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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

E.S.I.
Ecole Supérieure des Ingénieurs Industriels

CHIMIE GENERALE
Notes de cours à l’usage des étudiants de 1er Bachelier Ingénieur
Industriel

Par :

Prof. Arthur KANIKI TSHAMALA


Docteur en Sciences de l’Ingénieur

Année Académique 2012-2013


Engagements pédagogiques

ENGAGEMENTS PEDAGOGIQUES
 Intitulé du cours : Chimie 1

 Volume horaire : 125 heures.

 Répartition horaire :

- Cours théorique : 50 heures


- Exercices d’application : 50 heures 125 heures
- Manipulations : 25 heures

 Méthodes d’enseignement et d’apprentissage : Le cours théorique est exposé


ex cathedra en utilisant un rétro ou un vidéo projecteur. Le cours n’est pas dicté !!!
Les notes et les diapositives sont mises à la disposition des étudiants (en principe
avant le début du cours). Le cours théorique est accompagné de quelques
démonstrations ainsi que des exercices d’application (dans l’auditoire) chaque fois
que le besoin l’exige. Les travaux pratiques comprennent les exercices d’application,
les démonstrations (au laboratoire ou dans l’auditoire), les manipulations (au
laboratoire) ainsi que les visites guidées des laboratoires.

 Méthodes d’évaluation :
 Epreuve écrite : Questions théoriques sans notes
 Epreuve orale : Préparation du sujet et défense orale
 Epreuve pratique : Réalisation d’une manipulation au laboratoire

- 2 interrogations écrites (à mi-parcours et à la fin du cours)


- 5 TD (non annoncés)
- Rapports des manipulations

 Pondération des évaluations :

- Interrogations : 50%
- TD : 25%
- Manipulations : 25%

 Langues : Le cours est dispensé en français.

 Objectifs (général et spécifiques) : Permettre à l’étudiant de connaître la


constitution de la matière, ses propriétés physiques et chimiques, les changements
physiques et chimiques qu’elle peut subir ainsi que l’énergie susceptible
d’accompagner ces différents phénomènes.

 Finalité : A la fin du cours, l’étudiant doit être capable de décrire la matière, expliquer
et prévoir les transformations qu’elle peut connaître.

 Pré-réquis : Ce cours nécessite une connaissance préalable des notions


élémentaires de chimie et de physique de l’école secondaire.

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Engagements pédagogiques

 Manipulations : Au moins 4 manipulations au programme

Thèmes :
* Présentation du matériel de laboratoire de chimie
* Séparation des mélanges (S-S, S-L, L-L, etc.)
* Equilibres chimiques (Acide-Base, Précipitation, etc.)
* Cinétique chimique (détermination de la vitesse de réaction)

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Contenu du cours théorique

CONTENU DU COURS THEORIQUE

Introduction

Chapitre I Rappel des notions fondamentales

1ère Partie : Description microscopique de la matière

Chapitre II Atome, élément et structure du noyau atomique

Chapitre III Classification périodique des éléments

Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

2ème Partie : Description macroscopique de la matière

Chapitre V Introduction à la thermodynamique

Chapitre VI Les états de la matière et leur changement

3ème Partie : Réaction chimique

Chapitre VII Approche quantitative de la réaction chimique

Chapitre VIII Equilibres chimiques en solution aqueuse

Chapitre IX Cinétique chimique formelle

Remarque importante

La documentation correspondant à ce contenu comprend les présentes notes et les slides


qui sont mis à la disposition des étudiants.

Notes de cours de Chimie Générale 4


Introduction

INTRODUCTION
L’histoire de la chimie est indissociable à l’histoire culturelle de l’humanité. L’origine des
civilisations connues remontent à six millénaires avant Jésus-Christ, mais il existe des faits
archéologiques qui laissent supposer l’existence des civilisations beaucoup plus ancienne. Certaines
connaissances techniques (recettes) et astronomiques (calendrier) de l’antiquité exigeaient une
technicité que ces civilisations ne possédaient pas. On peut supposer que ces connaissances ont été
transmises avec une certaine détérioration aux ‘’initiés’’ qui étaient à l’origine des civilisations
antiques à quelques centres privilégiés du monde. C’est ainsi qu’on voit la naissance de la :

- Civilisation SUMERIENNE en Mésopotamie (Vallée du Tigre et de l’Euphrate, l’Irak


actuellement)
- Civilisation EGYPTIENNE en Afrique
- Civilisation CHINOISE et HINDOU en Asie
- Civilisation INCA et AZTEQUE en Amérique.

Les premiers développements de la chimie on été liée à des techniques comme la


préparation des médicaments, la verrerie, la métallurgie, la teinture et l’industrie alimentaire.
L’élaboration des métaux sous l’action du feu et du charbon de bois fut à l’origine de la découverte
d’un phénomène que nous appelons aujourd’hui ‘’réduction’’. Les premiers métallurgistes étaient
des ‘’mages’’ qui gardaient jalousement leurs secrets et se les transmettaient par initiation en un
langage hermétique. Nous retrouvons ce langage hermétique dans les ouvrages des
ALCHIMISTES. Les anciens textes scientifiques d’origine inconnue, à force d’être recopiés
successivement par des personnes qui n’y comprenaient rien, ont perdu leur clarté pour se
transformer en formules magiques enregistrées dans certains textes ‘’sacrés’’ ou dans les grimoires
des alchimistes. Ces derniers espéraient en tirer des connaissances pour transformer les ‘’vils
métaux’’ en or et les cailloux en pierres précieuses. Néanmoins, la recherche de la fameuse ‘’pierre
philosophale » et « l’élixir1 de la vie » a conduit les alchimistes à des découvertes ou des
redécouvertes importantes comme la porcelaine ou la poudre à canon.

Grâce aux efforts des alchimistes, au début du XVIIIème siècle on connaissait déjà
beaucoup de substances et de nombreuses techniques.

Les réactifs de l’époque portaient des noms étranges, comme :

- l’acide sulfurique = l’huile de vitriol


- chlorure d’hydrogène = esprit de sel
- alcool amylique = huile de pommes de terre
- acétone = esprit pyro-acétique
- éthanol = esprit de vin
- méthanol = esprit de bois
- ammoniac = alcali volatil etc.

On peut déjà, à cette époque, distiller (à l’aide d’une cornue), sublimer, calciner et filtrer,
mais l’aspect théorique des recherches est négligé, on reste dans l’empirisme pur. La chimie
européenne du XVIIème siècle n’est pas encore une véritable science de l’antiquité.2

1 Breuvage doté de vertus miraculeuses.


2 Dans la Grèce antique, Aristote a démontré expérimentalement l’existence des molécules (qu’il appela
atomes), en étalant une goutte d’huile de poids connu à la surface. Au IIIème siècle en Afrique on fabriquait
des piles cuivre, zinc 16ème siècle avant Leclanché.

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Introduction

Au XIe siècle, l’Occident connaît une importante renaissance intellectuelle, qui est en
particulier favorisée par les échanges culturels entre les savants arabes et occidentaux, en Sicile et en
Espagne. Des écoles de traducteurs sont fondées ; elles contribuent à la transmission des concepts
philosophiques et scientifiques arabes aux érudits européens. Ainsi, les savoirs de la science grecque
sont d’abord traduits en syriaque et en arabe, puis en latin, et les écrits parviennent finalement dans
toutes les parties d’Europe. Parmi les manuscrits les plus lus, une grande partie concerne l’alchimie.

On peut classer ces manuscrits en deux catégories : certains sont pratiques ; d’autres tentent
d’appliquer les théories de la nature de la matière aux problèmes alchimiques. La distillation est l’un
des sujets pratiques les plus traités. La fabrication du verre ayant été largement améliorée, en
particulier à Venise, on peut alors construire un appareil de distillation plus efficace que celui qui a
été réalisé par les Arabes. En conséquence, on peut condenser les produits les plus volatils de la
distillation. Parmi les produits importants obtenus de cette façon figurent les alcools et des acides
minéraux tels l’acide nitrique, l’eau régale (mélange d’acides nitrique et chlorhydrique, qui rend l’or
soluble), l’acide sulfurique et l’acide chlorhydrique. Ces réactifs interviennent dans un grand nombre
de réactions nouvelles. Les Arabes transmettent le mode de fabrication de la poudre à canon à
l’Occident. À l’origine, les Chinois utilisaient cette poudre pour les feux d’artifice, mais, en
Occident, elle devient rapidement l’un des principaux outils guerriers. À la fin du XIIIe siècle, une
technologie chimique efficace est développée en Europe.

Les autres manuscrits d’alchimie transmis par les Arabes sont essentiellement théoriques.
Un grand nombre d’entre eux présentent un caractère mystique, contribuant peu au progrès de la
chimie. D’autres tentent d’expliquer la transmutation en termes physiques. Les Arabes ont fondé
leurs théories de la matière sur les idées d’Aristote, mais leur réflexion tend vers une plus grande
précision, en particulier dans la composition des métaux. D’après eux, les métaux sont constitués de
soufre et de mercure, non pas les substances familières qu’ils connaissent parfaitement, mais plutôt
le « principe » du mercure, qui confère aux métaux un caractère fluide ; et le « principe » du soufre,
qui rend les substances combustibles et les métaux corrodables. Les réactions chimiques
s’expliquent par des variations quantitatives de ces principes dans la matière.

Au cours des XIIIe et XIVe siècles, l’influence d’Aristote décline dans tous les domaines de la
pensée scientifique. L’observation de la fusion de la matière fait douter des explications du
philosophe. Au Japon, les techniques de la trempe sont perfectionnées jusqu’au XVe siècle, et des
armes blanches (en particulier des sabres et des épées) d’une qualité exceptionnelle, grâce à des
procédés aujourd’hui oubliés ou désormais inapplicables, sont fabriquées par des moines-forgerons
au service de seigneurs. Après 1500, les ouvrages d’alchimie apparaissent en nombre croissant,
comme ceux concernant la technologie. Le résultat de ces connaissances et de leur transmission est
flagrant au XVIe siècle.

Parmi les ouvrages les plus influents du XVIe siècle, on trouve des études pratiques sur
l’exploitation minière et la métallurgie. Ces traités s’intéressent en particulier aux minerais pour leur
contenu en métaux de valeur, évaluation qui nécessite l’usage d’une balance de laboratoire ou
cadran gradué, et le développement de méthodes quantitatives. Dans les autres domaines, en
particulier en médecine, les savants commencent à reconnaître le caractère indispensable d’une plus
grande précision dans la mesure et dans les procédés de séparation des substances, notamment en
vue de la production de remèdes.

Ces méthodes quantitatives sont largement développées par le médecin suisse Paracelse.
Issu d’une région minière, il s’intéresse aux propriétés des métaux et de leurs composés, qu’il
considère plus efficaces que les remèdes à base de plantes utilisés par les médecins orthodoxes.
Pendant la majeure partie de sa vie, il est impliqué dans de violentes querelles avec le pouvoir
médical de l’époque, et il fonde la science de l’iatrochimie (usage de médicaments chimiques),
précurseur de la pharmacologie.

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Introduction

Paracelse et ses successeurs découvrent un grand nombre de composés et de réactions


chimiques. À l’ancienne théorie des principes du soufre et du mercure concernant la composition
des métaux, il ajoute un troisième constituant, le sel, partie terrestre de tout composé. D’après
Paracelse, lorsque le bois brûle, « l’élément qui brûle est le soufre, celui qui s’évapore est le mercure
et celui qui se transforme en cendres est le sel ». Son insistance sur le soufre combustible est
déterminante pour le développement ultérieur de la chimie.

Les iatrochimistes qui suivent Paracelse se démarquent de certaines de ses idées les plus
fantaisistes ; de manière générale, ils associent ses recettes et les leurs pour préparer des remèdes
chimiques. Enfin, à la fin du XVIe siècle, André Libavius publie une classification des connaissances
iatrochimiques dans son Alchimie, ouvrage souvent considéré comme le premier manuel de chimie.

Dans la première moitié du XVIIe siècle, certains scientifiques se mettent à étudier


expérimentalement les réactions chimiques, non pas parce qu’elles sont utiles pour d’autres
disciplines, mais plutôt pour leur intérêt propre. Le Flamand Jan Baptist Van Helmont, médecin qui
délaissera la pratique médicale pour se consacrer à l’étude de la chimie, utilise une balance pour
montrer qu’une quantité définie de sable peut être fondue en présence d’une base pour former le
gaz à l’eau, et que ce produit, traité par de l’acide, régénère la quantité originelle de sable (silice).
Ainsi apparaissent les prémices des fondements du principe de conservation de la masse. Van
Helmont découvre également que, dans un certain nombre de réactions (combustion du charbon,
fermentation du jus de raisin, etc.), un fluide aérien (le gaz carbonique) est libéré : il l’appelle « gaz
sylvestre ». Cette découverte le conforte dans sa théorie des « gas », comme il les nomme, qui
distingue l’air des autres gaz. C’est encore à lui que l’on doit l’invention du thermomètre.

Au XVIe siècle, suite à la découverte de la possibilité de créer un vide, ce qu’Aristote


déclarait impossible, l’attention se porte sur l’ancienne théorie de Démocrite, qui suppose que les
atomes se déplacent dans le vide. René Descartes et ses successeurs introduisent alors un concept
mécanique de la matière selon lequel la taille, la forme et le mouvement des particules expliquent
tous les phénomènes observés. À cette époque, la plupart des philosophes naturalistes et des
iatrochimistes supposent que les gaz n’ont pas de propriétés chimiques ; leur attention est donc
focalisée sur le comportement physique de ces derniers.

Une théorie cinétique moléculaire des gaz prend ainsi forme. Dans ce cadre, de
remarquables expériences sont réalisées, notamment par Robert Boyle dont les études sur l’élasticité
de l’air conduisent à la loi qui porte son nom. Selon celle-ci, à température constante, le volume
d’un gaz est inversement proportionnel aux pressions auxquelles il est soumis. C’est à Boyle que
l’on doit également la découverte du rôle de l’oxygène dans les combustions ; en outre, il contribue
à la définition de l’élément chimique fournie plus tard par le Français Lavoisier.

Pendant que de nombreux philosophes spéculent sur les lois mathématiques, des savants
tentent d’expliquer au moyen de théories les réactions chimiques qu’ils observent. Les
iatrochimistes prêtent une attention particulière au soufre et aux théories de Paracelse. Dans la
seconde moitié du XVIIe siècle, le médecin, économiste et chimiste allemand Johann Joachim
Becher construit un système chimique autour de ce principe. Il remarque que lorsque la matière
organique brûle, une substance volatile se vaporise. Son disciple Georg Ernst Stahl en fait le
fondement d’une théorie qui survivra dans les cercles chimiques pendant près d’un siècle :
l’hypothèse du phlogistique.

Stahl suppose que lorsqu’une substance brûle, sa partie combustible se dégage dans l’air. Il
appelle cette partie le phlogistique, du mot grec signifiant « inflammable ». Selon Stahl, la corrosion
des métaux est analogue à la combustion et implique donc la perte du phlogistique. Les plantes
absorbent le phlogistique de l’air et sont donc riches en phlogistique. Chauffer la chaux ou des
oxydes métalliques au feu de bois leur redonne le phlogistique. Par conséquent, la chaux est un
élément et le métal un composé. Cette théorie, qui va à l’encontre de la conception actuelle de
l’oxydoréduction, implique la mutation cyclique d’une substance — quand bien même dans la
mauvaise direction —, et certains phénomènes observés peuvent s’expliquer par cette mutation.

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Introduction

Cependant, des études récentes en histoire de la chimie montrent que l’hypothèse du phlogistique
n’a eu qu’une influence mineure parmi les chimistes, jusqu’à ce qu’elle soit réfutée par Lavoisier,
dans le dernier quart du XVIIIe siècle.

Au XVIIIe siècle, une nouvelle observation fait progresser la compréhension de la chimie :


les scientifiques constatent que certaines substances se combinent plus facilement que d’autres, ou
ont une plus ou moins grande affinité pour un produit donné. Des tables détaillées sont établies
pour montrer les affinités relatives des composés lors de leur mélange. L’étude et l’usage de ces
tables rendent possible la prédiction de nombreuses réactions chimiques avant leur réalisation en
laboratoire.

Cette nouvelle approche conduit à la découverte de nouveaux métaux, de leurs composés


et de leurs caractéristiques. Les méthodes analytiques qualitatives et quantitatives se développent : la
science de la chimie analytique est née. Néanmoins, aussi longtemps que le rôle des gaz reste l’étude
exclusive de la physique, la dimension de la chimie ne peut être pleinement reconnue.

L’étude chimique des gaz prend son essor au début du XVIIIe siècle, lorsque le naturaliste
britannique Stephen Hales met au point le principe de la cuve à eau, qui lui permet de récupérer les
gaz émis par de nombreuses substances chauffées et de mesurer le volume de ces gaz. La cuve à eau
devient un dispositif précieux pour la collecte et l’étude des gaz, domaine qui progresse rapidement
et conduit à un nouveau niveau de compréhension des gaz.

En 1804, Louis Joseph Gay-Lussac montre que les rapports des volumes des gaz qui
réagissent sont des nombres entiers : c’est la loi des proportions multiples (qui implique l’interaction
des atomes). Sa première loi indique que tous les gaz se dilatent de la même façon,
proportionnellement à l’augmentation de la température (à pression constante, cette variation par
degré correspond à 1/273 de son volume à 0 °C). D’après la seconde loi, si un gaz est réchauffé
tout en maintenant constant son volume, à chaque degré d’augmentation de la température la
pression augmente de 1/273 de sa valeur à 0 °C. Gay-Lussac découvre également le bore, isole le
cyanogène et mène des études sur l’iode. Il démontre, avec Thenard, que le chlore est un corps
simple.

En 1808, John Dalton publie son hypothèse atomique. Il considère qu’il est possible de
déduire les masses relatives des particules ou des atomes du rapport des masses dans les composés.
Selon lui, tous les composés sont « binaires » (le rapport du nombre d’atomes des différents
éléments étant égal à 1), sauf si des éléments peuvent former deux composés différents (auquel cas
l’un des composés serait binaire, l’autre ternaire) ou si les éléments peuvent former trois composés
différents (l’un serait binaire, les deux autres ternaires). De plus, il affirme que les masses relatives
(aujourd’hui, on parle de masse atomique) de chaque élément sont différentes — ce qui n’a jamais
été avancé auparavant. Il établit une table des masses relatives à tous les éléments connus à
l’époque, en choisissant arbitrairement comme unité de masse celle de l’oxygène. Peu après, le
chimiste britannique Wollaston prend la valeur 10 pour l’oxygène. La théorie de Dalton comporte
de nombreuses erreurs, mais elle sert de base à des hypothèses ultérieures qui vont révolutionner la
chimie théorique.

En 1811, Amedeo Avogadro suppose que des volumes égaux de gaz ont le même nombre
de molécules dans les mêmes conditions de température et de pression. Il établit une distinction
entre molécules et atomes : une mole contient 6,023 × 1023 molécules (nombre d’Avogadro). En
1836, Thomas Graham démontre que la vitesse de diffusion des gaz est inversement
proportionnelle à la racine carrée de leurs densités.

Les méthodes de mesures quantitatives ont été introduites par LAVOISIER, DALTON,
BERTHELOT et LOMONOSSOV, ainsi naquit la chimie expérimentale. La découverte du
principe de conservation de la manière est attribuée à LAVOISIER (qui fut d’ailleurs accusés, à tort
ou à raison, de s’être inspiré des travaux de Lomonossov).

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Introduction

Avec la redécouverte de la théorie atomique par DALTON (19776-1844), on assiste à la


naissance de la stéochiomètrie. Les idées sur le lien chimique avancent aussi de grand pas : on
découvre le lien électrovalent ce qui empêche d’ailleurs longtemps de considérer les gaz comme
l’oxygène, l’azote ou le chlore comme biatomique, entrainant des erreurs considérables dans
l’établissement des formules brutes des composés organiques.

Malgré les progrès de la chimie, une partie des composés dits ‘’organiques’’ étaient encore
considérés comme étant doués d’une propriété transcendante appelée ‘’force vitale’’. Même la
synthèse les défendeurs de la théorie de la flore vitale dont un des partisans illustre fut Louis
PASTEUR, inventeur de la vaccination.

La fin de XIXème et le début du XXème voit l’accumulation rapide des faites nouveaux qui
modifient peu à peu les idées. En 1869, un modeste professeur de lycée, MENDELEEV proposa
une classification périodique des éléments qui constituera plus tard la base de la théorie atomique
moderne, tandis que par suite des travaux d’ARRHENIUS sur la dissociation électrolytique, les
théories sur le lien chimique se précisent. WILHELM, en 1869 publie le premier travail
expérimental en cinétique chimique, VAN’T HOFF et son école donne une impulsion au
développement de la thermodynamique chimique.

On assiste à un tel feu d’artifice des découvertures, qu’un savant célèbre affirme que les
chercheurs du XXème siècle n’auront plus rien à découvrir. On sent dans l’œuvre littéraire de Jules
VERNE cet optimisme inébranlable dans le pouvoir de la science. Le « positivisme » du XIXème
siècle bat son plein.

Au début du XXème siècle, le cadence des découvertes ne s’est par ralentie. Par la
découverture de la radioactivité naturelle, Henry BECQUEREL démontre que contrairement aux
idées anciennes, l’atome n’est pas indivisible. Cette idée se précise par suite des travaux de Pierre et
Marie CURIE. La découverture par PLANCK (1906) de la théorie quantitative ouvre la voie aux
travaux d’EINSTEIN sur l’effet photoélectrique et à l’élaboration de la théorie de la relativité.

C’est encore la théorie quantique qui donne naissance à l’atomistique moderne par les
travaux de Niels BOHR (1913), donnant une explication théorique aux lois empiriques de
BALMER (1886). La spectroscopie atomique connaitra grâce à cette découverture un
développement prodigieux. En 1916, KÖSSEL réalise les premiers modèles moléculaires de
valence.

Par la suite, les faits expérimentaux devaient révéler la complexité extraordinaire de la


matière par l’utilisation des accélérateurs de particules de plus puissants. Les idées positives devaient
être abandonnées pour laisser la place à des courants d’idées trahissant une attitude plus modeste
vis-à-vis der la nature.

Sur le plan technique, le progrès ne fut pas moins considérable. Sous la contrainte du
manque de matières premières par suite de l’isolement de l’Europe dans la guerre, les chimistes
mettent au point des procédés industriels ingénieux. On voit apparaitre le procédé FISHER-
TROPS pour la fabrication des hydrocarbures et de l’essence synthétique à partir de la houille, la
fabrication du caoutchouc synthétique, la synthèse de l’indigo, la margarine pour remplacer la
beurre et la fabrication des protéines synthétiques (erzats).

Il serait long de s’étendre sur toutes les découvertes faites depuis le début du siècle. Pour
une idée de la véritable explosion scientifique de notre temps, nous disons seulement que neuf-
dixième des savants de tous les temps sont vivants.

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Chapitre I Notions fondamentales

Chapitre I
NOTIONS FONDAMENTALES
I.1. Objet et subdivision de la chimie

La chimie est définie comme la science qui étudie la matière et ses transformations. Elle est
divisée en trois branches principales : la chimie générale ou chimie physique, la chimie descriptive et
la chimie analytique. Chaque branche présente un aspect théorique et un aspect expérimental, et
peut être étudiée du point de vue fondamental, ou appliquée en chimie industrielle.

La chimie générale étudie les composés et phénomènes chimiques indépendamment de la


nature de ces composés. Elle cherche les principes généraux qui régissent les propriétés et les
phénomènes. Elle comporte deux grandes parties : la chimie quantique qui traite de la structure et
des propriétés microscopiques des objets chimiques (atomes et molécules), et qui regroupe
l’atomistique, la chimie moléculaire, la chimie nucléaire ou radiochimie et la photochimie ; l’autre
grand domaine traité par la chimie générale est l’étude de la réaction chimique, qui fait appel d’une
part, à la thermochimie pour déterminer les équilibres chimiques, et d’autre part à la cinétique
chimique pour décrire les mécanismes et les vitesses des réactions.

La chimie descriptive a pour but de décrire la totalité des composés chimiques existants et
les réactions auxquelles ils peuvent conduire. Elle présente deux volets : la chimie organique qui
étudie les composés du carbone, et la chimie inorganique (ou chimie minérale) qui s’intéresse à tous
les autres composés. Notons qu’un petit nombre de composés du carbone sont étudiés par la
chimie minérale (les oxydes de carbone, les cyanures…).

La chimie analytique résout trois problèmes courants des chimistes : la détection des
espèces présentes dans un mélange ; la séparation ou purification des composés ; et la
détermination de la structure des composés, une fois isolés.

La chimie est une science expérimentale. Elle est développée par suite d’une série
d’observations et d’expériences. Elle a fondamentalement pour objet de décrire, expliquer et
prévoir les phénomènes qui altèrent profondément les propriétés ou la nature de la matière.

La matière est caractérisée par des propriétés. Toute cause qui modifie les propriétés de la
matière est appelée phénomène.

Les phénomènes qui n’altèrent pas la nature intime de la matière constituent les phénomènes
physiques. Exemple lors de la dissolution du sucre dans l’eau, il y a « disparition » du solide mais la
nature chimique des matières n’en est pas modifiée. L’évaporation de l’eau permet de récupérer le
sucre. Ces phénomènes sont universels (c'est-à-dire affectent tous les corps) et réversible (c'est-à-
dire cessent avec la cause qui les produisent).

Les phénomènes qui altèrent profondément la nature intime de la matière constituent les
phénomènes chimiques ou réactions chimiques. Ces phénomènes sont spécifique (c'est-à-dire
n’affectent pas avec la cause qui les produit).

I.2. Mélange et combinaison

Un mélange est une juxtaposition de deux ou plusieurs constituants susceptibles d’être


séparés par des méthodes physiques. Il ne faut pas confondre un mélange à une combinaison. Le
mélange est obtenu après un phénomène physique tandis qu’une combinaison résulte d’une
réaction chimique. Le tableau ci dessous donne les différences essentielles.

Notes de cours de Chimie Générale 10


Chapitre I Notions fondamentales

Mélange Combinaison

Le mélange se fait suivant des La combinaison ne peut se faire que dans


proportions massiques quelconques des proportions massiques bien déterminées.

Les propriétés d’un mélange résultent des Les propriétés d’une combinaison sont
propriétés des constituants comme la caractéristiques de la nouvelle substance
couleur, la masse, la solubilité, … obtenue par des constituants.
Dans un mélange, les constituants
conservent leur individualité et sont Les constituants de départ perdent
séparables par des méthodes physiques. totalement leur individualité, c'est-à-dire qu’il
y a un phénomène chimique.

On appelle « phase » l’ensemble des parties identiques d’un système. On entend par système,
une portion de l’univers que l’on étudie. Un mélange est dit homogène lorsqu’il est caractérisé par
une répartition équitable des constituants. Il présente par conséquent des propriétés identiques quel
que soit l’échantillon choisi ; il n’est donc constitué que d’une seule phase. (Exemple : l’eau sucrée)

Un mélange hétérogène est caractérisé par la juxtaposition désordonnée des substances qui les
constituent, par la suite, par des propriétés variables d’une fraction à l’autre. Il est constitué par
plusieurs phases.

L’analyse immédiate est l’ensemble des procédés qui permettent la séparation des constituants
d’un mélange homogène ou hétérogène sans altérer leur nature chimique. Ces procédés de
séparation sont basés sur les différences des propriétés physiques présentées par ces constituants.

Les procédés utilisés varient selon le cas.

I.2.1. Séparation des mélanges hétérogènes

Séparation sans modification de l’état physique

a) Mélange solide - liquide

Les solides sont séparés des liquides par :


 Filtration : consiste à forcer le liquide à passer à travers une paroi poreuse et à retenir les
solides.
 Décantation : basée sur la différence de densité. Les solides, plus denses, tombent au fond
sous l’effet de leur propre poids.
 Centrifugation : lorsque les particules solides sont petites ou lorsque la densité est proche
de celle du liquide, la décantation devient lente voire impossible. On accélère la séparation
en soumettant des particules solides à une force centrifuge.

b) Mélanges solide-solide

Les solides sont séparés par :


 Triage à la main : lorsque les constituants à séparer sont d’aspect différent et de
dimension appréciable.
 Tamisage : consiste à séparer sur base de la grosseur au travers d’un tamis.
 Lévigation : se base sur la différence de densité. Les solides sont soumis à un courant de
fluide, les denses résistent tandis que les légers sont entrainés.
 Immersion dans un liquide de densité intermédiaire. Ainsi les légers surnagent tandis que
les denses décantent.
 Flottation : procédé physico-chimique de séparation des solides en pulpe. Il consiste à
rendre, au moyen des réactifs spécifiques, une partie aérophile et une autre hydrophile. Par

Notes de cours de Chimie Générale 11


Chapitre I Notions fondamentales

insufflation d’air, les aérophiles adhèrent aux bulles d’air et montent en surface où ils sont
séparés de la pulpe.

c) Mélange liquide- liquide

Les liquides sont séparés par :


 Décantation : procédé analogue à celui traité à la séparation solide-liquide. Dans ce cas, les
liquides à séparer doivent être immiscibles. Ils se séparent par différence de densité dans
une ampoule à décanter.
 Centrifugation : lorsqu’un de deux constituants est finement dispersé dans l’autre, la
décantation devient lente voire impossible. On soumet alors le mélange à une force
centrifuge pour accélérer la séparation.

Séparation accompagnée d’une modification physique

Ces procédés peuvent servir à séparer des solides entre eux ou les solides de liquides.

a) Dissolution sélective : basée sur la différence de solubilité. on l’utilise si l’un des


constituants est soluble dans un liquide qui ne dissout pas les autres.

b) Fusion : basée sur la différence de température de fusion. Les constituants peuvent être
séparés par fusion du mélange suivie d’un refroidissement méthodique (cristallisation
fractionnée).

c) Evaporation : la séparation se fait par évaporation. Elle sert également à sécher un solide
humide soit dans l’air, soit dans une étuve, soit dans un dessiccateur.

I.2.2. Séparation des mélanges homogènes

Les procédés ci-dessous ne pouvant convenir pour séparer les constituants des mélanges
homogènes, il est nécessaire de recourir à des procédés plus délicats notamment :

a) La distillation :
La distillation est une méthode de séparation qui se base sur la différence des températures
d’ébullitions des constituants du mélange.
En pratique, on fait la distillation fractionnée : procédé basé sur l’enrichissement des vapeurs
émises, en constituant le plus volatil et l’accroissement simultané de la concentration (quantité) en
constituant le moins volatil dans la phase liquide. (Exemple : distillation fractionnée du pétrole
pour séparer les essences, des gasoils, des kérosènes, des huiles, …) la distillation peut se faire sous
pression atmosphérique ou sous- pression réduite. La distillation peut servir aussi à séparer un
mélange gazeux préalablement liquéfié : la distillation de l’air pour produire de l’oxygène pur et de
l’azote pur.

b) Cristallisation
La cristallisation est une méthode de séparation qui se base sur la différence des températures
de cristallisation ou de congélation des constituants du mélange. La température du mélange
(liquide) à séparer est abaissée progressivement jusqu’à ce que le constituant ayant une température
de cristallisation élevée se solidifie.

c) Extraction par solvant


Procédé basé sur la solubilité. Soit deux substances dissoutes dans l’eau avec un solvant
organique immiscible à l’eau. A étant plus soluble dans le milieu organique, il sera séparé de B en
passant dans le milieu où il est plus soluble.

Notes de cours de Chimie Générale 12


Chapitre I Notions fondamentales

I.3. Séparation des isotopes

La séparation des isotopes du même élément est difficile. Une séparation chimique
complète en une étape est impossible, car les isotopes d'un même élément ont les mêmes propriétés
chimiques. Les méthodes physiques sont en général basées sur les différences extrêmement faibles
dans les propriétés physiques des isotopes, dues à leur différence de masse. La séparation
électrolytique et les différentes méthodes d'échange utilisent la différence d'énergie des liaisons
chimiques, qui sont fonction de la masse de l'isotope. Les isotopes non radioactifs de l'hydrogène, à
savoir le deutérium (hydrogène-2) et l'hydrogène ordinaire (hydrogène-1), sont les premiers isotopes
à être séparés en quantités appréciables. On doit cette réalisation au chimiste américain Harold
Urey, qui découvre le deutérium en 1931.

Avant 1940, de nombreuses méthodes sont utilisées pour la séparation de petites quantités
d'isotopes dans un but de recherche. Parmi les procédés les plus fructueux, on peut citer la
centrifugation, la distillation fractionnée, la diffusion thermique, l'électrolyse, la diffusion gazeuse et
la séparation électromagnétique. Ces méthodes reposent sur la faible différence de masse entre les
isotopes à séparer et sont surtout efficaces pour les isotopes de l'hydrogène, car la différence de
masse entre les deux isotopes est de 100 p. 100, alors que la différence de masse entre les isotopes
de carbone-12 et de carbone-13, ou entre les isotopes de néon-20 et de néon-22 est seulement de
10 p. 100. Entre les isotopes d’uranium-235 et d’uranium-238, cette différence est légèrement
supérieure à 1 p. 100. Plus la différence de masse entre les isotopes est faible par rapport à la masse
de l'élément, plus la séparation isotopique sera difficile. À l'exception du procédé électromagnétique
qui s'effectue en une seule étape, toutes les méthodes de séparation isotopique impliquent une
succession d'étapes de production. À l'issue de la première étape, on obtient deux fractions : dans
l'une, la proportion de l'isotope le plus lourd est légèrement supérieure à cette proportion dans le
mélange initial ; dans l'autre, le mélange est « enrichi » en l'isotope léger par rapport au mélange de
départ.

Pour obtenir un enrichissement notable en l'isotope recherché, il est nécessaire de séparer à


nouveau la fraction enrichie. Ce procédé est en général réalisé au moyen d'une cascade comprenant
un grand nombre d'étapes. La fraction enrichie de toute étape devient la matière première pour
l'étape suivante et la fraction appauvrie qui contient encore un pourcentage important de l'isotope
recherché est mélangée avec la matière de départ de l'étape précédente. La matière appauvrie de la
première étape est épuisée dans les étapes supplémentaires lorsque la matière première (par
exemple, l'uranium) est rare. Un dispositif est conçu pour automatiser en continu la circulation
d'une étape à une autre.

Une telle cascade est extrêmement souple et les unités peuvent être déplacées d'une étape
de séparation à une autre comme on le souhaite. Par exemple, dans la séparation de l'uranium, une
grande quantité de matière doit être traitée au départ, car l'uranium-235 recherché est mélangé avec
140 fois plus d'uranium-238. À la fin du procédé, l'uranium-235 est presque pur et la quantité de
matière est beaucoup plus faible.

I.3.1. Centrifugation et distillation

La centrifugation utilise la différence de masse pour séparer les isotopes. Dans ce procédé,
on emploie un cylindre rotatif contenant le mélange à séparer. Le cylindre est placé de façon à ce
que la vapeur s'échappe vers le bas dans la partie extérieure du cylindre et vers le haut dans la partie
centrale du cylindre. L'effet centrifuge produit une concentration croissante de l'isotope lourd dans
la partie extérieure.

Dans la séparation par distillation fractionnée, un mélange contenant différents isotopes est
distillé. Les molécules de la fraction ayant le plus bas point d'ébullition (les isotopes les plus légers)
tendent à se concentrer dans le courant de vapeur et sont ainsi recueillies.

Notes de cours de Chimie Générale 13


Chapitre I Notions fondamentales

I.3.2. Diffusion thermique

Cette méthode utilise le fait que les molécules les plus légères d'un liquide ou d'un gaz ont
tendance à se concentrer dans une zone chaude et que les molécules plus lourdes se concentrent
dans une zone froide. Un appareil à thermodiffusion est constitué d'un tube vertical muni d'un fil
chauffé vers 500 °C, qui crée un gradient de température entre le centre et les parois du tube. Les
isotopes les plus lourds se concentrent dans les parties extérieures du tube et les isotopes plus légers
tendent à se concentrer au centre. Dans le même temps, en raison de la convection thermique, le
gaz ou le liquide proche du fil tend à s'élever et le gaz ou le liquide plus froid situé à proximité des
parois tend à s'abaisser. Ainsi, les isotopes les plus lourds se rassemblent dans le bas du tube et les
plus légers au sommet.

I.3.3. Electrolyse

La méthode de séparation électrolytique est la première méthode utilisée pour séparer du


deutérium pratiquement pur. Lorsque l'eau contenant le mélange isotopique subit une électrolyse,
l'isotope le plus léger de l'hydrogène s'évapore, l'eau étant alors enrichie en l'isotope le plus lourd,
qui reste en phase liquide.

I.3.4. Diffusion gazeuse

La diffusion gazeuse et la méthode de séparation électromagnétique des isotopes de


l'uranium permettent la première séparation d'isotopes à grande échelle. Le problème de la
séparation de l'uranium-235 et de l'uranium-238 se pose en 1940, après la démonstration de la
fission de l'isotope-235 par les neutrons. On trouve l'uranium-235 dans l'uranium naturel avec une
proportion de 7 parts pour 1 000 parts d'uranium-238. Dans le cadre du programme américain de
mise au point de la bombe atomique (baptisé le projet Manhattan), on étudie les différentes
méthodes de séparation isotopique. La diffusion gazeuse et les méthodes électromagnétiques sont
utilisées pour produire environ 1 kg d'uranium-235 par jour, pour la fabrication d’armes nucléaires.

La diffusion gazeuse utilise la différence entre les vitesses de diffusion des gaz à travers une
paroi poreuse, dues aux différentes masses moléculaires. La vitesse de diffusion d'un gaz est
inversement proportionnelle à la racine carrée de sa masse. Ainsi, les atomes légers diffusent à
travers une barrière poreuse avec une vitesse supérieure aux atomes plus lourds. Dans la séparation
des isotopes de l'uranium, le fluorure d'uranium UF6, seul composé gazeux de l'uranium, est
continuellement aspiré par des barrières poreuses. La différence de masse entre l'uranium-235 et
l'uranium-238 est légèrement supérieure à 1 p. 100, mais la différence de masse entre les fluorures
est légèrement inférieure à 1 p. 100. Le facteur d'enrichissement, qui est égal à la racine carrée du
rapport des masses, est théoriquement de 0,43 p. 100 pour un procédé instantané et de 0,30 p. 100
pour un procédé en continu ; mais en pratique, on obtient un facteur d'enrichissement d'environ
0,14 p. 100 par étape. Pour produire 99 p. 100 d'uranium-235 à partir de l'uranium naturel, qui
contient environ 0,7 p. 100 d'uranium-235, 4 000 étapes sont nécessaires. Le procédé requiert des
milliers de kilomètres de tuyaux, des milliers de moteurs et de pompes et des mécanismes de
contrôle complexes.

I.3.5. Electromagnétisme

Bien que la méthode par diffusion gazeuse permette de produire d'importantes quantités
d'uranium-235, les premières quantités relativement conséquentes de l'isotope sont obtenues par
des procédés électromagnétiques à Oak Ridge, dans le Tennessee, aux États-Unis. On fait passer
des ions d'isotopes dans un champ magnétique perpendiculaire au plan de la trajectoire des ions.
Ceux-ci ont alors une trajectoire circulaire dont le rayon de courbure dépend de la masse des
particules. Les ions de masses différentes ont donc des trajectoires sensiblement différentes : les
isotopes sont ainsi séparés et recueillis dans des collecteurs. Cependant, on ne peut traiter qu'une

Notes de cours de Chimie Générale 14


Chapitre I Notions fondamentales

faible quantité de matière. C'est pourquoi ce procédé de séparation — qui utilise le principe du
spectromètre de masse — est uniquement employé à petite échelle, c'est-à-dire en laboratoire.

I.3.6. Rayon laser

Le concept de séparation et d'enrichissement des isotopes par laser voit le jour après
l'invention du laser en 1960. Cette méthode de séparation isotopique gagne du terrain en 1966, avec
la mise au point du laser à colorants, qui fournit des rayons de photons dans une étroite bande de
longueurs d'onde, allant de l'infrarouge à l'ultraviolet. Un élément est tout d'abord vaporisé et ses
atomes sont sélectivement excités et ionisés par un rayon laser réglé pour trier l'isotope recherché.
Les isotopes peuvent également être séparés sous forme moléculaire : le rayon laser dissocie
sélectivement les molécules du composé qui contiennent l'isotope recherché. Depuis 1972, de tels
procédés se sont développés, en particulier pour l'enrichissement du plutonium et de l'uranium,
respectivement utilisés dans les centrales nucléaires et pour les armes nucléaires. La méthode est
coûteuse et difficile à réaliser, mais peu d'étapes sont nécessaires et on récupère une matière
hautement enrichie.

I.4. Exercices

1) Dire si les opérations ou transformations suivantes sont des phénomènes physiques ou


chimiques :
a) Chauler un mur (examen 2009) ;
b) Cirer une chaussure (examen 2009) ;
c) Fondre le sucre (examen 2009) ;
d) Acide + base = sel + eau ;
e) Transformation du fer en rouille ;
f) Passage de l’état solide à l’état gazeux ;
g) Façonnage d’une tôle en boite de conserve ;
h) Broyage d’un minerai ;
i) Transformation de la cigarette en fumée et en cendre ;
j) Transformation d’un tissu en robe ;
k) Fondre la crème sous l’effet de la chaleur.

Solution 1 :

a) Phénomène chimique Ca(OH)2+CO2CaCO3+H2O)


b) Phénomène chimique (évaporation du solvant et oxydation des matières colorantes)
c) Phénomène chimique (décomposition de la matière organique par chaleur)
d) Phénomène chimique
e) Phénomène chimique

2) Dire si le mélange ci-dessous est homogène ou hétérogène :


a) Huile-eau
b) Huile-essence
c) Acide-base
d) Riz-mais
e) Farine de mais-farine de riz
f) Pétrole

Solution 2 :

a) Hétérogène
b) Homogène
c) Pas de mélange

Notes de cours de Chimie Générale 15


Chapitre I Notions fondamentales

3) Comment peut-on séparer les mélanges suivants :


a) Du sucre et du sel de cuisine (examen 2009)
b) De la sciure de bois et du sucre (examen 2009)
c) De la limaille de fer et du sable (examen 2009)
d) De l’alcool et de l’eau
e) Du riz et du mais
f) Du minerai de cuivre et de la gangue
g) De l’essence et de l’eau
h) Du sel dissous dans de l’eau

Solution 3 :

a) Dissolution sélective suivie de la filtration


b) Dissolution suivie de la filtration
c) Séparation magnétique (utilisation d’un aimant)
d) Distillation (de préférence fractionnée)
e) Tamisage ou triage manuel.

Notes de cours de Chimie Générale 16


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

Chapitre II
ATOME, ELEMENTS ET STRUCTURE DU NOYAU
ATOMIQUE

II.1. Atome et éléments

II.1.1. Limite de la divisibilité de la matière

L’expérience courante montre que la matière peut être divisée. Cependant, cette division de
la matière est limitée. Au cours de cette opération, il existe un stade où on obtiendrait, si on pouvait
y parvenir, des particules « insécables » (c'est-à-dire qui ne peuvent pas être coupées ou divisées), non
en raison de la difficulté de l’opération, mais en raison de leur nature même. Les scientifiques ont
été amenés à considérer que la matière n’a pas une structure continue, qui ont très tôt été appelées
atomes (atome vient du grec et signifie étymologiquement : qui ne peut être coupé).

NB : Personne n’a jamais vu de ses yeux les atomes et les molécules, ni pu observer directement, au
sein de la matière, le déroulement d’une réaction chimique.

II.1.2. Corps purs

Toute substance qui résiste à tous les essais de séparation de l’analyse immédiate vue
précédemment constitue un corps pur ou une espèce chimique définie. Exemple : l’eau distillée, le
cuivre métallique.
Un corps pur constitué d’atomes tous identiques entre eux est appelé « corps pur simple ». Exemple :
le cuivre métallique, l’oxygène. Les corps purs simples sont ceux qu’on ne peut pas obtenir par une
combinaison. Leur nombre est limité. C’est à partir d’eux qu’on fait la synthèse des autres corps
connus.

Les corps simples se subdivisent en deux classes : les métaux et les non- métaux. Les métaux,
exceptés le mercure qui est liquide, sont solides, bons conducteurs de l’électricité, ductiles,
malléables et tenaces (exemple : cuivre, or, fer, argent,…) les non métaux sont moins durs que les
métaux. Ils sont solides, liquides ou gazeux, sans éclat et mauvais. Ils sont solides, liquides sans éclat
et mauvais conducteur de la chaleur et de l’électricité (exemple : soufre, oxygène, phosphore, …)

Un corps pur constitué de deux ou de plusieurs espèces d’atomes différents prend le nom de
« corps pur composé ». Exemple : l’eau distillée, le sel du cuivre pur. A la différence des corps lorsqu’ils
sont soumis à des actions énergétiques. Telles que l’élévation de la température, l’action d’un
courant électrique, …

Exemple :
• Sous l’action d’un courant électrique, l’eau se décompose en oxygène et en hydrogène :
H2O  H2 + 1/2 O2
• Sous l’action de la chaleur, le carbonate de calcium, se décompose en chaux et gaz
carbonique : CaCO3  CaO + CO2

L’analyse dite élémentaire a pour but de déterminer les diverses espèces d’atomes c'est-à-dire
les divers éléments qui entrent dans la constitution d’un corps pur.

Les atomes de même nature ou de nature différente s’associent pour former des particules
distinctes appelées molécules qu’il est impossible de scinder sans en modifier les propriétés. En

Notes de cours de Chimie Générale 17


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

d’autres termes, la molécule est la plus petite particule d’un corps qui puisse exister à l’état
individuel et isolé tout en conservant les propriétés du corps pur.
Cette notion de molécule amène à redéfinir un corps pur :

Un corps simple est formé soit d’atomes identiques (exemple cuivre : Cu) soit de molécules
constituées d’atomes identiques (exemple : la molécule d’hydrogène H2 est constituée de deux
atomes d’hydrogène).

Un corps composé est toujours formé de molécules constituées d’atomes de natures


différentes (exemple : la molécule d’eau H2O est formée de deux atomes d’hydrogène et d’un atome
d’oxygène).

II.1.3. Symbole ou notation chimique des éléments

Il ne faut pas confondre un corps pur simple d’un élément. Un élément est ce qui reste d’un
corps pur quand il entre en combinaison. L’élément est caractérisé par des propriétés spectrales et
n’a aucune existence individuelle.
Dans les corps oxygène, eau, acide sulfurique, nous trouvons des atomes d’oxygène. Ce qui est
commun aux corps cités est l’élément oxygène, représenté par l’atome d’oxygène. L’élément est
donc représenté par l’atome.

Par convention (internationale), on attribue à chaque élément un symbole ou une notation


chimique. Les symboles sont des initiales des noms (latin, grec, français, allemand, …) des éléments
auxquels on ajoute au besoin une autre lettre.
NB : La première lettre est toujours majuscule.

Exemple : Aurum (Au) ; Kalium (K) ou Potassium ; Nitrium (N) ou Azote ; Hydrargyrum (Hg) ou
mercure ; Soufre (S) ; Natrium (Na) ou Sodium ; Cuprium (Cu) ou Cuivre.

Le symbole d’un élément représente aussi l’atome de cet élément.

II.2. Masse atomique et masse moléculaire

II.2.1. Masses absolues des atomes physiques

On a pu déterminer, en utilisant le spectrographe de masse, les masses absolues des atomes


et des molécules. Pour la plupart des molécules, cette masse est de l’ordre de 10-23g. (2,99.10-23g
pour une molécule d’eau). Ces nombres ne sont pas commodes à manier, et surtout, n’ont pas de
signification immédiate. Le moindre échantillon de matière avec lequel on peut faire une réaction
contient un nombre immense d’atomes (environ dix milliards dans un milligramme de cuivre).

II.2.2. Masses atomiques relatives

Par convention, les masses des atomes et des molécules se rapportent à la douzième partie de
la masse du carbone 12. Le 12C a été choisi à cause de son abondance (98,9%) et de sa stabilité.
La masse atomique d’un élément est donc définie par ce rapport :

Masse d' un atome d' un élément


Ma =
Douzième de la masse d' un atome de carbone

La masse moléculaire d’une molécule est définie par :

Masse d' une molécule d' un corps pur


Mm =
Douzième de la masse d' un atome de carbone

Notes de cours de Chimie Générale 18


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

La masse moléculaire d’un corps pur est égale à la somme des masses atomiques des atomes
constituants : Mm = Σ Ma
Exemples : Mm H2O= 2x Ma (H) + Ma(O)= 2x1 + 16 = 18

II.2.3. Notion de mole

Par convention, on choisit une unité arbitraire de référence « unité de masse atomique » (en
abrégé uma ; symbole u). La masse atomique de 12C est par définition 12 u exactement la valeur de
l’u.m.a est 1,6605402.10-24 g.

On définit le nombre d’Avogadro N, comme l’inverse de l’unité de la masse molaire ou atomique.

1 1
N = = = 6,023.10 23
uma 1,6605402.10 −24

La mole est une quantité de matière qui renferme N particules (atomes, molécules, ions, …)

Un atome gramme d’un élément est la masse atomique de cet élément exprimée en grammes. Il
représente une mole d’atomes de cet élément.
Exemple : 1 at-g de fer représente 56 g de fer.

Une molécule-gramme ou mole d’un corps pur est la quantité de ce corps pur dont la masse est
exprimée, en grammes, par le même nombre que la masse moléculaire.
Exemple : la molécule-gramme ou la mole d’eau représente 18 g d’eau.

II.2.4. Détermination expérimentale des masses atomiques


Détermination des masses atomiques

a) Méthode chimique

Les masses atomiques relatives des éléments ont été déterminées les unes à partir des autres,
en fonction des résultats de l’analyse de ce corps composé afin d’établir leur composition. On
obtient une combinaison entre un élément de masse atomique connue et l’élément dont on cherche
la masse atomique. Par calcul, on détermine à partir d’une masse arbitraire m du corps formé AxBy
la masse atomique de B si celle de A est déjà connue.

Exemple : on convertit 1,5276 g de chlorure de cadmium (CdCl2) en Cd et un corps gazeux par


électrolyse. La masse du cadmium obtenue étant 0,9367g. Nous pouvons déterminer la masse
atomique du cadmium connaissant celle du chlore (35,453) à partir de cette expérience.

Masse du Cd dans CdCl2 = 0,9367 g


Masse du Cl dans CdCl2 = 1,527 – 0,9367 = 0,5909 g
La formule indique qu’il y a 2 atomes-grammes de chlore et 1 atome-gramme de Cd.

Nombre atomes grammes : Cl = 0,5909 g = 0,0166


35,453 / at. g
Nombre atomes grammes : Cd =1/2(0,0166) = 0,00833 at-gr
0,9367 g
Masse d’un atome-gramme : Cd = = 112,41 g
0,00833 / at. g
b) Méthode physique

• Emploi de la loi d’Avogadro (pour les gaz monoatomiques)

Le volume molaire étant 22,41 l dans les conditions normales pour un gaz parfait, la masse de ce
volume est la masse atomique.

Notes de cours de Chimie Générale 19


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

• Méthode de Dulong et Petit

Deux français, Dulong et Petit ont pu montrer que, pour les éléments solides lourds (de
masse atomique supérieur à 35), le produit de leur chaleur spécifique ou capacité calorifique par la
masse atomique est égal à une constante qui vaut 6,4 cal. Cette méthode permet de déterminer la
masse atomique approximative.

c) Par spectrométrie de masse

Le spectrographe de masse est un appareil qui permet une détermination précise des masses
atomiques.

Détermination des masses molaires

a) Généralités

Pour pouvoir attribuer une formule à un corps pur, il faut connaitre la nature et les
proportions des éléments constitutifs et ensuite sa masse molaire.

b) Détermination de masse molaire par mesure de la densité gazeuse par rapport à l’air

C’est une méthode qui convient pour les corps gazeux et les liquides très volatils. La densité
d’un gaz par rapport à l’air pour une température et une pression déterminée est donnée par la
relation :

masse d' un volume V d' un gaz


d=
masse du même volume V d' air

à 0°C et sous 1 atm de pression, une mole d’un gaz occupe 22,4 l et 1 l d’air pèse 1,293 g. La masse
de 22,4 l est la masse molaire (Mm), d’où

Mm = d ⋅ 29

En mesurant d, on peut calculer Mm.

c) Détermination de masse molaire par application des lois de Raoult

Pression de vapeur d’une solution.

Une solution est un mélange d’un soluté et d’un solvant. On dit que le soluté se dissout dans
le solvant. Exemple : le sucre se dissout dans l’eau et forme une solution sucrée. On définit la
fraction molaire de soluté :
n1
X1 =
n1 + n 2
n1 = nombre de mole de soluté
n2= nombre de mole de solvant.

La fraction molaire du solvant est donnée par :

n2
X2 =
n1 + n 2
La pression de vapeur d’un solvant contenant un soluté non volatile est inférieure à celle du
solvant pur. Selon Raoult, la diminution de la pression de vapeur du solvant est indépendante de la
nature du soluté mais proportionnelle à la fraction molaire du solvant.

Notes de cours de Chimie Générale 20


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

P = P0 ⋅ X 2
P : pression de vapeur du solvant
P0 : pression de vapeur du solvant pur
X2 : Fraction molaire du solvant

La mesure de la diminution de la pression de vapeur d’un solvant permet de déterminer la masse


molaire du soluté.

Ebulliométrie

La température d’ébullition d’un solvant pur est inférieure à celle d’une solution. D’après
Raoult, l’augmentation du point d’ébullition d’un solvant est directement proportionnelle à la
quantité de soluté et inversement proportionnelle à la masse molaire du soluté.

m 1
T − T 0 = Ke ⋅ ⋅
m' Mm
m : masse soluté
m’ : masse solvant
Mm : masse molaire soluté
T-T0 = ∆T : augmentation du point d’ébullition
Ke : la constante ébulliométrique, dépendant du solvant et qui représentant l’augmentation du point
d’ébullition que provoque une mole du soluté contenu dans 1 kilogramme de solvant.

On peut aussi écrire :


∆T = Ke ⋅ M
Avec ∆T : augmentation du point d’ébullition
M : la molarité

Cryométrie

La température de congélation d’un solvant pur est supérieure à celle d’une solution. D’après
Raoult, l’abaissement du point de congélation d’un solvant est directement proportionnelle à la
quantité du soluté et inversement proportionnelle à la masse molaire du soluté.

m 1
T − T 0 = Kf ⋅ ⋅
m' Mm
T-To : abaissement de la température de congélation.
Kf : la constante cryométrique dépendant du solvant et qui représentant la diminution de la
température de congélation provoquée par une mole de soluté contenue dans un kilogramme de
solvant.
On peut aussi écrire :
∆T = Kf ⋅ M
Avec ∆T : abaissement de la température de congélation
M : molarité

Détermination des masses molaires par mesures de la pression osmotique


Osmose

Certaines membranes d’origines végétales ou animales ont la propriété d’être perméables


pour certaines espèces chimiques tout en étant imperméables pour d’autres.
Si les globules rouges de sang sont placés dans l’eau par exemple, on constate qu’elles
gonflent, s’arrondissent et éclatent finalement. Ceci est du au fait que la paroi de la cellule est

Notes de cours de Chimie Générale 21


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

perméable à l’eau, mais imperméable aux solutés que contient la solution cellulaire (hémoglobine,
protéines, …)

La paroi cellulaire est une membrane semi-perméable et le phénomène observé est l’osmose.

Un autre exemple qui illustre l’osmose est celui-ci : si de l’eau pure est séparée de l’eau sucrée
par une membrane semi-perméable, les molécules du solvant seules peuvent traverser la membrane,
alors que celle du soluté ne le peuvent pas. Les molécules du solvant traversent la membrane dans
le but de réaliser l’équilibre (égalité de la pression de vapeur de l’eau) entre les deux liquides.

La différence de pression qui se manifeste de part et d’autre de la membrane semi-perméable


est appelée pression osmotique de la solution sucrée. On la symbolise par la lettre Π. Van’t Hoff
propose l’équation semblable à celle de gaz parfaits pour calculer cette pression osmotique.

ΠV= nRT ou Π= RT= CRT


C= Concentration molaire
La mesure de Π permet la détermination des masses molaires des molécules (protéines,
hémoglobines, les polymères,…)

II.3. Etablissement de la formule chimique d’un corps

Toutes les masses atomiques relatives étant maintenant connues, le raisonnement établi au
point précédent est plutôt utilisé en sens inverse. La connaissance de la composition centésimale
d’un composé (c'est-à-dire le % en masse que représente chacun des éléments qui les constituent)
permet de déterminer sa formule moléculaire. On peut ainsi, connaissant la formule, calculer la
composition centésimale.

Pour établir la formule moléculaire d’un corps (AxBy), on détermine par analyse la nature et
les proportions des éléments pour une masse donnée m du corps.

Deux cas se présentent :

• La masse moléculaire du corps est inconnue, on détermine les indices x’ et y’ et par


conséquent la formule moléculaire simple.

• La masse moléculaire est connue, les indices x et y se déterminent pour la formule


moléculaire exacte à partir de la masse moléculaire.

NB : Les indices indiquent le nombre d’atomes-grammes de ces éléments dans la molécule.

Exemple : L’analyse pondérale d’un corps organique est : C =55,8% ; H= 7,03% ; O= 37,2%. Sa masse
moléculaire approximative est égale à 89,0 g /mole. Déterminer sa formule brute simple.

Pour déterminer la formule brute simple CxHyOz, on prend une base de calcul de 100 g de ce corps,
on trouve 55,8 g de C ; 7,03 g de H et 37,2 g de O.
x’,y’,z’ représentent les atomes grammes de ces éléments, soient :
x‘= = 4,65 at-g de C

y‘= = 6,9 at-g de H

z‘= = 2,33 at-g de O

Notes de cours de Chimie Générale 22


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

Il en découle la formule C4,65 H 6,9 O2,33. En divisant chaque valeur par 2,33, la formule simple
est C2H3O dont la masse moléculaire est 43,0 g. ce chiffre est sous–multiple de la masse moléculaire
expérimentale : = 2
En multipliant par 2, on trouve la formule exacte : C4H6 O2

II.3.1. Notion de valence

On appelle usuellement valence, le nombre de liaison qu’un élément peut former.


Considérons les formules des composés hydrogénés suivants : HCl, H2O, NH3 et CH4. Ces
formules permettent, par exemple d’attribuer à chacun des éléments liés à l’hydrogène une valence
égale au nombre d’atomes d’hydrogène. Ainsi les atomes de chlore, d’oxygène, d’azote et de
carbone sont dits respectivement monovalent, divalent, trivalent et tétravalent.

Un radical est un ensemble d’atomes qui se comporte comme un tout lors d’une réaction
chimique. Par exemple, les formules suivantes NaOH, Ca(OH)2, Fe(OH)3 se caractérisent par le
radical OH. Voici quelques radicaux courants :

Monovalent Divalent Trivalent


Hydroxyde : OH- Sulfite : SO32- Phosphite : PO33-
Nitrite : NO2- Sulfate : SO42- Phosphate : PO43-
Nitrate : NO3- Carbonate : CO32-

Pour établir la formule brute d’un corps composé AxBy connaissant les valences de ces
éléments ou des radicaux contenus dans ce corps, il faut trouver les indices. L’indice de l’élément
(ou radical) représente le quotient du plus petit commun multiple des valences mises en jeu par la
valence de l’élément (ou du radical). On applique simplement la méthode dite de chiasma : elle
consiste à écrire en dessous des éléments leurs valences respectives et à appliquer le chiasma.

A B

y x

Exemple : Ecrire la formule d’un composé constitué de sodium et du radical sulfate


Na SO4 Na2SO4

1 2

II.4. Lois des gaz

La chimie est une science exacte. Elle est régie par des lois qui gouvernent les
transformations chimiques. Le premier à établir une loi est Antoine Lavoisier (chimiste français né
en 1743, guillotiné en 1794), considéré d’ailleurs comme le père de la chimie moderne. Il a prouvé à
la suite d’expériences historiques sur l’oxydation du mercure qu’au cours d’une réaction chimique la
masse se conserve : la masse totale des produits formés est égale à la masse totale des réactifs
consommés. Sa formule restée célèbre est : « Rien ne se perd, rien ne se crée… ».

A la même époque, Joseph Proust (pharmacien et chimiste Français, 1754-1826) établissait


que le rapport entre les masses de chaque réactif qui, en s’unissant, ont été consommées dans une
réaction pour former un produit s’y trouvent dans un rapport des masses constant (loi de Proust,
ou des proportions définies).

Enfin, John Dalton (chimiste Anglais, 1766-1844) a observé pour sa part que si des espèces
chimiques peuvent s’unir dans des proportions différentes pour donner des espèces différentes, les
masses de l’une qui s’unissent à une même masse de l’autre sont toujours dans le rapport de

Notes de cours de Chimie Générale 23


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

nombres entiers simples (loi de Dalton, ou des proportions multiples). Ainsi le carbone et l’oxygène
peuvent-ils s’unir pour donner soit le monoxyde de carbone CO, soit le dioxyde de carbone (ou gaz
carbonique) CO2 et les masses d’oxygène unies à une même masse de carbone y sont dans le
rapport 1 et 2 respectivement.

Parmi les trois états de la matière, l’état gazeux est l’état d’agrégation de la matière le plus
simple. C’est aussi le plus désordonné : il correspond au désordre parfait, à l’absence totale d’ordre
ou d’organisation. Cependant, ils obéissent à des lois physiques et chimiques.

II.4.1. Lois physiques

Le comportement des gaz obéit à des lois simples, tant qu’on peut appliquer l’approximation
du gaz parfait. Ce gaz parfait n’existe pas ; c’est un modèle théorique idéal qui suppose notamment
que les molécules sont sans interaction les unes sur les autres. Mais compte tenu de la simplicité
remarquable des lois du gaz parfait, celles-ci sont souvent appliquées aux cas réels.

L’équation d’état des gaz parfaits est :


p.V= n.R.T
où p : pression (atm.)
V : volume (l)
R : constante des gaz (8,3143 J/mol.K)
T : température (°K).

Voici quelques lois des gaz parfaits :

 La loi de Boyle-Mariotte qui se réduit à p.V = constante (si n et T sont fixés).


 La loi de Charles qui stipule qu’au cours de l’échauffement (refroidissement) où la pression est
maintenue constante, le volume varie linéairement en fonction de la température. L’expression
mathématique est Vm = f(T) où Vm est le volume molaire.
 La loi de Gay –Lussac qui se réduit à des droites isochores p=f(T).

Si on chauffe un gaz sans laisser varier son volume, sa pression augmente linéairement avec
la température.

Dans le cas d’un gaz réel, plusieurs équations ont été établies pour se rapprocher des valeurs
réelles notamment l’équation de Van der Waals :
(p + )(v – b) = n RT

Où a et b sont des termes constants, caractéristiques de chaque gaz. b : représente le volume


propre de l’ensemble des molécules.

II.4.2. Lois chimiques

a) Lois de Gay-Lussac.

Lorsque des substances à l’état gazeux réagissent, leurs volumes mesurés dans les mêmes
conditions de température et de pression sont dans un rapport simple. Il existe également un
rapport simple entre les volumes du gaz formé et la somme des volumes des gaz composants.
Exemple : hydrogène + chlore  chlorure d’hydrogène
1V 1V 2V

Notes de cours de Chimie Générale 24


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

b) Loi d’Avogadro et Ampère.

A température et pression données, le volume occupé par une mole de gaz est indépendant
de la nature du gaz. Ce volume est appelé volume molaire.

Cette loi fut tout d'abord proposée comme hypothèse par le physicien italien Amedeo
Avogadro, en 1811. Les chimistes et les physiciens italiens étudièrent cette hypothèse et, dans les
années 1850, grâce au chimiste italien Stanislao Cannizzaro, la loi d'Avogadro fut universellement
acceptée.

II.5. Structure de l’atome

II.5.1. Constitution d’un atome

Les chimistes du XIXe siècle, qui avaient établi la théorie atomique sur des bases solides,
se représentaient les atomes comme des entités indivisibles qu’ils assimilaient à des petites sphères
de nature particulière à chaque type d’atome. Cependant, au début de ce siècle, des expériences
diverses (radioactivités, passage du courant dans les gaz,…) ont amené les scientifiques à admettre
que l’atome est indivisible mais peut être décomposé en particules beaucoup plus petites encore.

Le noyau est extrêmement petit que l’atome puisque son diamètre est 10000 fois plus
petit que celui de l’atome. Son diamètre vaut 10-12 cm ou 10-4 . Il concentre toute la masse de
l’atome et possède une charge électrique positive croissant avec la masse atomique de l’atome. Le
noyau contient des protons (masse 1, charge +1) qui lui confèrent toute sa charge positive, et des
neutrons qui sont des particules de masse identique à celle des protons mais de charge nulle (masse
1, charge 0).

Les électrons sont porteurs d’une charge électrique négative. Ils ont la même charge
électrique e= 1,6.10-19 coulomb et la même masse m=0,9.10-30 kg c'est-à-dire la 1836e partie de la
masse de l’atome d’hydrogène.

On sait que les charges électriques de signe contraire s’attirent mutuellement. Les
électrons, négatifs, ne tombent pas sur le noyau, positif, parce qu’ils gravitent autour du noyau. De
même que les planètes, quoique attirées par le soleil, ne tombent pas sur le soleil parce qu’elles
gravitent autour du soleil.

II.5.2. Numéro atomique et nombre de masse

L’atome étant électriquement neutre, on dit que le nombre d’électrons est égal au
nombre des protons. On représente ce nombre par la lettre Z. le nombre Z caractérisant un atome
ou un élément considéré s’appelle numéro atomique ou nombre atomique.

On représente le nombre des neutrons par la lettre N. la somme Z+N =A est le


nombre de masse de l’atome. Il représente la somme des masses de protons et des neutrons (celle
des électrons étant très négligeable).

Un type d’atome est caractérisé par les valeurs de ces deux nombres Z et N. un couple
de ces deux valeurs définit un nucléide. Un nucléide est l’ensemble des atomes dont les noyaux
contiennent les mêmes nombre de protons et le même nombre de neutrons. Conventionnellement,
on représente un élément par son symbole affecté d’un indice inférieur égal à Z et d’un exposant
égal à son nombre de masse A. Un nucléide dont le symbole serait X se représente alors ainsi : .
Cet ensemble de symboles s’énonce oralement en indiquant successivement A, Z et X. ( exemple

Notes de cours de Chimie Générale 25


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

se prononce « 14- 6- C » mais on peut dire plus simplement « 14 – C » ou encore « carbone


14 ». Avec cette notation, les particules fondamentales sont représentées par l’électron ; : le
proton et : le neutron.

II.5.3. Les isotopes et les isobares


a) Les isotopes

On appelle isotopes d’un élément des nucléides qui possèdent le même nombre de
protons, donc la même valeur de Z définissant leur appartenance à ce même élément, mais un
nombre N des neutrons différent. Leurs nombres de masses (A) sont donc aussi différents.

Exemple : l’hydrogène naturel contient toujours 99,985% en masse de , 0,015% de


(appelé deutérium) et 1. % de (appelé aussi tritium) ; l’oxygène contient toujours 99,76%
en masse de ; 0,04% de et 0,20% de

L’élément est en général un mélange des isotopes se comportant comme un seul bloc au
cours des réactions chimiques. L’abondance isotopique ou les proportions relatives de chaque
isotope dans le mélange naturel reste constantes.

b) Les isobares

Les isobares sont des atomes de même nombre de masse A mais présentant des
nombres atomiques Z différents. Ils correspondent à des éléments différents.

et ; ; et .

II.5.4. Modèle atomique

a) Modèle atomique de Rutherford

Le physicien anglais RUTHERFORD propose, vers les années 1911, que l’atome soit
considéré comme un système solaire en miniature. L’électron (considéré comme planète) gravite
alors autour du noyau en décrivant une orbite de rayon r avec une vitesse constante v.
L’électron est soumis à deux types de forces : forces d’attraction électrostatique (f1= ) et la force

centrifuge (f2= ).
Comme la vitesse est constante la somme des ces deux forces est nulle :
f1+f2=0 ou =
En outre l’électron possède une énergie égale à la somme de son énergie cinétique et potentielle.
E=Ep + Ec
E= - =-

Le modèle proposé par RUTHERFORD implique que l’électron se trouve dans un


champ magnétique. Il doit alors émettre un rayonnement dont la fréquence est fonction de sa
vitesse. Cette perte d’énergie aura pour conséquence le ralentissement du mouvement et la
diminution du rayon de l’électron. Dans ce cas l’électron devrait tomber sur le noyau. Ceci
correspond à l’émission d’un spectre lumineux continu.

Par ailleurs, l’étude des spectres d’émission de l’hydrogène montra que le rayonnement
était discontinu et ceci amena Bohr à proposer un autre modèle atomique.

Notes de cours de Chimie Générale 26


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

b) Modèle de Bohr

En 1950, le physicien allemand, Planck a supposé (dans la théorie des quanta) que les
systèmes qui émettent le font par saut d’énergie et non d’une façon continu. Pour expliquer le
spectre d’émission de l’hydrogène, Bohr reprend la conception de Rutherford sur la structure
électronique et la complète à l’aide des hypothèses inspirées de la théorie de Quanta de Planck.

Les hypothèses de Bohr

1° Hypothèses des orbites stationnaires

Les électrons échappent aux lois de l’électrodynamique classique. Autour du noyau,


l’électron se déplace selon les orbites ou les niveaux d’énergie bien définis.

2° Hypothèse de quantification

Sur une orbite donnée, l’électron n’émet ni n’absorbe aucune radiation. Et il y a


émission ou absorption d’une radiation que quand l’électron passe d’une orbite à l’autre.

Pour calculer les niveaux d’énergie, Bohr admet que l’orbite de l’électron est circulaire,
et que le moment angulaire de l’électron (mevr) sur cette orbite est un multiple de tel que mevr =

avec n entier et positif.

La présence de n implique que l’électron ne peut se trouver que sur une suite
discontinue d’orbites définies par n qu’on appelle « nombre quantique principal ». Il indique la
succession de niveau d’énergie ou de couches autour de l’atome.

On note pour : n = 1 c’est la couche K


n = 2 c’est la couche L
n = 3 c’est la couche M
n = 4 c’est la couche N

c) Modèle de Sommerfeld

La théorie de Bohr remporta un brillant succès en expliquant le spectre de l’hydrogène


mais cette théorie s’est révélée impuissante à traiter les problèmes des atomes plus lourds que
l’hydrogène, avec plusieurs électrons. Ces atomes poly électroniques donnent des raies multiples. La
multiplicité des raies suppose aussi la multiplicité de niveaux énergétique des différents électrons.
Sommerfeld remplaça chaque niveau d’énergie E de Bohr par une série de niveaux E, E’, E’’ … très
voisins. A chacun de ces niveaux correspond une orbite circulaire ou elliptique.

Bohr parle des orbites K, L, M,…, Sommerfeld parle des couches K, L, M,…
auxquelles sont associées un certain nombre de sous-couches d’énergie très voisine et qui diffèrent
par leur forme elliptique.

Pour arriver à caractériser un électron, Sommerfeld introduit un second nombre


quantique secondaire, ou azimutal l. C’est un nombre entier. Pour n donné, l peut donc prendre la
valeur zéro et toutes les valeurs entières positives inférieures ou égales à n- l.

Le nombre quantique l caractérise une sous-couche à l’intérieur d’une couche. La sous-


couche est désignée par une lettre minuscule :
s pour l=0
p pour l=1
d pour l=2

Notes de cours de Chimie Générale 27


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

f pour l=3
g pour l=4

d) Modèle ondulatoire – Notions d’orbitales

Les hypothèses de Bohr sont arbitraires et ne peuvent s’intégrer aux lois, de la


mécanique. Il est alors nécessaire d’introduire une mécanique nouvelle ; applicable au domaine de
l’atome ; c’est l’hypothèse de L. de Broglie.

Le physicien français L. de Broglie attribue à la matière un double aspect : corpusculaire


et ondulatoire comme la lumière. Cette hypothèse peut s’énoncer ainsi : « A toute particule en
mouvement, en particulier à l’électron, doit être associée une onde ».
On peut calculer l’onde de l’électron. Son énergie est donnée par les équations suivantes :
E= m.C2 (comme particule)
E=h (comme onde)
Les deux étant égales, on peut écrire :
m.C2= h .

or

On peut aussi écrire :

p= quantité de mouvement

Principe d’incertitude d’Heisemberg

L’hypothèse de De Broglie a conduit Heisemberg à formuler le principe d’incertitude :


« Il est impossible de déterminer simultanément et avec précision la position et la quantité de
mouvement d’un électron ».

On ne peut plus attribuer à l’électron une orbite déterminée comme dans la théorie de
Bohr –Sommerfeld.

Notions d’orbitales

L’électron ne gravite pas sur une orbite bien précise, mais peut occuper tout l’espace
entourant le noyau. La région de l’espace où la probabilité de rencontrer un électron est maximum
(95 à 99%) est appelée « orbitale ».

A chaque orbite s, p, d, f, g correspond une allure caractéristique du domaine de densité


de probabilité de présence de l’électron. La forme des orbitales dépend du nombre quantique m.

Exemples :
L’orbite s a la forme d’une sphère
L’orbitale p a la forme d’un huit. Il existe 3 orbitales p. La probabilité de présence d’un
électron p est maximum le long des axes x, y et z. ces axes sont orthogonaux entre eux.

e) Le spin de l’électron

La notion de spin (mot anglais qui signifie : faire tourner) a été introduite en 1925 par
Uhlenbeck et Goudsmit pour expliquer le dédoublement de certaines raies spectrales, notamment
des alcalins. Il s’agit d’un moment magnétique propre de l’électron. Cette propriété de l’électron, qui
a pour effet l’émission de multiples raies dans certains spectres, a d’abord été interprétée comme

Notes de cours de Chimie Générale 28


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

une rotation de l’électron sur lui-même. Mais cette explication trop « matérialiste » est actuellement
abandonnée, elle est du reste inutile.

Une onde électromagnétique est engendrée par deux vecteurs : électrique et magnétique,
orthogonaux, oscillant dans le plan d’onde et se propageant normalement à ce plan, conformément
aux principes de Fermat et d’Huyghens : il est donc naturel qu’en plus de sa charge électrique
l’électron apparaisse aussi comme un petit aimant. Or une remarque s’impose au sujet de la
superposition d’un champ magnétique et d’un champ électrique : les symétries des deux
phénomènes sont différentes, et ne sont pas superposables.

Un champ électrique règne par exemple entre les armatures d’un condensateur chargé,
ou bien entre deux électrodes de métaux différents dans une solution ionisée. Si on cherche les
éléments de symétrie d’un tel champ, on trouve de suite un axe principal A∞ d’ d’ordre infinie (axe
de révolution). En outre, il y a une infinité de plans de symétrie passant par cet axe. Cette symétrie
est celle d’un cône.

Examinons le cas du champ magnétique : il est engendré par un courant circulant dans
une boucle de fil qui peut être circulaire. On retrouve ici aussi, évidemment, un axe d’isotopie A∞
perpendiculaire à la boucle du courant en son centre. Mais il existe en outre un plan principal de
symétrie, le centre de la boucle, d’où on voit dans deux portions du circuit opposées le courant
circuler en sens opposés. Cette symétrie est celle d’un cylindre tournant autour de son axe. Le fait
qu’un champ magnétique et un champ électrique superposés ne confondent pas leurs symétries
peut être mis en évidence par des expériences très simples qui ont effectivement été réalisées : un fil
parcouru par un courant et tendu suivant l’axe d’un solénoïde excité subit une torsion ; et
inversement si un fil ne reçoit aucun courant et qu’on le tord, il apparait une différence de potentiel
aux extrémités.

Ces considérations éclairent l’aspect de cette propriété un peu mystérieuse du spin : c’est
la manifestation d’un défaut de symétrie dû à la superposition de deux champs différents,
conformément au principe universel qui veut que lorsque deux symétries sont superposables, seuls
sont conservés les éléments communs. Le spin a les dimensions d’un moment cinétique (ML2T-1)
ou d’une action. Il s’exprime en unités h, ou =h/2π .

II.6. Propriétés nucléaires de l’atome

a) Introduction

Les noyaux de certains atomes peuvent subir des transformations appelées


« transmutations ». il se forme des éléments nouveaux ayant des propriétés physiques et chimiques
très différentes. Il existe deux types de transmutations : transmutations spontanées ou radioactivité
naturelle, ou provoquées, réactions nucléaires.

b) Transmutations spontanées ou radioactivité naturelle

Certains éléments possèdent des isotopes dont les noyaux sont instables. Ils peuvent se
transformer spontanément, parfois en plusieurs, étapes pour donner des noyaux plus stables. Ces
atomes sont dits radioactifs. Le premier élément radioactif découvert était l’uranium par Becquerel
en 1896. Le minerai de cet élément, le pech blende, émettait un rayonnement susceptible
d’impressionner une plaque photo sensible. En 1898, deux autres nouveaux éléments radioactifs
ont été découverts par Pierre et Marie Curie. Il s’agit du Radium (Ra) et du Polonium (Po). On
connait actuellement une quarantaine d’isotopes radioactifs appartenant aux différents éléments.

c) Les rayonnements radioactifs

Les substances radioactives naturelles émettent généralement trois types de rayonnement. On


les sépare sous l’action d’un champ magnétique ou électrique.

Notes de cours de Chimie Générale 29


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

On distingue :

Les rayons alpha constitué par des noyaux d’hélium (He++) qui sont déviés dans le sens du
champ électrique et qui sont expulsés avec une vitesse de 25 Km/sec. Très ionisant, les rayons
alpha sont arrêtés par la matière qu’ils rencontrent.

Les rayons bêta : constitués par des électrons (e), sont déviés dans le sens opposé à celui du
champ électrique. Ils sont animés d’une vitesse initiale proche de celle de la lumière, et sont plus
pénétrant et moins ionisant que les rayons alpha.

Les rayons gamma γ : véritables rayonnements électromagnétiques semblables aux rayons X


très pénétrants et de longueur d’onde très courte (0,25 à 0,005 ). Ce sont des photons de très
courtes longueurs d’onde.

d) Loi de Soddy et Fajans

Si on connait la nature des particules émises par un noyau radioactif, on peut prévoir la
nature de nouveaux éléments formés. Les deux lois de déplacement de Soddy et Fajans tiennent
compte de la conservation du nombre total de nucléons et de la charge globale.

Lorsqu’un noyau de nombre atomique Z et de nombre de masse A se transmute :

1. S’il émet un noyau d’hélium, le noyau formé aura un nombre atomique Z-2 et un nombre de
masse A-4.
A
Z X → 24 He+ ZA−−42V
Exemple :
230
90 Th→ 24He+ 226
88 Ra

2. S’il émet un rayonnement ß, donc un électron, le noyau formé aura un nombre atomique Z+1
et un nombre de masse A égal à celui de l’élément générateur.
A
Z X →−10 e+ Z +A1W
Exemple :
214
82 Pb→ −10 e + 214
83 Bi

e) Les familles radioactives

Certains éléments radioactifs se transmutent spontanément en un autre élément radioactif


qui, à son tour, se transforme en un autre élément radioactif, ainsi de suite. On connait trois
familles radioactives : celle de l’Uranium 238 qui donne comme isotope final le Pb 206, celle de
l’Uranium 235 qui donne isotope final le Pb 207, celle de thorium 232 qui fournit comme isotope
final le Pb 208. Chaque transmutation est source de rayon gamma γ parfois accompagné de
l’émission beta β ou alpha α.

f) Aspect énergétique de la transmutation

La radioactivité est accompagnée de la conservation du nombre de nucléons, mais pas de


masse. Toute perte de masse ∆m accompagnant la radioactivité correspond à une libération
d’énergie ∆E, donnée par la relation d’Einstein. ∆E= ∆m C2.

Notes de cours de Chimie Générale 30


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

g) Les réactions nucléaires ou transmutations provoquées

En 1919, Rutherford a démontré que les noyaux des éléments stables bombardés par des
particules rapides et convenables devenaient radioactifs. Ce type de réaction constitue la réalisation
d’un des rêves des alchimistes : transformer le plomb en or. Mais cet or couterait très cher.
Particules rapides :

 Caractéristiques des réactions nucléaires


Comme les transformations spontanées, les réactions nucléaires s’accompagnent de la conservation
de la charge totale et du nucléon. Elles s’accompagnent aussi d’une variation de masse et d’une
libération ou absorption de l’énergie.

 Exemples des réactions nucléaires

A
Z X + 24He→11H + AZ++31Y
Exemple
14
7 N + 24He →11H +178 O

Cette réaction a permis à Rutherford de découvrir le proton en 1919.

A
Z X + 24He→ 01n + ZA++32Y
Exemple
9
4 Be+ 24He→01n+126C

Bothe et Becker ont découvert le neutron par cette réaction en 1930.


Les protons agissent comme projectiles :

A
Z X +11H → AZ++11Y
Exemple
27
13 Al +11H →1428 Si
A
Z X +11H → 24 He + AZ−−31Y
Exemple
19
9 F +11H →24He+168O

A
Z X +11H →01n + Z +A1Y

Exemple
63
29 Cu +11H →01n + 3063Zn

Les neutrons agissent comme projectiles

A
Z X + 01n→ A+Z1Y
Exemple
10
5 B + 01n→115Y
A
Z X + 01n→11H + Z −A1Y
Exemple
32
16 S + 01n→11H +15
32
P

Notes de cours de Chimie Générale 31


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

 Fission nucléaire

Il y a fission d’un noyau lorsque celui-ci se scinde en deux noyaux de masse voisine. La
fission peut être spontanée, mais c’est un processus assez rare. Les noyaux des atomes lourds tels
que les isotopes thorium 232, l’uranium 235 et le plutonium 239 … peuvent subir la fission
nucléaire lorsqu’on les bombarde par des neutrons. Il y a éclatement du noyau et formation de deux
ou de plusieurs noyaux légers dont le nombre atomique est compris entre trente et 65, en libérant
de l’énergie. Le nombre de neutrons étant plus élevé que celui des protons dans les noyaux des
atomes lourds, la fission s’accompagne aussi de l’expulsion de 2 à 3 neutrons. Les neutrons peuvent
à leur tour se combiner avec les autres noyaux lourds et le processus se poursuit selon une réaction
en chaine.

Exemple :
+ +

Ces neutrons peuvent se combiner avec d’autres noyaux de l’uranium 235 et le processus se
poursuit selon une réaction en chaine. Les fragments formés sont aussi des isotopes radioactifs qui
se désintègrent à leur tour jusqu’à devenir isotope stable. Si la quantité de l’uranium 235 est
suffisante et qu’on le comprime avec un explosif puissant on obtient une bombe atomique
ordinaire.

 Fusion nucléaire

La fusion nucléaire est une réaction résultante de la collision de deux noyaux atomiques
légers suivis d’un réarrangement des nucléons qui les constituent pour former un noyau plus lourd.
L’énergie libérée au cours de la fission nucléaire peut provoquer l’union des noyaux légers avec
formation des noyaux lourds, c’est la fusion nucléaire qui libère encore beaucoup plus d’énergie que
la fission. (c’est une fusion thermonucléaire, c'est-à-dire elle est provoquée par une chaleur très
grande. Pour comprendre cela, on peut prendre l’exemple de la bombe thermonucléaire. Les
réactions sont les suivantes :
+ +
+ +
Ces réactions interviennent dans la bombe à hydrogène, plus puissant que la bombe
ordinaire. Le principe de ces bombes, mises au point à partir de 1950, est simple. Un mélange de
deutérium, tritium et lithium est porté en très peu de temps (environ un microseconde) à très haute
température par explosion d’une petite bombe à fission qui joue le rôle de l’allumette. L’énergie des
noyaux fusibles suffit à les maintenir confinés et un certain nombre de réactions thermonucléaires
se produisent.

h) Application de la décomposition radioactive

 Obtention d’éléments transuraniens

Ce sont des éléments radioactifs dont le nombre atomique est supérieur à 92. Partant de
l’uranium 238, on peut obtenir le neptunium 239 suite à l’action des neutrons :
+ + +

 Application médicale et biologique

D’une manière générale, le rayonnement émis par les corps radioactifs a des effets nocifs sur
les tissus vivants. Cela n’a pas empêché l’emploi de certains isotopes radioactifs en biologie. Si l’on
introduit dans une matière inactive une quantité d’isotope radioactif, on peut suivre l’évolution des
atomes radioactifs dans un corps humain, par exemple, et résoudre des problèmes inaccessibles par
la méthode habituelle.

Notes de cours de Chimie Générale 32


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

 Traitement du cancer par le cobalt 60

Localiser certaines tumeurs qui absorbent préférentiellement les radioisotopes P32 que les
tissus sains.

 Applications chimiques

On prépare des molécules marquées en remplaçant un ou plusieurs éléments par des isotopes
marquées dont on pourra suivre le comportement au cours d’une réaction chimique. En utilisant un
alcool porteur d’un oxygène marqué, on a pu élucider le mécanisme de la réaction d’estérification
par exemple.

i) Datation par radioactivité

Les isotopes radioactifs permettent de dater des événements qui se sont produits dans des
temps extrêmement reculés. L’azote de l’atmosphère est transformé par les neutrons cosmiques en
carbone 14 radioactif. Ce nombre est oxydé en CO2, lequel se mélange au CO2 de l’air ordinaire.

Les plantes renferment une molécule de carbone 14 pour 1012 molécules de carbone
ordinaire. Les êtres vivants qui consomment les fruits et les légumes ont aussi le même rapport du
carbone 14 et carbone 12 dans le corps. Au moment où l’être vivant meurt, il n’est plus en
interactions directes (les plantes) ou indirectes (animaux) avec l’atmosphère. La période du carbone
14 est T= 5568 ans. Le rapport va diminuer avec le temps. Ceci permet la détermination de l’âge
par mesure de l’activité radioactive de certains objets (bois, os, peau, chair, charbon, corne).

II.7. Exercices

1) Un volume de 47,3 ml d’éthanol (alcool éthylique) pèse 37,32 g. Quelle est sa masse
volumique ?
Solution 4 :

La masse volumique est souvent confondue à la densité. Mais il est à noter que la densité
n’a pas d’unité tandis que l’unité de la masse volumique est le g/l . D’où on peut écrire :

masse
D=
volume
Ainsi, en remplaçant chaque terme par sa valeur, on aura :

masse 37,32
D= = = 0,789 g / l
volume 47,3

2) Si 103 g d’éthanol sont nécessaires à une réaction chimique, quel volume d’éthanol liquide
doit-on utiliser ? (masse volumique de l’éthanol : 0,789 g/l)

Solution 5 :

On sait que la densité de l’éthanol vaut : 0,789 g/l


Partant de la relation suivante :
masse
D= : On peut y tirer l’expression du volume d’éthanol recherché.
volume

Notes de cours de Chimie Générale 33


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

On aura alors :

masse 103 103


D= ⇒D= orD = 0,789d ' où 0,789 =
volume V V

Ainsi : 103
0,789V = 103 ⇒ V = = 130ml
0,789

3) La masse volumique du sel de table est 2,16 g/ml à 20°C. Quelle est sa densité à cette
même température ?
Solution : R : D = 2,16

4) Soit l’acide de batterie dont la composition en poids est : 40% d’acide sulfurique (H2 SO4)
et 60% d’eau. Sa densité est 1,31. Calculer le poids de l’acide sulfurique pur dans 100 ml de
cet acide de batterie.
Solution 7 :

On sait que la densité de cet acide vaut : 1,31 g/ml


Cette solution contient (en masse) :
- 40 % : acide sulfurique (H2SO4)
- 60% : eau (H2O)
C'est-à-dire que dans : 100 g de cette solution on a :
- 40 g de H2SO4
- 60 g de H2O
On doit calculer la masse de H2SO4 pure dans cette solution pour un volume de 100 ml.
masse
Or : D = ⇒ m = V * D = 100 * 1,31 = 131g
volume
Sachant que : 100 g de solution → 40 gH 2 SO4
131 g de solution  131/100.40 = 52,4 g de H2SO4

Masse de H2SO4= 52,4 g

5) Combien de moles a-t-on dans 245,2 g de Nickel métallique ?

Solution 8 :
La masse atomique du Ni est 58,69 u.m.a
D’où : 58,69 gNi →→→ 1moledeNi

245,2 *1
245,2 gdeNi →→→ = 4,178moles
58,69

6) Combien d’atomes a-t-on dans 4,178 moles de Nickel ?


Solution 9 :

Sachant que : 1 mole de Ni contient 6,023 * 1023 atomes


On aura : → 4,178 * 6,022 *10 23 = 2,516 *10 24 AtomesdeNi

Notes de cours de Chimie Générale 34


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

7) Combien de moles, des molécules et d’atomes d’oxygène a-t-on dans 40,0 g d’oxygène
gazeux à 25°C ?
Solution 10 : R : 40 g de O2 = 1,25 moles de O2 = 7,52 * 1023 molécules de O2= 1,5 *
1024 Atomes de O

8) Calculer en pourcentage la composition massique de l’acide nitrique (HNO3 )


Solution 11 : R :
- % H = 1,6 %
- % N = 22,2 %
- % O = 76,2%

9) L’analyse d’un volume d’un composé pur révèle qu’il contient 50,1% de soufre et s49,9%
d’oxygène en masse. Quelle est sa formule simple ?

Solution 12 : R : la formule chimique est : SO2

10) 20,882 g d’un composé ionique contiennent 6,072 g de sodium (Na), 8,474 g de soufre (S)
et 6,336 g d’oxygène. Quelle est sa formule simple ?

Solution 13 : R : formule chimique : Na2S2O3

11) Calculer les masses de NaNO2 et d’impuretés dans 45,2 g de 99,4% de pureté en NaNO2 .

Solution 14 :
- Masse NaNO2 = 44,9 g
- Masse impuretés = 0,3 g

12) Le composé utilisé dans la fabrication du papier contient 59,9% de titanium et 40,1%
d’oxygène en masse. Quelle est la formule simple de ce composé ?

13) 2,317 g d’un oxyde de Fer contiennent 1,667 g de Fer et 0,640 g d’oxygène. Quelle est la
formule simple de cet oxyde ?

14) Il existe 3 isotopes du Mg dans la nature. Leur abondance dans la nature et leur masses,
déterminées par spectrométrie de masse, sont données ci-dessous. A partir de ces
informations, calculer la masse atomique du Mg.

Isotope Abondance (%) Masse (u.m.a)


12 24Mg 98,70 24,98504
12 Mg 10,13 24,98584
25

12 26Mg 11,17 25,98259

Solution 1 :

Pour trouver le poids de Mg, on doit multiplier le % de chaque isotope par sa masse et
ensuite faire la somme de différentes multiplications.

Ainsi, on aura :
M . A = ( P1 * m1 ) + ( P2 * m2 ) + ( P3 * m3 )

Donc on aura : M . A = (0,7870 * 23,985) + (0,1013* 24,9858) + (0,1117 * 25,98259)


= 18,18 + 2,531 + 2,902 = 24,31u.m.a

Notes de cours de Chimie Générale 35


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

Ce qui donne M.A= 24,31 u.m.a

15) La masse atomique du Ga est 69,72 u.m.a. Les masses de ses isotopes naturels sont 68,9257
69
u.m.a pour le 31 Ga et 70,9249 u.m.a pour le 3171Ga
Calculer leur abondance dans la nature en pourcentage
Solution 2 :

Comme précédemment, on aura :


M.A = (%1 * m1) + (%2 * m2)
Avec :
- Isotope 1 : 31 69Ga
- Isotope 2 : 31 71Ga
- M.A = 69,72 u.m.a
- M1 = 68,9257
- M2 = 70,9249

Ainsi on aura : 69,72 = (P1 * 68,9257) + (P2 * 70,9249)


Or : P2 = (1 – P1) d’où :(70,9249 – 68,9257) P1 = 70,9249 – 69,72
⇒ 1,9992 * P1 = 1,2049
1,2049
P1 = = 0,6027
1,9992

• % 69
31 Ga = P1 *100 = 0,6027 *100 = 60,27
• % 71
31 Ga = (100 − 60,27) = 39,73

16) Donner les configurations électroniques des éléments suivants en utilisant les orbitales
atomiques :
- Cu - Na - S
- Zn - K - Li
- He - B - Ag
- W - Si - Xe

Solution 3 :

a. Cu : Z = 29

Configuration électronique: 1s2 ; 2s2 2p6 ; 3s2 3p6 3d9 ; 4s2

b. Zn : Z = 30
Configuration électronique: 1s2; 2s2 2p6; 3s2 3p6 3d10; 4s2

c. Na : Z = 11
Configuration électronique : 1s2; 2s2 2p6; 3s1

17) Donner les configurations des éléments ci-dessous (Q5) en utilisant les cases quantiques.

Notes de cours de Chimie Générale 36


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

Solution 4 :

a. Cu : Z = 29
1. ↑↓
2. ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓
3. ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑
4. ↑↓

b. Zn : Z = 30
↑↓
1.
↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓
2.
↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓
3.
↑↓
4.
c. He : Z = 2

1. ↑↓

d. Na : Z = 11
1. ↑↓
2. ↑↓ ↑↓ ↑↓ ↑↓
3. ↑

18) Ecrire la composition de l’atome de Zn à partir de ces 3 isotopes : 64Zn ; 65Zn et 66Zn.

Solution 5 :

La composition du Zinc sera donnée par la relation suivante :


A partir de ses 3 isotopes, on aura : 64Zn ; 65Zn et 66Zn

M.A Zn = (P1 * mZn1) + (P2 * mZn2) + (P3 * mZn3)

19) La masse atomique du cuivre est 63,546 u.m.a. Ses deux isotopes naturels ont les masses
suivantes : 63Cu : 62,9298 u.m.a ; 65Cu : 64,9278 u.m.a. Calculer le pourcentage du cuivre
63Cu dans la composition naturelle du cuivre.

20) Quelles sont les couches qui correspondent aux valeurs suivantes du nombre quantique
principal : n = 1 ; 2 ; 3 ; 4.

21) Quelles sont les sous-couches qui correspondent aux valeurs de « l » suivantes : l = 0 ; 1 ;
2 ; 3.

Notes de cours de Chimie Générale 37


Chapitre II Atomes, éléments et structure du noyau atomique

22) Compléter le tableau suivant :

Atome N°atomique Nbre de Isotope Nbre de Nbre de Nbre


masse protons neutrons d’électrons
------------- ------------ ----------- 12 25Mg ------------ ------------ --------------
K ------------- 39 ----------- ------------ ------------ --------------
------------- 15 31 ------------ ------------ ------------ --------------

Notes de cours de Chimie Générale 38


Chapitre III Classification périodique des éléments

Chapitre III
CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS
III.1. Introduction

D'après une règle de chimie, les propriétés de tous les éléments sont des fonctions
périodiques de leur masse atomique. Cette loi fut indépendamment établie par deux chimistes : en
1869 par le Russe Dmitri Mendeleïev et, en 1870, par l'Allemand Julius Lothar Meyer. Ils se
rendirent compte que les précédentes tentatives avaient échoué en raison du nombre d'éléments à
découvrir, et que l'on devait réserver des cases pour ces éléments dans le tableau. Ainsi, même si
aucun élément connu n'avait une masse atomique comprise entre celle du calcium et celle du titane,
Mendeleïev laissa un espace vacant dans sa table. Plus tard, cet espace fut assigné à l'élément
scandium, découvert en 1879 et dont les propriétés justifiaient sa position dans la séquence des
éléments. La découverte du scandium s'avéra être l'une des nombreuses vérifications spectaculaires
des prédictions de la classification périodique. La validation de cette loi accéléra le développement
de la chimie inorganique.

La classification périodique a connu deux améliorations principales depuis sa formulation


originale par Mendeleïev et Meyer. La première modification consistait à étendre la loi à une
nouvelle famille d'éléments dont l'existence était totalement insoupçonnée au XIXe siècle. Ce
groupe comprenait les trois premiers gaz nobles ou rares (voir gaz rares) : l'argon, l'hélium et le
néon, découverts dans l'atmosphère entre 1894 et 1898 par le physicien britannique John William
Strutt, 3e baron Rayleigh et par le chimiste britannique sir William Ramsay. La seconde évolution de
la classification périodique fut d'expliquer l'origine de la périodicité des éléments par la théorie de
Bohr (1913) concernant la structure électronique de l'atome.

Le tableau périodique sous forme réduite est conçu à partir de la table de Mendeleïev, qui a
subi des corrections et des additions. Cette classification est toujours largement utilisée. Dans ce
tableau, les éléments sont rangés horizontalement dans l'ordre croissant des masses atomiques. Ils
occupent sept rangées horizontales appelées périodes et dix-huit colonnes verticales appelés
groupes. La première période contient deux éléments, l'hydrogène et l'hélium, et les deux périodes
suivantes contiennent chacune huit éléments. Ces trois rangées sont les périodes courtes. Les autres
périodes, ou périodes longues, sont constituées de 18 éléments, comme les périodes 4 et 5, ou de 32
éléments comme la période 6. La longue période 7 comprend la série des actinides, complétée par
des noyaux radioactifs à partir de l'élément 103, le lawrencium et par les éléments transuraniens.

Dans le tableau périodique, les familles des colonnes verticales sont traditionnellement
désignées de gauche à droite par des chiffres romains suivis du symbole a ou b. La lettre b se réfère
aux groupes des éléments de transition. Un autre procédé de numérotation, de plus en plus
populaire, a été adopté par l'IUPAC. Ce nouveau système numérote simplement les colonnes
verticales de 1 à 18 de gauche à droite du tableau périodique.

Les éléments d'un groupe ont des propriétés réactionnelles très voisines qui diffèrent
sensiblement de celles des éléments appartenant aux autres groupes. Par exemple, à l'exception de
l'hydrogène, les éléments du groupe 1 (ou Ia) sont des métaux de valence + 1, alors que la colonne
17 (ou VIIa) privée de l'astate regroupe des éléments non métalliques, formant couramment des
composés dans lesquels ils ont une valence de - 1.

Dans la classification périodique, les gaz rares, le plus souvent non réactifs (valence = 0),
sont situés entre des métaux très réactifs et des non-métaux de réactivité élevée. Ces éléments ont
respectivement une valence de + 1 et de - 1 dans les composés qu'ils forment. Cette caractéristique
conduisit à la théorie suivante : la périodicité des propriétés s'explique par l'arrangement des

Notes de cours de Chimie Générale 39


Chapitre III Classification périodique des éléments

électrons en couches autour du noyau atomique. D'après la même théorie, les gaz rares sont inertes,
car leurs couches électroniques sont saturées. Par conséquent, d'autres éléments ont certaines de
leurs couches électroniques incomplètes et leur réactivité chimique dépend des électrons de ces
couches. Ainsi, dans la classification périodique, tous les éléments précédant un gaz inerte doivent
capter un électron pour compléter leur dernière couche électronique : ces éléments ont donc une
valence de - 1 dans les composés qu'ils forment, car ils gagnent alors un électron. Les éléments
situés après le groupe des gaz rares ont un électron en excès. Ils ont donc tendance à perdre cet
électron lors des réactions chimiques, et ont alors une valence de + 1 dans les composés formés.

Une étude de la classification périodique basée sur cette théorie montre que la première
couche électronique peut contenir jusqu'à 2 électrons, que la seconde couche contient un maximum
de 8 électrons, que la troisième sature à 18 électrons, etc. Le nombre total d'éléments d'une période
est le nombre d'électrons nécessaires pour parvenir à une configuration stable. La distinction entre
les sous-groupes a et b d'un groupe peut également s'expliquer par la théorie de la couche atomique.
Les couches de valence des deux sous-groupes ont le même degré d'insaturation. Les sous-groupes
diffèrent cependant par les structures des couches inférieures. Ce modèle de l'atome donne encore
aujourd'hui une bonne explication de la liaison chimique.

L'application de la théorie quantique de la structure atomique à la classification périodique a


conduit à repenser le tableau périodique : la forme développée du tableau est apparue. Dans ce
tableau, chaque période correspond à la construction d'une nouvelle couche électronique. Les
éléments appartenant à une même rangée ont des structures électroniques analogues. Le début ou la
fin d'une longue période correspond à l'addition d'électrons dans la couche de valence. Dans la
partie centrale, le nombre d'électrons augmente dans une couche inférieure.

La classification périodique met en relation de nombreuses propriétés différentes des


éléments comprenant des propriétés physiques, telles que les points de fusion et d'ébullition, les
densités, les structures cristallines, la dureté, la conductivité électrique, la capacité calorifique et la
conductivité thermique, ainsi que des propriétés chimiques telles que la réactivité, l'acidité ou la
basicité, la valence, la polarité et la solubilité.

La classification périodique des éléments a apporté à la chimie la première base d’une


construction rationnelle et elle est pour le chimiste une véritable charte et une référence
permanente. Elle est donc née d’observations expérimentales, bien avant que la structure des
atomes ne soit connue à partir du constat qu’il existe des analogies entre les caractères chimiques de
certains corps simples. Ces analogies apparaissent périodiquement dans cette liste des éléments,
d’où le nom de classification qui est fondé sur l’existence de ces analogies.

Cette périodicité des propriétés concerne non seulement les comportements chimiques, ce
qui permet de définir des familles chimiques, mais aussi bien d’autres caractéristiques des atomes,
comme leur rayon, ou encore leur affinité électronique qui déterminent leur aptitude à se
transformer en ions.

Il existe deux catégories d'éléments chimiques : les métaux et les non métaux. Les atomes
métalliques sont électropositifs et s'associent facilement avec les atomes électronégatifs des non
métaux. Un groupe d'éléments, les métalloïdes, ont des propriétés intermédiaires entre celles des
métaux et celles des non métaux. Lorsque les éléments sont classés dans l'ordre de leurs numéros
atomiques croissants, ceux qui ont des propriétés physiques et chimiques semblables occupent la
même colonne dans le tableau périodique. Ces groupes d'éléments forment ce que l'on appelle des
familles (métaux alcalins, métaux alcalino-terreux, halogènes, gaz rares).

III.2. Classification moderne

Un élément chimique est caractérisé par la valeur du numéro atomique Z commune à


l’ensemble des isotopes qui le constituent. Actuellement, on connait tous les éléments

Notes de cours de Chimie Générale 40


Chapitre III Classification périodique des éléments

correspondent à la suite complète des valeurs de Z, de 1 à 103. 90 de ces éléments (de Z=1 à Z=92,
sauf Z=43 et Z=61) existent dans la nature ; les autres ont été obtenus artificiellement par des
réactions nucléaires. La découverte des éléments a été progressive et l’est encore aujourd’hui. Mais
la liste actuelle ne pourra plus augmenter beaucoup car les derniers éléments découverts n’ont
qu’une durée de vie très courte.

La classification actuellement utilisée dérive directement de celle qu’a proposé Dimitri


Ivanovitch Mendeleiev (chimiste russe, 1834-1907) en 1869.

Sur une même ligne horizontale ou « période », sont placés par ordre croissant de Z, de
gauche à droite, les éléments ayant un même nombre de couches électroniques. Il y a en tout 7
périodes.

Sur une même ligne verticale ou « famille », sont placés les éléments qui ont un même
nombre d’électrons sur la couche externe, par ordre croissant Z, de haut en bas. Comme ce sont
des électrons de la dernière couche qui participent à des réactions chimiques semblables. Il existe 8
familles principales et 8 familles secondaires.

a) Eléments des familles principales

Ces éléments ont leurs électrons de valence dans les sous couches s et p. Ces familles
ont reçu des noms particuliers. Ce sont des éléments des colonnes 1, 2, 13, 14, 15, 16, 17 et 18.

1° Colonne 1 : les métaux alcalins ; leur valence est de +1.


Ce sont : Li, Na, K, Rh et Cs.

2° Colonne 2 : les métaux alcalino-terreux ; leur valence est de +2.


Ce sont : Be, Mg, Ca, Sr, Ba, et Ra.

3° Colonne 13 : métaux terreux ; leur valence est de +3.


Ce sont : B, Al, Ga, In, Tl, …

4° Colonne 14 : les carbonides ; leur valence est variable de +4 à -4.


Ce sont : C, Si, Ge, Sn et Pb.

5° Colonne 15 : les azotides ; ils ont 5 électrons sur la dernière couche. Leur valence varie de -3 à +5.
Ce sont : N, P, As, Sb et Bi.

6° Colonne 16 : les sulfurides ; ils ont 6 électrons sur la dernière couche. Leur valence principale est -
2. Mais elle peut varier jusqu’à +6. Ce sont : O, S, Se et Te.

7° Colonne 17 : les halogènes ; ils ont 7 électrons sur la dernière couche. Leur valence principale est -
1. Mais elle peut varier jusqu’à 7. Ce sont : F, Cl, Br, et I.

8° Colonne 18 : les gaz nobles ; ils ont 8 électrons sur la dernière couche. Leur valence est zéro. Ce
sont : He, Ne, Ar, Kr, Xe et Rn.

b) Eléments des familles secondaires

Les éléments des familles secondaires ou éléments de transition sont regroupés dans les
colonnes 3 à 12. Leurs derniers électrons se retrouvent dans les sous couches s et d. leurs électrons
de l’avant dernière couche ont tendance à participer aux réactions chimiques. Ils ont des valences
variables. Certaines propriétés communes de ces éléments sont : formations d’ions colorés et des
complexes ; ils sont magnétiques.

Notes de cours de Chimie Générale 41


Chapitre III Classification périodique des éléments

1) Première famille (b) : éléments ayant un électron sur la dernière couche externe. Ils ont des
valences variables : +1 et +2 et rarement +3. Ce sont Cu, Ag et Au.
2) Deuxième famille (b) : éléments ayant deux électrons sur la couche externe, leur valence
principale +2 sauf le Hg qui peut avoir +1. Ce sont Zn, Cd, Hg.

Il faut remarquer que les éléments de la huitième famille (b) n’ont pas huit électrons sur la couche
externe. Ce sont des triades semblables d’éléments. Le fer, le cobalt et le nickel forment des ions
colorés.

c) Lanthanides ou « terres rares »

Les lanthanides ou terres rares sont des éléments dont les électrons de valence sont dans la
sous couche f.

Les éléments transuraniens lourds et superlourds (de numéros atomiques supérieurs à 106)
synthétisés dans les laboratoires de recherche nucléaire sont radioactifs et possèdent des durées de
vie très courtes, rendant extrêmement difficile l’étude de leurs propriétés chimiques, physiques,
cristallographiques et nucléaires. Cependant, la découverte des éléments 114 (ununquadium) et 116
(ununhexium) confirme l’existence d’un îlot de stabilité nucléaire pour de nouveaux éléments de
numéros atomiques compris entre 114 et 126. La course à la priorité de découverte de ces éléments
superlourds est d’ores et déjà lancée.

III.3. Classification périodique et formation des ions

La nature des ions, anions ou cations, qui peuvent se former à partir d’un atome, et la facilité
plus ou moins grande avec laquelle ils se forment, varient de manière périodique avec le numéro
atomique et, par conséquent, dépendent de la position de l’élément dans le tableau périodique.

 Energie d’ionisation :

Un ion résulte de la perte ou du gain d’un ou plusieurs électrons par un atome. Dans le
premier cas, il acquiert une charge positive et devient un cation. Dans le second cas, il acquiert une
charge négative et devient un anion. Mais, habituellement, le terme ionisation est réservé au seul cas
où une perte d’électron(s) transforme un atome en un ion positif.

* Energie de première ionisation : énergie nécessaire pour arracher le 1er électron


* Electron plus facile à arracher est celui du plus haut niveau
* Energie de liaison augmente au cours d’une période

 Ionisations successives :

On peut envisager d’enlever successivement plusieurs électrons à un atome. Il se forme alors


des ions portant des charges positives de plus en plus grandes. Dans les étoiles, il existe des atomes
qui ont ainsi perdu tous leurs électrons et dont il ne subsiste que le noyau.

Les énergies nécessaires aux ionisations successives sont de plus en plus grandes. A mesure
que partent les électrons d’une couche, l’effet d’écran diminue pour ceux qui restent et la charge
nucléaire effective agissant à leur niveau augmente.

Dans les conditions énergétiques d’une réaction chimique, les électrons internes ne peuvent
pas quitter l’atome. D’autre part, les couches internes ne peuvent pas accueillir de nouveaux
électrons puisqu’elles sont par définition complètes. Ce sont les raisons pour lesquelles seule la
couche externe (couche de valence) participe aux réactions chimiques, de sorte que sa configuration
détermine très largement les propriétés chimiques des éléments.

Notes de cours de Chimie Générale 42


Chapitre III Classification périodique des éléments

III.4. Classification périodique et rayons atomiques

La taille des atomes, définie par la valeur de leur rayon, est une donnée importante pour
étudier les aspects géométriques de la structure de la matière (stéréochimie, cristallographie).

Lorsqu’on discute de la taille des atomes et de leurs variations en fonction du numéro


atomique, on admet implicitement qu’ils ont une forme sphérique. Leur taille est donc mesurée par
la valeur de leur rayon.

Il est cependant difficile de définir de façon précise ce qu’on entend par volume, ou rayon,
d’un atome. Un atome est surtout fait de vide, il n’a pas de limite précise dans l’espace, ne possède
pas de surface ni, par conséquent, de volume défini.

Dans le modèle de Bohr, on pourrait considérer comme rayon de l’atome celui de la plus
grande trajectoire électronique ; tous les électrons seraient à l’intérieur de la sphère fictive
correspondant à ce rayon. Mais, dans le modèle quantique ondulatoire de l’atome, on ne peut
attribuer une trajectoire précise aux électrons. On connait seulement la probabilité de leur présence
dans une région donnée de l’espace autour du noyau : elle diminue quand la distance au noyau
augmente, mais ne devient strictement nulle qu’à l’infini. Le volume d’un atome isolé, tout comme
son rayon, est donc une notion dénuée de signification physique.

a) Rayon de Van der Waals

Le rayon de Van der Waals des atomes d’un élément mesure leur encombrement vis-à-vis
des autres atomes ; c’est le rayon de sa sphère d’impénétrabilité par un autre atome. Il est égal par
définition à la moitié de la distance minimale à laquelle peuvent s’approcher deux atomes de cet
élément, quand ils ne se lient pas. C’est le cas par exemple de deux atomes d’un même élément
appartenant à deux molécules distinctes, lorsque celles-ci viennent au contact l’un de l’autre.

b) Rayon de covalence

Lorsque deux atomes se lient dans une molécule, leurs couches électroniques externes
s’interpénètrent (on dit : se recouvrent) et la distance entre leurs noyaux devient inférieure à la
somme de leurs rayons de Van der Waals. On appelle rayon de covalence d’un élément la moitié de
la distance entre les noyaux de deux atomes de cet élément, liés dans la molécule du corps simple.

III.5. Longueur des liaisons

On appelle longueur de liaison la distance entre le centre (noyau) de deux atomes unis l’un à
l’autre par une liaison chimique. La longueur d’une liaison symétrique entre deux atomes identiques,
est par définition égale au double du rayon de covalence de l’élément.

Dans le cas d’une liaison mixte ou dissymétrique, entre deux atomes différents le rayon de
covalence de deux atomes sont additifs, avec une bonne approximation par rapport aux valeurs
expérimentales des longueurs de liaison. On peut donc calculer, au moins approximativement la
longueur d’une liaison quelconque en faisant simplement la somme des rayons de covalence de
deux atomes qu’elle unit.

Exemple : La longueur de la liaison I-Cl (distance entre les deux noyaux dans la molécule ICl) est
égale à la somme du rayon de covalence de l’iode (définit à partir de la molécule I2), soit 0,134 nm,
et du rayon de covalence du Cl (définit à partir de la molécule Cl2), soit 0,099 nm ; elle vaut donc
0,134 + 0,099 = 0,233 nm (la valeur expérimentale est égale 0,232 nm, mais l’accord n’est pas
toujours aussi bon).

Notes de cours de Chimie Générale 43


Chapitre III Classification périodique des éléments

Ce mode de calcul de la longueur des liaisons par addition de deux rayons de covalence ne
s’applique qu’aux liaisons simples. Les liaisons multiples, comme la double liaison carbone-carbone
de l’éthylène H2C=CH2 ou la triple liaison de l’acétylène HC=CH, sont plus courtes que la liaison
simple correspondante (en ce cas, la liaison carbone-carbone de l’éthane H3C-CH3). On peut
définir d’autres rayons de covalence pour les atomes doublement ou triplement liés, mais leur
additivité n’est pas excellente.

Notes de cours de Chimie Générale 44


Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

Chapitre IV
LIAISON CHIMIQUE ET FORCES
INTERMOLECULAIRES
IV.1. Molécules

On rencontre parfois des atomes à l’état isolé (gaz rares, par exemple), mais cette situation
est très rare. Le plus souvent les atomes s’associent entre eux pour former des édifices plus ou
moins complexes. Ces édifices sont soit des molécules, pouvant comporter de deux à plusieurs
milliers d’atomes, soit des assemblages d’atomes ou d’ions dans des cristaux. Selon le type de ces
associations d’atomes, la matière peut se présenter sous divers états physiques : solide, liquide ou
gazeux.

De nombreuses questions se posent : pourquoi les atomes s’assemblent ils ? Qu’est-ce qui
détermine la possibilité ou l’impossibilité de leurs assemblages ? Pourquoi à une même température
certains corps sont-ils solides, d’autres liquides ou gazeux ?

Pour cela, il faut examiner ce qu’est une liaison entre deux atomes et comment elle peut se
former ou se rompre. Dans les réactions chimiques, les atomes s’unissent de façon à réaliser une
configuration à huit électrons de leur couche périphérique (règle d’octet). Cette configuration est
réalisée par deux moyens : l’électrovalence et la covalence.

IV.2. L’électrovalence

Tout atome peut atteindre la structure électronique stable d’un gaz rare par perte ou par gain
d’électrons : il y a formation d’ions positifs (défaut d’électrons par rapport au nombre de protons
du noyau) ou d’ions négatifs (excès d’électrons par rapport au nombre de protons du noyau).

Les atomes qui perdent des électrons sont dits électropositifs et deviennent des ions positifs
ou cations tandis que ceux qui gagnent sont dits électronégatifs et deviennent en effet des ions
négatifs ou anions.

Au lieu d’utiliser deux notions, le caractère électropositif et le caractère électronégatif, il est


plus simple de n’en considérer qu’une : l’affinité électronique ; c'est-à-dire l’attraction exercée par
l’atome sur un électron. Le chercheur Pauling a transformé cette notion qualitative en une échelle
de valeurs numériques. Il a calculé pour chaque atome cette affinité électronique, et ce nombre est
l’électronégativité de l’atome. Elle est une grandeur calculée et non expérimentale.
Exemples :
 le sodium et le potassium qui se transforment par perte d’un électron en Na+ et K+ ;
 le chlore et le brome qui donnent naissance par capture d’un électron en Cl- et Br-.

NB : La valence d’un ion est égale à sa charge.

L’octet réalisé par électrovalence se fait par le transfert d’électrons d’un atome d’un élément à
un atome ou à plusieurs atomes d’autres éléments. Ce genre de liaison s’observe souvent entre :

 les éléments des familles principales Ia et VIIa

Exemples :
Ca  Ca++ + 2è
2Br + 2è 2Br-
2Br + Ca  Ca2+ 2Br- ou Br-Ca-Br

Notes de cours de Chimie Générale 45


Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

Na  Na+ + è
Cl + è  Cl-
Na + Cl  Na+ Cl–

 les éléments des familles principales IIIa et VIIa

Exemples :
Al  Al+++ + 3è
3Cl + 3è  3Cl-
Al + 3Cl  Al3+ 3Cl - ou Al3+ Cl3-

La liaison par électrovalence consiste donc en un transfert d’un ou plusieurs électrons


d’atomes métalliques à des atomes non métalliques. Elle conduit à la formation d’ions liés entre eux
par attraction électrostatique. Elle est, pour cette raison, souvent appelée liaison ionique ou
électrostatique. La liaison ionique peut aussi exister avec des ions polyatomiques tels que : NH4+Cl-
; (NH4+)2SO42-

Les composés ioniques sont en général très durs car l’énergie réticulaire est très grande. Dans
un solvant polaire de constante diélectrique élevée, ils se dissolvent car l’énergie réticulaire y
diminue. Les solutions aqueuses des composées ioniques conduisent le courant électrique car ils
sont dissociés en ions.

IV.3. La liaison covalente

IV.3.1. Généralités
L’existence des forces électrostatiques entre les ions permet d’expliquer la liaison ionique.
Cette théorie est insuffisante pour expliquer la liaison entre des atomes semblables. Il est peu
concevable qu’un atome puisse capter un électron d’un atome identique pour former des ions
positifs et négatifs. La liaison covalente a été définie pour la première fois en 1916 par Lewis. En
effet, les atomes peuvent acquérir la structure électronique d’un gaz noble par mise en commun
d’électrons célibataires de spin opposés. Cela s’explique de la manière suivante : un système est plus
stable si son énergie est minimum. Lors qu’on approche deux atomes possédant des électrons ayant
des spins identiques, l’énergie croit et la liaison ne se forme pas ; par contre si des spins sont
opposés, l’énergie diminue et la liaison se forme.
Si les spins sont identiques, il y a répulsion ; s’ils sont opposés, il y a attraction.

La liaison covalente normale se forme par la mise en commun de deux électrons célibataires
de spins opposés appartenant à deux atomes identiques (molécules homoatomiques) ou différents
(molécules hétéro atomiques). Pour former une liaison covalente normale, l’atome doit posséder
une orbitale occupée par un seul électron. En s’appariant, les deux électrons forment une orbitale
moléculaire. L’orbitale moléculaire est la région de l’espace entre deux noyaux atomiques où la
probabilité de rencontrer un électron de liaison est maximum (95 à 99%).

Il arrive parfois qu’un atome mette en commun son doublet électronique. On parle alors de
la liaison covalente dative.

IV.3.2. Liaison covalente normale

La liaison covalente normale est juste une mise en commun des électrons soit d’un même
atome soit des atomes différents.

a) Formation des molécules homoatomiques

Dans les molécules homoatomiques telles que H2, N2, O2, Cl2, les deux électrons de la liaison
sont indiscernables. Le doublet électronique est également partagé. Et la liaison n’est pas polaire.

Notes de cours de Chimie Générale 46


Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

On parle alors de la liaison covalente homopolaire. Le doublet électronique formant la liaison entre
l’atome A et l’atome B se représente par un trait reliant les deux atomes.

Le recouvrement des orbitales atomiques pour former une liaison chimique covalente
conduit à la formation des orbitales moléculaires sigma s et sigma p. Mais il existe un autre type de
liaison covalente qui intervient dans la formation des liaisons multiples (double ou triple) existant
par exemple dans O=O. Cette liaison résulte du recouvrement latéral des orbitales p de deux
atomes unis déjà par une liaison sigma ; on appelle liaison (π) Pi.

b) Formation des molécules hétéroatomiques

Deux atomes d’électronégativités peu différentes peuvent mettre en commun leurs électrons
célibataires de spins opposés pour former la liaison covalente normale.

Exemple : Cl + H  Cl – H
Ce sont des atomes de 7e, 6e , 5e, et 4e familles possédant respectivement un, deux, trois et
quatre électrons célibataires qui forment en principe ce type de liaison.

c) Polarisation de la liaison covalente normale

Lorsque les atomes liés par covalence normale sont semblables, chacun des atomes attire
également la paire d’électrons. Il s’ensuit que les charges électriques sont symétriquement disposées
dans la molécule. La liaison est non polarisée.

Lorsque les atomes sont différents, l’atome qui a une grande électronégativité attire le
doublet électronique : il y a déplacement de la paire d’électrons vers l’atome le plus électronégatif.
Les charges électriques sont asymétriquement disposées dans la molécule. La liaison est polarisée et
la molécule peut former un dipôle avec des charges électriques δ+ et δ- à ses extrémités.

Outre l’affinité électronique des atomes, la structure spatiale de la molécule dans la polarité
de la molécule. Pour qu’une molécule soit un dipôle, il faudra que le centre de gravité des charges
positives ne coïncide pas avec le centre de gravité des charges négatives.

Exemple : H2O : molécule polaire


CH4 : molécule apolaire

IV.3.3. Covalence dative

a) Liaison covalente dative

Deux atomes d’électronégativité peu différente peuvent aussi former une liaison covalente
dite dative, semi-polaire ou coordinative si le doublet mis en commun pour former la liaison est
apporté par un seul de deux atomes, dit « donneur » ; l’autre atome, dit « accepteur », doit posséder
une orbitale vide. Cette liaison est représentée par une flèche allant de l’atome donneur à l’atome
accepteur.

Exemple : H+ + NH3  HNH3

b) Polarisation de la covalence dative

Seuls, les atomes des éléments de 5e, 6e, et 7e familles possédant respectivement 1, 2 et 3
doublets électroniques en plus de leurs électrons célibataires peuvent jouer le rôle de donneur et
sont susceptibles de former des covalences datives.

Notes de cours de Chimie Générale 47


Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

La covalence dative peut aussi subir la polarisation avec déplacement du doublet de liaison. Il
y a la liaison dative coordinative quand il n’y a pas polarisation de cette liaison (exemple NH4+). Il y
a liaison covalente dative semi polaire quand il y a polarisation de cette liaison (exemple HClO2)
c’est lorsque l’accepteur est plus électronégatif que le donneur.

Remarque : Distinction entre l’électrovalence et la liaison covalente.

 Dans l’électrovalence, les nuages électroniques de deux ions sont indépendants, dans des
liaisons covalentes il ya interpénétration des couches électroniques qui forment des
orbitales moléculaires. Les distances interatomiques sont plus faibles dans les liaisons
covalentes que dans les liaisons par électrovalence.
 Les forces électrostatiques qui assurent les liaisons par électrovalence s’exercent dans toutes
les directions. Elles ne sont pas dirigées. Les liaisons covalentes sont dirigées. Elles ne se
forment que suivant des axes définis partant du noyau et faisant entre eux des angles
constants.

IV.4. Liaisons par ponts d’hydrogène et liaisons métalliques

Il s’agit de deux types particuliers de liaisons chimiques.

IV.4.1. Liaison par ponts d’hydrogène

Un atome d’hydrogène déjà engagé dans une covalence peut réaliser une seconde liaison avec
un atome très électronégatif tels que F, O, N,… possédant au moins un doublet électronique libre :
cette liaison est appelée pont d’hydrogène.

L’hydrogène qui réalise cette liaison doit appartenir à un groupement très polaire (HF, HO-,
HN= …) presque dépourvu de son électron, il a tendance à récupérer un électron sur un atome
négatif d’une autre molécule. C’est le cas avec les molécules d’eau.

IV.4.2. Liaison métallique

La liaison métallique est rencontrée dans les matériaux métalliques. L’atome d’un métal ne
possède généralement que un ou deux électrons périphériques en suite qu’il ne pourrait, en
s’unissant par paires d’électrons avec les atomes voisins réaliser l’octet.

Les électrons périphériques des atomes métalliques sont délocalisés c'est-à-dire mis en
commun pour former un nuage dans lequel ils passeraient aisément d’un noyau à l’autre. Le métal
apparait donc comme constitué d’ions positifs fixes, disposés en réseau, baignant dans les métaux
est très mobiles. L’union entre les atomes dans les métaux est très forte au point qu’il n’est pas aisé
de les séparer.

IV.5. Electrons non localisés : Mésomérie

Il arrive que pour une molécule ou un ion on puisse concevoir deux ou plusieurs structures
électroniques, sans avoir des bonnes raisons pour choisir préférentiellement l’une d’elle et écarter
les autres. C’est l’exemple du dioxyde de soufre. Le composé N2O en donne un autre exemple : il
possède 8 doublets d’électrons et il peut être décrit de deux façons qui respectent la règle de l’octet :

et

Notes de cours de Chimie Générale 48


Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

On considère alors que la structure réelle, bien qu’elle soit unique ne peut être représentée
par un seul schéma. Elle décrite comme une « moyenne » entre plusieurs structures, qui diffèrent
uniquement par une localisation différente de certains doublets. Dans le cas de N2O :



Le signe  symbolise la nécessité d’impliquer deux structures de Lewis. Il y a donc dans


cette molécule deux doublets auxquels on ne peut attribuer une localisation ou un rôle précis ; ce
sont des électrons non localisés (on dit aussi délocalisés). Chacune de deux structures A et B est une
forme limite. Il y a entre elles une relation de mésomérie, ou de résonnance, et la structure réelle est
un hybride C de ces deux formes. Deux formes limites ne diffèrent que par la distribution des
électrons dans les liaisons multiples et non par ordre d’enchaînement des atomes.

Les formes limites n’ont pas de réalité physique et le composé qu’elles décrivent n’est pas un
mélange des molécules différentes. Les molécules de ce composé ne prennent pas non plus
alternativement des structures différentes. Il n’y a qu’une sorte de molécule (de N2O par exemple),
qui ont un degré de ressemblance avec chaque forme limite.

Les formes limites d’une molécule peuvent mettre en évidence des caractères particuliers,
correspondant à des aspects différents de sa réactivité.

IV.6. Limites et insuffisances du modèle de Lewis

Le modèle de Lewis de la liaison chimique est intéressant par simplicité. Il permet


d’interpréter d’une façon satisfaisante les mécanismes fondamentaux de formation et de rupture des
liaisons qui constituent les bases de toute analyse de la réactivité. Il constitue une référence
suffisante, largement utilisé, pour une grande partie de la chimie « descriptive », minérale et
organique.

Mais il ne traite que des liaisons simples, doubles ou triples et s’avère mal adapté à la
description des structures d’un type intermédiaire, comme celle du benzène par exemple. Le
procédé consistant à écrire plusieurs formules mésomères pour un même composé, lorsqu’il s’agit
de décrire des structures comportant des électrons non localisés, est lourd à utiliser.

D’autre part, le modèle de Lewis n’apporte pas d’éléments de justification, d’interprétation


ou de prévision sur des points comme : l’orientation géométrique des liaisons, la différence de
comportement chimique entre les liaisons Π et les liaisons σ (par exemple : réaction d’addition sur
les doubles liaisons), l’existence des liants H2+ (liaison par un seul électron), les paramagnétismes
du dioxygène, etc.

Le modèle « orbitales moléculaires » apporte des réponses sur ces divers points.

IV.7. Exercices

1) Déterminer la nature de liaison pouvant s’établir entre les paires des éléments suivants et
justifier votre réponse. (liaisons covalente ou ionique)
a. Na et Se e. Mg et F
b. N et O f. Si et Br
c. Ca et Br g. Li et I
d. K et S h. P et O

Solution 1 :

Notes de cours de Chimie Générale 49


Chapitre IV Liaison chimique et forces intermoléculaires

2) Dire si les molécules suivantes sont des composés covalents ou ioniques :


a. CaSO4
b. NCl3
c. H2CO3
d. Li2O
e. SO3
f. H3PO4
Solution 2 :

3) Donner la formule chimique des molécules suivantes :


a. Oxyde de calcium
b. Sulfate de magnésium
c. Nitrate de potassium
d. Hypochlorite d’ammonium
e. Trioxyde de soufre

Solution 3 :
a. Oxyde de calcium : CaO
b. Sulfate de magnésium : MgSO4
c. Nitrate de potassium : KNO3
d. Hypochlorite d’ammonium : NH4ClO
e. Trioxyde de soufre : SO3

4) De la liste ci-dessous des composés chimiques, déterminer ceux qui contiennent


des liaisons covalentes ; électrovalentes ; ioniques et ponts-hydrogène :
a. HS d. H2 O g. HClO4
b. HF e. O2 h. NaCl
c. HSCN f. H2 SO4 i. H2

Notes de cours de Chimie Générale 50


Chapitre V Formules et fonctions chimiques inorganiques

Chapitre V
FORMULES ET FONCTIONS CHIMIQUES
INORGANIQUES
V.1. Formules chimiques

Les formules chimiques ont pour objet, la représentation qualitative et quantitative des
édifices atomiques des molécules. Elles sont obtenues par juxtaposition des symboles des éléments
constituants affectés de leurs coefficients stœchiométriques ou indices. On distingue des formules
brutes ou formules moléculaires et des formules développées. Les formules brutes représentent la
composition de la molécule et la constitution symbolique de celle-ci. Les formules développées
montrent comment les atomes sont liés entre eux. Cela permet, en chimie organique, d’interpréter
les propriétés d’une substance.

V.2. Formules développées planes

Dans cette représentation on indique comment les atomes sont liés entre eux. Chaque liaison
correspond à une valence.
H HH
Exemples : Méthane CH4 : H-C-H Ethane C2H6: H-C-C-H
H HH
Pour simplifier, on utilise en chimie organique des formules semi-développées.

Exemples:
Propane C3H8: H3C-CH2-CH3
Butane C4 H10 : H3C-CH2-CH2-CH3 n-butane
H3C-CH-CH3 isobutane
CH3
Isomérie: on appelle isomères des composes ayant une même formule moléculaire (brute), par
conséquent même composition centésimale et même masse moléculaire, mais douées des propriétés
différentes (car les structures de l’édifice atomique sont différentes). C’est le cas de n-butane et
d’isobutane. C2H6O peut être l’alcool éthylique ou l’éther diméthylique. Ces deux corps sont aussi
des isomères : CH3-CH2OH (alcool éthylique) ou CH3-O-CH3 (éther diméthylique).

Comment écrire la formule brute d’une substance ?

En 1957, l’Union Internationale de Chimie pure et appliquée avait proposé des règles pour
écrire les formules et nommer correctement les composés en chimie. Quand on écrit la formule
brute d’un composé, on commence par la particule la plus électropositive ou le cation et on écrit
ensuite la particule la plus électronégative ou l’anion.
Exemples : NaCl, Fe(OH)3, HI, …
Il existe des exceptions et on écrit : NH3, PH3, CH4.

V.3. Fonctions chimiques inorganiques

V.3.1. Fonctions oxyde basique et hydroxyde

L’oxygène réagit avec les éléments métalliques pour donner des oxydes basiques. Les oxydes
basiques solubles dans l’eau donnent des bases ou hydroxydes.

Exemples : 2Na + ½ O2  Na2O


Na2O + H2O  2NaOH

Notes de cours de Chimie Générale 51


Chapitre V Formules et fonctions chimiques inorganiques

Na2O est un oxyde basique et NaOH est une base.

Les bases possèdent des propriétés caractéristiques. Leur formule générale est MOH ces
propriétés sont :
• Ils ont une saveur astringente ou goût de savon ;
• Ils colorent certains indicateurs : le tournesol rougi par un acide bleuit en présence
d’une base ; le méthylorange par un acide, devient jaune en milieu basique et la
phénolphtaléine incolore en milieu acide devient rouge violet en présence d’une
base ;
• Avec des acides, les bases donnent des sels par la réaction de neutralisation ;
• Dissoutes dans l’eau, les bases rendent l’eau conductrice du courant électrique et
l’oxygène se dégage à l’anode ;
• Les hydroxydes donnent par dissolution dans l’eau des ions OH-.

V.3.2. Fonction acide et oxyde acide

L’oxygène donne avec les non métaux des composés oxydes acides. Les oxydes acides
solubles dans l’eau donnent des acides.

Exemples : C+ O2  CO2
CO2 + H2O H2CO3
CO2 est un oxyde acide et H2CO3 est un acide.

La formule générale des acides est HR. Si R ne contient pas de l’oxyde, on parle d’un
hydracide. Les hydracides sont : HCl, HF, H2S, … si R renferme l’oxygène, on parle d’un oxoacide.
Les oxoacides sont : H2CO3, HNO3, H3PO4, H2SO4, …

Les acides possèdent aussi des propriétés caractéristiques :


• Ils ont une saveur aigre ou goût des citrons
• Ils colorent certains indicateurs : le tournesol bleui par une base devient rouge en milieu
acide ; le méthylorange jaune en milieu basique devient rouge en milieu acide et la
phénolphtaléine rougi par une base se décolore en milieu acide.
• Les acides donnent par ionisation dans l’eau des ions H+.
• Les acides rendent, par leur dissolution, l’eau conductrice du courant électrique, et
l’hydrogène se dégage à la cathode.
• Avec les métaux, les acides donnent des sels.

V.3.3. Fonction sel

En général, le sel se forme par la réaction de neutralisation entre un acide et une base. Sa
formule générale est MR. On peut symboliser la réaction de neutralisation comme suit :
MOH + HR  MR + H2O
Exemple : NaOH + HCl  NaCl + H2O
La formation d’un sel peut aussi se faire par :
• Action d’un acide sur un oxyde basique
Acide + oxyde basique  sel + eau Exemple : 2HCl + MgO  MgCl2 + H2O
• Action d’une base sur un oxyde acide
Base + oxyde acidesel + eau Exemple : 2NaOH + CO2 Na2CO3 + H2O
• Action d’oxyde acide sur un oxyde basique
Oxyde acide + oxyde basique sel Exemple : CO2 + Na2O Na2CO3
• Action d’un acide sur un métal
Acide + métal  sel + hydrogène ou un autre gaz
Exemple : 2HCl + Zn  ZnCl2 + H2
2H2SO4 + Cu  CuSO4 + SO2 + 2H2O

Notes de cours de Chimie Générale 52


Chapitre V Formules et fonctions chimiques inorganiques

• Action d’un métal sur un non métal


Métal + non métal  sel Exemple : Cu + S  CuS
• Action d’un acide fort sur un sel d’acide faible
Acide fort + sel d’acide faible  sel
Acide fort + oxyde acide + H2O
Exemple : CaCO3 + 2HCl  CaCl2 + H2O + CO2
• Action d’un acide non volatil sur un sel d’acide volatil
Sel d’acide non volatil + acide volatil Exemple : H2SO4 + 2 NaCl  Na2SO4 + 2HCl

V.4. Nomenclature chimique minérale

Elle résulte des règles de l’U.I.C.P.A de 1957.

V.4.1. Nomenclature des composés binaires

Pour nommer un composé binaire, c'est-à-dire, formé par deux types d’atomes, on ajoute le
suffixe ure à l’élément le plus électronégatif et on le fait suivre du nom de l’élément le plus
électropositif.
• Exemples : NaCl : Chlorure de sodium
• ZnI2 : Iodure de zinc
• Ca3N2 : azoture de calcium
• Il y a une exception pour les oxydes. On emploie le suffixe yde.
• Exemples : K2O : oxyde de potassium
• BaO : oxyde de barium
• Al2O3 : oxyde d’aluminium

Remarque 1 :
Les proportions des constituants peuvent être indiquées par des préfixes ou des nombres
grecs, tels que mono, di, tri, tétra, penta, hexa, hépta, octo, nona, déca, hendéca, dodéca… qui précèdent les
noms des éléments auxquels ils se rapportent. Les préfixes hémi (1/2) et sesqui (3/2) peuvent
également être utilisés.

Exemples : PCl3 : Trichlorure de phosphore


PCl5 : pentachlorure de phosphore
CO : monoxyde de carbone
CO2 : dioxyde de carbone

Remarques 2 :
Les proportions de certains produits peuvent aussi être indiquées par des chiffres romains
mis entre parenthèses immédiatement après le nom de l’élément électropositif et indiquant la
valence de celui-ci. Cette façon de nommer s’appelle système de stock.
• FeS : sulfure de fer (II)
• Fe2S3 : sulfure de fer (III)
• Cu2O : oxyde de cuivre (I)
• CuO : oxyde de cuivre (II)

Remarques 3 :
Lorsqu’il n’y a que deux états de valence possible, il est admis d’indiquer celles-ci en ajoutant
les suffixes eux ou ique au nom de l’élément électropositif en question. Le suffixe eux est utilisé pour
la valence la plus faible et ique pour la valence la plus élevée.
• Exemples : FeO : oxyde ferreux
• Fe2O3 : oxyde ferrique
• SnF2 : fluorure stanneux
• SnF4 : fluorure stannique

Notes de cours de Chimie Générale 53


Chapitre V Formules et fonctions chimiques inorganiques

Remarques 4 :
Certains composés binaires ont pu garder leurs anciens noms établis de longues dates. Il
s’agit de l’eau (H2O) ; NH3 (ammoniac) ; phosphine (PH3).

V.4.2. Nomenclature des cations

a) Cations monoatomiques
Les cations monoatomiques sont désignés de la même manière que l’élément correspondant.
La valence peut être indiquée par le système de suffixe, et, s’il n’ya que deux possibilités, par des
suffixes eux ou iques.
Exemples :Cs+ : io césium
Sr++ : ion strotium
Hg++ : ion mercure II ou ion mercurique
Hg2++: ion mercure I ou ion mercureux
Bi+++ : ion bismuth

b) Ions polyatomiques
Les noms des cations polyatomiques résultant de l’addition d’un proton H+ à des molécules
neutres sont nommés en faisant suivre la racine du nom par le suffixe onium :
Exemples : As(+4) : ion arsonium
H3O+ : ion hydronium
NH4+ : ion ammonium

V.4.3. Nomenclature des anions

a) Anions monoatomiques
Les noms des anions monoatomiques sont ceux des éléments correspondant affectés du
suffixe ure, après abréviation si possible.
Exemples : Br- ion bromure
S2- ion sulfure
C2- ion carbure
H- ion hydrure
Remarque 1 :
Un certain nombre d’anion polyatomique ont, comme les anions monoatomiques, des noms
terminés par le suffixe ure.
Exemples : CN- ion cyanure
SCN- ion sulfocyanure ou thiocyanure
I(-3) ion triodure
Remarques 2 :
Pour l’oxygène, on ajoute le suffixe yde
Exemples : O2- ion oxygène
O2- ion peroxyde

b) Anions polyatomiques oxygénés


La commission de l’U.I.C.P.A. a cependant estimé qu’il fallait tenir compte d’usages établis
de longues dates, ce qui allégea la nomenclature des composés courants. Si le nom de l’oxoacide se
termine par eux, le nom de l’anion correspondant se termine par ite.
Exemples :
H2CO3 Acide carbonique CO3- ion carbonate
HNO3 Acide nitrique NO3- ion nitrate
H2SO4 Acide sulfurique SO42- ion sulfate
H3PO4 Acide phosphorique PO43- ion phosphate

Notes de cours de Chimie Générale 54


Chapitre V Formules et fonctions chimiques inorganiques

HNO2 Acide nitreux NO2- ion nitrite


H3PO3 Acide phosphoreux PO32-ion phosphorite

Remarques 1
OH- venant de l’oxygène et de l’hydrogène, est appelé ion hydroxyde.
c) Anions contenant un hydrogène ionisable

Quand un ion contient un atome d’hydrogène ionisable, c’est hydrogène est indiqué par le
préfixe « hydrogéno » (aussi bien pour les anions en ate qu’en ite).
Exemples :
HS- hydrogénosulfure
HCO3- hydrogénocarbonate
H2AsO42- ion dihydrogénoarsenate
HSO3- ion hydrogénosulfite

V.4.4. Nomenclature des composés ioniques (acides, bases et sels)


Cette nomenclature résulte de la juxtaposition du nom de l’anion et du cation.
Exemples
 Cd(OH)2 : hydroxyde de cadmium
 Co(NO3)2 : nitrate de cobalt
 Ni(HCO3)2 : hydrogénocarbonate de nickel
 PbCrO4: chromate de plomb
 KMnO4 : permanganate de potassium
 NH4ClO2 : perchlorate d’ammonium
 CuS : sulfure de cuivre II ou sulfure cuivreux
 Na2S2O3 : thiosulfure de sodium
 HCN : cyanure d’hydrogène
 NaClO : hypochlorite de sodium

Nomenclature des acides usuels


Les acides donnant des anions en ure, c'est-à-dire les hydracides, sont désignés comme les
composés ioniques.
Exemples : HCl : chlorure d’hydrogène
H2S : sulfure d’hydrogène

On peut les désigner parfois par leurs anciennes nomenclatures qui utilisaient le suffixe
hydrique en remplaçant le suffixe ure du nom de l’acide.
Exemples
• HCl acide chlorhydrique
• H2S acide sulfhydrique
• HCN acide cyanhydrique

Les acides donnant naissance à des anions en ate ou en ite portent des noms plus conformes à
la tradition. Un anion en ite correspond à un acide en eux, c'est-à-dire l’anion est moins oxygéné ;
un anion en ate correspond à un acide en ique, c'est-à-dire l’anion est plus oxygéné. Les préfixes hypo
et per sont commun à l’anion et à l’acide.

Exemples
Le chlore, comme d’autre halogènes (excepté le fluore) peut donner lieu à quatre oxoacides
différents, dont les anions portent un nombre variable d’atomes d’oxygènes :
• HClO acide hypochloreux; ClO-: ion hypochlorite
• HClO2 : acide chloreux ClO2-: ion chlorite
• HClO3 : acide chlorique ClO3- : ion chlorate
• HClO4 : acide perchlorique ClO4- : ion perchlorique

Notes de cours de Chimie Générale 55


Chapitre V Formules et fonctions chimiques inorganiques

V.5. Exercices

1) Classer les acides ci-dessous suivants leur force d’acidité : HF ; HCl ; HBr et HI.

Solution 1 :
En suivant l’ordre décroissant du degré d’acidité, on aura le classement suivant :

HI > HBr > HCl > HF

2) Même question que précédemment, mais pour les acides suivants : HClO4 ; HI ; HBr ; HCl et
HNO3 ; ainsi que leur bases conjuguées : ClO4- ; I- ; Br- ; Cl- et NO3-.

Solution 2 :

En fonction du degré croissant de l’acidité, pour les acides, on aura le classement suivant :

HNO3 < HCl < HBr < HI < HClO4

Pour leurs bases conjuguées, on aura le classement ci-dessous :

ClO4- < I- < Br- < Cl- < NO3-

3) Nommer les molécules suivantes :


a) HClO4 e) H2 O i) HS
b) HSCN f) H2 SO4 j) HF
c) HI g) HNO3
d) SnSO4 h) HCl

Solution 3 :

Le nom de la molécule suivante est :


a) HClO4 : acide perchlorique d) H2O : eau
b) HSCN : sulfocyanure d’hydrogène e) H2SO4 : acide sulfurique
c) SnSO4 : sulfate d’étain (II) f) HF : acide fluorhydrique

4) Nommer de deux façons différentes les composés ou molécules ci-dessous : (examen 2009)
a) HCN e) NaOH
b) HSCN f) KOH
c) HClO4 g) NH4 OH
d) HNO3 h) H2 S

Solution 4 :

Les noms (2) des molécules ci-dessous sont :


a) HCN : acide cyanhydrique ou cyanure d’hydrogène
b) HSCN : acide sulfocyanhydrique ou sulfocyanure d’hydrogène
c) HClO4 : acide perchlorique ou perchlorate d’hydrogène
d) NH4OH : ammoniaque ou hydroxyde d’ammonium

Notes de cours de Chimie Générale 56


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

Chapitre VI
REACTIONS ET EQUATIONS CHIMIQUES
VI.1. Réactions et équations chimiques

Les réactions chimiques sont des phénomènes suivants lesquels des substances se
transforment par suite d’un réarrangement des atomes. Au cours d’une réaction chimique, les
substances qui disparaissent sont des réactifs et celles qui apparaissent sont des produits.

Une équation chimique est l’expression d’une réaction chimique. Elle se compose d’un
premier membre qui représente les corps entrant en réaction (réactif) d’un second membre qui
représente les corps formés par la réaction (produits) et d’une flèche qui indique le sens de la
réaction. Une double flèche est utilisée pour une réaction réversible. Et lorsque plusieurs substances
sont en présence, on les relie entre elles par signe +.
Exemple : 2H2 + O2 2H2O

Toute équation chimique doit respecter les lois de la conservation de la matière, des éléments
et de la charge. La somme des masses des réactifs doit être égale à la somme des masses des
produits. Il faut remarquer qu’une réaction chimique qui se produit avec dégagement de la chaleur
s’accompagne aussi d’un changement de masse selon la relation d’Einstein, physicien américain.
E=

La relation de combustion de l’hydrogène s’accompagne d’un dégagement d’une quantité de


chaleur égale à 68,32 Kcal par mole. On peut calculer la masse disparue.
E= E=4,18x 68,32 .103J
Aucune balance ordinaire ne peut déceler cette masse très faible. La loi de la conservation de la
matière de Lavoisier est encore applicable pour des réactions chimiques.

VI.2. Equilibrage des réactions

Equilibrer l’équation d’une réaction chimique consiste à donner aux formules des réactifs et des
produits des coefficients numériques dits «coefficients stœchiométriques » de telle façon qu’il y ait finalement autant
d’atomes de chaque élément à gauche et à droite de l’équation. Il existe de nombreuses méthodes pour
équilibrer une équation chimique. On procède le plus souvent par tâtonnement ou par
approximation successive. Pour la réaction suivante :
aC3H8 + bO2  cCO2 + dH2O

On peut écrire des équations en se référant au nombre d’éléments présents dans chaque
membre de l’équation pour déterminer a, b, c et d.
C : 3a =c H : 8a=2d O : 2b= 2c+d
Il ya ici trois équations à trois inconnues. Il suffit de considérer une inconnue égale à 1, et les
autres lui sont proportionnelles.
Si a=1, c=3, d=4 et b=5

Les coefficients sont fractionnaires, on les multiplie par un facteur commun pour avoir des
entiers minimaux des coefficients cherchés. L’équation précédente s’écrit :
C3H8 + 5O2  3CO2 + 4H2O

VI.3. Types de réactions chimiques

La classification des réactions chimiques peut se faire suivant plusieurs critères. Nous
utilisons une classification formelle suivant les coefficients stœchiométriques et le bilan de matière.

Notes de cours de Chimie Générale 57


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

a. Réaction de synthèse
C’est une association de plusieurs composés en seul.
H2 + Cl2  2HCl
Fe + S  FeS
CH2=CH2 +HCl  CH3-CH2Cl c’est une reaction d’addition
On appelle synthèse totale la réaction de formation d’un compose, au départ des corps
simples correspondants aux éléments constitutifs de ce compose :
Ex. H2 + O2  H2O
b. Réaction de décomposition
C’est une réaction au cours de laquelle un composé donne naissance à deux ou plusieurs
autres.
CaCO3  CaO + CO2
Cette sorte de réaction s’accompagne toujours d’une augmentation de nombre de moles.
c. Réaction de double décomposition
C’est une réaction au cours de laquelle il se forme un mélange des composés à partir d’un
autre mélange des composés.
3NaOH + FeCl3  Fe(OH)3 +3NaCl
CH4 + Br2  CH3Br + HBr est aussi appelée réaction de substitution (un H du
méthane est remplacé par un Br).
d. La réaction de polymérisation
La polymérisation est l’association de plusieurs molécules dites « monomères » en une
molécule géante dite « polymère ».
nH2C=CH2 …-CH2-CH2-CH2-CH2…-CH2-CH3

VI.4. Réactions ioniques en solution

Certains corps dits électrolytes, en se dissolvent dans l’eau, s’ionisent. Pour qu’il y ait réaction
entre électrolyte en solution, la règle de Bertholet (chimiste français) doit être respectée. Cette règle
s’énonce ainsi : « pour qu’il y ait réaction chimique entre électrolyte, il faut qu’un des produits
susceptible de se former soit insoluble ou volatil ; ce qui lui permet de s’éliminer. On distingue :

Réactions de précipitation

Exemples :
a) HCl + AgNO3  AgCl + NO3-

sous forme ionique, l’équation s’écrit :


H+ + Cl- +Ag+ + NO3- AgCl + H+ + NO3-
b) Na2 SO4 + BaCl2  BaSO4 + 2 NaCl
Ou 2Na+ + SO4-- + Ba++  BaSO4 + 2Na+ + 2Cl-

Réaction de volatilisation
Exemples
a) Na2CO3 + 2HCl  2NaCl + CO2 + H2O sous forme ionique, on écrit:
2Na+ CO3 + 2H +2Cl  2Na + 2Cl + CO2 + H2O
2- + - + -

b) K2S + H2SO4  K2SO4 + H2S

Ou 2K+ + S2-- + 2H+ + SO42-  2K+ + SO42- + H2S

Remarque 1:
Sans précipitation ni volatilisation, la réaction de neutralisation a lieu en solution aqueuses car
il se forme des molécules d’eau qui font disparaitre des ions H+ et OH-.
K+ + Cl- + Na+ + OH-  Na+ + Cl- + H2O

Notes de cours de Chimie Générale 58


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

Remarque 2:
La réaction suivante n’a pas lieu en solution aqueuse car il n’y a ni précipitation ni
volatilisation.
NH4Cl + KNO3  rien ou NH4+ + Cl- + K+ +NO3-  rien

VI.5. Les solutions

La plupart des réactions chimiques se passent entre des réactifs en solution ou à l’état gazeux.
C’est pourquoi il est nécessaire de parler des solutions.
Une solution est une phase formée par un mélange de deux ou de plusieurs constituants n’ayant
aucune action chimique, l’un sur l’autre : le solvant et le soluté.
Le solvant est la substance qui dissout les autres. En général, le solvant est prépondérant.
Le soluté est la substance qui se dissout dans le solvant.

VI.5.1. Expressions de la concentration d’une solution

a) Le pourcentage
Le pourcentage d’une solution représente le nombre de grammes de soluté contenu dans
cent grammes de solution. On parle aussi de pourcentage en volume.
Par exemple : On dissout 20g de NaCl dans 40 ml d’eau. Quel est le % de cette solution ?
Solution : %= = 33,3%

b) La concentration molaire ou molarité M


La molarité est la concentration d’une solution exprimée en mole de soluté par litre de solution (ou
mole par unité de volume)
M=n/V
M : molarité, n : nombre des moles du soluté, V : le volume de la solution en litre
Exemple : Une solution préparée en dissolvant 20g de l’hydroxyde de sodium dans 250ml de
solution aqueuse a pour concentration :
M= = 2 moles/litre = 2M

c) La normalité (N)
La normalité est la concentration d’une solution exprimée en nombre d’équivalents grammes
de soluté par litre de la solution.
N= équivalents- grammes/volume en litre
N : la normalité ; V : le volume en litre
La normalité dépend de la réaction où prend par le soluté. Il s’agit surtout des réactions acide-base
et des réactions d’oxydo-réduction.
L’équivalent-gramme

Pour les réactions acide-base, l’équivalent-gramme d’un acide est une quantité de matière
pouvant libérer une mole d’ion H+ (protons), et l’équivalent –gramme d’une base est la quantité de
matière pouvant libérer une mole d’ions OH-.
Dans la réaction : HCl + NaOH  NaCl + H2O

L’équivalent- gramme de l’acide est une mole. Une mole de HCl libère une mole d’ions H+.
De même l’équivalent- gramme de NaOH est une mole car une mole de NaOH libère une mole
d’ions OH-.
Dans les réactions :
H2SO4 + 2NaOH  Na2SO4 + 2H2O
Al(OH)3 + 3HCl  AlCl3 + 3H2O

Notes de cours de Chimie Générale 59


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

L’équivalent –gramme de Na2SO4 est une demi-mole et celui de Al(OH)3 est 1/3 d’une mole.

Masse-équivalente (Me)

La masse équivalente s’obtient en divisant la masse moléculaire par le nombre de protons


neutralisé pour un acide ou par le nombre d’ions hydroxydes neutralisés par une base.
Pour H2SO4 dans la réaction précédente
Me = 98,08/2 = 49,04g/ eq-g. pour Al(OH)3, Me= 78/3 = 26 g/eq-g
Le nombre d’équivalent-gramme (n)

Le nombre d’équivalent –gramme n est égal à la masse d’un corps divisée par la masse
équivalente Me.
n=m/Me
Par exemple :
Quelle est la normalité d’une solution obtenue en dissolvant 15g d’hydroxyde de calcium dans 600
ml de solution à utiliser pour une neutralisation totale ?
Solution
Nombre d’équivalent-gramme = m/Me
Ca(OH)2 + 2H+  Ca++ +2H2O (Neutralisation totale)
Me= 74,2 = 37g/eq-g/l ou 0,675 N
N=0,405/0,6 = 0,675 éq-g/ou 0,675N

Pour les réactions d’oxydo-réduction, l’équivalent-gramme d’un oxydant d’un oxydant est la
quantité de matière qui peut capter une mole d’électrons. L’équivalent-gramme d’un réducteur est la
quantité de matière qui peut une mole d’électrons.
Exemples :
Soient les réactions :
Sn++  Sn4+ +2è éq-g Sn2+ = Mat/2
MnO4 + 8H + 5è  Mn + 4H2O
- + 2+

Une mole de KMnO4 renferme cinq équivalent-grammes. La masse équivalente de KMnO4 est
égale à 1,5 d’une mole.
Me = 158/3= 31,6 g

Exemples numériques
Quelle est la normalité d’une solution obtenue en dissolvant 3,16 g de KMnO4 dans un litre
de solution ?
Solution :
Nombre d’éq-g = 3,16/31,6 = 0,1
Normalité =0,1 éq-g/1l = 0,1 éq-g par litre ou 0,1N
Remarque : en solution, un équivalent-gramme d’un acide réagit exactement avec un équivalent-
gramme d’une base et un éq-gr d’un oxydant réagit avec un éq-gr quantitative en volumétrie.
N1V1 = N2V2

d) La molalité (m)
C’est la concentration d’une solution exprimée en moles de soluté par kilogramme de
solvant.
Où m : molalité ; n : nombre de moles de soluté
La molalité est indépendante de la température.
Exemple : Quelle est la molalité d’une solution obtenue en dissolvant 20g de saccharose C11H22O11
dans 125g d’eau solution.
Solution
Masse moléculaire C11H22O11 = 342
Molalité = moles soluté/Kg solvant = = 0,468 mole/kg

Notes de cours de Chimie Générale 60


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

e) Le Titre
Le titre est la concentration d’une solution exprimée en gramme de soluté par litre de
solution ou g/ml.

f) La Fraction molaire
Cette façon d’exprimer la concentration concerne des mélanges à l’état gazeux, et quand on
ne veut pas distinguer le ou les solutés et le solvant. Elle est égale au nombre de mole ni d’un
constituant ni divisée par le nombre total de mole dans le mélange.
Xi =ni/ni + n2+n3+… =ni/ Σni sommation de Xi= 1
Exemple :
Une boite renferme 0,4 mole d’hydrogène, 1,6 mole d’azote et 0,5 mole d’oxygène. Quelle
est la fraction molaire de chaque constituant ?
Solution
XH2 = 0,4/0,4 + 1,6 + 0,5 =0,16 XN2 =1,6/0,4 + 1,6 + 0,5 = 0,64
XO2 = 0,5/0,4 + 1,6 + 0,5 = 0,2 on vérifie que la sommation de Xi=1
0,16 + 0,64 + 0,2 = 1

VI.5.2. Dilution d’une solution

La dilution est l’inverse de la concentration. Une solution diluée renferme peu de moles de
soluté dans un grand volume de solvant. La relation suivante convient pour la dilution :
N1V1 = N2V2
Exemple 1
Quel volume d’eau faut-il ajouter à 150 ml de HCl pour obtenir une solution 0,5 N ?
Solution
Le nombre d’équivalent –gramme de HCl dans 150 ml de solution concentrée est égale au nombre
d’équivalent-grammes de HCl dans la solution diluée. On peut alors écrire :
150 x 2 = (150 + X)x 0,5
300 = 75 + 0,5X
X : Volume d’eau à ajouter
X= 450 ml

VI.5.3. Propriétés des solutions

En étudiant les gaz parfaits, on a admis l’absence des forces d’interaction entre les molécules.
Par analogie, on définit l’état idéal d’une solution comme étant un état dans lequel l’interaction
entre les molécules est parfaitement uniforme. S’il y a deux constituants indépendants A et B, les
forces s’exerçant entre A et A, B et B et A et B sont toutes égales. Une variable importante dans
l’étude des solutions est la tension de vapeur régnant au dessus de la solution.

a) La tension de vapeur d’une solution


La tension ou pression de vapeur de toutes les solutions renfermant des solutés non volatils
est toujours inférieure à celle du solvant pur. Lorsqu’il s’agit d’une solution idéale, la tension de
vapeur de chaque constituant en équilibre avec la solution est proportionnelle à la fraction molaire
de ce constituant. Cette loi a été formulée pour la première fois en 1886 par …
P0 = pression de vapeur du solvant pur, P1 = pression de vapeur de la solution, P0 - P1= diminution
de la pression de vapeur du solvant, P0 - P1= est proportionnelle à la fraction molaire du soluté, X1
= fraction molaire du solvant, X2 = fraction molaire du soluté.
P1= X1 x P0

L’abaissement de la tension de la vapeur du solvant s’explique par l’interaction des molécules


du soluté à la surface du liquide et celle du solvant dans la vapeur. Ceci explique l’élévation du point
d’ébullition et la diminution du point des congélations d’une solution.

Notes de cours de Chimie Générale 61


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

b) Diminution de la température de fusion ou de congélation


Le point de fusion de n’importe quelle solution est toujours inférieur à celui d’un solvant pur.
En solution diluée, la diminution du point de fusion est directement proportionnelle au nombre de
molécules (ou moles) de soluté dans une masse donnée de solvant.
∆Tf = Kf m
Où ∆Tf = diminution du point de fusion, Kf= la constante, Kf= la constante cryométrique ; pour
l’eau, Kf vaut 1,86°Cm-1, m= la molalité de la solution.

c) Elévation du point d’ébullition ∆te


La température d’ébullition d’une solution est toujours supérieure à celle d’un solvant pur.
En solution diluée, l’élévation du point d’ébullition est directement proportionnelle au nombre des
molécules (ou moles) de soluté contenu dans une masse donnée de solvant.
Où ∆te = Ke x m
Ke = la constante ébulliométrique, m= la molalité de la solution. Pour l’eau, Ke = 0,513°C m

d) Ecarts aux lois de Raoult


Les lois de Raoult sont invariables pour les solutions diluées et pour des solutés qui ne se
dissocient pas en ions en solution. Par exemple, une solution contenant 0,1 mole de KCl par Kg
d’eau se congèle à -0,372 °C. Ceci prouve que les ions K+ et Cl- se comportent d’une manière
indépendante en solution.

e) Solution des gaz dans un liquide – Loi de Henry


A température constante, la concentration d’un gaz soluble dans un volume donné d’un
liquide est directement proportionnelle à la pression partielle du gaz. ceci est la loi de Henry (1893).
K=P/X ; P1=X1.P0
P : la pression partielle du gaz en mm de Hg, X : la fraction molaire du gaz dissout, K : la constante
de Henry, caractéristique du soluté, du solvant et de la température. Dans le cas de la tension de
vapeur, K diffère maintenant de P0 car les gaz sont très peu solubles.
A pression constante, la quantité de gaz absorbée ou dissoute dans un volume donné du
liquide diminue avec l’augmentation de la température. Le volume V du gaz dissout, aux conditions
normales de température et de pression pour un gaz donné est :
V =α x VxP/760
Α : coefficient d’absorption, caractéristique du gaz. V : volume du liquide, P : pression partielle du
gaz en mm de Hg ou torr.
Il faut noter qu’en biologie, pour atteindre les cellules, les gaz de l’air (l’oxygène) doivent
d’abord se dissoudre dans l’eau de l’organisme. La solubilité d’un gaz varie selon sa nature, avec sa
température et sa pression.

VI.6. Utilisation quantitative de l’équation chimique ou calculs stoéchiométriques

L’équation chimique représente une relation entre les molécules, les moles et les masses. A
partir d’une équation chimique équilibrée, on peut effectuer diverses opérations quantitatives ou
faire le bilan de la réaction avant et à la fin de celle-ci. Si on considère la réaction suivante
(combustion de l’ammoniac).
4NH3 + 3O2 2N2 + 6H2O
4 molécules 3 molécules 2 molécules 6 molécules
4 moles 3 moles 2 moles 6 moles
= 4x17 g 3x32 g 2x28g 6x18g

On peut dire que quatre moles ou 4x17 g d’ammoniac réagissent avec trois moles ou 3x32 g
d’oxygène pour donner deux moles ou 2x28g d’azote et 6moles ou 6x18g d’eau. La loi de la
conservation de la matière est respectée.

Notes de cours de Chimie Générale 62


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

VI.7. Exercices

1) Donner les équations chimiques des réactions chimiques suivantes et dire de quelle
réaction s’agit-il ?
a. Acide + base →→→ sel + eau
b. Méthane + oxygène →→→ dioxyde de soufre + eau
c. Métal + acide →→→ sel de métal + hydrogène
Solution 1 :

a. Exemple : HCl + NaOH →→→ HCl + H 2 O


b. CH 4 + 2O2 →→→ CO2 + H 2 O
c. Me + H 2 SO4 →→→ MeSO4 + H 2

2) Combien de molécules d’oxygène sont-elles nécessaires à réagir avec 47 molécules de


CH4 suivant la réaction : CH4 + 2 O2 →→→ CO2 + 2 H2O.

Solution 2 :

L’analyse de la réaction ci-dessus montre que 1 molécule de CH4 réagit avec 2 molécules
d’O2 pour donner 1 molécule de CO2 et 2 molécules d’eau.

De ce qui précède, on peut déduire les ratios suivants :

moléculesCH 4 1 molécuesO2 2
= ou =
moléculesO2 2 moléculesCH 4 1

Ces deux rapports représentent pour nous le facteur de base pour nos calculs, d’où :
moléculesO2 2
=
moléculesCH 4 1

Or : molécules CH4 = 47
moléculesO2 2
D’où : = ⇒⇒⇒ d ' où : moléculesO2 = 47 * 2 = 94
47 1

Molécules d’O2 = 94

3) Quelle masse de CH4 est-elle nécessaire à réagir avec 96 g d’oxygène ?

Solution 2 :

A l’équilibre, la réaction est donnée par l’équation chimique suivante :


CH 4 + 2O2 →→→ CO2 + 2 H 2O

On sait que : 16 g de CH4 réagissent avec 64 g d’O2


Ou : 1moleCH 4 →→→ 2molesO2
Or : 1moleO2 →→→ 32 gO2

Notes de cours de Chimie Générale 63


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

96 * 1
96 gO2 →→→ = 3molesO2
32
Or : 2molesO2 →→→ 1moleCH 4
3 *1
3molesO2 →→→ = 1,5molesCH 4
2
Or : 1moleCH 4 →→→ 16 gCH 4
16 * 1,5
1,5molesCH 4 →→→ = 24 grammesCH 4
1
La masse de méthane recherchée vaut : 24 grammes .

4) Quelle masse de CO2 peut-on produire par la réaction de 8,0 g de CH4 avec 48 g
d’oxygène ?

Solution 4 :

La réaction de production du CO2 à partir du CH4 est donnée par l’équation chimique
suivante :

CH 4 + 2O2 →→→ CO2 + 2 H 2 O


Ainsi : 1 mole 2 moles 1 mole 2 moles
16 g 2 (32) g 44 g 2 (18) g

Comme précédemment, 1 mole de CH4 réagit avec 2 moles d’O2 pour donner 2 moles
d’H2O et une mole de CO2 .

Dans ce cas précis, nous sommes limités par la disponibilité des réactifs, plus précisément
le CH4. Ainsi, sachant que :
1moleCH 4 →→→ 2molesO2 →→→ 1moleCO2 →→→ 2 H 2 O
c.à.d. : 16 gCH 4 →→→ 64 gO2 →→→ 44 gCO2
8 * 64 8 * 44
Alors : 8 gCH 4 →→→ gO2 →→→ gCO2
16 16
8 gCH 4 →→→ 52 gO2 →→→ 22 gCO2
La masse deCO2 susceptible d’être produite est de 22 grammes.

5) Quelle est la masse maximale de Ni(OH)2 pouvant être préparée par le mélange de 2
solutions contenant 26 g de NiCl2 et 100 g de NaOH, suivant l’équation :

NiCl2 + 2 NaOH →→→ Ni(OH)2 + 2 NaCl

Solution 5 : R : 11,6 g de Ni(OH)2

6) Calculer la masse de sulfate de Ni(II) contenue dans 200 g d’une solution de sulfate de
Ni à 6 %.
Solution 6 :

Partant de l’énoncé de cette question, on sait que la notion de % nous indique que pour
cette solution, on a 6,0 g de NiSO4 par 100 g de solution. D’où l’unité facteur vaut :

Notes de cours de Chimie Générale 64


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

masseNiSO4 6,0
=
massesolution 100,0

Partant de ce facteur, nous aurons :


gNiSO4 6,0
= Or : g Solution = 200 g
gSolution 100,0

6,0 * 200
On aura donc : gNiSO4 = = 12,0 g
100,0

La masse de NiSO4 recherchée vaut : 12,0 grammes.

7) Calculer la masse de FeSO4 contenue dans 200 ml de FeSO4 à 6 %. La densité de cette


solution est de 1,06 g / ml à 25°C.

Solution 7 : R : 12,7 g de FeSO4

8) Calculer la molarité (M) d’une solution contenant 3,65 g de HCl dans 2,0 litres de
solution.
Solution 8 :

On sait que la molarité (M) est donnée par la formule suivante :


masseSoluté
M=
volumeSolution

Or nous avons en notre possession 3,65 g de HCl. D’où, il nous faudra déterminer le
nombre des moles que représentent cette masse de HCl.

Sachant que : 36,5 gHCl →→→ 1moleHCl


3,65 *1
3,65 gHCl →→→ = 0,1moleHCl
36,5

Or : Vsolution = 2 litres, d’où on aura :


0,1
M= = 0,05moleHCl / litre
2

Ainsi la molarité recherchée vaut : M = 0,05 mole de HCl/litre.

9) Calculer la masse de Ba(OH)2 nécessaire pour préparer 250,0 ml d’une solution


d’hydroxyde de Baryum 0,6 molaire.

Solution 9 : R : 2,571 g de Ba(OH)2

10) Calculer le volume d’acide sulfurique 18,0 molaire nécessaire pour préparer 1,00 litre de
solution d’H2SO4 0,9 molaire.
Solution 10 :

Notes de cours de Chimie Générale 65


Chapitre VI Réactions et équations chimiques

On sait que c’est une opération de dilution parcequ’on part d’une solution d’H2SO4 très
concentrée (18,0 M) à une solution moins concentrée (0,9 M) du même acide.

On aura donc : M 1 *V1 = M 2 *V2


M 2 * V2
D’où : V1 = Or : M1= 18,0 ; M2= 0,9 et V2= 1,00 litre
M1

Ainsi, on doit chercher le volume V1 de l’acide sulfurique 18,0 M qu’il faudra diluer dans
un volume d’eau pour obtenir l’acide dilué.

M 2 *V2 0,900 *1,0


V1 = = = 0,05litre
M1 18,0
Le volume nécessaire vaut : V1 = 0,05 litre, soit 50 ml.

11) Calculer (a) le nombre de moles d’H2SO4 ; (b) le nombre de millimoles de cet acide et (c)
la masse de H2SO4 contenues dans 500 ml d’une solution d’acide sulfurique 0,324
molaire.

Notes de cours de Chimie Générale 66


Chapitre VII La thermochimie

Chapitre VII
LA THERMOCHIMIE
VII.1. Généralités

La partie de la chimie qui traite des chaleurs de réaction et de tout ce qui s’y rapporte est
appelée « thermochimie ». C’est un cas particulier de la thermodynamique.

Lorsqu’au cours d’une réaction chimique la température des produits formés est supérieure à
celle des réactifs de départ, la réaction dégage de la chaleur. Elle est dite exothermique. C’est le cas
de l’essence qui brûle. Par contre, si la température des produits formés est inférieure à celle des
réactifs de départ, la réaction absorbe de la chaleur. Elle est dite endothermique. Ce cas est observé
lorsqu’on dissout le Na2S2O3 dans l’eau. Il existe des réactions qui ne dégagent ni absorbent de la
chaleur. Ce sont des réactions athermiques. Par convention la quantité de chaleur absorbée est
positive (+Q) et celle perdue est négative (-Q). On rencontre aussi la notation H et ∆H.

VII.2. Définition

L’unité de la quantité de chaleur est la calorie.

 Calorie : la calorie est la quantité de chaleur nécessaire pour augmenter la température d’un
gramme d’eau d’un degré centigrade (1 cal=4,184 Joules) ;

 Chaleur spécifique : la chaleur spécifique d’une substance est le nombre de calories


nécessaires pour augmenter d’un degré centigrade la température d’un gramme de cette
substance. Elle s’exprime en cal/gr °C. Elle est souvent employée en physique.

 Capacité calorifique : la capacité calorifique d’une substance est la quantité de chaleur


(calories) nécessaires pour augmenter d’un degré centigrade la température d’une mole de
cette substance. Elle est souvent employée en chimie à la place de la chaleur spécifique.

VII.3. Chaleur de changement d’état (ou chaleur latente)

Pour qu’un corps change d’état, il doit échanger une certaine quantité de chaleur. On peut
distinguer :

 Chaleur de fusion : la chaleur de fusion d’un solide est la quantité de chaleur nécessaire
pour fondre une unité de masse ou une mole de ce solide à température constante.
Exemple : la chaleur de fusion de la glace est de 80 calories/gr ou 1,44.103 cal/mole.

 Chaleur d’évaporation : la chaleur d’évaporation d’un liquide est la quantité de chaleur


nécessaire pour évaporer une unité de masse ou une mole de ce liquide à température
constante.
Exemple : la chaleur d’évaporation de l’eau est de 540 cal/gr ou 9720 cal/mole.

 Chaleur de sublimation : la chaleur de sublimation d’une substance est la quantité de


chaleur nécessaire pour transformer une unité de masse ou une mole d’un solide à l’état
gazeux à une température donnée.

Notes de cours de Chimie Générale 67


Chapitre VII La thermochimie

VII.4. Chaleur de réaction chimique

La chaleur d’une réaction chimique est la quantité de chaleur qui est dégagée ou absorbée
lorsque la réaction a lieu soit à volume constant, soit à pression constante. On désigne cette
quantité de chaleur par le symbole Qv ou Qp. S’il s’agit d’une réaction exothermique –Q et s’il s’agit
d’une réaction endothermique +Q. La chaleur de réaction à pression constante (pression
atmosphérique par exemple) est appelée enthalpie (H).

On peut mesurer expérimentalement les chaleurs de réaction en se servant d’un calorimètre.

La relation fondamentale que l’on utilise en calorimétrie pour toute substance qui cède ou
reçoit une quantité de chaleur sans qu’il y ait réaction chimique ou changement d’état est :
ΔQ

mmmm
cccc
ΔT

ΔQ

nnnn
cccc
ΔT
= ⋅ ⋅ ou = ⋅ ⋅

Q : quantité de chaleur cédée ou reçue en calories
m : masse de la substance en grammes
c : chaleur spécifique en cal/g °C
∆t : variation de la température
n: nombre de moles
c : capacité calorifique en cal/mole °C.

Le principe fondamental de la calorimétrie est que si deux systèmes sont en équilibres


thermique, la quantité de chaleur cédée par un des systèmes est gagnée par l’autre.

En ajoutant à l’équation chimique les variations d’énergie qui se produisent au cours de la


réaction (réactifs et produits étant à la même température), on obtient l’équation thermochimique. Il
faut y préciser l’état physique des corps.

Lorsque la chaleur est associée à l’équation chimique, on change son signe.

Exemples :

1. H2 g + 1/2O2  H2O l ∆H = -68,32 kcal (réaction exothermique) ou :


H2 g + 1/2O2 g  H2O l + 68,32 kcal

2. 1/2H2 g + 1/2I2  HI g ∆H = +6,2 kcal (réaction endothermique) ou : 1/2H2 g


+ 1/2I2 g  HI g - 6,2 kcal

VII.5. Chaleur de formation et chaleur de décomposition

a) Chaleur de formation

La quantité de chaleur nécessaire pour la réaction de formation d’un corps pur à partir de ses
éléments est la chaleur de formation de ce corps.

Exemples :

1. Ca s + 2C  CaC2 s ∆H = -45 kcal est la chaleur de formation de CaC2 (s)

2. H2 g + 1/2O2  H2O l ∆H = -68,32 kcal est la chaleur de formation de H2O (l).


Celle de H2O (g) est -57,8 kcal. La différence est due au changement d’état.

3. C s + O2 (g)  CO2 (g) ∆H = -94,1 kcal est la chaleur de formation de CO2 (g)

Notes de cours de Chimie Générale 68


Chapitre VII La thermochimie

Les chaleurs de formation des différents corps dans les conditions standards (25°C, 1 atm.)
en ce qui concerne les gaz, ou pour une concentration égale à une mole/l pour les liquides sont
consignées dans les tables. Il ne faut pas confondre les conditions standards avec les conditions
normales.

Par convention, la chaleur de formation d’un corps à l’état élémentaire dans les conditions
standards est nulle.

b) Chaleur de décomposition

La quantité de chaleur nécessaire pour décomposer un corps composé en ses éléments


respectifs est la chaleur de décomposition.
La chaleur de formation et la chaleur de décomposition d’un corps ont des signes opposés.

Exemple :

∆H formation de l’eau est -68,32 kcal


∆H décomposition de l’eau est +68,32 kcal

CO2 (g) + CaO (s)  CaCO3 (s) ici on parle de chaleur de réaction et non de formation parce que
on ne part pas des éléments. Il en est de même de CaCO3 qui se décompose en chaux et en gaz
carbonique.

VII.6. Principe de l’état initial et de l’état final

a) La loi de Hess

Il est parfois impossible de mesurer, à l’aide d’un calorimètre, directement la chaleur d’une
réaction chimique (réaction trop lente, réaction accompagnée de réactions secondaires). Il est
impossible par exemple de déterminer la chaleur de combustion du carbone en CO car l’oxydation
ne s’arrête pas seulement à ce stade ; il se forme aussi du CO2. Il est possible de mesurer la chaleur
de formation de CO2.

Enoncé du principe de l’état initial et de l’état final :

« La chaleur dégagée ou absorbée au cours d’une réaction chimique ne dépend pas du chemin suivi
ou du nombre d’étapes, mais seulement de l’état initial et de l’état final ».

Exemple : calculer la variation d’enthalpie ∆Hx correspondant à la réaction C (s) + 1/2O2 (g)  CO (g)
sachant que l’on connaît les variations d’enthalpies des réactions suivantes :
CO (g) + 1/2O2  CO2 (g) ∆H1 = -67,6 kcal
C (s) + O2 (g)  CO2 (g) ∆H2 = -94,5 kcal

Solution : on traite algébriquement les deux equations connues expérimentalement en les


additionnant ou en les soustrayant pour obtenir l’équation de formation de CO. Les enthalpies aussi
vont s’additionner ou se soustraire.

1ère méthode : soustrayons (1) de (2) puis simplifions les termes communs

C (s) + O2 (g) + CO2  CO2 (g) + CO +1/2O2 + (-94,5 + 67,6)


C (s) + 1/2O2 (g)  CO (g) + 26,9 kcal

∆Hx demandée est -26,9 kcal.

2ème méthode : on choisit un état initial et un état final et deux chemins différents pour passer de
l’un à l’autre.

Notes de cours de Chimie Générale 69


Chapitre VII La thermochimie

Etat initial C (s) + O2 (g)  ∆H2  CO2 (g) Etat final

∆Hx CO (g) + 1/2O2 ∆H1

Cela signifie qu’on peut obtenir le CO2 de deux façons: brûler directement le C en présence de O2
en quantité suffisante et transformer d’abord le C en CO en le brûlant en une quantité de O2
insuffisante.

∆H2 = ∆Hx + ∆H1


∆Hx = ∆H2 - ∆H1

Pour obtenir du CO2, on peut transformer C (s) directement à l’aide de l’oxygène ; on peut
aussi transformer d’abord C (s) en CO par l’oxygène ; après on transforme CO et CO2. Le bilan
énergétique reste identique quel que soit le chemin suivi.

b) Enoncé de la loi de Hess

« La chaleur d’une réaction est égale à la différence entre la somme des chaleurs de formation
des corps qui apparaissent et la somme des chaleurs de formation des corps qui disparaissent,
chacune d’elles étant multipliées par le nombre de moles dans l’équation équilibrée ».
HHHH

HHHH

ΔH
∆ = ∑∆ −∑
produits

réactifs
Exemple 1:

Calculer l’enthalpie de décomposition de CaCO3 en CaO et CO2

CaCO3 CaO + CO2

On donne : ∆H formation CaCO3 = -288,5 kcal


∆H formation CaO = -151,9 kcal
∆H formation CO2 = - 94,1 kcal
Solution

La chaleur de réaction est :

Σ chaleur de formation des produits - Σ chaleur de formation des réactifs


∆H = - 151,9 – 94,1 + 288,5 = + 42,5 Kcal mole de CaCO3

Exemple 2

L’enthalpie de formation de H2Og est – 57,798 Kcal/mole et l’enthalpie de formation de WO3s est
200,84 kcal/mole. Calculer ∆H de la réaction

3H2g + WO3s W(s) + 3H2O

Dire si la réaction est endo ou exothermique

Solution

∆H = 3(-57,798) – (-200,84)
= + 27,45 Kcal (réaction endothermique).
Exemple 3
La chaleur dégagée lors de la combustion de l’acétylène, C2H2 est – 310,7 Kcal/mole à 25°C.

Déterminer l’enthalpie de formation de l’acétylène. On donne :

Notes de cours de Chimie Générale 70


Chapitre VII La thermochimie

∆H formation de CO2g = - 94,1 Kcal/mole


∆H formation de H2O(1) = -68,3 Kcal/mole

Solution
Ecrivons l’équation de combustion de l’acétylène
5
C2H2g + O2 2CO2g + H2O + H2O(1)
2
Soit x, la chaleur de combustion de l’acétylène. La chaleur de combustion vaut :
 5 
-310,7 = [( 2( −94,1) + ( −68,3) ] −  x + (0 )
 2 
D’où x = +54,2Kcal/mole.

VII.7. Application de la thermochimie

VII.7.1. Détermination de l’énergie de liaison

L’énergie d’une liaison A – B est l’énergie qui apparait lors de la formation de cette
liaison. Les atomes A et B qui forment la liaison sont des atomes libres à l’état gazeux.

A. + B. A – B
A la réaction inverse
A – B  A. + B1
Correspondant l’énergie de dissociation.

Exemple :

Déterminer l’énergie de la liaison O – H dans la molécule d’eau à l’état gazeux.


On donne :

H.g + H.g H2g ∆H 1 = - 104,2Kcal


O.g + O.g O2g ∆H 2 = - 118,3Kcal
1
H2g + O2 H2Og ∆H 3 = - 54,8Kcal
2
Solution

On peut obtenir l’eau à partir des atomes H° et O°


2H.2 + O.g  H2Og Hx

On peut aussi dans une première étape fabriquer H2O

∆Hx
Etat initial 2H.+O. → H2 O Etat final

∆H 2
+ ∆H 1 H2 +
1
O2
2 2
∆H 2
∆H x = + ∆H 1 + ∆H 3
2

Notes de cours de Chimie Générale 71


Chapitre VII La thermochimie

− 118,3
∆H x = − 104,2 − 57,8 = −221,2 Kcal
2

Il y a 2 liaisons O – H dans l’eau. Pour former une liaison


− 221,2
∆H (O − H ) = = −110,6 Kcal
2

Lorsque l’énergie de formation d’une liaison est très élevée, le composé obtenu est très stable. Il
résiste à l’action de la chaleur et des oxydant.

Exemple 1 HI HBr HCl HF

Chaleur de formation (Kcal) : + 6,2 Kcal – 8,66 – 22,06 - 64,2


Le composé HF est le stable.

Exemple 2

La chaleur de formation de CuO : - 41Kcal ; celle de MgO – 146 Kcal, le MgO est un réfractaire
très stable.

VII.7.2. Prévision des réactions

La plupart des réactions chimiques qui se produisent à la température ordinaire ou


qui exige peu d’énergie (lumière, énergie électrique, énergie calorifique…) sont exothermique. C’est
le cas des réactions telles que la combustion du phosphore, la neutralisation d’un acide par une
base, la combustion de l’hydrogène sous l’action électrique, la synthèse de HCl…

En thermodynamique on dit qu’un système évolue dans le sens où son énergie est
minimale (il s’agit ici de l’énergie libre de Gibbs G). aussi, un système évolue dans le sens ou le
désordre moléculaire augmente (il s’agit ici aussi de l’augmentation de l’entropie S).

Les réactions exothermiques ont lieu d’une façon spontanée car l’énergie libre
diminue et que le désordre moléculaire augmente suite à l’augmentation de la température.

VII.8. Applications

1. On place 50g d’eau dans un calorimètre. Au bout d’un certain temps la température lue est de
20°C. on y ajoute 50g d’eau à 30C. La température finale est de 24°C. Quelle est la masse en eau Me
de ce calorimètre ?
Rép. 25g.

2. Dans le calorimètre précédent, on introduit 100g d’eau, l’ensemble est à 20°C. On ajoute 100g
d’huile à 100°C. La température finale est 45°C. Quelle est la chaleur spécifique de l’huile ?
Rép.0,57 cal.g-1°k-1.

3. a) Combien de calorie faut-il pour chauffer 100 grammes de cuivre de 10°C ) 100°C ?
(b) Cette même quantité de chaleur est utilisée pour chauffer 100g d’aluminium à partir de 10°C.
Lequel de ces deux corps sera plus chaud ? On donne : chaleur spécifique Cu = 0,093 et celle de Al
= 0,217 cal 1 g - °C.
Rép.a) 840 cal b) a chaleur spécifique du cuivre étant inférieure à celle de l’aluminium, cette
même quantité de chaleur chauffera plus le cuivre que l’aluminium.

Notes de cours de Chimie Générale 72


Chapitre VII La thermochimie

VII.9. Exercices

1) L’azote (N2) et l’oxygène (O2) représentent 99 % des molécules qui constituent l’air non
pollué. Evaluer la variation de G (∆G°) pour la réaction suivante à 298°K, utiliser les
valeurs de ∆G f données dans les tables. Est-ce la réaction est-elle spontanée ?
0

Solution 1 :

A l’équilibre, on a la réaction suivante : N 2 ( g ) + O2 ( g ) →→→ 2 NO( g )

Or on sait que : ∆Grx , 298 = Σ ∆G f , produits - Σ ∆G f ,réactifs


0 0 0

D’où on aura: ∆Grx0 , 298 = 2 ∆GNO ( g ) – ( ∆G N 2 ( g ) + ∆GO ( g ) )


0 0 0

Or :
- ∆GNO
0
(g)
= 86,57kJ
- ∆GN0 2 ( g ) = ∆GO02 ( g ) = 0kJ

On aura: ∆Grx0 , 298 = 2 (86,57) – (0+0) = + 173,1 kJ

∆Grx0 , 298 = + 173,1 kJ > 0 : Donc cette réaction est non spontanée à 298 K.

2) Même question que précédemment, mais en utilisant les enthalpies de formation et les
entropies absolues. Ensuite évaluer ∆Grx0 , 298 .

Solution 2 :

Premièrement : on doit évaluer ∆H rx0 , 298 et ∆S rx0 , 298 , ensuite, pour évaluer ∆Grx0 , 298 on
devra appliquer la relation :
∆Grx0 , 298 = ∆H rx0 , 298 – T ∆S rx0 , 298

a. Evaluation de ∆H rx0 , 298 :

∆H rx0 , 298 = Σ n ∆H 0f , produits - Σ n ∆H 0f ,réactifs = 2 (90,25) – (0+0)= 180,50 kJ

b. Evaluation de ∆S rx0 , 298 :

∆S rx0 , 298 = Σ n S Pr0 oduits – Σ n S réactifs


0 0
= 2 S NO(g)
– ( S N0 2 ( g ) + S O02 ( g ) )

= 2 (210,7) – (191,5 + 205,01)= 24,9 J/K = 0,0249 kJ/K

Notes de cours de Chimie Générale 73


Chapitre VII La thermochimie

c. Evaluation de la variation de G :

∆Grx0 , 298 = ∆H rx0 , 298 – T ∆S rx0 , 298 = 180,50 – 298 (0,029) = +173,1 Kj

∆Grx0 , 298 = +173,1 Kj >0 : réaction non spontanée à 298 K

3) Evaluer la température pour laquelle la réaction standard suivante est spontanée :

SiO2(s) + 2 C(graphite) + 2 Cl2(g) →→→ SiCl4(g) + 2 CO(g)

Solution 3: R: T= 145 K

4) Peut-on calculer l’énergie totale contenue dans un litre de Gasoil de composition bien
définie à 25°C ? Si oui, comment ?

5) Calculer l’enthalpie molaire standard, ∆H° à 25°C pour toutes les réactions ci-dessous :

a. SiO2(s) + Na2CO3(s) →→→ Na2SiO3(s) + CO2(g)

b. H2SiF6(aq) →→→ 2 HF(aq.) + SiF4(g)

c. 2 Al(s) + Fe2O3(s) →→→ 2 Fe(s) + Al2O3(s)

6) Des équations suivantes et des valeurs de ∆H° à 25°C :

H2(g) + Br2(l) →→→ 2 HBr(g) ∆H° = - 72,8 kJ

2 H2(g) + 02(g) →→→ 2 H2O(g) ∆H° = - 483,7 kJ

Calculer ∆H° pour la réaction suivante :

4 HBr(g) + O2(g) →→→ 2 Br2(l) + 2 H2O(g)

7) Quand est-ce vrai que ∆S°= ∆H/T ?

8) Dire si les réactions suivantes sont endothermiques ou exothermiques, spontanées ou non


spontanées.
Réaction ∆Hrx kJ) ∆Srx (J/K)
2 H2O(l) →→→ 2 H2O(l) + O2(g) -196,00 +126,00
NH3(g) + HCl(g) →→→ NH4Cl(s) -176,00 -285,00
2 H2S(g) + SO2(g) →→→ 3 S(s) + 2 H2O(l) -233,00 -424,00
CCl4(l) →→→ Cgraphite + 2 Cl2(g) +136,00 +235,00
3 O2(g) →→→ 2 O3(g) +285,00 -137,00

Notes de cours de Chimie Générale 74


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

Chapitre VIII
EQUILIBRE CHIMIQUE EN SOLUTION
VIII.1. Vitesse de réaction ou cinétique chimique

VIII.1.1. Introduction

La cinétique étudie la vitesse des réactions chimiques. Du point de vue vitesse, on subdivise
les réactions en :

a) réactions instantanées : celles qui s’effectuent avec de grande vitesse. C’est le cas des réactions
ioniques en solution :

Exemples
Na + + OH − + H + + Cl − → Na + + Cl − + H 2O
Ag + NO3− + Na + + Cl − → AgCl + Na + + NO3−

b) réactions lentes : Celles dont l’évolution est progressive et mesurable. C’est le cas des réactions
d’oxydo–réduction, de l’attaque des métaux par les acides, de l’estérification.

Exemples
Zn + 2 HCl → ZnCl 2 + H 2
CH 3 − COOH + CH 3 − CH 2 OH → CH 3 − COOCH 2 − CH 3 + H 2 O

c) réactions très lentes : Celles qui exigent de la chaleur ou la présence d’un catalyseur pour
dérouler. C’est le cas des réactions entre composés à liaisons covalentes dans lesquelles certaines
liaisons doivent se rompre pour être remplacées par d’autres.

1 ∆
Exemple : H 2 + O2 H 2O
2 Pt
VIII.1.2. Définition de la vitesse d’une réaction

Pour étudier la vitesse d’une réaction, on détermine par analyse en fonction du temps, à une
température déterminée, la variation (diminution) de la concentration d’un corps qui apparait
(réactif) ou l’augmentation de la concentration qui apparait (produit).

Soit la réaction
A+BC+D

La vitesse de la réaction peut être comme étant égale au nombre de moles de A qui
disparaissent par unité de temps et par unité de volume.

− d [A]
Ve = −
dt

V = vitesse
(A)= concentration molaire de A
dt = variation du temps.

Notes de cours de Chimie Générale 75


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

On peut aussi définir par rapport au produit de la réaction C ou D.

d (C )
V =− .
dt
VIII.1.3. Courbe de réaction

Si, par analyse, on a pu déterminer la variation de la concentration d’un réactif ou d’un produit en
fonction du temps, on peut tracer la courbe de la concentration au temps t en fonction du temps.

1er cas : Courbe de la diminution de la concentration du réactif A avec le temps :

(A)

0
temps

2ème cas : Courbe de l’augmentation de la concentration du produit C en fonction du temps.

(C) T

M α
C1

0 t1 temps

La vitesse de la réaction au temps t peut être déterminée graphiquement.

Elle vaut :
d [C ]
Vt = = tgα
dt

α est l’angle que forme la tangente T à la courbe au point M avec la parallèle à l’axe des abscisses.
Graphiquement on peut observer que la vitesse est très élevée au début de la réaction et diminue
avec le temps en devenant zéro lorsque t  ∞ (infini).
Pour les réactions incomplètes la vitesse s’annule avant que les réactifs s’épuisent.

Notes de cours de Chimie Générale 76


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

VIII.1.4. Facteurs qui influencent la vitesse d’une réaction

Dans un milieu homogène la vitesse d’une réaction est influencée par :


- la concentration des corps réagissant ;
- la température
- la lumière
- le catalyseur

a) Influence de la concentration

Dans la réaction A + B  C+ D

Pour que deux molécules A et B réagissent, il faut qu’elles se touchent. Une concentration très
élevée facilite le contact entre diverses molécules. Et la vitesse de réaction peut – être exprimée par
la relation :

dx − d ( A)
V= = = k ( A) a ( B ) b
dt dt


V = vitesse de la réaction au mole 1−1 temps −1
X= quantité de A qui a disparu au temps t ou quantité de B apparu au temps t.
(A) et (B) sont les concentrations de A et B au temps t en mole 1−1 .
k = la constante de vitesse, elle dépend de la nature de la réaction et de la température.
a = l’ordre de la réaction par rapport à A A, et b = l’ordre de la réaction par rapport à B ;
(a + b) l’ordre global de la réaction. L’ordre se détermine expérimentalement, et non à partir des
coefficients stœchiométriques de l’équation.

Il peut être nul, entier ou fractionnaire.


L’ordre et nul dans le cas des réactions en système hétérogènes (constitués des différentes phases).

Parmi les réactions du premier ordre, on peut citer :


1
a) N 2O5 → 2 NO2 + O2
2

Elle est d’ordre 1 par rapport N2O5. On peut dire que la vitesse dépend de la concentration d’un
seul constituant :

V = k ( N 2 O5 )
b) Les réactions de désintégration radioactive.

Leur vitesse fonction du nombre de noyau. La décomposition d’un noyau n’est pas
influencé par les autres.

La réaction H2 + I2  2HI

Est d’ordre 2. Sa vitesse dépend de la concentration de H2 et I2 ;

V = k ( H 2 )1 ( I 2 )1
b) Influence de la température

La vitesse des réactions augment lorsque la température s’élève. Le plus souvent,


lorsque la température augmente de 10 degrés, la vitesse double ou triple.

Notes de cours de Chimie Générale 77


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

L’augmentation de la température accroit l’agitation des molécules. Ceci a pour


conséquence l’augmentation de nombre de chocs entre les molécules. Lorsqu’il y a choc, les
molécules acquièrent une certaine quantité d’énergie, dite, énergie d’activation, qui les permet de
réagir.
L’influence de la température sur la vitesse de réaction peut s’exprimer à l’aide de
la relation d’Anhénius ;

E#
k = A.e −
E
V = A.e − [A]a [B]b
RT RT

K = la constante de vitesse
V = Vitesse de la réaction
A = facteur de fréquence
E#= l’énergie d’activation
R = la constante des gaz parfaits en Joule ou en calorie
T = température absolue en degré kelvin.

c) Influence des radiations ou de la lumière

Beaucoup des réactions sont sensibles à l’action des radiations, et surtout à celle de
la lumière.

La réaction
H 2 + Cl 2 → 2 HCl

ne se produit pas dans l’obscurité. Elle a lieu lorsqu’on éclaire les réactifs à la température.

Les réactions activités par la lumière sont des réactions en chaînes. Elles s’effectuent, dans le cas de
la formation de HCl de la façon suivante :

Cl 2 + h → 2Cl. (phase d’initiation)

h = énergie d’un photon lumineux absorbé.

Chacun de cas 2 radicaux réagit avec une molécule d’hydrogène.

Cl . → HCl .Cl (phase de propagation)

Les atomes H, devenus aussi actifs attaquent des molécules Cl2 :


H . + Cl 2 → HCl . (phase de propagation)
La suite est une réaction en chaine qui se propage

La réaction
H . + HCl → H 2 + Cl. Cl. Est une inhibition.

Il y a arrêt si les radicaux réagissent entre eux :

H. + H. H2
Cl. + Cl. Cl2 phase d’arrêt
Cl. + H. HCl
La réaction d’halogénation des alcanes (substitution d’un hydrogène par un halogène :

Notes de cours de Chimie Générale 78


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

CH 4 + Cl 2 U→

.V
CH 3Cl + HCl
est une réaction en chaine catalysée par la lumière U.V.

d) Influence d’un catalyseur

La vitesse de réaction dépend souvent de la présence d’une tierce substance qui,


apparemment, n’est pas engagée dans la stœchiométrie de la réaction. Cette tierce substance
s’appelle catalyseur.

On appelle catalyseur une substance qui, ajoutée en faible quantité dans un


mélange rationnel, modifie la vitesse de réaction et se retrouve inchangée à la fin de la
transformation. L’action exercée par le catalyseur s’appelle ‘’catalyre’’.

Si la vitesse de la réaction est accélérée, on parle de catalyseur positif. Il est négatif


ou inhibiteur dans le cas contraire.

a. Caractère de l’action d’un catalyseur

- une petite quantité de catalyseur suffit pour transformer des quantités énormes des
réactifs.
- Le catalyseur ne peut pas accélérée des réactions impossible, non prévues par la
thermodynamique. Il ne modifie pas l’équilibre d’une réaction chimique.
- Le catalyseur a une action sélective ; c'est-à-dire, chaque type de réaction demande un
catalyseur particulier.

Exemple, à 300°C

CH 3 − CH 2 OH  → CH 2 = CH 2 + H 2 O (déshydratation)
Al 2O3

CH 3 − CH 2 OH → CH 3 − CH = O + H 2 (déshydrogénation)
Cu

b. Variétés des catalyseurs

Les catalyseurs sont des corps de toutes les catégories. Ils peuvent être :

- des ions :
H+, qui catalyse l’estérification, l’hydrolyse de l’amidon en glucose.
OH-, qui catalyse l’hydrolyse des esters.

- des métaux :
Pt, qui catalyse les réactions d’oxydation…
Ni, qui catalyse la réduction des oxydes, l’hydrogénation des composés organiques non saturés.

- des oxydes
Al2O3, qui catalyse la déshydratation, ZnO, qui catalyse l’hydrolyse des corps gras.

- des sels
Des Mn++, qui catalyse l’oxydation de, ZnCl2, qui catalyse l’oxydation.
AlCl3, qui catalyse l’alkylation en chimie organique.

Les substances qui accroissent l’activité du catalyseur sont des promoteurs.


Les poisons du catalyseur agissent dans le sens inverse.
Exemple :
ThO2 active le nickel.

Notes de cours de Chimie Générale 79


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

As désactive le platine dans l’hydrogénation.

En biologie on rencontre des biocatalyseurs. En effet, les réactions chimiques qui


se produisent dans les êtres vivants (animaux ou végétaux), qu’il s’agissent de synthèse ou de
dégradation dont appel aux catalyseur spécifiques. Parmi ces catalyseurs on distingue :

- les enzymes, élaborées par des cellules spéciales de l’organisme qui les utilisent (sécrétion
des levures, sucs des glandes…).
- Vitamines et hormones jouent aussi le rôle des catalyseurs dans les phénomènes vitaux.
Leur absence dans l’organisme entraine des troubles graves.

c. Catalyseur homogène – catalyseur hétérogène et leur mode d’action.

Le catalyseur homogène :
Le catalyseur homogène forme une même phase (liquide ou gazeuse) avec le milieu réactionnel. La
vitesse de la réaction est proportionnelle à sa concentration.

Considérations la réaction
A + B AB

très lente. Si on ajoute un catalyseur M, celui-ci forme un produit intermédiaire MA, avec le réactif
A. le corps MA, peu stable, réagit avec B facilement selon la réduction.

AM + B  AB + M

M se trouve intact à la fin de la réaction.


C’est le cas de H2SO4 lors de la déshydratation des alcools.

Le catalyseur hétérogène

Le catalyseur hétérogène est constitué par un phase différente de celle du milieu


réactionnel. (solide dans un gaz ou solide dans un liquide). Les corps réagissent sont absorbées à la
surface du catalyseur. Cela facilité leur contact, ce qui accélère la vitesse de la réaction. C’est le cas
de Pt, Ni dans les réactions d’hydrogénation.

VIII.2. Equilibre chimique

VIII.2.1. Etude qualitative de l’équilibre chimique

a) Notions d’équilibre

Si on met en présence 2 corps pouvant réagir deux cas peuvent présenter :


- l’un ou moins de deux corps réagissant disparait. La réaction est irréversible et complète.
Le rendement d’une telle réaction est 100%.

Exemple : HCl + NaOH NaCl + H2O


est une réaction irréversible car un des réactifs ou tous les deux disparaissent.
- aucun de deux corps ne disparait. La réaction est réversible et incomplète.
Exemple : CH 3 − COOH + CH 3 − CH 2 OH  →1
CH 3 − COOCH 2 − CH 3 + H 2 O
est une réaction irréversible car aucun des réactifs ne disparait. A l’équilibre si on part d’un mole
d’acide et d’une d’alcool, il se forme 2/3 mole d’ester 2/3 mole d’eau et il reste 1/3 mole d’acide et
1/3 d’alcool.

On dit que l’équilibre est atteint lorsque la vitesse de la réaction directe (1) devient
égale à la vitesse de la réaction inverse (V1 = V2). Il n’y a pas arrêt de la réaction.

Notes de cours de Chimie Générale 80


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

b) Déplacement de l’état d’équilibre

Il existe des grandeurs physiques dont la modification entraine une modification


d’état d’équilibre. Ce sont en général la pression, la température et la concentration.

‘’Toute modification de l’un des facteurs d’un système en équilibre provoque une
évolution du système dans le sens qui tend à s’opposer à la modification’’.

1°. Influence de la température sur l’équilibre d’une réaction chimique (la loi de Van’t Hoff, 1884).

L’augmentation de la température favorise la réaction endothermique et sa diminution favorise la


réaction exothermique.

Soit la réaction
3H 2 + N 2 = 2 NH 3

exothermique dans le sens direct. Si la température augmente, l’ammoniac, se décompose.

2°. Influence de la pression sur l’équilibre d’une réaction chimique (loi de Châtelier 1886)

La pression influence l’équilibre des réactions entre les corps à l’état gazeux.
‘’L’augmentation de la pression sur un système en équilibre favorise la réaction qui
se passe avec une diminution de volume. Sa diminution favorise la réaction qui se passe avec une
augmentation de volume’’.
Il faut noter que la diminution du nombre de moles entraine celle du volume, et
l’augmentation du nombre de moles entraine celle du volume.

Soit les réactions :

a. H2g + I2g 
→
1
2HIg

La pression n’a pas d’effet sur l’équilibre de cette réaction car le nombre de moles totales ne change
pas ;

b. 3H2 + N2 = 2NH3g

l’augmentation de la pression favorise la réaction directe (1) qui se passe avec diminution du
nombre de mole ;

c.N2O4g 
→
1
2 NO2 g

2
L’augmentation de la pression déplace l’équilibre dans le sens inverse (2) car le nombre de moles
diminue dans le sens (2).

3°.Influence de la concentration sur l’équilibre des réactions chimique. (la loi de Bertholet).

‘’L’augmentation de la concentration d’un constituant sur un système en équilibre provoque le


déplacement de l’équilibre dans le sens d’une disparition de la substance ajoutée’’.

L’excès d’un réactif : l’excès d’un réactif favorise la réaction qui le fait disparaitre.

L’élimination d’un produit : l’élimination d’un produit rend la réaction directe totale ou complète.
Soit la réaction d’estérification par exemple :
CH 3 − COOH + CH 3 − CH 2OH = CH 3COOCH 2 − CH 3 + H 2 O

Notes de cours de Chimie Générale 81


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

On peut favoriser la formation de l’acétate d’éthyle en éliminant de l’eau au fur et à mesure qu’elle
se forme ou en introduisant soit de l’acide acétique en excès, soit de l’éthanol en excès.

4°.Influence des catalyseurs sur l’équilibre d’une réaction chimique

Un système en équilibre n’est pas modifié par l’addition d’un catalyseur. Le


catalyseur a pour rôle d’augmenter la vitesse avec laquelle le système atteint son équilibre, mais cela
sans les deux sens (1 et 2).

VIII.2.2. Etude quantitative des équilibres chimiques

a) La loi d’action de masse relative aux équilibres homogènes

Il ya équilibre homogène lorsque le système comporte une seule phase gazeuse ou liquide.
Soit la réaction en milieu homogène

aA + bB = cC + dD

Selon Guldberg et Waage, chimistes norvégiens, la vitesse d’une telle réaction est proportionnelle à
la concentration des corps réagissant. C’est la loi d’action de masse qu’ils ont énoncée en 1863.

On peut exprimer les vitesses V1 et V2 des réactions directe et indirecte par les
relations :

V1 = k1 ( A) a ( B) b et V2 = k 2 (C ) c ( D ) d

Il y a équilibre lorsque V1 = V2 ou
k1 ( A) a ( B) b = k 2 (C ) c ( D) d

De cette relation on tire l’expression

k1 (C ) c x( D) d
kc = =
k 2 ( A) a x( B) b

C’est l’expression mathématique de la loi d’action de masse.

Kc = la constante d’équilibre de la réaction considérée. Elle dépend de la température et de la


nature de la réaction. Elle varie quand la température varie.

(A), (B), (C) et (D) représentent les concentrations molaires des réactifs et des produits. K1 et k2
sont des constantes cinétiques de la réaction directe et indirecte.
Si le système homogène est gazeux, on peut remplacer les concentrations molaires par les pressions
partielles des constituants gazeux.
Rappelons que la pression partielle d’un gaz égale la pression totale P multipliée par la fraction
molaire du gaz considéré :

Pi = xi P
Pour la réaction
aA + bB = cC + dD
où A, B, C et D sont des molécules dans l’état gazeux et ayant pour pressions partielles P.
l’expression de la loi d’action de masse en fonction des pression partielles est :

Notes de cours de Chimie Générale 82


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

PCc x PDd
Kp =
PAa x PBb

Il existe une relation entre Kp et Kc. Si on considère A, B, C et D comme le gaz parfait, o, peut
remplacer P par la concentration C, la constante des gaz parfaits R est la température T dans la
relation ci-haut.
n
En effet, PV = nRT au P = RT = CRT
V

(CC RT ) c x (C D RT ) d CCc x C Dd
Kp = x( RT ) C + d −a −b
a b a b
(C A RT ) x (C B RT ) C x C A B

Posons ∆n = (c + b) − (a + b)
Kp
Kc =
( RT ) ∆n
Si ∆n = O, K c = K p

Exemples

1. Ecrire la constante d’équilibre Kp de la réaction

a) H 2 g + I 2 g = 2 HI g

b) N 2 g + 3 H 2 g = 2 NH 3 g

Exprimer K c1 et K c2 en fonction de K p1 et K p1

Solution

PH
a) K p1 =
PH 2 x PI 2

∆n1 = 0, d ' où K P1 = K C1

P ² NH 3
b) K P2 =
P ² H 2 x PN2

∆n = 2 − (3 + 1)

K P2
K C2 = = K P2 ( RT )²
( RT ) − 2
2. Calculer à 900°C la constante d’équilibre KP de la réaction

Notes de cours de Chimie Générale 83


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

1
SO2 g + O2 g = S O3 g
2
si à l’équilibre on a : PSO = 0,28atm, PO2 = 0,14atm et PSo = 0,58atm.
2 3

PSO 0,58
Solution : K p = 3
= = 5,4
PSO2 + PO2 1 / 2 0,28 x 0,14

3. On dispose une boite contenant en équilibre à 1000°K, de l’ammoniac NH3, de l’azote N2 et de


l’hydrogène H2. L’analyse de ce mélange a montré qu’il renferme par litre 0,102 mole de NH3, 1,03
moles de N2, et 1,62 moles de H2. Calculer KC puis KP pour la réaction :

N 2 g + 3H 2 g = 2 NH 3g à 1000° K

Solution

( NH 3 ²
KC =
( N 2 ) (H 2 )3

(0,102)²
KC = 3
= 2,37.10 −3
(1,03) (1,62)

∆n = −2

K P = K C x( RT ) −2

= 2,37.10-3 x (0,082 x 1000)-2

= 1,94.10-3

b) La loi d’action de masse relative aux équilibres hétérogènes

On parle d’équilibre hétérogène lorsque le système comporte deux plusieurs


phases dont une phase au moins est solide. Dans l’expression de la loi d’action de masse on ne fait
intervenir que les concentrations des constituants de la phase gazeuse ou liquide.
En thermodynamique, on parle parfois la concertation par l’activité. L’activité d’un
solide est égale à l’unité.

Exemples :

Exprimons la constante d’équilibre KP des réactions suivantes et écrivons la relation entre KP et KC.

(1) C s + CO2 g = 2COg

(2) C s + H 2 Og = H 2 g + COg

Solution

P ²CO
1) K P =
PCO2

Notes de cours de Chimie Générale 84


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

KP
KC =
( RT )∆n

∆n = 2 – 1 = 1, car on ne considère que des molécules gazeuses.

K C = K P ( RT ) −1

PH 2 x PCO
2) K P =
PH 2 O

K C = K P ( RT ) −1

VIII.2.3. Bilan d’une réaction chimique équilibrée

Nous avons déjà parlé des calculs à partir d’une réaction chimique aux calculs
stoechiométrique pour des réactions irréversibles. Pour les réactions réversibles, il faut connaitre la
valeur de la constante d’équilibre à une température donnée pour pouvoir faire le bilan de la
réaction. Le plus souvent on se sert du coefficient de dissolution ou degré de dissociation α (qui
représente la fraction de mole dissociée) pour écrire la stoéchimétrie de la réaction à l’équilibre.

nombre de moles ayant réagi


α=
nombre de moles initiales

Considérons la réaction

A = 2B

A l’état initial on part d’une mole de A seulement.

AB vaut alors zéro. A l’état d’équilibre, si α désigne le nombre de moles ayant réagi, il restera
(1 − α ) mole de A qui n’a pas réagi ; il se forme 2 α moles de AB.

Exemples de calcul de bilan

1. Déterminer l’état d’équilibre de réactions suivantes en fonction de l’état initial et de α .

a) Etat initial N 2 + 3H 2 = 2 NH 3

Nombre de moles 1 3 0

b) Etat initial 2 HI = I 2 + H 2

Nombre de moles n 0 0

1 3
c) Etat initial N 2 + H 2 = NH 3
2 2

Nombre de moles n n 0

Notes de cours de Chimie Générale 85


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

d) Etat initial PCl5 = PCl3 + Cl3


O b

Solutions

a) Etat d’équilibre N 2 + 3H 3 = 2 NH 3

Nombre de moles 1 − α 3(1 − α ) 2α

b) Etat d’équilibre 2 HI = H 2 + I 2

α nα n
Nombre de moles n(1 − α )
2 2

1 3
c) Etat d’équilibre N 2 + H 2 = NH 3
2 2

α 2
Nombre de moles (n (1 − ) n(1 − α ) nα
3 3

d) Etat d’équilibre PCl5 = PCl3 + Cl 2

Nombre de moles a (1 − α ) aα b + aα

2. Sachant que la constante d’équilibre de la réaction

I 2g = 2I g

est KC = 3,76.10-5 à 1000°K, calculer la concentration de I2 et de I à l’équilibre si une mole d’iode


est introduite dans un ballon de 2 l contenant déjà 5,00.10-3 mole I.

Solution

Calculons la concentration initiale de l’iode I2 et de I

1,00
(I 2 )0 = = 0,5M
2,00

5,00.10 −3
(I )0 = = 2,5.10 −3 M .
2,00

1°. Méthode

Etat initial I 2g = 2I g

Notes de cours de Chimie Générale 86


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

Nombre de moles/l 0,5 2,5.10-3

Etat d’équilibre I 2 = 2I

Nombre de moles/l 0,5(1 − α ) 2.5.10 −3 + 0,5 x 2α

( I )²
KC =
(I 2 )

(2,5.10 −3 + α )²
3,76.10 −5 =
(0,5 − 0,5α )

On tire α = 0,02

(I2) = 0,5 (1 – 0,02) = 0,499 M

(I) = 2,5.10-3 + 0,5 x 2 + 0,002

= 4,33.10-3 M.

2°. Méthode

(I2)0 = 0,500 M ; (I)0 = 2,5.10-3 M.

Soit x = nombre de moles I2 ayant réagi par litre, la concentration de l’iode à l’équilibre vaut :

(I2)éq = 0,500 – x et (I)éq = 2,5.10-3 + 2x

En substituant ces valeurs dans l’expression de la constante d’équilibre, on trouve

( I )² (2,50.10 −3 + 2 x)²
K= = 3,76.10 −3 =
(I 2 ) 0,500 − x

Comme K est petite, 0,500 – x = 0,500. on ne peut négliger x devant 2.0.10-3 parce que les 2 termes
sont petits.

(2,5.10 −3 + 2 x)²
3,76.10 −3 =
0,500

x = 9,15.10 −4

(I2) = 0,500 – 9,15.10-4 = 0,499 M

(I) = 2,50.10-3 + 2 (9,15.10-4) = 4,33.10-3M

3. Soit la réaction

Notes de cours de Chimie Générale 87


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

H2g + I2g = 2HIg

A 448°C, on introduit dans un ballon 10 litres vides au départ, 0,5 mole de H2 et 0,5 mole I2 de
façon à réagir selon la réaction ci-haut. A cette température Kc = 50 pour cette réaction.

(a) Calculer Kp

(b) Calculer la pression totale dans le ballon à l’équilibre

(c) Calculer le nombre de moles de l’iode qui reste sans réagir à l’équilibre.

(d) Calculer la pression partielle de chaque constituant à l’équilibre.

Solution

a) Dans cette réaction, ∆n : 0, Kc = Kp = 50

b) Cherchons le nombre total de moles du mélange gazeux à l’équilibre et calculons la pression à


l’aide de l’équation des gaz parfaits :

Etat initial H 2 + I 2 = 2 HI

Nombre de mole 0,5 0,5 0

Si x représente le nombre de mole de H2 ou I2 ayant réagi :


Etat final H2 + I2 = 2 HI

Nombre de moles 0,5 x 0,5 – x 2x

Le nombre total de mole dans le ballon vaut :

0,5 – x + 0,5 – x + 2x = 1 mole

nRT 1 x 0,082 x 721


P= = = 5,9 atm
V 10

c) Comme x = moles H2 ou I2 ayant réagi, on peut calculer se valeur à partir de la relation :

( HI )²
Kc =
(H 2 ) x (I 2 )

(2 x)²
Où 50 =
0,5 − x) (0,5 − x)

x = 0,39 mole I2 ayant réagi

Le nombre de mole de I2 qui reste = 0,5 – 0,39


= 0,11 mole

Notes de cours de Chimie Générale 88


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

d) On sait que la pression partielle d’un gaz égale la pression totale multipliée par la fraction molaire
du gaz. La pression totale = 5,9 atm.
Cherchons les pressions partielles

0,11
PI 2 = x 5,9 atm = 0,65 atm
1

PI 2 = PH 2 = 0,65 atm
PHI = 5,9 − 2(0,65)
= 4,6 atm

VIII.3. Applications

1. Soit la réaction

2HCl = Cl2 + I2

dans un volume V, la vitesse est donnée par la relation V = k (CHl)²


Que devient la vitesse de cette réaction : a) Si le volume V du milieu réactionnel double ? b) Si la
concentration de HCl diminue de la moitié ? c) Si la concentration de HCl double ?

Rép : a) la vitesse est divisée par 4 – b) la vitesse est divisée par 4 – c) la vitesse quadriple.

2. Soit la réaction

N 2 g + O2 →
1
2 NOg − 43Kcal
←2

Expliquer les effets suivants sur l’équilibre de cette réaction : a) augmentation de la température -b)
diminution de la pression –c) augmentation de la concentration de l’oxygène –d) diminution de la
concentration de N2 ?
Rép. L’équilibre se déplace dans le sens :
a) 1- b) aucun sens c) sens 1 -d) sens 2.

Notes de cours de Chimie Générale 89


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

VIII.4. Exercices

1) Ecrire la relation donnant l’expression de la constante d’équilibre des réactions chimiques


suivantes :
a. a A + b B →→→ c C + d D
b. A + B →→→ C + D
c. C + D →→→ A + B
d. 2 SO2(g) + O2(g) →→→ 2 SO3(g)

Solution 1 :

Les expressions de la constante d’équilibre dans les différents cas sont :

a. KC =
[C ] * [D ]
c d

[A]a * [B ]b

b. K C =
[C ]* [D ]
[A]* [B ]

c. KC =
[SO3 ]
2

[SO2 ]2 * [O2 ]

2) On place de l’azote et de l’hydrogène gazeux dans une enceinte de 5 litres de volume à


500°C. Quand l’équilibre s’établit, 3,01 moles de N2 ; 2,10 moles de H2 et 0,565 moles de
NH3 sont présentent dans l’enceinte. Calculer KC pour la réaction suivante à500°C :

N2(g) + 3 H2(g) →→→ 2 NH3(g)

Solution 2 :

A partir de la réaction ci-dessus, l’expression de la constante d’équilibre sera donnée par la


relation suivante :

KC =
[NH 3 ]2
[N 2 ]* [H 2 ]3
Donc, nous devons d’abord calculer les concentrations molaires des différents composés
présents dans la réaction chimique à l’équilibre. Ainsi, ces concentrations à l’équilibre sont
obtenues en divisant le nombre de moles de chaque espèce par le volume de l’enceinte qui
les contient.

D’où l’on aura :


- [N 2 ] =
3,01moles
= 0,602M
5litres
- [H 2 ] =
2,01moles
= 0,420M
5litres
- [NH 2 ] =
0,565moles
= 0,113M
5litres

Notes de cours de Chimie Générale 90


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

Et, en remplaçant chaque concentration par sa valeur dans la relation donnant l’équation de
la constante d’équilibre Kc, on aura :

KC =
[NH 3 ]2 = [0,113]2 = 0,286
[N 2 ]* [H 2 ]3 [0,602]* [0,20]

La constante d’équilibre Kc vaut : 0,286.

3) Soient les concentrations des composés suivants à l’équilibre : SO2 : 0,344 M; O2 : 0,172 M
et SO3 : 0,056 M à 25°C. Déterminer ou évaluer la constante d’équilibre de la réaction
suivante à cette température :
2 SO2(g) + O2(g) →→→ 2 SO3(g)

Solution 3: R : Kc = 0,15

4) Pour la réaction ci-dessous, la constante d’équilibre KC vaut 49,0 à une certaine


température. Si 0,400 moles de A et B sont placées dans une enceinte de 2,00 litres à cette
température, quelles sont, à l’équilibre, les concentrations de toutes les espèces partipant à
la réaction suivante ?
A + B →→→ C + D

Solution 4 :

Cherchons les concentrations de A et B :


- [A] = 0,400 = 0,200M
2,00
- [B] = 0,400 = 0,200M
2,00
Partant de la réaction précédente, faisons les bilans par rapport au temps :

A + B →→→ C + D

Au temps t = 0 : 0,200 M 0,200 M 0M OM


A l’équilibre : (0,200 – x) M (0,200 – x) M xM xM

Nous devons maintenant chercher les concentrations des différentes espèces chimiques
présentes à l’équilibre à partir de l’expression de Kc.

KC =
[C ]* [D]
[A]* [B] Or : Kc = 49,0

D’où, on aura : 49,0 =


[C ]* [D] ⇒⇒⇒ 49,0([ A]* [B ]) = ([C ]* [D ]
[A]* [B]
Connaissant les expressions des concentrations des différentes espèces à l’équilibre, nous
x
aurons : 49,0 (0,200 – x)2 = x2 ⇒⇒⇒ = 7,0
0,200 − x

Notes de cours de Chimie Générale 91


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

1,0
Ainsi : x = 1,40 − 7,0 x ⇒⇒⇒ 8,0 x = 1,40 ⇒⇒⇒ x = = 0,175
8,0

En remplaçant la valeur de x dans les expressions des différentes concentrations, on obtient


ce qui suit :
- [ A] = (0,200 − x )M = (0,200 − 0,175) = 0,025M
- [B ] = (0,200 − x )M = (0,200 − 0,175) = 0,025M
- [C ] = [D ] = xM = 0,175M

5) Considérons la même question que précédemment, mais pour 0,600 moles de A et 0,200
moles de B mélangés dans cette même enceinte de 2,00 litres de volume.

Solution 5 : R : les concentrations des différentes espèces à l’équilibre sont :


- [ A] = 0,201M
- [B ] = 0,001M
- [C ] = [D ] = 0,099M

6) Prédire le sens de l’évolution des réactions chimiques suivantes, si on travail à pression


constante et on augmente la température.
a. A + B →→→ C + D + Chaleur (∆H < 0)

b. W + X + chaleur →→→ Y + Z (∆H > 0)

c. N2(g) + 3 H2(g) →→→ 2 NH3(g) + 92,22 kJ

Solution 6 :

La réaction suivante va évoluer :


a. Vers la gauche, puisque c’est une réaction exothermique, (← )
b. Vers la droite, puisque c’est une réaction endothermique, (→ )

7) Dans quel sens se déplaceront les équilibres suivants si, en maintenant la même
température, on augmente la pression en réduisant le volume du mélange gazeux : (examen
2010)
a. Fe3O4 (s) + 4CO (g) = 3Fe (s) + 4CO2 (g)
b. Fe3O4 (s) + CO (g) = 3FeO (s) + CO2 (g)

Solution 7:

a. La réaction restera en équilibre c’est à dire elle n’évoluera ni à gauche, ni à droite


puisqu’on a le même nombre des moles de la phase gazeuse dans le premier tout
comme dans le second membre.

b. Même réponse qu’à la sous question a).

8) La constant d’équilibre de la réaction ci-dessous vaut 4,66 * 10-3 à 22°C. Si 0,800 moles de
N2O4 sont injectées dans une enceinte fermée de 1 litre de volume à cette température.
Quelles seront les concentrations de ces 2 gaz à l’équilibre ?

Notes de cours de Chimie Générale 92


Chapitre VIII Equilibre chimique en solution

N2O4(g) NO2(g)

Solution 8 : R : les concentrations à l’équilibre :


- [NO2 ] = 6,00 * 10−2 M
- [N 2O4 ] = 0,770 M

9) Dans un mélange en équilibre à 500°C, on trouve PN2= 1,41 atm. ; PNH3=0,147 atm et
PH2= 6,00 atm. Evaluer la constante d’équilibre Kp à cette température pour la réaction
suivante :
N2(g) + 3 H2(g) 2 NH3(g)

Solution 9 :

On sait que, dans certaines conditions et pour les réactions s’effectuant en phase gazeuse:

KC = K P =
[NH 3 ]2
[N 2 ]* [H 2 ]

Comme tous les composés intervenant dans cette réaction sont à l’état gazeux, leur
concentrations seront remplacé par leur pressions partielles, d’où l’on aura :

= KP =
[NH 3 ]
2
=
(PNH )
2

=
(0,147 )
2
= 7,10 * 10 −5
[N 2 ]* [H 2 ] (PN ( g ) )* (PH ( g ) ) (1,41) * (6,00 )3
3( g )
KC
2 2

La constante d’équilibre pour cette réaction vaut :


Kp = 7,10 * 10-5

10) Partant de la relation entre KP et KC, pour la question précédente, calculer KP à 500°C.

Solution 10 : R : Kc = 0,286

11) Ecrire les expressions de KP et KC des réactions réversibles suivantes :


a. 2 SO2(g) + O2(g) 2 SO3(g)
b. 2 NH3(g) + H2SO4(l) (NH4)2SO4(s)
c. S(s) + H2SO3(aq) H2S2O3(aq)

12) Dans quel sens évoluent les réactions suivantes si on augmente la pression en diminuant le
volume et en maintenant la température :

a. PCl3(g) + Cl2(g) PCl5(g)


b. 2 PbS(s) + 3 O2(g) 2 PO(s) + 2 SO2(g)
c. Cgraphite + H2O(g) CO(g) + H2(g)

Notes de cours de Chimie Générale 93


Chapitre IX Equilibre acide-base

Chapitre IX
EQUILIBRE ACIDE - BASE
IX.1. Définition des acides et des bases

Les composés à liaisons covalentes dissouts dans l’eau formant des solutions moléculaires.
C’est le cas des corps tels que les alcools, le sucre, les gaz simples.(H2, O2).

Un grand nombre des définitions ont été données pour des notions fondamentales des
acides et des bases.
Selon Arrhénius (1887), un acide est un composé qui libère des ions H+ dans l’eau ; une base libère
des ions OH-.
Exemples :
HCl  H+ + Cl-
H2SO4  2H+ + SO4=
NaOH  Na+ + OH- est une base
La définition de Brönsted est la suivante (1923) : un acide est une susbtance qui libère des ions H+.
une base est une substance qui fixe les ions H+.
L’acide qui perd un proton devient une base, et la base qui accepte un proton devient un acide.
L’acide et la base forment une paire conjuguée.

Exemples :
1) CH3COOH CH3COO- + H+

Acide base proton


On dit que l’ion acétate est la base conjuguée de l’acide acétique.
2) NH3 + H+ NH4+

base proton Acide


l’ion ammonium est l’acide conjugué de l’ammoniac.
L’acide de Brönsted est aussi l’acide d’Arrhénius. La définition de Lewis (1875- 1946) est qu’un
acide est un accepteur de doublet électronique libre et une base est un donneur de doublet.
Exemples :
H 3 + H+ NH4+
Base acide
Les corps tels que BF3, AlCl3, FeCl3- possèdant une orbitale vide sont des acides de Lewis.
Les substances ayant un atome possèdant un doublet électronique libre sont des bases de Lewis. Ici,
le proton n’intervient plus.
Une base de Bronsted est aussi une base de Lewis.

IX.2. Force des acides et des bases

IX.2.1. Solutions aqueuses d’acide

En présence d’un acide l’eau joue le rôle d’une base. La réaction entre l’eau et l’acide HA est :
H2O + HA H3O+ +A-
La constante d’équilibre de cette réaction reversible est :
Ka=
Comme l’eau ici est comme solvant, sa concentration est constante. Ka est la constante de
dissociation de l’acide. L’acide est fort si Ka est très élevé ; il est faible dans le cas contraire. Pour
éviter l’emploi des nombres décimaux, on utilise souvent le pKa.
pKa = - log Ka

Notes de cours de Chimie Générale 94


Chapitre IX Equilibre acide-base

Exemple :
si Ka de l’acide acétique à 25°C est 1,8.10-5, le pKa= - log 1,8.10-5= 4,74.
C’est un acide faible.
Les polyacides qui sont des substances capables de libérer plusieurs fois H+ se caractérisent
par plusieurs pKa correspondant à chaque équilibre de dissociation. Par exemple l’acide carbonique
possède deux constantes d’acidité Ka1 et Ka2 telles que :
H2CO3 H+ + HCO3- Ka1=

HCO3- H+ + CO32- Ka2=


Si la réaction entre l’eau et l’acide est complèrte, on dit que l’acide est fort et pKa est très
petit ou Ka est très grand. Le pKa de HCl est -5, celui de HClO4 est -8. Ce sont des acides forts.

IX.2.2. Solutions aqueuses de base

Si nous considérons la définition de Bronsted, une base comme un acide peut être une
molécule soit une base A- conjuguée de l’acide HA. Devant elle, l’eau se comporte comme un
acide :
A- + H20 HA + OH-
La constante de dissociation Kb vaut :
Kb=
On définit pKb = -log Kb
Une base est forte si son Kb est grand et son pKb petit.
Exemple :
NH4OH NH4+ + OH-
A 25°C, Kb= 1,8 .10-5 et pKb = 4,74

IX.3. Comportement acido-basique de l’eau

Nous venons de voir que l’eau peut, selon le milieu, se comporter soit comme un acide, soit
comme une base. On dit que l’eau est amphotère. Les mesures de conductivité électrique ont
montré que l’eau pure conduit faiblement le courant. On peut conclure que l’eau est ionisée. La
réaction d’ionisation de l‘eau est :
H2O H+ + OH- ou 2H2O = H3O+ + OH-
En appliquant à cet équilibre la loi d’action de masse, on trouve: Kw = [H+] [OH-] ou
Kw = [H3O+] [OH-]
Kw : le produit ionique de l’eau ou la constante de dissociation de l’eau.
Le degré d’ionisation de l’eau à 25°C est 18.10-10. La concentration de l’eau est 55,56 mol/l. comme
α=18.10-10 , on trouve qu’à 25°C, [H3O+]= [OH-]= 10-7 ion-gramme par litre.
La valeur de la constante de diswsociation de l’eau à 25°C est :
Kw = [H3O+] [OH-]= 10-14
On définit : pKw = 14
Pour un couple acide –base dans l’eau.
Ka.Kb = Kw.

IX.4. Caractère acido-basique ou neutre d’une solution aqueuse

Dans l’eau pure, à 25°C, les concentrations en ions H+ et OH- sont identiques.
[H3O+]= [OH-]= =10-7 ion-gr/l.
Une solution aqueuse est acide si [H3O+] ion-gr/l.
Une solution aqueuse est basique si [H3O ]+ ion-gr/l.
Elle est neutre si [H3O ]= [OH ] =10 ion-gr/l.
+ - -7

Notes de cours de Chimie Générale 95


Chapitre IX Equilibre acide-base

IX.5. Neutralisation d’un acide par une base

IX.5.1. Acide fort et base forte

Considérons le cas où l’on met en présence dans une solution à mole/l de HA, tel que HCl
et a mole/l de BOH, telle que NaOH simultanément. L’acide étant fort, la base conjuguée est très
faible.
De même la base étant forte, l’acide conjugué est très faible. Les ions A- et B+ sont indifférents. La
réaction a lieu entre H+ et OH-. C’est la neutralisation.
H+ + OH- H2O
A l’équilibre, [H3O+]= [OH-] =10-7. La solution est neutre.

IX.5.2. Acide faible – base forte

Supposons que l’on met en solution simultanément a mole/l d’acide faible HA, tel que
l’acide acétique, et a mole/l de base forte BOH tel que le NaOH. Il y a d’abord réaction de
neutralisation.
HA + BOH BA + H2O
Le sel étant un électrolyte fort sa dissociation est totale dans l’eau.
BA B+ + A-
Et l’eau est aussi faiblement ionisée :
H2O H+ + OH-
Comme l’acide est moyennement faible, la base conjuguée A- est aussi faible. Il réagit avec les ions
H+ de l’eau ou avec l’eau pour reformer HA peu ionisé :
A- + H+ HA ou encore A- + H2O = HA + OH-
C’est l’hydrolyse, à ce point, la concentration en ions OH- devient supérieure à celle de H+. la
solution devient basique.
L’hydrolyse d’un sel d’acide faible et de base forte rend la solution basique.
Si Ka=

Kw= [H+][OH-] et Kh =

On peut démontrer que Kh= où Kh est la constante d’hydrolyse.

IX.5.3. Acide faible – base faible

Si dans une solution on introduit une même quantité d’un acide faible HA tel que
CH3COOH et une base faible BOH telle que NH4OH, la réaction de neutralisation est :
HA + BOH H2O + BA
En solution, le sel est totalement ionisé:
BA B+ + A-
B+ et A- étant faibles, ils réagissent avec l’eau (l’hydrolyse) pour reformer la base et l’acide de
départ peu ionisés.
B+ + H2O BOH + H+
A + H2O
- HA + OH- Où
B + A + H2O = BOH + HA
+ -

La solution d’un tel sel sera :


• Neutre si Ka =Kb
• Acide si Ka >Kb
• Basique si Kb< Ka

Ka= et Kb=

Notes de cours de Chimie Générale 96


Chapitre IX Equilibre acide-base

Kh =

On démontre que : Kh=

IX.6. Notions de pH

IX.6.1. Définition de pH

Dans l’eau, la concentration en ions H+ des électrolytes peut varier entre 1 et 10-14. Il est
difficile de représenter toutes ces valeurs dans un diagramme. C’est pourquoi, pour des raisons de
commodité on utilise plutôt une fonction de la concentration en ions H+, que Sörensen appelle
‘’exposant d’hydrogène’’ ou pH.
pH = -log[H+] = log
Inversement, on a : [H+]= 10-pH
Si dans une solution on trouve que : [H+]=210-9 ion –g/l
pH= - log 10-9 =9 ; [H+]= 3.10-5
pH= 5 – log3 = 4,5
Si le pH d’une solution est 2,5, la concentration en ions H+ de la solution est 10-2,5 = 3,16 10-3 ion –
g/l.
A la température ordinaire, une solution aqueuse est :
 acide si le pH<7
 basique si le pH >7
 neutre si le pH=7

On définit aussi le pOH :


pOH = -log[OH-]
dans l’eau : pH + pOH = 14

IX.6.2. Mesure du pH

A. Détermination approximative au moyen d’indicateur coloré


Certaines substances appelées « indicateurs colorés » changent de couleur lorsque le pH de la
solution change. Les indicateurs colorés sont des couples acide-base. Les deux formes ont des
couleurs différentes.
Soit HIn, un indicateur acide, en solution il existe l’équilibre :
HIn H+ + I n -
Acide base
La constante de dissociation de l’indicateur est :
Ki= où =

Le rapport dépend de la concentration des ions ou du pH. En milieu acide, HIn


prédomine et sa teinte aussi prédomine. En milieu basique par contre, c’est la teinte de In- qu’on
voit par ce qu’il est prédominant. Et si les deux concentrations sont égales, il y a une teinte
intermédiaire.
La zone de pH correspondant à l’égalité entre se diffère d’un indicateur à un autre.
On appelle « zone de virage de l’indicateur ». elle se situe pour des valeurs de pH=pKi 1 . a ce
moment pH=pKi
Le tableau ci-dessous donne quelques indicateurs colorés et leurs zones de virage.
Nom usuel pK (Intervalle de pH du Couleur
virage) pH<pK pH>pK
Violet de méthyle 1(0,2 – 1,8) Rouge Jaune
Bleu de thymol 1e virage 2 (1,2 – 2,8) Rouge Jaune
Hélianthine (méthyle 3,5 (3,2 – 4,5) Rouge Orange -jaune

Notes de cours de Chimie Générale 97


Chapitre IX Equilibre acide-base

orange)
Rouge de méthyle 5,2 (4,4 – 6,2) Rouge Jaune
Bleu de bromo-phénol 6,8 (6,2 – 7,6) Jaune Bleu
Bleu de thymol 2e virage 8,8 (8,0 – 9,6) Jaune Bleu
Phénolphtaléine 9,1 (8 – 10) Incolore Rouge
Thymolphtaléine 10 (9,4 – 10,6) Incolore Bleu
Bleu Painer 12 (11,0 – 13,0) Bleu Violet -orange

Les plus utilisés sont le méthyl-orange et la phénolphtaléine. On se sert parfoit des papiers
indicateurs sur lesquels on a associé l’indicateur et qui prennent une couleur déterminée pour une
valeur de pH donnée. La méthode calorimétrique qu’on vient de voir est moins précise. On obtient
des pH approximatifs.
B. Détermination précise à l’aide d’un pH-mètre
Cette méthode est plus précise. On relie le pH au potentiel d’une électrode, dite électrode à
hydrogène, au potentiel d’une électrode de verre. L’appareil utilisé est le pH-mètre. La méthode
convient même pour les solutions colorées.

IX.6.3. Calcul de pH

1. Calcul de pH d’une solution d’acide fort

En solution diluée, le degré de dissociation d’uin acide fort est voisin de l’unité. La
concentration de l’acide (monoacide) est égale à la concentration des ions H+. [H+] =Ca
pH= - log nCa où Ca : concentration de l’acide en mole/l
pour un acide fort du type HnA, on a :
[H+] =nCa
pH= - log nCa
Exemple : on dissout 31,5 g d’acide nitrique dans l’eau de façon à obtenir 2 litres de solution. Quel
est le pH de la solution ?
Solution :
N= = 0,5 moles

Ca= = 0,25 mole/l


pH= -log 0,25= 0,6

2. Calcul de pH d’une solution d’acide faible

La dissociation des acides faibles en solution aqueuse est un phénomène reversible.


HA H+ + A-
Il faut calculer la concentration en ions H+ à partir de la constante de dissociation de l’acide et de la
concentration Ca. En effet :
Ka= où
Posons = Ca
Ka= ; =

pH= logCa

Exemple: une solution d’acide acétique est 0,01M, quel est son pH sachant que sa constante
d’ionisation Ka = 1,8.10-5?
Solution
Ka=1,8.10-5, donc pKa = -log1,8.10-5=4,73
pH= = 3,37

Notes de cours de Chimie Générale 98


Chapitre IX Equilibre acide-base

3. Calcul de pH d’une solution de base forte

Comment les acides forts, les bases fortes en solution diluées sont totalement dissociées en
ions. La concentration de la base Cb égale celle des ions OH- pour des bases du type BOH.
BOH B+ + OH-
Cb= ; dans l’eau, on a :
Kw= ou pH + pOH = 14
pOH= - log Cb
pH= 14 + log Cb
Exemple : Une solution d’hydroxyde de sodium a un pH égal à 13,2. Quelle est la concentration en
mole/l ?
Solution
pH + pOH =14 pOH = 14 – pH
= 14 – 13,4= 0,8
= 10-pOH = 10-0,8

= 0,158 M.

4. Calcul de pH d’une solution de base faible

Comme les acides faibles, l’ionisation des bases faibles est reversible. Considérons une base
faible BOH, par exemple NH4OH qui s’ionise selon la réaction
BOH B+ + OH-
Appliquons à cette base la loi d’action de masse.
Kb=
et , la relation devient :
Kb= ou

pOH= -log =

pH= 14-
Exemple : Quel est le pH d’une solution d’hydroxyde d’ammonium 0,55 M, Kb=1,81.10-5 ?
Solution
pH= 14 -
pH= 11,51

5. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide fort et de base forte

Considérons un sel BA d’un acide fort et d’une base forte, par exemple le chlorure de
sodium BA ne subit pas l’hydrolyse. En solution, il est ionisé complètement.
BA B+ + A-
L’eau aussi étant ionisée, la concentration en ions H+ et la concentration en ions OH- sont égales
car il n’y a pas hydrolyse à 25°C.
= 10-7 et
pH=7
La solution d’un sel d’acide fort et de base forte est neutre suit au manque d’hydrolyse.

6. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide faible et de base forte

Considérons un sel BA d’un acide faible et d’une base forte tel que l’acétate de sodium. Ce
sel est ionisé dans l’eau :
BA B+ + A-

Notes de cours de Chimie Générale 99


Chapitre IX Equilibre acide-base

L’anion est une base. La réaction d’hydrolyse est


A- + H2O HA + OH-
et
Kh=

= et pOH=

pH=
Exemple : Quel est le pH d’une solution 10-3 molaire en acétate de sodium, Ka= 1,81.10-5 ?
Solution
pH= = 8,4

7. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide fort et de base faible

C’est le cas du chlorure d’ammonium. Dans le sel BA, le cation B+ est acide faible. La
réaction d’hydrolyse est :
B+ + H2O BOH + H+
La constante d’hydrolyse est: =
Avec Ca = et

pH=
Exemple : on dissout 5,35g de chlorure d’ammonium dans une solution de façon à obtenir 250ml
de solution. Quel est le pH de cette solution Kb=1,8.10-5 .
Solution
n=

Cs=

pH= =4,83

8. Calcul de pH d’une solution d’un sel d’acide faible et de base faible

BA peut être considéré ici comme l’acétate d’ammonium. La réaction d’hydrolyse en sel BA
est :
B+ +A- + H2O = BOH + HA
Avec ½ et
On sait que : Ka= , Kb=

En divisant membre à membre, ces deux relation ci-haut devient : : =

On peut écrire : = , et la relation ci-haut devient :

= ou

Le pH d’un sel d’acide faible et de base faible est indépendant de la concentration du sel.
Exemple :

Notes de cours de Chimie Générale 100


Chapitre IX Equilibre acide-base

Quel est le pH d’une solution de nitrite d’ammonium, Kb =1,8.10-5 et Ka= 4,5.10-4 ?


Solution :
pKb= -log 1,8.10-5=4,73
pKa= -log 4,5.10-4=3,34
pH= = 6,3

9. Calcul de pH d’une solution d’un mélange tampon

Une solution tampon est celle qui resiste aux variation de pH lorsqu’on y ajoute de l’acide ou
de la base.
On prépare une solution tampon en mélangeant soit un acide faible et son sel (exemple acide
acétique et acétate d’ammonium) ou une base faible et son sel (prar exemple NH4OH et NH4Cl).
A un mélange de CH3COOH et CH3COONa, si on ajoute du HCl, les ions H+ de l’acide fort se
combinent aux ions CH3COO- du sel pour former l’acide faible peu ionisé. La concentration en
ions H+ ne varie presque pas.
A ce même mélange, si on y ajoute du NaOH, les ions OH- se combinent aux ions H+ de l’acide
acétique pour former l’eau peu ionisée, et le pH varie peu.

 Calcul de pH d’un mélange tampon acide faible et son sel de base forte

Considérons un acide faible HA et son sel BA. L’acide est peu ionisé.
HA A- + H+
Le sel, au contraire, est très ionisé.
BA B+ + A-
La présence en solution de l’ion commun A- diminue l’ionisation de l’acide faible ;
approximativement on peut écrire :
= Cb =Cs et =Ca
Ka=

Ou =

pH=pKa + log
Exemple : Quel est le pH d’une solution 10-2 M en acétate de sodium et 10-1 M en acide acétique
(Ka= 1,85.10-5)
Solution
pH= pKa + log = 4,73 +log = 3,73

 Calcul de pH d’un mélange tampon base faible et son sel d’acide fort

La base BOH est peu ionisée :


BOH B+ + OH-
Son sel BA est très ionisé.
BA B++ A-
L’ion commun B+ diminue davantage l’ionisation de la base et on peut approximativement écrire :
et [BOH] Cb
Kb=

, d’où pOH = pKb + logCa – log Cb

pH= 14 – pKb +log


Exemple : Quel est le pH d’une solution 0,169 M en NH4OH et 0,183 M ou NH4Cl ? Kb= 1,81.10-
5?

Notes de cours de Chimie Générale 101


Chapitre IX Equilibre acide-base

Solution :
pH= 14 – pKb +log

pH= 14 -4,73 + log


pH= 9,22

IX.7. Exercices

1) Calculer les concentrations des ions Ba+ et OH- dans une masse d’hydroxyde Baryum 0,30
Molaire.
Solution 1 :

Le Ba(OH)2 est une base forte, d’où sa dissociation est complète ou totale suivant
l’équation chimique ci-dessous :

Ba (OH ) 2( s ) →→→ Ba(+aq2 .) + 2OH (−aq.)

En faisant le bilan, on a :
- Etat initial : 0,030 M 0M 0M
- Etat final : - 0,030 M + 0,030 M +2 (0,030) M
- D’où, on a : 0M 0,030 M 0,060 M

Donc :
- [Ba ] = 0,030M
+2

- [OH ] = 0,060M

2) Calculer les concentrations des ions Mg+ et Br- contenus dans une solution contenant 0,92
g de MgBr2 par 500 ml de solution. Le bromure de Mg est un sel ionique soluble.

Solution 2 : R : le concentrations de ces deux ions sont :


- [ ]
Mg +2⋅ = 0,010M
- [Br ] = 0,020M

3) Calculer les concentrations des ions H3O+ et OH- contenus dans une solution d’acide
nitrique 0,050 Molaire.

Solution 3 : R : les concentrations sont :


- [ ]
H 3O + = 0,050M
- −
[OH ] = 2,0 *10
−13
M
(La deuxième concentration est négligeable face à la première.)

4) Soit une solution de pH=3,301. Quelle est sa concentration en ions H3O+ ?

Solution 4 :

Notes de cours de Chimie Générale 102


Chapitre IX Equilibre acide-base

Sachant que pour les acides : pH = − log H 3O + = − log H + [ ] [ ]


Donc on peut écrire : 3,301 = − log H 3O + [ ]
[
Ainsi : H 3O
+
] = 10 −3, 301
= 5,00 * 10 M −4

5) Calculer [ H3O+] ; pH ; [ OH-] et pOH pour une solution de HNO3 0,015 Molaire.

Solution 5 :

On sait que la dissociation de l’acide nitrique (HNO3) dans l’eau est totale suivant la
relation : HNO3 + H 2 O →→→ H 3O + + NO −3

a. Calcul de H 3O + [ ]
[ ] [
Dans ce cas, on sait que : H 3O + = NO −3 = 0,015M (état ] final )

b. Calcul du pH :
[ ]
Ainsi, sachant que : pH = − log H 3O + = − log 15 * 10 −3 = 3 − log[15] = 1,82 [ ]
c. Calcul de OH − [ ]
[ ][
On sait que : H 3O + * OH − = Kw ]
Or : Kw = 10-14 d’où : 15 * 10 −3 * [OH ] = 10 − −14

[OH ] = 1510*10
−14

−3
= 6,7 * 10 −13 M

d. Calcul du pOH :

Sachant que : pH + pOH = 14


Or : pH = 1,82
On aura donc : pOH = 14 − pH = 14 − 1,82 = 12,18

6) Soient les valeurs suivantes de la concentration des ions H3O+ en solution. Trouver les
valeurs du pH ; du pOH ; et de OH- : 10-15 ; 10-14 ; 10-13 ; 10-12 ; 10-11 ; 10-10 ; 10-9 ; 10-8 ; 10-7 ;
10-6 ; 10-5 ; 10-4 ; 10-3 ; 10-2 ; 10-1 ; 10 et 101.

7) Une solution d’acide acétique 0,0100 M est ionisée à 4,2%. Calculer sa constante
d’ionisation.
Solution 7 :

L’acide acétique est un acide faible, d’où sa dissociation n’est pas totale.(réaction réversible)
Pour trouver la constante d’acidité (Ka = ?), on doit partir de la relation donnant la
constante d’équilibre (Kc) en notant que dans ce cas précis ces deux constantes sont
confondues ou égales. D’où on écrira :

Notes de cours de Chimie Générale 103


Chapitre IX Equilibre acide-base

K a = KC =
[H O ]* [CH COO ]
3
+
3

[CH 3COOH ]
Cet acide est ionisé à 4,2%, c'est-à-dire que seulement 4,2% de la concentration de départ
de cet acide a réagit, d’où l’on peut écrire :
4,2 * 0,0100
M acideAcétique ayant réagit = = 4,2 * 10 −4
100

Partant de sa réaction de dissociation, on a :


CH 3COOH ↔ CH 3COO − + H 3O +
- Etat initial : 0,0100 M 0M 0M
- A l’équilibre : (0,01 -4 * 10-4) M 0,0004 M 0,0004 M

De ces concentrations, on peut maintenant calculer la constante d’acidité Ka :

=
[H O ]* [CH COO ] = [4,2 *10 ] = 1,8 *10
+ − −4 2
−5

[9,58 *10 ]
3 3
Ka
[CH COOH ] 3
−3

8) Le pH d’une solution d’acide chloro-acétique 0,115 M mesuré vaut 1,92. Calculer Ka de cet
acide.

Solution 8 : R : Ka = 1,4 * 10-3

9) Calculer les concentrations des différentes espèces présentent dans une solution d’acide
hypochloreux 0,10 M pour lequel Ka=3,5 *10-8.

Solution 9 : R :
- [H O ] = 5,9 *10 M
3
+ −5

- [ClO ] = 5,9 *10 M


− −5

- [HClO ] = 0,10 M

Notes de cours de Chimie Générale 104


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

Chapitre X
EQUILIBRE D’OXYDO-REDUCTION
X.1. Notion de degré d’oxydation

On appelle étage d’oxydoréduction (D.O) d’un élément dans un ion ou dans une molécule, le
nombre d’électrons perdus (étages positifs) ou gagnés (étages négatifs) de l’atome de cet élément
depuis son état fondamental. On l’indique en chiffres romains, à droite du symbole, comme dans
les exemples suivants (l’absence de signe équivaut au signe +) : pour le cuivre dans CuO : CuIIO ;
pour l’azote dans NH3 : N-III H3. A la suite du nom complet de l’élément, on indique le degré
d’oxydation entre parenthèses : chrome (III), mercure (II).

X.2. Détermination du degré d’oxydation

• Atome isolé neutre : par définition, leur D.O est nul.


• Ions simples : leur E.O est égal à la valeur algébrique de leur charge.

Exemple : Pour Na+, D.O= +I (NaI) ; pour Al3+ : D.O. =+III (AlIII) ;
Pour O2-, D.O. = -II (O-II).
• Molécules et ions complexes (édifices covalents) : le D.O de chaque élément est égal à
la charge qu’il porterait, par comparaison avec la couche externe de l’atome neutre, si
on attribuait arbitrairement les électrons des liaisons selon les règles suivantes :
• Entre deux atomes du même élément, on attribue à chacun l’un des électrons du
doublet (ou des doublets) de liaisons ;
• Entre deux atomes différents, on attribue les électrons de liaison au plus électronégatif.

Exemples :
a) Dibrome Br2 : Br : Br

Chaque atome de brome se voit attribuer sept électrons externes, comme dans sa
configuration normale, son D.O. est donc nul.
b) Chlorure d’hydrogène HCl H :Cl

Le chlore se voit attribuer 8 électrons externes, soit un de plus que dans sa configuration
normale ; son D.O. est donc –I. l’hydrogène perd son électron et son D.O. est +I.
c) Sulfate d’hydrogène H2SO4

L’oxygène est, dans cette molécule, l’élément le plus électronégatif. Quel que soit son état de
liaison, les électrons des liaisons auxquelles il participe lui seront attribués et il fera ainsi le plein de
sa couche externe, avec huit électrons, au lieu de six pour l’atome neutre. Son D.O. est donc –II.
L’hydrogène est l’élément de la molécule le moins électronégatif ; qu’il soit lié à O ou à S, les
électrons de sa liaison seront attribués à l’autre élément. Son D.O. est donc +I, le D.O. du soufre
(x) peut alors se calculer par la différence ;
En effet :
2.(+1) + 4.(-2) + x = 0
D’où x = +6 (+VI)
Parfois l’application de ce mode de raisonnement conduit à des résultats anormaux. Ainsi,
dans le cas des peroxyde, l’oxygène n’a pas un D.O. égal à –II mais à –I de fluor quant à lui n’a
qu’une seule valeur de D.O. (-I).
Dans OF2 l’oxygène a pour D.O = +II
Les divers procédés d’attribution des D.O. décrits ci-dessus conduisent à définir des charges qui,
sauf dans le cas des ions simples (Na+, Cl-, O2-,…) sont fictives.

Notes de cours de Chimie Générale 105


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

NB. Un élément donné peut avoir plusieurs degrés d’oxydation. On définit un D.O. maximal et
positif, un D.O. minimal et négatif et des D.O. intermédiaires.
Exemple pour le soufre.
D.O. max : +VI dans H2SO4
D.O. intermédiaire : +II, +IV dans H2S
D.O. minimal : -II dans Cu2S.

X.3. Notion d’oxydation et de réduction

Une oxydation est une perte d’électrons. La transformation du fer métallique (Fe) en ions
Fe++ est une oxydation (perte de deux électrons :
Fe Fe++ + 2è.
Un réducteur est un gain d’électron(s). La transformation des ions Ag+ d’une solution de nitrate
d’argent en argent métallique Ag est une réduction (gain d’un électron :
Ag+ +è Ag).
Un réactif capable de provoquer une oxydation s’appelle oxydant. C’est donc une espèce (atome,
ion ou molécule) capable de recevoir d’une autre espèce un ou plusieurs électron(s).

Exemple : I2 (I2 + 2è 2I-)


Un réactif capable de provoquer une réduction s’appelle un réducteur. C’est donc une espèce
chimique capable de céder à une autre espèce un ou plusieurs électron(s).

Exemple : Cu (Cu Cu++ + 2è)


Ces pertes ou ces gains d’électrons sont en fait des processus opposés. Toutes les
transformations qui viennent d’être prises comme exemples pourraient donc aussi être lues à
l’envers. Il en résulte que, si I2 est oxydant, I- est un réducteur. De même, si Cu est réducteur, Cu++
est un oxydant.
Autrement dit, à chaque oxydant correspond un réducteur, et inversement. Ils forment
ensemble un couple d’oxydoréduction ou « couple redox ». Exemples : I2/I- ; Cu++/Cu : par
convention, on fait figurer en tête l’oxydant.
Ox + nè Red
Ox : oxydant
n : quantité d’électrons (è) captés par Ox (sens 1) ou cédés par Red (sens 2).

X.4. Réactions d’oxydoréduction

De ce qui précède, il résulte que l’oxydation et la réduction sont deux réactions inverses l’une
de l’autre. En y regardant de plus près, on remarque qu’une oxydation accompagne toujours une
réduction et inversement.
Il n’existe donc pas de réactions d’oxydation, ni de réactions de réduction, mais seulement des
réactions d’oxydoréduction (ou réactions redox). Au cours de ces réactions, il se produit
nécessairement, de façon simultanée, une oxydation et une réduction.

Plus généralement, la réaction entre un oxydant et un réducteur s’écrit :


Oxydation (perte d’électron)

Ox1 + Réd2 Réd1 + Ox2

Réduction (gain d’électron)


Exemple :
Fe  Fe++ +2è oxydation
Cl2 + 2è  2Cl- réduction
Fe + Cl2  Fe++ + 2Cl- redox
Dans une réaction d’oxydoréduction, le même élément peut être à la fois l’oxydant et le
réducteur : une partie de cet élément oxyde l’autre, et est réduite par elle. Une telle auto-
oxydoréduction est une dismutation.

Notes de cours de Chimie Générale 106


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

Exemple : 2CO= CO2 + C : le carbone, au début entièrement au D.O. +II, est en partie oxydé au
D.O. +IV (CO2) et en partie réduit au D.O. 0.

X.5. Recherche des équations stœchiométriques des réactions d’oxydoréduction

La prise en compte des variations de D.O. permet d’ajuster les nombres stœchiométriques
des réactions redox, souvent assez compliquer, sans qu’aucune hypothèse ne soit nécessaire quant
au mécanisme des transferts électroniques.
Deux méthodes nous permettent de trouver les coefficients : utilisation des D.O. et utilisation des
demi-réactions. De toute façon, l’équation redox doit satisfaire à deux règles : conservation des
atomes et conservation des charges.
a) Utilisation des D.O.

Ce procédé est simplement fondé sur la conservation de la somme des degrés d’oxydation.
L’étape essentielle est le repérage, dans les formules des réactifs et des produits, de l’élément qui est
réduit et de celui qui est oxydé. Pour chacun d’eux la variation totale de D.O., c'est-à-dire le produit
de la variation de D.O. pour un atome par le nombre d’atomes concernés, doit être la même en
valeur absolue ; les nombres stœchiométriques que de l’oxydant et du réducteur en résultent.
Exemples : Soit à ajuster les nombres stœchiométriques de la réaction décrite qualitativement par :
Cu + HNO3 = Cu(NO3)2 + NO + H2O
L’élément oxyde est le cuivre : Cu0 Cu+II. L’élément est l’azote (mais seulement l’azote qui
se retrouve dans N.O, celui du Cu(NO3)2 n’a pas chargé de degré d’oxydation)
N+V N+II : on peut donc écrire, plus schématiquement :
∆(D.O)=-3
Cu0 + N+V Cu+II +N+II
∆(D.O)=+2
L’oxydation de 3 Cu(∆(D.O) total = +6) s’accompagne donc de la réduction de 2N(∆(D.O) total =
-6).

3Cu0 +2 N+V 3Cu+II +2N+II


La somme des D.O. dans chaque membre de l’équation est ainsi la même : +10.
Ce résultat étant acquis, la suite relève de la technique habituelle d’ajustement des nombres
stœchiométriques. Avec 3Cu, il se forme 3 Cu(NO3)2 dans lesquels il se trouve 6N. Compte tenu
des 2N qui sont en outre réduits, il faut donc au total 8N dans le premier membre, c'est-à-dire
8HNO3. Ayant ainsi 8H à gauche, on obtient 4H2O à droite.
L’équation ajustée est donc :
3 Cu + 8 HNO3 3 Cu(NO3)2+ 2NO + 4H2O
b) Utilisation des demi-réactions

Ce procédé consiste en :
 Établir les deux demi-réactions antagonistes et équilibrer les variations d’étages en faisant
intervenir les électrons.
 Ajuster les demi-réactions par des coefficients qui assurent la conservation des atomes.
 Dans les réactions ioniques où un ion oxydant oxygène, on doit lui associer dans la forme
oxydée 2n H+ et dans la forme réduite n H2O. dans un milieu basique, on équilibre avec les
ions OH- et les molécules d’eau.
 Dans les réactions moléculaires, le nombre n de radicaux d’acide en excès dans le second
membre indique le nombre n de molécules d’acide à ajouter au premier membre.

Prenant l’exemple précédant nous aurons les étapes suivantes :


Cu Cu++ + 2è 1e demi- réaction : oxydation
NO3- + 4 H+ + 3è NO + 2H2O 2e demi réaction : réduction
Pour avoir un même nombre d’électrons échangés, on multiplie la première équation par 3 et la
seconde par 2. On a :

Notes de cours de Chimie Générale 107


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

3Cu 3Cu++ + 6è
2NO3 + 8 H+ + 6è
- 2NO + 4H2O
3Cu + 2NO3- + 8 H+ 3Cu++ +2NO + 4H2O : Equation ionique
3Cu + 8HNO3 3Cu(NO3)2 +2NO + 4H2O : Equation moléculaire

X.6. Cellule électrochimique (Pile)


Dans une pile, ce sont les réactions chimiques qui produisent le courant électrique.
La pile de Daniel (voir schéma) utilise deux couples redox séparés : Zn++/Zn et Cu++/Cu.
Le phénomène s’explique par deux demi-réactions, d’oxydation
(Zn Zn++ +2è) et de réduction (Cu++ + 2è Cu) ayant lieu bien sur séparement. Les électrons
cédés par le couple Zn++/Zn au couple Cu++/Cu sont échangés par l’intermédiaire du circuit
extérieur.

X.6.1. Cellule d’électrolyse


Lors d’une électrolyse, c’est le courant électrique qui produit les réactions chimiques. On
définit l’électrolyse comme la décomposition chimique d’une substance qui est décomposée par le
courant élecgtrique. La substance décomposée par le courant électrique est appelée « électrolyte » le
solide plongé dans la solution est électrode et les électrodes sont reliées à un générateur de courant.
L’oxydation est anodique
La réduction est cathodique
Dans une électrolyse :
L’oxydation est anodique et se passe à l’anode (+)
La réduction est cathodique et se passe à la cathode (-)
Dans une pile :
L’oxydation est anodique et se passe à l’anode (-)
La réduction est cathodique et se passe à la cathode (+)

X.6.2. Loi de Faraday

1) Le poids d’une substance formée par une réaction cathodique ou anodique est directement
proportionnel à la quantité de l’électricité qui a traversé la cellule.
2) Le poids des diverses substances produits par la même quantité d’électricité sont
proportionnels aux poids équivalents de ces substances.

Ces lois se résument en :


m= où m : poids du métal déposé
t : temps
Ma : masse atomique
n :valence de l’élément
F : nombre de Faraday

X.6.3. Loi de Nernst


Chaque couple redox possède un potentiel d’oxydo-reduction exprimant le pouvoir oxydant
des éléments. Les valeurs des potentiels sont données dans les tables ci-après.
Soit la réaction : aOx1 cRed1
Le potentiel E= E° -
Lorsqu’une réaction d’oxydo-réduction, représentée par l’équation suivant :
aOx1+ bRed2 cRed1+ dOx2
Se passe dans une pile, son potentiel ou sa force électromotrice se calcule par :
E= E°1 - E°2-
Cette relation constitue la loi de Nernst (Physicien chimiste allemand, 1864 – 1941, prix Nobel
1920).

Notes de cours de Chimie Générale 108


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

X.7. Exercices
1) Calculer les étages d’oxydation de l’azote dans les composés suivants :
a. N2O4
b. NH3
c. NO3-
d. N2

Solution 1 :

Dans ces différents composés, on posera la valence de l’azote (N2)= x :

a. Etage d’oxydation de N2 dans le N2O4 :

Sachant que la valence de l’oxygène vaut : -2


D’où l’on aura : 2 * (x) + 4 (-2) = 0
8
2x=8 ⇒⇒⇒ x = = +4
2

Donc ce composé, l’E.O de l’Azote vaut : +4.

b. Etage d’oxydation de N2 dans le NH3 :

x + 3(+1) = 0 ⇒⇒⇒ x = −3
E.O = - 3

c. Etage d’oxydation de N2 dans NO-3 :

x + 3(−2) = −1 ⇒⇒⇒ x = 6 − 1 = +5
E.O = +5

d. Etage d’oxydation de l’Azote dans le N2 :

x = 0 = E.O

2) Déterminer les étages d’oxydation des éléments suivants dans les différents composés ci-
dessous :
a. S dans : S8 ; K2S; NaHSO4 ; CS2 et SOCl2
b. N dans: NaNO3; HNO2; NF3; N2O5 ; NO et NO2
c. O dans : OF2 ; NaO2 ; Na2O2 et KO2
d. P dans : PO4-3 ; HPO-44 ; HPO3 ; H4P2O7 et PH4+
e. H dans : Cr(OH) 3 ; H3PO4 ; HSeO4- ; Cr(OH)- et H3O+

3) Ranger les 4 éléments suivants dans l’ordre décroissant de leur pouvoir réducteur sans
consulter les tables des valeurs électrochimiques sur le potentiel d’Oxydo-réduction.
(Se référer uniquement aux équations spontanées auxquelles ils participent)

Zn + Cu2+  Zn2+ + Cu
Zn + Fe2+  Zn2+ + Fe
Cu + 2Ag+  Cu2+ + 2Ag
Fe+ Cu2+  Fe2+ + Cu

Notes de cours de Chimie Générale 109


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

Solution 3 :

Lorsqu’un couple a un potentiel normal supérieur à celui d’un autre couple, il joue le rôle
d’oxydant. Inversement, lorsqu’un couple a un potentiel normal inférieur à celui d’un autre
couple, il joue le rôle de réducteur.
Compte tenu des phénomènes redox dans les réactions ci-dessus, on voit que le zinc réduit le
cuivre et le fer alors que le cuivre réduit l’argent tout en oxydant le fer. Ce qui amène à classer
les éléments sur une échelle décroissante de pouvoir réducteur suivante :

Zn > Fe > Cu > Ag

Ainsi, le potentiel redox du zinc est inférieur à celui de Fer, Cu et Ag.

4) Identifier les réactions spontanées parmi les suivants :

2I- + Cl2  I2 + 2Cl-


2F- + Br2  Fe2 + 2Br-
Zn- + I2  Zn2+ + 2I-
2Ag + Fe2  2Ag + Fe
Zn- + Br2  Zn2+ + 2Br-

Solution 4 :

L’identification des réactions spontanées est basée sur la comparaison des potentiels redox
normaux. Le couple de potentiel plus élevé doit oxyder celui de potentiel inférieur.

a. Soit la réaction rédox suivantes : 2I- + Cl2  I2 + 2Cl-

ECl0 2 / Cl = + & ? 065V > E I02 = +0,535V


La comparaison des potentiels normaux, nous montre qu’il y a oxydation de l’iode et réduction
du chlore.
Conclusion : la réaction est donc possible est spontanée.

b. Soit la réaction rédox suivantes : 2F- + Br2  Fe2 + 2Br-

0
E Br / Br −
= +1,358 V < E F0 / F−
= +0,535 V
2 2

Le Fluor doit oxyder le Brome.

Conclusion : la réaction n’est spontanée ; mais la réaction inverse.

c. Soit la réaction rédox suivantes : Zn- + I2  Zn2+ + 2I-

0
E I0 / I − = +0,535 V > E Zn +2
/ Zn
= -0,762 V
2

En comparant les potentiels normaux, on voit que l’Iode doit oxyder le Zinc. Ce qui est le cas
dans cette équation.

Conclusion : la réaction est possible et spontanée.

d. Soit la réaction suivante : 2Ag + Fe2+  2Ag+ + Fe

Notes de cours de Chimie Générale 110


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

0 0
E Ag +
/ Ag
= +0,80 V > E Fe+ 2 / Fe = -0,44 V

L’argent doit oxyder le fer.

Conclusion : la réaction n’est pas spontanée, c’est la réaction inverse qui est :

2Ag + + Fe  2Ag + Fe2+

e. Soit la réaction Oxydo-rédox suivantes : Zn- + Br2  Zn2+ + 2Br-

0 0
E Br2 / Br
= +1,065 V > E Zn + 2 / Zn = -0,762 V

La comparaison des potentiels normaux nous montre que le brome doit oxyder le fer, ce qui est
le cas dans l’équation.

Conclusion : la réaction est possible et spontanée.

5) Soit une pile constituée d’une électrode d’argent dans une solution d’Ag+ et d’une
électrode d’Aluminium dans une solution d’Al+3. Quelle est la réaction au pôle négatif ?
Choisir entre celles proposées ci-dessous.

Al3+ + 3Ag  Al + 3Ag+


Ag  Ag+ + è
Ag+ + è  Ag
Al3+ + 3è  Al
Al  Al3+ + 3è

Solution 5:

- le pôle est négatif lorsqu’il y a excès d’électrons ; il s’y produit une réaction qui fournit des
électrons donc une oxydation. La réaction d’oxydation se fait sur le couple le plus bas c’est-
à-dire celui qui a le potentiel normal le plus bas.

- Le pôle est positif lorsqu’il y a déficit (manque) d’électrons ; il s’y produit une réaction qui
gagne des électrons, donc une réduction.
La réaction de réduction se fait sur le couple le plus oxydant c’est-à-dire celui dont le
potentiel normal est plus élevé.

0 0
En comparant les potentiels normaux de deux couple E Al +3
/ Al
= -1,66 V et E Ag +
/ Ag
= +0,80 V, on
voit que le couple Ag+/Ag est oxydant et le couple Al3+/Al, réducteur. Au cours du
fonctionnement de la pile, il y aura réduction de Ag+, forme oxydée du couple oxydant Ag+/Ag et
oxydation de Al, forme réduite du couple Al3+/Al.

- Au pôle positif, il y a réduction : Ag++èAg


- Au pôle négatif, il y a oxydation : Al Al3++3è

Donc, au pôle négatif de la pile, il se produit l’oxydation du couple de potentiel inférieur, donc
Al3+/Al.

Conclusion : c’est la réponse e) qu’il faut.

Notes de cours de Chimie Générale 111


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

6) Une lame d’Argent est plongée dans une solution de AgNO3 10-4M. calculer le potentiel qui
s’établit entre la solution et la lame métallique. Le potentiel d’électrode Ag+/Ag est égal à
0,80 Volt à 25°C.

Solution 6 :

Dans une solution aqueuse de AgNO3, on a : Ag++NO 3

- La solution est un oxydant à cause des ions Ag+ ;


- La lame Ag est un réducteur.

Entre la solution et la lame, il s’établit la réaction rédox suivante :


Ag+è <−−−> Ag

La concentration de la solution d’AgNO3 étant de 10-4M, on a :

- [Ag+] = 10-4 car la molécule AgNO3 donne 1 ion Ag+ ;


- [Ag ] = 1 par convention car la lame de Ag est solide ;
- n = 1 ; puisqu’il y a échange d’un seul électron.

En appliquant la formule de Nernst, on a :


0,06
E = E° +
n
log Ag + [ ]
E = 0,80 + 0,06 log10 −4 = 0,80 + 0,06 * (− 4) = 0,80 − 0,24 = 0,56V

Le potentiel qui s’établit entre la solution et la lame d’Argent est de 0,56 Volt.

7) Calculer le potentiel de la demi-pile constituée d’une lame de platine plongeant dans une
solution contenant 40g de FeCl3 et 25g de FeCl2 par litre.

Solution 7 :

La solution d’électrolyse étant constituée de FeCl2 et de FeCl3, il y a présence du couple


Fe+3/Fe+2 : Fe+3 + è <−−−> Fe+2 dont : E 0 = +0,771 V et n = 1

a. calcul des concentrations ioniques de Fe+2 et Fe+3 :

- La Mm de FeCl3 = 162 g/l et Mm de FeCl2 = 127 g/l ;


40
- 40 g de FeCl3 par litre représentent = 0,247 mole/l :
162

D’où [Fe+3] = 0,247 M car FeCl3 contient 1 ion Fe+3


25
25 g de FeCl2 par litre représentent = 0,197 mole/l
127
D’où [Fe+2] = 0,192 M car FeCl2 contient 1 ion Fe+2.

b. calcul du potentiel de la demi-pile :

D’après Nernst, le potentiel d’une réaction Oxydo-rédox est donné par la relation :

Notes de cours de Chimie Générale 112


Chapitre X Equilibre d’oxydo-réduction

E = E° +
0,06 [
Fe +3 ]
n
log
[
Fe + 2 ]
0,247
D’où en remplaçant chaque terme par sa valeur, on obtient : E = 0,771 + 0,06 log
0,197

0,247
E = 0,771 + 0,06 log
0,197
E = 0,771 + (0,06 * 0,0982)
E = 0,771 + 0,00589
E = 0,77689

Le potentiel de la demi-pile est d’environ +0,777 Volt.

Notes de cours de Chimie Générale 113


Chapitre XI Cinétique chimique formelle

Chapitre XI
CINETIQUE CHIMIQUE FORMELLE
XI.1. Notion de vitesse de réaction

Une réaction n’est pas un phénomène instantané. C’est un processus qui se déroule dans le
temps, et qui a une durée. À tout moment de son déroulement, des molécules de réactifs
disparaissent et des molécules de produits se forment.

Mais le temps nécessaire à la réalisation d’une réaction, autrement dit la vitesse de son
déroulement, est très variable d’une réaction à une autre : des millions d’années pour la formation
du pétrole dans l’écorce terrestre à une infime fraction de secondes pour les explosions, avec tous
les cas intermédiaires possibles.

XI.1.1. Vitesse moyenne – vitesse instantanée

Si on souhaite étudier l’évolution, au cours du temps, d’un système qui se transforme


chimiquement, il faut pouvoir mesurer la quantité du produit formé pendant un intervalle de temps
donné. L’allure de la courbe représentant la quantité d’un produit P formé en fonction de temps est
représentée dans la figure ci-dessous. Si la quantité de P produit est à l’instant t1 et à l’instant
t2, on peut définir une vitesse moyenne, par le rapport :

La vitesse instantanée, à un instant t, est égale à ce rapport, lorsque ( ) tant vers


zéro, c’est-à-dire à la dérivée de la quantité par rapport au temps :

Ces vitesses s’expriment en mole par unité de temps (s, min, h, etc.). Comme pour tout
déplacement, une vitesse instantanée apporte plus d’informations sur ce qui s’est passé pendant la
durée ( ) que la vitesse moyenne. Dans la figure ci-dessous qui représenté un cas tout à fait
général, la vitesse instantanée diminue progressivement au cours de la réaction. Elle devient
évidemment nulle lorsqu’un réactif est totalement consommé : la réaction se termine alors
nécessairement.

Notes de cours de Chimie Générale 114


Chapitre XI Cinétique chimique formelle

XI.1.2. Vitesse de variation de la concentration d’une espèce chimique

La quantité de produits formés pendant un intervalle de temps donné dépend évidemment


de la quantité de réactif utilisé pour effectuer la réaction, ou encore de la masse ou du volume du
mélange réactionnel. En une heure on peut fabriquer plus de produits dans un réacteur de 1 m3 que
dans un réacteur de 1 litre. On souhaite habituellement connaitre la vitesse d’une réaction
indépendamment du volume du réacteur qui ne pas caractéristique de la réaction étudiée et ne
présente pas d’intérêt sur le plan théorique. Habituellement on s’intéresse à la variation de la
quantité des produits formes par unité de volume du mélange réactionnel. Nous savons que le
rapport n(B)/V et la concentration c(B) du produit B dans le mélange réactionnel contenant le
réactif non consommé et les produits formés pendant la réaction. On définit alors la vitesse de
variation de la concentration d’une substance B par la relation :

r(B)

r(B) est une vitesse instantanée qui est égale à la dérivée par rapport au temps de la concentration
du constituant B qui reste dans le mélange réactionnel au temps t. Il s’agit d’une grandeur
algébrique puisque la pente a une valeur positive lorsque B est un produit de réaction
(P) et une valeur négative lorsque B est un réactif (R). On peut encore appeler r(B) , vitesse de
transformation du constituant B de la réaction.

Dans le cas où B est un produit formé, on peut parler de la vitesse de formation du


produit B.
Dans le cas où B est un réactif, la dérivée est négative. On peut alors noter –r(B), la
vitesse de consommation du réactif telle que :

-r(B)
r(B) s’exprime habituellement en moles par litre et par unité de temps (s, min, h, etc.).

XI.1.3. Vitesse de réaction

Considérons la réaction d’hydrogénation de l’acétylène, C2H2. Si l’expérience montre qu’à


chaque instant, la vitesse de formation de l’éthane est égale à la vitesse de consommation de
l’acétylène et que par ailleurs le dihydrogène est consommé deux fois plus rapidement que
l’acétylène, on peut dire que l’équation stœchiométrique de la réaction :

C2H2 + 2H2 = C2H6

est valable pendant toute la transformation. Dans ce cas particulier, et lorsque les constituants de la
réaction n’interviennent que dans une seule réaction (on dit que la réaction est isolée) ; nous savons
qu’on peut définir un avancement de la réaction ξ, tel que sa variation, pendant un intervalle de
temps infiniment petit , est :

Cet avancement est défini à partir des nombres stœchiométriques figurant dans l’équation
stœchiométrique (qu’il convient donc d’expliciter).

Pour la réaction isolée, caractérisée par son équation stœchiométrique, on peut alors définir
une vitesse d’avancement de réaction, notée , telle que :

Notes de cours de Chimie Générale 115


Chapitre XI Cinétique chimique formelle

Dans le cas particulier où le mélange réactionnel est gazeux ou constitué d’une seule phase liquide
parfaitement agité (on parle de la réaction homogène) et où le réacteur est fermé, on peut définir
une vitesse de réaction (par unité de volume) par la relation :

Dans ce cas, pour toute réaction isolée caractérisée par l’équation stœchiométrique :

aA + cC = lL + mM

valable tout au long de la réaction, on peut exprimer la vitesse de la réaction en fonction de


n’importe quel constituant de la réaction :

La valeur de cette vitesse de réaction dépend donc de la valeur choisie pour les nombres
stœchiométriques.

Exemple : Réaction d’oxydation du dioxyde de soufre. L’équation stœchiométrique peut s’écrire :

; dans ce cas

Ou encore : dans ce cas

La vitesse de formation du trioxyde de soufre est une grandeur mesurée expérimentalement, la


vitesse de réaction, comme l’avancement de réaction, est une grandeur utile pour effectuer des
calculs.

XI.2. Loi de vitesse

XI.2.1. Mesure de la vitesse de réaction

La mesure de la vitesse de réaction repose sur l’analyse chimique du mélange réactionnel


effectuée à divers instant au cours de la réaction. Lorsqu’on est assuré qu’il ne se produit qu’une
seule réaction caractérisée par une équation stœchiométrique valable tout au long de la réaction, on
peut doser n’importe quel réactif ou produit participant à la réaction. En pratique, on choisit le
constituant le plus facile à doser. Si l’un d’eux est coloré, on peut suivre la variation, en fonction du
temps, de l’intensité de la coloration (proportionnelle à la concentration) avec un colorimètre. S’il se
forme un acide, on peut suivre les variations du pH. Si l’un des produits est gazeux, on peut
mesurer à tout moment le volume du gaz recueilli. Si on opère une mesure physique, elle peut
s’effectuer directement sur le mélange réactionnel. Mais s’il s’agit d’un dosage chimique, qui
pourrait perturber la réaction, on doit le réaliser sur des échantillons prélevés dans le mélange
réactionnel.

Dans d’autres cas, on peut suivre l’évolution dans le temps d’une propriété caractérisant
l’état du mélange réactionnel. Ainsi, pour une réaction en phase gazeuse, pour laquelle la somme
algébrique des nombres stœchiométriques n’est pas nulle, la pression totale de la réaction, effective
à volume constant, varie en fonction de l’avancement de la réaction.

Notes de cours de Chimie Générale 116


Chapitre XI Cinétique chimique formelle

Les réactions très rapides sont difficiles à étudier, car il faut pouvoir faire un nombre
suffisant de mesures en un temps très court. Mais certaines techniques de cinétique rapides, qui ne
peuvent être décrites ici, permettent d’atteindre des intervalles de temps de l’ordre de 10-12 s.

XI.2.2. Facteurs ayant une influence sur la vitesse d’une réaction

La vitesse d’une réaction donnée dépend d’un certain nombre de facteurs :

Température : une élévation de température accélère les réactions (les colles polymérisables,
genre Araldite, durcissent d’autant plus vite que la température est plus élevée ; un morceau
de cuivre chauffé se recouvre immédiatement d’une couche d’oxyde qui aurait mis
longtemps à se former à froid) ;

Concentration, ou pression partielle, des réactifs : une réaction est généralement d’autant
plus rapide que la concentration des réactifs est élevée (l’eau de Javel concentrée est plus
active que si elle est diluée ; les combustions dans le dioxygène pur sont beaucoup plus
rapides que dans l’air, où le dioxygène est dilué par le diazote) ;

contact entre les réactifs : les réactifs doivent pouvoir se rencontrer et , si la réaction fait
intervenir plusieurs phases, la vitesse de réaction dépend de leurs possibilités de contact (le
fer massif s’oxyde très lentement à l’air, mais à l’état de poudre très fine, dont les grains
offrent une grande surface de contact avec les gaz ,il s’oxyde si vite qu’il brûle). Dans le cas
de deux liquides non miscibles, une bonne agitation qui les brassent et les disperse l’un
dans l’autre accélère la réaction ;

nature du solvant ;

catalyseur : la présence de certains corps accélère les réactions (l’éthylène et le dihydrogène


ne réagissent avec une vitesse appréciable, pour donner de l’éthane, qu’en présence de
certains métaux, le nickel par exemple) ;

lumière : certaines réactions ne se produisent avec une vitesse appréciable qu’en présence
de lumière (bronzage de la peau, réaction entre le dichlore et le dihydrogène pour donner le
chlorure d’hydrogène).

Certains facteurs, comme l’agitation du mélange réactionnel, ont un rôle difficile à analyser,
de manière précise et quantitative.

XI.2.3. Relation entre vitesse et concentration

a) loi de vitesse

Si on augmente avec le solvant le volume d’une solution dans laquelle s’effectue une
réaction, la vitesse de celle-ci diminue. La dilution opérée n’a pas modifié la quantité totale des
espèces présentes dans la solution (réactifs et produits), mais elle a fait diminuer leurs
concentrations ; il y a donc une relation entre celles-ci et la vitesse de réaction.

Cette relation – appelée loi de vitesse – qui traduit la loi de décroisement de la vitesse avec
la concentration des réactifs, n’a pas une forme déterminée a priori.

Il n’est pas possible de la déduire de l’équation stœchiométrique de la réaction. Elle ne


peut être établie, pour chaque réaction, qu’à partir de l’expérience. Dans tous les cas, on observe
que la vitesse diminue au cours du temps, avec la concentration des réactifs.

Notes de cours de Chimie Générale 117


Chapitre XI Cinétique chimique formelle

Les lois de vitesse s’expriment de différentes façons en fonction de la concentration des


réactifs. Parfois on peut observer une influence de la concentration des produits sur la vitesse de
réaction.

Exemples.

- Oxydation du soufre :
- Formation du bromure d’hydrogène :

b) Notion d’ordre de réaction

Dans certains cas particuliers, les lois de vitesse trouvées expérimentalement s’écrivent
simplement comme une loi de proportionnalité telle que :

Où les réactifs A, B, etc. interviennent dans une réaction caractérisée par l’équation
stœchiométrique suivante :

- v est la vitesse de réaction ;


- k, appelé coefficient de vitesse, est caractéristique de chaque réaction et dépend de la
température ; son équation aux dimensions dépend de la valeur des exposants α, ß, etc.
- c(A), c(B), etc., sont les concentrations (exprimées en mol/l) des réactifs A, B, etc., qui
restent au temps t ;
- α, ß, etc., sont appelés ordres partiels de la réaction respectivement par rapport à chaque
réactif A, B, etc. ;
- α+ß+…= n est appelé ordre global de la réaction.

Les ordres partiels α, ß, etc., ne sont pas prévisibles. Leur valeur est obtenue à partir du
traitement des données expérimentales. Ils peuvent être entiers ou fractionnaires, positifs, nuls ou
négatifs.

Lorsque la concentration d’un constituant de la réaction n’a pas d’influence sur la vitesse de
réaction, son ordre est nul.

Un ordre négatif par rapport à un constituant signifie que ce dernier inhibe la réaction.

XI.2.4. Relation concentration/temps : équation cinétique intégrée

La loi de décroissance de la vitesse de réaction en fonction des concentrations des réactifs


dépend de l’ordre de réaction (celui-ci existe).

On peut examiner les cas les plus simples où la vitesse de réaction a un ordre par rapport à
un réactif. On peut traiter successivement les cas où la vitesse de réaction a un ordre global un ou
deux par rapport à un réactif.

a) Réaction d’ordre 1 par rapport à un réactif

Dans ce cas les données expérimentales permettent d’écrire la loi de vitesse sous la forme :

Notes de cours de Chimie Générale 118


Chapitre XI Cinétique chimique formelle

Si la réaction est effectuée par rapport à plusieurs réactifs A, B, etc., cela signifie que l’ordre de
réaction, par rapport aux autres réactifs, est nul. Ce résultat peut être obtenu dans le cas de
réactions effectuées à partir des deux réactifs, A et B, pour lesquelles on trouverait une loi de
vitesse :

Mais qui seraient effectuées avec un gros excès de B par rapport à A. Si par exemple on prend une
concentration de B égale à 100 fois la concentration de B nécessaire pour consommer totalement le
réactif A, à la fin de la réaction, il restera une concentration finale de B égale à 99 fois la
concentration de A. La variation relative de concentration de B, soit 1% peut être supposée
négligeable : on peut dire que la concentration de B est restée pratiquement égale à sa valeur initiale
c0(B). Seule la concentration de A a une influence sur la vitesse de réaction ; en effet on peut
écrire :

avec

En exprimant la vitesse de réaction, en fonction de la vitesse de variation de la concentration de A,


on peut alors écrire :

Où –a est le nombre stœchiométrique du constituant A.

Cette équation différentielle du premier ordre permet de trouver la relation liant la concentration du
réactif A, restant dans le milieu réactionnel à chaque instant, en fonction du temps.

Pour connaître la relation c(A)=f(t), il faut tenir compte du fait qu’à chaque instant la vitesse de
réaction diminue avec la concentration du réactif A restant dans le milieu réactionnel, qui diminue
aussi. Il faut intégrer l’équation différentielle précédente. Pour cela, il faut : séparer les variables,
intégrer les deux membres de l’équation entre l’instant initial pour lequel la concentration de A est
notée c0(A) et l’instant t pour lequel la concentration du réactif restant est c(A).

Notes de cours de Chimie Générale 119


Annexes

ANNEXES
Table des potentiels standards
Couples rédox, équation rédox et potentiels standards (E°) des couples oxydoréduction.

Couple rédox Equation rédox Potentiel standard en V


+ + -
Ag /Ag Ag + e Ag 0,7996
Au+/Au Au+ + e- Au 1,692
- 2 - -
Br2/Br Br + 2e 2Br 1,087
- - + -
BrO3 /Br2 BrO3 + 6H + 5e 1/2Br2+ 3 H2O 1,482
- - - + - -
BrO3 /Br BrO3 + 6H + 6e Br + 3 H2O 1,423
Cr2O72-/Cr3+ Cr2O72- + 14H + 6e + -
2Cr + 7 H2O 3+
1,23
- - - - - -
ClO /Cl ClO + H2O + 2e Cl + 2 OH 0,81
2+ 2+ -
Cu /Cu Cu + 2e Cu 0,342
Fe2+/Fe Fe2+ + 2e- Fe -0,447
3+ 3+ -
Fe /Fe Fe + 3e Fe -0,037
3+ 2+ 3+ - 2+
Fe /Fe Fe + e Fe 0,771
+ + -
H /H2 H +e H2 -0,00
- -
H2O/H2 2H2O + 2e H2+ 2OH -0,828
2+ 2+ 2+ - 2+
Hg / Hg2 2Hg + 2e Hg2 -0,92
- - -
I2/I I2 + 2e 2I 0,536
Mg2+/Mg Mg2+ + 2e- Mg -2,37
3+ 2+ 3+ - 2+
Mn /Mn Mn + e Mn 1,542
- 2+ - + - 2+
MnO4 /Mn MnO4 + 8H + 5e Mn + 4 H2O 1,507
+ + -
Na /Na Na + e Na -2,71
2+ 2+ -
Ni /Ni Ni + 2e Ni -0,257
+ -
O2/H2O O2 + 4H + 4e 2H2O 1,229
2+ 2+ -
Pb /Pb Pb + 2e Pb -0,126
PbO2/Pb2+ PbO2+ 4H++ 2e- Pb2+ + 2H2O 1.455
2+ 2+ -
Pt /Pt Pt + 2e Pt 1,18
S4O62-/S2O32- S4O62- + 2e -
2S2O32- 0,08
2+ 2+ -
Sn /Sn Sn + 2e Sn -0,1375
4+ 2+ 4+ - 2+
Sn /Sn Sn + 2e Sn 0,151
Ti2+/Ti Ti2+ + 2e- Ti -1,63
2+ 2+ -
Zn /Zn Zn + 2e Zn 0,76

Notes de cours de Chimie Générale 120


Annexes

Table des produits de solubilité


Valeur des produits de solubilité (pKs) des principaux composés ayant une faible solubilité

Composé Pks
AgCl 9,75
AgBr 12,3
AgI 16,08
Ag2SO4 4,8
AgOH 7,7
BaSO4 9,97
BaCrO4 9,93
Ba(OH)2 2,3
BaCO3 8,31
CaF2 10,5
Ca(OH)2 5,26
CaSO4 4,62
CaCO3 8,4
Cu(OH)2 18,7
Fe(OH)2 15,1
Fe(OH)3 38
Hg2Cl2 17,9
MgCO3 4,4
Mg(OH)2 10,8
Mn(OH)2 12,7
Ni(OH)2 15,7
PbCl2 4,8
PbSO4 7,8
PbS 27

Notes de cours de Chimie Générale 121


Table des matières

Table des matières


ENGAGEMENTS PEDAGOGIQUES ........................................................................... 2
CONTENU DU COURS THEORIQUE ......................................................................... 4
INTRODUCTION ........................................................................................................... 5
Chapitre I ......................................................................................................................... 10
NOTIONS FONDAMENTALES .................................................................................. 10
I.1. Objet et subdivision de la chimie............................................................................ 10
I.2. Mélange et combinaison......................................................................................... 10
I.2.1. Séparation des mélanges hétérogènes .............................................................. 11
I.2.2. Séparation des mélanges homogènes ............................................................... 12
I.3. Séparation des isotopes .......................................................................................... 13
I.3.1. Centrifugation et distillation ............................................................................ 13
I.3.2. Diffusion thermique ........................................................................................ 14
I.3.3. Electrolyse....................................................................................................... 14
I.3.4. Diffusion gazeuse ............................................................................................ 14
I.3.5. Electromagnétisme .......................................................................................... 14
I.3.6. Rayon laser ...................................................................................................... 15
I.4. Exercices................................................................................................................ 15
Chapitre II ....................................................................................................................... 17
ATOME, ELEMENTS ET STRUCTURE DU NOYAU ATOMIQUE ......................... 17
II.1. Atome et éléments ................................................................................................ 17
II.1.1. Limite de la divisibilité de la matière............................................................... 17
II.1.2. Corps purs ..................................................................................................... 17
II.1.3. Symbole ou notation chimique des éléments .................................................. 18
II.2. Masse atomique et masse moléculaire ................................................................... 18
II.2.1. Masses absolues des atomes physiques ........................................................... 18
II.2.2. Masses atomiques relatives ............................................................................. 18
II.2.3. Notion de mole.............................................................................................. 19
II.2.4. Détermination expérimentale des masses atomiques ...................................... 19
II.3. Etablissement de la formule chimique d’un corps ................................................. 22
II.3.1. Notion de valence .......................................................................................... 23
II.4. Lois des gaz .......................................................................................................... 23
II.4.1. Lois physiques ............................................................................................... 24
II.4.2. Lois chimiques ............................................................................................... 24
II.5. Structure de l’atome .............................................................................................. 25
II.5.1. Constitution d’un atome ................................................................................ 25
II.5.2. Numéro atomique et nombre de masse .......................................................... 25
II.5.3. Les isotopes et les isobares............................................................................. 26
II.5.4. Modèle atomique ........................................................................................... 26
II.6. Propriétés nucléaires de l’atome ............................................................................ 29
II.7. Exercices .............................................................................................................. 33
Chapitre III ...................................................................................................................... 39
CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS ................................................ 39
III.1. Introduction ........................................................................................................ 39
III.2. Classification moderne ........................................................................................ 40
III.3. Classification périodique et formation des ions.................................................... 42
III.4. Classification périodique et rayons atomiques...................................................... 43
III.5. Longueur des liaisons .......................................................................................... 43

Notes de cours de Chimie Générale 122


Table des matières

Chapitre IV ...................................................................................................................... 45
LIAISON CHIMIQUE ET FORCES INTERMOLECULAIRES .................................. 45
IV.1. Molécules ............................................................................................................ 45
IV.2. L’électrovalence................................................................................................... 45
IV.3. La liaison covalente ............................................................................................. 46
IV.3.1. Généralités ................................................................................................... 46
IV.3.2. Liaison covalente normale ............................................................................ 46
IV.3.3. Covalence dative........................................................................................... 47
IV.4. Liaisons par ponts d’hydrogène et liaisons métalliques......................................... 48
IV.4.1. Liaison par ponts d’hydrogène ...................................................................... 48
IV.4.2. Liaison métallique ......................................................................................... 48
IV.5. Electrons non localisés : Mésomérie .................................................................... 48
IV.6. Limites et insuffisances du modèle de Lewis........................................................ 49
IV.7. Exercices ............................................................................................................. 49
Chapitre V ....................................................................................................................... 51
FORMULES ET FONCTIONS CHIMIQUES INORGANIQUES .............................. 51
V.1. Formules chimiques .............................................................................................. 51
V.2. Formules développées planes................................................................................ 51
V.3. Fonctions chimiques inorganiques ........................................................................ 51
V.3.1. Fonctions oxyde basique et hydroxyde ........................................................... 51
V.3.2. Fonction acide et oxyde acide ........................................................................ 52
V.3.3. Fonction sel ................................................................................................... 52
V.4. Nomenclature chimique minérale ......................................................................... 53
V.4.1. Nomenclature des composés binaires............................................................. 53
V.4.2. Nomenclature des cations .............................................................................. 54
V.4.3. Nomenclature des anions ............................................................................... 54
V.4.4. Nomenclature des composés ioniques (acides, bases et sels) .......................... 55
V.5. Exercices .............................................................................................................. 56
Chapitre VI ...................................................................................................................... 57
REACTIONS ET EQUATIONS CHIMIQUES............................................................. 57
VI.1. Réactions et équations chimiques ........................................................................ 57
VI.2. Equilibrage des réactions ..................................................................................... 57
VI.3. Types de réactions chimiques .............................................................................. 57
VI.4. Réactions ioniques en solution ............................................................................ 58
VI.5. Les solutions ....................................................................................................... 59
VI.5.1. Expressions de la concentration d’une solution ............................................ 59
VI.5.2. Dilution d’une solution ................................................................................. 61
VI.5.3. Propriétés des solutions ................................................................................ 61
VI.6. Utilisation quantitative de l’équation chimique ou calculs stoéchiométriques ....... 62
VI.7. Exercices ............................................................................................................. 63
Chapitre VII..................................................................................................................... 67
LA THERMOCHIMIE ................................................................................................... 67
VII.1. Généralités ......................................................................................................... 67
VII.2. Définition .......................................................................................................... 67
VII.3. Chaleur de changement d’état (ou chaleur latente) ............................................. 67
VII.4. Chaleur de réaction chimique ............................................................................. 68
VII.5. Chaleur de formation et chaleur de décomposition ............................................ 68
VII.6. Principe de l’état initial et de l’état final .............................................................. 69

Notes de cours de Chimie Générale 123


Table des matières

VII.7. Application de la thermochimie ......................................................................... 71


VII.7.1. Détermination de l’énergie de liaison........................................................... 71
VII.7.2. Prévision des réactions ................................................................................ 72
VII.8. Applications ....................................................................................................... 72
VII.9. Exercices ........................................................................................................... 73
Chapitre VIII ................................................................................................................... 75
EQUILIBRE CHIMIQUE EN SOLUTION .................................................................. 75
VIII.1. Vitesse de réaction ou cinétique chimique......................................................... 75
VIII.1.1. Introduction .............................................................................................. 75
VIII.1.2. Définition de la vitesse d’une réaction........................................................ 75
VIII.1.3. Courbe de réaction .................................................................................... 76
VIII.1.4. Facteurs qui influencent la vitesse d’une réaction ....................................... 77
VIII.2. Equilibre chimique ........................................................................................... 80
VIII.2.1. Etude qualitative de l’équilibre chimique .................................................... 80
VIII.2.2. Etude quantitative des équilibres chimiques ............................................... 82
VIII.2.3. Bilan d’une réaction chimique équilibrée .................................................... 85
VIII.3. Applications ..................................................................................................... 89
VIII.4. Exercices .......................................................................................................... 90
Chapitre IX ...................................................................................................................... 94
EQUILIBRE ACIDE - BASE ......................................................................................... 94
IX.1. Définition des acides et des bases ........................................................................ 94
IX.2. Force des acides et des bases ............................................................................... 94
IX.2.1. Solutions aqueuses d’acide ............................................................................ 94
IX.2.2. Solutions aqueuses de base ........................................................................... 95
IX.3. Comportement acido-basique de l’eau ................................................................. 95
IX.4. Caractère acido-basique ou neutre d’une solution aqueuse ................................... 95
IX.5. Neutralisation d’un acide par une base ................................................................ 96
IX.5.1. Acide fort et base forte ................................................................................. 96
IX.5.2. Acide faible – base forte ............................................................................... 96
IX.5.3. Acide faible – base faible .............................................................................. 96
IX.6. Notions de pH .................................................................................................... 97
IX.6.1. Définition de pH .......................................................................................... 97
IX.6.2. Mesure du pH .............................................................................................. 97
IX.6.3. Calcul de pH ................................................................................................ 98
IX.7. Exercices ........................................................................................................... 102
Chapitre X ..................................................................................................................... 105
EQUILIBRE D’OXYDO-REDUCTION..................................................................... 105
X.1. Notion de degré d’oxydation .............................................................................. 105
X.2. Détermination du degré d’oxydation................................................................... 105
X.3. Notion d’oxydation et de réduction .................................................................... 106
X.4. Réactions d’oxydoréduction ................................................................................ 106
X.5. Recherche des équations stœchiométriques des réactions d’oxydoréduction ....... 107
X.6. Cellule électrochimique (Pile) .............................................................................. 108
X.6.1. Cellule d’électrolyse...................................................................................... 108
X.6.2. Loi de Faraday ............................................................................................. 108
X.6.3. Loi de Nernst............................................................................................... 108
X.7. Exercices ............................................................................................................ 109
Chapitre XI .................................................................................................................... 114

Notes de cours de Chimie Générale 124


Table des matières

CINETIQUE CHIMIQUE FORMELLE ..................................................................... 114


XI.1. Notion de vitesse de réaction ............................................................................ 114
XI.1.1. Vitesse moyenne – vitesse instantanée ........................................................ 114
XI.1.2. Vitesse de variation de la concentration d’une espèce chimique .................. 115
XI.1.3. Vitesse de réaction...................................................................................... 115
XI.2. Loi de vitesse .................................................................................................... 116
XI.2.1. Mesure de la vitesse de réaction .................................................................. 116
XI.2.2. Facteurs ayant une influence sur la vitesse d’une réaction ........................... 117
XI.2.3. Relation entre vitesse et concentration........................................................ 117
XI.2.4. Relation concentration/temps : équation cinétique intégrée ........................ 118
ANNEXES.................................................................................................................... 120
Table des potentiels standards ................................................................................... 120
Table des produits de solubilité ................................................................................. 121
Table des matières .......................................................................................................... 122

Notes de cours de Chimie Générale 125

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