Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ISBN : 978-2-81322-625-9
www.editions-tredaniel.com
info@guytredaniel.fr
www.facebook.com/editions.tredaniel
@editions_contre_dires
À Sven
Sommaire
Couverture
Page de titre
Page de copyright
Introduction
Mémento
Fautes d'accord
Fautes de conjugaison
Fautes d'orthographe
Fautes de construction
Fautes de vocabulaire
Fautes de proximité
Fautes de graphie
Répertoire des difficultés abordées
Introduction
Les recruteurs nous le disent sur tous les tons : un CV ou une lettre
de motivation avec une faute d’orthographe, et c’est « poubelle ! ». En
dehors des concours de dictée, populaires auprès de quelques forcenés,
le français correct n’est à peu près abordé que dans le cadre de la
recherche d’emploi. Comme si le travail était la seule raison de vouloir
bien parler et écrire notre belle et impressionnante langue.
On peut verser de l’encre et des larmes sur un système éducatif
défaillant qui, s’il ne montrait pas ses faiblesses, rendrait le présent
livre superflu. Mais autant admettre que jamais tous les sortants de
l’école ne pourront rivaliser avec Bernard Pivot. Cette collection
« Minute », qui promet de s’immerger dans un sujet en deux cents
points, au rythme d’une minute par-ci par-là, se propose à présent de
s’attaquer aux difficultés de la langue française, avec le plus de
pragmatisme possible. Il ne sera pas question de théorie grammaticale,
bonne pour nos sages Académiciens, mais d’égrener les sujets nous
posant des problèmes au jour le jour, que ce soit à l’occasion de
l’écriture d’un courriel, au cours d’une discussion en famille, voire
d’une prise de parole en conférence de presse au plus haut sommet de
l’État !
Delphine Gaston-Sloan
Avertissement
Cet abrégé a pour objectif de vous aider à surmonter les difficultés du français. Il
serait paradoxal que vous y trouviez des erreurs ! Pourtant, malgré tout le soin apporté
à sa rédaction et à sa relecture minutieuse, il ne peut être totalement exclu que
quelques rares fautes de frappe s’y soient glissées et aient échappé à notre vigilance.
Si tel était le cas, nous vous présentons nos excuses et vous remercions de votre
indulgence. Reste que, d’une certaine manière, nous en serions diablement fiers : si
une faute vous saute aux yeux, c’est que nous avons rempli notre mission.
Mémento
LES NOMS
Un nom commun est un mot qui désigne une chose (livre) ou un être
vivant, que ce soit une personne (citoyenne) ou un animal (coq).
Les noms peuvent être masculins ou féminins. Ils prennent la marque
du pluriel.
Les noms propres servent à exprimer l’identité des personnes par leur
prénom (Victor) ou leur nom de famille (Hugo). Ils peuvent aussi
désigner des lieux géographiques (Paris), des publications (Le Monde),
des marques (Peugeot)… ils prennent une majuscule.
LES ARTICLES
Les articles servent à introduire le nom. Ils se placent devant lui. Il
existe des articles indéfinis (un/une/des) ou définis (le/la/l’/les).
Ils s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils déterminent.
LES PRONOMS
Les pronoms remplacent ou reprennent des noms. Il existe différentes
catégories de pronoms :
Les pronoms personnels : je, tu, on, me, vous, se, en, y… Les pronoms
démonstratifs : ce, celui, celle…
Les pronoms possessifs : le tien, le nôtre, le leur… Les pronoms
interrogatifs : qui ? lequel ? que ? quoi ? Les pronoms indéfinis :
chacun, nul, tout, personne… Les pronoms relatifs : qui, que, quoi,
dont, où, auquel…
LES VERBES
Les verbes sont l’élément central de la phrase autour duquel
s’organisent tous les autres mots. Ils expriment l’action, l’état,
l’évolution.
Ils varient en fonction de la personne, du nombre, du temps, du mode :
c’est ce qu’on appelle la conjugaison.
Il existe de nombreuses catégories de verbes.
LES VERBES TRANSITIFS
On distingue :
Les verbes transitifs directs qui se construisent avec un complément
d’objet direct (COD) sans l’intermédiaire d’une préposition.
Le président de la République nomme le Premier ministre.
Les verbes transitifs indirects qui se construisent avec un complément
d’objet indirect (COI) introduit par une préposition (à, au, aux, de,
sur…).
Le Premier ministre donne sa démission au président de la
République.
LES AUXILIAIRES
« Avoir » et « être » sont des auxiliaires qui servent à conjuguer
d’autres verbes à certains temps composés, à certains modes, à
certaines voix.
L’auxiliaire « avoir » est employé à la conjugaison des temps
composés des verbes transitifs et de la grande majorité des verbes
intransitifs.
L’auxiliaire « être » est utilisé pour la conjugaison des verbes
pronominaux aux temps composés, de quelques verbes intransitifs et
pour la voix passive.
LES ADVERBES
Comme son étymologie latine laisse supposer (ad et verbum, qui
signifie « qui s’ajoute au mot »), l’adverbe modifie le sens d’un verbe
(ils ont combattu ensemble), également celui d’un adjectif (sa
stratégie était particulièrement habile), d’un autre adverbe (il a réagi
très vite).
Ils sont toujours invariables (ne se mettent ni au féminin ni au pluriel).
Ils sont de plusieurs catégories, précisent le lieu (ici, là-bas), le temps
(hier, demain), la manière (bêtement, salement), la quantité (trop,
assez)…
LES PRÉPOSITIONS
Les prépositions sont des mots invariables (ne se mettent ni au féminin
ni au pluriel) dont la fonction est de relier entre eux différents mots
d’une phrase : un nom à un autre nom (un permis à points), un verbe à
un nom (combattre pour sa patrie), un verbe à un pronom (gouverner
contre eux), un verbe à un autre verbe (négocier sans céder)…
Les prépositions composées de plusieurs mots s’appellent des
locutions conjonctives (afin de, aux environs de, en dépit de, par-delà,
vis-à-vis de…).
Correction
Dans la phrase 1, contente et morte sont des adjectifs et non des participes passés,
contrairement à gravée (phrase 2) et inspirée (phrase 3).
LES ACCORDS DU PARTICIPE PASSÉ AVEC « AVOIR »
Le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire avoir est
invariable lorsque le COD (complément d’objet direct, un complément
sans préposition) est placé après le verbe.
Au printemps 1915, les Allemands ont lancé l’utilisation de gaz
toxiques (gaz moutarde) dans les tranchées, alors que le conflit est
devenu une guerre de position, de la mer du Nord à la Suisse.
Le COD étant « l’utilisation ».
Le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le COD si
celui-ci est placé avant le verbe.
De Gaulle, le 4 juin 1958, à Alger, fait une allocution dont les premiers
mots sont passés à la postérité : « Je vous ai compris ! Je sais ce qui
s’est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la
route que vous avez ouverte en Algérie, c’est celle de la rénovation et
de la fraternité. »
Le COD étant « la route ».
LA FAUTE AUX ÉCRIVAIN·E·S
Correction
supposés ; menées ; contestée
QUAND N’ACCORDE-T-ON PAS LE PARTICIPE PASSÉ
DES VERBES PRONOMINAUX ?
Le verbe pronominal s’accompagne d’un pronom réfléchi (me, te, se,
nous, vous) qui renvoie au sujet.
Lorsque le complément d’objet direct (COD, complément sans
préposition) est placé après le verbe, le participe passé est invariable.
De Gaulle écrit dans ses Mémoires de Guerre : « Toute ma vie, je me
suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire
aussi bien que la raison. »
Question : que s’est fait De Gaulle ? / Réponse : une certaine idée,
COD placé après le verbe faire.
(à suivre)
PROLONGATIONS
Correction
1. passé / 2. revus / 3. constitués
ACCORDE-T-ON LE PARTICIPE PASSÉ DES VERBES
IMPERSONNELS ?
Un verbe impersonnel, conjugué à la 3e personne du singulier, a pour
sujet le pronom neutre « il » qui ne désigne personne (raison pour
laquelle on parle de verbes impersonnels).
Le participe passé reste invariable.
Certains verbes sont exclusivement impersonnels, tels ceux qui ont
trait à la météorologie (pleuvoir, neiger, venter…) et falloir. D’autres
le sont occasionnellement : être, paraître, sembler, avoir (il y a),
faire, arriver, exister… C’est le cas aussi de certains verbes
pronominaux : se pouvoir, s’agir, se trouver…
Les pluies incessantes qu’il y a eu en 1787 et 1788 ont détruit les
cultures et empêché les moissons.
CHERCHEZ L’INTRUS
Parmi ces verbes impersonnels, trois intrus se sont glissés.
Identifiez-les. abandonner ; advenir ; s’agir ; bruiner ; dracher ;
ensoleiller ; falloir ; flotter ; grêler ; grésiller ; s’impatienter ;
neiger ; pleuvioter ; se pouvoir ; urger ; venter ; verglacer
Correction
abandonner ; ensoleiller ; s’impatienter
Ils ne sont pas des verbes impersonnels.
LE PARTICIPE PASSÉ « FAIT » SUIVI D’UN INFINITIF
EST TOUJOURS INVARIABLE
Lorsqu’il est immédiatement suivi d’un infinitif, fait, le participe passé
du verbe « faire », est invariable.
En juillet 1942, des policiers français, collaborant avec l’occupant
nazi et la Gestapo, ont arrêté des milliers de juifs parisiens pendant
leur sommeil pour les conduire au Vel’ d’Hiv. Ils les ont ensuite fait
transférer à Drancy d’où ils ont été déportés vers les camps de la
mort.
Il en va de même avec la forme pronominale se faire.
Le 16 octobre 1793, après que Marie-Antoinette s’est fait décapiter
sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde), on
rapporte que le bourreau, Henri Sanson, a saisi la tête de la reine par
les cheveux et l’a brandie au peuple en criant « Vive la République ! ».
Le verbe (se) laisser suit la même règle.
Marie-Antoinette s’est laissé décapiter sans broncher.
LA MINUTE DE VÉRITÉ
Correction
1. fait / 2. pas de faute / 3. faite (règle de l’accord du participe passé avec le COD placé avant
« avoir »)
LES DIX MILLE EUROS QUE MA VOITURE A COÛTÉ
OU A COÛTÉS ?
La forme correcte est les dix mille euros que ma voiture a coûté. Les
verbes coûter, peser, mesurer, courir, marcher, valoir, durer,
régner, vivre, dormir… appellent un complément précisant un prix,
un poids, une mesure, une distance, une valeur, une durée… Ce sont
des compléments circonstanciels et non des COD, ils impliquent donc
que le participe passé reste invariable.
Les deux cents millions d’euros qu’ont finalement coûté les travaux de
rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel dépassent
largement le budget initial.
Les deux cents mètres que Marie-José Pérec a couru en 21”99 aux
Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 lui assurent le record de France.
CHERCHEZ L’INTRUS
Correction
L’intrus se trouve dans la première phrase. Le participe passé s’accorde parce que c’est « la
somme » qui est affichée, et la règle appliquée est celle de l’accord du participe passé avec le
sujet d’un verbe conjugué avec l’auxiliaire « être ».
VU LA SITUATION OU VUe LA SITUATION ?
La forme correcte est vu la situation.
Placés devant un nom ou un pronom, les participes passés vu, prévu,
compris, excepté… sont invariables lorsqu’ils sont employés seuls
(sans auxiliaire). Ils ont alors valeur de préposition.
Dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, Napoléon Ier a tenté de se suicider
au château de Fontainebleau. L’anecdote a été racontée par son grand
écuyer Caulaincourt qui, vu l’heure, était couché, mais qu’on a
réveillé en urgence.
Pas d’accord non plus en cas de forme elliptique où le verbe est sous-
entendu.
Dans les années 1920-1930, a été conçue la ligne Maginot (du nom du
ministre de la Guerre) devant rendre la France impénétrable, grâce à
du béton, des fortifications, casemates, souterrains… Hélas, les
Allemands devaient être moins idiots que prévu, car cela ne les a pas
empêchés d’envahir la France.
C’est-à-dire : les Allemands étaient moins idiots qu’on ne l’avait
prévu.
PROLONGATIONS
C’est eux que j’en atteste ; ils sont tous trois mes guides ; Ils vous
arracheront aux mains des parricides.
Correction
chaussure ; homme ; touriste
Ce ne sont pas des noms collectifs.
UN ARMISTICE OU UNE ARMISTICE ?
On dit un armistice. Il est de ces mots dont on se demande toujours
s’ils sont masculins ou féminins. Malheureusement, il n’y a pas de
solution miracle pour le savoir, pas de règle à connaître pour avoir
juste à tous les coups. Il ne reste plus qu’à faire travailler sa mémoire.
Nous vous proposons une liste de cinquante mots au masculin sur
lesquels on a tendance à se tromper ou au moins à hésiter :
Correction
artisane ; professeure ; recteure ; sapeuse-pompière ; auteure/autrice (les deux sont utilisés) ;
ingénieure ; procureure ; chercheure ; cheffe ; lieutenante-colonelle ; adjudante ; sergente-chef
; Première ministre
EMPLOIS DE « ON » ET ACCORDS
On, pronom personnel indéfini (du latin homo, « homme »),
commande un verbe à la 3e personne du singulier.
Il a le sens de tout le monde, n’importe qui, quelqu’un.
On a surnommé Louis II « le Bègue », car il avait des problèmes
d’élocution. Fils de Charles II le Chauve, il n’a régné qu’entre 877 et
879.
Il est souvent employé à la place de nous dans la langue familière.
Le verbe se conjugue à la 3e personne du singulier, mais le participe
passé et les adjectifs s’accordent en genre et en nombre avec les
personnes auxquelles le pronom « on » fait référence.
Dans son émission quotidienne sur Europe 1, le 26 septembre 1985,
Coluche lance cet appel improvisé qui sera à l’origine des Restos du
Cœur : « Si, des fois, y a des marques qui m’entendent […]. Si y a des
gens qui sont intéressés par sponsorer (sic*) une cantine gratuite
qu’on pourrait commencer par faire à Paris et puis qu’on étalerait
après dans les grandes villes de France, nous on est prêts à aider une
entreprise comme ça […]. On est prêts à recevoir les dons de toute la
France. »
« Nous étions trop prudents pour nous frotter sans plus ample
informé à quelqu’un qui avait été de cette puissance-là. On le
jugea sournois et hypocrite, mais c’était exactement ce qu’il
fallait pour qu’il soit respecté. »
(à suivre)
MÉMO PHOTO
(à suivre)
CHERCHEZ L’INTRUS
Correction
rabat-joie ; coupe-gorge ; hors-jeu
Ils ne prennent pas la marque du pluriel.
PLURIEL DES MOTS COMPOSÉS (SUITE ET FIN) : ACCORD
Puisque seuls les noms et les adjectifs prennent la marque du pluriel
dans les mots composés (sauf exceptions), l’accord dépend de la
position qu’ils occupent, sachant que dans tous les cas, les verbes,
adverbes et prépositions restent invariables.
Quand seul le premier élément s’accorde :
nom + complément de nom : des pommes de terre
nom + préposition + nom : des chefs-d’œuvre
Quand seul le second élément s’accorde :
verbe + nom : des porte-avions (du verbe porter)
adverbe + nom : des avant-premières
préposition + nom : des contre-indications
mot tronqué terminé par -o : des Afro-Américains
LA MINUTE DE VÉRITÉ
Correction
wagons-lits ; pare-soleil ; sans-abri ; pommes de pin ; arcs-en-ciel ; grands-mères ; ciné-clubs ;
pied-à-terre ; avant-gardes ; micro-ondes ; demi-heures
DES FILMS-CULTES OU DES FILMS-CULTE ?
La forme correcte est des films-cultes.
De très nombreux mots sont formés de deux noms accolés (avec ou
sans trait d’union). Le second est parfois appelé nom adjectivé
puisqu’il fait en quelque sorte office d’adjectif.
Le problème se pose lorsqu’il s’agit de l’accorder – ou non – au
pluriel.
On accorde au pluriel lorsque le second pourrait être relié au premier
par le verbe être :
On écrit des films-cultes parce que le sens est « des films qui sont
cultes ».
On n’accorde pas si le lien sous-entendu entre les deux est un autre
verbe éventuellement accompagné d’une préposition :
On écrit des gâteaux maison, car cela veut dire « des gâteaux faits à la
maison ».
chanter faux ; sentir bon ; couper court ; sonner creux ; voir clair ;
marcher droit ; tomber dru ; tenir ferme ; crier fort ; sauter haut ;
viser juste ; peser lourd ; boire sec ; cogner dur ; se sentir mal ;
voir grand ; filer doux ; aller bien ; arrêter net ; voler bas ; parler
franc…
QUAND ACCORDE-T-ON « CI-JOINT » ?
Lorsqu’il a une valeur adverbiale, ci-joint reste invariable. Il est alors
placé en début de phrase ou devant un nom dépourvu d’article. Type :
« Veuillez trouver ci-joint ma lettre de motivation. »
En 1911, Paul Claudel écrit à son éditeur André Gide au sujet de son
nouveau drame à paraître : « Ci-joint la liste des personnes et
journaux à qui je voudrais que l’on fît le service de L’Otage. »
Employé comme adjectif, il s’accorde en genre et en nombre devant un
nom accompagné d’un déterminant, ou après un nom. Type :
« Veuillez trouver ma lettre de motivation ci-jointe. »
Le 3 mai 1767, Voltaire écrit à D’Alembert : « Vous verrez par les deux
petites pièces ci-jointes qu’on ne rogne pas les ongles de si près dans
les pays étrangers. L’exemple que donne l’impératrice de Russie est
unique en ce monde. »
Les mêmes règles s’appliquent à ci-inclus et ci-annexé.
MOT ORCHESTRE
« Les grands écrivains n’ont jamais été faits pour subir la loi des
grammairiens, mais pour imposer la leur, et non pas seulement
leur volonté, mais leur caprice. »
doux → douce
fou → folle
mou → molle
vieux → vieille
frais → fraîche
roux → rousse
favori → favorite
grec → grecque
hébreu → hébraïque
L’ACCORD DES ADJECTIFS DE COULEUR
Ne s’accordent (en genre et en nombre) que les adjectifs simples,
employés seuls (bleu, vert, jaune, blanc, noir, rouge, violet, gris…).
S’il sont tirés de noms évoquant des fruits, des pierres précieuses, des
fleurs…, ils restent invariables s’ils sont employés seuls (sans qu’on
indique la couleur de base qu’ils évoquent) : marron, orange, citron,
cerise, crème, indigo, acajou, marine, turquoise, abricot, olive, fuchsia,
or, bronze…
On les appelle adjectifs de couleur par référence, car turquoise renvoie
à bleu, citron à jaune, olive à vert…
Correction
camel ; rouille ; châtains ; pastel ; vermillon ; bleu ciel ; vert d’eau
« TOUT » : TOUS LES ACCORDS
Pronom indéfini, il est invariable au singulier, tout ayant une valeur de
neutre (au sens de toutes les choses).
Au pluriel, il devient tous au masculin et toutes au féminin (il
représente l’ensemble des personnes ou des choses dont on parle).
« Je ne peux pas en mettre davantage. Je vous quitte tous, toutes, toi
maman, Serge, papa, je vous embrasse […] »*
Adjectif indéfini (signifiant n’importe lequel, chaque, la totalité), il
s’accorde en genre et en nombre avec le nom ou le pronom qu’il
détermine.
« J’espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront
servir à Serge, qui, je l’escompte, sera fier de les porter un jour. »*
(à suivre)
PROLONGATIONS
778 : depuis dix ans, Charlemagne est roi des Francs. Ce qui le
motive par-dessus tout, c’est l’implantation de la foi chrétienne.
Les musulmans exercent … domination sur l’Espagne. Mais le
gouverneur de Saragosse, en froid avec l’émir de Cordoue,
sollicite le soutien de Charlemagne, tout disposé à lever son
armée – bien fournie puisque la règle est d’envoyer les garçons
dès douze ans faire … service et que les grands propriétaires
terriens mettent … paysans à disposition. Arrivé à Saragosse,
c’est la douche froide : les portes sont closes. Le temps de
l’expédition, les demandeurs ont retourné … veste. Charlemagne
fait marche arrière et, s’adressant à ses troupes, … ordonne le
saccage de Pampelune sur le chemin du retour. Les Vascons –
Basques –, pour le … faire payer, attaquent plus loin l’arrière-
garde coincée dans le passage du col de la Ibañeta (Roncevaux,
Pyrénées), obligée de passer à la file. Entre … réserves, les
prisonniers qu’ils traînent, le butin des divers pillages et la
configuration géographique, les soldats sont empêtrés. …
assaillants montagnards déboulent du moindre rocher, dévalent en
cascade et font un carnage. Cet épisode est conté dans La
Chanson de Roland (fin du xie siècle), classique de la littérature
médiévale
Correction
leur ; leur ; leurs ; leur ; leur ; leur ; leurs ; Leurs
COMMENT ACCORDE-T-ON « LEQUEL », « AUQUEL »,
« DUQUEL » ?
Ces pronoms relatifs composés sont variables en genre et en nombre ;
ils s’accordent en fonction du nom qu’ils remplacent. Lequel devient
lesquels au masculin pluriel, laquelle au féminin et lesquelles au
féminin pluriel.
La Réforme commence à germer dans l’esprit du peuple français.
François Ier n’y est pas ouvertement hostile, jusqu’à l’« affaire des
placards », nuit du 17 au 18 octobre 1534 au cours de laquelle des
affiches protestantes sont placardées dans tout Paris et en province,
devant même sa chambre. Il se doit de réagir et ordonne des
persécutions et des immolations.
Les formes contractées suivent la même règle.
Auquel correspond à « à lequel », auxquels correspond à « à
lesquels ».
À laquelle, féminin d’« auquel », devient auxquelles au pluriel.
Duquel correspond à « de lequel », desquels correspond à « des
lesquels ».
De laquelle, féminin de « duquel », devient desquelles au pluriel.
LE BON CHOIX
Dans les contextes suivants, retrouvez le pronom relatif composé
approprié.
Correction
duquel ; lequel ; auxquels ; auxquelles ; laquelle
« AUCUN »
Aucun exprime une quantité nulle, il a le sens de « pas un seul ».
Pronom indéfini (remplaçant un nom), aucun s’accorde en genre, mais
ne prend pas la marque du pluriel.
Charles VIII et Anne de Bretagne ont eu six enfants, mais aucun n’a
survécu. Lorsque le roi trouve brutalement la mort au château
d’Amboise le 7 avril 1498, la branche des Valois directs s’éteint, le
trône revenant à Louis XII, de la dynastie des Valois d’Orléans.
Adjectif indéfini, il s’accorde également en genre, mais est invariable
en nombre.
Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Aucun
État ne la soutient, puisqu’elle se pose en agresseur.
Le 19 juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. Aucune
puissance étrangère ne la soutient, puisqu’elle se pose en agresseur.
Correction
1. aucun peuple / 2. aucun moment / 3. pas de faute
« CHACUN » NE PREND JAMAIS LA MARQUE DU PLURIEL
Pronom indéfini, chacun varie en genre selon le nom qu’il remplace,
mais ne prend jamais la marque du pluriel. Le verbe s’accorde donc au
singulier.
L’Empire carolingien, dont Louis Ier avait hérité, est divisé en trois à
sa mort, en 840, entre chacun de ses fils. Ainsi naît notamment la
Francie occidentale (future France), dont Charles II le Chauve devient
le roi.
PROLONGATIONS
Il nous reste quelques secondes pour vous apprendre que mi, semi
et nu obéissent à la même règle.
Correction
1. a donné / 2. eurent dit / 3. aura assiégé
SI J’AVAIS SU, JE NE SERAIS PAS VENU OU SI J’AURAIS
SU, JE NE SERAIS PAS VENU ?
La forme correcte est si j’avais su, je ne serais pas venu, car les
propositions subordonnées circonstancielles introduites par si,
marquant la condition ou l’hypothèse, ne comportent jamais un verbe
au conditionnel ou au futur mais au présent de l’indicatif ou à un temps
du passé.
Le conditionnel ou le futur ne s’emploient que dans la proposition
principale.
En 1981, si le président de la République, François Mitterrand, avait
fait le choix du référendum, la peine de mort n’aurait certainement pas
été abolie en France.
La même règle s’applique pour les propositions commençant par
même si, comme si, sauf si…
SI ON CHANTAIT
Il nous reste quelques secondes pour vous préciser que redire est
le seul qui se conjugue exactement sur le modèle de « dire ».
Plus jamais vous n’écrirez : « j’ai fais une faute », car celle-là, au
moins, vous ne la ferez plus !
IL CONVAINC SON AUDITOIRE OU IL CONVAINT ?
La forme correcte est il convainc. Au présent de l’indicatif, les verbes
vaincre et convaincre se terminent par -c (et non -t) à la 3e personne
du singulier (il vainc/il convainc) et par -cs aux deux premières ( je
vaincs, tu vaincs / je convaincs, tu convaincs).
Le 15 mai 1991, après la démission de Michel Rocard, François
Mitterrand met pour la première fois une femme à la tête d’un
gouvernement. Mais Édith Cresson ne convainc pas, elle est
remplacée par Pierre Bérégovoy le 2 avril 1992.
Il nous reste quelques secondes pour vous signaler que devant les
voyelles a, e, i et o, le c se change en « qu ». Le c ne demeure
qu’au participe passé, devant u : vaincu/convaincu.
Il nous reste quelques secondes pour ajouter que les verbes qui se
terminent par -yer prennent yi à l’imparfait de l’indicatif aux 1re et
2e personnes du pluriel (nous et vous). C’est le cas de payer,
balayer, relayer, nettoyer, essayer… En 2001, à la veille du
passage à l’euro, en France, vous payiez la baguette de pain
environ 4,30 francs.
LEDIT OU LE DIT ?
Il convient de l’écrire en un mot, ledit fait référence à celui dont on
vient de parler, que l’on a nommé précédemment.
C’est un adjectif qui s’accorde en genre et en nombre avec le nom
qu’il détermine, devenant ladite au féminin, lesdits et lesdites au
pluriel.
Il est composé de l’article défini « le » « la » ou « les » et du participe
passé du verbe « dire ».
Le 20 juin 1789, le tiers état constitué en Assemblée nationale prête le
serment du Jeu de paume : « L’Assemblée nationale, […] Arrête que
tous les membres de cette Assemblée prêteront, à l’instant, serment
solennel de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les
circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume
soit établie et affermie sur des fondements solides, et que, ledit serment
étant prêté, tous les membres, et chacun en particulier, confirmeront
par leur signature cette résolution inébranlable. »
LA PREUVE PAR L’AUTEUR·E
Il nous reste quelques secondes pour vous parler de ces mots qui
ont un sens différent selon que leur pluriel est en s ou en x.
Correction
live, casual et boss ne prennent pas de marque du pluriel, contrairement aux matchs (ou
matches), brunchs (ou brunches), interviews, whiskys (ou whiskies), hobbys (ou hobbies),
lobbys (ou lobbies), ranchs (ou ranches), sketchs (ou sketches).
PEUT-ON MANGER UNE SEULE RILLETTE ?
On a beau vouloir surveiller son cholestérol, il est impossible de
manger la rillette à l’unité, on ne peut que se régaler de rillettes.
Comme la spécialité du Mans, un certain nombre de mots n’existent
qu’au pluriel. Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle pour
le savoir, pas de règle à connaître pour avoir juste à tous les coups. Il
ne reste plus qu’à faire travailler sa mémoire. Nous vous proposons
une liste de cinquante mots invariablement pluriels (ou toujours
utilisés au pluriel) sur lesquels on a tendance à se tromper ou au moins
à hésiter :
(à suivre)
LA MINUTE DES AUTEUR·E·S
Correction
théâtre ; albâtre ; Cléopâtre
Ce ne sont pas des adjectifs à connotation péjorative, mais des noms.
DYSLEXIE OU DISLEXIE ?
La forme correcte est dyslexie.
Les préfixes dys- et dis- sont homophones (ils se prononcent pareil),
mais ils n’ont pas du tout le même sens.
Venu du grec, dys- indique une malformation, une difficulté, un
trouble, ce qui est mauvais, erroné. Il sert à former des mots tels que
dysfonctionnement, des termes savants comme dyslexie (troubles de
la lecture), des noms en relation avec des pathologies (dyspepsie,
problèmes de digestion)…
Choderlos de Laclos, l’auteur du classique roman libertin, Les
Liaisons dangereuses (1782), était un militaire de carrière, haut gradé.
Il n’est pas mort au front mais en campagne, des suites de la
dysenterie.
Issu du latin, dis- exprime une rupture, une négation, une séparation,
une différence ou l’absence. On le retrouve dans discréditer, discorde,
discrimination, disgrâce, discontinuité, dislocation, disjoncteur…
Le président Jacques Chirac décide en 1997 de la disparition du
service militaire obligatoire.
PROLONGATIONS
(à suivre)
SI ON CHANTAIT
Correction
à ; à ; à ; à ; aux ; en ; à ; en ; à ; en ; au ; à ; à ; en ; en ; en ; à ; en
JE VAIS CHEZ LE COIFFEUR OU AU COIFFEUR ?
Vous allez chez le coiffeur. Et c’est chez le libraire que vous vous êtes
procuré le présent ouvrage !
Chez s’utilise dans les cas où une personne est identifiée à sa
profession : on va chez le médecin, le coiffeur, le garagiste…
Chez vient du latin casa qui veut dire maison, ce qui explique son
emploi lorsqu’on fait référence au lieu d’exercice d’un professionnel.
Emmanuel Macron va chez le coiffeur dans un petit salon de quartier
dans le VIIIe arrondissement. Mireille s’occupait déjà de ses cheveux
avant qu’il ne devienne ministre.
PROLONGATIONS
Correction
1. en ; en ; en / 2. de / 3. aimé se construit aussi bien avec de qu’avec par
IL EST DIFFÉRENT DES AUTRES OU IL EST DIFFÉRENT
QUE LES AUTRES ?
La forme correcte est il est différent des autres.
Différent établit une distinction entre les êtres vivants ou les choses. Il
se construit avec de et non avec « que ».
On peut commettre une erreur en se référant à son contraire le même
qui lui se construit avec que et non avec « de ».
On dit : il a le même défaut que les autres.
Comme le même, pareil établit une comparaison, exprime une
ressemblance, une similitude ou une égalité. Pourtant, il se construit
différemment. Pareil est suivi de à et non de « que ».
On dit : il est pareil aux autres.
Correction
1. cruauté / 2. pédophile / 3. perversion
« PRÊT À » ET « PRÈS DE »
Prêt est un adjectif qui s’accorde en genre et en nombre avec le nom
ou le pronom qu’il qualifie. Il se construit avec à et signifie disposé,
disponible, préparé…
La reine Catherine de Médicis (1519-1589) ne se déplaçait pas sans
son « escadron volant », une bande de jolies femmes, ayant de la
conversation, entièrement dévouées à sa cause, prêtes à user de leurs
charmes et de leur ascendant sur les hommes pour glaner des
informations utiles au pouvoir.
Près, adverbe, construit avec de, est invariable, il indique une
proximité dans le temps ou l’espace.
L’arc de triomphe du Carrousel est près du Louvre.
LA FAUTE AUX ÉCRIVAIN·E·S
« Tu vois par mes lettres le cas que je fais des fautes contre le
français et l’orthographe, divinités des sots. »
Correction
1. aucun sacrifice qui ne soit au-dessus / 2. de peur que ses plats n’aient été empoisonnés / 3.
avant qu’il n’entre au Louvre
ON N’A PAS OU ON A PAS ?
La forme correcte est on n’a pas.
Quand on dit on a ou on n’a, on entend la même chose. C’est ce qu’on
appelle des homophones (ils ont le même son). Mais ils ne s’écrivent
pas de la même manière et surtout ils n’ont pas le même sens.
On a a une valeur affirmative, on n’a, une valeur négative.
Lorsqu’on écrit, il faut donc faire attention à ne pas se laisser abuser
par la liaison.
Le premier choc pétrolier de 1973 plonge la France dans la crise et le
gouvernement tente de rassurer sa population avec une publicité et un
slogan « En France, on n’a pas de pétrole mais on a des idées ! » Le
même oubli du n’ peut se commettre avec « rien » en raison de la
liaison.
Le comte d’Artois, frère de Louis XVI, parti de France moins de trois
jours après la prise de la Bastille, ne revient qu’en 1814 alors que
Napoléon vacille. Une petite phrase couronne ce retour : « Rien n’est
changé en France, il n’y a qu’un Français de plus. » On la lui prête,
mais il semble qu’elle ait été prononcée par l’homme politique
Beugnot.
LE MONDE DE MNÉMO
Grâce à cette astuce, voilà encore une faute qu’on n’a plus de
raison de faire (n’écrivez pas « qu’on a plus de raison de faire »
tant que vous y êtes !).
IL S’EN EST ALLÉ OU IL S’EST EN ALLÉ ?
La forme correcte est il s’en est allé.
Le verbe « s’en aller » se conjugue comme « aller ».
Mais, aux temps composés, l’auxiliaire être se place entre « en » et
« aller ».
On dit : « il s’en est allé/ils s’en étaient allés. »
On ne dit pas : « il s’est en allé/ils s’étaient en allés. »
Le 19 mai 1981, Valéry Giscard d’Estaing, battu à l’élection
présidentielle, s’en est allé de l’Élysée avec le sens de la mise en
scène. Il fait ses adieux télévisés en concluant par un « au revoir ».
Puis, il se lève, tourne le dos à la caméra, quitte la pièce et laisse sa
chaise vide à l’écran.
SI ON CHANTAIT
Correction
1. Dites-leur comment les gens se déplaçaient dans Paris pendant la grande crue de 1910. (En
barque !) / 2. Je veux savoir s’il est vrai qu’avant 1974 il fallait avoir vingt et un ans pour
voter. (Vrai : l’abaissement de la majorité date de cette année-là.) / 3. J’ignore si le tableau Le
Radeau de La Méduse de Théodore Géricault (1819) s’inspire de faits réels. (La Méduse,
bateau commandé par Hugues Duroy de Chaumareys en 1816, s’est échoué en plein océan
Atlantique avec près de quatre cents personnes à bord. Seuls quinze en ont réchappé sur un
radeau.)
POSER LA BONNE QUESTION : POURQUOI MON PÈRE
EST-IL PARTI ? OU POURQUOI MON PÈRE EST PARTI ?
La bonne façon de poser la question est Pourquoi mon père est-il
parti ?
Lorsqu’une question commence par pourquoi, il y a inversion du sujet.
Si celui-ci est à la 3e personne du singulier (mon père) ou du pluriel, il
est repris par un pronom personnel (il/ils) qui s’accorde en genre et en
nombre.
Pourquoi Adolphe Thiers (1797-1877), qui a écrasé la Commune de
Paris dans le sang et a été désigné premier président de la IIIe
République en 1871, était-il surnommé « Foutriquet » ?
(Réponse : le terme désigne une personne de petite taille, chétive, et
est synonyme d’avorton. Thiers, surnommé également « le Nabot »,
souffrait d’un physique peu avantageux de petit homme grassouillet)
D’autres mots interrogatifs suivent la même règle : quand, comment,
combien, où…
QUESTIONNEZ, C’EST GAGNÉ
Correction
1. Combien de candidats ont-ils été reçus au baccalauréat en 1809 ?
2. Pourquoi Henri de Navarre a-t-il dit « Paris vaut bien une messe » ?
3. Quand une loi interdisant la contraception a-t-elle été votée ?
QUESTION AVEC « EST-CE QUE » : PAS D’INVERSION
DU SUJET
Lorsqu’une question commence par « est-ce que », il n’y a pas
d’inversion sujet/verbe. L’inversion est déjà faite entre « est » et
« ce ».
La suite de la phrase respecte l’ordre des mots de la forme affirmative.
En avril 1969, est-ce que les Français auraient voté non au
référendum sur la régionalisation et sur la réforme du Sénat si le
général de Gaulle n’avait pas mis sa démission dans la balance ?
Il ne faut pas dire : « En avril 1969, est-ce que les Français auraient-ils
voté non au référendum sur la régionalisation et sur la réforme du
Sénat… ? »
On utilise la tournure est-ce que dans la langue courante par facilité,
précisément parce qu’elle évite l’inversion du sujet. Mais dans un
registre soutenu, on préférera la forme interrogative :
En avril 1969, les Français auraient-ils voté non au référendum sur la
régionalisation et sur la réforme du Sénat… ?
PROLONGATIONS
Correction
Puisqu’on ne dit pas « ne pas être sans ignorer », la phrase 1 est fausse. Il suffit de dire : « …
des historiens ignoraient si le dauphin… »
IL VAUT MIEUX OU IL FAUT MIEUX ?
Il vaut mieux dire il vaut mieux ! D’ailleurs, on n’a pas le choix dans
ce sens.
Si l’on veut dire que quelque chose est préférable, l’expression à
employer est il vaut mieux (valoir mieux).
« Il vaut mieux mourir que connaître le déshonneur du banquet
imparfait. » C’est ce qu’a dû se dire François Vatel, grand maître des
festins du prince de Condé, quand il a appris que sa commande de
poisson avait du retard alors que son employeur recevait le Roi-Soleil,
ce qui l’a poussé au suicide le 24 avril 1671.
La proximité phonétique entre f et v fait que l’on confond souvent les
deux tournures.
Le verbe « falloir » (il faut) veut dire « être nécessaire »,
« obligatoire », ce qui exclut toute notion de mieux. Ce qui peut
induire en erreur est qu’on le trouve parfois accolé à « mieux ». Type :
« Il faut mieux manger pour être en bonne santé. » Cela veut dire « Il
faut manger mieux », « mieux » s’applique à « manger » et non à
« falloir ».
MOT ORCHESTRE
« Il vaut mieux » (et mieux vaut) est une formule très prisée des
proverbes. Florilège.
Il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints : plus on vise
haut dans la hiérarchie, plus on a de chance d’obtenir satisfaction.
Il vaut mieux être fou avec tous que sage tout seul : de
l’importance de s’intégrer au groupe.
Il vaut mieux être marteau qu’enclume : il vaut mieux faire le mal
que le subir.
Il vaut mieux prévenir que guérir : de l’importance du principe de
précaution.
Mieux vaut en paix un œuf qu’en guerre un bœuf : on peut se
contenter de peu dans un pays en paix.
Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade :
formule ironique de Francis Blanche.
Mieux vaut être seul que mal accompagné : à dire à un célibataire
souffrant de son sort, peut-être à tort.
Mieux vaut faire envie que pitié : que les personnes en surpoids
se rassurent !
Mieux vaut science que richesse : la culture est préférable à la
possession de biens.
Mieux vaut tard que jamais : il n’est jamais trop tard.
Mieux vaut tenir que courir : préférer ce qu’on a à ce qu’on
pourrait avoir.
CE QU’IL FAUT OU CE QUI FAUT ?
Ce qu’il faut est ce qu’il faut écrire/dire !
En effet, « falloir » est un verbe exclusivement impersonnel qui ne se
conjugue qu’à la 3e personne du singulier avec le pronom « il » comme
sujet. Le pronom relatif « qui » n’a aucune justification.
Il faut donc toujours employer ce qu’il faut à l’écrit comme à l’oral.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil, ministre de la Santé, prononce,
devant l’Assemblée nationale, un discours présentant son projet de loi
légalisant l’interruption volontaire de grossesse. Extrait : « Ce qu’il
faut, c’est que l’absence de ressources ne puisse pas empêcher une
femme de demander une interruption de grossesse lorsque cela se
révèle indispensable ; c’est pourquoi l’aide médicale a été prévue pour
les plus démunies. Ce qu’il faut aussi, c’est bien marquer la différence
entre la contraception qui, lorsque les femmes ne désirent pas un
enfant, doit être encouragée par tous les moyens et dont le
remboursement par la Sécurité sociale vient d’être décidé, et
l’avortement que la société tolère, mais qu’elle ne saurait ni prendre
en charge ni encourager. »
LA PREUVE PAR L’AUTEUR·E
AFFECTION / INFECTION
AFFLIGER / INFLIGER
Correction
1. infection / 2. affection / 3. infligé / 4. Affligée
AGONIR / AGONISER
ALTERNANCE / ALTERNATIVE
AMÉNAGEMENT / EMMÉNAGEMENT
L’aménagement consiste en la transformation – avec une visée
d’optimisation – d’un lieu, public ou privé, y compris d’un territoire. Il
peut également prendre une valeur temporelle.
Sous Charles V (roi de France de 1364 à 1380), le Louvre perd sa
fonction de forteresse pour devenir résidence royale, ce qui donne lieu
à divers aménagements : construction de logis plus confortables,
ornementations, création de jardins…
L’emménagement dépeint l’entrée dans un nouveau local,
spécifiquement une nouvelle résidence, sa prise de possession.
En 1989 a eu lieu l’emménagement du ministère des Finances à
Bercy. Depuis un peu plus d’un siècle, il occupait l’aile Richelieu du
Louvre.
AMENER / APPORTER
AMNISTIE / ARMISTICE
Une amnistie (du grec amnestia, « oubli », « pardon ») désigne une loi
votée par le pouvoir législatif qui a pour effet de marquer
officiellement l’oubli d’infractions et, faisant cesser les poursuites
pénales, d’effacer les condamnations afférentes.
En 1951, est votée la première loi d’amnistie visant des « activités
antinationales » (collaboration durant la Seconde Guerre mondiale).
Un armistice (du latin arma, « armes » et sistere « arrêter »,
« suspendre ») est l’accord conclu entre des belligérants aux fins de
suspendre les hostilités. S’il donne un coup d’arrêt aux combats, il ne
met pas fin à la guerre.
Le 22 juin 1940, la France signe à Rethondes, près de Compiègne
(Oise), l’armistice avec les Allemands dans le même wagon où avait
été conclu celui du 11 novembre 1918.
ASTÉRISQUE / ASTÉRIX
À L’ATTENTION DE / À L’INTENTION DE
Correction
1. attention / 2. intention / 3. billot / 4. billard
BIMENSUEL / BIMESTRIEL
Bimensuel qualifie un événement ayant lieu deux fois par mois, ou
une revue paraissant au même rythme. On peut dire aussi semi-
mensuel. S’agissant d’un magazine, il existe un néologisme
synonyme : « quinzomadaire ».
En 1854, le journaliste mondain Eugène Chapus fonde le premier
périodique sportif français, un bimensuel intitulé Le Sport.
Bimestriel s’emploie lorsque l’on veut indiquer que la périodicité est
d’une fois tous les deux mois.
Lancée en 1909, La Nouvelle Revue française (NRF), consacrée à la
critique littéraire et qui est à l’origine de la création des éditions
Gallimard, a longtemps été mensuelle avant de devenir bimestrielle.
BURN-OUT / BLACK-OUT
Emprunté à un verbe anglais signifiant se consumer, le burn-out
correspond à un état dépressif prononcé. Utilisé à l’origine pour
décrire les conséquences du stress dans le cadre professionnel, il
s’applique également à la sphère sociale ou privée.
En 1920, le président de la République Paul Deschanel démissionne
quelques mois après être tombé d’un train en marche en pleine nuit.
On le soupçonne d’avoir été proche du burn-out.
Anglicisme lui aussi, le black-out au sens propre désigne une panne
d’électricité ou une coupure volontaire par mesure de sécurité en
matière de défense anti-aérienne. Au figuré, il s’agit d’étouffer un
scandale, d’éviter que la lumière ne soit faite sur une affaire
embarrassante.
En 1979, le ministre du Travail Robert Boulin est retrouvé noyé dans
un étang des Yvelines. Le pouvoir organise le black-out, et une enquête
bâclée conclut au suicide.
CASERNE / CAVERNE
CIRCONSCRIRE / CIRCONCIRE
CONJONCTURE / CONJECTURE
La conjoncture recouvre un concours de circonstances. En économie,
elle décrit l’état de la situation à un moment donné.
Souvent employé au pluriel, conjecture s’entend comme une
hypothèse, une supposition, une opinion que l’on se fait sur la base de
faits réels ou d’apparences.
De CONCERT / DE CONSERVE
Correction
1. conjoncture / 2. conjectures / 3. de concert / 4. de conserve
DÉCOMMANDER / DÉCONSEILLER
Qu’il s’agisse d’un achat, d’un engagement ou un rendez-vous, le
décommander revient à l’annuler ou éventuellement à en différer la
concrétisation.
En janvier 2019, en raison de la crise des Gilets jaunes, le président
de la République Emmanuel Macron décommande toutes les
cérémonies de vœux aux corps constitués prévues à son agenda, à
l’exception des vœux aux forces armées.
Déconseiller quelque chose à quelqu’un, c’est lui fournir une contre-
indication, se montrer dissuasif.
En 1997, Jacques Chirac, président de la République, décide de
dissoudre l’Assemblée nationale. La victoire de la gauche mène à la
troisième cohabitation et ouvre à Lionel Jospin les portes de
Matignon. Contrairement à ses plus proches conseillers et ministres,
son épouse, Bernadette Chirac, le lui avait fortement déconseillé.
DÉFIGURER / DÉVISAGER
DÉTONNER / DÉNOTER
Correction
1. détonne / 2. dénote / 3. d’ores et déjà / 4. Dorénavant
EFFRACTION / INFRACTION
Une effraction qualifie un vol ou un méfait commis suite au bris d’une
clôture ou au forcement d’une serrure. L’emploi figuré retient le sens
d’« entrée fracassante ».
Élu à la présidence de la République en 2017, Emmanuel Macron a
déclaré : « Je ne suis pas l’enfant naturel de temps calmes de la vie
politique. Je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire. Une
effraction parce que la France était malheureuse et inquiète. »
Se rendre coupable d’une infraction, c’est violer la loi, enfreindre un
règlement, contrevenir à une obligation, désobéir à un ordre.
L’infraction peut constituer un crime, un délit ou une simple
contravention.
Depuis le vote de la « loi parité hommes-femmes » en 2000, les partis
politiques sont en infraction s’ils ne présentent pas autant de femmes
que d’hommes aux scrutins locaux et nationaux.
ÉMIGRER / IMMIGRER
ÉMINENT / IMMINENT
Du latin eminere, « s’élever au-dessus », « être saillant », est dit
éminent ce qui est supérieur, au-dessus du lot, remarquable.
Joseph François Leclerc du Tremblay (1577-1638), surnommé le Père
Joseph, a été un tel éminent conseiller du cardinal de Richelieu qu’on
l’appelait également son « Éminence grise ». Cette couleur rappelait
celle de sa bure. L’expression est passée dans la langue populaire pour
désigner un collaborateur de l’ombre.
Imminent (du latin imminere, « être suspendu au-dessus »,
« menacer ») caractérise ce qui est sur le point de se produire. Voyant
son décès imminent, Louis XIV donne un ultime conseil à son petit-fils
de cinq ans et successeur, le futur Louis XV : « Mignon, vous allez
devenir le plus grand roi du monde. J’ai trop aimé la guerre, ne
m’imitez pas en cela, non plus que dans les grandes dépenses […]. »
ENFANTINE / INFANTILE
Enfantin·e évoque l’univers de l’enfant, la période de l’enfance et tout
ce qui les caractérise. Employé dans un sens péjoratif, il est synonyme
de simpliste, facile.
En 1606, c’est avec une joie enfantine que le fils d’Henri IV (futur
Louis XIII) courait dans la Grande Galerie du Louvre, reliant depuis
peu le palais aux Tuileries. Longue de quatre cent cinquante mètres, la
« galerie au bord de l’eau » a même un jour vu gambader un
chameau. Infantile recouvre ce qui concerne la première enfance, le
bas âge. D’où sa connotation péjorative s’il est appliqué à l’adulte. On
dit aussi, en ce sens, puéril (du latin puer, « enfant »).
Le 18 février 1712, Louis de Bourbon, héritier en seconde ligne de son
grand-père Louis XIV, meurt à vingt-neuf ans d’une épidémie de
rougeole, une maladie pourtant réputée infantile.
ÉRUPTION / IRRUPTION
Dans la sphère médicale, une éruption est une manifestation soudaine
au niveau cutané, en volcanologie, un jaillissement de lave, au figuré,
une explosion, un débordement.
Irruption s’emploie pour souligner la soudaineté et la violence d’une
entrée dans un lieu, de l’apparition d’un phénomène, naturel ou non.
Le caractère hostile et inattendu renforce la brusquerie.
ÉVOQUER / INVOQUER
Correction
1. irruption / 2. éruption / 3. invoquer / 4. évoquer
GRADATION / GRADUATION
Gradation porte l’idée de progressivité : les valeurs s’établissent par
degrés successifs, le plus souvent dans un sens ascendant.
Mouvement insurrectionnel, la Commune de Paris a connu une
gradation de la violence entre mars et mai 1871. L’apothéose est
atteinte au cours de la semaine sanglante. Bilan : le pouvoir incarné
par Adolphe Thiers aura fait exécuter entre vingt et trente mille
communards.
Une graduation est un ensemble de divisions d’égale valeur
exprimées selon une unité de mesure déterminée.
En 1731, le physicien et inventeur français René-Antoine Ferchault de
Réaumur met au point un thermomètre à alcool. Ses graduations,
comprises entre 0 et 80, permettent pour la première fois une
comparaison précise des données entre elles et constituent ce que l’on
appelle l’échelle de Réaumur. Elle sera détrônée en 1794 suite à
l’adoption de l’échelle centigrade (de 0 à 100) de Celsius par la
Convention.
IMPORTUN / OPPORTUN
INSOLUBLE / INSOLVABLE
Est insoluble une substance qui ne se dissout pas ou ce qui ne trouve
pas de solution et ne peut être résolu.
Installée depuis 1946, mais manquant de stabilité, la IVe République
se trouve en 1958 face à une crise algérienne d’apparence insoluble.
Le général de Gaulle est rappelé au pouvoir pour la résoudre et
rédiger une nouvelle Constitution.
Insolvable qualifie une personne physique ou morale dans l’incapacité
de payer ses dettes.
En 1716, alors que la France est en crise financière, John Law,
économiste écossais, convainc le régent Philippe d’Orléans de mettre
en place son système. Il émet du papier-monnaie en échange d’or et
vend les actions d’une compagnie de commerce. Quatre ans plus tard,
une panique boursière incite les porteurs de titres et de billets à être
remboursés en espèces métalliques, mais la banque est insolvable. Le
système s’écroule. Law s’enfuit. Il laisse derrière lui des milliers de
particuliers ruinés.
LIAISON / Lésion
Une liaison désigne à la fois ce qui est lié et ce qui lie. Elle se fait à
l’oral entre consonne et voyelle de deux mots consécutifs. Elle unit
deux personnes dans une relation amoureuse.
En 1745, Louis XV, bien que marié à Marie Leszczynska, entame une
liaison avec Jeanne-Antoinette Poisson qu’il fait marquise de
Pompadour.
Une lésion est une atteinte d’un organe consécutive à une maladie ou à
un accident.
En 1559, Henri II participe à un tournoi. Son adversaire lui plante sa
lance dans l’œil entraînant une lésion cérébrale dont il mourra
quelques jours plus tard.
MARTYR·E / MARTYRE
Un·e martyr·e meurt (ou souffre) pour avoir refusé de renier sa foi
chrétienne. Par extension, il/elle subit le même sort en raison de la
cause qu’il/elle défend, de son appartenance à une autre religion.
Subir le martyre, c’est mourir ou être victime de tortures ou de
supplices entraînant des souffrances terribles sous prétexte d’une
croyance ou d’un engagement.
OSTENSIBLE / OSTENTATOIRE
PÉNITENCIER / PÉNITENTIAIRE
PERCEPTEUR / PRÉCEPTEUR
Le percepteur est un agent du fisc chargé du recouvrement des
contributions directes. Il collecte les impôts.
Publié en 1900, le roman Jacquou le Croquant évoque les conditions
d’exploitation des paysans sous la Restauration, au cœur du Périgord
noir, et leur sentiment de révolte. Dans une première vie, son auteur,
Eugène Le Roy, avait été percepteur en Dordogne.
Un précepteur est un professeur particulier. Sa mission : dispenser à
domicile un enseignement à des enfants de familles nobles ou
favorisées ne fréquentant pas un établissement scolaire.
Fénelon est prêtre et prédicateur de renom lorsque Louis XIV le
choisit en 1689 pour être le précepteur de son petit-fils, le duc de
Bourgogne et dauphin. Pour lui, il compose Les Aventures de
Télémaque.
PERPÉTRER / PERPÉTUER
Le verbe perpétrer s’emploie pour rendre compte de la commission
d’un acte répréhensible, délictueux ou criminel.
Figure à la légende noire, l’ambitieuse reine Frédégonde a perpétré
plusieurs meurtres, dont celui de son mari Chilpéric Ier (petit-fils de
Clovis) en 584 pour devenir seule reine de Neustrie.
Perpétuer consiste à prolonger dans le temps un souvenir, une
tradition… à les pérenniser, voire à immortaliser.
On doit à la loi salique que se soit perpétuée la règle de ne faire
monter sur le trône de France que des héritiers mâles. Pourtant, selon
des spécialistes, ce Code de droit pénal datant du vie siècle n’a été
instrumentalisé qu’à partir du xive pour que les filles dans l’ordre de
succession n’accèdent jamais au pouvoir.
PRÉMICES / PRÉMISSE
Les prémices (nom féminin pluriel) marquent le commencement de
quelque chose.
La Révolution menacée, à l’extérieur comme à l’intérieur des
frontières françaises, la Convention met en place un tribunal
révolutionnaire et le Comité de salut public respectivement en mars et
avril 1793. Ce sont les prémices de la Terreur.
Une prémisse est un terme de logique. Il désigne chacune des deux
propositions, la principale ou majeure et la secondaire ou mineure, à la
base d’un raisonnement (appelé syllogisme) permettant d’aboutir à sa
conclusion.
La première de la pièce de théâtre d’Eugène Ionesco Rhinocéros a lieu
en France en janvier 1960. Le dramaturge de l’absurde l’applique au
syllogisme en faisant dire à un personnage : « Tous les chats sont
mortels. Socrate est mortel. Donc, Socrate est un chat. » Il fait
référence au philosophe grec dans la seconde prémisse, mais c’est à
Aristote qu’on doit la définition du syllogisme.
PRODIGE / PRODIGUE
RABATTRE / REBATTRE
Rabattre signifie « descendre quelque chose à un niveau inférieur »
ou « remettre un couvercle sur un objet ».
Le 10 mai 1974, Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand,
adversaires au second tour de la présidentielle, s’affrontent au cours
d’un débat télévisé. Le candidat de gauche regrette que le président
sortant n’applique pas une politique du partage des richesses, une
« affaire de cœur » selon lui. Giscard lui rabat le caquet en
rétorquant : « Vous n’avez pas, monsieur Mitterrand, le monopole du
cœur. » Rebattre peut désigner la question de battre à nouveau des
cartes, mais le verbe est surtout utilisé dans l’expression « rebattre les
oreilles à quelqu’un », façon imagée de dire qu’on lui répète souvent la
même chose au point de l’énerver.
« Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant
l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… mais cela n’aboutit à rien et cela ne
signifie rien. » Voilà la réponse du général de Gaulle, lors d’un
entretien télévisé le 14 décembre 1965, sans doute lassé qu’on lui
rebatte les oreilles avec l’organisation d’une Europe des nations.
RANIMER / RÉANIMER
RÉCHAUFFEMENT / RÉCHAUFFAGE
RECOUVRER / RECOUVRIR
Recouvrer (du latin recuperare, « regagner », « reprendre ») signifie
que l’on rentre en possession de quelque chose que l’on a perdu ou qui
nous est dû. Il a un sens voisin de retrouver.
Recouvrir exprime l’idée de couvrir à nouveau ou entièrement
quelque chose. Au figuré, il laisse penser que l’on cherche à masquer
ou à dissimuler.
LE BON CHOIX
Correction
1. réchauffage / 2. réchauffement / 3. recouvré / 4. recouvert
RELAYER / RELÉGUER
Relayer consiste à remplacer quelqu’un pour permettre la poursuite
d’une tâche ou, au figuré, à assurer une transmission.
Louis-Philippe, « roi des Français », couronné après les Trois
Glorieuses en 1830 par la bourgeoisie hostile aux républicains, exerce
un contrôle strict de la presse afin qu’elle ne relaye aucune
information pouvant pousser le peuple à contester le pouvoir.
Reléguer implique une mise à l’écart, voire un exil, le maintien dans
une situation ou une position dégradée.
Du 4 au 11 février 1945, la conférence de Yalta réunit Staline (URSS),
Churchill (Royaume-Uni), Roosevelt (États-Unis) pour régler l’avenir
de l’Allemagne post Seconde Guerre mondiale. L’absence de De
Gaulle, non invité, est symbolique. Elle relègue la France à un rang
mineur.
SUBORNATION / SUBORDINATION
La subornation (du latin subornare, « préparer en secret »,
« suborner ») est une manœuvre consistant à détourner quelqu’un du
droit chemin, à l’empêcher d’accomplir un devoir, à l’inciter à mentir
(s’agissant d’un témoin).
Dans l’affaire OM/VA, Bernard Tapie a été condamné pour corruption
et subornation de témoin suite au match de championnat du 20 mai
1993 remporté 1-0 par l’Olympique de Marseille contre Valenciennes
et jugé truqué.
La subordination instaure une hiérarchisation entre des choses ou des
personnes, établissant un ordre les rendant dépendantes les unes des
autres. S’ajoute une notion de soumission à une autorité. En 1965, un
des liens de subordination de la femme aux hommes disparaissait en
France. Elle pouvait ouvrir un compte en banque sans accord
préalable de son mari.
SURVENIR / SUBVENIR
Survenir exprime ce qui arrive à l’improviste, ce qui se produit alors
qu’on ne s’y attend pas.
Voyant survenir le décès de Georges Pompidou le 2 avril 1974, en
cours de mandat, le président du Sénat Alain Poher a dû assurer
l’intérim du pouvoir comme le prévoit la Constitution.
Subvenir évoque une aide, un secours, que l’on apporte à quelqu’un
pour faire face à ses besoins.
Il faut être riche pour vivre à la cour de Versailles où règne le paraître.
Pour subvenir aux dépenses, le jeu d’argent est une source de revenus,
car les parties de cartes sont constantes.
SUSPICIEUX / SUSPECT
Se montrer suspicieux, c’est éprouver un manque de confiance, se
méfier, avoir des soupçons.
Lorsque l’arnaqueuse Jeanne de La Motte-Valois prétend au prince-
cardinal de Rohan lui organiser un rendez-vous nocturne avec Marie-
Antoinette, le 11 août 1784, il n’est pas un instant suspicieux et se
laisse embarquer dans la célèbre « affaire du collier de la reine ». Est
suspect ce qui est douteux, louche, équivoque, ce qui inspire de la
méfiance. Le substantif désigne quelqu’un qu’on pense coupable d’un
crime ou d’un délit.
Le protestant Jean Calas est suspect du meurtre de son fils, retrouvé
pendu le 13 octobre 1761 à Toulouse. Après la condamnation à mort
de Calas, Voltaire, persuadé de son innocence, mène l’enquête pour sa
réhabilitation. Elle adviendra en 1765.
VÉNÉNEUX / VENIMEUX
Parfois, la langue ne fait pas que fourcher en usant d’un mot pour un
autre. Il existe aussi des barbarismes, des mots ou expressions
inventés. Dans les cas suivants, la confusion vient de la proximité des
sonorités.
AD HOMINEM OU AD NOMINEM ?
A/À
Avoir à faire indique que l’on a une tâche à accomplir, une occupation
devant soi, quelque chose à réaliser, du pain sur la planche.
Avoir affaire à quelqu’un, c’est être en rapport, être confronté, se
retrouver face-à-face.
LE BON CHOIX
Correction
1. aussi tôt / 2. aussitôt / 3. à faire / 4. affaire
BALADE / BALLADE
Une balade est une promenade en langage familier, une flânerie. On
pourrait parler de déambulation.
François Mitterrand appréciait les balades à pied dans Paris, il flânait
notamment rive gauche, du côté des bouquinistes et dans les librairies.
Ballade (issu du provençal ballada, « chanson à danser », « poème
chanté », de ballar, « danser ») désigne un poème et, par extension,
une composition musicale.
François Villon (v. 1431-apr. 1463) est notre premier poète français
moderne. Sa « Ballade des pendus » en appelle à la compassion pour
les condamnés alors que lui-même n’a cessé d’être poursuivi.
SI ON CHANTAIT
Correction
Ça ; sa ; ça ; sa ; sa ; sa.
CE / SE
Se, pronom personnel réfléchi, est toujours en relation avec un verbe.
Il s’emploie à la 3e personne du singulier et du pluriel, peut être COD
(complément d’objet direct) ou COI (complément d’objet indirect,
marquant la réciprocité).
En 1358, Étienne Marcel, le prévôt des marchands, personnage
puissant à Paris, se soulève contre le dauphin – le futur Charles V –,
qui assure la régence en l’absence de son père.
Ce, adjectif démonstratif singulier, s’utilise toujours comme
déterminant d’un nom masculin singulier.
Il est également pronom démonstratif neutre, également singulier. Ce
soulèvement des bourgeois exprime le refus de la politique menée par
les conseillers royaux. Étienne Marcel, soutenu par trois mille hommes
armés, pénètre au palais. Deux conseillers sont assassinés, mais le
prévôt veille à la protection du dauphin.
LE BON CHOIX
Correction
se ; ce ; se ; ce ; Ce ; se ; Ce ; se ; se ; ce ; ce ; se ; ce ; se ; ce ; se
CENSÉ / SENSÉ
Censé (du latin censere, « juger », « estimer ») signifie « supposé »,
« présumé », il qualifie ce que l’on estime devoir être fait.
Henri d’Artois, comte de Chambord (1820-1883) était censé monter
sur le trône en 1830 (en dépit de ses dix ans), son grand-père Charles
X et son oncle le duc d’Angoulême ayant abdiqué en sa faveur. Mais le
cousin de la branche orléanaise s’est débrouillé pour l’évincer en se
faisant sacrer Louis-Philippe Ier, roi des Français.
Est sensé quelque chose de judicieux, rationnel, qui a du sens, une
personne raisonnable, douée de bon sens.
Aujourd’hui, la décision nous paraît peu sensée, mais la reine
Clotilde, veuve de Clovis, a préféré voir ses petits-fils morts que
tondus. C’était dans la culture des Francs d’être attachés aux cheveux.
LA MINUTE DES AUTEUR·E·S
C’EST / S’EST
Correction
cahier : carnet d’écolier
rachis : colonne vertébrale
rêche : rude au toucher
COMPTE / CONTE / COMTE
Compte (du verbe « compter ») s’inscrit dans la sphère du calcul.
On ne compte pas moins de huit croisades entre le xie et le xiiie siècle.
Elles visent à défendre les lieux saints de la chrétienté en Palestine
contre les musulmans. Sauf celle à l’encontre des Albigeois (1208-
1244), contre d’autres chrétiens.
Un conte désigne un récit imaginaire, parfois philosophique ou
fantastique.
En 1747, Voltaire publie une première version de Zadig et use du genre
du conte philosophique pour faire la satire de la société française de
son temps.
Comte est un titre de noblesse porté par un dignitaire dont le rang se
situe entre le marquis et le vicomte.
En janvier 2019, le comte de Paris, Henri d’Orléans, est décédé. Il
était le prétendant au trône de France en cas de retour de la
monarchie. Son fils Jean d’Orléans, duc de Vendôme, a pris la relève.
MOT ORCHESTRE
Correction
1. cour / 2. court / 3. cours
DIFFÉRENT / DIFFÉREND
Différent, adjectif, qualifie ce qui n’est pas semblable, ce qui est
distinct.
La IVe République est célèbre pour son instabilité politique. Entre
1946 et 1959, elle a connu une vingtaine de gouvernements différents
et deux présidents de la République, Vincent Auriol et René Coty.
Un différend, substantif, pointe un conflit, un désaccord.
Les guerres de religion débutent par ce qui semble être un simple
différend entre le duc de Guise et Catherine de Médicis, à propos du
refus de celle-ci de soutenir l’évêque de Châlons face aux protestants.
Pour frapper fort, Guise envoie ses hommes en mission massacre : ils
tuent deux cents réformés en train de célébrer l’office à Wassy, en
Champagne (1562).
J’ÉTOFFE MON VOCABULAIRE
Il était une …,
Une marchande de …,
Qui vendait du …,
Dans la ville de Foix.
Elle se dit ma …,
C’est la première …
Et la dernière …,
Que je vends du …,
Dans la ville de Foix.
Correction
fois ; foie ; foie ; foi ; fois ; fois ; foie
FONT / FOND / FONDS / FONTS
Font est la 3e personne du verbe « faire » au présent de l’indicatif.
Le fond désigne la partie la plus basse, la plus profonde, l’arrière-plan.
Abstraitement, il s’oppose à la forme et à ce qui est superficiel. Fonds,
avec un s même au singulier, appartient au vocabulaire de l’argent, il
indique une ressource, un capital. Il définit également les collections
que possèdent un musée, une bibliothèque, les documents constituant
des archives.
Dans une église, on appelle fonts (du latin fons, fontis, « source »,
« fontaine »), au pluriel, le petit bassin contenant l’eau bénite destinée
au baptême. On parle alors de fonts baptismaux.
LE BON CHOIX
Correction
1. fond / 2. fonds / 3. fonts / 4. font
LA / LÀ
La est un article défini placé devant un nom féminin singulier, un
pronom personnel remplaçant un nom féminin singulier, une note de
musique (dont le diapason donne le ton).
La première cité de Gaule a été fondée en 600 av. J.-C. par les
Phocéens, marins et commerçants grecs d’Asie Mineure (actuelle
Turquie). Elle s’est appelée Massalia et, plus tard, Marseille.
Là est un adverbe marquant le lieu ou le temps. Il s’emploie seul ou
associé à d’autres termes (adjectifs, substantifs, pronoms,
prépositions…), avec ou sans trait d’union.
Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné place de la Concorde à
Paris, là où se dresse aujourd’hui un obélisque. Elle portait alors le
nom de place de la Révolution.
LA MINUTE DE VÉRITÉ
La tribu gauloise des Parisii se fixe vers le milieu du iiie siècle av.
J.-C. sur l’île de la Cité (la où se dresse actuellement Notre-Dame
de Paris) et fonde son « oppidum » (là place forte, en latin). On
situe traditionnellement la cet habitat en se référant à La Guerre
des Gaules de César au moment de là conquête romaine ; en
réalité, César ne mentionne qu’une « place forte des Parisii située
sur une île de la Seine ».
Les Gaulois on appelé cet oppidum Lutèce (Lutetia, en latin), un
nom qui dériverait de l’adjectif luteus, « boueux », en raison du
sol marécageux sur lequel là cité est bâtie. À partir du ive siècle,
on commence à dire Civitas Parisiorum ou Urbs Parisii (là ville
des Parisii) avant qu’au ve siècle, on ne parle plus que de Paris.
Correction
là où se dresse actuellement Notre-Dame ; la place forte, en latin ; On situe traditionnellement
là cet habitat ; au moment de la conquête romaine ; Les Gaulois ont appelé cet oppidum Lutèce
; la cité est bâtie ; la ville des Parisii
L’AI / LES
L’ai associe le pronom personnel singulier « la » ou « le » (élidé en
« l’ ») et le verbe « avoir » conjugué au présent de l’indicatif à la 1re
personne du singulier.
Fin 2016, le président François Hollande annonce son renoncement à
briguer un second mandat ; il dit notamment au cours de son
allocution télévisée : « Pour ma part, je ne suis animé que par l’intérêt
supérieur du pays. Le pays, depuis plus de quatre ans et demi, je l’ai
servi avec sincérité, avec honnêteté. L’expérience m’a apporté
l’humilité qui est indispensable à l’action publique. »
Les est un article défini, pluriel de « la » ou « le », déterminant un nom
au pluriel, féminin ou masculin. Il est aussi pronom personnel COD,
pluriel de « la » ou « les ».
Fin 2005, les banlieues françaises se sont embrasées. À l’origine de
ces émeutes, la mort de deux jeunes le 27 octobre à Clichy-sous-Bois
alors qu’ils tentaient d’échapper à un contrôle de police. Celle-ci les
avait poussés à se réfugier dans un poste électrique.
PROLONGATIONS
Correction
1. ma ; m’as / 2. Ma ; m’a / 3. m’as ; ma
MAIS / MES / M’ES
Mais est une conjonction de coordination, elle introduit une objection.
Jules Michelet, historien du xixe siècle, rapporte ces paroles
déterminées du cardinal de Richelieu (1585-1642) : « Je n’ose rien
entreprendre sans y avoir bien pensé ; mais, quand une fois j’ai pris
ma résolution, je vais droit au but, je renverse tout, je fauche tout, et
ensuite je couvre tout de ma robe rouge. »
Mes est un adjectif possessif féminin ou masculin pluriel qui renvoie à
un possesseur à la 1re personne du singulier lorsque l’objet possédé est
pluriel.
En exil à Sainte-Hélène, Napoléon Bonaparte a exprimé ses derniers
souhaits en 1821 : « Je désire que mes cendres reposent sur les bords
de la Seine au milieu de ce peuple français que j’ai tant aimé. » M’est
associe le pronom personnel « me » (élidé en « m’ ») et le verbe
« être » conjugué au présent de l’indicatif, à la 3e personne du
singulier.
Napoléon III a déclaré à propos de son épouse, l’influente Eugénie de
Montijo (1826-1920) : « J’aurais préféré une femme que j’aime et
respecte à une femme qui m’est inconnue, avec laquelle une alliance
aura des avantages mélangés avec des sacrifices. »
PROLONGATIONS
Correction
On ; ont ; ont ; On ; ont ; On ; On ; on ; ont ; On ; ont ; ont ; On ; on
OU / OÙ
Ou, conjonction de coordination, marque une alternative ou une
équivalence.
Nicolas Sarkozy ou Ségolène Royal ? Le 6 mai 2007, les Français
n’ont toujours pas choisi d’élire une présidente de la République. Le
candidat UMP l’a emporté avec 53,06 % des voix.
Où est un pronom relatif indiquant le lieu ou le temps. Il peut aussi
prendre une valeur interrogative.
En 732, le maire du Palais, Charles Martel – sorte de puissant bras
droit du roi –, se rend en Aquitaine où le duc Eudes fait face à une
attaque arabe. Il vainc cette armée à la bataille de Poitiers.
LA PREUVE PAR L’AUTEUR·E
Correction
1. par ce que / 2. Parce qu’ / 3. pourquoi / 4. pour quoi
PÉCHER / PÊCHER
Pécher, c’est transgresser la loi divine, enfreindre une règle, présenter
une défaillance.
Le verbe pêcher exprime l’action d’attraper des poissons et autres
espèces aquatiques par divers moyens (ligne, filet, épuisette…).
Pêcher est aussi un substantif désignant un arbre fruitier produisant
des pêches.
LE BON CHOIX
Correction
1. pêchers / 2. pécher / 3. pêcher
PEU / PEUX / PEUT
Peu, adverbe (et donc invariable), signifie « pas beaucoup ». Il
s’applique à la quantité, au nombre, à l’intensité, à la durée. Il a
également une fonction nominale, précédé ou non d’un déterminant. Il
demeure invariable.
Peux est la forme que prend le verbe « pouvoir » à la 1re et à la 2e
personne du singulier du présent de l’indicatif.
Peut est la forme que prend le verbe « pouvoir » à la 3e personne du
singulier du présent de l’indicatif.
LE BON CHOIX
Correction
1. peux / 2. peu / 3. peut
PLUS TÔT / PLUTÔT
Plus tôt associe l’adverbe de quantité « plus » et l’adverbe de temps
« tôt » et signifie « auparavant ».
Henri IV s’est trouvé une nouvelle favorite en la personne d’Henriette
d’Entragues pour remplacer Gabrielle d’Estrées emportée par une
éclampsie puerpérale, quelques semaines plus tôt, en avril 1599. Il
avait pourtant déclaré : « La racine de mon amour est morte […]. »
Plutôt est un adverbe de comparaison marquant une préférence. Il peut
être aussi synonyme de « relativement ».
Plutôt que continuer à subir les soupçons sur son honnêteté et la
vindicte médiatique, l’ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy se
suicide le 1er mai 1993.
LA PREUVE PAR L’AUTEUR·E
Correction
sculpteurs ; forces ; au nom du goût ; capitale ; malignité publique ; dont la commerciale
Amérique ; le déshonneur de Paris
SEAU / SCEAU / SAUT / SOT
Un seau est un récipient muni d’une anse. De forme cylindrique, on
s’en sert pour transporter solides et liquides.
Un sceau désigne un cachet permettant d’authentifier des actes.
Un saut décrit un bond, en hauteur ou en longueur.
Sot, adjectif ou substantif masculin, s’applique à ce qui ne brille pas
par son intelligence.
LE BON CHOIX
Correction
1. sot / 2. seaux / 3. Sceaux / 4. saut
SI / S’Y
Si, conjonction de subordination, introduit une proposition
circonstancielle marquant la condition ou l’hypothèse. Adverbe
interrogatif, il est utilisé dans une interrogation indirecte.
Si, le 28 juin 1914, l’archiduc François Ferdinand, héritier de la
couronne austro-hongroise, n’avait pas été assassiné à Sarajevo, la
Première Guerre mondiale n’aurait peut-être jamais éclaté.
S’y associe le pronom personnel réfléchi « se » (élidé en « s’ ») et le
pronom adverbial « y » indiquant un lieu. Il s’emploie avec un verbe
pronominal.
Dans les jardins de Trianon, entre 1783 et 1786, Marie-Antoinette fait
bâtir le hameau de la Reine, avec une bergerie, un moulin, une
laiterie. Contrairement aux idées reçues, elle n’y jouait pas à la
fermière, mais s’y promenait. Lieu de réception, il servait également à
l’éducation de ses enfants.
PROLONGATIONS
Correction
tes ; t’es ; t’ai ; tes
TON / T-ON / T’ONT
Ton, adjectif possessif, correspond à un possesseur à la 2e personne du
singulier. Il s’emploie lorsque l’objet possédé est au masculin singulier
(ou devant un mot féminin singulier commençant par une voyelle ou
un h muet).
Substantif utilisé dans le registre de la musique ou de la peinture, il
désigne une nuance, un son, une teinte.
T-on se compose du t euphonique (ajouté quand un verbe se termine
par une voyelle et que le pronom débute aussi par une voyelle, pour
faciliter la prononciation) et du pronom indéfini « on ». Ils sont
toujours reliés par un trait d’union.
T’ont combine le pronom personnel « te » (élidé en « t’ ») et le verbe
« avoir » à la 3e personne du pluriel du présent de l’indicatif.
LE BON CHOIX
Correction
1. t-on / 2. ton / 3. t’ont
TORD/TORT
Tord est la forme du verbe « tordre » conjugué au présent de
l’indicatif à la 3e personne du singulier.
En 2007, Nicolas Sarkozy tord le cou à la tradition en divorçant à
l’Élysée. C’était la première fois qu’un président de la République
rompait officiellement son mariage en plein exercice.
Tort est un substantif. Avoir tort, c’est ne pas avoir raison, se tromper.
Faire du tort à quelqu’un, c’est lui causer un préjudice. L’affaire
d’Outreau est un scandale judiciaire qui a marqué l’opinion en 2005
puisque plusieurs personnes avaient été condamnées pour pédophilie à
tort, sur la base de fausses accusations.
LA MINUTE DE VÉRITÉ
Correction
on se fait ; criminelle ; cinquante-trois ; mille ; commissariats ; c’est ; dignité
VERS/VER
Vers, préposition, indique une direction ou une approximation.
Substantif, il désigne une ligne d’un poème (comportant
éventuellement un nombre donné de syllabes et se terminant par une
rime).
En septembre 1914, lors de la contre-offensive de la Marne, le général
Joffre remporte une grande victoire. Le général Gallieni réquisitionne
sept cents taxis parisiens pour acheminer quatre mille hommes vers la
Marne.
Un ver est un animal invertébré de forme allongée ou la larve de
certaines espèces.
Victor Hugo (1802-1885) écrivait nu comme un ver et demandait à son
domestique de dissimuler ses vêtements pour ne pas pouvoir sortir
quand il devait travailler.
PROLONGATIONS
la Voi lactée ; rester sans voi ; mettre sur la voi ; à portée de voi ;
un porte-voi ; de vive voi ; la voi publique ; la voi ferrée ; les voi
respiratoires ; la voi de la raison ; les voi de la Providence ; avoir
voi au chapitre ; voi de fait ; la voi active ; par voi de
conséquence ; la voi hiérarchique ; extinction de voi
Correction
la Voie lactée ; rester sans voix ; mettre sur la voie ; à portée de voix ; un porte-voix ; de vive
voix ; la voie publique ; la voie ferrée ; les voies respiratoires ; la voix de la raison ; les voies
de la Providence ; avoir voix au chapitre ; voie de fait ; la voix active ; par voie de
conséquence ; la voie hiérarchique ; extinction de voix
VOIRE / VOIR
L’adverbe voire a le sens de « et même ». Il permet d’insister sur ce
qui précède et renforce une affirmation.
Louis XI (roi de France de 1461 à 1483) a été confronté à l’ambition
d’un cousin, Charles le Téméraire. Duc d’une Bourgogne qu’il était
parvenu à étendre de la Flandre au Jura, il se voyait à la tête d’un
royaume indépendant de la France, voire d’un empire. Il a terminé en
charpie sur un champ de bataille.
Le verbe voir signifie « regarder » et rend compte de ce que l’on
perçoit avec les yeux.
Entre 1701 et 1714 a lieu la guerre de la Succession d’Espagne. Le roi
d’Espagne ayant choisi pour successeur le petit-fils de Louis XIV, les
autres puissances européennes craignent de voir cet héritage conduire
à une alliance entre les trônes d’Espagne et de France.
DERNIERS HOMONYMES POUR LA ROUTE
(à suivre)
LA FAUTE AUX ÉCRIVAIN·E·S
(à suivre)
LA FAUTE AUX ÉCRIVAIN·E·S
Dans son cas, « saint » s’écrit avec une majuscule et sans trait
d’union, car il s’agit d’un surnom.
Pour la même raison, on écrit la Sainte Vierge quand on invoque
Marie, la mère de Jésus.
M. OU MR ?
Si vous parlez d’un monsieur et non d’un mister, en anglais dans le
texte, vous devez abréger son titre de civilité en M.
Un titre de civilité est une marque de politesse vis-à-vis d’une
personne ou de sa fonction.
Certains s’abrègent en majuscules :
Monsieur → M. ; Messieurs → MM. ; Madame → Mme ; Mesdames
→ Mmes ; Mademoiselle → Mlle ; Mesdemoiselles → Mlles ; Maître
→ Me (pour un avocat ou un notaire) ; Docteur → Dr ; Professeur →
Pr… Les titres de fonction, de noblesse, ne s’abrègent pas et prennent
une minuscule : le président, le maire, le comte, le roi… Il en va de
même des titres religieux (le père abbé, la mère supérieure…).
Les titres militaires, civils, universitaires suivis d’un patronyme
s’écrivent aussi en toutes lettres : le général de Gaulle, le docteur
Petiot, maître Badinter…
Si vous vous adressez à une personne, n’abrégez pas non plus : oui,
madame la directrice ; merci, monsieur le député…
PROLONGATIONS
DON RODRIGUE
Sous moi donc cette troupe s’avance,
Et porte sur le front une mâle assurance.
Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort Nous nous
vîmes trois mille en arrivant au port,
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage, Les plus épouvantés
reprenaient leur courage !
Nous partîmes et nous nous vîmes sont les formes que prennent
les verbes
« partir » et « (se) voir » à la 1re personne du pluriel du passé
simple de l’indicatif.
Le TRéMA
Il vient du grec trêma, « trou », « orifice », « point sur un dé ». Il est
formé de deux petits points juxtaposés. Sans lui, deux voyelles
accolées ne formeraient qu’un unique son, il a donc pour mission de
leur rendre leur autonomie.
Placé au-dessus de la 2e voyelle i, e, o (ä et ö n’existent pas en
français), il sépare les couples : ai (haïr), au (capharnaüm), oi (ovoïde),
oe (canoë), ue (ciguë), ui (exiguïté).
On le trouve aussi sur le e du féminin des adjectifs en -gu pour
conserver la prononciation du u, comme au masculin (aigu/aiguë,
contigu/contiguë…), rappelant que la voyelle qui le précède doit être
prononcée en tant que telle.
La réforme de l’orthographe de 1990 a fait reculer le tréma d’une case
sur les adjectifs en -gu. Il est maintenant perché sur le u, indiquant
qu’il faut prononcer la lettre qu’il accentue (aigüe, exigüe…) Cette
nouvelle règle n’étant qu’une recommandation, l’ancienne reste tout à
fait admise. D’ailleurs, certains dictionnaires proposent désormais les
deux graphies.
MÉMO PHOTO
Correction
nous refusons de l’admettre ; nous en sommes tous responsables ; L’Amérique latine est à
nouveau secouée par la crise financière ; menace d’empoisonnement un continent tout entier ;
Certains pays insulaires sont menacés de disparition
« QUASI » EST-IL SUIVI D’UN TRAIT D’UNION OU NON ?
Le trait d’union (-) est un signe typographique qui sert de liaison.
Il sert à relier entre eux les éléments des mots composés (gratte-ciel),
se place entre le verbe et un pronom postposé, notamment dans les
phrases interrogatives (aimez-vous ?), les formes de l’impératif (aime-
moi), avec le t euphonique (aime-t-il ?).
On l’utilise dans l’écriture des nombres (vingt-neuf), de voies portant
le nom d’une personne (place Simone-Veil) ou indiquant une référence
historique (place du 8-Mai-1945)…
Quasi présente des particularités. Il n’est joint par un trait d’union
qu’à un nom, jamais à un adjectif ou à un adverbe.
Cas du nom : Les obsèques de Molière ont eu lieu dans la quasi-
clandestinité.
Cas de l’adjectif : Les obsèques de Molière ont été quasi clandestines,
le 21 février 1673, en pleine nuit. Le curé de Saint-Eustache avait
refusé l’inhumation, les comédiens étant excommuniés par l’Église. Il
a fallu l’intervention de Louis XIV auprès de l’archevêque de Paris
pour qu’ait lieu ce service minimum.
Cas de l’adverbe : Les obsèques de Molière ont eu lieu quasi
clandestinement.
PROLONGATIONS
MÉMENTO
Les noms / les articles / les déterminants possessifs / les déterminants
démonstratifs
Les pronoms / les verbes / les verbes transitifs / les verbes intransitifs
Les auxiliaires / les verbes pronominaux / la voix active et la voix
passive / les adverbes
Les prépositions / le complément d’objet direct (COD) / le
complément d’objet indirect (COI) / le complément d’objet second
(COS)
FAUTES D’ACCORD
Les accords du participe passé avec « être » et les verbes d’état Les
accords du participe passé avec « avoir »
L’accord du participe passé sans auxiliaire
Quand n’accorde-t-on pas le participe passé des verbes pronominaux ?
Accorde-t-on le participe passé des verbes impersonnels ?
Le participe passé « fait » suivi d’un infinitif est toujours invariable
Les dix mille euros que ma voiture a coûté ou a coûtés ?
Vu la situation ou vue la situation ?
Vive ou vivent les vacances ! ?
Sujet inversé : ne pas oublier d’accorder le verbe
On ne met pas de nom au pluriel après « c’est »
L’accord du verbe après « c’est moi qui… »
Moi et d’autres formons un nous
Comment accorder le verbe avec un sujet collectif ?
Un armistice ou une armistice ?
Une thermos ou un thermos ?
Le masculin l’emporte (en grammaire seulement !)
Emplois de « on » et accords
Tous les accords avec le « nous » de modestie et le « vous » de
politesse
Pluriel des mots composés : pas d’accord
Pluriel des mots composés : accord
Des films-cultes ou des films-culte ?
D’aventure en aventure ou d’aventures en aventures ?
Des chefs d’entreprise ou d’entreprises ?
Ils coûtent cher ou ils coûtent chers ?
Quand accorde-t-on « ci-joint » ?
Quand accorde-t-on l’adjectif après « avoir l’air » ?
Maligne ou maline ?
L’accord des adjectifs de couleur
« Tout » : tous les accords
Leur ou leurs ?
Comment accorde-t-on « lequel », « auquel », « duquel » ?
« Aucun »
« Chacun » ne prend jamais la marque du pluriel
Quand « plein » ne s’accorde-t-il pas ?
Quand accorde-t-on « demi » ?
« Debout » est toujours invariable
FAUTES DE CONJUGAISON
« Après que » est suivi de l’indicatif
Si j’avais su, je ne serais pas venu ou si j’aurais su, je ne serais pas
venu ?
Ne dites plus « il faut qu’on se voye » !
Je me vêts ou je me vêtis ?
Vous dites ou vous disez ?
J’ai fait ou j’ai fais ?
Il convainc son auditoire ou il convaint ?
Aime-moi ! ou Aimes-moi ! ?
-rai ou -rais au futur de la 1re personne du singulier ?
Certains verbes prennent deux i aux 1re et 2e personnes du pluriel à
l’imparfait de l’indicatif
FAUTES D’ORTHOGRAPHE
Il ne faut pas confondre le participe passé et l’infinitif des verbes du 1er
groupe
Savoir aimer ou savoir aimé ?
Provocant ou provoquant ?
Soi-disant ou soit-disant ?
Ce livre est-il bienvenu ou bien venu ?
Prendre parti ou prendre partie ?
La défaite subie ou subite ?
Ledit ou le dit ?
Les adverbes en -ment
Les noms propres restent au singulier
s ou x au pluriel des noms ?
Le pluriel des mots étrangers
Peut-on manger une seule rillette ?
Le pluriel des nombres
La bonne terminaison : « parmi » -i, « hormis » -is
La bonne terminaison : « cauchemar » sans -d, « vertu » sans -e
Les noms féminins en -té
Psychiatre ou psychiâtre ?
Dyslexie ou dislexie ?
Le m remplace le n devant m, b, p
FAUTES DE CONSTRUCTION
La bonne préposition : je vais à Paris ou sur Paris ?
La bonne préposition : je vais à vélo au travail ou en vélo ?
Je vais chez le coiffeur ou au coiffeur ?
Le livre de ma fille ou le livre à ma fille ?
La capacité de prendre une décision ou la capacité à prendre une
décision ?
Il est différent des autres ou il est différent que les autres ?
Il est taxé de populisme ou de populiste ?
« Prêt à » et « près de »
Pallier le manque ou pallier au manque ?
Je me rappelle mon premier baiser ou je me rappelle de mon premier
baiser ?
« Dont » se suffit à lui-même
Il la lui envoie ou il lui envoie ?
Dire ou ne pas dire « ne » ?
On n’a pas ou on a pas ?
Il s’en est allé ou il s’est en allé ?
Ma mère et moi ou moi et ma mère ?
Comment pose-t-on une question indirectement ?
Poser la bonne question : pourquoi mon père est-il parti ? Ou pourquoi
mon père est parti ?
Question avec « est-ce que » : pas d’inversion du sujet
FAUTES DE VOCABULAIRE
Une espèce de ou un espèce de ?
J’ai parlé après lui ou j’ai parlé derrière lui ?
D’une certaine manière c’est ma faute ou quelque part c’est ma faute ?
Parfois je me trompe ou des fois je me trompe ?
Évitez « malgré que »
Je suis allé courir ou j’ai été courir ?
Je lui en sais gré ou je lui en suis gré ?
Nous sommes convenus ou nous avons convenu ?
« Aussi » et « non plus »
Vous n’êtes pas sans savoir ou vous n’êtes pas sans ignorer ?
Il vaut mieux ou il faut mieux ?
Ce qu’il faut ou ce qui faut ?
Deuxième ou second ?
Ne plus dire « chiffre » à la place de « nombre » et vice versa
« Conséquent » n’est pas « important »
Anglicismes
FAUTES DE PROXIMITÉ
Affection / infection - Affliger / infliger
Agonir / agoniser - Alternance / alternative
Aménagement / emménagement - Amener / apporter
Amnistie / armistice - Astérisque / Astérix
À l’attention de / à l’intention de - Billard / billot
Bimensuel / bimestriel - Burn-out / black-out
Caserne / caverne - Circonscrire / circoncire
Conjoncture / conjecture - De concert / de conserve
Décommander / déconseiller - Défigurer / dévisager
Détonner / dénoter - Dorénavant / d’ores et déjà
Effraction / infraction - Émigrer / immigrer
Éminent / imminent - Enfantine / infantile
Éruption / irruption - Évoquer / invoquer
Gradation / graduation - Importun / opportun
Insoluble / insolvable - Liaison / lésion
Martyr·e / martyre - Ostensible / ostentatoire
Passif / passible - Pénitencier / pénitentiaire
Percepteur / précepteur - Perpétrer / perpétuer
Prémices / prémisses - Prodige / prodigue
Rabattre / rebattre - Ranimer / réanimer
Réchauffement / réchauffage - Recouvrer / recouvrir
Relayer / reléguer - Sabler / sabrer le champagne
Subornation / subordination - Survenir / subvenir
Suspicieux / suspect - Vénéneux / venimeux
Ad hominem ou ad nominem ?
Au temps pour moi ou autant pour moi ?
Filigrane ou filigramme ?
Pécuniaire ou pécunier ?
Potron-minet ou poltron-minet ?
Quand bien même ou combien même ?
Rémunération ou rénumération ?
Saupoudrer ou soupoudrer ?
A/à
Aussitôt / aussi tôt
Avoir à faire / avoir affaire
Balade / ballade
Ça / sa
Ce / se
Censé / sensé
Ces / ses
C’est / s’est
Chaire / chair / cher·ère
Compte / conte / comte
Court / cours / cour
Différent / différend Es / est
Foie / fois / foi
Font / fond / fonds / fonts
La / là
L’ai / les
Ma / m’a / m’as
Mais / mes / m’es
On / ont
Ou / où
Pair / paire
Parce que / par ce que
Pourquoi / pour quoi
Pécher / pêcher
Peu / peux / peut
Plus tôt / plutôt
Quand / quant à
Quel que / quelque(s) / quelque
Quelques fois / quelquefois
Quoique / quoi que
Seau / sceau / saut / sot
Si / s’y
Soi / soit / soie
Sont / son
Statue / statut
Ta / t’a
Tes / t’ai / t’es
Ton / t-on / t’ont
Tord / tort
Vers / ver
Voie / voix
Voire / voir
Pléonasmes
FAUTES DE GRAPHIE
Quand la majuscule s’impose-t-elle ?
Quand la minuscule s’impose-t-elle ?
Écrire les dates avec ou sans majuscule
Saint : avec ou sans majuscule ?
M. ou Mr ?
La différence entre sigles et acronymes
L’accent circonflexe
L’accent circonflexe : le cas particulier des formes verbales
Le tréma
De l’usage du c cédille
Il ne faut jamais séparer le sujet et le verbe avec une virgule
« Quasi » est-il suivi d’un trait d’union ou non ?
Y a-t-il ou y’a-t-il ?
Il ne faut pas de points de suspension après « etc. »
Bibliographie