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CALABRESE Mateo 1ere ES/L

PLUMER Thomas Lycée Lavoisier

Comment une génération peut-


elle faire entendre ses combats et
ses aspirations à travers la
musique  ?

La Protest Song aux


Etats-Unis dans les
années 1960 

Agir pour son avenir

Histoire-Philosophie 2018-2019
Sommaire
La Guerre du Vietnam p.3

Récapitulation de la guerre p.4-5


La politique américaine d’intervention p.6-8
La médiatisation du conflit p.9
Sentiment d’injustice p.10-12
Révoltes contre la guerre p.13-14

Une autre vision du monde p.15

Contestation de l’autorité p.16-17


L’ostentation p.18-19
L’argent p.20-22

Repenser la société p.23

Dimension générationnelle p.24-25


Retour à la nature p.26-27
Peace and Love p.28-2
Liberté sexuelle p.30

Bibliographie p.31

2
Guerre du Viêt Nam

3
Récapitulation de la Guerre du Viêt Nam

La guerre du Viêt Nam, aussi appelée Seconde Guerre


d’Indochine, a éclaté en 1963 suite à une rébellion communiste
au Sud-Vietnam, activement soutenue par le Nord-Vietnam.
Impliquant par la suite d'une part des alliés tels que les Etats
Unis pour le Viêt Nam du sud, d’autre part l’URSS ainsi que la
Chine populaire pour le Viêt Nam du Nord se revendiquant
communiste.
D’un côté se trouvait le Front National de libération du Sud
Viêt Nam dit Viet Cong.
Le FNL était un mouvement qui incitait tous les
Vietnamiens à le rejoindre pour s’opposer au régime de Ngô
Đình Diệm et réaliser l’indépendance et l’unité du Viêt Nam,
sous la bannière du régime communiste de Hô Chi Minh.
Le FNL était allié durant cette guerre à la République
démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Viêt Nam) avec son armée
populaire vietnamienne qui était soutenue matériellement
par le bloc de l'Est et la Chine.

4
De l’autre côté se trouvait la République du Viêt Nam (ou
Sud-Viêt Nam), militairement soutenue par l'armée des États-
Unis appuyée par plusieurs alliés comme l’Australie, la Corée
du Sud, la Thaïlande et les Philippines.
Les premiers raids américains au Vietnam Nord eurent lieu
le 29 juin 1966. Il y eu jusqu’à plus de 50000 soldats américains
tués sur le sol vietnamien, pour 3 millions qui participèrent à
cette guerre.
En 1969, durant le festival de Woodstock, Jimi Hendrix
jouera une version historique de The Star-Spangled Banner,
l’hymne national américain, en solo à la guitare, en utilisant
distorsion, vibrato, saturation, pour imiter des lâchers de
bombes, des explosions, des rafales voire des cris d’enfants.
Ainsi l’artiste déstructure l’hymne pour créer un effet de chaos
et de souffrance.
C’est le meilleur exemple de chanson où la contestation
n’est pas dans les paroles mais simplement dans la forme
musicale.

5
La politique américaine d’intervention au
Vietnam

Lyndon Baines Johnson décide de l’intervention au Vietnam


pour endiguer le communisme. Il renforce constamment l'effort
de guerre entre 1965 et 1968, ce qui entraîne la mort de milliers
de soldats américains, et peut-être 60 fois plus de soldats
vietnamiens (les estimations vont de 500 000 à 4 000 000).
A partir de mars 1968, il restreint les bombardements du
Viêt Nam du nord pour entamer des négociations et arrête
définitivement les bombardements le 31 octobre 1968. Par la
même occasion il stupéfie le monde en annonçant son
intention de ne pas se représenter aux élections et de
consacrer tout son temps à la recherche de la paix.
A la suite de sa démission, c’est Richard Nixon qui devint
le nouveau président américain. Lorsqu’il prit ses fonctions,
environ 300 soldats américains mouraient chaque semaine au
Viêt Nam et la guerre était très impopulaire aux États-Unis où
de violentes manifestations exigeaient la fin du conflit.
Nixon cherchait un moyen de retirer les forces américaines
tout en protégeant le Sud-Viêt Nam des attaques du Nord.
Nixon avait conclu que la guerre ne pouvait être gagnée et était
déterminé à y mettre fin le plus rapidement possible. Ce constat
n'empêcha pas le président de renforcer encore le corps
expéditionnaire américain déployé au Vietnam qui atteignit 550
000 hommes en avril 1969.

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Il approuva en mars 1969 une campagne secrète de
bombardement des positions du Nord-Viêt Nam au Cambodge
pour détruire ce qui était considéré comme les quartiers-
généraux du Vietcong.
Au milieu de l'année 1969, Nixon entama des négociations
de paix avec les Nord-Vietnamiens et des pourparlers
commencèrent à Paris. Malheureusement ce fut sans succès.
En juillet 1969, Nixon alla au Sud-Viêt Nam où il rencontra les
commandants américains et le président Nguyễn Văn Thiệu.
Face aux protestations demandant un retrait immédiat, Richard
Nixon mit en place une stratégie visant à remplacer les soldats
américains par des troupes vietnamiennes, stratégie qui fut
appelée « Viêt Namisation » du conflit. Ainsi il organisa un
retrait progressif des troupes américaines.
En mars 1970 le renversement du roi Norodom Sihanouk
par le général Lon Nol donna à Nixon l'occasion d'intervenir
directement au Cambodge. Alors que des manifestations
étaient organisées à Washington contre cette intervention,
Nixon rencontra les manifestants de manière improvisée le
matin du 9 mai devant le Lincoln Memorial. Les promesses de
campagne de Nixon visant à mettre un terme à la guerre
contrastaient avec l'accroissement de la campagne de
bombardement et cela entraîna une baisse de sa crédibilité.
En 1971, des extraits des « Pentagon Papers » furent
publiés par le New York Times et le Washington Post, malgré
les tentatives de censure, dévoilant de nombreuses
informations compromettantes au sujet de cette guerre pour
Nixon.

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Finalement, au terme d’années de combats, le 27 janvier
1973, un accord de cessez-le-feu est signé à Paris entre les
Etats-Unis et le Nord-Vietnam, cela met fin à 10 années de
guerre. Mais le problème vietnamien n'est pas réglé pour autant
: si l'Amérique se retire du conflit, les communistes du Nord et
l'armée Sud-Vietnamienne continueront à s'affronter jusqu'à la
défaite du Sud, en 1975.
Enfin, le 30 avril 1975, le gouvernement du Sud-Vietnam
capitule après l'entrée des troupes du Nord-Vietnam et du Viêt-
cong dans Saïgon. Le pays, divisé au cours de la 1ère guerre
d'Indochine contre les Français en 1954, est définitivement
réunifié sous l'autorité du gouvernement communiste de Hanoï.

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La médiatisation du conflit

Tout ceci fut énormément médiatisé, malgré les tentatives


de censure de Lyndon Baines Johnson, le président américain
ayant assisté au début de cette terrible guerre.
La population américaine et notamment les jeunes,
premiers concernés par cette guerre, étant envoyés au combat,
contestent de plus en plus l’engagement de leur pays dans
cette guerre.
Si, dans un premier temps, les mouvements qui se forment
sont constitués principalement d’étudiants, l’enlisement dans le
conflit et la médiatisation croissante qui diffuse de plus en plus
d’images de la guerre favorisent l’implication d’autres fractions
de la population. Ainsi, pour la première fois, le Parti
Communiste s’affiche ouvertement dans des manifestations
sous ses propres banderoles, mais également des hippies,
symboles de la contre-culture naissante.
De plus, le mouvement hippie avait un rapport ambigu au
communisme, et de nombreux artistes de cette contre-culture
étaient proche de cette idéologie.

9
Sentiment d’injustice

Il y a aussi un grand sentiment d’injustice entre les


classes : les politiciens décident de la guerre, mais ni eux ni
leurs enfants ne la font. John Fogerty, par exemple, auteur de
Fortunate Son — chanson sur la guerre du Vietnam sortie en
1969 — et membre de Creedence Cleerwater, l’exprime : « Les
Riches, ceux qui ont tout, des grosses voitures, ce genre de
trucs. Des gens que je ne respecte pas. Durant le Vietnam, ce
sont des gens qui ne sont pas allés à la guerre. Quand j’ai écrit
cette chanson, je pensais à David Eisenhower, le petit fils de
l’ancien président, qui était marié à Julie Nixon, la fille du
président de l’époque ».
Le « fortunate », c’est, dans cette chanson, le fils du
sénateur, du député, du millionnaire, du haut-gradé, celui qui a
eu la chance de naître au bon endroit, au bon moment et qui
profite ainsi de sa situation privilégiée pour échapper à l’enfer
de l’Asie du Sud-Est. Le titre, terriblement efficace, rencontra un
grand succès, alors que ce n’était qu’une face B.

« Some folks inherit star spangled eyes


Yeah, when they send you down to war
Well, when you ask them how much you should give
Yeah, it's always more, more, more. »
« Certaines personnes héritent d’yeux ornés d’étoiles
Quand ils t’envoient à la guerre
Quand tu leur demandes combien tu devrais donner
C’est toujours plus, plus, plus. »

10
Et pourtant, Creedence n’était pas un groupe qui se
revendiquait du mouvement hippie. Ils n’hésiteront d’ailleurs
pas, par la suite, à critiquer le mouvement avec la chanson
« Wrote a Song For Everyone », qui, tirant les conclusions de
ce mouvement, constatera froidement que rien n’a vraiment
changé.

Avant Creedence, Country Joe McDonald and The Fish


sort en 1967 la chanson I Feel Like I’m Fixin’ to Die Rag. Cette
chanson se sert d’un procédé légèrement moins direct que celle
de Fogerty : elle utilise l’ironie, mais sans hésiter à être virulent
dans le texte.

11
« Come on all of you big strong men
Uncle Sam needs your help again
he’s got himself in a terrible jam
way down yonder in Viet Nam,
put down your books and pick up a gun we’re
gonna have a whole Lotta fun.
And it’s one, two, three, what are we fighting for
don’t ask me I don’t give a damn, next stop is Viet Nam
And it’s five, six, seven, open up the pearly gates
ain’t no time to wonder why, whoopee we’re all gonna die. »

« Allez tous les costauds


Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s’est foutu dans la merde
Là bas au Viet Nam
Alors lâchez vos bouquins et prenez un fusil
On va se marrer.
Et un, deux, trois, pourquoi on se bat ?
Ne me demandez pas je m’en fous, prochain arrêt : le Vietnam
Et cinq, six, sept, ouvrez les portes de perles
Pas le temps de se demander pourquoi, youpie ! on va tous
crever ! »

Country Joe McDonald dénonce la militarisation des


esprits, et les politiques qui envoient les jeunes à la guerre
comme de la chair à canon, pour réparer leurs erreurs
diplomatiques. Cela exprime aussi le sentiment
d’incompréhension de cette guerre sur un sol étranger et
lointain, dans laquelle ils se battent souvent sans en
comprendre les raisons.

12
Les révoltes contre la guerre du Vietnam

Les années soixante américaines furent le théâtre de


nombreux bouleversements tant au niveau politique que
culturel. L’assassinat de John Fitzgerald Kennedy en 1963
marqua la fin de l’âge d’or américain et l’essor d’une contre-
culture dont la contestation contre la guerre du Viêtnam fut le
principal vecteur.
La contestation de cette guerre fut d’emblée très forte,
ainsi un moine bouddhiste s’immola en 1963 suivit par 4 jeunes
américains en 1965.
On distingue trois temps forts du mouvement contestataire :
Le 20 novembre en 1969, à Washington, une
manifestation spectaculaire contre la poursuite du conflit au
Viêt-nam réunit 250 000 personnes. La colère gronde en
Amérique depuis la révélation faite par le "New-York Times" du
massacre de plusieurs centaines de vietnamiens dans le village
de My Lai, au sud du pays, par des soldats américains.
Le 4 mai 1970 La Garde nationale de l'Ohio a tiré sur des
étudiants qui manifestaient de manière pacifique. La plupart de
ces étudiants manifestaient contre l'intervention américaine au
Cambodge, annoncée par le président Richard Nixon le 30
avril, mais certains ne faisaient que passer. En réponse à cette
fusillade, une grève et des manifestations impliquant quatre
millions d'étudiants entraînèrent des centaines d'universités et
d'établissements scolaires à fermer à travers tous les États-
Unis. Ceci retourna en partie l'opinion publique déjà sensible à
la présence militaire des États-Unis au Viêt Nam.

13
Le 3 mai 1971, 500 000 manifestants (hippies, objecteurs
de conscience et vétérans) se sont retrouvés dans la capitale
fédérale américaine pour dénoncer la guerre du Vietnam
commencée en 1964. Les forces de l'ordre procèdent à
l'arrestation de 7 000 personnes, remplissant les prisons du
district de Columbia et même un stade.
Mais les contestations passeront aussi par la musique
avec des artistes des années soixante tels que Bob Dylan avec
“Blowin’ in the Wind” produit en 1963, Phil Ochs avec “What
Are You Fighting For” fait aussi en 1963, ainsi que John Lennon
avec “Give Peace a Chance” en 1969 et Joan Baez “Fifth
Avenue Peace Parade” de 1966.
Joan Baez affiche son désaccord avec la guerre du Viêt
Nam. Elle participe à de nombreuses marches anti-guerre et
actions de protestations. Elle est notamment arrêtée deux fois
en 1967 pour avoir bloqué l'entrée de l’Armed Forces Induction
Center d’Oakland en Californie. Elle passe environ un mois en
prison. Elle a aussi à plusieurs reprises des ennuis avec la
justice pour son refus de payer l'impôt militaire.

14
Une autre vision du
monde

15
Contestation de l’autorité

Durant ces années-là, l’Amérique connaît des


mouvements de contestation au sujet de la guerre du Viêtnam.
C’est une des premières guerres à être autant
médiatisées, et cela joue énormément lors de cette révolte. Des
photos passent à la télévision, diffusant des images qui
choquèrent de plus en plus l’opinion publique.
L'opinion publique américaine commence à douter des
options liées à un tel niveau d'engagement, alors la génération
de la « prise de conscience » maintient l'activisme par des sit-
ins (manifestation généralement immobile, en position assise).
Il s'agit le plus souvent d'une manifestation pacifique ayant pour
objectif d'interpeller l'opinion et les pouvoirs publics sur une
situation d'injustice ou pour une revendication précise.
Beaucoup sont en faveur du règlement du conflit et du
désengagement dans les allées publiques de Washington : la
pression est telle que le pouvoir politique doit répondre
instamment à la situation d'enlisement.
Certains jeunes décident de fuir leur pays pour se réfugier
au Canada afin d’échapper à la guerre, d’autres encore brûlent
leurs papiers militaires. Il y a des mariages arrangés ou
précipités, ou encore des jeunes qui s’inscrivent à l’université.
Il y a aussi en avril 1968 une occupation du campus
de l’Université Colombia par des étudiants ; suite à cette révolte
l’autorité fait appel aux forces de l’ordre pour les faire évacuer.
Cela entraîne une grève de protestation jusqu’à l’été 1968.

16
Des personnalités américaines sont engagées dans ce
mouvement, tel que le boxeur Mohamed Ali qui refusa de servir
dans l'armée américaine. En avril 1967, il refuse
symboliquement l'incorporation dans un centre de recrutement.
A cause de ce geste, il est condamné à une amende de 10 000
dollars et à 5 ans d'emprisonnement, il perd par la même
occasion sa licence de boxe et son titre.
Le « Weather Underground » a aussi beaucoup contesté
cette guerre. C’est un collectif américain de la gauche radicale,
se présentant comme anti-impérialiste et antiraciste. Cette
association est classée par le Fédéral Bureau of Investigation
comme organisation terroriste. Leurs actions sont
principalement basés sur la « propagande par le fait ». C’est
donc le fait de provoquer une prise de conscience populaire.
Pour la lutte contre la guerre elle organise plusieurs
attentats, à partir de 1970, contre des installations militaires aux
États-Unis, lançant le slogan « Bring the War Home! ». Ils
avertissent toutefois l'imminence des explosions afin d'éviter
toute victime humaine.
Jack Weinberg, membre du « Free Speech Movement »
dans les années 1960, est l’auteur de la célèbre phrase : « Ne
faites pas confiance à quelqu’un de plus de trente ans » qui
traduisait sans équivoque la volonté de se distinguer de la
génération précédente. Cela nous montre clairement qu’une
vraie rébellion est mise en œuvre par toute une génération,
contre l’Etat Américain et des valeurs qu’elle rejette .C’est
d’ailleurs à cause de tous ces mouvements d’opposition du
peuple que lors des élections que Lyndon B.Johnson échoua
dans sa quête de se faire réélire permettant ainsi à Richard
Nixon d’être élu président ,en partie grâce à la promesse de
sortir de cette guerre.

17
L’ostentation

La société de consommation, en pleine expansion durant


la seconde moitié du XXᵉ siècle, se fonde sur le désir humain
de possession matérielle, en stimulant ce désir dans des
proportions perpétuellement grandissantes pendant cette
période.

Les nouvelles technologies foisonnent. Ces avancées


permettent aux entreprises de produire plus rapidement et de
plus grandes quantités, mais aussi d’informer les gens plus
facilement des nouveaux produits, afin de nourrir le désir de
confort mais aussi d’ostentation des ménages.

18
On peut le voir dans le film Mon Oncle de Jacques Tati ou
dans la chanson Mercedes Benz de Janis Joplin, enregistrée 3
jours avant son overdose mortelle :

« Oh Lord, won’t you buy me a Mercedes Benz


My friends all drive Porsches, I must make amends »

« Oh Seigneur, tu voudrais pas m'acheter une Mercedes-Benz?


Mes amis roulent tous en Porsche, Je dois me rattraper. »

On voit ici clairement la dénonciation d’une volonté des


ménages de montrer un maximum leur richesse via des biens
de consommation. La contestation est le motif même de la
chanson comme l’indique Janis Joplin au début du titre :

« I'd like to do a song, Of great social and political import »


« J’aimerais faire une chanson d’une grande importance sociale
et politique. »

19
L’argent

L'argent est une valeur gravée dans notre société. Le rêve


contemporain de gagner beaucoup d’argent, via des jeux
comme la loterie, montre bien ce phénomène. Le confort
matériel semble être la première des conditions au bonheur, et
ce fait est accentué par la publicité et tout l’environnement
urbain notamment. Le discours était le même en 1973, plus de
40 ans avant.

La chanson Money des Pink Floyd, groupe anglais


extérieur au mouvement hippie mais ayant hérité de certaines
des réflexions qui en sont issues, illustre parfaitement cela :

« Money, get away


Get a good job with good pay and you're okay
Money, it's a gas
Grab that cash with both hands and make a stash
New car, caviar, four star daydream
Think I'll buy me a football team »

20
« Trouve un bon boulot bien payé et tout va bien
Argent, c'est le pied
Chope ce cash des deux mains et mets le de côté
Nouvelle voiture, caviar, quatre étoiles de rêve
Je crois que je vais m'acheter un club de foot »

Les Pink Floyd dénoncent la pensée selon laquelle tout va


bien du moment qu’on est bien payé, ainsi que les excès
entraînés par la possession d’argent, comme acheter un club
de football ou d’autres dépenses astronomiques.

L’argent est omniprésent dans la société, comme le


montre encore une fois Janis Joplin dans Mercedes Benz :

« Dialing for Dollars is trying to find me. »

« Dialing For Dollars sont en train de me chercher. »

Dialing for Dollars était une émission télévisée où les gens


tentaient de gagner de l’argent, comme il en existe encore
aujourd’hui. L’argent est donc central, jusque dans les loisirs et
les divertissements.

21
Mais il existe un vrai paradoxe auquel cette idéologie anti-
capitaliste est confronté : ces musiques contestataires,
devenues parfois des tubes, participent à l’émergence d’une
vraie industrie qu’est celle du disque.

« Une génération entière a adopté cette musique comme


univers sonore de ses propres révoltes et, ce faisant, a
contribué docilement à l’expansion culturelle de l’empire le plus
dominateur du moment, les États-Unis. Là où certains
pensaient que la révolution s’exportait en musique, des réseaux
de ventes se formaient, une industrie se constituait et,
imperceptiblement, transformait ceux qui se croyaient
compagnons d’armes en consommateurs fidèles. »
Yves Delmas - Charles Gancel

22
Repenser la société

23
Dimension générationnelle
En 1967, de grandes réunions et des concerts gratuits
furent organisés au Golden Gate Park, à proximité de Haight-
Ashbury, un quartier de San Francisco. En janvier, le
happening géant du Human Be-In fut considéré comme l'instant
de grâce du mouvement, rassemblant des centaines de
personnes, issues des différentes «tribus» de la contre-culture
de l'époque.

Elles étaient venues lire de la poésie, être ensemble et


écouter la musique de groupes comme « Jefferson Airplane »
(groupe de rock américain qui fut formé en 1965).

Ce groupe a notamment produit une protest song contre la


guerre du VietNam en particulier : « Volunteers ». Tout au long
de la musique, Jefferson Airplane appelle le peuple à sortir
dans les rues et à se révolter :
« Look what's happening out on the streets
Regarde ce qui est en train de se dérouler dehors dans les rues
Got a revolution, got to revolution
Avons obtenu une révolution, sommes arrivés à la révolution
Hey I'm dancing down on the streets
Hey je suis en train de danser en bas dans les rues
Ain't amazing all the people I meet ?
N'est-ce pas incroyable tous les gens que je rencontre ? »

24
Cette révolte et ce mouvement réunit une génération qui a
décidé de ivre différemment, cette immense protestation créant
des rencontres. Cette génération « danse » et a l’espoir d’une
révolution.
Mais ce n’est pas tout, l’artiste insiste bien sur le fait que
ce n’est pas aux autres de décider ce qu’on fera plus tard et
qu’on ne peut pas nous forcer à aller à la guerre notamment :

« One generation got old


Une génération a l'expérience
One generation got soul
Une génération a la foi
This generation got no destination to hold
Cette génération n'a pas de destinée déjà tracée
Pick up the cry
Prenez ce cri (pour exemple) »
L’aspect générationnel est évidemment mis en valeur
par l’anaphore, et l’appel à la révolte et à la continuation du
mouvement est omniprésent.
Mais Jefferson Airplane semblent s’adresser
également aux dirigeants ou du moins aux gens extérieurs au
mouvement. Il leur montre que cette génération va changer les
choses, qu’elle est mature et croît en ses rêves. Cette
génération choisira son propre destin et le groupe donne sa
propre chanson pour exemple, montrant que cela passera par
différentes formes et nottament l’art, et que personne ne pourra
ignorer le cri de cette génération

25
Retour à la nature
A cause de tous ces conflits internes se passant en
Amérique, le peuple et majoritairement les jeunes, se mirent à
penser d’une nouvelle façon. Il y a un désir de retour à la nature
et ils s‘intéressent et s’ouvrent à d'autres cultures. Ils avaient un
besoin d'émancipation, de recherche de nouvelles perceptions
sensorielles et d'états de conscience modifiés.
C’est donc grâce à ce nouveau mode de pensée que se
forma le mouvement hippie. Ils sont issus en grande partie de la
jeunesse nombreuse du baby-boom de l'après-guerre. Ils
rejettent les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la
génération de leurs parents et la société de consommation. Ce
mode de pensée transparaît notamment dans le
psychédélisme, style allant de pair avec le mouvement hippie.
Ce style étudie les corrélations entre les sens et les activités
psychiques, et il est exprimé directement par l’art.

26
La chanson Incense and Peppermints du groupe
Strawberry Alarm Clock, nom évoquant le Flower Power, sort
en 1967.

« Incense and peppermints, the color of thyme.


Who cares what games we choose?
Little to win, but nothing to lose.
Incense and peppermints, meaningless nouns.
Turn on, tune in, turn your eyes around. »

« Encens et bonbons à la menthe, la couleur de thym.


Peu importe quel jeu nous choisissons.
Peu à gagner, mais rien à perdre.
Encens et bonbons à la menthe, noms sans signification.
Allume-le, syntonise, tourne tes yeux. »
L’encens évoqué renvoie à celui souvent utilisé pour
masquer l’odeur de la marijuana, mais aussi au spirituel. Les
bonbons à la menthe masquent eux l’haleine causée par la
marijuana. Le « jeu » est une métaphore de la drogue, et le
LSD est notamment évoqué dans certains passages de la
chanson : la liberté de choisir son psychotrope et les effets
causés sont vantés. « Peu à gagner » car l’effet est à durée
limitée mais «  rien à perdre » pour une génération sacrifiée par
la Guerre du Vietnam, mentionnée implicitement ailleurs dans la
chanson. Les « noms sans signification » sont ceux des
drogues et les effets produits sont décrits avec les yeux qui
tournent. Cette chanson qui rencontra un grand succès a les
drogues et leurs effets comme sujet central, en plus du genre
musical psychédélique.

27
Peace and Love

« Peace and love », c’est l’expression qui est au centre de


ce mode vie. Elle est inspirée par le slogan « faite l’amour, pas
la guerre », qui est issu de la guerre du Viet Nam.
De plus la « liberté de choix » qui est une idée prégnante
de cette idéologie, s’opposait à l’idéologie conservatrice de
certains courants religieux issus du christianisme aux Etats-
Unis, combattant notamment « l’obscénité »  depuis la fin du
XIXème siècle. Contrairement aux autres, les hippies rejettent
le mariage traditionnel.
Leur mot d’ordre est justement « Free love » que l’on
retrouve dans l’appellation « summer of love » démontrant leur
liberté ainsi que leur ouverture d’esprit. Cet amour libre est en
parti véhiculé par le rock.

Pour fuir les atrocités de la guerre, les hippies pratiquent


l’amour libre dans des réunions ritualisés appelées les « love-in
». Ils ignorent complètement la honte du corps.

Les hippies profitent de l’essor de nouveaux moyens de


communication pour transmettre leurs idées.

28
Le 17 octobre 1967, se tient à New York, la première
représentation de la comédie musicale "Hair". Le spectacle est
un manifeste pour la libération sexuelle et contre la guerre du
Vietnam. Cette expression fait comprendre que le mouvement
hippie est davantage ouvert aux tabous tels que la sexualité, la
drogues et bien d’autres encore.
Leur but était de vivre librement, dans des rapports
humains qu'ils voulaient plus authentiques.
C’est une très grande rupture avec les normes des
générations précédentes mais pourtant cette contre-culture eu
une influence culturelle majeure, en particulier dans le domaine
musical.
En 1967, de grandes réunions et des concerts gratuits
furent organisés au Golden Gate Park, à proximité de Haight-
Ashbury, un quartier de San Francisco. En janvier, le
happening géant du Human Be-In fut considéré comme l'instant
de grâce du mouvement, rassemblant des centaines de
personnes, issues des différentes «tribus» de la contre-culture
de l'époque. Elles étaient venues lire de la poésie, être
ensemble et écouter la musique de groupes comme les
« Grateful Dead » (groupe américain qui fut formé en 1965 à
San Francisco et qui a notamment produit dans sa carrière la
chanson protestataire Standing On the Moon), « Jefferson
Airplane » (groupe de rock américain qui fut formé en 1965) ou
« Country Joe and the Fish »

29
La liberté sexuelle

La liberté sexuelle fait partie intégrante de l’utopie des


hippies. C’est lors de ces années-là d’ailleurs que la pilule
contraceptive se légalise et que l’accès à l’avortement se
généralise.
Les hippies vivent en communauté et il n’est pas anormal
qu’ils pratiquent diverses pratiques sexuelles s’inspirant
quelques fois du Kama Sutra.
Certaines communautés pratiquent l’échangisme pour se
découvrir non seulement soi-même mais aussi l’autre et
parvenir ainsi au sentiment ultime du multi orgasme. Les
hippies sont influencés par la pratique du hatha-yoga, une
discipline spirituelle s’appuyant sur la recherche du mieux-être
individuel et du rapport à l’autre.
En plus de la liberté exprimée dans les relations amoureuses, les
premiers sex-shops vendant divers jouets sexuels ainsi que la diffusion
des films pornographiques et leurs projections en salle de cinéma sont
apparus au sein de la communauté hippie, à une époque où la
masturbation était condamnée et où personne n’aurait jamais
ouvertement fait la promotion du plaisir. Les hippies considéraient les
relations entre personnes de même sexe comme une expérimentation
parmi d’autres plus que comme un tabou. C’est à cette époque que la
première Gay Pride a lieu à New York. Selon une enquête de l’institut
Gallup, le nombre d’Américains pensant qu’il était « mal de faire
l’amour avant le mariage » avait chuté de 68 % en 1969 à 48 % en
1973. Ce changement est souvent attribué aux bouleversements initiés
par le courant hippie.

30
Bibliographie

DELEUZE Gilles, Abécédaire


GAYRAUD Agnès, Dialectique de la Pop
ASSAYAS Michka, Woodstock – Three days of peace
COUTURIE Bill, Dear America : Letters Home from Vietnam
FREUD Sigmund, Totem et tabou
DOLTO Françoise, La Cause des adolescents
ARENDT Hannah, La Désobéissance civile
DELMAS Yves, GANCEL Charles, Protest song : la chanson
contestataire dans l’Amérique des Sixties
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