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AVANT-PROPOS

Les auteurs de cet ouvrage sont enseignants dans une section de techniciens supérieurs
géomètres-topographes. L’ouvrage est l’aboutissement logique de notre travail quotidien
d’enseignants qui est de rassembler des informations provenant de diverses sources
(livres, revues, articles, publications de l’IGN, publications des constructeurs de maté-
riel, etc. ), de recouper ces informations, de les assimiler dans leur globalité de manière
à acquérir la connaissance et le recul nécessaires à l’enseignement puis enfin de les
restituer à nos étudiants. Rien d’exceptionnel, nous dira-t-on, c’est en effet le lot quoti-
dien de nos collègues enseignants. Ce que nous y avons ajouté, c’est l’utilisation de
l’outil informatique et cela depuis le début de la conception de nos documents de cours.
La puissance et la convivialité des programmes et des machines actuelles permettent en
effet d’obtenir rapidement des présentations irréprochables alliant schémas et formules ;
elles permettent surtout de pouvoir faire évoluer facilement les documents créés. Cet
ouvrage entièrement informatisé devrait ainsi être le point de départ d’une version mul-
timédia éditée sur disque compact et, rêvons un peu, aboutir à une gigantesque base de
données sur la topographie par le biais d’un site internet sur lequel serait mis en commun
le travail de tous les collègues (cours, exercices corrigés, etc.).

L’ouvrage est donc conçu comme un cours allant du niveau débutant jusqu’à celui du
professionnel de la topographie. L’enseignement proposé ne reste pas théorique mais
s’appuie sur plus de 600 schémas, des exemples issus de sujets d’examen mais aussi de
cas réels et de nombreux exercices corrigés. Vous n’y trouverez que peu de photographies
de matériel qui seront bien mieux reproduites (en couleurs) et documentées dans un
catalogue de revendeur de matériel topographique. Aux photographies, nous avons tou-
jours préféré le schéma, bien plus didactique. Ce livre devrait être aussi utile à un
enseignant qu’à un élève ou un professionnel en situation d’apprentissage. L’ouvrage
couvre la plus grande partie des programmes d’enseignement des classes de brevet
d’études professionnelles (BEP) jusqu’au niveau des techniciens supérieurs géomètres
topographes (BTS) ainsi que les formations de niveau ingénieur. Nous espérons que la
publication de nos cours rendra service aux collègues ; en effet les ouvrages dans le

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domaine de la topographie et de la topométrie sont rares et les derniers, datant d’au moins
une dizaine d’années, ne sont plus édités.

L’outil informatique déjà cité se retrouve dans tout l’ouvrage. La profession a été, ces
dernières années, aussi largement bouleversée par les apports de l’informatique que par
celui des nouvelles technologies de mesure et de communication. Nous avons donc
essayé de faire découvrir au lecteur les multiples facettes de ce nouvel outil de dessin et
de calcul sous la forme d’exercices résolus graphiquement sur le logiciel de DAO 1
AutoCAD LT 2 ou résolus numériquement grâce à la puissance du tableur Excel 3. La
programmation est aussi abordée sous forme d’exemples de programme en BASIC stan-
dard. L’accent est aussi mis sur l’utilisation des calculatrices programmables ou non : ces
outils sont devenus très puissants et rares sont les étudiants qui les utilisent
complètement ; notre rôle de formateur est donc aussi de les pousser dans cette voie.
Nous espérons intéresser tous ceux qui hésitent encore à se lancer dans cet apprentissage
beaucoup plus facile qu’on a coutume de le présenter.

Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que l’informatique n’est qu’un outil et non une fin
en soi. Pour que l’informatique reste un outil, il faut parfaitement le dominer mais aussi
savoir s’en passer de manière à garder une certaine indépendance. Il faut aussi garder en
permanence un esprit critique et ne jamais faire aveuglément confiance à un automate, si
sophistiqué soit-il. Cette indépendance passe par une maîtrise en profondeur de l’outil
informatique et c’est notre rôle d’éducateur que de ne pas se contenter d’apprendre à nos
étudiants sur quels boutons ils doivent appuyer. Nous devons leur dévoiler tout ce qu’il y
a derrière chaque bouton même si cela peut parfois paraître superflu ; il en restera
toujours quelque chose que l’on pourrait qualifier de culture générale qui permettra, face
à une difficulté donnée, d’adopter la bonne démarche. Il en va de même avec les nou-
velles technologies : on peut très bien manipuler des systèmes sophistiqués avec un
simple mode d’emploi réduit (on dit aussi « faire du presse-boutons »), mais face au
moindre problème sortant du cadre du mode d’emploi, plus aucune initiative n’est pos-
sible. C’est la porte ouverte à de grossières fautes qui, et c’est là le plus grave, n’apparaî-
tront même pas à l’opérateur. Dans cet esprit, nous avons essayé de justifier et d’éclairer
tout ce qui a été écrit et nous avons essayé de laisser aux mathématiques en particulier et
à l’analyse en général la part qu’elles méritent de garder, au moins à l’école, pour leur
aspect formateur universel incontestable. En d’autres termes, nous avons essayé d’éviter
les recettes de cuisine en tentant de justifier tout ce que nous avons écrit.

Votre avis sur notre travail et sur la manière de l’améliorer et de le compléter nous
intéresse, n’hésitez pas à nous écrire par l’intermédiaire des Éditions Eyrolles.

Merci de nous signaler toute erreur ou faute que vous pourriez relever dans ces deux
ouvrages ainsi que sur le cédérom qui leur est associé.

1
Dessin Assisté par Ordinateur.
2
AutoCAD LT est édité par Autodesk.
3
Excel est un logiciel de la société Microsoft.

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TABLE
DES MATIÈRES

AVANT-PROPOS .................................................................................. 1

 INTRODUCTION .................................................................................... 3

 FINALITÉ DE LA TOPOGRAPHIE ............................................................... 3


 COMMENT ATTEINDRE CES OBJECTIFS .................................................. 3
2.1 Établissement de cartes à petite échelle ................................................3
2.2 Cartographie à grande échelle ..............................................................6

 GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE ........................................................ 9

 GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS ............................................................... 9


 FORMES ET DIMENSIONS DE LA TERRE ................................................ 10
2.1 Géoïde .................................................................................................10
2.2 Ellipsoïde de révolution ......................................................................12
2.3 Calculs sur l’ellipsoïde .......................................................................16
2.4 Conclusion ..........................................................................................20
 REPRÉSENTATION PLANE DE L’ELLIPSOÏDE .......................................... 20
3.1 Introduction ........................................................................................20
3.2 Déformations des figures ....................................................................21
3.3 Classification des représentations .......................................................22
3.4 Représentation conique, directe, tangente
et conforme : représentation de lambert .............................................24

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3.5 Représentation cylindrique transverse conforme
de l’ellipsoïde « universal tranverse mercator » utm ..........................42
 LECTURE DE CARTES ............................................................................ 48
4.1 Carte de base .......................................................................................48
4.2 Définition du nord ..............................................................................49
4.3 Renseignements portés en marge de la carte ......................................50
 RÉSEAUX GÉODÉSIQUES ....................................................................... 53
5.1 Historique de la triangulation ............................................................55
5.2 La nouvelle triangulation française (ntf) ............................................55
5.3 Le nouveau réseau géodésique français ..............................................61
 RÉSEAU ALTIMÉTRIQUE ........................................................................ 67
6.1 Surfaces de référence et altimétrie ......................................................68
6.2 Choix d’un système d’altitude ............................................................72
6.3 Définition du zéro du NPF ign 69 ......................................................73
6.4 Constitution du réseau actuel (ign 69) ................................................74
6.5 Le réseau altimétrique national ..........................................................75
6.6 Passer des observations aux altitudes normales ..................................78
6.7 Les repères de nivellement .................................................................80
6.8 Répertoires de nivellement .................................................................80
6.9 Précision .............................................................................................81

 MESURES ANGULAIRES ................................................................ 83


 LE THÉODOLITE OPTICO-MÉCANIQUE ................................................... 83
1.1 Terminologie .......................................................................................83
1.2 Principe de fonctionnement ................................................................84
1.3 Caractéristiques des théodolites optico-mécaniques ..........................85
 MISE EN STATION D’UN THÉODOLITE : RÉGLAGES, LECTURES ............. 87
2.1 Mise en station ....................................................................................87
2.2 Caractéristiques des nivelles ...............................................................91
2.3 Réglages d’un théodolite ....................................................................93
2.4 Lectures angulaires .............................................................................96
 PRÉCISION DES MESURES ANGULAIRES ............................................... 98
3.1 Erreurs systématiques dues à un défaut de l’appareil .........................98
3.2 Erreurs systématiques dues à une cause extérieure ..........................101
3.3 Erreurs accidentelles .........................................................................101

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 LES ANGLES HORIZONTAUX ................................................................ 103
4.1 Le cercle horizontal ..........................................................................103
4.2 Le double retournement ....................................................................104
4.3 Terminologie des mesures d’angles horizontaux...............................105
4.4 Applications ......................................................................................108
 CALCUL DE GISEMENT ........................................................................ 113
5.1 Définition ..........................................................................................113
5.2 Calcul d'un gisement à partir des coordonnées cartésiennes ............113
5.3 Utilisation du gisement pour les calculs de coordonnées .................117
 DÉTERMINATION DU G0MOYEN DE STATION ...................................... 118
6.1 Présentation ......................................................................................118
6.2 calcul DU G0 DE STATION ............................................................119
6.3 définition du G0moyen DE STATION .............................................119
6.4 Détermination des écarts et tolérances .............................................120
6.5 utilisation du G0moyen pour le calcul de points nouveaux ..............122
6.6 Tableau de calcul gostat.xls ..............................................................122
6.7 Programmation en basic standard .....................................................122
6.8 Exemple de calcul .............................................................................124
 LE CERCLE VERTICAL : LECTURE D’ANGLES VERTICAUX ................... 129
7.1 Conventions, notations .....................................................................129
7.2 Valeur moyenne d’un angle vertical par double retournement .........131
7.3 Erreur d’index vertical ......................................................................132
7.4 Application .......................................................................................134

 MESURES DE DISTANCE ............................................................ 137


 HISTORIQUE ........................................................................................ 137
 MESURES DE DISTANCES À L’AIDE D’UNE CHAÎNE ............................. 138
2.1 Mesures en terrain régulier ...............................................................139
2.2 Mesures en terrain irrégulier ou en forte pente ................................141
2.3 Mesurage de précision : étalonnage d’un ruban ...............................142
 MESURES PARALLACTIQUES .............................................................. 151
3.1 Mesure avec une stadia .....................................................................151
3.2 Mesure avec une base auxiliaire .......................................................153
 MESURES STADIMÉTRIQUES .............................................................. 155
4.1 Stadimétrie à angle constant .............................................................155
4.2 Stadimétrie à angle variable .............................................................157

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 MESURE PAR VARIATION DE PENTE ................................................... 157
5.1 Variation de pente à base variable ....................................................158
5.2 Variation de pente à base fixe ...........................................................159
 MESURE AU MOYEN D’UN IMEL .......................................................... 160
6.1 Principe de la mesure d’une distance à l’aide d’un imel ..................161
6.2 Phénomènes parasites .......................................................................165
6.3 Précision des imel .............................................................................170
 RÉDUCTION À LA PROJECTION DES DISTANCES MESURÉES ............... 172
7.1 Détermination de la distance réduite à partir
de la distance mesurée sur le terrain .................................................172
7.2 Distance déduite des coordonnées ....................................................182
7.3 Exemples de calcul ...........................................................................182
7.4 Correction globale pour un chantier .................................................184
 MESURE ASSISTÉE PAR SATELLITE (GPS) .......................................... 185

 NIVELLEMENT DIRECT ................................................................ 187


 NIVELLEMENT DIRECT ORDINAIRE ..................................................... 187
1.1 Principe .............................................................................................187
1.2 Le niveau ..........................................................................................188
1.3 Précision et tolérance des lectures ....................................................204
1.4 Caractéristiques des niveaux .............................................................206
1.5 Cheminements simples .....................................................................207
1.6 Cheminement mixte ..........................................................................211
1.7 Cas particuliers de cheminements ....................................................214
1.8 Applications ......................................................................................216
 NIVELLEMENT DIRECT DE PRÉCISION ............................................... 219
2.1Niveaux de précision ........................................................................219
2.2Mires .................................................................................................220
2.3Cheminement double ........................................................................220
2.4Précision et tolérances d’un nivellement par cheminement .............223
 NIVELLEMENT DIRECT DE HAUTE PRÉCISION ..................................... 223
3.1 Niveaux de haute précision ...............................................................223
3.2 Mires de précision ............................................................................224
3.3 Lectures sur mire avec micromètre optique ......................................225
3.4 Les cheminements de haute precision ..............................................226
3.5 Erreurs à prendre en compte .............................................................227

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3.6 Classement des niveaux en fonction de l’ordre du nivellement .......230
 LES NIVEAUX NUMÉRIQUES ................................................................ 230
4.1 Principe .............................................................................................231
4.2 Limites d’emploi ..............................................................................232
4.3 Caractéristiques des niveaux numériques .........................................233

 NIVELLEMENT INDIRECT ........................................................... 235


 PRINCIPE DU NIVELLEMENT INDIRECT TRIGONOMÉTRIQUE ............... 235
 NIVELLEMENT INDIRECT GÉODÉSIQUE ............................................... 236
 COMPARAISON AVEC LE NIVELLEMENT DIRECT ................................. 237
 NIVELLEMENT INDIRECT SUR COURTE PORTÉE .................................. 238
4.1 Nivellement indirect avec un théodolite optico-mécanique .............238
4.2 Nivellement indirect avec un théodolite muni d’un IMEL ...............243
 NIVELLEMENT INDIRECT SUR DES PORTÉES MOYENNES ................... 243
5.1 Sphéricité terrestre ............................................................................244
5.2 Réfraction atmosphérique .................................................................247
5.3 Correction de niveau apparent ..........................................................250
 NIVELLEMENT INDIRECT SUR DE LONGUES PORTÉES ......................... 255
 CHEMINEMENTS EN NIVELLEMENT INDIRECT .................................... 257
 EXEMPLES DE NIVELLEMENT INDIRECT ............................................. 258
8.1 Exemple de nivellement indirect trigonométrique ...........................259
8.2 Exemple de nivellement indirect géodésique ...................................260
 TOLÉRANCES RÉGLEMENTAIRES EN NIVELLEMENT INDIRECT ........... 261
9.1 Dénivelée calculée à partir de la distance horizontale ......................262
9.2 Dénivelée calculée
à partir d'une mesure de distance inclinée ........................................262
9.3 Tableaux récapitulatifs ......................................................................262

 TECHNOLOGIES MODERNES .................................................... 265


 GLOBAL POSITIONNING SYSTEM (GPS) ............................................... 265
1.1 Qu’est-ce que le GPS ? .....................................................................265
1.2 Le mode naturel ou positionnement absolu ......................................271
1.3 Le mode différentiel ou positionnement relatif ................................275
1.4 Passage du système international au système national .....................281

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1.5 Différentes techniques de mesure en mode différentiel ...................284
1.6 Planification d’une campagne de mesures GPS ...............................291
 NIVEAUX NUMÉRIQUES ....................................................................... 297
 LES STATIONS TOTALES ..................................................................... 298
 LES APPAREILS LASER ....................................................................... 301
4.1 Les lasers de nivellement ..................................................................303
4.2 Les lasers d’alignement ....................................................................305
4.3 Les lasers de canalisations ................................................................306
4.4 Les lasers de positionnement ............................................................308
4.5 Télémétrie laser ................................................................................309
 PHOTOGRAMMÉTRIE .......................................................................... 310
5.1 Principe de la prise de vue photogrammétrique ...............................310
5.2 Orthophotographie numérique ..........................................................323
5.3 Photogrammétrie par satellite ...........................................................325
5.4 Photogrammétrie terrestre ................................................................330
5.5 Les SIG .............................................................................................333
 MÉTROLOGIE ...................................................................................... 336
6.1 Métrologie industrielle .....................................................................336
6.2 Auscultation d’ouvrages ...................................................................339

 LEVER DE DÉTAILS ET REPORT ............................................ 347


 INTRODUCTION ................................................................................... 347
 LEVER DE DÉTAILS ............................................................................. 347
2.1 Principes de base ..............................................................................347
2.2 Méthodes et moyens .........................................................................350
2.3 Méthodes traditionnelles ..................................................................350
2.4 Méthodes actuelles ...........................................................................357
 REPORT .............................................................................................. 367
3.1 Cartes et plans ...................................................................................368
3.2 Report traditionnel ............................................................................371
3.3 Techniques informatisées de report ..................................................373
3.4 Le matériel du report informatique ...................................................381
 LES BASES DE DONNÉES GÉOGRAPHIQUES ......................................... 384
4.1 La base de donnés topographique .....................................................385
4.2 Les bases de données spatiales - SIG
(Système d’Information Géographique) ...........................................386

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 TECHNIQUES D’IMPLANTATION ............................................ 397
 IMPLANTATIONS D’ALIGNEMENTS ...................................................... 397
1.1 Tracer une perpendiculaire à un alignement existant .......................397
1.2 Tracer une parallèle à un alignement existant ..................................401
1.3 Alignement sécant à un alignement existant ....................................402
1.4 Pan coupé régulier ............................................................................403
1.5 Jalonnement sans obstacles ..............................................................403
1.6 Jalonnement avec obstacle ................................................................404
1.7 Prolongement d’un alignement .........................................................407
 IMPLANTATION DE POINTS EN PLANIMÉTRIE ..................................... 408
2.1 Par abscisses et ordonnées ................................................................408
2.2 Par rayonnement ...............................................................................408
2.3 Intersection de deux alignements .....................................................410
2.4 Contrôle d’une implantation .............................................................411
2.5 Exercice ............................................................................................412
 IMPLANTATION DE REPÈRES ALTIMÉTRIQUES ................................... 416
3.1 Pose d’un trait de niveau ...................................................................416
3.2 Nivellement de chaises d’implantation ou de piquets ......................417
3.3 Utilisation des appareils laser ...........................................................417
 IMPLANTATION D’UN BÂTIMENT ........................................................ 418
4.1 Bâtiments courants ...........................................................................418
4.2 Bâtiments sur fondations spéciales, ouvrages d’art ..........................421
4.3 Bâtiments de grande hauteur ............................................................421
4.4 Piquetage de pentes ..........................................................................423
 RACCORDEMENTS CIRCULAIRES ........................................................ 425
5.1 Raccordements circulaires simples ...................................................425
5.2 Raccordements circulaires composés ...............................................427
5.3 Raccordements circulaires à inflexion ..............................................431
5.4 Piquetage des raccordements circulaires ..........................................434
5.5 Contrôle des implantations ...............................................................442
 RACCORDEMENTS ROUTIERS ............................................................. 444
6.1 Caractéristiques générales des raccordements routiers ....................444
6.2 Raccordements progressifs ...............................................................448
6.3 Raccordement en profil en long ........................................................467
 TERRASSEMENTS D’UN PROJET ROUTIER .......................................... 474
7.1 Lever du terrain naturel ....................................................................474

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7.2 Implantation des terrassements .........................................................475

 PROFILS, CUBATURES ................................................................ 479


 COURBES DE NIVEAU .......................................................................... 479
1.1 Définitions ........................................................................................479
1.2 Principe de l’interpolation ................................................................481
1.3 Lever de courbes de niveau ..............................................................482
1.4 Report de courbes de niveau .............................................................482
1.5 Applications au tracé de profils en long et en travers .......................485
1.6 Digitalisation de courbes de niveau ..................................................487
 PROFILS EN LONG ET EN TRAVERS ..................................................... 489
2.1 Définitions ........................................................................................489
2.2 Le profil en long ...............................................................................490
2.3 Le profil en travers ............................................................................492
2.4 Application .......................................................................................494
2.5 Calcul de cubatures ...........................................................................502

 ANNEXES ....................................................................................................515
 OUTIL INFORMATIQUE ..............................................................................515
1.1 Utilisation du cédérom ......................................................................515
1.2 Tableur ...............................................................................................516
1.3 Dessin assisté par ordinateur .............................................................518
1.4 Programmes en basic standard .........................................................521
1.5 Calculatrice programmable ...............................................................522
 BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................523
 NOTATIONS USUELLES DE L’OUVRAGE ...................................................524

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INTRODUCTION

Cette introduction a pour but de justifier l’ordre des différentes parties abordées dans cet
ouvrage ainsi que leurs liens logiques dans l’ensemble complexe qu’est la topographie.

 FINALITÉ DE LA TOPOGRAPHIE
Comme souvent, il est pratique de partir de la finalité pour remonter aux techniques
mises en œuvre et les justifier ainsi.

En schématisant, on peut dire que la topographie a pour objectifs principaux de permettre


l’établissement de cartes et de plans graphiques sur lesquels sont représentées, sous
forme symbolique, toutes les informations ayant trait à la topologie du terrain et à ses
détails naturels et artificiels. Cette cartographie de données existantes permettra par
exemple de s’orienter sur le terrain ou bien d’étudier un projet de construction.

 COMMENT ATTEINDRE CES OBJECTIFS

 Établissement de cartes à petite échelle


La première idée qui vient à l’esprit est d’effectuer des prises de vue aériennes par avion
ou par satellite puis de transcrire ces informations sur papier. Développons cet exemple.

 Perspective conique


Une photographie est une perspective conique et non une représentation plane. De plus,
le relief n’apparaît pas sur une photographie...

INTRODUCTION 

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La photogrammétrie permet de remédier à ces problèmes (chap. 7 § 5) : on obtient une
vision du relief et une restitution plane de plusieurs photographies grâce à l’observation
de couples de clichés dans des appareils spécifiques (appareils de restitution photogram-
métrique). Le tracé des courbes de niveau (chap. 10 § 1) sur la carte permet d’avoir une
idée précise de son relief.

 Échelle et orientation des clichés


Une photographie ne permet pas d’obtenir une échelle constante et précise sur toute sa
surface. De plus, les différents clichés devront pouvoir être juxtaposés afin d’obtenir des
cartes plus étendues ; ils doivent donc être orientés les uns par rapport aux autres en
respectant exactement la même échelle.

Ces problèmes introduisent la nécessité de disposer d’un système de coordonnées


général dans lequel des points d’appui sont connus dans les trois dimensions (X, Y et Z).
On se sert de quelques points repérés sur un cliché et connus dans le système de coordon-
nées général pour effectuer un calage et une mise à l’échelle des clichés. Ceci implique
donc de disposer sur le terrain d’un moyen de matérialisation du repère général, par
exemple des points d’appui connus. Les réseaux géodésiques de points connus en plani-
métrie (coordonnées X, Y) et/ou en altimétrie (coordonnée Z) permettent de répondre à
cet objectif en mettant à la disposition de chacun un canevas de points déterminés de
manière absolue et avec la plus grande précision possible dans le système général (chap.
2 § 4 et § 5). Une des missions de l’IGN (Institut Géographique National) est de mesurer
et de tenir à jour ce canevas. Il est évident que plus il est dense et plus les opérations de
positionnement sur le terrain sont facilitées. Les techniques d’établissement et de densi-
fication de canevas sont détaillées au chapitre 11. Il faut y ajouter la densification par
mesures assistées par satellites (GPS ; chap. 7 § 1).

 Visibilité des détails


Tous les détails du terrain ne sont pas visibles sur un cliché, certains étant cachés par des
constructions ou de la végétation, etc.

Il faut donc compléter les manques d’information d’un cliché par des mesures sur le
terrain. Par exemple, pour ajouter le tracé d’un chemin forestier, il faut déterminer ses
points d’axe dans le repère général et mesurer sa largeur ; donc être capable de mesurer
des coordonnées relatives sur le terrain dans les trois dimensions X, Y et Z. Ceci introduit
la nécessité de disposer d’appareils de mesure de distances et d’angles : le théodolite
permet d’accéder aux informations angulaires (chap. 3), les mesures de distances sont
réalisées avec de nombreux instruments, les plus courants étant le ruban et l’instrument
de mesure électronique des longueurs (IMEL ; chap. 4). Pour effectuer des mesures
relatives en altimétrie, on utilise la technique du nivellement indirect avec un théodolite
couplé à un IMEL (chap. 6) ou bien, pour plus de précision, le nivellement direct avec
des appareils appelés niveaux (chap. 5). La technologie GPS permet le calcul direct de
coordonnées d’un point dans un système géocentrique sans mesure d’angles ni de

 INTRODUCTION

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distances. Elle donne ainsi un accès direct à un système général en tout point du territoire
avec une grande précision (de l’ordre de quelques millimètres au km). Il faut tout de
même disposer d’au moins un point d’appui car la détermination précise est relative et
non pas absolue.

 Représentation plane

Pour juxtaposer plusieurs clichés et obtenir une carte à petite échelle (par exemple, la
carte de base au 1/25 000 éditée par l’IGN), on se heurte au problème de la représentation
plane de la « sphère » terrestre.

Il est physiquement impossible de représenter une surface sphérique à plat sur une carte,
sans déformations. De plus, la terre n’est pas une sphère : elle est plus proche d’un
« ellipsoïde » de révolution. Pour obtenir des cartes cohérentes à petite échelle, il faut
donc étudier la forme de la terre – c’est une des finalités de la géodésie qui devra en
particulier définir les axes de référence du système de coordonnées général ou encore
définir la surface de référence des altitudes – et mettre au point des systèmes de projec-
tion qui minimisent les déformations (chap. 2 § 3). Il faut également s’intéresser à la
formation et à l’évolution du relief terrestre au travers de la topologie.

La juxtaposition des cartes à l’échelle de plusieurs nations nécessite une harmonisation


des systèmes de projection et de coordonnées adoptés dans chaque pays (par exemple le
réseau européen EUREF).

 Interprétation des clichés

Les détails visibles sur un cliché ne sont pas toujours faciles à identifier pour des non-
spécialistes : nous ne sommes pas habitués à la vision « cartographique » de notre
environnement.

La représentation finale devra donc interpréter et rendre lisibles les très nombreuses
informations d’une photographie.

 Systèmes d’informations géographiques

La cartographie moderne ne se satisfait plus des seules informations géométriques du


terrain : on cherche de plus en plus à leur associer des informations thématiques. Par
exemple, associer à une parcelle de terrain le nom de son propriétaire, la surface cons-
tructible ou construite, etc.

Ceci ouvre la voie des systèmes de traitement numérique des clichés en association avec
des banques de données géographiques (SIG ou Systèmes d’Information Géographiques,
chap. 7 § 5.5 et chap. 8 § 4).

INTRODUCTION 

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 Cartographie à grande échelle
Raisonnons maintenant à partir d’un autre exemple : la préparation, l’exécution et le suivi
d’un chantier de construction.

 Lever de détails


Pour un chantier, il faut disposer de plans et de cartes à moyenne et grande échelle que
la photogrammétrie ne peut pas toujours fournir, pour des questions de précision et de
coût.
Il faut donc établir cartes et plans en allant lever sur le terrain la position et la nature des
objets naturels et artificiels (chap. 8 § 2) : cette opération peut être faite par des mesures
d’angles, de distances et de différences d’altitudes ou par des mesures GPS qui fourniront
des coordonnées dans le système général. Pour certaines constructions de petite étendue,
très isolées ou ne disposant pas à proximité de points d’appui matérialisant le système
général de coordonnées, on peut simplement travailler dans un repère local associé à la
construction.
L’outil idéal pour ce type d’opération est la station totale (chap. 7 § 3) ou le niveau
numérique (chap. 5 § 4 et chap. 7 § 2) en raison de leur facilité d’emploi et de leurs
possibilités de stockage des informations récupérées ensuite par un logiciel informatique
( chap. 7 § 2 et § 3).

 Informations altimétriques sur cartes et plans


Avant la réalisation d’un projet de construction, une phase d’étude permet d’en prévoir
le coût, la faisabilité, l’impact sur l’environnement, etc. Les informations sur l’altimétrie
du terrain naturel sont souvent primordiales : elles permettent, par exemple, à partir des
calculs de profils en long et en travers (chap. 10), de chiffrer les projets routiers, les
courbes de niveau étant la principale information altimétrique sur les cartes et les plans.

Remarque
Un logiciel de topographie performant est capable de récupérer les informations levées
sur le terrain et de tracer à partir d’un semi de points (ensemble de points régulièrement
répartis sur le terrain et connus en coordonnées tridimensionnelles) une modélisation
du terrain (modèle numérique de terrain ou MNT), puis d’en déduire les courbes de
niveau. Les calculs se poursuivent ensuite par des tracés et calculs automatiques de
profils en long, profils en travers, cubatures, etc.

 Canevas de points


Enfin, un projet de construction nécessite le positionnement sur le terrain des axes des
travaux à réaliser ainsi que leur contrôle en cours d’exécution. La construction à réaliser
s’insérant généralement dans un ensemble existant, il faut s’appuyer sur un canevas de

 INTRODUCTION

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points connus en système général ou local. L’une des premières tâches à accomplir en
début de chantier consiste donc à disposer à proximité des repères planimétriques et
altimétriques durables et accessibles.

Les différentes techniques d’implantation (chap. 9) nécessitent de nombreux calculs


(tome 2 chap. 3 et 4) fondés sur des connaissances mathématiques (tome 2 chap. 5).
Parmi les techniques modernes employées sur les chantiers pour le guidage et le position-
nement, le laser est de plus en plus répandu (chap. 7 § 4).

L’organigramme ci-dessous résume cette introduction.

Organigramme des opérations topographiques

L’ordre choisi pour les chapitres est théoriquement celui de l’apprentissage (bien que les
recoupements soient inévitables).

INTRODUCTION 

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Bien qu’ils constituent un préliminaire indispensable, les outils mathématiques sont
repoussés en fin d’ouvrage pour insister sur le fait que, comme l’informatique, les
mathématiques ne sont qu’un outil.

 INTRODUCTION

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GÉODÉSIE,
CARTOGRAPHIE

 GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS
La géodésie est une des sciences de base nécessaires au topographe. Sa maîtrise n’est pas
indispensable : elle relève du domaine du spécialiste mais un aperçu centré sur les
incidences de la forme et des caractéristiques de la terre sur la topographie est indispen-
sable. Ceci permet d’introduire et de justifier les problèmes de projection plane et leurs
incidences sur la carte de base, les choix de points et de surfaces de référence pour un
système de coordonnées général, etc. Mais, définissons dans un premier temps, le
vocabulaire de base.

Topométrie : du grec topos signifiant le lieu et métrie signifiant l’opération de mesurer.


C’est donc l’ensemble des techniques permettant d’obtenir les éléments métriques
indispensables à la réalisation d'un plan à grande ou très grande échelle (voir Lever de
détail, chap. 8).

Ces éléments nécessitent différentes mesures sur le terrain suivies de nombreux calculs,
schémas et croquis. C’est un domaine vaste qui demande de nombreuses compétences
auxquelles l’outil informatique est aujourd’hui indispensable.

Topographie : association de topos et de graphein qui, en grec, signifie décrire. C’est


donc la science qui donne les moyens de représentation graphique ou numérique d’une
surface terrestre.

La nuance entre ces deux techniques réside dans le fait qu’en topographie le terrain est
représenté in situ alors qu’en topométrie les calculs et reports sont des phases ultérieures
au travail sur le site.

Topologie : c’est la science qui analyse les lois générales de la formation du relief par les
déformations lentes des aires continentales appelées mouvements épirogéniques,

GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE 

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atténués ultérieurement par les actions externes : érosion due à la mer, au vent, à la glace,
à l’eau et à la neige.

Géodésie : c’est la science qui étudie la forme de la terre. Par extension, elle regroupe
l’ensemble des techniques ayant pour but de déterminer les positions planimétriques et
altimétriques d’un certain nombre de points géodésiques et repères de nivellement.

Cartographie : c’est l’ensemble des études et opérations scientifiques, artistiques et


techniques intervenant à partir d’observations directes ou de l’exploitation d’un docu-
ment en vue d’élaborer des cartes, plans et autres moyens d’expression. Ci-après, est
donnée une classification des cartes en fonction de leur échelle et de leur finalité :

Échelles Finalité
1/1 000 000 à 1/500 000 Cartes géographiques
1/250 000 à 1/100 000 Cartes topographiques à petite échelle
1/50 000, 1/25 000 (base), 1/20 000 Cartes topographiques à moyenne échelle (IGN)
1/10 000 Cartes topographiques à grande échelle

1/5 000 Plans topographiques d’étude,


plans d’urbanisme
Plans d’occupation des sols (POS),
1/2 000 descriptifs parcellaires
1/1 000, 1/500 Plans parcellaires, cadastraux urbains
Plans de voirie, d’implantation,
1/200 de lotissement
1/100 Plans de propriété, plans de masse
1/50 Plans d’architecture, de coffrage, etc.

Canevas : c’est l’ensemble des points connus en planimétrie et/ou en altimétrie avec une
précision absolue homogène.

 FORMES ET DIMENSIONS DE LA TERRE

 Géoïde
En apparence la Terre a la forme d’une sphère. En fait, elle est légèrement déformée par
la force centrifuge induite par sa rotation autour de l’axe des pôles : la Terre n’est pas un
corps rigide. Cette déformation est relativement faible : « tassement » de 11 km au niveau
des pôles par rapport à un rayon moyen de 6 367 km et « renflement » de 11 km au niveau
de l’équateur. Elle a donc l’aspect d’un ellipsoïde de révolution dont le petit axe est l’axe
de rotation : l’axe des pôles (fig. 2.2.).

 GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE

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La Terre est une surface en équilibre. La surface du niveau moyen des mers et océans
au repos n’a pourtant pas une forme régulière et ne coïncide ainsi pas avec un ellipsoïde
de révolution : elle n’est pas régulière mais ondulée, présente des creux et des bosses
(fig. 2.1.). Par exemple, la surface de la mer se bombe au-dessus d’un volcan et se creuse
au-dessus des grandes fosses océaniques parce que les reliefs créent des excès ou des
déficits de matière produisant ainsi des variations locales du champ de pesanteur. Or la
surface d’un fluide en équilibre est en tout point normale aux forces de pesanteur : on dit
qu’elle est équipotentielle du champ de pesanteur. La Terre, non rigide, peut être
considérée comme un fluide ; la direction des forces de pesanteur varie d’un endroit à un
autre en raison de la répartition hétérogène de la matière composant la Terre ; sa surface
n’est donc pas régulière.

Fig. 2.1. : Ellipsoïde et géoïde

La surface des mers et océans au repos recouvrant toute la Terre est appelée géoïde
(fig. 2.1.) ; voir aussi le paragraphe 6.1.

Le géoïde, niveau des mers prolongé sous les continents, est donc une surface gauche à
laquelle on ne saurait appliquer des relations mathématiques de transformation. Il est la
surface de référence pour la détermination des altitudes, autrement dit la surface de
niveau zéro. En réalité, la référence en altitude dépend du choix du repère fondamental
et du système d’altitude. Il s’ensuit que la surface de niveau zéro est légèrement diffé-
rente du géoïde ; l’écart est constant et représente l’altitude du point fondamental au-
dessus du géoïde (se reporter au paragraphe 6.3.).

Remarque

Lorsque le topographe (ou le maçon) cale la bulle de son niveau, il matérialise un plan
tangent au géoïde qui correspond à la surface d’équilibre des eaux (pente d’écoulement
des eaux nulle). On obtient ainsi partout l’orientation de la verticale physique d’un
lieu. Il est intéressant de noter qu’aucune autre référence n’offre de telles facilités.

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 Ellipsoïde de révolution

 Définitions
La surface la plus proche du géoïde est un ellipsoïde de révolution, c’est-à-dire un
volume engendré par la rotation d’une ellipse autour d’un de ses deux axes. La terre
tournant autour de l’axe des pôles (de demi-longueur b, fig. 2.2.), cette rotation engendre
un cercle équatorial de rayon a.
Les dimensions de l’ellipsoïde sont déterminées en comparant la distance par mesures
géodésiques et la différence de latitude par mesures astronomiques entre deux points
d’un même méridien.
Un méridien est l’intersection de
la surface de l’ellipsoïde avec un
plan contenant l’axe des pôles :
c’est donc une ellipse.
Un parallèle est l’intersection de
la surface de l’ellipsoïde avec un
plan perpendiculaire à l’axe des
pôles : c’est donc un cercle.
Tous les méridiens sont égaux
entre eux (à quelques écarts près).
Leur rayon de courbure diminue
des pôles vers l’équateur, donc
Fig. 2.2. : Ellipsoïde de révolution leur courbure (inverse du rayon)
augmente.
Il n’existe pas un ellipsoïde global unique mais plusieurs ellipsoïdes locaux définis pour
chaque pays, chacun adoptant un ellipsoïde le plus proche possible du géoïde local. Ceci
explique que les ellipsoïdes diffèrent d’un pays à l’autre. Pour la géodésie française, on
utilise l’ellipsoïde défini en 1880 par Clarke et dont les caractéristiques, très légèrement
modifiées par l’IGN par rapport à l’ellipsoïde initial, sont les suivantes :
● Demi-grand axe : a = 6 378 249,20 m
● Demi-petit axe : b = 6 356 515,00 m
a–b 1 1
● Aplatissement : f = ------------ = -----------------------------------
a 293, 466 021 3
2 2
a –b
- = 0, 006 803 487 646
2
● Excentricité e : e = ---------------
2
a

1
f vient de flattening en anglais.

 GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE

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C’est l’ellipsoïde de référence actuellement utilisé comme surface de projection pour
l’établissement de cartes et plans assez étendus.

Il a été choisi le plus proche possible du géoïde, c’est pourquoi :

● il est tangent au géoïde au Panthéon, à Paris ;


● les écarts entre géoïde et ellipsoïde ne dépassent pas 14 m en France (voir § 6.1).

Ces caractéristiques sont en cours de modification afin de mettre en place un système


international, de plus en plus nécessaire. Le développement du GPS et des travaux de
géodésie réalisés au niveau européen imposent ces modifications (voir § 5.3).

 Autres ellipsoïdes

Comme nous l’avons dit au paragraphe précédent, d’autres ellipsoïdes ont été ou sont
utilisés. Leurs caractéristiques sont les suivantes :

½ grand Excentricité e Syst. géodésique Projection


Ellipsoïde axe a (m)
½ petit axe b (m) 1/aplat. 1/f Point fondamental Méridien origine

Clarke 6 378 249,200 0,082 483 256 763 NTF Lambert


1880 6 356 515,000 293,466 021 3 Panthéon Paris
Hayford 6 378 388,000 0,081 991 890 22 ED 50 UTM
1909 6 356 911,946 297,000 000 0 Potsdam Greenwich
6 378 137,000 0,081 819 218 06
GRS 1980 International
6 356 752,300 298,257 025
IAGRS 6 378 137,000 0,081 819 191 31
WGS 84
1980 6 356 752,314 298,257 222 101

L’ellipsoïde Clarke 1880 (IGN) est associé au système national appelé Nouvelle Trian-
gulation Française utilisant la projection Lambert (voir § 3.4).

Le système WGS 84 (World Général System 1984) sert de base au système géocentrique
de référence utilisé en GPS (chap. 7 § 1). Son ellipsoïde IAGRS 80 est très proche de
GRS 80 (Geodetic Reference System 1980).

Le système European Datum 1950 utilise la projection Universal Transverse Mercator


(voir § 3.5).

Le tableau suivant donne les décalages d’origine tx, ty et tz connus à quelques mètres près
dans un repère géocentrique défini au paragraphe 2.2.3.1. pour les couples IAGRS 80 -
Clarke 80 et Hayford 09 - Clarke 80. Pour le premier couple, sont également donnés le
facteur d’homothétie k et les rotations d’axes rx, ry, et rz.

GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE 

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Ces paramètres permettent de De : IAGRS 80 Hayford 09
transformer les coordonnées de Vers : Clarke 80 Clarke 80
points d’un système à un autre par tx (m) 168 84
une similitude euclidienne (adap-
ty (m) 60 — 37
tation du type Helmert définie au
tome 2, chapitre 1, § 10.3) à trois tz (m) — 320 — 437
ou à sept paramètres selon la pré- rx (gon) 0
cision cherchée (voir aussi tome 2 ry (gon) 0
chap. 5 § 8.2.8). Pour la cartogra- rz (gon) — 0,554
phie à petite échelle, la précision
k=1+d 1 — 21,98 . 10 —8
de quelques mètres est suffisante
et on peut ainsi se contenter de
cette similitude à trois paramètres.
Pour plus de précision (décimétri-
que), on utilise une similitude à sept paramètres déterminés localement par observation
de points connus dans deux systèmes différents. Par exemple, dans les prochaines édi-
tions de ses fiches de points géodésiques, l’IGN proposera les paramètres de la transfor-
mation à trois ou sept paramètres la mieux adaptée à chaque lieu pour passer du système
WGS 84 (ellipsoïde IAGRS 80) au système NTF (ellipsoïde Clarke 80) puis au système
RGF 93 (voir § 5.3).

 Systèmes de coordonnées

 Système géocentrique

Un système de référence géocen-


trique est un repère (O, X, Y, Z)
(fig. 2.3-a.) tel que :
● O est proche du centre des
masses de la terre (au mieux à
quelques dizaines de mètres
près pour les systèmes réalisés
par géodésie spatiale) ;
● l’axe OZ est proche de l’axe de
rotation terrestre ;
● le plan OXZ est proche du plan
Fig. 2.3-a. : Coordonnées géocentriques du méridien origine.

Dans un système de référence géodésique, un point de la croûte terrestre est considéré


fixe bien qu’il soit soumis à de faibles mouvements, dus aux marées terrestres, d’une
amplitude inférieure à 30 cm et aux mouvements tectoniques, provoquant des déplace-
ments inférieurs à 10 cm par an.

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 Système Géographique

L’axe de rotation de la terre est


l’axe des pôles PP′. Le cercle per-
pendiculaire à l’axe des pôles est
l’équateur. La demi-ellipse méri-
dienne passant par les pôles et par
un point A est la méridienne de A
(fig. 2.3-b.).
Un point sur l’ellipsoïde est
repéré par sa longitude et sa lati-
tude (rapportées à la normale (na )
à l’ellipsoïde en A).
Elles sont définies ci-après.
● Longitude (λ) : la longitude λ
d’un lieu A est l’angle dièdre Fig. 2.3-b. : Coordonnées géographiques
formé par le méridien du lieu
avec le méridien origine. Elle
est comprise entre 0° et 180° Est ou Ouest. Le méridien origine international est celui
de Greenwich (observatoire de la banlieue de Londres).
● Latitude (ϕ) : la latitude de A est l’angle ϕ que fait la verticale (na ) de A avec le plan
de l’équateur. Elle est comprise entre 0 à 90° Nord ou Sud. Les cercles perpendicu-
laires à la ligne des pôles PP′ sont appelés parallèles : ils sont parallèles au plan de
l’équateur.
Hauteur ellipsoïdale (h) : à un point A′ situé sur la surface de la terre et sur la même
verticale que A, on associera une troisième coordonnée correspondant à la hauteur au-
dessus de l’ellipsoïde, notée h, mesurée suivant la normale (na).

Remarque
Par la suite, nous parlerons plus volontiers de coordonnées géodésiques puisqu’elles
sont associées à un ellipsoïde donc à un système géodésique donné.

 Systèmes géodésiques


Un système géodésique est défini par :
● un ellipsoïde, choisi le plus proche possible du géoïde local ;
● un système de représentation plane ;
● un point fondamental (sauf dans le cas d’un système géocentrique où il n’y a pas de
point fondamental) dont les coordonnées sont déterminées par des mesures
astronomiques ; en ce point, la normale à l’ellipsoïde est confondue avec la verticale
c’est-à-dire la normale au géoïde.

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La réalisation d’un système géodésique est concrétisée sur le terrain par un réseau de
points connus en coordonnées dans ce système. Cette réalisation étant fonction des
techniques de mesure, de calcul et de leurs évolutions, il peut exister plusieurs réalisa-
tions d’un même système géodésiques.

 Calculs sur l’ellipsoïde

 Courbes sur une surface

 Normale, plan tangent et courbure

Toutes les tangentes (Mt, Mt′) aux courbes tracées


au point M sur une surface (Σ) sont dans un même
plan appelé plan tangent au point M à (Σ).
La perpendiculaire au point M au plan tangent est
appelée normale n à la surface.

1
La courbure est l’inverse du rayon Γ = --- .
R

Fig. 2.4. : Normale


à une surface (Σ )

 Section normale

Un plan contenant la normale


( n ) coupe la surface (Σ) selon
une courbe plane appelée section
normale. Quand le plan normal
(P) pivote autour de la normale
( n ), la courbure de la section
varie entre deux valeurs extrêmes
Γ et Γ′ (fig. 2.5.).
Ces deux valeurs correspondent à
deux sections normales perpen-
Fig. 2.5. : Section normale
diculaires (S) et (S′) appelées
sections normales principales.
La courbure totale de la surface en M est le produit Γ.Γ′. On note que cette courbure
totale, produit de deux courbures, n’est pas homogène à une courbure.
Appliquons ces propriétés à l’ellipsoïde de révolution.

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Les sections normales principales en M
(fig 2.6.) sont les suivantes :
● l’ellipse méridienne, qui est la trace de
l’ellipsoïde de révolution autour de l’axe
des pôles sur le plan de cet axe ; son rayon
de courbure est CM ; on le note ρ ;
● la section normale perpendiculaire de
rayon de courbure JM noté ν ; ce rayon est
appelé grande normale et parfois noté ( N ).
J est l’intersection de la normale et du petit
axe.

1
La courbure totale est : Γ = ---------- .
ν⋅ρ Fig. 2.6. : Section normale
de l’ellipsoïde
Si le point M est sur l’équateur, la section
normale à l’ellipse méridienne est l’équateur et
le rayon de courbure est : JM = a ; J est situé au point O.
Si le point M est aux pôles, la section perpendiculaire à l’ellipse méridienne est aussi une
ellipse méridienne : alors ρ = ν.
2 2
2 a –b
En définissant l’excentricité e telle que : e = ---------------
2
- ; on démontre que :
a
a(1 – e )
2
d’une part ρ = ---------------------
- avec w = 1 – e ⋅ sin ϕ ;
2 2
3
w
a
d’autre part ν = ---- (e2 = 6,803 487 646 . 10–3, ellipsoïde de Clarke).
w

On retrouve alors que :


● pour un angle ϕ, tel que ϕ = 0 gon à l’équateur, on obtient : ν = a ≈ 6 378,25 km :
c’est le rayon du cercle correspondant à l’équateur ; le point J se situe au point O ;
ρ = b2/a ≈ 6 334,85 km : c’est le rayon de courbure à l’équateur de l’ellipse méri-
dienne.
● pour un angle ϕ tel que ϕ = 100 gon au pôle, J et C sont confondus ; ρ = ν = a2/b
≈ 6 400,06 km : c’est le rayon de courbure des ellipses méridiennes aux pôles.

Exemple
Sur le parallèle ϕ = 49 gon, on a :
● le rayon de courbure de l’ellipse méridienne ρ ≈ 6 366,29 km.
● le rayon de courbure de l’ellipse normale principale ν ≈ 6 388,78 km.

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 Courbe quelconque sur une surface

Considérons une courbe gauche sur laquelle est définie en M une tangente Mt. Le plan
limite P de deux tangentes infiniment voisines est appelé plan osculateur et la perpendi-
culaire à la courbe située dans ce plan est la normale principale ( N ).

En général, la normale principale est différente de la normale à la surface ( n ).

Fig. 2.7. : (P) plan osculateur Fig. 2.8. : Géodésique

Les courbes telles que ( N ) confondue avec ( n ) sont appelées géodésiques ; elles ont des
propriétés intéressantes puisque :

● entre deux points, la géodésique est la ligne de longueur minimale ;


● la courbure d’une géodésique est la courbure de la section normale qui lui est
tangente.

 Géodésiques

 Géodésiques de la sphère

Les géodésiques de la sphère sont des grands cercles. En tous points de ces cercles, la
normale principale passe par le centre de la sphère ; elle est donc confondue avec la
normale à la sphère. Les angles compris entre une géodésique et les méridiens sont tous
différents.

Pour aller du point M au point M′, le plus court chemin est la géodésique ; ces grands
cercles, trajectoires de longueur minimale, sont appelés orthodromie (fig. 2.9.).

 GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE

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Fig. 2.9. : Orthodromie Fig. 2.10. : Loxodromie

On définit la loxodromie comme une courbe qui coupe tous les méridiens sous un azimut
constant Z (voir la définition d’un azimut au § 4.2) ; entre les deux points A et B, le
chemin le plus court est la géodésique ; la loxodromie, plus facile à suivre, oblige à
parcourir un trajet plus long (fig. 2.10.).

 Géodésiques de l’ellipsoïde

Entre deux points A et B de l’ellipsoïde passe une géodésique (G) qui représente la
trajectoire la plus courte de A à B. (G) est une courbe gauche, très voisine des sections
normales (naB) et (nbA).
Les angles mesurés depuis les points A et B
sont les angles dièdres entre les plans verticaux
contenant chacun des points visés A et B,
l’arête étant la verticale de chaque station ; on
assimile les verticales de chaque station aux
normales à la surface et les traces des plans
verticaux aux géodésiques joignant les points.
Le point B est repéré depuis le point A par
l’azimut Az (fig. 2.11.). L’angle est compté
positif en sens horaire depuis le méridien de A
vers la visée AB, et la distance AB est la lon-
gueur de la géodésique.
Fig. 2.11. : Géodésique de l’ellipsoïde

GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE 

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 Conclusion
Il n’existe pas de calculs trigonométriques sur l’ellipsoïde. On est donc amené à utiliser
la trigonométrie sphérique (tome 2 chap. 5 § 4.4) et à adopter la sphère se rapprochant
le plus de l’ellipsoïde dans la région considérée.

Son rayon RN est égal à : RN = ρ⋅ν

Au voisinage du parallèle 49 gon pour l’ellipsoïde Clarke 1880, on a RN = 6 377,53 km.


En reprenant les expressions de ρ et ν, rayons de courbure des
a⋅ 1–e
2
sections normales principales, (§ 2.3.1.2), on obtient : R N = ------------------------------
-
1 – e ⋅ sin ϕ
2 2

avec : a, longueur du demi grand axe de l’ellipsoïde en mètre;


e, excentricité (§ 2.2.2) ;
ϕ, latitude de la région considérée.

Application
a) Calculez le rayon RN de la sphère au voisinage des parallèles 52 gon et 55 gon.
b) Calculez le rayon de la sphère RN aux latitudes extrêmes de la France métropolitaine
(environ 47 et 57 gon).

Réponse
a) 6 379,58 et 6 381,62 km.
b) 6 376,16 et 6 382,96 km. On peut donc prendre comme valeur moyenne de RN en
France : RN ≈ 6 380 km. On trouve aussi comme valeur moyenne du rayon terrestre
a+b
R = ------------ ≈ 6 367 km .
2

 REPRÉSENTATION PLANE DE
L’ELLIPSOÏDE
 Introduction
Tous les systèmes de projection de la surface d’un ellipsoïde sur un plan déforment
les longueurs.

 GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE

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Par suite, la représentation plane de l’ellipsoïde n’est qu’une correspondance ponc-
tuelle entre points de l’ellipsoïde M (λ, ϕ) et points du plan m (E, N), E pour coordonnée
Est (ou x) et N pour Nord (ou y) (fig. 2.12.).
Les figures tracées sur l’ellipsoïde seront donc déformées quelle que soit la représenta-
tion adoptée.

Fig. 2.12. : Représentation plane

 Déformations des figures

 Calcul du module linéaire


)

Soit un arc de courbe IJ sur l’ellipsoïde


)

auquel correspond un arc de courbe ij


sur le plan (fig. 2.13.). On appelle module
linéaire m le rapport :
)

ij ds
m = ------ = ------
dS
)

IJ

On remarque que le module linéaire m


varie avec la position de I et la direction de Fig. 2.13. : Déformation d’un arc
IJ.
m est aussi appelé module de réduction à la projection : c’est le rapport de la longueur
de l’image sur un plan de projection d’une courbe à la longueur de la courbe sur l’ellip-
soïde.

GÉODÉSIE, CARTOGRAPHIE 

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 Indicatrice de tissot

)
En un point I, l’élément d’arc IJ de longueur dS a pour image ij de longueur m . dS
= ds. Lorsque J décrit le cercle de centre I de rayon dS, j décrit autour de i une ellipse de
rayon vecteur ds = m . dS. L’image du cercle de rayon dS = 1 est une ellipse de demi-axes
a et b, appelée indicatrice de Tissot (fig. 2.14.).
L’indicatrice de Tissot représente localement les variations de m ; elle change de dimen-
sions en tout point.

Fig. 2.14. : Indicatrice de Tissot

 Altérations linéaire et angulaire


ds – dS
Le coefficient d’altération linéaire est défini par : k = ------------------ = m – 1
dS
L’altération angulaire est la différence des angles entre les arcs élémentaires correspon-
dants, soit ( ij , ik ) – ( IJ , IK ) .

 Classification des représentations


Toutes les représentations déforment les distances. Il est toutefois possible de calculer
des correspondances.
● Si les angles entre courbes correspondantes sont égaux, on dit que la représenta-
tion est conforme. m est uniquement fonction du point I et indépendant de la direction
IJ ; l’indicatrice de Tissot est un cercle (fig. 2.15.).
On utilise principalement deux types de représentation :
● le système de projection conique où l’ellipsoïde est projeté sur le cône tangent à un
parallèle ; donc seule la région proche de celui-ci est correctement représentée ;

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le système de projection cylindrique où l’ellipsoïde est projeté sur un cylindre circons-
crit le long de l’équateur ou d’un méridien ; dans ce dernier cas, la représentation est dite
cylindrique transverse (fig. 2.16.) ; le développement du cylindre permet de ne repré-
senter correctement que les seules régions voisines du méridien de tangence.

Fig. 2.15. : Représentation conforme

Fig. 2.16. : Différentes projections planes

● Si les surfaces des figures élémentaires sont égales, on dit alors que la représenta-
tion est équivalente.
Par exemple, la projection de Bonne, utilisée par F. Bonne au XVIIIe siècle pour établir la
carte d’état-major au 1/80 000, est déduite de la projection conique dont le parallèle
origine et le méridien origine sont conservés. On trace les parallèles concentriques au
parallèle origine après avoir reporté leurs espacements le long du méridien origine. On
trace ensuite les méridiens après avoir reporté leurs espacements sur chaque parallèle ;
on obtient alors des quadrilatères dont les dimensions (espacements des parallèles et des
méridiens) sont conservées, donc la superficie l’est également. Mais les angles et les
distances étant déformés, ces altérations sont aujourd’hui inacceptables pour dresser les
nouvelles cartes de base au 1/20 000.

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 Représentation conique, directe, tangente et
conforme : représentation de lambert

 Généralités sur les représentations planes conformes

 Module linéaire m

Le module linéaire m garde une valeur constante le long de lignes appelées isomètres ;
il est toujours positif, jamais nul. La ligne sur laquelle m est à son minimum s’appelle
l’isomètre centrale.
L’isomètre sur laquelle m = 1 (sans
déformation), est le parallèle de tan-
gence du cône.
m est fonction de la distance d (dans
le plan, fig. 2.17.) entre le point i et
l’isomètre centrale ; cette fonction
est du type m = 1 + c d 2 où c est
Fig. 2.17. : Distance d’une isomètre une constante, d en m ou km et c en
à l’isomètre centrale m–2 ou km–2 (voir démonstration au
paragraphe 3.4.2.1.).

Aussi, le coefficient altération linéaire est : k = m – 1

 Image d’une géodésique (G) de l’ellipsoïde

L’image plane (g) de la géodésique (G) n’est pas une droite mais une courbe quelconque
(g) (ab, fig. 2.18.). La courbure de (g) est nulle dans la direction perpendiculaire aux
isomètres ainsi que sur l’isomètre centrale. L’image d’un arc élémentaire de (g) est un
segment de droite (ab ou ac, fig. 2.19.).

Fig. 2.18. : Image d’une géodésique

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Fig. 2.19. : Image de deux géodésiques particulières

La concavité de l’image plane (g) est tournée


vers l’isomètre centrale. Exemple : arcs ab et cd,
fig. 2.20-a. Lorsque la transformée (g) de la géo-
désique (G) coupe l’isomètre centrale, leur point
d’intersection est pour l’image plane (g) un point
d’inflexion.

 Représentation conique directe

Dans une telle représentation (fig. 2.20-b.) :


Fig. 2.20-a. : Concavité
● les méridiens ont pour image des droites d’une géodésique
concourantes au point p, image du pôle P ;
● les parallèles ont pour image des cercles concentriques de centre p et de rayon 5.
L’espacement irrégulier des parallèles permet d’assurer la conformité de la
projection ;

Fig. 2.20-b. : Représentation conique directe

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● le point A de l’ellipsoïde de coordonnées géographiques (λ, ϕ) a pour image sur le
plan le point a de coordonnées polaires (5, γ) telles que : 5 = f (ϕ) et γ = g(λ). Ces
relations sont indépendantes (fig. 2.21.).

Fig. 2.21. : Représentation conique directe

 Représentation conforme

Dans une représentation conforme, il y a égalité du module linéaire en un point dans


toutes les directions autour de ce même point, et en particulier en direction du parallèle
et du méridien. Donc, mϕ = mλ (mϕ est le module dans la direction du parallèle de latitude
ϕ et mλ le module dans la direction du méridien de longitude λ). Ils sont définis par :

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aa 1 5 ⋅ d γ aa 2 –d 5
- ≈ --------------- et m λ = ----------
m ϕ = ---------- - ≈ --------------
AA 1 r ⋅ d λ AA 2 ρ ⋅ d ϕ

où r est le rayon du parallèle de latitude ϕ,


5 est le rayon du cercle image sur le plan du parallèle de latitude ϕ,
ρ est le rayon de courbure de l’ellipse méridienne.
D’où on détermine la convergence des méridiens γ par intégration :
dγ d5 r
------ = – -------- -------------- [1]
dλ 5 ρ ⋅ dϕ
Ces deux dérivées sont indépendantes donc égales à une constante K.

On en déduit ------ = K [2], d’où γ = K ⋅ ( λ – λ o ).

γ est la convergence des méridiens ;


λo est la longitude du méridien origine ; dans la représentation Lambert, le méri-
dien origine est le méridien de Paris.

d5 ρ dϕ ρ ⋅ dϕ
Par ailleurs, de [1] et [2] on déduit que : -------- = – K ----------- = – K -------------------- = – K ⋅ d£ [3]
5 r ν ⋅ cos ϕ

Par intégration de [3], on obtient la latitude isométrique £ :

ρ dϕ π ϕ 1 + e ⋅ sin ϕ
= ln tan  --- + --- – --- . ln ----------------------------
e
£ =
∫ -------------------
ν ⋅ cos ϕ
-
 4 2 2 1 – e ⋅ sin ϕ

£ est exprimé en radians ;


e est l’excentricité définie au paragraphe 2.2.1.
En intégrant [3], on obtient : 5 = C ⋅ exp ( – K£ )
On remarque que C = 5 pour ϕ = 0. La constante C est donc égale au rayon du cercle-
image de l’équateur 5E.

 Représentation tangente

Une représentation tangente admet pour isomètre centrale un parallèle de latitude ϕo


5
(fig. 2.22.). Sur l’isomètre centrale, le module linéaire est m λ = -------o K = 1 ;
ro

ro ν o cos ϕ o ro
donc K = ------
- = --------------------- ; or sin ϕ o = ------
- ; on en déduit : K = sin ϕ o
5o 5o 5o
γ = ( λ – λ o )sin ⋅ ϕ o
5 o = ν o ⋅ cot ϕ o

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À partir de [3], par intégration entre l’isomètre centrale ϕo et un parallèle ϕ, on obtient :
ϕ ϕ
d5
∫ ϕo
-------- = –
5 ∫ ϕo
K ⋅ d£

d’où ln 5 – ln 5 o = – K ⋅ ( £ – £ o )

donc
5
ln ------- = – K ⋅ ( £ – £ o )
5o

et 5 = 5 o ⋅ exp [ – ( £ – £ o ) sin ϕ o ]

Application
Calculer le rayon 5 et la convergence des méri-
diens γ pour le point ayant pour caractéristiques
ϕ = 54,273 618 gon, λ = 2,607 614 3 gon, origine
Greenwich, ces coordonnées géographiques étant
données sur l’ellipsoïde Clarke 80. Le parallèle
de tangence est situé à ϕo = 55 gon. Le méridien
Fig. 2.22. : Isomètre centrale de Paris est à λo = 2,596 921 296 gon (2° 20′
14,024 999′′) à l’Est de Greenwich.

Réponse
γ = 0,008 131024 gon ;
£ = 0,974 594 822 rad, £o = 0,991 996 665 rad, 5o = 5 458 286,187 m ;
5 = 5 530 992,755 m.

 Module linéaire et altération linéaire

 Calcul de la valeur du module linéaire ou module


de réduction à la projection
Dans une zone voisine de l’isomètre centrale de latitude ϕo , le module linéaire m est
2
d
défini par m = 1 + ---------2 où R2 = ν . ρ et d est la distance du point à l’isomètre centrale ϕo.
2R
Démontrons ce résultat en nous reportant à la figure 2.21. du paragraphe 3.4.1.3. ci-avant.
Les points A et A2 étant très proches, on assimile l’arc AA2 à la tangente en A (ou en A2) ;
ainsi, dans le triangle rectangle AHA2, AH = dr (dr négatif), l’angle A2 est égal à ϕ. On
a : dr = – AA2 . sinϕ ; or AA2 = ρ . dϕ ;
dr
d’où ------ = – ρ ⋅ sin ϕ .

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En reprenant l’équation [3] du paragraphe 3.4.1.4,
d5 ρ⋅5
on obtient : -------- = – K ------------ .
dϕ r
5
Le module linéaire m = ----- K peut s’exprimer en
r
fonction de ϕ, parallèle voisin de l’isomètre cen-
trale ϕo, et se développer comme suit :
m(ϕo) = 1 le long de ϕo
m(ϕ) = m(ϕo)

( ϕ – ϕo )
2 2
dm d m
+ ------- ( ϕ – ϕ o ) + ---------2 - + ε(ϕ) ;
---------------------
dϕ 0 dϕ 0
2

dm Fig. 2.23-a. : Calcul


or ------- = 0 car m = 1 sur l’isomètre centrale de
dϕ 0 du module linéaire

latitude ϕo ;
( ϕ – ϕo )
2 2
d m
d’où m(ϕ) = 1 + ---------2 - + ε(ϕ) .
⋅ ---------------------
dϕ 0
2
2
d m
Pour déterminer ---------2 on sait que m = ----- K
5
dϕ r
donc :
d5 dr
r -------- – 5 ------
dm dϕ dϕ K K⋅5⋅ρ
- = – ----2 ( K ⋅ ρ ⋅ 5 – 5 ⋅ ρ sin ϕ ) = – --------------------
------- = K ⋅ ------------------------------ - ( K – sin ϕ )
dϕ r
2
r r
2

d m
2
K ⋅ 5o ⋅ ρo
en dérivant à nouveau par rapport à ϕ , on obtient - ⋅ cos ϕ o suivi
---------2 = ------------------------
dϕ 0
2
ro
de trois termes dans lesquels (K – sinϕo) est en facteur ; or K = sinϕo.

d m
2
ρ
Nous savons que 5 o = ν o cot ϕ o et ro = νo cosϕo donc ---------2 = ----o-
dϕ 0
νo
ρ
d’où m ( ϕ ) = 1 + -------o- ⋅ ( ϕ – ϕ o ) + ε ( ϕ ) avec ϕ et ϕo en radian.
2
2 νo
ρo (ϕ – ϕo ) représente la longueur de l’arc sur l’ellipse méridienne entre les latitudes ϕ
et ϕο ; c’est donc la distance entre l’isomètre centrale et le parallèle ϕ. Soit d cette
distance, on obtient alors :
ρ ρ 2
m ( ϕ ) ≈ 1 + -------o- ⋅ ( ϕ – ϕ o ) = 1 + -------o- ⋅  ----- ≈ 1 + ---------2 en assimilant νo . ρo = R2.
2 d 2 d
2 νo 2 ν o  ρ o 2R

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2
d
L’altération linéaire s’exprime alors comme suit : k = m – 1 ≈ ---------2
2R

Afin de réduire la grandeur de cette altération, le module linéaire est multiplié par un
facteur mL appelé module de réduction d’échelle, choisi de manière à obtenir un module
linéaire égal à 1 sur deux parallèles ϕ1 et ϕ2, distants de 1 grade de latitude (soit
100 km environ) de l’isomètre centrale ϕo (fig. 2.23-b.). On réalise donc pour chaque
parallèle une homothétie par rapport à son centre, ce qui revient à rendre le cône sécant
à l’ellipsoïde. Le rapport d’homothétie est mL = 1/m(ϕ1) = 1/m(ϕ2). Cette homothétie
est pratiquement équivalente à une translation du cône de projection « vers le bas »
(fig. 2.23-b.). En effet, le nouveau module a pour valeur :

ρ ρ
mr = mL . m(ϕ) = m(ϕ) / m(ϕ1 ou ϕ2) = 1 + -------o- ⋅ ( ϕ – ϕ o ) / 1 + -------o- ⋅ ( ϕ 1 – ϕ o )
2 2
2 νo 2 νo
ρ ρ
Or, les termes -------o- ⋅ ( ϕ – ϕ o ) et -------o- ⋅ ( ϕ 1 – ϕ o ) sont très petits devant 1, donc on
2 2
2 νo 2 νo
ρ ρ
peut écrire que mr ≈ 1 + -------o- ⋅ ( ϕ – ϕ o ) ⋅ 1– -------o- ⋅ ( ϕ 1 – ϕ o )
2 2
.
2 νo 2 νo

ρ ρ ρ
Donc mr ≈ 1+ -------o- ⋅ ( ϕ – ϕ o ) – -------o- ⋅ ( ϕ 1 – ϕ o ) soit m r ≈ m ( ϕ ) – -------o- ⋅ ( ϕ 1 – ϕ o ) .
2 2 2
2 νo 2 νo 2 νo

ρ
Le terme 1 – -------o- ⋅ ( ϕ 1 – ϕ o ) vaut environ 0,999 877 = 1 – 12,3 . 10 –5 quelle que soit
2
2 νo
la zone Lambert.

Si les infiniment petits d’ordre supérieurs ε(ϕ) ne sont pas négligés, on obtient exacte-
ment (1 – 12,258 . 10–5) pour la zone Lambert II, (1 – 12,25 . 10–5) pour la zone Lambert
III et (1 – 12,266 . 10–5) pour la zone Lambert I.

Le coefficient d’altération linéaire (à 10–6 près) devient kr = (1 + d 2 / 2 R 2 ) . (1 – 12,3


. 10–5) – 1 soit kr ≈ d2 / 2R2 – 12,3 . 10–5 quelle que soit la zone Lambert.

Remarque
L’isomètre centrale, sur laquelle le module linéaire est minimum, reste l’image du
parallèle ϕo bien que le module linéaire y soit différent de 1 (voir les valeurs de ϕ1 et
ϕ2 au § 3.4.4.2.).

Dans l’homothétie définie précédemment, le rayon de l’image d’un parallèle est :

5 = m L . 5 o ⋅ exp [ – ( £ – £ o ) sin ϕ o ]

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Fig. 2.23-b. : Artifice du cône de projection sécant à l’ellipsoïde

 Calcul de l’altération linéaire

Il est possible de calculer le coefficient d’altération linéaire sur un parallèle distant de d


de l’isomètre centrale.

Exemple
2
d
d = 50 km de ϕo kr ≈ ---------2 – 12,3 . 10–5 ≈ (3,1 – 12,3) . 10–5 = – 9,2 cm/km
2R
d = 150 km kr ≈ (27,6 – 12,3) . 10–5 = + 15,3 cm/km, etc.

Il suffit donc de connaître la latitude d’un point pour en connaître l’altération linéaire.

Soit un point à la latitude ϕ = 48,42 gon. Il se situe à 0,58 gon au sud de l’isomètre
centrale 49 gon. Donc d ≈ 0,58 × 100 = 58 km, 1 gon en latitude donnant environ 100
km sur la surface de l’ellipsoïde. En ce point, kr = – 12,3 + 582 / (2 × 6 380)2 = – 12,3
+ 4,1 = – 8,2 cm/km.

Sur des documents s’appliquant aux feuilles au 1/50 000, l’IGN propose un moyen
graphique de calcul de kr : par exemple, pour la feuille de Grasse, kr est déterminé sur un
graphique équivalent à celui de la figure 2.23-c.

La feuille est limitée par deux méridiens de 0,2 gon de différence de longitude et par deux
parallèles de différence de latitude 0,2 gon. Pour un point A de latitude 48,42 gon
(exemple précédent), on retrouve une altération kr égale à – 82 mm/km.

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Fig. 2.23-c. : Calcul de l’altération linéaire d’après la feuille IGN

Si le point est donné en coordonnées planes Lambert (E, N), il faut calculer ses coordon-
nées géographiques et, dans ce cas, la latitude suffit puisque l’altération est fonction de
la distance à l’isomètre centrale. On peut aussi utiliser des abaques donnant kr en fonc-
tion des coordonnées (chap. 4 § 7.1.6).
Le tableau COORDON.XLS du cédérom de l’ouvrage permet de calculer le
coefficient d’altération linéaire kr pour un point donné en coordonnées géogra-
phiques ou Lambert ; le tableau ALTERAT.XLS permet d’obtenir divers aba-
ques donnant le coefficient kr pour toutes les zones Lambert.

 L’image d’une géodésique


)

 L’image de la géodésique AB de l’ellipsoïde

Fig. 2.24. : Image d’une géodésique

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)

)
L’image d’une géodésique AB est une courbe ab dont la concavité est toujours tournée
vers l’isomètre centrale de latitude ϕo.
Pour effectuer des calculs dans le plan (résoudre des triangles par exemple) à partir des

)
mesures angulaires réalisées sur le terrain, les réductions à faire sur AB sont (fig. 2.24.) :

)
● connaissant le module linéaire m, la réduction de la distance AB sur l’ellipsoïde à la

)
distance plane de la corde ab , très peu différente de l’arc ab ;

)
● la réduction des observations angulaires de l’arc ab à la corde ab .

Il y a conformité dans la représentation, c’est-à-dire que les angles sont égaux :


( AB, AC ) = ( ab, ac ) (fig. 2.24.).

Les calculs sont effectués sur les triangles plans abc ; les angles du triangle sont ceux
définis par les cordes alors que les angles observés sont ceux définis par les arcs. Il faut
donc les corriger de la quantité dv (fig. 2.24.).

 Réduction de l’arc à la corde

On appelle cette réduction la correction de dv.


Cette correction s’applique soit aux gisements observés, soit aux directions observées
afin d’obtenir les gisements réels à introduire dans les calculs.
Cette correction est accompagnée d’un signe : pour le connaître, il suffit de savoir,
comme indiqué au paragraphe 3.4.1.2., que la transformée d’une ligne géodésique tourne
sa concavité vers le parallèle origine (isomètre centrale) sur le plan (fig. 2.25-a.).

Fig. 2.25-a. : Signe des corrections de dv

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1
On démontre que cette correction est égale à : dv ab = --- Γ 1/3 ⋅ ab
2

Γ1/3 étant la courbure de ab au tiers de ab à compter de a.

)
Remarque
● La transformée de la géodésique
n’étant pas un arc de cercle, on a
dv ab ≠ dv ba ; c’est pourquoi la cor-
rection fait intervenir un point T, situé au
tiers de la courbe, qui correspond à la
courbure moyenne (fig. 2.25-b.).
● dv est nulle pour une visée perpendi-
culaire aux isomètres car Γ est nul.
● Γ est très faible, par conséquent la
réduction de dv est de l’ordre de quel-
ques dmgon au maximum ; elle est sou-
Fig. 2.25-b. : Correction de dv
vent négligeable, en particulier pour des
visées de portée inférieure au kilomètre.
Cette réduction est également notée rC , qui signifie « réduction à la corde ».

 Calcul pratique de dv

On peut déterminer la valeur de dv au moyen de trois méthodes.


● Première méthode : sur des documents s’appliquant aux feuilles au 1/50 000, l’IGN
propose un moyen graphique de calcul de dv : par exemple, pour la feuille de Grasse,
on détermine dv égale à K . dM (fig. 2.26.), où dv est notée c, dM étant la valeur (en
kilomètres à 0,5 km près) en projection de la visée ab sur la direction des parallèles
géographiques et K un coefficient donné en seconde centésimale par kilomètre, c’est-
à-dire en dmgon par km (K peut aussi être extrapolé sur une carte des altérations au
1/500 000).
Par exemple, on obtient pour la visée AB (fig. 2.26.) :
● station en A (982 165,63 ; 154 744,35)
● visée sur B (985 198,63 ; 165 754,74)
On place ces points sur la carte : leurs coordonnées géographiques sont proches de
5,27 gon Est de Paris et 48,44 gon Nord pour A, et 5,31 gon Est de Paris et 48,55 gon
Nord pour B. Au point T, situé au tiers de AB à partir de A, la valeur de K est 0,41
dmgon/km (fig. 2.26.).

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Fig. 2.26. : Détermination du coefficient K sur une feuille IGN

● Pour AB, dM = – 3 km, (c’est la différence XA – XB) on a dv = – 3 . 0,41 = – 1,2


dmgon alors que la visée a une portée de 11 km.
● Deuxième méthode : à partir de l’expression : dv = 0,1. µ1/3 . ∆λkm dans laquelle µ1/3
est une expression complexe tabulée par l’IGN en fonction de la latitude et ∆λ la
différence de longitude entre les deux points.
● Troisième méthode : par la formule simplifiée,
∆E
dv ab = s ⋅ --------- ⋅ ( N 1/3 de ab – 200 ) dmgon.
128

∆E (km): différence d’abscisse entre les deux points ;


N1/3 (km): ordonnée du point situé au tiers de ab ;
s : signe de la correction de dv fonction de la position de ab par rapport à l’isomètre
centrale et au méridien de la station (fig. 2.25-a.).

Application
Calculez au moyen de la dernière formule de la correction de dv pour la visée AB
donnée précédemment.

Réponse
dv = 1. 3,03 / 128 . (158,4 – 200) = – 1 dmgon (pour une visée de 11 km).
Voir d’autres exemples de calcul, chap. 3 § 4.4.2 et § 6.8.2
Le tableau ALTERAT.XLS du cédérom permet de calculer dv pour une visée
donnée. La fonction dv (Xstation, Ystation, Xvisée, Yvisé) ajoutée aux fonc-
tions d’Excel par le tableau MENUTOPO.XLS effectue un calcul automatique
de dv (le numéro de zone Lambert doit figurer dans les ordonnées en milliers de
kilomètre).

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 Emploi en France de la représentation Lambert
La représentation plane de l’ellipsoïde de Clarke est utilisée en géodésie et cartographie
sous forme de zones à champ restreint (§ 3.4.4.2) dans le but de limiter les déformations
de réduction à la projection.

 Méridien origine λo

Le méridien origine (λ = λo ) est le méridien de Paris situé à l’Observatoire de Paris. Il


est à une longitude λo = 2,596 921 296 gon à l’Est du méridien de Greenwich. En France,
le méridien de Greenwich passe à proximité des villes de Tarbes, Angoulême, Le Mans
et Le Havre et celui de Paris près de Carcassonne, Bourges et Amiens.

 Isomètres centrales ϕo

La France métropolitaine est divisée en quatre zones étagées du Nord au Sud dont la
latitude des isomètres centrales est : 55 gon pour la zone « Nord » dite Lambert I ;
52 gon pour la zone « centre » dite Lambert II ;
49 gon pour la zone « Sud » dite Lambert III ;
46,85 gon pour la Corse dite zone Lambert IV.
Pour réduire l’altération linéaire en Module mL kr ≈ mL – 1
Latitude (gon)
limite des zones, on limite ces der-
nières à ϕo ± 1,5 gon, soit 150 km de ϕo + 1,5 1,00016 + 16 cm/km
part et d’autre de l’isomètre centrale ϕ1 1 0
et on multiplie l’ellipsoïde modèle
ϕo 1—12.10 —5 — 12 cm/km
par un module de réduction d’échelle
mL dont la valeur par zone est donnée ϕ2 1 0
dans le tableau ci-contre. ϕo — 1,5 1,00016 + 16 cm/km

Le coefficient d’altération linéaire


devient alors kr ≈ – 12 cm/km
sur l’isomètre centrale ϕo et le
coefficient d’altération devient kr ≈ mL
Zone
+ 16 cm/km en limite de zone.
I 0,999877 34 = 1 — 12,266.10—5
Les valeurs exactes du module de
II 0,99987742 = 1 — 12,258.10—5
réduction linéaire mL = 1 + kr par
zone sont données au paragraphe III 0,999877 50 = 1 — 12,25.10—5
3.4.2.1. Nous les rappelons ci- IV 0,999 944 71 = 1 — 5,529.10—5
contre.
A la limite de deux zones Lambert, sur une bande de recouvrement de 20 km de large,
les coordonnées des points sont calculées dans les deux zones. En effet, les coordonnées
et la valeur de kr sont différentes pour le même point exprimé dans deux zones adjacentes
du fait de la différence des cônes de projection.

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C’est pourquoi une zone appelée Lambert II étendue a été créée de manière à obtenir
un système de projection valable sur tout le territoire ; elle consiste à étendre le qua-
drillage Lambert de la zone II (centrale) à toute la France.
Un chiffre précédant directement l’ordonnée précise la zone dans laquelle se situe le
point : 1 dans la zone I, 2 dans la zone II et 3 dans la zone III. Par exemple, le point de
coordonnées 982 152,25 m et 3 154 989,65 m est un point de la zone Lambert III ; son
ordonnée dans cette zone est 154 989,65 m.
Le tableau COORDON.XLS du cédérom de l’ouvrage permet de transformer
des coordonnées exprimées en Lambert I, III ou IV en Lambert II étendu (voir
aussi l’exemple de calcul au paragraphe 3.4.5.2.).
Pour éviter des coordonnées négatives à l’ouest du méridien de Paris et au sud des
isomètres centrales, on décale les coordonnées du point origine de chaque zone (E0 ,
N 0) :
● E0 = Constante Est = 600 km à l’ouest ;
● N0 = Constante Nord = 200 km au sud.
Ces constantes sont différentes pour la zone IV (Corse) ; elles sont données dans le
tableau ci-après.

Zone
ϕo C ste Est Cste Nord 5o mL.5o ϕ1 ϕ2
(gon) (km) (km) (m) (m) (gon) (gon)
I 55 600 200 5 458 286,187 5 457 616,674 53,998 358 72 55,995 457 37
II 52 600 200 6 000 431,301 5 999 695,768 50,998 798 84 52,995 571 67
III 49 600 200 6 592 712,692 6 591 905,085 47,999 212 53 49,995 659 79
IV 46,85 234,358 185,861 369 7 053 690,172 7 053 300,173 46,178 208 71 47,519 626 08
IIét. 52 600 2 200 6 000 431,301 5 999 695,768 50,998 798 84 52,995 571 67

La dernière ligne du tableau (IIét.) représente la zone Lambert II étendue à tout le


territoire.
La carte (fig. 2.28.) montre le quadrillage Lam-
bert par rapport aux méridiens et parallèles.
Chaque méridien devrait être constitué en projec-
tion de quatre lignes brisées correspondant aux
quatre zones Lambert, invisible à cette échelle.
En effet, les méridiens sont perpendiculaires aux
images des parallèles origines (isomètres cen-
trales) et ces parallèles ne sont pas rigoureuse-
ment concentriques (fig. 2.27.).
Reportez-vous au paragraphe 4. pour observer Fig. 2.27. : Trois cônes
les répercussions sur la carte de base au 1/25 000. de projection

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Fig. 2.28. : Quadrillage du système Lambert national

 Transformation de coordonnées


Les formules suivantes transforment des coordonnées géographiques en coordonnées
Lambert sur l’ellipsoïde Clarke 80. Les résultats des paragraphes 3.4.1. et 3.4.2. sont
utilisés pour calculer les coordonnées polaires (5, γ ) en fonction de (λ, ϕ).

 Transformation des coordonnées géographiques (λ, ϕ)


en coordonnées lambert (E, N)

● Transformation des coordonnées géographiques (λ, ϕ) en coordonnées polaires (5, γ)

On a : γ = (λ – λo) sinϕo
5 = m L ⋅ 5 o ⋅ exp [ – ( £ – £ o ) sin ϕ o ] après avoir calculé 5o , £ et £o.
● Transformation des coordonnées polaires (5 , γ ) en coordonnées géographiques
(E , N)

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On voit sur la figure 2.29-a. que
pour un point A du plan de coor-
données polaires (5 , γ ), les
coordonnées cartésiennes Lam-
bert sont les suivantes :

E A = E 0 + 5 sin γ
N A = N 0 + m L ⋅ 5 0 – 5 cos γ

Fig. 2.29-a. : Transformation des coordonnées


polaires en coordonnées cartésiennes

 Transformation des coordonnées lambert (E, N)


en coordonnées géographiques (λ , ϕ)

EA – Eo
On a (fig. 2.29-a.) : tanγ = -------------------------------------------
γ
- d’où : λ = λo + ------------- .
No + mL ⋅ 5o – NA sin ϕ o
mL ⋅ 5o – NA + No
On calcule 5o et £o et on en déduit 5 = -------------------------------------------
- ;
cos γ
m L ⋅ 5 o
Ensuite, on calcule £ = £ o + ------------- ⋅ ln  -----------------
1
- exprimé en radian.
sin ϕ o  5 
● Enfin, ϕ est calculé par approximations successives à l’aide de :
π ϕ 1 + e ⋅ sin ϕ
£ = ln tan  --- + --- – --- ⋅ ln --------------------------------
e
4 2 2 1 – ( e ⋅ sin ϕ )

Application
Exprimez en Lambert II étendu le point suivant donné en Lambert III :
(EIII = 982 058,965 m ; NIII = 3 155 944,160 m), situé au LTGC d’Antibes.

Réponse
1) Transformation en coordonnées géographiques sur l’ellipsoïde Clarke 80 :
£0 = 0,854 591 098 rad £ = 0,842 641 708 rad 5 = 6 646 950,161 m
γ = 3,661 234 312 gon λ = 7,857 974 592 gon ϕ = 48,449 472 529 gon
kr = – 8,5 cm/km
2) Transformation en Lambert II :
5 = 6 354 961,193 m γ = 3,835 142 8 gon.
(EII = 982 605,846 m ; NII = 1 856 262,586 m) kr = 140 cm/km.

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Remarque
On remarque, à partir de l’exemple précédent, que la valeur du coefficient d’altération
linéaire kr serait très importante s’il n’existait en France qu’une seule zone (1,40 m au
km à Antibes en Lambert II étendu) et qu’en raison du fait des différents cônes de
projection, les projections des méridiens ne sont pas parallèles (environ 0,17 gon
d’écart sur la convergence des méridiens à Antibes).
Pour trouver la correspondance entre l’ordonnée 1 856 km en Lambert II étendu et
3 156 km en Lambert III, on doit considérer une translation de repère de 1 300 km en
ordonnée (1 000 km pour le changement de zone et 300 km entre les deux axes des
abscisses).

 Changement d’ellipsoïde


Si les coordonnées géodésiques de départ
sont exprimées sur un ellipsoïde autre que
Clarke 80 (par exemple IAGRS 80 pour les
données brutes GPS, chap. 7 § 1.), il faut
les convertir en coordonnées géodésiques
sur Clarke 80 avant d’effectuer les calculs
détaillés au paragraphe 3.4.5. précédent.
Pour cela, on doit d’abord exprimer ces
coordonnées dans un repère géocentrique
(fig. 2.29-b.) défini au paragraphe 2.2.3.1
Le point O est alors le centre de l’ellipsoïde
utilisé. Les coordonnées d’un point sont (λ,
Fig. 2.29-b. : Coordonnées géocentriques ϕ, h), h étant la hauteur exprimée en mètres
sur la sphère du point au-dessus de l’ellipsoïde.
Pour la suite, reportez-vous à la figure
2.29-c.

 Transformation des Coordonnées géodésiques en coordonnées


géocentriques sur l’ellipsoïde 1

Pour transformer des coordonnées géodésiques


(λ1, ϕ1, h1) en coordonnées géocentriques (X1 , Y1 , X 1 = ( v 1 + h 1 ) ⋅ cos ϕ 1 ⋅ cos λ 1
Z1), on applique les formules suivantes : Y 1 = ( v 1 + h 1 ) ⋅ cos ϕ 1 ⋅ sin λ 1
Z 1 = ( v 1 ⋅ ( 1 – e 1 ) + h 1 ) ⋅ sin ϕ 1
2

e et ν sont respectivement définis aux paragraphes


2.2.1. et 2.3.1.2.

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 Changement d’ellipsoïde : ellipsoïde 1 vers ellipsoïde 2

Pour changer d’ellipsoïde, il suffit de


faire intervenir les décalages d’origine
(tx, ty et tz) entre les deux ellipsoïdes
ainsi qu’un éventuel angle θ entre les
axes des X dans les deux repères (déca-
lage de l’origine des longitudes,
fig. 2.29-c.).
Ce changement de repère peut aussi être
effectué par transformation à trois ou
sept paramètres. Dans ce dernier cas,
on introduit trois translations, trois rota-
tions et une homothétie ou mise à
l’échelle. Ces paramètres sont calculés
Fig. 2.29-c. : Changement d’ellipsoïde
pour une zone donnée à partir de plu-
sieurs points déterminés sur les deux
ellipsoïdes (voir tome 2 chap. 1 § 10.3).
Par exemple, pour passer de l’ellipsoïde IAGRS 80 (système WGS 84) à l’ellipsoïde
Clarke 80, on effectue un décalage d’origine de (tx = 168 m, ty = 60 m, tz = – 320 m),
mais pas de rotation autour de Z (θ = 0) puisque les origines des longitudes (Greenwich)
sont identiques. Donc :
X 2 = X 1 ⋅ cos θ + Y 1 ⋅ sin θ + tx
Y 2 = – X 1 ⋅ sin θ + Y 1 ⋅ cos θ + ty
Z 2 = Z 1 + tz

Remarque
Ces décalages d’origine sont à ajouter aux coordonnées dans le premier système. Ils
représentent donc les coordonnées de l’ancienne origine dans le nouveau repère ou
encore les opposées des composantes du vecteur de translation.

 Transformation des Coordonnées géocentriques en coordonnées


géodésiques sur l’ellipsoïde 2

On effectue le calcul inverse du calcul présenté au paragraphe 3.4.6.1. ; λ2, ϕ2 et h2 sont


donnés par :

Y
tan λ 2 = -----2
X2
R e tan ϕ 2 = Z 2 + v 2 ⋅ e 2 ⋅ sin ϕ 2 X 2 + Y 2 = ( v 2 + h 2 ) cos ϕ 2
2 2 2
avec R e =
Re
h 2 = -------------- – v2
cos ϕ 2

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La latitude ϕ2 s’obtient par approximations successives (ν2 est aussi fonction de ϕ2).

Application

Déterminez les coordonnées Lambert du point A de coordonnées géodésiques sur


l’ellipsoïde IAGRS 80 : (λ = 7°4′ 23,472 12′′; ϕ = 43° 36′ 17,141 70′′; h = 157,450 m).

Réponse

X1 = 4 590 781,336 ; Y1 = 569 630,443 ; Z1 = 4 376 505,933


X2 = 4 590 949,336 ; Y2 = 569 690,443 ; Z2 = 4 376 185,933
λ2 = 7,073 667 94° (7° 4′ 25,20459′′) ; ϕ2 = 43,604 736 78° (43° 36′17,05240′′)
h2 = 116,582m.
Finalement : E = 982 177,774 m ; N = 3 155 974,537 m ; H = 108,08 m.
L’altitude par rapport au géoïde vaut H = h – ∆ ; ∆ est la distance entre l’ellipsoïde et
le géoïde ; elle vaut environ 8,5 m à Antibes (voir § 6.1). L’altitude H n’est ici qu’indi-
cative.

Ces calculs peuvent être effectués automatiquement à partir du tableau


COORDON.XLS du cédérom de l’ouvrage.

Remarque

Le calcul effectué à l’aide d’un tableur permet facilement de voir que la précision de
huit à neuf chiffres après la virgule sur les angles (en décimal) est nécessaire pour
obtenir le millimètre sur les coordonnées. Un ordre de grandeur intéressant à mémo-
riser est que sur la terre, un angle au centre de 1′′ correspond environ à 30 m à la surface
de la terre (10–4′′ correspondent donc environ à 3 mm) et que 1′ correspond environ à
1,8 km.

 Représentation cylindrique transverse conforme


de l’ellipsoïde « universal tranverse mercator » utm

 Représentation cylindrique conforme


En représentation de Mercator, la terre est considérée sphérique. La projection s’effectue
sur un cylindre d’axe passant par les pôles et tangent à l’équateur (fig. 2.30-a.).

En projection, l’équateur est représenté par une droite non déformée (avant homothétie) :
c’est l’isomètre centrale. Les méridiens sont des droites parallèles, équidistantes et
perpendiculaires à l’équateur. Les parallèles sont des droites perpendiculaires aux méri-
diens et leur écartement est calculé en fonction de la latitude de sorte que la repré-
sentation soit conforme.

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Fig. 2.30-a. : Projection cylindrique conforme de Mercator

 Coordonnées en projection d’un point M (λ , ϕ )


π ϕ
Pour une sphère de rayon R, nous avons : E = R ⋅ λ et N = R ⋅ ln tan  --- + ---
 4 2

Pour un ellipsoïde de demi grand axe a, de demi petit axe b et d’excentricité e :


π ϕ 1 + e sin ϕ
E = a.λ ; N = a . ln tan  --- + --- – --- ⋅ ln -----------------------
e
 4 2 2 1 – e sin ϕ

Dans ces formules, la latitude λ et la longitude ϕ sont exprimées en radian.

 Altération linéaire


1
● Le module linéaire m = ------------ vaut 1 à l’équateur et est infini aux pôles.
cos ϕ
Ceci montre que ce type de représentation est plus adapté aux régions équatoriales. On
se limitera généralement à des latitudes de 3° de part et d’autre de l’équateur.
ϕ N
2
Pour des valeurs faibles de la latitude ϕ : m ≈ 1 + -----2 ≈ 1 + ---------2 en un point de
2 2R
2
N
coordonnées (E, N). Le coefficient d’altération linéaire vaut donc : kr ≈ ---------2 .
2R
kr est donc une fonction parabolique de N près de l’équateur.
Après homothétie de module mL = 0,999 33, on obtient les valeurs extrêmes suivantes de
l’altération linéaire :
● kr = – 67 cm/km sur l’équateur ;
● kr = 0 cm/km pour ϕ ≈ + 2° (ou ϕ ≈ –2°) ;
● kr = + 71 cm/km pour ϕ = + 3° (ou ϕ = –3°).

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 Avantage de cette représentation

Étant des droites parallèles, les méridiens sont coupés sous un angle constant par une
droite (voir la définition de la loxodromie au paragraphe 2.3.2.1.). Ceci permet en navi-
gation de fixer facilement le cap. Mais la route la plus courte (ou orthodromie) étant une
géodésique projetée suivant une courbe sur le plan, on adopte un compromis entre
l’orthodromie (cap modifié en permanence mais chemin le plus court) et la loxodromie
(cap constant mais chemin plus long). Ainsi les cartes marines sont une projection UTM.

 Représentation cylindrique transverse


Cette représentation consiste à
circonscrire l’ellipsoïde dans un
cylindre le long d’un méridien ;
le cylindre est dans ce cas d’axe
perpendiculaire à la ligne des
pôles (fig. 2.30-b.). On repré-
sente un seul fuseau (fig. 2.31.).
Les autres fuseaux sont identi-
ques. Les calculs dans un seul
fuseau sont donc suffisants, ce
qui est le principal avantage de
Fig. 2.30-b. : Projection UTM cette représentation, la plus uti-
lisée dans le monde.
Le système international ED 50 (European Datum 1950) utilise la projection plane UTM
associée à l’ellipsoïde Hayford 1909. Son point géodésique fondamental est à Potsdam.
● le méridien origine de longitude λo a pour image une droite (axe des ordonnées Y) sur
laquelle les longueurs sont conservées avant homothétie (à un facteur 0,9996 près) ;
● l’équateur a pour image une droite perpendiculaire au méridien origine de longitude
λo qui est l’axe E (axe des abscisses X, fig. 2.31.) ;
● le point M de coordonnées géographiques (λ, ϕ) a pour image le point m de coordon-
nées rectangulaires (E, N) ;
● les méridiens ont pour image des courbes concaves vers l’isomètre λo ;
● les parallèles ont pour image des courbes convexes vers l’équateur.
Ce système divise la terre en 60 fuseaux de 6° d’amplitude en longitude (fig. 2.32-a.) de
manière à limiter l’altération linéaire en limite de fuseau. La numérotation commence au
méridien 180° ; elle est croissante d’Ouest vers l’Est. Le méridien de Greenwich sépare
les fuseaux 30 et 31. L’ensemble des fuseaux est identique.
Dans chaque fuseau :
● sur l’isomètre λo , le module linéaire est pris égal à 0,9996 ;
● l’isomètre centrale est l’image du méridien origine λo ;

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● pour éviter les abscisses négatives, le point O de coordonnées géographiques λ = λo
et ϕ = 0 , origine des axes E et N (X et Y), a pour coordonnées :
E0 = 500 000 m (500 km),
N0 = 0 dans l’hémisphère Nord, 10 000 000 m (10 000 km) dans l’hémisphère Sud.

Fig. 2.31. : Projection UTM

Fig. 2.32-a. : Différents fuseaux du système UTM

Dans un tel repère, les abscisses de points d’un même méridien ne sont pas égales.

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 Coordonnées rectangulaires

Par principe, elles sont pratique-


ment identiques à celles de la
représentation cylindrique non
transverse. Pour un point P, il faut
dans les formules du paragraphe
3.5.1. :
● inverser le rôle de E et N ;
● remplacer la latitude par l’angle
au centre interceptant l’arc HP
(fig. 2.32-b.) ; cet angle varie de
la valeur λ si P est sur l’équa-
teur à 0 si P est au pôle ;
● remplacer la longitude par l’an-
gle interceptant l’arc HoH.
Fig. 2.32-b.: Coordonnées planes UTM

Ces calculs font appel à la théorie des nombres complexes. Le calcul complet
est détaillé dans le tableau COORDON.XLS du cédérom de l’ouvrage.

Applications avec utilisation du tableau de calcul


a) Déterminez les coordonnées UTM du point suivant donné en coordonnées géogra-
phiques sur l’ellipsoïde Hayford 09 : M (λ = 6° 50′ 16′′ ; ϕ = 43° 33′ 40′′)
b) Déterminez les coordonnées UTM du point suivant donné en coordonnées géogra-
phiques sur l’ellipsoïde Clarke 80 : M (λ = –5° 30′ 0′′ ; ϕ = 34° 45′ 0′′)

Réponses
a) M (325 362,802 m ; 4 825 487,350 m), fuseau 32.
b) M (271 145,459 m ; 3 847 883,647 m), fuseau 30.

 Altération linéaire

En un point de longitude λ comptée à partir du méridien origine du fuseau, le module


1
linéaire vaut m = ------------ . En un point de coordonnées (E, N) proche du méridien
cos λ 2
E
origine (3° de part et d’autre), le coefficient d’altération linéaire vaut donc kr ≈ ---------2 .
2R
Après homothétie de facteur 0,999 6 ≈ 1 – 40 . 10–5 , l’altération linéaire vaut :
● 40 cm/km sur l’isomètre centrale ;
● 0 cm/km à 180 km de l’isomètre centrale (E = 320 km ou E = 680 km) ;

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● + 98 cm/km à ± 3° de l’isomètre centrale (sur l’équateur), soit E = 167 km ou
E = 833 km.

 Réduction à la corde ou correction de dv

La courbe ab a sa concavité dirigée vers le


méridien origine ; le signe de la correction
est donc étudié de la même manière qu’au
paragraphe 3.4.3.2. La correction de dv vaut
(fig. 2.32-c.) :

E 1/3 km
- ⋅ dN km
dv dmgon = -------------
128

Par exemple, près de l’équateur, en limite de


fuseau (E = 333 km, N = 500 km), pour une
visée vers le nord de 5 km de portée, on Fig. 2.32-c. : Correction de dv
obtient : dv = 13 dmgon (en valeur absolue).

 Convergence des méridiens

La convergence γ d’un méridien en un point donné M varie tout le long du méridien de


la valeur 0 à l’équateur jusqu’à une valeur infinie au pôle.
Pour la calculer, il suffit de raisonner dans le triangle sphérique PMH (fig. 2.32-d.) :
cos(π/2 − ϕ) = cot λ . cot(π/2 − γ ) ; sin ϕ = cot λ . tan γ .

Donc : tan γ = tan λ sin ϕ

La longitude λ est
comptée à partir du mé-
ridien origine de chaque
fuseau.
Par exemple, un point
M situé à une longitude
λ = 7,07° par rapport à
Greenwich et à une lati-
tude ϕ = 43,60° est dans
le fuseau 32. La longi-
tude par rapport au mé-
ridien origine de ce
fuseau est donc de 1,93°
Ouest (9°–7,07°), donc Fig. 2.32-d. : Convergence des méridiens
γ ≈ 1,33°.

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Application
Le point de coordonnées géographiques λ = 6° 50′ à l’est de Greenwich et ϕ = 43° 33′
nord est situé à environ 325 km en abscisse UTM (voir carte fig. 2.36.). Comment
retrouver l’ordre de grandeur de cette valeur ?

Réponse
La longitude supérieure à 6° est de Greenwich montre que nous sommes dans le fuseau
n° 32, c’est-à-dire à 9° – 6° 50′ soit 2° 30′ à l’ouest de l’origine du fuseau 32 d’abscisse
500 km. En notant que le rayon d’un parallèle est à peu près égal à Rmoyen . cosϕ, on
obtient :
(9° – 6°50′)(π / 180) 6380 cos(43°33′) ≈ 175 km. L’abscisse sera d’environ 500 – 175
≈ 325 km.

 LECTURE DE CARTES

 Carte de base


On a établi au paragraphe 2.
que le système de représen-
tation Lambert est une pro-
jection de la France au
voisinage d’une isomètre
centrale sur un cône tangent
à cette isomètre. Les méri-
diens sont donc des droites
convergentes vers l’image p
du pôle P et les parallèles
des arcs de cercles concen-
triques de rayon 5.
Les feuilles de la carte de
France au 1/25 000 sont
découpées le long de méri-
diens et parallèles (ceci
explique qu’une carte IGN
se lit toujours face au nord
géographique) ; les côtés Est
Fig. 2.33. : Découpage de la carte de base et Ouest de la carte sont
donc convergents et les
côtés Nord et Sud sont des
arcs de cercles (fig. 2.33.). Si la convergence et la courbure sont difficilement décelables,
on constate qu’une carte du Nord est plus étroite qu’une carte du Sud de la France.

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Application
a) Calculez la différence de largeur de deux cartes situées aux 49 et 55 gon de latitude
sachant qu’une carte au 1/25 000 a une différence de longitude de 0,2 gon.
b) Calculez et vérifiez graphiquement la convergence des méridiens en un point d’une
carte.

Réponse
a) 1,374 km = [0,2 . sin55 . mL . 5o55 – 0,2 sin49 . mL . 5o49 ] π /200. Les valeurs de
mL . 5o données au paragraphe 3.4.4.2. On peut retrouver un ordre de grandeur en
considérant que le rayon approché d’un parallèle de latitude ϕ est égal à Rmoy . cos ϕ
avec Rmoy ≈ 6 380 km ; on obtient ici 0,2 (π /200) . 6 380 . (cos49 – cos55) = 1,377 km.
b) Par exemple, à Antibes, γ ≈ 3,66 gon.

 Définition du nord


Sur une carte IGN, on remarque en légende le croquis
ci-contre (fig. 2.34.). Il est mentionné : « La déclinaison
magnétique correspond au centre de la feuille, au 1er
Janvier 1993. Elle diminue chaque année de 0,16 gon
(0° 08′) ».
Le nord géographique et le nord magnétique sont dis-
tincts.
Le nord géographique est la direction du méridien du
point (ici le centre de la carte) vers le pôle Nord.
Le nord magnétique est la direction de l’aiguille
aimantée, c’est-à-dire du champ magnétique terrestre
du moment et du lieu. Le champ magnétique terrestre, Fig. 2.34. : Nord magnétique
plus intense aux pôles que dans les régions équato-
riales, est tel que ses lignes de champ ne suivent pas la
direction des méridiens mais l’axe des pôles géomagnétiques est incliné de 11° 30′ sur
l’axe terrestre. Il est en outre sujet à de lentes variations d’orientation.
L’angle entre le nord géographique et le nord magnétique est la déclinaison magnétique
d : elle varie dans le temps et dans l’espace (actuellement elle diminue d’environ
0,16 gon par an). Actuellement, la déclinaison est occidentale.
Le « Nord » du quadrillage du système de projection est la direction des ordonnées Y
positifs en ce point (fig. 2.35.) ; il est encore appelé Nord Lambert.

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Dans le système de projection Lambert, l’angle entre le
Nord géographique et la direction des ordonnées Y
positifs en un point est la convergence des méridiens
γ (§ 3.4.1.4).
On appelle Azimut Az l’angle compté positivement en
sens horaire depuis le nord géographique, Gisement G
l’angle compté positivement en sens horaire depuis le
nord Lambert.

Application
Implantez le nord magnétique en un point du lycée
Fig. 2.35. : Les trois nords du génie civil d’Antibes.

Réponse
Cela revient à calculer l’angle ( γ + d) que l’on doit ouvrir depuis le nord Lambert
(accessible sur le terrain à partir de la connaissance de deux points du réseau IGN).
1) Convergence des méridiens : elle est soit mesurée graphiquement sur une carte
(angle entre les limites de la carte et le quadrillage Lambert), soit calculée comme au
paragraphe 3.4.5.2. γ ≈ 3,66 gon à Antibes.
2) Déclinaison magnétique : de l’ordre de 1,02 gon au 1er janvier 1993, elle diminue de
0,16 gon par an et vaudrait donc environ 0,22 gon au 1er janvier 1998 (déclinaison
occidentale).
L’angle à ouvrir depuis le nord Lambert pour obtenir le nord magnétique est donc de
l’ordre de 3,88 gon vers l’Ouest à Antibes.

 Renseignements portés en marge de la carte


Les numéros des repères définis ci-après correspondent à ceux de la figure 2.36.
a) Repère 1 : numérotation des feuilles adjacentes.
b) Repère 2 : en général, le découpage d’une feuille au 1/25 000 se fait suivant les
méridiens et les parallèles de 0,20 gon en 0,20 gon , représentant une superficie de l’ordre
de 20 × 13 à 15 km. Le méridien origine est le méridien de Paris.
La longitude et la latitude des méridiens et parallèles limitant la carte sont aussi données
en degrés sur l’ellipsoïde Hayford 09 ; les longitudes sont exprimées par rapport au
méridien international de Greenwich.

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Fig. 2.36. : Extrait de carte au 1/25 000

c) Repère 3 : l’échelle extérieure permet de déterminer les coordonnées géographiques


en degrés dans le système européen (ellipsoïde de Hayford), le méridien 0° étant le
méridien de Greenwich. Elles sont indiquées toutes les cinq minutes sexagésimales.
L’échelle extérieure (12) est graduée toutes les minutes sexagésimales.
d) Repère 4 : l’échelle intérieure sert à déterminer les coordonnées géographiques en
gons rapportées au système géodésique français, le méridien origine étant le méridien de
Paris. Elles sont indiquées tous les 0,10 gon.
L’échelle intérieure (11) est graduée tous les 0,01 gon.
e) Repères 5 et 6 : à l’intérieur du cadre sont portées les amorces du quadrillage kilomé-
trique de la représentation conique conforme Lambert.
Un chiffre précédant l’ordonnée précise la zone dans laquelle se situe la carte : 3 151
indique que le point est situé en zone Lambert III, l’ordonnée à lire étant 151 km.

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Application
a) Comment retrouver l’ordre de grandeur des coordonnées indiquées connaissant les
coordonnées géographiques ?
Remarquez que, contrairement à ce que l’on trouve dans beaucoup de logiciels de
topographie, le carroyage est constitué par les intersections des méridiens et des paral-
lèles alors que le quadrillage est l’intersection de parallèles aux axes X et Y des
coordonnées Lambert.
b) Comment retrouver X = 963 km environ pour λ = 5 gon Est ?

Fig. 2.37. : Évolution du carroyage et du quadrillage Lambert

Réponse
a) L’angle Sud-Est a pour coordonnées géographiques ϕ = 48,40 gon et λ = 5 gon. Sur
le méridien origine de Paris, le parallèle 48,40 gon est à 0,60 gon (donc à 60 km) au
sud du parallèle origine de la zone III qui est 49 gon : son ordonnée est donc 200 – 60
= 140 km ; étant ici situé 5 gon à l’est du méridien de Paris, l’ordonnée du parallèle
48,40 gon sera donc légèrement supérieure à 140 km (fig. 2.37.) : 5 48,4 = 6 652,71 km ;
la différence d’ordonnée entre la droite Y = 140 km et la droite passant par le point
ϕ = 48,4 gon et λ = 5 gon Est vaut : 5 48,4(1 – cos γ ) = 9,9 km avec γ = 5 . sin49
= 3,479 6 gon. On obtiendrait donc une ordonnée de 149,9 km.
b) À cette latitude, ν = 6 388,58 km et r = 4 629,50 km,
donc 5 gon de longitude équivaut à 363,6 km (fig. 2.38-a);
sachant que l’abscisse de l’origine est 600 km, nous obte-
nons ici 963,6 km qui est l’ordre de grandeur cherchée.
Remarquez que, dans les zones proches du méridien ori-
gine de Paris, les méridiens et les parallèles sont pratique-
ment confondus avec le quadrillage.
Fig. 2.38-a. : r ≈ v . cosϕ
f) Repères 7 et 8 : afin d’avoir un système unique de
repérage pour la France, la chiffraison de la zone II
étendue est éditée en bleu. Le premier chiffre, ici 1, ne
représente pas un numéro de zone mais l’ordonnée calculée par rapport à l’ordonnée
origine vaut 2 200 m en zone II.

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Application
Aux altérations près, pourquoi à l’ordonnée 3 151 (Lambert III) « correspond » 1 851
(Lambert II étendu) ?

Réponse
Il y a 300 km entre l’axe des X de la zone II d’ordonnée 2 200 et celui de la zone III
d’ordonnée 3 200 (fig. 2.38-b.) ; donc il y a 349 km jusqu’au point M : son ordonnée,
en zone Lambert II étendue est : 2 200 – 349 = 1 851 km.

Fig. 2.38-b. : Lambert II étendu

g) Repères 9 et 10 : à l’extérieur du cadre, les amorces sont celles du quadrillage


kilométrique Universal Transverse Mercator (UTM). Généralement, les fuseaux 29 et 31
sont chiffrés en noir, le fuseau 30 est chiffré en bleu.

h) Repère 11 : échelle intérieure (voir le repère 4) d’intervalle 0,01 gon.

i) Repère 12 : échelle extérieure (voir le repère 3) d’intervalle 1 minute.

 RÉSEAUX GÉODÉSIQUES
Comme nous l’avons souligné en introduction de ce chapitre, un réseau de points connus
en planimétrie est nécessaire pour effectuer la majorité des travaux de topographie. Ce
n’est pas indispensable dans le cas où le travail sera effectué en repère local (petits
chantiers ou chantiers isolés). L’Institut Géographique National (IGN) a donc implanté
en France un réseau de points dits « géodésiques » (voir la carte figure 2.39. sur laquelle
on distingue la triangulation du 1er ordre achevée en 1958).

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Fig. 2.39. : Triangulation de 1er ordre

La détermination des points géodésiques s’est faite par la méthode de triangulation, qui
consiste à mesurer les angles et quelques côtés des triangles accolés dont les sommets
sont les points géodésiques.
La résolution de ces triangles donne les positions relatives des sommets. Le problème
étant d’implanter sur le territoire un ensemble plus ou moins dense de points, on procède
par triangulations emboîtées (voir § 5.2) ou ordres géodésiques hiérarchisés, respectant
ainsi le principe « aller de l’ensemble au détail ». Cela permet d’assurer une précision
homogène entre les différents ordres de réseaux.

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 Historique de la triangulation 1
Le but initial de la triangulation consiste à connaître la forme et les dimensions de
l’ellipsoïde terrestre, puis d’autres objectifs sont venus s’y ajouter ; ainsi elle a servi :

● d’ossature à la carte de France à petite échelle ;


● de base à l’établissement des plans cadastraux à moyenne échelle ;
● de canevas pour les plans à grande échelle établis pour les grands travaux ;
● aux besoins militaires.

L’évolution a imposé des plans à des échelles de plus en plus grandes et donc des canevas
de plus en plus précis :
● en 1792, Méchain (1744 –1804) et Delambre (1749–1822) ont mesuré l’arc de méri-
dien de Dunkerque à Barcelone en vue de la détermination de l’unité de longueur.
Cette chaîne méridienne fut le point de départ de la triangulation qui a servi de base
à la carte d’état-major au 1/80 000 ;
● en 1873 débutent les travaux de la Nouvelle Triangulation Française (NTF). Mais
il n’a pas été possible d’utiliser les points de l’ancienne car la précision s’est avérée
insuffisante, de nombreux points étant des pins, hêtres, rochers gravés, tours, d’une
conservation douteuse. On a donc cherché à constituer plusieurs ordres de triangula-
tion avec des visées suffisamment nombreuses situées dans les différents quadrants et
de longueur homogène. Les points ont été matérialisés par des bornes d’importance
plus ou moins grande selon l’ordre ;
● en 1991, année de la dernière campagne de géodésie classique de l’IGN, la NTF a été
déclarée achevée : elle s’était régulièrement enrichie au fil des années par densifica-
tion à partir du réseau de 1er ordre jusqu’à atteindre une densité d’un point pour 9
km2 environ avec le 4e ordre. Ses 70 000 sites géodésiques (sans compter les points
de 5e ordre) sont uniformément répartis sur le territoire national avec une précision
relative moyenne de l’ordre de 10–5 (c’est-à-dire plusieurs centimètres au mieux par
rapport au point le plus proche).
● le nouveau système géodésique RGF 93 est en préparation (voir § 5.3).

 La nouvelle triangulation française (NTF)


Un siècle aura donc été nécessaire à l’élaboration de ce réseau (de 1873 à 1991). Il est
constitué :
● d’un point fixe, le point géodésique fondamental, qui est la croix du dôme du
Panthéon à Paris dont on a déterminé avec le maximum de précision les coordonnées
géographiques déduites de l’observatoire de Paris de coordonnées géographiques :
λ = 0,0106 93 gon ; ϕ = 54,273 618 gon

1
Consulter Mesurer la terre, J.-J. Levallois et al., Presses ENPC, 1988.

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On y a aussi mesuré l’azimut astronomique du côté de départ de la triangulation.
En ce point, la normale à l’ellipsoïde et la verticale qui est la normale au géoïde sont
confondues ; l’ellipsoïde Clarke 80 y est tangent au géoïde. L’altitude et la hauteur
ellipsoïdale sont égales.
● de 15 bases géodésiques d’une dizaine de km mesurées au fil Invar (précision 1 cm)
réparties tous les 250 à 300 km ; elles sont destinées à réajuster les dimensions des
triangles ;
● des stations de Laplace, servant à réorienter les côtés des triangles à chaque base ;
par des visées astronomiques, on détermine en ces points l’azimut d’un côté du
triangle.

Fig. 2.40. : Rattachement du Panthéon et de la base de Paris à la méridienne de France

 Réseau de premier ordre


Il comprend les éléments suivants :
● le 1er ordre de chaîne : trois chaînes méridiennes ont été établies (celle de Bordeaux,
celle de Lyon et celle de France qui passe par Paris) et trois chaînes parallèles, de
Paris, Lyon et Toulouse (voir carte figure 2.39.). Ce sont des chaînes de triangles de
30 à 60 km de côtés et, dans chaque quadrilatère formé par deux triangles accolés, on
détermine l’orientation de la deuxième diagonale ; ainsi, les mesures sont en sur-
nombre (huit angles par quadrilatère). Les angles sont mesurés avec seize réitérations.
Le 1er ordre de chaîne a été calculé sur l’ellipsoïde en coordonnées géographiques par
fractions insérées entre deux bases (fig. 2.41.).
● le 1er ordre complémentaire, constitué par les points de 1er ordre compris dans les
mailles formées par les chaînes méridiennes et parallèles. Il est calculé dans le plan
de projection en coordonnées rectangulaires par blocs insérés entre les points précé-
demment déterminés. Les angles ont été mesurés au théodolite T3 (Leica) avec seize

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réitérations ; pour les réduire au plan de projection, on applique la correction de dv
(voir § 3.4.3.2).

Les triangulations de 1er ordre sont orientées par des azimuts astronomiques (stations de
Laplace) et mises à l’échelle par des mesures de longueur. Les compensations ont été
faites par la méthode des moindres carrés (calculs en bloc).

Il y a environ 860 points, formant 1 700 triangles de 30 à 40 km de côtés ; 5 000 directions


ont été observées. La précision moyenne d’une observation est de 2 dmgon, soit environ
13 cm à 40 km. En règle générale, on considère que les points de 1er ordre sont déter-
minés à 10 cm près, soit une précision relative d’environ 1/400 000 sur les côtés.

Fig. 2.41. : Imbrication du 1er ordre et du 1er ordre complémentaire

Son manque de précision tient plus à la qualité non optimale des calculs : en effet le
réseau s’appuie sur un calcul de la méridienne de France datant des années 1930 et sur le
calcul du 1er ordre terminé vers les années soixante ; il n’était pas possible à cette époque
de traiter la totalité des observations de 1er ordre, alors qu’aujourd’hui il suffit de quel-
ques minutes pour traiter les observations des 6 200 points de 1er et 2e ordre de la NTF
grâce à l’informatique.

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 Réseaux de détail
Pour atteindre la densité requise tout en maintenant le précision relative du 1er ordre, on
établit successivement les réseaux emboîtés suivants (fig. 2.42.) :
● triangles de 2e ordre dont les côtés mesurent 12 à 15 km environ : appuyés sur les
points du 1er ordre, ils sont calculés par blocs d’une dizaine de points ;
● triangles de 3e ordre dont les côtés mesurent 8 à 12 km environ : appuyés sur les ordres
supérieurs, ils sont calculés comme ceux du 2e ordre ;
● triangles de 4e ordre dont les côtés mesurent 3 à 4 km environ : ces points sont
généralement calculés en points isolés à partir de visées de 3 à 6 km.

Fig. 2.42. : Imbrication des réseaux

Dans chaque triangle d’un ordre donné, il y a environ trois points de l’ordre immédiate-
ment inférieur.
Les angles ont été mesurés au théodolite T3 (Wild) avec huit réitérations pour le 2e ordre
et au théodolite T2 (Wild) avec quatre réitérations pour les 3e et 4e ordres. Pour les 2e et
3e ordres, les visées ont généralement été observées dans les deux sens, ce qui permet de
fermer les triangles et de déceler ainsi les anomalies. Les compensations sont faites par
la méthode des moindres carrés par groupe de deux à dix points.

 Réseau de cinquième ordre ou triangulation


complémentaire
La densité du 4e ordre est insuffisante pour rattacher directement les cheminements
topographiques. Dans certaines zones, on a donc établi une triangulation complémen-
taire. Chaque détermination a été faite en général par relèvement (voir tome 2 chap. 1 §
6 et 7) avec deux réitérations au théodolite T2. Le Tableau suivant récapitule les ordres
de triangulation.

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Structure Ordre Espacement Nombre Précision
1er 30 km 800 10—5
Réseau principal 2e 10 km 5 000 10—5
3 et 4e
e 3 km 60 000 10—5
Réseau complémentaire 5e 20 000 diverse

 Matérialisation des points géodésiques

 Borne géodésique

Une borne est un bloc solide en granit dont la partie émergeant du sol est un cube de 15
cm d’arête. La face supérieure horizontale porte une croix gravée matérialisant le repère
supérieur.
La borne repose sur une dalle. La
borne et la dalle sont prises dans
un bloc de béton. Sous celui-ci,
séparé de lui par une couche de
terre meuble, est coulé un bloc
de béton dans lequel est ménagé
un orifice circulaire au fond
duquel se trouve un repère
métallique inférieur recouvert de
charbon de bois. La borne est
placée de sorte que le repère
supérieur et le repère inférieur Fig. 2.43. : Borne géodésique
soient à l’aplomb l’un de l’autre.
La profondeur de l’ensemble est environ 0,80 m, et le poids du bloc de granit est de
l’ordre d’une tonne.

 Mire géodésique

C’est un ensemble de panneaux de forme géométrique, en bois ou en métal, ayant un axe


vertical centré au-dessus d’une borne ou d’un rivet (en montagne). Les mires géodési-
ques permettent l’observation éloignée de ces points. Les mires métalliques sont démon-
tables. La hauteur des panneaux et la disposition des montants permettent de mettre un
appareil en station sous la mire (fig. 2.44-a.).

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Fig. 2.44-a. : Mires géodésiques

 Signal

Le signal est une construction ayant un axe de symétrie vertical situé au-dessus d’un
repère et permettant l’observation éloignée de celui-ci. Le signal est en général géodé-
sique : cheminée, pylône etc. ; il est souvent pérenne alors que les mires géodésiques sont
provisoires.

Par extension est englobé sous ce terme toute construction pouvant être observée :
cheminées, pylônes, mires géodésiques, balises.

 Répertoires de l’IGN

L’Institut géographique national publie pour chaque feuille au 1/50 000 un répertoire
comprenant :

● une réduction de cette feuille sur format A4 avec l’emplacement de chaque point
géodésique et son numéro d’ordre dans la feuille ;
● la fiche signalétique de chaque point : c’est un document d’archives et de diffusion
qui contient :
● des renseignements d’ordre administratif : nom du point, nom et numéro de la feuille
au 1/50 000, département, numéro de l’arrêté de servitude, renseignements
cadastraux ;
● des renseignements d’ordre technique : désignation du type de borne et des repères
auxiliaires, indication d’un point naturel connu pouvant servir d’orientation sur un
point inconnu, situation topographique, plan des environs, croquis de repérage, nature
et date de la mission et les coordonnées planimétriques X, Y (E, N) centimétriques.

L’altitude H est déterminée par nivellement indirect géodésique (chap. 6, § 2) avec une
précision décimétrique.

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Les fiches signalétiques sont stockées sur microfiches X, Y, Z vendues par l’IGN (une
microfiche contient 60 points). Depuis fin 1997, tous les points du RBF (voir § 5.3) et de
la NTF de 30 départements sont accessibles par minitel (08 36 29 01 29; 9,21F par minute
au 1/1/98)

Fig. 2.44-b. : Extrait de répertoire de points géodésiques

 Le nouveau réseau géodésique français


De nombreux points sont difficilement accessibles, souvent inexploitables car non entre-
tenus, et leur localisation n’est pas toujours celle souhaitée par l’utilisateur.
La précision de la NTF est estimée à 10–5 en relatif (1 cm par km) ; elle est insuffisante
compte tenu des techniques modernes de positionnement, en particulier le positionne-
ment satellitaire par GPS qui donne une précision relative de 10–6 voire de 10–7 à 10–8.
Déjà le niveau de précision de la NTF avait été mis en question par ses utilisateurs dès
l’apparition des distancemètres optoélectroniques précis dans les années 70.
Un réseau géodésique moderne doit donc être constitué de points :
● accessibles,
● d’une précision suffisante,
● exploitables par l’utilisateur en fonction des moyens dont il dispose : théodolites,
distancemètres, récepteurs GPS .
Donc la NTF ne répond plus aux besoins des utilisateurs ; de plus, il est maintenant
nécessaire de disposer d’un système de référence au niveau européen. Il a donc été
envisagé :
● de mettre en place un nouveau canevas national appelé Réseau Géodésique Français
(RGF), qui matérialisera un nouveau système de référence nommé RGF 93, tridi-
mensionnel et géocentrique, constituant une réalisation précise du système WGS 84 ;

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il est organisé en trois niveaux principaux : le RRF, le RBF et le RDF c’est-à-dire
réseau respectivement de référence, de base et de détails français ;
● de maintenir ce réseau par des observations GPS.

Le but est d’obtenir un réseau dont les coordonnées tridimensionnelles dans un système
de référence géocentrique (voir § 2.2.3.1) sont connues avec une précision de qualité
spatiale. La NTF continuera d’exister au sein du RGF, qui intégrera la quasi totalité des
anciens points géodésiques (de cinq ordres).

 Définition du réseau géodésique français (RGF 93)

 Système de référence

Ce système géodésique, appelé Réseau Géodésique Français 1993 (RGF 93) est spatial,
tridimensionnel et géocentrique ; il sert de base à la création d’un réseau géodésique
moderne français par densification des points européens du réseau mondial associé
ETRS 89 (European Terrestrial Reference System 1989). Le système ETRS 89 est défini
à partir de l’ITRS (International Terrestrial Reference System) et coïncide avec lui à
l’époque 1989. L’ITRS, système mondial de référence terrestre de l’IERS (International
Earth Rotation Service), prend en compte les déformations de la croûte terrestre et en
particulier celles dues à la tectonique des plaques ; il est matérialisé par un réseau
mondial d’environ 200 points obtenus avec des précisions centimétriques par des techni-
ques spatiales très précises comme VLBI (voir § 5.3.2.1), Laser ou GPS très précis. Ce
système évolue et ses différentes réalisations sont appelées ITRF nn, où nn signifie
l’année de la réalisation, ITRF 96 étant la plus récente.

De même, l’ETRF nn, réalisation de l’ETRS utilise des points ITRF nn européens et des
points de densification par GPS. L’ETRS est rattaché à la partie stable de la plaque
Eurasie ; il présente l’avantage de rendre négligeables presque partout en Europe les
déplacements des stations dus à la tectonique des plaques. Ce système est de type
tridimensionnel, mais l’altitude est fournie dans le système altimétrique actuellement en
vigueur (IGN 69).

La technique d’observation des points du RGF 93 est celle de la mesure satellitaire GPS
assurant une cohérence de niveau centimétrique aux coordonnées publiées des différents
points. Les coordonnées sont fournies, soit sous forme de longitude λ, latitude ϕ et
hauteur ellipsoïdale h sur l’ellipsoïde IAGRS 80, soit sous forme bi-dimensionnelle,
selon la projection Lambert 93.

 Structure hiérarchique

En France, le réseau Géodésique Français (RGF) matérialise ce nouveau système de


référence RGF 93. Ce réseau est structuré en trois parties (fig. 2.45.) :

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Fig. 2.45. : Le RGF en trois niveaux

le Réseau de Référence Français (RRF) : c’est la partie française du réseau européen


dont la première réalisation date de 1989. C’est aussi le premier niveau hiérarchique du
RGF, constitué de 23 sites répartis sur l’ensemble de la France métropolitaine ;
le Réseau de Base Français (RBF) : il comprend environ 6 000 points (1 009 sites
observés par GPS et nouvelle compensation des observations de 1er et 2e ordre de la
NTF) ;

Nom Structure Espacement Nombre Précision


RRF Réseau spatial 200 km 23 10—7
RBF Les 1 000 GPS plus 1e et 2e ordres de la NTF 12 km 6 000 10—6
Nouveaux points implantés sur les lignes
RDF 3 km 30 000 quelque 10—6
de nivellement des 1er, 2e et 3e ordres

le Réseau de Détails Français (RDF) : c’est par densification du RBF que sera réalisé
le réseau de détail (environ 80 000 points). Dans un premier temps, le RDF sera constitué
des points de la NTF. Ci-dessous est donné un tableau récapitulatif des différents
réseaux :

 Réalisation du réseau général français (RGF)


La réalisation d'un système de référence est l'ensemble des repères qui le matérialisent
(voir § 2.2.4).

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 Établissement du réseau RRF

Le Réseau de Référence Français (RRF) possède 23 points (fig. 2.46.). Il se caractérise


comme suit :

● une précision relative de 0,1 ppm (10–7, soit 0,1 mm/km) ; la précision entre deux
sites du RRF est centimétrique, et sa cohérence vis-à-vis du réseau européen est
également centimétrique ;
● une campagne Very Long Base Interferometry (VLBI) ; c’est la technique la plus
précise de positionnement ; elle fait appel à des mesures astronomiques. Cette cam-
pagne a permis de déterminer six points en Europe dont deux en France : Brest et
Grasse. Les coordonnées de ces points sont connues avec une précision relative de
0,01 ppm (1 cm sur 1 000 km ; remarquons qu’à ce niveau de précision, la dérive des
continents n’est plus négligeable !) ;
● ces points ont servi d’appui à 93 points observés la même année par une campagne
GPS, dont six nouveaux points en France : Saint-Mandé, Longeville, Nançay, Saint-
Gilles et Toulouse. Ils sont en quelque sorte le réseau de base du RRF ;
● puis trois campagnes pour les 15 autres sites représentant le réseau complémentaire
du RRF.

Fig. 2.46. : Réseau de Référence Français (23 sites)

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Le RRF participant à l’élaboration des réseaux européens et intercontinentaux, il permet
au RGF d’être cohérent avec les références mondiales.

 Établissement du réseau de base français (RBF)

Le Réseau de Base Français (RBF) possède 1 009 points (y compris le réseau RRF).

Il est le deuxième niveau hiérarchique du RGF et comprend un millier de sites géodési-


ques uniformément répartis tous les 25 km en moyenne ; leurs coordonnées sont déter-
minées à partir de celles du RRF par des méthodes GPS permettant de conserver la
précision centimétrique (précision relative ≈ 4 . 10–7).

Il est plus particulièrement destiné aux utilisateurs de GPS qui pourront, grâce au RBF,
se positionner au centimètre près, partout en France, en utilisant des méthodes GPS
monofréquence, ou GPS statique-rapide. 63 % des sites sont entièrement nouveaux et
37 % sont des sites anciens NTF repris et complétés. Ces points sont déjà disponibles
sous forme de fiches imprimées (comme les points géodésiques de la NTF).
Les principales caractéristiques du RBF sont les suivantes :

● la présence d’au moins deux repères par site, de définition millimétrique ;


● l’accessibilité à tout véhicule, par tout temps (à moins de 30 m) ;
● son adaptabilité à tout type d’exploitation, aussi bien traditionnelle que par GPS : il y
a possibilité de mise en station et absence de masque en direction du Sud ;
● des coordonnées de précision centimétrique dans le nouveau système RGF 93 ;
● les coordonnées NTF (Lambert) et les altitudes NGF seront disponibles.

La plupart de ces sites étant rattachés directement à des points NTF et à des repères NPF,
le RBF fournira de nombreux points dans les différents systèmes (NTF et WGS 84).
L’étude des différents jeux de coordonnées ainsi disponibles permettra à l’IGN de définir
des procédés de transformation permettant de passer aisément d’un système géodésique
à l’autre ; ces paramètres de transformation seront vraisemblablement fournis pour
chaque feuille au 1/25 000.

 Établissement du réseau de détails français (RDF)

Le Réseau de Détails Français (RDF) sera constitué d’un nouveau canevas de points le
long des 75 000 km lignes des 1er, 2e et 3e ordre du NPF (Nivellement de Précision de la
France, voir § 6). Les caractéristiques générales sont les suivantes :

● les points seront situés le long des itinéraires du NPF : un point RDF tous les trois
kilomètres soit 25 000 points et 5 000 points complémentaires choisis entre les lignes
des trois ordres du NPF ;
● coordonnées RGF 93 déterminées par GPS (statique rapide) en s’appuyant sur le
RBF ;
● déterminations altimétriques subcentimétriques (altitudes normales).

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 Matérialisation
Pour garantir une précision relative de 1 ppm (1 mm par km), la définition géométrique
des points doit être millimétrique.
Pour le RRF, le type de matérialisation retenu est une borne de 1 m 3 de béton implantée
au ras du sol, doublée par une borne de 0,5 m × 0,5 m × 0,8 m. Les deux bornes ont au
centre de leur face supérieure un repère en laiton du type IGN.
Pour le RBF, il faut distinguer :
a) 37 % des sites appartenant à la NTF : on
retrouve la borne en granit gravée IGN : au
centre de la croix gravée au sommet de la borne
est rajouté un repère en laiton permettant un cen-
trage de précision millimétrique et une meilleure
définition altimétrique. D’autre part, générale-
ment sur le radier est apposée une plaque identi-
ficatrice en bronze (ci-contre) signalant que ce
point géodésique a bien été à nouveau déterminé
dans le nouveau système RGF.
b) 63 % des sites entièrement nouveaux ; deux types de matérialisation ont été conçus :
● une borne dite « borne RBF lourde », constituée d’un bloc de béton cylindrique de 50
cm de diamètre pour un mètre de profondeur. La partie visible est un radier carré à ras
du sol de 60 cm de côté, muni d’un repère hémisphérique en laiton en son centre, et
signalé par la plaque identificatrice de l’IGN (ci-dessus) ;
● une borne préfabriquée en polyester-béton (béton armé de fibres) dite « borne RGF
légère » ancrée au sol ; la tête de section carrée de 15 cm de côté et de couleur jaune
affleure ; un repère hémisphérique est scellé en son centre et la plaque identificatrice
est remplacée par les trois lettres IGN gravées sur une plaque en aluminium.

 Système RGF 93


Une nouvelle projection plane a été choisie pour exprimer les coordonnées RGF 93 ; bien
que de type Lambert, ses paramètres n’ont rien de commun avec le Lambert associé au
système NTF. C’est une projection unique pour le territoire métropolitain.
Le tableau suivant donne les caractéristiques de cette nouvelle projection comparées à
celles du Lambert II étendu de la NTF.

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Projection Lambert II étendu Projection Lambert 93
associée au système NTF associée au système RGF 93
Ellipsoïde : Clarke 1880 IGN Ellipsoïde : IAGRS 80
•demi-grand axe a = 6 378 249,20 m •demi-grand axe a = 6 378 137 m
•aplatissement 1/293,466 021 •aplatissement 1/298,257 222 101
Projection conique conforme Projection conique conforme
•parallèles d’échelle conservée (kr = 0) : •parallèles d’échelle conservée (kr = 0) :
ϕ1 = 45°53’56’’108 27 N (50,998 799 gon) ϕ1 = 44° N (48,888 889 gon)
ϕ2 = 47°41’45’’652 21 N (52,995 572 gon) ϕ2 = 49° N (54,444 444 gon)
mL = 1 — 12,258.10—5 mL = 1 — 94,885.10—5
•méridien central : •méridien central :
λ0 = 2°20’14’’025 E Greenwich λ0 = 3° E Greenwich
•latitude origine : •latitude origine :
ϕ0 = 46°48’ N (52 gon) ϕ0 = 46°30’ N (51,666667 gon)
•coordonnées de l’origine : •coordonnées de l’origine :
X0 = 600 km ; Y0 = 2 200 km X0 = 700 km ; Y0 = 6 600 km

À partir des études basées sur les 1 000 sites du RBF, l’IGN calcule pour toute la France
métropolitaine un modèle de paramètres de transformation (voir § 2.2.2) passant du RGF
93 à la NTF et réciproquement, d’une précision décimétrique. Il est suffisant pour de
nombreuses applications où une diffusion des coordonnées d’un chantier en système
NTF est nécessaire, pour des raisons réglementaires ou contractuelles.

Remarque

L’avantage principal d’un tel système est son universalité et son adéquation avec le
système WGS 84 du GPS.
Le principal inconvénient est que, du point de vue de la pratique quotidienne de la
topométrie, les altérations linéaires qu’il induit sont trop importantes : près de 3 cm
pour 10 m à Dunkerque, 1,5 cm pour 10 m à Perpignan et – 1 cm pour 10 m au
voisinage de l’isomètre centrale 46° 30′.
Pour mieux comprendre les problèmes que cela pose aux géomètres, reportez vous à
l’article « incontournable géodésie » d’André Fontaine dans la revue XYZ n° 79 de
juin 99.

 RÉSEAU ALTIMÉTRIQUE
Intuitivement, la différence d’altitude entre deux points sur une même verticale apparaît
comme la distance séparant ces deux points sur cette verticale ; le principe des mesures
de ces distances appelées dénivelées est le nivellement direct (fig. 2.47. ; voir également
le chapitre 5).

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Fig. 2.47. : Principe du nivellement direct

Une lunette appelée niveau décrit un plan horizontal en pivotant autour d’un axe vertical.
Elle permet de lire les hauteurs mr et mb sur deux règles graduées appelées mires,
positionnées successivement sur un repère R et un point B (fig. 2.47.).

La différence d’altitude ∆HRB = HB – HR entre R et B est égale à (mr – mb). Il est donc
possible de déduire l’altitude de B si on connaît celle de R :

H B = H R ( mr – mb )

Il en découle une définition de l’altitude d’un point : c’est la distance de ce point à la


surface de niveau origine (géoïde défini au paragraphe 2.1.) le long de la verticale
physique passant par ce point. Or, le géoïde est quasiment le niveau moyen des mers. Il
est donc impossible de faire toutes les mesures en partant chaque fois du bord de la mer.
Il est donc nécessaire que des repères d’altitude soient répartis sur tout le territoire.

 Surfaces de référence et altimétrie


Nous avons défini au paragraphe 2. deux types de surfaces : le géoïde et l’ellipsoïde.
Nous allons maintenant les définir à nouveau en nous intéressant au champ de pesanteur
terrestre ; la seule orientation accessible partout à moindre coût est la direction de la
verticale donnée par les nivelles des appareils de topométrie ou par le fil à plomb : c’est
donc une référence obligée pour le topographe.

Les verticales locales étant les directions de la pesanteur, on peut définir des surfaces
perpendiculaires à ces directions ; ces surfaces sont des équipotentielles du champ de
pesanteur. Ces surfaces sont donc de même niveau (la surface de niveau zéro étant le
géoïde) ; une surface de niveau est telle qu’entre deux points, l’eau ne s’écoule pas.

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En réalité, la pesanteur variant avec l’altitude et surtout la latitude (g augmente de
l’équateur vers les pôles), les surfaces équipotentielles de la pesanteur ne sont pas
parallèles. Ceci implique que deux points situés à la même hauteur au-dessus du géoïde
ne sont pas forcément à la même altitude ou encore que deux points situés « au même
niveau » (sur la même équipotentielle) ne seront pas à la même distance du géoïde, ce qui
remet en cause la définition de l’altitude donnée ci-dessus.

Remarque
Une surface équipotentielle du champ de pesanteur n’est pas une surface à l’accéléra-
tion de la pesanteur g constant. En effet, l’espacement entre deux équipotentielles varie
d’un endroit à un autre en fonction des variations de l’intensité du champ de pesanteur.
Lorsque ces équipotentielles se rapprochent, l’intensité du champ augmente, ce qui se
traduit par des valeurs plus importantes de l’accélération de la pesanteur g. Une surface
équipotentielle est donc perpendiculaire en tout point à la verticale locale (le plan
tangent à la bulle d’une nivelle se confond avec cette surface) mais n’est pas une
surface à g constant (ce qui est dommage car il est plus facile de mesurer g que l’angle
de déviation de la verticale locale).
Montrons que les surfaces équipotentielles, donc de même niveau, ne sont pas parallèles
(fig. 2.48.) : soient deux surfaces de niveau infiniment voisin Wa et Wb ; il faut faire
appel à la notion de travail accompli contre la pesanteur : il est égal au produit de
l’accélération de la pesanteur par le déplacement vertical de la masse soulevée ; soit, pour
B

∫ g ⋅ dh
B
une masse unité : W A =
A
B B′ B A′ B
Ce travail est indépendant du chemin suivi, donc : W A = W A + W B′ = W A + W A′ .
B A′ B′ B
Or, le travail sur une surface de niveau est nul : W B′ = W A = 0 donc W A = W A′ .

Les produits (AB′ . ga ) et


(A′B . gb ) sont égaux (en suppo-
sant que les surfaces soient suffi-
samment voisines pour que ga soit
constant entre A et B′ et gb cons-
tant entre A′ et B). A et B étant à
des latitudes différentes, on sait
que ga ≠ gb donc on en déduit
que :
AB′ ≠ A′B

La valeur de g augmentant de
l’équateur aux pôles, les surfaces
de même niveau se rapprochent
vers le pôle. Fig. 2.48. : Équipotentielles du champ de pesanteur

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Si les océans n’étaient traversés d’aucun courant, s’ils étaient de densité constante et s’ils
étaient au repos, leur surface décrirait une équipotentielle du champ de pesanteur (écou-
lement nul). Cette surface, proche du niveau moyen de la mer, a été prise pour origine des
altitudes orthométriques : on l’appelle donc géoïde ; le géoïde, assez proche d’un ellip-
soïde de révolution, présente par rapport à celui-ci des irrégularités n’excédant jamais
100 m (voir carte fig. 2.49-a.) ; on détermine donc l’ellipsoïde qui est le plus proche du
géoïde et on privilégie cette surface puisqu’elle se décrit mathématiquement.
Il est donc facile de repérer tout point par rapport à sa position sur l’ellipsoïde par trois
nombres, par exemple une longitude, une latitude et une hauteur. En France, l’ellip-
soïde de Clarke est tangent au géoïde au point fondamental : le Panthéon à Paris (voir
§ 5.2).
Le géoïde est donc la surface de référence des altitudes, mais :
● quoique proche du niveau de la mer, le géoïde en est toujours distinct puisque le
niveau moyen des mers ne cesse de changer au cours du temps (mouvements de
l’écorce terrestre, fonte des glaces polaires, etc.) ;
● c’est une surface fictive et difficilement accessible à l’observation directe (on peut
procéder à des mesures astrogéodésiques de déviations de la verticale locale par
visées astronomiques au moyen d’une caméra zénithale) ;
● elle ne représente pas une surface à accélération g constante.

Remarque
On écrit souvent la relation entre H (hauteur au-dessus du Géoïde ou altitude) et h
(hauteur au-dessus de l’ellipsoïde) sous la forme H = h – ∆ où ∆ est la séparation du
géoïde (sa hauteur au-dessus de l’ellipsoïde de Clarke, fig. 2.49-a.). Un modèle de
géoïde est une base de données de valeurs de ∆ pour des points connus dans le système
Lambert.

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Fig. 2.49-a. : Cotes en mètres du géoïde par rapport à l’ellipsoïde Clarke 80

Par exemple, considérons le point A de coordonnées λ = 3 gon Est Paris et ϕ = 52 gon


Nord ; on lit sur la carte (fig. 2.49-a.) : + 5,50 m. Hauteur au-dessus de l’ellipsoïde (fig.
2.49-b.) :
● hA = G0A + E0G0.
● G0A est l’altitude HA de A.
● E0G0 = 5,5 m.

Donc : hA = HA + 5,50 m.

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Fig. 2.49-b. : Ondulations du Géoïde

 Choix d’un système d’altitude


Définir le géoïde ne résout pas tous les problèmes ; en effet, on a vu dans la démonstra-
tion précédente que si l’on additionne les dénivelées pour passer d’un point à un autre (ici
de A à B), on trouve un résultat qui dépend du chemin suivi puisque les équipotentielles
ne sont pas parallèles. On ne peut donc pas définir l’altitude comme on aurait pu le
penser, c’est-à-dire en portant sur une droite normale au géoïde une même longueur
H, qui définit une surface partout équidistante du géoïde (fig. 2.50.).
L’altitude d’un point n’est donc pas la
somme des dénivelées depuis le zéro
jusqu’au point considéré soit :
A
Ha =
∫ 0
dh .

On est ainsi obligé d’appuyer la notion


d’altitude sur une grandeur indépen-
dante du chemin suivi soit :
A
W OA =
∫ 0
g ⋅ dh où WOA est le travail
Fig. 2.50. : Définition de la dénivelée effectué contre la pesanteur par unité de
masse.
Les divers systèmes d’altitudes consistent à diviser WOA par une valeur convention-
nelle de γ. Suivant les valeurs de γ , ont été définies successivement :
a) l’altitude orthométrique, définie par Charles Lallemand (1904 –1978) ; dans ce cas
γ est la valeur moyenne gm entre le géoïde et le point A .
b) l’altitude normale est définie par l’IGN depuis 1969 ; dans ce cas γ est la valeur du
champs de pesanteur dit normal calculé pour une terre théorique ellipsoïdique. La surface

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de référence n’est pas exactement le géoïde mais une surface proche du géoïde appelée
quasi-géoïde 1.

Les problèmes liés à l’altimétrie et la définition de sa référence sont plus complexes qu’il
n’y parait au premier abord ; ils font l’objet d’une abondante littérature 2.

 Définition du zéro du NPF IGN 69


Le NPF est le Nivellement de Précision de la France.

La surface de référence d’altitude zéro est la seule qui serve vraiment au topographe. Il
s’agit d’une surface ayant une altitude constamment nulle vis-à-vis d’un système d’alti-
tudes donné. C’est théoriquement le géoïde bien que cette surface subit des déformations
dues aux défauts des observations provenant des erreurs systématiques, des mouvements
des repères en raison de l’instabilité du sol, etc.

Il semble qu’aujourd’hui les surfaces d’altitude zéro des nivellements Lallemand et IGN
69 aient, par rapport au géoïde, des pentes sensiblement Nord-Sud de part et d’autre de
celui-ci sans que l’on ait vraiment compris pourquoi. D’où des discordances entre alti-
tudes anciennes et nouvelles d’un même repère, de l’ordre de 30 cm à Paris.

Pour déterminer le niveau moyen des mers, ont été placés, sur les côtes françaises, 19
marégraphes et 11 médimarémètres.

Un marégraphe est un appareil enregistrant automatiquement les variations du niveau


de la mer en un point donné afin de permettre la détermination de son niveau moyen. Le
marégraphe totalisateur de Marseille permet, par l’enregistrement de la courbe de la
marée, le calcul immédiat du niveau moyen de la mer pendant un intervalle de temps
quelconque. Il est situé à Marseille, sur la promenade de la Corniche, entre la pointe
d’Endoume et la plage du Prado.

Un médimarémètre est un appareil inventé par Charles Lallemand, qui permet de


mesurer le niveau moyen de la mer. Il est constitué d’un tube aboutissant à un plongeur
formé d’une cloison poreuse. Les marées sont amorties et décalées dans le temps, mais
l’oscillation de l’eau se fait autour du même niveau moyen que celui de la mer. Les
mesures de hauteurs d’eau sont effectuées au moyen d’une sonde.

Le repère fondamental d’altitude 1,66 m, en France, est placé près du marégraphe


totalisateur qui, par l’enregistrement de la courbe de la marée, permet le calcul immédiat
du niveau moyen de la mer pendant un intervalle de temps quelconque.

1
Voir les articles de DUQUENNE et KASSER consacrés au nivellement dans la revue Géomètre, n° 6 de
juin 1998. Voir aussi la publication de DUQUENNE du LAREG (Laboratoire de Recherche en Géo-
désie de l’IGN) : Champs de pesanteur, géoïde et altimétrie : concepts fondamentaux, janvier 1997.
2
Voir les articles Le nivellement de précision à l’échelle de la France, revue Géomètre, n° 2, 1995 et
Le nivellement IGN 69, revue XYZ n° 2.

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Il existe en France 19 marégraphes simples qui enregistrent les variations du niveau de
la mer pour permettre de déterminer son niveau moyen (voir fig. 2.51-a.).

Il existe aussi 11 médimarémètres permettant de mesurer le niveau moyen des mers.

 Constitution du réseau actuel (IGN 69)

 Bref historique

La France a été couverte par trois nivellements successifs.


● d’abord le nivellement de Bourdaloue (§ 6.4.2) : conçu en une dizaine d’années,
observé entre 1857 et 1864, il est constitué de 15 000 km de cheminements.
● le Nivellement Général de la France (NGF) de Lallemand, observé de 1884 à 1968.
● enfin, le Nivellement de Précision de la France NPF IGN 69, achevé depuis 1969
(1978 pour la Corse).

 Réseau Bourdaloue

Paul-Olivier Bourdaloue établit de 1857 à 1864 le premier réseau français de nivellement


direct constitué de 15 000 km de cheminements. Le « zéro Bourdaloue » était au Fort
Saint-Jean à Marseille, et les hauteurs au-dessus de ce point considéré comme le niveau
moyen de la Méditerranée ont été appelées « altitudes Bourdaloue ».

 Nivellement Général de la France NGF

En 1884, Charles Lallemand a été chargé d’un nouveau Nivellement Général de la France
(NGF) destiné à vérifier et compléter le réseau Bourdaloue.

Ce réseau NGF a été utilisé jusqu’en 1969 ; or les repères d’un réseau de nivellement
« vieillissent » rapidement : alors qu’un réseau géodésique peut être considéré comme à
peu près satisfaisant lorsque sa précision est de l’ordre de 4 ou 5 cm, un nivellement exige
de ses repères une précision relative de l’ordre du millimètre. Un nivellement doit faire
l’objet d’observations fréquentes car une stabilité des repères de l’ordre du millimètre se
perd en quelques années, par exemple par les mouvements propres (tassements) des
immeubles sur lesquels ils sont fixés, par les travaux qui les déplacent ou les détruisent
(travaux d’aménagement, affaissement de certaines zones), par les variations d’ordre
tectonique également.

De nombreux repères ont bougé de 4 à 5 cm, d’autres ont disparu, d’autres ont été
déplacés à l’insu de l’usager ; de plus, la référence du NGF est formée par un ensemble
de repères à Marseille dont l’altitude est considérée comme fixe depuis 1897 (depuis, le
niveau moyen de la Méditerranée a augmenté de plus de 10 cm).

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 Reprise du NGF et nouveau réseau IGN 69

Ainsi, vers 1960, les ingénieurs généraux géographes Maillard et Levallois proposent de
reprendre le réseau de nivellement. La mise au point du squelette, c’est-à-dire les
12 000 km de 1e ordre, a été achevé en 1969. Pour le distinguer du précédent, l’habitude
est prise d’appeler ce réseau le réseau IGN 69. La distinction entre ces deux réseaux
n’était pas de pure forme puisque les réseaux Lallemand et IGN 69 sont affectés d’erreurs
systématiques dont l’origine est encore mal connue ; un écart de 60 cm séparait les
valeurs de l’altitude des repères dans la région de Dunkerque par rapport à Marseille,
l’écart se propageant assez régulièrement du Sud vers le Nord ; il atteignait 32 cm dans
la région parisienne. On avait donc deux systèmes d’altitude différents.

 Le réseau altimétrique national


Le nivellement de précision de la France est appelé NPF IGN 69.

L’altitude des repères de nivellement étant déterminée à partir d’observations effectuées


par nivellement direct, leur réseau ne peut être le même que le réseau planimétrique en
vigueur NTF. Le Réseau Altimétrique National actuel NPF IGN 69 est indépendant
de la NTF (Nouvelle Triangulation Française).

Les observations de nivellement direct utilisant des mires de hauteur limitée (ø 4 m), il
est indispensable que les pentes entre les repères soient faibles ; aussi, contrairement aux
points du réseau géodésique, les repères altimétriques se trouvent le long des voies de
communication présentant des pentes faibles (voies ferrées, routes, canaux, rivières etc.).
Les repères ne sont pas ici aux sommets des triangles du réseau géodésique (souvent des
points élevés), mais situés aux bords des voies ou des cours d’eau ; les cheminements
définissent de véritables mailles appelées mailles de nivellement (voir carte fig. 2.51-a).

Il est souhaitable que la densité des repères altimétriques soit suffisante pour l’utilisateur
sans être trop importante à cause du prix de revient de leur mise en place (implantation,
observations, maintenance) ; et comme les visées ne peuvent être faites sur de grandes
distances, la seule possibilité pour améliorer la précision et éviter une trop importante
accumulation des erreurs est de décomposer le canevas altimétrique en différents ordres
de précision dégressive. Dans les ordres supérieurs, il est nécessaire d’utiliser des appa-
reils plus précis et des méthodes plus complexes assurant de nombreuses vérifications et
réitérations.

Les repères de nivellement sont sur des lignes de nivellement à raison d’un tous les
700 m à 4 km environ. Le réseau a été subdivisé en quatre types de réseaux ; les itinéraires
de nivellement sont appelés lignes pour le 1er, le 2e et le 3e ordre, et traverses pour le 4e
ordre. Les lignes de 1er, 2e et 3e ordre sont subdivisées en sections.

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Fig. 2.51-a. : Nivellement de précision de 1er ordre

Le réseau représente un ensemble de près de 500 000 repères.

 Le réseau de premier ordre


Le réseau de 1er ordre est constitué de 32 polygones fermés définissant 12 700 km de
lignes de nivellement. On peut voir sur la carte (fig. 2.51-a.) que les principaux cours
d’eau sont suivis par les lignes de 1er ordre.

Fig. 2.51-b. : Découpage des mailles

L’immatriculation des repères (fig. 2.51-b.) se fait de la façon suivante :


● section de 1er ordre commune à deux polygones I’ et M, par exemple : AB ;

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● repères immatriculés : AB 2 (2 étant le numéro d’ordre) ;
● point de jonction de trois polygones A, B et C par exemple ABC.

 Le réseau de deuxième ordre

Le réseau de 2e ordre est constitué de 18 786 km de nivellement dont les lignes consti-
tuent en moyenne sept mailles à l’intérieur de chaque polygone.

L’immatriculation des repères est la suivante :

● section de 2e ordre commune à deux mailles immatriculées a, d à l’intérieur du


polygone A : Aad ;
● repère immatriculé : Aad 11 ;
● point à la jonction de trois mailles a, b et c de A, par exemple Aabc.

 Le réseau de troisième ordre

Le réseau de 3e ordre est constitué de 49 730 km de nivellement dont les lignes consti-
tuent en moyenne 10 mailles à l’intérieur de chaque maille de 2e ordre.

L’immatriculation des repères est la suivante :

● section de 3e ordre commune à deux mailles immatriculées a3 et b3 à l’intérieur d’une


maille de 2e ordre c : Aca3b3 ;
● repère immatriculé : Aca3b3 7.

 Le réseau de quatrième ordre

Il est constitué de 350 000 km environ de lignes de nivellement appelées traverses.

L’immatriculation des repères est la suivante :

● traverse de 4e ordre située à l’intérieur de la maille de 3e ordre d3 : Acd3 ;


● repère immatriculé : Acd3 4.

Remarque

Sur la figure 2.52., on ne distingue pas de maille du 2e ordre du fait de la taille réduite
de la zone étudiée.
Pour connaître le réseau local de nivellement, il faut disposer d’une carte IGN et d’une
feuille de calque maillé (fig. 2.52.) qui donne, par superposition, la position des points
de nivellement.

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Fig. 2.52. : Différents ordres de nivellement sur la feuille de Grasse

 Passer des observations aux altitudes normales


Le réseau Lallemand est un système d’altitudes orthométriques, le réseau IGN 69 un
système d’altitudes normales. À partir des observations des réseaux dont le principe est
le nivellement direct par cheminement, on peut se demander comment obtenir des alti-
tudes dites « orthométriques » ou « normales ».

 Réseau Lallemand


Pour tenir compte du non-parallélisme des surfaces de niveau (AB′≠ A′B voir fig. 2.48.),
on apporte aux dénivelées observées une correction orthométrique : Cort = AB′A′B
= AB′ . (1 – ga /gb ) où ga et gb sont respectivement les valeurs moyennes de l’accélération
de la pesanteur entre A et B′ et entre A′ et B.

 Réseau du premier, deuxième et troisième ordre


en haute et moyenne montagne
Les dénivelées observées ∆h0 par tronçon sont d’abord transformées en dénivelées dites
dynamiques ∆hd en utilisant la moyenne g des accélérations g observées aux extrémités
de chaque tronçon par une correction dite correction dynamique :

g ⋅ ∆h 0 g – g 0, 50
Cd = ∆hd – ∆h0 = ---------------- – ∆h 0 = -------------------
- ⋅ ∆h 0
g 0, 50 g 0, 50

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avec g0,50 = 9,806 29 m/s2 : valeur conventionnelle de la pesanteur au niveau 0 et à la
latitude 50 gon.
Les dénivelées dynamiques ∆hd = ∆h0 + Cd , où ∆h0 est la dénivelée observée et Cd la
correction définie ci-dessus, sont compensées par la méthode des moindres carrés avec
fermeture des polygones. Les dénivelées corrigées permettent alors d’obtenir les alti-
tudes dynamiques Hd des nœuds du réseau. La correction de compensation pour une
section est proportionnelle au nombre de nivelées, d’où la détermination des altitudes
dynamiques Hd de tous les repères.
Les altitudes dynamiques des repères sont enfin transformées en altitudes normales
g 0, 50 H
- , γ m étant la valeur théorique de la pesanteur à l’altitude ---- sur la
Hn : Hn = Hd ----------
γm 2
H
verticale du point : γ m = γ 0 . 1 – ---- avec γ 0 = g0,50 . (1 – 0,002 637 2 . cos(2ϕ)).
R
Hd
- avec ϕ : latitude du lieu
Finalement : H n = ---------------------------------------------------------------------------------------
H
( 1 – 0, 002 637 2 ⋅ cos ( 2 ϕ ) ) 1 – ---- Hn : altitude normale
R
Hd : altitude dynamique
H : altitude moyenne
R : rayon moyen terrestre

 Réseau du deuxième et troisième ordre


en région de plaine
Dans ce cas, les altitudes dynamiques ne sont pas calculées puisque les dénivelées
normales sont très voisines des dénivelées orthométriques. Les dénivelées orthométri-
ques compensées permettent de déterminer, à partir des altitudes normales des repères du
premier ordre, les altitudes normales de tous les nœuds des réseaux de deuxième et
troisième ordre. Puis les corrections de compensation sont réparties afin de déterminer
les altitudes normales des autres repères.

 Réseau du quatrième ordre


En plaine, aucune correction orthométrique n’est calculée et l’on procède au calcul
comme précédemment.
En montagne, le calcul est identique à celui du deuxième et troisième ordre.

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 Les repères de nivellement
Les altitudes des repères obtenues grâce à des tra-
vaux coûteux doivent être conservées avec le plus
de sécurité possible. Les repères ont dû être placés
sur des édifices publics : mairies, églises, gares, sur
des ponts et, à défaut, sur des immeubles privés (ci-
contre un repère IGN scellé sur le mur de l’église
Sainte-Thérèse d’Antibes ; diamètre réel : 75 mm).
Lorsqu’un repère disparaît, il est très facile de le
rétablir à partir des points les plus proches. Les
travaux sont moins importants que pour un point de
triangulation.
Fig. 2.52-a. : Repère de nivellement
Ci-dessous (fig. 2.53.), sont les repères du service
du nivellement général de la France.

Fig. 2.53. : Repères du nivellement général

Ces repères sont nommés par leur initiale : M pour Médaillon (ou Macaron), B pour
Bourdaloue, R pour Rivet, C pour Console.

 Répertoires de nivellement


L’IGN publie un extrait de carte au 1/50 000 accompagné d’un calque superposable
comportant le tracé des cheminements et l’indication des différents repères avec leur
numéro ; puis sont fournis les répertoires de tous les points des 1er, 2e, 3e et 4e ordre.
Sur la plupart des fiches des repères (celles établies avant 1969), les altitudes dites
orthométriques sont rayées mais laissées lisibles (voir fig 2.54.) ; elles sont encore
utilisées car tous les nivellements établis avant 1969 sont rattachés à ce système d’alti-
tude. Les nouvelles altitudes, dites normales, sont indiquées en dessous.

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La mention « altitude normale » est portée sur les fiches d’identification des repères de
nivellement IGN 69.

Remarque
Un service minitel de l’IGN (08 36 29 01 29 à 9,21F/minute au 1/1/98) permet
d’accéder à des fiches informatisées. La recherche s’effectue soit par commune soit par
centroïde (recherche des repères les plus proches d’un point de coordonnées Lambert
données : les recherches s’effectuent dans un rayon de trois kilomètres autour du point
donné).
En 1997, l’IGN a vérifié ou réfectionné les repères de nivellement implantés le long de
4948 km de routes ou voies ferrées dans le centre de la France, en Normandie et en
Bretagne. La documentation relative à environ 23 000 repères a été intégrée dans la
base de données, ce qui porte à 382 000 le nombre de repères accessibles par minitel
(l’accès par internet n’est pas encore possible à ce jour).

Fig. 2.54. : Extrait de répertoire de points de nivellement

 Précision
Les mesures ont été conduites pour assurer la meilleure précision possible à l’ensemble
du réseau.

Erreur probable Écart type


Ordre Tolérance en mm/(km)½ *
kilométrique (mm) en mm/(km)½ *
1er 1,3 2 5,2
2e 1,5 2,3 6
3e 2 3 8
4e 2,4 3,6 9,6

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Pour une distance D exprimée en km entre deux repères, l’écart type de mesure vaut :
● premier ordre ( 2 D ) mm,
● deuxième ordre ( 2, 3 D ) mm,
● troisième ordre ( 3 D ) mm,
● quatrième ordre ( 3, 6 D ) mm.

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MESURES
ANGULAIRES

La mesure d’angles est toujours indispensable en topographie. Par rapport aux mesures
de distance au moyen de technologies modernes (IMEL, chap. 4 § 6 ou GPS, chap. 7 § 1),
les mesures angulaires gardent l’avantage d’être d’autant plus précises que les portées de
mesures sont longues.

 LE THÉODOLITE OPTICO-MÉCANIQUE
Un théodolite est un appareil permettant de mesurer des angles horizontaux (angles
projetés dans un plan horizontal) et des angles verticaux (angles projetés dans un plan
vertical).

Le terme théodolite « optico-mécanique » regroupe l’ensemble des appareils à lecture


« mécanique » par vernier gradué en comparaison aux appareils « optico-
électroniques », appelés aussi stations, dont la lecture se fait sur un écran à affichage
numérique et qui intègrent souvent un appareil de mesure électronique des distances
(IMEL).

La mécanique de base des stations électroniques est souvent la même que celle des
théodolites classiques. Par exemple, le modèle T2000 de Leica est une station électro-
nique de précision bâtie sur la base du T2 mécanique. Les précisions de lecture angulaire
sont donc comparables : l’écart type (tome 2 chap. 5 § 12) constructeur pour une mesure
angulaire sur une direction est de ± 2,5 dmgon sur un T2 et de ± 1,5 dmgon sur un T2000.

 Terminologie
Rappelons quelques définitions.

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Un goniomètre permet de mesurer des angles horizontaux (appelés aussi angles azimu-
taux) ou verticaux.
Un cercle permet la mesure d’angles horizontaux uniquement.
L’éclimètre mesure des angles verticaux uniquement.
Le clisimètre permet la mesure directe de pentes avec une précision de 0,5 %.
Le tachéomètre est un théodolite couplé à un système de mesure de distances (du grec
tachéo, qui signifie rapide). On distingue :
● le tachéomètre à diagramme est un ancien modèle mécanique à utiliser avec des
mires spéciales. La précision espérée sur une mesure de distance est de l’ordre de
± 14 cm pour une distance de 50 m (chap. 4 § 4. et 5).
● le tachéomètre électronique est un théodolite couplé à un instrument de mesure
électronique des longueurs (IMEL, voir la précision de ce type d’appareil au chapitre
4, paragraphe 6.3.).

 Principe de fonctionnement


La figure 3.1 montre le schéma de principe du fonctionnement d’un théodolite.

Fig. 3.1. : Schéma de principe d’un théodolite

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● (P) : axe principal, il doit être vertical après la mise en station du théodolite et doit
passer par le centre de la graduation horizontale (et le point stationné).
● (T) : axe secondaire (ou axe des tourillons), il est perpendiculaire à (P) et doit passer
au centre de la graduation verticale.
● (O) : axe optique (ou axe de visée), il doit toujours être perpendiculaire à (T), les
trois axes (P), (T) et (O) devant être concourants.
● L'alidade : c’est un ensemble mobile autour de l’axe principal (P) comprenant le
cercle vertical, la lunette, la nivelle torique d’alidade et les dispositifs de lecture
(symbolisés ici par des index).
● Le cercle vertical (graduation verticale). Il est solidaire de la lunette et pivote autour
de l’axe des tourillons (T).
● Le cercle horizontal ou limbe(graduation horizontale). Il est le plus souvent fixe par
rapport à l’embase mais il peut être solidarisé à l’alidade par un système d’embrayage
(T16) : on parle alors de mouvement général de l’alidade et du cercle autour de (P) ;
c’est le mouvement utilisé lors du positionnement du zéro du cercle sur un point
donné. Lorsqu’il est fixe par rapport au socle, on parle de mouvement particulier :
c’est le mouvement utilisé lors des lectures angulaires. Sur le T2, un système de vis
sans fin permet d’entraîner le cercle et de positionner son zéro.

 Caractéristiques des théodolites optico-mécaniques


Les caractéristiques des théodolites optico-mécaniques données par les constructeurs
sont les suivantes 1 :

Modèles (gamme Leica) T05 T06 T1 T16 T2


Écart type (mgon) ±3 ±3 ±1 ±1 ± 0,25
Lecture directe (mgon) 10 10 2 5 0,1
Lecture estimée (mgon) 2 2 1 1 –
Grossissement 19 × 30 × 30 × 30 × 30 ×
Champ à 100 m (m) 3,9 27 27 27 29
Constante stadimétrique 100 100 100 100 100
Constante d’addition 0 0 0 0 0
Sensib. niv. sphérique (cgon/2 mm) 19 19 15 15 15
Sensib. niv. torique (mgon/2 mm) 19 19 9 9 6
Précision calage index vertical mgon – – ± 0,3 ± 0,3 ± 0,1
Plage de débattement (calage) cgon – – ±4 ±9 ±9

1
Les termes employés dans ce tableau sont détaillés dans la suite du chapitre. Pour les termes concer-
nant la lunette de visée, voir le chapitre 5, paragraphe 1.2.4.

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Ci-dessous deux théodolites Wild (Doc. Leica).

1 11 1
4
2 17
10
9
17

20
3
6
20 12
22
5
13 14
16
18 13
14 16

15
7
7 19
19
8
21
8

T16 (coupe) T2 vue extérieure

Légende
1. Poignée amovible 12. Commutateur de lecture Hz-V
2. Viseur d'approche 13. Nivelle d'alidade
3. Vis de blocage de la lunette 14. Vis d'alidade de fin pointé
4. Oculaire de la lunette 15. Nivelle sphérique
5. Vis de fin pointé 16. Débrayage du limbe (T16)
6. Contrôle d’automatisme 17. Cercle vertical
7. Embase amovible 18. Cercle horizontal
8. Plomb optique 19. Vis calantes
9. Micromètre optique 20. Objectif
10. Bague de mise au point 21. Blocage de l’embase
11. Microscope de lecture 22. Éclairage des cercles

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 MISE EN STATION D’UN THÉODOLITE :
RÉGLAGES, LECTURES
 Mise en station
La mise en station d’un théodolite consiste à caler l’axe principal à la verticale d’un point
de station donné. La méthode de mise en station détaillée dans ce paragraphe suppose
l’utilisation d’un trépied classique (par comparaison au trépied centrant Kern). Elle
donne toutefois le principe de base commun à tous les types de trépieds. Cette méthode
évite l’emploi du fil à plomb qui, dans la pratique, est peu commode : trop sensible,
inutilisable dans un vent même faible et le plus souvent introuvable...

 Mise à hauteur du trépied


La mise à hauteur du trépied s’effectue comme suit :
● Fixez l'appareil sur le trépied en prenant soin de vérifier que les trois vis calantes sont
à peu près à mi-course.
● Réglez l'oculaire à la hauteur des yeux de l'opérateur (ou mieux, légèrement en
dessous de cette hauteur : il est plus facile de se baisser que de se hausser). Profitez-
en pour régler la netteté du réticule de visée. Pour cela, utilisez les graduations en
dioptries de l’oculaire.

 Calage grossier d'approche


● Si vous devez mettre en station sur un point donné : soulevez deux pieds du trépied
tout en regardant dans le plomb optique et déplacez l'ensemble afin de positionner le
plomb optique près du point de mise en station (inutile à ce stade de le positionner
exactement sur le point). Enfoncez ensuite les pieds dans le sol puis positionnez le
plomb optique exactement sur le point au moyen des trois vis calantes. À cet
instant, l’axe principal passe par le point de station mais n’est pas vertical.
● Si vous ne devez pas mettre en station sur un point donné (station libre) : reculez-
vous pour vérifier que l'appareil est à peu près vertical, puis enfoncez les pieds du
trépied dans le sol.
● Si vous devez mettre en station sous un point donné, utilisez soit un fil à plomb
pendant depuis le point « au plafond » jusqu’au repère situé sur le dessus de la lunette
du théodolite (en position de référence), soit un viseur zénithal.

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 Calage grossier au moyen de la nivelle sphérique
● Si vous devez mettre en station sur un
point donné : calez la nivelle sphé-
rique au moyen des pieds du tré-
pied. Posez un pied sur une jambe du
trépied puis faites-la coulisser jusqu'à
centrer la bulle de la nivelle. En pra-
tique, il faut intervenir sur plusieurs
pieds l'un après l'autre (agir sur le
pied vers lequel semble aller la bulle
et recentrez-la ou ramenez-la vers un
autre pied, et agir ensuite sur ce pied,
etc.).
● Si vous ne devez pas mettre en sta-
tion sur un point donné : calez
directement la nivelle sphérique avec
Fig. 3.2. : Calage de la nivelle sphérique les trois vis calantes.
À la fin de cette phase, la nivelle sphé-
rique est centrée et le plomb optique ne
doit pas avoir bougé du point de mise en station puisque l’axe principal (P) de l’appareil
pivote autour du point stationné (fig. 3.2).

 Calage fin dans une direction au moyen


de la nivelle torique
Amenez la nivelle torique (t ) parallèle à
deux vis calantes V1 et V2 (fig. 3.3.).
Centrez la bulle au moyen des deux vis
V1 et V2 en agissant simultanément sur
les deux vis en sens inverse l'une de
l'autre, puis faites tourner l'appareil de
200 gon (repérez-vous sur la graduation
horizontale du socle ou sur les lectures
angulaires horizontales Hz).
Trois cas de figure peuvent se présenter :
a) Si la nivelle torique est bien réglée,
la bulle revient exactement dans la même
Fig. 3.3. : Calage de la nivelle torique position après un demi-tour de l’alidade
(ou dans une position voisine à une ou
deux graduations près : la bulle doit
rester entre les deux repères principaux). C'est le cas le plus courant.

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b) Si la nivelle torique est complètement déréglée, la bulle est complètement décalée
et vient en butée sur un des deux cotés du tore. La nivelle doit être réglée au moyen des
vis de réglage prévues à cet effet (voir § 2.3).

Fig. 3.4. : Contrôle de la nivelle torique

c) Si la nivelle torique est légèrement déréglée, elle se décale d'un nombre n de


graduations : il suffit dans ce cas de recentrer la bulle de n/2 graduations (fig. 3.4 : deux
graduations vers la gauche car n = 4) et adopter pour la suite cette position de la bulle
comme position de référence appelée position de calage.
En effet, il doit y avoir un angle droit, 100 gon, entre l'axe de la nivelle torique (t) et l'axe
principal du théodolite (P). En cas de dérèglement de la nivelle, cet angle droit présente
un défaut ε.

Fig. 3.5. : Doublement de l’erreur par demi-tour de l’alidade

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La nivelle étant centrée en position 1, après un demi-tour elle passe en position 2 avec un
décalage de la bulle de n graduations correspondant à deux fois l'angle ε (fig. 3.5). En
recentrant la bulle de la moitié de l'erreur (n/2 graduations), l'axe de l'appareil est remis
parfaitement vertical, l'axe de la nivelle torique restant décalé du même angle ε par
rapport à l'horizontale. La bulle de la nivelle n'est pas centrée (décalée de n/2 gradua-
tions) mais l'axe de l'appareil est vertical : c’est la position de calage. Il reste à caler la
bulle dans la même position dans toutes les directions.

 Calage dans toutes les directions au moyen


de la nivelle torique
Pour effectuer un calage fin au moyen de la
nivelle torique, procédez comme suit :
● Amenez l'axe de la nivelle torique sur la
troisième vis calante V3 et, en agissant
sur la seule vis V3, amenez la bulle dans
la position de calage (c'est-à-dire bulle
centrée si vous étiez dans le cas a) du
paragraphe 2.1.4. ou bulle décalée de la
moitié de l'erreur dans le même sens si
vous étiez dans le cas c) du paragraphe
2.1.4). Sur la figure 3.6., la nivelle est
dans la position de calage de l’exemple
Fig. 3.6. : Calage final sur la 3e vis précédent (décalage de deux graduations
vers la droite repérée sur les schémas par
la lettre t ).
● Vérifiez enfin qu'en tournant l'appareil dans une direction intermédiaire la bulle reste
dans sa position de calage. Si le calage n'est pas parfait, il faut reprendre les mêmes
opérations pour affiner le calage.
● Évitez ensuite tout mouvement brusque de l’alidade et, lors du pivotement de celui-
ci, pensez à utiliser les deux mains, une sur chaque montant de l’alidade pour répartir
le moment du couple appliqué à l’appareil.

 Vérifications finales


Enfin, vérifiez que l'appareil est toujours au-dessus
du point de station donné (on s’accorde une tolé-
rance de centrage de ± 4 mm, ce qui correspond au
rayon de 4 mm de la demi-sphère intérieure des
clous d’arpentage, fig. 3.7). Sur les clous de fabrica-
tion allemande, il est mentionné messpunkt qui
signifie littéralement point de mesure.
Fig. 3.7. : Clou d’arpentage

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Si l’appareil s’est trop éloigné (ce qui n’est possible que si vous avez fait une faute lors
de la mise en station), décalez-le en dévissant l'embase et en le faisant glisser sur le
plateau du trépied, puis reprenez le réglage depuis le début.
Cette dernière manipulation est néanmoins déconseillée car l’appareil peut être trop
excentré par rapport au plateau et venir en porte-à-faux ; de plus, la marge de manœuvre
est faible et il faut de toute façon reprendre le calage de la nivelle torique.

Remarque
À cet instant, vérifiez que la nivelle sphérique est bien réglée. Elle doit être parfaite-
ment centrée. Si ce n'est pas le cas, tournez les vis de réglage pour la centrer parfaite-
ment (voir § 2.3.1).

 Réglages avant mesures


Réglez la netteté du réticule (croix de visée dans l’optique) : pour le faire de manière
précise, réglez la lunette à l’infini puis rendez les fils du réticule les plus nets possible en
agissant sur la vis de réglage. Ce réglage permet de placer exactement le réticule dans le
plan de formation de l’image virtuelle ; ainsi, l’œil de l’opérateur n’a pas besoin
d’accommoder et se fatiguera moins. Si ce réglage n’est pas satisfaisant, il est possible
de s’en apercevoir en balançant légèrement la tête devant l’oculaire : le réticule semble
bouger par rapport à l’objet visé alors qu’il devrait rester fixe (on dit qu’il y a de la
parallaxe). Ensuite, ne touchez plus au réticule et réglez la netteté de la lunette sur
l’élément visé. Déployez enfin les éventuels miroirs pour l’éclairage des cercles. L’obser-
vation monoculaire doit se faire les deux yeux ouverts.
Vérifiez que l'appareil est dans sa position de référence. Généralement, le cercle vertical
doit se situer à gauche de l’observateur. Pour les stations électroniques, il est souvent à
droite. Cette vérification se fait en positionnant la lunette approximativement à l’horizon-
tale et en lisant l’angle vertical qui doit être proche de 100 gon. Si la lecture indique une
valeur proche de 300 gon, faites un double retournement, c’est-à-dire le demi-tour de la
lunette et de l’alidade pour vous retrouver dans la position de référence. Positionnez
éventuellement le zéro du limbe sur la référence choisie.

 Caractéristiques des nivelles

 Principe de fonctionnement d’une nivelle


Une nivelle est un petit récipient de cristal appelé aussi fiole. Elle est remplie d’un
mélange d’alcool et d’éther dans lequel subsiste une bulle de vapeur.
Dans une nivelle sphérique, la face supérieure du verre retenant la bulle est une calotte
sphérique (fig. 3.8-a). Une nivelle torique est un fragment de tore (fig. 3.8-b). Les rayons
de courbure sont grands (de l’ordre du mètre pour les nivelles sphériques et de 10 à 100
mètres pour les nivelles toriques), donc imperceptible à l’œil. Ces considérations justi-

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fient que la nivelle sphérique soit une nivelle d’approche dont le calage est multidirec-
tionnel, alors que la nivelle torique, qui est unidirectionnelle, sert au calage fin. La
directrice d’une nivelle torique est la droite tangente à sa face supérieure et située dans
le plan vertical de son axe.

Fig. 3.8-a. Nivelle sphérique Fig. 3.8-b. : Nivelle torique

Remarque

Le frottement qui empêche parfois la bulle d’atteindre sa position d’équilibre est appelé
« erreur de paresse » et peut atteindre le dixième de la sensibilité de la nivelle (voir
définition de la sensibilité ci-après).

Application

a) Pour ses appareils, un constructeur fournit les sensibilités suivantes des nivelles (on
donne en général la variation angulaire correspondant au déplacement d’une gradua-
tion 2 mm de la bulle ; voir tableau paragraphe 1.3.).
● Nivelle sphérique : 8′/2 mm (8 minutes sexagésimales (15 cgon) pour 2 mm) ;
● Nivelle torique : 20′′/2 mm (20 secondes sexagésimales (6,2 mgon) pour 2 mm).
Calculez le rayon de courbure R de chaque nivelle.

b) Calculez l’erreur de pointé provoquée à 100 m par une nivelle sphérique mal calée
(décalage de l’ordre du millimètre).

Réponse

a) Nivelle sphérique : R = 0,002 / (8 / 60 * π / 180) = 0,9 m


Nivelle torique : R = 0,002 / (20 / 3600 * π / 180) = 20,6 m

b) α = 4′ soit 7 cgon, ce qui provoque une erreur de pointé de 11 cm à 100 m !

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 Nivelle d’index vertical
Sur certains appareils (comme le tachéomètre à dia-
gramme Wild RDS), l’index du cercle vertical est
asservi à une nivelle d’index qui permet un calage précis
de sa verticalité (à faire avant chaque visée). Ce calage
utilise une bulle qu’un système de prismes découpe en
deux parties : la nivelle est correctement calée lorsque les
deux parties coïncident (fig. 3.9) 1. La précision de calage
d’une bulle coupée est de l’ordre de 0,2 mm alors que Fig. 3.9. : Bulle coupée
pour un autre système elle est de l’ordre de 0,5 mm.
Sur les appareils les plus récents (T16, T2), la correction d’index est effectuée de façon
automatique grâce à un système de compensateur à pendule (utilisant l’action de la
pesanteur) dont le principe est équivalent à celui du compensateur des niveaux
« automatiques » 2 . Ce système permet d’obtenir un calage très précis de la verticalité de
l’index, à condition que la mise en station du théodolite place au préalable le compensa-
teur dans une plage maximale appelée débattement. Par exemple, pour un T16, la
précision du calage donnée par le constructeur est de ± 1′′ (± 0,3 mgon) dans une plage
de débattement de l’index vertical de ± 5′ (± 9 cgon) (voir tableau paragraphe 1.3.).

 Réglages d’un théodolite

 Réglage du plomb optique


Le principe de réglage du plomb optique est le
même que celui de la nivelle torique : lors
d’une rotation de 200 gon de l’alidade, un
plomb optique bien réglé revient exactement
sur le point de station, un plomb optique
déréglé se décale de ce point d’une valeur cor-
respondant au double du défaut de réglage.
Pour le régler, procédez ainsi :
● Marquez sur une feuille de papier fixée au
sol (ou sur une planchette en bois) un point
(P0, fig. 3.10.) qui sera le point où vous Fig. 3.10. : Réglage du plomb optique
devez stationner le théodolite à l’aide des
vis calantes exactement sur ce point sans
s’occuper des nivelles.

1
Se reporter au schéma de principe, chapitre 5 sur le nivellement, paragraphe 3.1.
2
Se reporter au chapitre 5 sur le nivellement, paragraphe 1.2.3.

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● Faites un demi-tour de l’alidade et marquez sur la feuille le nouveau point P1 pointé
par le plomb optique : si celui-ci est trop éloigné (plus de 2 mm) du point de station
initial P0, placez sur le papier le point P2 au milieu de la droite P0-P1 et utilisez les
vis calantes pour positionner le plomb optique exactement sur P2 ; ainsi la moitié de
l’erreur est rattrapée. Utilisez ensuite les vis de réglage du plomb optique pour
positionner le plomb exactement sur le point P0 et rattrapez ainsi la seconde moitié
de l’erreur. Vérifiez en reprenant toute la manipulation que le plomb est bien réglé.

Remarque
Le réglage précédent n’est possible que si le plomb optique est situé sur l’appareil. S’il
est situé sur l’embase, il faudra utiliser un fil à plomb (principe plus simple mais
manipulation plus délicate).

 Réglage de la nivelle torique


La mise en évidence d’un besoin de réglage a
été traitée au paragraphe 2.1.4.
Le décalage de la nivelle étant de n gradua-
tions, ramenez la bulle de la nivelle torique
vers la position centrale de n/2 graduations au
moyen de la vis de réglage. Une seule vis
suffit et elle est généralement située vers
l’une des deux extrémités de la nivelle qu’elle
fait pivoter autour d’une axe horizontal
(fig. 3.11). Après avoir réalisé ce réglage,
recommencez la manipulation abordée au
Fig. 3.11. : Réglage de la nivelle torique paragraphe 2.1.4. jusqu’à la disparition du
défaut.

 Réglage de la nivelle sphérique


Après mise en station de l’appareil et
calage de la nivelle torique, vérifiez le
réglage de la nivelle sphérique en utilisant la
nivelle torique, plus précise puisqu’ayant un
grand rayon de courbure. Recentrez alors la
nivelle sphérique au moyen de ses vis de
réglage, généralement au nombre de deux,
situées en dessous ou sur les côtés de la
nivelle (fig. 3.12).

Fig. 3.12. : Réglage


de la nivelle sphérique

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 Réglage de l’axe optique
Ce réglage permet de mesurer et d’éliminer la collimation horizontale (voir § 3) dans le
cas où elle est trop importante, par exemple lorsque le défaut de perpendicularité est de
l’ordre de 10 fois l’écart type de l’appareil utilisé, soit 1 cgon pour un T16 et 2,5 mgon
pour un T2. Cette erreur est normalement éliminée par le double retournement.
Stationnez le théodolite à au moins 50 m d’une surface verticale (mur de bâtiment).

Pointez un repère A (fig. 3.13.) éloigné et situé à l’opposé du mur (par exemple un jalon).
L’appareil est en position de référence en cercle gauche sur la figure 3.13. La lunette doit
être à peu près horizontale (angle vertical proche de 100 gon). Placez le zéro de la
graduation horizontale sur ce repère.
Basculez la lunette autour de l’axe des tourillons puis tracez sur le mur la position
indiquée par le réticule de la lunette (par exemple, sur une feuille de papier fixée au mur).
Si un défaut de perpendicularité c existe, l’axe optique pointe le point C et la distance BC
correspondrait donc à un angle 2c double de l’erreur de collimation.

Fig. 3.13. : Contrôle et réglage de la collimation horizontale

La distance BC ne pouvant être mesurée (point B inconnu), effectuez un double retour-


nement de la lunette (c’est-à-dire un pivotement de l’alidade de 200 gon puis un bascu-
lement de la lunette autour de l’axe des tourillons) et tracez la nouvelle position du
réticule sur le mur. Cette position donne le point D tel que CD corresponde au quadruple
de l’erreur c. On mesure enfin CD et SB (B au milieu de CD).
CD
On peut alors calculer c par : 2 tan ( 2c ) = --------
SB

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Si cette collimation c est trop importante, réglez la ligne de visée définie par le centre
optique de la lunette et la croisée des fils du réticule : agissez sur les vis de réglage du
réticule pour amener la visée du quart de l’erreur du point D vers le point C : sur Wild
T16, il faut agir sur deux vis diamétralement opposées, situées de part et d’autre de
l’oculaire de visée (agir sur chaque vis de la même quantité et en sens opposé l’une de
l’autre).

Remarque
Cette erreur de collimation horizontale c induit une erreur ε sur une lecture angulaire
horizontale telle que :
sin c- (voir justification § 3.1.4)
sin ε = ---------
cos i

Dans cette expression i est l’angle de site (voir définition § 7.1) ; il vaut 0 lorsque la
lunette est horizontale. C’est pourquoi la manipulation précédente doit être réalisée
lorsque la lunette est approximativement horizontale : cela permet de mesurer
directement c puisque cos i ≈ 1.

 Réglage du viseur d’approche


Le viseur d’approche permet de pointer rapidement dans une direction proche de l’objet
à viser. Il doit être situé au-dessus de la lunette en position de référence. Son réglage
est simple : pointez un point directement avec la lunette puis réglez le viseur d’approche
au moyen de ses vis de réglage afin qu’il soit exactement sur le même point visé.

 Lectures angulaires


Les caractéristiques optiques de la lunette sont détaillées au chapitre 5 sur les niveaux,
paragraphe 1.2.4.

 Réticules de pointé


On distingue quatre types principaux de
pointés (fig. 3.14) :
● Le pointé ordinaire ou par contact.
● Le pointé par bissection : le fil vertical du
réticule passe par l’axe de l’objet pointé.
● Le pointé par encadrement : l’objet
pointé est encadré par deux fils parallèles
du réticule.
● Le pointé par coïncidence : le fil vertical
du réticule tend à se confondre avec
Fig. 3.14. : Différents types de pointé l’objet pointé.

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La précision du pointé dépend de la forme de l’objet visé, du type de réticule mais aussi
du grossissement de la lunette et des conditions de luminosité.

Pour une lunette de grossissement G, on admet les ordres de grandeurs ci-dessous des
précisions de pointé :

Pointé Précision (dmgon) Ordre de grandeur pour G = 30 ×


Ordinaire 100/G 3,5 dmgon, soit 3,5 mm à 640 m
Bissection 60/G 2 dmgon, soit 2 mm à 640 m
Encadrement 50/G 1,5 dmgon, soit 1,5 mm à 640 m
Coïncidence 25/G 1 dmgon, soit 1 mm à 640 m

 Lectures sur verniers


Sur les appareils optico-mécaniques, la lecture s’effectue sur un vernier gradué comme
sur la figure 3.15 : à gauche T16 (angles horizontal Hz et vertical V), à droite T2 (angle
vertical). La lecture de ces verniers se fait ainsi : les chiffres avant la virgule défilent
devant la graduation fixe du vernier, les chiffres après la virgule se lisent à l’endroit ou
une graduation mobile intercepte le secteur gradué.

Fig. 3.15. : Lecture sur verniers gradués du T16 et du T2

Par exemple, dans le théodolite T16, les deux cercles sont lisibles en même temps ; on
peut lire : V = 95,985 gon et Hz = 17,965 gon.

La dernière décimale (mgon) est appréciée par l’opérateur.

Dans le théodolite T2, un seul cercle est visible à la fois (un bouton permet de basculer
du cercle horizontal vers le cercle vertical. Voir § 1.3. bouton n° 12). La lecture est aussi
différente : grâce à une molette supplémentaire pilotant un micromètre optique, l’opéra-
teur fait coïncider les traits du rectangle supérieur (dans la figure 3.15, ils ne sont pas tout
à fait coïncidants afin d’étayer cette explication). Ceci ramène le chiffre mobile du
rectangle central en face d’une graduation : l’opérateur lit 96,1 gon.

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L’opérateur lit enfin les décimales suivantes dans le rectangle inférieur, soit 96,1262 gon
(l’opérateur peut apprécier jusqu’à 10–5 gon mais il arrondira au décimilligrade le plus
proche car on atteint les limites de précision de l’appareil).

Ce système de traits mobiles a pour origine le mesurage dit « par double vernier » qui
permet de lire sur deux parties diamétralement opposées des cercles afin d’annuler le
défaut d’excentricité résiduel (voir § 3) des cercles. La mise en coïncidence des traits du
micromètre est en fait une mise en coïncidence des graduations de deux parties diamé-
tralement opposées du limbe, ce qui permet de faire une « moyenne optique » de deux
valeurs. Finalement, après avoir fait coïncider les traits mobiles du rectangle supérieur,
l’opérateur lit V = 96,1262 gon.

 PRÉCISION DES MESURES ANGULAIRES


Les définitions des différents types d’erreurs sont données au tome 2, chapitre 5, para-
graphe 12.

 Erreurs systématiques dues à un défaut de l’appareil

 Graduation et géométrie des cercles

L’irrégularité des graduations des cercles et le défaut de perpendicularité du cercle


horizontal avec l’axe principal sont minimisés par la réitération des lectures effec-
tuées, c’est-à-dire plusieurs lectures du même angle sur des parties différentes de la
graduation, décalées de 100 gon (voir § 4.3.3).

 Défauts d’excentricité

Concernant le défaut d’excentricité de l’axe principal, l’axe principal ne passe pas par
le centre du cercle horizontal.

Concernant le défaut d’excentricité de l’axe secondaire, l’axe secondaire ne passe pas


par le centre du cercle vertical.

Les appareils les plus précis sont munis d’un système permettant d’éliminer ces défauts
d’excentricité (lecture dite « par double vernier » et de lire sur deux parties diamétrale-
ment opposées du cercle et d’en faire une moyenne optique. Ce système est utilisé dans
le micromètre du théodolite T2 (voir § 2.4.2).

La figure 3.16 permet d’expliquer la lecture par double vernier :

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Le point O′, point de passage de l’axe
de rotation (axe P ou T) dans le plan
du cercle, est différent du centre du
cercle : il existe une excentricité e.
L’opérateur lit donc l’angle (α + ε)
sur un point P quelconque alors qu’il
désire lire l’angle α. S’il fait une lec-
ture simultanée sur la partie du cercle
diamétralement opposée par rapport
à O′, il lit l’angle (200 + α − ε) ; la
moyenne des deux valeurs (l’une
diminuée de 200) permet d’obtenir
l’angle α exact.
Dans le triangle OO′P, l’erreur Fig. 3.16. : Lecture par double vernier
d’excentricité ε est telle que :
sin ε sin α
---------- = -----------
e R

R est le rayon du cercle (pour R ≈ 2,5 cm, une excentricité de e = 0,001 mm provoque au
maximum une erreur angulaire de ε = 25 dmgon pour α = 100 gon).

 Tourillonnement
L’axe secondaire (T) n’est pas perpendiculaire à l’axe principal (P) (fig. 3.17). Le défaut
de tourillonnement t entraîne un déplacement de l’axe de visée OP dans un plan Oxz non
vertical incliné de l’angle t.
Ceci implique une erreur ε sur l’angle
horizontal et une erreur sur l’angle
de site i. L’angle lu est i′ et l’angle
cherché i.
Le calcul de l’erreur ε s’effectue
comme suit :
hh′ = Oh′ . tan ε = nh′. sint
nh′ = Oh′. tani′
Donc : tan ε = sint . tani′
L’erreur sur l’angle de site i est cal-
culée ainsi :
nh = On . sini = nh′. cost
Fig. 3.17. : Défaut de tourbillonnement
nh′ = On . sini′ donc sini = sini′. cost
Ce défaut est aussi appelé collimation
verticale.

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L’erreur ε est éliminé par double retournement (voir § 4.2) : en effet, après avoir
effectué cette manipulation, le plan incliné de déplacement de la lunette occupe une
position symétrique par rapport au plan vertical comprenant la ligne de visée OP, et
l’erreur commise ε′ est aussi symétrique ; la moyenne des deux lectures élimine ce
défaut.
Le défaut sur i n’est éliminé par aucune manipulation. Il est négligeable pour des angles
de site courants : en effet, même avec un angle de site extrême (i = 50 gon), il faudrait un
défaut t = 0,1 gon (très important) pour obtenir une erreur négligeable de 1 dmgon sur i.

 Collimation horizontale


La collimation horizontale est notée c.
L’axe de visée OP (fig. 3.18) n’est pas
perpendiculaire à l’axe secondaire (T).
Ce défaut de perpendicularité c induit
une erreur ε sur l’angle horizontal.
L’angle i n’est pas affecté par cette
erreur : la projection de i sur le plan ver-
tical xOz reste inchangée.
La ligne de visée décrit un cône d’axe
(T) et d’angle au sommet (200 – 2c). Les
angles horizontaux et verticaux sont lus
dans le plan vertical OPh alors qu’ils
devraient être lus dans le plan vertical
Oxz.
Fig. 3.18. : Collimation horizontale
Le calcul de l’erreur ε s’effectue comme
suit :
Oh = OM . cosi = ON . cosi
sin c
Oh′ = ON . sinc = Oh . sin ε Donc sin ε = ---------- .
cos i

Ce défaut est éliminé par le double retournement pour les même raisons que la colli-
mation verticale (voir § 3.1.3). On remarque que pour une visée horizontale sinc = sin ε ,
puisque i = 0, et que l’erreur due au défaut de tourillonnement est nulle puisque
tani′ = 0 ; c’est donc un procédé pour mettre en évidence l’erreur de collimation horizon-
tale.

 Erreur d’index de cercle vertical


L’index du cercle vertical n’est pas situé sur la verticale du centre du cercle. Cette erreur
peut être éliminée par double retournement ou par l’utilisation d’une nivelle d’index. Sur
les appareils récents, un automatisme utilisant l’action de la pesanteur minimise ce défaut
(voir § 7.3 et § 2.2.2).

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 Erreur d’excentricité du viseur
L’axe de visée ne coupe pas l’axe principal ou l’axe secondaire. Cette erreur est éliminée
par double retournement.

 Jeux de fonctionnement


La variation de la position des axes de rotation (P) et (T) est due à la présence obligatoire
de jeux de fonctionnement dans les mécanismes de guidage en rotation. Cette erreur
peut être minimisée par l’inversion du sens de rotation lors des mesures par paire de
séquence (voir § 4.3.3). Cette inversion provoque un changement de sens du rattrapage
de jeux. Il faut également veiller à ne pas entraîner brusquement un élément en rotation
et à toujours effectuer les rotations en manipulant l’alidade de manière symétrique (avec
les deux mains en même temps).

 Erreurs systématiques dues à une cause extérieure


Il s'agit essentiellement des erreurs dues à la réfraction atmosphérique qui incurve le
trajet de tout rayon lumineux (voir au chapitre 6 les paragraphes 5.2. et 5.3.). Les
réfractions sont de deux types :

● réfraction latérale : elle est due à la présence d’une paroi exposée au soleil. Elle est
impossible à évaluer ;
● réfraction verticale : elle est due aux variations de densité de l’atmosphère, elle peut
être évaluée et corrigée.

Il faut éviter les visées rasantes près d’obstacles importants, au-dessus d’un cours d’eau,
trop près du sol par temps chaud à cause du flamboiement 1 de l’air.

 Erreurs accidentelles

 Erreur de calage de l’axe principal


Le calage parfait de l’axe principal est très difficile à réaliser : il n’est jamais parfaitement
vertical. Ceci entraîne un défaut d’horizontalité t’ de l’axe secondaire, défaut qui res-
semble à un défaut de tourillonnement, entraînant sur l’angle horizontal une erreur ε
dans la mesure des angles horizontaux de la forme : sin ε = sint′. tani, comme pour le
tourillonnement.

L’incidence de cette erreur sur les angles horizontaux ne peut pas être éliminée par des
méthodes de mesure. En revanche, elle peut être mesurée, pour les manipulations de

1
Le flamboiement est le tremblement de l’image vue dans la lunette, dû aux effluves de l’atmosphère
provoquées par des couches d’air à températures différentes.

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haute précision, au moyen d’une nivelle cavalière : il s’agit d’une nivelle que l’opérateur
pose sur les montants de l’alidade et qui permet d’obtenir l’angle d’inclinaison de l’axe
secondaire. Cela permet de souligner l’importance de la mise en station et du réglage
de la nivelle torique.

Remarque
Sur certains théodolites électroniques (T2000, T3000), les valeurs de la plupart de ces
erreurs sont mesurées par l’appareil à chaque station et prises en compte dans l’affi-
chage. Cette nouvelle technologie révolutionne la conception des appareils qui
s’affranchissent mieux de leurs défauts de fabrication en les mesurant plutôt qu’en
essayant de les minimiser à la construction. Elle change également les méthodes de
mesure : le double retournement devient superflu, sauf pour un contrôle des lectures.

 Erreur de centrage sur le point stationné


Il est de l’ordre de ± 4 mm pour le mode de mise en station étudié au paragraphe 2.1.

 Erreur de pointé


Reportez-vous au paragraphe 2.4.1. concernant les différents types de pointés.

 Erreurs de lecture


Pour éviter ce type d’erreur, il faut soigner la lecture sur vernier et effectuer des doubles
lectures. Les appareils électroniques à affichage digital limitent les erreurs de lecture et
les erreurs de retranscription (en particulier s'ils sont munis d’une interface informa-
tique).

 Erreur de dérive du zéro


Cette erreur est due à la torsion du trépied : les trépieds en bois (ou en métal) étant peu
massifs (pour faciliter leur transport) et relativement peu rigides, il existe des phéno-
mènes de torsion du trépied dus aux passages et aux manipulations de l’opérateur, aux
dilatations différentielles des pieds sous l'effet du soleil, etc. Ces phénomènes entraînent
une dérive du zéro qui peut affecter des mesures de très grande précision (dmgon). Pour
les minimiser, il est donc recommandé :

● de rester en station le moins longtemps possible sur un point ;


● d’effectuer les observations à l’ombre d’un parasol ;
● ou bien d’utiliser comme en métrologie (chap. 7 § 6) des trépieds très massifs et
stables.

En mesurage de précision, il est possible de contrôler cette dérive en pointant régulière-


ment un signal fixe (ou mire de torsion) et en tenant compte de l’évolution des lectures.

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 Déplacement accidentel de l’appareil
C’est par exemple un déplacement dû à un choc sur un pied. Le contrôle s’effectue en
refermant chaque série de lectures angulaires sur le point de départ (fermeture d’un tour
d’horizon, paragraphe 4.3.4.). Cette manipulation permet aussi de contrôler la dérive du
zéro traitée au paragraphe 3.3.5.

 LES ANGLES HORIZONTAUX

 Le cercle horizontal


Le cercle horizontal (ou limbe) est la graduation du théodolite sur laquelle l'opérateur lit
les angles horizontaux. Il est lié au socle de l'appareil mais peut aussi pivoter sur lui-
même de manière à régler le zéro des graduations sur une direction donnée. Il existe
plusieurs technologies possibles pour cette mise à zéro : le débrayage de l’entraînement
du cercle (T16) ou bien le mouvement par vis-écrou (T2).

Fig. 3.19. : Mesure d’angles horizontaux

Les graduations sont croissantes de 0 à 400 gon dans le sens horaire (en regardant le
cercle du dessus, fig. 3.19).

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Après la mise en station du théodolite, ce cercle est horizontal, ce qui explique que les
angles lus soient des angles projetés sur le plan horizontal et appelés angles horizontaux
(ou azimutaux), notés Hz.

Sur la figure 3.19, l'appareil est en station sur le point S. L'opérateur vise le point A
(sommet du bâtiment) et règle le zéro des graduations sur ce point. En visant le point B,
il lit dans le théodolite l'angle horizontal A′ - S′ - B′ (A′, B′, S′ sont les projections de A,
B et S sur le plan horizontal passant par l’axe des tourillons de l’appareil).

 Le double retournement


C’est une manipulation consistant en un demi-tour simultané de la lunette et de
l’alidade (fig. 3.20). Cette technique de mesure permet d'éliminer certaines erreurs
systématiques (voir § 3) et de limiter les fautes de lecture. Lors d’une mesure d’angle
horizontal, cela permet :

● de doubler les lectures et donc de diminuer le risque de faute de lecture ;


● de ne pas toujours lire sur la même zone du limbe, donc de limiter l’erreur due aux
défauts de graduation du limbe ;
● d’éliminer les défauts de collimation horizontale et de tourillonnement.

L’erreur de centrage sur le point de station et l’erreur de calage de l’axe vertical ne sont
pas éliminées par cette manipulation. Il convient donc de soigner ces opérations.

Fig. 3.20. : Double retournement

Pratiquement, on effectue :

● une lecture en cercle gauche (cercle vertical de l'appareil à gauche de l'opérateur, plus
généralement en position de référence) ;
● un double retournement ;
● une nouvelle lecture du même angle en cercle droite (cercle vertical à droite).

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Si l’on appelle HzCG la valeur lue en cercle gauche, et HzCD celle lue en cercle droit, on
doit observer :
Hz CD ≈ Hz CG + 200

En effet, le double retournement décale le zéro de la graduation de 200 gon (fig. 3.20) ;
ceci permet un contrôle simple et immédiat des lectures sur le terrain.
La différence entre les valeurs HzCG et (HzCD – 200) représente la combinaison des
erreurs de collimation, de mise en station, de lecture, etc.
L'angle horizontal Hz mesuré vaut alors :

Hz CG + ( Hz CD – 200 )
Hz = --------------------------------------------------- si HzCD > 200 gon
2
Hz CG + ( Hz CD – 200 + 400 ) Hz CG + ( Hz CD + 200 )
Hz = ------------------------------------------------------------------
- = ---------------------------------------------------
- si HzCD < 200 gon
2 2

Remarque
Si l’on n'effectue qu'une seule lecture, elle doit être faite en position de référence (CG
sur les théodolites classiques et CD sur la plupart des stations électroniques).

 Terminologie des mesures d’angles horizontaux

 Lecture simple


L'appareil étant dans sa position de référence (par
exemple CG sur la figure 3.21), et le zéro de la gradua-
tion horizontale n'étant pas modifié après mise en sta-
tion, l'opérateur effectue une lecture azimutale LA sur
le point A puis une lecture LB sur B et en déduit l'angle
ASB :
Hz AB = L B – L A

 Séquence
On appelle séquence un ensemble de (n + 1) lectures Fig. 3.21. : Lecture
effectuées à partir d'une même station sur n directions d’un angle horizontal
différentes avec la même position des cercles horizon-
taux et verticaux, le contrôle de fermeture sur la référence et la répercussion sur les n
lectures de l'écart de fermeture sur la référence (sur laquelle on réduira les angles à zéro).

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Par exemple, sur la figure 3.22, la référence est le point
R sur lequel l’opérateur effectue la première lecture
LR1 , on fait une lecture sur chaque point en tournant
en sens horaire et une dernière lecture de fermeture
sur le point R LR2 .
Par calcul, les lectures sont ensuite réduites 1 à la réfé-
rence R en soustrayant aux autres lectures la moyenne
des deux lectures sur la référence. Pour cela, on
calcule :
● la fermeture de la séquence : Fs = | LR1 – LR2 |
Fig. 3.22. : Séquence ● la moyenne sur la référence : L R = (L R1 + L R2)/2
● la lecture sur chaque point : L′j = Lj – L R

La lecture sur la référence devient donc LR = 0 (voir l’exemple du paragraphe 4.4.1.).


La fermeture angulaire de chaque séquence est soumise à des tolérances réglementaires
dont les valeurs fixées par l’arrêté de janvier 1980 (voir la bibliographie) correspondent
à : 1,5 mgon en canevas de précision et 2,8 mgon en canevas ordinaire.

 Paire de séquences


Une paire de séquence est l'association de deux séquences successives avec un décalage
de l'origine du limbe, le retournement de la lunette et l’inversion du sens d'observa-
tion. Cette méthode permet de minimiser certaines erreurs systématiques (voir § 3).
Généralement, l’opérateur effectue une séquence en CG dans le sens horaire de rotation
de l'appareil puis effectue un double retournement et enfin effectue la séquence en CD
dans le sens trigonométrique (sens inverse horaire).
Pour une seule paire de séquences on décale l'origine du limbe de 100 gon ; le double
retournement décale déjà l'origine du limbe de 200 gon (fig. 3.23).

Fig. 3.23. : Paire de séquences

1
Réduire les lectures à la référence revient à affecter à la référence la lecture zéro.

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Paire Origine Sens de rotation Position du cercle vertical
0 sens horaire CGauche
n°1
100 sens trigo CDroite
50 sens horaire CGauche
n°2
150 sens trigo CDroite

Remarque

● Si l’opérateur effectue deux paires de séquences les décalages d'origine sont géné-
ralement effectués comme indiqué ci-dessus.
● les lectures en canevas ordinaire nécessitent au moins deux paires de séquences, en
canevas de précision au moins quatre paires de séquences (décalages usuels d’ori-
gine pour quatre paires : 0, 100 ; 50,150 ; 25,125 ; 75,175 (voir l’exemple donné au
paragraphe 4.4.2.).
● le procédé consistant à décaler l’origine du limbe entre deux séquences est appelé
réitération (nous ne détaillons pas le procédé de répétition qui n’est plus employé :
il consistait à lire plusieurs fois l’angle cherché et à l’ajouter sur le cercle hori-
zontal).
● l’écart des lectures (écart entre la moyenne de toutes les paires et la moyenne d’une
paire) est soumis à des tolérances réglementaires :
1,2 mgon en canevas de précision pour quatre paires de séquences (1,3 mgon pour
huit paires) ;
1,3 mgon en canevas ordinaire pour deux paires de séquences (1,6 mgon pour
quatre paires).

 Tour d'horizon

Le tour d’horizon est le résultat final de la combinaison des observations angulaires


(séquences) en une même station et rapportées à une même référence (dans nos exem-
ples le point R).

Lors du calcul, on détermine la valeur moyenne de l’écart sur la référence : c’est la


somme algébrique de tous les écarts de lecture d’une même paire divisée par (n + 1), n
étant le nombre de directions visées y compris la référence.

Cet écart est soumis à des tolérances réglementaires :


● 0,7 mgon en canevas de précision pour quatre paires (0,8 mgon pour huit paires) ;
● 0,8 mgon en canevas ordinaire pour deux paires (0,9 mgon pour quatre paires).

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 Paire de séquences réduite
C’est une paire de séquences sans fermeture et sans décalage du limbe. On l’utilise en
lever de détails ou pour la mesure d’angles uniques, par exemple en polygonation
ordinaire.

Station Points Lecture CG Lecture CD Moyenne


(gon) (gon)
1 A 114,75 314,71 114,73
B 207,23 7,28 207,23
C 373,64 173,60 373,62
D 86,19 286,14 86,16

● Arrivé en D, on effectue un double retournement et on inverse le sens de rotation.


● L’écart entre CG + 200 et CD doit rester constant (± 1 graduation ).
● On prend la moyenne des deux lectures basée sur CG.

 Applications

 Mesure d’une surface


Pour mesurer la surface (projetée à
l’horizontale) délimitée par le poly-
gone ABCDE ci-contre (fig. 3.24), on
effectue les opérations suivantes avec
un goniomètre au mgon, une chaîne de
50 m, un niveau de chantier et une
mire.
● Mise en station en S et calage de
l'origine du limbe près du point de
référence A.
● Tour d’horizon avec une seule paire
Fig. 3.24. : Mesure d’une surface horizontale de séquences sur les cinq sommets
(référence : point A).
● Mesure à la chaîne des distances inclinées de la station aux cinq sommets (le sol étant
en pente régulière).
● Lecture des dénivelées entre la station et les sommets pour le calcul des distances
horizontales.
Le tableau ci-après récapitule les lectures. Eu égard à la faible longueur des visées et à la
précision de l’appareil utilisé, les corrections de dv (chapitre 2 § 3.4.3.2) et les correc-
tions dues à la projection sont négligées.

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Lectures d’angles horizontaux : une paire de séquences
Lecture CG CG réduite Lecture CD CD réduite Moyenne
Point gon sur A gon sur A gon
A 2,472 0,000 104,244 0,000 0,000
B 58,097 55,623 159,866 55,620 55,622
C 176,705 174,231 278,471 174,225 174,228
D 259,313 256,839 361,080 256,834 256,837
E 325,070 322,596 26,845 322,599 322,598
A 2,476 0,000 104,248 0,000 0,000
Moy. 2,474 104,246
Écart 0,004 0,004

Le détail des calculs du tableau précédent est donné ci-après.

● La moyenne sur référence pour la première séquence CG est 2,474 gon. La moyenne
sur référence pour la deuxième séquence CD est 104,246 gon. On retranche ces
valeurs aux lectures CG et CD pour obtenir les lectures réduites sur la référence A.
On en fait enfin la moyenne.
● Le contrôle des tolérances est la fermeture des séquences de 4 mgon (tolérance :
2,8 mgon). L’écart des lectures et l’écart sur la référence ne sont pas calculables pour
une seule paire.
● On peut considérer la manipulation correcte bien qu’un écart soit hors tolérances car
l’opération de mesure de surface n’est pas une opération entrant dans le cadre des
levers à grande échelle, pour lesquelles les tolérances sont données. En outre, les
visées sont courtes. La tolérance est donc plus indicative que restrictive.

La lecture des dénivelées entre sommets et des distances suivant la pente de la station
à chaque sommet permet d’effectuer les calculs suivants :

Point Angle ∆H Dp Dp (m) Dh S Dh (m) Dénivelée Dp (m)


Pj sommet (m) (m) côté opp. (m) (m2) côté opp. côté opp. côté opp.
A —2,50 72,15 72,11
B 55,622 —2,38 74,92 62,25 74,88 2 069,93 62,24 —0,12 62,24
∆ = 0,00
C 118,607 0,45 56,99 106,34 56,99 2 043,22 106,37 —2,83 106,41
∆ = 0,04
D 82,609 2,56 73,97 80,21 73,93 2 028,33 80,25 —2,11 80,28
∆ = 0,03
E 65,761 1,78 62,33 68,02 62,30 1 977,83 68,03 0,78 68,03
∆ = 0,00
A 77,404 —2,50 72,15 77,17 72,11 2 106,27 77,19 4,28 77,31
∆ = 0,02
Surface Périmètre
Σ 400,001 10 225,58 394,07

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Le détail des calculs du tableau précédent est donné ci-après.
● Calcul des angles au sommet et vérification de la somme qui doit être égale à 400 gon
aux arrondis près.
● Calcul des distances horizontales et des surfaces de chaque triangle puis de la surface
totale.
● Calcul de la longueur du côté opposé de chaque triangle pour un calcul du périmètre.
On peut, dans la pratique, chaîner ces côtés sur le terrain pour contrôler les calculs.
C’est l’objet de la dernière colonne, dans laquelle la longueur suivant la pente de
chaque côté opposé est recalculée à partir de la longueur horizontale (Dh côté opposé)
et de la dénivelée entre les sommets consécutifs. La comparaison avec les mesures
montre des écarts de 1 à 4 cm.

Remarque
Le niveau de chantier peut être remplacé par le théodolite dont l’axe optique sera
bloqué à l’horizontale. On fait alors toutes les lectures L j sur la mire posée sur chaque
sommet j. Il ne faut pas oublier de mesurer la hauteur de l’axe des tourillons au-dessus
du point de station ht. La dénivelée entre la station et le point j devient : ht – L j (voir
chapitre 6 sur le nivellement indirect).

 Tour d’horizon sur des points connus éloignés


Dans le but d’un calcul de G0moyen
de station (voir § 6.1) sur le point 92,
l’opérateur effectue le tour d’horizon
suivant (quatre paires de séquences)
sur trois points anciens connus (62,
63 et 71, fig. 3.25).
La référence de réduction du tour
d’horizon est le point 63 ; l’opéra-
teur travaille en canevas de préci-
sion.
Les visées étant supérieures à 500 m
et l’appareil utilisé (T2) donnant le
dmgon, il est nécessaire pour l’exer-
Fig. 3.25. : Vue en plan cice d’effectuer la correction de dv
(chap. 2, § 3.4.3.2).
On mesure directement la différence d’abscisse ∆E entre la station et les points d’appui
sur une carte au 1/50 000 ; l’opérateur peut donc lire ∆E à ± 50 m près, ce qui est suffisant
pour le calcul de dv.
Le travail se situe en zone Lambert II. Les coordonnées de la station sont de l’ordre de
(902,1 km ; 65,6 km) relevées sur la carte.

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● Calcul des corrections de dv
On applique la formule dv = sK |∆E|.
NT – N0
avec K = --------------------- et s signe de la correction de dv.
128

Dans cette formule, dv est en dmgon pour des coordonnées E et N en km.


Ici, N0 = 200 km, par approximation NT ≈ 65,6 km, donc K ≈ 1,05 dmgon/km.
Le signe des dv est déterminé en fonction de la position des points par rapport au
parallèle origine et par rapport au méridien de la station (se reporter aux explications
données au chapitre 2 § 3.4.3.2) :
● le point 62 est à l’ouest du méridien de 92 et au sud du parallèle origine ; donc dv > 0
(s = +1) ;
● Les points 63 et 71 sont à l’est du méridien Point |∆E| (km) dv (dmgon)
de 92 et au sud du parallèle origine donc 62 0,6 0,6 soit 1
dv < 0 (s = –1). 63 0,8 —0,8 soit – 1
● Tableaux de calcul du tour d’horizon 71 0,3 —0,3 soit 0

Réduction d'un tour d'horizon Dossier : Chantier 001


Station : Centrée Lieu dit : Z.I croutons
Hauteur tourillons ht = 1,69 m Appareil T2 + DI 4 L
Nom de la station : 92 Canevas : Précision

Pt 0 100 50 150 25 125 75 175


visé CG CD CG CD CG CD CG CD

62 5,6932 105,6937 55,6931 155,6937 30,6942 130,6930 80,6934 180,6942


0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000

63 101,0410 201,0407 151,0415 251,0418 126,0401 226,0397 176,0399 276,0419


Réd. 95,3473 95,3474 95,3488 95,3483 95,3461 95,3468 95,3463 95,3482
95,3474 95,3473 95,3485 95,3465 95,3472

71 249,0198 349,0205 299,0195 399,0186 274,0189 374,0206 324,0184 24,0188


Réd. 243,3261 243,3272 243,3268 243,3251 243,3249 243,3277 243,3248 243,3251
243,3259 243,3266 243,3259 243,3263 243,3249

62 5,6943 105,6929 55,6924 155,6933 30,6938 130,6928 80,6939 180,6932


0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000 0,0000
Moyennes sur la référence (mgon) :
62 5,6938 105,6933 55,6928 155,6935 30,6940 130,6929 80,6937 180,6937
Écarts de fermeture angulaire des séquences (mgon) : tolérance 1,5 mgon
1,1 —0,8 —0,7 —0,4 —0,4 —0,2 0,5 —1,0

MESURES ANGULAIRES 

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Écart des moyennes des lectures par paire par rapport à
la moyenne. Tolérance : 1,2 mgon
Pts Paire 1 Paire 2 Paire 3 Paire 4 S
63 —0,1 1,1 —0,9 —0,2 0,0
71 0,7 0,0 0,4 —1,0 0,0
S 0,6 1,1 —0,6 —1,2
Écart sur la référence (n = 3 visées)
Tolérance : 0,7 mgon
0,2 0,3 —0,1 —0,3

En conclusion, les tolérances sont respectées, la manipulation est correcte.

● Tableau de calcul des corrections de dv sur les lectures finales

Lectures dv ∆ dv Valeur corrigée


Point
gon dmgon dmgon gon
62 0,0000 0,6 soit 1 0 0,0000
63 95,3474 —0,8 soit -1 —2 95,3472
71 243,3259 —0,3 soit 1 —1 243,3258

La chronologie des calculs des tableaux précédents est détaillée ci-après :

● Calcul des moyennes sur la référence et des écarts de fermeture angulaire pour
chacune des huit séquences, comparaison à la tolérance réglementaire (1,5 mgon en
canevas de précision). (A effectuer sur le terrain).
● Réduction des huit séquences à zéro sur la référence (point 62) en retranchant la
moyenne sur la référence aux lectures sur les autres points (63 et 71).
● Moyenne des lectures par paire puis moyenne des quatre paires.
● Calcul des écarts des lectures par rapport à la moyenne et comparaison à la tolérance
(1,2 mgon en précision). (A effectuer sur le terrain).
● Calcul des écarts sur la référence pour chaque paire et comparaison à la tolérance
(0,7 mgon en précision).
● Ajout des corrections de dv puis, si nécessaire, nouvelle réduction à 0 sur la référence
(ou bien, comme ici, ajout direct des différence de dv entre chaque point et la
référence).

Le tableau REDUCHZ.XLS du cédérom permet le calcul automatique des


réductions.

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 CALCUL DE GISEMENT
Le gisement est un angle horizontal très utilisé par les topographes puisque très pratique
dans les calculs.

 Définition
Le gisement d'une direction AB est
l'angle horizontal mesuré positive-
ment dans le sens horaire entre l’axe
des ordonnées du système de projec-
tion utilisé et cette direction AB
(fig. 3.26).
On le note GAB (ou aussi VAB ).
Mathématiquement, c’est l’angle po-
sitif en sens horaire entre l’axe des or-
données du repère et le vecteur AB . G
est compris entre 0 et 400 gon.
Par exemple (fig. 3.26) : GAB est l’an-
gle entre le Nord (ordonnées) et la di-
rection AB. Fig. 3.26. : Gisement de la direction AB

GBA est l’angle entre le Nord et la


direction BA.
La relation qui lie GAB et GBA est : G BA = G AB + 200

 Calcul d'un gisement à partir


des coordonnées cartésiennes
Considérons les coordonnées de deux points A(EA, NA) et B(EB , NB ) (voir fig. 3.26).

EB – EA
La relation suivante permet de calculer GAB : tan G AB = -------------------
- (1)
NB – NA

Remarque
Pour obtenir la valeur de G, il faut utiliser la fonction tan–1 ( ) ou inverse tangente. Les
problèmes que pose l’utilisation de cette fonction sont abordés dans le chapitre 5 du
tome 2 au paragraphe 2.3. Rappelons que pour l’équation G = tan–1 K, une calculatrice
ne donne qu’une solution (–100 < G < 100 gon) alors qu’il existe plusieurs antécédents
possibles.

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En effet, tanG = tan(200 + G) = tan(G – 200). La calculatrice ne donne donc pas
forcément le bon angle G correspondant au problème.

 Application
Calculez à partir de la formule (1) le gisement de la direction AB suivante :

A (10 ; 50) et B (60 ; 10)


∆E = EB – EA = +50
∆N = NB – NA = –40
GAB = tan–1 (50/–40) = –57,045 gon
En observant le schéma des points A et
B placés sur le graphique ci-contre
(fig. 3.27), on s’aperçoit de l'incohé-
rence de ce résultat. L’angle donné n’est
visiblement pas égal à –57,045 gon
c’est-à-dire à –57,045 + 400 = 342,955
gon.
En fait, la calculatrice donne la valeur
Fig. 3.27. : Calcul de gisement
de l'angle auxiliaire g (fig. 3.28). Pour
obtenir GAB , il faut donc tenir compte
de la position du point B par rapport au
point A ; on parle de quadrants :
● Quadrant 1 : B est à l'est et au nord
de A (∆E > 0 et ∆N > 0).
GAB = g
● Quadrant 2 : B est à l'est et au sud de
A (∆E > 0 et ∆N < 0).
GAB = 200 + g (avec g < 0)
● Quadrant 3 : B est à l'ouest et au sud
de A (∆E < 0 et ∆N < 0).
GAB = 200 + g (avec g > 0)
● Quadrant 4 : B à l'ouest et au nord de
A (∆E < 0 et ∆N > 0).

Fig. 3.28. : Différents quadrants GAB = 400 + g (avec g < 0)

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Les valeurs de l’exemple traité précédemment mettent en évidence la nécessité de ce
calcul et la vérification de la valeur du gisement de 142,955 gon, correspondant au
schéma de la figure 3.27.

 Application : programmation du calcul


du gisement en basic standard
5 REM Entrée des données
10 INPUT "EA = " ; EA : INPUT "NA = " ; NA
20 INPUT "EB = " ; EB : INPUT "NB = " ; NB
25 REM Cas où ∆N=0
30 IF (NB = NA AND EB > EA) THEN G = 100 : GOTO 80
40 IF (NB = NA AND EB < EA) THEN G = 300 : GOTO 80
45 IF (NB = NA AND EB = EA) THEN PRINT "Impossible" : END
47 REM Valeur générale du gisement G
50 G =ATAN((EB–EA)/(NB–NA))
55 REM Cas des 2e et 3e quadrants
60 IF NB < NA THEN G = 200 + G
65 REM Cas du 3e quadrant
70 IF (EB < EA AND NB > NA) THEN G = 400 + G
80 PRINT "GAB = " ;G : END

Ce programme est fourni sur le cédérom dans le fichier GISEMENT.BAS pour une
utilisation avec QBASIC. Il constitue un sous-programme important de tous les pro-
grammes de calcul de topographie.

 Utilisation de la calculatrice


La programmation précédente n’est pas nécessaire si la calculatrice possède une fonction
de transformation de coordonnées rectangulaires en coordonnées polaires. Elle est uti-
lisée pour obtenir directement le gisement G (voir tome 2 chap. 5 § 8.1).

Sur la calculatrice, la transformation fonctionne en conventions mathématiques, elle


donne donc l’angle polaire mathématique. Pour obtenir le gisement, il suffit d’intervertir
les coordonnées E et N. La calculatrice donne alors deux résultats : la distance DAB puis
le gisement GAB (si ce dernier est négatif, il faut ajouter 400 gon).

Exemple : sur FX 850P, tapez POL (NB – NA , EB – EA) [EXE] La calculatrice


donne alors la distance AB.
Puis tapez [Y] [EXE], vous obtenez alors le gisement GAB .

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A l’inverse, si vous connaissez D et G, vous pouvez obtenir ∆E et ∆N ainsi :
REC (D , G) [EXE] La calculatrice donne alors ∆N.
[Y] [EXE] Vous obtenez ensuite ∆E.

 Tableau de calcul de gisement

Un tableau de calcul de gisement est proposé sur le cédérom : il se nomme


GISEMENT.XLS. Le gisement y est programmé de quatre manières différentes.

1) En langage de programmation d’Excel : Visual Basic (fonction gisement du


tableau MENUTOPO.XLS).

2) En utilisant la méthode des quadrants (calcul du quadrant puis de l’angle


auxiliaire).

3) En une formule classique pouvant être reprise dans un autre programme


(formule listée ci-après). Les coordonnées E et N de A étant en cases A1 et A2,
les coordonnées E et N de B étant en case B1 et B2, la formule suivante donne
le gisement de la direction AB :

Formule Commentaires
= SI(B2=A2),
SI(B1>A1 , 100 , SI(B1=A1, « Impossible », 300 )), Cas où NB = NA
SI(B2<A2,
ATAN((B1—A1)/(B2—A2))*200/PI()+200, Quadrants 2 et 3
SI(B1<A1,
ATAN((B1—A1)/(B2—A2))*200/PI()+400, Quadrant 4
ATAN((B1—A1)/(B2—A2))*200/PI() ))) Quadrant 1

Les décalages de lignes sont uniquement destinés à la compréhension. Ils ne


sont pas introduits dans le tableau. Le cas B2 = A2 et B1 = A1 donne le résultat
« Impossible » ; on peut aussi donner comme résultat 0.

4) En utilisant la fonction ATAN2() d’Excel qui permet un calcul direct du


gisement. La formule de calcul est alors la suivante :

= SI(ATAN2(B1–A1,B2–A2) > PI() /2,


100 – ATAN2(B1–A1,B2–A2)*200/PI() + 400,
100 – ATAN2(B1–A1,B2–A2)*200/PI())↵

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 Utilisation du gisement pour les calculs de coordonnées
En topographie, il est très fréquent de
connaître un point S (ES , NS ) et de
chercher les coordonnées d’un point P
visible depuis S. On dit que P est
rayonné depuis S si l’on peut mesurer
la distance horizontale DSP et le gise-
ment GSP (fig. 3.29). Quel que soit le
quadrant, on peut alors calculer les
coordonnées du point P par les for-
mules suivantes :

E P = E S + D SP ⋅ sin G SP
N P = N S + D SP ⋅ cos G SP

A défaut de mesurer directement GSP,


on mesure un angle α avec une direc-
Fig. 3.29. : Calcul de coordonnées
tion dont le gisement est connu ou
bien on calcule un G0 moyen de
station (voir § 6).

Application
S (680 379,84 ; 210 257,06) est donné en coordonnées Lambert (m), calculez les
coordonnées de P tel que : DSP = 45,53 m et GSP = 172,622 gon.
Réponse
P (680 398,82 ; 210 215,68)

Graphiquement, on peut utiliser le DAO pour calculer ou dessiner un gisement.


L’environnement de travail est : angles en grades, sens de rotation horaire, zéro
au Nord (boîte de dialogue CONTROLE DES UNITES du menu FORMAT).

Calculez les coordonnées d’un point rayonné P : tracez la droite SP, LIGNE↵ du point
680379.84,210257.06↵ au point @45.53<172.622↵ (coordonnées polaires en conven-
tions topographiques). Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8x↵ puis commande ID↵ pour
obtenir les coordonnées de P.
Pour obtenir la longueur et le gisement d’une droite existante, on utilise la commande
LISTE↵ ; elle donne directement la longueur SP et le gisement (appelé « angle dans le
plan XY »). Attention : ce gisement dépend du sens du dessin de la droite ; il est donc
donné à 200 gon près.

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 DÉTERMINATION DU G0moyen
DE STATION
 Présentation
Lors de la mise en station d'un théodolite sur un
point S connu en coordonnées Lambert, la posi-
tion du zéro du limbe est au départ quelconque.
S'il désire fixer le repère dans lequel il va tra-
vailler, l’opérateur oriente le limbe (cercle hori-
zontal de l’appareil) sur un autre point connu P.
Deux cas se présentent alors :
● Le point est connu en coordonnées locales :
le travail se fait en coordonnées locales.
L’opérateur place généralement le zéro du
limbe sur le point P et définit ainsi le repère
Sxy (fig. 3.30).
Fig. 3.30. : Origine du limbe sur P
● Le point est connu en coordonnées
Lambert : il est alors possible de calculer le
gisement de la direction SP et l’afficher sur le
point P. On définit ainsi le repère SEN de la
figure 3.31. dont les axes sont parallèles au
repère Lambert général. L’intérêt de cette
deuxième manipulation est de travailler
directement en repère Lambert et donc de
limiter les calculs intermédiaires. Dans la
pratique, on ne bougera pas le limbe de
l’appareil. On se contentera de viser le point
P et d’en déduire le gisement du zéro du
limbe, appelé G0 (fig. 3.32). Cette orienta-
tion peut être faite sur un seul couple de
points SP, mais, pour plus de précision, on
Fig. 3.31. : Origine du limbe peut calculer une moyenne sur plusieurs
sur le nord Lambert
autres points connus bien répartis autour de
la station, d’où le terme de G0moyen de
station.

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 CALCUL DU G0 DE STATION
Le G0 de station (noté aussi V0) est une cons-
tante d'orientation de la station S qui, ajoutée à
une lecture d'angle horizontal sur un point P
visé, donne le gisement de la direction SP.
C'est aussi le gisement du zéro du limbe, soit
l'angle entre la direction de l'axe des ordonnées
du repère Lambert et le zéro du limbe de
l'appareil stationné (fig. 3.32).
Le gisement de la direction SP est défini par :

G SP = G0 + L S → P
Donc : G0 = G SP – L S → P

Fig. 3.32. : Go de station


 DÉFINITION DU G0moyen
DE STATION
Pour améliorer la précision de l'orientation de la station, plusieurs lectures sur des points
connus en coordonnées sont déterminées : ces points sont appelés « points anciens ».
Pour obtenir une orientation correcte, il faut au minimum deux visées (trois ou quatre
sont préférables) réparties sur les quatre quadrants autour du point de station S.
● Soit quatre points anciens M, N, O et P visés depuis la station S, on obtient quatre
valeurs du G0 :
Visée sur M : G01 = GSM – LS →M Visée sur O : G03 = GSO – LS →O
Visée sur N : G02 = GSN – LS →N Visée sur P : G04 = GSP – LS →P
Le G0moyen est alors la moyenne pondérée des G0i. Elle n’est pondérée que si les visées
sont d'inégale longueur (la pondération est proportionnelle à la longueur de chaque visée
car plus une visée est longue plus son orientation angulaire théorique est précise).
i=n

∑ pi ⋅ G0i
i=1
On a donc : G0 moyen = ---------------------------
i=n

∑ pi
i=1

n est le nombre de visées d’orientation (nombre de G0i calculés).


pi représente le poids de chaque visée, c'est-à-dire sa longueur en kilomètre : pi = Dikm.
Les poids pi sont arrondis au mètre dans les calculs manuels.

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 Détermination des écarts et tolérances

 Détermination de l’écart d’orientation en une station


Pour une visée d'orientation donnée, l’écart d’orientation (noté ei) est l'écart angulaire
entre le gisement « observé » et le gisement définitif calculé d'une direction c'est-à-dire
l’écart entre le G0moyen et la valeur du G0 issu de cette visée.

Il doit être comparé aux tolérances réglementaires suivantes (arrêté du 21 janvier 1980).

Type de canevas Canevas de précision Canevas ordinaire


N bre
de paires de séquences 4 2

 0, 3 + -6 n–1  1 + -162 n–1


Tolérances en mgon ---,---5---  ⋅ -----------  ---------  ⋅ -----------
 2 n 2 n
Dm Dm

n–1 n–1
Formules approchées1. Dm ≈ 1,5 km ⇒ 1, 8 -----------
- Dm ≈ 3 km ⇒ 4, 3 -----------
-
n n
1. On considère que Dm doit approcher une valeur de 3 km en canevas ordinaire et 1,5 km en canevas
de précision, d’où les coefficients 1,8 et 4,3 des formules approchées.

où :
n est le nombre total de visées d'orientation sur les points anciens pour le calcul du
G0moyen.
Dm est la longueur moyenne des visées en km

Ces tolérances sont justifiées de la façon suivante :


On peut considérer que l’erreur en orientation sur une station provient de deux causes
distinctes :

● Erreurs de lectures angulaires du tour d’horizon. La tolérance sur cette erreur est
ε
t 1 = ------- pour un nombre p de paires de séquences et ε est l’écart angulaire sur une
p
lecture pour une paire.
● Incertitude sur la connaissance des points anciens. La tolérance sur cette erreur est
T(x)
t 2 ≈ ----------- , T(x) étant incertitude sur la connaissance d’un point ancien.
D

On convertit t2, qui est exprimé en radian, en gon en le multipliant par 200/π. Si la
distance de visée D est exprimée en km et T(x) en cm, on obtient t2 en mgon en le
2T ( x )
multipliant par 2/π, soit t 2moyen = -------------- .
πD km

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En canevas de précision, les valeurs prises sont : ε = 1,16 mgon , p = 4 et T(x) = 4 cm.
En canevas ordinaire, les valeurs prises sont : ε = 1,5 mgon, p = 2 et T(x) = 20 cm.

La tolérance résultante de ces deux erreurs est de la forme ci-après :

ε + 2T ( x -)
2 2
2 2
Tr = t1 + t2 = ---- -------------
p π D km

On retrouve ainsi les coefficients 0,3 et 6,5 (canevas de précision) ainsi que 1 et 162
(canevas ordinaire). Cette tolérance Tr ne s’applique qu’à une détermination d’une valeur
du G0 sur une direction.

Si on effectue n déterminations du G0 et que l’on en fait la moyenne arithmétique, on


obtient la tolérance suivante sur la valeur moyenne du G0 : Tm = Tr / n . La tolérance sur
un écart d’orientation ej donné s’exprime différemment. Soit ej l’écart d’orientation sur
la visée j :

G0 i ∑
e j = G0 – G0 j = ---------------- – G0 j
n

∑ G0 i – n ⋅ G0 j G0 G0 ( 1 – n ) ⋅ G0 G0
e j = --------------------------------------- = ---------1 + ---------2 + ... + ------------------------------j + ---------n
n n n n n

Si l’on admet que la tolérance sur chaque G0i est identique et vaut Tr pour une longueur
moyenne des visées Dmkm , la tolérance sur chaque écart ej est alors :
2 2
n – 1 ε 2T ( x ) 2
2
------------ ⋅ ---- + -------------- 
T 2 T n–1 2
T ej = ( n – 1 ) ⋅ ----2r- + ( n – 1 ) ⋅ ----2-r = ------------ ⋅ T r =
n n n n  p π D km 

 Détermination de L'écart moyen quadratique


d'orientation
Généralement calculé pour un ensemble de mesures (par exemple pour tout un chantier),
il peut être aussi calculé pour une seule station. Il correspond à une moyenne statistique
sur plusieurs manipulations (tome 2 chap. 5, § 12). Par définition, on a :

i=n

∑ ei
2

i=1
Emq = ----------------
N–1

ei représente tous les écarts d'orientations.


N est le nombre total des écarts d'orientation ei.

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Cet écart moyen quadratique est soumis aux tolérances réglementaires suivantes :
Type de canevas Canevas de précision Canevas ordinaire
Nombre paires de séquences 4 2

Tolérances en mgon 0, 7 -----2N


---------–----3
-----+----2
----,--58
------ 1, 7 -----2N
---------–----3
-----+----2
----,--58
------
2N 2N

 UTILISATION DU G0moyen pour le calcul


de points nouveaux
Les points visés ensuite et dont on veut déter-
miner les coordonnées sont appelés points
nouveaux.
On obtient le gisement pour chacun d'eux en
ajoutant le G0moyen de station à la lecture sur
chaque point (fig. 3.33), ce qui est un gage de
détermination précise.
Soit le point nouveau R, on a :
G SN = G0 moyen + L S → R

Fig. 3.33. : Calcul de points nouveaux

 Tableau de calcul GOSTAT.XLS


Le tableau G0STAT.XLS du cédérom permet un calcul rapide d’un G0moyen.
La correction de l’exemple donné au paragraphe 6.8. a été faite au moyen de ce
tableau.

 Programmation en basic standard


Ce programme fournit sur le cédérom, se nomme G0STAT.BAS. Son listing est
détaillé ci-après.
5 PRINT "G0moyen de station"
6 REM Entrée du nombre de visées
10 INPUT " nombre de points visés"; NP
15 DIM L(NP), E(NP), N(NP), D(NP), G0(NP), E(NP)
20 REM Entrée des coordonnées de la station
25 INPUT "Estation(m) = "; E1

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26 INPUT "Nstation(m) = "; N1
28 REM Boucle d’entrée des coordonnées des points anciens et des lectures sur
ces points
30 FOR I = 1 TO NP : PRINT "Point n° " ; I
35 INPUT "E(m) = "; E(I) : INPUT "N(m) = "; N(I)
36 INPUT "Lecture (gon) " ; L(I) : NEXT I
38 REM Boucle de calcul gisements de chaque visée
40 FOR I = 1 TO NP : E2 = E(I) : N2 = N(I) : GOSUB 100
45 G(I) = G : D(I) = D : NEXT I : G0 = 0 : DT = 0
47 REM Boucle de calcul des G0i
50 FOR I = 1 TO NP : G0(I) = G(I) – L(I)
51 IF G0(I) < 0 THEN G0(I) = G0(I) + 400
55 G0 = G0 + G0(I) * D(I) : DT = DT + D(I) : NEXT I
57 REM Affichage G0moyen arrondi
60 G0 = G0 / DT : PRINT "G0 moyen : ";
62 PRINT INT(G0*10000)/10000; " gon"
63 REM Boucle calcul (ei)
64 PRINT "Ecarts d'orientations en mgon : "
65 FOR I = 1 TO NP : GOB=G0+L(I) : IF GOB > 400 THEN GOB=GOB–400
66 E(I) = (GOB – G(I))*1000 : PRINT INT(E(I)*10)/10 : NEXT I
68 REM Somme carrés (ei)
70 SE = 0 : FOR I = 1 TO NP : SE = SE + E(I) ^ 2 : NEXT I
73 REM Affichage écarts et tolérances
75 PRINT "Ecart moyen quadratique (mgon) " ; SQR(SE / (NP – 1))
80 PRINT "Tolérances sur les écarts (mgon)".
82 PRINT "Canevas ordinaire: ";
SQR((1 + 162 / ((DT / NP) /1000) ^ 2) * (NP – 1) / NP)
83 PRINT "Canevas précision: ";
SQR((0.3 + 6.5 / ((DT / NP) /1000) ^ 2) * (NP – 1) / NP)
85 PRINT "Tolérances Emq (mgon)" :
Temq = (SQR(2 * NP – 3) + 2.58) / SQR(2 * NP)
86 PRINT "Canevas ordinaire : " ; INT(17 * Temq)/10
87 PRINT "Canevas précision : " ; INT(7 * Temq)/10
95 END
98 REM Sous-programme de calcul de gisement G et de distance D
100 IF (N2 = N1 AND E2 > E1) THEN G = 100 : GOTO 150
110 IF (N2 = N1 AND E2 < E1) THEN G = 300 : GOTO 150
120 G = ATAN( (E2–E1)/(N2–N1))
130 IF N2 < N1 THEN G = 200 + G
140 IF (E2 < E1 AND N2 > N1) THEN G = 400 + G
150 : D = SQR((E2–E1)^2+(N2–N1)^2) : RETURN

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 Exemple de calcul
A partir d’un extrait de carnet sur lequel apparaît un tour d'horizon en deux paires de
séquences (deux pointés par visée) depuis la station 50 sur trois points anciens (51, 52 et
53) et deux points nouveaux (80 et 81) du canevas ordinaire, calculez les coordonnées
des points nouveaux et vérifiez que toutes les mesures faites pour arriver au résultat
entrent dans les tolérances réglementaires.
Ci-contre sont données les coordonnées Points E (m) N (m)
des points anciens.
50 982 591,01 3 155 242,71
51 983 111,45 3 157 891,81
52 986 130,98 3 154 407,73
53 979 758,40 3 154 999,82

 Réduction du carnet d'observations angulaires


Le détail des calculs est le suivant (pour la définition des termes, voir § 4.3) :
● calcul de la moyenne des deux lectures faites sur chaque point.
● calcul de la moyenne des lectures sur la référence : vérifiez l’écart de fermeture
angulaire de chaque séquence par rapport à la tolérance qui est de 2,8 mgon en
canevas ordinaire.
● retranchez la moyenne sur la référence aux lectures moyennes sur chaque point :
réduction à 0 sur la référence.

 MESURES ANGULAIRES

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Ce calcul est effectué sur le tableau suivant (tableau REDUCHZ.XLS du cédérom).

Réduction d'un tour d'horizon


Dossier : triangulation cadastrale
Station : Centrée Lieu dit : L.T.G.C Antibes
Hauteur tourillons ht : 1.72 m Appareil : T2 + DI4L
Nom de la station : Canevas : Ordinaire
50
Date : 05/01/97 Vent : Aucun
Opérateur : Dupont Visibilité : Bonne

Lectures et réductions : deux paires de séquences avec double pointé ont été effectuées.

Pt. Visé 0 - 25 100 - 125 50 - 75 150 - 175 Moyennes par


& CG CD CG CD paire réduites à
Croquis gon gon gon gon 0

80 8,8059 108,8134 58,8102 58,8096


8,8103 108,8095 58,8094 158,8122
Moyenne 8,8081 108,8115 58,8098 158,8109 0,0000

52 61,5961 161,5961 111,5959 211,5963


61,5966 161,5959 111,5954 211,5961 52,7864
Moyenne 61,5964 161,5960 111,5957 211,5962 52,7855
Réduction 52,7877 52,7850 52,7855 52,7856 52,7859

81 165,4357 265,4351 215,4352 315,4362


165,4361 265,4357 215,4353 315,4354 156,6258
Moyenne 165,4359 265,4354 215,4353 315,4358 156,6251
Réduction 156,6273 156,6244 156,6251 156,6252 156,6255

53 241,4045 341,4051 291,4048 391,4038


241,4039 341,4053 291,4055 391,4052 232,5949
Moyenne 241,4042 341,4052 291,4052 391,4045 232,5944
Réduction 232,5956 232,5942 232,5950 232,5939 232,5946

51 359,1980 59,1989 9,1979 109,1988


359,1986 59,1978 9,1981 109,1992 350,3885
Moyenne 359,1983 59,1984 9,1980 109,1990 350,3881
Réduction 350,3897 350,3874 350,3878 350,3884 350,3883

80 8,8075 108,8100 58,8091 158,8107


8,8108 108,8111 58,8121 158,8101
Moyenne 8,8092 108,8106 58,8106 158,8104 0,0000

Moyennes sur la référence :

80 8,8086 108,8110 58,8102 158,8107

Écart de fermeture angulaire des séquences (mgon) : Tolérance :


1,0 —0,9 0,8 —0,5 2,8 mgon

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Le contrôle des tolérances s’effectue ainsi : Écarts à la moyenne des moyennes
des lectures par paire.
● faites les moyennes par paire pour chaque Tolérance : 1,3 mgon
point visé puis faites la moyenne de ces deux Points Paire 1 Paire 2 S
moyennes ; vérifiez en même temps l'écart des 52 0,4 —0,4 0,0
lectures par paire par rapport à la moyenne et 81 0,4 —0,4 0,0
comparez-le à la tolérance de 1,3 mgon (ordi- 53 0,2 —0,2 0,0
naire). 51 0,2 —0,2 0,0
● calculez l'écart sur la référence (rapport entre Σ 1,3 —1,3
la somme algébrique des écarts de lecture et le Écart sur la référence (mgon)
cinq visées ; tolérance : 0,8 mgon
nombre de directions visées augmenté de 1) et Paire 1 Paire 2 S
comparez-le à la tolérance qui est de 0,8 mgon Écart 0,2 —0,2 0,0
en canevas ordinaire.

 Calcul des Corrections de dv


Calculez les corrections de dv et appliquez-
les pour obtenir les lectures définitives (voir
chap. 2, § 3.4.3.2) : dv = s K ∆E avec
N T – N o km
K = --------------------------
-.
128

Pour simplifier les calculs, étant donné la


portée des visées, on peut considérer que le
point de courbure moyenne est confondu
avec le point de station (50). On ne calcule
alors qu’un seul coefficient angulaire kilo-
métrique K qui correspondra au point de sta-
Fig. 3.34. : Signe des corrections de dv tion 50 :
N50 = 3 155,2 km donc :
K = 0, 35 dmgon/km

Le détail du calcul des dv pour chaque visée est le suivant :


Pour les points anciens, la différence de coordonnées en ∆E est connue.
Pour les points nouveaux, il faut en calculer rapidement une valeur approchée : par
exemple, en plaçant les points sur un schéma à petite échelle et en mesurant ∆E directe-
ment sur le schéma (fig. 3.34).
Les distances horizontales mesurées (et réduites à la projec- Point Dh (m)
tion) du point de station aux points nouveaux 80 et 81 sont 80 3000,460
les données dans le tableau ci-contre. 81 2164,600

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Le signe des corrections de dv est lu sur ce Points |∆E|(km) dv (dmgon)
schéma en fonction de la position des 51 0,5 —0,2
visées par rapport au parallèle origine et au 80 2,5 —0,9
méridien du point de station (fig. 3.34).
52 3,5 —1,2
81 0,6 0,2
Calcul des corrections de dv 53 2,8 1,0

Comme indiqué sur les tableaux Lectures dv ∆(dv) Valeur


Pt
précédents, les corrections de dv gon dmgon dmgon corrigée
sont effectuées sur toutes les 80 0,0000 —0,9 0,0000
visées. Étant donné que la correc- 52 52,7859 —1,2 —0,3 52,7859
tion de dv sur la visée de réfé- 81 156,6255 0,2 1,1 156,6256
rence (point 80) n’est pas nulle 53 232,5946 1,0 1,9 232,5948
(elle vaut – 0,9 dmgon), il faut 51 350,3883 —0,2 —0,7 350,3884
ôter cette valeur à toutes les
autres corrections pour obtenir la
réduction des lectures à zéro sur le point de référence 80 (colonne ∆(dv) du tableau).
Remarquez la faible valeur de ces corrections qui justifie que l’on n’en tienne compte que
pour de longues visées (au delà du kilomètre) et lors de manipulations avec lectures
effectuées au décimilligrade.
L'étape de dessin du schéma à l’échelle (qui doit être la première du calcul) peut
être réalisée sur DAO (voir fig. 3.34).
L’environnement de travail est réglé dans le menu FORMAT / CONTROLE DES
UNITES : angles en grades, zéro au nord, sens horaire, trois chiffres significatifs pour les
longueurs et quatre pour les angles.
1) Dessin des points anciens : les coordonnées sont entrées sans tenir compte de la zone
Lambert (par simplification).
POINT↵ 982591.01,155242.71↵↵ 983111.45,157891.81↵↵ 986130.98,154407.73↵↵
979758.4,154999.82↵ Puis Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8x↵.
2) Dessin des points nouveaux : pour un schéma, on se contentera de placer les points
80 et 81 au moyen des lectures angulaires faites en CG lors de la première paire de
séquences puisque l’on cherche la valeur de ∆X au km près.
● Si l’on a déjà calculé le G0moyen de station, on peut facilement dessiner 80 et 81
(après réduction à la référence) ; pour le point 80, le gisement est de 61.9605 grades.
LIGNE↵ du point NODal de ... (point 50) au point @3000.46<61.9605↵
Pour le point 81, le gisement est d’environ 61.96 + 156.63 = 218.59 grades.
LIGNE↵ du point NODal de ... (point 50) au point @2164.6<218.59↵
● Sans G0moyen, il faut positionner l’origine des angles de sorte que la lecture sur le
point 80 soit de l’ordre de 8,81 grades. Cela revient à positionner une lecture de 61,6

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grades sur le point 52. Pour cela, on effectue les opérations suivantes : menu
FORMAT / CONTROLE DES UNITES, bouton DIRECTION, cochez la case
AUTRE et saisissez la nouvelle direction du zéro (bouton SAISIR) : de NODal de...
(point 50) à NODal de... (point 52), donnez ensuite l’angle sur cette direction
(attention : on doit entrer l’angle entre l’axe des x et la direction en sens horaire), soit
361.6↵ grades ; Dessinez ensuite les droites 50-80 et 50-81.
LIGNE↵ du point NODal de... (point 50) au point @3000.46<8.81↵
LIGNE↵ du point NODal de... (point 50) au point @2164.6<165.44↵

3) Mesure des différences d’abscisse ∆X


DISTANCE↵ du point NODal de... (point 50) au point EXTrémité de ... (point 80).

AutoCAD fournit la distance, les valeurs de ∆X, ∆Y et ∆Z ainsi que le gisement de la


droite pointée (à 200 grades près suivant le sens de définition de la droite). Il en est de
même pour le point 81.

 Calcul du G0 moyen de station


Le calcul de réduction du tour d’horizon du paragraphe 6.8.1. a été réalisé à
l’aide d’Excel et du tableau REDUCHZ.XLS du cédérom de l’ouvrage. Il en est
de même pour le tableau suivant (G0STAT.XLS) qui inclut un calcul automa-
tique de dv.

Lectures Portée Gisem. SP G0 station Gis. observé Ecart ei


Points Lsp S - Pi Gsp G0i =Gsp– Lsp G0m+Lsp G0m – G0i Bilan
gon Di (km) gon gon gon mgon
51 350,3884 2,700 12,3497 61,9613 12,3489 —0,8 T.bon
52 52,7859 3,637 114,7465 61,9606 114,7464 —0,1 T.bon
53 232,5948 2,843 294,5544 61,9596 294,5554 0,9 Bon

Calculs annexes au tableau GOSTAT.XLS

Nombre de points visés : 3


Longueur moyenne des visées : Dm = 3,1 km

G0 de station : moyenne pondérée sur les longueurs des visées G0m = 61, 9605 gon

( 1 + 162/Dm ) ( n – 1 )/n
2
Tolérance sur ei 3,5 mgon canevas ordinaire

( 0, 3 + 162/Dm ) ( n – 1 )/n
2
0,8 mgon canevas de précision

Écart quadratique moyen d'orientation Emq = 0,9 mgon T.bon,


Tolérance sur Emq : 3,0 mgon canevas ordinaire 1,7 ( ( 2n – 3 ) + 2, 58 )/2n
1,2 mgon canevas de précision 0,7 ( ( 2n – 3 ) + 2, 58 )/2n

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Remarquez que la valeur du G0moyen de station ne correspond plus au gisement du zéro
du limbe tel qu’il était réellement en station au point 50. L’opération de réduction des
lectures du tour d’horizon au point 80 a décalé artificiellement la position du zéro du
limbe. Sa « valeur de terrain » serait : 61,9605 – 8,8086 = 53,1519 gon.

 Calcul des points nouveaux


Après la détermination du G0moyen de station, on peut calculer des points nouveaux à
partir de la connaissance de la distance réduite et de la lecture angulaire sur chacun de
ces points nouveaux. Les lectures angulaires du tableau suivant sont réduites à la réfé-
rence et corrigées des dv.

Points Distance Lecture Gisement SP Coordonnées


N° Pi Dr (m) Lsp (gon) Gsp (gon) E(m) N(m)
1 80 3 000,460 0,000 0 61,960 5 985 071,59 3 156 930,76
2 81 2 164,600 156,625 6 218,586 1 981 967,99 3 153 169,71

Les distances données Dr sont réduites à la projection (voir chap. 4 § 7). Le résultat final
est arrondi au centimètre, comme les données.

 LE CERCLE VERTICAL : LECTURE


D’ANGLES VERTICAUX
 Conventions, notations
La lecture d’un angle vertical z, noté
aussi V, est réalisée de la manière sui-
vante.
Sur la figure 3.35-a, est représentée une
vue en élévation du cercle vertical d’un
théodolite en position de référence
(cercle gauche). Nous avons vu au
paragraphe 1.2. que ce cercle est soli-
daire de la lunette. Son zéro est placé sur
l’axe de la lunette (visée). L’index de
lecture est fixe et positionné à la verti-
cale (zénith) du centre optique (t) de
l’appareil, lui-même stationné à la verti-
cale du point S. Lorsque la ligne de visée
passe par un point M, l’index donne
alors la lecture de l’angle z (ou V) inter-
Fig. 3.35-a. : Lecture de l’angle zénithal z
cepté sur le cercle vertical :

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z = angle ( t M , t I ) ; z est appelé « angle zénithal » : c’est un angle projeté dans le plan
vertical du point de station.

Remarque
Pour que l’utilisateur obtienne un angle évoluant positivement en sens horaire, le cercle
est supposé gradué en sens trigonométrique.
Pour simplifier le schéma de lecture d’un angle zénithal, on considère que le zéro de la
graduation est au zénith lorsque l’appareil est en station.
On considère alors que tout se
passe comme si le cercle vertical
était fixe et que l’index de lec-
ture se déplaçait avec la visée
(fig. 3.35-b).
Ceci permet de faire apparaître
plus clairement :
● l’angle de site i entre
l’horizon et la visée ;
● l’angle nadiral n entre le
nadir et la visée.
Les configurations des figures
3.35-a et 3.35-b correspondent à
la position de référence de
l’appareil utilisé : dans cette po-
Fig. 3.35-b. : Angles verticaux z, i et n sition (cercle à gauche ou bien à
droite), l’angle z vaut 100 gon
sur l’horizontale.
En position de référence, une rotation de la lunette de haut en bas donne une augmenta-
tion de l’angle z de 0 à 200 gon.
Après un double retournement, la même rotation donne une évolution inversée : les
angles diminuent de 399 gon à 200 gon.
Le cercle à gauche de l’opérateur (CG) est la position de référence de la plupart des
appareils optico-mécaniques classiques. Soit un point M visé au théodolite, on note
généralement :
● V tout angle mesuré dans un plan vertical ;
● z angle zénithal ;
● i angle de site (par rapport à l’horizon) ;
● n angle nadiral (par rapport au nadir).

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Pour la suite, nous avons préféré la notation V pour les angles zénithaux car l’angle V
mesuré par les appareils modernes est toujours l’angle zénithal z. De plus, cela permet
d’éviter la confusion avec les coordonnées notées Z.

Les relations entre ces angles sont : n = 200 – V i = 100 – V 100 = n – i

L’angle i est compté positif dans le sens inverse horaire de manière à obtenir un angle
de site positif pour une visée au-dessus de l’horizon et un angle de site négatif pour une
visée en dessous de l’horizon.
L’angle n est compté positif en sens inverse horaire ; il vaut 0 au nadir et 200 au zénith.

 Valeur moyenne d’un angle vertical


par double retournement
Pour la suite, nous admettrons que la position de référence de notre appareil mécanique
est le cercle à gauche (CG).

Fig. 3.36. : Effet du double retournement sur la mesure de l’angle vertical

Sur les schémas de la figure 3.36, on constate qu’après un double retournement le sens
d’évolution de la graduation du cercle vertical est inversé. L’angle lu en cercle droit VCD
n’est donc pas « directement comparable » avec l’angle lu en cercle gauche VCG , comme
c’était le cas avec les angles horizontaux.
La relation entre les deux lectures est : VCG = 400 – VCD
V CG + ( 400 – V CD )
L’angle final moyen déduit des deux lectures est : V = --------------------------------------------
-
2

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Remarque
● Si la précision des mesures ne nécessite qu’une lecture, elle sera faite en position
de référence de manière à lire directement l’angle V. Dans ce cas, V = VCG .
● Sur le terrain, on vérifie en permanence la cohérence de VCD et VCG pour limiter les
fautes de lecture.
● On peut augmenter la précision de lecture en effectuant les lectures de l’angle V sur
les trois fils (stadimétriques S′ et S, niveleur N) : ceci minimise les erreurs de
pointés et les risques de faute de lecture.
Exemple de lectures multiples

Fils CG CD Angle V moyen :


CG / CD (gon) (gon) [CG + (400– CD)]/2
S’/S 92,1628 306,7532 92,7048
N/N 92,4800 307,0711 92,7045
S/S’ 92,7973 307,3903 92,7035
Moyenne :
92,4801 307,0718
(S’+S)/2
S – S’ 0,6345 0,6371 92,7043

Le tableau ci-dessus donne un exemple de lectures multiples.


On tient compte du fait que les fils s’inversent lors du double retournement : le fil
stadimétrique supérieur S´ en CG devient le fil inférieur en CD.
Les lectures en CD ont donc été inversées.
On peut contrôler la validité des lectures en faisant la moyenne (S′ + S)/2 qui doit
redonner une valeur voisine de N.
L’angle final V est la moyenne arithmétique des trois évaluations sur chaque fil.
Remarquez que l’écart angulaire entre les lectures S′ et S doit être constant : il est
fonction de l’optique de l’appareil (voir la constante stadimétrique au chapitre 5
§ 1.2.6).
On peut évaluer cet écart : pour K = 100, tan (α /2) ≈ 1/200 , on a α ≈ 0,636 6 gon.

 Erreur d’index vertical


L’intérêt du double retournement est, comme pour les angles horizontaux, de limiter les
fautes de lecture et d’éliminer certaines erreurs systématiques ou accidentelles (voir § 3).
Dans le cas de mesure d’angles verticaux, le double retournement permet d’éliminer :
● l’erreur d’excentricité de l’axe optique par rapport à l’axe secondaire ;

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● l’erreur d’index de cercle vertical : en effet, qu’il soit manuel (nivelle d’index) ou
automatique (compensateur), le dispositif des appareils modernes ne cale pas exacte-
ment le zéro (index de lecture) à la verticale du centre du cercle mais dans deux
positions voisines symétriques par rapport à cette verticale ;

● le défaut de tourillonnement (non-perpendicularité de l’axe secondaire et de l’axe


principal).

Sur les schémas de la figure 3.37, on suppose la présence d’une erreur angulaire Vo de
position de l’index du cercle vertical par rapport à la verticale du centre du cercle.

Fig. 3.37. : Erreur d’index du cercle vertical

Ce défaut est une constante de l’appareil qui peut varier. Il peut brusquement augmenter
si la nivelle d’index vertical est déréglée ou si le compensateur est défaillant. Il convient
donc de l’évaluer régulièrement et de vérifier qu’il est à peu près constant (aux erreurs de
lecture près). Si l’on constate qu’il varie beaucoup d’une station à l’autre, c’est que le
système de calage de l’index vertical est déréglé.

En cercle gauche, l’opérateur lit VCG , l’angle V cherché vaut V = VCG – Vo.

En cercle droit, l’opérateur lit VCD , l’angle V cherché vaut V = 400 – VCD + Vo.

Si on fait la moyenne des deux valeurs, on retrouve V = (VCG + (400 – VCD ))/2.
( V CG + V CD ) – 400
Si on soustrait les deux équations, on isole Vo et on obtient Vo = --------------------------------------------
-
2

La valeur de Vo trouvée est aussi entachée des erreurs de lecture, de pointé, etc., si bien
qu’il est impossible de dire si c’est bien la valeur de Vo seul que l’on mesure ainsi (sauf

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dans le cas d’une faute grossière de calage ou dans le cas d’un dérèglement du système
de calage manuel ou automatique de l’index vertical).
Grâce au double retournement, on arrive donc à éliminer certaines erreurs et en particu-
lier l’erreur d’index vertical. Sur les appareils de bas de gamme qui ne disposent pas d’un
dispositif de calage précis de l’index vertical (manuel ou automatique), cette moyenne
des lectures CG et CD permet d’améliorer la précision de mesure de V.

 Application
On cherche à connaître l’altitude d’un
point inaccessible C connaissant seu-
lement l’altitude d’un point proche A
qui servira de référence. Si l’on peut
mesurer la distance horizontale AC, on
peut calculer la dénivelée de A vers C
en mesurant l’angle V lu de A sur C et
la hauteur de l’axe des tourillons ht
(fig. 3.38-a).
L’altitude est donnée par :
∆H = Dh . cot V

Fig. 3.38-a. : Point parfaitement inaccessible

Une solution pour obtenir la distance horizontale


Dh est de créer une base AB par adjonction d’un
deuxième point B, de mesurer cette base et de
mesurer les angles horizontaux CBA et CAB. Ceci
permet de résoudre le triangle ABC et donc de
calculer les distances horizontales AC et BC
(fig. 3.39-a). L’altitude de C est alors :

Dh
H C = H A + ht + -----------
tan V
Fig. 3.39-a. : Vue en plan
On peut aussi calculer l’altitude de C deux fois :
une première fois depuis A et une seconde depuis
B et ainsi contrôler les résultats. Pour cela, il faut déterminer l’altitude de B et ne pas
oublier de mesurer la hauteur des tourillons ht à chaque station.
L’altitude du point A est donnée par HA = 5,32 m et les mesures sur le terrains sont
données dans le tableau ci-après :

 MESURES ANGULAIRES

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Angles verticaux Angles horizontaux
Pt Di
visé m VCG VCD Vo V HzCG HzCD Écart Hz
gon gon mgon gon gon gon mgon gon
Station A ht = 1,67 m
C 57,8547 342,1469 0,8 57,8539 12,3232 212,3224 —0,8 12,3228
B 48,93 102,6576 297,3436 0,6 102,6570 81,1242 281,1253 1,1 81,1248
Station B ht = 1,72 m
A 48,94 101,7354 298,2652 0,3 101,7351 3,1245 203,1237 —0,8 3,1241
C 56,4887 343,5123 0,5 56,4882 76,6445 276,6468 2,3 76,6457

Fig. 3.39-b. : Mesures entre les points A et B (vue en élévation)

La distance Dp est mesurée au ruban suivant la pente de A vers B.

Le détail des calculs est le suivant :

● on détermine la distance horizontale AB (Dp moyenne = 48,935 m).

Dans le triangle ABta on obtient l’angle vertical que l’on aurait eu si le théodolite avait
été stationné avec son axe des tourillons en A : 100,4859 gon.

On en déduit la distance horizontale et la dénivelée de A vers B :


Dh = 48,935 . sin(100,4859) = 48,934 m
∆H = 48,935 . cos(100,4859) = –0,373 m

Dans le triangle ABtb on obtient de même : 99,4978 gon.

On en déduit la distance horizontale et la dénivelée de B vers A :


Dh = 48,935 . sin(99,4978) = 48,933 m
∆H = 48,935 . cos(99,4978) = 0,386 m

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On prend comme valeur moyenne : Dh = 48,934 m et ∆H A→B = –0,380 m.
On en déduit l’altitude de B : HB = 5,32 – 0,380 = 4,94 m.

Remarque
Dans ce cas, d’une part, la dénivelée étant petite par rapport à la distance entre les deux
points, et d’autre part, la précision finale cherchée étant de l’ordre du cm, il était
possible de prendre directement Dh = Dp.
● La résolution du triangle horizontal ABC donne les angles A, B et C :
Angle en A 81,1248 – 12,3228 = 68,8020 gon
Angle en B 76,6457 – 3,1241 = 73,5216 gon
Angle en C 200 – 68,8020 – 73,5216 = 57,6764 gon
● Les distances horizontales AC et BC sont :
AC = 48,934/sin(57,6764) . sin(73,5216) = 56,875 m
BC = 48,934/sin(57,6764) . sin(68,8020) = 54,858 m
● L’altitude de C depuis A est :
HC = 5,32 + 1,67 + 56,875/tan(57,8539) = 51,316 m
● L’altitude de C depuis B est :
HC = 4,94 + 1,72 + 54,858/tan(56,4882) = 51,338 m
L’altitude du point C est donc :
HC = 51,33 m ±1 cm (hauteur d’environ 46 m pour « Miss Liberty »).
Ces calculs peuvent aussi être effectués à l’aide du tableau PTINAC.XLS du
cédérom de l’ouvrage.

 MESURES ANGULAIRES

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MESURES
DE DISTANCE

 HISTORIQUE
Alors que de tout temps on a su facilement mesurer des angles avec précision, la mesure
de distances a toujours été un problème pour le topomètre. La précision des méthodes
classiques de mesure n’était pas homogène avec la précision des mesures angulaires : on
savait dès le début du siècle lire des angles à 2,5 dmgon près (ce qui donne un écart de
0,4 mm à 100 m) mais il était très difficile d’obtenir une précision au centimètre sur des
bases courtes de 100 m de long... Les mesures très précises au fil Invar 1 (voir § 2.3.1)
demandaient beaucoup de temps et de moyens.

Un premier progrès a été l’apparition des distancemètres (les premières mesures datent
de 1948 à la suite de travaux du physicien Suédois Erik Bergstrand sur la connaissance
de la vitesse de la lumière) : la mesure de distance est basée sur la mesure du déphasage
d’une onde lumineuse ayant parcouru l’aller-retour sur la distance à mesurer. Ce procédé
permet de s’affranchir des irrégularités du terrain et de la longueur limitée de la chaîne.
Les premiers distancemètres étaient toutefois très encombrants, peu précis, de faible
autonomie et très coûteux.

Le progrès décisif a été le perfectionnement et la miniaturisation de ces appareils


qui sont aujourd’hui intégrés à l’optique même des théodolites modernes (stations
totales). Les distancemètres actuels sont d’un encombrement négligeable, d’une auto-
nomie suffisante pour une journée de travail au minimum et leur précision varie de
±(5 mm + 5 mm /km) pour le DI 1001 à ± (1 mm + 1 mm/km) pour le DI 2002 (Wild),

1
L’Invar est un alliage d’acier à forte teneur en nickel et possédant un très faible coefficient de dilata-
tion, inférieur à 1 mm/ km/°C, soit 10 fois moins que l’acier dans le domaine des températures
courantes.

MESURES DE DISTANCE 

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soit environ ± 2 mm pour 1 km. (cf. § 6 pour le détail de ces caractéristiques de précision
en mm et mm/km).
La dernière étape est la démocratisation, depuis 1990, du système de positionnement
par satellite (système GPS, chap. 7) qui permet, grâce à l’emploi de deux récepteurs, de
mesurer la longueur d’une base avec une précision de l’ordre de ± (5 mm + 1 mm/km)
sur des distances de 10 à 15 km, le temps de mesure variant de 10 à 30 minutes quels que
soient les obstacles situés entre les points et quelles que soient les conditions météorolo-
giques, éventuellement de jour ou de nuit...
Dans ce chapitre, nous étudierons les principales techniques de mesure de distance
utilisables par le topomètre en comparant les précisions de chacune. Le but n’est pas de
déterminer la meilleure, mais d’en choisir une en fonction du matériel disponible et de la
précision demandée.

Remarque
Certaines méthodes décrites dans les paragraphes suivants paraîtront bien poussié-
reuses au topographe moderne, y compris la mesure au ruban, car avec les « stations
totales » actuelles, l’opérateur réfléchit de moins en moins. Afin de faire réfléchir les
futurs opérateurs, nous avons tout de même détaillé ces méthodes, sans toutefois
revenir au schéma du tachéomètre Sanguet. Leur aspect formateur n’est pas négli-
geable, ne serait-ce que pour la réflexion personnelle et l’application du calcul trigono-
métrique.

 MESURES DE DISTANCES
À L’AIDE D’UNE CHAÎNE
La mesure à la chaîne est le moyen le plus classique et utilisé pour déterminer les
distances. Ses inconvénients principaux sont d’être tributaire du terrain (accidenté ou
non, en forte pente ou non, etc.) et d’être limité en portée (les rubans utilisés couramment
sont limités à 100 m). La précision de la mesure est également limitée et dépend forte-
ment des opérateurs.
Autrefois, la chaîne était une véritable chaîne à maillons étalonnée servant à mesurer les
longueurs, appelée également chaîne d’arpenteur.
Aujourd’hui, on utilise le décamètre, simple, double, triple ou quintuple, bien plus facile
à manipuler. On a gardé le nom de chaîne qui devient le terme général englobant le
décamètre, le double-décamètre, etc. On utilise aussi le terme de ruban.

10 m 20 m 30 m 50 m 100 m
CLASSE I ± 1,1 mm ± 2,1 mm ± 3,1 mm ± 5,1 mm
CLASSE II ± 2,3 mm ± 4,3 mm ± 6,3 mm ± 10,3 mm ± 20,3 mm
CLASSE III ± 4,6 mm ± 8,6 mm ± 12,6 mm ± 20,6 mm

 MESURES DE DISTANCE

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Les rubans sont répartis en trois classes de précision : le tableau précédent en donne les
tolérances de précision fixées par une norme européenne CEE (Communauté Écono-
mique Européenne).

Les valeurs du tableau étant des tolérances, si l’on veut obtenir l’écart type il suffit de les
diviser par 2,7 (tome 2 chap. 5 § 12.3.2). Par exemple pour un ruban de 50 m de classe
II, l’écart type sur une mesure est de ± 10,3 / 2,7 = ± 3,8 mm.

La longueur d’un ruban est donnée à une température ambiante donnée (20 °C en
général) et pour une tension donnée. Par exemple, le ruban Métralon en acier est étalonné
avec une tension de 4,9 daN pour un ruban de 50 m de classe I. La force de tension à
respecter est généralement indiquée sur le ruban. Les rubans en matériaux souples sont
très sensibles à cette tension (voir l’étude des corrections dans les paragraphes suivants).

Fig. 4.1. : Mesure de précision au ruban

Lors de mesures fines, dont la précision doit avoisiner la tolérance du ruban, il faut :

● tenir le ruban par l’intermédiaire d’un dynamomètre pour assurer une tension opti-
male et éviter de l’allonger par traction lors de la mesure : un effort de 5 daN sur un
ruban en acier de section 0,2 × 13 mm2 équivaut à un allongement de 5 mm sur un
ruban de 50 m, ordre de grandeur de la tolérance de précision de la classe I. Si la
chaîne est suspendue au-dessus du sol, l’opérateur doit régler la tension du dynamo-
mètre de façon que l’erreur de chaînette, c’est-à-dire la forme incurvée prise par le
ruban, s’annule avec l’allongement dû à la tension du ruban (§ 2.3.6) ;
● corriger la valeur lue du coefficient de dilatation linéaire du matériau du ruban
(généralement de l’acier dont le coefficient vaut 11.10–6 °C–1, soit un allongement de
5,5 mm sur un ruban de 50 m pour une augmentation de 10 °C ;
● si le chaînage demande plusieurs portées de chaîne, aligner les différentes portées
soit à vue, soit avec des fiches d’arpentage ou des jalons. Une erreur d’alignement de
30 cm sur un ruban de 50 m donne une erreur sur la distance mesurée de 1 mm. Dans
ce cas, la mesure lue est plus grande que la valeur réelle.

 Mesures en terrain régulier


En topographie, la donnée essentielle est la distance horizontale entre deux points.
Suivant la configuration du terrain, elle est plus ou moins difficile à obtenir précisément
à la chaîne.

MESURES DE DISTANCE 

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 Terrain régulier et horizontal
Si le terrain est régulier et en pente
faible (moins de 2 %), il est possible
de se contenter de poser le ruban
sur le sol et de considérer que la dis-
tance horizontale est lue directement
(fig. 4.2.). La précision qu’il est pos-
Fig. 4.2. : Mesure au ruban
en terrain horizontal
sible d’obtenir sur une mesure est au
mieux de l’ordre de ± 5 mm à 50 m
pour un ruban de classe I.
Application
Montrez qu’à partir de 2 % de pente, une erreur de 1 cm apparaît sur une mesure de
50 m.

Réponse
Dp = 50 m, ∆H = 0,02 . 50 = 1 m donc Dh = 49,99 m.

 Terrain en pente régulière


Si le terrain n’est pas parfaite-
ment horizontal, il faut considé-
rer que l’on mesure la distance
suivant la pente. Pour connaître
la distance horizontale avec pré-
cision, il faut donc mesurer la
dénivelée ∆H entre A et B ou
Fig. 4.3. : Mesure au ruban en terrain bien la pente p de AB (fig. 4.3.).
en pente régulière
Dp – ∆H
2 2
Soit : Dh =

1 Dp
ou bien : Dh = Dp ⋅ cos i = Dp ⋅ ---------------------
2
= ------------------ puisque p = tani.
1 + tan i 2
1+p

La précision est du même ordre que précédemment, c’est-à-dire 10 mm à 50 m.

Application
Vous mesurez une distance suivant la pente de 37,25 m et vous mesurez, au clisimètre,
une pente de 2,3 %. Quelles sont les valeurs de Dh et de ∆H ?

Réponse
1 + 0, 023 = 37,24 m et ∆H = 37, 25 – 37, 24 = 0,86 m.
2 2 2
Dh = 37,25 /

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 Mesures en terrain irrégulier ou en forte pente
On ne peut pas tendre le ruban sur le sol à cause de ses ondulations. De plus, la pente (ou
la distance à chaîner) est telle qu’on ne peut pas directement mesurer la distance Dh.

 Mesure par ressauts horizontaux


Citons pour mémoire la méthode appelée mesure par ressauts horizontaux ou cultella-
tion. Illustrée par la figure 4.4., elle nécessite l’emploi d’un niveau à bulle et de deux fils
à plomb en plus de la chaîne et des fiches d’arpentage (ou jalons). Sa mise en œuvre est
longue et le procédé peu précis.

Fig. 4.4. : Mesure au ruban par ressauts horizontaux

On peut remarquer que : Dh = Dh 1 + Dh 2 + Dh 3

Remarque
Lorsque l’opérateur doit reporter plusieurs fois le ruban pour mesurer une longueur, il
faut aligner les portées. Cet alignement s’effectue généralement à vue en utilisant des
fiches d’arpentage ou des jalons. Le défaut d’alignement doit être inférieur à 20 cm sur
30 m (ce qui est relativement facile à respecter) pour obtenir une précision au milli-
mètre.

Si l’opérateur mesure une longueur de 50 m avec un écart type valant par exemple σL
= ± 10 mm, la précision obtenue sur une longueur mesurée avec n reports du ruban de
50 m vaut σ L ⋅ n (tome 2 chap. 5 § 12.3.6.4). Par exemple, une longueur de 125 m
exige trois reports de ruban, donc une incertitude minimale de ± 10 . 3 ≈ ± 17 mm.

 Mesure en mode suspendu


Un fil en matériau stable (Invar) est tendu au-dessus du sol. La tension est maintenue
constante par des poids (fig. 4.5.). L’opérateur doit mesurer la dénivelée ∆H entre les
sommets A′ et B′ des tripodes de suspension du fil pour pouvoir calculer la longueur Dh
Di – ∆H .
2 2
en fonction de la distance inclinée Di mesurée : Dh =

MESURES DE DISTANCE 

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On sait calculer l’erreur sur la distance due à la forme de chaînette prise par le fil
(§ 2.3.5). Il est même possible d’annuler l’erreur de chaînette par un choix judicieux de
la tension à appliquer au fil (§ 2.3.6).

Fig. 4.5. : Mesure en mode suspendu

Cette méthode donne des résultats satisfaisants en mesurage de précision mais elle est
longue à mettre en œuvre. On obtient une précision millimétrique pour des portées d’une
centaine de mètres. Elle est applicable à un ruban.

Remarque
La différence entre la longueur de la corde A′B′ et celle de la chaînette peut être
considérée comme constante pour une tension donnée et pour un fil donné (elle est
fonction de son poids par unité de longueur) si la dénivelée entre A′ et B′ reste faible.
C’est pourquoi certains constructeurs donnent la correction de chaînette à appliquer
pour une tension donnée sous forme d’une correction d’étalonnage spécifique à la
mesure en mode suspendu.

 Mesurage de précision : étalonnage d’un ruban


Pour effectuer des mesures de haute précision avec un ruban, il faut l’étalonner. Ceci se
fait en mesurant la longueur d’une base connue très précisément.

 Construction d’une base d’étalonnage précise


Une méthode consiste à utiliser le mesurage au fil Invar. Ce procédé sert aussi à
l’étalonnage des distancemètres : actuellement, cet étalonnage se fait plutôt par interfé-
rométrie, ce qui assure des précisions de l’ordre de 0,01 mm sur 100 m.
Le fil Invar permet la création de bases connues avec une précision inférieure au milli-
mètre sur des portées allant jusqu’au kilomètre (mesure en mode suspendu, § 2.2.2).
Des bases d’étalonnage d’une longueur de 120 m connues au millimètre, sont mises à
disposition des topomètres par le service du cadastre des grandes villes. La DRIR (Direc-

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tion Régionale de l’Industrie et de la Recherche) délivre les certificats d’étalonnage des
rubans de précision (classe I).

 Correction d’étalonnage

La valeur réelle d’une mesure s’exprime par L exacte = L mesurée ⋅ ( 1 + k E )

kE est le coefficient d’étalon-


nage déterminé en mesurant la
longueur d’une base d’étalon-
nage connue.
On appelle correction d’éta-
lonnage le terme
CE = kE . Lmesurée.
L’opérateur lit la valeur indi- Fig. 4.6. : Utilisation d’une base d’étalonnage
quée par le ruban sur la base
connue : si le ruban est trop
long, il lit une valeur trop petite
et inversement, s'il est trop
court, une valeur trop grande.
Par exemple, un double déca-
mètre indique 19,987 m en
mesurant une base de 20,000 m
(fig. 4.7.). Il est donc trop long Fig. 4.7. : Mesure avec le ruban étalonné
de 0,013 m et donne des valeurs
trop petites. Il faut le corriger de
0,013 m tous les 20 m.
L base – L indiquée par le ruban
L’expression du coefficient d’étalonnage est : k E = -----------------------------------------------------
-
L indiquée par le ruban

Dans le cas de la figure 4.7., on obtient : kE = 6,5.10–4.


Si l’opérateur mesure avec le même ruban une longueur de 20,000 m (fig. 4.6.), elle vaut
en réalité 20 . (1 + 6,5.10–4) = 20,013 m.
S’il mesure sur le terrain une longueur de 18,655 m, sa valeur « réelle » est :
Lexacte = 18,655 . (1 + 6,5.10–4) = 18,667 m.

Remarque
L base
Le terme mE = ------------------------------------
- est appelé module d’étalonnage. On a donc
L indiquée par le ruban
kE = mE – 1, ici mE = 1,00065.

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 Correction due à la température
Un ruban est généralement étalonné à la température te = 20 °C. La correction de
dilatation est positive si la température est supérieure à la température d’étalonnage ;
dans ce cas, un ruban trop long donne des résultats trop petits ; fig. 4.5. et 4.6. Cette
correction est négative si la température est inférieure à la température d’étalonnage ;
dans ce cas, un ruban trop court donne des résultats trop grands. Si vous mesurez en été,
au soleil, la température du ruban en acier peut atteindre 50 °C ; elle peut être mesurée
sur le terrain par des thermomètres d’ambiance ou par des thermomètres de contact.
Le coefficient de dilatation de l’acier est k = 1,08.10–5 °C–1. On obtient donc :
L exacte = L mesurée ⋅ [ 1 + 1, 08 ⋅ 10 ⋅ ( t – te ) ]
–5

te est la température d’étalonnage (20 °C en général).

Exemple
Si vous mesurez une longueur de 35,035 m avec un ruban en acier à t = 40 °C, il faut
corriger la valeur lue d’une valeur positive (40 – 20) . 1,08 . 10–5 soit + 0,22 mm/m.
Donc la longueur « exacte » est : 35,035 . (1 + 0,22 . 10–3 ) = 35,043 m.

 Correction de tension (ou d’élasticité du ruban)


Comme toute mesure, l’étalonnage doit être fait à tension constante connue du ruban :
pour cela, on utilise un dynamomètre ou bien un poids accroché au ruban suspendu au
dessus du sol. L’allongement ∆L en mètre d’un ruban d’acier soumis à une tension T
s’exprime comme suit :
L : longueur du ruban exprimée en m. LT
∆L = ------
S : section constante du ruban en mm2. ES
E : module d’élasticité de l’acier E = 21 000 daN/mm2.
T : effort de tension exprimée en daN (1 kgf = 9,81 N).

La longueur « exacte » est alors : L exacte = L mesurée ⋅ ( 1 + k T )

( T – T0 )
avec : k T = ------------------
-
ES

kT est appelé le coefficient de tension.


Dans l’expression précédente, T0 est la tension d’étalonnage ( ≈ 5 daN).

Exemple
Un ruban de 50 m, de section (0,2 × 13) mm2 étalonné sous une tension de 5 daN
s’allonge de 10 mm sous une tension de 16 daN.

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 Correction de chaînette
Lors d’une mesure en mode suspendu, le ruban prend une forme dite de chaînette
(déformation libre d’une chaîne tendue entre deux points A et B ; fig. 4.8.).

Fig. 4.8. : Effet de chaînette sur une mesure en mode suspendu

La flèche f de cette chaînette peut être réduite par augmentation de la tension mais ne peut
pas être annulée. La correction est toujours négative car l’effet de chaînette est identique
à un allongement de la chaîne.
3
p ⋅D
2
Elle s’exprime par : L exacte = D = L mesurée ⋅ ( 1 + k C ) avec k C = – -----------------------2
24 ⋅ L ⋅ T

T est la tension de la chaîne (daN).


D est la distance rectiligne entre les supports du ruban (m).
L est la longueur suivant le ruban c’est-à-dire Lmesurée .
p est le poids du ruban par mètre de longueur (daN/m). Le poids volumique de l’acier
étant de 7,85 . 10 3 daN/m3, pour une section classique (0,2 × 13) mm2, le poids linéaire
est p = 7,85 . 103 × 0,2 . 10 –3 × 13 . 10 –3 ≈ 20 . 10 –3 daN/m.

Application
1) Calculez la longueur réelle D mesurée par une chaîne en acier de longueur L = 50 m
et de (0,2 × 13) mm2 de section, suspendue à ses extrémités et tendue à 5 daN.

2) Calculez l’erreur de chaînette induite par une variation de la tension de 2 daN sur la
chaîne de l’exercice précédent lorsqu’elle est tendue à 10 daN.

Réponse
1) On cherche D = L (1 + kC) donc il faut résoudre une équation du troisième degré. La
résolution par approximations successives 1 permet de trouver dès la seconde itération
que D = 49,914 m. Le tableau ci-après indique les calculs successifs.

1
L’équation du troisième degré est programmée sur certaines calculatrice, on peut aussi retrouver ses
solutions exactes en utilisant par exemple la théorie des nombres complexes.

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L’écart entre la longueur réelle et la longueur mesurée est 8,6 cm.
Si la tension est de 10 daN, on obtient I TÉRATIONS D L – p2 .D3/24/T2
D = 49,978 m, soit un écart de 2,2 cm. 50,000 49,913
1 49,913 49,914
Pour obtenir un écart de l’ordre du milli-
2 49,914 49,914
mètre, il faudrait tendre à 39 daN ; le
ruban s’allongerait alors de 3,1 cm. Nous
verrons au paragraphe 2.3.6. qu’une tension de l’ordre de 15 daN permet d’équilibrer
l’allongement dû à la tension et le « raccourcissement » dû à la chaînette.
2) Pour T = 8 daN, D = 49,966 m ; l’écart est donc de 1,2 cm.
Pour T = 12 daN, D = 49,985 m ; l’écart est donc de 7 mm.
À partir de T = 16 daN, une variation de tension de 1,5 daN entraîne une erreur
inférieure à 1 mm sur 50 m.

Remarque
Les résultats des deux exercices précédents montrent qu’une tension de l’ordre de 15 à
16 daN permet une précision optimale avec ce ruban.

 Notion de tension normale du ruban


Pour éliminer l’erreur de chaînette, il est possible d’appliquer au ruban une tension dite
normale Tn telle que l’allongement dû à la tension compense l’erreur de chaînette. La
valeur de Tn peut être calculée en égalisant les erreurs de chaînette et de tension, c’est-
à-dire :

( Tn – To ) ⋅ L p ⋅ D 
2 3
-------------------------------- = ------------------2-
S⋅E 24 ⋅ Tn  ⇒ Tn = To +  1 – D
 ---- ⋅ S ⋅E Attention ! D est fonction de Tn.
 L
p ⋅D
2 3 
------------------2- = L – D 
24 ⋅ Tn 

Application
Calculez Tn pour une chaîne en acier de 50 m, de (0,2 × 13) mm2 de section étalonnée
à 5 daN.
Réponse
Cette équation doit être résolue par approximations successives car la longueur exacte
D est fonction de la tension normale Tn (voir ci-après). On trouve Tn = 15,221 daN.
L’erreur due à la chaînette est de + 9 mm. La longueur exacte est plus petite : c’est
comme si on utilisait un ruban droit mais plus long de 9 mm. L’erreur due à l’augmen-
tation de tension est de – 9 mm : le ruban est allongé de 9 mm, il indique donc une
mesure trop petite. Les deux erreurs se compensent.

 MESURES DE DISTANCE

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Résolution de l’équation à l’aide d’un tableur
Pour trouver Tn il faut effectuer une résolution par approximation successives.
Dans ce cas, elle ne peut être faite directement sur l’inconnue Tn car D est aussi
inconnue et doit se calculer elle aussi par approximations. Une solution consiste
à remplacer la valeur de Tn dans l’expression de D pour calculer D par approxi-
mations successives puis d’en déduire Tn.
p ⋅D
2 3
La formule de calcul de D est : 0 = -----------------------------------------------------------------2 – L + D (1)
24 ⋅[ To + ( 1 – D/L ) ⋅S ⋅E ]

Dans une nouvelle feuille de calcul d’Excel, disposez les calculs ainsi :

A B C
1 L= 50 m
2 S= 2,6 mm2
3 E= 21 000 daN/mm2
4 p= 0,020 41 daN/m
5 T0 = 5 daN
6 D= 49,990 6 m
7 Formule 0,000 000 0
8 Tn 15,221 daN

— en case B1 la longueur de la chaîne : 50↵


— en case B2 la section : = 0,2*13↵
— en case B3 le module d’Young : 21 000↵
— en case B4 on calcule p : =7,85*B2/1 000↵
— en case B5 la tension d’étalonnage : 5↵
— en case B6, valeur quelconque de D : 50↵
— en B7, équation (1) : = B4^2 * B6^3 / 24 / (B5+(1–B6/B1)*B2*B3)^2 – B1 + B6↵
— en B8, formule donnant Tn : = B5 + (1– B6/B1)*B2*B3↵
La résolution utilisera la fonction « valeur cible » d’Excel (menu OUTILS) après avoir
réglé la précision de ce calcul itératif à 0,000 001 ou moins dans la rubrique Calcul du
menu OUTILS / OPTIONS. Dans la boîte de dialogue valeur cible, la cellule à définir est
B7, la valeur à atteindre 0, la cellule à modifier B6. Excel trouve la valeur D = 49,9906 m
ce qui donne Tn = 15,221 daN.

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 Applications

Application
Calculez la valeur exacte de la mesure suivante effectuée en mode suspendu en terrain
horizontal, avec un ruban en acier de classe I, de 2,6 mm2 de section, de longueur 50 m :
Lmesurée = 365,145 m. La température du ruban est mesurée à 28 °C et reste constante
pendant toute la mesure ; la tension constante est de 10 daN. La mesure est faite en sept
portées de 50 m et une portée d’appoint (toutes les portées sont considérées parfaite-
ment alignées). Le ruban a été étalonné au préalable dans les conditions suivantes : To
= 4,5 daN, te = 20 °C. On a mesuré l’indication du ruban sur une base connue de 50 m,
soit 49,986 m.

Réponse
Pour chaque portée de 50 m, on calcule la longueur exacte.
● Après correction d’étalonnage, la longueur réelle d’une portée de ruban à 20 °C est :
50 . [1 + (50 – 49,986)/49,986] = 50,0140 m.
● Après correction de température, la longueur effective du ruban à 28 °C est :
50,0140 . [1 + 1,08 .10 –5 (28 – 20)] = 50,0183 m.
● Après correction de tension, la longueur du ruban tendu à 10 daN est :
50,018 3 . [1 + (10 – 4,5)/(21 000 × 2,6)] = 50,0234 m.
● Après correction de chaînette, la longueur finale de D est :
50,0234 . [1 – (20,41 .10 –3) 2 D 3 / 24 / 102 / 50,0234].

On calcule D par approximations successives et on obtient D = 50,0017 m. Ce qui est


proche de la valeur étalon. La longueur exacte des sept premières portées est donc de
350,012 m.

Le calcul de la mesure d’appoint de 15,145 m est faite à l’aide du même principe ;


comme précédemment, on reprend chaque correction :
● correction d’étalonnage : 15,145. (1 + 2,8 .10 –4) = 15,149 2 m
● correction de température : 15,1492. (1 + 8,64 .10 –5) = 15,1505 m
● correction de tension : 15,1505. (1 + 1.10 –4) = 15,1521 m
● correction de chaînette : longueur finale D = 15,1515 m.

L’écart type sur une mesure étant de ± 1,9 mm (= ± 5,1/2,7 en classe I), sur huit portées
il sera de ± 5,3 mm (± 1,9 . √8). La longueur exacte finale est de 365,163 m ± 5 mm,
soit un écart d’environ 2 cm par rapport à la valeur brute.

Remarque
La précision finale étant généralement du centimètre, on peut effectuer un calcul plus
rapide comme suit :
● en cumulant directement les corrections sans se soucier de l’ordre de calcul ;

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● les longueurs D et L étant proches, on peut remplacer D3 par L3 dans l’expression
de kC , ce qui évite la résolution par approximations successives.
On obtiendrait ici :
365,145 . (1 + 2,8 .10 –4 + 8,64 .10 –5 + 1.10 –4 – 4,34 .10 –4)= 365,157m.

Application
Cet exercice est extrait de l’examen préliminaire de géomètre expert (1986).
Pour déterminer les corrections d’étalonnage de deux rubans de précision, un topo-
graphe mesure une base de longueur connue, par exemple Lbase = 120,032 m. Les
résultats de ces mesures d’étalonnage sont les suivants :
– ruban n° 106 : 120,0656 m à – 4,1 °C.
– ruban n° 107 : 120,0685 m à – 5,2 °C.
1) Calculez la correction d’étalonnage pour 100 m de ruban à 0 °C, sachant que la
dilatation de ces rubans donne une variation de 1,08 mm à 100 m pour 1 °C.
2) Déterminez la valeur de la distance horizontale AB mesurée avec ces deux rubans à
partir des données du tableau ci-dessous. Les colonnes Larrière et Lavant correspondent à
des lectures sur mire sur les points de report du ruban.

RUBAN N° 106 (DE A VERS B) RUBAN N° 107 (DE A VERS B)


MESURES T EMP . LARRIÈRE LAVANT MESURES T EMP. LARRIÈRE LAVANT
L (m) t(°C) (mm) (mm) L (m) t (°C) (mm) (mm)
20,0000 11,0 1519 1464 20,0000 9,2 1498 1443
20,0000 13,1 1555 1518 20,0000 11,5 1546 1511
20,0000 15,4 1515 1494 20,0000 14,3 1530 1510
20,0000 16,9 1510 1417 20,0000 16,7 1500 1405
20,0000 18,3 1473 1373 20,0000 15,6 1473 1374
20,0000 18,0 1636 1445 20,0000 17,6 1606 1417
20,0000 19,5 1441 1441 20,0000 18,9 1438 1437
20,0000 20,0 1508 1448 20,0000 19,9 1509 1448
10,3071 21,9 1496 1499 10,3121 20,8 1505 1508

Réponse
1) Le coefficient de dilatation est donc k = 1,08 . 10 –5 °C –1.
– pour le ruban n° 106, une lecture de 120,065 6 à – 4,1 °C donnerait :
120,065 6 [1 + k(– 4,1 – 0)] = 120,060 28 m à 0 °C.
– pour le ruban n° 107, une lecture de 120,068 5 à – 5,2 °C donnerait :
120,068 5 [1 + k(– 5,2 – 0)] = 120,061 76 m à 0 °C.
La correction d’étalonnage à 0 °C et pour 100 m de longueur est donc de :
– pour le ruban n° 106,
Ce = 100 (120,032 – 120,060 28) /120,060 28 = – 0,02356 m /100 m.

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– pour le ruban n° 107,
Ce = 100 . (120,032 – 120,06176)/ 120,06176 = – 0,02478 m /100 m.
2) Le tableau de réponses est donné ci-après.

RUBAN N° 106 RUBAN N° 107


LONGUEUR L0 LONGUEUR Lc DÉNIVEL. DISTANCE LONGUEUR L0 LONGUEUR Lc DÉNIVEL. DISTANCE
À 0 °C (m) CORRIGÉE (m) Dn (m) Dh (m) À 0 °C (m) CORRIGÉE (m) Dn (m) Dh (m)
L[1+k(t — 0)] L0(1+Ce/100) Lar — Lav √(Lc2—Dn2) L [1+k(t — 0)] L0(1+Ce/100) Lar — Lav √(Lc2—Dn2)
20,00238 19,99766 0,055 19,99759 20,00199 19,99703 0,055 19,99695
20,00283 19,99812 0,037 19,99808 20,00248 19,99753 0,035 19,99750
20,00333 19,99861 0,021 19,99860 20,00309 19,99813 0,020 19,99812
20,00365 19,99894 0,093 19,99872 20,00361 19,99865 0,095 19,99842
20,00395 19,99924 0,100 19,99899 20,00337 19,99841 0,099 19,99817
20,00389 19,99918 0,191 19,99826 20,00380 19,99884 0,189 19,99795
20,00421 19,99950 0,000 19,99950 20,00408 19,99912 0,001 19,99912
20,00432 19,99961 0,060 19,99952 20,00430 19,99934 0,061 19,99925
10,30954 10,30711 —0,003 10,30711 10,31442 10,31186 —0,003 10,31186
Total 170,29638 Total 170,29734

La distance AB est donc de (170,29638 + 170,29734)/2, soit 170,2969 m ± 0,5 mm.

Application
Quelle est la longueur à reporter sur le sol pour implanter une distance horizontale de
50,135 m avec un ruban en acier de 20 m étalonné sous une tension de 15 daN à
23,2 °C, la mesure d’une base de 100 m ayant donné un résultat de 99,976 4 m. La
température au moment de l’implantation est de 29,6 °C. La distance sera reportée sous
une tension de 15 DaN, on peut ainsi éliminer la correction de tension.

Réponse
À 23,2 °C, la longueur est L′ = 50,1350 /[1 + (100 – 99,9764) / 99,9764] = 50,123 m.
À 29,6 °C, la longueur à reporter est L′′ = 50,1232 / [1 + k (29,6 – 23,2)] = 50,120 m.

 Extension de la notion de tension normale


Il est possible d’étendre cette notion en tenant compte dans la tension normale de la
température du ruban lors de la mesure. Les équations précédentes (§ 2.3.6) donnent
alors :
D
Tn = To + 1 – ---- + k ⋅ ( t – t e ) ⋅ S ⋅ E
L

On peut utiliser un tableur pour établir l’abaque suivant (fig. 4.9.) donnant la tension
normale Tn d’un ruban en acier (k = 10 mm/km/°C), de section (0,2 × 13) mm2 étalonné

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sous une tension de 5 daN à 20 °C, en fonction de la longueur à mesurer L. C’est un
moyen simple d’éviter les calculs précédents dans les cas où la précision du centimètre
suffit.

Fig. 4.9. : Tension normale en fonction de la longueur du ruban


et de la température de mesure

 MESURES PARALLACTIQUES

 Mesure avec une stadia


Ce type de mesure parallactique
nécessite l’emploi d’un théodo-
lite et d’une stadia. Une stadia
est une règle comportant deux
voyants (triangulaires ou circu-
laires) dont l’écartement est
connu (généralement 2 m). Il
existe des stadias Invar pour des
mesures de haute précision. La
stadia est dotée d’une nivelle
sphérique et d’un viseur pour
régler sa perpendicularité par
rapport à la ligne de visée A′ B′
(fig. 4.10-a.).
L’opérateur dispose en A un
théodolite (ou un cercle d’ali-
gnement) et en B une stadia
horizontale perpendiculaire à la Fig. 4.10-a. : Mesure avec une stadia
distance à mesurer AB.
Le réglage en hauteur est inutile : l’angle mesuré est l’angle projeté sur le plan horizontal.

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En projection sur le plan horizontal passant par exemple par le point A, on obtient :
α L
tan --- = ----------- ⇒
α
Dh = cot --- avec L = 2 m (cas général).
2 2Dh 2

 Précision de cette technique de mesure


En considérant la longueur L exacte, le calcul de l'écart type théorique sur la distance
L [ 1 + tan ( α /2 ) ]
2 2 2
4Dh + L
horizontale Dh donne : σDh = ----------------------------------------
- ⋅ σ α rad = ------------------------- ⋅ σ α rad .
4tan ( α /2 )
2 4L

Si l’on utilise un théodolite T16 et que l’on mesure avec une paire de séquences (chap. 3,
§ 4.3), on peut estimer σα = ± 2,5 mgon. Cela donne donc une précision de ± 2,4 cm à
35 m ou ± 5 cm à 50 m.
Si l’on utilise un théodolite T2 et une mesure à deux paires de séquences, on peut estimer
σα = ± 5/ 2 = ± 3,5 dmgon, valeur usuelle ; on peut donc obtenir jusqu’à ± 7 mm à
50 m.

 Application
Une mesure de métrologie nécessite la
connaissance au millimètre près de la
distance entre deux théodolites. Un théo-
dolite est stationné en chacun des points
A et B et par des visées angulaires sur
une stadia Invar ; l’opérateur cherche à
déterminer la précision de connaissance
de la base AB.(fig. 4.10-b.).

Fig. 4.10-b. : Application


d’une mesure parallactique

 Description

La stadia Invar est constituée d’un tube semi-circulaire en acier entourant un fil Invar. Ce
fil est rivé au tube d’un côté et mis sous tension constante de 10 daN par un ressort de
l’autre côté. Pour une augmentation de la température égale à 10 °C, le fil de 2 000 mm
de long s’allonge de 0,024 mm, le tube en acier s’allonge de 0,24 mm ce qui augmente
la tension du ressort et allonge le fil Invar de 0,004 mm. Mais le système de suspension
en laiton du voyant agit de 0,018 mm en sens opposé, ce qui fait que globalement
l’allongement n’est que de 0,01 mm pour 10 °C. On peut donc considérer connaître la
longueur de la stadia Invar au moins au dixième de millimètre près.

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 Manipulation

L’opérateur mesure au ruban la base AB puis effectue les visées angulaires détaillées
(fig. 4.10-b.). Il calcule enfin la longueur de stadia déduite de ces mesures et en déduit un
facteur de mise à l’échelle qui permettra d’obtenir la base AB avec une précision
inférieure au millimètre.

AB est mesurée à 4,09 m au ruban. La résolution des triangles ABa et ABb permet
d’obtenir :

Aa = 2,6190 m Ba = 3,8551 m AbB = 80,0288 gon


Ab = 3,9862 m Bb = 2,7635 m AaB = 84,0943 gon

On en déduit deux valeurs de (ab) dans les triangles Aab et Bab :


Aab : ab = 1,9945 m Bab : ab = 1,9945 m

La solution de ce problème étant unique, le double calcul de (ab) sert de contrôle. On


2, 0000
applique donc un facteur de mise à l’échelle: AB = 4,09 . f avec f = ------------------ = 1,00276.
1, 9945

Finalement, on obtient : AB = 4,1013 m.

Un calcul d’erreur fastidieux dans cet exemple puisqu’il fait intervenir quatre triangles,
montre que si l’on considère que la longueur de la stadia Invar est connue avec un écart
type de 0,05 mm et si l’on effectue les mesures angulaires avec un théodolite de précision
(2,5 dmgon sur une direction) et avec deux paires de séquences, on obtient AB avec un
écart type de l’ordre de 0,1 mm.
AB
On peut considérer que l’écart type sur AB est de la forme σ AB = -------- ⋅ σ ab .
ab
Remarque
La mesure initiale de AB est inutile ; vérifiez qu’en partant d’une valeur initiale quel-
conque vous retrouvez le même résultat final : cette mesure sert de contrôle.

En conclusion, ce type de mesure, qui peut paraître aujourd’hui obsolète, donne une
meilleure précision sur des bases courtes que certains distancemètres.

 Mesure avec une base auxiliaire


Le principe de base de cette méthode est aussi utilisée dans la mesure d’altitude (ou de
coordonnées) d’un point inaccessible (chap. 3 § 7.4). Cette méthode nécessite l’emploi
d’un ruban et d’un théodolite classique. Il s’agit de transformer la mesure d’une longue
distance en une mesure d’une distance courte associée à des mesures angulaires qui sont
d’autant plus précises que l’on vise loin. On crée donc une base AB dont on connaît
parfaitement la longueur. En stationnant un théodolite en A puis en B, on mesure les
angles (PAB) et (PBA) (fig. 4.10-c.).

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sin β
La résolution du triangle PAB permet d’obtenir : D AP = D AB --------------------------
sin ( α + β )

La précision est meilleure que celle


obtenue par la méthode précédente
(§ 3.1) puisque la base AB est plus longue
et l’angle en P est déterminé par un plus
grand nombre de lectures.
Il faut préciser qu’en supposant que le
triangle APB est isocèle (α = β ) et que
l’écart type de mesure des angles horizon-
Fig. 4.10-c. : Emploi d’une base auxiliaire taux est identique en station en A et en B,
on obtient pour l'écart type sur DAP :

D AB σ DAB 2
σ α ⋅ sin α
2
- ⇒ ( σ DAP ) = ------------------- + D AB ⋅ ----------------------
2
D AP = ------------------- - - ,
2 ⋅ cos α 2 ⋅ cos α 2 ⋅ cos α
2

D AP σ DAB 2
1 2D AP 2
( σ DAP ) = + [ D AP σ α tan α ] avec tan α = -------------
2 2 2
---------------------- - – 1 = ------------
- –1
cos α
D AB 2 D AB

Sur une distance AP de 50 m mesurée à partir d’une base égale à 10 m (pour un ruban
de classe II, σDAB = ± 1 mm, avec un théodolite T16 pour lequel σα = ± 2,5 mgon), on
obtient une précision théorique de ± 1,5 cm. On obtiendrait ± 6 mm avec un théodolite
T2 pour lequel σα = ± 0,5 mgon.
Pour une distance à mesurer de l’ordre de 250 m, la base créée est de la longueur du ruban
dont on dispose. Si l’on dispose d’un ruban de 20 m de classe II pour lequel σ = ± 1,7 mm
et d’un théodolite T16 pour lequel σ = ± 1,7 mgon (mesurage avec deux paires de
séquences), on obtient une précision théorique de ± 17 cm sur la mesure de DAP . Si l’on
dispose d’un ruban de 50 m de classe I pour lequel σ = ± 2 mm et d’un théodolite T2 pour
lequel σ = ± 3,5 dmgon (mesurage avec deux paires de séquences), la précision théo-
rique devient ± 1,7 cm.

Application
En supposant que le triangle APB est isocèle et que la longueur de la base AB est
connue sans erreur, déterminez la longueur AB à mettre en place pour minimiser
l’erreur sur la détermination de la distance DAP .

Réponse
La précision optimale serait obtenue avec une base AB telle que DAB = 2 DAP, ce qui
donne un triangle plat (impossible dans la réalité) et prouve donc que la distance AB
doit être la plus grande possible.

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 MESURES STADIMÉTRIQUES
La stadimétrie est une
méthode moins précise que
les précédentes. Elle permet
la mesure indirecte d’une
distance horizontale en lisant
la longueur interceptée sur
une mire par les fils stadimé-
triques du réticule de visée.
Le point A, centre optique
d’un théodolite, est situé à la
verticale du point stationné en
S ; l’opérateur vise une mire
posée en P et effectue la lec-
ture interceptée par chaque fil Fig. 4.11. : Mesure par stadimétrie
sur la mire soit m1 et m2.

m2 – m1
La distance horizontale peut s’exprimer par 1 : Dh = ------------------ 2
- sin V
2 tan ---
α
2

m2 – m1
Si la visée est horizontale, (V = 100 gon) ; on obtient : Dh = ------------------
-
2 tan ---
α
2

 Stadimétrie à angle constant


Si l’angle α est constant dans l’appareil utilisé, on a : Dh = K (m2 – m1) sin2 V.
1
La constante K = -------------------------- est appelée constante stadimétrique. Elle vaut générale-
2 tan ( α / 2 )
ment 100 (voir chap. 5 § 1.2.6) ; c’est pourquoi l’expression de Dh devient :
Dh = 100 ( m 2 – m 1 ) sin V .
2

 Précision obtenue sur la mesure de Dh avec un niveau

Pour un niveau, V = 100 gon, d’où : Dh = 100 ( m 2 – m 1 ) .

1
Voir la démonstration sur le nivellement indirect au chapitre 6, paragraphe 4.1.2.

MESURES DE DISTANCE 

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Le calcul de l'écart type sur Dh donne permet d’obtenir : σDh2 = 2 (K . σm )2.
σm est l’écart type sur la connaissance
des lectures m : on peut l’évaluer au
mieux à 1 mm jusqu'à 35 m pour un
niveau ou un théodolite classique. Ce qui
implique que la précision sur Dh est de
l’ordre de ± 14 cm à 35m.
Avec un niveau de précision (de type
NA2 avec micromètre optique et mire
Invar), on peut estimer que σm ≈ ± 0,1mm
à 35 m.
La précision devient alors ± 1,4 cm à
35 m.
Exemple de lecture dans l’optique d’un
niveau de chantier type NAK (fig.
Fig. 4.12. : Lecture sur fils stadimétriques
4.12.) : l’opérateur lit : m2 = 7,60 dm
et m1 = 5,69 dm et on obtient
Dh = 19,1 m ±14 cm.

 Précision sur la mesure de Dh avec un théodolite


L’écart type sur Dh est calculé à partir de l’expression générale (qui est une expression
approchée) : Dh = 100 (m2 – m1) sin2 V.
σDh2 = 2 [ K σm sin2 V ] 2 + [ 2K (m2 – m1 ) sinV cosV σV rad ]2.
Comme K (m2 – m1) sin V = Dh /sinV, on obtient finalement :
σDh2 = 2 [ K σm sin2 V ] 2 + [ 2 Dh cotanV σV rad ]2.
Si l’on utilise un théodolite T16, on a σV = ± 2,5 mgon. Chaque lecture sur mire est
estimée à σm = ± 1mm près jusqu'à 35 m de portée.
● Pour une portée de 35 m et un angle zénithal V de 100 gon, on retrouve la précision
du niveau ± 14 cm à 35 m.
● Pour une portée de 35 m et pour V = 80 gon, on obtient une précision de ± 13 cm.
● Pour une portée de 35 m et pour V = 50 gon, on obtient une précision de ± 7 cm.
Attention ! la précision semble s’améliorer avec la diminution de V mais, en fait, plus la
visée devient verticale et moins les lectures sur mire sont aisées. Par exemple, pour
V = 50 gon et Dh = 35 m, la distance de visée est en réalité de 49,5 m.
La valeur obtenue de Dh reste indicative, au mieux à ± 10 cm près.

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 Stadimétrie à angle variable
L’angle α est variable sur certains appareils dits « auto-réducteurs », par exemple le
tachéomètre Wild RDS, le terme « auto-réducteur » signifiant que le calcul de réduction
de la distance inclinée à l’horizontale est automatisé. L’angle stadimétrique varie en
permanence en fonction de l’inclinaison de la visée de manière à intercepter une longueur
constante L sur la mire. Les fils stadimétriques deviennent des courbes qui défilent dans
l’optique au fur et à mesure de l’inclinaison de la lunette (voir courbes C0, C1 et C2,
fig. 4.13.). La mire utilisée est spéciale : elle comporte une graduation particulière (sur la
figure 4.13., elle est placée à 1m du sol) sur laquelle l’opérateur fait tangenter la courbe
origine C0 de manière à pouvoir lire directement sur la mire la longueur Dh, sans avoir à
faire de soustraction et en une seule lecture. La mire comporte aussi une graduation
coulissante qui permet de positionner la graduation particulière à la hauteur des tourillons
du théodolite.
La formule donnant Dh reste la même, c’est-à-dire Dh = 100 . L , L étant la longueur
interceptée sur la mire.
En stadimétrie à angle variable, la précision est légèrement meilleure qu’en stadimétrie
à angle constant, puisque l’opérateur n’effectue qu’une lecture et le pointé de la gradua-
tion origine est plus précis qu’une seconde lecture. On peut estimer l’erreur de pointé à
0,5 mm à 35 m. La précision devient alors ± 100 ( 1 ) + ( 0, 5 ) = ± 112 mm.
2 2

La figure 4.13. ci-contre représente l’ob-


jectif du Wild RDS ; C0 est la courbe ori-
gine, C1 la courbe des dénivelées (avec
coefficient) et C2 la courbe des distances
horizontales. Les lectures sont :
Dh = 100 × 2,53 dm
soit : 25,30 m ± 11 cm
∆H = 100 × 0,1 × 1,05 dm
soit : 1,05 m ± 1 cm
Fig. 4.13. : Lecture sur fils
stadimétriques mobiles

 MESURE PAR VARIATION DE PENTE


C’est un procédé qui est peu précis bien que plus précis que la stadimétrie.
La méthode générale consiste à lire (fig. 4.14.) les angles V et V′ correspondant à des
graduations m et m′ de la mire interceptées par le fil horizontal du réticule (axe de visée).
On pose pour la suite L = m′ – m.

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Fig. 4.14. : Variation de pente

Pour calculer Dh, on fait intervenir la lecture m0 faite sur la mire lorsque l’appareil est
horizontal V = 100 gon, mais sa connaissance est inutile puisqu’elle s’élimine dans le
calcul :


tan V ′ = ----------------------- ⇒ m′ – m 0 = ------------- 
Dh Dh
( m′ – m 0 ) tan V ′  L
⇒ Dh = ----------------------------------------- (1)
Dh Dh  cotanV ′ – cotanV
tan V = --------------------- ⇒ m – m 0 = ----------- 
( m – m0 ) tan V

Ce procédé s’applique à tout appareil mesurant des angles verticaux (ou des pentes).

 Variation de pente à base variable


L’opérateur lit les graduations m et m′ de la mire interceptées pour des lectures angulaires
imposées de V et V′. La base, c’est-à-dire la longueur L interceptée sur la mire, varie
d’une mesure à l’autre. Le tachéomètre Sanguet fonctionnait sur ce principe : on effec-
tuait quatre lectures sur la mire, chaque passage d’une lecture à l’autre étant fait avec une
différence de pente constante. La formule utilisée est une transformation de la formule
générale faisant intervenir les pentes des visées.

Soit i l’angle de site de la visée de pente p (i = V – 100 gon), on a p = tan i = cotan V et


p′ = tan i ′= cotan V′.

L
Finalement, en reprenant l’équation (1) : Dh = -------------
p′ – p

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Application
Vous disposez d’un tachéomètre autoréducteur Tari. Dans l’optique de cet appareil
existe une graduation dont l’intervalle correspond à une variation de pente constante de
valeur 1/200. Vous lisez sur une mire les valeurs m1 = 1,000 ; m2 = 1,245 ; m3 = 1,488
pour trois graduations consécutives de l’échelle de variation de pente.

Calculez la distance horizontale Dh séparant la mire du tachéomètre.

Réponse
On obtient trois valeurs de Dh, Dh1 = 200 (1,245 – 1,000) = 49,00 m ± 28 cm
Dh2 = 200 (1,488 – 1,245) = 48,60 m ± 28 cm
Dh3 = 100 (1,488 – 1,000) = 48,80 m ± 14 cm

La valeur finale est la moyenne pondérée des trois, soit 48,80 m ± 14 cm. Dh3 est
théoriquement aussi précise que cette moyenne.

 Variation de pente à base fixe


Dans ce cas, l’opérateur vise des graduations entières sur la mire et lit les angles zéni-
thaux correspondants. La base, c’est-à-dire la longueur L = m′ – m interceptée sur la mire,
est dite « fixe » puisqu’elle peut garder une valeur constante pendant une série de
mesures. Cette technique est adaptée à l’emploi d’un théodolite. Elle permet d’obtenir
une meilleure précision que la stadimétrie, pour deux raisons :

● la constante stadimétrique K qui multiplie les erreurs de lecture sur mire par un
facteur 100 n’intervient plus ;
● le pointé d’une graduation entière de la mire est plus précis.

L
L’expression de Dh est donnée par : Dh = -----------------------------------------
cotanV′ – cotanV

La précision de cette méthode est donnée par l’écart type σDh sur Dh :

2 2
2 ( σm ) ( L ⋅ σ V rad ) [ ( 1 + cotan V ′ ) + ( 1 + cotan V ) ]
2 2 2 2
σ Dh
2
= ------------------------------------------------ + ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
( cotanV′ – cotanV ) ( cotanV ′ – cotanV )
2 4

en considérant que σm = σm′

L’erreur est donc minimisée si les angles V et V′ sont éloignés l’un de l’autre ; elle tend
vers l’infini s’ils se rapprochent. Donc l’opérateur doit viser V´ le plus haut possible et V
le plus bas possible sur la mire. Il est possible d’obtenir avec un théodolite au mgon une
précision de quelques centimètres sur 100 m.

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Application
Calculez la distance Dh caractérisée par les données suivantes et évaluez son incerti-
tude. La longueur interceptée sur la mire est L = 3,8 m ; l’angle V = 103,333 gon et
l’angle V′ = 96,445 gon sont mesurés au théodolite T16.

Réponse

Dh = 35,087 m. Si on utilise un théodolite T16, σV = ± 2,5 mgon, on peut estimer les


erreurs de pointé sur la mire à σm = ± 0,5 mm à 35m.

On trouve alors σDh = ± 1,9 cm. Donc, on peut écrire : Dh = 35,09 m ± 2 cm.

 MESURE AU MOYEN D’UN IMEL


Un IMEL, Instrument de Mesure Électronique des Longueurs ou distancemètre, est
un appareil qui fonctionne le plus souvent par émission d’une onde électromagnétique,
qui permet la mesure du déphasage de l’écho de cette onde renvoyée par un réflecteur.

Fig. 4.14- a. : T1010 et DI 1001, 1600, 2002, doc. Leica

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Ces appareils peuvent être intégrés à l’optique d’un théodolite ou être montés en externe
sur des bases de théodolites optico-mécaniques classiques ou électroniques .

Ils fonctionnent sur la base de différentes technologies, dont les suivantes :

● les appareils électro-optiques utilisent une onde électromagnétique modulée (voir


§ 6.1.3) par une onde porteuse lumineuse de type lumière blanche, infrarouge ou
laser. Ce sont les plus utilisés dans le domaine de la topométrie. La photographie de
la page précédente (documentation Leica) présente trois types de distancemètres
indépendants pouvant être associés à des théodolites optico-mécaniques ou
électroniques ;
● les appareils à micro-ondes utilisent des micro-ondes dont les fréquences varient de
5 à 35 GHz (Gigahertz ou 109 Hz) ;
● les appareils à longues ondes utilisent des ondes radio très longues, de l’ordre du
kilomètre : d’une moins bonne précision que les appareils précédemment cités, ils
sont très peu utilisés en topométrie.

La précision des distancemètres varie actuellement de ± (5 mm + 5 ppm), soit ± 1 cm


pour 1 km pour le DI 1001) à ± (1 mm + 1 ppm), soit ± 2 mm pour 1 km pour le Wild DI
2002. Le ppm (ou partie par million) représente 1 mm/km. La notation de l’écart type
sous la forme ± (Cste + k.ppm) est adoptée par tous les constructeurs. L'erreur ppm, dite
proportionnelle, est essentiellement due à la précision de connaissance de l’indice de
l’air.

La portée des visées varie selon les ondes employées : les appareils utilisant l’infrarouge
(les moins coûteux à réaliser) portent jusqu’à 7 km, par exemple le DI 2002 avec un
miroir à onze prismes, dans des conditions atmosphériques très favorables c’est-à-dire
sans brume, par temps couvert, avec une visibilité 30 km et en l’absence de flamboiement
de l’air. Les appareils utilisant le laser portent jusqu’à 60 km en gardant une précision de
± (6 mm + 1 ppm), soit ± 6,6 cm sur 60 km. Ces appareils nécessitent toutefois plus de
puissance à l’émission et sont plus coûteux. Les appareils à micro-ondes portent jusqu’à
150 km avec une précision de l’ordre de ± (1 cm + 3 ppm).

 Principe de la mesure d’une distance à l’aide d’un IMEL

 Propriétés de la propagation des ondes


Les propriétés fondamentales de la propagation des ondes utilisées par ces appareils sont
les suivantes :

● la fréquence, notée f, et la vitesse de propagation d’une onde dans le vide, notée


c pour célérité, sont constantes entre le point d’émission et le point de réception.
La longueur d’onde est notée λ. Ces termes sont liés par la relation c = λ f.
Dans le vide, la vitesse de propagation d’une onde électromagnétique est de cvide
= 299 792 458 m . s–1 ;

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● l’atmosphère diminue la vitesse de propagation des ondes. Cette diminution est
fonction de la fréquence de l’onde, de la composition chimique de l’atmosphère et des
conditions de température, d’humidité et de pression atmosphérique ;
● l’amplitude d’une onde diminue en traversant l’atmosphère : c’est un phénomène
d’absorption de dispersion de l’énergie ;
● le rapport entre la vitesse de propagation d’une onde dans l’atmosphère, notée V, et sa
vitesse dans le vide est appelé indice de réfraction, noté n, de cette onde de fréquence
f ; on a n = c/ V. L’indice de réfraction de l’atmosphère est déterminé expérimentale-
ment et a pour valeur approximative n = 1,0003 dans des conditions normales de
température et de pression.

 Mesure de déphasage


Pour mesurer une distance Di entre deux points au moyen d’un IMEL, l’opérateur
stationne l’appareil sur le point A et on place un miroir à la verticale du point B
(fig. 4.15.). Un train d’ondes est envoyé de A′ vers B′ : c’est son retour au point A′ après
réflexion sur le miroir B′ qui permet de calculer la distance Di parcourue.

Fig. 4.15. : Mesure de distance avec un IMEL

Il n’est pas concevable de mesurer la distance simplement par calcul du temps mis par
l’onde à faire le parcours aller-retour et ce pour la raison suivante : supposons que
l’opérateur utilise un distancemètre du type DI 2002 dont le système de mesure fonc-
tionne avec une fréquence de base 50 Mhz, de longueur d’onde 3 m. La vitesse de
propagation de l’onde dans l’atmosphère est V = λ . f = 3 × 50.106 = 150 000 km/s. Le

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temps mis par l’onde pour faire l’aller-retour sur une distance de 1 km est de 7 . 10–6 s,
ce qui est techniquement impossible à mesurer avec précision, du moins avec une tech-
nologie simple et peu coûteuse : seule une horloge atomique, permettant d’aller jusqu’à
10 –13 seconde, donnerait la distance au millimètre près, sans compter les variations de
vitesse dues au fait que l’onde ne se déplace pas dans un milieu vide et homogène.
La mesure de la distance sera faite par la mesure du déphasage de l’onde retour par
rapport à l’onde aller. Le signal émis par l’IMEL est une série d’ondes sinusoïdales dont
la longueur d’onde λ correspond à la distance rectiligne parcourue par l’onde pendant
1 λ
un temps T appelé période (fig. 4.16.) : T = --- = ------- , T est l’inverse de la fréquence.
f c air

Fig. 4.16. : Principe de la mesure de déphasage

Entre l’émetteur et le récepteur (par l’intermédiaire du réflecteur), il existe un nombre


entier n de longueurs d’onde plus une fraction ∆λ de longueur d’onde : sur la figure 4.15.,
n = 4 et ∆λ = λ / 4. Cela correspond à un déphasage de π /4, techniquement simple à
déterminer. On peut en déduire avec précision la distance correspondante, à savoir λ / 8
dans cet exemple.
1
On sait donc maintenant que : D A′B′ = --- ( n λ + ∆λ )
2

Le problème consiste à présent de compter le nombre entier n de longueurs d’onde


nécessaire au parcours aller-retour de DA′B′ . On appelle cela une ambiguïté sur la
distance (voir aussi l’ambiguïté en GPS, chapitre 7).
L’ambiguïté peut être levée par l’utilisation de fréquences multiples suivant le principe
suivant : admettons que l’on mesure une distance de 6 321,45 m avec un distancemètre
dont la fréquence de base est de longueur d’onde 20 m. On peut donc mesurer sans
ambiguïté une distance inférieure à 10 m puisque le trajet aller-retour sera inférieur à
20 m ; avec une fréquence de longueur d’onde 200 m, il est possible de mesurer sans
ambiguïté une distance inférieure à 100, et ainsi de suite. L’onde émise comporte d’autres
fréquences qui seront des sous-multiples de la fréquence de base.

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Par exemple : fréquence de base λ = 20 m mesure 1,45 m
2e fréquence λ = 200 m mesure 21,4 ..m
3 e fréquence λ = 2 000 m mesure 321.....m
4 e fréquence λ = 20 000 m mesure 6 320.....m
La lecture finale est composée de toutes les lectures sur chaque fréquence : 6 321,45 m.
Ces mesures sont effectuées plusieurs fois et une moyenne est affichée au bout d’un
temps variant de 0,5 à 3 secondes suivant le mode de mesure sélectionné : normal, rapide
ou répétitif. Elles sont effectuées en continu en mode « tracking » (recherche, suivi).
On n’utilise pas une seule longueur d’onde de 20 000 m parce que la précision obtenue
par la mesure du déphasage est moins bonne sur de grandes longueurs d’onde ; d’où le
faible intérêt des appareils à longues ondes.

 Modulation de l’onde


L’amplitude d’une onde se propageant dans
l’atmosphère diminue par absorption de son
énergie. L’incidence de cette absorption varie en
fonction de la fréquence, à savoir que plus la fré-
quence est élevée, plus la longueur d’onde est
courte et plus l’absorption est importante. Pour
augmenter la portée des ondes courtes utilisées, on
les superpose à une onde dite porteuse de fré-
Fig. 4.17. : Modulation quence plus basse, qui porte plus loin. Cette super-
en amplitude position est appelée modulation (fig. 4.17. : l’onde
courte λ1 est superposée à une onde plus longue λ2
réalisant une modulation en amplitude).

 Schéma fonctionnel d’un IMEL


Le schéma de la figure 4.18.
ci-contre permet de com-
prendre comment fonctionne
un IMEL.
Le générateur d’onde produit
une onde qui est séparée en
deux faisceaux (qui sont
donc en phase) dirigés l’un
vers le réflecteur et l’autre
Fig. 4.18. : Schéma fonctionnel d’un IMEL vers un appareil comparateur
de phase. C’est à l’aide de cet
appareil qu’est déterminé le
déphasage entre l’onde initiale et l’onde ayant effectué le trajet aller-retour au réflecteur.

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 Phénomènes parasites

 Erreurs dues au système de mesure


L’émetteur et le système de mesure de phase induisent deux types d’erreur :

● une erreur cyclique, qui reprend périodiquement la même valeur ;


● une erreur proportionnelle due à un défaut de fréquence de l’émetteur. Un décalage
de fréquence de ∆ f entraîne une erreur ∆D sur la distance, soit D ≈ K . λ
donc ∆D = –D ∆ f / f . L’erreur est proportionnelle à la distance mesurée.

Ces deux erreurs impliquent des calibrages réguliers de l’émetteur et du système de


mesure de phase.

 Densité de l’atmosphère


La propagation d’une onde électromagnétique est gênée par les molécules de
l’atmosphère : plus le milieu traversé est dense, plus l’indice de réfraction du milieu
augmente et plus l’onde est ralentie. Cela influe donc sur le déphasage qui est faussé
puisque la distance mesurée augmente si la vitesse de propagation diminue. L’indice de
réfraction est fortement dépendant de la température et de la pression, mais indépendant
de l’humidité pour des ondes lumineuses. Pour des ondes centimétriques, l’humidité est
à prendre en compte.

La mesure directe de la distance inclinée Di doit donc subir une correction atmosphérique
qui peut être faite de trois manières différentes, toutes basées sur la même formule de
correction :

1- automatiquement par l’appareil en entrant la température et la pression sur le lieu de


mesure. Ce dernier affiche directement la valeur corrigée. Le théodolite T1010 de Leica
fonctionne sur ce principe. Certains appareils mesurent eux-mêmes ces paramètres et
corrigent en permanence la valeur lue ;

2- semi-automatiquement en entrant dans l’appareil une correction en ppm correspon-


dant à l’erreur commise sur la distance. Cette valeur est calculée par la formule ci-après,
0, 2908P
fonction de l’appareil : ∆Di = 282, 2 – --------------------------------- pour le Wild DI4L ;
1 + 0, 00366 t

οù ∆Di est donnée en ppm (mm/km) ;


P est la pression en millibars (ou hectoPascal) et t la température en °C.

Exemple
– pour une pression extérieure de 1 000 mb (hPa), une augmentation de température de
20 °C à 30 °C entraîne une erreur de + 9 ppm (on passe de 11,2 ppm à 20,2 ppm, soit

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+ 9 mm/km ce qui est supérieur à l’ordre de grandeur de l’écart type du distancemètre
(fig. 4.19.) ;
– pour une température extérieure de 25 °C, si la pression diminue de 1 000 mb (au
niveau de la mer) à 950 mb (à une altitude de 500 m environ), cela entraîne une erreur
de +13 ppm, soit +13 mm/km (fig. 4.19.).

La correction peut aussi être lue sur un abaque fourni par le constructeur dans la docu-
mentation technique de l’appareil (voir l’abaque fig. 4.19. donné pour le distancemètre
indépendant Wild DI4L).

Fig. 4.19. : Abaque de détermination des ppm pour le distancemètre Wild DI4L

3- manuellement, à partir des résultats des mesures brutes en utilisant les abaques de
correction ou la formule donnée précédemment en 2-.

On peut retrouver sur l’abaque ci-dessus les résultats donnés dans les deux exemples
précédents. Si vous disposez d’une calculatrice programmable, il est préférable de pro-
grammer la formule de correction.

 Absorption de l’atmosphère

L’inertie de l’atmosphère crée un phénomène d’absorption qui tend à diminuer l’ampli-


tude de l’onde émise, c’est-à-dire que l’énergie de l’onde est consommée par la mise en
mouvement ondulatoire des molécules de l’atmosphère. Ce phénomène n’influe pas sur
le déphasage ; il ne fausse donc pas les mesures mais il limite simplement la portée des
visées.

Les portées maximales sont atteintes par temps très couvert, sans brume, avec une
visibilité de l’ordre de 30 km (en matinée, après une pluie, en altitude). Le distancemètre
DI 2002 porte dans ces conditions jusqu’à 7 km avec onze miroirs.

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Les conditions les plus défavorables sont les suivantes : fort soleil, forte brume, flamboie-
ment de l’air, visibilité inférieure à 3 km. Dans ces conditions, la portée du même
DI 2002 avec onze miroirs est réduite à 1,8 km.

 Dispersion du faisceau lumineux


La source d’émission de l’onde n’étant ni strictement ponctuelle ni parfaitement foca-
lisée, le faisceau émergent est de forme conique centré sur l’axe de l’IMEL. La tache
lumineuse envoyée par ce dernier augmente donc au fur et à mesure de la distance
parcourue par l’onde. Cela crée une dispersion de l’énergie puisque seule une partie de
l’onde émise frappe le réflecteur et limite ainsi la portée de l’appareil. Sur de grandes
portées, on utilise donc des réflecteurs à plusieurs miroirs juxtaposés (jusqu’à 11
miroirs).

 Trajet de l’onde


La distance inclinée mesurée par l’appareil doit subir les corrections suivantes dues à la
sphéricité terrestre, à la réfraction atmosphérique (voir l’étude complète au chapitre 6
§ 5) et aux réflexions parasites de l’onde.

1 - La réfraction atmosphérique et la sphéricité terrestre – que l’on sait prendre en


compte (voir chap. 6 § 5.1 et § 5.2). Les appareils modernes intègrent une correction
automatique de l’erreur de niveau apparent à partir des formules de bases suivantes
donnant la distance horizontale Dh et la dénivelée instrumentale ∆hi :
( mra – 2 )
Dh = Di ⋅ sin V + ------------------------ ⋅ Di ⋅ sin V ⋅ cos V
2
;
2R
( 1 – mra )
∆hi = Di ⋅ cos V + ------------------------ ⋅ Di ⋅ sin V ;
2 2
2R

mra est le module de réfraction atmosphérique qui a pour valeur environ 0,16. Si les
conditions de température et de pression s’éloignent de la normale, la valeur de mra peut
être déterminée expérimentalement et entrée dans le calculateur de l’appareil (voir
l’exemple au chapitre 6, paragraphe 5.2.3.4.).

2 - La réflexion des ondes sur des obstacles – qui peut être éliminée par des mesures
répétitives (ou cycliques). Les mesures répétitives permettent aussi de négliger les inter-
ruptions des faisceaux par exemple, les passages de véhicules etc.

 Excentrement de l’IMEL


L’émetteur peut être décalé de l’axe optique de l’appareil, ce qui entraîne une erreur
d’excentrement qu’il est possible de chiffrer. Si l’IMEL est excentré de e par rapport à
l’axe de l’appareil, le miroir doit aussi être excentré de e par rapport à la cible de façon
que le rayon lumineux envoyé par l’IMEL frappe directement le centre du miroir lorsque

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l’opérateur vise le centre de la cible. Les deux paragraphes suivants concernent l’étude
de l’erreur due à l’excentrement.
● Si le miroir est au centre de
la cible, l’IMEL, qui est
décalé de l’excentrement e
par rapport à l’axe optique
de la lunette, devrait viser
« de travers » pour mesurer
la distance inclinée Di
(fig. 4.20.). L’écart sur la
distance Di mesurée est tou-
jours positif :
Fig. 4.20. : IMEL excentré 2 2
Di exacte = Di mesurée – e

Application
Montrez que l’effet de cet excentrement est négligeable (en supposant que e ne dépasse
pas 10 cm) en calculant la distance Di en dessous de laquelle l’erreur dépasse le
millimètre.

Réponse

Di mesurée – Di exacte > 0, 001  d’où Di


 mesurée < 5 m.
e = 0, 1 m 
Au-delà de cette valeur, l’erreur est inférieure au millimètre. Cet écart étant inférieur à
la précision des meilleurs distancemètres, il est pratiquement négligeable.
● Si le miroir est excentré
par rapport à la cible de la
valeur e′ (fig. 4.21.) :
l’erreur commise sur Di est
notée d, elle est fonction de
l’angle zénithal V. L’inci-
dence de la différence entre
e et e′ étant négligeable, on
peut écrire :
Di exacte ≈ Di mesurée – e′ ⋅ cos V

Posons e = e′. L’erreur commise


est positive si V < 100 gon et néga-
tive si V > 100 gon. Elle est indé-
Fig. 4.21. : Excentrement de l’IMEL et du miroir pendante de la distance Di.

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À partir de quelle valeur de V une erreur de 2 mm apparaît-elle sur Di pour un
excentrement de e′ = 5 cm ?

Réponse
À partir de V = 97,5 gon. Cette erreur passe à 1 cm pour V = 87,2 gon.
En conclusion, l’excentrement doit être réduit au minimum. Si l’excentrement n’est pas
nul, l’erreur qu’il engendre doit être prise en compte dans les mesures de précision.

Remarque
Les appareils modernes intègrent l’IMEL directement dans leur optique, réduisant
ainsi l’excentricité à zéro. Les distancemètres vendus séparément fonctionnent avec
des miroirs spéciaux dont le centre de visée est décalé vers le bas par rapport au centre
du miroir de la même valeur que le centre de l’IMEL est décalé du centre de l’optique.
Ceci permet d’aligner l’IMEL directement sur le miroir en visant le centre de la cible
dans l’optique du théodolite. Par exemple, soit un distancemètre DI4L monté sur un
théodolite T16, sur un T2 ou un T2000 avec un miroir ressemblant à celui schématisé
sur la figure 4.21., la croix centrale est décalée vers le bas de la valeur e′ = e.

 Forme du réflecteur


Si la puissance de l’émetteur est suffi-
sante, une simple paroi réfléchissante
(paroi lisse en béton, acier, verre, etc.)
peut être suffisante pour effectuer la
mesure (en particulier pour les appareils
laser grâce à leur puissance d’émission).
Pour assurer une importante autonomie
aux appareils qui fonctionnent sur batte-
ries portables, l’énergie à l’émission doit
être la plus faible possible. On utilise
donc un réflecteur spécial qui est un
prisme rhomboédrique, coin de cube
tronqué pour limiter sa fragilité au niveau
des coins, ou prisme trirectangle.
Ce système est le plus utilisé en raison de
sa simplicité de fabrication et de la pro-
priété suivante : tout rayon lumineux
subit une réflexion sur trois faces réflé-
chissantes (formant un trièdre rectangle)
et est renvoyé parallèlement à lui-
même (vue de dessus de la figure 4.22.). Fig. 4.22. : Détail d’un miroir

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On remarque sur la figure 4.22. que le rayon lumineux retour est déplacé par rapport au
rayon lumineux aller : son trajet n’est donc pas exactement l’aller-retour jusqu’à l’axe du
support du miroir, mais un trajet plus long.
En mesurage de précision (au millimètre près), il faut tenir compte de ce phénomène.
L’IMEL est donc calibré en tenant compte de cette différence de trajet. La constante de
calibrage est réglée de manière à annuler la constante d’addition C du réflecteur
utilisé. Pour des mesures de précision, on ne peut donc pas jumeler n’importe quel
distancemètre avec n’importe quel réflecteur. Si l’on ne peut pas faire autrement, il faut
déterminer la constante d’addition (voir l’étalonnage au § 6.3.2) et l’entrer dans le
calculateur pour les appareils qui permettent de modifier cette constante.

 Précision des IMEL

 Facteurs influant sur la précision


La précision des IMEL est fonction des quatre principaux facteurs suivants :
● la fréquence de modulation : elle est ajustée en laboratoire de manière précise, mais
elle peut évoluer et nécessite donc des étalonnages réguliers. Sur les appareils les plus
précis, distancemètre de type DI 2002, la fréquence est pilotée par un quartz dont le
vieillissement donne une erreur inférieure à 1 ppm par année ;
● les erreurs cycliques provenant de l’influence réciproque de l’émetteur, du récepteur,
du comparateur de phase ;
● la constante d’addition qui dépend des caractéristiques optico-mécaniques de
l’IMEL et du réflecteur. Elle représente physiquement la différence constante entre la
valeur mesurée et la valeur « exacte ». Cette différence est annulée au cours des
mesures par l’entrée d’une correction de calibrage dans le calculateur de l’appareil ;
● la connaissance plus ou moins précise de la correction atmosphérique à apporter à
la mesure. En effet, les conditions de température et de pression peuvent sensiblement
varier de l’endroit de l’émission à l’endroit de réflexion.

 Étalonnage d’un IMEL


C’est l’opération qui consiste à déterminer ou à vérifier la valeur et le signe de la
constante d’addition C de l’ensemble composé par l’appareil et le réflecteur. Ceci est
effectué en usine par la comparaison de la mesure de l’IMEL à une mesure effectuée par
interférométrie (précision inférieure au micromètre...). Si l’on ne dispose pas de base
d’étalonnage (voir la DRIR ou le service du cadastre), on peut utiliser la méthode
suivante, préconisée par les constructeurs (fig. 4.23.).
Fixez trois points stables et alignez les au moyen d’un théodolite de précision. En
utilisant le centrage forcé et en se plaçant aux deux extrémités de chaque tronçon mesuré,
mesurez plusieurs fois les longueurs (AB), (AC) et (BC). L’appareil donne les mesures
« fausses » (AB)′, (AC)′ et (BC)′.

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Fig. 4.23. : Base d’étalonnage

Si les autres sources d’erreurs peuvent être négligées, on obtient : (AB) = (AB)′ + C
(BC) = (BC)′ + C
(AC) = (AC)′ + C

Or : (AB) + (BC) = (AC) donc (AB)′ + C + (BC)′ + C = (AC)′ + C

D’où : C = ( AC )′ – [ ( AB )′ + ( BC )′ ]

 Caractéristiques des appareils actuels


Les IMEL à onde porteuse infrarouge sont les plus courants ; cette technologie a été
choisie par la majorité des constructeurs puisque :

● la source émettrice de l’onde (diode à l’arséniure de gallium) est fiable et de longue


durée ;
● la technologie du modulateur infrarouge est très répandue et peu onéreuse.
● le rayonnement infrarouge est sans danger pour l’œil de l’opérateur, ce qui n’est pas
le cas des appareils laser ;
● l’onde lumineuse est peu sensible aux variations hygrométriques de l’air, ce qui n’est
pas le cas des ondes radio ;
● l’énergie consommée est faible, ce qui autorise une miniaturisation et une autonomie
suffisantes ;
● le réflecteur est de technologie simple et robuste.

Le tableau ci-après donne les principales caractéristiques de trois appareils de la gamme


Wild qui sont indépendants et peuvent se monter sur des théodolites optico-mécaniques
classiques. Ils fonctionnent sur la base d’une onde porteuse infrarouge (longueur d'onde
λ = 0,850 µm). Les batteries disponibles assurent une autonomie de 350 à 4 900 mesures.

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MODÈLES (WILD) DI 1001 DI 1600 DI 2002

ÉCART TYPE (DURÉE) 5 mm + 5 ppm (1,5s) 3 mm + 2 ppm (1,5s) 1 mm + 1 ppm (< 3s)
MESURE NORMALE : 20 mm + 2 ppm (0,2-1s) 3 mm + 1 ppm (1,5s)
MESURE RAPIDE :
MESURE CYCLIQUE : 3 mm + 2 ppm (1,5s) 1 mm + 1 ppm (2s)
MESURE RÉPÉTITIVE : 10 mm + 5 ppm 10 mm + 2 ppm 5 mm + 1 ppm
(0,3 à 1s) (0,3 à 1s) (0,3 à 1s)
RÉSOLUTION 1 mm 1 mm 0,1 mm
OUVERTURE FAISCEAU 40 cm à 1 000 m 70 cm à 1 000 m 70 cm à 1 000 m
PORTÉE (EN m) SUR 1 ,3 OU 11 MIROIRS EN FONCTION DES CONDITIONS DE VISIBILITÉ

COND . DÉFAVORABLES 500, 700, – 1 200, 1 500, 1 800 1 200, 1 500, 1 800
COND . MOYENNES 800, 1 100, – 2 500, 3 500, 5 000 2 500, 3 500, 5 000
COND . EXCELLENTES* 900, 1 300, – 3 500, 5 000, 7 000 3 500, 5 000, 7 000

*Les conditions météorologiques sont définies dans la documentation du constructeur.

 RÉDUCTION À LA PROJECTION
DES DISTANCES MESURÉES
Toutes les distances mesurées par les techniques vues précédemment doivent être trans-
formées avant d’être retranscrites sur une carte en raison des problèmes de représentation
plane de l’ellipsoïde (voir chapitre 2).

 Détermination de la distance réduite à partir


de la distance mesurée sur le terrain
On cherche à obtenir la distance A′B′ notée Dr (fig. 4.24.) en projection sur un plan
horizontal, par exemple une carte.

Sur le terrain, on mesure la distance inclinée Di au moyen d’un appareil à réflexion


d’ondes. Cette distance est mesurée suivant le trajet du rayon lumineux incurvé par la
réfraction atmosphérique (angle de réfraction r). Di est mesurée entre les points (a) et (b),
centres optiques des appareils posés en A et B : par exemple (a) représente l’axe des
tourillons en A et (b) le centre du miroir en B.

On peut mesurer Di en station en A et en visant B ou bien en station en B et en visant A


ou encore par visées réciproques (simultanées ou non) entre A et B. On mesure égale-
ment les angles verticaux VA et VB. On doit connaître les hauteurs ha et hb des points a et
b au-dessus de l’ellipsoïde.

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Remarque
Les points (a) et (b) ont la même projection sur l’ellipsoïde que les points A et B
stationnés. Ils sont confondus pour le calcul des distances. Pour le calcul des dénive-
lées, on s’attache à la dénivelée instrumentale entre a et b (voir chap. 6 § 1) puis on y
rajoute la différence de hauteur de station entre A et BLes notations sont les suivantes :
.

Fig. 4.24. : Réduction des distances mesurées

RA + RB
- est la moyenne des rayons des sections normales à l’ellipsoïde en A et B.
R N = ------------------
2
ha + hb
L’altitude du point m situé au milieu du segment (ab) est : hm = ---------------- .
2
t t
On note h a et h b la hauteur des tourillons ou du voyant en A ou en B tel que ha = hA +
t t
h a et hb = hB + h b . On définit de même un point M milieu de AB tel que :
hA + hB
h M = -----------------
-.
2
Do est la distance en mètre réduite à l’ellipsoïde.
Dr est la distance en mètre réduite à la projection (projection conique conforme
Lambert en France ; chap. 2 § 3.4).
DhA est la distance horizontale en mètre réduite à l’horizon du point A.
Dh = DhAB est la distance en mètre réduite à l’horizon du point M d’altitude moyenne
entre A et B.

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En raison de la sphéricité terrestre, les distances horizontales sur le terrain sont fonction
de l’altitude du point de réduction. En toute rigueur, la distance horizontale réduite à
l’horizon du point A est différente de celle réduite à l’horizon du point (a). On confondra
ces deux valeurs dans les calculs car elles sont très proches.
En effet, l’incidence de cette approximation sur le résultat est très faible. On peut écrire :
t
Dh A Dh a Dh a – Dh A Dh a – Dh A ha
sin ( α /2 ) = ------------------
- = ------------------------------
t t
- d’où -------------------------
= ------------------------- -.
- = ------------------
RN + hA RN + hA + ha ha Dh A R N + hA

t
Numériquement, dans un cas très défavorable où hA = 0 et h A = 2 m, cela donne une
erreur de l’ordre de 0,3 ppm. Donc, pour la suite, on admettra que DhA = Dha , DhB = Dhb
et DhM = Dhm .
Nous allons établir dans les paragraphes suivants la chronologie des calculs de réduction.

 Mesure de Di
Le trajet de la ligne de visée est incurvé par la réfraction atmosphérique ; cette courbe est
assimilée à un arc de cercle de rayon R′ ≈ 6 RN (voir chapitre 6).

 Réduction à la corde pour obtenir Di′


En topographie, étant donné la valeur du rayon de la terre
par rapport aux mesures effectuées, cette réduction est
négligée. Cela est d’autant plus vrai que le rayon de cour-
bure des rayons lumineux est environ six fois plus grand.
La corde (ab) est notée Di′ et l’arc est noté Di (fig. 4.25.).
Di = 2 R′ rradian et Di′ = 2 R′. sin r donc
Di
Di′ = 2R′. sin -------- .
2R′
Fig. 4.25. : Arc et corde En utilisant un développement limité de la fonction sinus
puisque la distance Di est très inférieure à 2 R′, on obtient :
3
Di
Di′ ≈ Di – --------------2 , ce qui donne une erreur de 1 mm à partir
24R′
de 32,7 km de portée, avec RN = 6 380 km. On assimilera donc pratiquement toujours
l’arc à la corde.

 Réduction à l’horizontale Dh


La visée unilatérale depuis A, les visées réciproques depuis A et B et les visées récipro-
ques simultanées permettent d’écrire :

( mra – 2 ) 2
Dh A = Di ⋅ sin V A + ------------------------ Di ⋅ sin V A ⋅ cos V A
2R N

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Dh A = Di ⋅ sin V A  Dh A + Dh B
 Dh AB = ---------------------------
Dh B = Di ⋅ sin V B  2

Dh AB = Di ⋅ cos  ------------------
V B – V A
- (chap. 6, § 6)
 2 

Ces trois formules permettent de corriger la valeur de Dh des erreurs dues à la réfraction
atmosphériques et à la sphéricité terrestre. Dans les deux dernières formules, les termes
de réfraction et de sphéricité s’éliminent par différence ; dans la première, ils sont évalués
par un terme correctif faisant intervenir le module de réfraction atmosphérique mra et
le rayon terrestre RN , (voir chap. 6 § 5.1 et 5.2). Dans la nouvelle gamme des appareils
Leica (tachéomètre TPS 1000), le module mra peut être entré par l’utilisateur. Dans les
appareils précédents, il était pris égal à 0,13.

Dans la deuxième formule, les valeurs de DhA et DhB sont théoriquement fausses
puisqu’elles ne prennent pas en compte la sphéricité et la réfraction, mais leur moyenne
donne bien la distance réduite au point milieu M.

Application
Avec quelle précision faut-il lire les angles verticaux pour obtenir DhAB au centimètre
près si une distance Di de 2 km est mesurée avec un IMEL dont les caractéristiques sont
σDi = ± (3 mm + 2 ppm) ? On procède par visées réciproques simultanées.

VB – VA = 6 gon.

Réponse
σDh2 = [σDi . cos(VB – VA) /2 ] 2 + 2 [Di . σV . sin (VB – VA)/2 ] 2, soit σV = ± 5,8 mgon.

 Réduction à l’ellipsoïde


Le théorème de Thalès (fig. 4.24.) permet d’écrire :

RN RN RN
Do′ = Dh ab -------------------- = Dh a -----------------
- = Dh b -----------------
-
R N + hm RN + ha RN + hb

Il faut donc connaître l’altitude moyenne de la visée (ab), c’est-à-dire celle du point m,
ou celle de a ou b. Étant donné la valeur du rayon moyen terrestre par rapport aux
altitudes courantes, il suffit de connaître hm, ha ou hb au mètre près (nous avons vu que
l’erreur commise est inférieure à 1 ppm). On évalue hm comme suit :

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Les visées unilatérales ou réciproques permettent d’écrire :
t Di t Di
hm = hA + h a + ------ cosVA + Cna = hB + h b + ------ cosVB + Cna
2 2
Les visées réciproques simultanées permettent d’écrire :

hm = hA + h a + ------ sin  ------------------


V B – V A
- = hB + h b + ------ sin  ------------------
t Di t Di V A – V B
-
2  2  2  2 
Cna est la correction de niveau apparent en mètre et est définie au chapitre 6 § 5.3 :
2
Dh km
Cnam ≈ ------------
-
15, 2
Attention ! il faut prendre Dh/2 pour le calcul de Cna puisque m est au milieu de ab.

Application
Avec quelle précision faut-il connaître hm pour obtenir Do′ au millimètre près, en
admettant qu’il n’y ait pas d’incertitude sur Di et sur RN ? Prenez les valeurs numéri-
ques de l’exemple précédent.

Réponse
Di = 2 km , VB – VA = 6 gon, donc DhAB ≈ 1 997,8 m et ∆hAB ≈ 94,2 m.
DhR N R
σDo′ = --------------------------- σ
2 h
donc σh ≈ ------N- σ Do′ .
( R N + hm ) Dh

On obtient σh = ± 3,2 m ou encore ± 16 m pour connaître Do′ à ± 5 mm près.


Pour Di = 5 km, on trouve σh = ± 6,5 m pour obtenir la distance à ± 5 mm près, ce qui
est homogène à la précision des meilleurs appareils de mesure actuels. Par exemple,
± 6 mm sur 5 km pour le distancemètre DI 2002. Donc, pour des visées ordinaires,
l’altitude moyenne hm pourra être simplement évaluée au mètre près.
Attention ! les calculs précédents sont effectués à partir des hauteurs h au-dessus de
l’ellipsoïde. On connaît plus généralement l’altitude d’un point c’est-à-dire sa hauteur au
dessus du géoïde (voir chap. 2 § 6.1) ; et ce dernier présente des irrégularités par rapport
à l’ellipsoïde (voir au chapitre 2 la figure 2.49-a. présentant la carte donnant les ondula-
tions du géoïde par rapport à l’ellipsoïde. Cette carte fait apparaître des différences
variant de + 14 m dans les Alpes à –1 m en Gironde). On constate donc que ces ondula-
tions introduisent des erreurs qui, dans certains cas, peuvent être plus grandes que la
limite de 1 à 6 m que nous avons déterminée dans l’exercice précédent.
Il faudra donc, en toute rigueur, corriger l’altitude des points (donnée par rapport au
géoïde), l’interpolation à vue sur la carte étant suffisante puisque les courbes sont don-
nées tous les mètres et que la précision du mètre suffit.
Exemple
L’altitude moyenne de visée est calculée à partir des altitudes NGF : Hm = 130,142 m.
La mesure se situe à Antibes où le géoïde est à environ 8 m au dessus de l’ellipsoïde.
L’altitude à prendre en compte dans le calcul est donc hm ≈ 138 m.

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Application
Avec quelle précision faut-il connaître le rayon terrestre pour obtenir une précision
homogène à celle des appareils de mesure ? Faites ces calculs pour des portées de 2 km
et 5 km à une altitude moyenne de 1 500 m.

Réponse
Dh ⋅ hm
Do' = ----------------- ≈ Dh  1 – -------
Dh hm

donc : σDo' = ------------------- σR .
hm
1 + ------- RN  RN
2

RN

En prenant une altitude moyenne de 1 500 m, on obtient :


● pour une portée de 2 km : une incertitude de ± 2 mm sur Do' autorise une
incertitude de ± 27 km sur R ;
● pour une portée de 5 km : une incertitude de ± 6 mm sur Do' autorise une
incertitude de ± 33 km sur R.
On peut donc se contenter de prendre une valeur moyenne du rayon terrestre (rayon
moyen de l’ellipsoïde de Clarke : Ro = (a + b) / 2 ≈ 6 367 km pour des altitudes
courantes. On peut aussi utiliser le rayon de courbure de la sphère voisine de l’ellip-
soïde RN qui vaut en moyenne 6 380 km en France (voir chap. 2 § 2.4).

Remarque
Pour une précision optimale, on peut utiliser la
formule :

Di – ( h b – h a )
2
Do′= -------------------------------------------
-
ha hb
1 + ------ 1 + ------
RN RN

Cette formule donne directement le passage de


Di à Do'.
Démontrons cette formule.
Dans les deux triangles CAoBo et Cab (fig. 4.26.),
Fig. 4.26. : Passage de Di à Do′
en considérant un rayon moyen constant RN entre
Ao et Bo, on peut écrire :
Do′ 2 = R N + R N – 2 R N cos(2α)
2 2 2

Di 2 = (RN + ha )2 + (RN + hb )2 – 2 (RN + ha ) (RN + hb ) cos(2α)


En éliminant le terme en cos(2α) dans ces deux équations on arrive à :
( R N + h a ) + ( R N + h b ) – Di
2 2 2 2 2
2 R N – Do′
----------------------------
- = ----------------------------------------------------------------------- ;
2 RN
2 2 ( RN + ha ) ( RN + hb )

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2 ( R N + h a ) ( R N + h b ) – ( R N + h a ) – ( R N + h b ) + Di
2 2 2 2
Do′
soit -----------
- - ;
= -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
2 RN
2 2 ( RN + ha ) ( RN + hb )

Di – [ ( R N + h a ) – ( R N + h b ) ] Di – ( h a – h b )
2 2 2 2 2
Do′
puis -----------
- = ------------------------------------------------------------------------- - ;
- = -------------------------------------------------
2 RN
2 2 ( RN + ha ) ( RN + hb ) 2 ( RN + ha ) ( RN + hb )

Di – ( h a – h b )
2 2
2
donc : Do′ = -------------------------------------------
-.
 1 + ----- ha  
- 1 + ------
hb 
 R N  R N

 Correction pour passer de Do′ à Do


Comme au paragraphe 7.1.2., on assimile l’arc à la corde, donc : Do = Do′

 Correction de réduction à la projection pour obtenir Dr


C’est une quantité algébrique que l’on ajoute à Do pour obtenir la distance définitive Dr.
Elle dépend du système de projection utilisé (projection conique conforme Lambert en
France).
Dr = Do ( 1 + kr ) kr est le coefficient d’altération linéaire (chap. 2 § 3.4.2.2.)
On note aussi : Dr = Do + Cr avec Cr = kr . Do Cr est la correction d’altération
linéaire.

Pour une même zone Lambert et sur le méridien origine, la valeur de kr varie
d’environ + 36 cm/km en limite nord de la zone à + 37 cm/km en limite sud, en passant
par – 12 cm/km sur le parallèle origine. Il existe plusieurs manières d’obtenir la valeur
de kr :

1 - Utiliser un tableau comme celui de la page 180 qui donne le coefficient d’altération
linéaire kr en cm/km pour la zone II. kr y est obtenu par interpolation linéaire à partir
des coordonnées du point milieu de chaque visée (E au kilomètre près et N à 100 mètre
près).

2 - Utiliser un graphique comme celui de la figure 4.27. qui permet de faire une
interpolation à vue (plus rapide mais moins précise). Ce graphique (établi sur
Excel dans le tableau ALTERAT.XLS du cédérom) donne la valeur de kr en cm/
km en fonction de l’ordonnée Y (ou Nord en km). Il faut interpoler à vue en
fonction de la valeur de X (ou Est) : chaque courbe correspond à deux valeurs
de X (en km) du fait de la symétrie des valeurs par rapport au méridien de Paris.
Il n’y a donc que sept courbes. Ce graphique est établi pour la zone II. Pour
obtenir un graphique sur d’autres zones, utilisez le tableau ALTERAT.XLS.
D’autres courbes donnant kr en fonction de X (en km) y sont disponibles.

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3 - Effectuer un calcul de transformation de coordonnées Lambert en coordonnées géo-
graphiques et en déduire kr (voir chap. 2 § 3.4.2 et 3.4.6) soit manuellement, soit avec le
tableau COORDON.XLS. Le calcul manuel est très fastidieux et constitue un exercice de
calcul complet : il fait appel à une résolution par approximations successives.
4 - Utiliser les graphiques fournis avec les répertoires de points de l’IGN sur lesquels on
peut calculer par interpolation graphique la valeur de kr (voir chap. 2 § 3.4.2.2).
5 - Utiliser la fonction kr(X,Y) du tableau MENUTOPO.XLS.
Attention ! kr est donné en cm/km ; pour l’utiliser dans la formule Dr = Do (1 + kr), il
faut le convertir en m/m donc le diviser par 10 5. Le signe de kr doit être conservé dans la
formule de réduction.

Application
Le point central d’un chantier en zone Lambert II est de coordonnées (982 165,36 m ;
2 152 145,68 m). L’étendue du chantier autour de ce point est de 5 km de part et d’autre
en Est et 10 km de part et d’autre au Nord. Quelle est la valeur moyenne de kr sur ce
chantier ?

Réponse
À partir du tableau, N = 152,1 km donne kr = – 8,5 cm/km pour E = 900 km et kr =
– 7,7 cm/km pour E = 1 000 km. Pour E = 982 km, on obtient par interpolation kr =
– 7,8 cm/ km.
À partir de l’abaque (fig. 4.27.), on obtient – 8 cm/km. Une erreur de 0,5 cm/km sur kr
donnerait un écart de 1 cm sur Dr pour une distance Do de 2 km.

Remarque
On peut faire apparaître dans ces calculs de réduction des formulations différentes en
fonction de la portée des visées, reprenant par exemple les limites de 500 m et 1 500 m
comme en nivellement indirect (chapitre 6). Ce découpage est justifié par l’influence
d’erreurs systématiques que l’on ne peut plus négliger au-delà de certaines portées.
Nous n’avons pas repris ce découpage, considérant que les moyens informatiques
actuels permettent de ne plus se poser ce genre de problème : les formules utilisées
donneront toujours la précision maximale. 1

1
Pour plus de précision, voir par exemple l’article Réduction des longueurs paru dans la revue XYZ,
n° 30, de 1987, dans lequel est étudiée l’influence de toutes les approximations en fonction de la
portée de la visée. Cet article a été complété par À propos de la réduction des distances à l’ellip-
soïde, n° 46 de la même revue.

MESURES DE DISTANCE 

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Tableau donnant kr en cm/km pour la zone II
E 0 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100 1200 E
(km) (km)
N N
(km) (km)
0 51,4 46,6 42,8 39,9 37,9 36,8 36,4 36,8 37,9 39,9 42,8 46,6 51,4 0
10 46,0 41,4 37,8 35,1 33,1 32,0 31,6 32,0 33,1 35,1 37,8 41,4 46,0 10
20 40,8 36,5 33,0 30,4 28,6 27,5 27,2 27,5 28,6 30,4 33,0 36,5 40,8 20
30 35,9 31,8 28,5 26,0 24,3 23,3 22,9 23,3 24,3 26,0 28,5 31,8 35,9 30
40 31,3 27,3 24,2 21,8 20,2 19,2 18,9 19,2 20,2 21,8 24,2 27,3 31,3 40
50 26,8 23,0 20,1 17,9 16,4 15,5 15,2 15,5 16,4 17,9 20,1 23,0 26,8 50
60 22,6 19,1 16,3 14,2 12,8 11,9 11,6 11,9 12,8 14,2 16,3 19,1 22,6 60
70 18,7 15,3 12,7 10,7 9,4 8,6 8,4 8,6 9,4 10,7 12,7 15,3 18,7 70
80 14,9 11,8 9,3 7,5 6,3 5,6 5,3 5,6 6,3 7,5 9,3 11,8 14,9 80
90 11,4 8,5 6,2 4,6 3,4 2,7 2,5 2,7 3,4 4,6 6,2 8,5 11,4 90
100 8,2 5,5 3,4 1,8 0,8 0,2 0,0 0,2 0,8 1,8 3,4 5,5 8,2 100
110 5,2 2,7 0,7 —0,7 —1,6 —2,2 —2,4 —2,2 —1,6 —0,7 0,7 2,7 5,2 110
120 2,4 0,1 —1,7 —2,9 —3,8 —4,3 —4,4 —4,3 —3,8 —2,9 —1,7 0,1 2,4 120
130 —0,1 —2,2 —3,8 —4,9 —5,7 —6,1 —6,3 —6,1 —5,7 —4,9 —3,8 —2,2 —0,1 130
140 —2,4 —4,3 —5,7 —6,7 —7,4 —7,7 —7,9 —7,7 —7,4 —6,7 —5,7 —4,3 —2,4 140
150 —4,5 —6,2 —7,4 —8,2 —8,8 —9,1 —9,2 —9,1 —8,8 —8,2 —7,4 —6,2 —4,5 150
160 —6,3 —7,8 —8,8 —9,5 —10,0 —10,2 —10,3 —10,2 —10,0 —9,5 —8,8 —7,8 —6,3 160
170 —7,9 —9,1 —10,0 —10,5 —10,9 —11,1 —11,2 —11,1 —10,9 —10,5 —10,0 —9,1 —7,9 170
180 —9,2 —10,2 —10,9 —11,3 —11,6 —11,7 —11,8 —11,7 —11,6 —11,3 —10,9 —10,2 —9,2 180
190 —10,3 —11,1 —11,6 —11,9 —12,0 —12,1 —12,1 —12,1 —12,0 —11,9 —11,6 —11,1 —10,3 190
200 —11,2 —11,7 —12,0 —12,2 —12,2 —12,3 —12,3 —12,3 —12,2 —12,2 —12,0 —11,7 —11,2 200
210 —11,8 —12,1 —12,2 —12,3 —12,2 —12,2 —12,1 —12,2 —12,2 —12,3 —12,2 —12,1 —11,8 210
220 —12,1 —12,3 —12,2 —12,1 —11,9 —11,8 —11,8 —11,8 —11,9 —12,1 —12,2 —12,3 —12,1 220
230 —12,3 —12,2 —11,9 —11,6 —11,4 —11,2 —11,2 —11,2 —11,4 —11,6 —11,9 —12,2 —12,3 230
240 —12,1 —11,8 —11,4 —11,0 —10,6 —10,4 —10,3 —10,4 —10,6 —11,0 —11,4 —11,8 —12,1 240
250 —11,8 —11,2 —10,6 —10,0 —9,6 —9,3 —9,2 —9,3 —9,6 —10,0 —10,6 —11,2 —11,8 250
260 —11,2 —10,4 —9,6 —8,9 —8,3 —7,9 —7,8 —7,9 —8,3 —8,9 —9,6 —10,4 —11,2 260
270 —10,3 —9,3 —8,3 —7,5 —6,8 —6,4 —6,2 —6,4 —6,8 —7,5 —8,3 —9,3 —10,3 270
280 —9,2 —8,0 —6,8 —5,8 —5,0 —4,5 —4,4 —4,5 —5,0 —5,8 —6,8 —8,0 —9,2 280
290 —7,9 —6,4 —5,0 —3,9 —3,0 —2,4 —2,3 —2,4 —3,0 —3,9 —5,0 —6,4 —7,9 290
300 —6,3 —4,6 —3,0 —1,7 —0,7 —0,1 0,1 —0,1 —0,7 —1,7 —3,0 —4,6 —6,3 300
310 —4,5 —2,5 —0,8 0,7 1,8 2,5 2,7 2,5 1,8 0,7 —0,8 —2,5 —4,5 310
320 —2,4 —0,2 1,7 3,3 4,6 5,3 5,6 5,3 4,6 3,3 1,7 —0,2 —2,4 320
330 0,0 2,4 4,5 6,3 7,6 8,4 8,7 8,4 7,6 6,3 4,5 2,4 0,0 330
340 2,5 5,2 7,5 9,4 10,8 11,7 12,0 11,7 10,8 9,4 7,5 5,2 2,5 340
350 5,3 8,2 10,8 12,8 14,4 15,3 15,6 15,3 14,4 12,8 10,8 8,2 5,3 350
360 8,4 11,5 14,3 16,5 18,1 19,1 19,5 19,1 18,1 16,5 14,3 11,5 8,4 360
370 11,7 15,1 18,0 20,4 22,2 23,2 23,6 23,2 22,2 20,4 18,0 15,1 11,7 370
380 15,3 18,9 22,0 24,6 26,4 27,6 28,0 27,6 26,4 24,6 22,0 18,9 15,3 380
390 19,1 23,0 26,3 29,0 31,0 32,2 32,6 32,2 31,0 29,0 26,3 23,0 19,1 390
400 23,2 27,3 30,8 33,6 35,7 37,0 37,4 37,0 35,7 33,6 30,8 27,3 23,2 400

 MESURES DE DISTANCE

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Fig. 4.27. : Évolutin de kr en fonction de l’ordonnée Y (Nord)
pour différentes valeurs de X (Est), Zone Lambert II

MESURES DE DISTANCE 

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 Distance déduite des coordonnées
C’est l’opération inverse de celle décrite au paragraphe 7.1. Ci-dessous est donné le détail
des calculs.
1 - Dr est déduite des coordonnées Lambert des points A et B par la formule :

( EA – EB ) + ( NA – NB )
2 2
Dr =

2 - On obtient Do en utilisant l’opposé de la correction d’altération linéaire, c’est-à-dire :


Dr
Do ≈ Dr – Cr = -------------- ≈ Dr ( 1 – kr )
1 + kr

3 - On remonte à l’altitude moyenne de la visée (ou du chantier), soit :

Dh AB = Do  1 + -----m-
h
 R N

 Exemples de calcul


Application
Calculez les coordonnées Lambert d’un point B visé par rayonnement depuis un point
A connu. Les données sont :
A (952 165,36 m ; 2 002 145,68 m), zone II. hA = 831,221 m (au-dessus de l’ellipsoïde).
Di = 542,124 m ; V = 90,877 1 gon ; h t = 1,72 m ; h v = 1,9 m ; mra ≈ 0,16 ; RN
= 6380 km. GAB = 2,8858 gon (correction de dv effectuée).

Réponse
Dh =Di sinV + (mra – 2) sinV . cosV . Di 2/ 2 /RN ; Dh = 536,561 m.
t v
hB = hA + h A – h B + Dh cot V + Cna ; hB = 908,481 m.
Hauteur de l’appareil en A : ha = 832,941 m
Hauteur du voyant en B : hb = 910,381 m.
Do : formule complète avec ha , hb et Di ; Do = 536,491 m.
Dr = Do (1 + kr), kr est déterminé à partir des coordonnées du milieu de la visée :
Em ≈ EA + Dh /2 sinGAB Em = 952 km.
Nm ≈ NA + Dh /2 cosGAB Nm = 2,4 km.
–5
kr = 40,1.10 Dr = 536,706 m
Si on refait le calcul plus rapidement, en négligeant toute correction de niveau apparent
et en prenant les formules les plus simples, on obtient :
Dh = Di sinV = 536,567 m.
Altitude moyenne de la visée : hm = hA + h A + Di . cosV/ 2 ≈ 872 m.
t

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Do = Dh . RN / (hm + RN ) = 536,494 m.
Dr = 536,708 m en prenant kr = 40 . 10 –5 pour le point A soit un écart de 2 mm avec le
calcul précédent. Notez que les valeurs choisies donnent des conditions défavorables.

Les coordonnées de B sont alors : EB = EA + Dr . sinGAB = 952 189,68 m


Vérification : DAB = 536,70 m NB = NA + Dr . cosGAB = 2 002 681,83 m

Application
Refaites les calculs précédents (uniquement jusqu’à Dr) pour une distance inclinée
mesurée de 3042,120 m.

Réponse
1- Le calcul rapide permet d’obtenir : Dh = 3 010,938 m ; hm = 1050 m ;
Do = 3 010,442 m ; Dr = 3 011,646 m avec kr = 40 cm/km.

2- Le calcul exact permet d’obtenir : Dr = 3 011,545 m avec kr = 39,5 cm/km, soit un


écart total de l’ordre de 10 cm.

3- Pour d’autres valeurs de la distance inclinée Di, on obtient dans les mêmes
conditions :
pour Di = 5 000 m, on trouve Dr = 4 949,523 et un écart entre les deux calculs de
23 cm ;
● pour Di = 2 000 m, on trouve Dr = 1 979,946 et un écart de 4 cm ;
● pour Di = 1 000 m, on trouve Dr = 989,996 m et un écart de 9 mm.

4- Si on choisit A vers le centre de la zone Lambert (EA = 600 km et NA = 200 km), on


trouve :
● pour Di = 5 000 m, Dr = 4 946,987 m (écart de 25 cm avec les calculs simplifiés) ;
● pour Di = 3 000 m, Dr = 2 968,314 m (écart de 9 cm avec les calculs simplifiés) ;
● pour Di = 2 000 m, Dr = 1 978,917 m (écart de 4 cm avec les calculs simplifiés) ;
● pour Di = 1 000 m, Dr = 989,479 m (écart de 1 cm avec les calculs simplifiés).

Ces calculs montrent donc que pour des portées inférieures à 1 km et pour des visées
ordinaires (V > 90 gon), le calcul simplifié est largement suffisant.

Grâce à l’informatique, la question des approximations ne se pose plus : le


tableau DISTANCE.XLS fournit sur le cédérom de l’ouvrage permet de faire
tous ces calculs avec un minimum d’approximations.

Application
Calculez la distance horizontale à implanter sur le terrain pour obtenir B depuis A. B
et A sont connus en coordonnées Lambert zone III : A (982 165,36 m ; 3 152 145,68 m)
et B (982 362,66 m ; 3 152 045,78 m). L’altitude moyenne est de 130 m.

MESURES DE DISTANCE 

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Réponse
Dr = 221,150 m ; kr = – 8,0 cm/km ; Do = 221,167 m ; Dh = 221,172 m.

 Correction globale pour un chantier


Pour l’ensemble d’un chantier d’étendue réduite (pas pour un projet routier), on peut
déterminer une correction globale à appliquer à toutes les mesures. Cette correction
permettra de passer de la distance horizontale Dh à la distance réduite Dr. Le but final est
de calculer cette correction sous forme de ppm et d’introduire sa valeur dans le calcula-
teur de la station totale utilisée qui donnera alors directement les distances réduites Dr.

L’appareil est en station au point S, la hauteur de l’axe des tourillons au-dessus de


l’ellipsoïde est hs. Donc, on peut écrire la relation suivante :
RN R N kr – hs
Dr = Do(1 + kr) = DhS ------------------ (1 + kr) = DhS 1 + ------------------------
- .
R N + hs R N + hs

R N kr – hs
On obtient une expression de la forme : Dr = Dhs ( 1 + C ) avec C = ------------------------
-
R N + hs

Il suffit de calculer le coefficient C et d’introduire sa valeur dans le calculateur de


l’appareil sous forme de ppm (ou mm/km) pour obtenir directement les distances
réduites à la projection, et donc les coordonnées Lambert des points visés. Attention aux
unités ! si hs et RN sont donnés en m, kr est sans dimension et ne doit pas être en cm/km
ou mm/km dans la formule de C. Les termes kr et hs sont déterminés à partir d’un point
central du chantier. C est donc bien une constante du chantier. Par exemple, sur les
valeurs de la 3ème application du paragraphe 7.3., on a : C = – 100 ppm (mm/km).

Dh = 221,172 m donne Dh (1 + C .10 –6) = Dr = 221,149 m affiché directement par la


station totale. Étant donnée la faible portée, on assimile hs et hm, DhS et DhAB.

Remarque

La station totale effectue directement les corrections de niveau apparent (voir chap. 6
§ 5.3). Les seules sources d’erreur qui subsistent sont :

1- la forte variation en altitude, ce qui est assez rare. Une erreur de 5 m sur l’altitude
moyenne, soit 10 m entre station et miroir, donne environ 1 mm sur 1 km (1 ppm) ;

2- la variation de kr le long de la visée : si le chantier est situé près du centre de la zone


Lambert, kr varie peu. Il serait par exemple possible de traiter un chantier d’une largeur
de 400 km en Est par 40 km au Nord sur lequel kr ≈ – 12 cm/km. Alors que si le chantier
est situé aux extrémités nord ou sud de la zone Lambert, kr varie plus rapidement. Au
pire, à l’extrême sud-ouest ou sud-est d’une zone, kr reste constant sur un chantier de
15 km en Est par 2 km au Nord.

 MESURES DE DISTANCE

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 MESURE ASSISTÉE PAR SATELLITE (GPS)
La technologie GPS (Global Positionning System), en plein développement, permet
d’obtenir directement les coordonnées géodésiques d’un point stationné (une seule
antenne sur un point) mais avec une précision médiocre, inutilisable en topographie. Si
l’on dispose de deux antennes, on obtient avec précision la distance entre les deux points
et l’orientation du vecteur mesuré (fig. 4.28. et chap. 7 § 1). Dans ce cas, on parle de
mesure par translocation, c’est-à-dire de report des informations d'un point vers un autre
point. A étant connu, on mesure par GPS ∆X, ∆Y et ∆Z et on en déduit que XB = XA + ∆X,
YB = YA + ∆Y, ZB = ZA + ∆Z.
Les coordonnées sont initialement calculées dans un référentiel cartésien géocentrique
(voir chap. 2 § 2.2.3.1) et doivent ensuite être transformées en coordonnées planes en
projection. L’ellipsoïde de référence est aussi différent : c’est l’ellipsoïde international
IAGRS80 (très proche de GRS80) sur lequel s’appuie le système géocentrique WGS 84
(World Géodétic System, datant de 1984). Il faut ainsi prévoir des transformations de
coordonnées, dont se charge généralement le logiciel livré avec les antennes réceptrices
(voir chap. 2 § 3.4).
La précision obtenue sur les coordon-
nées d’un point en mode différentiel
(deux antennes) est de l’ordre du cen-
timètre en planimétrie sur des dis-
tances de plusieurs dizaines de
kilomètres et de quelques centimètres
en altimétrie à cause essentiellement
du problème de référence en altitude
(voir chapitre 7).

Fig. 4.28. : Mesure GPS

MESURES DE DISTANCE 

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NIVELLEMENT
DIRECT

 NIVELLEMENT DIRECT ORDINAIRE

 Principe
Le nivellement direct, appelé aussi nivellement
géométrique, consiste à déterminer la dénivelée
∆HAB entre deux points A et B à l’aide d’un
appareil : le niveau (ci-contre un NAK20) et
d’une échelle verticale appelée mire. Le niveau
est constitué d’une optique de visée tournant
autour d’un axe vertical (fig. 5.3.) : il définit donc
un plan de visée horizontal (fig. 5.1.).
La mire est placée successivement sur les deux NAK20 de Leica
points. L’opérateur lit la valeur ma sur la mire
posée en A et la valeur mb sur la mire posée en B.
La différence des lectures sur mire est égale à la
dénivelée entre A et B. Cette dénivelée est une valeur algébrique dont le signe indique si
B est plus haut ou plus bas que A (si ∆HAB est négative alors B est plus bas que A).

● la dénivelée de A vers B est : ∆HAB = ma – mb


● la dénivelée de B vers A est : ∆HBA = mb – ma

L’altitude HA d’un point A est la distance comptée suivant la verticale qui le sépare du
géoïde (surface de niveau 0, voir chapitre 2). Si l’altitude du point A est connue, on peut
en déduire celle du point B par :
H B = H A + ∆H AB

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Fig. 5.1. : Principe de base du nivellement direct

Remarque
L’altitude est souvent notée Z au lieu de H.
Attention aux éventuelles confusions avec les
coordonnées géocentriques (X, Y, Z).
La portée est la distance du niveau à la mire ;
elle varie suivant le matériel et la précision cher-
chée, et doit être au maximum de 60 m en nivel-
lement ordinaire et 35 m en nivellement de
précision. Dans la mesure du possible, l’opéra-
Fig. 5.2. : Égalité des portées
teur place le niveau à peu près à égale distance
de A et de B (sur la médiatrice de AB, fig. 5.2)
de manière à réaliser l’égalité des portées (voir
§ 1.2.7.3).

 Le niveau

 Principe de fonctionnement


Le niveau est schématiquement constitué d’une optique de visée (lunette d’axe optique
(O)) tournant autour d’un axe vertical (appelé axe principal (P)) qui lui est perpendicu-
laire (fig. 5.3.). Le réglage de la verticalité de l’axe principal est fait au moyen d’une
nivelle sphérique. L’axe optique tournant autour de l’axe principal décrit donc un plan
horizontal passant par le centre optique du niveau qui est l’intersection des axes (P) et
(O).

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L’axe principal (P) peut être stationné
à la verticale d’un point au moyen
d’un fil à plomb, mais généralement
le niveau est placé à un endroit quel-
conque entre les points A et B, si pos-
sible sur la médiatrice de AB
(fig. 5.2.). Un niveau n’est donc pas
muni d’un plomb optique comme un
théodolite.
Certains appareils possèdent une gra-
duation (ou cercle horizontal) qui
permet de lire des angles horizontaux
avec une précision médiocre, de Fig. 5.3. : Schéma d’un niveau
l’ordre de ± 0,25 gon : ils ne sont uti-
lisés que pour des implantations ou
des levers grossiers.
Les éléments constitutifs d’un niveau sont les suivants :
- 1. Embase - 7. Oculaire
- 2. Vis calantes (3 vis) - 8. Anneau amovible
- 3. Rotation lente - 9. Contrôle de l’automatisme
- 4. Mise au point sur l’objet - 10. Compensateur à pendule
- 5. Objectif - 11. Cercle horizontal (option sur le NA2)
- 6. Viseur d’approche rapide - 12. Nivelle sphérique (invisible ici)

6
4
12
8

3 7

10 9
11
2 1

Doc. Leica : NAK2 (vue en coupe)

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Pour déterminer précisément des dénivelées, l’appareil doit vérifier :

● la perpendicularité de (O) et (P) ;


● que le fil horizontal du réticule de visée est situé dans un plan perpendiculaire à l’axe
principal (P) ;
● que l’axe optique (O) est parallèle à la directrice de la nivelle, si c’est une nivelle
torique, ou que le plan décrit par l’axe optique (O) tournant autour de l’axe principal
(P) est parallèle au plan dans lequel est inscrit le cercle de centrage de la bulle, si la
nivelle est sphérique.

 Mise en station d’un niveau


Le niveau n’étant pas (ou très rarement) stationné sur un point donné, le trépied est posé
sur un point quelconque. L’opérateur doit reculer après avoir positionné le trépied afin de
s’assurer de l’horizontalité du plateau supérieur. Lorsque le plateau est approximative-
ment horizontal, l’opérateur y fixe le niveau.

Fig. 5.4. : Calage de la nivelle sphérique

Le calage de la nivelle sphérique se fait au moyen des vis calantes, comme indiqué sur
la figure 5.4. : en agissant sur les deux vis calantes V1 et V2 (en les tournant en sens
inverse l’une de l’autre), l’opérateur fait pivoter le corps du niveau autour de la droite D3.
Il amène ainsi la bulle de la nivelle sur la droite D2 parallèle à D3. En agissant ensuite
sur la vis calante V3, il fait pivoter le niveau autour de la droite D1 et centre ainsi la bulle
dans le cercle de centrage de la nivelle sphérique.

Ce calage n’est pas très précis car la nivelle sphérique est d’une sensibilité relativement
faible : par exemple, pour un NA20, la sensibilité de la nivelle sphérique est de 8´/2 mm
soit une rotation angulaire de 15 cgon pour un déplacement de 2mm (voir chapitre 3,
§ 2.2). Une erreur de calage de la bulle de 0,2 mm entraînerait donc une erreur angulaire
de ε =1,5 cgon.

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La visée sur une mire placée à 35 m donne un écart e = 35.103. tanε ≈ 8 mm sur la mire
(voir fig. 5.5.). Nous verrons que les lectures sur mire sont appréciées au millimètre près :
cette erreur due à l’imprécision de la nivelle est donc inacceptable.
En fait, sur un niveau moderne (dit
« automatique »), le calage de la
nivelle sphérique ne sert qu’à
approcher l’axe principal de la
verticale. L’horizontalité de la
ligne de visée est ensuite calée plus
finement par un automatisme qui
ne fonctionne correctement que
lorsque l’axe vertical est proche de
la verticale (voir § 1.2.3).
Sur un niveau sans automatisme, Fig. 5.5. : Erreur de lecture
une nivelle torique de directrice due à une nivelle fausse
parallèle à l’axe optique permet un
calage précis de la ligne de visée,
mais elle doit être calée avant
chaque pointé sur mire (voir N3 au paragraphe 3). Son calage et son réglage obéissent
aux mêmes principes que les nivelles toriques des théodolites (voir chapitre 3, § 2.2).

 Le niveau automatique


Par abus de langage certains niveaux sont dits « automatiques » laissant croire que tout
se passe sans intervention humaine.
Comme nous l’avons vu au paragraphe précédent, la nivelle sphérique permet un réglage
d’approche de la verticalité de l’axe principal. Lorsque celui-ci est proche de la verticale
(dans une certaine plage de débattement), l’axe optique est automatiquement positionné
à l’horizontale par un compensateur qui, schématiquement, est un système mobile
soumis à la pesanteur : sur la figure 5.6., le compensateur est composé de deux prismes
fixes et d’un prisme mobile, libre d’osciller, suspendu à l’appareil par des fils. Sous
l’action de la pesanteur, la rotation du prisme mobile assure l’horizontalité de la ligne de
visée. Le compensateur peut aussi être basé sur l’équilibre d’un liquide, par exemple le
mercure.
Le compensateur fonctionne dans une plage de débattement donnée : en dehors de cette
plage, le mécanisme est en butée et ne remplit plus son rôle ; à l’intérieur de cette plage,
le compensateur oscille librement. Cette plage est par exemple de 30´(0,6gon) pour un
NA2, ce qui est supérieur à la sensibilité de la nivelle de manière à être certain que
l’automatisme ne soit pas en butée.
La précision de calage obtenue par ce type d’appareil est excellente : par exemple
± 0,3´´ (0,9 dmgon) pour un NA2 induit un écart de ± 0,05 mm sur la mire à 35 m.

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Fig. 5.6. : Schéma d’un compensateur à pendule

Un bouton de contrôle (voir doc. Leica § 1.2.1), souvent appelé par erreur automatisme
dans les documentations, permet de s’assurer du bon fonctionnement du compensateur.
L’opérateur appuie sur ce bouton avant d’effectuer chaque visée, ce qui fait osciller le
prisme mobile. Il peut ainsi s’assurer que l’image de la mire oscille librement et se
stabilise rapidement. Ceci permet de contrôler que le niveau est toujours bien positionné
avant chaque mesure. Pour qu’il soit utilisable, le compensateur doit avoir un temps
d’oscillation très court; il est donc amorti de manière magnétique (aimant permanent),
pneumatique, etc. Sur certains appareils, comme le NA820 ou le NA824 de Leica, ce
bouton de contrôle est remplacé par un voyant intégré à l’optique de visée : on le voit
donc en permanence pendant la visée ; il vire au rouge lorsque le compensateur est en
dehors de la plage de fonctionnement.
La fiabilité, la facilité d’emploi et la précision des appareils dits « automatiques » font
qu’ils s’imposent depuis quelques années comme matériel de base pour tous les types de
nivellement.

 La lunette
C’est une lunette du type « lunette astronomique » composée d’un oculaire (o), d’un
objectif (b), d’un dispositif de mise au point (m) et d’un réticule (r), (fig. 5.7.).
Placé du coté de l’objet, l’objectif (b) est un système optique fixe convergent à grande
distance focale qui fournit une image virtuelle renversée de l’objet visé. La mise au point
est faite par une lentille divergente mobile (m).
Placé du coté de l’œil, l’oculaire (o) est un ensemble de lentilles, dont certaines sont
mobiles, qui permet d’agrandir et de redresser l’image virtuelle de l’objet.

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Le réticule (r) est une plaque de verre sur laquelle sont gravées des lignes définissant
l’axe optique (fil niveleur (n) et fil vertical (v), fils stadimétriques (s’) et (s), fig. 5.7. et
5.8.).
L’axe optique est la droite joignant la croisée des fils du réticule et le centre optique de
l’objectif.
.

Fig. 5.7. : Schéma optique d’une lunette moderne

La lunette schématisée sur la figure 5.7. est une lunette à mise au point interne, techno-
logie actuellement la plus courante dont l’avantage principal est une meilleure étanchéité.
Le schéma optique, simplifié, fait apparaître une première image de l’objet visé inversée
et mise au point dans le plan du réticule par l’ensemble objectif (b) et lentille mobile (m).
Cette image est ensuite redressée et agrandie par l’oculaire (o). La mise au point de
l’oculaire est telle que l’observateur accommode ses yeux à l’infini, position la plus
reposante pour une personne n’ayant pas de problèmes de vue. On conseille d’ailleurs
souvent de garder les deux yeux ouverts lorsque l’on regarde dans une lunette de ce type.
Le réglage de la netteté du réticule et de l’image de l’objet visé se fait comme suit :
1- réglage de l’oculaire jusqu’à obtenir la netteté maximale sur les fils du réticule,
l’objectif étant calé à l’infini ;
2- réglage de l’objectif: amener l’image de l’objet visé dans le plan du réticule. À la fin
de ce deuxième réglage, l’image et le réticule doivent être nets. Affiner si nécessaire
Pour contrôler la qualité d’un réglage, l’opérateur peut, en déplaçant la tête devant
l’objectif soit de gauche à droite soit de haut en bas, s’assurer qu’il n’y a pas de paral-
laxe. S’il y a du parallaxe, les fils semblent se déplacer par rapport à l’image puisque
l’image n’est pas exactement dans le plan du réticule.
Les caractéristiques d’une lunette (voir tableau au paragraphe 1.4.) sont :
Le grossissement G est défini comme le rapport entre l’angle sous lequel on voit un objet
à travers l’objectif et l’angle sous lequel il est vu à l’oeil nu. Il est approximativement
égal au rapport des distances focales de l’oculaire et de l’objectif (G = Fobjectif / foculaire ).

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Par exemple, pour un télescope astronomique du type Newton, la distance focale du
miroir étant de 1000 mm, la distance focale de l’oculaire étant de 8 mm, on obtient un
grossissement de 125×, largement suffisant pour distinguer les anneaux de Saturne ou les
satellites de Jupiter...
La clarté d’une lunette est le rapport entre l’éclairement obtenu à travers l’optique et
celui obtenu à l’oeil nu. Plus le grossissement G est important, moins la lunette est claire.
Le champ est la partie de l’espace visible à travers la lunette. Plus le grossissement est
important, plus l’angle de champ est petit. Un champ maximal est souhaitable pour le
côté pratique de l’utilisation de l’instrument.
Le pouvoir séparateur, ou acuité visuelle, est l’angle minimal à partir duquel deux
points peuvent être distingués. Le pouvoir séparateur de l’oeil humain est de l’ordre de 4
cgon (en visée monoculaire, voir chapitre 7, § 5.1.6). Pour une lunette de grossissement
G, il est d’environ 200/G dmgon, par exemple, 10 dmgon pour un grossissement G = 20.
Les aberrations de l’optique sont les différents défauts des lentilles et groupes de
lentilles : sphéricité, astigmatisme, chromatisme, courbure de champ, volume de champ
et distorsion. Ces défauts sont corrigés au mieux par la combinaison de plusieurs lentilles
convergentes et divergentes composées de matériaux différents.

 Lectures sur mire


La mire est une échelle linéaire qui doit
être tenue verticalement (elle comporte une
nivelle sphérique) sur le point intervenant
dans la dénivelée à mesurer. La précision
de sa graduation et de son maintien en posi-
tion verticale influent fortement sur la pré-
cision de la dénivelée mesurée.
La mire classique est généralement gra-
duée en centimètre. La chiffraison est sou-
vent en décimètre (fig. 5.8.).
Il existe des mires à graduation renversée
Fig. 5.8. : Réticule de visée pour les optiques ne redressant pas l’image
(anciens modèles).
Le réticule d’un niveau est généralement constitué de quatre fils :
● le fil stadimétrique supérieur (s´), qui donne une lecture m1 sur la mire ;
● le fil stadimétrique inférieur (s), qui donne la lecture m2 sur la mire ;
● le fil niveleur (n), qui donne la lecture m sur la mire ;
● le fil vertical (v), qui permet le pointé de la mire ou d’un objet.

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Les différents types de réticules et de pointés sont détaillés au chapitre 3, paragraphe
2.4.1.
La lecture sur chaque fil est estimée visuellement au millimètre près (6,64 dm sur la
figure 5.8., fil niveleur). Les fils stadimétriques permettent d’obtenir une valeur appro-
chée de la portée (voir § 1.2.6). Pour chaque lecture, il est judicieux de lire les trois fils
horizontaux de manière à éviter les fautes de lecture: on vérifie en effet, directement sur
m1 + m2
- . Par exemple, figure 5.8. : 6,64 dm ≈ (5,69 + 7,60)/2.
le terrain, que : m = ------------------
2

On peut estimer l’incertitude d’une lecture par interpolation sur une mire centimétrique
à 4/G cgon (voir aussi chapitre 3, § 2.4.1), G étant le grossissement de la lunette. Si l’on
désire une incertitude de lecture de 1 mm avec une lunette de grossissement G = 24×, la
portée maximale de visée devra être de :
Dmax = 1.10–3/(4/24.10–2 . π/200) = 38 m.
Pour une lecture sur mire Invar (voir § 3.2), l’incertitude sur le pointé est de l’ordre de
1/G à 2/G cgon. Ce qui donne pour un niveau de précision G = 40 et pour obtenir une
incertitude de l’ordre du dixième de millimètre :
Dmax = 0,1.10–3/(2/40.10–2 . π/200) = 46 m.
La portée maximale usuellement retenue est de l’ordre de 30 m du niveau à la mire en
nivellement de précision.

 Estimation de la portée par stadimétrie


La portée, c’est-à-dire la distance horizontale entre le point de station et le point visé, est
utile dans les calculs de cheminement (voir § 1.5.3). Disposer d’un ordre de grandeur de
sa valeur est nécessaire, par exemple, pour vérifier l’égalité des portées. C’est le rôle des
fils stadimétriques qui, par lecture de la valeur L = m1 – m2 interceptée sur la mire,
permettent de calculer la distance horizontale DhSP à ± 14 cm près (fig. 5.9.).

 Formule de stadimétrie

Nous allons établir la formule de


stadimétrie ; pour cela, nous raisonnons à
partir du schéma simplifié de la figure
5.10.a. où l’image de l’objet vue par l’opé-
rateur est renversée. Si l’on considère que la
mire utilisée est renversée, on retrouve la
situation classique : le fil stadimétrique
supérieur (s´) lit la valeur la plus grande m1
et le fil (s) lit la valeur m2. f étant la distance
focale de l’objectif, on peut écrire :
α
tan  --- = ------------------------
m1 + m2 s Fig. 5.9. : Stadimètre
- = -----
 2 2 ( Dh – E ) 2f

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Le rapport s/f est une constante de l’appareil. E est appelée constante (ou correction)
f 1
d’anallatisme. Posons : - = K = --------------------------
s 2 tan ( α /2 )

K est appelée constante stadimétrique. La valeur usuelle de K est K = 100 (α ≈1/100 rad
soit 0,6366 gon ou encore 0,5 m à 100 m).

Fig. 5.10-a. : Justification de la formule de stadimétrie

De la première équation, on déduit : Dh = K.(m1 – m2) + E

E est appelée constante d’addition.

Pour les appareils modernes à mise au point intérieure, la constante d’addition E est
réduite par construction à une valeur négligeable vis-à-vis de la précision obtenue sur Dh.
Pour les appareils à mise au point extérieure, E est de l’ordre de 30 cm.

Finalement, on obtient (avec E = 0) : Dh = K ( m 1 – m 2 ) = KL

 Précision de l’évaluation de Dh

Le manque de précision sur la connaissance de Dh vient essentiellement de la valeur de


la constante stadimétrique qui multiplie les erreurs de lecture sur mire par 100 (voir le
chapitre 4 sur les mesures de distances, § 4.1.1).

La précision sur la distance horizontale Dh est de l’ordre de ± 14 cm à 35 m avec un


niveau classique (type NAK), ce qui est médiocre et ne fournit qu’un ordre de grandeur
de Dh suffisant pour les calculs grossiers ou pour les compensations (voir § 1.5.3). On
peut obtenir une valeur approchée de Dh à ± 1,4 cm près à 35 m si l’on utilise un niveau

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de précision (type NA2 avec micromètre et mire Invar). Par exemple, si l’on reprend la
figure 5.8., Dh = 100.(7,60 – 5,69) = 191 dm donc Dh = 19,1 m ± 1,4 dm.

 Contrôle et réglage du niveau

 Réglage de la nivelle

Fig. 5.10-b. : Contrôle et réglage de la nivelle sphérique

La directrice de la nivelle torique ou le cercle de centrage de la nivelle sphérique doivent


être inscrits dans un plan perpendiculaire à l’axe principal. Pour contrôler une nivelle,
procédez ainsi :

● calez la nivelle dans une position bien définie de l’appareil (repérez-vous sur le cercle
horizontal) ;
● faites pivoter le niveau de 200 gon et vérifiez que la nivelle reste dans ses repères ;
● si ce n’est pas le cas, ramenez la bulle vers la position centrale de la moitié de son
décalage au moyen de ses vis de réglage, l’autre moitié étant rattrapée par les vis
calantes du niveau. Recommencez la vérification jusqu’à obtenir un défaut négli-
geable (voir chapitre 3, § 2).

 Réglage du réticule

Le fil horizontal du réticule doit être situé dans un plan perpendiculaire à l’axe
principal.

Le contrôle et le réglage s’effectuent ainsi :


● choisissez un point bien défini coïncidant avec le fil horizontal du réticule ;

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● faites pivoter la lunette avec le mouvement lent et vérifier que le réticule reste en
contact avec le point choisi ;
● si ce n’est pas le cas, ramenez le réticule sur le point en agissant sur son dispositif de
réglage.

 Réglage de l’axe optique

L’axe de visée (O) doit être perpendiculaire à l’axe principal (P). L’axe de visée étant
défini par le centre optique de l’appareil et la croisée des fils du réticule, on peut modifier
l’inclinaison de l’axe (O) en agissant sur le réticule. Pour mettre en évidence un besoin
de réglage, il faut procéder comme suit (voir fig. 5.11. et 5.12.) :
● implantez deux points A et B distants d’environ 60m en terrain à peu près horizontal
et régulier ;
● stationnez le niveau en C, milieu de AB et lire la dénivelée ∆HAB ;
● stationnez en E, situé à 6 m de A à l’extérieur de AB, et lisez à nouveau ∆HAB ;
● déterminez par calcul la valeur du défaut éventuel ε appelé défaut d’horizontalité de
l’axe de visée (ou encore, de manière impropre, collimation verticale) ;
● si ce défaut est trop important, c’est-à-dire s'il provoque une erreur de plus de 2 mm
à 30 m, réglez l’appareil. Ceci peut se faire en station en E, en ramenant la ligne de
visée sur la lecture exacte calculée précédemment (agir pour cela sur les vis de
réglage du réticule ; voir la documentation de l’appareil).
a. Explications et calculs
La dénivelée réelle entre A et B est ∆HAB = ma – mb. Si le niveau possède un défaut ε de
perpendicularité entre (O) et (P), l’opérateur lit une dénivelée fausse ∆H´AB = m´a – m´b.
Or on peut écrire :

m′a = ma + D AC ⋅ tan ε 
 ⇒ m′a – m′b = ma – mb + ( D AC – D BC ) tan ε
m′b = mb + D BC ⋅ tan ε 

Fig. 5.11. : Station avec portées égales

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Puisque l’opérateur stationne au milieu de AB, DAC = DBC, on obtient m´a – m´b = ma
– mb = ∆HAB. La dénivelée mesurée est égale à la dénivelée réelle car l’effet de l’erreur
d’inclinaison ε s’annule du fait de l’égalité des portées CA et CB. Ceci signifie qu’en
pratiquant l’égalité des portées, on peut mesurer juste avec un appareil faussé, à condition
que son défaut reste faible. On peut admettre un écart angulaire provoquant sur la mire
une erreur de l’ordre du double de l’appréciation de la lecture, qui est de 1 mm à 30 m.
Donc εmaxi est tel que : tanεmaxi = 2.10–3/30, c’est-à-dire εmaxi = 4 mgon.

La station précédente a permis de mesurer la dénivelée « exacte » ∆HAB.

Fig. 5.12. : Station décentrée

Sur la figure 5.12., les lectures m′′a et m′′b donnent cette fois une dénivelée erronée
∆H´´AB. C’est le calcul de cette dénivelée fausse qui permet d’estimer le défaut d’incli-
naison de l’axe optique ε.

On peut écrire :

m″a = ma + D AE ⋅ tan ε 
 ⇒ m″a – m″b = ma – mb + ( D AE – D BE ) tan ε
m″b = mb + D BE ⋅ tan ε 

( m″a – m″b ) – ( ma – mb )
donc : tan ε = ----------------------------------------------------------------
( D AE – D BE )

∆H″ AB – ∆H AB
Donc, finalement : tan ε = -----------------------------------
-
D AE – D BE

Il reste à calculer ε et à le comparer à εmaxi ≈ 4 mgon. Suivant le signe de ε, on pourra


même conclure sur le sens du défaut d’inclinaison, à savoir si le niveau vise trop haut ou
trop bas.

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Remarque
La manipulation doit être effectuée avec soin car la valeur calculée de ε englobe les
erreurs de lecture, de mise en station, de tenue de la mire, etc. Le plus efficace est de
faire plusieurs stations (trois ou quatre) sur la droite AB. Il est ainsi possible de tracer
une courbe donnant l’évolution de l’erreur commise sur la dénivelée en fonction de la
portée et conclure sur la présence ou non d’une erreur d’inclinaison de l’axe optique
(voir l’exemple ci-dessous).
b. Application

Fig. 5.13. : Mise en évidence de l’erreur d’inclinaison de l’axe optique d’un niveau

Pour déterminer le défaut d’inclinaison de l’axe Station ma (dm) mb (dm)


optique d’un niveau, un opérateur stationne à C 11,32 13,15
mi-distance entre deux points A et B distants de 60 D 10,16 12,03
m. Il effectue trois autres stations : D à 20 m de A E 10,87 12,78
et 40 m de B, E à 10 m de A et 50 m de B et F à 10
F 12,02 13,99
m de A et 70 m de B (voir fig. 5.13.). À partir des
lectures données du tableau ci-contre, déterminez
s’il y a un défaut d’inclinaison de l’axe optique
dans l’appareil utilisé. Dans l’affirmative, donnez
la valeur angulaire de ce défaut et son signe.
Réponse

Station Dénivelée ∆H’’AB (dm) Différence de portée ∆D (m)


C 11,32 —13,15 = —1,83 0
D 10,16 —12,03 = —1,87 —20
E 10,87 —12,77 = —1,90 —40
F 12,02 —13,99 = —1,97 —60

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H

Fig. 5.14. : Détermination graphique de l’angle ε

La courbe ci-dessus (fig. 5.14.) donne l’évolution de la dénivelée mesurée (notée ∆Η)
en fonction de la différence de portée ∆D : les ordonnées ont été multipliées par 2 000
par rapport aux abscisses, de manière à accentuer le défaut.

Cette courbe devrait être une droite de pente tanε puisque d’après les relations vues
précédemment : ∆HAB mesurée = ∆D . tanε + ∆HAB exacte.

Cette équation est de la forme : y = ax + b avec a = tanε et b = ∆HAB exacte.

On constate que les points se répartissent près d’une droite : on peut donc considérer
qu’il y a bien inclinaison de l’axe optique. Si ce n’était pas le cas, les points seraient
soit répartis de manière aléatoire (fautes de manipulation), soit sur une droite sensible-
ment parallèle à l’axe des abscisses (ni fautes ni d’inclinaison).

La droite est tracée par interpolation à vue, et donne à ses extrémités les valeurs
(–74,5 m et –199mm) qui permettent de calculer une pente moyenne a = tanε = –(199
– 183).10–3/–74,5 ; donc ε = 13 mgon, soit une erreur de 6 mm à 30 m. L’inclinaison ε
existe, elle est positive : donc l’appareil vise trop haut. Par conséquent, il faudra
remonter le fil horizontal du réticule de manière à abaisser la ligne de visée de cet
appareil.

Pour déterminer numériquement la pente de la droite qui passe au plus près des points
du graphique de la figure 5.14., on peut utiliser la formule des moindres carrés qui
calcule la pente a et l’abscisse à l’origine b de la droite passant au plus près de tous
les points d’un essai (minimisation de la somme des carrés des distances de chaque
point à la droite cherchée). Les n points d’un essai étant connus en coordonnées (xi , yi),
a et b sont données par les formules suivantes :

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∑ x ∑ y – n∑ x y ∑ x ∑ x y – ∑ (x ) ⋅ ∑
2
i i i i i i i i yi
a = -------------------------------------------------
2
- et b = ------------------------------------------------------------------------
2
.

 ∑
 x i – n ( x )
 ∑ i
2
 ∑
 x i – n ( x )
 ∑ i
2

La « droite solution » est alors d’équation : y = ax + b.

Application numérique au moyen du tableur Excel


Commencez un nou-
A B C D E F G
veau tableau et introduisez
Sta- ma mb Da Db ∆D ∆H
les données de l’essai. En 1 tion
(dm) (dm) (m) (m) (m) (m)
case F2, entrez :
2 C 11,32 13,15 30 30 0 — 0,183
= D2 – E2↵
3 D 10,16 12,03 20 40 —20 — 0,187
Case G2, entrez : 4 E 10,87 12,78 10 50 —40 — 0,191
= (B2 – C2) / 10↵ 5 F 12,02 13,99 10 70 —60 — 0,197
Sélectionnez la zone 6
F2–G5 puis recopiez vers 7 Σx —120 m
le bas (menu Édition ou 8 Σy — 0,758 m a= 0,00023
CTRL B). 9 Σxy 23,2 m2 b= —0,1826 m
Entrez en case B7 : 10 Σx2 5600 m2 ε= 14,6 mgon
= SOMME(F2:F5)↵ 11 n 4
Entrez en case B8 :
= SOMME(G2:G5) ↵
Entrez :
en case B9 : = SOMMEPROD(F2:F5,G2:G5) ↵
en case B10 : = SOMMEPROD(F2:F5,F2:F5) ↵
en case B11 : = NBVAL(B2:B5) ↵
en case E8 : =(B7*B8–B11*B9)/(B7^2–B11*B10) ↵
en case E9 : =(B7*B9–B10*B8)/(B7^2–B11*B10) ↵
en case E10 : =ATAN(E8)*200/PI()*1000↵
On retrouve pour b une valeur très proche de la dénivelée « exacte », ce qui est logique.

c. Réglage du niveau
Cette inclinaison entraîne une erreur de + 15 mm sur une lecture à 70 m. Donc, en station
au point F, on déplace le fil horizontal du réticule au moyen de ses vis de réglage jusqu’à
lire 13,99 – 0,15 = 13,84 dm sur la mire en B.

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 Étalonnage de la mire et réglage de la nivelle sphérique

Les mires de nivellement ordinaire ne sont pratiquement jamais étalonnées. Une vérifi-
cation s’impose au bout d’un certain temps d’utilisation. Le réglage de la nivelle sphé-
rique peut être réalisé simplement en utilisant un fil à plomb. Il suffit de bloquer la mire
en position verticale et de maintenir la partie supérieure fixe pendant que l’on déplace la
partie inférieure sur le sol jusqu’à obtenir une verticalité parfaite au fil à plomb.
On règle ensuite la nivelle sphérique au moyen de ses vis de réglage.
On peut aussi procéder par retournement de la mire (rotation de 200 gon): la mire est
positionnée verticalement au moyen de la bulle. On repère la position de la mire par un
trait au sol puis on effectue un demi-tour de la mire en la replaçant sur le même repère.
Si la bulle n’est plus centrée, elle est ramenée vers le centre de la moitié du décalage.
Nous allons mettre en évidence
l’incidence de la tenue de la
mire sur la précision de mesure :
Calculez l’erreur maximale sur
la dénivelée, en considérant que
la mire a été calée avec une bulle
fausse ou très mal centrée.
Le défaut de centrage de la bulle
est de 10 mm au moment de la
lecture. La sensibilité de la
nivelle est de 8´/2mm.
Un défaut de centrage de 10 mm
entraîne un défaut angulaire de
α = (8/2/60.200/180).10 = 0,74
Fig. 5.15. : Tenue de la mire
gon. Pour une lecture tout en
haut de la mire (m = 4 mètres),
la valeur de la lecture effectuée
est trop grande d’une valeur ε qui est telle que ε = m – m cosα = 4.(1 – cos0,74) ≈ 0,3 mm
ce qui est négligeable en nivellement ordinaire d’autant qu’on vise rarement aussi haut
sur la mire.
L’effet de soulèvement de la mire dû à son épaisseur (fig. 5.15.) tend à diminuer l’erreur
ε si la mire bascule vers l’arrière ε ≈ m.(1 – cosα) – e.tanα. En pratique, ce phénomène
est évité en choisissant de poser la mire sur des points ou des parties concaves du sol et
non sur des surfaces planes (voir aussi « crapauds » au paragraphe 2.2.).
En conclusion, une mauvaise tenue de la mire n’a pas une grande influence sur la
précision en nivellement ordinaire.

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Remarque
Une mire sans nivelle sphérique peut tout de même être utilisée en balançant la mire
d’avant en arrière ; l’opérateur lit alors la plus petite valeur interceptée sur la gradua-
tion.

 Précision et tolérance des lectures


Sont énumérées ci-après les différentes fautes et sources d’erreur possibles.

 Fautes
On distingue les fautes de :

● calage : oubli de caler la bulle, compensateur bloqué ;


● lecture : confusion du trait niveleur avec un trait stadimétrique ; confusion de gradua-
tion ou d’unité ;
● transcription sur carnet : mauvaise retranscription de la valeur lue.

 Erreurs systématiques


Les erreurs systématiques sont :

● l’erreur d’étalonnage de la mire ;


● le défaut de verticalité de la mire: bulle déréglée ;
● l’erreur d’inclinaison de l’axe optique: axe optique non perpendiculaire à l’axe
principal ;
● le défaut de fonctionnement du compensateur.

 Erreurs accidentelles


Les erreurs accidentellese sont :

● l’erreur de parallaxe qui est une mauvaise mise au point de la lunette ;


● un mauvais calage de la bulle ;
● l’erreur de lecture sur la mire due à l’estimation du millimètre ;
● un mauvais choix d’un point intermédiaire : point non stable ;
● le flamboiement de l’air : il faut éviter les visées en bas de mire près du sol lorsqu’il
fait chaud ;
● l’erreur de pointé de l’objet : elle est due à la forme du réticule (un seul fil pour un
pointé ordinaire ou par bissection, deux fils pour un pointé par encadrement, voir
chapitre 3 , § 2.4.1). Pour une lunette de grossissement G, on peut estimer cette erreur
comme suit :

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● pointé ordinaire : 100 dmgon/G, ce qui donne pour un NA 20 (G = 20) 5 dmgon,
soit 0,3 mm à 35 m ;
● pointé par encadrement ou bissection : ≈ 50 dmgon/G (2,5 dmgon), soit 0,15 mm
à 35 m.

 Écarts types


Ils varient suivant les niveaux et les mires utilisées (voir norme DIN 18723), le soin
apporté au mesurage, la stabilité des points de mire, la force du vent, etc. En nivellement
ordinaire, on cumule les erreurs de lecture sur mire listées ci-après :
● une erreur due au calage de l’axe principal (sur un niveau non automatique) de
± 0,5 mm à 30 m. Cette valeur est pessimiste puisqu’avec un niveau automatique du
type NA20, la précision du calage est de ± 0,8´´ (soit ± 2,5 dmgon), ce qui donne une
erreur sur la mire de ± 0,1 mm à 30 m ;
● une erreur due à la tenue de la mire (plus ou moins verticale) et à l’appréciation de la
lecture de ± 1mm à 30 m ;
une erreur sur le support de la mire (sol, crapauds éventuels, etc.) de ± 0,5 mm.
0, 5 + 1 + 0, 5 = ± 1, 22 mm pour une visée.
2 2 2
Soit un écart type de
Pour une dénivelée (deux visées), cela donne : ± 1,22 mm . 2 = ± 1,73 mm.
Sur un parcours de N dénivelées, l’écart type est donc de : σ = ± 1, 7 N
Donc la tolérance sur la fermeture du parcours est de 2,7σ soit : T ∆H = ± 4, 6 N
Si l’on considère 16 dénivelées au kilomètre, on obtient : σ = ± 7 mm pour 1 km.
Ces valeurs sont des valeurs usuelles utilisables pour des travaux courants.

 Tolérances réglementaires


L’arrêté du 21 janvier 1980 Tolérances T∆H en mm n ≤ 16 n ≥ 16
publié au Journal Officiel du
2
19 mars 1980 précise les Ordinaire 4 36L + L
2
36N + -N
------
tolérances applicables au 16
nivellement (tableau 2
ci-contre). Précision 4 9L + L
2
9N + -N
------
16
L est la longueur totale du Haute précision 8 L 2 N
parcours en kilomètre. N est
le nombre de dénivelées. n
est le nombre de dénivelées au kilomètre (n = N / Lkm). La valeur limite n = 16 correspond
à un cheminement dont la distance moyenne entre points est de 62,50 m soit une portée
moyenne d’environ 30 m. Cette valeur est la limite supérieure autorisée en nivellement
de haute précision.

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Ces tolérances sont issues du dépouillement de mesures réelles. Elles tiennent implicite-
ment compte de la nature du terrain puisque le nombre de stations augmente en terrain
accidenté. Ces tolérances peuvent bien sûr être remises en cause par le cahier des charges
d’un chantier particulier.

 Caractéristiques des niveaux


On peut classer les niveaux en cinq grandes catégories de précision croissante 1, par
exemple :

● les niveaux de chantier utilisés pour le nivellement courant : NA20, NA820 ;


● les niveaux d’ingénieur utilisés en nivellement ordinaire : NA24, NA824 ;
● les niveaux de précision : NA28 ou NA2002 (numérique) ;
● les niveaux de haute précision : NA2 et NA3003 avec mire Invar ;
● les niveaux de très haute précision : N3 avec mire Invar.

Le tableau ci-dessous fournit un comparatif des principales caractéristiques des niveaux


données par le constructeur.

Gamme Automatiques À nivelle


NA 20 NA 24 NA 28 NA 2
Modèles : N3
NA820 NA824 NA828 NAK2
Écart type (mm)
pour 1 km de cheminement double : ± 1,5 ± 0,7
avec un micromètre : ± 2,5 ±2 ± 0,2
± 0,7 ± 0,3
Grossissement G 20 24 28 32 - 40 11 à 47
Champ à 100 m (m) 4,2 3,5 3 2,4 1,8
Constante stadimétrique 100 100 100 100 100
Constante d’addition ou d’anallatisme 0 cm 0 cm 0 cm 0 cm – 20 cm
Visée minimale (m) 0,5 0,5 0,7 1,6 0,45
Lunette remplie de gaz non oui oui non non
Sensibilité nivelle sphérique pour 2 mm 15cgon 15cgon 15cgon 15cgon 15cgon
Sensibilité nivelle torique pour 2 mm - - - - 3 mgon *
Plage du compensateur en cgon ± 55 ± 55 ± 55 ± 55 -
Précision calage du compens. (mgon) ± 0,2 ± 0,2 ± 0,15 ± 0,09 ± 0,06
Division du cercle (gon) 1 1 1 0,01 -
* Nivelle parabolique pour le N3.

Les termes correspondant aux qualités de la lunette sont définis au paragraphe 1.2.4.

1
Ces exemples sont issus de la gamme Leica.

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L’écart type calculé selon la norme DIN 18723, correspond à 1 km de cheminement
double (voir § 2.3).La constante stadimétrique et la constante d’addition sont définies
au paragraphe 1.2.6.

La sensibilité de la nivelle est utile surtout pour les instruments non automatiques à
nivelle torique (N3 à nivelle torique « coupée », voir § 2.1), ces appareils nécessitant un
réglage de la nivelle torique avant chaque lecture. Pour les appareils automatiques, l’indi-
cation importante est la précision de calage du compensateur (la nivelle sphérique sert
de réglage grossier).

Certains modèles proposent en option un cercle horizontal gradué (du gon au cgon)
permettant de faire des levers tachéométriques (mesures angulaires associées à des
mesures rapides de distance) ou des implantations en terrain régulier.

 Cheminements simples


Lorsque les points A et B sont situés de sorte qu’une seule station du niveau ne suffit pas
à déterminer leur dénivelée (éloignement, masque, dénivelée trop importante, etc.), il
faut décomposer la dénivelée totale en dénivelées élémentaires à l’aide de points inter-
médiaires (I1, I2, ..., voir fig. 5.16.). L’ensemble de ces décompositions est appelé
nivellement par cheminement.

Un cheminement encadré part d’un « point origine » connu en altitude, passe par un
certain nombre de points intermédiaires et se referme sur un « point extrémité » différent
du point d’origine et également connu en altitude. Le cheminement de la figure 16 est
encadré entre A et B.

Lorsque l’on cherche à déterminer l’altitude d’un point extrémité B à partir de celle
connue d’un repère A, on effectue généralement un cheminement aller-retour de A vers
A en passant par B. Ceci permet de calculer l’altitude de B et de vérifier la validité des
mesures en retrouvant l’altitude de A.

Lorsqu’un cheminement constitue une boucle retournant à son point de départ A, on


l’appelle cheminement fermé. Il est très employé pour les raisons suivantes :
● il permet la détermination des altitudes même quand on ne connaît qu’un seul repère ;
● il est possible de calculer un tel cheminement en affectant une altitude arbitraire à un
point de départ fixe et durable ; une simple translation permettra de passer des
altitudes de ce système local aux altitudes vraies ;
● il permet un contrôle de fermeture qui est indépendant de la précision de connaissance
de l’altitude du point de référence.

 Pratique du nivellement par cheminement


Un nivellement par cheminement s’effectue par les opérations suivantes :

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● la mire étant sur le point origine A, l’opérateur stationne le niveau en S1 dont il
détermine l’éloignement en comptant le nombre de pas séparant A de S1, de manière
à ne pas dépasser la portée maximale de 60 m. L’opérateur fait une lecture arrière,
c’est-à-dire dans le sens de parcours choisi, sur le point A, notée mar A ;
● le porte-mire se déplace pour venir sur le premier point intermédiaire I1 le plus stable
possible (pierre, socle métallique appelé « crapaud », piquet etc.) et dont il détermine
l’éloignement en comptant lui-même le nombre de pas séparant A de S1 afin de
pouvoir reproduire ce nombre de pas de S1 à I1 ;
● toujours stationné en S1, l’opérateur lit sur la mire la lecture avant sur Il notée mav I1 ;
il est alors possible de calculer la dénivelée de A à I1 de la manière suivante :
∆H1 = mar A– mav I1 = lecture arrière sur A – lecture avant sur I1.
● L’opérateur doit lire les fils stadimétriques et vérifier que m ≈ (m1 + m2)/2 ;

l’opérateur se déplace pour choisir une station S2 et ainsi de suite ;

Fig. 5.16. : Cheminement de nivellement

● les dénivelées partielles sont les suivantes :

mar A – mav I1 = ∆H1 dénivelée de A vers I1


mar I1 – mav I2 = ∆H2 dénivelée de I1 vers I2
... ...
mar I(i–1) – mav I(i) = ∆Hi dénivelée de I(i–1) vers I(i)
... ...

mar I(n-1) – mav B = ∆Hn dénivelée de I(n–1) vers B

i=n i=n i=n

∑ m ar – ∑ m av = ∑ ∆H i = ∆H AB
i=1 i=1 i=1

La dénivelée totale ∆HAB de A vers B est égale à la somme des lectures arrière diminuée
de la somme des lectures avant.

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Remarque
Si le cheminement est fermé, la dénivelée totale doit être égale à zéro.

 Fermeture du cheminement


Connaissant l’altitude de A, on peut calculer à nouveau à partir des mesures de terrain,
l’altitude de B : on appelle cette valeur de HB la valeur observée, notée HB obs.
n
Elle est définie par : H B obs = H A + ∑ ∆H i
i=1

Si les mesures étaient exemptes d’erreurs, on retrouverait exactement l’altitude connue


HB. En réalité, il existe un écart appelé erreur de fermeture du cheminement (ou plus
simplement fermeture) qui est soumis à tolérance. Cette fermeture notée fH vaut :
f H = H B obs – H B

Un moyen mnémotechnique permettant de se souvenir du sens de cette soustraction est


de se rappeler que le signe de l’erreur de fermeture fH doit être positif si l’altitude
observée est supérieure à l’altitude réelle c’est-à-dire : fH > 0 implique que HB obs > HB.

Si l’on appelle T∆H la tolérance réglementaire de fermeture du cheminement, on doit


donc vérifier : | fH|< T∆H . Si ce n’est pas le cas, les mesures doivent être refaites.

Les tolérances réglementaires sont données par l’arrêté du 21 janvier 1980 (voir § 1.3.5).

 Compensation du cheminement


La compensation est l’opération qui consiste à répartir la fermeture sur toutes les
mesures.

La compensation, notée CH , est donc l’opposée de la fermeture, c’est-à-dire : C H = – f H

Cet ajustement consiste à modifier les dénivelées partielles en répartissant la compensa-


tion totale CH sur chacune d’elle. Cette répartition peut être effectuée de plusieurs
manières :

1- proportionnellement au nombre N de dénivelées : on choisira ce type de compen-


sation dans le cas où la fermeture est très faible c’est-à-dire inférieure à l’écart type
σH = TH / 2,7.
C
Donc la compensation sur chaque dénivelée est : C Hi = ------H-
N

Dans le cas où la fermeture est comprise entre écart type et tolérance, on peut choisir
entre les deux méthodes de répartition suivantes :

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2- proportionnellement à la portée : on considère que plus la portée est importante et
plus la dénivelée peut être entachée d’erreur. Ceci oblige à connaître un ordre de grandeur
de la portée, qui est obtenu par stadimétrie.
Li
La compensation sur chaque dénivelée est alors : C Hi = C H -----------
-

Li

3- proportionnellement à la valeur absolue de la dénivelée : la compensation à appli-


quer à chaque dénivelée partielle du cheminement vaut donc :
∆H i
C Hi = C H -------------------
-
∑ ∆H i

Remarque
L’ajustement n’est qu’un mal nécessaire qui n’améliore jamais les mesures et rend
donc inutiles les décimales de calcul sans signification ; donc les compensations par-
tielles sont arrondies, au mieux, au millimètre leur somme devant toutefois être rigou-
reusement égale à la compensation totale.

Le contrôle du calcul consiste à vérifier que l’altitude de l’extrémité obtenue de proche


en proche depuis celle de l’origine à l’aide des dénivelées compensées est strictement
égale à l’altitude connue.

 Exemple de carnet de nivellement cheminé


Le carnet de nivellement cheminé proposé ci-après est disponible sous la forme
d’un tableau Excel (fichier NIMINAK.XLS du cédérom). La méthode de com-
pensation choisie est fonction de la présence ou non des lectures stadimétriques.
Si elles sont présentes, la compensation est dans tous les cas proportionnelle aux
portées. Si elles sont absentes, la compensation est proportionnelle aux nombre
de dénivelées. Le tableau TABNIV.XLS du cédérom peut servir de carnet vide
pour une saisie sur le terrain.

Remarque
● Les dénivelées obéissent à la règle générale suivante :
dénivelée = lecture arrière – lecture avant ;
● les calculs de dénivelée sont faits en diagonale puisque, les stations n’apparaissant
pas sur le tableau, on note en face de chaque point la lecture arrière et la lecture
avant qui sont faites sur deux stations différentes ;
● la compensation peut être effectuée directement sur les dénivelées. Lors d’un calcul
manuel, on peut rayer la dénivelée mesurée et écrire au-dessus la dénivelée com-
pensée qui servira au calcul des altitudes.

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● l’altitude de chaque point se calcule de proche en proche par la formule ci-dessous
(attention aux unités) :
H i = H i – 1 + ∆H i – 1 → i + C i

Le tableau suivant est réalisé à partir du fichier TABNIV.XLS pour Excel.


Carnet de nivellement ordinaire Date : 01/05/96
Altitude de départ : 124,968 m Matériel : NA 0 (a)
Altitude d'arrivée : 128,924 m Opérateur : Milles

Lectures arrière Lectures avant Portée Dénivelées


n° Point S' Niv S S' Niv S Dh ∆H (mm) Comp.* Altitude
visé mm m
mm mm mm mm mm mm m + –

1 R1 1 973 1 925 1 878 124,968


18,9 629 —2
2 I1 1 536 1 524 1 508 1 343 1 296 1 249 125,595
5,1 147 —1
3 I2 1 866 1 836 1 806 1 388 1 377 1 365 125,741
11,9 789 —1
4 I3 1 016 0 988 0 955 1 076 1 047 1 017 126,529
12,0 —650 —1
5 54 1 696 1 661 1 626 1 667 1 638 1 608 125,878
12,0 615 —1
6 I4 1 709 1 678 1 647 1 072 1 046 1 022 126,491
12,5 452 —1
7 I5 1 634 1 604 1 572 1 258 1 226 1 195 126,942
12,5 330 —1
8 I6 1 363 1 333 1 304 1 306 1 274 1 243 127,271
24,2 530 —3
9 I7 1 314 1 155 0 995 0 896 0 803 0 713 127,798
34,6 1 130 —4
10 R3 0 039 0 025 0 012 128,924
9 dénivelées 143,7 4 622 —650 —16
* compensation.

Fermeture : fH = 16 mm ; Tolérance : TH = 18 mm.


Conclusion : tolérance vérifiée pour 63 dénivelées au kilomètre.

 Cheminement mixte


Depuis une station quelconque du niveau dans un cheminement, et après avoir enregistré
la lecture arrière sur le point de cheminement précédent, l’opérateur vise plusieurs points
de détail et effectue sur chacun d’eux une lecture unique qui est donc une lecture avant.
Ensuite, il termine la station par la lecture avant sur le point de cheminement suivant . Par
exemple, sur la fig. 5.17., les points 1, 2 et 3 sont rayonnés depuis la station S1 dont le

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point arrière est la référence (R) et le point avant A. L'opération en S1 est appelée
rayonnement. Lorsqu’un cheminement comprend des points rayonnés et des points
cheminés, on dit que c’est un cheminement mixte.
Le cheminement de la figure
5.17. passe par les points R, A,
B, C, D, E et R’. Les points 1, 2,
3, 4, 5, 6 et 7 sont rayonnés.
L’ensemble est un cheminement
mixte encadré entre R et R´.
Sur le carnet de nivellement, un
point rayonné est repérable
directement au fait qu’il ne com-
porte pas de lecture arrière (ou
bien la même lecture arrière que
le point précédent du tableau ;
voir l’exemple).
La règle de l’égalité des portées
Fig. 5.17. : Cheminement mixte encadré doit aussi s’appliquer aux points
rayonnés pour assurer une préci-
sion optimale. Il faut donc
choisir une station la plus centrale possible par rapport à tous les points à viser.
Le mesurage terminé, on calcule d’abord le cheminement sans tenir compte des
points de détails rayonnés.
Puis on calcule les points rayonnés et on les note, par exemple, dans une autre couleur.
Leur calcul est différent de celui des points cheminés. En effet :
● tous les points rayonnés depuis une même station sont calculés à partir de l’altitude
du point arrière de la station. Cette différence de calcul entraîne souvent des erreurs
qui peuvent être limitées par le respect du calcul en deux étapes : d’abord le chemi-
nement seul puis les rayonnements et par l’emploi de couleurs différentes ;
● il n’y a pas de compensation sur la dénivelée d’un point rayonné puisqu’il n’y a pas
de contrôle possible de sa valeur. L’altitude du point rayonné dépend de celle, déjà
compensée, du point arrière du cheminement : H(du point rayonné) = H(du point du
cheminement) + ∆H. Ce manque de contrôle exige une lecture particulièrement atten-
tive sur ces points (par exemple, une lecture sur les trois fils).

Remarque
Sur chantier, on calcule souvent l'altitude d'un point rayonné en faisant intervenir la
notion d'altitude du plan de visée, c’est-à-dire l'altitude de l'axe optique du niveau :
elle est égale à l'altitude du point de référence arrière de la station augmentée de la
lecture sur mire en ce point. Par exemple, le plan de visée de la station 1 (voir tableau

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suivant) est : HpvS1 = 124,968 + 2,591 = 127,559 m. L'altitude d'un point rayonné est
alors l'altitude du plan de visée diminuée de la lecture sur la mire en ce point. Par
exemple, pour le point 2 : H2 = HpvS1 – 1,922 = 125,637 m.
Exemple : le tableau ci-après réalisé à partir du NIMINAK.XLS, détaille le
calcul du parcours schématisé à la figure 5.17. Le tableau NIMINAK.XLS traite
automatiquement les points rayonnés : il suffit de ne pas entrer de lecture arrière.
Carnet de nivellement ordinaire Date : 01/05/96
Altitude de départ : 124,968 m Matériel : NA 0 (a)
Altitude d'arrivée : 125,703 m Opérateur : Dupond

Lectures arrière Lectures avant Portée Dénivelées Alti-


Point Comp.*
n° visé S' Niv S S' Niv S Dh Dn (mm) mm
tude
mm mm mm mm mm mm m + – en m

1 R
2 703 2 591 2 480 124,968
(1 299)
2 1
1 407 1 292 1 177 126,267
(0 669)
3 2
2 033 1 922 1 812 125,637
(1 544)
4 3
1 126 1 047 0 967 126,512
47,3 1063 —3
5 A
2 835 2 813 2 791 1 653 1 528 1 403 126,028
9,4 1767 —1
6 B
1 749 1 678 1 607 1 072 1 046 1 022 127,794
(0 452)
7 4
1 258 1 226 1 195 128,246
(—0 247)
8 5
1 973 1 925 1 878 127,547
28,9 0039 —2
9 C
1 714 1 604 1 492 1 712 1 639 1 565 127,831
44,6 —1 400 —3
10 D
1 423 1 333 1 244 3 116 3 004 2 892 126,428
(0 059)
11 6
1 356 1 274 1 193 126,487
(—0 191)
12 7
1 616 1 524 1 428 126,237
36,2 0 530 —2
13 E
1 264 1 155 1 045 0 896 0 803 0 713 126,956
43,1 —1 250 —3
14 R’
2 511 2 405 2 299 125,703
6 points cheminés 209,5 3 399 —2 650 —14
* compensation.

Dans ce parcours, il y a sept points rayonnés et six points cheminés.


Fermeture : fH = 14 mm ; Tolérance : TH = 15 mm.
Conclusion : tolérances vérifiées pour 29 dénivelées au kilomètre.

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Remarque
Les tableaux peuvent mélanger plusieurs unités (mm, dm et m). Ceci a un aspect
formateur en obligeant l’opérateur comme le calculateur à faire attention et à préciser
les unités utilisées. Mais c’est aussi une source d’erreur. Il est donc recommandé de
noter les lectures sur mire directement en millimètre (par exemple 1 264 mm au lieu de
12,64 dm) pour deux raisons :
● cette notation permet de supprimer la virgule, souvent mal retranscrite ;
● elle offre une plus grande facilité dans les calculs si toutes les colonnes sont en
millimètres, exceptée celle des altitudes qu’il suffira de diviser par 1 000 pour
retrouver des mètres, ou bien de noter sans virgule, par exemple : 125 703.
Pensez à noter de même tous les chiffres lus sur la mire (par exemple 0 132 ) pour éviter
les confusions d’unités.

 Cas particuliers de cheminements

 Points au-dessus du plan de visée


En nivellement souterrain, il arrive que les points à niveler soient situés au-dessus du plan
de visée (fig. 5.18.).

Fig. 5.18. : Nivellement en tunnel

Le porte-mire appuie la mire sur le point situé au-dessus du plan de visée : la mire est à
l’envers. L’opérateur lit toujours sur les fils (s, n et s´), dans le sens de la chiffraison de
la mire. Pour retrouver la convention adoptée (Dénivelée = lecture arrière – lecture
avant), il suffit de considérer que les lectures faites avec une mire tenue à l’envers sont
négatives. Elles seront donc précédées d’un signe moins sur le carnet de nivellement, ce

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qui permettra de surcroît de les différencier des autres dans le cas où l’on vise alternati-
vement des points situés en dessus ou en dessous du plan de visée. Si l’on progresse de
A vers B (fig. 5.18.), on peut écrire : HB = HA + ∆HAB = HA + (ma – mb).

La dénivelée est bien négative (B est plus bas que A) puisque ma < mb < 0. On retrouve
∆HAB = (ma – mb).

 Points alternativement en dessus ou en dessous


du plan de visée

Fig. 5.19. : Cheminement en tunnel

Application
Quelle est l’altitude du point S si celle de la référence R est de 23,840 m (fig. 5.19.) ?

Réponse

Points m arrière (mm) m avant (mm) Dénivelée ∆H (mm) Altitude H (m)


R 1 746 23,840
3 796
A — 3 658 —2 050 27,636
—1 536
B –—3 589 — 2 122 26,100
–—2 542
S —1 047 23,558

 Point nodal de cheminements

Le calcul de l’altitude d’un point nodal altimétrique se traite exactement comme celui des
coordonnées planimétriques d’un point nodal (voir tome 2 chap. 2 , § 2 ).

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Par exemple, trois demi-cheminements partant de trois points connus (A, B et C) abou-
tissent à un point nodal N d’altitude inconnue. Les calculs de chacun de ces trois chemi-
nements donnent les résultats suivants :

● cheminement issu de A : HN 1 = 135,124 m tolérance ± 16 mm


● cheminement issu de B : HN 2 = 135,129 m tolérance ± 14 mm
● cheminement issu de C : HN 3 = 135,117 m tolérance ± 18 mm

L’altitude finale du point N et la tolérance sur la moyenne pondérée seront calculées


comme suit :
135,124 135,129 135,117
------------------
2
- + ------------------
2
- + ------------------
2
-
16 14 18
H N = ----------------------------------------------------------------------- = 135,14 m Tm = 1 - = ± 9 mm .
-------------------------------------
1 1 1 1 1 1
-------2- + -------2- + -------2- --------2 + --------2 + --------2
16 14 18 16 14 18

La tolérance sur l’écart entre la valeur moyenne et chaque détermination de HN est :

16 – T m = ± 13 mm ,
2 2
● Écart HN 1 – HN = 0 mm pour une tolérance de T 1 =

14 – T m = ± 11 mm ,
2 2
● Écart HN 2 – HN = 4 mm pour une tolérance de T 2 =

18 – Ts m = ± 16 mm .
2 2
● Écart HN 3 – HN = –7 mm pour une tolérance de T 3 =

Pour terminer, on calcule chaque demi-cheminement comme étant encadré entre point
de départ et point nodal.

Les tableaux NODALNO.XLS et NODALP.XLS du cédérom permettent


d’automatiser les calculs de points nodaux de nivellement, respectivement en
nivellement ordinaire et en nivellement de précision.

 Applications

 Application 1

Les résultats du tableau suivant sont issus des observations depuis quatre stations de deux
repères stables (A et B) distants de 60,80 m. Les stations 1, 2, 3, 4 sont alignées entre les
repères. La première série de mesures (stations 1 et 2) a été surprenante, au point de
susciter une deuxième série (stations 3 et 4). Tirez-en une conclusion 1 .

1
Cet exercice est tiré d’une épreuve du BTS géomètre-topographe, session de 1994.

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Stations Points Lectures arrière (mm) Lectures avant (mm)
s n s’ s n s’
1 A 1 060 1 212 1 364
B 1 784 1 936 2 088
2 A 1 550 1 568 1 586
B 2 017 2 303 2 589
3 A 1 205 1 356 1 508
B 1 928 2 080 2 233
4 A 0 986 1 273 1 560
B 1 969 1 986 2 003

Réponse

Lectures arrière Lectures avant Portée Dénivelée


Stat. Pts (mm) Vérif. (mm) Vérif. m mm
s n s’ s n s’
1 A 1 060 1 212 1 364 0 30.4
B 1 784 1 936 2 088 0 30.4 — 724
2 A 1 550 1 568 1 586 0 3.6
B 2 017 2 303 2 589 0 57.2 — 735
3 A 1 205 1 356 1 508 0,5 30.3
B 1 928 2 080 2 233 0,5 30.5 — 724
4 A 0 986 1 273 1 560 0 57.4
B 1 969 1 986 2 003 0 3.4 — 713

Après vérification de la cohérence des lectures, n ≈ (s’+s)/2 (voir les colonnes Vérifi-
cation du tableau), on peut conclure qu’il n’y a apparemment pas de faute de mesure.
Or on constate que les dénivelées sont très différentes suivant que l’on stationne au
milieu de AB (stations 1 et 3) ou plus près de A (station 2), ou encore plus près de B
(station 4). Il y a donc vraisemblablement un défaut d’inclinaison de l’axe optique du
niveau utilisé.

Calcul de cette inclinaison pour chaque série de mesures:

• Première série : tan ε = (– 735 – (– 724))/(3 600 – 57 200) donc ε = 13,06 mgon,

• Deuxième série : tan ε = (– 713 –(– 724))/(57 400 – 3 400) donc ε = 12,97 mgon.

Conclusion : la valeur de ε semble constante et vaut en moyenne 13 mgon. L’appareil


vise trop haut ; l’erreur est importante car elle représente 6 mm à 30 m.

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Si l’on veut utiliser cet appareil sans le régler, il faudra tenir compte de cette inclinaison
pour tous les couples de points (arrière – avant) pour lesquels l’égalité des portées n’est
pas respectée: ceci se fait en retirant à la lecture faite une valeur P.tanε, P étant la portée
de la visée.

 Application 2

Un nivellement par rayonnement est effectué avec le même instrument n’ayant subi
aucun réglage. Déterminez l’altitude, au millimètre près, des points rayonnés I1 et I2,
sachant que l’altitude de R1 est de 124,248 m et que l’altitude de R2 est de 122,830 m.

Station Points Lectures arrière (mm) Lectures avant (mm)


s n s’ s n s’
5 R1 0 355 0 611 0 868
I1 1 688 1 734 1 780
I2 0 417 0 566 0 716
R2 1 771 2 027 2 283

Réponse

s’/n/s Vérif. Dh Cor. s’/n/s Vérif. Dh Cor. ∆H H


Pt.
mm mm m mm mm mm m mm mm mm
0 868
R1 0 611 0,5 51,0 —10 124 248
0 355
1 780
I1 1 734 0,0 9,2 —2 —1 131 123 118
1 688
0 716
I2 0 566 0,5 29,9 —6 +41 124 290
0 417
2 288
R2 2 031 0,5 51,5 —10 —1 420 122 830
1 773
f H = — 2 mm

Comme il n’est pas satisfaisant de ne répartir la fermeture que sur la lecture avant sur
R2, on calcule l'altitude moyenne du plan de visée à partir des lectures corrigées sur R1

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et R2 : Hpv1 = 124,248 + 0,611–0,01 = 124,849 m
Hpv2 = 122,830 + 2,031–0,01 = 124,851 m
On trouve donc une altitude moyenne de 124,860 m (fermeture de 2 mm), à partir de
laquelle les points rayonnés sont calculés, soit :
HI1 = 124,850 – (1,734 – 0,002) = 123,118 m
HI2 = 124,850 – (0,566 – 0,006) = 124,290 m.
La colonne vérif. affiche la valeur de (s´+s)/2 – n : contrôle de la cohérence des
données.
La colonne portée est l’évaluation de la portée par stadimétrie P = 100 . (s´ – s).
La colonne Cor. est le calcul de la correction due à l’inclinaison ε à apporter à la lecture
n : – P. tanε.
La colonne ∆H donne les dénivelées corrigées du défaut d’inclinaison de l’axe optique.

 NIVELLEMENT DIRECT DE PRÉCISION


La précision de calage est obtenue par un compensateur très précis. Par exemple, pour le
NA2, la précision de calage du compensateur est de l’ordre de ± 0,09 mgon sur une plage
de débattement de ± 55 cgon.

 Niveaux de précision


Appelés fréquemment « niveaux d’ingénieur »
dans les documentations techniques, les
niveaux de précision diffèrent des niveaux ordi-
naires par :
● un grossissement plus important permettant
des visées plus précises : G = 30 à 35 au lieu
de 20 à 25 ;
● une meilleure précision de calage de l’axe
principal : 0,1´´s à 0,2´´ (1´´≈ 3 dmgon) ;
● un écart type plus faible (voir la classifica-
NA2. Doc. Leica tion et les caractéristiques au paragraphe 1.4.).

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 Mires
Les mires sont conçues
comme les mires de
nivellement ordinaire, mais
leur étalonnage est
régulièrement contrôlé au
comparateur et elles sont
munies de contrefiches qui
maintiennent la mire stable
en position verticale pendant
la mesure (fig 5.20-a).
En nivellement de précision,
l’emploi d’un parasol (fig.
Fig. 5.20-a. : Mire Invar avec contrefiches, 5.20-a) est conseillé de
niveau abrité du soleil manière à éviter les dérives
dues aux fortes variations de
température.

L’emploi des crapauds (fig. 5.20-b.) est conseillé sur les


terrains durs pour obtenir des points d’appuis stables et
précis et pour éviter les mouvements de mire lors de son
retournement : c’est un socle en fonte muni à sa partie
supérieure, d’une portée bombée destinée à recevoir la
partie inférieure de la mire (qui elle-même peut com-
porter un élément de centrage).
Sur terrain meuble, on utilise des piquets enfoncés à
Fig. 5.20-b : Crapaud
refus.

 Cheminement double


Pour déterminer avec précision la dénivelée entre deux points A et B sans pour autant
faire un cheminement aller-retour, on emploie le cheminement double. Cette méthode
consiste à niveler simultanément deux cheminements parallèles voisins mais indé-
pendants (voir fig. 5.21.). Cela nécessite donc un opérateur, deux aides, deux mires et
deux crapauds, chacun étant affecté à l’un des deux cheminements de manière à con-
server l’indépendance des deux parcours : on peut, soit numéroter les crapauds et les
mires, soit repérer un des aides porte-mire avec un vêtement spécial : on parle alors de la
méthode du pantalon rouge, signe distinctif permettant de ne pas confondre les aides.

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Fig. 5.21. : Cheminement double

Cette méthode est également appelée méthode Cholesky, du nom de son inventeur. Elle
consiste à lire à chaque visée les trois fils (niveleur et stadimétriques) sur chaque chemi-
nement, soit douze lectures par station !

La description détaillée de la méthode est la suivante : les points (g) à gauche, (d) à
droite, par rapport au sens de parcours sont placés en vis-à-vis à 50 cm environ l’un de
l’autre, à l’aide de couples matérialisés par des crapauds ou par des piquets enfoncés à
refus. L’égalité des portées est respectée au mieux (à 1m près) par évaluation au pas du
seul porte-mire.

À la station Si , on lit successivement les points di–1, gi–1, gi, di.

La méthode dite Cholesky simplifiée permet de faire moins de lectures, à savoir :

● les points de droite au trait niveleur et aux deux traits stadimétriques ; ceci permettra
d’évaluer la longueur du parcours par stadimétrie et de détecter plus facilement une
éventuelle faute de lecture ;
● les points de gauche au trait niveleur uniquement (« seulement » huit lectures par
station).

À l’origine comme à l’extrémité, il faut placer chaque mire sur le point pour avoir deux
mesures indépendantes.

À chaque station :

● vérifier que la lecture au trait niveleur est égale à la moyenne arithmétique des
lectures aux traits stadimétriques ;
● effectuer le contrôle de marche : on peut calculer deux fois la dénivelée entre deux
points jumelés (par exemple g1 et d1), une fois grâce aux lectures avant de la station
précédente (S1) et une autre fois grâce aux lectures arrière de la station suivante (S 2).
On compare ensuite les résultats obtenus. Ce contrôle vérifie la stabilité des points
d’une station à l’autre et permet de détecter immédiatement une faute de lecture. Dans

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le cas de mires à double graduation, on contrôlera aussi la valeur du décalage entre
les deux graduations de la mire Invar (voir § 3.2).

C’est l’écart entre les valeurs absolues des deux dénivelées indépendantes fournies par
les cheminements gauche et droite reliant deux points A et B distants de 1 km qui est
donné comme « écart type pour 1 km de cheminement double ». Si cet écart est inférieur
à la tolérance, on prend comme valeur absolue de la dénivelée définitive la moyenne
arithmétique des deux dénivelées.

Ci-dessous est donné un exemple de tableau de lecture avec ses contrôles.

Lectures avant ∆H ∆H
St Lectures arrières (mm) Contrôle Contrôle
(mm) gauche droite
gauche droite ∆H g-d gauche droite ∆H g-d (mm) (mm)
s’ = 0 645 s’ = 1 700
S1 n = 0 535 n = 0 535 0 000 n = 1 690 n = 1 489 0 201 —1 155 — 0 954
s = 0 424 s = 1 679
s’ = 0 732 s’ = 1 934
S2 n = 0 612 n = 0 411 0 201 n = 1 814 n = 1 912 — 0 098 — 1 202 — 1 501
s = 0 492 s = 1 694
Etc. .... .... .... .... .... .... .... ....
s’ = 1 772 s’ = 1 184
Sn n = 1 642 n = 1 511 0 131 n = 1 054 n = 1 054 0 000 0 588 0 457
s = 1 512 s = 0 924
Somme 5 001 5 003

Les dénivelées gauche-droite en visée arrière à la première station et en visée avant à la


dernière station doivent être nulles car il n’y a, à ces endroits, qu’un seul point, respecti-
vement point de départ et point d’arrivée.

Le contrôle de marche sur les stations S1 et S2 se fait en comparant la dénivelée


gauche-droite arrière à la dénivelée gauche-droite avant (dans notre exemple, 201 mm
dans les deux cas).

On contrôle aussi que n ≈ (s’ + s)/2. On peut accessoirement contrôler l’égalité des
portées par stadimétrie.

Le contrôle final global porte sur la somme des dénivelées du parcours de gauche qui doit
être égale à la somme des dénivelés du parcours de droite.

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Remarque
Une autre méthode (plus
longue car multipliant les
mises en station par deux)
consiste à n’utiliser qu’un
seul cheminement de
points mais en faisant
deux stations entre cha-
que couple de points
(fig. 5.21-a.). On utilisera
toujours un opérateur
avec un niveau, un aide Fig. 5.21-a. : Cheminement par double station
avec une mire Invar, cra-
paud, etc.

 Précision et tolérances


d’un nivellement par cheminement
L’écart type au kilomètre de cheminement double est de l’ordre de ± 1 mm.
La norme DIN 18723 décrit les méthodes de mesure et de définition de ces écarts types
pour un niveau. Les tolérances réglementaires sont données au paragraphe 1.3.5.
L’ordre de grandeur pour un nivellement de précision est :
● T∆H = ± 13 mm pour 1 km de cheminement avec portées moyennes supérieures à
30 m ;
● T∆H = ± 16 mm pour 1 km de cheminement avec 50 portées de 20 m (25 dénivelées).

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DE HAUTE PRÉCISION
 Niveaux de haute précision
Leurs caractéristiques sont légèrement meilleures
que celles des meilleurs niveaux de précision dont
ils se distinguent souvent par l’ajout d’un micro-
mètre optique, seul système permettant d’apprécier
le centième de millimètre dans les lectures sur la
mire (voir la description § 3.3).

N3 Doc. Leica

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Ainsi le NA2 auquel on ajoute un micromètre optique (appareil indépendant fixé sur le
niveau) devient-il un niveau de haute précision.
Un des appareils les plus performants dans ce
domaine est le N3: niveau à bulle torique à coïn-
cidence, écart type de ± 0,2 mm pour 1 km de
cheminement double, très peu sensible aux
vibrations, champs magnétiques, etc., il dispose
d’un micromètre optique incorporé visible dans
le même oculaire que la bulle à coïncidence
pour être sûr du réglage optimum à l’instant de
la lecture.
Son calage est assuré par une nivelle torique de
section parabolique de grande sensibilité
(±3 mgon pour 2 mm). Cette nivelle est très
précisément centrée par un système de mise en
coïncidence des deux extrémités de la bulle
(fig. 5.22.). La bulle est optiquement découpée Fig. 5.22. : Système de bulle coupée
par un système de prismes ; l’opérateur fait
coïncider les deux demi-bulles qu’il voit dans le
prisme central : à cet instant, la bulle est
« parfaitement » centrée. La précision de calage est supérieure à celle d’un compensateur
mais ce calage doit être effectué avant chaque visée, ce qui donne l’avantage de la
rapidité au niveau automatique, actuellement le plus répandu.

 Mires de précision


La plus utilisée est la mire Invar à double échelle
(fig. 5.23.). La graduation, dont les traits ont une
forme oblongue particulière, est portée par un ruban
de métal Invar (dilatation inférieure à 1.10–6/°C) de
trois mètres de long, fixé au bas de la mire et main-
tenu sous tension constante par un ressort situé en
partie supérieure. Les chiffres (en centimètre,
fig. 5.23.) sont peints sur le support.
Les deux échelles (gauche et droite) du ruban sont
décalées d’une constante connue (ou mesurable), de
manière à contrôler les résultats et à détecter toute
faute de lecture. Le décalage de la mire Wild par
exemple, est égal à 301,55 cm. L’inscription des
divisions se fait au moyen d’un laser guidé par inter-
férométrie de manière à optimiser les contours et à Fig. 5.23. : Mire Invar
assurer des irrégularités inférieures à 0,01 mm.

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Posée sur un socle spécial, ou crapaud, sur lequel elle se centre grâce à un cylindre de
positionnement, la mire est calée verticalement par l’intermédiaire de sa nivelle sphé-
rique, et maintenue immobile à l’aide de contrefiches (fig. 5.20-a.).
La forme oblongue des graduations permet un pointé
par tangence du coin formé par la partie gauche des fils
du réticule des niveaux de précision (voir fig. 5.24.).
Ceci donne une précision de pointé meilleure que le
simple alignement ou que l’encadrement.
Attention à la tenue de la mire et à la stabilité des
points : on cherche à approcher le centième de milli-
mètre. De même, veillez à ne pas provoquer l’enfonce-
Fig. 5.24. : Pointé sur Mire ment des crapauds en posant la mire brutalement ou en
marchant près du crapaud sur un sol meuble.

 Lectures sur mire avec micromètre optique


Une des limites de la précision du nivellement est la capacité humaine à apprécier une
valeur au millimètre près sur une mire graduée en centimètre. L’appréciation dépend de
l’acuité visuelle de l’opérateur et reste subjective. Le micromètre optique permet d’amé-
liorer la précision en fournissant un appoint de lecture jusqu’au centième de millimètre.

Fig. 5.25. : Lecture avec micromètre optique

Le principe du micromètre optique est le suivant (fig. 5.25.) : une lame de verre à faces
parallèles, inclinable par rotation autour d’un axe horizontal lié à l’appareil, déplace l’axe
optique parallèlement à lui-même (suivant la verticale) de la valeur de l’appoint à
évaluer sur la mire. Ce déplacement est piloté par l’opérateur. La valeur de la rotation est

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traduite par le mécanisme du micromètre en une longueur de déplacement vertical,
affichée dans un oculaire placé généralement à côté de l’oculaire de visée. Sur la figure
5.25., on lit par exemple 87,941 cm.

Remarque
La valeur 87,941 cm ne correspond pas à la position réelle du fil niveleur sur la mire ;
cette dernière est de l’ordre de 87,5 cm. Il existe donc une constante qui est introduite
de manière à ne lire que des quantités positives sur l’écran du micromètre. Cette
constante s’élimine par différence lors du calcul des dénivelées.

En pratique, il n’y a pas d’ambiguïté sur le choix du fil à pointer car le débattement du
micromètre n’est que de 10 mm ; en effet, il n’existe à chaque visée qu’une seule
graduation accessible par le déplacement apparent du réticule.

 Les cheminements de haute precision


Les portées ne doivent pas excéder 35 m, l’égalité des portées étant réalisée à 1 m près.

 Cheminements aller et retour


Il s’agit d’observer le cheminement dans les deux sens, sur crapauds, ou mieux, sur
piquets métalliques enfoncés à refus.

À chaque station, il faut lire les deux échelles de deux mires Invar, placées l’une à l’avant,
l’autre à l’arrière, en inversant les mires. Si l’aller et le retour ont lieu sur les mêmes
points (piquets stables), chaque dénivelée fait l’objet de quatre déterminations indé-
pendantes, ce qui améliore la précision.

 Nivellement double


Le principe reste celui exposé au paragraphe 2.3. en effectuant des lectures sur les deux
graduations des deux mires Invar, soient 24 lectures par station. L’opérateur commence
généralement par faire un tour d’horizon des mires posées sur les points di–1, gi–1, gi et
di en sens horaire (voir fig. 5.21.) . Puis l’opérateur inverse le sens de rotation pour lire
les mires sur les points di, gi, gi–1 et di–1 : ceci permet de limiter l’effet des rattrapages
de jeu dans le mécanisme de guidage en rotation.

Comme dans toutes les méthodes utilisant deux mires, la « mire arrière » devient « mire
avant » à la dénivelée suivante et réciproquement, afin d’éliminer une éventuelle erreur
systématique au talon de la mire.

Pour réduire le nombre considérable de lectures, on utilise la méthode Merlin, dérivée


de la méthode Cholesky : elle consiste à ne lire qu’un seul des deux fils stadimétriques
(s’ ou s au lieu de s’ et s), la portée étant alors évaluée par P = 200.(s´ – n) ou bien
P = 200.(n – s). Il ne reste plus que 16 lectures !

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Il est encore possible de réduire ce nombre en ne lisant les fils stadimétriques que sur une
seule des deux échelles (gauche ou droite). Par exemple, pour chacun des deux chemine-
ments indépendants, les lectures sont les suivantes : fils s’ et n sur la graduation de gauche
de la mire, fils n sur la graduation de droite, ce qui réduit le nombre de lectures à 12 par
station.
Et, à chaque station, on doit toujours :

● effectuer le contrôle de marche et la vérification de la cohérence des couples stadi-


métriques et niveleur ;
● vérifier l’écart d’échelle, c’est-à-dire (fil niveleur gauche) – (fil niveleur droite) ≈
301,55 cm pour les mires Invar Wild.
Le tableau NIMINA2.XLS, fourni sur le cédérom, permet de calculer un chemi-
nement simple de précision.

 Erreurs à prendre en compte


La précision recherchée étant importante, il faut prendre en compte de nouvelles sources
d’erreur qui peuvent être négligées en nivellement ordinaire ou en nivellement de préci-
sion. À l’inverse, les erreurs systématiques citées pour le nivellement ordinaire sont
pratiquement éliminées par les méthodes et les appareils utilisés.

 Erreur de niveau apparent


Ce phénomène est étudié en détail dans le chapitre 6 sur le nivellement indirect, para-
graphe 5. Les formules qui y sont démontrées restent valables dans le cas du nivellement
direct avec un angle zénithal V égal à 100 gon.

La réfraction atmosphérique incurve le trajet des rayons optiques vers le sol et diminue
la lecture sur la mire. La courbure de la terre augmente la lecture sur la mire. La
combinaison des deux erreurs, qui vont en sens inverse l’une de l’autre, est nommée
erreur de niveau apparent. La correction de niveau apparent Cna à apporter à toute
dénivelée est toujours positive. Pour une portée P en kilomètres, Cna exprimée en
mètres vaut :
2
P km
∆Hréel = ∆Hobservé + Cna et Cna = -----------
- en mètres.
15, 2

L’ordre de grandeur de cette correction est de 0,1 mm à 35 m.


Ceci étant comparable à la précision recherchée en nivellement de haute précision, le
phénomène ne peut plus être négligé. En fait, en raison de sa nature, cette erreur est
éliminée par l’égalité des portées. Elle pourra donc être négligée, sauf pour les points
rayonnés pour lesquels la portée avant serait différente de la portée arrière de plus de
15 m.

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Le fait de ne pas faire de portées de plus de 30 m permet aussi de minimiser les
phénomènes de réfraction asymétrique (modification du coefficient de réfraction d’un
point à l’autre d’un cheminement). Il faut aussi éviter les visées rasantes, les visées trop
dissymétriques (une lecture très haute sur la mire suivie d’une lecture très basse), les
visées par fort flamboiement de l’air, les visées proches d’objets massifs dont la tempé-
rature peut être très différente de l’air ambiant (cours d’eau, rochers, murs...).

 Erreur de calage


du compensateur d'un niveau automatique
Le compensateur étant lié à l’axe optique (O) de la lunette, son erreur de calage e a le
même signe que l’inclinaison i de l’axe optique sur l’horizontale. Comme l’axe
optique est perpendiculaire à l’axe principal (P), le défaut de verticalité de ce dernier est
aussi égal à i.
Dans le cas de la figure 5.26., le compensateur ne « relève pas assez la visée » lors de la
visée sur le point B pour rétablir son horizontalité. Il subsiste une erreur e = m´b – mb.
Si l’on retourne l’appareil pour viser A, le compensateur « n’abaissera pas suffisamment
la visée » et il subsistera une erreur e = m´a – ma.
L’erreur de calage du compensateur sera donc positive vers l’arrière (sur l’exemple,
fig. 5.26.) et négative vers l’avant, engendrant des erreurs e opposées si les portées sont
égales.
Il apparaît une erreur sur la dénivelée ayant pour valeur :

∆H´AB = (m´a – m´b ) = (ma + e) – (mb – e) = (ma – mb) + 2e = ∆H AB + 2e

Si la même erreur se cumule sur plusieurs dénivelées, elle devient trop importante sur le
cheminement complet.

Fig. 5.26. : Compensateur faussé

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On peut tout de même minimiser l’effet de cette erreur en procédant comme schématisé
sur la figure 5.27. :

Fig. 5.27. : Élimination du défaut du compensateur

Le défaut de calage du compensateur a toujours le même sens par rapport à l’appareil.


Pour inverser le sens de l’erreur 2e, il suffit de caler l’axe vertical une fois « à gauche »
et une fois « à droite » de la verticale réelle (si l’on se réfère à la figure 5.26. sur laquelle
il est « à droite » et si l’on raisonne dans le plan de la figure). On obtient ainsi un effet de
compensation toutes les deux dénivelées, comme schématisé sur la figure 5.27.
La nivelle sphérique occupant une position fixe sur le niveau par rapport à l’axe optique,
l’opérateur s’arrange pour caler l’appareil une fois sur deux dans la même position (par
exemple, nivelle à gauche du sens de parcours) et alternativement dans la position diamé-
tralement opposée. L’erreur e change de signe et s’annule toutes les deux dénivelées.
● Aux stations impaires, par exemple, l’opérateur dirige la lunette vers la mire arrière
avant de caler la nivelle sphérique.
● Aux stations paires, l’opérateur dirige la lunette vers la mire avant puis cale la nivelle
sphérique.
Si toutes les portées sont sensiblement égales, l’erreur due au déréglage du compensa-
teur s’élimine toutes les deux stations.
On notera une certaine méfiance des professionnels vis-à-vis des pendules des niveaux
automatiques, qui subiraient l’influence d’un environnement métallique ou électrique.

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 Tolérances d’un cheminement de haute précision
L’écart type sur un kilomètre de cheminement double en haute précision est de l’ordre de
± 0,2 à ± 0,7 mm.
Les tolérances sont données au paragraphe 1.3.5. L’ordre de grandeur en nivellement de
haute précision est le suivant :
● T∆H = ± 8 mm pour 1 km de cheminement avec portées moyennes supérieures à 30 m.
● T∆H = ± 10 mm pour 1 km de cheminement avec 50 portées de 20 m (25 dénivelées).

 Classement des niveaux


en fonction de l’ordre du nivellement
Les nivellements se classent suivant le degré de précision requis. Chaque ordre est
associé à un degré de précision que l’on peut rapprocher de l’écart type constructeur de
chaque appareil. La progression suivante est habituellement utilisée en France.

Ordre Précision Niveaux de la gamme Leica


(mm / km)
Mire Invar obligatoire.
I ± (0,1 à 0,5)
N3, NA2 avec micromètre, NA3000 (numérique).
II ± (0,5 à 1,0) NA2 sans micromètre, NA2002 avec mire Invar à codes-barres
Avec mire de nivellement
III ± (1,0 à 1,5)
NA3000, NA2002, NA28, NA828.
IV ± (1,5 à 2,0) NA24, NA824, Kernlevel, NA20.

Les précisions (ou écarts types) sont toujours donnés pour 1 km de nivellement double.

 LES NIVEAUX NUMÉRIQUES


Cette technique est très récente pour le nivellement :
le niveau numérique NA2000 de Leica à lecture sur
mire à codes-barres est commercialisé depuis 1990
(la première évolution en NA2002 date de 1993).

NA3003. Doc. Leica

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 Principe
La lecture sur la mire est prise en charge par un système de reconnaissance d’une portion
de code-barre lue sur une mire spécifique (voir fig. 5.28.). L’image de la mire utilisée
est mémorisée dans l’appareil (sous forme numérique) et ce dernier détecte l’endroit de
la mire sur lequel pointe l’opérateur par comparaison entre l’image numérisée du secteur
de mire visible et l’image virtuelle en mémoire morte.

Cette phase de corrélation permet de mesurer la lecture sur la mire et l’éloignement de


la mire à l’appareil (distance horizontale station-mire) avec une précision allant jusqu’à
± 0,01 mm sur la hauteur, et de l’ordre de ± 1 à ± 5 cm sur la distance horizontale et sur
des portées classiques jusqu’à 30 m (± 3 à ± 5 mm à 10 m, précision comparable à celle
d’un ruban de classe III).

Fig. 5.28. : Lecture sur mire à codes barres

Le faisceau lumineux issu de la mire est séparé dans le répartiteur optique de l’appareil
en un faisceau de lumière visible pour l’opérateur et en un faisceau de lumière infra-
rouge qui est dévié vers une photodiode pour les mesures.

L’ensemble d’une séquence de mesure se découpe en quatre étapes pour un temps total
inférieur à trois secondes:

● visée et mise au point (par l’opérateur),


● déclenchement de la mesure numérique (l’appareil active automatiquement le
contrôle du compensateur),

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● lecture de la mire (de 0,004 à 1 seconde en fonction de la distance de la mire).
● corrélation approximative (de 0,3 à 1 seconde),
● corrélation fine (de 0,5 à 1 seconde) et affichage de lecture et de la distance.
Le principal avantage est d’éliminer toute faute de lecture ou de retranscription due
à l’opérateur, et de pouvoir enchaîner directement les mesures de terrain par un traite-
ment informatique. Le gain de temps, estimé à 50 % par le constructeur, autorise donc
un amortissement rapide de l’appareil.
La rapidité est assurée par le fait que la précision de la mesure ne dépend pas de la qualité
de la mise au point et que le centrage du fil vertical du réticule sur la mire peut être
approximatif (voir limites au paragraphe 4.2.). L’opérateur pointe donc plus rapidement.
La qualité de la mise au point influence cependant le temps de mesure en augmentant le
temps de corrélation.
De nombreux programmes permettent d’automatiser le nivellement : par exemple, le
calcul de contrôle de marche automatique lors d’un cheminement double, ou les calculs
d’aide à l’implantation, ou le réglage de l’appareil (mesure et prise en compte de l’incli-
naison de l’axe optique).
La mesure de distance est plus précise que par stadimétrie mais n’est utilisable que sur
de petites portées. Cela offre la possibilité d’utiliser ces appareils pour des levers de détail
« grossiers » d’avant-projets (courbes de niveaux, etc.) ou des implantations planimétri-
ques nécessitant peu de précision (terrassements, etc.) grâce à leur cercle horizontal.

 Limites d’emploi


La largeur de mire minimale à intercepter est de 14 mm à 100 m (ou 0,3 mm à 2 m).
La largeur du code d’une mire standard étant de 50 mm (22 mm pour les mires Invar),
ceci laisse à l’opérateur une importante marge de manœuvre dans le centrage de la mire.
L’orientation de la mire vers le niveau autorise une rotation allant jusqu’à 50 gon autour
de son axe vertical.
Le flamboiement de l’air perturbe le système de mesure puisqu’il provoque une diminu-
tion du contraste de l’image. Les perturbations du compensateur dues à des vibrations,
champs magnétiques, etc. est le même que sur les autres niveaux automatiques. Un
programme de mesures répétitives permet de réaliser une série de mesures, d’en afficher
directement la moyenne ainsi que l’écart type afin d’apprécier immédiatement la préci-
sion de mesure.
Les variations d’éclairage de la mire sont prises en compte par le système de mesure
(zones d’ombre sur la mire). Le temps de mesure peut être augmenté en cas de mauvaises
conditions de luminosité.
L’appareil ne peut pas mesurer sous une lumière artificielle dépourvue de composante
infrarouge.

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Pour le recouvrement de la mire, la portion de
code-barre minimale de la mire nécessaire à la lec-
ture automatique est de 30 éléments de code, soit
une projection de 70 mm du code-mire sur le détec-
teur (un élément de base mesure 2,025 mm ; une
mire comporte 2 000 éléments répartis sur 4,05 m).
Le logiciel de corrélation est capable d’identifier une
zone couverte (branchages, etc.) en fonction des
zones adjacentes et de corriger un recouvrement. Le
Fig. 5.29. : Limites de perception
seuil de fiabilité des mesures a été fixé à 20 % de
recouvrement au maximum.
De même, en nivellement de précision, il faut limiter la zone libre au-dessus de la mire à
20 % de la hauteur interceptée pour conserver une bonne précision de corrélation (voir
fig. 5.29.).

 CARACTÉRISTIQUES DES NIVEAUX NUMÉRIQUES 1


Le tableau suivant détaille les caractéristiques des niveaux numériques Leica.

Modèle NA2002 NA3003


Écart type (mm /1 km chem. double ± 0,9 ± 0,4
avec mire Invar)
Plage de mesure 1,8 à 60 m 1,8 m à 60 m
Résolution de la dénivelée 0,1 mm 0,01 mm
Précision sur la distance à 10 m 3 à 5 mm 3 à 5 mm
Temps de mesure 4s 4s
Grossissement 24 24
Champ à 100 m (m) 3,5 3,5
Précision de calage (dmgon) ±2 ±1
Plage de débattement (cgon) ± 20 ± 20
Sensibilité de la nivelle sphérique (cgon / 2 mm) 13 13
Masse (kg) 2,5 2,5

Le NA3003 est un niveau numérique de précision utilisable en nivellement jusqu’à


l’ordre I (voir § 3.6). Le NA2002 est un niveau numérique d’ingénieur utilisable en
nivellement jusqu’à l’ordre II, avec mire Invar à code-barre.

1
Les modèles détaillés dans le tableau sont ceux de la gamme Leica, première entreprise à avoir bre-
veté cette technologie.

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On peut ajouter à cette gamme d’appareils numériques le modèle RENI 002A, de Zeiss,
qui est un niveau à bulle semi-automatique de haute précision, dont seule la lecture de
l’appoint micrométrique est enregistrée numériquement. L’opérateur entre manuel-
lement les valeurs entières lues sur la mire.

Remarque
La possibilité de lecture automatique de ces appareils permet d’envisager un emploi en
mode automatique pour une surveillance d’ouvrage. Ils sont alors dotés d’un dispositif
de mise au point automatique et couplés à un dispositif d’enregistrement et/ou de
transmission de données.

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NIVELLEMENT
INDIRECT

Il est intéressant d’étudier en détail cette technique puisque c’est le moyen de mesure
utilisé par les stations totales. Il est donc appelé à se généraliser, même s’il reste moins
précis sur les dénivelées que le nivellement direct.

 PRINCIPE DU NIVELLEMENT INDIRECT


TRIGONOMÉTRIQUE
Le nivellement indirect trigono-
métrique permet de déterminer la
dénivelée ∆H entre la station T
d’un théodolite et un point P visé.
Ceci est fait par la mesure de la
distance inclinée suivant la ligne
de visée Di et de l’angle zénithal
(noté V sur la figure 6.1.).
À partir du schéma, on peut écrire
que :

∆HTP = ht + Di.cosV – hv
Fig. 6.1. : Nivellement indirect trigonométrique
∆HTP est la dénivelée de T vers P.
ht est la hauteur de station (ou hauteur des tourillons).
hv est la hauteur de voyant ou plus généralement la hauteur visée au-dessus du point
cherché (on peut aussi poser une mire en P).

NIVELLEMENT INDIRECT 

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On en déduit la distance horizontale Dh : DhTP = Di.sinV

∆H + Dh
2 2
On en déduit la distance suivant la pente Dp : Dp =

Remarque
● Le terme Di.cosV est appelé « dénivelée instrumentale ». Il est noté ∆hi. C’est la
dénivelée entre l’axe des tourillons (t) du théodolite et le point p visé.
● Dh ne dépend pas de hv et ht : elle n’est fonction que de Di et de V.
● L’appellation « trigonométrique » vient des calculs de trigonométrie simples don-
nant ∆H et Dh.

 NIVELLEMENT INDIRECT GÉODÉSIQUE


Ce type de nivellement permet la détermi-
nation de la dénivelée entre le point de sta-
tion T et un point P visé à partir de la
connaissance des coordonnées planimétri-
ques de T et P et de la mesure de l’angle
vertical V (fig. 6.2.).
La distance horizontale Dh est déduite des
coordonnées de T et P comme suit :

( ET – EP ) + ( NT – NP )
2 2
Dr =
Fig. 6.2. : Nivellement indirect géodésique
Dr
Do = Dr – Cr = -------------- ≈ Dr ⋅ ( 1 – kr )
1 + kr

Dh T = Do ⋅  1 + -----T-
h
 R N

DhT est la distance horizontale entre T et P réduite à la station T.


hT est la hauteur du point de station au-dessus de l’ellipsoïde (voir l’exemple de calcul
complet au chapitre 4 paragraphe 7.).
RN ≈ 6 380 km en France.

Dh T
La dénivelée instrumentale ∆hi vaut : ∆h i = ----------- = Dh T ⋅ cotanV
tan V
La dénivelée cherchée de T vers P vaut donc : ∆HTP = ht + DhT . cotanV – hv

 NIVELLEMENT INDIRECT

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 COMPARAISON
AVEC LE NIVELLEMENT DIRECT
Les avantages du nivellement indirect par rapport au nivellement direct sont les suivants :

● on peut faire du nivellement indirect en terrain à forte pente sans multiplier le nombre
des stations contrairement au nivellement direct ;
● la mesure de la dénivelée est faite en station sur le point connu, ce qui peut faire
gagner du temps lors d’un cheminement ou lors d’un lever de détails par rayonnement
puisqu’on obtient directement l’altitude des points visés outre leurs coordonnées en
planimétrie ;
● si l’on utilise un théodolite électronique, on peut faire des visées très longues, de
plusieurs kilomètres, ce qui n’est pas possible en nivellement direct, une lecture sur
mire à 100 m étant déjà difficile.

Les inconvénients du nivellement indirect par rapport au nivellement direct sont les
suivants :

● sur un chantier, pour obtenir une simple dénivelée en vue d’une vérification ou d’une
implantation, le niveau reste plus simple et plus rapide à mettre en station et surtout
plus facile à maîtriser par des non spécialistes ;
● les longues portées obligent à prendre en compte les erreurs dues à la sphéricité
terrestre, à la réfraction atmosphérique, et les corrections de réduction à l’ellipsoïde.
Mais l’informatique remédie à cet inconvénient en fournissant directement les don-
nées corrigées de ces erreurs. Seul le nivellement direct de précision permet d’obtenir
des précisions millimétriques sur les dénivelées. La précision des instruments de
mesure électronique des longueurs des stations modernes (IMEL) permet d’appro-
cher la précision du centimètre sur la dénivelée sur des portées de l’ordre du kilo-
mètre.

Comparons les précisions théoriques obtenues en nivellement direct et indirect :

● En nivellement direct ordinaire avec un niveau de chantier (type NA28), l’écart type
sur 1 km de nivellement double est de ± 1,5 mm.
● En nivellement direct de précision avec un niveau de type NA2, micromètre et mire
Invar, l’écart type sur 1 km de nivellement double est de ± 0,3 mm.
● En nivellement indirect trigonométrique (plutôt utilisé en canevas polygonal), avec
une station totale, par exemple une station TC1000 où :
● l’écart type sur la mesure de V donné par le constructeur est σV = ± 1 mgon ;
● l’écart type sur une mesure de distance est σDi = ± 1 cm sur 1 km ;
● l’écart type sur la mesure de la hauteur de station est σht = ± 2 mm ;
● l’écart type sur la mesure de la hauteur de voyant est σhv = ± 2 mm.

NIVELLEMENT INDIRECT 

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l’écart type sur la mesure de la dénivelée est obtenu à partir de la formule donnant la
dénivelée ∆H par : σ∆H2 = σht2 + σhv2 + (σDi . cosV) 2 + (σVrad . Di.sinV)2 ce qui donne pour
une distance Dh de 1 km et un angle V de 80 gon : σ∆Hmaxi ≈ ± 16 mm.

● En nivellement indirect géodésique (plutôt utilisé en canevas d’ensemble), avec un


écart type sur Dh : σDh = ± 4 / 2,7 = ± 1,5 cm en canevas de précision,
σDh = ± 20 / 2,7 = ± 7,4 cm en canevas ordinaire.

L’écart type sur la dénivelée ∆H est, avec un théodolite T2 par exemple où l’écart type
sur la mesure de V donné par le constructeur est σV = ± 2,5 dmgon est donné par : σ∆H2
= σht2 + σhv2 + (σDhcotV) 2 + [Dh (1+ cot2V)σVrad]2 soit, pour une distance Dh de 1 km et
un angle V de 80 gon :
σ∆Hmaxi ≈ ± 18 mm en canevas de précision,
σ∆Hmaxi ≈ ± 30 mm en canevas ordinaire.

Il faut ajouter à ces valeurs l’incertitude sur le terme de correction de l’erreur de niveau
apparent (voir § 5 et 9).

La précision en nivellement direct est donc toujours meilleure, avec les réserves
suivantes :

● le nivellement direct utilisé est un nivellement double (long et coûteux) ;


● la précision du nivellement indirect peut être améliorée par visées réciproques
(± 16/ 2 ≈ ± 11 mm), ce qui peut être suffisant suivant le type de travaux à effectuer.

On peut conclure à partir des formules donnant les écarts types sur ∆H que :

● plus la distance de visée est importante, plus la lecture sur V doit être soignée ;
● plus la visée est inclinée et plus la mesure de Di doit être soignée.

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SUR COURTE PORTÉE
Une portée est dite courte si sa longueur (distance horizontale Dh) est inférieure à 500 m.

 Nivellement indirect


avec un théodolite optico-mécanique
Sur de très courtes portées (Dh < 100 m), on peut effectuer un nivellement indirect avec
un théodolite optico-mécanique, une chaîne et une mire. La précision obtenue est
médiocre (voir calculs § 4.1.1) mais peut être suffisante dans certains cas, par exemple,
pour le calcul d’altitudes approchées pour un avant-projet de terrassement.

 NIVELLEMENT INDIRECT

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 Cas où la distance suivant la pente Dp est mesurable
C’est le cas si le terrain présente une
pente régulière entre S et A (fig. 6.3.).
On peut alors mesurer directement la
distance Dp à la chaîne avec une pré-
cision correcte (voir estimation ci-
après).
La méthode est la suivante : depuis
le théodolite stationné en S, l’opéra-
teur vise la mire en interceptant la
graduation correspondante à la hau-
teur des tourillons ht de sorte que la
visée soit parallèle à la droite SA dont
l’opérateur a mesuré la longueur Dp.
Il lit l’angle V correspondant, il
mesure Dp et en déduit que : Fig. 6.3. : Distance suivant la pente mesurable

Dh = Dp.sinV
∆H = Dp.cosV
HA = HS + ∆H

La précision espérée sur ∆H se calcule comme suit :


on revient à la formule générale pour tenir compte de la mesure de ht et de la lecture hv
sur la mire. L'écart type sur la dénivelée vaut :
σ∆H2 = σht2 + σhv2 + (Dp . sinV. σV rad) 2 + (σDp . cosV) 2 ;
● l’on peut estimer connaître ht à ± 2 mm près ;
● l’on peut estimer faire une erreur de ± 2,5 mm sur le pointé de hv sur la mire à une
distance d’environ 100 m ;
● si on utilise un T16, l’écart type sur la mesure de V est de l’ordre de ± 2,5 mgon
(valeur usuelle) ;
● l’écart type sur la mesure d’une distance Dp de l’ordre de 100 m à la chaîne est au
mieux de ± 10 mm.
Pour une distance Dp de l’ordre de 100 m et un angle V de l’ordre de 90 gon, on obtient :
σ∆H ≈ ± 5 mm. Cette précision est largement suffisante pour les travaux courants. Elle
dépend essentiellement de la précision du mesurage de Dp.

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 Cas où si la distance
suivant la pente Dp n’est pas mesurable
C’est le cas si la pente est irrégulière, sur un
terrain fortement bosselé, par exemple, s’il
y a des obstacles, etc.

 Méthode

Il faut calculer la distance horizontale Dh


de la station S à partir des lectures sur une
mire posée en A (fig. 6.4.). Sur un tachéo-
mètre optico-mécanique, ceci peut être
effectué par stadimétrie avec une précision
médiocre (voir stadimétrie en nivellement
Fig. 6.4. : Distance suivant direct, chapitre 5).
la pente non mesurable
On détermine Dh par stadimétrie à partir
des lectures m1 , m2 et V.

La dénivelée ∆H est ensuite déterminée par : ∆H = ht + Dh . cotan V – Lm

Dh.cotV étant la dénivelée instrumentale notée ∆hi.


Or, on cherche à calculer Dh en fonction des
lectures m1 et m2 sur les fils stadimétriques
(fig. 6.5.).
Rappel (voir le chapitre 5, § 1.2.6) :
α est l’angle stadimétrique ; la constante
stadimétrique correspondante est :
1
K = ------------------------- ≈ 100
2 tan ( α /2 )

Soit L la longueur interceptée sur la mire, on


a : L = hm 2 – hm 1
Fig. 6.5. : Stadimétrie avec visée inclinée

1 1
soit : L = Dh ⋅ -------------------------------- – --------------------------------
tan ( V – α /2 ) tan ( V + α /2 )

1 + tan ( V ) ⋅ tan ( α /2 ) 1 – tan ( V ) ⋅ tan ( α /2 )


donc : L = Dh ⋅ ----------------------------------------------------- – ----------------------------------------------------
tan ( V ) – tan ( α /2 ) tan ( V ) + tan ( α /2 )

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2 tan ( α /2 ) ⋅ [ 1 + tan V ]
2 2
L cotan V + 1
enfin : ------- = --------------------------------------------------------
- = -----------------------------------------------------------------
-.
tan V – tan ( α /2 ) K [ 1 – cotan V ⋅ tan ( α /2 ) ]
Dh 2 2 2 2

Finalement, on obtient :
cot V 2
Dh = K ⋅ L ⋅ sin V 1 –  ----------- et ∆H = ht + D h ⋅ cotanV – Lm
2
 2K 

Remarque
Pour V = 100 gon, on retrouve l’expression issue de la stadimétrie pour le nivellement
direct Dh = K.L où L est la longueur interceptée sur la mire.

cotanV 2
Dans la pratique, cette expression est simplifiée en considérant que le terme  -----------------
 2K 
est négligeable devant 1. V étant l’angle vertical lu sur une graduation quelconque de
la mire, on obtient les expressions approchées employées ci-dessous :

Dh = K ⋅ L ⋅ sin V
2

sin ( 2V )
∆H = ht + K ⋅ L ⋅ sin V ⋅ cos V = K ⋅ L ⋅ ------------------- – Lm
2
Il existe d’autres méthodes qui sont abordées dans le chapitre 4.

 Vérification de la validité de cette approximation

Cette approximation revient à dire que, sur la mire (fig. 6.6.) H1H2 ≈ m1 m2 . sinV.
L’erreur commise sur la distance horizontale Dh par
l’approximation précédente est de :

2 
2 cotan V 
∆Dh = K ⋅ L ⋅ sin V ------------------ 2
- 
4K  Dh
Dh  ∆Dh = ----------------------------------
-
( 2K tan V ) – 1
2
L = -------------------------------------------------------
- 
cotan V 
2
K ⋅ sin V  1 – ------------------
2
2  
-

4K 
Pour une distance horizontale de Dh = 100 m, une erreur
sur Dh de l’ordre du millimètre apparaît pour V = 64 gon.
Fig. 6.6. : Approximation
Compte tenu que la précision de lecture des graduations
d’une mire à 30 m donne une incertitude inhérente à la

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stadimétrie de l’ordre de ± 14 cm, on peut considérer que l’approximation précédente est
tout à fait justifiée, son influence sur le résultat étant négligeable devant celle de l’erreur
de lecture sur mire.

La précision espérée sur la connaissance de la dénivelée ∆H est calculée comme suit :

sin 2V
En dérivant l’expression simplifiée donnant ∆H : ∆H = ht + K.L -------------- – Lm, on obtient :
2
sin ( 2V )
d(∆H) = K.L.cos(2V).dVrad + K.dL ------------------- + dht + dLm
2

et comme K.L.sin2V = Dh, on obtient, en termes d’écart-type :

Dh ⋅ cos ( 2V ) 2
sin ( 2V ) 2
σ ∆H = --------------------------------
- σ V rad σ V rad + K ⋅ σ L ------------------- + ( dht ) + ( dLm )
2 2 2 2
2 2
sin V

On peut estimer la précision de lecture sur mire à ± 1 mm jusqu'à 30 m de portée. Il faut


deux lectures pour déterminer L, donc σL ≈ ± 1,4 mm (1. 2 ).

K vaut généralement 100. Si l’on utilise un T16, σV ≈ ± 2,5 mgon.

On obtient un écart type sur ∆H de :

● 2 mm pour V = 100 gon ;


● 2 cm pour V = 90 gon, ∆H ≈ 4 m ;
● 5 cm pour = 75 gon, ∆H ≈ 12 m.

Pour une visée proche de l’horizontale, la précision obtenue reste donc correcte mais se
dégrade au fur et à mesure que la visée s’incline.

Remarque

Voir les chapitres 5, § 1.2.6 et 4, § 4.1 au sujet de la précision sur la connaissance de la


distance horizontale Dh par cette méthode.

Certains tachéomètres dits « autoréducteurs » permettent de lire directement cette dis-


tance grâce à un système de fils stadimétriques à espacement variable en fonction de
l’inclinaison de l’optique, mais le principe de base restant la stadimétrie, la précision
demeure médiocre et ne fournit qu’un ordre de grandeur de Dh ou ∆H, (voir le chapitre
4, § 4.2).

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 Nivellement indirect
avec un théodolite muni d’un IMEL
Il est possible de monter un instrument de mesure élec-
tronique des longueurs (IMEL) sur un théodolite clas-
sique. Par exemple le T16 ou le T2 peuvent être
équipés d’un DI1600, distancemètre à infrarouge qui
se monte sur la lunette ; le point de visée sur le réflec-
teur est alors décalé vers le bas pour tenir compte du
décalage vertical entre l’optique de visée et le distance-
mètre. On peut aussi utiliser directement une station
dont le distancemètre est intégré et coaxial à l’optique
de visée, par exemple : optiques coaxiales des
TC1000, TC1010.
L’IMEL permet de connaître la distance inclinée Di
avec précision. Par exemple, un DI1600 est donné par
le constructeur Wild pour un écart type de ± (3 mm
+ 2 ppm) soit ± 5 mm pour 1 km.
T16 + DI1001. Doc. Leica
Le principe de la mesure est alors celui décrit au para-
graphe 1., figure 6.1. : l’appareil mesure et affiche Di.
Suivant le modèle, il peut aussi calculer et afficher Dh, ∆H, etc. 1

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SUR DES PORTÉES MOYENNES
Les portées moyennes sont celles comprises entre 500 m et 1 500 m.
Pour des portées supérieures à 500 m, il faut tenir compte de deux erreurs systématiques
dont l’influence ne peut plus être négligée : l’erreur due à la sphéricité terrestre et
l’erreur due à la réfraction atmosphérique. Chacune de ces deux erreurs peut être
corrigée séparément. Leur correction globale est appelée correction de niveau appa-
rent. Cette correction est appliquée à la dénivelée ; elle est toujours positive.
Tous les raisonnements de ce paragraphe sont faits à partir de la dénivelée instrumentale
∆hi (voir définition § 1). La dénivelée réelle est obtenue ensuite à partir de la dénivelée
instrumentale par la relation :
∆H = ∆hi + ht – hv

1
Voir aussi le chapitre 7, paragraphe 3. sur les stations totales.

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Les deux phénomènes seront étudiés séparément afin de détailler leur influence et leur
importance respective. L’étude des deux phénomènes amène aux formules finales du
paragraphe 5.3.

 Sphéricité terrestre


Les surfaces de niveau terrestres ne sont pas planes. Localement, elles peuvent être
assimilées à des sphères de rayon moyen (RN + H) à l'altitude H. Cette « sphéricité » de
la terre induit des erreurs lors d’une visée de nivellement indirect (fig. 6.7.).

 Erreur sur la dénivelée instrumentale


L’opérateur doit mesurer la dénivelée instrumentale ∆hi mais, en fait, il mesure ∆h’i plus
petite (fig. 6.7.). L’erreur commise est toujours négative et vaut :
2
Dh
s ∆h = – --------- = ∆h i′ – ∆h i où
2R N

Dh est la distance horizontale de visée Dh ≈ Di.sinV,

RN est le rayon moyen de la terre RN ≈ 6 380 km.

On admet que le rayon de courbure moyen du géoïde est très voisin de celui de l’ellip-
soïde, puisque les ondulations du géoïde par rapport à l’ellipsoïde ne dépassent pas 14 m
en France (voir chap. 2, § 6.1). La dénivelée instrumentale corrigée de la sphéricité vaut
donc :
2
Di
∆hi = Di.cosV – s∆h = Di.cosV + --------- sin V
2
2R N

Fig. 6.7. : Sphéricité terrestre

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 Erreur sur la distance horizontale
À partir de la distance Di mesurée, la distance horizontale calculée est th = Di.sinV (fig.
6.7.) alors que la distance réelle est la longueur de l’arc tm, que l’on peut assimiler à la
corde tm étant donnée la valeur de RN par rapport à Di. L’erreur commise est positive si
2
Dh
V < 100 gon et négative si V > 100 gon, elle vaut : sDh = --------- cot V .
RN
La distance horizontale corrigée de la sphéricité vaut :
2
Di
Dht = Di . sinV – sDh = Di . sinV – -------- sinV . cosV
RN

Dht représente la distance horizontale réduite à l’horizon du point t. Du fait de la sphéri-


cité terrestre, cette distance est différente si on la réduit à l’horizon du point visé P (voir
fig. 6.8. et chap. 4, § 4.7).

 Applications

a) Application 1
Démontrez les expressions de s∆h et sDh don-
nées aux paragraphes 5.1.1. et 5.1.2.

Solution
Dans le triangle tmP (fig. 6.8.) on peut écrire :
Di Dh ∆h i
-------------------------------- = ------------------------------------------ = -----------------------
-
sin ( 100 + α ) sin ( 100 – i – 2 α ) sin ( i + α )

Dans le triangle tnP, on obtient de même :


Di Dh P ∆h i
------------------------------- = ----------------------------
- = -----------------------
-
sin ( 100 – α ) sin ( 100 – i ) sin ( i + α )
Cette dernière relation servira ultérieurement
(voir § 6).
On détermine ensuite la distance horizontale, Fig. 6.8. : Formules pour la sphéricité
soit :
Di ⋅ cos ( i + 2 α )
Dh t = ---------------------------------------
cos α
cos i ⋅ cos ( 2 α ) – sin i ⋅ sin 2 α
donc : Dh t = Di -----------------------------------------------------------------------
cos α
2 cos α – 1 2 sin α ⋅ cos α
2
enfin : Dh t = Di cos i ---------------------------- – sin i --------------------------------
cos α cos α

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Après simplifications et en considérant que cosα ≈ 1, on arrive à :
Dht = Di.[sinV – 2.sinα.cosV]
Dh
On peut écrire : sin α = ---------t ;
2R N
Donc :
Di ⋅ sin V Di ⋅ cos V
2
Di
Dh t = --------------------------------- ≈ Di ⋅ sin V 1 – ------------------------- = Di ⋅ sin V – -------- sin V ⋅ cos V
Di ⋅ cos V RN RN
1 + -----------------------
RN

On détermine ensuite la dénivelée instrumentale, c’est-à-dire :


Di ⋅ sin ( i + α ) sin i ⋅ cos α + sin α ⋅ cos i
∆h i = ----------------------------------- = Di ------------------------------------------------------------
cos α cos α
Dh
Avec cosα ≈ 1, on obtient : ∆hi ≈ Di [ cos V + sin α ⋅ sin V ] = Di cos V + ---------t ⋅ sin V
2R N
2
Di
Donc, en considérant que Dht ≈ Di.sinV, on obtient : ∆h i = Di ⋅ cos V + --------- sin V
2
2R N

Ou encore, en utilisant l’expression complète de Dht :


Di ⋅ sin V Di ⋅ sin V
2 2 2 2
∆h i = Di ⋅ cos V + -------------------------------------------
- + -------------------------------------------- .
2 ( R N + Di ⋅ cos V ) 2 ( R N + Di ⋅ cos V )

b) Application 2
Évaluez la distance horizontale à partir de laquelle l’erreur de sphéricité sur la déni-
velée dépasse 2 cm.

Réponse
Dh ≈ 505 m. Pour cette distance, l’erreur sur Dh varie de 6,3 mm pour V = 90 gon à 4
cm pour V = 50 gon. Elle peut donc être négligée dans une mesure à la chaîne mais pas
avec un IMEL (voir chap. 6, § 6).

c) Application 3
Donnez l’ordre de grandeur des erreurs dues à la sphéricité de la terre sur l’exemple
suivant : Di = 3,5 km, V = 90 gon (notez que cela induit une dénivelée de l’ordre de
548 m).

Réponse
L’erreur de sphéricité est de : s∆h = 937 mm.
L’erreur sur la distance horizontale est de : sDh = 297 mm.

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d) Application 4

Donnez une démarche de calcul fournissant la valeur « exacte » c’est-à-dire sans


approximation, des erreurs de sphéricité et évaluez les erreurs commises sur l’exemple
précédent (voir § 5.1.3.3) en utilisant les formules approchées.

Réponse (fig.6.8)

s∆h = ∆hi – Di.cosV = (CP – RN ) – Di . cosV,

CP2 = RN2 + Di2 – 2.RN . Di . cos(200 – V).

Sur l’exemple précédent, on obtient : s∆h = 936 mm soit un écart inférieur au millimètre.

De même, on peut calculer l’erreur sur la distance horizontale, soit :

sDh = Di.sin(V) – RN.2αrad.

α est calculé comme suit : Di2 = RN2 + (RN + ∆hi) 2 – 2RN . (RN + ∆hi) . cos(2α)

Sur l’exemple précédent, la valeur de l’erreur est toujours la suivante : sDh = 297 mm.

On peut donc conclure que, dans le cadre des mesures courantes, les formules donnant
∆hi et Dh sont suffisamment précises.

e) Application 5

Donnez un ordre de grandeur de l’angle 2α entre la verticale du point de station et la


verticale du point visé pour une distance horizontale de l’ordre de 3 km.

Réponse
2α ≈ 30 mgon pour Dh = 3 km.

 Réfraction atmosphérique

Le trajet optique du rayon lumineux issu du théodolite n’est pas linéaire (fig. 6.9-a.). Il
est incurvé vers la terre par le phénomène de réfraction atmosphérique : on peut assimiler
l’atmosphère à une succession de couches de densité différente décroissante du sol vers
la haute atmosphère ; le rayon lumineux subit alors une déviation vers le sol en chaque
point de sa trajectoire.

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Fig. 6.9-a. : Effet de la réfraction atmosphérique

L’angle de déviation (angle de réfraction noté r) est fonction de la température et de la


pression le long du trajet. L’angle de site réel i´ est : i´ = i – r.
Le rayon de courbure du rayon lumineux
(infrarouge, laser) est d’environ six à huit
fois le rayon terrestre moyen
(R´ ≈ 6,2 . RN). On définit un module de
réfraction atmosphérique mra comme
suit :

R
mra = -----N- ≈ 0,16
R′

Fig. 6.9-b. : Évolution du (mra) dans la journée mra est minimal aux heures les plus
chaudes de la journée.
Au niveau de la mer et à 20°C, mra ≈ 0,16 : c’est la valeur moyenne habituellement
adoptée (fig. 6.9-b.). La valeur moyenne adoptée par le constructeur Leica sur ses appa-
reils électroniques est de 0,13. 1

Le minimum, de l’ordre de 0,11, étant stable d’un jour à l’autre et atteint aux heures les
plus chaudes, c’est à ces moments-là que l’on effectue les longues visées géodésiques,
bien qu’à ces moments le pointé soit rendu plus incertain à cause du flamboiement de
l’air.

1
Dans les appareils les plus récents, l’opérateur peut modifier cette valeur.

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 Erreur sur la dénivelée instrumentale

L’opérateur mesure la dénivelée instrumentale ∆h’i alors qu’il devrait mesurer ∆hi. Ceci
vient du fait qu’il observe l’angle V alors qu’il devrait observer l’angle (V + r) (voir
fig. 6.9-a.). L’erreur commise, notée r∆h , est toujours positive et vaut :
2
Dh
r ∆h = mra --------- = ∆h i ′ – ∆h i
2R N

L’expression de la dénivelée instrumentale corrigée est donc la suivante :


2
Di
∆hi = Di.cosV – r∆h = Di.cosV – mra --------- sin V
2
2R N

 Erreur sur la distance horizontale

Si l’on assimile l'arc tP à la corde (voir fig. 6.9-a.), l’opérateur mesure la distance
horizontale th = Di.sinV. Or, il devrait mesurer la distance tm = Di.sin(V + r). On note
l’erreur commise rDh . Cette erreur est négative si V < 100 gon et positive si V > 100 gon ;
2
Dh
elle vaut : rDh = – mra ---------t cot V
2R N

L’expression de la distance horizontale corrigée est donc la suivante :


2
Di
Dht = Di.sinV – rDh = Di.sinV + mra --------- sin V ⋅ cos V
2R N

 Applications

a) Application 1

Déterminez à partir de quelle portée Dh l’erreur sur la dénivelée dépasse 1 cm, sachant
que mra = 0,16.

Réponse

893 m et 2 cm à partir de Dh = 1,26 km. L’erreur commise sur Dh est de l’ordre de


2 mm sur 1 000 m pour V = 90 gon.

b) Application 2

Donnez un ordre de grandeur de l’angle de réfraction r pour Di = 3 km et mra = 0,16.

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Réponse
D’après la figure 6.10., on peut écrire : Di = 2.r rad .R´ et R´= RN /mra.
Di
Donc : r radians = mra --------- soit r ≈ 2,4 mgon.
2R N

c)Application
Démontrez les formules des erreurs dues à
la réfraction atmosphérique.

Réponse
On calcule dans un premier temps la déni-
velée instrumentale. Elle vaut
∆hi = Di . sin (i – r) soit
∆hi = Di.[sini . cosr – cosi . sinr].
r étant petit, cosr ≈ 1 et sinr ≈ rrad et comme
V = (100–i), il vient :
∆hi ≈ Di . [cosV – r . sinV].
Fig. 6.10. : Formules pour la réfraction
Or nous avons vu que mra . R´ = RN
D’autre part, on constate expérimentalement que l’angle au centre 2r est proportionnel
à l’angle au centre 2α (fig. 6.10. et 6.7.), donc :
Dh Di ⋅ sin V
r = mra . α = mra --------- , soit : r = mra ---------------------- .
2R N 2R N
2
Di
Finalement, on écrit : ∆hi = Di . cosV – mra --------- sin V
2
2R N

Dans un second temps, on calcule la distance horizontale.


La distance horizontale réelle est Dht = Di . cos(i – r), c’est-à-dire :
Dht = Di . [cosi . cosr + sini . sinr] ≈ Di . [sinV + cosV. sinr].
2
Di
En reportant le résultat précédent, on obtient : Dht = Di . sinV + mra --------- sin V ⋅ cos V
2R N

 Correction de niveau apparent


Les erreurs de sphéricité et de réfraction sont généralement considérées ensemble, en une
erreur globale nommée erreur de niveau apparent. On définit donc la correction de
niveau apparent, notée Cna, comme la somme des corrections de sphéricité et de réfrac-
tion. Ces deux corrections vont toujours en sens inverse l’une de l’autre, mais sont
proportionnelles aux mêmes termes. Elles sont donc simples à ajouter.

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Les expressions de la dénivelée instrumentale ∆hi et de la distance horizontale réduite à
l’horizon du point de station S DhS après correction de niveau apparent :

( 1 – mra ) 2
∆hi = Di ⋅ cos V + ------------------------ Di sin V
2
2R N
( mra – 2 )
Dh s = Di ⋅ sin V + ------------------------ Di ⋅ sin V ⋅ cos V
2R N

Ces formules sont utilisées par les calculateurs des théodolites électroniques qui mesu-
rent Di ; c’est pourquoi elles sont données en fonction de la distance inclinée Di. Pour la
dénivelée instrumentale ∆hi , on peut préférer l’expression faisant apparaître la distance
horizontale Dh qui est utilisée en nivellement géodésique, Dh étant déduite de Dr, elle-
même calculée à partir des coordonnées des points.

( 1 – mra )
∆hi = Dh ⋅ cotanV + ------------------------ Dh
2
2R N

1 – mra
On note q le coefficient de niveau apparent, soit : q = ------------------- .
2R N

Les corrections sont alors :

la correction de niveau apparent sur la dénivelée : ( 1 – mra ) 2


● Cna = ------------------------ Dh t
2R N
( mra – 2 )
C′na = ------------------------ Dh t ⋅ cotanV
2
● la correction sur la distance horizontale :
2R N

Cna est toujours positive.

C’na est négative si V < 100 gon et positive si V > 100 gon.
( Dh km )
2
On utilise généralement pour Cna l’expression simplifiée suivante : Cna m = -------------------
-
15, 2
Cna est exprimée en mètre ; Dh est exprimée en kilomètres et arrondie au mètre. Le
coefficient 15,2 est calculé à partir de mra = 0,16 et RN = 6 380 km.

Remarque
Afin de déterminer directement mra de manière expérimentale (voir § 5.3.2), le coeffi-
cient de niveau apparent peut s’écrire comme suit :
1 – mra α–r V A + V B – 200
q = ------------------- = ------------ = ---------------------------------
-
2R N Dh 2Dh

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 Applications

a) Application 1

Calculez la correction de niveau apparent à apporter aux mesures suivantes :

Di = 500,145 m, V = 80,3622 gon.

Réponse

La correction sur la distance horizontale est C´na = – 1,0 cm donc Dh = 476,527 m ;

la correction sur la dénivelée est Cna = 1,5 cm donc ∆hi = 151,859 m.

Dans les stations totales, la prise en compte est automatique et permanente ; elle peut
être désactivée. Sur les modèles les plus récents, la valeur de mra peut être saisie par
l’opérateur.

b) Application 2

À partir de quelle distance horizontale obtient-on une erreur de 1 cm sur la dénivelée


et sur la distance ?

Réponse

● Sur la dénivelée instrumentale, on a (1 – mra) . Dh2/(2R) = 0,01 d’où Dh = 389,7 m ;

● Sur la distance horizontale, on a (mra – 2) . Dh2/(2R . tanV) = – 0,01 m, soit :


● Dh = 2101 m pour V = 99 gon ;
● Dh = 939 m pour V = 95 gon ;
● Dh = 662 m pour V = 90 gon.

 Détermination expérimentale du module mra

Si, lors d’une manipulation, les conditions de température et de pression sont éloignées
des valeurs moyennes (pour lesquelles mra = 0,16 est donné), il est possible de déter-
miner expérimentalement la valeur moyenne de mra sur le lieu même de la manipulation.
Ceci se fait par visées réciproques simultanées (fig. 6.11. : une première visée de A vers
B et une seconde de B vers A) de manière à avoir un même coefficient de réfraction
atmosphérique pour les deux visées.

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Fig. 6.11. : Visées réciproques simultanées

La visée doit être suffisamment horizontale pour pouvoir négliger les effets des variations
de pression le long du trajet du rayon lumineux. De même, il faut éviter des variations de
température et d’humidité, par exemple le passage au dessus d’une surface plus chaude
ou plus froide, etc.

On voit sur la figure 6.11., qui superpose les effets de la sphéricité et de la réfraction, que :

(VA – α + r) + (VB – α + r) = 200 gon.

Dh M
M étant le milieu de AB, il s’ensuit que α radian = ---------------------------
-
2 ( Rn + HM )
Dh M
et r radian ≈ mra ----------------------------
-
2 ( RN + HM )

On démontre (voir § 6) que : Dh M = Di ⋅ cos  -----------------


V B – V A
- , distance horizontale réduite à
 2 
l’horizon du point M.

En toute rigueur, HM représente ici la hauteur du point M au-dessus de l’ellipsoïde.


Notons que cette hauteur est légèrement différente de l’altitude au-dessus du géoïde (voir
chap. 4, § 7.1.4).

π ( R N + H M ) ( 200 – V A – V B -)
En regroupant ces formules, on obtient : mra = 1 + --------- ⋅ ---------------------------------------------------------------
200
Di ⋅ cos  -----------------
V B – V A
-
 2 

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Application
À partir des données ci-dessous, déterminez une valeur expérimentale de mra. Le point
A est situé à Antibes et HA = 130,132 m.
Dans ce tableau, Dh et ∆hi sont calculées pour chaque visée par Dh = Di.sinV et
∆hi = Di.cosV.

Pt VCG VCD V0 Dh ∆hi


Sta. Di (m) Vmoyen
visé (gon) (gon) (dmgon) (m) (m)
A B 2501,646 98,1414 301,8576 10 98,1419 2500,580 73,005
B A 2501,650 101,8785 298,1203 12 101,8791 2500,560 —73,830

La manipulation est effectuée comme suit : un théodolite est stationné sur chaque
point et, au même instant, chaque opérateur vise le centre de l’optique de l’autre
théodolite. On mesure ainsi la dénivelée entre les axes des tourillons des deux instru-
ments. Si l’on désire obtenir la dénivelée entre les points stationnés, il suffit d’ajouter
la différence de hauteur de station à la dénivelée instrumentale.
La distance inclinée Di est mesurée ensuite. Notons que la précision sur Di influe peu
sur la connaissance de mra : on peut arrondir Di au mètre près, ce qui autorise à prendre
indifféremment Di ou Dh dans les formules. De même R pourra être pris à 10 km près.

Réponse
● L’altitude de A étant de 130,232 m, la dénivelée moyenne ∆HAB étant de 73,418 m,
il s’ensuit que l’altitude du point milieu M est HM = 166,941 m. Ce point étant situé
à Antibes, lieu où le Géoïde est à environ 8 m au-dessus de l’ellipsoïde, on utilisera
dans le calcul la valeur HM = 175 m (en fait, H ayant très peu d’influence sur mra,
on peut donner HM à 50 m près).
● On retrouve mra = 0,16 à partir des valeurs du tableau et en prenant Di = 2,5 km.
Notez que l’on retrouve le même résultat si l’on néglige la hauteur du point A au-
dessus de l’ellipsoïde, très inférieure à RN.
● On en déduit la distance horizontale AB et la dénivelée AB après correction de
niveau apparent, soit
depuis A : depuis B :
DhAB = 2 500,58 – 0,026 = 2 500,554 m DhBA = 2 500,560 + 0,027 = 2 500,587 m
∆HAB = 73,005 + 0,412 = 73,417 m ∆HBA = –73,830 + 0,412 = –73,418 m
Les valeurs moyennes sont : DhAB = 2 500,571 m et ∆HAB = 73,418 m.
Les valeurs moyennes issues du tableau, calculées sans correction de niveau apparent
sont identiques aux arrondis près : DhAB = 2 500,570 m et ∆HAB = 73,418 m.

 NIVELLEMENT INDIRECT

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À titre indicatif, on peut calculer les valeurs de r et de α pour cette visée : r ≈ 20 dmgon
et α ≈ 125 dmgon.
En conclusions, les moyennes des valeurs non corrigées éliminent les erreurs de niveau
apparent.
On vérifie sur les valeurs numériques que l’erreur de niveau apparent est plus importante
en dénivelée, environ 41 cm, qu’en distance, environ 3 cm.
On obtient une très bonne approximation de la correction sur la dénivelée en utilisant la
formule approchée suivante : Dhkm2/15,2 = 0,411 m.
L’ordre de grandeur de r est comparable à l’erreur d’index calculée V0 , ce qui indique
qu’il faut apporter un très grand soin aux mesures et aux mises en station pour obtenir
réellement la valeur de mra.
Une étude de la sensibilité de la formule donnant mra en fonction des différents paramè-
tres mesurés permet de vérifier que le paramètre prépondérant est la différence (VB – VA),
qui doit donc être mesurée très précisément, au décimilligrade près.

 NIVELLEMENT INDIRECT
SUR DE LONGUES PORTÉES
Ce sont les portées supérieures à 1 500 m.
Sur de telles portées, les visées seront réciproques afin
d’éliminer l’erreur de niveau apparent. L’arrêté du 21
janvier 1980 fixant les tolérances à appliquer aux
canevas topographiques impose des visées réciproques
pour toute détermination d’altitude par nivellement
indirect ; ces visées pourront être simultanées ou non.
Si le point visé n’est pas stationnable, il sera visé
depuis au moins trois autres points connus avec des
visées ne dépassant pas 2 km.
L’opérateur stationne en A et vise le point B. En raison-
nant toujours sur la dénivelée instrumentale, il lit
l’angle zénithal VA et la distance inclinée Di
(fig. 6.12.). L’opérateur stationne ensuite en B et vise
A ; il lit VB et Di.
Fig. 6.12. : Longues portées
La distance Di finale est la moyenne des deux lectures
indépendantes.

NIVELLEMENT INDIRECT 

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Les formules à appliquer sont les suivantes :

∆hiA→B = Di.sin  ------------------


V B – V A
● Si l’on mesure la distance inclinée Di : -
 2 

La distance horizontale à l’altitude moyenne de M est : DhAB = Di.cos  ------------------


V B – V A
-
 2 

● Si l’on déduit la distance Dh des coordonnées de A et B (nivellement indirect géodé-


sique), on calcule généralement la distance horizontale DhAB à l’altitude moyenne
entre A et B (altitude HM du point M au-dessus de l’ellipsoïde (voir la démonstration
au chap. 4, § 7.1 et 7.2) :

∆hi A → B = Dh AB ⋅ tan  ------------------


V B – V A
-
2 
Dr, distance réduite à la projection, est déduite des coordonnées de A et de B.
Do, distance réduite à l’ellipsoïde, est calculée à partir de Dr, puis Dh à partir de Do (voir
le rappel des formules au § 2).
Démontrons les formules de DhAB et ∆hiAB .
a. Pour la formule donnant DhAB, on reprend
les formules du paragraphe 5.1.3.1. avec un
angle de site corrigé de la réfraction (i’ = i – r).
On obtient alors (fig. 6.13.) :
cos ( i′ + 2 α )
DhA = Di ------------------------------
cos α
cos i′
et DhB = Di ------------
cos α
cos i′ ⋅ cos 2 α – sin i′ ⋅ sin 2 α
soit DhA = Di ----------------------------------------------------------------------
cos α
DhA = Di
cos i′ ( 2 cos α – 1 ) – sin i′ ⋅ 2 sin α ⋅ cos α
2
--------------------------------------------------------------------------------------------------- ,
cos α
Fig. 6.13. : Démonstration
des formules DhA = Di
cos i′
2 ( cos i′ ⋅ cos α – sin i′ ⋅ sin α ) – ------------ ,
cos α
DhA = 2Di . cos(i´+α) – DhB.
Dh A + Dh B
Donc : DhAB = --------------------------- = Di . cos(i´+α).
2

 NIVELLEMENT INDIRECT

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Sur la figure 6.13. on voit que : i´ = i – r = 100 – VA – r et i´ + 2.α = VB + r – 100.
VB – VA
Par addition, on obtient : 2(i´ + α) = VB – VA soit i´ + α = ------------------
-
2

Finalement, on obtient la formule exacte suivante : DhAB = Di cos  ------------------


V B – V A
- .
 2 

sin ( i′ + α ) tan ( i′ + α )
b. La formule donnant ∆hi est démontrée ainsi : ∆hi = Di -------------------------- = DhAB --------------------------
cos α cos α
Considérons que α est petit, alors cosα ≈ 1 et l’on obtient la formule approchée suivante :
( VB – VA ) ( VB – VA )
∆hi ≈ DhAB . tan -----------------------
- = Di . sin -----------------------
-.
2 2

 CHEMINEMENTS
EN NIVELLEMENT INDIRECT
Sur le terrain, le nivellement indirect reste dans son principe général identique au nivel-
lement direct. Les parcours effectués sont des cheminements mixtes encadrés ou fermés
sur lesquels on calcule l’erreur de fermeture altimétrique fH qui est ensuite répartie sur
les dénivelées du parcours (voir le chapitre 5, § 1.5 et § 1.6).
La tolérance sur la fermeture est T = ΣT i , Ti étant la tolérance sur l’écart entre deux
2

déterminations indépendantes de chaque dénivelée (visées réciproques, voir les formules


réglementaires au paragraphe 9.) La seule différence réside dans le fait que chaque
sommet du parcours est stationné et que l’on peut ainsi faire des visées réciproques pour
obtenir des moyennes sur les mesures... sauf pour les points rayonnés (fig. 6.14.).

Fig. 6.14. : Cheminement de nivellement indirect

NIVELLEMENT INDIRECT 

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Les dénivelées se calculent de proche en proche.

La distance horizontale entre A et B à l’altitude moyenne entre A et B est donnée par :


Di AB ⋅ sin V AB + Di BA ⋅ sin V BA
Dh AB = -------------------------------------------------------------------------
-
2
donc : ∆H AB = ht A – hv B + Di ⋅ cos V AB + Cna

soit : ∆H BA = ht B – hv A + Di ⋅ cos V BA + Cna

ht A – ht B hv B – hv A Di
finalement : ∆H A → B = ---------------------
- – ------------------------ + ------ ( cos V AB – cos V BA ) .
2 2 2
En pratique, on calcule chaque dénivelée et on en fait la moyenne (voir exemple de carnet
∆H AB – ∆H BA
de terrain § 8) : la dénivelée de A vers B est : ∆H A → B = --------------------------------
-.
2

Remarquez que ∆HAB est de signe opposé à ∆HBA.

Remarque

Si à chaque station ht = hv, alors on peut écrire :

Dh AB = Di ⋅ cos  ------------------------
V AB – V BA
et ∆H = Di ⋅ sin  ------------------------
V AB – V BA
 2   2 

Dans le cas de visées réciproques, on peut négliger la correction de niveau apparent


puisqu’elle s’élimine dans le calcul de la dénivelée moyenne (voir les calculs ci-dessus
et l’exemple du § 5.3.2).

 EXEMPLES DE NIVELLEMENT INDIRECT


Dans les tableaux suivants, les corrections de niveau apparent sont indiquées pour cal-
culer chaque dénivelée (et pour obtenir un ordre de grandeur). En fait, ces corrections
s’éliminent dans la dénivelée moyenne.

De même, les corrections de niveau apparent sur les distances s’éliminent dans la
moyenne : elles sont de signe opposé puisque, lors de visées réciproques, si l’angle V est
supérieur à 100 gon pour la visée aller, il devient inférieur à 100 gon pour la visée retour.
Ceci est vrai à l’erreur de niveau apparent près : en effet, pour deux visées très proches
de l’horizontale, on peut obtenir deux angles V supérieurs à 100 gon ou deux angles V
inférieurs à 100 gon. Ceci dépend également des hauteurs relatives de station et de
voyant.

 NIVELLEMENT INDIRECT

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 Exemple de nivellement indirect trigonométrique
L’altitude de départ est H54 = 130,232 m. L’altitude d’arrivée est H3 = 227,482 m.

Les tolérances calculées s’appliquent à l’écart entre deux déterminations d’une même
dénivelée (voir la formule au § 9). Ces tolérances sont calculées pour des visées récipro-
ques simultanées bien qu’elles ne le soient pas toutes.

Les corrections de niveau apparent sont calculées avec la formule simplifiée Dh2/15,2. Il
est possible de vérifier que le résultat reste identique au millimètre près en utilisant les
formules complètes.

Le tableau suivant reprend le carnet de terrain du nivellement indirect trigonométrique


du cheminement 54-2-31-32-33-64-3 encadré entre les deux repères 54 et 3 ;

Pt. ht VCG Dh ∆H (m)


Sta vis Di V Cna Di moy. Comp.* Altitude
. hv VCD moy. moy.

Ecart /
m m gon gon m mm m mm m
Tol (cm)
54 2 1,67 512,653 98,2427 98,2527 17 —11 130,232
1,7 301,7373 14,061
2 54 1,72 512,642 101,7456 101,7516 512,454 17 512,648 144,282
1,7 298,2424 1,0 / 3,8
31 1,72 487,414 96,7032 96,7132 16 —10
1,7 303,2768 25,194
31 2 1,67 487,422 103,2849 103,2909 486,768 16 487,418 169,466
1,7 296,7031 1,0 / 3,7
32 1,67 624,241 98,1287 98,1387 26 —13
1,7 301,8513 18,254
32 31 1,71 624,253 101,8605 101,8665 623,979 26 624,247 187,708
1,7 298,1275 2,0 / 4,4
33 1,71 702,884 98,3176 98,3276 33 —15
1,7 301,6624 18,520
33 32 1,66 702,863 101,6723 101,6783 702,630 33 702,874 206,213
1,7 298,3157 3,0 / 4,9
64 1,66 538,868 99,9759 99,9859 19 —11
1,7 300,0041 0,113
64 33 1,71 538,866 100,0126 100,0186 538,867 19 538,867 206,315
1,7 299,9754 3,0 / 4,0
3 1,71 412,036 96,7193 96,7293 11 —9
1,7 303,2607 21,176
3 64 1,70 412,045 103,2682 103,2742 411,496 11 412,041 227,482
1,7 296,7198 1,0 / 3,3
∑ 97,048 3 278,09 —69
fH = 6,9 cm
Tol. : 9,9 cm
* compensation

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Tous les écarts, colonne Écarts/tolérances données en centimètre, et la fermeture sont
dans la limite des tolérances.
La distance inclinée Di moyenne est calculée à partir de la distance horizontale Dh
moyenne et de la dénivelée ∆H moyenne. Elle sert à la répartition des compensations.
L’écart de fermeture est réparti proportionnellement aux longueurs de visée, plus
logique que proportionnellement aux valeurs absolues des dénivelées (méthode usuelle).

 Exemple de nivellement indirect géodésique


Les tableaux suivants détaillent le calcul du cheminement encadré 64-65-66-67-68.
L’altitude de départ est H64 = 325,461 m. L’altitude d’arrivée est H68 = 551,370 m

Sta Pt. E (m) Dr kr Do HM Dh VCG (gon) V0 Vmoyen


vis. N (m) m cm/ m m m VCD (gon) dmgon gon
km
64 65 982 143,214 947,204 325 94,1321 4 94,1323
156 441,142 305,8675
65 64 983 065,364 947,204 —8,6 947,285 369 947,346 105,8757 7 105,8761
156 657,554 294,1236
66 1115,040 96,2971 8 96,2975
303,7021
66 65 983 745,441 1115,040 —8,7 1115,137 446 1115,192 103,7118 7 103,7122
157 541,188 296,2875
67 1197,349 98,1519 4 98,1521
301,8477
67 66 984 872,358 1197,349 —8,8 1197,454 496 1197,500 101,8578 4 101,858
157 945,789 298,1418
68 955,360 97,4523 4 97,4525
302,5473
68 67 985 475,665 955,360 —8,8 955,444 532 955,476 102,5555 7 102,5559
158 686,554 297,4438

Sta Pt. Dh Vmoyen mra Cna ∆H Tol. (cm) ∆H Comp Altitude


visé m gon mm m Écarts m m m
64 65 94,1323 0,11 59 87,623 6,4 325,461
65 64 947,346 105,8761 59 —87,631 —0,7 87,627 0,021 413,107
66 96,2975 0,13 82 65,034 7,4
66 65 1 115,192 103,7122 82 —65,019 —0,6 65,067 0,021 478,154
67 98,1521 0,15 94 34,864 7,9
67 66 1 197,500 101,8580 94 —34,865 —0,1 34,864 0,021 513,033
68 97,4525 0,12 60 38,315 6,4
68 67 955,476 102,5559 60 —38,320 —0,5 38,318 0,021 551,370
∑ 4 215,514 225,859 0,084

fH = —8,4 cm
Tol. : 14,1 cm

 NIVELLEMENT INDIRECT

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Remarque

● La distance réduite Dr est déduite des coordonnées des points stationnés. Elle est
déduite de Do distance « au niveau zéro » Do = Dr/(1+kr) elle-même déduite de Dh
distance horizontale « au niveau de la visée » Dh = Do.(1+HM /RN).
● Les visées sont réciproques et simultanées ; on travaille en canevas de précision
(zone III).
● L’altitude d’un point M milieu de AB est calculée au mètre près par la relation
suivante : HM = HA + Do / tan (VA/2) ou Do . cot (VA/2).
● Pour toutes les mesures, la hauteur du voyant est égale à la hauteur des tourillons.
● kr représente le coefficient d’altération linéaire. Manuellement, il est déterminé
par interpolation dans le tableau donné au chapitre 4, paragraphe 7.1. On le déter-
mine à partir des coordonnées du point milieu de chaque visée (coordonnées arron-
dies au kilomètre en X et à 100 m en Y).
● mra est calculé à titre d’information : sa valeur est proche de la valeur moyenne
0,16.
● ∆H = Di.cosV + Cna est calculée pour chaque visée de manière à déterminer l’écart
entre deux déterminations indépendantes. Cet écart calculé en centimètres est à
comparer à la tolérance (colonne Tol.) donnée en centimètres.
● La colonne ∆H faisant apparaître la dénivelée moyenne peut être directement cal-
culée avec la formule : ∆H = Dh.tan[(VB –VA)/2] car à chaque visée ht = hv, la
dénivelée instrumentale est aussi la dénivelée réelle.

Les tableaux NIVINDG.XLS et NIVINDT.XLS permettent d’effectuer ces


calculs.

 TOLÉRANCES RÉGLEMENTAIRES
EN NIVELLEMENT INDIRECT
Ces tolérances sont extraites de l’arrêté du 21 janvier 1980 fixant les tolérances applica-
bles aux levés à grande échelle entrepris par les services publics. Elles peuvent être
utilisées à titre indicatif pour les travaux courants.

Chacune des tolérances Ti suivantes s’applique à l’écart entre deux déterminations indé-
pendantes d’une même dénivelée par visées réciproques. La tolérance sur le chemine-
ment complet sera la suivante (voir l’article III B 2 de l’arrêté de janvier 1980) :

ΣTi
2
T =

NIVELLEMENT INDIRECT 

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 Dénivelée calculée à partir de la distance horizontale
La dénivelée est donnée par : ∆H = ht – hv + Dh . cotV + Cna = ht – hv + Dh . tani + Cna
avec Cna = q . Dh2. En dérivant et en composant quadratiquement, il vient :
T∆H2 = A2 + (TDh . tani) 2 + Dh.(1+ tan2 i).Ti 2 + Tq2. Dh4
La tolérance sur la mesure d’une dénivelée est :
2
A + T Dh ⋅ tan i + ( 1 + tan i ) Dh ⋅ T i + Dh ⋅ T q où :
2 2 2 2 2 2 4 2
T ∆H =

● A est un terme constant : connaissance du point de station, de ht, hv et tenue du miroir


(ou de la mire) ;
● i est l’angle de site (i = 100 – V) et Ti est la tolérance sur la mesure de l’angle i ;
● Dh est la distance horizontale de la visée calculée à partir des coordonnées des points
à l’altitude moyenne entre station et point visé (déduite de Do ; voir les calculs au
§ 2) ;
● TDh est la tolérance sur la connaissance de Dh : 4 cm en canevas de précision, 20 cm
en canevas ordinaire ;
● Tq est la tolérance sur la connaissance de la correction de niveau apparent (§ 5.3).

 Dénivelée calculée


à partir d'une mesure de distance inclinée
La dénivelée est ∆H = ht – hv + Di . cosV + Cna = ht – hv + Di . sini + Cna.
La tolérance sur la mesure d’une dénivelée est la suivante :

A + T Di ⋅ sin i + cos i ⋅ Di ⋅ T i + Dh ⋅ T q
2 2 2 2 2 2 4 2
T ∆H =

● TDi (cm) vaut 3 + Di km si l’on utilise un distancemètre ;


● les autres termes sont identiques à ceux du paragraphe 9.1. ;
● le terme de correction de niveau apparent n’est pas dérivé Dh = Di . sinV car, expéri-
mentalement, la correction de niveau apparent est proportionnelle à la distance hori-
zontale Dh.

 Tableaux récapitulatifs


Ces tableaux ( § 9.3.1 et 9.3.2) fournissent des formules adaptées aux différents cas de
mesure : visées unilatérales, réciproques simultanées ou non. Ils sont établis avec les
valeurs suivantes (les tolérances sont données en centimètre) :
● A = 2 cm (tenue du voyant ou de la mire et connaissance de ht et hv).

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● TDh = 4 cm, 20 cm, (3 + Dhkm) suivant le cas.
● Tq = 1 cm.
● Ti = 5,6 mgon pour une visée unilatérale.
● Dh et Di sont exprimés en kilomètres.

Remarque
● Pour des visées réciproques, l’angle vertical est mesuré deux fois ; donc la tolérance
TDh est divisé par 2 .
● Pour des visées réciproques non simultanées, l’erreur due à la connaissance du coef-
ficient de correction de niveau apparent est divisée par 2 . Pour des visées récipro-
ques simultanées, elle est divisée par deux.

 Dénivelée déduite de la distance inclinée mesurée

Visées Tolérances en centimètre


unilatérales 2 2 2 2 4
4 + ( 3 + Di ) sin i + 80Di ⋅ cos i + Dh

réciproques 4
2 2 2 2 Dh
4 + ( 3 + Di ) sin i + 40Di ⋅ cos i + ---------
non simultanées 2

réciproques 4
2 2 2 2 Dh
4 + ( 3 + Di ) sin i + 40Di ⋅ cos i + ---------
simultanées 4

Le coefficient 80 se détaille ainsi :

● transformation de 5,6 mgon en radians (5,6 . π / 200 /1000) ;


● coefficient pour passer Di en kilomètres et obtenir un résultat en centimètres : 105 ;
● on obtient 77, 4 arrondi à 80 .

Le terme 40 est issu de ( 80 /2 ) puisque l’on double le nombre de visées.

NIVELLEMENT INDIRECT 

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 Dénivelée déduite
de la distance horizontale issue des coordonnées
Les tolérances en centimètres sont les suivantes :

Visées Tolérances en centimètre

unilatérales 2 2 2 2 4
4 + 16 tan i + 40Dh ( 1 + tan i ) + Dh

réciproques 4
2 2 2 2Dh
non simultanées 4 + 16 tan i + 40Dh ( 1 + tan i ) + ---------
2

réciproques 4
2 2 2 2Dh
simultanées 4 + 16 tan i + 40Dh ( 1 + tan i ) + ---------
4

Visées Tolérances en centimètre

unilatérales 2 2 2 2 4
4 + 400 tan i + 80 Dh ( 1 + tan i ) + Dh

réciproques 4
2 2 2 2Dh
non simultanées 4 + 400 tan i + 40 Dh ( 1 + tan i ) + ---------
2

réciproques 4
2 2 2 2Dh
simultanées 4 + 400 tan i + 40 Dh ( 1 + tan i ) + ---------
4

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TECHNOLOGIES
MODERNES

 GLOBAL POSITIONNING SYSTEM (GPS)

 Qu’est-ce que le GPS ?


Le GPS est au départ un système
militaire de navigation réalisé et
contrôlé par les États-Unis depuis
1970. Son appellation initiale est
NAVSTAR (Navigation System by
Timing and Ranging). Il est géré par
le Département des Transports qui en
tolère actuellement l’utilisation
civile.
Le but du GPS est de fournir à un
utilisateur terrestre, voiture, avion,
bateau, sa position, sa vitesse et sa
synchronisation instantanée dans un
système de référence mondial en tout
lieu et à tout instant. Pour réaliser ce
but, il est nécessaire de pouvoir
observer en permanence quatre satel-
lites GPS simultanément ; pour cela, Fig. 7.1. : La constellation GPS
on dispose d’une constellation de 24
satellites répartis sur six plans orbi-
taux à une altitude d’environ 20 200 km (fig. 7.1.).

TECHNOLOGIES MODERNES 

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 Le segment spatial : les satellites
Les orbites des satellites sont choisies de façon
que l’on puisse observer toujours un minimum de
quatre satellites avec une élévation d’au moins
15° en tout point de la planète et à tout instant.
Les six plans orbitaux sont inclinés à 55° sur
l’équateur.
Un satellite GPS parcours son orbite en 12 heures
à une vitesse d’environ 4 km/s, soit 14 000km/h.
On peut schématiser un satellite GPS (fig. 7.2.)
comme étant une horloge de très haute précision 1
tournant autour de la terre à une vitesse et une
Fig. 7.2. : Satellite GPS altitude bien définies. Ces horloges émettent et
reçoivent en permanence des ondes radioélectri-
ques, dans le domaine des micro-ondes, qui peu-
vent être captées par des récepteurs placés à terre. Ces ondes se propagent à la vitesse de
la lumière, soit c ≈ 300 000 km/s. Le temps GPS a pour origine le 5 janvier 1980 à 0 h
UTC (temps universel de l’U.S. Naval Observatory) ; les journées et les semaines GPS
sont comptées depuis cette date. Une des applications du système GPS est l’obtention du
temps UTC avec une précision de 100 nanoseconde, soit 10 –7 seconde, et jusqu’à 10–8
seconde sur un jour.
La constellation des satellites est complète depuis la fin de l’année 1993. Progressive-
ment, les satellites de première génération (bloc 1) sont remplacés par des satellites de
deuxième génération (bloc 2 puis 2R) plus performants et plus légers. Ainsi les horloges
atomiques à l’hydrogène des satellites du bloc 2R, livrés à partir de 1996, portent leur
précision jusqu’à 10–15 seconde sur un jour. La durée de vie d’un satellite est de 8 à
10 ans, ce qui donne une idée du coût de maintenance d’un tel système : il faut lancer
plus de trois satellites par an.
Chaque satellite (SV ou Space Vehicle) émet en permanence sur deux fréquences
différentes : L1 et L2 (fig. 7.3.). Le signal de base est une oscillation sinusoïdale
appelée porteuse. Les fréquences utilisées sont f1 = 1 575,42 MHz et f2 =1 227,60 MHz,
soit des longueurs d’ondes L1 = 19 cm et L2 = 24 cm.
Ces ondes porteuses sont modulées (voir chap. 4, § 6.13) par des codes qui sont des
séquences binaires répétitives (fig. 7.3.) :
● code C/A, Coarse Acquisition ou bien acquisition grossière, pour la fréquence L1 ;
● code P, Precise ou acquisition précise, pour les fréquences L1 et L2.

1
Chaque satellite du bloc 2 (deuxième génération) emporte quatre horloges atomiques précises à
10–13 seconde, jusqu'à 10–14 sur un jour.

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Fig. 7.3. : Différents messages émis par le satellite

Des données de navigation sont aussi émises par chaque satellite, paramètres de son
orbite indispensables pour les calculs de positionnement.

Depuis les satellites du bloc 2, les militaires américains utilisent deux cryptages pour
dégrader la précision du système :

● la dégradation S/A (Sélective Availability ou disponibilité sélective) provoquant des


erreurs d’horloge et des dégradations des éléments du message radiodiffusé (éphémé-
rides des satellites, paramètres d’horloges). Elle devrait s’arrêter vers l’an 2000 ;
● le cryptage A/S (Anti Spoofing ou anti-brouillage), qui est une modulation addition-
nelle du code P qui devient alors un mystérieux code Y accessible aux seuls militaires
américains. Ce cryptage du code P est en vigueur depuis le mois de février 1994. Les
récepteurs les plus récents arrivent toutefois à s’affranchir presque totalement de ce
brouillage et continuent donc d’utiliser le code P ; différents types de récepteurs sont
apparus, portant le nom de la méthode de reconstitution du code P qu’ils utilisent : ce
sont les récepteurs de type squaring (ou élévation au carré), de type cross correlation
(ou corrélation croisée) ou de type Z.

Le code C/A donne accès au service SPS (Standard Positionning service) qui permet
avec un seul récepteur (fonctionnement en mode naturel, voir § 1.2) et en temps réel
d’obtenir une précision de 20 à 40 m lorsque la précision du système n’est pas dégradée.

Le code P donne accès au service PPS (Precise Positionning service) qui permet avec un
seul récepteur d’obtenir une précision de 15 à 20 m lorsqu’il n’est pas dégradé.

Lorsque le système est dégradé par S/A et/ou A/S, la précision en PPS et SPS passe à
100 m en planimétrie et à 150 m en altimétrie. En temps normal, la dégradation S/A est
active. Si pour des besoins stratégiques (comme ce fut le cas pendant la Guerre du Golfe
où la pénurie de récepteurs GPS dans l’armée américaine a conduit à utiliser des récep-
teurs du commerce), la dégradation est inactive, la précision de positionnement des
récepteurs individuels redevient proche de 20 m en absolu et en temps réel.

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 Le segment de contrôle
Les satellites reçoivent des informa-
tions de cinq stations de contrôle
situées au sol (fig. 7.4. et 7.5.) : ces
informations permettent de régler la
position orbitale et la vitesse du véhi-
cule spatial ; elles permettent égale-
ment de synchroniser parfaitement les
horloges atomiques de tous les satel-
lites. Ces opérations de repositionne-
ment et de resynchronisation sont
Fig. 7.4. : Les trois segments du système GPS effectuées à chaque passage, soit
toutes les 12 heures.
En captant les émissions des satellites, les stations de contrôle vérifient leur fonctionne-
ment. De temps en temps, un satellite est bloqué pour des travaux de maintenance. Un
satellite en fonctionnement normal est déclaré healthy (bien portant) ; un satellite en
cours de repositionnement est déclaré unhealthy (malade) et ne sera pas pris en compte
dans les mesures – cette information est envoyée par le satellite lui-même.
Le positionnement et la synchronisation des satellites sont assurés par un pilotage per-
manent depuis cinq stations de contrôle terrestres (fig. 7.5.). La station principale est
celle de Colorado Springs, située aux États-Unis.

Fig. 7.5. : Stations de contrôle et de pilotage du système GPS

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 Le segment utilisateur
Les récepteurs des usagers utilisent donc les
signaux des satellites pour calculer leur
propre position, leur vitesse et pour se syn-
chroniser sur l’horloge des satellites.
Ces récepteurs se composent donc d’une
antenne couplée à un calculateur, une horloge
de précision et un décodeur de messages.
Les récepteurs de navigation et de topométrie
sont très différents :
● les récepteurs de navigation fonction-
nent seuls (mode naturel, § 1.2). Ils mesu-
rent des distances à partir de la mesure du
temps de trajet de l’onde de l’émetteur au
récepteur ; cette mesure est malheureuse-
Fig. 7.6. : Récepteur géodésique
ment peu précise du fait de la précision
des horloges des récepteurs et des varia-
tions de la vitesse de propagation des
ondes. Ils se présentent sous la forme de petits appareils portables et autonomes. Ils
donnent en temps réel la position du récepteur à 100 m près ;
● les récepteurs géodésiques (fig. 7.6.) sont destinés à un fonctionnement en mode
différentiel (voir § 1.3) nécessitant deux récepteurs. Dans ce mode, les calculs de
position sont généralement effectués après les mesures (post-traitement) par la mise
en commun et le recoupement des informations enregistrées sur chaque récepteur. Les
distances sont calculées par des mesures sur la phase des ondes. Ces mesures sont
précises mais ambiguës (voir § 1.3.1). Chaque récepteur est donc constitué d’une
antenne, associée à un trépied de manière à pouvoir stationner à la verticale d’un point
et d’un calculateur distinct, relié par câble à l’antenne. Ce dernier enregistre des
mesures à des intervalles de temps réguliers. Sur certains modèles, un disque de
protection en acier est ajouté sous l’antenne et sert à éviter les arrivées de réflexions
d’ondes parasites en provenance du sol. La mise en station doit placer l’antenne au-
dessus de l’opérateur pour éviter que ce dernier ne constitue un obstacle ou masque
entre le satellite et le récepteur lors de ses déplacements autour de l’antenne.

 Monofréquence et bifréquence

Les ondes émises par les satellites traversent l’ionosphère, couche de l’atmosphère qui
s’étend de 50 à 1 000 km où l’air est fortement ionisé, ce qui le rend conducteur
d’électricité et qui constitue une importante source d’erreurs dans les mesures de posi-
tionnement (voir § 1.2.2). Une manière de s’affranchir des ces erreurs est de faire des
mesures sur les deux fréquences différentes émises par les satellites L1 et L2 : on parle
alors de récepteur bifréquence.

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Un récepteur monofréquence ne capte
que la fréquence L1 et il corrige les
effets de l’ionosphère par un calcul
fondé sur un modèle mathématique
dont les paramètres sont diffusés par
les satellites. On considère générale-
ment que pour des lignes de base infé-
rieures à 10 km, les distances séparant
le satellite du récepteur sont équiva-
Doc Leica : récepteur SR299 et contrôleur CR233 lentes pour les deux récepteurs, leur
différence étant négligeable comparée
à la distance moyenne. La durée
d’observation sera toutefois plus longue en monofréquence, le modèle mathématique
étant moins précis qu’une mesure sur deux fréquences.

 Comparaison des deux types de récepteur

Monofréquence L1 Bifréquence L1 et L2
Capte le code C/A et la phase L1 Capte les codes C/A et/ou P et la phase L1 + L2
Précision identique pour les lignes de base < 10 km
Mesure les lignes de base < 10 km Indispensable pour les grandes lignes de base : > 15 à 20 km
et en atmosphère difficile (exemple des régions équatoriales)
10 à 20 mn d’observation en statique 2 à 10 mn d’observation en statique rapide

 Résumé des différents modes de mesure

Le tableau suivant résume les différentes techniques à la disposition de l’utilisateur GPS.

Longueur Précision
Mode Application Type de mesure d’onde λ (avec S/A) Technologie
/ bruit *
Pseudo-distance 300 m 100 m (C/A) Récepteur isolé
Absolu Navigation (code C/A ou P) /1à3m 15 m (P) **
Navigation Pseudo-distance 300 m
différentielle (code C/A) 1 à 15 m
/1à3m 2 récepteurs +
Pseudo-distance 30 m liaison radio
Relatif (DGPS) 1à2m
(code P) / 10 à 30 cm **
Phase 20 cm 2 récepteurs
Topométrie qques mm
( L1 et/ou L2 ) / 1 à 2 mm ***
* Le bruit de mesure est de l’ordre de 0,01. λ.
** Résultats en temps réel.
*** Résultats en différé.

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 Le mode naturel ou positionnement absolu
Si l’on arrive à mesurer le temps ∆t mis par l’onde émise par un satellite pour parcourir
la distance qui le sépare du récepteur, on peut en déduire la distance D parcourue par cette
onde par la relation D = c.∆t.
On matérialise ainsi
une sphère de posi-
tionnement possible
du récepteur autour du
satellite (fig. 7.7.).
Avec deux satellites,
on obtient un cercle
(intersection de deux
sphères). Avec trois
satellites, on obtient
deux points et avec
quatre satellites on
obtient un seul point Fig. 7.7. : Intersection spatiale
(avec un contrôle) qui
est la position du
récepteur. Dans certaines applications où l’altitude n’est pas nécessaire, la terre peut faire
office de quatrième sphère. On peut faire une analogie avec une multilatération dans
l’espace à trois dimensions (voir § 1.2.3).
La nécessité d’observer quatre satellites se justifie également par le fait que le problème
est à quatre inconnues (x, y, z et le temps t), il faut donc disposer de quatre équations.
Nous verrons au paragraphe 1.2.2. que le temps t fait partie des inconnues.
Le calcul de la position est fait par un processeur associé à l’antenne réceptrice : il fournit
en quelques secondes sa position, généralement en coordonnées géographiques, et
l’heure en temps universel de même que la vitesse instantanée du récepteur.
Ce mode de mesure est parfois appelé mode naturel car il correspond à la finalité
première du système GPS : positionnement en temps réel et synchronisation des engins
militaires américains. La précision que l’on peut atteindre est au mieux de l’ordre de
quelques dizaines de mètres, ce qui est largement suffisant pour la navigation. Dans la
pratique, pour les civils, le positionnement est connu à 100 m près.

 Mesure du temps mis par l’onde pour arriver au récepteur


Chaque satellite est équipé d’une horloge atomique (précises de 10–13 à 10–14 seconde sur
un jour) et les horloges de tous les satellites sont régulièrement synchronisées par les
stations de contrôle qui réajustent aussi les orbites des satellites.

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Lors d’une mesure GPS, le récepteur passe par une phase d’initialisation durant laquelle
il reçoit des satellites les éphémérides de la constellation complète et l’heure exacte. Ceci
permet au processeur du récepteur de régler son horloge sur celle des satellites. Ensuite
vient la phase de détermination de la position. Dans les signaux qu’il émet, le satellite
envoie au récepteur l’heure t0 de départ de ces signaux en même temps que le code
correspondant. Le récepteur reçoit le signal au temps t1 et peut donc en déduire le temps
(t1 – t0) mis par l’onde pour arriver, et la distance parcourue par la relation D = c.(t1 – t0).
Ce temps de trajet est de l’ordre de 70 millisecondes (20 200 km à la vitesse de
300 000 km/s).
En fait, de nombreuses sources d’erreur altèrent la précision de cette mesure absolue de
temps et font que la précision est au mieux de l’ordre de quelques mètres, on parle aussi
de « bruit de mesure », (voir § 1.2.2 ci-après).

 Difficultés de la mesure du temps de trajet


La mesure du temps de trajet dépend des facteurs suivants.
● La vitesse de propagation des ondes électromagnétiques est celle de la lumière dans
le vide. La vitesse de propagation dans l’atmosphère est légèrement inférieure ; elle
est fonction de l’indice de réfraction du milieu traversé (voir aussi chap. 4, § 6.2 sur
les mesures avec IMEL). C’est donc une première source d’imprécision.
● La propagation des ondes à travers l’atmosphère terrestre est surtout retardée par
l’ionosphère (couche de l’atmosphère entre 50 et 1000 km : milieu dispersif ionisé
par les radiations solaires). Un écart d’une vingtaine de nanosecondes peut apparaître
pendant le trajet entre l’émetteur et le récepteur, ce qui représente, à la vitesse de la
lumière, 6 m d’écart (20.10–9 × 3.108). Le retard étant fonction de la fréquence de
l’onde, on peut s’en affranchir en captant les deux longueurs d’onde émises par les
satellites, ce qui est le cas des récepteurs bifréquence (§ 1.1.3.1). Les récepteurs
monofréquence utilisent un modèle mathématique (moins précis mais suffisant pour
un éloignement maximal de 10 km entre les deux récepteurs au sol) de l’ionisation
dont les paramètres sont envoyés par les satellites.
● Les problèmes de réfraction atmosphérique conduisent aussi à éviter les mesures avec
de grandes dénivelées entre les deux extrémités du vecteur mesuré.
● Les molécules de vapeur d’eau de l’atmosphère peuvent également retarder les
signaux par absorption, selon le même processus que celui utilisé dans les fours à
micro-ondes. Cet effet, qui se produit dans la troposphère, couche atmosphérique la
plus voisine de la terre dont l’épaisseur augmente de 5 km aux pôles à 18 km à
l’équateur, perturbe les mesures, en particulier dans les régions à climat chaud et
humide situées près de l’équateur, régions tropicales et équatoriales. Le retard tropos-
phérique est de l’ordre de 2 m pour un satellite situé au zénith jusqu’à 30 m pour une
élévation de 5°. Les effets de la troposphère sont pris en compte par des modèles
mathématiques (Saastamoinen, Hopfield, Goad et Goadman, etc.) qui donnent de
bons résultats, à condition de disposer des paramètres de température, de pression et
d’humidité de la troposphère ; à défaut, les paramètres standard sont, en France, à

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l’altitude 0 : une température sèche égale à 20 °C, un taux d’humidité de 50 % et une
pression de 1 010 hPa ou mbar.
● L’horloge des récepteurs est moins précise que celle des satellites pour une question
de coût et de transport : une horloge atomique est très chère et pèse plusieurs centaines
de kilogrammes, ce qui entraîne une erreur sur la mesure du temps de parcours et donc
sur la distance. Ces erreurs dépendent bien sûr de la qualité de l’horloge des récep-
teurs. L’horloge des satellites peut aussi présenter des décalages essentiellement dus
au cryptage (§ 1.1.1). L’horloge des récepteurs est généralement un quartz qui donne
la nanoseconde ce qui, à la vitesse de la lumière, donne une incertitude de 3.108 m/s
× 10–9s = 30 cm.
● Les phénomènes de multitrajet sont aussi pénalisants : les ondes émises par les
satellites ne parviennent pas forcément en droite ligne au récepteur. Il peut y avoir des
réflexions sur le sol ou sur des objets environnants. C’est pour limiter ce phénomène
que certaines antennes géodésiques disposent d’un disque en acier destiné à les
protéger des réflexions en provenance du sol. L’opérateur doit aussi veiller à ne pas
stationner trop près d’objets fortement réfléchissants ou bien il doit protéger l’antenne
en conséquence.
● Les calculs doivent tenir compte de l’effet Doppler, variation de la fréquence d’une
onde émise par un objet en mouvement, les satellites se déplaçant à une vitesse
d’environ 14 000 km/h, et des effets relativistes car chaque satellite est en mouve-
ment accéléré par rapport à un référentiel terrestre.
● L’imprécision de la connaissance des orbites des satellites se répercute sur la posi-
tion de la station ; cet effet est toutefois peu important en positionnement absolu.

L’ensemble de ces perturbations implique que la distance mesurée est inexacte : elle est
nommée pseudo-distance.

 Mesure de pseudo-distances


Pour éliminer l’écart de synchronisation des horloges des récepteurs, la principale cause
de perte de précision, on peut procéder par « multilatération spatiale ». Le schéma sui-
vant (fig. 7.8.) donne de manière simplifiée, dans le plan et non dans l’espace, le principe
du fonctionnement d’un récepteur GPS utilisé pour positionner un mobile qui le porte ;
dans l’espace à trois dimensions il faut quatre satellites et non trois.

Au temps t0, chaque satellite émet une impulsion qui se propage dans l’espace en ondes
concentriques aux satellites. Le mobile, récepteur, reçoit ces impulsions à tour de rôle en
des temps t1, t2, t3... ce qui doit, en principe, permettre de mesurer la distance du
récepteur à chaque satellite. Si le récepteur dispose d’une horloge qui « est à l’heure »
par rapport à l’heure de chaque satellite, il connaîtra exactement les temps t1, t2, t3...
d’arrivée des impulsions et en déduira les distances aux satellites : D1 = c.(t1 – t0), D2
= c.(t2 – t0), D3 = c.(t3 – t0), etc. avec une célérité c = 3.108 m/s. Connaissant leur position
au moment de l’émission, le récepteur trouvera que les cercles centrés sur les satellites
se coupent en un seul et même point : sa position.

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Mais l’horloge du récepteur étant moins précise que celles des satellites, elle peut avoir
dérivé et, par exemple, comme sur la figure 7.8., être « en avance » d’un temps ∆t. Quand
le récepteur calculera les distances qui le séparent des satellites, il trouvera respective-
ment D´1 = c.(t1 + ∆t), D´2 = c.(t2 + ∆t), D´3 = c.(t3 + ∆t), etc., en posant t0 = 0 s.

Les cercles centrés sur les satellites, dont les rayons sont trop grands de c.∆t, ne se
coupent plus en un même point (triangle hachuré de la figure 7.8.). On dit qu’on a calculé
des pseudo-distances au lieu des distances vraies, par suite, entre autres, du défaut de
synchronisation de l’horloge du récepteur. C’est alors au calculateur du récepteur de
trouver quelle quantité il faut ajouter ou retrancher aux pseudo-distances pour aboutir à
une intersection des cercles en un seul point. Vu toutes les autres sources d’erreur de
mesure, l’intersection finale ne se réduit jamais à un seul point mais donne lieu à un
calcul statistique pour trouver une valeur moyenne.

Fig. 7.8. : Multilatération « spatiale »

 Principe des multiples différences


Il est également possible d’éliminer le problème des biais des horloges en utilisant une
technique différentielle appelée simple différence, qui est analogue à la double pesée
souvent utilisée pour gagner en précision sur les mesures de poids. Considérons un
récepteur qui enregistre les signaux de deux satellites. L’heure de l’horloge est utilisée
pour marquer l’arrivée des signaux des deux satellites. Or un décalage de cette horloge
fausse de la même façon les deux mesures. L’erreur de l’horloge du récepteur est donc
commune aux deux mesures et elle peut être complètement éliminée en tenant compte de
la différence des deux phases transmises par les deux satellites différents pour les calculs.
Pour éliminer l’erreur due au décalage d’horloge du satellite, on se sert de la même
astuce, mais de façon complémentaire : on utilise les signaux d’un même satellite enre-

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gistrés par deux récepteurs au même instant. Cette fois-ci, l’erreur d’horloge du satellite
est commune aux deux récepteurs, et s’élimine dans la différence. Cette méthode intro-
duit déjà le mode différentiel, travail avec deux récepteurs, développé au paragraphe 1.3.
Pour éliminer à la fois les erreurs des horloges dans les récepteurs comme dans les
satellites, il est donc indispensable de calculer une double différence, c’est-à-dire entre
deux satellites et deux récepteurs (voir fig. 7.11.).
En poursuivant ce raisonnement, on aboutit aux triples différences, c’est-à-dire que les
mesures de deux récepteurs sur deux satellites, prises à deux instants différents permet-
tent d’éliminer les ambiguïtés entières et donc de détecter des sauts de cycles.
En conclusion, le mode naturel, ou positionnement absolu, présente l’avantage d’une
mesure non ambiguë et indépendante effectuée rapidement par un seul récepteur por-
table au repos ou en mouvement (jusqu’à 400 m/s). Ces mesures sont utilisées pour
effectuer une localisation de type navigation. La précision obtenue (incertitude variant de
15 à 100 m) ne permet pas son utilisation en topométrie. Seul un traitement différentiel
avec deux récepteurs permet d’obtenir une précision satisfaisante.

 Le mode différentiel ou positionnement relatif


Afin de contourner l’imprécision de la mesure du temps de trajet de l’onde, on utilise la
mesure de phase (comme pour les IMEL dans lesquels on mesure le déphasage entre
l’onde aller et l’onde retour ; voir le chapitre 4, paragraphe 6.1.2.). Cette dernière est plus
précise puisqu’un récepteur classique est capable de mesurer un déphasage de l’ordre du
3 000e de cycle, ce qui équivaut à 0,1 mm en distance pour une longueur d’onde de
24 cm. En fait, le « bruit » de ce type de mesure est de l’ordre du quelques millimètres.
On parle de mesure de phase et non de mesure de déphasage car, en GPS, il n’y a pas de
retour de l’onde émise, contrairement aux IMEL. Techniquement, c’est une différence de
phase que les récepteurs mesurent en réalisant un « battement », interférence entre la
fréquence des porteuses L1 et/ou L2 et celle générée par un oscillateur interne au récep-
teur. Ainsi, la mesure est réalisée sur une fréquence de l’ordre de quelques kilohertz ; la
mesure directe sur les fréquences L1 ou L2 de l’ordre du gigaherz est techniquement
impossible à réaliser.

 mesure de phase


Une analogie avec les ondes de propaga-
tion à la surface de l’eau permet de com-
prendre ce qu’est la phase d’une onde
radioélectrique. Un observateur assis les
pieds dans l’eau sur un embarcadère au
bord de la mer peut mesurer la phase des
vagues (fig. 7.9.). Le comptage débute au
moment où l’amplitude est au maximum : Fig. 7.9. Illustration d’une mesure de phase

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on assigne arbitrairement une valeur 0 cette phase. Une demi-période plus tard, l’ampli-
tude est minimale et la phase vaut 0,5. Chaque fois que l’amplitude est maximale, on
augmente le nombre de cycles d’une unité. Une amplitude maximale correspond à un
nombre entier de phases.
Cette analogie présente deux points communs avec toute mesure de phase : la précision
et l’ambiguïté ; la mesure de phase est intrinsèquement précise puisqu’il est relativement
facile de se situer dans le cycle de l’onde. Dans le cas de la vague, il suffit de mesurer la
hauteur de l’eau sur la jambe. Cependant, le nombre de vagues est indéterminé : la
mesure est donc ambiguë.
Un récepteur GPS mesure la phase avec une très grande précision, équivalente à 0,5
millimètre en distance. En revanche, il est très difficile de connaître le nombre absolu de
cycles passés auquel correspond la partie entière de la phase. Comme sur l’embarcadère
(fig. 7.9.), il aurait fallu compter les vagues depuis le début.
Pour mesurer dans un récepteur GPS la partie entière de la phase, les cycles sont numé-
rotés à partir d’un « zéro » arbitrairement défini à l’allumage de l’instrument. Si l’obser-
vation de l’onde est interrompue pour une raison quelconque, le compte est perdu et donc
la partie entière de la phase, provoquant ainsi, en GPS, un saut de cycle.
La figure 7.10. représente le
signal d’un même satellite à deux
époques. Quand le récepteur
commence les observations au
temps t0, il mesure la phase du
dernier cycle mais ne connaît pas
la valeur de l’ambiguïté (dans ce
cas, n = 5 cycles complets). Tout
au long des observations, le
récepteur assure le comptage des
cycles. Au temps t1, le récepteur
mesure la phase du dernier cycle
et connaît le nombre de cycles
reçus depuis le temps t0 (dans ce
cas un seul cycle). L’ambiguïté,
Fig. 7.10. : Ambiguïté d’une mesure de phase qui n’a pas changé depuis le
temps t0, reste inconnue. Le pro-
cessus de calcul qui consiste à
déterminer le nombre entier de cycles entre le satellite et le récepteur est appelé résolu-
tion des ambiguïtés ; ces dernières sont traitées comme des inconnues dans le calcul.
Avant la détermination de l’ambiguïté, on ne peut s’attendre, au mieux, qu’à une préci-
sion métrique de la distance (position de navigation) ; dès qu’elle est levée, une précision
millimétrique est envisageable. Cette résolution est d’autant plus longue et plus difficile
que les récepteurs sont éloignés (voir la méthode statique, § 1.4.1).

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Les perturbations atmosphériques, les phénomènes de multitrajets et les obstructions
momentanées du signal satellite ne permettent pas une résolution rapide des ambiguïtés.
Ces phénomènes affectent la qualité des observations de phase et dégradent la précision.
Aussi est-il courant de surdimensionner le temps d’observation pour les longues lignes
de base où les conditions atmosphériques peuvent varier d’une extrémité à l’autre (par
exemple, en cas de forte dénivelée, supérieure à 100 m, entre stations).

 Principe de la mesure différentielle


Pour obtenir une mesure différentielle, le problème principal est de déterminer le nombre
entier de phases écoulées entre l’émission du signal par le satellite et la réception par
l’antenne au sol afin d’en déduire la distance satellite-récepteur. Le zéro arbitrairement
fixé à l’allumage du récepteur ne fournit pas la partie entière de la phase ; c’est pourquoi
il faut procéder par différences en utilisant deux récepteurs travaillant simultanément.
Cette méthode permet de résoudre l’ambiguïté de la partie entière de la phase. On parle
de mode différentiel parce qu’on travaille par différence sur deux récepteurs placés sur
deux points distincts et observant au même instant les mêmes satellites.
Dans le mode différentiel, on mesure des différences de distances et non des distances
absolues. Par exemple, sur la figure 7.11., les deux récepteurs placés en A et B permet-
tent, par la corrélation de leurs mesures (en post-traitement), de calculer les différences
de distances (D1 – D2) et (D3 – D4).
Ce principe est à rapprocher des multi-
ples différences détaillées au paragraphe
1.2.4. pour le mode naturel.
Grâce à ce mode différentiel, la plupart
des erreurs citées au paragraphe 1.2.2.
sont éliminées (cryptage S/A, influence
de l’ionosphère, erreurs d’horloges), il
est ainsi possible d’atteindre des
précisions centimétriques, voire milli-
métriques : on a déjà enregistré des
mesures qui, après répétition, ne varient Fig. 7.11. : Doubles différences
pas de plus d’un millimètre (récepteurs
bifréquence de haute précision et mesure
statique de longue durée).
Ce type de mesure ne nécessite pas d’intervisibilité des points A et B et il n’y a pas de
limitation de portée, ce qui constitue un avantage certain par rapport aux mesures classi-
ques. En revanche, le terrain doit être dégagé pour que les deux récepteurs puissent capter
les mêmes satellites, au moins quatre et pendant une durée suffisante variant selon les
méthodes de 1 à 60 minutes ; cette durée est fonction, entre autres, du type de récepteur,
des conditions ionosphériques, troposphériques et de la position relative des satellites
observés (voir GDOP, § 1.6.2).

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Il faut noter une restriction d’utilisation des récepteurs monofréquence : si deux récep-
teurs monofréquence sont éloignés de plus de 10 km, la précision se dégrade très rapide-
ment. Ceci est dû à l’influence de l’ionosphère (voir § 1.2.2). Lorsque les récepteurs sont
éloignés, les trajets de l’onde d’un même satellite aux deux antennes sont dispropor-
tionnés augmentant ainsi les erreurs dues à la traversée de l’ionosphère. De même, en cas
de fortes dénivelées, la qualité du modèle troposphérique devient primordiale et il faut
déterminer précisément les paramètres météorologiques par des mesures sur site des
températures sèches, des températures humides et de la pression atmosphérique.
Contrairement au mode naturel, on ne
pourra donc calculer qu’une diffé-
rence de position entre deux points,
c’est-à-dire les deux stations des deux
antennes utilisées. Ceci permet, si l’on
connaît la position de l’un des deux
points stationnés, de déterminer avec
précision la position de l’autre point :
c’est donc bien un positionnement
relatif. On mesure le vecteur AB (fig.
7.12).
Ce vecteur est donné en résultat brut
par ses coordonnées (∆X, ∆Y, ∆Z) dans
un système géocentrique appelé WGS
84 (World Geodetic System). Il est
Fig. 7.12. : Mesure de vecteur par GPS basé sur l’ellipsoïde IAGRS80 et ses
axes sont indiqués sur la figure 7.12.
Les paramètres de l’ellipsoïde IAGRS80 sont donnés au chapitre 2, paragraphe 2.2.
À partir du résultat brut GPS, les coordonnées du point B inconnu sont simplement
calculées à partir des coordonnées du point A connu par : XB = XA + ∆X
YB = YA + ∆Y
ZB = ZA + ∆Z
Ensuite, il faut transformer ces coordonnées géocentriques en coordonnées planes
locales, coordonnées Lambert en France. Les calculs de transformation de coordonnées
pour passer au système national (Lambert) sont détaillés au chapitre 2, paragraphe 3.4.6.
Ces calculs sont généralement effectués par le logiciel de post-traitement qui fournit
aussi les écarts moyens quadratiques permettant de se rendre compte de la validité d’une
manipulation (voir aussi § 1.4).

 Différents traitements du mode différentiel


Il existe deux possibilités de traitement des signaux GPS :

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● le post-traitement, ou traitement différé, c’est-à-dire un calcul réalisé après la phase
de mesure : les informations collectées par les deux antennes et stockées dans les
mémoires de leur calculateur associé sont transférées sur un micro-ordinateur. Un
logiciel de post-traitement, livré avec le matériel, effectue les calculs jusqu’à l’obten-
tion des coordonnées Lambert en E et N. L’altitude H, si l’on désire une valeur
précise, demande un traitement particulier (voir § 1.4).
● le traitement différentiel en temps réel permet d’obtenir une précision centimé-
trique en temps réel. Un récepteur « fixe », stationné sur le point de coordonnées
connues, calcule à chaque instant sa position en fonction des signaux reçus par les
satellites et compare le résultat aux coordonnées connues du point de station. Le
récepteur fixe calcule alors une correction de position qu’il transfère au récepteur «
mobile » en permanence par radio (voir l’exemple d’application en photogrammétrie
au paragraphe 5.1.7., figure 7.35.). Le récepteur mobile peut alors recalculer précisé-
ment sa position en temps réel. Ce type de mesure nécessite des liaisons radio puis-
santes et de qualité entre les deux récepteurs ; notez qu’en France, il faut demander
une autorisation d’émettre sur une fréquence propre lorsque la distance d’émission
dépasse 5 km.
En conclusion, outre son coût supérieur, les inconvénients du mode différentiel sont les
suivants :
● un temps de mesure plus long qu’en mode naturel ;
● dans le cas d’un calcul en post-traitement, faute de résultat en temps réel, les implan-
tations sont impossibles. Du fait de l’absence de contrôle en temps réel, il n’est pas
évident de déterminer le temps de mesure pour une précision donnée. Ce temps est
fonction de nombreux paramètres. On a donc toujours tendance à augmenter le temps
de mesure, donc à perdre du temps pour éviter les mauvaises surprises au moment des
calculs ; notons que l’évolution matérielle mais surtout logicielle permet de penser
que le calcul s’effectue, à terme, en temps réel, quel que soit le mode de travail choisi.
L’avantage principal du mode différentiel est la précision qui devient centimétrique
(voire millimétrique), donc utilisable en topométrie. Un autre avantage décisif est la
rapidité des mesures sur de longues bases, en terrain accidenté ou non.

 Le traitement de code


Le calcul de positionnement peut aussi être effectué à partir des codes C/A et/ou P
(§ 1.1.1) : on parle alors de traitement de code (le calcul à partir des phases étant appelé
traitement de phase). Les résultats obtenus sont moins précis, de l’ordre du mètre en
planimétrie et de quelques mètres en altimétrie. Pour satisfaire à des besoins de naviga-
tion en temps réel, le traitement de code peut être effectué en mode différentiel (DGPS
ou GPS différentiel) et en temps réel : on utilise alors deux récepteurs, l’un fixe envoyant
des informations par radio à l’autre, mobile. Le récent cryptage du code P dégrade la
précision espérée à partir de ce type de mesure. Cette technique reste cependant
applicable à de nombreux domaines comme la lutte contre le feu, l’entretien de réseaux
de grande étendue, etc. Il représente en fait 80 % du marché du GPS civil.

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Remarque
Les mesures de phase ou de pseudo-distances sont techniquement réalisées par compa-
raison entre le signal satellite et un signal généré par le récepteur. Le bruit de ce type
de mesure est estimé inférieur à 1 % de la longueur d’onde : quelques mètres sur le code
C/A, quelques dizaines de centimètres sur le code P et quelques millimètres sur les
phases (voir tableau § 1.1.3.2).

 Perturbations de la mesure en mode différentiel


Les perturbations sont les mêmes que celles détaillées pour le positionnement absolu au
paragraphe 1.2.2. ; mais la précision demandée étant plus grande, des contraintes supplé-
mentaires apparaissent.

● Concernant la connaissance des orbites précises en positionnement relatif, l’erreur


radiale sur la position d’un satellite influe sur la précision de la mesure : une erreur
de 20 m sur la position du satellite provoque une erreur de 1 mm sur une base de 1 km
ou 1 cm sur une base de 10 km. La position des satellites est connue par défaut par les
éphémérides radiodiffusées. Le service IGS (International Geodynamic Service) créé
en 1992 par l’AIG (Association Internationale de Géodésie) délivre, entre autres, des
orbites précises recalculées à partir d’observations a posteriori et mises à la disposi-
tion des usagers quelques jours après. Ces paramètres sont accessibles sur le serveur
Internet de l’IGN.
● Concernant la perturbation ionosphérique en positionnement relatif, pour des dis-
tances inférieures à 20 km en zone tempérée (10 km en zone équatoriale), son effet
est éliminé par les doubles différences puisque le signal du satellite parcourt pratique-
ment le même trajet jusqu’aux deux stations. Pour des distances supérieures, on
utilise des récepteurs bifréquences : les calculs éliminent cet effet par la combinaison
des mesures sur les deux fréquences.
● Le retard troposphérique affecte essentiellement la composante verticale des coor-
données de la station, source d’erreur en altimétrie (voir aussi le paragraphe 1.4.2.).
Les modèles mathématiques utilisés pour corriger cet effet sont imparfaits et il reste
un facteur limitatif de précision du GPS. Toutefois, si les conditions météorologiques
sont voisines sur les deux stations et si la dénivelée entre les antennes est faible, cet
effet est pratiquement éliminé par les doubles différences.
● Les problèmes de multitrajets sont bien moins importants pour le positionnement
relatif que pour le positionnement absolu, il n’existe pas de corrections possibles.
L’opérateur doit prendre les précautions nécessaires pour limiter le risque de multi-
trajets, en particulier lors d’observations courtes comme en statique rapide, en ciné-
matique ou en temps réel (§ 1.5). L’utilisation de plateaux de protection des antennes
est l’un de ces moyens.
● Concernant l’excentrement d’antenne, la mesure sur le signal radioélectrique
s’effectue au centre de la phase de l’antenne réceptrice qui n’est pas forcément
confondu avec son centre physique, à la verticale du point stationné. Cet excentre-
ment dépend de l’élévation et de l’azimut du satellite et de l’intensité du signal ; il est

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différent pour L1 et L2. Pour une antenne de qualité, la partie variable de l’excentre-
ment varie de 1 à 2 cm ; il faut donc en tenir compte dans les mesures. Si l’on observe
avec deux antennes identiques, ceci peut se faire en les orientant dans la même
direction ; ainsi l’excentrement s’élimine par différence et le vecteur final est plus
précis. Ainsi, repérez un point précis de l’antenne, par exemple une borne de branche-
ment de câble ou d’alimentation, et orientez le systématiquement au nord. Sur cer-
tains plateaux de protection d’antennes géodésiques, une flèche est tracée à cet effet.

 Passage du système international au système national


Nous avons vu au paragraphe 1.3.2. que le résultat brut d’une mesure GPS est un vecteur
(∆X, ∆Y, ∆Z) donnant les différences de coordonnées géocentriques entre deux points et
permettant de calculer les coordonnées géocentriques d’un point nouveau B à partir d’un
point ancien A. L’obtention de coordonnées Lambert demande ensuite des transforma-
tions de coordonnées réalisées selon le schéma suivant :

Fig. 7.13.-a. : Transformations de coordonnées

Remarque

● Les calculs de transformation de coordonnées peuvent être effectués au moyen d’un


tableur (voir chapitre 2, paragraphes 3.4.5. et 3.4.6.).
● Le changement d’ellipsoïde requiert la connaissance des paramètres de passage de
l’ellipsoïde du système WGS84 à l’ellipsoïde Clarke 80 (voir chap. 2, § 2.2.2). Ces
paramètres ne sont actuellement pas connus avec précision mais les travaux GPS en
cours de l’IGN permettront d’en avoir une valeur plus précise par région.
● Les transformations de type Helmert 2D, Helmert 3D, Bursa-Wolf ou Molodensky-
Badekas nécessitent la détermination de paramètres de transformation calculés à
partir de plusieurs points d’appuis connus dans le système WGS84 et dans le
système Lambert (voir tome 2, chapitre 1, paragraphe 10.3., la transformation de
Helmert dans le plan et en 3D). Le fait de disposer de plusieurs points permet

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d’affiner la transformation et surtout d’obtenir des valeurs de rayon moyen quadra-
tique qui donnent une idée de la précision de la transformation. Dans le cadre des
travaux sur le nouveau réseau géodésique Français (RGF), l’IGN fournira pour
chaque point géodésique les sept paramètres de transformation les mieux adaptés
au réseau local. (voir chap. 2, § 5.3).

 En planimétrie
Si la mission comporte suffisamment de points anciens, il est aisément possible de
transformer les coordonnées géocentriques (X, Y, Z) d’un ensemble de points en coordon-
nées Lambert par une transformation des coordonnées et un changement d’ellipsoïde,
puis d’effectuer un ajustement de réseau pour adapter le réseau déterminé en WGS84
au réseau géodésique existant. L’option ajustement de réseau du logiciel GPS SKI de
Leica effectue ces calculs en permettant de choisir le taux de distorsion du réseau géodé-
sique de base.
Il est intéressant de noter que, pour des applications de nécessitant pas d’altimétrie
précise, la connaissance de l’altitude des points à 10 m près n’influe en planimétrie que
sur environ 1 ppm (1 mm/km). On peut donc pratiquement dissocier les résultats E, N
et H.

 En altimétrie
Trois problèmes diminuent la précision du GPS :
● La géométrie du système n’est pas toujours
optimale ; un récepteur GPS peut être idéalement
positionné en planimétrie par rapport aux satellites
desquels il reçoit des informations (vue en plan de la
figure 7.13-b.) ; une telle configuration augmente la
précision sur les composantes E et N du calcul en
raison de la disposition symétrique des satellites. En
revanche, du fait que le récepteur ne capte que les
satellites qui se situent au-dessus de l’horizon, il n’y
a plus la symétrie nécessaire lorsque l’on se place sur
la composante verticale. Cette dernière sera donc
moins précise. Toutefois, la composante verticale de
mesure en GPS influe, à notre latitude, sur les trois
coordonnées X, Y et Z géocentriques.
Fig. 7.13-b. : Géométrie ● Le retard troposphérique (§ 1.3.5) induit une
perte de précision, surtout sur la composante
verticale.
● La connaissance approximative du géoïde, surface de référence des altitudes (chap.
2, § 5.1), affecte la détermination altimétrique des points mesurés par GPS. Le géoïde
présente des ondulations par rapport à l’ellipsoïde du système WGS 84. Sur la figure

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7.13-c., ces ondulations sont exagérées. La prise en compte de ces ondulations peut
s’effectuer comme indiqué ci-après.
Plaçons nous dans le cas où l’on connaît l’altitude HA d’un point A donné en système
IGN 69 et où l’on cherche l’altitude HB d’un point B. La mesure par GPS donne
∆h = hA– hB. Pour obtenir HB, il faut donc connaître la différence de cote du géoïde à
l’ellipsoïde entre A et B. La connaissance approximative de ces ondulations détériore la
précision de la connaissance de l’altitude.
Pour remédier à ce problème les deux solutions suivantes sont envisageables.
a. On peut utiliser un modèle
local de définition du géoïde : la
base de données de valeurs de ∆,
séparation du géoïde et de l’ellip-
soïde est généralement fournie
avec le logiciel de post-traitement
mais est actuellement peu précise.
b. On peut mesurer la pente
locale du géoïde : il faut, pour
cela, créer et mesurer une base
GPS. On mesure les altitudes de
deux points A et Β par nivellement
Fig. 7.13-c. : Ondulations du géoïde (notées : ∆)
classique. La mesure GPS sur ces
mêmes points donne ∆h = hA – hB.
On en déduit la pente locale du
géoïde entre A et B en considérant que, pour deux points proches, le géoïde évolue
linéairement. On peut ensuite calculer par interpolation l’altitude de tout autre point situé
sur cette ligne.
Pour améliorer la précision de cette détermination, il faut utiliser trois points de
base définissant un plan ; l’interpolation revient alors au calcul de la distance
d’un point quelconque à ce plan symbolisant le géoïde local. Le tableau
GEOIDE.XLS du cédérom permet d’automatiser ce calcul : il calcule, au moyen
du « solveur » d’Excel, un plan moyen passant au plus près de quelques points
(au moins quatre) et fournit la distance d’un point nouveau à ce plan moyen,
géoïde local, c’est-à-dire son altitude H.
La précision en altimétrie est finalement moins bonne qu’en planimétrie
(jusqu’à trois fois inférieure). Notons que lors de la nouvelle mesure de l’Eve-
rest, en 1984, qui faisait appel à des technologies modernes, GPS et stations
totales, la principale incertitude concernait la référence des altitudes et non la
mesure intrinsèque.

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Remarque
Une étude de définition locale précise du géoïde a été réalisée à l’université de Mont-
pellier, en 1994, menant à une connaissance centimétrique des ondulations.
Les travaux actuels de l’IGN permettront de disposer d’un modèle de géoïde de préci-
sion annoncée centimétrique sur l’ensemble du territoire Français.

Exemple de calcul par interpolation sur seulement deux points


Soient deux points A (982 151,23 m ; 154 621,32 m ; 144,28 m) et B (983 150,44 m ;
155 374,67 m ; 132,12 m) connus en Lambert III et en altitude IGN 69. Ils constituent
une base GPS mesurée plusieurs fois. Les mesures GPS donnent hA = 194,10 m et
hB = 181,83 m au-dessus de l’ellipsoïde IAGRS80 du système WGS84.
La pente du géoïde, considéré linéaire entre A et B distants de 1 251,38 m, est donc la
suivante :
( 181, 83 – 132, 12 ) – ( 194, 10 – 144, 28 ) 49, 71 – 49, 82
p = --------------------------------------------------------------------------------------------------- = ------------------------------------ = – 0,0088 % de A
1 251, 38 1 251, 38
vers B.
Le géoïde est donc à ∆ = 49,71 m au-dessus de IAGRS80 en B et à ∆ = 49,82 m en A.
Des mesures GPS donnent les résultats suivants : P (982 184,55 m ; 155 194,66 m) et
hP = 188,42 m. La projection de P sur la droite AB en planimétrie est située à 371,76 m
de A (valeur déterminée par calcul d’intersection). L’altitude IGN 69 de P est finale-
ment : HP = 188,42 – (49,82 – 0,000088 . 371,76) = 138,63 m.
Étant donnée la précision de ce type de modélisation, on peut se contenter d’une valeur
moyenne de l’écart entre géoïde et ellipsoïde IAGRS80. Dans cet exemple, elle est de
49,77 m ce qui donne HP = 138,66 m.

 Différentes techniques de mesure en mode différentiel


Pour toute mesure GPS, la résolution des
ambiguïtés est plus rapide et plus fiable
si la position du récepteur est pré-déter-
minée à une dizaine de mètres près et
entrée dans le contrôleur de l’antenne (en
WGS84). Si cette position est inconnue,
le contrôleur GPS utilise comme position
de départ la solution de navigation qu’il
détermine en temps réel sur le terrain à
quelques dizaines de mètres près ; la pré-
cision de cette solution de navigation
Fig. 7.14-a. : GPS statique peut être améliorée en commençant le

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calcul par une détermination en point isolé à partir des mesures GPS collectées sur ce
point.
Pour obtenir les coordonnées en système WGS84 d’un point de référence connu
en système Lambert, vous pouvez utiliser le tableau COORDON.XLS livré sur
le cédérom de l’ouvrage.

 Le mode statique


Les combinaisons des doubles différences avec quatre, cinq, six satellites permettent la
détermination précise du vecteur AB au sol. Malheureusement, le calcul de ces combi-
naisons requiert un minimum de temps d’observation pendant lequel la réception des
signaux satellites doit être parfaite, sans coupure, et les récepteurs doivent demeurer
immobiles : c’est le mode de mesure GPS statique. La durée d’observation est d’environ
30 minutes pour un récepteur bifréquences sur une base de 20 km. La précision espérée
est au mieux de l’ordre de ± (5 mm + 1 ppm).
Cette méthode est utilisée pour de longues lignes de base supérieures à 10 km. Elle
est donc réservée aux réseaux géodésiques pour lesquels elle présente l’avantage d’une
précision homogène sur de grandes étendues. Avec des récepteurs monofréquence, le
temps de mesure est plus long ; on se limite à des lignes de base inférieures à 10 km, pour
lesquelles la différence de trajet d’un satellite à chacun des deux récepteurs reste négli-
geable en comparaison de la distance entre satellite et récepteurs. Cette distance maxi-
male peut être portée à 20 km si l’on dispose d’éphémérides précises, accessibles sur le
serveur Internet de l’IGN (voir § 1.3.5).

 Le mode statique rapide


Le mode statique rapide est basé sur le
même principe que le mode statique
mais en limitant la portée, en mesurant
avec des configurations favorables des
satellites, GDOP et PDOP optimaux,
et en utilisant plutôt des récepteurs
bifréquences, permettant ainsi de
réduire la durée de station. Il permet de
déterminer en 5 à 10 mn d’observation
tout point dans un rayon d’une vingtaine
de kilomètres autour de la station de
référence (10 à 20 mn avec un GPS
monofréquence pour des lignes de base
allant jusqu’à 10 km).
La précision est au mieux de :
Fig. 7.14-b : Réseau observé en statique rapide
± (5 à 10 mm + 1 ppm).

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Un premier récepteur est en permanence sur une station de référence ; un second est
itinérant et se déplace d’un point à l’autre dans un rayon de 10 à 20 km autour de la
station de référence.

Cette méthode est utilisée, par exemple, pour observer le canevas d’un chantier de
remembrement comprenant 12 points nouveaux et quatre points d’appui (fig. 7.14-b.). Ce
réseau comprenant donc 16 points fut observé en trois demi-journées en 1992 ; il pourrait
être observé actuellement en une seule journée avec deux récepteurs GPS bifréquences.
Le GPS s’applique particulièrement bien à ce type de travaux et remplace les anciennes
techniques de triangulation en canevas d’ensemble et même de polygonation.

 Le mode cinématique


Un récepteur fixe étant en A, point connu ou inconnu, un récepteur mobile, généralement
une antenne montée sur une canne télescopique, est positionné en B proche de A. Après
une première phase d’initialisation statique sur un point connu ou inconnu, le récepteur
mobile possède suffisamment de données pour résoudre les ambiguïtés et donc calculer
sa position en relatif par rapport au récepteur fixe ; pour le calcul final des coordonnées
WGS84, il suffit qu’à un moment donné de la chaîne cinématique le récepteur mobile
passe sur un point connu, ou qu’un des points A ou B soit connu.

Fig. 7.15. : GPS cinématique

Si l’on déplace le récepteur mobile sans couper le contact avec les satellites, les
ambiguïtés restent déterminées et les points suivants de la chaîne cinématique (B´, B´´,

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etc.) seront déterminés quasiment instantanément, le temps de faire au moins une acqui-
sition, soit une époque.
Si l’on passe à moins de quatre satellites, il faut reprendre l’initialisation statique et
commencer une nouvelle chaîne ; l’opérateur est informé de cette interruption par son
terminal de contrôle de l’antenne (message du type : loss of lock ou perte de connexion).
Cette technique est efficace pour effectuer des levers ou de la densification intense sur
des superficies de faibles étendues et bien dégagées. On obtient une précision qui est de
l’ordre de ± (1 cm + 2 ppm).

 Différentes méthodes de mesure

En statique rapide, il existe deux méthodes de mesure :


1 - le stop and go (marche-arrêt) qui une méthode très proche de celle du lever de détails
avec une station totale. L’opérateur enregistre les informations en s’arrêtant sur des
points fixes et se contente de maintenir le contact avec les satellites pendant les
déplacements ;
2 - la trajectographie où le récepteur mobile enregistre les informations en permanence,
toutes les secondes par exemple, ce qui permet de tracer la trajectoire du mobile. Si l’on
monte l’antenne mobile sur un véhicule, on obtient la position de ce dernier à chaque
acquisition de mesure des calculateurs des antennes. On peut ainsi dessiner la trajectoire
du véhicule et déterminer sa vitesse moyenne entre deux mesures.

 Différentes méthodes d’initialisation

Il existe deux méthodes d’initialisation :


1 - l’initialisation statique rapide où le récepteur mobile stationne un premier point
proche du récepteur fixe pendant quelques minutes ; si ce premier point est connu,
l’initialisation ne dure que quelques secondes ;
2 - l’initialisation en vol (on the
fly ou OTF) qui permet d’effec-
tuer du lever en cinématique en
évitant la phase d’initialisation
statique. On dit que la résolution
des ambiguïtés est faite en vol
(AROF : ambiguities resolution
on the fly). L’intérêt de cette
technique est le positionnement
précis, centimétrique, d’objets
mobiles tels que les bateaux lors
des opérations de bathymétrie
Fig. 7.16. : Initialisation OTF

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(cartographie des fonds marins), les avions lors d’une campagne de photogrammétrie
aérienne (voir aussi § 5.1.7).

Les logiciels de calcul OTF sont des logiciels puissants, à utiliser avec des récepteurs
bifréquences. Par exemple, c’est le cas des récepteurs SR299 et SR399 de Leica qui, avec
le logiciel RT-SKI OTF (RT signifie real time ou temps réel), permettent un position-
nement à ± (1 cm + 2 ppm) près.

Remarque

Cette technique est exigeante du point de vue de la configuration des satellites,


puisqu’il faut au moins cinq satellites visibles et un bon GDOP inférieur à huit (voir
§ 1.6.2).

 Le cinématique en temps réel (real time kinematic ou RTK)

Le principal inconvénient des méthodes précédentes est de ne pas fournir d’informations


directement sur le terrain mais seulement en post-traitement. L’opérateur ne se rend donc
compte qu’a posteriori de la qualité des mesures, ce qui peut ménager de mauvaises
surprises et obliger à recommencer le travail. De plus, les opérations d’implantation sont
impossibles sans informations immédiates.

Le cinématique en temps réel permet de connaître immédiatement les coordonnées du


récepteur mobile, ce qui permet de faire de l’implantation en GPS, de vérifier à tout
instant la qualité des mesures effectuées et de se rendre compte d’une rupture de faisceau.
Cette technique a permis aux techniciens Leica de se rendre compte que deux minutes de
mesures peuvent parfois être suffisantes à la résolution des ambiguïtés en statique rapide
(bifréquence, lignes de base inférieures à 10 km).

Pratiquement, le récepteur fixe stationné sur un point connu émet en permanence par
liaison radio des informations au récepteur mobile qui, en les recoupant avec ses propres
acquisitions, recalcule sa position à chaque instant.

On trouve aussi pour cette méthode l’appellation RTDGPS (real time differential GPS)
ou GPS différentiel en temps réel ; ainsi l’avantage principal du mode naturel est repris
en traitant les données en temps réel mais avec deux récepteurs.

Pour implanter ou lever des points en temps réel dans un système national (Lambert en
France) alors que les renseignements fournis par le GPS se réfèrent au système mondial
WGS84, une possibilité est de procéder à un étalonnage GPS : c’est un procédé qui
permet de calculer les paramètres de transformation nécessaires pour passer d’un sys-
tème à l’autre (transformation du type Helmert 3D : voir tome 2, chap. 1, § 10.3). Il faut
déterminer les coordonnées GPS d’au moins deux points connus dans le système de
projection « local ». Ensuite, les paramètres de la transformation étant déterminés et
entrés dans le contrôleur GPS, le programme d’affichage du contrôleur traduit directe-
ment les informations GPS en système local.

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 Récapitulatif des méthodes d’observation
Le tableau ci-après ne reprend que les méthodes de traitement différentiel avec traitement
de phase.

Remarque
Les évolutions de ces dernières années se font surtout au niveau logiciel. Le matériel,
rapidement arrivé à maturité, évolue peu sinon pour diminuer son prix, réduire ses
dimensions et augmenter sa fiabilité. Les logiciels, en revanche, deviennent de plus en
plus performants et laissent présager de nouveaux gains en rapidité et en précision. Ils
n’ont pas encore exploité toutes les possibilités du traitement différentiel.

Mode Statique Statique rapide Cinématique En vol


Pour les grandes Bases courtes : Grand nombre de Positionnement
lignes de base < 20 km points à observer précis d’objet
Cas d’emploi ( > 10 km avec (bifréquence) dans une zone en mouvements
récepteur < 10 km réduite (avions, bateaux,
bifréquences). (monofréquence). et dégagée. etc.).
Précision : 5 mm + 1 ppm 5 à 10 mm +1 ppm 1 à 2 cm + 1 ppm 1 à 2 cm + 2 ppm
monofréquence 5 à 10 mm +1 ppm 1 à 2 cm + 1 ppm
bifréquence
30 mn à 1 heure 2 à 20 mn Quelques minutes Temps réel en
Temps selon les cas. d’initialisation puis mouvement.
d’observation quelques secondes
sur chaque point.
Réseaux géodésiques Canevas polygonaux. Levers de détails en Photogrammétrie,
sur de grandes Canevas d’ensemble : zone dégagée. bathymétrie.
Applications étendues. remplace la
triangulation et la
polygonation.
Précis, plus efficace Rapide, efficace. La plus rapide Pas d’initialisation
et plus économique Nul besoin de garder des méthodes de statique.
Avantages que les méthodes lever de détails par
le contact avec le
traditionnelles. satellite. GPS.
Temps d’observation Limitation en portée. Une interruption de la Méthode GPS la
plus long que par les réception nécessite plus onéreuse.
autres méthodes. une nouvelle
Inconvénients initialisation.
Réservé aux
récepteurs
bifréquence.

On peut ajouter à ces techniques la réoccupation, qui consiste à stationner un même point
à des périodes différentes. Si, lors de la première observation, quatre satellites sont
disponibles et trois seulement lors de la seconde, le logiciel de post-traitement calcule
quasiment comme si l’on avait observé sept satellites, et donne une solution précise pour
le point. Un autre avantage est la détermination multiple d’un même point qui donnera
un contrôle des mesures : par exemple, le logiciel SKI de Leica calcule toutes les coor-

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données d’un même point issues d’une même session d’observations et propose ensuite
une moyenne si les écarts maximaux entre les différentes solutions ne dépassent pas une
valeur déterminée au départ appelée « limite de calcul des moyennes » ou averaging
limit.
Une présentation du logiciel SKI (SKI : Static Kinématic) se trouve sur le
cédérom du présent ouvrage sous forme de fichier d’aide : elle vous permet de
suivre toutes les étapes de la préparation des observations aux résultats en
passant par les mesures sur le terrain.

 Caractéristiques du matériel (gamme Leica)


Les données suivantes datent de février 1998.

MX900
Système : MX200 MX300 MX9212
4
SR260 SR261 SR299 SR399

Signal reçu
- nbre de canaux 6 6 12 12 6 6 2 fois 9 2 fois 9
- code C/A X X X X X X X X
- phase L1 X X X X X
- phase L2 X X
- code P sur L2 X X
- code P sur L1 X X
Précision
- mode naturel * 15 m 15 m 15 m 15 m 15 m 15 m 15 m 15 m
- différentiel 1,5 m 1,5 m 0,7 m 0,5 m 1m 1m 1m 0,5 m
temps réel (code)
- différentiel post- 5 à 10 mm 5 mm 5 mm
traité (phase) 0.7 m 0.7 m 0.7 m 0.3 m 1m
+ 2 ppm +1 ppm +1 ppm
- cinématique 10 mm 10 mm 10 mm
temps réel +2 ppm +2 ppm +2 ppm
Techniques accessibles
- navigation X X X X X X X X
- navigation diffé- X X X X X X X
rentielle
- statique X X X X X
- statique rapide X X X X
- cinématique X X X X
- cinématique on X X
the fly
- cinématique X X X
temps réel
- ciném. temps X
réel on the fly
* En l’absence de S/A.

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 Planification d’une campagne de mesures GPS
La mesure GPS elle-même est ennuyeuse : l’opérateur n’a rien à faire durant l’acquisi-
tion. La phase de calcul l’est un peu moins car, si les logiciels se chargent de tout ou
presque, il reste quelques paramètres à régler et quelques choix à effectuer durant la
procédure.
La phase la plus intéressante est en fait la préparation de la campagne de mesures au
cours de laquelle l’utilisateur doit faire de nombreux choix dépendant de la topographie
du lieu de mesure, du matériel disponible, de la précision cherchée, de la facilité de
déplacement d’un point à l’autre, etc. La phase finale de transformation des coordonnées
WGS84 en Lambert se rapproche des activités de calcul classiques du topographe :
manipulation de systèmes de projection et de coordonnées, adaptation de réseaux, etc.

 Les masques


Lors de la phase d’acquisition, il faut que
l’antenne capte au moins quatre satel-
lites. Le système GPS prévoit une visibi-
lité en tout point du globe de quatre
satellites (généralement, l’opérateur en
voit de six à dix) mais en l’absence
d’obstacles appelés masques (fig. 7.17.).
La présence inévitable de masques peut
faire qu’à un moment donné l’antenne
capte moins de quatre satellites ; la
mesure est alors interrompue. Ajoutez
aux masques physiques la présence de
Fig. 7.17. : Les masques en GPS
masques électroniques en ville ou à
proximité de lignes à haute tension. En
règle générale, sous nos latitudes, les
orbites des satellites ne passant pas au
nord (fig. 7.18.), l’opérateur positionne
la station de sorte que l’obstacle prin-
cipal soit plein nord par rapport à
l’antenne.

Un logiciel de planification livré avec les


récepteurs permet de prendre en compte
la présence de masques : connaissant les
éphémérides des satellites, il détermine
l’heure de lever et l’heure de coucher de
chacun. Ceci permet d’établir un gra-
Fig. 7.18. : Entrée et visualisation
phique (fig. 7.18. : vue du ciel au-dessus des masques et des passages des satellites
du point de station ; le cercle extérieur

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représente l’horizon) sur lequel figurent les satellites visibles en un lieu et sur une période
d’observation donnés. L’opérateur peut y ajouter les masques éventuels, chacun étant
entré par son élévation au-dessus du sol, son azimut de départ et son azimut de fin.
L’opérateur vérifie sur le graphique la position des masques et les satellites concernés.

 Saisie de la position des masques

La position des masques est relevée sur le terrain avec une boussole pour les azimuts de
départ et de fin et un clisimètre pour mesurer l’élévation angulaire au-dessus du sol. Sur
l’écran de la figure 7.18., le masque principal a une élévation moyenne de 50°, un azimut
de départ de 270° et un azimut de fin de 365°. Il masque le satellite 12 pendant la période
d’observation.

La limite de 15° au-dessus de l’horizon correspond à l’élévation minimale en dessous de


laquelle les satellites ne sont pas pris en compte puisque la transmission est trop rasante :
c’est une limitation du modèle troposphérique. On peut tout de même porter cette limite
à 10° pour élargir le champ d’action. Notons que ce graphique (fig. 7.18.) ne permet pas
de planifier les temps de mesure ; il sert à contrôler l’entrée correcte des masques de
terrain.

Logiciel SKI (Leica) : exemple de calcul des paramètres d’orbite des satellites
pour un lieu (Antibes) et une fenêtre d’observation donnée (de 0 à 24 heures)

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 Récupération des éphémérides de la constellation de satellites

Au début de chaque phase de mesure, le récepteur se calibre sur un satellite : il se


synchronise et capte les éphémérides émis par le satellite. Lors du transfert des enregis-
trements de terrain vers le logiciel de post-traitement, les éphémérides sont aussi
transférés : il s’ensuit que le micro-ordinateur dispose toujours de ceux datant du dernier
jour d’observation. Il est donc conseillé, en cas de longues périodes sans observations,
d’effectuer des mesures pendant au moins 30 minutes et de les transférer à l’ordinateur
pour mettre à jour ses éphémérides.

 Influence de la position des satellites


La position relative des satellites entre eux joue
également un rôle important : si les satellites captés
par une antenne sont très proches les uns des
autres, les calculs d’intersection spatiale sont
moins précis. Par exemple, sur la figure 7.19., les
cercles de distances se coupant avec un angle
faible génèrent une zone d’incertitude plus impor-
tante, donc moins précise.
Les usagers du GPS utilisent un coefficient qui
indique comment les positions relatives des satel-
lites réduisent la précision ; il s’agit du DOP
(Dilution of Precision). Sa valeur peut indiquer une Fig. 7.19. : Intersection spatiale
réduction de la précision horizontale (HDOP),
verticale (VDOP), de position (PDOP) ou encore
géométrique (GDOP). Les coefficients généralement utilisés sont le PDOP et le GDOP ;
ils doivent être inférieurs à trois pour que l’on puisse affirmer être dans des conditions
optimales d’observation ; le GDOP est inversement proportionnel au volume du tétraèdre
formé par le récepteur et les quatre satellites. En pratique, l’opérateur peut travailler avec
un PDOP et un GDOP allant jusqu’à huit.
Les programmes analysent les positions respectives de tous les satellites afin d’effectuer
le choix entre les quatre meilleurs qui deviendront les satellites actifs de calcul, c’est-à-
dire les mieux placés pour réduire la zone d’intersection. Ainsi l’erreur de GDOP est-
elle minimale. Si cinq, six... satellites sont correctement disposés autour du récepteur, ils
seront tous pris en compte dans les calculs. Le graphique de la figure 7.20., établi par le
logiciel en fonction des données de la station, montre l’évolution du PDOP et du GDOP
sur une période d’une journée.
Ce graphique (fig. 7.20.) tient compte à la fois, pour un lieu et une date d’observation
donnés, des éphémérides de la constellation entière et des masques entrés par l’utilisa-
teur. Ce graphique donne aussi le nombre de satellites visibles par tranche d’heure. En
abscisse, on trouve les heures d’observation et en ordonnée les coefficients PDOP et
GDOP : l’échelle des ordonnées est commune au nombre de satellites et aux coefficients

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PDOP et GDOP ; bien que ces derniers ne soient pas uniquement le fait du nombre de
satellites, on constate que les pointes de GDOP ou de PDOP se produisent lorsque le
nombre de satellites captés est inférieur à quatre, soit entre 1 heure et 2 heures et vers 13
heures. C’est grâce à ce graphique que l’opérateur planifie la campagne GPS en choisis-
sant le (ou les) moment(s) de la journée le(s) plus favorable(s) aux observations. On y
relèvera les pointes de PDOP et de GDOP qui correspondent à des moments où il est
préférable de ne pas mesurer.

Fig. 7.20. : Évolution du nombre de satellites, du GDOP et du PDOP

Logiciel SKI (Leica) : exemple de prévision du nombre


de satellites et des coefficients GDOP et PDOP pour un site et une heure donnés

 Autres éléments de planification


Une mesure différentielle fait appel à deux équipes distinctes qui peuvent être très
éloignées l’une de l’autre. Les mesures d’une équipe sont inutilisables sans celles de

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l’autre. Chacun doit donc définir et respecter son rôle, calculer ses temps de déplacement
d’un point à l’autre de manière à être sûr de commencer à mesurer en même temps que
l’autre équipe. La méthode la plus simple est de considérer une antenne comme fixe, sur
un point de référence connu, et l’autre mobile (rover). Les calculateurs associés aux
antennes sont programmables : ils peuvent donc être tous les deux programmés au
bureau, les opérateurs n’ayant plus alors qu’à se soucier d’être en station à un endroit
donné à une heure donnée. Il faut cependant faire attention au décalage horaire entre le
temps local et le temps GPS, ou temps universel.

Dresser la liste du matériel nécessaire est un bon moyen d’éviter des désagréments sur le
terrain ; chaque opérateur l’établira avant le départ. Les heures d’enregistrement seront
exprimées en temps universel (TU), c’est-à-dire celui affiché par les récepteurs.

Il ne faut pas oublier de noter sur le terrain la hauteur d’antenne dont la précision
intervient en GPS sur les trois coordonnées (voir § 1.3.2.2). Pour cela, le meilleur moyen
est de remplir une fiche pour chaque observation.

Le tableau GPS. XLS propose une fiche de terrain type qui est adaptée à toute
mission GPS.

Remarque
On peut parfois obtenir un résultat de mesure même si une équipe n’a pas fait sa station.
Si vous disposez dans les environs du chantier d’une antenne GPS de l’IGN stationnée
sur un point géodésique et fonctionnant en permanence, il vous est possible de récu-
pérer les informations enregistrées par cette antenne par simple demande à l’IGN, sur
le réseau Internet ou sur minitel. Par exemple, à Grasse, l’IGN stationne en permanence
le point du réseau européen EUREF (voir chap. 2) situé sur le plateau de Caussols dans
l’enceinte de l’observatoire astronomique du CERGA. Les données GPS sont fournies,
pour une journée d’observation entière, au format RINEX (format d’échange standard
des données GPS). Les mesures étant effectuées toutes les 30 secondes, il est conseillé
de choisir un taux d’échantillonnage multiple ou sous-multiple de 30. Le logiciel GPS
utilise ensuite les données de votre antenne en parallèle à celle de l’IGN afin de
résoudre les ambiguïtés.

 Méthodes de travail


Si les points ne sont observés qu’une seule fois, on parle de simple détermination. Une
double détermination demande deux observations du même point à partir de deux
points de référence différents. Elle permet un contrôle par double calcul du point observé.

Si la précision des points d’appuis est insuffisante, les points de canevas ordinaires étant
connus à environ 20 cm près, l’opérateur pourra, avec plusieurs observations indépen-
dantes de la même ligne de base, vérifier la répétitivité de la mesure, ce qui donnera une
bonne information sur sa qualité. Comme en triangulation, l’opérateur pourra constituer
des figures fermées, triangles ou polygones, de manière à contrôler la fermeture, somme

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des dX, dY et dZ fournis par le calcul GPS, ces fermetures étant directement calculées en
WGS84.

Pour approfondir ce sujet 1, de nombreux sites internet donnent des informations géné-
rales sur le système GPS ainsi que des informations sur son évolution et ses perspectives ;
en particulier l’apparition à compter de 2002 d’une Fréquence L3 réservée à l’utilisation
civile...

 Organigramme d’une mission GPS (différentiel post-traité)

L’organigramme suivant détaille le déroulement complet d’une mission GPS.

1
Voir aussi tous les articles parus dans la revue XYZ, vous en trouverez une liste référencée par
numéro de revue dans le fichier d’aide XYZ.HLP situé sur le cédérom joint à cet ouvrage. Voir aussi
les articles suivants de la revue Géomètres (liste non exhaustive) :
Initialisation cinématique en mouvement, Géomètre, n° 4 de 1994.
Dossier GPS, Géomètre, n° 6 de 1992.
2
L’IGN vient de sortir des cartes série bleue au 1/25 000 estampillée GPS : elles fournissent un
« quadrillage » UTM destiné à faciliter des mesures graphiques sur la carte.

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 NIVEAUX NUMÉRIQUES
Le nivellement et les caractéristiques des appa-
reils de nivellement sont étudiés en détail au cha-
pitre 5. Nous avons voulu présenter un rapide
historique pour positionner dans ce chapitre des
technologies modernes les niveaux numériques,
qui représentent une avancée importante dans ce
domaine.
Le développement technologique des appareils de
nivellement fait apparaître deux évolutions
essentielles : l’introduction des compensateurs
automatiques puis l’apparition des niveaux
numériques. Ci-après, est rappelée l’évolution NA303 de Leica
technique des niveaux :
● le niveau à colliers : la lunette, maintenue au corps du niveau par deux colliers, était
amovible et pouvait ainsi être retournée bout pour bout de manière à éliminer cer-
taines erreurs systématiques dues à l’instrument ;
● le niveau à lunette fixe : la lunette est fixe par rapport au corps du niveau et une
nivelle torique de directrice parallèle à l’axe de la lunette permet le calage horizontal
de la visée. C’est le principe du niveau de haute précision N3 de Leica : la nivelle
torique très sensible, est réglée avant chaque visée ;
● le niveau à bascule : la lunette est reliée au support par un axe autour duquel elle peut
basculer de manière à éliminer certaines erreurs systématiques dues à l’instrument.
La nivelle torique, généralement à bulle coupée, est solidaire de la lunette et est réglée
à chaque visée ;
● le niveau automatique : l’introduction d’un mécanisme de compensation est basé sur
la gravité d’un corps mobile ou sur l’équilibre d’un liquide qui effectue automatique-
ment le réglage fin de la ligne de visée à l’horizontale (voir chap. 5 § 1.2.3). C’est le
principe de la grande majorité des appareils vendus actuellement ;
● le niveau numérique (voir leurs caractéristiques au chapitre 5, paragraphe 4.) : les
lectures sur mire sont automatisées par un système de décodage d’une mire à codes-
barres ; l’appareil lit automatiquement le fil niveleur et la distance station-mire ; ces
valeurs sont affichées et peuvent être mémorisées sur un support informatique. Cela
augmente la productivité de l’opérateur et élimine les fautes de lecture et de retrans-
cription des lectures.
On arrive donc en nivellement au même stade de développement que celui des stations
totales, à savoir la lecture sur écrans digitaux, la saisie et la retranscription des informa-
tions entièrement automatisées. Ces appareils peuvent être motorisés pour des travaux
automatisés de surveillance ou d’auscultation (pointés automatiques réguliers d’une série
de mires, lecture et transmission des observations à un bureau d’étude). Il reste une

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dernière étape à franchir : rendre les niveaux numériques (NA2002 et NA300) aussi
précis que les niveaux de haute précision du type du N3 à lunette fixe et nivelle torique.

 LES STATIONS TOTALES


Une station totale est un théodolite électronique couplé à un IMEL (Instrument de
Mesure Électronique des Longueurs (voir chap.4 § 6) et possédant un système d’enregis-
trement et/ou de transfert des informations.

L’apparition des stations totales a révolutionné la topométrie :

● grâce aux IMEL, la mesure de distances devient simple, rapide et précise même sur
de longues portées. Elle est homogène en précision avec les lectures angulaires. Par
exemple, le TC1800 de Leica (tachéomètre électronique) est donné pour un écart type
de ± 0,3 mgon en angle, soit ± 5 mm à 1 000 m, et ± (2 mm + 2 ppm) en distance, soit
± 4 mm à 1 000 m : les précisions sont donc comparables.

TC1000 et GRE4 de Leica associés à un micro-ordinateur et un traceur A0

● les affichages de type digital limitent considérablement les erreurs de lecture, plus
fréquentes sur verniers gradués, et surtout ce type de lecture ne nécessite pas l’appren-
tissage d’un vernier. Grâce à des formules préprogrammées, l’opérateur obtient ainsi
l’affichage direct d’une dénivelée ou d’une distance réduite à l’horizontale. Mais il
convient de continuer de noter et/ou d’enregistrer les valeurs de Di, Hz, et V, indispen-
sables pour les calculs de tolérances.

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● les cercles codés à lecture
électronique continue sont
fiables et précis : la lecture
est faite sur l’ensemble du
cercle, ce qui élimine les
éventuels défauts de gra-
duation et d’excentricité.
Le cercle est divisé en
1 024 intervalles, un sur
deux étant réfléchissant.
Deux capteurs à infrarouge,
l’un fixe et l’autre mobile Fig. 7.21-a. : Codage du cercle électronique Wild
solidaire de l’alidade, ef-
fectuent des mesures de dé-
phasage et en déduisent la lecture angulaire entre les directions des deux capteurs. Le
disque tourne en permanence et les mesures s’effectuent sur toute sa surface ; on en
fait la moyenne sur un intervalle de temps donné.

Remarque
Avec ce type d’appareil, le décalage d’origine entre deux séquences ne sert à rien
puisque le zéro des graduations est modifié de manière informatique lors de
l’affichage ; physiquement, la mesure reste la même.
● le stockage des informations saisies sur un support informatique et leur retranscrip-
tion automatique sur un micro-ordinateur élimine complètement les fautes de lecture
et de retranscription. Il nécessite une bonne organisation sur le terrain de manière à
profiter au maximum du gain de productivité.
● la possibilité de codifier les points d’un levé permet aussi d’accélérer la production
du report sur papier en utilisant au maximum les fonctions d’habillage automatique
des logiciels de topographie. Cela nécessite l’apprentissage initial de la codification.
● l’obtention des informations de terrain sur un support informatique permet d’en
obtenir une représentation numérique plus fiable dans le temps et plus précise
qu’une représentation sur papier : de nombreuses erreurs dues à la mesure d’une cote
sur un support papier seront ainsi évitées. De plus, une représentation numérique peut
être imprimée sur papier à n’importe quelle échelle. Le support informatique permet
aussi la création de Systèmes d’Informations Géographiques (SIG § 5.5), qui sont des
bases de données topographiques dans lesquelles sont associées au dessin des infor-
mations d’ordre général dont l’opérateur peut sélectionner la visibilité en fonction du
type de plan désiré et de sa destination.
● les stations récentes sont équipées de fonctions automatiques préprogrammées qui
facilitent le travail de l’opérateur : par exemple la bibliothèque TPS-system équipant
les stations TC1100, TC1700 et TC1800 de Leica comprend un programme
d’implantation, d’orientation du cercle horizontal et de transfert d’altitude, de calcul
de station libre, de calcul des coordonnées du point visé, etc.

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● les erreurs systématiques de mesures angulaires des théodolites mécaniques (chap. 3
§ 3) se retrouvent dans les stations. Mais ces dernières ont l’avantage de pouvoir
mesurer ces défauts et de mémoriser leur valeur pour ensuite les compenser
directement dans chaque mesure. Ainsi, les méthodes de levés angulaires comme le
double retournement (chap. 3 § 4.2), la répétition, la réitération deviennent pratique-
ment superflues ; elles permettent toutefois de minimiser l’erreur de pointé en faisant
plusieurs lectures sur le même objet visé.
Par exemple, le T2000 permet, par une manipulation lors de la mise en station, de
déterminer et d’annuler toutes les erreurs de collimation (voir chap. 3, § 3.1.3 et
3.1.4). C’est un nouveau principe de fabrication de la base mécanique des
théodolites : il n’est plus nécessaire de fabriquer un appareil de très haute précision
dont les erreurs systématiques, si petites soient elles, sont inévitables ; il est préfé-
rable de fabriquer une mécanique correcte en terme de précision associée à un sys-
tème de mesure et de compensation de ces erreurs.
Certains appareils équipés de compensateurs biaxiaux détectent et compensent auto-
matiquement les défauts de collimation d’un appareil ; le double retournement n’est
plus nécessaire.
Les stations sont en concurrence avec la technologie GPS sur certaines applications. Par
exemple, la densification de canevas, le levé de détail en zone dégagée ; le prix de revient
par point levé de l’une ou l’autre des deux méthodes étant fonction des portées, de
l’accessibilité des points, etc. on ne peut a priori donner l’avantage au GPS ou aux
stations. Les stations offrent l’avantage de l’indépendance, alors que le GPS appartient
aux militaires américains. Elles sont pour l’instant irremplaçables en levé en zone non
dégagée, en implantation, en topométrie industrielle où la précision au centième de
millimètre est recherchée, et en nivellement où le GPS manque encore de précision.
Le tableau suivant donne les caractéristiques des stations de la gamme Leica.
Dans ce tableau, le C de TC signifie que l’appareil possède un distancemètre coaxial ; M
de TCM signifie qu’il est motorisé, c’est-à-dire que l’appareil fonctionne de manière
automatique, par exemple pour des auscultations ou des surveillances d’ouvrage.
Dans la rubrique affichage, L signifie lignes et C caractères.
Tous ces appareil disposent d’une lecture angulaire en continu sur un codeur absolu. Les
portées des mesures de distance sont données pour des conditions atmosphériques
moyennes.

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Gamme Appareils de chantier Topométrie précision Haute précision
Modèles TC400 TC600 TC1100 TC1700 TC1800 T2002 T3000
Écart type
V, Hz ± 30 dmg ± 15 dmg ± 10 dmg ± 5 dmg ± 3 dmg ±1,5 dmg ±1,5 dmg

Motorisation - - TCM1100 TCM1700 TCM1800 - TM300V


- précision du
positionnement - - 0,5 mgon 0,5 mgon 0,5 mgon - 0,5 mgon

- vitesse
de rotation - - 50 gon/s 50 gon/s 50 gon/s - 50 gon/s

Compensateur uniaxial biaxial biaxial biaxial biaxial biaxial biaxial


- plage (gon) ± 0,1 ± 0,1 ± 0,1 ± 0,1 ± 0,1 ± 0,055 ± 0,055
- préc. calage ± 6 dmg ± 6 dmg ± 3 dmg ± 1 dmg ± 1 dmg ± 0,3 dmg ± 0,3 dmg
Mesure
de distance : TC2002 -

5 mm 3 mm 2 mm 2 mm 2 mm 1 mm
- précision -
+5 ppm +3 ppm +2 ppm +2 ppm +2 ppm +1 ppm
- portée avec 1 600 ou 900 1,1 ou 1,5 2,5 ou 3,5 2,5 ou 3,5 2,5 ou 3,5 2,0 ou 2,8 -
ou 3 prismes : m km km km km km
Correction
des erreurs : * * ** ** ** ** **

Affichage LCD 4 L / 16 C 4 L / 16 C 8 L / 30 C 8 L / 30 C 8 L / 30 C 18 touch. 18 touch.


Clavier à
2 positions Non Non Option Oui Oui Oui Oui

Enregistement Mémoire PCMCIA PCMCIA PCMCIA Module Module


RS232 (liaison - interne + mém. + mém. + mém. REC ou REC ou
externe) + ... interne interne interne GPC1 GPC1
Lunette : autocolli.
- grossissement 28× 28× 30× 30× 30× 32× 43×
- ouverture 28 mm 28 mm 42 mm 42 mm 42 mm 42 mm 52 mm
- visée minimale 2m 2m 1,7 m 1,7 m 1,7 m 1,7 m 0,6 m
Batterie 600 600 600
- nb. mesures 400 400 400/TCM 400/TCM 400/TCM - -

* : Erreur d’index vertical, de courbure terrestre et de réfraction atmosphérique.


** : Toutes les erreurs systématiques de l’appareil.
dmg : dmgon.

 LES APPAREILS LASER


La technologie utilisant le LASER (Light Amplification by Stimulated Emission of
Radiation) permet la création d’un faisceau de lumière cohérente très peu dispersif,
c’est-à-dire qu’il reste très concentré autour de son axe d’émission, même sur de très
grandes portées ; l’opérateur peut par exemple obtenir un point de 1 cm de diamètre à

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1 000 m. Cette technologie est donc idéale pour matérialiser un point, un alignement
ou un plan ; ce dernier, horizontal ou incliné, est obtenu en faisant tourner le laser. Le
laser peut donc remplacer le niveau à bulle, équerres et cordeaux, etc. Il est souvent utilisé
pour le guidage d’engins de travaux publics, le contrôle d’ouvrages mais aussi en travaux
d’intérieur pour la pose de revêtements de sol, revêtements muraux ou faux plafonds,
opérations dans lesquelles il facilite le travail d’alignement, de nivellement et de traçage.
On peut aussi équiper un théodolite d’un oculaire laser dont le faisceau est focalisé dans
le plan du réticule de la lunette et pointe l’endroit visé par la lunette, permettant ainsi
l’implantation précise d’axes, le marquage de points inaccessibles, etc.
Il est aussi utilisé comme distancemètre : l’opérateur mesure alors le temps mis par une
impulsion dirigée vers un objet pour parcourir l’aller-retour et il en déduit la distance ;
c’est le principe de fonctionnement du Disto de Leica (voir § 4.5). La précision est
comparable à celles des distancemètres à infrarouge, de l’ordre de ± (5 mm + 5 ppm) en
mesures standard ; leur avantage réside dans le fait qu’un miroir n’est pas toujours
nécessaire, la réflexion sur certains objets pouvant être suffisante. La portée des mesures
est aussi plus grande avec un rayon laser mais nécessite une puissance d’émission très
supérieure à celle d’une diode infrarouge. Les distancemètres à infrarouge sont actuelle-
ment plus répandus : leur portée pouvant atteindre 15 km avec une faible consommation
d’énergie et à moindre coût, ils conviennent mieux aux applications civiles classiques.
● Pour apprécier les évolutions de ces technologies, il est utile d’en connaître
l’historique :
● 1960 : apparition des premiers lasers d’alignement pour le BTP.
● 1968 : premiers niveaux avec automatisme de compensation (voir chap. 5 § 1.2.3).
● 1974 : premiers émetteurs-récepteurs pour le guidage et l’automatisation d’engins de
travaux publics, agricoles...
● 1980 : premier laser à diode électronique.
● 1991 : premier laser à diode statique (limitation du nombre de pièces en mouvement
dans l’appareil).
Les appareils les plus récents proposent un calage horizontal entièrement automatique
– il n’y a plus de nivelle – dans une certaine plage de l’ordre de quelques grades (voir §
4.1) autour de la verticale ou de l’horizontale. Un système de coupure automatique du
faisceau en cas de déplacement de l’appareil garantit une sécurité optimale. Certains
modèles (voir § 4.4) permettent même de se positionner en planimétrie en temps réel
sur de petits chantiers.
Pour la création du rayon laser, les deux technologies suivantes sont encore utilisées :
● le laser à tube de gaz hélium-néon se caractérise par une forte puissance et donc une
grande portée. Cette technologie est très rustique par rapport au laser à diode mais très
fiable. Le rayon lumineux émis a besoin de bonnes conditions atmosphériques et
d’une faible luminosité ambiante, sinon il est couplé à des cellules réceptrices. L’un
des inconvénients principaux est la nécessité d’alimentation par batteries sèches, donc
de disposer de branchements et de câbles qui sont souvent malmenés sur les chantiers.

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● le laser à diode infrarouge ou électronique est la technologie la plus récente. Les
appareils sont plus compacts et fonctionnent à l’aide de piles – il n’y a donc plus
besoin de câbles – mais de portée moindre. L’inconvénient de la portée réduite est
levé par l’utilisation d’une cellule détectrice captant les rayons émis. Ces rayons
peuvent être de deux sortes : celui émis par les diodes électroniques est visible mais
de faible intensité, donc adapté aux travaux de second œuvre, tandis que celui émis
par les diodes infrarouges est invisible : il est donc associé à un récepteur, ce qui
augmente sa portée et permet son utilisation sur des chantiers étendus : terrassements,
gros œuvre, etc.
Remarquons que le rayon laser, d’une très grande intensité, est dangereux pour l’œil
humain. Le matériel de chantier répond toutefois à des normes de sécurité strictes qui
s’échelonnent de la classe 1, la moins nocive, à la classe 3B. Pour les lasers dits de faible
danger de classe 3A et 3B, le réflexe palpébral, rétraction automatique de la pupille,
protège l’œil en limitant l’exposition à 0,25 secondes mais ceci n’est plus vrai en cas
d’observation prolongée ou à travers un instrument optique. La prudence est donc de
rigueur.

 Les lasers de nivellement


Ces lasers permettent de matérialiser un plan horizontal par rotation du faisceau laser,
c’est-à-dire la rotation d’un prisme autour de la diode émettrice, qui reste fixe. La vitesse
de rotation est réglable, parfois par télécommande. Quelques-unes des applications pos-
sibles sont les suivantes :
● le guidage d’engins de terrassement : un capteur placé sur la lame de la niveleuse
(fig. 7.21-b.) permet de la positionner à une cote altimétrique précise. Le guidage peut
être automatique, grâce à un capteur couplé à un boîtier de commande de l’hydrau-
lique, ou manuel mais assisté par les indications du capteur : des flèches indiquent s’il
faut lever ou baisser la lame pour niveler à une altitude donnée. La portée de ces
appareils est de l’ordre de 400 m ; ils peuvent définir des plans inclinés jusqu’à 5 %
dans deux directions perpendiculaires avec une précision de nivellement de ± 3 mm
à ± 3 cm à 100 m suivant la pente affichée ;
● l’implantation de repères de nivellement, contrôle de nivellement : le laser est
stationné sur un point quelconque ; l’opérateur détermine sa hauteur de station par
rapport à un point de référence d’altitude connue. Il peut ensuite se déplacer dans le
rayon d’action de l’appareil, de l’ordre de 100 m, avec une mire ou une simple règle
munie d’un récepteur. Ce dernier affiche un signal visuel sous forme de flèches et un
signal sonore sous forme d’un bip indiquant à l’opérateur la position du faisceau laser
invisible (fig. 7.21-b.). Il peut ainsi :

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Fig. 7.21-b. : Guidage d’engins ou nivellement par un laser tournant

● soit contrôler un niveau : le récepteur étant monté sur une mire graduée, on
calcule une dénivelée classique ;
● soit implanter un élément en altitude : le récepteur peut être monté sur une simple
règle à une distance donnée de la base de la règle ; l’opérateur déplace ensuite
l’élément à implanter jusqu’à obtenir un signal correct du récepteur.
● les opérations classiques effectuées avec un niveau

optique, mais avec l’avantage de pouvoir être faites avec un


seul opérateur : obtention d’un trait de niveau, nivellement
par rayonnement, implantation de pentes, etc. Les lasers uti-
lisés pour ces opérations permettent une inclinaison de leur
axe de rotation, comme le L1-M de Leica, qui permet
d’obtenir une inclinaison allant jusqu’à 15 % dans une direc-
tion.
Par exemple, le Pro Shot L1-AS ci-contre, distribué par
Leica, est un laser de nivellement dont les caractéristiques
Doc. Leica sont les suivantes :

● couverture de 400 gon, portée de 230 m avec un récepteur manuel, 300 m avec un
récepteur à contrôle machine ;
● précision de ± 4,6 mgon, soit ± 2 mm à 30 m ;
● mise à niveau automatique dans une plage de ± 4 gon ;
● pente affichable tous les 0,01 % jusqu’à 9 %.

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 Les lasers d’alignement
Pour les grands alignements on utilise les appareils
du type laser de tunnel et laser à tubes de gaz hélium-
néon en raison de leur grande portée et de leur robus-
tesse. Le faisceau des ces appareils est bien visible en
tunnel, la luminosité y étant très faible. Ces appareils
ne donnent qu’une direction (laser fixe). Ils sont uti-
lisés dans le pilotage de percement de galeries et
tunnels (fig. 7.22.). Laser TCL de Leica

De forme tubulaire, le laser est positionné en centrage forcé sur un socle généralement
fixé à la paroi. L’orientation peut se faire ainsi : un théodolite placé sur le socle permet
de positionner une cible intermédiaire. Le laser placé ensuite à la place du théodolite est
aligné sur la cible intermédiaire ; cette dernière, en matérialisant le passage du rayon
laser, permet aussi de contrôler que le faisceau n’a pas été accidentellement dévié. En fin
de course, le rayon laser peut soit créer un impact sur la paroi à creuser, soit directement,
guider la foreuse.

Fig. 7.22. : Guidage en tunnel par un laser d’alignement

Le faisceau du Wild TCL a 8 mm de diamètre et une portée de 1 000 m de nuit.


Les lasers d’alignement peuvent également être utilisés pour la surveillance d’ouvrages
d’art, le contrôle de verticalité de bâtiments de grande hauteur, le guidage de coffrages,
etc.
Pour les travaux d’alignement de gros œuvre et de second œuvre, on utilise souvent
les niveaux (§ 4.1) munis d’un faisceau rotatif inclinable, qui permettent d’obtenir indif-
féremment des alignements ou des plans verticaux, horizontaux ou inclinés (fig. 7.23.).

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Fig. 7.23. : Différentes utilisations d’un laser tournant

Par exemple, le LNA30 de Leica, est un laser d’alignement dont


les caractéristiques techniques sont les suivantes :
● Portée allant jusqu’à 450 m, avec un détecteur LPD6.
● Vitesse de rotation réglable de 200 à 500 tr/min.
● Diode laser fixe ; degré de sécurité classe 1.
● Compensateur à pendule (débattement ± 22 cgon) ; précision
de calage ± 3 dmgon.
● Avertisseur lorsque l’instrument est en dehors de la plage de
compensation.
LNA30 de Leica
● Autonomie maximale de 70 h.
● Sensibilité du détecteur LPD6 : ± 0,8 mm
● Précision :
● en plan horizontal, ± 6 mm à 100 m ;
● en plan vertical ± 7 mm à 100 m.

 Les lasers de canalisations


De forme cylindrique, ces appareils lasers ont été
étudiés pour être centrés dans une canalisation. Le
laser permet de respecter précisément une pente
que l’on affichée sur un écran digital ; le faisceau
se positionne automatiquement sur cette pente. Il
permet d’aligner les différents tronçons de canali-
sation depuis un même point et non de proche en
proche, comme traditionnellement. Le faisceau
est aussi réglable dans le plan horizontal. La tech-
PLA20 de Leica nologie de ces appareils est basée sur le tube de
gaz hélium-néon : ils sont robustes mais leur
consommation est élevée.

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Le principe d’utilisation de ces appareils fait apparaître deux techniques de mise en
place :

● soit le laser est centré dans la canalisation existante grâce à des pieds amovibles de
différentes dimensions et/ou des systèmes d’entretoises adaptées aux différents dia-
mètres des canalisations ;
● soit il est posé sur le fond de la canalisation ; les cibles utilisées sont alors telles que
leur centre est situé à la même hauteur au-dessus du fil d’eau que l’axe de l’appareil.
Cette dernière technique de mise en place est la plus précise et la plus simple ; elle est
de plus en plus utilisée par les constructeurs.

Fig. 7.24. : Principe d’utilisation des lasers de canalisations

● Après le calage à l’horizontale et l’affichage de la pente, directement sur l’appareil,


l’opérateur pointe le faisceau en direction d’une cible placée à l’extrémité de la
première canalisation à poser (fig. 7.24., position 1). La canalisation est ensuite calée
de façon que le faisceau laser pointe le centre de la cible. Il enlève ensuite cette cible,
il présente la canalisation suivante qu’il règle sur la cible en position 2 et ainsi de suite
jusqu’au prochain regard.

Par exemple, le PLA20 de Leica est un laser de canalisation, de classe 2, dont les
caractéristiques sont les suivantes :

● un boîtier étanche à l’eau ; télécommande pour un fonctionnement avec un seul


opérateur ;
● un calage en horizontalité automatique, dans une plage allant de – 8 % à + 28 % de
pente : c’est-à-dire que l’on pose l’appareil dans la canalisation et qu’il se règle
ensuite automatiquement à l’horizontale ou bien à la pente qu’on affiche sur son
cadran digital avec une précision de l’ordre de 0,01 % ;

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● le calage en direction est effectué sur une cible par télécommande : le réglage latéral
est de ± 5 m sur 100 m ;
● le système de coupure mécanique du faisceau en cas de déplacement intempestif de
l’appareil ;
● l’alimentation est assurée par une batterie interne (12 Volts) ; la batterie est externe
sur le PLA10.

 Les lasers de positionnement


Ce sont des lasers portables rotatifs qui peuvent calculer leur position en planimétrie en
temps réel sur un chantier de faible étendue. Le modèle portable (2,8 kg) CAPSY de la
société Spectra-Physics Laserplane permet un positionnement du laser à ± 3 mm près sur
des portées allant jusqu’à 55 mètres.

Le calcul de la position est effectué cinq


fois par seconde par mesure angulaire sur
trois mires à codes-barres positionnées
sur trois points connus. Le laser rotatif
effectue en permanence des acquisitions
sur les trois mires fixes et en déduit sa
position par un calcul de relèvement sur
trois points (fig. 7.25.). Cette position
s’affiche sur l’écran à cristaux liquides et
permet donc à un opérateur seul de réa-
liser des mesures de distances, des
implantations et des levers de détails,
l’appareil possédant une mémoire
d’enregistrement de plus de 2 000 points
Fig. 7.25. : Laser de positionnement pouvant être récupérés sur un poste
planimétrique informatique via une interface série
RS232.

Par exemple, sur l’implantation de la figure 7.25., les mires sont disposées sur trois points
fixes définissant un système de coordonnées local (O, x, y). Chaque point à implanter est
calculé dans ce repère et implanté directement avec le laser.

Sur des petits chantiers, ces appareils entrent en concurrence directe avec certaines
fonctionnalités des théodolites électroniques grâce à l’avantage du positionnement en
continu avec un seul opérateur. Pour obtenir les mêmes possibilités avec des stations, il
faut des théodolites motorisés et pilotables à distance par liaison radio.

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 Télémétrie laser

Fig. 7.26. : Principe de fonctionnement du Disto

La télémétrie laser permet une mesure électro-optique de distance à partir d’un rayon
laser visible : le lasermètre est un instrument portable émettant un rayon laser que
l’opérateur dirige vers un point de mesure ; ce point est repéré grâce à la visibilité et à la
très faible dispersion du rayon laser. Le lasermètre donne alors la mesure de la distance
entre sa base et le point visé (exemple : Disto de Leica, fig. 7.26.). La distance est déduite
du temps de vol aller-retour d’une impulsion émise par une diode laser et renvoyée par
l’objet pointé. Il est inutile de pointer une paroi perpendiculaire à la ligne à mesurer : en
effet, le récepteur du Disto capte la fraction de rayon lumineux réfléchi vers l’appareil
quel que soit l’angle d’incidence.
Cet appareil est très pratique pour effectuer des levers
d’intérieur parce qu’il mesure des distances allant de
0,2 m à 30 m sans contact et sans réflecteur. La mesure
s’effectue d’une seule main, la forme et les équipements
de l’appareil permettant des mesures dans tous les recoins
d’une pièce. Des programmes intégrés permettent un
calcul rapide des surfaces et volumes levés.
La portée de l’appareil peut aller jusqu’à 100 m avec un Disto de Leica
réflecteur. Il est alors possible de l’utiliser en travaux
d’implantation grâce à son mode de mesure en continu ou
de levers courants. Par exemple, il peut être monté sur un niveau ou sur un théodolite,
tenant alors lieu de distancemètre à courte portée.
La précision obtenue est de ± 3 mm en mesures courantes (donnée du constructeur). Le
diamètre du spot laser est de 6 mm à 10 m et de 30 mm à 50 m.
Un détecteur de point laser, miroir se montant sur la face avant du Disto, permet de
visualiser l’impact du point laser en extérieur et en plein jour sans danger pour l’œil.

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 PHOTOGRAMMÉTRIE
C’est une technique permettant d’obtenir
une représentation du terrain à l’échelle et
en trois dimensions à partir de simples
photographies. Ces dernières peuvent être
prises au sol – restitution de façades, de
bâtiments, etc. – à partir d’un avion (car-
tographie à moyenne et grande échelle) ou
encore à partir d’un satellite (pour de la
cartographie à petite échelle permettant de
représenter rapidement de très grandes
surfaces).
Fig. 7.27. : Photographies aériennes On parle de photogrammétrie car les cli-
chés obtenus sont restitués à une échelle
donnée, fonction de la focale de l’objectif
de prise de vue et de la distance à l’objet photographié : par exemple, la hauteur de
l’avion au-dessus du sol pour des prises de vues aériennes.
De plus, en associant deux clichés (voir § 5.1), on peut obtenir une mesure de l’altimé-
trie du terrain photographié. Les clichés sont donc transformés par une opération appelée
restitution photogrammétrique en plans et cartes directement utilisables en topogra-
phie. Cette opération de restitution est faite après les prises de vues sur des appareils
spéciaux, appelés appareils de restitution photogrammétrique, par des opérateurs spécia-
lisés.
Bien que cette technologie ne soit pas aussi récente que le GPS, elle est classée dans ce
chapitre puisqu’elle est en pleine mutation depuis l’apparition des micro-ordinateurs, des
photographies satellites et du positionnement par GPS. Elle devrait connaître un nouvel
essor justifié par le besoin et l’utilisation de plus en plus répandus des images numériques
et des micro-ordinateurs multimédias. La principale évolution technologique est le pas-
sage à des appareils de prise de vues et de restitution entièrement numériques qui
permettront l’intégration des données numériques dans les systèmes d’informations géo-
graphiques (SIG, § 5.5). Les prises de vues sont numérisées et la restitution est entière-
ment effectuée sur poste informatique, avec une automatisation toujours plus importante.

 Principe de la prise de vue photogrammétrique


Le principe est basé sur une simple constatation physique : ce qui nous donne la percep-
tion du relief est le fait d’avoir deux yeux : chacun voit un objet sous un angle différent
fonction de l’écartement entre ces deux systèmes de prise de vues très sophistiqués. C’est
ensuite le cerveau qui, en fusionnant les deux images, donne la perception du relief. Une
observation dans une longue-vue met en évidence le fait qu’avec un seul œil le paysage
observé semble plat et sans profondeur, comme sur une photographie. L’observation dans

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des jumelles modifie aussi la perception du relief en modifiant le rapport entre la distance
objet-œil et la distance entre les deux yeux.
Le principe de base est donc d’uti-
liser deux photographies de la
même zone de terrain pour
obtenir une vision en trois dimen-
sions. On peut ainsi, grâce à un
stéréoscope à miroirs (fig. 7.28.),
voir le relief d’une zone de terrain.
Il suffit d’observer deux photogra-
phies de la même zone de terrain,
Fig. 7.28. : Stéréoscope à miroirs
chaque cliché étant vu par un seul
œil.
Lors d’une campagne de photogrammétrie aérienne, les clichés sont donc effectués de
sorte qu’il y ait un recouvrement longitudinal de l’ordre de 60 % entre deux prises de vue
consécutives. L’observation d’une zone de terrain est faite en différentes passes avec un
recouvrement transversal de l’ordre de 20 à 25 % (fig. 7.29. : 19 clichés pris en trois
passes).

Fig. 7.29. : Mission de photographie aérienne

On peut donc voir en relief à partir de deux photographies. Il reste à régler les problèmes
de mesure directe sur les clichés, de mise à l’échelle en planimétrie et de mesure de
l’altimétrie.

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 Problème de mise à l’échelle d’un cliché
Considérons un cliché unique (fig. 7.30.)
réalisé depuis un avion parfaitement hori-
zontal. L’appareil de prise de vue est une
chambre métrique (appareil très rigide
muni d’un objectif à distorsion et courbure
de champ minimale). Sa distance focale est
f. Un point A du terrain est photographié en
a sur le film. On peut écrire :
f ma
---- = --------- = e
H MA

H est la hauteur de l’objectif au-dessus de A.


Fig. 7.30. : Photographie
à la verticale du point M e est, par définition, l’échelle du cliché : elle
est donc fonction de la hauteur de vol H. (f et
H ont même unité).
On constate que l’échelle n’est pas constante sur toute la photographie ; elle est fonction
de la topographie du terrain : par exemple, les objets situés en altitude, plus proche de
l’avion, sont grossis par rapport aux objets situés en fond de vallée.
L’ordre de grandeur des distances focales utilisées est de f = 15 à 30 cm.
Donc, pour un avion volant à une hauteur moyenne de 1 500 m au-dessus du sol, on
obtiendrait un cliché à une échelle moyenne de 1/10 000 pour une focale de 15 cm.
Généralement, l’opérateur calcule la hauteur de vol correspondant à une échelle désirée.
Pour obtenir une restitution au 1/25 000 avec f = 15 cm, il faut voler à une altitude de
3 750 m.
Il n’est donc pas possible d’utiliser le cliché brut pour obtenir une représentation à
l’échelle de la zone photographiée, d’autant que, comme nous le verrons plus loin,
l’avion n’est pas horizontal au moment de la prise de vue. Il faudrait en modifier son
échelle point par point en fonction de l’altimétrie : c’est ce que se propose de réaliser une
orthophotographie qui est un cliché sur lequel auront été rectifiées ces variations
d’échelle (voir § 5.2). De plus, une photographie n’est pas une projection plane, avec
réduction d’échelle, mais une perspective conique (fig. 7.30.).

Remarque
En observant un seul cliché, l’opérateur peut déterminer, par exemple, la hauteur d’un
édifice à partir de la mesure de son dévers (BC, fig. 7.30.). soit H’ la hauteur de
l’objectif au-dessus du point C, on peut écrire :
f cb CB f cb
------ = --------- et --------- = ------- donc CB = H′ ⋅ ------- où mb est la distance de b au centre
H′ CB′ CB′ mb mb
du cliché.

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 Mesures des variations
d’altitude sur un couple de clichés
Si l’on suppose que les photographies sont
réalisées depuis un avion volant parfaite-
ment horizontal, il est possible d’établir
une relation permettant d’obtenir la varia-
tion d’altitude entre deux points en fonc-
tion de la variation de parallaxe notée p.
La parallaxe est la différence de distance
au centre du cliché mesurée entre les
images d’un même point, c’est-à-dire : p
= x´ – x´´.
B est la base de prise de vue : c’est la dis-
tance entre deux points de prise de vue
B p
(fig. 7.31.), c’est-à-dire : ---- = -----
H f
Fig. 7.31. : Couple stéréoscopique
–f ⋅ B
2
dH –H
donc ------- = ------------
- = --------- .
dp p
2 f ⋅B

–H
En posant f = e . H et b = e . B, on obtient : dH = ------- dp .
b

b est la base B mise à l’échelle.


On peut donc mesurer la variation d’altitude dH entre deux points voisins en mesurant la
variation de parallaxe dp. Les mesures sur des couples de clichés sont réalisées sur ce
principe.
Les principaux termes utilisés en photogrammétrie sont définis ci-après.
● Les points a´ et a´´, qui sont les photographies du point A (figure 7.31.) sont appelés
points homologues.
● Les segments Aa´ et Aa´´ sont les rayons homologues issus du point A.
● Le faisceau perspectif est l’ensemble des segments joignant un point de vue aux
différents points observés.
● Le point A appartient à l’espace-objet qui est donc le terrain photographié.
● L’espace-image sera la représentation en trois dimensions de l’espace-objet. Dans
l’espace-image, le relief réel est transformé en un relief reconstitué plus ou moins
déformé : cette transformation est appelée anamorphose.
● Le stéréomodèle est l’image du terrain observée en trois dimensions dans l’appareil
de restitution.

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 Restitution photogrammétrique
Cette restitution est réalisée à l’aide d’un appareil de restitution photogrammétrique dont
les fonctions essentielles sont exposées ci-après.

 Calage du couple de clichés observé

Jusqu’à maintenant, on supposait les


prises de vues parfaitement horizon-
tales. En réalité, les turbulences
atmosphériques, les trous d’airs, etc.
rendent la ligne de vol de l’avion dif-
ficile à maîtriser. Les clichés sont
donc positionnés d’une manière quel-
conque dans l’espace et si on les
observe directement posés à plat, on
n’obtient pas une vision « exacte » du
relief. Pour des observations précises,
chaque couple de clichés doit être
repositionné dans l’appareil de resti-
tution tel qu’il était au moment de la
Fig. 7.32. : Calage d’un couple stéréoscopique
prise de vue, de manière à obtenir
l’image « plastique » en trois dimen-
sions du terrain photographié
(fig. 7.32.).
Cette opération de calage des clichés est effectuée dans l’appareil de restitution en
s’appuyant sur des points connus en coordonnées et/ou en altitude et repérés sur les
photographies. Pour caler une photographie en planimétrie, il suffit de deux points
connus en coordonnées (X, Y). Pour la positionner en altimétrie, il faut au moins trois
points connus en altitude. On utilise généralement quatre points connus dans les trois
dimensions pour réaliser un contrôle (voir aussi § 5.1.4). Chaque cliché est ainsi reposi-
tionné tel qu’il était à l’instant de la prise de vue par translations et rotations autour de
trois axes et mise à l’échelle.
Cette fonction de calage est obtenue de manière différente selon le type d’appareil de
restitution utilisé :
● à l’aide d’un restituteur analogique, cette opération est assurée grâce à des cham-
bres de restitution orientables par construction mécanique et/ou optique des
rayons homologues ; une telle chambre est constituée par le dispositif porte-clichés,
équipé de quatre repères de fond de chambre permettant de centrer les photographies,
et un système optique ou optico-mécanique permettant de reconstituer dans l’appareil
de restitution un faisceau perspectif semblable à celui qui existait lors de la prise de
vue.

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● à l’aide d’un restituteur analytique, cette opération est assurée par un ordinateur qui
calcule et modifie en temps réel la position des porte-clichés de l’appareil de resti-
tution de sorte que l’index de pointé stéréoscopique (ou ballonnet) de l’opérateur
semble se déplacer dans le stéréomodèle.

 Observation du stéréomodèle en vision binoculaire

L’opérateur observe une image en trois dimensions du terrain, appelée stéréomodèle, sur
laquelle il est possible de mesurer des cotes et des altitudes. L’opérateur de restitution
observe dans une lunette binoculaire les deux clichés, un sur chaque œil, en déplaçant le
curseur ou ballonnet, piloté par trois manettes, une pour chaque dimension X, Y ou Z.

 Reproduction des mouvements de l’index de pointé stéréoscopique

L’opérateur restituteur redessine les détails de la photographie en déplaçant le ballonnet.


Ses mouvements sont transmis soit à un système traceur mécanique pour l’obtention
d’une stéréominute, document graphique original qui, auparavant, était réalisé à une
échelle donnée, soit à un système de visualisation graphique sur écran avec enregistre-
ment numérique qui permettra, ensuite, l’impression du plan à n’importe quelle échelle,
en restant compatible avec la précision de restitution.

On obtient une restitution à l’échelle de la zone photographiée parce que le système de


pilotage se charge de compenser les variations d’échelle en fonction de l’altitude des
points. Les courbes de niveau peuvent être tracées par filage, en déplaçant le curseur sur
la surface du sol et en dessinant le suivi de sa trajectoire. On obtient ainsi une modélisa-
tion numérique de l’altimétrie du terrain (MNT ou modèle numérique de terrain) par
déplacement automatique sur une grille de points ou profils avec pointé altimétrique de
l’opérateur.

Remarque
Pour l’établissement d’une carte, les opérations de restitution sont complétées par
l’observation sur le terrain de ce qui n’est pas directement visible sur la photographie ;
on parle d’opération de complètement ; elle est réalisée avec des moyens de levers
traditionnels.

 Évolution des appareils


de restitution photogrammétrique
La première génération, apparue dès les années vingt, est analogique (voir § 5.1.3.1) :
leurs principaux défauts sont leur complexité, l’usure des pièces mécaniques et donc
l’altération de la précision, leur ergonomie rudimentaire et, enfin, le fait que les cartes ou
stéréominutes, sont obtenues sur un support papier.

La deuxième génération est analytique (voir § 5.1.3.1) ; si les premières recherches ont
débuté dès 1952 avec un système expérimental (OMI-Bendix), c’est en 1956 que le

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concept de l’appareil analytique a été défini et réalisé par le Dr. Uki V. Helava, photo-
grammètre d’origine finlandaise. Le premier prototype date de 1963 et le premier appa-
reil commercialisé de 1976. L’utilisation de l’ordinateur permet de limiter
considérablement le nombre de pièces en mouvement, de diminuer le nombre de compo-
sants optiques et d’améliorer la fiabilité et la précision. De plus, la restitution est obtenue
sous forme numérique, base de données informatique plus durable, plus précise et plus
complète que le support papier. La possibilité de diriger le curseur sur un point déterminé
par ses coordonnées permet une interaction entre le processus de restitution et les don-
nées mémorisées.
La précision de ces appareils permet le positionnement d’un curseur de pointé à quelques
micromètres près, ce qui donne des précisions de restitution pouvant descendre en des-
sous de la dizaine de centimètres en planimétrie et en altimétrie suivant l’échelle des
clichés.
Le concept analytique actuel est fondé
sur la séparation des calculateurs
assurant, d’une part, la tâche de pilo-
tage et, d’autre part, les programmes
de service (fig. 7.33-a.). C’est ce prin-
cipe qui est désormais utilisé par tous
les constructeurs, d’autant plus que
l’arrivée des ordinateurs de type PC et
compatibles et leur possibilité d’inté-
gration de cartes électroniques a bou-
leversé les données techniques et les
prix de fabrication. Les derniers déve-
loppements des appareils analytiques
actuels consistent à offrir, en plus, la
superposition du graphique dans les
oculaires en mono ou en stéréo avec
option couleur ; ce procédé est déjà
mis en œuvre dans le S9AP de Wild,
en mode raster, mode point par point
Station analytique Leica dans lequel on n’est pas lié au nombre
de vecteurs, ou en mode vectoriel, plus
contraignant.

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Fig. 7.33-a. : Schéma de fonctionnement d’un restituteur analytique

La dernière génération de ces appareils, datant du début des années quatre-vingt-dix, est
entièrement numérique ; à partir de prises de vues numériques du terrain, comme les
photographies du satellite SPOT (§ 5.3), ou bien à partir de prises de vue aériennes – de
meilleure résolution que les scènes satellite – numérisées sur un scanneur, un ordina-
teur traite les informations pour obtenir directement la restitution du terrain en trois
dimensions sous forme numérique. Il n’y a plus aucune pièce mécanique. La seule
limitation en précision devient celle de la prise de vue ou de sa numérisation ; les
meilleurs scanneurs actuels offrent une résolution de l’ordre du micromètre. Une photo-
graphie noir et blanc de 225 × 225 mm peut être numérisée en cinq minutes avec des
pixels de 12,5 micromètres. Contrairement à toutes les gammes d’appareils précédentes,
l’opérateur observe le terrain sur un écran informatique et non sur support
photographique ; l’écran est séparé en deux par le logiciel de restitution et l’opérateur
observe au travers d’une lunette binoculaire une moitié de l’écran sur chaque œil. L’avè-
nement de ces appareils constitue une révolution pour la photogrammétrie, non pas du
point de vue du principe de base, qui demeure inchangé, mais du point de vue des
possibilités nouvelles offertes aux manipulateurs en utilisant les immenses possibilités de
la corrélation numérique et des logiciels de PIAO (Photo Interprétation Assistée par
Ordinateur).

Certains fabricants développent des restituteurs numériques et les solutions logicielles


complètes qui les accompagnent (par exemple, la gamme DPW Leica de Helava).

 Stéréopréparation et canevas d’aérotriangulation


L’opération de calage des clichés nécessite la présence de quatre points d’appui par
photographie (voir § 5.1.3). Il est très rare de pouvoir observer quatre points connus sur

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une photographie. Cela nécessite donc des opérations topographiques au sol avant les
prises de vues : ces opérations sont appelées stéréopréparation. Elles consistent à
déposer au sol des plaques visibles depuis l’avion ; leur taille est fonction de l’échelle de
la prise de vue, de l’ordre de 30 cm × 30 cm, dont on détermine les coordonnées par des
méthodes topométriques classiques (triangulation, GPS, etc.). La stéréopréparation
représente un travail important sur le terrain ; une campagne comme celle de la figure
7.29., nécessitant 19 clichés pris en trois passes, demande de positionner environ un
trentaine de points déterminés en X, Y et Z, avec l’inconvénient de l’incertitude des
repères qui peuvent être déplacés ou détruits.

Fig. 7.33-b. : Canevas d’aérotriangulation

Pour éviter d’avoir à repérer ou à positionner au sol un grand nombre de points de calage,
une technique nommée aérotriangulation a été mise au point. Son principe est de
calculer la position de points fictifs directement sur les négatifs photographiques, par
exemple les points 1, 1´ et 1´´ du cliché I de la figure 7.33-b. : sur cette figure, l’incli-
naison des clichés par rapport à la ligne de vol s’explique par l’effet de dérive. Ces points
serviront à transférer le repère général de travail d’un cliché à l’autre. On peut alors se
contenter d’un minimum de points d’appuis connus et visibles au sol ; ces derniers
serviront de base au calcul de l’ensemble du canevas d’aérotriangulation. Un logiciel
spécifique à ce type de calcul, appelé programme de compensation, détermine les
coordonnées de tous les points fictifs par un calcul en bloc (moindres carrés), à partir de
la connaissance de quelques points anciens du terrain. Si, dans certaines zones, le nombre
de points anciens est insuffisant pour obtenir un contrôle et une précision corrects, il faut
ajouter et déterminer des points nouveaux sur le terrain.
Pour augmenter la précision de la triangulation, on n’utilise pas des objets photographiés
au sol mais des points créés physiquement sur les clichés : ce sont des trous micromé-
triques qui percent la gélatine du cliché (PUG de Wild) ou le film entier (laser de Zeiss
Jena). Ils sont effectués au moyen d’une machine spécialement conçue à cet effet. Ces
points sont positionnés dans l’axe de chaque photographie et se retrouvent donc sur trois
photographies consécutives dans le sens longitudinal et sur une ou deux autres dans le

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sens transversal : par exemple, le point 2´´ de la figure 7.33-b. se retrouve sur les clichés
I, II et III ainsi que sur les clichés VIII et IX. Le marquage des points s’effectue en vision
stéréoscopique sur deux clichés en même temps ; on fraise un perçage de 60 micromètres
de diamètre à la surface du négatif dont la position est repérée par une autre marque plus
visible, le dessin d’un cercle de 6 mm de diamètre.

Soit par exemple (fig. 7.33-b.) une série de dix clichés de recouvrement longitudinal égal
à 60 % et à 25 % en transversal, sur lesquels sont disposés cinq points anciens visibles.
Les points anciens étant seulement au nombre de trois sur la première passe, l’opérateur
ajoute sur le terrain un quatrième point. Il marque ensuite les 10 négatifs, soit 30 marques
plus le transfert des points entre les bandes adjacentes. Le marquage des points ne
s’effectue que sur la ligne du nadir de chaque cliché (points 1, 1´, 1´´) afin de ne pas gêner
le pointé de l’opérateur lors de la phase de mesure proprement dite ; les points entre les
bandes sont de même marqués une seule fois sur la bande adjacente (points 1´´, 2´´, 3´´,
4´´, 5´´, 6, 7, 8, 9 et 10).

Après la phase de marquage, suivent les opérations d’observation des clichés marqués,
auparavant avec un stéréocomparateur, désormais sur un restituteur analytique ; puis
intervient la phase de compensation globale, calcul d’aérotriangulation en bloc grâce aux
liens entre bandes qui, à partir des points existants, permet de calculer les coordonnées
planimétriques et altimétriques de tous les points d’appuis et des points marqués. Un
paragraphe ne suffirait pas à décrire l’évolution incessante des programmes de compen-
sation avec leur méthode, polynomiale, par modèles indépendants, par faisceaux,
incluant désormais ou non les sommets de prises de vue, etc.

La détermination du canevas d’aérotriangulation est généralement effectuée sur la


machine la plus précise dont dispose le cabinet de photogrammétrie. La précision des
meilleures machines analytiques actuelles est de l’ordre du micromètre (Emq de 3 µm),
c’est-à-dire que sur un cliché à l’échelle 1/1 000, il est possible, en théorie, d’approcher
la précision au millimètre en restitution. En fait, la précision de restitution finale est
plutôt de l’ordre de quelques centimètres car de nombreuses erreurs se cumulent : préci-
sion de la prise de vue, précision de l’observation des points de calage, fermeture du
canevas d’aérotriangulation, précision des pointés des opérateurs de restitution, etc.

Les derniers développements de l’aérotriangulation montrent que ce processus peut faire


l’objet d’un traitement automatisé s’appuyant sur le tout numérique. En effet, suite à la
phase de numérisation de toute la mission photo sur scanneur, on obtient des images
d’une taille de l’ordre de 10 Gbytes, soit 10 milliards de pixels (voir § 5.1.6) ; grâce à la
corrélation, il est possible de reproduire de façon automatisée les phases de marquage
virtuel de points et de choix de points (schémas). De nouveaux programmes intègrent ces
développements (HATS de Helava, par exemple) et permettent d’aérotrianguler des
zones très vastes d’une manière quasi-automatique. Certaines tâches de pointé sont
toujours du ressort de l’opérateur : pointé des points d’appui et aide en cas d’impossibi-
lité de corréler automatiquement.

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Si l’on conjugue les apports du GPS et du numérique, l’aérotriangulation connaîtra
encore de nombreuses évolutions dans les années à venir.

 Quelques autres difficultés physiques et techniques


Quelques unes des difficultés techniques rencontrées sont les suivantes :
● la limite de perception de l’œil humain ; l’acuité
visuelle est l’aptitude de l’œil à séparer les plus petits
détails possible. Dans les meilleurs conditions d’obser-
vation de clichés, l’acuité monoculaire est de l’ordre de
γ = 4 cgon ; elle est environ cinq fois plus petite en vision
stéréoscopique, soit de l’ordre de 8 mgon, jusqu’à 3
mgon dans des conditions excellentes (voir fig. 7.34-a.).
L’écartement moyen des yeux étant de e = 65 mm, cette
acuité permet de détecter une différence de parallaxe
jusqu’à une distance D telle que : e ≈ D.3.10–3.π/200. On
en déduit que Dmaxi ≈ 1 400 m. Ceci implique que, dans
un avion volant à plus de 1 500 m d’altitude, la percep-
Fig. 7.34-a. : Vision tion du relief ne s’effectue plus en vision stéréoscopique
stéréoscopique mais uniquement grâce aux éléments monoculaires de la
perception de la profondeur.
L’ordre de grandeur de la variation minimale de distance perceptible par l’œil est
γ ≈ e/D ⇒ dγ ≈ - e.dD/D2.
Numériquement, pour dγ = 3 mgon et e = 65 mm, on peut séparer des détails de 1/20
de millimètre à une distance de 0,25 m. Sur une photographie à l’échelle 1/2 000, une
résolution de l’ordre de 10 cm sur le terrain peut être obtenue ;
● les limites techniques des appareils de numérisa-
tion (scanneurs) ; sur les photographies numérisées
et travaillées sur des restituteurs numériques, ce
n’est plus l’œil qui fixe les limites de résolution
mais la précision de la numérisation. La résolution
d’un scanneur est donnée en dpi (dots per inch) ou
points par pouce. L’unité de résolution est aussi
appelée pixel. Une image numérisée est constituée
d’un très grand nombre de pixels : on parle d’image
en mode point (bitmap ou raster). La figure 7.34-b.
Fig. 7.34-b. : Dessin en mode
point ou raster est une illustration de ce que représente un pixel
dans une image en mode point : l’objet dessiné
semble linéaire ou vectoriel. En fait, si l’on effectue
un zoom très proche, on constate qu’il est constitué
d’un assemblage de points ou pixels qui doivent donc être aussi petits que possible
afin que l’image de l’objet paraisse lisse. Les formats informatiques les plus courants
sont le format GIF et le format TIFF, compressé ou non. À titre indicatif, un négatif

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de 24 cm × 24 cm numérisé à 1 000 dpi représente une quantité d’environ 82 millions
de pixels, soit une image en noir et blanc de 82 méga-octets au format TIFF, non
compressé.
● À 1 000 dpi, un pixel représente 0,025 mm sur le négatif ce qui, à une échelle de
1/2 500, représente une précision théorique en planimétrie de 6 cm par pixel (35 cm
au 1/20 000). En altimétrie, la taille du pixel est multipliée par le rapport entre la
focale et la base à l’échelle f/b qui, dans le cas le plus fréquent, vaut 152/90 = 1,7 mm,
avec un recouvrement de 60 % pour atteindre la valeur de 11 cm en résolution
verticale au 1/2 500 et la valeur atteint 85 cm à l’échelle 1/20 000. En réalité la
précision planimétrique attendue est de l’ordre de 70 % de la taille du pixel, par
exemple, pour les images SPOT (§ 5.3), le pixel étant d’une résolution de 10 m, la
précision en planimétrie sera de l’ordre de 7 m.
● l’effet de traînée sur la photographie provient du déplacement de l’avion durant le
temps d’exposition de la pellicule. Cet effet rend flous les objets photographiés en
créant un « filé » dans le sens de déplacement de l’avion. Par exemple, pour une
vitesse de vol de 360 km/h, l’avion parcourt une distance de 1 m en 1/100 de seconde,
ce qui correspond à un temps d’obturation important. Il s’ensuit une traînée des objets
photographiés de 1/25 de millimètre à l’échelle 1/25 000, ce qui est négligeable, ou
encore de 1/5 de millimètre à l’échelle 1/5 000, ce qui est tout à fait perceptible à l’œil
nu. Techniquement, ce filé est compensé dans les chambres de prise de vue par un
déplacement inverse de la pellicule. Par exemple, l’appareil de prise de vue RC30 de
Wild permet de déplacer la pellicule fixée sur une plaque de pression de manière à en
assurer une parfaite planéité à une vitesse allant de 1 à 64 mm/s sur une amplitude
maximale de 640 micromètres.
● les effets de dérive, de tangage et de roulis de l’avion de prise de vue sont
compensés par une stabilisation gyroscopique de l’appareil de prise de vue qui permet
de limiter l’influence de ces mouvements inévitables.
● la luminosité, le pouvoir de séparation des objectifs et le grain de la pellicule sont
aussi autant de limitations physiques à la précision des plus petits détails enregistrés.
En effet, la taille d’un grain argentique est de l’ordre de 4 microns, et en photogram-
métrie, le grossissement de l’image grâce aux zooms ne garantit nullement une
meilleure précision de la mesure ; ceci reste vrai pour les plans numériques en topo-
graphie.

 Utilisation du GPS en photogrammétrie


Le canevas d’aérotriangulation permet le positionnement des photographies dans un
repère terrestre (fig. 7.32.). Une autre solution apparue avec le système GPS est le calcul
de la position de l’objectif de prise de vue à tout instant dans un référentiel géocentrique.
Depuis l’apparition des logiciels de calcul dits on the fly (§ 1), il est possible de déter-
miner cette position sans initialisation statique et pour un objet en mouvement avec une
précision centimétrique. La méthode décrite ci-après (fig. 7.35.) est appelée mode diffé-
rentiel en temps réel ou RTD : un récepteur GPS est stationné sur un point connu et
transmet en permanence par radio des informations de correction de position, ce qui

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permet au récepteur GPS embarqué dans l’avion de recalculer sa position en temps réel.
La fréquence d’envoi des informations de correction doit être très élevée, de l’ordre de la
seconde. Cette solution peut se heurter à la certification du système de transmission,
agréé ou non, ainsi qu’au simple fait de devoir installer une station au sol dans la zone de
prise de vue, compatible en outre avec le système avion, ensemble contraignant.

Fig. 7.35. : Utilisation du GPS en photogrammétrie aérienne

Cette technique permet :

● de suivre plus aisément le plan de vol en s’appuyant sur un terminal d’ordinateur


dans le poste de pilotage : le plan de vol peut être suivi au plus près grâce aux
informations GPS en temps réel.
● d’obtenir les coordonnées du centre de prise de vue à quelques centimètres près.
L’opérateur obtient alors de nouveaux points de calage « en l’air » qui participent aux
calculs de compensation de l’aérotriangulation et évitent le recours aux inconnues
intermédiaires de calcul ; pour utiliser ces données, il faut y associer la mesure de
l’inclinaison de l’axe de prise de vue par un système inertiel.

Il est également possible d’utiliser le GPS pour obtenir rapidement des points d’appuis
au sol, solution efficace et permettant d’alléger le coût global de la stéréopréparation.

 Photogrammétrie et SIG

L’objectif premier de la photogrammétrie moderne n’est plus la production de cartes


mais l’intégration de données numériques dans les systèmes d’information géographi-
ques (voir § 5.5). À ce titre, la transformation des clichés en orthophotographies numé-

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riques devient de plus en plus courante puisque ces clichés permettent de tenir à jour plus
aisément la base de données du SIG (voir § 5.2).
C’est pourquoi l’IGN utilise la photogrammétrie pour réaliser une gigantesque base de
données, la BDTOPO. Démarré en 1988, ce vaste projet doit durer au minimum 15 ans.
Cette BDTOPO, établie sur un modèle complexe de données de type système 9 de Wild,
permettra, outre les cartes classiques numériques, l’établissement de cartes thématiques.
La structure des données permettra aussi de les utiliser après filtrage dans différentes
applications informatiques tels les calculs d’itinéraires, l’organisation d’interventions
d’urgence, les simulations d’aménagement, etc. L’IGN utilisera la BDTOPO pour l’éta-
blissement automatique de la carte de base au 1/25 000, mais aussi pour d’autres cartes
dérivées (voir avancement sur le site de l’IGN : www.ign.fr).

 Orthophotographie numérique


Une photographie aérienne ne donne pas une image du terrain semblable à une carte. En
fait, une photographie aérienne est plus proche d’une perspective conique du terrain si
l’on néglige les déformations dues aux distorsions de l’objectif et à la réfraction atmos-
phérique. Comme nous l’avons vu au paragraphe 5.1.1., l’échelle des objets mis à plat
sur une photographie est fonction de la distance de l’objectif à l’objet. En terrain parfai-
tement horizontal, tous les objets d’une photographie aérienne seraient à la même
échelle ; en terrain accidenté, les zones les plus proches de l’avion (montagnes) sont
grossies par rapport aux zones les plus éloignées (vallées). L’échelle n’est donc pas
constante et la photographie ne peut être directement utilisée comme fond de plan. La
technique de l’orthophotographie permet de transformer un cliché classique en image
utilisable directement comme fond de plan : on obtient l’équivalent d’une photographie
faite sans objectif, impossible dans la réalité, comme si on projetait orthogonalement
les points du sol sur le support photographique avec, bien sûr, une réduction d’échelle
pour que cela passe dans le format du négatif.

 Avantages de l’orthophotographie numérique


Une orthophotograhie numérique conserve la valeur « objective » d’une photographie ;
elle n’est pas interprétée comme une carte classique et contient donc une plus grande
quantité d’informations. Elle présente au moins la même précision qu’une carte et
chacun de ses pixels est repéré en coordonnées : on peut donc dire qu’elle est géocodée.
Par suite, il est très simple de mettre à jour tout ou partie d’une orthophotographie par
substitution d’informations plus récentes. On peut également l’utiliser comme support de
digitalisation : une digitalisation faite directement sur le fichier-image utilisé comme
fond de plan n’introduit pas de perte de précision. Un autre avantage est la présence de
couleurs permettant de réaliser plusieurs photographies thématiques à partir d’une même
photographie de base, par exemple, une carte des cultures, une carte des zones fores-
tières, etc. Le mosaïquage de plusieurs photos permet d’obtenir à des échelles différentes
de vastes zones représentées sur une même photographie avec une précision homogène.
Enfin, il est possible d’obtenir une visualisation du terrain depuis un point de vue quel-

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conque et même s’y déplacer virtuellement. C’est cette technique qui a été utilisée pour
définir les nouvelles frontières de l’ex-Yougoslavie à la fin de l’année 1995. Rappelons
que la précision altimétrique avec l’orthophotographie numérique dépend de la qualité
du maillage du MNT puisqu’elle est obtenue par interpolation.
C’est pourquoi l’orthophotographie est le support idéal d’un SIG.
Cette technique est encore peu employée en France mais très courante dans d’autres pays
tels la Belgique et l’Allemagne. Elle devrait connaître un développement important
puisqu’avec l’avènement des micro-ordinateurs multimédias, le besoin et l’utilisation
d’images numériques augmentent chaque jour. La capacité de stockage des disques durs
et la vitesse de traitement des processeurs permettent aujourd’hui de traiter des images
de plusieurs centaines de méga-octets (millions de pixels) sur de simple micro- ou mini-
ordinateurs.

 Obtention d’une orthophotographie numérique


La photographie originale est
numérisée après la prise de vue
avec un scanneur de très haute
résolution (pixel de l’ordre de
quelques micromètres).
Les déformations de la photo-
graphie liées aux effets du relief
et à l’inclinaison de l’axe de la
caméra doivent être éliminées.
Pour cela, il faut disposer d’un
modèle numérique de terrain
Fig. 7.35-a. : Modèle numérique de terrain (MNT)
(MNT, fig. 7.35-a.) obtenu à
partir d’une restitution photo-
grammétrique classique sur un
couple de clichés, où le pointé est effectué soit par l’opérateur, soit au moyen d’un
logiciel de corrélation automatique sur un restituteur numérique. Le fichier-image obtenu
par numérisation du cliché est orienté à l’aide des points de calage et corrigé de ses
déformations grâce au MNT. Les différents fichiers sont ensuite assemblés en une ortho-
photographie par mosaïquage. L’assemblage est réalisé selon les discontinuités du pay-
sage de manière à ne pas mettre en évidence des zones de transition d’une photographie
à l’autre.
Ensuite, il faut faire subir à cette orthophotographie des corrections radiométriques
destinées à améliorer le contraste et à gommer les différences d’éclairement d’un cliché
à l’autre. Le premier niveau de correction radiométrique est appliqué à chaque cliché ; un
deuxième niveau est ensuite appliqué à l’orthophotographie complète.

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Il importe de considérer l’orthophotographie numérique non seulement comme une
sortie numérique sur film ou sur papier ayant valeur de carte, mais désormais comme une
nouvelle information aisément communicable grâce aux supports comme le cédérom,
disque optique dont la capacité de plusieurs centaines de méga-octets permet le stockage
de grandes quantité d’informations. Cette couche raster (ensemble de points) jouera à
l’avenir un rôle croissant en relation avec les SIG et les systèmes DAO (Dessin Assisté
par Ordinateur, ou CAD, Computer Assisted Design) dans le processus de mise à jour
cartographique.

 Photogrammétrie par satellite


L’observation de la terre peut être
effectuée à très haute altitude : c’est le
domaine des satellites. En particulier le
satellite SPOT (Satellite Pour l’Obser-
vation de la Terre). Dans ce cas, le
terme de photographie est impropre : il
s’agit plutôt d’acquisition de données
numériques par télédétection.
L’acquisition d’informations s’effectue
au moyen d’une bande de 6 000 cap-
teurs ou détecteurs qui collectent la
lumière du soleil réfléchie par la terre.
Chaque capteur collecte la lumière
d’un carré de surface terrestre d’au
moins 10 m de côté, soit une bande de
60 km de large au sol. Ces informations Fig. 7.36. : Stéréoscopie avec SPOT
numériques sont diffusées directement
vers les stations de contrôle au sol ou
stockées sur le satellite pour une diffu-
sion ultérieure.
SPOT présente la particularité de pouvoir incliner son axe de prise de vue latéralement
(fig. 7.36.) avec un débattement maximal de ± 27°. La même zone de terrain étant ainsi
observée sous plusieurs angles de vue différents, on peut en obtenir une parallaxe et donc
une restitution photogrammétrique. Cette inclinaison permet aussi de ramener de 26
jours à 5 jours la durée entre deux prises de vue d’une même zone de la surface terrestre.
L’avantage du satellite est la grande surface observée, de 60 × 60 à 117 × 117 km2, ce qui
permet d’obtenir rapidement une cartographie à petite échelle. La résolution maximale,
plus petits détails visibles, est actuellement (satellite SPOT 4) de l’ordre de 10 m en noir
et blanc, 20 m en couleur soit 0,2 à 0,4 mm sur papier à l’échelle 1/25 000. La résolution
de 10 m correspond à la largeur des capteurs utilisés sur le spectre lumineux (mode
panchromatique). Lors d’une acquisition en mode multispectral, c’est-à-dire avec diffé-

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rentes longueurs d’onde, les éléments sont groupés par quatre afin d’obtenir une plus
grande intensité ; la résolution tombe donc à un carré de 20 m de côté.
Les produits diffusés par la société Spotimage (www.spotimage.fr) à partir des données
numériques du satellite SPOT sont fournis après diverses corrections (filé oblique dû à la
rotation de la terre, correction de projection, etc.) à des échelles variant de 1/50 000 à
1/400 000.
La prochaine génération (satellite SPOT 5) sera encore plus performante dans le domaine
de la stéréoscopie : la résolution sera améliorée jusqu’à 5 m par point en noir et blanc
(panchromatique). Le satellite militaire HELIOS, d’un concept similaire à SPOT, offre
une résolution allant de 1 à 3 m ; ces satellites présentent de plus la possibilité de se
rapprocher de la terre et d’obtenir ainsi une résolution très inférieure au mètre...

 Caractéristiques générales de SPOT

Le programme SPOT, mis en place en 1978 par le Gouvernement français, a permis le


lancement du premier satellite (SPOT 1) le 22 février 1986, avec la participation de la
Suède et de la Belgique. SPOT 2 a été lancé en janvier 1990, SPOT 3 en novembre1993
et SPOT 4 le 24 mars 1998. Le lancement de SPOT 5 est prévu pour l’année 2001. Le
CNES (Centre National d’Études Spatiales) gère les satellites alors que la société
Spotimage est en charge de la commercialisation des données numériques.

Le satellite est placé sur une orbite circulaire à 832 km d’altitude, inclinée à 98° par
rapport au plan de l’équateur (orbite quasi-polaire). Cette orbite est parcourue exacte-
ment en 14 et 5/26 fois par jours, soit une révolution en 101 minutes. Le choix d’une
orbite circulaire est justifié par le fait que les scènes SPOT doivent être le plus possible
comparables entre elles ; la hauteur du satellite au-dessus du sol doit donc être constante.
L’altitude a été fixée en fonction de la fréquence de passage souhaitée.

Le plan orbital garde une direction fixe par rapport au soleil. C’est la rotation de la terre
entre deux passages du satellite qui permet à SPOT de parcourir toute la surface du
globe : en 101 minutes, la rotation de la terre a provoqué un décalage de trajectoire de
2 824 km en projection sur l’équateur, ce qui donne 3 190 km à l’altitude de SPOT et
2 000 km sur terre à notre latitude (fig. 7.37.). Le choix d’une orbite héliosynchrone,
synchronisée avec le soleil, orbite située dans le plan comprenant le soleil et l’axe des
pôles de la terre, permet d’obtenir des conditions d’éclairement identiques pour toutes les
scènes de même latitude et à une même heure solaire, et d’assurer des conditions d’éclai-
rage optimales.

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Fig. 7.37. : Mouvement apparent de SPOT

La périodicité est telle que SPOT passe à la verticale d’un même point tous les 26 jours.
Cette période a été choisie de sorte que SPOT puisse observer l’ensemble de la planète :
en effet, la trace utile des instruments de prise de vue au sol étant au maximum de
108 km, la circonférence de la terre à l’équateur étant de 40 087 km, soit environ 369
révolutions par cycle, d’où un cycle de 26 jours puisque chaque cycle quotidien est de
14 + 5/26. Lorsque deux satellites sont exploités simultanément, leur orbite sont en
opposition de phase (décalage de 180°), ce qui permet de réduire de moitié le temps de
passage sur une même zone : actuellement, depuis la perte de SPOT 3 à la fin de l’année
1997, SPOT 1 a été réactivé et fonctionne avec SPOT 2 et SPOT 4.
Les instruments de prise de vue sont au nombre de deux : HRV ou haute résolution
visible. La trace au sol de chaque prise de vue a une largeur de 60 km en prise de vue
verticale, 117 km si l’on juxtapose les prises de vue des deux instruments (fig. 7.38.) et
80 km en prise de vue inclinée à 27° (fig. 7.39.). Dans ce dernier cas, la zone balayée est
de 950 km de large. Ces caractéristiques et la courte périodicité du satellite font que
l’opérateur peut obtenir plusieurs vues de la même zone avec un intervalle de temps
minimal entre deux prises de vue.

Fig. 7.38. : Couverture maximale Fig. 7.39. : Déversement latéral


des caméras maximal d’une caméra

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Les prises de vue présentent de 6 000 à 9 800 lignes comprenant chacune 6 000 à
10 400 pixels en mode panchromatique ou noir et blanc, soit 36 à 102 millions de pixels.
Les documents proposés par SPOT sont soit des films (241 mm × 241 mm) à l’échelle
1/200 000 (film sur un quart de scène) ou 1/400 000 (film sur scène entière), soit des
produits analogues au numérique (tirages photo, cédérom, bandes) à des échelles allant
du 1/50 000 au 1/400 000.
La stéréoscopie est obtenue par l’observation d’une
même zone sous deux angles de vue différents
(fig. 7.40. : vue en coupe de SPOT perpendiculairement
au sens du déplacement sur son orbite). La différence
d’angle de vue est obtenue par l’inclinaison latérale des
caméras, inclinaison pilotée depuis les stations de
contrôle au sol. Les deux prises de vue ne seront donc
pas effectuées lors du même passage mais avec un
décalage d’au moins cinq jours. En effet, au jour J + 5,
SPOT repasse à 70 km d’un point observé au jour J
(voir fig. 7.36.). Il peut donc observer à nouveau la
même zone en inclinant latéralement la prise de vue à
raison d’environ 14,2 révolutions par jour. SPOT par-
court en cinq jours 14,2 × 5 × 2 824 = 200 504 km en
Fig. 7.40. : Stéréoscopie projection sur l’équateur. La circonférence de la terre à
de SPOT l’équateur étant d’environ 40 087 km, au jour J + 5,
SPOT repasse à 200 504 – 5 × 40 087 = 70 km du point
observé au jour J. L’angle maximal d’inclinaison de la
visée étant de ± 27°, le rapport B / H maximal peut atteindre 1,1 = 950/832. Ce rapport
doit être supérieur à 0,8 pour pouvoir utiliser les couples stéréoscopiques dans de bonnes
conditions de précision.
La géométrie des scènes SPOT est très différente de la perspective conique des photogra-
phies aériennes puisque le centre de la prise de vue se déplace au cours de la saisie.
L’exploitation de ces scènes n’est donc possible que sur des restituteurs de type analy-
tique équipés de logiciels spécifiques dans la tâche de pilotage et dans les programmes
de formation du modèle SPOT ; le programme de restitution graphique ou numérique
n’est pas modifié.
Comme en photogrammétrie aérienne, des points de calage sont nécessaires pour assurer
la continuité de la restitution des scènes. Ils peuvent être, soit choisis et déterminés sur le
terrain (GPS), soit repérés sur des cartes existantes. Il existe une grande variété de
modélisations SPOT (Gugan, Konecny, Kratky, Guichard, etc.), solutions qui ont été
parfois retenues par les constructeurs de stéréorestituteurs analytiques et par les univer-
sitaires. Cependant, si le plus souvent le modèle SPOT est traité isolément, il peut aussi
être traité de manière globale à partir de couples de scènes SPOT : on parle alors de
spatiotriangulation.

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Exemple de représentation du relief obtenue à partir de photographies SPOT.

Nice juillet 1986, image SPOT

Perspective générée à partir d’un modèle numérique de terrain : elle représente ce que verrait un
observateur placé à 600 m d’altitude et à 2 000 m de la côte (le relief est amplifié 1,5 fois)

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Les scènes SPOT sont saisies sous la forme d’un ruban continu de 60 à 80 km de largeur
appelés segments. Ces segments sont ensuite découpés en scènes de 60 km × 60 km (ou
80 × 80). Le calage d’un couple de segments est donc suffisant au calage d’une série de
couples de scènes, ce qui limite considérablement le nombre de points de calage à
prévoir. Les erreurs moyennes quadratiques obtenues en positionnement sont de l’ordre
de 8 à 10 mètres en planimétrie et de 5 à 10 mètres en altimétrie (calculs effectués par
l’IGN avec des scènes de SPOT 1), ce qui permet l’établissement de cartes à des échelles
inférieures ou égales au 1/50 000, avec un tracé de courbes de niveau équidistantes de 20
à 40 m suivant le relief. La cartographie avec SPOT se heurte cependant à certains
problèmes liés au satellitaire, à la précision intrinsèque de 10 m ainsi qu’à la finesse des
détails observés (bâtiments) plus ou moins fondus dans la texture du paysage
environnant ; notons également les problèmes de couverture nuageuse plus ou moins
dense qui ont conduit des pays comme l’Angleterre et l’Allemagne à ne pas s’associer à
ce programme.

 SPOT et les SIG 1


Les données numériques de SPOT associées à un MNT (modèle numérique de terrain)
présentent, vis-à-vis des SIG, les mêmes avantages que les orthophotographies numéri-
ques (§ 5.2).

 Photogrammétrie terrestre


Les prises de vues peuvent être réalisées sur terre. Plu-
sieurs techniques sont utilisées, parmi les plus courantes :
● Utilisation d’un ensemble stéréoscopique (fig. 7.41.)
constitué de deux appareils spéciaux montés sur une
même embase spéciale. On obtient deux clichés parfaite-
ment coplanaires et verticaux d’un même objet. Leur
exploitation est identique à celle des clichés aériens.
● Photographies prises à partir de points de vue
quelconques : deux photographies d’un même objet sont
prises à partir de deux points de vue différents. La posi-
tion relative des appareils est reconstituée dans le restitu-
Fig. 7.41. : Photogrammétrie
teur photogrammétrique comme pour des photos
terrestre
aériennes.

1
Pour plus d’information, voir, entre autres, les articles suivants de la revue XYZ :
Utilisation topographique de l’imagerie SPOT, n° 43 et 44 .
Contributions des images satellites aux études d’avant projet, n° 63 .
Analyse mathématique des possibilités cartographiques du système SPOT, n° 25.
Rectification géométrique et restitution photogrammétrique des images SPOT, n° 24.
Voir aussi le livre SPOT : Des yeux braqués sur la terre (bibliographie).

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● Photogrammétrie multi-images : plusieurs photographies d’un même objet sont
prises depuis des positions quelconques d’un appareil spécial, l’exploitation des cli-
chés se faisant par des mesures directes sur le négatif. Cette méthode ressemble à un
lever par intersection au théodolite, chaque station du théodolite étant remplacée par
une photographie (voir le détail de la méthode ci-après).

Remarque

La puissance des micro-ordinateurs multimédias actuels et leur capacité de stockage


démocratise l’utilisation de logiciels de traitement d’images numériques qui se char-
gent, à partir de simples photographies numériques, de créer des « plans
photographiques ». Pour assembler les différentes photographies, il faut disposer de
points de calage déterminés par des méthodes de topométrie classique. Citons, par
exemple, le logiciel Tiphon développé à l’ENSAIS de Strasbourg, les logiciels de la
société Rollei et le logiciel 3D builder (www.3dconstruction.com). Ces technologies
devraient connaître un développement important dans les prochaines années car le
matériel nécessaire ne demande pas un investissement important à l’échelle d’une
entreprise.

Ces méthodes supposent la détermination précise de points de calage sur le bâtiment à


lever. Ceci peut être fait par le calcul d’un point inaccessible appuyé sur une polygonale
proche du bâtiment. L’intérêt de ce type de lever est l’obtention rapide d’un plus grand
nombre de détails que par un lever classique au théodolite à visée laser. La précision
généralement moindre que celle obtenue par des méthodes classiques peut être suffisante
pour certains types de travaux.

Exemple de réalisation
L’auscultation de la pyramide du Louvre a été réalisée par une société marseillaise. Le
but était de déterminer avec une précision millimétrique les défauts de planéité des
facettes de la pyramide. Chaque face a été photographiée quatre fois : deux fois à mi-
hauteur et deux fois depuis un point de vue plus élevé ; l’appareil photographique était
sur une grue télescopique.

Photogrammétrie multi-images

La photogrammétrie multi-images est accessible sans un matériel habituel de photogram-


métrie lourd. Il suffit d’un appareil photographique équipé d’une plaque de verre optique
quadrillée par un réseau de croix dont la position est connue à 0,1 micromètre près.

La démarche générale est exposée ci-après :

● 1 - Il faut déterminer les coordonnées X, Y, Z de plusieurs points de calage situés sur


l’objet à restituer (points A, B, C et D de la figure 7.41-a.) : cette détermination peut
être effectuée par des mesures classiques au théodolite ou par la simple mesure d’une
base sur l’objet (sans contrôle dans ce dernier cas). Ces points définissent un repère
(SO) général lié à l’objet.

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● 2 - Des vues multiples de
l’objet à restituer sont prises :
l’opérateur doit voir sur chaque
photographie trois à quatre points
de calage. À chaque prise de vue, il
peut associer un repère Spi (repère
de la photo i) qui est matérialisé sur
la photographie par les croix du
quadrillage de la plaque réseau. Par
exemple, il est possible de choisir
de centrer ce repère en P (centre
optique de l’appareil situé à la dis-
tance focale f de la photographie) et
d’orienter ses axes comme sur la
Fig. 7.41-a. : Photogrammétrie multi-image figure 7.41-a. (axe z passant par le
centre de la photo, axes x et y paral-
lèles au croix du réseau).
● 3 - Il faut déterminer les paramètres de passage du repère de la photographie au repère
général (voir l’étude théorique tome 2, chapitre 1, paragraphe 10.3.) : avec un mono-
comparateur ou une table à digitaliser, on mesure directement sur le négatif les
coordonnées des points de calage dans le référentiel de la photographie ; on obtient
ainsi un ensemble de coordonnées connues dans deux référentiels, ce qui permet de
déterminer les paramètres de passage d’un repère à l’autre. Cette opération permet
d’orienter chaque photographie par rapport au repère général de l’objet. Pour mener
à bien ce calcul, il faut partir de valeurs approchées des rotations et translations à
effectuer.
● 4 - L’opérateur mesure ensuite
les coordonnées de points quelcon-
ques projetés sur la photographie et,
par un changement de repère, déter-
mine l’équation d’une droite pas-
sant par le centre optique P, le point
m projeté sur la photographie et le
point réel M sur l’objet (fig. 7.41-
b.). Si l’on effectue cette opération à
partir d’au moins deux clichés, on
obtient les coordonnées réelles du
point mesuré par l’intersection des
deux droites dans l’espace. Avec
Fig. 7.41-b. : Intersection des mesures sur trois photogra-
de droites dans l’espace phies, l’opérateur contrôle les résul-
tats obtenus.

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La précision finale est inférieure au centimètre pour des visées sur des objets rapprochés,
situés à moins de 10 mètres, et de l’ordre du décimètre pour des objets éloignés, situés à
100 mètres et plus. Les avantages sont la possibilité d’effectuer des mesures sans contact
sur des objets difficiles d’accès, l’acquisition d’informations nombreuses, etc.

Plusieurs applications sont possibles, comme la métrologie (§ 6), l’archéologie, le relevé


tridimensionnel de bâtiments, de façades, etc. 1

Si l’on remplace l’appareil photographique par des caméras CCD (digitalisation directe
de l’image pixel par pixel), on débouche sur une application de métrologie industrielle
(§ 6) appelée vidéogrammétrie. Actuellement, on est capable de traiter en temps réel les
images fournies par des caméras CCD pour obtenir l’image virtuelle en trois dimensions
d’un objet. Cela permet des contrôles dimensionnels (mesures de haute précision sans
contact), des pilotages de robot, etc. À terme, cette technologie pourrait à terme rem-
placer les actuelles techniques de mesure mécaniques ou optiques.

 Les SIG


La cartographie traditionnelle est progressivement remplacée par les SIG (Systèmes
d’Informations Géographiques).

La cartographie sur support papier est très longue à produire et il est fréquent qu’une
carte soit périmée avant même d’avoir été imprimée. L’apport de l’informatique a permis
de réduire le temps de fabrication de la carte mais surtout en facilite la mise à jour : grâce
au stockage numérique des informations, on peut aisément modifier tout ou partie d’un
fichier et en imprimer sa dernière version à une échelle quelconque restant compatible
avec la précision des données. Ce progrès est comparable au passage de la machine à
écrire au traitement de texte.

Mais les besoins d’informations actuels font qu’une carte moderne ne peut plus se
contenter de représenter seulement la topographie du terrain. En plus des données pure-
ment géométriques, une carte doit contenir des informations thématiques de plus en
plus complexes. Par exemple, des données sur la densité de la population, les quantités
de précipitations, les durées d’ensoleillement, l’évolution des températures moyennes
dans l’année, les émissions sonores en milieu urbain... Autre exemple, outre le tracé
d’une canalisation, l’entreprise qui s’occupe de sa maintenance a besoin de connaître
l’âge de sa mise en place ainsi que les caractéristiques géométriques précises de chaque
tronçon. Les services de protection civile ont besoin de renseignements précis sur chaque
bâtiment comme, par exemple, les facilités d’accès, le nombre d’issues de secours, les
équipements disponibles, etc.

1
Voir aussi les articles parus dans la revue XYZ, n° 66, 67 et 68 proposés par Rollei-métric qui dispose
du matériel et des programmes effectuant automatiquement ce travail, ainsi que les articles Photo-
grammmétrie multi-images et Photogrammétrie architecturale du n° 69 de décembre 1996.

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 Qu’est-ce qu’un SIG ?
De ces besoins nouveaux sont nés les SIG, que l’on peut décrire comme des programmes
de gestion de données géographiques assurant une restitution documentaire, thématique
ou gestionnaire sur carte. À chaque objet dessiné géométriquement sont associés des
attributs qui le caractérisent. De plus, il existe des liens entre ces objets, que l’on appelle
relations de voisinage : par exemple, la modification de la surface d’une parcelle doit
entraîner le calcul automatique des parcelles voisines. On parle de banques de données
relationnelles puisqu’elles établissent un lien entre les objets et orientées objet puisque
les informations sont structurées par rapport aux objets, ce qui en permet une gestion bien
plus efficace lorsque les informations deviennent très nombreuses.

Un tel système doit être capable de stocker un maximum d’informations, tout en conser-
vant un fonctionnement rapide et une édition conviviale de la cartographie. Dans un SIG,
toutes les informations doivent être utiles. Le problème principal est de fixer la limite
entre informations utiles et informations superflues. Elles doivent pouvoir être facile-
ment mises à jour et d’une précision connue au jour de leur utilisation.

Un autre avantage des SIG est le fait qu’une normalisation générale des formats d’enre-
gistrement de ces systèmes devrait permettre une interaction entre les travaux de tous les
organismes éditant des SIG. La norme EDIGEO, publiée sous sa forme expérimentale
(réf. Z 13-150) en août 1992 par l’AFNOR, est une base solide qui, si elle parvient à
s’imposer, permettra aux éditeurs de logiciel d’échanger ou de compléter facilement
leurs bases de données.

Remarque
Une des fonctionnalités d’un SIG est d’intégrer dans son programme toutes les règles
de représentation graphique utilisées pour l’édition d’une carte. Par exemple : la néces-
sité d’augmenter, par rapport à l’échelle, la largeur d’une route pour qu’elle soit visible
sur une carte dont la finalité est le guidage routier ; en effet, sur une carte au 1/25 000,
une route de 10 m de largeur devient un fil de 0,4 mm d’épaisseur ; or, pour assurer sa
lisibilité sur la carte où elle représente une information importante, le programme devra
la rendre plus large et donc décaler de nombreux objets situés sur son parcours. C’est
le problème de la généralisation cartographique, l’un des plus ardus qui soient, surtout
en mode automatisé, aucune solution logicielle n’étant à ce jour parfaite 1.

 Importance du SIG dans la topographie moderne


La photogrammétrie devient progressivement l’outil de base de la création des SIG parce
qu’elle permet de collecter énormément d’informations en peu de temps. De plus, le
traitement en différentes couleurs des photographies donnent des informations sur la
composition du sol et du sous-sol, des cultures, des forêts, de l’occupation des sols, etc.

1
Voir aussi le chapitre 8, paragraphe 4. ainsi que l’exemple de SIG de Strasbourg, XYZ, n° 67 et 68.

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L’orthophotographie constitue aussi un outil puissant et évolutif adapté aux exigences
des SIG. N’oublions pas les techniques classiques de saisie topographique qui sont
toujours nécessaires, telles les opérations de complètement sur le terrain.

Fig. 7.42. : Différents chemins d’élaboration d’une carte ou d’un plan topographique

Le schéma de la figure 7.42. présente les différentes interactions des technologies


modernes détaillées dans ce chapitre, et les différents chemins menant à l’élaboration
d’une carte, d’une carte thématique ou d’un plan topographique. Les SIG se situent au
centre de cet organigramme.

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 MÉTROLOGIE

 Métrologie industrielle


La métrologie est en quelque sorte la
topométrie industrielle dans laquelle
l’opérateur doit atteindre des précisions
allant jusqu’au centième de millimètre.
Les moyens mis en œuvre pour cela
sont les suivantes :
●des théodolites de haute précision
(Wild T3000, etc.) à lunettes panfocales –
c’est-à-dire que l’adaptation de la focale
à la portée d’une visée est automatique –
des niveaux, clinomètres et distancemè-
tres de très haute précision, des barres-
étalons au carbone, etc. ;
● des trépieds stables, plots en béton ou
trépieds en acier rigidifés, avec des sys-
Fig. 7.43-a. : Trépied
de métrologie industrielle tèmes de translation du plateau piloté pré-
cisément par des vis micrométriques (fig.
7.43-a.) ;
● des techniques spécifiques comme l’autocollimation, l’intersection spatiale, etc.

 Principe de l’autocollimation


Le théodolite vise un miroir (fig. 7.43-b.). Un système d’éclairage dans l’optique de
l’appareil permet à L’opérateur de voir l’image d’un deuxième réticule réfléchi sur le
miroir se superposer au premier réticule de l’appareil. Lorsque le réticule et son image
sont confondus, il y a autocollimation et le miroir est perpendiculaire à l’axe de visée.
Sur la figure 7.43-b., il n’y a pas autocollimation ; le miroir est incliné d’un angle α par
rapport à l’axe optique.

Les miroirs utilisés sont spéciaux : leurs surfaces sont planes au micromètres près. Il est
également possible d’utiliser des cubes dont les facettes constituées de miroirs sont
parfaitement perpendiculaires.

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Fig. 7.43-b. : Autocollimation

Les deux techniques suivantes sont des applications directes de l’autocollimation.


1 - Alignements : chaque fois
que l’opérateur réalise l’auto-
collimation sur un miroir
donné, il positionne le théodo-
lite sur un alignement paral-
lèle à la perpendiculaire au
miroir. Ainsi, il construit des
perpendiculaires parfaitement Fig. 7.43-c. : Alignements parallèles
parallèles (fig. 7.43-c.).
Pour effectuer des lectures angulaires horizontales par tour d’horizon lors de visées
courtes, la prise de référence par autocollimation sur un miroir permet d’obtenir une
grande précision.
2 - Contrôle de rectitude : un
miroir est monté sur un cube de sorte
que la perpendicularité du miroir et
de la surface d’appui du cube soient
optimales (fonction de la précision
cherchée). Ensuite, l’opérateur
déplace le cube sur l’élément à con-
trôler et il mesure l’angle α dont on
doit corriger la visée pour maintenir
l’autocollimation. Il en déduit Fig. 7.43-d. : Contrôle de rectitude
l’allure de la surface contrôlée en
fonction de la position du miroir
(fig. 7.43-d.).

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Dans ce cas, la dénivelée entre deux positions du miroir vaut ∆Z = d . tanα.
Si l’on mesure α au dmgon près et d au mm près, on obtient la dénivelée au micron près
(pour d ≈ 10 cm).

 Intersection spatiale


Dans le principe, il s’agit d’une résolution de point inaccessible (voir chap. 3, § 7.4) : à
partir de visées angulaires depuis deux stations, on détermine un point dans l’espace par
l’intersection de droites.
Une application actuelle de ce
principe est le système RMS
(Remote Measuring System de
Wild, ou système de mesure à dis-
tance, fig. 7.44.) qui, par associa-
tion de théodolites électroniques
de précision et d’un micro-ordina-
teur, permet d’obtenir en temps
réel les coordonnées d’un point
quelconque d’un objet dans un
référentiel donné.
Le point visé est défini soit par une
cible, soit par un impact laser.
Fig. 7.44. : Système RMS Dans ce dernier cas, des théodo-
lites motorisés équipés de caméras
CCD sont capables de pointer
seuls l’impact laser sur un objet et effectuent ainsi les mesures de manière automatique.
Le principe des mesures est le suivant :
● 1 - les coordonnées des centres optiques des théodolites sont déterminées dans un
repère local, soit par relèvement sur des points de calage connus, soit par mise à
l’échelle sur une stadia invar ou sur une barre étalon au carbone (voir chap. 4, § 3.1).
● 2 - les lectures angulaires (Hz et V) sur un point donné sont effectuées depuis au moins
deux théodolites.
● 3 - la position du point en altimétrie et planimétrie est calculée dans le repère local.
Par exemple, le constructeur Wild annonce pour son système RMS2000 un positionne-
ment à 0,05 mm pour des visées inférieures à 5 m et à 0,2 mm pour des portées de 20 m.
Une autre solution matérielle est la poursuite laser : il s’agit d’utiliser la puissance et la
faible dispersivité du faisceau laser pour effectuer des mesures sur des objets, même en
mouvement, par coordonnées polaires (distance et angle) à l’aide d’un seul capteur et en
temps réel.

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 Auscultation d’ouvrages
L’auscultation n’est pas exactement une technique liée à la métrologie. Elle est cependant
très proche, à une échelle plus grande.

Fig. 7.45. : Auscultation automatique d’un barrage

L’objectif d’une auscultation est de contrôler la forme d’un ouvrage ou d’en mesurer les
déformations : c’est une surveillance de l’ouvrage. Par exemple, la figure 7.45. montre
l’auscultation permanente d’un barrage : un programme déclenche à intervalles réguliers
une série de mesures sur des cibles fixées sur l’ouvrage. Les cibles 1 et 2, extérieures à
l’ouvrage, sont les points durs prédéterminés en coordonnées et servant au calage de
l’appareil ; les cibles 3, 4, 5 et 6 servent à mesurer les déformations de l’ouvrage. Ces
mesures sont enregistrées sur un support informatique puis après traitement, elles sont
expédiées au bureau d’étude chargé du suivi.
Les calculs sont le plus souvent effectués dans un repère local et à partir d’un micro-
canevas de points réalisé à proximité de l’ouvrage à ausculter. On parle souvent de micro-
triangulation. Le micro-canevas doit être positionné de manière à respecter les paramè-
tres suivants :
● une homogénéité de portées,
● des portées minimales pour garantir une précision optimale en cas de mesure de
distances,
● des angles d’intersection favorable,
● une indépendance des points choisis vis-à-vis de l’ouvrage,

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● et une bonne stabilité intrinsèque de ces points : il convient de contrôler cette stabilité
par des mesures redondantes et des mesures extérieures appuyées sur un deuxième
canevas extérieur au micro-canevas à contrôler.

Remarque
Pour effectuer des visées obliques à travers un vitrage, le constructeur Leica propose
des vitrages spéciaux d’une composition particulière, dont les faces font preuve d’un
parallélisme très soigné.
L’appareil utilisé doit alors être un appareil de haute précision, par exemple, dans ce
cas, le Wild TCM3000 motorisé. Sa mise en station doit être faite sur un socle stable,
un pilier en béton par exemple, par centrage forcé de manière à retrouver une position
identique si l’opérateur doit démonter puis remonter l’appareil.
Nous allons examiner quelques cas de calcul suivant le type d’auscultation.

 Station de coordonnées connues


Le cas de la station de coordonnées connues est l’exemple de la figure 7.45. La station
est déterminée précisément par des procédés de triangulation ou par GPS. Les cibles sont
des éléments réflecteurs qui permettent des mesures de distances. L’opérateur détermine
ensuite par rayonnement plusieurs séries de mesures, telles les coordonnées, dans un
repère local, des cibles de calibrage 1 et 2 fixées sur des points durs et stables ; s’il
dispose d’un autre point d’appui connu en coordonnées générales, il peut calculer ces
cibles en système général.
À chaque série de mesures d’auscultation, l’opérateur vise les cibles de calibrage pour
contrôler la stabilité de la station et initialiser ses paramètres, vise les cibles fixées sur
l’ouvrage à ausculter et détermine leurs coordonnées.

Application
Le repère local a pour origine la sta- Point x (m) y (m) H (m)
tion et l’axe des ordonnées y passe Station 0,000 0,000 1 201,384
par la cible 1. Ces données sont Cible 1 0,000 613,677 1 254,744
déterminées précisément à partir Cible 2 278,886 104,808 1 221,112
d’un grand nombre de mesures.
Tableau d’une série Valeurs de comparaison
de mesures d’auscultation : pour les cibles de calibrage :
Cible Di (m) Hz (gon) V (gon) Cible Di (m) Hz (gon) V (gon)
1 615,989 0,0000 94,4781 1 615,992 0,0000 94,4784
2 298,580 77,1152 95,7904 2 298,581 77,1149 95,7905
3 574,830 21,5912 84,4956
4 505,744 37,4370 82,3234
5 452,215 52,3144 80,1647
6 475,522 35,1093 105,5451

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Dans un premier temps, il faut effectuer le contrôle et le calibrage de la station.
Les valeurs des distances mesurées font apparaître une légère différence (conditions
atmosphériques, réfraction, etc.) qu’il est possible de prendre en compte sous forme de
ppm pour corriger les lectures sur les cibles 3, 4, 5 et 6. Cette correction vaut en
moyenne + 4,1 ppm : moyenne des deux valeurs suivantes,
● visée sur la cible 1 : Cppm = + 3 / 0,61599 ≈ + 4,9 ppm.
● visée sur la cible 2 : Cppm = + 1 / 0,29858 ≈ + 3,3 ppm.
En angles horizontaux, le zéro du cercle horizontal étant positionné sur la cible 1 à
chaque série de mesures, on constate un écart de – 3 dmgon sur la cible 2. Il est possible
de compenser cet écart en ajoutant 3 dmgon à toutes les lectures.
En angles verticaux, on constate un écart de + 1 à + 3 dmgon qu’il est possible de
compenser en retirant 2 dmgon à toutes les lectures.
Les données corrigées et le calcul des cibles 3, 4, 5 et 6 sont réunis dans le tableau
suivant :

Di Hz V Dh ∆H x y H
Cible m gon gon m m m m m
3 574,832 21,5909 84,4958 557,869 138,614 185,595 526,092 1 339,998
4 505,746 37,4367 82,3236 486,376 138,628 269,814 404,675 1 340,012
5 452,217 52,3141 80,1649 430,444 138,628 315,230 293,107 1 340,012
6 475,524 35,1090 105,5453 473,721 —41,368 248,210 403,489 1 160,016

Il reste enfin à comparer ces résultats aux valeurs de la série de mesures précédentes
pour évaluer les déformations de l’ouvrage.
Enfin, il faut déterminer la précision des mesures.
Les écarts enregistrés par rapport aux valeurs de référence donnent une indication
quant à la précision des mesures. Par exemple, l’écart de 3 dmgon sur l’angle V de la
cible 1 représente un écart de 3 mm à 616 m. L’appareil utilisé est une station totale
motorisée de très haute précision du type Wild TCM3000 : l’écart type en mesure
angulaire est de ± 1,5 dmgon, et de ± (1mm + 1 ppm) pour le distancemètre.
La précision en altitude obtenue est Hcible = Hstation + Di.cosV donc en considérant
l’altitude de la station exacte, l’incertitude sur H est :
σH2 = (σDi . cosV)2 + (Di . sinV. σV)2.
Pour la cible 3, à savoir la plus éloignée, on a :
σH = ± 1,4 mm donc H3 = 1 339,998 ± 0,004 m.
La précision en planimétrie est déterminée par les formules utilisées pour obtenir les
coordonnées des cibles, c’est-à-dire :
X = Di . sinV. sinHz et Y = Di . sinV. cosHz.

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Donc : σX2 = (σDi . sinV. sinHz)2 + (Di . cosV. sinHz . σV)2 + (Di.sinV.cosHz .σHz)2.
Et σY2 = (σDi . sinV. cosHz)2 + (Di . cosV. cosHz . σV)2 + (Di . sinV. sinHz . σHz)2.
Pour la cible 3, on obtient : σX = ± 1,3 mm et σY = ± 1,5 mm.
Le point 3 est donc connu en planimétrie au mieux à 2 mm près environ.
Ces calculs sont effectués à partir de l’écart type donné par le constructeur pour cet
appareil. On améliore le calcul précédent en déterminant l’écart type réel à partir des
écarts aux références mesurés sur un grand nombre de saisies de données, et l’utiliser
dans le calcul d’erreur précédent.

 Stations quelconques


Dans ce cas, on connaît les coordonnées de deux
cibles sur lesquelles l’opérateur s’appuie pour
déterminer les coordonnées de la station. Une
seule station est nécessaire s’il est possible
d’effectuer des mesures de distances : on en
revient alors au calcul d’une station libre. En
revanche, deux stations sont nécessaires si l’opé-
rateur n’effectue que des mesures angulaires.
L’auscultation périodique d’un ouvrage (vue en
Fig. 7.46. : Auscultation (vue en plan)
plan fig. 7.46.) nécessite des mesures journa-
lières mais aucun site ne permet de fixer des
stations durables dans la zone des travaux.
L’opérateur ne dispose pas de distancemètre. Il stationne donc à chaque auscultation
deux points A et B quelconques et calcule leurs coordonnées en s’appuyant sur deux
cibles C1 et C2 de coordonnées connues dans un système local (altitude NGF connue).

Application
Les données sont : Cible x (m) y (m) Z (m)
C1 100,000 100,000 86,154
C2 214,323 100,000 91,685

Les tableaux de mesures suivants doivent permettre de calculer les coordonnées des
cibles C3 et C4.

Station B Hz (gon) V (gon) Station A Hz (gon) V (gon)


A 0,0000 102,3153 C1 0,0000 98,1147
C1 26,4686 98,6655 C3 43,8912 93,7641
C3 53,8030 95,5103 C4 87,4735 92,2091
C4 100,4126 89,9168 C2 122,7584 95,7726
C2 151,2803 95,9228 B 141,7490 101,7773

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Solution
Il s’agit d’un relèvement double sur deux points d’appuis C1 et C2 (voir tome 2, chap.
1, § 7.3). Ce problème peut être résolu de trois manières différentes :

1 - On fixe un repère fictif de départ sur les stations : l’origine est la station A´ et l’axe
des abscisses x, la direction A´B´ (GA´B´ = 100 gon). La distance A´B´ est fixée
arbitrairement à 100 m. On peut calculer les coordonnées de C1´ et C2´ dans ce repère.
Avec : GA´-C1´ = 100 – 141,7490 + 400 = 358,2510 gon
GA´-C2´ = 358,2510 + 122,7584 – 400 = 81,0094 gon
GB´-C1´ = 300 + 26,4686 = 326,4686 gon
GB´-C2´ = 300 + 151,2803 – 400 = 51,2803 gon
Les formules de Delambre donnent les coordonnées fictives de C1 et C2 suivantes :
C1´ (48,557 ; 166,863) C2´ (247,081 ; 145,224)
Le gisement fictif C1´-C2´ vaut 106,9118 gon. Le gisement réel C1-C2 vaut 100 gon.
On effectue donc une rotation de repère d’angle de – 6,9118 gon.
Les résultats obtenus sont : GA-C1 = 351,3392 gon ; GA-C2 = 74,0976 gon ;
GB-C1 = 319,5568 gon ; GB-C2 = 44,3685 gon.
Les coordonnées des points définitifs A et B sont déterminées par intersection depuis
C1 et C2 : A (133,424 ; 65,139) et B (190,335 ; 71,342).

2 - On calcule l’angle α entre les droites AB et C1- C2 par la formule des cotangentes
(voir tome 2, chap. 1, § 7.3.2.2).
Les angles autour de A et B sont les suivants :
● a2 = 58,2510 gon
● b2 = 181,0094 gon
● a1 = 26,4686 gon
● b1 = 151,2803 gon
On trouve : α = 6,9119 gon.
On en déduit le gisement de la droite AB, à Fig. 7.47. : Formule des cotangentes
savoir :
GAB = 100 – 6,9119 = 93,0881 gon
On peut donc calculer A et B par intersection depuis C1 et C2.

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3 - On construit les points de Collins P et Q (fig. 7.48.): cette résolution peut être
réalisée graphiquement (voir l’exemple au tome 2, chap. 1, § 7.3).

On trouve P (136,000 ; 65,420) et Q (190,335 ; 71,342) puis on en déduit le gisement GAB


et on peut calculer A et B par intersection depuis C1 et C2.

Fig. 7.48. : Points de Collins

Pour déterminer les coordonnées de C3 et C4, les coordonnées de A et B étant


maintenant connues, on détermine C3 et C4 par intersection à partir de A et B.
GA-C3 = 93,0881 – 141,7490 + 43,8912 + 400 = 395,2303 gon
GB-C3 = 293,0881 + 53,8030 = 346,8911 gon
GA-C4 = 93,0881 – 141,7490 + 87,4735 = 38,8125 gon
GB-C4 = 293,0881 + 100,4126 = 393,5007 gon
On en déduit par intersection : C3 (128,768 ; 127,171) ; C4 (83,609 ; 36,993).
Pour déterminer les altitudes de C3 et C4, on détermine la dénivelée instrumentale ∆hi
entre C1 et A, C2 et A, C1 et B puis C2 et B, c’est-à-dire la dénivelée de la cible à l’axe
des tourillons. On en déduit l’altitude des tourillons notée ht, c’est-à-dire :
DhA-C1 = 98,767 m ; DhA-C2 = 127,146 m ; DhB-C1 = 128,079 m ; DhB-C2 = 99,009 m.
Pour le point A, on obtient : ∆hiA-C1 = 98,767 . cot(98,1147) = 2,926 m,
∆hiA-C2 = 127,146 . cot(95,7726) = 8,455 m,
htA = [(86,154 –2,926) + (91,685 –8,455)]/2 = 83,229 m.
Pour le point B, on obtient : ∆hiB-C1 = 128,079 . cot(98,6655) = 2,685 m,
∆hiB-C2 = 128,079 . cot(95,9228) = 8,214 m,
htB = [(86,154 –2,685) + (91,685 –8,214)]/2 = 83,470 m.
Dh A-C3 = 62,207 m ; DhA-C4 = 87,644 m ; DhB-C3 = 83,110m ; DhB-C4 = 65,995 m.
Pour la cible C3, on obtient : HC3 = 83,229 + 62,207 . cot(93,7641) = 89,342 m,
HC3 = 83,470 + 83,110 . cot(95,5103) = 89,341 m,
HC3 = 89,342 m.

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Pour la cible C4, on obtient : HC4 = 83,229 + 87,644 . cotan(92,2091) = 94,009 m,
HC4 = 83,470 + 65,995 . cotan(89,9168) = 94,011 m,
HC4 = 94,010 m.
Il est également possible de calculer la hauteur de station en A et B pour obtenir
l’altitude de A et B : DhAB = 52,247 m,
htA = 83,470 – 83,229 – 52,247 . cotan(101,7773) = 1,70 m,
HA = 81,529 m,
htB = 83,229 – 83,470 – 52,247 . cotan(102,3153) = 1,66 m,
HB = 81,810 m.

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LEVER
DE DÉTAILS
ET REPORT

 INTRODUCTION
Le lever de détails est l’ensemble des opérations intervenant dans un lever topogra-
phique et consistant à déterminer à partir des points du canevas d’ensemble (voir Tome
2, Ch. 1), polygonal ou de détails, la position des différents objets d’origine naturelle ou
artificielle existant sur le terrain. Le levé, nom donné au document résultant d’un lever,
est destiné, éventuellement après traitement numérique, à l’établissement de plans gra-
phiques ou numériques : c’est la phase de report.

 LEVER DE DÉTAILS

 Principes de base


Lors d’un lever de détails, le topographe est confronté à trois problèmes principaux :

● déterminer les détails à lever ;


● définir le degré de précision ;
● arrêter les mesures à effectuer.

 Détails à lever


Le choix des détails dépend essentsiellement de deux caractéristiques : leur type et leur
taille. Les plans topographiques ont des destinations différentes et des objets nécessaires
à certains seront inutiles pour d’autres. Il faut donc effectuer une sélection en fonction du
type de plan à élaborer. Par exemple, si le lever d’arbres est obligatoire pour un plan de

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propriété, il l’est beaucoup moins pour un plan de récolement. La taille minimale des
détails à lever est directement liée à l’échelle du plan. On admet en général que le pouvoir
séparateur de l’œil humain est d’un dixième de millimètre. Les détails non représentables
ne sont pas levés. Pour les plans numériques, susceptibles de générer des plans graphi-
ques à différentes échelles, il faut se référer au cahier des charges.

 Précision du lever


La précision d’un plan est liée à celle du lever et implique directement la précision avec
laquelle les détails sont levés. Les plans peuvent être classés suivant le type de lever :
expédié ou régulier, ou en catégories, P1 à P7 et A1 à A7 (arrêté du 21 janvier 1980).
d plan
L’échelle d’un document est définie par la formule : e = --------------
D terrain

L’échelle e est donc le rapport d’une dimension mesurée sur le plan par la dimension
homologue sur le terrain.

Un lever est dit régulier si la détermination des détails est effectuée avec une erreur qui,
réduite à l’échelle du levé, est inférieure ou égale à l’erreur graphique, soit un dixième
de millimètre, plus petit écart perceptible à l'œil sur le plan. Dans le cas contraire, le lever
est dit expédié. Par exemple, pour un plan au 1/1 000, l’erreur maximale est de 10 cm sur
le terrain (0,1 mm × 1 000 ≈ 10 cm).

L’arrêté du 21 janvier 1980 (art. 9) fixe des tolérances sur les écarts individuels des points
suivant sept catégories : de P1 à P7 en planimétrie, de A1 à A7 en altimétrie. Par exemple,
ces tolérances sont de 10 cm en P2 et 1 m en P5. Les plans des catégories P1 et P2 doivent
être appuyés sur un canevas de précision. Il faut noter qu’un même plan peut contenir des
détails de catégories différentes.

Prenons l’exemple d’un plan graphique :

● en planimétrie, le corps des rues est en catégorie P3, l’intérieur des îlots en catégorie
P4 ;
● en altimétrie, les points cotés sont en catégorie A1.

Les levers doivent respecter les tolérances définies par le cahier des charges.

Le tableau suivant récapitule les écarts individuels en centimètre autorisés sur chaque
point ; les mesures se font par sondage sur le plan puis on les compare aux valeurs issues
du terrain 1.

1
Voir méthodologie complète éditée par le Journal Officiel : arrêté du 21 janvier 1980.

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Catégories 1 2 3 4 5 6 7
Planimétrie P1 à P7 5 10 25 50 100 250 > 250
Points cotés A1 à A6 2,5 5 10 25 50 >50
Courbes de niveau C1 à C5 25 50 75 100 >100

On remarque sur le tableau précédent l’association d’une catégorie et d’une échelle :

● catégorie 1 : 1/100 ;
● catégorie 2 : 1/200 ;
● catégorie 3 : 1/500 ;
● catégorie 4 : 1/1 000, etc.

Cette association est aujourd’hui obsolète car le plan n’est plus que l’image à n’importe
quelle échelle du modèle numérique de terrain stocké sur un support informatique.

Outre ce contrôle d’écarts individuels, un plan doit satisfaire à un contrôle global,


statistique sur l’ensemble du plan, à savoir:

Σ ei σ ( 2N – 1 + 2, 58 )
2
------------- < ------------------------------------------------
N 2N

Avec ei : écarts individuels (les écarts hors tolérance étant mis à part) ;
σ : écart type calculé à partir des tolérances du tableau précédent ;
N : nombre de points contrôlés.

 Mesures à effectuer


Le principe fondamental de la topographie, qui consiste à aller de l’ensemble vers les
détails, doit être strictement respecté : les points de détail seront donc rattachés à un
canevas, même si celui-ci se compose uniquement de quelques points, d’une simple ligne
d’opération ou, à la limite, d’une façade, par exemple. Un lever correctement mené doit
assurer un maximum d’homogénéité entre les différents points de détails. Chacun sera
donc rattaché, si possible, par un minimum de mesures courtes et indépendantes, par
exemple un angle et une distance, une distance sur un alignement, deux angles, etc.). On
n’oubliera pas d’effectuer des mesures surabondantes de contrôle.

 Croquis de levé


Chaque lever de détails doit s’accompagner d’un croquis de levé aussi précis, soigné et
descriptif que possible. Ce croquis est d’une aide précieuse, voire indispensable, lors de
l’établissement du plan définitif.

Remarquez qu’une bonne codification peut permettre de ne pas faire de croquis.

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 Méthodes et moyens
Les méthodes de lever et les moyens à mettre en œuvre dépendent de plusieurs facteurs,
essentiellement :

● la destination du plan : graphique, numérique…


● l’objet du plan : intérieur, propriété, parcellaire, alignement...
● la précision recherchée : pré-étude grossière, lever expédié, régulier, catégories...
● de la nature du terrain : relief, masques, couvert, étendue, distance des points...
● de la disponibilité du matériel dans l’entreprise ;
● du cahier des charges, du prix de revient du marché et des délais impartis.

Par la suite, ces méthodes seront classées en deux catégories :

● les méthodes traditionnelles, qui ne font l’objet que d’une description sommaire car,
abondamment traitées par ailleurs, elles sont peu à peu abandonnées ; elles utilisent
le matériel classique du géomètre topographe : ruban, fil, roue, niveaux, cercles,
goniomètres, goniographes, théodolites, tachéomètres optico-mécaniques, boussoles,
jalons, équerres optiques...
● les méthodes modernes basées sur l’emploi des stations totales et du GPS. Le lever
altimétrique sera traité à part.

 Méthodes traditionnelles

 Levers grossiers


Pour des phases d’avant-projet ou bien pour des préparations de chantier, il est suffisant
d’effectuer un lever grossier qui permet de préparer le planning des opérations définitives
ou de calculer un coût approximatif de travaux. Les instruments à la disposition du
topomètre sont les suivants :

● la boussole : elle permet d’orienter un croquis sur le nord magnétique du lieu (très
proche du nord géographique) ;
● le clisimètre : c’est un appareil de poche simple et peu encombrant qui permet
d’obtenir rapidement une pente, une dénivelée ou une distance inclinée avec une
précision maximale de l’ordre de 0,5 % sur la pente, 50 cm sur les longueurs. Un
exemple d’application est la préparation d’une opération de mesure par GPS pour
laquelle il est nécessaire de connaître la position (azimut magnétique et hauteur des
objets proches de la station prévue pour une antenne GPS, ceci dans le but de prévoir
le nombre de satellites visibles à un instant donné ; voir chap. 7, § 1) ;
● le podomètre (mesure par comptage des pas) ou la roue enregistreuse (roue associée
à un compteur métrique utilisable en parcours facile jusqu’à 10 km avec une précision
maximale du décimètre) ;

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● le fil perdu : il s’agit d’une bobine de fil donnant des longueurs de parcours jusqu’à
5 km avec une précision maximale du décimètre, utilisable en parcours très accidenté.
Ces instruments ne sont pas désuets et sont encore très utilisés pour les mesures en terrain
accidenté et les mesures ne nécessitant que des ordres de grandeur.

 Lever d’intérieur


Le lever d’intérieur est essentiellement
effectué au ruban ou mieux, avec un
lasermètre, par exemple le type DISTO
de Leica, dont la mesure par rayon laser
est caractérisée par une portée allant
jusqu’à 100 m avec une précision de
l’ordre du centimètre. Le lasermètre
permet de mesurer rapidement et préci-
sément avec un seul opérateur, le
deuxième se consacrant au croquis.
La seule règle, en dehors de l’importance
de la qualité des croquis, est la mesure
des diagonales de toute figure défor- Fig. 8.1. : Lever d’intérieur
mable (rectangle, polygone, etc.), la
figure de base indéformable étant le
triangle (voir un exemple de mesurage sur la figure 8.1. : il manque sur ce croquis les
mesures des façades intérieures sud et est de cette pièce).

 Lever de plans


Suivant les types de points à lever, il est possible d’adopter les procédés suivants :
● points isolés, relativement éloignés du canevas : l’opérateur peut employer les tech-
niques du canevas ordinaire avec le minimum de mesures nécessaire : intersection,
relèvement, recoupement, insertion (voir Tome 2 Ch. 1) ;
● petites parcelles urbaines ou rurales : multilatération de détail ;
● points nombreux, à peu près alignés : abscisses et ordonnées, obliques latérales et
quasi-ordonnées (corps de rue, façades...) ;
● limites de parcelles, de propriétés, bâtiments, etc. : alignements et prolongements ;
● points semés autour des points du canevas : rayonnement (très employé en tachéo-
métrie).
La base de la plupart de ces méthodes est la ligne d’opération. Elle provient souvent d’un
canevas polygonal ou d’une charpente planimétrique d’où l’intérêt d’un choix judicieux
des points de ce canevas.

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 Multilatération de détail

Le principe est fondé sur la mesure de distances courtes et surabondantes à partir d’une
ou de plusieurs lignes d’opération.

En lever urbain, cette méthode convient à des plans de propriété. Le matériel mis en
œuvre est simple : ruban, jalons, équerre optique ou théodolite. La ligne d’opération
principale est, dans ce cas, perpendiculaire à un côté du canevas polygonal qui sert
également de ligne d’opération (fig. 8.2.). Il faut veiller à mesurer les façades des
bâtiments.

À partir du canevas, le report peut être direct par constructions simples ou par coordon-
nées après traitement numérique.

Fig. 8.2. : Multilatération en zone urbaine Fig. 8.3. : Multilatération en zone rurale

En lever rural, pour des parcelles de petites dimensions, il est possible de décomposer la
surface en triangles, si possible équilatéraux. On mesure les côtés de ces triangles, les
côtés de la parcelle et quelques distances supplémentaires pour le contrôle.

Là aussi, le report peut s’opérer directement, par intersections d’arcs de cercle ou par
coordonnées après traitement numérique dans le repère général ou local du lever.

 Abscisses et ordonnées

Lorsque les points de détail à lever sont relativement alignés et le terrain peu accidenté,
cette méthode donne des résultats satisfaisants, par exemple, pour le lever de corps de
rues. Depuis chaque point, on abaisse, à l’aide d’une équerre optique, des perpendicu-
laires sur une ligne d’opérations : par exemple un côté du canevas polygonal.

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Fig. 8.4. : Abscisses et ordonnées

On mesure ensuite les abscisses cumulées, les ordonnées de chaque point et, pour
contrôle, les distances entre ces points.
Il faut veiller au bon alignement des pieds des perpendiculaires sur la ligne d’opérations :
pour cela, il est recommandé d’utiliser un théodolite.
Le report peut se faire directement sur le plan, à partir du canevas ou par coordonnées
après traitement numérique. Le calcul consiste alors à effectuer un changement de base
pour passer du repère du lever (côté de la polygonale) au repère du canevas général (voir
tome 2, chap. 5, § 8.2).
Une variante de cette méthode, le lever par obliques latérales et quasi-ordonnées consiste
à abaisser, à vue, les perpendiculaires sur la ligne d’opération. On mesure les abscisses
cumulées, les quasi-ordonnées, les façades et les deux cotes de rattachement aux extré-
mités. Des formules simples permettent ensuite de calculer les abscisses et ordonnées des
différents points. Ce procédé, beaucoup plus rapide que le précédent (perpendiculaires à
vue) est également adapté aux levers de corps de rue à grande échelle.
La méthode de lever par abscisses et ordonnées est décrite ci-dessous.
1 - L’équerre optique (fig. 8.5.) est un petit instrument
qui permet de construire rapidement des perpendicu-
laires par l’alignement de jalons. Elle est associée à un
fil à plomb ou mieux, à une canne à plomber sur laquelle
elle est vissée. La canne à plomber est le dispositif le
plus stable : elle doit être tenue entre pouce et index en
partie supérieure, le plus près possible de l’équerre de
manière à assurer sa verticalité.
Un bon manipulateur peut obtenir une précision centi-
métrique, sachant que plus les jalons sont éloignés et
plus le positionnement est précis.

Fig. 8.5. : Équerre optique

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Fig. 8.6. : Équerre optique

2 - Le fonctionnement de l'équerre optique est le suivant : deux prismes à 45° renvoient


vers l’opérateur l’image de deux jalons placés l’un, J1, à 90° à gauche de l’équerre et
l’autre, J2, à 90° à droite. Par une fenêtre située entre les deux prismes (ou au-dessus et
au-dessous des prismes), l’opérateur peut voir un troisième jalon J3. Lorsque les trois
jalons sont alignés dans l’œil de l’opérateur cela signifie que la droite J1-J2 est perpen-
diculaire à la droite H-J3, H étant à la verticale du centre de l’équerre (fig. 8.6.).

3 - Les mesures suivantes sont effectuées : pour ce type de lever, l’opérateur matéria-
lise, par exemple avec deux jalons, une ligne de base qui sert d’axe (x) et pour chaque
détail levé, il construit le pied de la perpendiculaire à l’axe (x) en alignant dans l’équerre
l’image de l’objet à lever avec les deux jalons matérialisant l’axe (x) (fig. 8.7.).

Fig. 8.7. : Lever à l’équerre optique

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Pour un détail au sol, un aide peut y tenir un troisième jalon.
L’opérateur mesure l’abscisse cumulée OH et l’ordonnée HP du point levé qui est donc
repéré en coordonnées locales. Il mesure aussi la longueur de la façade PQ (mesure
surabondante de contrôle).

 Lever par rayonnement


Cette technique s’apparente au lever de détails effectué avec les stations totales : on
utilise un théodolite ou un niveau équipé d’un cercle horizontal pour lever la position
angulaire de chaque point. La distance horizontale du point de station au point levé est
mesurée au ruban, ou, moins précisément, par stadimétrie sur une mire.
Il est également possible d’obtenir l’altitude du point visé par nivellement direct (niveau)
ou indirect (théodolite). Chaque point est alors connu :
● en planimétrie par ses coordonnées polaires par rapport au point de station et à la
référence angulaire choisie ;
● en altimétrie par rapport à un point de référence connu en altitude.
Le lever s’effectue par rayonnement autour du point de station de l’appareil. L’orienta-
tion du zéro du cercle horizontal de l’appareil peut être réalisée de manière approxima-
tive, avec une boussole pour se rapprocher du nord magnétique et donc du nord Lambert.
Il est également possible de s’orienter de manière plus précise si l’on dispose de deux
points connus en coordonnées générales ou locales.

Application
Il s’agit de lever par rayonnement à l’aide d’un
niveau de chantier une parcelle pour évaluer sa
surface horizontale. Cette parcelle doit être
approximativement horizontale pour que l’on
puisse utiliser un niveau en une seule station.
Un repère local est fixé (fig. 8.8.) avec une
station en S, le zéro du cercle étant pointé sur
un point de référence R (repère local S, x, y).
La référence R a une altitude : HR = 132,23 m ;
les coordonnées du point de station sont : XS
= 100 m ; YS = 100 m.
Fig. 8.8. : Lever
Le tableau des mesures est le suivant : par rayonnement au niveau

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Point Dp (m) Li (gon) mi (mm) Dp : distance suivant la pente (au ruban) ;
R 0,0 1612
Li : lectures angulaires (lectures à 0,5 gon
A 43,52 40,5 0612 près sur le cercle du niveau) ;
B 54,28 130,0 0421
mi : lecture du fil niveleur sur mire.
C 45,83 252,0 2764
D 38,70 343,5 3196

Réponse
Les équations suivantes permettent d’établir le tableau des résultats.
La dénivelée entre R et un point i est : ∆H = mR – mi.
La distance horizontale de S à i est : Dh = Dp – ∆H .
2 2

L’angle horizontal au sommet S entre deux points i et j est : Hzij = Li – Lj.


Dhi ⋅ Dhj
La surface horizontale d’un triangle est : Sij = ---------------------- sin Hz ij .
2

∆H Altitude Dh Angle Hzij au Surface triangle Coté opposé


Point Sij (m2)
(m) (m) (m) sommet (gon) (m)
A 1 000 133,23 43,51
89,5 1 164,622 63,74
B 1 191 133,42 54,27
122,0 1 169,821 82,03
C —1 152 131,08 45,82
91,5 878,272 55,89
D —1 584 130,65 38,68
97,0 840,549 56,84
A 1 000 133,23 43,51
Sommes : Σ= 400,0 4 053,264 258,50

Il est intéressant d’évaluer l’incertitude sur cette surface :


La surface de chaque triangle se calcule comme suit Sij = 0,5 . Dhi . Dhj . sin(Lj – Li).
On néglige l’incertitude sur la surface provenant des lectures de dénivelées : une erreur
de 10 cm sur la dénivelée donne un écart de moins de 5 mm sur la distance horizontale.
L’erreur sur les distances Dhi est de l’ordre de ± 10 mm (ruban de classe II).
L’erreur sur une lecture angulaire Li est de ± 0,5 gon soit (± 0,5 . 2 ≈ ± 0,7 gon
≈ ± 0,011 rad) puisque chaque angle (Hzij = Lj – Li) nécessite deux lectures angulaires.

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L’erreur sur chaque surface est donc :
(σSij) 2 = (0,5 . (Dhi + Dhj) . σDhi . sinHzij)2 + (0,5 . Dhi . Dhj . cosHzij . σHij) 2.
Donc, pour la surface totale : σS = Σσ Sij = ± 5 m2 donc S = 4 053 ± 5 m2.
2

Donc la précision de cette manipulation est acceptable (surface donnée à 0,1 % près)
malgré le manque de précision angulaire de l’appareil utilisé (le niveau de chantier).

Remarque
● Si l’opérateur dispose d’un théodolite, le principe est identique, la précision étant
meilleure puisque les lectures angulaires sont effectuées au moins au cgon. De plus,
il est possible de mesurer des dénivelées en terrain en forte pente par nivellement
indirect.
● Si le report ultérieur est manuel, le lever par rayonnement est idéal puisqu’il fournit
les coordonnées polaires faciles à reporter sur papier au moyen d’un rapporteur et
d’une règle ou d’un coordinatographe polaire.
● Si le report est informatique, il vaut mieux lever les détails en coordonnées carté-
siennes, en repère local ou général.

 Méthodes actuelles

 Levers avec station totale


La station totale (ou « mitraillette à points ») est l’instrument
idéal pour le lever précis d’un grand nombre de points. La
station est équipée d’un distancemètre, permet de mesurer et
d’enregistrer distances et angles en une seule manipulation.
Ces données peuvent être enregistrées sur un support infor-
matique en vue d’un traitement par ordinateur. Ci-contre, le
module REC permet le transfert des données à un ordinateur
par l’intermédiaire de l’interface GIF12. Il existe aussi un
carnet de terrain le GRE, et un ordinateur de terrain, le GPC1,
qui propose un certain nombre de programmes prédéfinis. À
l’avenir, les liaisons entre différents appareils devraient être T1000 + DI1000
assurées directement par une carte d’extension externe amo- & module REC
vible de type PCCARD.
En entrant des codes pour les points de détail levés, certains tracés peuvent être automa-
tisés au moment de la phase d’habillage du levé sur ordinateur. Par exemple, un même
code (numéro) sera associé à tous les points levés en crête de talus et un autre code à ceux
levés en pied de talus. Le logiciel traitant les données doit être programmé pour recon-
naître ces codes et dessiner lui-même les talus. Tous les logiciels de topographie propo-
sent des fonctions d’habillage automatique.

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 Mise en station

La mise en station de l’appareil puis l’entrée des informations suivantes, en mémoire du


calculateur de la station, s’effectuent comme suit (les notations données sont employées
par Leica) :

1 - Coordonnées du point de station notées E (est), N (nord) et H (altitude). Si ces


coordonnées sont inconnues (levé local non rattaché), on peut les fixer arbitrairement à
des valeurs entières de manière à éviter les coordonnées négatives. Par exemple : 1 000,
5 000 (pour bien distinguer les abcisses des ordonnées), 100 si les visées ne dépassent
pas 1 000 m de portée. On peut aussi entrer le numéro de la station.

2 - Hauteur de station (notée hi) et hauteur de voyant (notée hv).

3 - Calcul et entrée des ppm (parties par million ou mm / km) qui permettent de :
● corriger les mesures de distances en fonction des conditions de température et de
pression : celles-ci sont à mesurer sur le lieu de station et sur le lieu de visée si
celui-ci est très éloigné de la station (voir chap. 4, § 6.2) ;
● réduire une distance à l’ellipsoïde : par exemple, l’altitude moyenne des visées
étant H = 130,50 m, la réduction à l’ellipsoïde Rmoyen = 6 372 km fait intervenir un
H
coefficient – ---- = – 20 ppm (voir chap. 4, § 7.4) ;
R
● effectuer les corrections dues à la projection : par exemple, on relève sur une carte
le coefficient de correction (CL = + 9 cm/km, soit directement + 90 ppm). Le
cumul avec la réduction à l’ellipsoïde donne + 70 ppm.

4 - Choix des données à enregistrer (par exemple : numéro, E, N, H , code) : le format


standard d’enregistrement du T1000 de Leica est : le numéro de point, la lecture angu-
laire horizontale Hz, la lecture angulaire verticale V, la distance inclinée Di, automatique-
ment corrigée de l’erreur de niveau apparent (voir chap. 4, § 6.2.5 et chap. 6, § 5.3), les
ppm. C’est le format d’enregistrement habituel puisqu’il permet de disposer des données
brutes de terrain (n°, Hz, V et Di) nécessaires aux calculs des compensations éventuelles,
ces données étant ensuite transformées par les logiciels de calcul en coordonnées (x, y, z)
pour le dessin sur ordinateur.

5 - Entrer l’éventuelle constante d’addition due au miroir utilisé (voir chap. 4, § 6.3.2).

6 - L’orientation de la station peut être faite de trois manières :


● par un repère local pour un lever non rattaché : l’opérateur vise un point de
référence et cale l’angle horizontal de l’appareil à 0 sur ce point (ou bien on
effectue la lecture angulaire sur ce point) ;
● par un repère général pour un lever rattaché : l’opérateur vise un point connu et
affiche sur ce point le gisement de la direction station-point de manière à travailler
directement dans le repère général ;

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● au moyen d’une station libre, très pratique puisqu’il est possible de stationner un
point quelconque choisi à l’endroit le plus propice pour observer un maximum de
points par station (voir § 2.4.4 de ce chapitre et tome 2, chap. 1, § 9.4).

 Déroulement du lever

Lors du déroulement du lever, le porte-miroir y dirige les opérations.

Le porte-miroir choisit les points à lever et l’ordre dans lequel il les stationne : cela est
fonction de la codification des points et doit être pensé sur le terrain en vue d’un gain de
temps lors de la phase de report. Pour des raisons de visibilité, il peut être ponctuellement
nécessaire de modifier la hauteur de voyant. Une pratique courante est d’utiliser toujours
la même hauteur de voyant qui devient la hauteur par défaut (par exemple 1,60 m) et
d’utiliser, en cas de problèmes de visibilité, des hauteurs standard (1,2 m et 2 m) : cela
peut permettre de lever certains doutes ou de remédier à des oublis...

Il peut faire un croquis au fur et à mesure du lever. Dans un souci de gain de temps, il est
préférable qu’une troisième personne effectue ce croquis. À défaut, le porte-miroir peut
préparer un croquis du terrain pendant les temps de déplacement de station et de mise en
station ; l’opérateur reportera alors sur ce croquis les numéros des points levés.

L’opérateur installé derrière la station totale vise à chaque point le centre du miroir et
déclenche la mesure. Sur une station Leica, la touche ALL permet de déclencher à la fois
la mesure de distance et l’enregistrement des données. Il entre éventuellement un code
correspondant au type de point visé, code qui permet lors de la phase de report d’auto-
matiser certaines tâches du dessin. Il peut également faire un croquis du lever et y
reporter les numéros des points levés.

 Exemple de codification du lever

Le logiciel ADTOPO est un applicatif d'AutoCAD qui permet de récupérer


directement les données du carnet de terrain GRE ou du module REC de Leica
(au moyen de TOPOJIS, par exemple) pour les afficher à l'écran dans AutoCAD
(version complète supportant la programmation en Lisp). La codification sui-
vante peut être complétée par l'utilisateur (voir aussi § 3.3.3).

Extrait d’un fichier de codification (fichier texte modifiable par l’utilisateur) :


1,0,1,stations,station,1000 Le code 1 est associé aux stations
10,0,5,route,10 Le code 10 marque le début d'une route
20,0,5,crtal,20 Le code 20 marque le début d'une crête de talus
21,0,5,Ptal,21 Le code 21 marque le début d'un pied de talus
51,0,1,mobilier,pototel,1000 Le code 51 place le bloc POTOTEL dans le dessin
52,0,1,mobilier,egout,1000 etc. Le code 52 place le bloc ÉGOUT dans le dessin

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Sur le terrain, l’opérateur entre le code 1 lorsqu’il vise une station : ainsi elle sera
dessinée dans AutoCAD par le bloc STATION à l'échelle 1 000 et placée dans la couche
nommée STATION ; le code 53 lorsqu’il vise un pylône EDF, le code 20 pour le premier
et pour le dernier point d’une crête de talus, etc. Ceci limite les éléments à dessiner sur
le croquis puisque chacun des éléments codifiés est reconnu par le logiciel qui les
dessinera automatiquement (voir l’exemple sur l'extrait de fichier du paragraphe 2.4.1.4
suivant).

 Exemple de lever codé

Le plan de la figure 8.9-a est le résultat d’un levé codé habillé automatiquement par le
logiciel ADTOPO grâce à la codification entrée sur le terrain par l’opérateur : les codes
sont décrits au paragraphe précédent ; on reconnaît en particulier les codes 20 et 53. Le
fichier de points est traité par ADTOPO qui assure la mise en place des points, l’habillage
automatique et semi-automatique pour les talus, par exemple.
Extrait du fichier de points (n°, x, y, z, code) :

101 5150.000 3101.573 552.490 10 108 5097.676 3081.284 554.310


102 5140.588 3094.043 552.750 109 5098.112 3085.712 554.570
103 5132.246 3088.866 553.010 110 5099.421 3090.984 554.830 20
104 5121.517 3083.680 553.270 111 5100.547 3095.417 555.090 52
105 5112.288 3080.143 553.530 10 180 5108.650 3086.411 555.230 54
106 5107.729 3010.876 554.140 51 181 5117.612 3087.237 555.230 0
107 5002.815 3029.117 557.400 20 182 5108.237 3090.892 555.230 0

Le fichier de points s’interprète ainsi :


● entre les points 101 et 105, le logiciel trace une polyligne joignant les points listés
dans l’ordre du fichier. Cette polyligne est dessinée dans le calque destiné aux routes,
ce calque étant créé par le logiciel lors de la phase d’habillage automatique ;
● entre les points 107 et 110, le logiciel trace une polyligne qu’il place dans le calque
réservé aux crêtes de talus ;
● sur le point 106, le logiciel insère un bloc représentant un poteau téléphonique ;
● sur le point 111, le logiciel insère un bloc représentant une plaque d’égout.

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Fig. 8.9-a. : Exemple d’habillage automatique

L'habillage du plan de la figure 8.9-a. est effectué automatiquement à partir de la codifi-


cation (voir § 2.4.1.3). La procédure de dessin automatique est détaillée au paragraphe
3.3.3

 Cheminement des données

L’organigramme du cheminement des données du terrain vers le plan est le suivant :

Fig. 8.9-b : Cheminement des données du terrain vers le plan

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 Levers par GPS
Le système GPS (voir chap. 7, § 1) permet aussi le lever de points
de détails en mode cinématique (ou Stop and Go).
La précision centimétrique est souvent suffisante pour des levers
de détail. Un récepteur fixe étant placé sur un point connu, le
récepteur mobile (fig. 8.10.) est initialisé près du récepteur fixe
pendant cinq minutes, puis se déplace de point en point. L’opéra-
teur stationne le récepteur mobile pendant dix secondes (ou deux
époques de mesure) puis passe au point suivant.
Son avantage par rapport aux stations est de ne pas nécessiter de
pointé du miroir : nul besoin d’intervisibilité entre point de base et
mobile, aucune limite de distance, possibilité de travailler seul, de
s’affranchir du relief et possibilité de trajectographie.
L’inconvénient est qu’il ne doit pas y avoir de rupture du faisceau
issu des satellites. Par suite, le passage sous un pont ou sous un
Fig. 8.10. : GPS arbre oblige à reprendre la phase d’initialisation près du récepteur
fixe.
Pour remédier à cet inconvénient, une nouvelle méthode (OTF ou On The Fly) permet
l’initialisation du récepteur mobile en mouvement après une éventuelle rupture du fais-
ceau. Les points levés sont d’abord calculés en coordonnées géocentriques (système
WGS84) puis transformés en coordonnées E, N, h sur l’ellipsoïde de Clarke. Les calculs
sont actuellement très souvent effectués en post-traitement par le logiciel fourni avec le
matériel.

 Lever de façades par biangulation


Ce type de lever peut aussi être effectué par photogrammétrie terrestre (voir chap. 7 § 5.4)
Une autre technique est d’utiliser un théodolite muni d’un distancemètre à rayon laser ;
ce dernier permet d’obtenir la distance à un point visé sans réflecteur, puisque la puis-
sance du laser permet de récupérer un rayon réfléchi et d’en déduire la distance à l’objet
visé.
Un théodolite mécanique classique calcule la position de chaque point caractéristique de
la façade à lever par intersection à partir de deux stations.
Une base A-B (fig. 8.11.) est implantée face à l’élément à lever. La base doit être la plus
longue possible et telle que chaque triangle d’observation soit le plus équilatéral possible.
Chaque point caractéristique est visé depuis les deux stations ; sa position dans l’espace
est calculée comme suit :

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● en planimétrie par intersection (formules de Delambre, voir tome 2, chap. 4, § 1) ou
en utilisant la formule des cotangentes (voir l’exemple ci-après) ;
● en altimétrie par nivellement indirect : on calcule deux fois l’altitude de chaque
point, ce qui permet un contrôle de précision.

L’ensemble de la manipulation est une succession de calculs de point inaccessible (voir


chap. 3, § 7.4).

Fig. 8.11. : Lever par biangulation

Exemple
L’opérateur se fixe un repère local sur la base A-B (fig. 8.11.) ; la distance AB et la
dénivelée AB sont mesurées précisément DhAB = 139,869 m et ∆HA→B = + 0,432 m.

Si un repère de nivellement est proche, il peut aussi niveler les deux points A et B pour
obtenir leur altitude. A (100 m ; 100 m ; 100 m), B (139,869 m ; 100 m ; 100,432 m)
donc GAB = 100 gon.

● Si l’opérateur utilise les formules de Delambre pour l’intersection : en station en


A, l’opérateur affiche 100 gon sur le point B et en station en B, il affiche 300 gon
sur A. De cette manière, on travaille dans le repère local A,x,y et l’on obtient
directement à chaque station les gisements des visées dans ce repère local (LA→p
= GAP et LB→P = GBP). Si l’on travaille en repère général, il suffit d’afficher le
gisement réel de la visée sur le point visé, ce gisement étant calculé à partir des
coordonnées de A et B (voir le chapitre 4 du tome 2, § 1 pour les formules donnant
XP et YP). L’altitude HP est donnée par les formules ci-après.
● S’il utilise la formule suivante, dite formule des cotangentes, il suffit à chaque
station de positionner le zéro du limbe sur l’autre point de la base ou, mieux, de
faire les lectures sur P et sur A ou B puis d’en faire la différence. On obtient alors

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les angles HzAP et HzBP. Les coordonnées planimétriques du point P sont alors
données par les formules suivantes :
X A ⋅ cotan + X B ⋅ cotanHz AP – Y B + Y A
X P = ----------------------------------------------------------------------------------------
-
cotanHz BP + cotanHz AP

Y A ⋅ cotanHz BP + Y B ⋅ cotanHz AP – X A + X B
Y P = ----------------------------------------------------------------------------------------------------
-
cotanHz BP + cotanHz AP

Attention ! les formules donnant XP et YP ne sont valables que dans la configuration de


la figure 8.11., c’est-à-dire lorsque P se trouve à gauche du segment AB en regardant
de A vers B. Si P se trouve à droite de AB, les termes (–YB + YA) et (–XA + XB) des
numérateurs deviennent respectivement (+ YB – YA) et (+ XA – XB).

Pour l’altitude du point P, dans tous les cas, on mesure à chaque station la hauteur des
tourillons htA et htB, et on lit les angles zénithaux VAP et VBP. D’ou l’altitude de P qui
est calculée par la moyenne de deux visées de nivellement indirect (voir chap. 6) :

( Xp – XA ) + ( Yp – YA ) ( Xp – XB ) + ( Yp – YB )
2 2 2 2
1
H p = --- H A + ht A + H B + ht B + --------------------------------------------------------- + ---------------------------------------------------------
2 tan V AP tan V BP

Dans la pratique, il est préférable de calculer deux fois l’altitude de P pour évaluer
l’écart entre les deux déterminations qui renseigne sur la précision de la manipulation
et faire ensuite la moyenne des deux valeurs.

Application numérique : les coordonnées des points A et B sont données plus haut.

htA = 1,62 m ; HzAP = 50,4530 gon ; VAP = 84,7388 gon ; XP = 120,100 m ;


HP = 108,613 m.

htB = 1,69 m ; HzBP = 50,9808 gon ; VBP = 85,7124 gon ; YP = 120,388 m ;


HP = 108,605 m.

En utilisant une station totale permettant de mémoriser sur support informatique les
lectures HAP,, HBP, VAP et VBP, il est possible de mettre au point un traitement informa-
tique (sur tableur ou programme) qui calcule ces coordonnées automatiquement
puisque c’est un calcul long et répétitif.

Le tableau PTINAC.XLS du cédérom permet d’effectuer ces calculs.

Le programme PTINAC.BAS du cédérom permet de calculer un nombre prati-


quement illimité de points inaccessibles. Une résolution graphique sur
AutoCAD est présentée au chapitre 3, paragraphe 7.4

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 Lever en station libre
La station libre est une mise en station de l’appareil effectuant le lever sur un point
quelconque qui n’est pas obligatoirement matérialisé au sol. Cette méthode permet de
s’affranchir des obstacles existants en choisissant une station d’où l’ensemble (ou la plus
grande partie possible) de la zone à lever est visible.
Il faut toutefois déterminer les coordonnées du point de station dans le repère dans lequel
on désire obtenir le lever. Les solutions suivantes sont envisageables :
● si quatre points anciens connus sont visibles depuis la station, cette dernière est
calculée par relèvement en mesurant les angles sur les points d’appui (voir tome 2,
chap. 1, § 6). La détermination est précise et faite avec contrôle ;
● si trois points anciens connus sont visibles depuis la station, elle est calculée par
multilatération ou par insertion en mesurant les distances et/ou les angles sur les
points d’appui (voir tome 2, chap. 1, § 9). La détermination est également précise et
faite avec contrôle ;
● si seulement deux points d’appuis sont connus, il faut mesurer les distances de la
station à chaque point ainsi que l’angle sous lequel ils sont vus depuis la station : cela
revient à un calcul d’insertion avec un nombre minimal de données (voir tome 2,
chap. 1, § 9.4) ;
● si un système GPS est utilisé (voir chap. 7), il suffit d’un seul point ancien connu :
on stationne une antenne sur le point d’appui et on dispose une autre antenne sur
l’appareil qui effectue le lever. La mesure précise des coordonnées de la station (qui
peut demander jusqu’à une heure) s’effectue ainsi en temps masqué pendant que le
lever de détails est effectué.

 Lever altimétrique


On distingue deux finalités au lever altimétrique décrites ci-après :

 Le lever de points isolés

Ces points sont seulement destinés à être cotés en altitude sur le plan de manière à donner
un minimum d’informations d’altimétrie. Ils seront levés par des procédés classiques,
soit par nivellement direct au niveau, soit par nivellement indirect au théodolite.
Les points inaccessibles font partie de ces points isolés (voir l’exemple de détermination
d’un point inaccessible au chapitre 3, paragraphe 7.4).
Une autre détermination de points inaccessibles est possible : les points A, B et P
(fig.8.12.) sont alignés (B est aligné au théodolite sur AP lors de la première station en
A). Le déroulement des calculs est le suivant :
1 - On cherche à déterminer la hauteur h de l’antenne.
Résolution : h = L [tan(100 – VAP) + tan(VAR – 100)] = l . [tan(100 – VBP) + tan(VBR – 100)]

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On remarque que : tan(100 – α) = cotanα et que : tan(α – 100) = – cotanα
Comme D = L – l, on en déduit que :
D [ cotanV AP – cotanV AR ] [ cotanV BP – cotanV BR ]
h = ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
cotanV BP – cotanV BR – cotanV AP + cotanV AR

Fig. 8.12. : Point inaccessible

Application

D = 59,415 m, VAP = 74,3270 gon, VAR = 99,8538 gon, VBP = 58,5119 gon,
VBR = 104,3114 gon. On trouve : h = 51,544 m sans contrôle.

2 - On cherche à déterminer l’altitude de P.

L’altitude de A est connue et celle de B est déduite de celle de A ; on calcule alors une
simple intersection entre les visées issues de A vers P et de B vers P dans le repère (A, x,
y) de la figure 8.12. (formules de Delambre, voir tome 2, chap. 4, § 1.2).

Application

HA = 141,034 m , HB = 145,522 m . On trouve HP = 192,857 m sans contrôle.

Ces méthodes sont intéressantes en cas de manque de place afin de définir le triangle de
la méthode classique.

 Lever en vue de la définition d’un modèle numérique de terrain

La finalité est d’obtenir un semis de points connus en X, Y et Z de manière, par exemple,


à pouvoir tracer des courbes de niveau (voir chap. 10, § 1). Le lever est généralement
effectué sur une station avec enregistrement automatique pour sa facilité d’emploi et sa
productivité.

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Il faut alors organiser le lever en fonc-
tion de ce traitement ultérieur (généra-
lement informatisé), sachant que les
logiciels de topographie interpolent un
maillage du terrain à partir du semis de
points levés. Par exemple, figure 8.13.
un maillage triangulaire effectué par
ADTOPO sur un semis de points entré
en x,y,z dans le logiciel.
Les courbes de niveau ont été interpo-
lées automatiquement par le logiciel. Fig. 8.13. : Maillage du terrain levé

Si l’on souhaite obtenir un modèle


numérique d’un terrain sur une zone
accidentée, on lève les lignes caracté-
ristiques de ce terrain : lignes de chan-
gement de pente, lignes de crête et de
talweg. Ce levé régulier est complété
par un semis de points de complément
(fig. 8.14. : levé du chevelu et voir le
chapitre 10, paragraphe 1 sur les
courbes de niveau).
Sur un terrain régulier, on se contente Fig. 8.14. : Levé du chevelu
d’un quadrillage sommaire au pas, ou
établi plus précisément avec des jalons
Si l’on désire un modèle numérique destiné au tracé d’un profil en long et de profils en
travers, on lève des points régulièrement espacés autour de l’axe du futur projet ainsi que
des points sur les perpendiculaires à l’axe .

 REPORT
Le but de tout lever topographique est l’établissement d’un plan graphique même si,
actuellement, l’étape intermédiaire du plan numérique se généralise.
« Un plan graphique est la représentation obtenue en reportant les divers éléments
descriptifs du terrain sur un support approprié, quel que soit le mode d’établissement.
C’est une représentation du terrain par « dessin du trait », ce qui impose une sélection des
détails représentés et une convention dans leur représentation » (définition donnée par Le
cahier des charges techniques générales : CCTG 50).
« Un plan numérique est un fichier comprenant l’enregistrement sur support informa-
tique des coordonnées des points et des éléments descriptifs du terrain quel que soit le

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mode d’établissement. Ce fichier doit permettre l’établissement de plans graphiques à
différentes échelles, leur précision restant au mieux celle de la saisie des données »
(définition donnée par Le cahier des charges techniques générales : CCTG 50).

Les plans topographiques ont des finalités très diverses ; c’est souvent leur destination
qui imposera la précision du lever et le choix des détails.

 Cartes et plans


Il est possible de classer les cartes et les plans suivant leur échelle et leur destination.

Traditionnellement, le terme de plan, en topométrie, est réservé aux échelles qui permet-
tent de conserver les formes et dimensions réelles des objets en évitant au maximum les
signes conventionnels. Les échelles varient du 1/100 (ou du 1/50 pour certains plans
d’intérieur) au 1/5 000.

On parle ensuite de plans directeurs, du 1/10 000 au 1/25 000 et de cartes à partir aussi
du 1/10 000. Dans le cadre de cet ouvrage, seuls les « plans » seront abordés. Les plans
directeurs proviennent souvent de la généralisation de plans à plus grande échelle.

Suivant leur destination, on peut trouver trois types principaux de plans :

● les plans uniquement descriptifs ou d’état des lieux. Ils reproduisent fidèlement une
étendue plus ou moins importante de terrain ou d’ouvrages existants. On peut y
classer les divers plans parcellaires (le cadastre, par exemple), les plans d’intérieur,
de propriété, de masse, etc. ;
● les plans d’études ou de projet, basés sur les précédents et les complétant par une
étude d’aménagement des lieux. Ils sont très nombreux et concernent un large éven-
tail d’activités : construction, aménagements urbains et ruraux, voirie, réseaux, trans-
ports, etc. ;
● les plans de récolement. Ils constatent le nouvel état des lieux après la fin des aména-
gements divers : alignements, implantations de voies ou de bâtiments, profils en long
et travers, réseaux, etc. Ces derniers sont très utiles voire indispensables dans une
optique de qualité.

Tous ces plans répondent à des besoins bien précis et il ne faut jamais oublier, lors de leur
établissement, les prescriptions des cahiers des charges. Ils comportent, en général, deux
types d’information : planimétriques et altimétriques. Les méthodes traditionnelles de
réalisation des plans ne seront que sommairement abordées.

 Formats normalisés


Les formats normalisés sont représentés sur la figure 8.15. : le format de base est le A0.
Il est défini de manière à délimiter une surface de un mètre carré. Ses dimensions exactes
sont de 841 mm par 1190 mm.

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Fig. 8.15. : Formats normalisés

On obtient le format A1 en divisant la plus grande dimension par deux soit, aux arrondis
près, 841 mm par 594 mm, et ainsi de suite jusqu’au format A4.

 Présentation

 Indications devant figurer sur les plans à grande échelle

Selon l'arrêté de 1980, doivent figurer sur ces plans :

● l’échelle ;
● le type de plan (topographique, parcellaire, etc.) ;
● la nature du plan (graphique, numérique, numérisé, orthophotoplan, etc.) ;
● le mode (photogrammétrie ou lever terrestre) et la date d’établissement ;
● la date éventuelle de mise à jour (ou de la prise de vue) ;
● les dates de rattachement à la NTF et au NGF ;
● la désignation du maître d’ouvrage (commanditaire) et du maître d’œuvre
(exécutant) ;
● le label attribué par le service du cadastre.

L’Ordre des Géomètres préconise de faire figurer également les indications suivantes :

● les noms de la ville ou de la commune, du département, du quartier ou lieu-dit ;


● l’adresse de la parcelle, le nom du propriétaire et celui des propriétaires voisins ;
● les cotes périmétriques, la surface et l’orientation ;
● la désignation cadastrale, les servitudes, les indications particulières ;
● le cachet du géomètre avec la mention suivante : reproduction interdite.

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 Plans à grande échelle (du 1/200 au 1/5 000)
établis pour les services publics (arrêté de 1976)

1 - Découpage
Le plan est inscrit dans un bloc ayant une
surface de 7 × 5 km2.
L’origine du bloc est distante des axes
Lambert de multiples entiers p et q des
dimensions 5 et 7 km (5q km et 7p km).
La coupure est la subdivision du bloc qui
s’inscrit dans un format A1 avec, sur le
papier, L = 0,70 m et h = 0,50 m. La
Fig. 8.16-a. : Découpage
surface couverte dépend de l’échelle : sur
le terrain L = 0,7 / e et h = 0,5 / e.
Un bloc au 1/5 000 contient quatre coupures ; un bloc au 1/200 en contient 2 500.
2 - Immatriculation et désignation
Le matricule d’un bloc ou d’une coupure
comporte :
● le numéro de zone Lambert ;
● les nombres entiers p et q ;
● le code de l’échelle (0,2 pour le
1/200 ; 0,5 pour le 1/500 ; 1 pour le
1/1000 ; 2 pour le 1/2 000 ; 5 pour le
1/5000).
Fig. 8.16-b. : Immatriculation du plan
Par exemple, sur la figure 8.16-b., le point
origine O´ du bloc est de coordonnées
(980 km ; 150 km). Donc, pour le bloc, p = 140 et q = 30.
La désignation finale du bloc fait apparaître un nom local suivi du numéro de zone
Lambert et des nombres p et q. Dans notre exemple : Grasse 3-140-30
L’échelle est le 1/1 000, donc : L = 0,7 / (1 / 1 000) = 700 m = 0,7 km ;
h = 0,5 / (1 / 1 000) = 500 m = 0,5 km.
Il y a donc 10 × 10 coupures dans ce bloc au 1/1 000. Pour la coupure située en haut à
droite, on a : p = 980 / 0,7 + 9 = 986,3 / 0,7 = 1 409 ;
q = 150 / 0,5 + 9 = 154,5 / 0,5 = 309.
La désignation de la coupure dépend ensuite de l’échelle utilisée, puisque le nombre de
coupures varie en fonction de l’échelle. Les découpages suivants sont effectuées :

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Échelle 1/5 000 Échelle 1/2 000
A B 1 2 3 4 5
C D 6 7 8 9 10
11 12 13 14 15
16 17 18 19 20
21 22 23 24 25

Pour l’échelle 1/1 000, on divise une coupure du 1/2 000 en quatre coupures A, B, C et
D, à la manière du découpage au 1/5 000.
Par exemple, la coupure 16 au
1/2 000 est divisée en quatre cou-
pures 16 A, 16 B, 16 C et 16 D.
Pour l’échelle 1/500, on divise à
nouveau une coupure du 1/1 000
en quatre coupures A, B, C et D.
Par exemple, la coupure 16 A est
divisée en 16 A A, 16 A B, 16 A C
et 16 A D.
Pour l’échelle 1/200, on divise une
coupure du 1/1 000 en 25 coupures
numérotées de 1 à 25 (comme pour Fig. 8.17. : Présentation d’une coupure
le 1/2 000), ce qui donne pour la
coupure 16 A : 16 A 1, 16 A 2, 16
A 3,..., 16 A 25.
Dans notre exemple, la coupure en haut et à droite est désignée par 5 B.
La désignation complète (fig. 8.17.) est 5 B ; 1 - 1409 – 309 (1 est ici le code de l’échelle).

 Report traditionnel


Le report traditionnel est l’ensemble des opérations entièrement manuelles qui intervien-
nent dans l’établissement d’un plan, par opposition au méthodes plus modernes qui
utilisent systématiquement l’assistance informatique, jusqu'à la réalisation entièrement
automatique des plans.
La précision recherchée (dixième de millimètre) impose des contraintes spécifiques pour
l’établissement des plans topométriques réguliers. En effet, contrairement aux plans
d’autres domaines d’activité, la mécanique ou le génie civil par exemple, les dimensions,
en général, ne sont pas écrites mais mesurées sur le plan. On conçoit alors aisément
l’importance de facteurs tels que la stabilité dimensionnelle des supports, la qualité des

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instruments de dessin ou l’habileté du dessinateur. Pour ces raisons, en particulier, l’éta-
blissement de ces plans se décompose traditionnellement en trois phases bien distinctes :

● le report et le dessin de la minute ;


● l’établissement du calque de la minute ;
● la reproduction de ce calque.

Chacun de ces documents a un rôle bien précis et, en principe, est établi sur un support
différent.

 Report de la minute

Le report de la minute est le document fondamental et unique sur lequel seront reportés
les résultats du lever. La minute doit pouvoir être conservée longtemps, sans trop d’alté-
rations. C’est pourquoi elle est établie sur un support peu sensible aux variations dimen-
sionnelles : papier à dessin très fort ou, éventuellement, papier armé d’une mince feuille
métallique. On commence par tracer un quadrillage, soit par constructions géométri-
ques, soit à l’aide d’instrument spécifiques : plaque à quadriller, coordinatographe rec-
tangulaire... Ce quadrillage, généralement à mailles carrées de 10 cm de côté, piqué ou
dessiné au crayon très dur, possède deux fonctions principales :

● permettre le report précis des points calculés en coordonnées ;


● contrôler les variations dimensionnelles des supports pour les corriger et, au besoin,
redessiner la minute.

Les points sont ensuite reportés, suivant leur procédé de lever ou par coordonnées calcu-
lées, à l’aide de règles à échelles, équerres, rapporteurs de coordonnées, rapporteurs
tachéométriques, coordinatographes rectangulaires ou polaires. Les détails sont dessinés
au trait, sans enrichissement particulier. On écrit ensuite les cotes altimétriques suivies,
éventuellement, des lignes de niveau.

 Établissement du calque

La minute est ensuite calquée sur un support qui en permettra la reproduction écono-
mique et aisée en plusieurs exemplaires. C’est généralement du papier calque assez fort
(120 g/m2), choisi dans des formats normalisés. Le dessin est complété par les habillages
conventionnels (hachures, grisés...), les écritures, textes et indications diverses, coordon-
nées du quadrillage, titre et cartouche, nord géographique... L’instruction du 28 janvier
1980 précise dans son chapitre 5, les indications minimales devant figurer en clair sur les
plans à grande échelle (article V. A.).

Le calque peut comporter aussi le tracé du projet si le plan lui est destiné.

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 Reproduction

Le calque, difficilement pliable, cassant et souvent de grandes dimensions, se prête mal


à de fréquentes manipulations sur le terrain ou les chantiers. C’est pourquoi on le repro-
duit sur un support plus adapté, en général du papier ordinaire. Les procédés actuellement
employés sont la photocopie et l’héliographie (tirages diazo). La qualité du papier et les
manipulations de reproduction peuvent altérer de façon sensible la précision initiale de
la minute et même du calque. Là encore, le quadrillage décimétrique sera d’une grande
utilité.

 Techniques informatisées de report


Depuis quelques années, l’informatique (traitement automatique de l’information) bou-
leverse les habitudes et méthodes des topographes au niveau du lever et du calcul, mais
aussi lors de l’établissement des plans graphiques. Toutefois, tout résultat, numérique ou
graphique, est contrôlé et une bonne connaissance des possibilités et méthodes de traite-
ment des logiciels utilisés est nécessaire.

L’élément de base de tout plan graphique informatisé est le plan numérique, fichier
informatique contenant l’enregistrement des coordonnées des points et des éléments
descriptifs du terrain. Les données de base peuvent provenir de levers sur le terrain ou de
levers photogrammétriques (voir chap. 7, § 5). Il convient de le distinguer du plan
numérisé obtenu par numérisation (ou digitalisation) d’un plan graphique existant, et
pour lequel l’erreur de saisie s’ajoutera à l’erreur graphique initiale.

Le plan numérique est composé d’un ou de plusieurs fichiers et peut contenir différentes
informations suivant le traitement auquel il est destiné. Dans tous les cas, il contient au
moins un fichier de points donnant le numéro ou matricule des points et leurs coordon-
nées.

 Fichier de points simple

C’est un fichier ASCII du type numéro, X, Y et Z. L’altitude Z peut être éventuellement


absente. La partie altimétrie est alors ignorée. Ce type de fichier peut provenir de sources
différentes, à savoir :

● d’une saisie au clavier après calcul manuel, par exemple ;


● directement du tachéomètre électronique si celui-ci est programmé pour travailler en
coordonnées ;
● de tableurs (par exemple Excel) après exportation ;
● de programmes utilisateurs (par exemple le programme Basic de calcul de polygonale
par cheminement encadré) ;
● de logiciels professionnels de calcul (tel TOPOJIS), etc.

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L’automatisme du report s’arrête à la mise en place des points et à la transcription des
altitudes, souvent avec un ajustement automatique de la taille des textes en fonction de
l’échelle de sortie. Le plan est ensuite complété manuellement à l’aide du croquis de
terrain. Bien que la partie automatique du report soit très réduite, ce premier pas constitue
une aide non négligeable : le report est très rapide puisque quelques minutes suffisent
pour une centaine de points, et les traceurs actuels, même de bas de gamme, atteignent
aisément la précision du dixième de millimètre.
Exemple de fichier de points simple et du report correspondant (fig. 8.18.)
Le report des points est effectué à l’aide d’AutoCAD et de l’additif ADTOPO.
Le fichier de points est réduit à son minimum :
N° X Y Z
601 5022.282 3157.048 555.124
602 5021.464 3148.079 555.453
603 5019.009 3139.899 555.975
604 5015.190 3133.384 556.128
605 5010.038 3124.416 556.700
606 5006.764 3114.054 556.126
607 5004.310 3102.904 555.400
608 5002.946 3092.026 554.596
609 5013.008 3086.876 554.021
610 5020.100 3102.904 553.105
611 5030.980 3107.267 552.868
612 5033.162 3150.503 552.200
613 5042.406 3141.807 551.253
614 5045.952 3132.021 551.359
615 5044.316 3119.235 551.854
616 5042.134 3106.994 552.675
617 5042.406 3095.026 553.792
618 5044.043 3148.352 554.561
619 5052.741 3126.567 555.085
620 5048.377 3109.176 555.685

Les séparateurs d’informations sont


des espaces, ce qui permet une Fig. 8.18. : Semis de points placé automatiquement
exportation facile depuis EXCEL par
exemple.
Des données supplémentaires peuvent s’ajouter à ces informations de base, par exemple
un nombre caractérisant la précision relative des points entre eux. Ainsi, TOPOJIS
permet d’affecter un poids aux points afin de distinguer les points d’appui de ceux du
canevas polygonal ou des détails. Ces poids ne sont généralement pas pris en compte par
les logiciels de dessin.

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Exemple de fichier de points TOPOJIS avec poids et codes

Les délimiteurs sont des virgules ; les attributs figurent en toutes lettres : X, Y et Z pour
les coordonnées, PH et PV pour les poids, C et CS pour les codes :

1: X=10000,Y=5000,Z=0,PH=7,PV=7,CS=1
101 : X=10031.124509,Y=5080.2533289,Z=-0.3010161,PH=7,PV=5
102 : X=10030.946261,Y=5078.6953554,Z=-0.3169759,PH=7,PV=5,C=3
103 : X=10029.531365,Y=5080.2111913,Z=-0.4586886,PH=7,PV=5
104 : X=10026.722515,Y=5064.5626167,Z=-0.302603,PH=7,PV=5
105 : X=10026.009472,Y=5061.8016109,Z=-0.1977051,CS=3,PH=7,PV=5

La ligne 1 est l’enregistrement du point n° 1 qui est une station (CS = 1 est le code d’une
station). Ses coordonnées X, Y et Z sont indiquées. PH et PV sont les poids de cette
mesure. La ligne suivante est l’enregistrement du point 101 par ses trois coordonnées.

 Tracé semi-automatique


Les éditeurs graphiques (logiciels de DAO) mettent à disposition, grâce à des additifs du
type ADTOPO, des commandes dédiées spécialement au dessin des détails sur le plan et
à sa finition. Ils permettent un gain sensible de productivité et un habillage soigné en se
chargeant de certaines tâches répétitives ou fastidieuses comme le tracé des talus, des
courbes de niveau, du quadrillage, l’insertion de cartouches préétablis, etc. : c’est le tracé
semi-automatique. Citons à titre d’exemples quelques-unes des fonctions de ADTOPO
(sous AUTOCAD R14) :

● le tracé de lignes et polylignes en désignant les points par leur numéro, ou en pointant
simplement ce numéro ou l’altitude, ou en continu (ex. : de 610 à 620) ;
● le placement de points par les constructions géométriques classiques du topographe
(lancement, intersection, etc.) ;
● le tracé des talus étroits ou larges ;
● le calcul de surfaces avec mise à jour automatique ;
● le tracé du quadrillage (carroyage par abus de langage) paramétrable ;
● les lignes évoluées (limites normalisées, séries de symboles ou de dessins, ligne
d’alignement d’arbres) ;
● l’insertion de symboles et de dessins avec mise à l’échelle automatique ;
● l’implantation de points de projet avec création automatique de tableau et exportation
du tableau vers un fichier ou une imprimante ;
● la modélisation du terrain ;
● le tracé de courbes de niveau, de profils en long et travers ;
● les plates-formes avec calculs de cubatures, etc.

L’exemple suivant montre quelques possibilités décrites ci-dessus.

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La figure 8.19. est l’ébauche d’un dessin semi-automatique réalisée avec ADTOPO.

Fig. 8.19. : Dessin semi-automatique sous AutoCAD et ADTOPO

On remarque le calcul automatique de surfaces, l’insertion de symboles (poteaux), les


lignes complexes automatiques (rangées d’arbres et ligne EDF), le tracé du talus (para-
métrable).

Une bibliothèque de symboles topographiques est fournie sur le cédérom ainsi


que le menu à icônes qui permet son utilisation depuis AutoCAD LT : c'est le
fichier TOPO.MNU dont l'utilisation est décrite en annexe et dans le fichier
LISEZMOI .DOC.

Il est également possible de tracer le tableau des stations et de l’implantation de certains


points ; ADTOPO dessine directement les tableaux suivants :

Station X Y Z Station : 630 Référence : 611


ST611 5030.98 3107.27 552.87 Numéro Gisement Distance
ST612 5033.16 3150.50 552.20 Référence 287.83 56.44
ST630 5086.39 3117.99 555.12 633 335.46 22.23
615 14.05 42.10
614 33.43 42.81
636 72.52 33.94

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Les possibilités du dessin semi-automatique sont très nombreuses et rendent de grands
services au dessinateur, tout en préservant ses choix et méthodes et de la pertinence du
levé. La figure 8.20.est un exemple de modélisation 3D de terrain.

Fig. 8.20. : Modélisation numérique du terrain

Sur cet extrait de plan, la modélisation du terrain est obtenue par des triangles en trois
dimensions (3D) joignant les points cotés. C’est un type de modélisation classique et
simple mais relativement limité ; il ne donne pas, en particulier, les lignes caractéristiques
du terrain. On peut toutefois les rajouter facilement, à condition que le lever le permette.
Le tracé des lignes de niveau est automatique. Il suffit d’indiquer au logiciel l’équidis-
tance des courbes et le nombre de courbes intermédiaires (non cotées). Les lignes sont
composées de segments reliés entre eux qu’il est possible de modifier, par exemple par
lissage.

La modélisation permet aussi la création de profils en long, en travers, l’implantation de


plates-formes ainsi que le calcul des cubatures de terrain correspondantes. Dans
l’exemple qui suit, on a tracé sur le terrain modélisé l’axe en plan d’un projet de route.
ADTOPO a raccordé deux alignements sécants par deux clothoïdes et un arc de cercle
dont l’opérateur fixe les paramètres. ADTOPO a ensuite dessiné le profil en long du
terrain naturel et préparé le tableau pour le profil du projet (fig. 8.21. et 8.22.). Un

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exemple de profil de projet figure au paragraphe 6.3 du chapitre 9 consacré aux implan-
tations.

À travers ces quelques exemples, on peut évaluer l’aide apportée au dessinateur par le
tracé semi-automatique.

Fig. 8.21. : Tracé routier

Fig. 8.22. : Profil en long automatiques

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Il s’agit de l’axe en plan de projet routier et du profil en long du terrain correspondant.
Là aussi, le profil et le tableau sont bruts et facilement modifiables. L’opérateur peut en
particulier rajouter des profils en travers aux endroits caractéristiques (ruptures de pente,
changement de profils...).

 Le fichier de points codé


Bien que procurant un gain de productivité appréciable par rapport au dessin manuel, le
tracé de plans semi-automatique peut se révéler long et fastidieux pour la représentation
de certains détails, en particulier les objets répétitifs tels que pylônes, arbres, bouches
d’égout ou les lignes joignant de nombreux points : routes, trottoirs, crêtes et pieds de
talus... Les progrès considérables, tant en capacité, fiabilité, miniaturisation, prix de
revient des dispositifs informatiques de stockage des données ont permis de franchir un
nouveau pas dans l’automatisation des opérations nécessaires à l’élaboration d’un plan
graphique : le codage des données. Le principe en est très simple : lorsqu’un détail
caractéristique et fréquent est levé sur le terrain, le dessinateur lui attribue un code,
enregistré à la suite des autres informations, qui permet au logiciel de dessin de recon-
naître ce détail et de le reporter automatiquement sur le plan, à l’échelle voulue, sans
intervention du dessinateur. Il faut que tous les éléments de la chaîne parlent le même
langage : station totale, logiciel de transfert, logiciel de calcul et logiciel de dessin.
Le codage d’un fichier de points peut s’effectuer soit lors du lever, soit après les calculs,
juste avant le traitement des cordonnées des points par le logiciel de dessin. On peut aussi
mélanger les deux techniques en complétant un codage de terrain, directement sur le
fichier, au bureau.

 Le codage direct des points

Une méthode de codage consiste à compléter les


données topométriques d’un point par un code, 1,1,stations,station,1000
généralement numérique, permettant d’identifier le 2,0,route,3
détail attaché à ce point. Les codes sont définis par 4,0,route,5
un fichier de codification lu par le logiciel de dessin. 10,5,route,10
Reprenons l’exemple du paragraphe 2.4.1.3, extrait 20,5,crtal,20
d’un fichier de codification utilisé par ADTOPO : 22,7,essai1,essai.lsp
21,5,Ptal,21
● le premier nombre de chaque ligne est le code. Il 40,0,route1,41
sera enregistré sur le terrain ou au bureau ; 42,0,route2,43
● le second nombre (compris ici entre 0 et 7) 44,0,route3,45
définit le groupe de codification : il permet au 51,1,mobilier,pototel,1000
logiciel de savoir à quel type de détail il se rap- 52,1,mobilier,égout,1000
porte et, éventuellement, le nombre de points 53,2,edf,pylône
suivants définissant le détail. 54,3,ouvrages,immeuble
55,4,ouvrages,mur20
77,5,mobilier,78,79

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Par exemple :

● le groupe 1 définit des éléments ponctuels ; un seul point suffit (station, poteau
téléphonique, etc. ;
● le groupe 2 décrit des éléments homothétiques ; deux points suffisent à déterminer la
taille et l’orientation du détail (pylône EDF à base carrée...) ;
● le groupe 3 décrit des éléments rectangulaires ; il faut trois points pour les définir
complètement (immeuble, plaques EDF, etc.). Seul le premier des trois points sera
codé, ADTOPO prenant automatiquement les deux suivants pour compléter son
information ;
● les groupes 0 et 5 définissent des éléments linéaires levés de manière discontinue ou
continue (routes, pieds de talus, etc.).

On trouve ensuite le nom du calque AutoCAD dans lequel est placé le détail. Ces calques
sont créés automatiquement grâce à un fichier de configuration, avec la couleur sou-
haitée. Pour les détails qui s’y prêtent, ADTOPO peut insérer un dessin de bibliothèque
(bloc AutoCAD) ; par exemple, pototel,1000, le nombre 1000 représente le dénomina-
teur de l’échelle de création du bloc et sert à l’ajustement automatique à l’échelle du plan.

Enfin, les lignes des codes d’éléments linéaires sont terminées par un code de fin, le
nombre de points à joindre étant très variable (par exemple : 2,0,route,3). La possibilité
de lever les éléments linéaires en continu ou discontinu permet de s’adapter aux habi-
tudes des techniciens ou au terrain. Un lever continu ne nécessite qu’un codage du
premier point de la ligne, les points suivants étant joints automatiquement, jusqu’à la
rencontre d’un autre code. En revanche, il n’est pas possible de lever simultanément
d’autres détails comme un lampadaire ou un avaloir. Le lever discontinu le permet mais
impose de coder chaque point de l’élément linéaire (bord de route par exemple) et
d’indiquer la fin de l’élément par un autre code (par exemple : 4,0,route,5).

Le fichier codé du paragraphe 2.4.1.4 et le tracé entièrement automatique correspondant


permettent de comprendre le mécanisme du codage des points. Les éléments compris
entre deux codes 10 ou 20 sont levés en continu. Le code 51 ne nécessite qu’une donnée
(poteau : élément ponctuel). Le code 54 est suivi de deux points non codés : ces trois
points définissent une construction rectangulaire. Le codage des stations (code 1) permet
de leur attribuer un préfixe (par exemple : ST) et d’en dresser le tableau (§ 3.3.2).

Le codage des points permet donc un gain de temps important lors du report. En
revanche, il demande une attention particulière sur le terrain et peut conduire à modifier
les habitudes du lever. Le croquis de terrain reste toutefois aussi indispensable, pour le
contrôle, les mesures surabondantes et certains détails uniques qui ne méritent peut-être
pas de codage. Le discernement du technicien doit permettre d’optimiser ces nouvelles
techniques.

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 Le codage des éléments

Une autre méthode, adoptée par TOPOJIS par exemple, consiste à compléter le fichier de
points (éventuellement déjà partiellement codé) par des lignes supplémentaires appelées
rallonges et décrivant des éléments composés de plusieurs points ou des motifs (des talus
par exemple), des symboles, des hachures, des textes, etc.

« LOT.1&L0 :*105*106^201*101*102+202*103*104/105 où le raccord se situe entre


les points 106 et 101, avec 210 pour sommet, l’arc de cercle entre 102 et 103 avec 202
comme centre » est un exemple d’une rallonge de type linéaire, décrivant le contour
complexe d’une parcelle avec raccord et arc de cercle.

 Les plans numériques


Dans les plans numériques, la description physique des détails est contenue dans un ou
plusieurs fichiers autres que le fichier de points. L’intégrité de ce dernier est ainsi con-
servée et le codage peut être plus complet afin de permettre l’établissement entièrement
automatique du plan, en planimétrie, altimétrie, avec tous les textes nécessaires et divers
enrichissements. Cette technique permet aussi différents habillages à partir d’un même
fichier de coordonnées. On en arrive presque aux bases de données spatiales évoquées
par la suite (voir § 4).

 Le matériel du report informatique

 La chaîne informatique


Elle est décrite au paragraphe 2.4.1.4 et se compose des éléments suivants :

● une station totale, tachéomètre électronique équipé d’un dispositif d’enregistrement


informatique des données ;
● un micro-ordinateur de bureau ou portable destiné au traitement numérique et gra-
phique des données. Il doit, bien entendu, communiquer avec la station, soit directe-
ment, soit par l’intermédiaire d’une interface matérielle ;
● une imprimante laser ou à jet d’encre de format A3 (pour les petits plans, croquis,
textes, listings...) ;
● un traceur au format A0 ou plus ;
● éventuellement une table à numériser (digitaliseur) pour la numérisation d’anciens
plans graphiques.

 Le poste de travail


Devant la montée en puissance des logiciels d’application actuels et leur besoin croissant
en moyens, l’équipement de base suivant semble adapté aux besoins des travaux courants
de topométrie :

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● une unité centrale ayant un microprocesseur Pentium ou équivalent ;
● 32 ou 64 méga-octets de mémoire vive (prévoir les augmentations) ;
● un ou deux disques durs d’une capacité de 4 giga-octets avec un contrôleur rapide et
un dispositif de sauvegarde pour les fichiers sensibles ;
● une carte graphique accélératrice avec 4 ou 8 méga-octets de mémoire vidéo ;
● un moniteur vidéo de 17 ou 21 pouces, haute résolution ;
● un port parallèle bidirectionnel (imprimante) ;
● deux ou trois ports série rapides (souris, traceur, numériseur) ;
● un lecteur de disquettes et un lecteur de cédérom ou DVD ROM ;
● éventuellement un modem rapide (28 800 bauds ou plus) pour l’échange de fichiers
ou le téléchargement.

 Le traceur de plans


C’est l’élément final de la chaîne, celui qui va transformer le plan numérique utilisable
uniquement sur ordinateur en le dessinant à l’échelle voulue sur un support classique :
papier, calque... Contrairement à la méthode traditionnelle de report, le plan est dessiné
en une seule fois, la minute devenant inutile puisque le fichier de points dont il provient
est inaltérable.
Actuellement, plusieurs traceurs utilisent des technologies très différentes sont
disponibles : les traceurs classiques à plumes, les traceurs à jet d’encre de plus en plus
nombreux et remplacent peu à peu les classiques, les traceurs laser, proches des précé-
dents, les traceurs électrostatiques et les traceurs thermiques.

 Les traceurs à plumes ou électromécaniques

Ils se présentent sous deux formes différentes :

● les traceurs à plat : leur plume est fixée sur un équipage mobile le long d’un bras qui
se déplace également, dans une direction perpendiculaire. Le support de traçage est
donc immobile et ne subit pas de contraintes. En revanche, l’encombrement de la
table est très important dans les grands formats ;
● les traceurs à rouleau : le papier est entraîné dans une direction, sous la plume qui se
déplace dans la direction perpendiculaire. L’entraînement du papier, à des vitesses de
plus en plus élevées pour des raisons de productivité, peut créer des problèmes de
déformation du papier et impose des marges importantes. L’encombrement de ces
traceurs est beaucoup moins important que celui des précédents. Ils acceptent souvent
le papier feuille à feuille, mais aussi en rouleau, ce qui permet un tracé automatique
en continu avec éventuellement le découpage automatique des feuilles. La résolution
mécanique de ces traceurs, environ 0,03 mm, permet une précision de tracé compa-
tible avec les exigences du plan topographique, à condition de maîtriser les problèmes
de déformation du support. La qualité du tracé dépend beaucoup du type de support,
de la plume et des réglages de la table (vitesse de la plume, pression).

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● Les supports : la plupart des tables actuelles acceptent la papier normal ou glacé, le
vélin, le papier calque et le film polyester clair ou mat. Ces papiers doivent théorique-
ment être spécialement élaborés pour résister aux contraintes mécaniques imposées
par les tables.
● Les outils de traçage : leur choix est effectué en fonction du support et de la qualité
recherchée. Sur le papier, il est possible d’utiliser :
● des feutres à pointe feutre, bille ou plastique dure. Ils ne permettent pas une épaisseur
de trait inférieure à 0,3 mm et la régularité de leur tracé est sujette à caution : ils sont
réservés aux épreuves en couleurs ;
● des pointes billes à encre liquide. Elles offrent une meilleure qualité que les feutres,
en particulier pour la régularité du trait et la vitesse de traçage, jusqu’à 120 cm/s. En
revanche, ces billes offrent un diamètre unique d’environ 0,25 mm ;
● les stylos à pointe tubulaires. Directement dérivés de ceux utilisés par les dessina-
teurs, ils donnent les meilleurs résultats. Il en existe de deux sortes : jetables ou
rechargeables. Plus économiques, ces derniers posent des problèmes d’entretien
(bouchage) et offrent moins de choix d’encres et de diamètres. Ils permettent de tracer
des traits de 0,1 à 1 mm d’épaisseur.
Sur le calque, seuls les stylos à pointe tubulaire donnent des résultats acceptables. Cer-
tains sont spécialement conçus pour ce type de support, les stylos pour papier s’usant trop
rapidement sur le calque.
Le film polyester courant présente une surface d’écriture particulièrement abrasive et
dure qui interdit l’usage des instruments précédents. Ils nécessitent des stylos à pointe
tubulaire au carbure de tungstène ou céramique et des encres spéciales qui arrivent à
sécher sur ce support imperméable. Les résultats, excellents lorsque le dessinateur arrive
à contrôler parfaitement tous les paramètres du tracé, font du couple film-stylo tubulaire
le plus approprié au tracé final de plans topographiques.
Les traceurs électromécaniques occupent encore une grande part du marché. Mais, la
lenteur relative du tracé, la difficulté du remplissage de surfaces ou de l’application de
tramages (ils travaillent en mode vectoriel et tracent donc les entités lignes et arcs en
continu) les écartent peu à peu des bureaux d’études et des cabinets, au profit des
nouvelles générations de traceurs à jet d’encre et laser.

 Les traceurs à jet d’encre

Le principe du tracé diffère totalement des précédents : comme pour les traceurs au lasers
et autres transferts thermiques, le dessin est reproduit en mode raster ou mode point : les
lignes et arcs divers sont transformés en une série de points minuscules et accolés. Des
routines de lissage permettent de réduire sensiblement le phénomène d'escalier typique
du tracé de courbes ou de lignes inclinées en mode raster.
Ils constituent actuellement les plus fortes ventes de traceurs et remplacent progressive-
ment les traceurs à plumes. Les raisons en sont multiples : rapidité du tracé indépendante
de la complexité du dessin (en 4 à 6 mn pour un tracé au format A0), régularité et finesse

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des traits, possibilités de traits de toute épaisseur, remplissages et tramages aisés, prix en
baisse constante, impression sur tous les supports déjà cités. La dernière tendance est la
couleur ; on peut avoir jusqu’à 16 millions de couleurs par combinaison des couleurs de
base. La qualité du tracé dépend beaucoup de la résolution du traceur qui s'exprime en
dpi : dots per inch ou nombre de points par pouce. Les meilleurs traceurs actuels arrivent
à 600 ou 700 dpi. en monochrome et 300 à 400 en couleurs. Les encres ont aussi fait des
progrès considérables et l’autonomie des traceurs récents ne pose plus de problèmes. Ils
peuvent travailler en continu avec découpage automatique ou manuel du papier. Les prix
de très bons traceurs à jet d’encre varient de 20 et 50 kF.

 Les traceurs laser ou LED 1

Ils fonctionnent en mode raster, sur le même principe que les imprimantes laser : un
rayon laser ou des LED. viennent altérer la charge électrique d’un tambour rotatif, ce qui
permet la fixation de toner (poudre d’encre), ensuite transférée sur le papier et fixée par
chauffage. La résolution peut atteindre 600 dpi. La qualité est irréprochable. Sensible-
ment plus chers que les traceurs à jet d’encre, les lasers voient cependant leur prix baisser
régulièrement, et grâce à leur qualité et leur rapidité (un A0 en moins d’une minute, pour
les plus récents), ils constituent un bon investissement pour des travaux lourds. Là aussi,
la couleur devient abordable, comme pour les imprimantes.

Ces récentes technologies font disparaître les traceurs électrostatiques et à transfert


thermique, et l’on peut penser que seules subsisteront, dans un très proche avenir, les
technologies à jet d’encre et laser ou LED. Il faut signaler aussi l’apparition de traceurs
copieurs scanners à technologie LED et entièrement numérique, qui regroupent ces trois
applications en une seule machine modulaire.

 LES BASES DE DONNÉES GÉOGRAPHIQUES


Les besoins sans cesse croissants d’informations de toutes sortes, leur gestion, dans des
buts d’analyse, de simulation, d’aménagement, etc. et les progrès spectaculaires du
stockage et de la gestion informatiques des données ont entraîné, ces dernières années,
un essor considérable des bases de données informatiques.

Une base de données peut être définie comme un ensemble d’informations structurées ou
banque de données, regroupées sous forme de fichiers informatiques (ou tables) liés entre
eux et se rapportant à un même sujet général qui peut être très vaste, associé obligatoire-
ment à un système logiciel en permettant la gestion : créations, ajouts, modifications,
liens, interrogations... Ce système est le SGBD (Système de Gestion de Base de Don-
nées).

1
LED : diodes électro-luminescentes.

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Les différentes informations sont rigoureusement classées par types bien distincts afin
d’éviter les redondances et de permettre une exploitation optimale de la base. Prenons un
exemple, simplifié à l’extrême : la planification des vols d’une compagnie aérienne.
● La base de données doit comprendre des fichiers relatifs :
● aux avions ;
● au personnel navigant ;
● au personnel à terre ;
● aux aéroports, etc.
Ces fichiers doivent être liés entre eux par un ou plusieurs liens fonctionnels, par
exemple :
● avions - aéroport (révisions, approvisionnement…) ;
● avions - personnel navigant (qualification, préférences...) ;
● personnel navigant - aéroport (proximité de résidence, langues étrangères…) ;
● personnel à terre - aéroport (disponibilité, qualification…), etc.
Grâce à ces liens et à des procédures d’interrogation, appelées requêtes, il est possible de
programmer un vol de tel aéroport à tel autre, avec tel avion, tel équipage, etc. De cet
exemple très simplifié on peut retenir qu’une base de données est composée de divers
fichiers liés entre eux et manipulés par un système de gestion.
Dans le domaine de la topographie, les bases de données se présentent comme des plans
numériques regroupant toutes les données qu’ il est possible de trouver sur des cartes ou
des plans. Il en existe d’innombrables, allant de la superficie d’un quartier à la France
entière. La plupart ont été constituées pour des collectivités locales et leur manque
d’homogénéité interdit un usage général.
En revanche, depuis quelques années, l’IGN construit deux bases de données
géographiques : la BD cartographique et la BD topographique qui couvriront le territoire
entier dans quelques années.

 La base de donnés topographique


La base cartographique a surtout pour vocation la cartographie française du 1/50 000 au
1/500 000. Elle n’entre donc pas dans notre domaine d’étude. La base topographique
s’intéresse aux plus grandes échelles, son champ d’application s’étendant du 1/5 000 au
1/25 000. Elle permet d’établir la carte de base française au 1/25 000, des plans réguliers
au 1/10 000 et des plans d’étude au 1/5 000. Mais surtout, elle peut constituer la base
topographique de SIG évoqués par la suite (§ 4.2).
La BD topographique est adaptée aux applications s’étendant de la commune au dépar-
tement. C’est un ensemble de données géographiques numériques, homogènes en tout
point du territoire français. Sa précision est métrique (plan régulier au 1/10 000). Issues
essentiellement de traitements photogrammétriques, ses données sont en trois dimen-

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sions. Son contenu est structuré en dix thèmes : voies de communication, hydrographie,
lignes et limites diverses (murs, haies, talus...), bâtiments, végétation, orographie (lignes
caractéristiques du relief), altimétrie, limites administratives et toponymie. Elle est dis-
ponible en deux versions numériques :

● la BD TOPO dessin : les données sont regroupées en thèmes fournis dans différents
fichiers DXF directement exploitables par les éditeurs graphiques les plus courants,
AutoCAD par exemple. On y perd les possibilités d’interrogation, mais la BD topo
dessin peut très facilement s’intégrer à un SIG. Les points sont connus en trois
dimensions, ce qui permet, entre autres, la représentation du relief du sol et du sursol.

● la BD TOPO objet : version complète au format EDIGéO1, elle permet toutes les
requêtes topologiques. Elle doit être associée à un puissant gestionnaire de bases de
données.

 Les bases de données spatiales - SIG


(Système d’Information Géographique)

Une base de données spatiales est un ensemble de banques de donnés graphiques, numé-
riques et alphanumériques, liées entre elles par leur position dans l’espace et partageant
le même système de coordonnées : il s’agit d’informations géoréférencées. C’est un
ensemble complexe qui, pour l’exploiter, nécessite un puissant éditeur graphique (affi-
chage des plans numériques) capable également de gérer des bases de données alphanu-
mériques. Les applications sont innombrables et couvrent tous les domaines d’activité,
de la description des circuits électroniques à celle d’une région en passant par un bâti-
ment ou une raffinerie de pétrole. En topographie, les applications principales sont les
SIG en général et les banques de données urbaines (BDU) en particulier.

Une base de données spatiales contient donc des dessins, bases de données graphiques,
définissant toutes les entités géométriques telles que lignes, arc, cercles... Des données
complémentaires non graphiques peuvent être attachées directement à ces entités : nom,
matériau, date de construction... ; elles constituent une base de données interne à la base
graphique. On peut également trouver des bases externes, alphanumériques, liées à des
entités du dessin : nombre d’habitants d’une maison, trafic sur une route, quantité d’eau
sur un bassin versant... La grande majorité des éditeurs graphiques sont capables d’affi-
cher les dessins, de lire les données complémentaires internes et de dialoguer avec les
bases externes. Le problème majeur des SIG vient de l’énorme quantité de données à
gérer. Par exemple, un SIG de département ou de région contient déjà toutes les cartes ou
plans du territoire, au 1/10 000 ou au 1/25 000, et on conçoit qu’un micro-ordinateur,
même puissant, soit capable de traiter ensemble ces données graphiques, sans parler de
toutes celles qui leur sont rattachées. Par la suite, une solution à ce problème est étudiée.

1
EDIGéO : norme AFNOR publiée en août 1992 sous le numéro Z13-150.

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 Les systèmes d’information géographique
Un SIG (Système d’information géographique) est une base de données spatiale dont le
cœur est constitué par une base topographique couvrant une certaine étendue de terri-
toire. Sa réalisation fait appel aux mêmes techniques topographiques que la cartographie,
complétées par une recherche d’informations propres au type du SIG.

La réussite d’un SIG est étroitement liée à sa possibilité de mise à jour et à la précision
de son cahier des charges. Il faut également considérer l’importance du respect de la
norme EDIGéO qui permet aux différents SIG indépendants de communiquer entre eux.

Fig. 8.23-a. : Schématisation d’un SIG

L’ordinateur est au centre du SIG (fig. 8.23-a.) : on parle alors de GEOMATIQUE


(association de Géographie & Informatique). Cependant, le sigle SIG est le plus usité.

Le but n’est pas ici de se livrer à une étude exhaustive de ces systèmes complexes et
variés, mais d’en donner un aperçu à l’aide d’exemples. Suivant les buts recherchés, les
données complémentaires aux données de terrain peuvent être très variées.

● Le SIG de Marseille (revue Géomètre, 1994) : il gère le domaine de la commune, soit


24 000 ha, 1 600 km de voies, 760 km de réseaux souterrains, 960 planches cadas-
trales (100 000 parcelles, 300 000 locaux). Il contient les données de l’équipement
urbain, de la Direction générale des impôts, de l’INSEE (recensement, activités,
données socio-économiques). Depuis quelque temps, des données concernant l’envi-
ronnement ont été intégrées ; elles permettent l’étude de la maîtrise du bruit, de la
gestion des déchets, du cadastre vert, de la qualité des eaux de baignade, de la qualité
de l’air, de la planification des risques majeurs... Cette base de données, mise en place
il y a plus de vingt ans, s’enrichit chaque jour de données supplémentaires qui
autorisent la gestion de la ville et la résolution de problèmes très variés.

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● Le SIG du centre de recherches d’une grande entreprise (revue Géomètre, 1993) : il a
été mis en place pour assurer la gestion matérielle des bâtiments du centre et celle du
personnel. Plus d’un millier de personnes travaillent quotidiennement dans les
67 000 m² des locaux répartis en 24 bâtiments sur 6 ha. Le système contient des
données graphiques saisies sur le site par relevés ou à partir de plans d’exécution
(topographie du site et des réseaux, tous les niveaux des bâtiments avec les différents
locaux - plus de 1 500 - les circulations horizontales et verticales, etc.) et des données
alphanumériques sur les locaux classés en fonction d’un certain nombre de critères.
Ce SIG permet une grande variété d’applications comme la gestion des bâtiments et
de leurs équipements, la gestion des réseaux, des espaces verts, la création de cartes
thématiques... Les résultats des interrogations de la base sont restitués sous les formes
classiques de dessins, écrans d’édition, impressions d’états, fichiers texte... Dans ce
SIG également, l’ensemble des objets traités sont liés spatialement dans un système
de coordonnées local.
Ces deux exemples montrent la grande variété d’utilisation des bases de données spa-
tiales et de leur forme la plus répandue : les SIG. Pour mériter cette appellation et se
démarquer d’un simple système de gestion cartographique, un SIG doit inclure un certain
nombre de fonctions, généralement connues en France sous le terme 5 A :
● Acquisition : modules de saisie des données, soit existantes, soit nouvelles ;
● Archivage : gestion de ces données ;
● Analyse : transformation, manipulation, superposition… ;
● Affichage : mise en forme et production de documents ;
● Abstraction : études prospectives, projection.
Ces fonctions permettent diverses utilisations dont certaines sont citées par F. Hanigan
(revue Arc-News), c’est-à-dire édition de cartes et graphiques, inventaire de biens et
d’installations, allocation et évaluation de ressources, optimisation de flux, surveillance
et contrôles, implantations…
Le paragraphe suivant montre le fonctionnement d’un tel système.

 Gestion de bases de données spatiales


avec AutoCAD MAP
AutoCAD MAP répond parfaitement à la notion de base de données spatiales.
Ses principales applications sont la gestion de cartes et de SIG. Conçu autour
d’un puissant éditeur graphique (AutoCAD), il inclut des fonctionnalités de
gestion de données alphanumériques contenues dans les dessins eux-mêmes ou
extérieures. La possibilité de traiter une grande quantité d’informations diverses
vient du fait qu’AutoCAD MAP connaît ces informations et peut les gérer sans
avoir besoin de charger la totalité des bases de données correspondantes, graphi-
ques (dessins) ou alphanumériques. Ainsi, ces bases ne sont pas transférées en
mémoire vive de l’ordinateur, ce qui limiterait considérablement la quantité
d’informations accessibles à tout moment, seuls les éléments choisis étant mani-

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pulés. L’accès s’opère au moyen de requêtes (ou interrogations) écrites dans un
ou plusieurs langages compréhensibles par le gestionnaire de bases de données.
Avec AutoCAD MAP, les requêtes font appel à quatre types de critères :
● emplacement : sélectionne des entités en fonction de leur emplacement. Par exemple :
afficher toutes les entités figurant dans un cercle de 100 mètres de rayon, centré sur
un point de coordonnées précises ;
● propriétés : sélectionne des entités en fonction de propriétés graphiques ou complé-
mentaires. Par exemple : éditer une liste de tous les objets rouges de telle couche
AutoCAD et de longueur définie ;
● données d’objet : sélectionne des entités en fonction de données qui leur sont atta-
chées et contenues dans le fichier graphique ;
● SQL : (langage d’interrogation structuré) sélectionne des entités en fonction de don-
nées contenues dans des bases externes SQL liées aux entités graphiques. Par
exemple : afficher les noms des propriétaires des maisons de plus de 200 m² de surface
habitable.
Les dessins contenant les entités graphiques peuvent être organisés spatialement de deux
manières différentes :
● horizontalement : les différents dessins sont juxtaposés comme un assemblage de
cartes couvrant une région ;
● verticalement : les différents dessins sont empilés les uns sur les autres, comme les
niveaux d’une habitation. Il est possible de combiner ces deux types d’organisation.
Suivons une séance d’interrogation d’une base de données spatiales. La base de données
prise en exemple (très simplifiée) est livrée avec ADE. Elle comporte quatre dessins
couvrant une ville et des bases de données annexes (fond de plan, fig. 8.23-b.).

Fig. 8.23-b. : Fond de plan

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La première opération à effectuer est de sélectionner les dessins sur lesquels on souhaite
travailler. Les interrogations sont lancées à partir d’une session de travail servant de
dessin de travail et éventuellement de fond de plan pouvant contenir un minimum
d’entités permettant le repérage facile des dessins associés. Une session peut aussi com-
porter d’autres éléments enregistrés comme des paramètres utilisateur, des liaisons à des
bases de données externes, des systèmes de coordonnées…

Le fond de plan de cette cession (fig. 8.23-b.) couvre la totalité du terrain décrit par les
quatre dessins associés. Il est composé uniquement des voies de communication de la cité
et de quelques éléments remarquables. Les résultats des requêtes viendront se dessiner
sur ce fond de plan.

Formons une requête complexe, c’est-à-dire composée de plusieurs conditions, par


exemple trois :

● deux requêtes de type emplacement combinées avec l’opérateur booléen « AND » :


un cercle de 750 m de rayon et un polygone entourant plusieurs pâtés d’habitations ;
● une condition sur une propriété AutoCAD : le calque (ou couche) SIDEWALK ; on
enlève ici du jeu de sélection toutes les entités figurant sur ce calque.

La portion de dessin avant requête, après requête et la boîte de dialogue de création de la


requête sont représentés par les figures 8.24., 8.25. et 8.26. Le fichier requête fait suite à
ces figures.

Fig. 8.24. : Dessin avant requête Fig. 8.25. : Dessin après requête

Dans la boîte de dialogue de création de la requête, on peut voir en haut les trois
conditions, deux emplacements et une propriété et leur mode de travail : Intersection

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(AND) et Enlever (NOT). On trouve au-dessous les quatre types de critères de sélection
des entités : emplacement, propriétés, données et SQL.
On remarque enfin les différentes façons d’exécuter la requête :
● aperçu n’affiche qu’une vue des entités, sans les importer dans le dessin en cours ;
● dessiner copie les entités sélectionnées dans le dessin courant, sans modifier le fichier
source ; il est alors possible d’éditer ces entités et, par exemple, tracer le dessin ;
● rapport crée un fichier texte.

Fig. 8.26. : Création de la requête à l’aide d’AutoCAD MAP

Voici ci-dessous le fichier requête correspondant créé par AutoCAD. Il est écrit en
langage AutoLISP et il définit les fichiers dessin sur lesquels porte la requête et les
conditions de cette requête.

(setq ade_cmddia_before_qry (getvar "cmddia"))


(setvar "cmddia" 0)
(mapcar 'ade_dwgdeactivate (ade_dslist))
(setq ade_tmpprefval (ade_prefgetval "ActivateDwgsOnAttach"))
(ade_prefsetval "ActivateDwgsOnAttach" T)
(setq dwg_id(ade_dsattach "TUT12 :\\DEMOMAP1.DWG"))
(setq dwg_id(ade_dsattach "TUT12 :\\DEMOMAP2.DWG"))
(setq dwg_id(ade_dsattach "TUT12 :\\DEMOMAP3.DWG"))

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(setq dwg_id(ade_dsattach "TUT12 :\\DEMOMAP4.DWG"))
(ade_prefsetval "ActivateDwgsOnAttach" ade_tmpprefval)
(ade_qryclear)
(ade_qrysettype "preview")
(ade_qrydefine '("" "" "" "Location" ("circle" "crossing"
(1695966.643349 1704135.829656 0.000000) 750.000000)""))
(ade_qrydefine '("AND" "" "" "Location" ("polygon" "inside"
(1695023.510375 1703558.008957 0.000000)(1695010.935266
1704399.617367 0.000000)(1695199.561867 1704437.301329
0.000000)(1695451.063981 1704449.862661
0.000000)(1695664.840800 1704311.688130
0.000000)(1695689.990986 1704211.197579
0.000000)(1695689.990986 1703583.131604 0.000000))""))
(ade_qrydefine '("AND" "" "NOT" "Property" ("layer" "="
"SIDEWALK")""))
(ade_qrysetaltprop nil)
(ade_qryexecute)
(setvar "cmddia" ade_cmddia_before_qry)

La figure 8.27. fournit un autre exemple de résultat de requête.

Fig. 8.27. : Autre résultat de requête

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L'extrait de dessin (fig. 8.27.) est obtenu après une requête extrêmement simple : en mode
dessiner, sélection de « toutes » les entités, uniquement sur un des quatre dessins. Dans
ce cas, il y a plus de 3 100 entités.

Des bases de données externes peuvent aussi être interrogées par AutoCAD MAP qui
peut communiquer avec Dbase 3 ou 4, Paradox, Oracle, ODBC. C’est le langage d’inter-
rogation standard SQL qui définit les requêtes. Il doit exister des liens entre les entités
des dessins et les tables de la base. Ils sont facilement créés par AutoCAD MAP. La
figure 8.28. présente un exemple de consultation, dans un dessin, d’une base de données
liée.

Fig. 8.28. : Liaisons à une base de données externes

La table SALLE1 de type Dbase 3 est liée par le lien NUMERO à des entités graphiques
du dessin. L’opérateur peut consulter et éditer les différents champs des enregistrements
de la table en les sélectionnant graphiquement ou par des conditions.

AutoCAD MAP permet aussi la réalisation de cartes thématiques avec la création auto-
matique des légendes. On peut modifier les propriétés des entités extraites, ajouter des
textes, des remplissages, des hachures… Leur classement en séries peut s’effectuer de
manière continue ou discrète. L’exemple qui suit (fig. 8.29.) représente les différentes
rues d’une ville. Chaque rue possède des données d’objet, en particulier la densité du
trafic. La requête distingue quatre séries différenciées par la couleur et l’épaisseur des

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lignes alors que, sur le plan initial, elles ont toutes les mêmes caractéristiques. C’est lors
de l’exécution de la requête que les nouvelles propriétés sont affectées aux entités. Le
dessin original n’est pas modifié, sauf si on le souhaite. Les requêtes thématiques cons-
tituent un puissant outil d’analyse et de création de documents, et d’ailleurs une des
premières applications des SIG. Les collectivités locales et territoriales en font un usage
abondant dans les domaines les plus divers : environnement, politique…

Fig. 8.29. : Liaisons à une base de données externe

Il existe d’autres outils d’analyse des données cartographiques et alphanumériques, en


particulier les topologies. Une topologie définit des relations entre des objets adjacents
(points, lignes, polygones). Les trois types les plus courants sont les topologies en nœuds,
en réseaux (objets lignes raccordés par des nœuds) et en polygones (objets surfaciques).
On peut combiner les trois par superposition, analyser des interactions sur des zones
tampon (zones de largeur définie étendant les nœuds, réseaux ou polygones)… Les
topologies en réseaux servent à des analyses de flux, routes, assainissement, électricité…
On peut, par exemple, déterminer le chemin le plus court ou le plus rapide de la caserne
de pompiers à un lieu d’incendie en fonction de l’heure, de la circulation, des sens
interdits… Les topologies en polygones sont adaptées aux études portant sur des éten-
dues découpées : parcelles cadastrales, circonscriptions électorales, POS (Plan d’Occu-
pation des Sols).

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Ce rapide tour d’horizon des bases de données spatiales et des SIG en particulier peut
fournir un aperçu de la puissance de ces nouveaux outils. Le géomètre topographe a un
rôle important à tenir dans la conception, la mise en place, l’utilisation et l’entretien des
systèmes d’informations géographiques.

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TECHNIQUES
D’IMPLANTATION

L’implantation est l’opération qui consiste à reporter sur le terrain, suivant les indications
d’un plan, la position de bâtiments, d’axes ou de points isolés dans un but de construction
ou de repérage. La plupart des tracés d’implantation sont constitués de droites, de
courbes et de points isolés.

Les instruments utilisés doivent permettre de positionner des alignements ou des points :
théodolites, équerres optiques, rubans, niveaux, etc. L’instrument choisi dépend de la
précision cherchée, elle-même fonction du type d’ouvrage à implanter : précision milli-
métrique pour des fondations spéciales, centimétrique pour des ouvrages courants, déci-
métriques pour des terrassements, etc. Les principes suivants doivent être respectés :

● aller de l’ensemble vers le détail ce qui implique de s’appuyer sur un canevas existant
ou à créer ;
● prévoir des mesures surabondantes pour un contrôle sur le terrain.

 IMPLANTATIONS D’ALIGNEMENTS
Un alignement est une droite passant par deux points matérialisés au sol.

 Tracer une perpendiculaire à un alignement existant

 Au ruban

On cherche à tracer la perpendiculaire à l’alignement AB passant par C (fig. 9.1.).

Pour cela, on utilise les propriétés du triangle isocèle ou du triangle rectangle.

TECHNIQUES D’IMPLANTATION 

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 Triangle isocèle

Soit deux points D et E situés à une


égale distance de part et d’autre de
C ; tout point P situé sur la perpendi-
culaire est équidistant de D et de E ;
on construit un triangle isocèle DPE.
Pratiquement, si l’on dispose d’un
ruban de 30 m, un aide maintient
l’origine du ruban en D, un autre aide
maintient l’extrémité du ruban en E
et l’opérateur joint les graduations
Fig. 9.1. : Tracer une perpendiculaire au ruban
13 m et 17 m, ou 14 m et 16 m, etc.
(fig. 9.1. à gauche).
Si l’on ne dispose que d’un seul aide, on peut marquer au sol un arc de cercle de centre
D et de rayon 15 m et prendre l’intersection avec un arc de cercle de même rayon centré
en E (fig. 9.1. à droite).
Le contrôle est effectué en vérifiant que BP2 = BC2 + CP2.

 Triangle rectangle

Les trois côtés a, b et c d’un triangle


rectangle vérifient a2 = b2 + c2 (a
étant l’hypoténuse). Cette relation est
aussi vérifiée par les nombres sui-
vants : 52 = 42 + 32.
Donc, si l’on positionne un point D
sur AB à 3 m de C, un point P de la
perpendiculaire sera distant de 4 m
de C et de 5 m de D.
Fig. 9.2. : Tracer une perpendiculaire au ruban Cette méthode est aussi appelée
« méthode du 3-4-5 ». Elle s’appli-
que aussi pour des longueurs quel-
conques mais nécessite alors l’emploi de la calculatrice. D’autrea suites de chiffres
possibles sont 102 = 82 + 62, 152 = 122 + 92, etc. (multiples de 3, 4 et 5).
Pratiquement, si l’on dispose d’un ruban de 30 m, un aide maintient l’origine du ruban
en D, un autre aide maintient l’extrémité du ruban en C et l’opérateur maintient ensemble
les graduations 5 m et 26 m du ruban (fig. 9.2. à gauche).
Si l’on ne dispose que d’un seul aide, on peut marquer au sol un arc de cercle de centre
D et de 5 m de rayon et prendre l’intersection avec un arc de cercle de 4 m de rayon centré
en C (fig. 9.2. à droite).

 TECHNIQUES D’IMPLANTATION

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On contrôlera que AP2 = AC2 + CP2.

Remarque
Ces méthodes permettent aussi
d’abaisser le pied de la perpendicu-
laire à AB passant par un point C
donné; il suffit de permuter les
rôles des points C et P (fig. 9.3.).
Ces méthodes ne sont valables
qu’en terrain régulier et à peu près Fig. 9.3. : Abaisser une perpendiculaire
horizontal.

 Avec une équerre optique


L’équerre optique est décrite au chapitre 8, paragraphe 2.3.5.

 Mener une perpendiculaire depuis un point C de l’alignement AB

On place un jalon en A et en B (fig.


9.4.). L’opérateur se place à la verti-
cale du point C avec l’équerre
optique et aligne visuellement les
jalons de A et B dans l’équerre.
Ensuite, il guide le déplacement d’un
troisième jalon tenu par un aide
jusqu’à ce que l’image de ce jalon
soit alignée avec les deux premiers.
L’aide pose alors son jalon et obtient Fig. 9.4. : Équerre optique
un point P de la perpendiculaire.

 Abaisser une perpendiculaire depuis un point C extérieur à AB

On dispose trois jalons sur A, B et C


(fig. 9.5.). L’opérateur se positionne
au moyen de l’équerre sur l’aligne-
ment AB en alignant les images des
deux jalons de A et B puis se déplace
le long de AB jusqu’à aligner le troi-
sième jalon avec les deux premiers.
Lorsque l’alignement est réalisé, il
pose la canne à plomber et marque le
point P, pied de la perpendiculaire à Fig. 9.5. : Équerre optique
AB passant par C.

TECHNIQUES D’IMPLANTATION 

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L’équerre optique peut s’utiliser en terrain accidenté et donne des résultats d’autant plus
précis que les points sont plus éloignés.

 Avec un théodolite


ou un niveau équipé d’un cercle horizontal
Si le point donné C est sur l’alignement AB (fig.
9.4.), il suffit de stationner C, de viser A (ou B)
et de pivoter l’appareil de 100 gon (ou 300 gon).
Si le point C est extérieur à l’alignement AB
(fig. 9.6.), une possibilité consiste à construire
une perpendiculaire d’essai en stationnant un
point M de l’alignement AB, choisi à vue proche
de la perpendiculaire cherchée. L’opérateur
mesure la distance d séparant la perpendiculaire
d’essai et le point C et construit le point P sur
Fig. 9.6. : Implantation au théodolite AB en se décalant de la même distance d. Il
obtient une précision acceptable en répétant
l’opération deux ou trois fois.
Une deuxième possibilité est de stationner en B (ou en A) et de mesurer l’angle α = CBA.
Il faut ensuite stationner sur C et implanter la perpendiculaire à AB en ouvrant d’un angle
de 100 – α depuis B. Il reste à construire l’intersection entre l’alignement AB et la
perpendiculaire issue de C (voir § 2.3).
On contrôlera que AC2 = AP2 + PC2.
Une troisième possibilité est de placer un point
E au milieu de AB (fig. 9.7.) puis de stationner
en C et mesurer les angles α1 et α2. On en déduit
l’angle α à ouvrir sur le théodolite pour obtenir
la direction perpendiculaire à AB en résolvant
l’équation suivante :
cos ( α 1 + α 2 + α ) sin α
- = -------------1
-----------------------------------------
cos α sin α 2

L’inconvénient de cette méthode est que la réso-


Fig. 9.7. : Implantation au théodolite lution de cette équation ne peut s’effectuer que
par approximations successives. La démonstra-
tion et la résolution de cette équation sont pré-
sentées au chapitre 5 du tome 2, paragraphe 11.

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 Tracer une parallèle à un alignement existant
Étant donné un alignement AB, on cherche à construire une parallèle à AB passant par
un point C ou à une distance d donnée de AB : le point C est alors positionné sur une
perpendiculaire située à une distance d de l’alignement AB.

 Tracé de deux perpendiculaires


L’opérateur construit au moyen d’une
des méthodes traitées au paragraphe 1.1
le point P, pied de la perpendiculaire à
AB passant par C, puis la perpendicu-
laire à CP passant par C : cette dernière
est parallèle à AB (fig. 9.8. à gauche).
Si l’on peut mesurer la longueur CP, on
peut aussi reporter cette longueur sur
Fig. 9.8. : Tracé d’une parallèle
une perpendiculaire à AB passant par B
(ou A) : on obtient le point C′, et la
droite CC′ est parallèle à AB (fig. 9.8. à
droite).
On contrôlera que PC′ = CB.

 Parallélogramme
Les diagonales d’un parallélogramme se coupent en
leur milieu. On peut utiliser ce principe et construire le
point D au milieu de l’alignement CA (fig. 9.9.). On
construit ensuite le point E en prolongeant DB (DB =
DE). La droite CE est parallèle à AB puisque ABCE
est un parallélogramme. Ceci peut aussi être fait à
partir de points quelconques sur l’alignement AB.
Le contrôle est effectué en vérifiant que la perpendi-
culaire à EC passant par A est de longueur d. Fig. 9.9. : Tracé d’une parallèle

Une construction équivalente peut être faite en se


basant sur les propriétés des triangles semblables.

 Angles alternes-internes


Si l’on dispose d’un théodolite, on peut stationner le point A et mesurer l’angle α = CAB.
On stationne ensuite en C et on ouvre de l’angle α à partir de la ligne CA (fig. 9.10.) pour
obtenir la direction CC′ parallèle à AB.

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Cette méthode, qui s’applique sur tout type de ter-
rain, est certainement la plus précise.
Pour implanter le point C situé à la distance d de
AB, l’opérateur peut procéder par rayonnement : il
se fixe une valeur arbitraire de l’angle α et en
déduit que :
d-
AC = ----------
sin α

Fig. 9.10. : Tracé d’une parallèle Par exemple : AC = d / 2, pour α = 33,333 gon.
AC = d / 2 , pour α = 50 gon.
On contrôlera que la perpendiculaire à CC′ passant par B est de longueur d.

Remarque
La troisième méthode du paragraphe 1.1.3 est également applicable (avec un angle α
cherché diminué de 100 gon).

 Alignement sécant à un alignement existant


On cherche à implanter l’alignement CD
faisant un angle α avec l’alignement AB
(fig. 9.11-1.) et situé à une distance h de
A.
1 - Si l’on dispose d’un théodolite et que
le point S est accessible, on prolonge AB
jusqu’à S en reportant SA = h / sinα, puis
on stationne S et on ouvre de l’angle
(400 – α) depuis la direction SA vers SA′
(avec un éventuel double retournement).
Fig. 9.11-1. : Implanter un angle donné
entre deux alignements Après avoir construit A′, on contrôlera
que AA′ = h.
2 - Si le point S est inaccessible, hors chantier par exemple, on peut stationner le point A
et ouvrir de l’angle (300 – α) depuis le point B puis implanter le point A′ à la distance h
de A. Ensuite, on stationne en A′ et on ouvre d’un angle de 100 gon depuis A pour obtenir
C puis de 300 gon pour obtenir D.
( d + h ⋅ sin α ) + ( h ⋅ cos α ) .
2 2
On contrôlera que BA′ =
3 - Si l’on ne dispose que d’un ruban, on peut procéder comme suit : construire la
perpendiculaire à AB issue de A et implanter E à la distance AE = h / cosα de A ; mesurer

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la distance AB = d et implanter F sur la perpendiculaire à AB issue de B à la distance BF
= AE + d.tanα. On obtient l’alignement EF cherché.
d + ( h / cos α ) et AF = d + ( h / cos α + d ⋅ tan α ) .
2 2 2 2
On contrôlera que EB =

 Pan coupé régulier


On rencontre cette situation par exemple dans les
angles de rue. L’implantation est réalisée à partir
de la détermination du point S construit à l’inter-
section du prolongement des façades. Connais-
sant AB, on peut calculer SA et SB de deux
manières (fig. 9.11-2.) :
● si l’on connaît l’angle α :
AB -
SA = SB = -------------------------
2 sin ( α / 2 )

● si α est inconnu, on positionne deux points M Fig. 9.11-2. : Pan coupé régulier
et N sur SA et SB tels que SM = SN, puis on
mesure la distance MN et on en déduit que :
AB
SA = SB = SM ---------
MN

 Jalonnement sans obstacles


Le jalonnement est l’opération consistant à positionner un ou plusieurs jalons sur un
alignement existant, soit entre les points matérialisant cet alignement, soit en prolonge-
ment de l’alignement.
On désire implanter un jalon P à 15 m du
point A sur l’alignement AB (fig. 9.12.).
A et B sont distants de plus de 50 m et
l’on ne dispose que d’un ruban de 20 m.
On place un jalon sur chacun des deux
points A et B ; chaque jalon est réglé ver-
ticalement au moyen d’un fil à plomb ; si Fig. 9.12. : Jalonnement
l’on ne dispose pas d’un fil à plomb, on
peut s’aider des façades de bâtiments voi-
sins pour un réglage visuel ; l’opérateur
se place à quelques mètres derrière le jalon A et, en alignant visuellement A et B, il fait
placer un jalon par un aide au point C sur AB à moins de 20 m de A. Il ne reste plus qu’à
tendre le ruban entre A et C pour implanter P à 15 m de A.

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La même opération peut être effectuée avec une lunette stationnée en A ou en B.
L’opérateur doit viser, si possible, les points au sol pour être le plus précis possible. Lors
de l’alignement à vue, il doit donc s’accroupir.
Il est aussi possible d’utiliser une
équerre optique (fig. 9.13.).
L’opérateur se place entre A et B, les
épaules parallèles à la direction AB. Il se
déplace perpendiculairement à la direc-
tion AB jusqu’à observer l’alignement
Fig. 9.13. : Jalonnement à l’équerre optique des deux jalons en A et B dans l’équerre
optique. Il pose alors la canne à plomber
de l’équerre au sol et marque le point C.

 Jalonnement avec obstacle

 Franchissement d’une butte


Le relief entre A et B fait que l’on ne peut
pas voir B depuis A (fig. 9.14.). L’opéra-
teur plante un premier jalon en 1, visible
de A et B, puis l’aide plante un jalon en 2,
visible de B et situé sur l’alignement A-1.
Et ainsi de suite (3, 4, etc.), jusqu’à obtenir
un parfait alignement en C et D : cette
méthode est appelée procédé Fourrier.

Fig. 9.14. : Jalonnement sans visibilité Avec un théodolite et pour des alignements
de très grande portée, on peut procéder
comme suit (fig. 9.15.) :

Fig. 9.15. : Alignement au théodolite

● stationner un théodolite au point 1 situé vers le milieu de l’alignement AB puis


mesurer l’angle A1B (α1) ;
● déplacer ensuite la station de 1 vers 2 et mesurer l’angle A2B (α2) : 1-2 est perpendi-
culaire à l’alignement AB (à vue ou bien avec une équerre optique) et de longueur

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fixée. On peut ensuite calculer la distance séparant le point 2 du point C situé sur
l’alignement :
AC = D C –1 ⋅ tan ( α 1 / 2 ) = D C – 2 ⋅ tan ( α 2 / 2 )  tan ( α 1 /2 )
 ⇒ D C – 2 = D2 – 1 --------------------------------------------------------
DC – 1 = DC – 2 + D2 – 1  tan ( α 2 /2 ) – tan ( α 1 /2 )

On vérifie enfin en station en C que l’angle ACB à pour valeur 200 gon. Suivant la
précision cherchée, on recommence ou non la manipulation.
Si l’on peut mesurer les distances 1-A et 1-B, on peut calculer l’angle β = 1AB en
résolvant le triangle 1AB dont on connaît un angle et les deux côtés adjacents à cet angle
(voir tome 2, chap. 5, § 4.3.1). En station au point A, on implante le point C cherché en
ouvrant de l’angle β depuis le point 1.

 Contournement d’un obstacle


Un bâtiment sur l’alignement AB
empêche le jalonnement (fig. 9.16.).
On matérialise un nouvel aligne-
ment AA′ contournant l’obstacle et
sur lequel on abaisse BB′ perpendi-
culaire à AA′ avec une équerre
optique (voir § 1.1.2.2). On mesure Fig. 9.16. : Contournement d’obstacle
ensuite les distances BB′ et AB′.
On choisit deux points C′ et D′ sur l’alignement auxiliaire AB′ tels que les perpendicu-
laires CC′ et DD′ passent de chaque côté de l’obstacle. On mesure les distances AC′ et
BB′ BB′
AD′ et on en déduit que : CC′ = AC′ ---------- et DD′ = AD′ ----------
AB′ AB′

On implante C′′ et D′′ sur la perpendiculaire à AA′ puis on positionne enfin C et D.


Si l’on dispose d’un théodolite, on peut
stationner un point M quelconque depuis
lequel on voit A et B et mesurer l’angle
AMB (β) ainsi que les distances AM et
BM (fig. 9.17.). On peut alors calculer
les angles α1 ou α2. Ensuite, on stationne
sur A (ou B) puis, le zéro des angles
horizontaux étant fixé sur M, on ouvre
de l’angle (400 – α1) (ou bien α2 depuis Fig. 9.17. : Contournement d’obstacles
B). On peut écrire (fig. 9.17.) :
sin α sin ( 200 – α 1 – β ) sin ( α 1 + β )
-------------1 = ------------------------------------------
- = ---------------------------
-
BM AM AM

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AM ⋅ sin α 1 = BM ( sin α 1 ⋅ cos β + sin β ⋅ cos α 1 )

AM
donc : cot α 1 = ----------------------- – cotan β
BM ⋅ sin β

Si les obstacles sont tels que l’on ne puisse


pas trouver de point M depuis lequel A et B
sont visibles, il faut alors effectuer un
cheminement polygonal de A vers B
(fig. 9.18.) dans le but de calculer l’angle α
(voir cheminements, tome 2, chap. 2, § 1).
Grâce au cheminement A-1-2-B, on calcule
les coordonnées (xB ; yB) du point B dans le
repère local Axy (origine A, angle affiché
sur le premier côté de 100 gon).
Fig. 9.18. : Contournement d’obstacles
On peut ensuite en déduire que :
xB – xA
tan α = ---------------
-
yB – yA

Si l’on ne dispose pas d’un théodolite, on


peut aussi utiliser la méthode suivante basée
uniquement sur des mesures linéaires
(fig. 9.19.) :
Pour construire P sur AB, on élève deux per-
pendiculaires à AB, AA′ et BB′, les points A′
et B′ étant choisis tels qu’on puisse mesurer
A′B′.
Fig. 9.19. : Contournement d’obstacles
On mesure AA′ et BB′ ainsi que A′B′. Les
triangles AA′P et BB′P sont semblables
donc on peut écrire :
A′P B′P A′P + B′P A′B′
---------- = --------- = -------------------------- = --------------------------
AA′ BB′ AA′ + BB′ AA′ + BB′
AA′ ⋅ A′B′-
par suite A′P = -------------------------
AA′ + BB′

Grâce à cette cote, on place P sur l’alignement auxiliaire A′B′.


On contrôlera que PB′ = A′B′ – A′P.

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 Prolongement d’un alignement

 Prolonger sans obstacles


Si l’on procède à vue, le procédé est identique au jalonnement sans obstacle exposé au
paragraphe 1.5. Pour éviter une perte de précision, il ne faut éviter de prolonger un
segment de plus du quart de sa longueur.
Si l’on dispose d’un niveau avec un cercle horizontal gradué, on peut stationner un des
deux points de l’alignement à prolonger, puis fixer le zéro du cercle sur l’autre point, et
faire pivoter le niveau de 200 gon.
Si l’on dispose d’un théodolite et que l’on
recherche une grande précision, on peut
(fig. 9.20.) stationner un des deux points de
l’alignement à prolonger (B), pointer l’autre
(A) et basculer la lunette autour de l’axe des Fig. 9.20. : Prolonger un alignement
tourillons. Ceci donne un point P1. On
effectue ensuite un double retournement :
cela donne un point P2. Si P1 et P2 ne sont pas confondus, le point cherché P est au milieu
du segment P1-P2 ; ce procédé est aussi utilisé pour régler un théodolite (voir chap. 3,
§ 2.3.4). Si le théodolite utilisé est parfaitement réglé, P1 et P2 sont confondus aux
imprécisions de mesure et de mise en station près.

 Prolonger au-delà d’un obstacle


L’alignement AB doit être prolongé au-delà d’un obstacle.
Si l’on ne dispose pas d’un théodolite,
on peut construire un alignement A′B′
parallèle à AB à une distance d suffi-
sante pour contourner l’obstacle. On
revient sur le prolongement de l’ali-
gnement AB en construisant l’aligne-
ment parallèle à A′B′ à la distance d
Fig. 9.21. : Prolongement au-delà d’un obstacle
(fig. 9.21.).
Si l’on dispose d’un théodolite en sta-
tion sur A, on implante un point E per-
mettant de contourner l’obstacle, on
mesure l’angle α = BAE et la distance
d = AE. Ensuite, en station E, on ouvre
de l’angle (200 – 2.α) depuis A pour
obtenir la direction EC sur laquelle on
Fig. 9.22. : Prolongement au-delà d’un obstacle
reporte la distance d : cela donne le
point C. Enfin en station en C, on

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ouvre de l’angle α depuis E et on obtient la direction CD (fig. 9.22.). Le triangle AEC est
isocèle.

 IMPLANTATION
DE POINTS EN PLANIMÉTRIE
Pour tout chantier, il est indispensable de disposer de points de référence en planimétrie.
Ces points permettent l’implantation des travaux et le contrôle de leur avancement. Ils
doivent être matérialisés par des bornes ou des repères durables situés à proximité
immédiate du chantier, mais hors de l’emprise des travaux. Deux points au minimum sont
nécessaires, par exemple A et B, station A et orientation sur B, de coordonnées connues :
● soit en repère général (Lambert) : on les détermine alors par les procédés classiques
de densification de canevas ou plus généralement par des cheminements appuyés sur
des points proches connus en système général (voir tome 2, chap. 2, § 1). Étant donné
le grand nombre de points présents sur notre territoire, c’est la méthode la plus
employée ;
● soit en repère local : on peut alors se fixer une base de deux points qui sert de
référence, un point A origine et un point B à une distance donnée de A. L’orientation
peut s’effectuer à la boussole pour obtenir une valeur approximative du gisement de
la direction AB.

 Par abscisses et ordonnées


Cette méthode est utilisable si l’on ne dispose que
d’un ruban en terrain régulier et à peu près hori-
zontal ou d’une équerre optique en terrain acci-
denté. À partir d’un alignement de référence AB,
on implante un point P à partir de ses coordonnées
rectangulaires dans le repère (A, x, y), l’axe des x
étant la ligne AB ; on reporte la cote xP sur AB
(point H) puis on trace la perpendiculaire à AB
Fig. 9.23. : Abscisses et ordonnées passant par H et on y reporte la cote yP , (fig. 9.23.).
On contrôle que AP2 = xP2 + yP2.

 Par rayonnement


Ce procédé est adapté aux théodolites, mécaniques ou électroniques avec ou sans IMEL.
On connaît les coordonnées polaires topographiques d’un point P dans le repère (A, x,
y), y étant un alignement AB donné.

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Les coordonnées polaires topographiques
sont, dans l’ordre, la distance horizontale Dh
= AP et l’angle α = BAP positif en sens horaire
(fig. 9.24.).
Attention : si l’on dispose des coordonnées
polaires mathématiques (Dh , θ), il faut
implanter l’angle (100 – θ) depuis l’axe y.
Si l’on ne dispose pas d’un théodolite, on
implante l’angle α par des mesures linéaires
Fig. 9.24. : Rayonnement
(§ 1.3) et on reporte la distance Dh sur l’ali-
gnement AP. Veillez à tenir compte de la déni-
velée en terrain incliné : on reporte la distance suivant la pente Dp = ( Dh + ∆H )
2 2

Si l’on dispose d’un théodolite et d’un ruban en terrain régulier et à peu près horizontal,
l’opérateur stationne le théodolite en A et positionne le zéro du cercle horizontal sur AB.
Il ouvre ensuite de l’angle α depuis B et positionne P à la distance horizontale Dh de A.
Le contrôle est effectué en calculant BP et en vérifiant cette cote sur le terrain. BP est
calculée par résolution du triangle ABP dans lequel on connaît AB, AP et α.
On réalise l’implantation directe du point P si l’on peut tendre le ruban entre A et P :
l’opérateur maintient l’origine du ruban sur le point de station par l’intermédiaire d’un
clou ou bien il le maintient au pied et aligne un aide dans la direction α. L’aide place le
point à la distance Dh de la station. Si le point P est hors d’atteinte du ruban, on peut
implanter deux points de l’alignement autour de P et s'appuyer sur ces points pour tendre
le ruban et positionner P.
Si l’on dispose d’un IMEL, l’opérateur en station en A guide un aide tenant le miroir : il
l’aligne d’abord dans la direction AP puis effectue une première lecture de la distance
station-miroir. Il en déduit la valeur à corriger pour se positionner sur le point P, déter-
miné ainsi en quelques approximations.
Il est aussi possible de réaliser cette implantation seul au moyen d’une station robotisée :
l’opérateur stationne l’appareil en A puis se déplace vers le point P. Il envoie par radio à
la station robotisée les coordonnées, rectangulaires ou polaires, du point à implanter et
l’appareil pointe automatiquement en direction de ce point. L’opérateur déplace alors un
récepteur jusqu’à ce que la station robotisée indique qu’il se situe sur le point P.

Remarque
Il arrive fréquemment que l’on connaisse les coordonnées des points à implanter et des
points de référence A et B en système général (Lambert). Dans ce cas, si l’on ne
dispose que d’un théodolite mécanique, sans fonctions de calculs de coordonnées, il est
pratique de calculer les coordonnées polaires des points à implanter : distance horizon-
tale et gisement, et de les reporter directement sur le terrain. Pour cela, il suffit de
calculer au préalable le gisement GAB et, lors de la mise en station de l’appareil en A,

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d’afficher GAB sur B (fig. 9.25.). Pour implanter un point P, on affiche GAP sur le
théodolite et on matérialise P à la distance horizontale Dh. Si les distances dépassent
200 m, il faut faire les calculs de réduction des distances (voir chap. 4, § 7).

Fig. 9.25. : Implanter avec gisement et distance

 Intersection de deux alignements


On cherche à construire le point P matérialisant l’intersection des alignements AB et CD
(fig. 9.26.). Si l’on ne dispose pas d’un théodolite, on peut utiliser le matériel suivant :

● un cordex : c’est un cordeau


permettant de laisser une trace
bleu ou rouge sur un support en
béton, en plâtre, etc. Le cordex est
tendu entre les points matériali-
sant les alignements dont on
Fig. 9.26. : Intersection laisse la trace au sol. P est à
l’intersection des deux traces ;

● des cordeaux ou des fils de fer tendus entre les points


définissant les alignements : les cordeaux sont tendus au-
dessus du sol ; l’opérateur fait coulisser un fil à plomb sur
l’un des deux cordeaux jusqu’à toucher l’autre cordeau ;
le point P cherché est matérialisé par l’extrémité du fil à
plomb. On tiendra compte de l’éventuel décalage des cor-
deaux dû à l’épaisseur des jalons (fig. 9.26.).
Si l’on dispose d’un théodolite (fig. 9.27.), on repère à
vue la zone dans laquelle se situe le point d’intersection.
Ensuite, en station sur A, l’opérateur vise le point B puis,
en abaissant la lunette du théodolite, il guide un aide dans
Fig. 9.27. : Intersection
le positionnement approximatif d’un piquet B′, ou une

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chaise d’implantation (voir § 4.1.2), au-delà du point P cherché. On affine en plantant un
clou sur le piquet dans l’alignement AB. La même opération est répétée sur un piquet A′
situé en deçà du point P. Il reste à tendre un cordeau entre les deux clous plantés pour
matérialiser l’alignement AB autour du point P. On procède de même pour l’alignement
CD.

On place un dernier piquet au niveau de l’intersection des deux cordeaux et on plante un


clou pour matérialiser le point P. Pour gagner du temps, il est possible de n’implanter que
les piquets A′ et B′ puis positionner directement le point P au théodolite sur l’alignement
A′B′.

Si le sol ne permet pas l’utilisation de piquets ni de chaises et si les points de base des
alignements sont trop éloignés pour utiliser le cordex, on plante les clous directement
dans le support, en s’appuyant sur la visée au théodolite, et l’on tend un cordex ou un
cordeau entre ces clous.

 Contrôle d’une implantation


La phase de contrôle d’une implantation est aussi importante que l’implantation elle-
même.

Pour être fiable et représentatif de la précision d’implantation, un contrôle doit porter sur
des dimensions non implantées déduites par calcul des éléments implantés.

Fig. 9.28. : Contrôles après implantation

Par exemple, si l’on implante une figure polygonale en coordonnées polaires, le premier
contrôle à effectuer est la mesure des distances entre les sommets (a-b, b-c, etc., voir
fig. 9.28.). Ceci renseigne sur la précision de l’implantation. Un deuxième contrôle
consiste en la mesure de diagonales du polygone de manière à s’assurer de l’allure

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générale de la figure implantée sur le terrain ; un contrôle complet, mais redondant,
nécessiterait un découpage en triangles et la mesure de tous les côtés de tous les triangles.
Le dernier contrôle est la position du polygone par rapport à un point de référence, si
possible non utilisé pour l’implantation ; cela permet de s’assurer qu’il n’y a pas eu
d’erreur en orientation angulaire de l’ensemble du polygone. On implante le polygone a-
b-c-d-e-f-g (fig. 9.28.) depuis A avec une visée de référence sur B et l’on contrôle depuis
le point B. En phase de contrôle, on peut voir en pointillé le minimum de mesures
linéaires à effectuer pour contrôler l’implantation (en plus des mesures des côtés a-b, b-
c, etc.).

 Exercice
Cet exercice est tiré d’une épreuve du BTS bâtiment (session de 1990).
Établir le tableau d’implantation des axes des poteaux P1, P2, P3 et P4 (fig. 9.29.) ainsi
que le tableau des contrôles à effectuer. Les points de référence sont A et B, connus en
coordonnées locales associées au chantier. On souhaite implanter directement les
poteaux depuis une station unique en A.
Les données sont les suivantes : Point x (m) y (m)
A 100,000 500,000
On en déduit GAB = 90,221 gon.
B 109,882 501,530

Fig. 9.29. : Vue en plan de l’implantation demandée

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La résolution analytique est la suivante.
Le plus simple dans ce type de problème est de procéder par changement de repère.
1 - Coordonnées de P1, P2, P3 et P4 dans le repère Point x1 (m) y1 (m)
R1 d’origine P2 et d’axe des x passant par P3 P1 —2,550 7,6100
(fig. 9.30.) : P2 0,000 0,000
P3 2,120 0,000
P4 4,670 7,660

2 - Rotation de repère : le nouveau repère R 2, dont Point x2 (m) y2 (m)


l’axe des x est parallèle à la droite AB, est obtenu P1 —0,683 7,997
par une rotation d’angle α tel que : P2 0,000 0,000
3, 00 – 2, 50 P3 2,060 —0,500
sin α = ---------------------------- donc α = 15,157 gon.
2, 12 P4 6,345 6,342

3 - Translation de repère : les axes du nouveau Point x3 (m) y3 (m)


repère R3 sont parallèles à ceux de R2, son origine P1 1,317 10,997
est au point A ; on effectue donc une translation P2 2,000 3,000
de vecteur P 2 A (– 2,00 ; – 3,00). P3 4,060 2,500
P4 8,345 9,342

La transformation en coordonnées polaires


topographiques est réalisée comme suit :
Avec les coordonnées polaires ci-après,
implantez les axes des poteaux en station-
nant un théodolite en A, zéro sur B.

Point Dh (m) Hz (gon)


P1 11,075 307,586
P2 3,606 337,432
P3 4,768 364,863
P4 12,527 346,412

Attention, la transformation brute des coor-


données rectangulaires en polaires ne donne
pas l’angle d’implantation mais l’angle Fig. 9.30. : Changements de repères
polaire α en conventions mathématiques.
L’angle d’implantation est alors 400 – α.
Si l’on désire les coordonnées des poteaux dans le repère local dans lequel sont donnés
A et B, on poursuit de la manière suivante :

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4 - Rotation de repère : pour arriver au repère R4 Point x4 (m) y4 (m)
d’axes parallèles au repère général, il faut faire P1 —0,381 11,069
une rotation d’angle β = 100 – 90,221 = 9,779 P2 1,517 3,271
gon. Attention, suivant les formules que vous uti-
P3 3,630 3,092
lisez, l’angle β sera positif ou négatif.
P4 6,817 10,509
Dans notre cas, la formule utilisée pour la pre-
mière rotation était la formule en conventions
mathématiques (α était positif) donc ici β sera
négatif : β = – 9,779 gon.
5 - Translation de repère : il reste à effectuer une Point x (m) y (m)
translation de vecteur AO pour passer dans le P1 99,619 511,069
repère local (R, x, y) dans lequel sont donnés A et P2 101,517 503,271
B. On obtient alors les coordonnées finales de P1,
P3 103,630 503,092
P2, P3 et P4 (voir tableau ci-contre). Ces points
P4 106,817 510,509
peuvent donc être implantés en coordonnées rec-
tangulaires.
Si l’on désire implanter en coordonnées polaires, Point Dh(m) G(API)(gon)
on peut enfin transformer les coordonnées rectan- P1 11,075 397,807
gulaires en distance horizontale et gisement.
P2 3,606 27,653
L’implantation se fera alors ainsi : en station au
P3 4,768 55,084
point A, l’opérateur affiche GAB = 90,221 gon sur
le point B et implante directement les longueurs et P4 12,527 36,633
angles ci-contre.
Les longueurs sont données au millimètre près
puisque cela correspond à la précision des données que sont les coordonnées de A et B.
Il est utile de connaître la précision angulaire nécessaire pour obtenir la précision du
millimètre en implantation. Ceci est essentiellement fonction des portées des visées.
Dans cet exemple, un écart angulaire de ± 0,005 mgon sur la portée maximale 12,5 m
correspond à une erreur de ± 1mm.
Le contrôle de l’implantation est effectué comme suit.
Pour cette phase, il est préférable d’avoir effectué les calculs jusqu’aux coordonnées dans
le repère R puisque cela permet de calculer facilement les distances de chaque point
implanté au point B, ce qui constitue une bonne vérification de la position des points P1,
P2, P3 et P4 par rapport à AB. Ci-dessous sont indiquées les cotes à vérifier sur le terrain :
en italique les vérifications minimales, sinon les vérifications redondantes.

P1P2 = 8,026 m P1P3 = 8,929 m P1P4 = 7,220 m P2P3 = 2,1200 m P2P4 = 8,971 m
P3P4 = 8,073 m BP1 = 14,012 m BP2 = 8,544 m BP3 = 6,444 m BP4 = 9,488 m

La précision espérée sur cette implantation est la suivante : ce calcul est destiné à
donner un ordre de grandeur de la précision que l’opérateur peut obtenir sur les points

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implantés de manière à pouvoir évaluer si les écarts entre valeurs théoriques et valeurs
mesurées sur le terrain sont acceptables. L’écart type en positionnement planimétrique
sur chaque point peut s’exprimer comme suit : σ P = ( Dh ⋅ σ Hz ) + ( σ Dh ) .
2 2

● Si l’on considère que l’opérateur implante avec un théodolite mécanique T06 (σHz
≈ ± 1 cgon) et un ruban de 30 m de classe III (σDh = ± 4,7 mm), on obtient sur la portée
la plus longue σP = ± 5,1 mm, soit une tolérance de ± 1,4 cm.
● Si l’on considère que l’opérateur implante avec un théodolite mécanique T16 (σHz
≈ ± 1 mgon) et un ruban de 30 m de classe II (σDh = ± 2,3 mm), on obtient sur la portée
la plus longue σP = ± 2,3 mm, soit une tolérance de ± 6 mm.

Résolution graphique

L’environnement de travail est le suivant (case de dialogue CONTROLE DES


UNITES du menu FORMAT) : unités décimales avec trois chiffres après la
virgule, angles en grades avec trois chiffres après la virgule, sens de rotation
horaire, zéro au nord.
Plusieurs solutions sont possibles. Celle
exposée ci-après permet de dessiner directe-
ment en repère général.
Dessin du segment AB : LIGNE↵ du point
100,500↵ au point 109.882,501.53↵
Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.7X↵
pour voir l’ensemble du dessin.
SCU↵ OBjet↵, cliquez sur la ligne AB vers
le point A. AutoCAD passe dans le repère
R3 (fig. 9.30.).
Point d’axe du poteau P2 : POINT↵ 2,3↵
Fig. 9.31. : Construction graphique
Construction du point d’axe du poteau P3 :
LIGNE↵ du point P2 (NODal de...) au point
@0,-0.5↵ au point @5,0↵. Cercle↵ de centre P2 et de rayon 2.12↵ : le point P3 est à
l’intersection de la dernière ligne tracée et du cercle : POINT↵ INTersection de...
(fig. 9.31.)
Effacez les traits de construction: E↵ sélectionnez les deux droites et le cercle puis
validez.
SCU↵ 3points↵ : origine en P2 (NODal de..), point sur l’axe des x en P3 (NODal de..),
point dans la zone positive des y, cliquez vers le haut de l’écran. AutoCAD passe dans le
repère R1 (fig. 9.30.).

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Point d’axe des poteaux P1 et P4 : POINT↵ -2.55,7.61↵ et POINT↵ 4.67,7.66↵
Retour au SCU général pour obtenir les coordonnées des axes des poteaux : SCU↵↵
Coordonnées des poteaux : pour chaque point d’axe, ID↵ NODal de…
Lecture directe du tableau d’implantation: LIGNE↵ de A vers chaque poteau (EXTrémité
de... à NODal de...). LISTE↵ puis cliquez sur les quatre droites et notez la longueur (Dh)
et l’angle dans le plan XY (gisement).

 IMPLANTATION
DE REPÈRES ALTIMÉTRIQUES
Sur un chantier, des repères altimétriques sont indispensables. Ils sont implantés par des
nivellements rattachés au réseau NPF (voir chap. 2 , § 1.5). On place ainsi sur le chantier
plusieurs bornes ou repères de nivellement qui doivent être répartis sur l’emprise du
chantier et positionnés de sorte qu’ils restent en place pendant la durée des travaux. Le
plus simple est de niveler les points qui servent aussi de référence en planimétrie. En
théorie, un seul repère de nivellement est nécessaire ; dans la pratique, il est préférable
d’en implanter plusieurs.

 Pose d’un trait de niveau


Les repères de nivellement ser-
vent d’origine à des chemine-
ments courts ou à des visées
directes permettant de placer
des repères d’altitude en cotes
entières appelés traits de niveau.
On les réalise au cordex sur des
murs existants, des piquets, etc.
Par exemple, pour réaliser
l’implantation du trait de niveau
110,00 m sur un mur existant
(fig. 9.32.), on stationne le
niveau à mi-distance entre le
mur et le repère altimétrique A
Fig. 9.32. : Pose d’un trait de niveau
le plus proche. On vise une mire
en A et l’on en déduit l’altitude
du plan de visée :
Hplan de visée = HA + Lmire

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Ici, HP = 107,94 + 1,78 = 109,72 m. L’opérateur vise ensuite le mur sur lequel un aide
déplace un mètre de poche jusqu’à ce que l’opérateur lise la graduation 28 cm (110 –
109,72) sur le mètre. L’aide place alors un trait sur le mur. On répète la dernière opération
plus loin et l’on joint les deux repères au cordex pour obtenir le trait de niveau.

 Nivellement de chaises d’implantation ou de piquets


Il est intéressant de disposer sur
tous les piquets un trait de
niveau et de régler les chaises à
la même altitude pour éviter
ainsi les erreurs dans les reports
de distance dues aux diffé-
rences d’altitude.
Les piquets (ou les chaises)
étant en général sous le plan de
visée, on ne peut pas y poser
facilement un mètre de poche
(comme sur le mur, de la figure
Fig. 9.33. : Nivellement de chaises ou de piquets
9.32.). On nivelle donc le
sommet du piquet par un nivel-
lement par rayonnement avec
visée arrière sur un point de référence du chantier et l’on reporte au mètre de poche le
trait de niveau sur le piquet ; s’il s’agit d’une chaise, on répète cette opération pour les
deux piquets et l’on cloue la latte horizontale de la chaise.
Par exemple, sur la figure 9.33., le repère A est à l’altitude HA = 107,94 m ; on place une
mire sur A (LA = 1,78 m) puis sur le piquet P1 (LP1 = 1,66 m). L’altitude de la tête du
piquet est donc HP1 = 107,94 + (1,78 – 1,66) = 108,06 m. On désire placer les chaises à
l’altitude 108,00 m. On trace donc un trait de niveau situé à 6 cm sous la tête du piquet.
Après avoir fait la même chose pour l’autre piquet, on fixe la latte horizontale de la
chaise.

 Utilisation des appareils laser


Un laser émet un faisceau lumineux qui se disperse très peu : le diamètre du faisceau
lumineux émis est de l’ordre du millimètre à 100 m, et permet donc de matérialiser un
axe (laser fixe) ou un plan (laser tournant). En projetant l’émission du laser fixe sur un
obstacle, on obtient un point d’un alignement. En projetant l’émission du laser tournant
sur un mur, on obtient un trait de niveau ; on peut aussi incliner le laser pour obtenir des
lignes de pente donnée jusqu’à des contrôles de verticalité. Après avoir déterminé l’alti-
tude de la station de l’appareil, on peut l’utiliser pour remplacer le trait de niveau ou pour
matérialiser un alignement. Les opérations de nivellement peuvent alors être réalisées par
un seul opérateur. Ces appareils sont décrits plus en détail au chapitre 7, paragraphe 4.

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 IMPLANTATION D’UN BÂTIMENT

 Bâtiments courants


Il s’agit des bâtiments de petites et moyennes dimensions (villas, petits immeubles, etc.)
généralement fondés superficiellement, c’est-à-dire à de faibles profondeurs par rapport
au dernier niveau excavé.

 Piquetage de l’emprise des terrassements


On matérialise cette emprise par
les limites extérieures des terrasse-
ments, axes AA′, BB′, CC′, etc. de
la figure 9.34., les piquets étant
placés en dehors de la zone à ter-
rasser.
Pratiquement, le piquetage est réa-
lisé par les méthodes traitées aux
paragraphes 1 et 2 en s’appuyant
sur des repères connus ou sur les
bâtiments voisins, ou encore sur
les constructions du domaine
public. Lors de l’exécution des ter-
rassements, on contrôle la progres-
Fig. 9.34. : Piguetage d’un terrassement sion par nivellement régulier du
fond de fouilles en s’appuyant sur
un repère de nivellement.

 Positionnement des chaises d’implantation


Une chaise d’implantation (fig. 9.35.) est consti-
tuée d’une latte horizontale fixée à deux piquets.
La face supérieure de la latte horizontale est posi-
tionnée à une altitude donnée (trait de niveau) et
on y plante des clous qui matérialisent les axes de
la construction. Les chaises sont donc placées
autour de la construction, en retrait, de manière à
ne pas gêner les travaux (fig. 9.36.). De plus, il
Fig. 9.35. : Chaise d’implantation faut veiller à régler les lattes de chaque chaise
d’un même axe à la même altitude. Ces altitudes
sont décalées de quelques centimètres (5 cm par
exemple) d’une paire de chaise à l’autre pour éviter les interférences entre cordeaux.

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Les chaises matérialisent en
général l’axe longitudinal du bâti-
ment, l’axe des fondations ou des
murs à implanter (fig. 9.36.).
Elles sont plantées en retrait de la
zone de travaux (1 à 2 m) et les
cordeaux ou fils de fer tendus
entre les chaises représentent les
axes à implanter (fig. 9.36. et
9.37.).
Le positionnement des chaises est
réalisé comme suit : dans le
Fig. 9.36. : Position des chaises d’implantation
repère local associé au chantier,
souvent une simple ligne de base
ou un ouvrage existant, l’opéra-
teur calcule la position de deux points d’axe qu’il reporte sur le terrain. Par exemple les
points D et E (fig. 9.36.) placés à partir de la ligne de base AB en prenant les cotes sur le
plan d’implantation du bâtiment. Les autres axes sont construits par jalonnement (aligne-
ments, perpendiculaires, parallèles, etc.) à partir de l’axe DE. Il en déduit la position des
chaises en prolongeant les alignements.

 Report des points d’axe en fond de fouilles

Fig. 9.37. : Report de points d’axe en fond de fouilles

Les points d’axe sont reportés au sol sur le béton de propreté en fixant un fil à plomb à
l’un des cordeaux. Les points d’intersection des axes sont obtenus de même en faisant
coulisser le fil à plomb attaché à un cordeau jusqu’à ce qu’il touche un cordeau perpen-
diculaire (fig. 9.37.).

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 Exemple d’implantation
Le plan de masse de la construction
(fig. 9.38.) précise le retrait d1 du bâti-
ment par rapport à l’alignement public
(route) ; d1 doit être supérieur à une
valeur minimale fixée par les services
publics. Le plan de masse précise aussi
la distance d2 à la limite de propriété
voisine ; d2 est, elle aussi, supérieure à
une valeur minimale. Il fixe en outre
l’orientation du bâtiment par l’angle α
entre son axe longitudinal et l’aligne-
Fig. 9.38. : Exemple général ment public servant de référence.

Plusieurs méthodes sont possibles :

1 - Sur un terrain régulier et à peu près horizontal, construisez avec un ruban et des jalons
l’alignement DH parallèle à la limite de propriété à la distance d2. Construisez l’aligne-
ment AH parallèle à l’alignement public à la distance d1, puis déduisez en le point H
d’intersection de ces alignements. Reportez la distance h.sinα depuis H vers le point A
et la distance h.cosα vers le point D. Construisez ensuite l’alignement BA en implantant
l’angle α depuis l’alignement AH (voir § 1.3). BC et CD sont enfin parallèles à AD et
AB à des distances L et h.

2 - En terrain plus accidenté il est pré-


férable de procéder avec un ruban et
une équerre optique : calculez les coor-
données rectangulaires des points A, B,
C et D dans le repère (S,x,y) (fig. 9.39.)
et implantez ces points par abscisses et
ordonnées (voir § 2.1).
Il faut d’abord positionner S à partir de
la borne B :
DSB = d2 + h.sinα – d1.cotanα.
Fig. 9.39. : Repère local d’implantation
Les coordonnées des points à implanter
sont les suivantes :
A (– d1.cotan α ; d1)
B (– d1.cotan α – L.cosα ; d1 + L.sinα)
C (– d2 – L.cosα ; d1 + h.cosα + L.sinα)
D (– d2 ; d1 + h.cosα)

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3 - En terrain très accidenté, il vaut mieux utiliser un théodolite et un ruban ou un
distancemètre: à partir des coordonnées de A, B, C et D dans le repère (S,x,y), implanter
en coordonnées polaires depuis une station en S, référence en B.

Remarque
Si le terrain présente des dénivelées importantes par rapport aux distances horizontales
à implanter, il faut en tenir compte dans les distances à reporter : pour cela, on reporte
la distance suivant la pente Dp = ( Dh ) + ( ∆H ) , la dénivelée ∆H étant mesurée par
2 2

nivellement direct ou indirect (voir les chapitres 5 et 6).


Dans tous les cas, il faut contrôler les cotes extérieures du bâtiment et les diagonales.

 Bâtiments sur fondations spéciales, ouvrages d’art


La précision nécessaire à l’implantation des fondations de ce type d’ouvrage (fondations
profondes ou semi-profondes, certaines fondations du type micro pieux nécessitant des
précisions de l’ordre du millimètre...) oblige à utiliser essentiellement le théodolite,
d’autant que ce type de chantier est toujours de grande étendue. Une station totale est
alors recommandée. L’implantation s’effectue par rayonnement depuis un micro canevas
de stations déterminées en repère général ou local. Les points à implanter sont calculés
dans le repère utilisé pour le chantier à partir des indications des plans d’exécution. Les
précisions à respecter sont de l’ordre de ± 1 à ± 2 cm en planimétrie et de ± 1 cm en
altimétrie. L’exercice du paragraphe 2.5 est représentatif de ce type d’implantation.

 Bâtiments de grande hauteur


Les problèmes spécifiques à ce type de bâtiments sont le report de repères dans les étages
(altimétrie et planimétrie). En effet, pour un bâtiment de hauteur moyenne, on peut se
contenter d’utiliser les axes (ou les nus extérieurs) des éléments porteurs de l’étage
inférieur et de les reporter par de simples mesures au mètre de poche sur le plancher de
l’étage supérieur. Pour de très grandes hauteurs (au-delà de la dizaine d’étages), le cumul
des erreurs de report à chaque niveau peut entraîner des décalages trop importants en fin
d’ouvrage, décalages généralement plus nuisibles du point de vue esthétique que du point
de vue de la résistance de l’ouvrage.

 Report de repères planimétriques en étages


Parmi les solutions possibles, citons les suivantes :
1 - Translation des repères planimétriques de l’étage inférieur vers l’étage supérieur. Il
faut ménager des trémies de 20 cm × 20 cm à la verticale des points de repère. Ces
derniers sont au minimum au nombre de deux afin de disposer d’une base d’implantation
complète à l’étage supérieur. On stationne ensuite un théodolite sur le point de référence
à l’étage inférieur (point A, fig. 9.40.) ; pour être plus précis, il faut reprendre à chaque

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fois la référence au rez-de-chaussée, ce qui oblige à laisser les trémies jusqu’au dernier
étage. Ensuite, au moyen d’un oculaire coudé, on vise au zénith pour guider un aide qui
positionne une plaque sur la trémie supérieure. On peut aussi stationner à l’étage supé-
rieur à la verticale du point de l’étage inférieur en s’aidant du plomb optique et posi-
tionner ensuite une plaque sur la trémie (point B, fig. 9.40.). On y grave la position du
repère. Notez que le plomb optique doit être parfaitement réglé (voir chap. 3, § 2.3.3).

Fig. 9.40. : Report de points de repère en étage

Le repérage altimétrique peut être réalisé par mesures linéaires, au ruban, depuis les
étages inférieurs. Il est également possible de contrôler l’altitude d’un plancher par des
visées de nivellement indirect depuis des stations extérieures au bâtiment (voir chap. 3,
§ 7.4).

2 - Utilisation d’une lunette nadiro-zénithale (lunette


Wild ZNL) : c’est une lunette d’aplomb rigide, précise et
résistante qui permet de faire des visées vers le haut ou
vers le bas par simple retournement de la lunette qui se
monte en centrage forcé dans une embase Wild. Le calage
des lignes de visée est effectué par une seule nivelle
double face ; la face supérieure et la face inférieure de la
nivelle sont incurvées. La précision obtenue avec deux
visées diamétralement opposées est de l’ordre de 1 mm à
Doc Leica : Lunette ZNL 30 m pour le modèle à nivelle tubulaire et de 0,5 mm à
100 m avec les modèles automatiques ZL (lunette seule-
ment zénithale) ou NL (lunette seulement nadirale). Après
utilisation de cette lunette, il est possible de positionner un théodolite sur la même
embase (centrage forcé assurant une remise en position au 1/100 de millimètre près).

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3 - Utilisation d’un fil à plomb de grande longueur dont l’extrémité baigne dans un bain
d’huile pour le stabiliser. La méthode, apparemment simple, est difficile à mettre en
œuvre en pratique (surtout s’il y a du vent). Un autre procédé équivalent, plus précis et
surtout plus facile à mettre en œuvre, est l’utilisation d’un fil à flotteur (fil en acier
travaillant sous tension constante et fixé à un flotteur immergé dans un bain de mercure ;
il se monte sur un trépied de théodolite). Cet appareil permet d’obtenir une très grande
précision : 0,08 mm sur 27 m, mesuré par l’IGN dans une cage d’escalier ; il est toutefois
également sensible au vent.

 Verticalité des façades


Les appareils laser (voir chap. 7, § 4) peuvent être utilisés pour régler et contrôler la
verticalité des éléments porteurs lors de la construction. Il est par exemple possible de
positionner un laser fixe sur un mur ou près d’un mur porteur du rez-de-chaussée, décalé
d’une valeur d du nu extérieur de ce mur. On place une première cible sur un nu extérieur
du premier étage pour contrôler le point de passage du laser. On place enfin une cible
décalée de la même valeur d sur un porteur en étage ou sur un coffrage, pour l’aligner. La
grande portée du laser et la faible dispersion de son faisceau permettent de travailler
jusqu’à de très grandes hauteurs.

 Piquetage de pentes


L’implantation d’une pente donnée, par exemple une voie d’accès, peut être réalisée de
plusieurs manières.

1 - À l’aide d’un niveau et une mire : si la longueur de l’ouvrage ne dépasse pas 100 m,
on peut piqueter les points d’axe d’une pente à partir d’une seule station d’un niveau. Ces
points d’axe sont déjà placés en planimétrie. Si la pente à implanter est une ligne droite,
on stationne le niveau dans son axe et on place les piquets en les alignant grâce au niveau
et à la mire.

Fig. 9.41. : Piquetage d’une pente au niveau

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L’opérateur stationne un point quelconque en tête d’alignement (fig. 9.41.). L’aide posi-
tionne le premier piquet P1 de la pente par nivellement direct à partir du repère R : HP1
= HR + LR – LP1. HP1 étant connue, l’aide doit enfoncer un piquet jusqu’à ce que l’opéra-
teur lise la cote LP1 sur la mire ou bien placer un trait de niveau sur le piquet. Le
deuxième piquet P2 étant à la distance d1 de P1, le sommet de ce piquet doit être à
l’altitude suivante :
HP2 = HP1 + p . d1 , pour une pente donnée de p % avec p algébrique.
Par convention, une valeur de p négative représente une descente et une valeur positive
une rampe (montée). Par exemple : p = – 4% ; P2 est à 50 m de P1 à une altitude de
105,23 m ; l’altitude de P2 sera : 105,23 – 0,04.50 = 103,23 m.
On procède de même pour chaque piquet d’axe de la pente.
d représente l’abscisse curviligne horizontale, c’est-à-dire la distance en projection hori-
zontale entre points d’axe en suivant la courbe joignant ces points. Par exemple, dans un
virage de rayon de courbure R, la distance d ne représente pas la corde mais l’arc de
longueur R.αradian pour un angle au centre αradian.
Attention ! la distance d1 est généralement mesurée suivant la pente, notée Dp. Si la pente
est faible ou si d1 est courte, on peut assimiler la distance horizontale Dh à la distance
suivant la pente. Vérifiez que l’erreur commise dans l’exemple numérique précédent
serait de l’ordre de 4 cm sur la distance et inférieure à 2 mm sur la dénivelée.
Si l’on estime qu’on ne peut pas négliger l’écart entre Dp et Dh, il faut effectuer le calcul
suivant : une pente p fait un angle i avec l’horizontale tel que p = tan i. Donc si l’on
mesure la distance suivant la pente Dp, la distance horizontale est
Dh = Dp . cos(arctan p) et l’altitude du point P2 est HP2 = HP1 + p.Dh.
2 - À l’aide d’un théodolite : une
pente p donne un angle de site i tel
que p = tan i. L’angle zénithal à posi-
tionner sur le cercle vertical du théo-
dolite est alors :
V = 100 – arctan p.
L’opérateur mesure la hauteur des
tourillons ht en station sur le premier
point de la pente et guide un aide qui
positionne les autres piquets de sorte
que la lecture sur la mire soit égale à
Fig. 9.42. : Piguetage d’une pente au théodolite ht sur chaque point de la pente
(fig. 9.42.).
3 - À l’aide d’un appareil laser : on utilise par exemple un laser tournant décrivant un
plan horizontal ou un plan incliné de la pente p. Le principe est identique au niveau, à

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savoir que le piquetage peut être fait par une seule personne disposant par exemple d’une
mire avec un capteur de position du faisceau laser.

 RACCORDEMENTS CIRCULAIRES
Les raccordements circulaires se trouvent principalement dans les projets routiers mais
également dans les bâtiments courants, pour l’implantation de voiles courbes par
exemple ; les exemples choisis sont toutefois essentiellement issus des raccordements
routiers. La topométrie routière et ses spécificités sont traitées au paragraphe 6.

 Raccordements circulaires simples


Un raccordement circulaire simple est un
arc de cercle TT′ tangent à deux aligne-
ments droits ST et ST′ (fig. 9.44.). Le point
S est le sommet du raccordement ; il est
l’intersection des deux alignements droits.
Les alignements étant connus, le point S
ainsi que l’angle γ sont connus. T et T′ sont
les points de tangence. Deux cas de figure
peuvent se présenter :
● soit le rayon R de raccordement est
Fig. 9.44. : Raccordement circulaire
connu : il est choisi lors du projet et
dépend de la catégorie de la route (voir
§ 6.1) ;
● soit on impose un point de passage P pour ce raccordement, le franchissement d’un
obstacle, rivière ou chemin de fer par exemple ; ce cas de figure a été traité de manière
théorique au chapitre 5 du tome 2, paragraphe 3.5 et au chapitre 4 du tome 2,
paragraphe 5.6. Le rayon R est alors calculé de sorte que le raccordement passe par P.
Dans le cas le plus courant, R est connu. Les alignements ST et ST′ étant aussi connus,
on construit le point S d’intersection et l’on reporte les distances horizontales calculées
ST et ST′ ; on procède ensuite au piquetage de plusieurs points de l’arc (voir § 5.4)

ST = ST′ = R ⋅ cotan ( γ / 2 )
R
SO = ---------------------
sin ( γ / 2 )

Si le centre O du cercle est accessible, on peut, le stationner et piqueter l’arc de cercle.

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Si l’on ne peut pas construire le point S,
non accessible, en raison de la présence
d’un obstacle par exemple, on peut pro-
céder ainsi (fig. 9.45.) : positionner les
points A et B sur les alignements ST et ST′
de façon que le segment AB soit mesu-
rable. Mesurer les angles α et β ainsi que
la distance AB. Il reste à résoudre le
triangle ASB et à en déduire les distances
SA et SB. ainsi que l’angle γ entre les deux
alignements :
Fig. 9.45. : Sommet S inaccessible
γ = 200 − α − β.
On implante enfin T et T’ à partir de A et
B et des distances suivantes :

AT = ST – SA
BT′ = ST′ – SB
α+β
Avec : DST = DST’ = --------------------- = R . tan  -------------
R
avec
tan ( γ /2 )  2 

Application
Soit un raccordement simple Station Pt. visé HzCG (gon) HzCD (gon) Dh (m)
de rayon R = 208,66 m entre
A B 15,332 215,333 271,06
deux alignements droits ST et
T 147,049 347,049
ST’ (fig. 9.45.). Le sommet S
B T’ 87,145 287,146
est inaccessible. Un opéra-
teur stationne un théodolite A 205,616 5,616 271,08
en deux points A et B des ali-
gnements et effectue les me-
sures du tableau ci-dessus.
Calculez les distances d’implantation des points de tangence T et T′.

Réponse
● Angle en A : BAT = [ (147,049 – 15,332) + (347,049 – 215,333) ]/2 = 131,717 gon ;
d’où l’angle α = 200 – 131,717 = 68,283 gon.
● Angle en B : T′BA = [ (205,616 – 87,145) + (5,616 – 287,146) + 400 ] /2
= 118,471 gon ; d’où l’angle β = 200 – 118,471 = 81,529 gon.
● Résolution du triangle ABS : γ = 200 − α − β = 50,188 gon ; AB = 271,07 m ;
SA = 366,24 m ; SB = 335,76 m. ST = ST′ =208,66 . cot(50,188 / 2) = 501,65 m ;
donc DAT = 135,38 m et DBT = 165,86 m.

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 Raccordements circulaires composés
Le raccordement est constitué de
deux arcs de cercles consécutifs, tan-
gents entre eux et dont les centres de
courbure sont situés du même coté
(fig. 9.46.).
On peut écrire :
α1 + α2 + γ = 200
d1 = R1 . tan(α 1 /2)
d2 = R2 . tan(α2 /2)

SS 1 S1 S2 SS 2
------------- = ----------
- = -------------
sin α 2 sin γ sin α 1
Fig. 9.46. : Raccordement circulaire double
S1S2 = d1 + d2
ST1 = SS1 + d1
ST2 = SS2 + d2
T1T22 = ST12 + ST22 – 2.ST1.ST2.cos γ
L Arc TT1 = R1 .α1 .π /200 si α1 est en gon.
L Arc TT2 = R2 .α2 .π /200 si α2 est en gon.
Plusieurs types de calculs sont menés suivant les données dont l’opérateur dispose. Les
deux cas les plus courants sont envisagés ci-après (fig. 9.46.).

 R1 et R2 , ST1 , (ou ST2 ) et γ sont connus


On utilise une construction intermédiaire (fig. 9.47.), à savoir le prolongement du cercle
de centre O1 et de rayon R1 et la construction de S’T’ parallèle à ST2. On peut écrire :
O1 T′ = R1 = O1 H + HH′ + H′T′ O1 H = (R1 – R2).cos α2
HH′ = R2 H′T′ = SS′ . sin γ
SS′ = R1.cot(γ /2) – ST1
Donc : R1 = (R1 – R2).cos α2 + R2 + [R1.cot(γ /2) – ST1 ].sin γ
Par ailleurs : 1– cot(γ/2).sin γ = – cos γ

ST 1 ⋅ sin γ – R 1 ⋅ cos γ – R 2
On en déduit que : cos α 2 = -----------------------------------------------------------
-
R1 – R2

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Fig. 9.47. : Calcul du raccordement circulaire double

ST 2 ⋅ sin γ – R 2 ⋅ cos γ – R 1
Et, par analogie : cos α 1 = -----------------------------------------------------------
-
R2 – R1

On vérifiera que α1 + α2 + γ = 200 gon.


La distance d’implantation est :

ST2 = S′T′ – S′P – T2H′ = R1.cot(γ /2) – [R1. cot(γ /2) – ST1 ].cos γ – (R1 – R2). sin α2 .

Finalement : ST2 = R1.sin γ + ST1 .cos γ – (R1 – R2).sin α2


On peut enfin contrôler que : ST1 = R2.sin γ + ST2 .cos γ – (R2 – R1).sin α1

Ces formules ne sont valables que dans le cas de figure étudié. Elles devront être re-
démontrées à l’aide du même principe pour des configurations différentes.

 R1 (ou R2), ST1 , ST2 et γ sont connus

En reprenant les équations démontrées au paragraphe 5.2.1 ci-avant, on écrit :

[ R 1 ⋅ cot ( γ /2 ) – ST 1 ] sin γ 
R 1 – R 2 = ------------------------------------------------------------- 
1 – cos α 2  1 – cos α R 1 ( 1 + cos γ ) – ST 1 ⋅ sin γ
⇒ -----------------------2 = ---------------------------------------------------------------
-
R 1 ⋅ sin γ + ST 1 ⋅ cos γ – ST 2  sin α 2 R 1 ⋅ sin γ + ST 1 ⋅ cos γ – ST 2
R 1 – R 2 = ---------------------------------------------------------------- 
sin α 2

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ST 2 – R 1 ⋅ sin γ – ST 1 ⋅ cos γ
α2 étant calculé, on peut en déduire R2 : R 2 = R 1 + ---------------------------------------------------------------
sin α 2

1 – cos α α
Par analogie, on obtient les équations de calcul de α1 et R1 avec --------------------- = tan  --- :
sin α  2
R 2 ( 1 + cos γ ) – ST 2 ⋅ sin γ ST 1 – R 2 ⋅ sin γ – ST 2 ⋅ cos γ
tan ( α 1 /2 ) = ---------------------------------------------------------------
- et R 1 = R 2 + --------------------------------------------------------------- .
R 2 ⋅ sin γ + ST 2 ⋅ cos γ – ST 1 sin α 1

 Raccordement circulaire triple


Le principe des calculs reste le même : comme dans le cas précédent, on procède par
décomposition de la figure générale. Les données sont les suivantes :
● soit les trois rayons R1 , R2 et R3 , deux des angles α1 , α2 ou α3 et une tangente ST1 ,
ST2 ou ST3 ;
● soit les trois rayons R1 , R2 et R3 , un des angles α1 , α2 ou α3 et deux tangentes ST1 ,
ST2 ou ST3 ;
● soit deux des trois rayons R1 , R2 ou R3 , deux des angles α1 , α2 ou α3 et deux tangentes
ST1 , ST2 ou ST3.

 Exercice
Cet exercice est extrait d’une
l'épreuve du BTS travaux publics
(session 1993).
Les données sont les suivantes
(fig. 9.48.) :
γ = 82,6480 gon
I1 (58,612 m ; 543,234 m)
I2 (489,598 m ; 512,769 m)
R1 = 714,250 m
α1 = 48,2590 gon
Calculez le rayon R2 , l’angle α2
ainsi que les distances d’implanta-
tion I1 -T1 et I2 -T2.
Donnez les coordonnées des
points dans le repère local dans Fig. 9.48. : Exercice de raccordement double
lequel sont exprimés I1 et I2.

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Résolution analytique
Dans le triangle SI1I2, 200 − γ + α1 + α2 = 200 gon, donc α2 = γ − α1 = 34,3890 gon.
R2 = I2T2.cotan(α2 /2)I2T2 = I2T = I1 I2 – I1 T et I1 T = R1.tan(α1 /2)
R2 = [I1 I2 – R1.tan(α1 /2)] . cotan(α2 /2) = 533,086 m
I1T1 = R1.tan(α1 /2) = 284,474 m
I2T2 = R2.tan(α2 /2) = 147,588 m
Les coordonnées des points sont obtenues à partir du gisement GI1I2 = 104,4926 gon.
On calcule T à partir de I1 (ou I2) avec GI1I2 et I1T = 284,474 m (ou I2T = 147,588 m).
On calcule T1 à partir de I1 avec GI1T1 = GI1I2 – α1 + 200 = 256,2336 gon. On calcule
T2 à partir de I2 avec GI2T2 = GI2I1 + α2 – 200 = 138,8816 gon. On calcule O1 à partir de
T1 avec GT1O1 = GT1I1 + 100 = 156,2336 gon. On calcule O2 à partir de T2 avec GT2O2
= GT2I2 – 100 = 238,8816 gon. Les résultats sont les suivants :
O1 (292,015 m ; –189,297 m) ; O2 ( 304,789 m ; – 8,583m) ; T (342,378 m ; 523,176 m)
T1 (–161,243 m ; 362,709 m) ; T2 ( 610,505 m ; 428,130 m) ; S (236,925 m ; 689,649 m)

Résolution graphique
L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe 2.5.
Dessin du segment I1 I2 : LIGNE↵ du point
58.612,543.234↵ au point 489.598,512.769↵. SCU↵
OBjet↵ Dernier↵ (changement de repère).
Ligne I1 S: LIGNE↵ du point I1 (EXTrémité de...) au
point @500<-348.259↵
Ligne I2 S : COPIER↵ la ligne précédente vers un point
quelconque, ROTATION↵ de cette ligne autour de son
EXTrémité d’un angle de 82.648↵. DEPLACER↵ cette
ligne de son EXTrémité vers le point I2 (EXTrémité
de...).

Fig. 9.49. Cercle de centre O1 : CERCLE↵ TTR↵, première zone


de tangence sur la ligne I1 I2, deuxième zone sur la ligne
I1 S et rayon de 714.25↵. PROLONGER↵ la ligne I1 S
jusqu’au cercle pour obtenir T1. Cercle de centre I2 et de rayon I2 T puis prolonger la ligne
I2 S jusqu’à ce cercle pour obtenir T2.
Construction de O2 : LIGNE↵ d’un point quelconque PERpendiculaire à ST2. DEPLA-
CER↵ cette ligne de son EXTrémité vers le point T2 (INTersection de...). AJUSTER↵ ou
PROLONGER↵ au seuil TO1 pour obtenir O2.
Lire les coordonnées et distances avec ID↵ (identité point) et DISTANCE↵ ou LISTE↵

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 Raccordements circulaires à inflexion
On utilise aussi le terme de raccordement circulaire renversé.

 Raccordement entre deux alignements parallèles


Un raccordement à inflexion entre
deux alignements parallèles pré-
sente un point d’inflexion : point T,
fig. 9.50.
Les données sont : (e, R1 et R2) ou
bien (e, R1 et α).
On peut écrire :
θ = 200 - α
T1 T = 2 . R1 . sin(α /2)
T2 T = 2 . R2 . sin(α /2)
TP1 = T1 P1 = R1.tan(α /2)
Fig. 9.50. : Raccordement à inflexion
TP2 = T2 P2 = R2.tan(α /2) entre alignements parallèles
T1 T2 = e / sin(α /2)
L = e . cotan (α /2)
R2 – ( e – R1 ) R1 + R2 – e
Dans le triangle O1 O2 H, on peut écrire : cos α = ------------------------------
- = -------------------------- .
R1 + R2 R1 + R2

e
Suivant les données du problème, on peut aussi utiliser la relation : R 2 = --------------------- – R 1
1 – cos α

 Raccordement entre deux alignements quelconques


Les deux alignements à raccorder font entre eux un angle quelconque (fig. 9.51.).
Les données du problème sont : ST1 ou ST2, R1, R2 ,et γ.
On peut écrire : T1 T = 2 . R1 . sin(α1 /2) T2 T = 2 . R2 . sin(α2 /2)
TP1 =T1 P1 = R1.tan(α1 /2) TP2 =T2 P2 =R2.tan(α1 /2)
On construit (fig. 9.51.) la perpendiculaire à O2T2 passant par O1 et la perpendiculaire à
ST2 passant par T1. Dans le triangle O1 IT1, on peut écrire :
α 2 = α1 + γ

KO R 2 – KT 2
De même, dans le triangle O1 O2 K, on peut écrire : cosα2 = ------------2- = ---------------------
-.
O1 O2 R1 + R2

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Fig. 9.51. : Raccordement circulaire à inflexion entre alignements sécants

R 2 – ST 1 ⋅ sin γ + R 1 ⋅ cos γ
Or KT2 = JH = ST1.sinγ – R1.cosγ donc : cosα2 = ------------------------------------------------------------
R1 + R2
R 1 – ST 2 ⋅ sin γ + R 2 ⋅ cos γ
Par analogie, on obtient : cosα1 = ------------------------------------------------------------
R1 + R2

Dans le triangle SJT1, on peut écrire : ST2 = SJ – JT2 = ST1.cos γ – (O1 K – O1 H).

Donc, comme O1 K – O1 H = (R1 + R2).sin α2 – R1.sinγ, on obtient finalement :

ST2 = ST1.cos γ – (R1 + R2).sin α2 + R1.sin γ

 Raccordements circulaires renversés

Les raccordements circulaires renversés sont composés de deux raccordements circu-


laires simples consécutifs avec une longueur minimale d’alignement droit pour passer
d’un raccordement à l’autre, longueur imposée par les règlements 1.

En général les distance entre sommets S1 et S2 sont connues ainsi que les angles des
alignements γ1 et γ2 (fig. 9.52.). On choisit d’abord une valeur pour R1 en fonction du type
de route. On en déduit la position des points de tangence T1 et T′1 (voir § 5.1). On
positionne T2 en respectant la condition d = T1′T2 > Lmini. On en déduit le rayon R2.

Si le rayon R2 convient à ce type de route (R2 ≥ R2mini), la solution est acceptée ; sinon,
on effectue à nouveau le calcul en modifiant la valeur du rayon R1 jusqu’à ce que la
condition (R2 ≥ R2mini) soit satisfaite.

1
Voir « ouvrages du SETRA » dans la bibliographie.

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Fig. 9.52. : Raccordements circulaires renversés

 Application
Calculez les éléments d’implantation du raccorde-
ment (fig. 9.53.) ayant les caractéristiques
suivantes : ST1 = 480 m, ST2 = 1000 m et γ
= 70,000 gon. Le rayon du premier raccordement
est R1 = 200 m.

Solution
En appliquant les formules des paragraphes 5.2.2
et 5.3.2, on trouve α2 = 92,5307 gon ; d’où
α1 = 162,5307 gon (car dans cet exemple α2 = α1 −
γ ) ; donc R2 = 408,064 m. Fig. 9.53.

Si l’on arrondit le rayon R2 à 408,00 m, on calcule


de nouveau ST2 = 999,94 m.
Résolution graphique (environnement de travail : voir § 2.5)
Cercle de rayon R1 : CERCLE↵ de Centre quelconque et de Rayon 200↵
ST1 et ST2 : LIGNE↵ du point QUAdrant inférieur du cercle au point @480,0↵ au point
@1000<370↵. Placez ensuite un point en T2 : POINT↵ EXTrémité de...
Tracez un segment de ligne quelconque au-dessus de T2 dans le but de prolonger l’ali-
gnement ST2 : LIGNE↵ du point... au point... puis PROLONGER↵ jusqu’au seuil (cli-
quez sur la ligne précédente et validez) l’objet (ligne ST2).
Cercle de rayon R2 : CERCLE↵ option 3Points↵

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● Premier point : cliquez sur le cercle de rayon R1 avec l’accrochage TANgent.
● Deuxième point : cliquez sur l’alignement ST 2 au-dessus de T2 avec l’accrochage
TANgent.
● Troisième point : NODal de... (point T2).

Lisez les caractéristiques du cercle par LISTE↵ ou DISTANCE↵. Pour obtenir l’angle α2 ,
utilisez la cotation angulaire: menu COTATION / ANGULAIRE, option ↵ (return),
sommet de l’angle: CENtre d’un cercle, premier point : INTersection de..., deuxième
point : INTersection de... puis placez la cote et lire sa valeur.
Pour obtenir la deuxième solution (avec R2 = 408,00 m), EFFACER↵ le cercle de rayon
R2 et le reconstruire par CERCLE↵, option TTR↵ (tangent, tangent, rayon).

 Piquetage des raccordements circulaires


Pour effectuer ce type de piquetage, différentes techniques sont possibles suivant la
visibilité, l’accessibilité des points, suivant le matériel disponible et la précision recher-
chée. Toutes les méthodes ne sont pas abordées car, actuellement, au regard du prix des
premières stations totales, l’implantation en coordonnées cartésiennes se généralise.

 implantation au curvigraphe


Cet instrument (fig. 9.54.) est aussi appelé
équerre de raccordement. Il est constitué de
deux miroirs plans pivotant l’un par rapport à
l’autre. Leur mouvement relatif est libre mais
freiné par une friction suffisamment importante
pour éviter qu’ils ne tournent intempestivement
pendant les manipulations de l’instrument.
Ce curvigraphe permet d’implanter rapidement
des points d’un raccordement circulaire. On
connaît généralement les alignements à rac-
corder (RT et PT’, fig. 9.55.) ou bien un aligne-
Fig. 9.54. Curvigraphe ment RT et un point d’arrivée du raccordement
T’. Dans les deux cas, il existe un seul cercle de
raccordement dont on sait déterminer le rayon
(voir § 5.1).
Connaître la valeur du rayon n’est pas utile. Par visées sur deux jalons J1 et J2 positionnés
l’un sur l’alignement RT connu et l’autre sur T′, on peut caler entre les deux miroirs du
curvigraphe l’angle α sous lequel on voit J1 et J2 depuis un point quelconque de l’arc de
cercle.

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Fig. 9.55. : Implantation au curvigraphe

Il reste à déplacer le jalon J1 de l’alignement RT vers le point T et à se déplacer avec le


curvigraphe sur la zone de passage de l’arc de cercle. Chaque fois que l’opérateur voit
les deux jalons de T et T′ alignés, il marque un point de l’arc de cercle.

Comme pour l’équerre optique (§ 1.1.2), cette méthode peut s’appliquer en terrain
accidenté ; un opérateur averti peut espérer une précision de quelques centimètres. Ce
procédé rapide est également intéressant en VRD pour la pose de bordures lorsque le
centre du cercle est inaccessible ; il évite de nombreuses manutentions.

 Implantation au ruban et à l’équerre optique


Ces implantations peuvent être réalisées uniquement avec un ruban, donc en terrain
régulier, à peu près horizontal, et éventuellement avec une équerre optique.

 Triangles semblables

On cherche à implanter, par des mesures linéaires, plusieurs points P1, P2, etc. d’un
raccordement dont on connaît tous les paramètres (fig. 9.56.).
TH H1 P1
Les triangles OHT et TH1 P1 sont semblables. On peut donc écrire : -------- = -----------
-
R TP 1
On note la corde c = TP1 = 2.TH.
2
c
On en déduit : H1 P1 = ------- .
2R
2
2 2 c
On calcule ensuite : TH1= c – H 1 P 1 = c 1 – ---------2 .
4R
Dans la pratique, on fixe une longueur de corde entière ; on en déduit les longueurs H1 P1
et T H1 . On place le point H1 sur la tangente ST à la distance TH1 du point T puis, sur la
perpendiculaire, on reporte la distance H1P1 de manière à obtenir un point P1 du raccor-
dement.

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Fig. 9.56. Implantation au ruban et à l’équerre optique

Pour positionner P2, on prolonge de c la droite TP1 jusqu’au point H2 puis on implante le
point P2 par bilatération (mesure de deux distances) à la distance c du point P1 et à la
distance 2 . H1 P1 = c2 / R du point H2. La même opération est répétée pour les points
suivants.

L’inconvénient de cette méthode est que les erreurs se cumulent d’un point sur l’autre.
Pour limiter les écarts, la deuxième moitié de l’arc est implantée depuis T′.

Exemple de piquetage

Le rayon de raccordement est R = 175,00 m, l’angle au centre est α = 80,000 gon. On


désire implanter neuf points de l’arc circulaire de raccordement, donc un point tous les
8 gon. Ceci donne une longueur de corde de c = 2 . 175,00 . sin 4,000 = 21,977 m entre
deux points Pi consécutifs. Les constantes du piquetage sont :

c = 21,98 m et TH1 = 21,93 m,


H1P1 = 21,9772 / 2 / 175,00 = 1,38 m,
H2P2 = H3 P3 = etc. = H9 P9 = 2,76 m.

 Abscisses et ordonnées sur la tangente

On implante chaque point de l’arc circulaire par ses coordonnées rectangulaires dans le
repère (T, x, y) ou bien (T′,x′,y′) (voir fig. 9.57). Dans ce repère, pour tout point P, on a :

xP = c . cos(δ /2),
yP = – c . sin(δ /2).

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En pratique, on peut se fixer une valeur de la corde c, on en déduit l’angle au centre δ
pour chaque point P. On calcule l’abscisse xP que l’on reporte sur l’alignement TS et
l’ordonnée yP que l’on reporte sur la perpendiculaire.
On peut aussi se fixer directement un
angle au centre δ en découpant l’arc de
cercle en un nombre entier n d’inter-
valles de sorte que δ = α / n, puis en
déduire les coordonnées ci-après :
c = 2.R.sin(δ /2) ;
xP = 2.R.sin(δ /2).cos(δ /2) ;
yP = – 2.R.sin2(δ /2).
Donc :
xP = R.sin δ
yP = – R.(1– cos δ)

Remarque : dans le repère (T′,x′,y′), les Fig. 9.57. Abscisse et ordonnée sur la tangente
formules sont identiques mais les
ordonnées yP deviennent positives.

Exemple de piquetage
Cet exemple est basé sur les valeurs numériques de l’exemple du paragraphe 5.4.2.1.

Points P1 P2 P3 P4 P5 (axe)
δ (gon) 8,000 16,000 24,000 32,000 40,000
xP (m) 21,93 43,52 64,42 84,31 102,86
yP (m) —1,38 —5,50 —12,29 —21,65 —33,42

Pratiquement, de manière à limiter les portées sur le terrain, les cinq premiers points
sont implantés depuis le point T et les quatre derniers depuis le point T′ (les coordon-
nées des quatre derniers points sont identiques à celles des quatre premiers mais avec
des ordonnées yP positif). Le point P5 est contrôlé depuis le point T′.
L’inconvénient par rapport à la méthode précédente est que le piquetage des points
situés vers le centre du raccordement peut demander le report de grandes distances.
Pour limiter ces distances, le piquetage est réalisé à partir des deux points de tangence
T et T′. On obtient ainsi un contrôle par double implantation de certains points.
Sur AutoCAD LT, une fois le raccordement dessiné, les paramètres du piquetage
peuvent être rapidement obtenus grâce à la commande DIVISER qui place des
points sur un objet sélectionné, le divisant ainsi en un nombre donné d’inter-
valles. Les coordonnées d’un point P quelconque sont obtenues par changement
de repère (commande SCU).

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 Abscisses et ordonnées sur la corde

On implante chaque point de l’arc circu-


laire par ses coordonnées rectangulaires
dans le repère (T,x,y) (voir fig. 9.58).
Dans ce repère, pour tout point P, on a :
xP = c . cos(α/2 – δ/2) ;
yP = c . sin(α/2 – δ /2).
Comme la corde c vérifie l’égalité
c = 2.R.sin(δ /2), on obtient :
xP = 2.R.sin(δ /2) . cos(α/2 – δ /2)
yP = 2.R.sin(δ /2) . sin(α/2 – δ /2)

Comme pour l’exemple du paragraphe


précédent, on se fixe un angle δ en décou-
Fig. 9.58. : Implantation par abscisses pant l’arc en n intervalles : δ = α / n.
et ordonnées sur la corde
On en déduit les coordonnées de chacun
des (n – 1) points P régulièrement répartis
sur l’arc de cercle.
Cette méthode est intéressante dans le cas de l’implantation d’un bâtiment à façade en
arc de cercle ; les données seraient les point T, T′ et le rayon du raccordement ou bien T,
T′ et la flèche de l’arc de raccordement.

Exemple de piquetage
Toujours à partir des mêmes valeurs numériques données au paragraphe 5.4.2.1, et
comme pour l’exemple précédent, le piquetage des cinq premiers points est réalisée
depuis le point T et le piquetage des quatre derniers depuis le point T′, avec un contrôle
du point d’axe P5.
Points P1 P2 P3 P4 P5 (axe)
δ (gon) 8,000 16,000 24,000 32,000 40,000
xP (m) 18,56 38,44 59,34 80,93 102,86
yP (m) 11,78 21,13 27,92 32,04 33,42

 Piquetage par cordes et flèches

Les flèches consécutives (fig. 9.59.) s’expriment comme suit :


f1 = R.(1 – cos(α /2)) ; f2 = R.(1 – cos(α /4)) ; f3 = R.(1 – cos(α /8)) ; etc.

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Pratiquement, on construit le milieu M1 de la corde TT′ puis on reporte sur la perpendi-
culaire la flèche f1 pour obtenir le point P1. On construit ensuite M2 , milieu de TP1 et l’on
reporte la flèche f2 sur la perpendiculaire, d’où le point P2.
On construit ensuite M3, milieu de TP2 et
M′3, milieu de P2 P1 et l’on reporte la
flèche f3.
Si la précision cherchée est de l’ordre de
la dizaine de centimètres, il est possible
de se contenter de calculer la première
flèche f1 ; les autres s’en déduisent en
divisant par quatre chaque fois que
l’angle au centre est divisé par deux.
Ceci est d’autant plus exact que l’angle α
est faible. En effet, pour un angle αradians
proche de 0, on peut écrire que cos(αrad) Fig. 9.59. : Piquetage par cordes et flèches
≈ 1 – αrad2 / 2.
Donc f1 ≈ R. αrad 2 /8, f2 ≈ R.αrad2 /32, f3 ≈ R.αrad2 /128, etc.

Exemple
Avec les valeurs numériques de l’exemple du paragraphe 5.4.2.1, on obtient :
f1 = 33,42 m.
Le calcul exact donne : f2 = 8,57 m f3 = 2,15 m f4 = 0,54 m ;
Le calcul approché donne : f2 = 8,36 m f3 = 2,09 m f4 = 0,52 m.
L’erreur la plus importante est commise au passage de f1 à f2., mais ces erreurs se
cumulent de point en point. Pour un rayon de raccordement inférieur à 100 m, l’écart
entre f1 et f2 est réduit à 12 cm et à 3 cm si l’angle au centre α ne dépasse pas 30 gon.

 Implantations au théodolite


Les méthodes décrites ci-après sont adaptées au théodolite mécanique ou électronique
(avec ou sans IMEL).

 Piquetage par intersection (biangulation)

Cette méthode est très précise, surtout sur de longues portées. Elle est utilisable en terrain
accidenté et en présence d’obstacles mais nécessite deux théodolites (fig. 9.60.).
Le théodolite stationné au point T′, l’opérateur positionne le zéro du limbe sur l’aligne-
ment TT′ et ouvre d’un angle δ / 2.

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L’opérateur stationne le théodolite au point T, positionne le zéro du limbe sur l’aligne-
ment ST et ouvre d’un angle (200 + δ / 2).
L’intersection des deux visées (voir la
construction au paragraphe 2.3) donne un
point P de l’arc de cercle.
Pratiquement, on incrémente l’angle δ / 2
d’une valeur convenue au départ entre les
opérateurs.
Par exemple, l’angle au centre α est de
80 gon, le rayon de raccordement de
175 m et l’on veut implanter un point tous
les 10 m sur l’arc de cercle : la longueur
totale de l’arc est 175.80.π/200
= 219,91 m. Un arc de longueur 10 m cor-
Fig. 9.60. : Piquetage par biangulation
respond à un angle au centre tel que
10 219, 91
------ = ----------------- soit δ = 3,638 gon. Les
δ 80
opérateurs utilisent cet angle pour implanter 20 points de l’arc de cercle.

 Implantation en coordonnées polaires

L’implantation en coordonnées polaires


est une méthode précise puisqu’il n’y a
pas de cumul d’erreurs d’un point sur
l’autre. L’utilisation d’un IMEL est
recommandée pour avoir accès à la dis-
tance horizontale, surtout pour des por-
tées de plus de 100 m. Un seul théodolite
est nécessaire et une seule station, par
exemple en T (fig. 9.61.). Pour diminuer
les portées, on peut aussi effectuer deux
stations au points T et T′ et implanter
chaque fois un demi-arc de cercle.
Fig. 9.61. : Implantation Dans le repère (T,x,y), les coordonnées
en coordonnées polaires polaires topographiques d’un point P de
l’arc de cercle sont : P (DhTP ; G = 200
+δ/2);
Pratiquement, on divise l’angle au centre α en n parties d’angles au centre δ = α / n. On
en déduit : Dh = 2.R.sin( δ / 2 ), G = 200 + δ / 2.
Le théodolite est stationné au point T, le zéro du limbe est sur l’alignement ST (fig. 9.61.).

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Exemple de piquetage
Toujours à partir des mêmes valeurs numériques (§ 5.4.2.1). La deuxième partie de
l’arc est implantée depuis le point T’ ; le point P5 sert de contrôle.
Points P1 P2 P3 P4 P5 (axe)
δ (gon) 8,000 16,000 24,000 32,000 40,000
Dh (m) 21,98 43,87 65,58 87,04 108,16
G (gon) 204,000 208,000 212,000 216,000 220,000

Attention ! pour des distances supérieures à 200 m, il faut veiller à transformer les
distances calculées à partir des coordonnées en distances horizontales sur le terrain
(opération inverse de la réduction de distances ; voir chap. 4, § 7.2).

 Implantation de proche en proche

Cette méthode permet de piqueter en


zone très encombrée, en tunnel, en zone
boisée, etc. Elle consiste à s’appuyer
sur le point implanté précédemment en
coordonnées polaires pour progresser
vers le point suivant (fig. 9.62.).
La précision de chaque point doit alors
être soignée puisque les erreurs se
cumulent.
On divise l’arc de cercle à implanter en
un nombre entier d’arcs d’angles au
centre δ = α /n. Cette division doit
s’effectuer de telle sorte que la corde Fig. 9.62. : Implantation de proche en proche
interceptée par l’arc d’angle au centre δ
reste dans la zone dégagée.
Le premier point P1 est implanté en coordonnées polaires topographiques (§ 5.4.3.2)
depuis une station au point T, zéro du cercle horizontal du théodolite sur l’alignement ST,
ouverture de l’angle (200 + δ/2) et report de la distance 2.R.sin(δ/2).
Le théodolite est ensuite stationné au point P1 , le zéro du cercle est placé sur le point T
visible depuis P1 et P2 est implanté à la distance 2.R.sin(δ/2) de P1, en ouvrant cette fois
d’un angle (200 + δ). Ainsi de suite...

Exemple d’implantation
Dans un tunnel de 10 m de diamètre intérieur, on désire piqueter l’axe de la chaussée
et positionner les bordures. L’axe en plan est un arc de cercle de rayon R = 300 m ;
l’angle entre les alignements raccordés est de γ = 115,87 gon donc α = 84,135 gon. En

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raison d’un problème de visibilité, la corde maximale que l’on peut tracer dans ce
tunnel est telle que sa flèche f soit limitée à la valeur f = 5m.

Comme f = R.(1 – cos(δ /2)), ceci donne un angle au centre maximal δ = 23,278 gon.
On peut donc choisir un découpage en quatre (ou plus) arcs de cercle d’angle au centre
δ = 84,135 / 4 = 21,034 gon. Les valeurs d’implantation des points d’axe sont :

● point P1 : Dh = 98,67 m et G = 210,517 gon ;


● point P2 : Dh = 98,67 m et G = 221,034 gon ;
● point P3 : Dh = 98,67 m et G = 221,034 gon.

Le contrôle s’effectue par fermeture sur T′ depuis P3 : Dh = 98,67 m et G


= 221,034 gon.

 implantation en coordonnées rectangulaires

C’est la méthode la plus utilisée du fait de l’utilisation des stations totales avec IMEL.

Tous les points de l’arc sont calculés puis implantés en coordonnées (x,y) dans un repère
général ou local associé à la courbe en s’appuyant sur les points de la polygonale
couvrant l’étendue du chantier (souvent la même polygonale que celle ayant servi au
lever nécessaire à l’étude du projet).

Un moyen très simple d’obtenir le carnet de piquetage est de dessiner le raccordement


sur système informatique et de relever les coordonnées des points dans un repère choisi
en fonction des points existants sur le terrain (voir § 5.5).

 Contrôle des implantations


Comme pour toutes les implantations, le contrôle le plus fiable y est celui d’une dimen-
sion ou d’un angle non implanté directement, c’est-à-dire à calculer pour les besoins du
contrôle.

Si le centre O du cercle de raccordement est accessible, le plus simple est de vérifier que
tout point de l’arc de cercle est à égale distance R du centre. Cependant, O est rarement
accessible.

De même, si le sommet S est accessible, on calcule la distance de chaque point implanté


au point S et on la contrôle.

Si la corde entre deux points consécutifs n’est pas directement utilisée dans l’implanta-
tion, on peut la contrôler.

On peut enfin implanter à partir du point T et n’utiliser le point T′ que comme contrôle.

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Exemple de piquetage préparé par construction graphique
Dans cet exemple, on choisit d’implanter le raccordement par abscisse et
ordonnée sur la tangente, ce qui revient à une implantation en coordonnées
cartésiennes dans le repère (T, TS, TO) puis de contrôler l’implantation par la
distance de chaque point au sommet S accessible
Les données du problème sont les suivan-
tes : rayon de raccordement 480 m, angle
entre les alignements 153,224 gon. Im-
plantez 10 points également répartis sur
l’arc de cercle et prévoyez un contrôle
(fig. 9.63.).
L’environnement de travail est celui
décrit au paragraphe 2.5.
Dessin des alignements : LIGNE↵ d’un
point quelconque au point @0,-300↵ au
point @300<153.224↵
Dessin du raccordement : Cercle↵ TTR↵, Fig. 9.63. : Calcul graphique du piquetage
première et deuxième zones de tangence
sur les alignements, rayon 480↵
AJUSTER↵, seuil : les alignements, objet à ajuster : le cercle.
Distance d’implantation de S : DISTANCE↵ de INTersection de... à EXTrémité de...
ST = 184.73 m. DIVISER↵ l’arc de cercle en 10 tronçons.
Première partie de l’implantation : depuis le point T.
SCU↵ 3points↵, origine T, axe des x sur S, axe des y sur O.
Coordonnées des cinq premiers points : ID↵ (identité point) avec l’accrochage perma-
nent nodal (menu OPTIONS / ACCROCHAGE AUX OBJETS ou commande DDOS-
NAP↵).
Tableau d’implantation
Ci-dessous les coordonnées des neuf points à implanter.

Point P1 , P9 P2 , P8 P3 , P7 P4 , P6 P5
x (m) 35,24 70,28 104,95 139,05 172,40
y (m) 1,30 5,17 11,61 20,58 32,03

Les coordonnées des points P6 à P9 implantés depuis le point T′ sont identiques au signe
près en ordonnées (symétrie). Le point P5 peut être contrôlé depuis la station au point T′.

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Pour le contrôle, il faut connaître les distances de chaque point (P1 à P5) au sommet S. On
peut au choix tracer les lignes SPi et utiliser la commande LISTE↵ ou mesurer chaque
distance avec la commande DISTANCE↵, en accrochage permanent extrémité et inter-
section.

Le tableau ci-dessous donne les distances à contrôler.

Point P1 , P9 P2 , P8 P3 , P7 P4 , P6 P5
DSPi 149,50 114,56 80,62 50,10 34,32

 RACCORDEMENTS ROUTIERS
Ce paragraphe développe les techniques d’implantation et les aspects réglementaires
spécifiques aux raccordements routiers.

 Caractéristiques générales des raccordements routiers

Pour effectuer une implantation d’axe routier, il faut choisir un tracé en fonction de la
topographie du terrain et du type de route étudiée selon des critères de visibilité, de
distance de freinage, de vitesse de parcours, de déclivité maximale, etc.

 Terminologie routière

Fig. 9.64. : Coupe transversale type d’une route à deux ou trois voies

La convention de notation des pentes de talus est la suivante : une pente de 1/3 signifie
1 m en horizontal pour 3 m en vertical.

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 Paramètres fondamentaux des projets routiers
Les tableaux suivants 1 sont indicatifs et destinés à obtenir des ordres de grandeur dans la
recherche d’exemples concrets.
Les routes sont classées en trois catégories (R, T et L) et sept sous-catégories (R 60, R 80,
T 80, T 100, L 80, L 100, L 120) qui caractérisent les conditions de site, relief et occu-
pation du sol ainsi que la fréquence et l’importance des points particuliers.

 Différentes catégories

Les tableaux ci-après donnent les caractéristiques des différentes catégories de routes.

Routes
multifonctionnelles Transit
(routes express à Liaison
Description (routes et artères (autoroutes).
inter urbaines) une chaussée).
Catégorie R 60 R 80 T 80 T 100 L 80 L 100 L 120
Alternati-
Relief Relief peu Relief Relief peu Sites
Cas d’emploi vallonné vallonné vallonné vallonné difficiles ve à
L 120. *
Nb.
1 2 1 1 2 2 2
de chaussées
Nb. de voies 1 ou 2 2 ou 3 2 ou 3 2 ou 3 2 2à3 2à3
Vitesse de 130, 110
90 (ou 110) 90 110 à 130
référence (km/h) ou moins
* La catégorie L 120 est réservée aux travaux complémentaires sur les tronçons d’autoroute initiale-
ment conçus pour une vitesse de référence de 140 km/h.

Voies rapides urbaines


Description Autres voies rapides urbaines
à caractère routier
Catégorie A80 A100 U60 U80
Cas d’emploi Relief vallonné Peu vallonné Relief vallonné Peu vallonné
Nb. de chaussées 2 2 2 2
Nb. de voies 2 2 2 2
Vitesse de référence 90 km/h 70 km/h

1
Voir les documents du SETRA et du CETUR (ministère des transports).

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 Paramètres cinématiques

Le tableau ci-après donne les principaux paramètres liés à la vitesse des véhicules.
Vitesse du véhicule (km/h) 40 60 80 100 110
Distance de freinage (m) 15 35 60 105 135
Distance d’arrêt (droite) en m 40 70 105 160 190
Distance d’arrêt (courbe) en m 40 72 121 187 230
Distance de visibilité au sol (15cm) : Rv (m) 500 1 500 3 000 6 000 9 000
Distance de visibilité au sol (1m) : Rv (m) 200 600 1 400 3 200 4 500

Rv : rayon assurant une distance minimale de visibilité d’un obstacle de hauteur 15 cm


ou 1 m placé sur la chaussée.

 Tracé en plan

Les paramètres fondamentaux sont les rayons et les dévers de la chaussée. Les tableaux
ci-après permet de les déterminer en fonction du type de voie.
Catégorie R 60 R 80 T 80 T 100 L 80 L 100 L 120
Rayon minimal d’un virage circulaire :
Rm (m) = 120 240 240 425 240 425 665
Rayon au niveau du dévers minimal :
Rdm (m) = 450 650 650 900 650 900 1500
Rayon minimal non déversé : rayon en dessus duquel le déversement n’est pas nécessaire.
Rnd (m) = 600 900 900 1300 900 1300 1800
Rayon au niveau du dévers maximal vers l’intérieur du virage :
R = Rm 7% 7% 7% 7% 7% 7% 7%
Dévers fonction de R vers l’intérieur du virage lorsque R est compris entre Rm et Rdm :
1712 1712 3624
Interpolation linéaire
Rm < R < Rdm 0, 9 + 736
--------- ------------ – 0, 1 ------------ – 0, 1 ------------ – 1, 5 (fonction de 1/R) entre 7 %
R R R R
pour Rm et 2,5 % pour Rdm
Dévers minimal vers l’intérieur du virage lorsque R est compris entre Rdm et Rnd:
Rdm < R < Rnd 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 %
Dévers minimal lors de pentes de chaussée en forme de toit :
R > Rnd 2,5 % 2,5 % 2,5 % 2,5 % 0% 0% 0%

Le dévers minimal passe de 2,5 % pour les revêtements en béton bitumineux à 2 % pour
les revêtements en béton de ciment.
Catégorie A80 A100 U60 U80
Rayon minimal : Rm (m) = 240 425 120 240
Rayon au dévers minimal : Rdm (m) = 300 600 200 400
Rayon minimal non déversé : Rnd (m) = 400 800
Dévers maximal (R = Rm).... 5%
Dévers fonction de R (m).... Interpolation linéaire
Dévers minimal (Rm < R < Rnd)... 2,5 %
Dévers minimal (R > Rnd)... 2,5 %

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 Profil en long

Les paramètres fondamentaux sont les rayons et les déclivités (pentes et rampes). Le
tableau ci-après donne les rayons minimaux de raccordement en profil en long.
Catégorie R T L U A
60 80 80 100 80 100 120 60 80 80 100
Rayon minimal lors d’un raccordement en angle saillant :
Rvm (km) = 1,5 3,0 3,0 6,0 3,0 6,0 10,0 2,5 6,0 6,0 10,0
Rayon minimal lors d’un raccordement en angle rentrant :
R’vm (km) = 1,5 2,2 2,2 3,0 2,2 3,0 4,2 1,5 3,0 3,0 6,0
Déclivité maxi. (rampe) 7 % 6 % 6 % 5 % 6 % 5% 4% 6% 6% 6% 5%
Déclivité maxi. (pente) 7 % 6 % 6 % 5 % 6 % 6% 5% 7% 7% 7% 7%

 Raccordements progressifs : clothoïdes

Les courbes de rayon R inférieur au rayon minimal non déversé (Rnd) nécessitent un
raccordement progressif dont les paramètres sont donnés par le tableau ci-après.
Longueur L
Catégories R et T Rayon R raccordé
de raccordement
routes à 2 voies L = inf(6 . R 0,4 ; 67 m) R ≥ inf( Rnd ; 39 / θ 1,67 ; 100/ θ )
routes à 3 voies L = inf(9 . R 0,4
; 100 m) R ≥ inf( Rnd ; 76,5 / θ 1,67 ; 150/ θ )
routes à 2 x 2 voies (R) L = inf(12 . R 0,4 ; 133 m) R ≥ inf( Rnd ; 123,5/ θ 1,67 ; 200/ θ )

Les valeurs données dans le tableau précédent tiennent compte des impératifs de confort
visuel, de non-gauchissement de la chaussée lors de l’introduction progressive du dévers,
de raccordement évitant la configuration courbe à sommet dans laquelle la longueur de
raccordement est trop importante par rapport à celle de l’arc raccordé.
θ représente l’angle de déviation total correspondant à l’ensemble du virage (fig. 9.66.).
θ est exprimé en radians, L et R en mètres.
Catégorie L, U et A Longueur de raccordement L = sup(14 . |pM – pm | ; R / 9)

pM est la pente transversale (dévers) maximale


dans la partie circulaire du virage.
pm est la pente transversale (dévers) initiale, en
alignement droit.
Ces pentes sont prises avec leur signe défini sui-
vant les schémas de la figure 9.65., en considérant
que l’observateur parcours le raccordement soit
en tournant dans le sens horaire pour une route à
double sens, soit dans le sens de la voie pour une Fig. 9.65. : Dévers transversal
route à deux chaussées en sens unique.

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 Raccordements progressifs
Le raccordement direct de deux alignements
droits par un arc de cercle ne tient pas compte
de la vitesse des véhicules qui l’empruntent.
En effet, dans un virage à rayon de courbure
constant, tout véhicule est soumis à une
action centrifuge d’intensité inversement pro-
portionnelle au rayon R. Quand on passe de
l’alignement droit à l’arc de cercle, la valeur
Fig. 9.66. : Position des clothoïdes du rayon R passe brutalement d’une valeur
infinie (droite) à une valeur finie (cercle), ce
qui demande en théorie au conducteur une
manœuvre brutale et instantanée d’adaptation de sa trajectoire sur une distance nulle ; sa
seule marge de manoeuvre est due à la largeur de la chaussée.
Pour réaliser la transition en douceur du rayon infini au rayon fini de l’arc de cercle, on
intercale entre l’alignement droit et l’arc de cercle (fig. 9.66.) un raccordement pro-
gressif, généralement une clothoïde. La même transition se retrouve en fin de virage pour
revenir à l’alignement suivant. Le raccordement progressif permet aussi de passer gra-
duellement du dévers de chaussée en alignement droit au dévers de chaussée en arc de
cercle (voir § 6.2.10). Il existe plusieurs types de raccordements progressifs, nous étu-
dions seulement le cas de la clothoïde ou spirale de Cornu.

 Propriétés de la clothoïde


Le rayon de courbure d’une clothoïde (fig.
9.67.) varie progressivement d’une valeur
infinie en O, point de tangence avec l’aligne-
ment Ox, à une valeur finie, r, en un point
donné P de la courbe. Un véhicule qui par-
court cette courbe voit donc le rayon de bra-
quage de ses roues diminuer progressivement
en passant par toutes les valeurs comprises
entre l’infini et r.
L’équation caractéristique est donnée au
paragraphe 6.2.2.
Fig. 9.67. : Représentation de la clothoïde
La clothoïde tourne indéfiniment autour de
deux points asymptotiques I et I’ (fig. 9.67.).

A⋅ π A⋅ π
Les coordonnées de I sont :  ------------- , ------------- .
 2 2 

A est appelé paramètre de la clothoïde.

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Dans la pratique, on n’utilise que la partie de la courbe qui est proche de l’origine. La
clothoïde est symétrique par rapport à l’origine O.
Les clothoïdes sont homothétiques entre elles. Le centre d’homothétie est le point O.
Cette propriété permet l’établissement d’abaques de calcul dans lesquels on tabule la
clothoïde unité, de paramètre A=1. On en déduit ensuite les caractéristiques d’une clo-
thoïde quelconque de paramètre A en multipliant les valeurs trouvées pour la clothoïde
unité par la valeur A (par exemple, tables de Krenz et Osterloh, 1956). La généralisation
des calculatrices programmables et des micro-ordinateurs rend ces tables désuètes.

 Équation paramétrique d’une clothoïde


Pour établir cette équation, on étudie un
véhicule se trouvant à un instant t dans un
raccordement de rayon variable. À cet
endroit le rayon de courbure vaut r.
Ce véhicule de masse m se déplace à la
vitesse tangentielle v sur une chaussée
dont le dévers introduit une surélévation
des roues notée p (fig. 9.68.).
Les actions en présence, en négligeant le
frottement, sont :
la force centrifuge : F = m . v 2 / r ; Fig. 9.68. : Justification de la clothoïde
le poids: P = m.g (g = 9,81 m.s–2).
On peut écrire :
tan γ = F / P = v2 / (r.g)
et sin γ = p / e
Le dévers étant faible (moins de 7 %) : tan γ ≈ sin γ d’où p = (e.v2) / (r.g).
On suppose la vitesse du véhicule constante sur le raccordement, comme e et g sont aussi
des constantes, on obtient : p = k / r.
Si de plus l’on suppose que la surélévation due au dévers p varie de manière linéaire le
long du raccordement, on peut écrire : p = k′. s, k′ étant une constante et s l’abscisse
curviligne le long du raccordement.
Finalement, on arrive à l’équation suivante : r . s = Constante.
Donc le produit du rayon de courbure r en un point M donné de la courbe par l’abscisse
curviligne s en ce point est constant (fig. 9.69.).

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La courbe qui vérifie cette équation permet donc
d’assurer à tout instant l’équilibre du véhicule le long
du raccordement, le dévers étant aussi introduit de
manière progressive. L’équation de la clothoïde est pré-
sentée sous la forme suivante :

s.r = A2

A est une constante appelée paramètre de la clothoïde ;


Fig. 9.69. : Clothoïde notez que ce paramètre est homogène à une longueur.
La clothoïde unité est la spirale d’équation : s . r = 1

 Coordonnées d’un point d’une clothoïde


Il est plus utile de connaître un point
de la clothoïde en coordonnées
(x,y), surtout pour un traitement par
informatique.
La partie de la clothoïde réellement
utilisée dans les raccordements
étant limitée au tout début de la spi-
rale, proche de l’origine O, on pro-
cède par développement limité.
Considérons une clothoïde de para-
mètre A (fig. 9.70.) raccordant un
alignement Ox à un cercle de rayon
R. La clothoïde commence au point
O et se termine au point F. En F le
rayon vaut R et l’abscisse curviligne
Fig. 9.70. : Équation de la clothoïde depuis O est sOF = L ; L est la lon-
gueur du raccordement progressif.
En un point P quelconque de cette spirale, l’angle entre la tangente à la spirale et
l’alignement Ox vaut τ ; le rayon vaut r et l’abscisse curviligne s.
En un point P′ infiniment voisin du point P, on est à la distance (r + dr), (s + ds) et
(τ + dτ). Au point F, on a A2 = R . L. Au point P, on a A2 = r . s.
On peut écrire entre les points P et P′, en négligeant les termes du second ordre, que
r.dτ = ds, dτ en radian. On obtient l’équation différentielle de la clothoïde : s.ds = A2.dτ.
2
s s
A ∫
En intégrant cette équation entre O et P, on obtient : τ = -----2 ⋅ ds = ---------2 + K
2A

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2 2
s s
Au point de départ O, s = 0 et τ = 0 d’où K = 0. Donc : τ radian = ---------2 = ----------
2A 2RL
2 2
Toujours entre P et P′, on a : dx = ds . cos τ = cos  ---------2 . ds d’où x = cos  ---------2 . ds ,
s s

2A
 
2A
 ∫
2 2
dy = ds . sin τ = sin  ---------2 . ds d’où y = sin  ---------2 . ds.
s s

2A
 
2A
 ∫
Le terme s2 / 2A2 étant proche de zéro au voisinage du point O, on utilise le développe-
ment limité des fonctions sinus et cosinus pour obtenir les coordonnées (xP , yP) ci-contre
d’un point P quelconque de la clothoïde à l’abscisse curviligne s du point de départ O
dans (O,x,y). Les coordonnées (xP , yP) sont positives, lorsque la clothoïde est à gauche
(fig. 9.70.). Pour une clothoïde à droite, l’ordonnée yP devient négative.

5 9 13
s s s
x P = s – -------------4 + --------------------8 – ---------------------------
12
- + ...
40 A 3 456 A 599 040 A
3 7 11 15
s s s s
y P = ---------2 – ----------------6 + ------------------------
10
- – -------------------------------
- + ...
14
6A 336 A 42 240 A 9 676 800 A

En remplaçant l’abscisse curviligne s par ( 2A ⋅ τ ) , on obtient les coordonnées (xP , yP)


2

d’un point P en fonction de l’angle τ en radians.


Si deux des trois paramètres (A, R ou L) sont fixés, il est possible de calculer les
coordonnées d’un nombre quelconque de points de la clothoïde en vue de son piquetage.
Ces équations demandent des calculs importants et répétitifs. Le tableau
CLOTHO.XLS fourni sur le cédérom permet d’effectuer ces calculs
automatiquement ; de plus, il donne les tableaux de piquetage.

 Coordonnées polaires d’un point d’une clothoïde


À partir des expressions de xP et yP vues
au paragraphe 6.2.3, on peut obtenir les
coordonnées polaires d’un point P, à
savoir la corde c et l’angle polaire ω
(fig. 9.71.) en fonction de l’abscisse
curviligne s. Ces formules permettent
de préparer un piquetage par coordon- Fig. 9.71. : Clothoïde en coordonnées polaires
nées polaires :

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5 9
s s
c = s – ------------4 + -----------------------8 – ...
90A 22 680 A
2 6 10
s s s
ω radians = --------
- – --------------------6 – ---------------------------
2 10
- + ...
6A 2 835 A 467 775 A

 Clothoïde symétrique


La figure 9.72. ci-dessous résume l’étude du cas de la clothoïde symétrique.

Fig. 9.72. : Clothoïde symétrique

Paramètres généraux : Coordonnées du centre C :


A : paramètre fixé xC = xF — R.sin τ
R : rayon raccordé donné yC = d + R
2
L = arc OF = A / R Abscisse du sommet S :
τF = L2 / 2.A2 xS = xC + (R + d ).cot(γ/2)
Dans le repère O,x,y : Tangente longue :
xF et yF : voir § 6.2.3 OK = xF — yF . cot τ
tan ω = yF / xF Tangente courte :
d (ripage) : d = yF — R.(1— cos τ) KF = yF . cot τ

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Sur la figure 9.72., on constate que si 200 – γ − 2.τ = 0, l’arc de cercle n’existe plus. Pour
que l’arc de cercle existe, il faut que τgon < 100 – γ / 2, ce qui implique que :

π
2 2
200 L 200 A R
τ gon = --------- ⋅ ---------2 = --------- ⋅ ---------2 < 100 – γ /2 , donc A < ------ ⋅ ---- ⋅ ( 200 – γ gon ) .
π 2A π 2R 10 2

Cette valeur maximale de A est appelée condition d’existence du raccordement circulaire.


Il existe aussi une condition appelée condition de visibilité qui impose A > R/3 pour
assurer un confort visuel suffisant à l’usager du raccordement.

 Clothoïde dissymétrique


On définit pour chaque clothoïde (fig. 9.73.) les mêmes paramètres que précédemment
(voir § 6.2.5) pour la forme symétrique.

Fig. 9.73. : Clothoïde symétrique

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Les paramètres des deux spirales étant A et A′, on en déduit L et L′ puis τ et τ ′, etc. en
appliquant les mêmes formules. Le rayon R à raccorder et l’angle entre les alignements
γ = γ1 + γ2 sont donnés. Les nouveaux paramètres que l’on doit calculer sont les suivants :
● angle au centre de l’arc de cercle : α = 200 − γ − τ − τ ′ ;
● abscisse du sommet S : xS = xC + (R + d).cotan(γ / 2) – h , avec d – d′ = h . sin γ ;
● dans le repère O′,x′,y′: x′S = x′C + (R + d′).cotan(γ / 2) + h ;
● on en déduit : tan γ1 = (R + d) / (xS – xC) et tan γ2 = (R + d′) / (x′S – x′C) ;
● distance du sommet S à l’arc de cercle : SH = (R + d)/sin γ1 – R = (R + d′)/sin γ2 – R.
Dans ce cas, la condition d’existence du raccordement circulaire fait intervenir A et A′:
2
200 A 200 A′
200 – γ − τ − τ ′ > 0 d’où --------- ⋅ ---------2 + --------- ⋅ ---------2 < 200 – γ
π 2R π 2R

( 200 – γ )π ⋅ R
2
donc : A + A′ < ---------------------------------- .
2 2
100
2 2
200 A′ 200 A R
On peut aussi écrire : 200 – γ ⋅ --------- ⋅ ---------2 > --------- ⋅ ---------2 > 0 donc A′ < ------ ⋅ π ( 200 – γ ) .
2
π 2R π 2R 10
R
De même, on obtient : A < ------ ⋅ π ( 200 – γ ) .
2
10
Ce qui donne trois conditions à vérifier sur A et A′.
 Raccordement entre deux arcs circulaires
Les moyens de calcul modernes autorisent de plus en plus l’utilisation de formules
complexes. Ainsi, pour les tracés routiers, il devient courant de remplacer les aligne-
ments droits par des courbes de très grand rayon permettant de mieux s’adapter aux
contraintes du terrain. Le cas d’un raccordement progressif entre deux arcs circulaires de
même sens, courbe en ove, ou de sens contraire, courbe en S, se rencontre donc plus
souvent.
 Cercle osculateur d’une clothoïde
C’est le cercle de rayon r tangent en P à la clothoïde.
Dans le repère (O,x,y), les coordonnées du centre de
ce cercle sont :
xC = xP – r.sin τ,
yC = yP + r.cos τ.
En utilisant les expressions développées de xP et yP
(voir § 6.2.3), on obtient, en fonction de sP, abscisse
curviligne de P :
Fig. 9.74. : Cercle osculateur
d’une clothoïde
xC = sP/2 – sP5/240.A4 + sP9/34560.A8 – ...
yC = A2/sP + sP3/24.A2 – sP7/2688.A6 + ...

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 Distance entre les centres C et C′

( x C – x C′ ) + ( y C – y C′ ) .
2 2
La distance entre les centres C et C′ (fig. 9.75.) est CC′ =

En négligeant les termes du second ordre et en travaillant sur la clothoïde unité A = 1, on


démontre, avec t = sC – sC’ , que
2
3 4ρ 2 34 ρ 12 ρ
4 2 4
CC′ = ( r – r′ ) – 2rr′ ------ 1 –  ------ + ------ +  --------- + --------- + ----------- ⋅  ------
2 2 t 3 t
24  14 5   110 175 35   24

rr′
ρ = -------------------2 , par convention on a ρ > 0 pour une courbe en ove et ρ < 0 pour une courbe
( r – r′ )
en S. r et r′ sont les rayons des cercles osculateurs en P et P′ sur la clothoïde unité r =
R/A2 et r′ = R′/A2.

 Calcul de la différence d’abscisses curvilignes t entre C et C′

Pour calculer t, différence d’abscisse curviligne sC – sC′ , on fait intervenir la plus courte
distance D entre les deux arcs de cercle ; on arrive à l’expression suivante de t :
3 1 ρ 1 174 97 ρ 24 ρ
4 2
------ = λ + ---  --- + --- ⋅ λ + ------  --------- + --------- + ----------- λ
t 2 3
24 2  7 5 35  77 10 5 

D ( R′ – R ) RR′
avec: λ = ------------------------ et ρ = ----------------------2
RR′ ( R – R′ )

Fig. 9.75. : Différents raccordements de cercles par une clothoïde

Comme on peut le voir sur la figure 9.75., on a : D = CC′ – R – R′ et ρ > 0.

Pour une courbe en S, on convient que R′ est négatif ; par suite D = CC′ – R + R′ et ρ < 0.

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On connaît donc la différence d’abscisse curviligne t = sC – sC’ en fonction des données
CC′, R′ et R qui fixent les deux arcs de cercle à raccorder. Cela permet de déterminer le
paramètre A de la clothoïde de raccordement.
En observant la figure 9.75., on remarque que si la clothoïde est unique, il est possible de
la disposer de deux manières différentes symétriquement par rapport à la ligne des
centres CC′ ; il existe donc deux solutions d’implantation (voir fig. 9.81.).

 Paramètre A et longueur L de la clothoïde de raccordement

Pour calculer A et L on utilise la différence d’abscisse curviligne t.

1 1 r′ – r R′ – R RR′
t = sC – sC′ = --- – ---- = ------------ = A ⋅ --------------- d’où A = t ⋅ ---------------
r r′ rr′ RR′ R′ – R
La longueur du raccordement devient : L = t⋅A

Cette clothoïde est unique si l’on fixe la distance CC′, les rayons R et R′. A et L sont
calculés à partir de t vu au paragraphe 6.2.7.3.
En faisant tendre R′ vers l’infini, on peut obtenir les expressions valables pour le raccor-
dement entre un alignement droit R′ = ∞ et un cercle de rayon R : λ tend vers D/R, ρ tend
vers 0, t tend vers A/R.
3 174
Donc : A4 = 24 DR + ------ ⋅ D R + ------------- ⋅ D R
3 2 2 3
et L = A2 / R.
14 2 695

En posant D = R + d, on obtient 1 une expression de A et L en fonction du ripage d.

 Détermination et piquetage de la clothoïde

 Raccordement entre un alignement et un arc de cercle

Les données sont généralement (fig. 9.76.) les alignements, donc le sommet S et l’angle
γ, le rayon R de l’arc à raccorder et la longueur L de raccordement, qui sont fixés par le
type de route (voir les tableaux du paragraphe 6.1.2). On en déduit le paramètre A et les
paramètres de la clothoïde énumérés au paragraphe 6.2.5. On peut ensuite calculer les
coordonnées (xP , yP) d’un point P quelconque dans le repère (O,x,y) ou P′ dans (O′,x′,y′).

Implantation depuis O ou O ′

Le plus simple est de prévoir une implantation en coordonnées rectangulaires données


par les formules du paragraphe 6.2.3 ou en coordonnées polaires déduites des rectangu-
laires ou encore calculées par les formules du paragraphe 6.2.4. L’implantation se fait à

1
Pour le détail de toutes les démonstrations, voir l’article « clothoïde unique de raccordement entre
deux circonférences » paru dans le n° 16 de la revue XYZ.

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partir de l’origine du raccordement O ou O’ directement dans le repère (O,x,y) de calcul
du raccordement.
Positionnez le point O sur l’alignement SO
en chaînant depuis S la distance SO = xF –
R.sin τ + (R + d).cotan(γ /2) (voir § 6.2.5);
si le sommet S n’est pas accessible, on uti-
lise la méthode vue au paragraphe 5.1, à
savoir : station en O, référence sur l’aligne-
ment SO et implantation directe des points
en coordonnées (x , y) ou (c , ω).
Cela permet d’implanter des points régu-
lièrement espacés sur l’arc de clothoïde en
faisant varier l’abscisse curviligne s de
manière linéaire, voir l’exemple du para-
graphe 6.2.9.
Fig. 9.76. : Piquetage d’une clothoïde
On contrôle les distances entre points sur
le terrain. Si l’on implante directement en
coordonnées rectangulaires, on peut aussi contrôler les longueurs des cordes dont les
valeurs sont déduites des coordonnées.
On peut implanter en même temps l’arc de cercle ainsi : on calcule les coordonnées
de plusieurs points de l’arc de cercle dans le repère (F,x′′,y′′) en vue d’une implantation
par abscisses et ordonnées sur la tangente (§ 5.4.2.2), l’angle au centre α étant connu. On
effectue sur ces points un changement de repère (voir tome 2, chap. 5, § 8.2) de (F,x′′,y′′)
vers (O,x,y) par translation de vecteur FO et rotation d’angle – τ donné en conventions
mathématiques (voir les exemples présentés au paragraphe 6.2.9). Certains points de
l’arc de cercle peuvent être implantés depuis O et depuis O’ pour un contrôle.
On pourrait de même implanter le deuxième arc de clothoïde depuis la station en O : les
coordonnées des points du deuxième arc sont transformées par translation de vecteur O′O
(xO′ = xS – x′S.cos γ ; yO′ = x′S.sin γ ) suivie d’une rotation d’angle γ.
Cette dernière méthode est à éviter puisque l’homogénéité en précision n’est pas con-
servée pour les points les plus éloignés. De plus, il est rare que la visibilité permette une
implantation en une seule station.

Implantation depuis un point quelconque P

Si pour des raisons de visibilité, on doit implanter le raccordement depuis un point


quelconque de l’arc de clothoïde, on positionne ce point P depuis une station en O ou O′
et l’on calcule à nouveau les coordonnées des points à implanter dans le repère (P, x′′,y′′).
Ceci s’effectue par changement de repère, translation de vecteur OP et rotation d’angle
τP (fig. 9.77.).

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Sur le terrain, l’opérateur implante le point
P depuis O, par exemple en coordonnées
polaires (cP ; ωP ). Ensuite il stationne sur P
et positionne l’angle 300 + (τP − ωP) sur le
point O ; le zéro du limbe est alors sur l’axe
Py′′. Cela permet d’effectuer par exemple
une implantation depuis F ou F′, point plus
central que O ou O′.

Fig. 9.77. : Piquetage d’une clothoïde

 Raccordement entre deux cercles


On connaît la position des centres des cercles C et C′ ainsi que les rayons R et R′
(fig. 9.78.).

Fig. 9.78. : Piquetage d’une clothoïde raccordant deux cercles

On calcule t (§ 6.2.7), on en déduit A et L.


On détermine ensuite les coordonnées de tout point de la clothoïde (formules du para-
graphe 6.2.2) dans le repère (O,x,y).
Le problème est que O, point d’inflexion, n’est pas connu. Il faut donc commencer par le
positionner.

‡Implantation de O
Il faut calculer les coordonnées des points F et F′ dans le repère (O,x,y) (formules du
paragraphe 6.2.2). Leurs abscisses curvilignes sont : sF = A2 / R et sF’ = A2 / R′.

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On connaît l’angle des tangentes aux points F et F′ par rapport à l’axe Ox : τ et τ ′. On en
déduit les coordonnées des centres C et C′ en utilisant les formules du paragraphe 6.2.7.1.
On peut calculer les angles θ et θ ′, soit : tan θ = xC / yC et tan θ ′ = xC′ / yC′.
On en déduit une implantation de l’origine O depuis le point C : station au point C puis
ouverture de l’angle 400 – (α − θ) depuis une visée sur C’ et implantation à la distance
2 2
OC = xC + yC .

Le contrôle s’effectue depuis C′: l’angle ouvert en C′ depuis C sur O doit être (θ ′ – α) et
2 2
la distance OC′ = x C′ + y C′ .

‡Implantation de la clothoïde depuis l’origine O


On connaît les coordonnées cartésiennes ou polaires de tout point de la spirale dans le
repère (O,x,y). On stationne donc O, on affiche l’angle θ sur C ou l’angle 200 + θ ′ sur C′
de manière à positionner le zéro du limbe sur l’axe Oy. On peut ensuite implanter tout
point de la clothoïde en coordonnées rectangulaires ou polaires dans le repère local
(O,x,y). L’avantage de cette méthode est de disposer d’un point central.

‡Implantation de la clothoïde
depuis F (ou F’) ou depuis un point quelconque P de la clothoïde

On implante le point F depuis une station en C : pour cela, on ouvre d’un angle de 400 –
α + τ depuis une visée sur le point C′ et on positionne le point F à la distance R. En station
sur F, on positionne le zéro du limbe sur le point C de manière à travailler dans le repère
(F,x′,y′). On implante ensuite chaque point de la clothoïde après avoir transformé les
coordonnées calculées dans le repère (O,x,y) vers le repère (F,x′,y′) par translation de
vecteur OF puis rotation d’un angle τ (voir les exemples exposés au paragraphe 6.2.9).

 Applications

 Raccordement entre deux alignements

Sur une route de type L80, il faut raccorder deux alignements faisant entre eux un angle
de γ = 157,3233 gon par un cercle de rayon R = 400 m. Le dévers en alignement est de
2,5 %. Les tableaux du paragraphe 6.1.2.5 fixent la longueur minimale de raccordement
comme suit : Lmini = sup(14 . |pM – pm | ; R /9).
Le dévers maximal est de 7 % + (2,5 % – 7 %).(400 – 240)/(650 – 240) = 5,2 %.
Donc Lmini = sup[400 /9 = 44,44 m ; 14.(5,2 – (–2,5)) = 107,8 m] = 107,8 m.
Le paramètre de la clothoïde est donc A ≥ 207,65 m.
La condition d’existence est A < 400 / 10 . [ ( 200 – γ ) ⋅ π /2 ] = 327,5 m.

La condition de visibilité est A > R/3 = 133,33 m.

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1 - On choisit un raccordement symétrique ce qui implique une valeur unique de A.

On choisit pour A la valeur 210 m, valeur entière pour simplifier les calculs. La longueur
de raccordement est alors L = 110,25 m. Les tableaux suivants donnent les paramètres du
raccordement progressif et du raccordement circulaire.
.

Autres paramètres de la clothoïde : Paramètres de l’arc raccordé :

Paramètres Valeur Paramètres Valeur


τ (gon) 8,7734 α (gon) 25,1299
xF (m) 110,041 Longueur (m) 157,896
yF (m) 5,058 Corde FF’ (m) 156,872
Ripage d (m) 1,265 Flèche (m) 7,766
xC (m) 55,090
yC (m) 401,265
xS (m) 194,861
Corde OF (m) 110,157
Angle ωF gon 2,9240

On commence par implanter O à la distance XS du sommet S connu.

Sur le tableau de piquetage, on choisit d’implanter OF et l’arc circulaire depuis O. Le


tronçon O′F′ sera implanté depuis O′ avec un contrôle de certains points de l’arc circu-
laire. On choisit de placer un point tous les 25 m sur la spirale et un point tous les 40 m
sur l’arc de cercle (fig. 9.79.). Le tableau de piquetage suivant est calculé pour une station
au point O avec un angle de 100 gon affiché sur le sommet S.

Clothoïde Arc circulaire


Li (m) x (m) y (m) Dh (m) Hz (gon) Li (m) x (m) y (m) Dh (m) Hz (gon)
25,000 25,000 0,059 25,000 99,8496 150,250 149,321 12,523 149,845 94,6734
50,000 49,996 0,472 49,998 99,3985 190,250 187,660 23,873 189,172 91,9447
75,000 74,970 1,594 74,986 98,6467 230,250 224,674 38,993 228,032 89,0602
100,000 99,872 3,776 99,943 97,5943 268,146 258,183 56,660 264,327 86,2471
110,250 110,041 5,058 110,157 97,0760

Les points du raccordement circulaire sont obtenus par translation de vecteur FO et


rotation d’angle – τ.

Les deux tronçons OF et O′F′ étant symétriques, leurs paramètres sont identiques. Seules
les ordonnées y changent pour le tronçon O′F′ (clothoïde à droite) : les ordonnées y
deviennent négatives et les angles polaires ω d’implantation sont retranchés à 200 gon
pour obtenir les valeurs à implanter dans le repère (O′,x′,y′).

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Fig. 9.79. : Clothoïde symétrique

Ces calculs peuvent être réalisés à l’aide du tableau CLOTHO.XLS fourni sur le
cédérom. Le tableau comprend trois feuilles : une pour les clothoïdes symétri-
ques de raccordement entre deux alignements, une pour les clothoïdes dissymé-
triques et une dernière pour les raccordements entre deux cercles.
On ne peut pas utiliser directement AutoCAD LT pour calculer la clothoïde. En
revanche, on peut l’utiliser pour dessiner le raccordement et obtenir les coordon-
nées des points à implanter dans n’importe quel repère. L’environnement de
travail est le suivant : angles en grades, zéro au nord, sens horaire, longueurs à
trois chiffres après la virgule et angles à quatre chiffres.
Par exemple (fig. 9.79.), dessinez les alignements : LIGNE↵ d’un point quelconque au
point @200,0↵ au point @200<57.3233↵. Changez de repère : SCU↵ Origine↵ à
l’EXTrémité de (point O).
Dessinez le cercle à raccorder: CERCLE↵ de centre 55.090,401.265↵.
Placez tous les points calculés du raccordement en clothoïde : commande POINT↵.
Changez l’aspect des points dans FORMAT / STYLE DES POINTS (choisissez par
exemple la croix) puis demandez une régénération du dessin (commande REGEN↵ ).
Construisez les points du deuxième arc de clothoïde par symétrie (commande MIROIR↵)
d’axe la ligne passant par le CENtre du cercle de raccordement et le sommet S (EXTré-
mité de...).
Reliez les points de la clothoïde par une polyligne : POLYLIGNE↵ du point NODal de...
Arc↵ au point NODal de... etc. jusqu’au point F puis passez directement au point F′ et
poursuivez sur les points de l’arc de clothoïde symétrique pour terminer en O′.
On peut placer des points régulièrement répartis sur l’arc de cercle grâce à la commande
DIVISER↵. Notez que les points seront alors différents de ceux du tableau d’implantation
précédent qui sont répartis tous les 20 m. Ici l’arc sera divisé en un nombre n d’arcs
d’angles au centre égaux...
Les coordonnées de tous les points peuvent ensuite être obtenues (commande ID↵
NODal de ...) dans le repère d’implantation choisi : pour implanter toute la clothoïde dans

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le repère centré en F et d’axe x sur la ligne OF, dessinez OF: LIGNE↵ de EXTrémité de...
à NODal de... Puis changez de repère : SCU↵ OBjet↵ et cliquer sur la droite OF vers F.
Lisez enfin les coordonnées cartésiennes et polaires des points à implanter (IDentité
point).

2- La présence d’un obstacle oblige à prendre un raccordement dissymétrique ce qui


implique le choix de deux paramètres A et A′ différents pour chaque clothoïde.

Si l’on garde A = 210 m, A′ vérifie : A′ < [(200 – γ ). π.R2/100 – A2 )]1/2 = 412,82 m. On


choisit A′ = 300 m. Les longueurs de raccordement sont L = 110,25 m et L′ = 225,00 m.

Paramètres des deux clothoïdes : Paramètres de l’arc de cercle :

Paramètres Clotho. 1 Clotho. 2 Paramètres Valeur


τ (gon) 8,7734 17,9049 α (gon) 15,9984
xF (m) 110,041 223,227 Longueur (m) 100,521
yF (m) 5,058 20,975 Corde FF’ (m) 100,256
Ripage d (m) 1,265 5,259 Flèche (m) 3,153
xC (m) 55,090 112,204
yC (m) 401,265 405,259
xS (m) 194,861 253,366
Corde OF (m) 110,157 224,210
Angle ωF (gon) 2,9240 5,964

Sur le tableau de piquetage, on choisit d’implanter OF et l’arc circulaire depuis O. Le


tronçon O’F’ est implanté depuis O’ avec un contrôle de certains points de l’arc circu-
laire. On choisit de placer un point tous les 25 m sur les spirales et un point tous les 30 m
sur l’arc de cercle (fig. 9.80.). Le tableau de piquetage de la clothoïde 1 est identique à
celui de l’exemple précédent, pour le raccordement symétrique.

Le piquetage de la clothoïde 2 et de l’arc de cercle sont réalisés à partir d’une station en


O’, avec un angle de 100 gon affiché sur le sommet S.
Clothoïde 2 depuis O’ Arc circulaire depuis O’
Li (m) x (m) y (m) Dh (m) Hz (gon) Li (m) x (m) y (m) Dh (m) Hz (gon)
25,000 25,000 —0,029 25,000 100,0737 235,521 233,294 —24,028 234,528 106,5338
50,000 49,999 —0,231 50,000 100,2947 265,521 261,520 —34,173 263,743 108,2719
75,000 74,993 —0,781 74,997 100,6631 295,521 288,905 —46,404 292,608 110,1388
100,000 99,969 —1,851 99,986 101,1789 325,521 315,297 —60,653 321,078 112,0987
125,000 124,906 —3,615 124,958 101,8420
150,000 149,766 —6,243 149,896 102,6522
175,000 174,494 —9,904 174,775 103,6096
200,000 199,015 —14,763 199,561 104,7137
225,000 223,227 —20,975 224,210 105,9643

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Fig. 9.80. : Clothoïde dissymétrique

Le point F est implanté depuis les points O et O′ ce qui en permet un contrôle.

Il est possible de compléter ce contrôle en stationnant un point implanté quelconque et


en relevant la position de tous les autres points implantés (y compris O, O′, F , F′ et C s’il
est accessible). L’obtention des coordonnées théoriques peut avantageusement être réa-
lisé à l’aide d’AutoCAD LT par changement de repère, comme pour l’exemple de la
clothoïde symétrique.

 Raccordement entre deux cercles

Considérons deux arcs circulaires à raccorder :

● Premier arc de centre C (254,88 m ; 941,74 m) et de rayon R = 480 m,


● Second arc de centre C′ (363,24 m ; 102,78 m) et de rayon R′ = 350 m.

Le raccordement à effectuer est en forme de S. Calculez le paramètre de la clothoïde


unique de raccordement et donnez un tableau de piquetage depuis le point d’inflexion O.
Prévoyez un contrôle. Pour le calcul du paramètre A, le raccordement étant en forme de
S, le rayon R′ est négatif dans les calculs R′ = – 350 m.

Distance C’C (m) 845,929 Paramètres des deux tronçons de clothoïde


Distance minimale D (m) 15,929 Paramètre 1er tronçon 2e tronçon
Lambda (λ) 0,078697 Rayon R (m) 480,000 —350,000
Rho (ρ) —0,243867 Longueur L (m) 117,953 —161,764
t 1,175559 Angle (τ) (gon) 7,8220 14,7118
A (m) 237,944 Ripage d (m) 1,207 —3,109

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Le tableau ci-dessous fournit les coordonnées des points caractéristiques dans (O, x, y) :
Points x (m) y (m)
Centre C 58,947 481,207
Point F1 117,775 4,826
Point F2 —117,775 4,826
Centre C’ —80,738 —353,109
Point F’1 —160,903 —12,413
Point F’2 160,903 —12,413

À ce stade, il existe deux solutions possibles pour positionner le raccordement : elles sont
symétriques par rapport à la ligne des centres CC′ et introduisent donc deux point F (F1
et F2) et deux points F′ (F′1 et F′2) dont les signes des abscisses sont opposés dans le
repère (O,x,y). Il existe deux repères (O1, x ,y) et (O2, x′, y′) symétriques par rapport à la
ligne des centres C′C (leurs axes ne sont donc pas parallèles). Les coordonnées des points
F1 et F′1 sont données dans le repère (O1, x, y), celles des points F2, F′2 dans le repère (O2 ,
x′, y′) (voir fig. 9.81.).
Les coordonnées en repère général (O, X, Y) des points de tangence et du point
d’inflexion peuvent se calculer de deux manières :
● Première solution
Pour passer du repère (O1, x, y) au repère général, il faut effectuer une rotation d’angle
(GC′C – α) avec : gisement GC′C (en repère général) = 391,8227 gon ;
α est le gisement gC′C (en repère local (O1, x, y) ou bien (O2, x′, y′)).
α se calcule par : α = arctan[(58,947+80,738)/(481,207+353,109)] d’où α = 10,5607
gon.
Donc l’angle de rotation cherché a
pour valeur (GC′C – α) = 381,2620
gon
Les coordonnées de F1 , F1′ et C dans
le repère (O1, X, Y) après rotation
sont les suivantes :
F1 (111,310 m ; 38,785 m),
F′1 (–150,382 m ; –58,558 m),
C (–83,188 m ; 477,614 m).
Pour passer en repère général, on
effectue une translation de vecteur
O 1 O = O 1 C + CO .
Fig. 9.81. : Deux solutions de raccordement

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On obtient finalement, en repère général :
F1 (449,378 m ; 502,912 m) ; F′1 (187,686 m ; 405,568 m) ; O1 (338,068 m ; 464,126 m).
● Seconde solution
Pour passer du repère (O2, x′, y′) au repère général, il faut faire une rotation d’angle
GC′C + α = 2,3834 gon. Par le même raisonnement, on arrive à :
F2 (178,262 m ; 467,894 m) ; F′2 (456,100 m ; 440,237 m) ; O2 (295,775 m ; 458,664 m).
Ces derniers calculs (changements de repère) peuvent être effectués à l’aide
d’AutoCAD LT. L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe
6.2.9.1.
En repère local, le dessin du raccordement s’effectue comme suit (première solution
seulement) :
● ligne C′C : LIGNE du point 58.947,481.207 au point -80.738,-353.109 ;
● points O, F et F′ : POINT ↵117.775,4.826 ↵↵ -160.903,-12.413 ↵↵0,0↵
Tracez la ligne des centres en repère général : LIGNE↵ du point 254.88,941.74↵ au point
363.24,102.78↵
Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8x↵ pour voir l’ensemble du dessin (fig. 9.82.).
DEPLACER↵ les points F, F′ et O depuis le point C en repère
local vers le point C en repère général.
ROTATION↵ des mêmes points F, F′ et O autour de C, option
Référence↵ : angle de référence ligne CC′ en repère local, nouvel
angle : ligne CC′ en repère général.
Les points F, F′ et O sont à présent tous en repère général ; prendre
leurs coordonnées avec la commande ID↵ NODal de...
Pour obtenir la deuxième solution, MIROIR↵ des points F, F′ et O
par rapport à la ligne CC′. Il est également possible de préparer le
piquetage et son contrôle sur DAO en calculant la position de
plusieurs points des raccordements OF et OF′ ; chaque demi- Fig. 9.82.
raccordement peut être considéré comme un raccordement à un
alignement droit ; les calculs sont donc les mêmes que pour
l’exemple précédent (§ 6.2.9.1). Placez ces points dans le repère local avant de déplacer
les points F, F′ et O vers le repère général et déplacez les avec les autres vers le repère
général. On obtient ainsi les coordonnées en système général des points à implanter.
Pour le contrôle, effectuez un changement de repère vers la station d’où l’on souhaite
effectuer ce contrôle.

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Le tableau de piquetage suivant est obtenu grâce à la feuille de calcul des
clothoïdes symétriques du tableau CLOTHO.XLS : entrez un paramètre A
= 237,944 m et un rayon R = 480 m pour obtenir le tronçon OF de la clothoïde ;
changez le rayon pour R = 350 m pour obtenir le tronçon OF′ (attention aux
signes !).

Le tableau ci-après donne le piquetage en coordonnées locales et générales de la première


solution depuis une station au point O.

Li (m) x (m) y (m) Dh (m) Hz (gon) X (m) Y (m) G (gon)


Tronçon OF
25,000 25,000 0,046 25,000 99,8829 361,979 471,423 81,1449
50,000 49,998 0,368 49,999 99,5315 385,809 478,983 80,7935
75,000 74,981 1,242 74,992 98,9459 409,464 487,067 80,2079
100,000 99,922 2,942 99,965 98,1261 432,839 495,930 79,3881
117,953 117,775 4,826 117,874 97,3930 449,378 502,912 78,6550
Tronçon OF’
25,000 —25,000 —0,046 25,000 299,8829 314,156 456,830 281,1449
50,000 —49,998 —0,368 49,999 299,5315 290,327 449,270 280,7935
75,000 —74,981 —1,242 74,992 298,9459 266,672 441,186 280,2079
100,000 —99,922 —2,942 99,965 298,1261 243,296 432,323 279,3881
125,000 —124,762 —5,742 124,894 297,0723 220,337 422,437 278,3343
150,000 —149,409 —9,907 149,737 295,7848 197,958 411,301 277,0468
161,764 —160,902 —12,413 161,380 295,0983 187,686 405,568 276,3603

Pratiquement, l’opérateur implante O depuis C ou C′ avec un contrôle depuis C′ ou C.


Ensuite, en station sur le point O, l’opérateur affiche le gisement OC sur le point C, soit :
GOC = 389,0219 gon. Puis il implante les points en distances c et gisements G.

Le contrôle peut être réalisé depuis C′ en relevant les coordonnées en repère général d’un
certain nombre de points implantés. D’où l’intérêt pour tout chantier de disposer des
coordonnées en système général de tous les points.

 Variation progressive du dévers

Le dévers doit aussi être introduit progressivement entre l’alignement et l’arc de cercle :
cela fait partie des hypothèses permettant d’établir l’équation de la clothoïde (§ 6.2.2).

Sur l’arc de cercle, le dévers reste constant. Sur l’alignement droit, il a aussi une valeur
constante. Il doit donc passer sur le raccordement progressif d’une valeur minimale en
alignement à une valeur maximale sur la courbe circulaire.

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Fig. 9.83. : Vue en plan du raccordement progressif

Sur l’exemple du paragraphe 6.2.9.1, le dévers minimal en alignement droit, sur le côté
de la chaussée qui passe en extérieur du virage, est de – 2,5 % (ce signe correspond à la
convention indiquée au paragraphe 6.1.2.5 si l’on parcours le virage dans le sens OF ;
fig. 9.83.). Ce dévers doit passer à la valeur + 5,2 % (arrondie à + 5,5 %) dans le virage.
La variation est donc de 5,5 – (– 2,5) = 8 % et doit se répartir sur la longueur du
raccordement progressif, soit 110,25 m donc à raison de 1 % tous les 13,78 m.

Pratiquement, il existe deux solutions :


● soit on commence à inverser le dévers sur la voie extérieure du virage jusqu’à rat-
traper la valeur de dévers de la voie intérieure, ici + 2,5 %, et ensuite on déverse la
chaussée sur toute sa largeur (fig. 9.83.) ;
● soit on fait basculer symétriquement les deux voies de la chaussée autour de l’axe
central.

S'il n’y a pas de raccordement progressif, le dévers débute sur l’alignement droit pour
atteindre sa valeur maximale au début de l’arc de cercle du virage.

 Raccordement en profil en long


Après avoir vu en détail les raccordements en planimétrie, sont abordés dans ce para-
graphe les raccordements dans le sens du profil en long, c’est-à-dire entre les pentes et
les rampes.

Le tracé et la terminologie des profils en long sont abordés au chapitre 10, paragraphe 2.

 Raccordement théorique


La propriété que doit assurer la courbe de transition TT′ permettant de passer de la rampe
AT à la pente T′B (fig. 9.84.) est d’assurer un taux de changement de pente constant.
Ainsi le passage de la pente p, positive par convention à la pente p′ négative, sera le plus
progressif possible. Dans le repère (O, X, Z) associé au profil en long, on peut exprimer

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2
dZ d Z
la pente par p = ------- ; la variation de pente est donc ---------2 , soit la dérivée seconde de
dX dX
l’altitude Z par rapport à l’abscisse X.

Fig. 9.84. Profil en long

2
d Z
Si la variation de pente est constante, alors : ---------2 = K d’où Z = K.X2 /2 + K′.X + K′′.
dX

C'est l’équation d’une parabole d’axe de symétrie vertical qui est la courbe cherchée.

Remarque
Dans la pratique, le raccordement circulaire est plus simple à mettre en place (surtout
en informatique). On assimile donc souvent la parabole théorique à un arc de cercle au
voisinage du raccordement puisque les rayons sont très grands, généralement supé-
rieurs à 1 500 m (revoir les tableaux du paragraphe 6.1.2.4). Les calculs ou les cons-
tructions graphiques sont alors ceux traités au paragraphes 5.

 Propriétés de la parabole


On considère une parabole d’axe
vertical tangente en S à l’axe des
abscisses x (fig. 9.85.) et d’équa-
tion z = a.x2 dans le repère (S, x, z)
associé à cette parabole ; S est le
sommet de la parabole.
La pente en un point quelconque P
de cette parabole est le suivant :
z′ = 2.a.x
L’abscisse du point A de rencontre
des tangentes se calcule ainsi :
Fig. 9.85. : Raccordement parabolique (zT – zA) / (xT – xA) = 2.a.xT ,
(zT′ – zA) / (xT′ – xA) = 2.a.xT′ .

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x T + x T′
Comme zT = a.xT2, zT′ = a.xT′2, on obtient : x A = -----------------
2
Donc : zA = zT + p.(xA – xT)

Le point A est le point de rencontre des pentes à raccorder. Il est situé à la verticale de A′.

● L’équation du cercle le plus proche de la parabole autour de S est (z – R)2 + x2 = R2.

On prend : R < 0 si la concavité est tourné vers le bas (z négatifs) et


R > 0 si la concavité est tournée vers le haut (z positifs).

z
En développant, on obtient : z2 – 2z.R + R2 + x2 = R2 d’où 2.z.R .(1– ------- ) = x2 .
2R

Le terme (z /2R) étant petit devant 1, les rayons de raccord utilisés étant grands, on
obtient l’équation suivante qui correspond à la parabole la plus proche du cercle de rayon
choisi :
2 x
x-
z = ------ d’où p = z′ = --- , ici R < 0
Dans le repère local (S, x, z) : R
2R
( X – XS )
2
Dans le repère général (O, X, Z) : Z – Z s = ---------------------
-
2R

Le repère général (fig. 9.85.) est associé au profil en long ou au projet ; l’origine des Z
est soit le niveau 0, soit le plan de référence adopté pour le projet et l’origine des
abscisses X est celle du projet ou celle du profil en long étudié. Le plan de référence est
aussi appelé plan de comparaison.

Remarque
On arrive au même résultat en reprenant l’équation générale de la parabole z = k.x2/2
+ k′.x + k′′ et en écrivant que pour x = 0 : z = 0 (sommet S de coordonnées (0,0)), z′
= 0 (tangente horizontale en S), z′′ = 1/R : courbure de 1/R en S. Cela donne : k′′ = k′
= 0 et k = 1/R. Donc z = x2 / (2.R).

● Positions relatives du cercle et de la parabole


2
x - – ( R ± R 2 – x 2 ) , on peut
En étudiant le signe de la différence z parabole – z cercle = ------
2R
remarquer que le cercle est à l’intérieur de la parabole (fig. 9.86.), ce qui implique que R
est le rayon minimal du raccordement (ce qui va dans le sens de la sécurité...).

Démontrons ce résultat : pour une abscisse x proche de l’origine et très petite par rapport
au rayon R, on peut écrire :

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2 2
x x
zparabole – zcercle = ------- – R ± R. 1 – -----2 ,
2R R
2 2 4
zparabole – zcercle ≈ ------- – R ± R  1 – --------2- – ---------4 .
x x x
2R  
2R 8R
Cela donne deux solutions :
4
x
zparabole – zcercle ≈ – ---------3 < 0 (près de l’origine S),
8R
zparabole – zcercle ≈ – 2R < 0 (zone diamétralement
Fig. 9.86. : Parabole et cercle opposée à l’origine S).

Dans tous les cas, on vérifie que zparabole < zcercle . Le cercle est à l’intérieur de la parabole.
● La distance horizontale D entre les points de tangence T et T’ se calcule comme
suit :
Les coordonnées de T sont : (xT, yT = xT2/(2.R)), la pente en T est p = xT/R donc xT = p.R.
Les coordonnées de T′ sont : (xT′ , yT′ = xT′2/(2.R)), Pente en T′: p′ = xT′ /R donc xT′ = p′. R.

Donc : D = |xT′ – xT | = |R . (p′ – p)| R, p et p′ sont des valeurs algébriques.

Grâce aux relations démontrées dans ce paragraphe, il est possible de positionner les
points de tangence T et T′ à partir de la connaissance des pentes à raccorder et du rayon
choisi lors du projet.

 Implantation du raccordement en profil en long


Implanter un raccordement en profil en long, revient à positionner un point P quelconque
de l’axe du projet dans le repère (O, X, Z) associé au profil en long étudié (fig. 9.87.).

Fig. 9.87. : Calcul du raccordement parabolique

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Les deux pentes à raccorder sont définies en général par les coordonnées XE et ZE d’une
extrémité et leur pourcentage p ; on peut donc en déduire leur intersection A.

● l’équation de la première tangente est Z = p.X + b ; comme b = ZE – p.XE , on en déduit


que Z = p.(X – XE) + ZE.
● l’équation de la deuxième tangente est Z = p′.X + b′; comme b′ = ZE′ – p′.XE′, on en
déduit que Z = p′.(X – XE′) + ZE′ .

b′ – b pb′ – p′b
On obtient : X A = ------------- et ZA = p . XA + b ou encore ZA = ---------------------- .
p – p′ p – p′

Connaissant D = |R.(p′– p)|, on calcule T et T′ : XT = XA – D/2 ; ZT = p. XT + b

XT′ = XA + D/2 ; ZT′ = p′. XT′ + b′

Notez que, dans le cas de la figure 9.87., on a : R < 0, p > 0 et p′ < 0.

On peut à présent calculer les coordonnées du sommet S :

2
p ⋅R
2
xT
- = ZT – ----------- ; XS = XT – xT = XT – p.R
ZS = ZT – zT = ZT – ------
2R 2

2
p′ ⋅ R-
2
x T′
ou bien : - = ZT′ – ------------
ZS = ZT′ – zT′ = ZT′ – ------ ; XS = XT′ – xT′ = XT′ – p′.R
2R 2

( XP – XS )
2
Enfin, pour tout point P d’abscisse XP fixée, on a : Z P – Z S = ------------------------
-.
2R

On peut être amené à calculer la distance AA′ appelée abaissement et donnée par :

( x T + D /2 )
2 2 2 2
x A′ xT D R
= ------- = --- ( p′ – p ) .
2
DAA′ = zA – zA′ = zT + p.D/2 – ------ - + p.D/2 – ----------------------------
- = ------
2R 2R 2R 8R 8

 Application
● Sur une route du type R60, une pente de 6 % de déclivité doit être raccordée à une
rampe de 5 % de déclivité. Les pentes à raccorder, figurent sur le profil en long
(fig. 9.88.). Définissez la position des points caractéristiques de ce raccordement. Le
raccordement est en angle rentrant, son rayon minimal est R = 1500 m. Effectuez les
calculs avec cette valeur minimale. Ci-dessous est donné le profil en long avant le
calcul du raccordement.

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Fig. 9.88. : Profil en long avant l’étude du raccordement

Le calcul de la position du point A, intersection des pentes, s’effectue comme suit :

● pente : p = – 0,06 et b = 510,30 + 0,06 . 41,08 = 512,765 ;


● rampe : p′ = 0,05 et b′ = 507,01 – 0,05 . 309,07 = 491,557.

Donc : XA = (491,557 – 512,765) / (– 0,06 – 0,05) = 192,800 m ;


ZA = – 0,06 . 192,800 + 512,765 = 501,197 m.

Le calcul de la distance horizontale D entre points de tangence s’effectue ainsi :


D = |1500 . (0,05 + 0,06)|, soit D = 165,00 m.
La position des points de tangence T et T’ se calcule ainsi :

● Coordonnées de T (sur la pente) : XT = 192,80 – 165,00 /2 = 110,30 m,


ZT = – 0,06.110,30 + 512,765 = 506,15 m.

● Coordonnées de T′ (sur la rampe) : XT′ = 192,80 + 165,00 /2 = 275,30 m,


ZT′ = 275,30.0,05 + 491,557 = 505,32 m.

Position du sommet S, calculé depuis le point T et vérifié depuis le point T’ :

● depuis le point T : XS = 110,30 + 0,06.1500 = 200,30 m,


ZS = 506,15 – 0,062.1500/2 = 503,45 m.

● depuis le point T′ : XS = 275,30 – 0,05.1500 = 200,30 m,


ZS = 505,32 – 0,052.1500/2 = 503,45 m.

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Pour le piquetage de neuf points sur le raccordement parabolique, on place un point tous
les 16,50 m. On peut voir sur la figure 9.89. le résultat de ce piquetage sur le profil en
long.
Abscisse Altitude Abscisse Altitude
Point (m) (m) Point (m) (m)
P1 126,80 505,25 P6 209,30 503,48
P2 143,30 504,53 P7 225,80 503,67
P3 159,80 504,00 P8 242,30 504,04
P4 176,30 503,64 P9 258,80 504,59
P5 192,80 503,47

Fig. 9.89. : Exemple de raccordement parabolique

Le calcul de l’abaissement donne DAA′ = (– 0,06 – 0,05)2 . 1500 / 8 = 2,27 m.

Cette faible valeur de l’abaissement malgré les conditions extrêmes choisies dans cet
exemple montre que l’on peut confondre la parabole avec un cercle de rayon R constant.

Attention aux erreurs classiques suivantes :

● oubli de l’amplification d’échelle en Z en reportant les cotes sur le profil en long ;


● oubli des signes de R, p et p′.

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 TERRASSEMENTS D’UN PROJET ROUTIER

 Lever du terrain naturel


Dans l’étude préliminaire de l’avant-projet sommaire, le profil en long et les profils en
travers peuvent être simplement établis à partir d’une carte existante, en s’appuyant sur
les courbes de niveau et/ou les points cotés en altitude. Si aucune carte n’existe, on peut
avoir recours à la photographie aérienne et à la restitution photogrammétrique (voir
chap. 7, § 5). On peut aussi recourir à la digitalisation (voir l’exemple au chap. 10, § 1.6)
d’une carte existante pour bénéficier des apports de l’informatique.

Fig. 9.90. : Exemple d’implantation en coordonnées cartésiennes en système général

En phase de réalisation, le lever doit être le plus précis possible : il est donc effectué sur
le terrain. On procède au piquetage d’une polygonale de base dont les sommets sont
rattachés au système Lambert par les techniques abordées au chapitre 2 du tome 2,
paragraphe 1. La polygonale de base est généralement constituée d’un cheminement à
longs côtés, de l’ordre du kilomètre, rattaché tous les 5 km au système Lambert, et de
cheminements polygonaux (côtés de 100 à 300 m de longueur) encadrés par les points du
cheminement à longs côtés (par exemple S13 et S14, fig. 9.90.).
Les sommets de la polygonale de base doivent être positionnés hors de la zone de travaux
de manière à assurer la durabilité des repères pendant toute la durée du chantier. À ce
stade du projet, l’axe en plan est déjà défini par les impératifs de visibilité, de déclivité
maximale, de rayons de courbure, etc. (voir § 6.1). Les coordonnées des points d’axe sont
connues ; ceux-ci sont régulièrement répartis le long du projet. Ils sont implantés et
nivelés à partir de la polygonale de base. De plus, à chaque point d’axe et à chaque
changement de pente, un profil en travers est levé : cela nécessite de stationner le point
d’axe puis de lever des points sur la perpendiculaire à l’axe en ce point. Pour gagner du

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temps, il suffit de calculer la position en planimétrie d’un certain nombre de points sur le
profil en travers et de les lever depuis une seule station ; par exemple, les points 11,12,
21 et 22 sont levés depuis la station S13 (fig. 9.90.).

On peut compléter les levers des lignes d’axe et de profils en travers par des semis de
points entre profils dans le but d’améliorer la discrétisation du terrain naturel (voir
chap. 10, § 1.3). Ce levé, plus précis, du terrain permet d’affiner le calcul des cubatures
et de préciser la position des points d’entrée en terre théoriques. Si le lever est effectué
au moyen d’une station totale, on peut utiliser les fonctionnalités des logiciels de topo-
graphie pour le calcul et le dessin assisté des profils.

Pour faciliter toutes les opérations de calcul, de lever et d’implantation, il est recom-
mandé de repérer chaque profil en travers sur la vue en plan du projet par les paramètres
suivants (voir tableau fig. 9.90.) :

● l’abscisse curviligne du point d’axe pour situer le profil dans le projet ;


● les coordonnées du point d’axe dans le système général ;
● le gisement du profil afin de faciliter les calculs de coordonnées des points sur le
profil en travers.

 Implantation des terrassements


Le plus simple dans l’implantation des terrassements est de positionner en premier l’axe
du projet puisque tous les éléments s’y rattachent. En pratique, il n’est pas possible de
conserver des piquets d’axe puisqu’ils sont dans la zone des travaux. On utilise donc la
méthode suivante.

À partir des points d’axe définis en coordonnées générales (E, N) ou locales, on calcule
sur la perpendiculaire à l’axe les coordonnées de deux points situés à environ 2 m au-delà
de l’emprise théorique des terrassements (voir fig. 9.90. les points 11, 12, 21, 22, 31,
etc. et 52). Ces points sont implantés sur le terrain à partir de la polygonale de base. Ces
piquets sont ensuite nivelés en nivellement direct ou bien en nivellement indirect pendant
la phase d’implantation de manière à gagner du temps.

Ces points dont les coordonnées (E, N et H) sont connues, permettent au géomètre toutes
les implantations et tous les contrôles ultérieurs possibles : implantation des points
d’entrée en terre, contrôle des terrassements à chaque profil, etc.

 Implantation des points d’entrée en terre réels


Étant donnée la modélisation du terrain naturel (supposé linéaire entre deux courbes de
niveau ou entre deux points connus) adoptée pour tous les calculs, les points d’entrée en
terre déterminés sont théoriques et décalés par rapport aux points réels. Il existe un
moyen très simple de positionner sur le terrain le point d’entrée en terre réel à partir du
point d’entrée en terre théorique.

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Par exemple, au profil P1 (fig. 9.91., extrait de la figure 9.
90.), les points d’entrée en terre ET11 et ET12 sont déter-
minés en planimétrie (E, N). Ils peuvent donc être
implantés depuis la station la plus proche S13 ou par
alignement sur la droite 11-12 qui définit l’alignement du
profil en travers P1. On obtient la position théorique
notée ET′11 et ET′12 .
La position réelle est notée ET11 et ET12 .
Pour déterminer la position réelle ET12 (fig. 9.92.), il
suffit de déterminer l’altitude du terrain naturel à la verti-
cale du point ET′12. Cela donne une différence de hauteur
∆H avec le point ET′12 théorique. On en déduit le point
Fig. 9.91. Entrées en terre
correspondant sur le talus positionné à la distance ∆X
∆H
telle que : ∆X = -------- .
p

Fig. 9.92. : Points d’entrée en terre (vue en élévation)

La pente du talus p, est conventionnellement exprimée sous forme de fraction f telle que
1/1, 1/2 ou 1/3 représentant l’inverse de la pente (f = 1/3 donne une pente p = 3, soit
300 %). Si l’on utilise cette fraction f, la relation précédente devient : ∆X = f . ∆H.
On note sur la figure 9.92. que le point ainsi déterminé, à la distance ∆X de ET′12 sur
l’alignement 11-12, n’est pas encore exactement le point d’entrée en terre réel. On répète
la manipulation jusqu’à obtenir de proche en proche le point réel. En pratique, cela n’est
nécessaire que si le terrain est très irrégulier à cet endroit précis ; sinon, dès la première
manipulation, on obtient une position suffisamment précise du point réel ET12.
Application numérique : – altitude théorique de ET′12 : 162,121 m,
– altitude du terrain naturel en ET′12 : 162,497 m,
– pente du talus de déblai : 1/3.

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Le point ET12 est situé sur l’alignement 11-12 vers l’extérieur c’est-à-dire vers la droite
du point ET’12 sur la figure 9.92, parce que le terrain naturel réel est plus haut que le
terrain naturel théorique à cet endroit. Il est décalé de ∆X = 12,5 cm.

 Pose des gabarits de talutage


Les gabarits de talutage sont des éléments en bois destinés à guider les engins de terras-
sement lors de la réalisation des talus d’un projet.

Fig. 9.93. : Pose de gabarit de talutage

● Phase 1 : l’opérateur met en place le premier piquet du gabarit à environ 10 à 20 cm


de l’entrée en terre réelle (§ 7.2.1) ; puis il trace sur le piquet le prolongement du talus
à l’aide d’un niveau de pente ou d’une équerre de pente et d’une règle (fig. 9.93.).
● Phase 2 : l’opérateur met en place le second piquet à environ 50 cm en amont du
premier et il trace un repère dans le prolongement du talus projeté (fig. 9.94.).
● Phase 3 : l’opérateur fixe la traverse au-dessus des repères tracés sur les piquets de
telle sorte que l’arête inférieure soit dans le prolongement du talus projeté.

Fig. 9.94. : Pose de gabarit de talutage

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Ce type de gabarit suffit pour descendre jusqu’à 50 cm du fond de fouilles. Ensuite, le
topographe doit vérifier la largeur du terrassement et préciser la cote exacte du fond de
fouilles.
Le pied du talus de remblai doit aussi être signalé par un gabarit. En pratique, ces gabarits
sont enfouis ou déplacés par les engins de terrassement. Il est alors préférable de con-
trôler régulièrement, tous les 3 à 4 mètres de terrassement, l’emprise des talus de remblai
et la largeur de la plateforme 1.

1
Voir aussi l’article Implantation des gabarits de talutage, revue XYZ n° 23.

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PROFILS,
CUBATURES

Ce chapitre est consacré à la modélisation et à la représentation d’un terrain en trois


dimensions ; en effet, sur une carte, sur un plan, l’altimétrie est une donnée essentielle.

 COURBES DE NIVEAU

 Définitions
Les courbes de niveau, appelées isophyses, sont destinées à donner sur une carte un
aperçu du relief réel. Une courbe de niveau (fig. 10.1.) est l’intersection du relief réel avec
un plan horizontal d’altitude donnée en cote ronde (généralement un nombre entier).
Les courbes sont équidistantes en altitude ; leur espacement horizontal dépend de la
déclivité du terrain à représenter et de l’échelle du plan ou de la carte. Sur une carte IGN
au 1/100 000, les plans horizontaux sont distants de 20 m en altitude et les courbes
principales y sont repérées tous les 100 m. Les courbes maîtresses sont en trait continu
épais et placées toutes les cinq courbes ; les courbes ordinaires sont en trait continu
moyen, les courbes intercalaires en trait interrompu fin.
On visualise en trois dimensions le terrain dessiné à plat sur la carte. Cela est renforcé
sur les cartes par des coloriages pour souligner les lignes de crête : ils représentent
l’ombre créée par une lumière fictive qui viendrait du nord-ouest de la carte. Sur
l’exemple ci-après, on peut lire sur la vue en plan les pentes du terrain naturel ; on repère
les sommets, les cols topographiques, les cuvettes (ou dolines), les ruptures de pente.
On distingue les zones en forte déclivité, où les courbes de niveau sont très proches, des
zones de moindre déclivité, où les courbes sont plus espacées.
Plusieurs courbes qui fusionnent en une seule indiquent une falaise verticale (fig. 10.1.).

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Une courbe de niveau est une courbe fermée qui ne peut croiser une autre courbe de
niveau d’altitude différente, sauf dans une caverne, auquel cas il y a deux croisements
(voir fig. 10.1.).

Fig. 10.1. : Terminologie

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Pour renforcer la lisibilité d’un plan, sont ajoutées :
● les lignes de crête en rouge qui joignent les sommets et les cols ; elles figurent les
lignes de partage des eaux qui séparent deux bassins-versants contigus dont les eaux
s’écoulent vers deux talweg différents. En zone peu accidentée, on parle de ligne de
faîte ;
● les lignes de talweg (en allemand chemin de fond de vallée) en bleu rejoignent les
points les plus bas d’une vallée et figurent les lignes d’écoulement des eaux. La
ramification de ces lignes se fait de l’aval vers l’amont et donne sur le plan une figure
nommée le chevelu (voir chap. 8, § 2.4.6.2).
Les lignes de crête et de talweg sont perpendiculaires aux courbes de niveau.
Les courbes de niveau des cartes à petite échelle ne sont pas levées directement sur le
terrain : ce serait fastidieux. Elles sont tracées par restitution photogrammétrique (voir
chap. 7, § 5).
Dans un lever de détails, les courbes de niveau sont toujours une information supplémen-
taire importante ; elles sont donc souvent tracées. Elles sont généralement levées avec
des stations totales par la création de semis de points, puis tracées automatiquement sur
informatique.

 Principe de l’interpolation


Comprendre l'interpolation permet de
choisir judicieusement le nombre et la
position des points à lever.
L’altitude au point M situé entre les
courbes de niveau 530 et 540 est déter-
minée en considérant le terrain en pente
constante entre A et B. Les points A et
B sont les points les plus proches de M
sur les courbes de niveau 530 et 540 ; ici
∆H = 10 m. La pente au point M vaut :
∆H
p = -------- .
ab
La distance ab est la distance réelle,
c’est-à-dire la distance mesurée sur le Fig. 10.2. : Interpolation de courbes de niveau
plan et divisée par l’échelle du plan.
L’altitude de M est :
∆H
H M = H A + am ⋅ -------- .
ab
On peut appliquer cette dernière formule avec les distances mesurées sur le plan ; le
facteur d’échelle se simplifie.

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 Lever de courbes de niveau
L’interpolation implique de collecter sur le terrain un point à chaque changement de
pente. En pratique, on lève les lignes de changement de pente, les crêtes et pieds de talus
et on densifie le nombre de points dans les zones de forte déclivité. Dans tous les cas, il
faut collecter un nombre suffisant de points pour que les interpolations faites soient
proches de la réalité.

La densité à l’hectare des points nécessaires pour obtenir une représentation fiable du
terrain est fonction des changements de déclivité du terrain et de l’échelle du plan. Le
tableau ci-après donne quelques ordres de grandeur.
Échelles 1/100 1/200 1/500 1/1 000 1/2 000 1/5 000
Très accidenté 400 250 150 80 40 20
Accidenté 340 200 130 70 35 15
Peu accidenté 250 150 80 40 20 10

Il existe différentes méthodes de levé de courbes, à savoir :

● le lever des lignes caractéristiques (crêtes, talwegs, ruptures de pente), dont on


déduit les courbes de niveau. Ce type de lever doit être complété par des semis de
points dans les versants entre les lignes caractéristiques. C’est une méthode qui donne
des résultats satisfaisants et qui est adaptée aux stations totales ;
● le quadrillage du terrain : lorsque le terrain est peu accidenté, on peut construire un
quadrillage régulier constitué de mailles carrées (par exemple 6 m × 6 m pour un plan
au 1/100) dont une direction correspond à la ligne de plus grande pente du terrain. Le
quadrillage peut être implanté au moyen d’une simple équerre optique et le lever
altimétrique peut être réalisé au niveau, ce qui fait de cette méthode une alternative
intéressante lorsque l’on ne dispose pas de station ;
● le filage de courbes : il consiste à suivre la courbe de niveau avec une mire pour
marquer puis lever tous les points d’une courbe : c’est un procédé long.

Il faut ajouter à ces méthodes le lever par photographies aériennes et restitution photo-
grammétrique (voir chap. 7, § 5), qui permettent d’obtenir rapidement les courbes de
niveau pour une zone de très grande étendue et avec une précision homogène à la
modélisation du terrain et l’échelle de représentation choisie.

 Report de courbes de niveau

 Report manuel


Ce travail fastidieux est maintenant pris en charge par les logiciels de topographie cepen-
dant il est formateur d’avoir effectué au moins un report manuel pour assimiler la
discrétisation du terrain.

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Le tracé manuel consiste à réaliser l’interpola-
tion inverse de celle qui est détaillée au para-
graphe 1.2. Par exemple, la figure 10.3-a.
représente la courbe d’altitude 129,50 m à
partir d’un semis de points. On repère les
points qui encadrent cette courbe : 17 et 19
sont au-dessus, 18, 20 et 24 sont au-dessous.
Les points 31 et 23 sont trop éloignés : ils ne
seront pas pris en compte. Il reste à déterminer Fig. 10.3-a. : Exemple de report manuel
par interpolation des points de passage de la
courbe sur les quatre segments 17-18, 17-20,
19-20 et 19-24 ; ces segments sont choisis de manière à être les plus courts et les plus
perpendiculaires possibles à la future courbe de niveau ; on écarte par exemple le seg-
ment 17-24.
Le calcul d’interpolation est Points HM-HA (m) ∆H (m) ab (m) am (m)
réalisé en utilisant la formule
17-18 0,22 0,49 2,6 1,2
suivante :
17-20 0,33 0,60 5,2 2,9
ab
am = ( H M – H A ) -------- 19-20 0,33 0,65 4,4 2,2
∆H
19-24 0,42 0,74 5,3 3,0
avec HM = 129,50 m. Ce qui
donne pour notre schéma le
tableau ci-contre :
Avec un peu d’habitude et si la précision recherchée l’autorise, on peut aussi faire
mentalement cette interpolation et placer approximativement les points de passage de la
courbe. Il faut garder présent à l’esprit que ces courbes ne sont qu’un modèle approxi-
matif et qu’il est illogique de faire des calculs au centimètre près.
Il existe une méthode graphique plus rapide
dont la précision est généralement largement
suffisante. L’opérateur dispose d’une feuille
A4 sur laquelle il dessine des lignes horizon-
tales régulièrement espacées (fig. 10.3-b.),
numérotées par exemple de 0 à 100. Afin de
placer la courbe de niveau 129,50 m entre les
points 19 et 24 (fig. 10.3-a. et 10.3-b.), il dis-
pose la feuille A4 de façon que la ligne 129,08
m passe sur le point 24, ce positionnement
s’effectue à vue puisque la ligne 129,08 m
n’existe pas, et de façon que la ligne 129,82
Fig. 10.3-b. : Outil de report manuel
passe par le point 19 ; il reste à piquer l’inter-
section de la droite 19-24 et de la ligne 50 de
la feuille A4 pour obtenir un point de passage
de la courbe 129,50 m.

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Application (correction au paragraphe 1.5)
Tracez les courbes de niveau tous les 10 m à partir du levé de la figure 10.4. Le maillage
est de 100 m × 100 m.

Fig. 10.4. : Semis de points

 Report automatique


Les logiciels de topographie proposent un tracé automatique des courbes de niveau à
partir d’un semis de points.
Ce tracé fonctionne plus ou moins sur le même principe que le tracé manuel : création
d’un maillage du terrain, soit constitué de triangles s’appuyant sur les points levés, soit
constitué de mailles régulières (fig. 10.5.) s’appuyant sur le contour de la zone à mailler ;
dans ce cas, le programme détermine l’altitude des nœuds du maillage en s’appuyant sur
le semis de points. Le logiciel détermine ensuite tous les points d’intersection entre les
côtés du maillage et les plans horizontaux d’altitude entière pour tracer les courbes de
niveau point par point.

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Fig. 10.5. : Modèle numérique de terrain (MNT)

Une vue en perspective d’un maillage de terrain est présentée ci-dessus (fig. 10.5.), en
vert, fait à partir d’un semis de points. On distingue les courbes de niveau calculées par
le logiciel ainsi qu’une tranchée inscrite dans le maillage du terrain.

 Applications au tracé de profils en long et en travers


Lors d’un avant-projet sommaire de l’étude d’un projet routier, le projeteur a besoin
d’une vue en coupe du terrain naturel suivant l’axe du projet qu’il étudie : ce graphique
est le profil en long du terrain naturel (voir l’étude complète au paragraphe 2). Des vues
en coupe perpendiculairement à l’axe sont aussi nécessaires à l’étude : ce sont les profils
en travers. Ces deux types de graphiques permettent d’obtenir, après plusieurs études un
tracé « idéal » répondant aux impératifs du projet que sont la visibilité, l’emprise sur le
terrain, la déclivité maximale, le moindre coût, etc. Le rôle de l’informatique est alors
déterminant grâce au gain de temps sur les tracés des profils et les calculs des cubatures
(voir le paragraphe 2.1), mais aussi parce qu’il est possible d’envisager une programma-
tion qui aboutisse automatiquement, en plusieurs passes de calcul, au tracé « idéal » en
fonction de paramètres fixés par le projeteur.

Application

La figure 10.6. donne une correction de l’exercice du paragraphe 1.4. Le tracé en plan
de l’axe d’un projet routier et huit profils en travers y sont ajoutés. Déduisez-en le profil
du terrain naturel le long de l’axe du projet et le profil en travers.

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Les courbes de niveau de la figure 10.6. sont obtenues par une modélisation à base de
triangles qui correspond au mode de tracé manuel par interpolation. Les courbes
brutes, qui sont des assemblages de segments, sont ensuite lissées de manière à obtenir
une représentation plus conventionnelle.

Fig. 10.6. : Implantation d’un projet routier

Réponse
Les distances horizontales sont mesurées sur le plan : cela donne les profils de la figure
10.7. (voir au paragraphe 2 la représentation complète et normalisée des profils en long
et en travers).

Fig. 10.7. : Profil en long et exemple de profil en travers

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 Digitalisation de courbes de niveau
La digitalisation, ou numérisation, d’un plan est la
retranscription sur un support informatique des
points connus, des détails et des courbes de niveau
permettant de bénéficier des facilités de calcul gra-
phique d’un logiciel de DAO. Cette opération au
moyen d’une table ou tablette (fig. 10.8.) à digita-
liser sur laquelle est fixé le plan à numériser. Diffé- Fig. 10.8. : Digitaliseur
rents modèles existent du format A4 au format A0.
Les points sont entrés dans l’ordinateur en les poin-
tant les uns après les autres avec un dispositif (fig. 10.9.) ressemblant à une souris et muni
d’un réticule en forme de croix. Le déplacement du dispositif de pointage à l’écran est
capté par le support magnétique de la tablette alors que, pour une souris, c’est générale-
ment la rotation d’une boule retranscrite par des capteurs optiques qui permet le dépla-
cement d’une mire à l’écran.
Digitalisation sur AutoCAD : il faut disposer d’une
tablette à digitaliser et de la version complète
d’AutoCAD ou bien d'AutoCAD LT 95. Depuis la ver-
sion 13, on peut utiliser en même temps une tablette à
digitaliser et une souris. Sur la version complète
d’AutoCAD, la commande TABLETTE gère les
tablettes à digitaliser. Ses options sont les suivantes :
● option configurer (CFG) : définition des zones de menu pour
utiliser la tablette en tant que dispositif de pointage, c’est-à- Fig. 10.9. : Curseur
dire comme une souris. Un dessin associé au menu standard de digitalisation
d’AutoCAD (ou AutoCAD LT) est fourni avec le logiciel, il
peut être imprimé et fixé sur la tablette ;
● option calibrer (CAL) : en s’appuyant sur au moins deux points, le calibrage permet
d’adapter le repère du plan à numériser au repère général du logiciel. La routine de
calibrage détermine un facteur d’échelle, un angle de rotation et un vecteur de trans-
lation qui ramènent les déplacements du curseur dans le repère (X, Y) général (voir
tome 2, chap. 1, § 10.3). On peut entrer plus de deux points pour améliorer la
précision de cette transformation. Les points d’appui les plus intéressants sont les
croix du quadrillage (ou un couple de points connus en coordonnées) qui permettent
de travailler directement en repère Lambert. À défaut, une droite de longueur connue
permettra d’effectuer une restitution en repère local sans contrôle.
Depuis la version 13 d’AutoCAD, une nouvelle possibilité de digitalisation est offerte :
il est possible de récupérer en fond de plan l’image scanérisée (numérisée au moyen
d’un scanner) d’un plan existant sur papier et redessiner par dessus les éléments intéres-
sants. Le fond de plan arrive sous forme d’image point par point (ou Bitmap de format
.BMP, .TIF, .GIF, etc.). Il faut ensuite faire subir au plan digitalisé une adaptation

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d’échelle, une translation et une rotation pour rétablir les dimensions réelles en
s’appuyant, par exemple, sur le quadrillage. L’avantage de cette méthode est qu’il est
possible de suivre à l’écran le travail de digitalisation et de vérifier que l’on n’oublie pas
de points. On peut aussi utiliser les possibilités des fonctions de zoom du logiciel.

 Utilisation de la digitalisation

Cette opération est à réserver aux études sommaires ou à l’obtention de fonds de plan peu
précis. La précision obtenue est fonction des paramètres suivants :

● le jeu du papier : déformation du papier due au vieillissement et aux variations


hygrométriques de l’air qui est plus grande dans le sens du laminage du papier et qui
entraîne des déformations en planimétrie du terrain représenté et les éventuelles
déformations de photocopiage ;
● la précision du pointé avec le curseur, d’autant moins précise que l’échelle du
support papier est petite ;

la précision de la connaissance dans un repère général ou local d’au moins deux points
du terrain sur lesquels on s’appuie pour restituer la digitalisation à échelle réelle.

 Digitalisation des courbes de niveau

Deux solutions sont possibles pour obtenir des courbes de niveaux numérisées :

● digitaliser directement les courbes de niveau puis utiliser un logiciel capable de


modéliser le terrain à partir des courbes de niveau (ADTOPO permet cette modélisa-
tion). Il faut veiller à dessiner chaque courbe (utiliser la commande POLYLIGNE
option Arc) à son altitude : pour cela, il est possible de changer de SCU. Par exemple,
avant de digitaliser la courbe de niveau 80 m, changez de SCU par SCU↵ Origine↵
0,0,80↵. Revenez ensuite toujours au SCU général. Une fois la courbe terminée, elle
peut être lissée (commande PEDIT↵ option Lissage ou Pspline) ;
● Digitaliser un semis de points cotés sur le plan support et modélisez le terrain à partir
de ceux-ci comme si l’on partait d’un ensemble de points levés. Chacun devant être
entré à une altitude donnée, il faut utiliser le filtre .XY. Une séquence de digitalisation
se déroule ainsi : POINT↵ .XY↵ (cliquez le point) Z demandé (entrez l’altitude du
point puis validez par ↵). Cette séquence peut être automatisée en entrant une macro-
commande dans un bouton de la boîte à outils. Pour cela, cliquez sur un bouton de la
boite à outils avec le bouton de droite de la souris et modifiez la ligne de commande
ainsi : POINT .XY puis validez avec OK (  représente un espace qui simule la
touche entrée ↵).

Il est également possible d’affecter cette commande à un bouton de la souris (ou du


dispositif de pointage de la tablette) : dans le fichier ACAD.MNU, modifiez ainsi la
troisième ligne de la section ***BUTTONS1 : ^C^CPOINT .XY

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 PROFILS EN LONG ET EN TRAVERS

 Définitions
Un profil en long est la représentation d’une coupe verticale suivant l’axe d’un projet
linéaire (route, voie ferrée, canalisation, etc.). Le profil en long est complété par des
profils en travers qui sont des coupes verticales perpendiculaires à l’axe du projet. Leur
établissement permet en général le calcul des mouvements de terres (cubatures) et, par
exemple, permet de définir le tracé idéal d’un projet de manière à rendre égaux les
volumes de terres excavés avec les volumes de terre remblayés. L’informatique joue ici
aussi un rôle déterminant puisque ces calculs sont répétitifs. En effet, il faut plusieurs
essais lors d’une recherche de tracé avant d’arriver au tracé définitif.

Fig. 10.10. : Profils en long et en travers

Par exemple, sur la figure 10.10., un projet routier est figuré en trait d’axe. Le profil en
long constitue un développement suivant son axe sur lequel sont représentés le terrain
naturel et le projet. Les profils en travers, régulièrement espacés, sont une vue en coupe
qui fournit l’inscription de la route dans le relief perpendiculairement à l’axe.

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 Le profil en long

Le profil en long est un graphique (fig. 10.11.) sur lequel sont reportés tous les points
du terrain naturel et de l’axe du projet. Il est établi en premier lieu. On s’appuie sur ce
document pour le dessin des profils en travers (fig. 10.12.). Ce graphique s’oriente de la
gauche vers la droite ; les textes se rapportant au projet sont en rouge, écriture droite et
ceux qui se rapportent au terrain naturel en noir et en italique (si l’on travaille exclusive-
ment sur un support en couleur, on peut ne pas utiliser la représentation en italique).
Distances et altitudes sont données en mètres au centimètre près.

On choisit en général un plan de comparaison d’altitude inférieure à l’altitude du point


le plus bas du projet ou du terrain naturel. Ce plan de comparaison est l’axe des abscisses
du graphique sur lequel sont reportées les distances horizontales suivant l’axe du projet.
Sur l’axe des ordonnées, sont reportées les altitudes.

Les échelles de représentation peuvent être différentes en abscisse et en ordonnées (en


rapport de l’ordre de 1/5 à 1/10) de manière à souligner le relief qui peut ne pas apparaître
sur un projet de grande longueur.

On dessine tout d’abord le terrain naturel (TN), généralement en trait moyen noir. Son
tracé est donné par la position de chaque point d’axe d’un profil en travers, le terrain
naturel étant supposé rectiligne entre ces points. On reporte en même temps dans le
cartouche des renseignements en bas du graphique : les distances horizontales entre
profils en travers dites distances partielles, les distances cumulées (appelées aussi abs-
cisses curvilignes) depuis l’origine du projet et l’altitude de chaque point.

On positionne ensuite le projet (trait fort rouge) en tenant compte de tous les impératifs
de visibilité : pente maximale (voir chap. 9, § 6), égalité des déblais et des remblais, etc.
Ce tracé donne des points caractéristiques comme les points de tangence entre droites et
parties courbes, les points hauts (ou sommets situés à la fin d’une rampe et au début de
la pente suivante), les points bas (situés à la fin d’une pente et au début de la rampe
suivante). Une rampe est une déclivité parcourue en montant dans le sens du profil ; une
pente est parcourue en descendant. Un parcours horizontal est aussi appelé palier. Les
déclivités des parties droites, les longueurs projetées des alignements droits et des
courbes ainsi que les rayons de courbure sont reportés en bas du cartouche ; on reporte
également les longueurs développées des courbes.

Les cotes des points caractéristiques du projet sont reportées dans les lignes de rensei-
gnement en bas du graphique : distance à l’origine du projet (distance cumulée) et
altitude. Dans la phase d’avant-projet sommaire, elles sont mesurées sur le graphique du
profil en long. Elles sont calculées exactement en phase de projet d’exécution, à partir du
profil en long et des profils en travers réels, levés sur le terrain. La manière la plus
efficace de faire ce calcul est de construire le profil sur un logiciel de DAO et d’y lire les
coordonnées des intersections (voir l’exemple du paragraphe 2.4).

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Les calculs des positions des points caractéristiques se ramènent à des intersections
droites-droites, droites-cercles ou droites-paraboles dans le repère associé au profil en
long.

Fig. 10.11. : Profil en long

On peut colorier de manière différente les remblais (en rouge) et les déblais (en bleu).
Les profils en travers fictifs (surface nulle) dont on doit déterminer la position (abscisse
et éventuellement l’altitude) sont les points d’intersection entre le terrain naturel et l’axe
du projet ; ces profils particuliers sont utiles pour le calcul des cubatures. Il faut connaître
leur position en abscisse par rapport aux deux profils en travers qui les encadrent.

Remarque
Veillez à ne pas confondre le système de coordonnées dans lequel sont repérés le profil
en long et le profil en travers (x, y associé au graphique, l’axe des y représentant les
altitudes) avec le repère général (ou local) dans lequel les points du terrain sont
exprimés pour les implantations (altitudes cotées sur l’axe des Z).
Attention au fait que l’on utilise des échelles différentes en abscisse et en ordonnée.
Les pentes sur le graphique sont multipliées par un facteur d’échelle qui est le rapport
de l’échelle des ordonnées sur celle des abscisses. Les courbes sont aussi transformées
mais de manière non homothétique (puisque seule l’échelle en ordonnée varie) : un
cercle devient donc une ellipse et les rayons de courbure sur le graphique n’ont plus

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rien à voir avec la réalité... Cette erreur peut facilement être évitée par une construction
graphique avec un logiciel de DAO : la construction est faite à l’échelle 1 en abscisse
et en ordonnée (on en déduit les cotes réelles) et, ensuite, pour les besoins de la
représentation, on peut multiplier l’échelle des ordonnées par 5 ou 10. (voir l’exemple
traité au paragraphe 2.4).

 Le profil en travers


Les profils en travers (sections transversales perpendiculaires à l’axe du projet) permet-
tent de calculer les paramètres suivants :

● la position des points théoriques d’entrée en terre des terrassements ;


● l’assiette du projet et son emprise sur le terrain naturel ;
● les cubatures (volumes de déblais et de remblais).

Le profil en travers (fig. 10.12.) est représenté en vue de face pour une personne qui se
déplacerait sur l’axe du projet de l’origine à l’extrémité du projet. La voie de gauche doit
donc se situer sur la partie gauche du profil.

On commence par dessiner le terrain naturel à partir d’un plan horizontal de référence
qui n’est pas forcément celui du profil en long, de manière à obtenir le profil en travers à
l’échelle maximale sur le format choisi. L’échelle de représentation est de l’ordre de
1/100 à 1/200 (jusqu’à 1/50 pour les voies les moins larges). Il n’y a pas d’échelle
différente en abscisse et en ordonnée de manière à pouvoir mesurer directement sur le
graphique des longueurs dans toutes les directions ou bien des surfaces (mesure sur
papier au planimètre ou sur informatique, par exemple à l’aide de la commande AIRE
d’AutoCAD). L’abscisse de chaque point du terrain naturel (ou du projet) est repérée par
rapport à l’axe du profil en travers (donc négative à gauche et positive à droite),
l’ordonnée est toujours l’altitude du point. Cette représentation logique introduit un
repère (x, y, z) non direct (fig. 10.10.).

On y superpose ensuite le gabarit type du projet (largeur de chaussée, accotements, fossés


et pentes de talus) à partir du point d’axe dont l’altitude a été déterminée sur le profil en
long. Sur informatique, ce gabarit est un dessin type (sous forme de bloc) mis en place à
chaque profil. En dessin manuel, on utilise un fond de plan.

Cela permet de calculer la position des points d’entrée en terre (voir chap. 9, § 7).

Les conventions de couleur et d’écriture doivent être les mêmes que pour le profil en
long.

Les fossés ne sont pas repérés comme les autres points caractéristiques puisque, de
manière à simplifier le calcul, ils n’interviennent pas dans la décomposition de la surface
en triangles et trapèzes. Ils sont calculés séparément.

 PROFILS, CUBATURES

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Fig. 10.12. : Profil en travers

Une flèche verticale dans l’axe du fossé indique si l’eau s’écoule vers le profil suivant
(flèche vers le bas) ou vers le profil précédent (flèche vers le haut) dans le sens du profil
en long.

On porte sur chaque profil la surface de remblais et de déblais (voir § 2.5).

Le numéro du profil et sa position (P.K. ou point kilométrique) dans le projet doivent


figurer sur le graphique.

Les surfaces en déblai et en remblai sont calculées et portées sur le graphique ainsi que
la distance d’application du profil (voir § 2.5).

On indique aussi l’abscisse curviligne à l’axe du projet (distance suivant l’axe depuis
l’origine du projet).

Les calculs nécessaires à la détermination des points d’entrée en terre, s’ils sont effectués
manuellement, peuvent être obtenus par l’intersection de droites dans le plan du gra-
phique. De même, les surfaces peuvent être calculées manuellement en utilisant les
coordonnées (x et z) des sommets ou au moyen d’un planimètre. Le moyen le plus
efficace reste le dessin à échelle réelle sur ordinateur et la lecture directe des coordonnées
et surfaces (voir exercice du paragraphe 2.4).

Il existe trois types de profils en travers (fig. 10.13.) : les profils en remblai, en déblai ou
bien les profils mixtes.

PROFILS, CUBATURES 

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Fig. 10.13. : Différents types de profil

Notons que la présence du fossé sur ces différents types de profils n’est nécessaire qu’en
cas d’impossibilité d’écoulement naturel des eaux. Par exemple, comparez le profil en
remblai et le profil mixte.

 Application
La construction graphique sur ordinateur à l’aide d’un logiciel de DAO facilite le travail
du projeteur puisque les calculs sont effectués simultanément au dessin : il suffit de
relever les positions des points dans un repère associé au profil. De plus, les éléments
répétitifs tels les symboles, les cartouches, le profil type de la chaussée peuvent être mis
en mémoire sous forme de bloc et rappelés si besoin.

Énoncé : à partir des données du tableau suivant, déterminez le profil en long qui
minimisera les cubatures et les mouvements de terre en essayant d’équilibrer les volumes
de remblai et de déblai, sachant que la déclivité ne doit pas dépasser 4 %, que tout
raccordement dans le sens du profil en long est réalisé par un arc de cercle d’un rayon
d’au moins 2 500 m et que la route est horizontale au départ et à la fin de la portion de
projet étudiée. La largeur de la chaussée est de 10 m, le dévers du revêtement est de 2 %
de part et d’autre de l’axe de la chaussée, la pente des talus de 2/1 (voir chap. 9, § 6.1.1),
les fossés ont une largeur de 20 cm en fond pour une profondeur de 30 cm.

Profils Dh (m) -10.00 m -5.00 m 0.00 m 5.00 m 10.00 m


1 0,00 110,95 111,05 110,82 110,76 110,45
2 50,10 110,74 110,45 110,21 110,02 109,74
3 100,30 108,13 107,95 107,78 107,14 106,69
4 150,90 106,05 105,32 104,98 104,32 103,78
5 201,20 105,77 104,37 103,75 103,14 102,31
6 251,50 104,96 104,52 104,12 103,78 103,64
7 301,90 106,84 106,77 106,67 106,54 106,33
8 351,50 109,87 109,79 109,75 109,76 109,84
9 402,00 110,01 110,20 110,25 110,37 110,58
10 450,00 109,87 110,34 110,60 110,94 111,47

 PROFILS, CUBATURES

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Le tableau précédent donne les altitudes relevées à chaque profil en travers : à l’axe,
colonne 0,00 m, à – 5,00 m et – 10,00 m à gauche de l’axe et à 5,00 m et 10,00 m à droite
de l’axe. Dh représente la distance horizontale cumulée à chaque profil depuis l’origine.

Résolution graphique à l’aide d’AutoCAD LT

Commencez par la création des calques utiles au dessin : un calque PROJET en


rouge, un calque TN en vert. Réglez l’unité de sortie sur papier pour que l’on
puisse dessiner directement en mètres : case de dialogue IMPRIMER du menu
FICHIER, dans l’encadré Échelles, entrez les valeurs suivantes :

1000 mm tracés = 1 unité dessin (1 000 mm dans la réalité = 1 unité écran).

 Préparation du dessin

Créez un style de texte PROJET dont le texte sera en italique et la hauteur des caractères
de 2,5 mm sur papier. Commande STYLE↵ nom du style PROJET↵ police
ROMANS.SHX↵ hauteur 0.0025↵ angle d’inclinaison 15↵ (degrés) ; pour toutes les
autres questions, répondez par ↵ qui valide les valeurs par défaut.

Créez de même un style TN qui servira à tous les textes relatifs au terrain naturel :
commande STYLE↵ nom du style TN↵ police ROMANS.SHX↵ hauteur 0.0025↵ angle
d’inclinaison 0↵. Ceci permettra de dessiner les éléments de mise en page (textes et
cartouches) en mètres ; par exemple, un format A4 aura pour dimensions 0,21 m par
0,297 m. Nous utiliserons ensuite les possibilités de l’espace papier pour régler l’échelle
de sortie des profils.

Remarque

L’espace papier d’AutoCAD, dans lequel on bascule en cochant l’option ESPACE


PAPIER du menu VUE, permet de faire de la mise en page ; on peut y juxtaposer
plusieurs fenêtres qui sont autant de vues différentes des objets dessinés dans l’espace
objet. On peut ainsi représenter un seul et même objet vu de plusieurs perspectives
différentes. C’est la facilité de la mise à l’échelle grâce à la commande Zoom option
XP spécialement conçue pour préparer la sortie sur papier.

 Dessin du profil en long du terrain naturel

Dans le calque TN, dessinez en polyligne le profil du terrain naturel : POLYLIGNE↵ du


point 0,110.82↵ au point 50.1,110.21↵ au point 100.3,107.78↵ etc. au point 450,110.6↵

Dessinez le plan de comparaison, par exemple à 102 m, et la position des profils en


travers : LIGNE↵ du point 0,102↵ au point 450,102↵ puis LIGNE↵ de l’EXTrémité de
chaque tronçon de la polyligne à PERpendiculaire à la droite figurant le plan de compa-
raison.

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La visibilité du relief doit être accentuée pour la recherche du tracé du profil en long de
la route. Multipliez par 10 la hauteur de chaque droite verticale marquant un profil en
travers. Commande ECHELLE↵, sélection de l’objet : cliquez sur une droite, point de
base : INTersection entre la droite et le plan de comparaison, facteur d’échelle 10↵
Répétez ceci pour chaque profil (voir
le résultat fig. 10.14.). Pour cette série
de tracé où les accrochages EXTrémité
et INTersection sont très utilisés,
passez en accrochage permanent
Fig. 10.14. : Profil en long du terrain naturel (touche F3 ou menu OPTIONS /
ACCROCHAGE AUX OBJETS,
cochez les deux cases Extrémité et
Intersection). N’oubliez pas de désactiver cet accrochage permanent en fin d’opération,
par exemple, en appuyant à nouveau sur la touche F3.

 Choix du tracé du profil en long du projet


Pour réaliser au mieux l’égalité des remblais et déblais, il faut trouver une droite
horizontale qui partage le terrain naturel en deux surfaces égales. Ceci peut se
réaliser graphiquement (par calcul : voir le redressement de limite au chapitre 3
du tome 2, § 3). Dans le calque PROJET, dessinez à vue une ligne séparant la
figure en deux surfaces équivalentes (fig. 10.14.), puis mesurez la surface de
remblai et les surfaces de déblai avec la commande AIRE : cela peut être très
rapide si on est en accrochage permanent INTersection et si on utilise l’option
Ajouter pour obtenir directement la somme des deux surfaces de déblais qui sont
séparées. Par approximations successives, en positionnant une ligne à 157,61 m
on obtient deux surfaces de l’ordre de 5 190 m2. Dessinez la position réelle de
cette droite qui est à l’altitude 102 + (157,61 – 102) / 10 = 107,561 m ; cela peut
se faire graphiquement en appliquant la commande ECHELLE avec un facteur
d’échelle de 0.1.
Il reste à positionner le tracé du profil en long de la route le plus symétriquement possible
par rapport à cette droite.
Le tracé est choisi en fonction de critères de visi-
bilité, de déclivité maximale, du type de route,
etc. (voir chap. 9, § 6.1). Nous choisissons pour
simplifier un tracé symétrique composé de trois
parties circulaires d’un rayon de 2 500 m, raccor-
dées par des alignements droits d’une longueur
de l’ordre de 70 m (voir fig. 10.15.).
Dessin du cercle de gauche : commande CER-
Fig. 10.15. : Profil en long du projet CLE↵ de centre l’EXTrémité gauche de la ligne
de partage et de rayon 2 500↵

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Dessin du cercle de droite : COPIER↵ le cercle précédent (option Dernier objet dessiné)
de l’EXTrémité gauche de la ligne de partage vers l’EXTrémité droite.
Demandez un Zoom Etendu pour voir l’ensemble du dessin.

Dessin du cercle central : CERCLE↵ option TTR↵ (tangent, tangent, rayon), tangent aux
deux autres cercles en partie supérieure, rayon 2 500↵

Pour obtenir des alignements droits entre les parties circulaires, DEPLACER↵ le cercle
central de 0.5 m vers le haut puis dessinez deux segments tangents aux deux cercles :
LIGNE↵ de TANgent à TANgent... (voir figure 10.15. : l’allure réelle est en haut de la
figure, seuls les arcs de cercles de raccordement sont dessinés ; en bas, un schéma permet
de mieux visualiser l’allure du raccordement). Pour réduire les cercles aux arcs de
cercles, utilisez la commande COUPURE↵ (option P pour premier point) ; attention au
sens positif de rotation, donnez les intersections comme points de coupure.

 Positionnement du profil du projet sur le terrain naturel


et lecture des points caractéristiques
On cherche à positionner le profil en long du projet (fig. 10.16. et 10.17.)
symétriquement sur la droite de partage du terrain naturel (fig. 10.14.). Pour
cela, DEPLACER↵ l’ensemble du profil du projet depuis le MILieu de l’un des
deux segments de raccordement de 70 m au point PERpendiculaire à la droite
de partage (à sa position réelle). Il ne reste plus qu’à lire les altitudes du projet
au niveau de chaque profil en travers. Cela donne :
Profils 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Z projet 109,84 109,34 107,94 106,38 105,39 105,42 106,46 107,99 109,38 109,84
(m)

Il faut aussi connaître l’abscisse des profils fictifs : elles sont de 91,29 m, altitude
108,22 m et 292,31 m, altitude 106,18 m. On les ajoute en bleu sur le profil réel.
Pour exagérer le profil en long du projet de manière à améliorer la lisibilité, procédez de
même que pour le terrain naturel au paragraphe 2.4.2. On déconnecte ensuite le profil réel
du profil agrandi en déplaçant ce dernier en mode ORTHO vers le haut de l’écran (voir
fig. 10.16.).

Fig. 10.16. : Positionnement du projet sur le profil en long

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 Dessin du profil complet en espace papier

Passez en espace papier, menu VUE / ESPACE PAPIER. Pour sortir ce profil sur
format A4 horizontal, on dessine dans le calque 0 un RECTANGLE↵ du point
0,0↵ au point @0.297,0.21↵ (format A4 horizontal 29,7 cm par 21 cm). En
espace papier, l’espace objet apparaît à l’intérieur de fenêtres qui sont dessinées
avec la commande FMULT↵ (ou menu VUE / FENETRE EN MOSAÏQUE / 1
FENETRE). Dessinez cette fenêtre dans le format A4 en laissant une marge de
1 cm. L’espace objet complet apparaît dans cette fenêtre mais les objets à
l’intérieur de la fenêtre ne sont pas directement accessibles. Seule la fenêtre
globale peut être modifiée. Pour accéder aux objets situés à l’intérieur, il faut
passer en espace objet local avec le raccourcis de commande EP↵ ou en cli-
quant sur le bouton E de la barre d’outils. On peut alors régler l’échelle de sortie
grâce à la fonction Zoom option XP : le dessin doit être sorti à l’échelle 1/2 000
pour entrer dans le format A4 horizontal (450 / 2 000 = 0,225 m) : donc entrez
la commande Zoom↵ 0.0005XP↵. L’espace objet apparaît alors comme il sera
sur un format A4. Il reste à centrer les objets dans la fenêtre avec la commande
PANoramique. Vous obtenez en format A4 l’équivalent de la figure 10.17. après
avoir ajouté les lignes du cartouche de légende. Sur cette figure, la taille des
textes a été augmentée pour la lisibilité.

Remarquez que la symbolisation des raccordements et des alignements employée dans la


rubrique « déclivité projet » est différente de celle proposée à la figure 10.11.

Fig. 10.17. : Résultat du profil en long

Les textes sont dessinés directement en espace papier dans leurs calques et polices
respectives. Pour les textes écrits en vertical, on donne une orientation de 90 degrés.

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Il reste à imprimer le graphique : menu FICHIER / IMPRIMER, réglez le format du
papier de l’imprimante ou du traceur, son orientation (paysage) et lancez l’impression ;
on peut aussi préparer la sortie papier de ce graphique sans utiliser l’espace papier, mais
l’espace papier est plus performant et nous vous conseillons de toujours l’utiliser.

 Dessin d’un profil en travers


Préparez un profil type de la chaussée qui resservira dans chaque profil en
travers. En espace objet dans un nouveau calque Projet_1 en rouge, dessinez le
profil type de la chaussée (fig. 10.18.) : LIGNE↵ du point, point quelconque en
dehors du profil en long, au point @5,-0.1↵ au point @0.2,-0.4↵ au point
@0.2,0↵ au point @0.2,0.4↵ puis MIROIR↵ de ces objets en mode ORTHO par
rapport au point de départ (EXTrémité).
Créez un bloc, ou groupe d’objets, à partir
de ce profil type : menu DESSIN / CRÉER
UN BLOC ; choisissez les objets puis
donnez comme point de base le point d’axe
de la chaussée et donnez un nom au bloc, par
exemple Chaussée.
Vous vous appuierez sur le profil en long
réel pour positionner facilement les profils
en travers.
En zoom autour du profil n° 1 (fig. 10.18.),
insérez le bloc Chaussée au point d’axe de la Fig. 10.18. : Profil en travers type
chaussée en le décomposant ; cochez la case
décomposer de la boite de dialogue
INSERER UN BLOC du menu DESSIN.
Dans un nouveau calque TN1 en vert, dessinez le profil en travers du terrain naturel :
LIGNE↵ du point -10,110.95↵ au point -5,111.05↵ au point INTersection de... au point
5,110.76↵ au point 10,110.45↵. Il reste à construire les points d’entrée en terre et
l’emprise du projet au moyen de la commande PROLONGER (ou AJUSTER).
Le dessin des autres profils peut être fait de la même manière. Notez que pour dessiner
facilement au niveau de chaque profil en travers, il faut déplacer l’origine du repère
général ainsi : SCU↵ Origine↵ .X↵ de (donnez un point sur le profil en travers, par
exemple avec l’accrochage EXTrémité de...) YZ demandés 0,0↵. Retour au SCU général
avec SCU↵↵
Dans l’espace papier et dans le calque 0, COPIER↵ le format A4 qui a été dessiné pour
le profil en long et positionnez le à un endroit quelconque de l’écran. En zoom autour de
ce format, dessinez le cartouche type et ajoutez-y les textes dans les plans Projet_1 et
TN1 que l’on retrouve à chaque profil (fig. 10.19.).

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Fig. 10.19. : Présentation du profil en travers

Dessinez ensuite dans ce format A4 et dans le calques Fenêtres une fenêtre sur l’espace
objet (menu VUE / FENETRES MOSAÏQUE / 1 FENETRE). Passez en espace objet
local avec la commande EO↵ et réglez à l’intérieur de cette fenêtre le facteur de zoom à
0.01XP (échelle 1/100), puis centrez l’axe du profil sur celui du cartouche (commande
DEPLACER↵).

On peut geler certains calques uniquement dans l’espace papier pour faire disparaître le
contour de la fenêtre et les éléments du profil en long : dans la case de dialogue PLAN
(commande DDPMODES), sélectionnez les calques Fenêtres, TN et Projet puis cliquez
sur le bouton F.Cr / GELER (ce qui signifie : geler dans la fenêtre courante). Vous devez
obtenir l’équivalent de la figure 10.19. sans le contour de la fenêtre sur l’espace objet
laissé volontairement pour l’illustration.

Créez neuf copies de cet original avec la commande RESEAU↵, choix des objets : faites
une fenêtre autour du format complet, type de réseau Rectangulaire↵, nombre de rangées
1↵, nombre de colonnes 10↵, espace entre colonnes 0.3↵. Ajustez dans chaque fenêtre
d’espace objet la vue sur chaque profil en travers (commande PANoramique). Pour
sélectionner une fenêtre, son contour doit être visible.

Il reste à calculer la surface de déblai et de remblai dans chaque profil (commande AIRE↵
en accrochage permanent INTersection) et à coter la position des points d’entrée en terre
que l’on relève par Identification en espace objet local et dans un SCU local attaché à
l’axe du profil en travers. Les textes sont écrits dans les plans Projet_1 et TN1.

Le résultat pour le profil n° 1 est représenté à la figure 10.20. Les renseignements


nécessaires au calcul manuel figurent sur ce profil bien que les calculs des surfaces aient
été réalisés directement avec le logiciel de DAO.

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Le tableau suivant donne les résultats pour l’ensemble des profils.

Profil Déblai Remblai E. terre gauche E. terre droite


m 2
m 2 abscisse altitude abscisse altitude
1 13,03 0,00 —6,24 111,03 6,07 110,69
2 11,36 0,00 —6,24 110,52 5,96 109,97
fictif 0,66 1,80 —5,74 108,31 5,23 107,56
3 0,35 2,50 —5,67 107,97 5,37 107,11
4 0,00 15,49 —5,45 105,39 6,03 104,21
5 0,00 17,34 —5,40 104,48 6,17 102,95
6 0,00 13,09 —5,38 104,55 5,78 103,76
fictif 0,85 0,27 —5,73 106,34 5,05 105,98
7 3,23 0,00 —5,81 106,78 5,68 106,51
8 22,58 0,00 —6,56 109,82 6,55 109,78
9 11,38 0,00 -6,04 110,16 6,17 110,42
10 10,15 0,00 —5,86 110,26 6,26 111,07

La figure 10.20. ci-dessous montre le profil en travers de départ (profil n° 1).

Fig. 10.20. : Profil entravers n°1

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 Calcul de cubatures
Le calcul de cubatures est un calcul d’évaluation des volumes de terres à déplacer pour
l’exécution d’un projet. Il existe deux types de calcul suivant la forme générale du projet
étudié :
● le calcul des volumes « debouts » pour les projets étendus en surface (stade, aéro-
ports, etc.) ;
● le calcul des volumes « couchés » pour les projets linéaires.

Remarque
● Les calculs suivants ne prennent pas en compte le foisonnement des sols.
● Les calculs de cubature sont très importants dans l’organisation d’un chantier de
travaux publics : ils permettent d’aboutir aux épures de Lalanne qui optimisent les
mouvements et le choix des engins de chantier sur les chantiers linéaires.

 Calcul des volumes couchés


Pour ces calculs, il faut connaître à chaque profil en travers la surface de déblai et de
remblai ainsi que la distance entre les profils, y compris les profils dits « fictifs » (voir
§ 2.2).

 Calcul approché par moyenne des aires

Le volume V compris entre les profils 1 et 2


(fig. 10.21.) est un polyèdre limité par les
facettes planes du terrain naturel et du projet
d’une part, et par les surfaces planes verti-
cales des profils en travers d’autre part. On
peut lui appliquer la formule des trois
niveaux en considérant les profils P1 et P2
parallèles (voir tome 2, chap. 5, § 7.2).
Fig. 10.21. : Volume de remblai h
V = --- ( S P1 + S P2 + 4S P′ )
6

SP1 et S P2 sont les surfaces des profils 1 et 2. S P′ est la surface d’un profil intermédiaire
situé à mi-distance entre P1 et P2.
Il est possible de calculer SP′ mais la précision obtenue est illusoire puisqu’il ne faut pas
oublier que le terrain n’est pas rectiligne entre deux points levés. Les volumes réels sont
S P1 + S P2
donc de toute façon différents. Il faut donc admettre que : S P′ = ---------------------
-
2

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La formule des trois niveaux devient alors : V = h  ---------------------
S P1 + S P2
-
 2 

Pour le calcul du volume total de cubature d’un projet linéaire, on peut utiliser une autre
forme de cette formule qui fait intervenir la distance d’application d’un profil en
travers. Considérons un volume discrétisé en (n+1) profils :
V1 = h1.(S0 + S1 ) / 2 V2 = h2.(S1 + S2 ) / 2 . ... etc. Vn = hn.(Sn-1 + Sn ) / 2.
i=n

∑ h (S
1
Le volume total est alors le suivant : V T = --- ⋅ i i–1 + Si )
2
i=1

En sommant ces volumes et en mettant en facteur les surfaces et non plus les hauteurs,
on obtient :VT = h1.S0 / 2 + S1.( h1 + h2 ) / 2 + ... etc. + hn.Sn / 2.
n–1
h h hi + hi + 1
Donc : V T = S 0 ⋅ -----1 + S n ⋅ -----n +
2 2 ∑ S ⋅ --------------------
1
2
-
i=1

En appelant « entre-profils » la demi-distance séparant deux profils successifs, on admet


que le volume engendré par un profil est le produit de sa surface par la moyenne des
entre-profils qui l’encadrent. Cela permet d’associer un volume de cubature à chaque
profil en travers et de l’inscrire sur son graphique.
La prise en compte d’un profil fictif peut être faite simplement en rajoutant dans le
tableau de calcul un profil de surface nulle. Un calcul plus précis nécessite de déterminer
les surfaces de remblai et de déblai au niveau du profil fictif (voir l’exemple ci-après). Un
calcul « exact » nécessiterait de calculer la position, en abscisse curviligne, du point de
passage de remblai à déblai et de déblai à remblai.

Application
Profil Déblai Remblai Entre-profils
À partir des valeurs de l’exer- m2 m2 m
cice du paragraphe 2.4 on 1 13,03 0,00 25,05
trouve : 2 11,36 0,00 45,65
Déblais 2 923 m3 fictif 0,66 1,80 25,10
3 0,35 2,50 29,81
Remblais 2 376 m3
4 0,00 15,49 50,45
Différence 546 m3 5 0,00 17,34 50,30
Les remblais et les déblais ne 6 0,00 13,09 45,56
sont pas tout à fait équilibrés fictif 0,85 0,27 25,20
car il faut tenir compte du fait 7 3,23 0,00 29,60
que le terrain traversé n’est pas 8 22,58 0,00 50,05
en pente uniforme et constante 9 11,38 0,00 49,25
d’un profil en travers à l’autre. 10 10,15 0,00 24,00

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En réalité, le problème n’est pas seulement d’équilibrer remblais et déblais ; on doit
aussi tenir compte de la nature des déblais pour une éventuelle utilisation en remblais
ainsi que des distances à parcourir pour déplacer les terres.
Il faudrait recommencer une étude en remontant la ligne de partage définie graphique-
ment au paragraphe 2.4. Une série de calculs informatiques (ADTOPO + AutoCAD)
indique une égalité à 2 600 m3 pour un point de départ du projet situé à une altitude de
109,9 m.

 Cas particuliers des virages à forte courbure


Dans la formule des trois niveaux, les
profils en travers sont supposés
parallèles entre eux. Ce n’est pas le
cas dans un virage lorsque le rayon
de courbure est faible. Si l’on
cherche à améliorer la précision du
calcul à cet endroit, il faut utiliser
ponctuellement un autre mode de
calcul. Deux solutions possibles :
● si le rayon de courbure est suffi-
Fig. 10.22. : Virage à forte courbure
samment grand, on rajoute des pro-
fils en travers sur la partie courbe ;
● si le rayon de courbure est très
petit, les entre-profils ne sont plus
calculés suivant l’axe de la chaussée
mais entre les centres de gravité
(CDG) des surfaces en déblai, d’une
part, et en remblai d’autre part (fig.
10.22.).
Par exemple, la position en abscisse
du centre de gravité des surfaces de
remblai et de déblai sont déterminées
sur le profil P2 et sur le profil P3. On
trouve au profil P2 une distance de
5,95 m du centre de gravité de la sur-
face de remblai jusqu’à l’axe du
projet et 6,01 m au profil P3.
On connaît la longueur développée
La du raccordement circulaire à l’axe
Fig. 10.23. : Virage à forte courbure du projet ; on en déduit une longueur

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moyenne Lm de l’arc de cercle joignant les centres de gravité des surfaces de remblai (fig.
La , 95 + 6, 01
10.23.) à l’aide de la formule suivante : Lm Remblais = ------ 5---------------------------
-+R .
R 2
Cette longueur est utilisée dans le calcul des entre-profils. Le même calcul est effectué
pour les surfaces en déblai.
Si, en pleine courbe, le profil passe de « profil en remblai » ou « profil en déblai » à
« profil mixte », il faut déterminer la position du point de changement sur l’arc de cercle.

Application
Évaluez l’erreur commise sur le calcul du volume situé entre ces deux profils (P2 et P3,
fig. 10.23.) si l’on admet que les surfaces de remblai et de déblai sont identiques en P2
et en P3 (30,8 m2). Le rayon de courbure est de 50 m à cet endroit, la longueur
développée à l’axe est de 62,83 m.

Réponse
Le calcul du volume entre P2 et P3 peut être effectué de deux manières :
● sans tenir compte de la courbure
Vdéblai = 62,83 . (30,8 + 30,8) / 2 = 1 935 m3 ; Vremblai = 1 169 m3 ;
● en tenant compte de la courbure
Vdéblai = 53,62 . 30,8 = 1 651 m3 ; Vremblai = 70,34 . 18,6 = 1 308 m3.
Soit des écarts de l’ordre de 11 à 17 %.

 Calcul exact

Ce calcul par décomposition en volumes élémentaires est détaillé dans le tome 2, au


paragraphe 7.4 du chapitre 5.

 Calcul des volumes debouts

 Plate-forme sans calcul de talus

Le terrain naturel est découpé par un


maillage : la maille de base est générale-
ment un carré dont la longueur du côté est
fonction de la déclivité du terrain et de la
précision cherchée. L’altitude de chaque
sommet du maillage est déterminée sur
plan par interpolation à partir des courbes
de niveau ou sur le terrain par nivellement.
Fig. 10.25. : Implantation de plate-forme

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Dans le cas ou l’on peut négliger le volume de terrassement dû aux talus (grande surface
et faible hauteur de terrassement), le volume total (fig. 10.25.) délimité par la plate-
forme, le terrain naturel et les plans verticaux issus du contour du terrain est découpé en
volumes élémentaires qui sont des prismes de section rectangulaire (fig. 10.26.).

Le calcul du volume de l’ensemble des deux prismes


s’effectue ainsi :
● si l’on admet que les faces inférieures et supérieures des
deux prismes sont planes, le volume de l’ensemble des deux
prismes peut s’exprimer de deux manières différentes :

Fig. 10.26. : Deux prismes


accolés

ab ( h + h′ + h′′ + h′′′ ) ( h + h′ + h′′ )


V 1 = ------ ----------------------------------------------- + --------------------------------
2 3 3
ab
= ------ ( 2h + 2h′′ + h′ + h′′′ )
6

V 2 = ------ (------------------------------------
ab h′′′ + h′′ + h′ ) ( h′′′ + h + h′ ) ab
- + --------------------------------- = ------ ( 2h′ + 2h′′′ + h + h′′ )
2 3 3 6
V1 + V2 ab
- = ------ ( h + h′ + h′′ + h′′′ ) ;
donc, pour une maille : = -----------------
2 4
● le volume de l’ensemble des prismes (pris deux à deux) peut donc s’exprimer ainsi :

V T = ---  1 ⋅ ∑h ∑h ∑h ∑ h 
S
+2 +3 +4
4 1 2 3 4

On note h la différence d’altitude (ou hauteur) entre la plate-forme et le terrain naturel.


L’indice 1 de h1 indique une hauteur appartenant à un seul carré du maillage, l’indice 2
de h2 une hauteur appartenant à deux carrés, etc.
Par exemple, sur la figure 10.25., il y a cinq hauteurs h qui appartiennent à un seul carré,
vingt hauteurs appartenant à deux carrés, une hauteur appartenant à trois carrés et vingt
hauteurs appartenant à quatre carrés du maillage (trente-quatre, carrés soit quarante-six
hauteurs au total). S est la surface totale de la maille de base.
Cette méthode de calcul présente l’avantage de la simplicité et de la rapidité par compa-
raison avec la méthode des volumes couchés. Le nouveau calcul des volumes de déblai
et remblai après modification de la hauteur de la plate-forme est plus rapide qu’avec la
méthode profils en long et en travers ; cela permet d’équilibrer en quelques calculs les
volumes de terre à déblayer et à remblayer en faisant évoluer l’altitude de la plate-forme.

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Le calcul informatique est d’autant plus indiqué dans ce cas qu’il conduit encore plus
rapidement au résultat, à condition d’avoir une discrétisation du terrain naturel sous
forme de semis de points ou de maillage régulier.

Il faut noter que la formule précédente est aussi valable pour une surface de base en forme
de parallélogramme.

 Plate-forme avec calcul des talus

En fait, dans le cas général, il faut tenir compte des pentes de talus de remblai et de déblai
qui engendrent des volumes non négligeables, surtout si le terrain est très accidenté ou
en forte pente. Il faut donc déterminer les volumes des terres provenant des talus (comme
pour un projet linéaire) et calculer les points d’entrée en terre. Les logiciels de calcul
topographiques et certains logiciels adaptés aux projets de travaux publics permettent
d’automatiser ces calculs (voir sur la figure 10.30. le résultat du calcul de l’exemple ci-
après obtenu avec le logiciel ADTOPO). Le logiciel Micro-Piste, du SETRA, ou le
logiciel MOSS permettent d’effectuer des calculs similaires.

Pour comprendre le principe du calcul, nous allons voir avec un exemple comment on
peut construire graphiquement les points d’entrée en terre des talus sur une épure (fig.
10.27.). Le principe est comparable à celui du paragraphe 2.3, à ceci près que l’opérateur
construit les profils en travers dans les deux directions du maillage : en effet, il n’y a pas
de direction privilégiée comme dans un projet linéaire.

Explication à partir d’un exemple

Les données du projet sont les coordonnées locales et altitudes des sommets du maillage
du terrain naturel. Elles sont données dans le tableau suivant.

N° x (m) y (m) z (m) N° x (m) y (m) z (m) N° x (m) y (m) z (m)


60 96,44 152,41 152,30 72 120,16 121,77 141,00 84 150,66 77,99 121,10
61 120,16 152,41 142,40 73 96,44 121,77 149,70 85 137,11 77,99 128,90
62 137,11 152,41 134,00 74 204,88 99,88 111,40 86 120,16 77,99 138,00
63 150,66 152,41 127,30 75 181,16 99,88 114,60 87 96,44 77,99 146,80
64 164,22 152,41 122,90 76 164,22 99,88 118,00 88 204,88 47,35 104,60
65 181,16 152,41 119,70 77 150,66 99,88 123,00 89 181,16 47,35 108,90
66 204,88 152,41 116,70 78 137,11 99,88 130,90 90 164,22 47,35 112,70
67 204,88 121,77 113,40 79 120,16 99,88 139,90 91 150,66 47,35 117,50
68 181,16 121,77 116,60 80 96,44 99,88 148,30 92 137,11 47,35 124,90
69 164,22 121,77 119,80 81 204,88 77,99 109,00 93 120,16 47,35 134,10
70 150,66 121,77 124,60 82 181,16 77,99 112,50 94 96,44 47,35 144,30
71 137,11 121,77 132,10 83 164,22 77,99 116,10

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La plate-forme à installer est de base rectangulaire et doit se situer à l’altitude 118 m. Ses
dimensions sont de 50 m × 25 m et les coordonnées du point inférieur gauche sont
(141,54 ; 87,66). Les pentes des talus de remblai et de déblai sont de 1/1.

La figure 10.27. représente l’épure de construction des lignes d’entrée en terre : ce sont
les droites d’intersection entre les plans inclinés du talus et le terrain naturel. En parallèle
avec la vue en plan, on construit deux vues en élévation du terrain naturel et de la plate-
forme, soit une vue pour chaque direction du maillage. Pour exagérer le relief du terrain
naturel, les échelles peuvent être différentes en abscisse et en ordonnée sur chaque
graphique en élévation.

Attention : si les échelles en abscisse et en ordonnée sont différentes, veillez à multiplier


les pentes de talus par le même facteur d’échelle (rapport de l’échelle en z par l’échelle
en x) de manière à conserver la pente réelle des talus par rapport au terrain naturel.

Fig. 10.27. : Épure des entrées en terre d’une plate-forme

On reporte ensuite sur la vue en plan les points d’intersection du terrain naturel avec les
talus de la plate-forme : cela donne les points d’entrée en terre et la ligne de séparation
entre remblai et déblai.

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Ces constructions peuvent être effectuées sur DAO : on y travaille directement
en trois dimensions.
Sur la figure 10.27., toutes les lignes
d’entrée en terre sont construites. En
fait, certaines sont inutiles puisqu’elles
vont trop loin dans le terrain naturel
dans les angles de la plate-forme (voir
figure 10.28. les lignes d’entrée en
terre définitives tracées en considérant
que les angles sont définis par des
plans inclinés selon la même pente que
les autres faces des talus). En pratique,
les angles ne sont pas réellement
taillés : ils sont une jonction entre les
talus des côtés de la plate-forme. Pour
le calcul théorique, si l’on veut con-
server la pente des talus dans ces
zones, on peut construire ces angles Fig. 10.28. : Entrées en terre et talus
comme sur la figure 10.28. On obtient
alors dans les angles des volumes de
terre qui sont des pyramides dont deux faces sont verticales, une face inclinée suivant la
pente de talutage, ici 1/1, et une face supérieure appartenant au terrain naturel, par
exemple le volume dont la projection horizontale donne les points 1, 5 et 6.
On peut alors relever sur le graphique la position des points d’entrée en terre en planimé-
trie pour une implantation ultérieure. Leur altitude est calculée par interpolation soit à
partir des courbes de niveau, soit directement à partir des sommets du maillage.

Résultats

Le tableau suivant donne les coordonnées des points d’entrée en terre de la plate-forme.
N° x (m) y (m) z (m) N° x (m) y (m) z (m) N° x (m) y (m) z (m)
1 141,54 112,66 128,70 12 195,78 112,66 114,60 23 141,54 99,88 128,40
2 191,54 112,66 114,40 13 197,09 99,88 112,50 24 150,66 99,88 123,00
3 141,54 87,66 127,20 14 198,60 87,66 111,20 25 164,22 99,88 118,00
4 191,54 87,66 112,30 15 191,54 80,91 111,40 26 181,16 99,88 114,60
5 118,33 112,66 141,21 16 181,16 82,60 112,90 27 191,54 99,88 113,20
6 141,54 124,47 129,80 17 164,22 86,50 116,80 28 150,66 112,66 124,90
7 150,66 119,06 124,70 18 161,11 87,66 118,00 29 164,22 112,66 119,00
8 164,22 113,81 120,00 19 150,66 84,03 121,60 30 181,16 112,66 115,80
9 169,58 312,66 118,00 20 141,54 79,23 126,40 31 150,66 87,66 121,90
10 181,16 114,71 116,00 21 121,57 87,66 138,00 32 164,22 87,66 118,00
11 191,54 115,99 114,70 22 119,35 99,88 139,10 33 181,16 87,66 113,40

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Calcul des cubatures de cette plate-forme

Il y a deux possibilités pour calculer ce volume.


1 - Calcul « exact », en décomposant le volume en volumes élémentaires à partir des
coordonnées x, y et z de chaque point d’entrée en terre ainsi que des points du terrain
naturel situés à la verticale de la plate-forme (points 1, 2, 3, 4 et 23 à 33 sur la figure
10.28.), les sommets du maillage étant déjà connus. On affecte d’un signe prime (′ ) les
points projetés sur la plate-forme, par exemple (1′) à la verticale de (1).
Par exemple (fig. 10.28.), le volume qui se projette sur la plate-forme en 23, 24, 3 et 31
est constitué de deux prismes et se calcule comme indiqué au paragraphe 2.5.2.1 :
V3-23-24-31 = 12,22 . 9,12 . (9,2 + 10,4 + 5 + 3,9) / 4 = 794,1 m3.
Le volume qui se projette sur le terrain naturel en 1, 5, 22 et 23 est délimité par deux
triangles verticaux dont on peut calculer la surface ainsi :
● triangle 1′-1-5 : surface 124,2 m2
● triangle 23′-23-22 : surface 115,4 m2
Le volume approché est : V1-5-22-23 = 12,78 . (124.2 + 115,4) /2 = 1 531 m3.
Le volume qui se projette sur le terrain naturel en 1, 5 et 6 est une pyramide à base
triangulaire (triangle 1′-1-6 de surface 63,2 m2) et de hauteur 23,21 m. Son volume se
calcule ainsi :
V1-6-5 = 63,2 . 23,2 / 3 = 488,7 m3.
Et ainsi de suite. Le volume complet peut être calculé en utilisant les trois types de calcul
précédents. Vérifiez – la précision obtenue étant inutile étant donnée la modélisation
approchée du terrain – que les volumes totaux sont : Vdéblai ≈ 7 045 m3, Vremblai ≈ 2 430 m3.
2 - Calcul en découpant le
volume cherché en tranches
horizontales. C’est le mode de
calcul de certains logiciels, par
exemple ADTOPO : c’est le plus
simple et le plus rapide dans le
cadre d’un travail manuel. Sur la
même épure (fig. 10.27.), cons-
truisez les lignes d’intersection
entre des plans horizontaux
régulièrement espacés et les
talus. Cela revient à ajouter des
lignes de niveau sur le terrain
naturel après excavation des
terres.
Fig. 10.29. : Calcul de cubatures

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L’espacement entre ces tranches dépend de la précision désirée. Par exemple, sur la
figure 10.29., les tranches sont espacées de 5 m, ce qui correspond aux courbes de niveau
du terrain naturel dont on dispose déjà puisqu’elles ont été tracées à partir du maillage.
On calcule ensuite la surface délimitée par ces courbes de niveau ; on peut la mesurer
directement sur l’épure avec un planimètre sur papier ou avec la commande AIRE
d’AutoCAD. En appliquant la formule de la moyenne des aires vue au paragraphe
2.5.1.1, on en déduit le volume total.
Par exemple, calculons le volume de déblais compris entre les deux surfaces suivantes :
● surface de niveau 118 m : 6-7-8-10-9-6 (portion de la plate-forme), S = 585 m2
● surface de niveau 123 m : 1-2-3-4-5-11-1, S = 533 m2
Remarquez que, sur la ligne 5-11, on suit la courbe de niveau du terrain naturel.
Le volume compris entre ces deux surfaces parallèles distantes de 5 m est :
V = 5.(533 + 585) / 2.
Le calcul complet demande beaucoup de temps pour arriver à ce résultat sans erreur. Le
calcul informatique est donc très indiqué. Le tableau suivant résume les résultats.
Déblais Remblais
z (m) S (m )2 h (m) V (m )3 z (m) S (m2) h (m) V (m3)
118 585 118 664
5 2 795 5 1 943
123 533 113 113
5 2 195 1.8 102
128 345 111,20 0
5 1 303
133 176
5 503
138 25
2.3 29
140,30 0
6 825 2 045

Ci-après (fig. 10.30.) est donné le résultat du même calcul effectué en quelques minutes
sur ADTOPO. Le résultat fournit par le logiciel est le suivant :
volume de déblais….. 6 860 m3,
volume de remblais… 2 104 m3.
On constate sur la vue en trois dimensions (fig. 10.30.) que la modélisation des talus dans
les angles est légèrement différente de celle choisie dans la résolution manuelle.
L’erreur commise par rapport au calcul « exact » est de l’ordre de 3 % en déblai ce qui
est d’autant plus acceptable que le terrain naturel choisi est très défavorable puisqu’en

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forte pente. En remblai, l’écart est de 13 % ce qui peut s’expliquer par le fait que la partie
en remblai est insuffisamment discrétisée : il n’y a pas assez de courbes de niveau, le
calcul est donc moins précis.
Attention ! les résultats fournis
par ADTOPO peuvent être très
différents suivant la modélisa-
tion choisie et le type de terrain
naturel. Il convient donc de véri-
fier les résultats par plusieurs
calculs faisant intervenir des
modélisations différentes du ter-
rain naturel. On peut aussi jouer
sur des paramètres tels que
l’élancement des facettes du ter-
rain ou la densité du découpage
pour le calcul des volumes de
déblai et remblai.
Fig. 10.30. : Implantation de la plate-forme en 3D

 Découpage suivant les courbes de niveau


La méthode de calcul abordée dans l’exercice précédent s’applique aussi directement aux
courbes de niveau pour évaluer par exemple la capacité d’un réservoir naturel
(fig. 10.31.).
On suppose toujours que le terrain est linéaire entre deux courbes de niveau. Les surfaces
délimitées par ces courbes étant horizontales et donc parallèles entre elles, on peut
appliquer la formule des trois niveaux (Simpson, voir tome 2, chap. 5, § 7.1) pour obtenir
le volume compris entre trois courbes consécutives. Si le terrain est en pente régulière,
on l’applique dans sa forme simplifiée, c’est-à-dire que le volume est égal à la moyenne
des surfaces qui le délimitent multiplié par la distance entre ces surfaces (c’est le cas du
tableau de calcul suivant). La courbe de niveau 365 m a été ajoutée par interpolation à
partir des courbes 360 m et 370 m pour tenir compte de l’irrégularité du terrain naturel
entre ces deux courbes de niveau.

Application
Calculer le volume de la retenue d’eau créée par le barrage de la figure 10.31. si l’on
admet que l’eau ne doit pas dépasser la cote 400 m. Le fond de vallée est estimé à
l’altitude 324 m.

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Fig. 10.31. : Exercice de calcul de volume d’une retenue d’eau

Le tableau suivant détaille les calculs de volume.

z (m) S (m2) h (m) V (m3) z (m) S (m2) h (m) V (m3)


400 6 354 069 365 2 130 215
10 56 604 605 5 9 224 678
390 4 966 852 360 1 559 656
10 44 242 610 10 10 905 645
380 3 881 670 350 621 473
10 33 786 435 10 4 653 175
370 2 875 617 340 309 162
5 12 514 580 10 2 044 580
365 2 130 215 330 99 754
6 299 262
Fond de 0
bassin : Total : 174 275 570

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Réponse
Si l’on ne tient pas compte de l’irrégularité entre les courbes 360 m et 370 m, on obtient
un volume de 174 712 677 m 3, soit 0,2 % d’écart : on peut donc la négliger.
Si on calcule le volume en appliquant la formule de Simpson, on obtient :

10
V total = ------ [ S 400 + S 324 + 4 ( S 390 + S 370 + S 350 + S 330 ) + 2 ( S 380 + S 360 + S 340 ) ] .
3

Résultat : Vtotal = 173 699 430 m3, soit un écart de 0,3 % par rapport au calcul précédent.

Remarque
On considère dans ce dernier calcul que le fond de vallée est à l’altitude 320 m (erreur
négligeable).

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ANNEXES

 OUTIL INFORMATIQUE
Le cédérom livré avec cet ouvrage contient tous les fichiers informatiques auxquels il a
été fait référence.

Le fichier LISEZMOI.HLP du cédérom détaille :

● le mode d’emploi du cédérom et l’accès aux divers fichiers ;


● les conventions et notations de chaque type de documents.

Le fichier LISEZMOI.DOC est une version destinée à une sortie papier (format Word).

 Utilisation du cédérom


Le matériel minimal nécessaire pour utiliser confortablement les fichiers proposés est le
suivant :

● pour le QBASIC : compatible PC du type 486 avec un DOS ultérieur au 5.0 ;


● pour AutoCAD LT : compatible PC du type pentium, 32 MO de RAM, Windows 95 ;
● pour EXCEL : compatible PC du type pentium, 16 MO de RAM, Windows 95.

À partir de Windows, double-cliquez sur le fichier LISEZMOI.HLP situé sur la racine du


cédérom et suivez ses instructions.

ANNEXES 

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Remarque
L’ensemble de cet ouvrage a été mis au point au moyen des logiciel Word et Excel. La
mise en page finale a été réalisée sur FrameMaker. Tous les schémas ont été réalisés
sur AutoCAD LT (ils sont proposés sur le cédérom).

 Tableur
Le tableur utilisé est Excel de Microsoft (version ultérieure à 5.0c). Il a été choisi pour
ses qualités de convivialité et sa grande puissance de calcul. La version 5 marque le début
de la programmation des macro-fonctions en Visual Basic : c’est pourquoi nous avons
choisi cette dernière de façon que les fichiers réalisés restent utilisables par les versions
ultérieures... (Excel 7, depuis 1995, puis Excel 97). Notez que depuis Excel 7, les
programmes écrits sous Excel 5 sont automatiquement traduits en anglais.
Le symbole ci-contre marque dans l’ouvrage tout paragraphe dans lequel il est
fait référence à Excel. Pour voir la liste des tableaux fournis sur le cédérom, leur
utilisation et les fonctions programmées qui sont ajoutées au jeu de fonctions
d’Excel, lisez le fichier LISEZMOI.HLP.
Les tableaux de l’ouvrage respectent la convention suivante : données en bleu et en
caractères droits, résultats de calculs en rouge et en italique. Le séparateur des décimales
choisi est la virgule, bien que le point du clavier numérique soit souvent préférable dans
la pratique d’Excel.

Attention
Certains calculs du livre peuvent paraître faux si vous les vérifiez avec une calculatrice.
Ceci peut venir du fait que le tableur n’arrondit aucun chiffre alors que les résultats
intermédiaires que vous voyez sont arrondis. Si vous vérifiez les calculs sur les
tableaux fournis, vous devez trouver exactement le même résultat (si ce n’était pas le
cas, veuillez nous le signaler). Dans certains cas, une valeur est volontairement
arrondie par la fonction ARRONDI( ) d’Excel, par exemple, pour un calcul en retour
de polygonale ou pour des calculs de gisements définitifs à partir des coordonnées d’un
point déterminé graphiquement.

 ANNEXES

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Le tableau suivant donne la liste des exercices utilisant Excel dans l’ouvrage.

Tome, chapitre Paragraphe Exercices


Tome 1, chap. 3 § 5.2.4. Programmation d’un gisement dans un tableau
Tome 1, chap. 4 § 2.3.6. Tableau de résolution par approximations successives
Tome 1, chap. 5 § 1.2.7.3. Écriture d’un tableau de calcul de régression linéaire
Tome 2, chap. 1 § 9.5. Résolution d’une insertion avec le solveur d’Excel
§ 10.1.5. Écriture d’un tableau de calcul d’excentrement
§ 10.3.3. Transformation à sept paramètres avec le solveur
Tome 2, chap. 2 § 1.5.1. Écriture d’un tableau de calcul de polygonale
Tome 2, chap. 5 § 8.2.6. Écriture d’un tableau de changement de repère
§ 11.2.3. Résolution par approximations successives

Les tableaux suivants donnent, par ordre d’apparition dans l’ouvrage, les différents tableaux
de calcul d’Excel auxquels il a été fait référence.

Contenu Fichier (.XLS) Chapitre, §


Tome 1
Transformations de coordonnées COORDON 2 § 3.4. et 4 § 7.1.6.
Calculs d’altérations linéaires et angulaires ALTERAT 2 § 3.4. et 4 § 7.1.6.
Réduction d'un tour d’horizon REDUCHZ 3 § 4.4. et 6.8.
Calcul de gisement GISEMENT 3 § 5.2.4.
Calcul de G0 moyen de station G0STAT 3 § 6.6. et 6.8.
Calcul de point inaccessible PTINAC 3 § 7.4. et 8 § 2.4.3.
Gestion de l’ensemble des tableaux MENUTOPO 4 § 7.1.6.
Réduction à la projection de distances mesurées DISTANCE 4 § 7.3.
Carnet de nivellement direct ordinaire mixte NIMINAK 5 § 1.5. et 1.6.
Carnet de nivellement direct de précision mixte NIMINA2C 5 § 3.4.
Calcul de point nodal de nivellement ordinaire NODALNO 5 § 1.7.3.
Calcul de point nodal de nivellement de précision NODALNP 5 § 1.7.3.
Carnet de nivellement indirect trigonométrique NIVINDT 6 § 8.2.
Carnet de nivellement indirect géodésique NIVINDG 6 § 8.2.
Ondulations du Géoïde sur l’ellipsoïde Clarke 80 GEOIDE 7 § 1.4.
Calcul de clothoïde (tableau d’implantation) CLOTHO 9 § 6.2.9.

ANNEXES 

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Contenu Fichier (.XLS) Chapitre, §
Tome 2
Calcul d'un point par insertion ou recoupement TRIANGU 1
Résolution graphique d'une multilatération FICHLAT 1 § 4.3.
Résolution graphique d'une intersection FICHINT 1 § 5.3.
Résolution graphique d'un relèvement FICHREL 1 § 6.3.
Calculs de relèvements doubles RELDOU 1 § 7.1.3. et 7.3.3.
Calcul de station excentrée EXCENT 1 § 10.1.
Transformation de Helmert, changement de repère HELMERT 1 § 10.3. et 5 § 8.2.6.
Calcul de cheminement polygonal POLYGO 2 § 1.5.
Calcul de point nodal NODALXY 2 § 2.3.1.
Résolution de triangles TRIANGLE 5 § 4.3.8.
Calcul de surfaces SURFACES 5 § 6.6.2.

 Dessin assisté par ordinateur


Le logiciel choisi, AutoCAD LT, ou AutoCAD pour portables (LapTop) qui est une
version allégée d’AutoCAD, est suffisant pour effectuer toutes les constructions graphi-
ques proposées dans l’ouvrage. Il suffit également pour la majorité des dessins de base
du topographe. Son prix abordable et son intégration au monde Windows s’ajoutent au
fait qu’AutoCAD est le logiciel de DAO le plus répandu actuellement en bâtiment et
travaux publics.

La version complète d’AutoCAD permet de programmer des fonctions complémentaires


en LISP qui facilitent le travail d’habillage du dessinateur. Le logiciel ADTOPO, par
exemple, adjoint à AutoCAD des outils tels que la lecture de certains carnets de terrain,
le tracé de carroyage, de talus, de courbes de niveau, et de profils en long et en travers, le
calculs de cubatures, la gestion de bibliothèques de symboles, etc.

Le symbole ci-contre marque une référence à AutoCAD LT.

Cet ouvrage ne constituant pas un apprentissage de ce logiciel, nous considérons


que les notions de base sont acquises : utilisation générale, notions de systèmes
de coordonnées, choix d’objets, accrochages, etc.

 Conventions d’écriture pour les exercices proposés

Les références aux commandes et menus d’AutoCAD LT sont en majuscule et en ita-


lique, de même que toutes les options de commandes ou les entrées de coordonnées, à
savoir :

 ANNEXES

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● les commandes sont en majuscules et en italique terminées par le caractère ENTRÉE
symbolisé par ↵ (exemple : LIGNE↵) ;
● les valeurs ou coordonnées entrées sont en italique (exemple : @120 < 36.321↵) ;
● le séparateur décimal est le point, la virgule sert à séparer les coordonnées (x, y, z) ;
● les accrochages sont repérés par les lettres majuscules servant de raccourcis clavier
(exemple : EXTrémité) ;
● les options de commande sont indiquées par la (les) lettre(s) de l’option en italique
(exemple : Référence↵) ;
● les références aux menus sont indiquées par leurs noms et imbrications (exemple :
MODES / CONTROLE DES UNITES) ;
● le caractère représente la touche ESPACE (équivalente à ENTRÉE sur AutoCAD).

Attention
Le séparateur des décimales est le point ; la virgule sert à séparer les coordonnées
(x, y, z). Cette difficulté, qui vient des habitudes anglosaxones, implique une certaine
confusion dans le texte de l’ouvrage car pour les autres chiffres, nous avons conservé
la notation française dans laquelle le séparateur des décimales est la virgule.

 Bibliothèque de symboles topographiques


Une bibliothèque de symboles topographiques est associée au livre. Elle se trouve sur le
cédérom et son installation s’effectue par simple copie (voir le fichier LISEZMOI.HLP).
Cette bibliothèque s’utilise à partir d’un fichier menu TOPO.MNU. Le chargement de ce
dernier dans AutoCAD ajoute aux menus déroulants un menu à icônes permettant une
utilisation facile de la bibliothèque installée sur le disque dur. Ce menu modifié donne
aussi accès à quelques macro-fonctions et utilitaires comme le dessin de formats norma-
lisés en espace-papier ou en espace-objet.
Certains autres dessins ont été joints (hors bibliothèque), par exemple :
● un rapporteur sur papier fichier RAPPORT.DWG ;
● une carte de la projection Lambert en France fichier LAMBERT.DWG ;
● une carte du géoïde sur la France fichier GEOIDE.DWG.

ANNEXES 

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 Liste des exercices proposés sur AutoCAD LT 95

Chapitre Paragraphe Exercices


Tome 1
Chapitre 3 § 5.3. Calcul graphique d’un gisement.
§ 6.8.2. Semis de points pour les calculs de dV et G0moyen.
Chapitre 8 § 6.2.2. Auscultation d’ouvrages (résolution graphique).
Chapitre 9 § 2.5. Calcul graphique d’un tableau d’implantation de points.
§ 5.2.4. Calcul graphique d’un raccordement circulaire double.
§ 5.3.3. Raccordement circulaire à inflexion.
§ 5.4.2.2. Tableau de piquetage de courbe.
§ 5.5. Tableau d’implantation de raccordement circulaire.
§ 6.2.9.1. Raccordement progressif entre alignements (clothoïde).
§ 6.2.9.2. Raccordement progressif entre deux cercles (clothoïde).
Chapitre 10 § 1.6. Digitalisation (AutoCAD version complète).
§ 2.4. Tracé d’un profil en long et de profils en travers.
§ 2.5.2.2. Points d’entrée en terre d'un terrassement.
Tome 2
Chapitre 1 § 4.3. Résolution graphique d’une multilatération.
§ 5.3. Résolution graphique d’une intersection.
§ 6.3. Résolution graphique d’un relèvement.
§ 7.2. et 7.3. Calcul graphique d’un relèvement double.
§ 7.4. Calcul graphique d’un relèvement triple.
§ 10.1.5. Résolution graphique d’un excentrement.
§ 10.2.3. Vérification graphique d’un rabattement.
Chapitre 2 § 1.5. Construction d’une polygonale et ajustement graphique.
Calcul graphique d’une polygonale et
§ 1.7.
calcul de stations intermédiaires alignées.
§ 2.3.2. Calcul graphique d’un point nodal en planimétrie.
Chapitre 3 § 1.2.2. Calcul de surface.
§ 2.1.1. Partage d’un polygone par une limite issue d'un sommet.
§ 2.3.1. Partage d’un triangle en trois surfaces.
§ 2.4. Division d’un quadrilatère en 4 surfaces égales.
§ 2.5.1. Division d’un triangle avec limite parallèle à un côté.
§ 3.3. Redressement de limite.
Chapitre 4 § 1.4. Intersection de deux droites.
§ 3.1. Droites tangentes à un cercle.
§ 3.2. Droites tangentes à deux cercles.
§ 5.1. Cercle défini par trois points.

 ANNEXES

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§ 5.2. Cercle défini par deux points et la tangente en l'un d'eux.
§ 5.3. Cercle passant par deux points et tangent à une droite.
§ 5.4. Cercle donné par un point, un rayon et une tangente.
§ 5.5. Cercle défini par deux tangentes et son rayon.
§ 5.6. Cercle défini par un point et deux tangentes.
§ 5.7. Cercle défini par trois tangentes.
§ 5.9. Cercle défini par deux points et son rayon (ou une flèche).
§ 6.4. Construction graphique d’un point relevé.
Chapitre 5 § 4.3.6. Résolution graphique d’un triangle.
§ 6.6.3. Mesures de surfaces.
§ 8.2.7. Changement de repère.
§ 9.5. Détermination graphique de caractéristiques de droites.
§ 11.2.5. Construction de la perpendiculaire à un alignement.

 Programmes en basic standard


Les programmes fournis sur le cédérom sont écrits pour le QBASIC du DOS (à
partir de la version 5.0). Ils sont fractionnés en plusieurs sous-programmes dont
les noms sont donnés dans l’ouvrage. Le symbole ci-contre marque une réfé-
rence au QBASIC.
Bien que les numéros de ligne ne soient pas nécessaires en QBASIC, ils sont indiqués
dans les listings du livre en vue d’une programmation sur calculatrice. Chaque listing
comporte une partie explicative écrite en italique à droite du listing en regard des lignes
concernées.
Ce procédé de calcul étant démodé depuis l’arrivée des tableurs et autres logiciels de
DAO, il est inutile de programmer la mise en page des résultats ou la saisie des données.
Leur présentation est donc austère ; ils sont donnés simplement pour les algorithmes
qu’ils contiennent.
Le but de ces programmes est leur utilisation éventuelle avec des calculatrices ou avec
des ordinateurs portables peu puissants et ne pouvant exploiter les tableurs ni la DAO.
Chaque programme est proposé sous forme de fichier d’extension .BAS pour QBASIC
et sous forme de fichier texte (extension .TXT) pour être chargé dans les calculatrices
possédant une interface avec un ordinateur (voir le fichier LISEZMOI.HLP pour la liste
des programmes et les listings fournis sur le cédérom).

ANNEXES 

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Programmes cités dans le livre
Le tableau suivant donne la liste des programmes cités dans l’ouvrage.

Contenu Fichier .BAS Chapitre, §


Tome 1
Programmation du calcul de gisement en BASIC GISEMENT 3 § 5.2.2.
Calcul de G0moyen de station G0STAT 3 § 6.7.
Point inaccessible PTINAC 8 § 2.4.3.
Tome 2
Calcul d’insertion par les moindres carrés TRIANGU 1 § 9.5.
Programmation des calculs du chapitre droites et cercles INTERS 4 § 7.
Résolution de triangles TRIANGLE 5 § 4.3.7.
Calculs de surfaces SURFACES 5 § 6.6.1.
Changement de repère ROTATRAN 5 § 8.2.5.
Interpolation linéaire - 5 § 9.1.2.
Résolution par approximations successives - 5 § 11.3.3.

 Calculatrice programmable


Il est fait parfois référence à la calculatrice FX 850P de CASIO (ou modèle
équivalent) car elle est programmable en BASIC standard et les programmes
listés dans l’ouvrage peuvent être très facilement adaptés à cette machine. Si
vous disposez de l’interface de liaison à un ordinateur, vous pouvez utiliser les
listings de ces programmes qui sont fournis en format texte (fichiers .TXT du
répertoire BASIC installé sur votre disque). La notation utilisée distingue les
frappes alphanumériques au clavier (en majuscule) des touches de fonction
comme [EXE] ou [ANS] (entre crochets).
Cette calculatrice est très complète et facile à programmer car elle utilise le BASIC
standard ; son prix reste du même ordre que celui des calculatrices graphiques qui
présentent peu d’intérêt en topographie.
Le tableau suivant liste les exercices proposés sur l’utilisation ou la programmation de
calculatrices.

Tome, chapitre, paragraphe Contenu


Tome 1, chapitre 3, § 5.2. Calcul de gisement.
Tome 2, chapitre 5, § 8.1.1. Conversion de coordonnées.
Tome 2, chapitre 5, § 11.2.2. Résolution par approximations successives.

 ANNEXES

www.allislam.net
 BIBLIOGRAPHIE
Publications de l’IGN (Institut géographique national)
(2, Av. Pasteur, B.P. 68, 94160 Saint Mandé)

● WILLIS P., Thèse sur la mesure de phase en GPS (1989).


● DUQUENNE F., Guide de l’utilisateur du GPS (1994).
● DUQUENNE H., Champ de pesanteur, géoïde et altimétrie : concepts fondamentaux
(1997), publication du LAREG (Laboratoire de Recherche et de Géodésie).
● Publications sur le site internet (www.ign.fr) et notes techniques diverses.

Documents édités par l’AFT (Association française de topographie)


(136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris)

● Lexique topographique (publié dans la revue XYZ).


● Revue XYZ.
● LEVALLOIS F., 300 ans de géodésie française (1995).

Documents édités par l’Ordre des géomètres experts


(13, rue Léon Cogniet, 75017 Paris)

● VIALARD et NISSE, Précis de calculs topométriques (1982).


● Revue Géomètre.

Livres édités par les éditions Eyrolles


www.eyrolles.com

● VILLESUZANNE D., Topométrie générale (1988), épuisé.


● LAPOINTE et MEYER, Topographie appliquée (1986), épuisé.
● BRABANT M., Topométrie opérationnelle (1980), épuisé.
● DURBEC G., Cours de topométrie générale (1975), épuisé.
● D’HOLLANDER R., Topographie générale (1971), épuisé.

Autres éditeurs

● DUQUENNE, WILLIS, etc., GPS : localisation et navigation. Hermes (1996).


● KRAUS, WALDHÄUSL, Manuel de photogrammétrie. Hermes (1998).
● VILLESUZANNE D., Canevas ordinaires : implantations. L’école chez soi (1991).
● SPOT, des yeux braqués sur la terre. Presses du CNRS (1989).
● LAUZON et DUQUETTE, Topométrie générale. École Polytechnique Montréal (1980).

ANNEXES 

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Éditions STU
(Services techniques de l’urbanisme, ministère de l’Urbanisme et du Logement)
● Gestion des plans : les canevas topographiques (1983).
● Environnement et aménagement, cartes utiles : le recueil de données cartographiques
(1983).
● Environnement et aménagement : l'usage des photographies aériennes (1983).

Documents divers
● D’HOLLANDER R., Cours de topographie de l’ESTP, document de cours non édité.
● Rapports techniques sur les niveaux numériques. Leica (1991).
● LABORDE M., Manuel de topographie et topométrie. École nationale des sciences
géographiques (1984).
● ICTAVRU du Centre d’études des transports urbains. Ministère de l’Équipement
(1990).

Adresses internet
● Serveur de l'IGN http://schubert.ign.fr
www.ign.fr
● Paramètres de transformation de coordonnées :
ftp://schubert.ign.fr/CIAG/index.CIAG.html
● Inventaire des matériels et logiciels GPS (IGN) : http://www.cnig.fr
● SPOTimage www.spotimage.fr
● Autodesk www.autodesk.com
● Microsoft www.microsoft.com
● Géomètres sans frontières hhtp://www.geometre.iplus.fr/gsf

 NOTATIONS USUELLES DE L’OUVRAGE


Tout au long de l’ouvrage, les variables utilisées dans le texte sont mises en italique de
manière à les distinguer du corps du texte. Le tableau ci-dessous récapitule ces notations.

Notation Autre Unité


préconisée notation usuelle Signification

A m paramètre d’une clothoïde.

a m demi grand axe d’ellipse ou coefficient directeur d’une droite ou côté


d’un triangle.
demi petit axe d’ellipse ou ordonnée à l’origine d’une droite ou côté
b m d’un triangle.

 ANNEXES

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Notation Autre Unité
préconisée notation usuelle Signification

CG, CD gon lectures angulaires en cercle à gauche et cercle à droite.


Cna m correction de niveau apparent.
dv rc dmgon correction de réduction à la corde.
Di, Dp m distance inclinée suivant une visée, distance suivant la pente.
Dh m distance en projection horizontale sur le terrain.
Dn ∆Z, ∆h, ∆H m dénivelée mesurée sur la normale au Géoïde ou à l’ellipsoïde.
Do, Dr m distance sur l’ellipsoïde (Do) et dans le plan de projection (Dr).
Emq, Rmq cm écart moyen quadratique et rayon moyen quadratique.
ei, ri mgon, cm écarts angulaires (ei) et écarts linéaires (ri).
E, N, H X, Y, Z m coordonnées Est et Nord en projection plane, H étant l’altitude.
f - inverse de l’aplatissement d’un ellipsoïde ou flèche d’un arc.
fE , f N fermetures (f) et compensations (C) en coordonnées Est et Nord d’un
cm cheminement polygonal.
CE , CN
fa, Ca mgon fermeture et compensation angulaire d’un cheminement polygonal.
fL , fD cm fermetures en longueur et en direction d’un cheminement polygonal.
fH , CH cm fermeture et compensation altimétrique d’un nivellement.
G0 V0 gon gisement moyen de station ou G0 de station.
Gij Vij gon gisement de la direction ij.
Gapp gon gisement approché d’une visée.
Gobs gon gisement observé d’une visée.
ht mm hauteur des tourillons d’un appareil en station.
hv hm mm hauteur de voyant (ou miroir ou graduation visée sur la mire).
H Z m altitude d’un point en référence au Géoïde.

Hg, Hd gon angles horizontaux de gauche ou de droite d’un cheminement poly-


gonal.
Hz gon angle horizontal (différence de lectures angulaires).
i, n gon angle de site et angle nadiral (angles verticaux).
kr - coefficient d’altération linéaire.
k - coefficient d’une homothétie.
K - constante stadimétrique d’une lunette.
L m longueur d’un raccordement progressif.
Lj gon lecture angulaire horizontale sur le point j.
Lv, Lr gon lectures angulaires avant et arrière dans un cheminement polygonal.
m, m1, m2 mm lectures sur mire (fil niveleur, fil stadimétrique inférieur et supérieur).
m mm module linéaire ou lecture sur fil niveleur.

ANNEXES 

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Notation Autre Unité
préconisée notation usuelle Signification

mra k - module de réfraction atmosphérique.


p … pente (%) ou demi-périmètre d’un polygone (m).
P - - Point nodal (NP : point nodal principal ; NS : point nodal secondaire)
q - coefficient de niveau apparent.
r m distance d’excentrement ou rayon polaire.
r, α m, gon coordonnées polaires : distance puis angle.
5 m rayon d’un parallèle en projection plane.
RN m rayon de la sphère la plus proche d’un ellipsoïde.
rx, ry, rz radian angles de rotation dans un changement de repère.
S m 2 surface.
s, t cm sensibilité d’une visée, demi-plage d’indécision d’une visée.
tx, ty, tz m composantes d’un vecteur de translation.
T, σ cm tolérance, écart type.
V z gon angle zénithal (angle vertical affiché par la plupart des théodolites).
X, Y, Z m coordonnées géocentriques.
∆ N m ondulation du Géoïde (hauteur au-dessus de l’ellipsoïde Clarke 80).
∆hi m dénivelée instrumentale.
λ, ϕ, h degré coordonnées géographiques (ou géodésiques).
ρ, ν ρ, N m petite et grande normale d’un ellipsoïde.
γ gon convergence des méridiens.
Γ m -1 courbure (inverse du rayon).
(I, J) - segment capable IJ.
Γj - segment distance issu du point J.

Remarque
D’après l’AFT (Association Française de Topographie), les termes modules, correction
et coefficients sont définis ainsi :
● module (m) : c’est un coefficient voisin de 1 qui permet d’obtenir une valeur corrigée
à partir d’une valeur initiale (une mesure par exemple).
● correction (c) : c’est une quantité (positive ou négative) à ajouter à une valeur mesurée
pour obtenir une valeur corrigée.
● coefficient (k) : c’est une valeur souvent proche de 0 (zéro) en relation avec un module
associé de valeur m ≈ k + 1.

 ANNEXES

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TABLE
DES MATIÈRES

TOME 2

 DENSIFICATION DE CANEVAS .................................................... 1

 ÉTABLISSEMENT DES CANEVAS PLANIMÉTRIQUES ................................ 1


1.1 Définition ..............................................................................................1
1.2 Principe de densification ......................................................................1
1.3 Canevas d’ensemble .............................................................................2
1.4 Canevas polygonal ..............................................................................23
1.5 Charpente planimétrique ....................................................................26
1.6 Contenu d’un dossier de canevas ........................................................27
 ÉTABLISSEMENT DES CANEVAS ALTIMÉTRIQUES ................................ 27
2.1 Principe de densification ....................................................................28
2.2 Densité des points préconisée .............................................................28
2.3 Méthodes opératoires pour l’établissement du canevas ......................29
2.4 Méthodes de calcul .............................................................................31
 LES MÉTHODES GRAPHIQUES ............................................................... 31
 LA MULTILATÉRATION .......................................................................... 33
4.1 Coordonnées approchées par bilatération ...........................................33
4.2 Conventions et définitions ..................................................................34
4.3 Exemple de calcul ...............................................................................39
 L’INTERSECTION ................................................................................... 47
5.1 Détermination d’un point approché
à partir de deux visées ........................................................................47
5.2 Conventions et définitions ..................................................................47

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 LE RELÈVEMENT ................................................................................... 57
6.1 Coordonnées approchées a partir de trois visées ................................57
6.2 Conventions et définitions ..................................................................57
6.3 Exemple de calcul ...............................................................................63
 CAS PARTICULIERS DE RELÈVEMENT ................................................... 68
7.1 Relèvement double avec trois points d’appui par station ...................68
7.2 Relèvement double
avec deux points d’appui visés par station .........................................71
7.3 Relèvement double sur deux points d’appui .......................................75
7.4 Relèvement triple ................................................................................81
7.5 Relèvement quadruple en forme de cheminement .............................83
7.6 Relèvement quadruple en étoile .........................................................84
7.7 Relèvements multiples formant une boucle ........................................85
7.8 Relèvement en trois dimensions sur deux points ................................85
 RECOUPEMENT ..................................................................................... 88
8.1 Principe ...............................................................................................88
8.2 Application .........................................................................................90
 INSERTION ............................................................................................ 93
9.1 Principe ...............................................................................................93
9.2 Application .........................................................................................94
9.3 Insertion excentrée ..............................................................................98
9.4 Application au calcul d’une station libre ............................................98
9.5 Résolution informatique ...................................................................100
 OPÉRATIONS ANNEXES DU CANEVAS D’ENSEMBLE ............................ 106
10.1 Station excentrée .............................................................................106
10.2 Rabattement au sol d’un point connu .............................................113
10.3 Adaptation d’un canevas local à un canevas existant .....................117
 REMARQUES CONCERNANT LES TOLÉRANCES LÉGALES ..................... 124

 CHEMINEMENTS ............................................................................. 125


 CHEMINEMENTS PLANIMÉTRIQUES .................................................... 125
1.1 Terminologie .....................................................................................126
1.2 Méthodologie des mesures ...............................................................127
1.3 Les angles horizontaux : calculs et compensations ..........................128
1.4 Coordonnées rectangulaires des sommets ........................................134
1.5 Exemples de calcul ...........................................................................143

,,

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1.6 Calcul en retour ................................................................................150
1.7 Cheminements particuliers ...............................................................151
1.8 Fautes en cheminement ....................................................................157
 POINT NODAL EN PLANIMÉTRIE .......................................................... 158
2.1 Définition ..........................................................................................158
2.2 Méthode de calcul .............................................................................159
2.3 Exemple de calcul de point nodal .....................................................162

 DIVISION DE SURFACES ............................................................. 173


 SURFACES DE POLYGONES QUELCONQUES ......................................... 173
1.1 Mesures sur le terrain .......................................................................173
1.2 Mesures sur plan ...............................................................................174
1.3 Détermination graphique ..................................................................176
 DIVISION DE SURFACES ...................................................................... 176
2.1 Limites divisoires passant par un sommet du polygone ...................177
2.2 Limites divisoires passant par un point quelconque .........................179
2.3 Limites partageant un triangle en trois surfaces ...............................179
2.4 Division d’un quadrilatère en quatre surfaces égales .......................183
2.5 Limites divisoires parallèles à un côté ..............................................184
2.6 Limites divisoires parallèles à une direction donnée ........................188
2.7 Limites divisoires perpendiculaires à un côté ...................................189
2.8 Limites divisoires dans un îlot ..........................................................189
2.9 Limites avec cotes partielles proportionnelles aux côtés ..................190
 REDRESSEMENT DE LIMITES .............................................................. 194
3.1 Résolution de triangles .....................................................................195
3.2 Formule de Sarron ............................................................................196
3.3 Résolution graphique ........................................................................198

 DROITES ET CERCLES ................................................................. 201


 INTERSECTION DE DEUX DROITES ...................................................... 201
1.1 Intersection par résolution de triangle ..............................................201
1.2 Formules de Delambre ......................................................................202
1.3 Droites parallèles ..............................................................................203
1.4 Résolution graphique ........................................................................205
 INTERSECTION D'UNE DROITE ET D'UN CERCLE ................................. 206
2.1 À partir des équations .......................................................................206

,,,

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2.2 Méthode usuelle en topographie .......................................................206
 DROITES DÉFINIES PAR DES POINTS DE TANGENCE ........................... 208
3.1 Droite tangente à un cercle ...............................................................208
3.2 Droites tangentes à deux cercles .......................................................210
 INTERSECTION DE DEUX CERCLES ...................................................... 213
 DÉTERMINATION D’UN CERCLE .......................................................... 214
5.1 Cercle défini par trois points ............................................................214
5.2 Cercle défini par deux points et la tangente en un des points ...........215
5.3 Cercle passant par deux points et tangent à une droite .....................216
5.4 Cercle donné par un rayon, un point et une tangente .......................218
5.5 Cercle défini par son rayon et deux tangentes ..................................220
5.6 Cercle défini par un point et deux tangentes ....................................222
5.7 Cercle défini par trois tangentes .......................................................223
5.8 Cercle défini par son rayon et deux points .......................................224
5.9 Cercle défini par deux points et une flèche ......................................225
 POINT DÉTERMINÉ PAR RELÈVEMENT ............................................... 227
6.1 Définition ..........................................................................................227
6.2 Détermination d’un point relevé M ..................................................227
6.3 Exemple ............................................................................................230
6.4 Construction graphique d’un point relevé ........................................230
 PROGRAMMATION EN BASIC STANDARD ............................................ 232

 OUTILS MATHÉMATIQUES ........................................................ 233


 PRÉLIMINAIRES .................................................................................. 233
1.1 Les croquis ........................................................................................233
1.2 Le schéma général de calcul .............................................................233
1.3 La présentation des calculs ...............................................................233
1.4 La présentation des résultats .............................................................234
1.5 La précision des résultats ..................................................................234
1.6 Les arrondis ......................................................................................235
1.7 Les contrôles .....................................................................................235
1.8 Les constructions géométriques .......................................................236
1.9 Les conventions littérales .................................................................237
1.10 L’informatique ................................................................................237
 TRIGONOMÉTRIE ................................................................................. 238
2.1 Cercle trigonométrique .....................................................................238

,9

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2.2 Relations trigonométriques de base ..................................................239
2.3 Identités remarquables ......................................................................240
2.4 Relations diverses .............................................................................241
 PROPRIÉTÉS DU CERCLE .................................................................... 242
3.1 Équation ............................................................................................242
3.2 Arc, flèche, corde .............................................................................242
3.3 Théorie des arcs capables .................................................................243
3.4 Puissance d’un point par rapport a un cercle ....................................245
3.5 Cercles homothétiques ......................................................................245
 RELATIONS DANS LES TRIANGLES ...................................................... 246
4.1 Relations de base ..............................................................................246
4.2 Surface d’un triangle ........................................................................249
4.3 Résolution de triangles .....................................................................252
4.4 Trigonométrie sphérique ...................................................................258
 EXTENSION DE CERTAINES FORMULES AUX POLYGONES ................... 259
5.1 Surface d’un quadrilatère ..................................................................259
5.2 Somme des angles internes d’un polygone ......................................260
 SURFACE D’UN POLYGONE QUELCONQUE ........................................... 261
6.1 Les sommets sont connus en coordonnées cartésiennes X,Y ...........261
6.2 Les sommets sont connus en coordonnées polaires .........................262
6.3 Formule de sarron .............................................................................264
6.4 Formule de simpson ..........................................................................266
6.5 Formules complémentaires ...............................................................267
6.6 Résolution informatique ...................................................................267
 CALCULS DE VOLUMES ....................................................................... 270
7.1 Volumes quelconques .......................................................................270
7.2 Formule des trois niveaux .................................................................271
7.3 Formule de la moyenne des bases ....................................................272
7.4 Calcul exact par décomposition en volumes élémentaires ...............272
7.5 Application .......................................................................................274
7.6 Formules complémentaires ...............................................................276
 SYSTÈMES DE COORDONNÉES RECTANGULAIRES ET POLAIRES ........ 277
8.1 Transformation de coordonnées d’un système a l’autre ...................277
8.2 Changement de repère ......................................................................279
8.3 Rappels sur les matrices ...................................................................286
 ÉQUATIONS DE DROITES ..................................................................... 288
9.1 Droite donnée par deux points et interpolation linéaire ...................288

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9.2 Droite de pente connue, passant par un point ...................................290
9.3 Droite perpendiculaire à une autre droite .........................................290
9.4 Droite parallèle à une autre droite ....................................................291
9.5 Construction graphique ....................................................................291
 LES ANGLES : UNITÉS ET CONVERSIONS ............................................. 293
10.1 Définitions ......................................................................................293
10.2 Conversions ....................................................................................294
10.3 Ordres de grandeur .........................................................................295
10.4 Caractéristiques d’une visée ...........................................................295
 CALCULS PAR APPROXIMATIONS SUCCESSIVES ................................ 296
11.1 Utilité de ce mode de calcul ...........................................................296
11.2 Exemple de Résolution par approximations successives ................297
11.3 Application .....................................................................................300
 THÉORIE DES ERREURS ...................................................................... 302
12.1 Mesures topométriques : terminologie ...........................................302
12.2 Les erreurs en topométrie ...............................................................303
12.3 Modèle mathématique ....................................................................306
12.4 Applications ....................................................................................316

ANNEXES ......................................................................................................... 321


 OUTIL INFORMATIQUE ......................................................................... 321
 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................... 329
 NOTATIONS USUELLES DE L’OUVRAGE................................................. 330

9,

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DENSIFICATION
DE CANEVAS

 ÉTABLISSEMENT
DES CANEVAS PLANIMÉTRIQUES
La densité du canevas géodésique (environ un point pour 10 km2) est insuffisante pour
rattacher les travaux topographiques nécessaires à la réalisation d’autoroutes, de tunnels,
du TGV, au cadastre, au remembrement etc. d’une part ; d’autre part il se peut que pour
certains travaux, la précision du canevas géodésique soit insuffisante.

Le topomètre est alors amené à asseoir le réseau polygonal qu’il réalise sur des points
d’appui judicieusement répartis qui forment le canevas d’ensemble, canevas réduit mais
de précision homogène.

Selon la précision désirée, le réseau créé est donc rattaché au canevas géodésique ou
indépendant.

 Définition
Un canevas est un ensemble discret de points judicieusement répartis sur la surface à
lever, dont les positions relatives sont déterminées avec une précision au moins égale à
celle que l’opérateur attend du levé. Ces points servent d’appui au lever des détails,
implantations, etc.

Le canevas s’exprime par les coordonnées de ces points dans un même système.

 Principe de densification


En topométrie, le principe fondamental consiste à « aller de l’ensemble aux détails ».

DENSIFICATION DE CANEVAS 

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Fig. 1.1. : Principe de densification

 Canevas d’ensemble


Le canevas d’ensemble est un canevas planimétrique déterminé par des opérations de
mesures sur le terrain, matérialisé de façon durable par des bornes ou des repères et
suffisamment dense pour étayer le réseau sur lequel s’appuie le lever de détails.

Le canevas d’ensemble est en général appuyé sur le réseau géodésique ; on distingue :

● le canevas d’ensemble ordinaire, dont la tolérance sur l’erreur en distance entre


deux points est égale à 20 cm. Il est parfaitement adapté aux travaux en zones rurales.
Pour les travaux cadastraux, le canevas d’ensemble est un canevas ordinaire. Il est
donc rare, dans la pratique, de considérer un canevas de précision si ce n’est pour des
travaux autres que cadastraux car un maître d’ouvrage peut avoir mis dans le cahier
des charges un canevas de précision ;
● le canevas d’ensemble de précision, dont la tolérance sur l’erreur en distance entre
deux points est égale à 4 cm. Il est plutôt adapté aux travaux en zones urbaines et
périurbaines.

Le canevas est indépendant si la précision du canevas géodésique d’appui est insuffi-


sante, mais son orientation et son origine moyenne doivent être ramenées dans le système
Lambert.

Ils doivent satisfaire à la gamme de tolérances fixées par l’arrêté du 21 janvier 1980 .

 Canevas ordinaire


Le canevas ordinaire est caractérisé par sa possibilité de densification par points isolés.
Un tel point est déterminé par les mesures suivantes :

● angulaires : intersection, relèvement, recoupement (procédés dits de triangulation) ;

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● de distances : multilatération (procédé de trilatération) ;
● mixtes : insertion.
Il peut également être :
● un point nodal de cheminements à longs côtés (voir chap. 2, § 2.) ;
● déterminé par localisation satellitaire (GPS, voir tome 1, chap 7.).

 La triangulation

La triangulation est une technique permettant de déterminer les éléments d’une figure en
la décomposant en triangles adjacents dont l’opérateur mesure les angles au théodolite,
dont il assure les fermetures angulaires et dont un côté au moins est connu ou déterminé.
Elle peut avoir deux finalités, à savoir :
● servir à densifier un réseau de triangulation déjà existant, par exemple le réseau
géodésique : c’est le cas de canevas d’ensemble. Les mesures angulaires suffisent,
mais il est possible d’améliorer la mise à l’échelle du réseau de triangulation en
mesurant quelques bases ;
● être locale : outre la mesure des angles, il faut alors effectuer impérativement la
mesure de la longueur d’au moins une base du réseau de triangulation.
Par extension du premier type, on appelle triangulation complémentaire une densifica-
tion du canevas par les procédés de l’intersection, du relèvement ou du recoupement, où
l’opérateur mesure des angles sans assurer la fermeture des triangles.

‹intersection

Un point intersecté M est un point non stationné que l’opérateur vise depuis des points
anciens connus en coordonnées A, B, C, D, encore appelés points d’appui, de manière à
déterminer les gisements des visées d’intersection (fig. 1.2-a.). On ne pourra connaître
précisément ces gisements que si on détermine les G0 des points d’appui.
La figure 1.2-a. représente la réalisa-
tion d’une intersection.
Toutes les lectures angulaires LA , LB ,
LC , et LD doivent être corrigées de la
correction de réduction à la projec-
tion, dv (voir tome 1, chap. 2).
Les gisements observés sont :
GAM obs = Go A + LA
GBM obs = Go B + LB
GCM obs = Go C + LC
GDM obs = Go D + LD Fig. 1.2-a : Intersection

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Les croquis sont représentés sur les « mappes d’observation » à très petite échelle
(1/100 000 ou 1/200 000) par les désignations conventionnelles suivantes :
● visée d’intersection désignée par une
croix ;
● points indiqués par leur numéro.
Le point M se situe sur chaque demi-droite
matérialisant chaque visée : ces demi-
droites sont les lieux géométrique de M ; il
se situe donc à leur intersection.
Dans ce procédé de l’intersection, on
Fig. 1.2-b : Croquis d’intersection appelle lieux-droites du point M les demi-
droites matérialisant les visées.
Deux lieux sont donc nécessaires et suffisants pour déterminer le point M ; en topogra-
phie, pour le contrôle, une visée supplémentaire est nécessaire et pour que le point M soit
déterminé avec sécurité, il est conseillé d’effectuer une quatrième visée :
M est donc déterminé par quatre lieux, quel que soit le procédé utilisé. Dans notre
cas, quatre lieux-droites seront nécessaires.
Les calculs d’une intersection sont détaillés au paragraphe 5.

‹Relèvement

Un point relevé est un point stationné


depuis lequel l’opérateur effectue un tour
d’horizon sur des points anciens connus
(fig. 1.3-a.). L’opérateur lit les angles sui-
vants :
AMB = α = LB – LA
AMC = β = LC – LA
AMD = γ = LD – LA

Fig. 1.3-a : Relèvement AME = δ = LE – LA

Sur les mappes d’observation, une visée de relèvement est représentée par un cercle
(fig. 1.3-b.).

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L’opérateur voit l’arc AB sous un angle α ;
le point M se situe donc sur un arc de cercle
passant par A, M et B : il est appellé arc
capable AMB ; c’est un lieu géométrique
du point M. Deux arcs capables sont donc
nécessaires et suffisants pour déterminer
par leur intersection le point M. Mais on
sait qu’en topographie quatre lieux sont
nécessaires pour le contrôle et la sécurité. Fig. 1.3-b : Croquis de relèvement
Il faut donc quatre arcs capables.
Deux points donnent un arc capable
d’angle associé α.
Trois points donnent trois arcs capables
d’angles associés β et (β -α). Mais l’arc
AMC, par exemple, passe forcément par
l’intersection de AMB et BMC : on dit
qu’il est dépendant. Donc trois points don-
nent seulement deux arcs capables indé-
pendants. On dit que M est un point triple.
Il faut donc cinq points pour obtenir quatre
arcs capables indépendants c’est-à-dire les Fig. 1.3-c : Arcs capables
quatre lieux indépendants nécessaires.
Le tableau suivant donne le nombre de lieux indépendants possibles et le nombre de
points triples en fonction du nombre de points d’appui.

Nombre Nbre de
Nombre d’arcs Lieux indépendants Lieux dépendants points
de points
triples
2 : A et B 1 : AB 1 : AB
2 : AB et AC
3 : A, B et C 3 : AB, AC et BC 1 : BC 1
par exemple
4 : A, B, C 6 : AB, AC, AD, BC, BD 3 : AB, AC et AD
et D et CD 3 : BC, BD et CD 4
par exemple
5 : A, B, C, D 10 : AB, AC, AD, AE, BC, 4 : AB, AC, AD, AE 6 : BC, BD, BE, CD,
et E BD, BE, CD, CE et DE 10
par exemple CE, DE
6 15 5 10 20

Le nombre d’arcs est une combinaison de n éléments pris deux à deux soit :
2 n(n – 1)
C n = -------------------- .
2

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Le nombre de points triples, intersections de trois arcs capables, est une combinaison de
3 n(n – 1)(n – 2)
n points pris trois à trois, c’est à dire : C n = ------------------------------------- .
6

La construction d’un arc capable est détaillée au chapitre 4, paragraphe 6.4. Le calcul
d’un relèvement est détaillé au paragraphe 6.

‹Recoupement

Le recoupement est le procédé qui utilise


simultanément l’intersection et le relèvement
pour la détermination d’un point.
Le point M de la figure 1.4. est déterminé par
recoupement à partir de trois visées d’inter-
section et trois visées de relèvement.
● Pour obtenir les quatre lieux nécessaires, il
Fig. 1.4. : Croquis de recoupemet faut au minimum soit :
● une visée d’intersection et quatre de relè-
vement soit 1 + 3 = 4 lieux indépendants ;
● deux visées d’intersection et trois de relèvement soit 2 + 2 = 4 lieux indépendants ;
● trois visées d’intersection et deux de relèvement soit 3 + 1 = 4 lieux indépendants.
Le recoupement est pratique quand les points d’appui sont peu nombreux et stationna-
bles.
Le calcul d’un recoupement est détaillé au paragraphe 8.

 Trilatération

Le procédé utilisé est la multilatération. On observe les distances sur au moins quatre
points éloignés correctement répartis ; les distances doivent être homogènes et les points
situés dans les quatre quadrants, si possible autour du point nouveau à déterminer (point
M, fig. 1.5-a.).
Le point M de la figure 1.5-b. est déterminé à partir de quatre mesures de distance DAMobs,
DBMobs, DCMobs, DDMobs sur quatre points anciens connus.

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Fig. 1.5-a. : Multilatération Fig. 1.5-b. : Croquis de multilatération

Les distances doivent être réduites au plan de projection (voir tome 1, chap. 4., § 7.).

Les lieux sont ici des cercles centrés sur les points connus et dont les rayons sont les
distances mesurées réduites. Deux cercles sont nécessaires et suffisants pour déterminer
le point M, mais il faut quatre lieux, donc quatre cercles, c’est-à-dire quatre points
anciens connus.

Les distances mesurées sont indiquées par un trait perpendiculaire à la visée.

Le calcul d’une multilatération est détaillé au paragraphe 4.

 Insertion

L’insertion est un procédé qui utilise l’intersection, le relèvement et la multilatération


pour la détermination d’un point.

Fig. 1.6-a. : Quatre visées de relèvement, Fig. 1.6-b. : Deux visées d’intersection,
deux d’intersection et deux de multilatération deux de relèvement, deux de multilatération
(six lieux) (Cinq lieux)

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On note :
● I une visée d’intersection ;
● R une visée de relèvement ;
● M une visée de multilatération.
Les combinaisons suivantes permettent d’obtenir les quatres lieux nécessaires :
● 1 x I + 3 x R + 1 x M = 1 + 2 + 1 = 4 lieux
● 1 x I + 2 x R + 2 x M = 1 + 1 + 2 = 4 lieux
● 2 x I + 2 x R + 1 x M = 2 + 1 + 1 = 4 lieux
Ces combinaisons ne sont données qu’à titre d’exemples, car il paraît évident que si une
mesure de distance est possible sur un nouveau point, une visée d’intersection l’est aussi ;
donc il y a autant de visées d’intersection que de multilatérations.
L’insertion présente l’intérêt d’être opérationnelle avec un petit nombre de points d’appui
stationnables.
Le calcul d’une insertion est détaillé au paragraphe 9.

 Point nodal,


intersection d’au moins trois cheminements à longs côtés

Cette méthode permet de remplacer les méthodes précédentes quand la nature du terrain
interdit la réalisation d’un réseau de triangles.
Seuls les points nodaux, définis comme les points de rencontre d’au moins trois chemi-
nements à longs côtés, remplacent les points du canevas que l’on aurait déterminés par
triangulation ou trilatération.

Fig. 1.7. : Trois cheminements aboutissant à un point nodal

Les points A, B et C de (fig. 1.7.) sont connus et stationnables.


PN est le point nodal.

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1, 2, 3, etc. sont des points intermédiaires.
Les côtés des cheminements ont une longueur de 500 m sans être inférieurs à 200 m.
Le calcul d’un point nodal est détaillé dans le chapitre 2 au paragraphe 2.

 Canevas établi par localisation satellitaire (réseau GPS)

La densification du canevas géodésique s’effectue de plus en plus par GPS (voir tome 1,
chap. 7., § 1.), surtout depuis que le nouveau Réseau Géodésique Français (RGF, voir
tome 1, chap. 2., § 5.) commence à être diffusé par l’IGN.

 Opérations annexes de « rattachement »


Les procédés classiques de détermination de points de canevas sont subordonnés à
l’intervisibilité, contrairement au GPS, et il est rare que l’opérateur puisse tout observer
d’un ou sur un point à cause de la présence de masques : arbres, immeubles, relief, etc.
d’où la nécessité de s’excentrer par rapport au point de station.
D’une manière générale, en dehors des procédés étudiés précédemment, la détermination
d’un point nouveau du canevas d’ensemble par rapport à un ou plusieurs autres s’appelle
rattachement.

 Rattachement simple

Le rattachement simple est une opération annexe du canevas d’ensemble qui consiste à
déterminer, au voisinage d’un repère A connu en coordonnées rectangulaires, les coor-
données d’un point M qui présente de plus grandes facilités d’utilisation ou de meilleures
chances de conservation. Cette opération s’effectue généralement par rayonnement
planimétrique.
Par exemple, B et C (fig. 1.8.) sont des points
éloignés connus. L’opérateur stationne le point
A connu où l’on détermine un G0 de station .
Si LM est la lecture sur le point M, on peut
écrire : GAM = G0 + LM.
La lecture de LM au mgon suffit puisque la dis-
tance LM ne dépasse pas 100 m ; or 1 mgon
correspond à un déplacement de 1,57 mm à
l’extrémité d’une visée de 100 m.
Fig. 1.8. : Rattachement
Puis on mesure la distance AM : DhAM.
On en déduit : EM = EA + DhAM . sinGAM
NM = NA + DhAM . cosGAM

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En général, pour plus de sûreté, on double la mesure des observations (angle et distance).
Par exemple, dans le cas d’un tour d’horizon au point A, on effectue la lecture sur le point
M à la fin de deux séquences.
On peut rencontrer ce cas lors du relèvement d’un point nouveau P ; le point connu A
n’est pas visible mais un point M à proximité muni d’une balise est visible de P.

 Station excentrée

En travaux de canevas, il arrive souvent que les observations angulaires ne puissent être
effectuées directement du point connu ou à déterminer appelé repère ou signal R.
L’opérateur effectue donc les observa-
tions à partir d’une station S située à
proximité du repère R, généralement à
une courte distance de celui-ci.
Le calcul du paragraphe 10.1. permet de
déterminer les corrections à apporter aux
éléments observés à la station excentrée
S pour ramener les observations à ce
qu’elles auraient été si l’on avait sta-
tionné le repère R.

Fig. 1.9-a. : Excentrement

Remarque
● On peut rencontrer ce cas lors de visées d’intersection sur un point M inconnu
(fig. 1.9-b.) si tous les points connus autour du repère R et nécessaires au calcul du
GoR ne sont visibles que du signal S situé à quelques mètres de R.

Fig. 1.9-b. : S, point servant à l’excentrement du repère R

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● D’un point R à relever, seules deux ou
trois visées sur points connus sont
possibles ; en revanche, d’autres visées
sont réalisables d’un point voisin S : B,
C, D. Il est souhaitable (voir calculs au
paragraphe 10.1.) qu’un point commun
E soit visible (fig. 1.9-c.). On utilise
une station excentrée S visible depuis
le repère R.
Depuis le point S on voit les points Fig. 1.9-c. : R relevé sur A, B, C, D et E
manquants (A, B, C ,D dans le premier
cas, B, C, D dans le second). La con-
naissance de la distance d’excentrement RS et des distances entre le point R et les
points connus J permettra de résoudre les triangles JSR et d’en déduire les visées
que l’on aurait dû faire de R sur les points J : c'est la réduction au repère R.

‹Application : recoupement excentré


La station de relèvement MR (en général une
borne) est placée dans le voisinage immédiat
du signal intersecté MI, une balise en
général, lequel par exemple n’est pas station-
nable. On revient au calcul précédent (sta-
tion excentrée) c’est-à-dire qu’on l’on réduit
les observations de la station MR au signal
MI intersecté après avoir déterminé les élé-
ments de l’excentrement : le rayon r et la
lecture azimutale LR. Pour que le calcul soit
réalisable il faut que MI soit connu pour cal- Fig. 1.10. : Recoupement excentré
culer les distances MIJ : on détermine les
coordonnées du point approché M0I à partir
de deux visées d’intersection. On démontre dans le calcul de la station excentrée au
paragraphe 10.1.3. qu’il est suffisant de connaître les distances au mètre près ; la connais-
sance des coordonnées approchées suffit donc.

 Rabattement d’un point au sol


Ce cas se présente lors d’un rabattement d’un point élevé : pylône, antenne, clocher,
château d’eau, etc. souvent non stationnable. Le point rabattu peut servir ensuite de point
de départ à l’élaboration d’un canevas.
1 - S’il est stationnable, cas d’une terrasse par exemple, l’opérateur procède comme pour
un rattachement, la distance inclinée étant mesurable.
2 - S’il est inaccessible (fig. 1.11-a.), l’opérateur construit deux bases (AB et BC) au sol
sensiblement égales formant avec le point inaccessible visible R deux triangles à peu près

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équilatéraux. De l’un des trois points au sol, il faut nécessairement viser un point connu
éloigné P. De ce même point ou de l’un des deux autres, il est intéressant de pouvoir viser
un deuxième point connu éloigné Q, de manière à apporter une vérification au calcul et
à déterminer le gisement moyen de l’un des côtés RA , RB ou RC (voir paragraphe 10.2.
pour le calcul).

Fig. 1.11-a. : Rabattement d’un point

Si l’emplacement est réduit, on peut construire les deux triangles accolés du même côté
de RA (fig. 1.11-b.).

Fig. 1.11-b. : Triangles accolés

 Canevas de précision

Ce canevas étant plus précis que le canevas ordinaire, il est soumis à des tolérances plus
strictes. Les méthodes relatives au canevas ordinaire décrites aux paragraphes précédents
(1.3.1. et 1.3.2.) sont applicables en canevas de précision.

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Si le réseau géodésique local est d’une précision insuffisante, le topomètre crée son
propre réseau indépendant, constitué de figures simples composées de triangles juxta-
posés les plus équilatéraux possibles et tels qu’aucun angle ne soit inférieur à 40 gon.

Nous supposerons les triangles suffisamment petits pour que l’on puisse négliger leur
excès sphérique et la zone triangulée suffisamment restreinte pour qu’il ne soit pas
nécessaire d’utiliser un système de projection. En effet, le problème de la triangulation
d’une vaste zone fait partie de la géodésie.

Le réseau se compose généralement de figures simples ou de réseaux de figures simples ;


les coordonnées des sommets de ces figures sont déterminées après avoir mesuré avec
une grande précision, la totalité des angles ainsi que la longueur et l’orientation d’un ou
de deux côtés appelés bases.

La « fermeture de la somme des angles des triangles » et « l’accord des bases » sont
soumis à des tolérances indiquées sur l’arrêté interministériel de 1980.

Examinons quatre cas classiques de triangulation, à savoir :

● une chaîne de triangles accolés ;


● un polygone à point central ;
● un quadrilatère ;
● la mesure et l’orientation d'une base.

 Chaîne de triangles

Deux bases sont nécessaires (fig. 1.12.) s’il y a plus de cinq triangles, ce qui permet
« l’accord des bases » , soumis à tolérance. Les angles de tous les triangles sont observés
et la fermeture de chaque triangle est soumise à tolérance.

Fig. 1.12. : Chaîne de triangles

Ces chaînes sont parfaitement adaptées pour des travaux en longueur (réseaux de com-
munication).

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 Polygone à point central

Si le polygone est complet, n’importe quel côté peut servir de base, (par exemple le côté
OA, fig. 1.13.). Les angles des triangles sont observés et la fermeture soumise à tolérance.
Si le point central n’est pas stationnable, un clocher par exemple, les angles en ce point
sont dit conclus c’est-à-dire calculés par différence à 200 gon de la somme des deux
angles mesurés dans chaque triangle.
Si le polygone est incomplet (fig. 1.13. à droite), il faut mesurer deux bases et l’angle
qu’elles forment au point central. Ces figures sont mieux adaptées à un lever « en surface ».

Fig. 1.13. : Polygones

 Quadrilatère à deux diagonales

Il est assimilé à un polygone à point central complet dont


les angles en I sont conclus.
La base AB est mesurée ; en chaque sommet A, B, C, D,
les deux angles que forment respectivement la diagonale
avec les deux côtés du quadrilatère sont observés. Huit
angles sont donc mesurés.

Fig. 1.14. : Quadrilatère

 Mesure et orientation d’une base

Le côté AB choisi pour base est mesuré directement à l’aide d’un distancemètre au
minimum par deux mesures indépendantes, à intervalle de temps de six heures ; l’écart
entre les deux valeurs doit être inférieur à la tolérance, égale à :
Tcm = 3 + Lkm .
Si la portée du distancemètre est insuffisante, il faut mesurer une base CD plus courte
formant, avec le côté cherché AB, les diagonales d’un quadrilatère dont les angles sont
déterminés avec précision (fig. 1.15-a.).

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D D

Fig. 1.15-a. : Base Fig. 1.15-b. : Base amplifiée

Si nécessaire une seconde amplification peut être effectuée (fig. 1.15-b.). De simples
résolutions de triangles fournissent alors le côté cherché.

L’orientation d’une base (nécessaire dans le cas d’une triangulation locale) est réalisée
en stationnant l’extrémité de la base avec un théodolite : on détermine son azimut par une
visée astronomique sur le soleil ou de préférence sur la polaire.

 Méthodes de calcul


Les résultats devant être obligatoirement compatibles avec les tolérances, des méthodes
de calcul s’imposent en fonction de la précision du canevas.

Remarque
Les calculs de détermination des coordonnées de points observés par GPS sont
détaillés au chapitre 7 du tome 1.

 En canevas d’ensemble de précision

Tous les points sont calculés en « bloc » et compensés par la méthode des moindres
carrés à l’aide de logiciels : le calcul matriciel fait intervenir l’ensemble des mesures.

Lorsque le réseau géodésique n’est pas assez précis, on fait cohabiter deux systèmes de
coordonnées, à savoir :

● un système indépendant qui, ramené en système Lambert moyen, garde sa


précision ;
● un système adapté : on « adapte » le canevas existant au canevas géodésique
national. La méthode la plus employée est la transformation de Helmert (voir § 10.3.),
le nombre de points géodésiques devant être supérieur à deux.

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 En canevas d’ensemble ordinaire

Le canevas ordinaire est caractérisé par sa possibilité de densification par points isolés
ou point par point ; le calcul point par point est un calcul enchaîné c’est-à-dire que les
coordonnées d’un point ne pourront être calculées que si les observations sont effectuées
sur ou depuis des points connus : ainsi le premier ne peut s’appuyer que sur des points
anciens (points géodésiques par exemple) ; ce premier point devient donc un point ancien
pour les suivants et ainsi de suite.

Rien n’empêche de calculer plusieurs points isolés en bloc ; mais si l’on considère le
point pris séparément, ses coordonnées sont déterminées par la méthode graphique ou
méthode de Hatt (étudiée en détail dans la suite de ce chapitre).

Remarque
Les moyens informatiques actuels permettent le calcul en bloc et la compensation par
la méthode des moindres carrés ; le calcul tient compte de toutes les observations
simultanément donc l’opérateur ne se préoccupe pas d’un ordre quelconque de calcul.
Il en découle que le mode de calcul envisagé influe au préalable sur la mappe des
observations (voir § 1.3.5.1.).

 Cheminement à longs côtés

Les méthodes de calcul sont exposées au paragraphe 1 du chapitre 2.

 Méthodes opératoires pour l’établissement du canevas


Les méthodes opératoires pour l’établissement d’un canevas observé par GPS sont
détaillées au chapitre 7 du tome 1.

 Techniques préparatoires

‹Étude d’un projet à l’aide de cartes et de photographies aériennes

Pour l’exécution de la mission qui lui est confiée, le géomètre dispose des éléments
suivants :

● une copie de l’arrêté d’ouverture des travaux ;


● une carte au 1/50 000 ;
● une carte au 1/25 000 ;
● une liste des coordonnées des points géodésiques et des sommets des triangulations
cadastrales susceptibles d’être utilisés comme points d’appui, accompagnée de leur
fiche signalétique.

Sur cartes, après avoir défini le périmètre des opérations, le géomètre trace les lignes
caractéristiques du terrain : lignes de crêtes en rouge, lignes de talwegs en bleu ; puis il

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choisit sur la carte l’emplacement des points du CEO (canevas d’ensemble ordinaire) en
respectant la densité imposée :
● le CEO étant plutôt adapté aux zones rurales, la densité est généralement d’environ
un point par km2 ou un point pour 100 ha ;
● le CEP étant plutôt adapté aux zones urbaines ou périurbaines, il est préconisé deux
à quatre points par km2 en zone urbaine et environ deux points par km2 en zone
périurbaine.
Le choix est effectué aussi en fonction des différentes techniques possibles que sont les
procédés de triangulation et de trilatération, l’insertion et les cheminements à longs
côtés : dans une zone de plaine, on adopte plutôt les cheminements à longs côtés pour
déterminer les points nodaux qui sont les points du canevas ; en revanche, dans une zone
plus vallonnée, la triangulation et la trilatération sont des méthodes plus efficaces.
Puis le géomètre établit la mappe des observations :
● en traçant les cheminements dans le premier cas ;
● en schématisant les visées avec leur symbole dans le second cas.
Dans le second cas, il faut songer aux calculs futurs. En effet, s’il choisit d’effectuer un
calcul point par point, il faut choisir un premier point appuyé uniquement sur des repères
géodésiques ; le deuxième peut s’appuyer sur le premier et d’autres points géodésiques,
etc. : on dit que le calcul est enchaîné. L’ordre est très important et les visées doivent être
suffisantes et correctement réparties pour une détermination satisfaisante des points.
En revanche, si le géomètre prévoit un calcul en bloc, l’ordre n’a pas d’importance.

‹Reconnaissance et établissement du projet

La reconnaissance sur le terrain a pour objet de fixer


l’emplacement des sommets et de choisir les visées qu’il
y a lieu d’effectuer pour obtenir une détermination satis-
faisante de ces sommets ; l’implantation des points se
traduit par l’établissement du projet.
L’opérateur vérifie l’existence des points anciens et il
s’assure qu’ils n’ont pas bougé.
Les points sont matérialisés de façon durable à l’aide de
bornes gravées sur leur sommet, par exemple. Ils peuvent
être également des massifs en béton dans lesquels est
prévue une réservation permettant la mise en place d’une
balise (fig. 1.16.) ; ces points peuvent ainsi être sta-
tionnés et relevés. La balise est un tube métallique ou en Fig. 1.16. : Balise
PVC d’une hauteur de 1,50 à 2,00 m environ (fig. 1.16.).

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Ils peuvent être aussi des repères fixés sur des terrasses de bâtiment, des antennes, des
clochers, des sommets de pylônes, etc.

Ils sont numérotés et repérés par trois ou quatre repères auxiliaires à l’aide de croquis
cotés permettant le rétablissement des points détruits sans observations nouvelles.

‹Numérotation des points du canevas

Chaque géomètre a sa propre façon de numéroter les stations de canevas ; le cahier des
charges peut néanmoins imposer la numérotation.

Pour un chantier donné, aucun numéro identique ne doit apparaître pour plusieurs som-
mets. Ils doivent tous être distincts selon la nature du canevas à laquelle ils
appartiennent ; le tableau ci-après donne un exemple de numérotation :

N° des
Précision Ordinaire
cheminements
Triangulation et 1 à 495 5000 à 5495
Trilatération (de 5 en 5)
une unité de plus idem
Excentrements, que le point connu,
rabattements, etc.
256 par exemple 5316 par exemple
Cheminements principaux* 500 à 999 5500 à 5999 1 à 199
Points nodaux principaux* NP 1000 à NP 1099 NP 6000 à NP 6099
Cheminements secondaires* 1100 à 1599 6100 à 6599 200 à 399
Points nodaux secondaires* NS 1600 à NS 1699 NS 6600 à NS 6699
* Voir les définitions au paragraphe 1.4.1.1.

‹Fiches signalétiques des sommets

L’opérateur établit pour tous les sommets une fiche signalétique, qui comprend :

● d’une part des renseignements concernant la nature du point, le propriétaire de l’îlot


de propriété où est implantée la borne et les références cadastrales ;
● les coordonnées du point et la zone Lambert de rattachement ;
● d’autre part, trois croquis :
– le croquis de situation, qui a pour objet de permettre à toute personne n’ayant pas
participé aux travaux de retrouver rapidement l’emplacement approximatif de la
borne à partir d’un détail caractéristique du terrain ou de la carte : donnez au moins
trois cotes par rapport à des points durs facilement repérables ;
– le croquis visuel est une vue perspective schématique du point ;
– le croquis de repérage, qui permet de retrouver le repère souterrain d’une borne
disparue et de la réimplanter à sa position exacte. Ce croquis n’est établi que s’il
existe dans un rayon d’une cinquantaine de mètres des détails fixes et durables. Les

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cotes figurant sur ce croquis doivent être relevées avec précision et pouvoir être
appliquées sur le terrain malgré la disparition éventuelle de la borne.
La fiche signalétique suivante est issue de la triangulation complémentaire de Biot (06).

Département des Alpes-Maritimes FICHE SIGNALÉTIQUE


Mairie de BIOT (Service de l’urbanisme) Établie en juillet 1990

Références cadastrales Visées de référence Caractéristiques du point


Commune : BIOT Matricule Gisement (gon) N° : 1035
Lieu-dit : Pin Montard Nature : borne en béton
Section : AA Centre Hélio Marin E = 981 495,39 m
Numéro : 2 (ou IGN 35a).............221,5500 N = 159 086,11 m
Propriétaire : H = 119,6 (sur béton)
Commune de BIOT 1034..........................232,0822 + 26 cm sur la tige
Réseau de rattachement :
– Planimétrie : Lambert III
– Altimétrie : NGF

Croquis de repérage Plan de situation (carte IGN) Visuel (croquis ou photo)

 Mesures sur le terrain

Il convient de choisir le matériel et la méthodologie adéquats pour respecter les


tolérances légales imposées. En canevas ordinaire, on préconise les recommandations du
tableau suivant :

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Triangulation Trilatération Cheminements à longs cotés
Types d’appareils
La tolérance angulaire ε sur une Théodolites au dmgon et distance- Théodolites au dmgon
direction a été déterminée à partir mètre. et distancemètre.
de travaux réel ; elle vaut 1,5 mgon (Type T 2002 + DI 1000).
pour une paire de séquences soit un
écart type de 15 × 2/ ( 2,66 ) Tachéomètre électronique au Tachéomètre électronique au
= 8 dmgon pour une visée. dmgon (Type TC 2002). dmgon (Type TC 2002).
Un théodolite au dmgon
(type T2) est nécessaire.
Mesures sur le terrain
Angles horizontaux. Angles zénithaux. Angles horizontaux.
Distances inclinées. Angles zénithaux.
Distances inclinées.
Modes opératoires
• 4 visées d’intersection ou 5 de • au minimum 4 visées bien • seuls les points nodaux sont des
relèvement ou 2 d’intersection + 3 réparties; points du canevas d’ensemble ;
de relèvement (recoupement) ; • visée moyenne de 3 km • côtés supérieurs à 500 m
• visées bien réparties de 3 km si possible ; en moyenne ;
de moyenne ; • mesurage indépendant de • aucun coté ne doit être inférieur
• 2 paires de séquences chaque distance(1). à 200 m
(0-100,50-150) ; • centrage forcé(2) ;
• 1 pointé. • 2 paires de séquences ;
• 1 pointé.
Contrôle sur le terrain
• fermeture de chaque séquence : tolérance de mesurage sur chaque Comme la triangulation
Tmgon = 2,8 mgon distance : et la trilatération ;
• écart des lectures : Tcm = (3 + Lkm) si le nombre de côtés est supérieur
à 6, un contrôle de l’orientation
Tmgon = 1,3 mgon sur points connus éloignés dont
• écart sur référence : T(x) = 20 cm est nécessaire.
Tmgon = 0,8 mgon
(1)
Mesurages indépendants : remise en station de l’appareil entre deux mesures de la distance.
(2)
Le centrage forcé est utilisé dans la méthode dite « des trois trépieds » (fig. 1.17.).

La méthode des trois trépieds citée dans le tableau précédent, est mise en œuvre comme
suit :

● le théodolite est en station i (fig. 1.17.), les voyants aux sommets i–1 et i+1 sont
placés dans des embases à centrage forcé ; on mesure l’angle au sommet i ;
● le voyant i–1 vient dans l’embase du théodolite en i, le trépied et son embase en i–1
sont mis en station au sommet i+2 et le voyant i+1 y est placé ;
● le théodolite va dans l’embase i+1, on mesure l’angle au sommet i+1, etc.

Les erreurs de centrage sont ainsi réduites au minimum.

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Fig. 1.17. : Méthode des trois trépieds

L’utilisation du centrage forcé se justifie ainsi :


L’arrêté ministériel du 20 Janvier 1980 impose une tolé-
rance sur un angle du cheminement de 1,4 mgon, soit
1 mgon sur une direction aussi bien en canevas ordi-
naire que de précision ; l’écart type correspondant est 1
mgon / 2,66 ≈ 0,4 mgon. Pour une visée de l’ordre de
500 m, la précision de centrage c (fig. 1.18.) doit être
de : c = 1,57 x 0,500 x 0,4 ≈ 3 mm (en utilisant la sensi-
bilité, voir § 5.2.5.). Le centrage doit être réalisé avec
une précision de 3 / 2 mm, soit 2 mm environ en con- Embase Wild : Centrage forcé
sidérant que les écarts de centrage de l’appareil c1 et du
2 2
réflecteur c2 sont égaux à c = c 1 + c 2 . Cette précision
est difficile à obtenir sans centrage forcé.

Fig. 1.18. : Justification du centrage forcé

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En canevas de précision, il est préconisé :

Triangulation Trilatération Cheminements à longs cotés.


Types d’appareils
La tolérance angulaire ε sur une Théodolites au dmgon Théodolites au dmgon
direction a été déterminée à partir et distancemètre. et distancemètre.
de travaux réel et vaut 1,16 mgon (Type T 2002 + DI 1000)
pour une paire de séquences, soit
un écart type de
Tachéomètre électronique Tachéomètre électronique
11, 6 × 2/ ( 2, 66 ) = 6 dmgon au dmgon (type TC 2002). au dmgon (type TC 2002).
pour une visée.
Un théodolite au dmgon
(type T2) est nécessaire.
Mesures sur le terrain
Angles horizontaux Angles zénithaux. Angles horizontaux.
Distances inclinées. Angles zénithaux.
Distances inclinées.
Modes opératoires
• 4 visées d’intersection ou 5 de • 4 visées au minimum • Seuls les points nodaux sont des
relèvement ou 2 d’intersection + 3 bien réparties ; points du canevas d’ensemble ;
de relèvement (recoupement) ; • visée moyenne de 3 km • 6 côtés au maximum et supérieurs
• visées bien réparties de 1,5 km si possible ; à 500 m en moyenne ;
de moyenne ; • double mesurage indépendant • aucun côté ne doit être inférieur à
• 4 paires de séquences : (0-100, de chaque distance. 200 m ;
50-150, 25-125 ,75-175) ; • centrage forcé ;
• 2 pointés. • 4 paires de séquences.
• 2 pointés.
Contrôle sur le terrain
• fermeture de chaque séquence : • tolérance de mesurage Comme la triangulation
Tmgon = 1,5 mgon sur chaque distance : et la trilatération.
• écart des lectures : Tcm = (3 + Lkm).
Tmgon = 1,2 mgon
• écart sur référence :
Tmgon = 0,7 mgon

Tenue des carnets d’observations


La saisie des données est la phase la plus importante ; les carnets d’observation doivent
être facilement exploitables.
À cet effet, ils doivent présenter :
● la date et l’heure,
● le nom de l’opérateur,
● le numéro du carnet,

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● le type et le numéro de l’appareil,
● la visibilité,
● la température et la pression,
● la hauteur de l’axe des tourillons dans certains cas.

Et l’opérateur doit faire apparaître :

● la fermeture angulaire de chaque séquence,


● les écarts des lectures,
● les écarts sur la référence,
● l’écart entre deux mesurages indépendants des distances.

 Canevas polygonal


Le canevas polygonal est une suite de cheminements en général encadrés appuyés sur le
canevas d’ensemble ; ils constituent un trait d’union entre le canevas d’ensemble et le
lever de détails. Les calculs sont détaillés dans le chapitre 2.

Comme en canevas d’ensemble, on distingue :

● les canevas polygonaux ordinaires plutôt adaptés aux zones rurales dont la densité des
points à déterminer est environ d’une trentaine au km2 dans les conditions les plus
défavorables ;
● les canevas polygonaux de précision plutôt adaptés aux besoins des villes et dont la
densité des points est environ d’une quarantaine au km2 en zone périurbaine, et est
d’une soixantaine au km2 en zone urbaine, dans les conditions les plus défavorables 1.

 Méthodes opératoires d’établissement


du canevas polygonal

 Établissement d’un avant-projet

Un avant-projet est réalisé sur carte ou sur plan ; le canevas est constitué de chemine-
ments encadrés et de points nodaux. On a l’habitude :

● d’éviter les antennes ;


● de les rendre le plus tendus possible, c’est-à-dire se rapprochant de la droite qui joint
l’origine à l’extrémité et qui représente la direction générale du cheminement ; toute-
fois un cheminement infléchi présente moins d’inconvénients qu’un cheminement à
côtés courts ;

1
Les instruments modernes (tachéomètres électroniques et talkie-walkies) favorisent la limitation des
stations par l’augmentation des portées, donc une diminution de la densité préconisée ci-dessus.

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● d’avoir des côtés homogènes, les distances des côtés devant être sensiblement les
mêmes ; limiter le nombre de côtés à une dizaine environ.

Remarque
2 2 2 2
Du fait qu’on vérifie la fermeture planimétrique fp = fx + fy = fl + fd et non
chaque composante (longitudinale et transversale), et du fait de la généralisation des
calculs en blocs, le respect du caractère tendu du cheminement n’est plus impératif.
Dans ces conditions, un cheminement parfaitement tendu n’a aucune raison d’être plus
précis qu’un cheminement infléchi.

1700

1701

3052

350

Fig. 1.19. : Canevas polygonal

Les cheminements doivent être proches des détails à lever ; les sommets successifs sont
implantés de manière à être visibles l’un de l’autre et permettre d’apercevoir le maximum
de points de détails ; il faut donc éviter de placer un sommet près d’un obstacle créant un
angle mort.

Pour respecter au mieux les caractéristiques du terrain (emplacement des points de


canevas d’ensemble, voies de communications, etc.), et pour fixer l’ordre chronologique
des calculs, il est préférable que le topomètre distingue (fig. 1.19.) :

● les cheminements principaux qui relient les points du canevas d’ensemble ou


encore un de ces points avec un point nodal principal ;
● les cheminements secondaires, c’est-à-dire tous les autres, qui s’appuient sur les
premiers et sont donc calculés dans une seconde phase ;
● les points nodaux principaux ou secondaires.

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La distinction entre cheminements principaux et secondaires permet de définir claire-
ment l’ordre chronologique des calculs des cheminements mais il est sans objet au regard
des tolérances puisque tous les points doivent avoir une même précision.
Sur le projet de canevas, doivent figurer les cheminements avec leur sens de calcul et les
points nodaux ; les cheminements principaux sont tracés en rouge, les secondaires en
bleu.

 Numérotation des points du canevas

Exemple de numérotation des Précision Ordinaire N° des


points d’un canevas cheminements
Cheminements principaux 1700 à 3399 6700 à 8399 400 à 699
Points nodaux principaux 3400 à 3499 8400 à 8499
Cheminements secondaires 3500 à 4399 8500 à 9399 700 à 899
Points nodaux secondaires 4400 à 4499 9400 à 9499
Antennes (points lancés) 4500 à 4599 9500 à 9599 900 à 999
Points de détails (lever) à partir de 10000

Lorsque les calculs de compensation sont effectués en bloc par les moindres carrés, la
hiérarchie des observations et des calculs exposée ci-dessus n’a plus lieu d’être.

 Repérage et matérialisation

Un croquis de repérage doit être effectué de sorte que le point puisse être réimplanté sans
ambiguïté en cas de disparition. Le sommet doit être coté par rapport à trois éléments
stables, précis et durables : angle de bâtiment, lampadaire ou pylône, angle d’une plaque
d’eau, EDF, etc. Il faut éviter les cotes sur les routes, et les cotes supérieures à la longueur
du ruban, bien que celles-ci puissent être prises au distancemètre lors des observations.
Le croquis doit comporter en plus :
● la nature du point ;
● sa situation sans équivoque (lieu-dit, nom de la rue et numéro de l’habitation la plus
proche par exemple) ;
● les directions des sommets voisins.
Toute une gamme de matériel est à la disposition du géomètre ; suivant le type de sol, on
peut citer :
● des piquets en bois ou en acier (40 cm de long environ) enfoncés à refus ;
● des bornes à ancrage ;
● une borne en béton coulé en place (cube de 40 cm d’arête environ) ; des
tirefonds, spits et rondelles, etc.

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 Établissement d’un avant-projet de canevas polygonal
Pour l’établissement d’un avant-projet de canevas polygonal, sont préconisés :

Canevas ordinaire Canevas de précision


Types d’appareils
• théodolite d’écart-type 1 mgon(1) ; • théodolite d’écart-type 0,5 mgon et distancemètre(1) ;
• ruban possible ; • ou tachéomètre électronique au dmgon.
• théodolite au mgon et distancemètre ou tachéomètre (Type TC 2002)
électronique.
Mesures sur le terrain
Angles horizontaux, angles zénithaux et distances Angles horizontaux, angles zénithaux
inclinées. et distances inclinées.
Modes opératoires
• centrage ordinaire(2) ; • centrage forcé ;
• 1 paire de séquences : 0,100 ; • 1 ou 2 paires de séquences ;
• 1 pointé ; • 2 pointés ;
• 1 mesure directe et 1 mesure inverse des distances. • 2 mesures directes et 2 mesures inverses des
distances.
Contrôle sur le terrain
Mise en évidence de l’erreur d’index. • mise en évidence de l’erreur d’index ;
• en présence de 2 paires, les vérifications
de la fermeturedes séquences, de l’écart des lectures
et de l’écart sur la référence sont nécessaires ;
• si le nombre de côtés du cheminement est supérieur
à 6, le contrôle de l’orientation sur des points éloignés
dont T(x) = 4 cm est souhaitable.

(1)
Les tolérances légales sur les angles du cheminement sont de 6 mgon et 10 mgon respectivement en
canevas polygonal de précision et ordinaire soit des écarts types sur une direction de 6 / 2,66 / 2
≈ 1,6 mgon et 10 / 2,66 / 2 ≈ 2,7 mgon.
(2)
En canevas ordinaire, le centrage forcé est recommandé pour des côtés du cheminement inférieurs à
80 m environ. En effet, si on suppose des écarts de centrage ordinaire de l’appareil et du réflecteur de
3 mm (ce qui est déjà correct), on obtient une imprécision angulaire sur la direction de
2 2
0, 3 + 0, 3 / (1,57 x 0,08) ≈ 3,4 mgon supérieure à 2,7 mgon (voir fig. 1.18.).

 Charpente planimétrique


La charpente planimétrique est un canevas particulier établi essentiellement en zone
urbaine et périurbaine dont les points sont implantés sur des façades permettant aux
utilisateurs d’y appuyer, à l’aide d’opérations topographiques simples, tous les levers
ponctuels qu’ils ont à effectuer. Ils sont situés sur les façades si possible à une hauteur
constante et permettant d’effectuer pratiquement à l’horizontale des visées de nivelle-
ment. La densité est de l’ordre de 40 à 70 points par kilomètre de corps de rue.

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Les points sont matérialisés par des plaques de repérage, par des clous plantés dans les
façades, par des gravures ou simplement identifiés par la fiche signalétique.

Ils sont déterminés par rayonnement (cas le plus fréquent) ou intersection (angles et
distances) en une paire de séquence avec deux pointés sur chaque visée et un double
mesurage indépendant des distances.

Les coordonnées sont obtenues par calcul simple selon le mode de mesure (rayonnement
ou intersection) à partir du canevas de base.

 Contenu d’un dossier de canevas


Les éléments composant le dossier de canevas d’ensemble et polygonal sont listés ci-
après :

● un schéma définitif du canevas dressé sur fond de plan ;


● un tableau récapitulatif des coordonnées des points nouveaux ;
● un croquis de repérage ;
● un carnet d’observation ;
● une liste après traitement des saisies ;
● un état des calculs des coordonnées de chaque point.

 ÉTABLISSEMENT
DES CANEVAS ALTIMÉTRIQUES
Le canevas altimétrique est un ensemble de repères déterminés en altitudes normales par
nivellement direct ou indirect. Si la densité des repères du réseau national IGN 69 est
insuffisante, de nouveaux points sont créés.

En effet, reprenons l’exemple du quart sud-est de la feuille au 1/50 000 de Grasse (voir
tome 1, chap. 2, § 6.5., fig. 2.52.). On remarque qu’il n’existe des points IGN 69 que le
long de la ligne de chemin de fer Marseille - Vintimille, points du premier ordre I′.M le
long de la D.35 Antibes – Grasse, points du troisième ordre I′.c.a3s3 tous les 400 à
800 m environ, et quelques points du quatrième ordre Ma.k3 dans le cœur d’Antibes. On
remarque que de nouvelles zones très urbanisées, en particulier autour de Vallauris, de
Sophia-Antipolis sur les communes de Valbonne et Biot, ne possèdent aucun repère. On
est donc amené dans de telles zones à densifier le réseau altimétrique national IGN 69.

Le nombre d’opérations enchaînées étant considérable, il est indispensable d’opérer de


manière à éviter une trop grande accumulation des erreurs. Il faut donc, comme en
planimétrie, décomposer le canevas altimétrique en différents ordres de précisions
dégressives.

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 Principe de densification
Nous exposons ci-après les méthodes et les techniques de réalisation des canevas utili-
sées par les Services techniques des grandes villes de France.

Il existe trois sortes de canevas décrits ci-après.

 Canevas altimétrique d’ensemble

Les repères sont définis par l’Institut Géographique National et appartiennent au réseau
IGN 69. Ils sont en général implantés sur des édifices publics : mairies, gares, églises, sur
des ponts, rarement sur des immeubles privés.

Dans le cas d’une densité insuffisante, c’est-à-dire inférieure à quatre points au km2, de
nouveaux points sont créés pour atteindre une densité de quatre à huit points au km2.

Les points sont établis par un nivellement de haute précision avec des niveaux de très
haute précision comme le Wild N3.

 Canevas altimétrique

Il densifie le canevas précédent par des repères scellés tous les 200 à 500 m environ
suivant les zones. Les points sont établis par un nivellement de haute précision avec des
niveaux de précision comme le NA2 avec micromètre.

 Charpente altimétrique

Il s’agit en général des points de la charpente planimétrique dont on a déterminé l’altitude


à partir des repères du canevas altimétrique ; ces points ont une densité de 40 à 70 points
par km de voie. Ils sont établis par un nivellement direct ou indirect.

 Densité de points préconisée


Le tableau suivant donne des valeurs indicatives de densité de points à respecter.

Canevas altimétrique
d’ensemble Canevas altimétrique Charpente altimétrique

↓ Zone points par km2 points par km de voie points par km de voie
urbaine 4à8 5 (tous les 200 m) 60 à 70 (tous les 15 m)
périurbaine 4 3 (tous les 350 m) 40 à 50 (tous les 20 à 25 m)
rurale 2 2 (tous les 500 m) 15 à 20 (tous les 50 à 60 m)

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 Méthodes opératoires pour l’établissement du canevas

 Techniques préparatoires

 Documentation à rassembler

Les documents à rassembler sont les suivants :


● un tableau des mailles de nivellement ;
● un fond de carte (quart de feuille en général) et un calque de repérage ;
● un répertoire des points de nivellement ;

 Choix de l’implantation des points

Ce choix consiste à définir dans un avant-projet l’emplacement des points en respectant


les densités et les conditions topographiques.
Les repères de nivellement sont généralement situés le long des voies de communication
(lignes de chemin de fer, routes, chemins, le long des rivières et canaux éventuellement
etc.) puisque, leur altitude étant déterminée par nivellement direct de haute précision, il
est nécessaire que les pentes des cheminements soient relativement faibles.

 Reconnaissance sur le terrain

La reconnaissance sur le terrain permet de :


● vérifier l’existence des points anciens connus et s’assurer qu’ils n’ont pas bougé de
façon importante ;
● vérifier la faisabilité des observations à effectuer ;
● vérifier et la stabilité du terrain sur lequel les points seront implantés.

 Matérialisation

La photographie ci-contre est celle d’un repère du cadastre


scellé dans un mur.

 Repérage et identification

Le repérage et l’identification permettent d’établir des


fiches signalétiques qui doivent comprendre :
● le nom de la commune ;
Repère de cadastre
● le numéro du point ;
● la nature du point ;
● la date d’établissement ;
● son altitude (inscrite après calcul) ;

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● sa situation topographique ;
● ses références cadastrales ;
● son adresse postale ;
● un croquis visuel de sa matérialisation (une photographie) ;
● un croquis de repérage ;
● sa servitude.

 Mesures sur le terrain

 Carnets des observations effectuées sur le terrain

La saisie peut être réalisée manuellement sur des carnets d’observation, mais peut aussi
se faire par l’intermédiaire de carnets électroniques.

Les carnets doivent être facilement exploitables et doivent présenter :


● la date et l’heure ;
● le nom de l’opérateur ;
● le numéro du carnet ;
● le type et le numéro de l’appareil ;
● les observations proprement dites.

 Différentes techniques

Le tableau suivant détaille les différentes techniques à appliquer en canevas altimétrique.

Canevas altimétrique d’ensemble Canevas altimétrique


Densification du réseau IGN 69. Densification du CAE ;
Objectifs
rattachement au CAE.
Mesures Dénivelées (nivellement direct). Dénivelées (nivellement direct).
Niveaux de haute précision (ex : N3) Niveaux de précision (ex : NA2
Type d’ap- et micromètre).
pareils 2 mires invar.
2 mires invar.
Modes opé- Cheminement double par la méthode Cheminement double par la méthode
ratoires de Choleski adaptée. de Choleski adaptée.
Conditions Distance appareil-mires ≤ 35 m. Distance appareil-mires ≤ 50 m.
sur les opé- Égalité des portées à ± 1 m. Égalité des portées à ± 1 m.
rations
• vérifier que la lecture sur le fil niveleur est Mêmes contrôles qu’en canevas d’ensemble.
égale à la moyenne des lectures sur les fils
Contrôles stadimétriques ;
sur terrain • vérifier l’écart d’échelle ;
• effectuer le contrôle de marche.

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Le tableau suivant détaille les différentes techniques à appliquer pour la création de la
charpente altimétrique.

Charpente altimétrique
Nivellement indirect trigonométrique
Nivellement direct ordinaire
de précision
Créations de nouveaux points rattachés Même objectif qu’en nivellement direct.
Objectif au canevas altimétrique.
Dénivelées. Angles zénithaux
Mesures
Distances inclinées
Type Niveaux de précision (ex : NA2). Théodolite au mgon + distancemètre
d’appareils Mire ordinaire. Tachéomètre électronique au mgon
Nivellement direct ordinaire 1 paire de séquences
Modes (utilisation de crapauds).
opératoires
2 pointés sur chaque visée.
Conditions Distances appareil-mire ≤ 50 m. Distance appareil-réflecteur ≤ 200 m.
sur les Égalité des portées à ± 1 m. Réflecteur à trépied ou accroché au point visé.
opérations
Contrôles Vérification de l’égalité entre la lecture sur fil Constance de l’erreur de collimation verticale.
sur niveleur et la demi-somme des lectures sur les
le terrain fils stadimétriques.

 Méthodes de calcul


Le canevas peut être conçu afin de pouvoir être observé, calculé et compensé en suivant
la hiérarchie conventionnelle (voir canevas polygonal au paragraphe 1.4.), à savoir :
● les cheminements principaux : encadrés ou à point nodal ;
● les cheminements secondaires : encadrés entre les points de cheminement principaux
ou constitués de points nodaux secondaires.
Les compensations peuvent être effectuées en bloc ; alors l’ordre des calculs et des
observations n’a plus d’importance.

 LES MÉTHODES GRAPHIQUES


La suite de ce chapitre détaille les méthodes de calcul qui permettent de déterminer les
coordonnées planimétriques de points nouveaux par les différentes techniques de densi-
fication détaillées au paragraphe 1. On distingue deux approches de ces calculs.
En canevas de précision, le calcul fait appel à la théorie des moindres carrés
dont le principe n’est pas développé dans cet ouvrage (seuls les résultats en
seront utilisés). En revanche, pour chaque méthode, un tableau faisant appel à

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ce type de calcul est fourni sur cédérom. Chaque tableau présente la résolution
sur format A4 vertical et donne toutes les formules utilisées (voir les exemples
de résolution dans les paragraphes suivants).
En canevas ordinaire, on peut se contenter
d’une construction graphique dont voici la
justification : soit un point M, déterminé par
intersection de visées issues de quatre points
d’appui connus A, B, C et D (fig. 1.20.). Si
ces visées se coupaient toutes en un même
point, l’intersection serait directement le
point cherché (comme on peut en avoir
l’impression sur la figure 1.20.). En fait, si
Fig. 1.20. : Point visé par intersection l’on effectue un « zoom » près de la zone
d’intersection, on obtient la vue de la figure
1.21 puisque les visées, entachées d’inévita-
bles erreurs de mesures, ne sont pas concourantes en un point. Tout l’intérêt des méthodes
graphiques est de permettre la construction à grande échelle de cette zone d’intersection.
La nécessité d’une construction particulière
apparaît si l’on se fixe un ordre de grandeur
des distances représentées : pour des visées
de l’ordre de 1,5 km, les points connus sont
situés dans une zone délimitée par un cercle
d’environ 3 km de diamètre. La zone
d’intersection est rarement plus grande
qu’un cercle d’environ 1 m de rayon. Si
vous représentez l’ensemble sur format A0
Fig. 1.21. : Zoom sur l’interaction
(1 188 × 840 mm2), un tracé à une échelle de
de la figure 1.20. l’ordre du 1/3 500 est nécessaire. La zone
d’intersection devient alors un cercle de
0,6 mm de diamètre, donc inutilisable.
D’autant que l’on dessine les angles au rapporteur avec une précision d’au mieux
0,1 gon, ce qui donne une incertitude de 2,3 m (à 1,5 km) sur le terrain ; cette incertitude
est supérieure à la taille de la figure à dessiner...
L’astuce proposée par cette méthode est de calculer les coordonnées d’un des points
d’intersection (que l’on appelle point approché Mo ; sur la figure 1.21. c’est le point
d’intersection des visées issues de A et de B) et de dessiner tous les autres points
d’intersection en fonction de ce dernier en calculant la distance qui sépare chaque visée
du point approché Mo. On peut alors dessiner à une grande échelle (par exemple 1 /10 ou
1/5) la zone d’intersection (appelée chapeau : zone hachurée de la figure 1.21.) et y
choisir le point définitif M. On détermine les coordonnées de M relativement au point
Mo par des mesures sur le graphique, qui doit être orienté et tracé à une échelle
conventionnelle.

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Remarque
Par la suite, le terme zone d'indécision est préféré au terme chapeau.
Pour les coordonnées planes (en projection), la notation E, N est préférable (Est, Nord)
mais comme il n'y a pas ici de confusion possible avec des coordonnées rectangulaires
géocentriques, la notation X, Y est également utilisée.
L’informatique (DAO) court-cicuite une grande partie de la méthode graphique
puisqu’elle permet d’obtenir directement la zone d’indécision. Il suffit de des-
siner les points réels à partir de leurs coordonnées puis les visées réelles, et de
faire un « zoom » sur la zone d’indécision qui est ainsi obtenue directement,
imprimable à l’échelle souhaitée. Il reste à choisir le point définitif M, soit
manuellement soit en utilisant l’outil informatique (voir les exemples traités
pour chaque méthode dans les paragraphes 4 à 9 suivants).
L’informatique et le GPS rendent ces méthodes graphiques obsolètes. Toutefois elles
restent intéressantes à étudier en formation initiale puisqu’elles permettent de visualiser
concrètement la précision des mesures topométriques en fonction de l’appareil utilisé.
Elles permettent aussi de comprendre le sens réel d’une opération d’intersection, de
relèvement, de multilatération, etc.

 LA MULTILATÉRATION
Nous commençons par cette méthode car elle nous paraît la plus simple en termes de
compréhension et de calculs.

 Coordonnées approchées par bilatération


Les distances sur deux points anciens connus
sont suffisantes pour calculer un point
approché Mo : on appelle ces deux mesures
bilatération.
Considérons un point Mo dont on veut déter-
miner les coordonnées à partir de A et B (par
convention A, B, Mo sont pris dans le sens
horaire). On mesure les distances DAMo et DBMo
puis on calcule les coordonnées du point Mo
comme suit :
Calcul de l'ange α,
2 2 2 Fig. 1.22. : Multilatération
D AMo + D AB – D BMo
cos α = -----------------------------------------------
-
2D AB ⋅ D AMo

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Calcul du gisement GAMo :
Si le point Mo est à droite du vecteur AB, on peut écrire : GAMo = GAB + α.
Si le point Mo est à gauche du vecteur AB, on peut écrire : GAMo = GAB – α.

Les coordonnées du point Mo sont alors : EMo = EA + DAMo . sinGAMo

NMo = NA + DAMo . cosGAMo

Attention : il existe deux points possibles Mo et Mo’ ; il faut en choisir un, par exemple
à partir d’un schéma à l’échelle. Ces calculs ramènent à une intersection de deux cercles
(voir chap. 4., § 4).

Pour vérifier, on effectue les mêmes calculs de rayonnement à partir du point B.

 Conventions et définitions

 Points doubles


On appelle points doubles tous les points d’intersection des n visées effectuées prises
deux à deux (combinaison de n éléments pris deux à deux).
2 n! n(n – 1)
Il y a donc C n = ------------------------ = -------------------- points doubles pour n points d’appui visés.
2! ( n – 2 )! 2

Par exemple, pour n = 4, on obtient six points doubles.

 Distance observée d'une visée


C'est la distance, notée Dobs , lue au distancemètre sur le terrain entre le point nouveau M
et chaque point ancien. Elle est prise en compte après avoir subi les corrections la
ramenant au système de représentation plane (voir tome 1, chap. 4, § 7.), à savoir :

● les corrections d'étalonnage et atmosphérique de l'appareil de mesure ;


● la réduction à l'horizontale : Dh = Di . sinV – 7,21 . 10– 8 . Di2 . sin2V ;
● la réduction au niveau 0 (à l’ellipsoïde), la station étant à l’altitude hS et le point visé

Di – ( h S – h P )
2 2
R ⋅ Dh
à l’altitude hP : Do = ------------------------------------------- si (hS # hP) on retrouve Do = -------------- .
 1 + ----S- ⋅  1 + ----P-
h h h+R
 R   R 

hS et hP sont théoriquement les hauteurs au-dessus de l’ellipsoïde.

● la correction due à la projection plane : Dr = Do(1+ kr ).

Les stations totales modernes permettent d’afficher directement Dr sur le terrain.

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 Distance approchée d'une visée
C'est la distance, notée Dapp, calculée entre le point d’appui J dont la visée est issue et le
point approché Mo. Elle est généralement déterminée au millimètre près.

Dj app = DJMo

 Le segment-distance
Considérons une distance DA mesurée depuis
le point d'appui A ; le lieu géométrique des
positions possibles du point M est le cercle
de centre A et de rayon DA. Les distances
mesurées depuis les autres points d'appui
(par exemple fig. 1.23. : B, C et D) forment
une zone d'indécision (zone hachurée) dans
laquelle doit se situer le point M cherché.
Lorsque l'on se situe aux alentours immé-
diats du point M, étant donné la très petite
taille de la zone par rapport aux rayons des
cercles représentant les visées, on assimile
une portion de cercle à un segment de droite
tangent au cercle : ces segments sont appelés Fig. 1.23. : Segments-distances
segments-distances et deviennent les lieux
géométriques du point M à proximité immé-
diate de ce dernier.

 Orientation du segment-distance


Considérons le segment-distance, noté
ΓJ, issu de la visée sur le point J.
Le gisement de la visée de J sur M peut
être calculé avec une approximation cor-
recte par le gisement GJMo , étant donné la
précision de la construction graphique
exécutée au dgon près.
Le gisement du segment-distance est
donc égal à :
Fig. 1.24. : Orientation d’un segment-distance
GΓJ = GJMo – 100 gon

Désormais, on sait placer les segments-distances autour du point Mo ; ils sont dessinés
et orientés grâce à leur gisement.

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Cette orientation est conventionnelle et permet l’harmonisation des résultats avec les
autres méthodes comme l’intersection et le relèvement (§ 5. et 6.).

 Différence de distances


C'est la différence, notée ∆, entre les dis-
tances observées et approchées de
chaque visée.
∆ J = D Jobs – D Japp

C’est grâce au calcul de cette valeur


qu’il est possible de dessiner la zone
d’indécision à partir du point Mo calculé
Fig. 1.25. : Différence de distances auparavant. En effet, les segments-
distances sont actuellement dessinés et
orientés mais passent tous par Mo. ∆
donne la valeur dont on doit éloigner les
segments-distances de Mo pour obtenir leur position réelle. Le signe de ∆ indique s’ils
se rapprochent du point origine de la visée ou s’ils s’en éloignent.
∆ est calculée au millimètre près avec son signe qui est pris conventionnellement tel que :
● ∆ est positif si la distance observée est plus longue que la distance approchée ; donc
le segment-distance s’éloigne du point origine de la visée (le point J sur la figure
1.25.). En tenant compte de son orientation, il est décalé vers sa droite.
● ∆ est négatif si la distance observée est plus courte que la distance approchée ; donc
le segment-distance se rapproche du point origine de la visée. En tenant compte de
son orientation, il est décalé vers sa gauche.

 Détermination du point définitif M


On sait maintenant construire la zone d’indécision contenant le point M. Deux cas traités
ci-après sont à envisager.

 Zone d’indécision de petite taille

Cette zone est de taille suffisamment petite par rapport à la précision demandée sur la
connaissance de M (son amplitude maximale est par exemple de 5 cm alors que la
précision recherchée est de l’ordre de 3 à 4 cm) : dans ce cas, on peut directement placer
le point M et calculer ses coordonnées par rapport au point Mo (voir fig. 1.26.).

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Sur cette figure, les segments-distances
issus de A, B, C et D ont été placés en un
point Mo, origine du repère associé à
notre graphique (représentation à grande
échelle : 1/10, 1/5...).
Le point Mo ayant été calculé à partir des
points A et B, on décale le segment-
distance issu du point C de la valeur ∆C,
le sens étant donné par le signe de ∆C. Il
en est de même pour le segment-distance
issu de D.
On en déduit la forme de la zone d’indé-
cision, hachurée sur la figure 1.26. Sa
taille étant suffisamment petite, on y
place le point M à vue. Fig. 1.26. : Zone d’indécision
Les coordonnées de M sont :

EM = EMo + ∆E
NM = NMo + ∆N

 Zone d’indécision de taille importante

La zone d’indécision est de taille trop


importante par rapport à la précision
demandée sur M, ou bien sa forme est
telle qu’il est difficile de placer M
directement ; il faut alors trouver une
méthode pour placer le point M le plus
précisément possible (par exemple en
réduisant la zone d’indécision).
Étant donné la présence d’inévitables Fig. 1.27. : Plage d’incertitude
erreurs de mesure, il est logique de
considérer que les segments-distances
sont situés à l’intérieur d’une plage d’incertitude (fig. 1.27.) que l’on pourrait tracer de
part et d’autre de chaque segment. C’est le calcul et le tracé de cette plage qui vont
permettre de réduire la zone d’indécision.
La manipulation ayant été faite chaque fois, sans fautes, par le même opérateur et dans
les mêmes conditions, il est possible d’admettre que la plage d’incertitude est liée à la
précision de l’appareil, le même pour toute les visées.
Chaque distance est observée avec des imprécisions dépendant de l'écart type σV de
lecture de l'angle zénithal V et de l'écart type σDi de lecture de la distance inclinée Di au

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distancemètre. Ces valeurs dépendent des appareils utilisés et sont données par les cons-
tructeurs, par exemple :

● pour un distancemètre courant : σDi (cm) = ±(A + B . Dikm)


(exemple : A = 0,5 cm et B = 0,5 pour un DI4, et A = 0,3 cm et B = 0,2 pour un
DI 1000)
● pour un théodolite T2 : σZ = ± 6 dmgon (valeur usuelle, la valeur donnée par le
constructeur étant de 2,5 dmgon)

La relation de base utilisée est : Dh = Di . sinV.


On arrive par dérivation à : dDh = dDi . sinV + Di . cosV . dVrad .
Ce qui donne pour l’écart type sur une mesure : σDh 2 = (σDi . sinV) 2 + (Di . cosV . σV )2.
On en déduit une tolérance (loi de Gauss) : TDh = ± 2,7 . σDh.

Si les visées sont proches de l’horizontale V ≈ 100gon donc sinV ≈ 1 et cosV ≈ 0, et donc
σDh ≈ σDi ; donc on arrive à la forme simplifiée suivante : TDh (cm) = ± 2,7 . (A + B . Dikm).

Les demi-plages d’incertitude ont donc pour largeur la valeur TDh qui est une fonction
linéaire de la distance mesurée. En pratique, les demi-plages doivent être adaptées à
l’échelle choisie et à la forme de la zone à réduire, leur valeur, généralement notée t, est
donc multipliée par un coefficient K choisi arbitrairement par la personne qui effectue la
résolution graphique. K englobe le coefficient 2,7 donc : tcm = K.(A + B . Dikm)

En général, on utilise la formule de tolérance légale : Tcm = (3 + Dikm)

d’où tcm = K.(3 + Dikm) t est la demi-plage exprimée en centimètre,


Di est la distance inclinée exprimée en kilomètre,
K est un coefficient arbitraire.

 Distance définitive

C'est la distance, notée Ddéf , déterminée à partir des coordonnées du point dont la visée
est issue et des coordonnées du point définitif M déterminé graphiquement. Elle est
déterminée au centimètre près.

 Écart linéaire

C'est l'écart entre la distance observée et la distance définitive : rj = Dj obs – Dj déf

Il est calculé en centimètre avec une décimale et est soumis aux mêmes tolérances que
les points de triangulation (20 cm en canevas ordinaire et 4 cm en canevas de précision).
Son calcul permet de vérifier la validité de la manipulation.

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 Rayon moyen quadratique d'indécision Rmq

j=n

∑ (r )
2
j
j=1
Le rayon moyen quadratique est donné par la formule ci-contre : Rmq = -------------------
n–1

C’est une valeur statistique calculée à partir des n écarts linéaires sur les n points anciens.
Rmq est soumis à tolérance : 12 cm pour le canevas ordinaire et 2,5 cm (valeur usuelle)
pour le canevas de précision.

 Exemple de calcul

Station Points visés E (m) N (m) Dr (m)


301 (M) 51 (A) 982 193,00 3 156 193,14 2 921,54
52 (B) 985 527,04 3 154 445,19 3 452,66
53 (C) 985 359,53 3 150 108,08 4 416,09
54 (D) 979 591,92 3 153 219,90 2 688,06

Soit à calculer le point n° 301 dans le cadre d'une


multilatération cadastrale (canevas ordinaire,
distances de l’ordre de 3 km). Une seule station a
été faite au point 301 et les distances données Dr
sont déjà réduites au plan de projection.
Le distancemètre utilisé est tel que :
A = B = 5 mm d’où tcm = K.(1+Dkm).
La démarche de résolution est la suivante :
1 - Effectuez un croquis des points, à l’échelle
comme sur la figure 1.28. Fig. 1.28. : Croquis à l’échelle

2 - Choisissez les visées qui détermineront le


point Mo (deux visées homogènes et se coupant sous un angle proche de 100 gon), par
exemple, les visées issues de A et D. Calculez les coordonnées du point Mo. Vous devez
trouver : EMo = 982 279,46 m ; NMo = 3 153 272,88 m.
3 - Calculez les distances approchées puis les différences de distances. Calculez les
gisements des segments-distances (voir plus loin dans ce paragraphe, les calculs pré-
sentés dans le tableau FICHLAT.XLS).

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Fig. 1.29. : Zone d’indécision

4 - Dessinez sur format A4 un repère dont l’origine est le point Mo, puis dessinez avec
un rapporteur les segments-distances (à partir de leurs gisements) en les faisant passer,
dans un premier temps, par le point approché Mo (voir fig. 1.29.).

5 - Déplacez les segments-distances de la valeur ∆ à l’échelle choisie, le sens du dépla-


cement dépendant du signe de ∆. Repérez la zone d’indécision (ensemble des points
doubles, ici au nombre de 6, voir fig. 1.29). Notez que le point Mo est repéré AD sur la
figure 1.29. puisqu’il est l’intersection des segments-distances issus de A et de D. Les
lignes discontinues sont des constructions intermédiaires qui peuvent être effacées.

6 - Si l’on considère, pour l’exemple, que la zone d’indécision est trop grande pour placer
M directement, il faut choisir un coefficient K pour le calcul des demi-plages t dont on
décale chaque segment-distance : il convient de réaliser plusieurs essais jusqu’à obtenir
une zone commune à toutes les zones d’indécision, et qui soit suffisamment petite pour
pouvoir placer le point définitif M. Notez sur la figure 1.30. que seules les demi-plages
utiles ont été dessinées afin de ne pas encombrer le dessin. En effet, il est inutile de
dessiner par exemple toutes les demi-plages extérieures à la zone.

Remarque
On peut préciser l’emplacement du point M de deux manières différentes :

● soit en réduisant la zone d’indécision : on choisit une valeur de K pour que cette
zone soit simplement plus petite de manière à placer M plus précisément ;

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● soit en choisissant une valeur de K plus grande de manière à créer un recouvrement
des zones d’indécision, cette zone commune devenant le lieu le plus probable du
point définitif M. Cette seconde méthode, plus logique, est appelée « recherche de
zone commune aux demi-plages d’indécision ».
Sur la figure 1.30., le dessin
des demi-plages t est réalisé
avec un coefficient K = 1,2
pour un dessin à l’échelle 1.
Seules les demi-plages utiles
sont dessinées afin de ne pas
surcharger la construction.
Après décalage, il reste une
zone commune à toutes les
zones d’indécision (zone
hachurée de la figure 1.30.).
On place M « à vue » dans
cette zone et on mesure
depuis Mo :

∆ E = + 3cm
∆ N = – 4cm Fig. 1.30. : Construction d’une zone d’indécision commune

7 - Calculez les coordonnées


du point définitif M à partir
de celles du point Mo et vérifiez par le calcul des écarts linéaires et du rayon
moyen quadratique d’indécision que la manipulation respecte les tolérances.

Remarque
Le graphique peut être construit en utilisant une feuille A4 sur laquelle figure déjà un
repère et un rapporteur associé à ce repère. Ce document existe sur le cédérom du livre
sous forme de fichier AutoCAD (RAPPORT.DWG).

‹Extraits du tableau FICHLAT.XLS

Les calculs suivants ont été effectués sur Excel à partir des tableaux :
• FICHLAT.XLS associé à la méthode graphique. Il peut être utilisé vide pour
présenter les calculs ;
• TRIANGU.XLS associé à un calcul aux moindres carrés.
Les tableaux qui suivent en sont extraits.

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1 - Calcul de Mo dans le triangle D-A-Mo (sens horaire)

Calcul depuis D Vérification depuis A


DDA= 3 950,41 m β= 47,6403 gon
GDA= 45,7560 gon GAmo = GAD– β 198,1158 gon
α= 52,9892 gon EMo = 982 279,46 m
GDMo= 98,7452 gon NMo = 3 153 272,88 m
EMo= 982 279,46 m
NMo= 3 153 272,88 m

2 - Calcul des paramètres des segments-distances

Points GPiMo (gon) G seg-dist (gon) Dapp (m) Diff. de dist. (cm) 1/2 plage t(cm)
GΓPI=GPiMo – 100 Pi – Mo ∆cm=Dobs – Dapp K(1+Dkm), K=1,2
54 (D) 98,7452 398,7452 2 688,06 0,0 4,4
51 (A) 198,1158 98,1158 2 921,54 0,0 4,7
53 (C) 350,8637 250,8637 4 416,20 —10,8 6,5
52 (B) 277,9461 177,9461 3 452,69 — 3,5 5,3

3 - Mesures sur graphique ∆E = 0,03 m donc : EM = 982 279,49 m


∆N = -0,04 m NM = 3 153 272,84 m
4 - Vérifications
Rmq = 4,5 cm.
Points Dist définitive Écarts linéaires Tolérance sur ri
Tolérance sur Rmq :
Pi Ddéf (m) ricm= |Dobs – Ddéf| (cm)
12 cm
(canevas ordinaire) 54 (D) 2688,10 3,5 20
51 (A) 2921,58 4,1 20
53 (C) 4416,14 5,4 20
52 (B) 3452,67 1,5 20

‹résolution graphique

L’outil informatique permet de construire la zone d’indécision en économisant


les calculs précédents. L’environnement de travail est défini dans le menu
FORMAT / CONTRÔLE DES UNITÉS : angles en grades, quatre chiffres

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significatifs, longueurs en unités décimales et avec deux chiffres après la vir-
gule, zéro des angles au nord, sens de rotation horaire.
1 - Dessin des cercles représentants les visées
Définissez quatre Calques nommés A, B, C et
D avec des couleurs différentes (bouton CAL-
QUES à gauche de la barre d’outils standard).
Calque A courant. CERCLE↵ de centre
982193, 156193.14↵ et de rayon 2921.54↵
Calque B courant. CERCLE↵ de centre
985527.04, 154445.19↵ et de rayon
3452.66↵
Calque C courant. CERCLE↵ de centre
985359.53, 150108.08↵ et de rayon Fig. 1.31. : Résolution graphique
4416.09↵
Calque D courant. CERCLE↵ de centre
979591.92, 153219.9↵ et de rayon 2688.09↵
Zoom Etendu pour voir l’ensemble du dessin.
Repérez éventuellement chaque point avec du texte : TXTDYN↵ (ou menu DESSIN /
TEXTE), point de départ CENtre de chaque cercle, hauteur du texte 250↵, angle 100↵.
Vous devez obtenir le résultat de la figure 1.31.
Sauvegardez cette vue : commande VUES↵, option SAuvegarder↵ (ou menu VUE /
VUES EXISTANTES / NOUVELLE), appelez-la par exemple G↵ (pour général).
2 - Repérage des points doubles
ZOOM↵ Fenêtre↵ (plusieurs fois
jusqu’à voir la zone à l’échelle maxi-
male). Attention, entre chaque
zoom, appliquez la commande
REGEN↵ pour recalculer le dessin
(sinon la représentation des cercles
n’est pas assez précise).
Sauvegardez cette vue : commande
VUES↵ SAuvegarder↵, appelez-la
par exemple C↵.
Créez un nouveau calque ZONE
INDECISION dans une nouvelle Fig. 1.32. : Zone d’indécision commune
couleur, rendez-le courant.

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Dessinez son contour au moyen d’une POLYLIGNE↵ allant d’INTtersection en INTer-
section.
Vous pouvez la hachurer : menu DESSIN / HACHURAGE, choisissez le motif ANSI31,
échelle 0.005↵ et cliquez sur la polyligne contour de la zone (ou répondre D↵ pour
Dernier objet dessiné, à la question portant sur le choix des objets).
3 - Réduction de la zone d’indécision
Calculez, pour chaque visée, le terme tcm = K.(1 + Dkm) en prenant un coefficient K
arbitraire, ici K = 1,1 (vous pouvez faire appel à la calculatrice de Windows si le calcul
ne peut être fait de tête).
DECALER↵ chaque cercle par la valeur calculée pour t, donner le sens de décalage en
cliquant avec la souris.
Placez le point M au « centre » de la zone réduite et lisez ses coordonnées par ID↵. Vous
pouvez de la même manière obtenir les coordonnées des six points doubles pour vérifier
les calculs par exemple.
4 - Impression sur format A4
Avant d’imprimer (ou de tracer), vérifiez dans le « panneau de configuration » de Win-
dows que l’imprimante système est en mode portrait.
Calculez l’échelle de sortie : format A4, (210 mm × 297 mm) moins une marge de
2 × 5 mm soit (200 mm × 287 mm). Les dimensions de la zone à tracer sont obtenues
avec la commande DISTANCE↵ : cliquez deux points donnant la diagonale du rectangle
entourant la zone à tracer et lisez les dimensions en X et Y (par exemple ici pour la figure
1.31. : 13 500 m × 14 000 m). Donc on choisit par exemple à l’échelle 1/100 000 (ou
1/75000).
Pour retourner à la vue générale, VUES↵ Rappel↵ G↵.
Sélectionnez le menu FICHIER / IMPRIMER... puis :
● indiquez le périphérique choisi (votre imprimante) : sélectionnez-la éventuellement
avec le bouton MODIFIER LES PARAMETRES (choix du traceur dans la liste
déroulante et choix de l’orientation) ;
● réglez l’unité (mm) et le format (A4 ou MAX) ;
● saisissez la fenêtre de tracé avec la souris (bouton FENETRE suivi du bouton
SAISIR) ;
● réglez l’orientation (rotation à 0) et l’origine (à zéro en X et en Y) du tracé ;
● donnez l’échelle 1/100 000 (1 mm papier = 100 000 mm réel = 100 unité dessin car
1 unité dessin vaut 1 m soit 1 000 mm) : donc entrez (1 mm tracé = 100 unités
dessin) ;
● demandez un aperçu Total avant impression ; s’il est satisfaisant, validez par OK puis
ENTRÉE.

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Pour imprimer la zone réduite : rappelez la vue C, régénérez le dessin (REGEN↵) puis
dans la case de dialogue IMPRIMER... redéfinissez la fenêtre de tracé. La zone à tracer
représente 34 cm × 29 cm, on passe donc à l’échelle 1/2, ce qui donne (1 mm tracé
= 2 mm réels = 0,002 unité dessin), soit (1000 = 2) ou (500 = 1).

Pour les sorties à une échelle donnée, voir aussi le chapitre 10 du tome 1, paragraphe
2.4. où sont détaillées les notions d’espace-objet et d’espace-papier.

‹extraits du tableau TRIANGU.XLS

Le tableau suivant utilise la méthode des moindres carrés pour arriver au


résultat. Toutes les formules utilisées sont indiquées.

Le point Mo y est différent car il est calculé à partir de A et B : le résultat final ne change
pas si on modifie ce choix.

Le résultat final est comparable à la résolution graphique, l’écart sur le point définitif ne
dépassant pas 2 cm.

Remarquez que le tableau effectue les calculs de réduction : ce sont donc les valeurs lues
sur le terrain qui y figurent. Les paramètres de réduction sont les suivants : altitudes des
points, rayon terrestre et coefficient d’altération linéaire.

Les paramètres de calcul de la résolution aux moindres carrés sont :

● Dj et Gj : distances et gisements de chaque point Pj vers le point approché Mo


(DPj-Moet GPj-Mo) ;
● ∆j (en mm) sont les écarts linéaires pour chaque point Pj : Dobs – Dapp.

Les termes dx et dy sont fournis par la résolution du système de deux équations à deux
inconnues donné en (6). Ils sont obtenus directement en mètre.

Station : 301 Altitude : 130,00 m Rayon terre : R = 6 372 km


Coeff. d’altération linéaire : kr = –9 cm/km

1 - Points d’appui
Pt X Y H Distances Do Dr Gapp D app ∆i
Est Nord Altitude Di obs ellipsoïde projection Pi sur Mo Pi à Mo
m m m m m m gon m mm
51 982 193,00 3 156 193,14 129,95 2921,863 2921,803 2921,540 198,1158 2921,540 0
52 985 527,04 3 154 445,19 128,65 3453,041 3452,971 3452,660 277,9461 3452,695 —35
53 985 359,53 3 150 108,08 131,21 4416,578 4416,487 4416,090 350,8637 4416,197 —107
54 979 591,92 3 153 219,90 132,13 2688,358 2688,302 2688,060 98,7452 2688,060 0

n = 4 points d’appui

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2 - Calcul de DAB, GAB, α : Mo est calculé à partir des points 51 et 54.
DAB = 3950,414 m Cosα = (DAB2 + DA2 – DB2) / (2.DAB . DA)
GAB = 245,7560 gon α = 47,6402 gon GAB + α = 293,3963 gon
GAB – α = 198,1158 gon

3 - Point approché : Mo à gauche du vecteur AB (Mo′ à droite) :


GAMo 198,1158 gon GAMo′ = 293,3963 gon
XMo= XA+DA . sin(GAMo) = 982 279,46 m XMo′ = 979 287,16 m
YMo= YA+DA . cos(GBMo) = 3 153 272,88 m YMo′ = 3 155 890,63 m

4 - Coordonnées du point définitif M (moindres carrés)


XM = X + dx = 982 279,49 m dx = 0,028 m (b . e – c . d) / (a . d – b²)
YM = Y + dy = 3 153 272,86 m dy = -0,019 m (b . c – a . e) / (a . d – b²)

5 - Vérification des tolérances


Point Ddéf ri Tolérances sur ri Bilan
Pi à M Dobs– Ddéf Précision Ordinaire
m cm cm cm
51 2921,561 2,0 4 20 T.Bon
52 3452,675 1,5 4 20 T.Bon
53 4416,164 7,4 4 20 Bon
54 2688,087 2,7 4 20 T.Bon

Nombre de visées de multilatération : n = 4 Tolérances sur Rmq :


Rayon quadratique moyen d'indécision : – précision : 2,5 cm :
( ( ΣRi ) / ( n – 1 ) ) = 4,8 cm Bon
2
Rmq = – ordinaire : 12 cm

6 - Système d'équations résolu (résolution matricielle)


a . dx + b . dy + c = 0 a = 23,7603 . 108 . Σ(sin(Gj) / Dj)²
b . dx + d . dy + e = 0 b = 0,0423.108 . Σ(sin(Gj) . cos(Gj) / Dj2)
c = -0,6617 – 105 . Σ(sin(Gi) . ∆j / Dj2)
d = 15,3115 108 . Σ(cos(Gj) / Dj)²
Dj en m, Gj en gon, ∆j en mm e = 0,2947 – 105 . Σ(cos(Gj) . ∆j / Dj 2)

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 L’INTERSECTION
Comme la multilatération, cette deuxième méthode est relativement simple à com-
prendre. Mais en termes de manipulation sur le terrain, elle nécessite plus de travail car
chaque point d’appui est stationné et à chaque station un G0moyen de station est calculé.
Les principes déjà développés dans la multilatération ne seront pas repris dans le détail.

 Détermination d’un point approché


à partir de deux visées
On détermine les coordonnées d’un point approché Mo à partir de deux visées d’inter-
section correctement choisies (lectures précises, visées longues, se coupant sous un angle
favorable, c’est-à-dire proche de 100 gon). Les deux points choisis sont nommés A et B
(fig. 1.33.).
Les formules de Delambre donnent :

( X A – X B ) – ( Y A – Y B ) ⋅ tan G B
Y Mo = Y A + ---------------------------------------------------------------------
-
tan G B – tan G A
X Mo = X A + ( Y Mo – Y A ) ⋅ tan G A

La démonstration et les cas particuliers sont traités


au paragraphe 1.2. du chapitre 4. Fig. 1.33. : Intersection
Les gisements GA et GB sont connus à 200 gon près.

 Conventions et définitions

 Lieux-droites
On appelle « lieux-droites », sur le schéma de construction graphique du point M, les
lieux géométriques possibles du point M, c’est-à-dire l’ensemble des n visées issues des
n points d’appui stationnés.
Le nombre de points doubles est une combinaisons de n visées prises deux à deux, soit :

2 n! n(n – 1)
C n = ---------------------- = -------------------- Pour n = 4 visées, on trouve six points Mo possibles.
2! ( n – 2 ) 2

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 Gisement observé d’une visée
Un G0moyen de station est calculé pour chaque point
d’appui stationné.
Le gisement observé Gobs d’une visée sur le point
cherché M est donc la somme du G0moyen de station
et de la lecture angulaire sur le point M (fig. 1.34.).
Il est donc calculé uniquement à partir des données
par la formule :

Gobs = G0S + LS→M

Fig. 1.34. : Gisement observé

 Gisement approché


Le gisement approché est le gisement Gapp calculé à partir des coordonnées du point
approché Mo. Pour l’obtenir, il faut donc avoir calculé les coordonnées du point Mo.

Pour chaque station S, on a : Gapp = GSMo

C’est grâce au gisement Gapp qu’il est possible de dessiner et d’orienter les visées dessi-
nées dans un premier temps autour du point Mo sur le graphique (à grande échelle) de
construction des lieux-droites.

 Différence de gisement

C’est la différence entre le gisement observé et le gisement approché : ∆ = Gobs – Gapp

La différence de gisement ∆ permet de calculer le déplacement et d’en donner le signe.


Le signe de ∆ est choisi par convention tel que (voir fig. 1.35.) :
● si ∆ < 0 alors Gapp > Gobs donc le lieu-droite issu de la station considérée est situé
à gauche de la visée.
● si ∆ > 0 alors Gapp < Gobs donc le lieu-droite issu de la station considérée est situé
à droite de la visée.
Remarquez que l’on retrouve ainsi la même convention qu’en multilatération.

 Sensibilité et déplacement d’une visée


Ces termes sont définis au paragraphe 9.4. du chapitre 5.

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Rappelons que la sensibilité d’une visée est le
déplacement de son extrémité pour un angle de
0,1 mgon (1 dmgon) ; elle est définie par la
formule :

scm/mgon ≈ 1,57 . Dkm

Le déplacement correspond à une variation angu-


laire de ∆ en mgon, c’est-à-dire :

dcm = scm/mgon . ∆mgon


Fig. 1.35. : Déplacement d’une visée
Le déplacement est donné avec son signe qui est
le même que celui de l’angle orienté ∆.
Sur la figure 1.35. on peut voir le sens du vecteur déplacement d en fonction de son signe :
● si ∆ < 0, le déplacement s’effectue vers la gauche ;
● si ∆ > 0, le déplacement s’effectue vers la droite.
Cette valeur d donne le déplacement à effectuer pour chaque lieu-droite : c’est la distance
séparant la position réelle de chaque lieu-droite du point approché Mo.
Le déplacement de chaque lieu-droite est fait parallèlement à lui-même, ce qui est une
très bonne approximation compte tenu de la taille du schéma réalisé (zone comprise dans
un cercle d’environ 1 m de diamètre) par rapport aux distances de visées (plusieurs
kilomètres), l’angle ∆ étant très petit (de l’ordre de quelques mgon).

 Demi-plages d’indécision


À ce stade, nous pouvons dessiner la zone d’indécision sur un graphique à grande échelle.

Fig. 1.36. : Demi-plages d’indécision

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Si elle est trop grande et qu’il faut la réduire, on procède comme suit :

Considérant qu’au moment des mesures tous les points anciens sont connus avec une
précision homogène et que toutes les observations sont effectuées dans les mêmes con-
ditions (opérateur, appareils, vent, etc.), on affecte à chaque observation la même erreur
angulaire ± ε. Cette erreur angulaire ± ε donne un déplacement en bout de visée qui
représente la plage d’indécision dans laquelle peut se situer le point M (fig. 1.36.), soit :
tcm = 1,57 . Dkm . εmgon

L'erreur angulaire ε étant la même pour toutes les visées, on lui affecte la valeur de
1 mgon ; les plages deviennent alors directement proportionnelles à la distance de visée
D, tcm = 1,57 . Dkm . Pour des raisons pratiques, on multiplie ensuite la valeur de la largeur
de la plage par un coefficient K arbitraire choisi de manière à rendre possible la construc-
tion graphique. K est donc fonction de l’échelle choisie pour le graphique. En fait, la
constante K englobe le coefficient de conversion 1,57 et l’erreur angulaire ε.

La largeur de chaque demi-plage est finalement : tcm = K . Dkm

Seules les demi-plages « utiles » sont construites sur le graphique.

 Gisement définitif


Le point M ayant été déterminé graphiquement par rapport au point Mo, il est possible
de calculer les gisements dits définitifs Gdéf de chaque station vers le point M à l’aide de
la formule suivante :

Gdéf = GSM

 Écarts d’orientation


L’écart d’orientation est la différence entre le gisement observé et le gisement définitif ;
il est usuellement exprimé en mgon par la formule :

emgon = (Gobs – Gdéf) . 1 000

Cet écart est soumis à la même tolérance que les écarts d’orientation du calcul des
G0moyen de chaque station :

– 1- 
n----------- 162-
T mgon = 1 + ----------
n  Dm
2

● n est le nombre de visées d’orientation pour chaque station.


● Dm (en km) est la longueur moyenne des visées sur une station.

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Pour Dm ≈ 3 km, distance moyenne entre sommets du réseau d’appui en canevas ordi-
naire dans l’arrêté du 20 janvier 1980, la formule devient :

T mgon = 4, 3 n-----------
– 1-
n

 Écart moyen quadratique d’orientation


L’écart moyen quadratique est une valeur statistique caractérisant l’ensemble de la mani-
pulation. Il est donné par la formule suivante :

i=n

∑e
2
i

Emq = i=1 -
--------------
N–1

● La somme des ei englobe les mesures de G0moyen.


● N est le nombre total d’écarts ei : G0moyen plus intersection .
● Emq est exprimé en mgon, comme e.
Cet écart est soumis à tolérance, à savoir : .

2N – 3 + 2, 58
T mgon = 1, 7 -----------------------------------
2N

 Écarts linéaires


L’écart linéaire est la valeur du déplacement d’une visée correspondant à un écart angu-
laire e ; il est exprimé par la formule :

rcm = 1,57 . Dkm . emgon

Il y a autant d’écarts linéaires que de visées d’intersection. La tolérance sur cet écart
linéaire est de 20 cm en canevas ordinaire.

 Rayon moyen quadratique d’indécision


Défini seulement autour du point définitif M, le rayon moyen
i=n
quadratique d’indécision est donné par la formule ci-contre :
∑r
2
i
Ni est le nombre de visées d’intersection (quatre en général). i=1 -
Rmq = --------------
Ni – 1
La tolérance en canevas ordinaire est de 12 cm (en canevas de
précision, on prend 2,5 cm comme valeur usuelle).

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 Exemple de calcul
Soit à vérifier les coordonnées du point 600 du canevas de base ordinaire. La détermina-
tion s’effectue par intersection à partir de quatre points anciens. Les données et les
mesures sont indiquées sur le tableau ci-après.

Points E N LP→M G0moyen Écarts au G0 Dm


P (m) (m) (gon) (gon) (mgon) (km)
602 982 133,65 3 155 623,87 340,7968 270,0414 1,2 - 1,6 - 1,3 3,1
606 984 301,79 3 154 001,38 200,0013 70,0424 0,5 - 0,9 - 1,1 2,9
607 983 131,67 3 150 688,88 232,9394 125,0621 0,5 - 0,6 - 0,4 - 0,8 3,2
608 978 865,60 3 152 564,34 239,9597 258,3501 1,1 - 0,9 - 1,3 2,9

La démarche suivante est conseillée :


1 - Réalisez un croquis des points d’appui et des visées (à petite échelle, de l’ordre de
1/50 000 ou 1/100 000, voir fig. 1.37.).
2 - Choisissez les visées pour le calcul du point
approché Mo ; les visées choisies doivent être
longues, homogènes et se coupant sous un angle
favorable (proche de 100 gon) : par exemple
(fig. 1.37.), les visées issues des points d’appui
606 et 607 que nous appellons respectivement A
et B.
Notez que le choix des points d’appui est parti-
culièrement important dans cette méthode : en
effet, des visées pratiquement parallèles peuvent
donner une zone d’indécision trop grande ou dis-
proportionnée.
3 - Calculez les coordonnées du point Mo, les
Fig. 1.37. : Exercice
gisements approchés et les différences de gise-
ment avec leur signe (voir les tableaux de calcul
plus loin dans ce paragraphe).
4 - Dessinez sur un graphique à grande échelle (voir fig. 1.38.) un repère centré en Mo.
À partir des gisements approchés, reportez les lieux-droites passant tous par Mo. Décalez
les lieux-droites n’ayant pas servi au calcul du point Mo (ici 608 et 602) de la valeur du
déplacement et dans le sens donné par le signe de la différence de gisements. Vous devez
obtenir la zone d’indécision de la figure 1.38. Effacez ensuite les lieux-droites qui ont été
déplacés pour rendre le dessin plus lisible.

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5 - Si la zone d’indécision est trop grande, prenez un coefficient K = 1,5 et calculez les
demi-plages d’indécision. Dessinez les demi-plages de part et d’autre de tous les lieux-
droites et construisez la zone commune d’intersection de toutes les demi-plages. Vous
devez obtenir la zone commune de la figure 1.39.

6 - Placez le point définitif M, mesurez les différences de coordonnées entre Mo et M et


déduisez-en les coordonnées de M.
Vous devez trouver M ( 981 620,30 m ; 3 152 637,45 m).

7 - Calculez les écarts d’orientation, les écarts linéaires et les écarts moyens quadratiques
correspondants puis comparez-les aux tolérances pour conclure sur la validité de la
manipulation dans le cadre d’un canevas ordinaire (voir tableaux de calcul).

‹calculs

Les calculs suivants ont été réalisés avec Excel à partir des tableaux :
– FICHINT.XLS associé à la méthode graphique. Il peut être utilisé vide pour
présenter des calculs manuels ;
– TRIANGU.XLS associé à un calcul aux moindres carrés.

Les formules données pour la résolution aux moindres carrés font intervenir pour chaque
point Pj la distance Dj et le gisement Gj du point Pj vers le point approché Mo. ∆j est
l’écart d’orientation sur le point approché (Gobs – Gapp) ; il est donné en dmgon. Le
résultat de la résolution du système deux équations à deux inconnues détaillé en (5)
donne dx et dy en mètres.

Calcul de Mo à partir de 606 (A) et 607 (B) :Mo E = 981 620,31 m


N = 3 152 637,41 m

Calculs des gisements approchés, des déplacements des visées et des demi-plages :

Points Gobs (gon) Gapp (gon) ∆ (mgon) Déplac. d (cm) D (km) 1/2 p : K.Dkm
Pi G0 + L GPiMo Gobs-Gapp 1,57.Dkm.∆mgon Distance Mo-Pi K = 1,5
602 210,8382 210,8370 1,2 5,7 3,03 4,5
606 270,0437 270,0437 0,0 0,0 3,01 4,5
607 358,0015 358,0015 0,0 0,0 2,47 3,7
608 98,3098 98,3116 —1,8 — 8,0 2,76 4,1

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Graphique autour du point approché Mo : notez que seules les visées issues de 602 et 608
ne passent pas par Mo.

Fig. 1.38. : Zone d’indécision

Le dessin des demi-plages utiles est représenté sur la figure 1.39. ci-dessous.

Fig. 1.39. : Réduction de la zone d’indécision par dessin des demi-plages d’indécision

Positionnement du point définitif M : on mesure ∆x = – 0,01 m et ∆y = + 0,04 m.

On en déduit les coordonnées de M : ( EM = 981 620,30 m ; NM = 3 152 637,45 m)

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Vérification des tolérances

Points Gdéf (gon) ei (mgon) Tolérance ri (cm) Tolérance


Pi GPiM Gobs – Gdéf sur ei (mgon) 1,57.Dkm.eimgon sur ri (cm)
602 210,8373 0,9 3,7 4,1 20
606 270,0446 — 0,9 3,9 — 4,0 20
607 358,0019 — 0,4 3,8 —1,7 20
608 98,3107 — 0,9 3,9 — 4,0 20

Emq = 1,0 mgon (N = 17) Tolérance sur Emq : 2,4 mgon


Rmq = 4,2 cm (Ni = 4) Tolérance sur Rmq : 12 cm.

La manipulation et les calculs semblent donc valides.

Détermination d'un point par intersection : calcul aux moindres carrés.

(1) Coordonnées des points d'appui Station : 600

N° Points Xi Yi Lect. Li G0i moyen Gi obs nb de D moy.


Pi (m) (m) de Pi sur M de station G0i + Li visées visées
(gon) (gon) (gon) nj (km)
1 602 982 133,65 3 155 623,87 340.7968 270.0414 210,8382 3 3,1
2 606 984 301,79 3 154 001,38 200.0013 70.0424 270,0437 3 2,9
3 607 983 131,67 3 150 688,88 232.9394 125.0621 358,0015 4 3,2
4 608 978 865,60 3 152 564,34 239.9597 258.3501 98,3098 3 2,9

Nombre de visées Ni = 4 Total : 13

(2) Point approché Mo : à partir des points 606 et 607 XMo = 981 620,31 m
YMo = 3 152 637,41 m

(3) Calcul du point définitif M


XM = XMo + dx = 981 620,28 m dx = – 0,031 m
YM = YMo + dy = 3 152 637,46 m dy = 0,042 m

(4) Vérification des tolérances

Gi app Dist. Dri ∆i Gi déf ei Écart Résidu Tolér. sur ei (mgon)


Pi Pi → Mo Pi → Mo Gobs– Gapp Pi → M Gobs– Gdef linéaire v"i ordi Pre n Bilan
(gon) (m) (dmgon) (gon) (mgon) ri (cm) (dmgon)
602 210,8370 3030 12 210,8377 0,5 2,4 4 3,5 0,8 3 T.bon
606 270,0437 3008 0 270,0448 — 1,1 5,3 — 11 3,6 0,8 3 bon
607 358,0015 2466 0 358,0017 0,2 0,8 0 3,7 0,9 4 T.bon
608 98,3116 2756 — 18 98,3106 — 0,8 3,3 -9 3,8 0,9 3 T.bon

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N = 17 Tolérance sur ri : 20 cm (ordinaire), 4 cm (précision)
Écart quadratique moyen sur toutes les visées (orientation + intersection) : 0,9 mgon
Tolérance sur Emq : – précision 0, 7 ( 2N – 3 + 2, 58 ) / 2N = 1,0 mgon
– ordinaire 1, 7 ( 2N – 3 + 2, 58 ) / 2N = 2,4 mgon
Écart linéaire : rayon quadratique moyen d'indécision Rmq : 3,9 cm
Tolérance sur Rmq – précision 2,5 cm (pris usuellement)
– ordinaire 12 cm
(5) Système à résoudre
A dx + B dy + C = 0 dx = – 0,031 m (B . E – C . D) / (A . D – B²)
B dx + D dy + E = 0 dy = 0,042 m (B . C – A . E) / (A . D – B²)
A = 79,6446 108 . Σ( nj . (cosGj / Dj)² )
B = 11,9591 –108 . Σ( nj . sinGj . cosGj / Dj )
C = 1,9312 –50 . π . Σ( nj . ∆j . cosGj / Dj )
D = 91,4577 108 . Σ( nj . (sinGj / Dj)²)
E = -3,4799 50 . π . Σ( nj . ∆j . sinGj / Dj )

‹résolution graphique

L’environnement de travail identique à celui du paragraphe 4.3.


1 - Dessin des lignes de visée : calculez au préalable les gisements observés.
Créez les calques 602, 606, 607 et 608 de couleurs différentes et rendez les successive-
ment courants : les lignes tracées font 3 500 m de long (valeur quelconque, suffisamment
grande pour que ces lignes se croisent).
Calque 602 : LIGNE↵ du point 982133.65,155623.87↵ au point @3500 < 210.8382↵
Calque 606 : LIGNE du point 984301.79,154001.38↵ au point @3500 < 270.0437↵
Calque 607 : LIGNE↵ du point 983131.67,150688.88↵ au point @3500 < 358.0015↵
Calque 608 : LIGNE↵ du point 978865.6,152564.34↵ au point @3500 < 98.3098↵
2 - Visualisation des points doubles :
ZOOM↵ Fenêtre↵ (plusieurs fois) jusqu’à voir la zone d’indécision (voir fig. 1.38.).
La commande ID↵ permet d’obtenir les coordonnées de tous les points doubles (INTer-
section de...).
3 - Réduction de la zone d’indécision : calculez-les demi-plages.
DECALER↵ par < valeur de la demi-plage >↵ choix de l’objet <cliquez sur une visée>
vers <choisir le côté vers lequel s’effectue le décalage en cliquant avec la souris>.
Répétez cette opération pour toutes les visées.
Placez le point M en dessinant un point (voir fig. 1.39.) et lire ses coordonnées par ID↵
NODal de…

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 LE RELÈVEMENT
Plus complexe que les deux méthodes précédentes, le relèvement reste plus simple à
réaliser sur le terrain puisqu’il ne nécessite qu’une seule station. La précision des visées
angulaires étant meilleure pour des visées lointaines, c’est la méthode idéale pour de
longues visées sans possibilité de mesure de distance.

 Coordonnées approchées à partir de trois visées


On détermine les coordonnées d’un point
approché Mo à partir de trois visées de relève-
ment correctement choisies : elles doivent être
longues et bien réparties autour du point cherché
M et doivent se couper sous un angle favorable
(proche de 100 gon) mais en évitant les couples
de visées parallèles.
Les coordonnées du point approché Mo sont cal-
culées à partir des formules de Delambre pour le Fig. 1.40. : Relèvement sur trois points
relèvement, c’est-à-dire :

( X B – X A ) ⋅ cotanH AB – ( X C – X A ) ⋅ cotanH AC + ( Y C – Y B )
tan G AM = --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
( Y B – Y A ) ⋅ cotanH AB – ( Y C – Y A ) ⋅ cotanH AC – ( X C – X B )
tan G AM + tan H AB
tan G BM = tan ( G AM + H AB ) = ------------------------------------------------
1 – tan G AM ⋅ tan H AB

On reporte ensuite ces résultats dans les formules de Delambre utilisées pour l’intersec-
tion (voir démonstration et cas particuliers au chapitre 4, paragraphe 6).

 Conventions et définitions


Les notions suivantes ont déjà été détaillées.
– Arc capable : voir le relèvement simple sur trois points (chapitre 4, § 6.).
– Gisement approché d’une visée : voir l’intersection (§ 5.2.3.).
– Sensibilité et déplacement d’une visée : voir l’intersection (§ 5.2.5.).
– Écarts d’orientation et écart moyen quadratique d’orientation : voir l’intersection
(§ 5.2.8. et 5.2.9.).
– Écarts linéaires et rayon moyen quadratique d’indécision : voir l’intersection
(§ 5.2.10. et 5.2.11.).

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 Segment capable

)
L’arc capable AB est l’ensemble des
points M tels que l’angle AMB ait
une valeur donnée M . Aux alentours
immédiats d’un point M quelconque
de l’arc capable, on peut confondre
une petite portion de l’arc avec un
segment de sa tangente.

Ce segment noté (AB) est appelé seg-


ment capable (fig. 1.41.).
Le dessin et l’orientation des seg-
ments capables sont déterminés par
leurs gisements (voir § 6.2.3). Ceci
Fig. 1.41. : Segment capable permet donc de les dessiner tous dans
un repère centré en Mo calculé
précédemment.
Le nombre de segments capables à tracer est une combinaison des n visées de relèvement
2 n(n – 1)
effectuées depuis M prises deux à deux, soit C n = -------------------- segments capables.
2

 Points triples


Chaque point approché Mo étant déterminé à partir de trois des n points d’appui, le
nombre de points approchés possibles est une combinaison des n visées prises trois à
3 n! n(n – 1 )( n – 2)
trois, soit C n = --------------------------- = ------------------------------------- « points triples » possibles.
3! ( n – 32 )! 6

Sur le graphique final, on vérifie que les segments capables placés se coupent trois à trois,
d’où le nom de « points triples » pour les différents points approchés. Par exemple, pour
n = 4, on obtient six segments capables et quatre points triples.

 Gisement d’un segment capable


Le gisement du segment capable associé aux points I et J est noté G(IJ).
Sa valeur permet d’orienter le segment capable dessiné sur le graphique (de manière à
déterminer le sens de son décalage ultérieur ; voir § 6.2.6). Étant donnée la précision de
la construction graphique, on peut arrondir leur valeur au décigrade.

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L’expression de G(IJ) est déterminée
comme suit : on retrouve l’angle
IJMo noté A , entre le segment
capable tangent en Mo et la corde
IMo.

Autour de Mo, on peut écrire :


G(IJ) = GMoI – A

Autour de J, on peut écrire :


GJMo + A = GIJ + 200

On obtient donc pour le gisement du Fig. 1.42. : Gisement d’un segment capable
segment capable IJ :

G(IJ) = GIMo + GJMo – GIJ

 Angle de relèvement observé


C’est l’angle IMJ déduit des obser-
vations du tour d’horizon effectué en
M, soit deux lectures sur deux points
I et J pris dans le sens direct des gra-
duations.
MIJ est un angle orienté. Il s’exprime
ainsi :

MIJ obs = Lj – Li
Fig. 1.43. : Angle de relèvement observé

 Angle de relèvement approché


C’est l’angle de relèvement calculé à partir des gisements approchés des visées. Pour le
calculer, il faut donc tout d’abord calculer les gisements approchés Gapp de chaque point
sur Mo. Il vient ensuite (fig. 1.44.) :

MIJ app = GJMo – GIMo

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Fig. 1.44. : Angle de relèvement approché

 Différence d’angles de relèvement


C’est l’écart entre l’angle de relèvement observé et l’angle de relèvement approché,
c’est-à-dire :

∆ = MIJ obs – MIJ app

∆ est nul pour les segments passant par le point Mo, c’est-à-dire les trois segments
capables issus des trois points utilisés pour le calcul du point approché Mo.

La valeur de ∆ permet de calculer le déplacement à faire subir aux segments capables ne


passant pas par Mo. Le signe de ∆ donne la direction du déplacement (fig. 1.45.).

Fig. 1.45. : Différence d’angles de relèvement

Si MIJ obs < MIJ app alors ∆ < 0 : le segment capable doit être décalé vers sa gauche.
Si MIJ obs > MIJ app alors ∆ > 0 : le segment capable doit être décalé vers sa droite.

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La convention choisie pour l’orientation du segment capable permet de retrouver les
mêmes conventions que dans l’intersection ou la multilatération.

 Sensibilité et déplacement d’un segment capable


Il reste à déterminer la valeur exacte du
déplacement d à faire subir à chaque
segment capable.
Une très petite variation ∆ de l’angle de
relèvement M (angle IMoJ sur la figure
1.46.) donnerait un nouveau point M tel
que l’angle IMJ soit égal à M + ∆.

Le point M est le point définitif cherché,


puisque :
IMJ = MIJapp + ∆ = MIJobs

Définissons le point M′ à l’intersection


entre l’arc capable IMoJ et le prolonge- Fig. 1.46. : Point approché Mo et point définitif M
ment de la droite IM : on retrouve
l’angle ∆ en MoJM′ puisqu’il intercepte
le même arc que MoIM.
Si l’on considère qu’aux alentours immédiats du point Mo le segment capable (IJ) est
parallèle à la droite MoM′, on peut facilement calculer le déplacement du segment
capable (IJ) alors représenté par la longueur MH (voir fig. 1.47.).

‹Calcul du déplacement d

La distance HM (voir fig. 1.47.) séparant le point M du segment capable (IJ) passant par
le point Mo est donc le déplacement d de ce segment capable pour une variation ∆ de
l’angle de relèvement. Dans les triangles MHM′ et M′PMo on peut écrire :
MoP MH MoP
sin C = --------------- = ------------ d’où MH = MM′ ⋅ --------------- .
MoM′ MM′ MoM′

L’angle C intercepte l’arc MoI. Les triangles IJM et MMoM’ étant semblables, on
D JM
MM′- = --------- D JM
obtient : -------------- d’où d = MH = MoP ⋅ --------- .
MoM′ D IJ D IJ

Or, en assimilant la corde MoP à l’arc, on obtient : MoP ≈ DIMo . ∆rad

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Fig. 1.47. : Déplacement du segment capable

Finalement, si l’on considère que IMo est proche de IM, on obtient l’expression suivante
du déplacement d du segment capable (IJ) pour une variation ∆ de l’angle de relèvement :

D IM ⋅ D JM D IM ⋅ D JM
- ∆ rad donc d cm = 1, 57 ⋅ ∆ mgon
d = --------------------- ---------------------
-
D IJ  D IJ  km

D IM ⋅ D JM
Le terme ---------------------
- exprimé en kilomètre, est appelé distance fictive, notée Df, du
D IJ
segment capable (IJ) puisqu’il est homogène à une distance à laquelle le déplacement du
segment capable est directement proportionnel.

D IM ⋅ D JM
La sensibilité du segment capable devient alors : s cm / mgon = 1, 57  ---------------------
-
 D IJ  km

 Construction du point définitif


Si les points triples définissent une zone trop grande, il convient de la réduire en
construisant une zone d’indécision commune (pour la méthode et les calculs, voir inter-
section, § 5.2.6.).

Attention : la demi-plage de sensibilité est proportionnelle à la distance fictive associée


au segment capable, donc :
DI ⋅ DJ
t cm = 1, 57 --------------
- ⋅ ε mgon
D IJ km

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En pratique, les demi-plages sont affectées d’un coefficient K qui englobe le coefficient
1,57 et l’angle ε, donc :
DI ⋅ DJ
t cm = K --------------
- = K ⋅ Df km
D IJ km

 Exemple de calcul


Le point 62 du canevas d’ensemble ordinaire a
été déterminé par relèvement à partir de cinq
points d’appui (45, 46, 47, 48 et 49) situés à
des distances homogènes de l’ordre de 3 km.
Les données et les mesures sont reprises dans
le tableau suivant :

Pts X (m) Y(m) L (gon)


45 983 695,71 3 158 247,39 0,0000
46 984 729,43 3 155 546,12 62,9998
47 984 713,53 3 153 893,58 98,6920 Fig. 1.48. : Exercice
48 979 465,39 3 153 480,45 224,2876
49 980 546,82 3 157 468,79 326,0987

Déterminez les coordonnées du point 62 (M).


La démarche de résolution conseillée est la suivante.
1 - Réalisez un croquis du tour d’horizon à petite échelle comme sur la figure 1.48. ; pour
placer approximativement le point 62, il suffit de calculer les coordonnées d’un point Mo
quelconque.
2 - Choisissez trois visées longues et homogènes, bien réparties autour de M (62) et se
coupant sous des angles favorables, par exemple : 47 - 48 - 49.
Calculez les coordonnées du point Mo avec les formules de Delambre :
tanGAM = –1,7597 Mo XMo = 982 015,41 m
tanGBM = 1,3101 YMo = 3 155 426,90 m
3 - Calculez les angles de relèvement observés et approchés pour tous les couples de
points (ici N = 5 points d’appui, donc dix segments capables et dix points triples).
Calculez les différences d’angles de relèvement ∆ ; calculez des gisements GIJ et les
longueurs DIJ des droites joignant tous les points d’appui entre eux ; puis calculez les
gisements des segments capables G(IJ). Calculez enfin les distances fictives (DI . DJ / DIJ)
et les déplacements d. Vérifiez dans les calculs que :
∆AB = ∆BC = ∆AC = 0 ∆AD = ∆BD = ∆CD ∆AE = ∆BE = ∆CE
∆DE = ∆DA + ∆AE = ∆AE – ∆AD

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4 - Dessinez la zone d’indécision sur un format A4 vertical au milieu duquel figure un
repère centré en Mo : reportez les segments-distances passant tous par Mo et décalez de
la valeur d de tout ceux qui sont issus des points n’intervenant pas dans le calcul de Mo
(fig. 1.49-a.). Repérez les points triples et construisez une zone commune aux demi-
plages d’indécision de largeur t (fig. 1.49-b.).

5 - Placez le point M puis calculer un G0moyen de station pour vérifier la validité de la


manipulation.

‹calculs

Les calculs ont été réalisés sur Excel à partir des tableaux suivants :
– FICHREL.XLS associé à la méthode graphique, peut aussi être utilisé vide
pour présenter des calculs manuels.
– TRIANGU.XLS associé à un calcul aux moindres carrés.

‹Distances et gisements approchés

Points Gapp (gon) Di (km)


Pi GPiMo Pi→Mo
47 (A) 332,8991 3,1
48 (B) 58,4947 3,2
49 (C) 160,3058 2,5
45 (D) 234,2048 3,3
46 (E) 297,2053 2,7

 Calculs des paramètres des dix segments capables

Couple Mijobs Mijapp ∆mgon GIJ G(IJ) Dij Dist. fict. Déplacem. dcm
Pi-Pj H(j) – H(i) GJMo– GIMo gon gon km Df km 1,57.Df km.∆mgon
AB 125,5956 125,5956 0,0 294,9989 96,3949 5,3 1,9 0,0
AC 227,4067 227,4067 0,0 345,1455 148,0594 5,5 1,4 0,0
AD 301,3080 301,3057 2,3 385,3799 181,7240 4,5 2,3 8,3
AE 364,3078 364,3062 1,6 0,6125 229,4918 1,7 5,1 13,1
BC 101,8111 101,8111 0,0 16,8565 201,9440 4,1 2,0 0,0
BD 175,7124 175,7101 2,3 46,2075 246,4919 6,4 1,7 6,0
BE 238,7122 238,7106 1,6 76,1938 279,5062 5,7 1,5 3,9
CD 73,9013 73,8990 2,3 84,5683 309,9422 3,2 2,5 9,3
CE 136,9011 136,8995 1,6 127,4304 330,0806 4,6 1,5 3,8
DE 62,9998 63,0005 —0,7 176,7324 354,6776 2,9 3,1 —3,4

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‹Dessin de la zone d’indécision à grande échelle

Fig. 1.49-a. : Points triples

‹zone commune d’indécision

Fig. 1.49-b. : Zone commune d’indécision

Pour l’exemple, construisons les demi-plages avec K = 3 : pour ne pas surcharger encore
le graphique, seules les demi-plages « utiles » sont représentées ; les autres ne réduisent
pas plus la zone commune d’intersection.

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On mesure entre Mo et M : ∆x = – 0,04 m et ∆y = 0,04 m.
Donc le point 62 (M) définitif a pour coordonnées : 62 ( 982 015,37 ; 3 155 426,94 ).

‹calcul de G0moyen de station en 62 (M)

Points Gdéf. (gon) G0i (gon) ei (mgon) Tolérance ri (cm)


Pi GPiM GMPi – Li =G0i– G0 ei (mgon) 1,57.Dkm.|emgon|
47 (A) 332,8994 34,2074 0,8 3,9 3,9
48 (B) 58,4936 34,2060 —0,6 3,9 2,8
49 (C) 160,3060 34,2073 0,7 3,9 2,9
45 (D) 234,2058 34,2058 —0,8 3,9 4,1
46 (E) 297,2063 34,2065 —0,2 3,9 0,8

G0moyen = 34,2066 gon Tolérance sur ri : 20 cm


Emq = 0,7 mgon Tolérance : 2,8 mgon
Rmq = 3,5 cm Tolérance : 12 cm

‹résolution graphique

Voir chapitre 4, paragraphe 6.4 la construction d’un point Mo relevé à partir de


trois points d’appui (construction des deux arcs capables).
Répétez cette opération pour tous les couples de points
d’appui (dix segments capables à tracer) en prenant
soin de placer chacun d’entre eux dans un calque dif-
férent et dans une couleur différente (fig. 1.50.).
Faites plusieurs Zoom dans la zone du point M (avec
régénération à chaque fois de façon qu’AutoCAD
recalcule les cercles, commande REGEN↵).
DECALER ensuite les cercles de la valeur de la demi-
plage pour réduire cette zone d’indécision.
Revoyez l’exemple de la multilatération (§ 4.3.) pour
Fig. 1.50. : Dix arcs capables l’utilisation de la commande VUES↵ et pour la sortie
papier.

‹résolution numérique par les moindres carrés

Les calculs ci-après sont extraits du tableau TRIANGU.XLS (calcul aux moin-
dres carrés).

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1 - Points d'appui (mini 3, maxi 6) Station : 62

Pi Pt X Y Lectures Réduc. Gobs Gapp Dri ∆i

Hi=Li – LA G00+Li Mo sur


Li Pi Pi à Mo

m m gon gon gon gon m dmgon


a 45 983 695,71 3 158 247,39 0,0000 0,0000 34,2071 34,2048 3283,08 23
b 46 984 729,43 3 155 546,12 62,9998 62,9998 97,2069 97,2053 2716,64 16
c 47 984 713,53 3 153 893,58 98,6920 98,6920 132,8991 132,8991 3103,37 0
d 48 979 465,39 3 153 480,45 224,2876 224,2876 258,4947 258,4947 3208,00 0
e 49 980 546,82 3 157 468,79 326,0987 326,0987 360,3058 360,3058 2515,17 0

n = 5 Points d’appui D moyenne : 2965,25 m

2 - Calcul des tangentes : points choisis pour le calcul de Mo (47, 48 et 49)


HAB = 125,5956 gon HAC = 227,4067 gon
tanHB = –2,3517 tanGAM = –1,7597 tanGBM = 1,3101

3 - Coordonnées du point approché Mo (Delambre)


G0o = 34,2071 gon. Le point 47 est choisi comme point A.
XMo = 982 015,41 m GAMo = 332,8991 gon
YMo = 3 155 426,90 m G0o = 34,2071 gon (GMoA–LA)

4 - Coordonnées du point définitif M


G0 = Go + dGo = 34,2066 gon dGo = –5 dmgon (– DGo / Dt)
XM = X + dx = 982 015,37 m dx = – 0,038 m (– Dx / Dt)
YM = Y + dy = 3 155 426,94 m dy = 0,038 m (– Dy / Dt)

5 - Vérifications des tolérances

Pt Gdéf Hi G0i Écarts ei Toléran. sur ei Écarts ri Toléran. sur ri


M sur Pi réduits Gdéf – Hi G0i – G0 Préc. Ordi. Préc. Ordin. Bilan
gon gon gon mgon mgon mgon cm cm cm
45 34,2058 0,0000 34,2058 0,8 0,9 3,9 4,1 4 20 Bon
46 97,2062 62,9998 34,2064 0,2 0,9 3,9 0,8 4 20 T.Bon
47 132,8994 98,6920 34,2074 0,8 0,9 3,9 3,9 4 20 T.Bon
48 258,4936 224,2876 34,2060 0,6 0,9 3,9 2,8 4 20 T.Bon
49 360,3060 326,0987 34,2073 0,7 0,9 3,9 2,9 4 20 T.Bon

Écart quad. moy. d'orientation : Emq 0,7 mgon Tolérance : 1,2 mgon
Rayon quad. moy. d'indécision : Rmq 3,5 cm Tolérance : 12 cm

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6 - Système d'équations résolu (résolution matricielle)
a.dx + b.dy + c.dGo + d = 0 Matrice globale 23,404 2,593 0,040 Dét. Dt
b.dx + e.dy + f.dGo + g = 0 2,593 35,332 0,051 0,885342
c.dx + f.dy + h.dGo + i = 0 0,040 – 0,051 0,001

a = 23,404 . 108 . Σ[(cosGj / Dj)²] Matrice dx 0,997 2,593 0,040 Dét. Dx


b = 2,593 – 10 . Σ(sinGj . cosGj / Dj²)
8
–1,511 35,332 – 0,051 0,0338
c = 0,040 – 50 . π . Σ(cosGj / Dj) 0,010 – 0,051 0,001
d = 0,997 – 50 . π . Σ(cosGj / Dj . ∆j) Matrice dy 23,404 0,997 0,040 Dét. Dy
e = 35,332 . 10 . Σ[(sinGj / Dj)²]
8
2,593 –1,511 – 0,051 – 0,0338
f = – 0,051 . 50 . π . Σ(sinGj / Dj) 0,040 0,010 0,001
g = –1,511 . 50 . π . Σ(sinGj / Dj . ∆j) Matr. dGo 23,404 2,593 0,997 Dét. DGo
h = 0,001 . n . (π / 200)² 2,593 35,332 – 1,511 4,5227
i = 0,010 . (π / 200)² . Σ(∆j) 0,040 – 0,051 0,010

 CAS PARTICULIERS DE RELÈVEMENT


Les difficultés dues au relief et autres obstacles sont parfois telles qu’il est nécessaire
d’effectuer le relèvement à partir de plusieurs stations (deux, trois stations ou plus). On
parle alors de relèvements multiples (ou combinés). Ce procédé peut s’avérer moins
précis que le relèvement simple et ne doit donc être utilisé que s’il n’y a pas d’autre
solution. En fait, avec les appareils modernes, les mesures de distances sont souvent
possibles, on peut alors se contenter de deux points (voir § 9.4.).

 Relèvement double avec trois points d’appui par station


C’est le cas le plus simple de relèvement combiné puisqu’il ramène au cas général traité
au paragraphe 6.

On choisit la station la plus fournie en visées (fig. 1.51. : station N calculée à partir des
visées de relèvement sur D, E, F et G) et on la calcule en relèvement simple. Ensuite les
deux cas suivants sont à distinguer.

 La distance MN ne peut pas être mesurée

On calcule M par relèvement simple sur N, A, B et C : ceci ne peut être acceptable en


termes de calculs que si la distance MN est homogène avec les autres visées issues de M.
Si ce n’est pas le cas, cette méthode ne peut s’appliquer.

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Fig. 1.51. : Distance MN inaccessible

 La distance MN peut être mesurée


La distance MN doit être connue au centi-
mètre près (voir § 10.1.3).
Par un calcul d’excentrement, l’opérateur
peut ramener les lectures de la station M à
la station N (pivot) qu’il calcule ensuite en
relèvement classique. Les coordonnées de
M sont déduites de N par rayonnement à
partir du G0moyen de station et de la dis-
tance MN. Cette méthode s’applique donc Fig. 1.52. : Distance MN mesurée
plutôt au cas où la distance d’excentrement
MN est courte vis-à-vis des autres visées.
Notez que les calculs précédents s’appliquent de la même manière au cas où l’on vise
trois points d’appui depuis N et deux depuis M. Attention : dans ce cas aucun contrôle
n’est possible.

 Applications

 MN n’est pas connue

Mais MN est homogène aux autres visées.


Calcul de N par relèvement à
partir des quatre points d’appui
123, 124, 125 et 126 : ce calcul a
été effectué à partir du tableau
TRIANGU.XLS dont les résultats
sont listés ci-après.
Coordonnées du point N :
N 1 001 486,13 m Fig. 1.53. : Exercice 1
3 206 897,02 m

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G0moyenN : 355,8439 gon Station Points X (m) Y (m) Lect. (gon)
Emq = 0,6 mgon N 123 999 654,20 3 209 100,40 0,0000
Tolérances : 124 1 002 201,15 3 209 667,82 60,2329
125 1 004 335,09 3 206 865,13 144,8692
2,9 mgon canevas ordinaire
126 1 003 250,91 3 204 182,80 207,4537
1,2 mgon canevas précision
M 332,7148
Rmq = 2,7 cm M 132 1 000 962,09 3 203 976,47 0,000
Tolérances : 133 997 257,77 3 203 784,15 79,5149
12 cm en canevas ordinaire 134 996 145,06 3 207 675,27 167,5169
N 330,6142
2,5 cm en canevas de précision
(valeur usuelle)
Il en est de même pour le calcul de M par relèvement sur N, 132, 133 et 134 :
M (999 038,15 m ; 3 206 452,29 m).
G0moyenM : 157,9443 gon ; Emq = 0,6 mgon ; Rmq = 3,1 cm.
La distance MN est de l’ordre de 2,5 km ; elle est donc homogène aux autres visées.

 MN est courte et peut être mesurée

La distance MN est mesurée ; Stat. Pts X (m) Y (m) Lect. (gon)


elle vaut MN = 602,57m. N 123 999 654,20 3 209 100,40 0,0000
125 1 004 335,09 3 206 865,13 144,8692
126 1 003 250,91 3 204 182,80 207,4537
M 332,7148
M 133 997 257,77 3 203 784,15 0,0000
134 996 145,06 3 207 675,27 55,7197
N 232,5361

La résolution sur tableur est effectuée à partir du tableau RELDOU.XLS dont


les résultats sont listés ci-après.

1 - Les coordonnées du point approché No


sont déterminés par relèvement sur 123,
125 et 126 ; on obtient :
No (1 001 486,09 m ; 3 206 897,04 m)
et G0moyen = 355,8439 gon.
2 - Le tableau suivant détaille le calcul
d’excentrement à partir des distances au
point No (§ 10.1.) : on réduit les lectures
Fig. 1.54. : Exercice 2 de M en N.

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Station Points Distances LMP LMP– LMN Alpha L’NP Réduction à
visés DNPi zéro sur 123
Pi (m) (gon) (gon) (gon) LMP + Alpha LNP (gon)
M 133 5250,60 0,0000 —232,5361 3,5754 3,5754 303,7541
M 134 5397,43 55,7197 —176,8164 -2,5321 53,1876 353,3663

DNP est obtenue à partir des coordonnées de No (la précision du mètre est suffisante).
La réduction à zéro sur 123 donne le décalage d’origine suivant :
LNM – (LMN – 200) = 332,7148 – 32,5361 = 300,1787gon
Les angles réduits à zéro sur 123 sont donc : LNP = L’NP + 300,1787 gon
3 - Le point N est calculé par relèvement sur les points 123, 125, 126, 133 et 134 :
N (1 001 486,06 m ; 3 206 897,08 m), G0moyen = 355,8443 gon
Emq = 0,4 mgon (tolérance précision et ordinaire : 1,2 mgon et 2,8 mgon)
Rmq = 2,7 cm (tolérances précision et ordinaire : 2,5 cm et 12 cm).
4 - Le point M est calculé par rayonnement depuis N :
GNM = G0moyen + 332,7148 = 288,5590 gon, DMN = 602,57m
M ( 1 000 893,19 m ; 3 206 789,37 m)

 Relèvement double


avec deux points d’appui visés par station
Comme précédemment, deux cas sont à distinguer : la distance MN est connue ou non.

 Distance mn inconnue


On peut déterminer graphiquement ou par calcul les points M et N en construisant les
points de Collins Q et P (fig. 1.55.).
Cette méthode ne permet toutefois aucun contrôle. Les solutions pour M et N sont
uniques et la moindre erreur de manipulation donne des points faux.

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Fig. 1.55. : Points de Collins P et Q

‹résolution graphique

A partir des tours d’horizon en M et N, on calcule les angles M1, M2, N1 et N2 (fig. 1.55.).
Le point M est situé sur l’arc capable tel que l’angle BMA soit égal à M1 + M2.
Le point N est situé sur l’arc capable tel que l’angle CND soit égal à N1 + N2.
On peut donc tracer ces deux arcs capables (voir construction au chapitre 4 § 6.4.).
La droite MN prolongée coupe ces deux arcs en P et Q tels que :
● l’angle PBA est égal à l’angle PMA car ils interceptent le même arc. Donc l’angle
PBA est égal à M1 ;
● l’angle CDQ est égal à l’angle CNQ car ils interceptent le même arc. Donc l’angle
CNQ est égal à N1 ;
● de même on voit que l’angle BMP est égal à M2 et que l’angle QND est égal à N2.
Cela permet de construire P et Q et d’en déduire M et N à l’intersection de la droite
QP et des deux arcs capables.

‹résolution analytique

Elle suit la démarche graphique précédente, à savoir la détermination des points Q et P


desquels on déduit les points M et N. Attention : les relations suivantes sont établies pour
la figure 1.55. et ne sont pas valables dans tous les cas.
● Calcul des coordonnées de P par intersection à partir de A et B : GAP = GAB – M2
GBP = GBA + M1
● Calcul des coordonnées de Q par intersection à partir de C et D : GCQ = GCD – N2
GDQ = GDC + N1

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● Calcul du gisement de la droite MN : GMN = GPQ
● Calcul de M par intersection à partir de A et B : GMA = GNM – M1
GMB = GNM + M2
● Calcul de N par intersection à partir de C et D : GNC = GMN – N1
GND = GMN + N2
● Enfin, vérification à partir des points M et N définitifs que : GMN = GPQ

 Distance MN connue


On retrouve exactement le cas de figure du paragraphe précédent mais avec une donnée
supplémentaire qui est la longueur MN (dont on suppose la mesure sur le terrain exacte)
et qui permettra une vérification.
Déterminez par la méthode précédente (§ 7.2.1.) un des deux points, par exemple M.
Réduisez les lectures faites en N au point M (calcul d’excentrement schématisé à la figure
1.56.). Calculez enfin M par relèvement sur quatre points puis calculez N par rayonne-
ment à partir de M.

 Applications

 MN inconnue

Reprenez les données du para-


graphe 7.1.3.2. en retirant la lec-
ture de N sur le point 123
(fig. 1.56.).

Fig. 1.56. : Exercice

 MN connue

La distance MN est connue et


vaut MN = 602,60 m.
Utilisez les résultats du calcul
précédent pour réduire les lec-
tures au repère M et calculez M
par relèvement sur 125, 126, 133 Fig. 1.57. : Lectures en M et N
et 134.

‹résolution graphique et analytique

1 - Calculez les angles M1, M2, N1 et N2 (fig. 1.57.)


M1 = 232,5361 – 200 = 32,5361 gon

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M2 = 55,7197 – M1 = 23,1836 gon
M1 + M2 = 55,7197 gon
N1 = 200 – 187,8456 = 12,1544 gon N2 = 62,5845 + N1 = 74,7389 gon
N2 – N1 = 62,5845 gon
2 - Résolution graphique sur AutoCAD LT du cas où DMN est inconnue.
L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe 4.3.
– Placez les points d’appui :
LIGNE↵ du point 1004335.09,206865.13↵ au point 1003250.91,204182.80↵
LIGNE↵ du point 997257.77,203784.15↵ au point 996145.06,207675.27↵

Fig. 1.58. : Résolution graphique

– Dessinez les arcs capables passant par M et N (voir méthode chapitre 4, § 6.4.).
Le premier cercle 133-134-M est déterminé par l’angle :
M1 + M2 = 55.7197 gon.
Le deuxième cercle 125-126-N est déterminé par l’angle :
N2 – N1 = 62.5845 gon.
– Construisez les points de Collins P et Q :
COPIER↵ la droite 133-134 vers un endroit quelconque de l’écran. ROTATION↵ de cette
droite d’un angle de 32.5361 gon autour du point 134 (EXTrémité de...). DEPLACER↵
cette droite depuis sont EXTrémité jusqu’au point 134 (EXTrémité de...).
Le point P est à l’intersection de la dernière droite construite et du cercle 133-134-M.
Les coordonnées de P sont : P (995 712.35 m ; 205 848.18 m).
COPIER↵ la droite 125-126 vers un endroit quelconque de l’écran puis ROTATION↵
d’un angle de –12.1534 gon autour du point 126 (EXTrémité de...). DEPLACER↵ cette
droite depuis sont EXTrémité jusqu’au point 126 (EXTrémité de...). PROLONGER↵ la
dernière droite construite jusqu’au cercle 125-126-N pour obtenir le point Q.

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Les coordonnées de Q sont : Q (1 003 866.52 m ; 207 329.52 m).

– Réalisez la construction des points M et N.


LIGNE↵ de INTersection (point P) à INTersection (point Q). Lisez les coordonnées de M
et N avec ID↵ INTersection de.., la distance MN DISTANCE↵ et le gisement MN sont
donnés par la commande LISTE↵ (qui donne aussi les coordonnées de P et Q).

Les résultats sont les suivants :


M (1 000 893,17 m ; 206 789, 36 m) DMN = 602,66 m DM-125 = 3442,75 m
N (1 001 486,12 m ; 206 897, 08 m) GMN = 88,5594 gon DM-126 = 3514,70 m

3 - Résolution analytique dans le cas où DMN est connue

On utilise les données de la résolution précédente pour réduire les lectures en M.

On choisit de réduire en M de manière à obtenir des distances de visée les plus


homogènes possibles. On considère les coordonnées obtenues précédemment
pour M comme approchées (Mo).

Station Points Distances LNP LNP – LNM Alpha L’MP Réduction à


S visés DMPi zéro sur 125
Pi (m) (gon) (gon) (gon) LNP+Alpha LNP (gon)
N 125 3442,75 144,8692 —187,8456 —2,1149 142,7543 242,5756
N 126 3514,70 207,4537 —125,2611 —10,1093 197,3444 297,1657

● Effectuez un calcul d’excentrement pour ramener les lectures de N en M.

Les formules utilisées sont les mêmes qu’au paragraphe 7.1.3.2. Le décalage d’ori-
gine est complémentaire de celui du paragraphe 7.1.3.2. :
(400 – 300,1787 = 99,8213 gon).

● Calculez les coordonnées du point M par relèvement sur 125, 126, 133 et 134.
M (1 000 893,20 m ; 3 206 789,38 m) G0moyen = 256,0233 gon
Emq = 0,2 mgon (tolérances de 1,2 mgon en précision et 2,9 mgon en ordinaire)
Rmq = 1,5 cm (tolérances de 2,5 cm en précision et 12 cm en ordinaire)

● Calculez les coordonnées du point N par rayonnement depuis M : GMN = 88,5594 gon,
DMN = 602,60 m. Le résultat est N (1 001 486,10 m ; 3 206 897,09 m).

 Relèvement double sur deux points d’appui


Comme dans les paragraphes précédents, on distingue deux cas : MN est connue ou non.

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 Distance MN inconnue
Ce cas ramène à celui du paragraphe 7.2. en construisant les arcs capables ANB et AMB,
puis les points de Collins Q et P (fig. 1.59.). Calculez les coordonnées de M et N à partir
des données de la figure 1.59.

Fig. 1.59. : Relèvement double

On note : M1 = 72,3579 gon, M2 = 63,3265 gon, N1 = 67,8536 gon et N2 = 69,8691 gon.

Résultats : les coordonnées des points P, Q, M et N sont :


P ( 995 937,00 m ; 165 951,64 m ) Q ( 986 566,23 m ; 164 781,30 m )
M ( 989 946,95 m ; 165 203,53 m ) N ( 992 703,28 m ; 165 547,77 m )

Le numéro de zone Lambert est volontairement omis

 Distance MN connue


Les mesures de terrain donnent une distance MN qui ne sera pas égale à la valeur issue
des calculs s’appuyant sur les coordonnées de A et B. Les coordonnées de A et B sont
considérées comme « exactes », même si actuellement on sait mesurer la distance MN au
moins au centimètre près alors que l’incertitude sur AB est souvent plus grande...

Si on calcule les coordonnées de M et N en partant des coordonnées de A et B


« exactes », quelle que soit la méthode employée, on retrouve les résultats du paragraphe
7.3.1. : le résultat est indépendant de la distance mesurée MN. Cette distance sert de
contrôle.

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Les deux méthodes suivantes sont données à titre d’exemple de calcul car la résolution
peut s’effectuer avec la méthode traitée au paragraphe précédent (points de Collins).

 Repère local puis rotation de repère

1 - On connaît A et B. On peut donc calculer


DAB et GAB.
2 - On définit un repère local M′x′y′
(fig. 1.60.). Cela donne un gisement local
pour le côté MN : GM′N′ = 100 gon. On fixe
arbitrairement les coordonnées de M′ (par
exemple : M′ (1000 ; 1000).
On fixe une distance DM′N′ qui peut être quel-
conque. Cela donne des coordonnées fictives
pour N′, par exemple : DM′N′ = 500 m.
Donc : x′N′ = y′M′ + 500 ; y′N′ = 0 .
3 - Connaissant les angles M1, M2, N1 et N2 Fig. 1.60. : Résolution
issus des lectures aux stations M et N, on cal-
cule les coordonnées locales A′ et B′ par inter-
section depuis M′ et N′, en utilisant les gisements :
GM′A′ = 100 – M1 ; GM′B′ = 100 + M2
GN′A′ = 300 + N1 ; GN′B′ = 300 – N2
4 - On calcule le gisement GA′B′ ce qui donne la rotation de repère à effectuer pour passer
du repère local au repère général. On en déduit donc les gisements définitifs GAM′, GAN′,
GBM et GBN par rotation d’angle (α = GAB – GA′B′). Par exemple : GMA = GM′A′+ α.
5 - On calcule enfin les coordonnées définitives de M
et N par intersection à partir de A et B (fig. 1.61.).
Remarquez que les droites MN et M′N′ sont paral-
lèles mais M′, N′, M et N ne sont pas alignés. La
distance MN finale est très différente de celle (DM′N′)
choisie arbitrairement au départ mais sa valeur est
indépendante de DM′N′. Ceci confirme que la distance
MN mesurée sur le terrain ne sert que de contrôle.
6 - On vérifie enfin que la différence entre la longueur
MN calculée et la longueur MN mesurée ne dépasse
pas la tolérance de mesure d’une distance (tolérance
sur l’écart entre deux mesurages indépendants : Fig. 1.61. : Déformation
Tcm = 3 + Dkm ) .

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 Formule des cotangentes

Les quatre angles a1, a2, b1 et b2 sont connus (fig. 1.62.). Ils sont comptés depuis la droite
MN vers les directions MA, MB, NA et NB positifs dans le sens des gisements.
La formule suivante donne directement l’angle α :
cotana 1 ⋅ cotanb 2 – cotanb 1 ⋅ cotana 2
cotan α = -------------------------------------------------------------------------------------------
-
cotana 1 + cotanb 2 – cotanb 1 – cotana 2

L’angle α permet de calculer GMN : GMN = GAB – α

Le quadrilatère AMBN, solution du problème, n’est pas unique. Tous les quadrilatères
homothétiques de AMBN sont solutions.
Si on fixe la distance AB (ou MN), la solution est alors unique.

Fig. 1.62. : Formule des cotangentes

En adaptant cette formule à la notation adoptée au para-


graphe 7.2.1. (fig. 1.63.), il vient :
cotanN 1 ⋅ cotanM 2 – cotanM 1 ⋅ cotanN 2
cotan α = --------------------------------------------------------------------------------------------------
-
cotanN 1 + cotanM 2 + cotanM 1 + cotanN 2

On utilise le fait que : cotan(200 – α) = – cot α

 Application
Calculer les coordonnées des points M et N à partir des
données du paragraphe 7.3.1. de manière à comparer
Fig. 1.63. : Application
toutes les méthodes détaillées dans le cas où la distance
MN est connue : MN = 2 777,69 m.
a) Dans le repère local M′x′y′ : la distance M′N′ est fixée arbitrairement à 500 m. Les
calculs sont détaillés dans le tableau ci-après.

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Points X (m) Y (m) D (m) G (gon)
A 990 865,73 168 072,24
B 991 784,50 163 023,31 5 131,84 188,5406
M' 1 000,00 1 000,00
N' 1 500,00 1 000,00 500,00 100,0000
Points X (m) Y (m) DA’B’ (m) G A’B’ (gon)
GM'A' =100– M1 27,6421
GN'A' =300+N1 367,8536 A' 1228,10 1491,90
GM'B' =100+M2 163,3265 923,75 196,4505
GN'B' =300– N2 230,1309 B' 1279,58 569,59

GAB – GA'B' = —7,9099 gon


Points X (m) Y (m) D MN (m) G MN (gon)
GMA = 19,7322
GMB = 155,4166 M 989 946,95 165 203,53
GNA = 359,9437 2 777,74 92,0901
GNB = 222,2210 N 992 703,28 165 547,77

On retrouve les résultats du paragraphe 7.3.1. L’écart entre la distance MN calculée et


celle mesurée est de 5 cm, ce qui est inférieur à la tolérance (T = 3 + 2,7 = 5,7 cm).

b) Calcul par mise à l’échelle

Le tableau suivant détaille le calcul par changement d’échelle.

DAB = 5 131,84 m m = DAB / DA′B′ = 5,555471


DA′B′ = 923,75 m

Point X (m) Y (m) D (m) G (gon)


DA’M’ = 542,21 DAM = 3012,25 M 989 946,95 165 203,53
DA’N’ = 562,04 DAN = 3122,42 N 992 703,28 165 547,77 2 777,74 92,0901
DB’M’ = 513,24 DBM’ = 2851,31 M 989 946,95 165 203,53
DB’N’ = 483,57 DBN = 2686,46 N 992 703,28 165 547,77 2 777,74 92,0901

Les coordonnées de M et N sont ici calculées par rayonnement (deux fois pour contrôle).

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c) Calcul direct par la formule des cotangentes
L’application de la formule (§ 7.3.2.2.) donne directement l’orientation de la droite MN
par rapport à celle de la droite AB : GAB = 188,5406 gon
cotan α = 0,055813 d’où α = 96,4505 gon
GMN = GAB – α = 92,0901 gon
Connaissant l’orientation de la droite MN, il reste à calculer les coordonnées de M et N
par intersection à partir de A et B. Les résultats sont identiques à ceux des deux méthodes
précédentes.
Tout ces calculs peuvent être réalisés sur le tableau RELDOU.XLS (pour Excel)
fourni sur le cédérom de l’ouvrage.

‹résolution graphique

L’environnement de travail est identique à celui du


paragraphe 4.3.
– Dessin de la droite M′N′ : LIGNE↵ du point
1000,1000↵ au point @2000,0↵ (on fixe ici une dis-
tance arbitraire de départ entre M′ et N′ de 2 000 m).
Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8X↵ pour obtenir
l’ensemble du dessin à l’écran.
– Direction M′A′, M′B′, N′A′ et N′B′ : COPIER↵ la droite
M′N′ vers un point quelconque de l’écran et la faire tourner
autour d’une de ses EXTrémités d’un angle de – 72.3579↵ puis
DEPLACER↵ la copie de son EXTrémité vers le point M
(EXTrémité de...). Cela donne la direction M′A′.
Fig. 1.64.
Procédez de même pour construire M′B′ à partir de M′A′ (rota-
tion de +135.6843↵).
Procédez de même pour obtenir N′B′ (COPIER↵ puis ROTATION↵ de M′N′ d’un angle
de – 9.8691↵) puis N′A′ (COPIER↵ puis ROTATION↵ de N′B′ de 137.7227↵).
– Construction de A′ et B′ : CHNFREIN↵ Ecarts↵ 0↵ entre les direction M′A′ et N′A′
puis entre M′B′ et N′B′. Vérifiez les coordonnées de A′ et B′ avec la commande ID↵
INTersection de...
– Dessin de la droite AB et mise en place de M′ et N′ : DEPLACER↵ l’ensemble du
dessin (sélection TOUT↵) du point A′ vers le point 990865.73,168072.24↵. LIGNE↵ du
point @0,0↵ (A étant le dernier point entré) au point 991784.5,163023.31↵.
Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8X↵ pour voir l’ensemble de la figure 1.64.
– Rotation de A′B′ vers AB : ROTATION↵ des droites M′A′, M′B′, N′A′ et N′B′ autour
du point A (EXTrémité de...) option Référence↵ : donnez comme référence la droite A′B′

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par EXTrémité de...(point A′) puis EXTrémité de... (point B′) puis donnez comme nouvel
angle la droite AB par EXTrémité de... (point B).
– Mise à l’échelle de A′B′ vers AB : ECHELLE↵ des droites M′A′, M′B′, N′A′ et N′B′
(dont on peut rappeler la sélection en répondant p↵ pour précédent à la question <choix
des objets>) par rapport au point A′, option Référence↵, longueur de référence : A′B′
(EXTrémité de..), nouvelle longueur : donnez le point B (EXTrémité de..).
– Résultats : lire les coordonnées de M et N avec ID↵ EXTrémité de...
On vérifie à nouveau ici que le résultat est indépendant de la distance MN mesurée et de
la distance M’N’ arbitraire fixée au départ (ici 2 000 m).

 Relèvement triple


On stationne dans ce cas trois points M, N et O
depuis lesquels il faut au minimum viser cinq
points d’appui A, B, C, D et E (fig. 1.65.). On
note M′, N′ et O′ les points de Collins associés
à M, N et O. La détermination unique et donc
sans contrôle des points stationnés M, N et O se
fait ainsi :
● M′ calculé par intersection depuis A et B ;
● O′ calculé par intersection depuis D et E ;
● N′ calculé par intersection depuis M′ et O′.
Le point N est alors sur la droite CN′ à l’inter-
section avec le cercle M′N′O′. On le calcule par
intersection à partir de C et M′ (ou bien de C et Fig. 1.65. : Relèvement triple
O′), le gisement de la droite CN′ étant mainte-
nant connu.
De la même manière, on calcule M sur la droite M′N à l’intersection avec le cercle AM′B
et O sur la droite NO′ à l’intersection avec le cercle DO′E.
La résolution analytique fait donc appel aux mêmes principes que le relèvement double
traité au paragraphe 7.3.1. Les calculs sont bien sûr plus longs.
La résolution graphique convient mieux à ce type de problème (voir l’exercice suivant).

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Application
Calculez les coordonnées des trois stations Points X (m) Y (m)
M, N et O d’un relèvement triple en fonction
A 995 567,85 184 601,18
des données suivantes. Le numéro de zone
B 996 804,38 187 016,81
Lambert (3) n’est pas ajouté aux ordonnées.
C 999 075,85 183 476,02
D 1 000 325,20 187 294,66
E 1 002 570,84 186 079,64

Point Lecture Point Lecture Point Lecture


Station visé (gon) Station visé (gon) Station visé (gon)
M A 0,0000 N C 0,0000 O D 0,0000
B 111,2889 M 132,1685 E 118,5958
N 273,7079 O 234,8508 N 258,3628

‹résolution graphique

L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe 4.3.


Nous allons utiliser ici une méthode ne faisant pas intervenir le tracé des arcs
capables. Cela nécessite en contrepartie les calculs suivants pour obtenir les
angles nécessaires :
M1 = 73,7079 gon, M2 = 37,5810 gon
N2 = 34,8508 gon, N1 = 67,8315 gon
O2 = 58,3628 gon, O1 = 60,2330 gon
– Dessin des points d’appui
POINT↵
995567.85,184601.18↵↵
996804.38,187016.8↵↵
999075.85,183476.02↵↵
1000325.2,187294.65↵↵
1002571.29,186080.08↵
– Construction des points de Collins : M′, N′
et O′.
LIGNE↵ du point A (NODal de...) au point B
Fig. 1.66. : Exercice
(NODal de...)
ROTATION↵ de cette ligne autour de A d’un
angle – 37.581↵
Redessinez la droite AB (LIGNE↵ du point A au point B).
ROTATION ↵ de AB autour de B d’un angle 73.7079↵

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On obtient M′ à l’intersection des 2 droites précédentes : M′ (995 272.56 , 187 109.01).
On peut tracer le cercle AM′B : CERCLE↵ par 3Points↵.
Même principe pour la construction de O′ puis de N′
– dessinez la droite DE puis effectuez une rotation autour de D d’un angle de – 58.3628.
– dessinez la droite DE puis effectuez une rotation autour de E d’un angle de 60.2330.
Résultat : O′ (1 002 230.37 , 188 215.40). Dessinez cercle DO′E.
Dessin de la droite M′O′ puis rotation autour de M′ d’un angle de –34.8508. Dessin de
M′O′ puis rotation autour de O′ d’un angle de 67.8315. Résultat : N′ (999 971.37 ,
191 108.15). Dessin du cercle M′N′O′.
– Construction des stations N, M et O :
LIGNE↵ du point N′ (INTersection de...) au point C (NODal de...) : cela donne
N (999 173.87 , 184 311.41)
LIGNE ↵ du point M′ (INTersection de...) au point N (INTersection de...) : cela donne
M (997 319.66 , 185 641.05)
LIGNE ↵ du point O′ (INTersection de...) au point N (INTersection de...) : cela donne
O (1 000 618.77 , 186 156.94)

 Relèvement quadruple en forme de cheminement


On peut étendre le cas de figure pré-
cédent (voir fig. 1.65.) à un chemi-
nement sur quatre stations M, N, O
et P depuis lesquelles on vise six
points connus A, B, C, D, E et F
(fig. 1.67.).
On peut procéder de deux manières
différentes.
Fig. 1.67. : Relèvement quadruple

1 - On ramène le problème à un relèvement double.


M′ est calculé par intersection à partir de A et B. P′ est calculé par intersection à partir de
E et F. N et O sont ensuite calculés par relèvement double (§ 7.2.) à partir des visées sur
M′, C, D et P′.
2 - On procède de proche en proche (fig. 1.68.).
M′ est calculé par intersection à partir de A et B.
N′est calculé par intersection à partir de M′ et C.
O′ est calculé par intersection à partir de N′ et D.
P est alors calculé par relèvement sur trois points : O′, E, F.

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Fig. 1.68. : Résolution du relèvement quadruple

Cette dernière résolution laisse entrevoir un cas général de résolution pour tous les
relèvements de ce type en forme de cheminement : il suffit de viser deux points d’appui
au départ, un point d’appui par station intermédiaire et deux points d’appui à l’arrivée
pour obtenir une solution unique quel que soit le nombre de stations... On peut en déduire
que, pour un nombre n de stations, il faut au moins (n + 2) points d’appui.

 Relèvement quadruple en étoile


Les quatre stations M, N, O et P de ce relèvement
(fig. 1.69.) sont disposées en forme d’étoile. Si
de chaque station M, N et O, on vise deux points
d’appui, la solution est unique :
– M′ est calculé par intersection depuis A et B ;
– N′ est calculé par intersection depuis C et D ;
– O′ est calculé par intersection depuis E et F.
Enfin P est calculé par relèvement sur trois
points : M′, N′ et O′.
On peut étendre ce raisonnement à tous les relè-
vements multiples en forme de cheminement
comportant des embranchements. Par réduction
Fig. 1.69. : Relèvement quadruple
successive (méthode de proche en proche traitée
au paragraphe 7.5.), on ramène le problème au
cas ci-dessus.
De même que précédemment (§ 7.5.), pour un nombre n de stations, il faut au minimum
(n + 2) points d’appui.

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 Relèvements multiples formant une boucle
On ramène le problème au cas du
paragraphe 7.5., le cheminement
envisagé étant fermé (par exemple le
triangle MNO, fig. 1.70-a.).
1 - Solution directe (fig. 1.70-a.).
M′ et M′′ sont calculés par intersec-
tion depuis A et B.
O et N sont calculés en relèvement Fig. 1.70-a. : Résolution directe
double à partir de M′ et D (pour O) et
à partir de M′′ et C (pour N).
2 - Solution de proche en proche
(fig. 1.70-b.).
M′ est calculé par intersection depuis
A et B.
N′ est calculé par intersection depuis
C et M′.
O′ est calculé par intersection depuis
D et N′.
Finalement, M est relevé sur A, B et
O′.
En conclusion, tous les cas de figure
ne peuvent être envisagés, mais leur Fig. 1.70-b. : Résolution de proche en proche
résolution fait appel aux principes de
base traités dans ce chapitre.

 Relèvement en trois dimensions sur deux points


Cette méthode permet de déterminer les coordonnées d’un point par relèvement sur
seulement deux points anciens, à condition que ces derniers soient connus avec une
précision homogène dans les trois dimensions (E, N et H, ce qui devient de plus en plus
courant du fait du développement des mesures GPS).
L’opérateur stationne en A et effectue des lectures angulaires horizontales sur deux
points anciens B et C dont il déduit HBC (voir fig. 1.71-a.).

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De plus, l’opérateur effectue les lectures
d’angle zénithal VAC et VAB. Ces lectures
d’angle zénithal permettront, par résolution de
triangles, de déterminer l’angle α. Connaissant
α, on peut calculer les coordonnées du point A
à partir des points B ou C.
La solution est unique, sa précision est correcte
si l’angle HBC est supérieur à 30 gon et si au
moins une des visées d’angle zénithal est
inclinée à plus de 10 gon sur l’horizontale.

Exemple de détermination
Fig. 1.71-a. : Relèvement 3D
Soient deux points anciens (fig. 1.71-a.) :
B (153,541 m ; 335,110 m ; 121,888 m)
C (275,441 m ; 198,992 m ; 120,002 m)
Les lectures faites en A sont :
HzBC = 73,2850 gon ; VAB = 90,0112 gon ; VAC = 87,4661 gon ; ces lectures d’angles
zénithaux sont effectuées sur un miroir réglé à la hauteur des tourillons de la station de
manière à obtenir l’angle V réel de la station A vers les points B ou C.
1 - Calcul de α
On voit sur la figure 1.71-a. que AB = BB′. cosα et AC = CC′ . cos(α – HzBC). On
peut aussi remarquer que : BB′ = CC′ = BC / sinHzBC .
On exprime l’altitude de A de deux manières :
HA = HB – AB . cotanVAB et HA = HC – AC . cotanVAC .

En égalisant les deux dernières équations, on obtient l’équation suivante pour déter-
HB – HC
miner α : -------------------
- ⋅ sin Hz BC = cos α ⋅ cotanV AB – cos ( α – Hz BC ) ⋅ cotan ( V AC ) .
BC
On peut résoudre cette équation par approximations successives, mais il existe une
résolution directe. On développe le second membre comme suit :
cosα . [cotan VAB – cosHzBC . cotan VAC] – sinα . sinHzBC . cotan VAC

HB – HC
- ⋅ sin Hz BC , P = cotanVAB – cosHzBC . cotanVAC
On pose : R = -------------------
BC
et Q = sinHzBC . cotan VAC

Il reste à résoudre une équation du type : R = P . cosα – Q . sinα.


On pose P = k . cosϕ et Q = k . sinϕ ; ainsi, on obtient :

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R Q
--- = cos(α + ϕ) avec tanϕ = ---- et k =
2 2
Q +P
k P

L’application numérique donne les résultats suivants :


R = 0,0094256 ; P = 0,0769357 ; Q = 0,1821596 ; k = 0,1977403 ; ϕ = 74,5590 gon.
Finalement, on obtient α = 22,4053 gon.

2 - Calcul des coordonnées du point A

On calcule le gisement GBC = 153,5045 gon.


Par rayonnement à partir du point B (BA = 187,819 m et GBA = 104,3843 gon), on
calcule le point A : A (340,915 m ; 322,186 m ; 92,174 m).
Par rayonnement à partir du point C (CA = 139,512 m et GCA = 31,0992 gon), on
calcule à nouveau le point A, pour contrôle.

Pour la réduction au point de station des angles zénithaux lus dans l’appareil, on
voit, figure 1.71-b., que si l’on vise le point connu (ici B) directement au sol, l’angle
VAB lu n’est pas celui qui interviendra dans les calculs. Il faudra le réduire en V′AB par :
V′AB = VAB – ε.

Fig. 1.71-b. : Réduction des angles verticaux

Pour calculer l’angle ε, on doit résoudre le triangle tAB. Il faut donc connaître Dp. Or,
le but d’un relèvement est d’éviter cette mesure de distance.

Le calcul complet devra donc être effectué de manière itérative : à partir des valeurs de
départ VAB et VAC , on effectue un premier calcul des coordonnées de A (qui seront
approchées).

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On en déduit une valeur approchée des distances DhAB et DhAC. On calcule alors l’écart
ε puis on reprend le calcul de relèvement en trois dimensions pour obtenir les coordon-
nées définitives du point A.

Application
Les données sont les suivantes :
htA = 1,655 m, VAB = 90,5592 gon, htB = 1,720 m et VAC = 88,2226 gon.
On en déduit les résultats ci-après :
εA = 0,5480 gon, V′AB = 90,0112 gon, εB = 0,7565 gon et V′AC = 87,4661 gon.

 RECOUPEMENT

 Principe
La détermination du point cherché M est effectuée à partir de visées d’intersection et de
relèvement. Pour calculer un point par recoupement, on effectue séparément les calculs
d’intersection et de relèvement ; les lieux droites et les segments capables sont repré-
sentés sur le même graphique.

Deux procédés différents étant utilisés pour déterminer M, il est nécessaire de calculer
les demi-plages avec la même incertitude angulaire pour les visées d’intersection et de
relèvement. Ces demi-plages ont été définies (voir § 4.2.6. et § 5.2.8.) :

● en intersection : tcm = 1,57 . Dkm . εmgon d’une part ;


● en relèvement : tcm = 1,57 . Dfkm . εmgon d’autre part.

On peut rendre homogènes entre elles les valeurs des demi-plages d’intersection et de
relèvement en s’appuyant, par exemple, sur les tolérances réglementaires utilisées au
cadastre. Elles donnent pour une paire de séquences et pour une visée sur une seule
direction les tolérances suivantes :

● tolérance angulaire sur une direction en canevas ordinaire : ε = 1,5 mgon ;


● tolérance angulaire sur une direction en canevas de précision : ε = 1,16 mgon.

En canevas ordinaire, il faut deux paires de séquences donc : εo = 1,5 / 2 ≈ 1,06 mgon.

Il faudra de plus tenir compte du fait qu’une visée de relèvement fait intervenir deux
lectures angulaires alors qu’une visée d’intersection n’en fait intervenir qu’une seule.

L’écart angulaire en relèvement est donc : ε 2 mgon.

Finalement, en canevas ordinaire (la méthode graphique n’étant pas employée en canevas
de précision), on prend comme valeur des demi-plages d’indécision :

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● demi-plage d’intersection pour ε =1 mgon :
tcm = 1,57 . 1,06 Dkm ≈ 1,67 Dkm soit tcm = 1,67 . K . Dkm

● demi-plage de relèvement pour ε =1 mgon :

tcm = 1,57 . 1,06 . 2 Dfkm ≈ 2,36 Dfkm soit tcm = 2,36 . K . Dfkm

Le coefficient K est le même dans les deux calculs.

Remarques
● On peut, pour simplifier les calculs, considérer que le coefficient multiplicateur K
doit être 2 fois plus grand pour les visées de relèvement que pour les visées
d’intersection.
● Bien que ce soit l’idéal, les zones d’indécision d’intersection et de relèvement n’ont
pas forcément de zone commune. Le point définitif M n’est pas obligatoirement
situé dans l’intersection des deux zones d’indécision, si elle existe. Il doit tout de
même se situer dans la zone qui constitue la réunion de ces deux zones.
Dans la pratique, les deux cas de figure suivants peuvent se présenter.

 Recoupement centré


On parle de recoupement centré lorsque le
point d’intersection est identique au point de
relèvement. Sur la figure 1.72., le point
cherché M est stationnable ; il est visé par
intersection depuis C et D, un G0moyen de
station étant calculé en C et en D. Depuis la
station en M, trois visées de relèvement sont
effectuées sur les points A, B et D. La visée
MD est donc réciproque.
Dans le cas de la figure 1.72., la construction
graphique ne fait apparaître que deux points
approchés, à savoir : Fig. 1.72. : Recoupement centré
– Moi pour les deux visées d’intersection.
– Mor pour les trois visées de relèvement.
Il faut utiliser les demi-plages pour construire le point M définitif (voir § 7.1.).

 Recoupement excentré


On parle de recoupement excentré lorsque le point d’intersection est différent du point
de relèvement (voir § 1.3.7.2.).

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 Application

Soit à calculer un point nouveau Station : M X (m) Y (m) L (gon)


M du canevas d’ensemble ordi- 65 980 546,82 1 157 468,79 0,0000
naire à partir des données sui- 67 983 695,71 1 158 247,39 85,5349
vantes :
73 984 729,43 1 155 546,12 156,7302
– relèvement sur 65, 67, 73 et 86. 86 979 465,39 1 153 480,45 304,1589
– intersection à partir de 67, 76 et
86.

X Y L G0 Écarts au G0 Dmoy.
Stations
(m) (m) (gon) (gon) (mgon) visée (km)
67 983 695,71 1 158 247,39 171,6918 64,1521 1,6 - 2,3 - 0,9 2,8
76 984 713,53 1 153 893,58 86,5488 254,8788 1,5 - 2,1 - 2,0 3,1
86 979 465,39 1 153 480,45 326,7314 127,7331 2,2 - 1,8 - 1,9 2,5

‹Calculs

1 - Réalisez un schéma des points à


l’échelle (fig. 1.74.).
2 - Calculez les gisements des seg-
ments capables et dessinez à grande
échelle ces segments et les points
triples ; le point approché Mor est
déterminé à partir des points d’appui
65, 67 et 73. Les coordonnées de Mo
sont alors :
(982 170,27 m ; 1 155 829,92 m)
3 - Calculez les gisements des visées et
dessinez les lieux-droites à grande
échelle : le point approché Moi est cal- Fig. 1.74. : Recoupement
culé à partir des points 67 et 76. Ses
coordonnées sont alors :
(982 170,00 m ; 1 155 830,17 m)
Vous devez obtenir les deux zones limitées par les trois lieux droites pour l’intersection
et les quatre points triples pour le relèvement de la figure 1.75.
4 - La réduction de la zone d’indécision est effectuée avec K = 2,6 (fig. 1.76.).

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Intersection : tcm = 1,67 . K . Dkm Relèvement : tcm = 2,36 . K . Dfkm

Points Dkm tcm Couples Df km tcm


67 2,9 12,4 65-67 2,0 12,5
76 3,2 13,8 65-73 1,3 7,9
86 3,6 15,5 65-86 2,0 12,3
67-73 2,5 15,6
67-86 1,6 9,8
73-86 1,6 10,0

Fig. 1.75. : Différentes zones d’indécision

Fig. 1.76. : Zone d’indécision commune et position du point définitif M

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Sur la figure 1.76., on peut voir la construction de la zone d’intersection commune des
demi-plages et la détermination de M par rapport à Moi ou Mor. Seules les demi-plages
utiles sont dessinées. On mesure par rapport à Moi : ∆x = +0,04 m et ∆y = – 0,13 m.

Les coordonnées du point définitif M sont alors : M (982 170,04 m ; 1 155 830,04 m).

Les calculs suivants sont extraits du tableau TRIANGU.XLS ; ce dernier


regroupe les tableaux de calcul de relèvement et d’intersection qui sont com-
binés en recoupement (ou insertion) dans un troisième tableau.

Le contrôle de la validité des calculs et de la manipulation est donné ci-après.

1 - Intersection

Points Gdéf (gon) ei (mgon) Dmoy Tolérance ricm (Tol. 20cm)


Pi GPiM Gobs – Gdéf km sur ei (mgon) 1,57.Dkm.eimgon
67 235,8416 2,3 2,8 3,8 10,3
76 341,4260 1,6 3,1 3,4 7,9
86 54,4649 — 0,4 2,8 3,8 — 2,1

2 - Relèvement

Points Dh Gdéf. (gon) G0i (gon) ei (mgon) Tolérance ricm (Tol. 20cm)
Pi km GPiM GMPi – Li = G0i – G0 ei (mgon) 1,57.Dkm.|emgon|
65 2,30 150,3031 350,3031 —1,8 4,0 6,7
67 2,86 235,8416 350,3067 1,7 4,0 7,8
73 2,57 307,0335 350,3033 —1,7 4,0 6,9
86 3,58 54,4649 350,3060 1,0 4,0 5,8

Dmoy = 2,83 km G0moyen = 350,3049 gon

3 - Recoupement Emq = 1,8 mgon Tolérance (N=16) : 2,4 mgon


Rmq = 7,7 cm Tolérance : 12 cm

Conclusion : toutes les tolérances sont vérifiées pour un calcul en canevas ordinaire.

La construction graphique des lieux sur Autocad LT est réalisée de la même


manière que pour les méthodes d’intersection et de relèvement prises séparé-
ment. Il faut correctement gérer les calques et les couleurs pour s’y retrouver
(fig. 1.76.)…

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 INSERTION
 Principe
La détermination du point cherché M est effectuée à partir de visées de multilatération
combinées à des visées d’intersection et/ou de relèvement. Cette méthode donne de très
bons résultats mais nécessite beaucoup de mesures et de longs calculs lors d’une résolu-
tion par la méthode graphique du point approché (voir § 1.3.2.3.).
Cette méthode est idéale pour les appareils modernes qui permettent de faire des mesures
de distance très précises et des lectures angulaires sans changer d’appareil : on combine
alors en station sur le point cherché M des mesures de relèvement et de multilatération
sur les points d’appui qui doivent être accessibles. Le nombre de points anciens et le
nombre de stations à effectuer sont ainsi limités.
Par exemple, sur la figure 1.77., le
point cherché M est calculé par inter-
section depuis les points C et D, par
relèvement et par multilatération de-
puis les points A, B et D (ce qui fait
sept lieux du point M). Pour avoir les
quatre lieux nécessaires, il suffisait
par exemple de seulement 2 points
anciens C et D desquels on ferait 2
mesures de distances et 2 visées d’in-
tersection.
Pour calculer un point par insertion,
on effectue séparément les calculs de
multilatération, d’intersection et de Fig. 1.77. : Insertion
relèvement ; on représente sur le
même graphique les lieux-droites
d’intersections, les segments capables et les segments-distances.
Comme pour le recoupement, les demi-plages d’incertitude sont rendues homogènes
avant d’être reportées sur le graphique de recherche du point définitif M. En effet, cette
méthode associe des mesures de distances et des lectures angulaires dont les précisions
sont différentes. Pour le recoupement, on prend les valeurs suivantes (voir § 8.1.) :
● en intersection : tcm = 1,67 . K . Dkm
● en relèvement : tcm = 2,36 . K . Dfkm
En ce qui concerne la multilatération, les demi-plages sont proportionnelles à la quantité
(A + BDikm) si on les calcule à partir des caractéristiques des appareils utilisés (voir
§ 4.2.7.2.). Mais cette valeur n’est pas homogène à celles de l’intersection et du relève-
ment. Pour obtenir cette homogénéité, on part à nouveau des tolérances réglementaires.

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La tolérance sur l’écart entre deux mesurages indépendants de la distance inclinée Di est
de Tcm = 3 + Dikm. Si l’on considère que la mesure de distance est réalisée par quatre
mesurages indépendants (ce qui permet d’approcher la précision donnée par les IMEL
actuels, voir tome 1, chap. 4), on obtient : Tcm = (3 + Dikm) / 2 .
Cela donne une tolérance de 2,8 cm pour 1 km ; un IMEL courant donne un écart type de
1 cm pour 1 km ce qui correspond à une tolérance de 2,7 cm pour 1 km.
La tolérance sur une mesure unilatérale de l’angle zénithal est de 5,6 mgon. Comme
Dh = Di.sinV, on en déduit (voir § 4.2.7.2.) que la tolérance sur la mesure de Dh est de :
–3 2
3 + Di km 2 
 sin V -------------------- π ⋅ 5, 6 ⋅ 10
+ Di km ⋅ 10 ⋅ cos V ---------------------------
5
T Dh ( cm ) =
 2   200 

Si l’on se place dans le cas où les visées sont proches de l’horizontale (Di ≈ Dh, ce qui
est suffisant au regard de la précision de la construction graphique), on obtient :
TDh (cm) ≈ (3 + Dhkm) / 2 .
Les demi-plages de multilatération sont proportionnelles à cette valeur, c’est-à-dire :

( 3 + Dh km )
tcm = K --------------------------
-
2

Les remarques faites au paragraphe 7.1. pour la construction des zones d’indécision de
recoupement s’appliquent également à l’insertion.
Ci-contre est donné un tableau récapitu-
Méthode demi-plage (cm)
latif pour la construction des demi-plages
en insertion (canevas ordinaire). Ce Intersection tcm = 1,67 . K . Dkm
tableau donne les valeurs des demi-plages Relèvement tcm = 2,36 . K . Df km
pouvant être utilisées pour tous les calculs.
( 3 + Dh )
Multilatération tcm = K ------------------km
------
2
Remarque
Dans ce calcul de t on peut considérer que Dh et Dr sont égales.

 Application
Reprenez les données de l’exer- Points X (m) Y (m) Dr (m)
cice précédent de recoupement 64 980 708,43 1 154 887,78 1739,109
et ajoutez-y les lectures ci-
73 984 729,43 1 155 546,12 2575,160
contre :
48 982 102,14 1 154 080,69 1750,690
Dr est la distance réduite à la
projection.

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‹Calculs

1 - Réalisez un schéma des points à


l’échelle (fig. 1.78.) en ajoutant les
points 64 et 48 au schéma du para-
graphe 8.1.1.

2 - Calculez les segments-distances et


dessinez de la zone d’indécision de
multilatération ; le point approché Mom
est déterminé à partir de 48 et 73 :

Mom (982 169,97 m ; 1 155 830,07 m).

Reprenez le graphique de recoupement


précédent et ajoutez-y la multilatéra- Fig. 1.78. : Application
tion.

Vous devez obtenir les zones d’indécision de la figure 1.79.

3 - La réduction des zones d’indécision est effectuée avec K = 2,6.

Reprenez les valeurs de l’exemple précédent pour l’intersection et le relèvement.

Pour les demi-plages de multilatération, on obtient : t cm = K ( 3 + D km ) / 2

On peut constater que, à distance équiva- Points Dkm tcm


lente, les amplitudes des demi-plages sont
64 1,74 8,7
comparables pour les trois méthodes.
73 2,58 10,2
48 1,75 8,7

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Fig. 1.79. : Différents zones d’indécision

On retrouve sur la figure 1.79. :

● les dessin des différentes zones d’indécision ;


● Le repérage des trois points approchés : Mom, Moi et Mor.

Lors d’un calcul manuel, on peut réaliser la construction à partir d’un seul point approché
(le plus simple à calculer).

Sur la figure 1.80. suivante, on effectue la réduction des zones d’indécision en cherchant
l’intersection des demi-plages ; seules les demi-plages utiles sont représentées. On
remarque que :
● les tois types de visées participent à la réduction.
● le point final n’est pas dans la zone commune aux 3 zones considérées séparément.

On mesure ∆x et ∆y par rapport au point approché le plus proche (ici Mom issu des visées
de multilatération) et on lit : ∆x = + 0,08 m et ∆y = – 0,02 m.

Les coordonnées du point définitif sont donc : M ( 982 170,05 m ; 1 155 830,05 m).

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Fig. 1.80. : Choix du point définitif M dans la zone commune d’indécision

Le contrôle de la validité des calculs et de la manipulation est effectué comme suit.

– Multilatération : Points Dist. définitive Écarts ricm


Rmq = 8,4 cm ; Tolérance : 12 cm. Pi Ddéf (m) Dobs– Ddéf
73 2575,08 8,2
48 1750,67 1,7
64 1739,02 8,5

– Intersection :
Emq = 1,9 mgon Points Gdéf (gon) ei (mgon) Tol. sur ei ricm (Tol. 20cm)
Pi GPiM Gobs– Gdéf (mgon) 1,57.Dkm.eimgon
Tolérance : 2,5 mgon
67 235,8415 2,4 3,8 10,6
Rmq = 8,9 cm 76 341,4263 1,3 3,4 6,5
Tolérance : 12 cm 86 54,4649 — 0,4 3,8 —2,0

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– Relèvement : Pts Gdéf. (gon) G0i (gon) ei (mgon) Tolérance ricm
G0moyen : Pi GMPi GMPi – Li = G0i– G0 ei (mgon) Tol. 20cm
350,3049 gon 65 350,3027 350,3027 —2,2 4,0 7,9
67 35,8415 350,3066 1,7 4,0 7,7
Emq = 1,9 mgon 73 107,0337 350,3035 —1,4 4,0 5,6
Tolérance : 2,9 mgon 86 254,4649 350,3060 1,0 4,0 5,9
Rmq = 7,9 cm
Tolérance : 12 cm

– Insertion complète : Emq = 1,7 mgon Tolérance (N =16) : 2,4 mgon


Rmq = 7,3 cm Tolérance : 12 cm

En conclusion, toutes les tolérances étant vérifiées, on considère la manipulation valide


en canevas ordinaire.

Remarque
Cet exercice est purement scolaire ; dans la réalité, on ne calculera pas un point avec 9
lieux géométriques !

 Insertion excentrée


De même que pour le recoupement, on parle d’insertion centrée lorsque le point cherché
fait l’objet de toutes les visées et d’insertion excentrée lorsque l’on est obligé d’excentrer
le point cherché pour effectuer toutes les visées.

 Application au calcul d’une station libre


La station libre est une mise en station qui n’est pas effectué sur un point donné : en
d’autres termes, on stationne « n’importe où » et on calcule a posteriori les coordonnées
de la station en s’appuyant sur des visées faites sur au moins deux points anciens (points
A et B, fig. 1.81.). On connaît ainsi les coordonnées de la station, qui ne sera pas
forcément implantée au sol ; cette méthode peut être très pratique pour des opérations
uniques de lever ou d’implantation en coordonnées Lambert.

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Cette méthode de mise en station est de plus en
plus utilisée puisque, d’une part, le nombre de
points connus est actuellement suffisant pour que
l’on puisse toujours trouver au moins deux points
d’appuis, et d’autre part, grâce aux distancemè-
tres, il est devenu simple et précis de mesurer une
distance à un point connu. Certains appareils
intègrent directement ce calcul sous forme de
programme.
Si on dispose de plus de deux points anciens, en
mesurant les distances et les angles sur ces points, Fig. 1.81. : Station libre
on ramène le problème à un calcul d’insertion
classique (relèvement et multilatération).
Si on ne dispose que de deux points anciens (ou si pour gagner du temps et lorsque la
précision de connaissance de la station autorise seulement deux visées), les deux cas
suivants peuvent se présenter.

 Une mesure de distance et deux lectures angulaires


C’est le cas lorsque l’un des deux points anciens est inaccessible. La solution est unique
et il n’y a pas de contrôle possible.
Le point M est à l’intersection du seg-
ment capable AMB (construit à partir
des deux lectures angulaires donnant
HAB) et du cercle de centre A et de
rayon DAM (fig. 1.82.).
Pour le calcul du point M, deux solu-
tions sont possibles :
1 - Résoudre le triangle AMB : on con-
naît deux côtés et un angle. À partir de
l’angle BAM, on calcule GAM et on en
déduit M.
2 - Déterminer les caractéristiques du
Fig. 1.82. : Une distance et un angle sont mesurés
cercle contenant l’arc capable : centre
O et rayon R. Cela revient à déterminer
un cercle donné par deux points (A et B) et la tangente en un de ces points (voir chapitre
4, § 5.2.), le gisement de la tangente est :
– au point B : GT = GBA + HAB ;
– au point A : G T = GAB – HAB .

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On calcule ensuite l’intersection avec le cercle de centre A et de rayon DAM (voir chapitre
4, § 4.). Cette intersection fournit deux solutions M et M′ : seul M est correct car M′
correspond à un angle AM′B = 200 – HAB. Il y n’a ambiguïté (deux solutions correctes)
que lorsque HAB = 100 gon, ce qui est peu probable dans la réalité.

Exemple
Calculez les coordonnées de la station M (éventuellement M′) pour A (983 530,174 ;
155 393,148), B (983 824,771 ; 155 345,037), HAB = 91,8472 gon, DAM = 225,084 m.

Résultats
GT = 2,1528 gon ; O (983 674,375 ; 155 350,125) ; R = 150,482 m.
D’ou les points M (983 648,763 ; 155 201,838) et M′ (983 734,201 ; 155 488,204).

 Deux mesures de distances et deux lectures angulaires


On se trouve dans le cas d’une insertion avec un nombre de visées minimal pour per-
mettre un contrôle des calculs et de la précision de connaissance des coordonnées de la
station.
Deux mesures de distances donnent deux points approchés M et M′, les calculs sont
détaillés au paragraphe 4.1. ; il faut choisir l’un des deux, par exemple à partir d’un
schéma à l’échelle ou de la carte d’étude.
On calcule les paramètres du segment capable provenant de la visée de relèvement à
partir de ce point Mo. On obtient autour du point Mo deux segments-distances provenant
des mesures de distances sur A et B. On obtient donc trois lieux possibles (un arc capable
et deux cercles) pour le point définitif M. Pour placer M, il reste à construire les demi-
plages comme pour une insertion classique.

Remarque
Le but de la station libre étant d’obtenir rapidement les coordonnées planimétriques du
point de station du théodolite, la méthode employée dans la réalité est un calcul aux
moindres carrés (programme utilisé sur le terrain).

Application
Si vous reprenez les données de l’exemple précédent avec une mesure de distance
supplémentaire (DBM = 226,875 m), vous obtenez par résolution informatique
M (983 648,794 ; 155 201,844) avec Emq = 1,1 mgon (tolérance 1,3 mgon en canevas
de précision) et Rmq = 0,7 cm.

 Résolution informatique


Le calcul aux moindres carrés se prêtant à une informatisation, le fichier
TRIANGU.XLS (fourni sur le cédérom du livre) vous propose cinq tableaux

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pour toutes les résolutions d’intersection, de relèvement, de multilatération, de
recoupement ou d’insertion. Ce tableau traite toutes les combinaisons possibles
de visées de relèvement, d’intersection ou de multilatération (y compris le cas
de la station libre). Ci-après est donné un exemple de calcul extrait du dernier
exemple traité (§ 9.2.).
On peut aussi programmer cette résolution aux moindres carrés en BASIC : le
listing en basic standard est donné sur le cédérom (fichiers TRIANGU.TXT et
STATLIB.TXT). Le programme TRIANGU.BAS est aussi fourni sur le
cédérom ainsi qu’un programme plus court STATLIB.BAS adapté à la station
libre.

‹Détermination d'un point par Recoupement ou Insertion

1 - Point cherché : M Canevas Ordinaire


Intersection : I = 3 visées Relèvement : R = 4 visées Multilatération M = 3 visées
Point approché No : Xo = 982 170,27 m
Yo = 1 155 829,92 m
G0moyen approché de relèvement : G0o = 350,3009 gon
Point définitif
dx = –Dtx / Dt = – 0,22 m X = Xo + dx = 982 170,05 m
dy = –Dty / Dt = 0,17 m Y = Yo + dy = 1 155 830,09 m
dG0 = –DtG0 / Dt = 38 dmgon G0 = G0o + dG0 = 350,3047 gon
2 - Résolution matricielle Matrice globale Dt = 8,3323
a dx + b dy + c dG0 + d = 0 88,5441 16,5669 0,0594
b dx + e dy + f dG0 + g = 0 16,5669 102,8788 – 0,0089
c dx + f dy + h dG0 + i = 0 0,0594 – 0,0089 0,0010
a = 108 Σ(Pj . (cosGj /Dj)²) Matrice dx Dtx = 1,8463
b = –108 ΣPj . (sinGj . cosGj / Dj²) 14,6062 16,5669 0,0594
c = –50 π Σ(cosGj / Dj) –13,0459 102,8788 – 0,0089
d = –50 π ΣPj . (cosGj / Dj . ∆j) – 0,0230 – 0,0089 0,0010
e = 108 Σ(Pj . (sinGj /Dj)²) Matrice dy Dty = –1,3816
f = 50 π Σ(sinGj / Dj) 88,5441 14,6062 0,0594
g = 50 π Σ Pj . (sinGj / Dj . ∆j) 16,5669 –13,0459 – 0,0089
h = R (π / 200)² 0,0594 – 0,0230 0,0010
i = (π / 200)² . Σ( ∆j ) Matrice dG0 DtG0 = –318,0824
88,5441 16,5669 14,6062
16,5669 102,8788 –13,0459
0,0594 – 0,0089 – 0,0230

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3 - Intersection
Pts Xi Yi Gobs Gapp Delta Distance Poids Pi
Pi Pi - M G(Pi - Mo) Gobs – Gapp Dri nj / (R – 1)
m m gon gon dmgon m ou nj
67 983 695,71 1 158 247,39 235,8439 235,8358 81 2858,52 1,00
76 984 713,53 1 153 893,58 341,4276 341,4269 7 3196,50 1,00
86 979 465,39 1 153 480,45 54,4645 54,4692 —47 3582,79 1,00

4 - Relèvement
Pts Xi Yi Gobs Gapp Delta Distance Poids Pi
Pi M - Pi G(Pi - Mo) Gobs – Gapp Dri 1
m m gon gon dmgon m
65 980 546,82 1 157 468,79 350,3009 350,3009 0 2306,83 1,00
67 983 695,71 1 158 247,39 35,8358 35,8358 0 2858,52 1,00
73 984 729,43 1 155 546,12 107,0311 107,0311 0 2574,85 1,00
86 979 465,39 1 153 480,45 254,4598 254,4692 —93 3582,79 1,00

5 - Multilatération
Pts Xi Yi Dobs Dapp Delta Gapp Poids Pi
Pi Dr Dobs – Dapp Pi - Mo O : 4/(R – 1)
m m m m mm gon P : 1/(R – 1)
64 980708,43 1 154887,78 1739,109 1739,138 —29 63,5540 1,33
73 984729,43 1 155546,12 2575,160 2574,850 310 307,0311 1,33
48 982102,14 1 154080,69 1750,690 1750,557 133 2,4782 1,33

6 - Vérification des tolérances G0moyen de station : 350,3047 gon


Pt Gdéf G0i Ecarts ei Tolérances sur ei Écarts ri
M - Pi Gdéf – Hi G0i – G0 Précision Ordinaire 1.57 Dkm.eimgon
gon gon mgon mgon mgon cm
65 350,3019 350,3019 —2,8 0,9 4,0 —10,1
67 35,8419 350,3070 2,3 0,9 4,0 10,5
73 107,0347 350,3045 —0,2 0,9 4,0 — 0,8
86 254,4644 350,3055 0,8 0,9 4,0 4,3

Tolérances sur ri : 4 cm (précision) et 20 cm (ordinaire)

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Écarts d'orientation en intersection
Point Gdéf Écarts ei Tolérances sur ei Écarts ri
Pi Pi - M Gobs – Gdéf Précision Ordinaire 1,57.Dkm.eimgon
gon mgon mgon mgon cm
67 235,8419 2,0 0,9 4,0 8,8
76 341,4270 0,6 0,9 3,6 3,1
86 54,4644 0,1 0,9 4,1 0,8

Écarts moyens quadratiques :


Emq = 1,9 mgon (N = 16) Tolérances : 1,0 mgon en canevas de précision
2,4 mgon en canevas ordinaire
Rmq = 6,9 cm (N = 10) Tolérances : 2,5 cm en canevas de précision
(valeur usuelle)
12 cm en canevas ordinaire
Écarts linéaires en multilatération
Point Ddéf Écarts ri
Pi-M Dobs – Ddéf
m cm
64 1739,046 6,3
73 2575,085 7,5
48 1750,718 —2,8

Remarque
Les tolérances en intersection sont différentes d’un point à l’autre car à chaque station
on ajoute la visée sur le point définitif M. Le nombre et la distance moyenne des visées
changent.
‹résolution au moyen du solveur d’Excel
Nous proposons une résolution faisant appel au solveur d’Excel et dont la mise
en place est très simple et accessible à tous.

Le principe du calcul est le suivant.


Dans le tableau donné en fin de paragraphe, on entre les données suivantes :
● les coordonnées des points d’appui (cases B7 à C9, B12 à C15 et B18 à C20) ;
● les lectures terrain (cases D7 à D9, D12 à D15 et D18 à D20).
On calcule ensuite :
● les gisements observés de relèvement (cases E12 à E15) ;
● les gisements et distances approchés (cases E7 à E9, F12 à F15 et E18 à E20) ;
● les écarts entre valeurs observées et valeurs approchées (cases F7 à F9, G12 à G15 et
F18 à F20).

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On effectue la somme des carrés des écarts (G4) et on fait tendre cette valeur vers 0 en
jouant sur les données du point approché (B2 à B4) ; le solveur effectue ce calcul par
itérations. Lorsque la somme des carrés est minimale, le point approché de départ est
devenu le point définitif. Le principe de cette méthode est donc proche des moindres
carrés (leurs résultats sont très proches).

‹Écriture du tableau

Entrez les textes de mise en page générale. Entrez ensuite les données (B7 à D9, B12 à
D15 et B18 à D20), point approché et G0 approché en B2 à B4.

1- Calcul des gisements approchés d’intersection :

● Si le tableau MENUTOPO.XLS est chargé, entrez la formule suivante en case E7


= Gisement(B7,C7,$B$2,$B$3)↵
● Sinon utilisez la fonction ATAN2 d’Excel (voir tome 1, chap. 3, § 5.2.4.).

Recopiez ensuite la case E7 vers E8 et E9

2- Calcul des gisements observés de relèvement :


En case E12, entrez la formule : = $B$4 + D12↵ puis recopiez cette case vers D13 à D15.

3- Calcul des gisements approchés de relèvement :


En case F12, entrez la formule : = GISEMENT(B12,C12,$B$2,$B$3) puis recopiez vers
F13 à F15.

4- Calcul des écarts en dmgon (intersection et relèvement) :


En case F7, entrez : = (D7 - E7)*10000↵ puis recopiez en F8, F9 et G12 à G15.

5- Calcul des distances approchées de multilatération :


En case E18, entrez la formule ; = RACINE((B18-$B$2)^2+(C18-$B$3)^2) ↵ puis reco-
piez en E19 et E20

6- Calcul des écarts de multilatération (en mm puis en dmgon de manière à les rendre
homogènes aux autres écarts) :
En case F18, entrez : = (D18-E18)*1000↵ puis recopiez en F19 et F20.
En case G18, entrez : = F18 / E18 / PI() * 200 * 10↵ puis recopiez en G19 et G20.

7- Calcul de la somme des carrés des écarts, en case G4, entrez :


= SOMMEPROD( F18 :F20 , F18 :F20 ) + SOMMEPROD( G12 :G15 , G12 :G15 ) +
SOMMEPROD( G7 :G9 , G7 :G9) ↵

‹Utilisation du solveur

Dans le menu OUTILS, cliquez sur la rubrique Solveur pour provoquer le chargement de
la macro-fonction SOLVEUR.XLA. Si le solveur n’est pas présent, provoquez son

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chargement à partir de la rubrique MACROS COMPLÉMENTAIRES du même menu
OUTILS.
Définissez la case G4 comme cellule à rendre minimale (cocher l’option Min).
Définissez les cases B2 à B4 comme cellules variables.
Adoptez les paramètres suivants de réglages (bouton OPTIONS) : précision 10–10, pour-
centage d’erreur 0%, estimation quadratique, dérivée centrée et recherche par Newton.
Lancez le solveur et, après quelques itérations, vous obtenez les résultats suivants com-
parables à la solution donnée par la méthode des moindres carrés ; le solveur donne
directement le point définitif M à la place du point approché de départ en cases B2 à B4.

A B C D E F G
1 Point approché
2 X= 982 170,04 m
3 Y= 1 155 830,09 m
4 G0 = 350,3048 gon Somme des carrés des écarts : 2753
5 Données d'intersection
X Y Gobs Gapp
6 Points Écarts (dmgon)
(m) (m) (gon) (gon)
7 67 983 695,71 1 158 247,39 235,8439 235,8420 19
8 76 984 713,53 1 153 893,58 341,4276 341,4268 8
9 86 979 465,39 1 153 480,45 54,4645 54,4643 2
10 Données de relèvement
X Y Gobs Gapp
11 Points Li Écarts (dmgon)
(m) (m) (gon) (gon)
12 65 980 546,82 1 157 468,79 0,0000 350,3048 350,3022 26
13 67 983 695,71 1 158 247,39 85,5349 35,8397 35,8420 24
14 73 984 729,43 1 155 546,12 156,7302 107,0350 107,0346 4
15 86 979 465,39 1 153 480,45 304,1589 254,4637 254,4643 7
16 Données de multilatération
X Y Dobs Dapp Écarts
17 Points Écarts (dmgon)
(m) (m) (m) (m) (mm)
18 64 980 708,43 1 154 887,78 1739,109 1739,038 71 26
19 73 984 729,43 1 155 546,12 2575,160 2575,092 68 17
20 48 982 102,14 1 154 080,69 1750,690 1750,712 22 8

Remarque
Les cases G18 à G20 servent à rendre homogènes à des angles les écarts dont on
effectue la somme en case G4.

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 OPÉRATIONS ANNEXES
DU CANEVAS D’ENSEMBLE
 Station excentrée

 Principe
La définition et le principe sont donnés au paragraphe 1.3.2.2.

 Calcul des lectures corrigées


Soit le point R depuis lequel on ne peut viser le point J (fig. 1.83.). On utilise la station
excentrée S pour obtenir la lecture LSJ. On veut obtenir la lecture L′RJ qui est la lecture
que l’on aurait faite depuis R sur J (avec la même direction du zéro du limbe qu’en S).
On note L′RJ cette lecture pour la différencier de LRJ , la lecture réduite à la référence
utilisée en station en R généralement différente de celle utilisée en S.

 Corrections angulaires

Si l’on mène depuis le point R une


parallèle à la direction du zéro du limbe
de la station excentrée S (fig. 1.83.), la
lecture que l'on aurait dû faire depuis R
sur le point J, notée L′RJ , est obtenue en
corrigeant de l'angle α la lecture de S
sur J (LSJ).
La distance d'excentrement r doit être
connue au centimètre près (voir §
10.1.3.). On calcule α par :
r
sin α = --------- ⋅ sin ( L SJ – L SR )
D RJ
Fig. 1.83. : Réduction des lectures de S vers R
On en déduit la lecture corrigée :

L′RJ = LSJ + α

α est donné avec son signe.


Ces calculs sont à effectuer pour chaque point J visé depuis S.
Cette formule est vraie quel que soit le cas de figure ; en effet, dans un autre cas de figure,
r
on aurait eu sin α = --------- ⋅ sin ( L SJ – L SR ) avec L′RJ = LSJ – α, formules identiques aux
précédentes. D RJ

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Deux cas peuvent se présenter :
1 - Le repère R est connu, la distance DRJ est alors calculée à partir des coordonnées :

( XR – XJ ) + ( YR – YJ )
2 2
D RJ =

2 - Le repère R est inconnu (cas du recoupement excentré) ; on détermine les coordon-


nées approchées de R ou de S suivant le nombre de visées (ici celles de S) et on en déduit
les distances DSJ. On en déduit :

r + D SJ – 2r ⋅ D SJ ⋅ cos ( L SJ – L SR )
2 2
D RJ =

On démontre au paragraphe 10.1.3. que connaître DRJ au mètre près est suffisant ; donc
déduire DRJ des coordonnées approchées de R ou de S est correct.

 Réduction des lectures à la référence R

Deux cas doivent être envisagés :


1 - La référence au point R est choisie identique à celle en S (c’est en général le cas si on
ne peut pas stationner R) ; les lectures corrigées sont alors déjà réduites à la référence en
R.
2 - La référence choisie en R est différente de celle en S : il faut alors réduire les lectures
corrigées à la même référence en utilisant les visées réciproques de R sur S et de S sur R,
ou bien en utilisant une visée commune aux stations R et S. Par exemple, sur les figures
1.84-a. et 1.84-b., la référence en R est le point O, différente de la référence en S.
2.a) Si l’on dispose de visées réciproques
du signal S sur R (fig. 1.84-a.) :
Pour obtenir la lecture LRP (lecture sur P
depuis R réduite à la référence en R qui est
ici le point O), il faut retirer à la lecture
corrigée L’RP l’angle β qui a pour valeur :

β = LSR – (LRS ± 200)


Finalement : LRP = L′RP – β

Fig. 1.84-a. : Visées réciproques de S sur R

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2.b) Si l’on ne dispose pas de visées réci-
proques (fig. 1.84-b.) :
Il faut au moins un point commun visé
depuis S et depuis R (ou bien un point
connu en coordonnées visé depuis S, par
exemple le point M de la figure 1.84-b.).
Pour obtenir la lecture LRP , il faut retran-
cher à la lecture L′RP l’angle β qui prend la
valeur :

β = L′RM – LRM
Fig. 1.84-b. : Pas de visées réciproques
donc : LRP = L′RP – β

 Précision requise sur les mesures de distance


Le cas le plus défavorable se produit lorsque LSJ – LSR = 100 gon, ce qui implique que
r
sin α = --------- .
D RJ

r-
α étant faible, on peut le confondre avec son sinus : α rad ≈ -------- .
D RJ

dr r ⋅ dD
Donc, en dérivant α par rapport à r et DRJ notée D, on obtient : d α = ----- – ------------
2
.
D D

1 - Si l’on considère D exact (dD = 0), alors l’écart type sur r est σ ( r ) = σ ( α rad ) ⋅ D .
Fixons la précision angulaire à 6 dmgon (valeur usuelle pour le T2 au dmgon). Pour une
distance D d’environ 3 000 m (canevas ordinaire), on calcule que r doit être connu à 2,8
cm près. Pour une distance D d’environ 1 500 m (canevas de précision), on calcule que r
doit être connu à 1,4 cm près.

σ ( α rad ) ⋅ D
2
2 - Si l’on considère r exact (dr = 0), alors l’écart type sur D est σ ( D ) = --------------------------
-.
r

La précision angulaire reste égale à 6 dmgon. La distance d’excentrement est fixée à une
valeur faible r = 5 m. Pour une distance D de 3 000 m en canevas ordinaire, on calcule
que la distance D doit être connue à 8,5 m près. Pour une distance D de 1 500 m en
canevas de précision, on calcule que la distance D doit être connue à 2,1 m près.
En conclusion : la précision du centimètre est nécessaire sur la mesure de la distance
d’excentrement r, les distances de visée DRP devant être connues au mètre près.

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 Premier exemple
On désire calculer les coordonnées d’une station excentrée 51 (S)
qui servira de départ à une polygonale par un calcul de G0moyen
de station s’appuyant sur les points 82 et 83 (fig. 1.85.).
Les coordonnées de 51 seront déduites du point connu 50 (R), non
stationnable mais sur lequel on peut poser un miroir pour mesurer
la distance d’excentrement SR, à savoir DSR = 49,25 m.
Les lectures effectuées en station au point 51 sont données ci-
après.

Points X (m) Y (m) L (gon)


83 462 780,07 3 181 355,89 0,0000 Fig. 1.85.
82 463 227,77 3 176 574,11 151,8280
50 462 003,65 3 178 885,95 267,3791

Les distances DRJ sont déduites des coordonnées. Les lectures fictives LRJ ne sont pas
réduites à la référence 83 afin de conserver au point S et au point R le même G0moyen
de station. Le tableau suivant détaille le calcul des lectures réduites LRP.

Points LSJ DRJ LSJ – LSR Alpha LRP


J (gon) (m) (gon) (gon) (gon)
83 0,0000 2589,10 -267,3791 1,0555 1,0555
82 151,8280 2615,93 -115,5511 -1,1630 150,6650
50 (R) 267,3791 49,25

Le calcul du G0moyen de station en R à partir des visées sur 82 et 83 est détaillé ci-après :

Points DRJ GRJ LRJ G0j Écarts Tolérance (mgon)


J (km) (gon) (gon) (gon) ej (mgon) ordinaire précision
83 2,60 19,3894 1,0555 18,3339 0,1 3,5 0,4
82 2,60 168,9986 150,6650 18,3337 — 0,1 3,5 0,4
G0moyen : 18,3338 gon

Le calcul des coordonnées de S par rayonnement depuis R est :


GRS = 18,3338 + 67,3791 = 85,7129 gon
DRS = 49,25 m
Les coordonnées du signal S sont donc : S (462 051,67 m ; 3 178 896,91 m).

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Pour vérifier, on calcule le G0moyen de station en S :

DSJ GSJ LSJ Tolérance (mgon)


Points G0j Écarts
J km gon gon gon ej (mgon) ordinaire précision
83 2,60 18,3337 0,0000 18,3337 0,0 3,5 0,4
82 2,60 170,1618 151,8280 18,3338 0,0 3,5 0,4
G0moyen : 18,3338 gon

 Deuxième exemple


Les points 312 et 310 n’étant Lectures Distances
pas visibles depuis R, on les vise Station Point visé (gon) (m)
depuis une station excentrée S 500 (R) 315 (P) 112,0239 ---
(fig. 1.86-a.). 318 357,1148 3617
316 (réf.) 0,2336 2997
Calculer le tour d ’horizon que
501 (S) 310 (réf.) 0,1871 2986
l’on aurait fait en R.
312 138,2196 1012
Remarquez que l’on est dans le 315 (P) 214,3871 2797
cas où la visée SR n’est pas réci- 500 (R) 278,1719 24,35
proque.

‹création d’un tableau sur EXCEL

Programmons la résolution précédente sur EXCEL : menu FICHIER / NOU-


VEAU. Entrer les textes de présentation et les données (A1-I10).

Entrer en case I4 la formule : = D4 – D$6


Recopier la case I4 en I5 et I6 (EDITION / RECOPIER VERS LE BAS).
Entrer en E7 la formule suivante : = D7 – D$10
Entrer en F7 : = RACINE(C7^2 + C$10^2 – 2 * C7 * C$10 * COS(E7 * PI( ) / 200))
Entrer en G7 la formule : = ASIN(C$10 / F7 * SIN(E7 * PI( ) / 200)) * 200 / PI( )
Entrer en H7 la formule : = D7 + G7
Entrer en I7 : = SI (H7 – H$9 + I$4 < 0 , H7 - H$9 + I$4 + 400 , H7 - H$9 + I$4 )
Sélectionner la zone E7 à I10 puis menu EDITION / RECOPIER VERS LE BAS.
Vous devez obtenir le tableau suivant dans lequel la colonne I donne le tour d’horizon
fictif en 500 réduit à zéro sur le point de référence 316 ; l’angle β vaut ici : 213,9180
– 111,7903 = 102,1277gon.

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Le tableau EXCENT.XLS fourni sur le cédérom permet de réaliser ces calculs.

A B C D E F G H I
1 Station excentrée 501
2 Station Points P Distance Lectures LSJ – LSR DRJ Alpha L’RJ corr. HRJ réduites
3 visés DJ (m) L J (gon) (gon) (m) (gon) LRJ (gon) HJ (gon)
4 500 (R) (P) 315 112,0239 111,7903
5 318 3617,00 357,1148 356,8812
6 (réf) 316 2997,00 0,2336 0,0000
7 501 (S) (réf) 310 2986,00 0,1871 —277,9848 2994,34 0,4871 0,6742 298,5465
8 312 1012,00 138,2196 —139,9523 1026,49 —1,2225 136,9971 34,8694
9 (P) 315 2797,00 214,3871 —63,7848 2783,96 — 0,4691 213,9180 111,7903
10 500 24,35 278,1719

‹résolution graphique

L’environnement de travail est réglé dans le menu FORMAT / CONTROLE


DES UNITES : angles en grades, quatre chiffres significatifs, longueurs en
unités décimales et avec une précision de deux chiffres, zéro au nord, sens de
rotation horaire.
1 - Report des lectures effectuées en 501 (S).
Ce sont les points 310, 312, 315 et 500 (fig. 1.86-b.).
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point @2986<0.1871↵↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point @1012<138.2196↵↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point @2797<214.3871↵↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point @24.35<278.1719↵
Zoom↵ Etendu↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point EXTrémité de... (point 315)
2 - Report des lectures effectuées en 500 (R).
Ce sont les points 316 et 318 (voir fig. 1.86-b.) Fig. 1.86-a.
Changement de repère : SCU↵ 3points↵ origine au point 500
(EXTrémité de... en Zoom transparent obtenu par ‘Z↵ ou bien
menu VUE / ZOOM / FENETRE), axe des X sur le point 315 (EXTrémité de... après
retour au zoom précédent par ‘Z↵P↵ ou bien menu VUE / ZOOM / PRECEDENT), axe
des Y vers le point 312. SCU↵ Z↵ angle de rotation autour de Z : – 312.0239↵ (cela
positionne l’angle 112.0239 sur le point 315).
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point @3617<357.1148↵↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point @2997<0.2336↵↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point EXT de... (point 310)↵
LIGNE↵ du point 0,0↵ au point EXT de... (point 312)↵

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3 - Ramenez le zéro des angles sur le point 316.
SCU↵ Z↵ angle de rotation 100.2336↵.
Lecture des angles réduits du tour d’horizon : en Zoom
près du point 500 (fig. 1.86-b.), commande LISTE puis
cliquez sur toutes les lignes partant de 500 vers les
points et validez. Notez dans les renseignements fournis
la valeur « angle dans le plan XY » qui correspond au
gisement de la droite dans le repère local que l’on s’est
Fig. 1.86-b. : Zoom autour fixé.
des points R et S

 Cas particulier d’une distance


d'excentrement non mesurable
C'est la cas le plus défavorable : par
exemple, R est un clocher sur lequel il est
impossible de poser un miroir.
On utilise des points intermédiaires (A, B
et C, fig. 1.87.) répartis de manière homo-
gène autour des points R et S et depuis
lesquels on voit R et S ; puis on résoud
tous les triangles.
Le déroulement de la manipulation et des
calculs est le suivant :
Fig. 1.87. : Distance RS non mesurable
1 - effectuez les lectures en S en y incluant
les points A,B et C ;
2 - stationnez A, B et C en y relevant les angles sur S, R, A, B et C ;
3 - calculez les longueurs SA, SB et SC (résolution des triangles, avec vérification sur
SB) ;
4 - calculez en repère local fictif le cheminement fermé S-A-B-C-S, la fermeture ne
devant pas excéder 2 cm (la compensation s'effectue uniquement sur SA et SC). On en
déduit la distance d'excentrement r et le gisement fictif des côtés SA, SB, SC ;
5 - calculez le gisement fictif du côté SR (avec vérification) puis calcul des angles CSR,
BSR, ASR et déduction (avec vérification) de la lecture que l'on aurait dû faire de S
sur R ;
6 - enfin, réduisez les observations en R comme étudié précédemment.

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Remarque
Cette méthode est très proche de celle du rabattement (§ 10.2.) mais s’en différencie
par son objectif. Le rabattement vise à donner les coordonnées d’un point, alors que
l’excentrement ne vise que la réduction des lectures angulaires de S vers R.

 Rabattement au sol d’un point connu


Cette opération consiste à matérialiser au sol un (ou plusieurs) points nouveaux cons-
truits à partir d'un point connu. Ce point nouveau est accessible ou plus durable que le
point connu (le cas de figure classique du rabattement est un point non stationnable
comme un clocher, un château d'eau, un pylône, etc.) et permet par exemple le départ
d’un cheminement. Le but de la manipulation est donc le calcul des coordonnées du point
rabattu.

 Le point connu est stationnable


On revient à une opération de rattachement (voir § 1.3.2.).

 Le point connu est inaccessible


C’est le cas typique d’un clocher (point M, fig. 1.88-a.). Les deux méthodes suivantes
sont généralement utilisées.

 Méthode du cadastre

La méthode est la suivante :


1 - Construire deux bases AB et BC homo-
gènes et formant avec le point M connu
deux triangles sensiblement équilatéraux.
2 - Viser un point connu éloigné P depuis
l'un des trois points au sol (ici depuis A). De
ce même point A ou depuis un autre point (B
ou C), viser un autre point connu éloigné Q.
3 - Résoudre les triangles BCM et ABM
(vérification sur la distance BM calculée Fig. 1.88-a. : Rabattement
deux fois).
4 - Résolution des triangles APM et BQM.
5 - Calcul du gisement GMA (vérification par double calcul : à partir de GMP puis de GMQ).
6 - Vérification par calcul du cheminement fermé M-A-B-C-M dont la fermeture plani-
métrique ne doit pas excéder 2 cm. La compensation se fait uniquement sur les côtés MA
et MC (pour ne pas modifier les longueurs mesurées AB et BC supposées exactes).

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On obtient finalement trois points rabattus : A, B et C. A et B sont ici les plus précisément
connus.
Si le point Q est visé depuis A, la démarche reste la même. Le point rabattu est plutôt le
point A sur lequel on peut ajouter un contrôle final en calculant un G0moyen de station.

 Méthode de l'Institut Géographique National

Cette méthode est une variante de la pré-


cédente. Elle est intéressante en cas de
manque de place pour la construction des
bases AB et BC.
Les bases AB et AC sont construites du
même côté ; les triangles ne sont pas acco-
lées comme précédemment. Les points P
et Q sont visés depuis le même point A qui
sera le point rabattu de M.
Fig. 1.88-b. : Rabbattement (IGN) La vérification finale est un calcul de
G0moyen de station au point A qui est
obtenu par rayonnement depuis M.

 Exemple
Le point 800 est inaccessible. Il faut le rabattre au sol
pour obtenir le départ d’un cheminement qui sera le
point 801 depuis lequel deux autres points connus sont
visibles (25 et 27). Deux bases sont construites pour
cette manipulation : 801-802 et 801-803 (fig. 1.88-c.).
Les données sont :

Points X (m) Y( m)
25 793 403,28 3 314 851,82
27 794 591,35 3 311 524,47
800 793 061,66 3 312 886,49

Fig. 1.88-c. : Exemple

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Les observations ci-contre sont déjà Station Point visé Hz (gon) Dh (m)
réduites à la projection :
801 25 8,4500
803 17,3286 98,30
802 28,7574 78,02
800 86,5591
27 138,0674
802 800 0,1232
801 92,1532 78,03
803 800 0,0987
801 70,9983 98,30

‹La résolution numérique est détaillée dans les tableaux suivants.

1 - Résolution des triangles 800-801-802 et 800-801-803 :

Longueur Angle opposé Longueur Angle opposé


Côté (m) (gon) Côté (m) (gon)
801-802 78,025 50,1683 801-803 98,30 59,8699
800-801 109,19 92,0300 800-801 109,19 70,8996
800-802 86,75 57,8017 800-803 107,75 69,2305

2 - Résolution des triangles 800-801-27 et 800-801-25 :

Angle opposé Angle opposé


Côté Longueur (m) Côté Longueur (m)
(gon) (gon)
800-27 2048,18 51,5083 800-25 1994,80 78,1091
800-801 109,19 2,4566 800-801 109,19 3,2821
801-27 2122,02 146,0350 801-25 2028,96 118,6088

3 - Calcul du gisement 800-801 :


G800-25 = 10,9565 gon G800-801 = 10,9565 – 118,6088 (+ 400) = 292,3477 gon.
G800-27 = 146,3128 gon G800-801 = 146,3128 + 146,0350 = 292,3478 gon.
Les calculs précédents sont donnés avec vérification par double calcul la distance 800-
801 (109,19 m) et le gisement 800-801 (292,3477 gon).
4 - Résolution du triangle 801-802-803 : Angle opposé
Coté Longueur (m) (gon)
La somme des angles est correcte à 27 801-803 98,30 151,9976
dmgon près.
801-802 78,025 36,5709
802-803 25,64 11,4288
Contrôle : 199,9973

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5 - Le tableau suivant détaille le calcul du cheminement fermé 800-801-802-803-800

Point Dh (m) Angle Hg (gon) G (gon) ∆X (m) ∆Y(m) X (m) Y(m)


800 793 061,66 3 312 886,49
109,19 292,3478 —108,40 —13,09
801 792 953,25 3 312 873,40
98,30 400 — 69,2305 23,1173 34,92 91,89
803 792 988,17 3 312 965,29
25,64 400 — 36,5709 186,5464 5,38 —25,07
802 792 993,55 3 312 940,22
86,75 400 — 151,9976-92,0300 142,5188 68,11 —53,73
800 793 061,66 3 312 886,49
400 — 50,1683 292,3505
802
Fermetures 0,0027 0,01 0,00

La fermeture planimétrique est inférieure à 1 cm donc la manipulation semble correcte.


On a choisi de compenser ce centimètre (en abscisse) sur le côté calculé le plus long,
c’est-à-dire le côté 800-801.
6 - Calcul du G0moyen de station en 801 de coordonnées (792 953,25 m ; 3 312 873,40
m)

Distances Gisement G0i Écarts ei Tolérance en mgon Écarts


Pts
m gon gon mgon ordinaire précision ri cm
25 2028,96 14,2389 5,7889 0,0 7,4 1,5 0,0
800 109,20 92,3501 5,7910 2,1 7,4 1,5 0,4
27 2122,02 143,8561 5,7887 — 0,2 7,4 1,5 0,7
Dm = 1420,06 G0moyen = 5,7889 Emq = 1,5 3,0 1,2 Rmq = 0,6

Le résultat final place la manipulation « à la limite »


des tolérances du canevas de précision.

‹vérification graphique

La vérification graphique qui suit montre que le point


801 peut être calculé seul comme point relevé à partir
des seules visées sur 800, 25 et 27. Comme il n’y a
dans ce cas aucun contrôle des mesures, ce n’est pas
une résolution graphique mais une vérification
graphique.
L’environnement de travail est identique à celui du
Fig. 1.89. : Vérification paragraphe 10.1.4.

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Placez les points d’appui comme suit : LIGNE↵ du point 793403.28,314851.82↵ au
point 793061.66,312886.49↵ au point 794591.35,311524.47↵
Pour la construction des arcs capables, consultez le chapitre 4, paragraphe 6.4. la cons-
truction graphique d’un point relevé. Deux arcs suffisent pour obtenir le point 801 (par
exemple sur la figure 1.89., l’arc A1 issu de 25 et 27 et l’arc A2 issu de 27 et 800) car le
troisième, issu de 25 et 800, passe aussi exactement par 801.
La commande ID↵ INTersection des deux arcs donne les coordonnées du point 801.
Le résultat est : 801 (792 953.254 , 312 873.396).

 Adaptation d’un canevas local à un canevas existant


Pour un chantier donné, on peut travailler dans un repère local. Tous les points calculés
dans le repère local peuvent ensuite être recalculés dans le repère général (en système de
coordonnées Lambert) à condition de connaître au moins deux points dans les deux
systèmes (local et général). Le système général est conservé : c’est le système local qui
est déformé.
Plus généralement, on peut ainsi adapter un canevas existant à un autre canevas existant
par exemple lorsque l’on se situe en zone frontalière ou encore lorsque l’on est confronté
à un système de coordonnées ancien. Ce type de transformation est aussi utilisé pour
adapter au canevas existant un canevas de points levé par GPS.
Par exemple, sur la figure 1.90., est représenté un
canevas existant dont les points A, B, C, D, E et
F sont connus dans un repère local (O′, x, y) ;
Ces points doivent être exprimés dans le repère
général (O, X, Y). Les points A, B et C (points de
calage) connus dans les deux systèmes permet-
tront d’adapter le canevas local au canevas
général.
La transformation des coordonnées doit com-
prendre :
● une translation de vecteur O′O pour que les
deux systèmes aient la même origine.
● une rotation d’angle α pour aligner les axes
Fig. 1.90. : Adaptation de canevas de coordonnées des deux repères.
● une adaptation d’échelle pour faire coïncider
au mieux les deux canevas.
Cela signifie que si l’on désire travailler en repère local et pouvoir se rattacher plus tard
au repère général, il faut établir un canevas partant d’au moins deux points du canevas
d’ensemble. On retrouve le principe « aller de l’ensemble au détail ».

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 Transformation de Helmert à trois paramètres
C’est une des méthodes de calcul qui permet d’effectuer l’adaptation.

 Adaptation sur deux points A et B

Les points A et B sont connus dans les deux repères. Leurs coordonnées sont notées (XA ,
YA), (xA , yA), (XB , YB) et (xB , yB).

Les coordonnées en repère général (XP , YP) d’un point quelconque P connu en repère
local (xP , yP) sont :

XP = XA + a.(yP – yA ) + b.(xP – xA ) p = (yB – yA).(XB – XA) – (xB – xA).(YB – YA)


p q
avec ( a = --- et b = --- ) q = (yB – yA).(YB – YA) + (xB – xA).(XB – XA)
r r
YP = YA – a.(xP – xA ) + b.(yP – yA ) r = (xB – xA) 2 + (yB – yA)2

 Adaptation effectuée sur n points

On fait intervenir l’isobarycentre G du polygone délimité par les n points de base connus
dans les deux systèmes (points A, B et C de la fig. 1.90.). Les coordonnées d’un point P
deviennent :

XP = XG + a.(yP – yG ) + b.(xP – xG )

∑ xi ∑ yi ∑ Xi ∑ Yi
avec : x G = ----------- , y G = ----------- , X G = ------------ , Y G = ------------
n n n n
p q
YP = YG – a.(xP – xG ) + b.(yP – yG ) et a = ---- et b = ----
r r
Les coefficients p, q et r sont donnés par :
p = Σ(∆yi . ∆Xi ) – Σ(∆xi . ∆Yi ) avec ∆xi = xi – xG et ∆Xi = Xi – XG
q = Σ(∆yi . ∆Yi ) + Σ(∆xi . ∆Xi ) avec ∆yi = yi – xG et ∆Yi = Yi – YG
r = Σ(∆xi )2 + Σ(∆yi )2

On vérifie que Σ(∆xi ) = Σ(∆yi ) = Σ(∆Xi ) = Σ(∆Yi ) = 0, G étant le centre de gravité des n
sommets.

Pour vérifier, on calcule à nouveau les coordonnées des points de base dans le système
général à partir de leurs coordonnées dans le système local. Une moyenne quadratique
des écarts de coordonnées d’un système à l’autre donne un ordre de grandeur de la
précision de la transformation réalisée.

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Si la transformation ne fait pas intervenir de mise à l’échelle, on peut calculer la distance
de chaque point P au centre de gravité en système local et en système général : on doit
retrouver la même valeur à quelques centimètres près. Si la transformation fait intervenir
une mise à l’échelle, les calculs supposent une homothétie de centre G.

 Exercices

 Calage sur quatre points

Les points A, B, C et D sont Points Coordonnées locales Coordonnées Lambert


connus en système Lambert
x (m) y (m) X (m) Y (m)
et dans un système local.
A 2 751,75 2 729,08 981 844,58 3 155 171,74
Calculez les coordonnées en B 3 115,61 2 552,80 982 208,31 3 155 161,55
système général (Est, Nord C 2 734,81 2 360,07 981 966,96 3 154 862,66
ou X, Y) des points E et F. D 3 037,41 2 326,88 982 227,64 3 154 947,12
E 2 906,78 2 685,77
F 2 923,13 2 493,54

‹résolution numérique sur tableur

Le tableau HELMERT.XLS fourni sur le cédérom permet d’effectuer ces cal-


culs. Il calcule aussi un changement de repère par rotation et/ou translation. Les
tableaux ci-dessous en sont extraits.

Centre de gravité Calcul de a et b :


x = 2909,89 y = 2492,21 X = 982 061,87 Y = 3 155 035,77 a= — 0,3694377
b= 0,8207901
Points ∆xi (m) ∆yi (m) ∆Xi (m) ∆Yi (m) Écarts en cm
A —158,14 236,87 —217,29 135,97 3,3
B 205,72 60,59 146,44 125,78 5,5
C —175,09 —132,14 —94,92 —173,11 3,9
D 127,52 —165,33 165,77 —88,65 6,1
Emq : 5,6

Les coefficients a et b sont calculés au moyen des formules du paragraphe 10.3.1.


On en déduit les écarts (en cm) entre les coordonnées des quatre points de calage
recalculées par les formules et les coordonnées initiales données en Lambert. L’écart
moyen quadratique de 5,6 cm indique une corrélation correcte. On peut déduire de ces
calculs les valeurs de paramètres plus significatives de cette transformation, à savoir :

(X G – x G ) + ( Y G – y G ) = 990 963,24 m.
2 2
● la longueur du vecteur de translation en G :
● l’angle de rotation : GGA(Lambert) – GGA(local) = –26,9281 gon.

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D GA (Lambert)
● le facteur de mise à l’échelle (rapport de distances) : -----------------------------------
- = 0,900.
D GA (Local)

Le tableau suivant détaille le calcul de points nouveaux quelconques du canevas en


système local à partir des paramètres déterminés auparavant.

Points du canevas local Coord. Lambert Distances GPi (m) Facteur Écarts
Pts x (m) y (m) X (m) Y (m) en local Lambert d’échelle (cm)
E 2 906,78 2 685,77 981 987,80 3 155 193,49 193,58 174,25 0,900 1934
F 2 923,13 2 493,54 982 072,24 3 155 041,75 13,30 11,97 0,900 133

On constate que lorsqu’il y a mise à l’échelle, les distances en système local en en


système général sont très différentes (dans un rapport de 0,9) et ceci d’autant plus que le
point étudié est éloigné du point G. Cela s’explique dans certains cas par la différence
d’ellipsoïde de référence entre les deux systèmes de projection utilisés.

 Calage sur deux points

Reprenez les données de l’exemple précédent en enlevant les points C et D.

Que l’on utilise les formules simplifiées sur deux points A et B, ou les formules com-
plètes faisant intervenir le barycentre G, on obtient dans les deux cas :
a = – 0,3695599 et b = 0,8206095.
Emq = 0 cm (ce qui est logique puisqu’il n’y a qu’une seule solution).
XE = 981 987,80 m YE = 3 155 193,49 m
XF = 982 072,26 m YF = 3 155 041,79 m

On note un écart de 4 cm sur le point F qui est plus éloigné des points A et B que E.

Remarques

Ce type de transformation est aussi utilisé pour l’opération de calibrage d’une tablette
à digitaliser.

Il existe également des transformations à sept paramètres utilisées pour un travail dans
l’espace à trois dimensions1 (par exemple pour le passage d’un ellipsoïde à l’autre en
coordonnées géocentriques, voir tome 1, chap. 2 § 3.4.6.).

 Transformation à sept paramètres


Dans l’espace à trois dimensions, on utilise une transformation à sept paramètres (ou
similitude euclidienne) : trois rotations, trois translations et une homothétie.

1
Voir aussi l’article Transformation de coordonnées du numéro 8 de la revue XYZ.

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On utilise souvent ce type de transforma-
tion dans le cadre d’un changement de
système géocentrique (fig. 1.91.), en parti-
culier lors de calculs GPS pour le passage
des coordonnées WGS 84 de l’ellipsoïde
IAGRS80 à Clarke 80. Dans ce cas précis,
on utilise aussi ces transformation pour des
adaptations de réseaux, par exemple, les
formules de transformation de Molodensky Fig. 1.91. : Changement de repère en 3D
permettent de passer en coordonnées géo-
désiques d’un système à un autre (voir tome
1, chap. 7, § 1.4.).

 Équations de transformation

L’étude d’un changement de repère dans l’espace à trois dimensions est détaillée au
paragraphe 7.2.8. du chapitre 5. À partir des résultats de cette étude et pour des angles de
rotation petits, ce qui est toujours le cas dans le cadre d’une adaptation de réseaux, on
obtient une matrice de rotation qui est de la forme :

1 rz – rz
R = – rz 1 rx car sin(rx) ≈ rx, cos(rx) ≈1, etc.
ry – rx 1

Les angles rx, ry, rz sont exprimés en radians et en sens positif trigonométrique.
Si l’on rajoute une homothétie de facteur k et une translation de vecteur (tx, ty, tz) connu
dans le système d’arrivée S2, on obtient la formule générale de passage d’un système
géocentrique S1 vers un système S2 donnée ci-après.

       
 X  k rz – ry   x   tx 
 Y  =  – rz k rx  ⋅  y  –  ty 
       
 Z S  ry – rx k   z  S  tz 
2 1

Connaissant les sept paramètres, on peut ainsi déterminer les coordonnées dans le sys-
tème 2 de tout point du système 1. Le problème est souvent de déterminer ces paramètres
en fonction de points communs aux deux systèmes.

 Recherche des paramètres

Les inconnues du calcul sont les paramètres de la transformation : trois rotations, trois
translations et un facteur d’homothétie (sept inconnues). Si l’on connaît les coordonnées
d’un point dans les deux systèmes S1 et S2, on peut déduire trois équations de la formule
précédente. Donc trois points suffisent à déterminer les sept inconnues (à la rigueur un

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point connu en X, Y et Z et deux points connus en X et Y). On est donc amené à résoudre
un système de 3.n équations, n étant le nombre de points connus en X, Y et Z dans les
deux systèmes. Cette résolution s’effectue habituellement par les moindres carrés.

1 - On exprime la différence entre les coordonnées dans les deux systèmes ; en


posant k = 1 + d, on obtient :

 X1   x   –1 0 0 x1 0 –z1 y1   
   1     tx

 Y1   y1   0 –1 0 y1 z1 0 –x1   ty 
     
 Z1   z1   0 0 – 1 z 1 – y 1 x 1 0   tz


  –  =  
 etc.   etc.   ... ... ... ... ... ... ...  ⋅  d 
   x   –1  
Xn 0 0 xn 0 –zn yn   rx 
   n     
 Yn   yn   0 –1 0 yn zn 0 –xn   ry 
     
 Zn  S  zn S  0 0 –1 zn –yn xn 0   rz 
2 1

La grande matrice centrale à sept colonnes et 3.n lignes, est notée M.

2 - On fait tendre la somme des carrés de ces différences vers 0. Si l’on note P le vecteur
des paramètres inconnus, P vérifie l’équation (P + MT . M)–1 . MT . K = 0). MT est la
transposée de M et M–1 l’inverse de M. On en déduit les paramètres de transformation.

Nous proposons une méthode de résolution plus originale faisant appel au sol-
veur d’Excel. Elle consiste à calculer directement les carrés des écarts (Xi – xi ;
Yi – yi ; Zi – zi) en fonction de paramètres de transformation approchés et à
minimiser la somme des carrés des écarts en jouant sur les paramètres. Le
solveur calcule les paramètres exacts par itérations (voir un exercice similaire au
paragraphe 9.5.).

Ci-dessous est donné le détail des calculs du tableau de la page suivante

On se place dans le cas d’une transformation par rotation suivie de translation.

Les paramètres sont entrés en lignes 2, 3 et 4. Les points d’appui connus dans les deux
systèmes sont entrés dans les cases A9 à D13 et F9 à I13. Dans les cases B18 à D22, les
coordonnées dans le système 2 des points du système 1 sont recalculées à partir des
paramètres de transformation (formule du paragraphe 10.3.3.1.).

Dans les cases J18 à J22, on calcule la distance entre les points donnés dans le système
2 et les points recalculés.

En case J24, on calcule la somme des carrés des distances et, au moyen du solveur
d’Excel, on fait tendre cette somme vers 0 en faisant varier les paramètres (cases C2, C3,
C4, G2, G3, G4 et J3). Le résultat de ce calcul itératif est donné dans le tableau ci-après.
On peut même obtenir une idée de la précision de cette transformation en calculant un
écart moyen quadratique sur les écarts en distance (case J25) ; il est ici de 62 mm.

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Attention : les angles de rotation doivent être petits, exprimés en radians et en sens positif
trigonométrique dans les calculs.

Remarque
Les angles de rotation étant importants, on obtient sur cet exemple des écarts allant
jusqu’à 30 cm sur certains points si on utilise les formules complètes données au
chapitre 5, paragraphe 7.2.8. à la place des formules approchées du paragraphe
10.3.3.1.

Une fois les sept paramètres de transformation calculés, on peut déterminer les coordon-
nées de n’importe quel point du système S1 dans le système S2 .

A B C D E F G H I J
1 (1) Valeurs approchées des 7 paramètres :
Rotation : Translation : Homothétie :
2 rx = 0,9546 gon tx = 11,381 m
3 ry = 1,0019 gon ty = 32,550 m k= 1,025
4 rz = -0,4720 gon tz = -4,396 m
5
6 (2) Coordonnées des points anciens connus dans les 2 systèmes (origine et destination) :
7 Points anciens connus en système d'origine : Points anciens connus en système destination :
8 Points X (m) Y (m) Z (m) Points X’ (m) Y’ (m) Z’ (m)
9 A 151,120 455,320 120,720 A' 138,250 437,100 123,650
10 B 87,150 421,360 124,100 B' 72,870 401,850 126,680
11 C 335,650 472,310 110,490 C' 327,450 455,740 115,860
12 D 605,050 12,310 105,410 D' 607,050 —13,860 121,780
13 E 165,560 374,940 129,870 E' 153,480 354,930 134,500
14
15 (3) Points dans le système destination calculées à partir des paramètres de transformation :
16 Coord. calculées : Écarts avec points connus en système destination
17 Points X’ (m) Y’ (m) Z’ (m) Points ∆X ∆Y ∆Z Dist.
18 A' 138,244 437,094 123,687 A' 6 6 37 38
19 B' 72,872 401,860 126,654 B' 2 10 26 28
20 C' 327,427 455,724 115,850 C' 23 16 10 30
21 D' 607,058 —13,865 121,781 D' 8 5 1 10
22 E' 153,498 354,947 134,498 E' 18 17 2 25
23 Écarts en mm
24 Matrice rotation + homothétie : Somme carrés des écarts : 3817,7
25 1,0250 — 0,0074 — 0,0157 Emq (mm) : 61,8
26 0,0074 1,0250 0,0150
27 0,0157 — 0,0150 1,0250

Attention : la transformation inverse (du système 2 vers le système 1) ne s’obtient pas


en prenant les signes opposés des translations et des rotations et l’inverse de k. En effet,

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les angles de rotations et les translation définis dans le système 1 sont différents dans le
système 2. À titre d’exercice, vérifiez que la transformation inverse donne les paramètres
suivants (avec Emq = 6 cm) :
rx = –0,9027 gon tx = –11,370 m k = 0,975
ry = –0,9585 gon ty = –31,825 m
rz = 0,4481 gon tz = 4,007 m

 REMARQUES CONCERNANT


LES TOLÉRANCES LÉGALES
L’arrêté du 21 janvier 1980 complété de l’instruction du 28 janvier fixant les tolérances
applicables aux levers à grande échelle entrepris par les services publics peut être consi-
déré comme obsolète aujourd’hui. En effet les travaux préliminaires à l’élaboration de ce
texte de loi ont duré environ 10 ans et ont donc débuté il y a près de 30 ans maintenant.
Des progrès technologiques importants sont apparus en topographie depuis cette
époque :
● l’apparition des distancemètres faciles d’emploi, fiables et précis ;
● l’informatisation progressive des processus de mesure, induisant une augmentation
du rendement et de la précision ;
● l’apparition du GPS qui s’est fortement développé depuis quelques années.
L’écart type sur la distance entre deux points géodésiques est de l’ordre de 10–5.D soit
3 cm entre deux points voisins distants de 3 km. Avec les distancemètres actuels ordi-
naires, l’écart type « constructeur » est de ± (3 mm + 2 ppm), soit 9 mm sur la mesure de
distance entre ces deux points.
De même, lorsqu’on utilise des récepteurs GPS pour observer des canevas, on ne peut
plus se référer à l’arrêté de 1980 qui ne fait intervenir que des mesures angulaires et/ou
de distances. De plus, la réfection de la NTF (Nouvelle Triangulation de la France) et son
remplacement par le RGF (Réseau Géodésique Français) conduiront à une homogénéité
du réseau qui n’existait pas en 1980 et à une plus grande précision (de 10–5 à 10–6 en
relatif).

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CHEMINEMENTS

 CHEMINEMENTS PLANIMÉTRIQUES
Pour connaître les coordonnées Lam-
bert (E, N) d'un point P, il faut
s’appuyer sur des points existants :
par exemple les points A et B de la
figure 2.1. Si ces derniers sont trop
loin du point P ou ne peuvent être
visés directement en raison d’obsta-
cles, on utilise des points intermé-
diaires pour arriver jusqu'au point
cherché (points 1 et 2 de la figure Fig. 2.1. : Cheminement en antenne
2.1.). On parle de parcours polygonal
ou de cheminement.
Le calcul consiste en une suite de rayonnements : on calcule les coordonnées du point 1
à partir de celles de B, puis celles du point 2 à partir de celles du point 1 et ainsi de suite
jusqu’au point P, c’est-à-dire :
E 1 = E B + Dr1 . sinGB1 E 2 = E 1 + Dr2 . sinG12 E P = E 2 + Dr3 . sinG2P
N 1 = N B + Dr1 . cosGB1 N 2 = N 1 + Dr2 . cosG12 N P = N 2 + Dr3 . cosG2P

Pour faire ces calculs, il faut connaître les distances réduites à la projection Drj , déduites
des longueurs horizontales Dhj mesurées sur le terrain, et les gisements Gij de chaque
tronçon.
Les distances Dhj peuvent être facilement mesurées sur le terrain en stationnant chaque
sommet du parcours.

CHEMINEMENTS 

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Les gisements Gij peuvent être lus directement ou bien, plus généralement, être déduits
de l’observation des angles Hzj entre les côtés (fig. 2.1.). Les lectures d’angles sont
réalisées en stationnant tous les sommets du cheminement.
La nécessité d’un contrôle des mesures et des calculs oblige à refermer le parcours sur
un couple de points connus pour contrôler l’écart angulaire et l’écart planimétrique dus
aux erreurs de lectures (fig. 2.2., 2.3. et 2.4.).

 Terminologie
Si on mesure les angles entre côtés suc-
cessifs Hzj, le cheminement est dit
goniométrique.
Si on mesure directement les gisements
des côtés, le cheminement est dit
décliné.

Un cheminement qui arrive sur un point


connu différent du point de départ est
encadré (fig. 2.2.).
Fig. 2.2. : Cheminement encadré

Un cheminement qui revient sur son


point de départ est fermé (fig. 2.3.).
Un cheminement ni fermé ni encadré est
une antenne (fig. 2.1.).
Un point lancé (ou point rayonné) est
un point hors cheminement, visé direc-
tement depuis un point connu.
Fig. 2.3. : Cheminement fermé

Un point nodal est l'aboutissement d'au


moins trois antennes (fig. 2.4.). Ces
antennes sont appelées demi-chemine-
ments.
Si les coordonnées des sommets sont
calculées dans le système Lambert
général, le cheminement est qualifié de
rattaché.
S’il n'est pas rattaché, un cheminement
Fig. 2.4. : Point nodal
est indépendant.

 CHEMINEMENTS

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 Méthodologie des mesures

 Corrections et contrôles au niveau des calculs

Le contrôle des erreurs de lectures angulaires est réalisé en partant d’une direction
connue et en refermant les lectures d’angles sur une direction connue (par exemple la
direction CD de la figure 2.2.). Le contrôle des erreurs de mesure de longueurs qui est,
dans la pratique, indissociable des erreurs de lectures angulaires, est effectué en partant
d’un point connu et en refermant sur un point de coordonnées connues.

Dans le cas de cheminements rattachés au système général (système Lambert en France),


il est nécessaire de faire plusieurs visées pour orienter les stations de départ et d'arrivée
(calcul d'un G0moyen de station ; voir le tome 1, chapitre 3, paragraphe 6.) et améliorer
ainsi la précision de l’orientation du cheminement. De plus, sur chaque sommet intermé-
diaire, une référence lointaine est utilisée pour effectuer un tour d’horizon (si c’est un
point inconnu) ou pour vérifier l’orientation du cheminement (si c’est un point connu).

Remarque

Les observations angulaires et linéaires sont ramenées au système de représentation


plane (corrections de réduction à la projection, voir tome 1, chapitre 4, paragraphe 7.
et corrections de dv, tome 1, chapitre 2, paragraphe 3.4.5.2. Ces dernières ne sont faites
que pour des côtés supérieurs au kilomètre, donc très rarement en réalité).

 Mesures sur le terrain

On mesure à chaque station l’angle horizontal Hz et la distance horizontale entre stations


Dh. Pour obtenir la distance horizontale Dh, on mesure généralement la distance inclinée
Di et l’angle zénithal V puis on en déduit : Dh = Di . sinV. Certains appareils donnent
directement Dh, mais les valeurs de Di et V doivent être conservées puisqu’elles entrent
dans le calcul des tolérances et permettent de calculer les dénivelées du parcours.

Les distances doivent ensuite être réduites à la projection par calcul de la distance réduite
Dr à partir de la distance inclinée Di. Pour des parcours à longs côtés ou très fortes
dénivelées, il faut mesurer l’altitude des stations par nivellement indirect ; pour des
parcours peu dénivelés, on se contente d’une altitude moyenne des stations pour la
réduction de Dh à Dr (voir tome 1, chap. 4). Dans un but d’amélioration de la précision,
les lectures de distances sont réciproques.

En début et en fin de cheminement, l’orientation peut être effectuée par le calcul d’un
G0moyen de station. De même, à chaque station intermédiaire, l’opérateur effectue un
tour d’horizon (voir tome 1, chap. 3, § 4.3.4.) : en plus des visées arrière et avant
permettant de calculer l’angle au sommet, il vise un point fixe lointain qui sert de
référence au tour d’horizon, ceci permet de contrôler les lectures à chaque sommet.

CHEMINEMENTS 

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Fig. 2.5. : Angle au sommet Fig. 2.6. : Gisements en mode décliné

Si l’on veut lire directement l’angle Hzj (angle horizontal lu au sommet j), l’opérateur
peut positionner le zéro du limbe sur le côté précédant la station. En pratique, il ne bouge
pas le zéro du limbe après la mise en station (sa position est quelconque : voir fig. 2.5.) :
il effectue les lectures angulaires sur le côté précédent puis sur le côté suivant et l’angle
Hzj en est déduit par différence.
Si l’on désire lire directement le gisement du côté suivant la station (en mode décliné), il
faut afficher la valeur de son gisement sur le côté précédent (voir fig. 2.6. : on vise le point
1 depuis la station 2 et on affiche G2-1 ).

 Les angles horizontaux : calculs et compensations


Stationnons un sommet de la polygonale (fig. 2.7. : station au point j, le point précédent
étant le point i et le point suivant le point k). On considère que le sens de graduation de
l'appareil utilisé est le sens horaire qui est le plus courant en Europe.

 Angles de gauche ou de droite


C'est l'angle que l'on trouve à sa gauche (ou à sa droite)
dans le sens de calcul, ce sens de calcul étant celui dans
lequel on parcourt les sommets lors du calcul : il peut
être différent du sens de parcours sur le terrain bien
qu’il soit préférable de conserver le même.
Sur la figure 2.7., c’est le sens (i-j-k).
En station au sommet j, on note :
● Lrj la lecture arrière au sommet j sur le sommet
Fig. 2.7. : Angles de gauche
précédent ; et de droite
● Lvj la lecture avant au sommet j sur le sommet
suivant ;
● Hgj l'angle topographique de gauche (ou angle à gauche) dans le sens de calcul, Hdj
étant l’angle à droite.

 CHEMINEMENTS

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On peut écrire les relations suivantes : Hgj = Lvj – Lrj
Hdj = Lrj – Lvj

Si le résultat est négatif, ajouter 400 gon. On remarque que : Hdj = 400 – Hgj.

 Transmission des gisements


Ce calcul consiste à déterminer les gisements de
tous les côtés du parcours à partir du gisement de
la direction de référence et des angles mesurés
aux sommets. Au sommet j (fig. 2.8.) et à partir
de l’angle de gauche, on peut écrire :
Gjk = Gij + Hgj + 200
Si l’on considère la figure 2.9., la formule
devient :
Gjk = Gij + Hgj – 200
Fig. 2.8. : Transmission de gisement

Dans la pratique, on utilise l’une ou l’autre des


formules et on ajoute 400 gon à tout résultat
négatif, ou on retranche 400 gon à tout résultat
supérieur à 400 gon.
La formule générale est donc :

Gjk = Gij + Hgj ± 200


Fig. 2.9. : Transmission de gisement
Les gisements G et les angles H sont exprimés en
gon.
Notez qu’ajouter ou retrancher 200 gon à un gisement revient à faire « demi-tour » donc
le résultat est le même.

 Transmission du G0 de station


La transmission du G0 de station est un
autre mode de transmission des gisements
basé sur le G0moyen de la station de
départ.
Si on calcule un G0moyen de station au
départ du cheminement, on peut calculer
le G0 de station en chaque sommet j par
transmission du G0. Fig. 2.10. : Transmission du GO de station

CHEMINEMENTS 

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En station au sommet j (voir fig. 2.10.), on peut écrire : G0j = Gij + ( 200 – Lrj )

Au sommet i, on peut écrire : Gij = G0i + Lvi – 400

Donc : G0j = G0i + Lvi – Lrj – 200 Si le résultat est négatif, ajouter 400 gon.
S’il est supérieur à 400 gon, retrancher 400.

 Fermeture angulaire d’un cheminement encadré


Les données sont : A, B, C et D, donc aussi GAB noté Gd, et GCD noté Gf.

On calcule de proche en proche tous les gisements de tous les côtés pour arriver au
gisement d’arrivée GCD connu qui sert de contrôle des erreurs de lecture d’angles (voir
fig. 2.11.).

Fig. 2.11. : Cheminement encadré

On peut écrire : GB1 = GAB + HgB – 200


G1-2 = GB1 + Hg1 – 200
etc.
G′f = G3C + HgC – 200

G′f est le gisement d’arrivée observé (G′CD)

Si l’on fait la somme de ces équations membre à membre, on obtient :

G′f = Gd + Σ(Hgj ) – (n + 1) . 200 n étant le nombre de côtés de la polygonale.

Σ(Hgj ) représente la somme de tous les angles de gauche.


Si le résultat G′f est négatif, ajoutez 400 gon autant de fois nécessaires.

 CHEMINEMENTS

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L’erreur de fermeture angulaire fa est alors la différence entre ce gisement de fermeture
observé et le gisement de fermeture théorique GCD, noté Gf , issu des coordonnées des
points connus C et D.

fa = G′f – Gf

 Fermeture angulaire


d’un cheminement avec transmission de G0

Pour simplifier le raisonnement et faciliter les calculs, on procède par transmission de


gisement, cela permettra de ne mémoriser qu’une seule formule.

Sur le cheminement de la figure 2.12., la position du zéro du limbe à chaque station a été
dessinée, de même que toutes les lectures angulaires. Pour se ramener à une transmission
de gisement, il suffit de considérer que :

— le G0 de départ au point B est une visée sur un point B′ fictif qui se trouverait dans
l’alignement du zéro du limbe. La lecture arrière LrB de B sur B′ est égale à 0. Donc
l’angle de gauche en B a pour valeur Hg B = Lv B – Lr B = Lv B ;
— le G0 d’arrivée au point C est une visée sur un point fictif C′. La lecture avant sur le
point C′ est égale à zéro, l’angle de gauche au point C vaut Hg C = Lv C – Lr C = – Lr C.

Le gisement de départ est alors : Gd = G0B – 200


Le gisement d’arrivée observé est : G′f = (G0B – 200) + Σ(Hgi) – (n+1) . 200
avec (HgB = LvB ) et (HgC = – LrC)
Le gisement d’arrivée « exact » est : Gf = G0C
La fermeture angulaire est toujours : fa = G′f – Gf

Le schéma de la figure 2.12. ramène à un schéma classique. Comparez-le avec la figure


2.11.

Fig. 2.12. : Cheminement encadré avec transmission d’un G0 moyen de station

CHEMINEMENTS 

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 Tolérance sur la fermeture angulaire

 Tolérances théoriques

Soit σa l'écart type angulaire par station dépendant du théodolite utilisé ; on obtient
comme tolérance angulaire Ta pour un cheminement de n côtés :

— pour un cheminement fermé : Ta = 2,7 . σ a . n


— pour un cheminement encadré : Ta = 2,7 . σ a . n+1

Par exemple, pour un parcours fermé de six stations mesuré au moyen d’un T16 (valeur
usuelle de l’écart type angulaire : σ = ± 2,5 mgon), on a : σa = ± 2,5. 2 (deux lectures
angulaires pour un angle) donc Ta = ± 9,5. 6 = ± 23 mgon.

 Tolérances applicables aux levers à grande échelle

L’arrêté interministériel du 21 janvier 1980 donne les tolérances suivantes :

Tolérances en mgon Canevas de précision Canevas ordinaire


Cheminement à longs côtés Fermé 1, 4 n 1, 4 n
du canevas d'ensemble Encadré 2 + 2(n + 1 ) 50 + 2 ( n + 1 )
Canevas polygonal Fermé 6 n 10 n
Encadré 12, 96 + 36 ( n + 1 ) 330 + 100 ( n + 1 )

n : nombre de côtés du cheminement.

L’exemple précédent conduit à une tolérance Ta = 10. 6 = 24,5 mgon ; on peut donc
considérer que le T16 convient aux mesures en canevas ordinaire.

Attention : les formules de ce tableau ne figurent pas toutes dans l’arrêté de janvier
1980 ; celles concernant les cheminements fermés ont été déduites des considérations du
paragraphe 2.3.6.3. suivant ; ces tolérances sont le plus souvent indicatives car il reste
rare d’avoir à effectuer des cheminements fermés pour des levers à grande échelle pour
les services publics.

 Justification de ces tolérances

Les erreurs de mesures angulaires dans un cheminement complet peuvent être décompo-
sées en deux parties :

— une erreur sur chaque lecture à chaque station ;


— une erreur d’orientation au départ et à l’arrivée qui sera fonction de la précision sur
la connaissance des points d’appui du cheminement.

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On appelle t1 la tolérance sur les orientations de départ et d’arrivée et t2, la tolérance sur
la lecture des angles du cheminement.

Les tolérances sont de la forme suivante (voir tableau) : T 2 = 2.(t1) 2 + (n+1).(t2) 2

n est le nombre de côtés du cheminement ; il y a donc (n+1) angles à mesurer.

Les lignes 2 et 4 du tableau sont consacrées aux cheminements fermés qui ne seraient pas
orientés au départ ni à l’arrivée. Dans ce cas, le terme en t1 est nul : on retrouve les
formules des cheminements encadrés avec t1 = 0 et il y a autant d’angles que de côtés : n.

t1 (orientation) t2 (angles du cheminement)


Canevas d'ensemble
2 / 2 = 1 mgon car T(x) = 4 cm sur points d’appui 1,4 mgon
Précision
et visées d’orientation de l’ordre de 2,5 km (1mgon sur une direction)(2)

50 / 2 = 5 mgon car T(x) = 20 cm et visées 1,4 mgon


Ordinaire
d’orientation de 2,5 km (1) (1 mgon sur une direction)(2)
Canevas polygonal
12, 96 / 2 ≈ 2,54 mgon car T(x) = 4 cm sur les points 6 mgon
Précision
d’appui et visées d’orientation de l’ordre de 1 km (4,2 mgon sur une direction)

330 / 2 ≈ 12,8 mgon car T(x) = 20 cm sur les points 10 mgon


Ordinaire
d’appui et visées d’orientation de l’ordre de 1 km (7 mgon sur une direction)(3)

(1) On remarque que si l’on applique la formule donnant la tolérance sur l’écart d’orientation en une
station (§ 5.2.8.), on doit effectivement prendre Dm = 2,5 km (et non 3) et n = 2.
(2) L’erreur admise sur un des angles du cheminement est 1,4 mgon ; cette valeur exige pratiquement le
recours au centrage forcé (voir chap 1, § 1.3.5.2.).
(3) Les observations doivent être faites avec un appareil lisant le mgon (voir chap 1, § 1.4.2.).

 Compensation angulaire

C’est l’opération qui consiste à répartir l'écart de fermeture angulaire sur tous les angles
observés. On ne peut compenser angulairement un cheminement que si l'écart de ferme-
ture angulaire est inférieur à la tolérance réglementaire. Si ce n’est pas le cas, la manipu-
lation doit être reprise en entier car il s’agit d’une faute.

La compensation angulaire est la quantité à répartir sur les différentes mesures ; c’est
donc l’opposé de la fermeture angulaire :

Ca = – fa

Suivant le type de cheminement effectué et suivant la valeur de la fermeture angulaire,


on compense de deux manières différentes.

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 Compensation proportionnelle au nombre de stations

Si les distances de visées sont homogènes, on répartit l’écart de fermeture fa de manière


égale sur chaque station. Donc, pour un cheminement de n côtés, la compensation
angulaire Cj sur chaque lecture est :
Ca
C j = ------------
n+1

 Compensation proportionnelle à l’inverse des distances de visées

Si les distances de visée ne sont pas homogènes, on


répartit l’écart de fermeture fa en considérant que l’on
commet plus d’erreur en angle sur une visée courte
que sur une visée longue. Comme à chaque station
intervient la distance de la visée arrière et celle de la
visée avant (voir fig. 2.13.), on fait intervenir des poids
Fig. 2.13. : Sommet i pj tels que, au sommet j :
1 1
p j = ----------- + -----
Dj – 1 Dj

Dj et Dj-1 sont exprimées en kilomètre.


Ca
C j = ------------ ⋅ p j

La compensation angulaire Cj sur chaque lecture est alors :
pj

Dans le cas d’une orientation par G0moyen de station, la distance de cette visée d'orien-
tation est considérée comme infinie.

Remarque
La compensation est effectuée avec les mêmes décimales que les lectures sur le terrain
(cgon, mgon, dmgon). L’écart fa est généralement réparti sur les angles Hzj, le cumul
est alors automatique. Si cet écart est réparti sur les gisements observés, il ne faut pas
oublier de cumuler les répartitions intermédiaires.
Une vérification des calculs est de retrouver comme gisement d’arrivée le gisement de
fermeture théorique (voir exemples de calcul complet au paragraphe 1.5.).

 Coordonnées rectangulaires des sommets


Connaissant le gisement et la longueur de chaque côté du cheminement, on calcule à
partir des coordonnées du point de départ les coordonnées des autres sommets par
rayonnements successifs.

 CHEMINEMENTS

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Fig. 2.14. : Coordonnées des sommets

E1 = EB + Dr1 . sinGB1
E2 = E1 + Dr2 . sinG1-2
etc.
E′C = E3 + Dr4 . sinG3C
Si l’on fait la somme de toutes ces équations membre à membre, on obtient en abscisses :
E′C = EB + Σ(Drj . sinGi j)
De même en ordonnées : N′C = NB + Σ(Drj . cosGi j)
On note ∆Ei j = Drj . sinGi j et ∆Ni j = Drj . cosGi j . Ces termes correspondent en effet à la
différence de coordonnées en E et en N entre le point i et le point j.

On obtient ainsi les coordonnées observées du point d’arrivée C′ : E′C = EB + Σ(∆Ei j )


N′C = NB + Σ(∆Ni j )

 Fermeture planimétrique


Les coordonnées du point d'arrivée du chemi-
nement (point C, fig. 2.14.) étant connues, on
peut en déduire une erreur de fermeture plani-
métrique du cheminement due au cumul des
erreurs de lectures angulaires et des erreurs de
mesures de distances.
L’erreur de fermeture en X (repère local) est :
fX = X′C – XC = XB + Σ(∆X) – XC
L’erreur de fermeture en Y (repère local) est : Fig. 2.15. : Fermeture planimétique
fY = Y′C – YC = YB + Σ(∆Y) – YC
Ces fermetures en X et en Y permettent de cal-
culer une fermeture planimétrique fp qui est la distance séparant le point C’ issu des

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mesures de terrain du point C réel ; on parle de vecteur de fermeture (voir fig. 2.15.). La
longueur de ce vecteur s’exprime par :
2 2
fp = fx + fy

Si le cheminement BC est « tendu » (angles du cheminement proches de 200 gon), le


vecteur de fermeture fp peut être décomposé en :
● une fermeture en longueur fL suivant la
direction BC (due uniquement aux
imprécisions sur les côtés).
● Une fermeture en direction fD perpen-
diculairement à BC (due uniquement
aux imprécisions sur les angles).
Un cheminement est « tendu » s’il vérifie :

ΣDj < 1,5 . LT Fig. 2.16. : Vecteur de fermeture

Avec LT : distance entre la station de départ et la station d'arrivée.


Dj : longueur de chaque côté j du cheminement.
Un cheminement non tendu est appelé « infléchi ».
On peut aussi calculer fL et fD en fonction de fX et fY. On appelle G le gisement de la
direction générale du cheminement (ici BC) ; on obtient alors les composantes fL et fD par
rotation de repère d'angle (100 – G), d'où les expressions suivantes :

fL = fX . sinG + fY . cosG
fD = fY . sinG – fX . cosG

Ces deux composantes du vecteur de fermeture n'ont de signification que dans le cas d'un
cheminement « tendu » ; dans les autres cas, les deux composantes ne sont pas dissocia-
bles l'une de l'autre puisque les erreurs en longueur et en angle influent ensemble sur
l'erreur planimétrique finale.

 Tolérance sur la fermeture planimétrique

 Tolérances théoriques pour un cheminement encadré tendu

Considérons un cheminement parfaitement tendu de n côtés égaux (voir fig. 2.17.).

● La tolérance de fermeture en longueur est : T L = 2, 7 σ L n

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σL est l’écart type sur la mesure de longueur d’un côté.
TL et σL sont donnés en mètre.
On étend cette tolérance aux cheminements imparfaitement tendus.

Fig. 2.17. : Fermeture en direction d’un cheminement parfaitement tendu

● La tolérance de fermeture en direction se justifie ainsi : une erreur angulaire σa à la


dernière station provoque un écart transversal t = D. σarad sur le point d’arrivée. Une
erreur angulaire σa à chaque station provoque donc un écart transversal total tT de :

t T = D ( σ a rad ) 1 + 2 + ... + n
2 2 2

n ( n + 1 ) ( 2n + 1 )
t T = D ( σ a rad ) -----------------------------------------
6
Si l’on appelle Li la distance du point d’arrivée à chaque sommet du parcours, on obtient :
i=n
2 n ( n + 1 ) ( 2n + 1 )
∑L = D + ( 2D ) + ... + ( nD ) = D -----------------------------------------
2 2 2 2
i
6
i=1

i=n
On obtient donc l'écart maximal théorique (tolérance TD) : T D = 2, 7 ( σ a rad )
∑L
2
i
i=1

On étend cette tolérance aux chemine-


ments non parfaitement tendus.
Dans le cadre des cheminements tendus,
on peut construire l’ellipse de tolérance
de la figure 2.18. : son grand axe de lon-
gueur 2.TL est placé sur la direction géné-
rale du cheminement et son petit axe a Fig. 2.18. : Ellipse de tolérance
pour valeur 2.TD. Le point d’arrivée
observé (Cobs) doit se situer à l’intérieur
de cette ellipse pour satisfaire aux tolérances. Dans la pratique, on remplace cette ellipse
2 2
par un cercle de rayon T p = TL + TD .

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Il faut aussi tenir compte de l’incertitude σX sur la distance entre points d’appui, ce qui

donne une tolérance TL = 2, 7 σ X + n σ L .


2 2

i=n
T p = 2, 7 σX + nσ + σa ⋅ ∑ Li
2 2 2 2
Finalement, on obtient : L rad
i=1

Tp , Li , σX et σL sont exprimés en m et σa en radian.


En canevas de précision, TX a pour valeur ± 4 cm ; cela donne un écart type
σX = ± 4 / 2,7 = ± 1,5 cm.
Application
Soit un cheminement parfaitement tendu comportant six côtés de 500 m chacun.
L’appareil utilisé est un théodolite T2 (σ = ± 5 dmgon, valeur usuelle), chaque angle
étant observé avec quatre paires de séquences (σa = ± 5 . 2 / 4 = ± 3,5 dmgon).
Chaque côté est mesuré quatre fois avec un écart type de 1 cm à chaque mesurage donc
σL = ± 1 / 4 cm = ± 0,5 cm. On obtient une tolérance finale sur la fermeture
planimétrique de TP = ± 8,8 cm.

 Tolérances théoriques pour un cheminement encadré infléchi

Considérons un cheminement infléchi de n côtés égaux (voir fig. 2.19.).


● La tolérance de fermeture en longueur est égale à celle du cheminement tendu et
vaut T L = 2, 7 σ L n .
● La tolérance de fermeture en direction est déterminée en raisonnant sur un chemi-
nement particulier de n côtés égaux dont les sommets sont répartis sur un demi-cercle
(voir fig. 2.19.) ; on aboutit à une formulation équivalente à celle vue précédemment
pour les cheminements tendus.
Une erreur σa au point A donne un déplacement d1 du point D.
Une erreur σa au point B donne un déplacement d2 du point D.
Une erreur σa au point C donne un déplacement d3 du point D.
Le déplacement final est :
2 2 2
d= d1 + d2 + d3

On peut écrire :
d1 = AD.σarad
d2 = BD.σarad
d3 = CD.σarad
Fig. 2.19. : Cheminement infléchi

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On obtient donc :

d = σ a rad AD + BD + CD .
2 2 2

De plus, CD = AB et comme AD est le diamètre du cercle, on obtient AD2 = AB2 + BD2.

Finalement, d = σ a rad 2AB pour un cheminement de trois côtés. De proche en proche,


2

pour un cheminement de n côtés, on obtient une tolérance TD de :


i=n

∑L
n+1
TD = 2, 7 σ a rad ⋅ AB m ------------ ou encore : TD = 2, 7 σ a rad
2
i .
2
i=1
Li étant la distance du point d’arrivée à chaque point du cheminement (ici en mètre).
On obtient une expression finale de la tolérance de fermeture planimétrique identique au
cas précédent des cheminements tendus (voir § 1.4.2.1.). Ce résultat est étendu à tous les
cheminements encadrés.

 Tolérances théoriques pour un cheminement fermé

Considérons un cheminement fermé de n côtés égaux (fig. 2.20.).


● La tolérance de fermeture en longueur est identique à celle du cheminement
tendu et vaut T L = 2, 7 σ L n.
● La tolérance de fermeture en direction s’obtient en raisonnant sur un cheminement
fermé particulier de n côtés égaux dont les sommets sont répartis sur un cercle ; on
retrouve la formule obtenue pour les cheminements encadrés.
Soit le cheminement fermé ABCD qui est un carré de diagonale AC (fig. 2.20.) :
— une erreur σa au point A ne donne aucun déplacement du point A ;
— une erreur σa au point B donne un déplacement d1 du point A ;
— une erreur σa au point C donne un dépla-
cement d2 du point A ;
— une erreur σa au point D donne un
déplacement d3 du point A.
En suivant le même raisonnement que pré-
cédemment, on obtient :
2 2 2
d= d1 + d2 + d3

d = σ a rad
2 2 2
AB + CA + DA
Fig. 2.20. : Fermeture en direction

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i=n
Donc : TD = 2, 7 σ a rad ∑L
2
i
i=2

On retrouve la même expression que pour les cheminements encadrés, mis à part l’erreur
portant sur la connaissance de la distance entre points d’appui qui n’intervient plus. Tp ,
σX et σL sont donnés en mètre et σa en radian :

i=n
T p = 2, 7 nσ L + σa rad ⋅ ∑L
2 2 2
i
i=2

 Tolérances réglementaires applicables aux levers à grande échelle

On applique les valeurs suivantes (arrêté interministériel du 21 janvier 1980) à tout


cheminement encadré (tendu ou infléchi) ou fermé.

Canevas de précision Canevas ordinaire


Cheminement à longs côtés du canevas d’ensemble
i=n i=n
2 2
Fermé 16n + 5 ∑ Li 16n + 40 ∑ Li
i=2 i=2

i=n i=n
2 2
Encadré 16 + 16n + 5 ∑ Li 400 + 16n + 40 ∑ Li
i=1 i=1
Canevas polygonal
i=n i=n
2 2
Fermé 16n + 160 ∑ Li 160L + 260 ∑ L i + 30L
i=1 i=1

i=n i=n
2
Encadré 16 + 16n + 160 ∑ Li
2
400 + 160 L + 260 ∑ L i + 30L
i=1 i=1

Les tolérances sont données en centimètre. n est le nombre de côtés du cheminement.

Li est la distance en kilomètre de chaque sommet au point d’arrivée ; L est la longueur


totale du cheminement en kilomètre.

Attention : certaines des tolérances données dans le tableau précédent ne sont pas indi-
quées sur l’arrêté de janvier 1980 (en particulier le canevas polygonal fermé) ; elles ont
été déduites des considérations du paragraphe 1.4.2.3. Si l’on applique ces formules à

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l’exemple du paragraphe 1.7.1. (en négligeant le terme systématique 30.L), on obtient des
tolérances plus importantes en précision qu’en ordinaire. Cela vient du fait que les côtés
étant petits, le terme prépondérant devient 16.n, ce qui permet de rappeler que ces
tolérances de l’arrêté de janvier 1980 ne s’appliquent qu’à certains types de travaux
(levers à grande échelle entrepris par les services publics) et que dans tous les autres cas,
elles ne sont qu’indicatives : la tolérance de chantier reste fixée par le cahier des charges.

 Justification de ces tolérances

Les tolérances du tableau se présentent presque toutes sous la forme :

∑L
2
Tp = TX + ( TL n ) + Tα
2 2 2 2
i

TX est la tolérance sur l’erreur en distance entre points d’appuis (4 cm en canevas de


précision et 20 cm en canevas ordinaire).
TL est la tolérance sur la mesure de longueur d’un côté du cheminement, TL. n pour n
côtés.
Tα (radian) est la tolérance sur la mesure des angles du cheminement (après compensa-
tion angulaire ; voir la démonstration au paragraphe 1.4.2.1.).
ΣLi2 est la somme des carrés des distances de chaque sommet au point d’arrivée.
● Terme TX : pour les cheminements fermés, TX n’est pas pris en compte puisque la
fermeture d’un tel cheminement est indépendante du point de départ. Pour les chemi-
nements encadrés, TX vaut 16 cm (42) en canevas de précision ou bien 400 cm (202)
en canevas ordinaire.
● Terme TL : pour des côtés d’une longueur moyenne de 1 km, la tolérance sur l’écart
entre deux mesurages indépendants est de (3 + Lkm) quel que soit le canevas. Cela
donne 4 cm pour une visée de 1 km, d’où le terme 16 . n = (4 n )2 .

En canevas polygonal ordinaire, la formule diffère de son homologue du canevas


d’ensemble et de celle du canevas polygonal de précision :
● par le terme en n sous le radical, qui est remplacé par un terme en L ( 160L ) car
les mesurages des côtés effectués avec les moyens traditionnels sont susceptibles
d’une erreur accidentelle proportionnelle à la racine carrée de la longueur et
évaluée à 160 ≈ 12,6 cm pour 1 km ou ( 12, 6 / 10 ) ≈ 4 cm pour 100 m.
● par le terme 30.L hors radical : on a tenu compte de la possibilité d’une erreur
systématique (donc hors radical) sur le mesurage des longueurs due aux erreurs
systématiques de mesurage à la chaîne (étalonnage, dilatation, etc.). Ce terme doit
être négligé si l’on utilise un distancemètre.
● Terme Tα : le coefficient devant le terme ΣLi 2 est égal à (2,47 . Tα 2 ) donc Tα prend
les valeurs suivantes :
● 1,4 mgon pour les cheminements à longs côtés du canevas de précision, 4 mgon
pour ceux du canevas ordinaire ;

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● 8 mgon pour les cheminements du canevas polygonal de précision et 10 mgon
pour ceux du canevas ordinaire.
Le terme 2,47 est un facteur multiplicatif, (10 –3 . 105 . π / 200 )2 ≈ 2,47.
La tolérance finale est la composition quadratique des trois tolérances élémentaires. Elle
est donnée en centimètre alors que les distances Li sont en kilomètre, Tα est en radian.

 Ajustement planimétrique


L’ajustement planimétrique est le calcul qui consiste à répartir les fermetures planimétri-
ques sur les mesures du cheminement. On ne peut procéder à cet ajustement que si la
longueur du vecteur de fermeture est inférieure à la tolérance réglementaire.
Il existe plusieurs méthodes d’ajustement : nous ne développons que la plus fréquem-
ment employée dans les calculs manuels.

La compensation à effectuer sur les ∆X est l'opposée de la fermeture en X CX = – fX


La compensation à effectuer sur les ∆Y est l'opposée de la fermeture en Y CY = – fY

La répartition de ces compensations peut être effectuée de deux manières différentes :


● Si les côtés sont de longueur homogène, on répartit CX et CY de manière égale sur
tous les côtés, donc sur le côté j :

C C
CXj = -----X- et CYj = -----Y-
n n

● Si les côtés ne sont pas homogènes, on répartit CX et CY proportionnellement à la


longueur de chaque côté (considérant logiquement que plus le côté est long, moins il
est précis), donc sur le côté j :

CX CY
- ⋅ D j et CYj = --------------
CXj = -------------- - ⋅ Dj
i=n i=n

∑ Di ∑D i
i=1 i=1

Ces compensations sont calculées avec la précision des données. Un contrôle des calculs
est de retrouver pour le point d’arrivée observé les coordonnées réelles.

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 Exemples de calcul
 Polygonale classique
Considérons la polygonale représentée sur la
figure 2.21-a. ; il est demandé de la calculer à
partir des données des tableaux suivants.
Les indications de lignes et de colonnes en tête
de ces deux tableaux serviront à la création du
tableau de calcul sur Excel.
Les côtés du parcours étant inférieurs au kilo-
mètre, les corrections de dv sur les lectures
angulaires ne sont pas nécessaires.
Les coordonnées des points d'appui sont les sui-
vantes : Fig. 2.21-a. : Application

A B C D E
1 E (m) N (m)
2 A 981 030,06 156 888,22 GAB (gon)= 155,9074
3 B 983 156,00 154 326,00 DAB (m) = 3329,35
4 C 985 380,62 156 009,89 GCD (gon) = 378,4731
5 D 984 652,96 158 079,17 DCD (m) = 2193,49

Les mesures effectuées sur le terrain sont résumées dans le tableau ci-après :

A B C D
7 Sta Dr Lr Lv
8 (m) (gon) (gon)
9
10 B 653,113 65,4578 127,0384
11 1 453,524 87,6986 347,1859
12 2 460,558 214,5669 372,9000
13 3 602,247 147,5411 394,2554
14 4 522,817 0,9868 221,2260
15 5 451,441 12,3367 152,6369
16 C 317,9984 53,8993

Remarque
Cet exercice est uniquement un exemple de calcul et non un cas réel, parce que les
fermetures (angulaires et planimétriques) ont été vérifiées avec les tolérances d’un

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canevas polygonal, alors que la longueur des côtés correspondant à un cheminement à
longs côtés du canevas d’ensemble.

‹Écriture d’un tableau

Un tableau plus complet que celui proposé ci-dessous se trouve sur le cédérom
sous le nom POLYGO.XLS. Il permet, dans sa version complète, de calculer une
polygonale ainsi qu’un rayonnement à partir d’une des stations de la polygo-
nale.

A E F G H I J K L M N O
7 St. Lv – Lr Poids Ca Gisem. Delta E CE Delta N CN Coordonnées (m) Li 2
8 gon km-1 dmgon gon m mm m mm E N km2
9 Gd = 155,9074
10 B 61,5806 1,8 8 17,4887 177,170 —17 628,623 —8 983 156,00 154 326,00 7,8
11 1 259,4873 3,7 16 76,9776 424,190 —12 160,458 —6 983 333,15 154 954,62 5,3
12 2 158,3331 4,4 18 35,3126 242,566 —12 391,504 —6 983 757,33 155 115,07 3,4
13 3 246,7143 3,8 16 82,0285 578,409 —15 167,763 —7 983 999,89 155 506,57 2,2
14 4 220,2392 3,6 15 102,2692 522,485 —13 —18,632 —6 984 578,28 155 674,32 0,8
15 5 140,3002 4,1 17 42,5711 279,880 —12 354,212 —6 985 100,75 155 655,68 0,2
16 C 135,9009 2,7 11 378,4731 985 380,62 156 009,89 0,0
17
18 S 24,1 102 2224,700 —80 1683,929 —39 19,6
19 L= 3143,700 fa = —10,2 mgon fE : 8,0 cm Tolérances :
20 Tol. préc. 16,3 mgon fN : 3,9 cm précision 57,1 cm
21 ordi. 32,1 mgon fp : 8,9 cm ordinaire 77,5 cm

Ouvrez une nouvelle feuille puis inscrivez les données dans les cases A1 à C5 et A7 à
D16 (voir tableaux des données à la page précédente).

Inscrivez les textes de présentation du tableau en lignes 7 et 8 et dans toutes les autres
cases contenant du texte.

Pour le calcul des gisements et des distances de départ et d’arrivée, inscrivez les
formules suivantes :
En case E2, calcul du gisement de départ : reprenez la formule vue au tome 1, chapitre 3,
§ 5.2.4. (adaptez les références : A1 devient B2, A2 devient C2, B1 devient B3, B2
devient C3).
En case E3, calcul de la distance AB : = RACINE((B2-B3)^2+(C2-C3)^2).
Sélectionnez les cases E2 et E3 puis menu EDITION / COPIER. Déplacez le curseur en
E4 puis COLLER.

Vous devez obtenir les gisements et distances donnés à la page précédente.

 CHEMINEMENTS

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Remarque
Une autre manière de calculer un gisement est d’utiliser la programmation d’Excel en
Visual Basic ou d’écrire une macrofonction. Par exemple, la fonction GISEMENT( )
est ajoutée au jeu de fonctions d’Excel par le tableau MENUTOPO.XLS du cédérom.
– Longueur L du cheminement :
Inscrivez en case E19 (ou B18) : = SOMME(B10:B15).
– Pour le calcul de la fermeture et de la tolérance de fermeture angulaire, inscrivez
les formules suivantes :
En case E10 : = si(D10 – C10 < 0 , D10 – C10 + 400 , D10 – C10) , recopiez ensuite
vers le bas jusqu’à E16.
Poids des première et dernière visées, en case F10 : =1000*(1/E3+1/B10), en case
F16 : =1000*(1/E5+1/B15).
Poids des autres visées, en case F11 : = 1000*(1/B10 + 1/B11) , recopiez ensuite vers
le bas jusqu’à F15.
Somme des poids, entrez en case F18 : = SOMME(F10:F16).
Fermeture angulaire, en case G19 : = (E2 + SOMME(E10:E16) – 5*200 – E4 )*1000
(le coefficient 5 a été déterminé après quelques essais).
Pour le calcul des tolérances, entrez en case G20 : = RACINE(12.96+36*7) , et en
case G21 : = RACINE(330+100*7).
– Calcul des gisements définitifs
En case H9, entrez : = E2 ;
En case H10, entrez : = SI ( H9 + E10 – G$19 / F$18 * F10 < 200 , H9 + E10 – G$19
/ F$18 * F10 + 200 , H9 + E10 – G$19 / F$18 * F10 – 200 ).
Recopiez vers le bas jusqu’à H16 (s’il n’y a pas eu d’erreur, on doit retrouver le
gisement d’arrivée GCD).
– Calcul de la fermeture planimétrique
Delta E, en case I10 : = B10 * sin(H10 * PI( ) / 200) , recopiez vers le bas jusqu’à I15 ;
Delta N, en case K10 : = B10 * cos(H10 * PI( ) / 200) , recopiez vers le bas jusqu’à
K15 ;
Fermeture en Est en cm, en case K19 : = ( B3 + SOMME(I10:I15) – B4 )*100.
Fermeture en Nord en cm, en case K20 : = ( C3 + SOMME(K10:K15) – C4 )*100.
Fermeture planimétrique en cm, en case K21 : = RACINE(K19^2+K20^2).
– Compensations en Est et Nord puis coordonnées définitives des points
Compensation en Est en mm, entrez en case J10 : = – K$19 / E$19 * B10 * 10 ,
recopiez vers le bas jusqu’à J15.
Compensation en Nord en mm, entrez en case L10 : = – K$20 / E$19 * B10 * 10 ,
recopiez vers le bas jusqu’à L15.
Coordonnée Est et Nord, entrez en case M10 : = B3 , et en case N10 : = C3.

CHEMINEMENTS 

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De même, entrez en case M11 : = M10 + I10 + J10/1000 , et en case N11 : = N10 +
K10 + L10/1000. Recopiez ensuite M11 et N11 vers le bas jusqu’à la ligne 16. si il
n’y a pas eu d’erreur, on doit retrouver exactement les coordonnées du point d’arrivée
C en ligne 16.

– Tolérance de fermeture planimétrique


Li2, en case O10 : = (M10–M$16)^2+(N10–N$16)^2 , recopiez vers le bas jusqu’à
O16 .
Somme des Li2, entrez en case O18 : = SOMME(O10:O16).
Entrez en case N20 : = RACINE(16+16*6+160*O18).
Entrez en case N21 : = RACINE(400+160*E19+260*O18).

Pour terminer, réglez les chiffres après la virgule au moyen de l’option NOMBRE du
menu local FORMAT DE CELLULE (accessible en cliquant sur une sélection avec le
bouton droit de la souris). Pour sélectionner en même temps des zones non contiguës,
maintenez le bouton CONTROL enfoncé pendant la sélection.

Remarque

Une présentation plus rigoureuse devrait aligner les distances mesurées avec les gise-
ments et intercaler les angles lus (une ligne sur deux). Cela ne facilite pas la recopie
des formules : c’est pourquoi le tableau que nous venons de faire ne suit pas ce principe
(voir le tableau de polygonation du paragraphe 1.5.2. pour illustrer ce type de présen-
tation).

‹Construction graphique au moyen d’AutoCAD LT

La compensation en X et Y d’une polygonale peut être faite graphiquement, cela


ne donnera pas exactement le même résultat qu’une compensation analytique
mais en restera très proche. Il faut dans un premier temps calculer les gisements
des côtés, l’erreur de fermeture angulaire et la compenser de manière à obtenir
les gisements définitifs.

Environnement de travail : angles en grades avec quatre chiffres significatifs, longueurs


en unités décimales avec deux chiffres significatifs, zéro des angles au nord et sens de
rotation horaire.

– Dessin des points d’appui (en négligeant les dizaines de milliers de km)
POINT↵ 1030.06,6888.22↵↵ 3156,4326↵↵ 5380.62,6009.89↵↵ 4652.96,8079.17↵
LIGNE↵ du point A (NODal de...) vers B et LIGNE↵ de C vers D.
On peut contrôler avec la commande LISTE↵ appliquée aux droites AB et CD les
valeurs calculées des gisements GAB, GCD et des distance DAB et DCD.

 CHEMINEMENTS

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– Dessin du cheminement : on peut, dans un premier
temps, dessiner le cheminement à partir des données
brutes de terrain (Dr et Hg = Lv – Lr) : cela permet de
contrôler l’erreur de fermeture angulaire (voir au para-
graphe 2.3.3. comment « automatiser » la procédure
d’entrée du cheminement). On dessine ensuite le che-
minement après compensation angulaire :
LIGNE↵ du point B (NODal de...) au point
@653.113<17.4887↵ au point @453.524<76.9776↵
au point @460.558<35.3126↵
aupoint@602.247<82.0285↵
au point @522.817<102.2692↵
au point @451.441<42.5711↵↵.
Fig. 2.21-b. : Zoom sur C
Vous devez obtenir la polygonale de la figure 2.21-a..
– Contrôle des écarts de fermeture
En zoom très près du point C, vous devez obtenir l’équivalent de la figure 2.21-b.
On peut contrôler que l’on retrouve les écarts de fermeture en X et en Y en mesurant
la distance CC’ : DISTANCE↵ de NODal de.. à EXTrémité de.. ( 80 mm en X , 39 mm
en Y ).
– Compensation des fermetures planimétriques
Sur la figure 2.21-c l’erreur de ferme-
ture est considérablement exagérée
pour la compréhension du raisonne-
ment. Le cheminement B-1-2-3-4-5-C′
est développé sur la droite B-C′′. On
obtient ainsi les points 1′, 2′, ..., 5′, C′′.
Le vecteur de fermeture C′C est
reporté en C′′-C′′′.
On en déduit une répartition parallèle
proportionnelle de la fermeture : on
trace la droite B-C′′′ puis on reporte Fig. 2.21-c. : Compensation graphique
des parallèles au vecteur de fermeture
par chaque point 1′, 2′, ..,5′. La longueur de vecteur ajustée à la droite B-C′′′ est la
part de compensation de chaque point. Il reste à reporter chaque vecteur ajusté aux
sommets 1, 2,..., 5.
Remarquez que les gisements des côtés seront légèrement modifiés après cette trans-
formation...
– Sur le cheminement réel
LIGNE↵ du point B au point @653.113<100↵ au point @453.524<100↵ au point ....
au point @451.441<100↵

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En zoom très près de C, dessinez le vecteur de fermeture C-C′ : LIGNE↵ de NODal
de.. à EXTrémité de..
COPIER↵ ce vecteur depuis C′ jusqu’en C′′ (utilisez la commande ‘z↵ : apostrophe
suivi de z↵ qui rend la commande ZOOM transparente c’est-à-dire pouvant être
utilisée pendant une autre commande, ici pendant la commande COPIER). Tracez la
droite B-C′′′ : LIGNE↵ de NODal de.. à EXTrémité de.. puis copier le vecteur C′′- C′′′
de C′′ vers chaque point 1′, 2′, ..., 5′. AJUSTER↵ ensuite (en zoom) tous ces vecteurs
à la droite B-C′′′. COPIER↵ enfin chacun d’eux vers les sommets 1, 2, ..., 5.
Résultats : il reste à lire les coordonnées des points après « compensation
graphique ». Commande ID↵ EXTrémité de... (en zoom). On obtient au centimètre
près les mêmes coordonnées que par le calcul numérique du tableau précédent. La
rentabilité de cette méthode n’est pas évidente, mais elle constitue un excellent exer-
cice de manipulation des objets AutoCAD et la concrétisation visuelle d’une compen-
sation.

 Cheminement avec mesure de G0 de station


Afin d’améliorer la précision de l’orientation
de départ d’une polygonale en canevas de pré-
cision, il est intéressant de calculer un
G0moyen de station au départ et à l’arrivée.
Par exemple, sur le parcours schématisé ci-
contre (fig. 2.22.), un G0moyen de station a
été calculé au départ (au point B sur trois
points d’appui) et à l’arrivée (au point C sur
deux points d’appui). On travaille en canevas
de précision. En reprenant les données de
Fig. 2.22. : Cheminement avec mesure l’exemple précédent, calculez à nouveau les
de GO moyen coordonnées des sommets 1, 2, 3, 4 et 5.
Attention : les coordonnées des points A et D
ont changées, de même que les lectures Lv du point B vers le point 1 et Lr du point C vers
5 (voir les tableaux de données ci-dessous).
Points d’appui : Tours d’horizon en B et en C :

E (m) N (m) Stat B Hz Stat C Hz


A 981 831,06 154 968,69 Pts visés (gon) Pts visés (gon)
B 983 156,00 154 326,00 G 72,7543 F 40,2338
C 985 380,62 156 009,89 E 182,0577 D 143,9861
D 986 631,00 156 378,27 A 250,2808 5 304,7976
E 981 903,01 153 431,50 1 339,0179
F 985 075,81 156 856,89
G 984 006,01 153 442,56

 CHEMINEMENTS

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G0moyen de station en B GB-Pi G0i Drj ei ri
Stat B Hz
Canevas de précision : Pts visés (gon) (gon) (gon) (km) (mgon) (cm)
Emq = 1,1 mgon G 72,7543 151,2276 78,4733 1,2 —1,0 2,0
Tolérance 1,2 mgon E 182,0577 260,5303 78,4726 1,5 —0,3 0,8
Rmq = 2,5 cm A 250,2808 328,7519 78,4711 1,5 1,2 2,8
Tolérance 2,5 cm G0moyen : 78,4723 Tol : 1,5 4,0

G0moyen de station en C GC-Pi G0i Drj ei ri


Stat C Hz
Canevas de précision : Pts visés (gon) (gon) (gon) (km) (mgon) (cm)
Emq = 0,4 mgon F 40,2338 378,0086 337,7748 0,9 0,3 0,5
Tolérance 1,3 mgon D 143,9861 81,7603 337,7742 1,3 —0,2 0,5
Rmq = 0,7 cm G0moyen 337,7744 Tol : 1,7 4,0
Tolérance 2,5 cm

Tableau des calculs de polygonation

St Hg Gisement Poids Ca Gisement Delta E CE Delta N CN Coordonnées en m


gon brut km-1 dmg compensé m mm m mm E N
278,4723 278,4723
B 339,0179 1,5 5 983 156,00 154 326,00
17,4902 17,4907 177,189 —23 628,618 —3
1 259,4873 3,7 12 983 333,17 154 954,62
76,9775 76,9791 424,194 —16 160,448 —2
2 158,3331 4,4 14 983 757,34 155 115,06
35,3106 35,3136 242,572 —16 391,500 —2
3 246,7143 3,8 12 983 999,90 155 506,56
82,0249 82,0291 578,411 —21 167,757 —2
4 220,2392 3,6 11 984 578,29 155 674,31
102,2641 102,2694 522,485 —18 —18,633 —2
5 140,3002 4,1 13 985 100,76 155 655,68
42,5643 42,5709 279,879 —16 354,213 —2
C —304,7972 2,2 7 985 380,62 156 009,89
337,7671 337,7744

Σ 23,4 73 2224,730 —110 1683,903 —13


L 3143,700 fa = —7,3 mgon fE 11,0 cm Tolérances cm
Tolérance précision 16,3 mgon fN 1,3 cm précision 57,1
ordinaire 32,1 mgon fp 11,1 cm ordinaire 77,5

CHEMINEMENTS 

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Commentaires du tableau des calculs de polygonation
Le gisement de départ est G0B – 200 ; le gisement d’arrivée est G0C .
HgB est égal à LvB ; HgC est négatif : HgC = – LrC .
La fermeture angulaire est calculée à partir du G0 observé d’arrivée :
fa = G0C obs – G0C = 337,7671 – 337,7744 = – 0,0073gon
Les visées du point B sur le G0 de départ et du point C sur le G0 d’arrivée sont
considérées de longueurs infinies et n’entrent donc pas en compte dans le calcul des
poids.
La compensation est réalisée directement sur les gisements bruts avec cumul à chaque
ligne des compensations précédentes. Lorsque la compensation se fait sur les angles Hz,
ce cumul est automatique dans le calcul.
La colonne Li2 n’est pas reproduite puisqu’elle est identique à celle du tableau de
l’exemple précédent.

 Calcul en retour


Ce calcul est une dernière étape intervenant après que le cheminement ait été
complètement calculé, c’est-à-dire après avoir effectué les ajustements angulaires et
planimétriques : on dit que le cheminement est rendu réversible angulairement et plani-
métriquement puisque le résultat est identique quel que soit le sens de parcours choisi.
Le « calcul en retour » est donc un nouveau calcul des gisements et des distances entre
sommets après ajustements angulaires et planimétriques. On recalcule gisements et dis-
tances à partir des coordonnées définitives arrondies au même nombre de décimales que
les points d’appui. Ce calcul fournit les gisements et distances correspondant exactement
aux coordonnées déterminées pour les sommets du cheminement. On peut contrôler les
écarts entre distances et gisements mesurés et leurs valeurs issues du calcul en retour.
C’est sur ces derniers résultats que l’on s’appuie pour d’éventuels calculs ultérieurs
(cheminements secondaires, stations alignées, antennes, etc.). Par exemple, à partir des
résultats du dernier calcul, on obtiendrait le calcul en retour détaillé dans le tableau
suivant :

 CHEMINEMENTS

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Point E (m) N (m) Gisement ε Distance ∆
(gon) (mgon) Dr (m) (mm)
B 983 156,00 154 326,00
17,4888 2 653,110 3
1 983 333,17 154 954,62
76,9791 0 453,499 25
2 983 757,34 155 115,06
35,3122 1 460,551 7
3 983 999,90 155 506,56
82,0292 0 602,225 22
4 984 578,29 155 674,31
102,2691 0 522,802 15
5 985 100,76 155 655,68
42,5690 2 451,427 14
C 985 380,62 156 009,89

ε est l’écart entre le gisement compensé du tableau précédent et le gisement définitif.


∆ est l’écart entre la distance observée du tableau précédent et la distance définitive.

 Cheminements particuliers

 Cheminement fermé en lever local


Dans le cadre d'un lever local
(propriété, lever de détail non
rattaché, etc.), on peut effec-
tuer un cheminement fermé en
se fixant des coordonnées
fictives de départ qui seront
choisies entières et de manière
à éviter des coordonnées
négatives (par exemple, Xd
= 100,00 ; Yd = 100,00).
Si l’on désire orienter le
cheminement par rapport au Fig. 2.23. : Cheminement fermé en coordonnées locales
nord géographique, on peut
mesurer le gisement approxi-
matif du premier côté avec une boussole (ou le lire sur l’éventuel déclinatoire de
l’appareil), et prendre cette valeur comme gisement de départ. Si l’orientation n’est pas
nécessaire, on se fixe un gisement fictif de départ, par exemple 100 gon, et on ne
compense le premier côté qu’en X de manière à conserver ce gisement.

CHEMINEMENTS 

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Application
Calculez par exemple le cheminement fermé représenté sur la figure 2.23. Les données
du lever sont indiquées sur le schéma.
Sur le terrain, on vérifie que ΣHg = 800,018 gon. Cette valeur est à comparer avec la
valeur théorique (n –2) . 200 = 800. On trouve un écart de 18 mgon.
On se fixe des coordonnées fictives pour A (1 000,00 m ; 1 000,00 m) et un gisement
de départ fictif GAB = 300 gon. Les angles lus sont les angles de gauche dans le sens du
parcours.
Étant donnée la relative homogénéité des côtés, les fermetures angulaires sont réparties
également sur chaque sommet. Pour la compensation en ordonnées (CY), le premier
côté n’est pas modifié de manière à conserver le gisement fictif de départ égal à
300 gon.
Les tolérances sont calculées en canevas polygonal ordinaire en négligeant le terme
30.L (erreurs systématiques). Pour des côtés de petite longueur, on peut négliger le
terme (ΣLi2) dans le calcul de la tolérance de fermeture planimétrique. Si l’on n’en tient
pas compte, on trouve T = 7,3 cm (en canevas ordinaire).
De même, les côtés étant petits, on peut confondre les distances Dh et Dr.
Le tableau suivant résume le calcul de la polygonale de la figure 2.23.

Pts Dr Hg Ca Gij Delta E Delta N CE CN Est Nord Li2


Pi m gon mg gon m m mm mm m m km2
A 1000,00 1000,00 0,000
57,71 300,000 —57,71 0,00 —3 0
B 114,295 —3 942,29 1000,00 0,004
42,21 214,292 —9,40 —41,15 —2 —1
C 104,822 —3 932,89 958,85 0,006
62,72 119,111 59,92 —18,55 —3 —2
D 176,891 —3 992,80 940,30 0,004
66,64 95,999 66,51 4,19 —3 ——
3
E 106,620 —3 1059,31 944,48 0,006
43,74 2,616 1,80 43,70 —2 —1
F 109,551 —3 1061,10 988,18 0,004
62,23 312,164 —61,10 11,82 —3 —2
A 187,839 —3 1000,00 1000,00 0,000
300,000
L 335,25 800,018 —18 0,016 0,009 —16 —9 ΣLi 2 0,024
n 6 fE 1,6 cm
fa = 18 mgon fN 0,9 cm
Tolérance 24 mgon fp 1,9 cm Tolérance 7,7 cm

 CHEMINEMENTS

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 Cheminement non orienté au départ ni à l’arrivée
Si l’on désire effectuer un cheminement rattaché au système Lambert entre deux points
connus A et B et si aucun point d’appui n’est visible depuis les stations A et B, on ne peut
orienter le cheminement. Il n’y a donc aucun contrôle direct des lectures angulaires ;
c’est pourquoi il est préférable d’éviter ce type de manipulation.
Toutefois, on peut calculer ce cheminement et le rattacher au système Lambert en calcu-
lant le cheminement AB dans un repère local fictif puis en faisant subir à l’ensemble des
sommets calculés une rotation pour les ramener en système de coordonnées général.
Exemple

Calculez et rattachez le cheminement de la Points E (m) N (m)


figure 2.24. en canevas polygonal de pré- A 988 666,73 151 929,10
cision. Les coordonnées des points A et B B 990 244,13 153 039,50
sont données dans le tableau ci-contre.
On calcule le gisement de départ
GAB = 60,952 gon.
On effectue un premier calcul
fictif d’un cheminement A, 1′, 2′,
3′, B′ en fixant un gisement fictif
pour le premier côté : GA1′ = 100
gon.
Ce premier calcul donne les coor-
données fictives B′ du point B. On
en déduit le gisement GAB′ =
121,124 gon.
La rotation à faire subir à
l’ensemble du cheminement pour
recaler la direction fictive AB′ sur Fig. 2.24. : Cheminement non orienté
la direction réelle AB est :
121,1244 – 60,9518 = 60,1726
gon.
On soustrait ensuite cette valeur à chaque gisement fictif pour obtenir le gisement
définitif (sans contrôle !).

CHEMINEMENTS 

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Le tableau ci-après résume le calcul des coordonnées fictives.

Points Distances Angles Gisement Delta E Delta N E N


Pi Dr Hg Gij ∆E ∆N
m gon gon m m m m
A 988 666,73 151 929,10
511,98 100,000 511,98 0,00
1' 257,655 989 178,71 151 929,10
560,44 157,655 345,89 —440,97
2' 162,969 989 524,60 151 488,13
456,84 120,624 433,08 —145,42
3' 184,385 989 957,68 151 342,71
534,48 105,009 532,83 —42,01
B' 990 490,50 151 300,70

Le tableau suivant résume le calcul des coordonnées définitives. Ce calcul ne permet


qu’un contrôle de la fermeture planimétrique. Notons qu’elle englobe la fermeture
angulaire puisque l’écart de fermeture planimétrique final est aussi dû aux erreurs de
lectures angulaires.

Pts Dr Hg Gisem. Delta E Delta N CE CN E N Li 2


Pi m gon gon m m mm mm m m km2
A 988 666,73 151 929,10 3,72
511,98 39,827 299,81 415,01 7 5
1 257,655 988 966,55 152 344,12 2,10
560,44 97,482 560,00 22,16 8 5
2 162,969 989 526,56 152 366,28 0,96
456,84 60,451 371,49 265,90 7 4
3 184,385 989 898,05 152 632,18 0,28
534,48 44,836 346,07 407,31 8 5
B 990 244,13 153 039,50 0,00
Σ 2063,74 1577,37 1110,38 30 19 ΣLi2 = 7,06
fE = —3,0 cm fp = 3,6 cm
fN = —1,9 cm Tolérance 35 cm

‹Résolution graphique au moyen d’AutoCAD LT

L’environnement de travail est préalablement défini comme suit dans le menu


FORMAT / CONTROLE DES UNITES : angles en grades à quatre chiffres
après la virgule, direction du zéro au nord (100 gon) et sens de rotation horaire,
longueurs décimales à trois chiffres. Dans le menu FORMAT / STYLE DES
POINTS, choisissez la croix et réglez sa taille en unités absolues à 50 m.

 CHEMINEMENTS

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– Dessin des points A et B
POINT↵ 988666.73,151929.1↵ puis POINT↵ 990244.13,153039.5↵
Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8X↵
– Dessin du cheminement
LIGNE↵ du point NODal de... (point A) au point @511.98<100↵ au point
@560.44<157.655↵
SCU↵ option OBjet↵, cliquez sur le dernier côté tracé vers son origine (l’axe X du repère
est placé sur ce côté, l’azimut du prochain côté sera alors dans ce repère l’angle au
sommet diminué de 100 gon). Si vous cliquez vers l’autre extrémité du côté précédent,
l’azimut sera égal à l’angle au sommet augmenté de 100 gon.
Plus simplement, on peut faire : SCU↵ option OBjet↵ option de choix Dernier↵ (dernier
objet dessiné) ; le SCU se positionne alors directement sur le dernier objet dessiné (ici
sur le côté précédent, origine au départ du côté).
LIGNE↵ du point EXTrémité du côté précédent au point @456.84<62.969↵
SCU↵ option OBjet ↵, choix de l’objet : Dernier↵
LIGNE↵ du point EXTrémité du côté précédent au point @534.48<84.385↵
SCU↵↵ pour retourner au SCU général.
Vous devez obtenir l’équivalent de la figure 2.25.
– Alignement de AB′ sur AB
ROTATION↵ des quatre côtés précédents autour du point
A (NODal de...), option Référence↵ : donnez la référence
par NODal de... (point A) puis EXTrémité du dernier côté
(point B′) ; donnez ensuite le nouvel angle par NODal
de... (point B).
On peut mesurer la fermeture planimétrique par DIS-
TANCE↵ de EXTrémité de... (point B′ après rotation) à
NODal de... (point B) : on lit une distance de 0.036 m.
Fig. 2.25. : Tracé initial
– Modification d’échelle pour adapter la longueur AB′
à la longueur AB
ECHELLE↵ des 4 côtés précédents par rapport au point A (NODal de...), option Réfé-
rence↵ : donnez la longueur de référence par NODal de... (point A) et EXTrémité du
dernier côté (point B′ après rotation), donner la nouvelle longueur par NODal de.. point
B.
– Lecture des résultats
ID↵ INTersection de... donne seulement les coordonnées des sommets. LISTE↵ donne
toutes les caractéristiques de tous les côtés (point de départ, point d’arrivée, longueur,
gisement appelé angle dans le plan XY). On retrouve les résultats précédents, bien que la
compensation planimétrique soit faite ici par une autre méthode que dans le calcul
manuel ; pour des fermetures plus importantes, les résultats peuvent être différents.

CHEMINEMENTS 

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 Stations intermédiaires alignées
Lorsqu'il est nécessaire d'ajouter des stations intermé-
diaires, elles sont alignées au théodolite en commençant
par la plus éloignée et en même temps que s’effectue la
polygonation : ceci permet d'obtenir le nombre de stations
nécessaires en conservant de longs côtés.
Sur la figure 2.26., les points 21 et 22 sont alignés sur le
côté 2-3 du cheminement calculé au paragraphe 1.7.2.
Fig. 2.26. : Stations alignées On calcule d'abord le cheminement sans tenir compte des
stations alignées (voir § 1.7.2.). Le calcul en retour
détaillé dans le tableau suivant fournit le gisement défi-
nitif et la distance définitive du côté sur lequel les stations sont alignées.

Pts E N Gisem. ε Distance ∆


Pi (m) (m) (gon) (mgon) Dr (m) (mm)
A 988 666,73 151 929,10
39,828 0,6 511,99 9,9
1 988 966,55 152 344,12
97,482 —0,3 560,45 8,3
2 989 526,56 152 366,28
60,451 —0,1 456,85 5,3
3 989 898,05 152 632,18
44,837 0,2 534,49 11,3
B 990 244,13 153 039,50

Pour tenir compte du fait que les distances observées ont été modifiées par l'ajustement
planimétrique (et angulaire), on utilise un coefficient modificateur d’échelle m calculé
avec six décimales :
Distance (2-3) définitive
m = ----------------------------------------------------------- (ici m = 1,000 012)
Distance (2-3) observée

Pts Gisem. Dr obs. Dr déf. (m) E N


Pi (gon) (m) x 1,000 012 (m) (m)
2 989 526,56 152 366,28
60,451 161,080 161,082
21 989 657,55 152 460,04
2 989 526,56 152 366,28
60,451 318,980 318,984
22 989 785,95 152 551,94

 CHEMINEMENTS

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Les distances observées du sommet 2 aux nouveaux sommets 21 et 22 sont multipliées
par le coefficient m pour obtenir les distances définitives qui serviront au calcul de leurs
coordonnées.
Le tableau précédent donne les coordonnées des points 21 et 22.

‹Résolution graphique

Traitez cet exemple à la suite du précédent et dans le même dessin.


Zoom↵ autour du côté 2-3
– Dessin des points 21, 22 et de la longueur observée du côté 2-3
SCU↵ option Objet↵, cliquez sur le côté 2-3 vers le point 2.
POINT↵ 161.08,0↵ puis POINT↵ 318.98,0↵
– Mise à l’échelle des distances 2-21 et 2-22
ECHELLE↵ sélectionnez les points 21 et 22 par une fenêtre, option Référence↵, la
longueur de référence est 456.84↵, la nouvelle longueur va jusqu’à INTersection de...
(point 3).
Retour au SCU général par SCU↵↵
Lisez les coordonnées des points 21 et 22 avec ID↵ NODal de...

 Fautes en cheminement


Les cheminements fermés ont l’avantage de donner un résultat en fermeture planimé-
trique qui ne dépend que de la manipulation effectuée. En effet, un cheminement encadré
est tributaire de la précision planimétrique des points d’appui. En revanche, dans le cas
d’un cheminement fermé, il est impossible de se rendre compte, d'après les calculs, de la
présence des deux types de fautes suivants.
● Erreur d'étalonnage des appareils de mesure
des distances : dans un cheminement encadré,
cette faute apparaît dans la fermeture planimé-
trique et est résorbée par la compensation finale.
Dans un cheminement fermé, au contraire, elle
n’apparaît pas puisqu'on obtient un polygone
homothétique du polygone réel (fig. 2.27.) et qui
reste dans les tolérances angulaires et planimétri-
ques. Il faut étalonner l'appareil de mesure ou Fig. 2.27. : Erreur d’étalonnage
effectuer un cheminement encadré de contrôle
entre deux points du cheminement fermé.

CHEMINEMENTS 

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● Faute sur l'orientation de départ d'un che-
minement fermé : faute de calcul du gisement
de départ ou faute en lecture d’angle. Ces fautes
ne peuvent être décelées car le polygone calculé
se déduit du polygone réel par une rotation
d'ensemble de l'angle correspondant à la faute
commise (fig. 2.28.). Le retour au point de
départ ne permet pas de se rendre compte d’une
faute de calcul du gisement de départ.
On contourne cet inconvénient en faisant une Fig. 2.28. : Faute d’orientation
nouvelle orientation à l'arrivée sur un point dif-
férent de celui ayant servi à l'orientation de
départ.
En conclusion, la meilleure manipulation est un cheminement encadré suivi d’un retour
au point de départ (le cheminement global est fermé, mais il est constitué de deux
cheminements encadrés). L’intérêt est de combiner l’avantage de l’indépendance des
points d’appui du cheminement fermé avec la sûreté du cheminement encadré.

 POINT NODAL EN PLANIMÉTRIE

 Définition
C'est la rencontre d'au moins trois
demi-cheminements (ou antennes) issus
chacun d'un point connu en coordonnées
et d'où, éventuellement, une ou plusieurs
directions sont observées sur des points
anciens pour le calcul du G0moyen de
station (voir la représentation correspon-
dante sur la figure 2.29).

Fig. 2.29. : Point nodal planimétrique NP représente les points nodaux princi-
paux (nœuds de cheminements princi-
paux).
NS représente les points nodaux secondaires (nœuds de cheminements secondaires).
Nous noterons par la suite P le point nodal pour éviter la confusion avec les ordonnées N.

 CHEMINEMENTS

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 Méthode de calcul

Le principe est de calculer chaque « antenne » arrivant au point nodal comme un chemi-
nement encadré entre le point d’appui de départ et le point nodal. Ce dernier est ainsi
déterminé au moins trois fois et, par moyenne pondérée, on obtient ses coordonnées
définitives. Les antennes deviennent alors des cheminements encadrés.

En station sur le point nodal, un tour d’horizon est effectué, incluant tous les derniers
points des cheminements aboutissant au point nodal, avec, si possible, des visées supplé-
mentaires sur quelques points lointains.

 Fermeture angulaire et tolérance

La fermeture angulaire de chaque cheminement est réalisée sur la direction ayant servi
de référence au tour d'horizon effectué en station sur le point nodal. On obtient autant de
gisements d'arrivée observés (ou de G0 d’arrivée) qu'il y a de demi-cheminements. On
en fait la moyenne pondérée pour obtenir le gisement (ou le G0) d'arrivée.

j=n j=n GP est le gisement d’arrivée en P.


∑ G Pj ⋅ p j ∑ G0 j ⋅ p j G0P est le G0 d’arrivée en P.
G p = j-----------------------
=1
j=n
- ou bien G0 P = j------------------------
=1
j=n
n est le nombre de cheminements.

∑p ∑p
pj est le poids du cheminement n° j.
j j
K
j=1 j=1 p j = --------2
Ta j

● Dans cette expression de pj :


K est une constante arbitraire ; on prend généralement K = 1 000 ce qui permet de
limiter le nombre de chiffres après la virgule à écrire pour pj qui est alors calculé avec
quatre décimales si le calcul est fait avec une calculatrice.
● Ta, exprimée en mgon, est la tolérance de fermeture angulaire de chaque chemine-
ment considéré encadré entre le point de départ et le point nodal (voir § 1.3.6.2.).
Logiquement, plus cette tolérance est grande et moins on donne de poids à un demi-
cheminement arrivant au point nodal.

Après avoir calculé le gisement d'arrivée moyen pondéré GP (ou bien le G0 en P), on
détermine les n écarts à la moyenne entre chaque gisement d'arrivée et le gisement
d'arrivée moyen pondéré. Ces écarts faj sont la fermeture angulaire de chaque chemine-
ment :

faj = GPj – GP ou encore : faj = G0Pj – G0P .

CHEMINEMENTS 

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Ces fermetures doivent être comparées à la tolérance de fermeture angulaire de chaque
demi-cheminement qui est :
Tamj, en mgon, est la tolérance de fermeture angulaire
2 K
Tam j = Ta j – j------------
=n moyenne de chaque demi-cheminement aboutissant au
∑p j
point nodal P ;
Taj, en mgon, est la tolérance de fermeture angulaire du
j=1
cheminement encadré entre son point de départ et le point
nodal.

 Fermeture planimétrique et tolérance


À présent, on calcule les coordonnées du point nodal à partir de chaque cheminement
compensé angulairement (on dit aussi « rendu réversible angulairement »). On obtient
donc autant de coordonnées d'arrivée EPj , NPj qu'il y a de demi-cheminements aboutis-
sant au point nodal P. Les coordonnées du point P sont déterminées par moyenne pon-
dérée :

j=n j=n

∑p ⋅E j Pj ∑p ⋅N j Pj
j=1 j=1
EP = ----------------------
j=n
- et N P = -----------------------
j=n

∑p j ∑p ⋅E j Pj
j=1 j=1

n est le nombre de cheminements aboutissant au point nodal N.


K
p j = --------2 est le poids de chaque cheminement.
Tp j
K est une constante arbitraire (on prend généralement K = 1 000).

Tp, exprimée en centimètre, est la tolérance de fermeture planimétrique de chaque che-


minement considéré encadré entre le point de départ et le point nodal (voir § 1.4.2.4.).
Logiquement, plus cette tolérance est grande et moins on donne de poids à un chemine-
ment dans la détermination de EP et NP.

Après avoir calculé les coordonnées moyennes pondérées (EP ; NP), on détermine les 2.n
écarts à la moyenne fEj et fNj entre chaque coordonnée d'arrivée observée et les coordon-
nées moyennes pondérées. Ces écarts sont les fermetures en Est et en Nord de chaque
demi-cheminement :
fEj = EPj – EP , fNj = NPj – NP

La fermeture planimétrique de chaque demi-cheminement est donc : fpj = 2 2


f Ej + f Nj

 CHEMINEMENTS

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On compare ensuite chaque fermeture à la tolérance correspondante :

2 K TPmj en centimètre, est la tolérance de fermeture planimé-


TP mj = T P j – j------------
=n trique moyenne d’un demi-cheminement aboutissant au
∑p j point nodal P.
j=1 Tpj en centimètre, est la tolérance du cheminement encadré
entre son point de départ et le point nodal P.

Le procédé de calcul est aussi donné dans l’arrêté de janvier 1980 au paragraphe 3.2.3.

 Calcul final


Le point nodal étant déterminé par ses coordonnées, on calcule chaque demi-chemine-
ment aboutissant au point nodal comme un cheminement encadré entre point de départ
et point nodal, de manière à harmoniser les coordonnées des sommets avec les coordon-
nées définitives du point nodal.

 Ellipses de tolérance


On peut utiliser les ellipses de tolérance traitées au paragraphe 1.4.2.1. pour construire
graphiquement le point P.
Sur un graphique à grande échelle (1/5, 1/10...), on reporte chaque point d’arrivée
observé : on choisit, par exemple, comme origine du repère de la construction graphique
le point d’arrivée observé du premier cheminement. Ensuite, on reporte les autres par
leurs différences de coordonnées. Enfin, on reporte les directions générales des demi-
cheminements et les ellipses de tolérance de chaque demi-cheminement (fig. 2.30.).

Fig. 2.30. : Ellipses de tolérance

Si ces ellipses n’ont pas de zone commune, la manipulation est hors tolérance.

CHEMINEMENTS 

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Si ces ellipses ont une zone commune, on place le point P à vue et on lit ses coordonnées
par rapport au point choisi comme centre du repère.

 Points nodaux multiples


Dans le cas de points nodaux multiples
(fig. 2.31.), on calcule les cheminements, par
exemple, dans l’ordre suivant :

Cheminements Point calculé


A → P1
B → P1 P1
C → P1
D → P1
A → P2
Fig. 2.31. : Points nodaux multiples
B → P2 P2
C → P2
D → P2

On calcule finalement chaque demi-cheminement comme un cheminement encadré entre


les points d’appui A, B, C et D et les points nodaux P1 et P2.
Si le nombre de points nodaux est plus impor-
tant (fig. 2.32.), on calcule d'abord le point
nodal le plus central qui devient un point nodal
principal (NP) et ensuite les points nodaux péri-
phériques qui deviennent des points nodaux
secondaires (NS).
Dans le cadre de petits travaux, le poids pj d’un
cheminement de n côtés peut être simplifié
comme suit :
Fig. 2.32. : Réseau de points nodaux

p j = 1---
n

 Exemple de calcul de point nodal

 Calcul numérique


On cherche à calculer les coordonnées du point 161 du canevas d'ensemble ordinaire
auquel aboutissent trois demi-cheminements partant des points 52, 62 et 59 connus en
coordonnées et sur lesquels un G0moyen de station a été calculé (voir fig. 2.33.). Le point
593 est choisi comme référence du tour d’horizon effectué au point nodal 161.

 CHEMINEMENTS

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Fig. 2.33. : Application

Les coordonnées des points d'appui sont données dans le tableau suivant :

Points E (m) N (m)


48 982 525,78 175 152,49
52 984 274,11 175 919,31
57 986 294,80 175 763,86
58 985 274,72 171 977,45
59 982 743,18 172 683,97
62 985 788,83 173 790,53

Le tableau suivant détaille les tours d’horizon effectués en station sur les points de départ
des cheminements et sur le point nodal.

Station 52 Station 62 Station 59 Station 161


Points Lect. (gon) Points Lect. (gon) Points Lect. (gon) Points Lect. (gon)
57 7,8170 57 17,7948 48 13,2461 593 125,4967
521 92,8409 58 219,4023 591 57,0602 524 260,8902
48 176,6185 621 323,2331 58 136,1641 623 368,3620

‹ Calculs des G0moyen de station au départ des cheminements


Le tableau suivant détaille les calculs de G0moyen de station aux points 52, 62 et 59.

CHEMINEMENTS 

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Station 52 Lectures Distance Gisement G0i ei ri
(gon) (km) (gon) (gon) (mgon) (cm)
Pt 57 7,817 2,03 104,8878 97,0708 1,5 4,7
Pt 48 176,6185 1,91 273,6863 97,0678 —1,6 —4,7
1,97 G0m = 97,0694 Tol 4,6 mgon Tol : 20 cm
Station 62
57 17,7948 2,04 15,9790 398,1842 —1,7 —5,5
58 219,4023 1,88 217,5900 398,1877 1,8 5,5
1,96 G0m = 398,1859 Tol 4,6 mgon Tol : 20 cm
Station 59
48 13,2461 2,48 394,4078 381,1617 —0,3 —1,2
58 136,1641 2,63 117,3264 381,1623 0,3 1,2
2,55 G0m = 381,1620 Tol 3,6 mgon Tol : 20 cm

Emq = 1,5 mgon (Tolérance : 2,7 mgon)


Rmq = 4,6 cm (Tolérance : 20 cm)

‹ Cheminements : mesures de terrain

Les tableaux suivants donnent les mesures effectuées sur chaque cheminement.

Cheminement (1) Cheminement (2) Cheminement (3)


Sta. Dr Hg Sta. Dr Hg Sta. Dr Hg
m gon m gon m gon
52 92,8409 62 323,2331 59 57,0602
474,89 391,09 424,60
521 235,2414 621 167,1418 591 239,7942
479,57 412,73 490,40
522 220,6389 622 177,0585 592 154,7581
392,24 430,42 487,35
523 115,4927 623 253,5204 593 243,4975
516,87 560,34 455,84
524 250,3862 161 157,1347 161 0,0000
506,43 Σ 1795 Σ 1858
161 264,6065
Σ 2370

 CHEMINEMENTS

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Les lectures angulaires au point 161 sont réduites à une même référence d'arrivée (point
593), donc :

● pour le cheminement n° 1 : Hg161 = 125,4967 – 260,8902 + 400 = 264,6065 gon.


● pour le cheminement n° 2 : Hg161 = 125,4967 – 368,3620 + 400 = 157,1347 gon.
● pour le cheminement n° 3 : Hg161 = 0,0000 gon.

‹ Calcul des cheminements

Les trois tableaux suivants détaillent les calculs de chaque cheminement.

(1) Gisem. Poids Ca Gisement Delta E CE Delta N CN Li 2 E N


brut pj mgon compensé m cm m cm km2 m m
52 2,11 —0,2 984 274,11 175 919,31
189,9103 189,9101 74,95 0,4 —468,94 —0,7 4,58
521 4,19 —0,4 984 349,07 175 450,37
225,1517 225,1511 —184,57 0,4 —442,63 —0,7 2,82
522 4,63 —0,4 984 164,49 175 007,73
245,7906 245,7896 —258,42 0,3 —295,08 —0,6 1,49
523 4,48 —0,4 983 906,08 174 712,65
161,2833 161,2819 295,33 0,4 —424,19 —0,7 0,88
524 3,91 —0,3 984 201,41 174 288,45
211,6695 211,6678 —92,30 0,4 —497,95 —0,7 0,26
161 1,97 —0,2 984 109,12 173 790,49
276,2760 276,2741
Σ 21,30 —1,9 —165,01 2,1 —2128,78 —3,4 10,0

(2) Gisem. Poids Ca Gisement Delta E CE Delta N CN Li 2 E N


brut pj mgon compensé m cm m cm km2 m m
62 2,56 0,0 985 788,83 173 790,53
321,4190 321,4190 —369,16 —2,1 129,11 —0,1 2,82
621 4,98 —0,1 985 419,65 173 919,64
288,5608 288,5607 —406,08 —2,2 —73,76 —0,1 1,74
622 4,75 —0,1 985 013,54 173 845,88
265,6193 265,6191 —369,16 —2,3 —221,31 —0,1 0,83
623 4,11 —0,1 984 644,35 173 624,56
319,1397 319,1394 —535,21 —3,0 165,94 —0,2 0,31
161 1,78 0,0 984 109,12 173 790,49
276,2744 276,2741
Σ 18,18 —0,3 —1679,62 —9,6 —0,03 —0,6 5,7

CHEMINEMENTS 

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(3) Gisement Poids Ca Gisement Delta E CE Delta N CN Li 2 E N
brut pj mgon compensé m cm m cm km2 m m
59 2,36 0,3 982 743,18 172 683,97
38,2222 38,2225 239,89 1,8 350,34 0,8 3,10
591 4,39 0,5 982 983,08 173 034,32
78,0164 78,0172 461,45 2,1 165,99 0,9 1,85
592 4,09 0,5 983 444,56 173 200,32
32,7745 32,7758 239,97 2,1 424,18 0,9 0,79
593 4,25 0,5 983 684,55 173 624,50
76,2720 76,2738 424,55 2,0 165,98 0,8 0,21
161 2,19 0,3 984 109,12 173 790,49
276,2720 276,2741
Σ 17,28 2,1 1365,86 8,1 1106,49 3,3 5,9

Pour chaque cheminement le gisement de départ est Gd = G0 + lecture sur le premier


point.
La compensation angulaire est effectuée sur les gisements bruts (avec cumul des com-
pensations).

‹ Fermetures angulaire et planimétrique des trois cheminements


Les tableaux suivants détaillent les calculs des fermetures angulaires et planimétriques
de chaque cheminement.

N° Garrivée Taj Poids fa Tamj


gon mgon pj mgon mgon Le gisement d’arrivée est déduit de la
1 276,2760 7,9 16,1 1,9 6,5 transmission des gisements.
2 276,2744 7,7 16,7 0,3 6,3
3 276,2720 7,7 16,7 —2,1 6,3
276,2741 49,5

N° EPj NPj Tpj Poids fE fN Fp Tpmj


m m cm pj cm cm cm cm
1 984 109,10 173 790,53 29,7 1,14 —2,1 3,4 4,0 25,1
2 984 109,21 173 790,50 26,3 1,45 9,6 0,6 9,6 21,0
3 984 109,04 173 790,46 26,5 1,43 —8,1 —3,3 8,7 21,3
984 109,12 173 790,49 4,01

 CHEMINEMENTS

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Les coordonnées des points d’arrivée de chaque cheminement sont calculées avec :
EPj = Edépart + Σ(∆E)
NPj = Ndépart + Σ(∆N)
Les longueurs Li intervenant dans le calcul de la tolérance sont calculées au moyen des
∆E et ∆N. Si l’on ne dispose pas d’un tableur, on peut aussi mesurer leur valeur sur un
schéma à l’échelle des cheminements.
On peut vérifier que pour les trois cheminements le nombre n de sommets est inférieur à
six et la longueur moyenne de l’ordre de 500 m. Les fermetures sont dans les tolérances
donc la manipulation est correcte.

 Calcul faisant intervenir un G0 de station au point nodal


Si l’on ajoute au moins deux lectures faites au Points Lectures Lect. réduites
point nodal 161 sur deux points lointains
gon gon
connus, on peut alors y calculer un G0moyen de
58 12,8461 0,0000
station. Le calcul doit être alors complété par
593 125,4967 112,6506
l’utilisation de ces nouvelles données. À partir
524 260,8902 248,0441
des lectures ci-contre, refaites les calculs pour
tenir compte de ces nouvelles données. 57 302,4708 289,6247
623 368,3620 355,5159
Le tour d’horizon en 161 est réduit à la nouvelle
référence qui est le point 58.
‹ G0moyen de station en 161
Le tableau suivant détaille le calcul du G0moyen de station au point 161.

Station 161 Lectures Distance Gisement G0i ei ri


gon km gon gon mgon cm
58 0,0000 2,16 163,6257 163,6257 2,0 6,6
57 289,6247 2,94 53,2470 163,6223 —1,4 —6,6
2,55 G0m = 163,6237 Tol 3,6 mgon Tol : 20 cm

‹ Nouveau calcul des trois cheminements


Le G0moyen d’arrivée au point 161 est maintenant le gisement d’arrivée des trois demi-
cheminements. Notez qu’un premier calcul du point nodal est nécessaire pour pouvoir
déterminer ce G0moyen en 161.
Les gisements de départ sont déduits des G0moyen : Gd = 200 – G0, à chaque chemine-
ment. Le dernier angle de gauche est négatif car la lecture avant est égale à zéro :
Hg = Lv – Lr = – Lr

CHEMINEMENTS 

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Les poids pj et les distances Li ne sont pas recalculés car ils restent identiques (aux
arrondis près pour Li).

Dans notre exemple, les résultats sont identiques à ceux de la méthode précédente : cela
vient du fait que les fermetures angulaires sont faibles.

Les trois tableaux suivants détaillent les calculs de chaque demi-cheminement avec
transmission de G0 de station.

Sta, Hg Gisement Ca Gisement Delta E CE Delta N CN E N


gon gon mgon compensé m cm m cm m m
(1) 297,0694
52 92,8409 —0,2 984 274,11 175 919,31
189,9103 189,9101 74,95 0,5 —468,94 —0,7
521 235,2414 —0,3 984 349,07 175 450,37
225,1517 225,1512 —184,58 0,5 —442,63 —0,7
522 220,6389 —0,4 984 164,50 175 007,73
245,7906 245,7897 —258,42 0,4 —295,08 —0,6
523 115,4927 —0,4 983 906,08 174 712,65
161,2833 161,2821 295,33 0,5 —424,19 —0,7
524 250,3862 —0,3 984 201,41 174 288,45
211,6695 211,6680 —92,30 0,5 —497,95 —0,7
161 —248,0441 —0,2 984 109,12 173 790,49
163,6254 163,6237
Σ —1,7 —165,02 2,4 —2128,78 —3,4
fa = 1,7 Tol : 7,9 fx = —2,4 fy = 3,4 fp = 4,17 Tol. : 29,7

Sta, Hg Gisement Ca Gisement Delta E CE Delta N CN E N


gon gon mgon compensé m cm m cm m m
(2) 198,1859
62 323,2331 0,0 985 788,83 173 790,53
321,4190 321,4190 —369,16 —2,1 129,11 —0,2
621 167,1418 0,0 985 419,65 173 919,64
288,5608 288,5608 —406,08 —2,2 —73,76 —0,2
622 177,0585 0,0 985 013,54 173 845,88
265,6193 265,6192 —369,16 —2,3 —221,31 —0,2
623 253,5204 0,0 984 644,35 173 624,56
319,1397 319,1396 —535,21 —3,0 165,94 —0,3
161 —355,5159 0,0 984 109,12 173 790,49
163,6238 163,6237
Σ —0,1 —1679,62 —9,6 —0,03 —0,9
fa = 0,1 Tol. : 7,7 fx = 9,6 fy = 0,9 fp = 9,60 Tol. : 26,3

 CHEMINEMENTS

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Sta, Hg Gisement Ca Gisement Delta E CE Delta N CN E N
gon gon mgon compensé m cm m cm m m
(3) 181,1620
59 57,0602 0,3 982 743,18 172 683,97
38,2222 38,2225 239,89 1,8 350,34 0,8
591 239,7942 0,6 982 983,08 173 034,32
78,0164 78,0173 461,45 2,1 165,99 0,9
592 154,7581 0,5 983 444,56 173 200,32
32,7745 32,7760 239,97 2,1 424,17 0,9
593 243,4975 0,6 983 684,55 173 624,51
76,2720 76,2740 424,55 1,9 165,98 0,9
161 —112,6506 0,3 984 109,12 173 790,49
163,6214 163,6237
Σ 2,3 1365,86 7,9 1106,49 3,5
fa = —2,3 Tol. : 7,7 fx = —7,9 fy = —3,5 fp = 8,65 Tol. : 26,5

Les résolutions précédentes, qui demandent des calculs fastidieux, peuvent être
effectuées sur le tableau NODALXY.XLS fourni sur le cédérom de l’ouvrage.

 Calcul graphique


Le calcul du point nodal peut être réalisé graphiquement en utilisant les ellipses de
tolérance vues au paragraphe 2.2.4. Les calculs du G0moyen ne pouvant être réalisés
simplement de manière graphique, il faut les déterminer numériquement au préalable.
Nous prendrons les résultats du paragraphe 2.3.1.
L’environnement de travail est identique à celui de l’exercice du paragraphe 1.7.2.
‹ Préparation
Nous allons détailler ici un moyen de « personnaliser » AutoCAD LT pour dessiner plus
rapidement les trois polygonales aboutissant au point nodal : nous avons vu à l’exercice
du paragraphe 1.7.2. qu’un changement de SCU est nécessaire et qu’il se fait par SCU↵
Objet↵ Dernier↵. Cela étant répétitif, nous allons placer cette combinaison de touches
sur un bouton de la barre d’outils (ou de la boîte à outils).
Sélectionnez le menu OUTILS / PERSONNALISATION DES BOITES A OUTILS /
NOUVELLE ; nommez votre barre personnelle puis validez. Modifiez-la ensuite
(bouton MODIFIER) en y faisant glisser un bouton vide de la catégorie « personnalisé ».
Cliquez sur ce nouveau bouton avec le bouton de droite de la souris pour modifier son
icône et entrez la commande associée. Choisissez par exemple l’icône ci-contre :
Entrer dans le cadre MACRO la macrocommande suivante : SCU OB D
Le caractère représente la touche espace, ce qui est équivalent sur AutoCAD à un appui
sur ENTER (↵). Validez avec OK. Chaque fois que vous cliquerez sur cette case,

CHEMINEMENTS 

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AutoCAD alignera le SCU sur la dernière entité dessinée, ce qui permettra de construire
facilement une polygonale.
On peut pousser plus loin le raisonnement en ajoutant à la macro les instructions qui
permettront de commencer le côté suivant à l’extrémité du précédent :
SCU OB D LIGNE EXT @0,0
‹ Dessin des cheminements
Placez les trois points de départ 52, 59 et 62 (voir fig. 2.33. et 2.34.).
POINT↵ 984274.11,175919.31↵ puis POINT↵ 982743.18,172683.97↵ puis POINT↵
985788.83,173790.53↵
Zoom↵ Etendu↵ suivi de Zoom↵ 0.8X↵ (vous pouvez aussi placer cette macrocom-
mande sur un bouton).
Dessin des trois G0 de station calculés en 52, 59 et 62
LIGNE↵ du point NODal de .. (point 52) au point @500<97.0694↵
LIGNE↵ du point NODal de .. (point 62) au point @500<398.1859↵
LIGNE↵ du point NODal de .. (point 59) au point @500<381.1620↵
Dessin du premier cheminement (issu du point 52)
SCU↵ option OBjet↵ cliquez sur la droite partant de 52 et représentant le G0moyen :
cliquez vers l’extrémité opposée au point 52 de manière à positionner l’axe des X du SCU
dans le sens de parcours de la polygonale.
LIGNE↵ du point NODal de... (point 52) au point
@474.89<385.0239↵ (385.0239 = 85.0239 –100 + 400)
SCU↵ OBjet↵ Dernier↵ LIGNE↵ du point EXTrémité de..
(côté précédent) au point @479.57<135.2414↵
Utilisez la macrocommande vue précédemment pour auto-
matiser les entrées des côtés.
(macro) au point @392.24<120.6389↵
(macro) au point @516.87<115.4927↵
(macro) au point @506.43<250.3862↵ Fig. 2.34. : Vue des trois
demi-cheminements
Dessin du deuxième cheminement (issu du point 62)
SCU↵ option OBjet↵ cliquer sur la droite partant de 62..
LIGNE↵ du point NODal de .. (point 58) au point @391.09<205.4383↵
(macro) au point @412.73<67.1418↵
(macro) au point @430.42<77.0585↵
(macro) au point @560.34<153.5204↵

 CHEMINEMENTS

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Dessin du troisième cheminement (issu du point 59)
SCU↵ option OBjet↵ cliquer sur la droite partant du point 59...
LIGNE↵ du point NODal de... (point 59) au point @455.84<343.8141↵
(macro) au point @487.35<139.7942↵
(macro) au point @490.4<54.7581↵
(macro) au point @424.6<143.4975↵
Rappel : (macro) remplace (SCU↵Ob↵D↵L↵EXT↵@0,0↵).
Vous devez obtenir une représentation semblable à la figure 2.34.
‹ Calcul des dimensions des ellipses de tolérance : voir § 1.4.2.1.

La tolérance de fermeture en longueur est T L = 2, 7 n σ L + σ X .


2 2

L’écart type sur la position d’un point est σX = ± 20 / 2,7 cm en canevas ordinaire.
L’écart type sur la mesure d’un côté est σL ≈ ± 0,4 cm pour des côtés d’environ 500
m mesurés avec un distancemètre d’écart type ± (3 mm + 2 ppm).
n
La tolérance de fermeture en direction est T D = 2, 7σ a ∑ Li
2

L’écart type sur une lecture d’angle est Chem. n TL (cm) ΣLi 2 (km2) TD (cm)
σa ≈ ± 5 dmgon (avec un théodolite
1 5 20,1 10,03 6,7
T2).
2 4 20,1 5,71 5,1
Le tableau ci-contre donne le détail des 3 4 20,1 5,95 5,2
calculs des tolérances de fermeture.
‹ Dessin des ellipses de tolérance : Zoom sur la zone du point nodal.
Première ellipse : SCU↵ option Objet↵, cliquez sur le dernier côté du premier chemine-
ment. ELLIPSE↵ de Centre↵ l’EXTrémité du dernier côté du cheminement, extrémité de
l’axe @0.220,0↵ demi-longueur du deuxième axe : 0.067↵
Dessinez de même les deux autres ellipses :
SCU↵ E↵ cliquer sur le dernier côté.
ELLIPSE↵ C↵ EXT↵ @0.216,0↵ 0.051↵
SCU↵ E↵ cliquer sur le dernier côté.
ELLIPSE↵ C↵ EXT↵ @0.216,0↵ 0.052↵
Les trois ellipses ont une zone commune (fig. 2.35.)

CHEMINEMENTS 

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Fig. 2.35. : Ellipses de tolérance

Les ellipses en trait continu correspondent aux tolérances du canevas ordinaire


(TX = 20 cm).

Les ellipses en trait discontinu correspondent aux tolérances du canevas de précision


(tolérance TX = 4 cm) : on constate qu’elles n’ont pas de zone commune, donc qu’elles
sont hors tolérance pour le canevas de précision.

Placement du point nodal

POINT↵ puis cliquez avec la souris dans la zone commune à l’endroit qui vous semble
le plus central. Les coordonnées du point nodal sont : (984 109.07 , 173 790.51) qu’il faut
comparer avec le résultat de la détermination numérique (984 109,12 ; 173 790,49), soit
environ 5 cm d’écart en planimétrie.

D’après l’allure des ellipses construites pour le canevas ordinaire, on constate que les
précisions ne sont pas du tout homogènes en longueur ni en direction : cela vient de
l’imprécision sur la connaissance des points d’appui du canevas ordinaire (20 cm). Les
ellipses du canevas de précision sont plus homogènes.

 CHEMINEMENTS

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DIVISION
DE SURFACES

Les opérations de bornage de terrain entraînant des modificatifs du parcellaire cadastral,


les projets d’aménagements fonciers, de lotissements, les opérations de délimitation, de
mitoyenneté et cadastrales demandent au géomètre de calculer des surfaces, de les diviser
ou d’en redresser les limites.

 SURFACES DE POLYGONES QUELCONQUES

 Mesures sur le terrain


Les formules de calcul de la surface d’un triangle sont détaillées dans le chapitre 5,
paragraphe 3. Le cas du quadrilatère inscriptible est étudié au chapitre 5, paragraphe 4.

Plusieurs autres exemples sont traités au chapitre 5, paragraphe 5. : surfaces calculées à


partir des coordonnées cartésiennes ou polaires, par la formule de Sarron, etc. et au
chapitre 3 du tome 1, paragraphe 4.4. : exemple de mesure de surface horizontale.

Pour un polygone quelconque de n côtés (n = 4 sur la figure 3.1.), la surface peut se


calculer par une décomposition en triangles.

La décomposition sera fonction des données dont on dispose, par exemple (fig. 3.1.) :

● Si l’on connaît les côtés a, b, c, d et e :

S= p ( p – a ) ( p – e ) ( p – d ) + p′ ( p′ – b ) ( p′ – c ) ( p′ – e )
avec p = (a + d + e)/2 et p’ = (b + c + e)/2
● Si l’on mesure la diagonale a et les hauteurs h et h′ : S = a(h + h′)/2.

DIVISION DE SURFACES 

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● Si l’on mesure les longueurs a, b, c et les hauteurs h et h′ :
S = (a . h/2) + (h + h′) . b/2 + (c . h′/2) = [(a + b)h + (b + c)h′]/2

Fig. 3.1. : Décomposition d’un polygone en triangles

À partir de ces considérations, tout


polygone peut être décomposé en
figures élémentaires, comme sur la
figure 3.2. par exemple. Il revient à
l’opérateur de choisir le meilleur
découpage en fonction des cotes les
Fig. 3.2. : Découpage d’un polygone quelconque plus accessibles sur le terrain, (en
traits continus sur la figure 3.2.).

 Mesures sur plan


 Mesures sur support papier
Pour des estimations, des avant-projets, des documents cadastraux, etc., la mesure d’une
surface sur un plan existant peut être suffisante. Il faut garder à l’esprit qu’en raison du
jeu dimensionnel du papier et des imprécisions de retranscription sur calque, la valeur
obtenue n’est qu’indicative.
Un appareil tel que le planimètre polaire permet de mesurer une surface directement sur
un plan en parcourant son contour. La précision obtenue peut être de 1/3 000, soit 3 m 2
pour une surface de 10 000 m2.
Une autre solution est de digitaliser le plan et d’utiliser les fonctions de calcul comme la
commande AIRE d’AutoCAD. Un exemple complet de digitalisation a été traité au
chapitre 10 du tome 1, paragraphe 1.6.

 Mesures sur support informatique


L’avantage du support informatique est de conserver intactes les données d’un plan ;
ainsi, la précision de la surface obtenue n’est tributaire que de la précision du lever de
détails. Sur AutoCAD, la commande AIRE permet d’obtenir rapidement une surface
délimitée par des arcs de cercle et des droites (voir l’exemple ci-après) :

 DIVISION DE SURFACES

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La zone hachurée (fig.3.3.) repré-
sente une surface à exproprier du fait
du passage d’une route d’une em-
prise de 30 m. La route est constituée
de deux alignements raccordés par
un arc de cercle de rayon 150 m ; le
point S est connu. Les coordonnées
des points sont les suivantes :

Pts E (m) N (m)


A 1756,042 3056,046
B 1918,345 3056,046
C 1918,345 2957,903 Fig. 3.3. : Exemple de calcul d’une surface
D 1788,018 2923,480
E 1756,042 2944,488
S 1859,692 2984,002

‹Calcul graphique de la surface à exproprier

L’environnement de travail est défini dans le menu FORMAT / CONTROLE


DES UNITES) : angles en grades, zéro au nord, sens horaire, quatre chiffres
après la virgule, longueurs à trois décimales.
Dessin de la parcelle ABCDE : LIGNE↵ du point 1756.042,30560.046↵ au point
1918.345,3056.046↵ au point 1918.345,2957.903↵ au point 1788.018,2923.48↵ au
point 1756.042,2944.488↵ au point Clore↵
Dessin de l’emprise de la route : LIGNE↵ du point 1859.692,2984,002↵ au point
@150<284.4767↵ LIGNE↵ du point S (EXTrémité de …) au point @150<133.2181↵
CERCLE↵ option TTR↵, 1re zone de tangence : cliquez vers le point T, 2e zone de
tangence : cliquez vers le point T′, rayon : 150↵. Construction de la largeur de la route
par décalage de 15 m de part et d’autre : commande DECALER↵ par 15↵
Mesure de la surface hachurée : POLYLIGNE↵ du point 1 (INTersection de ...) au
point, mode Arc↵ Rayon↵ 165↵, point final : point 2 (EXTrémité de ...) au point, mode
LIgne↵, point 3 (INTersection de ...) au point (passer ici en zoom transparent ‘Z↵ autour
du point E), point E (EXTrémité de ...) au point 4 (INTersection de ...) au point (revenir
au zoom précédent par ‘Z↵ P↵), point 5 (EXTrémité de...) au point, mode Arc↵, Second
point↵ : donner un point sur l’arc 5-6 avec l’accrochage PROche de ..., point final : point
6 (INTersection de ...) au point, mode LIgne↵, point C (EXTrémité de ...) au point Clore↵
AIRE↵, option Objet↵, Dernier↵ : le logiciel affiche la surface : S = 4 674,6853 m2 et le
périmètre : P = 373,18 m.

DIVISION DE SURFACES 

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 Détermination graphique
L’objectif est de transformer graphiquement un polygone quelconque en un triangle de
même superficie.
Cela permet par exemple d’obtenir une
valeur approchée d’une surface déli-
mitée par un polygone quelconque
donnée sur un support papier, par la
simple construction et la mesure de la
base et de la hauteur du triangle. C’est
également très utile pour le redresse-
ment de limites, traité au paragraphe 3.
Par exemple, le polygone ABCD
donné sur la figure 3.4. est de même
surface que le triangle ABE construit
ainsi : on mène une parallèle à BD pas-
sant par C ; cela donne le point E ; le
triangle BDE est de même surface que
Fig. 3.4. : Transformation d’un polygone
en triangle
le triangle BCD car ils ont la même
base BD et la même hauteur puisque
CE est parallèle à BD.
La surface du polygone est donc : SABCD = SABD + SBDE = SABE .
On peut remarquer, sur la figure 3.5., des constructions équivalentes pour des polygones
à cinq, six ou sept côtés.

Fig. 3.5. : Transformation graphique de polygones en triangles

 DIVISION DE SURFACES
Tous les cas de figure ne pouvant être envisagés, nous n’étudierons que certains d’entre
eux, les plus fréquents.

 DIVISION DE SURFACES

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 Limites divisoires passant par un sommet du polygone

 Cas du triangle


L’objectif est de diviser en deux surfaces S1 et
S2 le triangle ABC de surface totale S
(fig. 3.6-a.) par une ligne passant par B ; on
peut calculer la hauteur h commune aux deux
triangles à partir de la connaissance des points
A, B et C :
S1 + S2
h = 2 ⋅ ---------------- .
AC

On positionne ensuite le point A′ ainsi :


AA′ = 2S1 / h

Une autre solution est de remarquer que les


Fig. 3.6-a. : Division passant
surfaces des triangles sont proportionnelles à par un sommet
leur base ; on arrive directement à la même
expression :
S1
AA′ = AC ---------------- .
S1 + S2

Application
Considérons les points A(341,65 ; 54,77), B(687,96 ; 199,03) et C(658,28 ; 80,86).
Divisez le triangle ABC en deux surfaces S1 et S2 = S1 / 3, la ligne de partage passant
par B et la surface la plus grande touchant le point A.

‹Construction graphique

Construction du triangle
POLYLIGNE↵ du point 658.28,80.86↵ au point 687.96,199.03↵ au point
341.65,54.77↵ au point Clore↵
Mesure de sa surface et calcul de S1 et S2 :
AIRE↵ option Objet↵, cliquez sur le contour du triangle...
Résultat : Stotale = 18 320,907950 m2.
Donc S1 = 13 740,680963 m2 et S2 = 4 580,226988 m2.
Construction graphique de A′: on place sur une droite quelconque deux segments
proportionnels à S1 et S2 : le segment Aa′ est proportionnel à S1 et le segment a′c est
proportionnel à S2, ce qui revient à dire que Ac est proportionnel à Stotale, (fig. 3.6-b.).

DIVISION DE SURFACES 

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Fig. 3.6.-b. : Construction graphique

LIGNE↵ du point A (EXTrémité de...) au point @270<100↵ au point @90<100↵.


LIGNE↵ du point C (EXTrémité de..) au point c (EXTrémité de...).
COPIER↵ le segment Cc du point c (EXTrémité de ...) au point a’ (EXTrémité de ...).
LIGNE↵ du point B (EXTrémité de ...) au point A′ (INTersection de ...).
Contrôlez avec la commande AIRE↵ que les surfaces S1 et S2 sont correctes et mesurez
la cote AA′ avec la commande DISTANCE↵. Résultat : AA′ = 238,277 m.

 Polygone quelconque


On cherche à diviser en deux surfaces S1 et
S2 le polygone ABCDE de surface totale S
(fig. 3.7.). La limite passe par B.
On revient au cas du triangle (§ 2.1.1.) en
calculant les surfaces des triangles BCD,
BDE et BAE. Ces calculs permettent de
positionner le point divisoire A′ : par
exemple, si SBCD < S2 et SBCD + SBDE > S2
alors A′ est sur DE.
Fig. 3.7. : Polygone quelconque On divise ensuite le triangle BED en deux
surfaces S1′ = S1 – SABE et S2′ = S2 – SBCD.
On peut aussi utiliser la formule de Sarron (voir chap. 5, § 5.3.). Il faut alors mesurer ou
calculer à partir des coordonnées les angles dirigés bc et cd , ainsi que les côtés b et c.
On en déduit DA′ en résolvant l’équation suivante :

2S2 = bc . sin bc + b . DA′ . sin( bc + cd ) + c . DA′ . sin cd

 DIVISION DE SURFACES

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 Limites divisoires passant par un point quelconque
On cherche à diviser en trois surfaces
S1, S2 et S3 le polygone ABCDE de sur-
face S (fig. 3.8.) ; la limite devant passer
par un point P situé sur AB.
La longueur AP étant donnée, on peut
calculer AA′ en fonction de S1, de
l’angle α (à calculer ou mesurer) et de
la longueur AP.
On est ensuite ramené à la division du
polygone PBCDEA′ en deux surfaces
S2 et S3 par une limite passant par un Fig. 3.8. : Limite divisoire quelconque
sommet (§ 2.1.2.).
Si S1 est telle que A′ se trouve sur DE, on calcule la surface du triangle PAE puis on
positionne A′ sur DE à partir de la connaissance de PE, de l’angle PED et de la surface
S1′ = S1 – SAPE.

 Limites partageant un triangle en trois surfaces

 Les limites passent par chacun des sommets


On cherche à déterminer la position du point I tel
que les limites IA, IB et IC partagent le triangle
ABC en trois surfaces S1 , S2 et S3 (fig. 3.9.).
La construction peut être purement graphique :
on détermine les coefficients de proportionnalité
k1, k2 et k3 tels que :
k1 = S1 / (S1 + S2 + S3)
k2 = S2 / (S1 + S2 + S3)
k3 = S3 / (S1 + S2 + S3) Fig. 3.9. : Triangle séparé
en trois surfaces
On en déduit les points A′ et C′:
AA′ = k1 . AC et CC′ = k3 . AC

Les droites parallèles à AB et BC passant par A′ et C′ se coupent en I puisque les surfaces


SBAA′ et SBCC ′ sont respectivement égales aux surfaces SAIB et SBIC .
Analytiquement, en s’inspirant de la construction précédente, on calcule la position des
points A′ et C′ puis on détermine l’intersection des droites A′I et C ′I, dont on connaît le
gisement, à partir des coordonnées de A, B et C.

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Exercice
Soit le triangle défini par les points suivants : A (601,190 ; 711,961), B (723,757 ;
840,549), C (791,169 ; 722,166). Trouvez le point I divisant ce triangle en trois surfaces
S1 = 3 270 m2, S2 = 4 388 m2 et S3 = S – S1 – S2. Le triangle étudié est celui de la figure
3.9. ; sa surface totale est S = 11 589,111709 m2.

Réponse
On obtient k1 = 0,2821614 et k3 = 0,3392073. Donc AA′ = 0,2821614 × 190,252
= 53,682 m et CC′ = 0,3392073 × 190,252 = 64,535 m. On déduit les coordonnées des
points A′ (654,795 ; 714,840 ) et C′ (726,727 ; 718,704 ), connaissant le gisement
GAC = 96,5836 gon. On trouve les coordonnées de I par intersection des droites AI′ et
CI′ (par les formules de Delambre) dont on connaît les coordonnées d’un point et le
gisement : celles de A et de C et les gisements GAI′ = GAB = 48,4741 gon et GCI′ = GCB
= 367,0457 gon. Les coordonnées du point I sont (701,202 ; 763,528).

‹Construction graphique

L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe 1.2.2.

Construction du triangle : LIGNE↵ du point 601.190,711.961↵ au point


723.757,840.549↵ au point 791.169,722.166↵ au point Clore↵ (voir fig. 3.9.).

Positionnement graphique de A′ et C′ : la construction suivante permet d’éviter le


calcul des coefficients ki en utilisant des cercles de rayons proportionnels aux surfaces
S1, S1 + S2 et S1 + S2 + S3.
CERCLE↵ de centre A (EXTrémité de...) de rayon 32.70↵
CERCLE↵ de centre A de rayon 76.58↵
CERCLE↵ de centre A de rayon 115.89111709↵
ECHELLE↵, choix des objets : les trois cercles précédents, point de base : A, option
Référence↵, longueur de référence de A au point d’intersection du dernier cercle tracé et
de la ligne AC, nouvelle longueur : donnez le point C (EXTrémité de ...). Les points A′
et C′ sont situés à l’intersection des premier et deuxième cercles tracés avec la droite AC.

Positionnement des droites A′I et C′I : SCU↵ option Objet↵, cliquez sur la ligne AC
vers le point A. COPIER↵ la droite AB du point A (EXTrémité de...) au point
@53.686,0↵. COPIER↵ la droite BC du point B (EXTrémité de...) au point
@125.705,0↵. Le point I est à l’intersection des droites ; lire ses coordonnées par ID↵.
Lire les surfaces IAB, IAC et IBC par la commande AIRE↵ : donnez les trois sommets
de chaque surface, l’une après l’autre, puis validez.

 Les limites sont perpendiculaires aux côtés


On cherche à diviser le triangle ABC d’une surface totale S en trois surfaces S1, S2 et S3,
les limites divisoires étant perpendiculaires aux côtés (fig. 3.10.).

 DIVISION DE SURFACES

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Fig. 3.10. : Partage en trois superficies avec limites perpendiculaires aux côtés

Le procédé de résolution est le suivant : on calcule la position des points G, H et J proches


des points définitifs cherchés E, F et D que l’on déterminera par approximations
successives.

Soit la droite JJ′ parallèle à DD′ et positionnée telle que SAJJ′ = SAEID = S2 .

1 AJ
On peut écrire dans le triangle AJJ′ : SAJJ′ = --- AJ ⋅ ------------ sin α = S2 .
2 cos α
2S 2 2S 2S
Donc AJ = d = - , de même BG = g =
----------- ----------1- et CH = n = ----------3- .
tan α tan β tan χ

Dans le triangle ADD′, on a :


2.SAEID = 2.(SADD′ – SID′E ) = e2 . tanα – IE2 . tanα = d 2 . tanα donc IE =
2 2
e –d .

2 2 2 2
De même ID = m – n et IF = h –g .

On peut aussi écrire que :

2.SAEID = 2.(SAEE′ – SIDE′) = (c – h)2 . tanα – ID2 . tanα = d 2 . tanα.

( c – h ) – d , de même IE = ( a – m ) – g et IF = (b – e) – n .
2 2 2 2 2 2
Donc ID =

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Finalement, on obtient le système d’équations suivant :

2S
(c – h) – d = m – n
2 2 2 2
ID = avec n = ----------3-
tan χ
2S 2
(a – m) – g =
2 2 2 2
IE = e –d avec d = -----------
-
tan α
2S
(b – e) – n =
2 2 2 2
IF = h – g avec g = ----------1-
tan β

La résolution est donc effectuée par approximations successives : on se fixe une valeur
h0 pour h ; on en déduit m dans la formule donnant ID. On en déduit ensuite e dans la
formule donnant IE puis on retrouve une nouvelle valeur h1 de h dans la formule donnant
IF. On recommence le calcul avec une nouvelle valeur de h qui est la moyenne entre h0
et h1 jusqu’à ce que la valeur obtenue en fin de calcul soit identique à celle prise en début
de calcul.

Application

Soit le triangle défini par les points A (627,170 ; 2230,490), B (749,737 ; 2359,078) et
C (817,148 ; 2240,695). La surface du triangle est S = 11 589,047415 m2.

La surface S1 doit être de 3 500 m2, S2 de 5 500 m2 et S3 de 2 589,047415 m2.

Réponses

On calcule a = 136,2306 m, b = 190,2519 m et c = 177,6444 m.

On calcule α, β et χ par différences de gisements : α = 48,1095 gon, β = 81,4280 gon


et χ = 70,4625 gon. On en déduit que n = 50,9034 m, d = 108,0440 m et g = 45,8484 m.
On fixe une valeur h0 de départ pour h, on en déduit m puis e puis h1. on recommence
le calcul avec h2 qui est la demi-somme de h0 et h1 :

h0 = 60 m → m = 68,9772 m → e = 118,7201 m → h1 = 68,0273 m


h2 = (h0 + h1)/2 = 64,01m m = 61,8905 m e = 122,8735 m h3 = 63,6456 m
h4 = (h2 + h3)/2 = 63,828m m = 62,2240 m e = 122,6720 m h5 = 63,8589 m
h6 =(h4 + h5)/2 = 63,844m m = 62,1947 m e = 122,6896 m h7 = 63,8402 m

En utilisant un tableur, on arrive à h = 63,842244 m.

On peut donc considérer que h ≈ 63,842 m. On en déduit m = 62,198 m et


e = 122,688 m. Donc ID = 35,741 m, IE = 58,127 m et IF = 44,427 m.

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D’où les coordonnées de I à partir de D, E ou F : I (747,764 m ; 2272,761 m ), la figure
3.10. donne la position finale du point I.

Vérification : le calcul des surfaces donne S1 = 3 499,97 m2, S2 = 5 500,02 m2 et


S3 = 2 589,06 m2.

Autre calcul : partage de SABC en trois parties égales ; vérifiez que l’on trouve I
(725,682 m ; 2 270,578 m).

 Division d’un quadrilatère en quatre surfaces égales


On cherche à partager le quadrilatère ABCD (fig. 3.11.) en quatre parties égales, les
limites divisoires coupant chaque côté en son milieu.

Fig. 3.11. Quadrilatère divisé en quatre surfaces égales

La construction graphique consiste à tracer A′ milieu de AB, B′ milieu de BC, C′


milieu de CD et D′ milieu de DA ; puis à tracer la parallèle à BD passant par F, milieu de
AC et la parallèle à AC passant par E, milieu de BD.

Les droites issues du point d’intersection I de ces deux parallèles reliant les points A′, B′,
C′ et D′ partagent la surface en quatre parties égales.

La justification de cette construction est la suivante : la surface du triangle AEB est


égale à la moitié de celle de ABD puisque E est milieu de BD : SAED = SABD / 2.

De même, SA′EB = SAEB / 2 = SABD / 4. On peut aussi montrer que SBEB′ = SBEC / 2 = SBDC / 4.

Donc SA′EB + SBEB′ = SA′BB′E = (SABD + SBDC ) / 4 = S / 4 (S étant la surface totale délimitée
par le quadrilatère).

La surface SA′BB′E peut se transformer en SA′BB + SA′B′E et SA′B′E = SA′B′I (ces deux triangles
ayant la même base et la même hauteur). Donc, finalement, SA′BB′I = S / 4.

On peut mener le même raisonnement pour les surfaces SAA′ID′, SD′IC′D et SIB′CC′.

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Analytiquement, en s’inspirant de la résolution graphique précédente, on calcule les
coordonnées de E et F puis les gisements des droites BD et AC. On en déduit les
coordonnées de I par intersection (formules de Delambre).

Exemple
Découpez le quadrilatère ABCD en quatre parties égales. Les coordonnées des som-
mets sont : A (249,590 ; 320,833), B (402,682 ; 375,463), C (583,491 ; 235,104),
D (348,567 ; 237,984). Ce quadrilatère est celui de la figure 3.11.

‹Résolution graphique

Dessin du quadrilatère : LIGNE↵ du point 249.590,320.833↵ au point


402.682,375.463↵ au point 583.491,235.104↵ au point 348.567,237.984↵ au
point Clore↵
Construction du point I : LIGNE↵ du point A au point C (EXTrémité de...) puis
LIGNE↵ du point B au point D. COPIER↵ la ligne AC du point A au point MILieu de
BD. COPIER↵ la ligne BD du point B au point MILieu de AC. Lire les coordonnées de
I par ID↵ INTersection de...
Résultat : I (423.065 , 294.543).
Pour contrôler les surfaces, passez en mode d’accrochage permanent intersection (menu
OPTIONS / ACCROCHAGE AUX OBJETS ou touche F3 ) et utilisez la commande
AIRE↵. Résultat : S1 = S2 = S3 = S4 = 6317,95 m2.

 Limites divisoires parallèles à un côté

 Cas du triangle


On cherche à diviser le triangle ABC (fig. 3.12-a.)
en deux surfaces S1 et S2, la ligne de division étant
parallèle au côté AC.
Les triangles BA′C′ et BAC étant semblables, on
peut écrire que :
2 2 2
S1 BC′ BA′ A′C′
k 1 = ----------
- = -----------2- = -----------2- = -------------
2
-
S ABC BC BA AC
Fig. 3.12-a. : Limite divisoire
parallèle à un côté
On en déduit la position de A′ et de C′ :

BA′ = BA k 1 et BC′ = BC k 1

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‹construction graphique

On note S la surface totale S = S1 + S2. Sur une droite quelconque BB′, on reporte deux
longueurs proportionnelles à S1 et S : Bd = k . S et Be = k . S1 (fig. 3.12-b.).
La parallèle à Cd passant par le point e coupe BC en e′. On élève la perpendiculaire à BC
passant par e′, elle coupe en f le cercle de diamètre BC. La distance Bf est rabattue sur
BC pour donner le point C′ de passage de la limite cherchée, A′C′ étant parallèle à AC.

Fig. 3.12-b. : Résolution graphique

La construction précédente se justifie comme suit :


BC′ = Bf puisque C′ et f sont sur le même cercle de centre B ; dans le triangle rectangle
Be′f on peut écrire : Bf 2 = BC′ 2 = Be′ 2 + e′f 2.
Be Be′ S S
Le théorème de Thalès permet d’écrire que ------- = -------- = ----1- d’où Be′ = BC . ----1- .
Bd BC S S
On note R = BC/2.
S S
e′f 2 = R2 – (Be′ – R)2 = – Be′ 2 + BC2 . -----1 d’où BC′ 2 = BC2 . -----1 .
S S

Le point C′ est donc bien un point de la droite de partage cherchée.

‹Application

Considérons le triangle donné à l’exercice du paragraphe 2.3.2. On demande de


la partager de telle manière que S1 = 8 244 m2 , la limite étant parallèle au côté
AC.
L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe 1.2.2.
Dessin du triangle : voir le paragraphe 2.3.2.

DIVISION DE SURFACES 

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Droite BB′: un coefficient de 1/75 donne une construction proche de la figure 3.12-b.
LIGNE↵ du point B (EXTrémité de ...) au point @109.92<145↵ au point
@44.60063213<150↵ au point C (EXTrémité de ...).
Construction de C′ : COPIER↵ le segment dC du point d vers le point e (EXT de ...).
CERCLE↵ de centre MILieu de BC et de rayon point C (EXTrémité de ...).
LIGNE↵ du point (point quelconque extérieur au cercle) au point PERpendiculaire à BC.
DEPLACER↵ cette dernière ligne de son EXTrémité vers le point e′ (INTersection de ...).
CERCLE↵ de centre B et de rayon Bf (donnez le point f par INTersection de ...).
On obtient le point C′. Pour obtenir la droite A′C′, COPIER↵ la droite AC depuis le point
C (EXTrémité de...) vers le point C′ (EXTrémité de...). Les cotes CC′ et AA′ s’obtiennent
avec la commande DISTANCE↵.
Résultats : AA′ = 27,815 m et CC′ = 21,331 m. BA′ = 149,829 m et BC′ = 114,900 m.
Contrôlez ensuite la surface S1.

 Cas du quadrilatère


Considérons un quadrilatère ABCD à diviser en deux surfaces S1 et S2, la limite divisoire
étant parallèle au côté AD (fig. 3.13.). On peut revenir au cas du triangle (§ 2.5.1.) en
prolongeant les côtés AB et CD jusqu’à obtenir le point E et le triangle ADE. On calcule
alors la surface S′2 = S2 + SEBC et on positionne A′ et B′ avec :

S1 S1
AA′ = AE -----------------
- et DD′ = DE -----------------
-
S 1 + S′ 2 S 1 + S′ 2

Si l’on ne désire pas calculer le point E, on peut


calculer ainsi la longueur du coté A′D′ :
2
AD
2.SAED = ---------------------------------------
cotan α + cotan δ
2
A′D′
2.SA′ED ′ = 2.(SAED – S1 ) = ---------------------------------------
cotan α + cotan δ

Fig. 3.13. : Cas du quadrilatère

Finalement, on obtient : A′D′ = AD – 2S 1 ( cotan α + cotan δ )


2

On en déduit la hauteur h1 par : 2.S1 = h1.(A′D′ + AD)


D’où les cotes d’implantation AA′ et DD′: AA′ = h1 / sinα DD′ = h1 /sinδ

 DIVISION DE SURFACES

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 Polygone quelconque
On revient au cas du quadrilatère traité au
paragraphe précédent.
Par exemple, pour le polygone de la figure
3.14., on calcule la surface SBCD que l’on
retranche à S2 pour obtenir S′2 = SA′BDE ′ et
l’on revient au cas d’un quadrilatère
ABDE à partager en S1 et S′2.
Fig. 3.14. : Polygone quelconque

Si la limite divisoire est telle que l’on ne


peut pas définir directement le triangle
AED (comme au paragraphe 2.5.2.), on
retranche et/ou on ajoute des superficies
partielles de manière à revenir au cas du
quadrilatère.
Par exemple, pour le polygone ABCDEF
de la figure 3.15., on retranche SBC′C à S2 et
on ajoute SEE′F à S1 pour travailler dans le
quadrilatère AC′DE′.
Fig. 3.15. : Polygone quelconque

 Application
Parfois le partage n’est pas réalisé sur les
surfaces mais sur la valeur du terrain (en
Francs par mètre carré).
Par exemple, considérons le trapèze
ABCD (fig. 3.16.) partagé par la droite (∆)
en deux zones de valeurs différentes :
ABB′D′ de valeur v1 en F/m2 et B′CDD′
de valeur v2 en F/m2. On cherche à diviser
la parcelle ABCD en deux parcelles de
valeur V et V′ en F (V correspond à une
surface inconnue S1 et V′ à S2 ) ; la divi- Fig. 3.16. : Exercice
sion est parallèle à AD (ou BC).
La valeur en Francs d’une bande de terrain d’un mètre de largeur centrée sur le côté AD
est la suivante : VAD = v1 . 1 . AD′ + v2 . 1 . D′D = v1 . AD′ + v2 . D′D.
De même pour le côté BC : VBC = v1 . 1 . BB′ + v2 . 1 . B′C = v1 . BB′ + v2 . B′C.

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La valeur de la parcelle AA′C′D est V = (VAD + VA′C′ )h/2 d’où h = 2V/(VAD + VA′C′) (1).

De même, la valeur de la parcelle A′BCC′ est : V′ = (VBC + VA′C′ ).(H – h)/2.

La valeur totale de la parcelle ABCD de hauteur H est donc :


VT = (VAD + VBC).H/2 = V + V ′

Soit a, b, c et d les projections de A′, B, C et C′ sur la base AD parallèlement à la direction


(∆). Dans les triangles semblables (AA′a et ABb) ou (CcD et C′dD), on peut écrire :

h Aa Dd h v 1 Aa v 2 Dd v 1 Aa + v 2 Dd V AD – V A′C′
---- = ------- = ------- d’où ---- = -----------
- = -----------
- = ------------------------------
- = --------------------------
-
H Ab Dc H v 1 Ab v 2 Dc v 1 Ab + v 2 Dc V AD – V BC

V AD – V A′C′
Donc h = H --------------------------
- (2)
V AD – V BC

2 2V ( V AD – V BC )
Des équations (1) et (2), on déduit : V A′C′ = V AD – ------------------------------------
-
H

Application

v1 = 50 F/m2 et v2 = 15 F/m2.

AD′ = 107,66 m, D′D = 82,59 m, BB′ = 32,38 m, B′C = 42,17 m et H = 101,76 m.

Réponse

VAD = 6 621,85 F et VBC = 2 251,55 F ; la valeur totale de la parcelle est de


451 478,59 F.

On cherche à la partager en une parcelle valant 350 000 F et une parcelle valant le
complément, soit 101 478,59 F. Donc VA′C′ = 3 712,94 FF et h = 67,73 m.

Les surfaces après division sont respectivement :

S1 = 10 277,75 m2 (5 595,00 m2 à 50 F/m2 et 4 682,75 m2 à 15 F/m2).

S2 = 3 195,28 m2 (1 530,24 m2 à 50 F/m2 et 1 665,04 m2 à 15 F/m2).

 Limites divisoires parallèles à une direction donnée


On désire partager le quadrilatère ABCD (fig. 3.17.) en deux surfaces S1 et S2, la sépara-
tion étant parallèle à la direction (∆). Cela revient à positionner les points A′ et B′.

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En menant une parallèle à (∆) passant par le
point C, on peut revenir au cas du paragraphe
2.5. c’est-à-dire une limite parallèle à un côté :
On calcule la surface SCDD’ et on en déduit que
S′2 = S2 – SCDD ′ .
On procède ensuite comme indiqué au para-
graphe 2.5.2. pour le quadrilatère ABCD′ à
partager en S1 et S′2, la limite étant parallèle au Fig. 3.17. : Division parallèle
côté CD′. à une direction

Ce raisonnement est valable dans le cas d’un


triangle et d’un polygone quelconque.

 Limites divisoires perpendiculaires à un côté


On cherche à séparer le quadrilatère ABCD
(fig. 3.18.) en deux surfaces S1 et S2, la sépara-
tion A′B′ étant perpendiculaire au côté AD. On
cherche donc à positionner les points A′ et B′.
En menant une perpendiculaire à AD passant
par C, on revient à nouveau au cas du para-
graphe 2.5. (limite parallèle à un côté) : on cal-
cule la surface SCDD′ et on en déduit une surface
S′2 = S2 – SCDD′.
On procède ensuite comme indiqué au para- Fig. 3.18. : Division perpendiculaire
à un côté
graphe 2.5.2. pour le quadrilatère ABCD′ à
partager en S1 et S′2, la limite étant parallèle au
côté CD′.

 Limites divisoires dans un îlot


Soit l’îlot (fig. 3.19.) limité par les droites AE et AE′ formant entre elles l’angle α. On
cherche à le diviser en lots successifs de surfaces données S, S0, S1, S2, etc., les limites
étant parallèles entre elles et perpendiculaires aux alignements AE et AE′.
● Premier lot : le pan coupé ABB′
1
Sa surface est S = --- . AB . AB′ . sinα.
2

On impose : AB = AB′ = 2S -
----------
sin α

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Fig. 3.19. : Limites divisoires d’un îlot

● Deuxième lot : le lot d’angle BCcC′B′


On note AC = AC′ = x0 et Cc = C′c = y0 .
Sa surface est S0 = SACcC′ – S.
Or SACcC′ = x0 . y0 = x02 . tan(α /2).

S + S0
Donc x0 = - et y 0 = x 0 ⋅ tan ( α / 2 )
----------------------
tan ( α / 2 )

● Lots suivants : les lots cCDd, dDEe, etc.


On montre de même que pour x1, x2, etc. :

j=i

S + S0 + 2 ∑S j

xi = -------------------------------------- et y i = x i ⋅ tan ( α / 2 )
j=1
tan ( α / 2 )

 Limites avec cotes partielles proportionnelles aux côtés

 Cas du quadrilatère


On cherche à partager le quadrilatère ABCD (fig. 3.20.) en deux surfaces S1 et S2 telles
AA′ DD′ BA′ CD′
que ---------- = ---------- ou ---------- = ---------- . Cela présente l’avantage de conserver la forme de
AB DC BA CD
la parcelle.
Les cotes partielles sont AA′, A′B, CD′ et DD′. On cherche donc à positionner le point
A′ sur AB et le point D′ sur CD. Cela revient par exemple à calculer les distances
BA′ = a et CD′ = b.

 DIVISION DE SURFACES

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Pour résoudre ce problème, on prolonge les côtés AB et CD jusqu’à obtenir le triangle
AED dans lequel on calcule la surface SBEC , l’angle α et les côtés EB et EC.
a b BA
Pour obtenir les cotes a et b, on écrit -------- = -------- donc a = -------- b .
BA CD CD

On en déduit 2.(S1 + SBEC) = (EB + a).(EC + b).sinα =  EB + b -------- .(EC + b).sinα.


BA
 CD
On résout l’équation du second degré en b :

-------- b +  EB + BA
BA 2 ⋅ EC b + EB ⋅ EC – 2 ----------------------
------------------
S EBC + S 1
- = 0
CD  CD  sin α

On peut généraliser ces équations à un décou-


page en n surfaces en remplaçant le numérateur
(SBEC + S1 ) par (SEBC + ΣS i ). On obtient alors a
et b toujours par rapport aux points B et C.
Si les côtés AB et CD sont parallèles distants
d’une distance h, on a S1 = h.(a + b)/2 et toujours
a = b.BA/CD.

Exercice Fig. 3.20. : Côtés a et b proportionnel


à AB etCD
Partagez le triangle du paragraphe 2.4. en
deux surfaces telles que S1 = S2 /3 ; la limite
divisoire coupe les côtés AD et BC et la surface S1 est du coté du point A.

Résultats
Les cotes cherchées sont b = CD′ = 58,178 m et a = AA′ = 32,807 m. Avec ces cotes,
on obtient : S1 = 6320,25 m2 et S2 = 18951,55 m2.

 Polygone quelconque


Dans ce problème, on ne peut pas facilement
adapter la solution du paragraphe 2.9.1., valable
pour un quadrilatère. Elle mènerait à un système
d’équations long et difficile à résoudre. C’est
pourquoi nous détaillons une autre méthode qui
mène plus rapidement au résultat.
Soit à partager la surface ABCDEF (fig. 3.21.)
en deux surfaces de valeur S1 et S2, les limites Fig. 3.21. : Polygone quelconque

AM BN CO
étant telles que --------- = -------- = -------- .
AF BE CD

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Considérons tout d’abord le quadrilatère
ABEF (fig. 3.22.) à séparer en deux surfaces
S′1 et S′2. On note EF = a, AF = b, et BE = c.
On peut calculer les hauteurs Ha et Hb par :
Ha = b.sinα
Hb = c.sinβ

On utilise ensuite un trapèze rectangle


(fig. 3.23.) de même surface que le quadrila-
tère ABEF et partagé également en S′1 et S′2.
Fig. 3.22. : Quadrilatère

On fixe la hauteur du trapèze à H′ = 100 m.


Ses bases sont L0 et Ln ; on note ∆ = Ln – L0 leur
différence dont on conserve le signe. On fixe
arbitrairement l’une des bases du trapèze, par
exemple :
Ln = a.(Ha + Hb)/(2.H′)
On en déduit l’autre base :
Fig. 3.23. : Trapèze rectangle équivalent S
2.S = H′.(L0 + Ln) d’où L 0 = ------ – L n
50
et ∆ = Ln – L0 .
On calcule ensuite la hauteur h′i et la base Li correspondant à chaque surface S′i ; ici n = 2
surfaces : cela revient à faire le partage cherché sur le quadrilatère rectangle. En appli-
quant le théorème de Thalès et la surface du trapèze A′B′N′M′, on obtient :

h′ L1 – L0 
-------1 = ----------------
-  ∆
H′ ∆  d’où L 1 =
2
L 0 + 2S′ i ------
2S′ 1 = h′ 1 ( L 1 + L 0 ) 
H′

On peut généraliser cette formule comme suit : 2 ∆


Li = L i – 1 + 2S′ i ------ .
H′

On contrôle en fin de calcul que l’on retrouve la valeur connue de Ln (énième côté).

2S′ i
On en déduit les hauteurs h′i h i ′ = --------------------
-.
Li + Li – 1

On contrôle que ∑ h′ i = H′ .

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On calcule enfin les cotes réelles d’implantation (ici AM noté b1, BN noté c1) :

b c h′ b c h′
On utilise les proportions -----1 = ----1 = -------1 , de manière générale : ----i = ----i = ------i .
b c H′ b c H′

On contrôle finalement que : ∑b i = b et ∑c i = c.


Cette méthode de calcul présente l’avantage de pouvoir être programmée.

 Application
Soit le polygone ABCDEFG
(fig. 3.24.) dont les sommets sont
donnés ci-après :

Point x (m) y (m)


A 454,864 269,110
B 516,266 280,153
C 556,651 274,339
D 580,122 259,908
E 557,404 217,577 Fig. 3.24. : Exercice
F 516,266 229,847
G 468,987 234,755

La surface totale est S = 5 161,343800 m2.


On cherche à partager cette surface en trois surfaces S1 = 2 500 m2, S2 = 1 500 m2 et
S3 = 1 161,3438 m2. Les cotes partielles seront proportionnelles aux côtés AG, BF et
DE ; la surface S1 est située vers le point B.
Calculs
On commence par revenir au cas de deux quadrilatères adjacents (ABFG et BDEF) en
retranchant la surface BCD à S1. La nouvelle valeur de S1 est S′1 = 2 276,832229 m2.
On travaille ensuite dans le polygone ABDEFG de surface totale
S′ = 4 938,176029 m2.

α (gon) Ha (m)
Quad. S (m2) a (m) b (m) c (m) Ln (m) L0 (m) ∆ (m)
β (gon) Hb (m)
131,415 32,714
ABFG 2321,924792 47,533 37,145 50,306 19,667 26,772 —7,105
93,415 50,037
118,453 48,207
BDEF 2616,251237 42,929 50,306 48,042 20,448 31,877 —11,428
112,904 47,058
Total : 4938,176029 40,115 58,648 —18,533

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La dernière ligne du tableau précédent donne donc les cotes Ln, L0 et ∆ du quadrilatère
rectangle de hauteur H′ = 100 m et de même surface que ABDEFG. On contrôle que :
(40,115 + 58.648).100/2 = 4 938,15 m2 ≈ S′ (aux arrondis près).

Si (m2) Li (m) h'i (m) ABFG bi (m) ci (m) BDEF bi (m) ci (m)
2276,832229 50,948 41,550 S1 15,434 20,902 S1 20,902 19,961
1500,000000 45,163 31,214 S2 11,594 15,702 S2 15,702 14,996
1161,343800 40,115 27,237 S3 10,117 13,702 S3 13,702 13,085
Vérif. 100,000 Vérif. 37,145 50,306 Vérif. 50,306 48,042

Les calculs ayant été effectués sur tableur, le recours à la compensation n’est pas
nécessaire puisqu’il n’y a pas d’arrondis intermédiaires.

Fig. 3.25. : Découpage final

 REDRESSEMENT DE LIMITES
Cette opération consiste à substituer à une limite existante généralement complexe (par
exemple EFGH, figure 3.26.) une nouvelle limite rectiligne E’H’ avec conservation des
surfaces S1 et S2.
Les données sont soit une distance imposée (par exemple la cote d, figure 3.26.), soit une
direction imposée pour la nouvelle limite (par exemple parallèle à une façade).
Le redressement peut être fait graphiquement ou analytiquement, en appliquant par
exemple la formule de Sarron, ou par résolution de triangles.

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 Résolution de triangles

 La cote d est imposée


On cherche à redresser EFHG en E′H′ (fig. 3.26.),
la cote d = H′H étant imposée. On cherche à posi-
tionner E′ donc à déterminer la cote E′E. La surface
S2 est conservée : SCDH′E′ = S2
On peut calculer la surface du triangle CDH′ et en
déduire celle du triangle CE′H′ :
SCE′H′ = S2 – SCDH′

2S CH′E′
On en déduit que CE′ = -------------------------------------- Fig. 3.26. : Redressement
CH′ ⋅ sin ( γ – γ 0 ) de la limite EFGH

γ est l’angle BCD calculé ou mesuré, γ0 est calculé.

 Limite parallèle à une façade


La limite redressée doit être parallèle à AB
(fig. 3.27.). On cherche donc la distance d entre la
façade de référence et la nouvelle limite E’H’.
Le calcul est identique à celui étudié au paragraphe
2.5.2., à savoir :

AB – 2S 1 ( cotan α + cotan β )
2
E′H′ =
2S 1 d
d = -------------------------
AB + E′H′
- et AH′ = -----------
sin α Fig. 3.27. : Nouvelle limite E ′H ′

 Exemple
Les données ci-contre correspondent à la figure Points x (m) y (m)
3.27. Calculer d pour redresser la limite EFGH en A 524,814 1423,533
E′H′ parallèle à AB. B 557,044 1602,230
C 749,436 1592,815
Réponse
D 738,805 1435,140
S1 = 19 595,4779 m2. E 661,845 1597,101
α = 85,1903 gon et β = 108,2471 gon. F 703,639 1532,090
G 630,861 1503,523
H 618,127 1428,594

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AB = 181,580 m. E′H′ = 169,682 m donc d = 111.572 m et AH′ = 114,660 m.

La surface S1 effective, c’est-à-dire implantée à partir de AH′ est 19 595,50 m2.

 Formule de Sarron


La démonstration de la formule de Sarron est donnée au chapitre 5, paragraphe 5.3.

 Cote imposée


On cherche à redresser la limite EFGH en E′H′, la cote e = HH′ ou a = EE′ étant imposée
(fig. 3.28.). Les surfaces S1 et S2 sont conservées. On note :

EF = b, FG = c, GH = d.

Fig. 3.28. : Application de la formule de Sarron

On choisit un sens de calcul qui donne les angles orientés ab, bc , cd et de à calculer, ou
à déduire des observations.

On applique la formule de Sarron en remarquant que :


SE′EFI + SIGHH′ = 0

Notons que la surface IGHH′ est négative puisqu’elle est parcourue dans le sens trigono-
métrique.

Donc : 0 = ab.sin( ab)+ac.sin( ab+ bc )+ad.sin( ab+ bc +cd )+ae.sin( ab+ bc +cd + de )
+bc.sin( bc )+bd.sin( bc +cd )+be.sin( bc +cd + de )
+cd.sin(cd )+ce.sin(cd + de )
+de.sin( de )

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On obtient finalement une équation dans laquelle on peut isoler a ou e.

Remarque
Cette méthode qui nécessite des calculs plus longs que la précédente (§ 3.1.), est à
réserver aux cas où les données sont les angles orientés et les côtés du polygone ; c’est
le cas dans un lever par polygonation.

Exemple
On impose a = 17,331 m ; on cherche donc e. Les données sont les suivantes :
ab = 60,5143 gon ; bc = 112,5605 gon ; cd = 334,5291 gon ; de = 285,8336 gon
b = 77,286 m ; c = 78,184 m ; d = 76,003 m.

Réponse
e = 46,216 m ce qui donne, aux arrondis près, S1 = 19 595,50 m2.
Autre exemple : a = 50 m donne e = 77,863 m.

 Limite parallèle à une façade


Dans ce cas, on exprime a et e en fonc-
tion de la distance h (figure 3.29.). Le
paramètre à calculer devient h.
h
On écrit : a = ----------- – BE
sin β
h
et : e = ----------- – AH
sin α

On écrit enfin la formule de Sarron


dans laquelle la seule inconnue est h.

Remarque
Le calcul des coordonnées des som-
mets puis la résolution par calcul des
Fig. 3.29. : Application de la formule de Sarron
surfaces des triangles (comme au
paragraphe 3.1.) est au moins aussi
rapide que l’application de Sarron.

Application

Les données sont celles du paragraphe 3.2.1 et résultats sont identiques à ceux du
paragraphe 3.1.3.

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 Résolution graphique
Le principe de ces constructions est traité au paragraphe 1.3.

 Cote imposée

Dans le cas où la cote a ou e est imposée, la solution graphique est simple, rapide et
précise. La figure 3.30. montre deux exemples de construction pour des limites simples
à redresser.

Fig. 3.30. : Construction graphique

Dans le premier cas, il s’agit de redresser la limite BCD en D′B′, le point D′ étant
imposé. Dans le second cas, il s’agit de redresser la limite BCDE en F′B′, le point F′ étant
imposé.

Application

Retrouvez graphiquement la solution du deuxième exemple du paragraphe 3.2.1.


(a imposé, a = 50 m).

‹Construction graphique

● Construction du polygone ABCD et de la limite EFGH


LIGNE↵ du point 524.814,1423.533↵ au point 557.044,1602.23↵ au point
749.436,1592.815↵ au point 738.805,1435.14↵ au point Clore↵

LIGNE↵ du point 661.845,1597.101↵ au point 703.639,1532.09↵ au point


630.861,1503.523↵ au point 618.127,1428.594↵

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● Positionnement de E′ à 50 m de E
CERCLE↵ de centre E (EXTrémité de...) et
de rayon 50↵.
● Rayons E′F, E′G et E′H
LIGNE↵ de INTersection à EXTrémité de...
On peut alors effacer le cercle centré en E′.
● Points F′, G′ et H′
COPIER↵ le segment E′F de E′ vers E puis
CHNFREIN↵ avec le segment GF, on
obtient le point F′ (fig. 3.31.).
COPIER↵ le segment E′G de E′ vers F′ puis
CHNFREIN↵ avec le segment GH, on
obtient le point G′.
COPIER↵ le segment E′H de E′ vers G′ puis
PROLONGE↵ jusqu’à la droite AD pour
obtenir le point H′.
Résultats : lire la cote HH′ (ou AH′) avec la
commande DISTANCE↵ et vérifier avec la
commande AIRE↵ que la surface ABE′H′
est bien égale à la surface ABEFGH (passez
en accrochage permanent EXTrémité). Fig. 3.31. Exercice
HH′ = 77,863 m.
S = 19 595,4779 m2.

 Limite parallèle à une direction donnée


Dans ce cas, pour une solution graphique, on peut procéder par approximations
successives : positionnez à vue une droite parallèle à la direction imposée puis déplacez
cette droite jusqu’à obtenir la surface cherchée.

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DROITES
ET CERCLES

Les calculs d’intersection en topographie font généralement appel à des techniques


nouvelles par rapport aux méthodes classiques apprises en mathématiques. En fait, les
topographes ont adapté les calculs aux données dont ils disposent sur le terrain pour
arriver rapidement et précisément au résultat. Il faut donc se familiariser avec ces
méthodes de calcul faisant intervenir gisements et distances plutôt qu’équations de
droites ou de cercles...

 INTERSECTION DE DEUX DROITES

 Intersection par résolution de triangle


Les droites sont le plus souvent connues par
un point et un gisement (voir sur la figure 4.1.
les deux droites AM et BN).
Connaissant les coordonnées des deux points
A et B, on calcule le gisement GAB et la dis-
tance horizontale DAB.
On en déduit les angles :
IAB = GAB – GAM
IBA = GBN – GBA

Il reste à résoudre le triangle IAB dont un


côté et deux angles adjacents sont connus ; on
calcule par exemple la longueur du côté AI et Fig. 4.1. : Intersection
on déduit les coordonnées de I de celles de A.

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On peut ainsi vérifier les calculs à partir de B.

Exemple
Calculez les coordonnées du point d'intersection I des droites D1 et D2 :
● D1 passant par A (12,36 ; 15,62) a un gisement de 48,364 gon.
● D2 passant par B (98,74 ; 6,56) a un gisement de 145,647 gon.
Il est nécessaire de faire un schéma avant de commencer les calculs. La réponse est
donnée au paragraphe 1.4.

 Formules de Delambre


C'est la méthode la plus couramment employée
par les topographes ; elle utilise deux formules
donnant directement les coordonnées du point
d'intersection à partir des données suivantes :
● coordonnées du point A (XA ; YA) et du point
B (XB ; YB) ;
● gisements GAM et GBN notés GA et GB.

Les coordonnées du point d’intersection I sont :

Fig. 4.2. : Intersection par Delambre ( X A – X B ) – ( Y A – Y B ) tan G B


Y = Y A + -------------------------------------------------------------------
-
tan G B – tan G A

X = X A + ( Y – Y A ) tan G A

Attention : on calcule d’abord l’ordonnée Y que l’on reporte dans l’abscisse X.


On peut aussi trouver pour l’ordonnée Y les formulations suivantes :
( X B – X A ) – ( Y B – Y A ) tan G A
● par inversion de A et B : Y = Y B + -------------------------------------------------------------------
-
tan G A – tan G B
( X B – X A ) – ( Y B – Y A ) tan G B
● par changement de signe : Y = Y A + -------------------------------------------------------------------
-
tan G A – tan G B

Remarques
Puisque tanG = tan(200 + G), on peut donner les gisements des droites à 200 gon près.
La formule ne donne pas de résultat dans les cas suivants :
● Si GA ou GB sont égaux à 100 gon ou 300 gon ; la fonction tangente est alors non
définie (voir application).

 DROITES ET CERCLES

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● Évidemment, si les deux droites sont parallèles, tanGA = tanGB donc le dénomina-
teur de Y ne peut être calculé.
● Le calcul de GA ou GB est inutile, seul celui de tanGA et tanGB est nécessaire.
La démonstration de la formule de Delambre pour l’intersection est détaillée ci-après.
X–X X–X
tan G A = ---------------A- et tan G B = ---------------B- ; on en déduit que :
Y – YA Y – YB

X – X A = ( Y – Y A ) tan G A (1) 
 X A – X B = ( Y – Y B ) tan G B – ( Y – Y A ) tan G A
X – X B = ( Y – Y B ) tan G B (2) 

X A – X B = Y ( tan G B – tan G A ) – Y B tan G B + Y A tan G A


X A – X B = ( Y – Y A ) ( tan G B – tan G A ) + ( Y A – Y B ) tan G B (3)

L’équation (3) donne la valeur Y et l’équation (1) la valeur X.

Applications
1- Reprenez les données de l'exemple précédent (§ 1.1.) et vérifiez que vous retrouvez
le même point d'intersection.
2- Trouvez la formule à appliquer dans le cas où GA = 100 ou 300 gon.
3- Donnez une expression de l’abscisse X indépendante de l’ordonnée Y.

Réponses
2- Y = YA et X = XB + (Y – YB)tanGB.
3- À partir des équations (1) et (2) ci-dessus, on peut écrire :
YB – YA = (X – XA)cotanGA – (X – XB)cotanGB.
Y A – Y B – ( X A – X B ) cotanG B
On en tire l’expression suivante : X = XA + ---------------------------------------------------------------------
-
cotanG B – cotanG A

Une résolution graphique est effectuée au paragraphe 1.4.

 Droites parallèles


Il est fréquent d’avoir besoin de calculer à partir du point I d’intersection de deux droites
(D1) et (D2) (fig. 4.3.) les coordonnées du point d’intersection I′ de deux droites (D′1) et
(D′2) parallèles ; on rencontre ce cas dans les calculs d’alignements, par exemple.
On peut calculer les coordonnées des points I1 et I2 par rayonnement à partir de celles de
I:
XI1 = XI + L2 . sinG2 XI2 = XI + L1 . sinG1
YI1 = YI + L2 . cosG2 YI2 = YI + L1 . cosG1

DROITES ET CERCLES 

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Fig. 4.3. : Droites parallèles

On peut jouer sur les signes de L1 et L2 pour obtenir différentes solutions possibles pour
le point I′ : si L1 et L2 sont négatifs, le point I′ est « extérieur » à l’angle α et si L1 et L2
sont positifs, I′ est « intérieur », comme dans le cas de la figure 4.3.

On en déduit ensuite les coordonnées du point I′ par intersection des droites (D′1) et (D′2)
à l’aide des formules de Delambre ; ces droites passent par les points I1 et I2 et ont pour
gisement respectif G1 et G2. On obtient :

XI ′ = XI + L2 . sinG2 + L1 . sinG1 avec L1 = d2 /sin(200 – α) = d2 /sinα ;

YI ′ = YI + L2 . cosG2 + L1 . cosG1 avec L2 = d1 /sin(200 – α) = d1 /sinα.

d 1 sin G 2 d 2 sin G 1
X I′ = X I + -------------------
- + --------------------
sin α sin α
Finalement :
d 1 cos G 2 d 2 cos G 1
Y I′ = Y I + --------------------
- + ---------------------
sin α sin α

Remarques

L’angle α est toujours choisi inférieur à 200 gon afin que son sinus reste positif.
Les considérations de signes faites pour les distances L1 et L2 s’appliquent à d1 et d2.

Application

Soit le point I de coordonnées I (2 819,794 ; 2 691,548). Soit les droites (D1) de


gisement G1 = 153,4427 gon et (D2) de gisement G2 = 260,5387 gon. Calculez les
coordonnées du point I′, point de rencontre des parallèles aux droites (D1) et (D2)
décalées vers l’extérieur, respectivement à d1 = 35 m et d2 = 45 m.

 DROITES ET CERCLES

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Réponse
En appliquant la formule démontrée précédemment : α = 107,0960 gon ; I′ se trouvant
à « l’extérieur », on prend d1 et d2 négatifs. Donc les coordonnées de I′ sont :
X = 2 818,219 m et Y = 2 745,709 m.
Si on prend d1 et d2 positifs, on trouve le symétrique de I′ par rapport à I :
I′′ (2 821,368 m ; 2 637,386m ) .
Si on prend d1 négatif et d2 positif, on trouve : I′′′ ( 2 878,701 m ; 2 678,304 m).
Si on prend d2 négatif et d1 positif, on trouve : I′′′′ ( 2 760,886 m ; 2 704,791 m).
Une résolution graphique est proposée au paragraphe suivant.

 Résolution graphique


Résolution des applications précédentes
sur AutoCAD LT.
Environnement de travail : menu FORMAT /
CONTROLE DES UNITES, angles en grades,
sens horaire, zéro au nord.
1- Intersection de deux droites
Tracé du segment AM : LIGNE↵ du point
12.36,15.62↵ au point @100<48.364↵
Fig. 4.4. : Exercice 1
Tracé du segment BN : LIGNE↵ du point
98.74,6.56↵ au point @100<345.647↵
Coordonnées du point d’intersection : commande IDentité↵ INTersection de...
Résultat : I (46.78, 51.86).
2- Parallèles à deux droites
Construction des droites (D1) et (D2) : LIGNE↵ du point
2819.794,2691.548↵ au point @100<153.4427↵
LIGNE↵ du point EXTrémité de... (point I) au point
@100<260.5387↵
Construction de I′ : DECALER↵ par 35↵ la droite D1 vers
le haut. DECALER↵ par 45↵ la droite D2 vers le haut.
CHNFREIN↵ entre les deux droites décalées. ID↵ INTer- Fig. 4.5. : Exercice 2
section de... pour obtenir les coordonnées de I′.
En changeant les sens de décalage, on trouve très rapidement les autres solutions
possibles.

DROITES ET CERCLES 

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 INTERSECTION D'UNE DROITE
ET D'UN CERCLE
 À partir des équations
Cette méthode est rarement utilisée par les
topographes.
L'équation d'un cercle de centre O (XO ; YO) et
de rayon R est :
(X – XO)2 + (Y – YO) 2 = R2
L'équation d'une droite est du type :
Y = a.X + b
Il suffit dès lors de remplacer la valeur Y dans
Fig. 4.6. : Intersection d’une droite l'équation du cercle par (a.X + b) et de
et d’un cercle résoudre l'équation du second degré qui en
résulte. Suivant le cas, on obtient :
● si le discriminant est positif, il y a deux solutions : la droite coupe le cercle ;
● si le discriminant est nul, il y a une seule solution : la droite est tangente au cercle ;
● si le discriminant est négatif, il n’y a aucune solution : la droite ne coupe pas le cercle.
Cette méthode peut être étendue aux intersections faisant intervenir :
● des paraboles d’équation Y = a.X 2 + b.X +c ;
● des ellipses d’équation X 2/a2 + Y 2/b2 = 1 ;
● des hyperboles d’équation Y = a/X.

 Méthode usuelle en topographie


Une droite est généralement donnée par un point A (XA ; YA) et un gisement GA (fig. 4.7.).
Un cercle est donné par son centre O (XO ; YO) et son rayon R. M1 et M2 sont calculés à
partir de A ; pour cela, il faut déterminer les distances AM1 et AM2 (GA étant donné).
On calcule GAO et DAO à partir des coordonnées pour en déduire l'angle au sommet en A :
α = GAO – GA.
On en déduit : AH = AO cosα
OH = AO sinα

 DROITES ET CERCLES

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Fig. 4.7. : Intersection d’une droite et d’un cercle

Si R > OH, alors :

R – ( AO ⋅ sin α )
2 2 2 2
HM 2 = HM 1 = R – OH =

Comme AM1 = AH – HM1


et AM2 = AH + HM2
On obtient :


 AM 1 = AO cos α – R – ( AO ⋅ sin α )
2 2


 AM = AO cos α + R 2 – ( AO ⋅ sin α ) 2
 2

Les coordonnées de M1 et M2 sont ensuite déduites de A :

M1 XM1 = XA + AM1 . sinGA M2 XM2 = XA + AM2 . sinGA


YM1 = YA + AM1 . cosGA YM2 = YA + AM2 . cosGA

Remarque
Pour le contrôle des calculs, on vérifie que OM1 = OM2 = R ;

● si OH = R, alors le cercle est tangent à la droite M1 = M2 ;


● si OH > R, alors la droite ne coupe pas le cercle ;
● si OH < R, alors on obtient deux points d'intersection M1 et M2.

Application

Le premier exercice du paragraphe 3.1. constitue une application du précédent calcul.

DROITES ET CERCLES 

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 DROITES DÉFINIES
PAR DES POINTS DE TANGENCE
 Droite tangente à un cercle
On cherche les droites passant par A et tan-
gentes à un cercle donné (fig. 4.8.). Les don-
nées sont A, O et R.
On détermine les coordonnées des deux
points de tangence possibles, T1 et T2. Le
point A est extérieur au cercle (DAO > R). Le
plus simple est de calculer ces deux points à
partir de O.
A et O connus, on calcule DOA et GOA.
On calcule l’angle α comme suit :
Fig. 4.8. : Droites tangentes à un cercle R
cos α = ----------
D OA

Alors : GO T1 = GOA + α et GO T2 = GOA – α.


La distance ATi est calculée par ATi = R.tanα.

T1 X O + R ⋅ tan α ⋅ sin ( G OA + α ) T2 X O + R ⋅ tan α ⋅ sin ( G OA – α )


Finalement :
Y O + R ⋅ tan α ⋅ cos ( G OA + α ) Y O + R ⋅ tan α ⋅ cos ( G OA – α )

On contrôle les calculs en vérifiant que OT1 = OT2 = R.

Application 1
On projette d'implanter une rue circulaire (fig. 4.9.) d'une largeur de 12 m et dont les
coordonnées du centre sont C (423,25 ; 502,40).
L’axe de la nouvelle rue est tangent en T à l'axe de la ruelle existante de 5 m de largeur,
rectiligne et définie par A (290,00 ; 510,22) et GAB = 25,330 gon.
Calculez les coordonnées des points P1, P2, P3, P4, P5 et P6 qui permettront
d'implanter la rue circulaire. Vous déterminerez également le rayon R du cercle consti-
tuant l'axe de la rue circulaire.

 DROITES ET CERCLES

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Résolution graphique
L’environnement de travail est
celui du paragraphe 1.4.
● Tracé de la ruelle existante : LIGNE↵
du point 290,510.22↵ au point
@100<25.33↵ puis DECALER↵ par
2.5↵ la droite précédente de part et
d’autre.
● Construction du cercle de centre C et
tangent à l’axe de la ruelle existante :
CERCLE↵ de centre 423.25,502.4↵
de rayon TANgent à l’axe de la ruelle.
● Construction de la nouvelle rue cir-
culaire : DECALER↵ par 6↵ le cercle
précédent de part et d’autre. Pour
obtenir le point P5, prolongez la Fig. 4.9. : Exercice
droite jusqu’au cercle avec la
commande PROLONGE↵, seuil : le
cercle, objet à prolonger : la droite.
● Lisez les coordonnées des points P1
à P6 ; placez vous en mode d’accro-
chage permanent : menu OPTIONS /
ACCROCHAGE AUX OBJETS...
puis cliquez sur l’option INTERSEC-
TION, puis commande ID↵

Résultats

P1 (291.97 , 514.92) m
P2 (322.45 , 587.42) m
P3 (293.21 , 524.32) m
P4 (316.60 , 579.96) m
P5 (291.47 , 507.26) m
Fig. 4.10. : Exercice
P6 (327.56 , 593.14) m
R =125.87 m

Application 2
Trouvez les points de tangence T1 et T2 pour les données suivantes : A (125,32 ;
142,33), O (110,13 ; 95,64), R = 15,00 m.

DROITES ET CERCLES 

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Résolution graphique
Tracé du cercle : CERCLE↵ de centre 110.13 , 95.64↵ et de rayon 15↵
Tracé des tangentes : LIGNE↵ du point 125.32,142.33↵ au point
TANgent au cercle vers la gauche du cercle. LIGNE↵ du point
EXTrémité de... (point A) au point TANgent au cercle vers la
droite.
Coordonnées des points avec la commande ID↵ INTersection
de... ou EXTrémité de...

Résultats
Fig. 4.11.
T1 (97.97,104.42) et T2 (125.13,95.58)

 Droites tangentes à deux cercles


Nous allons distinguer deux cas suivant que les tangentes soient intérieures ou
extérieures.

 Tangentes intérieures


On cherche les deux tangentes intérieures communes à deux cercles donnés (fig. 4.12.).

Fig. 4.12. : Droites tangentes à deux cercles (tangentes intérieures)

 DROITES ET CERCLES

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Les données sont O1 , O2 , R1 et R2.
Pour que les tangentes existent, il faut que (O1 O2 > R1 + R2).
T1 et T′1 sont calculés depuis O1. T2 et T′2 seront calculés depuis O2.
O1 et O2 étant connus, on calcule DO1O2 et GO1O2 puis α par
R R R1 + R2
sin α = -------2- = -------1- = -----------------
-.
IO 2 IO 1 O1 O2

Les coordonnées de O1, O2, T1 et T2 permettent de calculer les gisements suivants :


GO1T1 = GO1O2 + (100 – α) ;
GO1T′1 = GO1O2 – (100 – α) ;
GO2T2 = GO1T1 + 200 = GO1O2 + 300 – α = GO1O2 – (100 + α) ;
GO2T′2 = GO1T1′ + 200 = GO1O2 + 100 + α.

Donc, en simplifiant, on obtient :

T1 X O1 + R 1 ⋅ cos ( G O1O2 – α ) T2 X O2 – R 2 ⋅ cos ( G O1O2 – α )


Y O1 – R 1 ⋅ sin ( G O1O2 – α ) Y O2 + R 2 ⋅ sin ( G O1O2 – α )
T′1 X O1 – R 1 ⋅ cos ( G O1O2 + α ) T′2 X O2 + R 2 ⋅ cos ( G O1O2 + α )
Y O1 + R 1 ⋅ sin ( G O1O2 + α ) Y O2 – R 2 ⋅ sin ( G O1O2 + α )

On contrôle les résultats par GT1T2 = GO1O2 – α et GT′1T′2 = GO1O2 + α.

 Tangentes extérieures


On cherche les deux tangentes extérieures communes à deux cercles donnés (fig. 4.13.).
Les données sont O1 , O2 , R1 et R2.
Pour que les tangentes existent, il faut que O1 O2 > | R1 – R2 |, c’est-à-dire qu’un des
deux cercles ne doit pas se trouver à l’intérieur de l’autre.
Le cas limite est que les deux cercles soient tangents ; alors O1 O2 = | R1 – R2 |.
T1 et T′1 sont calculés depuis O1. T2 et T′2 seront calculés depuis O2.

O1 et O2 étant connus, on calcule DO1O2 et GO1O2. On trace la parallèle à O1O2 passant par
T1 et faisant un angle α avec T1T2.
R2 – R1
On calcule α comme suit : sin α = -------------------
-.
O1 O2

On remarque sur la figure 4.13. que GT1T2 = GO1O2 + α et que GT′1T′2 = GO1O2 – α.
D'où : GO1T1 = GO2T2 = (GO1O2 + α) + 100 et GO1T’1 = GO2T′2 = (GO1O2 – α) – 100

DROITES ET CERCLES 

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Donc, en simplifiant, on obtient :

T1 X O1 + R 1 ⋅ cos ( G O1O2 + α ) T2 X O2 + R 2 ⋅ cos ( G O1O2 + α )


Y O1 – R 1 ⋅ sin ( G O1O2 + α ) Y O2 – R 2 ⋅ sin ( G O1O2 + α )
T′1 X O1 – R 1 ⋅ cos ( G O1O2 – α ) T′2 X O2 – R 2 ⋅ cos ( G O1O2 – α )
Y O1 + R 1 ⋅ sin ( G O1O2 – α ) Y O2 + R 2 ⋅ sin ( G O1O2 – α )

On contrôle les résultats par GT1T2 = GO1O2 + α et GT′1T′2 = GO1O2 – α.

Fig. 4.13. : Droites tangentes à deux cercles (tangentes extérieures)

 Application

Trouvez les deux tangentes intérieures et les deux tangentes extérieures communes aux
deux cercles suivants :

● cercle de centre O1 (45,64 ; 55,12) et de rayon R1 = 10,00 m.


● cercle de centre O2 (68,78 ; 44.31) et de rayon R2 = 12,30 m.

‹Résolution graphique

Tracé des deux cercles : commande CERCLE↵ de centre 45.64,55.12↵ et de


rayon 15↵, puis CERCLE↵ de centre 68.78,44.31↵ et de rayon 12.3↵

Tracé des tangentes communes : commande LIGNE↵ du point TANgent au premier


cercle (cliquez vers la zone de tangence choisie) au point TANgent au deuxième cercle
(cliquez vers la deuxième zone de tangence choisie). Opérez de même pour obtenir les
trois autres tangentes.

 DROITES ET CERCLES

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Lire les résultats : passez en accrochage permanent
INTersection (menu OPTIONS / ACCROCHAGE
AUX OBJETS...), puis commande ID↵ pour obtenir
les coordonnées des huit points cherchés.

Résultats
● Pour les tangentes intérieures :
T1 (51.49,47.01) et T2 (61.59,54.29) ; Fig. 4.14. : Exercice
T′1 (55.61,55.84) et T′2 (56.51,43.42).
● Pour les tangentes extérieures :
T1 (40.61,46.48) et T2 (62.59,33.68) ; T′1 (49.04,64.52) et T′2 (72.96,55.88).

 INTERSECTION DE DEUX CERCLES


On cherche les points d’intersection
de deux cercles (fig. 4.15.). Les don-
nées sont O1 , O2 , R1 et R2.
Pour qu'il y ait intersection, il faut
que (condition d’existence) :
O1 O2 < R 1 + R 2
O1 O2 > |R1 – R2 |

Cas particuliers
Fig. 4.15. : Intersection de deux cercles
● Si O1 O2 = R1 + R2, les cercles
sont tangents extérieurement.
● Si O1 O2 = |R1 – R2 |, les cercles
sont tangents intérieurement.
Le déroulement des calculs est le suivant : O1 et O2 étant connus, on calcule GO1 O2 et
DO1 O2. On calcule ensuite les angles α1 et α2 comme suit :
R1 + ( O1 O2 ) – R2 R2 + ( O1 O2 ) – R1
2 2 2 2 2 2
cos α 1 = -------------------------------------------
- et cos α 2 = -------------------------------------------
-
2R 1 ⋅ O 1 O 2 2R 2 ⋅ O 1 O 2
● Si on effectue les calculs à partir de O1, on obtient :
GO1 I1 = GO1O2 – α1 et GO1 I2 = GO1O2 + α1.

I1 X O1 + R 1 ⋅ sin ( G O1O2 – α 1 ) I2 X O1 – R 1 ⋅ sin ( G O1O2 + α 1 )


Finalement :
Y O1 + R 1 ⋅ cos ( G O1O2 – α 1 ) Y O1 + R 1 ⋅ cos ( G O1O2 + α 1 )

DROITES ET CERCLES 

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Pour vérifier, on peut effectuer les mêmes calculs depuis O2 ou bien contrôler que
GI1 I2 = GO1O2 + 100

Application
Trouvez les coordonnées des deux points d’intersection des deux cercles suivants :
cercle de centre O1 (45,62 ; 33,24) et de rayon R1 = 17,45 m, cercle de centre O2 (50,13 ;
35,64) et de rayon R2 = 20,12 m.
Résolution graphique
Résolution extrêmement simple dans ce cas
puisqu’il suffit de dessiner les deux cercles.
Commande CERCLE↵ de centre 45.62,33.24↵ et de rayon
17.45↵.
Commande CERCLE↵ de centre 50.13,35.64↵ et de rayon
20.12↵.
Fig. 4.16.
Commande ID↵ pour obtenir les coordonnées des intersections.

Résultats
I1 (31.75,43.84) et I2 (46.66,15.82).

 DÉTERMINATION D’UN CERCLE

 Cercle défini par trois points


On cherche le centre et le rayon du
cercle passant par trois points donnés
(fig. 4.17.). Les données sont I1 , I2 et
I3 .
Les trois médiatrices des trois côtés
du triangle inscrit (I1-I2-I3) se cou-
pent au centre du cercle O.
On peut, par exemple, calculer
l'intersection des médiatrices issues
de M et N à partir des formules de
Delambre.
Les coordonnées de M, milieu de I1I2
Fig. 4.17. : Cercle déterminé par trois points et de N, milieu de I2I3, sont les sui-
vantes :

 DROITES ET CERCLES

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M X I1 + X I2
--------------------
Y I1 + Y I2
- ; -------------------- et N  --------------------
X I2 + X I3 Y I2 + Y I3
- ; --------------------
 2 2   2 2 
Les gisements nécessaires sont : GMO = GI1I2 + 100 et GNO = GI2I3 + 100
Les formules de Delambre donnent XO et YO.
Le rayon se calcule par R = OI1 = OI2 = OI3 ; ce calcul sert également de contrôle.

Application
Donnez les caractéristiques du cercle passant par I1 (45,34 ; 33,21), I2 (121,54 ; 98,75)
et I3 (73,13 ; 144,54).
Résolution graphique : elle se résume à l’utilisation de la commande de tracé
d’un cercle, option trois points.
Menu DESSIN / CERCLE / Par 3 points, premier point 45.34,33.21↵, deuxième point
121.54,98.75↵, troisième point 73.13,144.54↵. Commande LISTE↵ pour obtenir les
caractéristiques du cercle.

Résultats
O (64.98,87.44) et R = 57.68 m.

 Cercle défini par deux points


et la tangente en un des points
On cherche le centre et le rayon du cercle
passant par deux points donnés et tangents à
une droite donnée passant par un des deux
points (fig. 4.18.). Les données sont I1 , I2 et
GT .
La médiatrice de I1I2 et la perpendiculaire à
la tangente passant par I2 se coupent au
centre du cercle O. On peut, par exemple,
calculer l'intersection de ces deux droites à
partir des formules de Delambre.

Fig. 4.18. : Cercle déterminé par deux


points et la tangente en un des points

DROITES ET CERCLES 

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Les coordonnées de M, milieu de I1I2 sont :

M  --------------------
X I1 + X I2 Y I1 + Y I2
- ; --------------------
 2 2 
On a GMO = GI1 I2 + 100 et GI2 O = GT + 100.
Les formules de Delambre donnent les coordonnées (XO ; YO). Le rayon R est calculé par
R = I1 O = I2 O.
À titre de vérification, ou bien si le rayon R est la seule valeur cherchée, on peut aussi
calculer :
I1 I2
α = GI2 I1 – GI2 O = GI2 I1 – (GT +100) et en déduire R = ---------------
-.
2 cos α

Application
Trouvez les caractéristiques du cercle passant par I1 (45,34 ; 33,21) et I2 (121,54 ;
98,75), le gisement de la tangente en I2 étant GT = 94,125 gon.
Résolution graphique : l’environnement de travail est identique à celui du
paragraphe 1.4.
Tracé de la tangente en I2 : LIGNE↵ du point 121.54,98.75↵
au point @50<94.125↵.
Dessin du cercle : menu DESSIN / CERCLE / Par 3 points,
1er point 45.34,33.21↵ , 2e point EXTrémité de la tangente
(point I2), 3e point TANgent à la tangente.
Commande LISTE↵ pour obtenir les caractéristiques du
Fig. 4.19. : Exercice cercle.

Résultats
O (129.53,12.39) et R = 86.73 m.

 Cercle passant par deux points et tangent à une droite


On cherche les deux cercles tangents à une droite donnée et passant par deux points
connus I1 et I2 non situés sur cette droite (fig. 4.20.). Les données sont les points A, I1, I2
et le gisement GT.
Les centres O1 et O2 sont calculés par intersection (formules de Delambre) de la média-
trice de I1I2 avec les deux perpendiculaires à la tangente issues de T1 et T2.

 DROITES ET CERCLES

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Fig. 4.20. : Cercles déterminés par deux points et une tangente

Les coordonnées de M, milieu de I1I2, sont :

M  --------------------
X I1 + X I2 Y I1 + Y I2
- ; --------------------
 2 2 

La droite I1I2 étant connue, on peut calculer GI1 I2. Le gisement de la médiatrice O1 O2 est
alors :
GO1O2 = GI1 I2 – 100

La puissance du point I (voir chap. 5, §3.4.) par rapport aux deux cercles donne
I I1 . I I2 = IT12 = IT22.

On calcule les coordonnées du point I par intersection de la tangente définie par A et GT


et de la droite (I1I2) définie par les deux points I1 et I2 (formules de Delambre).

On peut maintenant calculer IT1 et IT2 en appliquant IT 1 = IT 2 = I I 1 ⋅ I I 2 . On peut


donc calculer les coordonnées de T1 et T2 à partir de celles de I.

Comme GT1 O1 = GT2 O2 = GT – 100, les formules de Delambre donnent O1 et O2.

Les rayons R1 et R2 sont calculés à partir de R1 = O1T1 et R2 = O2T2.

On vérifie que I1 O1 = I2 O1 = R1 et I1 O2 = I2 O2 = R2.

DROITES ET CERCLES 

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Application
Calculez les caractéristiques des deux cercles passant par I1 (612,32 ; 593,48) et I2
(628,33 ; 547,67) et tangents à la droite passant par A(500 ; 500) et de gisement
GT = 113,964 gon.
Résolution graphique

L’environnement de travail est identique à


celui du paragraphe 1.4.
Tracez la tangente : LIGNE↵ du point
500,500↵ au point @300<113.964↵
Tracez la droite I1I2 : LIGNE↵ du point
612.32,593.48↵ au point 628.33,547.67↵.
CERCLE↵ option 3Points↵, premier point
EXTrémité de... (point I1 ), deuxième point
EXTrémité de... (point I2 ), troisième point
TANgent à la tangente (cliquez vers la zone
Fig. 4.21. : Exercice de tangence souhaitée ; suivant l’endroit où
vous cliquez, vous obtiendrez un cercle ou
l’autre). Même opération pour le deuxième
cercle.
La commande LISTE↵ permet d’obtenir les caractéristiques des deux cercles.

Résultats
T1 (550.626 , 488.714) ; T2 (763.856 , 441.178) ; I (657.241 , 464.946) ;
O1 (564.53 ,551.08), R1 = 63.89 m ; O2 (807.27 ,635.91), R2 = 199.51 m.

 Cercle donné par un rayon, un point et une tangente


On cherche les deux cercles de même rayon R connu centrés en O1 et O2, passant par le
point I et tangents à une droite donnée ne passant pas par I (fig. 4.22.). Les données sont
les points I et A, le gisement GT et le rayon R.
Une solution possible est de remarquer que les centres O1 et O2 sont situés à l’intersection
du cercle de centre I et de rayon R avec la parallèle à la tangente située à la distance R de
cette dernière.
On calcule le point A′ par rayonnement depuis le point A, c’est-à-dire :
XA′ = XA + R sin(GT – 100)
YA′ = YA + R cos(GT – 100)

 DROITES ET CERCLES

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Fig. 4.22. : Cercles déterminés par un rayon, un point et une tangente

Si I est à droite de la tangente, c’est-à-dire GAI > GT , remplacez dans ces formules
(GT – 100) par (GT + 100).
Les points O1 et O2 sont les intersections entre la droite issue de A′ et le cercle de centre
I et de rayon R.
En posant α = GA′I – GT , on obtient les coordonnées suivants :

XO1 = XA′ + A′I ⋅ cos α – R – ( A′I ⋅ sin α )


2 2
.sinGT

YO1 = YA′ + A′I ⋅ cos α – R – ( A′I ⋅ sin α )


2 2
. cosGT

XO2 = XA′ + A′I ⋅ cos α + R – ( A′I ⋅ sin α )


2 2
.sinGT

YO2 = YA′ + A′I ⋅ cos α + R – ( A′I ⋅ sin α )


2 2
.cosGT

On vérifie que GO1O2 = GT et IO1 = IO2 = R.

Application
Déterminez les centres des deux cercles de rayon R = 150,00 m, passant par
I (230,46 ; 152,52), tangents à la droite issue de l’origine et de gisement GT
= 106,666 gon.
Résolution graphique
L’environnement graphique est identique à celui du paragraphe 1.4.

DROITES ET CERCLES 

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AutoCAD ne possédant pas de fonction de
tracé de cercle du type (Point, Tangent,
Rayon), il faut avoir recours à une construc-
tion intermédiaire.
Tracé de la tangente : LIGNE↵ du point 0,0↵
au point @400<106.666↵
Placez le point I : POINT↵ 230.46,152.52↵
Fig. 4.23. : Exercice Tracé du cercle de centre I et de rayon R :
CERCLE↵ centre 230.46,152,52↵ rayon
150↵
Parallèle à la tangente décalée de R : DECALER↵ la tangente par 150↵ vers : cliquez du
côté du point I.
Construction des deux cercles cherchés : CERCLE↵ de centre INT de ... et de rayon 150↵
Commande LISTE↵ pour obtenir les caractéristiques des deux cercles.

Résultats
O1 (80.81,142.33) et O2 (374.73,111.45).

 Cercle défini par son rayon et deux tangentes


C’est le cas de la recherche des cercles permettant de raccorder deux alignements
routiers : on connaît le rayon du cercle, choisi en fonction du type de routes à raccorder,
et les alignements droits donc leur point d’intersection S ; on cherche la position du
centre du raccordement circulaire. Il existe quatre solutions possibles (fig. 4.24.).

Fig. 4.24. : Cercles déterminés par un rayon et deux tangentes

 DROITES ET CERCLES

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Les coordonnées de l’intersection S, les gisements GT et GT ’ et le rayon R sont donnés.

La démarche de calcul étant la même pour les quatre cercles, il faut calculer d’abord le
cercle centré en O1, puis en déduire les coordonnées de O2, de O3 et de O4.

Connaissant les coordonnées du point S, on peut calculer les coordonnées du centre O1


depuis ce point. On voit sur la figure 4.24. que :

α = G T′ – G T , G SO1 = G T + --α- = --------------------


G T + G T′
- et G SO2 = 200 + G SO1
2 2

Donc, en simplifiant, on obtient :

X S + ---------------------- ⋅ sin  --------------------


G T′ + G T
O2 X S + ---------------------- ⋅ sin  --------------------
- + 200
R R G T′ + G T
O1 -
sin ( α /2 )  2  sin ( α /2 )  2 

Y S + ---------------------- ⋅ cos  --------------------


G T′ + G T
Y S + ---------------------- ⋅ cos  --------------------
- + 200
R R G T′ + G T
-
sin ( α /2 )  2  sin ( α /2 )  2 

De même, le calcul de O3 et O4 fait appel à l’angle β = 200 – α, donc :

O3 X S + --------------------- ⋅ sin  --------------------


- + 100 O4 X S + --------------------- ⋅ sin  --------------------
- + 300
R G T′ + G T R G T′ + G T
sin ( β /2 )  2  sin ( β /2 )  2 

R - ⋅ cos  --------------------
Y S + --------------------
G T′ + G T
- + 100 R - ⋅ cos  G
Y S + -------------------- T′ + G T
- + 300
--------------------
sin ( β /2 )  2  sin ( β /2 )  2 

Pour vérifier, on peut calculer les coordonnées de T (ou T′), avec ST = R/tan(α/2) et
contrôler que O1T = R.

Application

Trouver les centres des quatre cercles de rayon 150,00 m, tangents aux deux droites
suivantes : sommet S (380,22 ; 505,86), gisements 42,724 gon et 95,620 gon.

Résolution graphique (fig. 4.24.)

Environnement graphique : voir § 1.4.

Tracé des tangentes : LIGNE du point 380.22,505.86↵ au point @400<42.724↵.


LIGNE↵ du point S (EXTrémité de) au point @400<95.620↵. LIGNE↵ du point S au
point @–400<42.724↵. LIGNE↵ du point S au point @–400<95.620↵.

DROITES ET CERCLES 

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Tracé des cercles : menu DESSIN / CERCLE / TANGENT, TANGENT, RAYON. Cliquez
ensuite les zones de tangence et donnez le rayon : 150↵.
Les caractéristiques des cercles s’obtiennent avec la commande LISTE↵ (ou encore ID↵
CENtre du cercle).

Résultats
O1 (709.15,678.89), O2 (51.29,332.84), O3 (456.54,360.77), O4 (303.89,650.96).

 Cercle défini par un point et deux tangentes


C’est un cas pratiquement identique à celui du paragraphe précédent, sauf que le rayon
est inconnu mais on impose un point de passage fixe P appelé « point obligé », un
passage à niveau par exemple. Les données sont les coordonnées des points S et P, les
gisements GT et GT′ (fig. 4.25.).
Il existe deux cercles passant par le
point P et tangents à ST et ST′ : le
cercle centré en O1 et celui centré
en O.
Ils définissent deux points d’inter-
section P et P′ symétriques par rap-
port à la droite SO. Le calcul des
rayons et des centres se fait à partir
des points T et T1, eux-mêmes
déterminés à partir des points I et I′.
Les coordonnées du point I, inter-
section des droites ST et PP′, sont
calculées par les formules de
Fig. 4.25. : Cercles déterminés par deux points Delambre :
et une tangente
● droite ST passant par le point S
et de gisement GT ;
● droite PP′ passant par le point P et de gisement (GT + GT’)/2 + 100.

On effectue le même calcul des coordonnées du point I′, intersection des droites ST′ et
PP′. La puissance du point I par rapport aux deux cercles est IP.IP′ = (IT)2 = (IT1)2.
Comme IP = I′P′, on a : IP′ = I′P. On en déduit IT et IT1 qui permettent de calculer les
coordonnées des points T et T1 à partir du point I.
Alors, R = ST . tan(α/2) et R1 = ST1 . tan(α /2), avec α = GT′ – G T.
On est ramené au cas du paragraphe précédent où l’on connaissait le rayon du cercle.

 DROITES ET CERCLES

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Application
Trouvez les cercles passant par P (200,00 ; 122,00) et tangents aux droites suivantes :
● droite passant par S (50,00 ; 50,00) et de gisement 20,050 gon ;
● droite passant par S et de gisement 135,130 gon.

Résolution graphique
Environnement de travail identique à
celui du paragraphe 1.4.
Dessin des droites : LIGNE↵ du point 50,50↵
au point @800<20.050↵. LIGNE du point
EXTrémité de... (point S) au point
@800<135.130↵
Placez le point P : POINT↵ 200,122↵.
Dessin du premier cercle : commande CER-
CLE↵, option 3 Points↵, premier point TAN-
gent à la première droite, deuxième point
TANgent à la deuxième droite, troisième point Fig. 4.26. : Exercice
NODal de... (point P).
Dessin du deuxième cercle : même chose en cliquant les zones de tangence pour définir
le deuxième cercle. Caractéristiques des cercles avec la commande LISTE.↵

Résultats
O (137.97, 82.31), R = 73.64 m ; O1 (774.59m, 316.15m), R1 = 606.51 m.

 Cercle défini par trois tangentes


On cherche le cercle tangent à trois droites données (fig. 4.27.). Il faut être attentif à
l’orientation des tangentes suivant le quadrant du point de tangence. Les données sont les
trois droites définies respectivement par les coordonnées de trois points A, B et C et les
gisements des trois directions GA, GB et GC.
Le centre du cercle se trouve à l’intersection des bissectrices MO, NO et PO. Il sera
déterminé à partir des points M, N ou P, eux-mêmes déterminés par l’intersection (for-
mules de Delambre) des droites données.
Par exemple, il sera déterminé à partir des points M et N, eux-mêmes déterminés par
l’intersection :
● des droites AM et CM pour le point M ;
● des droites AN et BN pour le point N.

DROITES ET CERCLES 

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Le point O est déterminé par intersection des droites
MO et NO définies par :
● les points M et N maintenant connus.
● les gisements de MO et NO :
G C – 200 + G A
G MO = ----------------------------------
-
2
G A + 200 + G B
G NO = -----------------------------------
2

Fig. 4.27. : Cercle déterminé


par trois tangentes
On vérifie en calculant de O à partir de N et P ou
bien à partir de M et P.

Application
Trouvez le cercle tangent aux trois droites suivantes :
A (20 ; 50), GA = 78 gon ;
B (60 ; 40), GB = 206 gon ;
C (10 ; 30), GC = 353 gon.

Résolution graphique
L’environnement de travail est identique à celui du paragraphe 1.4.
Dessin des droites : LIGNE↵ du point 20,50↵ au point
@100<78↵↵↵ du point 60,40↵ au point @100<206↵↵↵ du
point 10,30↵ au point @100<353↵.
Dessin du cercle : CERCLE option 3 Points, 1er point TANgent à
la 1re droite, 2e point TANgent à la 2e droite, 3e point TANgent à
la 3e droite.
Les caractéristiques du cercle sont obtenues avec la commande
Fig. 4.28. : Exercice LISTE↵.

Résultats
O (37.21, 32.80) ; R = 22.01 m.

 Cercle défini par son rayon et deux points


On cherche les deux cercles de rayon R connu passant par deux points A et B donnés
(fig. 4.29.). Les données sont les coordonnées des deux points A, B et le rayon R.

 DROITES ET CERCLES

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Les coordonnées des points O et O1 sont déterminées
depuis M, milieu de A et B.
A et B étant connus, on calcule GAB et DAB.
Les coordonnées de M sont :

M =  ------------------
X A + X B Y A + Y B
- , ------------------
 2 2 
Les gisements de MO et MO1 sont : GMO = GAB + 100
GMO1 = GAB – 100
Fig. 4.29. : Cercles déterminés
Les distances MO ou MO1 sont : par un rayon et deux points
D AB 2
R –  --------
2
D MO = -
 2 

Finalement :
2 2
XA+ XB D AB XA+ XB D AB
⋅ sin ( G AB +100 ) ⋅ sin ( G AB – 100 )
2 2
O ---------------- + R – ----------- O1 ---------------- + R – -----------
2 4 2 4
2 2
YA +YB D AB YA+ YB D AB
⋅ cos ( G AB +100 ) ⋅ cos ( G AB – 100 )
2 2
--------------- + R – ----------- --------------- + R – -----------
2 4 2 4

On vérifie que OA = OB = O1 A = O1 B = R.

Application
Voir l’exercice d’application du paragraphe suivant.

 Cercle défini par deux points et une flèche


On cherche les deux cercles passant par deux points
A et B donnés et dont on connaît la flèche par rapport
à la corde AB (fig. 4.30.).
Les données sont les coordonnées des deux points A,
B et la flèche f = MN.
On revient au cas précédent en remarquant que dans
le triangle AMO :
2
AB -
f + ---------
2
2
R = ( R – f ) +  --------
2 2 AB 4 Fig. 4.30. : Cercles déterminés par
d’où R = ----------------------
 2  2f deux points et une flèche

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Application
Trouvez les cercles passant par B (202,78 ; 136,89) et A (245,56 ; 123,32), dont la
flèche (entre cercle et corde AB) a pour valeur 28,87 m.

Résolution graphique
Nous envisagerons les deux cas de figure suivants :
1 - On connaît la flèche f = 28,87 m (fig. 4.31.).
Dessin de la droite AB : LIGNE↵ du point 245.56,123.32↵
au point 202.78,136.89↵.
Construction de la flèche : DECALER↵ par 28.87↵ la
droite AB, une fois vers le haut, une fois vers le bas.
Dessin des cercles : CERCLE↵ option 3 points↵, premier
point EXTrémité de... (point A), deuxième point EXTrémité
de... (point B), troisième point TANgent à la droite infé-
rieure décalée depuis AB. Même opération pour le second
Fig. 4.31. : Exercice 1 cercle.
Les caractéristiques des cercles s’obtiennent avec la com-
mande LISTE↵
2 - On connaît le rayon R = 23,16 m (fig. 4.32.)
Dessin de la droite AB : voir plus haut.
CERCLE↵ de centre EXTrémité de... (point A) et de
rayon 23.16↵.
CERCLE↵ de centre EXTrémité de... (point B) et de
rayon 23.16↵
On obtient les deux centres O et O1 à l’intersection
des deux cercles précédemment tracés.
Dessin des cercles cherchés : CERCLE↵ de centre
Fig. 4.32. : Exercice 2 INTersection de... et de rayon 23.16↵

Résultats
O (222.44, 124.66), O1 (225.90, 135.55), R = 23.16 m.

 DROITES ET CERCLES

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 POINT DÉTERMINÉ PAR RELÈVEMENT

 Définition
Un point relevé M est un point stationné
depuis lequel on vise plusieurs points connus
(points d'appui du relèvement, soit A, B et C
sur la figure 4.33.). Le but est de déterminer
les coordonnées du point M stationné.
L’intérêt principal de cette technique est
d'obtenir ces coordonnées en effectuant une
seule station et uniquement avec des mesures
angulaires ; pour être plus précises, les visées
doivent être éloignées (voir chap. 1, § 6.).
L'opérateur stationne donc au point M puis
effectue un tour d'horizon sur les points A, B Fig. 4.33. : Point déterminé
et C ; après réduction du tour d’horizon, on par relèvement
connaît les angles HzAB et HzAC.

 Détermination d’un point relevé M

 Arc capable associé à l'angle HzAB


À partir d'un triplet de points A, B et M, on
peut définir un cercle unique passant par ces
trois points. Tout point M de l’arc AB (en
trait continu sur la figure 4.34.) est tel que
l'angle AMB est constant. Cet arc est appelé
arc capable du segment AB associé à l’angle
HzAB ; il correspond aux différents lieux pos-
sibles du point M.
La partie du cercle dessinée en pointillé est
associée à un angle de (200 – HzAB).
Donc si l’on veut déterminer complètement Fig. 4.34. : Arc capable associé
les coordonnées du point M, il faut au moins à un angle HzAB
un autre point d'appui C pour construire un
deuxième arc capable dont l'intersection avec
le premier donne un point M unique.

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 Coordonnées du point M par les formules de Delambre
Sur la figure 4.35., on constate que l’on
peut calculer le point M par intersection
à partir de deux des trois visées sur A, B
et C.
C’est pourquoi il est possible d’utiliser
les formules de Delambre dans les-
quelles les gisements des différentes
visées seront remplacés par les angles
HzAB et HzAC du tour d’horizon.
Pour établir les relations entre GAM, GBM,
Fig. 4.35. : Intersection de deux arcs capables
GCM , HzAB et HzAC, on peut écrire autour
du point M que GBM = GAM + HzAB et
GCM = GAM + HzAC
Les formules de Delambre donnent :
( Y M – Y A ) ( tan G BM – tan G AM ) = ( X B – X A ) – ( Y B – Y A ) ⋅ tan G BM (1)
( Y M – Y A ) ( tan G CM – tan G AM ) = ( X C – X A ) – ( Y C – Y A ) ⋅ tan G CM (2)

La suite de la démonstration doit permettre de calculer tanGAM, tanGBM et tanGCM en


fonction des données A, B, C, HzAB et HzAC.
sin G BM sin G AM sin G BM ⋅ cos G AM – cos G BM ⋅ sin G AM
tan G BM – tan G AM = ------------------
- – ------------------- = ---------------------------------------------------------------------------------------
-
cos G BM cos G AM cos G AM ⋅ cos G BM
sin ( G BM – G AM ) sin Hz AB
donc tan G BM – tan G AM = -----------------------------------------
- = -----------------------------------------
- (3)
cos G AM ⋅ cos G BM cos G AM ⋅ cos G BM
sin Hz AC
de même tan G CM – tan G AM = -----------------------------------------
- (4)
cos G AM ⋅ cos G CM

En éliminant (YM – YA) dans les équations (1) et (2) et en y reportant les résultats des
équations (3) et (4), on obtient l'égalité suivante :
cos G AM ⋅ cos G BM
[ ( X B – X A ) – ( Y B – Y A ) ⋅ tan G BM ] ⋅ -----------------------------------------
-
sin Hz AB
cos G AM ⋅ cos G CM
= [ ( X C – X A ) – ( Y C – Y A ) ⋅ tan G CM ] ⋅ -----------------------------------------
-
sin Hz AC

En distribuant et en simplifiant, on obtient :


( X B – X A ) ⋅ cos G BM – ( Y B – Y A ) ⋅ sin G BM ( X C – X A ) ⋅ cos G CM – ( Y C – Y A ) ⋅ sin G CM
------------------------------------------------------------------------------------------------ = ------------------------------------------------------------------------------------------------- (5)
sin Hz AB sin Hz AC

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Les relations trigonométriques sin(a + b) et cos(a + b) donnent :
cos G BM = cos ( G AM + Hz AB ) = cos G AM ⋅ cos H AB – sin G AM ⋅ sin Hz AB
cos G CM = cos ( G AM + Hz AC ) = cos G AM ⋅ cos H AC – sin G AM ⋅ sin Hz AC
sin G BM = sin ( G AM + Hz AB ) = sin G AM ⋅ cos H AB + cos G AM ⋅ sin Hz AB
sin G CM = sin ( G AM + Hz AC ) = sin G AM ⋅ cos H AC + cos G AM ⋅ sin Hz AC

On reporte ceci dans l'équation (5) dont on divise ensuite chaque membre par sinGAM .
Par suite, il vient :

( X B – X A ) ⋅ cotanHz AB – ( X C – X A ) ⋅ cotanHz AC + ( Y C – Y B )
tan G AM = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-
( Y B – Y A ) ⋅ cotanHz AB – ( Y C – Y A ) ⋅ cotanHz AC – ( X C – X B )
tan G AM + tan Hz AB
tan G BM = tan ( G AM + Hz AB ) = --------------------------------------------------
-
1 – tan G AM ⋅ tan Hz AB

Il reste à reporter ces résultats dans les formules de Delambre établie pour l’intersection
afin d’obtenir YM puis XM.

Remarque

● Il n’est pas nécessaire de calculer les gisements GAM et GBM puisqu’ils interviennent
dans les formules de Delambre par leur tangente tanGAM et tanGBM. On peut donc
se contenter de garder la valeur des tangentes.
● Comme les formules de Delambre pour l’intersection, ces formules présentent des
problèmes de définition à cause des tangentes et des cotangentes utilisées.
– Les problèmes particuliers aux formules de l’intersection ont été traités au
paragraphe 1.2. de ce chapitre.
– Les problèmes particuliers aux formules de relèvement sont les suivants : si HzAB
ou HzAC valent 0 ou 200 gon, c’est-à-dire lorsque deux points anciens se trouvent
alignés avec le point M, la formule précédemment démontrée est alors inutili-
sable. Toutefois ce cas est rare dans la réalité.

Application

Trouver la formule donnant tanGAM dans le cas ou A, C et M sont alignés.

Réponse

L’équation (2) donne tanGAM = tanGCM = (XC – XA)/(YC – YA).


Puis tanGBM = tan(GAM + HzAB) = (tanGAM + tanHzAB)/(1 – tanGAM.tanHzAB).
Il ne reste plus qu’à appliquer les formules d’intersection.

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 Exemple
Calculez les coordonnées du point Point X (m) Y (m) Hz (gon)
relevé M depuis lequel on a visé les A 123,45 32,26 0,0000
points A, B et C donnés ci-contre. B 46,34 227,75 109,3821
C 354,14 189,98 260,5907
Réponse
tanGAM = 0,424499 ; tanGBM = – 1,635370 ; XM = 173,44 m et YM = 150,03 m.

 Construction graphique d’un point relevé


On utilise la propriété abordée au paragraphe 6.2.1. : l'angle entre la tangente au
cercle en A (ou la tangente au cercle en B) et la corde AB est égal à l'angle HzAB
(soit 109,3821 gon). On en déduit le cercle C1 passant par A, B et M (fig. 4.36.).
De même, l’angle entre la corde BC et la tangente au cercle en B (ou en C) est égal à HzBC
(soit 260,5907 – 109,3821 = 151,2086 gon). On en déduit le cercle C2 passant par les
points B, C et M. Le point M est à l’intersection des deux cercles.
L’environnement de travail à celui du paragraphe 1.4.
1 - Dessin des cordes AB et BC :
LIGNE↵ du point 123.45,32.26↵ au point 46.34,227.75↵ au point 354.14,189.98↵↵
2 - Médianes de AB et BC :
ROTATION↵ de chaque segment (AB puis BC) autour de MILieu de... et d’un angle de
100 gon.
3 - Dessin de la perpendiculaire à la tangente en A au 1er cercle passant par A, B et
M : Dessinez à nouveau la corde AB puis ROTATION↵ autour du point A d’un angle de
– 9.3821↵ (–109.3821 + 100).
4 - Dessin de la perpendiculaire à la tangente en C au 2e cercle passant par C, B et M :
Dessiner à nouveau la corde BC puis ROTATION↵ autour du point C d’un angle de
51.2086↵ (151.2086 – 100).
5 - Construction du cercle passant par A, B et M :
Le centre est à l’intersection de la médiatrice de AB et de la perpendiculaire à la tangente
au cercle en A. Si ces deux droites ne se coupent pas, commande CHNFREIN↵ (chan-
frein) pour obtenir le centre.
CERCLE↵ de centre INTersection de... et de rayon NODal de.. (point A ou B).
6 - Construction du cercle passant par B, C et M : même méthode.
L'intersection des deux cercles donne le point M dont on lit les coordonnées au moyen
de la commande ID↵.

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Fig. 4.36. : Construction graphique du point relevé

Résultat
M (173.44, 150.03).
Autre construction possible : on peut
remarquer que l’angle au centre AO1B
qui intercepte l’arc AB a pour valeur 400
− 2γ, γ étant l’angle de relèvement (fig.
4.37.).
On peut alors utiliser la commande ARC
option Départ, Fin, Angle pour obtenir
directement l’arc capable (AB).
ARC↵ Départ 46.34,227.75↵ Fin
123.45,32.26 ↵ Angle 181.2358↵
ARC↵ Départ 354.14,189.98↵ Fin
EXTrémité de... (point B) Angle
97.5828↵.
On obtient ainsi directement le point M.
Fig. 4.37. : Autre construction de points relevés

DROITES ET CERCLES 

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Remarques
● On peut choisir d'autres couples de points pour construire M (AB et AC ou bien BC
et AC) ; le résultat est rigoureusement identique.
● Attention : la première construction graphique permet de tracer deux arcs capables
symétriques par rapport à la corde AB ; il faut choisir le bon en vérifiant que l’angle
AMB est l’angle lu HzAB. Si l’on fait l’erreur lors de cette construction, on peut
rétablir simplement la situation en faisant un MIROIR du cercle dessiné par rapport
à la corde.
● Cas particulier : si l’angle HzAB vaut 100 gon, c’est que AB est le diamètre de l’arc
capable.

 PROGRAMMATION EN BASIC STANDARD


Le programme INTERS.BAS fourni sur le disque compact constitue un
ensemble de plusieurs sous-programmes traitant tous les cas de figure possibles
traités dans ce chapitre : les intersections de droites et de cercles, les points de
tangence cercle-droite, les définitions d'un cercle ainsi que le calcul d’un point
déterminé par relèvement.
Ils ont été regroupés de manière à utiliser les mêmes sous-
programmes (entrée des données, distances, gisement,
Delambre) et ainsi gagner de la place en mémoire sur la
calculatrice.
Remarques
Pour comprendre les données demandées et suivre les cal-
culs proposés, reportez-vous aux figures de ce chapitre.
Pour ne pas augmenter encore la taille de ce programme, les
Fig. 4.38. : Conventions différents cas de position des tangentes n’ont pas été traités.
Il appartient à l’utilisateur d’entrer la « bonne valeur » en
tenant compte de la position du point de tangence (fig.
4.38.) :
● point de tangence dans le premier quadrant du cercle : valeur située entre 100 et
200 gon.
● point de tangence dans le deuxième quadrant : valeur située entre 200 et 300 gon.
● point de tangence dans le troisième quadrant : valeur située entre 300 et 400 gon.
● point de tangence dans le quatrième quadrant : valeur inférieure à 100 gon.

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OUTILS
MATHÉMATIQUES

 PRÉLIMINAIRES
Ce paragraphe résume les règles de base que doit observer le géomètre topographe.

 Les croquis


Un lever de terrain doit s’accompagner d’un croquis clair, précis et lisible par une autre
personne que le dessinateur l’ayant réalisé. Cela demande habileté et habitude. Notez que
certains géomètres arrivent de plus en plus à travailler sans croquis de terrain grâce à
l’introduction d’une codification des points levés et enregistrés sur un carnet de terrain.
L’effort d’apprentissage d’une codification est rapidement rentabilisé par le gain de
temps lors de la phase d’habillage d’un lever de détails (voir tome1, chapitre 8).

 Le schéma général de calcul


Lors de calculs longs et fastidieux, il est très utile pour une éventuelle relecture ou
correction de présenter un schéma général de calcul qui représente une sorte de table des
matières de la note de calcul. L’ordre de présentation des calculs doit être l’ordre logique
des résolutions numériques possibles. Cet ordre logique peut être issu de la construction
géométrique. Cela est également valable pour les programmes informatiques (pour les-
quels on commence par réaliser un organigramme) et les tableaux de calcul réalisés à
l’aide d’un tableur.

 La présentation des calculs


Pour être le plus lisible possible, une note de calcul doit utiliser une présentation en
tableaux. Par exemple, le tableau suivant présente un calcul de distance entre des points
donnés en coordonnées rectangulaires.

OUTILS MATHÉMATIQUES 

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XA YA XB YB Delta X (m) Delta Y (m) Distance AB (m)
(m) (m) (m) (m) ∆X = XB – X A ∆Y = YB – YA D = (∆X2 + ∆Y2)1/2
13,32 15,46 45,47 46,65 32,15 31,19 44,79
12,32 09,45 54,42 48,63 42,10 39,18 57,51

La présentation des calculs introduit parfaitement le recours aux tableurs (calcul


informatisé mis sous forme de tableaux) souvent utilisés dans cet ouvrage.

 La présentation des résultats

Une note de calcul dans laquelle les résultats intermédiaires importants sont encadrés et
dans laquelle on fait usage de couleurs est plus facile à suivre et à relire. On prendra soin,
par exemple, d’utiliser dans les schémas des couleurs correspondant à celles du texte de
la note de calcul.

 La précision des résultats

Les résultats ne peuvent être plus précis que les données. En effet, si vous connaissez
deux points en coordonnées au centimètre près, vous ne pourrez pas donner la distance
entre ces points au millimètre près : c’est même une faute de raisonnement. Pour obtenir
une précision donnée sur les résultats, deux cas de figure sont possibles :

● si vous effectuez une résolution graphique au moyen d’un logiciel de DAO ou si vous
utilisez un logiciel de calcul, il suffit d’arrondir les résultats donnés (voir § 1.6.) ;
● si vous utilisez une calculatrice, pour éviter la perte de précision finale par cumul
d’arrondis, il convient de garder au moins une décimale de plus dans les calculs.
Certains calculs peuvent même demander de garder beaucoup plus de décimales dans
les calculs intermédiaires : par exemple, un calcul faisant intervenir des puissances.
La solution à ce problème est de stocker les valeurs intermédiaires dans les mémoires
de la calculatrice (toute calculatrice moderne le permet) et de rappeler le contenu de
ces mémoires pour des calculs ultérieurs.

Exemple : sur une calculatrice FX 850P programmable en BASIC standard,

2*cos12 [EXE] Calcul quelconque...


1,9646 Résultat affiché si la machine est en mode grades
A = [ANS] [EXE] Le résultat du calcul précédent est stocké dans la variable A
A / 3 [EXE] A est réutilisée, sans arrondi, dans les calculs ultérieurs
0,6549 résultat affiché

 OUTILS MATHÉMATIQUES

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Si la calculatrice ne possède pas cette possibilité, vous avez toujours la solution de noter
au crayon un maximum de décimales derrière les décimales suffisantes et de les effacer
une fois le calcul terminé.

 Les arrondis


L’arrondi à (n – 1) décimales de la valeur absolue d’un nombre de n décimales est réalisé
comme suit (fig. 5.1-a.) :
● à la valeur inférieure quand la (n + 1)e décimale est 0, 1, 2, 3 ou 4 ;
● à la valeur supérieure quand la (n + 1)e décimale est 5, 6, 7, 8 ou 9.
Par convention, 12,5 s’arrondit à 13 de manière à équilibrer le nombre de décimales
s’arrondissant au chiffre inférieur (12,0; 12,1; 12,2; 12,3 et 12,4) avec celui des déci-
males s’arrondissant au chiffre supérieur (12,5; 12,6; 12,7; 12,8 et 12,9). Cela est repré-
senté sur le schéma de la figure 5.1-a. On constate qu’en fait 12,5 ne devrait pas être
arrondi puisqu’il est aussi proche de 12,0 que de 13,0.
Attention à la difficulté suivante :
Si l’on arrondit un nombre une
première fois (par exemple
12,48 arrondi à 12,5) puis une
deuxième fois (12,5 s’arrondit
à 13), on commet une erreur
puisque 12,48 est plus proche
de 12 que de 13. Il faut donc
toujours revenir au nombre
exact pour effectuer un Fig. 5.1-a. : Les arrondis
arrondi.
Vérifiez que la calculatrice utilisée effectue cet arrondi à partir de l’exemple précédent ;
la fonction d’arrondi se nomme souvent FIX ou TAB.

 Les contrôles


Le contrôle des mesures doit être la philosophie de base du géomètre-topographe ; il
consiste par exemple :
● à doubler les mesures sur le terrain pour permettre des recoupements,
● à vérifier les calculs faits par des constatations faisant appel à la logique ou bien par
d’autres calculs ; même s’ils sortent d’un listing d’ordinateur, ces calculs peuvent
donner des valeurs fausses ayant pour causes essentielles des erreurs humaines ;
● le dessin à l’échelle est aussi un excellent contrôle.
Dans des calculs menant à des résultats littéraux, le contrôle de l’homogénéité des
formules est indispensable.

OUTILS MATHÉMATIQUES 

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 Les constructions géométriques
Autrefois, elles constituaient une vérification approximative des calculs pour éviter les
erreurs grossières.

Elles permettaient également de trouver l’ordre logique d’enchaînement des calculs


littéraux à partir de la construction graphique, avec cette restriction que la construction
graphique fait appel à des notions de géométrie plane (ou dans l’espace) qui ne sont pas
toujours simples à maîtriser. Les calculatrices étant rares, voire inexistantes, les pro-
blèmes étaient parfois résolus graphiquement.

Puis, l’emploi de calculatrices de plus en plus performantes a eu tendance à dévaloriser


les résolutions graphiques.

Aujourd’hui, le rôle des constructions graphiques est essentiel puisque depuis l’avène-
ment du Dessin Assisté par Ordinateur, elles permettent de résoudre les problèmes de
manière visuelle avec, au minimum, la même précision que l’on obtiendrait sur une
calculatrice. En effet, un ordinateur moyen actuel calcule avec une précision de 16
chiffres après la virgule et ce qu’il dessine à l’écran n’est que la visualisation graphique
des calculs internes à la machine.

C’est pourquoi, dans cet ouvrage, il est fait une grande place aux résolutions graphiques
qui sont un moyen de calcul de l’avenir, même si tout ne peut être calculé graphiquement.

Il est conseillé d’apprendre l’utilisation d’un logiciel de DAO pour mesurer toute la
puissance de ce moyen de calcul qui présente le double avantage de limiter les erreurs
possibles en permettant de visualiser directement le problème et, enfin, de fournir direc-
tement le report sur papier à toute échelle du problème traité.

Un exemple de résolution purement graphique est représenté sur la figure 5.1-b.

Soit à trouver le point d’intersection I de deux droites : l’une passant par les
points A et B, l’autre par les points C et D, tous connus en coordonnées.

Environnement :

dans le menu FORMAT / CONTRÔLE DES UNITÉS, réglez le nombre de chiffres après
la virgule à deux pour les longueurs.

Dessin des droites AB et CD : entrez directement les coordonnées en repère général.


LIGNE↵ du point 66.44,101.62↵ au point 172.87,211.11↵
Commande LIGNE↵ du point 74.00,197.90↵ au point 193.66,129.31 ↵

Coordonnées du point d’intersection :


Commande ID↵ avec l’accrochage objet INTersection.

Résultat : I(129.25,166.23).

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Fig. 5.1-b. : Résolution graphique d’une intersection

 Les conventions littérales


Respecter les conventions littérales du métier est un gage de lisibilité accrue, même si ces
dernières demandent souvent un nouvel apprentissage.

Dans cet ouvrage, les conventions préconisées par l’AFT 1 ont été respectées, à quelques
exceptions près ; par exemple, la confusion fréquente entre z : angles zénithaux et Z :
coordonnée ou altitude nous a amené à préférer la notation V pour les angles zénithaux.

 L’informatique
L’informatique est un outil exceptionnel pour le topographe moderne : il faut absolument
apprendre à le maîtriser. Mais attention : l’ordinateur n’est qu’un outil et ne fait donc que
ce qu’on lui demande ; il vous appartient de rester critique devant ses résultats et devant
ses possibilités. En effet, certains calculs ou reports peuvent être obtenus plus rapidement
à la main ; seules les opérations répétitives ou fastidieuses donnent tout son sens à
l’utilisation de l’outil informatique .

Parmi les apprentissages proposés dans cet ouvrage, le langage BASIC est
abordé dans le seul but d’écrire de programmes pour les calculatrices program-
mables. Il n’est pas nécessaire d’en faire plus car il existe déjà des programmes

1
Voir pour cela l’encart publié par la revue XYZ, n° 32-33, de 1988, intitulé Système de symboles
cohérents en topographie ; il constitue l’introduction du Lexique topographique que l’Association
Française de Topographie (AFT) a décidé de publier en 1987, et qu’il est conseillé de se procurer
(voir la bibliographie).

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performants écrits par des professionnels : il est préférable de se contenter d’en
être de bons utilisateurs. De plus, dans un but réel de programmation, il existe
aujourd’hui d’autres langages plus performants et conviviaux comme le langage
Visual-Basic, le langage C, etc.

Remarque
Il existe des outils informatiques qui permettent à tous de calculer littéralement les plus
complexes des intégrales ou dérivées, de résoudre numériquement toutes les équations
possibles imaginables, à partir d’une interface graphique simple et conviviale. Le
logiciel MATHCAD en est un exemple.

 TRIGONOMÉTRIE
Ce paragraphe rappelle l’essentiel des relations trigonométriques utiles au topographe.

 Cercle trigonométrique


Le cercle trigonométrique ci-contre
(fig. 5.1-c.) est de rayon 1, c’est-à-
dire : R = OM = 1.
En mathématique, le sens de rotation
positif est dit trigonométrique et cor-
respond au sens de rotation inverse
horaire. Les angles sont exprimés en
radians.
Par définition, le cosinus de l’angle α
est la projection sur l’axe des abs-
cisses x de l’extrémité du vecteur
OM , le sinus étant la projection sur
Fig. 5.1-c. : Cercle trigonométrique l’axe des ordonnées y :
cosα = XM , et sinα = YM

sin α cos α 1
On définit ensuite : tan α = ------------ , et cotanα = ------------ = ------------
cos α sin α tan α

‹utilisation en topographie

Ces relations servent à calculer les éléments d’un triangle rectangle, par exemple le
triangle OMA ou le triangle OMB de la figure 5.1-c. dont on connaît au moins deux

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données : une longueur et un angle, ou bien deux longueurs. La connaissance de deux
angles est insuffisante car il y a alors une infinité de solutions (voir paragraphe 3.3.4.).
On identifie les sinus, cosinus, tangente et cotan-
gente de la manière suivante (fig. 5.2.) :
côté opposé à l’angle α MB
sin α = -------------------------------------------------------- = ---------
hypothénuse OM
côté adjacent à l’angle α OB
cos α = ----------------------------------------------------------- = ---------
hypothénuse OM
côté opposé à l’angle α- = MB
tan α = ---------------------------------------------------------- ---------
côté adjacent à l’angle α OB
Fig. 5.2. : Triangle rectangle
Remarques
● La cotangente est l’inverse de la tangente
1 - . Son seul intérêt est la
cotan α = -----------
tan α
simplification de certaines formules littérales. Pour les calculs, la seule connais-
sance de la tangente est suffisante.
● Sur la calculatrice, la fonction cotangente n’apparaît généralement pas et s’obtient
par 1/tan, soit la combinaison de la fonction tangente suivie de la fonction 1/x et
surtout pas tan–1( ) qui est la fonction réciproque de tan.
● Attention donc à ne pas confondre sur votre calculatrice la fonction tan –1 ( ) avec
la fonction cotangente (1 / tangente) ; tan–1 ( ) représente la fonction (arc tangente)
réciproque de (tangente) qui permet d’extraire l’angle α dont la tangente prend une
certaine valeur X : tan–1 X = α donc X = tanα, avec X ∈ ]– 100,100[ gon.
Nous reviendrons au paragraphe 1.3. sur le fait que la solution de tan–1 X = α ne donne
que la racine comprise entre –100 et 100 gon. Il en est de même pour sin–1X = α (voir
paragraphe 3.3.5.).

Application
Trouvez graphiquement sur le cercle trigonométrique puis vérifiez sur votre calcula-
trice que l’angle dont la tangente a pour valeur 1 est 50 gon.

 Relations trigonométriques de base


Les relations suivantes sont utiles au déroulement de certains calculs littéraux :

cos α + sin α = 1 
2 2

cos ( – α ) = cos α  Voir fig. 5.3.

sin ( – α ) = – sin α 

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cos ( a + b ) = cos a ⋅ cos b – sin a ⋅ sin b
sin ( a + b ) = sin a ⋅ cos b + sin b ⋅ cos a

Application
1 - Donnez une expression simplifiée de
tan(a + b) en fonction de tana et tanb.
2 - Exprimez sin(a – b) et cos(a – b).
3 - Exprimez sin(2.a) et cos(2.a).

Réponse
tan a + tan b sin ( a + b )
1 - tan (a + b) = ---------------------------------- = ------------------------
1 – tan a ⋅ tan b cos ( a + b)
2 - cos(a – b) = cosa . cosb + sina . sinb et
Fig. 5.3. : Relations trigonométriques sin(a – b) = sina . cosb – sinb . cosa
3 - cos(2 . a) = 2 . cos2a – 1 = 1 – 2 . sin2a et
sin(2 . a) = 2 . sina . cosa

 Identités remarquables


La figure 5.4. permet de retrouver les identités remarquables suivantes : on y représente
un point M sur le cercle trigonométrique et sa projection sur les axes des sinus et cosinus,
correspondant à l’angle α.
A partir de là, par symétries horizontales et verticales, on construit les projections corres-
pondantes aux angles 100 − α, 100 + α, 200 − α, 200 + α, 300 − α, 300 + α, et − α.
sin(–α )= – sinα
cos(–α )= cosα
Donc : tan(–α) = – tanα
et cotan(–α) = – cotanα
sin(100 – α) = cosα
cos(100 – α) = sinα
sin(α +100) = cosα
cos(α +100) = – sinα
sin(200 – α) = sinα
cos(200 – α) = – cosα
sin(α + 200) = – sinα
cos(α + 200) = – cosα
sin(300 – α) = – cosα
Fig. 5.4. : Identités remarquables cos(300 – α) = – sinα
sin(300 + α) = – cosα
cos(300 + α) = sinα

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Application
Simplifier les expressions suivantes : tan(100 – α) ; tan(100 + α) ; tan(200 + α)

Réponses

tan(100 – α) = cotanα ; tan(100 + α) = – cotanα = tan(α – 100)


tan(200 + α) = tanα = – tan(200 – α)

Remarque
Les identités remarquables précédentes permettent de soulever le problème suivant :
2
calculez sur votre calculatrice l’angle dont le sinus est égal à ------- ; elle donne le
2
résultat : 50 gon. Or cette solution n’est pas unique : l’angle (200 – 50 = 150 gon)
possède le même sinus puisque, comme démontré ci-dessus, sin(200 – α) = sinα. La
fonction sin–1 ( ) (arc sinus, notée asin ) des calculatrices est programmée pour ne
donner qu’une seule des deux racines possibles, celle qui est comprise entre –100 et
100 gon. Cela peut entraîner des erreurs de résolution car, dans certains cas, c’est
l’autre racine qui correspond au problème à résoudre (voir § 3.3.5). Le même problème
se pose avec la fonction tan–1 ( ) puisque tan(200 + α) = tanα.

Donc attention : chaque fois que vous utilisez ces deux fonctions, des vérifications
s’imposent, soit sous forme de double calcul, soit sous forme de schéma pour choisir
la racine possible.

Notez que ce problème ne se pose pas pour la fonction cos–1 ( ) puisque si la première
racine possible est α compris entre 0 et 200 gon, la seconde racine possible est –α qui
est négative puisque cosα = cos(– α). Il n’y a donc pas d’ambiguïté dans ce cas et il est
toujours préférable d’utiliser cos–1 ( ) plutôt que sin–1 ( ) ou tan–1 ( ).

 Relations diverses

 Développements limités


n(n – 1) 2 n(n – 1)(n – 2) 3
Pour a proche de zéro, on a : ( 1 + a ) ≈ 1 + na + -------------------- a + ------------------------------------- a + ...
n
2! 3!

α α
3 5
Pour α proche de 0 radians, on peut écrire : sin α ≈ α – ------ + ------ – ...
3! 5!

α α
2 4
cos α ≈ 1 – ------ + ------ – ...
2! 4!

α - + --------
3 5
tan α ≈ α + ----- 2α - + ...
3 15

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 Dérivées
Les relations suivantes ne sont exactes que pour un angle α exprimé en radians.
1
sin′α = cosα ; cos′α = –sinα ; tan′α = 1 + tan2α = ------------- -.
cos α
2
1 1
arcsin′ α = ------------------- et arctan′ α = ---------------2 .
1–α
2 1+α

Si l’angle α est exprimé en gon, il faut donc le transformer en radians avant d’utiliser ces
formules. Elles deviennent dans le cas d’un angle α exprimé en gon :
π π
sin′αgon = --------- . cosαgon cos′αgon = – --------- . sinαgon etc.
200 200

 Paramétrages
Si l’on pose t = tan(α / 2), on obtient les expressions paramétrées suivantes :
2
2t 1–t 2t
sin α = -------------2 ; cos α = -------------2 ; tan α = ------------2 .
1+t 1+t 1–t

 PROPRIÉTÉS DU CERCLE
Ce paragraphe contient une liste non exhaustive des principales propriétés du cercle
utilisées en topographie.
 Équation
En topographie, on utilise rarement le cercle en fai-
sant référence à son équation. Rappelons toutefois
que l’équation d’un cercle de centre O (Xo , Yo) et
de rayon R (fig. 5.5.) est :
(X – Xo) 2 + (Y – Yo) 2 = R2

 Arc, flèche, corde


On peut faire l’analogie avec l’arc d’un archer (voir
Fig. 5.5. : Arc, flèche et corde
fig. 5.5.)
● On appelle arc la partie circulaire AB, notée
)

AB , d’angle au centre α.
● On appelle corde la longueur du segment [AB].
● On appelle flèche la longueur du segment [MN].

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AB = 2R ⋅ sin ( α /2 )
MN = R – R ⋅ cos ( α /2 )
Les relations entre ces éléments sont les suivantes :
π

)
AB = R ⋅ α radian = R --------- α gon
200

Application
Calculez l’arc, la corde et la flèche interceptés par un angle au centre de 50 gon dans
un cercle de rayon 15,00 m.
Réponses
Arc = 11,78 m ; corde = 11,48 m ; flèche = 1,14 m.

 Théorie des arcs capables

 Angle entre corde et tangente


L’angle entre la corde AB et la tangente au cercle en A
(ou en B) vaut α /2 (fig. 5.6.).
Démonstration : le triangle AOB étant isocèle, on en
200 – α α
déduit que BAO = ABO = ------------------ = 100 – --- . La
2 2
tangente en A au cercle étant perpendiculaire au rayon
AO, il vient que l’angle entre la tangente et la corde est
α / 2. Le même raisonnement s’applique en B.
Fig. 5.6. : Arc capable AB
 Angle vu depuis le cercle
et angle au centre
L’angle ANB est appelé angle du cercle intercep-
tant l’arc AB (fig. 5.7.).
L’angle AOB est l’angle au centre qui intercepte
le même arc.
Il existe entre ces deux angles la relation
AOB
suivante : ANB = ------------
2

Démonstration : le rayon ON est perpendiculaire


à la tangente tt′.
Fig. 5.7. : Angle au centre α
Autour de O, on a : AOB = α = 400 − (α1 + α2)

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α1 + α2 α
Autour de N, on a : ANB = 200 – -----------------
- = ---
2 2
Cette démonstration est indépendante de la posi-
tion du point N, situé sur l’arc complémentaire de
AB. Donc tout point N de l’arc extérieur à l’arc
AB intercepté par l’angle au centre α vérifie la
relation précédente (voir fig. 5.8.).
Les angles issus de points situés sur un cercle et
interceptant un même arc de ce cercle sont égaux
entre eux et égaux à la moitié de l’angle au
centre.
On constate aussi sur la figure 5.8., que lorsque N
tend vers A (ou B), l’angle en N tend à devenir
Fig. 5.8. : Propriété du cercle
l’angle entre corde et tangente dont nous avons
déjà démontré au paragraphe 2.3.1. qu’il vaut
α/2.
On peut en déduire, pour tout point M de l’arc
AB que (fig. 5.9-a.) :

AOB α
AMB = 200 – ------------ = 200 – --- = 200 – ANB
2 2
Démonstration :
L’angle complémentaire à l’angle α intercepte
l’arc complémentaire de l’arc AB intercepté par
l’angle α. Donc l’angle au point M interceptant
ce même arc complémentaire a pour valeur :
Fig. 5.9-a : Démonstration
(400 – α) / 2 = 200 – α / 2.

 Arc capable


Soient deux points fixés A et B. L’ensemble des
points N tels que l’angle ANB soit égal à une
valeur donnée α est représenté par l’arc AB (en
trait continu sur la figure 5.9-b.). Cet arc est
appelé arc capable associé à l’angle α.

Fig. 5.9-b. : Arc capable

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 Puissance d’un point par rapport à un cercle
La puissance du point A par rapport au cercle (C), de centre O et de rayon R, est par
définition le produit (AM.AN). Ce produit est constant et indépendant de la droite (D)
issue du point A et sécante au cercle (C) (fig. 5.10.).

La puissance de A par rapport à (C) est : AM.AN = (d2 – R2).

d représente la distance OA.


Démonstration :
AM = AH – HM
AN = AH + HN
AM . AN = AH2 + AH
. (HN – HM) – HM . HN
AH2 = d 2 – OH2
HM = HN Fig. 5.10. : Puissance d’un point par rapport à un cercle
R2 = OH2 + HM2
On obtient donc, après simplifications : AM . AN = d 2 – R2. Cela est vrai pour toute
droite (D) issue du point A et sécante au cercle (C).

 Cercles homothétiques


Soient deux droites (SA) et (SB) concou-
rantes au sommet S (fig. 5.11.). On
cherche le cercle (C′) tangent intérieure-
ment à ces deux droites et passant par le
point P′.
Le point P′ est donné par les cotes ST1 et
T1P′. On connaît le sommet S et l’angle
α.
On fait intervenir le cercle de rayon R et
de centre O tel que le point O soit sur le
prolongement de T1P′ (cercle tangent à
SB en T1). Fig. 5.11. : Cercles homothétiques
Dans les triangles SPO et SP′O′, on peut
SP SO R
écrire : -------- = --------- = ----- .
SP′ SO′ R′

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SO′ ST R′
Dans les triangles semblables ST1O et ST1′O′, on peut écrire : --------- = ----------1- = ----- .
SO ST′ 1 R

sin ( PSO ) sin ( PSO )


Comme sin ( SPO ) = ----------------------- SO = ----------------------- SO′ = sin ( SP′O′ ) , on peut dire
R R′
que les segments [OP] et [O′P′] sont parallèles : on dit que le cercle (C) est homothétique
du cercle (C′), homothétie de centre S.
α α
On en déduit R = ST1 . tan  --- , SO = ST1 / cos  --- et β tel que tanβ = ----------
T 1 P′
-.
 2  2 ST 1

Il reste à résoudre le triangle SPO dont on connaît un angle et deux côtés (voir § 4.3.5.).
Cet exercice est résolu à l’aide d’une autre méthode au paragraphe 5.6. du chapitre 4.

 RELATIONS DANS LES TRIANGLES

 Relations de base


Seules les plus utilisées sont étudiées.
La notation ci-contre (fig. 5.12.) est tou-
jours respectée : le côté de longueur a est
opposé à l’angle A , b opposé à l’angle B
et c à l’angle C .

 Somme des angles


Internes

A + B + C = 200 gon

Fig. 5.12. : Relation des sinus


 Relation des sinus
Soit le triangle ABC ci-dessus (fig. 5.12.)
inscrit dans le cercle de centre O et de rayon R. Si l’on fait intervenir le triangle ABM tel
que la droite AM passe par le centre O du cercle, on retrouve en M l’angle C puisque les
angles ACB et ABM interceptent la même corde AB (voir § 3.3.2.).
De plus, l’angle ABM est égal à 100 gon (c’est le cas particulier du paragraphe 3.3.2. où
l’angle γ est égal à 100 gon).

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c
Donc dans le triangle rectangle ABM, on a sinC = ------- .
2R

Cette relation peut se démontrer pour chaque côté du


a b c
triangle et comme la quantité 2R est une constante, 2R = ----------- = ----------- = -----------
on en déduit la relation des sinus exprimée ci- sin A sin B sin C
contre :

Le cercle de rayon R est appelé cercle circonscrit au triangle ABC.

 Relation des cosinus


Dans le même triangle ABC (fig. 5.13.), si
l’on trace la perpendiculaire à AB passant
par C (hauteur), on peut écrire :

c = a ⋅ cos B + b ⋅ cos A

De même, sur les autres côtés, on obtient :

b = c ⋅ cos A + a ⋅ cos C
Fig. 5.13. : Relation des cosinus
a = b ⋅ cos C + c ⋅ cos B

 Théorème de Pythagore généralisé


Dans le triangle ABC (fig. 5.14.), on peut écrire la
relation vectorielle suivante : AC = AB + BC .
Si l’on en fait le produit scalaire membre à membre,
on obtient : AC ⋅ AC = ( AB + BC ) ⋅ ( AB + BC ) .
En distribuant, il vient : Fig. 5.14. : Pythagore

AC = AB + 2AB ⋅ BC + BC .
2 2 2

En écrivant le produit scalaire, il vient :


AB ⋅ BC = AB ⋅ BC ⋅ cos ( AB ⋅ BC ) = AB ⋅ BC ⋅ cos ( 200 – B ) = – AB ⋅ BC ⋅ cos B

b = a + c – 2ac ⋅ cos B
2 2 2
On obtient finalement :

c = b + a – 2ba ⋅ cos C
2 2 2
On démontre de même que :

a = c + b – 2cb ⋅ cos A
2 2 2

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 Relation des tangentes
Considérons le cercle de rayon r inscrit dans
le triangle ABC. Soient D, E et F les points de
tangence du cercle inscrit avec les côtés du
triangle (fig. 5.15.). On peut écrire :
c = BD + DA
a = BE + EC
b = AF + FC
Comme AD = AF, CF = CE et BE = BD, on
Fig. 5.15. : Relation des tangentes obtient :
a+b+c = 2.(BD + AF + CE).

a+b+c
On pose p = --------------------- ; p est appelé demi-périmètre. On en déduit que :
2
AD = AF = p – BD – CE = p – a
BD = BE = p – AF – CE = p – b
CE = CF = p – BD – AF = p – c
De plus : r = AF. tan( A / 2) = BD . tan( B / 2) = CE . tan( C / 2).

r = ( p – a ) ⋅ tan ( A/2 ) = ( p – b ) ⋅ tan ( B/2 ) = ( p – c ) ⋅ tan ( C/2 )


Donc :
a+b+c
avec p = ---------------------
2

 Relations faisant intervenir le cercle exinscrit


Le cercle centré au point O′ est appelé cercle exinscrit au triangle ABC et associé à
l’angle Â. On note son rayon Ra. Ce cercle est tangent à la base a et aux côtés AC et AB
mais sur ces deux derniers, les points de tangence sont à l’extérieur du triangle
(fig. 5.16.).
Il existe donc trois cercles exinscrits par triangle. Nous n’étudions qu’un seul
cas, les autres relations en sont déduites par permutation d’indice.

R r
On peut écrire que : tan ( A/2 ) = -----a = ------------
p p–a

Démonstration : cela revient à démontrer que : AT = AT′ = p.


AT = AT′ donc 2 . AT = AT + AT′ or 2 . AT = (AB + BT) + (AC + CT′).

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Fig. 5.16. : Cercles inscrits et exinscrits au triangle ABC

On fait intervenir G, point de tangence entre le segment BC et le cercle exinscrit :


2 . AT = (AB + BG) + (AC + CG) puisque BG = BT et CG = CT′.
Donc 2 . AT = AB + (BG + CG) + AC = AB + AC + BC.
Finalement, 2 . AT = 2 . p d’où AT = AT′ = p.

 Surface d’un triangle

 Surface d’un triangle à partir de la hauteur du triangle


La surface totale S du triangle ABC
(fig. 5.17.) est la somme des surfaces des
triangles AHC et AHB. Soit :
h a ⋅ CH h a ⋅ BH
S = ---------------
- + ----------------
2 2
h
S = ----a- ( CH + BH )
2

ah
Donc : S = -------a- Fig. 5.17. : Surface du triangle ABC
2

La formule peut être écrite de même avec hb et hc, les hauteurs perpendiculaires aux côtés
b et c.

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 Surface d’un triangle à partir du produit vectoriel
C’est la formule la plus employée
(fig. 5.18.). La surface du parallélo-
gramme A-B-A′-C s’exprime comme la
norme du produit vectoriel des vecteurs
AB et AC .
Fig. 5.18. : Aire du demi-parallélogramme
La surface totale du parallélogramme
est : S t = AB ∧ AC = AB ⋅ AC ⋅ sin A
Donc : St = b.c.sin A .
La surface S du triangle ABC est la moitié de la surface totale :

bc ⋅ sin A ab ⋅ sin C ac ⋅ sin B


S = -------------------- = --------------------- = --------------------
2 2 2

 Surface d’un triangle à partir du rayon


du cercle inscrit ou du rayon du cercle exinscrit
La surface totale peut être considérée comme la somme des surfaces des triangles ADO,
AFO, BDO, BEO, CEO et CFO (fig. 5.15.), donc :
rAC rAF rBC rBE rCE rCF r
S = ----------- + ---------- + ---------- + ---------- + ---------- + ---------- = --- .(AC+BC+BE+CE+AF+CF) = rp
2 2 2 2 2 2 2
En rapprochant ce résultat de celui du paragraphe 4.1.6., on obtient :
S = pr = ( p – a ) ⋅ R a = ( p – b ) ⋅ R b = ( p – c ) ⋅ R c

 Surface d’un triangle à partir du demi-périmètre p


Si l’on connaît les trois côtés d’un triangle, sa surface s’exprime par :

S = p(p – a)(p – b)(p – c)

Démonstration : le raisonnement est mené à partir de la figure 5.17.


bc 2S
S = ------ ⋅ sin A d’où sin A = ------ ;
2 bc
2 2 2
a –b –c
et a = b + c – 2bc ⋅ cos A d’où cos A = --------------------------- ;
2 2 2
– 2bc
2 2 2 2
cos A + sin A = 1 d’où 16S + ( a – b – c ) = ( 2bc ) et 16S = ( 2bc ) – (a – b – c )
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2

En factorisant, on obtient : S = p(p – a )(p – b )( p – c ) .

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 Surface d’un triangle
à partir du rayon du cercle circonscrit
Le cercle circonscrit de rayon R et de centre O passe par les trois sommets du triangle
ABC (fig. 5.19.) dont la surface vaut :
abc
S = ---------
4R

Démonstration :
SABC = SOAB + SOAC + SOBC
2.SOAB = R2.sin(2. C )
2.SOAC = R2.sin(2. B )
2.SOBC = R2.sin(2. A )
2.SABC= R2.[sin(2. A ) + sin(2. B ) + sin(2. C )]

sin(2. A ) + sin(2. B ) = 2.sin( A + B ).cos( A – B )

sin(2. C ) = sin(400 – 2. A –2. B )


= – sin[2.( A + B )] Fig. 5.19. : Cercle circonscrit
= – 2.sin( A + B ).cos( A + B ) au triangle

Donc : sin(2. A ) + sin(2. B ) + sin(2. C ) = 4.sin A .sin B .sin C en remarquant que


sin( A + B ) = sin C
2 a b c abc
SABC = 2.R2.sin A .sin B .sin C = 2R ⋅ ------- ⋅ ------- ⋅ ------- = ---------
2R 2R 2R 4R

 Surface d’un triangle à partir d’un côté


et des deux angles adjacents
La surface S est décomposée en deux surfaces par
la hauteur CH (fig. 5.20.). On peut alors écrire :
hc x y
S = ------ de plus cotanA = --- et cotanB = ---
2 h h
2
+ y- = --c- = -----
cotanA + cotanB = x---------- c-
h h 2S

2
c
Donc : S = ------------------------------------------------ Fig. 5.20. : Surface d’un triangle
2 ( cotanA + cotanB )

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 Résolution de triangles
Pour alléger les notations, on note A, B et C les angles opposés aux côtés a, b et c.

 Un angle C et ses deux côtés adjacents a


et b sont connus
Calcul de c : c2 = a2 + b2 – 2.a.b.cosC
Calcul de A : a2 = c2 + b2 – 2.c.b.cosA
ou bien : b = a.cosC + c.cosA
Calcul de B : b2 = a2 + c2 – 2.c.a.cosB
ou bien : a = b.cosC + c.cosB

Fig. 5.21. : Deux cotés et un angle connus Cette solution est unique.

On vérifie que A + B + C = 200 gon.

Exemple
C = 28,654 gon ; a = 151,46 m ; b = 212,28 m.
Résultats
c = 100,52 m ; A = 45,513 gon ; B = 125,833 gon ; S = 6 993,8798 m2.

 Les trois côtés a, b et c sont connus


Calcul de C : c2 = a2 + b2 – 2.a.b.cosC
Calcul de A : a2 = c2 + b2 – 2.c.b.cosA
ou bien : b = a.cosC + c.cosA
Calcul de B : b2 = a2 + c2 – 2.c.a.cosB
ou bien : a = b.cosC + c.cosB
Fig. 5.22. : Trois cotés connus Cette solution est unique.

On vérifie que A + B + C = 200 gon.


Exemple
a = 151,46 m ; b = 212,28 m ; c = 98,45 m.

Résultats
C = 27,704 gon ; A = 44,926 gon ; B = 127,370 gon ; S = 6 777,1145 m2.

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 Un côté b et les deux angles adjacents C et A sont connus
Calcul de B : A+B+C = 200 gon
Calcul de a et c :
a b c
----------- = ----------- = -----------
sin A sin B sin C
Cette solution est unique.
On vérifie que c = a. cosB + b. cosA. Fig. 5.23. : Deux angles et un coté connus

Exemple
b = 151,46 m ; A = 44,926 gon ; C = 34,343 gon.

Résultats
B = 120,731 gon ; a = 103,68 m ; c = 82,12 m ; S = 4033,2002 m2.

 Les trois angles A, B et C sont connus


Ce cas admet une infinité de solutions qui sont
des triangles homothétiques. La figure ci-
contre représente deux triangles homothéti-
ques (fig. 5.24.).
Pour obtenir une seule solution, il faut
connaître l’un des côtés.
Cela revient à la résolution du paragraphe Fig. 5.24. : Trois angles connus
4.3.3.

Exemple
A = 44,926 gon ; B =120,731 m ; C = 34,343 gon ; a = 91,46 m.

Résultats
b = 133,61 m ; c = 72,44 m.

 Un angle C, un côté adjacent b


et le côté opposé c sont connus
Ce cas est appelé cas douteux car il peut admettre zéro, une ou deux solutions. Nous
discuterons graphiquement de l’existence de ces solutions.

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‹Si C < 100 gon (fig. 5.26.)

Si c < AH, il n’y a pas de solution possible car c


est « trop court ».
Si c = AH, il existe une solution unique qui
correspond au triangle CAH rectangle en H, car
AH = b. sinC.
Fig. 5.25. : Deux cotés
et un angle connus
Si c > AH, il existe deux solutions possibles du
point B puisque le cercle de centre A et de rayon
c coupe la droite (CB) issue du point C en 2
points B et B′. Si l’on poursuit l’augmentation de
la valeur du côté c jusqu’à atteindre la valeur b,
on se retrouve dans un cas limite à partir duquel
il n’y a plus qu’une seule solution possible
puisqu’il n’y a plus qu’une seule intersection
possible entre la droite (CB) et le cercle de centre
Fig. 5.26. : Deux solutions A et de rayon c.

‹Si C > 100 gon (fig. 5.27.)

La seule possibilité pour qu’il y ait une solution


au problème est que c > b.
Si b = c, le triangle est limité à une seule droite,
ce qui est ne correspond pas à un problème réel.
Si c < b, il n’y a pas de solution possible : c est
Fig. 5.27. : Une seule solution « trop court ».

Tableau récapitulatif
C < 100 gon C > 100 gon
c < b.sinC aucune solution c≤b aucune solution
c = b.sinC une solution c>b une solution
b . sinC < c < b deux solutions
c>b une solution

Résolution

L’angle B est déterminé dans l’expression c / sinC = b / sinB.


 – 1 b ⋅ sin C
 B = sin  -----------------
Si b. sinC < c, ceci donne deux solutions B et B′ :  c

 B′ = 200 – B

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On calcule l’angle A par : A + B + C = 200 gon Le calcul de A′ est identique.
On calcule la côté a par : a / sinA = c / sinC Le calcul de a′ est identique.
On vérifie que c = a . cosB + b . cosA.

Exemple
c = 191,46 m ; b = 212,28 m ; C = 71,002 gon.

Résultats
C < 100 gon et b > c > b.sinC = 190,64 m, donc il y a deux solutions.
Première solution : B = 94,092 gon ; A = 34,906 gon ; a = 111,13 m.
Seconde solution : B′ = 105,908 gon ; A′ = 23,090 gon ; a′= 75,64 m.

 Résolution graphique


L’environnement de travail est défini dans le menu FORMAT / CONTROLE
DES UNITES : zéro des angles au nord, sens de rotation horaire, angles en
grades avec trois chiffres significatifs, longueurs en unités décimales avec deux
chiffres significatifs.
Droite CA : LIGNE↵ d’un point quel-
conque à @212.28<100↵
Droite CB : LIGNE↵ depuis le point C
(utilisez l’accrochage EXTrémité) à
@200<–371.002↵
Position de la droite AB : CERCLE↵ de
centre le point A (utilisez l’accrochage
EXTrémité) et de rayon 191.46↵
Droites AB possibles : tracez deux
lignes depuis le centre du cercle
jusqu’aux deux points d’intersection du
cercle et de la droite CB.
Il reste à mesurer les deux longueurs
Fig. 5.28-a. : Solution graphique
possibles CB et CB′ avec la commande
DISTANCE↵ et les angles A, A′, B et B′
par exemple avec des cotations angu-
laires (menu COTATION / ANGULAIRE).

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 Programmation en basic standard
de la résolution de triangles
Le programme suivant regroupe les quatre cas de figure possibles de la résolu-
tion d'un triangle. Il est donné en BASIC standard (avec les numéros de ligne)
pour être adapté aux calculatrices programmables.
Trois données sont nécessaires. Les variables contenant les angles sont notées AA, AB
et AC. Celles qui contiennent les cotés sont notées CA, CB, CC. Par convention, le côté
CA est opposé à l’angle AA.
1 PRINT "Résolution de triangles"
2 INPUT "(1)ABc (2)abc (3)abC (4)abA"; NU
3 ON NU GOTO 10, 100, 200, 300
4 END
5 REM On connaît un côté et deux angles adjacents
10 INPUT "Côté c (m) "; CC
20 INPUT "Angle A (gon)"; AA
30 INPUT "Angle B (gon) "; AB
40 AC = 200 – AA – AB : REM Calcul direct de l'angle C
50 CB = CC / SIN(AC) * SIN(AB) : REMCalcul direct du côté b
60 CA = CC / SIN(AC) * SIN(AA) : REM Calcul direct du côté a
80 PRINT "Angle C : "; AC ;"gon" : REMAffichage des résultats
90 PRINT "Côté b : ";CB; " m"
95 PRINT "Côté a : ";CA; " m" : END
99 REM Trois cotés connus
100 INPUT "Côté a (m) "; CA
120 INPUT "Côté b (m) "; CB
130 INPUT "Côté c (m) "; CC
140 AA = ARCCOS((CC^2+CB^2–CA^2)/(2*CC*CB))
145 IF AA < 0 THEN AA=AA+200 : REM si A négatif, ajouter 200 gon
150 AB = ARCCOS((CA^2+CC^2–CB^2)/(2*CA*CC))
160 IF AB < 0 THEN AB=AB+200 : REM si B négatif ajouter 200 gon
180 PRINT "Angle A : "; AA ;"gon"
190 PRINT "Angle B : "; AB ;"gon"
195 PRINT "Angle C : "; 200 – AA – AB ;"gon" : END
199 REM un angle et deux côtés adjacents connus
200 INPUT "Longueur du côté a (m) "; CA
220 INPUT "Longueur du côté b (m) "; CB
230 INPUT "Angle C (gon) "; AC
240 CC = SQR(CA^2+CB^2–2*CA*CB*COS(AC))
250 AB = ARCCOS((CA^2+CC^2–CB^2)/(2*CA*CC))
260 IF AB < 0 THEN AB=AB+200 : REM si B négatif, ajouter 200 gon

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280 PRINT "Angle A : "; 200 – AB – AC ;"gon"
290 PRINT "Angle B : "; AB ;"gon"
295 PRINT "Côté c : "; CC ;"m" : END
299 REM On connaît un angle, le côté opposé et un autre côté
300 INPUT "Longueur du côté a (m) "; CA
320 INPUT "Longueur du côté b (m) "; CB
330 INPUT "Angle A (gon) "; AA
340 IF CA<CB*SIN(AA) THEN GOTO 390 : REM Cas sans solution (aller en 390)
345 IF CA=CB*SIN(AA) AND AA>=100 THEN GOTO 390
350 IF CA>CB*SIN(AA) AND AA>100 AND CA<=CB THEN GOTO 390
355 AB = ARCSIN(CB*SIN(AA)/CA) : AC = 200 – AA – AB
360 PRINT "Solution 1" : PRINT "Angle B (gon) ";AB
363 PRINT "Angle C (gon) ";AC
364 PRINT "Côté c (m) ";SIN(AC)*CA/SIN(AA)
365 IF CA>CB*SIN(AA) AND AA<100 AND CA<CB THEN GOTO 375
370 PRINT "Solution unique" : END : REM Fin du cas à une seule solution
375 PRINT "Solution 2" : REM Début du calcul de la 2e solution
380 PRINT "Angle B' (gon) "; 200–AB
381 PRINT "Angle C' (gon) ";AB – AA
385 PRINT "Côté c' (m) ";SIN(AB–AA)*CA/SIN(AA) : END
390 PRINT "Pas de solution" : END

Ce programme est donné sur le cédérom du livre sous forme de fichier


(TRIANGLE.BAS) lisible par le programme QBASIC.EXE livré avec le DOS (à partir
de la version 5.0). Le listing est dans le fichier TRIANGLE.TXT.

Remarques
● Le listing ci-dessus est donné pour une calculatrice programmable en BASIC stan-
dard et réglée en mode grades. Le listing du programme TRIANGLE.BAS (sur le
cédérom) fait apparaître des conversions d’angles de radians en grades (et inverse-
ment) puisque l’ordinateur travaille en radian.
● Le listing ci-dessus suppose que votre Basic dispose des deux fonctions arccos( ) et
arcsin( ). Si ce n’est pas le cas, vous disposez d’au moins l’une d’entre elles, par
exemple arcsin( ), et vous obtiendrez l’autre grâce à la transformation suivante :
ALPHA = arcsin(SQR(1 – COSINUS ^2)). Cette expression permet de mettre dans
la variable alpha la valeur de l’angle dont le cosinus est stocké dans la variable
cosinus. Elle remplace donc la fonction arccos( ). Alpha est donné en grades si la
machine est réglée en mode grades lors de l’exécution du programme. Par exemple,
la ligne 250 du programme ci-dessus deviendrait :
250 AB = ARCSIN(SQR (1 – ((CA^2+CC^2–CB^2)/(2*CA*CC))^2 ))

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 Tableau de calcul pour la résolution de triangles
Si vous préférez l’utilisation d’un tableur, la résolution des triangles est pro-
posée sur le fichier TRIANGLE.XLS pour EXCEL.

 Trigonométrie sphérique


Quelques relations de trigonométrie sphérique sont nécessaires à certains calculs sur la
« sphère » terrestre. Elles sont données ci-après.

 Excès sphérique


La somme des angles d’un triangle sphérique est
supérieure à 200 gon d’une quantité ε, appelée
excès sphérique. Le calcul de cet excès permet
donc de remplacer le triangle sphérique ABC
(fig. 5.28-b.) par un triangle plan dans lequel la
trigonométrie classique s’applique. On a :

S
A + B + C = 200 + ε avec ε radians = -----
2
R

Fig. 5.28-b. : Triangle sphérique S est la surface du triangle sphérique.


R est le rayon de la sphère.
L’excès sphérique ε étant toujours très petit, la surface S est calculé par des formules
approchées de trigonométrie plane, par exemple, 2.S = a.b.sinC ou autre. Les angles du
triangle plan équivalent sont diminués de ε /3.

Application
La surface terrestre est proche d’un ellipsoïde de révolution (tome 1, chap. 2, § 2.) dont
le rayon de courbure moyen en un lieu de latitude ϕ est donné par :
2
a 1–e -
R = ---------------------------
1 – e ⋅ sin ϕ
2

a et e sont des paramètres de définition de l’ellipsoïde (demi-grand axe et excentricité).


Calculez l’excès sphérique d’un triangle équilatéral de 20 km de côté situé à Antibes.

Réponse
À Antibes, R ≈ 6 377 121 m. Pour un triangle équilatéral de 20 km de côté
S = 20 0002. 3/4 m2, donc ε = 2,7 dmgon.

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Remarque
L’assimilation locale de la terre à une sphère de rayon moyen R et l’approximation de
la formule donnant l’excès sphérique conduisent à des erreurs sur les côtés des trian-
gles qui sont de l’ordre du centimètre pour des côtés de 180 km, donc largement
négligeables pour des mesures courantes.

 Quelques relations dans les triangles sphériques


Si on note A, B, C les angles aux sommets du triangle sphérique et a, b et c les arcs
opposés à ces angles, on obtient :
● la relation fondamentale suivante : cosa = cosb . cosc + sinb . sinc . cosA ;
● la formule des cotangentes suivante : cotanA . sinC = cotana . sinb – cosb . cosc ;
sin a sin b sin c
● la formule des sinus suivante : ----------- = ----------- = ----------- .
sin A sin B sin C
Ces relations restent valables après permutations circulaires des paramètres. Ces rela-
tions font intervenir les arcs a, b et c mesurés sur la sphère de rayon unité. Ces longueurs
sont donc équivalentes aux angles au centre de chaque arc intercepté sur la sphère
étudiée.
Les angles A, B et C sont les angles plans entre les tangentes au triangle à chaque sommet.

 EXTENSION DE CERTAINES FORMULES


AUX POLYGONES
 Surface d’un QUADRILATÈRE
La surface du quadrilatère ABCD ci-contre (fig.
5.29.), inscriptible dans un cercle de rayon R et
circonscriptible à un cercle de rayon r, s’exprime
par :

S = (p – a )(p – b )(p – c)(p – d)


S = pr
a+b+c+d
avec : p = ------------------------------
2

Fig. 5.29. : Quadrilatère ABCD

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 Somme des angles internes d’un polygone
La somme des angles internes d’un polygone de n côtés (fig. 5.30.) vérifie la relation
suivante :
i=n

∑α i = ( n – 2 ) ⋅ 200 gon
i=1

Application
1 - Vérifiez que cette formule s’applique au cas
particulier du triangle.
2 - Démontrez que la somme des angles externes
vérifie la relation suivante :
i=n

∑β i = ( n + 2 ) ⋅ 200 gon avec β i = 400 – α i


i=1
Fig. 5.30. : Polygone

Réponse
1- Pour n = 3, la somme des angles internes vaut 200 gon.
2- Remplacez les angles internes αi par 400 – βi et simplifiez.

Application
La figure 5.31. schématise un raccordement circu-
laire entre deux alignements droits S-T1 et S-T2 : le
raccordement est constitué de deux arcs de cercle
tangents entre eux au point I et d’angles aux centres
respectifs α1 et α2. Trouvez la relation liant α1 et α2.

Réponse
75,7624 + 100 +100 + α1 + (200 + α2) = 600
Donc : α1 + α2 = 124,2376 gon.
Fig. 5.31. : Exercice

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 SURFACE D’UN POLYGONE QUELCONQUE

 Les sommets sont connus


en coordonnées cartésiennes x,y
Soit un polygone de n sommets dont chacun est
connu par ses coordonnées rectangulaires (Xi ; Yi).
La figure 5.32. présente un exemple avec n = 4. La
surface de ce polygone s’exprime de deux manières
équivalentes :

i=n

∑ X (Y
1
S = --- ⋅ i i–1 – Yi + 1 )
2
i=1
i=n

∑ Y (X
1
S′ = --- ⋅ i i–1 – Xi + 1 )
2 Fig. 5.32. : Surface en cartésien
i=1

Remarques
● Si la surface S est positive, alors la surface S′ est négative et inversement. On doit
donc toujours vérifier que S′ + S = 0.
● Lors de la rotation des indices i, on applique la convention suivante :
X0 = Xn ; Y0 = Yn ; Xn+1 = X1 ; Yn+1 = Y1.
Cela revient à considérer les sommets comme étant sur une boucle décrite en tournant
autour de la surface ; le sommet 1 est alors le suivant du sommet n et, par conséquent,
le sommet n est le précédent du sommet 1.

Démonstration de ces formules

Le raisonnement est fait sur le triangle 1-2-3 (fig. 5.33.) : sa surface peut être décomposée
en trois trapèzes rectangles :
● le trapèze (X1 , X2 , 2, 1) de surface S1 = (X1 – X2).(Y1 +Y2)/2
● le trapèze (X3 , X2 , 2, 3) de surface S2 = (X3 – X2).(Y3 +Y2)/2
● le trapèze (X3 , X1 , 1, 3) de surface S3 = (X3 – X1).(Y3 +Y1)/2

La surface totale du triangle 1-2-3 est S2 – S3 – S1. Après mise en facteur, on obtient :
2.S′ = Y1.(X3 – X2) + Y2.(X1 – X3) + Y3.(X2 – X1).

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On arrive donc à la formulation obtenue précédem-
ment pour la surface S’. La formulation donnant la
surface S serait obtenue en découpant le triangle en
trapèzes rectangles « horizontaux ».
La suite de la démonstration est effectuée par
récurrence dont nous rappelons le principe : la for-
mule est démontrée pour l’indice n = 3 ; on la con-
sidère vraie à l’indice n et l’on démontre qu’elle
reste vraie à l’indice n+1 ; elle est alors vraie pour
toute valeur de n.
Fig. 5.33. : Démonstration

Application
Le polygone suivant est défini par les coordonnées locales de ses sommets exprimées
en mètre dans le tableau suivant. Calculez sa superficie au centimètre carré près.

Point A B C D E
Xi (m) 120,41 341,16 718,59 821,74 297,61
Yi (m) 667,46 819,74 665,49 401,60 384,13

Résultats

Point Xi-1 –Xi+1 Yi-1 –Yi+1 Xi(Yi-1 –Yi+1) Yi(Xi-1 –Xi+1)


A —43,55 —435,61 —52451,8001 —29067,8830
B —598,18 1,97 672,0852 —490352,0732
C —480,58 418,14 300471,2226 —319821,1842
D 420,98 281,36 231204,7664 169065,5680
E 701,33 —265,86 —79122,5946 269401,8929
Totaux 400773,6795 —400773,6795

Surface totale : 200 386,8398 m2. Périmètre : 1 817,85 m.


Le double calcul de S et S′ est une excellente vérification des calculs.

 Les sommets sont connus en coordonnées polaires


La définition des coordonnées polaires est donnée au paragraphe 8.1.
Un appareil du type théodolite stationné au point S permet d'effectuer les lectures des
angles αi sur les sommets du polygone. Si on mesure ensuite (par exemple au ruban) la
distance horizontale du point S à chacun des sommets, on connaît ces sommets en
coordonnées polaires topographiques (Dh , α) dans le repère (S, X, Y), l'axe des
ordonnées Y étant la position du zéro du cercle horizontal du théodolite (fig. 5.34.).

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Attention : ces coordonnées polaires sont particu-
lières à la topographie puisque le zéro des angles
est placé sur l’axe des ordonnées Y et leur sens de
rotation est horaire. Les coordonnées polaires
mathématiques placent le zéro des angles sur
l’axe des abscisses X avec des angles tournant
positivement en sens trigonométrique (ou inverse
horaire ; voir paragraphe 8.1).
On découpe la surface totale du polygone de n
côtés en n triangles partant tous du sommet S. On
peut en déduire la surface en projection horizon-
Fig. 5.34. : Surface en polaire
tale d’un polygone de n côtés par la formule
suivante :

i=n

∑ Dh ⋅ Dh
1
S = --- ⋅ i i + 1 ⋅ sin ( α i + 1 – αi )
2
i=1

Remarque
● Par convention αn+1 = α1 et Dhn+1 = Dh1 ; le sommet 1 est le sommet suivant le
sommet n.
● La surface du triangle (1S4) de l’exemple de la figure 5.34. fait intervenir l’angle
(α1 – α4) qui est négatif. Pour obtenir sa valeur dans le tableau, il suffit de lui ajouter
400 gon. Ceci n’est pas nécessaire dans le calcul puisque le sinus ne change ni de
valeur ni de signe : sinα = sin(400 + α).
● Si la station S est située à l’extérieur du polygone, la formule est également appli-
cable. Il apparaît alors dans le calcul des surfaces négatives dont il faut conserver le
signe dans la somme de la formule générale.

Application
Calculez la surface du polygone (A-B-C-D-E) levé
en coordonnées polaires topographiques à partir de
la station S (fig. 5.35.). Ces coordonnées sont don-
nées dans le tableau suivant :

Points Dh (m) Angles (gon)


A 48,12 53,12
B 51,33 100,03
C 48,71 147,41
D 57,48 261,53
Fig. 5.35. : Exercice
E 47,93 380,37

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Résultats
La surface totale est 5 409,1575 m2 et le périmètre 292,36 m. Le tableau suivant donne
le détail des calculs.

Triangles Angle (αi+1 – α i) Surface (m2) Côté opposé (m)


ASB 46,91 829,8781 35,94
BSC 47,38 846,8655 36,46
CSD 114,12 1365,6326 83,12
DSE 118,84 1317,6265 84,90
ESA 72,75 1049,1548 51,94

 Formule de sarron


Soit un polygone de n côtés. Si l’on connaît la longueur de n – 1 côtés et la mesure des
n – 2 angles entre ces côtés, on peut calculer la surface du polygone par la formule :

ab ⋅ sin ab + ac ⋅ sin ac + ad ⋅ sin ad + ...


1---
S = + bc ⋅ sin bc + bd ⋅ sin bd + ...
2
+ cd ⋅ sin cd + ..

● a, b, c, d, ... représentent les n – 1


côtés connus.
● ab est l’angle entre les vecteurs
AB et BC . ab est aussi le complé-
mentaire de l’angle interne au sommet
B (noté B ) : ab = 200 – B
● ab , ac , ad , bc , bd , etc. représen-
tent les n – 2 angles dirigés entre les n
Fig. 5.36. : Surface levée par polygone
– 1 côtés de longueur connue.
● Les angles dirigés s’additionnent :
ac = ab + bc , ad = ac + cd , etc. (fig. 5.36.).

La formule s’applique au triangle : 2.S = a.b.sin ab = a.b.sin(200 – ab ).

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Démonstration de la formule de Sarron

On découpe le quadrilatère de la figure 5.37. en deux triangles ABD et BCD dont les
surfaces se calculent comme suit :
2.SABD = a.ha = a.[b.sin ab + c.sin(200 – ac )].

2.SBCD = b.hb = b.c.sin bc .

On obtient finalement la formule de Sarron


pour un quadrilatère :
2.S = a.b.sin ab + a.c.sin ac + b.c.sin bc
La démonstration pour un polygone à n côtés
peut être faite sur le même principe. Fig. 5.37. : Démonstration
de la formule de Sarron

Application
Calculez la surface du polygone ABCDE (fig. 5.38.) sur
lequel les mesures suivantes ont été effectuées :
Côté AB = 12,32 m Angle ABC = 113,656 gon
Côté BC = 28,46 m Angle BCD = 97,127 gon
Côté CD = 25,52 m Angle CDE = 116,632 gon
Côté DE = 31,59 m

Réponse
Fig. 5.38. : Application
La surface totale est 869,5569 m2 ; le tableau suivant de la formule de Sarron
donne le détail de calculs des différents termes de la for-
mule.

Tableau de calcul de la surface du polygone ABCDE (fig. 5.38.) par la formule de sarron.

Côtés (m) Angles dirigés (gon) Surfaces en m2


a = 12,32
ab= a.b.sin(ab)=
86,344 342,5913
b = 28,46
bc= ac=ab+bc= a.c.sin(ac)= b.c.sin(bc)=
102,873 189,217 52,9996 725,5597
c = 25,52
cd= bd=bc+cd= ad=ac+cd= a.d.sin(ad)= b.d.sin(bd)= c.d.sin(cd)=
83,368 186,241 272,585 –—353,6564 192,7991 778,8205
d = 31,59

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 Formule de simpson
Cette formule, peu utilisée en topographie, permet
d’introduire et donc de comprendre la formule des
trois niveaux (§ 7.2.).
Soit à calculer la surface délimitée par l’arc de para-
bole AC (d’axe vertical) et l’axe des abscisses X
(fig. 5.39.). L’arc est découpé en deux parties AB et
BC telles que les projections de A, B et C sur l’axe
des abscisses X soient équidistantes d’une valeur h.
On utilise la propriété de la parabole suivante : la
Fig. 5.39. : Démonstration surface délimitée par l’arc de parabole ABC et la
de la formule de Simpson
droite AC est égale au deux tiers de la surface du
parallélogramme circonscrit ADEC ; la surface
hachurée FABCG a donc pour valeur :

S =  ----------------
h1 + h3  2  h 1 + h 3 h
2h + --- 2hh 2 – 2h ---------------- = --- ( h 1 + 4h 2 + h 3 ) .
 2  3 2  3
En découpant la surface en quatre tronçons égaux, on obtiendrait :
h h h
S = --- ( h 1 + 4h 2 + h 3 ) + --- ( h 3 + 4h 4 + h 5 ) = --- ( h 1 + h 5 + 4h 2 + 2h 3 ) .
3 3 3
En généralisant à une suite de n intervalles équidistants de h :

∑h ∑h
h
S = --- ( h 1 + h n + 1 + 4 pair +2 impair )
3

Le nombre n d’intervalles doit être pair. S’il est imposé impair, le dernier tronçon est
calculé à part (par exemple en le divisant en deux).
On peut appliquer cette formule à la détermination de la superficie délimitée par une
courbe quelconque découpée en n tronçons égaux. Plus le découpage est serré, meilleure
est la précision.

Fig. 5.40-a. : Exercice d’application de la formule de Simpson

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Application
Calculez la surface délimitée par la courbe C et la droite D (fig. 5.40-a.). Chacun des
14 tronçons de courbe de largeur h = 45,025 m est assimilé à un arc de parabole.

Résultat
En appliquant la formule, il vient : S = 45,025/3 . [0 + 0 + 4. (51,337 + 102,737
+ 113,336 + 99,047 + 93,791 + 112,756 + 59,466) + 2.(84,433 + 111,879 + 104,915
+ 95,458 + 101,979 + 101,232)] ≈ 55 976 m2. La valeur « exacte » (mesurée grâce à la
commande AIRE option Entité d’AutoCAD) est de 56 011,51 m2, soit un écart infé-
rieur à 0,1 %. La courbe a été tracée par la commande POLYLIGNE ; elle est donc
constituée d’une succession d’arcs de cercles tangents entre eux.

 Formules complémentaires

Fig. 5.40-b. : Surfaces diverses

Secteur circulaire Segment circulaire Ellipse Segment parabolique


α α
------α
------- – R -sin
= π R 2 ----gon S = -π---ab S = 2
2
S = πR
2
----gon
------- S --- ----- --- ab
400 400 2 4 3

f = R . [1 – cos(a / 2)]

 Résolution informatique


 Programmation en basic standard des formules précédentes
Ce programme regroupe les méthodes de calcul abordées précédemment, à
l’exception de la formule de Simpson peu utilisée et dont la programmation
présente peu d’intérêt. Suivant les données en sa possession, l’utilisateur
choisira le sous-programme (1), (2) ou (3).
1 PRINT "Calcul de surfaces"
2 INPUT "(1)Cart. (2)Pol. (3)Sarron"; NU
3 ON NU GOTO 5, 100, 200
4 END

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5 PRINT "Sommets donnés en tournant autour de la surface"
10 INPUT "Nombre de sommets"; N : DIM X(N) , Y(N) : REM N = nombre de sommets
20 FOR I=1 TO N : PRINT "Point n° ";I : REM Boucle d'entrée des coordonnées
30 INPUT "X= ";X(I) : INPUT "Y= ";Y(I)
50 NEXT I
60 S = X(1)*(Y(N)–Y(2))+X(N)*(Y(N–1)–Y(1)) : REM Valeur initiale de la surface S
70 FOR I=2 TO N–1 : REM Boucle d'incrémentation de la surface S
80 S = S + X(I)*(Y(I–1)–Y(I+1))
85 NEXT I
90 PRINT "Surface : ";ABS(S)/2;" m2" : END
100 PRINT "Sommets donnés en polaires"
110 INPUT "Nombre de sommets"; N : DIM D(N) , A(N) : REM N = nombre de
sommets
120 FOR I=1 TO N : PRINT "Point n° ";I
130 INPUT "Distance m ";D(I)
140 INPUT "Angle gon ";A(I)
150 NEXT I
155 S = D(1)*D(N)*SIN(A(1)–A(N)) : REM Valeur initiale de la surface S
160 FOR I=1 TO N–1 : REM Boucle d'incrémentation de la surface S
170 S = S + D(I)*D(I+1)*SIN(A(I+1)–A(I))
180 NEXT I
190 PRINT "Surface totale : ";S/2;" m2" : END

200 PRINT "Surface par la formule de Sarron"


210 INPUT "nomb. de côtés connus : "; N : DIM C(N), A(N), AC(N)
220 FOR i = 1 TO N
225 PRINT "Côté "; i; "m"; : INPUT C(i)
230 IF i < N THEN PRINT "Angle "; i; "-"; i+1; "gon"; : INPUT A(i)
240 NEXT i
250 FOR i = 1 TO N – 1 : REM Boucle de calcul des angles cumulés AC( )
255 AC(i) = AC(i – 1) + A(i) : NEXT i
260 S = 0 : FOR i = 1 TO N – 1 : FOR j = i TO N – 1 : REM Boucle d'incrémentation de S
270 S = S + C(i) * C(j + 1) * SIN((AC(j) – AC(i – 1))
280 NEXT j : NEXT i
290 PRINT "Surface "; S / 2;" m2" : END

Le listing de ce programme est fourni sur cédérom dans le fichier SURFACES.BAS pour
une utilisation avec le programme QBASIC.EXE. Le listing est dans SURFACES.TXT.

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 Calcul de surface automatisé sur tableur
Un tableau de calcul prêt à l’emploi est fourni sur le cédérom de l’ouvrage : il
se nomme SURFACES.XLS. Il ne traite que les surfaces levées en coordonnées
cartésiennes ou en coordonnées polaires.
Les coordonnées des sommets de surfaces levées par cheminements au moyen de la
formule de Sarron seront calculées (voir chap. 2, § 1.) avant d’être utilisées dans la feuille
« Cartésien » du tableau SURFACES.XLS.

 Exemples de résolution graphique


1- Polygone dont les sommets sont donnés en coordonnées cartésiennes :
c’est le cas le plus simple pour la résolution graphique sur DAO. De plus, depuis
le développement de l’utilisation des stations de travail électroniques qui four-
nissent directement les coordonnées des points levés, cela devient quasiment le
cas général.
Environnement de travail : réglez le nombre de
chiffres après la virgule souhaité dans le menu
FORMAT / CONTROLE DES UNITES... (com-
mande DDUNITS↵), par exemple quatre chiffres
après la virgule pour les longueurs de manière à
obtenir le centimètre carré dans les surfaces
affichées.
Tracé du polygone : POLYLIGNE↵ du point Fig. 5.41. : Exercice 1
120.41,667.46↵ au point 341.16,819.74↵ au
point 718.59,665.49↵ au point 821.74,401.60↵
au point 297.61,384.13↵ au point Clore↵
Mesure de la surface : commande AIRE↵ option Objet, cliquez sur la polyligne contour
et lisez la surface et le périmètre en bas de l’écran. Résultat au paragraphe 6.1.
2- Polygone dont les sommets sont donnés en coor-
données polaires : la construction graphique est
aussi simple que précédemment. On utilise les
coordonnées polaires absolues. Environnement de
travail : mêmes réglages que précédemment avec, de
plus, le réglage des unités angulaires en grades, zéro
au nord, sens de rotation horaire.
Tracé du polygone : POLYLIGNE↵ du point Fig. 5.42. : Exercice 2
48.12 < 53.12↵ au point 51.33 < 100.03↵ au point
48.71 < 147.41↵ au point 57.48 < 261.53↵ au point
47.93 < 380.37↵ au point Clore↵. Mesure de la
surface : voir 1-. Résultat au paragraphe 6.2.

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3- Polygone dont on connaît n–1 côtés et n–2
angles entre ces côtés : formule de Sarron
La construction graphique est plus complexe.
Son intérêt est l’introduction d’une notion très
utile en topographie : le changement de repère
(SCU pour AutoCAD : Système de Coordonnées
Utilisateur).
Environnement : même configuraton qu’au 2-.
AB et BC sont tracées dans le repère général
(A,x,y) : LIGNE↵ du point 0,0↵ au point
Fig. 5.43. : Exercice 3 0,12.32↵ au point @28.46<–313.656↵.
Pour tracer CD, nous allons passer dans le repère
(B,x1,y1) : commande SCU↵ option OBjet↵
cliquez sur la ligne BC vers le point B. Tracé de CD : LIGNE↵ du point C (EXTrémité de
BC) au point @25.52<–197.127↵
On effectue les mêmes opérations pour tracer DE : définissez le repère (C,x2,y2) puis
LIGNE↵ du point D au point @31.59<–216.632↵
EA n’est pas indispensable. Mesurez la surface du polygone avec la commande AIRE↵,
donnez successivement les 5 points A, B, C, D puis E (EXTrémité de...) puis validez (↵)
après l’entrée de E. Le résultat est donné au paragraphe 6.3.

Remarques
● Les options de la commande SCU sont accessibles à la souris dans le menu VUE /
DEFINIR LE SCU.
● Chaque fois que l’on définit un nouveau SCU, on peut le sauvegarder (option
Sauver de la commande SCU) afin de pouvoir le rappeler simplement plus tard
(option Restaurer). Tout cela peut aussi être géré dans la boîte de dialogue
DEFINIR LE SCU / SCU EXISTANT du menu VUE (commande DDSCU).

 CALCULS DE VOLUMES
 Volumes quelconques
C’est une application de la formule de Simpson démontrée au paragraphe 6.4. Le volume
d’un solide quelconque (fig. 5.44.) peut être évalué à l’aide de la formule suivante :

∑S ∑S
h
V = --- ( S 1 + S n + 1 + 4 pair +2 impair )
3

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Le volume est découpé en n tronçons par n+1
plans parallèles et équidistants d’une hauteur h.
La hauteur totale est donc H = n.h.
Le nombre de tronçons doit être pair. S’il est
imposé impair, le dernier (ou le premier) tronçon
doit être traité à part (par exemple en le décou-
pant en deux).
Le calcul de volume au moyen de courbes de
niveau effectué au chapitre 10 du tome 1,
paragraphe 2.5.3. est une application de cette
formule.
Fig. 5.44. : Calcul de volume
par la formule de Simpson
 Formule des trois niveaux
Cette formule permet de calculer la plupart des volumes complexes (tronc de pyramide,
tronc de cônes, segments sphériques, tas de sable, etc.). Soit le volume (fig. 5.45.) tel
que :
● les surfaces S, S′ et S′′ sont parallèles entre elles ;
● les surfaces extrêmes S et S′ sont distantes de la valeur h hauteur du volume ;
● la surface S′′ est située à la demi-hauteur h/2.

Fig. 5.45. : Tas de sable

h
Le volume total vaut alors : V = --- ( S + S′ + 4S′′ )
6

En fait, c’est une application de la formule du paragraphe 7.1. pour n = 2.


À partir ce cette formule, on peut retrouver le volume d’une pyramide de hauteur h et de
surface de base S : Vpyramide = h / 6 . ( S + 0 + 4. S / 4) = S . h / 3.

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 Formule de la moyenne des bases
Dans le cadre de calculs de
cubatures pour des mouvements
de terre (voir tome 1, chap. 10,
§ 2.5.), il n’est pas utile d’effec-
tuer un calcul exact des volumes
de terre, les quantités de terre
déplacées et les incertitudes sur les
dimensions réelles des excava-
tions et sur la connaissance du ter-
rain naturel sont telles qu’il suffit Fig. 5.46. : Volume de déblai
d’un calcul approché pour rester
dans la même marge d’erreur. On
emploie alors la méthode de calcul suivante (fig. 5.46.) : on considère que le volume V
est égal au produit de la demi-somme des surfaces qui le limitent (S+S′)/2 par la distance
h qui les sépare.
S′ + S
V = h --------------
2

Pour démontrer cette formule, on part de la formule des trois niveaux.


S′ et S étant parallèles et distantes de h, on peut dire que S′′ = (S + S′) / 2 (si les facettes
qui joignent S et S′ sont des plans. En remplaçant dans la formule des trois niveaux, on
obtient l’expression ci-dessus).

 Calcul exact par décomposition


en volumes élémentaires
Le volume à décomposer doit être
délimité par des surfaces planes régu-
lières (surfaces non gauches). Les
volumes de base sont (fig. 5.47.) :
● la pyramide de surface de base S de
volume V = S . h / 3
● le tronc de prisme de section droite
triangulaire S de volume
V = S . (h1 + h2 + h3) / 3
● le tronc de prisme dont la section
droite est un parallélogramme
(voir tome 1, chap. 10, § 2.5.2.1.)
Fig. 5.47. : Volumes élémentaires
de volume :

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V = S . (h1 + h2 + h3 + h4 ) / 4

D’autres formules sont données au paragraphe 7.6.

Application

Le volume de la figure 5.48. est délimité par deux sections droites parallèles distantes
de 17,48 m ; sa face supérieure est horizontale (remblai). Il peut être décomposé en
deux pyramides et quatre troncs de prisme à base triangulaire.

Calcul du volume total exact

1- Pyramides : [(7,02 . 6,25) /2 . 17,48] / 3


[(3,71 . 5,02) /2 . 17,48] /3

2- Troncs de prisme : (4,71 . 17,48) /2 . (6,14 + 7,02 + 0) /3


(6,12 . 17,48) /2 . (7,23 + 5,02 + 0) /3
(17,21 . 17,48)/2 . (5,02 + 7,02 + 6,14) /3
(17,22 . 17,48)/2 . (7,23 + 6,14 + 5,02) /3
Volume total : 2 415,172 m3.

Par la formule de la moyenne des bases (§ 7.3.), on obtient :


S = 17,48 . [ (17,21 . (5,02 + 7,02) / 2 + 3,71 . 5,02 / 2 + 6,25 . 7,02 / 2)
+ (17,22 . (7,23 + 6,14) / 2 + 6,12 . 7,23 / 2 + 4,71 . 6,14 / 2)] / 2 soit S = 2 504 m3.
L’erreur relative est de 3,5 % ; elle est acceptable dans un calcul de cubatures.

Fig. 5.48. : Exemple de volume de remblai

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 Application
Calculez le volume d’eau maximal que peut contenir la piscine schématisée sur la figure
5.49-a.
Les notation sont : les points en fond de piscine sont appelés (a, b, c, d, e, f et g) ; leur
projection horizontale en surface est (a′, b′, c′, d′, e′, f′ et g′) ; b′′ et e′′ représentent les
points hauts du décroché central du fond de la piscine.

 Calcul au moyen de la formule des trois niveaux


La piscine est découpée en trois volumes V1, V2 et V3 dont les faces extrêmes sont
parallèles.
● V1 est limité par les surfaces (g-h-g′-h′) et (a-f-a′-f′) :h = 2,75 m
S1 = 3,75 . 3,2
S’1= 7,5 . (3,2 – 2,75 . 0,07)
S’’1= (3,75 + 1,875) . (3,2 – 2,75 . 0,07 / 2) V1 = 47,846 m3
● V2 est limité par les surfaces (a-f-a′-f′) et (b-e-b′-e′) : h = 8,5 m
S2 = 7,5 . (3,2 – 2,75 . 0,07)
S′2 = 7,5 . (3,2 – (2,75 + 8,5) . 0,07)
S′′2 = 7,5 . (3,2 – (2,75 + 8,5 / 2) . 0,07) V2 = 172,762 m3

Fig. 5.49-a. : Piscine

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● V3 est limité par (b′′-e ′′-b′- e′) et (c-d-c′-d′) : h = 3,75 m
S3 = 7,5 . (3,2 – 0,4 – (2,75 + 8,5) . 0,07)
S′3 = 3,75 . (3,2 – 0,4 – 15 . 0,07)
S′′3 = (3,75 + 1,875) . (3,2 – 0,4 – (2,75+8,5+3,75 / 2) . 0,07)
V3 = 39,990 m3
Le volume total est V = V1 + V2 + V3 = 260,598 m3.

 Calcul au moyen de la formule simplifiée


de la moyenne des bases
Le découpage est le même que précédemment mais le calcul est effectué par la moyenne
des bases (§ 7.3.).
V1 = (3,75 . 3,2 + 7,5 . (3,2 – 2,75 . 0,07) ) . 2,75 / 2 = 47,5148 m3
V2 = (7,5 . (3,2 – 2,75 . 0,07) + 7,5 . (3,2 – (8,5 + 2,75) . 0,07)) . 8,5 / 2 = 172,7625 m 3
V3 = (7,5.(3,2 – 0,4 – (2,75 + 8,5).0,07) + 3,75.(3,2 – 0,4 – 15.0,07)) . 3,75 / 2
= 40,6055 m3
Le volume total est de 260,883 m3 soit 0,1 % d’erreur relative, ce qui est négligeable.
Le volume V2 ne change pas d’une méthode à l’autre : de par sa forme, il constitue le cas
idéal d’application de la formule simplifiée qui devient alors exacte.

 Calcul exact à l’aide de la décomposition


en volumes élémentaires
La décomposition est effectuée sur la figure 5.49-b.

Fig. 5.49-b. : Découpage en volumes élémentaires

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● Les volumes V1 , V2 et V3 peuvent être décomposés chacun en deux prismes de section
droite triangulaire dont le volume total est :
V1 = (8,5 . 7,5) . (2 . 3,0075 + 2 . 2,4125) / 4 = 172,7625 m3
V2 = (3,75 . 2,75) . (2 . 3,2 + 2 . 3,0075) /4 = 32,0074 m3
V3 = (3,75 . 3,75) . (2 . 2,0125 + 2 . 1,75) /4 = 26,4551 m3
● Les volumes V4 et V5 sont aussi des prismes de section droite triangulaire :
V4 = (1,875 . 2,75) / 2 . (3,2 + 2 . 3,0075) /3 = 7,9191 m3
V5 = (3,75 . 1,875) /2 . ( 1,75 + 2 . 2,0125) /3 = 6,7676 m3

Le volume total est V = V1 + V2 + V3 + 2.V4 + 2.V5 = 260,598 m3.

On constate que la formule des trois niveaux est exacte dans ce cas de figure.

 Formules complémentaires


Les formules suivantes donnent les volumes et surfaces de solides réguliers (fig 5.49-c.).

Fig. 5.49-c. : Solides réguliers

Cylindre de section droite circulaire : V = π.R2.h S = 2.π.R.h


Cône de base circulaire : V = h.R2 . π / 3 S = π.a.R
Ellipsoïde de révolution : V = 4 / 3.π.a .b
2

Sphère, secteur et segment sphérique : Vsphère = 4 / 3.π.R3 Ssphère = 4.π.R2


Vsecteur = 2 / 3.π.R2.h Scalotte = 2. π.R.h
Vsegment sphérique = π / 3.h2.(3R – h)

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 SYSTÈMES DE COORDONNÉES
RECTANGULAIRES ET POLAIRES
 Transformation de coordonnées d’un système a l’autre

 Transformation de coordonnées cartésiennes


en coordonnées polaires mathématiques
Le point M (fig. 5.50.) est repéré par ses coordonnées
cartésiennes (ou rectangulaires) : M (XM , YM).
Les coordonnées polaires mathématiques sont, dans
l'ordre, le rayon polaire r et l’angle polaire α : M (r , α).
En convention polaire mathématique, les angles tournent
positivement en sens trigonométrique (inverse horaire) ;
leur zéro est sur l’axe des abscisses et ils sont générale-
Fig. 5.50. : Coordonnées
ment exprimés en radians, unité du système international. cartésiennes et polaires
Les formules de transformation sont les suivantes :
2 2
r = XM + YM
on voit sur la figure 5.50. que YM
tan α = ------
-
XM

La plupart des calculatrices possèdent cette transformation sous forme de fonc-


tion préprogrammée. Par exemple, sur FX850, tapez POL( X , Y ) puis [EXE] ;
la calculatrice affiche alors r ; tapez ensuite [Y] [EXE], elle affiche α dans
l’unité dans laquelle elle est réglée au moment du calcul (degré, grade ou
radian).
X M = r ⋅ cos α
Les formules de transformation inverse sont :
Y M = r ⋅ sin α

Sur une calculatrice FX850P, tapez REC( r , α) puis [EXE] ; la calculatrice


affiche X. Ensuite [Y] [EXE] donne Y.

Applications
Transformez M(102,32 m ; 98,55 m) en coordonnées polaires mathématiques avec un
angle en degrés : vous devez trouver le point N de l’exercice suivant.
Transformez N(142,06 m ; 0,7666 rad) en coordonnées cartésiennes : on retrouve M.

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 Transformation de coordonnées cartésiennes
en coordonnées polaires topographiques
Le point M (fig. 5.51.) est repéré par ses coordonnées
cartésiennes (ou rectangulaires) : M (XM , YM).
Les coordonnées polaires topographiques sont la distance
horizontale Dh et le gisement G : M (Dh , G).
En convention polaire topographique, les angles tournent
positivement en sens horaire ; leur zéro est sur l’axe des
ordonnées et ils sont toujours exprimés en grades (sym-
Fig. 5.51. : Coordonnées bole gon) : cela vient des choix technologiques sur les
polaires topographiques
appareils de topométrie.

Les formules de transformation sont les suivantes :

2 2
Dh = XM + YM
on voit sur la figure 5.51. que XM
tan G = ------
-
YM

On peut utiliser une fonction de la calculatrice : il suffit d’inverser les données


X et Y pour obtenir le résultat en convention topographique. Sur CASIO FX
850P, taper POL( Y , X ) puis [EXE] ; la calculatrice affiche alors Dh ; tapez
ensuite [Y] [EXE], elle affiche G. Si ce dernier est négatif, ajouter 400 gon pour
obtenir le gisement définitif.
Les formules de transformation inverse sont :

XM = Dh . sinG
YM = Dh . cosG

Sur calculatrice FX850, tapez REC( Dh , G) puis [EXE] ; attention : la calculatrice


affiche d’abord Y puis tapez [Y] [EXE] pour obtenir X.

Applications
Transformez M(102,32 m ; 98,55 m) en coordonnées polaires topographiques : vous
devez retrouver le point N de l’exercice suivant.
Transformez N(142,06 m ; 51,195 gon) en coordonnées cartésiennes : on retrouve M.

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 Changement de repère

 Translation de repère


Soit un point M dont les coordonnées (XM, YM) sont
connues dans un repère R(O, x, y) (fig. 5.52.).
On veut connaître les nouvelles coordonnées de M
dans le repère R′(O′, x, y) déduit de R(O, x, y) par
translation de vecteur OO′ de coordonnées (XO′ ,
YO′), qui sont les coordonnées de la nouvelle ori-
gine O′ dans l’ancien repère R(O, x, y). Les nou-
velles coordonnées de M dans R′(O′, x, y) sont :
Fig. 5.52. : Translation de repère
M XM – XO′
YM – YO′

Démonstration
Les nouvelles coordonnées de M dans R′(O′, x, y) sont représentées par le vecteur O′M :
 X M ′ = X M – X O′
O′M = O′O + OM = OM – OO′ donc : 
 Y M ′ = Y M – Y O′

 Rotation de repère


Soit un point M dont les coordonnées (XM , YM)
sont connues dans un repère R(O, x, y) (fig. 5.53.)
On veut connaître les nouvelles coordonnées de
M(X′M ; Y′M) dans le repère R′(O, x′, y′) déduit de
R(O, x, y) par rotation d’angle α. Les nouvelles
coordonnées de M dans R′ (O, x′, y′) sont :

M X′M = XM.cosα + YM.sinα


Y′M = – XM.sinα + YM.cosα

Fig. 5.53. : Rotation de repère


Remarque
La formule ci-dessus n’est valable qu’en
conventions mathématiques, c’est-à-dire sens
de rotation trigonométrique et zéro des angles sur l’axe des x. Il faut conserver le signe
de l’angle de rotation.

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Démonstration
On obtient directement les équations à
démontrer en projetant les coordonnées X et
Y sur les axes x’ et y’ du nouveau repère
(fig. 5.54. ).

Application
Soit un point M de coordonnées (110,12 m ;
78,77 m) dans un repère R (O, x, y). Cal-
culez les nouvelles coordonnées du point M
après rotation de repère de – 18,767 gon et
translation de vecteur V (– 3,14 m ; 9,8 m) ;
Fig. 5.54. : Démonstration
V est donné dans R(O, x, y).

Réponse
Les coordonnées sont M( 88,36 ; 98,82) (voir les explication au paragraphe suivant).

 Changement de repère : translation puis rotation


Attention : le résultat du calcul dépend de
l’ordre dans lequel sont effectuées les trans-
formations. L’ordre correct dépend du repère
dans lequel est exprimé le vecteur de transla-
tion V . Un mauvais choix peut amener à une
erreur (voir l’exercice précédent).
En effet, si l’on commence par la rotation
pour passer de R(O, x, y) à R(O, x′′, y′′), au
moment d’effectuer la translation pour passer
au repère R(O′, x′′, y′′), il faut que le vecteur
de translation soit donné dans le repère
Fig. 5.55. : Changement de repère intermédiaire R(O, x′′, y′′) qui a subi une
première rotation.
Si l’on commence par la translation, ce problème ne se pose pas puisque le vecteur de
translation est exprimé dans le repère de départ dans lequel on effectue cette translation
R(O, x, y). Reprenons l’exemple du paragraphe précédent.
En commençant par la rotation d’angle (– 18,767 gon), les coordonnées du point M
deviennent (82,48 ; 107,37) dans le repère R(O, x′′, y′′).

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Le vecteur de translation devient dans le repère intermédiaire R(O, x′′, y′′) :
x = – 3,14 . cos(– 18,767) + 9,88 . sin(– 18,767) = – 5,88
y = 3,14 . sin(– 18,767) + 9,88 . cos(– 18,767) = 8,54
On retrouve, aux arrondis de calcul près, le point M (88,36 ; 98,82).
M X′′ M = (XM–XO′).cosα + (YM–YO′).sinα
Dans ce cas, la formule générale est :
Y′′M = – (XM–XO′).sinα + (YM–YO′).cosα

 X M ″    X M – X O′
La notation matricielle (voir § 8.3.) donne : M   =  cos α sin α  ⋅ .
 Y M ″  – sin α cos α   Y M – Y O′

Cette notation, plus facile à mémoriser, fait apparaître la matrice de rotation d’angle α.

 Changement de repère : rotation puis translation


En topographie, ce problème se pose générale-
ment lorsque l’on souhaite passer d’un repère
local (O′, x′, y′) à un repère général (O, X, Y)
(fig. 5.56.) : le point M(xM ; yM) est connu en
repère local et on veut obtenir ses coordonnées
(XM ; YM) en repère général.
On connaît les coordonnées dans le repère
général de l’origine O′(XO′ ; YO′) du repère local
ainsi que le gisement G de l’axe des ordonnées du
repère local dans le repère général.
Fig. 5.56. : Changement de repère
Dans une premier temps, on effectue une rotation
de repère d’angle G = – α. Puis on effectue une
translation de vecteur O′O connu dans le repère (O, X, Y), donc :

M XM = X O′ + x′M . cosG – y′M . sinG


YM = YO′ + x′M . sinG + y′M . cosG

X  X     x′ 
La notation matricielle (voir § 8.3.) donne : M  M =  O′ +  cos G – sin G ⋅  M  .
 Y M  Y O′  sin G cos G   y′ M 

 Programmation en basic standard


5 PRINT "Translation puis rotation de repère"
10 INPUT "Angle de rotation (sens trigo, gon) :" ; A
20 PRINT "Coordonnées actuelles de la nouvelle origine :"

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30 INPUT "X= ";XO : INPUT "Y= ";YO
50 INPUT "Nombre de points à calculer ";N : REM Nombre de points à calculer
60 FOR I=1 TO N : PRINT "Point N° ";I : REM Début de la boucle de calcul
80 INPUT "X= ";X : INPUT "Y= ";Y
100 PRINT "Nouvelle Abscisse ";
105 PRINT (X–XO)*COS(A)+(Y–YO)*SIN(A)
110 PRINT "Nouvelle Ordonnée ";
115 PRINT (Y–YO)*COS(A)–(X–XO)*SIN(A)
120 NEXT I : END

Ce listing est fourni sur le cédérom de l’ouvrage (fichier ROTATRAN.BAS) pour fonc-
tionner avec le programme QBASIC.EXE.

 Écriture d’un tableau


Avec cet exemple simple, nous allons voir comment bâtir facilement et rapide-
ment un tableau de calcul sous EXCEL. Démarrez le programme EXCEL sous
Windows, puis menu FICHIER / NOUVEAU pour commencer une nouvelle
feuille vide.

A B C D E F
1 Angle de rotation (sens trigo, grades) : —18,767
2
3 Coordonnées de la nouvelle origine dans l’ancien repère :
4 (ou vecteur de translation Xo (m) = —3,140
5 Yo (m) = 9,880
6
7 Coordonnées Coord. après translat. Coord. après rotation
8 X (m) Y (m) X’ (m) Y’ (m) X’’(m) Y’’ (m)
9
10 110,2 78,77 113,26 68,89 88,36 98,82
11 —6,28 19,76 —3,14 9,88 —5,88 8,54
12 —35,23 3,93 —32,09 —5,95 —28,98 —15,02
13 —1,58 57,44 1,56 47,56 —12,32 45,96
14 35,20 40,07 38,34 30,19 27,91 40,02
15 27,34 13,48 30,48 3,60 28,12 12,30

Entrez tous les textes et données comme sur l’exemple ci-dessus : cliquez dans une case,
tapez le texte ou la valeur et validez par ENTRÉE. Les textes sont en noir, les données en
bleu, les résultats de formules en rouge et en italique.

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Entrez en case C10 la formule suivante := A10 – E$4↵
Entrez en case D10 la formule suivante := B10 – E$5↵
Entrez en case E10 la formule suivante := C10 * COS(E$1 * PI( ) / 200) + D10 * SIN(E$1
* PI( ) / 200)↵
Entrez en case F10 la formule suivante := D10 * COS(E$1 * PI( ) / 200) – C10 * SIN(E$1
* PI( ) / 200) ↵
Sélectionnez les cases C10 à F15 et cliquez l’option RECOPIER / VERS LE BAS du
menu EDITION (ou tapez CONTROL B) ; les formules se recopient en s’adaptant :
seules les références précédées d’un $ ne changent pas.
Voir aussi le tableau HELMERT.XLS dans lequel une feuille effectue ces calculs.

 Résolution graphique sur Autocad IT


Environnement de travail : angles en grades, sens de rotation trigonométrique,
zéro sur l’axe des abscisses (à l’est) ; ces réglages sont effectués dans la case de
dialogue CONTROLE DES UNITES du menu FORMAT (commande
DDUNITS).
Dessinez le point M dans le repère général :
POINT↵ 110.12 , 78.77↵
Changez de repère : commande SCU↵, option
Origine↵ au point –3.14 , 9.88↵. Répétez la
commande SCU↵ option Z↵ (angle de rotation
autour de l’axe des Z), angle (gon) – 18.767 ↵
Demandez les coordonnées du point M dans le
nouveau repère par la commande ID↵. Ces
coordonnées s’affichent en bas de l’écran texte.
Si vous voulez d’autres points, sauvegardez le
SCU actuel (SCU / Sauvegarder), dessinez les Fig. 5.57-a. : Changement de repère
autres points dans le repère général (retour au
SCU général par SCU↵↵), rappelez le SCU
précédent pour les identifier (SCU / Restaurer).

 Changement de repère dans l‘espace à trois dimensions


Un changement de repère dans l’espace peut se décomposer en trois translations et trois
rotations indépendantes. On extrapole les formules valables en plan au cas général d’un
changement de repère dans l’espace. Les angles de rotation sont donnés en sens positif
trigonométrique (voir aussi la remarque relative à la figure 5.57-b.).
On cherche à exprimer dans un repère (O′, x′, y′, z′) les coordonnées d’un point M connu
dans le repère (O, x, y, z).

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 Rotations puis translations

On applique simultanément trois rotations d’angles indépendants (rx, ry et rz) au vecteur


OM(xM, yM, zM). On translate ensuite le vecteur obtenu d’un vecteur de translation (tx, ty,
tz) qui représente l’opposé des coordonnées de l’ancienne origine dans le nouveau repère.

Le résultat est donné par l’équation matricielle suivante :

 x′           
 M 1 0 0   cos ry 0 – sin ry  cos rz sin rz 0  x M   tx 
 y′ M  =  0 cos rx sin rx ⋅  0 1 0  ⋅  – sin rz cos rz 0 ⋅  y M  –  ty 
           
 z′ M   0 – sin rx cos rx  sin ry 0 cos ry   0 0 1  z M   tz 

En développant et en notant cosrx = cx, sinrx = sx, etc., on obtient :


x′M = xM . ( cy . cz ) + yM . ( cy . sz ) – zM . ( sy ) – ( tx )
y′M = xM . ( sx . sy . cz – cx . sz ) + yM . ( sx . sy . sz + cx . cz) + zM . ( sx . cy ) – ( ty )
z′M = xM . ( cx . sy . cz + sx . sz ) + yM . ( cx . sy . sz – sx . cz) + zM . ( cx . cy ) – ( tz )

 Translations puis rotations

On translate le vecteur OM (xM, yM, zM) d’un vecteur de translation (tx, ty, tz) qui
représente les coordonnées de la nouvelle origine dans l’ancien repère. On applique
ensuite successivement les trois rotations d’angles (rx, ry et rz) au vecteur translaté.

Le résultat est donné par l’équation matricielle suivante :

 x′         
 M 1 0 0   cos ry 0 – sin ry  cos rz sin rz 0  x M – tx 
 y′ M  =  0 cos rx sin rx ⋅  0 1 0  ⋅  – sin rz cos rz 0 ⋅  y M – ty 
         
 z′ M   0 – sin rx cos rx  sin ry 0 cos ry   0 0 1  z M – tz 

En développant et en notant cosrx = cx, sinrx = sx, etc., on obtient :


x′M = (xM – tx ) . ( cy . cz ) + ( yM – ty ) . ( cy . sz ) – ( zM – tz ) . ( sy )
y′M = (xM – tx ) . ( sx.sy.cz – cx.sz ) + ( yM – ty ) . ( sx.sy.sz + cx.cz) + ( zM – tz ) . ( sx . cy )
z′M = (xM – tx ) . ( cx.sy.cz + sx.sz ) + ( yM – ty ) . ( cx.sy.sz – sx.cz) + ( zM – tz ) . ( cx . cy )

Attention : les formules précédentes ne sont valables que pour des angles de rotation
indépendants ou angles d’Euler. Les angles de rotation sont exprimés dans le repère
d’origine ; en effet, si l’on effectue les rotations successivement, le résultat sera
différent : il dépend alors de l’ordre dans lequel on effectue ces rotations.

Le tableau HELMERT.XLS permet d’effectuer ce type de transformation (voir


aussi au chapitre 1, paragraphe 10.3.3., une application à un changement de
système géodésique par transformation à sept paramètres).

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Attention au signe des rotations : le
sens positif de rotation dans un plan
OXY, OXZ ou OYZ est donné par
la règle dite du « tire-bouchon »
(fig. 5.57-b.).
Dans le plan OXY, si le repère tourne
autour de l’axe des Z dans le sens
horaire, un tire-bouchon d’axe OZ se
déplacerait suivant les Z négatifs. Le
sens positif de rotation dans ce plan
est donc le sens trigonométrique.
Fig. 5.57-b. : Sens positifs de rotation
Les mêmes remarques sont applica-
bles au plan OYZ.
Dans le plan OXZ, lors d’une rotation en sens horaire autour de l’axe OY, le tire-bouchon
sa déplace dans le sens des ordonnées positives. Dans ce cas, le sens positif de rotation
est le sens horaire.

Remarque
Pour des angles de rotation très petits et exprimés en radian, on peut écrire : sinα ≈ α
et cosα ≈ 1 ; on obtient donc, en négligeant les termes du deuxième ordre, la matrice
 
 1 rz – ry
simplifiée suivante pour la combinaison des trois rotations :  – rz 1 rx  .
 
 ry – rx 1 

rx, ry et rz sont donnés en radians et en sens positif trigonométrique.

 Applications

1 - Calculez les coordonnées du point M′ transformé du point M de coordonnées (5 m,


– 7 m, 11 m) par translation de vecteur (5 m , – 2 m , 15 m) puis rotations d’angles
(rx = 12°, ry = 35°, rz = 44°). Mêmes calculs pour les points N (0 m ; 12 m ; 26 m) et
P (– 2 m ; 8 m ; 7 m).
2 - En partant des points M, M′, N, N′, P et P′ connus dans les repères avant et après
transformation, retrouvez les valeurs des translations et des rotations appliquées aux
deux repères.

Réponse
1 - M′(–0,551 m ; – 4,614 m ; – 4,406 m) ; N′(– 1,289 m ; 15,852 m, 9,436 m) ;
P′(6,154 m ; 10,658 m ; – 7,844 m).

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2 - Il faut résoudre un système de neuf équations à six inconnues. On peut donc a priori
se contenter de deux points. Une solution rapide et facile à mettre en œuvre est
l’utilisation du solveur d’Excel comme au paragraphe 10.3.3. du chapitre 1.

 Rappels sur les matrices


Les matrices sont des outils très pratiques dans la manipulation de vecteurs (que ce soit
en plan ou dans l’espace). Elles permettent de simplifier les notations et de rendre les
calculs systématiques et donc faciles à informatiser.

 Notation matricielle


Une matrice est caractérisée par son nombre de lignes et de colonnes. Nous utiliserons
essentiellement :
 c  .
● dans le plan, des matrices deux lignes, deux colonnes :  a
b d
Dans le paragraphe 8.2.3. sont données les matrices de rotation en plan autour de l’axe
perpendiculaire à ce plan.
 
 a d g
● dans l’espace, des matrices trois lignes, trois colonnes :  b e h  .
 
 c f i
Dans le paragraphe 8.2.8. sont données les matrices de rotation autour d’un axe dans
l’espace à trois dimensions.
Un vecteur peut aussi être considéré dans l’espace comme une matrice trois lignes, une
colonne ou bien dans le plan, comme une matrice deux lignes, une colonne.

 Opérations sur les matrices


On peut effectuer, entre-autres, les opérations suivantes sur des matrices :
     
 b  +  e f  =  a + e b + f  ou   +  = 
a d a + d
● Addition de matrices :  a b e b + e
c d  g h  c + g d + h      
 c  f   c + f 
● Multiplication d’une matrice par un vecteur :
     
 a d g   x  ax + dy + gz  c  ⋅  x =  ax + cy 
 b e h  ⋅  y =  bx + ey + hz  ou  a
      b d  y  bx + dy 
 c f i   z  cx + fy + iz 

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Remarquez que le produit d’une matrice par un vecteur donne un vecteur.

Des applications de cette opération sont données aux paragraphes 8.2.3., 8.2.4. et 8.2.8.

● Produit vectoriel : le produit vectoriel de deux vecteurs A et B donne un troisième


vecteur perpendiculaire au plan défini par les vecteurs A et B . Ses composantes
sont :

X  X  Y Z –Z Y 
 A  B   A B A B
 Y A  ∧  Y B  =  Z A X B – X A Z B
     
 ZA  ZB  X A Y B – Y A X B

Remarquez les permutations circulaires d’indices d’une ligne à l’autre.

 Déterminant d’une matrice


Le déterminant d’une matrice est un nombre qui la caractérise. Il est calculé ainsi :

 
 c  = a.d – b.c ;  a d g
Dét  a Dét  b e h = a.(e.i – f.h) – d.(b.i – c.h) + g.(b.f – c.e).
b d  
 c f i

Application : la norme du produit scalaire d’un vecteur A par le vecteur issu du produit
vectoriel B ∧ C est le déterminant de la matrice formée par ces trois vecteurs.

X X X 
 A B C
Soit : A ⋅ ( B ∧ C ) = Dét  Y A Y B Y C 
 
 ZA ZB ZC 

Rappel : le produit scalaire de deux vecteurs noté A ⋅ B est un nombre qui représente la
longueur projetée du vecteur A sur le vecteur B ; il a pour valeur (XA.XB + YA.YB + ZA.ZB).

 Applications
La théorie des matrices trouve, en topographie, les applications suivantes :

● Résolution d’un système de trois équations à trois inconnues (généralisable à l’ordre


n). Soit à résoudre le système ci-après :

 aX + b ⋅ y + cZ + d = 0

 eX + fY + gZ + h = 0

 iX + jY + kZ + l = 0

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X, Y et Z sont inconnues et peuvent être déterminées directement par :
   
Dét X  d b c a b c
X = ----------- avec Dét X = Det  h f g  et Det = Dét  e f g
Dét    
 l j k i j k

   
Dét Y  a d c Dét Z a b d
Y = ----------- avec Dét Y = Det  e h g  et Z = ----------- avec Dét Z = Det  e f h
Dét   Dét  
 i l k i j l
Une application de ces formules est donnée dans les tableaux de calcul aux moindres
carrés du chapitre 1.
● Distance d’un point à un plan :
La distance PH d’un point P à un plan défini
par deux vecteurs A et B concourants en
un point M s’exprime par :

Dét ( PM, A, B )
PH = --------------------------------------
A∧B Fig. 5.57-c. : Distance d’un point à un plan

PH est le rapport du déterminant de la


matrice 3 lignes, 3 colonnes formée des trois vecteurs ( PM , A et B ) par la norme du
produit vectoriel de A par B .

A∧B Dét ( PM, A, B )


Démonstration : PH = PM ⋅ n = PM ⋅ ------------------- = --------------------------------------
A∧B A∧B
n est un vecteur normal unitaire.
Une application de cette formule est détaillée au chapitre 7 du tome 1, paragraphe 1.4.2.

 ÉQUATIONS DE DROITES

 Droite donnée par deux points et interpolation linéaire

 Équation d’une droite donnée par deux points


Il existe deux manières d'écrire l'équation de la droite D (fig. 5.58.) :

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X–X XB – XA
1- directement : ---------------A- = -----------------
-
Y – YA YB – YA

2- par l’équation type : Y = a X + b


a et b sont obtenus par la résolution du
système suivant : YA = a XA + b
YB = a X B + b
Fig. 5.58. : Équations de droites

YB – YA
Le coefficient directeur de cette droite est noté a : - = tan α
a = -----------------
XB – XA
L’ordonnée à l’origine de cette droite est noté b : b = YA – a . XA

Application
L’équation de la droite passant par A(12,21 m ; 17,45 m) et B(65,47 m ; 44,44 m) est :
Y = a.X + b avec a = 0,5068 et b = 11,26 m ; la résolution graphique est détaillée au
paragraphe 5.

 Interpolation linéaire


Le cas de la figure 5.58. correspond aussi à la résolution d’une interpolation linéaire
(communément appelée règle de trois) : on connaît l’abscisse XM d’un point M de la
droite AB, on cherche son ordonnée YM.
( YB – YA )
Le résultat est donné par la formule suivante : Y M = Y A + ( X M – X A ) ⋅ ----------------------
-
( XB – XA )
Exemple
Déterminez l’altitude H d’un point M situé au point kilométrique 125,124 km sur une
route rectiligne définie par les deux points A et B suivants :
– A d’altitude 130,231 m situé au point kilométrique 124,321 km ;
– B d’altitude 121,881 m situé au point kilométrique 127,006 km.

Réponse
121, 881 – 130, 231
HM = 130,231+ (125,124 – 124,321) . ---------------------------------------------- = 127,734 m.
127, 006 – 124, 321

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Programmation en BASIC standard

L’interpolation linéaire peut être programmée ainsi :


10 INPUT ″Abscisse du point 1 ″;X1 : INPUT ″Ordonnée du point 1 ″;Y1
20 INPUT ″Abscisse du point 2″;X2 : INPUT ″Ordonnée du point 2 ″;Y2
30 INPUT ″Abscisse du point cherché ″;X
40 PRINT ″Ordonnée du point cherché : ″; Y1+(X–X1)*(Y2–Y1)/(X2–X1)

 Droite de pente connue, passant par un point


Les données sont le point A (XA , YA) et la pente
p (par exemple 25 %, p = 0,25).
Par définition, on a : a = p (coefficient direc-
teur de la droite).
Il reste à résoudre (YA = a . XA + b) qui permet
d’obtenir b.

Fig. 5.59. : Droite de pente connue a = p = tanα


b = YA – p.XA

Application
Donnez l’équation de la droite de pente p = 20 % passant par le point A (12,21 m ;
17,45 m).

Réponse
Y = a.X + b avec a = 0,20, soit α = 12,567 gon et b = 15,01 m ; la résolution graphique
est détaillée au paragraphe 8.5.

 Droite perpendiculaire à une autre droite


On connaît la droite D1 d'équation : Y
= a.X + b ; on cherche l’équation de D2
perpendiculaire à D1 et passant par le
point A(XA, YA).
Le coefficient directeur de D2 est –1/a.
L'équation de D2 s'écrit : Y = –1/a.X + c.
c est donné par YA = –1/a.XA + c.
Fig. 5.60. : Droites perpendiculaires
Donc l’équation de D2 est :

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Y = – --- X +  Y A + -----A-
1 X
a  a

Application
Donnez l'équation de la droite D2 passant par le point A(33,94 m ; 78,36 m) et perpen-
diculaire à la droite D1 d'équation Y = 0,25x + 14,40.

Réponse
Y = a.X + c avec a = – 4 et c = 214,12 m ; la résolution graphique est détaillée au
paragraphe 9.5.

 Droite parallèle à une autre droite


On cherche l’équation de la droite D2
passant par le point A(XA, YA) et parallèle à
la droite D1 d'équation Y = a . X + b.
Le coefficient directeur de D2 est a.
L'équation de D2 s'écrit Y = a . X + c.
La résolution de YA = a . XA + c donne c.
Donc l’équation de D2 est :
Fig. 5.61. : Droites parallèles
Y = a . X + (YA – a . XA)

Application
Avec les données du paragraphe 9.3., trouvez la droite D2 parallèle à la droite D1 et
passant par le point A.

Réponse
Y = a.x + c avec a = 0,25 et c = 69,88 m ; la résolution graphique est détaillée au
paragraphe 9.5.

 Construction graphique


L’environnement de travail est le suivant : angles en grades, zéro sur l’axe des
abscisses (à l’est), sens trigonométrique.

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‹Premier exercice : § 9.1.

Dessinez directement la droite AB : LIGNE↵ du


point 12.21,17.45↵ au point 65.47,44.44↵
La commande LISTE↵ donne des informations
sur tout objet dessiné. En cliquant sur la droite
AB, elle fournit la valeur de l’angle α, à 200
grades près suivant le sens dans lequel elle a été
dessinée (de A vers B ou de B vers A).
On lit α = 29.860 gon, soit a = tan α = 0.5068.
Fig. 5.62. : Droite donnée Obtenir b n’est pas immédiat et rarement indis-
par deux points
pensable. Nous vous présentons une solution
possible pour l’exemple.
Construisez l’axe des Y : LIGNE↵ du point 0,0↵ au point 0,50↵. CHANFREIN↵ entre la
droite AB et l’axe des Y pour obtenir l’ordonnée à l’origine. ID↵ EXTrémité de.... pour
obtenir la valeur de l’ordonnée à l’origine : b = 11.26 m.

‹Deuxième exercice : § 9.2.

Dessinez directement la droite en utilisant la définition d’une pente en pourcentage


(25 %, soit 25 m en Y pour 100 m en X) : LIGNE↵ du point 12.21,17.45↵ au point
@100,25↵
Pour obtenir les valeurs de a et b, voir l’exemple précédent.

Fig. 5.63. : Droite donnée par un point et une pente

‹troisième et quatrième exercices : § 9.3. & 9.4.

Dessinez la droite D1 qui est donnée : LIGNE↵ du point 0,14.40↵ au point 40,24.40↵.
Dessinez D2 perpendiculaire à la droite D1 : LIGNE↵ du point 33.94,78.36↵ au point
PERpendiculaire à… D1.

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Dessinez D3 parallèle à la droite D1 : COPIER↵ <choix des objets> cliquez sur la droite
puis validez (↵), du point MILieu de... au point A EXTrémité de...
Pour obtenir les valeurs de a et b, voir le premier exemple.

Fig. 5.64. : Droite parallèle et droite perpendiculaire à une autre droite

 LES ANGLES : UNITÉS ET CONVERSIONS


 Définitions
 Le radian (rad)
C'est l'angle au centre interceptant sur le cercle un arc de
longueur égale à son rayon (fig. 5.65.).
Un angle de α intercepte donc une longueur de R . α sur le
rad rad

cercle.
Le périmètre d'un cercle de rayon R est égal à 2.π.R.
La constante π peut être calculée ainsi :
tan(π / 4) = 1 d’où π = 4 . arctan (1) = 3,14159...
Fig. 5.65. : Le radian
Application
Calculez au millimètre près la longueur de l’arc d’un demi-cercle de rayon 10 m.

Réponse
L = π . 10 = 31,416 m.

 Le degré (deg ou °)


C'est la 360e partie du cercle. Il est généralement exprimé en degrés décimaux
(121,636°). On peut aussi l’exprimer en degrés sexagésimaux dont les sous-multiples
sont :

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● la minute sexagésimale : 1' vaut 1/60°
● la seconde sexagésimale : 1'' vaut 1/60e de minute soit 1 / 3 600°

Application
1 - Transformez 121,636° en degrés-minutes-secondes (la plupart des calculatrices
permettent de le faire directement au moyen d’une fonction pré-programmée).
2 - Transformez 35° 12' 28" en degrés décimaux.
3 - Combien mesure un mile marin sachant qu’il intercepte un arc de méridien de 1' ?

Réponses
1 - 0,636° sont 0,636 . 60 = 38,16 minutes et 0,16 minutes sont
0,16 . 60 = 9,6 secondes ;
la réponse est donc : 121° 38' 10''.
2 - 35 + 12 / 60 + 28 / 3 600 ≈ 35,208°.
3 - Avec un rayon moyen de R = 6 367 km, 1 mile = 6 367 * 2.π/360/60 = 1,852 km.

 Le grade (symbole : gon)


Le terme « grade » représente l’unité, « gon » est sa notation ; c'est par définition la 400e
partie du cercle. C’est l’unité usuelle du topographe.
On utilise aussi souvent les sous-multiples du grade, à savoir : décigrade (dgon), centi-
grade (cgon), milligrade (mgon), décimilligrade (dmgon).
Un cgon est aussi une minute centésimale (1/100e de grade), notée `.
Un dmgon est aussi une seconde centésimale (1/10 000e de grade), notée ``.
Attention : ne pas confondre la notation des minutes ou secondes sexagésimales (' et '')
avec la notation des minutes ou secondes centésimales (` et `` : l’orientation des apostro-
phes est inversée). Ces notations sont d’ailleurs à éviter absolument pour ne garder que
les sous-multiples du grade.

 Conversions
Elles sont faites par règle de trois à partir des égalités suivantes : 2 πrad = 360° = 400 gon

Application
1 - Convertissez 96° 18' 46'' en grade puis en radian.
2 - Sur la documentation Leica du T2, on lit : écart type = 0,8'' ; traduisez en gon.

Réponses
1 - 96 + 18/60 + 46/3 600 = 96,313° . 400 / 360 = 107,014 gon . π / 200 = 1,681 rad.
2 - 0,8 / 60 / 60 * 400 / 360 = 0,00025 gon, soit 2,5 dmgon.

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 Ordres de grandeur
Il est bon de connaître les quelques ordres de grandeur suivants pour apprécier la
précision des mesures angulaires réalisées sur le terrain avec les différents appareils de
topographie. Certains théodolites permettent d’apprécier le dmgon.
Pour un angle ε petit et exprimé en radian, on peut écrire : sinε ≈ ε et cosε ≈1.
Exemples : sin(0,1rad) = 0,0998; sin(0,2rad) = 0,197
cos(0,1rad) = 0,0995; cos(0,2rad) = 0,980
Comme 1 gon ≈ 1/64 rad, cela entraîne qu’un écart d’angle de 1 gon à une distance de
64 m donne 1 m en bout de visée.
De même, on a : 1 cgon ≈ 1/6 400 rad 1 cgon à 64 m donne 1 cm
1 mgon ≈ 1/64 000 rad 1 mgon à 64 m donne 1 mm
1 dmgon ≈ 1/640 000 rad 1 dmgon à 64 m donne 1/10 mm

 Caractéristiques d'une visée

 Sensibilité d'une visée


Notée s, c’est le déplacement de l’extrémité de la visée
pour une variation d'angle de 1 dmgon. La sensibilité s est
proportionnelle à la portée de la visée, c’est-à-dire :
π 1
s cm/dmgon = 100 000 D km --------- ⋅ ----------------
200 10 000

s est exprimée en centimètre par décimilligrade.


Soit, en simplifiant :

scm/dmgon ≈ 0,157.D km

En changeant d’unité pour les angles, on obtient :


Fig. 5.66. : Sensibilité
scm/mgon ≈ 1,57. D km d’une visée

 Déplacement d'une visée


C’est la valeur du déplacement de l’extrémité de la visée pour une variation d'angle
∆dmgon.
dcm = scm/dmgon . ∆dmgon

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Application
Calculez l'écart en centimètre que représente une erreur d'appréciation de 1 cgon à une
distance de 500 m.

Réponse

d = 1,57 . 0,5 . 10 ≈ 7,9 cm.

 CALCULS
PAR APPROXIMATIONS SUCCESSIVES
 Utilité de ce mode de calcul
Dans certains problèmes, les données sont telles qu'il est impossible, ou parfois seule-
ment difficile, de résoudre directement, c'est-à-dire d'obtenir une formule « simple »
donnant l’inconnue cherchée. Par formule simple, on entend une expression du type :

X = f ( a, b, c) où a, b et c sont des constantes du problème posé.

Deux cas peuvent se présenter :

● Premier cas : l’inconnue cherchée intervient dans l’équation finale sous sa forme
simple X et dans un sinus, un cosinus, une tangente, etc.

Exemple : 2.X + cosX = 5. Cela est impossible à résoudre directement.

Une application de ce type de calcul à la résolution d’une équation du troisième degré


est traitée au chapitre 4 du tome 1, paragraphe 2.3.5 ; cela est utile si on ne dispose
pas des racines de ce type d’équation.

● Deuxième cas : la complexité du problème fait que l’on n’arrive pas (c’est peut-être
impossible) à obtenir une expression de l’inconnue. On obtient une suite d’équations
dans lesquelles les paramètres se reportent et se mélangent à des inconnues intermé-
diaires et à l’inconnue principale.

Pour résoudre ces deux types de problème, il existe une méthode de calcul numérique
rigoureuse qui permet d’aboutir au résultat. Il est plus simple de la détailler sur des
exemples.

Attention : le principe de la méthode de calcul repose sur la théorie mathématique des


séries. Suivant l’équation à résoudre et suivant la valeur de départ choisie, la série peut
ne pas converger. Dans cette dernière hypothèse, le résultat ne pourra pas être trouvé ; il
faut alors soit chercher une nouvelle forme de l’équation à résoudre, soit changer de

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technique de détermination : méthode de Newton, bissection des calculatrices (voir
§ 11.2.2.) ou bien fonction « valeur cible » d’Excel (voir § 11.2.4.).

 Exemple de résolution


par approximations successives
Dans cet exemple, on obtient une formule non soluble directement.
Considérons un point P à partir duquel on veut déterminer un alignement Px perpendicu-
laire à une direction Ay (fig. 5.67.).
Pour cela, on se fixe un point C sur l’aligne-
ment Ay et un point B milieu de [AC].
Depuis le point P, au moyen d’un théodolite,
on mesure les angles :
APB = 34,651 gon, noté P1 ;
BPC = 57,471 gon, noté P2 ;

On cherche à calculer l'angle CPx permet-


tant l'implantation de la direction Px direc-
tement depuis la station P. Fig. 5.67. : Détermination de la
perpendiculaire à un alignement
Cette méthode peut aussi être utilisée pour
construire une parallèle à Ay en cherchant
l’angle Cpx – 100.

 Relation littérale permettant


de calculer l'angle CpX, noté X
sin A sin P
Dans le triangle APB, on écrit : ----------- = -------------1 .
BP AB
sin C sin P
De même, dans le triangle BPC : ----------- = -------------2 .
BP BC
sin A sin P
Comme AB = BC, on obtient : ----------- = -------------1 .
sin C sin P 2

Si l’on mène une parallèle à Ay passant par le point P, on peut écrire autour du point P :
300 = A + P1 + P2 + X , d’où A = 300 – (P1 + P2 + X) et C = X – 100.
Comme sin(300 – α) = – cosα et sin(α – 100) = – cosα,

cos ( P 1 + P 2 + X ) sin P 1
l’équation finale donnant X est : -----------------------------------------
- – ------------- = 0
cos X sin P 2

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 Résolution par approximations successives
La première étape est d’isoler l’inconnue X, par exemple en transformant l’équation
sin P
ainsi : (1) X = arccos -------------1 ⋅ cos X – ( P 1 + P 2 )
sin P 2

Il reste à résoudre par approximations successives (voir le tableau suivant).


Le principe est de donner une valeur de départ à l’inconnue X, ce qui permet de calculer
la partie droite de l’équation modifiée (1). Le résultat de ce calcul donne une valeur X′
qu’il reste à comparer à X. Lorsque X′ = X, la solution est trouvée.
La valeur de départ pour X est 150 gon. A B
A partir de la treizième itération (ligne sin P
1 X (gon) arccos  ----------1-- ⋅ cos X – ( P 1 P2 )
14), on constate que le troisième sin P 2 +

chiffre après la virgule ne varie plus. 2 150,000 38,769


On peut donc considérer que le résultat
3 38,769 —28,515
est connu avec trois chiffres significa-
4 —28,515 —32,655
tifs, ce qui correspond à la précision
5 —32,655 —31,100
des données :
6 —31,100 —31,704
X = – 31,536 gon
7 —31,704 —31,472
Comme cos(200 + X) = – cosX, l’angle 8 —31,472 —31,561
cherché est donc : 9 —31,561 —31,527
10 —31,527 —31,540
X = 168,464 gon 11 —31,540 —31,535
12 —31,535 —31,537
13 —31,537 —31,536
14 —31,536 —31,536

sin P
Attention, on peut aussi obtenir l’équation : X = arccos -------------2 ⋅ cos ( P 1 + P 2 + X ) .
sin P 1

Si vous essayez de trouver le résultat en partant de cette deuxième expression, vous


constaterez que la méthode par approximations numériques ne donne pas de résultat : il
existe un problème de convergence.

On peut contourner la difficulté au moyen d’une calculatrice possédant des


fonctions préprogrammées de résolution d’équations. Par exemple, la fonction
n° 5080 de la calculatrice FX850P qui est une résolution par la méthode de
Newton. Il suffit d’entrer la fonction, de donner la valeur de départ puis de
lancer le calcul pour obtenir un résultat. Une autre fonction utilisable, mais qui
converge moins vite, est la bissection (fonction n° 5090).

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Il existe encore une difficulté : cette équation n’aboutit à un résultat que pour certaines
valeurs de départ correctement choisies pour X. En effet, utiliser la fonction arccos( )
implique de respecter son domaine de définition : arccosY n’existe que pour Y ∈]–1 , 1[,
il faut donc choisir la valeur de départ pour X telle que la fonction arccos(f(X)) soit
définie. Dans cet exemple, il faut choisir (162,022 < X < 253,734) ou (– 37,978 < X
< 53,734 gon).

 Exemple de programmation de cette résolution en basic


Le programme suivant permet de résoudre ce problème sur une calculatrice
programmable en Basic standard.

10 INPUT "Valeur de départ"; VD : REM entrée de la valeur de départ


15 INPUT "Nombre de chiffres après la virgule"; P : REM précision désirée
20 A = 34.561 + 57.471 : Y = VD : REM constantes de départ
50 X = ARCCOS(SIN(34.651) / SIN(57.471) * COS(Y)) – A : REM équation
60 IF ABS(X–Y) < 10^(–1*P) THEN GOTO 80 : REM si précision requise atteinte
70 Y = X : GOTO 50 : REM sinon faire une nouvelle itération
80 PRINT " X= "; INT(X*10^P) / 10^P : END

 Utilisation d’un tableur pour résoudre ce problème


Démarrez Excel et placez (comme dans le tableau du paragraphe 11.2.2.) en
case A2 la valeur de départ 150 gon. En case B2, inscrivez la formule suivante :

= ACOS( SIN(34,651*PI()/200) / SIN(57,471*PI()/200) * COS(A2*PI()/200) )


* 200/PI() – 34,561 – 57,471↵

Recopiez la formule vers le bas sur 15 lignes. En case A3, inscrivez = B2↵ et recopiez
vers le bas sur 14 lignes. Réglez le nombre de chiffres après la virgule à trois sur les deux
colonnes pour faire apparaître la valeur finale.

Autre solution : utilisez la fonction « valeur cible » (ou encore le solveur) d’Excel qui
permet de faire varier un paramètre dans une équation jusqu’à obtenir une valeur désirée.

Inscrivez en case A1 une valeur de départ (quelconque) : =50↵

Inscrivez en A2 la formule :
= COS((34,651+57,471+A1) * PI()/200) / COS(A1*PI()/200) – SIN(34,651*PI()/200)
/ SIN(57,471*PI()/200) ↵

En restant sur la case A2, sélectionnez la fonction valeur cible du menu outils et donnez
comme cellule à définir A2, comme valeur cible 0 et comme cellule à modifier A1. Le
résultat est A1 = – 31,5359137 gon.

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 Résolution graphique
Dans ce problème, la résolution graphique ne s’effectue pas par approximations
: elle est unique et s’obtient directement par la construction suivante (fig. 5.68.).
L’environnement de travail est le suivant :
angles en grades avec trois chiffres significatifs,
sens horaire et zéro au nord.
Pour la construction des angles ABP et BPC :
● tracez une droite quelconque PA : LIGNE↵
du point (cliquez vers le centre de l’écran)
au point (cliquez vers la position de A,
fig. 5.68.) ;
● construisez la droite (PB′) à partir de (PA) :
COPIER↵ la droite (PA) puis faites tourner
la copie par ROTATION↵ d’un angle de
34.651 gon, enfin DEPLACER↵ cette der-
nière pour faire correspondre les EXTré- Fig. 5.68. : Solution graphique
mités de (PA) et (PB) ;
● créez de même (PC′) en copiant (PB) puis
en la faisant tourner de 57.471gon et en la
déplaçant vers l’extrémité des deux autres.
Pour la construction de l’alignement Ax :
● tracez la droite quelconque AC′ : LIGNE↵ du point EXTrémité de (PA) au point
EXTrémité de (PC′) ;
● B étant le milieu de AC, on applique le théorème de Thalès pour dire que BB′′ est
parallèle à C′C, B′′ étant le milieu de AC′ ;
● créez la droite BB′′ en copiant la droite PC′ depuis son MILieu vers le MILieu de AC′.
Cela donne le point B. Il reste à tracer une LIGNE↵ de A vers B et à la prolonger
(commande PROLONGE↵) jusqu’à la droite PC’ pour obtenir l’alignement de départ
Ax.
Construction de Ay perpendiculaire à Ax : LIGNE↵ du point P (EXTrémité de.) au point
PERpendiculaire à AC.
Mesurez l’angle cherché en dessinant une cotation angulaire.

 Application
Connaissant le rayon R = 8,213 m et la surface du secteur circulaire schématisé à la
)

figure 5.69. (S = 5,433680 m2), on cherche à calculer la longueur de l’arc AB .

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Réponse

)
Si l’on note X la longueur de l’arc AB ,
α radian R ⋅ sin α radian
2
- πR – -----------------------------
2
S = ------------- -
2π 2

donc 2S = R ( α radian – sin α radian )


2
)

comme AB = X = R α radian

--- – sin  ---


2 X X
on obtient 2S = R
R  R Fig. 5.69. : Exercice

Le tableau ci-contre détaille la résolution par approxi- X= X’ =


mations successives, X est demandé au millimètre 8,2000 8,2272
près ; on note X′ = ------ + R ⋅ sin  --- . On prend 8,2
2S X 8,2272 8,2418
R  R 8,2418 8,2497
comme valeur de départ, valeur proche du rayon R. 8,2497 8,2540
8,2540 8,2562
Résultat : X = 8,259 m. 8,2562 8,2575
Remarquez qu’il est nécessaire de faire les calculs avec 8,2575 8,2581
quatre chiffres significatifs pour être sûr de la précision 8,2581 8,2585
du troisième. En effet, si l’on s’arrête à trois chiffres, 8,2585 8,2586
on trouve un résultat inexact de 8,258 dès la septième 8,2586 8,2587
ligne. Pour retrouver la précision de la surface S, il faut 8,2587 8,2588
aller jusqu’à X = 8,2588636 m. 8,2588 8,2588
8,2588 8,2588
D’autres exercices utilisant cette méthode de calcul sont
8,2588 8,2589
détaillés dans l’ouvrage :
8,2589 8,2589
● division de surfaces (voir chap. 4, § 2.3.2.) ; 8,2589 8,2589
● tension d’un ruban (voir tome 1, chap. 4, § 2.3.6.) ;
● transformation de coordonnées (voir tome 1, chap. 2, § 3.4.6.).

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 THÉORIE DES ERREURS

 Mesures topométriques : terminologie


La topographie exige l’observation de nombreuses mesures. Considérons la distance
entre deux points parfaitement et très précisément définis : cette distance est unique et
n’a qu’une valeur nommée valeur vraie. C’est une valeur utopique qu’il est impossible
de connaître. Si nous mesurons plusieurs fois cette distance, nous obtenons des résultats
de mesurage non tous identiques ; ces valeurs seront des valeurs approchées de la valeur
vraie et celle que l’on retiendra, dans ce cas la moyenne arithmétique, sera nommée la
valeur conventionnellement vraie de la distance.

Les mesures donnent des valeurs non toutes identiques parce que :

1 - les observations sont effectuées par des personnes et non des robots : les gestes et
manipulations ne sont donc pas à chaque fois absolument identiques ;

2 - les conditions des observations changent : les variations de températures modifient


la longueur d’une chaîne en acier, les différences de pression atmosphérique pertur-
bent les ondes des distancemètres, etc. ;

3 - les instruments, aussi précis soient-ils, de conception et de fabrication humaine,


sont forcément entachés d’erreurs : non perpendicularité des axes d’un théodolite,
défauts dans les graduations du limbe, défaut d’horizontalité de l’axe optique d’un
niveau, etc.

L’analyse de ces erreurs permet de se rendre compte que :

● certaines sont systématiques car inévitables (celles citées en 2 et 3 par exemple) ; en


fait, on peut les connaître et souvent les éliminer par des procédés de mesurage ou tout
simplement en les évaluant ;
● d’autres, en revanche, sont aléatoires ; on dit qu’elles sont accidentelles (celles citées
en 1) : elles dépendent essentiellement des opérateurs.

Le problème du topomètre est donc de tenir compte de ces erreurs dans le résultat
définitif de la grandeur mesurée et de définir jusqu’à quelles valeurs ces erreurs sont
admissibles.
Il faut aussi combiner les erreurs commises sur les grandeurs mesurées (mesures
directes) lorsque la grandeur cherchée est fonction de ces mesures.

Dans un premier temps, donnons la définition de certains termes normalisés par la norme
AFNOR NF X 07-00 :
● le mesurage est l’ensemble des opérations expérimentales ayant pour but de déter-
miner la valeur d’une grandeur. En topométrie, on utilise souvent le terme de mesure.

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● la méthode de mesurage est le mode de comparaison utilisé. On distingue :

– le mesurage direct, comparaison de la grandeur avec un étalon : par exemple


mesurer une longueur avec un décamètre ou un angle avec un théodolite ;

– le mesurage indirect, qui fournit le résultat de la grandeur par l’intermédiaire d’une


formule faisant intervenir des mesures directes : par exemple la mesure de la surface
d’un rectangle faisant intervenir la mesure de ses côtés ou encore la mesure d’une
altitude en nivellement indirect faisant intervenir au moins une mesure de distance
et une mesure angulaire.
● la valeur vraie d’une grandeur est la valeur qui caractérise une grandeur parfaite-
ment définie : c’est une notion idéale qui ne peut généralement être connue.
● la valeur conventionnellement vraie d’une grandeur est la valeur approchée de la
valeur vraie d’une grandeur ; la différence entre ces deux valeurs peut être négligée.
● l’erreur de mesurage est la discordance entre le résultat du mesurage et la valeur,
que celle-ci soit vraie, conventionnellement vraie ou encore qu’elle soit la moyenne
arithmétique d’une série de mesurages. Elle résulte des erreurs instrumentales, des
erreurs d’observations commises par l’opérateur ainsi que des conditions
d’observation : température, pression atmosphérique, humidité de l’air par exemple.
● les fautes ou erreurs parasites sont les erreurs grossières, non admissibles, qui résul-
tent d’une exécution incorrecte du mesurage.

 Les erreurs en topométrie


Les observations effectuées dans les opérations topographiques sont entachées d’inexac-
titudes plus ou moins importantes provenant de l’imperfection des sens, des instruments
utilisés, des conditions atmosphériques, etc.

En améliorant les méthodes et les instruments, en répétant plusieurs fois les observations,
les erreurs seront réduites, mais la valeur mathématiquement exacte ne sera jamais
atteinte.

Les inexactitudes sont de deux natures différentes : les fautes et les erreurs.

 Les fautes ou erreurs parasites


Ce sont des inexactitudes grossières qui proviennent de la maladresse des opérateurs et
de leurs aides ainsi que de leurs négligences ; elles sont en général facilement décelables :
faute de lecture sur un ruban, faute de lecture d’angle, faute de lecture sur la mire, etc. Il
s’agit d’une faute lorsque la tolérance donnée pour les observations ou l’approximation
donnée pour un instrument est dépassée.

Il faut se prémunir contre les fautes toujours possibles en se réservant un certain nombre
de contrôles, par exemple, une longueur doit être mesurée au moins deux fois, à l’aller
puis au retour, des réitérations sur la mesure des angles seront effectuées, etc.

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 Les erreurs
Ces inexactitudes sont absolument inévitables. Elles proviennent de l’imperfection des
instruments utilisés, de l’imperfection des sens de l’individu.

Leur valeur est faible par rapport aux fautes et de toute façon obligatoirement inférieure
à la tolérance. Mais quoique petite, la somme de ces erreurs donne aux résultats une
inexactitude dont il est recommandé de se préoccuper.

Par exemple, une distance est mesurée à l’aide d’une chaîne comportant une erreur
d’étalonnage ; cette erreur se reproduit à chaque portée avec la même valeur et le même
signe. Une telle erreur est dite systématique : on peut la connaître en valeur et en signe.
Supposons enfin que cette longueur soit chaînée sans prendre soin de s’aligner à chaque
portée : on commet à chaque portée une erreur qui, quoique conservant le même signe,
n’a pas la même valeur ; supposons enfin que, toujours pour déterminer cette même
longueur, à l’extrémité de chaque portée les repères au sol n’aient pas été faits parfaite-
ment en coïncidence avec la graduation de la chaîne, parfois avant, parfois après; cette
erreur, dite de tracé, se reproduit tantôt positive, tantôt négative.

De telles erreurs sont dites accidentelles ; elles ne peuvent être quantifiées.

 Les erreurs systématiques

Ces erreurs se reproduisent toujours identiquement à elles-mêmes. Elles sont dues à une
cause permanente connue ou inconnue. Il est toujours possible de la corriger soit par le
calcul (par exemple la correction d’étalonnage d’un ruban, tome 1, chap. 4, § 2.3.) soit
par un mode opératoire (par exemple le double retournement, tome 1, chap. 3, § 4.2.).

Les mesures topométriques consistent essentiellement en mesures de longueurs et en


mesures d’angles. Nous allons rappeler ci-après quelques erreurs systématiques caracté-
ristiques de ces types de mesures.

Pour les mesures de longueurs (voir tome 1, chap. 4)

● par chaînage, les erreurs systématiques sont essentiellement des erreurs d’étalonnage
et, pour les éliminer, il faut apporter aux valeurs observées des corrections
d’étalonnage ; ces corrections sont multiples : tensions, température, étalonnage
proprement dit. C’est aussi l’erreur de chaînette, d’alignement et le défaut d’horizon-
talité ;
● par des IMEL (instruments de mesures électroniques des distances) : par exemple les
distancemètres. Les erreurs systématiques sont l’erreur d’étalonnage et celles dues
aux conditions atmosphériques, essentiellement la température et la pression.

Pour les mesures d’angles (voir tome 1, chap. 3)

● erreurs de collimation horizontale et verticale ;


● erreur de tourillonnement ;

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● erreur d’excentricité de l’axe de rotation de l’alidade ;
● inégalité des graduations du limbe ;
● erreurs dues à la réfraction, etc.

 Les erreurs accidentelles

Sont appelées accidentelles les erreurs qui ne présentent pas un caractère systématique,
c’est-à-dire qui ne peuvent être ni calculées d’avance ni éliminées par la méthode opéra-
toire ; elles sont dues à des causes fortuites ou non analysables ; on ne peut que constater
leur existence et les subir.

Elles changent ou non de signe, mais changent continuellement de valeur. Détaillons ces
erreurs pour les deux principaux types de mesures effectuées en topométrie, à savoir :

les mesures de longueurs

● par chaînage : ce sont essentiellement les erreurs de matérialisation de l’extrémité des


portées et les erreurs de lecture ;
● par les IMEL : on retrouve certaines des erreurs de mesures d’angles ci-après ;

et les mesures d’angles : ce sont surtout les erreurs de centrage, de pointé, de lecture et
de flamboiement de l’air.

On définit deux types d’erreur :

a - l’erreur absolue qui est la différence algébrique entre le résultat du mesurage et la


valeur de comparaison. Suivant la valeur de comparaison utilisée, on distingue :
● l’erreur absolue véritable e qui est la différence algébrique entre le résultat du
mesurage x et la valeur vraie µ :
e= x–µ

● l’erreur apparente v, appelée écart probable en mesures directes et résidu en


mesures indirectes, c’est la différence algébrique entre le résultat du mesurage x
et la valeur conventionnellement vraie.

b - l’erreur relative qui est le quotient de l’erreur absolue par la valeur vraie ; c’est une
valeur algébrique usuellement exprimée en pourcentage.

On ne peut pas tenir compte de l’erreur accidentelle sous forme d’une correction apportée
au résultat du mesurage, mais, seulement à la fin d’une série de mesurages exécutés dans
des conditions pratiquement identiques, on peut fixer les limites dans lesquelles se situe
cette erreur avec une probabilité donnée. L’étude de ces limites constituent la théorie des
erreurs accidentelles.

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 Modèle mathématique
Le calcul des probabilités permet d’estimer la valeur vraie par une valeur dite conven-
tionnellement vraie et permet également d’évaluer l’incertitude sur cette valeur conven-
tionnellement vraie.

 Expérimentation
Reprenons, dans les mêmes conditions, un très grand nombre de fois la même mesure et
reportons sur un axe orienté les résultats. Nous constatons que toutes les valeurs sont
dispersées entre deux extrêmes et qu’entre ces deux bornes leur répartition n’est pas
uniforme : la densité de ces mesures va en croissant d’un terme extrême inférieur jusque
vers le milieu de l’intervalle complet, puis décroît jusqu’à une autre valeur extrême
maximale en passant sensiblement par les mêmes valeurs. Si l’on indique sous chacune
des valeurs le nombre de répétitions nous notons une accumulation vers le milieu de
l’intervalle de répartition.
Calculons les indices de dispersion d’une série de mesurages directs.
Une longueur a été chaînée 50 fois de suite et on a noté les valeurs suivantes :
2 mesures à 74,54 m 9 mesures à 74,59 m
3 mesures à 74,55 m 6 mesures à 74,60 m
5 mesures à 74,56 m 4 mesures à 74,61 m
8 mesures à 74,57 m 2 mesures à 74,62 m
10 mesures à 74,58 m 1 mesures à 74,63 m
Représentons graphiquement (fig. 5.70.) les résultats obtenus : on réalise un histo-
gramme des mesures effectuées en portant sur un axe horizontal les mesures et au droit
de chaque intervalle ainsi défini on peut construire des rectangles dont la surface est égale
au nombre de mesures. Si l’on trace la courbe en laissant des aires sensiblement égales à
l’intérieur et à l’extérieur de chaque rectangle, on obtient la courbe de la figure 5.70.

Fig. 5.70. : Résultats expérimentaux

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Cette courbe est très proche d’une courbe qui est symétrique par rapport à la droite
d’abscisse 74,582 m, valeur la plus probable ou moyenne arithmétique, et qui a la forme
d’une « cloche ».

Introduction de la courbe de Gauss

Cette expérience a été faite bien souvent et les résultats sont constants : la courbe de
répartition a toujours la même allure (fig. 5.71.). Les courbes obtenues dans l’étude de
différents cas sont superposables par un simple changement d’échelle des abscisses et
des ordonnées ; ainsi on peut représenter par la même courbe, par exemple :

● les erreurs de fermeture des triangles d’une triangulation.


● les écarts de tir à l’arc, au pistolet, etc.

Ces courbes dites « courbes de Gauss » ont la même équation, caractéristique de la loi de
répartition des erreurs accidentelles :
1 2
– ---------- ( x – µ )
1 2σ
2 où x représente les valeurs possibles de la mesure,
y = -------------- e σ et µ sont des paramètres.
σ 2π

Fig. 5.71. : Courbe de Gauss

 Hypothèse de travail


On admet qu'une mesure topométrique X est une variable aléatoire dont la loi de distri-
bution est une loi normale de paramètres µ (valeur vraie) et σ (incertitude moyenne
quadratique ou écart type) et de densité de probabilité la fonction ci-dessus (§ 12.3.1.).
Ainsi la probabilité pour que la mesure X prenne une valeur comprise entre deux valeurs
a et b, est l’aire comprise entre les droites d’équation x = a et x = b, l'axe des abscisses et
la courbe, soit :

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1 2
– --------- ( x – µ )
b 2σ
2
1
P(a< X < b) = --------------
σ 2π ∫ a
e dx

Cette probabilité est donc égale à l’aire de la surface hachurée sur la figure 5.72.

Fig. 5.72. : Probabilité pour que x prenne une valeur comprise entre a et b

La courbe théorique (courbe de Gauss) est symétrique par rapport à la droite d’équation
x = µ (fig. 5.73.). Elle présente deux points d’inflexion (changement de courbure) Q et
P d’abscisses respectives µ + σ et µ – σ . σ est l’erreur moyenne quadratique d’une
mesure ou écart type.

La probabilité que la mesure X soit dans l’intervalle de centre µ et de rayon σ est égale à
l’aire hachurée (fig. 5.73.). Le calcul donne environ 0,68 (≈ 2/3).

Fig. 5.73. : Probabilité pour que X soit dans un intervalle de centre µ et de rayon σ

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Cela revient à dire que si l’on effectue une mesure, nous avons deux chances sur trois de
trouver une erreur absolue inférieure à cette limite qu’est l’écart type.
Définissons l’écart équiprobable d’une mesure, l’écart maximal d’une mesure et la dis-
tribution statistique normale.
● Écart équiprobable d’une mesure
C’est l’écart qui a une
probabilité de 50 % de ne
pas être dépassé en valeur
absolue.
On montre que (fig 5.74.) :

εp = 0,68 σ
εp ≈ 2/3 σ

Fig. 5.74. : Écart équiprobable d’une mesure

● Écart maximal ou tolérance d’une mesure


L’axe des abscisses étant
asymptote à la courbe de
Gauss, l’écart maximal est
théoriquement infini puis-
que ce serait celui qui
aurait une probabilité
100 % de ne pas être dé-
passé en valeur absolue.
Mais il est évident qu’il
n’existe pas, en réalité, de
si grands écarts. En fait, il
est impossible de savoir
Fig. 5.75. : Écart maximal ou tolérance
avec précision où se situe
leur limite.
On fixe toutefois arbitrairement sa probabilité en convenant que l’écart maximal
tolérable est celui qui a une probabilité de 99 % de ne pas être dépassé.
Le calcul montre que εm= 4 εp ≈ 2,66 σ.

Cette valeur conventionnelle définit la limite au-delà de laquelle on n’a plus affaire à des
erreurs mais a priori à des fautes.

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Ces valeurs (2,66 ; 0,68 ; etc.) peuvent être retrouvées dans la table de la loi normale
unité de paramètres m = 0 et s = 1.

● Distribution statistique normale

Si l’on considère la distribution des erreurs en pourcentage, on peut répartir les erreurs
positives, ou négatives, en cinq classes (fig. 5.76.) :
● la première contient toutes les erreurs supérieures à 0 et inférieure à εp (erreur
probable) : elle contient 25 % des erreurs ;
● la deuxième contient toutes les erreurs comprises entre un et deux écarts
probables : elle en contient 16,1 % ;
● la troisième contient toutes les erreurs comprises entre deux et trois εp : elle en
contient 6,7 % ;
● la quatrième contient toutes les erreurs comprises entre trois et quatre εp : elle en
contient 1,8 % ;
● la cinquième au-delà , soit 0,4 %.

En d’autres termes, les ordonnées de l’histogramme des fréquences sont proportionnelles


aux nombres suivants : 25 ; 16,1 ; 6,7 ; 1,8.

Fig. 5.76. : Distribution statistique

Remarque

En général, les cahiers des charges des travaux de géomètre indiquent la tolérance
autorisée. On peut leur reprocher de ne pas préciser le pourcentage maximal des erreurs
ayant un ordre de grandeur voisin de la tolérance : on peut ainsi aboutir à de véritables
contradictions. Un travail où 20 % des résultats avoisinent les limites est juridiquement
correct, alors que la distribution normale indique que 3 % seulement des erreurs
doivent être comprises entre trois et quatre écarts probables.

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 Valeur conventionnellement vraie

On démontre que la meilleure estimation de µ est la moyenne arithmétique des mesures


effectuées qui est donnée par la formule suivante :

x 1 + x 2 + ... + x i + ... x n
∑ xi
xm i=1 -
= ------------------------------------------------------- = -----------
n n

On l’appelle « valeur la plus probable de la valeur vraie » ou « valeur conventionnelle-


ment vraie » mais ce n’est pas la valeur exacte – que l’on ne peut jamais connaître.

Dans l’exemple proposé, on trouve xm = 74,582 m.

 Écart type expérimental d’une mesure

L’écart type expérimental est conventionnellement noté s ; par abus de notation, il est
souvent noté σ. On démontre que pour un nombre limité de mesures, sa meilleure
estimation est :
n n

∑ ( xi – xm ) ∑v
2 2
i

s = i=1
-------------------------------- = i=1 -
--------------
n–1 n–1

Déterminons l’erreur moyenne quadratique sur l’exemple précédent :

Nombre de
mesures Mesures Moyenne Valeurs absolues des Somme des carrés
ni (m) (m) écarts à la moyenne (cm) des écarts

2 74,54 74,582 4,2 35,28


3 74,55 3,2 30,72
5 74,56 2,2 24,20
8 74,57 1,2 11,52
10 74,58 0,2 0,20
9 74,59 0,8 5,76
6 74,60 1,8 19,44
4 74,61 2,8 31,36
2 74,62 3,8 28,88
1 74,63 4,8 23,04
----------------
Σ (v i) 2 = 210,40

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2
v i
210, 40
L’erreur moyenne quadratique est donnée par : s = 2
------------- = ----------------- = 4, 30 .
n–1 49

Donc s = 2,1 cm.

L’ensemble des 50 mesures de distances effectuées se résume donc à :

● la valeur la plus probable : 74,582 m


● l’écart type expérimental : s 0,021 m
● l’écart équiprobable : εp 0,014 m
● l’écart maximal ou tolérance : 2,7.σ ≈ 4.εp 0,056 m

Fig. 5.77. : Application numérique

Sur l’histogramme (fig. 5.77.), traçons les droites d’abscisse 74,582 – 0,021 = 74,561 m
et 74,582 + 0,021 = 74,603 m ; on obtient une aire d’environ : 2 + 8 + 10 + 9 + 4,8 = 33,8
mesures sur 50, c’est-à-dire une fréquence de 67,6 %.

Entre les droites d’abscisse 74,582 – 0,014 = 74,568 m et 74,582 + 0,014 = 74,596 m, on
obtient une aire d’environ : 5,7 + 10 + 9 + 0,5 = 25,2 c’est-à-dire une fréquence de
50,4 %.

Entre les droites d’abscisse 75,582 – 0,056 = 75,526 m et 75,582 + 0,056 = 75,638 m, on
trouve les 50 valeurs, c’est-à-dire une fréquence de 100 %.

On retrouve donc approximativement les valeurs théoriques de 68 % , 50 % et 99 %.

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 Incertitude sur la valeur conventionnellement vraie
Soit σ l’incertitude sur une mesure isolée. On effectue cette mesure n fois dans les mêmes
conditions de manière indépendante ; l’incertitude sur la moyenne xm de ces n mesures
σ
-------
est égale à :
n

Lorsque n devient très grand, cette incertitude diminue, ce qui signifie que la valeur
conventionnellement vraie xm se rapproche de la valeur vraie µ, d’où l’intérêt de faire un
grand nombre de mesures.

 Théorie des erreurs accidentelles des mesures indirectes


En topométrie, il est fréquent d’effectuer plusieurs mesures directes pour connaître
notamment une distance, une dénivelée. Ces mesures sont additionnées comme la somme
de dénivelées ou font l’objet de produits comme la distance horizontale et la dénivelée à
partir de la distance inclinée et de l’angle vertical.

 Théorème

Les erreurs sont suffisamment petites pour être considérées comme des infiniment petits
du premier ordre et permettre de négliger leurs carrés ou leurs produits, c’est-à-dire les
infiniment petits du deuxième ordre.

‹Énoncé du théorème

L’erreur sur une fonction de plusieurs variables est la différentielle totale de la fonction,
les différentielles des variables représentant les erreurs sur celles-ci.

‹Démonstration de ce théorème

On note F = f(X, Y, Z) où F inconnue est donnée en fonction des mesures directes X, Y, Z.


On note dX, dY, dZ les erreurs des variables X, Y, Z. On a :
F + dF = f(X + dX, Y + dY, Z + dZ)

En développant par la formule de Taylor, on obtient :


2 2 2
dX dX dY dY dZ dZ
F + dF = f(X,Y,Z) + -------f′ X + --------- f″ X + ... + ------ f′Y + -------- f″Y + ... + ------ f′Z + -------- f″Z + ...
1! 2! 1! 2! 1! 2!
En négligeant les termes de second ordre, on obtient :
F + dF ≈ f(X,Y,Z) + f′X . dX + f′Y . dY + f′Z . dZ

D’où : dF ≈ f′X . dX + f′Y . dY + f′Z . dZ

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On remarque que l’influence d’une erreur sur le résultat est indépendante de l’influence
de toutes les autres erreurs. En effet, l’influence de l’erreur dX sur le résultat est f’X . dX,
c’est-à-dire la valeur qui représente la variation de la fonction F quand X varie seule (dY
= dZ = 0).

 Loi de composition

C’est la loi reliant l’erreur commise sur le résultat d’un mesurage indirect d’une grandeur
aux erreurs commises lors des mesurages directs des grandeurs composantes.

Soit F = f(X,Y,Z) où F inconnue est donnée en fonction des mesures directes X, Y, Z et


dX, dY, dZ qui sont les erreurs sur les variables X, Y, Z. Le théorème du paragraphe
12.3.6.1. donne : dF ≈ f′X . dX + f′Y . dY + f′Z . dZ.

En pratique, cette formule sert généralement à calculer l’erreur systématique dF sur F si


dX, dY, dZ représentent les erreurs systématiques respectives de X, Y, Z ; les produits
f′X . dX , f′Y . dY et f′Z . dZ sont les erreurs partielles qui résultent de l’erreur commise sur
une grandeur composante. Lorsque les erreurs systématiques ont été éliminées, l’incerti-
tude de mesurage sur X, par exemple, est accidentelle : elle obéit au hasard, elle est tantôt
positive, tantôt négative, et après étude de l’instrument utilisé on connaît son écart type
σX ; de même, on connaît σY et σZ. Considérons les n déterminations suivantes de F :
F1 = f(X1,Y1,Z1)
F2 = f(X2,Y2,Z2)
——————
Fn = f(Xn,Yn,Zn)

Les variables aléatoires X1, X2, ..., Xn suivent la même loi puisque ce sont n mesures de la
même grandeur. Il en va de même pour Y1, Y2, ... Yn et pour Z1, Z2, ... Zn.

Soit dF1, dF2, ..., dFn les erreurs accidentelles vraies (inconnues) commises dans les
mesures. On démontre que pour un très grand nombre de mesures (n tendant vers

∑ dF
2
i
l’infini), l’erreur moyenne quadratique ou écart type σF de F vaut : σF = ----------------- .
n

Or dFi ≈ f′X . dXi + f′Y . dYi + f′Z . dZi ; en élevant au carré et en faisant la somme puis en
divisant par n, il vient :

∑ dF ∑ dX ∑ dY ∑ dZ
2 2 2 2
i i i i
= ( f′ X ) ------------------ + ( f′ ) ---------------- + ( f′ ) ----------------
2 2 2
----------------- Y Z
n n n n

∑ dX i ⋅ dY i ∑ dY i ⋅ dZ i ∑ dZ i ⋅ dX i
+ 2f′ X ⋅ f′ Y --------------------------- + 2f′ Y ⋅ f′ Z -------------------------- + 2f′ Z ⋅ f′ X ---------------------------
n n n

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dX i ⋅ dY i
Les doubles produits de la forme --------------------------- sont des quantités petites.
n
De plus, le signe des termes dXi.dYi ne peut être précisé puisque dXi et dYi sont des
erreurs accidentelles ; la somme ΣdXi.dYi est donc composée de termes de même ordre
de grandeur dont les signes sont distribués au hasard et dont, par conséquent, la somme
a tendance à s’annuler (en probabilité). En revanche, les termes de la somme ΣdXi2 sont

∑ dX
2
i
tous positifs ; par définition, ------------------ est l’écart type σ X de la mesure X.
n
On peut donc négliger les doubles produits par rapport aux termes quadratiques, d’où :
σF2 ≈ (f′X)2.σX2 + (f′Y)2.σY2 + (f′Z)2.σZ2

 Précision d’un instrument de mesurage

Dans le paragraphe précédent nous avons vu que σX est l’écart type de la mesure directe
X après étude de l’instrument. En effet, nous n’allons pas réitérer n mesures de X, de Y,
de Z etc. pour en déduire leur écart type. Les écarts types choisis caractérisent la précision
de l’instrument de mesure utilisé ; le constructeur étudie l’instrument en effectuant un
certain nombre de mesures (comme réalisé au paragraphe 12.3.4.) dans des conditions
précises et normalisées par exemple par les normes DIN 18723.

Par exemple, pour les théodolites, le constructeur effectuera quatre séries de mesures par
différentes conditions météorologiques ; une série de mesures comprendra trois groupes
de mesures à des distances comprises entre 100 et 250 m ; les visées sont voisines de
l’horizontale ; dans chaque groupe on pratique cinq mesures de direction en position I de
la lunette et cinq en position II ; on fait tourner le cercle gradué entre chaque groupe de
mesures d’environ 67 gon pour les théodolites optico-mécaniques, on le fait tourner sur
son embase d’environ 133 gon ou on change sa position sur son trépied dans le cas de
théodolites électroniques, etc.

Après plusieurs années d’utilisation, le topomètre détermine lui-même la précision pra-


tique de son instrument : « l’écart type pratique » pourra alors être deux à trois fois
supérieurs à « l’écart type constructeur » (précision deux à trois fois moins bonne). Par
exemple, pour le Wild T2, le constructeur donne σ = ± 2,5 dmgon sur une visée ;
usuellement on admet σ = ± 5 à 6 dmgon.

Les écarts types suivants sont donnés par les constructeurs pour les appareils les plus
courants :
● théodolites : écart type sur la direction horizontale et sur l’angle vertical ;
● niveaux : écart type d’un cheminement avec double nivellement sur 1 km ;
● distancemètres : écart type sur la distance inclinée suivant la visée, en millimètre et
ppm (partie par millions ou mm par km).

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 Écart type d’une somme algébrique

Soit la fonction : F = X + Y – Z. On remarque que : f′X = f′Y = – f′Z = 1. Donc la loi de


composition donne : σF2 = σX2 + σY2 + σZ2 ; d’où :

σF = σX + σY + σZ
2 2 2

Quand les termes de la somme algébrique ont la même précision σ , s’il y a n termes :

σF = σ n

 Écart type d’un produit

Soit la fonction : F = X.Y ; on a : f′X = Y et f′Y = X.

Donc : σF2 = σ 2X .Y 2 + σ 2Y . X 2 soit : σF = σX ⋅ Y + σY ⋅ X


2 2 2 2

 Écart type d’un produit de fonctions

Soit la fonction F = f(X) . g(Y), la dérivée de F par rapport à X est f′X . g(Y). De même, la
dérivée de F par rapport à Y est g′Y . f(X).
D’où : σF2 = (f′X)2 . (g(Y))2 . σ 2X + (g′Y)2. (f(X))2. σ 2Y

Exemple : pour F = X. sinY on obtient σF2 = σ 2X . sin2Y + σ 2Y . X2 . cos2Y.

 Applications

 Triangulation
Dans cet exercice, nous étudions l’erreur de fermeture angulaire de 484 triangles de
l’ancienne triangulation de la France. On a obtenu :
● 243 erreurs de fermetures positives ;
● 241 erreurs de fermetures négatives ;
● la somme des erreurs positives est égale à 1 614,4 dmgon ;
● la somme des erreurs négatives est égale à 1 611,2 dmgon.
La répartition est donnée par le tableau suivant : par exemple, 34 erreurs négatives sont
comprises entre 10 et 15 dmgon.

0 dmgon 5 10 15 20 25 30
+ 105 84 40 9 3 2
– 103 86 34 13 3 2

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Pour représenter graphiquement cette répartition
(fig. 5.78.), on porte sur un axe horizontal les
divisions –30 dmgon, –25, ..., 0, ..., + 25, + 30
dmgon et on construit sur chaque base un rec-
tangle ayant pour hauteur le nombre des erreurs :
la surface de ces rectangles est donc proportion-
nelle au nombre des erreurs.

Énoncé
Déterminez la courbe laissant des aires égales à
l’intérieur et à l’extérieur de chaque rectangle.
L’écart type est de 8,5 dmgon (on ne peut le
calculer ici car on n’a pas les écarts exacts mais
des « fourchettes d’écarts » : on obtiendrait
8,7 dmgon en prenant les écarts moyens : 2,5 ;
7,5 ; 12,5 ; 17,5 ; 22,5 ; 27,5 dmgon). Vérifiez
graphiquement que l’aire encadrée par les
droites d’abscisse + 8,5 et – 8,5 mgon est de
68 % et qu’il reste 16 % de part et d’autre. Fig. 5.78. : Exercice

Réponse
L’aire délimitée par la courbe (fig. 5.78.) est de 2420 unités2.
L’aire comprise entre l’axe des abscisses, les droites d’abscisse – 8,5 et + 8,5 mgon et
la courbe est de 68 % (1640 unités2 ).
Les droites d’abscisse – 8,5 et + 8,5 mgon ne passent pas exactement par les points
d’inflexion de cette courbe car, le nombre d’essais étant petit, la courbe n’est pas
exactement identique à la courbe théorique.

 Résolution de triangle

Énoncé
Dans un triangle de sommets A, B, C et de côtés opposés respectifs a, b et c, on
connaît :
● c = 2 653,24 m ;
● A = 58,5287 gon ;
● B = 65,8652 gon ;
● σ Â = 5 dmgon ;
● σ B̂ = 5 dmgon;
● σc = 12 cm.
Déterminez l’écart type sur les côtés a et b, calculés à partir des données précédentes.

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Réponse
sin A sin B
Les relations suivantes donnent a et b : a = c -------------------------- et b = c --------------------------
sin ( A + B ) sin ( A + B )
On obtient donc, après simplifications :

sin A 2 sin B 2 sin A ⋅ cos ( A + B ) 2


( σ a ) = σ c -------------------------- - σ Aˆ + c ----------------------------------------- σ Bˆ
2
+ c --------------------------- .
sin ( A + B ) sin ( A + B )
2
sin ( A + B )
2

On obtient une relation identique pour σb en permutant A et B .

Application numérique : σa = 10,4 cm et σb = 11,2 cm.

Le terme prépondérant est ici l’écart type de mesurage de la base c. Finalement, on peut
écrire :

a = 2 274,88 m ± 10 cm ; b = 2 459,23 m ± 11 cm ; C = 75,6061 gon ± 7 dmgon.

 Nivellement trigonométrique

Énoncé
La dénivelée entre deux points A et B a été mesurée par nivellement trigonométrique.
On connaît : σD = 2 cm , σV = 2 mgon et σht = σhr = 5 mm.
Déterminez l’écart type sur cette dénivelée.
Les observations sont les suivantes :

Stations Points visés Di (m) V (gon) hr (m) ∆H


A (ht = 1,530 m) B 325,620 98,9542 1,600 5,279
B (ht = 1,559 m) A 325,582 101,0250 1,600 5,283

Réponse
L’écart type sur la dénivelée est déterminé comme suit :

● dénivelée de A vers B : ∆HA→B = HB – HA = ht + Di . cosV – hr


(σ∆H A→B)2 = (σht) 2 + (σD . cosV) 2 + (Di . sinV . σV) 2 + (σhr) 2 = 12,4 mm.
● dénivelée de B vers A : même calcul avec les valeurs lues en station en B :
σ∆H B→A = 12,4 mm.
● dénivelée moyenne : ∆HAB = ( ∆HA→B – ∆HB→A ) / 2 et (σ∆H) = 12,4 / 2 ≈ 9 mm.

Le terme prépondérant de ces incertitudes est l’écart type sur la lecture angulaire de
l’angle zénithal V.
Finalement, on peut écrire: ∆HAB = 5,282 m ± 9 mm.

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 Polygonation

Énoncé
Un opérateur effectue une polygonation pour laquelle la précision exigée est :
● angle donnés à ± 2 mgon près.
● précision relative en distance : 1/5 000.
L’opérateur ne dispose que d’un théodolite dont l’écart type constructeur sur une visée
est de 3 mgon et d’un ruban de 100 m de classe II et d’écart type 2 cm.
Déterminez combien de fois il lui faudra réitérer chaque mesure d’angle et de distance
pour obtenir la précision exigée, la distance entre sommets étant de 80 m. Même
question avec un ruban de 50 m de même écart type.

Réponses
● Un angle Hz est issu à chaque sommet de deux lectures angulaires effectuées avec
un écart type de 3 mgon. L’écart type sur la mesure d’un angle est donc de 3 . 2
= 4,2 mgon. Pour obtenir un écart type de 2 mgon, il faut répéter cinq fois (n = 4,22
/ 22 ) la lecture de chaque angle, donc il faut dix lectures angulaires par station ou
par exemple cinq paires de séquences.
● Pour une distance moyenne de 80 m entre sommets, l’écart type autorisé est de (80
/ 5 000) soit 1,6 cm. Avec un ruban de 100 m et d’écart type 2 cm, il faut répéter
chaque mesure linéaire deux fois ( 22 / 1,62 ).
● Si le ruban est limité à 50 m, chaque mesure demande deux portées, l’écart type de
chaque mesurage est donc de : 2 . 2 = 2,8 cm, valeur à laquelle il faut théorique-
ment ajouter une erreur d’alignement. Il faut alors répéter chaque mesurage trois à
quatre fois ( 2,82 / 1,62 ).

OUTILS MATHÉMATIQUES 

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ANNEXES

 OUTIL INFORMATIQUE
Le cédérom livré avec cet ouvrage contient tous les fichiers informatiques auxquels il a
été fait référence.

Le fichier LISEZMOI.HLP du cédérom détaille :

● le mode d’emploi du cédérom et l’accès aux divers fichiers ;


● les conventions et notations de chaque type de documents.

Le fichier LISEZMOI.DOC est une version destinée à une sortie papier (format Word).

 Utilisation du cédérom


Le matériel minimal nécessaire pour utiliser confortablement les fichiers proposés est le
suivant :

● pour le QBASIC : compatible PC du type 486 avec un DOS ultérieur au 5.0 ;


● pour AutoCAD LT : compatible PC du type pentium, 32 MO de RAM, Windows 95 ;
● pour EXCEL : compatible PC du type pentium, 16 MO de RAM, Windows 95.

À partir de Windows, double-cliquez sur le fichier LISEZMOI.HLP situé sur la racine du


cédérom et suivez ses instructions.

ANNEXES 

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Remarque
L’ensemble de cet ouvrage a été mis au point au moyen des logiciel Word et Excel. La
mise en page finale a été réalisée sur FrameMaker. Tous les schémas ont été réalisés
sur AutoCAD LT (ils sont proposés sur le cédérom).

 Tableur
Le tableur utilisé est Excel de Microsoft (version ultérieure à 5.0c). Il a été choisi pour
ses qualités de convivialité et sa grande puissance de calcul. La version 5 marque le début
de la programmation des macro-fonctions en Visual Basic : c’est pourquoi nous avons
choisi cette dernière de façon que les fichiers réalisés restent utilisables par les versions
ultérieures... (Excel 7, depuis 1995, puis Excel 97). Notez que depuis Excel 7, les
programmes écrits sous Excel 5 sont automatiquement traduits en anglais.
Le symbole ci-contre marque dans l’ouvrage tout paragraphe dans lequel il est
fait référence à Excel. Pour voir la liste des tableaux fournis sur le cédérom, leur
utilisation et les fonctions programmées qui sont ajoutées au jeu de fonctions
d’Excel, lisez le fichier LISEZMOI.HLP.
Les tableaux de l’ouvrage respectent la convention suivante : données en bleu et en
caractères droits, résultats de calculs en rouge et en italique. Le séparateur des décimales
choisi est la virgule, bien que le point du clavier numérique soit souvent préférable dans
la pratique d’Excel.

Attention
Certains calculs du livre peuvent paraître faux si vous les vérifiez avec une calculatrice.
Ceci peut venir du fait que le tableur n’arrondit aucun chiffre alors que les résultats
intermédiaires que vous voyez sont arrondis. Si vous vérifiez les calculs sur les
tableaux fournis, vous devez trouver exactement le même résultat (si ce n’était pas le
cas, veuillez nous le signaler). Dans certains cas, une valeur est volontairement
arrondie par la fonction ARRONDI( ) d’Excel, par exemple, pour un calcul en retour
de polygonale ou pour des calculs de gisements définitifs à partir des coordonnées d’un
point déterminé graphiquement.

 ANNEXES

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Le tableau suivant donne la liste des exercices utilisant Excel dans l’ouvrage.

Tome, chapitre Paragraphe Exercices


Tome 1, chap. 3 § 5.2.4. Programmation d’un gisement dans un tableau
Tome 1, chap. 4 § 2.3.6. Tableau de résolution par approximations successives
Tome 1, chap. 5 § 1.2.7.3. Écriture d’un tableau de calcul de régression linéaire
Tome 2, chap. 1 § 9.5. Résolution d’une insertion avec le solveur d’Excel
§ 10.1.5. Écriture d’un tableau de calcul d’excentrement
§ 10.3.3. Transformation à sept paramètres avec le solveur
Tome 2, chap. 2 § 1.5.1. Écriture d’un tableau de calcul de polygonale
Tome 2, chap. 5 § 8.2.6. Écriture d’un tableau de changement de repère
§ 11.2.3. Résolution par approximations successives

Les tableaux suivants donnent, par ordre d’apparition dans l’ouvrage, les différents tableaux
de calcul d’Excel auxquels il a été fait référence.

Contenu Fichier (.XLS) Chapitre, §


Tome 1
Transformations de coordonnées COORDON 2 § 3.4. et 4 § 7.1.6.
Calculs d’altérations linéaires et angulaires ALTERAT 2 § 3.4. et 4 § 7.1.6.
Réduction d'un tour d’horizon REDUCHZ 3 § 4.4. et 6.8.
Calcul de gisement GISEMENT 3 § 5.2.4.
Calcul de G0 moyen de station G0STAT 3 § 6.6. et 6.8.
Calcul de point inaccessible PTINAC 3 § 7.4. et 8 § 2.4.3.
Gestion de l’ensemble des tableaux MENUTOPO 4 § 7.1.6.
Réduction à la projection de distances mesurées DISTANCE 4 § 7.3.
Carnet de nivellement direct ordinaire mixte NIMINAK 5 § 1.5. et 1.6.
Carnet de nivellement direct de précision mixte NIMINA2C 5 § 3.4.
Calcul de point nodal de nivellement ordinaire NODALNO 5 § 1.7.3.
Calcul de point nodal de nivellement de précision NODALNP 5 § 1.7.3.
Carnet de nivellement indirect trigonométrique NIVINDT 6 § 8.2.
Carnet de nivellement indirect géodésique NIVINDG 6 § 8.2.
Ondulations du Géoïde sur l’ellipsoïde Clarke 80 GEOIDE 7 § 1.4.
Calcul de clothoïde (tableau d’implantation) CLOTHO 9 § 6.2.9.

ANNEXES 

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Contenu Fichier (.XLS) Chapitre, §
Tome 2
Calcul d'un point par insertion ou recoupement TRIANGU 1
Résolution graphique d'une multilatération FICHLAT 1 § 4.3.
Résolution graphique d'une intersection FICHINT 1 § 5.3.
Résolution graphique d'un relèvement FICHREL 1 § 6.3.
Calculs de relèvements doubles RELDOU 1 § 7.1.3. et 7.3.3.
Calcul de station excentrée EXCENT 1 § 10.1.
Transformation de Helmert, changement de repère HELMERT 1 § 10.3. et 5 § 8.2.6.
Calcul de cheminement polygonal POLYGO 2 § 1.5.
Calcul de point nodal NODALXY 2 § 2.3.1.
Résolution de triangles TRIANGLE 5 § 4.3.8.
Calcul de surfaces SURFACES 5 § 6.6.2.

 Dessin assisté par ordinateur


Le logiciel choisi, AutoCAD LT, ou AutoCAD pour portables (LapTop) qui est une
version allégée d’AutoCAD, est suffisant pour effectuer toutes les constructions graphi-
ques proposées dans l’ouvrage. Il suffit également pour la majorité des dessins de base
du topographe. Son prix abordable et son intégration au monde Windows s’ajoutent au
fait qu’AutoCAD est le logiciel de DAO le plus répandu actuellement en bâtiment et
travaux publics.

La version complète d’AutoCAD permet de programmer des fonctions complémentaires


en LISP qui facilitent le travail d’habillage du dessinateur. Le logiciel ADTOPO, par
exemple, adjoint à AutoCAD des outils tels que la lecture de certains carnets de terrain,
le tracé de carroyage, de talus, de courbes de niveau, et de profils en long et en travers, le
calculs de cubatures, la gestion de bibliothèques de symboles, etc.

Le symbole ci-contre marque une référence à AutoCAD LT.

Cet ouvrage ne constituant pas un apprentissage de ce logiciel, nous considérons


que les notions de base sont acquises : utilisation générale, notions de systèmes
de coordonnées, choix d’objets, accrochages, etc.

 Conventions d’écriture pour les exercices proposés

Les références aux commandes et menus d’AutoCAD LT sont en majuscule et en ita-


lique, de même que toutes les options de commandes ou les entrées de coordonnées, à
savoir :

 ANNEXES

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● les commandes sont en majuscules et en italique terminées par le caractère ENTRÉE
symbolisé par ↵ (exemple : LIGNE↵) ;
● les valeurs ou coordonnées entrées sont en italique (exemple : @120 < 36.321↵) ;
● le séparateur décimal est le point, la virgule sert à séparer les coordonnées (x, y, z) ;
● les accrochages sont repérés par les lettres majuscules servant de raccourcis clavier
(exemple : EXTrémité) ;
● les options de commande sont indiquées par la (les) lettre(s) de l’option en italique
(exemple : Référence↵) ;
● les références aux menus sont indiquées par leurs noms et imbrications (exemple :
MODES / CONTROLE DES UNITES) ;
● le caractère représente la touche ESPACE (équivalente à ENTRÉE sur AutoCAD).

Attention
Le séparateur des décimales est le point ; la virgule sert à séparer les coordonnées
(x, y, z). Cette difficulté, qui vient des habitudes anglosaxones, implique une certaine
confusion dans le texte de l’ouvrage car pour les autres chiffres, nous avons conservé
la notation française dans laquelle le séparateur des décimales est la virgule.

 Bibliothèque de symboles topographiques


Une bibliothèque de symboles topographiques est associée au livre. Elle se trouve sur le
cédérom et son installation s’effectue par simple copie (voir le fichier LISEZMOI.HLP).
Cette bibliothèque s’utilise à partir d’un fichier menu TOPO.MNU. Le chargement de ce
dernier dans AutoCAD ajoute aux menus déroulants un menu à icônes permettant une
utilisation facile de la bibliothèque installée sur le disque dur. Ce menu modifié donne
aussi accès à quelques macro-fonctions et utilitaires comme le dessin de formats norma-
lisés en espace-papier ou en espace-objet.
Certains autres dessins ont été joints (hors bibliothèque), par exemple :
● un rapporteur sur papier fichier RAPPORT.DWG ;
● une carte de la projection Lambert en France fichier LAMBERT.DWG ;
● une carte du géoïde sur la France fichier GEOIDE.DWG.

ANNEXES 

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 Liste des exercices proposés sur AutoCAD LT 95

Chapitre Paragraphe Exercices


Tome 1
Chapitre 3 § 5.3. Calcul graphique d’un gisement.
§ 6.8.2. Semis de points pour les calculs de dV et G0moyen.
Chapitre 8 § 6.2.2. Auscultation d’ouvrages (résolution graphique).
Chapitre 9 § 2.5. Calcul graphique d’un tableau d’implantation de points.
§ 5.2.4. Calcul graphique d’un raccordement circulaire double.
§ 5.3.3. Raccordement circulaire à inflexion.
§ 5.4.2.2. Tableau de piquetage de courbe.
§ 5.5. Tableau d’implantation de raccordement circulaire.
§ 6.2.9.1. Raccordement progressif entre alignements (clothoïde).
§ 6.2.9.2. Raccordement progressif entre deux cercles (clothoïde).
Chapitre 10 § 1.6. Digitalisation (AutoCAD version complète).
§ 2.4. Tracé d’un profil en long et de profils en travers.
§ 2.5.2.2. Points d’entrée en terre d'un terrassement.
Tome 2
Chapitre 1 § 4.3. Résolution graphique d’une multilatération.
§ 5.3. Résolution graphique d’une intersection.
§ 6.3. Résolution graphique d’un relèvement.
§ 7.2. et 7.3. Calcul graphique d’un relèvement double.
§ 7.4. Calcul graphique d’un relèvement triple.
§ 10.1.5. Résolution graphique d’un excentrement.
§ 10.2.3. Vérification graphique d’un rabattement.
Chapitre 2 § 1.5. Construction d’une polygonale et ajustement graphique.
Calcul graphique d’une polygonale et
§ 1.7.
calcul de stations intermédiaires alignées.
§ 2.3.2. Calcul graphique d’un point nodal en planimétrie.
Chapitre 3 § 1.2.2. Calcul de surface.
§ 2.1.1. Partage d’un polygone par une limite issue d'un sommet.
§ 2.3.1. Partage d’un triangle en trois surfaces.
§ 2.4. Division d’un quadrilatère en 4 surfaces égales.
§ 2.5.1. Division d’un triangle avec limite parallèle à un côté.
§ 3.3. Redressement de limite.
Chapitre 4 § 1.4. Intersection de deux droites.
§ 3.1. Droites tangentes à un cercle.
§ 3.2. Droites tangentes à deux cercles.
§ 5.1. Cercle défini par trois points.

 ANNEXES

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§ 5.2. Cercle défini par deux points et la tangente en l'un d'eux.
§ 5.3. Cercle passant par deux points et tangent à une droite.
§ 5.4. Cercle donné par un point, un rayon et une tangente.
§ 5.5. Cercle défini par deux tangentes et son rayon.
§ 5.6. Cercle défini par un point et deux tangentes.
§ 5.7. Cercle défini par trois tangentes.
§ 5.9. Cercle défini par deux points et son rayon (ou une flèche).
§ 6.4. Construction graphique d’un point relevé.
Chapitre 5 § 4.3.6. Résolution graphique d’un triangle.
§ 6.6.3. Mesures de surfaces.
§ 8.2.7. Changement de repère.
§ 9.5. Détermination graphique de caractéristiques de droites.
§ 11.2.5. Construction de la perpendiculaire à un alignement.

 Programmes en basic standard


Les programmes fournis sur le cédérom sont écrits pour le QBASIC du DOS (à
partir de la version 5.0). Ils sont fractionnés en plusieurs sous-programmes dont
les noms sont donnés dans l’ouvrage. Le symbole ci-contre marque une réfé-
rence au QBASIC.
Bien que les numéros de ligne ne soient pas nécessaires en QBASIC, ils sont indiqués
dans les listings du livre en vue d’une programmation sur calculatrice. Chaque listing
comporte une partie explicative écrite en italique à droite du listing en regard des lignes
concernées.
Ce procédé de calcul étant démodé depuis l’arrivée des tableurs et autres logiciels de
DAO, il est inutile de programmer la mise en page des résultats ou la saisie des données.
Leur présentation est donc austère ; ils sont donnés simplement pour les algorithmes
qu’ils contiennent.
Le but de ces programmes est leur utilisation éventuelle avec des calculatrices ou avec
des ordinateurs portables peu puissants et ne pouvant exploiter les tableurs ni la DAO.
Chaque programme est proposé sous forme de fichier d’extension .BAS pour QBASIC
et sous forme de fichier texte (extension .TXT) pour être chargé dans les calculatrices
possédant une interface avec un ordinateur (voir le fichier LISEZMOI.HLP pour la liste
des programmes et les listings fournis sur le cédérom).

ANNEXES 

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Programmes cités dans le livre
Le tableau suivant donne la liste des programmes cités dans l’ouvrage.

Contenu Fichier .BAS Chapitre, §


Tome 1
Programmation du calcul de gisement en BASIC GISEMENT 3 § 5.2.2.
Calcul de G0moyen de station G0STAT 3 § 6.7.
Point inaccessible PTINAC 8 § 2.4.3.
Tome 2
Calcul d’insertion par les moindres carrés TRIANGU 1 § 9.5.
Programmation des calculs du chapitre droites et cercles INTERS 4 § 7.
Résolution de triangles TRIANGLE 5 § 4.3.7.
Calculs de surfaces SURFACES 5 § 6.6.1.
Changement de repère ROTATRAN 5 § 8.2.5.
Interpolation linéaire - 5 § 9.1.2.
Résolution par approximations successives - 5 § 11.3.3.

 Calculatrice programmable


Il est fait parfois référence à la calculatrice FX 850P de CASIO (ou modèle
équivalent) car elle est programmable en BASIC standard et les programmes
listés dans l’ouvrage peuvent être très facilement adaptés à cette machine. Si
vous disposez de l’interface de liaison à un ordinateur, vous pouvez utiliser les
listings de ces programmes qui sont fournis en format texte (fichiers .TXT du
répertoire BASIC installé sur votre disque). La notation utilisée distingue les
frappes alphanumériques au clavier (en majuscule) des touches de fonction
comme [EXE] ou [ANS] (entre crochets).
Cette calculatrice est très complète et facile à programmer car elle utilise le BASIC
standard ; son prix reste du même ordre que celui des calculatrices graphiques qui
présentent peu d’intérêt en topographie.
Le tableau suivant liste les exercices proposés sur l’utilisation ou la programmation de
calculatrices.

Tome, chapitre, paragraphe Contenu


Tome 1, chapitre 3, § 5.2. Calcul de gisement.
Tome 2, chapitre 5, § 8.1.1. Conversion de coordonnées.
Tome 2, chapitre 5, § 11.2.2. Résolution par approximations successives.

 ANNEXES

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 BIBLIOGRAPHIE
Publications de l’IGN (Institut géographique national)
(2, Av. Pasteur, B.P. 68, 94160 Saint Mandé)

● WILLIS P., Thèse sur la mesure de phase en GPS (1989).


● DUQUENNE F., Guide de l’utilisateur du GPS (1994).
● DUQUENNE H., Champ de pesanteur, géoïde et altimétrie : concepts fondamentaux
(1997), publication du LAREG (Laboratoire de Recherche et de Géodésie).
● Publications sur le site internet (www.ign.fr) et notes techniques diverses.

Documents édités par l’AFT (Association française de topographie)


(136 bis, rue de Grenelle, 75700 Paris)

● Lexique topographique (publié dans la revue XYZ).


● Revue XYZ.
● LEVALLOIS F., 300 ans de géodésie française (1995).

Documents édités par l’Ordre des géomètres experts


(13, rue Léon Cogniet, 75017 Paris)

● VIALARD et NISSE, Précis de calculs topométriques (1982).


● Revue Géomètre.

Livres édités par les éditions Eyrolles


www.eyrolles.com

● VILLESUZANNE D., Topométrie générale (1988), épuisé.


● LAPOINTE et MEYER, Topographie appliquée (1986), épuisé.
● BRABANT M., Topométrie opérationnelle (1980), épuisé.
● DURBEC G., Cours de topométrie générale (1975), épuisé.
● D’HOLLANDER R., Topographie générale (1971), épuisé.

Autres éditeurs

● DUQUENNE, WILLIS, etc., GPS : localisation et navigation. Hermes (1996).


● KRAUS, WALDHÄUSL, Manuel de photogrammétrie. Hermes (1998).
● VILLESUZANNE D., Canevas ordinaires : implantations. L’école chez soi (1991).
● SPOT, des yeux braqués sur la terre. Presses du CNRS (1989).
● LAUZON et DUQUETTE, Topométrie générale. École Polytechnique Montréal (1980).

ANNEXES 

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Éditions STU
(Services techniques de l’urbanisme, ministère de l’Urbanisme et du Logement)
● Gestion des plans : les canevas topographiques (1983).
● Environnement et aménagement, cartes utiles : le recueil de données cartographiques
(1983).
● Environnement et aménagement : l'usage des photographies aériennes (1983).

Documents divers
● D’HOLLANDER R., Cours de topographie de l’ESTP, document de cours non édité.
● Rapports techniques sur les niveaux numériques. Leica (1991).
● LABORDE M., Manuel de topographie et topométrie. École nationale des sciences
géographiques (1984).
● ICTAVRU du Centre d’études des transports urbains. Ministère de l’Équipement
(1990).

Adresses internet
● Serveur de l'IGN http://schubert.ign.fr
www.ign.fr
● Paramètres de transformation de coordonnées :
ftp://schubert.ign.fr/CIAG/index.CIAG.html
● Inventaire des matériels et logiciels GPS (IGN) : http://www.cnig.fr
● SPOTimage www.spotimage.fr
● Autodesk www.autodesk.com
● Microsoft www.microsoft.com
● Géomètres sans frontières hhtp://www.geometre.iplus.fr/gsf

 NOTATIONS USUELLES DE L’OUVRAGE


Tout au long de l’ouvrage, les variables utilisées dans le texte sont mises en italique de
manière à les distinguer du corps du texte. Le tableau ci-dessous récapitule ces notations.

Notation Autre Unité


préconisée notation usuelle Signification

A m paramètre d’une clothoïde.

a m demi grand axe d’ellipse ou coefficient directeur d’une droite ou côté


d’un triangle.
demi petit axe d’ellipse ou ordonnée à l’origine d’une droite ou côté
b m d’un triangle.

 ANNEXES

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Notation Autre Unité
préconisée notation usuelle Signification

CG, CD gon lectures angulaires en cercle à gauche et cercle à droite.


Cna m correction de niveau apparent.
dv rc dmgon correction de réduction à la corde.
Di, Dp m distance inclinée suivant une visée, distance suivant la pente.
Dh m distance en projection horizontale sur le terrain.
Dn ∆Z, ∆h, ∆H m dénivelée mesurée sur la normale au Géoïde ou à l’ellipsoïde.
Do, Dr m distance sur l’ellipsoïde (Do) et dans le plan de projection (Dr).
Emq, Rmq cm écart moyen quadratique et rayon moyen quadratique.
ei, ri mgon, cm écarts angulaires (ei) et écarts linéaires (ri).
E, N, H X, Y, Z m coordonnées Est et Nord en projection plane, H étant l’altitude.
f - inverse de l’aplatissement d’un ellipsoïde ou flèche d’un arc.
fE , f N fermetures (f) et compensations (C) en coordonnées Est et Nord d’un
cm cheminement polygonal.
CE , CN
fa, Ca mgon fermeture et compensation angulaire d’un cheminement polygonal.
fL , fD cm fermetures en longueur et en direction d’un cheminement polygonal.
fH , CH cm fermeture et compensation altimétrique d’un nivellement.
G0 V0 gon gisement moyen de station ou G0 de station.
Gij Vij gon gisement de la direction ij.
Gapp gon gisement approché d’une visée.
Gobs gon gisement observé d’une visée.
ht mm hauteur des tourillons d’un appareil en station.
hv hm mm hauteur de voyant (ou miroir ou graduation visée sur la mire).
H Z m altitude d’un point en référence au Géoïde.

Hg, Hd gon angles horizontaux de gauche ou de droite d’un cheminement poly-


gonal.
Hz gon angle horizontal (différence de lectures angulaires).
i, n gon angle de site et angle nadiral (angles verticaux).
kr - coefficient d’altération linéaire.
k - coefficient d’une homothétie.
K - constante stadimétrique d’une lunette.
L m longueur d’un raccordement progressif.
Lj gon lecture angulaire horizontale sur le point j.
Lv, Lr gon lectures angulaires avant et arrière dans un cheminement polygonal.
m, m1, m2 mm lectures sur mire (fil niveleur, fil stadimétrique inférieur et supérieur).
m mm module linéaire ou lecture sur fil niveleur.

ANNEXES 

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Notation Autre Unité
préconisée notation usuelle Signification

mra k - module de réfraction atmosphérique.


p … pente (%) ou demi-périmètre d’un polygone (m).
P - - Point nodal (NP : point nodal principal ; NS : point nodal secondaire)
q - coefficient de niveau apparent.
r m distance d’excentrement ou rayon polaire.
r, α m, gon coordonnées polaires : distance puis angle.
5 m rayon d’un parallèle en projection plane.
RN m rayon de la sphère la plus proche d’un ellipsoïde.
rx, ry, rz radian angles de rotation dans un changement de repère.
S m 2 surface.
s, t cm sensibilité d’une visée, demi-plage d’indécision d’une visée.
tx, ty, tz m composantes d’un vecteur de translation.
T, σ cm tolérance, écart type.
V z gon angle zénithal (angle vertical affiché par la plupart des théodolites).
X, Y, Z m coordonnées géocentriques.
∆ N m ondulation du Géoïde (hauteur au-dessus de l’ellipsoïde Clarke 80).
∆hi m dénivelée instrumentale.
λ, ϕ, h degré coordonnées géographiques (ou géodésiques).
ρ, ν ρ, N m petite et grande normale d’un ellipsoïde.
γ gon convergence des méridiens.
Γ m -1 courbure (inverse du rayon).
(I, J) - segment capable IJ.
Γj - segment distance issu du point J.

Remarque
D’après l’AFT (Association Française de Topographie), les termes modules, correction
et coefficients sont définis ainsi :
● module (m) : c’est un coefficient voisin de 1 qui permet d’obtenir une valeur corrigée
à partir d’une valeur initiale (une mesure par exemple).
● correction (c) : c’est une quantité (positive ou négative) à ajouter à une valeur mesurée
pour obtenir une valeur corrigée.
● coefficient (k) : c’est une valeur souvent proche de 0 (zéro) en relation avec un module
associé de valeur m ≈ k + 1.

 ANNEXES

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