
ν = m–t  u0 , Pν + 1  (81)
c’est-à-dire, puisque la suite { P n } n  0 est orthogonale :
pour m  t . Lorsque t = 2, l’examen des termes de plus haut degré
montre que : –1
D ( Φn + t u 0 ) + k n ( n + 1 )P n + 1 u 0 = 0 , n  0 (84)
–1
m – ψ 1′ ( 0 ) = – λm, m ( m + 1 ) γ m+ 1 ≠0 , m0 n+t 2
 u0 , Pn + 1 
de sorte que le couple (Φ, ψ1) est bien admissible. où : kn Φn + t ( x ) = ∑ λ′ν , n ---------------------------------------
2
- Pν ( x ) , n  0 (85)
ν=n  u0 , Pν 
Remarques
a ) La relation (81) avec λ n, n ≠ 0 , n  0 , n’est pas essentiellement différente de (79) et Pour n = 0 dans (84), on a :
pourrait également servir de relation caractéristique.
b ) Si, dans (79), le polynôme Φ est de degré t  3 , alors la suite { P n } n  0 n’est pas –1
orthogonale ; car, dans le cas contraire, la relation (81) implique nécessairement D ( Φt u0 ) + k 0 P1 u0 = 0 (86)
0  t  2.
À l’aide de (52), la relation (79) peut s’écrire : Lorsque 0  t  1, le résultat est démontré : la suite { Q n } n  0 est
orthogonale. On tire de (83) et (85) :
 1  –1 –1
Φ ( x )Q n ( x ) =  λn, n + 1 + --- Φ ″ ( 0 ) ( x – β n + 1 )  Pn + 1 ( x )   v 0 , Q n2   Qn v0 = kn   u0 , Pn + 1   Φn + t u0
2
 2 
1  –1
–  --- Φ ″ ( 0 ) γ n + 1 – λn , n Pn ( x ) , n  0 Pour n = 0 : v0 = k0 γ 1 Φt u0
2 
donc : k 0 γ 1   v 0 , Q n   Φ t Q n = k n   u 0 , P n + 1   Φ n + t
–1 2 –1 2 –1
c’est-à-dire encore :
c’est-à-dire : Φ t ( x )Q n ( x ) = Φ n + t ( x ) , n  0 (87)
Φ ( x )P n′ + 1 ( x ) =  X n + Y n x Pn + 1 ( x ) – γ n + 1 Z n Pn ( x ) , n  0
avec :
avec, en particulier :
2 2
k0  u0 , Pn + 1  λ′t , 0  u0 , Pn + t 
1 - , λ′n + t , - ,n  0
Z n = --- Φ ″ ( 0 ) ( 2n + 1 ) – ψ ′ ( 0 ) ≠ 0 , n  0 k n = ----- -----------------------------------
γ 1 v , Q 2 n = -----------------------------
2
- ----------------------------------
2
2 0 n  u0 , Pt   v0 , Qn 
C’est la forme réduite de (79). Lorsque t = 2, effectuons la division euclidienne de Φn + 2 par Φ2 :
On en déduit immédiatement une conséquence importante :
Φ n + 2 ( x ) = Q˜ n ( x ) Φ 2 ( x ) + R 1 ( n;x ) , degR 1  1
Tout polynôme P n + 1 , n  1 d’une suite classique n’a que des
zéros simples. Alors (84) devient, compte tenu de (86) :
En effet, si on avait P n′ + 1 ( x ) = 0 et Pn + 1 (x ) = 0, pour un indice
D(R1u0) + Hn + 1u0 = 0 (88)
n  1, on devrait avoir Zn γn + 1 Pn (x ) = 0, ce qui est impossible.
où :
3.1.4.4 Seconde relation de structure
H n + 1 ( x ) = Q˜ n′ ( x ) Φ 2 ( x ) – k 0 P 1 ( x )Q̃ n ( x ) + k n ( n + 1 )P n + 1 ( x )
–1 –1
Pour que la suite orthogonale { P n } n  0 soit une suite classique,
il faut et il suffit qu’il existe un entier 0  t  2 tel que : Mais (86) peut s’écrire :
m 
Φ 2 Du 0 + Φ 2′ + k 0 P 1 u 0 = 0
–1

Pm ( x ) = ∑ λ′ m, ν Q ν ( x ) , m  t
ν = m–t Multipliant par R1 :
λ′m, m – t ≠ 0 , m  t
(82)  
Φ 2 D ( R 1 u 0 ) – R′1 u 0 + Φ 2′ + k 0 P 1 R 1 u 0 = 0
–1

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et avec (88), on obtient : Pour que la suite orthogonale { Pn } n  0 soit une suite classique,
il faut et il suffit qu’il existe un polynôme normalisé Φ et une suite
 Φ2′ –1

+ k 0 P 1 R 1 = Φ 2 H n + 1 + R 1′  { ρ n } n  0 , ρ n ≠ 0 , n  0 tels que :
Le premier membre est de degré deux au plus : cela implique (*) Pn + 1 u0 = ρn D ( Qn Φ u0 ) , n  0
deg Hn + 1 = 0, d’où la condition, en particulier, d’après l’expression
de Hn + 1 : ( ** ) deg Φ  2
–1 –1
n – k 0 + k n (n + 1) = 0 , n  0
Car si u0 est une forme classique, alors elle vérifie (64) et on a :
–1
Il en résulte que le couple ( Φ t , k 0 P 1 ) est bien admissible. La 2
r e l a t i o n ( 8 7 ) e s t d o n c a u s s i v é r i fi é e p o u r t = 2 e t o n a ζ1  u0 , Pn + 1 
Q̃ n = Q n , R 1 = 0 , n  0. La forme u0 est une forme classique. ρ n = – ------------- --------------------------------------
- , n0
n + 1  v , Q2 
Remarque : la relation (87) n’est pas autre chose que (79). En portant dans (84), on 0 n
retrouve l’équation (70).
puisque v0 = ζ1Φu0 , d’après le paragraphe 3.1.2.3.
On a ρ0 = – γ1ζ1 = λ1 .
3.1.5 Formule de Rodrigues Réciproquement, si les conditions (*), (**) sont satisfaites, alors
u0 vérifie (62) et (63) (en prenant n = 0 dans (*)).
3.1.5.1 Formule de Rodrigues fonctionnelle Remarque : la relation (*) n’est pas autre chose que l’équation différentielle (72).

Pour que la suite orthogonale { Pn } n  0 soit une suite classique,


il faut et il suffit qu’il existe un polynôme normalisé Φ et une suite
{ λ n } n  0 , λ n ≠ 0 , n  0 tels que : 3.2 Construction des polynômes
n n classiques
Pn u0 = λn D ( Φ u0 ) , n  0
(89)
(*) deg Φ  2 On peut construire les suites orthogonales classiques à partir de
l’une quelconque des caractérisations précédentes. On le fera ici à
La condition est nécessaire. La forme u0 vérifie (62) et (63), la for- partir de (52) et (53).
mule de Rodrigues est donc vraie pour n = 1 avec λ1 = – (ψ ’(0))–1 et
la condition (*) est réalisée.
3.2.1 Système vérifié par n , n + 1 , ˜ n , ˜n + 1
n n –1 n
Pour n  1, montrons que D ( Φ u 0 ) = ζ n ( – 1 ) n!u n ,où { ζ n } n  0
[n] n
est définie par v 0 = ζ n Φ u 0 , dans 3.1.2.3.
Par dérivation des deux membres de (52), on a :
On a pour 0  m  n – 1 ,n  1 :
(n + 2)Qn + 1 (x ) = (n + 1)(x – βn + 1)Qn (x ) – n γn + 1Qn – 1 (x ) +Pn + 1 (x )
n n n n (n)
 D ( Φ u 0 ) , Pm  = ( – 1 )  Φ u 0 , P m  = 0
pour n  0.
Pour m  n , posons m = n + µ , µ  0 ; alors : Mais de (53) où n → n – 1 :
n n n –1 [n] (n)
 D Φ u0 , Pn + µ  = ( –1 ) ζ n  v0 , Pn + µ  xQ n ( x ) = Q n + 1 ( x ) + β̃ n Q n ( x ) + γ̃ n Q n – 1 ( x ) , n  0 (90)
n
[n ] [n ]
∏ (µ + ν)  On en déduit :
n –1
= ( –1 ) ζn v0 , Qµ 
ν=1
n –1 P n + 1 ( x ) = Q n + 1 ( x ) + ( n + 1 ) ( β n + 1 – β̃ n )Q n ( x )
= ( – 1 ) ζ n n! δ0, µ (91)
+  n γ n + 1 – ( n + 1 ) γ̃ n  Q n – 1 ( x ) , n  0
Par ailleurs, puisque la suite { P n } n  0 est orthogonale, on a : On pose par convention Q –n ( x ) = 0 , n  1.
2 –1 Ensuite, toujours avec (90), on obtient :
un = (  u0 , Pn  ) Pn u 0 , n  0

d’où la formule de Rodrigues avec : 


xPn + 1 ( x ) = Q n + 2 ( x ) + β̃ n + 1 + ( n + 1 ) ( β n + 1 – β̃n ) Q n + 1 ( x )

( –1 )
n
2 +  γ̃ n + 1 + n γ n + 1 – ( n + 1 ) γ̃ n + ( n + 1 ) β̃n ( β n + 1 – β̃n ) Q n ( x )
λ n = -------------- ζ n  u 0 , P n  , n  0 (92)
n!
+  ( n + 1 ) γ̃ n ( β n + 1 – β̃ n ) + β̃n – 1  n γ n + 1 – ( n + 1 ) γ˜n  Q n – 1 ( x )
La condition est suffisante. Pour n = 1, on a :
P1u0 = λ1D(Φu0) + γ˜n – 1  n γ n + 1 – ( n + 1 ) γ˜n Q n – 2 ( x ) , n  1

Compte tenu de (*) la forme u0 est bien classique. On porte (91) et (92) dans (52) et on obtient le système :
Remarque : on retrouve facilement (79) à partir de (89).
1
β̃ 0 = --- ( β 0 + β 1 )
2
3.1.5.2 Une formule alliée
( n + 3 ) β̃n + 1 – ( n + 1 ) β̃n = ( n + 2 ) βn + 2 – n βn + 1 , n  0
On peut mettre en évidence une relation analogue à celle de
2
Rodrigues. 3 γ̃ 1 – γ 2 – γ 1 = ( β 1 – β̃ 0 ) (93)
   
( n + 1 ) γ̃ n  β̃ n – 1 + β̃ n – 2 β n + 1  + n γ n + 1  β n + 1 + β n – 2 β̃ n – 1  = 0 , n  1
   
( n + 1 ) γ̃ n – 1 γ̃ n – 2 n γ̃ n – 1 γ n + 1 + ( n – 1 ) γ n γ n + 1 = 0 , n  2

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Posons : La troisième équation s’écrit alors :


n
γ̃ n = ------------- γ n + 1 ϑ n , n  1 (94) γn + 2 γn + 1
n+1 ------------- – ------------- = c 2 , n  0
n+2 n+1
L’équation (93) s’écrit :
d’où :

( n – 1 ) γ n γ n + 1 – 2 ϑn – 1 + ϑn – 1 ϑn + 1 = 0 , n  2 γ n + 1 = ( n + 1 ) ( γ 1 + c 2 n ) , γ̃ n + 1 = ( n + 1 )  γ 1 + c 2 ( n + 1 )  (98)

c’est-à-dire, si n → n + 1 : pour n  0 .

1
ϑ n + 1 + ------ = 2 , n  1 (95) n++1
ϑn 3.2.2.2 Cas B :  n = ----------------------- , n  1
n+
Les autres équations deviennent : Le système (96) devient :
( n + 2 ) β̃ n – n β̃ n – 1 = ( n + 1 ) β n + 1 – ( n – 1 ) β n  ( n + 2 ) β̃ n – n β̃ n – 1 = ( n + 1 ) β n + 1 – ( n – 1 ) β n (99)

ϑ n + 1 β̃ n + 1 + ( ϑ n + 1 – 2 ) β̃ n = ( 2 ϑ n + 1 – 1 ) β n + 2 – β n + 1 
 ( n + ρ + 2 ) β̃ n + 1 – ( n + ρ ) β̃ n = ( n + ρ + 3 ) β n + 2 – ( n + ρ + 1 ) β n + 1 (100)
 n+3

( n + 1 ) 1 – ------------- ϑ n + 1 γ n + 2 + 1 + n ( ϑ n – 1 ) γ n + 1 
n+2

 2n + ρ + 4 2n + ρ 2
 ---------------------------------------------- γ n + 2 – ------------------------------------ γ n + 1 = ( β n + 1 – β̃ n ) (101)
2
(n + 2)(n + ρ + 1) (n + 1)(n + ρ)
+ ( n + 1 )  β n + 1 – β̃ n  = 0 , n  0 
(96)
pour n  0.
où on a posé β̃ –1 = 0 et ϑ 0 = 1.
L’équation (100) peut s’écrire, compte tenu de (99) où n → n + 1,

β n + 2 – β n + 1 = τ ( β̃ n + 1 – β̃ n ) , n  0
3.2.2 Résolution du système (95)-(96)
avec τ = (ρ – 1)(ρ + 1)–1. On en déduit :
D’abord, il s’agit de résoudre l’équation (95). C’est une équation
de Riccati. Posant : β n + 1 – β 1 = τ ( β̃ n – β̃ 0 ) , n  0 (102)
ζn + 1
ϑ n = ------------- , ζ n ≠ 0 , n  1 Remplaçant dans (99) où n → n + 1, on obtient :
ζn
{ n + 3 – τ ( n + 2 ) } β̃ n + 1 – { n + 1 – τ n } β̃ n = 2 { β 1 – τβ̃ 0 } , n  0
on obtient l’équation :
ζn + 2 – 2 ζn + 1 + ζn = 0 , n  1 Si on pose α n = ( n + 1 – τ n )  n + 2 – τ ( n + 1 )  β̃n , n  0, on a :

dont la solution générale est ζ n = a + bn , n  1 . α n + 1 – α n = 2 ( β 1 – τβ̃ 0 )  n + 2 – τ ( n + 1 ) 


On en déduit : donc : α n = ( 2 – τ ) β̃ 0 + ( β 1 – τ β̃ 0 )n  ( 1 – τ )n + 3 – τ  , n  0
a + b(n + 1)
ϑ n = --------------------------------- , n  1
a + bn c’est-à-dire :
1
Deux cas se présentent : --- ( ρ + 3 ) β˜ 0 + ( β 1 – τ β˜ 0 ) n ( n + ρ + 2 )
2
A. b = 0, ϑ n = 1 , n  1 . β̃n = 2 ( ρ + 1 ) ----------------------------------------------------------------------------------------------- , n  0
(2n + ρ + 1)(2n + ρ + 3)
a n+ρ+1
B. b ≠ 0, posant ρ = --- , on a ϑ n = ----------------------- , ρ ≠ – n , n  1 . qu’on écrit aussi sous la forme :
b n+ρ
Remarque : le cas A est un cas limite du cas B : ρ → ∞. 1 c (ρ + 1) (ρ + 3)
2
β̃ n = d + --- --------------------------------------------------------------- , n  0 (103)
2 (2n + ρ + 1)(2n + ρ + 3)
3.2.2.1 Cas A :  n = 1 , n  1
ρ–1
d = --- ( ρ + 1 )  β1 – ------------- β̃ 0
1
avec : (104)
Le système (96) devient : 2  ρ+1 

( n + 2 ) β̃ n – n β̃ n – 1 = ( n + 1 ) β n + 1 – ( n – 1 ) β n  On en déduit :

 1 c ( ρ2 – 1 ) ( ρ + 3 )
β̃ n + 1 – β̃ n = β n + 2 – β n + 1 β n = d + --- --------------------------------------------------------------- , n  0 (105)
n 0 2 (2n + ρ + 1)(2n + ρ – 1)
n+1 2 
– ------------- γ n + 2 + γ n + 1 + ( n + 1 ) ( β n + 1 – β n ) = 0 
˜
L’équation (101) s’écrit alors :
n+2 
2n + ρ + 4 2n + ρ
Des deux premières équations, on a facilement : ---------------------------------------------- γ – ------------------------------------ γ
(n + 2)(n + ρ + 1) n + 2 (n + 1)(n + ρ) n + 1
β n = β 0 – 2cn , β̃ n = β 0 – c ( 2n + 1 ) , n  0 (97) (ρ + 1) (ρ + 3)
2 2

2
-, n0
= c 2 ----------------------------------------------------------------
2
1 (n + ρ + 1) (2n + ρ + 3)
où on a posé c = --- ( β 0 – β 1 ).
2
Posant :
{ 2 ( n – 1 ) + ρ + 2 } { 2n + ρ + 2 }
δ n = --------------------------------------------------------------------------------- γ n + 1 , n  0
(n + 1)(n + ρ)

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on a : Les deux relations de structure se réduisent à une seule :


2 2 2n + ρ + 2
2 Qn ( x ) = Pn ( x ) , n  0 (112)
δ n + 1 – δ n = c ( ρ + 1 ) ( ρ + 3 ) --------------------------------------------------------------------
2
- , n0
2
(2n + ρ + 1) (2n + ρ + 3)
L’équation (72) devient :
D’où :
P n″ + 1 ( x ) – 2xPn′ + 1 ( x ) + 2 ( n + 1 )Pn + 1 ( x ) = 0, n  0 (113)
n
1 2  1 1  La forme d’Hermite u 0 : =  est symétrique et définie positive.
δ n + 1 – δ 0 = --- c ( ρ + 1 ) ( ρ + 3 ) ∑  ---------------------------------2 – ---------------------------------2 
2 2
4 Ses moments vérifient :
ν = 0 (2ν + ρ + 1) (2ν + ρ + 3) 
2 ( u0 )n + 1 = n ( u0 )n – 1 , n  0
2 2 n (n + ρ + 1)
δ n = ( ρ + 2 ) γ 1 + c ( ρ + 3 ) ---------------------------------2- , n  0
( 2n + ρ + 1 ) D’où facilement :
( 2n )!
Donc ( u 0 ) 2n = ---------------
2n
- , ( u 0 ) 2n + 1 = 0 , n  0 (114)
2 n!
(n + 1)(n + ρ)
γn + 1 = ( ρ + 2 ) γ 1 ------------------------------------------------------
(2n + ρ)(2n + ρ + 2)
3.2.3.2 Polynômes de Laguerre
2 2 n (n + 1)(n + ρ)(n + ρ + 1)
+ c ( ρ + 3 ) ----------------------------------------------------------------------------------------
2
- , n0 ■ A2 , c ≠ 0
(2n + ρ)(2n + ρ + 1) (2n + ρ + 2) γ
D’après (109), on a k = – c, donc Φ ( x ) = x – β 0 – ----1-. Par une
c
qu’on écrit sous la forme plus commode : transformation affine convenable, on peut choisir β0 et c de sorte
γ1
que β 0 + ----- = 0 et c = 1.
 2
( n + 1 ) ( n + ρ ) µ n + µ ( ρ + 1 )n + γ 1 ( ρ + 1 ) ( ρ + 2 )
2
c
γ n + 1 = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- (106)
2 Il reste un paramètre arbitraire γ1 ≠ 0. Posant γ1 = 1 + α, on
( 2n + ρ ) ( 2n + ρ + 1 ) ( 2n + ρ + 2 )
obtient :
pour n  0 avec µ = 4(ρ + 2)γ1 + c 2(ρ + 3)2.
Φ(x ) = x , ψ (x ) = x – 1 – α
Le système (95)-(96) est complètement résolu.
β n = 2n + α + 1 , γ n + 1 = ( n + 1 ) ( n + α + 1 )
(115)
β̃ n = 2n + α + 2 , γ̃ n + 1 = ( n + 1 ) ( n + α + 2 )
3.2.3 Les quatre situations canoniques
n0
D’après (67) et (94), le polynôme Φ figurant dans (62) est donné D’après (91) et les formules ci-dessus, on a la relation (82) :
par :
P n + 1 ( x ) = Q n + 1 ( x ) + ( n + 1 )Q n ( x ) , n  0 (116)
2  
k Φ ( x ) = ( 1 – ϑ 1 )x +   ϑ 1 – --- β 0 +  ϑ 1 – --- β 1 x
3 1
 2  2  En portant l’expression ci-dessus de Qn + 1(x ) dans (90), on
 obtient la forme réduite de (79) :
1 (107)
+ --- β 0 ( β 0 + β 1 ) – ϑ 1 ( β 0 β 1 – γ 1 )
2
x P n′ + 1 ( x ) = ( n + 1 )P n + 1 ( x ) + ( n + 1 ) ( n + α + 1 )Pn ( x ), n  0 (117)
1
compte tenu de β̃ 0 = --- ( β 0 + β 1 ) . De même, le polynôme ψ est L’équation différentielle (72) devient :
donné par (68) : 2
ψ (x ) = k –1(x – β0) (108) x P ″n + 1 ( x ) – ( x – 1 – α ) P n′ + 1 ( x ) + ( n + 1 )P n + 1 ( x ) = 0, n  0 (118)

Dans le cas A, on a : La forme de Laguerre, notée u0 :=  ( α ) est régulière si et seule-


k Φ(x ) = – cx + c β0 + γ1 (109) ment si α ≠ – n , n  1. Elle est définie positive si et seulement si
α + 1 > 0. Ses moments vérifient :
Dans le cas B, la relation (107) devient, compte tenu de (104) :
( u0 )n + 1 – ( 1 + α + n ) ( u0 )n = 0 , n  0
1 2 2d µ d
2
Γ(1 + α + n)
k Φ ( x ) = – ------------- x + ------------- x + --------------------- – ------------- d’où : ( u 0 ) n = -------------------------------- , n  0 (119)
ρ+1 ρ+1 4(ρ + 1) ρ + 1 Γ(1 + α)

Ici k = – (ρ + 1)–1 et donc : Si on met en évidence le paramètre α en posant Pn (x ) = Pn (x ; α ),


2 1 on a Qn (x ) = Pn (x ; α + 1).
Φ ( x ) = ( x – d ) – --- µ (110)
4
3.2.3.3 Polynômes de Bessel
Le polynôme Φ peut se trouver dans l’une des situations exclu-
sives suivantes : ■ B1 , µ = 0
A1 : deg Φ = 0 ; A2 : deg Φ = 1. D’après (110), Φ (x ) = (x – d )2. Par une translation, on peut tou-
jours placer la racine à l’origine et donc poser d = 0 ; une homothétie
B1 : Φ a une racine double ; B2 : Φ a deux racines distinctes.
permet de choisir γ 1 par γ 1 (ρ + 2)(ρ + 1)2 = – 4. On a ainsi avec la
condition µ = 0 : c 2(ρ + 1)2(ρ + 3)2 = 16.
3.2.3.1 Polynômes d’Hermite
■ A1 , c = 0
D’après (109), on a k = γ1 . Par une transformation affine conve-
1
nable, on peut toujours supposer β0 = 0 et γ 1 = ---, de sorte que :
2
Φ (x ) = 1 , ψ (x ) = 2x

1 (111)
β n = 0 , γ n + 1 = --- ( n + 1 ) , n  0
2

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On choisit habituellement c = – 4 (ρ + 1)–1 (ρ + 3)–1, de sorte que, On a dans ces conditions :


en posant ρ + 1 = 2α, on obtient :
2
Φ(x ) = x – 1 , ψ (x ) = – (α + β + 2) x + α – β
2
Φ(x ) = x , ψ (x ) = – 2(αx + 1)
1–α
α–β α –β
2 2
1
β 0 = – --- , β n + 1 = ----------------------------------------------- , n  0 β 0 = ----------------------- , β n + 1 = ------------------------------------------------------------------------------------
α (n + α)(n + α + 1) α+β+2 (2n + α + β + 2)(2n + α + β + 4)
(n + 1)(n + 2α – 1) (120) (n + 1)(n + α + β + 1)(n + α + 1)(n + β + 1)
γ n + 1 = – ---------------------------------------------------------------------------------------------
2
- , n0
2
- (125)
γ n + 1 = 4 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
(2n + 2α – 1)(n + α) (2n + 2α + 1) (2n + α + β + 1)(2n + α + β + 2) (2n + α + β + 3)

β˜ n = β n ( α + 1 ) , γ˜ n + 1 = γ n + 1 ( α + 1 ) , n  0 β˜ n = β n ( α + 1, β + 1 ) , γ˜ n + 1 = γ n + 1 ( α + 1, β + 1 )

en notant βn = βn (α ), γ n + 1 = γ n + 1 (α ). n0
D’après (91) :
D’après (91) :
1
P 0 ( x ) = 1 , P 1 ( x ) = Q 1 ( x ) + ---------------------- α–β
α(α + 1) P 0 ( x ) = 1 , P 1 ( x ) = Q 1 ( x ) – 2 -----------------------
α+β+4
(n + 2)
P n + 2 ( x ) = Q n + 2 ( x ) + --------------------------------------------------------- Q n + 1 ( x ) (121)
(n + α + 1)(n + α + 2) 2(n + 2)(α – β )
P n + 2 ( x ) = Q n + 2 ( x ) – ------------------------------------------------------------------------------------ Q n + 1 ( x )
(2n + α + β + 4)(2n + α + β + 6) (126)
(n + 1)(n + 2)
- Qn ( x ) , n  0
+ -------------------------------------------------------------------------------------------------------
2 (n + 1)(n + 2)(n + α + 2)(n + β + 2)
( 2n + 2 α + 1 ) ( n + α + 1 ) ( 2n + 2 α + 3 ) - Qn ( x )
– 4 --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
(2n + α + β + 3)(2n + α + β + 4) (2n + α + β + 5)
On en déduit, à l’aide de (90) et des formules précédentes, la forme
réduite de (79) : n0
On obtient la forme réduite de (79) après quelques calculs :
x P n′ + 1 ( x ) = ( n + 1 )  x – ------------- P n + 1 ( x )
2 1
 n + α (122) α–β
( x – 1 ) P n′ + 1 ( x ) = ( n + 1 )  x + ------------------------------------- P n + 1 ( x )
2
– ( 2 n + 2 α + 1 ) γ n + 1 Pn ( x ) , n  0  2n + α + β + 2
(127)
L’équation différentielle (72) s’écrit : – ( 2 n + α + β + 3 ) γ n + 1 Pn ( x ) , n  0
2
x P n″ + 1 ( x ) + 2 ( α x + 1 )P n′ + 1 ( x ) L’équation différentielle (72) devient :
(123)
– ( n + 1 ) ( n + 2 α ) Pn + 1 ( x ) = 0 , n  0
( x – 1 ) P n″ + 1 ( x ) +  ( α + β + 2 )x – ( α – β )  P n′ + 1 ( x )
2

(128)
La forme de Bessel notée u 0 : = B (α ) est régulière si et seu- – (n + 1)(n + α + β + 2) P n + 1(x ) = 0 , n  0
n
lement si α ≠ – --- , n  0 . Ses moments vérifient :
2
La forme de Jacobi notée u0 : =  ( α , β ) est régulière si et seu-
( n + 2 α ) ( u0 )n + 1 + 2 ( u0 )n = 0 , n  0 lement si α, β ≠ – n , α + β ≠ – n – 1 , n  1 . Elle est définie positive
n n Γ(2α) si et seulement si α + 1 > 0 et β + 1 > 0. Elle est symétrique lorsque
donc : ( u 0 ) n = ( – 1 ) 2 -------------------------- , n  0 (124)
Γ(n + 2α) α = β : on appelle alors  ( α , α ) la forme de Gegenbauer.
Plusieurs cas particuliers sont bien connus.
3.2.3.4 Polynômes de Jacobi Pour α = β = 0, on a la forme de Legendre.
1
■ B2 , µ ≠ 0 Lorsque α = β = – ---, on a la forme de Tchebychev de première
2 1 espèce. 2
D’après (110), on a Φ ( x ) = ( x – d ) – --- µ.
4 1
Une transformation affine convenable permet de placer les deux Lorsque α = β = ---, on a la forme de Tchebychev de seconde
espèce. 2
racines en – 1 et + 1 ; cela revient à poser d = 0 et µ = 4. Il reste deux
paramètres arbitraires ρ et c qu’on remplace par deux autres para- Dans ces trois derniers cas, les formes sont définies positives.
mètres α, β, liés aux racines du trinôme apparaissant au numérateur Les moments de  ( α , β ) vérifient la relation de récurrence :
de (106) :
( n + α + β + 3 ) ( u0 )n + 2 – ( α – β ) ( u0 )n + 1 – ( n + 1 ) ( u0 )n = 0 , n  0
2 1 2
X + ( ρ + 1 ) X + --- γ 1 ( ρ + 2 ) ( ρ + 1 ) = ( X + α + 1 ) ( X + β + 1 )
4
α–β
( u 0 ) 1 = -----------------------
On en tire : α+β+2
1 2
ρ = α + β + 1 , --- γ 1 ( ρ + 2 ) ( ρ + 1 ) = ( α + 1 ) ( β + 1 ) On remarque qu’elle est du second ordre, contrairement aux trois
4 cas précédents. La raison réside dans le choix des racines de Φ.
la condition µ = 4 déterminant c (au signe près) : Considérons la forme ũ 0 = ( h –1  τ –b )u 0 ; elle vérifie (71). On
a
choisit a = 2 et b = – 1, de sorte que :
α–β
c = 2 ------------------------------------
(ρ + 1)(ρ + 3) Φ̃ ( x ) = x ( x – 1 ) , ψ̃ ( x ) = – ( α + β + 2 ) x + α + 1
Les moments de ũ 0 vérifient alors la relation de récurrence du
premier ordre :

( n + α + β + 2 ) ( ũ 0 ) n + 1 = ( n + α + 1 ) ( ũ 0 ) n , n  0

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D’où : Sauf dans le cas de Bessel, on pourra choisir λ = 0 dans (133).


Γ (n + α + 1) Γ (α + β + 2)
( ũ 0 ) n = --------------------------------- ------------------------------------------- , n  0 Exemple d’une fonction représentant la forme nulle : la fonction
Γ (α + 1) Γ (n + α + β + 2) donnée par Stieltjes :

De u 0 = ( τ –1 h 2 )ũ 0 , on déduit : 0 , x  0

s (x ) =  1 ⁄ 4 (136)
 e –x sin ( x 1 ⁄ 4 ) , x > 0
µ ν
( – 1 ) 2 ( ũ 0 )
( u 0 ) n = n! ∑ ----------------------------------ν , n  0 La formule générale suivante fournit d’autres exemples :
ν+µ = n
µ!ν!


+∞
p – 1 – ax Γ ( p ) sin ( p θ )
c’est-à-dire : x e sin (mx ) dx = --------------------------------------,p,a,m >0
0 2 2 p⁄2
n
(a + m )
 n  ( –1 )n – ν 2 ν Γ (ν + α + 1) Γ (α + β + 2)
( u0 )n = ∑ ν 
--------------------------------- ------------------------------------------
Γ (α + 1) Γ (ν + α + β + 2)
ν=0 m π 2 2 1⁄2
avec sin θ = -----, 0 < θ < --- , r = ( a + m ) .
r 2
Mais en prenant b = 1 et a = 2, on obtient aussi :
n
n ν Γ (ν + β + 1) Γ (α + β + 2) 3.2.4.1 Cas Hermite
∑  ν  ( –1 )
ν
( u0 )n = 2 -------------------------------- ------------------------------------------
Γ (β + 1) Γ (ν + α + β + 2) L’équation (133) s’écrit :
ν=0

D’où : U ’(x ) + 2 xU (x ) = λg (x )
n Prenant λ = 0, on a :
n Γ (α + β + 2)
∑  ν  2
ν–1
( u0 )n = ------------------------------------------ F n, ν ( α, β ) , n  0 (129) 2
Γ (ν + α + β + 2) U ( x ) = U ( 0 )e
–x
, x∈
ν=0

avec : La condition (131) est vérifiée ; d’où la représentation de la forme


d’Hermite :
n–ν Γ (ν + α + 1) ν Γ (ν + β + 1)
F n, ν ( α, β ) = ( – 1 )

--------------------------------- + ( – 1 ) -------------------------------- +∞
Γ (α + 1) Γ (β + 1) 1 –x
2
 , f  = ------- e f (x )dx (137)
π –∞

3.2.4 Représentations intégrales


3.2.4.2 Cas Laguerre
On cherche à représenter les formes classiques de la façon L’équation (133) devient :
suivante :
(xU (x ))’ + (x – α – 1)U (x ) = λg (x )

+∞
 u0 , f  = U (x )f (x )dx, f ∈ P (130) Prenant λ = 0, on a :
–∞
 –x α
où U est une fonction à décroissance rapide possédant la régularité  k1 e x , x < 0
nécessaire. La forme u0 vérifiant (62), on a facilement : U (x ) = 
 k 2 e –x x α , x > 0


+∞ +∞ 
 ( Φ U )′ + ψ U  f ( x ) dx – Φ ( x )U ( x ) f ( x )  – ∞ = 0, f ∈ P
–∞ Avec k1 = 0, k2 ≠ 0 et Re (α + 1) > 0, on voit que la condition (131)
+∞ est vérifiée. Quant à (135), on a :
donc : Φ ( x )U ( x ) f ( x )  – ∞ = 0 , f ∈ P (131)

 
+∞ +∞
–x α
U ( x )dx = k 2 e x dx = k 2 Γ ( α + 1 )

+∞
0 0
 ( Φ U )′ + ψ U  f ( x ) dx = 0 , f ∈ P (132)
–∞ D’où la représentation de la forme de Laguerre :
La condition (132) implique :

+∞
1 –x α
(ΦU )’ + ψU = λg (133)   ( α ) , f  = ----------------------- e x f ( x ) d x , Re ( α + 1 ) > 0 (138)
Γ (α + 1) 0
où λ ∈  est arbitraire et g ≠ 0 est une fonction localement inté-
Remarque : on constate qu’une représentation du type (130) n’est pas possible pour
grable à décroissance rapide, représentant la forme nulle : toutes les valeurs du paramètre α rendant la forme régulière. Pour les valeurs de α telles
que Re α  – 1, mais α ≠ – n , n  1, il faudrait faire appel à des distributions parties


+∞ finies de Hadamard : on ne le fera pas ici.
 0, f  = g(x )f (x )dx
–∞


+∞ 3.2.4.3 Cas Bessel
n
c’est-à-dire : x g ( x )dx = 0 , n  0 (134) L’équation (133) s’écrit :
–∞

Réciproquement, si U est une solution à décroissance rapide (x 2U (x ))’ – 2(α x + 1)U (x ) = λg (x )


vérifiant (133), alors elle satisfait (131) et (132) et donc elle définit
dont une solution est :
par (130) une forme u 0 solution de (62). Il s’agira alors de montrer
que u 0 n’est pas la solution zéro (qui est toujours solution de (62))
et donc de voir que : 0 , x0


+∞


+∞ U(x ) = 
exp  – --- exp  --- s ( ξ ) d ξ , x > 0
2(α – 1) 2 –2 α 2
U ( x )dx ≠ 0 (135)  λx  x
ξ  ξ
–∞  x

où λ ≠ 0 et s est donnée par (136).

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+∞
exp  -----4 h α – 1 ( t )e sin t dt
3 – 8α 2 4 –t
La condition (131) est vérifiée, car on a : où : Sα = 4 t (139)
0  
t


+∞
2 –ξ1 ⁄ 4
exp  – --- exp  --- e
2Re α 2 – 2Re α


2
x U (x )  λ x
 x
ξ  ξ
dξ t
exp  – ---- d x
2α 2
x
hα ( t ) = x (140)
0  x


1
exp  – --- exp  --- d ξ + o ( 1 ) , x → +0
2 2Re α 2 – 2Re α 2
x U (x )  λ x Par une intégration par parties, on a pour (140) :
 x x  ξ


t
exp  – --- – ( α + 1 ) exp  – ---- d x
On applique la règle de l’Hospital : 1 2α + 2 2 2α + 1 2
h α ( t ) = --- t x
2  t 0  x


1
exp  --- d ξ
– 2Re α 2
 ξ Faisant α → α – 1 et une seconde intégration par parties, on
x
lim ------------------------------------------------------ obtient :
exp  ---
x → +0 – 2Re α 2
h α – 1 ( t ) = --- t ( 1 – α t ) exp  – --- + --- α ( 2 α + 1 ) h α ( t )
x 1 2α 2 1
 x  t 2
(141)
2
exp  ---
– 2Re α 2
x
 x De (141), (136) et (134), on a ainsi pour Sα :
= lim -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
x → +0

exp  --- 2Re α x

2 – 2Re α – 1 – 2Re α – 2 +∞
+ 2x
 x
exp  -----4 h α ( t )e sin t dt
3 – 8α 2 4 –t
Sα = 2 α ( 2 α + 1 ) t
0  
t
x2
= lim ------------------------------ = 0
x → +0 2Re α x + 2 Plus généralement, faisant α → α + m + 1, m ∈  dans (141) et à
l’aide d’un raisonnement par récurrence, on obtient :
Donc x 2U (x ) → +0 lorsque x → +0. Ensuite, lorsque x → +∞ :

2m + 1 +∞
exp  -----4 h α + m ( t )e sint dt
1 3 – 8α 2


4 –t
+∞ S α = ---------
- (2α + µ) t
1⁄4
 
d ξ = o  exp – --- x 
2 ( Re α – 1 ) – 2Re α – ξ 1 1⁄4 2m
U (x )  λ x ξ e
 
2 µ=0
0 t (142)
x 2
m  0, α ∈ 
Enfin, montrons que U est intégrable. Il suffit de le voir pour
0 < x  1 . On a dans cet intervalle : On en déduit :
S –n ⁄ 2 = 0 , n  0

U (x ) = ϑ (x ) + O x exp  – --- 
2 ( Re α – 1) 2 Ce résultat est en accord avec le fait que la forme de Bessel n’est
  x  pas régulière pour ces valeurs de α. On peut montrer que pour


2 4
α  6  --- , on a Sα > 0. Actuellement, on ne sait pas si les valeurs
1
exp  – ---- exp  ---- s ( ξ ) d ξ
2(α – 1) 2 –2 α 2
avec : ϑ ( x ) = λx π
 x ξ 
x αn = – n /2, n  0 sont les seuls zéros de Sα .
D’où : Pour les valeurs de α telles que la condition (135) soit vérifiée, on
a la représentation :

 ξ 
1 1 ξ
 
exp  --- s ( ξ )  exp  – ---- d x d ξ
 
– 2Re α 2 2Re α – 2 2 +∞ +∞
ϑ ( x ) dx  λ  ξ
x
 x  2α
0 0  0   ( α ) , f  = Sα
–1 1
--- x--- exp  --- – ---- s ( ξ ) d ξ f ( x ) d x (143)
2 2
0 x x  ξ ξ x 
Mais :
Remarque : il existe d’autres représentations de la forme de Bessel, en particulier, celle


ξ obtenue à l’aide d’une intégrale prise le long de la circonférence unité.

exp  – --- d x
2Re α – 2 2
x
0  x 3.2.4.4 Cas Jacobi


ξ
exp  – --- – Re α exp  – ---- d x
1 2Re α 2 2Re α – 1 2 L’équation (133) devient :
= --- ξ x
2  ξ 0  x
((x 2 – 1)U (x ))’ + (– (α + β + 2)x + α – β )U (x ) = λg (x )

ξ
exp  – --- + Re α ξ exp  – ---- d x
1 2Re α 2 2Re α – 2 2
 --- ξ x Prenant λ = 0, on a la solution :
2  ξ 0  x
 k ( 1 + x )α ( 1 – x ) β , x < 1
Donc : U (x ) = 
0 , x >1
exp  – ---
2Re α 2
ξ

ξ
 ξ
exp  – ---- d x  --- ------------------------------------------ , 0  ξ < -----------------
2Re α – 2 2 1 1
x Si on suppose que Re (1 + α ) > 0 et Re (1 + β ) > 0, on voit que la
0  x 2 1 – Re α ξ Re α condition (131) est vérifiée. D’où la représentation :


On en déduit : +1
1 Γ (α + β) α β

   ( α , β ), f  = -------------------- (1 + x ) (1 – x) f (x )dx
1 ---------------------------
α + β + 1 Γ (α)Γ (β)
ϑ ( x ) dx < +∞ 2 –1
(144)
0
Re ( 1 + α ) > 0 , Re ( 1 + β ) > 0
La condition (135) devient ici :


+∞
U ( x )dx = λS α ≠ 0
0

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3.2.5 Retour sur la formule de Rodrigues On traite successivement les quatre cas possibles.

On a le résultat suivant, plus fort que celui indiqué dans le para- 3.2.5.1 Hermite, Φ (x ) = 1
graphe 3.1.5. Soit { Pn } n  0 une suite normalisée. Si il existe une De (146), on a :
forme régulière u, une suite { λ n } n  0 , λ n ≠ 0 , n  0 et un poly-
λn + 2
nôme normalisé Φ, deg Φ  2 tels que : ------------- – λ n + 1 = 0
λ1
n n
Pn u = λn D ( Φ u ) , n  0 (145)
λn + 2
alors la suite { P n } n  0 est nécessairement orthogonale par rapport λ n + 1 βn + 1 – β 0  2 ------------- – λ n + 1 = 0
 λ1 
à u et, donc, est classique.
Tout d’abord, on a u = ku 0 avec k ≠ 0, car de (145) on a : β0 λn + 2 λn + 2
– ------  – ------------- β 0 + λn + 1 βn + 1  + ------------
- + n λn + 1 + λn γ n + 1 = 0, n  0
λ1  λ1  λ1
 u , Pn  = ( Pn u ) 0 = λ n  D ( Φ u 0 )  0 = 0 , n  1
n n

On en déduit :
Ensuite, faisant n = 1 dans (145), on voit que u est une forme clas-
n
sique, puisqu’elle est régulière. Notant { P̃n } n  0 la suite (normalisée) λ n = λ 1 , βn + 1 = β0 , γ n + 1 = – ( n + 1 )λ 1 , n  0
orthogonale par rapport à u, on a, d’après ce qu’on a vu dans le
paragraphe 3.1.5 : Choisissant β0 = 0 et λ1 = – 1/2, on a bien (111) et :
n
n n
P̃n u = λ̃ n D ( Φ u ) , n  0 ( –1 )
λ n = -------------
n
- , n0
2
Il en résulte : –1 –1
λ̃ n P̃ n u = λ n P n u , n  0
3.2.5.2 Laguerre, Φ (x ) = x
c’est-à-dire, en vertu de la régularité de u :
De (146), on a :
–1 –1
λ̃ n P˜n = λ n P n , n  0 λn + 2
------------- – λ n + 1 = 0
λ1
et donc : λ̃ n = λ n , P˜n = P n , n  0
1 β  λn + 2
------  λ n + 1 βn + 1 + λ n + 2  n + 1 – -----0-  + ------------
Mais il est plus instructif de démontrer la propriété directement
- + n λn + 1 = 0
sans utiliser les résultats précédents. Il s’agit de montrer que (52) λ1   λ 1  λ1
est satisfaite. Compte tenu de (145), cela revient à écrire :

λn + 2 Dn + 2 (Φn + 2u ) n – β  β 
-----0-  λ n + 1 β n + 1 + λ n + 2  n + 1 – -----0-  + λ n γ n + 1 = 0, n  0
 λ 1   λ 1 
= λn + 1(x – βn + 1)Dn + 1(Φn + 1u ) – λnγn + 1 Dn (Φnu )
Or, on a : On en tire :
Dn + 1((x – βn + 1 ) Φn + 1u ) β
λ n = λ 1 , β n + 1 = – 2 ( n + 1 )λ 1 + β 0 , γ n + 1 = λ 1 ( n + 1 )  n – -----0-
n 2
= (x – βn + 1)D n + 1(Φn + 1u ) + (n + 1)Dn (Φn + 1u )  λ 1

de sorte que : valable pour n  0.


On choisit λ1 = – 1 et on pose β0 = α + 1 : on retrouve bien (115)
D
n
 λn + 2 D 2

n+2
u ) – λn + 1 D  ( x – βn + 1 ) Φ
n+1
u  et on a :
n
λn = ( –1 ) , n0
= –D
n
 λn + 1 ( n + 1 ) ( Φn + 1 u ) + λn γ n + 1 Φn u  , n0

c’est-à-dire : 3.2.5.3 Bessel, Φ (x ) = x 2


2 n+2 n+1 De (146), on obtient :
λn + 2 D ( Φ u ) – λn + 1 D  ( x – βn + 1 ) Φ u
 ------
1
+ 2 ( n + 1 )  ------ + 2n + 1 λ n + 2 –  ------ + n λ n + 1 = 0
1 1
= –  λn + 1 ( n + 1 ) Φ u + λn γ n + 1 Φ u  , n  0
n+1 n
 λ1   λ1   λ1 

 ------ λn + 2 1 λn + 1
+ 2n λ n + 1 β n + 1 – 2 β 0 -------------  ------ + 2 n + 1 + β 0 ------------- = 0
D’où, en utilisant deux fois (145) pour n = 1 et d’après la régula- 1
rité de u :  λ1  λ1  λ1  λ1

P 1(x )  P1 ( x )  β0  λn + 2 
- + n Φ ′ ( x )  λ n + 2  ---------------
--------------- - + ( n + 1 ) Φ ′ ( x ) – λ n + 1 ( x – β n + 1 )  – ------  – ------------- β 0 + λ n + 1 β n + 1  + λ n γ n + 1 = 0 , n  0 .
 λ1   λ1  λ1  λ1
  
  1  
+ Φ ( x ) λ n + 2 ------- + ( n + 1 ) Φ ″ ( x ) + n λ n + 1 + λ n γ n + 1 = 0, n  0
  λ1  
(146)

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FONCTIONS EULÉRIENNES. POLYNÔMES ORTHOGONAUX CLASSIQUES ___________________________________________________________________________

D’où, après quelques calculs : 3.2.5.4 Jacobi, Φ (x ) = x 2 – 1


Les deux premières conditions sont identiques à celles trouvées
Γ  ------ + n
1 
λ1  dans le cas Bessel ; quant à la troisième, elle devient :
λn + 1 = ----------------------------------------- 
Γ  ------ + 1 + 2n
1  1 β0 2   β0 
λ1  λ n γ n + 1 = λ n + 2  ------ + 2 ( n + 1 ) –  ------  + λ n + 1  n + ------ βn + 1 
 λ  λ  λ
 1 1   1 
1 
------ – 2 
β0 λ1  pour n  0. Après quelques calculs, on trouve :
β n + 1 = ------ -------------------------------------------------------------- n  0
λ1  1   1  
------ + 2 n ------ + 2 n + 2 1+β 1–β
( n + 1 )  n + ------- – 1  n + --------------0-  n + --------------0-
 λ1   λ1  1
  
 λ1 2 λ1   2 λ1 
 γn+1 = 4 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2
, n0
( n + 1 )  ------ + n – 1
1   2 n + ------- – 1  2 n + -------  2 n + ------- + 1
1 1 1
β0 2  λ1    λ1   λ1   λ1 
γ n + 1 = –  ------ ------------------------------------------------------------------------------------------------------
- 
λ1  1 2 
------- + 2 n – 1  ------- + 2 n  ------ + 2 n + 1 
1 1
 λ1   λ1   λ1  1+β 1–β
Posant --------------0- = α + 1 , --------------0- = β + 1 , on retrouve (125) et on a :
2 λ1 2 λ1
–1
On pose λ 1 = 2 α et on choisit β0 = – α –1 : on retrouve (120) et Γ(n + α + β + 1)
λ n = ---------------------------------------------- , n  0
on a : Γ ( 2n + α + β + 1 )
Γ(n + 2α – 1)
λ n = --------------------------------------- , n  0
Γ ( 2n + 2 α – 1 )

Références bibliographiques

Ouvrages généraux Monographies Revues

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