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Antéchrist et Apocalypse.

Millénarisme et fin des temps.

SOMMAIRE

1. Antéchrist et Apocalypse - La peur de l'an mil


- Joachim de Flore. Les
1.1 L’Antéchrist
apostoliques.
1.2 Le chiffre de la Bête : 666 - Les anabaptistes.
1.3 La fin des temps. - Les chevaliers de l'Apocalypse.
- Gog et Magog. Armageddon. 3. Le jour et l’heure ?
- Le Mahdi 4. Citations
2. Millénarisme, chiliasme ou
chialisme

1. ANTECHRIST ET APOCALYPSE
1.1 L'Antéchrist
C’est dans la Première Épître de Jean (2, 18) qu’apparaît pour la
première fois le mot grec antichristos. Cependant, l’idée d’un antimessie
s’est formée bien avant l’apparition du christianisme.
Dans les récits de visions du Livre de Daniel, composés juste avant la
révolte des Maccabées, les quatre empires qui ont dominé
successivement l’Orient sont représentés par quatre bêtes monstrueuses.
La quatrième symbolise la monarchie séleucide. Cette bête porte
plusieurs cornes dont la dernière figure le plus impie des souverains,
Antiochus Épiphane (Daniel, VII, 23-25).
1
Cette imagerie est reprise dans le chapitre XIII de l’Apocalypse. Les
puissances mauvaises y forment une sorte de trinité démoniaque qui
sévira à la fin des temps :
- Le grand dragon, c’est-à-dire Satan, transmettra alors son trône et son
empire à une bête sortie de la mer.
- Cette bête monstrueuse, portant sept têtes et dix cornes, sera la
contrefaçon de l’agneau, qui, dans l’Apocalypse, figure le Christ : elle
singera sa mort et sa résurrection, tout en combattant ses fidèles.
- Une seconde bête, venue cette fois de la terre, organisera le culte de la
première en se servant d’artifices magiques qui séduiront les foules.
Les hommes qui refuseront d’adorer l’image de la première bête seront
mis à mort.

Mais ce règne diabolique ne durera qu'un temps, deux temps et la moitié


d'un temps (Daniel XII, 7 ; Apocalypse XII, 14) et le Christ viendra dans
sa gloire pour y mettre fin.

Selon une tradition attestée par les Evangiles synoptiques (Matthieu XXIV
24 ; Marc XIII 22), et par la Première Épître de Jean (II 18), il y aura
beaucoup de pseudochrists ou d’antéchrists, et ils sévissent même déjà
dans les communautés chrétiennes : ce sont les premiers hérétiques.
Mais la Deuxième Épître aux Thessaloniciens, dont on conteste
aujourd’hui l’attribution à Paul, évoque l’homme d’iniquité, le fils de
perdition, qui viendra porter l’impiété à son comble avant d’être anéanti
par le Christ : les termes employés semblent bien désigner un individu
unique.

2
L'Antéchrist écoutant les paroles de Satan par Luca Signorelli : fresque de la
chapelle San Brizio (cathédrale d'Orvieto).

Dès la Didachê (première moitié du IIe siècle), la venue de cet imposteur,


qui égarera le monde par ses miracles, dominera la terre, se fera passer
pour le Fils de Dieu et commettra des forfaits inouïs, apparaît comme une
donnée bien établie de la catéchèse.
L’Antéchrist fait l’objet d’un traité entier d'Hippolyte (vers 200). Irénée de
Lyon (vers 180), Lactance (début du IVe s.) et Augustin d'Hippone (vers
420) lui consacrent de longs développements.

Hippolyte voit en lui non un homme, mais un diable revêtu d'un corps qui
nous le montre doux et miséricordieux dans ses jeunes années ; mais
cette douceur, cette miséricorde ne sera qu'un masque hypocrite destiné
à mieux séduire les fidèles. Il ajoute que l'Antéchrist guérira les
paralytiques et les lépreux, qu'il marchera sur les eaux, qu'il obscurcira le
ciel et se fera obéir des éléments, qu'en tout il s'attachera à imiter le
Christ, qu'il aura, lui aussi, ses apôtres, que sous son règne le saint
sacrifice de la messe cessera.
"Il réduira la lune en sang" dit Méthodius d'Olympe (+ 311).
"Il enverra aux quatre coins de l'univers des démons qui publieront que le
grand roi est venu" dit Ephrem le Syrien (+ 373).
"Il trompera les Juifs en s'annonçant comme le messie, et les Gentils, par
des incantations magiques" dit Cyrille de Jérusalem (+ 387). Dans sa
3
Quinzième Catéchèse, composée peu avant 350, Cyrille de Jérusalem
replace le thème de l’Antéchrist dans une vue d’ensemble de l’histoire du
salut : le diable a voulu prévenir par une parodie chacune des venues du
Christ afin de dérouter chaque fois les esprits. La première fois, avant que
le Fils de Dieu ne prenne chair dans le sein de la Vierge, Satan a multiplié
les récits fabuleux, racontant comment des dieux s’étaient unis à des
mortelles et les avaient rendues mères. La seconde fois, avant que le
Christ ne revienne dans la gloire et la puissance, le diable suscitera un
magicien qui stupéfiera les foules par ses artifices, s’emparera du pouvoir
dans l’Empire romain et se fera adorer comme le Fils de Dieu.

Dans un propos de Martin de Tours (+ 400) que rapporte Sulpice Sévère


(Dialogues I, 14), l’Antéchrist se trouve en quelque sorte dédoublé.
A la fin des temps, Néron ressuscitera, règnera à Rome, persécutera les
chrétiens et voudra les contraindre par la violence à adorer les idoles.
Ensuite seulement apparaîtra l’Antéchrist proprement dit : il trônera à
Jérusalem, rétablira le judaïsme et entreprendra de l’imposer à tous les
hommes. La guerre éclatera entre les deux impies. Néron sera vaincu et
tué par l’Antéchrist et ce dernier règnera sur le monde jusqu’à ce que le
Christ mette fin à sa domination.

Jérôme de Stridon (+ 420) écrit : "Comme il s'élèvera des révoltes dans


les pays de l'Orient, l'Antéchrist marchera de ce côté avec une
nombreuse armée; il dressera son pavillon à Apadno, près de Nicopolis,
puis continuera ses poursuites jusqu'au mont des Oliviers. Lorsqu'il sera
monté au sommet, personne ne pourra le secourir, et Jésus-Christ
arrivant le mettra à mort par le souffle de ses lèvres."
D'autres font tuer l'Antéchrist par l'archange Michel ou veulent qu'il lutte
contre Elie.
Les interprétations proposées par les Pères de l’Église sont reprises dans
le portrait de l’Antéchrist que trace Grégoire le Grand à la fin du VIe
siècle.
Pour le pape Grégoire Ier, l’Antéchrist sera le diable incarné. Satan
assumera un homme à la fin des temps, ce qui lui permettra d’être la tête
du corps des réprouvés, comme le Christ est la tête du corps des élus.
Cette antithèse domine la pensée de Grégoire. Reprenant l’idée que
l’Antéchrist se distinguera par des prodiges inouïs, l’auteur des Morales
en conclut que les miracles dont est si riche et si friande l’Église de son
temps cesseront tout à coup. Ce sera l’épreuve suprême : les hommes
devront se passer de signes sensibles et seront renvoyés à la pureté de
la foi.
Dans sa Vita Christi, Eximenès assure que l'Antéchrist sera un juif de la
tribu de Dan et sera bâtard, naîtra en Babylonie et sera doté de tous les
biens de la nature, beau, généreux, beau parleur, libéral, fort affable et
aimable, il sera aussi doué des biens de la fortune et de la science, il en
saura plus que Salomon ni aucun autre philosophe.
Comme il naîtra en Babylonie où il y aura abondance de maîtres en arts
magiques dans lesquels il sera puissamment enseigné car un grand
4
démon lui apprendra tout ce qu'il pourra et principalement l'art d'alchimie
et il fera de l'or ou de l'argent autant qu'il en voudra.
Les démons lui apprendront à trouver et à faire de l'or et n'importe quel
autre matériau des mines naturelles qui sont au monde et ils lui
apporteront de l'or du fond des mers.

Certains auteurs prétendent que l'Antéchrist sera un démon incarné et


évoquent Bélial à son sujet.
D'autres parlent encore du fils d'Abaddon, le démon exterminateur et qui
devrait naître au prochain millénaire, lorsque le Serpent passera dans le
signe du Lion : une femme accouchera alors, la nuit, en secret d'un enfant
portant un signe sur le front.
Certains voient en lui le fils d'un incube et d'une mortelle.
Selon la prophétie de La Salette, il naîtra d'une religieuse 14.

Les fidèles de l'Eglise baptiste du Centre affirment qu'il est déjà né, le 22
février 1962, et qu'il fait partie d'un complot synarchique qui vise à
instaurer le Mal : les maladies, les drogues, le rock’n’roll, le tabac,
l'alcoolisme, l'avortement, le communisme et l'informatique en
apporteraient la preuve.

A diverses époques, les chrétiens croient reconnaître les traits de


l'Antéchrist dans tel ou tel personnage historique qui se montrait l'ennemi,
le persécuteur de leur religion : Néron, Domitien, Dioclétien, Genséric,
Mahomet ou un autre musulman, un roi d’Israël, le bâtard d’une juive et
d’un mahométan, le successeur du prêtre impie, l’ennemi de l’intérieur,
que dénonçaient déjà les Esséniens, Luther, Calvin, la franc-maçonnerie,
la Révolution française, Napoléon Ier (Tolstoï le considère comme
l’antéchrist), le marxisme…

Certains réformateurs religieux des XIVe et XVe siècles, révoltés contre


la richesse et le faste de l’Église, et surtout les protestants des XVIe et
XVIIe siècles, croient reconnaître l’Antéchrist dans le pape et la grande
Babylone de l’Apocalypse dans l’Eglise romaine.

1.2 Le chiffre de la Bête : 666.


On lit dans l'Apocalypse (13,18) : "C'est ici la sagesse. Que celui qui a de
l’intelligence compte le nombre de la bête ; car son nombre est le nombre
d'un homme, et son nombre est 666."

Il est facile de concevoir qu'on ait voulu connaître le nom de l'Antéchrist


en faisant le calcul indiqué par Jean. Mais la difficulté consiste à savoir de
quelle langue il faut se servir : les lettres hébraïques et les lettres
grecques ont une valeur numérique ; le nom cherché variera selon qu'on
emploiera l'une ou l'autre de ces langues.

5
Les fils d'Adoniqam qui reviennent de l’exil à Jérusalem sont 666 :
"Esdras. 2.1 Voici ceux de la province qui revinrent de l'exil, ceux que
Nebucadnetsar, roi de Babylone, avait emmenés captifs à Babylone, et
qui retournèrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. 2.2 (…)
Nombre des hommes du peuple d'Israël (…) 2.13 les fils d'Adonikam,
666"
Six-cent-soixante-six est aussi le poids en talents de l’or que reçoit
Salomon en une seule année : "Le poids de l'or qui arrivait à Salomon
chaque année était de 666 talents d'or" (Rois 10,14) ; "Le poids de l'or qui
arrivait chaque année à Salomon était de 666 talents d'or" (2 Chroniques
9,13)

Bossuet, en employant la langue latine, a trouvé le nombre 666 dans le


nom de Dioclétien, La Chétardie (curé de Saint-Sulpice) dans le nom de
Julien (dit l'Apostat, ndlr). Hugo de Groot dit Grotius croyait que c'était
Trajan.
On l'a trouvé dans le nom de Mahomet.
Corneille marque qu'il y a une opposition mystérieuse entre le chiffre du
nom de l'Antéchrist, dont le nombre est 666, et le chiffre du nom de
Jésus, dont le nombre en grec est 888. Six est le symbole du jour de
l'homme ; huit est le symbole de l'éternité, qui est le jour de Dieu.
Le P. Doussot, des Frères Prêcheurs, a cherché la solution de cette
question, non dans un nom d'homme, mais dans celui de la secte qui a
déclaré de nos jours la guerre à Dieu, et d'où sortira probablement
l'homme de péché désigné par l'apôtre. Il a trouvé qu'en traduisant
littéralement en grec le nom franc-maçonnerie, et en donnant à ces lettres
leur valeur numérique, on obtient exactement le nombre 666.
De même, M. l'abbé Maret, chapelain de Saint-Louis des Français à
Rome, et M. Jean-Etienne de Camille ont publié dans le Journal de
Florence, en avril et mai 1874, des articles qui prouvent que les noms de
plusieurs des précurseurs de l'Antéchrist donnent aussi le même nombre
de 666. Par exemple en grec celui de Genséric ; celui de Luther en le
désignant par celui de Saxon ; celui de Calvin en l'appelant en latin Lupus
Picardus (le loup picard). De même aussi bestia (la bête), rendu en
hébreu, donne encore le nombre 666. C'est là un thème sur lequel on
s'exercera encore longtemps.
"M. Renan a publié tout un livre sur l'Antéchrist. Selon lui, l'Antéchrist,
c'est Néron ; mais M. Renan ne parle pas de Néron comme l'Apocalypse
le fait de l’Antéchrist ; loin d'être un persécuteur de l’Eglise, le Néron de
M. Renan est un des fondateurs du christianisme : il a fait mourir Pierre et
Paul, il a fait cesser par là les partis dans l’Eglise et préparé la voie à une
réconciliation universelle. Si la persécution de Néron avait été plus
efficace encore et s'il avait étouffé tous les chrétiens dans le sang, il
aurait non seulement préparé la voie à une réconciliation universelle,
mais il eût à tout jamais empêché les partis de se manifester. Cette
manière de fonder une religion est tout entière de l'invention de M.
Renan." 1
6
La Bible offre des exemples de gématrie, procédé cher aux anciens
(surtout en Mésopotamie) selon lequel un chiffre donné désigne un
homme ou un objet parce que la valeur numérique des lettres qui
constituent son nom correspond au nombre en question.
Irénée de Lyon, qui pense que le chiffre de la Bête correspond au mot
lateinos (30 +1 +300 +5 +10 +50 +70 +200 = 366) désignant l'Empire
romain, écrit vers 180 2 : "C'est pourquoi dans la bête qui doit venir aura
lieu la récapitulation de toute injustice et toute imposture, afin qu'en elle
ayant conflué et étant rassemblé toute la puissance de l'apostasie, celle-
ci soit dans la fournaise jetée au feu. Selon toute vérité le nom de la bête
sera donc 666, récapitulant en lui toute la méchanceté étalée par les
anges avant le déluge : Noé avait 600 ans quand le déluge eut lieu sur la
terre, effaçant ce qui détruisait la terre des générations perverses depuis
Adam. Récapitulant aussi toute l'idolâtrie après le déluge jusqu'à l'icône
dressée de Nabuchodonosor, qui mesurait 60 coudés de hauteur et 6
coudés de largeur. En effet toute icône préfigure l'avènement de
l'antéchrist. Ainsi par les 600 ans de Noé quand advient le déluge à cause
de l'apostasie, et la mesure de l'icône, le nombre, comme il nous
questionne, désigne le nom, celui qui récapitule les 6000 années qui sont
pleinement apostasie, injustice et méchanceté (…) six cent soixante-six,
c'est-à-dire six centaines, six dizaines et six unités, pour récapituler toute
l'apostasie perpétrée durant six mille ans. Car autant de jours a comporté
la création du monde, autant de millénaires comprendra sa durée totale."
Hippolyte (217-235) adopte le mot arnoumai (= je nie). D'autres proposent
nikètès (= vainqueur) ; atenos (= contraire) ; teitan (= titan) ; kakos
odègos (= mauvais capitaine) ; palai baskanos (= antique trompeur), etc.
Aujourd'hui, on penche généralement pour Néron César d'après la
retranscription hébraïque numérique de ces deux noms : NRWN QSR =
50 +200 +6 +50 +100 +60 +200 = 666.

Selon les messages de la Vierge Marie reçus par Don Stefano Gobbi (+
2011), prêtre fondateur du Mouvement Sacerdotal Marial, les trois six
signifient la franc-maçonnerie, la franc-maçonnerie ecclésiastique et
l'islam (Message N°407 du 17 juin 1989) 20.

Jean-Jacques von Allmen (+ 1994), professeur de théologie à l'université


de Neuchâtel, affirme que le 666 signifie une triple répétition du chiffre 6,
et donc un refus, en comptant, d'aller jusqu'à 7 : le chiffre de l'homme qui
ne veut pas entrer dans le dessein de Dieu et qui se glorifie lui-même.

Pour Jean Phaure (+ 2002), Supérieur Inconnu, Initiateur dans l'Ordre


martiniste, le 666 exprime, entre autres choses, l'aboutissement de toutes
les possibilités de la manifestation sensible, sans la possibilité de parvenir
au Sept, c'est-à-dire de réintégrer le Centre divin.

Les personnes atteintes d'hexakosioihexekontahexaphobie (peur du


nombre 666) entretiennent une peur pour tout ce qui est associé au
7
nombre 666.

A noter que quelques manuscrits donnent le nombre 616 ou 665.

1.3 La fin des temps


Annoncé par les Epîtres de Paul, et surtout par l'Apocalypse de Jean,
l'Antéchrist (qu'il serait plus exact d'appeler l'anti-Christ) apparaîtra à la fin
des temps.
Il unifiera la Terre avec son évangile ; il n'hésitera pas à faire couler le
sang de ceux qui s'érigeront contre lui ou penseront différemment.
Un grand nombre de démons seront détachés de l’enfer, les astres
perdront leurs mouvements réguliers, les saisons seront changées et,
dans le ciel, on verra deux soleils.
Babylone deviendra le Siège de l'Antéchrist.

Gog et Magog. Armageddon


"Voici la postérité des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Il leur naquit des
fils après le déluge. Les fils de Japhet furent : Gomer, Magog, Madaï,
Javan, Tubal, Méschec et Tiras." (Genèse 10,1-2 5)
"Fils de l'homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, vers le
prince de Rosch, de Méschec et de Tubal, et prophétise contre lui !"
(Ézéchiel 38,2 5)
Gog, descendant de Magog, qui règne sur le pays de Magog (peuples au-
delà des frontières septentrionales de la Médie), mènera, dans la fin des
temps, la bataille d’Armageddon contre Israël (Apocalypse 16,13-16 ;
20,8) :
"Je rassemblerai toutes les nations près de Jérusalem pour engager la
bataille. La ville sera prise, les maisons saccagées, les femmes violées.
La moitié de la population ira en déportation, mais celle qui restera ne
sera pas éliminée de la ville. Alors le Seigneur entrera en campagne
contre ces peuples-là, le jour où il se battra, le jour de la mêlée. En ce
jour-là, ses pieds se poseront sur le mont des Oliviers, qui est en face de
Jérusalem, à l'orient. Le mont des Oliviers se fendra par le milieu, d’est en
ouest, changé en une immense vallée. Une moitié de la montagne
reculera vers le nord et l’autre vers le sud..." (Zacharie 14, 2-4. 4)
L’Antéchrist sera finalement exterminé, après un règne de durée
indéterminée, par le Seigneur en personne : "Et voici que Dieu, sans tenir
compte de ces temps d'ignorance, annonce maintenant aux hommes que
tous et partout ont à se convertir. Il a en effet fixé un jour où il doit juger le
monde avec justice, par l'Homme qu'il a désigné, comme il en a donné la
garantie à tous en Le ressuscitant d’entre les morts." (Actes 17, 30-31)
Gog et ses milliers de soldats, anéantis, seront enterrés dans la vallée de
la Multitude de Gog, à l'Est de la mer Morte (Ézéchiel 38 et 39).
Le nom grec Armageddon vient du nom hébreu Har (mont) Megiddo
désignant un lieu dans le nord d’Israël où vient d’être découverte une
8
mosaïque reproduisant des formes géométriques et des dessins de
poissons, symboles des premiers chrétiens, et portant une inscription en
grec, selon laquelle ce lieu est consacré à Jésus-Christ ; cette mosaïque
remonterait à la fin du IIIème siècle, ce qui en fait un de vestiges les plus
anciens de la chrétienté.
Le 19 mai 1458 av. J.-C. a lieu une grande bataille à Megiddo. Le prince
de Kadesh, en Syrie, a rassemblé les tribus de Syrie révoltées contre le
pouvoir égyptien et les a installées dans la forteresse de Megiddo. Le
jeune pharaon Touthmôsis III, 24 ans, lève des troupes et assiège
l’armée syrienne qui fait soumission au bout de 7 mois.
Du 19 au 21 septembre 1918, la Bataille de Megiddo oppose les empires
ottoman et allemand au Royaume-Uni et à la France : la Palestine passe
sous administration britannique.
La plupart des anciens font de Magog le père des Scythes ou des
Tartares ; plusieurs interprètes trouvent beaucoup de traces de leur nom
dans les provinces de la grande Tartarie, comme dans les provinces de
Lug et de Mungug, de Cangigu et Gingui, dans les villes Gingui et de
Cugui, de Corgangui et de Caigui. D'autres croient que les Perses sont
les descendants de Magog ; Suidas et Cédrène disent qu'on les nomme
encore Magog dans leur pays ; on y trouve des peuples nommés
Magusiens, et des philosophes appelés Mages. Quelques-uns se sont
imaginés que les Goths descendaient de Gog et de Magog, et que les
guerres décrites par Ezéchiel, et entreprises par Gog contre les saints,
n'étaient autres que celles que les Goths firent au Ve siècle contre
l'Empire romain. Saint Ambroise affirme que Gog signifie Goth. Isidore de
Séville considère les Gètes-Goths comme la progéniture de Gog et
Magog. Samuel Bochart (1599-1667) place (Géographie Sacrée) Gog
aux environs du Caucase ; il dérive ce nom de l'hébreu Gogchason
(forteresse de Gog) ; il montre que Prométhée attaché au Caucase par
Jupiter n'est autre que Gog 8.
Le roi de Lydie, le fameux Gygès, est appelé Gugu par les Assyriens 17.
Dans le Coran (sourate XVIII, versets 92-99 ; sourate XXI versets 95-96-
97), il est question de Jagug et de Magug (Yajouj et Majouj ou Jagiouge
et Magiouge) qui sont soumis par Alexandre le Grand ; des historiens
arabes désignent sous ces deux noms des peuples de la Tartarie et de la
Mongolie.
Pierre-Jean Agier (1748-1823) tient pour évident que l'Antéchrist sera un
empereur de Russie. Car, selon lui, le prince de Mèshek et de Toubal,
viendra du côté de l'aquilon, de la terre de Gog et de Magog qui est
reconnue unanimement par tous les interprètes de la Bible pour
l'ancienne Scythie ; Mèshek désigne Moscou et Toubal désigne Tobolsk,
la capitale de la Sibérie. Gog désigne probablement les Gargares de la
Gogarène 7 (Gugark) pays situé dans le nord de l'actuelle Arménie. Tubal
n'étant autre que Tabal, le pays des Tibaréniens, dans le sud-est de la
Turquie actuelle 6, et Méshec n'étant autre que les Muskhis/Mosques (ou
Moschiens), dans le nord-est de la Turquie actuelle. 3
Selon une légende britannique, les géants Gog (le Saxon) et Magog (de
Cornouailles) sont capturés par Brutus (arrière-petit-fils d’Enée et
9
fondateur légendaire de la Bretagne). Enchaînés, Gog et Magog sont
finalement emmenés comme esclaves à Londres. Ils sont représentés à
l'hôtel de ville de Londres (Guildhall), par deux statues de pierre
colossales. Ils sont aujourd'hui considérés comme les gardiens mythiques
de la Cité de Londres.

Le Mahdi
Pour les musulmans, juste avant la fin des temps, apparaîtra le Mahdi (le
bien dirigé de Dieu) chargé de rassembler les croyants et de convertir le
monde à la foi islamique. Il est dit qu'il viendra du Khorasan, vaincra
l'armée des Soufyanis et règnera sur tous les musulmans pendant sept
ans. Selon plusieurs hadiths, le Prophète a annoncé la venue du Mahdi.
Son arrivée sera annoncée par une comète et, au cours du même mois
de Ramadan, il y aura une éclipse de lune et une éclipse de soleil (mais
le lieu duquel elles seront visibles n’est pas indiqué).
Selon Koleib ibn Djaaber, Muhammad a dit : "Après moi, il y aura des
califes, des émirs ; après les émirs, des rois superbes ; c'est alors que
viendra le mahdi, il sortira de ma famille et il remplira le monde de
justice."
Ibn Abbas prête au Prophète cette parole : "Quatre croyants et infidèles
ont régné sur le monde : les croyants sont Zoulkarneïn (Alexandre le
Grand, ndlr) et Soleïman (Salomon, ndlr) ; les infidèles Nemrod et Bokht-
en-Nsar (Nabuchodonosor, ndlr) ; le cinquième qui le gouvernera sera le
Mahdi ; il sortira de ma famille."
Pour les chiites duodécimains, le douzième imam (dernier descendant
légitime du Prophète), Muhammad, disparu en 873, est le Mahdi.
Pour les ismaéliens, al-Mahdi est le septième imam, Ismaël, mort en 765
ou plutôt passé en occultation (rhayba).
Le sunnisme orthodoxe considère que le mahdi n'est pas encore venu.
A la fin des temps, l’Antéchrist, Dajjal (l’imposteur), surgi entre l’Irak et la
Syrie, sera vaincu par Issa al-Masih (Jésus le Messie, fils de Marie 18)
qui descendra du ciel soutenu par deux anges. Ensuite, Jésus et le Mahdi
resteront sur terre pendant quelque temps... 16
Certains croient que Jésus est le Mahdi à cause du hadîth qui dit Et il n'y
a pas de Mahdi si ce n'est Jésus fils de Marie ; ce hadîth, rapporté par Ibn
Mâja, n° 4039, n'est pas authentique : il repose sur un transmetteur du
nom de Muhammad ibn Khâlid al-Jundî, qui n'est pas fiable... 19
Malâk al-mawt (l'ange de la mort), nommé Azra'il (Azraël), sera le dernier
survivant de toutes les créatures (anges, démons, humains…) après qu’il
aura tué Jibril (Gabriel), Mikaïl et Israfil. Puis Dieu lui ordonnera de
mourir...

2. LE MILLENARISME
Le millénarisme ou chiliasme ou encore chialisme (du grec ancien
10
khiliasmos = mille) soutient l'idée d'un règne terrestre du Messie durant 1
000 ans, après que celui-ci aura chassé l'Antéchrist et préalablement au
Jugement dernier. Cette pensée est présente dans certains courants du
judaïsme, dans l'Apocalypse de Jean, dans les écrits des Pères
apostoliques et dans l'islam sunnite et chiite.

Depuis la fin du XIXe siècle on assiste à une résurgence du millénarisme


à travers plusieurs communautés religieuses comme, par exemple, les
Témoins de Jéhovah, les Saints des derniers jours (Mormons), ou encore
le mouvement rastafari 10.
Le millénarisme chrétien est la croyance au retour du Christ sur terre ou
parousie (du grec parousia = arrivée) pour un règne de 1 000 ans avant le
combat final contre ses adversaires suivi de son règne éternel dans le
ciel.

Une question est celle de savoir si tous les hommes ressusciteront en


même temps. Une opinion qui trouva de bonne heure beaucoup de
partisans, consiste à admettre d'abord la résurrection des bons, et leur
existence de mille ans sur cette terre en présence de Jésus-Christ ; et
seulement alors suivrait la résurrection du reste des hommes : c'était celle
des Chialistes 11.

Dans l’Ancien Testament, Zacharie prophétise ce que sera le jour du


seigneur ; il nous dit : "Le seigneur mon Dieu arrivera, accompagné de
tous ses saints. En ces jours-là, il n’y aura plus ni luminaire, ni froidure, ni
gel. Ce sera un jour unique, le Seigneur le connaît. Il n’y aura plus de jour
et de nuit mais à l’heure du soir brillera la lumière [...] Alors le Seigneur se
montrera roi de la terre. En ce jour-là, le Seigneur sera unique et son nom
unique" (14,5-9).
Cette prophétie associée à celle d’Isaïe et au célèbre songe de
Nabuchodonosor (que Daniel lui explique) nous montre que le
millénarisme est dès l’origine enraciné dans l’attente de la victoire
définitive du Seigneur, de la régénération complète d’Israël et, en même
temps, la paix et le bonheur éternel sur terre pour toutes les nations.
Daniel nous dit aussi que des épreuves précéderont le triomphe final : les
saints seront en la main d’un roi impie, le sanctuaire sera profané, 70
semaines seront assignées au peuple et à la ville sainte pour mettre un
terme à ces transgressions et pour apposer les scellés aux péchés (9,24).
Pour finir l’abomination de la désolation durera 1 290 jours et l’endurance
requise des fidèles sera de 1 335 jours (12,11-12).

La communauté monastique essénienne, qui vit à Qumrân entre -150 et


68 (quand elle est détruite par les Romains), prépare le chemin du
Seigneur et attend les événements marquant la fin du monde et le
jugement dernier.

Paul nous dit que l’homme du péché, le fils de perdition, se révélera aux
nations avant la venue du Christ.
11
En 88, Cérinthe, maître gnostique, qui a étudié la philosophie à
Alexandrie où il serait né de parents juifs, parcourt la Palestine avant de
se rendre en Syrie et en Asie mineure. Il professe le millénarisme : il est
le premier auteur de la doctrine du règne de mille ans qui sera embrassée
par tant de Pères de l'Église. Cérinthe enseigne que le monde est l’œuvre
d’une puissance étrangère au Dieu suprême, le Dieu inconnu, que Jésus
n’était qu’un homme, né de Joseph et de Marie et que l’Esprit descendit
sur lui lors du baptême dans le Jourdain mais le quitta avant la Passion ;
il tient la Loi et la circoncision pour nécessaires au salut.

Jean écrit dans l’Apocalypse (XX, 1-8) : "Alors je vis un ange qui
descendait du ciel. Il avait à la main la clé de l’abîme et une lourde
chaîne. Il s'empara du dragon, l'antique serpent, qui est le Diable et
Satan, et l'enchaîna pour mille ans. Il le précipita dans l'abîme qu'il ferma
et scella sur lui, pour qu'il ne séduise plus les nations jusqu'à
l'accomplissement des mille ans. Il faut, après cela, qu'il soit relâché pour
un peu de temps. Et je vis des trônes. A ceux qui vinrent y siéger il fut
donné d'exercer le jugement. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient
été décapités à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et
ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni son image et n'avaient pas reçu la
marque sur le front ni sur la main. Ils revinrent à la vie et régnèrent avec
le Christ pendant mille ans. Les autres morts ne revinrent pas à la vie
avant l'accomplissement des mille ans. C'est la première résurrection.
Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection. Sur eux la
seconde mort n'a pas d'emprise ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ,
et régneront avec lui pendant les mille ans. Quand les mille ans seront
accomplis, Satan sera relâché de sa prison, et il s'en ira séduire les
nations qui sont aux quatre coins de la terre : Gog et Magog..." 4.
Libérées, les puissances du mal se déchaînent sur les hommes.
Après quoi, le Jugement dernier établira la Jérusalem céleste.

Au début du IIe siècle, Paphias de Hiérapolis, disciple de Jean, enseigne


la doctrine millénariste.

Au milieu du IIe siècle (dès 156-157 selon Épiphane, en 172 d’après


Eusèbe), en Phrygie, Montanus, annonce un nouvel âge de l’Église, l’âge
de l’Esprit, et l’imminence de la fin des temps. La Jérusalem nouvelle
descendra du ciel près de la ville de Pépuze en Phrygie et le Seigneur
régnera avec les élus durant mille ans.

A la fin du IIIe siècle, en Orient, Méthodius d'Olympe essaie encore de


défendre le millénium mais n'obtient aucun succès. En Occident, les
idées millénaires persistent plus longtemps : Lactance donne du royaume
messianique un tableau d'un matérialisme absolu. A la fin des
persécutions, la croyance au millénium disparaît.

Avec la fin des persécutions et le baptême de Constantin le Grand (337),


12
la plupart des chrétiens pensent que les révélations de l’Apocalypse sont
accomplies.

Augustin d'Hippone (354-430) interprète l’Apocalypse comme la victoire


du Christ dès l’incarnation. Le millénarisme devient alors le règne de
l’Eglise chrétienne. "L’Eglise est destinée à régner mille ans en ce siècle
jusqu'à la fin du monde et donc dès maintenant l’Eglise est le royaume du
Christ". Augustin ajoute cependant que le mystère des temps appartient à
Dieu et à lui seul.

L’Eglise triomphante, ne trouvant plus son intérêt dans une fin du monde
imminente, rejette le millénarisme, peut-être parce qu’il menace l’ordre
qu’elle a établi.
En 431, le concile d’Éphèse condamne la conception littérale du
millenium. Désormais l’Église insistera sur la parousie, le Jugement
dernier, le second millenium, le millenium céleste.
Le théologien Denys l’Aréopagite (Ve s.) dénonce comme apocryphe
l’Apocalypse de saint Jean. Néanmoins, il est maintenu dans le canon
après le rejet de toutes les lectures trop littérales (en particulier celle du
chapitre 20 de l’Apocalypse qui évoque les mille ans de règne terrestre
du Christ).

Le millénarisme est condamné par le pape Gélase Ier (492-496).

Grégoire Ier le Grand (590-604) déclare que, à l’approche de la fin du


monde, des maux humains accompagneront la fureur des éléments : des
péchés et injustices encore jamais vus, des actes contre natures.

Le texte suivant, transmis par Béde (673-735) et qui serait de Jérôme de


Stridon (345-419), décrit les signes caractérisant la fin des temps :
"Premier jour : la mer s’élèvera au-dessus des montagnes.
Deuxième jour : elle descendra si bas qu’on pourra à peine la voir.
Troisième jour : les monstres marins pousseront de terribles
rugissements.
Quatrième jour : l’eau de mer brûlera.
Cinquième jour : les arbres dégageront une rosée sanglante.
Sixième jour : les édifices s’écrouleront.
Septième jour : les pierres se briseront.
Huitième jour : tremblement de terre universel.
Neuvième jour : la terre se nivellera, réduisant en poussière montagne et
collines.
Dixième jour : les hommes sortiront des cavernes et seront comme des
insensés.
Onzième jour : les morts sortiront des tombeaux.
Douzième jour : les étoiles tomberont.
Treizième jour : tous les êtres vivants mourront pour ressusciter ensuite.
Quatorzième jour : le ciel et la terre brûleront.
Quinzième jour : il y aura un nouveau ciel et une nouvelle terre et tous
13
ressusciteront."

Un Commentaire sur l’Apocalypse, écrit en 776 par un moine asturien, est


diffusé vers 950.

La peur de l'an mil


Les événements malheureux se succèdent entre 980 et 1032 : hivers
interminables, inondations, invasions de sauterelles provoquant disettes
et famines, jacquerie de paysans en Normandie (996-997) durement
réprimée. En même temps se multiplient les naissances de monstres. Les
chrétiens soucieux de leur salut, alertés par des prêcheurs exaltés,
guettent attentivement tous les désordres : éclipses, combats d'étoiles,
monstres, épidémies, etc.
En 989, la comète de Halley apparaît durant plusieurs semaines.
Bernhard, un moine allemand, prédit la fin du monde pour le 25 mars 992,
année où le jour de l'annonciation coïncide avec le Vendredi Saint.
En 993, le Vésuve s'active et crache des pierres à plusieurs kilomètres.
Un moine de l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (45) écrit : "On m'a
raconté que dans l'année 994 des prêtres dans Paris annonçaient la fin
du monde pour l'an mille".
En 997, al-Mansur détruit Saint-Jacques-de-Compostelle.
Adémar de Chabannes rapporte : "En ce temps-là (ndlr : 997), le mal des
ardents s’alluma chez les Limousins. Un nombre incalculable d’hommes
et de femmes eurent le corps consumé par un feu invisible et de tous
côtés la plainte emplissait la terre. Alors l’abbé de Saint-Martial de
Limoges [...] et l’évêque se concertèrent avec le duc et ordonnèrent aux
Limousins un jeûne de trois jours. Tous les évêques d’Aquitaine
s’assemblèrent à Limoges : les corps et les reliques des saints y furent
solennellement apportés de toutes parts ; le corps de saint Martial fut tiré
de son sépulcre ; tout le monde fut rempli d’une joie immense, et partout
le mal arrêta ses ravages."
En 998, tombent 2 météorites dont une à l'aplomb de la cathédrale de
Magdebourg en Allemagne. La même année, la terre tremble en Saxe.
Le 19 mai 1000, une légende disant qu'un Empereur se lèverait de son
sommeil pour combattre l’Antéchrist, l'empereur Otton III fait ouvrir le
tombeau de Charlemagne pour récupérer une ampoule contenant une
relique de la Vraie Croix, don du calife Harun al-Rachid, enchâssée dans
une monture en or ornée de pierres précieuses [le pendentif pectoral
connu sous le nom de Talisman de Charlemagne (Trésor de la
cathédrale, Reims) est sans doute postérieur au règne de l’empereur et
date plus probablement de la seconde moitié du IXe siècle]. En outre,
Otton fait prélever une dent sur l'illustre dépouille. On aurait trouvé
Charlemagne assis sur un siège de marbre, tenant un sceptre et les
Evangiles ; ce siège servira de trône aux 37 empereurs du Saint-Empire
couronnés à Aix-la-Chapelle.
Le 29 juillet 1000, à la bataille de Cervera, al-Mansur, le vizir des

14
Omeyyades de Cordoue, vainc les chrétiens espagnols.
A Rome on libère les détenus et on lâche le bétail.
Mais, la date fatidique de l'an 1000 ayant été franchie sans dommage, les
contemporains reportent leurs craintes et leurs espérances sur l'année
1033, tenue pour le millénaire de la Passion et de la Résurrection du
Christ.
En 1006, les Bénédictins de Saint-Gall en Suisse décrivent une étoile de
dimensions inhabituelles et éblouissante (une supernova) qui éclaire la
Terre depuis le 30 avril, à intervalles irréguliers, pendant trois mois. Elle
restera visible pendant 2 ans. En 1978, les Anglais H. Clark et R.
Stephenson démontreront que cette étoile était une supernova, distante
de 3.000 années-lumière, dans la constellation du Loup.
En 1009, en Egypte, le calife al-Hakîm inaugure une politique
antichrétienne et fait détruire le Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Vers 1017, le catharisme apparaît dans le Limousin et en Aquitaine.
Des mouvements théologiques de clercs et de laïques émergent en
Champagne (Leuthard à Vertus), en Flandre et en Milanais, à Orléans,
Châlons, Arras.
En 1019, les Normands conquièrent le sud de l'Italie et la Sicile et des
raids sarrasins ont lieu contre les îles de Lérins et Narbonne.
De 1021 à 1040, la famine ravage une partie de l'Europe (plus
particulièrement la France et surtout la Bourgogne). Les gens se
nourrissent de racines et d'herbes, mêlant de l'argile blanche à leur farine.
Le chroniqueur et moine de la congrégation clunisienne, Raoul Glaber (+
1047 à Auxerre) dont on dit qu'il a l'esprit instable et tourmenté, écrit en
1046 dans ses Histoires : "A l'approche de l'an 1033 de l'incarnation du
Christ, qui est le millième de la Passion de ce même Sauveur [...]. La
famine se mit à étendre ses ravages et l'on put craindre la disparition du
genre humain presque entier. Quand on eut mangé les bêtes sauvages et
les oiseaux, les hommes se mirent, sous l'empire d'une faim dévorante, à
ramasser pour les manger toutes sortes de charognes et de choses
horribles à dire. Certains eurent recours pour échapper à la mort aux
racines des forêts et aux herbes des fleuves ; mais en vain, le seul
recours contre la vengeance de Dieu, c'est de rentrer en soi-même. Enfin,
l'horreur saisit au récit des perversions qui régnèrent alors sur le genre
humain. Hélas ! Ô douleur ! Chose rarement entendue au cours des
âges, une faim enragée fit que les hommes dévorèrent de la chair
humaine. Des voyageurs étaient enlevés par de plus robustes qu'eux,
leurs membres découpés, cuits au feu et dévorés. Bien des gens qui se
rendaient d'un lieu à un autre pour fuir la famine et avaient trouvé en
chemin l'hospitalité furent, pendant la nuit, égorgés et servirent de
nourriture à ceux qui les avaient accueillis. Beaucoup, en montrant un
fruit ou un œuf à des enfants, les attiraient dans des lieux écartés, les
massacraient et les dévoraient. Les corps des morts furent en bien des
endroits arrachés à la terre et servirent également. Car il n'existe aucun
espoir, aucune aide possible pour les affamés."
Maladies, passage de comètes, éclipse de soleil (1033), combats
d'étoiles, lunes de sang, chutes de météorites, apparition de dragons
15
dans le ciel, accompagnent les malheurs du temps.
Persuadés de l'imminence de la venue du Christ sur Terre (Parousie),
des pèlerins se mettent en route. Une vague de pèlerinages déferle sur
tout l'occident chrétien. A Compostelle, Rome et Jérusalem, rois,
chevaliers et manants se pressent. On organise des conciles de paix, on
instaure la trêve de Dieu. Mais la fin du monde ne vient pas et, soulagé,
le peuple chrétien érige des monuments à la gloire de Dieu. Ils surgissent
partout, plus particulièrement en Italie et dans les Gaules où des
basiliques sont reconstruites.
L'Occident, après avoir surmonté ses craintes (sans qu'on puisse parler
toutefois de psychose collective et générale), connaît un essor prodigieux
au cours duquel se met en place la société médiévale. Les invasions
barbares, l'interruption des grands axes commerciaux et la peur de la fin
du monde liée au passage de l'an mil avaient incité les hommes à se
regrouper et à se replier au sein de principautés dont le seigneur peut
assurer la défense. Ainsi se constituèrent les bourgs de bourgeois
(marchands et artisans) et les villages de paysans, chaque village
s'identifiant à une paroisse. Un grand mouvement d'expansion anime
l'Occident jusqu’au milieu du XIIIe siècle.
Reste le point de vue des historiens ; ceux du XIXe siècle,
particulièrement Jules Michelet (1798-1874), soutinrent la version de la
panique collective. Puis Georges Duby (1919-1996), spécialiste de la
période féodale, arguant de l'extrême rareté des témoignages, conclut
que ces terreurs de l'an mil n'étaient probablement qu'une légende.

En 1106, un concile se tient à Florence contre l'évêque du lieu qui


prétend que l'Antéchrist est né.

Joachim de Flore. Les apostoliques


En 1215, le concile de Latran IV condamne le livre de Joachim de Flore
sur la Trinité (sa pensée n’a cependant jamais été censurée dans son
ensemble).
La vision prophétique de Joachim de Flore se fonde sur la
correspondance entre les trois personnes de la Trinité, trois périodes
historiques et trois types d’hommes : l’âge du Père (de la création à la
naissance du Christ) correspond au règne des laïcs mariés, de la Loi, de
la matière ; l’âge du Fils correspond à celui des clercs et de la Foi ;
bientôt viendra l’âge de l’Esprit, où régnera sur terre un nouvel ordre
monacal (règne des saints). Libérés de la lettre, donc de la morale (Loi) et
de la doctrine (Foi), convertis à la pauvreté évangélique, les hommes
vivront selon l’Esprit. Sa Concorde des deux Testaments fixe à 1260 le
début de cet âge : 1260 = 42 générations de 30 ans depuis la naissance
de Jésus. Il prend au pied de la lettre les signes des temps dont il est
question dans l'Apocalypse de saint Jean. Au douzième chapitre de la
Révélation, il est question d'un dragon à sept têtes ; Joachim voit en
Saladin qui enlève Jérusalem aux Croisés en 1187, la sixième tête du

16
dragon (la septième devant être l'antéchrist, le dernier persécuteur de
l'âge du Fils). L’influence de Joachim de Flore est immense dès le XIIIe
siècle ; les ordres mendiants nouvellement constitués, et surtout les
franciscains, se reconnaissent dans l’âge des moines annoncé et, à
l’approche de 1260, un mouvement apocalyptique secoue l’Europe.
Le 18 juillet 1300, Segarelli, fondateur du groupe des apostoliques de
Parme, est conduit sur le bûcher.
Un de ses partisans, Dolcino de Novare, radicalise le mouvement
apostolique. Il reprend la prophétie joachimite et la rectifie.
Trois périodes se sont partagé le passé : la première comprend tout
l’Ancien Testament ; la deuxième, qui va de la venue du Christ jusqu’au
pape Sylvestre (314-335), est marquée par la pénitence ; la troisième
s’étend de Sylvestre à Segarelli (+ 1300) : c’est la phase de décadence
de l’Église. La quatrième période verra la chute de l’Église corrompue, la
destruction des prêtres et des moines et le triomphe des humbles qui ont
en eux l’Esprit saint.

Les anabaptistes
La tentation millénariste resurgit chez les anabaptistes au XVIe siècle.
Prêtre catholique, puis ministre luthérien, l'anabaptiste Thomas Münzer
acquiert une connaissance approfondie de la mystique allemande
médiévale. À cette influence s’ajoute celle d’un groupe millénariste et
spiritualiste, les Inspirés de Zwickau, puis celle des hussites tchèques.
Müntzer est persuadé de la proximité immédiate du Royaume de Dieu
dont il faut activer la venue par des moyens violents puisque princes et
prêtres se refusent à la vraie Réforme. Il anime une société secrète, la
Ligue d’Allstedt ou Ligue des élus. En 1524, il entre en conflit avec
l’autorité princière de la Saxe et, en 1525, après avoir été mêlé à des
désordres sociaux et politiques à Mühlhausen (Thuringe), il se joint à la
révolte des paysans allemands et rédige peut-être leur Manifeste. Le 15
mai 1525, à Frankenhausen en Thuringe, la révolte des paysans
allemands est noyée dans le sang : Müntzer est décapité.
En 1530, Melchior Hofmann (1495-1543) est baptisé à Strasbourg, par
des anabaptistes pacifiques. Ce Souabe, millénariste convaincu,
anabaptiste au sens strict du terme et autodidacte en religion, s’est
imprégné de la mystique allemande médiévale autant que de la Bible.
Séduit par les idées de Luther, il les amalgame à ses propres
spéculations eschatologiques. Il prêche son interprétation de l’Évangile
sur les bords de la Baltique, en Scandinavie, puis dans la vallée du Rhin
et en Hollande. D’abord favorablement accueilli, il finit par être repoussé
partout, à cause de ses idées eschatologiques et de sa prétention à être
un personnage messianique, annonciateur du millénium.
Hofmann et ses partisans, les melchiorites, insistent sur la nécessité de la
conversion et l’attente passive de la parousie (ou retour du Christ). Le
baptême est le sceau des élus en vue du millénium que le prophète fixe à
plusieurs dates différentes. Strasbourg est le lieu choisi par le Christ

17
comme siège de son royaume, Strasbourg où Hofmann meurt dans une
prison en 1543.
En mars 1534, la ville de Münster se trouve sous l’influence à peu près
complète des anabaptistes, dont beaucoup sont venus d’autres régions
d’Allemagne et de Hollande. Jean Matthijs, chef du mouvement
hollandais, s’éloignant des préceptes de Hofmann, parle désormais de
détruire les impies par les armes, et voit en Münster la future Jérusalem
céleste. Il organise la ville sur les bases d’une totale communauté des
biens. Mais il périt dans une escarmouche le 4 avril et est remplacé par
un autre Hollandais : Jean de Leyde.
Le 24 juin 1535, Münster, le Royaume de Sion, avec à sa tête, Jean de
Leyde, le Roi de Sion, est pris par les troupes protestantes et catholiques.
Jean de Leyde meurt en 1536 sous d'atroces tortures.

La Prophétie de saint Malachie (Prophetia S. Malachiae De Summis


Pontificibus), liste de 112 devises en latin s’appliquant chacune à un pape
depuis Célestin II (1113-14) jusqu’à l’ultime Pierre le Romain, est publiée
à Venise en 1595 par le bénédictin Arnold de Wion dans Lignum vitae.
Elle a été faussement attribuée à st Malachie (Armagh 1094 - Clairvaux
1148), évêque d’Armagh en Irlande, célèbre par ses connaissances
héraldiques et astrologiques.

Les chevaliers de l'Apocalypse


En 1694, à Rome, Augustin Gabrino, croyant que l'Antéchrist ne va pas
tarder à venir (en 1700) fonde l’Ordre des chevaliers de l'Apocalypse, tout
en s'intitulant Prince du nombre septennaire et Monarque de la sainte
Trinité.
Les armes de l'Ordre sont une étoile rayonnante, le nom des trois anges
Michel, Gabriel et Raphaël, un sabre et un bâton.
Les chevaliers de l'Apocalypse ne peuvent être plus de 80 ; ils doivent
vaquer à leurs occupations l'épée au côté, afin d'être prêts à dégainer dès
la première alerte à l'Antéchrist.
Ils acceptent le divorce et la déclaration qu'une femme n'est pas adultère
si elle trompe son mari, à condition qu’elle ne refuse pas à l'époux
bafoué, le plein exercice de ses droits conjugaux.
De telles dispositions attirent la vindicte du clergé et la sympathie
populaire.
Lors de la messe des Rameaux, Gabrino bondit sur l'autel d'une église en
criant qu'il est le Roi de Gloire. Il est enfermé dans un asile de fous où il
meurt. Les chevaliers sont emprisonnés.

En 1704, Isaac Newton écrit, après de savants calculs, que le monde


s'éteindra 1260 années après le sacre de Charlemagne en 800 (soit en
2060).

Depuis le XIXe siècle, le millénarisme inspire des sectes groupant parfois

18
plusieurs millions de croyants, surtout dans les pays développés et
notamment chez les Anglo-Saxons.

En 1832, Joseph Smith (23 décembre 1805 - 27 juin 1844), le fondateur


de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours (Mormons), dit
avoir entendu une voix lui révélant que, s'il vivait jusqu'à l'âge de 85 ans,
Jésus reviendrait 9 ; ce serait donc en 1890 ; malheureusement, Smith
est tué le 27 juin 1844, à l'âge de 38 ans. Les mormons affirment qu'il
s'agit d'une fausse prophétie inventée par les détracteurs de leur Eglise.
Toujours en 1832, William Miller, fondateur de l’Eglise Adventiste,
annonce le retour prochain du Christ sur terre.

Les Témoins de Jéhovah donnent plusieurs dates au retour de Christ et à


l’instauration du Royaume : 1914, 1918, 1920, 1925, 1975, 1994, 2034
12.

En 1995, la Notification de la Congrégation pontificale pour la doctrine de


la foi porte un jugement doctrinal contre Vassula Ryden, qui affirme
recevoir des révélations directes de Jésus-Christ. La Notification relève
que, dans ces présumées révélations, est annoncée une période
imminente de prédomination de l'antéchrist au sein de l'Eglise et que,
dans une optique millénariste, est prophétisée une intervention définitive
et glorieuse de Dieu, qui devrait bientôt instaurer sur terre, avant la venue
définitive du Christ, une ère de paix et de bien-être universel. (Agence
Apic)
Vassula Ryden, de confession grecque-orthodoxe, vit actuellement aux
Etats-Unis. Autoproclamée voyante, elle affirme recevoir des révélations
privées directement du Christ, attirant ainsi un nombreux public au plan
international.

D'après un article de la publication des Témoins de Jéhovah, Watchtower


(La tour de garde) du 15 décembre 2003, qui se base sur le verset 6:3 de
la Genèse 15, Dieu a fait venir le déluge sur la terre 120 ans après avoir
décrété la venue de celui-ci. Faisant le parallèle avec l'époque actuelle,
l'article affirme : "Voilà près de 90 ans, depuis 1914, que nous vivons les
derniers jours de ce système de choses", laissant donc entendre sans
être affirmatif que 2034 (1914 + 120) serait la date limite de l'intervention
de Dieu. Cette conception est critiquée par des exégètes qui estiment que
la Watchtower fait une mauvaise application du verset qui lui sert de
base, affirmant que ce verset fait référence, non pas au temps restant
avant le déluge, mais à la durée de la vie humaine. 13

En 2009, l'historien Luc Mary répertorie 183 annonces de fin du monde


depuis la chute de l'Empire Romain. 12

Certains mayanistes ont estimé que, selon le calendrier maya, le 4e soleil


ou âge finissait le jour 13.00.00.00.00, 4 Ahau 3 Kankin, c'est-à-dire le
vendredi 21 décembre 2012 de notre ère, jour du solstice d'hiver (11h 12
19
UTC).

3. LE JOUR ET L'HEURE ?
Aux divers mouvements ésotériques, religieux et sectaires, qui calculent
régulièrement la date de la fin de ce monde, Jésus répond : "Ce qui arriva
du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme.
Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et
buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé
entra dans l'arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu'à ce que le déluge
vînt et les emportât tous : il en sera de même à l'avènement du Fils de
l'homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l'un sera
pris et l'autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera
prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour
votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à
quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas
percer sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils
de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas" (Matthieu 24,37-
44, 5). "C’est à l’heure que vous ignorez que le Fils de l'homme va venir"
(Luc 12,39-40).

"Quant aux temps et aux moments, frères, vous n'avez pas besoin qu'on
vous écrive. Vous-mêmes le savez parfaitement : le jour du Seigneur
vient comme un voleur dans la nuit. Quand les gens diront : « Quelle paix,
quelle sécurité ! », c’est alors que soudain la ruine fondra sur eux comme
les douleurs de la femme enceinte, et ils ne pourront y échapper." (I
Thessaloniciens 5, 1-3) "En un instant, en un clin d'œil, au son de la
dernière trompette. Car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront
incorruptibles, et nous serons transformés." (1 Corinthiens 15,52). Les dix
vierges ont toutes voulu aller au-devant de l'époux. Que signifie aller au-
devant de l'époux ? C'est y aller de cœur, c'est vivre dans l'attente de son
arrivée. Mais il tardait de venir, et « toutes elles s'endormirent »... Que
signifient ces paroles : « Elles sommeillèrent toutes » ? Il y a un sommeil
auquel personne ne peut échapper. Souvenez-vous de ces paroles de
l'apôtre Paul : « Nous ne voulons pas, mes frères, que vous ignoriez ce
qui regarde ceux qui dorment » (1 Th 4,12), c'est-à-dire ceux qui sont
morts... Elles se sont donc toutes endormies. Croyez-vous que la vierge
prudente puisse échapper à la mort ? Non, qu'elles soient prudentes ou
folles, toutes doivent passer par le sommeil de la mort... « Et voici qu'au
milieu de la nuit un cri se fit entendre. » Qu'est-ce à dire ? C'est au
moment où personne n'y pense, où personne ne s'y attend... Il viendra au
moment où vous y penserez le moins. Pourquoi viendra-t-il de la sorte ?
"Parce que, dit-il, ce n'est pas à vous de connaître les temps ou les
moments que le Père a fixés de sa seule autorité" (Actes 1,7). Après ce
cri qui retentira au milieu de la nuit : « Voilà que l'époux vient »,
qu'arrivera-t-il donc ? Toutes, elles se sont levées" (Augustin d'Hippone,
20
Sermon 93).

"(...) Oui, je viens bientôt. Amen ! Viens, Seigneur Jésus ! (Maranatha !)"
(Apocalypse, 22.20).

Le quatrième Ange sonne de la trompette, 950-955


(enluminure sur parchemin)

4. CITATIONS
Vous avez des tribulations dans le monde, mais prenez confiance, j'ai
vaincu le monde. (Jean 16, 33)

Dieu jugera le monde sans faire de différence entre les hommes. Chacun
recevra selon ce qu'il a fait. S'il est bon, sa justice marchera devant lui ;
s'il est mauvais, le salaire de son mal le rejoindra. (Lettre attribuée à
Barnabé + 61)

21
La fin du monde sera la fin des fins, la fin finale du genre humain. A la fin
finale, la vérité est connue et honorée. (Pierre de la Ramée dit Ramus
1515-1572)

L'Apocalypse est une extase écrite. (Balzac 1595-1654)

Les beautés de l'Apocalypse aperçues d'abord comme une confusion,


gagnent les coeurs. (Bossuet 1627-1704)

L'Eglise a décidé que l'Apocalypse est incontestablement de saint Jean,


et il n'y a point d'appel. (Voltaire 1694-1778)

Chaque communion chrétienne s'est attribué les prophéties contenues


dans l'Apocalypse : les Anglais y ont trouvé les révolutions de la Grande-
Bretagne ; les luthériens les troubles de l'Allemagne ; les réformés de
France le règne de Charles IX et la régence de Catherine de Médicis.
(Voltaire)

Les deux papes se traitaient mutuellement d'antéchrist. (Voltaire)

En l'an 1000, on attendait la fin du monde qu'on avait cru voir annoncée
dans l'Evangile. Les docteurs protestants ont, en général, un grand goût
pour la fin du monde. (Joseph de Maistre 1753-1821)

Quelques chrétiens pensèrent que Néron était l'antéchrist, et qu'il


reparaîtrait à la fin des temps. (Chateaubriand 1768-1848)

Un pape, vicaire du Christ, qui règne par le sabre, est le blasphème sous
la tiare : c'est l'antéchrist. (Proudhon 1809-1865)

Oubliez-vous donc, vous antéchrists, l'inquisition et la Saint-Barthélemy,


et les bûchers de Vanini et de Bruno ? (Proudhon).

De siècle en siècle, le millénarisme refait ses supputations. (Proudhon)

L'idée du royaume de Dieu et l'Apocalypse, qui en est la complète image,


sont l'expression la plus élevée et la plus poétique du progrès humain.
(Renan 1823-1892)

Nous ignorons à quelle époque la terre et l'humanité finiront ; nous ne


savons pas de quelle manière l'univers sera transformé. Certes, elle
passe la figure de ce monde, déformée par le péché : mais nous avons
appris que Dieu prépare une demeure nouvelle et une terre nouvelle où
réside la justice, dont la béatitude comblera et surpassera tous les désirs
de paix qui gonflent le cœur de l'homme. Alors la mort sera vaincue, les
fils de Dieu ressusciteront dans le Christ, et ce qui avait été semé dans la
faiblesse et la corruption revêtira l'incorruptibilité. La charité demeurera,
ainsi que son œuvre, et toute cette création, que Dieu a faite en faveur de
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l'homme, sera délivrée de l'esclavage du néant. (IIème Concile du
Vatican 1962-1965, L'Église dans le monde de ce temps)

Lorsque nous pensons au retour du Christ pour le jugement dernier, qui


sanctionnera définitivement les bonnes actions et les omissions de nos
vies, nous savons être en présence d'un mystère suprême que nous ne
pouvons pas même imaginer. Instinctivement, ce mystère nous fait peur,
nous angoisse, alors que si on y réfléchit il ne peut que réjouir le coeur du
chrétien et susciter un sentiment de consolation et de confiance. (Pape
François, Catéchèse, 11 décembre 2013)

Notes
1 Les Saints Lieux. Mgr Mislin. Ed. Lecoffre & Cie. 1876
2 Contre les hérésies, livre V, 3e partie, chapitre 1
3 http://atil.ovh.org/noosphere/messie.php
4 La Bible, trad. Œcuménique, Ed. Grammont. 1980
5 Bible Segond
6 localisé dans le sud-est de l'Anatolie, dans la région de l'actuelle
Kayseri (Wikipedia)
7 province d'Ibérie (Géorgie) au sud du Caucase
8 http://456-bible.123-bible.com/calmet/G/gog.htm
9 http://www.ccg.org/French/Sabbath/2005/S_29-01-05.htm
10 http://fr.wikipedia.org/wiki/Mill%C3%A9narisme
11 http://www.krieger-krynicki.org/ressurection.htm
12 http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pr
%C3%A9dictions_de_la_fin_du_monde
13 http://fr.wikipedia.org/wiki/Eschatologie_des_T%C3%A9moins_de_J
%C3%A9hovah
14 http://jesusmarie.free.fr/apparitions_salette_secret.html
15 "Et Yahweh dit: " Mon esprit ne demeurera pas toujours dans l'homme,
car l'homme n'est que chair, et ses jours seront de cent vingt ans." (Bible
Crampon, Genèse, 6, 3)
16 https://fr.wikipedia.org/wiki/Mahdi
17 http://fr.wikipedia.org/wiki/Gyg%C3%A8s
18 Abu Hurayra (Radiya Allahou ‘anhou) rapporte avoir entendu le
prophète (Salla Allahou ‘aleyhi wa Sallam) dire : « L’heure ne viendra pas
que les Romains descendront à Dabiq. Une armée musulmane
regroupant des hommes parmi les meilleurs sur terre à cette époque se
dépêchera de Médine pour les contrecarrer. Une fois les deux armées en
face, les Romains s’écrieront : « Laissez-nous combattre nos semblables
qui se sont convertis ! » Les musulmans répondront : « Par Dieu, nous ne
laisserons jamais tomber nos frères. » Puis la bataille s’engagera. Un
tiers s’avouera vaincu ; plus jamais Dieu ne leur pardonnera. Un tiers
mourra ; ils seront alors les meilleurs martyrs aux yeux de Dieu. Et un
tiers vaincra ; ils ne seront plus jamais éprouvés et ils conquerront
Constantinople. Puis, alors qu’ils auront accrochés leurs épées sur des
oliviers et se mettront à se partager le butin de guerre, le diable lancera
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faussement parmi eux l’appel suivant : « L’Antéchrist vous a remplacé
dans vos foyers ! » Alors, ils se hâteront de partir. Une fois arrivés au
Sham, celui-ci sortira. Les troupes musulmanes se prépareront alors à le
combattre et disposeront leurs rangs ; mais au moment de la prière,
Jésus fils de Marie descendra et guidera les fidèles. A sa vue, l’Antéchrist
fondra comme fond le sel dans l’eau. S’il l’avait laissé, il aurait fondu
jusqu’à la mort, mais l’envoyé de Dieu le tuera et montrera aux
musulmans son sang sur la pointe de sa lance. » http://fatouba-lil-
ghouraba.over-blog.com/article-hadiths-sur-la-grande-bataille-avant-l-
apparition-du-dajjal-87937876.html
19 http://www.maison-islam.com/articles/?p=502
20 http://chretienslibres.over-blog.com/article-666-le-numero-de-la-bete-
explique-a-don-stefano-gobbi-par-la-vierge-marie-113977740.html

Voir dossiers Jésus. Les anges. Les démons. Sorcellerie. Exorcisme.


Prophétie de Malachie.

Sources

Remerciements au Padre Juan Ucete Y Pelto et au Père Jean Eloy


Dutucat pour leur précieuse et aimable collaboration.

Auteur : Jean-Paul Coudeyrette


Référence publication : Compilhistoire ; reproduction interdite sans
l'autorisation de l'auteur.

Date de mise à jour : 10/03/2021


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