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ENSEIGNEMENT T LE

SCIENTIFIQUE
GUIDE PÉDAGOGIQUE

SOUS LA DIRECTION DE
Caroline Escuyer
Académie de Strasbourg

Annie Bousquet • IA-IPR de Sciences de la Vie et de la Terre – Académie de Toulouse


Gianni Colamonico • IA-IPR de Physique-Chimie – Académie de Toulouse
Pascal Létard • IA-IPR de Mathématiques – Académie de Toulouse

ENSEIGNANTS DES ACADÉMIES DE STRASBOURG, TOULOUSE, BORDEAUX ET LYON


Sauf *Chef de projets en intelligence artificielle

Cyril Chauvel Camille Gueydan


Marion Deyssard Anne-Laure Hess
Jean-Luc Gomez Philippe Hubert
Christophe Gouchet Sabine Martin
Matthieu Greber Florian Miconi*
Emmanuelle Guerra Julien Spreder
Catherine Gueth Fabrice Tavera

CONSEILLERS SCIENTIFIQUES
BIOLOGIE : Jean-Nicolas Beisel (ENGEES – Université de Strasbourg)
GÉOSCIENCES : Olivier Dequincey (ENS Lyon – DGESCO)
PHYSIQUE-CHIMIE : Thierry Pradier (IPHC – Université de Strasbourg)
AVERTISSEMENT

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Enseignement scientifique Tle – édition 2020.

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euros d’amende.
Sommaire

Chapitre 1 L’atmosphère terrestre et la vie 3

Chapitre 2 La complexité du système climatique 8

Chapitre 3 Le climat du futur 14

Chapitre 4 Énergie, choix de développement et futur climatique 21

E3C-thème 1 Entraînement aux épreuves communes de contrôle continu 29

Chapitre 5 Deux siècles d’énergie électrique 30

Chapitre 6 Les atouts de l’électricité 36

Chapitre 7 Optimisation du transport de l’électricité 43

Chapitre 8 Choix énergétique et impacts sur les sociétés 49

E3C-thème 2 Entraînement aux épreuves communes de contrôle continu 54

Chapitre 9 La biodiversité et son évolution 56

Chapitre 10 L’évolution comme grille de lecture du monde 63

Chapitre 11 L’évolution humaine 67

Chapitre 12 Les modèles démographiques 73

Chapitre 13 L’intelligence artificielle 79

E3C-thème 3 Entraînement aux épreuves communes de contrôle continu 86

Édition : Anne-Emmanuelle Félix


Maquette intérieure : Anne-Danielle et Laure Gros, adaptation : Charlotte Sobral Pinto
Mise en pages : Charlotte Sobral Pinto
Illustrations : Loan Nguyen Thanh Lan
Ch ap it re
L’atmosphère terrestre
1 et la vie

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ La notion de spectre lumineux a été très large-


ment travaillée dans le thème 2 du programme
Enseignement d’enseignement scientifique de la classe de pre-
scientifique mière : « Le Soleil, notre source d’énergie ».
(Première) → Détermination scientifique de l’âge de la Terre.
→ Origine biologique des combustibles fossiles.

→ Collège : Notion d’espèces chimiques : les élèves → Les réactions d’oxydoréduction ont été caracté-
connaissent le dioxygène, le dihydrogène, le diazote, risées par des transferts d’électrons. Les élèves ont
l’eau et le dioxyde de carbone. appris à ajuster leurs équations en milieu humide.
→ Seconde : La concentration d’une espèce chimique
Physique-chimie
en solution est connue depuis la classe de seconde.
Elle peut être facilement généralisée aux phases
gazeuses.
Notions de spectres d’absorption et d’émission.
→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de
courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
Mathématiques phique de graphiques statistiques.
→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.
→ Collège : Au cycle 4, articulation de la notion d’ère → Flux de matière dans les écosystèmes (flux de
géologique avec différents éléments géologiques carbone).
et biologiques survenus sur Terre.
Étude éventuelle de l’exploitation du charbon
ou du pétrole comme exemple de ressource
SVT géologique.
Première approche de l’ADN et des mutations.
→ Seconde : Échanges gazeux lors des métabolismes
autotrophe et hétérotrophe.
Mutation, origine de la biodiversité génétique.

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Activité 1
1. b. / 2. a. / 3. b. / 4. d. / 5. a. / 6. b.
La formation de l’atmosphère
et des océans sur Terre
1. Concernant la composition chimique de l’atmosphère.
Contrairement à l’atmosphère actuelle, l’atmosphère primi-
tive était majoritairement composée d’eau et de dioxyde de
carbone, d’un peu de diazote et elle ne contenait pas de dioxy-
gène. Contrairement à l’atmosphère primitive, l’atmosphère
actuelle est majoritairement composée de diazote, de dioxy-
gène et d’un peu de dioxyde de carbone et d’eau en quantité
variable.
Concernant les propriétés physiques de l’atmosphère.
L’atmosphère primitive était à haute pression (plus de 480 bar)
et haute température (1 200 °C), alors que l’atmosphère actuelle
est à 1 bar et sa température moyenne est de 15 °C.

Chapitre 1 • L’atmosphère terrestre et la vie •3


2. Étape 1. L’atmosphère primitive s’est enrichie en eau, diazote 3. Le dioxygène issu de la photosynthèse dans les océans a
et dioxyde de carbone au cours du dégazage du manteau et diffusé vers l’atmosphère. Celle-ci s’est aussi en partie enrichie
du fait du bombardement par les météorites. par la dissociation des molécules d’eau par les ultraviolets avec
Étape 2. Cette atmosphère s’est progressivement appauvrie perte de dihydrogène dans l’espace. Cependant, ce processus
en eau du fait de sa condensation, puis appauvrie en dioxyde est trop lent pour expliquer la concentration actuelle de l’at-
de carbone par dissolution dans les océans. Ceci est à relier au mosphère en dioxygène.
refroidissement de l’atmosphère. La perte d’eau par conden- Apport du professeur : Le dioxygène émis lors de la photosyn-
sation et la dissolution du CO2 a fait disparaître les gaz les plus thèse est entièrement recapturé pour l’oxydation de la matière
abondants de l’atmosphère primitive  : la pression a donc organique dans les réseaux trophiques. Seule la fossilisation
diminué. de cette matière organique empêche son oxydation et permet
Étape 3. Vers – 2 milliards d’années, le dioxygène atmosphé- l’augmentation de la concentration atmosphérique en dioxy-
rique est apparu. gène (voir exercice résolu page 27).

3. L’eau terrestre a une double origine  : mantellique, comme 4. Réponse attendue par tous les élèves (si besoin, donner un
on peut l’observer dans les traces de certains diamants for- coup de pouce en donnant le début : 4 Fe2+)
més autour de − 3,5 Ga, et provenant des météorites, comme
le montre l’étude des météorites chondritiques, qui ont inten- 4 Fe2+ + O 2 + 8 HO− + 2 H2O → 4 Fe(OH)3
sément bombardé notre planète au début de son histoire. et
2 Fe(OH)3 → Fe2O3 + 3 H2O
4. Les conditions atmosphériques qui régnaient sur Terre, il
y a 4,4 Ga, étaient une température de 250 °C et une pression
Pour ceux qui ont suivi l’enseignement de spécialité, on peut
de 210 bars. On peut observer sur le diagramme des phases
aller plus loin avec l’utilisation des couples rédox.
de l’eau que dans ces conditions, l’eau était liquide. L’origine
de l’apparition des océans est donc la diminution de la tem- Équations en milieu acide :
pérature de l’atmosphère qui a permis à l’eau atmosphérique 4 Fe2+ = (Fe3+ + e-) × 4
supercritique de devenir liquide et de former les océans. O 2 + 4 H+ + 4 e- = 2 H2 O
4 Fe2+ + O 2 + 4 H+ → 4 Fe3+ + 2 H2O
5. Réponse possible des élèves :
– Le dioxygène pourrait avoir une origine extraterrestre et En milieu basique pour expliquer la formation d’hydroxyde :
provenir des météorites chondritiques. 4 Fe2+ + O 2 + 4 H+ + 12 HO- → 4 Fe3+ + 2 H2O + 12 HO-
– Le dioxygène pourrait avoir une origine biologique
et avoir été produit par les premiers êtres vivants Soit : 4 Fe2+ + O 2 + 8 HO- + 2 H2O → 4 Fe(OH)3
photosynthétiques. Puis : 2 Fe(OH)3 → Fe2O3 + 3 H2O

5. Tableau listant les puits et sources de dioxygène du


Activité 2 schéma :

Le dioxygène Puits de Source de


dans l’atmosphère terrestre dioxygène dioxygène
Formation et dissociation
1. Les fers rubanés nous renseignent sur la présence de dioxy- de l’ozone atmosphérique × ×
gène dans les océans il y a plus de 2 Ga. En effet, en présence
Dissociation de l’eau
de dioxygène, le fer dissout dans les océans précipite sous
atmosphérique ×
forme de fers rubanés. Cependant, en l’absence de dioxygène,
le fer reste dissout dans l’eau. L’apparition des premiers fers Photosynthèse ×
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rubanés signe la présence d’oxygène en quantité suffisante
dans les océans, au moins localement et par moments. Formation de minéraux
Après – 2,2 Ga, suite à l’oxygénation de l’atmosphère, les fers oxydés ×
rubanés ne se forment plus. Ce n’est pas parce qu’il n’y a plus Combustion des carburants
de dioxygène dans les océans, mais parce que le fer issu de l’al- fossiles ×
tération des roches continentales précipite en milieu conti-
nental avant même d’arriver à l’océan. Animaux ×
(Petit focus sur le raisonnement des élèves : la présence de fer
rubané permet de montrer la présence de dioxygène mais l’ab-
sence de fer rubané ne peut aucunement être interprétée).
Végétaux aériens × ×
Décomposition de la
Les stromatolithes sont des structures actuellement produites
par des bactéries photosynthétiques libérant du dioxygène. matière organique ×
On peut supposer que les organismes ayant produit les stro-
matolithes datés de − 3,5 Ga libéraient eux aussi du dioxygène.
Phytoplancton × ×
La présence de stromatolithes signe donc une libération de
dioxygène dans les océans à cette époque.

2. Les premiers organismes photosynthétiques sont proba-


blement à l’origine du dioxygène atmosphérique. On peut sup-
poser que les stromatolithes datés de − 3,5 Ga produisaient
eux aussi du dioxygène dans les océans lors de la photosyn-
thèse. Ce dioxygène océanique a pu diffuser dans l’atmosphère
dès que la quantité de fer dissout a fortement chuté.

Chapitre 1 • L’atmosphère terrestre et la vie •4


Activité 3 Activité 4
La couche d’ozone, Cycle du carbone
une protection et combustibles fossiles
pour les êtres vivants 1. Le stock de carbone atmosphérique est très faible (860 GtC)
comparé au stock océanique de 38 000 GtC. Les stocks de car-
1. L’ozone atmosphérique est principalement concentré dans bone du sol et des sédiments sont eux aussi plus importants
la stratosphère, où il atteint un maximum de 4,5.10 12 molé- que le stock atmosphérique. Sans commune mesure, le stock
cules.cm-3 pour une altitude d’environ 30 km. Dans la tropos- le plus important est celui constitué par l’ensemble des roches
phère et dans la mésosphère, sa concentration est relative- sédimentaires et des combustibles fossiles.
ment faible, en dessous de 2.10 12 molécules.cm-3 et elle est
nulle dans la thermosphère. 2. Les principaux flux de carbone d’origine anthropique sont
ceux relatifs à l’utilisation des combustibles fossiles, qui consti-
2. Tant que l’ozone était absent de l’atmosphère, le rayonne- tuent 7,8 GtC .a–1. À ceci s’ajoutent les techniques agricoles,
ment solaire n’était pas filtré et arrivait à la surface de la Terre comme la déforestation et l’artificialisation des sols.
sous forme de rayonnements de haute énergie (UV). Du fait
de leur action mutagène, les UV empêchaient toute vie hors 3. Le flux net est la différence entre le flux entrant et le flux
de l’eau et restreignaient les formes de vie au milieu aquatique, sortant. Ici, le document 2 fournit les flux de carbone vers l’at-
qui absorbe ces rayonnements néfastes. mosphère (chiffres positifs).
L’ozone a commencé à apparaître il y a 600 Ma, puis s’est accu- Flux entrant vers l’atmosphère = 119 + 79,4 + 1,1 + 0,1 + 7,8 =
mulé. Cette molécule a pu absorber les rayonnements UV et 207,4 GtC.a-1
protéger les êtres vivants continentaux, qui ont pu coloniser
Par ailleurs, certains phénomènes naturels consomment du
la terre ferme : cela explique la diversification de la vie vers
carbone. C’est le flux sortant de l’atmosphère correspondant
– 460 Ma.
à la photosynthèse et la dissolution, ainsi que l’altération des
roches.
3. Sur le document 3, on observe qu’une partie des UV est
absorbée avant d’atteindre la surface terrestre. D’après le Flux sortant de l’atmosphère = 123 + 80 + 0,3 = 203,3 GtC.a-1
document 5, les rayons UV C, entre 200 et 280 nm, sont les Le bilan n’est pas à l’équilibre puisque le flux entrant n’est pas
plus absorbés par l’atmosphère avec 100 % d’absorption contre égal au flux sortant. Il y a un apport annuel de CO2 à l’atmos-
95 % pour les UV B et 65 % pour les UV A. Selon le document 2, phère de 207,4 – 203,3 = 4,1 GtC.a-1
l’ozone absorbe principalement les rayons de faible longueur Le cycle du carbone n’est donc pas à l’équilibre.
d’onde, inférieure à 300 nm, cela correspond aux UV C et à une
part des UV B. La couche d’ozone semble donc absorber prin- 4. Le gisement devient exploitable vers 2 000 m de profon-
cipalement les UV B et C. deur. Or l’enfouissement est de l’ordre de 0,1 mm par an. La
durée est donc de 2 000.103 mm / 0,1 = 20 000 000 ans.
4. En considérant qu’une concentration de 100.105 euglènes
par mL correspond à 100 % des euglènes initiales, on constate Les durées nécessaires pour que les biomasses piégées
qu’environ 20 % des euglènes sont altérées par une exposition atteignent 2 000 m de profondeur, afin de permettre la for-
de 10 à 25 heures aux UVC. Au-delà de 40 heures, il reste moins mation des différentes ressources énergétiques fossiles : char-
de 40 % d’euglènes vivantes. Ceci est probablement dû au fait bon, pétrole, gaz, sont d’au moins 20 millions d’années.
que les UVC sont fortement absorbés par l’ADN, comme on
peut le voir dans le document 6 (pic d’absorption autour de 5. Il faut au moins 20 millions d’années pour produire des
260 nm), et induisent des mutations, qui peuvent aussi conduire combustibles fossiles, les stocks sont d’une cinquantaine d’an-
à la mort des cellules. La photographie montre également l’ef- nées pour le pétrole et le gaz. Dans un avenir relativement
fet des UV sur l’état général des cellules soumises aux UV. Là proche, quelques dizaines d’années, il faudra se priver de ces
encore, il est possible d’envisager des mutations, induites par ressources insuffisantes. On peut espérer que d’ici là les res-
sources énergétiques renouvelables (solaire, éolien, marémo-

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les UV, conduisant à des anomalies cellulaires (forme,
mobilité). trice, etc.) auront remplacées les ressources énergétiques
fossiles.
5. L’apparition de la couche d’ozone a probablement permis
la diversification des formes de vie sensibles aux UV. On peut
supposer que la réduction des UV B et C atteignant le sol a Exerci ce s Tester ses connaissances
permis aux organismes de conquérir un nouveau milieu, les
continents. Les nouvelles conditions de vie, dans des milieux
colonisables, ont pu sélectionner des êtres vivants aux carac- QCM
tères différents et a provoqué la diversification des formes de 1. a. / 2. b. / 3. a. / 4. b. ET c.
vie.
5 Frise chronologique
6. L’absorption des rayonnements UV B et C par l’ADN génère
des mutations. En absorbant ces rayons, la couche d’ozone
empêche le passage des UVC et d’une partie des UVB dans la
troposphère et protège donc les êtres vivants des effets muta-
gènes délétères des UV B et C.

Chapitre 1 • L’atmosphère terrestre et la vie •5


6 Affirmations à corriger 13 Une expérience historique sur l’origine de la vie
a. Contrairement à l’atmosphère primitive, l’atmosphère actuelle 1. L’expérience historique de Miller a permis de trouver une
contient du dioxygène. solution à la question contradictoire : « Comment ont pu appa-
b. Les fers rubanés marquent l’enrichissement brutal de l’océan raître les premiers êtres vivants, alors que la matière néces-
en dioxygène. saire à leur existence n’était pas présente ? ». En effet, les molé-
cules constitutives des cellules sont fabriquées par les cellules
c. Actuellement, les flux de dioxygène sont essentiellement
elles-mêmes, alors comment peut-on envisager le début ?
dus à la respiration et à la photosynthèse des êtres vivants
ainsi qu’à la combustion de matières organiques. Miller a montré que l’apparition de certains acides aminés
nécessaires à la vie, comme l’acide glutamique, a pu se faire
d. L’homme utilise les combustibles fossiles qui sont des puits
avant l’apparition des êtres vivants dans les conditions sup-
de dioxyde de carbone. Cette exploitation est à l’origine d’un
posées de la Terre primitive.
flux important allant de la croûte vers l’atmosphère.
2. L’expérience de Miller a été réalisée en phase gazeuse, alors
7 Phrases à construire que la vie est apparue en milieu liquide : il est donc délicat d’af-
firmer que ses expériences reflètent parfaitement les événe-
a. La formation de l’hydrosphère s’est faite lors du refroidis-
ments passés.
sement de l’atmosphère provenant d’un dégazage lors de la
formation de la Terre.
14 L’Australie en mal d’ozone
b. Les compositions de l’atmosphère actuelle et de l’atmos-
phère primitive sont différentes. 1. Lorsque les habitants de Cairn sortent de chez eux le 11 août
2019, ils risquent de s’exposer à des radiations UV de niveau 9
c. Les flux de dioxygène actuels ont pour origine la combus-
à cause du trou dans la couche d’ozone. Cette exposition peut
tion de matière organique et le métabolisme des êtres vivants
générer la formation de liaisons entre deux thymines à l’ori-
dont la respiration et la photosynthèse.
gine de mutations. Ces mutations sont susceptibles de provo-
d. La couche d’ozone protège des rayons ultraviolets à l’ori- quer des cancers.
gine de mutations.
2. À cette date, on peut conseiller aux populations d’éviter de
s’exposer au soleil en restant dans les bâtiments. En cas de
8 Définitions inversées
sortie, porter des vêtements couvrants, manches longues,
a. Cycle du carbone chapeaux, lunettes de soleil et crème solaire indice maximum
b. Couche d’ozone (SPF 50 et plus) sur les parties non couvertes.
c. Stromatolithes
d. ADN 15 Oxydation du fer
1. 3 Fe + 2 O 2 → Fe3O4
9 Équations d’oxydation 2. La couleur orangée est caractéristique de la présence de fer
a. 4 Fe + 3 O2 → 2 Fe2O3 au nombre d’oxydation (III) ou Fe(III), comme dans l’oxyde de
fer (III) de formule Fe2O3 ou les ions Fe3+ par exemple.
b. 3 Fe + 2 O2 → Fe3O4

4 Fe
3. + 34
4 Fe +O3Fe →
+ 32OFe→
2O2 → 22 Fe
O32 Fe2O3
2 2O3

33 3
Exerci ce s Développer ses compétences
ouou
2 Fe
2 ou OO→
+ +2 Fe
Fe + →2 O
2Fe→OO2 Fe O
Fe
2 2 2 2 2 2 2 2 33 2 3

4. La rouille se forme par oxydation du fer métallique par le


11 L’eau liquide sur quel corps céleste ? dioxygène dissout dans l’eau. On parle d’oxydation par voie
D’après les documents, l’eau liquide est susceptible d’exister humide, car l’oxydation ne se fait pas à l’aide du dioxygène
sur Terre évidemment et dans certaines conditions de tempé- gazeux mais en présence de dioxygène dissous dans l’eau.
rature sur Mars. En effet, sur Mars, la pression atmosphérique
est très basse mais l’eau peut être sous une forme liquide si la

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16 Des variations de la composition de l’atmosphère à la fin
température est comprise entre 0 °C et 5 °C. En-dessous de du Carbonifère
0 °C, elle est à l’état solide et au-delà de 5 °C, elle est sous
On observe au Carbonifère un doublement du taux de dioxy-
forme de vapeur. Il y a quelques variations selon les saisons.
gène atmosphérique et de la quantité de carbone piégé dans
Sur les autres corps célestes, la pression est trop faible (Mercure, les matières organiques sédimentaires, ainsi qu’une diminu-
Io, Europe et la Lune) ou la température trop élevée (Vénus) tion forte du dioxyde de carbone atmosphérique.
pour que l’eau soit sous forme liquide.
Cette corrélation peut être appréhendée avec les connais-
sances acquises :
12 Disparition de l’uraninite – la formation de matière organique par la photosynthèse
L’uraninite est une forme d’uranium à un degré d’oxydation fixe le CO2 atmosphérique et libère du dioxygène ;
intermédiaire entre le métal et sa forme la plus oxydée. Avant – lorsque la matière organique se décompose, les réactions
− 3,4 Ga, l’apparition de l’uraninite a pu se faire en faible quan- chimiques mises en jeu consomment le dioxygène et libèrent
tité dans un milieu très faiblement oxygéné. le CO2 (par la respiration) ;
Avec les débuts de la photosynthèse, le dioxygène dégagé a – le piégeage de la matière organique dans des sédiments
permis la production d’uraninite en plus grande quantité par soustrait cette biomasse à la décomposition.
l’oxydation de la forme métallique en UO2 . Cette forme solide Il est alors possible d’envisager un scénario qui concorde avec
a pu s’accumuler dans les sédiments. les observations : le piégeage important de matière organique
Après − 2,2 Ga, le graphique montre un fort accroissement de pourrait expliquer les variations atmosphériques observées.
la teneur en dioxygène (d’un facteur 10 000). Le milieu a été En effet, la formation de matière organique sans processus de
suffisamment oxygéné pour que l’uraninite s’oxyde davantage reminéralisation (par respiration ou dégradation après la mort
et passe sous la forme UO22+, qui est une forme soluble dans des êtres vivants) éviterait le retour vers l’atmosphère de ce
l’eau. La formation d’uraninite nouvelle dans les sédiments dioxyde de carbone et la consommation d’une certaine quan-
s’est alors arrêtée. tité de dioxygène atmosphérique.

Chapitre 1 • L’atmosphère terrestre et la vie •6


17 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
La cause de l’appauvrissement de la couche d’ozone
Le premier graphique montre une corrélation entre les varia-
tions des concentrations d’équivalent chlore et d’ozone.
Considéré seul, il ne peut constituer qu’une hypothèse. En
effet, en l’absence d’autres données, on pourrait considérer
que cette corrélation est liée au hasard, ou que c’est la dimi-
nution de la concentration en ozone qui cause une augmenta-
tion de celle en équivalent chlore, ou encore que ces deux varia-
tions sont dues à un autre facteur, non représenté ici…
Conseil d’esprit critique : n’assimilez pas une corrélation à un
rapport de causalité !
Pris ensemble, les deux graphiques constituent une preuve
solide si on prend en compte l’interdiction de libérer du chlore
depuis l’an 2000 : on a en effet ici affaire à une situation qua-
si-expérimentale, au cours de laquelle on a volontairement
fait varier la concentration de chlore atmosphérique. On peut
affirmer avec une forte certitude que la diminution en équiva-
lent chlore a provoqué une augmentation en ozone stratos-
phérique, et donc que le chlore stratosphérique nuit à la couche
d’ozone.

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Chapitre 1 • L’atmosphère terrestre et la vie •7


Ch ap it re
La complexité
2 du système climatique

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Bilan radiatif terrestre : albédo, rayonnement infrarouge, effet


Enseignement de serre, équilibre dynamique déterminant la température
scientifique terrestre.
(Première) → Importance de la photosynthèse à l’échelle de la planète (équa-
tion de la réaction, absorption de CO²).

→ Collège : Les concepts de changements d’état et de sources d’éner- → La pression est définie comme
gies sont abordés dès le cycle 3 et approfondis au cycle 4. une des grandeurs physiques
Les élèves ont aussi travaillé les grandeurs physiques nécessaires locales caractéristiques d’un fluide
à l’étude de l’atmosphère : température, vitesse, hygrométrie. La au repos. Elle est reliée aux forces
notion de pression n’est pas construite de manière rigoureuse avant pressantes par la relation F = P × S
la classe de première, mais mobilisée comme un paramètre phy- et son existence est interprétée à
sique qui s’exerce sur les systèmes matériels. l’échelle microscopique comme le
Physique-chimie choc des particules qui constituent
→ Seconde : La concentration d’une espèce chimique en solution
le fluide sur une paroi.
est connue depuis la classe de seconde. Elle peut être facilement
généralisée aux phases gazeuses.
Notion de transformations physiques qui inclut les changements
d’état. On les distingue des transformations chimiques.
Spectres d’absorption et d’émission.

→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de courbes repré-


sentatives de fonctions ; lecture graphique de graphiques
Mathématiques statistiques.
→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens de variation,
extrema, etc.

→ Collège – c ycle 4 : Notions de météorologie et de climatologie ;


origine des phénomènes météorologiques (mouvements des masses
d’air et d’eau en relation avec l’inégale distribution du rayonnement
SVT solaire à la surface de la Terre).

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Connaissance des grandes zones climatiques de la Terre.
→ Seconde : notion d’absorption du dioxyde de carbone par les orga-
nismes photosynthétiques (métabolisme autotrophe).

1. c. / 2. a. / 3. b. / 4. a. / 5. →

Chapitre 2 • La complexité du système climatique •8


Activité 1
2 575 868 km²
Climatologie, météorologie
et climat global de la Terre
1. Les données relevant du climat sont :
- la caractérisation des climats régionaux en France : océa-
nique, continental, équatorial, etc. (carte du document 1) ; 463 174 km²
- les paramètres donnés pour Toulouse sur la période
5 439 777 km²
1981 – 2010, tels que température moyenne annuelle, pré-
cipitations annuelles, etc. (doc 3).
Les données relevant de la météorologie sont :
- les paramètres relevés à Toulouse pour les années précises
de 1990 et 2018 (doc 3) ; Groupe B. On observe une régression du glacier de plus
- les données du document 2 obtenues à Strasbourg pour de 100 km en 20 ans. Ces données ont été obtenues à partir
le 15/07/2019 à 15 h et les prévisions pour le 16/11/2019. du traitement des images avec le logiciel Google Earth
(ci-dessous).
2. La température moyenne est calculée pour une période et
dans une région précise à partir de nombreuses données. Elle
peut être obtenue à l’échelle de la planète et renseigne ainsi
sur des évolutions climatiques : le document 4 montre l’évo-
lution des deux hémisphères, qui, bien que différents, montrent 47,7 km²
tous deux une tendance commune. Le climat global est déter-
106 km²
miné par un ensemble d’indicateurs dont fait partie la
température. 156 km²

3. En géophysique, une anomalie est la différence entre une


valeur mesurée et un modèle de référence. D’un point de vue
scientifique et en prenant l’indicateur température, les varia-
tions climatiques s’évaluent par rapport à une référence qui
est la température moyenne sur la période 1961 – 1990 (doc 4)
ou sur les mille dernières années (doc 5). Le scientifique va s’in-
téresser à des variations globales tenant compte de statis- 2. Groupe C. Il y a 20 131 ans, la végétation présente à Pré-
tiques et de courbes de tendance, tandis que l’individu prend en-Pail en Mayenne était adaptée à un climat tempéré frais à
sa propre référence à l’échelle de sa vie (année, mois). Un épi- froid avec une dominance de la strate arborée. En – 14 683, la
sode de froid ou une canicule de quelques jours est ressenti végétation est herbacée et caractéristique des milieux très
de façon plus importante à l’échelle de temps d’un individu, humides de type marécage avec un climat tempéré à froid. Il
mais peut être « lissé » sur une courbe de tendance. y a 9 103, la végétation (type toundra) est toujours dominée
par les herbacées et caractéristique d’un climat froid, mais
4. Sur une échelle de 800 000 ans, la température globale a asséché.
varié de manière quasiment cyclique avec une périodicité d’en-
viron 100 000 ans (doc 5). Sur les 20 000 dernières années, 3. Les glaciers continentaux et les données polliniques nous
elle est en augmentation et atteint seulement de nos jours la renseignent sur les climats du passé. Ainsi, il y a eu des périodes
moyenne de 14 °C (valeur de référence sur la période 1961 – 1990) glaciaires et depuis 10 000 ans, le climat global tend à se
ou la valeur de référence des 1 000 dernières années. réchauffer : en témoignent le recul des glaciers et la fonte des
calottes glaciaires.
À une échelle de temps plus réduite, on observe sur le docu-

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ment 4 une augmentation depuis presque 150 ans avec un La concentration en CO 2 atmosphérique évolue en parallèle
dépassement de la moyenne dans les hémisphères nord et sud avec les variations de la température globale (périodicité d’en-
depuis 1980. Notons que l’hémisphère nord, plus continental viron 100 000 ans — voir le graphique du document 5 page
et moins océanique que le sud, semble s’échauffer davantage 37). On remarque cependant une augmentation jamais obser-
(les océans formant un tampon thermique qui diminue la hausse vée jusqu’alors de la concentration en CO 2 atmosphérique à
des températures atmosphériques). mettre en relation avec les augmentations de température
globale depuis 150 ans. On observe bien une corrélation, mais
qui n’est pas un lien de causalité avéré.

Activité 2
Le climat global Activité 3
et ses variations Réchauffement climatique
1. Groupe A. On observe une régression de 500 km des gla- global et forçage radiatif
ciers continentaux à certains endroits soit une surface de
presque 3 millions de km². Ces données ont été obtenues à 1. Les principaux gaz atmosphériques participant à l’effet de
partir du traitement des images avec le logiciel Google Earth serre (GES) sont la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone (CO2),
(ci-contre). le méthane (CH4), le monoxyde d’azote et le protoxyde d’azote
(N2 O). Ils absorbent le rayonnement infrarouge émis par la
Terre (entre 4 et 40 μm) et le réémettent. Cela est lié aux pro-
priétés spectroscopiques des molécules (molécules triato-
miques à structure linéaire, tétraédrique ou sans symétrie).

Chapitre 2 • La complexité du système climatique •9


2. Les concentrations atmosphériques du CH4 , du CO2 et du
N2O sont relativement constantes jusqu’en 1880. Ensuite, elles Activité 4
croissent de manière exponentielle. La température globale
n’a cessé d’augmenter depuis cette même date, présentant Le climat, un système
une anomalie positive aujourd’hui de + 0,5 °C, maximum enre-
gistré sur la période considérée. Pour rappel, l’anomalie est la
dynamique complexe
différence entre la valeur mesurée et la moyenne de la période 1. Calcul 1 . Élévation du niveau marin si 50 % des glaces conti-
de référence, ici 1961–1990. Une corrélation existe donc entre nentales fondaient :
la hausse de la concentration en GES et la hausse de tempé-
rature (sans toutefois constituer une preuve de causalité : bien Il faut d’abord calculer le volume des glaces continentales qui
insister sur le fait qu’il serait possible d’envisager que c’est une fondent et le répartir en une couche d’eau à ajouter à la sur-
hausse de température, par exemple d’origine astronomique, face des océans.
qui provoquerait un relargage des GES depuis les masses océa- 50 % du volume des glaces continentales représente un volume
niques et provoquerait la hausse de leur concentration dans de 0,5 × 30.106 km3 si on néglige la différence de masse volu-
l’atmosphère). mique entre la glace et l’eau liquide. Donc le volume de glace
représente 15.106 km3 .
3. Dans la simulation, le CO2 atmosphérique provoque un for- On répartit ce volume sur la surface des eaux océaniques qui
çage radiatif positif, qui s’explique du fait qu’il est un gaz à vaut 357.106 km2 .
effet de serre absorbant les infrarouges et les réémettant en
15 ⋅ 10
6

partie vers le sol ; ce qui provoque un apport supplémentaire Cela donne une hauteur H = = 42 m
d’énergie radiative dans le système.
6
357 ⋅ 10
Les aérosols anthropiques sont des particules en suspension C’est le résultat attendu avec les élèves, en négligeant donc la
dans l’atmosphère qui augmentent l’albédo atmosphérique. variation de masse volumique de l’eau sous sa forme solide.
Il y a alors moins d’énergie radiative solaire atteignant le sol,
De façon plus rigoureuse, si on tient compte de la différence
une part plus importante étant réfléchie vers l’espace, le for-
de volume d’un gramme d’eau sous forme de glace et sous
çage est alors négatif.
forme liquide (masse volumique de la glace : 0,91 g.cm-3). En
faisant fondre 15.106 km3 de glace, cela représente :
4. Le CO2 atmosphérique est en forte augmentation depuis
15.106 km3 × 0,91 = 13,65.106 km3 d’eau liquide.
1850, tout comme la présence des aérosols d’origine anthro-
pique (doc 3). L’activité économique mondiale (doc 4) peut se 13,65 ⋅ 10
6

mesurer avec des indicateurs tels que le PIB (en forte augmen- Ce qui donne une hauteur H = 6
= 38 m
tation depuis 1940), le nombre de passagers aériens, le trans- 357 ⋅ 10
port de marchandises par voie maritime ou encore la consom-
Calcul 2 . Élévation du niveau marin si la température du pre-
mation d’énergie. Ces quatre indices ont des valeurs crois-
mier kilomètre d’eau augmentait de 0,6 °C :
santes depuis 40 ans : ils témoignent tous d’une consomma-
tion accrue d’énergie, en majorité tirée de la combustion de Si on considère que le coefficient est linéaire et que la surface
composés libérant des GES. océanique ne varie pas (ce qui n’est pas vrai, mais constitue
une approximation acceptable), alors une hausse de 1 °C pro-
Le niveau marin (doc 5) ne cesse d’augmenter également
voque une dilatation d’un facteur 2,6.10−4 . Pour une variation
et a dépassé + 50 mm en l’an 2000, par rapport à la référence
de 0,6 °C, la dilatation est donc de 0,6 × 2,6.10−4 .
donnée (1961-1990).. Un niveau des océans plus ancien que 1
880 aurait permis de discuter cette hausse, mais Ainsi, si on considère une hauteur d’eau de 1 km, c’est-à-dire
le texte indique que l’équilibre était atteint avant l’ère 105 cm, on obtient une hauteur de dilatation H valant :
pré-industrielle. 5 −4
H = 10 × 0,6 × 2,6 ⋅ 10 = 15,6 cm
L’équilibre radiatif qui existait avant 1 850 est déséquilibré du Remarques : Le calcul en utilisant un coefficient volumique
fait des différentes activités humaines. Cela représente alors donnerait le même résultat.
une élévation de près de 180 mm depuis 1880 !

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5. Schéma fonctionnel des causes et conséquences des modi-
fications depuis 150 ans au niveau climatique :

Absorption du
Activités humaines Concentration de GES rayonnement infrarouge ↗ Bilan radiatif perturbé,
depuis 1850 ↗ atmosphérique ↗ et réémission vers le sol forçage radiatif positif

Énergie supplémentaire
Niveau marin ↗ Température globale reçue dans les océans,
terrestre ↗ atmosphère et sol

Chapitre 2 • La complexité du système climatique • 10


La valeur du coefficient de dilatation donnée est celle obte- mente, ainsi que le niveau marin (exemple : une concentration
nue à environ 15 °C, ce qui correspond à une valeur de tempé- simulée de 1 250 ppm de CO 2 est corrélée avec une tempéra-
rature de surface acceptable. La moyenne des températures ture de 20 °C et une élévation de 2,5 m du niveau marin). Le
des eaux de surface (> 200 m) est de 17,5 °C sur Terre, allant CO2 a donc un impact sur le climat global terrestre qui se réper-
de – 1,8 à + 28 °C. Elle est un peu plus faible pour le premier cute sur le niveau marin.
kilomètre car elle diminue jusqu’à la thermocline.
6. Schéma des différents paramètres et leurs actions impli-
2. Groupe A : Protocole à réaliser. Il est possible d’envisager
qués dans la dynamique du système climatique :
de faire fondre de l’eau douce dans de l’eau salée pour modé-
liser la fonte de la banquise. Cela change un peu les résultats !

3. Groupe B : Il s’agit de mettre le même volume d’eau dans


deux éprouvettes graduées (par exemple 200 mL), puis de faire
chauffer l’une des deux (avec un thermoplongeur par exemple).
Voici des résultats possibles :

Masse d’eau prélevée à 20 °C : m = 200,0 g.


Action positive / stimulante
Résultats :
Effet inhibiteur / atténuateur
Température Masse volumique Volume
(°C) (g/mL) (mL)
20 1,00 200,0 Exerci ce s Tester ses connaissances

30 1,00 200,5
QCM
40 0,99 201,2
1. b ET d. / 2. a ET b. / 3. c. / 4. a ET d.
50 0,99 202,1
60 0,98 203,1 5 Réaliser un schéma fonctionnel

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Schéma des interactions entre quelques éléments impliqués
dans le système climatique et conséquences d’une diminution
de l’insolation :

Effet de serre
Diminution de
l’insolation

CO2
atmosphérique

4. La fonte des glaces continentales et la dilatation ther- Température


mique sont responsables de l’augmentation du niveau marin. en surface et température Albédo
des océans
5. À l’ère préindustrielle (avant 1850), la température globale
était de 14 °C, le niveau de la mer à − 0,4 m, la concentration
en CO2 à 250 ppm et l’albédo terrestre global de 33  %. Les dif-
signifie diminue Volume des glaces
férentes simulations montrent qu’avec une augmentation de
la teneur en CO2 atmosphérique, la température globale aug- signifie augmente

Chapitre 2 • La complexité du système climatique • 11


6 Les aérosols, une solution ? 2. Ces trois espèces de Diatomées thermophiles sont d’origine
Les aérosols sont des particules atmosphériques qui ont un tropicale et vivent donc dans des eaux chaudes. Elles ont colo-
pouvoir réfléchissant et donc qui augmentent l’albédo atmos- nisé divers cours d’eau français (entre 1990 et 2000), s’éloi-
phérique (normalement de 30 %). Ainsi, l’énergie radiative est gnant des sources initiales où on les trouvait. Cela peut démon-
en grande partie réfléchie vers l’espace et une quantité moindre trer que les cours d’eau ont une température de plus en plus
pénètre dans le système. Le forçage radiatif est alors négatif élevée, ce qui serait lié au réchauffement climatique. Ces
et tend à diminuer la température globale de la Terre. espèces de Diatomées peuvent alors être considérées comme
des indicateurs du réchauffement climatique. Cependant, on
Cette solution est étudiée mais nécessite un approfondisse-
peut aussi émettre l’hypothèse que, suite à des mécanismes
ment pour bien cibler les effets à moyen et long termes, ainsi
d’évolution, elles sont désormais adaptées à des températures
que d’éventuels effets sur la santé humaine, sur les plantes,
plus faibles qu’initialement.
etc.
3. Depuis 1985, la date des vendanges dans les cinq vignobles
Lien possible :
présentés est systématiquement avancée (de deux à quatre
https://geoengineering.environment.harvard.edu/ semaines entre 1985 et 2013 selon les vignobles). Cela signi-
david-keith-interdisciplinary-research-solar-geoengineering fie que les grains de raisin sont arrivés à maturité plus rapide-
ment grâce à une température plus élevée. Il ne s’agit pas d’un
7 Température et dissolution du CO2 cas isolé, mais d’un phénomène continu sur plus de 30 ans. La
date des vendanges constitue donc un indicateur climatique
1. Lorsque la température de l’eau augmente, la concentra- qui permet de mettre en évidence un réchauffement global et
tion en CO 2 dissous diminue et par conséquent la concentra- en accord avec les autres données (telles que la colonisation
tion en CO 2 gazeux augmente dans l’enceinte. À 10 °C, il y a des cours d’eau par les Diatomées).
2 250 mg.L-1 de CO2 dans l’eau tandis qu’à 60 °C, il n’y en a plus
que 500 mg.L-1.
2. La température terrestre augmentant de façon globale, la 11 La disparition des Mammouths
température des océans va augmenter. La concentration en Les Mammouths laineux voient leur population régresser il y
CO 2 dissous dans les océans est alors moins importante, tan- a 10 000 ans, puis disparaître totalement il y a 3 700 ans. On
dis que la concentration en CO 2 atmosphérique augmente. Or émet l’hypothèse que leur disparition est liée à un change-
ce gaz absorbe et réémet vers le sol le rayonnement thermique ment climatique.
infrarouge émis par la surface terrestre, c’est un gaz à effet Le graphique 1 met en évidence qu’entre – 100 000 et – 20 000
de serre. Il y a donc une augmentation de la puissance radia- ans, la température était inférieure à la moyenne de 4 à 9 °C
tive reçue par le sol, ce qui accroît la température globale ter- soit une moyenne globale comprise entre 5 et 10 °C (14 °C
restre : c’est une rétroaction positive sur l’évolution de la tem- aujourd’hui). Depuis 12 000 ans, la température estimée d’après
pérature terrestre. les prélèvements glaciaires est très proche de la moyenne
actuelle.
Remarque : ce document manque de barres d’erreurs, qui ne
Exerci ce s Développer ses compétences sont pas présentes sur l’article original. L’article en question
est libre de droit sur :
http://large.stanford.edu/publications/coal/references/
9 Aérosols et climat docs/1999.pdf
1. Les aérosols ont une origine naturelle (cendres des volcans, Le document 2 nous renseigne sur la végétation en Biélorussie
poussières des déserts, embruns marins, particules d’érosion à partir de données polliniques. Il y a 14 417 ans, la végétation
des sols) et une origine anthropique (cendres des feux de forêt, est dominée par des arbres dont les pins. On trouve également
des fumées industrielles, des microparticules des gaz d’échap- des végétaux dont se nourrissent les Mammouths (Bouleau,
pement, etc.). Poacées, Armoise). Ils caractérisent un climat froid et sec. En
2. Les aérosols sont en suspension dans la stratosphère et aug- – 7 745, la végétation est plus diversifiée et caractéristique
mentent ainsi la réflexion du rayonnement solaire reçu (l’al- d’une forêt mixte (feuillus et conifères) adaptée à un climat
bédo atmosphérique est plus élevé), ce qui est responsable tempéré aux hivers froids. Les végétaux consommés par les

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d’un forçage radiatif négatif. Comme moins d’énergie arrive Mammouths sont moins présents.
au sol, le sol chauffe moins : l’atmosphère se refroidit. On peut donc conclure qu’un réchauffement global a débuté
3. Le volcan Eyjafjöll lors de son éruption a rejeté cent fois il y a 20 000 ans, modifiant la végétation présente en Sibérie.
moins de dioxyde de soufre (soit 200 000 tonnes) que le Les Mammouths laineux ont alors moins trouvé de nourriture
Pinatubo (20 millions de tonnes). Or ces molécules forment en et ont fini par disparaître.
haute atmosphère des aérosols H2SO4 augmentant l’albédo
atmosphérique. De plus, l’éruption moins violente du Eyjafjöll
n’a dégagé des cendres et poussières (aérosols) que jusqu’à 12 Les gaz à effet de serre : tous aussi actifs ?
une altitude de 10 km, soit dans la troposphère, tandis que le 1. Plus le PRG d’un gaz est élevé et plus il contribue à l’effet de
Pinatubo a rejeté des particules jusqu’à 20 km, soit dans la serre par rapport au CO 2 . Ainsi, 1 kg de gaz fluoré contribue
stratosphère où elles peuvent séjourner plus longtemps. Ainsi, autant que 4 880 kg de CO2 à l’effet de serre sur une durée de
l’albédo dû aux aérosols fut bien plus élevé après l’éruption du 20 ans. Ce sont donc le dioxyde de carbone et le méthane qui
Pinatubo provoquant un forçage radiatif négatif important et contribuent le moins à l’effet de serre (en PRG, sans tenir
durable entraînant une baisse de la température globale compte de leur volume respectif dans l’atmosphère).
terrestre. 2. Seules deux cases du tableau sont à compléter. Il s’agit tout
simplement d’appliquer la formule de l’équivalent carbone :
10 Des indicateurs climatiques d’origine biologique PRG à 100 ans × 0,2727.

1. Diadesmis confervacea est une Diatomée d’origine tropicale Pour le méthane CH4 , cela donne donc un équivalent carbone
thermophile (qui est adaptée à vivre dans des milieux aqua- de 25 × 0,2727 = 6,8 g de carbone.
tiques chauds). On la retrouve dans les serres, les sources ther- Pour le gaz fluoré CF4, cela donne donc un équivalent carbone
males et dans les fleuves à proximité des rejets des centrales de 6 630 × 0,2727 = 1 808,0 g de carbone.
nucléaires, car l’eau y est chaude et elle peut donc s’y 3. La variation du PRG entre 20 et 100 ans est liée à la durée
développer. de vie dans l’atmosphère du gaz considéré. Ainsi, le méthane

Chapitre 2 • La complexité du système climatique • 12


a une durée de vie de 12 ans, ce qui signifie que son pouvoir de
réchauffement, bien que plus élevé que le CO 2 , tend à dimi-
nuer sur la durée. Pour le CF4, qui a une durée de vie très longue,
son PRG devient plus important sur la durée.

13 Foraminifères et température
1. Les Globotruncana sont des Foraminifères planctoniques
dont l’enroulement de la coquille dépend de la température
de l’eau. En effet, entre les tropiques (23 ° de latitude nord et
sud), les formes sont dextres (puisque 0 % de senestres), tan-
dis qu’aux hautes latitudes (donc dans les eaux froides), on
trouve les formes senestres. Ils constituent donc un indica-
teur de climat.
2. L’échantillon prélevé à 150 cm, soit daté de − 28 660 ans,
contient 180 individus de Globigerina pachyderma senestres
et aucune forme dextre. Le climat était donc proche de celui
régnant dans le cercle polaire, c’est-à-dire très froid.

14 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE


Faut-il douter du réchauffement climatique ?
La courbe de Mann est sans doute la plus fidèle pour recons-
tituer l’évolution de la température globale, car elle prend en
compte une plus grande diversité de données : cernes d’arbres,
densité du bois, carottes de glace, en 11 lieux différents dans
l’hémisphère nord.
À l’opposé, la courbe de Lamb et celle de Grudd prennent en
compte une moins grande diversité de données, et surtout
elles sont limitées à l’Angleterre pour l’une et à la Scandinavie
pour l’autre. Ces deux courbes montrent donc des variations
de températures locales, que l’on ne peut pas considérer comme
représentatives de l’ensemble de l’hémisphère nord.
Cela constitue donc un biais de généralisation abusive que de
choisir les courbes de Lamb et de Grudd pour défendre le point
de vue selon lequel la hausse de température globale actuelle
n’est pas exceptionnelle.
Il y a également un biais de confirmation à l’œuvre : croire qu’il
n’y a pas de réchauffement climatique pousse à accorder sa
confiance à toute donnée qui pourrait soutenir cette croyance.
Enfin, invoquer la récence de la courbe de Grudd par rapport
à celle de Mann correspond à un biais de conformation : l’ap-
pel à la nouveauté. Cet argument ne peut de toutes façons
pas être reçu, car l’évolution que montre la courbe de Mann a
été confirmée depuis.

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Chapitre 2 • La complexité du système climatique • 13


Ch ap it re

3 Le climat du futur

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ L’effet de serre et les gaz à effet de serre sont


Enseignement connus.
scientifique
(Première)

→ Collège. Les réactions de combustions sont abor- → La notion de rendement a été abordée dans le
Physique-Chimie dées au cycle 4. cadre des études des synthèses chimiques et des
convertisseurs.

→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de


courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
phique de graphiques statistiques.
Mathématiques → Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.

→ Collège. Au cycle 4, mise en relation du fonction- → Définition scientifique d’un écosystème ; interac-
nement d’un écosystème avec les activités humaines tions dynamiques dans les écosystèmes ; services
(responsabilité à l’égard de l’environnement). écosystémiques et leur gestion.
SVT → Seconde. Définition synthétique d’écosystème ;
diversité des écosystèmes ; structure, fonctionne- → Compréhension des enjeux et mécanismes d’une
ment et gestion durable des agrosystèmes menace dans sa complexité et des solutions appor-
tées par la démarche scientifique.

Activité 1
Construction des modèles
1. c.
2. b.
climatiques

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3. a. 1. En utilisant le logiciel/modèle SimClimat, on peut faire deux
4. b. simulations selon deux scénarios possibles :
5. a. – un scénario « optimiste », où les émissions sont identiques
6. d. aux émissions contemporaines (émissions annuelles
constantes et égales à cette valeur) ;
– un scénario « pessimiste », où les émissions sont le double
des émissions contemporaines (émissions annuelles
constantes) ;
Nous avons choisi de faire varier uniquement les valeurs des
émissions anthropiques de CO2 . Dans les résultats de simula-
tions, on obtient des graphiques de productions nettes de CO 2
dans l’atmosphère : on prend en compte ces émissions anthro-
piques, mais aussi les autres sources et on retire l’absorption
au niveau des puits de carbone, comme l’altération.
Le logiciel dans sa dernière version est téléchargeable à l’adresse
suivante : https://www.lmd.jussieu.fr/~crlmd/simclimat/
On peut imaginer plusieurs situations notamment en chan-
geant le point de départ, comme par exemple l’ère
préindustrielle.

Chapitre 3 • Le climat du futur • 14


Scénario « optimiste » (émissions de 8 GtC/an depuis le xviiie siècle pour une durée de 350 ans) :

Scénario « pessimiste » (émissions de 16 GtC/an depuis le xviiie siècle pour une durée de 350 ans) :

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Chapitre 3 • Le climat du futur • 15


Autre choix possible qui est de partir de 2007 (le « maintenant » du logiciel) pour une durée de 100 ans.
Scénario « optimiste » (on conserve des émissions de 8 GtC/an) :

Scénario « pessimiste » (on conserve des émissions de 16 GtC/an) :

Dans les deux cas, le logiciel nous permet de simuler des évolutions possibles, mais qui ont toutes en commun une augmentation

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du niveau de la mer et une diminution de la surface des calottes de glaces.
On peut aussi simuler un scénario où les émissions sont divisées par deux (4 GtC/an) :

Chapitre 3 • Le climat du futur • 16


Remarque : On a regroupé ici les scénarios « optimistes » et Pour compléter
« pessimistes », en plus du scénario idéal de diminution des Parfois des modèles un peu moins « fins » sont lancés sur
émissions. Il est possible aussi de faire faire des graphiques 1 000-2 000 ans, pour voir le temps de retour à la normale
aux élèves en utilisant les sauvegardes sous forme de fichiers après les dégâts humains (l’activité humaine étant alors sup-
tableur (format original .csv). primée à partir d’une date considérée comme celle de la fin de
l’humanité ou de l’avènement d’une humanité « neutre en car-
2. Les modèles climatiques sont d’abord le fruit d’un décou- bone »). Des projections au-delà sont des modèles testant les
page de la surface de la Terre et de son atmosphère en « blocs », variations naturelles pour y déceler les prochaines glaciations
appelés mailles. Le but est de simplifier ce système complexe (quelques milliers d’années), voire les impacts de la tectonique
qu’est le climat de la Terre en limitant les volumes à modéli- des plaques sur quelques millions d’années ou plus.
ser. Dans un deuxième temps, les processus physico-chimiques Pour ce qui concerne notre futur, disons que les modèles se
qui sont à l’œuvre dans l’évolution du climat sont traduits sous calent sur de grandes périodes pour en tester la validité, mais
formes d’équations et ces équations sont résolues pour chaque sont utilisés sur moins de 100 ans pour tester des scénarios et
maille du modèle. Plus les mailles sont nombreuses, plus le les impacts de différentes mesures.
modèle sera précis et plus le nombre d’équations à résoudre
sera important.
Un modèle climatique résulte bien d’une modélisation mathé-
matique, car il résulte d’un découpage géométrique de la sur- Activité 2
face de la Terre et de son atmosphère, et de la mise en équa-
tions des processus climatiques. Le climat du xxie siècle
3. On peut voir sur le document 3 que l’on compare un modèle 1. Le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) sont deux
à des observations/mesures. L’idée est de valider le modèle GES. Le CO 2 peut provenir de la combustion d’hydrocarbures
sur les données passées pour créer les prédictions les plus pré- et le méthane peut provenir de l’agriculture (élevage ou rizi-
cises possibles à l’avenir. culture). Les GES sont capables d’absorber une partie de l’éner-
Le modèle du document 4 est confronté quant à lui aux don- gie du rayonnement infrarouge et ainsi agir sur l’équilibre dyna-
nées d’observation. On voit que le modèle a sous-évalué l’évo- mique de la température (voir le manuel d’Enseignement scien-
lution des températures : les courbes d’évolution des tempé- tifique Première, chapitre 5 : Le bilan radiatif terrestre). Ces
ratures selon différents scénarios présentent des pentes plus GES entraînent une augmentation de la température.
faibles que la pente de la courbe représentant l’évolution his-
torique des températures. 2. Le CO2 représente 76,7 % des GES d’origine anthropique
(doc 1). On peut voir que toute augmentation de sa concen-
La pertinence est donc le fruit d’une validation du modèle par
tration dans l’atmosphère a pour conséquence une augmen-
comparaison avec les observations.
tation de concentration dans les océans. Par exemple, si on
double la concentration atmosphérique pour passer de 280 à
4. Le scénario RCP2.6 appliqué prévoit une anomalie de tem-
560 ppm, on augmente la concentration en CO 2 dissous de
pérature jusqu’à +0,8 °C par rapport à la période de référence
2 005 à 2 144 µmol·kg-1). La conséquence de cette augmenta-
(maximum atteint en 2050) et ensuite une diminution lente
tion est une modification du pH à la baisse : dans l’exemple du
de cette anomalie (+0,5 °C en 2200).
document 2, il passe de 8,18 à 7,93.
Le scénario RCP4.5 prévoit une augmentation de température
Cette acidification a des conséquences pour les organismes à
jusqu’à +2,2 °C par rapport à la période de référence (maxi-
coquille calcaire : cela fragilise leur coquille en les rendant plus
mum atteint en 2200) pour se stabiliser à partir du xxiie siècle.
fines et entraîne une mortalité plus importante (doc 3). On
Le scénario RCP8.5 prévoit une anomalie de température attei-
obtient alors une baisse de la biodiversité marine.
gnant +8,5 °C par rapport à la période de référence (maximum
atteint en 2300). On a deux phases également : la première
représente une augmentation presque linéaire et rapide de
3. L’émission de GES anthropique entraîne un réchauffement
climatique, provoquant une élévation du niveau marin. Selon
l’anomalie de température de 2005 à 2200 (de +0,5 à +7 °C en
les scénarios envisagés, l’élévation du niveau marin varie de
195 ans) et la deuxième un ralentissement de cette augmen-
façon importante : en 2100, selon le scénario RCP8.5, on pré-
tation (de +7 à +8,5 °C en 100 ans).

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voit une élévation de plus de 0,7 m ; pour le scénario RCP4.5,
Selon les scénarios, il faudra de 30 ans (pour le scénario RCP2.6) c’est +0,52 m ; et pour le scénario RCP2.6, on prévoit une élé-
à presque 300 ans (pour le scénario RCP8.5) pour obtenir une vation de 0,45 m. Ces scénarios prévoient une augmentation
stabilisation du climat. maximale d’autant plus importante et rapide que le scénario
est « pessimiste ».
5. Les modèles climatiques peuvent estimer les variations
des paramètres climatiques à l’échelle de l’année (document 4. D’après les documents 4 et 5, on prévoit une augmenta-
4 : de 1950 à 2050) et du million d’années (document 3 : jusqu’à tion du niveau marin au cours du xxie siècle (entre 0,45 et
trois millions d’années). D’autres modèles permettent d’éta- 0,7 m selon le scénario), avec une modification de la géogra-
blir des estimations jusqu’à plusieurs centaines de millions phie des côtes, en transformant notamment des zones actuelles
d’années. émergées en zones inondées. Le recul du rivage dans les terres
Quand on parle de climat, on ne regarde donc pas de phéno- peut passer de 1 à 30 km selon les zones considérées.
mène en dessous de l’échelle de 30 ans (au maximum une On prévoit aussi des modifications des précipitations avec
dizaine d’année pour une tendance). On a des modèles appli- notamment +12 % de précipitations (par degré d’augmenta-
qués sur quelques millions d’années pour voir s’ils reproduisent tion de température) dans la zone équatoriale et une diminu-
les reconstitutions climatiques obtenues par les « observa- tion de 9 % (par degré d’augmentation de température) dans
tions » (isotopiques, paléogéographiques, etc.). le pourtour méditerranéen. Le nombre de jours avec des pré-
Pour les projections (document 4), les tendances sont obte- cipitations exceptionnelles augmente jusqu’à 2 % dans les
nues pour des périodes de 50 à 100 ans, mais pas plus, avec zones équatoriales (Philippines, Pérou, etc.) et au niveau de
des modèles « fins » et coûteux en calculs car il faut les faire l’Alaska, ce qui représente une semaine par an !
tourner avec différents scénarios d’activité humaine (les varia- En analysant le document 4, on peut se rendre compte que
tions naturelles, comme les cycles solaires, restants les mêmes). l’élévation du niveau de la mer est une action directe de la
concentration en GES sur le climat via l’augmentation de la

Chapitre 3 • Le climat du futur • 17


température. L’inondation des terres visibles sur le document pluies : lorsqu’une masse d’air s’élève, cela entraîne une baisse
5 représente quant à elle une rétroaction positive sur le réchauf- de pression et de température, et donc une liquéfaction de la
fement climatique, étant donné qu’elle va agir secondairement vapeur d’eau.
sur le climat via la variation de l’albédo (l’albédo des mers est Selon les différents scénarios RCP, il peut y avoir plusieurs évo-
inférieur à l’albédo des terres émergées si on considère que les lutions possibles :
terres émergées concernées ici sont recouvertes de végéta-
– RCP8.5 : l’augmentation de température de surface en
tion pour environ une baisse de 10 %).
Méditerranée va s’accentuer jusqu’à +4 °C en 2100 ;
– RCP4.5 : l’augmentation de température de surface en
Méditerranée va s’accentuer jusqu’à +1,8 °C en 2100 ;
Exerci ce s Tester ses connaissances – RCP2.6 : l’augmentation de température de surface en
Méditerranée va s’accentuer jusqu’à +1 °C en 2100.
Comme la température élevée alimente les épisodes cévenols,
QCM
si la température de surface des eaux méditerranéennes aug-
1. b. / 2. a. / 3. b. / 4. b. mente, leur fréquence et leur intensité ont de fortes chances
d’augmenter. Plus le scénario est « pessimiste », plus la fré-
5 Vrai ou Faux ? quence et/ou l’intensité des épisodes cévenols seront
importantes.
a. Vrai, car un modèle climatique est une approximation : on
limite notamment le nombre de variables.
11 Végétaux chlorophylliens et évolution climatique
b. Faux, car on a pu voir que les animaux à coquille calcaire
vont être fragilisés par le réchauffement climatique. 1. L’efficacité photosynthétique des végétaux chlorophylliens
et le taux de CO2 atmosphérique sont reliés comme on peut le
c. Faux, car l’échelle de temps des prévisions météorologiques
voir en étudiant l’équation bilan de la photosynthèse  :
(précision maximale sur une semaine sur des petites zones
6 CO 2 + 6 H2O → C 6H12O6 + 6 O 2 .
géographiques) nécessite un modèle local précis à quelques
jours. Ce type de modèle est inutilisable pour des prévisions Si le taux de CO2 atmosphérique augmente, on peut s’attendre
climatiques, qui se font sur plusieurs dizaines d’années et à à une augmentation de la photosynthèse, et donc à une hausse
l’échelle du globe. de la capture du CO 2 par les plantes.
Le réchauffement climatique est notamment dû à l’augmen-
tation du taux de CO2 dans l’atmosphère, ce qui est intégré dans
6 Définitions inversées
le scénario CLM4.5. On remarque que ce modèle permet de
a. Modèle prévoir de façon fiable la productivité primaire notamment
b. Climat grâce au lien entre CO 2 et climat et entre CO 2 et
c. Simulation photosynthèse.

2. L’expérience menée consiste en une augmentation du taux


7 Phrases à construire de CO2 pour une culture de blé, afin de regarder l’impact non
a. Les modèles climatiques prévoient une montée des eaux pas sur la productivité primaire (celle-ci augmente en fonc-
au cours du xxie siècle entraînant une augmentation du nombre tion de la concentration en CO2, comme le montre le document
de réfugiés climatiques. 1), mais sur la concentration en oligo-éléments.
b. Le réchauffement climatique d’origine anthropique a comme On remarque que, quel que soit l’élément, mis à part le potas-
conséquence une augmentation de la température globale et sium, il y a diminution de sa concentration, et ce en moyenne
une importante modification des précipitations. de 8 % (ligne pointillée sur le document 2).
Or ces oligo-éléments sont essentiels et malgré la biomasse
8 La diversité des modèles supplémentaire générée, l’augmentation de la concentration
1. Les différents modèles prévoient une augmentation de la en CO 2 va paradoxalement être la source de carences.
température de 2,1 à 4,3 °C. De ce fait, on part de modèles

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« optimistes » (modèles 1 et 2) jusqu’à des modèles « pessi- 12 Évolution du nombre de jours de gel dans le massif du
mistes » (modèles 17 et 18). Mont Blanc

2. Les différents modèles présentent une grande disparité de


Hiver Été
prévisions allant de +2,1 °C à 4,3 °C. Cependant, avec un tel
écart, il est évident que tous ne peuvent se rapprocher de l’aug-
mentation qui aura effectivement lieu. Ainsi, la fiabilité d’une Température minimale
-2 °C 12 °C
grande partie d’entre eux est à questionner. RCP8.5 en 2100

Température minimale
-6 °C 7 °C
RCP2.6 en 2100

Exerci ce s Développer ses compétences


Température maximale
1 °C 19 °C
RCP8.5 en 2100
10 Les épisodes cévenols
Un épisode cévenol correspond à de violents orages provo- Température maximale
-2 °C 13 °C
quant des précipitations très importantes en très peu de temps, RCP2.6 en 2100
qui aboutissent à des inondations catastrophiques. L’origine
est à chercher dans les eaux méditerranéennes à la tempéra-
Les deux évolutions possibles correspondent aux deux scéna-
ture plus élevée que la normale (température moyenne sur les
rios utilisés dans les modèles climatiques : RCP8.5, le scéna-
décennies précédentes). L’évaporation générée associée aux
rio le plus « pessimiste » et RCP2.6, le scénario le plus « opti-
vents dominants pousse les masses d’air chargées d’humidité
miste ». Dans le premier cas, les températures hivernales ne
vers les terres. Puis, le relief des Cévennes provoque des pré-
permettent pas d’avoir des précipitations en quantité suffi-
cipitations. En effet, le relief a pour effet de provoquer les

Chapitre 3 • Le climat du futur • 18


sante (température moyenne entre les altitudes basses et 2. Pour les élèves, avec les documents fournis, il n’est pas pos-
hautes du massif) et les températures estivales sont tellement sible d’accéder à un mécanisme soutenant la causalité, mal-
élevées que même les glaciers et neiges éternelles ne pour- gré une corrélation forte. Cela pointe vers un lien causal mais
ront que difficilement se maintenir. il manque des informations.
Dans le deuxième cas, plus « optimiste », les températures Informations complémentaires pour aller vers un lien de
moyennes hivernales sont de 2 à 3 °C en-dessous de celles causalité :
obtenues par le scénario RCP8.5, et 5 à 6°C pour les tempéra- Les ouragans nécessitent une température des eaux de sur-
tures estivales. Dans cette situation, on voit bien que les gla- face de la mer élevées. Une température supérieure à 26,5 °C
ciers et neiges éternelles ont une probabilité bien plus impor- alimente l’évaporation de l’air et crée une dépression qui va
tante de se maintenir, tout du moins à un niveau minimal. être d’autant plus « creusée », c’est-à-dire avec une pression
Sans couverture neigeuse suffisante, toute l’activité touris- atmosphérique faible. Un lien pour alimenter cette notion :
tique liée aux sports d’hiver est vouée à disparaître. C’est ce https://eo.belspo.be/fr/alerte-aux-ouragans. Plus la tempé-
qui risque de se produire si le scénario RCP8.5 se produit, mais rature des eaux de surface est élevée, plus l’ouragan aura une
qui pourrait être évité dans le cas d’un futur correspondant au force importante sur l’échelle de Saffir-Simpson (température
scénario RCP2.6 → évaporation → dépression atmosphérique → vents).

13 Le réchauffement climatique mis en doute 15 Modèle CMIP3


Remarque : La carte présente dans le manuel est celle de mai 1. Sur l’image de gauche (observations), le maximum de pré-
2018. Ci-après, celle de mai 2019. cipitations de 5 à 10 mm par jour se situe principalement au
On remarque que les anomalies de températures de mai 2018, niveau de l’équateur (Indonésie, Philippines, Amérique Centrale,
comme de mai 2019 (ci-après), ne sont pas uniformes. Si on nord de l’Amérique du Sud, Afrique centrale, Atlantique cen-
observe des régions où les températures sont plus élevées que tral, etc.) avec des prolongements en Asie du Sud-Est et jusqu’au
la moyenne, comme en Scandinavie, on observe toujours des Japon.
zones où les températures sont en-dessous de la moyenne. Sur l’image de droite (simulation), le maximum de précipita-
Ainsi, en mai 2018, du Sénégal au Nigéria en passant par la tions de 5 à 10 mm par jour se situe également principalement
Côte d’Ivoire, on a observé des températures inférieures de 1 au niveau de l’équateur et recouvre une grande partie des zones
à 2 °C aux moyennes de 1979 à 2000. de maximum de précipitations observées. Cependant, des dif-
férences existent dans le détail : l’Indonésie au niveau des
On retrouve cette anomalie négative en mai 2019 à l’ouest de
Célèbes par exemple.
l’Afrique, mais aussi de fortes anomalies positives pour les
pôles (jusqu’à +10 °C), et ce alors que pour le pôle Sud, on va
vers l’hiver austral et des jours qui deviennent extrêmement 2. Les deux cartes présentent de très grandes similitudes. Or,
courts. si la simulation de 1979 à 2008 montre des résultats sem-
blables aux observations, on confirme l’aptitude du modèle à
Remettre en cause le réchauffement climatique, phénomène
fournir des résultats probables. Le modèle est validé, car il est
global, sur la base d’une anomalie de température mesurée en
bien contraint par les observations.
France, observation locale tenant plus de la donnée météoro-
logique que climatique, ne tient pas ici.
On voit bien que c’est en observant l’ensemble des anomalies 16 Des modèles différents mais pour quel intérêt ?
de températures dans le monde que l’on constate un réchauf- 1. Les mailles qui servent à construire le modèle passent de
fement climatique global. Et ce ne sont pas les anomalies néga- 500 km pour le modèle FAR à 110 km pour le modèle AR4. Ce
tives présentes qui peuvent inverser la tendance, étant donné dernier présente de ce fait la meilleure résolution et le modèle
leur surface inférieure. FAR, la moins bonne. Si on classe les modèles selon leur réso-
Anomalies de températures à 2 m de la surface pour mai 2019 lution croissante, on a : FAR < SAR < TAR < AR4.
par rapport à la moyenne 1979-2000 :
2. Le modèle gagne en résolution et en précision quand on
augmente le nombre de mailles (ou en diminuant les dimen-

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sions des mailles), mais nécessite une puissance de calcul
supérieure.
Plus les mailles sont petites, plus le modèle est précis (comme
on peut le voir quant à la définition de la carte de l’Europe qui
devient de plus en plus « reconnaissable »), car il y aura plus
de détails à petite échelle. Cependant, plus les mailles sont
petites, plus elles seront nombreuses à surface équivalente.
Ainsi, pour une surface donnée, plus il y a d’échanges entre
mailles à prendre en compte pour décrire le système, plus les
systèmes d’équations qui les décrivent sont complexes.
Résultat : plus d’équations donc plus de calculs en parallèle et
une plus grande puissance de calcul sont nécessaires (super-
calculateurs de plus en plus puissants).

17 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE


14 Ouragans dans l’Atlantique Nord
Un modèle prédictif meilleur que celui du GIEC ?
1. On observe une corrélation entre l’évolution de la tempéra-
La mise en relation des arguments et contre-arguments 1
ture de surface des océans et l’intensité des ouragans, ce qui
montre que, même si quelques chercheurs évoquent un refroi-
pourrait être un argument pour étayer le lien supposé entre
dissement, un consensus autour du réchauffement climatique
réchauffement climatique et événements climatiques extrêmes.
émerge et se consolide petit à petit à partir de la fin des années
En cas de causalité, on ne saurait dire si c’est l’anomalie de tem- 60. Des évènements météorologiques exceptionnels couverts
pérature qui cause les ouragans ou si c’est la survenue d’un par les médias ne peuvent pas être des arguments en faveur
ouragan qui créé une anomalie locale de température. d’un refroidissement global, car la météo et le climat se situent

Chapitre 3 • Le climat du futur • 19


à des échelles différentes. Les arguments des détracteurs du
changement climatique font ici appel à des biais de générali-
sation abusive et d’insensibilité à l’étendue.
La mise en relation des arguments et contre-arguments 2
montre que le modèle d’évolution périodique proposé par les
détracteurs du changement climatique ne correspond à l’évo-
lution réelle des températures que sur une période de temps
courte et intentionnellement choisie. Sur un temps plus long,
on ne retrouve pas la période de 60 ans qui a été invoquée,
mais une indéniable augmentation de la température globale.
Les arguments des détracteurs du changement climatique
font ici appel à des biais de pente savonneuse, tendant à
extrapoler de façon abusive et erronée.

Erratum
Exercice 13
La carte présentée ici est celle de mai 2018. Dans la correction
de l’exercice, se trouve celle de mai 2019.

Cette modification a été effectuée dans le manuel élève.

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Chapitre 3 • Le climat du futur • 20


Ch ap it re
Énergie, choix de développement
4 et futur climatique

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

Enseignement → Origine biologique des combustibles fossiles.


scientifique
(Première)

→ Collège. Les concepts de formes, de transfert → Les élèves ont appris à établir les compositions
d’énergie, ainsi que de puissance sont déjà connus. de systèmes physico-chimiques en fin de réaction
Les unités d’énergie : le joule, le wattheure et le à l’aide de tableaux d’avancement.
→ Énergie molaire de réaction, pouvoir calorifique
kilowattheure sont utilisées depuis le cycle 4.
Physique-chimie Les réactions de combustion sont abordées massique, énergie libérée lors d’une combustion.
au cycle 4.
→ Seconde. Les concepts de réactifs, de produits et
les aspects énergétiques des réactions ont été tra-
vaillés en seconde.
→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de
courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
Mathématiques phique de graphiques statistiques.
→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.
→ Collège. Étude éventuelle de l’exploitation du → Flux de matière dans les écosystèmes (flux de
charbon ou du pétrole comme exemple de ressource carbone).
géologique.
SVT Identifier et caractériser un risque naturel par la
mise en relation d’un phénomène naturel (aléa) avec
des enjeux liés aux activités humaines.
→ Seconde. Risques naturels liés à l’érosion.

Activité 1
L’énergie : ressources et
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1. a., c. ET d.
2. a. intermittent
consommation
b. continu
1. La consommation énergétique mondiale est en augmen-
c. continu
tation permanente et a doublé depuis 40 ans, mais reste très
d. continu
inégalement répartie selon la richesse des pays et des indivi-
3. a. dus. Elle repose principalement sur l’exploitation des ressources
4. a. fossiles (charbon, pétrole, gaz), fissile (uranium) et hydrau-
5. a. 3 lique. Notons que les énergies renouvelables autres que l’hy-
b. 1 draulique sont encore très peu exploitées par rapport aux
c. 4 autres sources.
d. 2 En moyenne mondiale, cette énergie est utilisée à parts com-
6. a. ET c. parables par le secteur industriel (dominé par l’industrie
chimique et métallurgique), les transports (essentiellement
7. Un risque naturel est la menace que survienne un événe- routier et aérien), le secteur de l’habitat (chauffage) et dans
ment lié à un phénomène naturel, ayant des conséquences une moindre mesure par le secteur agricole.
dommageables plus ou moins graves sur les personnes et leur
environnement.

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 21


Répartition de la consommation énergétique finale mondiale Production totale = 4 055 + 2 047 + 1 845 + 1 102 + 300 + 189
en 2016 : + 81 + 52 + 32 = 9 703 Mtep
Soit :
Production
Production à partir
à partir des
des énergies
énergies fossiles
fossiles
Part
Part des
des énergies
énergies fossiles
fossiles = =
Production
Production totale
totale
7947
7947
= = = 0,819,
= 0,819, soit
soit 81,9
81,9 %%
9703
9703

En France, il est à noter un emploi important du nucléaire, mais


une combustion de charbon très faible. La production totale
d’énergie en France est de 154,15 Mtep. La part de l’énergie
189
nucléaire représente 9 703 , soit 1,9 % dans le monde, mais
27
, soit 17,5 % pour la France. La part du charbon dans
154,15
1 845
la production mondiale représente
9 703 , soit 19,0 % dans
4
le monde, mais , soit 2,6 % pour la France. Pour le reste
154,15
des énergies, les proportions sont similaires.

4. 100 g de céréales muesli : 390 kcal, soit 390 000 × 4,18 =


2. L’augmentation continue de la consommation énergétique 1 632 000 J = 1,63·106 J
mondiale répond à une demande individuelle et collective sans Production énergétique annuelle du barrage de Serre-Ponçon :
cesse croissante. 60,2·103 tep, soit 60,2·103 × 4,18·10 10 = 2,52·10 15 J
La consommation énergétique est considérable pour les pays Consommation électrique annuelle d’un réfrigérateur de 100 W :
à fort PIB, dont le modèle sociétal est établi et dont l’expan- 900 kWh, soit 900 × 3,6·106 = 3,24·10 9 J
sion économique continue. Elle augmente également forte-
Énergie thermique du corps humain en une heure : 360 kJ, soit
ment dans les pays en développement, qui évoluent vers le
3,6·105 J
même modèle, basé sur une forte croissance industrielle, une
augmentation des échanges et des transports, des besoins Consommation d’énergie en France par les transports pen-
alimentaires plus importants reposant sur la production de dant un an : 47 Mtep, soit 47·106 × 4,18·10 10 = 1,96·10 18 J
masse et une consommation par habitant en hausse continue Les ordres de grandeurs sont extrêmement différents (de
(chauffage, équipements de confort, véhicules individuels, 1,63·106 à 1,96·10 18 J). Pour exprimer la mesure ou l’estimation
etc.). d’une énergie, on choisit les unités dont les valeurs ont des
En utilisant le site et en s’aidant d’Internet pour connaître le ordres de grandeurs qui permettent de l’exprimer de la façon
PIB par habitant, il est possible de dresser un tableau tel que la plus représentative.
celui-ci :
5. Tableau de répartition de sources primaires d’énergie dans
Pays Pays-Bas Hongrie Algérie le monde et en France :

PIB par habitant Part dans le Part en France


53 582 29 810 15 150 Sources
en 2017 (dollars) monde (%) (%)

Consommation Pétrole 41,8 44,1


énergétique 81,0 19,9 51,9
(Mtep)

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Gaz naturel 21,1 22,1
Population (mil-
17,74 9,77 42,2
lions d’habitants)
Charbon 19,0 2,6

Consommation
4,56 2,03 1,22 Biomasse 11,4 9,7
par habitant (tep)

Hydraulique 3,1 2,4


3.

Énergies de flux Énergie de stock Nucléaire 1,9 17,5

Biomasse Éolien 0,8 1,1


Pétrole
Hydraulique
Gaz naturel
Géothermie
Charbon
Éolien Géothermique 0,5 0,1
Nucléaire
Solaire

Solaire 0,3 0,4


La part des énergies fossiles est calculée en sommant les contri-
butions du pétrole, du gaz naturel et du charbon, soit :
Production à partir d’énergies fossiles = 4 055 + 2 047 + 1 845
= 7 947 Mtep

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 22


Activité 2
Répartition de sources primaires d’énergie dans le monde :

L’air sous vigilance


1. Pour les élèves qui ont suivi l’enseignement de spécialité
de physique-chimie, le calcul est plutôt facile à réaliser sans
aide.

Masse de CO2
Masse de CO2 dégagée
dégagée par kg
pour produire :
de combustible
Combustible
mCO2 pour 1 J ×
1 kWh =
1J Énergie massique
3,6·106 J
libérée

Charbon 0,19 mg 0,68 kg 3,7 kg

Gaz naturel 0,056 mg 0,20 kg 2,8 kg

Essence 0,069 mg 0,25 kg 3,1 kg

Cellulose 0,094 mg 0,34 kg 1,6 kg

Répartition de sources primaires d’énergie en France : Détail d’un calcul : cas du charbon
Les données du tableau indiquent qu’un kilogramme de char-
bon libère une énergie massique de 20 MJ.
Un tableau de proportionnalité permet de répondre à la
question :

1 kg 20·106 J

x kg 1J

x = 1 × 16 = 5,0⋅10−8 kg
20⋅10
Ainsi, il faut 5,0·10-8 kg de charbon pour produire 1 J. Or, le
document 1 indique qu’1 kg de charbon libère 3,7 kg de CO2 .
Ainsi, la quantité de CO 2 libéré pour 1 J vaut :
3,7 × 5,0·10-8 = 18,5·10-8 kg = 0,19 mg.
Pour 1 kWh, la masse doit être multipliée par 3,6·106 : on abou-
tit alors à 0,68 kg.

Détails de calcul pour la masse de CO 2 dégagée par kg de


combustible

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Exemple pour le méthane :
CH4 (g) + 2 O 2 (g) → CO2 (g) + 2 H2O(g)
Dans le cas de la France, on constate qu’une part très impor-
tante de l’énergie nucléaire se substitue globalement au On dresse un tableau d’avancement (voir page suivante)
charbon. en considérant que :
– l’avancement final est l’avancement maximal ;
6. Pour chaque donnée, on calcule le nombre d’année de stock – l’O2(g) est en excès dans le système ;
restant en faisant le rapport entre le stock et la consomma- – il n’y a pas de produit dans le système initial.
tion annuelle soit :

Consommation Nombre d’années


Source énergie Stock (10 9 tep) Épuisement à l’horizon
annuelle (106 tep·an-1) restantes

Pétrole 236 4 055 58,2 2078

Gaz naturel 177 2 047 86,5 2106

Charbon 597 1 845 323 2343

Uranium 54 189 286 2306

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 23


Application numérique :
CH4 (g) + 2 O 2 (g) → CO 2 (g) + 2 H 2 O(g) – m(C8H18) = 1 000 g
– M(C8H18) = 114 g·mol-1
– M(CO2)= 44 g·mol-1
État initial n0 excès 0 0

On a m CO2 = 8 × 1 000 × 44 = 3,1 kg.


( ) 114
Avancement x n0 - x excès x 2x

2. Pistes de réponses :
n 0 - xmax excès x max 2xmax – Rejets gazeux non directement toxiques pour la santé :
Avancement
CO2, H2O, mais impact environnemental.
maximal
– Rejets gazeux toxiques : NOx, SOx, O3 (irritations, asthme,
0 excès n0 2n 0
maladies pulmonaires chroniques et cancers), CO (intoxica-
tion possiblement mortelle).
En fin de réaction n0 - xmax = 0 d’où xmax = n0. – Particules (vecteur de substances toxiques par adsorp-
n0 moles de CO2 (g) ont été produites par la combustion. tion, cancers, etc.).

Avec : n0 =
(
m CH4 ) et n0 =
(
m CO2 ) L’analyse du document 5 permet de se rendre compte de la
(
M CH4 ) (
M CO2 ) complexité de la compréhension des effets des particules fines.

Où : L’étude 1 semble préconiser une diminution de la pratique du


– m(CH4) est la masse de méthane introduite : sport pendant les périodes de forte pollution aux particules
– m(CO2) est la masse de dioxyde de carbone libérée : fines : le débit respiratoire augmentant au cours de l’effort
– M(CH4) et M(CO2) les masses molaires du méthane et du physique, les particules ont en effet tendance à s’accumuler
dioxyde de carbone, respectivement. dans les voies respiratoires.
L’étude 2 semble montrer des effets sur la pression artérielle,
Ainsi,
( ) = m(CO2 ) et donc m(CO ) = m(CH4 ) × M(CO2 ) .
m CH4
mais pas sur le rythme du cœur lors de l’inhalation de parti-
M(CH4 ) M(CO2 ) 2
M(CH4 ) cules de diesel.
Application numérique : L’étude 3 montre, quant à elle, que l’inhalation de PM1 joue
– m(CH4) = 1 000 g sur le rythme cardiaque des rats, non décelé chez l’Homme
– M(CH4) = 16 g·mol-1 dans l’étude 2.
– M(CO2) = 44 g·mol-1 Ces exemples servent à montrer la difficulté à établir un mode
d’action précis des particules fines sur la physiologie. Les
On a m CO2 = 1 000 × 44 = 2,8 kg.
( ) modèles reposent sur des rats ou autres modèles animaux,
16
pas forcément transférables à l’humain. Il y a aussi une forte
Exemple pour l’octane : variabilité entre les individus.
Il convient aussi dans ce cadre de bien sensibiliser les élèves à
C8H18(g) + 25 O2(g) → 8 CO2(g) + 9H2O(g)
2 la fiabilité des sources (voir l’exercice 17 d’esprit critique). Dans
On dresse un tableau d’avancement en considérant que l’avan- le cas de la santé publique, les sources les plus fiables sont
cement est maximal et O 2 (g) est en excès dans le système. l’ANSES, l’Inserm, les ARS par région, etc.

3. Les particules sont issues des combustions incomplètes.


25 O g Les sources principales de ces combustions sont les combus-
2 2( )
C8H18(g) + → 8 CO2(g) + 9 H 2 O(g)
tibles fossiles : charbon, pétrole et gaz naturel.

État initial n0 excès 0 0 4. Pistes de réponses : Les sources d’émissions sont les com-
bustions incomplètes, pour les diminuer :
– Limiter les émissions : limiter les déplacements individuels

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Avancement x n0 - x excès 8x 9x
(utilisation des transports en commun, circulation alter-
née), limiter les déperditions énergétiques (chauffage rai-
n 0 - xmax excès 8x max 9x max sonné, consommation d’énergie électrique limitée, etc.).
Avancement – Optimiser les systèmes de combustions (chaudières entre-
maximal tenues et performantes, moteurs écologiques, filtres à
0 excès 8n 0 9n 0 particules).

n0 moles de CO2 (g) ont été produites par la combustion.

Avec : n0 =
(
m C8H18 ) et 8n = m(CO2 )
(
M C8H18 ) 0
M(CO2 )
Où :
– m(C8H18) est la masse d’octane introduite :
– m(CO2) est la masse de dioxyde de carbone libérée :
– M(C8H18) et M(CO2) les masses molaires de l’octane et du
dioxyde
mC ( ) = ( ) et donc
deHcarbone,m respectivement.
8 18
CO 2
Ainsi, 8
Ainsi, 8
( )) = mM(CO
m
M CC88H
H18
18(CO) ) et donc 22

M (C H ) M (CO )
8 18 2

8 × m(C H ) × M (CO )
m(CO ) = 8 18 2
8 × m(CMHC )H× M (CO )
.
2
m(CO ) = ( ) 8 188 18
. 2
2
M (C H ) 8 18
Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 24
Activité 3
Émission de CO2 et climat
du futur
1. À l’oral :

Phase de vie
Véhicule thermique Véhicule électrique
du véhicule

Augmentation très Autre exemple : on arrête la déforestation et on reboise énor-


Augmentation
importante en fin
Construction importante en fin de mément : cela a peu d’effet !
de phase
phase de conception
de conception

Augmentation
dépendant fortement
de l’origine de
Augmentation impor- l’énergie primaire
tante augmentant plus permettant la produc-
Utilisation
rapidement pour les tion d’électricité
véhicules à essence
Dominante
Dominante
énergie
nucléaire
fossile

Augmentation faible et comparable


Démantèlement
pour tous les types de véhicules

2. La hausse des émissions de CO2 et autres GES va provoquer


leur accumulation dans l’atmosphère et conduire à une hausse
des températures atmosphériques par effet de serre. Cette
hausse de températures pourrait modifier les phénomènes
physiques, comme la vaporisation de l’eau, et donc perturber
l’hygrométrie de l’air. La circulation des masses d’air sera aussi
modifiée, car le moteur des vents est lié aux différences de
températures (à l’origine de différences de pression) et per-
met la redistribution d’énergie dans l’atmosphère entre les
basses et hautes latitudes. Ainsi, le cycle de l’eau et le vent
seront probablement modifiés.
Le document 6 présente une évaluation des risques naturels. Autre exemple : on augmente la population et la croissance
Alors qu’il apparaît que les risques géophysiques ne sont pas économique.
corrélés au climat et leur occurrence ne sera pas touchée, les
événements météorologiques et hydrologiques extrêmes
semblent plus abondants : tempêtes, cyclones, inondations
et glissements de terrain.
Remarque : le document émane d’une société d’assurance. Le
travail de ces sociétés est bien documenté, de façon à antici-
per les indemnisations éventuelles et donc les coûts...

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3. Le logiciel En-ROADS permet de tester des choix énergé-
tiques sur l’évolution du climat. Les élèves, libres, peuvent arri-
ver à certaines conclusions. Le point de départ est la situation
actuelle, qui conduit à un réchauffement de 4,1 °C pour 2100.
Exemple de choix : Aucun combustible fossile ou de biocarbu-
rant, mais 100 % renouvelable et nucléaire

4. Un débat peut être organisé en classe de façon à confron-


ter les avis :
– Plus de nucléaire : ça marche mais quel risque ?
– Moins de population : mais comment la diminuer ?
– Utiliser les technologies du futur ?

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 25


Ci-dessus, un cas où la température ne va plus augmenter...
au prix de nombreux efforts ! On peut lancer le défi aux élèves Exerci ce s Tester ses connaissances
de faire augmenter au minimum la température globale.

5. Le document 5 montre une densification de la végétation QCM


aux hautes latitudes : on observe jusqu’à 50 % de surface 1. b. ET d. / 2. a. ET d. / 3. b. ET c. / 4. c. ET d.
foliaire en plus ! Cependant, dans les régions intertropicales,
la végétation ne semble pas stimulée, voire diminuée.
5 Affirmations à corriger
La quantité croissante de CO2 atmosphérique pourrait stimuler la
a. Les énergies de stocks ne se renouvellent pas à l’échelle
croissance des végétaux, qui nécessitent ce gaz comme source de
humaine.
carbone pour réaliser la photosynthèse. Les végétaux pourraient
présenter une densification des forêts et milieux naturels. La hausse b. Les énergies de flux ne sont pas toujours pleinement
des GES, en augmentant la température, pourrait jouer un rôle sur exploitables.
les espèces présentes, privilégiant les espèces de régions chaudes. c. Les réactions de combustion libèrent entre autres produits
Néanmoins, dans les régions déjà chaudes, la hausse des tem- d’oxydation du CO2 , mais aussi de nombreux autres gaz.
pératures va au contraire provoquer une désertification et une d. Le bilan carbone d’un appareil électrique est non nul car on
disparition de la végétation. D’après la carte, ces zones sont doit prendre en compte toutes les phases de sa vie ainsi que
plutôt au cœur des continents, dans des zones éloignées des les émissions liées à la production de l’énergie électrique
océans. En effet, loin des masses d’eau, les zones ne seront nécessaire à son fonctionnement.
plus arrosées par les pluies et risquent de devenir des déserts.
6 Définitions inversées

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6. Toute activité humaine utilisant de l’énergie est responsable a. Cycle du carbone
de la libération de CO2 et autres GES. Certaines de ces activités b. Réaction de combustion
sont évidentes, comme celles liées aux transports, qui reposent
sur la combustion de pétrole, d’essence, etc. D’autres sont moins c. Bilan carbone d’un produit
directes et visibles, lorsqu’elles utilisent notamment l’énergie d. Énergie de stock
électrique. Il s’agit alors de réfléchir au mode de production de
cette énergie. Ainsi, en Chine, une voiture électrique libère 7 Phrase à construire
davantage de GES qu’en France puisque la source de l’électri- a. Au cours des 40 dernières années, un doublement de la
cité est essentiellement la combustion de charbon ! consommation mondiale d’énergie a été observé, en lien avec
Certaines activités semblent également très peu coûteuses la croissance démographique et des activités humaines.
en énergie, comme l’envoi d’un SMS. C’est alors le nombre glo- b. Contrairement aux énergies de stocks, les énergies de flux
bal qu’il faut considérer. sont inépuisables.
Enfin, certaines décisions peuvent être des choix personnels : c. Les émissions de CO2 qui est un GES sont responsables du
diminuer l’envoi de mails, nettoyer le contenu de sa boîte mail, changement climatique.
utiliser les transports en commun, comme le train, etc.
d. Les réactions de combustion sont responsables de l’émis-
Certaines décisions ne sont pas le fait des populations mais sion de particules dont l’inhalation est nocive pour la santé.
des gouvernements. Plusieurs scénarios sont possibles, com-
binant des décisions portant sur les choix énergétiques, l’édu-
cation des populations, mais aussi l’entraide internationale,
l’aide aux plus démunis, la mise au point de technologies éco-
nomes, etc. Au niveau personnel, il s’agit alors de bien choisir
ses représentants politiques grâce au vote.

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 26


8 Calculer une valeur énergétique 12 Qualité de l’air sous surveillance
1. L’inhalation des particules fines a des conséquences sani-
Valeur Valeur énergétique taires respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques aigües
Combustible
énergétique pour 1 kg en J (au moment des pics de pollution) et chroniques (effets à long
terme).
2 300 × 103 × 4,18 =
Tourbe 2 300 cal/g
9,61·10 6 2. La pollution particulaire est bien supérieure à Minatitlan
qu’à Saint-Malo, les indices de pollution de l’air étant respec-
26 × 10 × 10 =
9 -3
Houille 26 GJ/tonne tivement de 743 (dangereux) et de 31 (bon). La plus forte
2,6·10 7
concentration urbaine (population élevée) et la densité des
0,667 × 4,18.10 10 × 10-3 = activités industrielles (raffinerie) expliquent ces différences
Coke 0,667 tep/tonne
2,79·10 7 importantes.

C’est le coke le plus énergétique à masse égale. 3. On remarque une augmentation significative de la concen-
tration en ozone du dimanche au lundi et des pics plus impor-
tants en fin de journée. Ceci est à mettre en lien avec les dépla-
cements routiers et à la reprise des activités des entreprises.

Exerci ce s
Le dimanche matin, la pollution est très réduite, tout comme
Développer ses compétences la circulation routière : cette corrélation n’est pas une preuve,
mais une piste d’analyse.
10 Des voyages qui n’ont pas le même coût…
1. Coût énergétique selon les déplacements : 13 Le biodiesel
1. Masse de CO 2 produite par 1 kJ (en kg·kJ-1) :
Cout énergétique masse de CO2
Moyen de trans- Cout énergétique mCO =
(kg équivalents 2 pouvoir calorifique massique
port utilisé (J)
pétrole)
– Pour le gazole :
Marche à pied
négligeable négligeable
ou vélo
mCO = 3 ,1 = 7 ,4⋅10−5 kg⋅kJ−1 , soit 74 mg de CO dégagé
2
2 42 000
Voiture moyenne 70,0 2,93·10 9 J par kJ produit.

– Pour le biodiesel, on ne prend en compte que 25 % des émis-


Moto 35,43 1,48·10 9 J
sions puisque 75 % sont compensés :

mbio = 2 ,82 × 0,25 = 1 ,86⋅10−5 kg⋅kJ−1


Bus 35,26 1,48·10 9 J CO2 38 000 , soit 18,6 mg de

CO 2 dégagé par kJ produit.


Métro 6,36 0,27·10 9 J
2. La diminution de CO2 par unité d’énergie produite est signi-
ficative en incorporant du biodiesel dans les mélanges
Tramway 5,16 0,22·10  J 9
combustibles.
3. Pistes de réflexion :
Le tableau n°1 représente un déplacement de 537,5 km au
total, soit du même ordre de grandeur que ceux du tableau Avantage : diminution des émissions de GES à consommation
n°2 (500 km). comparable.
Inconvénient : risque de monoculture et d’agriculture inten-
2. Plus le coût énergétique augmente, plus le coût carbone

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sive, sources de problématiques diverses (déforestation,
augmente.
appauvrissement des sols, émissions de GES en hausse, etc.).
3. Pour les trajets courts, il faut privilégier les déplacements L’utilisation de vastes surfaces pour la production de biocarbu-
à pied, à vélo ou en transport en commun, pour lesquels les rant va souvent à l’encontre de la production vivrière pour les
émissions sont les plus faibles. Pour les trajets les plus longs, populations locales : il peut s’ensuivre une sous-alimentation.
les transports terrestres ferroviaires restent les moins
émetteurs. 14 Des sources d’énergie différentes
On convertit les énergies dans les mêmes unités pour les com-
11 La production d’électricité dans le monde parer : par exemple, le kWh.
1. Les sources principales d’électricité sont : les ressources fos-
siles (gaz et charbon essentiellement sauf au Moyen Orient), Nombre équiva-
Production annuelle totale
le nucléaire (en France), l’hydroélectricité (en Amérique du lent à la centrale
en kWh
Sud). Les énergies renouvelables restent très minoritaires. de Cattenom
2. Les parts des ressources dépendent de la géographie des Centrale
36,73·10 9 1
lieux (hydroélectricité en Amérique Latine) ou des ressources nucléaire
disponibles sur place (pétrole au Moyen Orient).
Barrage 60,2·10 3 × 11 620 = 7,00·10 8 53
3. En France, la politique de développement du nucléaire
explique sa place primordiale.
39 × 6 × 365,25 × 103
4. On remarque que la part des énergies renouvelables est plus = 8,5·10 7
importante dans les pays occidentaux ayant commencé à amor- Parc
Pour un fonctionnement de 433
cer une politique de transition énergétique. éolien
365,25 jours par an
et 6 heures par jour.

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 27


15 Coup de chaleur et sport en plein été 17 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
1. Énergie (J) = Puissance (W) × 3 600 × temps (h), donc : La pollution provoque-t-elle des décès ?
Ecycliste = 6,4 × 70 × 3 600 = 1,6·106 J Le chiffre de 48 000 morts (48 283, précisément), correspond
aux décès prématurés chez des personnes en état de faiblesse,
2. Esolaire = 200 × 1,9 × 3 600 = 1,4·106 J
qui seraient évités si l’ensemble de la France adoptait le niveau
3. Les deux valeurs sont très comparables. En revanche, l’éner- d’activité des villages de haute montagne. On ne peut donc
gie fournit par le cycliste est convertie principalement en éner- pas exactement dire que la pollution aérienne a tué 48 000
gie mécanique, alors que celle du Soleil est uniquement trans- personnes, mais qu’elle a contribué au décès prématuré de
formée en énergie thermique. C’est bien le Soleil le principal 48  000 personnes en état de faiblesse (respiratoire,
responsable de l’élévation de la température corporelle, même cardiovasculaire).
si l’effort est un facteur aggravant supplémentaire. De plus, si on tient compte de l’intervalle de confiance à 95 %,
on constate que l’estimation a un fort degré d’incertitude : il
16 Cycle de vie et recyclage y a une probabilité de 19/20 pour que le nombre de décès pré-
maturés soit situé entre moins de 20 000 et presque 80 000,
1. Le cycle de vie d’un objet correspond à l’ensemble des étapes ce qui ne fait pas de différence significative avec le nombre de
incluant la construction de l’objet (depuis l’extraction des décès évités que l’on aurait si la France se conformait aux
matières premières le constituant), son utilisation et son déman- recommandations de l’OMS.
tèlement (recyclage ou destruction).
Utiliser les valeurs de gain moyen d’espérance de vie est moins
2. Il suffit d’additionner les coûts de chaque étape. impressionnant, mais plus explicite car cela concerne tout le
Pour un smartphone < 5,5 pouces : monde : par un gain d’espérance de vie moyen de quelques
26,5 + 1,1 + 5,3 + 0,1 = 33,0 kg de CO 2 mois, chacun serait susceptible de bénéficier d’une diminution
de la pollution atmosphérique.
Pour un smartphone > 5,5 pouces :
31,9 + 1,2 + 6,0 + 0,3 = 39,4 kg de CO 2 L’évolution du volume d’émission de particules PM 2,5 a dimi-
nué depuis 1990 : les résultats de l’étude, qui sont basés sur
des mesures remontant à 2007 seraient donc à réévaluer.
Type de Actuellement, la pollution atmosphérique contribue encore à
< 5,5 pouces > 5,5 pouces
smartphone des décès prématurés, mais moins que précédemment.
Un discours selon lequel la pollution aérienne tuerait 48 000
Coût carbone personnes chaque année est donc marquant : cela mobilise un
33,0 39,4
(kg CO2) biais émotionnel. Il est cependant caricatural et imprécis : la
pollution est certes nuisible à la santé de tous à plus ou moins
Coût annuel long terme, mais elle l’est de moins en moins. Il y a donc éga-
pour deux ans 17,5 19,7 lement un biais d’insensibilité à l’étendue.
d’utilisation

Coût annuel Erratum


pour trois ans 11,0 13,1
d’utilisation Activité 1, question 2.
Ajouter « par habitant » à la fin de la deuxième partie de la
Économie 6,5 kg CO 2 soit 6,6 kg CO2 soit question qui devient : « Utiliser le site du doc 3 pour établir un
annuelle en le presque 20 % du 16,7 % du coût lien entre le PIB d’un pays et sa consommation énergétique
gardant trois ans coût total total par habitant. »

Il y a 110 millions d’appareils vendus, dont la moitié ont un for- Activité 3, question 2.
mat supérieur à 5,5 pouces. Seuls 2,5 millions sont recyclés. Enlever la référence aux documents dans la première partie
de la question, qui devient : « Proposer une hypothèse concer-
Dans la situation actuelle nant les impacts possibles d’une augmentation des émissions

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Coût carbone à considérer = 55 millions de chaque format de CO 2 et des autres GES. Recenser les risques liés à un dérè-
auquel on peut retrancher 1,25 million de recyclages pour glement du climat (doc 6). »
chaque type de smartphone.
Coût carbone = 55·106 x 33,0 + 55·106 x 39,4 – 1,25·106 x 1,3 –
1,25·106 x 1,6 = 3,98·10 9 kg de CO 2 ≈ 4 Mt CO2 Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève.

Si tous les téléphones étaient recyclés


Un smartphone recyclé de moins de 5,5 pouces représente un
coût carbone de 33,0 – 1,3 = 31,7 kg de CO 2
Un smartphone recyclé de plus de 5,5 pouces représente un
coût carbone de 39,4 – 1,6 = 37,8 kg de CO2
Le coût carbone à l’échelle de l’Europe devient 55·10 6 x 31,7 +
55·106 x 37,8 = 3,8 Mt CO2 .
L’économie serait de 200 000 tonnes de CO 2 par an.
L’utilisation de son téléphone portable pendant plus de deux
ans, le recyclage ou l’achat de matériel reconditionné permet
de réduire le coût carbone de la téléphonie. Notons que le
reconditionnement est une formule très intéressante en termes
d’écologie, car le coût d’un téléphone repose en grande par-
tie sur l’extraction de matière première. On diminue donc de
26,5/33 = 80 % le coût carbone en optant pour un téléphone
reconditionné !

Chapitre 4 • Énergie, choix de développement et futur climatique • 28


Thème 1 4. Modèle : description plus ou moins simplifiée et souvent
Entraînement aux E3C mathématisée d’un phénomène que l’on cherche à expliquer,
permettant, par exemple, de tester des hypothèses et d’ef-
1. Pour répondre à cette question, on peut faire un graphique fectuer des projections.
représentant l’évolution du nombre d’épisodes caniculaires, Scénario : déroulement préétabli et envisagé d’un événement,
mais il faut écarter la première valeur qui a été récoltée sur d’une évolution ou d’un projet.
une période de temps plus courte (trois ans seulement). Simulation : reproduction artificielle d’un phénomène à l’aide
Nombre d’épisodes caniculaires de 1974 à 2013 : d’un programme informatique, en déterminant des grandeurs
définies selon un scénario. Une simulation est le résultat du
fonctionnement d’un modèle sur la base d’un scénario donné.

5. Les anomalies de température permettent de mettre en


évidence les pics de canicule. On peut voir :
– selon le scénario RCP8.5, une augmentation continue
(jusqu’à une anomalie de +17 °C en 2100) ;
– selon le scénario RCP2.6, une augmentation plus modé-
rée (jusqu’à +12 °C en se basant sur la pente moyenne), puis
une baisse (jusqu’à +7 °C, soit moins qu’en 2020).
Si on résume, dans le cas d’un scénario RCP8.5, on aura plus
d’épisodes caniculaires étant donnée l’évolution de l’anoma-
lie de température. Dans le cas du scénario RCP2.6, on obser-
verait une augmentation plus modérée et même une
diminution.

6. L’aléa est ici la fréquence et l’intensité des épisodes cani-


culaires, qui devraient être en augmentation, au moins pen-
dant encore 50 ans, quel que soit le scénario. La vulnérabilité,
elle, est liée à l’âge de la population. Or avec le vieillissement
On voit bien alors que le nombre d’épisodes caniculaires aug- de la population, le nombre de personnes âgées vulnérables
mente en fonction du temps (au cours des décennies succes- va encore augmenter, comme entre 1974-1983 et 2004-2013
sives). Même si on se restreint à la période 1984-2013, on (de +50 % à +780 % d’augmentation des plus de 75 ans vulné-
observe la même tendance. rables selon les régions). Si on multiplie deux variables toutes
Remarque : il est possible de répondre à la question sans tra- deux en augmentation sur la période considérée, ce produit
cer le graphique, par simple analyse des chiffres du tableau. présente lui-même une augmentation. Le risque « canicule »
va avoir tendance à augmenter si les modifications climatiques
suivent ce que prédisent les différents scénarios.
2. On calcule les rapports entre les valeurs des deux séries :
10 = 1 ; 25 = 1 ,9 ; 50 = 2 ,9 ; 100 = 2 ,7. 7. Les chenilles représentent un problème lorsqu’elles se
10 13 17 36 déplacent (lorsqu’elles sont en « procession »), ce qui a lieu de
On voit bien que les rapports ne sont pas du tout les mêmes, février à fin avril. C’est en effet à ce moment que les habitants
ce qui indique qu’on n’a pas affaire à une relation de et les animaux domestiques peuvent entrer en contact avec
proportionnalité. elles et leurs poils urticants. Cependant, la durée exacte de la
« procession » dépend des températures diurnes et nocturnes
3. Évolution de la surmortalité en fonction de l’intensité des qui doivent être supérieures à 0 °C la nuit et 9 °C le jour. Si les
épisodes caniculaires : hivers sont doux, notamment avec des températures noc-
turnes supérieures à 0 °C, les déplacements de ces chenilles

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peuvent commencer plus tôt.

8. Le changement climatique entraîne une hausse des tem-


pératures moyennes hivernales et estivales. On peut ainsi voir
sur le document 7b que les températures minimales hivernales
dans la région d’Orléans sont passées d’une moyenne de 2,5 °C
entre 1970 et 1987 à une moyenne de 3,55 °C entre 1988 et
2002. De plus, les îlots de chaleur que représentent les zones
urbaines en expansion sont un autre facteur d’extension tem-
porelle des processions. Le réchauffement s’opère également
en altitude, ce qui entraîne une progression de ces insectes
dans les zones montagneuses. Le nombre de régions touchées
par la processionnaire du pin risque d’augmenter du fait du
réchauffement climatique, notamment dans les régions en
altitude ou au nord, qui étaient épargnées.

On a une courbe de tendance ayant un coefficient de détermi-


nation de 0,97, ce qui sous-entend que les deux séries de don-
nées sont fortement corrélées (et pas le fait du hasard). On
peut conjecturer que cette corrélation peut être le fait d’une
causalité, mais on ne peut pas l’affirmer ici.

Thème 1 • Entraînement aux E3C • 29


Ch ap it re
Deux siècles d’énergie
5 électrique

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Concepts de formes, de transfert, de conversion


d’énergie et de puissance, tous travaillés depuis le
cycle 3.
Enseignement → Spectres lumineux (continus ou de raies).
scientifique
→ L’évolution de la puissance radiative reçue du
(Première)
Soleil par une surface plane en fonction de l’aire de
la surface et de l’angle entre la normale à la sur-
face et la direction du Soleil est connue.

→ Collège. Notions d’intensité du courant électrique → Notion de porteurs de charges électriques.


et de tension électrique. Notions souvent difficile- L’intensité électrique est conçue comme un débit
ment appréhendées et maîtrisées. de charges.
→ Seconde. Caractéristiques des dipôles et points → Modélisation des sources réelles de tension conti-
de fonctionnement d’un circuit électrique simple. nue comme des associations en série d’une source
idéale de tension continue et d’une résistance.
→ Rendements de convertisseurs et bilans de
Physique-chimie puissance.
→ Étude de la lumière modélisée comme un flux de
corpuscules : les photons.
→ Phénomènes d’absorption et d’émission de
lumière.
→ Quantification des niveaux d’énergie et relations
λ = c et ΔE = hv
v
→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de
courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
phique de graphiques statistiques.
Mathématiques
→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.

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1. b. / 2. d. / 3. a. / 4. c. / 5. ↓

Chapitre 5 • Deux siècles d’énergie électrique • 30


Activité 1 6. Tableau donnant les variations de la tension aux bornes du
stator en fonction des différents paramètres :

Le développement de Aimant mobile (rotor) – bobine fixe (stator)

l’alternateur Variation observée aux


Paramètre
bornes du stator
1. L’expérience de Faraday montre qu’il y a présence de cou-
rant électrique dans le circuit lorsque la source de champ Augmentation de l’ampli-
magnétique est en mouvement à proximité de celui-ci, ce qui tude de la tension (valeur
Augmentation de la vitesse
indique que de l’énergie électrique est produite. Cependant, maximale atteinte).
de rotation de l’aimant.
on constate qu’il n’existe pas de courant dans le circuit élec- Augmentation de la fré-
trique, et par conséquent qu’il n’y a pas d’énergie électrique quence de la tension.
produite, lorsque celui-ci et l’aimant sont immobiles l’un par
rapport à l’autre. Ainsi, pour que le stator fournisse de l’éner- Diminution de la distance
gie électrique, il faut que le rotor soit mis en mouvement. entre l’aimant et la bobine Augmentation
(augmentation du champ de l’amplitude de la tension.
2. L’aimant joue le rôle du rotor (partie mobile du dispositif), magnétique).
la bobine joue le rôle du stator.

3. Chaîne énergétique d’une dynamo de vélo : Augmentation du nombre Augmentation


de spires. de l’amplitude de la tension.

Diminution du nombre de Diminution


spires. de l’amplitude de la tension.

Introduction d’une barre


Augmentation
de fer doux à l’intérieur
de l’amplitude de la tension.
de la bobine*.

Complément théorique : la tension induite aux bornes de la


bobine s’oppose à la variation du flux (notion non demandée).
Elle est proportionnelle au nombre de spires, à la valeur du
champ magnétique et à la section de la bobine.
L’énergie thermique a plusieurs origines. On peut citer : les *Le fer doux s’aimante facilement et conduit donc bien le flux
frottements mécaniques entre les différentes parties en mou- magnétique (bien mieux que dans l’air) : son introduction dans
vement de l’alternateur et l’effet Joule (échauffement des élé- le protocole permet l’augmentation du champ magnétique.
ments du circuit électrique provoqué par le passage du cou-
rant électrique).

4 . D’après le « mémo physique », le rendement est le rap-


port entre l’énergie utile et l’énergie disponible. Ici, les éner-
Activité 2
gies sont de 735 GWh pour l’énergie fournie par la turbine et
De l’observation de la lumière
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700 GWh pour l’énergie produite par l’alternateur. Le rende-
ment vaut alors : à l’effet photovoltaïque
700 = 0,95, soit 95 %.
735 1. Aucune de ces longueurs d’onde ne correspond aux lon-
gueurs d’ondes des raies apparaissant sur le spectre d’émis-
sion de l’hydrogène donné dans le document 1. Ce gaz n’est
5. Les valeurs obtenues dépendront, bien évidemment, du donc pas constitué d’atomes d’hydrogène.
matériel utilisé.
Phénomène : Une force électromotrice (tension) induite appa- 2. Les longueurs d’onde des photons émis dépendent des
raît aux bornes de la bobine dans un sens, puis dans l’autre écarts entre les niveaux d’énergie de l’atome. Comme les écarts
sens, puis de nouveau dans le premier sens et ainsi de suite, à entre les niveaux d’énergie sont propres à chaque atome, les
une fréquence égale à celle du mouvement de rotation. longueurs d’onde des photons émis (qui sont les longueurs
d’onde des raies d’émission) sont spécifiques à chaque atome,
La tension observée aux bornes du stator est alternative et et sont donc différentes dans les atomes d’hydrogène et de
pratiquement sinusoïdale (selon la régularité de la rotation), mercure.
donc périodique. Sa fréquence en Hz correspond à la vitesse
de rotation du rotor, en tours par minute, multipliée par 60. 3. Les longueurs d’onde des raies d’émission sont propres à
chaque atome. Ainsi, chaque atome est caractérisé par un
spectre d’émission qui permet de l’identifier.

4. L’effet photovoltaïque correspond à la conversion d’éner-


gie lumineuse (énergie radiative) en énergie électrique.

Chapitre 5 • Deux siècles d’énergie électrique • 31


5. L’intensité du rayonnement solaire à la surface de la Terre
est maximale pour des longueurs d’onde approximativement
comprises entre 400 et 900 nm (doc 5). Or le silicium et le ger-
manium absorbent bien les radiations pour ces longueurs
d’onde (doc 4). Ils sont donc bien adaptés pour absorber l’éner-
gie lumineuse émise par le Soleil.

Activité 3
Optimiser la conversion d’une
cellule photovoltaïque
1. Bien veiller à respecter le schéma du montage : l’ampère-
mètre est en série (calibré en mA) ; le voltmètre est en dériva-
tion (calibré en V) ; il ne faut pas placer la lampe trop près de
la cellule pour ne pas la détériorer.
Il pourra être nécessaire de travailler avec des valeurs de résis-
tance supérieures.

2. Les valeurs obtenues dépendront, bien évidemment, du


matériel utilisé.
À titre d’exemple, on trouve :
La figure suivante montre les résultats obtenus dans le tableur
du logiciel Regressi, en traçant la courbe de I = f(U). 1 = IF = 1,90⋅10−3 d’où R = 5,46 = 2,87⋅103 Ω
R UF 5,46 1,90⋅10−3

6. À l’oral : On commence par superposer à la caractéristique


de la cellule la droite qui passe par l’origine et le point F cor-
respondant à la puissance maximale qui peut être délivrée. La
valeur de la résistance cherchée est alors obtenue en calcu-
lant l’inverse de la pente de cette droite.

Exerci ce s Tester ses connaissances

QCM
1. a. / 2. a. ET d. / 3. b. ET c. / 4. c.

Après avoir effectué un lissage, on vérifie bien que l’allure de 5 Définitions inversées
la courbe est conforme à celle présentée dans le document 3.
a. Physique quantique. / b. Alternateur. / c. Semi-conducteur.
/ d. Stator.
3. À l’aide du tableur, on calcule la puissance en effectuant
le produit de la tension par l’intensité. On peut ainsi détermi-

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ner la valeur maximale atteinte. Sur le graphique de la figure 6 Spectre d’absorption
précédente, ce point correspond au point de la courbe d’abs- L’intensité du rayonnement solaire à la surface de la Terre est
cisse 5,46 V. maximale pour des longueurs d’onde approximativement com-
Le point correspondant à cette même abscisse sur la caracté- prises entre 400 et 900 nm. Or pour des longueurs d’onde
ristique est placé dans la partie bombée de la courbe, lorsque supérieures à 500 nm environ, le coefficient d’absorption du
U et I sont encore chacune relativement élevées, ce qui est semi-conducteur CdS devient beaucoup plus faible que celui
conforme à la zone indiquée sur le document 3. du semi-conducteur Ge. Ainsi, le semi-conducteur Ge, parce
qu’il absorbe bien mieux les radiations de longueurs d’onde
supérieures à 500 nm, absorbe beaucoup plus la lumière solaire
4. Principe de fonctionnement d’une cellule photovoltaïque. que le semi-conducteur CdS.
L’énergie, transmise par les photons qui atteignent la cellule,
provoque l’extraction d’électrons puis leur mise en mouve- 7 Vrai ou faux ?
ment dans le circuit. L’effet photovoltaïque correspond à la
a. Vrai. / b. Vrai. / c. Faux : « La conversion d’énergie méca-
conversion d’énergie lumineuse (énergie radiative) en énergie
nique en énergie électrique par un alternateur se fait avec peu
électrique.
de pertes, le rendement est proche de 1. »
Lien possible : https://www.laradioactivite.com/site/pages/
Effet_Photoelectrique.htm 8 Analyse d’un spectre d’émission
On lit graphiquement que les raies d’émissions ont pour lon-
5. La valeur de la résistance R maximisant la puissance élec- gueur d’onde environ ces valeurs : 405 nm, 436 nm, 546 nm,
trique délivrée par la cellule est obtenue en prenant l’inverse
577 nm et 579 nm. Elles correspondent donc à l’atome de
de la pente de la droite qui passe par l’origine et le point de
mercure.
fonctionnement F (doc 4).

Chapitre 5 • Deux siècles d’énergie électrique • 32


Exerci ce s Développer ses compétences

10 Bilan énergétique d’une éolienne


1. Représentation de la chaîne complète (y compris la conversion alternatif-continu faite par le redresseur non exigée) :

2. Le rapport entre l’énergie mécanique produite au niveau 3. Pour une vitesse de 15 km·h-1 la puissance de la dynamo est
des pales et l’énergie cinétique du vent est de : P = 2,7 W (lecture graphique du document 2). En utilisant le
document 3, la durée minimale pour recharger la batterie est
Em 10510
= = 0,5995 , soit environ 60 %.
EC 17530
Δt = E = 7,70 Wh = 2,9 h, soit 2 heures et 51 minutes.
Le résultat de ce calcul est conforme avec l’affirmation P 2,7 W
d’Albert Betz.
La durée réelle sera nécessairement plus grande du fait de
pertes énergétiques sous forme d’énergie thermique.
11 Un prototype d’hydrolienne
Les courants marins entraînent les pales de la turbine, ce qui 4. Pour une vitesse deux fois plus grande (soit 30 km·h-1), la
permet de mettre le rotor de l’alternateur en mouvement. Un puissance de la dynamo n’est pas deux fois plus grande (envi-
phénomène d’induction électromagnétique a alors lieu : il appa- ron 3,5 W). La durée minimale pour recharger la batterie ne
raît dans le stator une tension et un courant induits. L’énergie sera donc pas deux fois plus courte.
mécanique du rotor a donc été convertie par l’alternateur en
énergie électrique. Cette conversion d’énergie permet la pro- 14 Optimiser l’utilisation d’une cellule photovoltaïque
duction d’électricité grâce à l’énergie des courants marins. Courbes pour les questions 1, 3 et 6 :

12 Des éoliennes toujours plus grandes !


1. Il s’agit d’une conversion d’énergie mécanique (rotation des
pales grâce au vent) en énergie électrique.
2. L’élément de l’éolienne réalisant cette conversion énergé-
tique est l’alternateur.

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3. L’augmentation du diamètre de l’hélice et de la hauteur du
mât des éoliennes permet d’accéder à des puissances plus
élevées.
Complément : L’augmentation du diamètre de l’hélice permet
de capter davantage d’énergie cinétique, augmentant ainsi la
puissance de l’éolienne. L’augmentation de la hauteur des mâts
des éoliennes s’explique quant à elle par le fait que les vents
sont plus forts et plus réguliers en altitude.
4. La puissance totale du parc est 68 × 8 = 496 MW.
5. Il manque des informations telles que la distribution de la Le dipôle ohmique a une résistance de 4,0 Ω donc la droite
vitesse du vent dans le temps, ou encore la valeur de l’énergie rouge est tracée telle que :
cinétique associée au vent en fonction de sa vitesse.
I = 1 U.
4
13 Dynamo et pédalage
1. Les éléments principaux de l’alternateur sont les deux élé-
ments : rotor (3) et stator (5).
2. La roue du vélo met en mouvement un système d’entraîne-
ment, qui permet de mettre en rotation le rotor. Un phéno-
mène d’induction électromagnétique a alors lieu : il apparaît
dans le stator de l’alternateur une tension et un courant induits.
L’énergie électrique ainsi générée permet de faire fonctionner
l’éclairage et de charger la batterie.

Chapitre 5 • Deux siècles d’énergie électrique • 33


2. Schématisation du montage :
Température (°C) 10 25 40 55 70

Tension (V) 33,7 32,7 31,7 30,7 29,8

Intensité (A) 6,80 6,70 6,70 6,65 6,65

Puissance maximale (W) 229 219 212 204 198

On constate bien que lorsque la température augmente, la


puissance maximale que peut fournir le panneau solaire dimi-
nue. C’est un effet dommageable car généralement, quand il
y a beaucoup de Soleil, il fait chaud...
4. Par lecture graphique, les coordonnées du point de fonc- 2. Les coordonnées du point de fonctionnement à 25 °C sont
tionnement sont à l’intersection de la courbe I = f(U) pour la U = 32,7 V et I = 6,70 A. La résistance d’un dipôle ohmique dont
cellule (courbe bleue) et de la droite I = f(U) pour le dipôle la caractéristique passe par ce point est d’après la loi d’Ohm :
ohmique (courbe rouge) car le courant I est le même dans la R = U = 32,7 = 4,9 Ω.
cellule et dans la résistance R. Le point de fonctionnement est I 6,7
à une tension aux bornes du dipôle ohmique qui vaut 12,9 V et
3. On estime graphiquement les coordonnées du point d’in-
I = 3,2 A.
tersection de la caractéristique du dipôle ohmique de résis-
5. P = U × I = 12,9 × 3,2 = 41 W tance R = 4,9 Ω avec celle du panneau solaire pour une tem-
pérature égale à 70 °C : U = 31,0 V et I = 6,31 A. La puissance
6. On constate aisément qu’en utilisant un dipôle ohmique de
délivrée par le panneau solaire au dipôle ohmique vaut alors
résistance R’ > 4,0 Ω, dont la caractéristique apparaît en poin-
31 × 6,31 = 196 W.
tillé sur la figure (question 1), la puissance électrique délivrée
par la cellule photovoltaïque est plus grande : P’ = 15,0 × 3,1 = 4. Elle est inférieure à 219 W, puissance délivrée à ce même
47 W > 41 W. Ainsi, le dipôle ohmique de résistance R = 4,0 Ω conducteur ohmique de résistance 4,9 Ω à 25 °C.
ne maximise pas la puissance électrique délivrée par le module
photovoltaïque. 17 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
Pédaler pour la planète
15 Des cellules photovoltaïques pour l’espace
1. Un individu moyen devant recharger une batterie de 10 Wh
1. Le coefficient d’absorption de GaInP diminue très rapide- doit fournir une énergie mécanique de :
ment pour des longueurs d’onde supérieures à 620 nm envi- ⎛ 100 ⎞
ron. Or on constate qu’il existe des longueurs d’onde supé- E mécanique = 10 × ⎜ ⎟ = 12,5 Wh.
⎝ 80 ⎠
rieures à 620 nm pour lesquelles l’intensité du rayonnement
solaire est très élevée. Ainsi, l’énergie solaire associée à ces Pour cela, il devra pédaler modérément durant :
longueurs d’onde serait peu absorbée par GaInP. Il n’est donc
pas judicieux de l’utiliser seul dans une cellule photovoltaïque, t = 60 × 12,5 = 25 minutes.
30
car il ne permet pas d’absorber efficacement toute une partie
de l’énergie radiative émise par le Soleil.
2. Pour fournir ces 12,5 Wh, il aura dû dépenser :
2. GaS et Ge ont des coefficients d’absorption élevés pour les
longueurs d’onde supérieures à 620 nm : ils permettront donc 12,5 × 100 = 62,5 Wh d’énergie chimique issue de son alimen-

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d’absorber l’énergie lumineuse émise par le Soleil que le 20
semi-conducteur GaInP n’a pas pu absorber. tation, ce qui correspond à : 100 ×
62,5 = 11 g de biscuits,
583
3. Pour des longueurs d’ondes inférieures à 670 nm, les trois
c’est-à-dire un biscuit seulement.
semi-conducteurs ont un coefficient d’absorption élevé. Mais
GaInP est celui qui a le meilleur rendement photovoltaïque :
3. La production d’un biscuit de 11 g a une empreinte carbone de :
cela signifie que pour une même quantité d’énergie radiative
absorbée, c’est GaInP qui fournira la plus grande quantité
d’énergie électrique. Pour optimiser le rendement de la cel-
268 × 11 = 29,5 g de CO2.
100
lule photovoltaïque, il faut donc que les rayonnements de lon-
Sa consommation par l’organisme pour en tirer de l’énergie a
gueur d’onde inférieure à 670 nm soient absorbés prioritaire-
une empreinte carbone de 16 g. L’empreinte carbone totale
ment par GaInP. Comme la lumière traverse en premier le
est donc de 45,5 g par biscuit.
semi-conducteur placé dans la couche 1, on place GaInP dans
la couche 1.
En comparaison, les centrales doivent fournir :

16 Panneaux solaires et canicule 100 × 10 = 12,3 Wh pour recharger la batterie. Cela corres-
81
1. L’emplacement des cercles noirs correspond au point de
pond à une empreinte carbone de 0,052 × 12,3 = 0,6 g de CO 2 ,
fonctionnement pour lequel la puissance fournie par les cel-
soit 76 fois moins.
lules photovoltaïques est maximale.
Une lecture graphique des coordonnées de ces cercles permet Si on mange des biscuits pour compenser l’effort qui a permis
d’estimer la valeur de la puissance maximale que peut fournir de recharger le smartphone, alors l’acte n’aura pas été écolo-
le panneau solaire en fonction de la température. gique du point de vue bilan carbone : il aurait mieux valu mettre

Chapitre 5 • Deux siècles d’énergie électrique • 34


son téléphone à charger sur une prise… Le problème est sur-
tout lié à la faiblesse du rendement des efforts humains.
Influencé par un biais émotionnel, peut-être avez-vous pensé
que l’énergie générée par la force humaine était forcément moins
polluante que celle produite par une centrale électrique  ?
Ces considérations ne doivent cependant pas occulter le fait
que l’empreinte carbone de la solution proposée est très anec-
dotique tant que l’humain n’est pas utilisé de façon significa-
tive pour générer de l’électricité… Il ne faudrait pas non plus
tomber dans un biais d’insensibilité à l’étendue !
Autre aspect non abordé ici : l’OMS aussi bien que le Ministère
de la Santé recommandent de pratiquer au moins 60 minutes
d’exercice physique par jour. Dans ce cadre, recharger son télé-
phone en pédalant peut s’avérer bénéfique.

Erratum
Déjà vu, déjà su, question 2.
Modifier la réponse a. par « dépend de la taille du corps noir. »,
ce qui devient faux : seule la réponse d. est juste.

Cette modification a été effectuée dans le manuel élève.

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Chapitre 5 • Deux siècles d’énergie électrique • 35


Ch ap it re

6 Les atouts de l’électricité

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Concepts de formes, de transfert, de conversion


d’énergie et de puissance, tous travaillés depuis le
cycle 3. Les notions d’énergie cinétique et d’éner-
gie potentielle de pesanteur sont connues depuis
Enseignement le collège.
scientifique
(Première) → Les réactions nucléaires de fusion et de fission
sont connues depuis la classe de Seconde. Les élèves
ont appris à les différencier en classe de Première
à partir de leur équation.

→ Collège. Les processus de production ou de consom- → La notion de rendement a été abordée dans le
mation d’énergie ont été modélisés sous forme de cadre des études des synthèses chimiques et des
chaînes de transformations énergétiques. convertisseurs.
Physique-Chimie → Seconde. Aspects énergétiques des réactions
nucléaires, équation des réactions nucléaires.

→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de → Probabilités conditionnelles.


courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
phique de graphiques statistiques.
Mathématiques → Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.

Activité 1
Produire de l’électricité sans
1. b. Néanmoins, on peut considérer que la voiture, même sur
une route horizontale, peut être située à une certaine altitude combustion ?
© Hachette Livre, 2020 – Enseignement scientifique Terminale – Guide pédagogique
et donc posséder une énergie potentielle de pesanteur (réponse
a.). 1. Remarque 1 : Nous avons choisi de laisser solidaires la tur-
bine et l’alternateur lors de la conversion de l’énergie méca-
2. a. car la personne a gagné de l’altitude en montant quelques
nique en énergie électrique. Nous les distinguerons au cours
étages.
d’un exercice pour montrer leur différence.
3. c. puis c.
Remarque 2 : La notion d’énergie électrique écrite dans les dif-
4. d. férentes chaînes énergétiques est liée au travail d’une force
5. d. électrique.
6. b.
Esortie
7. b. car r =
Eentrée

Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 36


Centrale solaire thermique :

La ressource primaire d’énergie est le Soleil.

Éolienne :

La ressource primaire d’énergie est le vent.

Centrale thermique nucléaire :

La ressource primaire d’énergie est le combustible fissile (uranium par exemple). © Hachette Livre, 2020 – Enseignement scientifique Terminale – Guide pédagogique

2. Calcul du rendement de la centrale solaire thermique : L’énergie cinétique du vent intercepté par l’éolienne en 2 h est :
P (puissance électrique) 11 MW
r = sortie r = = 0,092 = 9,2 % Ec = 1 × 1 ,2 × π × 82 × 2 × 3 600 × 103 = 8 ,7⋅108 J
P (puissance radiative) 120 MV 2
entrée
Pour les élèves ayant choisi la spécialité physique-chimie ou
Cette valeur est assez faible. pour les élèves demandeurs, on peut préciser le calcul :
1,2 kg·m-3 est la masse volumique ρ de l’air.
3. Pour une vitesse de vent de 10 m·s-1, le rendement d’une
La surface des pales est S = π·r2 .
éolienne est de 0,34 (lu sur le graphique). Le rayon des pales
de l’éolienne est de 8 m (voir doc 3). Donc, avec v la vitesse du vent : ρ·S·v est le flux massique d’air
intercepté par l’éolienne en kg·s-1.
Cette question peut être abordée à deux niveaux selon les
élèves (ayant choisi la spécialité ou non). On peut signaler que pendant un temps dt, l’air qui traverse
les pâles de section S se trouve dans un cylindre de longueur
Pour les élèves n’ayant pas choisi la spécialité physique-chimie : v·dt, le flux massique est donc dm = ρ·S·v·dt.
Il est tout à fait possible de préciser que l’énergie cinétique Ec
La puissance du vent capté est l’énergie cinétique par seconde
est celle du cylindre d’air qui va passer par les pales pendant
donc elle vaut :
2 h, mais mener le calcul ne semble pas indispensable en dehors
des objectifs pédagogiques de cet enseignement (pour les non Ec = 1dm d'où l'expression donnée.
2
spécialistes tout du moins).

Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 37


On a donc la vitesse au cube (v dans le flux massique et v2 pour 2. Pour stocker le surplus quotidien d’un réseau électrique de
l’énergie cinétique) et en multipliant la durée (ici 2 h = 2 × 54 MWh, il est possible d’utiliser une STEP : seules la STEP et
3 600 s), on a l’énergie interceptée : les batteries électrochimiques peuvent stocker ce surplus
d’énergie, mais :
Ec = 1 ρ⋅π ⋅r 2⋅v 3 × 2 × 3600
2 – les STEP sont déjà reliées au réseau électrique ;
= 1 × 1 ,2 × π × 82 × 103 × 2 × 3600 – la durée de vie des STEP est plus importante que celle des
2 batteries chimiques ;
= 8 ,7⋅108 J – la notion de densité énergétique n’est pas utile ici : on
E (énergie électrique) peut donc utiliser une installation qui « prend de la place ».
Par définition : r = Esortie (énergie cinétique)
entrée Pour stocker l’énergie nécessaire à l’autonomie d’un téléphone
D’où : Eélectrique = r × Ec = 0,34 × 8,7·10 J = 3,0·10 J
8 8 portable de 7,7 Wh, il faut utiliser un stockage de faible dimen-
sion (et au coût le plus faible) : nous choisirons une batterie
électrochimique de faible masse.
4. Centrale solaire thermique :
Pour stocker l’énergie dissipée lors du freinage d’un autobus
Aspects positifs : ressource primaire d’énergie renouvelable, (0,94 kWh), nous pouvons utiliser une super-capacité : l’éner-
pas d’émission de gaz à effet de serre pendant le gie à stocker est compatible et le nombre de cycles freinage-
fonctionnement. accélération est également compatible sur la durée de vie d’un
Aspects négatifs : ressource primaire d’énergie intermittente autobus. En effet, le stockage et la restitution se déroulent
(même si les réservoirs de sel permettent de compenser en sur des temps très courts. Les puissances de restitution et de
partie ce problème), faible production électrique par rapport stockage doivent être grandes.
à la surface utilisée au sol.
3. Impact écologique de l’exploitation du lithium :
Éolienne :
Le traitement chimique utilisé lors de l’exploitation du lithium
Aspects positifs : ressource primaire d’énergie renouvelable,
contamine l’eau environnante et la rend non potable. Les sels
pas d’émission de gaz à effet de serre pendant le
non exploités sont rejetés dans le milieu, rendant aussi l’eau
fonctionnement.
aux alentours impropre à la consommation. Ceci a un impact
Aspects négatifs : ressource primaire d’énergie intermittente. sur les humains, mais aussi sur les animaux. La biodiversité est
Centrale thermique nucléaire : menacée dans la mesure où toute forme de vie disparaît autour
des étendues d’eau polluées.
Aspects positifs : Pas d’émission de gaz à effet de serre pen-
dant le fonctionnement, grande production d’énergie De plus, la nappe phréatique est réduite du fait du pompage
électrique. et de la forte évaporation de l’eau dans les bassins. Il y a donc
des conséquences à la fois qualitative et quantitative sur l’eau
Aspects négatifs  : Problèmes de la gestion des déchets
disponible.
nucléaires, du coût de la sécurisation du site et du démantè-
lement (qui demande aussi une grande technicité). Enfin, l’utilisation de pompes émet des gaz à effet de serre par
la combustion du diesel.

Activité 2
Comment stocker l’énergie
électrique ?
1. Tableau complété :

© Hachette Livre, 2020 – Enseignement scientifique Terminale – Guide pédagogique


Durée de vie
Densité Puissance de Capacité Rendement Coût
Technologie Autonomie (nombre de
d’énergie restitution énergétique (%) (euros·Wh-1)
cycles)

1 210 000
1 kWh·m-3
GWh
pour une Quelques
STEP 0,1–1 GW (maximum : 65-80 40 ans 75-150
chute de 360 jours
données de
m
2015)

Super- 10 kW – 5 Quelques 10 000 à


6 kWh·kg-1 1-5 kWh 90-95 16 000
capacité MW jours 500 000

Batterie
0 à 150
électro- 10 MW 100 MWh 10 min – 15 h 70-80 4 000 50-1 000
Wh·kg-1
chimique

Rappel et précision sur la différence entre accumulateur et batterie : une batterie est une association d’accumulateurs. C’est la rai-
son pour laquelle on atteint, pour les batteries industrielles, des valeurs de puissance de restitution et de capacité énergétique si
grandes !

Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 38


2. Énergie consommée pour le trajet de 214,8 km (test) avec
Exerci ce s Tester ses connaissances 20,3 kWh consommés :
E(pour 100 km) × 214 ,8
Econsommée =
QCM 100
1. a., b. ET d. / 2. b. / 3. b., c. ET d. (ressource énergétique inter-
mittente selon les saisons) / 3. a.
= 20 ,3 × 214 ,8 = 43 ,6 kWh
100
énergie (en Wh)
5 Vrai ou Faux ? 3. Masse des dispositifs de stockage : m =
énergie massique
a. Faux : Les accumulateurs transforment l’énergie électrique
et la stockent sous forme d’énergie chimique.
Super- H2
b. Faux : Les Stations de Transfert d’Énergie par Pompage Batterie Li-Ion
condensateur (réservoir inclus)
transforment l’énergie électrique et la stockent sous forme
d’énergie potentielle.
7,3·103 kg = 7,3 t 290 kg 29 kg
c. Faux : Les super-condensateurs transforment l’énergie élec-
trique et la stockent sous forme d’énergie électromagnétique.
4. Masse des dispositifs de stockage pour fournir une puis-
d. Vrai.
puissance (en W)
sance donnée : m =
6 Calcul de rendement puissance massique
1. P investie = 1 300 MW / 33 % = 3 939 MW
Super-condensateur Batterie Li-Ion
2. Si l’EPR avait un rendement de 33 %, il faudrait investir une
puissance :
P = 1 650 MW / 0,33 = 5 000 MW. 10 kg 286 kg
Avec son rendement de 37 %, il ne faudra investir qu’une
puissance : 5. Au vu des calculs précédents, un même dispositif ne peut
P’ = 1 650 MW / 0,37 = 4 459 MW, soit une économie de 541 MW, pas être aussi performant dans le stockage de l’énergie (lié à
soit près de 11 %. l’autonomie) et dans la restitution de cette énergie sur des
Non seulement l’EPR permettra de produire davantage de durées brèves (liée à la puissance). Les super-condensateurs
puissance électrique, mais il permettra aussi de faire des éco- sont très performants en termes de puissance mais ils ne
nomies de puissance investie. peuvent être utilisés pour les transports routiers (7,3 t pour le
dispositif de stockage, c’est trop !).
7 Barrages dans les Vosges Dans le cadre des transports mixtes, il sera alors judicieux de
coupler un dispositif de type super-condensateur pour les
1. Cette géographie est propice à la production et au stockage
transports en ville (10 kg) avec une batterie à hydrogène pour
d’énergie car elle présente deux lacs d’altitudes différentes, le
les transports routiers (29 kg). En couplant deux dispositifs,
Lac Blanc de plus haute altitude (1 060 m) que le Lac Noir
la masse totale sera alors optimisée.
(960 m). Ainsi, en faisant passer l’eau du lac supérieur vers le
Noter aussi que les deux masses nécessaires pour fournir la
lac inférieur via la conduite d’eau souterraine, de l’énergie élec-
puissance demandée et stocker l’énergie sont quasiment iden-
trique pourra être produite. De plus, en pompant l’eau du lac
tiques avec une batterie Li-ion. C’est la solution actuellement
inférieur vers le lac supérieur, en cas d’excès d’énergie élec-
utilisée.
trique dans le réseau, de l’énergie pourra être stockée (sous
forme d’énergie potentielle de pesanteur).
10 Batterie nomade solaire
2. L’énergie maximale que nous pouvons espérer produire cor-
1. En fin de journée, la batterie a emmagasiné une énergie de :
respond à la conversion de l’énergie potentielle de pesanteur
de l’eau qui était stockée dans le Lac Blanc (lac supérieur) : Estockée = 0,75 × 18,7 Wh = 14,0 Wh.

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Epp = m × g × h, avec h la différence d’altitude entre les deux Erestituée = 0,18 × Estockée = 2,5 Wh : la batterie du téléphone ne
lacs et m la masse d’eau utilisée pendant les 5h de pourra pas être chargée à 100 %.
fonctionnement Remarque : La batterie nomade, même chargée à 100 % en
Or h = 1 060 – 960 = 100 m fin de journée, ne pourra pas charger à 100 % la batterie du
téléphone.
Et m = ρ × V = ρ × D × Δt avec D le débit en m3·s-1 et Δt la durée
en s.
2. Schéma de la chaîne énergétique au cours du stockage de
D’où Epp = ρ × D × Δt × g × h = 1 000 × 2,0 × 5 × 3 600 × 9,81 × l’énergie par la batterie nomade :
100 = 3,5·10 10 J = 35 GJ
La conversion aboutit à une énergie potentielle de 9,8 MWh.

Exerci ce s Développer ses compétences

9 Importance de l’électricité dans les transports


1. Dans le cas des transports routiers, le besoin principal est
l’autonomie. Dans le cas des transports en ville, le besoin prin-
cipal est la puissance.

Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 39


Schéma de la chaîne énergétique au cours de la restitution de l’énergie par la batterie nomade : (la chaîne peut être complétée au
cours du fonctionnement du téléphone, partie de droite)

11 Géothermie
1. Dans le cadre de la géothermie, la ressource primaire d’énergie est la chaleur des roches profondes : ces roches chaudes, dites
« sèches » réchauffent l’eau qu’on injecte pour en récupérer l’énergie thermique.

2. Chaîne énergétique de la centrale électrique par géothermie :

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Remarque : La turbine est dans un rectangle violet car elle transmet l’énergie sans la convertir.

3. Chaîne énergétique du réseau de chaleur par géothermie :

Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 40


12 Un barrage en haute altitude
1. Chaîne énergétique complétée :

Remarque : La turbine est dans un rectangle violet car elle transfère l’énergie sans la convertir.

2. Énergie électrique quotidienne : tion dans le suivi du projet par la société responsable de la
Eélect = Pélect × Δt = 1,10 MW × 24 h = 26,4 MWh. construction.
Énergie mécanique reçue par l’alternateur qui a un rendement 1923, le barrage de Gleno en Italie : l’enquête met en évidence
de 95 % : une incroyable série de malfaçons par les responsables du
Eélect 26,4 projet.
Eméca altern = = = 27,8 MWh.
rA 0,95 1959, le barrage de Malpasset en France : l’enquête ne remet
pas en cause la solidité de la voûte, mais celle de la roche sur
laquelle le barrage était appuyé. La Cour de cassation exclut défi-
Énergie mécanique reçue par la turbine avec un rendement de nitivement toute responsabilité humaine dans la catastrophe.
E 27,8
88 % : Eélect
E = = 27,8 = 31,6 MWh
E méca turbine = rélect = 0,88 = 31,6 MWh
méca turbine rT 0,88 14 Projet nucléaire
T
1. Énergie thermique récupérée par un système de
= 31,6 × 3 600 MJ = 1,14⋅105 MJ cogénération :
= 31,6 × 3 600 MJ = 1,14⋅105 MJ D’après le rendement de la centrale, l’énergie électrique repré-
3. On estime que le rendement de la chute est de 100 % (ou sente 35 % de l’énergie primaire :
que les pertes sont intégrées au rendement de la turbine). Eélect
Eélect = 35 % × Eprimaire d'où : Eprimaire =
L’énergie alors mise en jeu par la chute d’eau au cours d’une 35 %
journée a pour valeur l’énergie à l’entrée de la turbine :
Eméca turbine = Echute d’eau = P × Δt = ρ × g × q × Δt × h De plus, l’énergie thermique dissipée correspond à la moitié (50 %)
de 65 % de l’énergie primaire. D’où :
E 1 ,14⋅1011 Eprimaire
⇒ h = ρméca turbine
× g × q × Δt = 11 000 ×9 3600 = 448 m
000 × 9,,81×
81× 0 30 ×
0 ,,30 × 24 × 3600
24 × Eth = 50 % × 65 % × E primaire = 50 % × 65 % ×
35 %

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4
4. Epp = P × Δt = Eméca turbine = 1,14·10 MJ. = 0 ,325 × 1 ,58⋅10 = 1 ,42⋅10 = 1 ,42⋅10 GWh
5 4 4

0 ,35
5. Nous pouvons en déduire la masse d’eau quotidienne :
11 2. L’énergie thermique potentiellement récupérable annuelle-
mjour = Epp = 1 ,14⋅10 = 2 ,6⋅107 kg.
g × h 9 ,81 × 448 ment par un système de cogénération pourrait alors permettre
de couvrir les besoins en énergie liée au chauffage. Le grand avan-
Or 1 000 kg d’eau occupent un volume de 1 m3. Le volume d’eau tage de ce système est donc de réutiliser une énergie dissipée
quotidien passant dans ce barrage est donc de 2,6·104 m3 . dans l’environnement sans consommation d’énergie primaire
supplémentaire
6. Nombre équivalent en piscines olympiques :
15 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
2.6⋅104 (m3 )
N = = 13 piscines environ. À la poursuite du rêve de Tesla
2 000 (m3 )
Selon les lois de conservation des quantités de masse et d’éner-
Cela représente un gros volume ! gie, il n’est pas possible de créer de la matière ou de l’énergie à
partir de rien. Toute production d’énergie correspond en réalité
à un transfert d’énergie, que la physique permet d’appréhender
13 Des catastrophes dues à l’homme
et de calculer efficacement.
1802, la rupture du barrage de Puentes en Espagne : cette
Vu l’incompatibilité des concepts de « dégravitation » et
catastrophe est due à une erreur d’appréciation de la qualité
d’« énergie surnuméraire » avec l’état des connaissances en phy-
des sols qui aurait entraîné une fragilité des fondations.
sique, le montage présenté se doit de fournir des preuves très
1864, le réservoir de Dale Dyke en Grande-Bretagne : les solides d’une production d’énergie supérieure à celle qu’il
experts ont conclu à un manque de compétence et d’atten- consomme.

Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 41


Étant branché sur le secteur, le moteur fournit sans doute une
puissance de 2 200 W. Cependant, il n’y a pas de mesure de la
puissance fournie en sortie par les quatre alternateurs : ce n’est
pas parce que leur puissance nominale est de 2 200 W qu’ils
la délivrent effectivement. Ici, quatre lampes de 300 W peuvent
être allumées, ce qui correspond à une production d’énergie
de 1 200 W par l’ensemble des alternateurs : c’est très infé-
rieur aux 8 800 W revendiqués, et cela correspond à un ren-
dement de 1 200 / 8 800 = 13,4 %. Il n’y a donc pas eu de pro-
duction d’« énergie surnuméraire », mais au contraire une
déperdition de l’énergie produite par le moteur.
Les lois classiques de la physique permettent d’expliquer le
fonctionnement du système présenté, qui n’a aucune utilité
technologique : il y aurait eu bien moins de pertes d’énergie
en branchant directement les lampes au secteur !
Dans le montage présenté, le fait que des lampes s’allument
n’est pas significatif d’une production d’énergie d’origine incon-
nue : il y a un biais de représentativité.
Les discours pseudoscientifiques invoquant une énergie incon-
nue et inépuisable ont un caractère merveilleux, faisant appel
à un biais émotionnel.
Le fait qu’ils soient relayés par des médias peu au fait des lois
de la physique peut rendre la croyance plus crédible, par un
biais de conformisme social.

Erratum
Activité 2, question 3
Il n’y a pas de document 6 donc on répond à la question en se
servant uniquement du document 5.

Exercice 12
Dans l’énoncé, g = 9,81 m·s-2 : il manque le « moins » devant le
2 dans la puissance du s.

Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève.

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Chapitre 6 • Les atouts de l’électricité • 42


Ch ap it re
Optimisation du transport
7 de l’électricité

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Collège : les élèves ont appris à représenter les → Des bilans de puissance dans les circuits élec-
circuits électriques de façon conventionnelle depuis triques sont effectués.
la classe de cinquième. Ils savent mesurer des ten- → L’expression de la puissance en fonction de U et
sions et des intensités au multimètre. Ils ont tra- I, la loi d’Ohm ont été à nouveau mobilisées.
vaillé les lois simples de l’électricité et ont appris à
→ Notion d’effet Joule : les expressions en fonction
les exploiter. Ils ont en particulier mené de nom-
des couples (U,I), (I,R) et (U,R) sont connues.
breux calculs de puissance à l’aide de l’expression
Physique-chimie de la puissance électrique dissipée par un dipôle :
P=U×I
→ Seconde. Les notions abordées au cycle 4 sont
approfondies et généralisées :
– Lois des mailles
– Lois des nœuds
– Point de fonctionnement d’un circuit
– Loi d’Ohm

→ Cycle 4 / Seconde : calcul littéral (intérêt des lignes → La notion de dérivation et l’étude générale des
à haute tension), mise en équations d’un problème polynômes de degré 2 permettent une résolution
d’optimisation sous contraintes. experte du problème. Les racines peuvent être
déterminer de façon exacte.
Résolution dans un cas particulier simple (fonction
polynomiale du second degré à minimiser sur un
segment).
→ Cycle 4 : résolution par dichotomie à l’aide du
tableau des valeurs et du tableur/calculatrice pour
Mathématiques affiner la solution.
→ Seconde. L’étude qualitative des fonctions per-
met de justifier l’existence des extremums. La fonc-
tion de référence x² aborde la notion de parabole
et des propriétés de symétrie. Une résolution algo-
rithmique est possible à l’aide de Python. Enfin, le
travail sur le calcul littéral du cycle 4 permet de
passer d’une forme à l’autre (factorisée,
développée…).

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1. c.
2. a.
3. c.
4. c.
5. La télévision a consommé une énergie de 125 × 7 = 875 Wh
et le fer à repasser a consommé une énergie de :

3 000 × 1 = 1000 Wh.


3
Le fer à repasser a donc consommé davantage d’énergie
électrique.
6. a. Le minimum est 1.
b. L’abscisse pour laquelle le minimum est atteint vaut 3.
c. Les coordonnées du minimum sont (3 ; 1).
7. Un graphe orienté est une modélisation d’une situation réelle
à l’aide d’un ensemble de nœuds. Le chemin entre deux nœuds
est représenté par un arc, orienté à l’aide d’une flèche.

Chapitre 7 • Optimisation du transport de l’électricitée • 43


Activité 1 Activité 2
Le transport de l’électricité Minimiser les pertes
1. Les choix technologiques qui permettent de limiter les
par effet Joule
pertes d’énergie lors du transport sont les suivants :
1. Graphe orienté :
– choix d’une tension alternative suite à l’invention des trans-
formateurs (doc 2) ;
– choix d’un transport à haute tension (doc 1) ;
– choix d’utilisation de l’aluminium pour minimiser la résis-
tance électrique des câbles (doc 4).

2. Schéma du circuit électrique :

2. Les contraintes de fonctionnement des cibles sont :


Usine : P 3 = 40 kW et U’ = 630 V
P3 40 000
I3 = = = 63,5 A
U' 630

Lotissement de maisons : P4 = 8 kW et U’ = 630V


P4 8 000
I4 = = = 12,7 A
U' 630
3. La puissance disponible au transformateur A est :
3. Loi des nœuds : I1 + I2 = I3 + I4 donc I2 = I3 + I4 - I1 = 76,2 - I1
P = U1 × I1 = 200 000 × 150 A = 30 000 000 W = 30 MW
4. Il faut considérer les parties du circuit dont la résistance
Si la tension électrique est de U2 = 400 000 V sur le réseau de
n’est pas nulle (donc celles en R1 et R2). Comme on néglige la
transport, l’intensité du courant électrique (pour une puis-
résistance des lignes reliant la sous-station à l’usine et au lotis-
sance identique) sera :
sement. Il reste alors :
I2 = P = 75 A
U2 Pertes par effet Joule : Pj = R1 × I12 + R2 × I22
La perte de puissance par effet Joule sera alors de :
5. En combinant les relations des questions 3 et 4 :
Pj = R × I22 = 2,25.104 W
Pj = R1 × I12 + R2 × (I3 + I4 - I1)2
De la même façon, pour : U2 = 10 000 V, I2 = 3 000 A, Pj = 36 MW
On sait que I3 + I4 = 76,2 A
Pour U2 = 260 V, I2 = 1,15.105 A, Pj = 5,33.10 10 W
D’où : Pj = 4 × I12 + 4 × (76,2 - I1)2
4. D’après les calculs précédents, plus la tension électrique En factorisant par 4 : Pj = 4(I12 + (76,2 - I1)2)
choisie pour le transport de l’énergie électrique est grande,
plus l’intensité du courant électrique est faible, plus la perte 6. On peut tracer la représentation graphique de cette

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de puissance par effet Joule sera faible. Notons que les valeurs fonction.
d’intensité dans les lignes sont conditionnées par la puissance Représentation graphique de la fonction :
produite dans la centrale.
Pour préciser, on peut indiquer :

I (dans la ligne) = P (produite)


U (transport)

et

P (Joule) = R × I (dans la ligne)2= R × P (produite) 2


2

U (transport)

5. La puissance électrique d’un dipôle vaut P = U × I or dans


le cas d’un conducteur ohmique, la tension a ses bornes vaut :
U = R × I avec R la valeur de la résistance de ce conducteur
ohmique. En combinant ces deux relations, il vient :
Pj = (R × I) × I = R × I2 . En déplaçant le curseur, on peut conjecturer que les pertes
Il faut bien faire comprendre aux élèves que l’intérêt de tra- sont minimales quand I ≈ 38 A et dans ce cas-là les pertes
vailler à haute tension a pour avantage de diminuer l’intensité valent environ 11 800 W.
I à puissance produite constante et donc de diminuer les pertes
par effet Joule Pj. 7. Développement de la fonction mathématique :
Par le calcul Pj (I1) = 4 (I12 + 5 806,44 - 152,4 I1 + I12)
= 8I12 + 23 225,76 - 609,6 I1

Chapitre 7 • Optimisation du transport de l’électricité • 44


On reconnaît une fonction polynôme du second degré (de type 8 Déterminer le minimum d’une fonction
ax2 + bx + c). On sait que le minimum est atteint pour la valeur L’intervalle auquel semble appartenir la valeur qui rend la fonc-
b , soit I 609,6 tion minimale sur son intervalle de définition est : [3,1 ; 3,3].
de − 1min = 16 = 38,1 A.
2a
Dans ce cas là, les pertes valent : Pj (I1) = 11 612,88 W.

Exerci ce s Développer ses compétences

Exerci ce s Tester ses connaissances


10 Modéliser un circuit de distribution électrique
Il faut un réseau de distribution électrique montrant trois
QCM centres de production, une sous-station et quatre cibles de
1. b., c. ET d. (dans le cas du chauffage électrique) / 2. a. / distribution.
3. a. / 4. b. Exemple (mais il en existe de très nombreux autres…) :

5 Phrases à construire
a. Le transport de l’électricité se fait à haute tension pour
minimiser les pertes par effet Joule.
b. Un conducteur parcouru par un courant électrique va dis-
siper de l’énergie du fait d’un échauffement : c’est l’effet Joule.
c. Un système de production et distribution d’électricité peut
être modélisé par un graphe orienté dont les arcs représentent
les câbles électriques reliant les sources aux cibles, chacune
représentée par un nœud.

6 Circuit électrique à schématiser


Schématisation du circuit électrique :

11 Minimum d’une fonction


1. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées, soit on déve-
loppe les formes canoniques, soit on calcule les coordonnées
du sommet à partir des formes développées.
Si on développe g(x) , on trouve :
⎛ 4 x 4⎞ 2 4 2
g(x) = 3 ⎜ x 2 − + ⎟ + = 3x 2 − 4 x + + = 3x 2 − 4 x + 2 = f(x) '
⎝ 3 9⎠ 3 3 3

De même, si on développe h(x), on montre que h(x) = i(x) pour


tout x réel.

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7 Construire un graphe orienté
De la même façon, j(x) = k(x) pour tout x réel.
Graphe orienté :
2. La méthode par le calcul est la plus directe : on peut lire les
coordonnées du sommet directement grâce à la forme cano-
nique (programme d’enseignement de spécialité de mathé-
matiques de Première). Puisque le coefficient dominant est
positif, il s’agira toujours d’un minimum.
⎛ 2 2⎞
Pour f , on a Sf ⎜ ; ⎟ ;
⎝ 3 3⎠

Pour b, on a Sb(0,75 ; 4 ,5625) ;

⎛ 1 59 ⎞
Pour j , on a S j ⎜ ; .
⎝ 6 12 ⎟⎠

Chapitre 7 • Optimisation du transport de l’électricité • 45


Par lecture graphique

2 ⎛
2

3 ( x − 0,75) + 4,5625 3 ⎜ x − 1 ⎟ + 59
⎛ ⎞ 2
3 ⎜ x − 2⎟ + 2 6 ⎠ 12
⎝ 3⎠ 3 ⎝

On lit approximativement que le mini- On lit approximativement que le mini- On lit approximativement que le mini-
mum est atteint pour x = 0,7 et vaut mum est atteint pour x = 0,8 et vaut mum est atteint pour x = 0,2 et vaut
environ 0,68. environ 4,5. environ 4,9.

Avec un tableau de valeurs

On lit approximativement que le mini- On lit approximativement que le mini- On lit approximativement que le mini-
mum est atteint pour x = 0,7 et vaut mum est atteint pour x = 0,75 et vaut mum est atteint pour x = 0,2 et vaut
environ 0,67. environ 4,5625. environ 4,92.

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12 Pertes de puissance par effet Joule 13 Rendement d’une ligne à haute tension
1. La puissance dissipée est celle qui est perdue entre la cen- La puissance perdue représente 2,5 % de la puissance initiale
trale et la ville donc Pj = 590 - 587 = 3 MW. de 700 MW donc :
2. Connaissant la perte par effet Joule et l’intensité, on peut ⎛ ⎞
calculer : 700 × ⎜ 1 − 2,5 ⎟ = 682,5
⎝ 100 ⎠
Pj
R= = 300 Ω La puissance disponible est donc égale à 682,5 MW.
I2

3. Résistance linéique : 14 Représentation graphique d’une fonction


1.
R ( en Ω )
(
rL en Ω⋅km−1 ) =
L ( en Ω ) x 0 1 2 3 4 5 6 7
L= R = 300 = 1 200 km f(x) 10,4 8,6 7,2 6,2 5,6 5,4 5,6 6,2
rL 0,25

Cette longueur de câbles importante peut s’expliquer par le


fait que l’énergie électrique est distribuée par un faisceau de
câbles électriques et pas un seul câble…

Chapitre 7 • Optimisation du transport de l’électricité • 46


2. Représentation graphique de cette fonction : 17 Le réseau Smart grid
1. La demande électrique est de 540 MW. Il faut donc faire fonc-
tionner la centrale hydroélectrique (500 MW), ainsi que la ferme
de panneaux solaires (200 MW) ou utiliser les panneaux solaires
des maisons individuelles comme nous sommes en pleine jour-
née (il n’est pas envisageable de faire fonctionner les éoliennes
car il n’y a pas de vent…).
Graphes orientés :

ou

La fonction semble avoir un minimum ; d’après le tableau, le


minimum semble atteint en 5 et vaut 5,4.
3. 0,2 (x - 5)2 + 5,4= 0,2 (x2 - 10x + 25) + 5,4 = 0,2x2 - 2x + 10,4 = f(x)
Les coordonnées du minimum sont bien (5 ; 5,4) d’après la forme
canonique de l’expression.

15 Expression d’une fonction


La courbe f(x) montre un sommet pour x - 1 = 0 soit x = 1 ; la valeur
de y est alors de 3, ce qui correspond aux coordonnées du mini-
mum de la courbe D qui est (1 ; 3).
La courbe g(x) montre un sommet pour x - 3 = 0 soit x = 3 ; la valeur
de y est alors de 31, ce qui correspond aux coordonnées du mini- 2. L’ensemble des utilisateurs a besoin de :
mum de la courbe F qui est (3 ; 1). 1,8 + 0,12 + 0,15 = 2,07 GW.
La courbe h(x) montre un sommet pour x - 0,5 = 0 soit x = 0,5 ; la Le soir, les panneaux photovoltaïques ne vont pas produire d’élec-
valeur de y est alors de 4, ce qui correspond aux coordonnées du tricité, donc le maximum d’énergie renouvelable est fourni par
minimum de la courbe E qui est (0,5 ; 4). la centrale hydroélectrique et les éoliennes (s’il y a du vent) ; soit
au maximum 0,8 GW. C’est bien insuffisant, donc on ne peut enle-
Ainsi, la courbe D représente la fonction f ; la courbe représen-
ver ni la centrale au fuel ni la centrale nucléaire. Dans ce cas-là,
tative de g est F et la courbe représentative de h est E.
pour faire fonctionner le maximum de sources d’énergie renou-
velables, on fera fonctionner soit les éoliennes (s’il y a du vent),

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16 Un réseau de transport de l’électricité soit la centrale hydroélectrique de façon à compléter la puissance
Graphe orienté du réseau de transport : manquante.
Graphe orienté :

Chapitre 7 • Optimisation du transport de l’électricité • 47


3. Les Smart grid permettent : 21 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
– d’adapter l’offre et la demande de façon à ne pas avoir de La stabilité du réseau électrique européen
pénurie ;
Le document 1 n’apporte pas de réponse permettant de répondre
– peuvent permettre de réduire l’utilisation des sources de
à la question : portant sur deux dates où il y a eu une production
production d’énergie « non renouvelables » ;
éolienne exceptionnelle, il ne donne pas une vision d’ensemble
– permettent d’avoir une réaction rapide.
de la productivité annuelle et ne permet pas de savoir si cette
production pourrait compenser un manque qui aurait lieu au
18 Minimiser une fonction par encadrement de la valeur même moment dans un autre pays.
1. Contraintes sur les cibles : Le document 2 permet de constater que le facteur de charge
Remontée 1 moyen des 19 pays est très variable en fonction du temps : durant
P = 500 kW et U = 20 kV donc I = P = 25 A l’année, il est plus élevé en hiver et plus faible en été, et au cours
U d’un même mois il peut beaucoup varier. C’est lorsque le facteur
Remontée 2 de charge moyen est le plus bas qu’il y a le plus besoin de
P' = 600 kW et U' = 12 kV donc I' = P' = 50 A compensation.
U'
De plus, la prise en compte de l’intervalle de confiance permet
Loi des nœuds : I1 + I2 = I3 + I4 donc I2 = I3 + I4 - I1 = 75 - I1
d’affirmer que 95 % des pays ont sur l’ensemble de l’année un
Pertes par effet Joule : Pj = R1 × I12 + R2 × I22 + R3 × I32 + R4 × I42 facteur de charge, à plus ou moins 10 % près, identique à la
avec R1 = R2 = R3 = R4 = 1 Ω moyenne.

En combinant les relations précédentes : Ainsi, lorsqu’en été, par exemple, le facteur de charge est bas
pour un pays donné, il l’est aussi pour la plupart des autres pays
Pj = I12 + (I3 + I4 - I1)2 + I3 2 + I4 2 européens. Les facteurs de charge ont donc tendance à varier de
D'où Pj = I12 + (75 - I1)2 + 3 125 la même manière quels que soient les pays d’Europe : il n’y a que
En développant : Pertes (I1) = 2 × I12 - 150 × I1 + 8 750 très peu de compensation.
S’appuyer sur des résultats de production exceptionnelle en négli-
2. À l’aide d’un tableau de valeurs, on trouve que la valeur qui geant le contexte annuel et européen correspond à un biais de
rend la fonction minimale est 37,5 A. Il faut juste une plus grande représentativité (il y a généralisation abusive).
précision que 10-1 pour cibler la valeur de 37,5 avec justesse.
Aucun des moyens de production proposés ne permet à lui seul
de générer de l’électricité de façon à la fois durable, adaptable à
la demande et peu émettrice en CO2 :
– les énergies éolienne et solaire sont durables et peu pro-
ductrices de CO2, mais ne permettent pas de s’adapter à la
demande ;
– les énergies thermiques reposant sur les combustibles
fossiles sont adaptables à la demande, mais ne sont pas
durables et sont fortement productrices de CO2 ;
– l’énergie par fission nucléaire est adaptable à la demande
19 Minimiser une fonction
et peu productrice de CO2, mais elle n’est pas durable.
1. Contraintes sur les cibles : Il est donc actuellement nécessaire d’utiliser ces trois types d’éner-
Usine 1 gie pour maintenir la stabilité du réseau électrique, en faisant
varier les proportions en fonction des ordres de priorité que l’on
P = 10 kW et U = 10 kV donc I = P = 1,0 A
U se fixe (réduction de l’émission de gaz à effet de serre, maintien
de la sécurité de l’approvisionnement en énergie, pérennité de la
Usine 2
ressource).
P' = 15 kW et U' = 10 kV donc I' = P' = 1,5 A
U'
2. Loi des nœuds : I1 + I2 = I3 + I4 donc I2 = I3 + I4 - I1 = 2,5 - I1 Erratum

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Pertes par effet Joule : Pj = R1 × I + R2 × I + R3 × I + R4 × I4
1
2
2
2
3
2 2
Activité 1, document 3 
En combinant les relations précédentes : La valeur I1 est en réalité de 0,15 kA ou 150 A.
Pj = R1 × I12 + R2 × (I3 + I4 - I1)2 + R3 × I32 + R4 × I42 Illustration de l’exercice 17
D'où Pj = 2 × I12 + (2,5 - I1)2 + 25,5 En haut à gauche, c’est une centrale électrique nucléaire.
3. En développant : Pertes (I1) = 3 × I12 - 5 × I1 + 31,75 Illustration de l’exercice 18
La puissance de la petite station photovoltaïque de montagne
4. On calcule l’abscisse du sommet de la parabole représentant
est P1 = 0,85 MW.
la fonction pertes :
I1min = 10 = 5 ∼ 1,7 A Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève.
6 3

20 Algorithme et circuit électrique


Cette fonction Python permet de renvoyer les pertes par effet
Joule dans un conducteur ohmique de quatre ohms à partir de
l’intensité entrée.

Chapitre 7 • Optimisation du transport de l’électricité • 48


Ch ap it re
Choix énergétiques
8 et impacts sur les sociétés

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Les élèves ont appris à reconnaitre les réactions


de fission et de fusion nucléaires à partir
Enseignement d’équations.
scientifique
(Première) → Ils connaissent la radioactivité. Ils ont tous tra-
vaillé les décroissances radioactives sous formes
graphiques et manipulé la notion de demi-vie.

→ Seconde. Les réactions nucléaires ont été décou-


vertes en seconde : leurs écritures symboliques ont
Physique-Chimie
été exploitées, leurs aspects énergétiques
découverts.

→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de


courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
Mathématiques phique de graphiques statistiques.
→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.

→ Collège et Seconde. Notion de risque naturel (voir


SVT
chapitre 4).

1. c.
2. a.
3. a.
4. c.

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5. d.

Activité 1 fet négatif de l’utilisation des combustibles fossiles et de l’épui-


sement progressif des énergies de stocks, les politiques visent
Produire de l’électricité : alors à développer l’énergie électrique issue des filières renou-
velables. La part des énergies renouvelables (éolien et photo-
quels choix pour quelles voltaïque) augmente significativement à partir de 2005.
conséquences ? 2. La filière nucléaire (pour les centrales âgées) est celle qui
permet de produire de l’électricité au coût le plus faible, avec
1. Au début des années 1970, l’énergie électrique provient des émissions de gaz à effet de serre très réduites. Le coût du
principalement de deux filières : thermique classique et hydrau- démantèlement n’est pas comptabilisé dans le bilan financier,
lique. L’énergie nucléaire en est à ses débuts. ce qui peut grandement fausser les évaluations. Les princi-
Sous l’effet du choc pétrolier en 1970, le prix du baril de pétrole paux inconvénients de cette filière sont la production de déchets
augmente en flèche et donc la production d’énergie devient radioactifs dangereux et la dépendance aux importations d’ura-
très chère. La France réfléchit à une certaine autonomie éner- nium naturel, une ressource non renouvelable, ainsi qu’une
gétique : la part du nucléaire augmente très fortement et très grande dangerosité en cas d’accident. Cependant, une
devient largement majoritaire (environ 75 % au début des grande part du combustible peut être recyclé, avec des pro-
années 2000). jets efficaces à partir de 2023.
Au début des années 2000, les enjeux environnementaux Remarque : en ce qui concerne le coût effectif de la filière
deviennent une préoccupation des sociétés : conscients de l’ef- nucléaire, il ne prend pas en compte le coût du démantèlement

Chapitre 8 • Choix énergétiques et impacts sur les sociétés • 49


car aucune centrale n’a été entièrement démantelée (mais on 2. Les deux projets semblent répondre au besoin d’autono-
a une idée du coût minimum avec Brenilis qui est en cours de mie de l’île. Cependant, le projet CNR, plus modeste, paraît
démantèlement). Il y a une différence dans le traitement des avoir un meilleur impact écologique (bagasse locale non impor-
données selon le type de source énergétique et il est délicat de tée, déploiement de véhicules électriques, etc.), tandis que le
faire des comparaisons. Ainsi, aujourd’hui, si on construit une projet Albioma a un impact économique et social plus positif
ferme éolienne, il faut bloquer sur un compte la somme pour sur l’économie locale (soutien de l’usine sucrière et des
le démantèlement futur. Le démantèlement futur coûte donc planteurs).
dès le départ… Ce n’est pas le cas pour les centrales nucléaires
(pas d’argent mis de côté pour l’EPR en construction).
Projet CNR Projet Albioma
On peut ainsi construire la réponse comme suit.
Avantages : coût de production (sans démantèlement), peu Adéquation
d’émissions de GES, recyclage partiel du combustible. 8 MW 12 MW
aux besoins
Inconvénients : coût du démantèlement, dangerosité en cas
d’accident, gestion des déchets radioactifs, sources épuisables
d’uranium. Utilise les résidus de
Utilise les résidus de
Impacts : bagasse locale.
bagasse locale.
3. La durée de vie est calculée en fonction de la période climatique, Énergie de biomasse
Importation de bois
radioactive, qui est le temps au bout duquel la quantité de écologique, non importée.
du Canada.
radionucléides considérés présents initialement dans un échan- sanitaire, Beaucoup de
Pas d’éolienne ou de
tillon a été divisée par deux. agricole sources d’énergie
panneau solaire.
renouvelable.
L’activité quantifie le niveau de radioactivité (grandeur en bec-
querel), qui correspond au nombre de désintégrations par
seconde qui se produisent dans un échantillon).
Vulnérabilité Peu de risque, Peu de risque,
4. Le retraitement du combustible nucléaire permet d’abord et gestion des absence de absence de
de séparer les parties du combustible nucléaire usagé : risques nucléaire. nucléaire.
– celles qui peuvent être utiles permettent de diminuer les
besoins en uranium naturel, d’où une moins grande dépen-
dance aux importations, ainsi qu’une diminution de l’exploi- Projet modeste, Projet 2,5 fois plus
Faisabilité
tation des réserves ; faisable coûteux.
– celles qui ne le sont pas et qui doivent être stockées.
Le retraitement permet ainsi de diminuer la quantité de déchets Soutient l’économie
radioactifs à gérer. Conséquences Exploitation
locale en utilisant
économiques modérée des
davantage de
6. L’évolution du mix énergétique doit permettre de produire et sociales résidus agricoles
bagasse.
l’électricité à un prix accessible, en évitant l’épuisement des
ressources et en limitant les impacts négatifs sur l’environne-
ment (limitation des GES en particulier), ainsi que les difficul-
tés liées à l’approvisionnement. 3. La filière biomasse n’a pas été écartée à Marie-Galante,
car on a tenu compte de l’économie locale dont l’usine sucrière
7. Selon les scénarios, l’objectif est d’abaisser la part du est un acteur important puisqu’elle engendre de l’emploi pour
nucléaire, d’environ 75 % en 2020, dans une fourchette com- de nombreux habitants (dont les planteurs). De plus, c’est une
prise entre 5 et 20 % environ en 2050. Parallèlement, l’objec- énergie de biomasse. Donc a priori, avec un bilan carbone favo-
tif est d’augmenter la part des énergies renouvelables, de 20 % rable si les végétaux sont replantés.
en 2020, dans une fourchette comprise entre 75 et 90 % envi- Informations complémentaires : Cette usine ne serait rentable
ron en 2050. L’augmentation de la part des énergies renouve- que grâce à des subventions liées à la production d’électricité
qu’elle est capable de réaliser à partir de biomasse. Depuis

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lables permet de freiner l’épuisement des ressources. Dans ces
scénarios, quasiment toute l’électricité provient de filières très 2000, l’usine de Marie-Galante perçoit de 4 à 6 millions d’eu-
faiblement émettrices de gaz à effet de serre. La production ros par an de subventions via le dispositif de CSPE - Contribution
d’électricité par les centrales nucléaires déjà en service se fait au service public de l’électricité.
aujourd’hui au coût de production le plus faible. La prévision
de l’évolution des coûts de production des différentes filières 4. Le document 3 montre que la transition écologique repose
est importante pour évaluer la pertinence des différents d’une part sur les progrès scientifiques et technologiques (amé-
scénarios. lioration du rendement des panneaux solaires photovoltaïques,
de l’autonomie des batteries pour les véhicules électriques,
recours à l’intelligence artificielle pour une centrale virtuelle,
etc.), et d’autre part sur des comportements collectifs (refus
Activité 2 d’importation du bois) et individuels (usage des véhicules élec-
triques de préférence aux véhicules à essence).
Étude de cas : Marie-Galante 5. Le document 4 indique qu’une puissance de 2,5 MW répond
et ses choix énergétiques aux besoins de 3 300 habitants. Or, l’introduction de cette
activité nous informe que l’île compte 11 000 habitants. En
1. Marie-Galante dispose de ressources énergétiques de type supposant une relation de proportionnalité entre le nombre
solaire, éolien (elle a été surnommée l’« île aux cent moulins ») d’habitants et le besoin en puissance, la puissance P néces-
et géothermique ou biomasse. Cependant, elle produit seule- saire pour assurer l’autonomie de l’île peut être évaluée par le
ment un tiers de l’énergie dont elle a besoin. Les deux autres calcul suivant :
tiers sont importés depuis la Guadeloupe, qui exploite essen-
tiellement les énergies fossiles. P = 2,5 × 11 000 = 8,3 MW
3 300

Chapitre 8 • Choix énergétiques et impacts sur les sociétés • 50


Le projet CNR du document 2 atteint pratiquement cette valeur c. Vrai
avec 8 MW. Le projet Albioma dépasse cette valeur avec 12 MW.
Le projet retenu (doc 3) est satisfaisant également avec un 7 Mix de production énergétique en France
maximum de 4 + 7,5 = 11,5 MW. La production de 7,5 MW est
Filière énergie renouvelable : c., d., e., f.
continue et il peut manquer 0,8 MW la nuit ou en cas d’ab-
sence de vent. Cependant, les sources renouvelables sont asso- Filière nucléaire : a., b., g., h.
ciées à un stockage possible (comme les batteries des cen-
trales éoliennes) : la distribution est gérée par la centrale vir- 8 Définitions inversées
tuelle (réseau électrique intelligent).
a. Énergie fossile
6. Le choix effectué décrit dans le document 3 montre que b. Mix énergétique
l’île serait capable de produire plus d’énergie qu’elle n’en c. Transition énergétique
consomme, en disposant au maximum d’une puissance de
d. Développement durable
11,5 MW pour des besoins évalués à 8,3 MW. Elle deviendrait
ainsi une île à énergie positive.
9 Énergies renouvelables
7. Le document 5 décrit un exemple où les panneaux solaires La Norvège possède un fort réseau hydrographique, la part
photovoltaïques (énergie renouvelable) sont utilisés aussi pour de l’hydraulique y est donc très importante (95,9 %). En Suède,
abriter des plantes mellifères, contribuant à la lutte contre la où les ressources en bois sont très importantes, la part de la
surmortalité des abeilles, qui jouent un rôle important pour la biomasse est plus importante (10 fois plus au minimum) qu’ail-
biodiversité. leurs. Enfin, le Danemark, pays plat qui possède une côte ven-
Lien vidéo : tée, a davantage développé l’éolien (1,5 à 8 fois plus que ses
https://www.youtube.com/watch?v=OcYB7sOv4sY&feature=youtu. voisins du nord).
be&list=PLXgFWmQTc9OgFaHv8SobZnDGr74271AZS Ainsi, on voit que les choix pour le mix énergétique d’un pays
dépendent des ressources spécifiques à son territoire.
ou QR code :

Exerci ce s Développer ses compétences

11 Se souvenir pendant des millénaires


1. L’information risque de disparaître à cause de la dégrada-

Exerci ce s
tion physique de son support. Elle risque aussi de ne plus être
Tester ses connaissances compréhensible aux êtres humains qui vivront dans plusieurs
millénaires. Enfin, elle risque d’être oubliée si aucune struc-
ture n’est en place pour veiller à sa transmission au cours des
QCM
millénaires.
1. b. 2. Pérennité du support physique de l’information : il doit pou-
2. d. La France a décidé de réduire la part du nucléaire dans la voir ne pas se dégrader dans le temps à l’échelle de plusieurs
production d’électricité à 50 % à l’horizon 2025 (doc 3 page millénaires.
138). Intelligibilité du message : le message doit rester compréhen-
3. a. (voir doc 4 page 139). sible à des êtres dont la langue ou la culture sera différente.
4. c. (voir doc 5 page 139) : il s’agit du coût apparent. Existence de relais de transmission du message : pour que l’in-
formation ne se perde pas, des dispositifs chargés de la conser-
5 Phrases à construire ver et de la transmettre doivent être mis en place.

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a. L’analyse des éléments de décision pour un choix énergé-
tique conduit le plus souvent à une recherche de diversifica- 12 Les pellets : un combustible d’avenir ?
tion des ressources, en privilégiant un mix énergétique. 1. La production de pellets dans le monde est passée d’envi-
b. Malgré l’urgence requise pour l’action, les objectifs, tenant ron 3,5 millions de tonnes en 2004 à 24,5 millions de tonnes
compte de l’inertie de certains systèmes (infrastructures éner- en 2014. Elle a donc été multipliée par un facteur entre 7 et 8.
gétiques, transports, production industrielle), ne sont souvent 2. Les deux régions du monde où la production de pellets
fixés qu’à l’échelle de la dizaine d’années. connaît la plus forte croissance entre 2004 et 2014 sont l’Eu-
c. La transition écologique des sociétés repose sur la créati- rope (Union Européenne et ses 28 pays) et l’Amérique du Nord
vité scientifique et technologique, comme sur l’invention de (États-Unis et Canada).
nouveaux comportements individuels et collectifs (consom- 3. Méthode par proportionnalité :
mations, déplacements, relations Nord-Sud). 1 litre de fioul dégage 10 kWh, valeur qu’on veut déterminer
d. Une consommation maîtrisée de l’énergie est une des clés avec une masse inconnue de pellets.
du développement durable. 1 tonne de pellet représente une énergie de 5 000 kWh.

6 Vrai ou faux ? 1 tonne 5 000 kWh


a. Faux. Entre 2020 et 2050, la proportion de nucléaire dans
? 10 kWh
le mix énergétique français devrait diminuer.
b. Faux. Nos choix énergétiques sont dictés par les impacts La masse de pellets nécessaire pour fournir une énergie équi-
écologiques et climatiques, mais aussi par la disponibilité des valente à celle produite par un litre de fioul est :
ressources locales, les risques évalués, les conséquences éco-
nomiques et sociales, etc. m = 10 × 1 = 0,002 = 2 kg
5 000

Chapitre 8 • Choix énergétiques et impacts sur les sociétés • 51


13 Le « tournant énergétique » allemand 15 D’importants contrastes Nord-Sud
1. Tableau complété : 1. On constate en observant la carte que la consommation
d’énergie primaire est beaucoup plus importante dans l’hé-
misphère Nord que dans l’hémisphère Sud.
2. L’énergie consommée par une ampoule de 75 W allumée
Allemagne 2000 2014 Variation pendant un an est de : 75 × 24 × 365 = 657 000 Wh = 657 kWh.
En Afrique, la consommation annuelle par habitant a été esti-
mée à 640 kWh. Elle est donc inférieure à la consommation
Population (millions d’une seule ampoule de 75 W allumée en permanence.
81,5 81 - 0,6 %
d’habitants)
16 Vers une consommation responsable
Consommation d’éner- 1.
337 306 - 9,2 %
gie (Mtep)
Consommer moins Consommer mieux

Consommation - Isoler son logement et bien - Éviter les emballages inutiles


4,13 3,78 - 8,5 %
par habitant (tep) le ventiler et préférer les articles réutili-
-  Réduire la température sables (sacs)
ambiante à 18-20 °C - Développer des circuits courts
Consommation
545 570 + 4,6 % - Acheter des produits plus (acheter des produits de sa
d’électricité (TWh)
économes en énergie (réfrigé- région  : produits agricoles,
rateurs ou congélateurs de matériaux de construction)
Émissions par habitant classe A+ ou A++ par exemple) - Utiliser des produits recyclés
9,97 8,93 - 10,4 %
(t de CO2) - Produire de l’eau chaude lors- et favoriser le recyclage des
qu’on la consomme et ne pas produits dont on veut se
la stocker défaire
Le calcul à réaliser est calqué sur le modèle de la première
- Éteindre les locaux vides et - Développer l’économie circu-
ligne. Pour la population, on observe une diminution de 0,5
utiliser des ampoules à basse laire (en faisant des déchets
million d’habitants par rapport à une population initiale de
consommation d’une entreprise les matières
81,5 millions d’habitants.
premières de sa voisine)
Cela représente : - Laver le linge à des tempéra-
tures peu élevées et limiter - Louer à la place d’acheter
Variation = − 0,5 = − 0,006, soit − 0,6 % l’usage du sèche-linge -  Favoriser le tourisme de
81,5
- Débrancher les appareils lors- proximité
2. Le tableau 1 montre qu’entre 2000 et 2014, avec une popu- qu’on ne les utilise pas (ne pas
lation stable, l’Allemagne a réussi à diminuer sa consomma- les laisser en veille)
tion d’énergie et son émission de CO2 par habitant, même si
dans le même temps, sa consommation d’électricité a légère-
ment augmenté.
2. Pour assurer la transition écologique nécessaire, les socié-
Le tableau 2 montre que l’Allemagne reste en 2016 un gros tés s’appuient sur la créativité scientifique et technologique
émetteur de CO 2 par rapport à la moyenne européenne. comme sur l’invention de nouveaux comportements indivi-
3. Les Allemands sont de gros émetteurs de CO 2 par rapport duels et collectifs (consommations, déplacements, relations
à la moyenne européenne en dépit d’un développement remar- Nord-Sud).
quable du solaire et de l’éolien et d’une consommation stable.
Ceci peut s’expliquer par l’usage important du charbon et du 17 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
lignite (grands émetteurs de CO2) et par la baisse du nucléaire
Vers une neutralité des émissions de carbone ?

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(faible émetteur de CO 2) dans leur mix énergétique.
Depuis le début des années 90, la Suisse montre des émissions
de CO 2 basses par rapport à la plupart des autres pays d’Eu-
14 Le mix électrique chinois : diversification des ressources rope de l’Ouest. C’est actuellement le pays qui en rejette le
1. Le choix stratégique de la Chine pour faire face à ses pro- moins.
blèmes environnementaux est de diversifier son mix énergé- Comme tous les autres pays cependant, elle importe des biens
tique. La projection jusqu’en 2040 montre une volonté de dimi- qui ont un coût en matière d’empreinte carbone lors de leur
nuer la part des ressources fossiles (surtout les charbons), d’in- production  : les émissions de carbone sont en partie
vestir dans les énergies renouvelables, tout en continuant à externalisées.
développer son parc nucléaire et en ayant davantage recours
Le second graphique montre qu’en moyenne cette externali-
au gaz naturel.
sation diminue parallèlement aux émissions propres à l’Europe
2. La prise de décision date de 2015, mais on voit les effets de l’Ouest, mais que ce n’est pas le cas pour la Suisse : depuis
apparaître avec une inversion de tendance concernant le char- 1990, ses émissions externalisées ont augmenté de 2 t/an/
bon seulement à partir de 2030. Malgré l’urgence requise pour habitant.
agir, les objectifs, tenant compte de l’inertie de certains sys-
Si on tient compte de l’externalisation, on peut donc dire que
tèmes (infrastructures énergétiques, transports, production
la contribution réelle de la Suisse aux émissions mondiales de
industrielle), ne sont fixés qu’à l’échelle de quelques dizaines
CO 2 a plutôt augmenté.
d’années.
Ne pas considérer l’externalisation au moment des bilans et
3. En 2017, la Chine a produit 6 602 TWh d’électricité, ce qui
de la définition des objectifs de réduction d’émissions de CO2 ,
correspond environ à la valeur projetée pour 2020. L’objectif
cela correspond à une prise en compte partielle des données :
semble encore pouvoir être atteint, mais ce sera difficile.
c’est un biais de représentativité, et également un biais d’in-
sensibilité à l’étendue car il faut estimer les émissions à l’échelle
globale. Le CO2 ne connait pas de frontières.

Chapitre 8 • Choix énergétiques et impacts sur les sociétés • 52


Erratum
Déjà vu, déjà su, question 1
Remplacer « b. une transformation physique » par « b. un chan-
gement d’état ». La réponse b devient donc fausse.

Cette modification a été effectuée dans le manuel élève.

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Chapitre 8 • Choix énergétiques et impacts sur les sociétés • 53


Thème 2
Entraînement aux E3C
1. Exemple de réseau de transport et de distribution fin 2015 :

2. Exemple de réseau de transport et de distribution en 2020 :

3. À la fin de 2015, les installations propres au Burkina Faso 5. Batterie en charge :


couvraient 69,3 % de la production de 1,44·10 6 MWh, soit
9,98·105 MWh.
En 2020, il faut alors que les nouvelles centrales solaires
puissent produire une énergie de :
Esolaire = 2,32·106 – 9,98·105 = 1,32·106 MWh. Ce calcul ne tient
pas compte du barrage hydroélectrique de Samendéni, car il
n’y a pas de données numériques accessibles sur l’énergie élec-
trique réelle produite par an.

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4. Calcul de l’énergie radiative nécessaire pour produire l’éner-
gie électrique précédente :
Esolaire 1,32⋅106
Eradiative = = = 1,32⋅107 MWh.
0,10 0,10

D’après le document 3, l’énergie solaire moyenne reçue par an Batterie en décharge :


au Burkina Faso est de Emoyenne = 2 300 kWh·m-2 .
Calcul de la surface des panneaux solaires nécessaire :
Eradiative 1,32⋅107
S = = = 5,74⋅106 m2 = 5,74 km2 .
Emoyenne 2,3

Cette superficie représente une très faible partie de la surface


du Burkina Faso (< 0,01 %), elle correspond à environ trois fois
la superficie de Monaco.

6. Les apports pour la population sont la production d’éner-


gie renouvelable et le stock d’eau pour l’agriculture et la
consommation.

Thème 2 • Entraînement aux E3C • 54


7. PP == U d'oùII == PP
U ××II d'où
UU

Or PJ = R × I2

2
Donc : Pj = R × ⎜ P ⎟
⎛ ⎞
⎝U ⎠
2
⎛ 6 ⎞
Donc : Pj = 0,5 × ⎜ 2⋅10 3 ⎟
⎜⎝ 225⋅10 ⎟⎠

Pj = 39,5 W

8. À puissance constante, élever la tension a pour consé-


quence une diminution de l’intensité du courant qui parcourt
les lignes, ce qui limite les pertes par effet Joule.

Erratum
Dans les données du pays, la surface doit être en km2 : 274 400
km2 .

Cette correction a été effectuée dans le manuel élève.

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Thème 2 • Entraînement aux E3C • 55


Ch ap it re
La biodiversité
9 et son évolution

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Collège (cycle 4). ADN contenu des chromosomes, → Étude de la molécule d’ADN lors de sa
support de l’information génétique d’un individu ; réplication.
notion de gènes et d’allèles ; établissement du lien → Approfondissement de la notion de mutation :
entre mutation et apparition de nouveaux allèles ; nature et fréquence, mutations spontanées ou
notions toutefois mal maîtrisées en fin de cycle 4. induites, système de réparation, ADN polymérase.
Biodiversité à trois échelles du vivant : écosystème, → Définitions de phénotype et génotype
espèces, allèles.
Mise en relation des modifications de la biodiver-
sité au cours des temps géologiques et de l’évolu-
tion des groupes d’êtres vivants.
Processus de sélection naturelle expliquant l’évo-
lution des êtres vivants.
→ Seconde. Approfondissement des notions d’ADN
(notion de double hélice et de complémentarité des
SVT nucléotides).
Remobilisation des notions de gène, d’allèle, de
mutation et de diversité allélique.
Identification, quantification et comparaison de la
biodiversité aux niveaux des espèces et des
écosystèmes.
Comparaison de séquences d’ADN pour identifier
et quantifier une variabilité allélique.
Approfondissement des mécanismes d’évolution
des populations : sélection naturelle et dérive
génétique.
Évolution de la biodiversité au cours du temps :
exemples de diversifications génétiques ou de
spéciations.
→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de
courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
Mathématiques phique de graphiques statistiques.

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→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.

1. a. / 2. b. / 3. d. / 4. d. / 5. b. / 6. b. / 7. ↓

Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 56


Activité 1
Pour le premier graphique, l’oscillation autour de 0,5 est d’am-
plitude globalement plus faible que dans le document et pour

Évaluer la biodiversité le second graphique, la convergence vers 0,5 est plus rapide.
Cela vient conforter la réponse à la première question.
de notre planète
3. Pour réaliser une estimation la plus fiable possible, il faut
1. Le recensement montre que différents taxons sont pré- que l’échantillon soit de taille assez grande (comme dans le
sents dans les zones géographiques explorées, mais pas for- premier échantillonnage) afin d’obtenir un intervalle de
cément les mêmes et dans les mêmes proportions. Par exemple, confiance de faible amplitude. Cependant, il faut aussi que
le taxon symbolisé en bleu ciel (espèce 5) est absent de la par- l’échantillon soit géographiquement représentatif de la popu-
tie ouest de l’océan Atlantique (à l’est de l’Amérique du Sud), lation étudiée (comme dans le second échantillonnage).
mais présent dans le Pacifique, à la latitude de la Californie.
La richesse spécifique n’est pas aussi élevée partout, puisqu’il 4. Pour le premier échantillonnage, f = 38,7 % et et n = 785,
y a de quatre taxons (sud-ouest de la Californie) à huit taxons donc la formule donne :
(est de la Floride) répertoriés pour chaque site.
⎡ 1 1 ⎤
⎢0,387 − ; 0,387 + ⎥.
2. Document 1 : l’analyse des échantillons prélevés permet ⎣ 785 785 ⎦
d’estimer à la fois la richesse spécifique et l’abondance.
C’est-à-dire l’intervalle [0,351 ; 0,423].
Document 2 : l’analyse de fèces permet également d’analyser
à la fois la richesse spécifique (chien versus loup) et l’abon-
Pour le deuxième échantillonnage, f = 43,4 % et n = 168, ce qui
dance en permettant d’identifier chaque individu.
donne l’intervalle [0,357 ; 0,511].
On constate que l’intervalle obtenu avec le second échantil-
3. Grâce à l’utilisation de la quatrième proportionnelle : lon est d’amplitude plus grande que celui obtenu avec le pre-
N = M × n = 8 × 9 = 24. mier, car l’échantillon est de taille plus petite. Le résultat sera
m 3 donc moins précis.

5. Il existe trois génotypes possibles. En les sommant, on décrit


Activité 2 la totalité de la population donc : f(B//B) + f(B//e) + f(e//e) = 1.
L’échantillonnage 1 du document 3 indique qu’il y a 304 dro-
Estimer la fréquence d’un carac- sophiles au corps noir parmi les 785 récoltées, donc la fré-
quence du génotype (e//e) est de :
tère à partir d’échantillons f (e //e ) = 304.
785
1. La fréquence de chaque échantillon est différente de la fré-
quence théorique qui est de 0,5. On peut remarquer qu’elle L’énoncé indique que 225 sont homozygotes (B//B) donc :
oscille entre 0,2 et 0,8. Si on calcule la fréquence du cumul des
f ( B // B ) = 225 donc f ( B // e ) = 1 − 225 − 304 = 32,6  %.
%.
échantillons, on constate qu’elle se rapproche de 0,5. En effet, 785 785 785
plus le nombre d’échantillons est important (et donc plus la
partie de la population étudiée est grande), plus la fréquence
cumulée observée se rapproche de 0,5. C’est la loi des grands
nombres.

2. En suivant le protocole, on obtient les graphiques suivants :

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Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 57


Activité 3
Le nombre de fleurs rouges attendu est :
p2 × N = 0,652 × 420 = 177,5 .

Prévoir la transmission des gènes Le nombre de fleurs blanches attendu est :


q2 × N = 0,352 × 420 = 51,5 .
de génération en génération Le nombre de fleurs roses attendu est :
2pq × N = 2 × 0,65 × 0,35 × 420 = 191,1.
1. Le caractère étudié dans le document 1 est la couleur des Ces nombres sont très proches des valeurs réellement obser-
fleurs. Les différents phénotypes sont la couleur rouge, rose ou
vées. On peut en déduire que cette population est à l’équilibre
blanche.
de Hardy-Weinberg pour le caractère étudié (couleur des fleurs).
2. Génotypes associés à chaque phénotype observé :
7. Le caractère étudié dans le document 4 est la longueur
d’une protéine : le phénotype muté possède une protéine rac-
Phénotype Génotype courcie par rapport au phénotype sauvage.
Fleur rouge (R//R) Sur la population étudiée de 341 vaches, les fréquences des
différents génotypes sont :
Fleur blanche (r//r)
– f(m//+) = 0,27 ;
Fleur rose (R//r) – f(m//m) = 0,00 ;
– f(+//+) = 0,83.
3. Fréquences alléliques et fréquences génotypiques :
On peut alors calculer la fréquence allélique des deux allèles :
– allèle + :
Fréquence Fréquence
phénotypique génotypique p = f ( +//+ ) + 1 f (m//+ ) = 0,83 + 1 0,27 = 0,965 ;
2 2
Fleur rouge (R//R) : – allèle m :
Allèle R : 66,7 %
40/60 = 66,7 % q = f (m//m) + 1 f (m//+ ) = 0,00 + 1 0,27 = 0,135.
2 2
1ère Fleur blanche (r//r) :
Allèle r : 33,3 % Après croisement, il est possible de calculer le nombre des dif-
année 20/60 = 33,3 %
férents phénotypes attendus :
Fleur rose (R//r) :
– le nombre de vaches (+//+) attendu est de :
0%
p2 = 0,9652 = 0,931, soit 93,1 % ;
Fleur rouge (R//R) : – le nombre de vaches (m//m) attendu est de :
Allèle R : 65,0 %
178/(178 + 190 + 52) = 42,4 % q2 = 0,1352 = 0,018, soit 1,8 % ;
4ème Fleur blanche (r//r) : – le nombre de vaches (m//+) attendu est de :
Allèle r : 35,0 %
année 52/(178 + 190 + 52) = 12,4 % 2pq = 2 × 0,965 × 0,135 = 0,261, soit 26,1 %.

Fleur rose (R//r) : Ce ne sont pas les chiffres observés après croisement. Il n’y a
190/(178 + 190 + 52) = 45,2 % donc pas équilibre de Hardy-Weinberg pour ce caractère. Cet
écart peut s’expliquer par l’absence de veau homozygote pour
Pour la fréquence allélique de R, il faut comptabiliser tous les la mutation, étant donné que ce génotype n’est pas viable.
individus (R//R) et la moitié des individus (R//r). La première La disparition du génotype (m//m) modifie alors les propor-
année, come il n’y a pas d’individus (R//r), cela conduit aux mêmes tions des deux autres génotypes.
fréquences que les fréquences génotypiques.
Au bout de quatre ans :
p = f (R//R) + 1 f (R//r ) = 0,42 + 1 0,45 = 0,65
Activité 4
2 2
Conséquences des activités
q = f (r //r ) + 1 f (R//r ) = 0,12 + 1 0,45 = 0,35

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2 2
humaines sur la biodiversité
1 1. Le document 1 montre une diminution de l’abondance des
4. f ( A ) = f ( A //A ) = f ( A //A ) + f ( A //a )
2 Arthropodes. Les deux documents montrent que le déclin
1
=f2 + (2pq ) = p2 + pq = p ( p + q ) = p affecte davantage certaines espèces que les autres : les plus
2 touchées sont les espèces rares dans le cas des insectes et les
1 espèces spécialistes dans le cas des oiseaux. Ces diminutions
f (a ) = f (a / / a ) + f (A / /a ) peuvent s’expliquer par les multiples perturbations anthro-
2 piques citées.
1
= q2 + (2pq ) = q 2 + pq = q ( p + q ) = q
2 2. L’évolution future prévisible est une richesse spécifique
moindre à cause de la disparition de certaines espèces. On
5. Puisque les fréquences alléliques restent constantes d’une
peut également prévoir une banalisation des espèces pré-
année à l’autre, la composition génétique reste identique au
sentes : les communautés d’oiseaux s’uniformisent vers des
cours des générations dans les conditions du modèle de Hardy-
compositions d’espèces peu spécialisées, présentes dans tous
Weinberg. On peut alors affirmer que la population est à l’équi-
les milieux.
libre de Hardy-Weinberg pour le caractère étudié.
5
3. Avant fragmentation, f(jaune) = 41 = 0,12. Après fragmen-
6. La première année la population plantée n’est pas à l’équi-
libre de Hardy-Weinberg puisque les fréquences alléliques et 1
tation, f(jaune) = 0 dans cinq cases, f(jaune) =
génotypiques ne sont pas constantes. 4 = 0,25 dans
Avec la réponse à la question 3, on a vu qu’au bout de quatre 2
trois cases et f(jaune) =
ans : p = 0,65 et q = 0,35. 5 = 0,4 dans une case.

Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 58


Le caractère jaune a donc complètement disparu dans cinq
sous-populations (perte de diversité génétique) et, dans tous
les cas, la composition génétique de la population est modi-
fiée par rapport à celle de départ.

4. Exemple de production : on constate que les fréquences 2. Il faut s’assurer que :


alléliques restent plus proches des fréquences initiales lorsque – le temps entre les deux captures soit suffisant pour obte-
la population a un plus grand effectif. nir une ré-homogénéisation des individus marqués dans la
Les situations de fixation ou de disparition d’un allèle sont aussi population ;
moins fréquentes. – il n’y ait ni immigration, ni émigration, ni natalité, ni mor-
talité pendant le temps de l’expérience ;
5. Les mesures prises pour maintenir la biodiversité consistent à : – l’échantillon capturé soit représentatif de la population
– éviter l’usage de pesticides qui détruisent différentes (pas les individus les plus faibles par exemple) ;
espèces sensibles et polluent l’environnement ; – la deuxième capture soit réalisée avec le même effort de
– végétaliser de façon diversifiée pour entretenir la richesse capture (pour garder la même représentativité) ;
spécifique ;
– le marquage n’influence pas la probabilité de recapture.
– respecter des corridors écologiques, permettant une com-
munication des organismes entre réservoirs de biodiversité.
L’ensemble des sous-populations peut ainsi fonctionner 7 Calculs de fréquences alléliques à partir des fréquences
comme une grande population globale et la baisse de diver- génotypiques
sité génétique générée par dérive génétique est 1. Les individus porteurs des deux allèles A et B représentent
amoindrie. la moitié des individus de la population :
f(A//B) = 0,5 donc 2pq = 0,5. En multipliant par 2, on a 4pq = 1
donc 4p(1 - p) = 1. C’est-à-dire que 4p2 - 4p + 1 = 0.
On reconnaît alors une identité remarquable : (2p - 1)2 , donc
Exerci ce s Tester ses connaissances
p = 1 et donc q = 1.
2 2

QCM Autre façon de résoudre :


p = 1 − q et p = 1
1. b., c. ET d. / 2. a., b., c. ET d. / 3. a. ET d. 4q
En utilisant deux fonctions telles que g(x) = 1 - x et h( x ) =
1
4 Image à commenter 4x
alors p est l’intersection entre la courbe de g et de h,

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L’analyse de l’ADN environnemental extrait de l’échantillon
⎛ ⎞
permet d’estimer la richesse spécifique, une composante de soit graphiquement le point ⎜ 1 , 1⎟ .
la biodiversité. ⎝ 2 2⎠

2. Les individus (A//A) sont deux fois plus nombreux que les
5 Définitions inversées
individus porteurs des deux allèles A et B :
a. Fréquence allélique
f(A//A) = 2f(A//B)
b. Biodiversité
q2 = 2 × 2pq = 4pq = 4q (1 - q) = 4q - 4q2
c. Équilibre de Hardy-Weinberg
5q2 = 4q donc, en simplifiant par q qui est non nul : 5q = 4 d’où
d. Intervalle de confiance
q = 4 et donc p = 1 .
e. Fluctuation d’échantillonnage 5 5

6 Limites de validité de la méthode 8 Affirmations à corriger


capture-marquage-recapture a. Au cours de l’évolution, la composition génétique des popu-
1. Pour une fiabilité de 95 %, l’intervalle de confiance est : lations change de génération en génération.
⎡f − 1 ; f + 1 ⎤ où f = 3 = 1 et n = 9, soit ⎡0 ; 2 ⎤ . b. La structure génétique d’une population reste stable quand
⎣⎢ n n ⎦⎥ 9 3 ⎣⎢ 3 ⎦⎥ l’effectif est élevé.
c. La méthode dite de capture-marquage-recapture permet
Ce résultat est pour n = 9. C’est vraiment très petit pour avoir une estimation de l’abondance.
une justesse mathématique du raisonnement. Cet intervalle
est faux dans le cas de petit effectif, où on ne converge pas vers
une loi normale mais de Poisson.

Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 59


2. Programme informatique adapté pour les génotypes
Exerci ce s Développer ses compétences (A//B) :

10 Représentation mathématique du modèle de


Hardy-Weinberg
1. Pour recevoir l’allèle A de son parent femelle :
– soit le parent femelle possède le génotype (A//A), ce qui Programme informatique adapté pour les trois génotypes
a pour probabilité p2 : il transmet alors l’allèle A de manière (A//A), (B//B) et (A//B) :
certaine ;
– soit le parent femelle est de génotype (A//B), ce qui a pour
probabilité 2pq et il a une chance sur deux de transmettre
l’allèle A.
Au final, la probabilité de recevoir l’allèle A du parent femelle est :
p2 + 1 2 pq = p2+ pq = p ( p + q ) = p car p + q = 1
2
3. Programme informatique transformé :
De même pour recevoir l’allèle B :
– soit le parent femelle est de génotype (B//B) avec proba-
bilité q2 et transmet alors l’allèle B ;
– soit le parent femelle est de génotype (A//B) et le trans-
met alors avec une probabilité de 1/2.
Donc la probabilité de recevoir l’allèle B du parent femelle est :
q2 + 1 2 pq = q2+ pq = q ( p + q ) = q.
2
2. Pour l’allèle transmis par le parent mâle les calculs de pro- 4. On constate que, pour n assez grand et p et q tels que
babilités sont les mêmes que ci-dessus, ce qui donne l’arbre p + q = 1, les résultats sont très proches des résultats théoriques,
suivant : ce qui confirme la validité du modèle de Hardy-Weinberg.

12 Les Diamants mandarins


Fréquence de l’allèle bj : f(bj) = q = 0,12 ;
Fréquence de l’allèle + : f(+) = p = 1 - q = 0,88.
Les deux parents ont un bec rouge, donc ils ont un allèle domi-
nant +, mais ils ont un descendant à bec jaune de génotype
(bj//bj). Ils doivent donc apporter un allèle bj et sont ainsi obli-
gatoirement hétérozygotes.
Dans le modèle de Hardy-Weinberg :
f(bj//+) = 2pq = 2 × 0,12 × 0,88 = 0,21.
Seulement un quart des descendants d’un tel croisement entre
hétérozygotes aura un bec jaune :
p = 1 × (0,21) = 1,1 %
2
4

13 Modélisation mathématique d’une évolution génétique


3. D’après cet arbre pondéré, la probabilité pour un descen-
1. L’énoncé indique que d’une génération à la suivante, la pro-
dant d’avoir le génotype (A//A) est p × p = p2 . La probabilité

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babilité pour l’allèle considéré de muter est u. La probabilité
d’avoir le génotype (B//B) est q × q = q2 et celle d’avoir le géno-
pour l’allèle de ne pas muter est donc 1 - u. Ainsi, la fréquence
type (A//B) est p × q + q × p = 2pq.
de l’allèle à une génération donnée est celle observée à la géné-
On retrouve ainsi dans la population des descendants la ration précédente multipliée par 1 - u. Autrement dit :
même répartition génotypique que dans la population des pn = (1 - u)n-1(1 - u).
parents, ce qui redémontre la stabilité du modèle de
Hardy-Weinberg. 2. On reconnaît l’expression récurrente d’une suite géomé-
trique de raison 1 - u. Ainsi, l’expression générale est :
11 Modèle de Hardy-Weinberg pn = (1 - u)n p 0.
1. Programme informatique complété :
3. Avec u = 0,05, on a donc pn = 0,95 n p 0. On cherche ici à par-
tir de quelle valeur de n on aura pn = 0,5 p 0, c’est-à-dire 0,95 n
p 0 ou encore en simplifiant par p 0 qui est non nul : 0,95 n = 0,5.
À l’aide de la calculatrice ou d’un tableur, on calcule 0,95n pour
les premières valeurs de n et on constate que l’on obtient pour
la première fois une valeur inférieure à 0,5 pour n = 14.
Remarque : si le chapitre sur le logarithme népérien a déjà été
traité pour les élèves suivant l’enseignement de spécialité de
Première, on pourra faire le calcul directement. En effet, 0,95n
< 0,5 est équivalent à nln(0,95) < ln(0,5) d’après les propriétés
du logarithme et donc :
n > ln(0,5) ≈ 13,5.
ln(0,95)

Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 60


14 Deux populations de grenouilles sur deux îles voisines ceux qui sont hétérozygotes (A//a) et homozygotes (A//A), car
1. Sur la première île : ils ont le même phénotype. Le modèle de Hardy-Weinberg ne
La fréquence de l’allèle A est : peut donc pas être testé.

1 128 1 64 160 3. L’électrophorèse permet de distinguer les hétérozygotes


p = f ( A //A ) + f ( A //B ) = + × = = 0,8
2 200 2 200 200 (A//a) des homozygotes (A//A) : les papillons analysés dans la
première piste sont homozygotes pour l’allèle A, ceux dans la
et la fréquence de l’allèle B est donc q = 1 - p = 0,2. deuxième piste sont hétérozygotes (A//a) et ceux dans la troi-
On obtient ainsi les fréquences théoriques des génotypes : sième piste sont de génotype (a//a).
p2 = 0,64 ; q2 = 0,04 et 2pq = 0,32. On vérifie qu’avec ces données
1 38 1 47
128 8 f ( A) = p = f ( A//A) + f ( A//a ) = + × = 0,6
Or f ( A//A) = = 0,64 ; f ( B//B ) = = 0,04 2 100 2 100
200 200
et f(a) = q = 1 - p = 0,4.
64 La fréquence de papillons foncés (A//A) attendue selon le
et f ( A//B ) = = 0,32.
200 modèle de Hardy-Weinberg est p2 = 0,36.
La fréquence de papillons foncés (A//a) attendue selon le
Ainsi, cette population est à l’équilibre de Hardy-Weinberg
modèle de Hardy-Weinberg est 2pq = 0,48 .
pour ce caractère.
La fréquence de papillons clairs (a//a) attendue selon le modèle
Sur la deuxième île :
de Hardy-Weinberg est q2 = 0,16.
La fréquence de l’allèle A est :
Les valeurs observées sont proches des valeurs attendues et
1 60 1 100 110
p = f ( A//A) + f ( A//B ) = + × = = 0,55 on peut conclure que la population est à l’équilibre de
2 200 2 200 200 Hardy-Weinberg.

et la fréquence de l’allèle B est donc q = 1 - p = 0,45.


16 Dérive génétique dans des populations à faible effectif
On obtient ainsi les fréquences théoriques des génotypes :
1. Programme informatique modifié :
p2 = 0,3 ; q2 = 0,2 et 2pq = 0,5.
60 40 100
Or f ( A//A) = = 0,3 ; f ( B//B ) = = 0,2 et f ( A//B ) = = 0,5.
200 200 200

Ainsi, cette population est aussi à l’équilibre de Hardy-Weinberg


pour ce caractère.

2. Les deux populations sont chacune à l’équilibre mais ne pré-


sentent pas les mêmes fréquences alléliques. Ceci traduit une
évolution indépendante des populations isolées l’une de l’autre,
par dérive ou sélection naturelle différente.
Si l’on considère les deux sous-populations comme une seule
de 400 individus, on peut à nouveau tester l’équilibre de
Hardy-Weinberg.
En exécutant plusieurs fois ce programme, on remarque que
La fréquence de l’allèle A est : la boucle while se termine toujours au bout d’un certain temps.
1 188 1 164 270 On peut donc observer qu’à chaque exécution, un des allèles
p = f ( A//A) + f ( A//B ) = + × = = 0,675 finit par disparaître (aléatoirement A ou B). C’est l’effet de la
2 400 2 400 400 dérive génétique. Le modèle de Hardy-Weinberg ne s’applique
et la fréquence de l’allèle B est donc q = 1 - p = 0,325. donc pas pour une population à faible effectif.

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On obtient ainsi les fréquences théoriques des génotypes : 2. Programme informatique adapté :
p2 = 0,45 ; q2 = 0,11 et 2pq = 0,44.
188 40 164
Or f ( A//A) = = 0,47 ; f ( A//B) = = 0,12 et f ( A//A) = = 0,41.
400 200 400

40 164
= = 0,12 et f ( A//A) = = 0,41.
200 400

Les valeurs théoriques et observées sont très proches : cette


population serait aussi à l’équilibre de Hardy-Weinberg pour
ce caractère.

15 Polymorphisme chez un Papillon


1. Avec un nombre d’individus plus important (40 au lieu de 12),
260
f ( a//a ) = = 0,16. on se rend compte que le phénomène est le même, c’est-à-
1600 dire qu’il y a toujours disparition d’un allèle au bout d’un
moment. Cependant, le nombre de générations avant cette
Si on suppose que la population est à l’équilibre de Hardy- disparition est généralement beaucoup plus important que
Weinberg, f(a//a) = q2 d’où q = 0,4. dans la question précédente. On peut ainsi observer que le
On en déduit p = 1 - q = 0,6. modèle d’Hardy-Weinberg n’est valable que si le nombre d’in-
dividus dans la population est très important.
2. Il n’est pas possible d’estimer, au sein des papillons foncés,

Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 61


17 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
Le Chat, un ami encombrant…
Les données montrent que les Chats harets sont une menace
pour la biodiversité d’espèces animales qui n’existent qu’en
Australie. Plusieurs espèces se sont déjà éteintes, et si rien
n’est fait plusieurs autres disparaîtront. Cela s’explique par le
fait que la faune australienne n’est pas adaptée à ce préda-
teur qui a été introduit par l’Homme à une époque où il n’avait
pas conscience des enjeux de préservation de la biodiversité.
Par ailleurs, les Chats harets sont issus de Chats domestiques,
auxquels de nombreux Humains sont affectivement très atta-
chés. Même si leur comportement est modifié suite à un retour
à la vie sauvage, l’espèce est la même et les tuer paraît cruel.
Bien que l’objectif commun soit celui de la sauvegarde de la
vie animale, il y a divergence sur les moyens de l’atteindre car
les partis en présence ne considèrent pas le vivant à la même
échelle :
– Le gouvernement australien raisonne à l’échelle des espèces.
Ce qui importe c’est la préservation de leur variété, c’est-à-
dire de la biodiversité. Tuer des chats paraît dès lors
acceptable.
– Les défenseurs de la cause animale raisonnent à l’échelle
des individus. Ce qui importe c’est que l’Homme ne tue pas
d’animaux, ou le moins possible. Laisser les chats tuer des
animaux de la faune australienne paraît dès lors naturel. Il
y a ici conflit entre une attitude écologique rationnelle ten-
tant de réparer les erreurs du passé, et une attitude écolo-
gique affective négligeant les conséquences de la présence
du Chat haret. Cette deuxième attitude est soumise à un
biais émotionnel : la perspective des tueries de chats peut
conduire à nier les effets que ceux-ci ont sur la
biodiversité.

Erratum
Exercice 14. Les chiffres de (A//B) et (B//B) sont à échanger
dans les deux cas :
Dans la première île, sur 200 individus, 128 sont (A//A), 64 sont
(A//B) et 8 sont (B//B).
Dans la seconde île, sur 200 individus, 60 sont (A//A), 100 sont
(A//B) et 40 sont (B//B).
Il faut modifier la question 2 : Comparer les fréquences alléliques
entre les deux populations. Conclure.

Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève.

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Chapitre 9 • La biodiversité et son évolution • 62


Ch ap it re
L’évolution comme grille de lecture
10 du monde

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Collège – cycle 4. Premier aperçu de la sélection → Variation génétique bactérienne et résistance aux
naturelle, en tant que mécanisme de l’évolution. antibiotiques.
Réactions immunitaires, mesures d’hygiène, anti- → Utilisation de l’immunité adaptative en santé
biothérapie, vaccination. humaine (vaccination)
→ Seconde.
Concernant la notion d’évolution :
– Deux forces évolutives s’exerçant au niveau
des populations, dérive génétique et sélection
naturelle, sont à l’origine de l’évolution de la bio-
diversité au cours du temps.
SVT
– Contribution de la sélection sexuelle à la sélec-
tion naturelle, par le biais de la communication
intraspécifique.
Agents pathogènes et maladies vectorielles ; trai-
tements et prophylaxie.
Agrosystèmes et développement durable : utilisa-
tion d’intrants pour produire de la biomasse.

1. a. / 2. d. / 3. b. / 4. a. / 5. b. / 6. b.

Activité 1 2. Variations anatomiques de l’œil et adaptations évolutives

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impliquées :

L’œil, résultat de l’évolution ?


1. Chez les Euglènes, des cellules photoréceptrices permettent Variations Adaptations évolutives
de détecter la lumière de façon non directionnelle. Plusieurs anatomiques impliquées
innovations évolutives, résultant de mutations et apportant
un avantage aux individus qui les portent, ont contribué à la
complexification de l’œil : Chez le Dauphin, pupille ouverte
sous l’eau et réduite en arc en
– l’augmentation de la concentration des pigments pho- Diamètre moyen
surface. Cela permet d’avoir une
torécepteurs dans une zone a permis une détection direc- et forme de la pupille
vision suffisante dans la
tionnelle de la lumière (exemple de l’œil de Patelle) ; (docs 1 et 3)
pénombre sous-marine en évi-
– la formation d’une cavité visuelle a permis l’apparition de tant l’éblouissement en surface.
la vision (construction d’une image du milieu environnant),
mais d’abord d’une vision de faible résolution (exemple de
l’œil de Nautile) ;
Dispositif de constric- Chez les Moken, la constriction
– l’apparition d’un dispositif de mise au point a permis de
tion des pupilles et de variable des pupilles et une adap-
passer à une vision de haute résolution (exemples des yeux
variation du cristallin tation du dispositif de mise au
de l’aigle ou de la mouche).
pour la mise au point point permettent une vision
(docs 1 et 4) sous-marine améliorée.

Chapitre 10 • L’évolution comme grille de lecture du monde • 63


Activité 2 Activité 3
Quelques caractères Les pratiques médicales
anatomiques surprenants ou agricoles en question
Groupe A 1. Résolution avec utilisation de la fonction mathématique log :
• L’évolution de la morphologie du bassin (docs 1 et 2). Nombre de générations n nécessaires pour dépasser le million
L’évolution de la morphologie du bassin féminin montre une de bactéries :
réduction de la structure osseuse entre le Chimpanzé, l’Aus-
2n = 1 000 000 = 106
tralopithèque et l’Homme, en lien avec l’acquisition de la bipé-
die. Cette réduction de la structure osseuse est cependant log(2n) = log(106), or log (ab) = b × log(a)
limitée par les nécessités de l’accouchement. En effet, le bas- Donc n × log(2) = log(106), or log(10a) = a × log(10) et log(10) = 1
sin doit garder une largeur suffisante pour permettre le pas- Donc log(106) = 6
sage de la tête du nouveau-né à l’accouchement. La morpho-
logie du bassin de la femme résulte donc d’un compromis évo- Ainsi, n =
6 .
lutif entre les pressions évolutives de la bipédie et celles de log(2)
l’accouchement. Après application numérique, n est environ égal à 19,9. Il faut
• La présence de tétons chez l’homme (doc 3). Les tétons se donc 20 générations pour dépasser le million de bactéries (pour
mettent en place lors des premières semaines du développe- 19 générations, on a seulement 524 288 bactéries).
ment embryonnaire, avant la mise en place des organes sexués.
Ils persistent donc chez l’homme du fait d’une contrainte de Résolution sans utilisation de la fonction mathématique log :
construction. La disparition des tétons chez les hommes est Par le calcul (ou avec les mains !), il est aisé d’arriver à détermi-
un mécanisme qui n’est pas apparu ou n’a pas perduré : cette ner le nombre de divisions pour obtenir 1 000 descendants :
disparition ne semble pas parcimonieuse en terme d’énergie. 2 × 2 = 4 ; 2 × 2 × 2 = 8 ; 2 × 2 × 2 × 2 = 16, etc.
Le maintien des tétons « coûte » moins cher en énergie qu’un
210 = 1 024 et 1 024 ≈ 103
éventuel mécanisme de disparition des tétons. Ceci n’est en
aucun cas un argument biologique, mais il est à noter que la Donc 106 = (103)2 ≈ (210)2 = 220
persistance des tétons est à corréler à une énergie non dépen- n est environ égal à 20. Il faut donc 20 générations pour dépas-
sée pour leur élimination. ser le million de bactéries (pour 19 générations, on a seule-
ment 524 288 bactéries).
Groupe B
• La crosse aortique chez l’Humain (docs 4 et 5). La crosse 2. Au bout de 10 h, il y a 220 bactéries, soit 220 × 3·106 paires
aortique est un vaisseau sanguin dont l’origine évolutive est à de nucléotides si on additionne l’ADN de l’ensemble de ces cel-
rechercher dans les arcs branchiaux des Poissons, au nombre lules. Or, lors de la copie de tous ces nucléotides, il y a eu sta-
de six paires chez le Requin. En effet, avec la disparition des tistiquement une erreur sur 10 10 nucléotides copiés.
branchies, les arcs branchiaux ont été à l’origine de nouvelles Soit m le nombre de mutations :
structures, dont la crosse aortique, ou ont disparu. Le Dipneuste,
un poisson pulmoné mais qui a aussi des branchies possède m = nombre total de nucléotides copiés en 10 h
seulement trois paires d’arcs branchiaux et une paire d’arcs taux de mutation
irriguant les poumons. Ce remaniement des arcs conserve 6 × 220
néanmoins le schéma global. Les Amphibiens (Grenouille adulte) m = 3⋅10 10
10
présentent une disparition des branchies, mais certains arcs
persistent, notamment ceux en direction des poumons. Ce m est environ égal à 314.
schéma est proche de l’anatomie des Mammifères, où l’on Remarque : on est dans le même ordre de grandeur, même si
observe un arc IV encore très développé, impliqué dans la vas- on n’a pas la valeur exacte...
cularisation systémique : c’est la crosse aortique. Le trajet de
la crosse aortique s’explique donc par l’héritage de l’anatomie

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3. Des mutations survenant de façon aléatoire modifient le
de ces arcs branchiaux : c’est le résultat d’une contrainte
génome des bactéries. Certaines mutations apportent un avan-
historique.
tage aux bactéries, d’autres non. C’est ainsi que certaines bacté-
• Les dents de sagesse (doc 6). La proportion d’individus ne ries pourront acquérir un nouveau caractère, les rendant résis-
développant pas de dent de sagesse est variable selon les tantes à un antibiotique. Un traitement par cet antibiotique, en
régions du monde, entre 5 et 25 %. On observe donc une régres- éliminant toutes les bactéries qui y sont sensibles, opérera une
sion en cours supposée de ce caractère, en lien avec une sélection des bactéries résistantes. En l’absence de compétition,
contrainte de place dans la mâchoire, ou par le fait que les dents elles pourront alors proliférer et leur fréquence augmentera. Par
définitives s’usant moins, les individus qui ne les remplacent exemple, en Europe, l’utilisation de traitements antibiotiques a
pas par les dents de sagesse ne sont pas désavantagés. entraîné une augmentation de la proportion de bactéries E. coli
Remarque : En réalité, la régression des dents de sagesse n’est résistantes aux céphalosporines dans tous les pays, particulière-
pas prouvée, l’absence de leur développement étant très variable ment en France (passant de moins de 1 % à 9,9 %). Le taux de
selon les populations. Il serait plus exact de parler de variations résistance atteint même 25 à 50 % en Italie par exemple.
dans leur développement. Par ailleurs, chez certaines popula-
tions où la nourriture est plutôt molle (et use donc peu les dents), 4. Monoculture. On constate qu’en polyculture, 149 espèces de
on trouve tout de même un pourcentage élevé de personnes déve- ravageurs ont une population plus réduite qu’en monoculture, et
loppant des dents de sagesse. Une hypothèse plausible expliquant seulement 44 espèces ont une population plus importante. Par
l’absence de développement de ces dents serait donc la réduc- ailleurs, concernant les prédateurs naturels des ravageurs, on
tion de la taille de la mâchoire. Cette réduction de la croissance remarque que 12 espèces ont une population plus faible en poly-
des mâchoires pourrait être liée à une alimentation molle car ce culture qu’en monoculture, alors que 68 espèces ont une popu-
sont les pressions importantes exercées par la mastication qui lation plus importante en polyculture.
constituent des forces augmentant la croissance. Il y a donc une On peut en déduire qu’en monoculture, les effectifs de ravageurs
combinaison entre plusieurs facteurs, qui ne sont pas faciles à sont augmentés, alors que les effectifs de prédateurs naturels de
démêler pour expliquer cette probable évolution en cours. ravageurs sont réduits.

Chapitre 10 • L’évolution comme grille de lecture du monde • 64


En effet, l’utilisation en monoculture de produits phytosani-
taires élimine les ravageurs qui y sont sensibles, et sélectionne Exerci ce s Développer ses compétences
les ravageurs résistants qui prolifèrent donc. Dans ces cultures,
la diminution des populations des prédateurs naturels des
ravageurs participe également à leur prolifération. 10 Insecticides et résistance des blattes
Domestication. Entre juillet 1998 et août 1999, la quantité 1. Parmi les blattes traitées aux insecticides, certaines, à la
moyenne de larves de la Teigne du tournesol par plant est tou- faveur d’une mutation, sont résistantes à cet insecticide. Le
jours inférieure dans un écosystème naturel par rapport à dans traitement sélectionne donc les blattes résistantes qui
un agrosystème. En particulier, en août 1998 et 1999, le nombre survivent.
de larves est 10 à 20 fois plus élevé en agrosystème. La domes- 2. L’expérience consiste à tester l’efficacité de quatre subs-
tication du tournesol entraîne donc un développement plus tances insecticides sur des populations de blattes ayant déjà
important de la Teigne, à l’origine de pertes de rendement. survécu à divers traitements insecticides, par comparaison
avec des blattes témoin, n’ayant connu aucun traitement pré-
alable. On remarque que les blattes préalablement traitées
aux insecticides survivent plus ou moins aux substances tes-

Exerci ce s Tester ses connaissances


tées, ce qui témoigne de leur résistance à ces produits.
On remarque aussi que, quel que soit le produit testé, le taux
de résistance des blattes est le plus important chez des popu-
QCM lations préalablement traitées par insecticide mixte (conte-
nant plusieurs produits actifs), avec 10 à 100 % de survie selon
1. a., b., c. ET d. / 2. a., b. ET c. / 3. a., b. ET c. / 4. a. ET b.
l’insecticide employé.
Le taux de résistance des blattes préalablement traitées par
5 Affirmations à corriger
un insecticide unique ou par des traitements successifs d’in-
a. La structure de l’œil résulte de variations suivies d’une secticides à produit actif unique est sensiblement le même :
sélection. environ 30 % de survie au traitement par Thiaméthoxame,
b. Les tétons de l’homme n’ont pas été éliminés par sélection 50 % de survie au traitement par Abamectine et presque 100 %
naturelle car ils résultent d’une contrainte de construction. de survie au traitement par Cyhalothrine. Les taux de résis-
c. La morphologie du bassin féminin est imposée par les néces- tance sont faibles pour toutes les populations de blattes lors
sités de l’accouchement et par celles de la bipédie. du traitement par l’Acide borique, avec un maximum de 10 %
de survie.
d. L’apparition de résistances chez les ravageurs des cultures
est liée à l’utilisation de produits phytosanitaires. Afin de lutter à long terme contre les populations de blattes,
on peut proposer de privilégier l’usage d’insecticides à un seul
produit actif plutôt que des insecticides mixtes, ce qui aura
6 Schéma à commenter pour effet de réduire le taux de blattes résistantes. Enfin, afin
Les traitements successifs par herbicide vont entraîner la pro- de se débarrasser des blattes, il faudra privilégier l’utilisation
lifération de plantes résistantes par un processus de sélection. de l’Acide borique plutôt que l’Abamectine ou la Cyhalothrine.
Les plantes sensibles seront toutes éliminées, laissant alors Acide borique et Abamectine sont les deux substances qui
place et nutriments disponibles pour les plantes résistantes. semblent équivalentes, car elles montrent 100 % de mortalité
Ces traitements favorisent donc une seule partie de la popu- chez les témoins (individus naïfs), mais l’Abamectine montre
lation : les plantes résistantes à l’herbicide. davantage de résistance sur des individus après traitement
mixte. Avec les deux autres molécules testées (Cyhalothrine
7 Phrases à construire et Thiaméthoxame), il est fort probable de voir apparaître des
résistances car il n’y a déjà pas 100 % de mortalité des témoins.
a. La structure complexe de l’œil s’explique par des variations
survenues au hasard suivies d’une sélection, mais également
11 Modéliser des épidémies
par des adaptations évolutives.
1. Le R0 des différentes maladies varie de 2 à 5 pour la grippe
b. Certains caractères sont maintenus dans les populations car
et de 15 à 20 pour la rougeole. Cela signifie qu’une personne
ils relèvent de contraintes historiques (exemple de la crosse

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infectée par le virus de la grippe peut contaminer en moyenne
aortique) ou de construction (exemple des tétons masculins).
de 2 à 5 autres personnes, alors qu’une personne atteinte de
c. Une mutation survenant au hasard chez une bactérie peut la rougeole peut contaminer de 15 à 20 personnes. Si une popu-
lui conférer une résistance à un antibiotique. lation ne compte pas suffisamment de personnes vaccinées
d. En monoculture, l’utilisation de produits phytosanitaires contre la rougeole, une très grande partie de la population
sélectionne les individus qui, à la faveur d’une mutation, y sont pourra être rapidement infectée (et selon le taux de létalité,
résistants. c’est-à-dire la proportion de personnes mourant de la mala-
die dans une population, le nombre de morts peut devenir très
8 Le Hérisson de Madagascar important ; dans le cas de la rougeole, ce taux est de 0,002,
soit deux morts pour 1 000 malades). Pour la grippe, le R0
Ce Hérisson dispose d’une couronne de piquants rigides et
étant plus faible, on recommande de ne vacciner que la par-
résistants, lui permettant de se défendre efficacement contre
tie de la population la plus fragile.
les prédateurs. Cependant, cette couronne exerce une pres-
sion sur son crâne, limitant son développement. La taille du
crâne de ce Hérisson résulte donc d’un compromis évolutif,
entre développement crânien et défense contre les
prédateurs.

Chapitre 10 • L’évolution comme grille de lecture du monde • 65


2. Pourcentage maximal de personnes infectées (pic épidé- atteignait 105 UA. Deux heures après le traitement, la concen-
mique) en fonction du pourcentage de personnes vaccinées tration en bactéries a baissé, jusqu’à devenir presque nulle six
contre le virus de la rougeole : heures après traitement, alors qu’elle semble avoir augmenté
chez l’individu témoin non traité. Les bactériophages admi-
nistrés aux souris ont donc permis d’éliminer l’infection bac-
térienne. Ce type de traitement pourrait donc constituer une
alternative aux traitements antibiotiques, qui montrent leurs
limites dans les cas d’infections par des bactéries
multirésistantes.

14 La Vache, une espèce « naturelle » ?


La domestication des Aurochs a porté sur le comportement :
les vaches domestiquées ont un comportement plus docile
que les Aurochs.
Dans le cas de la Vache laitière, la domestication a porté sur
la production de lait : de 8 kg par jour chez l’Auroch, on atteint
26 kg par jour chez la Prim’Holstein. Dans le cas de la Vache
allaitante, la domestication a porté sur le poids des individus :
de 800 à 1 000 kg chez l’Auroch, on atteint chez les Vaches
Charolaises jusqu’à 1 100 kg chez la femelle et 1 600 kg chez
le mâle, afin de fournir davantage de viande.
En fonction des critères sur lesquels porte la domestication,
diverses races peuvent être obtenues, contribuant ainsi à une
3. D’après le graphique obtenu, on a pu déterminer le coeffi- diversité biologique des espèces utiles à l’alimentation humaine.
cient de détermination de courbe de tendance. Ce R2 est de
0,99 (le maximum est 1), ce qui indique un très fort degré de 15 L’évolution du virus de la grippe
corrélation entre le pourcentage maximal de personnes infec-
tées et le pourcentage de personnes vaccinées. En effet, plus Le document 1 montre que l’efficacité du vaccin aux États-Unis
le R2 entre deux séries de valeurs est proche de 1, plus le degré est très variable en fonction des années, de 60 % en 2010-2011
de corrélation est fort. à 19 % en 2014-2015.

Remarque : Le pourcentage minimal de personnes à vacciner Le document 2 nous montre que depuis 1918, le nombre d’acides
pour obtenir la protection maximale (pourcentage d’infectés = aminés modifiés dans une protéine du virus ne cesse d’aug-
0) correspond à la valeur de pourcentage de vaccinés de 97,4 % : menter, jusqu’à 70 acides aminés différents entre 1918 et 1980.
Ces modifications trouvent leur origine dans des mutations du
y = − 0,92x + 0,896, qui indique que pour y = 0 (pas d'épidémie), virus : le virus de la grippe mute donc très régulièrement.

il faut x = 0,896 = 97,4 %. Par ailleurs, on sait que la composition du vaccin est établie
0,92 chaque année à partir de la connaissance des différentes souches
de virus circulant lors de l’hiver austral dans l’hémisphère Sud.
12 Le Protée, un animal aveugle qui a des yeux On peut donc avancer l’hypothèse que l’efficacité diminuée du
1. Au stade « éclosion » chez le Protée, on remarque que l’œil vaccin peut être liée à une mutation du virus, entre l’hiver aus-
a une structure qui semble fonctionnelle, avec une rétine, un tral et l’hiver de l’hémisphère Nord, modifiant une de ses pro-
cristallin et une cornée. Au stade adulte, les structures de l’œil téines, et lui permettant d’échapper à l’action du vaccin.
sont désorganisées et l’œil est recouvert d’une peau : il n’est
alors pas fonctionnel.
16 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
2. L’œil du Protée est présent à l’éclosion et est donc mis en
place par le développement embryonnaire, avant que ses struc- Trop complexe pour avoir évolué ?
tures ne se désorganisent, bien qu’elles restent présentes chez

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Selon Behe, si on ne sait pas comment la structure du flagelle
l’adulte. Les yeux non fonctionnels du Protée adulte relèvent a pu apparaître, c’est qu’elle n’est pas issue d’une évolution
donc d’une contrainte de construction. naturelle, et donc qu’elle a été créée. Il s’agit d’un argument
apparemment logique mais trompeur : l’appel à l’ignorance.
13 Antibiothérapie : les phages contre-attaquent Sa présentation du problème à résoudre, la complexité du fla-
On remarque qu’entre les périodes 1983-1987 et 2003-2007, gelle, est orientée par sa croyance en un créateur : il s’agit d’un
soit en 20 ans, le nombre de nouveaux antibiotiques approuvés biais de confirmation. De plus, elle est partielle : il y a un effet
aux États-Unis a progressivement diminué, passant de 16 à 3. de cadrage.
Sur la même période, la résistance de diverses bactéries En réalité, des protéines similaires à celles qui constituent le
(Pseudomonas, Enterrococcus, Staphylococcus aureus) a été flagelle existent déjà isolément ou assemblées dans des struc-
mesurée face à plusieurs antibiotiques. On remarque que le tures ayant différentes fonctions. Il n’y a donc pas de com-
pourcentage de souches de Staphylococcus aureus résistantes plexité irréductible.
à la Méticilline était inférieur à 10 % jusqu’en 1985, et a régu- Par ailleurs, Behe propose l’intervention d’un créateur dont la
lièrement augmenté pour atteindre presque 60 % en 2007. De nature n’est pas expliquée, dont on ne connaît pas la volonté,
la même façon, le pourcentage de souches de Pseudomonas et dont il ne prouve pas l’existence. Ainsi, son explication à
et d’Enterococcus résistantes est passé de moins de 5 % jusqu’en l’origine du flagelle n’est pas testable : elle n’est tout simple-
1994 à 30 % en 2007. ment pas de nature scientifique, et ne peut pas être sérieuse-
Avec de moins en moins de nouveaux antibiotiques approuvés ment envisagée par la communauté scientifique.
sur le marché et un taux de résistance bactérienne de plus en
plus élevé, l’utilisation des antibiotiques pour lutter contre les
infections bactériennes devient donc problématique.
Des souris infectées par des bactéries ont été traitées par pha-
gothérapie. Avant traitement, la concentration en bactéries

Chapitre 10 • L’évolution comme grille de lecture du monde • 66


Ch ap it re

11 L’évolution humaine

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité

Enseignement → Datation absolue d’un échantillon par l’utilisation


scientifique des isotopes radioactifs, comme le 14C.

→ Collège : Notion de fossiles et concept d’évolu- → Étude des traces de l’histoire de l’humanité dans
tion évoqués depuis le cycle 3. les génomes humains.

Relation entre liens de parenté et évolution étu- → Reconstitution de relations de parentés par :
diés au cycle 4 (notion de caractères partagés). - l’étude de la diversité allélique de génomes indi-
viduels actuels ;
SVT Connaissance de l’existence de grands groupes évo- - l’étude des génomes de restes fossiles humains.
luant au cours de l’histoire du vivant ; position Présence d’allèles néandertaliens dans les génomes
d’Homo sapiens connue dans l’arbre du vivant. humains actuels et d’allèles dénisoviens dans cer-
→ Seconde : Remobilisation du concept d’évolution taines populations.
par l’étude de la biodiversité actuelle et passée → Avantage sélectif de certains allèles conservés.

→ Cycle 4. Proportionnalité ; lecture graphique de


courbes représentatives de fonctions ; lecture gra-
Mathématiques phique de graphiques statistiques.
→ Seconde. Étude qualitative d’une fonction : sens
de variation, extrema, etc.

Homo neandertalensis peut s’écrire indifféremment


avec h (neanderthalensis) ou sans h (neandertalensis).
Nous avons opté pour l’écriture sans h.
1. c. / 2. c. / 3. b. / 4. a. / 5. c. / 6. c. / 7. a.

Activité 1 © Hachette Livre, 2020 – Enseignement scientifique Terminale – Guide pédagogique

L’espèce humaine parmi


les Primates
1. Nous pourrions nous appuyer sur une comparaison des carac- Pour les caractères moléculaires, il s’agit de quantifier les diffé-
tères morpho-anatomiques des Primates. Les Primates parta- rences entre les séquences d’ADN (ou de protéines) homologues.
geant davantage de caractères morpho-anatomiques sont plus Une faible différence (en %) est alors expliquée par une proximité
apparentés. évolutive.
Nous pourrions aussi nous appuyer sur une comparaison de carac-
tères moléculaires (ADN ou protéines) des Primates. Les Primates 3. On cherche à définir l’état dérivé ou ancestral du caractère
partageant davantage de similitudes moléculaires sont les plus queue. Un caractère dérivé est un caractère nouveau résul-
apparentés. (Remarque : cette deuxième réponse est plus acces- tant de la modification d’un caractère ancestral. On observe
sible aux élèves qui ont choisi l’enseignement de spécialité de SVT que le fossile d’Archicebus, âgé de 47 millions d’années, pos-
Première). sédait une queue. On peut alors supposer que la présence de
queue est le caractère ancestral. Au niveau embryonnaire, on
2. Pour établir le degré de parenté entre espèces, les scienti- observe que la queue est présente au 37e jour chez l’humain,
fiques peuvent travailler sur des caractères moléculaires à par- puis qu’elle a disparu au 56 e jour. C’est un argument de plus
tir d’un échantillon du vivant, comme c’est le cas dans le docu- pour dire que l’état ancestral du caractère serait «  queue pré-
ment 2 avec la comparaison des séquences du gène de l’opsine. sente » et que l’état dérivé serait « queue absente ».

Chapitre 11 • L’évolution humaine • 67


Il est alors possible de « colorier » le tableau du document 3 : 7. On sait qu’on classe dans un même groupe les espèces
queue absente = état dérivé en bleu foncé (de Bonobo à Tarsier) d’êtres vivants partageant des caractères communs. L’espèce
et queue présente = état ancestral en bleu clair (Indri, Maki et humaine partage l’ensemble des caractères dérivés décrits ici
Toupaïe). chez les Grands Singes : disparition de la queue, fermeture des
Apport du professeur : selon Ernst Haeckel, l’embryogénèse orbites, rapprochement des narines, apparition du nez, appa-
récapitule (généralement) la phylogénèse. rition des ongles et du pouce opposable. Le partage de ces
caractères dérivés montre l’appartenance de l’espèce humaine
4. Il semble intéressant d’utiliser les ressemblances géné- au groupe des Primates.
tiques pour établir des liens de parenté, car cela permet de
s’affranchir de certaines difficultés : les fossiles sont généra-
lement peu nombreux et souvent trop incomplets pour com-
parer les caractères morpho-anatomiques (seulement Activité 2
quelques os, absence de crâne, etc.). Il peut aussi être
difficile d’établir l’état ancestral ou dérivé d’un caractère Histoire de la lignée humaine
morpho-anatomiques.
Apport du professeur : des espèces très proches présentent
à partir de l’étude anatomique
parfois peu de différences morpho-anatomiques. 1 . En paléontologie, pour attribuer un squelette fossilisé à la
lignée humaine, il faut vérifier la présence des caractères qui
5. Tableau présentant les résultats de comparaison entre la différencient Homo du Chimpanzé chez le fossile : crâne arrondi,
séquence d’ADN du gène de l’opsine 1 humaine avec celle face plate, trou occipital centré, grand volume crânien, pré-
d’autres Primates : sence d’un menton, mâchoire parabolique, quatre courbures
de la colonne vertébrale, pouce long, phalanges incurvées,
bassin large et court, fémurs obliques, voûte plantaire et gros
Pourcentage de différences orteil non opposable.
lors de la comparaison avec
la séquence d’ADN du gène 2. Angle de prognathisme du chimpanzé et de différents
de l’opsine 1 humaine représentants du genre Homo :

Opsine 1 du Chimpanzé 0,3 % Angle de prognathisme

Opsine 1 du Gibbon 4,4 % Homo sapiens 82° à 88°

Opsine 1 du Gorille 3,8 % Homo erectus 75° à 81°

Opsine 1 du Macaque 3,2 % Homo neandertalensis 71° à 89°

Chimpanzé 50° à 60°


On sait que les êtres vivants partageant davantage de simili-
tudes moléculaires sont les plus apparentés. On observe que
le pourcentage de différences entre Homo et le Chimpanzé est
le plus faible (0,3  %). Homo partageant davantage de simili- 3. Volume crânien du Chimpanzé et de différents représen-
tudes avec le Chimpanzé qu’avec les autres Primates, il est tants du genre Homo :
donc plus proche du Chimpanzé que des autres Primates selon
ce caractère.
Volume crânien

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6 . Arbre phylogénétique des primates actuels :
Homo sapiens 1 000 à 1 850 cm3

Homo erectus 850 à 1 200 cm3

Homo neandertalensis 1 500 à 1 700 cm3

Chimpanzé 275 à 500 cm3

Chapitre 11 • L’évolution humaine • 68


4. Matrice de caractères complétée :

Face Chignon Forme


Âge Capacité Front
(plate ou occipital mandibule
des fossiles crânienne (vertical ou
projetée vers (présent ou (parabolique
identifiés (cm3) fuyant)
l’avant) absent) ou en U)

- 200 000 ans
Homo sapiens 1 000 à 1 850 82° à 88° Vertical Absent Parabolique
à nos jours

- 430 000
Homo neandertalensis 1 500 à 1 700 71° à 89° Fuyant Présent Parabolique
- 30 000 ans

1 000 000
Homo erectus années à 800 à 1 200 75° à 81° Fuyant Présent Parabolique
140 000 ans

- 700 000 à Entre 1 200 et Projetée en


Homo heidelbergensis Fuyant Absent Parabolique
- 300 000 ans 1 300 avant

Entre 550 et Projetée en


Homo habilis - 2,4 à 1,5 Ma Fuyant Absent Parabolique
800 avant

Australopithecus Inférieure à Projetée en


− 4 à − 3 Ma Fuyant Absent En U
afarensis 550 avant

5. Arbre phylogénétique complété :


Activité 3
Histoire de la lignée
humaine à partir d’arguments
moléculaires et culturels
1. Le degré de parenté entre Homo sapiens, Homo neander-
talensis et Homo denisovensis est fort, puisque des métissages

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entre Homo sapiens et Homo neandertalensis ont eu lieu au
Proche-Orient et entre Homo sapiens et Homo denisovensis
en Asie du Sud-Est. On retrouve d’ailleurs des traces de ces
métissages dans le patrimoine génétique des Papous qui
contient 2 % d’ADN de Néandertaliens et 4 à 6 % d’ADN de
Dénisoviens, ce qui prouve que ces croisements ont donné une
descendance fertile. Le critère d’interfécondité est pour les
espèces actuelles l’un des critères d’appartenance à une même
espèce.

2. Les aires de recouvrements géographiques et temporelles


laissent supposer une possible cohabitation entre différentes
espèces du genre Homo (Homo sapiens, Homo neandertalen-
sis et Homo denisovensis). Les trois espèces concernées ici sont
contemporaines : elles ont cohabité entre – 300 000 et – 40 000
ans.
Les traces laissées dans le patrimoine génétique des Papous,
qui contient 2 % d’ADN de Néandertaliens et 4 à 6 % d’ADN
de Dénisoviens, montrent que des métissages ont eu lieu entre
Homo sapiens et Homo neandertalensis au Proche-Orient et
entre Homo sapiens et Homo denisovensis en Asie du Sud-Est.
Ces traces prouvent qu’une coexistence a eu lieu entre ces
représentants du genre Homo.

Chapitre 11 • L’évolution humaine • 69


3. Tableau présentant le tri des caractères transmis au sein 8 Quelques attributs de trois représentants de la lignée
de la lignée humaine de façon génétique ou non génétique : humaine

Génétique Non génétique

Génome des Papous


contenant 2 % d’ADN
Doc 1 de Néandertaliens
et 4 à 6  % d’ADN de
Dénisoviens
Production d’outils,
des « manières de faire »
Doc 2 communes, l’industrie
des bifaces, la tradition
acheuléenne
L’ADN extrait d’une
phalange retrouvée
Doc 3
dans la grotte de
Denisova, en Sibérie
Micro-organismes sym-
biotiques, habitudes
alimentaires, bactéries
Doc 4 intestinales de certains
Japonais leur permet-
tant de digérer ces
algues

Exerci ce s Développer ses compétences


Exerci ce s Tester ses connaissances
10 Ressemblance génétique et degré de parenté
QCM D’après le document 1, l’espèce Chimpanzé possède 48 chro-
mosomes dans son caryotype, alors que l’espèce humaine en
1. d. / 2. c. / 3. b. / 4. b. a 46, soit une paire de moins. On peut supposer qu’une inno-
vation évolutive est apparue chez l’espèce humaine avec la
5 Affirmations à corriger fusion entre deux paires de chromosomes dans le caryotype
a. Un ancêtre commun est une espèce ancestrale hypothé- de l’ancêtre commun qui en possédait 48.
tique ayant transmis ses caractères à toutes les lignées qui Il n’est pas à exclure non plus que l’ancêtre commun avait 46
en sont issues. chromosomes et qu’une paire a été scindée en deux, donnant
b. Les Primates se distinguent des autres Singes par des ongles naissance aux 48 chromosomes du Chimpanzé.
et un pouce opposable. D’après le document 2, on voit que l’aspect (alternance des
c. Homo sapiens a cohabité avec d’autres espèces du genre bandes claires et sombres) des chromosomes n°2p et n°2q du
Homo dont Homo neandertalensis et Homo denisovensis. chimpanzé montre beaucoup de similitudes avec l’aspect des
deux bras du chromosome n°2 humain.
6 Définitions inversées Ainsi, la fusion des paires de chromosomes n°2p et n°2q per-

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mettent de former la paire de chromosomes n°2. Si cette fusion
a. Innovation évolutive ou caractère dérivé
est avérée, les paires de chromosomes n°2p et n°2q corres-
b. Arbre phylogénétique pondent à la paire de chromosome n°2. C’est pourquoi il est
c. Bipédie permanente proposé de les nommer avec le numéro unique 2.
Dans l’hypothèse de scission des chromosomes de la paire 2,
7 Parenté de l’espèce humaine on peut aussi imaginer que les chromosomes de notre paire 2
Cette représentation montre une transformation progressive portent l’information génétique située sur les chromosomes
du Chimpanzé en Humain. Or, la comparaison de caractères appelés 2p et 2q.
morpho-anatomiques partagés entre ces deux espèces, comme
l’absence de queue, permettent d’établir scientifiquement des 11 La découverte de Lucy
relations de parenté : le genre Homo et le Chimpanzé appar- 1. Pour que la fossilisation du squelette de l’Australopithèque
tiennent tous deux au groupe des Primates. Ils partagent un « Lucy », constitué de cinquante-deux os, soit bien conservé,
ancêtre commun, qui n’est jamais accessible, et qui n’est pas il a fallu :
le Chimpanzé, une espèce actuelle.
– d’abord un enfouissement rapide dans un sédiment évi-
L’émergence de la lignée humaine est caractérisée par des tant l’exposition à l’air ;
innovations évolutives spécifiques dont l’apparition de la bipé-
– et ensuite que le sédiment soit suffisamment compact et
die permanente.
non acide, ce qui a permis d’éviter la dissolution des os.
Enfin, cette représentation est linéaire, or l’évolution de la
lignée humaine est une évolution buissonnante avec coexis- 2. D’après la description faite par Yves Coppens, « Lucy » pos-
tence de plusieurs espèces du genre Homo. Le Chimpanzé n’est sède un bassin large et court, ainsi qu’une colonne vertébrale
pas l’ancêtre du genre Homo, mais une espèce présente dans redressée. Or ces deux caractères sont essentiels pour per-
l’arbre de parenté. mettre la bipédie prolongée (voire permanente), innovation

Chapitre 11 • L’évolution humaine • 70


évolutive caractéristique de la lignée humaine. Ainsi, l’Austra- mique peut aboutir à des conclusions variables et parfois oppo-
lopithèque « Lucy » appartient à la lignée humaine. sées sur le degré de parenté entre Homo neandertalensis et
Homo sapiens. Ces divergences dans les conclusions nour-
12 Une réalité complexe rissent ainsi la controverse sur le degré de parenté entre ces
deux espèces.
« La culture est le soubassement de nos facultés, elle a orienté
notre chemin le long de l’évolution ».
15 La découverte d’Homo floresiensis
Cette phrase signifie que même si l’évolution de la lignée
humaine s’est faite grâce à l’apparition au hasard d’innova- 1. Le graphique du document 1 montre la répartition des capa-
tions évolutives ; c’est bien la culture et le partage du savoir cités crâniennes en fonction de la taille chez plusieurs espèces
entre les individus et entre les générations qui ont permis d’en d’Homo et les Australopithèques : tous appartiennent à la
utiliser le potentiel. lignée humaine mais pas tous au genre Homo. On remarque
qu’Homo floresiensis et les Australopithèques ont une capa-
Par exemple, un ensemble de mutations a conduit à l’appari-
cité crânienne égale à 500 cm3 et sont tous deux de petite
tion de la bipédie permanente, puis certains individus ont appris
taille, respectivement 1 m et entre 1,10 m et 1,50 m selon les
à façonner des outils ou faire du feu et ont transmis ces savoirs
fossiles retrouvés. Cependant, la taille d’Homo erectus et
qui ont permis de construire la société humaine.
d’Homo sapiens est très supérieure : comprise entre 1,50 m et
Points de vigilance pour la confrontation des idées : 1,80 m ; tout comme le volume de leur boîte crânienne, avec
– ne pas avoir de vision finaliste de l’évolution de l’espèce des moyennes respectives de 800 cm3 et de 1 500 cm3.
humaine ; Le tableau du document 2 compare d’autres caractéristiques
– distinguer évolution biologique (caractères morpho-ana- d’Homo floresiensis avec celles d’Homo sapiens et d’une espèce
tomiques et génétiques) qui est due au hasard et évolution d’Australopithèque, Australopithecus sebida n’appartenant
sociétale basée sur le partage et la transmission du savoir. pas au genre Homo.
On relève que les trois groupes ont un trou occipital avancé. Il
13 L’apparition du langage articulé est indiqué qu’Homo floresiensis a vécu à la même époque
A priori, le langage articulé de l’espèce humaine, qui ne se qu’Homo sapiens. En effet, il y a des Homo sapiens depuis
retrouve pas chez le Chimpanzé, met en jeu une aire cérébrale - 200 000 ans et les Homos floresiensis ont vécu de - 95 000
de Broca (active lors de la communication) de grande taille à - 12 000 ans. Les Australopithèques, en revanche, ont vécu
et un appareil vocal adapté avec : environ 1,6 million d’années avant Homo sapiens.

– une base de crâne plate, qui permet une position basse De même, les outils d’Homo floresiensis et d’Homo sapiens
du larynx et un rapport de longueur presque identique entre sont similaires. En effet, ils sont très bien taillés et dans des
les sections horizontale et verticale (pharynx) de l’appareil matériaux divers, tandis que les Australopithèques n’avaient
vocal pour une prononciation plus précise ; pas d’outil de pierre. Or la production d’outils variés est une
propriété attribuée au genre Homo.
– une face plate, qui permet à la langue de s’étendre dans
le pharynx pour une gamme plus étendue de sons. On observe également que la face d’Homo floresiensis est apla-
tie, tout comme celle d’Homo sapiens et de toutes les espèces
Or ces trois caractéristiques se retrouvent sur les fossiles du genre Homo, tandis que l’Australopithèque a une face
d’Homo erectus avec une face presque plate, une base du crâne allongée.
plate et une aire de Broca de grande taille, alors qu’ils sont
absents chez des espèces plus anciennes telles qu’Homo habi- En conclusion, nous pouvons affirmer que la plupart des carac-
lis ou les Australopithèques. Donc si ces trois critères sont téristiques d’Homo floresiensis le rapproche d’Homo sapiens,
indispensables au langage articulé élaboré, on peut supposer car ils ont des caractéristiques propres au genre Homo, comme
qu’Homo erectus en était doué il y a 750 000 ans. notamment leur face aplatie, un trou occipital avancé et une
production d’outils variés. De plus, ils ont vécu après l’appa-
Cependant, de nouvelles études remettent en cause la néces- rition d’Homo sapiens.
sité de l’existence de ces trois critères, qui pourrait repousser
la date d’apparition du langage articulé élaboré. Cependant, sa petite taille et sa capacité crânienne réduite
différencient Homo floresiensis des membres appartenant à
ce genre ; cela explique la controverse scientifique.
14 Parenté d’Homo sapiens avec les Néandertaliens

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D’après le graphique du document 1, l’étude des paramètres 2. Étape 1. Remplir une éprouvette graduée de sable avec un
de l’oreille interne montre que le Néandertalien, avec un rap- volume connu, puis verser le sable dans le crâne n°1 retourné
port de 68 % entre la longueur et la largeur du labyrinthe de par le trou occipital à l’aide d’un entonnoir. Répéter l’opéra-
l’oreille pour 2,85 mm de rayon de courbure du canal posté- tion jusqu’à ce que le crâne soit rempli de sable et noter le
rieur de l’oreille interne, est aussi éloigné de l’espèce humaine volume de sable utilisé.
moderne, qui possède un rapport de 52 % / 3,2 mm, qu’Aus-
tralopithecus robustus, qui a un rapport de 38 % / 2,75 mm, Étape 2. Appliquer la même méthode avec successivement les
et plus éloigné que le Gorille, qui lui a un rapport plus proche crânes n°2 et n°3.
avec 48 % / 3,05 mm. Étape 3. Comparer les volumes de sable utilisé pour chaque
Donc les Néandertaliens et l’espèce humaine actuelle sont très crâne (voir aussi la photographie et le protocole du document
différents et peu apparentés pour ce critère. 5 page 199).

D’après le graphique du document 2, l’évolution du volume


crânien au cours du temps montre au contraire que les 16 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE
Néanderthaliens sont dans la lignée évolutive d’Homo sapiens Piltdown : le fossile était presque parfait !
avec un volume de 1 200 cm3 à - 0,5 Ma atteint par Homo
sapiens à - 0,25 Ma et de 1 800 cm3 à - 0,25 Ma correspondant Plusieurs biais permettent de comprendre le succès de l’Homme
au volume crânien moyen actuel de l’espèce humaine. La dis- de Piltdown au début du xxe siècle, et le manque de recul de
tribution des points du graphique tend à séparer Homo nean- nombreux scientifiques :
dertalensis et Homo sapiens des autres espèces du genre Homo. – la morphologie de la reconstitution correspondait à l’idée
Donc les Néandertaliens et l’espèce humaine actuelle sont très que l’on se faisait des ancêtres de l’humanité : il y avait un
semblables et très apparentés pour ce critère. biais de confirmation ;
Ainsi, l’étude comparée de chaque caractère morpho-anato- – en Grande Bretagne, nation culturellement influente, la

Chapitre 11 • L’évolution humaine • 71


perspective d’avoir enfin un fossile humain national était
très séduisante : il y avait un biais de conformisme social ;
– Woodward était un paléontologue réputé, dont la parole
était difficile à remettre en cause, au moins de son vivant :
il y avait un biais de conformisme à l’autorité ;
– pour les tenants de thèses racialistes, il y a encore un biais
de confirmation de leur propre biais, fondé sur des stéréo-
types raciaux issus de biais de représentativité et de tru-
quages des mesures de crânes humains de différents peuples.
Ainsi, les critiques initialement fondées sur la disparité des
ossements et sur l’aspect discutable de leur assemblage ont
été mises en minorité, jusqu’à ce qu’il faille se rendre à l’évi-
dence sous le poids de l’accumulation des preuves de falsifi-
cation du fossile.

Erratum
Activité 1, document 3 

Terminaison Appendice
Pouce Narines Orbites Queue
des doigts nasal

Bonobo Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Absente

Chimpanzé Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Absente

Gorille Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Absente

Gibbon Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Absente

Humain Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Absente

Orang-Outan Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Absente

Macaque Ongles Opposable Nez Rapprochées Fermées Présente

Tarsier Ongles Opposable Nez Écartées Ouvertes Présente

Indri Ongles Opposable Truffe Écartées Ouvertes Présente

Maki Ongles Opposable Truffe Écartées Ouvertes Présente

Toupaïe Griffes Non opposable Truffe Écartées Ouvertes Présente

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État dérivé du caractère
État ancestral du caractère

Source : Matrice obtenue à l’aide du logiciel Phylogène,


collection primates archontes

Activité 2, document 6
cc signifie centimètres cubes (cm3).

Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève.

Chapitre 11 • L’évolution humaine • 72


Ch ap it re
Les modèles
12 démographiques

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Temps de doublement d’une population à crois-


Enseignement sance exponentielle à mettre en parallèle avec la
scientifique demi-vie d’un élément radioactif.
(Première)

→ Seconde. Information chiffrée (évolution, évolu- → Modèle linéaire : suite arithmétique.


tion successive, etc.). → Modèle exponentiel : suite géométrique (exemple
Équation de droites, fonctions affines en lien avec historique de Mathus : présentation et critique du
Mathématiques la notion de courbes d’ajustement. modèle).
→ La fonction exponentielle est vue.
→ Simulation avec Python.

1. a., b. ET e.
2. c.
3. c.
4. D1 représente y = 2x - 1 ; D4 représente y = 0,5x - 1 ; D3 repré-
sente y = - 3x + 2. Pour chaque droite, il suffit de lire l’ordon-
née à l’origine et le coefficient directeur.
5. Une équation de D2 est y = 1 x + 1 .
3
6. u(1) = 3 × 1 + 2 = 5 ; u(2) = 3 × 5 + 2 = 17 ; u(3) = 3 × 17 + 2 = 53 ;
u(4) = 3 × 53 + 2 = 161 .

Activité 1
En remplaçant n par 1, on a alors :

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v(2) = 1,038 v(1) = 1,038 (1,038 v(0)) = 1,0382 v(0).

Des modèles démographiques En remplaçant n par 2, on a alors :


v(3) = 1,038 v(2) = 1,038 (1,0382 v(0)) = 1,0383 v(0).
simples En remplaçant n par 3, on a alors :
v(4) = 1,038 v(3) = 1,038 (1,0383 v(0)) = 1,038 4 v(0).
1. L’augmentation de 22 poissons par année se traduit par On peut ainsi conjecturer que, pour tout entier naturel n, on a
u(n + 1) - u(n) = 22 ou encore de manière équivalente par v(n) = 1,038 n v(0).
u(n + 1) = u(n) + 22.
Ainsi, en remplaçant n par 0, on a u(1) = u(0) + 22.
3. Dans ce travail, T est la valeur en %, il faut donc considé-
En remplaçant n par 1, on a alors : T .
rer une variation de : t =
u(2) = u(1) + 22 =(u(0) + 22) + 22 = u(0) + 44. 100
En remplaçant n par 2, on a alors : Une évolution de T % est décrite de la même façon par :
u(3) = u(2) + 22 = (u(0) + 44) + 22 = u(0) + 66. ⎛ ⎞
En remplaçant n par 3, on a alors : v (n + 1) = ⎜ 1 + T ⎟ v(n).
⎝ 100 ⎠
n
u(4) = u(3) + 22 = (u(0) + 66) + 22 = u(0) + 88. ⎛ T ⎞ v0.
100 ⎟⎠ ( )
Cette relation donne alors v (n) = ⎜ 1 +
On peut ainsi conjecturer que, pour tout entier naturel n, on a ⎝
u(n) = u(0) + 22n. T , on a alors v n = 1 + t n v 0 .
En utilisant t =
100
( ) ( ) ( )
2. D’après le document 4, on a v(n + 1) - v(n) = 0,038 v(n) ;
ce qui donne, en isolant v(n + 1), la relation : La suite présentée dans le document 1 est une suite arithmé-
v(n + 1) = v(n) + 0,038 v(n) = 1,038 v(n). tique de raison 22 et celle du document 4 est une suite géo-
Ainsi, en remplaçant n par 0, on a v(1) = 1,038 v(0). métrique de raison 1,038.

Chapitre 12 • Les modèles démographiques • 73


On démontre alors par récurrence les formules : 5. Évolution démographique du Niger :
u(n) = u(0) + 22n et y(n) = 1,038 n v(0) pour tout entier naturel n.
Remarque : Pour les élèves qui suivent l’enseignement de spé-
cialité de Terminale en Mathématiques, on peut envisager une Population au 01/01/2019 23 310 000
démonstration avec un raisonnement par récurrence. Le résul-
tat est admis pour les autres en dégageant l’image mentale
correspondante.
Nombre de décès en 2019 186 400
On considère l’hypothèse de récurrence H(n) :
« u(n) = u(0) + 22n ».
Taux de mortalité en 2019 0,8 %
Initialisation pour n = 0
On a d’une part u(0) et d’autre part :
u(0) + 0 × 22 = u(0) + 0 = u(0). Donc H(0) est vérifiée. D’où Nombre de naissances en 2019 1 072 260
l’initialisation.

Hérédité
Taux de natalité en 2019 4,6 %
On suppose qu’il existe un entier naturel k pour lequel l’hypo-
thèse H(k) est vraie, c’est-à-dire que u(k) = u(0) + 22k.
On va démontrer que H(k + 1) est alors aussi vraie, c’est-à-dire
Population au 01/01/2020 24 195 860
qu’on va montrer que u(k + 1) = u(0) + 22(k + 1).
Or on sait que (k + 1) = u(k) + 22.
Comme on a supposé l’hypothèse H(k) vraie, on peut rempla- Taux de variation global 3,8 %
cer u(k) dans cette expression, ce qui donne :
u(k + 1) = (u(0) + 22k) + 22 = u(0) + 22(k + 1)
Remarque : Le taux de variation global peut se calculer direc-
Donc on a H(k + 1) qui est vérifiée. D’où l’hérédité.
tement à partir de la population relevée au 01/01/2019 et au
Conclusion 01/01/2020, mais aussi directement à partir des taux de nata-
lité et de mortalité en calculant « taux de natalité – taux de
Comme la propriété H(n) est initialisée et héréditaire, alors elle mortalité ».
est vraie pour tout entier naturel n, c’est-à-dire pour tout entier
naturel n, on a u(n) = u(0) + 22n. 6. Le modèle exponentiel ou malthusien :
On considère l’hypothèse de récurrence K(n) : 
« v(n) = 1,038 n v(0) ».
Année Population
Initialisation pour n = 0
On a d’une part v(0) et d’autre part 1,038 0 v(0) = 1v(0) = v(0).
Donc K(0) est vérifiée. D’où l’initialisation. 2019 23 310 000
Hérédité
On suppose qu’il existe un entier naturel k pour lequel l’hypo-
2020 24 195 780
thèse K(k) est vraie, c’est-à-dire que v(k) = 1,038k v(0).
On va démontrer que K(k + 1) est alors aussi vraie, c’est-à-dire
qu’on va montrer que v(k + 1) = 1,038k+1 v(0).
2021 25 115 220
Or on sait que : v(k + 1) = 1,038 v(k).
Comme on a supposé l’hypothèse K(k) vraie, on peut rempla-
cer y(k) dans cette expression ce qui donne :

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2035 42 335 036
v(k + 1) = 1,038 (1,038k v(0)) = 1,038k+1 v(0)
Donc on a K(k + 1) qui est vérifiée. D’où l’hérédité.
Pour la population en 2035, on peut appliquer la formule vue
Conclusion à la question 2 : v(n) = 1,038 n v(0) où v(0) = 23 310 000 et
n = 16. En effet, l’année de référence étant 2019 (n = 0), l’an-
Comme la propriété K(n) est initialisée et héréditaire, alors elle
née 2035 correspond à n = 16.
est vraie pour tout entier naturel n, c’est-à-dire pour tout entier
naturel n, on a : v(n) = 1,038 n v(0). On constate que l’augmentation n’est pas linéaire puisque :
- la variation absolue entre 2020 et 2019 est de :
24 195 780 - 23 310 000 = 885 760 ;
4. À l’aide d’un tableur, on représente le nuage de points et
la droite de régression linéaire correspondante (résultat dans - la variation absolue entre 2020 et 2021 est de :
le document). Elle admet pour équation y = 22,442x - 44 952. 25 115 220 - 24 195 780 = 919 440.
Pour en déduire l’effectif prévu en 2025, il suffit de remplacer La variation absolue n’est donc pas constante.
x par 2025 dans cette équation, ce qui donne y = 493,05. Selon
ce modèle théorique, la prévision de l’effectif en 2025 est donc 7. Dans la cellule B3, il faut saisir « =B2*(1+$C$2) ». En effet,
de 493 poissons. le taux de variation à appliquer pour passer d’une ligne à la
suivante est toujours situé en cellule C2, d’où les symboles $.

8. En réalisant le tableau du document avec la formule don-


née à la question 7 et en « tirant » cette formule vers le bas,
on constate que la population dépasse 2 000 habitants (c’est-
à-dire le double de la population initiale) en 2037. Ainsi, le
temps de doublement de population est de 18 ans.

Chapitre 12 • Les modèles démographiques • 74


Activité 2 8 Taux d’évolution
1. Cette croissance n’est pas exponentielle car le taux de varia-
Validité des modèles tion n’est pas constant chaque année.
2. On note u(n) la population après n années. On a alors :
démographiques u(1) = 13 000 × 1,025 = 13 325
1. Le modèle malthusien peut s’appliquer temporairement u(2) = 13 325 × 1,0244 = 13 650
pendant la phase de croissance démographique (croissance u(3) = 13 650 × 1,0238 = 13 975
exponentielle) et pendant la phase de déclin (décroissance u(4) = 13 975 × 1,0233 = 14 301
exponentielle). La phase de croissance malthusienne est per-
u(5) = 14 301 × 1,0228 = 14 627
mise par des conditions particulièrement favorables, mais elle
est forcément limitée dans le temps, notamment par des res- u(6) = 14 627 × 1,0223 = 14 053
sources insuffisantes pour l’effectif qui devient élevé. u(7) = 14 953 × 1,0219 = 15 237

2. Pour l’instant, la production de céréales est suffisante pour 3. On constate que chaque année, la population augmente
la population mondiale. Si l’effectif de la population continue d’environ 325 habitants (parfois 326 ou 324). Cette évolution
à évoluer de manière exponentielle, il va tendre vers l’infini. La semble donc correspondre à un modèle linéaire. On observe
production de céréales qui évolue de manière linéaire s’accroît également cela sur le nuage de points obtenu à l’aide d’un
moins vite et devient ainsi insuffisante pour nourrir la popula- tableur.
tion. La population ne pourrait plus survivre et se reproduire,
ce qui limite automatiquement la croissance exponentielle de
l’effectif de la population à long terme.

3. Les projections démographiques sont d’autant plus sûres


que la prédiction est à court-terme pour plusieurs types de
raisons :
– les incertitudes sur les paramètres du modèle (paramètres
économiques, politiques, démographiques, agricoles, cli-
matiques) sont moindres pour les périodes proches ;
– les incertitudes sont amplifiées au cours du temps, car les
incertitudes s’appliquent sur des valeurs elles-mêmes incer-
taines. Par exemple, l’effectif est mieux connu à court terme,
car la majorité des humains qui vivront sont déjà nés et l’es-
pérance de vie est connue.

4. La formule générale associée à ce modèle est, d’après le


cours, u(n) = u(0) + 325n.
Exerci ce s Tester ses connaissances
9 Modèles linéaire (L) et exponentiel (E)
Première colonne : 1 450 et u(n) = u(0) + 65n
QCM
Deuxième colonne : 1 374 et u(n) = 1,05 nu(0)
1. a. ET c. Troisième colonne : + 36 et u(n) = u(0) + 36n
2. a. ET d. Quatrième colonne : + 30 % et u(n) = 1,3 nu(0)
Cinquième colonne : 7 et u(n) = u(0) - 48n
3. a. ET c.
Sixième colonne : 1 359 et u(n) = 0,88 nu(0)
4. b.

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5 Affirmations à corriger
a. L’effectif de la population diminue quand le taux de morta-
lité est supérieur au taux de natalité.
Exerci ce s Développer ses compétences

b. Le modèle exponentiel permet de représenter l’évolution


démographique d’une population dont le taux de variation est 11 Reproduction et démographie
constant. 1. Ce qui compte pour évaluer la dynamique de la population
c. Le temps de doublement d’une population correspond au est de comptabiliser le nombre de descendants viables. Faisons
temps nécessaire pour multiplier par deux son effectif. les calculs avec les valeurs maximales pour les deux oiseaux.
Pour la mésange bleue, on peut considérer que la grandeur de
6 Phrases à construire ponte est la moyenne des couvées soit (8 + 14) / 2 = 11 œufs.
a. L’évolution de l’effectif d’une population peut être repré- En considérant deux pontes par an pendant 2,5 années, cela
sentée par un modèle afin d’effectuer des prédictions pour le conduit à 55 descendants. Cependant, seuls 30 % sont viables
futur. donc il n’en reste que 55 × 0,3 = 16,5 : il y a entre 16 et 17 des-
b. Le modèle de Malthus n’est pas valable sur le long terme cendants viables par femelle de mésange bleue. Si on calcule
en raison des limites des ressources. le maximum de descendants, il faut considérer des couvées de
14 œufs pendant 3 ans. Le calcul devient : 14 × 2 × 3 × 0,3 = 25,2.
7 Définitions inversées La mésange bleue a au maximum 25 descendants viables.
a. Taux de natalité Pour l’albatros, en considérant que la femelle se reproduise au
maximum, c’est-à-dire 30 fois, le nombre moyen de descen-
b. Taux de variation (ou d’évolution) global
dants pour l’albatros est de 1 × 1 × 30, dont 95 % sont viables,
c. Modèle exponentiel ou malthusien soit environ 28 descendants.
Le nombre moyen de descendants produits et viables est donc

Chapitre 12 • Les modèles démographiques • 75


assez proche pour les deux oiseaux. Les stratégies de repro- En chiffres, on peut calculer le nombre de descendants pos-
duction diffèrent cependant. Le nombre de descendants for- sibles pour une femelle après trois générations, chaque géné-
més par la mésange est très élevé, mais ceux qui atteindront ration étant espacée de la suivante de 12 semaines, en ne pre-
la maturité sexuelle et se reproduiront à leur tour est diminué nant en compte qu’une seule ponte par femelle :
du fait du faible taux de survie. Les albatros présentent une – une femelle pond 150 œufs à l’origine de 75 femelles (pour
reproduction moins prolifique, mais les soins aux petits favo- un sex-ratio de 1/1), qui génèrent chacune 150 individus,
risent une survie plus importante. soit 11 250 individus ;
– à la deuxième génération, les 5 625 femelles peuvent géné-
2. La différence du taux de survie peut s’expliquer par une dif-
rer 843 750 individus ;
férence d’exposition à un risque de prédation, une différence
de vulnérabilité face aux facteurs climatiques (difficultés à – à la troisième génération, les 421 875 femelles peuvent
résister au froid hivernal par exemple) ou à l’effet d’une com- générer 63 281 250, soit 63 millions de criquets.
pétition pour les ressources intra ou interspécifique.
14 Évolution démographique et ressources
12 Modèle de Malthus 1. Algorithme complété :
1. On obtient les allures suivantes (k = 0,2 en bleu, k = 0,5 en
rouge, k = 0,6 en vert) :

2. Algorithme modifié :

2. On obtient les allures suivantes (k = 0 en bleu, k = - 0,2 en 3. La fonction permet de savoir à partir de quelle valeur de n,
rouge, k = - 0,5 en vert, k = - 0,6 en violet) : la valeur de u sera supérieure à 2u(0), c’est-à-dire le double de
la valeur initiale. Autrement dit, elle permet de calculer le
temps de doublement de la population.

4. Évolution de l’effectif de la population et des ressources


alimentaires (en tableau) :

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13 Invasion de criquets en Afrique de l’Est


1. L’irrégularité des invasions de criquets s’explique par la
nécessité d’une conjonction de conditions climatiques favo-
rables (pluies et températures hivernales élevées) sur une
longue période de grégarisation progressive.

2. L’essaim géant comporte 200 milliards de criquets, qui


consomment chacun 2 g de végétaux par jour : 2.1011 × 2 = 4.1011 g
soit 400 000 tonnes de végétaux par jour.

3. L’effectif de criquets croît de manière exponentielle au cours


d’une saison, car plusieurs générations se succèdent rapide-
ment avec un grand nombre de descendants à chaque fois.
L’augmentation de l’effectif est de plus en plus forte en nombre
d’individus à chaque génération.

Chapitre 12 • Les modèles démographiques • 76


Évolution de l’effectif de la population et des ressources ali- années pour passer d’une population de 200 000 à 20 000 000
mentaires (en graphique) : d’habitants.

5. Pour une croissance exponentielle de 0,13 %, le modèle est


donné par u(n) = 1,0012nu(0).
On a ici u(0) = 200 000 et on cherche n, tel que u(n) > 20 000 000.
Il faut donc résoudre l’inéquation :
200  000 × 1,0013 n > 20  000  000 qui est équivalente
à 1,0013n > 100.
Plusieurs solutions :
– par dichotomie à l’aide d’un tableur ou d’une calculatrice ;
– par une démarche algorithmique ;
– en utilisant la fonction logarithme (fonction stricte-
ment croissante) à nln(1,0013) > ln(100) et donc, comme
ln(1,0013) > 0, on a :
n > ln(100) ≈ 3 544,7.
ln(1,0013)

On constate que les ressources (en rouge) deviennent insuffi-


16 Lapins en Australie
santes après 23 années (la population est représentée en bleu).
1. La croissance exponentielle a été permise par l’absence de
5. Fonction Python comparaison() : prédateurs et d’agents pathogènes naturels, ainsi que l’abon-
dance de ressources disponibles dans un grand territoire.

2. Sans l’introduction de virus mortels, l’effectif aurait aug-


menté de manière exponentielle jusqu’à la limitation par les
ressources disponibles. Ceci aurait conduit à la désertification
du pays par la consommation de toutes les herbacées. Tout
l’écosystème en aurait souffert, car la plupart des espèces ani-
males dépendent directement ou indirectement de cette pro-
duction primaire.

3. Exemples d’espèces végétales envahissantes : Renouée du


Japon, Élodée du Canada, Balsamine de l’Himalaya, Ambroisie
à feuille d’armoise (très allergène), algue Caulerpe à feuille d’if
en Méditerranée, etc.
Exemples d’espèces animales envahissantes : Frelon asiatique,
Punaise diabolique, Écrevisse de Louisiane, Huître japonaise,
etc.
15 Lagos, une croissance exceptionnelle
17 Pyramides des âges
1. D’après le graphique, sous l’hypothèse d’un modèle expo-
nentiel, pour obtenir une population de 20 millions d’habitants 1. La pyramide des âges constitue une image du passé, car les
en 57 ans, il faut un taux d’évolution d’environ 8 % par an (on individus âgés donnent une information sur le taux de nata-
regarde l’abscisse correspondant à une ordonnée de 20 lité à l’époque de leur conception, sur l’espérance de vie de ces
millions). individus et sur l’occurrence d’événements passés (éventuel-
lement guerres, épidémies, famines, etc.). Elle constitue éga-
lement une image du futur car elle indique le nombre de jeunes

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2. La formule générale du modèle exponentiel est :
u(n) = 1,08 nu(0). à l’origine des populations adulte et âgée futures. C’est enfin
une image du présent, car elle représente la distribution des
3. Pour passer de 200 000 habitants à 20 millions, il faut une âges d’une population au jour de sa parution.
augmentation de 19 800 000 habitants. Sous l’hypothèse
d’une évolution linéaire de 150 000 habitants par an, il fau- 2. La pyramide des âges mondiale présente une forme globale
drait donc une durée de : qui se rétrécit progressivement avec l’âge. Ceci s’explique par
⎛ 19 800 000 ⎞
le fait que les nouveau-nés ne parviennent pas tous à devenir
⎜ ⎟ = 132 années . âgés : il y a des risques de mourir dans toutes les tranches d’âge
⎝ 150 000 ⎠
(maladies, accidents, malnutrition, etc.). La base plus large
4. Algorithme complété : que le reste illustre le bon renouvellement des générations, ce
qui est bien moins visible en France où les classes d’âge élevé
sont plus nombreuses que les jeunes, alors même que la mor-
talité va frapper une partie de cette population jeune.
La symétrie de la pyramide s’explique par le sex-ratio de 1:1 à
la naissance et des risques de mourir à tout-âge à peu près
identiques pour les deux sexes (à relativiser par des infanti-
cides dirigés contre les filles dans certains pays, qui pourraient
expliquer la sous-représentation des filles et femmes de moins
de 44 ans).

3. La pyramide des âges française présente une forme moins


En exécutant cet algorithme, on observe que, sous l’hypothèse pyramidale. Le rétrécissement à la base traduit une diminu-
d’une croissance exponentielle de 0,13 %, il faudrait 3 545 tion récente du taux de natalité. La forme quasiment droite

Chapitre 12 • Les modèles démographiques • 77


des 45 à 70 ans traduit une faible mortalité chez ces adultes,
grâce aux conditions de vie favorables (nutrition, accès aux
soins). La pyramide n’est pas tout à fait symétrique : les femmes
sont surreprésentées dans les tranches âgées (trois fois plus
de femmes entre 95 et 99 ans que d’hommes). Ceci peut tra-
duire une mortalité plus élevée pour les hommes du fait de
leurs conditions de travail ou mode de vie (alcool,
cigarettes).

18 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE


L’élimination des requins, une bonne solution ?
La stagnation de la quantité de grands requins pêchés depuis
1995 montre un épuisement du stock : il y a donc eu diminu-
tion du nombre d’individus depuis 1950.
Le nombre d’attaques a pourtant augmenté depuis 1980. Cela
ne signifie pas qu’il y a une augmentation du risque. Au contraire,
la prise en compte de l’augmentation de la fréquentation des
bords de mer par les humains permet de constater que le risque
d’attaque a diminué, sauf chez les surfeurs (pour lesquels le
risque semble rester identique).
La crainte des attaques de requins, favorisée par la médiati-
sation d’évènements dramatiques, est donc à tempérer si on
ne veut pas céder à un biais émotionnel : surmonter notre dif-
ficulté à percevoir les probabilités implique de ne pas confondre
le danger (gravité d’une attaque quand il y en a une) et le risque
(probabilité de subir une attaque).
On pourrait s’attendre à ce que la diminution du nombre de
grands requins provoque une augmentation du nombre de
petits poissons. En réalité, on observe une diminution de ces
derniers. Cela peut s’expliquer par l’augmentation du nombre
de prédateurs directs des petits poissons, qui sont eux-mêmes
les proies des grands requins.
Penser que l’élimination des grands requins permettra d’aug-
menter les stocks de poisson exploitables pour la pêche, cela
correspond donc à un sophisme, c’est-à-dire à un raisonne-
ment trompeur, un défaut de logique dû à la non prise en
compte de tous les paramètres.

Erratum
Activité 1 
Remplacer t % par T % dans la question 3.
Exercice 15
L’axe des abscisses du graphique est erroné : il s’agit du « Taux
d’évolution (en pourcentage) ».

Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève. © Hachette Livre, 2020 – Enseignement scientifique Terminale – Guide pédagogique

Chapitre 12 • Les modèles démographiques • 78


Ch ap it re

13 L’intelligence Artificielle

Connaissances antérieures des élèves en fonction de leur parcours

Enseignement Tronc commun Spécialité (Première)

→ Notion sur le codage de l’information : bit, pixels.


Enseignement → Autour du thème sur le son : MP3, compression,
scientifique stockage des données.
(Première)

→ Sciences numériques et technologie (Seconde). → Numérique et sciences de l’informatique (Première


Informatique Objets connectés : Interface Homme-Machine et Terminale). Langage, codage de l’information,
(HIM), photographie (pixels, bit, etc.). architecture, etc. ; algorithme des k-voisins.

→ Seconde. Inférence bayésienne (tests médicaux → Probabilités conditionnelles.


et filtrage de spams). Le travail sur l’information
chiffrée (fréquence) permet d’appréhender la notion
Mathématiques de tableau de contingence. Équation de droites,
fonctions affines en lien avec la notion de courbes
d’ajustement.

Activité 1
Traiter l’information
1. c.
2. c. 1. Les premiers automates utilisent tous des éléments méca-
niques pour traiter l’information.
3. b.
La pascaline. On entre des données à l’aide de roues action-
4. b.
nables par un stylet, on peut lire le résultat à l’aide de petites
5. a. fenêtres laissant apparaître chacune un unique chiffre. Le
6. b. calcul est assuré par un rouage à lanterne, similaire à ceux que
7. b. l’on peut trouver dans les montres ou les horloges.

8. Après exécution, cet algorithme affiche le nombre 531. Le métier à tisser de Jacquart. Le traitement de l’information
est ici une transformation d’un code en un motif. Des cartes

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perforées sont utilisées pour définir un motif particulier du
tissu. Un système de tiges contrôle la maille du tissu.
La machine à différence de Babbage. Un système de roue den-
tées est manipulé à la main pour initialiser un calcul, le résul-
tat est imprimé sur un stéréotype (une impression en relief).
Un mécanisme de roues et de cylindre s’actionne pour effec-
tuer un calcul à partir des positions initiales des roues.
La machine de Turing. La machine de Turing repose sur la lec-
ture d’un ruban pour effectuer un calcul et sur l’impression sur
ce même ruban d’un résultat.

2. Dans son article original, Turing ne spécifie pas le méca-


nisme qui effectue le calcul, seulement les règles de calcul. On
peut donc imaginer plusieurs systèmes physiques reprenant
le principe de la machine de Turing (voir la vidéo).
Pendant la vidéo, il est mention de plusieurs éléments :
– un ruban : il sert à la fois de mémoire morte et de mémoire
vive (les états sont lus et inscrits sur celui-ci), mais il sert
également de périphérique d’entrée (on dispose les légos
manuellement) et de périphérique de sortie (on lit les résul-
tats sur le ruban) ;
– une table d’états internes : c’est un programme qui décrit
comment l’information doit être traitée ;

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 79


– la rotation des axes : c’est le mécanisme qui effectue le Une correction de ce bug peut être la suivante :
calcul, autrement dit, le processeur.

3. En partant du principe qu’une image photographique est


codée sur 3 octets, cela représente 3 × 8 = 24 bits (8 bits R, 8
bits V, 8 bits B). On a donc 224 possibilités, soit plus de 16 mil-
lions de couleurs, alors que l’œil humain peut en distinguer
environ 10 millions. Cet encodage permet donc d’enregistrer
plus d’information que ce qui est possible de percevoir
humainement.

4. Groupe A.
400 pages : 400 × 30 × 75 caractères = 900 000 caractères.
En considérant qu’un caractère est codé par un octet, cela
donne 900 000 octets, soit 900 ko ou 0,9 Mo. 4. Les ressources en ligne sont nombreuses :
1 080 p au format 4:3 : 1 080 × 4:3 = 1 440, donc 1 440 × 1 080 https://aconit.inria.fr/omeka/exhibits/show/validite/bug/
pixels = 1 555 200 pixels. Un pixel est codé sur 3 octets donc bugs-celebres.html
1 555 200 × 3 = 4 665 600 octets ≈ 4,7 Mo, soit 933 Mo pour https://fr.wikipedia.org/wiki/Bug_(informatique)#Quelques_
200 images. bugs_c%C3%A9l%C3%A8bres
Groupe B.
Résolution 4K : 3 840 × 2 160 pixels = 8 294 400 pixels, soit
8 294 400 × 3 = 24 883 200 octets = 24,9 Mo par image. Il faut
24 images par seconde pendant 15 minutes soit : Activité 3
24 × 60 × 15 = 21 600 images. Donc 21 600 × 24,9 = 537 840 Mo
(ou 537,8 Go). Les données, carburant
44,1 kHz représente 44 100 échantillons de 16 bits par seconde
en stéréo (× 2 canaux), soit 44 100 × 2 octets = 88 200 octets
de l’« intelligence artificielle »
par seconde. Pour une heure, on obtient :
88 200 × 60 × 60 = 31 752 000 octets = 317,5 Mo.
1. Du premier document, on peut comprendre que la recon-
naissance d’un caractère est difficilement programmable. On
ne peut pas partir d’un seul exemple et tenter d’en déduire
un algorithme, qui sera complexe et fonctionnera éventuelle-
Activité 2 ment pour cet exemple seulement. Du deuxième document,
on déduit qu’il faut un grand nombre d’exemples variés, il fau-
La programmation dra aussi l’information explicite du caractère en question : un
« libellé » pour chaque exemple. On en déduit donc qu’il fau-
dra un grand nombre d’images scannées ou photographiées
1. À partir du document 1, nous constatons que les exécu-
de caractères manuscrits pour lesquels on précisera bien le
tables sur Windows ont une extension en « .exe ». L’exécutable
caractère à reconnaître.
du document 2 est donc le fichier « Jeu.exe ». Pour les autres,
.txt = texte, .jpg = image et .mp3 = son.
2. L’objectif ici est de pouvoir identifier un chat ou un chien,
sans distinction de race. Si on fournit des exemples d’une race
2. Un jeu de données pour différentes valeurs de n sera : un
uniquement (jeu rose de données), l’algorithme sera perfor-
nombre n non multiple de 4 ; un nombre n multiple de 4 et non
mant pour ces races uniquement, au détriment des autres
multiple de 100 ; un nombre n multiple de 4 et multiple de 100,
races qui seront moins bien prédites. D’où l’importance de la
mais pas de 400 ; un nombre n multiple de 400.
représentativité des données : celles-ci doivent couvrir tous
Un jeu de données peut alors être : { 2007 ; 2008 ; 2100 ; 2000 } les cas de figure au risque de biaiser les résultats. C’est donc
le jeu bleu de données qui sera le plus pertinent. Un autre

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3. Avec l’algorithme proposé, on obtient les résultats exemple similaire : que se passe-t-il en entraînant une IA
suivants : capable de reconnaître des voitures, uniquement avec des pho-
tos d’une marque particulière ?
n Résultat affiché
3. Au-delà du strict minimum d’images de chats et de chiens
2007 « année NON bissextile » (résultat correct) avec un libellé explicite, toutes ces propositions ont de la valeur :
– augmenter la taille du jeu de données, c’est-à-dire trou-
2008 « année bissextile » (résultat correct) ver plus d’exemples ;
2100 « année NON bissextile » (résultat correct) – même si toutes les races sont présentes, s’assurer qu’il n’y
a pas une race sur-représentée au détriment d’une autre ;
2000 « année NON bissextile » (résultat FAUX !) – présenter plusieurs fois de suite toutes les données à l’IA
pour s’assurer que l’erreur soit minimale ;
L’exécution bissextile(2000) indique que 2000 n’est pas une – donner à l’algorithme les images en miroir : cela permet
année bissextile. Pourtant, 2000 est bien un multiple de 400 de doubler « gratuitement » son jeu de données sans com-
et devrait donc être indiquée comme bissextile. promettre l’objet.
L’erreur vient du fait que les multiples de 400 sont aussi des Les performances de l’IA dépendent des données qui lui sont
multiples de 4 et que cette condition est testée plus tôt. Ainsi, fournies. Si les données comportent des erreurs, elles seront
l’algorithme prend en compte le premier cas (n%4==0). À l’in- directement retranscrites dans le comportement du modèle.
térieur de cette instruction conditionnelle, le sous cas consi-
déré est le second (c’est-à-dire le else) puisque 2000 est un 4. Données et corrélations :
multiple de 100 également. La réponse renvoyée est donc
Chatbot. Données : des exemples de discussions (questions/
« année NON bissextile ».
réponses). Corrélations : relation entre les mots utilisés, l’ordre

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 80


des mots, le contexte des mots et le sens des questions.
Enceintes connectées - Partie vocale. Données : des exemples
de sons et leur équivalent écrit. Corrélations : corrélation entre
les caractéristiques du son (variations de fréquences, inten-
sité, volume…) et le mot prononcé.
Enceintes connectées - Partie compréhension. Idem chatbot.
Jeu. Données : des exemples de parties jouées (succession de
coups de tous les adversaires) et le résultat de chaque partie.
Corrélations : relation entre les actions permises par les règles
du jeu et le dénouement de la partie.
Reconnaissance faciale. Données : un grand nombre d’images
dans lesquels sont présents ou non des visages et leur locali-
sation dans l’image. Corrélations : relation entre la succession
de pixels dans une image et l’objet représenté. De cette suc-
cessions, l’IA pourra apprendre à reconnaître des caractéris-
tiques, tels que les bords, les formes abstraites, les formes
composées, desquelles pourra être déduit la nature d’un objet.
On pourra amener les élèves à réfléchir de quelles formes se
composent un visage.
Diagnostic médical. Données : des images d’examens médi-
caux, avec le diagnostic associé. Corrélations : idem reconnais-
sance faciale.
Pour une température de 22 °C, le nombre de boissons ven-
Groupe A. Imaginer les dérives possibles (les exemples peuvent
dues serait donc, d’après ce modèle 4,9 × 22 - 8,7 = 99,1 ≈ 99
être très variés mais on pourra piocher dans cette liste pour
boissons, qui rapportent donc à la société 99 × 1,50 = 148,50
inspiration) :
euros.
– Les IA ont besoin d’une grande quantité de données, ces
données peuvent être sensibles (en particulier les données 2. En 2018, pour une température de 9 °C, le nombre de
médicales ou les données vocales pour les enceintes Coldies vendus est, d’après le modèle, 4,9 × 9 - 8,7 = 35,4 soit
connectées). environ 35 boissons, qui rapportent donc à la société 35 × 1,50
– Un système de reconnaissance faciale déployé à grande = 52,50 euros.
échelle peut faciliter l’instauration ou renforcer un état En 2019, le modèle de vente de Coldies correspond à un modèle
totalitaire. linéaire déterminé par la droite de régression d’équation
– L’IA peut entraîner l’obsolescence de certains emplois y = 9,1x + 16,4, ce qui donne, pour une température de 9 °C :
(pour le diagnostic médical en particulier). Même s’il convient 9,1 × 9 + 16,4 = 98,3 ≈ 98 boissons, c’est-à-dire une marge de
de mettre en évidence que le couple humain + machine reste 98 × 1,50 = 147 euros.
à ce jour plus performant que la machine ou l’humain seul. De plus, le modèle de vente de Hotties est donné par la courbe
– Les chatbots, ou plus largement le traitement du langage d’équation y = - 0,3x2 + 2,4x + 302,6, ce qui donne :
naturel, permettent de produire en quantité importante - 0,3 × 9 2 + 2,4 × 9 + 302,6 = 299,9 ≈ 300 boissons, soit une
des « infox ». marge de 300 × 1,30 = 390 euros.
– Le cas des échecs nous montre que l’impact de l’existence Au total, en 2019, un tel concert aurait donc rapporté :
de machines plus performantes que l’homme pour un jeu 147 + 390 = 537 euros, soit plus de 10 fois plus qu’en 2018.
reste limité.
– Le risque d’entraînements biaisés peut renforcer une dis- 3. En mai, la température moyenne à 20 h semble être d’en-
crimination (lien avec le groupe B). viron 18 °C. Les mêmes calculs que ci-dessus (en 2019), avec
18 °C au lieu de 9 °C, donnent une marge réalisée de 270 euros
Groupe B. Comportement d’une IA uniquement entraînée avec

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pour les Coldies et 324 euros pour les Hotties, ce qui donne un
des visages d’hommes  total de 594 euros.
Cette IA sera capable de reconnaître efficacement unique- En novembre, la température moyenne à 20 h semble être
ment les hommes. Dans cette situation, toute femme voulant d’environ 9 °C. D’après les calculs ci-dessus, la marge réalisée
bénéficier d’une technologie intégrant cette IA sera impac- serait de 537 euros.
tée. On peut imaginer les Smartphone ne se déverrouillant
Il est donc plus intéressant pour la société de choisir le concert
efficacement que pour les hommes, ou pire, des voitures auto-
de mai. L’IA peut donc être un outil pour faire des prédictions
nomes ne sachant bien distinguer que les hommes et pas les
de chiffres d’affaire et pour proposer d’éventuels développe-
femmes, entraînant un nombre d’accidents sur piétons fémi-
ments de produits favorisant l’essor d’une société.
nins plus important. Cette activité est également l’occasion
de faire réfléchir les élèves à l’intégration d’une IA peu perfor-
4. Tableau de contingence :
mante dans la vie quotidienne et son impact.

Détection de Détection de
SPAM courrier légitime
Activité 4
Utiliser les prédictions d’une IA SPAM réel 4 2

1. Le protocole (décrit au chapitre 12) pour obtenir une


régression linéaire à l’aide d’un tableur donne le nuage de
points suivant et la droite de régression linéaire d’équation Courrier légitime 2 2
y = 4,9x - 8,7.

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 81


5. La probabilité pour une personne dont le test est positif 2. On veut sélectionner les étoiles, les faux positifs sont donc
d’être vraiment malade correspond au pourcentage de per- les ronds, identifiés à tort comme des étoiles : il y en a 3.
sonnes malades avec un test positif (c’est-à-dire 0,029 %) par
rapport au nombre total de personnes dont le test est positif 8 Calculs !
(c’est-à-dire 0,029 % + 0,2 % = 0,229 %).
1. Rappel : Dans l’activité 1, on a vu que 400 pages de textes
Cette probabilité est donc 0 ,029 ≈ 0 ,127. correspondaient à 0,9 Mo.
0 ,229
15 × 106 × 0,9 × 106 = 13,5 × 10 12 = 13 500 × 10 9 octets, il faudra
donc 13 500 Go d’espace de stockage.
6. D’après le calcul ci-dessus, la probabilité pour les 300 per-
sonnes dont le test est positif d’être malade est 0,127. Ainsi
parmi ces 300 personnes on peut estimer qu’il y a 300 × 0,127 ≈ 38 2. On calcule l’espace occupé par une seconde d’une vidéo
personnes malades. 720 p au format 16:9 :
Mais il faut aussi prendre en compte qu’il y a peut-être des p720
au ×
format
16 = 116:9 :
280 ; ainsi 720 × 1 280 × 3 × 24 = 66 355 200 octets.
9
malades parmi les 1 700 personnes dont le test est négatif.
Comme dans la question 5, la probabilité pour une personne On divise ensuite l’ensemble de ce qui est stocké à la BNF :
dont le test est négatif d’être malade est : 13 500 × 109 ≈ 230 450,5 secondes.
0 ,001 On convertit en heures/
= 0 ,001 ≈ 0 ,00001. 66 355 200
0 ,001 + 99 ,770 99 ,771
minutes/secondes : 64 heures et 50 secondes.
En multipliant cette probabilité par les 1 700 personnes, on
trouve 0,02. On peut donc estimer qu’il n’y a aucune personne 3. 44 100 × 2 = 88 200 octets pour une seconde.
malade parmi les 1 700 dont le test est négatif. Ainsi, il y aurait 88 200 × 60 × 60 = 31 752 000 octets = 317,5 Mo pour une heure.
38 malades, parmi les 2 000 personnes testées.
13 500 × 109 = 52 519,7 heures
Ce test est très fiable du point de vue des faux négatifs puisqu’il , c’est-à-dire 52 519 heures
317,5 × 106
ne laisse quasiment aucun individu malade partir avec un test
et 42 minutes.
négatif. Concernant les faux positifs, il est un peu moins fiable,
c’est-à-dire que certaines personnes non malades seront posi-
tives au test. Mais un test complémentaire ou un examen plus
approfondi permettront alors de vérifier que cette personne
n’est pas malade. Exerci ce s Développer ses compétences

10 Différents symptômes pour une même erreur

Exerci ce s
1. L’algorithme affiche 17 avec la première liste ; 20 avec la deu-
Tester ses connaissances xième liste ; 14 pour la troisième liste et un message d’erreur
pour la dernière liste.
QCM Si l’on calcule « à la main » ces sommes : on trouve 17 ; 20 ;
18 et 20.
1. c. / 2. b. ET c. / 3. a. ET d.
2. Les résultats diffèrent à cause des longueurs des listes.
4 Vrai ou Faux ? L’algorithme ne prend en compte que les cinq premiers termes
a. Faux. / b. Faux. / c. Vrai. / d. Vrai. de la liste et les additionne. Néanmoins, pour L2, cela donne
le bon résultat car le terme manquant est un 0, ce qui n’est
pas le cas pour L3.
5 Phrases à construire
a. Une image numérique est composée de pixels, chaque pixel 3. Algorithme modifié :
affiche une couleur codée sur trois octets.
b. Un exécutable est un type de fichier contenant des infor-

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mations permettant de générer des instructions.
c. Pour certaines tâches, utiliser la programmation pour coder
un algorithme est inefficace, il convient alors d’entraîner un
modèle d’IA.

6 Définitions inversées
a. Faux-positif
b. Fréquence d’échantillonnage
c. Machine Learning. Deep learning est valable aussi, même 11 Arbre de décision
s’il s’agit d’une sous-catégorie du machine learning. Fonction en Python :
d. Bug

7 Faux positifs
1. Tableau de contingence rempli :

Étoile Rond

Bien classifié 15 27

Mal classifié 4 3

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 82


12 L’apprentissage 14 Test de primalité
1. Les éléments communs sont : 1. On peut par exemple tester ces programmes sur tous les
– l’essai-erreur ; entiers compris entre 2 et 9. Attention, 2 est un cas très spé-
cial car c’est le seul nombre pair qui est tout de même premier.
– le retour d’information sur la justesse de la proposition ;
Quant à 9, c’est le plus petit nombre impair qui n’est pas
– l’ajustement progressif. premier.

2. Les données sont la position et la couleur de chaque pion.


2. L’idée de ces trois programmes est à peu près la même. On
L’apprentissage est la reproduction du code. L’ajustement à la
teste les nombres plus petits que n. Dès que l’un d’entre eux
réponse est le retour d’information, qui permet à « l’appre-
divise n, on peut dire que n n’est pas premier. Cependant, si
nant » de corriger sa réponse (son « modèle »).
aucun d’entre eux ne divise n, c’est que n est premier.
a) Le programme A donne un résultat faux avec n = 9. En effet,
13 Le bug du Zune
il renvoie True avec tous les nombres impairs. Le problème
1. Dans les deux premières lignes, on définit les variables Année vient du fait que, dans la boucle, on teste d’abord la divisibi-
et Jour. lité de n par 2 ; si n est pair, alors le programme renverra False
On a ensuite une boucle conditionnelle « Tant que Jour > 365 ». (ce qui est correct), mais SINON (c’est-à-dire pour n’importe
L’algorithme entrera dans cette boucle par exemple lorsque la quel nombre impair), le programme renverra alors True (ce qui
variable Jour vaudra 366 (ce qui est le cas du dernier jour d’une est correct pour 3, 5 et 7, mais pas pour 9).
année bissextile, mais aussi du 1er janvier suivant une année Remarque : pour n = 2, ce programme ne renverra rien du tout
non bissextile) ou 367 (ce qui est le cas du 1er janvier suivant car range(2,n) est une liste vide vu que n est exclu.
une année bissextile).
b) Le programme B donne un résultat faux avec n = 2. En effet,
Dans cette boucle, on distingue deux conditions selon que l’an- il renverra toujours False, quel que soit le nombre n entré supé-
née qui se termine est bissextile ou non et dans chacun des rieur ou égal à 2. Le problème vient du fait qu’on commence
cas, on ramène la variable Jour à 1 et on augmente Année de la boucle avec k = 1. Or tous les entiers sont divisibles par 1
1 (pour indiquer qu’on est le 1er janvier de l’année suivante). donc la condition « n%k==0 » sera vérifiée dès le début.
c) Le programme C donne également un résultat faux avec
2. Avec le 242ème jour d’une année non bissextile ou le 345ème n = 2. En effet, il renverra toujours False, quel que soit le nombre
jour d’une année bissextile, l’algorithme n’entrera jamais dans n entré. Le problème vient du fait que, dans la boucle, k prend
la boucle « Tant que (Jour > 365) », il ne se passera donc rien. toutes les valeurs jusqu’à n INCLUS. Or tout entier est divi-
Les variables Année et Jour resteront identiques à l’issue de sible par lui-même donc la condition « n%k==0 » sera vérifiée
cet extrait de code et ce seront les instructions qui suivent cet lorsque k vaudra n.
extrait (après la boucle) qui seront effectuées.
Une version corrigée de ce programme est :

3. Le 366ème jour d’une année bissextile, l’algorithme entre dans


la boucle « Tant que (Jour > 365) ». À l’intérieur de cette boucle,
c’est la première condition qui est vérifiée (« Si Année est bis-
sextile»). Mais, dans cette condition, le seul cas envisagé est
« Si jour > 366 » (c’est-à-dire le jour 367, autrement dit le 1er
janvier de l’année suivante). Or, à ce moment le jour vaut 366.
Il ne se passe donc rien et le jour reste égal à 366, la boucle
recommence alors puisque la condition « Jour > 365 » est tou-
jours vérifiée et ainsi de suite. La boucle est alors exécutée
indéfiniment, d’où le problème. 15 Entraîner une voiture autonome
Une modification pour éviter cette erreur serait de program- 1. Obstacle → s’arrêter : [1,0,0]→[0,1,0]
mer une sortie forcée de la boucle si jamais on entre dans le
test de l’année bissextile, mais pas dans celui du Jour > 366 : Ligne droite → vitesse constante : [0,0,1]→[0,0,1]

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2. Tableau complété :

Poids Valeur
Année= année en cours
Jour= numéro du jour en cours P_11 0
Tant que (Jour > 365) :
P_12 1
Si Année est bissextile :
Si Jour > 366 : P_13 0
On enlève 366 à Jour
P_21 1
On augmente Année de 1
Sinon : P_22 0
Arrêter la boucle
P_23 0
Sinon :
On enlève 365 à Jour P_31 0
On augmente Année de 1
P_32 0

P_33 1

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 83


3. Le modèle ne pourra interpréter que les données en entrée Avec man :
de son modèle. Le panneau stop n’en faisant pas partie, il sera
ignoré, la situation sera traitée comme un virage normal. man Pas man

4. Soleil → pique-nique : [1,0]→[1,0] Jean-Jacques


4 0
Pluie → cinéma : [0,1]→[0,1] Goldman
Pas Jean-Jacques
0 4
Poids Valeur Goldman

P_11 1 18 Efficacité d’un test médical


1. Tableau de contingence associé au test :
P_12 0
Test positif Test négatif
P_21 0
Personne malade 0,042 0,008
P_22 1
Personne saine 0,14 0,81
16 Précision ou automatisation ?
La précision et l’automatisation sont deux paramètres en vases 2. Le nombre de personnes avec un résultat positif est :
communicants (hors programme, mais derrière cela se cache 500 × 0,8 = 400 personnes. Or la probabilité, pour une per-
la notion de précision et de rappel https://fr.wikipedia.org/ sonne dont le test est positif, d’être vraiment malade est le
wiki/Pr%C3%A9cision_et_rappel). nombre de malades avec un test positif divisé par le nombre
Le critère discriminant est souvent la criticité de la tâche, qui total de personnes dont le test est positif, c’est-à-dire :
détermine à quel point une erreur est grave ou non. 0 ,042 ≈ 0,23.
Détection de spams : automatisation. 0 ,042 + 0 ,14

Diagnostic d’un cancer : précision. On peut donc estimer que, parmi les 400 personnes dont le test
Identification faciale pour déverrouiller un téléphone portable : est positif, il y a 400 × 0,23 = 92 personnes malades.
précision. Cependant, il peut aussi y avoir des personnes malades parmi
Compréhension d’une commande vocale pour une enceinte celles dont le test est négatif. Il y a 100 personnes dont le test
connectée : automatisation. est négatif. Or la probabilité, pour une personne dont le test est
négatif, d’être quand même malade est le nombre de malades
17 Résultats d’une recherche  avec un test négatif divisé par le nombre total de personnes
1. Avec Jacques : 0 ,008
dont le test est négatif, c’est-à-dire ≈ 0,01 . On
0 ,008 + 0 ,81
Jacques Pas Jacques peut donc estimer que, parmi les 100 personnes dont le test est
négatif, il y a 100 × 0,01 = 1 personne malade.
Jean-Jacques
3 1
Goldman En tout, on peut donc estimer qu’il y a 92 + 1 = 93 malades
parmi les 500 personnes testées.
Pas Jean-Jacques
2 2
Goldman
19 L’IA, un modèle à évaluer
Avec Gold : 1. Tableau de contingence :

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Gold Pas Gold Détecté Détecté
comme chien comme autre
Jean-Jacques
4 0
Goldman Chien 7 3
Pas Jean-Jacques
2 2 Autre 2 8
Goldman

Avec Goldman : 2. Pour obtenir la fiabilité, il faut diviser le nombre de photos


avec un chien bien reconnues par le nombre total de photos
pour lesquelles l’IA a affirmé qu’il y avait un chien.
Goldman Pas Goldman
7 ≈ 78
La fiabilité de cette IA est donc , c’est-à- dire 78 %.
Jean-Jacques 2+7
4 0
Goldman
3. Nouveau tableau de contingence :
Pas Jean-Jacques
0 4
Goldman Détecté Détecté
comme chien comme autre
2. Certaines chaînes de caractère possibles sont « man » ou Chien 7 3
« man - » par rapport à la série de musiques données pour
cette recherche.
Autre 3 8

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 84


4. On effectue le même calcul qu’à la question 2 mais avec les
nouvelles données.
La nouvelle fiabilité est donc 7 = 0,7 , c’est-à- dire 70 %.
3+7

20 EXERCER SON ESPRIT CRITIQUE


Une IA judiciaire est-elle forcément impartiale ?
Estimation de l’efficacité de l’algorithme :
– taux de réussite de prédiction d’une récidive assez proches
pour les deux groupes ethniques : 0,63 et 0,59 ;
– taux de réussite de prédiction d’une non-récidive assez
proches pour les deux groupes ethniques : 0,65 et 0,71.
L’efficacité n’est pas très bonne (entre 30 et 40 % d’échec),
mais elle est à peu près équivalente dans les deux groupes eth-
niques bien qu’elle montre une différence de 4 à 6 % en faveur
du groupe B. Cependant, les critères de fiabilité de l’algorithme
sont problématiques :
– sensibilité (capacité à prédire correctement la récidive)
meilleure pour le groupe A (0,72 vs 0,52) ;
– spécificité (capacité à prédire correctement la non-réci-
dive) meilleure pour le groupe B (0,77 vs 0,55).
L’algorithme est donc inéquitable.
De plus, il n’est pas fiable pour prédire la récidive dans le groupe
B et pour prédire la non-récidive dans le groupe A car dans ces
deux cas, il ne fait pas mieux que le hasard (0,50). Prendre de
mauvais indicateurs conduit à un biais statistique.

Erratum
Activité 2, document 1.
Inverser les logos Linux et Windows. Pour Windows, c’est
« Exécutable : .exe, .bin » et pour Linux, c’est « Exécutable :
rien, .bin ».

Activité 4, document 3.
Au deuxième paragraphe, il faut écrire : « Par exemple, pour
une personne dont le test serait positif, […]. »

Exercice 7.
Dans l’énoncé, changer étoiles bleues en étoiles roses.
Pour la question 2, il faut écrire : « Calculer le nombre de faux
positifs dans cette situation. »

Exercice 10.

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Dans l’énoncé, il faut remplacer la deuxième liste par L2 = [5,
2, 4, 3, 6, 0] et la troisième liste par L3 = [1, 2, 6, 3, 2, 4].

Exercice 14.
Dans l’énoncé, il faut écrire : « […] tester si un nombre entier
supérieur ou égal à 2 est premier ou non. […]. »

Exercice 19.
Remplacer le titre par « L’IA, un modèle à évaluer ».
Question 3, il faut écrire : « […] L’IA s’est donc trompée. On
teste ensuite l’IA avec une autre photo supplémentaire.
Donner le […]. »

Ces modifications ont été effectuées dans le manuel élève.

Chapitre 13 • L’intelligence Artificielle • 85


Thème 3 avec la reproduction, l’émergence de première portée et d’une
seconde génération dans l’année sont donc nettement favo-
Entraînement aux E3C risées dans le blé sur pied. La prédation (par des Renards, des
Mustelidés ou des Oiseaux) étant la principale cause de mor-
1a. D’après le tableau, les Crustacés présentent 17 % d’es- talité des Hamsters, on peut supposer que le blé sur pied consti-
pèces menacées contre 28 % pour les Coraux et récifs. Les tue le meilleur refuge pour cette espèce, par comparaison avec
Crustacés semblent a priori moins touchés par le risque d’ex- le blé moissonné qui expose probablement beaucoup les indi-
tinction. Calculons le nombre d’espèces plus précisément. vidus et la luzerne qui représente à tout moment un habitat
où ils seraient vulnérables (végétation plus rase, plus éparse,
Chez les Crustacés, on dénombre donc environ 17 % d’espèces semis plus tardif, croissance végétative plus tardive par rap-
pour les quatre catégories demandées. Pour un total de 2 872 port aux dates de reproduction des Hamsters).
espèces, il y a donc environ 488 espèces menacées (0,17 ×
2 872). Par le même raisonnement, Coraux et récifs possèdent Remarque : la source est ONCFS et non ONCES.
environ 237 espèces menacées (0,28 × 845).
Le nombre d’espèces en danger est donc en réalité plus grand 3a. Il faut admettre que les nombres d’espèces d’oiseaux et
chez les Crustacés que chez les Coraux et récifs. de mammifères sont également triplées avec les mesures de
sauvegarde prises.
1b. Il est indéniable que, sur la base de cette figure, le groupe En considérant que N est le nombre d’espèces sauvegardées,
des Amphibiens par exemple présente sept fois plus d’espèces il faut transcrire en langage mathématique « tripler le nombre
en danger que le groupe des Poissons osseux. Cependant, ces d’espèces protégées correspond à 3742 espèces supplémen-
chiffres ne doivent pas masquer que : taires », ce qui donne : 3N = N + 3 742
– les 10 % énoncés ne tiennent pas compte de l’insuffisance 3 742 = 1 871
On a alors 2N = 3 742 et donc N = espèces.
des données, car (1) le risque est peut-être plus important 2
pour les Poissons osseux, compte-tenu des 10 % d’espèces Il y avait donc 1 871 espèces sauvegardées avant l’augmenta-
dont le statut est indéterminé, ce qui, dans le pire des cas tion de 5 % des zones.
et en intégrant les espèces vulnérables, représenterait
jusqu’à presque 20 % des espèces prises en compte ; et (2)
3b. Si pour chaque hausse de 5 %, on triple le nombre d’es-
le nombre d’espèces considérées est faible en regard du
pèces, alors en faisant deux hausses successives, on triple deux
nombre total d’espèces de Poissons osseux déjà décrites
fois, ce qui revient à multiplier par 9.
(de l’ordre de 30 000) ;
Il y aura donc 3 742 × 3 = 11 226 espèces.
– le risque d’extinction est toujours grave, car la disparition
d’une espèce correspond à la perte d’un patrimoine géné-
tique unique (assemblage d’allèles), qui n’existe pas dans 4. En 57 millions d’années, l’espèce ancestrale a évolué et est
une autre espèce ; devenue l’espèce actuelle de l’Ibis géant, grâce à des innova-
tions génétiques entraînant des variations de l’ADN (nouveaux
– la disparition d’une seule espèce peut entraîner des désé-
allèles). La sélection naturelle (sélection utilitaire et sélection
quilibres importants dans l’écosystème du fait de la place
sexuelle) s’est exercée sur des variants individuels, ainsi peut-
et de la fonction qu’elle y occupe.
être que le hasard ou la dérive génétique dans le cas de petits
effectifs. Les adaptations qui ont permis à cette espèce de
2a. La technique de comptage utilisée s’appelle la méthode
perdurer dans le temps et se reproduire, ainsi que le hasard,
de « capture-marquage-recapture ».
ont façonné l’évolution de cette espèce jusqu’à aboutir à ce
Si l’on suppose qu’il n’y a ni mortalité, ni natalité, ni immigra- qu’elle est aujourd’hui.
tion, ni émigration entre les deux sessions de capture (aucun
facteur susceptible de faire varier les effectifs), il est possible
5. Les propositions de protection des espèces peuvent être
d’estimer l’effectif de la population totale du Grand Hamster
très différentes selon que l’on considère des espaces naturels
d’Alsace par la formule :
à l’échelle mondiale ou des espèces rares en France.
N = 205 × 208 = 991 ,6, soit environ 992 individus. À l’échelle mondiale, la création d’aires protégées, même en
43
faible proportion (5 %), mais judicieusement spatialisés, don-

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Voir le Mémo MATHS « Quatrième proportionnelle » de l’acti- nerait des résultats potentiels efficaces : la variété des espèces
vité 1 du chapitre 9. protégées serait multipliée par 3. Pour en définir l’emplace-
ment géographique d’une manière optimisée, il est nécessaire
2b. Champ de Luzerne. Les taux de survie et le nombre d’émer- de ne pas s’intéresser uniquement à la richesse en espèces,
gence sont les plus faibles dans les champs de luzerne : la mor- mais de prendre également en considération la diversité fonc-
talité atteint 15 % après quelques heures seulement et atteint tionnelle et la diversité évolutive.
80 % après une trentaine de jours. L’émergence d’une première Si les simulations montrent clairement que l’augmentation
portée n’y est observée que deux fois. des surfaces protégées donnerait des résultats sur un grand
Champ de blé. Au contraire, dans le blé récolté, la mortalité nombre d’espèces, il reste cependant à choisir si l’on souhaite
est de moins de 25 % jusqu’au cinquantième jour, mais elle protéger l’ensemble des espèces d’un espace ou plus spécifi-
chute brutalement dès la moisson pour atteindre des taux de quement des espèces rares (d’oiseaux et mammifères) quelle
survie aussi faibles que dans la luzerne dès le soixantième jour que soit la richesse de leur milieu. Ce choix influence forte-
(moins de 20 % de survie). L’émergence d’une première por- ment la géographie des espaces à protéger.
tée y est observée six fois, avec une première fois plus précoce Des difficultés existent à l’issue de ces propositions. Les espaces
de 10 jours par rapport à la première émergence d’une portée identifiés sont souvent économiquement pauvres et leur don-
dans la luzerne. ner un statut de protection fort les rend peu compatibles avec
Dans le blé sur pied, le taux de survie se stabilise en 15 jours certains projets d’aménagement ou d’exploitation, notam-
autour de 55 % de taux de survie et ne diminue qu’au bout ment forestière. Pour faire respecter leur statut de protec-
d’une centaine de jours à environ 40 %. Ce temps long sans tion, les moyens au sein de ces pays pauvres seraient proba-
mortalité supplémentaire permet huit émergences de pre- blement insuffisants (nombre de gardes par exemple).
mière portée et cinq de deuxième portée. En France, le problème du Grand Hamster semble être très
D’après ces observations, la survie sur un temps compatible différent. La pérennité de cette espèce au sein de territoires
très aménagés dépend de cultures agricoles. Les deux problé-

Thème 3 • Entraînement aux E3C • 86


matiques se rejoignent sur le fait que la protection des espaces,
naturels ou anthropiques permet la protection d’espèces rete-
nues selon un choix sociétal. Un autre point commun est que
c’est la bonne connaissance des écosystèmes et de la biologie
des animaux à protéger qui permettent de définir une protec-
tion efficace.

Erratum
Reformuler la question 1a
Si l’on regroupe les quatre catégories allant de « vulnérable »
à « éteint à l’état sauvage », le nombre d’espèces menacées
est-il plus grand chez les Crustacés ou chez les Coraux des
récifs ? Justifier la réponse.

Cette modification a été effectuée dans le manuel élève.

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Thème 3 • Entraînement aux E3C • 87

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