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La corde à nœuds

En tant qu’apprentis et pour ma première planche imposée sur les symboles attachés
à la FM, j’ai choisi de traduire ce que m’inspire la corde à nœuds.
C’est tout d’abord, l’outil de bâtisseur qui a éveillé mon attention, puis son
positionnement dans le temple et enfin la forme et régularité des nœuds.

La corde à nœuds est l’outil qui permet de tracer des rectilignes, des courbes, des
angles, toutes sortes de formes géométriques sans aucune base d’enseignement
mathématique mais juste par le positionnement de cet appareil.
C’est l’outil des ignorants qui utilisent intelligemment sa rectitude pour tracer la
ligne droite d’un point à un autre, puis changer de direction pour définir un espace
dans une forme géométrique de base.
C’est utiliser la souplesse de la matière pour imaginer des cintres, des voûtes.
Cette corde permet l’évaluation des écarts entre chaque nœud ; la détermination des
distances et des proportions. Grâce à ces nœuds, c’est la règle, toujours utilisée en
charpente des 3, 4, 5 (soit 12 nœuds) et la représentation basique du théorème de
Pythagore ; le calcul des longueurs du triangle-rectangle.

Ces 12 nœuds sont les 12 heures de travail du FM, de midi à minuit, mais aussi ce
sont les 12 apôtres de l’évangile, les 12 mois de l’année ou encore les 12 signes du
zodiaque.

Cette corde définit un espace géométrique, temporel, cosmique et universel. Dans le


temple elle est placée d’une colonne à l’autre, partant de la porte « terrestre »,
passant par la tangentielle de la voûte étoilée puis retourne vers l’entrée terrestre et
cartésienne.
C’est l’entrée du profane vers la lumière représentant le cheminement intellectuel et
spirituel de l’individu qui très humblement doit se souvenir qu’il est avant tout un
être de la terre.

Les extrémités de cette corde, en forme d’écheveaux représentent les racines


plongeant dans la terre nourricière pour un développement biologique et intellectuel ;
de la Terre vers le Céleste.
Le tour du temple réalisé, ces racines retournent vers la terre, rappelant à l’homme
qu’il fait parti du cycle immuable de la vie ; terrien, tu retourneras à la terre, à la
poussière.
Le cheminement de la corde est une représentation matérielle et spirituelle de
l’évolution de l’homme pendant sa vie, naissant de la Terre, grandissant vers la
lumière puis s’éteignant vers la Terre comme le soleil se couche à l’horizon après
être passé par son zénith.
C’est la forme de l’abat-jour ayant à son sommet la lumière et les flancs qui
renvoient la clarté vers le bas, vers la Terre, vers l’entrée du temple pour guider le
profane et le perpétuel apprenti que nous sommes tous.

La corde délimite l’espace sacré, c’est une frontière mais aussi la main courante qui
guide, permettant de se tenir, de rester sur la ligne, de se hisser au plus près de l’idéal
fraternel qui anime chaque FM.
Ce chemin qu’elle trace est un sentier très personnel avec ses nœuds qui aide à à
gravir mais sont d’autan d’obstacles qui parsèment la vie de chacun. Des écueils qui
provoquent des expériences parfois pénibles et douloureuses amenant vers un
accomplissement de soit, une maturité intellectuelle, vers la connaissance.
Cette corde est un lien attachant et sauvegardant, comme le filin de survie de l’esprit,
identique à celui de l’alpiniste, il le rassure face aux abîmes, aux tentations des
chemins faciles, troubles et contraires à notre philosophie de vie pour l’amener au
sommet.

Les nœuds, ces enchevêtrements de fils sur eux-mêmes sont les représentations de
nos réflexions, tout autant torturées que ces fibres, pour appréhender les solutions
qui alors glissent comme la partie lisse de la corde sur son amarre, pour la délivrance
de ces attaches vers une liberté aussi fluide que la lumière. C’est le cérébral
contournant les obstacles.

Les rondeurs formées par ce lien encroisé inspirent la féminité du ventre maternel, la
douceur et la souplesse de cette matière protectrice. Cet enlacement forme un nid
sécurisant pour naître et s’épanouir.

La corde à nœuds m’inspire l’union, la protection et les limites de l’espace de nos


pensées et actions. Agir pour et dans le respect des éléments et des hommes pour
progresser, apprendre et partager. C’est le lien le plus visuel de la continuité de
l’esprit du FM pour que ses actes soient à l’image de sa fraternité spirituelle.

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