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« Je sais que c’est compliqué mais le seul moment


où vous pouvez le faire, c’est maintenant», le relance
Mohamed Abrini ou la banalité d’un
l’avocat.
terroriste
PAR MATTHIEU SUC
ARTICLE PUBLIÉ LE JEUDI 13 JANVIER 2022

Mohamed Abrini jouant au touriste avec deux artistes de rue grimés


en Iron Man lors d'un voyage suspect à Manchester quelques mois
avant les attentats. © Photo montage Sébastien Calvet / Mediapart

Mohamed Abrini lors d'un voyage suspect à Manchester quelques mois Les mains sur le rebord du box, Mohamed Abrini
avant les attentats. © Photo montage Sébastien Calvet / Mediapart
Au procès des attentats du 13-Novembre, le premier cherche ses mots avant de renvoyer, d’une voix basse,
des accusés à avoir été interrogé sur les faits n’a rien victimes et assassins dos à dos. « Ce que je peux dire,
condamné, ni regretté. Celui qui, sans ses activités c’est que c’est vraiment triste ce qui leur est arrivé,
terroristes, serait un monsieur Tout-le-Monde s’est bien entendu. Je pense qu’elles ont été doublement
aussi embourbé dans ses contradictions. victimes. De la politique étrangère de la France et de
l’État islamique…»
Avocat de partie civile, Mathieu Riberolles n’a pas
cherché jusqu’ici à monopoliser la parole ou à capter Mais c’est la prétendue faute de l’État français et de
la lumière. Quand il se lève ce mardi en fin d’après- ses citoyens qu’il développe.
midi pour poser ses questions à l’accusé, c’est d’une « C’est bien beau de descendre dans la rue pour
voix douce qu’il demande à Mohamed Abrini: des fins de mois difficiles, il serait peut-être temps
« Les victimes vous écoutent, avez-vous quelque chose pour les Français de descendre dans la rue pour
à leur dire aujourd’hui?» dénoncer certains aspects de la politique étrangère
française. C’est pas nous qui avons volé l’insouciance
L’accusé, qui a répondu à tout ou presque, se révèle des victimes, allées boire un verre en terrasse.
désemparé face à cette interrogation toute simple, la
première qui le met face à ses victimes. — C’est ça que vous diriez aux victimes?! Vous leur
diriez de descendre dans la rue pour manifester?!»,
« C’est une drôle de question, elle est difficile… Je
s’étonne MeRiberolles, qui poursuit: «Condamnez-
n’avais pas prévu… C’est compliqué… Je ne sais pas,
vous aujourd’hui les attentats de Paris?»
monsieur…»
À cette question, encore une fois simple, la réponse est
S’ensuit un long silence.
de nouveau alambiquée.
« C’est une vraie question de BFMTélé, ça, estime
l’accusé. La vraie question, c’est: qu’est ce qu’on fait
pour que ça ne se reproduise plus?
— Vous pouvez peut-être répondre aux deux…, souffle
l’avocat.
— Vous allez bien dormir si je vous dis que je
condamne?», répond Mohamed Abrini.

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Sans effet de manche, avec un questionnement sans [s]ien, ni celui de [s]es parents, de [s]es voisins et
agressivité du côté de l’avocat, vient de se révéler du milliard de musulmans dans le monde»: «Je vous
la vérité d’un terroriste. Celui-ci ne condamne rien, rappelle que les premières victimes de votre croisade
ne regrette rien. Plus tôt dans la journée, Mohamed sont les musulmans eux-mêmes.» «Ont-ils seulement
Abrini, suspecté d’être l’un des principaux logisticiens lu le texte sacré du Coran?, s’était-il interrogé ensuite.
de la cellule qui allait endeuiller les rues de Paris Ils prennent en otages tous les musulmans.» Ses
puis de Bruxelles, avait clamé: «Ma main, elle n’a propos avaient fait réagir vertement Salah Abdeslam.
tué personne, mon cerveau n’a rien commandité.» Ou
Me Sylvie Topaloff, avocate de partie civile, cherche
encore: «Moi, je n’aurais pas fait [les attentats–ndlr],
à amener Mohamed Abrini sur le même terrain. «
je n’ai pas de sang sur les mains.»
Quel jugement portez-vous sur vos propres parents
Aux 65e et 66e jours du procès, et après les polémiques qui pratiquent un autre islam que le vôtre?» L’accusé
sur le Covid de Salah Abdeslam (désormais guéri), peine à répondre, s’embrouille. Il se passe la main
les débats sont entrés dans le vif du sujet avec sur le front. « Je ne comprends pas la question. Mes
l’interrogatoire des accusés à propos des charges parents, c’est une autre génération, une autre époque.
qui pèsent sur eux. Il est 14h01 ce mardi lorsque Nous, l’islam aujourd’hui…»
Jean-Louis Périès, président de la cour d’assises
Il ne termine pas. Alors Me Topaloff revient à la
spécialement composée, s’adresse au premier d’entre
charge. « Votre père fait une différence entre vous et
eux: «Bon, monsieur Abrini, si vous voulez bien vous
lui, il parle de “barbus”, il parle même de “lavage de
lever, s’il vous plaît.»
cerveau”!
L’accusé obtempère. Il est vêtu d’une chemise à
— Je ne sais pas ce qu’il a voulu dire par là, je ne
carreaux, arbore des cheveux courts, une fine barbe
comprends pas.»
qu’on devine sous un masque chirurgical et des yeux
déjà creusés par la fatigue des audiences. C’est peu Il va jusqu’à dire que les parents «ne comprennent
dire que son interrogatoire est attendu. Au cours des rien», puis interroge à son tour l’avocate qui le dérange
quatre ans d’instruction, il est celui qui s’est révélé le tant:
plus bavard et, sans doute, le plus honnête. En un sens, « Vous les avez écrites, vos questions?
Mohamed Abrini ne va pas décevoir durant ces deux — Non, regardez. Pourquoi vous me dites ça?», sourit-
jours. elle avant de se rassoir.
À propos de sa religion, il dit: «Pour moi, la charia, Plus à l’aise pour parler de lui et de son engagement
elle est au-dessus de la loi des hommes. L’islam religieux, Mohamed Abrini ne tergiverse pas pour
tel qu’il a été enseigné par le Prophète n’est pas évoquer le djihad. «Moi, le Coran, je le prends en
compatible avec la démocratie.» Ou encore: «L’islam entier. Dans le Coran, il y a écrit: vous pouvez
enseigne que nul n’est plus heureux que celui qui vous défendre. […] C’est un devoir de protéger les
tombe martyr.» On ne peut être plus clair. À ses opprimés, ceux qui se font massacrer.» À l’en croire,
yeux, son auditoire dans le prétoire est incapable de le lui ne serait pas allé avec ses frères djihadistes, par
comprendre. «Vous ne connaissez rien à la religion, ailleurs amis d’enfance, tuer sur les terrasses ou au
explique-t-il. Pour vous, qu’un homme qui puisse vivre Bataclan.
avec trois femmes, c’est chelou. Vous arrivez même à
«Je ne serais pas capable de le faire, me faire exploser.
faire des polémiques sur le halal!»
Aller prendre les armes, combattre sur place [en Syrie
On repense alors à la déposition, il y a plus de deux – ndlr], il n’y a pas de problème. Revenir en France
mois déjà, de Hacène, le père d’un homme assassiné pour tuer des innocents, dans mon cerveau, ça cale.»
au Bataclan. Il s’était adressé aux terroristes pour leur Même si, dans les faits, il fréquente les futurs assassins
dire «que l’islam qu’ils prônent ne sera jamais le

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au plus tard dès la fin août 2015, les convoie à Paris le «Je ne suis pas un cadre de l’État islamique.
12 novembre et se terre durant près de cinq mois avec Je vois bien que l’on essaye de me tailler un
les survivants de la cellule terroriste. costume plus large que mes épaules», déclame
Donc, selon sa définition très personnelle, il n’a pas de Mohamed Abrini. Parfois, il ferait bien d’être plus
sang sur les mains mais «comprend» ceux qui ont fait roué. Ainsi quand il assume l’héritage de l’État
cela. «Ceux qui se sont fait exploser, c’est une réponse islamique. «Moi j’accepte tout! Au même titre que
aux bombardements. Les attentats, c’est une réponse à vous acceptez tout dans l’histoire de France, ses pages
une violence.» Parce que, selon lui, «il faut reconnaître sombres, ses pages lumineuses.» Le président Périès
que les choses dégueulasses interviennent dans les l’interroge alors sur les décapitations commises sur
deux camps». Mohamed Abrini récite là l’argument le ressort de l’autoproclamé califat. La réponse de
selon lequel les pays occidentaux auraient frappé l’État l’accusé fuse, un peu trop vite.
islamique, que celui-ci les attaque à son tour. Cette « Les décapitations, ça se faisait aussi en France,
propagande djihadiste avait déjà été servie par Salah monsieur le président!
Abdeslam dans les premiers jours du procès. — Ah bon?
Qu’importe que cette justification ne résiste pas —Vous avez coupé la tête de votre propre roi!
à l’examen des faits, comme le président Périès
—Ce n’était pas la même période…»
essaie de le faire remarquer à l’accusé en train
de s’exprimer. «Ce n’est pas une question de Mohamed Abrini recrache les clichés de la propagande
justifier ou pas. La guerre, c’est comme cela… djihadiste, sans se rendre compte que cela le
On a l’impression d’entendre des enfants: “C’est dessert. Mardi, la première assesseuse Frédérique
toi qui as commencé!”»,s’esclaffe Abrini. Sans se Aline lui demande ce qu’il pense des viols des
rendre compte que c’est justement sur son propre Yézidies. L’accusé répond: «Dans toutes les guerres
argumentaire qu’il ironise. de conquête, quand les hommes étaient vaincus, les
femmes ont été mises au marché. [Pour] ce que vous
On est loin de Tyler Vilus, le djihadiste français
appelez viol, d’autres historiens parlent de projet de
condamné à la réclusion criminelle à perpétuité à la
natalité…»
rentrée, capable durant une heure et quart lors d’un
de ses procès de disserter sur son action en Syrie, La salle tousse.
comme sur ses velléités en Europe. On est loin aussi Aussi, le lendemain, son avocate Marie Violleau tente
de Boubakeur el-Hakim, un des cerveaux présumés de corriger l’impression désastreuse laissée. Elle lui
du 13-Novembre, éliminé par une frappe aérienne fait répéter qu’il est bien «contre le viol». Abrini
à Raqqa, qui était capable dans ses correspondances le dit mais ne peut s’empêcher d’ajouter que « la
d’un langage à la limite de la préciosité et, dans sa situation des femmes en France, c’est triste », là où on
vie de tous les jours, d’explosions de violence extrême l’interrogeait sur les exactions de l’État islamique…
qui n’épargnaient ni les inconnus ni les membres de sa Sur une autre tentative de déminage, MeViolleau est
propre famille.
Au sein de la communauté djihadiste, il y a les Tyler
Vilus, les Boubakeur el-Hakim, et puis il y a les
Mohamed Abrini. Ces hommes ordinaires sur lesquels
vous ne vous retourneriez pas si vous les croisiez
dans la rue et qui, pourtant, ont été traqués par toutes
les polices européennes et se retrouvent aujourd’hui
accusés d’avoir participé à la pire tuerie de masse en
France depuis la Seconde Guerre mondiale.

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obligée de préciser à son client: «Vous avez bien les charges qui lui sont reprochées personnellement,
compris, monsieur Abrini, que la réponse est dans la surtout quand celles-ci s’appuient sur des documents
question?» Il répond oui mais on peut en douter. irréfutables, ses propres écrits.
Ainsi, il s’offusque lorsque la première assesseuse
lit des SMS échangés avec son ex-compagne. «Ce
sont des échanges personnels, privés! Ça sert à quoi
dans ce procès? En quoi ça va faire avancer la
manifestation de la vérité?» Dans un des messages en
question, il annonçait à son amour: «Je m’enfuis vers
le Tout-Puissant et le prix à payer, c’est d’y laisser sa
vie»…

Mohamed Abrini se faisant prendre en photo durant son séjour anglais.

Mohamed Abrini cherche régulièrement à deviner


le sens des questions qu’on lui pose, à anticiper
d’éventuels pièges. «Madame, je vois où vous voulez Au cours du mois d'août 2015, un autre proche d’Abaaoud, qui voyageait dans
le Thalys en vue d’y effectuer des repérages, a pris le soin, une fois arrivé à
en venir», annonce-t-il à la première assesseuse Aline. Paris, de se prendre en photo devant la tour Eiffel et le Sacré-Cœur. © DR
Le plus souvent, il soupire ou rit, laissant entendre Après la journée de mardi plus spécifiquement dédiée
par ces gestes d’humeur que c’est un dialogue de à son engagement religieux, la journée de mercredi est
sourds. La cour et lui ne peuvent se comprendre. On consacrée au parcours qui a conduit celui qui était à la
jurerait plutôt que se manifeste là son impuissance à fois un tenancier de snack et un voleur sur cette voie
argumenter, à sortir du cadre imposé par le discours du martyre qu’il énonçait à sa fiancée de l’époque.
djihadiste.
Mohamed Abrini a grandi à Molenbeek, dans une
Parfois, aussi, il est à la peine parce que ce procès maison encadrée d’un côté par l’habitation de la
hors norme est le fruit d’un dossier hors norme lui famille Abdeslam, de l’autre par le commerce des
aussi. «Je ne sais plus, monsieur le président. C’est Abaaoud. Celui qui était un bon vivant se convertit,
bien possible. C’est des détails quand on a traversé les semble-t-il, lors de son avant-dernier passage en
choses que j’ai traversées», explique-t-il à plusieurs prison, sous l’action d’un triple phénomène. En son
reprises. «Comment voulez-vous que je vous réponde absence, tous ses amis du quartier sont partis en Syrie.
précisément?, rétorque-t-il à une magistrate. Vous me Son voisin Abdelhamid Abaaoud y est devenu une
dites “le numéro qui se termine par 736” et puis vous célébrité depuis qu’a été diffusée à la télévision une
me regardez. Comme si…» vidéo où on le voit, sourire aux lèvres, tracter des
Aussi annonce-t-il refuser de répondre désormais à la cadavres. Enfin, et selon son avocat belge MeStanislas
moindre question concernant la téléphonie. On peut Eskenazi, c’est l’élément déterminant, son petit frère
se demander si, sur ce dernier point, c’est vraiment Souleymane y a trouvé la mort. Il décide alors d’aller
en raison de trous de mémoire, en l’espèce bien à son tour en Syrie. «J’ai vu sur photo le corps de mon
compréhensibles au regard du million de pages qui petit frère avec une balle dans la tête. Je voulais partir,
constitue le dossier. Car Mohamed Abrini, s’il est pour aller voir», assure-t-il.
prolixe pour évoquer le djihad en général, celui des
autres en particulier, a beaucoup plus de mal à évoquer

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Le 23 juin 2015, il s’envole pour la Turquie, avant Le 12 juillet 2015, Mohamed Abrini se retrouve à
de rejoindre l’État islamique, où il est accueilli par Birmingham, dans les Midlands, où il rencontre deux
Abdelhamid Abaaoud. Là, il se recueille sur la tombe islamistes à la demande d’Abdelhamid Abaaoud, pour
de son jeune frère à Deir ez-Zor, puis est hébergé à recouvrer prétendument une dette de 3000livres. Les
Raqqa dans l’appartement de Najim Laachraoui, le jours suivants, Abrini poursuit ses pérégrinations,
futur artificier des attentats du 13-Novembre et du 22- cette fois dans le stade de football de Manchester
Mars, qu’il ne connaissait pas encore, selon lui. Le United, où il prend néanmoins plusieurs photos. Sur
9juillet, son deuil fait, il quitte la Syrie. Voilà pour sa son profil WhatsApp, on le voit entouré de deux
version de l’histoire. artistes de rue déguisés en Iron Man, le super-héros de
Le président Périès lui demande les sujets de la galaxie Marvel.
conversation avec Abaaoud. «Il m’a expliqué ce « Vous savez ce que les enquêteurs en ont pensé…,
qu’il faisait dans l’aide, dans l’humanitaire, dans les lance le président Périès.
combats. Il m’a dit comment mon frère a été tué, — Quand vous êtes arrêté dans des affaires comme ça,
comment ça s’était passé lors de cette bataille. On on imagine toujours le pire. Et pourtant, il ne s’est rien
a eu tellement de discussions…» Mais rien sur les passé. [Pour les policiers], c’est impossible d’aller au
préparatifs des attentats. Pourquoi? « Quelqu’un qui casino, les bars à chicha, faire du tourisme», déplore
a un tel projet n’a pas envie que ça s’ébruite. En Abrini.
informant des gens, ça pouvait capoter», affirme sans
Comme Mediapart l’a déjà raconté en amont du
rire celui qui se retrouve dans le box des accusés parce
procès, au cours de ce même été 2015, un autre proche
qu’il est suspecté d’avoir apporté un concours non
d’Abaaoud a pris le soin, une fois arrivé à Paris, de
négligeable à la réalisation de ces attentats.
se prendre en photo devant la tour Eiffel et le Sacré-
Nicolas Le Bris, l’un des trois avocats généraux, et Cœur. Un autre visitait Istanbul et s’immortalisait
plusieurs avocats de partie civile le questionnent sur devant les monuments. «La consigne était de faire
les autres djihadistes qu’il aurait pu croiser à Raqqa. le touriste, de prendre des photographies, comme un
Personne d’autre qu’Abaaoud et Laachraoui, jure-t- touriste», avouera ce dernier une fois arrêté.
il. Le problème, c’est que cette période de la fin juin
Soudain, à l’audience, le président Périès interpelle
et du début juillet est le moment où tout semble se
Salah Abdeslam: «C’est à monsieur Abrini que je
jouer : les logisticiens depuis l’Europe rejoignent la
m’adresse! Vous aurez la parole plus tard!» Le
Syrie pour prendre les derniers ordres et les premiers
principal accusé était en train de répondre à la place
tueurs rejoignent le Vieux Continent. Entre-temps,
de son ami d’enfance, en difficulté sur son séjour
tout ce petit monde se serait réuni, peut-on déduire de
britannique. En fin de journée mercredi, Mohamed
différents témoignages, dans l’appartement de Najim
Abrini, qui doit sentir qu’il a été malmené, proteste de
Laachraoui. Mais Mohamed Abrini n’a rien vu, rien
sa sincérité. «Je n’ai rien à perdre. Je vais sûrement
entendu.
prendre perpétuité ici. Ensuite, j’ai un autre procès
« Êtes-vous bien sûr que Najim Laachraoui était seul [concernant les attentats du 22-Mars à Bruxelles
dans son appartement? – ndlr], je vais sûrement prendre perpétuité aussi.
— Moi, je vous dis qu’il était seul dans cet Pourquoi je vous mentirais? Je n’ai rien à cacher!»
appartement.»
Un peu plus tôt, Me Sylvie Topaloff l’avait questionné
Et le terroriste de décrire Raqqa, «une ville tout à fait sur la fin de son périple syro-britannique. De retour à
normale», loin de la guerre, loin des attentats que ses Bruxelles, il avait été entendu par les policiers belges
amis fomentent. et était ressorti libre. «Vous dites toujours : “J’ai
été pris dans un engrenage.” Or, le 27juillet 2015,
vous faites le constat que la police n’a rien contre

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vous et donc vous pouvez à ce moment-là vous retirer sans conséquence de ce projet. Pourquoi vous ne le
faites pas?», fait mine de s’interroger MeTopaloff.
Mohamed Abrini n’a pas répondu.

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