Vous êtes sur la page 1sur 28

R évisions

Introduction
Fiches outils
Sommaire des fiches outils

Fiche 1 Périodes et mouvements littéraires p.7


Fiche 2 Les genres littéraires p.10
Fiche 3 Les registres p.13
Fiche 4 Figures de style et versification p.16
Fiche 5 Rédiger une réponse aux questions sur le corpus p.21
Fiche 6 Le commentaire de texte p.23
Fiche 7 La dissertation p.27
Fiche 8 L’écriture d’invention p.30

Révisions 5

Cned – Académie en ligne


Introduction
Ce cours est destiné aux élèves désireux à la fois de réviser les notions
acquises en Seconde et de préparer la Première, dans la perspective de
l’épreuve anticipée de français du baccalauréat.
Il comporte deux séquences divisées en deux parties :

 Révision des notions acquises en seconde ou acquisition de


notions nouvelles
Les notions portent surtout sur l’étude des genres et des registres, de
l’argumentation, avec une approche de l’histoire culturelle.

 Révisions méthodologiques
Il s’agit de revoir les modalités de l’épreuve orale obligatoire (séquence 1)
et de l’épreuve écrite (séquences 1, 2) du baccalauréat.
Vous trouverez aussi quelques rappels de stylistique sous la forme de
« fiches outils », des notions littéraires, des conseils de méthode, et des
éléments de versification.
Vous vous étonnerez peut-être que nous ne vous demandons pas ici
d’acheter tel ou tel livre ; néanmoins nous vous invitons à faire des lectures
personnelles et variées ; nous espérons que ce cours vous y incitera.

6 Révisions

Cned – Académie en ligne


Fiche Périodes et mouvements
1 littéraires
On ne peut lire un texte littéraire sans le situer dans son époque, à la fois
dans son contexte historique (situation sociale, économique, politique)
et dans son contexte littéraire (rivalités d’écoles, débats esthétiques,
situations de concurrence entre les écrivains).
Les grandes étapes retenues, (le Moyen Âge n’est pas pris en compte
ici car il n’est pas à votre programme) nécessairement simplifiées,
correspondent aux grandes périodes de l’histoire sociale et culturelle.

De la Renaissance à la Révolution de 1789


La période est dominée par la tension entre deux phénomènes :
– dans le domaine politique ; c’est la monarchie absolue, liée à
l’Église. La censure exerce son contrôle, la religion catholique est le
cadre imposé à toute réflexion.
– dans le domaine culturel, les progrès des connaissances favorisent la
pensée individuelle. Dans la vie culturelle, marquée par les modèles
de l’Antiquité, se mettent en place les codes esthétiques modernes.

La Renaissance L’humanisme, mouvement caractérisé par un effort pour promouvoir les


(1520-1580) capacités de l’esprit humain, redécouvre les textes de l’Antiquité. La lecture
de la Bible encourage les mouvements de rénovation religieuse.
RABELAIS, proche de la culture populaire, incarne l’enthousiasme d’un
joyeux savoir (Pantagruel et Gargantua, 1532-1534).
Les poètes de la Pléiade (RONSARD, du BELLAY) créent une poésie riche et
érudite ; ils se font une haute idée de leur mission.
MONTAIGNE développe une sagesse qui exprime la variété des expériences
humaines (Essais, 1580).

L’esthétique Caractérisée par le goût de l’excès, de l’ornement, du pathétique,


baroque elle marque l’art européen des XVIe et XVIIe siècles. Dans la littérature
(1580-1650) française, elle produit des œuvres étranges et fortes (d’AUBIGNÉ, Les
Tragiques, 1616 ; CORNEILLE, L’illusion comique, 1636).

L’époque En réaction à la sensibilité baroque, le classicisme érige en valeurs la


classique simplicité, l’équilibre, le respect des règles imitées de l’Antiquité.
(1650-1700) La tragédie (CORNEILLE, RACINE) se fixe des règles strictes ; MOLIÈRE critique
les artifices des précieux au nom du naturel ; LA FONTAINE (Fables, 1668-
93), BOILEAU (Art Poétique, 1674), LA BRUYÈRE (Les Caractères, 1688),
s’inspirent d’auteurs grecs et latins.

Révisions 7

Cned – Académie en ligne


Des polémiques opposent MOLIÈRE aux dévots (Tartuffe, en 1664, puis
à nouveau en 1667), PASCAL aux jésuites (Les Provinciales, 1656), ou
divisent les écrivains (Querelle des Anciens et des Modernes, 1680-1700).

Le siècle des Les découvertes scientifiques encouragent l’esprit critique. Les


lumières philosophes luttent contre le dogmatisme et les préjugés, s’en remettent
(1700-1800) aux lumières de la raison, axent leur réflexion sociale sur les idées de
bonheur et de progrès.
Les formes littéraires deviennent plus variées : contes philosophiques
(VOLTAIRE, Candide, 1759), essais politiques (MONTESQUIEU, L’Esprit des
lois, 1748 ; ROUSSEAU, Le Contrat social, 1762) ; Encyclopédie (DIDEROT
et d’ALEMBERT, 1751-1780). Cette liberté d’expression, qui se retrouve au
théâtre (BEAUMARCHAIS, Le Mariage de Figaro, 1784), annonce 1789.

Les principaux mouvements littéraires du XIXe siècle


La bourgeoisie accède au pouvoir et impose ses valeurs (le profit, le
progrès, la propriété, l’ordre moral).
Les artistes se définissent par opposition aux valeurs économiques de
la société bourgeoise.

Le romantisme Il s’annonce à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, dans les textes de
(1820-1850) CHATEAUBRIAND (René, 1802) ; il s’impose en 1820 (LAMARTINE). Rejetant les
règles classiques d’imitation autant que le rationalisme des Lumières,
les romantiques s’intéressent au moi (l’émotion), au sentiment religieux,
à la nature, à l’Histoire, au Peuple. Poètes, romanciers et dramaturges
(HUGO), les romantiques souffrent du mal du siècle (tension entre la
pauvreté du réel et l’aspiration à l’idéal).

Réalisme et L’école réaliste, vers 1850, oppose l’exigence de vérité aux illusions
naturalisme romantiques. Elle sera plus pauvre en littérature qu’en peinture.
(1830-1900) Le réalisme au sens large caractérise déjà vers 1830 les romans de BALZAC
ou de STENDHAL (marqués par le romantisme, mais qui représentent la société
réelle), et le mot sera appliqué à FLAUBERT (Madame Bovary, 1857).
Le naturalisme de ZOLA (vers 1880) définit plus rigoureusement
cette esthétique de la vérité en se référant au modèle des sciences
expérimentales.

L’Art pour l’Art Le mouvement de l’Art pour l’Art prétend réagir aux prétentions sociales
(1850-1880) des romantiques comme à la pauvreté littéraire de l’école réaliste. Les
et le poètes parnassiens valorisent la forme.
Symbolisme FLAUBERT célèbre le style. Le culte de la beauté inspire BAUDELAIRE (Les
(1880-1900) Fleurs du mal, 1857) ; RIMBAUD engage la poésie dans une voie nouvelle
(Une Saison en Enfer, 1873).
Le symbolisme confirme un retour de l’irrationnel. MALLARMÉ (Poésies,
1887), fait figure de chef d’école ; pour lui, le langage poétique doit
révéler des vérités cachées.

8 Révisions

Cned – Académie en ligne


Le XXe siècle
왘 La première moitié du XXe siècle
La civilisation occidentale a été ébranlée par les deux guerres mondiales.
Écrire ne va plus de soi : la littérature est souvent remise en question.
Au début du siècle, les écoles (naturaliste, symboliste) s’effacent.
Les écrivains prônent la liberté poétique (APOLLINAIRE) ou l’exploration
romanesque du moi (PROUST).

Le surréalisme Il entend rompre avec le conformisme littéraire pour libérer le langage


(1924-1940) de toutes les entraves de la morale et de la conscience (BRETON, ARAGON,
ÉLUARD).

La littérature MALRAUX (vers 1930) pose la question de l’action.


engagée CAMUS est un des écrivains les plus lus de cette époque. Son œuvre
(1930-1960) illustre l’idée que le monde et la société ne tiennent que par des artifices
que l’homme doit accepter pour vivre (L’Étranger, 1942).
Au lendemain de la guerre, SARTRE définit la tâche d’une littérature
engagée (courant existentialiste).

왘 La seconde moitié du siècle


L’allongement du temps consacré aux loisirs, la mise au point de
nouvelles techniques de communication, l’accélération des transports,
ouvrent de nouveaux horizons et de nouvelles confrontations.
La période 1960-1990 est celle de l’information véhiculée par les
transistors, la télévision, le satellite, les techniques informatiques.

Des langages Nouveau Roman (Alain ROBBE-GRILLET, Michel BUTOR, Nathalie SARRAUTE),
nouveaux théâtre d’avant-garde (IONESCO, ADAMOV, BECKETT), poésie nouvelle : la
(1950-1960) littérature depuis la guerre s’est interrogée sur ses finalités, remettant
en question la forme même du langage.
Quelques personnalités (Marguerite DURAS, Michel TOURNIER, LE CLÉZIO)
restent à l’écart du Nouveau Roman et consacrent le retour du roman
traditionnel.
Les romans d’ECHENOZ (Lac, 1989) témoignent d’un certain renouveau
du genre.
Parallèlement, continue à se développer une littérature facile pour le
grand public. Elle a permis l’émergence d’œuvres intéressantes, dans le
domaine de la science-fiction et du roman policier (SIMENON).

Pour une information plus précise, reportez-vous à un manuel de littéra-


ture, et surtout lisez le plus possible de textes de ces manuels qui ont
l’avantage de vous présenter un large panorama de la littérature fran-
çaise du XVIe siècle au XXe siècle.

Révisions 9

Cned – Académie en ligne


Fiche
1
2 Les genres littéraires
Les genres littéraires sont des ensembles de textes qui obéissent à des
contraintes et à des conventions communes. Ils fixent le cadre de la
communication qui s’établit, à une époque donnée, entre la production
des écrivains et les attentes du public.
Les critères de reconnaissance des genres ne sont donc pas des règles
immuables ; ils résultent d’une histoire, qui a abouti aux principaux
genres que nous avons coutume de distinguer encore aujourd’hui : le
roman, la poésie, le théâtre, la littérature d’idées, le biographique.

Le roman
Le mot désigne au Moyen Âge un récit versifié en langue romane (langue
vulgaire, par opposition au latin). Depuis le XVIIe siècle, il désigne une
œuvre narrative en prose racontant des actions imaginaires. Genre
dominant au XIXe siècle, le roman demeure très vivant au XXe siècle :
n’étant pas défini par des contraintes rigoureuses, il aborde les sujets
les plus variés.
Le genre romanesque se divise en de nombreux sous-genres :
– roman psychologique (importance des caractères) ;
– historique (cadre d’une époque réelle) ;
– régionaliste (cadre local typé) ;
– fantastique (qui introduit le surnaturel dans le monde réel) ;
– épistolaire (par lettres) ;
– policier, d’aventures, de science-fiction, etc.
La nouvelle et le conte sont des formes narratives brèves. La nouvelle vise
plutôt la vraisemblance mais peut être fantastique ; le conte (merveilleux,
fantastique, philosophique...) ne recherche pas le réalisme.

La poésie
La poésie comprend traditionnellement plusieurs genres :
– épique (récit d’événements héroïques) ;
– lyrique (expression des sentiments personnels) ;
– didactique (enseignement moral ou philosophique) ;
– dramatique (le théâtre, considéré longtemps comme une forme de
poésie).
e e
Aux XIX et XX siècles, elle s’est assimilée surtout à la poésie lyrique.

10 Révisions

Cned – Académie en ligne


Les principaux sous-genres, depuis l’Antiquité, sont :
– l’ode (poème lyrique au sujet grave) ;
– la fable (fiction avec morale) ;
– l’élégie (au sujet tendre et triste) ;
– la satire (qui attaque les mœurs).
D’autres distinctions se fondent sur la versification (formes fixes, comme
le sonnet ou la ballade).
La poésie lyrique a défini ses formes au XVIe siècle (RONSARD, du
BELLAY). Elle s’est renouvelée, au XIXe siècle, chez les romantiques, les
parnassiens, les symbolistes.

Le théâtre
La tragédie codifiée au XVIIe siècle d’après les règles de l’Antiquité (« les trois
unités » : d’action, de temps et de lieu ; les cinq actes), met en scène
des personnages de rang élevé, confrontés à un destin exceptionnel.
Le dénouement est en général malheureux. La tragédie fait appel au
pathétique pour éveiller chez le spectateur « la crainte et la pitié ».
La comédie met en scène des personnages de condition modeste ou moyenne.
Son dénouement est heureux. Elle cherche à susciter le rire. Elle se
développe au XVIIe siècle, elle propose une représentation des mœurs
et des caractères qui la distingue de la farce (fondée sur un comique
plus grossier).
Le drame emprunte à la fois à la tragédie et à la comédie : drame bourgeois
(DIDEROT, BEAUMARCHAIS au XVIIIe siècle) ; drame romantique (HUGO, MUSSET
au XIXe siècle) qui se libère des règles et mélange les tons.
Au XXe siècle, ces trois appellations ne correspondent plus à des modèles
bien définis ; c’est le terme de pièce qui est le plus souvent employé.

La littérature d’idées
Un auteur, au moyen d’une argumentation, développe, expose et défend
une position.
On peut distinguer, en particulier :
L’essai l’auteur, dans une œuvre en prose ne relevant pas de la fiction, formule
ses réflexions sur les problèmes dont il traite, et il s’efforce de convaincre
ses destinaires du bien-fondé de ses positions.
La préface l’auteur déclare quels sont ses choix esthétiques, pourquoi il a écrit son
œuvre.
Le manifeste c’est une déclaration dans laquelle l’auteur présente ses conceptions,
ses objectifs.
Le pamphlet œuvre souvent brève, elle s’en prend avec violence à un système,
une institution, des personnes. L’argumentation est souvent moins
rationnelle que caricaturale.

Révisions 11

Cned – Académie en ligne


Le biographique
Il regroupe les œuvres qui rendent compte du cours d’une vie. On peut
distinguer en particulier :
La biographie l’auteur raconte la vie d’un autre que lui, choisie pour l’intérêt qu’elle
représente.
L’autobiographie l’auteur raconte sa propre vie, en donnant pour vrai tout ce qu’il rapporte
(pacte autobiographique).
Le journal intime textes écrits au jour le jour, donc discontinus. En principe, ils ne sont pas
destinés à être publiés.
Les mémoires un auteur raconte les événements historiques dont il a été témoin ou
acteur.

12 Révisions

Cned – Académie en ligne


Fiche
1
3 Les registres
Le registre (autrefois ton ou tonalité) d’un texte est choisi par l’auteur selon
l’effet qu’il veut produire sur le destinataire : exaltation, tristesse, rire, colè-
re… Il est obtenu par un certain nombre de procédés d’écriture : vocabulaire,
rythme de la phrase, structure du texte et des phrases, figures de style…
C’est ainsi que l’on peut trouver :

Le registre (du grec pathos : la souffrance) ; le latin a tiré du grec le verbe pati :
pathétique souffrir, à partir duquel on retrouve le mot patient → le patient du
médecin → le malade → l’auteur cherche à émouvoir le lecteur en
présentant des situations ou des discours marqués par la souffrance et
la passion.
L’enfant avait reçu deux balles dans la tête. […]
Une vieille grand-mère était là qui pleurait.
Nous le déshabillions en silence. Sa bouche,
Pâle, s’ouvrait ; la mort noyait son œil farouche ;
Victor HUGO, " Souvenir de la nuit du 4 ",
Les Châtiments, II, 3.

Le registre → il exprime le désespoir né du sentiment qu’un destin fatal écrase


tragique l’homme.
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée:
C’est Vénus tout entière à sa proie attachée.
Jean RACINE, Phèdre, I, 3.

Vénus, déesse de l’amour, poursuit de sa vengeance la famille de Phèdre.

Le registre (du grec drama : l’action) → il caractérise la montée d’une tension, une
dramatique succession d’événements violents.

Important

On confond souvent tragique et dramatique dans le langage


courant parce que ces deux genres mettent en scène des
conflits violents. Toutefois la tragédie nie la liberté d’action
du héros et aboutit à une issue fatale alors que le drame
reconnaît aux personnages la possibilité de prendre en main
leur destin.

Révisions 13

Cned – Académie en ligne


Le registre (du grec epos : parole célébrant les exploits d’un héros) → il magnifie les êtres et
épique les événements, évoque les valeurs collectives d’un groupe ou d’une société.
C’était la vision rouge de la révolution qui les emporterait, tous, fatalement, par
une soirée sanglante de cette fin de siècle. Oui, un soir, le peuple lâché, débridé,
galoperait ainsi sur les chemins ; et il ruissellerait du sang des bourgeois, il pro-
mènerait des têtes, il sèmerait l’or des coffres éventrés.
Émile ZOLA, Germinal.

Le registre (du grec lura = lyre → instrument de musique). Le lyrisme est, à l’origine,
lyrique un chant que le poète accompagne de sa lyre. Le ton lyrique évoque,
la plupart du temps à la première personne, des sentiments intimes
communs à tous les hommes et il cherche à émouvoir.
Si je mourais, là-bas, sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l’armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur.
Guillaume APOLLINAIRE, Poèmes à Lou (XII)

Le registre → il vise à provoquer l’amusement, le rire ; il présente de nombreux as-


comique pects : simple comique verbal - caricature - parodie - absurde - humour
- ironie. (Une fiche particulière est réservée à l’ironie).
On dit que la Terre est ronde. Mais c’est une plaisanterie. Il n’y a d’ailleurs qu’à la
regarder. Elle est toute couverte de bosses, de cicatrices, de gros furoncles, toute
mal cuite et toute mal fichue ; ravinée de crevasses, de rides, de creux, de sillons,
percée de trous comme un gruyère. Des trous pleins d’eau. C’est ce qui permet
de prendre des vacances. Si la Terre était ronde, il n’y aurait pas de vacances.
L’homme ne pourrait plus se reposer. Les vacances le jettent en effet, à pleines
poignées, à la surface du globe. Grâce aux trous et aux bosses, les uns tombent
dans les trous et les autres s’accrochent aux bosses.
Alexandre VIALATTE, Chroniques des grands micmacs, 1989

Le registre (du latin orator : orateur) → il caractérise le discours de celui qui veut
oratoire impressionner et persuader ses auditeurs ou ses lecteurs.
Enfin, je m’adresse à la France. Eh bien ! Mon cher et vieux pays, nous voici donc
ensemble encore une fois, face à une lourde épreuve. En vertu du mandat que le
peuple m’a donné et de la légitimité nationale que j’incarne depuis vingt ans, je
demande à tous et à toutes de me soutenir quoi qu’il arrive.
Charles DE GAULLE, 29 janvier 1960, Discours et Messages T.3.

Le registre (du grec polemikos : relatif à la guerre) → il caractérise un débat où


polémique l’échange d’arguments prend un tour agressif.
Mais qu’un député, ou un sénateur, ou un président de République, ou
n’importe lequel parmi tous les étranges farceurs qui réclament une fonction
élective, quelle qu’elle soit, trouve un électeur, c’est-à-dire l’être irrêvé, le martyr
improbable, qui vous nourrit de son pain, vous vêt de sa laine, vous engraisse

14 Révisions

Cned – Académie en ligne


de sa chair, vous enrichit de son argent, avec la seule perspective de recevoir, en
échange de ces prodigalités, des coups de trique sur la nuque, des coups de pied
au derrière, quand ce n’est pas des coups de fusil dans la poitrine ; en vérité, cela
dépasse les notions déjà pas mal pessimistes que je m’étais faites jusqu’ici de la
sottise humaine, en général, et de la sottise française en particulier. (…)
Octave MIRBEAU, Le Figaro, mercredi 28 novembre 1888,
Octave MIRBEAU, Combats politiques.

Le registre (du grec didaskein : enseigner) → il définit le ton de l’auteur qui veut
didactique informer et instruire ses lecteurs.
Pour fabriquer un outil de pierre taillée efficace, il ne suffit pas de frapper sur un
caillou jusqu’à ce qu’il éclate : on s’en est bien aperçu le jour où l’on a essayé
de reproduire les principaux types d’outils préhistoriques. Alors – et aussi en
observant la même technique chez les indigènes qui la possèdent encore – on a
découvert la complication des procédés indispensables…
Claude LÉVI-STRAUSS, Race et histoire, 1952

Un auteur peut mêler plusieurs registres pour renforcer l’impact de son


discours. Dans un texte argumentatif, on peut ainsi trouver des passages
épiques pour valoriser ceux qui partagent la thèse de l’auteur ou des
faits qui viennent à l’appui de cette dernière, des passages ironiques
pour dévaluer la thèse adverse, des passages lyriques pour émouvoir
le lecteur et l’inciter à agir, des passages didactiques pour présenter les
arguments…

Révisions 15

Cned – Académie en ligne


Fiche Figures de style
1
4 et versification

A Stylistique
Voici quelques-unes des figures de style les plus fréquemment utilisées.

1. Les figures par analogie


La comparaison est introduite par un mot spécial, généralement : comme, ainsi que, de
même que, etc.
Ex : Il est courageux comme un lion.

La métaphore est une comparaison qui n’est pas entièrement exprimée.


Ex : Il brûlait de rage.

La personnifi- Cela consiste à représenter sous les traits d’un personnage une chose
cation inanimée ou abstraite.
Ex : les personnifications de la Mort.

L’allégorie Façon de présenter, par une personnification prolongée, une idée abstraite.
Ex : Chez Verlaine, le chevalier (= la foi).
Quelquefois, pour indiquer l’allégorie, on se contente d’ajouter au nom
abstrait une majuscule.
Ex : le Soir (Baudelaire).

2. Les figures par substitution


La métonymie consiste à remplacer un mot par un autre mot qui entretient avec elle une
relation logique. C’est le fait de désigner :
- le contenant pour le contenu. Ex : un verre de lait,
- le lieu pour la chose. Ex : le champagne,
- la partie pour le tout. Ex : le fer (=l’épée),
- l’abstrait pour le concret. Ex : boire la mort (= le poison).

La périphrase groupe de mots pour remplacer un mot.


Ex : la reine des nuits (= la lune).

3. Les figures par opposition


Certaines figures reposent sur l’opposition.
L’antithèse Ex : « Je t’aimais inconstant, qu’aurais-je fait fidèle ? » (Racine)
inconstant ≠ fidèle.

16 Révisions

Cned – Académie en ligne


Le chiasme est un croisement, de termes A+B/B+A
Ex : « La garde, espoir superbe et superbe pensée ». (Victor Hugo)
nom + adjectif ; adjectif + nom.
Il peut renforcer une double antithèse.
Ex : « Un noble s’il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans ap-
pui ; s’il vit à la cour, il est protégé mais il est esclave. » (La Bruyère).

L’antiphrase consiste à exprimer une idée en disant le contraire par ironie.


Ex : « Quel courage ! » pour dénoncer la lâcheté.

L’oxymore consiste à accoupler deux mots que la langue commune n’a pas l’habi-
tude d’associer parce que leurs sens suggèrent des idées différentes et
même opposées.
Ex : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles ». (Corneille).

4. Les figures par amplification et atténuation


L’hyperbole exagération. Ex : « Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée ».
(Racine).

La gradation consiste à ordonner selon une progression croissante les termes d’un
énoncé pour créer une dramatisation.
Ex : « Va, cours, vole et nous venge .» (Corneille)

L’euphémisme c’est adoucir une expression brutale ou choquante.


Ex : Ils ont vécu (= ils sont morts).

La litote toujours de forme négative ; c’est le fait de dire moins, pour faire entendre plus.
Ex : Corneille : « Va, je ne te hais point » (= je t’aime).

La prétérition figure par laquelle on dit, tout en annonçant qu’on ne dit pas.
Ex : Zola : « Je ne me défends pas, d’ailleurs ». (En fait, il se défend).

5. Les figures par répétition


L’anaphore consiste à répéter au moins trois fois un mot ou une expression, en tête
de phrase ou de proposition, pour les mettre en relief.
Ex : « Rome, l’unique objet de mon ressentiment !
Rome, à qui vient ton bras d’immoler mon amant !
Rome, qui t’a vu naître et que ton cœur adore ! » (Corneille).

La redondance, façon de s’exprimer qui consiste à doubler un mot d’un autre mot ou
le pléonasme d’une expression ayant la même signification.
Ex : descendre en bas.

Le parallélisme répète une construction identique dans deux groupes ou deux propositions.
Ex : Tel père, tel fils.

Révisions 17

Cned – Académie en ligne


6. Le rythme de l’énoncé
L’exclamation Cela consiste à s’adresser brusquement à quelqu’un ou quelque chose.
L’interrogation Ex : Toi, là-bas, ferme la porte !
L’apostrophe

Le rythme (du latin bis : deux). Coordination par : et, ou, ni.
binaire

Le rythme (du latin ter : trois).


ternaire Ex : de la terre, de la mer, des cieux.

La période longue phrase complexe, formée de plusieurs propositions, l’ensemble


ayant un sens complet. La ponctuation y est forte. La période a trois ou qua-
tre membres. La vraie période comporte une subordonnée conditionnelle,
avec une montée (la protase) et une descente (l’apodose). On rencontre
plus souvent des phrases à allure périodique que des périodes vraies.

La phrase sans verbe. Elle crée un rythme de phrases plus haché.


nominale
L’ellipse suppression d’un ou plusieurs mots dans une phrase pour la rendre plus
expressive.

L’inversion (le plus souvent du sujet), c’est placer un mot ailleurs qu’à sa place ordinaire.

Le déplacement En passant devant le nom, certains adjectifs qualificatifs prennent une


de l’épithète valeur affective.
Ex : un homme grand (descriptif) ≠ un grand homme (affectif).

L’asyndète absence de mot de liaison. Elle équivaut souvent à une opposition.


Le présentatif c’est ... qui, c’est.... que, voici, voilà, etc.

B Versification
1. La rime et les jeux sur les sonorités
왘 C’est, à la fin d’un vers, l’identité de timbre de la voyelle finale et de
ce qui la suit.
Ex : mer / fer. [ε r]

La rime est dite suffisante quand il y a comme ici 2 phonèmes (sons)


communs.
Elle est dite pauvre quand il y a 1 phonème commun.
Elle est dite riche quand il y a au moins 3 phonèmes communs :
Ex : mer / amer. [mεr]

18 Révisions

Cned – Académie en ligne


왘 Les rimes sont féminines (terminées par -e muet)
Remarque
ou masculines (terminées autrement que par un -e
muet). Généralement elles sont alternées.
Aux XVIIe et XVIIIe siè-
cles, on trouve norma- 왘 Les rimes sont plates (a a b b), croisées (a b a b) ou
lement 30 % de rimes embrassées (a b b a).
riches.
L’allitération : est le retour insistant d’une même so-
Chez les Parnassiens
norité, une consonne, à l’intérieur d’une phrase, pour
(école poétique du
créer un certain effet d’harmonie suggestive (ou, au
XIXe siècle dont les
contraire, de cacophonie).
principaux représen-
tants sont Théophile L’assonance : est le retour insistant d’une même
Gautier, Leconte de voyelle.
Lisle et José-Maria de
Hérédia), on trouve
60 % de rimes riches. 2. Le vers
Un octosyllabe comporte 8 syllabes.
Un décasyllabe comporte 10 syllabes.
Un alexandrin comporte 12 syllabes.
Un vers blanc est un vers au milieu d’un texte en prose. Cela est interdit
aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Ex : Voltaire : « Rien n’était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné


que les deux armées ».

3. Les coupes
Il faut signaler les coupes importantes.
Ex : « Où suis-je ? Qu’ai-je fait ? Que dois-je faire encore ? » (Racine)
3 / 3 // 6 → égarement du personnage.
La césure à l’hémistiche est la coupe au milieu de l’alexandrin.
Ex : « Le coup passa si près // que le chapeau tomba » (Victor Hugo).

4. L’enjambement
Il y a enjambement (rejet ou contre-rejet) lorsque la fin du vers sépare
deux termes étroitement liés par le sens, entre lesquels le débit normal
ne comporte aucune pause.
Ex : « Lors Sire Rat va commencer à mordre
Ce gros lien [...] » (Marot).
Ex : « Un nuage tombé par terre, horrible, accru
Par des vomissements immenses de fumées » (Victor Hugo).

Révisions 19

Cned – Académie en ligne


5. La diérèse et la synérèse

En versification, la diérèse dissocie en deux syllabes un groupe de voyel-


les.
Ex : vi - o - lence, 3 syllabes (au lieu de : vio - lence, 2 syllabes).
Au contraire, la synérèse est la contraction syllabique qui consiste à pro-
noncer en une seule émission de voix deux voyelles normalement sépa-
rées.
Ex : « Cependant un san - glier, monstre énorme et superbe » (La
Fontaine)
au lieu de : san - gli - er.

6. Le sonnet

C’est un poème à forme fixe. Il comporte :


- deux quatrains (strophes de quatre vers),
- deux tercets (strophes de trois vers).
Les rimes sont fixes selon le schéma suivant :
abba abba c c d e e d (ou bien : e d e).

20 Révisions

Cned – Académie en ligne


Fiche Rédiger une réponse aux
5 questions sur le corpus
Une ou deux questions peuvent vous être proposées. Elles sont conçues
pour vous aider dans la rédaction du travail d’écriture.
Les questions portant sur le corpus appellent une réponse rédigée.
Elles permettent de « vérifier la compréhension des textes et d'engager
un travail d'interprétation. » Ces questions peuvent porter sur le sens ou
le registre des textes, sur un procédé et l'interprétation de ce procédé ou
sur les caractéristiques de l'objet d'étude qu'illustre(nt) le(s) texte(s) sur
le(s)quel(s) porte la question.
Les réponses aux questions de lecture, tout comme le développement
des axes de lecture du commentaire prennent la forme de paragraphes
entièrement rédigés et bien structurés. Des liens logiques relient les dif-
férentes étapes de chaque paragraphe :

La phrase introductive
La première phrase du paragraphe donne le cadre du travail effectué. Elle
répond à la question sous la forme d'une affirmation qui annonce l'idée
directrice du paragraphe, idée formulée dans la consigne (en fait, elle
identifie et définit le procédé ou l'aspect à étudier).
Ex : Soit la question « Étudiez les différents modes d’énonciation repéra-
bles dans ces textes et indiquez quel est leur intérêt pour la contestation
qu’ils véhiculent. »
Phrase introductive : « Ces textes des Lumières mettent en jeu des modes
d’énonciation variés, qui illustrent la richesse des moyens employés par
les écrivains pour contourner la censure. »

La justification
Commenter un texte, c'est aussi argumenter, d'une certaine manière : le
contenu du paragraphe justifie l'idée directrice en s’appuyant sur des citations
pertinentes des différents textes qui correspondent à la consigne donnée.
Ces citations s'accompagnent d’analyses qui construisent le développe-
ment de votre réponse à la question posée.
씮 C'est ici que la réponse doit faire le lien entre les repérages et l'inter-
prétation.
Dans la mesure du possible, confrontez les textes les uns avec les autres.

Révisions 21

Cned – Académie en ligne


La phrase conclusive
La phrase de conclusion montre que vous avez réellement répondu à la
question posée.
Cette méthode s’applique aussi bien aux questions sur corpus qui vous
sont posées dans la première partie du sujet, qu’au traitement des axes
de lecture du commentaire.
En effet, le parcours de lecture qui vous est proposé vous suggère des
axes d’analyse. Or chacun de ces axes équivaut en fait à une question de
lecture sur le texte à commenter.

22 Révisions

Cned – Académie en ligne


Fiche Le commentaire
6 de texte
L’épreuve porte sur un texte relevant des divers genres littéraires (poésie,
théâtre, récit, littérature et idées...) Ce texte est accompagné de toutes les
références et indications indispensables.
Le commentaire est toujours organisé, composé : il faut donc dégager
du texte deux ou trois points essentiels autour desquels s’ordonneront
les remarques.
Il convient d’étudier simultanément le fond et la forme. Les remarques
relatives au style ou à la versification soulignent toujours l’effet produit
et sont indissociables de l’idée ou du sentiment exposé.
Que faut-il entendre par « forme » ?
- l’étude du vocabulaire ;
- les procédés rhétoriques (ou procédés de style) ;
- la versification s’il s’agit d’un poème ;
- la syntaxe, surtout le jeu des personnes et des temps.

Important

Commenter n’est pas :


- faire des considérations vagues à propos de l’auteur,
avec, de temps en temps, une référence au texte ;
- paraphraser le texte, c’est-à-dire en répéter le contenu
en termes légèrement différents.
Le commentaire, dans les séries d’enseignement général,
ne fait pas l’objet d’un libellé particulier, alors que dans les
séries technologiques, un parcours de lecture (en deux ou
trois axes) est fourni.

1. Travail préparatoire

Il vaut mieux commencer par regarder à quel genre littéraire et à quel type
de texte on a affaire.

Type de genre littéraire Questions préparatoires


• Si le texte à expliquer est extrait d’une De quoi s’agit-il ? qui voit ? qui parle ? à qui ?
nouvelle, ou d’un roman, on se pose les ou ? quand ? comment ?
questions traditionnelles : de quoi s’agit-il ?
qui voit ? qui parle ? à qui ? où ? quand ?
comment ?

Révisions 23

Cned – Académie en ligne


• Si le texte est un poème on se posera les De quoi s’agit-il ? qui voit ? qui parle ? à
mêmes questions mais en accordant une qui ? où ? quand ? comment ? Quel usage
grande importance à la versification. des règles de la versification, de la prosodie
observez-vous ?
• Si le texte est tiré d’une pièce de théâtre, Y a-t-il des didascalies ? qui entre en scène
les questions sont un peu différentes; il le premier (et pourquoi) ? qui parle le plus (et
convient d’y ajouter : y a-t-il des didasca- pourquoi) ? y a-t-il des personnages muets
lies ? qui entre en scène le premier et pour- (quelle est leur utilité) ?
quoi ? qui parle le plus et pourquoi ? y a-t-il
des personnages muets (et quelle est leur
utilité ?Bref, on étudiera alors tout ce qui est
propre au théâtre.
→ Ce travail préparatoire permet d’éviter les omissions importantes.

2. Élaboration du plan
Votre commentaire doit s’articuler autour de deux ou trois axes qui cor-
respondent à une problématique qui sera indiquée très clairement dans
l’introduction : « Nous voulons montrer que l’auteur ou que le texte... »,
par exemple : « nous voulons montrer que l’auteur transfigure la réalité »,
« nous montrerons que, sous ses apparences réalistes, ce texte est fan-
tastique »...
Il ne suffit pas de trouver deux ou trois grandes parties ; à l’intérieur de
chacune des sous-parties sont indispensables.
Ceci dit, le commentaire comporte toujours :
– une introduction,
– un développement,
– une conclusion.

3. L’introduction

Elle comporte trois parties :

a) La présentation du texte

Quand on présente un texte, on indique :


– le nom de l’auteur,
– le titre de l’œuvre,
– la date de parution,
– le genre littéraire.
→ Ceci est toujours indiqué dans l’énoncé du sujet.

24 Révisions

Cned – Académie en ligne


b) Le contenu du texte
Le contenu du texte sera énoncé très brièvement, en une ou deux phra-
ses ; on précisera le type du texte et, si nécessaire, le registre.

c) L’annonce de la problèmatique littéraire et du plan


On précise le problème littéraire soulevé par le texte, problème duquel
sera déduit le plan. L’annonce du plan est, en quelque sorte, une ré-
ponse à ce problème : « Nous montrerons dans un premier temps que...
puis que... »
Elle est isolée du développement par deux lignes blanches

4. Rédaction du développement
Les citations Vous devez impérativement vous appuyer sur le texte ; aussi les citations
seront-elles nombreuses. Elles seront relativement courtes et exactes
(toujours entre guillemets).
Elle doivent être bien intégrées à votre devoir. Amenées par une phrase,
elles doivent aussi être parfaitement compréhensibles.
Enfin chaque citation sera commentée, tant pour le fond que pour la
forme (si possible).

La rédaction – Sautez deux lignes entre l’introduction et le développement entre le


proprement développement et la conclusion. Sautez une ligne entre chaque grande
dite partie du développement.

– Quand vous abordez une grande partie du développement, annoncez-


en ou rappelez-en le contenu ; et à la fin de chacune, procédez à une
récapitulation en une phrase.
En passant d’une partie à l’autre, ménagez des transitions qui, en rap-
pelant l’idée directrice de la partie précédente dans un premier temps,
annonce ensuite celle de la partie suivante.

– Chaque partie est subdivisée en sous-parties, qui se présentent sous


la forme de paragraphes. Chaque paragraphe comporte une phrase d’in-
troduction et une phrase de conclusion qui le relie au reste du déve-
loppement. Pensez à utiliser des connecteurs logiques qui mettront en
valeur la structure de votre devoir.
Ainsi, votre devoir donnera l’impression de former un tout.

5. La conclusion

Elle comporte deux parties

Révisions 25

Cned – Académie en ligne


a) Récapitulation

Dans la récapitulation, on tente de préciser les qualités propres au texte


en résumant très brièvement le développement.

b) L’« ouverture » sur d’autres textes

Pour ce qui est de l’ouverture, on établira des rapports d’opposition ou


de ressemblance avec d’autres textes, d’autres auteurs ou d’autres mou-
vements littéraires. Quand il s’agit d’un sujet de type bac, on fait une
ouverture sur les autres textes du corpus.
Comme l’introduction, elle est isolée du développement par deux lignes
blanches.

26 Révisions

Cned – Académie en ligne


Fiche
7 La dissertation
La dissertation constitue un des trois sujets proposés à l’écrit du Baccalauréat.
« La dissertation consiste à conduire une réflexion personnelle et argu-
mentée à partir d’une problématique littéraire issue du programme de
français. Pour développer son argumentation, le candidat s’appuie sur les
textes dont il dispose, sur les objets d’étude de la classe de Première, ainsi
que sur ses lectures et sa culture personnelle », disent les Textes officiels
cadrant l’exercice du Baccalauréat à l’EAF, en fin de Première. Il s’agit donc
d’un développement argumentatif composé, autour d’un ou de plusieurs
objets d’étude au programme. Cette réflexion organisée s’appuie, comme
les deux autres sujets proposés au choix, sur un corpus de trois ou qua-
tre textes (parfois accompagnés d’une image). Le devoir de dissertation
correspondant à cette séquence concernera donc le théâtre.
Quelques sujets possibles à partir des textes de cette séquence :

– Sur l’objet d’étude : théâtre


SUJET : Quel type de théâtre préférez-vous lire ou voir ? La comédie, la
tragédie, le drame ? Développez une argumentation organisée où vous
justifierez votre choix à partir des textes du corpus, des œuvres étudiées
et de votre expérience de lecteur et de spectateur de théâtre.

– Sur l’objet d’étude : la poésie


SUJET : Le poète Alfred de Musset (1810-1857) a dit que la poésie « est la
seule langue que personne ne parle mais que tout le monde comprend ».
Vous commenterez et éventuellement discuterez cette affirmation en vous
appuyant sur les textes du corpus, sur les poèmes que vous avez étudiés
dans le cours et sur vos lectures personnelles.

– Sur l’objet d’étude : le roman


SUJET : Le philosophe Michel Onfray constatait en 2001, dans L’Archipel
des comètes, qu’« on associe toujours le roman à l’affabulation, au men-
songe, à l’invention et à l’imagination». Or, de grands romanciers, comme
Balzac, Flaubert ou Zola, ont prétenduu donner dans leurs œuvres une
image fidèle de la réalité. Le roman vous semble-t-il capable ou non de
restituer le réel ? Vous illustrerez votre réflexion par des références aux
textes du corpus ainsi qu’à vos propres lectures.

Il est important de découvrir cet exercice en classe de Seconde et de vous


y entraîner. Voici donc une fiche qui va vous expliquer à la fois le principe
et la méthode à suivre pour réussir vos dissertations au Lycée. Elle vous
servira de guide pour le devoir correspondant à cette séquence.

Révisions 27

Cned – Académie en ligne


La dissertation en quatre étapes

 Le sujet de la dissertation et la problématique proposée

– Le sujet pose un problème littéraire autour de l’objet d’étude (ou des


objets d’étude) illustré(s) par le corpus du texte.
– Il se présente sous forme d’affirmations, de questions ou de citations.
Etape 1 Analyser le libellé du sujet, les mots-clés, bien comprendre le sujet en
s’aidant du corpus pour en identifier tous les enjeux. Faire une liste des
questions induites par le sujet ; définir les limites du sujet pour éviter
le « hors sujet » ; s’assurer que toutes les questions posées par le sujet
sont identifiées.

 Le choix des thèses, des arguments et des exemples :

C’est le moment de la recherche personnelle : la dissertation étant un


exercice d’argumentation, il faut avoir quelque chose à prouver (la ou les
thèses), des arguments pour convaincre du bien-fondé, des exemples
littéraires (œuvres, passages, citations) pour illustrer le propos.
Etape 2 Rechercher dans le corpus, dans les connaissances sur l’objet d’étude,
dans la culture personnelle (livres lus, émissions, films, pièces de théâ-
tre…) ce qui peut être utilisé pour éclairer les questions soulevées par la
problématique du sujet et étayer les thèses que vous allez défendre. Noter
des citations ou références précises à insérer.

 Le plan de la dissertation :

C’est la recherche de cohérence, de progression logique dans l’argumen-


tation. Il s’agit d’ordonner les idées, les arguments et les exemples pour
les rendre clairs et convaincants.
Etape 3 Classer les découvertes de la phase 2 et élaborer un plan détaillé en deux
ou trois grandes parties ; ces parties correspondent aux idées directrices de
votre réflexion, à des grands thes ou à des points de vue abordés par le sujet.
Y regrouper les arguments et les exemples correspondants en sous-parties.

 La rédaction de la dissertation :

Une dissertation se présente sous la forme cohérente d’un développement


argumentatif en plusieurs parties, de l’introduction qui présente le proble
à la conclusion qui tente de le résoudre.
Etape 4 Rédiger la dissertation (faire un brouillon pour introduction et conclusion) :
– L’introduction : un seul paragraphe d’une quinzaine de lignes : présenter
le sujet, puis expliciter la problématique en insérant les mots-clés ou la cita-
tion entière si elle n’est pas trop longue, enfin annoncer le plan choisi.
– Le développement : il s’agit de rendre claire et apparente la structure : deux
ou trois grandes parties séparées d’une ligne blanche, constituées elles-mêmes
de deux ou trois paragraphes. Prévoir des transitions entre les parties.

28 Révisions

Cned – Académie en ligne


– La transition : ce bref paragraphe (de deux à quatre lignes) ménage
le passage d’une partie à l’autre. Elle dresse le bilan rapide de la partie
précédente pour annoncer la suivante.
– La conclusion : un seul paragraphe, comme l’introduction, d’une quin-
zaine de lignes. Trois grandes composantes : retour à la problématique
de départ pour proposer un bilan de la réflexion, une réponse à la ques-
tion posée par le sujet (prise de position personnelle) et une ouverture
vers d’autres contextes ou d’autres domaines plus généraux.
Les critères d’évaluation qui s’appliquent à la dissertation au Lycée, donc
au baccalauréat en fin de Première, correspondent à ces différentes étapes :
un quart de la note environ est attribué à chacun de ces critères :
 compréhension du sujet et de sa problématique.

 pertinence et richesse de la réflexion ; exploitation du corpus de textes,


mobilisation justifiée des textes et des œuvres étudiés, connaissance
de l’objet d’étude et de ses enjeux.
 cohérence générale de l’argumentation et organisation du propos.

 lisibilité, présentation, correction de l’expression et de l’orthographe.

Révisions 29

Cned – Académie en ligne


Fiche
8 L’écriture d’invention
L’écriture d’invention est un des trois travaux d’écriture proposés à l’écrit
du baccalauréat. Cet exercice y est noté sur 16 points ; il s’agit d’écrire un
texte, en liaison avec un ou plusieurs autres, en respectant des consignes
précises.
On peut distinguer deux sortes d’écrits d’invention :
 ceux qui ont une visée argumentative : dialogue, éloge ou blâme,
défense ou accusation ;
 les réécritures.

Par imitation En reprenant un élément d’un texte étudié (écrire un texte reprenant par
exemple un procédé de style comme la métaphore filée, ou la morale
d’une fable) ;
En reprenant un genre et / ou un registre ;
En imitant un style, écrire « à la manière de » (pastiches ou, au contraire,
parodies).

Par transpo- Du genre (ex : transformer un extrait romanesque en scène de théâtre) ;


sition Du registre (ex : réécrire une scène tragique dans le registre comique) ;
Du point de vue (ex : la même scène racontée par un autre personnage)…

Par amplifica- En imaginant le début ou la suite d’un texte, insérer un dialogue, une
tion description, le développement d’une ellipse narrative, etc.
Dans certains cas, la réécriture peut-être associée à une visée argumentative.

Observation du texte de référence

Il faut bien comprendre le texte-support. Pour cela, on peut s’attacher :


– à la structure ou composition ;
– au rythme ;
– aux thèmes ;
– et, bien sûr, à la forme, aux techniques stylistiques ;
– enfin, dans certains cas, il existe des codes ou conventions (par exemple,
quand on écrit une lettre, on indique le lieu, la date, on s’adresse au
destinataire, d’une manière souvent convenue, on utilise une formule
de clôture, on signe…).

30 Révisions

Cned – Académie en ligne


Lecture des consignes

L’écriture d’invention n’est jamais libre. Elle comporte des contraintes


qu’il faut bien repérer dans le libellé :
– quel est le genre du texte à produire ?
– qui y parle à qui ?
– où ?
– quand ?
– quel est le registre de ce nouveau texte ?
– quel en est le thème, ou le sujet ?
Si l’écrit d’invention a aussi une visée argumentative, il faut bien discerner
la problématique (ensemble des problèmes posés).

Élaboration du plan

Même dans un sujet narratif ou descriptif, il faut élaborer un plan au


brouillon :
 Introduction (lieu, moment, personnage, objet du récit, circonstances
particulières, etc.).
 Développement (péripéties).

 Conclusion (réflexion ou impression d’ensemble).

Parfois, on omet l’introduction en vue d’un effet de surprise (ou, bien sûr,
si l’on rédige la suite d’un texte).

Rédaction

Dans ce type de sujet, la qualité de l’expression est très importante et


fait partie des critères de notation : orthographe et syntaxe correctes ;
précision, variété et richesse du vocabulaire ; aisance du style.
→ Prenons un exemple précis :
Sujet Thésée raconte à Ariane sa descente dans le labyrinthe et sa rencontre
avec le Minotaure dans un registre épique. Vous adopterez ou non l’opi-
nion de Borges quant à la personnalité d’Astérion et présenterez ce récit
sous la forme d’une nouvelle.

a) Lecture des consignes


Il faut extraire du libellé certains éléments :
– Quel est le genre du texte à produire ? Ici : une nouvelle.
– Quelle est la situation d’énonciation ?

Révisions 31

Cned – Académie en ligne


– Qui parle à qui ? Thésée s’adresse à Ariane.
– Où ? Soit en Crète, soit sur le bateau sur lequel ils s’enfuient.
– Quand ? Peu de temps après la mort du Minotaure.
Quel est le registre ? Le registre épique.
Quel est le thème ? La victoire de Thésée sur le Minotaure, dans le
Labyrinthe.
Quelle est la problématique ? Aucune problématique n’est indiquée ; on
sait seulement que l’on est libre quant à la personnalité du Minotaure,
on n’est pas obligé d’adopter l’optique de Borges quant à la personnalité
d’Astérion.

b) Où trouver des idées ?

Dans le texte de Borges, vous avez une description du Labyrinthe, les


rapports du Minotaure avec les hommes sont évoqués.
Enfin, il y a une part d’invention personnelle.

c) Élaboration du plan

Rappel Dans un sujet d’invention, l’élaboration d’un plan au brouillon est indis-
pensable.
Voici comment pourrait s’organiser votre nouvelle.

Plan possible :
 Titre de la nouvelle.

 Thésée laisse ses compagnons près de l’entrée du Labyrinthe et attache


l’extrémité de la bobine de fil.
 Il descend dans le labyrinthe ; impressions et description.

 Sa rencontre avec le Minotaure ; éventuellement dialogue.

 Le combat avec le Minotaure ; éventuellement dialogue.

 La remontée vers la sortie.

 La sortie : la joie des Athéniens, le soulagement de Thésée.

→ Vous pouvez vous entraîner à rédiger cette nouvelle au brouillon.

32 Révisions

Cned – Académie en ligne

Vous aimerez peut-être aussi