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LOI DE FINANCES

BERNARD PLAGNET

FEVRIER 2021

1
LOI DE FINANCES POUR 2021
Loi 2020-1721 du 29 décembre 2020, JO du 30 décembre
Conseil Constitutionnel : Décision n° 2020-813 DC du 28 décembre 2020

Bernard PLAGNET

FISCALITE PERSONNELLE

IR
Barème
Prestations compensatoires et contribution aux charges du mariage

QUOTIENT FAMILIAL

Conjoints d’anciens combattants

REDUCTIONS D’IMPOT

Réduction d’impôt pour souscription au capital d’entreprises de presse


Réduction d’impôt au titre des souscriptions au capital des sociétés de financement de
l’industrie cinématographique et audiovisuelle (SOFICA)
Prorogation de la réduction d’impôt au titre d’investissements forestiers
Réduction d’impôt pour souscription au capital de PME
Réduction d’impôt pour des investissements locatifs intermédiaires (« régime Pinel »)
Plafonnement des réductions d’impôt

CREDITS D’IMPOT
Prime de transition énergétique et crédit d’impôt
Prorogation pour trois ans du crédit d’impôt pour les dépenses d’équipement de l’habitation
principale en faveur de l’aide aux personnes et du crédit d’impôt pour les travaux de
protection contre les risques technologiques

RETENUES A LA SOURCE

2
Retenue à la source pour les salaires perçus par les non-résidents

CATEGORIES DE L’IR
TRAITEMENTS ET SALAIRES
Forfait mobilité

PLUS-VALUES IMMOBILIERES
Exonération en cas de cession à des organismes sociaux
Prorogation de l’exonération des cessions de droit de surélévation
Abattement sur les plus-values immobilières dans le périmètre des Grandes opérations
d’urbanisme (GOU) ou des Opérations de revitalisation du territoire (ORT)

BENEFICES NON COMMERCIAUX


Exonération de l’aide financière exceptionnelle versée par le Conseil de la protection sociale
des travailleurs indépendants

REVENUS DE CAPITAUX MOBILIERS


Demande de dispense du prélèvement de 12,8 %
Majoration d’assiette de 25 % pour l’imposition au titre du PFU de revenus mobiliers ayant
fait l’objet d’une distribution occulte ou irrégulière

BENEFICES AGRICOLES
Régimes d’imposition : calcul des seuils d’exonération des plus-values pour les exploitants en
contrat d’intégration
Extension de la déduction pour épargne de précaution à l’aquaculture et aux centres équestres
Prorogation du crédit d’impôt pour l’agriculture biologique

PRET A TAUX 0

DROITS D’ENREGISTREMENT

Enregistrement des testaments authentiques


Exonération des dons aux associations simplement déclarées
Elargissement de l’exonération de droits de mutation par décès des successions de militaires
décédés en opération
Exécution de la formalité

3
FISCALITE DES ENTREPRISES

BIC-IS

CHAMP D’APPLICATION

-Reprise d’entreprises industrielles en difficulté : prorogation


-Exonérations dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire : prorogations

CALCUL DU RESULTAT

Neutralisation fiscale de la réévaluation libre des actifs


Prorogation des dispositifs de déductions en faveur des entreprises de presse
Prorogation de dispositifs de « suramortissement »
Extension de l’imputation des pertes constatées en cas d’annulation de titres aux hypothèses
de réduction totale du capital dans le cadre des procédures prévues par le code de commerce
Abandons de créances à caractère commercial en faveur des entreprises en difficulté
Report en arrière du déficit : extension des cas de remboursement de la créance
Acquisition de titres de participation dans le cadre d’une augmentation de capital libérée par
compensation de créances
Abandons de loyers
Prorogation du Fonds de Solidarité
Document récapitulant les positions symétriques

PLUS-VALUES
Étalement de la plus-value réalisée lors d'une opération de cession-bail d'immeuble par une
entreprise
Relèvement de 60% à 70% de la part de la plus-value de fusion devant obligatoirement être
distribuée par les sociétés immobilières d’investissement cotées (SIIC)
Imposition au taux de 19 % de la plus-value de cession d’un local à usage de bureau ou à
usage commercial ou industriel ou d’un terrain à bâtir

Report d’imposition de la plus-value en cas de transmission à une fondation reconnue d’utilité


publique

REDUCTIONS D’IMPOT
Souscription au capital d’entreprises de presse
Mise à disposition d’une flotte de vélos

CREDITS D’IMPOTS
4
Crédit d’impôt pour abandon de loyers
Crédits d’impôt pour des dépenses exposées par les PME pour la rénovation énergétique des
bâtiments
Crédit d’impôt recherche et crédit d’impôt innovation
Crédit d’impôt pour dépenses de production d’œuvres phonographiques
Crédit d’impôt en faveur des représentations théâtrales d’œuvres dramatiques
Crédit d’impôt pour les entreprises d’un spectacle vivant musical
Crédit d’impôt pour dépenses de production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles
Crédit d’impôt pour dépenses de travaux forestiers

CALCUL DE L’IS
Seuil d’application du taux de 15 %

INTEGRATION FISCALE
Imputation des déficits sur une base élargie en cas de restructurations du groupe

OBLIGATIONS DECLARATIVES
Versement libératoire des auto-entrepreneurs : conséquences des exonérations de cotisations
sociales

TVA

CHAMP D’APPLICATION-BASE D’IMPOSITION


Offres composites
Livraisons à soi-même d’immeubles
Commerce électronique
TVA à l’importation
Gains de courses hippiques

TAUX
Taux sur les travaux réalisés en vue de la conclusion d’un bail réel solidaire
Etablissements sociaux : précisions
Précisions sur l’application du taux de 10 % (locations « intermédiaires »)
Taux 0 pour les vaccins

ETABLISSEMENT DE L’IMPÖT

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Révision du champ du dispositif du groupement autonome de personnes

Création d’un régime de groupe de TVA et révision du champ du dispositif du groupement


autonome de personnes
Mise en œuvre de la facturation électronique par voie d’ordonnance

DROITS D’ENREGISTREMENT
Suppression du caractère obligatoire de l'enregistrement de certains actes de société

IMPOTS SUR LA PRODUCTION


Baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de la part affectée aux
régions et ajustement du taux du plafonnement de la contribution économique territoriale en
fonction de la valeur ajoutée
Valeur locative des établissements industriels
Exonération de CET en cas de création ou d’extension d’établissement
Taux d’abattement de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour les logements faisant
l’objet d’un bail réel solidaire

ORGANISMES AGREES
Suppression progressive de la majoration de 25 % des bénéfices des entreprises qui n'adhèrent
pas à un organisme de gestion agréé

RECOUVREMENT
Harmonisation des procédures de recouvrement forcé des créances publiques
Transfert de la gestion de l’assiette et du contrôle de certains droits indirects à la direction
générale des finances publiques (DGFiP)

CONTROLES
Prorogation du taux de l’intérêt de retard
Droit de communication dont dispose l'administration fiscale auprès des opérateurs de la
téléphonie et de l'internet
Communications d’organismes de Sécurité sociale à l’administration des impôts

TAXES DIVERSES
Aménagements de la taxe d’apprentissage (TA)

6
Taxe spéciale sur les conventions d’assurances
Refonte de la taxation des véhicules à moteur
Dispositif des obligations réelles environnementales (ORE)
Simplification de la taxation de l’électricité
Taxe d’aménagement
Suppression du versement de sous-densité
Permis de conduire des bateaux de plaisance
Suppression de taxes à faible rendement
Suppression de dépenses fiscales inefficientes

FISCALITE PERSONNELLE

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IR
CALCUL DE L’IMPOT
Barème
(Article 2 de la loi de finances)
La loi de finances pour 2020 a prévu une réforme du barème et ces dispositions sont applicables
aux revenus perçus depuis le 1°janvier 2020.
Le présent article prévoit d’indexer les tranches de revenus du nouveau barème de l’impôt sur
le revenu, tel qu’adopté en loi de finances pour 2020, ainsi que les seuils et limites qui lui sont
associés, sur la prévision d’évolution de l’indice des prix à la consommation hors tabac de 2020
par rapport à 2019, soit 0,2 %.

Prestations compensatoires et contribution aux charges du mariage


(Article 3 de la loi de finances)

Deux récentes décisions du Conseil constitutionnel ont remis en cause le régime fiscal
applicable aux prestations compensatoires versées en cas de divorce et celui applicable à la
contribution aux charges du mariage versée en cas de séparation de fait
Dès lors, la loi de finances met ces dispositifs en conformité avec la Constitution.
A) Prestations compensatoires
En ce qui concerne les prestations compensatoires versées en cas de divorce, l’exclusion des
prestations « mixtes » (versées pour partie sous forme de capital et pour partie sous forme de
rente ») du bénéfice de la réduction d’impôt liée aux prestations en capital est supprimée.
Le Conseil constitutionnel avait jugé ce dispositif contraire à la Constitution :
« Dès lors, en privant le débiteur d'une prestation compensatoire du bénéfice de la réduction
d'impôt sur les versements en capital intervenus sur une durée inférieure à douze mois au seul
motif que ces versements sont complétés d'une rente, le législateur ne s'est pas fondé sur des
critères objectifs et rationnels en rapport avec l'objet de la loi. » (Cons. const. 31 janvier 2020
no 2019-824 QPC : RJF 4/2020, n° 375)
Comme les autres prestations en capital, les versements en capital accompagnés d’une rente
ouvriront droit à la réduction d’impôt à condition d’être versés sur douze mois au plus.
Corrélativement, ces versements seraient assujettis au droit fixe d’enregistrement de 125 € (ou
à la taxe de publicité foncière en présence de biens immobiliers).
La loi de finances abroge donc le II de l’article 199 octodecies du CGI, qui disposait :
« II. Nonobstant la situation visée au troisième alinéa, Les dispositions du I ne s'appliquent pas
lorsque la prestation compensatoire est versée pour partie sous forme de rente. »

B) Contribution aux charges du mariage en cas de séparation de fait :

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L’article 156-II-2° du CGI prévoyait que cette contribution pouvait être déduite du revenu de
celui qui la verse en exécution d'une décision de justice lorsque les époux font l'objet d'une
imposition distincte.
Le Conseil constitutionnel avait jugé ce dispositif contraire à la Constitution (Cons. const. 28
mai 2020 no 2020-842 QPC : RJF 8-9/2020, n° 715)
« Ce faisant, les dispositions contestées instituent une différence de traitement entre les
contribuables selon que leur contribution est versée ou non en exécution d'une décision de
justice.
7. Or, d'une part, la décision de justice rendue dans ce cadre a pour objet soit de contraindre un
des époux à s'acquitter de son obligation de contribuer aux charges du mariage, soit
d'homologuer la convention par laquelle les époux se sont accordés sur le montant et les
modalités de cette contribution. Ainsi, une telle décision de justice n'a ni pour objet ni
nécessairement pour effet de garantir l'absence de toute optimisation fiscale. D'autre part, le
simple fait qu'un contribuable s'acquitte spontanément de son obligation légale sans y avoir été
contraint par une décision de justice ne permet pas de caractériser une telle optimisation.
8. Dès lors, la différence de traitement contestée n'est justifiée ni par une différence de situation
au regard de la lutte contre l'optimisation fiscale ni par une autre différence de situation en
rapport avec l'objet de la loi. Elle n'est pas non plus justifiée par un motif d'intérêt général. »
La loi de finances supprime donc la condition de la fixation par une décision de justice
(modifications des articles 80 quater et 156-II-2° du CGI).

QUOTIENT FAMILIAL
Conjoints d’anciens combattants
(Article 5 de la loi de finances)

Précision sémantique :

Au f du 1 de l’article 195 du code général des impôts, les mots : « veuves, âgées » sont
remplacés par les mots : « conjoints survivants, âgés ».
Il faut, en effet, tenir compte du fait que les conjoints survivants des titulaires de la carte du
combattant ou d’une pension militaire d’invalidité peuvent tout aussi bien être des hommes que
des femmes.

REDUCTIONS D’IMPOT
Réduction d’impôt pour souscription au capital d’entreprises de presse
(Article 114 de la loi de finances)

Aux termes de l’article 199 terdecies-0 C du code général des impôts (CGI), les contribuables
peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 30 % des versements effectués au titre de
la souscription en numéraire au capital des sociétés de presse retenus dans la limite de 5 000 €
pour un contribuable célibataire ou de 10 000 € pour des contribuables soumis à une imposition
commune.
Le présent article relève ces plafonds à respectivement 10 000 € et 20 000 €.
Cette réduction d’impôt est quelque peu confidentielle : elle a bénéficié à 261 ménages en 2017,
332 ménages en 2018 et 274 ménages en 2019…

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Réduction d’impôt au titre des souscriptions au capital des sociétés de
financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (SOFICA)
(Article 115 de la loi de finances)

Cette réduction d’impôt est prorogée jusqu’en 2023.


Par ailleurs, le dispositif des SOFICA est étendu aux investissements réalisés auprès des
distributeurs d’œuvres cinématographiques en salles.
Ces investissements devront représenter au maximum 15 % du montant total des
investissements réalisés (article 116 de la loi de finances).

Prorogation de la réduction d’impôt au titre d’investissements forestiers


(Article 103 de la loi de finances)

L’application de cette réduction d’impôt est prolongée jusqu’en 2022.

Réduction d’impôt pour souscription au capital de PME


(Article 110 de la loi de finances)

La décision de la Commission européenne autorisant l’application du taux majoré de 25 % (au


lieu de 18 %) jusqu’au 31 décembre 2020 est intervenue le 26 juin 2020. Le taux de 25 % ne
s’applique ainsi qu’aux versements effectués depuis le 10 août 2020, conformément au décret
n° 2020-1014 du 7 août 2020 fixant la date d'entrée en vigueur de certaines dispositions relatives
à la réduction d'impôt pour souscription en numéraire au capital des petites et moyennes
entreprises, et jusqu’au 31 décembre 2020.
Le présent article proroge le taux majoré de 25 % pour les versements effectués jusqu’au 31
décembre 2021.
Cette prorogation est subordonnée à l’aval de la Commission européenne. Elle entrera en
vigueur dans un délai ne pouvant excéder deux mois suivant la réception de la décision de
conformité prise par la Commission, ou à compter du 1er janvier 2021 si une réponse positive
de la Commission est reçue avant cette date.
Par ailleurs, la loi de finances proroge d’un an le taux bonifié transitoire de 25 % applicable
dans le cadre de la réduction d’impôt pour les investissements au sein des foncières solidaires
chargées d’un service économique d’intérêt général (article 111 de la loi de finances).

Réduction d’impôt pour des investissements locatifs intermédiaires


(« régime Pinel »)
(Article 168 de la loi de finances)

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A) Prorogation jusqu’au 31 décembre 2024

B) Réduction progressive en 2023-2024

1) Engagement de location de 6 ans

Taux actuel Taux applicable en 2023 Taux applicable en 2024


12 % 10,5 % 9%

Prolongations triennales

1° prolongation

Taux actuel Taux applicable en 2023 Taux applicable en 2024


6% 4,5 % 3%

2° prolongation

Taux actuel Taux applicable en 2023 Taux applicable en 2024


3% 2,5 % 2%

2) Engagement de location de 9 ans

Taux actuel Taux applicable en 2023 Taux applicable en 2024


18 % 15 % 12 %

Prolongation triennale

Taux actuel Taux applicable en 2023 Taux applicable en 2024


3% 2,5 % 2%

Ces diminutions ne s’appliquent pas aux logements situés dans un quartier prioritaire de la
politique de la ville ou qui respectent un niveau de qualité, en particulier en matière de
performance énergétique et environnementale, supérieur à la réglementation, dont les critères
sont définis par décret.

C) Limitation aux investissements dans les bâtiments d’habitation collectif

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L’article 161 de la loi de finances pour 2020 a limité le bénéfice de la réduction d’impôt, à
compter du 1er janvier 2021, aux investissements réalisés dans un bâtiment d'habitation
collectif.
Mais cette limitation avait été introduite dans le A du I de l’article 199 novovicies du CGI, qui
concerne les acquisitions de logements.
Le présent article complète le B du I de l’article 199 novovicies et cette limitation s’appliquera
donc également pour les logements que le contribuable fait construire. Cette condition
s’applique aux constructions pour lesquelles une demande de permis de construire est déposée
à compter du 1er janvier 2021 (article 169 de la loi de finances).
Selon l’interprétation administrative :
« La notion de bâtiment d’habitation collectif nécessite donc la réalisation d’un nombre minimal
de logements, qui doit obligatoirement être supérieur à deux.
En outre, ces logements doivent être groupés dans un seul et même bâtiment, pour que celui-ci
puisse recevoir la qualification de « collectif » : BOI-RES-000079, 17/12/2020

Plafonnement des réductions d’impôt


Article 112 de la loi de finances)

Le présent article vise à majorer temporairement de 3 000 euros le mécanisme de plafonnement


des réductions d’impôt pour les seuls investissements solidaires, versés en 2021, portant le
plafond à 13 000 euros.

CREDITS D’IMPOT
Transition énergétique
(Article 53 de la loi de finances)

I- Le crédit d’impôt n’est pas prorogé et remplacé par une prime appelée «
MaPrimeRénov’ »

Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) arrive à échéance au 31 décembre 2020
et sera remplacé par une prime contemporaine à la réalisation de la dépense, appelée «
MaPrimeRénov’ » versée par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), sauf pour les dépenses
d’acquisition et de pose de système de charge pour véhicule électrique.
En effet, l’installation d’une borne de recharge de véhicule électrique ne constituant pas une
dépense d’amélioration de l’habitat, l’ANAH n’est pas habilitée à distribuer une telle aide.
Le régime de MaPrimeRénov’ :
Elargissement du champ d’application de la prime :
A partir du 1er octobre 2020 et jusqu’à la fin de l’année 2022 :
– la prime est élargie aux propriétaires bailleurs et aux copropriétaires ;
– tous les ménages sont éligibles à la prime, sans condition de ressources, selon un barème
évolutif en fonction des revenus et du type de travaux ;
– et les montants de la prime sont bonifiés dans le cadre d’opérations de rénovation globale.

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Modalités de versement
La prime est versée à la fin des travaux, elle est attribuée sans conditions de ressources, pour
certains types de travaux réalisés par un artisan reconnu garant de l’environnement (RGE).

Calcul de la prime

L’aide est calculée en fonction de 2 éléments : les revenus et le gain écologique apporté par les
travaux de chauffage, d’isolation ou de ventilation. Un plafonnement des dépenses éligibles est
prévu ;
Le montant de la prime est fixé en fonction du profil de l’intéressé et du type de travaux
réalisés. 4 profils de contribuables ont été déterminés en fonction des ressources du foyer fiscal.
Pour les copropriétés, un profil spécifique a été déterminé.
MaPrimeRénov' est cumulable avec des aides locales, des certificats d'économie d'énergie,
l'éco-prêt à taux zéro pour financer le montant restant dû, la TVA réduite (5,5 %) sur les travaux
d’économie d’énergie.

II- Les dispositions prévues par le présent article


A) Nouvelle dépense éligible pour 2020

Le présent article rétablit l’éligibilité au CITE des dépenses engagées en 2020 pour l’acquisition
et la pose de foyers fermés et inserts à bûches ou granulés, pour un montant forfaitaire de 600
euros.
Cette mesure s’applique de façon rétroactive, à compter du 1er janvier 2020

B) Création d’un nouveau crédit d’impôt pour acquisition et pose de systèmes de charge
pour véhicule électrique : article 200 quater C (nouveau) du CGI

1) Champ d’application

-Les contribuables sont domiciliés en France au sens de l'article 4 B


-Les dépenses sont effectivement supportées, entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2023,
-Les dépenses sont supportées pour l’acquisition et la pose d’un système de charge pour
véhicule électrique
-Dépenses supportées dans le logement dont ils sont propriétaires, locataires ou occupants à
titre gratuit et qu'ils affectent à leur habitation principale et à leur résidence secondaire, dans la
limite d’une résidence secondaire par contribuable.

2) Justifications des dépenses

Condition de facturation par une entreprise


Les dépenses d’acquisition et de pose de systèmes de charge mentionnées ci-dessus n’ouvrent
droit au crédit d’impôt que si elles sont facturées par l’entreprise qui procède à la fourniture et
à l’installation des systèmes de charge ou qui, pour l’installation des systèmes de charge
qu’elle fournit ou pour la fourniture et l’installation de ces mêmes systèmes, recourt à une
autre entreprise, dans le cadre d’un contrat de sous-traitance.

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Justification des dépenses par une facture
Les dépenses éligibles au crédit d’impôt s'entendent de celles figurant sur la facture de
l'entreprise mentionnée ci-dessus.
Les dépenses ouvrent droit au bénéfice du crédit d'impôt, sous réserve que le contribuable soit
en mesure de présenter, à la demande de l'administration fiscale, la facture, autre que des
factures d'acompte, de l'entreprise mentionnée ci-dessus.
Cette facture indique :
-Le lieu de réalisation des travaux ;
-La nature de ces travaux ainsi que la désignation, le montant et, le cas échéant, les
caractéristiques techniques mentionnées au 3, des systèmes de charge ;

Lorsque le bénéficiaire du crédit d'impôt n'est pas en mesure de produire une facture comportant
les mentions prévues ci-dessus, il fait l'objet, au titre de l'année d'imputation et dans la limite
du crédit d'impôt obtenu, d'une reprise égale au montant de l'avantage fiscal accordé à raison
de la dépense non justifiée.

3) Calcul du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt est égal à 75 % du montant des dépenses mentionnées ci-dessus sans pouvoir
dépasser 300 € par système de charge.
Le bénéfice du crédit d’impôt est limité, pour un même logement, à un seul système de charge
pour une personne célibataire, veuve ou divorcée et à deux systèmes pour un couple soumis à
imposition commune.

4) Imputation du crédit d’impôt


Le crédit d'impôt s'applique pour le calcul de l'impôt dû au titre de l'année du paiement de la
dépense par le contribuable.
Le crédit d'impôt est imputé sur l'impôt sur le revenu après imputation des réductions d'impôt,
des crédits d'impôt et des prélèvements ou retenues non libératoires. S'il excède l'impôt dû,
l'excédent est restitué.
5) Restitution en cas de remboursement des dépenses
Lorsque le bénéficiaire du crédit d'impôt est remboursé dans un délai de cinq ans de tout ou
partie du montant des dépenses qui ont ouvert droit à cet avantage, il fait, le cas échéant, l'objet,
au titre de l'année de remboursement et dans la limite du crédit d'impôt obtenu, d'une reprise
égale à la différence entre le montant de l'avantage fiscal initialement accordé et le montant de
l'avantage fiscal déterminé en application des dispositions du 5 sur la base de la dépense
finalement supportée par le contribuable. Toutefois, aucune reprise n'est pratiquée lorsque le
remboursement fait suite à un sinistre survenu après que les dépenses ont été payées.

6) Non-cumul avec la déduction de charges catégorielles


Un contribuable ne peut, pour une même dépense, bénéficier à la fois des dispositions du
présent article et d'une déduction de charges pour la détermination de ses revenus catégoriels.

C) Mesures transitoires
a) Application du crédit d’impôt « 2019 »
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Toutefois, les dispositions de l'article 200 quater du code général des impôts dans sa rédaction
antérieure à la loi de finances pour 2020 peuvent, sur demande du contribuable, s'appliquer aux
dépenses payées en 2020 pour lesquelles le contribuable justifie de l'acceptation d'un devis et
du versement d'un acompte entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2019 (article 53-II de la
loi de finances)

b) Application du crédit d’impôt « 2020 »

Les dispositions de l’article 200 quater du code général des impôts dans sa rédaction applicable
aux dépenses payées en 2020 peuvent, sur demande du contribuable, s’appliquer aux dépenses
payées en 2021 pour lesquelles le contribuable justifie de l’acceptation d’un devis et du
versement d’un acompte entre le 1er janvier 2019 et le 31 décembre 2020. Dans ce cas, le
contribuable ne peut bénéficier, pour ces mêmes dépenses, à la fois des dispositions du même
article 200 quater applicables aux dépenses payées en 2020 et de la prime mentionnée au II de
l’article 15 de la loi n° 2019-1479 du 28 décembre 2019 de finances pour 2020 ou du crédit
d’impôt prévu à l’article 200 quater C du code général des impôts dans sa rédaction résultant
de la présente loi (article 53-III-B de la loi de finances)

Prorogation pour trois ans du crédit d’impôt pour les dépenses


d’équipement de l’habitation principale en faveur de l’aide aux personnes
et travaux pour se prémunir de risques technologiques
(Article 117 de la loi de finances)
L’application de ce crédit d’impôt est prorogée jusqu’au 31 décembre 2023.

RETENUES A LA SOURCE

Retenue à la source pour les salaires perçus par les non-résidents


(Article 4 de la loi de finances)

Le Parlement a décidé d’abandonner les aménagements prévus par les deux dernières lois de
finances et de maintenir, pour 2021 et les années suivantes, la retenue à la source
spécifique prévue par l’article 182 A du CGI. La retenue à la source restera donc calculée sur
la base et aux taux actuels. Pour les revenus perçus à compter du 1er janvier 2021, le tarif
revalorisé sera le suivant :

Fraction des sommes soumises à retenue Taux


Inférieure à 15 018 € 0 %
De 15 018 € à 43 563 € 12 %

15
Supérieure à 43 563 € 20 %

En outre, la retenue à la source gardera son caractère partiellement libératoire, qui devait
disparaître en 2021 (La retenue à la source est libératoire de l'impôt sur le revenu pour la
fraction imposable, taxée à 12 %, qui n'excède pas la limite au-delà de laquelle le taux de 20 %
est applicable).
Les modifications qui devaient affecter à compter de 2023 la retenue à la source sur les gains
provenant de dispositifs d’actionnariat salarié (CGI art. 182 A ter, III-2) sont également
abandonnées.
Explication : la réforme aurait notamment conduit à augmenter de 400 % l’impôt dû par les
contribuables relevant d’une certaine tranche de revenus….(Rapport Commission des
Finances de l’AN, Tome II, p. 48).

CATEGORIES DE L’IR

TRAITEMENTS ET SALAIRES
Forfait mobilité
(Article 57 de la loi de finances)
Le présent article relève le plafond du forfait mobilités durables déductible des impôts, instauré
par la loi d’orientation des mobilités, à 500 euros (au lieu de 400 euros) : article 81-19° ter-b
du CGI.
Par ailleurs, l’article 119 de la loi de finances permet d’ouvrir le « forfait mobilités durables »
aux utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisé,

PLUS-VALUES IMMOBILIERES

Exonération en cas de cession à des organismes sociaux


(Article 14 de la loi de finances)

Les 7° et 8° du II de l’article 150 U du CGI prévoient d’exonérer d’impôt sur le revenu les plus-
values immobilières constatées lors des cessions d’immeubles, parties d’immeubles ou droits
relatifs à ces biens réalisées par des personnes physiques ou des sociétés de personnes au profit,
directement ou indirectement, de cessionnaires qui s’engagent à réaliser et à achever sur ces
biens des logements sociaux.
Les précisions apportées par la loi de finances :
1) Exonérations si le cessionnaire s’engage à construire des logements sociaux (article 150 U-
II-7° du CGI)

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Les exonérations prévues au 7° du II de l’article 150 U du CGI sont octroyées en contrepartie
de l’engagement, pris dans l’acte authentique d’acquisition, de la part du cessionnaire final de
l’opération, de construire des logements sociaux, dans un délai de 10 ans pour les organismes
HLM et assimilés, dans un délai de 4 ans pour les autres cessionnaires.
« L’exonération est calculée au prorata de la surface habitable des logements sociaux que le
cessionnaire s’est engagé à réaliser et à achever par rapport à la surface totale des constructions
mentionnées sur le permis de construire du programme immobilier. Elle est totale pour les
organismes HLM lorsque le prorata dépasse 80 %.
2) Exonérations en cas de cession à des collectivités territoriales et assimilées : article 150 U-
II-8° du CGI
Le 8° exonère quant à lui les plus-values immobilières dès lors que les cédants cèdent leur bien
à une collectivité territoriale, à un EPCI ou à un établissement public foncier en vue de sa
cession ultérieure à un organisme HLM dans un délai d’un an suivant l’acquisition, porté à trois
ans lorsque la cession est réalisée par un établissement public foncier.
L’exonération est calculée au prorata de la surface habitable des logements sociaux destinés à
être construits conformément au dispositif indiqué ci-dessus pour l’application de l’article 150
U-II-7° du CGI
Ces mesures assurent ainsi qu’en cas d’opération mixte, combinant, sur le terrain cédé, création
de logements sociaux et création de logements cédés ou loués au prix du marché, seule la part
de l’opération aboutissant à la création de logements sociaux construits ouvre droit à l’avantage
fiscal.
Entrée en vigueur
Ce dispositif s’applique aux cessions réalisées à compter du 1er janvier 2021, à l’exception de
celles pour lesquelles le contribuable peut justifier d’une promesse d’achat ou d’une promesse
synallagmatique de vente signée au plus tard le 31 décembre 2020.
Prorogation de l’exonération des cessions de droit de surélévation
(Article 37 de la loi de finances)
Cette exonération bénéficie aux personnes physiques et aux sociétés relevant des articles 8 à 8
ter du CGI (sociétés de personnes) au titre de la cession d’un droit de surélévation, à condition
que le cessionnaire s’engage à réaliser et à achever les locaux destinés exclusivement à
l’habitation dans un délai de quatre ans à compter de la date d’acquisition. En cas de
manquement à cet engagement, le cessionnaire est redevable d’une amende d’un montant égal
à 25 % de la valeur de cession du droit de surélévation (article 150 U-II-9° du CGI)
Cette exonération est prorogée jusqu’au 31 décembre 2022.

Abattement sur les plus-values immobilières dans le périmètre des Grandes


opérations d’urbanisme (GOU) ou des Opérations de revitalisation du
territoire (ORT)
(Article 38 de la loi de finances)
La loi n° 2018-1021 du 23 novembre 2018 portant évolution du logement, de l’aménagement
et du numérique (dite loi Elan) a offert aux collectivités la possibilité de mettre en place des
17
opérations de revitalisation du territoire (ORT) ou, par le biais d’un projet partenarial
d’aménagement avec l’État, des grandes opérations d’urbanisme (GOU).
Le présent article prévoit l’instauration d’un abattement exceptionnel applicable sur les plus-
values immobilières résultant de la cession de biens immobiliers bâtis, ou de droits relatifs à
ces mêmes biens, situés, pour tout ou partie de leur surface, dans le périmètre d’une GOU ou
dans celui d’une ORT.
Engagement du cessionnaire
Pour l’application de l’abattement, le cessionnaire s’engage, par une mention portée dans l’acte
authentique d’acquisition, à démolir la ou les constructions existantes ainsi qu’à réaliser et à
achever, dans un délai de quatre ans à compter de la date d’acquisition, un ou plusieurs
bâtiments d’habitation collectifs dont le gabarit est au moins égal à 75 % du gabarit maximal
autorisé tel qu’il résulte de l’application des règles du plan local d’urbanisme ou d’un document
d’urbanisme en tenant lieu.
En cas de manquement à ces engagements mentionnés le cessionnaire est redevable d’une
amende d’un montant égal à 10 % du prix de cession mentionné dans l’acte.
Non-application de l’abattement aux « cessions familiales »
L’abattement mentionné au I du présent article ne s’applique pas aux plus-values résultant des
cessions réalisées au profit :
« 1° D’une personne physique qui est le conjoint du cédant, son partenaire lié par un pacte civil
de solidarité, son concubin notoire ou un ascendant ou descendant du cédant ou de l’une de ces
personnes ;
« 2° D’une personne morale dont le cédant, son conjoint, son partenaire lié par un pacte civil
de solidarité, son concubin notoire ou un ascendant ou descendant de l’une de ces personnes est
un associé ou le devient à l’occasion de cette cession.
Taux de l’abattement
Le taux de l’abattement est de 70 %.
Ce taux est porté à 85 % lorsque le cessionnaire s’engage à réaliser et à achever des logements
sociaux ou intermédiaires, dont la surface habitable représente au moins 50 % de la surface
totale des constructions mentionnées sur le permis de construire du programme immobilier.
Période d’application
L’abattement s’applique à la double condition que la cession :
« 1° Soit précédée d’une promesse unilatérale de vente ou d’une promesse synallagmatique de
vente, signée et ayant acquis date certaine à compter du 1er janvier 2021, et au plus tard le 31
décembre 2023 ;
« 2° Soit réalisée au plus tard le 31 décembre de la deuxième année suivant celle au cours de
laquelle la promesse unilatérale de vente ou la promesse synallagmatique de vente a acquis date
certaine.

BENEFICES NON COMMERCIAUX

18
Exonération de l’aide financière exceptionnelle versée par le Conseil de la
protection sociale des travailleurs indépendants
(Article 26 de la loi de finances)

L’article 10 de loi n° 2020-734 du 17 juin 2020 relative à diverses dispositions liées à la crise
sanitaire, à d’autres mesures urgentes ainsi qu’au retrait du Royaume-Uni de l’Union
européenne dispose :
« A titre exceptionnel, le Conseil de la protection sociale des travailleurs indépendants
mentionné à l'article L. 612-1 du code de la sécurité sociale et les instances de gouvernance des
organismes mentionnés aux articles L. 641-5 et L. 651-1 du même code sont autorisés à affecter
en 2020 une partie des réserves financières des régimes d'assurance vieillesse complémentaire
et des régimes d'invalidité-décès mentionnés aux articles L. 635-1, L. 640-1, L. 652-9 et L. 654-
1 dudit code, dont ils assurent la gestion, au financement d'une aide financière exceptionnelle
destinée aux cotisants de chacun de ces régimes et, le cas échéant, à leurs conjoints
collaborateurs afin de faire face aux difficultés économiques et sociales liées à l'épidémie de
covid-19. »
La loi de finances exonère cette aide de tout impôt sur les bénéfices et des cotisations sociales
associées et neutralise les effets du versement de cette aide pour l’application du régime
d’imposition applicable au bénéficiaire.
Le bénéfice de cette exonération est soumis au plafonnement « de minimis ».

REVENUS DE CAPITAUX MOBILIERS


Demande de dispense du prélèvement de 12,8 %
(Article 40 de la loi de finances)
La loi n° 2019-486 relative à la croissance et la transformation des entreprises, publiée au
Journal Officiel du 23 mai 2019 a, notamment, permis la mise en place d’un plan d’épargne
retraite individuel pouvant donner lieu à l’ouverture d’un compte titres.
Les produits afférents aux versements sont soumis par l’établissement payeur au prélèvement
forfaitaire non libératoire de 12,80 %.Les personnes physiques appartenant à un foyer fiscal
dont le revenu fiscal de référence de l’avant-dernière année est inférieur à 25 000 € pour les
contribuables célibataires, divorcés ou veufs et à 50 000 € pour les contribuables soumis à une
imposition commune peuvent demander à être dispensées de ce prélèvement dans les conditions
prévues à l’article 242 quater du CGI.
Elles doivent formuler leur demande de dispense du prélèvement au plus tard le 30 novembre
de l’année précédant celle du paiement des revenus.
En pratique, les personnes physiques ne pourront pas formuler cette demande dans ce délai si
elles n’ont pas été mesure de l’anticiper l’année qui précède la sortie en capital.
Le présent article insère une disposition à l’article 242 quater du CGI afin de permettre aux
personnes physiques de demander l’application de la dispense du prélèvement forfaitaire non
libératoire au plus tard à la date d’encaissement des produits afférents aux versements réalisés
sur un PER (fin du premier alinéa de l’article 242 quater du CGI).

Majoration d’assiette de 25 % pour l’imposition au titre du PFU de revenus


mobiliers ayant fait l’objet d’une distribution occulte ou irrégulière

19
(Article 39 de la loi de finances)

Le présent article prévoit d’appliquer une majoration d’assiette de 25 % à certaines catégories


de revenus distribués de manière occulte ou irrégulière, dès lors qu’elles sont imposées au
prélèvement forfaitaire unique (précision apportée à l’article 200 A-I-1° du CGI).
Comme l’écrit la Commission des Finances du Sénat (Rapport, Tome II, p. 250) « le présent
article constitue un ajustement technique remédiant à un angle mort de la réforme de la fiscalité
du capital introduisant le PFU, la commission vous propose d’adopter cet article sans
modification. »

BENEFICES AGRICOLES
Régimes d’imposition : calcul des seuils d’exonération des plus-values pour
les exploitants en contrat d’intégration
(Article 11 de la loi de finances)

Ces exploitants ne sont pas propriétaires des animaux qu’ils élèvent ou des produits qu’ils
cultivent (contrat d’intégration).
Un exploitant en contrat d’intégration perçoit moins de recettes puisqu’il n’est rémunéré que
sur la marge, laquelle constitue son chiffre d’affaires. Cet exploitant pouvait donc bénéficier de
dispositifs d’exonération de plus-values (plus-values exonérées en fonction du montant des
recettes : article 151 septies du CGI) qui n’étaient pas permises à un exploitant réalisant la
même activité sans être en contrat d’intégration. Pour rétablir une équité fiscale, il avait donc
été décidé d’appliquer un coefficient pour déterminer les recettes potentielles de l’exploitant
s’il n’était pas en contrat intégration ; pour l’application de l’article 151 septies et pour le calcul
des seuils d’application des régimes d’imposition
Ce coefficient était de 5 ; la loi de finances le fixe à 3 : article 69-VI, alinéa 2 du CGI.
Motif de cette modification : « ce coefficient apparaît désormais excessivement élevé : les
mécanismes ont changé, les prix d’élevage ont diminué, les marges ont évolué. » (Rapport de
la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 149)

Cette modification s’applique pour la détermination des recettes prises en compte pour
l’imposition des revenus réalisés au titre de l’année 2020 et des années suivantes ou des
exercices clos à compter du 31 décembre 2020.

Extension de la déduction pour épargne de précaution à l’aquaculture et


aux centres équestres
(Article 12 de la loi de finances)

Cette déduction est soumise au plafonnement « de minimis » (article 73-VI du CGI).


Cette extension s’applique aux exercices clos à compter du 31 décembre 2020.

Prorogation du crédit d’impôt pour l’agriculture biologique


(Article 150 de la loi de finances)

20
L’application de ce crédit d’impôt est prorogée jusqu’au 31 décembre 2022.

Nouveaux crédits d’impôt :


1) Les entreprises agricoles disposant d’une certification d’exploitation à haute valeur
environnementale au sens de l’article L. 611-6 du code rural et de la pêche maritime en cours
de validité au 31 décembre 2021 ou délivrée au cours de l’année 2022 bénéficient d’un crédit
d’impôt au titre de cette certification :
Le montant du crédit d’impôt mentionné au I s’élève à 2 500 €. : article 151 de la loi de
finances
2) Les entreprises agricoles qui n’utilisent pas de produits phytopharmaceutiques contenant la
substance active du glyphosate au cours des années 2021 et 2022 bénéficient d’un crédit
d’impôt au titre de l’année pendant laquelle ces produits n’ont pas été utilisés. Dans les mêmes
conditions, les éleveurs exerçant une part significative de leur activité dans le secteur des
cultures permanentes à l’exception des pépinières et des taillis à courte rotation ou sur des terres
arables hors surfaces en jachère ou sous serres peuvent bénéficier de ce crédit d’impôt. II. – A.
Le montant du crédit d’impôt mentionné au I s’élève à 2 500 € : article 140 de la loi de finances

PRET A TAUX 0
(Article 164 de la loi de finances)

Ce régime est prorogé d’un an, soit jusqu’au 31 décembre 2022.


Par ailleurs, pour limiter les effets d’aubaine, le présent article prévoit que soient pris en compte,
les revenus de l’année de l’émission de l’offre de prêt plutôt que les revenus de l’année N-2,
pour apprécier la condition relative aux ressources (article L. 31-10-3 du code de la construction
et de l’habitation).
Cette modification s’applique aux opérations de prêt conclues à compter du 1er janvier 2022.

DROITS D’ENREGISTREMENT

Enregistrement des testaments authentiques


(Article 156 de la loi de finances)

L’Administration considérait que les testaments authentiques sont désormais soumis à


l’enregistrement dans le mois de leur rédaction en vertu du 1° du 1 de l’article 635 du CGI qui
impose l’enregistrement des actes des notaires dans le délai d’un mois de leur date ; cet

21
enregistrement devant s’effectuer au droit fixe de 125 € des actes innomés prévu à l’article 680
du CGI.
Cette interprétation suscitait des réserves, notamment, à propos de la question de la divulgation
des dispositions de dernières volontés du vivant du testateur, alors que leur confidentialité est
protégée par le secret professionnel auquel est tenu le notaire.

D’où la précision apportée à l’article 636 du CGI :

« Les testaments reçus par les notaires doivent être enregistrés dans un délai de trois mois à
compter de la date du décès du testateur. »

Exonération des dons aux associations simplement déclarées


(Article 158 de la loi de finances)

Cet article légalise la doctrine administrative :


Le présent article ajoute la précision suivante : l’exonération s’applique aux dons « , à tous
autres organismes reconnus d’utilité publique dont les ressources sont affectées à des œuvres
d’assistance et de bienfaisance, à la défense de l’environnement naturel ou à la protection des
animaux ainsi qu’aux associations simplement déclarées qui poursuivent un but exclusif
d’assistance et de bienfaisance ; »

Elargissement de l’exonération de droits de mutation par décès des


successions de militaires décédés en opération
(Article 43 de la loi de finances)

Le présent article ouvre l’exonération de droits de mutation aux successions de militaires dont
le décès survient au cours d’une opération qualifiée d’opération extérieure par un arrêté
ministériel, mais également « au cours d’une opération mobilisant des capacités militaires, se
déroulant sur le territoire national ou hors de celui-ci, visant à la défense de la souveraineté et
des intérêts de la France, à la préservation de l’intégrité de son territoire ou à la protection de
ressortissants, d’une intensité et d’une dangerosité particulières assimilables à celles d’une
opération extérieure ».

Exécution de la formalité
(Article 157 de la loi de finances)

Le présent article permet de donner la formalité sur une copie des actes sous-seing privés
signés électroniquement, à l’exception des promesses unilatérales de vente afférentes à des
immeubles à un droit immobilier, à un fonds de commerce ou aux titres de sociétés
immobilières de copropriété.

22
FISCALITE DES ENTREPRISES

BIC-IS

CHAMP D’APPLICATION

Reprise d’entreprises industrielles en difficulté


23
(Article 144 de la loi de finances)

Les sociétés créées afin de reprendre une entreprise industrielle en difficulté à la suite d’une
cession dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire, peuvent être exonérées de
l’impôt sur les sociétés à raison des bénéfices qu’elles réalisent pendant 24 mois. Les
collectivités locales peuvent, par délibération, compléter l’aide ainsi accordée par des
exonérations d’impôts directs locaux (Article 44 septies du CGI).
Ce dispositif est prorogé jusqu’au 31 décembre 2021.

Exonérations dans le cadre de la politique d’aménagement du territoire :


prorogations
(Article 223 de la loi de finances)

Le présent article vise à proroger de deux ans les dispositifs zonés de soutien aux territoires en
difficulté ou confrontés à des contraintes spécifiques arrivant à échéance le 31 décembre 2020 :

- les zones de revitalisation rurale (ZRR) ;


- les zones d’aide à finalité régionale (AFR) ;
- les zones d’aide à l’investissement des petites et moyennes entreprises (ZAIPME) ;
- les zones franches urbaines-territoires entrepreneurs (ZFU-TE) ;
- les bassins d’emploi à redynamiser (BER) ;
- les bassins urbains à dynamiser (BUD) ;
- les zones de développement prioritaire (ZDP).

CALCUL DU RESULTAT
Neutralisation fiscale de la réévaluation libre des actifs
(Article 31 de la loi de finances)

En l’état actuel du droit, une réévaluation peut entraîner des conséquences fiscales lourdes.
Il a donc semblé utile, voire nécessaire, de rétablir un dispositif de neutralité fiscale de la
réévaluation d’actifs, afin d’inciter le plus grand nombre possible d’entreprises à y recourir.
Le présent article met en place un dispositif temporaire de neutralisation fiscale de la
réévaluation libre d’actifs, globalement neutre d’un point de vue budgétaire, afin d’y encourager
les entreprises sans conséquences potentiellement dommageables pour elles.

I-Règles générales
Le dispositif consacre à titre temporaire la possibilité, pour les entreprises qui le souhaitent, de
procéder à la réévaluation libre de leurs actifs dans le cadre d’une neutralité fiscale :
l’imposition de la plus-value de réévaluation n’est pas immédiate, mais fait l’objet d’un
étalement ou d’un sursis, en fonction de la nature amortissable ou non de l’actif considéré.
« L’entreprise qui procède à une réévaluation d’ensemble des immobilisations corporelles
et financières dans les conditions prévues à l’article L. 123-18 du code de commerce peut ne
pas prendre en compte l’écart de réévaluation qu’elle constate pour la détermination du résultat

24
imposable de l’exercice au titre duquel elle procède à cette réévaluation « (Article 238 bis JB
du CGI)
II- Engagements de l’entreprise
A) Immobilisations non amortissables : le sursis d’imposition
L’entreprise prend l’engagement
« a) De calculer la plus-value ou la moins-value réalisée ultérieurement lors de la cession des
immobilisations non amortissables d’après leur valeur non réévaluée,
Conséquences pour le calcul des provisions pour dépréciation :
La base de calcul des provisions est la valeur non réévaluée du bien considéré (article 39-1-5°
alinéa 26 du CGI).
B) Immobilisations amortissables : la réintégration fractionnée de l’écart de
réévaluation

L’entreprise prend l’engagement :


« b) De réintégrer l’écart de réévaluation afférent aux immobilisations amortissables dans ses
bénéfices imposables. La réintégration de l’écart de réévaluation est effectuée par parts égales
sur une période de 15 ans pour les constructions ainsi que pour les plantations et les
agencements et aménagements des terrains amortissables sur une période au moins égale à cette
durée, et par parts égales sur une durée de 5 ans pour les autres immobilisations.
Conséquences de la cession de l’immobilisation : imposition immédiate de la fraction on encore
réintégrée
« La cession d’une immobilisation amortissable entraîne l’imposition immédiate de la fraction
de l’écart de réévaluation afférent à ce bien qui n’a pas encore été réintégrée à la date de la
cession.
Calcul des amortissements, provisions, plus-values sur la valeur réévaluée
« L’entreprise qui a procédé à une réévaluation d’ensemble dans les conditions prévues au
premier alinéa calcule les amortissements, provisions et plus-values de cession ultérieurs
afférents aux immobilisations amortissables d’après la valeur qui leur a été attribuée lors de la
réévaluation.
III- Obligations déclaratives
« L’entreprise qui applique les dispositions du premier alinéa joint à la déclaration de résultats
de l'exercice de réévaluation et des exercices suivants un état conforme au modèle fourni par
l'administration faisant apparaître les renseignements nécessaires au calcul des amortissements,
des provisions ou des plus ou moins-values afférents aux immobilisations qui ont fait l’objet
d’une réévaluation. »
Entrée en vigueur : dispositif temporaire
Ce dispositif s’applique à la première opération de réévaluation constatée au terme d’un
exercice clos à compter du 31 décembre 2020 jusqu’au 31 décembre 2022.

25
Prorogation des dispositifs de déductions en faveur des entreprises de
presse
(Article 10 de la loi de finances)

1) Provisions pour acquisitions d’actifs (journaux d’information générale)

-Prorogation jusqu’au 31 décembre 2023 : article 39 bis A-1 du CGI


-Plafonnement en fonction du règlement européen sur les aides « de minimis » : article 39 bis
A-8 du CGI

2) Provisions pour acquisitions d’actifs (journaux d’information professionnelle)

-Prorogation jusqu’au 31 décembre 2023 : article 39 bis B-1 du CGI


-Plafonnement en fonction du règlement européen sur les aides « de minimis » : article 39 bis
B-7 du CGI

Prorogation de dispositifs de « suramortissement »


(Article 142 de la loi de finances)
L'article 39 decies A du CGI permet aux entreprises de pratiquer une déduction exceptionnelle
qui s'applique aux véhicules dont le poids total autorisé en charge est supérieur ou égal à 2,6
tonnes qui utilisent exclusivement une ou plusieurs des énergies « propres ».
Cette déduction exceptionnelle, calculée aux taux de 20 %, 40 % ou 60 % de la valeur d’origine
des véhicules dépend de leur poids, de l’énergie utilisée et de la date d’acquisition ou du contrat
de crédit-bail ou de location avec option d’achat des véhicules éligibles.
Ce dispositif devait initialement cesser de s'appliquer au 31 décembre 2021 et le présent article
prolonge son application jusqu’au 31 décembre 2024.
Le dispositif prévu en faveur de certains navires (article 39 decies C du CGI) est également
prorogé jusqu’au 31 décembre 2024 (article 143 de la loi de finances).

Extension de l’imputation des pertes constatées en cas d’annulation de


titres aux hypothèses de réduction totale du capital dans le cadre des
procédures prévues par le code de commerce
(Article 13 de la loi de finances)

Jusqu’à présent, l’imputation des pertes était prévue, « l'année au cours de laquelle intervient
soit la réduction du capital de la société, en exécution d'un plan de redressement mentionné à
l'article L. 631-19 du code de commerce, soit la cession de l'entreprise ordonnée par le tribunal
en application de l'article L. 631-22 de ce code, soit le jugement de clôture de la liquidation
judiciaire »

26
Une décision du Conseil d’Etat avait considéré que la distinction entre les annulations de titres
volontaires et celles intervenues à la suite d’une liquidation constituait une rupture d’égalité.

Le premier alinéa du 12 de l’article 150-0 D du code général des impôts est complété par les
mots :
Seront désormais imputables sur les plus-values imposables les pertes constatées en cas
d’annulation de valeurs mobilières, de droits sociaux, ou de titres procédant de «la réduction
totale du capital de la société en application du deuxième alinéa des articles L. 223-42 ou L.
225-248 du code de commerce dès lors que les pertes sont égales ou supérieures aux capitaux
propres ».
L’article L 223-42 du Code de commerce dispose :
Si, du fait de pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux propres de la société
deviennent inférieurs à la moitié du capital social, les associés décident, dans les quatre mois
qui suivent l'approbation des comptes ayant fait apparaître cette perte s'il y a lieu à dissolution
anticipée de la société.
Article 225-248 du Code de commerce :
Si, du fait de pertes constatées dans les documents comptables, les capitaux propres de la société
deviennent inférieurs à la moitié du capital social, le conseil d'administration ou le directoire,
selon le cas, est tenu dans les quatre mois qui suivent l'approbation des comptes ayant fait
apparaître cette perte, de convoquer l'assemblée générale extraordinaire à l'effet de décider s'il
y a lieu à dissolution anticipée de la société.

Abandons de créances à caractère commercial en faveur des entreprises en


difficulté
(Article 19 de la loi de finances)

L’article 39-1-8° du CGI prévoit que sont déductibles :

« 8° Les abandons de créances à caractère commercial consentis ou supportés dans le cadre


d'un plan de sauvegarde ou de redressement, »
Le présent article ajoute la précision suivante : « « ainsi que ceux consentis en application d’un
accord constaté ou homologué dans les conditions prévues à l’article L. 611-8 du code de
commerce »
Il s’agit donc d’une extension de la présomption de « normalité » aux abandons de créance à
caractère commercial consentis en application d’un accord de conciliation (accords constatés
ou homologués dans les conditions prévues aux termes de l’article L.611-8 du code de
commerce).

Entrée en vigueur

Cette précision s’applique aux abandons de créance consentis à compter du 1er janvier 2021

Report en arrière du déficit : extension des cas de remboursement de la


créance
(Article 19 de la loi de finances)

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L’article 220 quinquies-I du CGI prévoit le remboursement anticipé de la créance en faveur des
« entreprises ayant fait l’objet d’une procédure de sauvegarde, d’un redressement ou d’une
liquidation judiciaires ».
Le présent article y ajoute, la procédure de conciliation.

Entrée en vigueur

Cette précision s’applique aux créances de report en arrière de déficits constatées à compter du
1er janvier 2021.

Acquisition de titres de participation dans le cadre d’une augmentation de


capital libérée par compensation de créances
(Article 32 de la loi de finances)

Lorsqu’un repreneur rachète à une valeur décotée auprès d’un tiers des créances détenues sur
une société cible, puis les incorpore au capital de cette société, il est en principe imposé sur un
bénéfice, le plus souvent théorique, correspondant à l’écart entre la valeur de rachat des
créances et la valeur comptable des actions souscrites. Le dispositif prévu au VII bis de
l’article 209 du CGI, institué pour faciliter la restructuration d’entreprises en difficulté, consiste
à limiter l’imposition à l’enrichissement réel de l’investisseur, égal à l’écart entre la valeur de
rachat des créances décotées et la valeur réelle des actions reçues en contrepartie de
l’incorporation de ces créances.
Ce dispositif est réservé aux seules créances qui ont été acquises auprès d’une entreprise sans
lien de dépendance avec le repreneur ni avec l’entreprise débitrice, afin de s’assurer de son
application aux opérations qui ont une réelle justification économique. Ces liens de dépendance
sont appréciés à la date d’acquisition des titres et au cours des douze mois qui précèdent et qui
suivent cette date.
La modification apportée par le présent article :
Afin de faciliter la reprise et la recapitalisation des entreprises en difficulté, le présent article
supprime la condition tenant à l’absence de liens entre le créancier d’origine et la société
débitrice lorsque celle-ci fait l’objet d’un protocole de conciliation constaté ou homologué
dans les conditions prévues à l’article L. 611-8 du code de commerce, d’un plan de
sauvegarde ou d’un plan de redressement.
Entrée en vigueur

Exercices clos à compter du 31 décembre 2020.

Abandons de loyers
(Article 20-VII de la loi de finances)

La loi de finances prolonge la durée d’application du régime prévu par l’article 3 de la loi de
finances rectificative du 25 avril 2020 (n° 2020-473) :
Article 39-1 du CGI : Sont admis en déduction :

« 9° Les abandons de créances de loyer et accessoires afférents à des immeubles donnés en


location à une entreprise n'ayant pas de lien de dépendance avec le bailleur au sens du 12 du
présent article consentis entre le 15 avril et le 30 juin 2021 (au lieu du 31 décembre 2020),
dans leur intégralité.

28
La même prolongation est prévue lorsque le bailleur est imposable dans la catégorie des revenus
fonciers (article 14 B du CGI).

Prorogation du Fonds de Solidarité


(Article 216 de la loi de finances)

En raison de la prorogation de l’état d’urgence sanitaire, prévue par la loi 2020-1379 du 14


novembre 2020 autorisant la prorogation de l’état d’urgence sanitaire et portant diverses
mesures de gestion de la crise sanitaire, le présent article prolonge également le Fonds de
solidarité à destination des entreprises jusqu’à la date de fin de l’état d’urgence sanitaire fixée
au 16 février 2021. Cet outil est un outil clé de soutien aux entreprises de moins de cinquante
salariés les plus touchées par les conséquences de l’épidémie de Covid-19.

L’article prévoit également d’ouvrir la possibilité de prolonger le dispositif au-delà du 16


février 2021 par décret pour une durée d’au plus six mois, au lieu de trois mois actuellement,
afin de pouvoir faire face dans des délais très rapides, à tout besoin éventuel de prorogation du
fonds si l’évolution de la situation sanitaire et économique l’exige.

Document récapitulant les positions symétriques


(Article 181 de la loi de finances)

Jusqu’à présent, l’article 38-6-3° du CGI prévoyait que ce document devait être joint à la
déclaration de résultats.
Le présent article prévoit qu’il sera conservé par l’entreprise et mis à disposition de
l’administration à sa demande.

PLUS-VALUES

Étalement de la plus-value réalisée lors d'une opération de cession-bail


d'immeuble par une entreprise
(Article 33 de la loi de finances)

I- Généralités

La cession-bail est l’opération par laquelle une entreprise propriétaire d’un bien immobilier
professionnel le vend à une société de crédit-bail immobilier (crédit-bailleur) et simultanément
le prend en crédit-bail immobilier et devient locataire (crédit-preneur). Le contrat de crédit-bail

29
est assorti d’une option d’achat permettant à l’entreprise cédante de racheter son immeuble, en
cours ou à l’issue du contrat. L’intérêt de cette technique de financement est de permettre au
cédant devenu crédit-preneur de conserver la jouissance de l’immeuble dont il était auparavant
propriétaire tout en restaurant sa trésorerie. L’opération lui permet ainsi d’obtenir rapidement
des liquidités, ce qui, dans le contexte actuel, peut être particulièrement utile aux entreprises.
En l’absence de disposition dérogatoire, la plus-value réalisée par une entreprise à l’occasion
de la cession d’un immeuble à une société de crédit-bail est imposée en intégralité au titre de
l’exercice de cession de l’actif, y compris dans le cas où l’entreprise en retrouverait
immédiatement la jouissance dans le cadre d’une opération de cession-bail.
Entre 2009 et 2012, les entreprises qui, dans le cadre d’une opération de cession-bail, cédaient
à une société de crédit-bail un immeuble dont elles récupéraient la jouissance, pouvaient
bénéficier d’un mécanisme d’étalement de la plus-value de cession ainsi dégagée, sur une
période allant jusqu’à quinze ans, en application de l’article 39 novodecies du code général
des impôts (CGI).
Le présent article rétablit de façon temporaire ce mécanisme d’étalement, pour les cessions dont
la promesse de vente intervient entre la date de présentation du projet de loi en Conseil des
ministres et le 31 décembre 2022.

II-Le dispositif d’étalement

A) Mise en œuvre de l’étalement

La loi de finances reprend les dispositions de l’article 39 novodecies-I du CGI : étalement sur
la durée du contrat de crédit-bail sans excéder 15 ans.
L’étalement s’applique sur option de l’entreprise

« Lorsqu'une entreprise cède un immeuble à une société de crédit-bail dont elle retrouve
immédiatement la jouissance en vertu d'un contrat de crédit-bail, le montant de la plus-value de
cession de cet immeuble peut être réparti par parts égales sur les exercices clos pendant la durée
du contrat de crédit-bail sans excéder quinze ans. Toutefois, lorsque l'immeuble est acquis par
l'entreprise ou que le contrat de crédit-bail est résilié, le solde est imposé immédiatement ».

B) L’encadrement de l’application du dispositif :

1) Les immeubles doivent être affectés à l’activité du crédit preneur

Les immeubles sont « affectés par le crédit-preneur à son activité commerciale, industrielle,
artisanale, libérale ou agricole. »

2) Le dispositif ne s’applique pas aux immeubles affectés par le crédit preneur à des
activités de gestion de son propre patrimoine.

Les immeubles de placement sont donc exclus.

30
Une exception à cette exclusion est cependant prévue, « dans un souci de pragmatisme
économique et d’équilibre de l’encadrement » (Rapport de la Commission des Finances de
l’AN, Tome II, p. 252).
L’étalement de la plus-value demeurera applicable en cas de location de l’immeuble par le
crédit-preneur à une autre entreprise, à la double condition :
– que cette autre entreprise affecte l’immeuble à une activité commerciale, industrielle,
artisanale, libérale ou agricole ;
– que cette entreprise et le crédit-preneur entretiennent des liens de dépendance au sens du 12
de l’article 39 du CGI, c’est-à-dire qu’elles aient une relation de société mère et de filiale ou de
sociétés sœurs.

C) Application temporaire : période d’application

Le dispositif s’applique aux immeubles dont la cession à une société de crédit-bail est réalisée
entre le 1er janvier 2021 et le 30 juin 2023 et est précédée d’un accord de financement accepté
par le crédit-preneur à compter du 28 septembre 2020, et au plus tard le 31 décembre 2022.

Relèvement de 60% à 70% de la part de la plus-value de fusion devant


obligatoirement être distribuée par les sociétés immobilières
d’investissement cotées (SIIC)
(Article 16 de la loi de finances)

L’article 208 C du CGI dispose que les plus-values de cessions d’immeubles réalisées par ces
sociétés exonérées de l’IS doivent être obligatoirement distribués à hauteur de 70 % avant la
fin du deuxième exercice qui suit celui de leur réalisation.
Le présent article modifie l’article 208 C bis du CGI et étend cette obligation de distribuer à la
plus-value d’annulation de titres constatée en cas d’opérations de restructuration.

Cette obligation s’applique aux exercices clos à compter du 31 décembre 2020.

Imposition au taux de 19 % de la plus-value de cession d’un local à usage de


bureau ou à usage commercial ou industriel ou d’un terrain à bâtir

L’article 210 F du CGI prévoit que l’application du taux de 19 % est subordonnée à la condition
que la société cessionnaire s’engage soit à transformer le local acquis en local à usage
d’habitation dans un délai de 4 ans, soit en cas d’acquisition d’un terrain à bâtier à y construire
des locaux d’habitation dans ce même délai.
La loi de finances apporte plusieurs modifications à ce dispositif :

A) Elargissement du champ d’application du dispositif : Article 25 de la loi de finances

31
Le champ d’application du dispositif est élargi à toutes les situations où le cessionnaire est
une « personne morale »
D’où la nouvelle rédaction de l’article 210 F-1 du CGI

« I. – Les plus-values nettes dégagées lors de la cession d'un local à usage de bureau ou à usage
commercial ou industriel ou d'un terrain à bâtir par une personne morale soumise à l'impôt sur
les sociétés dans les conditions de droit commun sont soumises à l'impôt sur les sociétés au taux
mentionné au IV de l’article 219 lorsque la cession est réalisée au profit d’une personne
morale »
B) Possibilité d’obtenir un prolongement du délai de construction : (Article 17 de la loi de
finances)

La loi de finances ajoute un paragraphe III à l’article 210 F, qui prévoit que l’acquéreur peut
demander une prolongation annuelle renouvelable -une fois- du délai de quatre ans.
Article 210 F-III du CGI :
III. – Sur demande de l’acquéreur, une prolongation du délai de quatre ans fixé au II peut être
accordée par l’autorité compétente de l’État du lieu de la situation des immeubles pour une
durée n’excédant pas un an. Cette prolongation peut, dans les mêmes conditions, être
renouvelée une fois. L’absence de notification d’un refus motivé de l’administration dans les
deux mois de la réception de la demande vaut acceptation. »

C) Calcul de l’amende en cas de méconnaissance de l’engagement de construction : Article


25 de la loi de finances

L’article 1764-III du CGI disposait :

III. – La société cessionnaire qui ne respecte pas l'engagement de transformation ou de


construction mentionné au II de l'article 210 F est redevable d'une amende dont le montant est
égal à 25 % de la valeur de cession, respectivement, de l'immeuble ou du terrain à bâtir. La
société absorbante substituée aux droits de la société cessionnaire est redevable de la même
amende lorsqu'elle ne respecte pas l'engagement de transformation ou de construction.

Le Conseil d’Etat avait estimé que ce mode de calcul de l’amende aboutissait à un montant
disproportionné : CE 10 mars 2020, 437122 : RJF 6/2020, n° 577, C) 577, conclusions R.Victor
La loi de finances prévoit donc un nouveau mode de calcul :
III. – La société cessionnaire qui ne respecte pas l'engagement de transformation ou de
construction mentionné au II de l'article 210 F est redevable d'une amende « égale au montant
de l’économie d’impôt réalisée par le cédant en application du même article 210 F.»
(différence entre l’application du taux de droit commune et du taux de 19 %) ; un intérêt de
retard s’ajoute à cette amende.

D) Prorogation de l’application du dispositif jusqu’au 31 décembre 2022 : article 25 de la


loi de finances

32
Le dispositif sera également applicable « aux promesses unilatérales ou synallagmatiques de
vente conclues entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022 inclus, à condition que la
cession soit réalisée au plus tard le 31 décembre 2024 ».

Report d’imposition de la plus-value en cas de transmission à une fondation


reconnue d’utilité publique
(Article 42 de la loi de finances)

L’imposition de la plus-value résultant de la transmission à titre gratuit et irrévocable de titres


de capital ou de parts sociales à une fondation reconnue d’utilité publique peut faire l’objet d’un
report jusqu’à leur cession par la fondation bénéficiaire de cette transmission.
« La plus-value en report est imposée à la date à laquelle il est mis fin au report au nom de la
fondation bénéficiaire de la transmission (article 38-7 quinquies du CGI).
Ce régime s’applique aux exercices clos à compter du 31 décembre 2020.

REDUCTIONS D’IMPOT
Souscription au capital d’entreprises de presse
(Article 147 de loi de finances)

Le présent article rétablit le dispositif prévu à l’article 220 undecies du code général des impôts,
qui prévoyait, jusqu’au 31 décembre 2013, que les entreprises soumises à l’impôt sur les
sociétés pouvaient bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 25 % du montant de leurs
souscriptions au capital des entreprises de presse, sous condition de conservation des titres ainsi
souscrits pendant cinq ans.
Le rétablissement de cette réduction d’impôt est adopté afin d’encourager la reprise de titres de
presse qui consacrent la majorité ou une large part de leur surface rédactionnelle à l’information
politique et générale. Cet article a été déclaré conforme à la Constitution par le Conseil
constitutionnel (§ 16 de la décision).
Ce dispositif s’applique aux exercices clos à compter du 31 décembre 2021.

Mise à disposition d’une flotte de vélos


(Article 148 de la loi de finances)

Aux termes de l’article 220 undecies A du code général des impôts, les entreprises soumises à
l’impôt sur les sociétés peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt égale aux frais générés
jusqu’au 31 décembre 2021 par la mise à disposition gratuite de leurs salariés d’une flotte de
vélos pour leurs déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail, dans la limite de 25 %
du prix d’achat ou de location de la flotte de vélos.
Lorsque la flotte de vélos est prise en location par l’entreprise, le bénéfice de la réduction
d’impôt est subordonné à la condition que le contrat de location soit souscrit pour une durée
minimale de trois ans.
Le présent article a pour objet de proroger pour trois ans, soit jusqu’au 31 décembre 2024, la
réduction d’impôt pour mise à disposition d’une flotte de vélos qui arrive à échéance le
31 décembre 2021.

CREDITS D’IMPOTS
33
Crédit d’impôt pour abandon de loyers
(Article 20 de la loi de finances)

Bénéficiaires : peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt :

Les bailleurs, personnes physiques domiciliées en France au sens de l’article 4 B du code


général des impôts ou personnes morales, peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt au titre des
abandons ou renonciations définitifs des loyers hors taxes et hors accessoires échus au titre
du mois de novembre 2020, lorsqu’ils sont afférents à des locaux situés en France et
consentis, au plus tard le 31 décembre 2021, au profit d’entreprises locataires qui remplissent
les conditions suivantes :

Conditions à remplir par les entreprises locataires

1° Louer des locaux qui font l’objet d’une interdiction d’accueil du public au cours de la période
mentionnée au premier alinéa du présent 1 ou exercer son activité principale dans un secteur
mentionné à l’annexe 1 du décret n° 2020-371 du 30 mars 2020 relatif au fonds de solidarité à
destination des entreprises particulièrement touchées par les conséquences économiques,
financières et sociales de la propagation de l’épidémie de covid-19 et des mesures prises pour
limiter cette propagation, dans sa rédaction en vigueur à la date de publication de la présente
loi ;

2° Avoir un effectif de moins de 5 000 salariés, apprécié selon les modalités prévues à l’article
L 130-1 du Code de la Sécurité sociale : « l'effectif salarié annuel de l'employeur, y compris
lorsqu'il s'agit d'une personne morale comportant plusieurs établissements, correspond à la
moyenne du nombre de personnes employées au cours de chacun des mois de l'année civile
précédente. »
La condition d’effectif ne s’applique pas aux entreprises locataires constituées sous forme
d’association. Ces dernières doivent toutefois être assujetties aux impôts commerciaux ou
employer au moins un salarié.

3° Ne pas être en difficulté au 31 décembre 2019, au sens du règlement (UE) n° 651/2014 de la


Commission du 17 juin 2014. Les critères figurant dans ce règlement sont : avoir perdu plus de
la moitié du capital social souscrit ou des fonds propres en raison des pertes accumulées ; faire
l’objet d’une procédure collective d’insolvabilité ; avoir bénéficié d’une aide au sauvetage ou
à la restructuration et n’avoir pas encore remboursé le prêt ou être toujours soumis à un plan de
restructuration ; pour les grandes entreprises, avoir un ratio emprunts sur capitaux propres
supérieur à 7,5 et un ratio de couverture des intérêts inférieur à 1.

4° Ne pas être en liquidation judiciaire au 1er mars 2020.

Cas particuliers : liens entre le bailleur et l’entreprise locataire

Lorsque l’entreprise locataire est exploitée par un ascendant, un descendant ou un membre du


foyer fiscal du bailleur, ou lorsqu’il existe des liens de dépendance au sens du 12 de l’article 39
du code général des impôts entre elle et le bailleur, le bénéfice des dispositions du présent

34
article est subordonné à la condition que le bailleur puisse justifier par tous moyens des
difficultés de trésorerie de l’entreprise locataire.

Calcul du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt est égal à 50 % de la somme totale des abandons ou renonciations de loyers
mentionnés, retenue, le cas échéant, dans la limite de 800 000 euros définie par la
règlementation européenne : communication de la Commission européenne du 19 mars 2020
(3.1) relative à l’encadrement temporaire des mesures d’aides d’État visant à soutenir
l’économie dans le contexte actuel de la flambée de covid-19.
Lorsque l’entreprise locataire d’un local a un effectif de 250 salariés ou plus, le montant de
l’abandon ou de la renonciation consenti par le bailleur du local au titre d’un mois est retenu
dans la limite des deux tiers du montant du loyer prévu au bail échu ou à échoir au titre du mois
concerné.

Imputation du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt s’applique pour le calcul de l’impôt sur le revenu dû par le contribuable au
titre de l’année civile au cours de laquelle les abandons ou renonciations définitifs de loyers ont
été consentis, y compris en cas de clôture d’exercice en cours d’année civile. Si le montant du
crédit d’impôt excède l’impôt dû au titre de cette année, l’excédent est restitué.
Le crédit d’impôt est imputé sur l’impôt sur les sociétés dû par l’entreprise au titre de l’exercice
au cours duquel les abandons ou renonciations définitifs de loyers ont été consentis. Si le
montant du crédit d’impôt excède l’impôt dû au titre de cet exercice, l’excédent est restitué.

Déclaration

Pour bénéficier du crédit d’impôt, les bailleurs déposent une déclaration conforme à un modèle
établi par l’administration dans les mêmes délais que la déclaration annuelle de revenu ou de
résultat

Crédits d’impôt pour des dépenses exposées par les PME pour la
rénovation énergétique des bâtiments
(Article 27 de la loi de finances)

Cet article a pour objet d’instaurer un crédit d’impôt temporaire en faveur des PME pour les
dépenses de travaux de rénovation énergétique de leurs bâtiments à usage tertiaire engagées
entre le 1er octobre 2020 et le 31 décembre 2021, qui portent notamment sur des opérations
d’isolation thermique ou sur l’installation de systèmes de chauffage, de refroidissement et de
ventilation des locaux.
Ce dispositif concerne les PME au sens du droit européen : il s’agit des entreprises dont
l’effectif est inférieur à 250 personnes et qui ont un chiffre d’affaires annuel inférieur à 50
millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros.

A) Base de calcul du crédit d’impôt : Dépenses concernées

35
Il s’agit des dépenses exposées pour la rénovation énergétique des bâtiments ou parties de
bâtiments à usage tertiaire dont elles sont propriétaires ou locataires et qu’elles affectent à
l’exercice de leur activité industrielle, commerciale, artisanale, libérale ou agricole.
La construction du bâtiment doit être achevée depuis au moins deux ans.
L’article énumère les dépenses qui entrent dans le calcul du crédit d’impôt. Il s’agit
essentiellement des dépenses suivantes (quelques dépenses concernent uniquement les
départements d’Outre-mer) :

« a) De l’acquisition et de la pose d’un système d’isolation thermique en rampant de toitures


ou en plafond de combles ;
b) De l’acquisition et de la pose d’un système d’isolation thermique sur murs, en façade ou
pignon, par l’intérieur ou par l’extérieur ;
c) De l’acquisition et de la pose d’un système d’isolation thermique en toiture terrasse ou
couverture de pente inférieure à 5 % ;
d) De l’acquisition et de la pose d’un chauffe-eau solaire collectif, ou d’un dispositif solaire
collectif, pour la production d’eau chaude sanitaire ;
e) De l’acquisition et de la pose d’une pompe à chaleur, autre que air/ air, dont la finalité
essentielle est d’assurer le chauffage des locaux ;
f) De l’acquisition et de la pose d’un système de ventilation mécanique simple flux ou double
flux ;
g) Du raccordement à un réseau de chaleur ou de froid ;
h) De l’acquisition et de la pose d’une chaudière biomasse ;
i) De l’acquisition et de la pose d’un système de régulation ou de programmation du chauffage
et de la ventilation «

Déductions de la base de calcul

Sont notamment déduites de la base de calcul du crédit d’impôts, les aides publiques reçues à
raison des opérations ouvrant droit au crédit d’impôt.

Les travaux sont réalisés directement par des entreprises ou des sous-traitants

« Les dépenses mentionnées aux a à l du 2 n’ouvrent droit au crédit d’impôt que si les travaux
sont réalisés directement par les entreprises auxquelles ils ont été confiés. Par dérogation, ces
entreprises peuvent recourir à une autre entreprise pour la fourniture, l’installation des
équipements, des matériaux ou des appareils, dans le cadre d’un contrat de sous-traitance régi
par la loi n° 75-1334 du 31 décembre 1975 relative à la sous-traitance. »

B) Calcul du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt est égal à 30 % du prix de revient hors taxes des dépenses.

Plafonnement du montant total du crédit d’impôt

36
Le montant total de crédit d’impôt, octroyé au titre d’un ou plusieurs exercices, dont peut
bénéficier une entreprise, toutes dépenses éligibles confondues, ne peut excéder, au titre des
dépenses engagées du 1er octobre 2020 au 31 décembre 2021, un plafond de 25 000 €.

C) Imputation du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt est imputé sur l’impôt sur le revenu ou sur l’impôt sur les sociétés.
Si le montant du crédit d’impôt excède l’impôt dû au titre de cette année, l’excédent est restitué.

D) Plafonnement « de minimis »

Le crédit d’impôt est soumis au plafonnement « de minimis.

Crédit d’impôt recherche et crédit d’impôt innovation


(Article 35 de la loi de finances)

A) Suppression du mécanisme de doublement d’assiette applicable dans le cadre de la


sous-traitance publique : harmonisation des modalités de sous-traitance

L’article 244 quater B-II-d du CGI prévoyait que les dépenses de recherche externalisées
auprès d’organismes de recherche publics sont retenues pour le double de leur montant.

1) Les inconvénients du dispositif de doublement des dépenses de recherche


externalisées auprès d’organismes publics :

a) La distorsion de concurrence :

« Dès lors, le doublement d’assiette est susceptible, d’une part, d’excéder l’intensité maximale
admise par le RGEC au titre des aides en matière de R&D, d’autre part, de créer une distorsion
entre les organismes éligibles à la sous-traitance publique et les autres, notamment privés. Les
opérateurs du secteur concurrentiel sont ainsi exclus du bénéfice d’un avantage dont bénéficient
les organismes publics de recherche et assimilés – à travers l’incitation de confier des travaux
de recherche aux seconds plutôt qu’aux premiers. Or, tous les organismes inclus dans le champ
de la sous-traitance publique et donc du doublement d’assiette ne peuvent être assimilés à des
organismes exerçant des activités non économiques hors du champ concurrentiel.

b) Les risques juridiques au regard du droit européen

Le risque juridique posé par le doublement d’assiette au regard du droit de l’Union européenne
en matière d’aides d’État n’est pas théorique dans la mesure où une plainte formelle a été
présentée à la Commission européenne le 1er octobre 2019, ainsi que l’évaluation préalable du
présent article en fait état. ».
(Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 303) :

c) La lutte contre des schémas abusifs

37
La suppression du mécanisme de doublement d’assiette, est également un facteur de lutte contre
certains montages abusifs.
Ces schémas consistent, pour une entreprise étrangère, à créer en France une filiale dépourvue
de substance économique, une « coquille vide » qui réalise par elle-même peu ou pas d’activité
(Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 307)

2) Le nouveau dispositif instauré par le présent article


a) La suppression du doublement d’assiette dans le cadre de la sous-traitance publique
Le présent article prévoit la suppression du doublement d’assiette dans le cadre de la sous-
traitance publique (le « d » cité ci-dessus est abrogé)
b) En réalité, l’article aligne les modalités de sous-traitance publique sur celles prévues en
matière de sous-traitance privée.
Cet alignement résulte des modifications apportées au « d bis » du II de l’article 244 quater B
du CGI :
Le présent article supprime la référence au fait que les organismes concernés par le d bis sont
des organismes de recherche privés
Ces modifications ont ainsi pour effet d’inclure dans le champ de l’actuelle sous-traitance
privée les organismes relevant actuellement de la sous-traitance publique – qui ne sont pas tous
des organismes de recherche en tant que tels (ainsi en va-t-il notamment des instituts techniques
agricoles ou des associations régies par la loi du 1er juillet 1901.
L’alignement des modalités de sous-traitance publique sur celles prévues pour la sous-traitance
privée, outre la suppression du doublement d’assiette, emporte deux conséquences principales.
D’une part, cet alignement aura pour effet de rendre applicable aux opérations de sous-traitance
confiées à des organismes de recherche publics ou assimilés le plafonnement prévu pour la
sous-traitance privée, à savoir :
– l’inclusion des dépenses externalisées dans l’assiette du CIR du donneur d’ordre dans
la limite de trois fois le montant total des autres dépenses ouvrant droit au CIR (dernier alinéa
du « d bis »)
– la disparition de la majoration de 2 millions d’euros applicable au plafond général de
prise en compte des dépenses externalisées, qui est de 10 millions d’euros (en l’absence de lien
de dépendance) ; majoration qui est supprimée (abrogation du dernier alinéa du « d ter »).
D’autre part, l’alignement conduira à ce que certains organismes publics ou assimilés fassent
l’objet d’un agrément pour ouvrir droit au CIR, alors qu’ils en sont actuellement dispensés (ex.
établissements d’enseignement supérieur).
Dans le cadre du dispositif proposé, tous les organismes sous-traitants devront être agréés par
le ministre chargé de la recherche.
(Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 306)

3) Entrée en vigueur
L’harmonisation des modalités de sous-traitance, s’applique aux dépenses qui seront exposées
à compter du 1er janvier 2022.
B) Les modifications apportées aux taux majorés du CIR et du CII, en particulier en
Corse

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La Commission européenne n’a pas donné son accord sur la conformité des taux majorés en
Corse.
Le présent article abroge l’article 150 de la loi n° 2018-1317 du 28 décembre 2018 de finances
pour 2019 qui prévoyait de remplacer en Corse les taux de droit commun du CIR et du CII,
fixés respectivement à 30 % et à 20 %, par les taux majorés déjà applicables en outre-mer, à
savoir 50 % et 40 %.
Le taux est fixé respectivement à 35 % pour les moyennes entreprises et à 40 % pour les petites
entreprises pour les dépenses mentionnées au même k exposées dans des exploitations situées
sur le territoire de la collectivité de Corse.

Ces taux s’appliquent aux dépenses de recherche exposées à compter du 1° janvier 2020.

C) La simplification du « rescrit CIR »

L’article L 80 B-3° du LPF prévoyait que l’administration fiscale pouvait adresser des
demandes de rescrit à l’Agence nationale de la recherche.
Mais cette sollicitation est faible. Ainsi, le nombre de demandes adressées à l’ANR est passé
de 13 sur 225 en 2016, soit près de 6 % du total, à une seule demande les deux dernières années
sur un total de 228 en 2018 et 215 en 2019, représentant moins de 0,5 % de l’ensemble des
demandes de rescrit (Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 295).
Tirant les conséquences de cette situation, le présent article supprime la possibilité d’adresser à
l’Agence nationale de la recherche des demandes de rescrit. Dès lors, ces dernières relèveront
exclusivement, en plus de l’administration fiscale, des services du ministre chargé de la
recherche.
Ces modifications s’appliqueront aux demandes de rescrit déposées à compter du 1er janvier
2021

Crédit d’impôt pour dépenses de production d’œuvres phonographiques


(Article 21 de la loi de finances)

Ce crédit d’impôt vise à favoriser le développement et le renouvellement de la production


musicale française et européenne, en encourageant la production d’albums de « nouveaux
talents ». Les artistes sont considérés comme tels dès lors que leurs deux premiers albums n’ont
pas dépassé le seuil de 100 000 ventes.
-La loi déplace la mention des dépenses liées à la réalisation et à la production d’images
associées à l’enregistrement phonographique (ces dépenses concernent principalement la
production de vidéoclips) de la catégorie des dépenses de développement (plafonnées) vers
celle des dépenses de production (non plafonnées) : article 220 octies du CGI.
-Le crédit d’impôt est prorogé jusqu’au 31 décembre 2024
-Les taux sont relevés de 15 % à 20 % pour les grandes entreprises et de 30 % à 40 % pour les
micro, petites et moyennes entreprises.

-Une augmentation des seuils : le plafond de dépenses de développement par enregistrement


est également porté de 350 000 € à 700 000 € et le plafond des crédits d’impôt calculés au titre
des dépenses éligibles est augmenté de 1,1 M€ à 1,5 M€ par entreprise et par exercice ;

39
- Un élargissement des dépenses éligibles aux dépenses des métiers du digital, qui jouent un
rôle central dans le contexte de numérisation des usages et du nouveau modèle économique des
producteurs de musique enregistrée et qui sont intégrées dans l’assiette du crédit d’impôt dès
lors qu’elles respectent les conditions d’éligibilité posées par l’article 220 octies du CGI.

Ce dispositif s’applique aux demandes d’agrément à titre provisoire prévues au IV de l’article


220 octies du code général des impôts déposées à compter du 1er janvier 2021.

Crédit d’impôt en faveur des représentations théâtrales d’œuvres


dramatiques
(Article 22 de la loi de finances)

Le présent article a pour objet de créer un crédit d’impôt spécifique, codifié à l’article 220
sexdecies du CGI, visant à soutenir les représentations théâtrales d’œuvres dramatiques.

Ce dispositif vise à soutenir les entreprises du secteur dans la production de projets s’appuyant
sur des professionnels et mobilisant de nombreux artistes. Ainsi, l’aide publique est concentrée
sur les projets les plus coûteux afin d’offrir un réel soutien à la reprise de l’activité dans une
filière durement affectée par la crise sanitaire et économique.
Les critères d’éligibilité retenus dans le cadre de ce nouveau crédit d’impôt reflètent cet objectif.
En soutenant les créations nouvelles, nécessitant la présence d’au moins six artistes sur scène,
s’appuyant sur une équipe de comédiens professionnels et donnant lieu à au moins vingt
représentations dans deux lieux différents, ce dispositif prend en compte la réalité du secteur
tout en concentrant la dépense publique sur le soutien à l’amorçage et à la diffusion des
spectacles les moins rentables (Exposé des motifs).

Le crédit d’impôt, calculé au titre de chaque exercice, est égal à 15 % du montant des dépenses
liées au spectacle (30 % pour les PME).
Le montant des dépenses éligibles au crédit d’impôt est limité à 500 000 € par spectacle. Le
crédit d’impôt est plafonné à 750 000 € par entreprise et par exercice.

Le crédit d’impôt est imputé sur l’impôt sur les sociétés dû par l’entreprise au titre de l’exercice
au cours duquel les dépenses définies ci-dessus ont été exposées. Si le montant du crédit d’impôt
excède l’impôt dû au titre de cet exercice, l’excédent est restitué.

Ce dispositif s’applique aux demandes d’agrément provisoire déposées à compter du 1er


janvier 2021.

Crédit d’impôt pour les entreprises d’un spectacle vivant musical


(Article 23 de la loi de finances)

1) Assouplissement des conditions tenant au nombre de représentations

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Les entreprises exerçant l'activité d'entrepreneur de spectacles vivants et soumises à l'impôt sur
les sociétés peuvent bénéficier sous certaines conditions d'un crédit d'impôt, codifié à
l’article 220 quindecies du code général des impôts, au titre des dépenses de création,
d'exploitation et de numérisation d'un spectacle vivant musical ou de variétés agréé.
Pour être éligible à ce dispositif et recevoir l’agrément du ministère de la Culture, le spectacle
doit notamment comprendre au minimum quatre représentations dans au moins trois lieux
différents et ne pas être présenté dans une salle dépassant une jauge fixée par décret. Ces critères
permettent de centrer le crédit d’impôt sur la promotion des artistes émergents.
Les mesures de restriction sanitaire prises pour lutter contre l’épidémie de covid-19 rendent
délicate la programmation d’un spectacle. Cette programmation est désormais très dépendante
de l’évolution locale de l’épidémie.
Afin d’accompagner les entreprises du spectacle vivant dans la reprise progressive de leur
activité, le critère de quatre représentations dans au moins trois lieux est temporairement
assoupli au profit de deux représentations dans deux lieux différents. Cette mesure
s’appliquera aux demandes d'agrément provisoire déposées entre le 1er janvier 2021 et
le 31 décembre 2022. Au-delà, le critère de quatre représentations dans au moins trois lieux
différents sera rétabli.

2) Assouplissements pour l’octroi de l’agrément définitif

En outre, les spectacles qui ont obtenu un agrément provisoire ou pour lesquels une demande a
été déposée avant le 1erjanvier 2021 sur la base du critère de quatre représentations dans trois
lieux différents pourraient être dans l’impossibilité de remplir cette condition compte tenu des
mesures de restriction sanitaire imposées à compter du 4 mars 2020 et d’obtenir l’agrément
définitif.
Afin de soutenir financièrement les entreprises affectées par la crise liée à l'épidémie de
covid-19 qui pourraient se voir refuser l’agrément définitif, le présent article prévoit que
l’agrément définitif peut être délivré même si le spectacle agréé à titre provisoire n’a donné lieu
qu’à deux représentations dans deux lieux différents. La délivrance de cet agrément sera
subordonnée au fait que les spectacles agréés aient subi des annulations à compter du 4 mars
2020.

3) Réintroduction des spectacles de variétés dans le champ du crédit d’impôt (rappel)

L’article 38 de la loi n° 2020-935 du 30 juillet 2020 de finances rectificative pour 2020 a


réintroduit les spectacles de variétés dans le champ du crédit d’impôt pour spectacle vivant.

4) Prorogation de l’application du crédit d’impôt

Le crédit d’impôt est prorogé jusqu’au 31 décembre 2024.

Crédit d’impôt pour dépenses de production d’œuvres cinématographiques


et audiovisuelles
(Article 118 de la loi de finances)

Le présent article élargit le crédit d’impôt audiovisuel au bénéfice des adaptations


audiovisuelles de spectacles (pour les exercices 2021 et 2022).

41
Par ailleurs, le taux du crédit d’impôt pour dépenses de production d’œuvres audiovisuelles,
prévu à l’article 220 sexies du code général des impôts, est augmenté de 20 % à 25 % pour les
œuvres audiovisuelles documentaires (article 145 de la loi de finances).
Enfin, le crédit d’impôt pour les dépenses de production exécutive d’œuvres
cinématographiques ou audiovisuelles est prorogé jusqu’en 2024 (article 220 quaterdecies du
CGI, modifié par l’article 146 de la loi de finances).

Crédit d’impôt pour dépenses de travaux forestiers


(Article 103 de la loi de finances)

L’application de ce crédit d’impôt est prolongée jusqu’en 2022.

CALCUL DE L’IS
Seuil d’application du taux de 15 %
(Article 18 de la loi de finances)

Les petites et moyennes entreprises (PME) dont le chiffre d’affaires est inférieur à 7,63 millions
d’euros – et qui remplissent des conditions relatives à la détention de leur capital – bénéficient,
en matière d’IS du « taux réduit PME » de 15 % sur les 38 120 premiers euros de bénéfice.
La loi de finances augmente le seuil du chiffre d’affaires permettant de bénéficier de ce taux
réduit : il est porté de 7 630 000 € à 10 millions d’euros (article 219 du CGI).
Le précédent seuil avait été fixé en 1996…
Le présent article s’applique aux exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021.

INTEGRATION FISCALE
Imputation des déficits sur une base élargie en cas de restructurations du
groupe
(Article 30 de la loi de finances)

Le déficit transféré à la nouvelle société mère à la suite de l'absorption, de l'acquisition à 95 %


au moins, de la scission ou de la scission partielle de la société tête de groupe peut être imputé
sur les résultats des filiales passées de l'ancien au nouveau groupe lorsqu'il n'a pas pu être utilisé
pour effacer le bénéfice de la nouvelle société mère.
L’article 223 I-5 prévoit que ce transfert de déficit peut s’opérer « dans la mesure où ce déficit
correspond à celui de la société mère absorbée ou à celui des sociétés membres du groupe ayant
cessé et qui font partie du nouveau groupe » ; la loi de finances ajoute, « ou à celui des sociétés
membres du groupe ayant cessé qui ont été absorbées par les sociétés précitées ou scindées au
profit de celles-ci antérieurement à la cessation de ce groupe sous le régime prévu à l’article
210 A »

42
OBLIGATIONS DECLARATIVES
Versement libératoire des auto-entrepreneurs : conséquences des
exonérations de cotisations sociales
(Article 28 de la loi de finances)

L’article 65 de la loi n° 2020-935 du 30 juillet 2020 de finances rectificative pour 2020 a prévu
diverses mesures d’exonération de cotisations sociales au profit des exploitants affectés par la
crise sanitaire.
Dans le cas particulier des exploitants soumis au régime du prélèvement forfaitaire libératoire
de l’impôt sur le revenu prévu à l’article 151-0 du code général des impôts, les prélèvements
fiscaux et sociaux font normalement l’objet d’une déclaration commune. Du fait de
l’exonération de cotisations sociales mises en place, il convient de prévoir un mécanisme
autonome de déclaration et de recouvrement du prélèvement forfaitaire libératoire de l’impôt
sur le revenu pour ces contribuables.

Le présent article prévoit donc que les revenus perçus au cours de la période ouvrant droit à une
exonération de cotisations sociales seront déclarés au moyen de la déclaration d’impôt sur le
revenu 2020, réalisée en 2021.

Ce mécanisme déclaratif est sans conséquence sur le montant de l’impôt dû par les intéressés,
qui sera liquidé selon les règles du prélèvement libératoire pour lequel ils ont opté.

TVA

CHAMP D’APPLICATION-BASE D’IMPOSITION


Offres composites
(Article 44 de la loi de finances)
I-Généralités

Les offres composites sont des offres commerciales constituées de plusieurs éléments relevant
de régimes de TVA différents.
Le présent article a pour objet de reprendre, au niveau législatif, les principes dégagés par la
Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en matière d’imposition des offres composites
à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA).
Selon la jurisprudence européenne, une offre commerciale ne doit pas être artificiellement
décomposée lorsqu’elle constitue une opération unique. Il n’est à ce titre pas permis de ventiler
le prix de vente d’une même opération au prorata des différents éléments qui la composent.
Or, la pratique française permet justement aux opérateurs économiques de ventiler de manière
cohérente les éléments d’une même offre, sous leur responsabilité et sous le contrôle de
l’administration.
Cette situation présente des risques de non-conformité à l’égard du droit européen en même
temps qu’elle prête le flanc à l’optimisation fiscale, et donc à des risques budgétaires.

II-La consécration au niveau législatif des principes jurisprudentiels régissant


l’application de la TVA aux offres composites

43
A) Principes généraux dégagés par la jurisprudence européenne

« plusieurs prestations formellement distinctes, qui pourraient être fournies séparément et ainsi
donner lieu, distributivement, à taxation ou à exonération, doivent être considérées comme une
opération unique lorsqu’elles ne sont pas indépendantes » : CJUE, 21 février 2008, Part Service
SRL, C-425/06, §51.
La Cour de justice de l’Union européenne procède par un raisonnement en deux temps : il
convient d’abord de déterminer « l’étendue » pertinente de l’opération économique de
l’espèce, avant de déterminer le régime fiscal unique de cette opération.
Or, ces principes n’étaient pas repris, de manière générale, dans la loi française (V. par
exemple, les hésitations concernant les offres composites des opérateurs de
télécommunications).
B) Le dispositif adopté par la loi de finances

1) Principes

Il s’agit de la reprise au niveau législatif des deux principes cadres de la jurisprudence


européenne :
– chaque opération est appréciée de manière indépendante, mais sans pouvoir être
artificiellement décomposée ;
– une offre unique comprenant des éléments relevant de taux de TVA différents, doit se voir
appliquer dans son intégralité le taux de TVA le plus élevé lorsque les éléments accessoires
relèvent de la même opération que celle dont relève l’élément principal

« Art. 257 ter. – I. – Chaque opération imposable à la taxe sur la valeur ajoutée est considérée
comme étant distincte et indépendante et suit son régime propre déterminé en fonction de son
élément principal ou de ses éléments autres qu’accessoires.
« L’étendue d’une opération est déterminée, conformément au II, à l’issue d’une appréciation
d’ensemble réalisée du point de vue du consommateur, envisagé comme un consommateur
moyen, tenant compte de l’importance qualitative et quantitative des différents éléments en
cause ainsi que de l’ensemble des circonstances dans lesquelles l’opération se déroule.
« II. – Relèvent d’une seule et même opération les éléments qui sont si étroitement liés qu’ils
forment, objectivement, une seule prestation économique indissociable dont la décomposition
revêtirait un caractère artificiel.
« Lorsqu’un élément est accessoire à un ou plusieurs autres éléments, il relève de la même
opération que ces derniers. »

2) Régime particulier des agences de voyages

L’article 306 de la directive TVA (3) dispose que :


« Les États membres appliquent un régime particulier de la TVA aux opérations des agences
de voyages conformément au présent chapitre, dans la mesure où ces agences agissent en leur
propre nom à l’égard du voyageur et lorsqu’elles utilisent, pour la réalisation du voyage, des
livraisons de biens et des prestations de services d’autres assujettis. »

44
Ainsi, par dérogation, constituent une prestation de services unique suivant son régime propre
les différents éléments fournis pour la réalisation d’un voyage par une agence de voyage ou un
organisateur de circuit touristique qui agit en son nom à l’égard du voyageur et recourt à des
livraisons de biens ou des prestations de services d’autres assujettis.
Le nouvel article 257 ter du CGI reprend ces règles :
« III. – Par dérogation aux I et II, constituent une prestation de services unique suivant son
régime propre les différents éléments fournis pour la réalisation d’un voyage par une agence de
voyages ou un organisateur de circuits touristiques qui agit en son nom à l’égard du voyageur
et recourt à des livraisons de biens ou des prestations de services d’autres assujettis. » ;

3) Régime des offres d’abonnement qui comprennent au moins l’un des services
suivants: communications électroniques, télévisions, services numériques : c’est une
généralisation à l’ensemble des services numérique de la règle de ventilation d’assiette
visant à prévenir l’optimisation

La règle de ventilation, qui consiste à appliquer le taux réduit au supplément de prix payé par
le client déterminé par rapport au prix d’une offre identique, ne s’applique que lorsqu’il est
possible de considérer que l’offre est composée de plusieurs opérations indépendantes, ce qui
implique donc l’absence de lien économique étroit entre les services relevant de ces opérations.
Si tel n’est pas le cas, le taux le plus élevé s’appliquera, conformément aux dispositions du
nouvel article 278-0 du CGI (v. ci-dessous).

« Art. 268 bis. – I. – Le présent article est applicable aux offres d’abonnement comprenant
plusieurs services, dont au moins l’un des services mentionnés aux 10° à 12° de l’article 259 B,
qui sont fournis en contrepartie d’un prix forfaitaire, lorsqu’elles sont constituées de plusieurs
opérations imposables à la taxe sur la valeur ajoutée.
« II. – La base d’imposition d’une opération comprise dans une offre relevant du I est constituée,
lorsqu’il existe une offre identique ne comprenant pas tout ou partie des services de cette
opération et commercialisée par le fournisseur dans des conditions comparables, par la
différence entre :
« 1° D’une part, le prix forfaitaire mentionné au même I ;
« 2° D’autre part, le prix de l’offre identique mentionnée au premier alinéa du présent II. » ;

4) Application des taux aux opérations composites

Règle générale :

« Art. 278-0. – Lorsqu’une opération comprend des éléments autres qu’accessoires relevant de
taux différents, le taux applicable à cette opération est le taux le plus élevé parmi les taux
applicables à ces différents éléments

Dérogation

L’article prévoit la dérogation au principe du régime fiscal unique d’une opération, selon
laquelle ce principe ne peut conduire à étendre le taux particulier de 2,1 % « sous clause de gel»
à des éléments accessoires relevant d’un autre taux. Seul l’élément principal sous clause de gel
pourra effectivement bénéficier du taux « super-réduit » qui lui est attaché.

45
« Art. 278-0 A. – Par dérogation aux I et II de l’article 257 ter, lorsque les éléments autres
qu’accessoires d’une opération relèvent des taux particuliers prévus aux articles 281 quater à
281 nonies ou à l’article 298 septies, les éléments accessoires relèvent du taux qui leur est propre
déterminé dans les conditions prévues à l’article 278-0.

5) Selon le droit européen, le taux applicable à la livraison d’un bien s’applique également
aux diverses opérations portant sur le même bien : acquisition intracommunautaire,
importation et prestation d’intermédiation opaque.

Ce principe est mis en œuvre dans le CGI en recourant, au début de chacune des dispositions
relatives aux taux réduits, à l’expression « opérations d’achat, d’importation, d’acquisition
intracommunautaire, de vente, de livraison, de commission, de courtage ou de façon ».
Selon l’exposé des motifs du présent article, cette expression « est imprécise et source de
confusion ».
Afin de simplifier et de clarifier la rédaction du CGI à droit constant, cette expression est
supprimée au profit de l’expression « livraison »,
Un nouvel article rappelle par ailleurs ces principes :

« Art. 278-0 B. – I. – Les acquisitions intracommunautaires et importations de biens, autres que


les œuvres d’art, relèvent du taux prévu pour les livraisons portant sur les mêmes biens.
« II. – La prestation de travail à façon relève du taux prévu pour les livraisons portant sur le
bien obtenu au moyen de ce travail à façon lorsque cette prestation porte sur des biens d’origine
agricole, de la pêche, de la pisciculture ou de l’aviculture qui sont normalement destinés :
« 1° À être utilisés dans la production agricole ;
« 2° À être utilisés dans la préparation de denrées alimentaires ;
« 3° À être consommés en l’état par l’homme. » ;

Entrée en vigueur

Application aux opérations pour lesquelles l’exigibilité et le fait générateur de la taxe sur la
valeur ajoutée interviennent à compter du 1er janvier 2021.

Livraisons à soi-même d’immeubles


(Article 47 de la loi de finances)

L’article 270-II du CGI prévoit que la liquidation de la taxe exigible au titre des livraisons à
soi-même d'immeubles neufs peut être effectuée jusqu'au 31 décembre de la deuxième année
qui suit celle au cours de laquelle est intervenu l'achèvement de l'immeuble.
Toutefois, la taxe exigible au titre des livraisons à soi-même d'immeubles sociaux neufs est
liquidée au plus tard le dernier jour du troisième mois qui suit celui au cours duquel est intervenu
l'achèvement de l'immeuble, sans qu'aucune prorogation puisse être accordée par l'autorité
administrative (article 270-II du CGI).
Le présent article rallonge ce délai à 6 mois

Commerce électronique
(Article 51 de la loi de finances)

46
Cet article complète la réforme figurant dans la loi de finances pour 2020 (article 147) et
repousse sa date d’entrée en vigueur.

A) Les compléments apportés à la réforme adoptée dans la loi de finances pour 2020

1) Les biens soumis à la taxation sur la marge bénéficiaire seront exclus des régimes de
territorialité applicables aux ventes à distance intracommunautaire

Il s’agit des opérations portant sur les biens d’occasion, les œuvres d’art, les objets de collection
ou d’antiquité, ainsi qu’aux livraisons de moyens de transport d’occasion effectuées par un
assujetti revendeur.

2) Le seuil de 10 000 euros de chiffres d’affaires en deçà duquel certaines ventes


transfrontalières sont considérées comme des opérations domestiques ne sera opérant
qu’à l’égard des assujettis établis au sein d’un seul État membre de l’Union européenne

Le bénéfice de ce dispositif est réservé aux assujettis qui sont établis dans un seul État membre
de l’Union européenne (modification de l’article 259 D du CGI).
Par conséquent, conformément à la directive (article 59 quater), les prestataires établis dans
plusieurs Etats membres devront automatiquement régler la TVA dans chacun des Etats
membres de destination.

3) Le taux de droit commun de la TVA s’appliquera à l’ensemble des importations


soumises au régime particulier de la TVA à l’importation

L’article 298 sexdecies I du CGI (issu de l’article 147 de la loi de finances pour 2020) a institué
un régime particulier de « guichet unique » pour les ventes à distance de biens importés. Ce
régime a été qualifié de « mini-guichet unique » car il s’applique aux importations de biens
faisant l’objet d’une vente à distance de biens importés, à l’exception des produits soumis à
accises, contenus dans des envois d’une valeur intrinsèque ne dépassant pas 150 € ou sa contre-
valeur en monnaie nationale, lorsque le régime du guichet unique prévu à l’article 298 sexdecies
H n’est pas utilisé,
La personne qui présente les marchandises en douane pour le compte de la personne destinataire
des biens peut se prévaloir de ce régime particulier pour la déclaration et le paiement de la taxe
sur la valeur ajoutée à l’importation en ce qui concerne des biens expédiés ou transportés à
destination de la France.
Le destinataire des biens est redevable de la TVA
Mais la personne qui présente les biens en douane prend les mesures appropriées pour percevoir
la taxe sur la valeur ajoutée auprès du destinataire des biens préalablement à son acquittement
auprès du service des douanes conformément aux dispositions du présent article.
Le recours à ce régime particulier permet à la personne qui présente les biens en douane de
bénéficier de facilités en matière de déclaration et de reversement de la TVA collectée au lieu
et pour le compte du destinataire des biens.

Le présent article complète l’article 298 sexdecies I en précisant : l’importation des biens est
soumise au taux prévu à l’article 278, c’est-à-dire le taux de 20 %. En effet, en principe, les
importations sont soumises au taux prévu pour le bien en droit interne. Mais la directive
européenne prévoit une possibilité de dérogation : les États membres peuvent prévoir que le
taux normal de TVA applicable dans l’État membre d’importation est applicable en cas de
recours au régime particulier de la TVA à l’importation.

47
La loi de finances utilise cette dérogation.
Ainsi, devront s’acquitter d’une TVA au taux de 20 % les personnes qui présentent des
marchandises en douane pour le compte du destinataire des biens, contenues dans des envois
d’une valeur intrinsèque ne dépassant pas 150 euros et lorsque le régime particulier du nouveau
guichet électronique de déclaration et de paiement n’est pas utilisé. Ce régime a pour but de
simplifier et de fluidifier les opérations de dédouanement

B) Report de l’entrée en vigueur de la réforme

Le nouveau régime s’applique aux opérations pour lesquelles le fait générateur de la taxe sur
la valeur ajoutée intervient à compter du 1er juillet 2021, au lieu du 1° janvier 2021.

TVA à l’importation
(Article 170 de la loi de finances)

A compter du 1° janvier 2022, la TVA à l’importation sera gérée comme la TVA de droit
commun, par la Direction générale des Finances publiques (article 181 de la loi de finances
pour 2020).
Toutefois, certains manquements en lien avec ces opérations, compte tenu de leur nature et des
circonstances particulières dans lesquels ils interviennent, ont vocation à relever des procédures
douanières. Tel est le cas du visa frauduleux, dans les aéroports, des bordereaux de vente en
détaxe par des personnes physiques, ainsi que, à compter du 1er janvier 2022, des manquements
à la transmission à l’administration des douanes et des droits indirects d’informations lui
permettant de constater la base d’imposition à l’importation.
Le présent article précise que, dans ces deux cas particuliers, l’administration des douanes et
des droits indirects pourra intervenir sur la base des procédures prévues par le code des douanes
plutôt que sur la base de celles prévues par le livre des procédures fiscales.

Gains de courses hippiques


(Article 52 de la loi de finances)

Le présent article a pour objet d'adapter les dispositions du CGI au droit de l’Union européenne
Par cet arrêt du 10 novembre 2016, Pavlina Bastova (affaire C-432/15), la CJUE a considéré
que ne constitue pas une prestation de services effectuée à titre onéreux imposable à la TVA la
mise à disposition d’un cheval à l’organisateur d’une course hippique aux fins de sa
participation à cette course, lorsque cette participation ne donne pas lieu au versement d’un
cachet de participation indépendant de la performance réalisée. La circonstance que le
versement du gain de course au propriétaire soit soumis à un aléa (le résultat de la course)
conduit en effet à rendre ces sommes non imposables.
Or le droit interne soumet à la TVA les sommes attribuées par les sociétés de course au titre des
gains de course réalisés par les entraîneurs pour les chevaux dont ils sont propriétaires (articles
257-III-4° et 289-III du CGI).
Ces articles sont abrogés.
En conséquence, les gains de course hippique soumis à un aléa.ne sont plus soumis à la TVA.

48
TAUX

Taux sur les travaux réalisés en vue de la conclusion d’un bail réel solidaire
(Article 48 de la loi de finances)

Le présent article étend l’application du taux réduit de la TVA à l’ensemble des opérations de
livraisons et cessions de logements, objets d’un bail réel et solidaire, ainsi qu’aux travaux
d’aménagement portant sur les terrains à bâtir acquis par un organisme de foncier solidaire et
aux travaux de construction et de rénovation de ces logements

Etablissements sociaux : précisions


(Article 49 de la loi de finances)

L’article 278 sexies-IV du CGI prévoit l’application du taux réduit, notamment aux
établissements qui hébergent des mineurs ou de jeunes adultes handicapés.
Le présent article apporte une clarification pour l’application du taux réduit, car certains
établissements accompagnant habituellement y compris au titre de la prévention des mineurs et
des majeurs de moins de vingt et un ans relevant de l’aide sociale à l’enfance ne faisaient l’objet
d’aucune disposition explicite dans le CGI.
D’où l’adjonction d’un nouvel alinéa à l’article 278 sexies-IV-2° du CGI, visant :
« aa) Les établissements mentionnés au 1° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale
et des familles qui hébergent des mineurs et des majeurs de moins de vingt et un ans relevant
des articles L. 221-1, L. 222-3 et L. 222-5 du même code ; ».

Précisions sur l’application du taux de 10 % (locations « intermédiaires »)


(Article 50 de la loi de finances)

I. – Relèvent du taux réduit de 10 % les livraisons de logements répondant aux conditions


suivantes :
Logements destinés à des locations « intermédiaires »
« 1° Les logements sont destinés par le preneur à la location à usage de résidence principale
pour des personnes physiques dont les ressources, appréciées à la date de conclusion du bail,
n’excèdent pas les plafonds mentionnés au premier alinéa du III de l’article 199 novovicies et
dont le loyer mensuel n’excède pas les plafonds mentionnés au même III : il s’agit des plafonds
prévus pour l’application de la réduction d’impôt « Pinel »
Destinataires de la livraison
« 2° Le destinataire de la livraison ou, en cas de démembrement de la propriété, l’usufruitier,
est l’une des personnes suivantes :
« a) Organismes d’habitations à loyer modéré mentionnés à l’article L. 411-2 du code de la
construction et de l’habitation, sociétés d’économie mixte mentionnées à l’article L. 481-1 du
même code ou sociétés anonymes de coordination entre les organismes d’habitations à loyer
modéré mentionnées à l’article L. 423-1-1 dudit code ;
« b) Organismes soumis au contrôle, au sens du III de l’article L. 430-1 du code de commerce,
de la société mentionnée à l’article L. 313-20 du code de la construction et de l’habitation ;
« c) Personnes morales dont le capital est détenu en totalité par des personnes passibles de
l’impôt sur les sociétés ;
« d) Établissements public administratifs ;
« e) Caisses de retraite et de prévoyance ;

49
Logements situés en « zones tendues »
« 3° Les logements sont situés, à la date du dépôt de la demande de permis de construire, sur le
territoire de communes classées par l’arrêté mentionné au IV de l’article 199 novovicies du
présent code ;

Constructions nouvelles ou transformation de locaux affectés à un usage autre


qu’habitation
« 5° Les logements résultent d’une construction nouvelle ou d’une transformation de locaux
affectés à un usage autre que l’habitation par des travaux mentionnés au 2° du 2 du I de l’article
257.

Localisation des logements : communes comportant déjà plus de 35 % de logements


sociaux et condition de mixité de l’ensemble immobilier
« 4° Les logements répondent aux conditions de localisation mentionnées au A du II du présent
article ou sont intégrés au sein d’ensembles immobiliers répondant à la condition de mixité
prévue au B du même II ;
« II. – A. – En application du 4° du I du présent article, les terrains des logements à construire
sont situés, à la date du dépôt de la demande de permis de construire, sur le territoire d’une
commune comptant déjà plus de 35 % de logements locatifs sociaux, au sens de l’article L. 302-
5 du code de la construction et de l’habitation, ou dans un quartier prioritaire de la politique de
la ville, au sens du 8° du I de l’article 278 sexies du présent code.
« B. – En application du 4° du I du présent article, la proportion du nombre des logements
locatifs sociaux, au sens du 1° du I de l’article 278 sexies, excède 25 % des logements de
l’ensemble immobilier. » ;

Taux 0 pour les vaccins


(Article 46 de la loi de finances)

La taxe sur la valeur ajoutée est perçue au taux de 0 % en ce qui concerne les livraisons et les
prestations de services qui leur sont étroitement liées portant sur les vaccins contre la covid-19
bénéficiant d’une autorisation nationale ou européenne de mise sur le marché ou sur les
dispositifs médicaux de diagnostic in vitro de la covid-19 conformes aux exigences énoncées,
selon leur date de mise sur le marché ou de mise en service, par la directive 98/79/CE du
Parlement européen et du Conseil du 27 octobre 1998 relative aux dispositifs médicaux de
diagnostic in vitro ou par le règlement (UE) 2017/746 du Parlement européen et du Conseil du
5 avril 2017 relatif aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro et abrogeant la directive
98/79/CE et la décision 2010/227/UE de la Commission. » (Article 278 ter du CGI)

Le taux 0 s’applique aux opérations, y compris les importations et acquisitions


intracommunautaires, dont le fait générateur intervient à compter du 15 octobre 2020.
Le taux 0 cessera de s’appliquer le 1er janvier 2023.

ETABLISSEMENT DE L’IMPÖT

50
Révision du champ du dispositif du groupement autonome de personnes
exonérées ou non assujetties
(Article 45 de la loi de finances)

Cet article tire les conséquences de l’évolution de la jurisprudence de la Cour de justice de


l’Union européenne (CJUE).

I- La jurisprudence de la CJUE
La Cour a été amenée à interpréter l’article 132 f de la directive du 28 novembre 2006

« CHAPITRE 2
Exonérations en faveur de certaines activités d'intérêt général
« 1. Les Etats membres exonèrent les opérations suivantes :
f) les prestations de services effectuées par des groupements autonomes de personnes exerçant
une activité exonérée ou pour laquelle elles n'ont pas la qualité d'assujetti, en vue de rendre à
leurs membres les services directement nécessaires à l'exercice de cette activité, lorsque ces
groupements se bornent à réclamer à leurs membres le remboursement exact de la part leur
incombant dans les dépenses engagées en commun, à condition que cette exonération ne soit
pas susceptible de provoquer des distorsions de concurrence ; »
Comme on peut le constater, le paragraphe « f » figure dans le chapitre 2 intitulé « Exonérations
en faveur de certaines activités d’intérêt général », d’où l’interprétation de ce texte par la Cour :
1) L’exonération ne vise que les groupements autonomes de personnes dont les membres
exercent une activité d’intérêt général
Par conséquent, sont exclus de l’exonération les services rendus par un groupement dont les
membres exercent une activité économique dans le domaine des services financiers.
« L'article 132, paragraphe 1, sous f), de la directive 2006/112/CE du Conseil, du 28 novembre
2006, relative au système commun de taxe sur la valeur ajoutée, doit être interprété en ce sens
que l'exonération prévue à cette disposition ne vise que les groupements autonomes de
personnes dont les membres exercent une activité d'intérêt général mentionnée à l'article 132
de cette directive et que, partant, les services rendus par un groupement, dont les membres
exercent une activité économique dans le domaine des services financiers qui ne constitue pas
une telle activité d'intérêt général, ne bénéficient pas de cette exonération. »

CJUE 21 septembre 2017, aff.326/15, « DNB Banka » : RJF 12/2017, n° 1266

2) Mais l’exonération concerne les groupements dont les membres exercent une activité
d’intérêt général, qui ne se limite pas aux services de santé
« 44 S'agissant du contexte dans lequel s'inscrit l'article 132, paragraphe 1, sous f), de la
directive 2006/112, il convient de souligner que cette disposition figure au chapitre 2, intitulé
"Exonérations en faveur de certaines activités d'intérêt général", du titre IX de cette directive.
Cet intitulé indique que l'exonération prévue à ladite disposition ne vise que les GAP dont les
membres exercent des activités d'intérêt général.

51
60 Eu égard aux considérations qui précèdent, il y a lieu d'accueillir le grief invoqué à titre
subsidiaire par la Commission, tiré de ce que le champ d'application de l'exonération prévue à
l'article 132, paragraphe 1, sous f), de la directive 2006/112 n'est pas limité aux GAP dont les
membres exercent des professions qui ne relèvent que du domaine de la santé, »
En conséquence, toutes les activités d’intérêt général mentionnées à l’article 132 sont
visées, et pas seulement celles concernant le domaine de la santé, mentionnées à l’article 132,
1- sous b) à e), ainsi que le soutenait la République fédérale d’Allemagne. La cour relève ainsi
que l’exonération est également acquise lorsque les membres du groupement autonome de
personnes exercent une activité d’intérêt général dans les domaines de l’aide et de la sécurité
sociales, de l’éducation, du sport et de la culture, lesquels sont mentionnés à l’article 132, 1 -
sous g), i), m) et n).

CJUE 21 septembre 2017, aff.616/15, Commission européenne c/ République fédérale


d’Allemagne : RJF 12/2017, n° 1267

II- L’adaptation du droit français : modification de l’article 261 B du CGI

Jusqu’à présent, l’article 261 B du CGI prévoyait l’exonération des « services rendus à leurs
adhérents par les groupements constitués par des personnes physiques ou morales exerçant une
activité exonérée de la taxe sur la valeur ajoutée ou pour laquelle elles n'ont pas la qualité
d'assujetti, sont exonérés de cette taxe… »
L’article visait donc toutes les activités exonérées (par exemple, les services financiers). En
effet, l’absence du régime de groupe en matière de TVA (v. ci-dessous) a conduit les groupes
du secteur de la banque-assurance à utiliser en France le régime du groupement de moyens, aux
marges du droit européen, afin de limiter leur rémanence de TVA.
Dorénavant, l’article précise :
Après les mots : « exerçant une activité exonérée de la taxe sur la valeur ajoutée », sont insérés
les mots : « sur le fondement du 4, à l’exception du 10°, et du 7 de l’article 261 » ;
Le « 4 » de l’article 261 vise les exonérations concernant des activités libérales dont,
notamment, des services médicaux, d’enseignement…(le 10° qui est exclu par le nouvel article
vise les travaux de construction de sépultures…)
Le 7 de l’article 261 vise les exonérations concernant les « organismes d’utilité générale »
(notamment, les associations sans but lucratif).
Le champ d’application de l’exonération de ces groupements est donc limité, dans les
conditions définies par la jurisprudence européenne.

Entrée en vigueur
A compter du 1er janvier 2023.

Création d’un régime de groupe de TVA

(Article 162 de la loi de finances)

I- L’institution d’un assujetti unique

52
Le présent article transpose l’article 11 de la directive 2006/112/CE du Conseil du 28 novembre
2006 relative au système commun de TVA, aux termes duquel chaque État membre peut
considérer comme un seul assujetti des personnes établies sur le territoire de ce même État
membre qui sont indépendantes du point de vue juridique mais qui sont étroitement liées entre
elles sur les plans financier, économique et de l’organisation.
Le mécanisme de l’assujetti unique est actuellement appliqué dans vingt États membres de
l’UE.
Ce nouveau dispositif va donc plus loin que le régime de « consolidation du paiement » prévu
par l’article 1693 ter du CGI. Ce régime de « consolidation » du paiement de la TVA est un
régime optionnel par lequel un redevable de la taxe peut choisir d’acquitter, avec l’accord des
sociétés qu'il contrôle, la TVA,
Dans le cadre de ce régime, la société qui opte pour le régime optionnel de consolidation se
constitue seule redevable de la TVA et des taxes assimilées dues sur l’ensemble des opérations
réalisées par elle-même et ses filiales.
Mais chaque membre demeure un assujetti à part entière et n'est déchargé, du fait de l'option
pour le régime de groupe de consolidation, que de ses obligations de paiement : BOI-TVA-
DECLA-20-20-50, n° 340 et 380, 19/02/2020.
Rappelons que l’option pour ce régime de la consolidation du paiement est réservée aux
entreprises qui relèvent pour leur gestion de la Direction des Grandes Entreprises (DGE) : BOI-
TVA-DECLA-20-20-50, n° 20, 19/02/2020

Les deux dispositifs peuvent donc coexister.

II- Règles générales


Le groupe TVA est une entité fictive créée aux fins de la TVA, dans laquelle la réalité
économique prime sur la forme juridique. Un groupe TVA est un assujetti d’un type particulier,
qui n’existe qu’aux fins de la TVA. Il se fonde sur les liens financiers, économiques et
organisationnels existant entre les sociétés concernées.
Par rapport aux tiers, le groupe TVA agit comme un seul assujetti. Partant, toutes les
livraisons de biens ou prestations de services effectuées par un membre du groupe en faveur
d’un bénéficiaire non-membre du groupe sont réputées avoir été effectuées par le groupe lui-
même, et non par le membre en question.
De la même manière, les livraisons de biens et prestations de services effectuées par un tiers en
faveur d’un ou de plusieurs membres du groupe sont considérées comme ayant été effectuées
en faveur du groupe lui-même.
Ainsi, la situation du groupe au regard de la TVA et le traitement de ses opérations à l’entrée et
à la sortie sont en tous points comparables à ceux d’un assujetti disposant de plusieurs
succursales.
Comme le groupe TVA est considéré comme un seul assujetti à la TVA, le droit à déduction de
la TVA payée en amont est déterminé sur la base des opérations effectuées en faveur des tiers
par le groupe en tant que tel.
Les opérations internes au groupe TVA sont hors champ d’application.
Toutefois, les prestations de services fournies par un établissement principal établi dans un pays
tiers à sa succursale établie dans un État membre constituent des opérations imposables quand
cette dernière est membre d’un groupe TVA, en application de la jurisprudence de la : CJUE,
aff. C-7/13, Skandia, 17 septembre 2014 : Le cas d’espèce de cette affaire était le suivant : une
société américaine se procurait des services informatiques auprès de fournisseurs tiers. Cette
société américaine refacturait ensuite les services à sa succursale suédoise. La succursale, qui

53
faisait partie d’un groupement TVA en Suède, transformait ; la Cour a jugé que la succursale
faisant partie d’un groupement TVA devient indépendante du siège et que, partant, les
prestations de services intervenant entre le siège et cette succursale – en réalité, entre le siège
et le groupement TVA – sont soumises à la taxe. Le Conseil d’Etat a fait application de ces
principes : CE 4 novembre 2020, n° 435295, Sté BNP Paribas Securities Services
La mise hors du champ d’application des opérations internes aura une incidence en matière de
taxe sur les salaires : car les opérations imposables entre entités du groupe seraient ainsi exclues
du champ d’application de la TVA, mais resteraient incluses dans le calcul du rapport
d’assujettissement à la taxe sur les salaires.

Il faut souligner l’intérêt de ce régime de groupe pour les activités financières et d’assurance :
en raison de la restriction du champ d’application du champ des groupements autonomes de
personnes aux activités d’intérêt général (v. ci-dessus)
V. Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome III, pp. 182 et s.

III- La définition du groupe TVA

Aux termes de l’article 256 C (nouveau) du CGI, le groupe TVA présente les caractéristiques
suivantes :

1) Personnes concernées : alinéa 3

Les personnes assujetties qui ont en France le siège de leur activité économique ou un
établissement stable ou, à défaut, leur domicile ou leur résidence habituelle, à l’exception des
établissements stables de ces assujettis qui ne sont pas situés en France,

2) Qui sont étroitement liées entre elles sur les plans financier, économique et de
l'organisation : les 3 liens sont cumulatifs

Définition de ces liens (article 256 C-II)

a) Les liens financiers alinéa 4

Sont considérés comme liés entre eux sur le plan financier les assujettis contrôlés en droit,
directement ou indirectement, par une même personne, y compris cette dernière. Cette condition
est satisfaite lorsqu’un assujetti ou une personne morale non assujettie (ex. une holding
« pure ») détient plus de 50 % du capital d’un autre assujetti directement ou indirectement par
l’intermédiaire d’autres assujettis ou personnes morales non assujetties ou plus de 50 % des
droits de vote d’un autre assujetti ou d’une personne morale non assujettie dans les mêmes
conditions.
Le texte prévoit des dispositions spécifiques pour les groupes mutualistes (banque, assurance :
d’une manière générale, les organes centraux sont considérés comme ayant des liens
financiers avec les caisses et fédérations)

b) Les liens économiques alinéa 10

Sont considérés comme liés entre eux sur le plan économique les assujettis exerçant :
-Soit une activité principale de même nature ;

54
-Soit des activités interdépendantes, complémentaires ou poursuivant un objectif économique
commun
- Soit une activité réalisée en totalité ou en partie au bénéfice des autres membres.

c) Les liens sur le plan de l’organisation alinéa 14

Sont considérés comme liés entre eux :


-Qui sont en droit ou en fait, directement ou indirectement, sous une direction commune, ou,
-Qui organisent leurs activités totalement ou partiellement en concertation.

d) Permanence des liens pendant toute la durée de l’option : alinéa 17

Les liens financier, économique et de l'organisation mentionnés au I doivent exister lors de


l’exercice de l’option mentionnée au 3 du III et de manière continue pendant toute la période
couverte par la demande.

3) Applicable sur option : alinéa 3

Ces personnes peuvent demander, pour l’application des dispositions du présent chapitre, à
constituer un seul assujetti au sens de l’article 256 A.

IV- Les modalités de constitution du groupe ; création de l’assujetti


unique : alinéas 21 à 25
A) L’option pour la création de l’assujetti unique 21
1) Délais et modalités de l’option
21 La création de l’assujetti unique s’effectue sur option formulée par son représentant auprès
du service des impôts dont celui-ci dépend. Elle ne peut être exercée qu’avec l’accord de chacun
des membres de l’assujetti unique.
22 L’option est formulée au plus tard le 31 octobre de l’année qui précède son application. Elle
prend effet au 1er janvier de l’année qui suit celle au cours de laquelle elle a été exprimée et
couvre obligatoirement une période de trois années civiles.

2) L’Option peut être exercée par secteur d’activité


L’article 260 B est complété par un alinéa ainsi rédigé :
(36) « Par dérogation au deuxième alinéa, l’option formulée par un assujetti unique constitué
en application de l’article 256 C est exercée par secteur d’activité. » ;
Cela pourrait être le cas, par exemple, pour des entreprises du secteur bancaire.

3) Une personne assujettie ne peut être membre que d’un seul assujetti unique.
Corrélativement, un assujetti unique ne peut pas être membre d’un autre assujetti unique : 18

4) Dénonciation de l’option à l’issue de la période obligatoire de trois ans

24 « À l'issue de la période obligatoire mentionnée au deuxième alinéa et sur accord exprès de


chacun des membres de l’assujetti unique, il peut être mis fin à l’assujetti unique sur

55
dénonciation de l’option formulée par son représentant. Cette dénonciation prend effet à
compter du premier jour du deuxième mois qui suit celui au cours duquel elle est intervenue.

B) Modifications du périmètre du groupe

1) Introduction de nouveaux membres de l’assujetti unique

26 4. L'introduction d’un nouveau membre de l’assujetti unique ne peut intervenir qu’à l’issue
de la période obligatoire de 3 ans, sauf si cette introduction concerne un assujetti qui, au jour
de prise d’effet de l’option mentionnée à ce deuxième alinéa, ne remplissait pas les conditions
de liens mentionnées ci-dessus. Cette introduction est subordonnée au respect des conditions
de liens mentionnées ci-dessus et doit être formulée par le représentant de l’assujetti unique
accompagnée de l’accord exprès du membre concerné. Elle prend effet le 1er janvier de l’année
qui suit celle au cours de laquelle elle a été formulée.
2) Cessation de l’appartenance au groupe
a) Retrait volontaire après la période obligatoire
(27) « À l'issue de la période obligatoire mentionnée au deuxième alinéa du 3, tout membre
d'un assujetti unique peut décider de s’en retirer à compter du 1er janvier de l'année suivante
avec l'accord du représentant de l’assujetti unique. Le représentant informe l’administration de
cette décision au plus tard le 31 octobre de l’année qui précède celle de la sortie du membre.
b) Retrait de plein droit si les conditions ne sont plus remplies
28) « L'appartenance d'un membre à l’assujetti unique cesse de plein droit à compter du premier
jour du mois suivant celui au cours duquel ce membre ne remplit plus les conditions de liens
mentionnées aux I et II. Le représentant en informe l’administration sans délai.

3) Neutralité fiscale pour l’adhésion ou la sortie du groupe

34) « L’adhésion ou la sortie d’un assujetti en tant que membre d’un assujetti unique constitué
en application de l’article 256 C constitue le transfert d’une universalité totale bénéficiant des
dispositions du présent article. » (257 bis)

4) Formalités déclaratives

(29) « 5. Chaque année, le représentant communique à l’administration, au plus tard le 31


janvier, la liste des membres de l’assujetti unique appréciée au 1er janvier de la même année.
V-Conséquences de l’option

A) Conséquences pour l’assujetti unique

1) L’option vaut déclaration d’existence

Article 286
(41) « III. – L’option formulée au titre du III de l’article 256 C vaut déclaration au sens des 1°
et 2° du I du présent article pour l’assujetti unique constitué en application de l’article 256 C.
Elle précise la dénomination, la domiciliation et le représentant de l’assujetti unique et la
nature des activités de chacun de ses membres. La déclaration comporte la liste des membres

56
ainsi que les numéros individuels d’identification à la taxe sur la valeur ajoutée qui leur ont
été attribués avant leur entrée dans l’assujetti unique.

2) Attribution d’un numéro d’identification


L’article 286 ter est complété par un 6° ainsi rédigé :
(44) « 6° Tout assujetti unique au sens de l’article 256 C, sans préjudice du numéro
d’identification attribué à ses membres. » ;

B) Conséquences pour les membres


1) Tout membre d’un groupe « assujetti unique » n’est plus un assujetti
Tout membre d’un assujetti unique n’est plus un assujetti au sens de l’article 256 A. Il en
constitue un secteur d’activité. 23
Donc, les opérations entre les membres de l’assujetti unique deviendront des opérations internes
sans incidence pour l’application de la TVA.

2) Obligations

19 Chaque membre de l’assujetti unique reste tenu solidairement au paiement de la taxe sur la
valeur ajoutée et, le cas échéant, des intérêts de retard, majorations et amendes fiscales
correspondantes dont l’assujetti unique est redevable, à hauteur des droits et pénalités dont il
serait redevable s'il n'était pas membre de l'assujetti unique.

(42) « Chaque membre de l’assujetti unique constitué en application de l’article 256 C est
tenu de remplir les obligations mentionnées aux 3°, 3° bis et 4° du I du présent article. » ;

-obligations comptables
-logiciel de caisse
-réponse aux demandes de justifications

3) Crédit de taxe

30) « 6. Le crédit de taxe sur la valeur ajoutée constaté par un membre de l’assujetti unique au
titre d’une période antérieure à l’entrée en vigueur de l’option prévue au III ne peut faire
l’objet d’un report sur une déclaration déposée par l’assujetti unique. Ce crédit donne lieu à
remboursement à ce membre dans les conditions prévues au IV de l’article 271.
C) Pas d’incidence pour les autres impôts
(32) « 7. L’existence de l’assujetti unique aux fins d’application des règles de la taxe sur la
valeur ajoutée est sans incidence sur les autres impôts, taxes, droits et prélèvements de toute
nature dont sont redevables ses membres. » ;

VI- Fonctionnement du groupe « assujetti unique »


A) Désignation d’un représentant

57
19 2. Les membres de l’assujetti unique désignent parmi eux un représentant qui s’engage à
accomplir les obligations déclaratives ainsi que toute formalité en matière de taxe sur la
valeur ajoutée incombant à l’assujetti unique et, en cas d’opérations imposables, à acquitter la
taxe en son nom ainsi qu’à obtenir le remboursement de crédit de taxe sur la valeur ajoutée.
B) La souscription des déclarations par l’assujetti unique
(20) « L’assujetti unique doit déposer ses déclarations de chiffre d’affaires selon les modalités
prévues au premier alinéa du 2 de l’article 287.
(31) « Le crédit de taxe sur la valeur ajoutée constaté sur la déclaration mentionnée au 2 de
l’article 287 souscrite par l’assujetti unique pendant l'application du régime optionnel prévu
au I lui est définitivement acquis.
C) Chaque membre constitue un secteur d’activité 23

Toute entité membre d'un groupe TVA constituera un secteur distinct d'activité de l'assujetti
unique.
S'agissant des droits à déduction, cela permettra de simplifier leur suivi en fonction des
différentes activités exercées. Pour les dépenses propres à chaque membre, les droits à
déduction devront donc être déterminés par celui-ci dans les conditions de droit commun en
retenant, pour le calcul du coefficient de taxation, les seules opérations qu'il réaliseront avec
des tiers (les secteurs constitués antérieurement par le membre devront alors pouvoir,
vraisemblablement, être érigés en « sous-secteurs »). S'agissant des dépenses
communes (servant à l'ensemble du groupe ou plusieurs de ses membres), il conviendra de faire
application du principe de l'affectation puis, le cas échéant, du coefficient de taxation forfaitaire
du ou des membres pour lesquels le bien ou le service est utilisé, en ne retenant là encore que
les opérations externes

Pour la détermination des droits à déduction de l’assujetti unique, chaque membre est
considéré comme un secteur d’activité du groupe. Le principe de l’affectation s’applique en
priorité conformément à l’article 271 du CGI : exposé des motifs

D) Communication d’informations à l’administration

CA3 article 287


(46) « 7. Pour chacun de ses membres constitués en secteur d’activité, l’assujetti unique
communique les informations figurant sur la déclaration mentionnée au 1 ainsi que des
informations sur les opérations réalisées à destination des autres membres, selon des modalités
fixées par arrêté du ministre chargé du budget. »

L'assujetti unique sera d'ailleurs tenu de communiquer à l'administration, outre les informations
figurant sur la déclaration de TVA ventilées pour chacun de ses membres constitués en secteur
d'activité, des informations sur les opérations réalisées à destination des autres membres du
groupe (selon des modalités qui seront fixées par arrêté).
En matière de taxe sur les salaires, notamment, cette formulation pourrait laisser penser que les
opérations internes au groupe devraient être prises en compte, pour le calcul du rapport
d'assujettissement, en fonction du régime de TVA qui leur aurait été applicable en l'absence
d'appartenance à un groupe. Des précisions du législateur sur ce point seraient toutefois
particulièrement bienvenues

58
VII-Contrôles :alinéas 47 s.

Les règles applicables en la matière sont proches de celles prévues en matière d’IS pour les
groupes d’intégration fiscale.

A) Exception à l’interdiction du double contrôle : le représentant de l’assujetti unique et


les membres de l’assujetti unique

56) « 5° bis Dans les cas de vérification ou d'examen de la comptabilité du représentant d'un
assujetti unique mentionné à l’article 256 C du code général des impôts ; »

B) Les membres sont contrôlés comme s’ils étaient indépendants

1) Le principe

51 Art. L. 16 F. – Les membres d’un assujetti unique constitué en application de l’article 256
C du code général des impôts peuvent être contrôlés dans les conditions prévues par les articles
L. 13, L. 13 G, L. 47 et L. 57 du présent livre comme s’ils n’étaient pas membres de l'assujetti
unique, sauf pour les livraisons et prestations à un autre membre de cet assujetti unique.
Contenu de la proposition de rectification

Après le quatrième alinéa de l’article L. 48, il est inséré un alinéa ainsi rédigé :
(54) « Pour le membre d’un assujetti unique constitué en application de l'article 256 C du code
général des impôts, l'information prévue au premier alinéa du présent article porte, en ce qui
concerne la taxe sur la valeur ajoutée et les pénalités correspondantes, sur les montants dont il
serait redevable en l'absence d'appartenance à cet assujetti unique, sauf pour les livraisons et
prestations à un autre membre de cet assujetti unique. » ;

2) Le représentant de l’assujetti unique supporte les conséquences du contrôle

Le représentant de l'assujetti unique prévu au 2 du III de l'article 256 C du code général des
impôts supporte le montant des rappels de taxe sur la valeur ajoutée résultant des procédures
de rectification suivies à l'égard des membres de cet assujetti unique, ainsi que des intérêts de
retard et pénalités correspondants.
Mais les membres sont solidairement responsables à hauteur des droits et pénalités dont ils
seraient redevables s'ils n'étaient pas membre de l'assujetti unique. (V. ci-dessus).

3) Information du représentant de l’assujetti unique sur les conséquences du


contrôle

52 « Art. L. 16 G. – Lorsqu'en application de l'article L. 16 F, le représentant d'un assujetti


unique prévu au 2 du III de l'article 256 C du code général des impôts est amené à supporter le
montant des rappels de taxe sur la valeur ajoutée résultant des procédures de rectification suivies
à l'égard des membres de cet assujetti unique, ainsi que des intérêts de retard et pénalités
correspondants, l'administration adresse à ce représentant, préalablement à la mise en
recouvrement des sommes correspondantes, un document l'informant du montant global des
droits, intérêts de retard et pénalités dont il est redevable. » ;

59
C) Application de la « cascade » au représentant de l’assujetti unique

L'article L. 177 est complété par un alinéa ainsi rédigé :


(62) « Le premier alinéa s’applique au représentant d'un assujetti unique constitué en
application de l’article 256 C du code général des impôts pour la justification de la taxe
déductible et du crédit de taxe dont il a demandé à bénéficier. » ;

D) Contrôle sur place des crédits de taxe

L’article L. 198 A est ainsi modifié :


1) Envoi de l’avis d’instruction sur place
(64) 1° Le I est complété par un alinéa ainsi rédigé :
(65) « Lorsque la demande est déposée par le représentant d’un assujetti unique constitué en
application de l’article 256 C du code général des impôts, l’avis d’instruction sur place est
adressé à un ou plusieurs membres de l'assujetti unique dont les opérations ont concouru à la
formation du crédit de taxe sur la valeur ajoutée. Dans ce cas, le représentant est informé de
l’engagement de la ou des procédures d'instructions sur place. » ;
2) Le membre de l’assujetti unique est informé de la demande présentée par le
représentant de l’assujetti unique
(66) 2° Le II est complété par un alinéa ainsi rédigé :
(67) « Lorsque la demande est déposée par le représentant d’un assujetti unique constitué en
application de l’article 256 C du code général des impôts, les membres de l'assujetti unique
ayant fait l’objet de la procédure prévue au I sont informés de la décision transmise au
représentant. » ;
3) Les délais laissés à l’administration pour prendre sa décision ne sont pas
applicables
(68) 3° Le V est complété par un alinéa ainsi rédigé :
(69) « Les délais prévus aux II et IV du présent article ne sont pas applicables à l’instruction
d’une demande de remboursement de crédit de taxe sur la valeur ajoutée déposée

E) Présentation d’une comptabilité analytique par les membres d’un assujetti unique qui
tiennent une telle comptabilité, quel que soit le montant de leur chiffre d’affaires

Le 2° du 2 du II de l’article L. 13 est complété par un d ainsi rédigé :


(49) « d) Membres d'un assujetti unique constitué en application de l'article 256 C du code
général des impôts lorsque celui-ci comprend au moins une personne mentionnée au 1 ou au 1°
du présent 2. » ;

F) Conditions pour l’application de la taxation d’office à un membre de l’assujetti unique

60
58) « Art. L. 66 A. – Par exception au 3° de l’article L. 66, un membre d’un assujetti unique
constitué en application de l'article 256 C du code général des impôts ne peut être taxé d'office
à la taxe sur la valeur ajoutée que s'il n’a pas démontré, dans les trente jours de la réception
d'une mise en demeure, avoir accompli les diligences nécessaires pour permettre le respect par
l’assujetti unique des obligations prévues au 7 de l’article 287 du code précité. » ;

Entrée en vigueur

Ce nouveau dispositif entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2022 pour permettre
l’exercice de l’option avant le 31 octobre en vue d’une application au 1er janvier 2023 (III du
présent article). 70

Mise en œuvre de la facturation électronique par voie d’ordonnance


(Article 195 de la loi de finances)

I. – Dans les conditions prévues à l’article 38 de la Constitution, le Gouvernement est autorisé


à prendre par voie d’ordonnance toute mesure relevant du domaine de la loi nécessaire à
l’amélioration et la modernisation de la gestion par les entreprises ainsi que de la collecte et du
contrôle par l’administration de la taxe sur la valeur ajoutée en :
1° Généralisant le recours à la facturation électronique et modifiant les conditions et les
modalités de ce recours ;
2° Instituant une obligation de transmission dématérialisée à l’administration d’informations
relatives aux opérations réalisées par des assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée qui ne sont pas
issues des factures électroniques, soit qu’elles sont complémentaires de celles qui en sont issues,
soit qu’elles se rapportent à des opérations ne faisant pas l’objet d’une facturation électronique
ou n’étant pas soumises à l’obligation de facturation pour les besoins de la taxe sur la valeur
ajoutée.
II. – L’ordonnance est prise dans un délai de neuf mois à compter de la promulgation de la
présente loi. Un projet de loi de ratification est déposé devant le Parlement dans un délai de
trois mois à compter de la publication de cette ordonnance.

L’obligation serait mise en place selon les modalités suivantes :

· dès 2023, l'ensemble des entreprises devront se mettre en mesure de recevoir une
facture électronique (obligation de réception), le cas échéant via la plateforme publique mise
à disposition gratuitement par l'État : cette étape est nécessaire pour permettre aux entreprises
d'engranger rapidement les gains attendus de la facturation électronique ;

· progressivement entre 2023 et 2025 selon la taille des entreprises, une obligation
d’émission des factures sous forme électronique, à l’image de l'obligation progressive mise
en place pour les fournisseurs du secteur public :

- 1er janvier 2023 pour les grandes entreprises,


- 1er janvier 2024 pour les ETI,
-1er janvier 2025 pour les PME et TPE.

DROITS D’ENREGISTREMENT

61
Suppression du caractère obligatoire de l'enregistrement de certains actes
de société
(Article 67 de la loi de finances)

A) L’article 635 du CGI énumère les actes qui doivent faire l’objet d’un enregistrement dans
un délai d’un mois.
Nouvelle rédaction de l’article 635-1-5° du CGI :

« Les actes constatant la transformation d’une société et ceux constatant l’augmentation de son
capital, à l’exception des augmentations de capital en numéraire et par incorporation de
bénéfices, de réserves ou de provisions et des augmentations nettes de capital de société à
capital variable constatées à la clôture d’un exercice » ;

Le présent article supprime donc :


-L’enregistrement obligatoire des actes constatant des augmentations de capital en numéraire
et par incorporation de bénéfices, de réserves ou de provisions, et ceux constatant des
augmentations nettes de capital de société à capital variable constatées à la clôture d’un exercice
-L’enregistrement obligatoire des actes constatant l’amortissement ou la réduction du capital ;
-L’enregistrement obligatoire des actes constatant la formation de groupement d’intérêt
économique (abrogation de l’article 635-1-6° du CGI).
Cette modification est applicable aux actes établis à compter du 1er janvier 2021.

B) Par ailleurs, le présent article modifie de manière symétrique l’article 638 A du même code,
en supprimant de la liste des opérations devant donner lieu, à défaut d’acte les constatant, au
dépôt d’une déclaration au service des impôts compétent dans le mois qui suit leur réalisation :
-Les augmentations de capital en numéraire et par incorporation de bénéfices, de réserves ou
de provisions ;
-Les augmentations nettes de capital de société à capital variable constatées à la clôture d’un
exercice ;
-L’amortissement et la réduction du capital d’une société ou d’un GIE.
Ces dispositions du 2° du I sont applicables aux opérations réalisées à compter du 1° janvier
2021.

C) Enfin, le présent article modifie le dernier alinéa de l’article 862 du CGI afin d’étendre à
l’ensemble des actes qu’ils reçoivent l’exception à la règle voulant que les greffiers des
tribunaux de commerce ou des tribunaux judiciaires ne peuvent recevoir des actes soumis
obligatoirement à l’enregistrement avant que cette formalité ait été exécutée. Cela inclurait,
pour les sociétés, les actes remis à ces greffiers en vue d’une inscription ou d’un dépôt au RCS

IMPOTS SUR LA PRODUCTION

62
Baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises à hauteur de la
part affectée aux régions et ajustement du taux du plafonnement de la
contribution économique territoriale en fonction de la valeur ajoutée
(Article 8 de la loi de finances)

I- Les modifications concernant la CVAE

A) Une réduction de moitié du montant de la CVAE


Le taux de 1,5 % est remplacé par le taux de 0,75 %.
D’où le nouveau barème de détermination du taux effectif :

Chiffre d’affaires (CA) (en Taux effectif de CVAE


euros)
CA < 500 000 0
500 000 ≤ CA ≤ 3 000 000 [0,25 × (CA – 500 000)] / 2 500
000
3 000 000 < CA ≤ 10 000 000 0,25 + [[0,45 × (CA – 3 000 000)]
/ 7 000 000]
10 000 000 < CA ≤ 50 000 000 0,7 + [[0,05 × (CA – 10 000 000)]
/ 40 000 000]
50 000 000 < CA 0,75

Majoration du dégrèvement pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à
2 000 000 euros :

Cette majoration est fixée à 500 euros, au lieu de 1 000 euros.

Entrée en vigueur

L’ensemble de ces modifications, ainsi qu’il résulte du 1° du A du VI du présent article,


s’appliqueront à la CVAE due par les entreprises au titre de l’année 2021 et des années
suivantes.
Ainsi, dès le paiement des acomptes de la CVAE due au titre de l’année 2021, les entreprises
bénéficieront du gain résultant de la division par deux du taux.

B) L’abaissement du plafonnement de la CET de 3 % à 2 % de la valeur


ajoutée
L’abaissement de 3 % à 2 % de la valeur ajoutée du plafonnement s’appliquera à la CET due
au titre de l’année 2021 et des années suivantes, ainsi que le prévoit le D du VI du présent
article.

C) La préservation du niveau de la TA-CVAE et des ressources des CCI


63
Le taux de cette taxe additionnelle est doublé et porté à 3,46 % (article 1600-III du CGI).

Ce doublement s’appliquera au titre des impositions établies au titre de l’année 2021 et des
années suivantes.

D) Ajustements tirant les conséquences de la réduction de moitié de la


CVAE
1) Montant minimum de CVAE dû par les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur
à 500 000 euros.

Ce montant est réduit de moitié et il est fixé à 125 € (article 1586 septies du CGI).
Cette réduction s’applique à la CVAE due au titre de l’année 2021 et des années suivantes

2) Seuil d’assujettissement aux acomptes de CVAE

Ce seuil est réduit de moitié et fixé à 1500 euros (article 1679 septies du CGI).
Ce nouveau seuil s’appliquera aux acomptes de CVAE dus par les entreprises au titre de l’année
2022 et des années suivantes,

Le dispositif devrait aboutir à un gain pour les entreprises de l’ordre de 7,2 milliards d’euros
(Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 98).
Mais, la CVAE étant déductible de l’assiette de l’IS, sa réduction entraînera une augmentation
de l’IS, de l’ordre de 1,4 milliards d’euros (Rapport susvisé, p. 101).

Entrée en vigueur

Ces dispositions s’appliquent à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises due par les
redevables au titre de 2021 et des années suivantes (VI de l’article 8).

II- Conséquences pour le financement des collectivités territoriales

A) La suppression de la part régionale et le doublement en conséquence des


parts communales et départementales
Les régions percevaient 50 % du produit de la CVAE : ce dispositif est abrogé.
La part affectée au bloc communal est portée de 26,5% à 53%.
La part de CVAE affectée aux départements passe de 23,5% à 47%.

B) Affectation d’une part de TVA au financement des régions


En 2021, le montant de cette fraction de TVA sera égal au montant de la part régionale de
CVAE perçue par ces collectivités en 2020.

A partir de 2022, le montant de la fraction de TVA sera déterminé en appliquant au produit


budgétaire national net de TVA un ratio entre :
– la part régionale de CVAE perçue en 2020 par les régions et CTU (collectivités territoriales
uniques, c’est-à-dire, Mayotte, Corse, Martinique, Guyane).

64
– le produit net de la TVA encaissé en 2021.
Ce calcul permet concrètement de faire bénéficier les régions et CTU, à partir de 2022, de la
dynamique de la TVA (Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 97)

Valeur locative des établissements industriels


(Article 29 de la loi de finances)

La base d’imposition à la cotisation foncière des entreprises (CFE) et à la taxe foncière sur les
propriétés bâties (TFPB) de la plupart des établissements industriels est calculée selon la
méthode dite « comptable », fondée sur la valeur des immeubles inscrite au bilan. Elle consiste
à appliquer au prix de revient des différents éléments des établissements industriels des taux
dits « d’intérêt ». L’existence et l’application d’une méthode d’évaluation spécifique
s’expliquent par l’absence de données pertinentes de loyer et par la volonté que l’évaluation de
la valeur locative de ces établissements fortement spécialisés repose sur des paramètres
objectifs et incontestables.
Ces paramètres, qui n’ont pas été actualisés depuis leur détermination en 1973, ne sont plus
adaptés à la réalité économique actuelle et sont à l’origine d’une imposition des établissements
industriels plus dynamique que celle des autres locaux des professionnels.

Le présent article vise, par conséquent, à moderniser les taux d’intérêt applicables au prix de
revient des différents éléments des établissements industriels (Exposé des motifs de la loi de
finances).

I- La division par deux de la valeur locative des établissements industriels


A) La loi fixe ainsi les taux d’intérêt, à l’article 1499 du CGI, à :
– 4 % pour les sols et terrains ;
– 6 % pour les constructions et installations.
Il s’agit donc d’une division par deux des taux d’intérêt « théoriques » qui étaient en vigueur
(article 310 L de l’annexe 2 au CGI), applicable à compter des impositions établies au titre de
2021 (article 29-IV-A de la loi de finances)

B) Les abattements en vigueur pour les constructions et installations et actuellement


prévus au niveau réglementaire (article 310 J bis de l’annexe 2 au CGI) sont maintenus et
inscrits dans la loi (au même article 1499) :
– 25 % pour les biens acquis ou créés avant le 1er janvier 1976 ;
– 33,33 % pour ceux acquis ou créés postérieurement à cette date.
Cette mesure pérenne permettra une réduction de moitié de la valeur locative de ces
établissements, se traduisant également par une réduction de moitié des cotisations d’impôts
fonciers pour environ 32 000 entreprises exploitant 86 000 établissements. L’allègement
d’impôt s’élève à 1,75 Md€ pour la TFPB et 1,54 Md€ pour la CFE (Exposé des motifs de la
loi de finances).

II-Institution d’un nouveau mécanisme de revalorisation annuelle.


La règle de revalorisation annuelle de la valeur locative des établissements industriels est
modifiée afin de la rapprocher de celle applicable aux locaux professionnels.

65
« À compter de 2021, dans l'intervalle de deux actualisations prévues à l'article 1518, les valeurs
locatives foncières des bâtiments et terrains industriels évalués selon les règles fixées à l'article
1499 sont majorées chaque année par application d'un coefficient égal à la moyenne nationale
des coefficients d'évolution départementaux des loyers mentionnés aux deuxième et troisième
alinéas du IV de l’article 1518 ter appliqués cette même année. » ;

III-Ajustements corrélatifs
Dès lors que les acomptes de CFE et les prélèvements mensuels de CFE ou de TFPB sont
calculés en fonction de l’impôt acquitté en année N-1, le présent article tire les conséquences
de la réduction par deux des VLC des établissements industriels sur le paiement de l’impôt en
2021 :
– en permettant au redevable concerné de réduire de moitié l’acompte de CFE qu’il doit verser
en 2021
– en lui permettant de demander la réduction de moitié des prélèvements mensuels de CFE (C
du IV) ou de TFPB (D du IV), s’il a opté pour ce mode de règlement de l’impôt en 2021.
Ces dispositions liées au recouvrement sont également applicables à la taxe additionnelle à la
CFE (TA-CFE) affectée à CCI France (taxe pour frais de chambre)

L’allègement d’impôt serait de l’ordre de 3,3 milliards d’euros pour les entreprises
industrielles...mais il faudra tenir compte de l’augmentation de l’IS résultant de cette diminution
des charges (Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 207).

IV-La compensation de l’allègement fiscal aux collectivités par un


prélèvement sur les recettes de l’État
Le présent article institue, à compter de 2021, un prélèvement sur les recettes de l’État (PSR)
destiné à compenser aux collectivités territoriales et aux EPCI à fiscalité propre la perte de
recettes de TPFB et de CFE résultant de la réduction de 50 % des valeurs locatives des
établissements industriels évalués selon la méthode comptable.

Exonération de CET en cas de création ou d’extension d’établissement


(Article 120 de la loi de finances)

Jusqu’à présent, en cas de création d’établissement, il fallait appliquer l’article 1478 du CGI :

« II. – En cas de création d'un établissement autre que ceux mentionnés au III, la cotisation
foncière des entreprises n'est pas due pour l'année de la création.

66
Pour les deux années suivant celle de la création, la base d'imposition est calculée d'après les
biens passibles de taxe foncière dont le redevable a disposé au 31 décembre de la première
année d'activité.
En cas de création d'établissement, la base du nouvel exploitant est réduite de moitié pour la
première année d'imposition. »
Cet article n’est pas abrogé mais le présent article prévoit, sur délibération des collectivités
territoriales, une prolongation à 3 ans de la durée au cours de laquelle les créations et extensions
d’établissement ne sont pas prises en compte pour l’établissement de la CFE.
1) L’exonération pendant 3 ans
Un nouvel article est introduit dans le CGI
« I. – Les création ou extension d’établissement sont exonérées de cotisation foncière des
entreprises pendant une durée de trois ans à compter, selon les cas, de l’année qui suit celle de
la création ou de la deuxième année qui suit celle au cours de laquelle l’extension
d’établissement est intervenue. En cas de création d’établissement, l’exonération s’applique
après la réduction de base prévue au troisième alinéa du II de l’article 1478 (article 1478 bis du
CGI).
Concrètement, les conséquences pratiques sont les suivantes :
Une création est en principe imposée à partir de l’année suivante (à 50 % en N+1, puis
imposition complète à partir de l’année N+2, (voir ci-dessus, l’article 1478 du CGI).
L’exonération court donc à compter de cette année N+1. L’entreprise est exonérée pour les
années N+1 à N+3. L’exonération s’applique après la réduction de base de 50 % pour l’année
N+1. Concrètement, la base est d’abord réduite de 50 % la première année puis, en cas de
délibération en application du présent article, les 50 % restants seront exonérés (Rapport de la
Commission des Finances de l’AN, Tome III, p. 57).
Ce dispositif est transposable à la CVAE.
Définition de l’extension d’établissement
Jusqu’à présent, l’extension d’établissement était définie comme suit (article 1466-II-b du CGI)
« b) L'extension d'établissement s'entend de l'augmentation nette des bases par rapport à celles
de l'année précédente multipliées par la variation des prix à la consommation hors tabac
constatée par l'Institut national de la statistique et des études économiques pour l'année de
référence définie à l'article 1467 A »

La nouvelle définition se réfère également à l’augmentation des bases, mais avec deux séries
de différences par rapport à l’ancienne définition :

-La base nette n’est plus définie par rapport à l’inflation (ICP hors tabac) mais par rapport à
chacune des méthodes actuellement utilisées pour la revalorisation annuelle des locaux
professionnels, d’une part, et industriels, d’autre part.
-Diverses augmentations de base d’imposition à la CFE qui ne résultent pas d’un investissement
foncier sont expressément exclues de la définition d’extension d’établissement (ex.
changement de méthode de calcul de la valeur locative, notamment, en cas de passage à
l’évaluation comptable des établissements industriels)

«I. – Pour l’application des dispositions relatives à la cotisation foncière des entreprises, à
l’exception de celles prévues aux articles 1465 à 1465 B, l'extension d'établissement s'entend

67
de l’augmentation nette de la base d’imposition par rapport à celle de l'année précédente
multipliée, selon les cas, par le coefficient de majoration forfaitaire annuel défini à l’article
1518 bis ou par le coefficient de mise à jour annuelle des valeurs locatives résultant de
l’application des dispositions des I et IV de l’article 1518 ter » (article 1468bis du CGI).

2) L’exonération est subordonnée à une délibération des collectivités territoriales

« L’exonération est subordonnée à une délibération des communes ou des établissements


publics de coopération intercommunale à fiscalité propre prise dans les conditions définies au
I de l'article 1639 A bis. Elle porte sur la totalité de la part revenant à chaque commune ou
établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre.
A noter qu’aucune compensation n’est prévue pour les collectivités locales : « Dès lors qu’elle
relève du libre choix des collectivités concernées, dans l’exercice de leur autonomie locale et
dans le cadre fixé par la loi, aucune compensation n’est prévue. »(Rapport de la Commission
des Finances de l’AN, Tome III, p. 63).

3) La demande présentée par les entreprises

« II. – Pour bénéficier de l'exonération prévue au I, les entreprises en adressent la demande,


dans les délais prévus à l'article 1477, au service des impôts dont relève chacun des
établissements concernés. A défaut du dépôt de cette demande dans les délais prévus au même
article, l’exonération n’est pas accordée au titre de l’année concernée.

L'exonération porte sur les éléments déclarés dans les délais prévus à l'article 1477. » ;

4) L’exonération est transposable à la CVAE

Conformément aux règles applicables en matière de CET, cette exonération, applicable aux
créations et extensions sera transposable à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises
(CVAE) due au titre de l’établissement concerné.
Entrée en vigueur
Le présent article s’applique aux créations et extensions d’établissements intervenues à
compter du 1er janvier 2021.

Taux d’abattement de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour les
logements faisant l’objet d’un bail réel solidaire
(Article 128 de la loi de finances)

L’article 1388 octies du code général des impôts autorise les collectivités territoriales et les
établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre à instituer un
abattement de 30 % sur la base d’imposition à la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB)
des logements faisant l’objet d’un bail réel solidaire.

68
Le présent article assouplit les modalités d’application de l’abattement : il pourra être de 30 %,
40 %, 50 %, 60 %, 70 %, 80 %, 90 % ou 100 % pendant la durée du bail.

ORGANISMES AGREES
Suppression progressive de la majoration de 25 % des bénéfices des
entreprises qui n'adhèrent pas à un organisme de gestion agréé
(Article 34 de la loi de finances)

Le coefficient de majoration est respectivement fixé à 1,2 pour l’imposition des revenus de
l’année 2020, à 1,15 pour l’imposition des revenus de l’année 2021 et à 1,1 pour l’imposition
des revenus de l’année 2022 ».
La majoration sera donc entièrement supprimée à compter de l’imposition des revenus de
l’année 2023.
Il faut souligner que cette suppression ne porte pas sur les deux autres hypothèses d’application
de la majoration de 25 % (article 158-7-2° et 3° du CGI).
– certains revenus de capitaux mobiliers, tels que :
• les rémunérations et avantages occultes
Sur ce point, l’article 39 de la loi de finances prévoit de majorer de 25 % l’assiette des
distributions occultes ou irrégulières prévues aux c à e de l’article 111, à l’article 123 bis et à
l’article 109 du CGI lorsqu’elles sont imposées au prélèvement forfaitaire unique (PFU)
• les revenus d’une entité établie dans un pays à régime fiscal privilégié ;
• certaines charges non admises en déduction (fraction des rémunérations ne
correspondant pas à un travail effectif ou excessive, dépenses somptuaires) ;

– les pensions alimentaires résultant d’une décision de justice devenue définitive avant 2006.

RECOUVREMENT
Harmonisation des procédures de recouvrement forcé des créances
publiques
(Article 160 de la loi de finances)

69
La seconde loi de finances rectificative pour 2017 avait opéré une première harmonisation des
procédures de recouvrement forcé des créances publiques.
Elle a en particulier remplacé les nombreuses procédures différentes applicables selon la nature
de la créance (avis à tiers détenteur, opposition à tiers détenteur, opposition administrative,
saisie à tiers détenteur, saisie de créance simplifiée) par le dispositif unique de la saisie
administrative à tiers détenteur. Cette procédure peut être utilisée pour le recouvrement de
toutes les créances dont les comptables publics sont chargés du recouvrement (article L 262 du
LPF)
Le présent article poursuit cette harmonisation.

A) L’extension de la mise en demeure de payer à toutes les créances publiques et la


réduction des délais de régularisation des dettes fiscales
1) La mise en demeure de payer devient l’instrument de droit commun pour le
recouvrement de ces créances (Article L 257 du LPF).
Les comptables publics peuvent notifier au redevable une mise en demeure de payer pour le
recouvrement des créances dont ils ont la charge.
La notification de la mise en demeure de payer interrompt la prescription de l’action en
recouvrement.
La mise en demeure peut être contestée par la procédure d’opposition aux poursuites (Article L
281 du LPF). Lorsqu’une saisie-vente est diligentée, la notification de la mise en demeure de
payer tient lieu du commandement prescrit par le Code des procédures civiles d’exécution
2) Précisions sur les modalités d’application de la mise en demeure de payer
Modifications apportées à l’article L 257-0 A du LPF
-le comptable public peut envoyer une mise en demeure de payer à défaut de paiement même
en présence d’une réclamation assortie d’une demande de sursis de paiement formulée dans les
conditions prévues au premier alinéa de l’article L. 277 (mais cela ne devrait pas avoir de
conséquences pratiques dès lors que le sursis suspend l’exigibilité de la créance).
– l’article supprime le délai de trente jours après la mise en demeure de payer avant l’expiration
duquel le comptable public ne peut engager de poursuites en l’absence de paiement ou d’une
demande de sursis de paiement.
Ce délai de trente jours avant toute poursuite ne s’appliquerait plus que lorsque la mise en
demeure de payer porte à la connaissance du redevable des sanctions fiscales, comme le prévoit
d’ores et déjà l’article L. 80 D du livre des procédures fiscales.
Modifications apportées à l’article L 257-0 B du LPF
-la mise en demeure de payer prévue à l’article L. 257 est précédée d'une lettre de relance…
Lorsque la lettre de relance prévue au 1 n'a pas été suivie de paiement, à l'expiration d'un délai
de trente jours suivant sa notification, le comptable public peut notifier une mise en demeure
de payer.

-L’article supprime la disposition prévoyant que, dans le cadre de ce schéma de relance


progressif, le comptable public ne puisse engager des poursuites qu’à l’expiration d’un délai de
huit jours suivant la notification de la mise en demeure de payer. (cette disposition figurait à
l’article L 257-0 B-2 du LPF).
70
:
Ces modifications ont pour conséquence un raccourcissement des délais ouverts au redevable
pour régulariser sa dette à partir du premier document constatant la créance.

Modifications apportées à l’article L 260 du LPF : simplifications


L’article prévoit que la mise en demeure de payer pourra être l’objet d’une notification simple
au contribuable, en lieu et place de la signification aujourd’hui exigée.
Ces modifications entreront en vigueur le 1er janvier 2022.

B) La simplification des délais de prescription de l'action en recouvrement forcé ;


L’article substitue à la multitude de délais de prescription applicables à l’action en
recouvrement forcé de créances publiques un délai unique de quatre ans.
« Sauf dispositions contraires et sous réserve de causes suspensives ou interruptives de
prescription, l'action en recouvrement des créances de toute nature dont la perception incombe
aux comptables publics se prescrit par quatre ans à compter du jour de la mise en recouvrement
du rôle ou de l'envoi du titre exécutoire… » (Article L 274 du LPF).
Ces modifications s’appliquent à l’action en recouvrement dont le délai de prescription
commence à courir ou dont une cause interruptive de prescription intervient à compter du 1er
janvier 2022
C) L’unification des règles d'imputation d'un paiement partiel sur une créance publique
unique
Un nouvel article L 257 C du LPF édicte une règle générale d’imputation des paiements partiels
sur l’ensemble des créances recouvrées par les comptables publics :
« Le comptable public impute le paiement partiel d’une créance en priorité sur le principal de
celle-ci, puis sur les sanctions et autres accessoires de la dette hors intérêts, et enfin sur les
intérêts »
Ce dispositif entrera en vigueur à des dates fixées par décret en considération des contraintes
techniques à leur mise en œuvre et au plus tard le 1er janvier 2024.

D) L’extension de la compétence des huissiers des finances publiques et des commissaires


aux ventes à toutes les créances publiques.
Le présent article insère au sein du livre des procédures fiscales les nouveaux articles L. 286 C
et L. 286 D, afin d’élargir la compétence des huissiers des finances publiques et des
commissaires aux ventes :
-L’ensemble des actes nécessaires au recouvrement forcé de créances publiques pourront être
signifiés par des huissiers des finances publiques.
-Lorsque l’administration décide de procéder à leur notification par voie de signification, les
propositions de rectifications et les notifications être signifiées par tout agent de
l’administration habilité à exercer des poursuites au nom du comptable.
Mais la signification n’est, dans tous les cas, que facultative, la loi prévoyant que ces actes sont
normalement l’objet d’une notification au contribuable.

71
-Le nouvel article L. 286 D élargit la compétence des commissaires aux ventes. Il prévoit que
les biens meubles saisis par tout agent de l’administration habilité à exercer des poursuites au
nom du comptable peuvent être vendus aux enchères publiques par tout officier ministériel
habilité à procéder aux ventes aux enchères publiques, ou par tout agent de l’administration
habilité à vendre au nom du comptable public. L’objectif de cette disposition est d’autoriser la
vente des biens meubles ayant fait l’objet d’une saisie par la DGFiP par les commissaires aux
ventes.
Ces dispositions entreront en vigueur à une date fixée par décret et au plus tard le 1er janvier
2022

Transfert de la gestion de l’assiette et du contrôle de certains droits


indirects à la direction générale des finances publiques (DGFiP)
(Article 161 de la loi de finances)

Cet article se situe dans le prolongement des orientations arrêtées par le Gouvernement en
matière de réforme du recouvrement fiscal et social, l’article 184 de la loi de finances pour 2020
organise l’unification du recouvrement des impôts et, dans certains cas, le transfert de la gestion
de l’assiette et du contrôle de ces impôts à la direction générale des finances publiques (DGFiP).
Il prévoit le transfert à la DGFiP de la gestion (déclaration, régime de circulation), du
recouvrement et du contrôle des taxes intérieures sur les produits énergétiques en 2024 (taxe
intérieure de consommation sur les produits énergétiques, taxe spéciale sur les carburants outre-
mer et taxe incitative relative à l’incorporation des biocarburants). Ce transfert s’inscrit dans le
prolongement de celui prévu par l’article 193 de la loi de finances pour 2019, s’agissant de la
TVA sur les produits pétroliers, et de celui prévu par l’article 184 précité, s’agissant des autres
taxes sur l’énergie (taxes intérieures sur la consommation d’électricité, de gaz naturel et de
charbon).

CONTROLES
Prorogation du taux de l’intérêt de retard
(Article 68 de la loi de finances)
Le taux de l’intérêt de retard est maintenu à 0,20 % par mois, sans limitation de durée.

72
Droit de communication dont dispose l'administration fiscale auprès des
opérateurs de la téléphonie et de l'internet
(Article 173 de la loi de finances)

Le présent article a pour objet de placer l'exercice de ce droit de communication par


l'administration fiscale sous l'autorisation d’un contrôleur des demandes de données de
connexion. Le dispositif est ainsi rendu similaire à celui instauré pour l’Autorité des marchés
financiers (article L. 621-10-2 du code monétaire et financier) et pour l’Autorité de la
concurrence et les agents de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
(article L. 450-3-3 du code de commerce). Ce dispositif avait été approuvé par le Conseil d’État
comme instaurant « un régime présentant des garanties suffisantes, conformes aux exigences
constitutionnelles ainsi qu’à celles relevant de l’Union européenne en matière de respect du
droit à la vie privée ». (Exposé des motifs)

D’où la modification de l’article L 96 G du LPF :


« II. – La mise en œuvre du droit de communication mentionné au I fait l’objet d’une
autorisation préalable par un contrôleur des demandes de données de connexion.
(3) « Le contrôleur des demandes de données de connexion est, en alternance, un membre du
Conseil d’État, en activité ou honoraire, élu par l’assemblée générale du Conseil d’État, et un
magistrat de la Cour de cassation, en activité ou honoraire, élu par l’assemblée générale de la
Cour de cassation. Son suppléant, issu de l’autre juridiction, est désigné selon les mêmes
modalités. Le contrôleur des demandes de données de connexion et son suppléant sont élus pour
une durée de quatre ans non renouvelable.
(4) « Il ne peut être mis fin aux fonctions du contrôleur des demandes de données de connexion
que sur sa demande ou en cas d'empêchement constaté, selon le cas, par le vice-président du
Conseil d'État ou par le premier président de la Cour de cassation ou le procureur général près
cette Cour, sur saisine du ministre chargé du budget.
(5) « Le contrôleur des demandes de données de connexion ne peut recevoir ni solliciter aucune
instruction de la direction générale des finances publiques, ni d’aucune autre autorité dans
l'exercice de sa mission.
(6) « Il est saisi par demande motivée du directeur, ou son adjoint, du service mentionné au I.
Cette demande comporte les éléments de nature à en justifier le bien-fondé.
(7) « L’autorisation est versée au dossier de la procédure. »

Communications d’organismes de Sécurité sociale à l’administration des


impôts
(Article 186 de la loi de finances)
Les URSSAF et les caisses générales de Sécurité sociale communiquent à l’administration
fiscale, avant le 1er mars de chaque année, les éléments dont ils ont connaissance et qui sont
nécessaires à l’établissement et au contrôle de l’impôt sur le revenu :
« 1° Des particuliers employeurs qui utilisent les dispositifs du chèque emploi service universel
ou le dispositif pour les gardes d’enfants

73
« 2° Des particuliers employeurs qui recourent à un organisme de placement de travailleurs dès
lors qu’ils procèdent eux-mêmes au versement des cotisations et contributions sociales dues au
titre de l’emploi des salariés concernés ;
« 3° Des particuliers qui recourent à une entreprise ou à une association de placement
Les communications prévues ci-dessus peuvent être réalisées par voie électronique. Elles
peuvent comporter le numéro d’inscription au répertoire national d’identification des personnes
physiques aux seules fins de la vérification par l’administration fiscale de la fiabilité des
éléments d’identification des personnes physiques figurant dans les traitements de données
relatives à l’assiette, au contrôle et au recouvrement de l’impôt sur le revenu. Les modalités de
réalisation de ces communications sont fixées par décret en Conseil d’État : Article L 98 D du
LPF

TAXES DIVERSES

Aménagements de la taxe d’apprentissage (TA)


(Article 159 de la loi de finances)
L’objectif poursuivi par cet article est de simplifier le régime de la taxe d’apprentissage afin
d’en faciliter le recouvrement par les Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale

74
et d'allocations familiales (URSSAF) et caisses de mutualité sociale agricole (MSA) ; rappelons
que le transfert du recouvrement à ces organismes sociaux a été reporté à 2022 (article 190 de
la loi de finances pour 2020).
Champ d’application
« La taxe d’apprentissage est due par les employeurs mentionnés aux articles L. 6331-1 et L.
6331-3 du code du travail (employeurs soumis à la contribution à la formation continue)
-et passibles de l’impôt sur les sociétés
-ainsi que par les personnes physiques et les sociétés ayant opté pour le régime fiscal des
sociétés de personnes, lorsque ces personnes et ces sociétés exercent une activité mentionnée
aux articles 34 et 35 du présent code. » ;

Ne sont pas redevables de la taxe


Le présent article exonère totalement de la TA la plupart des organismes mentionnés à l’article
207 du code général des impôts qui étaient auparavant assujettis partiellement (suppression des
assiettes fractionnables), ce qui correspond :
- aux sociétés et personnes morales ayant pour objet exclusif les enseignements maternel,
primaire, secondaire, supérieur, technique agricole, industriel et commercial, technologique
ainsi que l’ensemble des disciplines médicales et paramédicales placé sous l’autorité du
ministère en charge de la santé ;
- aux groupements d’employeurs agricoles ;
- aux mutuelles ainsi qu’aux organismes mutualistes ;
- aux associations, organismes fondations, fonds de dotation, congrégations, syndicats à
activités non lucratives ;
- aux sociétés coopératives agricoles d'approvisionnement et d'achat ainsi qu’aux unions de
sociétés coopératives agricoles d'approvisionnement et d'achat ;
- aux sociétés coopératives de production, de transformation, conservation et vente de produits
agricoles ainsi qu’aux unions de sociétés coopératives de production, transformation,
conservation et vente de produits agricoles ;
- aux coopératives et unions artisanales, maritimes, de transport fluvial et d’entreprises de
transport ;
- aux organismes d'habitations à loyer modéré, les sociétés anonymes de crédit immobilier ainsi
que les unions d'économie sociale ;
- aux sociétés coopératives de construction.
Ces exonérations permettront aux URSSAF et aux caisses de MSA de pouvoir mieux identifier
les redevables à la TA.

La réalisation d’activités commerciales accessoires par les employeurs non redevables de cette
taxe en application du présent article ne remet pas en cause le bénéfice de l’exonération.

Exonérations

« IV. – Sont exonérés mensuellement de la taxe d’apprentissage les employeurs mentionnés au


I occupant un ou plusieurs apprentis avec lesquels ils ont conclu un contrat d’apprentissage
dans les conditions prévues aux articles L. 6221-1 à L. 6225-8 du code du travail, lorsque les
rémunérations mensuellement dues par ces employeurs, telles qu’elles sont prises en compte
pour la détermination de l’assiette des cotisations définie à l’article L. 242-1 du code de la
sécurité sociale, n’excèdent pas six fois le montant du salaire minimum de croissance mensuel

75
en vigueur au cours de la période d’emploi au titre de laquelle les rémunérations sont dues. Les
modalités de mise en oeuvre de cette exonération sont définies par décret. » ;

Assiette et taux inchangés (codifiés dans le Code du travail)

« Art. L. 6241-1-1. – I. – La taxe d’apprentissage mentionnée à l’article L. 6241-1 est assise sur
les revenus d’activités mentionnés au I de l’article L. 242-1 du code de la sécurité sociale et à
l’article L. 741-10 du code rural et de la pêche maritime.
« Toutefois, les rémunérations dues aux apprentis par les employeurs de moins de onze salariés,
selon les modalités prévues au I de l’article L. 130-1 du code de la sécurité sociale, sont
exonérées de la taxe d’apprentissage.

« II. – Le taux de la taxe d’apprentissage est fixé à 0,68 %.

Entrée en vigueur
Les dispositions du présent article entrent en vigueur à la date d’entrée en vigueur de
l’ordonnance relative à la collecte des contributions des employeurs au titre du financement de
la formation professionnelle et de l’apprentissage prévue au I de l’article 41 de la loi n° 2018-
771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel, et au plus tard le
1er janvier 2022.

Taxe spéciale sur les conventions d’assurances


(Article 153 de la loi de finances)

Le présent article exonère de la TSCA les contrats d’assurance des véhicules électriques
acquis à compter du 1erjanvier 2021, y compris pour la part se rapportant à l’assurance
responsabilité civile, pendant une durée de deux ans.
Cette exonération s’applique s’appliquent aux primes, cotisations et accessoires dont
l’échéance intervient à compter du 1er janvier 2021 et jusqu’au 31 décembre 2023.

Refonte de la taxation des véhicules à moteur


(Article 55 de la loi de finances)

I- Le malus automobile est une taxe à l’immatriculation


1) Règles générales

76
Une nouvelle mesure des valeurs d’émission est mise en œuvre, par une nouvelle procédure
d’essai mondiale harmonisée pour les voitures particulières et véhicules utilitaires légers, la
norme « WLTP » (« Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure »).
Au 1er mars 2020, le nouveau système d’immatriculation des véhicules (SIV) intégrant la
nouvelle homologation WLTP et l’individualisation des rejets de CO2 via le nouveau certificat
de conformité électronique (e-Coc) a été mis en place.
Le tarif de la taxe, pour les véhicules qui ne relèvent pas du nouveau système d’immatriculation,
est fixé par un barème fondé sur la puissance administrative
L’article (alinéa 17) fixe l’échéancier de passage des émissions en WLTP sur le certificat
d’immatriculation, en fonction de la catégorie de véhicule : article 1007 du CGI
Ainsi, conformément aux dispositions de l’article 1007 bis du CGI, pour les véhicules
homologués avec les cycles WLTP et dont la première immatriculation en France intervient à
compter de ces dates, les émissions WLTP seront inscrites sur le certificat d’immatriculation et
utilisées pour les besoins des dispositifs fiscaux, budgétaires et réglementaires.
Pour les autres véhicules, qu’il s’agisse de véhicules homologués avec les cycles NEDC
(ancienne méthode de mesure des valeurs d’émission) ou de véhicules homologués avec les
cycles WLTP mais immatriculés pour la première fois en France avant ces dates, il sera recouru
aux émissions NEDC.
L’augmentation du barème du malus automobile est répartie sur 3 ans :

2) Le barème en émissions de dioxyde de carbone du malus à compter du 1er


janvier 2021 : alinéa 187
Le barème 2021 comprend des tranches progressives d’un gramme chacune, allant de
l’exonération pour les véhicules émettant 133 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre
ou moins à 30 000 euros pour les véhicules émettant 218 grammes de dioxyde de carbone par
kilomètre ou plus.
Le barème en puissance administrative (pour les véhicules qui ne relèvent pas du nouveau
dispositif d’immatriculation) est également modifié : les tranches vont de l’exonération (jusqu’à
4 CV) à 30 000 € (à partir de 21 CV).

3) Le barème en émissions de dioxyde de carbone du malus à compter du 1er


janvier 2022 : alinéa 165
Le barème 2022 comprend des tranches progressives d’un gramme chacune, allant de
l’exonération pour les véhicules émettant 128 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre
ou moins à 40 000 euros pour les véhicules émettant plus de 223 grammes de dioxyde de
carbone par kilomètre.
Le barème en puissance administrative (pour les véhicules qui ne relèvent pas du nouveau
dispositif d’immatriculation : article 1011 bis-II-b) est également modifié : les tranches vont de
l’exonération (jusqu’à 4 CV) à 40 000 € (à partir de 25 CV).
Pour les véhicules dont la première immatriculation est intervenue à compter du 1er janvier
2022, le tarif est limité à 50 % du prix d’acquisition du véhicule…tarif confiscatoire qui
aboutit, en fait, à interdire certains véhicules (rares, il est vrai).Ce dispositif a été déclaré
conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel : «

77
« Si le prix d’acquisition d’un même modèle de véhicule peut varier d’un acheteur à l’autre,
selon les circonstances de l’achat, il est bien de nature à rendre compte de la capacité
contributive de chaque acheteur. En le retenant pour fixer le plafond de la taxe sur les émissions
de dioxyde de carbone, le législateur s’est donc fondé sur un critère objectif et rationnel en
rapport avec l’objet de la loi. Le grief tiré de la méconnaissance du principe d’égalité devant
les charges publiques doit donc être écarté » (§ 8 de la décision).

4) Le barème du malus pour 2023 : alinéa 167


Le barème 2023 comprend des tranches progressives d’un gramme chacune, allant de
l’exonération pour les véhicules émettant 123 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre
ou moins à 50 000 euros pour les véhicules émettant plus de 225 grammes de dioxyde de
carbone par kilomètre.
Le barème en puissance administrative (pour les véhicules qui ne relèvent pas du nouveau
dispositif d’immatriculation : article 1011 bis-II-b) est également modifié : les tranches vont
de l’exonération (jusqu’à 3 CV) à 50 000 € (à partir de 28 CV).
La trajectoire du malus est donc relativement lourde…
5) Un « malus au poids » (article 171 de la loi de finances)
Une nouvelle taxe assise sur la masse du véhicule, appelée taxe sur la masse en ordre de marche
et codifiée à l'article 1012 ter A du CGI, s'appliquera à compter du 1er janvier 2022 sur la
première immatriculation des véhicules de tourisme de plus de 1 800 kg. Ce « malus au poids
», d'un montant de 10 € par kilogramme au-delà de 1 800 kg, s'ajoutera au « malus CO2 » mais
sera plafonné de façon à ce que le montant cumulé des deux taxes n'excède pas le montant
maximum du malus CO2 (40 000 € en 2022 puis 50 000 € en 2023).
Comme pour le malus CO2, sont exonérés de taxe les véhicules électriques, les véhicules
accessibles en fauteuil roulant et, sous certaines conditions, les véhicules appartenant à des
personnes titulaires d'une carte d'invalidité. Échappent également à la taxe les hybrides
rechargeables, à condition que leur autonomie en mode électrique dépasse les 50 kilomètres.
Des réfactions sont, par ailleurs, prévues en faveur des familles nombreuses (réfaction de 200
kg par enfant dans la limite d'un seul véhicule d'au moins cinq places) et en faveur
des entreprises et des personnes morales qui acquièrent des véhicules comportant au moins huit
places assises (réfaction de 400 kg).
S'agissant enfin des véhicules d'occasion importés en France après une première
immatriculation à l'étranger plus de six mois auparavant, la taxe est réduite de 10 % pour chaque
période de douze mois entamée depuis la date de première immatriculation.
Le Conseil constitutionnel a jugé cette taxe conforme à la Constitution : «
« En adoptant les dispositions contestées, le législateur a, dans le cadre de son action en faveur
de l’environnement, entendu décourager l’acquisition de tels véhicules en renchérissant leur
prix » (§ 22 de la décision).

II-Taxes sur l’utilisation des véhicules à moteur


A) Régime de la TVS pour 2021

78
1) Nouveau tarif de la TVS pour la composante « émissions de dioxyde de carbone
pour 2021 : alinéa 24
Pour les véhicules relevant du nouveau dispositif d’immatriculation, le tarif applicable est
déterminé dans les conditions suivantes (article 1010 I bis- a du CGI) ;
-lorsque les émissions de dioxyde de carbone sont inférieures à 21 grammes par kilomètre, le
tarif est nul
-lorsque les émissions de dioxyde de carbone sont supérieures à 269 grammes par kilomètre, le
tarif est égal au produit entre les émissions et 29 € par gramme par kilomètre.
Les tarifs prévus au « b » (pour les véhicules ayant fait l'objet d'une réception européenne au
sens de la même directive et dont la première mise en circulation intervient à compter du 1er
juin 2004, qui ne relèvent pas du nouveau dispositif d'immatriculation et qui n'étaient pas
possédés ou utilisés par la société avant le 1er janvier 2006 et au c » (pour les véhicules autres),
le tarif est inchangé.
2) Précisions sur les exonérations de la composante de la taxe relative aux émissions
de dioxyde de carbone : alinéa 30
Le présent article prévoit une nouvelle rédaction de l’article 1010 I bis-c du CGI
Cette exonération s'applique lorsque ces véhicules combinent :
« -soit, d’une part, l’électricité ou l’hydrogène et, d’autre part, le gaz naturel, le gaz de pétrole
liquéfié, l’essence ou le superéthanol E85 ;
« -soit, d’une part, le gaz naturel ou le gaz de pétrole liquéfié et, d’autre part, l’essence ou le
superéthanol E85.
Ce tarif ne s’applique pas aux véhicules dont la source d’énergie est exclusivement l’électricité,
l’hydrogène ou une combinaison des deux. »

B) -La rationalisation des procédures et méthodes de taxation des impôts sur l’utilisation
des véhicules à moteur : Ces dispositions entrent en vigueur au 1er janvier 2022 Alinéa 206
1) Impôts concernés

Ces impôts comprennent la taxe spéciale sur les véhicules routiers (TSVR) et la taxe sur les
véhicules de société (TVS) :
Le nouvel article 1010 dispose que les véhicules utilisés en France pour les besoins de la
réalisation d’activités économiques font l’objet :
« 1° Pour les véhicules de tourisme :
« a) D’une taxe annuelle sur les émissions de dioxyde de carbone, dont le tarif est fixé à
l’article 1010 septies ;
« b) D’une taxe annuelle relative aux émissions de polluants atmosphériques, dont le tarif est
fixé à l’article 1010 octies ;
« 2° Pour les véhicules lourds de transport de marchandises, d’une taxe annuelle à l’essieu,
dont le tarif est fixé à l’article 1010 nonies.
« Les taxes mentionnées ci-dessus ne sont pas déductibles de l’impôt sur les sociétés.

79
2) Règles communes.

Fait générateur des taxes :


Le fait générateur des taxes mentionnées à l’article 1010 est constitué par l’utilisation du
véhicule en France pour les besoins de la réalisation d’activités économiques (article 1010 bis-
I du CGI) et les paragraphes suivants du même article apportent des précisions concrètes
Les taxes deviennent exigibles lors de l’intervention du fait générateur (Article 1010 quater du
CGI).
Les « activités économiques » s’entendent au sens de la TVA (article 1007-8° du CGI).

Redevable
Le redevable des taxes mentionnées à l’article 1010 est l’utilisateur du véhicule, qui s’entend,
selon les cas, du propriétaire, du preneur qui bénéficie d’une formule locative de longue durée,
de la personne qui dispose du véhicule, ou de l’entreprise. (Article 1010 ter du CGI)
Montant des taxes
L’article 1010 quinquies du CGI nouveau est relatif au montant de ces taxes à l’utilisation.
Ce montant est égal, pour chaque véhicule, au produit entre la proportion annuelle d’utilisation
et un tarif fixé, pour chaque véhicule, en fonction de ses caractéristiques techniques à la date
d’utilisation, dans les conditions prévues aux articles 1010 septies à 1010 nonies nouveaux du
CGI.
Contrairement aux tarifs, qui sont adaptés à chaque véhicule, le calcul de la proportion annuelle
d’utilisation du véhicule est commun à l’ensemble des taxes à l’utilisation.
Cette proportion annuelle d’utilisation visée à l’article 1010 quinquies nouveau du CGI est
égale au quotient entre, d’une part, le nombre de jours où le redevable est utilisateur du véhicule
et, d’autre part, le nombre de jours de l’année.
Par dérogation, le redevable pourra opter pour un calcul forfaitaire de la proportion annuelle
d’utilisation sur une base trimestrielle. En cas de recours à cette option, la proportion annuelle
d’utilisation d’un véhicule est égale au produit entre d’une part 25 % et d’autre part le nombre
de trimestres civils au cours desquels le redevable utilise le véhicule en tant que propriétaire ou
preneur de location longue durée et de trimestres civils, ou périodes de quatre-vingt-dix jours
consécutifs, au premier jour desquels le redevable utilise le véhicule autrement que la formule
de location de longue durée ou lorsqu’il prend en charge totalement ou partiellement, les frais
engagés par une personne physique pour son acquisition ou son utilisation, quelle que soit la
forme de cette prise en charge

Liquidation des taxes


Selon les dispositions de l’article 1010 sexies nouveau du CGI, les taxes à l’utilisation sont
liquidées :
-pour les redevables de la taxe sur la valeur ajoutée soumis au régime normal d’imposition, sur
l’annexe à la déclaration déposée au titre du mois de décembre ou du quatrième trimestre de
l’année au cours de laquelle la taxe est devenue exigible ;

80
-pour les redevables de la taxe sur la valeur ajoutée soumis au régime réel simplifié
d’imposition, sur la déclaration déposée au titre de l’exercice au cours duquel la taxe est
devenue exigible ;
-dans tous les autres cas, sur l’annexe à la déclaration CA 3 déposée auprès du service de
recouvrement dont relève le siège ou le principal établissement du redevable, au plus tard le 25
janvier de l’année qui suit celle au cours de laquelle la taxe est devenue exigible.

Recouvrement
Les taxes sont recouvrées et contrôlées selon les mêmes procédures et sous les mêmes
sanctions, garanties, sûretés et privilèges que les taxes sur le chiffre d’affaires. Les réclamations
sont présentées, instruites et jugées selon les règles applicables à ces mêmes taxes (article 1010
sexies-II du CGI).
Aussi, la gestion, le recouvrement et le contrôle de la taxe à l’essieu sera désormais de la
compétence de la Direction générale des finances publiques (DGFiP), et non plus de la
Direction générale des douanes et des droits indirects (DGDDI).
Comme l’a déclaré une parlementaire : « Cette harmonisation est nécessaire : notre fiscalité
écologique et environnementale est tellement éparpillée, elle utilise des outils tellement
différents qu’il est très difficile pour le consommateur de comprendre ce qu’est un bon
comportement. » (Rapport Commission des Finances de l’AN, Tome II, p. 519).

Dispositif des obligations réelles environnementales (ORE)


(Article 36 de la loi de finances)
Ce dispositif est prévu par l’article L 132-3 du Code de l’environnement :
« Les propriétaires de biens immobiliers peuvent conclure un contrat avec une collectivité
publique, un établissement public ou une personne morale de droit privé agissant pour la
protection de l'environnement en vue de faire naître à leur charge, ainsi qu'à la charge des
propriétaires ultérieurs du bien, les obligations réelles que bon leur semble, dès lors que de
telles obligations ont pour finalité le maintien, la conservation, la gestion ou la restauration
d'éléments de la biodiversité ou de fonctions écologiques.
Les obligations réelles environnementales peuvent être utilisées à des fins de compensation.
La durée des obligations, les engagements réciproques et les possibilités de révision et de
résiliation doivent figurer dans le contrat.
Etabli en la forme authentique, le contrat faisant naître l'obligation réelle n'est pas passible de
droits d'enregistrement et ne donne pas lieu à la perception de la taxe de publicité foncière
prévus, respectivement, aux articles 662 et 663 du code général des impôts. ».
Le présent article complète cette exonération en précisant : « Il ne donne pas lieu non plus au
paiement de la contribution de sécurité immobilière prévue à l’article 879 du même code. »

Simplification de la taxation de l’électricité


(Article 54 de la loi de finances)
L’accise nationale sur l’électricité est composée :
-d’une taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE), affectée au budget de
l’État et gérée par l’administration des douanes ;

81
-d’une taxe communale sur la consommation finale d’électricité, gérée par l’administration
fiscale ;
-d’une taxe départementale sur la consommation finale d’électricité, gérée par l’administration
fiscale.
Cet article regroupe les trois taxes existantes au sein de la TICFE et, par voie de conséquence,
transforme les deux taxes locales en parts locales de la taxe nationale.
Par ailleurs, l’article prévoit de calculer les montants qui reviennent aux collectivités au titre de
ces deux parts locales sur le fondement d’une harmonisation générale vers le tarif maximal
actuellement susceptible d’être adopté par les collectivités concernées.
Le dispositif prévoit l’unification de la gestion de ces taxes en confiant cette dernière à
l’administration fiscale.
Cette réforme est conduite sur trois ans pour la sécuriser au niveau opérationnel, plusieurs
systèmes d'information et d'établissement de tarifs étant utilisés aujourd'hui.

Taxe d’aménagement
(Article 141 de la loi de finances

Cet article a pour objet, notamment, d’exonérer de taxe d’aménagement les places de
stationnement intégrées au bâti dans le plan vertical ou aménagées au-dessus ou en dessous des
immeubles, qu’ils soient destinés au logement collectif, individuel ou à l’activité. Cette mesure
permet de rééquilibrer le niveau de taxation entre les places de stationnement extérieures et les
places de stationnement intégrées au bâti ou en sous-œuvre, aujourd’hui différent d’un facteur
un à six (Exposé des motifs).
Le présent article ajoute un alinéa à l’article L.331-7 du code de l’urbanisme :
« Sont exonérés de la part communale ou intercommunale de la taxe :
(5) « 10° Les surfaces annexes, à usage de stationnement, aménagées au-dessus ou en-dessous
des immeubles ou intégrées au bâti, dans un plan vertical ».

Entrée en vigueur
A compter du 1er janvier 2022.

Suppression du versement de sous-densité


(Article 155 de la loi de finances)
Les communes pouvaient instituer, par délibération, un seuil minimal de densité en deçà duquel
un versement pour sous-densité (article L.331-36 du code de l’urbanisme).
Le nombre de communes ayant institué un SMD demeure cependant extrêmement réduit, et est
d’ailleurs en baisse, puisqu’il est passé de 25 en 2015 à 18 en 2019 …..De plus, il n’est pas
certain qu’une taxe soit un outil efficace pour accroître la densité du bâti et lutter contre
l’artificialisation des sols. Rapport de la Commission des Finances de l’AN, Tome III, pp. 159
et 167
Ce versement est supprimé.
(21) B. – La section 2 du chapitre 1er est abrogée ;

82
Par ailleurs, cet article prévoit le transfert de la gestion des taxes d’urbanisme des directions
départementales des territoires (DDT) à la direction générale des finances publiques (DGFiP),
qui n’en assure aujourd’hui que le recouvrement.

Permis de conduire des bateaux de plaisance


(Article 65 de la loi de finances)
Le montant du droit fixe est porté à 78 euros (au lieu de 70 euros)

Suppression de taxes à faible rendement


(Article 64 de la loi de finances)
1) Suppression de la taxe sur les services d'informations ou interactifs à caractère
pornographique
Cet article supprime la taxe sur les services d’information ou interactifs à caractère
pornographique qui font l’objet d’une publicité, assise sur les services télématiques interactifs
(technologie « minitel ») et les services de kiosques téléphoniques (technologie « audiotel »)
qui font apparaître une orientation pornographique.
Cette suppression est justifiée par le caractère caduc de la taxe. En effet, les technologies sur
lesquelles s’applique la taxe sont devenues obsolètes et ne sont plus exploitées. L’assiette de
la taxe a donc disparu et le rendement de la taxe est nul.
2) Suppression du prélèvement spécial sur les bénéfices résultant de la vente, la location ou
l’exploitation d’œuvres pornographiques ou d’incitation à la violence

Le rendement de ces taxes est proche de zéro. Le prélèvement spécial est en effet assis sur des
canaux de diffusion qui ne sont utilisés que de façon limitée (représentations théâtrales ou
cinématographiques à caractère pornographique, vente et location de DVD) et la taxe spéciale
ne concerne qu’un nombre restreint de contribuables.
Un autre mécanisme de taxation plus efficace a été instauré dès 2003 : une taxe, codifiée à
l’article 1609 sexdecies B du CGI, sur les ventes et les locations de vidéogrammes destinés à
l’usage privé du public, qui s’applique aux opérations de vente et de location de vidéogrammes
mais aussi aux opérations de « vidéos à la demande », dont le taux est majoré pour les opérations
portant sur les œuvres cinématographiques et audiovisuels à caractère pornographique ou
d’incitation à la violence (Rapport de la Commission de Finances de l’AN, Tome II, p.599)

3) Enregistrement gratuit pour deux types d’actes :

Cet article supprime les droits d’enregistrement de 125 euros pour deux types d’actes : les
cessions à titre onéreux d'un fonds agricole et les cessions de gré à gré d’un navire de pêche
artisanale et du matériel servant à son exploitation.

4) Suppression de la taxe sur la transformation des contrats d’assurance-vie en contrat euro-


croissance.

Le rendement de cette taxe était très faible (500 000 euros en 2019).
De plus, cette suppression renforcera l’incitation à transformer des contrats d’assurance vie
classiques en contrats euro-croissance.

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D’autres taxes figurant dans d’autres Codes sont également supprimées.

Suppression de dépenses fiscales inefficientes


(Article 66 de la loi de finances)

Le présent article abroge les deux dépenses fiscales suivantes :


– l’exonération d’impôt sur le revenu ainsi que de toute cotisation ou contribution sociale des
sommes perçues dans le cadre de l'attribution du prix « French Tech Ticket » : ce dispositif était
obsolète et sans objet, du fait de l’arrêt effectif du concours « French Tech Ticket » depuis
2018,
– l’exonération de taxe intérieure de consommation pour les huiles végétales pures utilisées
comme carburant agricole ou pour l'avitaillement des navires de pêche professionnelle : ce
dispositif n’a pas été effectivement appliqué depuis l’exercice 2010.

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