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BÉTON ARMÉ 02.19.03.

01

POUTRES CLOISONS Version 1

VOILES – DRAPEAUX Décembre 1999

Principes de justification Page 1/9

SOMMAIRE

0. AVERTISSEMENT 1
1. PRINCIPE 1
2. MÉTHODES DE CALCUL 4
2.1 Cas d’une seule ouverture 4
2.2 Cas de plusieurs ouvertures superposées 4
2.3 Cas des voiles situés à l’extérieur en console 7
3. EXEMPLE 8
4. BIBLIOGRAPHIE 9

0. AVERTISSEMENT

Confidentiel SOCOTEC
Le contenu du présent fascicule peut trouver son application dans le cadre de nos missions L, LP et LE
(solidité).

1. PRINCIPE
La création d’ouvertures dans les voiles porteurs est parfois inévitable, en raison de la nécessité
d’avoir une « transparence » au niveau du rez-de-chaussée, ou de réserver un passage pour la
circulation de véhicules, au niveau des parkings.
On se trouve alors dans l’obligation :
- soit de prévoir des poutres très sollicitées, présentant des inconvénients d’encombrement et de
coût élevé ;
- soit d’adopter la disposition dite « voile en drapeau » dans laquelle la déviation des charges
verticales est obtenue par l’intervention de forces horizontales au niveau des planchers.

• Origine : Département Structures Enveloppe Partitions • Auteur : J.-M. Paillé MB

• Diffusion : R02 – P02

• Fascicule annulé : néant


© 1999 SOCOTEC 99-1763
Principes de justification

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Le fonctionnement du voile en drapeau est possible :


- soit dans un système symétrique, qui est le cas le plus favorable (bien que des charges
d’exploitation donnent toujours lieu à une certaine dissymétrie) ;
- soit dans un système dissymétrique, et dans ce cas l’importance des forces horizontales,
nécessaires à la stabilité du voile-drapeau peut conduire à réaliser un système rigide de
contreventement dans les refends voisins.
En outre, le voile-drapeau peut être situé à l’intérieur ou à l’extérieur des éléments porteurs des
niveaux bas.
En théorie, le transfert des charges verticales aux éléments porteurs s’effectue dans la zone
inférieure du voile-drapeau, sur une hauteur égale à 2 fois la valeur du porte-à-faux (le tracé des
isostatiques montre qu’au dessus, la matière « ignore » qu’il existe une anomalie dans la structure).
Bien entendu, les charges sollicitant la partie basse du voile-drapeau doivent être suspendues à la
partie haute par un ferraillage approprié. En outre, lors de la construction, un système d’étaiement
efficace doit supporter ces charges, jusqu’à ce que la résistance de la partie active du voile-drapeau
soit acquise.

FIG.1 : CAS INTÉRIEUR

Dans le cas de la figure 1 (voir FIG.1), les linteaux entre les ouvertures jouent le rôle de tirants ou de
butons ; à cause de la dissymétrie du système, les planchers doivent constituer une poutre au vent
dans leur plan horizontal. Les efforts horizontaux sont importants, et peuvent devenir prohibitifs ; si
plusieurs murs sont constitués de cette façon, il faudra alterner la position des ouvertures en passant
d’un refend à un refend voisin.

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FIG.2 : CAS EXTÉRIEUR

En ce qui concerne le voile-drapeau (voir FIG.2), l’effort tranchant vertical dû aux charges en
porte-à-faux ne peut être équilibré que dans les linteaux : on a le fonctionnement dit « en peigne »,
qui nécessite un encastrement des linteaux soit à gauche des ouvertures, soit à droite des
ouvertures, soit des deux côtés.
Le voile-drapeau (voir FIG.2) constitue une console courte et à ce titre, son ferraillage relève des
règles BAEL [Cf.(1)] et le fascicule 02.20.02.01 [Cf.02.20.02.01].
Cependant, les règles BAEL admettent que dans le cas de charges appliquées à différents niveaux,
on peut soit considérer des consoles fictives à plusieurs niveaux, soit reporter les charges sur une
seule console fictive en partie inférieure.

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2. MÉTHODES DE CALCUL
2.1 Cas d’une seule ouverture

FIG.3 : CAS D’UNE SEULE OUVERTURE

Si l’ouverture est située entre les appuis des voiles, on calcule chaque moitié latérale comme une
console appuyée en pied sur l’appui et retenue par un buton en tête et un tirant en bas (voir FIG.3).

M = Pλ = Fz FOR.1

avec λ = excentricité de la résultante P des charges appliquées par rapport au nu d’appui.

2.2 Cas de plusieurs ouvertures superposées


2.2.1 CAS DES OUVERTURES CENTRÉES
Dans le cas général où les planchers des différents niveaux sont tous identiques (hauteur entre
planchers et épaisseur de dalles identiques) (voir FIG.4) et en supposant une redistribution linéaire
du moment sur ces planchers, la formule donnant les efforts par niveaux est égale à :

di
Fi = M FOR.2
Σ d 2i

avec di = distance du niveau considéré par rapport au point équidistant des 2 planchers extrêmes,
et :

M=Pλ FOR.3

avec P et λ ayant les mêmes définitions que ci-dessus.

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FIG.4 : OUVERTURES SUPERPOSÉES

Dans le cas où les planchers ont des sections ou des hauteurs d’étages différentes, la part du
moment équilibré par les planchers est à répartir au prorata de leurs sections respectives, en
supposant également une redistribution linéaire du moment entre appuis, soit :

d i Si
Fi = M FOR.4
Σ Si d i2

avec Si = section du buton ou du tirant


di = distance du niveau considéré par rapport au centre de gravité des planchers.
Les forces Fi doivent s’équilibrer en butée sur la zone supérieure et en traction sur la partie inférieure
par l’intermédiaire de tirants.

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2.2.2 CAS DES OUVERTURES EXCENTRÉES


Si le moment M dû à chacune des parties de voiles situées de part et d’autre de l’ouverture n’est pas
identique, les forces Fi ne s’équilibrent plus. Il faut alors rechercher une stabilisation de ces forces
sur d’autres éléments de contreventement. Le plancher assure le transfert de ces forces comme une
poutre au vent. Il faut disposer des armatures en renfort des chaînages classiques pour assurer la
sous-tension des voûtes qui peuvent se créer (voir FIG.5).

FIG.5 : REDISTRIBUTION D’EFFORTS

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Chaque « voile-drapeau » doit comprendre des suspentes situées à leurs extrémités afin de
remonter les charges des planchers inférieurs (voir FIG.6).

FIG.6 : SUSPENTE

2.3 Cas des voiles situés à l’extérieur en console


On est ramené au cas des voiles en consoles courtes traités au fascicule 02.20.02.01
[Cf.02.20.02.01].

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3. EXEMPLE
Soit la poutre voile de 8,10 m de portée et comprenant une file d’ouverture de 1,80 centrée au milieu
de la portée. Ce voile reprend 4 planchers (voir FIG.7). La hauteur d’étage est de 2,70 m.

FIG.7 : EXEMPLE

Au niveau du plancher inférieur, les charges appliquées sont :


g = 0,40 MN/m pour les charges permanentes
q = 0,10 MN/m pour les charges d’exploitation
chaque plancher amenant le ¼ de ces valeurs.
Évaluons le moment M = P.λ avec :

3,15
λ= = 1,58
2

Pa = 1,35 × 0,40 + 1,5 × 0,10 = 0,69 MN / m

P = 0,69 × 3,15 = 2,17 MN


(On a négligé la part de charge située sous les ouvertures)

d’où :

M = 2,17 × 1,58 = 3,43 MNm

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d’où :

4,05
F4 = F1 = 3,43 × = 0,38 MN
(
2 1,352 + 4,052 )
d’où la présence d’un tirant à disposer dans la dalle du plancher ou le linteau inférieur, de section :

0,38
A= = 8,8 10− 4 m2 = 8,8 cm2 soit 5 HA16
435

Le linteau supérieur (sous terrasse) travaille en buton sous F1 = 0,38 MN. Cette valeur est reprise
sans justification complémentaire par le linteau et la dalle (largeur participante de la dalle de chaque
côté du linteau égale au 1/10ème de la portée du linteau). On calcule sur le même principe les aciers
du tirant à placer au plancher supérieur.
Le chaînage vertical CHV doit disposer d’une section de ferraillage A’ égale à :

Fv
A’=
f ed

avec :

0,69 3,15
Fv = × = 0,27 MN
4 2
(charge amenée par le plancher inférieur et en négligeant également la charge
située sous l’ouverture)

d’où :

0,27
A’ = = 6,2 10− 4 m2 = 6,2 cm2 soit 4 HA14
435

de longueur égale à :

h + 50 φ = 2,70 + 0,70 = 3,40 m

4. BIBLIOGRAPHIE
(1) DTU Règles BAEL 91, Règles techniques de conception et de calcul des ouvrages et
constructions en béton armé suivant la méthode des états limites, Cahiers du CSTB 2568, Groupe
DTU, Paris, 03-92 (numéro classement AFNOR P 18-702) [Cf.BIB.16030-03].
(2) M. Thonier, Conception et calcul des structures de bâtiment, 06-95 [Cf.BIB.24016-01].

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