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En quoi les moments de guerre remettent-ils en question la liberté de l’information ? Vous nourrirez votre
réflexion d’exemple puisés dans l’histoire du XXe siècle.
Ce sujet final sera traité en temps limité et en classe à l’issue d’un travail de recherche et d’exposé par groupe, permettant
de collecter et de classer les informations nécessaires à l’élaboration d’une dissertation, puis de les communiquer.
Groupe 4. Sujet : En quoi la guerre du Vietnam remet-elle en question la liberté de l’information ?
Propagande : ensemble des moyens mis en œuvre afin d’orienter la pensée de la population
Mais les correspondants américains, qui étaient les plus nombreux, étaient là pour parler de la vie des GI. Le conflit et le sort des
Vietnamiens les intéressaient peu, tant la lutte contre les communistes leur semblait légitime. Et c’est en axant leurs reportages sur le
destin des boys qu’ils firent progressivement monter le sentiment d’absurdité de cette guerre. Les commentaires désabusés et les
images chocs sur les dégâts physiques et psychologiques se multiplièrent juste au moment où s’amorçait le retournement de l’opinion
publique américaine. À la fin de la guerre, l’analyse dominante dans l’état-major américain faisait des images atroces diffusées à la
télévision le facteur premier d’affaiblissement du soutien des citoyens. Dès lors, la conclusion s’imposa : il fallait interdire la présence de
journalistes sur place, au moins pendant les premiers temps du conflit. »
Arnaud Mercier, « quelle place pour les médias en temps de guerre ? » Communication initialement parue en anglais dans
International revue of the red cross, volume 87, n°860, décembre 2005. Arnaud Mercier enseigne la communication à l’université de
Lorraine.
Brüsch, https://www.motsdimages.ch/Kim-Phuc-brulee-au-napalm-Nick-Ut.html
Document 5. « Le présentateur de télévision le plus célèbre des Etats-Unis, Walter Cronkite, est mort vendredi 17 juillet à New York, à
l'âge de 92 ans. […] Walter Cronkite a accompagné la montée en puissance de la télévision comme le premier média d'information
pour les Américains. Sa voix était autoritaire mais il donnait l'air d'être proche des gens. Il était l'"oncle Walter", celui qui fume la pipe.
Walter Cronkite a joué un rôle important pendant la guerre du Vietnam. Après avoir plutôt adhéré aux explications de l'armée et de la
Maison Blanche, de 1964 à 1967, il est allé sur place début 1968, après l'offensive du Têt. A son retour, il a prédit que "l'aventure
sanglante" était vouée à "s'enliser" et conclu par un éditorial qui est aujourd'hui sur YouTube : "Dire que nous sommes plus près de la
victoire aujourd'hui, c'est croire les optimistes qui se sont trompés dans le passé." Il a souvent été dit que c'est ce jour-là, le 17 février
1968, que l'opinion américaine a commencé à se retourner contre la guerre. […] Pour le sociologue Todd Gitlin, Cronkite appartenait à
un monde de stabilité. Un monde qui comptait "trois chaînes de télévision, trois compagnies pétrolières et trois marques de pain ", et
où le journal télévisé comptait 20 millions de spectateurs, soit près de trois fois plus qu'aujourd'hui. »
Le Monde, 18 juillet 20
Document 6
30 avril 1970. Le président Richard Nixon (1969-1974) annonce à la télévision que des soldats étatsuniens sont entrés au Cambodge
pour y détruire les bases des communistes opérant au sud-Vietnam.