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CHAPITRE

V Sollicitation à la torsion

I. Introduction
Dans ce chapitre, nous allons étudier les poutres sollicitées à la torsion. C’est le cas des
arbres de transmission. L’objectif de définir les caractéristiques appropriées à une
sollicitation à la torsion comme l’angle unitaire de torsion, le moment de torsion et les
contraintes tangentielles.

On étudie également les problèmes de dimensionnement ou de choix de matériau en se


basant sur les formules fondamentales.

A la fin, on peut traiter les cas de concentration de contrainte sur des poutres présentant
une forte variation de section comme il était le cas pour une sollicitation à la traction.

I.1. Définition

Une poutre est sollicitée en torsion simple lorsqu'elle est soumise à ses deux extrémités à
des liaisons dont les torseurs associés se réduisent à deux torseurs couples opposés dont
les moments sont parallèles à l'axe du cylindre. On suppose la poutre comme cylindrique
et de section circulaire constante .


Une poutre est sollicitée en torsion simple lorsque le torseur de cohésion s’écrit :
0
0 0
0 0
On peut trouver le cas d’une poutre sollicitée à la torsion :
 Tige de tournevis

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Chapitre V : Sollicitation à la torsion

 Arbre de transmission


Dans ce qui suit, nous allons étudier deux cas différents, le premier consiste à découvrir
l’essai de torsion réalisé au laboratoire sur une machine pour déterminer la
caractérisation d’un matériau. Le deuxième cas est consacré pour l’étude de la résistance
des poutres sollicitées à la torsion.

II. Essai de torsion


L’objectif de cet essai est de déterminer des caractéristiques d’un matériau. Pour cela il
faut être équipé d’un dispositif permettant d'effectuer un essai de torsion sur une poutre
encastrée à son extrémité et soumise à un torseur couple à son extrémité .
On remarque sur les figures ci‐dessous l’allure de la poutre soumise à la torsion


Figure 1 : représentation de la poutre sollicitée au début et en cours de l’essai

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Au cours de l’essai, on enregistre la variation angulaire angle de rotation d’une section


droite au cours du temps ainsi que l’évolution du couple moment de torsion appliqué.

Cette machine permet de tracer le graphe du moment appliqué en en fonction de l'angle


de rotation d'une section droite.


Figure 2 : Poutre soumise à la torsion


Figure 3 : Courbe réponse d’un essai de torsion

Lors de l’essai de torsion on peut constater :

Lors de l'essai que, pour une même valeur du moment, l'angle croit de façon linéaire
avec , l'abscisse de la section droite étudiée. En effet, l’angle de rotation est maximale au
niveau de l’extrémité « lieu de l’application du moment de torsion »

Cette valeur diminue en allant de vers jusqu’à ce qu’il devient nul au point . Donc on
peut écrire que :

. ⟹

: est une constante appelé angle de torsion unitaire généralement exprimé en /

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Zone OA : c'est la zone des déformations élastiques. Si l'on réduit la valeur du moment
jusqu'à une valeur nulle, l'éprouvette retrouve sa forme initiale.

Zone AB : c'est la zone des déformations permanentes. L'éprouvette ne retrouve pas sa


forme initiale après déformation.

II.1. Contrainte tangentielle de torsion

En torsion, la contrainte normale est négligeable par rapport à la contrainte


tangentielle. Donc dans une section droite, la contrainte est réduite à une contrainte
tangentielle de cisaillement .

En partant de la relation de Hooke obtenue lors du cisaillement, on montre que la


contrainte au point est proportionnelle à la distance entre la ligne moyenne et le point
auquel on détermine la contrainte. De ce fait, on peut écrire :

: contrainte MPa

: module d’élasticité transversal MPa

: angle de torsion unitaire rd/mm

: rayon mm

Pour une poutre cylindrique de rayon , la contrainte maximale est localisée sur le
rayon .

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II.2. Relation entre moment de torsion et angle de torsion unitaire

En chaque point de la section, le moment de torsion est proportionnel à l’angle de


torsion unitaire, au module d’élasticité transversale et au moment quadratique polaire.

En effet la section de la poutre n’est très représentative. En termes de géométrie, elle est
remplacée par le moment quadratique polaire . La propriété constatée a permit
d'établir la relation suivante :

: moment de torsion en : moment quadratique polaire de la section S en



: en rd/mm : module d'élasticité transversal en MPa




12 12 12




12 12 6




64 64 32




64 64 32


Figure 4 : Moments quadratiques polaires utiles

II.3. Relation entre contrainte tangentielle et moment de torsion

En partant des deux formules précédentes :

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On peut déduire que la contrainte de torsion est liée au moment de torsion par la formule
suivante :

: module de torsion

Remarque :
Pour les poutres de section non circulaire, les formules précédentes ne sont plus
applicables.
 Par exemple pour une section de forme carré de côté " " on a :
4.81

7.10

Dans ce cas, la contrainte maxi est localisée au milieu des côtes


 Par exemple pour une section ayant la forme d’un triangle équilatéral de côté " " on a :
20

46

Dans ce cas, la contrainte maxi est localisée au milieu des côtes.


 Par exemple pour une section ayant la forme d’un rectangle de longueur " " de
largeur " " on a :

Dans ce cas, la contrainte maxi est localisée au milieu des grande côtes longueur
et sont déterminé à partir du tableau suivant.

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III. Etude de la résistance par rapport à la torsion


Dans cette partie, nous allons étudier le cas de résistance d’une poutre sollicitée à la
torsion. L’objectif de cette partie est de déterminer le matériau convenable ou les
dimensions de la poutre ou la charge maximale à appliquer.

III.1. Condition de résistance

Vu que la contrainte enregistrée lors de la torsion est de type tangentiel comparable à une
sollicitation de cisaillement, sa valeur doit être limitée par la limite élastique au
cisaillement divisée par un coefficient de sécurité. Cette condition permet de s’assurer que
lors du chargement de la poutre, on reste dans la zone élastique du matériau.

La condition de résistance traduit simplement le fait que la contrainte réelle ne doit pas
dépasser le seuil précédent, soit :

III.2. Condition de rigidité

Pour les arbres de grande longueur arbres de forage de puits de pétrole, arbres de
navires importants on évite de trop grandes déformations de torsion qui risqueraient
d'engendrer des vibrations trop importantes pour un fonctionnement correct. A cet effet,
on impose un angle unitaire limite de torsion à ne pas dépasser 0,25 °/ ,
par exemple .

Pour les systèmes de transmission qui tournent vite typiquement avec des vitesses de
rotation supérieures à 750 tr/min , on doit limiter les déformations de torsion du cylindre
de transmission pour éviter les vibrations. Pour assurer une rigidité convenable de la
transmission, on impose une limite à l’angle unitaire de torsion. Ceci se traduit par :

IV. Influence des variations de section


Lorsque les arbres étudiés présentent des variations de section brusques gorges,
épaulement, trou de perçage . Les formules précédentes ne sont plus applicables. Au
voisinage du changement de section, la répartition de contrainte est modifiée. Dans ce
cas est supérieur à calculée. On parle de l’effet de concentration de contrainte.

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Pour cela la contrainte calculée est multipliée par un coefficient de concentration de


contrainte .

Le facteur de concentration de contrainte dépend de la géométrie de variation le long de


la poutre. Il est déterminé à partir des abaques comme le montres les figures ci‐dessous.

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