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À propos de la PHYSIQUE SOCIALE d’Auguste Comte

Du tango épistémologique entre vérités scientifiques


et raisonnements ésotériques
Par
Faustin ETOUKE,
Épistémologue, Moniteur de Sciences Politiques,
Faculté des Sciences Juridiques et Politiques – Université de Yaoundé II Soa

Hébreux 5 : 7-10
C’est lui qui (…) a appris,
bien qu’il fût Fils,
l’obéissance par les choses
qu’il a souffertes (…) Dieu
l’ayant déclaré souverain
sacrificateur selon l’ordre Le disciple n’est pas plus
de Melchisédek. que le maître ; mais tout
disciple accompli sera
comme son maître.
…dixit LUC (chapitre 6, verset 40),
homme de science et disciple du
Christ.

Il est difficile aujourd’hui, de ne pas être impressionné ou émerveillé, par les


commodités qu’offrent les prouesses technologiques, inhérentes aux recherches
scientifiques appliquées. En matière de télécommunication surtout, L’INSTANTANÉITÉ
ET LA CONVIVIALITÉ DE L’USAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX, contribuent à développer, entre
des citoyens disséminés sur plusieurs continents, une interactivité discursive
accrue, qui défie magnifiquement l’étendue des contraintes géographiques.
Cela étant, en dehors de ce CÔTÉ FASHION ou utilitaire de la science, CÔTÉ QUI
SÉDUIT LE GRAND PUBLIC, il faut reconnaître que la science en tant que telle − dans
son mécanisme mental qui vise la reconstruction mathématique des
phénomènes minéraux, biologiques ou sociaux − est loin d’être une activité
attrayante ou divertissante. En effet, non seulement la science ne draine pas
beaucoup de monde, mais les scientifiques eux-mêmes font parfois peur, car les
profanes doivent bien se demander, comment des Hommes normaux peuvent
dépenser l’essentiel de leur temps dans des laboratoires ou des bibliothèques,
alors que la vie offre une grande variété de plaisirs et d’activités récréatives…
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Par quel que bout qu’on le prenne, et en s’appuyant sur une comparaison
tirée du règne végétal, l’action de la science et des scientifiques, vis-à-vis de
la production des gadgets technologiques, semble aussi mystérieuse que,
l’action des arbres fruitiers, vis-à-vis de la production des éléments comme
mangues, oranges, avocats, etc…
La comparaison utilisée ci-dessus va beaucoup plus loin, car de même qu’un Homme
peut consommer, en quelques minutes, des mangues, oranges ou avocats que des
ARBRES auront mis plusieurs mois à fabriquer, de même un profane peut apprendre
à utiliser, en quelques jours, des gadgets technologiques que des SCIENTIFIQUES
auront mis plusieurs années à fabriquer !
Les propos introductifs qui viennent d’être formulés, N’ONT PAS SEULEMENT POUR
OBJET DE METTRE EN ÉVIDENCE QUE LA SCIENCE COMPORTE DEUX (02) FACETTES, à savoir,
une facette lumineuse ou utilitaire, qui séduit le grand public, et une autre facette
obscure et harassante, faite d’expérimentations incessantes qui feraient fuir le grand
public, MAIS BIEN PLUTÔT D’ATTIRER L’ATTENTION SUR UN CONSTAT TROUBLANT, à savoir
que certains "fruits scientifiques" peuvent demeurer inexploités pendant plusieurs
décennies. En effet, une telle inexploitation de "fruits scientifiques" arrive
généralement lorsque les profanes, qui sont non seulement les principaux
destinataires, mais aussi les potentiels utilisateurs desdits "fruits scientifiques", ne
savent pas quoi en faire, ou bien ne les comprennent pas suffisamment…
Aujourd’hui, au 21ème siècle, malgré la pertinence des développements
formulés sur la PHYSIQUE SOCIALE au 19ème siècle par Auguste Comte, il existe
néanmoins une hérésie inhérente à l’ORGANISATION DU MONDE SCIENTIFIQUE, avec la
subdivision dudit monde en SCIENCES EXACTES et SCIENCES SOCIALES, ce qui montre
bien que − jusqu’à présent − les potentiels utilisateurs de la "Physique Sociale",
ne savent toujours pas comment exploiter ladite "Physique Sociale", ou peut-être
plus exactement, ne la comprennent toujours pas suffisamment, quoiqu’elle ait été
mise à la disposition du grand public, il y a déjà près de deux (02) siècles…
En effet, pour peu qu’on réussisse à accéder à la profondeur de la cohérence
des développements inhérents à la PHYSIQUE SOCIALE, même s’il faut reconnaître
qu’une telle accessibilité n’est pas du tout aisée pour le commun des mortels, on se
rendra assurément compte que les SCIENCES SOCIALES constituent l’horizon
heuristique des SCIENCES EXACTES, et que par voie de conséquence, les études
relatives aux champs de connaissance relevant des SCIENCES SOCIALES, ne peuvent
avoir de réelle pertinence, que si lesdites études sont menées par les plus brillants
esprits des SCIENCES EXACTES.
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Dit autrement, et de manière beaucoup plus pragmatique, l’accès aux études
concernant les disciplines proches des SCIENCES SOCIALES, ne devrait s’opérer qu’en
cycle de Master, car ce sont les études les plus complexes, par contre, les études
relatives aux SCIENCES EXACTES, qui sont plus accessibles au commun des mortels,
devraient couvrir les cycles d’enseignement maternel, primaire et secondaire,
jusqu’au cycle Licence de l’enseignement supérieur…
Qu’il puisse être bien compris, dès à présent, que la différence qui existe entre
les SCIENCES EXACTES et les SCIENCES SOCIALES, est fondamentalement une différence
de degré, et non pas une différence de nature…
Un individu, qui dispose d’une somme d’argent de 10.000 FCFA, ET QUI EST CAPABLE DE
CONVERTIR MENTALEMENT CETTE QUANTITÉ MONÉTAIRE, EN D’AUTRES CATÉGORIES DE QUANTITÉS,
comme des fruits, du plantain, de l’arachide, du poisson, des frais de taxi, des
vêtements, du crédit téléphonique, etc… POSSÈDE L’ESSENTIEL DES BASES NÉCESSAIRES
À LA COMPRÉHENSION DES MATHÉMATIQUES…
Dit autrement, et en conformité avec la hiérarchie des domaines de connaissance
élaborée par Auguste Comte, ce sont les Mathématiques qui constituent le
niveau le plus élémentaire de toute connaissance, ce qui signifie TRÈS PRÉCISÉMENT
que le plus facile pour tout être humain, c’est l’apprentissage des Mathématiques,
comme le prouve bien la facilité avec laquelle, la plupart des personnes manipule des
billets de banque et des pièces de monnaie.
Il faut donc surtout bien se rendre compte que, SI À L’ÉCOLE, LES MATHÉMATIQUES
SEMBLENT DIFFICILES À COMPRENDRE, c’est simplement parce que les programmes
d’apprentissage sont mal conçus, car lesdits programmes d’apprentissage ne sont
conçus ni à partir du vécu quotidien des élèves, ni à partir d’un séquençage
algorithmique des notions mathématiques, puisque l’esprit humain est très réceptif
à tout ce qui est structuré algorithmiquement.
Cela étant, voici présentée ci-dessous, PAR NIVEAU DE COMPLEXITÉ CROISSANT,
la hiérarchie des domaines de connaissance élaborée par Auguste Comte :

1°) Mathématiques…
2°) Astronomie… 3°) Physique… & 6°) Physique Sociale
4°) Chimie… 5°) Biologie…
Même s’il peut être compréhensible, voire excusable que, dans les siècles
antérieurs, des intelligences insuffisamment structurées aient créé une division
artificielle entre SCIENCES EXACTES et SCIENCES SOCIALES, il est devenu nécessaire,
aujourd’hui, de dire très clairement, qu’une telle division artificielle, ne relève que
d’une ignorance manifeste, et donc est constitutive d’une hérésie épistémologique !

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Aux yeux d’Auguste Comte, l’expression PHYSIQUE SOCIALE englobe
toutes les Sciences Sociales, notamment la sociologie et la science politique, c’est-
à-dire toutes les sciences qui se donnent pour ambition de comprendre le
comportement humain, beaucoup plus à l’échelle collective qu’à l’échelle individuelle.
Et ce qui est assez impressionnant, c’est la clairvoyance heuristique
qu’a pu avoir, il y a deux (02) siècles, ledit Auguste Comte, car il a réussi à
comprendre QU’IL EXISTE UN DEGRÉ DE COMPLEXITÉ CROISSANT, lorsqu’on traverse
des réalités liées aux Mathématiques vers celles liées à l’Astronomie, et
ensuite à la Physique, à la Chimie, et à la Biologie, pour enfin atteindre le
stade ultime de la Physique Sociale.
Dit autrement, QUELLE QUE DÉSOBLIGEANTE QUE PUISSE ÊTRE CETTE
VÉRITÉ RÉVÉLÉE PAR AUGUSTE COMTE, la plupart des raisonnements
produits par des gens qui se réclament des SCIENCES SOCIALES, mais sans avoir de
véritables assises dans les SCIENCES EXACTES, reposent en termes de méthode,
beaucoup plus sur l’imagination que sur l’observation, et en termes de doctrine,
dans la prétention hasardeuse d’exercer un contrôle illimité sur des phénomènes
sociaux, dont les lois intrinsèques sont pourtant ignorées. En français facile,
aujourd’hui encore, un certain nombre de travaux inhérents aux SCIENCES SOCIALES,
relèvent beaucoup plus d’une fiction romanesque imaginée par leurs auteurs, plutôt
que d’une réelle objectivation des phénomènes sociaux…
Les conséquences de la méconnaissance de l’ordonnancement des domaines
de connaissance élaboré par Auguste Comte, notamment au sein des sociétés
négro-africaines, entraîne de graves dérèglements sociaux, où il est loisible de
constater une prévalence très prononcée des RAISONNEMENTS ÉSOTERIQUES
sur des VÉRITÉS SCIENTIFIQUES. Nous appelons "raisonnements ésotériques",
des idées formulées et vulgarisées, par ces gens qui se réclament des
SCIENCES SOCIALES, mais sans avoir de véritables assises dans les SCIENCES EXACTES.
Et nous verrons que lesdits raisonnements ésotériques, s’expriment non seulement
subrepticement dans des confréries d’accès public comme les Universités, mais
aussi bestialement dans des confréries non ouvertes au public.
S’agissant de la prégnance des raisonnements ésotériques dans des confréries
d’accès public comme les Universités, notamment au Cameroun, il faut surtout
mentionner l’effort idéologique titanesque qui y est opéré, pour essayer d’asseoir
dans les consciences, UN ORDRE SOCIO-ÉCONOMIQUE SURRÉALISTE. Voilà un pays très
friand de biens manufacturés comme motos, voitures, téléviseurs, mais que le
système universitaire camerounais n’est pas capable de générer, et où des gens
continuent de croire que lesdits biens manufacturés tombent du ciel, faisant semblant
d’ignorer que c’est grâce aux ressources naturelles camerounaises, qu’ils ont accès
auxdits biens manufacturés, qui sont fabriqués à l’étranger, par de vrais scientifiques.
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Surfant sur cette hypocrisie sociale, où la quasi-totalité des bureaucrates
camerounais fait semblant de travailler, ALORS QU’À PRÈS DE 80%, c’est
l’exploitation des ressources naturelles qui fait, et défait, l’essentiel du mouvement
économique du Cameroun, on verra apparaître certains dérèglements sociaux…
— Au lieu d’investir une dizaine d’années, après le CEP qui correspond au summum
d’éducation de l’enseignement primaire, sur la formation des Citoyens camerounais,
pour obtenir une main-d’œuvre qualifiée, SUSCEPTIBLE À TERME DE CONTRIBUER À LA
PRODUCTION DES BIENS MANUFACTURÉS, on verra des gens qui vont préférer investir
deux (02) ou trois (03) ans, sur la formation de quelques militaires, car il s’agit pour
ces gens d’être prêts à réprimer, jusqu’au sang si nécessaire (comme on peut
le voir dans les régions dites anglophones du Cameroun), toute contestation
populaire de l’ordre socio-économique actuellement en vigueur au Cameroun ;
— Le spectacle ubuesque d’une population exsangue qui, livrée à la misère, et étant
consciente que les militaires n’hésiteront pas à ouvrir le feu sur elle, en cas de
contestation de l’ordre socio-économique, va se réfugier à outrance dans une
religiosité effrénée, croyant abusivement que c’est Dieu qui viendra arbitrer les
opérations de production, de distribution et de consommation des biens terrestres ;
— Le spectacle pathétique de certains bureaucrates camerounais, QUI S’ÉTANT
ENRICHIS EXTRAORDINAIREMENT, soit indirectement par le système scandaleux des
marchés publics, soit directement par la prévarication de la fortune publique,
essayent après coup de se donner bonne conscience, en rétrocédant une infime
partie de leur patrimoine, dans des activités culturelles, religieuses ou sportives ;
— L’actuelle farce médiatique, où après le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au
Cameroun, des amuseurs publics en mal de visibilité, se déchaînent dans les médias,
pour soi-disant dénoncer les sommes faramineuses des infrastructures publiques
camerounaises, comme si c’est aujourd’hui qu’ils découvraient "ce système de
redistribution À PARFAIRE" de la rente des ressources naturelles camerounaises ;
— La dénaturation profonde de l’institution universitaire camerounaise, car elle
correspond désormais à une opportunité d’insertion socio-économique, et non plus
au creuset de la rationalité scientifique... Le plus important étant devenu d’être recruté
"Enseignant d’Université", pour échapper au misérabilisme ambiant du quotidien des
citoyens camerounais, on voit des jurys de complaisance se réunir pour décerner le
titre de « Docteur » à des gens qui n’en ont pas le niveau. Lesdites gens se
précipiteront d’ailleurs d’enfouir leurs Thèses au fond des tiroirs, après la soutenance,
car étant bien conscients eux-mêmes, que ce ne sont que des fictions romanesques.
Ces mêmes gens, qui se font toujours facilement recruter, finissent par déserter les
amphithéâtres, à défaut d’y venir servir une rhétorique insipide aux apprenants.

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S’agissant de la prégnance des raisonnements ésotériques dans des confréries
non ouvertes au public, à l’instar des loges maçonniques ou rosicruciennes,
il nous plaît de rappeler, ici et maintenant, ce que nous avons déjà dit en 2014, dans
notre mémoire de Master en Science Politique, intitulé « L’émergence camerounaise
à l’horizon 2035 : entre croissance économique et qualité de vie », à savoir que,
relativement aux facteurs exogènes pouvant influer sur l’émergence camerounaise,
il est nécessaire de déconstruire les raisonnements ésotériques des confréries sus-
citées, afin de contribuer à l’avènement d’un ordre socio-économique international, un
peu moins inégalitaire que l’actuel.
L’idée de génie de ce type de confréries est de faire croire aux gens qu’il existe un
lien entre ÉLÉVATION SPIRITUELLE et ACCEPTATION DE CERTAINES PRATIQUES CORPORELLES.
Sans nécessairement vouloir enfoncer une porte ouverte, disons simplement qu’il y a
des compatriotes camerounais, tels Jean Pierre Ombolo, Daniel Ebale Angounou ou
Charles Ateba Eyene, qui relatent des cérémonies où cannibalisme, inceste,
zoophilie et homosexualité sont récurrents, et pratiqués par des gens qui cherchent à
acquérir une certaine ascendance ou élévation spirituelle…
La stupidité de telles personnes, n’a d’égale que la bestialité inhérente aux
raisonnements ésotériques, qui font le lit des confréries sus-mentionnées. QU’IL SOIT
BIEN COMPRIS, DÈS À PRÉSENT, QUE L’ÉLÉVATION SPIRITUELLE EST UN MÉCANISME
ESSENTIELLEMENT ENDOGÈNE, QUI NE S’OBTIENT QUE PAR UN TRAVAIL HARASSANT ET
CONTINUEL SUR SON PROPRE ESPRIT. Si tant est qu’il soit besoin d’une illustration, qu’il
suffise de penser au jeune élève qui accède en classe de 6ème, et qui sept (07) ans
plus tard, obtient un Baccalauréat "C", pour bien se convaincre que la profonde
modification de l’esprit dudit élève, n’est que le résultat d’une interaction discursive
entre les discours professés par les Enseignants, et l’intériorisation effective desdits
discours par l’élève : ce qui n’est rendu possible que par un travail harassant
et continuel de l’élève… Et à l’intention des illuminés qui seraient tentés de penser
aux "Notes Sexuellement Transmissibles", ils feraient mieux de se rendre compte que
c’est l’ENSEIGNANT qui donne la "Note", ce qui veut dire très précisément que ce
n’est pas l’ACTE SEXUEL qui donne ladite Note… Et d’ailleurs dans ce cas, il faut
bien se rendre compte que l’élève obtient seulement la "Note", mais pas le plus
important, à savoir le niveau intellectuel qui correspond à la Note obtenue !
Sachant qu’un problème bien posé est à moitié résolu, sachant que l’ignorance
est la plus grave de toutes les maladies, puisse-t-il être vérifié qu’à la faveur du
septennat des grandes opportunités, des opportunités aussi grandes que la réforme
du système éducatif camerounais soient pleinement accomplies…

Achevé et Publié à Soa, le 27 décembre 2018


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