Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
To cite this article: Stéphane Bernard, Yann Roche & Bruno Sarrasin (2016) Écotourisme, aires
protégées et expansion agricole : quelle place pour les systèmes socio-écologiques locaux?,
Canadian Journal of Development Studies / Revue canadienne d'études du développement, 37:4,
422-445, DOI: 10.1080/02255189.2016.1202813
Download by: [Université du Québec à Montréal] Date: 12 June 2017, At: 07:03
CANADIAN JOURNAL OF DEVELOPMENT STUDIES
REVUE CANADIENNE D’ÉTUDES DU DÉVELOPPEMENT, 2016
VOL. 37, NO. 4, 422–445
http://dx.doi.org/10.1080/02255189.2016.1202813
RÉSUMÉ CHEMINEMENT DE
L’article s’attache au rôle de l’écotourisme dans la dynamique L’ARTICLE
d’adaptation et de résilience des communautés locales dans un Reçu le 8 juin 2015
contexte d’expansion agricole et de mise en place de zones de Accepté le 10 février 2016
conservation. À la lumière des deux études de cas présentées, les
MOTS-CLÉS
activités écotouristiques n’ont pas permis de freiner l’expansion Écotourisme; aires protégées;
des cultures du palmier à huile à Sabah (Malaisie) et de l’hévéa à expansion agricole; résilience
Nam Ha (Laos). La mise en place des zones de conservation, allant socio-écologique; exclusion
de pair avec l’expansion des activités écotouristiques, a plutôt
complexifié l’accès aux ressources pour les populations locales, et
engendré des conséquences négatives sur la résilience socio-
écologique des systèmes locaux.
ABSTRACT
This article focuses on the role of ecotourism in enhancing the
adaptation and resilience of local communities as they cope with
conflicting schemes for land use: agricultural expansion versus
extension of conservation areas. As demonstrated in two case
studies, ecotourism projects have failed to halt the progression of
oil palm cultivation in Sabah (Malaysia) and rubber plantations in
Nam Ha (Laos). The expansion of conservation areas, a
prerequisite for increased ecotourism activities, seems to have
created more complex land dynamics for local populations and in
fact generated negative consequences for the socio-ecological
resilience of local systems.
Introduction
La mise en valeur des ressources naturelles est souvent confrontée à divers usages concur-
rents du territoire, a fortiori dans les pays en développement où les impératifs d’une crois-
sance économique rapide priment souvent sur les considérations de durabilité. Dans ces
pays, les communautés locales se trouvent régulièrement exposées à la fermeture de
l’accès aux terres dont provient une part substantielle de leur subsistance. Ce problème
fait actuellement l’objet d’un corpus d’études universitaires provenant d’un vaste éventail
de domaines et de disciplines, notamment celles sur le recul forestier, la conservation et les
aires protégées, l’expansion agricole et la transition agraire, l’accaparement des terres et
des ressources, et l’exclusion.1 Dans le cadre de cet article, nous utiliserons la notion de
Le cadre d’analyse
La littérature scientifique traitant de l’écotourisme n’offre pas de position unanime sur sa
définition (Fennell 2001; Donohoe et Needham 2006; Dehoorne et Transler 2007; Weaver
et Lawton 2007). Par exemple, Marie Lequin (2001) a établi trois groupes de définitions :
celles axées sur la demande, sur les ressources et sur les communautés d’accueil. Parmi
celles les plus souvent citées, on trouve la définition proposée en 1990 par The Inter-
national Ecotourism Society pour qui l’écotourisme est une forme de voyage responsable
424 S. BERNARD ET AL.
dans une réflexion sur les systèmes complexes, est dérivée de Berkes (2007) et se décline en
six étapes résumées comme suit : (1) définir le système socio-écologique à l’étude; (2)
établir les principales tâches de gestion et les problèmes à résoudre; (3) clarifier les partici-
pants dans les activités de cogestion et dans les processus de résolution de problème; (4)
analyser les liens et les interactions; (5) évaluer les besoins en renforcement des capacités;
et (6) proposer des solutions qui vont participer à la durabilité du système. Cette approche
présente un processus itératif dont les étapes sont liées entre elles par des boucles de rétro-
action.3 La cogestion adaptative est un point d’entrée pertinent en ce qu’elle s’articule
autour de deux concepts bien établis (collaboration et adaptation) et offre, d’après les
auteurs, une approche distinctive qui embrasse à la fois la notion de gouvernance et
celle des systèmes complexes à l’œuvre ce qui se rapproche de l’analyse des conflits
sociaux et territoriaux au sein desquels on trouve des enjeux touchant l’accès, l’exclusion,
la vulnérabilité et la résilience.
scientifique) qui leur permet d’orienter le débat dans ce domaine (Brockington, Duffy, et
Igoe 2008). En s’appuyant sur la notion de bien commun, elles réussissent à réaliser leurs
objectifs, remplaçant même parfois l’État dans ses fonctions régaliennes, souvent au détri-
ment des populations locales. Ce pouvoir accru des ONG en conservation vient notam-
ment du fait qu’elles ont intégré dans leurs approches récentes les valeurs du modèle de
développement dominant, s’appuyant sur le libéralisme économique et politique. La cré-
ation et le maintien d’une aire protégée s’apparentent donc à un processus de contrôle ter-
ritorial, entraînant dans son sillage plusieurs formes d’exclusion, en dépit des projets
écotouristiques qui y sont souvent associés. Les deux études de cas exposent, à travers
la lecture proposée par Plummer et Fennell (2009), les limites de l’écotourisme à l’égard
de la mise en valeur durable des ressources dans un contexte de pressions exercées par l’ex-
pansion agricole et montrent comment ce dernier peut représenter un catalyseur de con-
flits d’usages du sol et d’exclusion des communautés locales, aux effets déstructurants pour
la résilience du système socio-écologique.
d’usages sur les espaces forestiers (principale cible de l’expansion du palmier à huile)
demeurent fortement contestés (Bissonnette et Bernard 2008; Bernard et Bissonnette
2011; Profitos 2012). L’expansion des monocultures associées aux grands planteurs
privés s’affirme de plus en plus comme un facteur prédominant de consommation de
l’espace, le spectre des agrocarburants amplifiant cette tendance (Bernard 2009). Cette
expansion entre en concurrence avec les systèmes vivriers locaux, et de multiples cas de
confiscation des terres ancestrales et publiques ont été rapportés au détriment des popu-
lations locales alors que d’autres communautés ont délibérément choisi de convertir une
partie de leurs terres à cette culture de façon à préserver leur droit d’usage voire d’acquérir
des titres de propriété formels sur des terres communales (Fletcher 2009). À ce processus
s’ajoute également la progression soutenue à Sabah d’un secteur du tourisme particulière-
ment friand d’espaces naturels.6
Considéré comme un espace à faible intensité d’occupation, l’État de Sabah possède une
proportion importante de terres coutumières traditionnellement aménagées par les com-
munautés locales (Profitos 2012). Cela se traduit par la présence de systèmes agricoles
diversifiés (agroforêts) et d’autres activités mixtes incluant la collecte de produits forestiers
non ligneux, la riziculture sèche, l’exploitation d’arbres fruitiers ainsi que la chasse et la
pêche. Du haut du ciel, l’expansion du palmier à huile semble être un processus d’expan-
sion uniforme motivé par la demande mondiale. Ce n’est pas le cas sur le terrain, puisqu’il
inclut beaucoup de négociations et des stratégies diverses s’exprimant à travers des jeux
d’acteurs complexes qui déterminent au final la dynamique d’exclusion/inclusion. Nos
entretiens exploratoires suggèrent que, de façon générale, le processus observé à Sabah
apparaît influencé par les pouvoirs politiques, légaux et économiques nationaux et régio-
naux et la façon dont ceux-ci distribuent l’accès aux ressources forestières et foncières. Des
dynamiques concurrentes d’appropriation du sol sont à l’œuvre, où parallèlement à celles
liées à l’expansion de la culture du palmier à huile, on constate l’allocation de vastes por-
tions de territoire à de grandes industries du bois et des pâtes et papiers par les gouverne-
ments des États. Parallèlement, près de 16 pour cent du territoire de l’État a été zoné en
aires protégées, répondant à des impératifs de conservation de la biodiversité, la forêt bor-
néenne étant considérée comme l’un des grands foyers de biodiversité de la planète (Bis-
sonnette et Bernard 2008).7
Le gouvernement malaisien contribue donc à implanter une économie dont les retom-
bées positives pour les populations locales sont discutables alors que ses impacts environ-
nementaux sont significatifs (Bernard et Bissonnette 2011). À Sabah, l’huile de palme s’est
rapidement imposée comme première production agricole. Face à cette forte progression,
l’écotourisme et l’établissement de zones de conservation qui y sont associés se sont alors
imposés comme facteur de résistance à l’expansion du palmier à huile. Ces deux activités
concurrentes, grandes consommatrices d’espace, sont ainsi devenues une source de boule-
versements de l’accès au foncier et aux ressources pour les populations locales de l’État,
dans un contexte où cohabitent deux systèmes fonciers entre pluralisme juridique et
droit coutumier (Profitos 2012; Cooke 2013).8 Ces éléments font écho aux quatre pre-
mières étapes de Plummer et Fennell (2009) à l’échelle de l’État de Sabah et représente
la trame de fond du système socio-écologique en place dans le secteur du fleuve
Kinabatangan.
Une recherche documentaire et des travaux de terrain comprenant de l’observation
participante, des entrevues avec des informateurs clés et la réalisation d’entrevues semi-
CJDS / LA REVUE 429
dirigées dans des villages situés au cœur de la région d’étude entre 2008 et 20129 ont
montré que les populations locales ont été fortement affectées à la fois par la progression
du palmier à huile par les grandes plantations agro-industrielles, par l’établissement de
zones de conservation, mais aussi par l’accroissement rapide des activités écotouristiques.
L’accès aux ressources pour la subsistance a été intensément modifié (Bernard et Bissonn-
ette 2011).
Depuis la mise en place formelle de la zone de conservation, celle-ci attire sur une base
annuelle un nombre croissant de touristes alors que la petite ville de Sukau est devenue le
centre névralgique de l’industrie écotouristique en développement dans cette région et
dont l’attrait principal se fonde sur l’observation d’une faune exotique rare tels les
orangs-outans, les éléphants pygmées de Bornéo, les singes nasiques, etc. En 2006, près
de 23 pour cent de la population de Sukau était employée dans le secteur touristique.
Le fait de travailler dans ce secteur devait avoir pour effet de motiver les populations à pro-
téger leur environnement. Malgré cela, les populations locales de Sukau demeurent d’avis
qu’elles ne bénéficient pas suffisamment des activités touristiques et que la culture du
palmier à huile sur leurs petites exploitations offre un meilleur potentiel de subsistance.
Un autre problème réside dans le fait que de grandes plantations achètent les titres de
432 S. BERNARD ET AL.
propriété des populations locales pour étendre les superficies cultivées en palmier à huile
(Fletcher 2009).
En effet, une part significative des paysans locaux résidents possède des terres recou-
vertes par la forêt et qui servent de lien entre les espaces protégés caractérisés par une
forte fragmentation. Par contre, plusieurs d’entre eux prévoyaient convertir leurs terres
forestières en petites plantations de palmier à huile ce qui compromet à la fois la conser-
vation et les activités écotouristiques dans les zones protégées. Déjà depuis le milieu des
années 1990, le Sabah Tourism Master Plan (Sabah State Government 1996) identifiait
clairement que le succès de la conservation était directement lié aux bénéfices que la popu-
lation locale pourrait tirer des activités écotouristiques comme moyen de subsistance
(Fletcher 2009; Bernard et Bissonnette 2011).
Des recherches menées au début des années 2000 ont montré que le tourisme dans le
secteur du fleuve Kinabatangan dépendait essentiellement de voyagistes privés provenant
surtout de la capitale de l’État (pour les capitaux et l’expertise) et que l’implication des
locaux y était minimale. La plupart de la main-d’œuvre provenait des villes plus ou
moins éloignées et les provisions et autres biens de consommation étaient principalement
achetés à l’extérieur (Payne 1989; Pang 2003). En 2000, la petite ville de Sukau qui est la
porte d’entrée des touristes dans le secteur avait reçu 13 000 visiteurs (Hutton 2004). En
2001, le nombre de visiteurs enregistrés dans les auberges touristiques a été évalué à 18 000
(Rajaratnam, Pang, et Lackman-Ancrenaz 2008). Il a été par la suite estimé que plus de 60
000 touristes ont résidé à Sukau en 2006 (Fletcher 2009) selon les chiffres cumulés des
séjours en auberge où 99 pour cent des visiteurs résident. Selon Fletcher (2009), les recettes
touristiques se chiffreraient à plus de 47 millions de RM en 2006. L’étude mentionne que la
part des revenus demeurant dans les communautés locales n’est pas connue, mais serait
plutôt faible outre les salaires versés alors que le programme de logement Homestay dével-
oppé pour loger les touristes chez les populations locales et leur apporter des revenus d’ap-
point ne semble avoir attiré qu’environ un pour cent du total des touristes sur une base
annuelle.
L’analyse des interactions et l’évaluation des besoins de renforcement des capacités pro-
posées par Plummer et Fennell (2009) montrent que les problèmes d’accès à la terre par-
ticulièrement sévères pour les populations d’origines indonésienne et malaise ainsi que la
pollution de l’eau liée à l’usage massif d’intrants chimiques pour la culture du palmier à
huile, ont fortement affecté l’écosystème, menaçant ainsi l’ensemble du système socio-éco-
logique. Dans ce sens, la concertation entre les acteurs doit être renforcée alors que l’en-
semble du système semble s’exposer à un risque d’effondrement tant sur les plans de
l’environnement et de la conservation que sur celui du maintien des activités touristiques.
De façon générale, une part de la population malaise (citoyenne) bénéficie de l’expansion
du palmier à huile, étant devenue elle-même productrice du fait de la conversion de leurs
petites exploitations à cette culture telle que cela a été observé sur le terrain et rapporté lors
des entrevues semi-dirigées réalisées dans le secteur et corroboré par la littérature scienti-
fique produite depuis les années 1990 (Fletcher 2009; Vaz et Agama 2013; Wong 2014).
Cette démarche a été appuyée tant par l’État fédéral que par le gouvernement de l’État
de Sabah dans le cadre de programmes d’élimination de la pauvreté. Cela répond aux
limites des activités écotouristiques qui n’ont pas permis de générer des revenus suffisants
pour encourager une conservation effective par les populations locales face à l’attrait finan-
cier que constitue le palmier à huile. Ainsi, les activités d’écotourisme n’ont pas
CJDS / LA REVUE 433
naturelles ayant une importance sur le plan culturel (Loi forestière, 1996, art. 18); Protec-
tion des bassins versants (Loi forestière, 1996). Ces objectifs semblent rattacher le réseau
laotien à l’une des catégories I à III de la typologie de l’UICN (Tableau 1), puisqu’officielle-
ment sa démarche est orientée d’abord et avant tout sur la protection. Seuls les points trai-
tant des zones pittoresques et des zones naturelles font une plus large part à la
participation humaine et le réseau ne se subordonne pas explicitement au développement
touristique. Les espaces qu’il définit sont très diversifiés en taille, en potentiel et en acces-
sibilité, mais ils présentent aussi des points communs, à commencer par le fait qu’ils sont
gérés par des unités de gestion (Management Units), relevant du Département des forêts.
Celui-ci, en définissant le rôle des unités de gestion, établit clairement le lien entre le dével-
oppement des aires protégées et les priorités nationales (amélioration des conditions de
vie, réduction de l’agriculture sur brûlis, stabilisation des populations et lutte contre la
pauvreté), dans les aires elles-mêmes ou dans leur voisinage.
« Aire protégée » n’est hélas pas souvent synonyme d’efficacité dans la lutte contre la
pauvreté et la déforestation. La notion de protection au Laos est d’ailleurs scindée en
deux niveaux d’aires protégées : les aires de protection totale ou Total Protection Zones
(TPZ), et celles à usage contrôlé ou Controlled Use Zones (CUZ). Ces deux niveaux sont
souvent présents dans une même aire protégée, l’associant parfois, ce qui est le cas de la
NBCA de Nam Ha, à deux catégories différentes de l’UICN : Ia ou Ib pour la zone de pro-
tection totale et VI pour la zone à usage contrôlé. L’État propose donc des espaces multi-
fonctionnels qui peuvent donner lieu, au moins en partie, à l’occupation et à l’exploitation
humaines. À ce titre, bon nombre des aires protégées du Laos relèvent de la catégorie VI de
la typologie de l’IUCN. En tout état de cause, elles fournissent un cadre juridique et poli-
tique aux efforts de protection et de développement (notamment écotouristique) dans les
zones concernées. Le cas de Nam Ha illustre toutefois à quel point ce cadre peut se révéler
insuffisant pour réguler les usages conflictuels et prévoir les situations d’exclusion des
communautés locales. Comme pour le premier cas, notre analyse s’inspirera de la
démarche proposée par Plummer et Fennell (2009) pour appréhender l’écotourisme
dans les aires protégées en relation avec le système socio-écologique.
ses limites. Tout effort de conservation doit donc obligatoirement prendre en compte les
activités humaines, et notamment la dimension ethnique puisque la province est très
diversifiée sur ce plan, le groupe le mieux représenté étant l’ethnie Akha, qui a longtemps
fait l’objet d’une activité de trekking spécifique, l’Akha Experience, un projet touristique
axé sur la communauté, mené en collaboration par Vientiane Travel/Exotissimo et
l’ONG allemande GTZ. Les activités écotouristiques ou supposées telles y ont été nom-
breuses et variées, avec des résultats inégaux.
La NBCA de Nam Ha est la plus structurée du pays du point de vue de son exploitation
écotouristique. Elle accueille le Nam Ha Ecotourism Project, la plus ancienne initiative du
genre au pays. Il s’agit d’un projet UNESCO, en collaboration avec la LNTA, financé con-
jointement par les gouvernements néo-zélandais et japonais. Par ailleurs, plusieurs agences
d’écotourisme appartenant entièrement ou partiellement à des intérêts étrangers, comme
Vientiane Travel/Exotissimo et Green Discovery, s’y sont implantées depuis longtemps.
Malgré des résultats mitigés et le fait qu’il est fréquemment cité comme un exemple éco-
touristique phare, le projet Nam Ha a évolué au fil du temps. Après une première phase de
mise en place et d’expérimentation, une seconde phase fut initiée en 2005, avec des objec-
tifs clairs et ambitieux, revus en fonction de la phase I :
Lao ecotourism providers and local communities supported by this project will then form a
critical mass of local expertise that will assist the province to realize long-term conservation,
poverty alleviation and heritage protection benefits that well-conceived and managed ecotour-
ism is capable of producing. (UNESCO Bangkok Office 2004)
Projets et itinéraires abondent à Nam Ha, chacun ayant sa propre structure de gestion et
ses caractéristiques, bien que relevant ultimement, officiellement, de l’État à travers le
Département des forêts et la LNTA. Cette multiplicité des acteurs n’aide pas à clarifier
les choses, d’autant qu’on observe un certain roulement parmi les acteurs non gouverne-
mentaux. Certains acteurs se sont en effet retirés, d’autres ont pris de l’importance, et l’État
est également impliqué dans les activités concurrentes venant menacer l’écotourisme à
Nam Ha, notamment l’agriculture commerciale. La position centrale de la NBCA la
rend par ailleurs très vulnérable aux projets d’infrastructure routière qui se développent
dans le nord du Laos, notamment dans le but d’améliorer les échanges avec le voisin
chinois. C’est ainsi que la route numéro 3 reliant Houei Xai à la ville de Luang Namtha
coupe à travers l’aire protégée, avec des conséquences environnementales et sociales très
largement supérieures à ce que les études d’impact préalables avaient laissé entendre.
Les activités écotouristiques, nombreuses et variées, attirent un nombre important de
touristes occidentaux. À ce titre, il faut mentionner que si les touristes régionaux (Thaïs
et Chinois principalement) sont présents en nombre important, ils montrent peu d’intérêt
pour l’un des principaux atouts écotouristiques de la province, à savoir sa grande diversité
ethnique et l’importante présence de minorités montagnardes (Paille 2006). Parmi les pro-
blèmes évoqués, notamment en ce qui concerne justement les populations locales, des iné-
galités se sont développées en regard des bénéfices du projet. Certains villages ont pu
bénéficier d’infrastructures construites pour héberger les touristes, mais pouvant ensuite
être utilisées par les habitants. Cela a induit une différenciation que ne compense pas la
redistribution des bénéfices entre les communautés impliquées. De même, on a pu consta-
ter lors de visites de terrain effectuées en 2005, que les villages sélectionnés en tant qu’é-
tapes sur les circuits de trekking ont plus de chances de bénéficier de retombées directes
CJDS / LA REVUE 437
que les autres – ce qui occasionne inégalités et rancœurs. Exclusion et conflits d’usage
commencent aussi à émerger à Luang Namtha, en dépit des succès du projet Nam Ha,
comme le mentionne Schipani (2007). L’ensemble de la province commence à faire
l’objet d’investissements chinois massifs, et si cela a des impacts positifs, notamment
sur la qualité des infrastructures routières provinciales, il n’en est plus de même au-delà
des frontières de la province. Il en résulte un enclavement vis-à-vis du reste du Laos et
un rattachement effectif croissant vis-à-vis de la Chine. Cette influence s’insère également
dans les cultures commerciales pratiquées dans la province. L’hévéa, dont la culture est
recommandée par le gouvernement laotien et par les acteurs chinois de la province, est
en progrès constant à Luang Namtha, et constitue une menace importante pour l’aire pro-
tégée et pour l’écotourisme de la province.
438 S. BERNARD ET AL.
Face à cette tendance, dont les retombées économiques sont potentiellement bien
supérieures à celles de la plupart des activités écotouristiques, les risques de voir se mul-
tiplier les conflits d’usages du sol sont importants, et ils ne feront sans doute que croître à
l’avenir. Dans ce contexte, et au regard de la résilience sociale et écologique, la démarche
proposée par Plummer et Fennell (2009) suggère que les besoins en renforcement des
capacités sont criants, d’abord auprès des populations locales, bien que ces dernières
soient souvent intimement intégrées dans les efforts de développement des activités,
entre autres à travers la formation de guides locaux et d’efforts de sensibilisation des vil-
lageois à la préservation des ressources naturelles. Ils le sont tout autant auprès des auto-
rités, tant nationales que locales, qui au-delà des discours ont toujours tendance à prioriser
dans les faits les activités en fonction de leur rendement économique direct et à court
terme. À cet égard, Schipani a bien tenté en 2007 de proposer une solution de compromis
(Schipani 2007). S’appuyant sur les chiffres d’Alton, Bluhm, et Sananikone (2005), il sou-
lignait les bénéfices de l’écotourisme, même s’il ne manquait pas de remarquer que cette
activité telle qu’elle était pratiquée à Luang Namtha ne satisfaisait pas à tous les critères de
protection de la biodiversité, de la stabilité écologique et des paysages à des fins de loisirs et
de recherche qui sont les objectifs initiaux des aires protégées laotiennes (Schipani 2007,
13). Il précisait que les bénéfices économiques associés à l’activité des plantations d’hévéa
ne se font pas sentir immédiatement, mais demandent plusieurs années avant d’atteindre
leur plein rendement. Comparant les 4 580 hectares d’hévéa recensés par Alton, Bluhm, et
Sananikone dans la province en 2005, il faisait valoir que les revenus qui leur étaient ass-
ociés étaient inférieurs de 10 pour cent à ceux de l’activité écotouristique de cette même
province pour la même année. Conscient des enjeux que représentent les plantations
aux yeux des planificateurs, Schipani soulignait que les progrès de l’hévéa avaient un
impact négatif indirect sur les portions de territoires voisines, car même lorsque ces der-
nières restaient officiellement dédiées à l’écotourisme, leur valeur allait décroissant au fur
et à mesure que progressaient les cultures commerciales à proximité. Il proposait donc de
mettre un frein au développement ultérieur de l’hévéa et surtout demandait la mise en
place d’un zonage de la province visant à limiter la proximité spatiale entre les deux acti-
vités concurrentes, dont le Graphique 2 illustre les occurrences en 2006. Les recomman-
dations de Schipani n’ont guère été entendues, même si l’hévéa n’a pas connu la
progression fulgurante que l’on pouvait envisager en 2007. En ce qui concerne le
zonage, aucune démarche particulière n’a été entamée dans le sens d’une planification
répondant aux attentes exprimées par Schipani. Il est difficile d’obtenir des chiffres officiels
postérieurs à 2007 quant aux retombées économiques et à la durabilité des projets à Luang
Namtha, mais un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) paru en 2012 continuait à faire l’apologie des résultats obtenus, de la transparence
de sa structure organisationnelle et de son apport majeur dans les différentes initiatives
politiques étatiques en matière de développement que sont la National Growth and
Poverty Eradication Strategy, le Sixth National Socio-Economic Development Plan
(2006–2010), la National Tourism Strategy, les National Ecotourism Strategy and Action
Plan (2006–2010) et enfin la National Biodiversity Strategy to 2020 (PNUD 2012).
Malgré ces discours que l’on pourrait qualifier de triomphalistes, la vulnérabilité des com-
munautés de Luang Namtha et plus particulièrement de l’aire protégée de Nam Ha,
demeure très grande et nuit à la résilience du système socio-écologique.
CJDS / LA REVUE 439
Conclusion
Malgré leur caractère succinct, les exemples malaisien et laotien illustrent de manière con-
crète la diversité des situations d’usages concurrents du sol menant pour les communautés
locales à la fermeture des terres et à des situations d’exclusion. Malgré des capacités de rési-
lience souvent sous-estimées, ces communautés se trouvent souvent prises entre les prior-
ités divergentes prônées par des acteurs étatiques ou non gouvernementaux, voire privés,
dont l’intérêt vise souvent à privilégier les usages commerciaux, plus rentables du foncier.
Comme d’autres études empiriques l’ont montré (Fletcher 2009; Dehoorne et Murat 2010;
Sarrasin 2013b), les populations locales privilégient au final une meilleure subsistance en
s’appuyant sur l’agriculture commerciale malgré la menace que cela représente pour la
préservation des écosystèmes et leur mode de vie ancestrale comme en témoigne les
deux études de cas présentées. Dans un cas comme dans l’autre, ces conditions contribuent
à la fragilité du système socio-écologique tel que nous l’avons défini. Les prémisses d’une
médiation réussie quant à la durabilité reposent principalement sur la volonté de concilier
trois objectifs bien distincts, soit le développement économique et social (création de
revenus et d’emplois), l’aménagement de l’espace pour les touristes et la protection des
ressources naturelles. Ces objectifs structurent un système de tensions particulièrement
instable puisque les projets de développement écotouristique proposent notamment des
moyens d’ajuster ces différents niveaux d’intérêts en s’imbriquant de façon plus ou
moins cohérente dans une multitude de régulations antérieures, allant des plus générales
(liberté d’entreprendre, propriété privée) aux plus spécifiques (classement des sites, con-
trôle des risques, règlementation d’activités telles que transport, chasse, pêche, etc.). En
mettant en place des dispositifs de conciliation locaux entre projets de développement,
d’aménagement et de protection de l’environnement, l’usage prédéfini du sol (à vocation
écotouristique ou d’exploitation agricole) s’insère dans un dispositif d’arbitrages qui
produit nécessairement des solutions déséquilibrées, c’est-à-dire des décisions qui privilé-
gient unilatéralement un intérêt au détriment des autres. Tant dans le cas de la vallée du
fleuve Kinabatangan à Sabah en Malaisie que dans celui du projet Nam Ha dans la pro-
vince laotienne de Luang Namtha, il semble que les aires de conservation vouées au dével-
oppement de l’écotourisme ont du mal à résister à l’attrait de l’expansion des cultures
commerciales que sont le palmier à huile à Sabah et l’hévéa à Nam Ha. Cela semble
vrai à la fois pour les acteurs possédant le plus de ressources (économiques et politiques)
comme les grands planteurs, mais aussi, et surtout, auprès des populations locales qui
semblent y voir de meilleures opportunités de subsistance que ce qui peut être dérivé de
leur participation au régime écotourisme/conservation.
Ce contexte permet-il l’émergence d’un nouveau modèle de mise en valeur du territoire
ou de compromis « socio-écologique »? Cela contribue à faire émerger de nouvelles ques-
tions et hypothèses : le problème d’accès à la terre et aux ressources peut-il être résolu par
l’adoption des cultures commerciales pérennes par les populations locales? Cela contri-
buerait à éviter l’exclusion en comparant leur intégration au régime d’écotourisme/conser-
vation qui ne semble pas faire le poids, quitte à intégrer ces pratiques au régime en
aménageant des zones d’exploitations agricoles en périphérie des zones de conservation.
L’écotourisme ne serait-il qu’une étape transitoire facilitant le passage des populations
locales (notamment par le développement d’infrastructures rendant ces territoires plus
accessibles et en facilitant le développement de relations marchandes) à une nouvelle
440 S. BERNARD ET AL.
subsistance plus intensément liée à l’économie marchande dans la recherche d’une résili-
ence accrue face à leur condition de subsistance? C’est ce que semblent proposer les études
de l’école économique du développement (Livelihood Studies). Quant à la conservation de
la biodiversité et des équilibres environnementaux et la durabilité des systèmes, comment
peuvent-elles être conciliées avec la nouvelle dynamique territoriale émergente et les
aspirations des populations locales? La décennie à venir en apportera la réponse, mais
les perspectives en la matière paraissent bien sombres. Au final, et comme le suggère le
numéro thématique dans lequel s’insère cet article, notre analyse aura contribué à docu-
menter les enjeux liés à l’accès à la terre. Il aura permis d’illustrer certaines convergences
dans les dynamiques de l’appropriation et de la mise en valeur des ressources naturelles
découlant du développement des activités écotouristiques et de la conservation lorsque
ces secteurs d’activités se concurrencent auprès des populations locales pour la mise en
valeur des mêmes espaces territoriaux.
Notes
1. Voir Sarrasin (2003, 2006, 2009); Borras, McMichael, et Scoones (2010); De Koninck,
Bernard, et Bissonnette (2011); Hall, Hirsch, et Li (2011); Bernard (2012); Klare (2012); Prof-
itos (2012) et White et al. (2012).
2. En 2015, TIES a révisé sa définition de l’écotourisme en y ajoutant : « et implique interprét-
ation et éducation ».
3. La première étape consiste à identifier le plus précisément possible le système de ressources, le
système social et la structure générale du système; la deuxième étape prend en considération
les décisions de gestion à court, moyen et long terme et tente d’identifier qui prend ces
décisions; la troisième étape s’intéresse entre autres à la façon dont la gestion est organisée
et comment le pouvoir est partagé parmi les participants; la quatrième étape inclut la
façon de lier entre eux les niveaux local, régional et national, ainsi que l’analyse du contexte
historique et politique du système; la cinquième étape implique d’identifier les efforts néces-
saires pour stimuler, améliorer et utiliser les habiletés des participants et les institutions.
4. Derrière la notion de résilience, on trouve l’idée de retour à l’équilibre après une perturbation
souvent désignée comme la résilience statique autant que les « possibilités de transformation,
de réorganisation, de renouvèlement » des structures et fonctions d’un système, c’est-à-dire la
résilience dynamique. De ce fait, la résilience représente la capacité de s’adapter et à répondre
positivement à un stress ou à de nouvelles contraintes. Elle englobe donc, face à l’aléa, à la fois
la stabilité (capacité de la mémoire tampon ou résilience statique), la récupération (rebondir)
et la transformation (créativité ou résilience dynamique) (Brand et Jax 2007).
5. La production mondiale a été multipliée par neuf depuis 1980. L’Indonésie et la Malaisie pro-
duisaient plus de 85 pour cent de la totalité de l’huile de palme consommée sur la planète en
2010 et fournissaient près de 90 pour cent des exportations mondiales. Voir aussi Bissonnette
(2016).
6. Selon le Board of Tourism Malaysia (2013), près de 2,87 millions de touristes (65% en pro-
venance de la Malaisie et 35% provenant de pays étrangers) ont visité Sabah en 2012 générant
près de 5,1 milliards de RM alors qu’une croissance de l’ordre de 13,5 pour cent des arrivées
fut enregistrée en 2013.
7. L’établissement de ces zones de conservation s’opère dans un contexte où le palmier à huile
occupe déjà plus de 15 pour cent du territoire de l’État et où il est toujours en progression. On
estime en fait que 66 pour cent du territoire ayant un potentiel agricole a déjà été planté en
palmier à huile, ce dernier occupant 90 pour cent du territoire alloué à l’agriculture
commerciale.
8. Pluralisme juridique : codification et loi de l’État (Sabah Land Ordinance ou SLO, Ladang act,
Torrens system); droit coutumier : Adad tanah, Native Customary Land ou NCL, CT.
CJDS / LA REVUE 441
9. Ce fut dans le cadre d’un projet de recherche intitulé Expansion agricole, déforestation, bio-
carburants, marché mondial : Bornéo au cœur de la tourmente.
10. Expression employée par les autorités de l’État de Sabah pour désigner la future zone de con-
servation à mettre en place.
11. Terme utilisé pour définir à la fois la zone de conservation à mettre en place sous formes
d’une bande longitudinale et ses visées, c’est-à-dire la préservation de la faune et de la
flore sauvage à la base des activités écotouristiques et de la conservation.
12. Ces chiffres ont été estimés par les auteurs suite à une série d’entretiens auprès des popu-
lations locales et d’informateurs clés et sont corroborés par l’étude de Fletcher (2009).
13. Organisation non gouvernementale néerlandaise spécialisée dans le développement des capa-
cités locales.
Remerciements
Les auteurs désirent remercier les membres de l’équipe du Centre interdisciplinaire de recherche en
développement international et société (CIRDIS) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM)
pour leur soutien ainsi que monsieur Mourad Djaballah au département de géographie de
l’UQAM pour la cartographie.
Financement
La réalisation de cet article a été rendue possible par l’apport financier du Conseil de recherche en
sciences humaines du Canada (CRSH) dans le cadre du projet Réseau d’études internationales sur la
valorisation et l’exploitation de la nature, des terres et des ressources en Afrique, Asie et Amérique
latine (REINVENTERRA) subvention [89020130056] (CRSH Développement de partenariat).
Déclaration
Aucun conflit d’intérêts potentiel n’a été rapporté par les auteurs.
Les auteurs
Stéphane Bernard est docteur en géographie de l’Université Laval. Il est professeur au département
de géographie de l’Université du Québec à Montréal et a enseigné à l’École de développement inter-
national et mondialisation à l’Université d’Ottawa. Spécialiste des questions de développement en
Asie du Sud-Est, ses recherches portent sur les transformations territoriales et la marchandisation
des territoires. Il s’intéresse principalement aux questions d’accès aux ressources s’articulant autour
de la dyade recul forestier/expansion agricole ainsi qu’à la souveraineté alimentaire des États.
Yann Roche est professeur au département de géographie de l’Université du Québec à Montréal depuis
1997. Docteur en géographie de l’Université Laval, il se spécialise dans l’étude de l’Asie du Sud-Est,
notamment le Vietnam et le Laos, par l’application des Systèmes d’Information Géographique (SIG)
et de la cartographie à la protection de l’environnement et à la gestion des ressources naturelles.
Bruno Sarrasin, docteur en science politique, est professeur titulaire et directeur du département
d’études urbaines et touristiques de l’Université du Québec à Montréal. Il a dirigé le programme
de gestion du tourisme et de l’hôtellerie et la revue de recherche en tourisme Téoros. Ses travaux
portent sur l’économie politique du développement, la sociologie politique des politiques publiques,
principalement dans le domaine de la protection de l’environnement, et l’analyse sociopolitique, la
prévision et la prospective du phénomène touristique.
442 S. BERNARD ET AL.
References
Adger, W. N. 2000. « Social and Ecological Resilience: Are They Related? » Progress in Human
Geography 24 (3): 347–364.
Adger, W. N. 2003. « Building Resilience to Promote Sustainability: An Agenda for Coping with
Globalisation and Promoting Justice. » Dans le bulletin d’information électronique de
l’International Human Dimensions Programme on Global Environmental Change, IHDP
Update 2: 1–3. Consulté le 10 juin 2016. http://ihdp.unu.edu/docs/Publications/Secretariat/
Update-Dimensions/IHDP-Update-2003-2.pdf
Adger, W. N. 2006. « Vulnerability. » Global Environmental Change 16 (3): 268–281.
Alton, C., D. Bluhm, et S. Sananikone. 2005. Para Rubber Study Hevea brasiliensis Lao PDR.
Vientiane: GTZ Rural Development in Mountainous Areas Programme.
Azmi, R. 1996. « Protected Areas and Rural Communities in the Lower Kinabatangan Region of
Sabah: Natural Resource Use by Local Communities and its Implications for Managing
Protected Areas. » Sabah Society Journal 13: 1–32.
Berkes, F. 2007. « Adaptive Co-Management and Complexity: Exploring the Many Faces of Co-
Management. » In Adaptive Co-Management: Collaboration, Learning, and Multi-Level
Governance, Sustainability and the Environment, dir. D. Armitage, F. Berkes, et N. Doubleday,
19–37. Vancouver: UBC Press.
Bernard, S. 2009. « Production d’agro-carburants et privatisation des terres à Bornéo. » Dans Une
seule terre à cultiver: les défis agricoles et alimentaires mondiaux, dir. J.-F. Rousseau et O. Durand,
71–75. Québec: Presses de l’Université du Québec.
Bernard, S. 2012. La Malaysia en Question: Développement Économique et Transformation
Territoriale vers Vision 2020. Sarrebruck: Presses académiques francophones.
Bernard, S., et J.-F. Bissonnette. 2011. « Oil Palm Expansion in Sabah; Agricultural Expansion for
whom? » Dans Borneo Transformed: Agricultural Expansion on the Southeast Asian Frontier, dir.
R. De Koninck, S. Bernard, et J.-F. Bissonnette, 120–151. Singapour: Nus Press.
Bissonnette, J.-F. 2016. « Is Oil Palm Agribusiness a Sustainable Development Option for
Indonesia? A Review of Issues and Options. » Canadian Journal of Development Studies.
doi:10.1080/02255189.2016.1202101
Bissonnette, J.-F., et S. Bernard. 2008 « Quand l’agriculture redessine le territoire: à qui profite l’ex-
pansion des plantations de palmier à huile au Sabah? » Les cahiers d’Outre-Mer 241–242: 3–30.
Björk, P. 2000. « Ecotourism from a Conceptual Perspective, an Extended Definition of a Unique
Tourism Form. » International Journal of Tourism Research 2 (3): 189–202.
Board of Tourism Malaysia. 2013. « Communiqué de presse. » Consulté le 7 mai 2014. http://www.
tourism.gov.my/media/view/tourism-malaysia-unveils-new-tour-packages-brochure-to-boost-
sabah-tourist-arrivals
Borras Jr., S. M., P. McMichael, et I. Scoones, dir. 2010. « The Politics of Biofuels, Land and
Agrarian Change: Editors’ Introduction. » Journal of Peasant Studies 37 (4): 575–592.
Brand, F. S., et K. Jax. 2007. « Focussing on the Meaning(s) of Resilience: Resilience as a Descriptive
Concept and a Boundary Object. » Ecology and Society 12 (1): 23.
Brockington, D., R. Duffy, et J. Igoe. 2008. Nature Unbound: Conservation, Capitalism and the
Future of Protected Areas. London: Earthscan.
Ceballos-Lascuráin, H. 1996. Tourism, Ecotourism and Protected Areas. Gland: IUCN.
Cooke, F. 2013. « Constructing Rights: Indigenous Peoples at the Public Hearing of the National
Inquiry into Customary Rights to Land in Sabah Malaysia. » SOJOURN: Journal of Social
Issues in Southeast Asia 28 (3): 516–541.
Dayang Norwana, A. A. B., R. Kunjappan, M. Chin, G. Schoneveld, L. Potter, et R. Andriani. 2011.
The Local Impacts of Oil Palm Expansion in Malaysia: An Assessment Based on a Case Study in
Sabah State. Working paper 78: 1–17. Bogor Barat: CIFOR.
Dehoorne, O., et C. Murat. 2010. « Le tourisme communautaire, de la théorie à l’expérimentation.
Des enseignements antillais. » Dans Patrimoine, tourisme, environnement et développement
durable, dir. J.-M. Breton, 393–412. Paris: Karthala-CREJETA.
CJDS / LA REVUE 443
Dehoorne, O., et A.-L. Transler, 2007. « Autour du paradigme d’écotourisme. » Études caribéennes 6
(avril). Consulté le 7 mai 2014. http://etudescaribeennes.revues.org/414
De Koninck, R., S. Bernard, et J.-F. Bissonnette. 2011. Borneo Transformed: Agricultural Expansion
on the Southeast Asian Frontier. Singapour: NUS Press.
Depraz, S. 2008. Géographie des espaces naturels protégés: genèse, principes et enjeux territoriaux.
Paris: Armand Colin.
Donohoe, H. M., et R. D. Needham. 2006. « Ecotourism: The Evolving Contemporary Definition. »
Journal of Ecotourism 5 (3): 192–210.
Fennell, D. A. 2001. « A Content Analysis of Ecotourism Definitions. » Current Issues in Tourism 4
(5): 403–421.
Fletcher, C. J. 2009. « Conservation, Livelihood and the Role of Tourism: A Case Study of Sukau
Village in the Lower Kinabatangan District, Sabah, Malaysia. » Mémoire de maîtrise, Lincoln
University.
Gagnon, C., dir. 2010. L’écotourisme visité par les acteurs territoriaux. Entre conservation, partici-
pation et marché. Québec: Presses de l’Université du Québec.
Goodwin, H. 1996. « In Pursuit of Ecotourism. » Biodiversity and Conservation 5 (3): 277–291.
Hall, D., P. Hirsch, et T. M. Li. 2011. Powers of Exclusion: Land Dilemmas in Southeast Asia.
Honolulu: University of Hawai‘i Press.
Honey, M. 2008. Ecotourism and Sustainable Development: Who Owns Paradise? 2ème éd.
Washington, DC: Island Press.
Hutton, W. 2004. Kinabatangan. Série Sabah Colour Guide. Kota Kinabalu: Natural History
Publications (Borneo).
Klare, M. T. 2012. The Race for What’s Left. The Global Scramble for the World’s Last Resources.
New York: Henry Holt and Company.
Lequin, M. 2001. Écotourisme et gouvernance participative. Coll. Temps libre et culture. Ste-Foy:
Presses de l’Université du Québec.
LNTA (Lao National Tourism Administration) 2007. « Statistical Report on Tourism in Laos. »
Maguire, B., et S. Cartwright. 2008. Assessing a Community’s Capacity to Manage Change: A
Resilience Approach to Social Assessment. Canberra: Australian Government, Bureau of Rural
Sciences.
Marris, G., M. Hedemark, A. Johnson, et C. Vongkhamheng. 2002. « Environmental Baseline Study
of the Route 3 Upgrade Through the Nam Ha National Protected Area. » Novembre. Rapport
non publié pour l’Asian Development Bank.
Ojeda, D. 2012. « Green Pretexts: Ecotourism, Neoliberal Conservation and Land Grabbing in
Tayrona National Natural Park, Colombia. » Journal of Peasant Studies 39 (2): 357–375.
OMT (Organisation mondiale du tourisme) et PNUE (Programme des Nations Unies pour l’envir-
onnement) 2002. Sommet mondial de l’écotourisme – Rapport final. Madrid: OMT.
Paille, J. Y. 2006. « L’écotourisme au service du développement local: le cas de la province de Luang
Nam Tha, Nord du Laos. » Rapport de projet de maîtrise, Université du Québec à Montréal.
Pang, C. 2003. « Creating a Conservation Vision for the Kinabatangan: A Corridor of Life. » Sabah
Society Journal 20: 65–77.
Payne, J. 1989. A Tourism Feasibility Study for the Proposed Kinabatangan Wildlife Sanctuary: A
Report Submitted to the Ministry of Tourism and Environmental Development, Sabah. Projet
no 158/89. Kuala Lumpur: WWF Malaysia.
Pholsena, V., et R. Banomyong. 2004. Le Laos au XXIe siècle: les défis de l’intégration régionale. Coll.
Regards Croisés. Paris: Irasec.
Plummer, R., et D. A. Fennell. 2009. « Managing Protected Areas for Sustainable Tourism:
Prospects for Adaptive Co-management. » Journal of Sustainable Tourism 17 (2): 149–168.
PNUD (Programme des Nations Unies pour le développement) 2012. Nam Ha Ecotourism Project,
Lao PDR. Equator Initiative Case Studies: Local Sustainable Development Solutions for People,
Nature, and Resilient Communities. Equator Initiative Case Study Series. New York: PNUD.
Consulté le 16 mai 2016. http://www.equatorinitiative.org/images/stories/winners/112/
casestudy/case_1348163487.pdf
444 S. BERNARD ET AL.
Profitos, A. 2012. Enjeux fonciers dans la transition agraire en Malaisie. Les paysanneries locales face
à l’expansion du palmier à huile. Paris: Éditions L’Harmattan.
Rajaratnam, R., C. Pang, et I. Lackman-Ancrenaz. 2008. « Ecotourism and Indigenous Communities:
The Lower Kinabatangan Experience. » Dans Tourism at the Grassroots: Villagers and Visitors in
the Asia-Pacific, dir. J. Connell et B. Rugendyke, 236–253. Londres: Routledge.
Reghezza-Zitt, M., et S. Rufat, dir. 2015. Résiliences sociétés et territoires face à l’incertitude, aux
risques et aux catastrophes. Coll. Ecologie. Londres: ISTE Editions.
Ribot, J. C., et N. L. Peluso. 2003. « A Theory of Access. » Rural Sociology 68 (2): 153–181.
Sabah State Government. 1996. Sabah Tourism Master Plan: Main Report, February 1996. Kota
Kinabalu: Ministry of Tourism and Environmental Development, Sabah State Government.
Sabah State Government. 2011. « Lower Kinabatangan-Segama Wetlands. » RAMSAR Site
Management Plan. Consulté le 7 mai 2014. http://ww2.sabah.gov.my/sabc/index.php?option=
com_content&view=article&id=75&Itemid=65
Sarrasin, B. 2003. « Madagascar. Un secteur minier en émergence, entre l’environnement et le
développement. » Afrique Contemporaine, n° 208: 127–144.
Sarrasin, B. 2006. « Économie politique du développement minier à Madagascar: l’analyse du projet
QMM à Tolagnaro (Fort-Dauphin). » VertigO – la revue électronique en sciences de l’environne-
ment 7 (2).
Sarrasin, B. 2009. « Mining and the Protection of the Environment in Madagascar. » Dans Mining in
Africa: Regulation and Development, dir. B. Campbell, 150–186. Londres: Pluto Press,
International Development Research Center et Nordiska Afrikainstitutet.
Sarrasin, B. 2013a. « Ecotourism, Poverty and Resources Management in Ranomafana, Madagascar.
» Tourism Geographies 15 (1): 3–24.
Sarrasin, B. 2013b. Environnement et développement à Madagascar. Du plan d’action environne-
mental à la mise en valeur touristique des ressources naturelles. Coll. Hommes et sociétés.
Paris: Karthala.
Sarrasin, B., et J. Tardif. 2011. « Économie politique de l’écotourisme au Cambodge: de la conserva-
tion des ressources naturelles à la croissance économique. » Dans Tourisme durable et patri-
moines. Une dialectique développementale?, dir. Jean-Marie Breton, 271–288. Paris: Karthala-
CREJETA.
Sarrasin, B., et J. Tardif. 2012. « Ecotourism and Natural Resources in Dominica. Co-management
as an Innovative Practice. » Téoros, hors série-1: 85–90.
Sarrasin, B., J. Tardif, et G. Arreola Flores. 2012. « Tourisme et lutte contre la pauvreté: de la con-
fusion des termes à la construction d’un discours scientifique? » Téoros 31 (2): 51–59.
Schlager, E., et E. Ostrom. 1992. « Property-Rights Regimes and Natural Resources: A Conceptual
Analysis. » Land Economics 68 (3): 249–262.
Schipani, S. 2007. « Ecotourism as an Alternative to Upland Rubber Cultivation in the Nam Ha
National Protected Area, Luang Namtha. » Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD), Juth Pakai Journal 8.
Schipani, S., et G. Marris. 2002. Linking Conservation and Ecotourism Development: Lessons from
the UNESCO-National Tourism Authority of Lao PDR Nam Ha Ecotourism Project. Bangkok:
UNESCO.
TIES (The International Ecotourism Society). [1990] 2015. « What is Ecotourism? » Consulté le 18
mai 2016. http://www.ecotourism.org/what-is-ecotourism.
UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). 2010. « Les Espaces protégés
français: une pluralité d’outils au service de la conservation de la biodiversité. » Comité
Français de l’UICN, Annexe. Consulté le 10 juin 2016. http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Espaces_
proteges
UNESCO Bangkok Office. 2004. « The National Tourism Authority of Lao PDR – UNESCO Nam
Ha Ecotourism Project, Phase II. » Consulté le 16 mai 2016. http://www.unescobkk.org/
fileadmin/user_upload/culture/namha/Nam_Ha_Project-Phase_II.pdf
Vaz, J. 1993. « The Kinabatangan Floodplain: An Introduction. » WWF Malaysia.
CJDS / LA REVUE 445
Vaz, J., et A. L. Agama. 2013. « Seeking Synergy between Community and State-Based Governance
for Biodiversity Conservation: The Role of Indigenous and Community-Conservation Area in
Sabah, Malaysian Borneo. » Asia Pacific Viewpoint 54 (2): 141–157.
Weaver, D. B., et L. J. Lawton. 2007. « Twenty Years On: The State of Contemporary Ecotourism
Research. » Tourism Management 28 (5): 1168–1179.
White, B., S. M. Borras Jr., R. Hall, I. Scoones, et W. Wolford, dir. 2012. « The New Enclosures:
Critical Perspectives on Corporate Land Deals. » The Journal of Peasant Studies 39 (3–4):
619–647.
Wong, O. Y. 2014. « Toward Sustainable Community Development: A Case Study of Homestay
Tourism in Sabah. » Mémoire de maîtrise, University of London.
Ziffer, K. 1989. Ecotourism: The Uneasy Alliance. Washington, DC: Conservation International.