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Axe 2.

En quoi les moments de guerre remettent-ils en question la liberté de l’information ? Vous nourrirez votre
réflexion d’exemple puisés dans l’histoire du XXe siècle.

Ce sujet final sera traité en temps limité et en classe à l’issue d’un travail de recherche et d’exposé par groupe, permettant
de collecter et de classer les informations nécessaires à l’élaboration d’une dissertation, puis de les communiquer.
Groupe 4. Sujet  : En quoi la guerre du Vietnam remet-elle en question la liberté de l’information   ?

Censure : limitation volontaire de la liberté d’expression et de la liberté d’information

Propagande : ensemble des moyens mis en œuvre afin d’orienter la pensée de la population

En vous appuyant si besoin sur les outils de travail,


relevez et classez les informations des documents
permettant de répondre au sujet. A partir de ce travail
de prélèvement et d’analyse, construisez un plan en
deux ou trois parties, et formulez les phrases-titres de
chacune de vos parties pour répondre à votre sujet.

Puis présentez oralement les informations principales


tirées des documents et placées dans votre plan. Vous
ne manquerez pas d’indiquer à la classe des
connaissances précises (dates, noms, évènements,
notions …)

Document 1. Evolution de l’opinion publique des Etats-Unis


face à la guerre au Vietnam. Source : institut de sondage
Gallup
Document 2. « Au Vietnam, les autorités américaines ont été prises à leur propre jeu. Elles ont dès le départ refusé d’imposer une
censure qui serait passé pour inacceptable - puisque les États-Unis n’étaient pas officiellement en guerre - et qui aurait attiré l’attention
des médias. Cependant, les journalistes devaient obtenir une accréditation, et un véritable ministère de l’Information local fut mis en
place, le JUSPAO, chargé de fournir les informations officielles à la presse via des conférences de presse quotidiennes, devenues depuis
une des caractéristiques premières de tout conflit. Le journalisme de guerre est, à bien des égards, un journalisme de communiqués et
de conférences. Dès la guerre du Vietnam, la majorité de l’information diffusée était issue de ces conférences et l’armée a facilité la vie
des journalistes en mettant à leur disposition télex, lignes de téléphone et vols spéciaux. Des consignes enjoignaient aux chefs de corps
d’assurer l’accueil et le transport des journalistes régulièrement accrédités. L’information diffusée devait respecter quelques règles
fixées par l’armée, que les journalistes acceptèrent sans problème.

Mais les correspondants américains, qui étaient les plus nombreux, étaient là pour parler de la vie des GI. Le conflit et le sort des
Vietnamiens les intéressaient peu, tant la lutte contre les communistes leur semblait légitime. Et c’est en axant leurs reportages sur le
destin des boys qu’ils firent progressivement monter le sentiment d’absurdité de cette guerre. Les commentaires désabusés et les
images chocs sur les dégâts physiques et psychologiques se multiplièrent juste au moment où s’amorçait le retournement de l’opinion
publique américaine. À la fin de la guerre, l’analyse dominante dans l’état-major américain faisait des images atroces diffusées à la
télévision le facteur premier d’affaiblissement du soutien des citoyens. Dès lors, la conclusion s’imposa : il fallait interdire la présence de
journalistes sur place, au moins pendant les premiers temps du conflit. »
Arnaud Mercier, « quelle place pour les médias en temps de guerre ? » Communication initialement parue en anglais dans
International revue of the red cross, volume 87, n°860, décembre 2005. Arnaud Mercier enseigne la communication à l’université de
Lorraine.

Document 3 1972 © Nick Ut


La photo prise le 8 juin 1972, montre la jeune vietnamienne Kim
Phuc, alors âgée de 9 ans, hurlant de douleur et s’échappant nue
de son village de Trang Bang bombardé par erreur au napalm par
les Américains. 

En 1972, elle est choisie pour incarner la World Press Photo of


the Year et, en 1973, le prix Pulitzer est décerné au photographe
pour ce cliché 

Même photographie. Cliché original non recadré . Sur place,


entre autres journalistes, sont également présents les
photographes David Burnett, de Time Magazine, et l’indépendant
Hoàng Văn Danh, ainsi que le cameraman de la NBC, Lê Phuc
Dinh.
Document 4 « Le 8 juin 1972, le photographe Nick Ut est sur la route menant au village de Tran Bang, tenu depuis 3 jours par les
troupes du Nord-Vietnam et assiégé par les Sud-Vietnamiens […] Alors que tout indiquait qu’il n’y avait plus un Nord-Vietnamien dans le
village, l’armée sud-vietnamienne décide néanmoins de bombarder le village au napalm. Sur la route, aux avant-postes, se tient une
petite armada de soldats, de photographes, cameramen et autres journalistes, tous dans l’attente du « spectacle » annoncé. […]
Sitôt après l’attaque, ces témoins « privilégiés » voient s’échapper et courir vers eux des rescapés, pour la plupart grièvement brûlés.
Kim Phuc, la petite fille, est nue car elle s’est débarrassée de ses vêtements en feu. Tous crient atrocement. Après avoir dépassé les
témoins, ils s’arrêtent enfin. Certains tentent maladroitement de leur venir en aide. Nick Ut, parlant le vietnamien, est le seul
journaliste à pouvoir communiquer avec eux. Avec son chauffeur, dans son minibus maintenant bondé, il transporte Kim et des
membres de sa famille vers un hôpital – à une heure de route – et insistera personnellement auprès du personnel médical pour que la
petite soit prise en charge. […]
Kim Phuc, après 14 mois de soins et 17 opérations chirurgicales, s’en est sorti. Elle vit maintenant au Canada avec ses 2 enfants. [..] Nick
Ut n’avait jamais raconté qu’il avait sauvé cette petite fille. Ce n’est que 28 ans plus tard que Kim Phuc, devant la reine d’Angleterre, a
rapporté qu’il lui avait sauvé la vie.
La photo ne paraitra que le 12 juin dans le New York Times. Sa parution ne fut pas retardée par des problèmes techniques […] mais de
très vives discussions se sont engagées entre rédacteurs pour savoir si on avait le droit de publier la photo d’une personne nue !
Finalement, entrevoyant tout de même l’importance de cette photo, il fut décidé de la publier, non sans obtenir la garantie de ne pas
en faire un agrandissement. Il paraîtrait même que l’on a flouté légèrement la région pubienne de la petite fille. »
Béat

Brüsch, https://www.motsdimages.ch/Kim-Phuc-brulee-au-napalm-Nick-Ut.html

Autres photographies du même moment. © Nick Ut et © David Burnett

Document 5. « Le présentateur de télévision le plus célèbre des Etats-Unis, Walter Cronkite, est mort vendredi 17 juillet à New York, à
l'âge de 92 ans. […] Walter Cronkite a accompagné la montée en puissance de la télévision comme le premier média d'information
pour les Américains. Sa voix était autoritaire mais il donnait l'air d'être proche des gens. Il était l'"oncle Walter", celui qui fume la pipe.
Walter Cronkite a joué un rôle important pendant la guerre du Vietnam. Après avoir plutôt adhéré aux explications de l'armée et de la
Maison Blanche, de 1964 à 1967, il est allé sur place début 1968, après l'offensive du Têt. A son retour, il a prédit que "l'aventure
sanglante" était vouée à "s'enliser" et conclu par un éditorial qui est aujourd'hui sur YouTube : "Dire que nous sommes plus près de la
victoire aujourd'hui, c'est croire les optimistes qui se sont trompés dans le passé." Il a souvent été dit que c'est ce jour-là, le 17 février
1968, que l'opinion américaine a commencé à se retourner contre la guerre. […] Pour le sociologue Todd Gitlin, Cronkite appartenait à
un monde de stabilité. Un monde qui comptait "trois chaînes de télévision, trois compagnies pétrolières et trois marques de pain ", et
où le journal télévisé comptait 20 millions de spectateurs, soit près de trois fois plus qu'aujourd'hui. »

Le Monde, 18 juillet 20

Document 6

30 avril 1970. Le président Richard Nixon (1969-1974) annonce à la télévision que des soldats étatsuniens sont entrés au Cambodge
pour y détruire les bases des communistes opérant au sud-Vietnam.

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