SEMAINE 3

Apprendre par mimétisme et piège du dialogue intérieur

TERRASSEZ VOTRE
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TIMIDITÉ !
SEMAINE 3
Apprendre par mimétisme et piège du
dialogue intérieur

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1 - Terrasser sa timidité un programme de l’académie
un programme de l’académie
 SEMAINE 3
Apprendre par mimétisme et piège du dialogue intérieur
Apprendre par mimétisme
Le thème du jour porte sur les différents modes
d’apprentissage, et plus particulièrement sur l’apprentissage
par mimétisme à un groupe. Et si vous trouvez que le mot
« mimétisme » est connoté négativement - l’imitation ayant
mauvaise presse - , on pourrait aisément le remplacer par
« analogie ».
Tournent les violons
Commençons par une anecdote qui m’avait été racontée
par mon professeur de sociologie des marchés de l’art à
Sciences Po, Pierre-Michel Menger (d’accord, vous vous
moquez bien de connaître son nom, mais je vous le dis
quand même). Nous parlions du marché des musiciens.
Je ne sais plus pourquoi l’anecdote est arrivée, mais peu
importe ; Pierre-Michel Menger avait raconté qu’il y avait
plusieurs façons d’apprendre la musique, car on voit en effet
des différences culturelles dans la façon dont les jeunes
apprennent la musique.
Le professeur nous avait raconté qu’il y avait une façon
d’apprendre la musique qui était la façon du monde
« occidental ». Puis, sans faire d’opposition entre monde
occidental et monde oriental, il nous avait raconté
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l’apprentissage de la musique chez les Tziganes. Je ne sais
pas si nous devons les compter dans le monde « occidental »,
mais en tout cas, leur manière d’apprentissage de la musique
est différente de la nôtre. Et, croyez-le ou pas, chez les
Tziganes, pour apprendre le violon à un enfant, on donne un
violon à l’enfant qui ne sait pas en jouer, et on le met au milieu
d’un orchestre ou d’un groupe d’adultes qui, lui, sait jouer,
et qui joue en chœur. Au début, l’enfant est complètement
dissonant. Mais petit à petit, sans le son théorique, sans
concept, c’est-à-dire sans solfège, mais simplement pour ne
plus être dissonant, l’enfant va progressivement se régler
sur le groupe et va apprendre par mimétisme. Et c’est tout
l’objet de notre première partie.
Il n’y a pas une seule façon d’apprendre à maîtriser un art.
Mais ce qui est intéressant, ce n’est pas de les énumérer
toutes, ou de compter combien il y a de façons de les
opposer. Ce qui est intéressant, c’est de remarquer qu’il n’y
a pas qu’une seule façon d’apprendre – sous-entendu la
méthode classique, scolaire, que l’on connaît –, et qui est
de dire : concept + exercice = maîtrise. Il en existe d’autres,
dont l’apprentissage par mimétisme, et qui est pertinente en
séduction.
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Ne dévisagez pas, observez
Pourquoi j’évoque ce point dans cet article ? Parce que je
suis frappé depuis 2005, donc depuis mes tous premiers
élèves, par le fait que la capacité à observer est inversement
proportionnelle à la timidité. Plus vous êtes timide, moins
vous savez observer. Qu’est-ce que j’entends par observer
au juste ?
Contrairement à ce qu’on m’a dit parfois pendant les
ateliers quand je parle d’observation (l’observation
est un des nombreux points abordés pendant les
ateliers pratiques), observer n’est pas dévisager. Les
hommes dévisagent beaucoup trop dans la rue. Il
est facile de s’en apercevoir : quand vous voyez une
belle femme marcher devant vous, suivez-la pendant
une dizaine de mètres, non pas pour la regarder elle,
mais pour regarder les autres hommes.
Vous verrez que les hommes dévisagent,
dévisagent, dévisagent, en permanence. Ils
dévisagent, mais ils n’observent pas.
La nuance est subtile.
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Habitude à abandonner: Dévisager, c’est : je pose
mes yeux sur quelqu’un et je ne les enlève pas
pendant plusieurs secondes, parce que regarder
cette personne suscite en moi du plaisir, ou répond à une
curiosité. Exemple : je dévisage une très belle femme, ou je
dévisage un punk parce que je suis curieux de voir comment
on peut avoir autant de piercings sur la tête.
Nouvelle pratique à adopter maintenant : Observer
n’est pas dévisager. Observer est une manifestation
d’un trait de caractère qui s’appelle l’observation.
L’observation consiste à absorber, à s’imbiber, à être poreux
et à capter ce qui nous entoure, et surtout à capter
la matrice sociale (donc l’environnement social et les 1
interactions sociales).
De quel environnement voulez-vous faire
partie ?
Je vais vous donner un exemple qui peut passer pour
une forme de boutade, mais qui en fait n’en est pas une.
C’était un jour, au début de l’hiver, en plein pic de la mode
des doudounes. Et on trouvait à ce moment beaucoup
de doudounes de la marque Moncler, marque que tout le
monde connaît à Paris en théorie puisqu’il s’en est vendu
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par milliers chaque jour. Un jour, donc, un élève m’appelle.
(Puisqu’on avait déjà fait un ou deux relookings ensemble,
il avait mon numéro de téléphone ; d’ailleurs, si vous lisez
ceci et que vous êtes client, préférez toujours appeler plutôt
qu’envoyer un mail : j’ai beaucoup trop de mails et pas
assez de coups de téléphone. Je vous renvoie par la même
occasion à la séance sur l’utilisation des différents moyens de
communication : ne pensez pas que l’écrit est une réponse
à tout.) Donc cet élève, avant de partir en vacances au ski,
me dit en toute ingénuité:
« Écoute, je dois partir au ski, et je me disais : « Autant
faire d’une pierre deux coups. » Comme j’ai pas de
manteau chaud, est-ce que tu penses que je dois, ou
est-ce que je peux acheter, une doudoune Moncler ? ».
Et je lui réponds alors :
« À ton avis ? »
Et il me dit :
« Eh bien écoute, si je te demande, c’est que je n’ai
pas d’avis. Par contre, je crois deviner à ta voix que tu
n’aimes pas ça, donc explique-moi pourquoi. »
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L’exemple n’est pas fini, mais qu’est-ce qu’il montre pour
l’instant ? Cet exemple montre que spontanément, un certain
nombre de gens – et peut-être vous lecteurs – sont dans un
mode d’apprentissage ou de compréhension où, pour eux,
apprendre, admettre ou comprendre signifie que :
1) il faut une explication rationnelle, autrement dit une
démonstration d’un concept ; en l’occurrence, l’élève aurait
voulu que je lui explique avec une logique cartésienne en
quoi le port d’une doudoune Moncler était adapté ou pas ;
2) il faut une application pratique, comme à l’école.
Autrement dit, premièrement on démontre le théorème, du
moins quand on est en prépa (avant la prépa, on admet), par
exemple, le théorème de Pythagore : le carré de l’hypoténuse
est égal à la somme des carrés des deux autres côtés.
Et deuxièmement, on applique le théorème (à l’école, on
résout un exercice d’application) : je prends le concept, et je
l’applique à mon cas.
Mais ce faisant, l’élève n’a pas du tout pensé à une
autre façon d’appréhender le problème, et que je lui
ai soumise. Je lui ai dit :
« Plutôt que de me demander de t’expliquer avec une
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logique cartésienne, booléenne, aristotélicienne
ou je-ne-sais-quoi, en quoi j’aime ou je n’aime
pas, avec des critères complètement arbitraires,
pourquoi est-ce que tu ne te demandes pas :
« Qui porte cela ? » Je suis sur le point
de me mettre quelque chose sur le dos,
je suis sur le point de revêtir une nouvelle
peau :« Qui porte cela ? » Quelle catégorie
sociale, quel groupe de gens porte ce
que je veux porter ? Ils ont quel âge,
quel est leur sexe, à quelles catégories
socioprofessionnelles appartiennent-ils,
d’où viennent-ils, à quoi ressemblent-
ils, quels sont leurs loisirs, où sortent-
ils, où les croise-t-on ?… Et une fois
que tu as répondu à tout ça, pose-toi la
question qui découle de ces questions
préliminaires : ai-je envie d’être comme
eux ? Et ce, indépendamment de critères
esthétiques. »
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L’observation n’est pas qu’un don
Alors, on va me dire que cet exemple ne s’applique qu’au
relooking, et pas à la séduction. Non, c’est faux. Cet
exemple s’applique parfaitement à la séduction, puisque la
leçon du jour – même si cela peut paraître un grand mot –,
consiste à prendre l’habitude, donc à acquérir le réflexe, d’un
nouveau mode d’apprentissage qui n’est pas l’apprentissage
scolaire typique « concept + application ou exercice », mais
qui est l’apprentissage par l’observation.
Personnellement, je suis toujours effaré de voir à quel point
l’être humain en général – et là, je ne parle pas du tout que des
timides, mais simplement de tout le monde – n’observe pas.
Il n’y a pas longtemps, je participais à un dîner dont les invités
provenaient de milieux assez hétérogènes. J’ai vu alors une
des personnes qui se trouvait être un élève (cela aurait pu ne
pas l’être, peu importe), que j’avais rencontré deux heures
avant, et que je connaissais donc très peu, voire pas du tout,
et je le vois qui tenait ses couverts comme je n’avais jamais
vu quelqu’un tenir ses couverts auparavant. La fourchette
complètement de travers, le couteau vertical comme un pic…
Et comme à un moment, il est sorti fumer une cigarette, j’en
ai profité discrètement pour aller m’entretenir avec lui. Je lui
ai dit déjà que socialement, c’était extrêmement disqualifiant
de ne pas savoir tenir ses couverts, parce que ça le coupait
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d’une grande partie des gens qui allait avoir un a priori sur lui.
Mais ce n’est pas le sujet de cet article. Ce qui me frappait,
c’était de se demander combien de fois cette personne, qui
avait environ 25 ans, avait eu l’opportunité de dîner à côté
d’autres personnes ? Des milliers de fois ! Ou alors, c’est
comme dans L’École des femmes de Molière : vous vivez
en cercle fermé avec votre père ; mais normalement, la vie
en société fait que vous avez des exemples. Il y a toujours
un endroit où vous avez l’exemple de ce qu’on devrait faire
en société. Je conçois très bien que ce garçon n’ait pas eu,
par son éducation et par le milieu dans lequel ses parents
l’ont élevé, les mêmes conseils, les mêmes apprentissages,
la même éducation, les mêmes atouts que d’autres. Et ceux
qui ont lu mon e-book savent de quoi je parle. Mais ce que
je ne conçois pas, c’est qu’il n’ait pas saisi une des 10 000
occasions d’observer comment font les autres pour faire de
même !
Il y a ce vieux conseil que m’avait donné ma mère ou
mon père, je ne me souviens plus :
« Quand tu es à table et que tu ne sais pas quel
couvert prendre, parce qu’il y a quatre verres
différents, quatre fourchettes différentes, trois
couteaux et 18 cuillères, tu attends et tu fais ce que
la personne la plus élégante fait. Pourquoi ? Parce
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que normalement, elle saura quoi faire, et par voie
de conséquence, toi aussi. »
Apprentissage scolaire ou apprentissage
par mimétisme ?
Apprendre la séduction ou simplement apprendre à vaincre
sa timidité avec la méthode scolaire (les fameuses étapes 1
et 2 que j’ai répétées plusieurs fois depuis le début) possède
tous les risques de vous emmener vers la voie du robot
social, c’est-à-dire vers la voie de quelqu’un qui va adopter
une démarche, une attitude ou un langage corporel qu’il
pense avoir compris être bien, mais qu’en réalité personne
ne pratique.
Habitude à abandonner: Ceci à l’image de ces
garçons qui lisent à droite et à gauche sur Internet
que les hommes charismatiques sont des hommes
qui mesurent et qui contrôlent leurs gestes, et qui se
mettent ainsi à marcher au ralenti avec les bras quasi
immobiles ; ils ne tournent même pas la tête quand vous
leur dites bonjour, et déplacent à peine leurs yeux. C’est une
mauvaise compréhension d’un concept, donc une mauvaise
compréhension théorique, et il s’en est suivi une mauvaise
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application pratique.
Si ces garçons avaient choisi d’apprendre par le mimétisme
et par l’observation, s’ils avaient choisi d’apprendre avec un
modèle, s’ils avaient choisi d’apprendre comme les gamins
tziganes avec leurs violons, c’est-à-dire apprendre à ne plus
être dissonant par rapport au groupe dans lequel on est, non
seulement ils se seraient évité une phase de brainstorming
à se demander comment bouger son bras, dans quel sens,
etc., mais surtout ils ne subiraient pas cette espèce de
décalage étrange avec leur environnement.
Et beaucoup de jeunes séducteurs ou de débutants sont
confrontés à trop de théories, à trop d’articles et à trop de
forums. Alors effectivement, ils font quelque chose, et c’est
mieux que rien : ils changent. Mais on repère leur attitude à
10 kilomètres. Ce n’est pas naturel, ce n’est pas normal, ce
n’est pas normé, ce n’est pas la norme.
Alors on va me dire :
« Oui, mais être dans la norme, c’est mal: il faut
être hors-norme. »
D’accord, si on veut, mais pas comme ça. Donc
2
l’apprentissage par mimétisme, par analogie,
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n’est absolument pas à dévaluer. La valeur de
l’apprentissage par analogie est tout aussi importante
que celle de l’apprentissage « scolaire ». Et on va
même inverser la vapeur : en séduction et en aisance
sociale, puisque c’est ça et uniquement ça qui nous
intéresse ensemble ici, j’affirme que l’apprentissage
par analogie, par mimétisme, est plus puissant et
plus efficace que l’apprentissage scolaire.
Je répète car c’est une des choses les plus
importantes que vous apprendrez aujourd’hui:
en séduction, l’apprentissage par mimétisme
est plus puissant et plus efficace que
l’apprentissage « logique » (ou « scolaire »).
Et je vais même franchir encore un cran : je vais dire que
c’est le seul apprentissage efficace (= qui ne vous rend pas
bizarre), alors que l’apprentissage scolaire, sauf exception, ne
l’est pas en séduction. Et encore une fois, par apprentissage
scolaire, j’entends : concept + application.
C’est d’ailleurs un des messages sous-jacents de l’e-book.
Sinon j’aurais fait un plan scolaire, avec des concepts
numérotés a), b) et c), déclinés en sous-concepts 1), 2) et 3),
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avec chacun de ces sous-concepts décliné en applications,
et chacune de ces applications déclinée en exercices. Mais
je vous pose une question : citez-moi une personne qui ne
se soit formée que par l’apprentissage scolaire – c’est-à-dire
méthode, compréhension de la méthode, puis j’applique –,
et qui soit socialement normale.
Je ne dis pas que ça ne peut pas conduire à un
résultat, et je ne dis pas qu’on ne peut pas rencontrer
une fille avec une telle méthode d’apprentissage.
Mais ce que je dis, c’est que c’est limitant, et que
ça ne sera jamais aussi fin, aussi naturel, aussi
convaincant, aussi congruent (puisque c’est un mot
qu’on aime bien dans la communauté, même si je ne
sais pas s’il est vraiment français), aussi cohérent,
qu’avec un apprentissage par observation ou par
mimétisme. Quitte à mettre dans le mimétisme a
posteriori un peu de pensée, un peu de concept.
Vous pourrez, une fois que vous aurez incorporé un
geste, une habitude, y mettre un peu de pensée, un
peu d’intelligence, et en faire votre propre sauce.
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Réussir son entrée dans la société,
réussir son entrée dans les sociétés
Terminons avec un parallèle. J’établis un parallèle
avec le fait d’entrer dans une société, au sens
« entreprise » (recrutement), et entrer dans la « société des
séducteurs ».
La première fois que je suis entré dans une société (en fait,
c’était la seconde fois, mais la première fois était tellement
brève et tellement peu concluante qu’on ne va pas la
compter), c’était comme consultant. Je ne l’avais jamais été
auparavant, et donc je me suis retrouvé très vite dans une
situation sociale cruciale appelée réunion. En deux minutes,
j’ai compris qu’il me manquait
1- un jargon,
2 - une certaine expression orale,
3 - une certaine expression écrite,
et 4 - une tournure d’esprit,
pour avoir le package de base du consultant et ainsi intégrer
totalement la société. Il me manquait ces quatre choses-là.
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Ce que j’ai fait, c’est que j’ai tout simplement ouvert le
plus possible les yeux et les esgourdes. J’ai observé
comment, dans des situations analogues à celles
que j’allais être amené à vivre, les bons faisaient.
Nouvelle pratique à adopter
maintenant : Regardez comment font
les bons (en tous cas, les meilleurs
que vous) dans le domaine considéré.
Et j’ai pris des notes sur des cahiers (que je dois peut-
être même avoir encore dans un coin, en cherchant
bien) quand j’entendais une expression qui me
paraissait pertinente et dont je sentais qu’elle allait
revenir dans les réunions. Je la notais, j’ai pris des
notes sur la façon de construire des transparents,
puisque je me suis dit :
« Tiens, à propos de telle présentation à laquelle je
suis en train d’assister, mon nez me dit que j’aurai
la même ou quelque chose de similaire à faire ;
je vois que la personne l’a présentée en deux
colonnes, eh bien je note cette façon de faire. »
9 - Terrasser sa timidité
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J’ai emmagasiné des habitudes en termes de façon
de se présenter : j’ai remarqué qu’on ne se présentait
pas à un autre consultant comme on se présentait à un
supérieur ou comme on se présentait à un client, j’ai
remarqué qu’on était avec la clientèle très différent de
ce qu’on était entre nous. Et j’ai emmagasiné certaines
façons de faire par écrit, d’autres directement dans
ma tête, comme les ingrédients d’une recette.
Une fois les ingrédients emmagasinés, certains
sur papier, d’autres dans ma tête, j’ai fait ma
recette, c’est-à-dire que j’ai construit ma «
personnalité de consultant » à partir des
différentes manières de faire, perçues chez les
autres. Et c’est là qu’on voit qu’analogie n’est
pas copie. Mimétisme n’est pas duplicata.
Nouvelle pratique à adopter maintenant :
Et, troisième étape, plusieurs années
après, on oublie la recette, donc on oublie
les ingrédients, et on a transformé cette nouvelle
personnalité en réflexe, en habitude, qui ne nécessite
plus d’y penser. Comme disait Cochet :
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« L’art, c’est oublier sa technique, mais ne pas
l’ignorer. »
Et puis on pense à autre chose. Ça, c’est la base.
Identifier, observer, s’approprier,
personnaliser
Et donc, quel est le parallèle avec la société des séducteurs,
des gens à l’aise socialement, des pick-up artists, etc. ?
Le parallèle est très simple : le temps perdu à vouloir
conceptualiser les choses qui nous échappent devrait plutôt
être utilisé à ces quatre étapes :
1 – J’identifie ce que je veux savoir, c’est-à-dire dans
quelle situation je ne me sens pas bon, à quel moment
je montre ma timidité, dans quelles circonstances,
en face de qui, devant quel type de message à
transmettre. Est-ce que c’est quand je suis seul, est-
ce que c’est quand je dois entrer dans un endroit,
est-ce c’est quand je dois me présenter au téléphone,
est-ce que c’est quand je dois parler d’argent, est-ce
que c’est quand je dois négocier avec un inconnu
quelque chose ?… En effet, la timidité n’est pas un
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état linéaire qui se manifeste avec le même volume
partout. Il y a des pics et des creux, et il y a des pics
dans certaines situations sociales. Donc, d’abord, je
les identifie.
2 – J’observe, observer ne voulant pas dire
dévisager, mais modifier son caractère pour devenir
un être d’observation ; donc j’observe de façon
fine et élégante comment font les gens devant le
même dilemme, devant les mêmes choix. J’observe
comment font les bons, mais également les moyens
et les mauvais, et j’observe les réactions que leurs
comportements entraînent.
3 – Je m’approprie – je n’ai pas dit j’imite – je
m’approprie la façon de faire des bons : je la fais
mienne.
4 – Quand ceci est devenu assez facile pour devenir
une habitude, alors, et seulement à ce moment-
là, je peux y mettre un peu de jus de cervelle, un
peu de concept. Là, je considère que je maîtrise la
recette du clafoutis aux framboises ou aux cerises,
et maintenant que je la maîtrise, je peux en faire
une recette unique : je peux le faire à ma sauce,
je peux changer les règles, je peux l’améliorer, le
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personnaliser… mais seulement à ce moment-là.
Donc on voit que c’est totalement l’inverse de ce qu’on a
l’habitude de faire, puisque d’habitude, on met le concept au
début, et puis derrière on se débrouille pour ramer et essayer
de refaire ce qu’on a vu dans le concept. Là, on fait d’abord,
et le concept arrive à la fin sous forme de personnalisation.
Ce qui veut dire concrètement qu’il faut d’abord trouver
des gens à imiter, de même que les gamins ne pouvaient
apprendre le violon qu’aux côtés d’autres violonistes, et il faut
s’entraîner à ne pas être dissonant par rapport à eux. Et puis
cela nécessite bien sûr toutes les étapes de développement
personnel qu’on vient ensemble de balayer.
Comme disait la maxime japonaise ancienne :
« Observez pour imiter, imitez pour maîtriser, maîtrisez
pour créer. »
Le piège du dialogue intérieur
Qu’appelons-nous le dialogue intérieur ? 3 par rapport à la normale est remarqué, et cela lui évoque une
11 - Terrasser sa timidité
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My Manhattan is rich
Prenons une situation pratique de la vie quotidienne, un
événement (au sens large du terme), qui va évoquer une pensée
à un timide et à un non-timide, et regardons leurs deux types de
réaction.
Je suis dans un bar pour la deuxième fois de la semaine dans le
même endroit que j’apprécie, et je commande la même chose
que d’habitude. Par exemple, je commande un Manhattan
(cocktail indémodable à base de rye whiskey, de vermouth et
d’Angostura bitter), et ce Manhattan n’a pas le même goût : il
est meilleur que d’habitude. Au sens étroit, théorique du mot, on
pourrait dire qu’il s’agit d’un « événement » en soi.
Le fait qu’il n’ait pas le même goût suscite, crée en moi la
pensée qu’il est meilleur que d’habitude. Et normalement, cela
crée également une question qui est :
« Pourquoi est-il meilleur que d’habitude ? »
Normalement, chez quelqu’un dont les synapses se connectent
à peu près correctement, tout événement, toute différence
question.
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Le non-timide, s’il est en présence d’une ou plusieurs personnes,
va avoir envie d’extérioriser la question : il va avoir envie de la
poser, de la faire partager. En tant que timide, avant de poser
la question, vous allez immédiatement vous retrouver dans la
crainte. Pourquoi craignez-vous quelque chose ? Vous craignez
parce que vous anticipez. Qu’est-ce que vous anticipez ? Vous
anticipez la réponse, ou pire, l’absence de réponse. Vous vous
dites :
« Mais finalement, ma question n’est pas si intéressante
que ça ; est-ce que ma question est vraiment intéressante,
est-ce qu’on va répondre à une question aussi peu
intéressante, et si on y répond, est-ce que je ne vais pas
prendre dans la figure un regard un peu méprisant  ? Et
je déteste être méprisé, je déteste être dans une situation
comme celle-là, ça me met extrêmement mal à l’aise, ça
rabaisse encore mon ego. »
Donc, dans la crainte, ou plutôt dans l’anticipation de la crainte
d’une réponse, vous n’allez pas poser la question. Le timide
a une espèce de tamis (j’aime bien cette expression de tamis
comme pour les pépites d’or), de filtre, dans lequel il va filtrer
toutes ces observations ou questions que suscite l’événement.
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To ask, or not to ask ? That is not the
question.
Prenons un autre exemple concret. Regardons les témoignages
du dernier séminaire. Au moment où ces lignes sont écrites,
le dernier séminaire remonte à une dizaine de jours : il s’agit
de « Devenez intéressant ». Tous les témoignages sont très
positifs, mais un participant dit, après un compliment, qu’il y
avait une ou deux parties du séminaire où il était largué et qu’il
n’avait pas comprises.
Or les fidèles des séminaires savent que tout le monde peut
poser une question, que je m’arrête toujours pour répondre à
une question. Eh bien ce membre, qui avait pourtant participé à
3 séminaires précédemment (!), donc qui avait vu des dizaines
de personnes poser des questions, nous dit : il y a des passages
où j’étais complètement largué. Et on peut voir sur le forum
que je lui demande pourquoi il n’a pas demandé quand il ne
comprenait pas, pourquoi il n’a pas posé une question. Et que
me répond-il ? Eh bien il répond qu’il n’en a aucune idée, qu’il
n’y avait pas pensé !
Et bien quand il dit qu’il n’y avait pas pensé, je n’y crois pas.
Ce qui s’est passé, c’est que la question est née en lui ; elle
a germé, elle est sortie de terre, et qu’à un moment, elle est
passée dans un filtre. Et il s’est dit :
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« Par anticipation, je crains la réponse. Je crains de
passer pour un idiot, je crains que la question ne soit
pas intéressante, je crains de m’attirer du mépris ou des
foudres, en tout cas je crains quelque chose, mais je ne
sais pas ce que c’est. »
Résultat, quand le timide est dans l’anticipation de la crainte, et
non pas dans la crainte de l’anticipation, alors il se substitue à
la réponse.
C’est lui qui répond à sa propre question, si vous voulez,
comme tout à l’heure avec le cocktail au bar.
« Bon, j’ai presque envie de demander pourquoi il
est meilleur que d’habitude, mais est-ce que c’est
vraiment une question intéressante à poser ? Non, ce
n’est pas une question intéressante à poser. D’autant
plus que ça va donner l’impression que je cherche
absolument à parler à quelqu’un, donc je vais encore
plus attirer l’attention sur le fait que je suis venu ici tout
seul, et c’est vraiment pas mon intérêt ; franchement
c’est pas intéressant, je dirai quelque chose quand
j’aurai trouvé quelque chose d’intéressant à dire.
D’ailleurs, c’est vrai, qu’est-ce que je peux bien dire
d’intéressant ? »
13 - Terrasser sa timidité
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Habitude à abandonner: Vous entamez
un dialogue avec vous-même, or le
dialogue intérieur est un piège absolu.
Le dialogue intérieur, c’est le moment où vous
commencez à filtrer les questions que vous
auriez à poser et à ne pas les poser parce que
vous inventez vos propres réponses, comme
on l’a vu avec le type qui commande son cocktail
au bar, ou comme on l’a vu avec notre élève qui
s’est lui-même dit :
« Ma question, je n’ai pas envie de la poser
parce que je n’ai pas envie de passer pour
un idiot devant tout le monde, ou parce que
je n’ai pas envie qu’on sache que je n’ai pas
compris, etc. »
À ce moment-là, vous tombez dans un piège.
The war of art, the war of seduction
Il y a un parallèle à faire avec un excellent livre qui
s’appelle The war of art de Steven Pressfield, et qui
dit que le piège, le monstre, l’ennemi contre lequel
un programme de l’académie
 SEMAINE 3
Apprendre par mimétisme et piège du dialogue intérieur
doit lutter tout artiste chaque jour, c’est la résistance.
La résistance, c’est l’inertie qui entrave la création,
c’est le prétexte pour ne pas créer, pour ne pas être
à son bureau, pour ne pas être à sa table à dessin,
pour ne pas être dans son atelier, mais pour faire
autre chose.
Eh bien, c’est exactement la même chose avec
le dialogue intérieur. De la même façon que
la résistance est l’ennemi juré de l’artiste, le
dialogue intérieur est l’ennemi juré du timide.
Le timide doit en permanence combattre manu
militari, mano a mano, cet ennemi. Du moment
que vous le laissez remporter une bataille,
il remporte la guerre. Du moment que vous
laissez le dialogue intérieur s’installer, vous
finissez muet. On l’a tous vécu, moi le premier :
vous êtes dans un bar, vous avez plutôt une
bonne énergie, vous avez envie de parler à des
gens, mais vous ne le faites pas à la première
occasion que vous avez eu de le faire, c’est-
à-dire que vous filtrez votre première envie de
communiquer en vous disant :
« Et puis ce n’est pas exactement le bon
moment, et puis ce n’est pas exactement
14 - Terrasser sa timidité
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la bonne phrase, et puis ce n’est pas
exactement intéressant, et ce n’est pas
si drôle que ça, et puis de toute façon sa
copine est arrivée… »
Du moment que vous justifiez le fait de ne pas
poser la question, vous apportez une forme de
réponse, vous continuez à vous justifier, et ainsi
de suite : vous entrez dans un dialogue intérieur
sur la pertinence ou pas de vous exprimer,
et au bout d’une demi-heure, parfois même
avant, vous êtes cuits, vous êtes muets, votre
langue est sèche, votre bouche est sèche. Et
là, n’importe quelle fille peut se présenter seule
et dispo, vous ne pouvez plus rien dire. Le
dialogue intérieur vous a vaincu. Exactement
comme la résistance pour un artiste.
Si vous ne deviez retenir qu’une seule image, alors
retenez que si vous laissez le dialogue intérieur
remporter une bataille, il remporte la guerre.
un programme de l’académie
LA SEMAINE PROCHAINE
Je vous apprendrai:

- que le changement, ça s’apprend

- à ne jamais dire «tout mais pas ça»
- à augmenter votre valeur perçue sans porter
des dessous féminins
- à être empathique

et bien d’autres choses.

Alors à la semaine prochaine.

NUMQUAM CEDUNT
VICTORES, NUMQUAM
IGNAVI VINCUNT.
Ceux qui remporteront la victoire seront ceux
qui n’auront pas abandonné.

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