Sommaire

Dossier médical
Les plantes anti-inflammatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Rencontre avec Patrick Baqué
La phyto passe son grand oral
à la faculté de médecine de Nice. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Le bon choix
Une spiruline de qualité, sans métaux lourds. . . . . . . . 10
Naturopathie
Burn-out, dépression, addictions :
Testez votre réseau avant que ça n’empire. . . . . . . . . . . 12
Faites-le vous-même
Les plantes médicinales
en cuisine ? Une vraie bonne idée ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Les plantes ont la parole
Interview exclusive de l’armoise commune . . . . . . . . . 20
ISSN 2296-9799 ■ N° 53 ■ OCTOBRE 2018 Et aussi : des news, les livres (p. 22), l’agenda (p. 23)
et le courrier des lecteurs (p. 24)
Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé

Édito
Connaissez-vous la médecine
intégrative ? Les plantes
anti-inflammatoires :
On parle de médecine
intégrative lorsqu’on
associe la médecine
conventionnelle avec
d’autres thérapies com- Quand la nature vous épargne
plémentaires pour le bien
du patient. Autrement dit, c’est quand les
thérapeutes mettent de côté les querelles
bien des effets indésirables !
de cour d’école pour associer leurs forces
face à la souffrance des malades.
Vous pensez peut-être qu’une telle pra- Les scientifiques savent désormais qu’en plus
tique devrait couler de source… Moi aussi, de faire souffrir, l’état inflammatoire est impliqué
mais malheureusement c’est loin d’être
toujours le cas ! Certains médecins, cram- dans de nombreuses pathologies articulaires
ponnés à leurs certitudes, estiment que et respiratoires, mais également dans de
toute pratique échappant à leur champ
de vision doit être considérée comme nombreuses maladies de civilisation. Bonne
une « fake medicine », qui ne trouve au- nouvelle, les plantes vont vous aider à freiner
cune explication convenable, sinon dans
un effet placebo.
ou inhiber les voies majeures de l’inflammation.
Heureusement d’autres médecins ont
une vision plus éclairée. Leur fidélité à la
discipline médicale apprise à l’université Une réaction naturelle pour guérir
ne les empêche nullement d’être habités
par une véritable curiosité scientifique.
L’inflammation est un phénomène naturel utile pour réparer nos
Ils veulent comprendre les raisons des
effets bénéfiques des médecines dites
tissus. Au départ, c’est une réponse du tissu vivant une agression
« complémentaires », comme c’est telle qu’une irritation superficielle, un traumatisme articulaire
le cas à la faculté de médecine de Nice, ou musculaire. Les mécanismes mis en jeu sont extrêmement
où d’autres pratiques thérapeutiques complexes au niveau cellulaire, c’est ce que l’on appelle la cascade
sont testées pour éventuellement être arachidonique. Des substances de l’inflammation sont libérées
intégrées aux différents protocoles de localement et des cellules du système immunitaire affluent pour
soins. Nous avons rencontré le doyen de
réparer les tissus ayant subi les lésions.
cette faculté qui fait avancer la recherche,
notamment en permettant de tester les
bienfaits de la phytothérapie contre les Les symptômes caractéristiques de l’inflammation apparaissent
problèmes de cystite. L’effort est salu- alors : douleur, enflure, chaleur et rougeur. L’inflammation
taire. Nous ne pouvons que l’encourager ! disparaît ensuite en quelques heures ou quelques jours tout au plus,
après le début de la cicatrisation. Là où les problèmes surgissent,
Alessandra Moro Buronzo c’est lorsque l’inflammation s’installe dans la durée.
 DOSSIER MÉDICAL
2
Quand l’inflammation
fait de la résistance
Deux cas de figure s’offrent à nous
quand l’inflammation devient
chronique : soit elle continue
de se manifester avec les symptômes
caractéristiques (douleur, chaleur,
enflure), soit elle évolue sans
présenter de symptômes visibles.
Dans le premier cas, cela donne par
exemple les atteintes inflammatoires
articulaires. Dans le second, nous
sommes au fondement de patholo-
gies comme la maladie d’Alzheimer,
les maladies cardiovasculaires, les
maladies inflammatoires chroniques
de l’intestin (MICI) et le cancer,
pour citer les plus connues.
Les anti-
inflammatoires
de synthèse...
gloires et déboires !
Depuis la découverte de la salicyline
en 1829 à partir de l’écorce de saule,
la commercialisation d’une forme
synthétique par les laboratoires Bayer
sous le nom d’aspirine a permis
de comprendre ses propriétés anti-
inflammatoires et d’entamer la
recherche sur d’autres molécules aux
mêmes effets. Ainsi, en 1973, appa-
raissent l’ibuprofène et le naproxène,
puis en 1979 le piroxicam. Les fonde-
ments thérapeutiques de la rhumato-
logie moderne étaient posés et feront
référence contre l’inflammation aiguë
et chronique en médecine conven-
tionnelle. Un peu plus tard, les
corticoïdes, équivalents à notre
cortisone naturelle, et les immu-
no-suppresseurs furent découverts
et utilisés dans la prise en charge des
inflammations chroniques.
Petit à petit, ces anti-inflammatoires
de synthèse sont passés parmi
les médicaments les plus consom-
més sur prescription médicale
et en automédication, puisqu’ils
sont désormais en vente libre.
1.  Ce type d’inflammation qui fait le lit des pathologies de civilisation et les entretient peut être repéré en l’absence de maladie par le dosage sanguin répété élevé de
la CRP (proteine C reactive) en l’absence d’infection.
Ces médicaments sont souvent
à l’origine d’effets secondaires
indésirables... parfois très graves.
Ils présentent un risque toxique
sur le tube digestif en provoquant
douleurs et saignements. Ils peuvent
mener à des micro-ulcérations
de la muqueuse et être responsables
de gastrite et d’ulcères gastriques.
C’est pourquoi les médecins pres-
crivent systématiquement avec ces
anti-inflammatoires des « protec-
teurs gastriques » de la famille des
IPP (inhibiteurs de pompe à pro-
tons), qui engendrent eux-mêmes
de nombreux effets secondaires !
Les études ont également démontré
que ces anti-inflammatoires aug-
mentent significativement le risque
d’infarctus du myocarde, d’AVC,
d’insuffisance cardiaque et d’hy-
pertension artérielle. Pour finir,
ces médicaments sont vivement
déconseillés en cas d’insuffisance
rénale, car toxiques pour les reins.
Qu’en aurait pensé
Hippocrate ?
Lui qui scandait déjà « En premier ne
pas nuire », aurait-il vu d’un bon œil
le succès grandissant des anti-in-
flammatoires de synthèse ? Au
même titre que les antibiotiques,
leur apport a été considéré comme
une révolution par le corps médical.
Prendre une pilule capable de
soulager rapidement les patients a
certainement contribué à forger la
toute-puissance des anti-inflamma-
toires de synthèse. Mais les centres
français de pharmacovigilance
rapportent que sur la totalité des
hospitalisations pour des effets
indésirables liés à un médicament,
13 % concerneraient la prise d’an-
ti-inflammatoires sans cortisone.
La prudence est donc de mise avec
ces molécules et il est toujours
impératif de consulter au moindre
doute. Place dès lors au pouvoir
anti-inflammatoire du monde
végétal, avec de nombreuses solu-
tions exemptes des risques évoqués.
Les plantes, des
anti-inflammatoires
redoutables
Si l’inflammation est aiguë, quand
il faut agir vite, localement, et sur
une période n’excédant pas une
dizaine de jours, elles pourront par
exemple combattre une poussée
d’arthrite ou soulager de petites
traumatologies : bosses, choc, contu-
sion... Les plantes à utiliser contre
l’inflammation aiguë sont le cassis,
l’arnica, la camomille romaine, le
cumin noir, le saule blanc, la reine des
près... et surtout les huiles essentielles
de gaulthérie et d’eucalyptus citronné.
Quand l’inflammation est chronique,
que l’état inflammatoire soit sympto-
matique (rhumatisme inflammatoire,
affections respiratoires type
asthme...) ou non (démences, mala-
dies cardio-vasculaires, obésité...)1,
les plantes recommandées peuvent se
prendre sur une longue durée, soit de
façon continue, comme le curcuma,
soit en cure discontinue de 2 à 3 mois.
Parmi les plantes utiles pour lutter
contre l’inflammation chronique on
trouve le curcuma, la boswellia, la
griffe du chat et l’ortie. Ici, le traite-
ment s’effectuera par voie orale.
Bien entendu, en phase aiguë d’une
inflammation chronique, les deux
catégories de plantes peuvent
s’utiliser conjointement, le temps
de traiter l’inflammation aiguë.

En cas d’inflammation aiguë
Cassis (Ribes nigrum)
En mimant l’action de la cortisone
naturelle (effet cortisol like), le cassis
possède une activité anti-inflamma-
toire intéressante. Les feuilles
de cassis sont notamment connues
pour soulager les rhumatismes et les
bourgeons frais de cassis extraits en
macérat glycériné (BMG) sont des
antihistaminiques2 particulièrement
recommandés. On utilise la plante
pour tout type d’inflammation :
des voies respiratoires (rhume des
foins, allergie à la poussière, asthme),
des articulations, des voies urinaires
(cystite, prostatite)...
Le cassis se prend en infusion pour
les atteintes inflammatoires articu-
laires ou des voies urinaires. Plongez
10 grammes de feuilles sèches
dans un grand bol d’eau bouillante.
Laissez infuser 15 minutes,
filtrez et buvez 2 à 3 tasses par jour.
Pour le macérat glycériné de
bourgeons frais de cassis 1D,
versez 50 à 100 gouttes dans
un verre d’eau le matin. Le traite-
ment ne doit pas dépasser 2 à
3 semaines.
Camomille romaine
(Chamaemelum nobile)
Dans l’Antiquité grecque, on
utilisait la camomille romaine
contre les inflammations digestives
et pour faire baisser la fièvre. On
l’utilise aujourd’hui encore contre
les inflammations du tube digestif
(gastrite, ulcères d’estomac…), mais
aussi de la peau (eczéma, furoncles,
plaies, démangeaisons, crevasses,
urticaires…), des nerfs (névralgies
faciales, névrites…) et des yeux
(conjonctivite, blépharite…).
La camomille romaine peut se
prendre par voie interne pour les
inflammations digestives et urinaires.
En infusion, prenez 5 à 10 têtes par
2.  L’histamine est un médiateur de l’inflammation et de l’allergie.
DOSSIER MÉDICAL
3
Attention plante en danger !
L’harpagophyton, Harpagophytum procu-
mbens, aussi appelée « griffe du diable », est
une racine africaine sauvage poussant dans
les savanes désertiques d’Angola, de Namibie,
du Botswana et d’Afrique du Sud. Il a rencon-
tré un immense succès car son efficacité a
été étayée par des études, montrant notam-
ment qu’il serait aussi efficace que l’ibupro-
fène et les nouveaux anti-inflammatoires (anti
COX-2). Malheureusement, la plante est me-
nacée ! À moins qu’elle provienne d’une culture
équitable et protégée, nous vous conseillons
d’éviter les extraits en contenant.
tasse, et laissez infuser pendant Pour l’huile, comptez 2 à 3 cuillé-
10 minutes dans de l’eau bouillante. rées à café par jour, éventuellement
Buvez 3 à 5 tasses par jour. avec du miel, au cours d’un repas.
Il est également possible de prendre
En teinture-mère, diluez 30 gouttes 1 cuillère à soupe le soir au coucher,
dans un verre d’eau à prendre en cures de 3 semaines.
au début du repas, 3 fois par jour.
L’huile de nigelle peut aussi
Pour les inflammations de la peau s’appliquer directement sur
et des yeux, infusez une cuillère la peau, pure ou avec des huiles
à soupe de camomille dans un bol essentielles anti-inflammatoires.
d’eau bouillante pendant 10 minutes, Il n’existe pas d’effets indésirables
puis imbibez des compresses stériles ni de contre-indication connue
pour application locale. à ce jour avec la nigelle.
Cumin noir (Nigella sativa) Arnica (Arnica montana)
Près de 500 études attestent Petite fleur des montagnes, l’arnica
aujourd’hui des propriétés thérapeu- est connue pour ses propriétés
tiques des graines de cumin noir, cicatrisante, anti-hématome, antal-
aussi appelé nigelle. Certaines ont gique, mais aussi anti-inflammatoire,
démontré que ces graines stimulent grâce à sa teneur en lactones sesqui-
le système immunitaire et d’autres terpéniques, comme l’hélénaline.
ont confirmé ses vertus anti-
inflammatoires. L’huile de nigelle, En dehors des granules homéopa-
ou un extrait concentré d’un de ses thiques, l’arnica ne se prend jamais
principes actifs, la thymoquinone, par voie orale, car elle peut se
piège les radicaux libres et favorise révéler toxique. En application
la baisse de l’inflammation en luttant externe, elle traite localement
contre l’oxydation des cellules. toutes les inflammations articu-
laires comme les rhumatismes,
On l’indique principalement l’arthrite ou l’arthrose.
pour les inflammations des voies Traditionnellement, la teinture
respiratoires (rhume des foins, alcoolique d’arnica s’applique
allergies, asthme) et de la peau. directement sur la peau enflam-
mée, mais attention à ne pas en
La teinture-mère se prend appliquer sur les plaies. Il existe
dans de l’eau, à raison de 10 à des émulsions en pommade
30 gouttes, 3 fois par jour. et en gel permettant une meilleure
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absorption des principes actifs
anti-inflammatoires. L’infusion
traditionnelle est possible,
là encore en application locale :
infusez 2 grammes de fleurs
séchées 10 minutes dans 250 ml
d’eau bouillante pour y imbiber
une compresse.
Saule blanc (Salix alba)
En Mésopotamie, on l’utilisait
comme remède pour soigner
diverses douleurs. Son écorce
est riche en dérivés salicylés –
à l’origine de la découverte
de l’aspirine –, en tannins anti-
inflammatoires et en flavonoïdes
antioxydants. On la recommande
principalement pour les inflamma-
tions de l’appareil locomoteur
(rhumatisme, arthrite, goutte,
douleurs dorsales), des muscles
(lombo-sciatique) et les névralgies.
Infuser 10 minutes 25 à
30 grammes d’écorces dans un litre
d’eau bouillante pendant 5 minutes.
Buvez 2 à 3 tasses par jour.
Plus pratique, il est également
possible de prendre 2 gélules avant
chaque repas. Notons que l’aspi-
rine est plus rapide d’action,
mais elle agit moins longtemps
et provoque des irritations de la
paroi de l’estomac. En cas d’allergie
à l’aspirine ou de prise de fluidi-
fiants sanguins, le saule blanc est
contre-indiqué.
Reine des prés (Filipendula ulmaria)
Ses sommités fleuries contiennent
des doses singulières de salicylate,
des tannins et des flavonoïdes.
Avec le saule blanc, la reine
des prés est probablement
le plus ancien anti-inflammatoire
au monde. Certains n’hésitent
pas à l’appeler « aspirine végétale »,
tant ses effets anti-inflammatoires
et antalgiques font merveille sur
les douleurs articulaires et dentaires
comme sur la fièvre. La reine
des prés soulagera également très
efficacement les tendons et les
muscles enflammés, en cas
de tendinite ou de tennis-elbow
par exemple.
Laissez infuser 1 cuillère à dessert
de feuilles et de fleurs sèches dans un
bol d’eau chaude pendant 10 minutes.
Buvez 3 tasses par jour. Attention
à ne pas faire bouillir la plante,
au risque d’altérer ses propriétés.
Les contre-indications sont les
mêmes que pour le saule blanc.
La balade thérapeutique
Différentes études ont montré
que le temps passé dans la
nature permettait de garder l’in-
flammation sous contrôle. En
effet, les étudiants qui passent
du temps en forêt ont des taux
inflammatoires moins élevés
que ceux qui passent tout
leur temps en ville. Dans une
autre étude, des patients âgés
envoyés une semaine en forêt
pour des promenades ont pu
constater des signes inflamma-
toires moins élevés ainsi qu’une
baisse de l’hypertension.
En cas d’inflammation
chronique
Pour les plantes suivantes, la prise
se fera toujours par voie orale,
pour un traitement d’au moins
un mois, à renouveler si besoin.
Curcuma (Curcuma longa)
Introduit en Europe dès le XVIe
siècle via le Moyen-Orient
et le bassin méditerranéen grâce
aux Arabes, le curcuma fait l’objet
de très nombreuses études car
il contient des pigments phéno-
liques regroupés sous le nom
de curcumine, aux multiples pro-
priétés bénéfiques. Il est possible
de prévenir les états inflammatoires
en consommant du curcuma comme
condiment, mais pour traiter
une inflammation installée, il faut
ingérer des préparations concen-
trant au moins 95 % de curcumine,
à raison de 3 à 5 gélules de 500 milli-
grammes par jour.
Autre solution moins onéreuse,
fabriquer sa propre préparation
avec du poivre noir, du gingembre
et de la poudre pure de curcuma.
La proportion à respecter est
d’environ une portion de poivre
noir pour cinq de poudre de
gingembre et neuf de curcuma.
Ce mélange est contre-indiqué
aux personnes présentant
une inflammation du tube digestif.
À ces doses, le curcuma peut
stimuler les contractions utérines,
le flux menstruel, et augmenter la
fluidité du sang. Il sera donc
déconseillé aux femmes enceintes,
aux personnes sous anticoagulants
et dans les trois jours avant et
après une opération.
Ortie (Urtica dioica)
Reminéralisante et riche en fer
assimilable, l’ortie est utilisée
comme traitement complémen-
taire pour de nombreuses maladies
rhumatismales, notamment
la polyarthrite rhumatoïde.
Utilisez de préférence ses feuilles
et fleurs séchées en infusion
à raison de 5 grammes pour un
grand bol d’eau bouillante. Laissez
infuser pendant 10 minutes
et buvez-en 3 fois par jour.
Il n’existe pas de contre-indication
aux cures d’ortie, mais il est
important de bien vérifier
son origine, car elle a tendance
à cumuler les toxiques
environnementaux.
 DOSSIER MÉDICAL
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Boswellia (Boswellia serrata)
En médecine ayurvédique,
on utilise cette plante dans le
traitement de l’inflammation.
Elle concentre un principe actif,
l’acide bêta-boswellique, qui inhibe
les éléments clés de la phase inflam-
matoire. Des études démontrent
que la boswellia est efficace sur
l’arthrite du genou, et cela, sans
effets secondaires ni toxicité. Elle
est également extrêmement efficace
en cas de crise d’asthme.
Pour ressentir ses bienfaits, prenez
300 milligrammes d’un extrait de sa
résine, 2 à 3 fois par jour. Vérifiez
bien que l’extrait contient a minima
70 % d’acides boswelliques, et soyez
patient car il faut parfois attendre
entre 2 à 4 semaines avant d’obtenir
un résultat probant.
tion avec une redoutable efficacité.
On utilise l’écorce de griffe du chat
séchée et réduite en poudre, à raison
de 60 à 100 milligrammes par jour.
Par précaution, on évitera la griffe
du chat chez les personnes greffées
ou prenant des immuno-suppres-
seurs, ainsi que chez les femmes
enceintes et allaitantes, et les
enfants de moins de 3 ans.
Deux huiles essentielles
qui vous veulent du bien
rie sont traditionnellement
employées contre tout type
de douleurs et d’inflammations.
Cette « aspirine aromatique »
contient 99 % de salicylate
de méthyle, un dérivé de l’acide
salicylique. Elle peut faire
des miracles sur les problèmes
d’inflammation des tendons,
des articulations et des muscles.
Diluez-la entre 20 et 40 % dans
une huile végétale et vous pourrez
ainsi l’appliquer plusieurs fois par
jour. Elle sera cependant à éviter
chez les sujets allergiques
à l’aspirine.
Il existe en pharmacie des prépara-
tions contenant de l’huile essen-
tielle de gaulthérie : roller, gel,
patch, baume...

Griffe du chat (Uncaria tomentosa) Eucalyptus citronné (Eucalyptus

Cette plante tropicale pousse notam-
ment en forêt amazonienne. On
l’emploie traditionnellement pour
soulager l’arthrite, les rhumatismes
et les inflammations de l’intestin.
En Europe, au début des années
1990, on l’utilisait comme complé-
ment au traitement du cancer,
pour soutenir l’immunité et dans le
traitement de nombreuses maladies
inflammatoires. Les substances
glycosidiques contenues dans
l’extrait de griffe du chat ont montré
leur capacité à inhiber l’inflamma-
citriodora)
Les huiles essentielles à visée
anti-inflammatoire ne seront Contrairement à toutes ses cou-
employées que par voie locale, sines « eucalyptus », l’huile essen-
et toujours après avoir été diluées tielle d’eucalyptus citronné ne
dans une huile végétale. Elles sont contient pas d’eucalyptol aux
assorties des contre-indications propriétés expectorantes, mais
habituelles : pas d’utilisation pour plutôt 45 à 85 % de citronnellal,
l’enfant de moins de 6 ans ni pour une substance lui conférant de
la femme enceinte ou allaitante. puissantes propriétés antalgiques
et anti-inflammatoires.
Gaulthérie (Gaultheria
fragrantissima) Il est nécessaire de réaliser
une dilution à 20 % au moins
Provenant des contreforts de dans une huile végétale avant
l’Himalaya, les feuilles de gaulthé- de l’appliquer sur la peau.

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 DOSSIER MÉDICAL
6

Top 12 Anti-
Partie Indication Forme Posologie Remarques
inflammatoires
Cassis Une grosse pincée
Ribes nigrum Feuilles, Inflammation Infusion par tasse Maximum 2 à 3 semaines
bourgeons aigu BMG 1DH 50 à 100 gouttes dans de traitement
un verre d’eau le matin

Camomille Romaine
5 à 10 têtes par
Chamaemelum Capitules Inflammation Infusion
tasse, 3 à 5x/j Au début des repas
nobile floraux aiguë TM
30 gouttes 3x/j

Cumin noir
10 à 30 gouttes 3x/j
Nigella sativa Inflammation TM
Graine 2 à 3 c. à café par Par voie orale et locale
aiguë Huile
jour

Arnica Ne jamais ingérer

Arnica Infusion
Inflammation Uniquement par voie locale
montana Fleurs pour com- 2 grammes/bol
aiguë Des produits prêts à l’emploi
presse
existent
Saule blanc
Décoction 30 grammes/l, Contre-indications : allergie
Salix alba Inflammation
Écorce Extrait 2 à 3 tasses/j à l’aspirine et prise de fluidifiants
aiguë
sec 2 gélules/j sanguins

Reine des près

Filipendula 1 c. à dessert/bol Contre-indications : allergie
Sommités Inflammation
ulmaria Infusion à l’aspirine et la prise de fluidifiants
fleuries aiguë 3 tasses/j sanguins

Curcuma
Curcuma longa 3 à 5 gélules/j Contre-indications :
Rhizomes Inflammation Poudre de 500 mg dosées anticoagulants, femme enceinte
à 95 % de curcumine et chirurgie récente

Ortie
Urtica 5 grammes/bol
dioica Feuilles Inflammation Infusion Traçabilité : origine sans pollution
3/j

Boswellia
Boswellia Gélules de 300 mg
Résine Inflammation Extrait Parfois 4 semaines avant résultats
serrata 3x/j

Griffe du chat Contre-indications : personnes

Uncaria Extrait greffées ou prenant des immuno-
Écorce Inflammation 60 à 100 mg/j
tomentosa de poudre suppresseurs, femmes enceintes et
allaitantes, enfants de moins de 3 ans
Gaulthérie Pas plus de 10 jours
Gaultheria 2 gouttes/1 c. à café Éviter chez l’enfant de moins de 6 ans,
Inflammation
fragrantissima Feuilles HE d’HV en application femmes enceintes et allaitantes
aiguë
locale uniquement et allergie à l’aspirine
Éviter muqueuses
Eucalyptus citronné
Pas plus de 10 jours
Eucalyptus citriodora 2 gouttes/1 c. à café
Inflammation Éviter chez l’enfant de moins de 6 ans,
Feuilles HE d’HV en application
aiguë femmes enceintes et allaitantes
locale uniquement
Éviter muqueuses

Dr Franck Gigon
NEWS

Diabète : que faire lorsque Le co-jardinage, une démarche

les traitements ne suffisent pas ? à cultiver !
Certains rêvent d’un lopin de terre pour créer
un potager mais vivent en appartement, d’autres
possèdent un jardin mais ne peuvent pas le cultiver.
Pour se rencontrer, rien de plus simple : des sites
Internet se sont spécialisés dans le co-jardinage.
Leurs noms sont évocateurs : adoptematomate.
com, plantercheznous.com, pretersonjardin.com...
Ils mettent en relation propriétaires et jardiniers
amateurs, pour partager un jardin, une récolte
et des moments de convivialité !

Une étude menée en Iran1 a montré l’intérêt d’un

mélange de plantes médicinales sur 25 patients
atteints d’un diabète de type 2 à stade avancé.
Un bouquet pour voir la vie en rose
Malgré leur traitement hypoglycémique et anti- Le pouvoir apaisant des fleurs vient d’être démontré
cholestérol, ces personnes présentaient des taux en laboratoire ! Un groupe de jeunes femmes s’est
trop élevés de glycémie à jeun et de cholestérol porté volontaire pour cette agréable expérience.
LDL.Durant 40 jours, ils ont associé à leur traite- Elles ont été invitées à contempler un magnifique
ment un mélange en poudre de plantes séchées bouquet de roses rouges, fraîchement coupées,
composé d’ail, d’aloe vera, de graines de cumin noir, pendant quelques minutes. L’effet a été immédiat :
de psyllium, de chardon-Marie et de fenugrec l’activité de leur système nerveux s’est calmée et leur
à raison d’un sachet de 6,4 g deux fois par jour2. humeur s’est améliorée. S’offrir un moment de relaxa-
Ces plantes avaient déjà fait l’objet d’études tion en laissant entrer un peu de nature dans notre
concluantes sur la glycémie ou les taux de cholesté- quotidien, voilà une thérapie plaisante et accessible !
rol. À la fin de la cure, la glycémie à jeun, le cholesté-
rol LDL et les concentrations de triglycérides avaient
diminué pour tous les patients. Sur 25 patients,
deux seulement se sont plaints de légères nausées
et deux autres ont rapporté un problème de diarrhée
mais qui n’a pas conduit à l’arrêt du traitement.
La conclusion des chercheurs est que ce mélange
est sûr et efficace pour accompagner les personnes
atteintes d’un diabète de type 2 de stade avancé.

1.  Zarvandi M, Rakhshandeh H, Abazari M, Shafiee-Nick R, Ghorbani

A. Safety and efficacy of a polyherbal formulation for the management
of dyslipidemia and hyperglycemia in patients with advanced-stage of
type-2 diabetes. Biomed Pharmacother. May 2017 ; 89 : 69-75.
2. Voici les proportions précises du mélange : 300 mg d’ail, 300 mg Source : Song C et al. Physiological effects of viewing fresh red
d’aloe vera, 1 800 mg de cumin noir, 1 000 mg de psyllium (débarrassé roses. Complement Ther Med. 2017 Dec ; 35 : 78-84. doi : 10.1016/j.
de son enveloppe), 2 500 mg de fenugrec, 500 mg de chardon-Marie. ctim.2 017,10.001. Epub 2017 Oct 5.

Une tasse de thé par jour pour se préserver du glaucome

Voici une nouvelle raison de s’adonner au rituel de la taire, une équipe américaine a étudié les habitudes de
pause thé : la boisson, déjà connue pour ses bienfaits sur consommation de différentes boissons auprès d’un peu
le système cardiovasculaire, diminuerait le risque de dé- plus de 1 500 personnes dont 5 % étaient concernées par
velopper un glaucome. Cette maladie oculaire provoquée cette affection de l’œil. En analysant les données, l’équipe
par une pression trop élevée à l’intérieur de l’œil, concerne a mis en évidence un risque de développer un glaucome
une personne sur dix après 70 ans. Endommageant le réduit de 74 % chez les buveurs de thé chaud, par rapport
nerf optique, le glaucome entraîne une perte progressive aux personnes qui n’en consomment pas. L’effet protec-
des capacités visuelles. S’en prémunir est donc crucial ! teur du thé s’expliquerait par sa richesse en composés
Pour identifier des facteurs de protection d’origine alimen- antioxydants, anti-inflammatoires et neuroprotecteurs.
Source : Wu CM, Wu AM, Tseng VL, Yu F. Frequency of a diagnosis of glaucoma in individuals who consume coffee, tea and/or soft drinks. Br J Ophthalmol.
2017 Dec 14. pii : bjophthalmol-2017-310924. doi : 10.1136/bjophthalmol-2017-310924.
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
8
La phyto passe son grand oral
à la faculté de médecine de Nice
Les médecines non conventionnelles ont-elles une place à l’hôpital ? Sous
l’impulsion du Professeur Patrick Baqué, doyen de la faculté, les plantes
et les huiles essentielles intègrent doucement les études cliniques du CHU de Nice.
Patrick Baqué est chirurgien
digestif, professeur d’ana-
tomie-chirurgie générale
et doyen de la faculté de
médecine de Nice depuis cinq
ans. En 2015, il crée l’Obser-
vatoire des Médecines Non
Conventionnelles (OMNC),
un organisme qui évalue les
soins non conventionnels pro-
posés dans la prise en charge
globale des patients.
« J’aimerais que chaque
service dispose d’une équipe
de médecine intégrative
s’occupant du bien-être
et des soins de support
bénéfiques pour le patient. »
Vous pratiquez et enseignez la médecine occidentale.
Comment en êtes-vous arrivé à proposer d’évaluer
les médecines non conventionnelles ?
Patrick Baqué : Aromathérapie, ostéopathie, homéopathie... Je suis
surpris quand j’entends que 70 % de la population a recours aux soins
non conventionnels et que l’université ne s’y intéresse pas davantage.
Ces pratiques existent, nous devons les évaluer par des méthodes scienti-
fiques validées et c’est le rôle de l’université. Je m’efforce de lutter contre
toutes les positions exclusives et dogmatiques pour garder l’esprit ouvert
aux différentes propositions de soin.
Vous avez donc une vraie curiosité scientifique
pour les médecines dites complémentaires ?
P. B. : Je refuse d’opposer médecine conventionnelle et médecines
complémentaires. Il n’y a qu’une seule médecine, qui désigne la volonté
de soigner les malades. Chirurgiens ou médecins, ostéopathes ou phar-
maciens partagent le même objectif : améliorer la santé des patients.
Seules nos techniques diffèrent.
La médecine s’appuie sur trois étapes fondamentales, dont j’ai fait mon
credo : première phase, l’observation des signes cliniques et des symp-
tômes, qui permettent de poser le diagnostic, une deuxième phase
fondamentale qui permet d’établir la cause de la maladie. Dans un troi-
sième temps, le traitement est mis en place. Il comprend la thérapeutique
proprement dite et les soins « de support » qui accompagnent la prise
en charge du patient pour qu’il se porte mieux.
On ne peut se passer du diagnostic avant d’aborder la thérapeutique
et seul un médecin a les compétences pour identifier et classer les symp-
tômes. Or beaucoup de thérapies non conventionnelles font l’impasse
sur cette étape cruciale.
Serait-ce la raison pour laquelle les doyens des facultés
de médecine sont si peu nombreux à s’ouvrir aux médecines
non conventionnelles ?
P. B. : Toutes les institutions de santé se sont positionnées sur la question
des médecines alternatives. Seule la conférence des doyens ne s’est pas
encore exprimée car nous avons la charge délicate de décider ce qu’il faut
enseigner. L’enseignement est déjà très lourd et dix ans de formation
ne sont pas superflus pour apprendre la base de la médecine.

Certains doyens, plus nombreux qu’on ne l’imagine,
sont sensibles aux apports des médecines non conven-
tionnelles. D’autres le sont moins, voire y sont opposés,
souvent parce qu’ils ont été confrontés à des dérives
sectaires ou à des personnes qui pratiquent l’exercice
illégal de la médecine. Nous, médecins, recevons trop
souvent en consultation, et en particulier en cancérolo-
gie, des malades qui ont échappé à la médecine conven-
tionnelle et qu’on ne peut plus guérir. Cette situation
est très difficile à vivre. Quand on sort du cadre, on peut
se mettre en danger. Les discours peu sérieux, voire les
impostures, discréditent les médecines non convention-
nelles. C’est dommage !
Quelles sont les médecines complémentaires
qui vous intéressent le plus ?
P. B. : Je m’intéresse particulièrement aux méthodes
qui travaillent les liens entre le corps et l’esprit,
comme l’hypnose. Il me semble que la médecine
conventionnelle néglige la partie psychologique,
voire spirituelle, de la maladie. Je pense
qu’elle est pourtant promise à un grand avenir.
Sans doute n’avons-nous également pas encore
compris à quel point notre alimentation était inadap-
tée. Si les progrès de la médecine et de la science ont
permis d’augmenter notablement l’espérance de vie,
certaines pathologies explosent, comme les cancers
du rectum et du pancréas. Les facteurs environnemen-
taux et nutritionnels sont très probablement en cause.
Quelle place donnez-vous à la phytothérapie
et à l’aromathérapie ?
P. B. : Je viens d’une famille de médecins. Ma mère est
pharmacienne et elle tient une herboristerie. J’ai été élevé
au milieu des plantes… mais je n’ai pas de compétences
dans ces domaines. Enfant, j’ai appris qu’il était très
agréable d’être soigné par les huiles essentielles, notam-
ment grâce à leurs odeurs. Certains de mes proches
utilisent la phytothérapie et en sont très heureux. J’avoue
ne pas y avoir recours moi-même, car j’ai la chance d’être
en bonne santé ! Je n’hésiterai pas si j’en ai besoin un jour.
Dans ma pratique, j’observe que mes patients sont satis-
faits pour peu qu’ils se trouvent dans une démarche
cohérente de soins. Un exemple ? Les troubles du transit
sont fréquents après une opération du cancer du côlon.
Si je ne réussis pas à résoudre le problème avec les moyens
« classiques » à ma disposition, je conseille à mes patients
de se tourner vers la phytothérapie pour soulager leurs
symptômes. Je le fais en confiance, car leur pathologie
a été prise en charge avec méthode. Certains malades
ont besoin d’autres soins que ceux que nous pouvons
leur proposer. S’ils en tirent des bénéfices, tant mieux !
NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
9
Le CHU de Nice est-il force de proposition
pour l’évaluation des plantes ?
P. B. : En tant que doyen, j’ai souhaité faire entrer
les médecines non conventionnelles à l’université
pour pouvoir les évaluer de manière scientifique.
Seule une méthode rigoureuse peut nous assurer
des résultats fiables et crédibles. Ces évaluations
doivent nous permettre de passer de la croyance
au savoir et c’est le rôle de la faculté.
À l’hôpital de Nice, l’aroma
et la phytothérapie passent la porte
des études...
Un protocole clinique contre les cystites récidivantes
à base de plantes va être testé à l’hôpital de Nice. Il pré-
voit un traitement curatif par aromathérapie, avec des
huiles essentielles d’origan, de sarriette des montagnes,
de cannelle de Ceylan, et de menthe poivrée, ainsi qu’un
traitement préventif phytothérapeutique avec de la
canneberge, de l’orthosiphon et de la busserole.
Le service du Professeur Braqué a également obte-
nu le financement d’un projet pour l’amélioration
du bien-être des patients à l’hôpital. Le projet prévoit
la mise en place de diffuseurs d’huiles essentielles
dans les chambres et des massages shiatsu pour
les patients hospitalisés.
Quel est votre rêve pour l’hôpital de demain ?
P. B. : J’espère que la recherche pourra faire entrer
les médecines non conventionnelles à l’hôpital.
J’aimerais que l’hôpital puisse les aborder sans tabou
et qu’elles soient associées à la médecine convention-
nelle chaque fois que c’est nécessaire. D’ailleurs,
pourquoi ne pas parler plutôt de « médecines intégra-
tives », comme cela se fait aux États-Unis, où de
grands centres hospitalo-universitaires les incluent
dans la prise en charge globale des patients ?
Un grand nombre de médecins y sont favorables.
J’aimerais que chaque service dispose d’une équipe
de « médecine intégrative » s’occupant du bien-être
et des soins de support bénéfiques pour le patient.
Dans mon service de chirurgie d’urgence, nous avons
par exemple réussi à obtenir des diffuseurs d’huiles
essentielles pour augmenter le confort des patients
avec des odeurs agréables. J’aimerais bien sûr que cela
soit plus organisé et plus facile… mais nous sommes
malheureusement limités par des contraintes budgé-
taires. Le financement est encore un vrai problème.
Propos recueillis par Alessandra Moro Buronzo
et Anne de Labouret
 LE BON CHOIX
10

Une spiruline de qualité,

sans métaux lourds
Elle est sur tous les étals. Elle peut combattre la malnutrition, doper la femme enceinte,
le sportif ou bien l’étudiant et vous apporter une foule de nutriments intéressants.
C’est l’algue d’eau douce aux superpouvoirs. Mais savez-vous bien l’employer ?

ment alimentaire, mais aussi plusieurs associations

humanitaires souhaitant répondre à la malnutrition
en Afrique. En effet, seulement 10 grammes
de spiruline par jour durant 30 jours peuvent amélio-
rer l’état d’enfants malnutris2.

La garantie anticarences
La spiruline contient jusqu’à 70 % de protéines dont tous
les acides aminés essentiels. C’est deux fois plus que le
soja et presque trois fois plus que la viande ! La présence
de fer et de vitamine B12 n’est pas pour déplaire aux
Nom latin : Spirulina platensis végétariens, car ces nutriments sont habituellement
présents dans les produits d’origine animale.
Famille : Cyanophycées (algue bleue)
ou cyanobactérie La spiruline offre également de nombreux minéraux,
vitamines et antioxydants : caroténoïdes, phycocya-
Formes d’usage : comprimés, gélules, paillettes, nine (pigment bleu antioxydant), chlorophylle,
granules, poudre vitamine, E, K, calcium, phosphore, magnésium,
zinc, cuivre, sélénium. De quoi combler les carences
des personnes dévitalisées ou ayant des besoins accrus.

De l’usage traditionnel Anti-inflammatoire, la spiruline :

à l’aliment du futur ▪▪ stimule et module le système immunitaire ;
▪▪ lutte contre le stress oxydatif ;
Cette microalgue est née il y a près de 3 milliards ▪▪ protège les neurones ;
d’années. Divers peuples l’ont consommée à travers ▪▪ favorise la sensation de satiété.
les âges, jadis les Aztèques, aujourd’hui les Kanembou
autour du lac Tchad, bientôt les voyageurs des étoiles
qui cultiveront de la spiruline à bord de navettes
spatiales. Ce n’est pas un rêve, c’est le projet
MELiSSA1 qui vise à accompagner des astronautes
lors de voyages habités de longue durée. L’algue bleue
produirait de l’oxygène et serait un aliment clé
dans la survie des hommes à bord.

En attendant, sa teneur exceptionnelle en micronutri-

ments la destine déjà à la santé et au bien-être,
ce qui intéresse pour l’heure le marché du complé-

1.  MELiSSA : Micro-Ecological Life Support System Alternative.

2.  Matondo FK1, Takaisi K2, Nkuadiolandu AB3, Kazadi Lukusa A4, Aloni MN4. Spirulina Supplements Improved the Nutritional Status of Undernourished Children
Quickly and Significantly : Experience from Kisantu, the Democratic Republic of the Congo. Int J Pediatr. 2016 ; 2016:1296414. Epub 2016 Sep 29.

Recommandée aussi bien pour les enfants
et les adolescents en croissance que pour les sportifs
et les personnes âgées, elle est tout indiquée en cas de :
▪▪ Grossesse
▪▪ État de fatigue physique et mental
▪▪ Anémie légère, déminéralisation
▪▪ Dénutrition
▪▪ Fragilité immunitaire
Faites le bon choix !
La poudre de spiruline s’intégrera facilement
dans un guacamole, sur des soupes, dans les sauces
ou dans un jus vert. Les paillettes pourront décorer
vos plats ou vos salades.
Si son goût vous déplaît, optez pour les gélules ou les
comprimés.
Prenez garde à la qualité de votre produit car les algues
accumulent les métaux lourds lorsque leur environne-
ment de culture est pollué. Optez de préférence pour
la spiruline française dont les méthodes de culture sont
rigoureusement contrôlées avec un procédé de séchage
NEWS
On sait comment les fleurs diffusent
leur parfum
On pensait jusqu’alors que le parfum des plantes était
diffusé de manière passive dans l’atmosphère. Une
équipe de chercheurs français a démontré que ce pro-
cessus nécessitait un transporteur actif nommé ABC
que libére la plante au moment opportun, notamment
en fonction de l’activité des insectes. La rose diffuse
ainsi ses senteurs le jour et le pétunia le soir, puis
la nuit par le biais de cet activateur de parfum.
LE BON CHOIX
11
qui préserve les nutriments, c’est-à-dire à basse tempé-
rature ou avec le système « spray dry ».
Quelques produits de confiance
▪▪ Gourmet spiruline propose de la spiruline
de qualité biologique produite en France en compri-
més, poudre ou paillettes, pure ou en association avec
diverses plantes (camu-camu, ginseng, cucuma, etc.).
Disponible en boutique en ligne ou magasins bio.
▪▪ Dietaroma produit une spiruline française
de qualité biologique sous forme de comprimés.
Boutique en ligne ou magasins bio.
▪▪ Spiruline de Provence propose une spiruline
en paillettes de culture artisanale produite dans le
Var. L’entreprise distribue son produit en direct
au consommateur sans intermédiaire. À commander
sur www.spirulinedeprovence.fr.
▪▪ Algosud produit de la spiruline en comprimés,
gélules ou paillettes, voire en association avec
des plantes toniques (ginseng ou acérola). Boutique
en ligne ou magasins bio.
▪▪ Algonergy produit une spiruline de qualité biolo-
gique en Bretagne, sous forme de poudre
ou de paillettes. Boutique en ligne ou magasins bio.
Éviter de consommer de la spiruline si vous souffrez
d’un excès de fer (hémochromatose) ou si vous êtes
sous médicament anticoagulant.
La rédaction
Abeilles à louer
Comment augmenter la production de fruits dans
les vergers de manière écologique ? En y invitant des
petites abeilles solitaires, les osmies ! Une start-up
du Lot-et-Garonne propose ce service inédit : elle élève
ces insectes et les met à disposition des arboricul-
teurs. Ces inépuisables butineuses ne piquent pas,
sont très efficaces – elles visitent 17 fleurs par minute
– et améliorent les rendements de 10 à 15 %.
En savoir plus : http://fr.osmia.net/
 NATUROPATHIE
12

Burn-out, dépression,
addictions…
Testez votre réseau avant que ça n’empire
Notre système nerveux est comme un vaste réseau informatique. Des milliards
de messages circulent en permanence pour favoriser le sommeil, l’entrain
ou la bonne humeur. Les désordres surviennent quand les connexions s’encrassent,
ou que les messagers sont trop ou pas assez nombreux. Les plantes
et la micronutrition deviennent alors des programmateurs de votre bien-être !

Cerveau, nerfs L’âge, le stress et les carences fait dresser les poils lors d’un
et transfert nutritionnelles peuvent entraver
ces médiateurs d’informations.
concert ou d’une émotion forte.

de données Lorsqu’ils peinent à être synthéti- Le pic de dopamine apparaît

Imaginez un réseau informatique
où des milliards d’e-mails circulent
pour informer les différents
protagonistes sur ce qu’ils doivent
faire. Ces messages ont besoin
de connexions fiables pour
atteindre leurs destinataires
ou les zones de stockage
des données.
Dans notre système nerveux,
cerveau compris, ces messages
sont appelés neurotransmetteurs.
Ils accélèrent ou ralentissent
le rythme cardiaque, induisent
la détente, le bien-être ou la
mémorisation. Ce sont eux aussi
qui mènent la danse de nos émo-
tions et de nos pensées.
sés, qu’ils sont dégradés, ou que
les membranes cellulaires sont
devenues trop rigides, imper-
méables aux informations, et qu’ils
ne passent plus d’un neurone
à l’autre au travers des synapses,
il y a de quoi nous priver d’énergie
et nous zapper le moral. Rencontre
avec ces messagers qui gouvernent
notre état intérieur.
Dopamine, le coup de starter
La dopamine est la messagère
de l’énergie et du désir d’entre-
prendre. Le dynamisme du matin,
c’est elle ! Tout comme la curiosité,
la motivation et la recherche du
plaisir. C’est la dopamine qui nous
le matin, peu après le réveil.
Nous la synthétisons à partir
de deux acides aminés, la tyrosine
et la phénylalanine, qu’il est donc
utile d’apporter au petit déjeuner
par un avocat, une banane, un œuf
ou tout autre protéine animale
ou végétale qui en contiennent.
Le manque de dopamine est en lien
avec certaines dépressions. Dans
ce cas, les médicaments habituelle-
ment prescrits comme les ISRS1
ne fonctionnent pas puisque
ces derniers ciblent la sérotonine.
Un niveau insuffisant de dopamine
entraîne une baisse de motivation
et d’énergie, un manque d’initiative.
La maladie de Parkinson est aussi
associée à une carence en dopa-

1.  Inhibiteurs Sélectifs de la Recapture de la Sérotonine comme le Prozac® ou le Deroxat® pour les plus connus.

mine. À l’inverse, des taux trop
élevés peuvent être la conséquence
d’un stress chronique.
Noradrénaline,
pour aller de l’avant
La noradrénaline est synthétisée
à partir de la dopamine et se trouve
dépendante des mêmes acides
aminés. Son pic de sécrétion se situe
aux alentours de 11 heures du matin.
Elle favorise l’apprentissage
et la mémorisation, l’éveil, la sociabi-
lité et une bonne estime de soi.
Des taux bas peuvent entraîner
le repli sur soi, un sentiment
de détachement face aux événe-
ments extérieurs avec une diffi-
culté à mener ses projets à terme
et à se concentrer. Un sentiment
d’insécurité et une baisse de libido
se font ressentir.
Un excès de noradrénaline peut
être le reflet d’un stress chronique
et occasionner une agitation
motrice. Pensez-y si vous avez trop
fréquemment « la bougeotte » !
Adrénaline, le coup de fouet
À la fois hormone et neurotrans-
metteur, l’adrénaline nous aide
à faire face au stress. La réaction
est immédiate. Sa durée d’action
ne dépasse pas deux minutes.
C’est elle qui rend accro aux sports
extrêmes ou à la prise de risque.
Si le stress dure, c’est le cortisol
qui entre en jeu, la fameuse « hor-
mone du stress » dont l’excès
chronique est délétère pour la santé.
L’adrénaline est fabriquée à partir
de la noradrénaline. Elle stimule
notre système nerveux d’adapta-
tion, l’orthosympathique, qui
augmente le pouls et la tension
artérielle pour alimenter davan-
2.  Acide γ-aminobutyrique.
3.  Schmitz TW, Correia MM, Ferreira C, Prescot A, Anderson MC. Hippocampal GABA enables inhibitory control over unwanted thoughts. Nat Commun. 2017 Nov 3 ;
8(1):1311. doi : 10.1038/s41467-017-00956-z.
4.  Syndrome d’épuisement professionnel.
5.  Par exemple le laboratoire Barbier à Metz : www.laboratoirebarbier.com
tage les muscles. Vous compren-
drez les dégâts occasionnés en cas
de stress non compensé par
une activité physique régulière :
hypertension et arythmie
vous attendent au tournant.
Des taux élevés révèlent un stress
chronique qui mènera à la fatigue.
Des taux bas signent que la fatigue
est déjà présente et que l’adapta-
tion au stress est limitée.
Sérotonine, la messagère
du bien-être
La sérotonine est comme un
parachute, qui freine notre activité,
nous apaise et offre des moments
de relaxation et de sérénité.
Elle favorise le bien-être. Grâce
à elle, nous maîtrisons nos pulsions
alimentaires ou sexuelles et dor-
mons d’un sommeil récupérateur.
Sa sécrétion commence vers midi
pour atteindre un pic vers
16 heures, ce qui précède la
production de mélatonine
dont l’apogée survient entre 2
et 3 heures du matin, au moment
du sommeil profond.
90 % de la sérotonine est synthéti-
sée dans l’intestin, ce qui justifie son
surnom de « deuxième cerveau ».
Les perturbations du microbiote
et l’inflammation digestive chro-
nique peuvent perturber la produc-
tion de sérotonine.
On retrouve une insuffisance
de sérotonine dans la dépression
et les troubles du sommeil. Haute,
elle peut confirmer un état d’anxiété.
GABA, le calme
et la tempérance
Le GABA2 calme l’esprit, facilite
la réflexion et la mémorisation.
NATUROPATHIE
13
Il aide au relâchement musculaire,
ralentit le rythme cardiaque et aide
à l’endormissement. Un déficit
peut entraîner des spasmes et des
contractures musculaires. C’est le
neurotransmetteur à soutenir dans
toutes les addictions, tabac, alcool,
etc. Un bon taux de GABA permet
de bloquer les idées noires, après
un choc post-traumatique par
exemple ou en cas d’hallucinations
dans certaines pathologies
psychiatriques3.
En résumé, on peut retenir trois
voies de neurotransmetteurs
qui nous permettent :
1. De bien démarrer la journée
et d’amorcer l’action : dopamine.
2. De renforcer l’action, d’avoir
de l’entrain et de l’énergie toute
la journée : noradrénaline
et adrénaline.
3. De freiner nos actions, de nous
relaxer et de bien dormir : GABA
et sérotonine.45
Du déficit
à la pathologie
Des taux très bas de neu-
rotransmetteurs sont retrouvés
dans certaines pathologies.
Par exemple noradrénaline et
sclérose en plaques, dopamine
et Parkinson, dopamine, adré-
naline ou sérotonine en cas de
dépression. Dans le cas du trop
célèbre burn-out4, on retrouve
une baisse conjointe de la
dopamine, de la noradrénaline
et de la sérotonine.
En cas de pathologie nerveuse
ou psychique, il est toujours
judicieux de rechercher un
déséquilibre des neurotrans-
metteurs. Répondez au test
ci-après ou recourez à un test
urinaire pratiqué en laboratoire
spécialisé5.
 NATUROPATHIE
14

Faites votre test

Cochez les réponses affirmatives6 :

❐❐  Baisse de motivation depuis ❐❐  Manque d’énergie la journée, ❐ ❐  Impatience, contraintes mal
au moins 2 ans. rhume persistant, douleurs. gérées, blagues mal supportées.
❐ ❐  Difficultés pour vous concen- ❐❐  Libido en baisse ou inexistante. ❐❐  Migraines, irritabilité en fin
trer, inefficacité dans le travail. ❐❐  Difficulté d’apprentissage. de journée.
❐❐  Désintérêt pour les projets ❐❐  Rejet du travail. ❐ ❐  Attirance pour les sucreries,
d’avenir. ❐❐  Désintérêt pour les sorties entre le chocolat vers 17 heures
❐❐  Troubles de mémoire pour amis ou les loisirs créatifs. ou devant la télévision.
les petits détails récents. ❐❐  Sentiment d’être mal aimé, ❐❐  Difficultés d’endormissement.
❐❐  Baisse de tonus, fringales déçu par votre entourage. ❐❐  Constipation de plus de 2 jours.
à 11 heures et 18 heures. ❐ ❐  Comportements addictifs (sport,
❐❐  Fatigue matinale depuis plu- alcool, tabac, grignotage, jeux…).
sieurs mois.

Si vous avez coché plus de 3 affir- Si vous avez coché plus de 3 affir- Si vous avez coché plus de 3 affir-
mations, vous souffrez peut-être mations, vous souffrez peut-être mations, vous souffrez peut-être
d’un déficit en dopamine d’un déficit en noradrénaline d’un déficit en sérotonine.
Ce test rapide est limité en termes de fiabilité. Pour une évaluation précise de vos neurotransmetteurs, préférez une analyse urinaire.

Les nutriments essentiels

Voici un aperçu des étapes et des cofacteurs nécessaires à la synthèse des neurotransmetteurs. Cela peut vous
aiguiller sur les compléments à apporter en vue de combler des carences.

Synthèse des neurotransmetteurs de la réponse au stress et leurs cofacteurs

Dopamine, noradrénaline, adrénaline

NORADRÉNALINE

▪▪ Phénylalanine, tyrosine ▪▪ Vitamine C

▪▪ Méthionine
▪▪ Magnésium, zinc ▪▪ Magnésium, fer, cuivre
▪▪ Vitamines B6, B9 et B12
▪▪ Vitamines B2 et B6 ▪▪ Oméga 3 (DHA), oméga 6

DOPAMINE ADRÉNALINE

Synthèse des neurotransmetteurs de l’inhibition de l’action

Sérotonine et GABA

▪▪ tryptophane ▪▪ Vitamine B6
Nutriments, 5-HTP ▪▪ Méthionine
▪▪ vitamine B3 ▪▪ Oméga 3
microbiote (5 hydroxytryp- Sérotonine ▪▪ vitamines B6, Mélatonine
▪▪ fer (DHA)
intestinal tophane) B9, B12
▪▪ cuivre ▪▪ Vitamine D

6.  Test fournit par l’Institut de Biologie Nutritionnelle fondé par le Dr Olivier Stien qui forme des praticiens à l’interprétation d’analyse de neurotransmetteurs avec une
approche thérapeutique basée principalement sur la nutrition, la micronutrition et les plantes.
 NATUROPATHIE
15

La synthèse du GABA dépend de la
glutamine, un acide aminé que l’on
retrouve dans les amandes,
l’avoine complète, la banane, le blé
complet, le brocoli, les noix ou les
lentilles et des cofacteurs comme la
vitamine B6. On sait que le micro-
biote joue un rôle dans sa synthèse.
En résumé, lorsque les taux
de neurotransmetteurs sont
bas, il est important de :
▪▪ Apporter des protéines végétales
ou animales aux 3 principaux
repas, voire 500 mg de L-tyrosine
en complément alimentaire
à prendre le matin.
▪▪ Consommer des aliments riches
en magnésium (mollusques
et crustacés, lentilles, algues,
chocolat noir) et en zinc (chocolat,
noix de cajou, huîtres, lentilles,
céréales complètes), voire de
recourir à des compléments
alimentaires qui en contiennent.
▪▪ Suivre une cure de complémen-
tation en vitamines du groupe B
avec du pollen frais congelé ou un
complexe en complément alimen-
taire qui les contient toutes.
▪▪ Apporter des oméga 3 (DHA)
et de l’huile d’onagre ou de bour-
rache riches en oméga 6 par le
biais de compléments alimentaires.
▪▪ Consommer des aliments riches
en tryptophane, précurseur de la
sérotonine : volaille, laitue, graines
de courge, parmesan, soja.
Ces apports permettent de nourrir
les membranes cellulaires, gage
du bon passage des informations
nerveuses, et d’apporter les précur-
seurs de tous les médiateurs nerveux.
Si besoin, on peut cibler des neu-
rotransmetteurs spécifiques avec
des plantes reconnues pour cela.

Les plantes ciblées7

Plantes indiquées
Indications Commentaires – posologie
pour stimuler la synthèse

Mucuna En cas de dépression Contre-indiqué chez la femme enceinte

Mucuna pruriens (graines) liée à un déficit et allaitante.
en dopamine ou en cas Gélules : selon indications du fabricant.
Formes disponibles : gélules
de la maladie
(totum ou extrait sec), EPS7, EPS : 2 à 3 cuillères à café réparties entre matin
de Parkinson
extrait alcoolique et midi.
Extrait alcoolique : 60 gouttes le matin.
Cure de 20 jours par mois durant 2 à 3 mois.

Ginseng En cas de fatigue Contre-indiqué en cas d’hypertension, chez la

Panax ginseng (racine)
Formes disponibles : gélule
(totum ou extrait), extrait
Dopamine
physique et psychique, femme enceinte et allaitante et chez l’enfant.
de manque d’entrain Gélules (totum) : 0,5 à 1,5 g par jour en début de journée.
ou de baisse de libido
Sous forme d’extrait sec ou aqueux,

alcoolique, extrait aqueux, EPS suivre la posologie du fabricant.

Rhodiole
Rhodiola rosea (racine)
Formes disponibles : gélules
(totum ou extrait), extrait
alcoolique, EPS
En cas de fatigue
associée à des troubles
du sommeil ou une
baisse de moral
ou de libido. Très efficace
pour mieux faire face
au stress et ses consé-
quences
Extrait alcoolique : 50 gouttes matin et midi.
EPS : 2 à 3 cuillères à café réparties entre matin et midi.
Cure de 10 jours à 2 mois
Augmente les taux de dopamine
et de sérotonine et limite leur dégradation.
Contre-indiquée avant la puberté, chez la femme
enceinte et allaitante, en cas de trouble bipolaire et
en association avec des médicaments
psychostimulants.
Gélules : suivre les recommandations du fabricant.
Extrait alcoolique : 50 à 100 gouttes réparties avant
les repas matin et midi.
EPS : 2 à 3 c. à c. réparties avant les repas matin et midi.
Cure de 20 jours par mois durant 2 à 3 mois.

7.  Extrait de Plantes Standardisé disponible en pharmacie.

 NATUROPATHIE
16
Plantes indiquées
pour stimuler la synthèse
Safran
Crocus sativus (stigmate)
Formes disponibles :
extrait sec
en gélules
Griffonia
Griffonia simplicifolia (graine)
Formes disponibles : extrait sec
titré en 5-HTP, poudre brute
Sérotonine
en gélules (totum), EPS
Millepertuis
Hypericum perforatum
(partie aérienne)
Formes disponibles : extrait sec,
SIPF, extrait alcoolique
Kudzu
Pueraria lobata (racine)
Formes disponibles : gélules
de poudre brute (totum),
extrait sec en gélule
GABA
Valériane
Valeriana officinalis (racine)
Formes disponibles : extrait
sec ou totum en gélules, extrait
alcoolique, EPS, SIPF
Vous noterez que toutes les plantes qui soutiennent
la production de dopamine seront utiles à la noradré-
naline qui en dépend ainsi qu’à l’adrénaline.
Si ces deux neurotransmetteurs présentent des taux
excessifs, il sera intéressant de recourir aux plantes
anti-stress et adaptogènes comme le ginseng
et la rhodiola.
Indications Commentaires – posologie
Dépression, anxiété, Le safranal qu’il contient favorise la recapture
troubles de la libido, de la sérotonine.
grignotage lié au stress, Éviter en association d’un antidépresseur
troubles du sommeil sans l’avis d’un spécialiste.
Gélules : 30 à 120 mg/jour.
Cure de 20 jours à 3 mois.
Baisse de moral, sevrage Apporte directement un précurseur
d’antidépresseur (sous de la sérotonine, le 5-HTP.
forme de totum), réveil À éviter sous forme concentrée (extrait sec)
dans la nuit, sommeil en association avec des médicaments
non récupérateur qui interviennent sur la sérotonine.
Extrait sec : 150 à 600 mg par jour contenant
entre 50 à 200 mg de 5-http.
Totum : 900 à 2 000 mg par jour.
EPS : 2 à 3 c. à c. par jour.
Cure de 2 à 3 mois.
Dépression légère Favorise la recapture de sérotonine
à modérée, dépression mais aussi de dopamine et de noradrénaline.
saisonnière associée Attention, le millepertuis est incompatible
à fatigue nerveuse avec de nombreux médicaments. Demandez
l’avis de votre pharmacien
Extrait sec : 600 mg par jour titré à 0,2 %.
SIPF : 10 ml par jour en 2 fois.
Extrait alcoolique : 3 x 20 gouttes par jour.
Cure de 1 à 3 mois.
Indiqué dans toutes les Déconseillé en cas de cancer
addictions et leur sevrage hormonodépendant.
(surtout tabac, alcool), Totum : 0,7 à 4 g par jour.
calme l’hypertension liée
Extrait sec : 500 mg titré à 8 %.
au stress
Cure de 10 jours à 6 semaines.
Troubles du sommeil, Déconseillé chez la femme enceinte
addictions, anxiété, et allaitante et chez l’enfant.
nervosité, palpitations Extrait sec : selon posologie du fabricant.
cardiaques d’origine
Totum : 0,5 à 2 g par jour.
nerveuse
Extrait alcoolique : 60 à 100 gouttes
en 2 à 3 prises.
EPS ou SIPF : 1 à 3 c. à c. par jour.
Cure de 10 à 20 jours par mois
durant 1 à 2 mois.
Tous ces conseils seront bien sûr améliorés par une
hygiène de vie adéquate. À ce titre, l’activité physique
augmente les taux de dopamine et équilibre tous
les neurotransmetteurs. De même, une technique
de gestion du stress comme la cohérence cardiaque
ou la relaxation pourra influencer sur l’équilibre général.
Nicolas Wirth
Naturopathe
 FAITES-LE VOUS-MÊME
17

Les plantes médicinales

en cuisine ? Une vraie bonne idée !
Voici quelques recettes délicieuses pour passer un hiver gourmand
autour d’une bonne soupe et en pleine santé.

On nous vante fréquemment les mérites de certains
régimes alimentaires comme le régime méditerranéen,
avec ses fruits et ses légumes frais, ses herbes aroma-
tiques et son huile d’olive, mondialement connu
pour ses bénéfices sur le système cardiovasculaire
et dans la prévention des cancers, ou encore le régime
Okinawa, à base d’algues, de thé vert et de protéines
d’origine végétale, réputé pour ses effets sur la longé-
vité. Nous ne doutons plus des effets de notre alimenta-
tion sur notre santé. Pourquoi donc limiter l’utilisation
des plantes médicinales aux poudres et compléments
alimentaires ? Cuisinons-les !

La soupe à l’oseille

Les enfants l’adorent ! Simple et rapide à préparer,

voici une recette délicieuse appréciée à tous les âges. Un goût unique, légèrement piquant et acidulé,
voici l’oseille : Rumex acetosa ! Cette plante riche
Préparation : 5 min en fibres est l’alliée de tous ceux qui souffrent
Cuisson : 10 min de troubles du transit. Elle est également très
concentrée en vitamines et en sels minéraux.
Pour 4 personnes : Idéale pour retrouver du tonus et de l’énergie !
▪▪ 2 bottes d’oseille (épluchées sans les queues)
▪▪ 1 œuf entier
▪▪ 1 verre de vermicelles
▪▪ 20 g de beurre
▪▪ 4 cuillères à soupe de crème fraîche

Préparation :
1. Faites revenir doucement l’oseille dans le beurre.
2. Ajoutez 1 litre d’eau, salez et faites chauffer.
3. Lorsque l’eau bout, ajoutez les vermicelles, puis le blanc d’œuf
(sans remuer). Laissez cuire à feu doux jusqu’à ce que les
vermicelles soient cuits.
4. Arrêtez la cuisson et laissez refroidir quelques instants.
Mélangez le jaune d’œuf et la crème fraîche et ajoutez-les
à la soupe.
5. Dégustez !
 FAITES-LE VOUS-MÊME
18

La soupe de butternut au tilleul

En soupe comme en infusion, le tilleul aide à retrouver le calme

et le sommeil. Mais en soupe, c’est tout de même plus original ! Le tilleul (Tilia vulgaris) est connu depuis
l’Antiquité pour ses propriétés tranquillisantes.
Préparation : 15 min Antispasmodique et sédatif, il diminue le stress
Cuisson : 25 min et les troubles digestifs associés, calme les
états anxieux et aide à lutter contre les troubles
Pour 4 personnes : du sommeil. Son effet diurétique est aussi béné-
fique en cas d’hypertension artérielle.
▪▪ 4 cuillères à soupe de feuilles sèches de tilleul
▪▪ 1 butternut
▪▪ 1 belle pomme de terre
▪▪ 2 carottes
▪▪ 1 oignon
▪▪ 2 cuillères à soupe de crème fraîche

Préparation :
1. Faites infuser pendant une dizaine de minutes les feuilles
de tilleul dans 1 litre d’eau bouillante. Filtrez l’infusion.
2. Épluchez le butternut, la pomme de terre et les carottes
et coupez-les en dés.
3. Placez les légumes dans un faitout et ajoutez l’infusion
de tilleul. Salez et poivrez.
4. Laissez cuire pendant 25 minutes. Mixez l’ensemble
pour obtenir une soupe onctueuse.
5. Avant de déguster, ajoutez 2 cuillères à soupe de crème fraîche.

La soupe à l’ail

Son parfum délicat rehausse la classique soupe de l’hiver.

Et je ne connais rien de mieux pour se prémunir des infections Condiment indispensable de nos cuisines, l’ail
en périodes de froid. est un aliment qui nous veut du bien. Au-delà de
son parfum, Allium sativum est riche en antioxy-
Préparation : 10 min dants qui nous aident à prévenir et combattre les
Cuisson : 30 min infections hivernales. Il lutte également contre
l’hypertension artérielle et les troubles gastro-
Pour 4 personnes : intestinaux. Antidouleur, il apporte un précieux
soutien en cas de douleurs articulaires, muscu-
▪▪ 4 têtes d’ail fraîches
laires ou névralgiques.
▪▪ 2 belles pommes de terre
▪▪ 2 carottes
▪▪ Noix de muscade
▪▪ 2 cuillères à soupe de crème fraîche
▪▪ Gruyère râpé
▪▪ 1 bouillon cube

Préparation :
1. Épluchez l’ail, les pommes de terre et les carottes.
Coupez les pommes de terre et les carottes en morceaux.
2. Placez tous les ingrédients dans une grande casserole, couvrez
avec 1 litre d’eau, ajoutez le bouillon cube. Salez et poivrez.
Rajoutez un peu de noix de muscade râpée.
3. Laissez mijoter pendant 30 minutes.
4. Une fois que les légumes sont cuits, mixez la soupe.
5. Ajoutez 2 cuillères à soupe de crème fraîche.
6. Servez avec du gruyère râpé.
 FAITES-LE VOUS-MÊME
19

La soupe de lentilles au curcuma et au gingembre

Celle-ci est un peu plus exotique. Vous allez voir,

c’est un concentré d’énergie pour retrouver la forme. Le curcuma est anti-inflammatoire. Il lutte contre
les troubles digestifs et l’acidité gastrique. Il fait
Préparation : 10 min actuellement l’objet d’études cliniques dans la
Cuisson : 20 min prévention de la maladie d’Alzheimer et du can-
cer ou en accompagnement des traitements an-
Pour 4 personnes : ticancéreux. Il est ici associé au gingembre pour
confectionner une soupe tonique et fortifiante
▪▪ 300 g de lentilles corail
qui vous aidera à lutter contre les infections,
▪▪ 2 oignons la fatigue et les problèmes digestifs.
▪▪ 2 gousses d’ail
▪▪ Un petit morceau de racine de gingembre frais
▪▪ 1 cuillère à soupe de curcuma
▪▪ Huile d’olive

Préparation :
1. Rincez les lentilles à l’eau froide. Placez-les dans une casserole
et ajoutez 1,5 l d’eau. Salez et poivrez. Portez à ébullition
et faites cuire les lentilles à feu doux pendant 20 minutes.
2. Épluchez les oignons et l’ail, puis émincez-les.
3. Lorsque les lentilles sont cuites, faites chauffer à feu doux
2 cuillères à soupe d’huile d’olive dans une poêle et ajoutez-y
le curcuma. Mélangez bien puis ajoutez l’oignon et l’ail et faites-
les revenir doucement jusqu’à ce qu’ils soient translucides.
4. Ajoutez ce mélange oignons-ail-curcuma aux lentilles. Mixez
la soupe. Puis râpez le gingembre et mélangez. Amenez encore
une fois à ébullition avant de présenter le plat à table.

Des idées pour vos propres recettes

Dans toutes les soupes, vous pouvez ajouter
au dernier moment :
▪▪ Des feuilles de menthe : tonique et fortifiante,
fraîche ou sèche, la menthe est riche en antioxydants.
Elle facilite la digestion. Nous y pensons facilement
dans les salades et le taboulé, pourquoi pas dans les
soupes ?
▪▪ Des graines de lin : riches en fibres, elles aident
à réguler le transit intestinal, à faire baisser les taux
de glucose et de cholestérol sanguins. Elles ont
également des propriétés cardioprotectrices.
▪▪ Des graines de courge : choisissez-les nature
(pas rôties ni salées), fraîches ou sèches. Nourrissantes
et énergisantes, elles luttent contre les irritations
de la vessie et les troubles de la miction.
▪▪ Et un filet d’huile d’olive : c’est la principale source
de matières grasses dans les pays méditerranéens.
Ses bienfaits sur l’ensemble du système cardiovascu-
laire ne sont plus à démontrer. Et quel parfum !
Des légumes bio, bien sûr
Un rapport publié en février 2018 par l’association
Générations Futures alertait sur la présence
des résidus de pesticides mesurés dans des fruits
et légumes non bio consommés en France1.
Les aliments se sont révélés largement contaminés
avec des résultats aussi éloquents qu’effarants :
73 % des échantillons de fruits analysés pendant
5 ans et 41 % des échantillons de légumes étaient
contaminés. Rien qu’en mangeant, nous ingérons
donc une grande quantité de pesticides. Un vrai
souci que nous devons garder en tête lorsque
nous faisons nos courses et qui devrait nous inciter
davantage à nous tourner vers le bio.
1.  https://www.generations-futures.fr/publications/residus-pesticides
Anne de Labouret
 LES PLANTES ONT LA PAROLE
20
Interview exclusive
de l’armoise commune
Dans la vie, on rencontre des médecins, des pharmaciens, des herboristes qui nous
parlent des plantes. Mais si ces mêmes plantes pouvaient parler, que nous diraient-
elles pour se présenter ? Le mieux pour le savoir, c'est peut-être de les… interviewer !
Que penser de l’armoise commune aujourd’hui ?
Ce nom évoque, pêle-mêle, de vieux grimoires
de sorcières, de sombres histoires d’avortement
ainsi que des remèdes de femmes plus ou moins
avouables. Plante du féminin, elle l’est assurément,
envers et contre tout, mais d’où vient cette petite
inquiétude dès que l’on prononce son nom ?
Afin d’éclaircir la situation, Plantes & Bien-être
est allé recueillir les propos de l’intéressée. Entretien
avec une féministe de la première heure…
En quoi méritez-vous cette réputation
de plante protectrice des femmes ?
L’Armoise : Depuis toujours, je suis chargée de veiller
sur elles. Je facilite les accouchements, je soulage
les très jeunes filles dont les règles sont irrégulières
et, plus tard, celles qui souffrent des troubles de la
ménopause. On dit que mes pouvoirs me viennent
directement de la déesse Artémis, déesse des cycles
lunaires et protectrice des femmes. Je lui dois mon
1.  Tissus de la glande surrénale.
nom puisque j’appartiens au genre botanique
Artemisia. Les plus grands médecins de l’Antiquité,
Hippocrate, Pline ou Dioscoride, me considéraient
comme la plante féminine par excellence. Connue
de toutes les femmes et à toutes les époques,
j’ai mérité le nom d’« herbe des mères » mais égale-
ment de « mère de toutes les herbes ».
Revenons à vos vertus, pouvez-vous
nous préciser vos actions thérapeutiques ?
Mes sommités fleuries prises en infusion ont un effet
sédatif sur l’utérus et apaisent les douleurs mens-
truelles. Réputées dans les cas d’aménorrhées et de
dysménorrhées, elles restaurent le rythme des cycles
menstruels qui, à l’image des cycles lunaires, sont
d’environ 29 jours. J’aime structurer, rythmer ; aussi
les problèmes de règles irrégulières, douloureuses ou
trop abondantes ne me résistent pas. En stimulant les
corticosurrénales1, j’améliore la sécrétion d’hormones
comme les œstrogènes d’où mon efficacité sur les
troubles fonctionnels du cycle féminin. En deux mots,
j’aime remettre de l’ordre dans un système qui a un
peu perdu la tête.
Idem à la ménopause, je ne laisse pas tomber
mes protégées quand les états d’âme les submergent
ou que les bouffées de chaleur les indisposent.
Mes pouvoirs hormonaux régularisent ces inconvé-
nients et apaisent rapidement l’agitation nerveuse.
Pour venir à bout de ces dérèglements, rien de plus
simple et de plus efficace qu’une infusion de plante
entière fleurie, séchée, associée aux fleurs d’achillée
millefeuille (Achillea millefolium) et aux feuilles d’ortie
dioïque (Urtica dioica). Essayez, il suffit d’une cuillère
à soupe rase de l’ensemble à infuser dans 250 ml d’eau
frémissante, deux à trois par jour, une demi-heure avant
les repas, pendant un mois. Vous m’en direz des nou-
velles ! S’il s’agit d’un retard de règles, l’effet sera presque
immédiat, deux ou trois jours suffisent. Mais attention,
si je facilite l’accouchement en fin de grossesse, le dernier

mois, je suis abortive en début de grossesse, la faute
à ma teneur en scopolamine, un alcaloïde qui paralyse
les nerfs de la moelle épinière, une sorte de péridurale
naturelle si j’ose dire. Hélas, beaucoup n’ont retenu
de moi que l’aspect sombre…
Puisque vous abordez le sujet, il me semble que
ces dernières activités vous ont valu quelques
problèmes…
Beaucoup de femmes ont eu recours à mes services
à des époques où une grossesse imprévue pouvait
les reléguer au ban de la société, telles des pestiférées.
Respectée, crainte et honorée, j’étais leur botte
secrète, leur joker face à la domination masculine.
Je propose plus de cent constituants aromatiques
dans mon officine dont une huile essentielle riche
en cétones, la thuyone, qui possède la particularité
de stimuler les contractions utérines. Prise en quan-
tité importante, ses effets peuvent interrompre
une grossesse à son début. Puis, vinrent les heures
sombres de l’Occupation, du gouvernement de Vichy
et me voilà soudain devenue « l’ange noir », montrée
du doigt, calomniée, accusée d’être une « avorteuse »,
moi qui n’ai toujours pensé qu’à une chose, secourir
les femmes en détresse.
Mais il semblerait que les hommes
aussi aient eu recours à vos services ?
Je dois avouer qu’au Moyen-Âge et jusqu’à la
Renaissance, les requêtes masculines n’étaient pas
rares, mais pour tout autre chose. Il s’agissait de leur
« dénouer l’aiguillette ». Quésaco ? C’est bien simple,
les pauvres infortunés qui n’avaient pas encore
entendu parler du viagra avaient pour seul recours
la magie des puissances féminines pour les délivrer.
Inutile de vous dire que ces beaux galants faisaient
moins les malins devant mon officine de sorcière pour
retrouver leur virilité. Sans doute, une vieille blague
féministe d’Artémis…
Tout le monde aura compris vos convictions
féministes, mais avez-vous d’autres
préoccupations ?
Je ne peux pas m’empêcher d’aller nettoyer les sols
saturés en métaux lourds, surtout en plomb. Et avec
les activités industrielles et agrochimiques de nos
sociétés modernes, ce n’est pas le plomb qui manque.
2.  Intoxication au plomb qui fut l’une des premières maladies professionnelles reconnues officiellement par les autorités de santé en 1919. Souvent contaminées
par les peintures, les tuyauteries, les industries pétrolières (d’où l’essence sans plomb aujourd’hui), les populations développaient des symptômes plus ou moins
invalidants allant de l’hypertension jusqu’à la cécité irréversible en passant par de graves complications respiratoires. Aujourd’hui, le plomb n’entre plus dans la com-
position des peintures mais la qualité de l’eau du robinet reste une préoccupation, ainsi que la consommation de viande et de poisson.
LES PLANTES ONT LA PAROLE
21
Il est présent dans la plupart des sols ; moi je suis
contente, j’en raffole. Mais pour vous, à certaines
doses, il devient cancérigène, sans compter les ter-
ribles méfaits du saturnisme2. Bref, j’adore le plomb,
c’est mon poison à moi, ma petite drogue. Je l’absorbe
et je le métabolise. En l’incorporant, je le transforme.
Résultat, vous pouvez me consommer sans crainte,
vous ne le retrouverez pas dans mes tissus, ni dans les
vôtres. Voilà comment je libère la terre de ses effets
toxiques. Mais n’allez pas pour autant me récolter
dans les endroits les plus pollués de la planète ! Un
exemple ? Tchernobyl. Après la catastrophe nucléaire,
j’étais une des premières plantes à revenir sur les lieux
du crime. À ce propos, vous savez comment on
m’appelle en Ukraine ? Tchernobyl ! Premier arrivé,
premier servi, comme on dit…
L’armoise commune dans la cuisine
L’armoise n’est pas seulement une plante médici-
nale, elle est également culinaire. Stimulantes et
spasmolytiques pour tout le système digestif, ses
feuilles sont utilisées comme condiment. L’armoise
améliore la digestion des plats tout en apportant
une petite note aromatique intéressante. Une pin-
cée de feuilles sèches dans les soupes de légumes
ou un cake apportera un relief inédit. Fraîches
et mixées avec un peu de moutarde, de la crème
fraîche de brebis, elles valoriseront un plat de
poisson ou un artichaut. Essayez-la à raison d’une
cuillère à soupe de feuilles sèches dans un ½ litre
de potage. Si vous optez pour les feuilles fraîches,
la saveur aromatique sera plus forte, mais gardez
le repère d’une cuillère à soupe et rectifiez au fur
et à mesure, si besoin.
Claire Bonnet
 LE BON DU
LIVRES CHOIX
MOIS
22

Larousse des arbres

Jacques Brosse – Éditions Larousse, 2018 – 576 pages – 29,95 €
Ils peuplent nos forêts, habitent nos parcs et jardins, mais les connaissons-nous
vraiment ? Jacques Brosse nous invite à découvrir quelque 1 600 espèces d’arbres
et d’arbustes qui s’épanouissent en Europe occidentale. Il offre bien sûr les éléments
botaniques nécessaires à leur identification, mais conte également leur histoire
et les mythes qui les entourent.

Les plantes pour le plaisir

Dr Jacques Labescat – Éditions Anfortas, 2018 – 66 pages – 9,90 €
Gingembre, sarriette, safran ou angélique sont quelques-unes des plantes alliées
de notre vie amoureuse. Le Dr Labescat, phytothérapeute, rassemble dans ce guide
pratique toutes les informations nécessaires pour apprendre à utiliser les plantes
et vaincre les maux de la sexualité, du manque de libido aux difficultés d’érection
en passant par les problèmes gynécologiques.

20 plantes médicinales pour se soigner tous les jours

Dr Patrick Aubé – Éditions Leduc.s, 2018 – 256 pages – 18 €
Comment lutter contre les troubles nerveux, digestifs, cardiorespiratoires, circula-
toires ou cutanés ? Avec les plantes bien sûr ! Le Dr Patrick Aubé propose une sélec-
tion de 20 espèces incontournables en phytothérapie, comme l’artichaut, l’aubépine,
le cassis, la mélisse ou le millepertuis. Il détaille les vertus de chacune et la façon
de les utiliser, pour garder toute la famille en bonne santé de manière naturelle.

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désignée par Chamaemelum nobile.
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Revue mensuelle - Numéro 53 -
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Les stages naturellement
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Les 20 et 21 octobre 2018,
Saint-Laurent-de-Lévézou (12)
www.naturellementsimples.com/
Charles et Séverine Pioffet, pro-
ducteurs de plantes aromatiques
et médicinales, organisent
des stages d’initiation tout public.
Le 20 octobre, ils proposent une
découverte de la permaculture.
La journée du 21 est dédiée
à la spirale d’aromatiques, une
construction qui permet de dispo-
ser d’herbes à portée de main,
tout en favorisant la biodiversité.
Ces deux stages sont indépendants.
Fête des plantes
Le 21 octobre 2018,
Mennetou-sur-Cher (41)
La cité médiévale accueille 40 expo-
sants proposant des plantes aroma-
tiques, des bonsaïs, des petits
fruitiers ou espèces rares, ainsi que
des fruits et légumes bio. Conseils,
ateliers et bourse d’échange
sont au rendez-vous.
Salon d’automne Bio & Co
Du 26 au 29 octobre 2018,
Strasbourg – Wacken (67)
www.salonbioeco.com/
Cette onzième édition voit les
choses en grand, avec 220 expo-
sants, 12 animations (cuisine, osier,
peinture, meubles en carton, yoga,
falun gong...) et 120 conférences.
Atelier « La cuisine
des plantes sauvages »
3 novembre 2018,
Rayol-Canadel-sur-Mer (83)
www.domainedurayol.org/
Pour mémoire, toutes les notions fondamentales
abordées dans ce magazine sont expliquées en
détail dans le dossier spécial La Phytothérapie,
tout savoir pour bien commencer. N’hésitez pas à
vous y reporter.
Petit rappel :
HE = Huile Essentielle
HV = Huile Végétale
CH = Centésimale Hahnemannienne
TM = Teinture Mère
LE BON
AGENDA
CHOIX
23
Découvrez les principales
espèces sauvages comestibles
et la manière de les cuisiner.
Au programme, identification
botanique, recettes savoureuses
et démonstrations par le chef
Christophe Pinel, en compagnie
d’Aurélia Leroux, guide natura-
liste. Sans oublier les
dégustations !
Salon Marjolaine
Du 3 au 11 novembre 2018,
Parc Floral à Paris (75)
www.salon-marjolaine.com/
La 43e édition de ce salon emblé-
matique de l’agriculture biolo-
gique réunit plus de 560 expo-
sants pour 9 jours de rencontre
autour de l’écologie, du dévelop-
pement durable et du bien-être
au naturel. Rendez-vous au café
écolo pour débattre des thèmes
d’actualité !
Dépression : en sortir
et Maladie d’Alzheimer :
Prévenir
Les 10 et 11 novembre 2018, Centre
de Congrès Diagora à Labège (31)
passerellespourlavie.com
Deux jours de conférences sur
la dépression et la maladie
dAlzheimer réunissant des
spécialistes, des médecins, des
thérapeutes et des chercheurs.
Ils parleront de neurones et de
facteurs de risques mais surtout
d’espoir grâce à des approches
nouvelles combinant l’alimenta-
tion, la micro-nutrition, les
pouvoirs des plantes et des
disciplines telles la sophrologie,
la méditation ou l’auto-hypnose
visant à relier le corps et l’esprit.
Crédits photos : © Abracadabraaa – © angelinast – © Amallia
Eka – © AmyLv – © Andreas Krumwiede – © Annaev –
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Panchenko – © Peratek – © PixHound – © Robert Kneschke –
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Beatty – © John Delano – © Neha. Vindhya – © Vinayaraj /
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 LE BON DU
LIVRES
COURRIER
CHOIX
DES
MOISLECTEURS
24
Pour vos questions, écrivez-nous à : SNI Éditions - CS 70074, 59963 Croix Cedex -FRANCE
ou à www.santenatureinnovation.com/contact/
La meilleure façon
de prévenir le paludisme
Existe-t-il une alternative pour éviter
les effets secondaires de la Malarone
ou tout simplement un autre médi-
cament ? Existe-t-il aussi un moyen
naturel efficace pour repousser les
moustiques ?
La prévention du paludisme est
un sujet à peu près aussi vaste que
la place occupée par cette maladie
parasitaire à l’échelle mondiale. La
Malarone sur prescription médicale
est le traitement préventif (et curatif)
qui possède a priori le moins d’effets
secondaires. On le présente comme
la prévention médicamenteuse idéale
des courtes durées d’exposition.
Plusieurs éléments entrent en ligne
de compte pour la prévention
du paludisme en voyage : le lieu
du séjour, sa durée, la posologie
du traitement préventif, l’âge
et l’existence de contre-indications.
Dans les alternatives vertes, il existe
l’armoise (Artemisia). Certaines
personnes prennent des extraits
de feuilles de cette plante par voie
orale pendant tout leur séjour
en zone impaludée à la place
Partez à la rencontre des plus grands
connaisseurs du monde des plantes !
Retrouvez Alessandra Moro Buronzo,
la rédactrice en chef de votre men-
suel Plantes & Bien-Être, dans une
aventure exclusive sur les plantes
et leurs bienfaits.
Par son intermédiaire, rencontrez
les plus grands spécialistes des
plantes, apprenez à travers leur
expérience et transmettez ce précieux
savoir à vos proches.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Les Rendez-vous de Plantes & Bien-Être
utilisez ce lien : http://bit.ly/RDV-PLANTES
Vous pouvez aussi consulter ce numéro
sur Internet grâce au lien suivant : https://sni.media/gAjF
des traitements officiels en raison
d’une meilleure tolérance signalée.
Ceci dit, il faut savoir que quelques
cas de crises sévères de paludisme
ont été rapportés malgré ce traite-
ment. Ne le considérez donc pas
comme une protection absolue.
A contrario, c’est un excellent
traitement complémentaire à celui
de la crise grave de paludisme.
Rappelons-nous surtout que le
meilleur traitement est encore
d’éviter les piqûres d’insectes,
qui, au passage, véhiculent d’autres
maladies. Il est donc impératif
d’utiliser des répulsifs adéquats
sur la peau nue, sur les moustiquaires
et sur les vêtements (car les insectes
peuvent piquer au travers). Si l’on
souhaite éviter les répulsifs de
synthèse comme le DEET (N-N-
Diethyl-3-methylbenzamide),
considéré comme la référence en
la matière mais jugé neurotoxique
chez les mammifères, notre conseil
ira vers des associations judicieuses
d’huiles essentielles. Les plus référen-
cées pour leurs effets répulsifs sont
celles de citronnelle, d’orange amère,
de curcuma, de basilic, d’ylang ylang
et d’eucalyptus globuleux. Il existe
dans le commerce des produits prêts
à l’emploi associant plusieurs
de ces huiles essentielles.
Manque d'énergie : que faire ?
Bonjour, mon époux a beaucoup de
mal à se lever et ne peut plus rester
debout. Il n’a plus de force dans les
jambes. Il a déjà vu son médecin qui
lui a prescrit des vitamines, mais sans
amélioration. Pouvez-vous me conseil-
ler des plantes ou autres choses ?
S’agirait-il d’une pathologie ?
Une pénibilité de la station debout
avec faiblesse musculaire doit faire
l’objet d’une consultation médicale
approfondie pour éliminer une cause
neurologique, musculaire ou méta-
bolique. Parmi les compléments
alimentaires qui soutiennent
et renforcent la force musculaire
et la récupération physique, citons
l’indispensable magnésium (sous sa
forme bisglycinate ou glycérophos-
phate), le coenzyme Q10 et l’acide
alpha-lipoïque. Au niveau des
plantes, on peut compter sur le
ginseng de Sibérie et la rhodiole.
Les acides aminés peuvent aussi aider
la reconstruction musculaire.
Ces nutriments sont concentrés
dans des présentations de poudre
de protéine trouvables en magasin
spécialisé, dans l’alimentation
du sportif.
Dans votre prochain numéro
▪▪ Comment traiter naturellement
la maladie de Crohn
▪▪ Russie : le secret végétal
des athlètes et des champions
d'échecs
▪▪ La rhubarbe au jardin, délicieuse
et médicinale
▪▪ Les plantes du quinquagénaire,
pour passer le cap du demi-siècle
en parfaite santé !