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O
R
Viscosité des principaux métaux M
et métalloïdes U
L
A
par Louis-Didier LUCAS
I
Docteur de l’Université de Paris
Ancien Chef de Section au Département de Physico-Chimie Métallurgique
R
de l’IRSID (Maizières-lès-Metz).
E
1. Définitions et unités............................................................................... Form. M 66 - 2
2. Technique expérimentale...................................................................... — 2
3. Méthodes de mesure.............................................................................. — 2
3.1 Procédé par écoulement capillaire............................................................. — 2
3.2 Procédé par chute d’un corps dans un fluide au repos............................ — 2
3.3 Procédé par glissement relatif.................................................................... — 3
3.4 Procédés par amortissement d’oscillations .............................................. — 3
4. Conclusion ................................................................................................ — 3
Références bibliographiques ......................................................................... — 9
Le lecteur pourra également consulter l’article Viscosité [R 2 350] dans le traité Mesures et
Contrôle.
7 - 1984
Form. M 66
E plans,
η coefficient de proportionnalité appelé viscosité
En règle générale, dans l’industrie, la viscosité est repérée direc-
tement par le temps nécessaire pour un écoulement dans des
conditions définies ; il faut donc choisir r suffisamment petit pour
dynamique (ou, couramment, viscosité).
mesurer V avec precision. Si cette méthode donne des résultats de
η est une propriété caractéristique de chaque fluide à une tem-
viscosités absolues [1] satisfaisants aux températures ordinaires
pérature donnée. La dimension de la viscosité dynamique est
(huiles, sirops, etc.), elle ne permet plus de mesures précises à haute
[M] [L] – 1 [T] – 1. L’unité de viscosité dans le système international est
température [2], mais a été utilisée sur des métaux (Pb, Ag) et même
le pascal · seconde (Pa · s). Dans le système CGS, l’unité courante
sur du fer pour la première fois.
était la poise (1 P = 10 – 1 Pa · s).
La viscosimétrie capillaire commence cependant à être remplacée
Une quantité que l’on rencontre fréquemment dans les mesures
par la viscosimétrie vibrationnelle (viscosimètre à sphère vibrante [3]
hydrodynamiques est la viscosité cinématique ν, définie comme le
permettant des mesures entre 10 – 4 et 10 2 Pa · s, par exemple, sur des
rapport de la viscosité dynamique η à la masse volumique ρ ; ν est
polymères en solution).
exprimée en m 2 · s – 1 dans le système SI. On employait couram-
ment le stoke comme unité CGS (1 St = 10 – 4 m 2 · s – 1). Dans le cas des métaux cependant, on doit faire intervenir un
terme d’énergie cinétique non négligeable ; la relation précédente
La fluidité est l’inverse de la viscosité (en rhé, dans le système
devient :
CGS).
π Pr 4 t α ρ V
Seule l’eau pure est considérée comme étalon, mais actuellement η = --------------------------- – -----------------------------
8V (L + λ) 8 π (L + λ)t
(1984) certains laboratoires vendent des huiles destinées à l’étalon-
nage de viscosimètres, allant de 0,002 à 30 Pa · s. avec ρ masse volumique du métal liquide,
λ correction sur la longueur L du tube ; la grandeur de cette
Rappelons, pour mémoire, que la viscosité de l’eau distillée correction est usuellement considérée comme
pure à 20 oC a été déterminée avec précision par une méthode proportionnelle au rayon du tube (λ = nr ) où n est le
absolue : elle a été trouvée égale à (1,011 9 ± 0,000 3) coefficient de correction de Couette,
× 10 –3 Pa · s. α facteur connu comme le coefficient d’énergie cinétique
ou correction de Hagenbach ; quand le flux est caractérisé
par un nombre de Reynolds Re supérieur à 10,
l’expérience montre que n = 0,573 et que α est voisin de
2. Technique expérimentale l’unité.
Cette méthode a été discutée en détails par Hardy [4], et les
erreurs possibles sont signalées [5].
Bien que de nombreuses méthodes soient utilisables pour des
mesures de viscosité à la température ambiante, c’est souvent en
fonction de la température moyenne de travail qu’il faut choisir la
méthode de mesure et concevoir la réalisation pratique de l’appa- 3.2 Procédé par chute d’un corps
reillage. Aux problèmes posés par l’expérimentation à température dans un fluide au repos
élevée peuvent se superposer d’autres difficultés, principalement
pour les métaux : C’est la seule méthode par écoulement permanent qui ait fait
— pression de vapeur élevée ; l’objet d’une théorie exacte ; c’est par conséquent la seule qui soit
— grande facilité de contamination à haute température ; réellement absolue. Elle est souvent utilisée pour mesurer la visco-
— manques de pureté des réfractaires et de propreté de l’atmo- sité de liquides d’étalonnages (huiles) ou de verres.
sphère gazeuse ; La vitesse v de chute libre (ou d’ascension) d’une sphère de
— dégazage des réfractaires sous vide ; rayon r, de masse volumique ρ1 , dans un liquide au repos, de masse
— formation possible d’une pellicule d’oxyde à la surface du volumique ρ2 , de viscosité η et de dimensions infinies, peut être
liquide ; exprimée par la relation suivante (loi de Stokes-Ossen ) :
— présence possible de précipités dans le liquide ;
— dimensions exactes et reproductibles du viscosimètre ; v = 2 gr 2 (ρ1 – ρ2 ) / 9 η
— zone de température uniforme ;
— mesure de température au-dessus de 1 500 oC (couple thermo- avec g = 9,806 65 m 2 · s – 1 accélération due à la pesanteur.
électrique, pyromètre optique.
Mais le choix de la méthode de mesure dépend aussi de l’impor-
tance de la viscosité du liquide étudié (laitiers ou verres fondus,
métal liquide ou bains de sels).
U température.
Andrade [25] obtient une formule plus précise pour la viscosité :
A avec A’ et C constantes,
v volume massique du métal à la température TK .
I 1 600
1 700
4,58
4,00
1 750 3,96
R Fr ........................... .............................. 18 0,765 [38]
(estimation)
E 9 ............................ θf
100
0,679
0,48
Variable
de 3,32 à 6,72
[39]
300 0,27
500 0,20
700 0,18
900 0,13
1 100 0,11
Ga 29,8 32-274 θf 1,95 0,621 2,879 [40]
100 1,57
200 1,29
300 1,14
Ge 934 940-1 215 θf 0,462 0,120 13,52 [41]
1 000 0,431
1 100 0,392
1 200 0,362
Hf 2 231 θf 5,0 [42]
Hg – 38,87 – 39 à + 300 θf 2,02 0,548 2,540 [43]
0 1,677
100 1,243
200 1,045
300 0,934
In 156,6 163-626 θf 1,90 0,419 5,481 [33]
200 1,69
400 1,12
600 0,89
K 63,7 63,7-253 θf 0,57 0,085 8 5,289 [44]
100 0,47
150 0,39
200 0,33
250 0,29
La 920 940-1 220 θf 3,13 0,231 7 26,255 [45]
1 000 2,76
1 100 2,31
1 200 1,97
Li 180,5 181-605 θf 0,764 [46]
300 0,555
400 0,458
500 0,395
600 0,351
Mg 650 θf 1,32 0,054 8 24,426 [47]
900 0,67
Mn 1 244 1 280-1 720 θf 5,26 0,478 6 30,259 [48]
1 300 4,79
(1) Une nouvelle détermination de la température de solidification du palladium de très haute pureté vient d’être obtenue par Coates et coll. [60]. La valeur
proposée est de 1 555,4 oC avec une incertitude de ± 0,2 oC.
E Ti 1 672
800
θf
0,74
2,2 [42]
TI 304 303,5-457,5 θf 2,63 0,478 7 8,176 [57]
350 2,32
400 2,06
450 1,86
U 1 135 1 141-1 248 θf 6,53 0,485 30,409 [28]
1 200 5,50
1 250 5,35
1 128-1 532 θf 10,01 1,058 26,284 [58]
1 200 9,04
1 300 7,88
1 400 6,99
1 500 6,29
V 1 917 θf 2,4 [42]
Yb 824 824-1 000 θf 2,67 0,197 4 23,765 [34]
900 2,26
1 000 1,86
Zn 420 420-823 θf 3,73 0,413 12,690 [31]
500 2,97
600 2,37
700 1,98
800 1,71
Zr ......................... ............................ 1 865 5,45 [59]
2 027 ≈ 2,4
1 852 ............................ 1 860 3,5 [42]
(1) Une nouvelle détermination de la température de solidification du palladium de très haute pureté vient d’être obtenue par Coates et coll. [60]. La valeur
proposée est de 1 555,4 oC avec une incertitude de ± 0,2 oC.
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