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Qu’est-ce qu’une figure de style 

C’est d’abord une manière de s’exprimer. Une figure modifie le langage ordinaire pour le rendre plus

expressif. Il existe des figures d’analogie, d’animation, de substitution, de pensée, d’opposition, de

construction, de sonorités, d’insistance et d’atténuation .

Une figure de style, du latin figura, est un procédé d’expression qui s’écarte de l’usage ordinaire de la langue et donne une

expressivité particulière au propos. On parle également de figure de rhétorique ou de figure du discours.

La litote est une figure de rhétorique qui consiste à déguiser sa pensée de façon à la faire deviner dans
toute sa force. Autrement dit, caractériser une expression de façon à susciter chez le récepteur un sens
beaucoup plus fort que n’aurait fait la même idée exprimée en toute simplicité.

Peut-être assez d'honneurs environnaient ma vie


Pour ne pas souhaiter qu'elle me fût ravie,

Racine (Iphigénie, Acte IV, scène IV)

« Ne pas souhaiter perdre la vie ! » traduit bien la répulsion que la jeune, belle et comblée Iphigénie
oppose au dessein de son père obnubilé par son expédition contre Troie et prêt à sacrifier jusqu’à sa fille.

La litote par la pronomination:

La pronomination est une figure de style qui consiste à traduire par une périphrase l'objet du discours,
et qui se substitue à un nom (propre ou commun) que le locuteur ne souhaite pas prononcer. Ex : Celui
qui  met un frein à la fureur des flots, Sait aussi des méchants arrêter les complots. (Racine, Athalie)

Dans Phèdre (Racine), le protagoniste amène par un portrait moral à faire penser à un autre qui est
scandaleux. Faire ainsi deviner plus fort que ce qui est dit. En réalité, c’est le spectateur qui profite de
l’écart entre l’apparence conventionnelle du propos et sa signification profonde et plus abrupte.

Voici l’exemple où par des allusions diffuses le propos est voilé pour le personnage antagoniste de la
scène mais déployé dans toute sa force pour l’entendement du spectateur.

Phèdre

Dieux ! Que ne suis-je assise à l'ombre des forêts  !


Quand pourrai-je, au travers d'une noble poussière,
Suivre de l'œil un char fuyant dans la carrière ?

noble poussière= soulevée par le fils du roi, Hippolyte


Métonymie : Hippolyte, on l’a appris, est un fervent conducteur de char

Le contexte psychologique, le degré de complicité, le niveau culturel, etc. seront déterminants pour
« décoder » une litote. C’est une figure dynamique, qu’on ne peut définir par un système d’expression
figée.
Antithèse
Une antithèse consiste à rapprocher, dans le même énoncé, deux pensées, deux expressions, deux

mots opposés pour mettre en valeur un contraste fort. Ex :

Pour bannir l’ennemi dont j´étais idolâtre, (Phèdre, Sc. 3, acte I)

L’oxymore est une alliance de mots dont le rapprochement est inattendu. L’oxymore fait coexister deux
termes de sens contraires à l’intérieur d’un même syntagme.
Exemple dans Le Cid de Corneille : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles […] » (acte IV, scène 3).

L'hyperbole vient du grec hyperbolê, de hyper (« au-delà ») et ballein (« jeter ») est une figure de


style consistant à exagérer l'expression d'une idée ou d'une réalité afin de la mettre en relief. C'est la
principale figure de l'exagération et le support essentiel de l'ironie et de la caricature. Ex : Ô Dieu ! le vent
rugit comme un soufflet de forge » (Victor Hugo)

Ex : Par des vœux assidus je crus les détourner :

Je lui bâtis un temple, et pris soin de l´orner (Phèdre, Sc. 3, acte I)

L'hyperbole opère une transformation sémantique (il s'agit d'exagérer le sens d'une idée ou d'une réalité)
par répétition d'éléments à l'identique (de même portée). L'hyperbole peut s'asseoir sur de nombreuses
autres figures comme la métaphore, la comparaison (voir l'exemple de Hugo), la métonymie ou encore
l'allégorie. 

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