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S1 Cours de Phonétique S1 2015 2016
S1 Cours de Phonétique S1 2015 2016
1-Introduction à la phonétique
Les sons du langage sont articulés par l’appareil phonatoire de l’homme et sont
destinés à être perçus et décodés par un interlocuteur dans une situation sociale de
communication. Leur étude relève de l’intérêt de la phonétique qui, selon l’aspect d’analyse
envisagé, se divise en trois branches :
♦ la phonétique auditive qui s’intéresse aux processus de perception des sons, de leur
identification et de leur interprétation par l’oreille de l’interlocuteur. Cet organe comporte
plusieurs parties. L’oreille externe, limitée par le tympan, reçoit les vibrations et les transmet
à l’oreille moyenne qui les transmet à son tour à l’oreille interne qui les transforme en influx
nerveux et les transmet au moyen du nerf auditif au bulbe rachidien puis au centre auditif
cérébral où s’effectue l’interprétation finale des mouvements vibratoires du tympan.
locuteur auditeur
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Ce cours, dont l’objet d’étude est limité à la phonétique articulatoire, tente d’illustrer
les notions fondamentales pour la production des sons, à savoir le mode d’articulation, le lieu
d’articulation et le mode de phonation (voisé/non-voisé). Pour ce faire, on procède par la
description des organes constitutifs de l’appareil phonatoire et la présentation des sons,
produits par celui-ci, sous forme de tableaux résumant ces mêmes notions.
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Exercices
Ex. n°1 : Commentez le texte suivant en précisant les critères de classification des
branches de la phonétique.
La phonétique étudie les sons du langage dans leur réalisation concrète
indépendamment de leur fonction linguistique (v. phonologie). « Ce qui caractérise
particulièrement la phonétique, c’est qu’il en est tout à fait exclu tout rapport entre le
complexe phonique étudié et sa signification linguistique…La phonétique peut donc être
définie : la science de la face matérielle des sons du langage humain » (N.
TROUBETZKOY). La phonétique générale étudie l’ensemble des possibilités phonétiques de
l’homme à travers toutes les langues naturelles. La phonétique comparée étudie, en le
comparant, les sons qui apparaissent dans deux ou plusieurs langues. Il existe aussi un type
d’étude phonétique qui se limite aux particularités phoniques d’un système vocal déterminé,
langue ou dialecte (phonétique française, anglaise). Enfin, la phonétique peut suivre
l’évolution des sons au cours de l‘histoire de la langue (phonétique historique) ou les étudier à
un moment donné de cette évolution (phonétique descriptive ou statique).
Mais les principales distinctions entre les différentes branches de la phonétique sont
déterminées par la nature complexe du message vocal et la diversité des méthodes grâce
auxquelles il peut être appréhendé et décrit. On distingue traditionnellement deux branches de
la phonétique : la phonétique articulatoire ou physiologique, qui étudie les mouvements des
organes phonateurs lors de l’émission du message, et la phonétique acoustique, ou physique,
qui étudie la transmission du message par les vibrations de l’air et la façon dont il frappe
l’oreille du récepteur. J.DUBOIS, et al. (1973) - Dictionnaire de linguistique, 373-374.
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Ex n°2 G. Mounin (1974) définit la phonétique comme ‘’Science, dépendante notamment
de l'anatomie, de la physiologie et de l'acoustique, qui étudie la production et la perception
des sons des langues humaines, dans toute l'étendue de leurs propriétés physiques``.
Expliquez cette définition en quelques lignes.
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2-L’appareil phonatoire
L’appareil phonatoire est responsable de l’émission des sons et donc de la production
de la parole. Pour comprendre ses possibilités articulatoires, on doit identifier les différents
organes (langue, lèvres, nez…) qu’il met en combinaison et qui agissent sur l’aire provenant
des poumons. Son fonctionnement repose donc sur l’interaction de l’activité de plusieurs
organes que l’on peut classer en trois parties : les poumons, le larynx et les cavités
supraglottiques, genre de caisse de résonnance pour les sons laryngés.
2-1-L’appareil respiratoire
Les sons sont émis, lors de la phase de l’expiration, grâce à l’air rejeté par les
poumons et passant par la trachée artère (conduit respiratoire). Ce flux d’air appelé ‘’air
pulmonaire’’ subit des modifications plus ou moins importantes selon l’importance des
obstacles rencontrés tout au long de son passage.
In CHG http://www.chgranby.qc.ca./informationpatient_infoasthmempoc.htm
2-2- le larynx
Après son passage dans la trachée-artère, l’air expiré entre dans une boîte
cartilagineuse appelée larynx qui se compose de plusieurs cartilages dont les plus importants
sont les cordes vocales. Celles-ci sont constituées de muscles bien légers et élastiques qui
peuvent s’écarter et donner un son non-voisé ou s’accoler et se rapprocher pour produire un
son voisé ; l’espace entre les cordes vocales est appelé ‘’glotte ‘’.
Larynx vu de face
Boîte cartilagineuse à l’intérieur de laquelle se trouvent les cordes vocales. Elle est située
entre la trachée artère et le pharynx.
Epiglotte
Pomme d’Adam
In Ocorpohumano.
http :www.ocorpohumano.hpg.iq.com.br/respiracao/laringe/laringe.html
A. Glotte en position de respiration B. Glotte en position de phonation
1. Glotte 2. Cordes vocales 3. Epiglotte 5. Cartilages aryténoïdes
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2-3-3 la cavité buccale (orale)
Lorsque le son est orienté vers la bouche, il prend différents traits articulatoires suivant
le ou les points d’articulation qui entre(nt) dans sa réalisation.
__________________________
Exercices
Ex. N°1 : A partir des définis suivants : diaphragme – poumon - pharynx – luette – larynx-
élasticité – expiration – trachée artère - fosses nasales – glotte - choisissez celui auquel
correspond chacune de ces définitions :
a-……………………… ………Conduit débouchant dans le pharynx et conduisant l'air.
b-……………………… ………Carrefour entre les voies respiratoires et digestives
c-………………………. ……...Propriété des poumons qui rendent la respiration possible
d-……………………… ……...Organe responsable de l’énergie sonore
e-……………………… ……. Organe mou et élastique et permettant les échanges gazeux
f-……………………… ……….Espacement plus ou moins grand entre les cordes vocales
g-……………………… ……….Mécanisme passif de la respiration
h-………………………. .Membrane permettant de boucher les fosses nasales par derrière.
i-……………………… deux cavités symétriques, séparées par une cloison osseuse, se
trouvant au-dessus de la bouche.
j-……………………… Le muscle situé au bas du thorax et dont l'abaissement par
contraction permet la dilatation du poumon.
2
3
4
1……………………………………………………
2…………………………………………………….
3…………………………………………………….
4……………………………………………………
Ex. N°3- quels sont les trois groupes d'organes assumant les fonctions essentielles dans
l'acte de parole ?
a-………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
b-………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………
c-……………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………
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3- les sons de la parole (I)
Les sons de la parole résultent du flux d’air provenant des poumons et traversant des
cavités ou résonateurs dont les principales sont la cavité pharyngale, la cavité buccale et la
cavité nasale. La présence de différents organes à ces endroits peut altérer cet air pulmonaire
en lui attribuant des propriétés articulatoires propres à ces endroits. Chaque son émis peut
donc être décrit isolément et classé en catégorie. Selon leur nature et les caractéristiques
articulatoires plus ou moins partagés, les sons de la parole peuvent être classés en deux
catégories majeures ; celle des consonnes et celle des voyelles, en plus, d’une catégorie
intermédiaire des semi-consonnes ou semi-voyelles.
Les voyelles sont des phonèmes présentant le trait vocalique et n’ayant pas de trait
consonantique. Ce sont des sons musicaux dus aux vibrations périodiques de l’air
laryngé qui s’écoule librement à travers le chenal buccal. La diversité des voyelles
résulte de la variation de la forme qu’assume le résonateur buccal à cause du déplacement
des muscles (langue, lèvres, luette) qui le délimitent
J. Dubois, et al. (1973). Dictionnaire de linguistique, Paris : librairie larousse.p513
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♦Voyelles labiales non-arrondies : [i]<si> ; [e]<des> ; [tεt]<tête> ; [a]<date>.
♦Voyelles labiales arrondies : [y] <sur> ; [pϕ] <peux> ; [ǝ] <se> ; [œ] <sœur> ; [u] <joue> ;
[o] <saut> ; [sᴐr] <sort> ; [ɑ] <bas>.
3-1-3-L’antériorité (antérieure/postérieure)
La langue peut effectuer deux mouvements. Il peut soit avancer vers l’avant du point
central de la bouche soit reculer. Du premier mouvement, résultent les voyelles antérieures ou
voyelles d’avant : [i],[e],[ε],[a],[y],[ϕ],[œ],[ǝ] (son aigu). Du second, nous avons les voyelles
postérieures ou voyelles d’arrière : [u], [o], [ᴐ], [ɑ] (son grave).
pré-palatale poste-palatale
Espace vocalique
l a
a p
b e
i r
a t antériorité
l u
i r
t e
é
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3-1-4-L’aperture
C’est l’ouverture relative de la bouche pour prononcer chacune des voyelles. Elle
dépend de l’écart plus ou moins grand entre la langue et le palais. Selon le degré d’aperture,
on a quatre séries de voyelles qui vont de la plus fermée à la plus ouvertes en passant par deux
séries intercalaires : la mi-fermée et la mi-ouverte.
♦ voyelles fermées : la langue se trouve près du palais et ferme presque le passage de l’air
(rétrécissement de la cavité buccale) [i], [y], [u].
♦ voyelles mi-fermées : [e], [ø], [o]
♦ voyelles mi-ouvertes : [ε], [œ], [ͻ]
♦ voyelles ouvertes : la langue est en repos ; elle se retrouve au fond de la bouche ; le passage
de l’air est ouvert (aperture de la cavité buccale) [a], [α].
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Exercices
Ex. N°1 Complétez la transcription phonétique à l’aide des voyelles nasales suivantes :
[ã],[έ],[œ],[õ] :
<lent >[l.. ] ; <long> [l.. ] ; <l’un> [l.. ] ; <clin> [kl.. ] ; <vont>[v.. ] ; <vin> [v.. ] ;
<vingt> [v.. ] ; <vent> [v.. ] ; <bain>[b..] ; <brin>[br. .] ; <brun> [br.. ] ; <banc> [b.. ] ;
<bon>[b.. ] ; <tant>[t.. ] ; <ton> [t.. ] ; <teint> [t.. ] ; <opportun> [oport. .] ; <temp>[t. .]
Ex. N°2 Soulignez, dans chaque série de mots, le son nasal transcrit phonétiquement ci-
dessous.
a - [õ] : pensons, content, train, bonne, un, bon, prononciation.
b - [ǎ] : fin, âne, an, enfants, battant, jungle, maintenant, plein.
c - [έ] : père, ainsi, rien, lundi, enter, brun, vingt, incompétent.
d -[œ] : brin, parfum, faim, tronc, aucun, parfumé, enfin, gain.
Ex. N°3- Notez qu’on emploie le tréma (¨) pour indiquer que les deux sons contigus
doivent se prononcer séparément. Transcrivez en phonétique les mots :
haïr, maïs, naïf, hais, mais, naître, archaïque, caïman, Caraïbes, Jamaïque, Judaïque, héroïque,
laïque, mosaïque, stoïque, ovoïde.
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…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
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Ex. N°4-Faites une liste de quelques alternances courantes des trois types suivants :
Jean[ʒă]/Jeanne [ʒan] ; prend[pră] / prennent [prεn] ; ardent [ardă] / ardemment [ardamă]
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Ex. N°5-Faites une liste des alternances courantes du type : bon [bõ] / bonne [bͻn]
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3- les sons de la parole (suite II)
3-2-Les consonnes
Ce sont des bruits qui ne peuvent être perçus nettement que s’ils sont soutenus par des
voyelles. Quand une consonne est émise, l’air phonatoire peut heurter et être obstrué
totalement ou partiellement par différents organes du canal buccal et/ou pharyngal ce qui
provoque des occlusions ou des frictions. Les critères utilisés pour classer les consonnes sont
au nombre de quatre : le mode d’articulation, le lieu d’articulation, la sonorité et la nasalité.
Ce sont des consonnes réalisées par une fermeture et une ouverture relativement
brusque du chenal buccal ce qui produit un son de type occlusif : [p],[b],[t],[d], [k], [g].
Elles sont produites par un resserrement de l’espace entre le haut et le bas de la bouche
d’où résulte un bruit de friction, de frottement. Ce type de friction est conditionné
essentiellement par la position des lèvres et de la langue. La réalisation des constrictives varie
suivant l’endroit du canal buccal :
♦constrictive latérale : l’air passe latéralement des deux côtés de la langue en contact
avec le palais [l].
♦ constrictive fricative : la lèvre inférieure est rapprochée des dents du haut (bruit de
friction) [f], [v].
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♦ constrictive vibrante : elle résulte d’une ou plusieurs vibrations d’un organe (apex,
luette). En français, on distingue généralement deux types de r : [r] apical roulé dû à des
battements de la langue contre les alvéoles ; [R] dorsal, uvulaire articulé avec la partie
postérieure du dos de la langue qui se rapproche de la luette (partie postérieure du palais).
♦ les consonnes bilabiales (ou labiales) : elles sont prononcées avec les deux lèvres
en contact [p], [b],[m].
♦ les consonnes apico-dentales : elles sont prononcées avec l’apex en contact avec
les dents du haut [t], [d].
♦ les consonnes uvulaires : elles sont prononcées par un contact entre la langue et
l’uvule (luette) [x]=[ ; ﺥˠ] ﻍ
♦ les consonnes glottales : elles impliquent un resserrement des cordes vocales avec ou
sans vibration ; la glotte est presque fermée [h]= ﻫ, [ʔ]=ﺀ
La sonorité et la sourdité sont des traits articulatoires qui portent respectivement sur la
présence et l’absence des vibrations des cordes vocales lors de la production de la parole.
Ainsi les consonnes [b], [d], [v], [z], [g] sont sonores ou voisées comme d’ailleurs le sont les
consonnes nasales [m] et[n]. Les autres consonnes sont sourdes ou non-voisées [p], [t],
[f],[s],[k]…
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3-2-4-La nasalité (oral/nasal)
luette collée à
la cavité
pharyngale
______________________________________________________
Exercices
Ex. N°1- Description de l’articulation consonantique
Rappel:
La manière par laquelle les consonnes sont produites (ou articulées) peut être décrite
selon quatre critères:
►le lieu d'articulation: le lieu où la langue ou les lèvres obstrue(nt) le passage de l'air;
►le mode d'articulation: la configuration des organes de la parole (lors de la production des
sons) entraînant une modification du flux d'air;
►le voisement: les cordes vocales vibrent (articulation voisée ou sonore) ou non (articulation
non-voisée ou sourde) ;
►la nasalité : l'air s'échappe par la bouche (articulation orale) ou par le nez et la bouche
articulation nasale).
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation……………………………
voisement……………………………………….
son […]
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2)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation………………………………
voisement……………………………………….
son […]
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation……………………………
voisement……………………………………….
son […]
4)
lieu d’articulation…………………………
mode d’articulation…………………………
voisement……………………………………
son […]
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5)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
6)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
7)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
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8)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
9)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
10)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
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11)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
12)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
13)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
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14)
lieu d’articulation…………………………………
mode d’articulation…………………………………
voisement……………………………………….
son […]
Ex. N°2 - Pour chaque numéro du schéma ci-dessous, donnez l’appellation de l’organe
phonatoire avec l’adjectif lui correspondant
5
1
2
6
3
7
1-………………………………………………………………………………………………
2-………………………………………………………………………………………………
3-………………………………………………………………………………………………
4-………………………………………………………………………………………………
5-………………………………………………………………………………………………
6-………………………………………………………………………………………………
7-………………………………………………………………………………………………
8-………………………………………………………………………………………………
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3–Complétez, à l’aide des sons produits (nasal, sonore, palatal…), le tableau suivant :
Ex. N°4-Expliquez ce qui suit en vous appuyant sur des exemples ‘’Les consonnes se
différencient des voyelles par la présence d'un obstacle qui empêche le libre écoulement de
l'air’’
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………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
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3-les sons de la parole suite (III)
3-3- les semi-consonnes
On les appelle semi-voyelles ou semi-consonnes ou encore glides parce qu’elles se
trouvent à mi-chemin entre les voyelles et les consonnes. Leur réalisation implique deux
timbres simultanés, celui d’une fricative sonore et celui d’une voyelle. Elles sont au nombre
de trois [j], [ч], [w]. Du point de vue articulatoire, elles correspondent respectivement aux
voyelles [i], [y], [u] et sont plus brèves que celles-ci. Elles apparaissent toujours devant ou
derrière une voyelle.
♦ [j] appelée yod est une fricative dorso-palatale sonore, non-arrondie. Elle peut avoir comme
graphème : <i>+voyelle prononcée ex : <rosier> [Rozje] ; <ciel> [sjԑl] :<hier> [jԑR]
<il> ex. :<œil> [œj] ; :<ail> [aj] ; <il> <soleil> [solԑj]
<ille> ex. :<fille> [fij] ; <billet> [bijԑ]
<y>+voyelle prononcée ex. : <les yeux> [lezjø]
<i> +voyelle prononcée ex. <aïeul> [ajø]
<ay> +voyelle prononcée ex. : <crayon> [Krԑjõ]
<oy>+ voyelle prononcée ex. ; <loyer> [lwaje]
<uy> + voyelle prononcée ex. : <essuyer> [esчije]
♦ [ч] appelée ué est une fricative bilabiale sonore. Elle admet comme graphème : <u> +
voyelle prononcée. Ex :<nuit> [nчi] ; <nuage> [nчaʒ] ; <ruelle> [Rчԑl] ; <ruine> [Rчin]
<u> + voyelle, précédés de la consonne R ou l. Ex. : <truite> [tRчit] ; <cruelle> [kRчԑl]
♦ [w] appelée oué est une fricative dorso-vélaire, bilabiale sonore. Les graphèmes qui lui
correspondent sont <ou>+voyelle prononcée ex :<oui> [wi] ; <ouest> [wԑst].
<o>+y Ex. <moyen>[mwayέ] <oi> <rwa>. <oin> Ex. <moins> [mwέ]
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3-4-Schéma récapitulatif de la production des sons
↓
lèvres
↙ ↘
projetées en avant étirées
arrondies (labiales) non-arrondies (non-labiales)
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Exercices
Ex. N°2 Soulignez, dans chaque série, le mot contenant le son transcrit phonétiquement.
a - [j] : détail, lui, suer, scier, droit, abeille, loi, broyer.
b - [ч] : essuyer, piller, suis, ailleurs, lui, briller, ennui.
c - [w] : travail, quoi, fruit, oiseau, étoiles, seuil, croix.
Ex. N°4 - Comparez la prononciation des mots : croyez [Krwaye] - croyiez [Krwayye] ;
voyez [vwaye] - voyiez[vwayye]. Transcrivez de la même manière ce qui suit :
employez - employiez ; noyez- noyiez ; croyons-croyions ; balayons – balayions.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Ex. N°5 - Transcrivez phonétiquement ce qui suit. Exercices tirés de Pierre-R. Léon
(1982). Prononciation du français standard. Librairie Marcel Didier : Paris.
a-1- Il dit qu’il arrive samedi à midi. ………………………………………………….
a-2- Il dit qu’il a dormi dix minutes. ………………………………………………….
a-3- Il a pris une chemise dans la valise. …………………………………………………
a-4- Il a mis une chemise de nylon. ………………………………………………….
a-5- Yves y va samedi avec Marie. ………………………………………………….
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d-1-Hier, Pierre et sa nièce riaient bien. ………………………………………………….
d-2- Vous aviez mal à l’œil à cause du soleil. …………………………………………….
d-3- Il faut que j’aille chercher de l’ail pour Mireille. ……………………………………….
d-4-Je croyais que vous aviez payé ces crayons. …………………………………………
d-5- Essuyez vos pieds.- vous riez et vous criez. …………………………………………
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4-Le système phonétique du français
4-1-Tableau des articulations vocaliques
antérieures postérieures
écartées arrondies
Post-vélaire [R]
Glottale [h]
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4-3- Description des sons
Pour décrire tous les sons possibles des langues et pour uniformiser leur transcription,
la phonétique a mis au point l’Alphabet Phonétique International (API), constitué d’un
ensemble de signes graphiques - en plus des signes diacritiques - qui correspondent chacun à
un son unique noté entre crochets [ ].
4-3-1- Consonnes
[p] occlusive bilabiale sourde (pas, appartement)
[b] occlusive bilabiale sonore (bas, abbaye)
[t] occlusive apico-dentale sourde (tes, natte)
[d] occlusive apico-dentale sonore (des, addition)
[k] occlusive dorso-vélaire sourde (car, coq, technique, képi, ticket)
[g] occlusive dorso-vélaire sonore (garde, second, ghetto, aggraver)
[m] bilabiale nasale (mes, gramme)
[n] apico-alvéolaire (ou dentale) sonore (ni, année)
[ɲ] apico-alvéolaire sonore nasale (bagne, manière)
[ŋ] apico-alvéolaire vélarisée sonore (camping)
[r] vibrante apico-alvéolaire ‘’r roulé’’
[R] vibrante dorso-vélaire ‘’r grasseyé ‘’
[f] fricative labio-dentale sourde (ferme, affaire, phare)
[v] fricative labio-dentale sonore (vers, wagon)
[s] fricative apico-alvéolaire sourde (sur, ciel, scie, six, ça, inertie)
[z] fricative apico-alvéolaire sonore (zoo, saison, deuxième)
[∫] fricative, dorso-palatale sourde (chat)
[Ʒ] fricative dorso-palatale sonore (jeu, manger)
[ʁ] fricative uvulaire, c’est le r parisien.
[l ] fricative dentale ou alvéolaire sourde (las, elles)
4-3-2- Semi-consonnes
[j] fricative dorso-palatale sonore (œil, payer, hier)
[ч] fricative bilabiale sonore (lui, lueur, ennuyeux)
[w] fricative dorso-vélaire bilabiale sonore (roi, poêle, asseoir)
4-3-3- Voyelles :
♦ -orales
[i] antérieure fermée non-arrondie (ni, stylo, maïs, meeting)
[e] antérieure mi-fermée non-arrondie (thé, nez, dictée, aller, pied)
[ε] antérieure mi-ouverte non-arrondie (dette, mais, jouet, règle)
[a] antérieure ouverte non-arrondie (patte, sac, à, femme)
[] postérieure ouverte non-arrondie (pâte)
[y] antérieure fermée arrondie (plume, eu)
[ø] antérieure fermée arrondie (peu, nœud)
[ə] antérieure fermée arrondie (le, premier)
[œ] antérieure ouverte arrondie (peur, club)
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[u] postérieure fermée arrondie (pou, football)
[o] postérieure fermée arrondie (eau, vélo, tuyau)
[ͻ] postérieure ouverte arrondie (port, pomme, alcool)
♦-nasales
[έ] antérieure ouverte non-arrondie (fin, daim, sympa, imparfait, pain)
[œ] antérieure ouverte arrondie (un, parfum)
[ă] postérieure très ouverte arrondie (an, dent, dans, paon)
[õ] postérieure mi-ouverte arrondie (on, ombre).
______________________________
Exercices
Ex.1-Pour chaque trait phonétique indiqué ci-dessous, donnez la liste des sons lui
correspondant.
a-Sourde……………………………………………………………………………………
b-Occlusive ………………………………………………………………………………
c-Nasale……………………………………………………………………………………
Ex.2- -Soit le corpus à transcrire phonétiquement : scène, leur, corps, feu, clef, race, fort,
chez, peau, les, rase, dos, dort, deux,
a)-Dégagez les voyelles à double timbre
b)-Faites la description phonétique des différentes variantes
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………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
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Ex.3- Commentez le passage suivant en décrivant les critères articulatoires des voyelles
(arrondissement, aperture, antériorité, nasalité).
[Les voyelles] sont des sons musicaux dus aux vibrations périodiques de l’air laryngé
qui s’écoule librement à travers le chenal buccal. La diversité des voyelles résulte de la
variation de la forme qu’assume le résonateur buccal à cause du déplacement des muscles
(langue, lèvres, luette) qui le délimitent.
Dubois, J. et al. (1973).Dictionnaire de linguistique, Paris : Librairie Larousse
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5-Sons et leurs graphèmes correspondants
En phonétique, on transcrit les sons que l'on entend. A chacune de ces unités
phoniques corresponde(nt) un ou plusieurs graphèmes différents selon les mots. Cette
correspondance entre son et graphème n'est pas régulière ou univoque, ce qui dresse
d'énormes difficultés d'apprentissage de la lecture dans la langue française. Pour bien
prononcer les mots, il est important pour l'apprenant de connaître et de mémoriser les
graphèmes qui encodent chaque son. Ci-dessous, nous dressons une liste illustrant la relation
son-graphème.
5-1Voyelles
Son Graphèmes et exemples
[i] <i> midi; <y> <stylo> <î> île ;<1> maïs; <ee>spleen ; <ea>leader; <ie>
remerciements; <ui> building; < ïe> inouïe .
[y] <u> une; <û> sûr; <ü> saül; <eu> eu ; <eû> eûmes ;, <uë>exiguë <ue>
dénuement
[u] <ou>fou; <oû> coûte; <où> <où> ; <aou>saoul ; <aoû>Août; <ue>
dénouement, <ew> interview; <00> football; <ow> clown ;<u>tsunami
[ə] <e> (sans accent) mesure, <ai> faisan; <on>monsieur
[e] <é> (accent aigu) préféré; <er>semer ; <ez> finissez; <e>+c non-prononcée,
pied, clef; <oe> oedipe, foetus; <ae> et caetera; <aie> gaieté; <ei> neiger;
<aî> traîner; <ée>épée
[ԑ] <è> (accent grave) frère ;<ê> <tête> <e>+ c. prononcée: sel; <ai> lait ;<aî>
chaîne <aie> bégaiement; <et> secret; <êt> intérêt; <ey> poney ;<ay>
crayon; <ea> steak; <ei> beige; <noël> ; <ect> suspect; <ès>cyprès ; <oe>
oestrogène
[o] <o>pot ; <ô>rôti ; <eau> peau; <au> saut; <a=baseball ; <oa>goal ; <aux>
auxquels ;<aw>crawl ; <ow> bungalow
[ͻ] <o>+c. prononcée bol ;<oi>oignon ; <00> alcool; <u> album
[ø] <eu> feu ;<oe>noeud ; <eû> jeûne; <eur>monsieur
[œ] <eu> + c. prononcée, beurre ; <oe> œil; <oeu> coeur; <u>club ; <i> flirt;
<u> puzzle l!
[a] <a> bas ,<à> voilà; <â> âne; <e> femme; <oi>+ c.non prononcée, étroit;
<ae> maestrôm, <ê> poêle; <0> out
[έ] <in> chemin; <ain> bain; <ein> teint; <eim> Reims; <im> grimper;
<aim> faim; <yn> syndicat; <en> examen; <ïn> coincidence; <inc>succinct;
<ing> poing ;<ym>symbole ; <yn> lynx
[œ] <un> défunt; <eun> à jeun; <um> emprunt
[õ] <on> bonbon; <om> nom; <omp > dompter
[ᾶ] <en> agent; <em> temps; <an> blanc; <am> lamp ; <aon> paon ;<ean>
b- Consonnes
[s] <s>anse; <ss> dessin; <c>ancien ; <sc> ascenseur; <t> action; <x> dix;
<ç> leçon; <sth >asthme
[z] <s> entre deux voyelles, poison; <x> + voyelle, examen; <z> zoo; <zz> ;
muezzin. jazz ; <x> dixième
[ʃ] <ch> chat; <sch> schéma; <sh> short; <sc> fascism
[Ʒ] <j> jardin; <g>+e, genou; <ge>+{ a,o,u}, Georges, mangeait, gageur
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[f] <f> fin; <ff> effet ;<ph>photo<f> fin; <ff> effet ;<ph>photo
[v] <v> ville; <w> wagon
[R] <r> rat; <rr> erreur; <rh> rhum
[l] <1> lampe <Il> mille
[p] <p> puce; <pp> grippe
[b] <b> robe; <bb> abbé
[t] <t> train; <tt> datte ; <th> thème ; <pt> sept
[d] <d> danger; <dd> addition
[n] <n> nœud; <nn> bonne; <mn> condamné
[ɲ] <gn> gagner; <ni> manière
[m] <m> mais ;<mm> immonde
[ɳ] <ing> camping
[k] <c> comme; <cc> accord ;<cq> acquis ; <ch>technique ; <qu> qualité ;<k>képi ;
<cu>cueillir ; <ck> ticket; <kh> kolkhose ; <q> coq; <x> exciter
[g] <c> seconde ; <gg> agglutiner ;<gh> ghetto ;<g>+ {a,o,u} gare, gomme, aigu
;<x>exacte
Semi-consonnes
[j] <i>+v. prononcée, ciel; <v> + il, œil, ail ; les yeux; <1>+ v. prononcée, aïeul;
<ay> +prononcée, noyer; <uy>+v. prononcée, essuyer ; <il> soleil;
<iIle>familIe; <y> yoga
[ч] <u> + v. prononcée, puits; r ou 1+<u>+v. truite,
[w] <ou>+ v. prononcée, ouest; <o>+y, soyer; <oi> loi; <oin>soin; <w>wallon ;
<wh> whisky; <00> shampooing
Exercices de transcription
4- Complétez les mots phonétiques par le son convenable : [i], [y], [u]
boule [b… I] / bulle [b… 1] ; bourreau [b ... Ro] / bureau [b ... Ro]
russe [R… s] / rousse [R… s] ; pire [p ... R] / pur [p ... R] / pour [p… R]
futur [f...t. .. R.] ; tissu [t. .. s ... ] ; distribution [d… stR… b…sjô]
soulignant [s ... I... ɲᾶ]; oubli [ ... bl..] ; synonymie [s… non… m… ]
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5-Transcrivez les mots suivants en soulignant le son [e]
hélas […….. ] ; dictée [ ………] ; téléphonez […………… ] ; chez […….. ] ;
aller [………] ; œsophage [……… ] ; café […….. ] ; chantier [……… ……] ;
messieurs [………… ] ; bébé [ ……..] ; lesquels [……… ] ; mesdames [………… ]
13- Complétez les mots phonétiques par le son convenable: [01, [oe]
peu [p… ] / peur [p… R] ; veux [v… ] / veulent [v… 1] ; œuf [… f] / œufs [… ...] ;
jeu [Ʒ… ] /jeune [Ʒ… n] ; pleut [pl…] / pleuve [pl. .. v.] ; vol [v… I] / voler [v… le] ;
ceux [s… ] / seule [s... I] ; klub [kl. .. b]; nœud [n… ]
i,
14-Transcrivez les mots suivants
essaim [……… ] ; champs [……… ] ; don [……… ] ; humble [ …………] ;
ainsi [……… ] ; citron [……… ] ; franc [ …….. .] ; vaincs [………… ];
roman [……… ] ; tronc [……… ] ; saints [……… ] ; quand [………… ] ;
brun [……… ] ; instinct [……… ] ; sang [ ………] ; vingtaine[ ………..] ;
frein [ ………] ; temple [……… ] ; viens [………. ]; enfin [………..] ;
hangar[ ………]; lundi [……… ] ; sombre [……… ] ; untel [………. ]
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6-Liaison
Définition
La liaison est la prononciation, dans des contextes bien précis, d’une consonne muette,
située en fin du mot et avant l’initiale vocalique ou l’h muet du mot suivant pour former une
syllabe. Ex. petit enfant [ptitᾶfᾶ] ; petit homme [ptitͻm]
Au contraire de l’élision qui supprime une voyelle, (la+amie→l’ami [lami], le+
homme→l’homme [lͻm], que elle →qu’elle [kԑl]) la liaison ajoute une consonne (le petit
pleure [ləptiplœr] / le petit enfant pleure [ləptitᾶfᾶplœr]) Ainsi, le ˂t˃ final de petit n’est pas
prononcé devant la consonne qui le suit mais il le devient au contact de la voyelle initiale du
mot suivant.
Fonctions de la liaison
En code oral, la liaison est investie d’un nombre de fonctions
Ex.˂ je veux Une vie˃ [Ʒəvøynvi] , ˂je veux une vie. ˃ [Ʒəvøzynvi]
Le groupe « une vie » est un titre de roman, puis un groupe nominal
►fonction sociale : la fréquence de la liaison est surtout associée au groupe des adultes plutôt
qu’à celui des jeunes tant au niveau de la lecture (contexte formel) qu’ échange ordinaire
(contexte informel. elle agit comme un marqueur d’appartenance social à des groupes de
locuteurs bien précis
Remarques
►Dans une liaison, la consonne peut changer de timbre :
˂s˃ → [z] ˂les amis˃ [lezami], ˂ils ont˃ [ilzõ]
˂x˃ →t [z] ˂deux amis˃ [døzami]
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˂d˃ →t [t] ˂un grand ami˃[œgrᾶtami], ˂prend-il˃[pRᾶtil],
˂f˃ →t [v] ˂neuf ans˃ [nœvᾶ]
˂g˃ →t [k] ˂sang impure˃ [sᾶkέpyr]
►les mots terminés par _rs ou _rt font la liaison avec r. Ex. ˂tu dors encore˃[tudͻRᾶkͻR] ,
˂il dort encore˃[ildͻRᾶkͻR], ˂une part à prendre˃[ynpaRapRᾶdR], ˂nord-est˃[nͻRԑst] ;
˂vers elle˃[vԑRԑl]. Mais la liaison peut se faire avec t si celui est suivi par un pronom
personnel. Ex ˂part-il˃[paRtil], ˂sort-elle˃[sͻRtԑl]
►la liaison entraîne la dénasalisation des voyelles nasales [έ] et [õ]. Ex˂moyen˃[mwajέ] /
˂moyen âge˃[mwajԑnaƷ] ; ˂ton˃[tõ]/ ˂ton ami˃[tͻnami] ; ˂bon˃[bõ]/˂bon élève˃[bonelԑv],
˂certain˃[sԑrtέ]/˂certain ami˃[ sԑrtԑnami]
Liaison obligatoire
Elle favorise l’intégration syntagmatique et se manifeste d’un mot inaccentué à un mot
inaccentué. Produite à l’intérieur d’un groupe rythmique, elle est réalisée normalement dans
toutes les situations formelles ou informelles de la communication et ne peuvent être, de ce
fait supprimées. Nous présentons les cas de son apparition.
Liaison facultative
Elle est associée au niveau de langue ou à la situation de communication qui prévaut
entre les locuteurs. Elle dépend donc des facteurs sociolinguistiques. Plus la situation
d’échange est officielle, académique, formelle, plus on fera les liaisons. Inversement, plus la
situation de parole est informelle, familière, moins on fera la liaison. Sa valeur est stylistique.
Ex. ˂je vais aller˃[Ʒəvԑaletylezavy] →conversation familière
Ex. ˂je vais aller˃[Ʒəvԑzaletylezavy] →conversation soignée ou poétique
Liaison interdite
Quand il n’y pas de cohérence syntagmatique, la liaison est ‘’interdites’’ ; elle ne se
ne peut pas avoir lieu après un mot accentué, en fin du groupe rythmique. En règle générale, il
n’y a pas de liaison après un mot accentué.
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a- après tout nom au singulier, sauf dans le cas de groupes figés. Ex : ˂j’ai le pied
enflé˃[Ʒeləpjԑᾶfle] ; ˂la paix est signée˃[lapԑesiɲe]
b- entre le groupe nominal sujet au pluriel et le verbe. Ex : ˂les vacances approchent˃
[levakᾶsaprͻʃ] ou le groupe nominal pluriel et un autre groupe nominal. Ex: ˂des enfant avec
des adultes˃ [dezᾶfᾶavԑkdezadylt]
c- après le pronom sujet d’un verbe inversé (le pronom fait partie du syntagme verbal et se
rapporte au verbe qui précède) . Ex : ˂ont-ils accepté˃[Õtilaksepte]
d-après un et aucun en fonction de pronom (le pronom fait partie du syntagme verbal et se
rapporte au verbe qui précède) . Ex : ˂n’en donne aucun aux enfants˃[nᾶdͻnͻkœozᾶfᾶ]
f- après les pronoms interrogatifs sujets ou adverbes interrogatifs . Ex : ˂quand est il arrivé ?˃
[kᾶetilarive]
g- devant h disjonctif, toutes les liaisons sont supprimées, même les liaisons théoriquement
obligatoires . Ex : ˂en hauteur˃[ᾶotœR], ˂des haches˃[deaʃ]
h- après la conjonction de coordination et (il n’y a absolument aucun cas où on fasse la liaison
après et, c’est l’une des rares règles sans aucune exception) . Ex : ˂un homme et une
femme˃[œnͻmeynfam]
i- après les participes passés qui sont un élément d’un temps composé d’un verbe . ex : ˂il a
mis une chemise˃[ilamiynʃəmiz]
j- après le pronom disjoint ‘’eux’’, employé comme sujet détaché. Ex : ˂Eux, (ils) ont dit
que cela leur convenait˃ [øÕdikəsəlalœrkÕvənԑ] [øilzÕdikəsəlalœrkÕvənԑ]
_________________________
Exercices
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8- N'y va pas, c'est une voie sans issue.
[…………………………………………………………………………………...]
9-mon ami et ses enfants rentrent chez eux.
[…………………………………………………………………………………...]
10- Ce sont leurs anciens autres amis.
[…………………………………………………………………………………...]
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7-La syllabe
1-Définition
Dans la chaîne parlée, les sons ne sont pas isolés les uns des autres mais se
matérialisent et se combinent pour former des structures hiérarchiques à des niveaux variés.
La structure fondamentale, située entre les sons et les groupes de souffle, est appelée syllabe.
Cette unité phonique est prononcée d'une seule émission de voix; ses limites se situent entre le
début et la fin d'une tension musculaire. Physiologiquement quand on parle, les muscles se
tendent et se détendent, ce qui permet, par ce petit effort musculaire, de détacher les
différentes syllabes de la chaîne sonore.
2-Structure de la syllabe
La syllabe est fondée sur la combinaison de phonèmes consonantiques, consonnes
et/ou semi-consonnes, et d'un noyau (ou centre) vocalique sur lequel ces segments
consonantiques sont antéposés et/ou postposés et sur lequel se place le maximum de l'effort
articulatoire.
En français, une syllabe peut avoir les formes suivantes:
v = [0] <eau>; [ᾶ] <an> ; [œ] <un> ; [u] <ou> ;
cv = [vy] <vue>; [ri] <riz> ; [sa] <sa> ; [ne] <nez> ;
vc = [am] <âme> ; [ͻR] <or> ; [ԑm] <aime> ;
cvc = [myr] <mur> ; [fԑr] <faire> ; [riv] <rive> ;
csv = [ljø] <lieu> ; [sjø] <cieux> ; [pwέ]<point> ;
csvc = [vwa:r] <voir> ; [fjԑr] <fière> ;
cvcc = [tabl] <table> ; [mԑtr] <mètre> ; [vitr] <vitre> ;
ccv = [trԑ] <très> ; [frԑ] <frais> ; [pla] <plat> ;
ccvc = [prͻ:z] <prose> ; [clͻ:z] <clause>
Tous les sons vocaliques peuvent assumer la fonction de noyau syllabique y compris
le "e" muet quand celui-ci est prononcé. Exemple: [ pRə - ne - lə] <prenez-le>.
2-Type de syllabe
La syllabe ouverte (ou libre) se termine par une voyelle prononcée. Ex : [fa] <chat >
[do] <dos >, [fø] <feu >. La syllabe fermée (ou entravée) se termine par une consonne, ou
semi consonne. Ex : [kav] < cave>, [vԑj] < veille>.
Les voyelles E, EU, 0 présentent deux variantes conditionnées par le contexte
phonétique. Le timbre de ces voyelles est déterminé par le type de syllabe: syllabe fermée ou
ouverte. Si la syllabe est fermée, ces voyelles se réalisent ouvertes. Inversement, si la syllabe
est ouverte, elles se réalisent fermées. On appelle archiphonème, le phonème (écrit en
majuscule) qui regroupe les différentes réalisations d'un même phonème.
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3-La syllabation
L'existence de syllabes à l'intérieur d'un mot phonique présuppose l'existence de
frontières syllabiques qu'il faut prendre en compte dans le découpage ou la délimitation des
syllabes. Cette frontière, déterminée par certaines règles ou habitudes syllabiques bien
précises peut avoir lieu
►après la première voyelle suivie d'une consonne prononcée entre deux voyelles.
Exemple: [pa-res] <paresse >, [va-liz] <valise >, [e-Ie-fᾶ] <éléphant> , [ile-la] < il est là>, [e-
va-de] <évader>
Le groupe consonne + liquide (R ou l) se comporte comme une seule consonne.
Exemple: [e-klԑ : R] < éclaire>, [sԑ-ty-no-tRis-tw:aR] <c'est une autre histoire>
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Exercices
Ex. N°1- Refaites la graphie des phrases représentées par les rangées de syllabes ci-
dessous.
a - [ pur-swi-võ- œ - by ]
[……………………………………………………………………………………………. ]
b - [la-plчi -tõ-ba-tut-Ia nчi- a- bᾶ-da-mᾶ]
[……………………………………………………………………………………………. ]
c - [ᾶ-lab-sᾶs-dy-di-rԑk-toer-vwa-je-sõ-nad-Ʒwέ]
[……………………………………………………………………………………………. ]
d- [la-lyt-dy-si-twa-jέ-kõtr -la by-ro-kra-ti-sa-sjõ]
[………………………………………………………………………………………………. ]
b- [lԑsks-pԑr-jàs- kə-nu-za-võ-a-kiz-re-zylt-pu-ryn-par-de-zԑ-roer-kə-nu-za-võ-komiz]
[………………………………………………………………………………………………. ]
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Ex. N°3-Faites la syllabation phonétique des phrases suivantes:
Ex. N°4– Refaites la graphie du texte représenté par ces rangées de syllabes.
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
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8-Assimilation consonantique
Dans la chaîne sonore, les sons -consonnes et voyelles- ne se présentent pas comme
«des unités fixes et invariables alignées les unes à côté des autres comme les perles d'un
chapelet» (B.Malmberg : 1979,64) mais comme des unités susceptibles de contracter des
mutations suite à leur situation de contact phonétique. Elles peuvent recevoir un trait
phonétique supplémentaire ou en perdre un. L'étude d'un tel processus de combinaison de
sons et des effets dus à leur contact, processus appelé assimilation consonantique ou
harmonisation consonantique relève de l'intérêt de la phonétique combinatoire.
1-Définition
« On entend par assimilation, au sens large, dit- F. Carton (1974 :82), les différentes
sortes de changements dont un son est susceptible d'être affecté quand il subit l'influence de
son voisin: deux sons contigus tendent à acquérir un ou plusieurs caractères communs. An
sens précis, il s'agit de sons en contact immédiat. » Ce phénomène d'assimilation peut se faire
d'une voyelle à une autre, d'une voyelle à une consonne, d'une consonne à une voyelle et d'une
consonne à une consonne, cas qui nous intéresse au terme de ce cours.
Nous tenterons de relever et d'illustrer, dans une étude synchronique du français, les différents
types d'assimilations à savoir l'assimilation régressive ou anticipante, l'assimilation
progressive et l'assimilation double. Mais, à premier abord, il importe de voir le mécanisme
général qui sous-tend ces modifications.
2-Mécanisme
Lorsque deux consonnes sont voisines, un transfert total ou partiel des traits
articulatoires se fait de l'une à l'autre, i.e. vers la gauche, vers la droite ou dans les deux sens.
Dans ce contact, la plus forte influence la plus faible. Cette force est déterminée par deux
variables: la position du son assimilant et ses propriétés intrinsèques.
► La position du son : un son qui occupe la position initiale d'une syllabe est un son qui se
trouve en position forte. A ce titre, il est beaucoup enclin à contaminer les sons voisins en leur
transmettant une ou plusieurs de ses propriétés phonétiques
► Les propriétés propres du son : la capacité d'un son à propager ses caractéristiques aux
segments environnants est proportionnée à l'importance de sa force articulatoire. Plus cette
force est élevée, plus il est capable de communiquer un de ses traits articulatoires à son
entourage.
[ʃ v a 1]→ [ʃ ṿ a 1] ou [ʃ f a 1]
[v] est affecté du trait sourdité (dévoisement) qu'il a contracté au contact du son [ʃ] sourd
(non-voisé).
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Le son [d] sonore, plus fort que le son[t] sourd, dote celui-ci de son trait de sonorité
N.B. le chevron (v) sous une consonne signifie voisement (sonorisation) ; le rond (o) sous une
consonne signifie dévoisement (assourdissement)
Dans les exemples 3, 4, et 5, b et ɤ ont perdu leur sonorité au contact d'une consonne
sourde k, s et t. Cette perte de sonorité est appelée assourdissement ou dévoisement. Elle
s'effectue de droite à gauche; c'est une assimilation régressive de dévoisement ou de sourdité.
Ex.8 : tazdayt ‘’palmier’’ état libre (EL) ; (yiʃ n) tzdayt état d'annexion (EA)
tzdayt→tzdayt ou dzdayt
[t] s'assimile pour ce qui est du trait de voisement au contact de[z] qui le suit
t →t l____ voyelle ou consonne sourde; t→ d /____ consonne sonore.
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Dans les exemples 6,7et 8, la perte du trait sourdité par les phonèmes Isl,lkl et Itl au
contact des phonèmes sonores Ivl,ldl et Izl qui les suivent et leur communiquent le trait voisé
est dite assimilation régressive de voisement ou de sonorisation
5-Assimilation progressive
A l'opposé de l'assimilation régressive, l'assimilation progressive se manifeste par «un
retard dans l'abandon de la position des organes phonatoires correspondant à la prononciation
du phonème précédent» (Ibid.)
6-Assimilation double
« L'assimilation est double quand le phonème est modifié à la fois par celui qui le précède et
par celui qui le suit. » (Ibid)
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N.B. Quelques fois la disparition du "e" caduc peut être à l'origine d'une ambiguïté. Ex : à
jeter, à j(e)ter ou acheter , ach(e)ter→ [aʃte]. Pour lever cette ambiguïté, le maintien du "e"
muet est nécessaire.
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Exercices
a-pas de quoi.
………………………………………………………………………………………………
b-iceberg
………………………………………………………………………………………………
c- mètre
……………………………………………………………………………………………..
c- tant de soucis
……………………………………………………………………………………………..
d- Il est interdit de cueillir les fleurs
……………………………………………………………………………………………..
e- passe devant
……………………………………………………………………………………………..
f-soupe de légumes
……………………………………………………………………………………………
g-grève surprise
……………………………………………………………………………………………
i- greffe d'organes
…………………………………………………………………………………………….
Ex. N°2-Les groupes phonétiques ci-après ont subi différents types d'assimilation
Donnez leur représentation graphique.
a - [apsԑ] …………………………………………………………………………………......
b- [metsé] ……………………………………………………………………………………
c - [ʃfԑ] ……………………………………………………………………………………….
d - [dizgras] ………………………………………………………………………………….
e - [sybziste] …………………………………………………………………………………
f - [ynfozdà] …………………………………………………………………………………
h- [miƷdəpέ] …………………………………………………………………………………
i - [Iatsu]……………………………………………………………………………………..
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j - [sanapatsᾶs] ……………………………………………………………………………..
k- [ʃkrwa]………………………………………………………………………………………..
l- [pleonazrn] …………………………………………………………………………….
Ex. N°3-Etudiez les cas d'assimilation résultant de la chute du " e" caduc [ə]
contenu dans les exemples suivants: ~
Ex. N°4 - Transcrivez en écriture phonétique les unités suivantes et étudiez les cas
d'assimilation pouvant les affecter.
a - frappe bien
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
b - bec-de perroquet
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
c – capitalisme
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
d – absurde
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
e - robe sale
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
f – naïveté
………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………
g- feutre
………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………..
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9-Le système prosodique du français
La chaîne parlée ne se définit pas uniquement par le nombre de ses unités phoniques et
de leur articulation en unités plus larges mais aussi par sa nature prosodique, représentée par
des faits intonatifs et accentuels. Ces traits phonétiques, regroupés sous le nom de prosodie,
affectent les séquences phoniques supérieures aux phonèmes et n’apparaissent pas dans la
chaîne écrite ce qui les soustrait de l’analyse en phonèmes dite « segmentale » d’où aussi leur
appellation de traits supra- segmentaux. On en distingue plusieurs types dont les plus
importants sont l’intonation et l’accentuation qui font usage de trois paramètres viz :
fréquence, intensité, durée.
1-Accentuation
Toute phrase est organisée en séquences de syllabes qui n’ont pas la même valeur
puisque certaines seulement peuvent porter un accent et donc mieux perçues que d’autres.
Une syllabe est dite accentuée lorsqu’elle est mise en relief à l’intérieur d’un mot ou d’un
groupe de mots en la prononçant avec une intensité (force) plus grande qui la distingue des
autres syllabes. En langue française, c’est la dernière syllabe qui porte l’accent lexical ou
accent tonique. A cet effet, elle est appelée langue oxytonique.
Ex : Oui [wio](énoncé monosyllabique ; réponse totale.)
Ex : Epatant [epatᾶo]
Ex : Il est arrivé [ilԑtariveo]
Ex : tu ne sais pas [tynəsepao]
[wio] [tᾶo] [veo], [pao] se distinguent des autres syllabes par un trait phonétique
particulier appelé « accent », noté (o). Dans chacune des phrases, le retour régulier
d’impression auditive, fondée sur le contraste entre syllabe accentuée (prononcée avec plus
d’énergie) et syllabe non-accentuée (prononcée avec moins d’énergie) y crée du rythme. Deux
types d’accentuation sont attestés : accentuation d’intensité ou tonique (à fonction
démarcative ou délimitation) et accentuation d’insistance (à fonction expressive ou
focalisante).
1-1-Accentuation d’intensité
Elle détermine la place de l’accent dit lexical. Fixe et prévisible, elle a pour support la
dernière syllabe du mot en la démarquant du reste des syllabes constituant un groupe de mots
ou un groupe rythmique, défini comme » suite de syllabes de longueur variable dont seule la
dernière est accentuée » et par suite articulée en bloc, prononcée sans interruption. Cet accent
n’a d’autre intention que de communiquer le contenu objectif de la phrase, en dehors de tout
sentiment personnel du locuteur.
Ex : [fij] <fille>, [ynfij] <une fille>, [ynfijԑt] <une belle fillette>], [ynbԑlfijԑt],
Ex :[mezõ]<maison>,[ynmԑzonԑt]<une maisonnette>[ynbԑlmԑzonԑt] <une belle maisonnette>
Ex : [dͻnlчidypέ] <donne lui du pain>.
En plus de la fonction culminative ou contrastive qui consiste à rendre une syllabe
remarquable acoustiquement au regard de celle qui l’entoure, l’accentuation d’intensité
assume une fonction démarcative, syntaxique.
Ex1 : [leptio ԑmləʃokola] <les petits aiment le chocolat>
Ex2 : [leptizâfâo ԑmləʃokola], <les petits enfants aiment le chocolat>
Remarques
1)- Dans l’exemple1, la liaison entre « petits » et « enfants » fait apparaître un « Z », qui, en
plus d’être une marque redondante du pluriel, marque la cohésion syntagmatique entre les
constituants immédiats du SN sujet. Par contre, la liaison est interdite entre « petits » et
« aiment » (Ex1) et « enfants » et « aiment »(Ex2).
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2)- L’absence de liaison dans la chaîne parlée montre que les deux phrases peuvent être
hiérarchisées respectivement en deux niveaux (SN « petits » et « petits enfants » et SV
« aiment le chocolat ») ou groupes phonosyntaxiques. Par ailleurs, la présence des syllabes
accentuées (allongées) sont responsable du découpage rythmique des phrases d’où le nom de
groupe rythmique.
3) Dans chaque syllabe accentuée, l’ensemble de la syllabe est articulé sur un ton soit montant
(+aigu) soit descendant (+grave) en plus de l’allongement de la voyelle.
Ex : [nunusavõpa↑ kᾶtilvjԑdra↑] < nous ne savons pas quand il viendra>
1-2-Accentuation d’insistance
Elle consiste à mettre en valeur une séquence de mots ou de phrase en la détachant du
reste de l’énoncé. Elle est facultative et son apparition n’est donc pas prévisible dans la
mesure où elle est liée à l’attitude subjective adoptée par le locuteur envers son message.
Souvent c’est la première syllabe de l’unité linguistique sur laquelle on veut insister qui porte
l’accentuation. Cette syllabe peut être allongée soit par allongement de la voyelle soit par
redoublement de la consonne.
Ex : [io-llizibl] ou [illloizibl]
EX : [mԑo-rvejø] ou [mmo ԑrvejø]
Ex : [laƷoo Iiptitfijdənovwazέo] la joo ↑lie petite fille de mon voisin°↓↓.
◊Accent d’intensité (tonique)= fixe, prévisible, dernière syllabe du groupe de mots, encode un
contenu objectif
◊-Accent d’insistance (affectif)=mobile, imprévisible, première syllabe du mot à emphatisé,
communique un contenu subjectif.
Cette distinction entre les différents types d’accent n’est pas toujours bien faite
et entraîne des erreurs d’interprétation. Une suite syntaxique peut admettre une
pluralité de schémas accentuels (Cf. Mario Rossi, 1985,135-153).
Ex : C’est un port très joliment peint (« port » porte l’accent externe),
C’est un portrait joliment peint (« trait » porte l’accent interne)
C’est un port très joliment peint (« très » porte l’accent externe) ;
2)- L’intonation
L’énoncé intonatif contient obligatoirement un centre intonatif ou intonème qui
coïncide avec la syllabe marquée par l’intonation et qui a une valeur démarcative, genre de
pause, permettant le passage d’une hiérarchie de syllabes à une autre. L’intonème peut être
défini par un faisceau de traits tels montant, haut, long, intense.
2-1-fonctions de l’intonation
Les intonèmes constituent le système intonatif d’une langue donnée. Ils assument un
certain nombre de fonctions. Nous en retiendrons les plus pertinentes.
a- fonction d’intégration : elle confère à une suite phonique le statut d’énoncé bien formé.
L’accès au rang de l’énoncé n’est possible que grâce à la marque d’une intonation.
Ex : *Max travaille d’une façon
b- fonction modale : celle-ci permet de jouer un rôle discriminant les différents types de
phrases et ce, en l’absence de marque syntaxique.
Ex : Il pleut. (déclaratif) ; Il pleut ! (exclamatif) ; Il pleut ? (interrogatif)
c- fonction de désambiguïsation : elle permet de lever certaines ambiguïtés.
Ex : La belle ferme le voile. sens l : SN (la belle ferme) SV(le voile)
sens2 : SN (la belle) SV(ferme le voile)
Ex : Elle a rencontré le joueur de foot américain. Sens1 : Elle a rencontré (le joueur de foot)
(américain)/ Sens2 :Elle a rencontré (le joueur) (de foot américain)
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Ex : Ce professeur↑, disait l’inspecteur↑, ignore bien des choses↓
Ce professeur disait↑ : l’inspecteur ignore bien des choses↓ (F. Carton, p93)
Ex : [Ʒᾶvjέ] sens1 : Jean viens ; sens2 : j’en viens ; sens3 : Jean, viens !
Une pause réelle peut lever l’ambiguïté orale entre sens1 et sens2 ; et c’est l’intonation qui
différencie le sens3 (F. Carton, p75).
g-fonction de mise en relief : elle consiste à détacher un élément sur lequel on veut insister,
des éléments environnants
Ex : la jolie petite fille de mon voisin.
1
Un groupe rythmique peut être parfois congruent à un groupe syntaxique. Ex1 :/lepti# truo / ; les petits trous.
Ex /leptit # ru l les petites roues. La frontière entre les syllabes est soit avant soit après le / t /. Cette joncture
indique la frontière entre les mots. Dans ces exemples, le découpage des unités prosodiques prend une valeur
syntaxique.
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L’ambiguïté dans ces phrases est due au manque de marque graphique susceptible de
participer au découpage syntaxique. Tel n’est pas le cas dans le code oral où l’accent
contribue non seulement au découpage prosodique mais également au découpage syntaxique.
Exercices
Ex.N°1-Placez, à l'aide du signe (o) , l'accent d'intensité dans les mots phonétiques
suivants:
[supe]
[ ynsupjԑr]
[ynbͻnsup]
[dͻnnuynbͻnsup]
Ex.N°2- Citez, en les illustrant par des exemples, trois fonctions de l'intonation
a ………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………
b. ………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………….
c. ………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………..
Ex.N°3- Soit les groupes phonétiques suivants, retranscrivez-les avec l'orthographe
normale et donnez-en deux structures prosodiques à deux interprétations sémantiques
différentes.
a-[ lᾶfᾶRəgaRd labuʃuvԑrt ]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
b-[ ԑlsômaladRwat]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
C-[fԑtlətrԑRapidmᾶ]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
d-[ləptigaRdlapͻrt]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
e-[Ʒəconԑtulesiƞalmᾶ]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
f- [lartistpέla nчi]
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
Ex.N°4-Donnez deux structures prosodiques pour chacune des phrases suivantes :
a- C'est le fils du concierge qui pleure.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
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b- un exercice de calcul rapide
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
c-Il m'a rapporté des fruits d'Afrique.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
d- Je les ai entendus parler en cachette
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
e- Il m’a acheté un disque de Barbara que j’aime beaucoup.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
f- Le gardien a vu un homme avec des jumelles.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
g-L’uniforme comportait un béret et une cape marron
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
h- J’ai tué l’homme à la carabine.
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
i-Béni-Ounif de Figuig algérien
……………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………..
Ex.N°5- Donnez la représentation phonétique des phrases suivantes et quelle conclusion
peut-on en tirer?
a1- Cet enfant, dit le maître, est un âne
a2- cet enfant dit: « le maître est un âne ».
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Exercices et questions de révision
1-Répondez par vrai ou faux.
a-L’alphabet phonétique international (API) a été conçu pour pouvoir noter la prononciation
des mots, en tenant compte de la manière dont ils s'orthographient
b-Dans la production des sons [t], [d], la pointe de la langue (apex) se dirige vers les
incisives supérieures.
c- Les poumons fournissent une source d’air qui est utilisée pour produire des sons.
d-Lors de la respiration, les cordes vocales sont rapprochées l'une de l’autre.
e-Lorsque la luette est collée à la cavité pharyngale, le son est complètement dirigé vers la
cavité buccale.
f-L’articulation occlusive comporte un barrage partiel lors de sa réalisation
g-Le son laryngé fait ou non vibrer les cordes vocales
h- La vibration des cordes vocales est le résultat d'une obstruction de la glotte
i- Une voyelle ou consonne nasale se réalise avec le voile du palais abaissé.
j- Les labio-dentales sont des consonnes pour lesquelles la lèvre inférieure s’appuie contre les
incisives supérieures.
3-Combien y a-t-il de sons dans les mots suivants ? Encadrez la bonne réponse.
a – chat (I) 4 (II) 2 (III) 3
b – exercices (I) 6 (II) 9 (III) 8
c- cherchons (I) 5 (II) 7 (III) 9
d –phonétique (I) 6 (II) 7 (III) 9
e- eau-de-vie (I) 4 (II) 6 (III) 8
f- exacte (I) 5 (II) 6 (III) 7
g- technocratique (I) 11 (II) 12 (III) 13
h- chroniques (I) 10 (II) 8 (III) 6
I- taxiphone (I) 7 (II) 8 (III) 9
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J- scission (I) 5 (II)7 (III) 8
K- expérimentalement (I)14 (II)17 (III) 12
4- Lequel des symboles n’est pas utilisé dans l’API ? a- [i] ; b- [∫] ; c- [c]
5- Parmi les sons ci-dessous, identifiez ceux qui ne font pas partie du système phonétique
français : [f], [v], [ǎ], [ћ], [x], [s], [z], [r].
6-Le graphème <X> dans le mot ‘’examen’’ est représenté phonétiquement comme :
[x] ; [ks] ; [gz], [kz]
8-A partir des définis suivants, choisissez celui auquel correspond chacune de ces
définitions : sourde, consonne, orale, constrictive, aperture, voyelle
a- ……………… : son produit par l'obstruction totale ou partielle au passage de l’aire.
b -…………………. : articulation réalisée avec un rétrécissement en un point du canal buccal.
c-………………… …: se dit d'une voyelle ou d'une consonne pour laquelle le voile du palais
est relevé.
d- …………… .: articulation réalisée sans vibrations périodiques des cordes vocales.
e-………………. : son produit par les cordes vocales et modifié par la forme de la cavité
buccale
f-…………………. : distance entre les organes articulatoires au point d'articulation
11-Formez le contraire des mots ci-dessous à l’aide du préfixe <in> que vous transcrivez
correctement (ex : utile → inutile [inytil]
a- prudent →………………………………….. […………………………………… ]
b-acceptable→……………………………….. […………………………………... ]
c-certain→……………………………………….. […………………………………… ]
d-exact→……………………………………… […………………………………….]
e-correcte→……………………………………. […………………………………….]
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f-admissible→………………………………… [……………………………………..]
g-mangeable→……………………………… [………………………………..……]
h-stable→…………………………………… [……………………………………..]
i-amical→……………………………………… [……………………………………..]
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m-[pRãdRynpoz apRεzœnapRãtisaƷ favoRizlamemɔRisasjɔ]
……………………………………………………………………………………………
n- [fɔtavue eamwatjepardone]
……………………………………………………………………………………………
o- [kivwayaƷlwέ menaƷsamõtyr]
……………………………………………………………………………………………
p- [legrãzaRbR dͻnplysdõbRkədəfRɥi]
……………………………………………………………………………………………
q- [œsœldwa nəpøpRãdRœkaju]
……………………………………………………………………………………………
r- [nyl nəpøatέdR lͻb sãpase paRləʃəmέdəlanɥi]
……………………………………………………………………………………………
14 -Transcrivez en API les phrases suivantes :
a - Regardez le soleil se couchant sur la mer.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
b - Qui sème le vent récolte la tempête.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
c - Les beaux jours sont courts.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
d - Chaque âge a ses plaisirs.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
e - Le poète est charmé par la forêt.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
f - Demander des conseils est une façon de plaire.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
g -Une leçon bien écoutée est à moitié sue.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
h - Qui va doucement va longtemps.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
i - L’âge mûrira votre jugement
[ ………………………………………………………………………………………… ]
j - Quand on n’a pas ce qu’on aime, il faut aimer ce qu’on a.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
k- Elle passait ses nuits à pleurer sans bruit.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
l- Un vieillard qui meurt, c’est comme une bibliothèque qui brûle.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
m- Petit à petit l'oiseau fait son nid.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
n- Chat échaudé craint l’eau froide.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
o- La nuit tous les chas sont gris.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
p- Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
q- Ouvre tes yeux avant le mariage car, après, tu ne peux que les fermer.
[ ………………………………………………………………………………………… ]
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c – occlusive, vélaire, sonore → [ ] d – fricative, labio-dentale, sourde →[ ]
e – nasale, bilabiale, sonore → [ ] f - fricative, orale, voisée, latérale →[ ]
16- D’après la description phonétique suivante, indiquez de quel son il s’agit.
a- antérieure, écartée, fermée →[ ]
b- antérieure, arrondie, fermée →[ ]
c- postérieure, arrondie, fermée →[ ]
d- occlusive, orale, sourde, apico-dentale →[ ]
e- occlusive, orale, sonore, apico-dentale →[ ]
f- fricative, nasale, sonore, bilabiale →[ ]
17-Classez les sons [p], [t],[k] , [f] , [s] , [∫] , [b] , [d] , [g] , [v] , [z] , [Ʒ ] , dans le tableau
ci-dessous :
occlusives sourdes
sonores
fricatives sourdes
sonores
19- Supposez qu’une langue L ne contienne que les mots suivants: type, fade, voûte, bas,
doux, vie,
a- Transcrivez phonétiquement ces unités.
b- Repérez tous les sons de cette langue.
c- Dressez deux tableaux phonétiques pour l’ensemble des sons de cette langue.
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………
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20- Quelles sont les articulations déterminées par la position des lèvres ? Donnez des
exemples pour illustrer chacune d’elles.
……………………………………………………………………………………………
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21- La luette (ou vélum) détermine deux configurations du flux d’air. Quelles sont les
deux articulations distinctes à laquelle elle donne lieu ? Illustrez votre réponse par des
exemples de sons.
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