Vous êtes sur la page 1sur 6

Chasse

Pour les articles homonymes, voir Chasse (homonymie) et Cynégétique


(homonymie).

Pour l’article ayant un titre homophone, voir Shas.

Cet article possède un paronyme, voir Châsse.


Chasse

activité
Sous-classe de action, thériocide, travail, hobby 

Partie de communauté tribale primitive 

Discipline dont c'est l'objet cynégénétique, sciences forestières 

Suivi par abattage des animaux de boucherie, alimentation 

Date de début 1800000 ans av. J.-C., 200000 ans av. J.-C. 

Élément exploité arme de chasse, piégeage 

Saint patron Gilles l'Ermite, Eustache de Rome, Hubert de Liège 

Pratiqué par chasseur 

La chasse est la traque d'animaux dans le but de les capturer ou de les abattre, les
manger ou les détruire1. Quand la chasse est soumise à une réglementation, la
pratique de la chasse en dehors de son cadre légal est appelée braconnage. Les
opérations de destruction sont soumises au droit de destruction, qui diffère pour
partie du droit de chasse. La cynégétique est l'art de la chasse. Le mot chasse
pouvait aussi désigner des terrains de chasse, l'Institut national de l'information
géographique et forestière (IGN) possède par exemple une « Carte des Chasses du
Roi », levée de 1764 à 1773 et de 1801 à 1807 sur ordre de Louis XV2 et à partir
d'une carte antérieure du duché de Rambouillet.
Juridiquement, la chasse a aussi une dimension d'appropriation d'animaux sans
propriétaires légaux par un individu ou un groupe d'individus (Res nullius dans le
droit). Ainsi en 1845, selon J. Perrève (ancien procureur du roi et juge, « la chasse,
qui est un titre d'occupation, un moyen originaire, primaire d'acquérir la propriété, est
l'action de les rechercher, de les poursuivre, de s'en emparer par force, par ruse ou
adresse, soit au moyen d'engins, soit à l'aide d'animaux domptés pour l'usage
domestique ou dressés à cette fin »3.
Le chasseur est défini par le codex Alimentarius comme une personne qui participe
à l'abattage du gibier et/ou à la saignée, à l'éviscération partielle et à
l'habillage partiel sur le terrain des animaux abattus4.

Histoire[modifier | modifier le code]
Préhistoire[modifier | modifier le code]
Article connexe : Chasseur-cueilleur.

Scène de chasse à l'arc dans l'art levantin espagnol (Néolithique).

Face d'un sarcophage romain évoquant une chasse aux lions (musée du Louvre).

Scène de chasse, mosaïque romaine du IV  siècle, Villa romaine du Casale, Sicile.


e
Joachim von Sandrart, Novembre, huile sur toile, 1643.

Portrait de caractère d'un chasseur, Gustav Köhler (avant 1922).

La pratique de la chasse par les premiers représentants du genre Homo fait encore


débat au sein de la communauté scientifique5,6. Selon
certains archéologues et paléontologues, l'analyse des traces d'outils et des
ossements fossiles montre que nos ancêtres ont également consommé des
cadavres d'animaux morts naturellement7,8,9 ou des animaux blessés ou malades
qu'ils achevaient plus facilement. Avec des armes de chasse médiocres
(massue, épieu en bois) et a fortiori avant leur usage, il est possible qu'ils aient
pratiqué la chasse à l'épuisement aux gros mammifères (antilopes, zèbre, gnou),
courant à une vitesse moyenne de 2,5 – 6 m/s pendant des heures et sur 10 à
20 km. L'homme est en effet un coureur de fond doté d'une grande endurance grâce
à deux caractéristiques fondamentales : capacité à courir sur de longues distances à
des vitesses exigeant des quadrupèdes qu'ils passent du trot au galop ; capacité,
pendant la course, d'abaisser sa température en transpirant, alors que les
quadrupèdes le font en haletant, ce qui leur est impossible quand ils galopent10.
La chasse est clairement attestée dans les gisements archéologiques liés à l'homme
de Néandertal11,12,13. À Coudoulous et à La Borde, les Néandertaliens ont utilisé des
avens comme pièges naturels pour abattre de nombreux grands bovidés
(bisons et aurochs). Elle est également probable pour des périodes antérieures14.
Le piégeage de petits animaux est une pratique très ancienne. Des populations
préhistoriques ont pratiqué une chasse quasiment monospécifique
(mammouth, renne) à tel point que certains auteurs ont évoqué une chasse
spécialisée. Il semble que les chasseurs-cueilleurs suivaient leur gibier, remontant
vers le nord l'été et revenant au sud bénéficier d'un climat plus doux l'hiver. Cette
pratique a encouragé un nomadisme que les Inuits et certaines
tribus amérindiennes pratiquaient encore il y a peu, mais qui n’existe pratiquement
plus, les grands animaux (sauf les oiseaux migrateurs) étant par ailleurs totalement
limités dans leurs déplacements par une fragmentation écopaysagère croissante,
principalement due au morcellement du paysage par les infrastructures de transports
(autoroutes, TGV clôturés, canaux aux berges infranchissables, etc.).
Au Paléolithique, durant cette période, de nombreuses avancées sont apparues
comme le javelot de bois, l'épieu en if ou encore le propulseur permettant de
catapulter des sagaies avec plus de force. Les armes assez variées ont permis de
chasser toutes sortes de gibiers15.
Au Mésolithique de nouvelles méthodes de chasse font leur apparition, comme la
chasse et la pêche au filet, mais aussi de nouvelles armes, comme l'arc, une arme
très importante pour l'époque.
Avec l'apparition du mode de vie sédentaire et de l'élevage, l'importance de la
chasse en tant que moyen de subsistance diminua pour une grande partie des
populations. Déjà dans certaines cultures antiques, la chasse n'était plus considérée
que comme un passe-temps. De plus en plus, elle ne fut souvent pratiquée que par
une petite partie de la population16.
Antiquité[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Cynégétique (homonymie).
De nombreux écrits sont depuis l’Antiquité consacrés aux techniques cynégétiques
et de piégeage. La notion de droit de chasse est évoquée pour la première fois dans
le recueil de coutumes des Francs Saliens (riverains de la Sala ou Yssel) écrit
sous Clovis (époque mérovingienne) et dénommé ultérieurement « loi salique ».
L'évolution de ce concept s'est articulée alternativement à travers des périodes de
permissivité et de restriction, voire de prohibition.
Moyen Âge et Époque moderne[modifier | modifier le code]
Au Moyen Âge, la chasse était de plus en plus devenue un privilège de
la noblesse et des dignitaires de l'État ou du clergé. À cette époque s'est formalisé
ce privilège : la chasse au grand gibier était réservée aux nobles et le petit gibier
(lièvres, volatiles) laissé au reste de la population. Certaines zones étaient réservées
à la chasse royale.
En France au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, la chasse est un plaisir
de gentilhomme et un privilège seigneurial. Les rois sont grands chasseurs et
entretiennent des équipages importants. Être admis aux chasses du roi est un des
plus grands honneurs de la Cour. Louis XIII, qui a appris la lecture dans les ouvrages
de vénerie, pratiquait quotidiennement toutes les chasses17 et chassa beaucoup
en Sologne.
Le seigneur haut-justicier a ce droit dans l'étendue de sa haute-justice, le seigneur
local dans sa seigneurie. Les roturiers n'ont pas ce droit sauf s'ils ont acheté un fief,
une seigneurie ou une haute-justice (ordonnance sur les eaux et forêts de 1669). Les
seigneurs ecclésiastiques, les dames hautes-justicières (pratiquant la chasse au vol),
les nobles âgés sont tenus de faire chasser afin de réduire le surplus
de gibier nuisible aux cultures (ordonnance de juillet 1701).
Des espaces sont spécialement aménagés pour l'exercice de la chasse.
Les garennes sont des parcs fermés, initialement dévolus à toutes sortes d'animaux,
avant que le terme désigne spécialement un espace dévolu à l'élevage et à la
chasse au lapin (XIII  – XIV  siècle). Au XVI  siècle, les rois puis les aristocrates
e e e

commencent à gérer leurs forêts avec des objectifs cynégétiques, notamment pour
la vénerie18.
Les braconniers sont craints surtout à cause de l'éventualité du port d'armes. Les
contrevenants sont sévèrement punis. L'édit de 1601 prévoit l'amende et
le fouet pour la première infraction, le fouet et le bannissement pour la première
récidive, les galères et la confiscation des biens à la seconde récidive, la mort en cas
de troisième récidive. L'ordonnance de 1669 écarte la peine de mort. Les garde-
chasses n'ont pas le droit au fusil. Les registres des cahiers de doléances montrent
cependant que la verbalisation est beaucoup plus importante pour les délits
forestiers que pour les délits de braconnage17.
Pour permettre l'existence du gibier, il est interdit de moissonner avant la Saint-Jean,
d'enlever les chardons, d'enclore par des murs les terres. Il faut planter des haies
d'« épines » auprès des forêts royales. Il est interdit de tuer les lapins sauf sous la
direction des agents des eaux et forêts (les capitaineries).
Afin de protéger le travail des paysans et les récoltes, les chasseurs ne doivent pas
passer dans les terres ensemencées et lorsque les céréales sont en « tuyaux ». Les
vignes sont interdites de chasse du 1er mai jusqu'aux vendanges. Mais ces
interdictions sont peu observées. Le droit de chasse, privilège et activité de détente,
est un des plus haïs par les paysans car ils voulaient se défendre contre les
« animaux féroces » (ours, loups) et les « animaux nuisibles » (sangliers, oiseaux
granivores s'en prenant à leurs récoltes) en chassant eux-mêmes, sachant qu'il y
avait peu d'indemnités pour les dégâts agricoles.
Il existait cependant quelques chasses populaires accordées aux populations dans
les provinces récemment annexées ou aux bourgeois qui avaient payé pour cela un
droit particulier. Seuls certains animaux dangereux (sanglier, cerf)19 étaient
l'exclusivité des nobles17.

Mythologie et imagerie[modifier | modifier le code]

afficherCette section ne cite pas suffisamment ses sources (décembre 2019). 


À la Préhistoire, il fallait une bonne dose de bravoure pour affronter les animaux
quasi à mains nues dans les contrées hostiles des forêts primaires. Avec la pierre,
ensuite le bronze et le fer, la lance, l'arc et le couteau, ensuite le fusil et le fusil à
lunette, les chances pour les animaux d'échapper au chasseur se sont au cours des
temps progressivement amoindries. De plus les espaces sauvages se sont réduits
comme peau de chagrin, morcelés par l'agriculture et les friches industrielles.
Les usages liés à la chasse, la peur de l'inconnu, la confrontation à la mort, le sang
versé, ont eu toutefois le temps d'imprégner durablement les usages, les croyances
et les rites. Les mythes fondateurs évoquent souvent la chasse que des Dieux ou
des animaux auraient enseignée à l’Homme. Les religions recèlent de traditions liées
à la chasse : Arduinna, Abnoba et Vosegus dans la tradition celtique, Odin ou Wotan
dans les mythologies nordique et germanique se met en scène dans d'invisibles
« chasses fantastiques, » Artémis dans la mythologie grecque, Diane dans
la mythologie romaine, déesse et non pas dieu pour une discipline de tout temps
masculine, saint Hubert de la même manière que saint Eustache et le cerf crucifère
dans la tradition chrétienne. L’opposition biblique de Caïn et Abel pourrait être vue
comme le reflet de la supplantation du chasseur-cueilleur par l’agriculteur
éleveur[réf. nécessaire]. La Grande Muraille de Chine elle-même a été interprétée comme
une marque de séparation entre peuples cultivateurs sédentarisés et les nomades
chasseurs. La chasse a souvent une importance rituelle ou initiatique pour les jeunes
adultes, comme c'est encore le cas chez certains groupes humains. Pour être
reconnu comme adulte, le jeune Inuit devait affronter et tuer un ours blanc adulte
avec un couteau ou un poinçon[réf. nécessaire].

Vous aimerez peut-être aussi