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Analyse des contraintes dans une paroi d’un tube épais hyperélastique
isotrope soumis à une pression interne

Conference Paper · May 2014

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5 authors, including:

A. Lahna Hocine Bechir


Université de Béjaïa
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Abdelhakim Benslimane
Université de Béjaïa
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Analyse des contraintes dans une paroi d’un tube épais hyperélastique isotrope
soumis à une pression interne

Achrar L1, Bechir H1, Yahiaoui F1, Atmaoui A1, Benslimane A1,2*, Djerrada A1
1
Laboratoire de Mécanique, Matériaux et Energétique, L2EM
Faculté de Technologie Université de Bejaia, 06000 Bejaia, Algérie
2
Laboratoire ICUBE-CNRS,
Université de Strasbourg, 67000 Strasbourg, France
(*) benslimane.ah@gmail.com

Une formulation analytique et un modèle numérique sont présentés dans le cadre d’une analyse des contraintes
d’un cylindre homogène à parois épaisses sous pression interne uniforme. Le matériau est supposé
hyperélastique isotrope. Les équations gouvernantes sont obtenues à partir de la théorie de l’hyperélasticité. Les
résultats sont comparés avec ceux obtenus par la méthode des éléments finis (FEM).
Keywords: élastomères, hyperélasticité, grande déformation, component.

1. INTRODUCTION

Les propriétés des élastomères (grandes déformations, amortissement, leur résistance à la


fatigue...) rendent leur utilisation très intéressantes. Ces matériaux sont aujourd'hui de plus en plus
utilisés notamment dans des secteurs de l'industrie tels que l'automobile ou l'aéronautique, le secteur
médical et le bâtiment.
Parmi ces utilisations, on peut citer les structures cylindriques telles que les tuyaux
(canalisation de transport des fluides) soumise à des changements de pression interne. Le
dimensionnement des structures cylindriques à paroi épaisse soumises à des pressions interne restent
toujours un axe de recherche d’actualité en mécanique des structures en vue de leur large utilisation
dans diverse application industrielle. D’un point de vue général, les tubes sous pression exigent une
analyse rigoureuse pour une conception opérationnelle optimale, fiable et sécurisée. Dans plusieurs
domaines d’application ces structures cylindriques sont conçues avec des matériaux de type
élastomère, matériaux hyperélastique. En ce cas précis, l’augmentation de pression interne peut
provoquer d’importantes déformations pouvant conduire à l’endommagement et la rupture des
structures.
Dans la littérature le problème remonte à bien longtemps. Lamé (1852) a trouvé la répartition
des contraintes dans un cylindre creux homogène isotrope sous pression. Cette solution a été
largement utilisée afin de résoudre de nombreux problèmes d’ingénierie. Naghdi et Cooper [1] ont
commencé avec le théorème variationnel de Reissner et ont inclus les effets de déformation de
cisaillement. Mirsky-Hermann [2] ont exprimé le champ de déplacement de premier ordre pour des
coques cylindriques épaisses qui est le prolongement de de la théorie des plaques de Mindlin [3] et
inclus les déformations transversales. Greenspon [4] a comparé les résultats des différentes théories de
coques cylindriques à parois épaisses. Simkins [5] a utilisé la théorie de déformation du premier ordre
pour déterminer le déplacement dans un tube long et épais soumis à des charges mobiles.
Dans ce travail nous présentons une formulation analytique des distributions des contraintes et
des déformations dans l’épaisseur d’une structure cylindrique, constituée d'un matériau hyperélastique
et isotrope, soumise à l'effet d'une pression interne.
Fig. 1. Configuration du cylindre.

2. FORMULATION DU PROBLEME
On suppose que le cylindre est infiniment long, c'est-à-dire que sa longueur est grande devant
son diamètre. Ainsi les effets de bords sont négligeables. La schématisation du tube épais est
représenté sur la Fig. 1 le tube épais.

Le matériau constitutif du cylindre est supposé de type Néo-Hookien incompressible, le


potentiel élastique peut s’écrire:

0
w  I 1  3     
2

Ainsi, soit un point M(R, Θ, Z) de la configuration de référence qui se déplace sous l'effet de
la pression interne et occupe la position, m(r, ϑ, z) dans la configuration déformée, on peut écrire la
relation cinématique suivante:

 r  R  u R 

   
z  Z

Pour pouvoir exprimer les déformations, on évalue l'opérateur gradient de la transformation


dans la base de coordonnées cylindriques:

 r 1 r r   du 
  1  0 0
 R R  Z   dR 
r r r  u
F     0 1 0 
 R R  Z   R 
 z 1 z z   0 0 1
   
 R R  Z   

1  u  0 0   1 0 0 
 u   
F   0 1 0   0 2 0     
 R  
1  0 0  3 
 0 0

Les tenseurs des dilatations de Cauchy-Green gauche et droit et sont donnés par : λ 1, λ2, λ3
sont les élongations principales, respectivement, dans les directions radiale, circonférentielle et axiale.
Les tenseurs des dilatations de Cauchy-Green gauche et droit B et C sont donnés par :

2
 1 0 0
 
0     
2
C  B   0 2
 
0 0 1
 

Si le matériau est isotrope, l'énergie de déformation s'exprime alors en fonction des invariants
I 1 , I 2 et I 3 des tenseurs B ou C comme suite :

w  w(I1, I 2 , I 3 )    

 I  trace C

1
 
 1  2 
2

I2   I 1  trace  C     
 2   

 I 3  det C 
Pour pouvoir évaluer les distributions des contraintes et déformations du tube épais, nous
allons développer l'équation d'équilibre qui peut être exprimée soit en configuration lagrangienne ou
eulérienne. Afin de simplifier les calculs qui en découlent, l'équation d'équilibre est développée dans la
configuration de Lagrange. Les forces de volumes sont négligeables :
 
di v   0    

Où  est le premier tenseur de Piola-Kirchhoff, il est défini par :

T

  J . . F    

Compte tenu de l’hypothèse d’incompressibilité, on a :

w T

   pF    
F

où p est un multiplicateur de Lagrange (ou pression hydrostatique) qu'on détermine à l'aide des
conditions aux limites.
Finalement, nous pouvons écrire :

 1 
 0 0
 1 0 0  1 
   1 
  0 0 2 0  p

0 0
 
 0 2
 0 1   
 0 0 1
 
 

La condition d’incompressibilité conduit à :

1
J   1 . 2 . 3  1   1 . 2  1  1  
2

Il vient alors :

 1 0 0 2 0 0
   
  0 0 2 0   p 0 1 0 
 0 0 1   0 0 1 
 

D’où :

 Rr
  0 1  p 2

 
  0  2  p1     

 Zz
 0  p

Développons l'équation d'équilibre dans la configuration de Lagrange (référence), en


introduisant les composantes du premier tenseur de Piola-Kirchhoff de l'équation (10), on obtient :

   Rr 1

  Rr
 
 0
R R

  
  0    
  
   Zz
  0
 Z

Les équations d’équilibre montrent que la pression hydrostatique ne dépend que de la variable R.
L'intégration de l’équation d’équilibre nous conduit à l'expression de la pression
hydrostatique :

2 2
 rA  0  R A 
p   0 ln     2   pi    
 2 
 Ra  2  r a 

p
On définit la pression hydrostatique réduite p*  :
0
   
4  a  1 
2

   1 
1    
2

p* 
1  1   ln   pi * 
2 
2
4  a  1    

a


 1  
1   
2
   
 

a B pi
Avec :  a  ;   ; pi* 
A A 0

A. Tenseur des contraintes de Cauchy

Pour pouvoir faire un parallèle entre les solutions de notre problème non linéaire et des
solutions de l'élasticité linéaire, homogène et isotrope. Il est utile de calculer les composantes du
tenseur des contraintes de Cauchy. Nous les déduisons à partir du 1er tenseur de Piola-Kirchhoff :
T

   .F    

La contrainte radiale est :

2 2
0 R A   rA 
 rr
  2
 2 
  0 ln    pi *    
2  r a   R a 


Nous introduisons la contrainte radiale sans dimension  rr
en fonction des élongations
principales à pression interne impose:

  

2

4  a  1 


  1
 1    
2
 1  1 1 
    ln    pi *   
rr
2 
2
4  a  1  a 
2
 a 
1    
 
2
 1     

La même procédure nous conduit aux contraintes respectivement tangentielle et axiale :

  4   a  1  
2
   
   1
4   a  1   1  1    
2 2
  1 1 

 1   
   ln    pi *

1     2  4   a  1 

a 
2 2 2
  a 
 1  
 1   
2  
    

(21)
 4   a  1  
2
    1 
    1    
2
  1  1 1 
1   ln    pi *
 4   a  1 
zz
2  a 
2 2
 a 
 1    
1   
2
    

B. Contrainte équivalente de Von-Mises

On définit la contrainte équivalente de Von-Mises par :

3
  
D D
   :
2

D
Où  est le déviateur des contraintes qu’on peut calculer de la manière suivante :

1
tr        
D
  
3  

Évaluons la contrainte équivalente de Von-Mises

 1


D
rr
 2 rr
 
 zz

3

 1

D

   rr
 2 
 zz
   
 3
 1

D
zz
   rr
 
 2 zz

 3

D’où:

2 2
3 1 
  tr      tr     
2   2  

Il est clair de notifier que ces contraintes sont maximales sur la paroi interne du cylindre dû à
l’application de la pression interne puis tendent progressivement vers zéro quand on s’approche du
diamètre extérieur.

3. RESULTATS
Sur La Fig. 2 nous présentons la variation de la pression hydrostatique réduite p * en fonction
de l’élongation  a pour une pression interne réduite fixée.

Fig. 2. Variation de la pression hydrostatique en fonction de  a et de la pression pi * .


Fig. 3. Variation des contraintes de Cauchy en fonction de  a et de la pression pi * .

La Fig. 3 montre l’évolution des composantes du tenseur de contrainte en fonction de


l’élongation à pression adimensionnelle fixée. Il est à constater que les contraintes radiale et
tangentielle sont des fonctions croissantes tandis que la contrainte axiale est une fonction décroissante.
Nous constatons aussi que la contrainte tangentielle est prépondérante sur les deux autres.
Il se dégage à partir de ces résultats que l’état de contrainte en tout point de l’épaisseur du tube
est triaxiale.

4. CONFRENTATION ANALYTIQUE/EF
Dans le cadre de ce travail, le code de calcul commercial Abaqus®, a été choisie pour
effectuer le calcul par éléments finis et simuler la déformation d’un tube épais soumis à une pression
interne uniforme.
Nous avons choisi le modèle Néo-Hookien quasi-incompressible implémenté dans le code de
calcul dont le potentiel est de la forme :

 
w  C 10 I 1  3 
1
J el
1 
2
  
D1
w est l’énergie potentiel par unité de volume, C10 et D1 sont les paramètres du matériau.
I1 est le premier invariant modifié du tenseur de Green- Cauchy droit :
2

I1  I1 I 3 3
ou bien 2 2 2
I 1  1   2   3
1

Avec :  i  J 3
 i , sont les élongations principales modifiées.

Dans ce qui suit nous allons comparer les contraintes de Von-Mises obtenu analytiquement
avec celle retrouvée par un calcul élément fini. Les résultats obtenus par un calcul éléments finis
seront comparés aux résultats analytiques. La figure 4 permet de comparer la distribution des
contraintes de Von-Mises en fonction de l'élongation issue à partir des deux méthodes de calculs.
Nous constatons à partir de la figure 4 que les résultats obtenus analytiquement sont très
proche des résultats numériques jusqu'à la valeur de λ= 1.45. Probablement le domaine de validité du
modèle Néo-Hookien. La différence entre ces figures est due probablement à la compressibilité qui se
manifeste aux grandes déformations. En fait, l'obtention de la solution analytique est basée sur
l'hypothèse de l'incompressibilité. Cependant, l'effet de l'incompressibilité n'a pas d'influence sur les
contraintes radiales. Il semble que la compressibilité affecte la contrainte tangentielle et
éventuellement la contrainte axiale.

5. CONCLUSION
Dans ce travail, nous avons calculé les contraintes et déformations analytiquement, qui se
répartissent dans l'épaisseur du tube épais. Ensuite, ces grandeurs physiques sont évaluées avec un
calcul éléments finis.
En considérant le modèle simplifié Néo-Hookien quasi-incompressible nous avons validé
notre modèle numérique en utilisant la solution analytique qui est basé sur l'hypothèse
d'incompressibilité. Pour traiter des problèmes réalistes, on doit changer de modèle de comportement
hyperélastique.

Fig. 4. Comparaison des résultats analytique et numérique des contraintes de Von-Mises et


des contraintes radiales.
REFERENCES

[1] P. M. Naghdi, and R. M. Cooper, Journal of the Acoustical Society of America, Vol. 28,
No. 1, (1956) pp. 56-63.
[2] I. Mirsky and G. Hermann, Journal of Applied Mechanics, Vol. 25, (1958) pp. 97-102, 19.
[3] R. D. Mindlin, Journal of Applied Mechanics, Vol. 18, (1951) pp. 31-38.
[4] J. E. Greenspon, Journal of the Acoustical Society of America, Vol. 32, (1960) pp. 571-
578.
[5] T.E. Simkins, Journal of Sound and Vibration, Vol. 172, (1994) pp. 145-154.

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