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M. Gareche / Cours de Mécanique des Fluides Pétroliers 2020‐2021
Chapitre 3
de pression : F1 = P1.S = P1 r2 et F2 = P2 r2
En régime permanent : F1 = F2 + Ft
r
v(r ) dv
0
rP r P 2
R 2L
4L
R r2
PR 2
4L
2
1 r 2
R
Calcul du débit du capillaire :
Le débit volumique total du capillaire est la somme de tous ces volumes élémentaires divisée
par t soit :
R R P R 2 r 2 PR 4
Q 2 r v(r ) dr 2 r dr qui est la loi de Poiseuille
0 0 L 4 8L
Dans le cas où la pression motrice est la pesanteur (capillaire vertical et ouvert à l’atmosphère
en haut et en bas) alors :
g R 4
P = g L et la loi s’écrit : Q
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Les rhéomètres de type Poiseuille sont utilisés surtout comme viscosimètres pour les liquides
newtoniens de faible viscosité. On mesure le temps d’écoulement d’un volume déterminé de
fluide.
C’est donc la viscosité cinématique que l’on mesure à condition toutefois que le régime
d’écoulement soit laminaire, c’est à dire lent.
a- Principe
On lâche une bille (masse volumique s, rayon R) dans un liquide visqueux (viscosité η,
masse volumique ): elle chute sous l’effet combiné :
de la force de pesanteur :
s V g = s (4/3 R3 ) g
de la Poussée d’Archimède :
V g = (4/3 R3 ) g
c-Appareillage
Cylindre mobil
Fluide
Ri
Ri
Cylindre fixe
Géométrie Couette
Pour les suspensions, le problème du glissement aux parois peut survenir lors de l’écou-
lement. Ce problème résulte de la diminution (appelée déplétion) « naturelle» du nombre de
particules proches de la paroi (déplétion pouvant être accentuée par la migration des
particules). La conséquence du glissement est la mesure d’une viscosité du fluide plus faible
que la viscosité réelle et une discontinuité du champ des vitesses (discontinuité située à la
frontière entre le fluide et la couche de fluide proche de la paroi et moins concentrée en
particules) [Coussot and Ancey (1999), Coussot (2005)].
Le couple C imposé par le rhéomètre sur le cylindre tournant vaut, en notant la contrainte
moyenne sur le cylindre intérieur σ (r = Ri) = σi
Pour un entrefer faible (e = Re - Ri << 1), le système équivaut à un cisaillement entre deux
plaques, et le taux de cisaillement , fonction de la vitesse angulaire de rotation Ω, s’écrit :
v (3.3)
e
Soit Ri (3.4)
Re Ri
Les expressions ci-dessus sont utilisées pour étalonner le rhéomètre, dans une géométrie de
Couette classique à entrefer faible: on détermine les constantes de proportionnalité entre
contrainte et couple d’une part, taux de cisaillement et vitesse de rotation d’autre part, avec
des ajustements pour tenir compte des effets de bord et des imperfections mécaniques du
rhéomètre et/ou de la géométrie. En pratique, le constructeur du rhéomètre détermine les
constantes de proportionnalité pour les géométries livrées avec l’appareil.
La viscosité η = σ / mesurée par le rhéomètre est donc une viscosité mesurée en
supposant que l’entrefer est faible. En particulier, en faisant cette approximation, on a
supposé un profil de vitesse linéaire dans l’expression du taux de cisaillement.
De manière plus générale, pour un entrefer quelconque, il faut distinguer les fluides
newtoniens et non newtoniens.
Notons d’abord que, dans le cas général de la géométrie de Couette cylindrique, la
contrainte σ dépend de r: la contrainte σ est donc hétérogène dans l’entrefer. Établissons cette
dépendance. Par conservation du moment, on a (en notant σ (r = Ri) = σi ) :
2 π Ri h σi Ri = 2 π r h σ ( r) r (3.5)
i R i2 C
(r ) avec i
r 2
2 hR i2 (3.6)
fluide, à déterminer le gradient de vitesse. Il faut pour cela connaître le profil de vitesse du
fluide dans l’entrefer.
b- Géométrie cône-plan
La géométrie cône-plan est composée d’un plan fixe et d’un cône de symétrie cylindrique
tronquée à sa base (pour éviter en pratique les frottements du cône sur le plan fixe, car le
sommet fictif du cône est en contact avec ce plan). Le plan fixe est dans la pratique un disque
coaxial avec le cône. Le fluide étudié est compris entre le cône et le plan (voir fig. 3.5).
La contrainte σ (α c) sur le cône s’écrit [Macosko (1994) ; Couarraze (2000)] :
σ (α c) = 3 C /( 2π R3 cos αc ) (3.7)
α c étant l’angle entre le cône et le plan horizontal. σ est constante pour un angle α c
donné, et donc en particulier sur la surface du cône (située à l’angle α c ). La variation de
la contrainte dans l’entrefer vaut :
( c ) ( 0 ) 1 (3.8)
1
( 0 ) cos c
La variation de la contrainte σ dans l’entrefer varie donc peu pourvu que α soit petit.
Pour α = 4° (valeur usuelle pour une géométrie cône-plan d’un rhéomètre commercial),
on a Δσ / σ <≈ 0,25%. La contrainte σ est donc quasiment constante dans le fluide placé
dans l’entrefer, pour α petit. Dans ce cas, la contrainte σ se réécrit :
σ = 3 C /2π R3 (3.9)
Par ailleurs, comme l’entrefer e et la vitesse tangentielle vθ augmentent tous deux avec la
distance r à l’axe, le taux de cisaillement est constant pour tout r. En effet, on a :
r r (3.10)
( r )
e ( r ) r tan c tan c
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ne dépend donc en fait pas de r. En pratique, αc est très petit (inférieur ou égal à 4°), et
donc ≈ Ω / α.c .
La géométrie cône-plan avec un angle αc petit est donc une géométrie pour laquelle la
contrainte est quasi-constante dans l’entrefer. On peut donc s’attendre à des profils de vitesse
quasi-linéaires. De plus, le taux de cisaillement global (ici entre le cône et le plan) étant
constant radialement, les profils de vitesse ont la même pente pour tout r. Près de la troncature
toutefois, l’écoulement ne suit pas les équations établies précédemment. Il faut aussi apporter
le plus grand soin à l’alignement horizontal du cône et du plan afin d’avoir un α effectivement
constant autour de l’axe de rotation, et faire attention aux effets de bords (sur la surface libre
en contact avec l’air). En effet, sur cette surface libre et en particulier pour les fluides non-
newtoniens, une grande quantité de matière peut engendrer des contraintes supplémentaires
dans le fluide, et au contraire un manque de matière (qui cause un «creusement», c’est-à-dire
une zone incurvée vers l’échantillon) fait artificiellement baisser la viscosité mesurée.
c- Géométrie plan-plan
La géométrie plan-plan est constituée de deux plaques horizontales espacées par un entrefer
donné (réglable par l’utilisateur). En pratique, les plaques sont des disques coaxiaux (voir fig.
3.6).
Cette géométrie est privilégiée pour des pâtes granulaires car l’entrefer, constant, est
ajustable. On peut donc choisir un entrefer supérieur à la taille d’une particule, ce qui évite
qu’une particule ne se coince entre les deux plaques.
Le taux de cisaillement (et la contrainte σ) dépend de la distance r à l’axe de rotation, et
c’est l’inconvénient par rapport au cône-plan. L’entrefer h, lui, ne dépend pas de r. On a, avec
Ω la vitesse de rotation:
r R (3.11)
( r ) et ( r R )
h h
σ (r = R) = 2 C /π R3 (3.12)
Depuis peu, de nouvelles techniques sont mises en œuvre pour accéder à des données que la
rhéomètrie classique ne peut mesurer. Ces techniques sont donc pour la plupart des techniques
de visualisation non destructives de l’écoulement du matériau entre un plan en mouvement et
un plan fixe. Par celles-ci on va pouvoir réaliser des mesures de vitesse de glissement, d’effets
migratoires, de sédimentation sous écoulement, ou encore, de champs de vitesses crées par la
rotation du mobile. Les grandeurs physiques usuellement uniquement estimées par des
mesures macroscopiques le long du cylindre en rotation, vont l’être dans tout l’entrefer et
vont permettre de caractériser l’écoulement à un autre niveau de précision.
Dans ces techniques, nous retrouvons tous l’appareillage rhéoptique qui permet une
visualisation directe de l’écoulement dans l’entrefer et donnent accès à des mesures de profil
de vitesse par le biais de l’utilisation de traceur et d’une méthode PIV (particle Image de
Velocymetry). Nous pouvons citer, la mesure par biréfringerence ou dichroisme permet de
mesurer par exemple la structure crée par des feuillets d’argile ou encore l’orientation de
chaînes de molécules sous écoulement. La mesure par ultrasons [Salmon et al. (2003), Bécu
et al. (2004)], qui permet une résolution spatiale et temporelle suffisante pour avoir accès aux
vitesses proches du rotor ou à un suivi de l’écoulement sur plusieurs heures. Cependant, bien
quelles soient moins coûteuse mais difficiles à mettre en ouvre, ces méthodes ne restent
valables que sur des milieux modèles munis de traceurs. On peut citer aussi, la vélocimétrie
IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) qu’on rencontre souvent dans la littérature
récente. Cette technique est en pleine expansion. En effet, elle permet d’obtenir des
informations locales sans perturbations de l’écoulement et aucun traceur n’est nécessaire :
mesurer directement des profils de vitesse au sein de l’entrefer de géométries
conventionnelles en suivant la relaxation du spin d’un noyau d’atome (par exemple le proton
du noyau d’hydrogène) préalablement excité et don sorti de son orientation préférentielle
[Corbett et al. (1995), Raynaud et al. (2002)]. Elle a pour avantage de traiter les matériaux
complexes comme les boues de forage. Elle reste la plus coûteuse, mais permet des mesures
sur des matériaux réels et donc non transparent. En ce qui concerne les techniques propres à la
résonance magnétique nucléaire, des ouvrages spécialisés donnent des informations plus
complètes comme celui de Callaghan (1991). On note que cette technique a permis d’obtenir
des renseignements dans des géométries très complexes, comme des extrudeurs [Agemura et
al. (1995)], des conduites non linéaires [Gotz et al. (2003)] ou des malaxeurs [Rodts et al.
(2004)]. Enfin, nous pouvons citer aussi la technique PAV (Pièzo Axiale Vibratoire) qui
permet de caractériser le fluide en régime dynamique pour les hautes fréquences de 1 Hz à
7900 Hz (6,28 rad/s à 5 104 rad/s). Cette technique sera alors complémentaire aux techniques
conventionnelles en élargissant le domaine fréquentiel et permettra ainsi la maîtrise efficace
des propriétés viscoélastiques dans les deux domaines linéaire et non linéaire.
Pour terminer, Miller (1998) fait une revue, non exhaustive, des différentes techniques
utilisées ainsi que des applications possibles, notamment en rhéologie des fluides et des
matériaux granulaires.