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Préambule

Avec plus de 8500 km de voies navigables réparties entre le


trafic commercial et touristique, la France dispose d'un des
plus longs réseaux navigables d'Europe. Plus de 3700 km de
digues de ces canaux et rivières navigables y participent de
la fiabilité du trafic fluvial et de la sécurité des biens et des
personnes.

Les orientations du «Grenelle de l'environnement» favorisent


la voie d'eau et le transport fluvial.

Pour en assurer un développement durable, la surveillance et


la réparation des digues doivent être optimisées et minimiser
les interruptions de navigation et les coûts de maintenance.
Le Centre d'Etudes Techniques Maritimes Et Fluviales a
donc mené en collaboration avec le Réseau Scientifique
et Technique un retour d’expériences sur les désordres et
réparations de ces digues afin d'améliorer les pratiques.

Ce rapport en présente les enseignements. Il est destiné


à Voies Navigables de France, aux services de navigation,
aux ingénieries et aux entreprises pour améliorer leur
compréhension des facteurs à l'origine des désordres et les
aider dans leurs travaux.

Il traite des généralités sur les désordres et les réparations


de digues de voies navigables ainsi que du principe et de la
méthodologie retenue pour le retour d’expériences, propose
une analyse des cas et tire les enseignements de ce retour
d’expériences. Une annexe, sous forme de cédérom, jointe à
cette publication regroupe vingt-cinq fiches de cas recensés
et abondamment documentés.

Le Directeur du CETMEF

Jean Yves LE VEN


Remerciements

Le CETMEF tient à remercier toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de ce document
et notamment :

• les agents ayant assuré le pilotage de l'étude :


Denise DUBOIS – CETMEF
Mathieu GALIANA – CETMEF

• les rédacteurs de ce document :


Adel BENSALEM – CETE Est / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Nancy
Yann DENIAUD - C
 ETE Nord Picardie / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Saint-
Quentin
Bruno DORBANI - CETE Est/ Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Strasbourg
Denise DUBOIS - CETMEF
Mathieu GALIANA - CETMEF
David GOUTALAND - CETE Lyon / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées d'Autun
Matthieu HERVE - CETE Est / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Nancy
Mickaël MASSARDI - CETE Lyon / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées d'Autun

• Les relecteurs :
Brahim BENAISSA – CETMEF
Benoît CANAL – VNF Béthune
Edouard DURAND – CETE Normandie Centre / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées
de Blois
Daniel RENGEARD – Service Navigation Nord-Est

L'ensemble de tous les agents des services de navigation de Voies Navigables de France et des
Laboratoires Régionaux des Ponts et Chaussées qui ont été consultés pour l'élaboration des fiches
de retour d'expériences.

2 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Sommaire
1. Introduction 5

2. Généralités sur les digues de voies navigables 7


2.1. Contexte 7
2.2. Caractéristiques et désordres 9
2.3. Quelques techniques de réparations 12
2.4. Réparations en urgence dans le cas d'une brèche 17

3. Présentation du retour d'expériences 19


3.1. Principe du retour d'expériences 19
3.2. Méthodologie de travail 20
3.3. Cas étudiés pour le retour d’expériences 22

4. Analyse des vingt-cinq cas :


désordres et phénomènes en cause 38
4.1. Types de désordres et mécanismes associés 38
4.2. Signes précurseurs et facteurs aggravants les mécanismes
conduisant aux désordres 42
4.3. Influence des conditions climatiques
et des périodes d'exploitation 47
4.4. Cinétique des mécanismes à l'origine des désordres 48
4.5. Tableau de synthèse sur les désordres 50

5. Analyse des vingt-cinq cas : réparations 55


5.1. Types de réparations et désordres associés 55
5.2. P
 ériodes de réalisation des réparations et urgence associée
aux travaux 61
5.3. Organisation des réparations et mise en œuvre 62
5.4. Efficacité et pérennité des réparations 69
5.5. Coûts 72
5.6. Tableau de synthèse sur les réparations 75

6. Analyse des vingt-cinq cas suivant les techniques d'origine


de protection de berges et d'étanchéité 79
6.1. Cuvelage béton 79
6.2. Perré et murette 81
6.3. Rideau de palplanches 83
6.4. Corroi d'argile 85
6.5. Structures d'origine «mixte» 87
6.6. Comparaison de la nature des désordres suivant la technique
d'origine d'étanchéité et de protection de berges 89
6.7. Comparaison de la cinétique des mécanismes induisant
les désordres suivant la technique d'origine d'étanchéité
et de protection de berges 91
6.8. Comparaison des réparations suivant la technique d'origine
d'étanchéité et de protection de berges 92
6.9. Tableau de synthèse sur les techniques de protection
de berges et d'étanchéité existantes 95

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 3
7. Bilan du retour d'expériences 98
7.1. Enseignements sur les désordres 98
7.2. Enseignements sur les réparations 99
7.3. Enseignements sur les désordres et les réparations
par rapport à la structure d'origine de la digue 102
7.4. Propositions d'améliorations et perspectives 103

8. Conclusion générale 113

9. Bibliographie 114

10. Glossaire 116

11. Liste des figures 121

12. Liste des photographies 122

13. Liste des tableaux 123

4 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
1. Introduction

Les digues de voies navigables sont des ouvrages anciens dont la constitution est
mal connue en raison de la faible quantité d'archives. Elles ont été le plus souvent
construites avec les matériaux disponibles sur le site dont la perméabilité n'était pas
toujours compatible avec une bonne étanchéité des ouvrages.
Aujourd'hui, en raison de ces mauvaises caractéristiques des matériaux et de la vétusté
des ouvrages, de nombreux phénomènes de dégradation affectent les digues et peuvent
être à l'origine de brèches. Ces brèches, qui ont souvent lieu en milieu rural, provoquent
généralement peu de dégâts mais ont des conséquences importantes sur l'exploitation
avec l'interruption de la navigation.

Suivant l’ampleur des désordres et leur localisation, sur le corps de l'ouvrage, sur le
système de défense des berges ou sur le dispositif d'étanchéité, les réparations de
digues consistent souvent à remblayer l’ouvrage, à mettre en place des palplanches,
un dispositif d’étanchéité par géomembrane, des enrochements... Les réparations à la
suite de brèches ou d'autres désordres tels que le déversement de palplanches ou les
fuites sont majoritairement réalisées en urgence et peuvent se révéler non pérennes ou
inefficaces et faire ainsi l'objet d'interventions ultérieures programmées ou non.

Le retour d’expériences effectué sur les réparations de digues a consisté à suivre la


démarche suivante :

 recueil des données auprès des services de navigation de VNF ;


 analyse des informations recueillies et sélection des cas les plus
documentés ;
 synthèse des éléments recueillis sous forme de fiches de cas ;
 étude des cas pour identifier les désordres et leurs causes, ainsi que les
méthodes de réparation.

Cette publication est divisée en six chapitres principaux :

 le chapitre 2 donne les connaissances de base sur les digues de voies
navigables et sur les techniques de réparations couramment utilisées ;
 le chapitre 3 présente le principe et la méthodologie du retour d’expériences
effectué ainsi que les cas de retour d’expériences retenus ;
 les chapitres 4, 5 et 6 sont consacrés à l’étude des cas sous différents aspects :
analyse des désordres et des réparations et analyse en fonction de l'étanchéité
et la nature du système de protection de berges d'origine ;
 le chapitre 7 établit le bilan du retour d’expériences en tirant notamment des
enseignements et proposant des améliorations en matière de surveillance et
de réparations.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 5
L'annexe regroupe les vingt-cinq fiches de cas et donne notamment pour chacun d'entre
eux des informations sur :

 le descriptif de la digue et son état initial avant les travaux ;


 les désordres et les mécanismes à l’origine des réparations étudiées ;
 les travaux après désordres ;
 l'efficacité des réparations et la nécessité de travaux complémentaires
éventuels.

Dans ce retour d'expériences sur les réparations de digues de voies navigables, les
réparations de digues jouant le rôle de protection contre les inondations n’ont pas été
retenues car ceux-ci font l'objet d'une étude similaire sous l'égide du Cemagref.

6 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
2. Généralités sur les digues de voies navigables

2.1. Contexte

2.1.1. Historique

Les voies navigables sont l'un des moyens de transport les plus anciens.
Au cours du moyen-âge, la batellerie empruntait les rivières dans leur état
naturel (Guiochon et al., 1973). Sur celles peu profondes, on procédait à des
«lâchures» ou «éclusées» grâce à l’utilisation des moulins à eau, constitués
d’un barrage et d’un pertuis. L’eau accumulée derrière les barrages
permettait, lors de l’ouverture des pertuis, de réaliser une sorte d’onde de
crue et le tirant d’eau des bateaux était ainsi augmenté.

C'est à partir du XIIème siècle, pour suppléer au manque de rivières,


que les premiers canaux furent construits dans la région des Flandres. Le
franchissement d’une dénivellation entre deux plans d’eau était possible
au moyen de plans inclinés en bois «Overdrach», sur lesquels les bateaux
glissaient d’un bief à un autre à l’aide de treuils.
Cependant, le passage d’une région à l’autre et d’un bassin de navigation
à un autre était toujours un problème crucial pour le développement
de la navigation fluviale et le recours au transport terrestre était encore
nécessaire.

Il fallut attendre le XVIème siècle et l'invention de l'écluse à sas1 et du canal


à bief de partage2 pour que les voies navigables puissent se développer.
L’écluse a permis aux bateaux de franchir sans difficulté une différence de
niveau à la montée comme à la descente ; et le canal à bief de partage, situé
au point le plus haut du canal et alimenté par les eaux dérivés de plusieurs
réservoirs, a rendu possible le passage entre deux bassins.
Jusqu’au XIXème siècle, les travaux sur les voies navigables ont consisté
presque exclusivement dans l’ouverture de canaux, c’est à dire de voies
artificielles, et très peu d'aménagements ont concernés les fleuves ou les
rivières qui étaient laissés dans leur état naturel.
On peut citer comme grandes réalisations : le canal de Briare (commencé
en 1604 et terminé en 1646) ; le canal du midi (achevé en 1684) ; le canal du
Centre (commencé en 1784 et terminé en1791) ; le canal de Saint-Quentin
(commencé en 1775, repris 1802 et terminé en1810) ; le canal du Rhône au
Rhin ( commencé en 1808) et le canal de la Marne au Rhin (commencé en
1838 et terminé en 1853).

1
 'écluse dont le nom de l'inventeur est inconnu, a été introduite en France par Léonard de Vinci à la demande de
L
François 1er pour canaliser l'Ourcq à proximité de Paris
2
Le canal à bief de partage fut inventé par le français Adam de Craponne dans la seconde moitié du XVIème siècle.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 7
C'est à partir des années 1830 avec l’invention du barrage à fermettes3
et du barrage à hausses4, qui ont permis de régler le débit des rivières
et de relever ainsi le niveau de l’eau (la dénivellation aux barrages étant
franchie par des écluses), que la canalisation des rivières et des fleuves
s'est effectuée.

En 1879, le réseau des voies navigables a été uniformisé sous l’initiative


de Freycinet, ministre des travaux publics. La péniche est alors devenue
le bateau type (38,50 m de longueur ; 5,05 m de largeur ; 1,80 m de tirant
d’eau).
Dans les années 1950, la navigation par automoteurs et convois poussés a
commencé à se développer et la dimension des barges a augmenté.

Après la seconde guerre mondiale des ouvrages de plus grand gabarit ont
été construits pour répondre à un trafic plus important et plus lourd (comme
par exemple, le canal du Nord mis en service en 1965.
Aujourd'hui avec plus de 8500 km de voies navigables (Fluvial, 2008), la
France dispose d'un des plus longs réseaux navigables d'Europe. Voies
Navigables de France, Établissement Public à Intérêt Commercial créé en
1991, gère et entretient environ 6700 km de voies navigables.

2.1.2. Enjeux

Le réseau de Voies Navigables de France se partage entre le trafic commercial


et touristique.
Il est divisé en trois types de voies  : les voies à petit gabarit ou de type
Freycinet (convois en deçà de 400 tonnes) qui représentent plus de la moitié
du réseau total ; les voies à gabarit moyen ou de type canal du Nord (convois
en deçà de 1000 tonnes) et les voies à grand gabarit (convois de plus de
1000 tonnes), qui représentent un peu plus du quart du réseau total.
On compte plus de 4000 km de canaux et 2700 km de rivières partiellement
endiguées.

La majorité des ouvrages de VNF sont anciens et font fréquemment l'objet


de travaux de réparations.
Qu'il s'agisse de barrages de navigation, d'écluses, de ponts canaux ou de
digues, la maintenance et la sécurité sont des enjeux majeurs d'une part
pour VNF, qui assure leur exploitation et d'autre part pour le Ministère de
l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer en charge
des technologies vertes et des négociations sur le climat, qui assure le
contrôle de ces ouvrages depuis la parution du décret du 11 décembre 2007
relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques.

3
Le premier barrage à fermettes fut construit en 1834 à Basse-Ville (près de Clamecy) sur l’Yonne par Poirée
4
Le premier barrage à hausses fut construit en 1839 sur l’Isle par Thenard

8 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
2.2. Caractéristiques et désordres

2.2.1. Typologie et constitution

«Une digue est une longue construction destinée à contenir les eaux» (Petit
Robert, 2004). On considère généralement qu’il existe trois types de digues :
les digues à la mer (digues maritimes et digues brise-lames), les digues
de protection contre les inondations et les digues de voies navigables. Les
digues à la mer sont situées le long du littoral. Les digues de protection
contre les inondations et de voies navigables sont des ouvrages intérieurs
situés le long des fleuves, rivières ou canaux. Les digues de voies navigables
sont en charge permanente, contrairement aux digues de protection contre
les inondations qui sont essentiellement sollicitées pendant les épisodes de
crues et sont dites «sèches».
Parmi les digues de voies navigables, sont distinguées :

 celles qui servent à endiguer un fleuve ou une rivière pour garantir


un tirant d'eau suffisant pour la navigation des bateaux ;
 celles qui constituent un canal artificiel qui, selon la topographie
des lieux, présentent un profil différent en remblai, en déblai ou en
profil mixte (cf figure ci-après).

Au sens du décret du 11 décembre 2007, les digues de voies navigables sont


considérées comme des barrages contrairement aux digues de protection
qui sont considérées comme des digues.
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Figure 1 : Les différentes typologies des canaux (Daly et al.,2004)

La majorité des digues des voies navigables sont anciennes et ne respectent


pas les règles de l'art actuelles recommandant un bon niveau d’étanchéité à
l'amont et un bon pouvoir drainant à l'aval. La faible quantité d’archives rend
difficile la connaissance précise de ces ouvrages mais en règle générale ils
ont été réalisés à partir de matériaux locaux non triés et leur constitution est
donc hétérogène. Cette hétérogénéité a été amplifiée par des interventions

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 9
de réparations ponctuelles non identifiées, des rehaussements divers pour
augmenter le mouillage, ou les modes de traction des bateaux.
Ces digues sont constituées de matériaux perméables (sables, graves)
ou peu perméables (limons, argiles) et dans le corps de ces ouvrages des
zones de discontinuités locales ou des vides sont présents. Généralement,
les digues ne possèdent ni véritable noyau argileux, ni dispositif de drainage
interne, ni filtre de transition entre matériaux. Pour la majorité des canaux
de type Freycinet, l'étanchéité du canal est assurée, lorsque les matériaux
ne sont pas naturellement étanches, par un corroi d’argile sur la cuvette et
le talus amont de la digue.

Figure 2 : Schéma d'un canal et termes employés dans le document (CETMEF)

Les largeurs en crête sont le plus fréquemment de l’ordre de trois mètres, les
pentes de talus sont variables (de 2H/1V à 1H/1V), les hauteurs également.
La végétation est très souvent présente en forte densité sur les talus aval (côté
terre). Côté canal, diverses techniques de protection et/ou d'étanchéité sont
mises en œuvre telles que les tunages bois, les perrés, les enrochements,
les matelas gabions, les palplanches, les corrois d’argile.

2.2.2. Désordres et mécanismes de rupture

Les désordres qui affectent généralement les digues de voies navigables


dépendent des sollicitations hydrauliques, de la géométrie et de la composition
de la digue, des dispositifs de protection contre le batillage, des dispositifs
d'étanchéité et de drainage. Ces désordres se manifestent principalement
sous la forme de tassements, de glissement de terrain, de fuites, de fontis,
de déversement de palplanches, d'anses d'érosion, de renard. Il peut en
résulter des brèches partielles ou totales.

D'une manière générale, les mécanismes de rupture qui affectent une digue
sont les affouillements, l'érosion de berges, l'érosion interne, l'instabilité
d'ensemble et la surverse.

a) Les affouillements (et les érosions de berges)


Les affouillements et les érosions de berges sont dus aux sollicitations de
l'eau telles que les courants (courants naturels ou induits par la navigation),
les vagues (batillage, vent..), l'abaissement du plan d'eau (marnage..)

10 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
ou son exhaussement (crues, onde de proue..). Les affouillements
correspondent à l'érosion du pied de berge et se présentent le plus
souvent sous forme de niches plus ou moins circulaires avec des parois
verticales. Ils peuvent provoquer également, par ruptures successives, la
destruction du talus.

b) L’érosion interne
L'érosion interne est l'entraînement vers l'aval des particules constitutives
du remblai ou de la fondation sous l'action d'un écoulement provenant
de la retenue ou de la nappe [CFGB, 1997]. Elle ne se développe que
sous l'action conjuguée de l'arrachement et du transport des particules.
Elle peut être causée par des phénomènes d'arrachement d'ordres
mécanique, physico-chimique ou thermique. Les mécanismes à l'origine
de l'érosion interne sont [ICOLD, 2007] : l'érosion de contact (à l'interface
entre deux couches de sol), l'érosion de conduite (dans une fissure
par exemple), l'érosion régressive (entraînement de matériau qui se
déclenche à l'exutoire d'un écoulement d'eau et qui s'auto-entretient
jusqu'à déboucher à l'amont), la suffusion (entraînement sélectif, par l'eau
en mouvement, des petites particules les plus instables dans les espaces
poreux inter-particulaires d'un sol). Le renard est la conséquence d'une
érosion régressive et se manifeste par un conduit de part et d'autre de
l'ouvrage pouvant aboutir à une rupture. Ce type d’érosion est favorisé
par des défauts d’étanchéité, des zones d’hétérogénéité, des terriers
d’animaux, des ouvrages traversants comme les conduites de prises, les
câbles enterrés ou ouvrages d'évacuation dans le corps de digue, les
traverses sous-fluviales ou raccordements à des ouvrages maçonnés de
type pont canal.

c) L’instabilité générale - glissement


De par leur morphologie, les digues en remblais ont une bonne stabilité
générale dans tous les cas de charge et les ruptures suite à une instabilité
d'ensemble de la digue sont rares [Cemagref, 2001]. Cependant, ce risque
d'instabilité générale sous une charge hydraulique importante (montée
d'eau) peut exister surtout si le profil de la digue est étroit et la pente
du talus forte (3H/2V), la piézomètrie est élevée dans la digue (absence
de drainage), les caractéristiques mécaniques des matériaux du remblai
sont médiocres ou s'il existe une couche compressible (argiles, tourbes,
etc.) sous-consolidée au niveau de la fondation. Pour les digues de voies
navigables, le risque d'instabilité générale est le plus important sur le talus
amont lors d'un abaissement rapide du niveau d'eau (décrue, chômage)
où l'eau, qui a saturé le corps de digue et modifié les caractéristiques
mécaniques du massif, peut engendrer des sous-pressions au niveau du
parement amont.

d) La surverse
Il s’agit du débordement de l’eau par dessus la digue ou son système
d'étanchéité, qui conduit généralement et rapidement à la brèche par une
instabilité générale ou à une érosion régressive du talus côté terre puis

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 11
de la crête. Cette cause de rupture se retrouve essentiellement sur les
ouvrages endiguant les fleuves et rivières ou les rigoles d'alimentation.
Cependant, les canaux latéraux aux fleuves ou rivières ou traversant une
zone d'expansion des crues peuvent également subir une surverse du
fleuve dans le canal susceptible d'engendrer une rupture. Une étude du
laboratoire d'Autun effectuée en 2006, a montré que le nombre de cas
connu de ce type de rupture de digues était limité [Habert, 2006].

2.3. Quelques techniques de réparations

Citons dans ce paragraphe les principales techniques de réparation de digues


existantes pour répondre aux problématiques et aux fonctions à restaurer et selon
que la réparation est située sur le talus amont, le talus aval ou le corps de digue.

2.3.1. Techniques d'étanchéité du corps de digue

a) Le rideau de palplanches
La fonction du rideau de palplanches est de renforcer la stabilité et
d'assurer l'étanchéité de la digue. La mise en œuvre d’un rideau de
palplanches consiste à enfoncer dans le sol des éléments métalliques
s'enclenchant les uns aux autres par l'intermédiaire de nervures latérales,
les serrures. L’étanchéité est assurée par la mise en place de joints au
niveau des serrures. La profondeur maximale d’utilisation avoisine une
quinzaine de mètres. Il existe différentes méthodes d'enfoncement, avec
l'aide d'une grue munie de marteau pour le battage, munie de trépideur
pour le vibrofonçage, munie de vérin pour le vérinage. Ces méthodes
dépendent de la nature du corps de digue et de l’environnement (risques
liés à de trop fortes vibrations).

b) La paroi mince
La paroi mince vibrée est réalisée à l’aide d’un profilé métallique foncé
dans le corps de digue puis retiré tout en injectant à basse pression un
coulis d’étanchéité auto-durcissant. L’étanchéité d’ensemble de la paroi
est assurée par un recouvrement de quelques centimètres entre les
éléments successifs. La largeur de la paroi dépend essentiellement de la
nature des sols, elle peut varier de quelques centimètres pour des sables
à une vingtaine de centimètres pour des graviers, ce procédé permet
d’atteindre des profondeurs de l’ordre de vingt à vingt cinq mètres.

c) La paroi moulée
La paroi moulée fonctionne sur le principe de l’écran mince. Une tranchée
est réalisée dans le corps de digue à l’aide d’une pelle rétro ou d'une
benne preneuse. Au fur et à mesure de l'enfoncement, le forage est
rempli par une boue bentonitique qui est substituée par la suite par un
mortier à base de ciment. La largeur de cette paroi est de l’ordre de 0,50
m. Le choix de la technique employée dépend de la profondeur de paroi

12 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
nécessaire. L’utilisation de la pelle rétro est limitée à une profondeur
d’environ six mètres tandis qu’à l’aide d’une benne preneuse il est possible
de dépasser vingt cinq mètres. Il faut néanmoins disposer d’une largeur
de crête suffisante et d’une bonne stabilité de la digue.

Photographie 1 : Forage de la tranchée de la paroi moulée (BETCGB).

d) Les injections
L'injection consiste à faire pénétrer dans le sol de fondation ou dans le
corps de la digue un coulis fluide sous pression permettant de renforcer
une zone de terrain ou de créer une zone étanche. Dans le cas de
réparation, les injections sont employées ponctuellement sur une zone
de fuites pour combler les vides intragranulaires existants. Le rideau
d'injection dans le corps de digue consiste à exécuter des forages
selon un maillage triangulaire ou carré dont l'espacement régulier est
fonction du terrain injecté, des caractéristiques des coulis, de la pression
et du volume injecté. Le coulis usité est, le plus souvent, un mélange
de bentonite et de ciment dont les caractéristiques sont à définir selon
l'utilisation et les conditions d'emploi, pour pallier ou compléter un autre
mode de protection (palplanches, perrés maçonnés ou bétonnés par
exemple). Dans la plupart des cas de réparation, le volume de coulis à
injecter est difficile à quantifier.

2.3.2. Techniques d'étanchéité amont

a) L
 es géomembranes et le Dispositif d’Etanchéité par Géomembrane
(DEG)
La géomembrane est une membrane d'étanchéité artificielle qui peut être
bitumineuse (géotextile tissé ou non imprégné de bitume), ou en synthèse

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 13
constituée d'élastomères, de thermoplastiques (polyéthylène, PVC) en
bandes enroulées, raccordées par soudage ou collage. C'est un produit
mince, souple, continu, étanche au liquide. Suivant leurs caractéristiques
les géomembranes peuvent s'employer seule, mais généralement
elles sont intégrées dans un Dispositif d'Etanchéité par Géomembrane
(DEG).

Le DEG, qui est mis en œuvre à sec, est employé pour étancher la cuvette
du canal ou simplement le talus amont. Il est composé :

 d'une structure support qui permet d'assurer la transition


par rapport au fond de forme et de prévenir les agressions
mécaniques. Celle-ci est constituée d'un géotextile anti-
poinçonnement en cas de fondations alluviales ou d'un simple
ragréage sur une cuvette béton existante ;
 d'une structure d'étanchéité, en l'occurrence une géomembrane
bitumineuse ou PVC, qui est protégée en partie supérieure par
un géotextile anti-poinçonnement ;
 d'une structure de protection et de confinement qui peut être une
dalle béton, un matelas gabions ou des matériaux adaptés.

Les membranes bitumineuses sont les plus employées pour la grande


facilité de soudage et de bon collage à chaud sur des ouvrages béton
assurant ainsi une bonne continuité et une bonne étanchéité de
l’ensemble.

Les membranes bentoniques sont également utilisées dans le domaine


fluvial, en réparation définitive, en réparation provisoire ou en ouvrage de
sectionnement de type merlon de terre avec membrane amont.

Photographie 2 : Pose d'une géomembrane (VNF)

14 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
b) Le Corroi d'argile
Le corroi d’argile, qui est en réalité de l'argile compactée, est employé
pour l'étanchéité du canal. Une couche d'argile recouvre le talus amont
et le plafond du canal. La mise en place du corroi d’argile est réalisée
par des engins de chantiers classiques. Pour les zones exposées à des
courants hydrauliques importants, ou à du batillage, cette protection est
complétée par la mise en place d’un filtre géotextile et d’une protection
(enrochements, tunage…).

c) Le rideau de palplanches
Les palplanches sont également utilisées côté amont, elles assurent
alors un rôle de protection contre l'érosion externe et interne et un rôle de
stabilisation de la digue.

Deux familles de palplanches sont distinguées :

 les palplanches de petit module et de faible épaisseur (palfeuilles)


utilisées uniquement pour la protection de berge, assez courte
(3 à 4 m maximum);
 les palplanches jouant un rôle structurel en plus des rôles
d'étanchéité et de protection de berge.

2.3.3. Techniques de protection de berges

Les techniques de protection de berges sont traitées dans une autre


publication du Cetmef de 2009 «Aménagement des berges» à laquelle nous
conseillons le lecteur de se référer pour toutes les problématiques relatives
aux berges et à leurs aménagements. Nous citons ci-après quelques
techniques de protection de berges.

a) Les enrochements
La réalisation d’un parement en enrochements a pour but de protéger la
berge des effets du courant, des perturbations locales, ou du batillage et
de limiter l’érosion externe et les affouillements.

Les enrochements sont mis en œuvre à l'aide d'une pelle mécanique depuis
la crête ou depuis un ponton flottant. Ils sont posés sur un filtre géotextile
ou granulaire. Une butée de pied peut être nécessaire pour stabiliser la
protection si la pente est trop importante. Les enrochements proviennent
de carrière et sont choisis selon différents critères : leur dimension, qui
conditionne leur stabilité vis à vis des courants ; leur résistance aux cycles
«gel/dégel» ; leur résistance aux chocs, etc.

Afin d’offrir de meilleures caractéristiques les enrochements peuvent être


liés avec du béton (cette protection en enrochements liés devient alors
une structure rigide et non déformable, qui peut éventuellement masquer
des affouillements dans le temps).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 15
b) Les gabions ou matelas gabions
Les gabions sont des cages métalliques remplis d'enrochement afin de
constituer un mur droit ou à redan pour stabiliser la digue.

Les matelas gabions ont une épaisseur de vingt à trente centimètres. Les
éléments reliés entre eux permettent d'épouser la forme du talus pour sa
protection contre le batillage et les courants. Ils sont mis en place à l'aide
d'une grue munie d'un palan. Un filtre, généralement du géotextile, est
posé sous la structure pour éviter le départ des matériaux fins.

c) Le tunage
Le terme tunage désigne par extension tout système simple de protection de
berge qui consiste en l’alignement de pieux et d’un matériau intermédiaire
en bois, métal ou béton. Le principe consiste à mettre en place cet écran
rigide derrière lequel on effectue un rechargement en argile, en ayant
pris soin d’utiliser un géotextile anti-contaminant à l’interface servant de
filtre.

d) Les techniques en génie végétal


Les techniques végétales utilisent des végétaux ou parties de végétaux
pour protéger la berge contre l’érosion et assurer la stabilité de la zone
traitée. L'impact paysager et écologique n'est pas négligeable. Pour
une bonne technique végétale il est nécessaire d'étudier l'importance
des sollicitations hydrauliques et les contraintes sur le site d'emploi. Si
cette technique n'est pas adaptée, il est possible de s'orienter vers une
technique mixte en l'associant à des techniques de génie civil.

Les techniques les plus fréquemment employées sont le fascinage, les


boudins en fibre de coco végétalisés ou végétalisables.

Ce type de réalisation, doit être suivi dès sa mise en œuvre pour veiller à la
bonne reprise des végétaux. Elle n'est efficace que lorsque les végétaux
se développent.

Photographie 3 : Technique végétale en place sur la berge de la Meuse (CETMEF)

16 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
e) Le Perré
Le perré peut être en béton ou constitué de pierres (sèches maçonnées)
mises en œuvre manuellement. Il équipe généralement la partie supérieure
du talus sous-fluvial et la berge en section courante et l'intégralité du
talus amont à proximité des ouvrages tels que les écluses, ponts canaux
et traverses sous fluviales pour lutter contre les effets mécaniques du
batillage. Les réparations consistent à renouveler les pierres manquantes
ou abîmées et à les rejointoyer en préservant des vides pour ne pas
engendrer des sous pressions, car la vocation des perrés n'est pas
d'assurer l'étanchéité mais de protéger la berge contre le batillage. Ce
type de réparation nécessite l'abaissement ou le chômage du canal.

2.4. Réparations en urgence dans le cas d'une brèche

Deux grands cas se présentent, suivant que la rupture intéresse un bief de canal,
qui contient un volume d'eau éventuellement grand mais limité, ou une dérivation
de rivière, auquel cas l'eau s'engouffrera dans la brèche tant que celle-ci restera
ouverte (Brygo, 1979).

Dans le cas du bief de canal artificiel, il faut évidemment essayer de limiter le


volume d'eau qui se déversera par la brèche :

e
 n interrompant le plus rapidement possible l'alimentation normale
d'exploitation
e
 n mettant en place un batardeau coupant le bief en deux si des rainures
sont prévues au droit des sections rétrécies ;
 en écoulant le maximum d'eau dans le bief aval.

Dans le cas d'une dérivation de rivière, la première intervention consistera à fermer


la brèche, sauf si une porte de garde existe à l'entrée de la dérivation, auquel cas
la situation est comparable à celle du bief de canal.

Diverses techniques peuvent être envisagées : battre un rideau de palplanches ou


déverser des enrochements devant la brèche.

Les délais d'approvisionnement et d'arrivée à pied d'œuvre du matériel restent


toujours assez grands, de l'ordre de plusieurs heures. Il convient donc, malgré
l'urgence, peu propice à une réflexion approfondie, de s'assurer le maximum de
chances de succès.

Fermer la brèche par un rideau de palplanches se révèlera le plus souvent impossible.


Les palplanches doivent avoir une longueur de fiche importante puisqu'elles ne
sont pas ancrées. De plus, il sera très difficile de « fermer » le rideau puisque la
largeur offerte à l'écoulement diminuant à mesure de l'avance du battage, le courant
augmente, provoquant des affouillements en pied qui déstabilisent le rideau.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 17
Il apparaît plus adapté de claper des enrochements devant la brèche. Une certaine
proportion sera entraînée par le courant, mais si la vitesse d'approvisionnement
est suffisante, le travail pourra être mené à bien. Il convient de réaliser un cordon
arrondi, pour augmenter le linéaire offert au déversement de l'eau, de manière à
réduire la vitesse, à débit donné.

Figure 3 : Schéma du cordon arrondi (Brygo, 1979)

Quand le cordon est en place, il subsiste un débit de fuite à travers les enrochements,
débit plus faible que celui s'engouffrant dans la brèche initiale. Ce débit peut être
diminué en colmatant les enrochements : on peut disposer du fumier ou de la paille
côté amont du cordon. Le procédé a fait ses preuves mais peut se heurter à des
préoccupations de qualité des eaux. Les matériaux plus fins, tels que sables ou
graviers, seront emportés par l'eau et ne sont donc plus utilisables.
Le débit de fuite peut également être maîtrisé en déposant une bâche imperméable,
qui devra être suffisamment résistante pour ne pas se déchirer contre les
enrochements. Le recours à une membrane bentonitique, correctement ancrée au
plafond et latéralement permet généralement de limiter le débit de fuite.

Ce sont les ressources locales qui indiqueront le meilleur moyen de maîtriser


l'écoulement des eaux.

Avant de reconstituer la structure initiale de la digue, il faut s'assurer que celle ci


offre bien une sécurité suffisante : ce peut être le cas si la rupture était due à une
cause ponctuelle (structure localement déficiente, renard isolé, etc...) mais, si ce
n'est pas le cas, une étude plus approfondie est nécessaire.

18 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
3. Présentation du retour d'expériences

3.1. Principe du retour d'expériences

Le retour d'expériences repose sur l'analyse de situations et de pratiques


rencontrées par les acteurs d'une organisation donnée. Il a pour objectif d'identifier,
d'analyser et d'enregistrer les éléments positifs ou négatifs issus de la pratique afin
d'en tirer des enseignements utiles à l'action future. La capitalisation du retour
d'expériences permet d'élaborer des textes de bonnes pratiques permettant
de partager la connaissance avec des acteurs susceptibles de rencontrer des
situations comparables.

La maîtrise du cycle du retour d'expériences nécessite donc de formaliser les


connaissances pour améliorer son efficacité. Cette maîtrise comprend trois étapes
(Malvache et al., 1994 :

 l'activité qui génère une expérience ;


 la mise à disposition de cette expérience au travers d'une collecte
d'informations, mémorisées et enregistrées à des fins de restitution
pertinente ;
 la valorisation sous forme de savoir faire par la mise en pratique de
la connaissance lors d'une tâche ou d'une activité.

Figure 4 : Cycle du retour d'expériences maîtrisé (Malvache et al., 1994)

Le retour d'expériences peut être ainsi défini comme un processus composé de


méthodes et de procédures pour apprendre des activités passées. Il consiste
alors à structurer avec rigueur l'information collectée sur des évènements passés
pour en tirer des expériences et des enseignements applicables dans le cadre
de nouveaux projets. Il s'agit donc de transformer des données issues de cas
réels en informations puis en connaissances applicables ultérieurement (Lauly et
Messina, 2001).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 19
Figure 5 : Le concept de REX (Lauly et Messina, 2001)

La démarche de retour d'expériences peut ainsi être décomposée en quatre étapes


chronologiques :

 la collecte des faits (connaître les évènements) ;


 l'analyse des informations (comprendre les évènements) ;
 le stockage et l'assemblage des informations (archiver) ;
 le traitement et l'exploitation des données (apprendre).

L'objectif final est de parvenir à des enseignements étayés par des cas concrets
permettant d'élaborer ultérieurement des recommandations.

3.2. Méthodologie de travail

En 2007, à l'issue d'une première étude du CETMEF sur les réparations de


digues de canaux menée en collaboration avec le Laboratoire Régional des Ponts
et Chaussées d'Autun (2006) et d'un Travail de Fin d'Etudes (2006) soutenu à
l'ENTPE, un groupe de travail interne au Réseau Scientifique et Technique a été
créé pour réaliser un retour d'expériences étendu sur une large zone géographique
et concernant les désordres et les réparations menés sur les digues de voies
navigables. Ce groupe de travail, dont le pilotage a été assuré par le CETMEF, a
associé les Laboratoires Régionaux des Ponts et Chaussées de Saint-Quentin,
Nancy, Strasbourg, et Autun. Au total, huit réunions se sont tenues (9 octobre 2007,
23 janvier 2008, 14 mai 2008, 24 septembre 2008, 17 novembre 2008, 7 janvier
2009, 15 avril 2009, 22 juin 2009) et une première présentation des résultats de
l'étude a été effectuée le 11 décembre 2008 lors d'une journée organisée par le
CETMEF avec le Réseau Scientifique et Technique et Voies Navigables de France.
Une relecture finale des documents a été assurée en parallèle par le Laboratoire
Régional des Ponts et Chaussées de Blois, par VNF et par le Service de Navigation
du Nord Est.

La méthodologie appliquée dans le cadre de cette étude a suivi les quatre étapes
précédemment énoncées de la démarche de retour d'expériences. Les contenus
de ces étapes sont décrits dans les paragraphes suivants.

20 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
3.2.1. Collecte des données

Dans un premier temps, des cas connus par le CETMEF et les CETE ont été
identifiés et un premier recueil des données a été réalisé en liaison avec les
services de navigation de VNF.

Dans un second temps, des contacts ont été pris avec les différentes
subdivisions de VNF afin de procéder à des interviews des principaux
acteurs et de collecter l'ensemble des informations disponibles sur les cas
de réparations de digues de voies navigables.

Afin de faciliter la collecte des informations, une fiche type de données a


été mise au point pour capitaliser et structurer l'ensemble des éléments
recueillis. Cette fiche comprenait le descriptif de la digue, les désordres et
les mécanismes à l'origine des travaux, les travaux après désordres, le bilan
du cas étudié et l'avis sur les réparations, le nom des personnes interrogées
et les documents disponibles.

3.2.2. Analyse des informations

Une synthèse sous forme de tableaux a été établie pour déterminer les
cas les plus documentés. En particulier, afin de déterminer les facteurs qui
pouvaient expliquer les désordres et leur situation, la réussite ou l'échec des
réparations, des tableaux croisés ont été établis :

 proportion de digues de grande et petite hauteur et types de


désordres ;
 types de désordres en fonction des protections existantes ;
 désordres et réparations en fonction de la saison et des conditions
d'exploitation
 influence des phénomènes de vieillissement, des points singuliers,
etc... sur les désordres ;
 proportion de cas de réparations avec des travaux
complémentaires.

Seules les études de cas bien documentées ont été retenues, notamment
celles pour lesquelles des données suffisamment complètes étaient
disponibles.
14

12

10

8
nombre de
6 cas

2
Figure 6 : Répartition des cas par hauteur de
0
0 à 2,50m 3 à 4m 5 à 12m
digues (CETMEF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 21
3.2.3. Stockage et assemblage des informations

Vingt-cinq cas ont été retenus et ont fait l'objet d'une fiche comprenant six
parties :

 La première partie concerne le descriptif de la digue et son état initial


avant les travaux. Elle présente les caractéristiques géométriques
de la digue, ainsi que tous les renseignements disponibles pouvant
préciser sa constitution (matériaux, dispositifs de protection,…).
 La deuxième partie s'attache à l’ensemble des désordres observés
à l'origine des travaux de réparation. Elle comprend une description
factuelle des pathologies et un exposé des mécanismes supposés
être à l'origine des réparations.
 La troisième partie décrit les travaux effectués, en urgence ou
non, pour remédier aux désordres et donne les caractéristiques
géométriques de la digue réparée. Une coupe type et des photos
illustrent les travaux. La date du projet, de début et de fin des
travaux, les noms des différents intervenants sont donnés ainsi
que les conditions de réalisation et les coûts des travaux.
 La quatrième partie décrit les travaux complémentaires éventuels,
programmés ou non.
 La cinquième partie est consacrée au bilan du cas et donne un avis
sur les réparations.
 La sixième partie précise les documents disponibles utilisés pour
la rédaction de la fiche et les personnes interrogées.

3.2.4. Traitement et exploitation des données

Le traitement et l'analyse des données ont été effectués sur la base des
informations disponibles dans les fiches de capitalisation des données. Des
analyses croisées ont porté sur :

 les désordres ;
 les réparations ;
 les types de désordres et de réparations suivant la technique
d'étanchéité et de protection de berges d'origine de la digue.

3.3. Cas étudiés pour le retour d’expériences

3.3.1. Présentation générale

Les vingt-cinq fiches de cas retenues pour le retour d'expériences, constituant


l'annexe, sont énumérées dans le tableau suivant :

22 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Tableau 1: Présentation des cas (CETMEF)

N° de
n° de Année des
Voie d'eau Localisation Département Technique existante page
fiche réparations
(annexe)
Cuvelage béton (aval brèche) et
1 Rigole de l'Arroux Digoin 71 2004 22
corroi d'argile (amont brèche)
Cuvelage en béton de chaux
2 Canal de Briare Montambert 58 (aval brèche) et corroi d'argile et 2002 28
palplanches béton (amont brèche)
3 Canal de la Colme Holque 59 Perré type Sensée 2005 33
Canal des Houillères
4 Wittring 57 Palplanches et corroi d'argile 1995 38
de la Sarre
Canal Latéral à la Châtillon sur
5 45 Perré en pierres maçonnées 2002 45
Loire Loire
Canal Latéral à la Marseille les
6 18 Murettes béton et corroi d'argile 2002 49
Loire Aubigny
Canal Latéral à la
7 Micaudière 71 Palplanches et corroi d'argile 2000 55
Loire
Bief de
Canal de la Marne Cuvelage béton et palplanches
8 partage des 57 2001 61
au Rhin dans le corps de digue
Vosges
Canal de la Marne Bief 8-9 à
9 57 Palplanches et corroi d'argile 2004 66
au Rhin Est Réchicourt
Canal de la Marne Bief 67 à Palfeuilles et palplanches (une
10 51 2006 71
au Rhin Ouest Ponthion sur trois)
Canal de la Marne Bief 26 à
11 55 Murette béton et corroi d'argile 2007 74
au Rhin Ouest Velaines
12 Canal du Midi Trèbes 11 Corroi d'argile 2004 78
La Moselle Neuves
13 54 Palplanches tirantées 2002 82
canalisée Maisons
Palplanches et perré de type
14 Canal de Neufossé Blaringhem 59 2004 88
Sensée 
Bief 4 et 5
15 Canal du Nord 59 Cuvelage béton 2003 94
Moeuvres
Bief 15-16
16 Canal du Nord 80 Cuvelage béton 2008 101
Languevoisin
Enrochements, corroi d'argile et
17 Le Rhin canalisée Iffezheim 67 2004 108
écran mince à la base de la digue
Canal du Rhône au Perré béton reposant sur des
18 Allenjoie 25 2005 112
Rhin enrochements
Canal du Rhône au
19 Jonchet 25 Perré béton 2006 116
Rhin
Canal de Roanne à
20 Briennon 42 Corroi d'argile et tunage bois 2007 120
Digoin
Canal de Saint- Murette et écran d'étanchéité en
21 Masnières 59 2001 125
Quentin béton
Canal de la Sambre
22 Landrecies 59 Palplanches 2003 132
à l'Oise
Canal de la Sambre
23 Ors 59 Corroi d'argile et perré 2004 135
à l'Oise
Sans protection (matériaux
24 La Seine Croissy 78 2007 139
limoneux issus du dragage)
Corroi d'argile (côté amont) et
25 Canal des Vosges Epinal 88 2008 144
palplanches (côté val)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 23
Les désordres rencontrés sur les cas recensés sont :

 des brèches, partielles ou totales, souvent associées à des


mécanismes d'érosion interne ;
 des anses d'érosion ;
 des glissements ;
 des affaissements ;
 des fontis ;
 des déversements de palplanches ;
 des fuites.

Les types de protection, d'étanchéité et de défense de berges des digues de


canal affectés par les désordres sont :

 des cuvelages béton ;


 des perrés en béton , de type Sensée5 ou en maçonnerie ;
 des murettes ;
 des corrois d'argile ;
 des rideaux de palplanches.

Les travaux de réparations ont consisté en une intervention sur :

 le corps de digue après une rupture partielle ou totale. Un


remblaiement en matériaux d'apport associé parfois avec de
l'enrochement (lié ou non), des palplanches et du béton a alors été
réalisé ;
 les talus suite à des glissements, à des affaissements, à des
anses d'érosion. Des palplanches, du tunage bois, du béton et des
matelas gabions ont alors été mis en œuvre ;
 les dispositifs d'étanchéité suite à leur inefficacité due à la présence
de fuites ou l'apparition de fontis. Des dispositifs d'étanchéité par
géomembranes ou en béton ont alors été mis en œuvre.

Chacun des cas traités pour ce retour d'expériences est présenté de manière
synthétique dans la partie suivante.

24 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
3.3.2. Résumé des fiches de cas

Fiche 1 – Rigole de l'Arroux – Digoin (Saône et Loire) – Brèche totale – Réparation par
DEG (2004)
La digue est en remblai homogène et a une hauteur de cinq mètres. Les matériaux la
constituant sont des sables légèrement limoneux et des graviers. En 2001, une brèche
s'est produite au niveau d'une zone de transition entre un dispositif d'étanchéité par
corroi argileux et un cuvelage béton. A la faveur d'une montée du niveau d'eau, le corroi
argileux, n'atteignant pas le haut du talus amont, a été 'surversé', ce qui a occasionné une
infiltration dans le corps de digue et une érosion interne de la digue. Les réparations ont été
effectuées en 2004 et ont consisté en la reconstruction du corps de digue et la mise en place
d'un dispositif d'étanchéité par géomembrane. La mauvaise mise en œuvre du dispositif
d'étanchéité a conduit à l'apparition de fuites. Des travaux complémentaires, consistant au
déversement d'argile dans le canal, ont donc été nécessaires.

Photographie 4 : Rupture à la jonction béton et argile sur la Rigole de l'Arroux à Digoin (VNF)

Fiche 2 – Canal de Briare – Bief de Montambert (Nièvre) – Brèche totale – Réparation


par DEG (2002)
La digue est en remblai homogène en profil mixte avec une hauteur de huit mètres en rive
droite. Une brèche de dix huit mètres de long s'est produite au droit du changement de
dispositif d'étanchéité de la digue (passage d'un cuvelage en béton de chaux à un corroi
argileux). Cette brèche semble avoir été initiée par un phénomène d'érosion interne au
niveau de cette interface. Le plafond du canal a également été érodé. La réparation de la
digue et du plafond du canal ont été réalisés en urgence. Le corps de digue a été reconstruit
avec des matériaux granulaires de type 0/40mm. Une tranchée réalisée dans le corps de
digue a été remplie d'argile afin de réaliser l'étanchéité. Celle-ci a été complétée par la
pose d'une géomembrane sur le talus amont. Cette géomembrane a été recouverte par des
matelas gabions, dont les éléments ont eu tendance à migrer vers le bas, diminuant ainsi
la protection de la géomembrane. Depuis la réalisation des travaux, aucun désordre n'est
apparu.

Photographie 5 : Vue d'une brèche sur le canal de Briare à Montambert (VNF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 25
Fiche 3 – Canal de la Colme – Holque (Nord) – Affaissement du chemin de halage –
Réparation par palplanches (2005)
Le canal est en déblai. La défense de berge originelle est de type Sensée, et constituée
par un perré, présentant une pente de 1H/3V côté berge et fondé sur pieux. Les désordres
observés se matérialisaient par une fissuration et des tassements localisés sous le chemin
de halage et une érosion du profil de pente sous eau en pied de la défense de berge. Leur
origine est liée à une érosion régressive entraînant le déchaussement progressif du perré et
un départ de matériaux sous la chaussée du chemin de halage. Un rideau de palplanches
a été battu en arrière du perré de type Sensée sur un linéaire de cent quatre-vingts mètres.
Des tirants ont été mis en place tous les deux mètres quarante pour lier le perré et le
rideau. Le chemin de halage a été remblayé. Les travaux se sont révélés efficaces, aucune
dégradation nouvelle n'étant apparue.

Photographie 6 : Palplanches ancrées sur le perré de type sensée sur le canal de la Colme à Holque (VNF)

Fiche 4 – Canal des Houillères de la Sarre – Wittring (Moselle) – Brèche partielle –


Réparation par palplanches (1995)
La digue est en remblai constituée d'une recharge graveleuse et d'un noyaux argileux, de
six mètres de hauteur. Le profil du canal est mixte (déblai-remblai). La protection de berge
est assurée par des palplanches ayant une fiche relativement courte. En automne 1995 une
brèche s'est formée suite à la création d'un renard sous les palplanches. La réparation a été
constituée de palplanches de profondeur plus importante fichées dans le substratum. Les
travaux se sont révélés pérennes jusqu'à ce jour.

Photographie 7 : Travaux de terrassement lors des réparations du canal des Houillères de la Sarre à Wittring
(VNF)

26 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 5 – Canal Latéral à la Loire – Châtillon sur Loire (Loiret) – Fuites – Réparation
par DEG (2002)
La digue est en remblai homogène constitué de matériaux sablo-limoneux et graveleux
et a une hauteur de cinq mètres. L'étanchéité de la cuvette du canal et la défense des
berges sont assurées par un perré en pierres jointoyées. Des travaux d'installation d'une
conduite de gaz par forage dirigé sous le canal semblent avoir contribué au déjointoiement
des pierres du perré, amorcé par le vieillissement des joints. Une fuite importante a ainsi
été constatée en 2002. La tentative de colmatage par mise en place d'argile et de béton
s'est avérée inefficace. Les travaux, réalisés après un prédiagnostic visuel, ont consisté en
la mise en place d'un dispositif d'étanchéité par géomembrane, sur une longueur de 700m
recouvert par un béton armé de protection. Depuis ces réparations, aucune fuite n'a été
constatée.

Photographie 8 : Vue du perré maçonné sur le canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire (VNF)

Fiche 6 – Canal Latéral à la Loire – Marseille les Aubigny (Cher) – Brèche partielle –
Réparation par palplanches (2002)
La digue, en remblai homogène, est constituée de matériaux sablo-limoneux et graveleux
et a une hauteur de trois mètres. L'étanchéité est assurée par un corroi argileux et des
murettes en béton assurent la défense des berges en sommet de talus amont. Un trou dans
les murettes en béton, dû à leur forte dégradation, a conduit en 2002 à une infiltration d'eau
dans le corps de digue, puis à l'érosion interne de la digue et à une brèche partielle. Dans
un premier temps et afin de rétablir la navigation, la digue a été reconstruite en urgence
avec les matériaux d'origine, et des palplanches ont été battues devant les murettes sur
un linéaire de vingt mètres. Des travaux complémentaires ont consisté en la mise en place
d'un rideau de palplanches complémentaire sur un linéaire de cinq cents mètres de part et
d'autre de la brèche. Aucun désordre n'a été constaté depuis les réparations.

Photographie 9 : Vue de la brèche partielle sur le canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny (VNF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 27
Fiche 7 – Canal Latéral à la Loire – Micaudière (Saône et Loire) – Brèche totale –
Réparation par palplanches (2000)
La digue est un remblai constitué de sables limoneux et de graviers. Elle a une hauteur
de sept mètres. Un corroi argileux et un rideau de palplanches assurent respectivement
l'étanchéité et la défense des berges. En 2000, des fuites ont été constatées au niveau d'un
aqueduc passant sous le canal. Ces fuites ont conduit à une érosion interne de la digue,
et à l'ouverture d'une brèche. Des travaux réalisés en urgence dans un premier temps ont
consisté en une reconstruction de la digue à l'identique. La persistance des fuites a nécessité
une intervention complémentaire, réalisée après un diagnostic géotechnique. L'aqueduc a
été étanché, le corps de digue reconstruit avec des matériaux sablo-argileux, et l'étanchéité
de la digue réalisée par mise en place d'un corroi argileux. Un rideau de palplanches a de
plus été foncé sur 10 mètres de part et d'autre de l'aqueduc. A l'issue de ces travaux les
fuites ne sont pas réapparues.

Photographie 10 : Vue de la brèche sur le canal latéral à la Loire à la Micaudière (VNF)

Fiche 8 – Canal de la Marne au Rhin – Bief de partage des Vosges (Moselle) – Brèche
partielle – Réparation par palplanches (2001)
La digue est un remblai constitué d'argile graveleuse et de marne argileuse, de cinq mètres
de hauteur environ. L'étanchéité est assurée par des dalles béton et un rideau de palplanches
dans le corps de la digue. En 2001 une brèche est apparue, au niveau d'un aqueduc, due
à une érosion interne. Un double rideau de palplanches formant un caisson comblé par
de l'argile sur une centaine de mètres a été réalisé. Par la suite les talus bétonnés ont été
reconstitués. Cette méthode de réparation est efficace jusqu'à ce jour.

Photographie 11 : Vue de la brèche dans le canal de la Marne au Rhin dans le bief de partage des Vosges
(VNF)

28 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 9 – Canal de la Marne au Rhin Est – Bief 8-9 à Réchicourt (Moselle) – Fuites –
Réparation par palplanches (2004)
La digue en remblai hétérogène est de hauteur comprise entre deux mètres cinquante et
six mètres cinquante. Elle est composée de matériaux de perméabilité très variable. Le
site, qui a fait l'objet de nombreuses petites réparations suite au vieillissement accéléré et
au déversement des palplanches initiales peu fichées, a connu l'apparition de nombreuses
fuites et l'érosion du corps de digue. La réparation en deux temps a consisté en la réalisation
d'un bouchon argileux et en la consolidation de ce dernier par réalisation d'un nouveau
rideau de palplanches fichées dans les marnes. Cette méthode de réparation est efficace.

Photographie 12 : Colmatage de la digue à l'arrière des palplanches déversées sur le canal de la Marne au
Rhin Est à Réchicourt (VNF)

Fiche 10 – Canal de la Marne au Rhin Ouest – Bief 67 à Ponthion (Marne) – Brèche


partielle - Réparation par palplanches(2006)
La digue est constituée de matériaux argilo-limoneux sur une hauteur de deux mètres
cinquante protégés par des palfeuilles. Le vieillissement des palfeuilles et des palplanches
par perforation due à la corrosion a favorisé les circulations d'eau et a provoqué l'entraînement
de matériaux. Le phénomène a engendré une perte d'étanchéité progressive du corps
de digue repérée courant 2006. Cette perte d'étanchéité évolua jusqu'à l'apparition d'un
renard hydraulique induisant une baisse significative du niveau d'eau. Suite à une étude
géotechnique un rideau de palplanches alternant avec des palfeuilles a été mis en place
sur le linéaire endommagé. Une tranchée argileuse allant jusqu'au plafond du canal à été
réalisée à l'arrière du rideau. Bien qu'il soit efficace pour le moment ce type de réparation
peut s'avérer caduc étant donnée que les palfeuilles n'ont pas fonction de soutènement et
qu'elles ne sont pas fichées.

Photographie 13 : Digue du canal de la Marne au Rhin Ouest à Ponthion après travaux (VNF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 29
Fiche 11 – Canal de la Marne au Rhin Ouest – Bief 26 à Velaines (Meuse) – Brèche
partielle – Réparation par écran d'argile et tunage (2007)
La digue, dont l'étanchéité est assurée par un corroi d'argile, a été rehaussée par l'apport de
matériaux argileux protégés par un perré béton. Le vieillissement du système d'étanchéité
et du perré béton a conduit à l'érosion du corps de digue induit par le gradient d'eau et
le batillage menant à la création d'une brèche partielle. La réparation a consisté en la
réalisation d'une tranchée d'argile large de un mètre et profonde de deux mètres derrière
une protection en tunage bois ancrée à deux mètres. Des enrochements ont également été
mis en place sur le talus côté aval. Une consolidation d'une trentaine de mètres de longueur
de part et d'autre de la brèche a été réalisée par l'implantation de pieux bois espacés reliés
par des liernes en chêne sur lesquels un géotextile est tendu. Le retour d'expériences de
cette technique est positif bien que la réalisation des travaux reste récente. Une mise en
œuvre plus profonde des systèmes de protection aurait pu être envisagée.

Photographie 14 : Mise en œuvre de la tranchée d'argile derrière le tunage bois sur le canal de la Marne au
Rhin Ouest à Velaines (VNF)

Fiche 12 – Canal du Midi – Bief de Trèbes (Aude) – Fuites importantes – Réparation par
palplanches et injections (2004)
La digue est un remblai homogène sablo-limoneux, de cinq mètres de haut, étanché par un
corroi d'argile. En 2004, des résurgences sont apparues dans des jardins maraîchers en pied
aval du canal. Un rideau de palplanches a été mis en œuvre, sur un linéaire de cent quatre
vingts mètres, au milieu du chemin de halage d'après une étude géotechnique réalisée en
2000. Les fuites ont persisté et des travaux complémentaires ont été nécessaires. Après
des sondages thermométriques, des travaux d'injections ont été entrepris. Ces travaux sont
toujours efficaces. après quelques années de service.

Photographie 15 : Mise en œuvre des palplanches sur le canal du Midi à Trèbes (VNF)

30 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 13 – La Moselle canalisée – Neuves Maisons (Meurthe et Moselle) – Déversement
de palplanches – Réparation par palplanches (2002)
Sur le secteur concerné la digue est en remblai soutenue par un rideau de palplanches
tiranté par des tirants actifs précontraints et des tirants passifs du côté du canal de
dérivation, et localement par un second rideau de palplanches du côté de la rivière Moselle.
Pour dimensionner au grand gabarit, le fond de l'ancien canal a été approfondi. Suite à
des conditions climatiques défavorables un différentiel des niveaux d'eau a induit un
déversement sur quinze mètres du rideau de palplanches et un déplacement en tête d'un
mètre provoquant l'affaissement de la chaussée en crête desservant une zone industrielle
et fortement trafiquée en 2000. Après des investigations géotechniques un nouveau rideau
de palplanches a été mis en place sur la zone endommagée et des tirants supplémentaires
ont été disposés sur un plus grand linéaire. Ces travaux n'ont sollicité aucune intervention
ultérieure.

Photographie 16 : Vue de la zone déversée sur la Moselle canalisée à Neuves Maisons (CETE)

Fiche 14 – Canal de Neufossé – Blaringhem (Nord) – Déversement de palplanches –


Réparation par palplanches ancrées (2004)
Le canal est légèrement en déblai. La défense de berge initiale est de type Sensée, et
constituée par un perré, d'une pente de 1H/3V côté berge, fondé sur pieux. Ce dispositif
est renforcé par un rideau de palplanches de quatre mètres cinquante de longueur, mis
en œuvre devant le perré, les deux étant liés par un couronnement béton. En 2000-2001,
d'importants désordres se sont matérialisés sur un linéaire de cent quarante mètres. L'érosion
importante de la risberme en pied de soutènement a généré un déchaussement de la partie
en fiche du soutènement, diminuant la butée de pied et conduisant à la ruine de l'ouvrage
par déversement. Les travaux comprenaient deux dispositifs. Un rideau de palplanches de
dix mètres de hauteur, tiranté et ancré sur un contre rideau, a été mis en œuvre au droit de
la zone principale du désordre. Sur l'ensemble de la zone affectée, un remblai en marne
et la pose d'un enrochement sur fascine et géotextile ont été réalisés afin de reconstituer
le talus sous eau, en butée de pied du rideau de palplanches existant. Aucune nouvelle
dégradation n'est apparue à ce jour.

Photographie 17 : Désordres sur le canal de Neufossé à Blaringhem (VNF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 31
Fiche 15 – Canal du Nord – Bief 4 et 5 à Mœuvres (Nord) – Brèche totale – Réparation
par DEG (2003)
La digue originelle est constituée d'un remblai d'une hauteur de quatre mètres. Son talus
amont, d'une pente de 3H/2V est protégé et imperméabilisé par deux dalles béton de 0,20
m d'épaisseur. Son talus aval est enherbé. En 2003 une brèche de six mètres de largeur
s'est ouverte suite à une dégradation de la protection en béton et à une érosion interne du
corps de digue. Une reconstitution du remblai en tout-venant et du parement béton a été
effectuée dans l'urgence. Ces travaux ont été complétés par l'injection d'un coulis ciment-
bentonite à partir d'une tranchée en crête de digue et par une injection de béton en sous-
face des dalles latérales à la brèche. Dans le cadre d'un chômage programmé ultérieur, une
reconstitution définitive du talus par un dispositif de type DEG a été mis en œuvre. Aucun
nouveau désordre ne s'est manifesté.

Photographie 18 : Brèche sur le canal du Nord à Mœuvres (VNF)

Fiche 16 – Canal du Nord – Languevoisin (Somme) – Fuites – Réparation par


géomembrane (2008)
La digue est en remblai hétérogène étanchée par un cuvelage béton et d'une hauteur de
quatre mètres environ. En mai 2008 des fuites importantes dans la digue sont apparues au
droit d'un aqueduc provoquant un fontis sur le chemin de service. Par ailleurs il existait des
cavités dans le perré et à la jonction talus/plafond. De plus, l'aqueduc, dont la fonction était
de drainer le bassin versant de la rive droite vers la rive gauche, était bouché. Une première
réparation en urgence a consisté à boucher les fuites dans le canal, mais elle s'est avérée
inefficace. Une deuxième intervention a consisté à reboucher le fontis avec les matériaux
prélevés sur place et à plaquer une géomembrane avec des plots béton sur le perré jusqu'au
milieu du plafond. La réparation n'étant pas concluante une troisième intervention a consisté
à lester la géomembrane avec d'autres plots.

Photographie 19 : Inspection de la mise en place de la géomembrane sur le canal du Nord à Languevoisin


(CETMEF)

32 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 17 – Le Rhin canalisée – Bief d'Iffezheim (Bas Rhin) – Affaissement – Réparation
par enrochements (2004)
La digue est un remblai constitué d'une recharge graveleuse et d'un noyau en matériaux
fins, d'une hauteur d'environ quatre mètres cinquante. L'étanchéité est assurée par un
rideau de palplanches à la base de la digue. En 2004 une zone d'affaissement général
de zéro mètre quarante environ sur une centaine de mètres a été repérée autour du PK
319,065. La période d'apparition du désordre est inconnue. D'importantes campagnes
de reconnaissances géotechnique et géophysique ont été menées indiquant la présence
probable d'un ancien bras du Rhin. La digue a été rechargée par enrochements sur le talus
côté val en 2008 et une rehausse du noyau argileux a été réalisée

Photographie 20 : Digue sur le Rhin canalisé à Iffezheim après travaux (VNF)

Fiche 18 – Canal du Rhône au Rhin – Allenjoie (Doubs) – Brèche totale – Réparation


par enrochements liés (2005)
La digue, d'une hauteur de six mètres environ, est en matériaux limoneux, sableux et
graveleux. Un perré en béton, reposant sur un enrochement, assure son étanchéité. La
dégradation de ce perré a entraîné l'apparition de fuites. En 2005, une brèche totale de la
digue, constatée un jour après la détection d'une fuite, a nécessité la réalisation de travaux
en urgence. Les réparations ont consisté en une reconstruction de la digue à l'identique sur
un linéaire de quarante mètres. Des batardeaux ont été mis en place pour travailler à sec.
Depuis, la remise en fonction du canal, aucun désordre n'a été constaté.

Photographie 21 : Brèche sur le canal du Rhône au Rhin à Allenjoie (VNF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 33
Fiche 19 – Canal du Rhône au Rhin – Jonchet (Doubs) – Brèche partielle – Réparation
par géomembrane avec protection béton (2006)
La digue est un remblai constitué de matériaux limoneux, sableux et graveleux, étanché par
un perré en béton reposant sur un enrochement. Sa hauteur est de deux mètres environ.
Des fuites sont apparues suite à l'érosion progressive du perré. La circulation d'eau dans le
corps de digue a conduit à un phénomène de renard hydraulique et à une brèche partielle
de la digue. Les réparations ont consisté en une reconstruction du corps de digues avec
des matériaux granulaires, la mise en place d'une géomembrane, et la reconstruction du
cuvelage béton à l'identique du cuvelage existant. Aucun désordre n'a été constaté depuis
les travaux.

Photographie 22 : Mise en œuvre de la géomembrane sur le canal du Rhône au Rhin à Jonchet (VNF)

Fiche 20 – Canal de Roanne à Digoin – Bief de Briennon (Loire) – Brèche totale –


Réparation par DEG (2007)
La digue a un profil mixte avec un remblai en rive droite de dix mètres environ de hauteur.
L'étanchéité de la digue est réalisée par un corroi d'argile. Des pieux en bois assurent la
défense de berges. Une fuite détectée dans le talus aval, dont l'origine semble se situer
au niveau de la jonction entre les pieux en bois et le corroi argileux, a évolué en renard
hydraulique et a conduit à l'ouverture d'une brèche dans la digue. Les réparations ont
consisté à reconstruire le corps de digue avec des matériaux graveleux, et à reconstituer
l'étanchéité par réalisation d'une tranchée remplie d'argile dans le corps de digue puis, mise
en place d'une géomembrane sur le talus amont, protégée par des matelas gabion. Les
travaux ont été réalisés après mise en place de batardeaux, afin de maintenir la fonction
d'alimentation du canal. Depuis la réalisation des travaux aucun désordre n'est survenu.

Photographie 23 : Mise en place du batardeau sur le canal de Roanne à Digoin à Briennon (VNF)

34 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 21 – Canal de Saint-Quentin – Bief de Masnières (Nord) – Brèche partielle –
Réparation par palplanches (2001)
La digue, d'une hauteur de trois à quatre mètres, est constituée de matériaux alluvionnaires
silto-sableux locaux surmontés de remblais hétérogènes. Elle présente un talus de 1H/1V
côté canal, avec murette en crête, suivie d'une risberme de un  mètre de largeur, sous
eau, arrêtée sur un écran de béton mis en œuvre vers 1950. Le talus aval est enherbé.
Une dégradation de la partie supérieure de la digue aboutissant à un renard a conduit à
une rupture partielle en 2001. Après des travaux d'urgence de remblaiement infructueux
pour colmater la brèche, un rideau de palplanches a été mis en œuvre sur une hauteur de
huit mètres et une longueur de trente mètres. Un colmatage avec 130 tonnes d'argile et
une réfection du versant aval de la digue et du contre-fossé ont été réalisés . Des travaux
complémentaires de réfection ont conduit à la pose d'un rideau de palplanches sur sept cent
cinquante mètres. Aucun nouveau désordre n'est réapparu.

Photographie 24 : Digue du canal de Saint Quentin à Masnières après travaux (CETE)

Fiche 22 – Canal de la Sambre à l'Oise – Bief de Landrecies (Nord) – Déversement de


palplanches – Réparation par palplanches et pieux bois (2003)
La digue est un remblai de trois mètres de haut, protégé par un rideau de palplanches. Elle
se situe sur le canal de la Sambre à l'Oise, canal au gabarit Freycinet. En 2003, une crue de
la Sambre a provoqué une montée des eaux qui se sont écoulées vers le canal et ont saturé
la digue. Il en a résulté un déversement du rideau de palplanches sur cinq cents mètres.
La réparation a été réalisée sur un linéaire de cinq cents mètres et a consisté à redresser
le rideau de palplanches, à le consolider et le maintenir en mettant en œuvre des pieux
bois à l'amont des palplanches côté canal. Depuis les réparations, aucun désordre n'a été
constaté.

Photographie 25 : Digue du canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies après travaux (CETMEF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 35
Fiche 23 – Canal de la Sambre à l'Oise – Bief d'Ors (Nord) – Glissement – Réparation
par palplanches (2004)
La digue est un remblai homogène en limon argileux, de cinq mètres de haut, étanchée par
un corroi d'argile et protégée par un perré. En 2004, suite à un glissement du chemin de
halage vers le contre fossé à l'aplomb d'une conduite, un rideau de palplanches a été mis
en œuvre en pied de talus du fossé surmonté d'un remblai à pente plus douce. Ces travaux
ont été réalisés sur un linéaire de soixante mètres et n'ont nécessité aucune intervention
ultérieure.

Photographie 26 : Digue du canal de la Sambre à l'Oise à Ors après travaux (CETMEF)

Fiche 24 – La Seine – Croissy (Yvelines) – Anses d'érosion – Réparation par


palplanches (2007)
La digue de Croissy est un remblai d'environ huit mètres de haut, composé de limon sableux
à argileux sans protection. Elle sépare la Seine en deux bras. Les réparations ont débuté en
2007 suite à l'importance des phénomènes d'érosion interne et d'affouillements. Elles ont
été réalisées sur un linéaire de cinq cent quatre-vingts mètres et ont consisté en la mise en
œuvre d'un rideau de palplanches à la limite du talus existant surmonté par une protection
bois de la tête des palplanches et d'un talutage enherbé assurant la liaison avec le terrain
naturel.

Photographie 27 : Digue de la Seine à Croissy après travaux (VNF)

36 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 25 – Canal des Vosges – Epinal (Vosges) – Fontis – Réparation par
enrochements et injections (2008)
Le canal est en profil mixte et la digue a une hauteur de trois mètres vingt au niveau du site
affecté. Il est situé dans un ancien lit qui est constitué de calcaire marneux avec des poches
de gypse et d'anhydrite. Lors d'un chômage en 2004, des fontis ont été découverts dans le
plafond du canal. Il s'en est suivi l'effondrement d'abord localisé de la RD12 surplombant
le canal, puis généralisé sur environ quatre vingts mètres, avec affaissement de plus de un
mètre cinquante. La RD 12 a été fermée à la circulation depuis l'apparition des fontis. Après
des reconnaissances géotechniques, géophysiques et la pose d'inclinomètres, des travaux,
en cours, ont été entrepris et ont consisté au comblement des vides par des enrochements,
à la pose d'un géotextile filtrant en fond de canal, au reprofilage du canal en enrochements
et à la réalisation d'injections au niveau des sols décomprimés. L'efficacité des travaux reste
à confirmer lorsque ceux ci seront terminés et après une période de quelques années.

Photographie 28 : Désordres sur le canal des Vosges à Epinal (VNF)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 37
4. Analyse des vingt-cinq cas : désordres et phénomènes
en cause

Une analyse des cas par rapport aux désordres et phénomènes en cause est proposée
dans ce chapitre. Les types de désordres et mécanismes associés seront tout d'abord
présentés. L'analyse portera ensuite sur les signes précurseurs et les facteurs aggravant
l'initiation des mécanismes à l'origine des désordres, l'influence des conditions climatiques
et des périodes d'exploitation sur les désordres, les cinétiques des mécanismes à
l'origine des désordres, et l'influence des activités humaines, de la végétation et de la
faune. Enfin, un tableau de synthèse à la fin de ce chapitre récapitulera les différents
aspects analysés pour chacun des cas étudiés.

4.1. Types de désordres et mécanismes associés

La figure suivante représente la répartition par types de désordre des vingt-cinq


cas étudiés dans ce chapitre.

1
1
1
7 Brèche partielle
2
Brèche totale
Fuites
Déversement de
palplanches
Affaissement
3 Fontis
Glissement
Anse d'érosion

6 4

Figure 7 : Répartition des vingt-cinq cas étudiés par types de désordre (CETE)

Treize sur vingt-cinq cas étudiés, soit près de la moitié des cas, correspondent à
une brèche de l'ouvrage, partielle (sept cas) ou totale (six cas). Les autres types
de désordres ayant conduit à des travaux de réparation sont les fuites (quatre cas
étudiés), les déversements de soutènements ou de palplanches (trois cas), les
affaissements (deux cas), les fontis (un cas), les glissements (un cas), et les anses
d'érosion (un cas).

38 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
4.1.1. Les brèches partielles ou totales

Elles représentent treize cas de désordres sur les vingt-cinq cas étudiés
dans ce retour d'expériences. Leur analyse montre que des fuites ont été
observées de manière quasi-systématique avant les désordres à l'exception
de la brèche du bief de Montambert – fiche 2, qui s'est produite pendant la
nuit et pour laquelle il n'avait pas été constaté d'indices précurseurs, de la
brèche de la rigole de l'Arroux – fiche 1, initiée par une surverse du dispositif
d'étanchéité et de la brèche du bief de partage des Vosges – fiche 8, qui est
due à des infiltrations et à des fissurations de la dalle béton.

Les brèches conduisent à une vidange partielle ou totale des biefs concernés,
entraînant le plus souvent l'interruption complète du trafic fluvial.

Les brèches partielles représentent sept des treize cas de brèches. Elles
s'expliquent par des mécanismes :

 d'érosion interne, faisant suite à une augmentation des débits de


fuite entraînée par la dégradation du dispositif d'étanchéité (exemple
du bief de Masnières – fiche 21, ou du canal du Rhône au Rhin à
Jonchet – fiche 19) ou dûs à une insuffisance de fichage du rideau
de palplanches (exemple du bief 23 du canal des Houilllères de la
Sarre – fiche 4) ;
 d'affouillement en arrière du parement amont suite à la déstructuration
de celui-ci (exemple du bief 26 du canal de la Marne au Rhin ouest
– fiche 11).

Les brèches totales (six des treize cas de brèches) sont dues :

 à des phénomènes de renard hydraulique, initiés suite à une


dégradation du dispositif d'étanchéité (dégradation du perré béton
ayant conduit à la brèche d'Allenjoie dans la digue du canal du
Rhône au Rhin – fiche 18) ou par la présence de points singuliers
de la digue (érosion interne initiée au droit de l'aqueduc de la
Micaudière dans les digues du canal latéral à la Loire – fiche 7,
ou à l'interface entre les dispositifs d'étanchéité et de protection
des berges des digues du canal de Roanne à Digoin à Briennon –
fiche 20) ;
 à une surverse du dispositif d'étanchéité (infiltration d'eau par la
partie non-étanchéifiée de la digue dans le cas de la digue de la
rigole de l'Arroux - fiche1).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 39
4.1.2. Les déversements de soutènement et de rideau de palplanches

Ce type de désordre est directement à l'origine de réparations dans trois


des cas étudiés dans le retour d'expériences – fiches 13, 14 et 22. Un cas
supplémentaire – fiche 9 , pour lequel un déversement de palplanches a
été observé mais n'est pas directement à l'origine des réparations, peut
également être considéré. Sur les quatre cas considérés, les mécanismes
mis en évidence dans ce retour d'expériences sont de natures diverses :

 insuffisance du fichage du rideau de palplanches (bief 8-9 du canal


de la Marne au Rhin – fiche 9) : le déversement du rideau a favorisé
les mécanismes d'érosion externe de la berge en arrière de celui-
ci et contribué à diminuer l'étanchéité de la digue (apparition de
fuites, qui sont à l'origine des réparations) ;
 rupture des tirants d'ancrage précontraints pour cause de corrosion
des torons (bief de Neuves Maisons de la Moselle canalisée – fiche
13) : le déversement résultant a conduit à un affaissement de la
berge et de la chaussée ;
 érosion de la risberme en pied de soutènement amont (canal de
Neufossé à Blaringhem – fiche  14) : cette érosion de la butée
de pied du soutènement, liée notamment à des manœuvres de
bateaux, a engendré un basculement du soutènement, qui s'est
traduit également par une fissuration puis un effondrement du
chemin de contre-halage ;
 effort de poussée associée à une mise en charge de la digue du
côté aval associée à une surverse vers le canal (bief de Landrecies
du canal de la Sambre à l'Oise – fiche 22).

Notons que la majorité des cas de déversements de palplanches observés


se sont produits en hiver. Pendant cette saison, les conditions climatiques
(effets de la pluviométrie et du gel) sont propices à l'apparition de désordres
(cf 4.3.1). Le cas de la Moselle canalisée – fiche 13 illustre bien le rôle
des conditions climatiques : les désordres sont associés à une rupture
des tirants d'ancrage des palplanches faisant suite à une période de fortes
précipitations ayant conduit à une montée du niveau piézométrique dans la
digue, conjuguée à des températures de -14°C. Par ailleurs, il est établi au
niveau du diagnostic que les torons étaient corrodés, voire sectionnés, leur
protection originelle ayant été vraisemblablement altérée par les sollicitions
anormales du trafic intense sur la chaussée desservant une aciérie et une
exploitation de crassiers.

4.1.3. Les fontis

Ce type de désordre a été identifié dans quatre cas de ce retour d'expériences.


Seul un de ces cas (canal des Vosges à Epinal – fiche 25) est directement
à l'origine de réparations. Dans les autres cas, les fontis observés sont
connexes à d'autres désordres (fuites, affaissements) ayant occasionné les
travaux de réparation.

40 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Parmi les cas de fontis observés dans ce retour d'expériences, trois
mécanismes ont été identifiés :

 la présence d'ouvrages traversants peut favoriser l'entraînement


de matériaux du corps de digues, occasionnant un effondrement
localisé du chemin de halage (digue du canal latéral à la Loire à
Châtillon sur Loire – fiche 5, digue du bief 15-16 du canal du Nord
– fiche 16),
 l'affouillement de la digue peut conduire à un entraînement
progressif des matériaux du corps de digue en arrière du dispositif
d'étanchéité mis en place sur le talus amont, provoquant ainsi un
affaissement du chemin de halage et des effondrements ponctuels
(digue du canal de la Colme – fiche 3),
 la présence dans le sol support de formations sensibles à la
dissolution peut conduire à la création de cavités en profondeur,
conduisant à la décompression des sols, et à un affaissement
voire un effondrement du chemin de halage (exemple du canal
des Vosges – fiche 25, construit localement sur des formations
gypseuses).

4.1.4. Les glissements

Un seul cas de glissement a été identifié dans ce retour d'expériences. Ce


glissement s'est produit dans la digue du bief d'Ors du canal de la Sambre à
l'Oise – fiche 23. Plusieurs causes sont à l'origine du désordre observé :

 la mise en place d'un collecteur d'AEP de 110mm de diamètre en


bordure du chemin de halage à un mètre trente de profondeur ;
 le reprofilage du contre fossé (augmentation de la pente de
talus) ;
 les fortes précipitations (augmentation du degré de saturation des
matériaux de la digue).

Ces différentes causes ont chacune contribué à diminuer la stabilité du talus


aval.

4.1.5. Les anses d'érosion

Ce type de désordre a affecté la digue du canal de Croissy – fiche 24 et


la digue du canal de la Marne au Rhin Est à Réchicourt – fiche 9. Il s'agit
du résultat d'une érosion externe de la digue, due aux courants érosifs,
au phénomène de batillage et à la variation du niveau d'eau dans le bief
concerné. De plus, sur la digue du canal de Croissy, des arbres étaient
présents sur le talus amont et la crête de digue et ont contribué par leur
chute à l'érosion externe de la digue (cf 4.2.5). Il est à noter que le réseau
racinaire de ces arbres a probablement favorisé une érosion interne de la
digue.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 41
4.1.6. Les fuites et affaissements

Parmi les cas étudiés dans ce retour d'expériences, quatre cas de fuites
et deux cas d'affaissement ont directement conduit à des travaux de
réparations. Il est à noter que ces désordres sont en fait souvent associés
à d'autres désordres et défauts, dont ils sont des phénomènes précurseurs.
Ces désordres seront donc abordés dans le chapitre suivant.

4.2. Signes précurseurs et facteurs aggravants les mécanismes


conduisant aux désordres

4.2.1. Les fuites

Sur les vingt-cinq cas du retour d'expériences, le désordre de type fuites,


directement à l'origine de réparations, représente quatre cas – fiches 5, 9, 12
et 16. Il est à noter qu'un seul de ces cas correspond à un désordre observé
seul, sans autres désordres connexes (canal du Midi à Trèbes – fiche 12). Les
fuites en tant que désordres concomitants d'autres phénomènes observés
interviennent dans quinze des cas étudiés (cf figure suivante). Elles évoluent
en effet vers d'autres désordres ou y contribuent, notamment les brèches
(dans onze cas de brèches sur treize, des fuites préalables avaient été
constatées). Elles sont donc des désordres précurseurs, pouvant évoluer
en désordres plus importants. La détection des fuites et leur réparation
semblent donc primordiales pour prévenir des désordres plus importants.

8 Brèches avec
fuites préa-
lables
11 Autres
désordres avec
fuites préa-
lables
Brèches sans
fuites préa-
lables
Autres
2 désordres sans
fuites préa-
lables
4

Figure 8 : Répartition des études de cas en fonction de la présence de fuites préalables (CETE)

Les fuites sont associées à un défaut d'étanchéité de la digue, cette étanchéité


pouvant être réalisée sur le talus amont ou dans le corps de digue. Dans le
cas des étanchéités réalisées sur le talus amont des digues (par exemple :
perré en pierres jointoyées – fiche 5, cuvelage béton – fiche 16 ...), le défaut
d'étanchéité est généralement associé au vieillissement et à la dégradation
progressive du dispositif. Le cas du vieillissement des ouvrages est abordé
plus loin dans le chapitre 4.2.4.

42 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
4.2.2. Les fissurations et affaissements du chemin de halage

Les affaissements de chemin de halage, associés généralement à des


fissurations, interviennent dans quatre des cas étudiés. Ils sont associés à
une dégradation du soutènement (digues du canal de la Colme – fiche 3, et
du canal de Neufossé – fiche 14), à une faiblesse du sol support (digue du
Rhin canalisé – fiche 17) ou à la présence de cavités en profondeur (digue
du canal des Vosges – fiche 25).
Dans trois cas, ces désordres se sont produits sur des digues de canaux
récemment construits (canaux à grand gabarit construits de 1960 à 1980).

Dans le cas du canal de la Colme – fiche 3, les désordres sont associés au


déchaussement du perré de type Sensée. Ce déchaussement contribue à
diminuer fortement la stabilité du parement amont, et conduit à une érosion
derrière le perré, qui se traduit par une fissuration et des affaissements
localisés sur le chemin de halage, puis à des effondrements localisés
(fontis).

Dans le cas du canal de Neufossé – fiche 14, les fissurations sont associées
à un déversement du rideau de palplanches et de l'ensemble perré et garde
corps, et à une érosion importante de la risberme en pied de soutènement
(liée aux manœuvres d'appontement des bateaux, déchaussant la partie en
fiche du soutènement et ainsi la butée de pied de l'ensemble).

Dans le cas du canal des Vosges – fiche 25, les affaissements étaient
précurseurs de l'effondrement du chemin de halage. Cet effondrement est
dû à la présence de cavités dans le sol support, suite à la dissolution de
poches de gypse et d'anhydrite sous l'effet de circulation d'eau.

Enfin, le cas de l'affaissement de la digue du bief d'Iffezheim (Rhin canalisé


– fiche 17) est à associer à une faiblesse locale du sol support.

Ces deux derniers cas – fiches 17 et 25 sont également abordés dans le


paragraphe suivant.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 43
4.2.3. Les points singuliers

6
8

B rèc hes a vec


points s inguliers
Autres dés ordres
a vec points s ingu-
liers
B rèc hes s a ns
points s inguliers
Autres dés ordres
4 s a ns points s ingu-
liers

Figure 9 : Répartition des études de cas en fonction de la présence de points singuliers


(CETE)

Parmi les vingt-cinq cas étudiés, dix cas de désordres (dont six cas de
brèche) sont associés à un point singulier ou point faible de l'ouvrage ou de
son sol support (cf figure 9). Ces points faibles sont des changements de
dispositifs d'étanchéité, des ouvrages traversants, ou des hétérogénéités
locales du sol support de l'ouvrage.

• Changements de dispositif d'étanchéité


Deux cas de rupture de digue associée à un changement de dispositif
d'étanchéité ont été identifiés. Dans les deux cas (brèche du bief de
Montambert – fiche 2, rupture de la digue de la Rigole de l'Arroux à Digoin
– fiche 1), la rupture s'est produite au point de contact entre un système
d'étanchéité par corroi argileux et un parement amont en béton.
Les ruptures font suite à un mécanisme d'érosion interne à l'interface entre
les systèmes d'étanchéité, associé dans le cas de la rupture de la digue
de la Rigole de l'Arroux à une infiltration d'eau dans la partie supérieure du
talus amont non étanchéifiée par le corroi argileux.

• Ouvrages traversants
Les ouvrages traversant les digues (par exemple, réseaux d'eau ou de
gaz, siphon ou aqueduc) sont également des points faibles, ayant conduit
à des désordres dans six des cas étudiés (digues du canal latéral à la Loire
à la Micaudière – fiche 7, à Marseille les Aubigny – fiche 6 – et à Châtillon
sur Loire – fiche 5, du bief de partage du canal de la Marne au Rhin – fiche
8, du canal du Rhône au Rhin à Jonchet – fiche 19, du canal du Nord à
Languevoisin – fiche 16). La mise en place de ces ouvrages peut conduire
à un défaut d'étanchéité dû à la modification du parement amont (cas de la

44 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
digue du canal de la Marne au Rhin – fiche 8, où la rupture s'est produite
au niveau de l'interruption du rideau de palplanches au droit d'un aqueduc),
ou à une fragilisation de l'ouvrage pouvant générer des fuites (cas de la
digue du canal latéral à Châtillon sur Loire – fiche 5, fuite apparue suite à
la mise en place par forage dirigé d'une canalisation gaz).
Notons que dans certains cas des ouvrages longitudinaux étaient présents
dans la digue et ont pu influer sur les désordres (cas du bief d'Ors – fiche 23,
glissement du talus aval faisant notamment suite à la mise en place d'un
collecteur AEP dans le corps de digue ; Canal de la Marne au Rhin Est –
fiche 9 et canal Latéral à la Loire à Montambert – fiche 2 où un réseau de
fibres optiques était présent dans les corps de digues).

• Hétérogénéité locale du sol support


Le cas particulier de la digue du bief d'Iffezheim – fiche 17 est associé
à un point singulier du sol support de l'ouvrage. Un désordre de type
affaissement s'est produit au droit d'un ancien bras du Rhin, comblé sur
une épaisseur d'environ vingt mètres par des matériaux peu compacts. La
construction de la digue a engendré des tassements dans ces matériaux,
qui se sont traduits en surface par un affaissement général de la digue
d'une hauteur de zéro mètre quarante et sur un linéaire de cent mètres.
La présence d'horizons géologiques sensibles en profondeur peut
également conduire à des désordres sur l'ouvrage. Les affaissements puis
effondrements du chemin de halage du canal des Vosges – fiche 25 sont
ainsi associés à la présence de cavités dues à la dissolution de poches de
gypse sous l'ouvrage.

4.2.4. Ancienneté des ouvrages

Le vieillissement et/ou le manque d'entretien induisent des dégradations sur


la majorité des ouvrages. Ainsi, sur les vingt-cinq fiches de cas, dix-sept
désordres se sont produits sur des digues de canaux de gabarits Freycinet
ou berrichon datant pour la plupart de la deuxième moitié du 19ème siècle,
et huit sur des grands gabarits ou des gabarits légèrement supérieurs au
gabarit Freycinet construits dans les années 1960 à 1980.

Le vieillissement se traduit par :

 l'usure du jointoiement des perrés en pierres maçonnées (canal


Latéral à la Loire – fiche 5) ;
 la dégradation par érosion chimique des perrés bétonnés (canal du
Rhône au Rhin à Allenjoie – fiche 18) ou des murettes béton (canal
latéral à la Loire à Marseille les Aubigny – fiche 7) ;
 la fissuration des perrés bétonnés (exemple du bief de partage du
canal de la Marne au Rhin – fiche 8) ;
 la dégradation des joints et le glissement de dalles béton assurant
l'étanchéité (bief 15-16 du canal du Nord – fiche 16) ;
 la corrosion de palplanches (canal latéral à la Loire à la Micaudière
– fiche 7).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 45
L'ensemble de ces désordres conduit généralement à une forte dégradation
de l'étanchéité de l'ouvrage, qui se traduit par des fuites, des mécanismes
d'érosion interne, des fontis, et des brèches.

4.2.5. Influence des activités humaines, de la végétation et de la faune

Les activités humaines, en phase d'exploitation comme en phase de travaux


de réparation, peuvent favoriser l'apparition de désordres.

Ainsi, dans trois des vingt-cinq cas de ce retour d'expériences, les désordres
ont vraisemblablement été accélérés en raison des conditions d'exploitation.
Les vagues de batillage ont notamment contribué à l'érosion des digues du
bief 8-9 du canal de la Marne au Rhin Est – fiche 9 et du canal du Midi –
fiche 12.
Les manœuvres d'appontement de bateaux ont également contribué à
l'érosion de la butée de pied du soutènement amont des digues du canal de
Neufossé – fiche 14.

Des travaux de réparation ont vraisemblablement favorisé l'apparition de


désordres suite :

 aux vibrations produites par des engins de chantier, présents sur


les ouvrages lors des réparations de digues (intervention pour
stopper des fuites sur le canal latéral à la Loire – fiche 7) ;
 à la mise en place d'un ouvrage traversant (mise en place d'une
canalisation gaz par forage dirigé sous le canal latéral à la Loire à
Châtillon sur Loire – fiche 5).

Le curage et le recalibrage du contre-fossé du canal de la Sambre à l'Oise –


fiche 23 ont également eu un rôle important dans le mécanisme de glissement
du talus aval de la digue.

La végétation est également à l'origine de deux cas de désordres. Dans le


cas de la digue du canal de Croissy – fiche 24, l'érosion externe de la digue
a été favorisée par la chute d'arbres présents sur le talus amont et la crête
de digue. Dans le cas de la digue du canal de Roanne à Digoin – fiche 20,
la chute d'un arbre de grande taille, ayant entraîné une partie du talus de la
digue, a également été invoquée pour expliquer le mécanisme de rupture
de l'ouvrage.

Enfin, le rôle d'animaux fouisseurs dans les désordres constatés a été


identifié dans un cas de ce retour d'expériences.
Il s'agit de la digue du canal du Midi – fiche 12, pour laquelle la présence de
ragondins a favorisé le mécanisme d'érosion interne.

46 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
4.3. Influence des conditions climatiques et des périodes
d'exploitation

4.3.1. Conditions climatiques

8
Hiver
Printemps
Ete

Figure 10 : Répartition des cas de désordres étudiés par saison (CETE)

Parmi les dix-huit cas de ce retour d'expériences pour lesquels la période


d'apparition des désordres a été identifiée précisément, huit cas ont été
observés en hiver (figure 10).
Les conditions météorologiques, à savoir les quantités de précipitation et les
basses températures, sont des facteurs aggravants, voire déclenchants de
certains désordres.

Parmi les désordres observés en hiver, les déversements de palplanches


représentent trois des huit cas considérés.
Les causes invoquées de ces désordres sont en effet la mise en charge
hydraulique des soutènements et la rupture des tirants d'ancrage et sont
associées à de fortes précipitations et/ou au gel/dégel (Moselle canalisée –
fiche 13).

Le glissement du talus aval de la digue du canal de la Sambre à l'Oise –


fiche 23 s'est également produit en hiver.
Ce glissement faisait suite à une infiltration des eaux de pluie ayant conduit
à une accumulation d'eau dans le corps de digue, associée à un mauvais
compactage des matériaux de remplissage suite à la mise en place d'une
conduite AEP.

Le gel est également susceptible d'être intervenu pour partie dans le


mécanisme de rupture du bief 4-5 du canal du Nord – fiche 15. Les basses
températures ont pu contribuer à la dégradation des dalles béton et à leur
rupture.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 47
Les autres cas de désordres hivernaux recensés dans ce retour d'expériences
sont également des brèches. A titre d'exemple, la brèche totale de la digue de
la Rigole de l'Arroux – fiche 1 s'est notamment produite suite à une montée
du niveau d'eau dans le bief.

Neuf cas sur les dix cas de désordres survenus au printemps ou en été,
recensés dans ce retour d'expériences, sont des brèches (quatre cas en
été, cinq cas au printemps et quatre cas en hiver).
Cette répartition saisonnière souligne que d'autres facteurs que les facteurs
climatiques interviennent dans les processus de rupture.
Dans le cas du bief 15-16 du Canal du Nord – fiche 1, le désordre observé
correspond à des fuites, survenues au printemps.

4.3.2. Influence des périodes de chômage et de remise en eau

Les périodes de chômage conduisent à des variations importantes du niveau


d'eau dans le canal (vidange puis remise en eau du canal).
Ces variations importantes peuvent être impliquées dans certains désordres.
Ainsi, dans le cas de la brèche du bief de Montambert – fiche 2, la brèche
s'est produite à la suite d'une remise en eau du canal en trois jours après une
période de chômage (la fissuration du corroi d'argile est vraisemblablement
à l'origine de ce désordre).
A Châtillon sur Loire (canal latéral à la Loire – fiche 5), la fuite importante
détectée est survenue suite à un abaissement puis à une remontée du
niveau d'eau du canal.

4.4. Cinétique des mécanismes à l'origine des désordres

La durée pendant laquelle des désordres sont observés dans les cas étudiés pour
ce retour d'expériences est très variable (de quelques heures à plusieurs années).
Cette durée est notamment dépendante du (des) mécanisme(s) à l'origine des
désordres et de la mémoire conservée des observations effectuées.

Ainsi les désordres de type affaissement et fissuration ont été observés sur des
durées de l'ordre de plusieurs mois à plusieurs années.
Ces durées sont directement liées à la cinétique lente des mécanismes associés,
comme par exemple un tassement du sol support de la digue (Rhin canalisé, digue
du bief d'Iffezheim – fiche 17) ou la dégradation du soutènement d'un ouvrage
(digues du canal de la Colme – fiche 3, et du canal de Neuffossé – fiche 14).

Les désordres associés aux glissements et aux déversements de palplanches sont


observés, dans ce retour d'expériences, sur des durées plus courtes, de l'ordre de
plusieurs jours à quelques semaines (exemple de la Moselle canalisée – fiche 13).
Ces durées correspondent généralement à la phase paroxysmale des mécanismes
à l'origine des désordres, là où les déformations sont maximales dans un minimum
de temps, et où l'ampleur des désordres favorise donc leur observation.

Les brèches partielles ou totales s'observent sur une durée brève (de l'ordre

48 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
de quelques heures). Elles correspondent généralement à la résultante ultime
d'autres désordres observés au préalable, notamment des fuites. Ces désordres
précurseurs des brèches ne conduisent pas systématiquement à la rupture de
la digue.

Ainsi, dans les cas étudiés, des fuites observées sur une durée de quelques heures
ont pu conduire à la ruine de la digue (exemple de la digue du canal de Roanne à
Digoin – fiche 11) tandis que des fuites observées sur plusieurs années n'ont pas
développé de brèches (exemple de la digue du canal latéral à la Loire à Châtillon
sur Loire – fiche 5).
La durée nécessaire à l'évolution d'un désordre précurseur de type fuite, en rupture
partielle ou totale, est dépendante de la cinétique des mécanismes d'érosion à
l'œuvre. Cette dernière sera elle-même fortement dépendante du contexte local
(constitution de la digue, nature des matériaux, gradient hydraulique, etc...).
Par ailleurs, certains désordres précurseurs de faible ampleur pouvant ne pas
être détectés, leurs durées d'observation ne recouvrent pas nécessairement leurs
durées réelles totales, ce qui tend à raccourcir artificiellement les durées d'évolution
des signes précurseurs de brèches.
Une grande vigilance doit donc être portée à la détection de ces désordres pour
améliorer la prévention de ces dernières.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 49
50
4.5. Tableau de synthèse sur les désordres
Tableau 2 : Synthèse des désordres (CETMEF)

Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
1 Rigole de Digoin 71 Brèche totale - - 1) Jonction cuvelage Surverse Quelques
l'Arroux (Janv 2001) béton-corroi Erosion interne heures
argile (infiltrations
2) Montée niveau du par surverse>
bief (surverse du renard->
corroi d'argile) brèche)
2 Canal de Montambert 58 Brèche totale - Fuites Jonction béton de Erosion interne Quelques
Briare (Dec 2002) chaux et corroi heures (fuites
d'argile ->renard ->
brèche)
3 Canal de la Holque 59 Affaissement Fontis Fissures et - Affouillement Quelques
Colme du chemin de effondrements du Erosion interne mois (fissures
halage chemin de halage ->fontis)
(2003-2004) en 2003
4 Canal des Wittring 57 Brèche partielle - Fuites en Palplanches non Affouillement Quelques mois
Houillères de (Sept 1995) augmentation fichées dans le sol Erosion interne (fuites-> renard
la Sarre depuis début 1995 support -> brèche)
5 Canal Latéral Châtillon sur 45 Fuites (2002) Fontis en crête 1) Fuites existantes 1) abaissement et Erosion interne Plusieurs
à la Loire Loire de digue depuis plusieurs remontée niveau années
années du canal en 2002
2) Joints dégradés 2) travaux de forage
3) Augmentation à proximité du
des fuites en canal en 2002
2002

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
6 Canal Latéral Marseille les 18 Brèche partielle - 1) Murette béton Présence aqueduc Affouillement Quelques
à la Loire Aubigny (Mai 2002) dégradée Erosion interne semaines (trou
2) Fuites –> brèche)
3) trou au contact
murette béton et
corroi argile
7 Canal Latéral Micaudière 71 Brèche totale - 1) Corrosion des 1) Présence Affouillement Quelques
à la Loire (Mai 2000) palplanches aqueduc Erosion interne jours (fuites
2) Fuites au niveau 2) Circulation ->renard->
d'un aqueduc d'engins quelques brèche)
quelques jours jours avant la
avant la rupture rupture
3) Fuites en
sommet de digue
(saturation du
corps de digue)
8 Canal de la Bief de 57 Brèche partielle - Fissuration de la Jonction fin du Erosion interne Quelques
Marne au partage des (Août 2001) dalle béton rideau palplanches heures
Rhin Vosges et aqueduc (fissurations->
renard ->
brèche)
9 Canal de la Bief 8-9 à 57 Fuites Déversement 1) Palplanches 1) Fichage de Affouillement Quelques
Marne au Réchicourt (Dec 2004) palplanches déversées depuis la palplanche Erosion externe années
Rhin Est et anses plusieurs années insuffisant Erosion interne (déversement
d'érosion 2) Départ de 2) vagues de palplanches->
matériaux en tête batillage (création fuites)
de digue de surverses qui
rognent le chemin
de halage)
3) Présence de

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
gaines de fibres
optiques

51
52
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
10 Canal de la Bief 67 à 51 Brèche partielle - 1) Fissures dans les - Affouillement Quelques
Marne au ponthion (Fev 2006) palfeuilles Erosion interne jours (fuites
Rhin Ouest 2) Fuites –> renard->
importantes brèche
apparues partielle)
quelques jours
avant la brèche
11 Canal de la Bief 26 à 55 Brèche partielle - 1) Plaques béton - Affouillement Quelques
Marne au Velaines (Juin 2007) dégradées Erosion interne jours (fuites
Rhin Ouest 2) Fuites –> brèche
importantes partielle)
avant la brèche
partielle
12 Canal du Trèbes 11 Fuites - Résurgences dans 1) vagues de Affouillement Quelques
Midi importantes les terrains voisins batillage Erosion interne années
(2004) 2) Présence de
ragondins
13 La Moselle Neuves 54 Déversement - - Mauvaises Rupture tirants Quelques
canalisée Maisons de palplanches conditions semaines
(Dec 2001) climatiques (fortes (mauvaises
précipitations conditions
et basses climatiques ->
températures) déversement
palplanches)
14 Canal de Blaringhem 59 Déversement - Fissures sur le Manoeuvre des Affouillement Quelques mois
Neufossé de palplanches chemin de contre- bateaux à proximité (fissures->
(2000-2001) halage en 2000 déversement)
15 Canal du Bief 4 et 5 59 Brèche totale - Fuites depuis 2000 Gel Erosion interne Quelques
Nord Moeuvres (Janv 2003) années
(fuites->
renard->
brèche)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
16 Canal du Bief 15-16 80 Fuites (Mai Fontis sur le 1) Cuvelage Présence aqueduc Affouillement Quelques
Nord Languevoisin 2008) chemin de dégradé sous le canal Erosion interne années
halage 2) Fuites
17 Le Rhin Iffezheim 67 Affaissement - - Situation sur un Tassements Quelques
canalisé (2004) ancien bras du Rhin années
18 Canal du Allenjoie 25 Brèche totale - 1) Fuites anciennes Erosion interne Quelques
Rhône au (Sept 2005) 2) Augmentation mois (fuites->
Rhin des débits de renard) et
fuites la veille de quelques
la rupture heures
(renard->
brèche)
19 Canal du Jonchet 25 Brèche partielle - Fuites détectées Point singulier : Erosion interne Quelques
Rhône au (Juin 2006) plusieurs mois canalisation de gaz mois (fuites->
Rhin avant la brèche sous le canal renard->
brèche)
20 Canal de Briennon 42 Brèche totale - 1) Suintements Basculement d'un Affouillement Quelques
Roanne à (Juin 2007) existants arbre Erosion interne heures
Digoin 2) Fuites détectés (fuites->
la veille de la renard->
rupture brèche)
21 Canal Masnières 59 Brèche partielle - Fissurations Erosion interne Quelques
de Saint- (Juillet 2001) murettes années (fuites
Quentin Fuites -> renard-
>brèche)
22 Canal de la Landrecies 59 Déversement - Crue de la Sambre Surverse Quelques
Sambre à de palplanches heures
l'Oise (Janv 2003)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
53
54
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
23 Canal de la Ors 59 Glissement - 1) Point singulier : Glissement Quelques
Sambre à (Janv 2004) canalisation mois ( curage
l'Oise 2) curage et contre-fossé ->
recalibrage glissement)
contre-fossé en
2004
3 ) précipitations
24 La Seine Croissy 78 Anses d'érosion - Arbres Affouillement Plusieurs
(Sept 2007) Erosion externe années
Erosion interne
25 Canal des Epinal 88 Fontis (2008) - Effondrements Circulations d'eaux Erosion interne Plusieurs
Vosges localisés souterraines Effondrements années

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5. Analyse des vingt-cinq cas : réparations

Une analyse des cas par rapport aux réparations est proposée dans ce chapitre.
Les types de réparations et les désordres associés seront tout d'abord présentés.
L'analyse portera ensuite sur les périodes de réalisation des réparations et l'urgence
associée aux travaux, l'organisation des réparations, la mise en œuvre, l'efficacité et la
pérennité des réparations, et les coûts qu'elles ont occasionnés.
Enfin, un tableau de synthèse à la fin de ce chapitre récapitulera les différents aspects
analysés pour chacun des cas étudiés.

Pour tous les travaux réalisés, des terrassements ont été entrepris.
Dans ce chapitre, il n'y a pas eu d'analyse approfondie de cette phase des réparations.
Cependant, les terrassements constituent une phase capitale puisqu'ils sont à la base
de tous les travaux de réparations. Nous traiterons de cet aspect dans la partie 7.4 de
ce document.

5.1. Types de réparations et désordres associés

L'analyse des vingt cinq fiches de cas de désordres révèle que deux types principaux
de techniques de réparations de digues prédominent. Il s'agit des rideaux de
palplanches et des géomembranes pour assurer l'étanchéité du canal.

Dans le cadre des réparations initiales (première intervention) qu'elles soient


réalisées en urgence ou pas, les palplanches sont les techniques les plus largement
employées (onze cas sur vingt-cinq).
Les géomembranes représentent un peu moins du quart des réparations et les
autres techniques (enrochements, pieux bois et tunage, remblaiement seul, bétons
et enrochements liés) environ un tiers des cas.

3
6
2
Géomembranes
Palplanches
Enrochements
Pieux bois tunage
2
Remblaiement seul
Béton - enro -
chements liés

11

Figure 11 : Répartition des cas selon la technique de réparation initiale (CETE)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 55
La moitié des techniques utilisées pour les travaux complémentaires (deuxième
intervention) sont les palplanches, l'autre moité est répartie entre diverses
techniques (injections, géomembranes, déversement d'argile, pose de plaques
béton pour protection de géomembrane).

1 1

Géomembranes
Palplanches
Injections
Argile
Plaques béton
2

Figure 12 : Répartition des cas selon la technique de réparation complémentaire (CETE)

La figure suivante représente le cumul des différentes techniques employées lors


des premiers travaux (réparations initiales) et lors des travaux complémentaires.
Les palplanches restent la technique la plus usitée.

18

16

14

12

10

0
Géomembranes Enrochements Pieux tunage
Palplanches Injections béton Remblaiement seul Plaques béton

Figure 13 : Répartitions des cas en considérant l'ensemble des réparations (initiales et


complémentaires)(CETE)

56 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.1.1. Réparations avec mise en place d'un rideau de palplanches

Cette technique, qui constitue seize cas dont onze cas en travaux initiaux
et cinq cas en travaux complémentaires parmi les vingt-cinq cas étudiés,
consiste, de manière simplifiée, à ficher un rideau de palplanches en crête
de digue côté canal. Ces palplanches peuvent être liées entre elles par une
lierne et/ou tirantées dans la digue.
Dans certains cas des doubles rideaux de palplanches peuvent être mis
en place (canal de la Marne au Rhin – fiche 8 et canal de Neufossé –
fiche 14).
La technique de réparation par palplanches est la plus répandue actuellement,
car elle est relativement facile à mettre en œuvre et rapide. Elle est très
souvent utilisée sans qu'aucune reconnaissance géotechnique ni aucun
dimensionnement n'aient été préalablement réalisés et les travaux sont
parfois réalisés en régie par les agents des subdivisions navigation.

Cette technique a été employée pour les onze cas suivants dans le cadre
de travaux initiaux :

 Fiche 3 – canal de la Colme – Holque


 Fiche 6 – canal Latéral à la Loire – Marseille les Aubigny
 Fiche 7 – canal Latéral à la Loire – Micaudière
 Fiche 8 – canal de la Marne au Rhin – Bief de partage des
Vosges
 Fiche 10 – canal de la Marne au Rhin Ouest – Bief 67 à Ponthion
 Fiche 12 – canal du Midi – Trèbes
 Fiche 13 – la Moselle canalisée – Neuves Maisons
 Fiche 14 – canal de Neufossé – Blaringhem
 Fiche 21 – canal de St Quentin – Masnières
 Fiche 23 – canal de la Sambre à l'Oise – Ors
 Fiche 24 – la Seine – Croissy

Dans le cadre des travaux complémentaires, il est recensé cinq cas dont
trois cas consistent au prolongement du rideau de palplanches utilisé en
technique initiale (fiches 6, 7 et 21) et les deux autres cas (fiches 4 et 9)
concernent des travaux n'ayant pas employé le rideau de palplanches en
technique initiale.

Les cas concernés par ces travaux complémentaires sont :

 Fiche 4 – canal des Houillères de la Sarre – bief de Wittring


 Fiche 6 – canal Latéral à la Loire – Marseille les Aubigny
 Fiche 7 – canal Latéral à la Loire – Micaudière
 Fiche 9 – canal de la Marne au Rhin Est – Réchicourt
 Fiche 21 – canal de St Quentin – Masnières

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 57
Dans six cas, dont cinq en travaux initiaux et un en travaux complémentaires,
cette technique a été employée suite à une rupture de la digue soit après
une brèche partielle dans cinq cas (exemple du bief de Marseille les Aubigny
sur le canal Latéral à la Loire – fiche 6 ou du bief des Vosges sur le canal de
la Marne au Rhin – fiche 8), soit après une brèche totale dans un cas (bief
de la Micaudière sur le canal Latéral à la Loire -fiche 7).

Parmi les sept autres cas, la technique a été mise en place suite à un
déversement de soutènement dans deux cas (Moselle canalisée – fiche 13
et canal de Neufossé – fiche 14), pour des désordres de type fuites dans
deux cas (canal du Midi – fiche 12 et canal de la Marne au Rhin (travaux
complémentaires) – fiche 9) et pour des désordres tels qu'affaissements,
glissements ou anses d'érosion dans trois cas (canal de la Sambre à l'Oise
– fiche 23, la Seine – fiche 24 et canal de la Colme – fiche 3).

Dans six cas sur les onze concernant les travaux initiaux, le rideau de
palplanches a été employé lors de travaux d'urgence. Le rideau de
palplanches a permis de jouer un rôle, à la fois dans la stabilité pour le corps
de remblai et aussi dans l'étanchéité du remblai en limitant les fuites, et de
ce fait, le risque de renard hydraulique.
Enfin, lorsque ce rideau était placé en crête de talus amont, il assurait aussi
la défense des berges contre l'érosion liée au batillage et à la navigation.

Tous les travaux complémentaires avec des palplanches ont été réalisés
après des travaux initiaux entrepris en urgence. Ils ont essentiellement
consisté en un rallongement du rideau de palplanches de part et d'autre de
la brèche.

Les travaux initiaux programmés (cinq cas) n'ont pas fait l'objet de travaux
complémentaires, excepté le cas du bief de Trèbes – fiche 12 qui a nécessité
des travaux d'injection pour remédier aux fuites persistantes.

5.1.2. Réparations avec mise en place d'une géomembrane

Cette technique, utilisée dans sept cas étudiés parmi les vingt-cinq fiches
de cas, consiste à remplacer ou reconstituer l'étanchéité du canal (talus et
plafond) par la mise en place d'une géomembrane. Les cas ayant fait l'objet
d'une réparation par géomembrane sont les suivants :

 Fiche 1 – Rigole de l'Arroux


 Fiche 2 – canal de Briare – bief de Montambert
 Fiche 5 – canal Latéral à la Loire – bief de Châtillon sur Loire
 Fiche 15 – canal du Nord – bief 4 – 5 Moeuvres
 Fiche 16 – canal du Nord – bief 15 – 16 Languevoisin
 Fiche 19 – canal du Rhône au Rhin – bief de Jonchet
 Fiche 20 – canal de Roanne à Digoin – bief de Briennon

58 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Dans cinq cas, la protection consiste en un Dispositif d'Etanchéité par
Géomembrane6. La géomembrane est le plus souvent de type PEHD ou
membrane bitumineuse. Les géotextiles sont placés directement au dessus
et en dessous pour protéger la membrane des blessures que pourraient
causer les matériaux de remblaiement. La protection du dispositif est soit
assurée par un béton armé coulé en place(fiches 1, 5, 15), soit par des
matelas gabions (fiches 2 et 20).
Cet ensemble assure aussi la défense des berges contre l'érosion lié au
batillage et au clapot.
Dans le cas du canal du Nord – fiche 16, la technique a consisté en la pose
d'une géomembrane polypropylène lestée par des blocs béton et dans le
cas du canal du Rhône au Rhin – fiche 19, la géomembrane a été mise en
œuvre verticalement dans la digue.

Dans cinq cas, la pathologie était une rupture de la digue (un cas de brèche
partielle et quatre cas de brèches totales), et dans deux cas, la pathologie
était une fuite (fiches 5 et 16).
Cette technique, bien que plus complexe à mettre en œuvre que la mise en
place d'un rideau de palplanches n'a été précédée qu'une seule fois d'après
une étude géotechnique (Rigole de l'Arroux – Fiche 1).
Dans quatre autres cas, cette technique a été employée dans le cadre
de travaux d'urgence sans reconnaissances géotechniques préalables ni
études géotechniques comme pour le Bief de Montambert sur le canal de
Briare – Fiche 2 ou pour le bief de Briennon sur le canal de Roanne à Digoin
– Fiche 20.

Le cas du bief 4-5 du canal du Nord à Mœuvres – fiche 15 est particulier


puisque le DEG a été mis en œuvre lors de travaux complémentaires (le
talus réparé lors des travaux initiaux avec des remblais et du béton a été
reconstitué en mettant en place un DEG lors des travaux complémentaires).
Pour le cas du canal de Roanne à Digoin à Briennon – fiche 20, le dispositif
de protection a été mis en œuvre quelques mois après les premiers travaux
de réparation au moment du chômage.
Pour le cas du bief 15-16 du canal du Nord à Languevoisin – fiche 16, la
membrane a été plaquée sous eau et lestée par des plaques en béton sur le
perré béton pré-existant. Néanmoins, des fuites ont persisté jusqu'en 2009
du fait d'une mise en œuvre sans vidange préalable du bief.

Dans trois cas sur sept des travaux complémentaires ont été nécessaires et
ils ont concerné pour deux cas des travaux réalisés en urgence.
Le seul cas de travaux complémentaires réalisés à la suite de réparations
programmées concerne la Rigole de l'Arroux – Fiche 1 étant donné que des
fuites subsistaient lors de la remise en eau. Les travaux complémentaires
réalisés ont consisté à déverser de l'argile dans le bief.

6
Cf définition dans le glossaire

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 59
5.1.3. Réparations avec d'autres techniques de génie civil

D'autres techniques de réparations, moins nombreuses que les palplanches


ou les géomembranes, ont été utilisées dans huit cas.
Dans la majorité, elles ne sont mises en œuvre que sur un seul site. Ces
techniques se déclinent comme suit :

 mise en place d'un corroi d'argile en arrière d'un rideau de pieux


bois et mise en place d'une recharge en enrochements libres sur
le talus val (fiche 11) ;
 mise en place d'enrochements en pied de berge devant le rideau
de palplanches (fiche 14) ;
 injection de bentonite derrière un rideau de palplanches existant, lors
de travaux complémentaires, pour colmater des fuites persistantes
après la mise en place d'un rideau de palplanches (fiche 12) ;
 mise en place de béton sur un remblai (fiche 15) ;
 rechargement des talus par enrochements et rehaussement du
noyau argileux (fiche 17) ;
 mise en place d'un cuvelage béton sur enrochements liés
(fiche 18) ;
 mise en place de pieux en bois pour redresser et renforcer un
rideau de palplanches ayant déversé dans le canal (fiche 22) ;
 comblement de fontis dans le plafond du canal et la digue par
enrochements et réalisation d'injection dans les sols décomprimés
(fiche 25).

La mise en œuvre de ces techniques moins courantes est consécutive dans


trois cas à des ruptures de la digue (2 cas de brèches totales et 1 cas de
brèche partielle).

Dans cinq autres cas, il s'agit de désordres n'ayant pas conduit à la rupture
complète de l'ouvrage.
Dans la plupart des cas, ces travaux visaient à réaliser un confortement
identique à l'existant.
Seul le cas du bief de Trèbes – fiche 12 est différent. Les travaux ont consisté
à rétablir l'étanchéité du remblai par injection d'un coulis chaux-ciment.

Des travaux complémentaires ont été nécessaires dans trois cas (fiches 12,
15 et 25), deux d'entre eux ont été réalisés dans le cadre d'une intervention
programmée.
Pour un cas, les travaux complémentaires ont été réalisés à la suite de
réparations en urgence (canal du Nord à Mœuvres – Fiche 15). Ils ont
consisté en la mise en place d'un DEG protégé par du béton sur le talus
amont.
Pour les 2 autres cas, les travaux visaient à colmater des fuites résiduelles
(Fiches 12 et 25).

60 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.2. Périodes de réalisation des réparations et urgence associée aux
travaux

A l'exception d'un cas dont les travaux ont été programmés suite à une brèche,
les réparations réalisées au printemps l'ont été en urgence, quatre cas suite à des
brèches et un cas suite à des fuites.
Celles réalisées en été l'ont toutes été en urgence, cinq cas suite à des brèches et
un suite à des anses d'érosions.
En hiver, quatre cas sur sept l'ont été en urgence : trois pour combler des brèches
et un pour colmater des fuites, les trois autres cas concernaient pour deux des
déversements de palplanches et pour le dernier un glissement.
Les cas dont la saison n'était pas connue ont tous été programmés (deux cas
d'affaissement, deux cas de fuites, un de déversement de palplanches et un de
fontis).

travaux
urgents programmés
printemps 5 1
été 6 --------
hiver 4 3
automne pas de cas traités

Tableau 3 : Période de réalisation des réparations et urgence associée (CETE)

Sur les quinze cas de travaux ayant été réalisés en urgence et ayant nécessité
un arrêt total de la navigation (quatorze cas) ou une restriction de la navigation,
dans onze cas la durée des travaux a été limitée à une semaine (quatre cas au
printemps, trois en été et quatre en hiver).

La contrainte de rouvrir la voie d'eau à la navigation rapidement n'a pas permis de


parfaire les travaux requis, c'est pour cela que huit des quinze cas ont fait l'objet de
travaux complémentaires, réalisés lors de travaux programmés à l'exception d'un
cas (fiche 16).

Cela s'explique notamment pour les sept cas cumulés (printemps et été), par les
impératifs de maintien de la navigabilité puisque ces deux saisons correspondent aux
périodes de forte navigation plaisancière pour les canaux au gabarit Freycinet.

Pour les canaux à grand gabarit la nécessité de maintenir la navigation en


permanence impose des travaux préventifs pour éviter tout chômage non
programmé.
En effet, les cinq cas recensés ont tous été programmés et n'ont pas nécessité
l'arrêt de la navigation. Les réparations se sont déroulées pour un cas en été, un
cas en hiver et trois cas à une saison non indiquée.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 61
5.3. Organisation des réparations et mise en œuvre

5.3.1. Diagnostic et reconnaissances préalables aux réparations

L'illustration ci-dessous représente la répartition des types de reconnaissances


réalisées avant travaux pour les vingt-cinq cas étudiés.

10
Géotechniques
V isuelles
uniquement
A ucune

Figure 14 : Répartition des études de cas par types de reconnaissances


programmées ou non (CETE)

Un tiers des cas étudiés montrent que les travaux ont été réalisés sans
aucune reconnaissance préalable.
Seulement pour dix cas des reconnaissances géotechniques ont été
entreprises avant d'entrer en phase travaux et pour les sept autres cas une
simple reconnaissance visuelle a été effectuée.

Tous les cas de réparations sans aucune reconnaissance préalable ont été
réalisés systématiquement dans le cadre de travaux d'urgence suite à des
ruptures ayant entrainé un arrêt de la navigation.
L'urgence de rétablir la navigation a conduit les maîtres d'ouvrage à réaliser
les travaux le plus rapidement possible pour limiter au maximum l'impact de
cette rupture.
Les travaux qui ont été réalisés dans ce cadre ont mis en œuvre des
techniques de réparations différentes de la structure d'origine dans six cas
sur huit.

Pour le cas des réparations réalisées après reconnaissances géotechniques


(pénétromètres, sondage, pressiomètre...) :

 dans sept cas sur dix les travaux n'ont pas été réalisés dans
l'urgence. Dans trois cas sur dix ces reconnaissances sont
consécutives à une rupture comme sur la Rigole de l'Arroux –
Fiche 1 mais dans les autres cas elles sont liées à des pathologies
n'ayant pas conduit à la ruine de l'ouvrage ;

62 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
 dans sept cas, ces reconnaissances ont conduit à la mise en place
d'un rideau de palplanches. Pour ces sept cas, les reconnaissances
ont permis de déterminer la profondeur de fichage des palplanches
pour garantir la stabilité du rideau et limiter les écoulements.
Parmi les trois autres cas, les techniques mises en œuvre sont
la mise en place de DEG sur la Rigole de l'Arroux – Fiche 1, ou
la mise en œuvre de techniques par enrochements (Fiche 17) ou
d'enrochements et d'injections (fiche 25).

Parmi les sept cas étudiés ayant fait l'objet d'une simple reconnaissance
visuelle, quatre cas ont fait l'objet de réparations d'urgence suite à une rupture
de la digue. Pour les trois autres cas, les pathologies n'ont pas entrainé la
ruine de l'ouvrage conduisant à un arrêt de la navigation, mais étaient liées
à des désordres de type fuite pour le bief de Châtillon sur Loire – Fiche 5,
glissement sur le bief d'Ors – Fiche 23 et déversement de palplanches pour
le bief de Landrecies – Fiche 22.

In fine, la réalisation d'études géotechniques est assez rare lors de la phase


de première urgence des réparations et est plus fréquente lors de travaux
complémentaires. Plus les enjeux sont importants et les risques forts, plus
les délais d'interventions doivent être courts.
Aussi, les phases d'études sont souvent délaissées au profit de la phase
travaux mettant en œuvre des techniques simples (procédés rapides et
usuels).
Le diagnostic, s'il est établi, l'est souvent sur la base d'une unique inspection
visuelle sans investigation géotechnique spécifique.

• Réparations avec des rideaux de palplanches


La figure ci-après représente la répartition des types de reconnaissances
réalisées avant les travaux initiaux pour les treize cas étudiés de réparations
par rideau de palplanches.

Géotechniques
Visuelles
7
Aucune

Figure 15 : Réparations par rideaux de palplanches – types de reconnaissances


préalables (CETE)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 63
Pour les réparations avec palplanches seulement trois cas étudiés montrent
que les travaux ont été réalisés sans aucune reconnaissance préalable.
Pour ces cas où une simple reconnaissance visuelle a été effectuée,
deux cas présentent des travaux réalisés en urgence suite à des brèches
(Fiches 4 et 8) et un cas de travaux programmés liés à un glissement sur
le bief d'Ors – Fiche 23.
Parmi les dix autres cas, sept ont fait l'objet de reconnaissances
géotechniques avant d'entrer en phase travaux, et trois cas ont fait l'objet
d'une simple reconnaissance visuelle.
Les trois cas de réparations sans aucune reconnaissance préalable ont été
réalisés systématiquement dans le cadre de travaux d'urgence suite à des
ruptures ayant entraîné un arrêt de la navigation. Les travaux qui ont été
réalisés dans ce cadre ont mis en œuvre des techniques de réparations
différentes de celle d'origine dans les deux cas sur les trois. Seul le cas de
la Micaudière – Fiche 7 a mis en œuvre une réparation identique.

Pour les cas où une étude géotechnique préalable a été réalisée, deux cas
de réparations ont été effectués en urgence suite à une brèche.
Ces travaux ont été réalisés sur le bief 67 à Ponthion – Fiche 10 et sur le
bief de Masnières – Fiche 21.
Les cinq autres cas de réparation font suite à des pathologies moins graves
et qui n'entravaient pas la navigation. Dans quatre cas, les réparations
étaient programmées et une intervention a été réalisée en urgence sur
le bief de Croissy – Fiche 24 suite à l'apparition d'anses d'érosion de la
Seine.

• Réparations avec des géomembranes


La figure ci-après représente la répartition des types de reconnaissances
réalisées avant travaux pour les sept cas étudiés.

3 Géotechniques
V isuelles
A ucune

Figure 16 : Réparations par géomembranes – types de reconnaissances préalables


(CETE)

64 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Parmi les sept cas de réparation par DEG, un seul a été réalisé suite
à une étude géotechnique, trois cas ont été réalisés à la suite d'une
reconnaissance visuelle et trois autres cas sans aucune reconnaissance.

Le seul cas ayant fait l'objet de reconnaissances géotechniques préalables


est la Rigole de l'Arroux – Fiche 1 pour lequel les travaux ont été programmés
et réalisés trois ans après la rupture.
Dans ce cas, les reconnaissances qui ont été menées sont de type
sondages géotechniques suivis d'une étude de dimensionnement de la
solution de confortement.

Les cas ayant fait l'objet de reconnaissances visuelles sont liés à des fuites
(2 cas) et à une rupture (1 cas).
Le bief de Châtillon sur Loire sur le Canal Latéral à la Loire – Fiche 5 a été
réparé de manière programmée alors que le bief 15-16 de Languevoisin sur
le canal du Nord – Fiche 16 a été réparé en urgence suite à une fuite ayant
entraîné l'apparition d'un fontis. Il s'agissait de fuites existantes qui ont été
traitées par la technique du DEG. Le cas de rupture traité par DEG lors de
travaux complémentaires suite à une reconnaissance visuelle concerne le
bief 4-5 à Mœuvres – Fiche 15.

Parmi les trois cas de réparations sans aucune reconnaissance préalable,


tous ont fait l'objet de travaux d'urgence suite à des ruptures ayant entraîné
un arrêt de la navigation.
Les canaux traités sont  : le canal de Briare à Montambert – Fiche 2, le
canal du Rhône au Rhin bief de Jonchet – Fiche 19 et le canal de Roanne
à Digoin bief de Briennon – Fiche 20.

• Autre techniques
La figure ci-après représente la répartition des types de reconnaissances
réalisées avant travaux pour les six cas étudiés.

2 2

Géotechniques
Visuelles
Aucune

Figure 17 : Autres techniques de réparation – types de reconnaissances (CETE)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 65
Parmi les six cas étudiés, deux ont fait l'objet de reconnaissances
géotechniques, deux de reconnaissances visuelles et enfin deux n'ont fait
l'objet d'aucune reconnaissance.
Dans les deux cas ayant fait l'objet d'une reconnaissance géotechnique
préalable, les travaux avaient été programmés et ne concernaient pas des
ruptures d'ouvrage. Ces deux cas sont : le bief d'Iffezheim – Fiche 17 et le
bief d'Épinal – Fiche 25.

Les deux cas de réparation après une simple reconnaissance visuelle sont
liés pour l'un à une brèche sur le bief 4-5 de Mœuvres – Fiche 15 réparé
en urgence et pour l'autre à un déversement de palplanches sur le bief de
Landrecies – Fiche 22 dont la réparation avait été programmée.

Les deux cas de réparations sans aucune reconnaissance préalable, sont


consécutifs à une rupture et ont fait l'objet de travaux d'urgence. Il s'agit du
bief 26 de Velaines – Fiche 11 et du bief d'Allenjoie – Fiche 18.
Il est toutefois certain qu'une reconnaissance visuelle des désordres a été
effectuée immédiatement avant travaux même si celle-ci n'a pas orienté la
nature ou la consistance des travaux.

5.3.2. Choix des entreprises

La méthode de choix et de sélection des entreprises est variable.

Le maître d'ouvrage peut faire appel à une entreprise avec laquelle il a un


marché annuel de prestations de terrassement. Il peut utiliser cette procédure
quand il a des petits désordres (Canal de la Marne au Rhin – fiche 9) ou
des réparations d'urgence et quand l'entreprise a les capacités de mettre
en œuvre une solution temporaire de confortement suffisamment efficace
(Canal des Houillères de la Sarre en phase 1 – fiche 4).

Le maître d'ouvrage peut aussi faire les travaux de faibles importances en


régie, par exemple pour des travaux de première urgence (Canal Latéral
à la Loire – fiches 6 et 7) ou des réparations ponctuelles dans le cadre de
travaux complémentaires (Canal de la Marne au Rhin – fiche 8).

Il peut également déclencher des procédures d'appel d'offres :

 soit, pour réaliser un confortement complémentaire après une


première intervention d'urgence et des études (Canal des Houillères
de la Sarre en phase 2 et 3 – fiche 4) ;
 soit, lorsque la rupture n'est pas totale et que l'ouvrage n'est pas
complètement défaillant, le maître d'ouvrage a, alors, un délai
suffisant avant la réalisation des travaux pour lancer une procédure
d'appel d'offre standard (canal de Neufossé – fiche 14) ;
 soit, lorsque les enjeux économiques et humains autour de l'ouvrage
sont faibles, et qu'il y a alors peu d'urgence en terme de délai. La
réparation peut être alors planifiée (canal de Briare – fiche 2).

66 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Dans certain cas a été considérée une situation "d'urgence impérieuse" au
sens du code des marchés et avec passation de marché par procédure
négociée sans publicité ni mise en concurrence (digue de Croissy sur la Seine
– fiche 23) ou par simple échange de lettres (canal du Nord – fiche 15).

5.3.3. Choix des matériaux

Les matériaux de reconstruction sont souvent choisis pour leur proximité


géographique et leur disponibilité immédiate dans les cas d'urgence.
Ils peuvent être issus de dépôts (canal des houillères de la Sarre – fiche 4
et canal de la Marne au Rhin – fiche 9), de carrières (canal latéral à la Loire
– fiche 7 et canal du Rhône au Rhin – fiche 19), de rabotage de chaussées
(canal du Nord – fiche 15), ou être prélevés sur place (canal latéral à la Loire
– fiche 6 et canal du Nord – fiche 16). Des enrochements sont également
mis en œuvre dans cinq cas de réparations (fiches 11, 14, 17, 18 et 25).
Des matériaux élaborés (classe granulométrique définie) peuvent être
utilisés dans le cas de réparations avec mise en place de DEG et de matelas
gabions (exemple du canal de Roanne à Digoin – fiche 20).
Lorsque les réparations ne présentent pas un caractère urgent, les
caractéristiques des matériaux à utiliser sont prévus dans le C.C.T.P..

5.3.4. Sujétions d'exécution

La réparation de digue de voies navigables implique une gestion particulière


des problématiques hydraulique, hydrogéologique et d'accessibilité.
La réalisation des travaux peut en effet nécessiter :

 l'aménagement d'accès ;
 l'abaissement de la ligne d'eau (canal de la Marne au Rhin – fiche 9
ou canal du Rhône au Rhin – fiche 19) ;
 le chômage d'urgence de la voie d'eau (canal des Houillères de la
Sarre – fiche 4 ou canal du Nord – fiche 15) ;
 la mise en place de batardeaux (canal du Rhône au Rhin –
fiche 18).

Dans la moitié des cas recensés, il est à noter que les réparations ont eu lieu
sans vidange du bief.
Parfois des restrictions de navigation ou une signalisation auprès des
mariniers ont été mises en place (canal du Nord – fiche 16 et canal de Saint-
Quentin – fiche 21).

Lorsque les travaux sont liés à une brèche totale ou partielle, ils sont
systématiquement réalisés à sec et ils nécessitent la mise en place de
batardeau en amont pour éviter la vidange complète du bief comme sur le
canal de Roanne à Digoin – fiche 20.
Dans certains cas, lorsque les pathologies sur l'ouvrage sont moins
importantes, comme des fuites, des affaissements ou des basculements de

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 67
palplanches, les travaux réalisés se font alors que le canal est en exploitation
comme sur les biefs d'Iffezheim – fiche 17 ou de Trèbes – fiche 12).
Dans certaines conditions particulières, l'intervention, même en urgence,
nécessite des aménagements particuliers pour pouvoir apporter les
matériaux et les engins de chantier. Ainsi, sur le canal de Briare pour la
brèche de Montambert – fiche 2, la réalisation d'un remblai sur 1 kilomètre
au fond du canal pour protéger l'étanchéité en béton a été nécessaire, en
plus de la mise en place des remblais d'accès.

La capacité portante des terrains environnants (souvent vasards et peu


consistants) est également un facteur à prendre en compte pour l'amenée
et l'utilisation d'engins lourds dans ces zones.

Ces limitations peuvent avoir des conséquences importantes sur la qualité


de mise en œuvre des remblais. Il a été observé, par exemple, la réalisation
du compactage du matériau d'un remblai à l'aide d'un engin non-adapté telle
qu'une pelle mécanique (canal des houillères de la Sarre – fiche 4 ou canal
de la Marne au Rhin Ouest – fiche 10).

Les réparations des désordres peuvent faire appel à la mise en place de


palplanches. Dans un environnement urbanisé les techniques de battage
ou de vibrofoncage traditionnelles ne peuvent pas être envisagées sans
nuisances importantes aux riverains et il est alors fait recours à des techniques
de vérinage, qui limitent les nuisances (digue de Croissy – fiche 24).

Globalement, les sujétions d'exécution dépendent de plusieurs paramètres


qui sont le type de pathologie, la technique de confortement mise en œuvre,
la géographie locale, les conditions d'accès et la période des travaux.
Ces cinq paramètres principaux conditionnent les paramètres du chantier
de travaux et il apparaît important que ces sujétions soient parfaitement
identifiées et communiquées aux entreprises ou prises en compte dans la
définition et le dimensionnement de la solution technique de réparation.

5.3.5. Délais et durée des travaux 

Les délais et la durée des travaux de réparation sont assez variables en


fonction du type de désordre rencontré, et des enjeux autour de la voie
navigable et des moyens disponibles.
Un délai d'intervention bref est souvent associé aux ruptures à forts enjeux
économiques ou humains (route coupée au niveau du Bief de Villey le Sec
– fiche 13 et trafic commercial important sur le canal du Nord – fiche 15).
Des délais d'intervention plus longs sont observables lorsque la tenue de
l'ouvrage est précaire mais sans occasionner de gène importante (canal de
Roanne à Digoin – fiche 20).
Les réparations peuvent alors faire l'objet d'une programmation d'intervention
annuelle, voire pluriannuelle (digue de Croissy sur la Seine – fiche 23).

La durée moyenne de la réparation est d'un mois (variable d'une semaine


à six mois dans les cas étudiés). La durée moyenne pour les travaux de
première urgence excède rarement une semaine.

68 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
La période totale de travaux (délais d'intervention et exécution) est très
variable de quinze jours à plusieurs années et est directement dépendante
des enjeux de la voie d'eau concernée. Les zones ayant subi un désordre
sont en général suivies lors des inspections périodiques et les mises en
chômage des canaux (canal Latéral à la Loire – fiche 6) .

Les missions de contrôle extérieur sont également assez rares pour les
travaux en urgence ne faisant pas l'objet d'une programmation annuelle.

5.4. Efficacité et pérennité des réparations

L'analyse de l'efficacité des techniques de réparation se résumera à une analyse


à court et moyen termes.
En effet, le retour d'expériences portant sur des réparations majoritairement
effectuées au cours des dix dernières années, il ne permet pas une analyse sur la
pérennité à long terme de ces réparations.
L'efficacité d'une réparation se traduit par une absence de désordres suite aux
travaux de réparation.

5.4.1. Efficacité des réparations en palplanches

Les réparations par la mise en place d'un rideau de palplanches se sont


avérées efficaces pour la stabilité de l'ouvrage et la défense des berges
excepté pour les cas de la digue du canal latéral à la Loire à la Micaudière
– Fiche 7 et de la digue du canal du Midi – Fiche 12. Dans ces cas, la
technique s'est révélée inefficace à cause de la présence d'un aqueduc
difficile à intégrer dans le rideau de palplanches (fiche 7) et à cause de
l'insuffisance d'étanchéité (fiche 12).

Dans ces exemples, il est apparu qu'en l'absence de technique


complémentaire ou d'étanchéité des serrures (absence de joints dans les
serrures), les rideaux de palplanches ne garantissent pas systématiquement
l'étanchéité des ouvrages. Par exemple, dans le cas du canal du Midi – Fiche
12, des fuites ont persisté après le battage des palplanches sur le chemin
de halage en crête de la digue. La technique d'injections de coulis chaux-
ciment à l'arrière des palplanches a été efficace à moyen terme, malgré
la réapparition temporaire de fuites après les injections. Sur la digue du
canal latéral à la Loire à la Micaudière – Fiche 7, des fuites sont également
réapparues après la mise en place du rideau de palplanches. Plusieurs
techniques complémentaires ont du être utilisées (battage d'un rideau
complémentaire de palplanches, traitement par floculant), mais se sont
avérées inefficaces également. En ce qui concerne cet exemple, la présence
d'un ouvrage traversant (aqueduc présentant des problèmes d'étanchéité au
raccordement entre une partie initiale et une partie rallongée) a aussi conduit
à la nécessité d'une intervention complémentaire et définitive. Néanmoins,
des fuites sont réapparues dans le corps de digue en pied du talus aval
et sans lien probable avec cet aqueduc. Le rideau de palplanches n'a pas
permis d'empêcher leur apparition.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 69
5.4.2. Efficacité des réparations en géomembranes

La mise en œuvre d'une géomembrane seule ou d'un DEG est délicate. Elle
s'est avérée inefficace pour deux cas de réparation, celui du canal du Nord
– Fiche 16 dans le cadre d'une réparation d'urgence suite à une fuite et celui
de la rigole de l'Arroux – Fiche 1 dans le cadre de travaux programmés suite
à une brèche. Ces réparations se sont avérées inefficaces à court terme
dans la mesure où des fuites persistaient malgré la mise en place du DEG.

Pour le cas du canal du Nord – Fiche 16, la mise en œuvre de cette technique
en dehors des périodes de chômage, c'est à dire sous eau, n' a pas permis
de garantir une bonne fixation de la géomembrane. Elle ne s'est d'ailleurs
avérée efficace qu'à très court terme puisqu'un fontis est apparu quelques
semaines après la seconde intervention réalisée pour améliorer le plaquage
de la géomembrane et colmater les fuites persistantes.

Dans le cas de la Rigole de l'Arroux – Fiche 1, des blessures sur les


géomembranes ont été engendrées par un manque de soin lors de la mise
en place, diminuant ainsi les qualités d'étanchéité de la digue. La présence
de fissuration dans le béton de protection de ces géomembranes explique
également l'inefficacité de cette réparation.

Il est aussi à noter que pour un cas, le bief de Montambert du canal de Briare
– fiche 2, quelques désordres ont pu être observés lors de la mise en place
des matelas gabions. Les matériaux de remplissage des matelas gabions
ont en effet glissé vers le pied du talus amont, laissant les cages vides en
sommet de talus.
A ce jour, il n'y a néanmoins pas eu de fuites constatées sur l'ouvrage
mais la défense des berges n'est plus assurée et il n'a pas été possible de
reconstituer la végétation de la berge initialement prévue.

Ainsi, cette technique pose le problème des raccords sur des ouvrages
traversants (canal du Nord – fiche 16) ou sur le système d'étanchéité initial
de la digue (parement béton de la digue de la rigole de l'Arroux – fiche 1).

5.4.3. Efficacité des autres techniques

Parmi les autres types de techniques de réparation, un seul cas a nécessité


une intervention complémentaire. Le bief 4-5 à Mœuvres sur le canal du Nord
– Fiche 15 a nécessité la mise en place d'une étanchéité complémentaire
type DEG.
Toutefois, ces travaux se sont insérés dans un programme de confortement
de plusieurs zones sensibles.

Pour les autres cas ces techniques de réparation (sans palplanches et sans
géomembranes) utilisées sont jugées efficaces à court et moyen terme (pas
de persistances de désordres après réparations).
Néanmoins, pour de nombreux cas, ces réparations ont nécessité plusieurs
phases d'interventions.

70 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.4.4. S
 ynthèse des désordres survenus après les travaux de réparation
et facteurs aggravants

Dans quatre cas étudiés sur vingt-cinq, les réparations se sont avérées
insuffisantes, et d'autres pathologies sont apparues. Ces cas où des
désordres sont survenus après travaux sont :

 la rigole de l'Arroux – fiche 1 ;


 le canal latéral à la Loire – fiche 7 ;
 le canal du Midi – fiche 12 ;
 le canal du nord bief 15/16 – fiche 16.

Le désordre constaté était une persistance des fuites, traduisant un défaut


d'étanchéité de la solution de confortement.

Ce défaut peut être associé :

 à une mauvaise mise en place de la géomembrane lorsque celle-


ci est mal plaquée sur le talus amont de la digue (canal du Nord
bief 15-16 – fiche 16) ou lorsqu'elle est mal encastrée (rigole de
l'Arroux – fiche 1) ;
 à l'insuffisance de l'étanchéité lors de la mise en place du rideau
de palplanches sans autre technique d'étanchéité (canal du Midi –
fiche 12 ou canal de la Micaudière – fiche 7).

Les fuites peuvent réapparaitre en raison d'une fissuration du béton de


protection (rigole de l'Arroux – fiche 1 ou canal du Nord Bief 4-5 – fiche 15)
traduisant des défauts d'étanchéité à la mise en œuvre de la géomembrane,
ou de l'inefficacité du colmatage à l'aide de floculant comme la Micaudière –
fiche 7 lors d'une troisième intervention.

Notons qu'à l'exception de la réparation de la brèche de la digue de la Rigole


de l'Arroux et du canal du Midi – fiche 12, les travaux ont été réalisés en
urgence et peuvent expliquer en partie l'insuffisance des réparations.

D'une manière générale, les ouvrages traversants sont des points sensibles
du point de vue de la réparation (cas des réparations de la digue du canal
latéral à la Loire à la Micaudière – fiche 7, et de la digue du canal du Nord
– fiche 16), et qui nécessitent une attention particulière lors des travaux de
réparation.
Dans le cas de réparation de fuites sur ouvrage, la localisation précise du
désordre est problématique, les cheminements hydrauliques au sein des
massifs étant difficiles à appréhender. Par conséquent, des colmatages sur
des linéaires restreints peuvent s'avérer inopérants.
Enfin, la circulation d'engins de chantier pendant des travaux de réparations
peut favoriser la persistance des fuites et contribuer à l'inefficacité de la
réparation (canal latéral à la Loire à la Micaudière – fiche 7).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 71
5.5. Coûts

Sur les vingt cinq cas retenus dans le cadre de ce retour d'expériences, vingt deux
cas disposent de données concernant les coûts des travaux. Sur ces vingt deux cas,
dix cas (un tiers de l'échantillon total) ont fait l'objet de travaux complémentaires
dont seulement cinq cas (un quart de l'échantillon total) sont documentés en terme
de coûts.

L'amplitude des coûts des travaux en phase initiale ou en phase complémentaire


s'étend de quelques dizaines de milliers d'euros à trois millions.

Les analyses menées et présentées ci-dessous ont été réalisées par type de
désordres et par type de réparations.

5.5.1. Coûts par désordres

Les coûts moyens par mètres linaires observés par type de désordres
montrent que les brèches, les fontis et les déversements de palplanches
sont les désordres les plus coûteux.

9 000 €
8 000 €
7 000 €
6 000 €
5 000 €
4 000 €
3 000 €
2 000 €
1 000 €
0€
Fontis A f f aissements Glissements
Brèches Déversement de palplanches Fuites

Figure 18 : Coût moyen par mètre linéaire de digue et par type de désordres (CETE)

Parmi les vingt deux cas disposant de données concernant les coûts, trois
grandes familles de désordres bien documentés économiquement peuvent
être distinguées : les déversements de palplanches, les ruptures de digues
avec ou sans brèche totale et les fuites.
Les autres types de désordres ne comportant qu'un ou deux cas ne peuvent
raisonnablement pas faire l'objet d'une analyse détaillée des coûts.

Sur les trois cas recensés, le coût total de réparation associés à un


déversement de palplanches est compris entre 70 000 € hors coûts de régie
et 685 000€.
Les coûts au mètre linéaire sont compris entre 150 € (cas du canal de la
Sambre à l'Oise pour le redressement de palplanches avec des pieux bois
– fiche 22) et 11  000  € (cas de la Moselle canalisée – fiche 13 avec le
recépage de palplanches, la pose de tirants, etc...).

72 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Pour les cas de ruptures (partielles ou totales) ou de fuites, la situation est
très contrastée, avec des montants de travaux de quelques dizaines de
milliers d'euros à plus d'un million d'euros. Cet état de fait est directement
lié aux spécificités locales des désordres (ampleur des désordres, nature de
la digue existante...) et à l'ampleur des travaux consentis (réparation locale,
reprise générale d'une portion importante voire de l'intégralité du bief).
Pour les réparations de brèches, les coûts moyens au mètre linéaire sont de
l'ordre de 8000€/ml et les coûts médians de l'ordre de 2000€ /ml.
Les fuites étant généralement des signes précurseurs de brèche, cette
analyse montre tout l'intérêt économique des travaux préventifs sur ces
phénomènes.

Par ailleurs, sur les onze cas ayant fait l'objet de travaux complémentaires,
six sont consécutifs à des travaux réalisés dans le cas de brèche (partielle
ou totale) et trois à des travaux réalisés pour des problèmes de fuites.
Dans la grande majorité des cas, les travaux complémentaires sont donc
associés à des problèmes d'imperméabilisation des digues.
Le coût de ces travaux complémentaires atteint généralement cinq à dix fois
le montant des travaux initiaux, car bien souvent ils intéressent un linéaire
plus important que celui affecté par le désordre majeur initial.

5.5.2. Coûts par techniques de réparation

Les coûts moyens observés au mètre linéaire par techniques de réparation


mises en œuvre montrent que les techniques les plus coûteuses sont les
géomembranes, suivies des palplanches et des enrochements.

14 000 €
12 000 €
10 000 €
8 000 €
6 000 €
4 000 €
2 000 €
0€
Palplanches Béton enrochements liés Pieux bois tunage
Géomembranes Enrochements Remblaiement seul

Figure 19 : Coût moyen par mètre linéaire et par type de réparations (CETE)

Deux techniques sont principalement employées dans les cas étudiés


disposant de données économiques : elles concernent pour un quart des
cas des réparations par géomembranes et pour un peu moins de la moitié
des réparations par palplanches.

Le coût des réparations par DEG est très variable, sur les 5 cas documentés,
il s'élève ainsi de 19 000 à 1 Million d'euros.
Cette variabilité dépend notamment de la consistance des travaux annexes
à la pose du DEG, notamment les travaux de terrassement nécessaire à la
reconstitution de la digue en cas de brèche importante.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 73
Le coût moyen par mètre linéaire de réparation peut être estimé de l'ordre
de 10 k€.

Le coût des réparations par palplanches présente également une amplitude


importante.
Il varie de 10 à 3 000 k€. Ce coût moyen des travaux de réparation par
palplanches est fortement dépendant de la nature (type) et de la quantité
(longueur) des palplanches mises en œuvre ainsi que de la nature et de
l'ampleur des travaux annexes (terrassement, pose de tirants etc.).
Il dépend donc de la consistance des travaux à réaliser.

Dans cinq des onze cas ayant fait l'objet de travaux complémentaires, ceux-
ci correspondent à la mise en œuvre d'un rideau de palplanches sur un
linéaire plus important.
Les autres cas de travaux complémentaires se répartissent pour moitié en
injection et pour moitié en dispositif de type DEG. Comme pour l'analyse
par désordres, ces travaux complémentaires atteignent cinq à dix fois le
montant des travaux initiaux.

74 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.6. Tableau de synthèse sur les réparations

Tableau 4 : Synthèse sur les réparations (CETMEF)

Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire


N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
1 Rigole de Digoin Brèche totale Programmée Géotechniques Remblai Déversement 50 m 6 mois 520 000 10 400
l'Arroux (Janv 2001) (en 2004 ) et DEG d'argile (réparations (réparations
(protection intiales) intiales)
béton et
tunage)
2 Canal de Montambert Brèche totale Urgence RAS7 Remblai RAS 200 m (dont 2 mois 620 000 3 100
Briare (Dec 2002) avec et DEG 50 m au (12 400
chômage (protection droit de la réparations
matelas brèche) au droit de la
gabions) brèche)
3 Canal de Holque Affaissement Programmée Géotechniques Palplanches RAS 180 m 2 mois 290 000 1600
la Colme du chemin de (en 2005) avec tirants
halage
(2003-2004)
4 Canal des Wittring Brèche partielle Urgence Visuelles Remblai seul Palplanches au 410 m (dont 2 mois 283 140 700 (3 500
Houillères (Sept 1995) avec droit de la brèche et 15 m au et demi (dont réparations
de la Sarre chômage sur une plus grande droit de la dont (2 51830 pour au droit de la
longueur brèche) semaines réparations brèche )
au droit de des 15m de
la brèche) brèche)
5 Canal Châtillon sur Fuites (2002) Programmée Visuelles DEG RAS 700 m 2 mois 1 050 000 1500
Latéral à Loire (2002) avec (protection
la Loire chômage béton)
6 Canal Marseille les Brèche partielle Urgence RAS Remblai et Palplanches sur 500 m (dont 3 jours NC8 NC
Latéral à Aubigny (Mai 2002) (en régie) palplanches une plus grande 10 m au
la Loire avec arrêt devant les longueur droit de la
navigation murettes béton brèche)

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
7
RAS : Rien A Signaler
8

75
NC : Non Connu
76
Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire
N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
7 Canal Micaudière Brèche totale Urgence (en RAS Remblai et Remblai et 140 m (dont 3 à 5 jours 81 000 600 (450
Latéral à (Mai 2000) régie) avec palplanches palplanches (avec 40 m au (dont 17000 réparations
la Loire batardeau reconnaissances droit de la réparations intiales)
et arrêt géotechniques) brèche) initiales)
navigation
8 Canal de Bief de Brèche partielle Urgence Visuelles Double rideaux Réparations 100 m (dont 5 semaines 300 000 3 000
la Marne partage des (Août 2001) avec de palplanches ponctuelles du 10 m de
au Rhin Vosges chômage cuvelage béton brèche)
9 Canal de Bief 8-9 à Fuites Urgence RAS Remblai seul Palplanches 425 m 2 mois 392 000 900
la Marne Réchicourt (Dec 2004) avec et techniques (325 m au (dont 1j (dont 1000
au Rhin abaissement végétales (avec droit des réparation réparations
Est de 50 cm. reconnaissances palplanches initiale) initiales)
géotechniques) et 100 m au
niveau du
perré)
10 Canal de Bief 67 à Brèche partielle Urgence Géotechniques Corroi d'argile RAS 20 m 1 semaine 10 000 500
la Marne Porthion (Fev 2006) avec arrêt et palplanches
au Rhin navigation et palfeuilles
Ouest
11 Canal de Bief 26 à Brèche partielle Urgence RAS Remblai et RAS 40 m 1 semaine 14 000 350
la Marne Velaines (Juin 2007) avec tunage et
au Rhin chômage enrochements
Ouest
12 Canal du Trèbes Fuites Programmée Géotechniques Palplanches Injection 490 m (180 3 semaines 140 100 300 (650
Midi importantes sans arrêt et sondages m lors des (réparations (dont 112000 réparations
(2004) navigation thermométriques réparations intiales) réparations intiales)
initiales) et 3 jours initiales)
(injection)
13 La Moselle Villey le Sec Déversement Programmée Sondages Palplanches RAS 50 m 5 mois 540 000 10 800
canalisée de palplanches (en 2002) et essais tirantées
(Dec 2001) sans arrêt d'arrachement sur
navigation un tirant
14 Canal de Blaringhem Déversement Programmée Géotechniques Double rideau RAS 540 m 3 mois 685 000 1300
Neufossé de palplanches (en 2004). et relevés de palplanches
(2000-2001) bathymétriques avec tirants
et remblai et
enrochements

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire
N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
15 Canal du Bief 4 et 5 Brèche totale Urgence Visuelles Remblai et DEG (protection 1641 m 20 jours 31 000 2 100
Nord Mœuvres (Janv 2003) avec béton béton) (dont 15 (dont 5j (réparations (réparations
chômage m pour réparations initiales) initiales)
(partiellement réparations initiales)
en régie) initiales)
16 Canal du Bief 15-16 Fuites (Mai Urgence Visuelles Remblai et Pose 15 m 3 jours 19 818 1 300
Nord Languevoisin 2008) géomembrane supplémentaire de (réparations (réparations
(protection plaques de béton initiales) initiales)
plaques béton)
17 Le Rhin Iffezheim Affaissement Programmée Géotechniques, Enrochements RAS 100 m 2 mois 350 000 3500
canalisée (2004) géophysiques
altimétriques
18 Canal du Allenjoie Brèche totale Urgence RAS Remblai et RAS 20 m 1 mois NC NC
Rhône au (Sept 2005) avec enrochements
Rhin batardeau liés et béton
et arrêt
navigation
19 Canal du Jonchet Brèche partielle Urgence RAS Remblai et RAS 10 m Quelques NC NC
Rhône au (Juin 2006) avec géomembrane jours
Rhin abaissement avec protection
niveau d'eau béton
et arrêt
navigation
20 Canal de Briennon Brèche totale Urgence RAS Remblai RAS 100 m (dont 2 mois 280 000 2800
Roanne à (Juin 2007) avec et DEG 50 m au
Digoin batardeau (protection droit de la
et arrêt de la matelas brèche.
navigation gabion)
21 Canal de Masnières Brèche partielle Urgence Visuelles et Remblai et Palplanches sur 750 m 5 jours 600 350 800 (1 700
Saint- (Juillet 2001) avec géotechniques palplanches une plus grande (dont 30 (réparations (dont 50350 réparations
Quentin restriction de (études datant de longueur m pour initiales) reparations intiales)
la navigation 1999) réparations initiales)
initiales)
22 Canal de Landrecies Déversement Programmée Visuelles Pieux bois et RAS 500 m 7 jours 70 000 150
la Sambre de palplanches (en 2003) redressement
à l'Oise (Janv 2003) de palplanches

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
23 Canal de Ors Glissement Programmée Visuelles Palplanches et RAS 100 m 8 jours 44 500 450
la Sambre (Janv 2004) (en 2004) remblai
à l'Oise

77
78
Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire
N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
24 La Seine Croissy Anses Urgence Visuelles et Palplanches RAS 580 m 7-8 mois 3 Millions 5200
d'érosion (Sept sans arrêt reconnaissances
2007) navigation géologiques
25 Canal des Epinal Fontis (2008) Programmée Reconnaissances Enrochements Enrochements et 60 m 4 mois 585 000 9800
Vosges sans arrêt visuelles, et injection injections
navigation géophysiques et
géotechniques

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6. Analyse des vingt-cinq cas suivant les techniques d'origine
de protection de berges et d'étanchéité

Une analyse des cas par rapport aux techniques de protection de berges et d'étanchéité
d'origine est proposée dans ce chapitre.
L'étude des vingt-cinq fiches de cas a permis de recenser les types de structures
suivantes : le cuvelage béton ; le perré et la murette ; le rideau de palplanches ; le corroi
d'argile.
L'analyse portera sur chaque type de dispositif et se focalisera sur les principaux
désordres observés, la cinétique des mécanismes induisant les désordres et les
réparations observées.
Plusieurs comparaisons seront effectuées entre tous les types de structures.
Enfin, un tableau de synthèse à la fin de ce chapitre récapitulera les différents aspects
analysés pour chacun des cas étudiés.

6.1. Cuvelage béton

6.1.1. Description

Cette technique consiste à recouvrir le plafond et les talus du canal d'une


couche de béton de 15 cm à 20 cm d'épaisseur coulé en place. Elle est
recensée dans les cas suivants :

 rigole de l'Arroux – fiche 1. Le cuvelage béton se trouvait à l'aval


de la brèche ;
 canal de Briare – fiche 2. Le cuvelage béton se trouvait à l'aval de
la brèche ;
 canal de la Marne au Rhin – fiche 8 ;
 canal du Nord – fiches 15 et 16.

Pour l'ensemble de ces cas, le cuvelage béton assure la double fonction de


protection de berges et d'étanchéité.
Dans le cas du canal de la Marne au Rhin – fiche 8, il existait également un
rideau de palplanches dans le corps de digue.

6.1.2. Principaux désordres observés

Parmi les cinq cas étudiés, les désordres recensés ont été des brèches
(quatre cas), des fuites et des fontis (canal du Nord – fiche 16).

Les différents cas de rupture étudiés montrent deux cas caractéristiques de


désordres :

 les brèches induites par les mécanismes d'érosion localisés au


niveau des joints de construction vieillissants entre les dalles, voire

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 79
des cavités localisées dans la paroi, par destruction du béton sur
zones ségrégées, (canal de la Marne au Rhin – fiche 8 et canal du
Nord – fiche 15) ;
 les brèches induites par les mécanismes d'érosion au niveau de la
jonction entre le cuvelage béton et un autre système d'étanchéité,
comme un corroi d'argile, suite à des érosions internes (exemple
de la rigole de l'Arroux – fiche 1 et du canal de Briare - fiche2).

Notons que dans deux cas, les désordres se sont produits au niveau d'un
aqueduc (fiches 8 et 16).

Quatre des cinq cas étudiés ont été réparés en urgence suite à l'apparition
de fuites ou la création d'une brèche relativement soudaine.
Un seul ouvrage (canal du Nord – fiche 16) a été réparé avant rupture.

6.1.3. Cinétique des mécanismes induisant les désordres

La majorité des réparations ont lieu à la suite de mécanismes de rupture


dont la cinétique est de l'ordre de quelques heures donc ne permettant
quasiment pas d'intervention préalable même en cas de constat avancé
dans le temps.

Le temps écoulé entre l'observation des phénomènes précurseurs et


l'apparition des désordres est assez variable : pour deux cas (canal du Nord
– fiches 15 et 16), des fuites étaient constatées depuis quelques années et
pour trois cas (fiches 1, 2 et 8) les fuites n'ont été détectées que quelques
heures avant la rupture.

6.1.4. Réparations observées

Pour les cas étudiés, les réparations effectuées sur ce type de structure ont
été de deux types :

 la pose d'une géomembrane protégée soit par :


d
 u béton (canal du Nord – fiche 15 , rigole de l'Arroux –
fiche 1) ;
 des matelas gabions (canal de Briare – fiche 2) ;
 la pose d'une géomembrane sans protection (canal du Nord –
fiche 16) ;
 la pose d'un double rideau de palplanches ancré en profondeur
et la réfection du cuvelage béton (canal de la Marne au Rhin –
fiche 8).

In fine, tous les cas étudiés présentent une réparation "différente" de l'existant
et quatre des cinq cas recensés ont été réparés avec des géomembranes
recouvertes de béton.

80 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.2. Perré et murette

6.2.1. Description

Le perré est réalisé uniquement sur les talus amont, le plafond du canal étant
constitué d'un corroi d'argile (excepté pour un cas concernant le canal latéral
à la Loire – fiche 5). Il est généralement utilisé pour assurer la protection de
berges.
Parmi l'ensemble des cas rencontrés, le perré n'est pas associé à un
dispositif spécifique d'étanchéité (tels que palplanches ou béton) et ce sont
les matériaux du corps de digue qui assurent cette fonction d'étanchéité.
Le perré se présente souvent en béton (exemple des deux cas sur le canal
du Rhône au Rhin – fiches 18 et 19) parfois en maçonnerie ou pierres
maçonnées (canal latéral à la Loire – fiche 5).
Une technique plus récente nommée perré de type «Sensée» existe sur le
Canal de la Colme et le Canal de Neufossé – fiches 3 et 14. Il s'agit d'une
murette en béton fondée sur des pieux qui ne joue aucun rôle d'étanchéité.
Notons aussi qu'un perré était présent sur le bief d'Ors du canal de la Sambre
à l'Oise – fiche 23.

Il existe une autre protection du même type que le perré : la murette. Il


s'agit d'une structure (verticale) érigée sur une faible hauteur (0,5 à 1m) en
sommet de talus. Dans tous les cas étudiés, elle joue uniquement le rôle
de protection de berges et l'étanchéité est assurée par un dispositif annexe
tel que le corroi d'argile ou l'écran béton (cas du canal de Saint-Quentin –
fiche 21).

Elle peut être :

 en béton : il peut s'agir de palplanches en béton ou de plaques


béton maintenues verticalement grâce à des poutrelles acier en I
ancrées dans le sol. Par exemple :
 canal latéral à la Loire – fiche 6 ;
 canal de la Marne au Rhin Ouest – fiche 11.
 en maçonnerie : un mur maçonné assure la protection de
berge (dans ce cas, on pourra également parler de perré).
Par exemple :
 c anal de Saint Quentin – fiche 21. Dans ce cas, la murette
était associée à un écran béton qui assure l'étanchéité.
e
 n bois (tunage) : des pieux bois ancrés dans le sol maintiennent
un parement bois. Par exemple :
 canal de Roanne à Digoin – fiche 20

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 81
6.2.2. Principaux désordres observés

L'analyse des cas constitués d'un perré montre deux mécanismes de


désordres :

 le phénomène de fuite induit par le vieillissement du perré


engendrant des infiltrations d'eau dans le corps de la digue.
L'érosion peut faire évoluer progressivement les dommages
engendrant des fuites vers un renard hydraulique ou une
brèche ;
 l'érosion de pied du talus amont sous la protection de berge de
type Sensée : affouillement induisant un basculement partiel du
perré.

Pour les murettes, dans la totalité des cas étudiés, la dégradation de la


structure d'origine entraîne des fuites d'eau, puis l'apparition de renards
hydrauliques dans la digue menant jusqu'à la brèche partielle ou totale (canal
latéral à la Loire – fiche 6, canal de la Marne au Rhin Ouest – fiche 11, canal
de Roanne à Digoin – fiche 20, canal de Saint Quentin – fiche 21).

Notons aussi que l'augmentation du mouillage, comme sur le canal de la


Marne au Rhin, conduit aussi généralement à une immersion de la protection
par perré et à des affouillements à l'arrière du dispositif, provoquant sa
déstabilisation et destruction.

6.2.3. Cinétique des mécanismes induisant les désordres

Pour les digues constituées de perrés ou de murettes, les mécanismes sont


plutôt à cinétique lente.
Le temps écoulé entre l'observation des phénomènes précurseurs et
l'apparition des désordres a été de l'ordre de quelques mois pour six des
neuf cas.

6.2.4. Réparations observées

Pour les perrés de type Sensée, la technique de réparation a consisté en la


pose de palplanches avec tirants (canal de la Colme – fiche 3) ou d'un double
rideau de palplanches et d'enrochement (canal de Neufossé – fiche 14).

Pour les perrés béton, les techniques employées ont été un DEG avec une
protection en béton (canal du Rhône au Rhin – fiche 19) ou des enrochements
liés avec du béton (canal du Rhône au Rhin – fiche 18).

Pour le perré en maçonnerie (canal Latéral à la Loire – fiche 5), un DEG


avec une protection en béton a été utilisée.

82 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Pour les murettes, trois solutions de réparations différentes ont été employées
dans les exemples étudiés :

 une solution en tunage bois associé à un corroi d'argile (Canal de


la Marne au Rhin Ouest – fiche 11) ;
 le rétablissement de l'étanchéité amont par un DEG recouvert de
matelas gabions et la réalisation d'un mur d'argile au sein du corps
de digue (Canal de Roanne à Digoin – fiche 20) ;
 la technique du rideau de palplanches (Canal latéral à la Loire –
fiche 6, Canal de Saint Quentin – fiche 21).

6.3. Rideau de palplanches

6.3.1. Description

Cette technique, très usitée dans le Nord et l'Est de la France, consiste à


enfoncer dans le sol des profilés métalliques liés entre eux par des serrures
(palfeuilles ou palplanches). Le rideau de palplanches peut être mis en
œuvre soit :

 dans le corps de digue où il assure l'étanchéité :


 c anal des houillères de la Sarre – fiche 4. Dans ce cas, on
trouve également un corroi d'argile ;
 c anal de la Marne au Rhin – fiche 8. Dans ce cas, on trouve
également un cuvelage béton.
 au niveau du talus où il participe alors à l'étanchéité amont de la digue, à
la défense de berge et à la stabilité de la digue.
 canal latéral à la Loire – fiche 7. Dans ce cas, on trouve
également un corroi d'argile ;
 c anal de la Marne au Rhin Est – fiches 9. Dans ce cas, on
trouve également un corroi d'argile ;
 c anal de la Marne au Rhin Ouest – fiche 10. Dans ce cas,
des palfeuilles ont été mises en place ;
 Moselle canalisée – fiche 13 ;
 c anal de Neufossé – fiche 14. Dans ce cas, des palplanches
sont présentes devant le perré de type Sensée ;
 canal de la Sambre à l'Oise – fiche 22.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 83
6.3.2. Principaux désordres observés

Les rideaux de palplanches peuvent se déverser voire se corroder n'assurant,


de ce fait plus leurs fonctions (protection de berges et/ou étanchéité).
Un fichage insuffisant du rideau est très souvent à l'origine de désordres et
ce défaut peut être d'origine ou induit par un affouillement.

Les exemples étudiés montrent que la dégradation de cette structure permet


le développement des mécanismes suivants :

 érosion interne du corps de digue induite par des infiltrations d'eau :


 suite à un fichage insuffisant du rideau (fiche 4) ;
a
 u niveau d'un point singulier : ouvrage traversant
(fiches  7,  8), jonction entre deux techniques d'origine
(fiches 8) ou altération du rideau (fiche 10).
 érosion externe du corps de digue suite au déversement du rideau de
palplanches.

Dans le cas de la Moselle canalisée – fiche 13 et du canal de la Sambre


à l'Oise – fiche 22, les conditions climatiques particulières (précipitations,
baisse des températures) sont à l'origine du déversement des palplanches.
Dans d'autres cas (canal de la Marne au Rhin – fiches 9, 10 et canal de
Neufossé – fiche 14) , les affouillements ont joué un rôle dans le déversement
des palplanches.

6.3.3. Cinétique des mécanismes induisant les désordres

Comme les digues en cuvelage béton, une grande partie des mécanismes
constatés ont une cinétique rapide.
Le temps écoulé entre l'observation des phénomènes précurseurs et la
rupture est généralement de l'ordre de quelques heures.

6.3.4. Réparations observées

Pour tous les cas de désordres répertoriés sur des digues avec un rideau
de palplanches, des palplanches ont été mises en œuvre dans le cadre des
réparations (fiches 4, 7, 9, 10, 13, 22).
Le cas de la fiche 22 est un peu particulier car les palplanches ont
été redressées. Il n'y a donc pas eu de mise en place de nouvelles
palplanches.

In fine, pour les digues avec un rideau de palplanches, la réparation par le


même principe constructif en utilisant des palplanches mieux dimensionnées
(choix du type et longueur) est généralement choisie.

84 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.4. Corroi d'argile

6.4.1.Description

Le corroi d'argile est constitué de matériaux argileux mis en œuvre par


couches successives compactées soit sur le plafond et/ou sur les talus du
canal, soit au sein du corps de digue.
Il participe à l'étanchéité de la digue (dans certains cas, il n'est pas protégé
et assure également la protection de berges). Les cas suivants ont été
étudiés :

 r igole de l'Arroux – fiche 1. A l'amont de la brèche, la digue était constituée


d'un corroi d'argile qui n'était pas protégé. ;
 c anal de Briare – fiche 2 (traité également au niveau des cuvelages). A
l'amont de la brèche, la digue était constituée d'un corroi d'argile qui était
protégé par des murettes béton ;
 c anal des houillères de la Sarre – fiche 4. Le corroi d'argile était associé
à des palplanches ;
 c anal latéral à la Loire – fiche 6. Le corroi d'argile était protégé par des
murettes béton ;
 c anal latéral à la Loire – fiche 7. Le corroi d'argile était associé à des
palplanches ;
 c anal de la Marne au Rhin – fiches 9 et 11. Le corroi d'argile était associé
à des palplanches – fiche 9 ou des murettes béton – fiches 11 ;
 c anal du Midi – fiche 12. Dans ce cas, le corroi d'argile n'était pas
protégé ;
L
 e Rhin canalisé – fiche 17. Le corroi d'argile, qui compose le noyau de
digue est associé à des enrochements et un écran mince en fondation ;
 c anal de Roanne à Digoin – fiche 20. Le corroi d'argile était associé à un
tunage pour la protection de berges ;
 c anal de la Sambre à l'Oise – fiche 23 . Le corroi d'argile était associé à
un perré ;
d
 igue de Croissy sur la Seine – fiche 24 (aucune information sur la
présence d'un corroi d'argile en raison de l'historique de la construction
de la digue à partir de matériaux de dragage mais présence de matériaux
sableux à argileux qui assurent une certaine fonction d'étanchéité) ;
 c anal des Vosges – fiche 25. Le canal est en profil mixte et son étanchéité
était initialement assurée par un corroi d'argile recouvrant la cuvette
et les talus immergés mais détruit progressivement par effondrement
(les terrains support du canal sont soit des alluvions de la Moselle, soit
directement les calcaires du Muschelkalk, très fracturés à joints marneux
plus ou moins délavés).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 85
6.4.2. Principaux désordres observés

Pour les digues dont l'étanchéité est assurée par un corroi d'argile les cas
étudiés montrent deux types de mécanismes induisant des désordres :

 les phénomènes d'érosion interne induits par des défauts d'étanchéité de


la structure permettant des circulations d'eau au sein du corps de digue.
Cela peut provoquer l'apparition de renards hydrauliques qui par
aggravation peuvent induire la création d'une brèche (digue de Croissy
sur la Seine – fiche 24, Canal de Roanne à Digoin – fiche 20, Canal du
midi – fiche 12, Canal de Briare – fiche 2, Rigole de l'Arroux – fiche1,
Canal des houillères à la Sarre – fiche 4, Canal latéral à la Loire – fiche 7 ,
Canal de la Marne au Rhin Est – fiche 9) ;
 les phénomènes de mouvements de terrain au sens large : tassements,
glissements, ou affouillements (érosion externe) induisant des instabilités
des talus constitutifs des digues et menant à une éventuelle rupture
(Canal de la Sambre à l'Oise – fiche 23, Rhin canalisé – fiche 17, la digue
de Croissy sur la Seine – fiche 24, Canal du midi – fiche 12, Canal des
houillères à la Sarre – fiche 4, Canal latéral à la Loire – fiche 7 , Canal de la
Marne au Rhin Est – fiche 9, Canal de la Marne au Rhin Ouest – fiche 11,
Canal de Roanne à Digoin – fiche 20, Canal des Vosges – fiche 25).

Cette technique de protection est fréquemment affectée par des phénomènes


d'affouillement et d'érosion interne.

6.4.3. Cinétique des mécanismes induisant les désordres

Les digues dont l'étanchéité est assurée par un corroi d'argile sont atteintes
uniquement par des phénomènes lents (cinétique supérieure au mois)
dont une grande majorité de phénomènes très lents (supérieur à l'année)
permettant une bonne préparation de chantier dans la mesure où les signes
précurseurs que sont les fuites sont observées, suivies et analysées.

6.4.4. Réparations observées

Les réparations effectuées sur ce type d'ouvrage ont consisté :

à
 mettre en œuvre un écran d'étanchéité lorsque le désordre initial est
induit par un phénomène d'érosion interne. Il peut être de différents
types :
 r établissement de l'étanchéité amont par un DEG recouvert
de béton ou de matelas gabions et réalisation d'un mur
d'argile au sein du corps de digue (Canal de l'Arroux –
fiche 1, Canal de Briare – fiche 2, Canal de Roanne à Digoin
– fiche 20) ;

86 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
 r établissement de l'étanchéité par la pose d'un rideau
de palplanches ancré suffisamment profond (Canal des
Houillères de la Sarre – fiche 4, Canal latéral à la Loire – fiche 7,
Canal de la Sambre à l'Oise – fiche 22 et canal de la Marne
au Rhin – fiche 9,digue de Croissy sur la Seine – fiche 24).
Ces palplanches sont éventuellement associées à des
matériaux argileux pour les phases de terrassement ou
à des injections dans le corps de digue (Canal du midi –
fiche 12) ;
 à reconstituer et stabiliser des zones soumises à des phénomènes de
mouvement de terrain par :
d
 es enrochements naturels (Rhin canalisé – fiche 17), des
enrochements associés à un tunage (Canal de la Marne au
Rhin Ouest – fiche 11) ou des injections (Canal des Vosges
– fiche 25) ;
o
 u un rideau de palplanches (Canal de la Sambre à l'Oise
– fiche 23) lorsque le désordre initial est induit par une
instabilité de l'ouvrage.

6.5. Structures d'origine «mixte»

6.5.1. Description

Cette partie s'intéresse plus particulièrement aux digues comptant des


techniques d'étanchéité ou de protection de berges.
Notons que ces digues ont été traitées dans les parties précédentes et
l'objectif de cette partie est de se focaliser sur l'influence de l'hétérogénéité
du système de protection de berges et/ou d'étanchéité.
Au total, dix digues sont constituées de structure dite «mixte». Il s'agit des
digues recensées dans les fiches de cas suivantes :

F
 iche 1 : la digue est constituée longitudinalement d'un cuvelage de béton
(à l'aval de la brèche) et d'un corroi d'argile (à l'amont) ;
F
 iche 2 : la digue est constituée longitudinalement d'un cuvelage en béton
de chaux (à l'aval de la brèche) et d'un corroi d'argile (à l'amont) ;
F
 iche 4 : la digue est constituée d'un corroi d'argile et d'un rideau de
palplanches ;
F
 iche 6 : la digue est constituée de murettes béton et d'un corroi
d'argile ;
F
 iche 7 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un corroi
d'argile ;
F
 iche 8 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un corroi
d'argile ;

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 87
 Fiche 9 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un corroi
d'argile ;
 Fiche 11 : la digue est constituée de murettes béton et d'un corroi
d'argile ;
 Fiche 14 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un perré
de type Sensée ;
 Fiche 20 : la digue est constituée d'un tunage bois et d'un corroi d'argile.

6.5.2. Principaux désordres observés

Sur les dix cas répertoriés, huit cas ont été réparés suite à une rupture, les
deux autres cas suite à la constatation de désordres plus minimes : fuites
(fiche 9) et déversement (fiche 14).

Rupture
Autres désordres

Figure 20 : Types de désordres observés pour les structures d'origine «mixte» (CETE).

La totalité des dix cas ont été réparés suite à des érosions internes du corps
de digue induites par des infiltrations. Ces infiltrations ont pu être favorisées
par la présence de zones singulières comme la jonction entre les différentes
techniques de protection et d'étanchéité.

88 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.5.3. Cinétique des mécanismes induisant les désordres

Le graphique suivant représente la cinétique des mécanismes induisant les


désordres pour les digues avec une structure dite «mixte».

2
Année
Mois
6 Semaines
Heures
1

Figure 21 : Cinétique visible des mécanismes induisant les désordres sur les digues avec
une structure d'orgine dite mixte (CETE).

Dans la majorité des cas, lorsque le phénomène est visible, il est déjà trop
tard ou l'intervention doit être très rapide pour éviter la rupture.

6.5.4. Réparations observées

Dans plus de la moitié des cas, les réparations ont consisté à la mise en
place d'un rideau de palplanches (fiches 4, 6, 7, 8, 9, 14).
Pour trois cas (fiches 1, 2 et 20), un DEG a été mis en place et pour un cas
(fiche 11), un tunage et des enrochements ont été mis en œuvre.

6.6. Comparaison de la nature des désordres suivant la technique


d'origine d'étanchéité et de protection de berges

Pour cette comparaison ainsi que pour celle relative à la cinétique (chapitre 6.7) et
aux réparations (chapitre 6.8), il ne sera considéré que la structure jouant un rôle
mécanique prépondérant pour les digues dites «mixtes».
Elles ne seront comptabilisées qu'une seule fois de la manière suivante :

 les digues des fiches 1, 2 et 8 seront répertoriées dans cuvelage béton


uniquement ;
 les digues des fiches 4, 7 et 9 seront répertoriées dans palplanches
uniquement ;
 les digues des fiches 6, 11, 14 et 20 seront répertoriées dans perrés et
murettes uniquement.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 89
Parmi les nombreux désordres affectant les digues, nous distinguerons :

 les brèches partielles ou totales (ruine ultime), nécessitant une


reconstruction complète sur le linéaire de la brèche ;
 les autres désordres précurseurs ou intermédiaires (fuites, fissurations
en crête de digue, affaissements, déversements de soutènement,
glissement, fontis, anses d'érosion, renard), détectables lors des visites
de surveillance de l'ouvrage. Ils peuvent éventuellement être traités à
temps, ce qui permet d'éviter des désordres plus importants et la ruine
de l'ouvrage.

Nous avons représenté ci-après le type de désordres en fonction de la technique


de la structure d'origine de la digue.

10
9
8
7
6
5 autres désordres
rupture
4
3
2
1
0
Cuvelage béton Palplanches Perré et murette Corroi d'argile

structure d'origine

Figure 22 : Types de désordres en fonction de la structure d'origine de la digue (CETE)

Il est intéressant de noter que :

 les cas répertoriés comme constitués d'un corroi d'argile sont


systématiquement réparés avant rupture ;
 les structures les plus rigides, soit les structures perré, murette et cuvelage
béton sont les structures majoritairement réparées après la rupture du
corps de digue (le cuvelage béton étant la structure d'origine avec le
nombre de cas de rupture le plus élevé).

Il apparaît donc que les structures rigides ont un mode de déformation cassant
à cinétique rapide qui rend souvent impossible toute intervention préalable à la
rupture. Et ce, d'autant plus que ces ruptures ne sont précédées d'aucun signe
avant-coureur. Leur rigidité intrinsèque communique par ailleurs un faux sentiment
de sécurité.

90 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Les structures peu rigides (corroi d'argile) ont un mode de déformation plus souple.
Leur rupture est précédée de manifestations visibles qui sont autant de désordres
ou signes précurseurs et facilitent le déclenchement de réparation avant la rupture
totale de l'ouvrage.

In fine, les digues les plus rigides, protégées par un perré, une murette ou un
cuvelage béton, sont les plus affectées par des ruptures. Les digues les plus
«souples» disposant d'un corroi d'argile ou d'enrochements sont celles permettant
le plus d'interventions préalables. Les digues présentant une discontinuité dans la
technique de protection de berges et d'étanchéité d'origine, que cette discontinuité
soit induite par la nature même de la technique (perrés et murettes) ou par des
techniques mixtes, ont très majoritairement été réparées suite à la rupture du corps
de digue causée systématiquement par un mécanisme d'érosion interne.

6.7. Comparaison de la cinétique des mécanismes induisant les


désordres suivant la technique d'origine d'étanchéité et de
protection de berges

Nous avons représenté ci-après la cinétique des mécanismes induisant les


désordres en fonction de la technique de la structure d'origine de la digue.

10
9
8
7
6
5
heures
4
semaines
3
mois
2
année
1
0
cuvelage béton palplanches perré et murette corroi d'argile

Figure 23 : Cinétique des phénomènes précurseurs visibles suivant la structure d'origine de la


digue (CETE)

Les digues protégées et étanchées par des cuvelages béton sont très majoritairement
affectées par des mécanismes de rupture rapide (le temps pour intervenir une fois
les phénomènes précurseurs détectés est très court).
A l'opposé, les digues constituées de corrois argileux sont affectées par des
mécanismes de rupture de cinétique très lente permettant un recul suffisant pour
des travaux éventuels.

Pour les palplanches, le temps écoulé entre l'observation des phénomènes


précurseurs et l'apparition des désordres est court (de l'ordre de quelques heures)
dans la moitié des cas étudiés.
Pour les digues constituées de perrés ou de murettes, ce temps entre l'observation
des phénomènes précurseurs et l'apparition des désordres est généralement plus
long puisqu'il est supérieur au mois pour six des neuf cas étudiés.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 91
6.8. Comparaison des réparations suivant la technique d'origine
d'étanchéité et de protection de berges

Nous avons représenté ci-après les types de réparation en fonction de la structure


d'origine de la digue.

10
9
8
7
6
redressement des
5 palplanches
4 enrochements associés
3 ou non à d'autres tech-
niques
2 géomembranes
1 palplanches
0
cuvelage béton palplanches perré et murette corroi d'argile

Figure 24 : Types de réparation en fonction de la structure d'origine (CETE).

Quelle que soit la technique de protection de berges et d'étanchéité d'origine du


canal, les réparations par palplanches ou géomembranes sont majoritaires.
Le rideau de palplanches est cependant souvent associé à un autre système : des
injections ou encore un corroi argileux, des pieux bois...

• Analyse des cas de réparations «à l'identique»


La figure ci-après représente la proportion de réparations «considérées comme
identiques» par rapport à la structure d'origine de la digue.
Une réparation sera dite «identique» si la technique mise en œuvre possède de
nombreuses similarités avec la technique d'origine de la digue (même technique
de protection de berges ou de dispositif d'étanchéité, voire mêmes matériaux par
exemple).
Les digues considérées comme réparées «à l'identique» sont celles des fiches 1,
4, 7, 8, 9, 10, 13, 14, 15, 16, 17, 18 et 22.

réparation " à l'identique"


ou ayant des points
communs avec la tech-
12 nique initiale
13 réparation avec une
technique fondamenta-
lement différente de la
technique initiale

Figure 25 : Types de réparation ayant des similarités ou non avec la structure d'origine ( CETE)

92 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Les digues protégées initialement par des rideaux de palplanches ont toutes été
réparées par une technique similaire, avec un rideau de palplanches mieux adapté.
Cela peut s'expliquer par la facilité de mise en œuvre des rideaux de palplanches
et la nécessité de conserver un dispositif de type rideau de palplanches pour
assurer le rectangle de navigation.

Les techniques de réparations par géomembranes associées ou non à un


système de protection sont majoritaires pour ce qui est des réparations de digues
en cuvelage béton. Cette technique relativement récente permet une meilleure
étanchéité que le système cuvelage béton simple. Le retour d'expériences sur le
vieillissement de cette technique est néanmoins relativement faible.

Pour les digues en perré et murette, des techniques relativement similaires sont
parfois utilisées mais les deux techniques précédemment citées restent celles
majoritairement mises en place.

Pour les digues constituées uniquement de corroi argileux elles sont plus
fréquemment réparées par des rideaux de palplanches.

Pour les digues constituées d'une structure dite mixte (fiches 1, 2, 4, 6, 7, 8, 9,


11, 14, 20) :

 les digues des fiches 1, 2, 4, 7, 9 ont été considérées comme réparées de


manière identique à l'existant ou très similaire (recours à des matériaux
déjà existants sur la structure d'origine comme de l'argile ou du béton ou
recours à des techniques de rideaux de palplanches) ;
 les digues des fiches 6, 11 et 20 ont été considérées comme réparées de
manière fondamentalement différente à l'existant.

Il est à noter que :

 la digue du canal de la Marne au Rhin – fiche 8 initialement constituée


d'un ensemble cuvelage béton/rideau de palplanches (analysée comme
cuvelage béton précédemment) a été réparée en mettant en place un
double rideau de palplanches ;
 la digue du canal de Neufossé – fiche 14 initialement constituée d'un
ensemble perré type Sensée et palplanches à été réparée par des
palplanches associées à des enrochements.

Ces deux digues ont été considérées dans notre analyse comme réparées
de manière différente par rapport à la technique de protection de berges et
d'étanchéité d'origine.
Cependant, elles ont été réparées avec une technique de réparation dont le
système est partiellement présent dans la structure d'origine.

De manière générale, la légère préférence apportée à la technique des palplanches


peut être induite par sa facilité de mise en œuvre et la réduction des pentes de
berge permise par cette technique (gain d'espace).

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 93
Il est cependant important de souligner que le dimensionnement des palplanches,
à court, moyen et long terme est souvent un paramètre qui fait défaut lors des
mises en œuvre constatées de cette technique et qu'une grande attention doit,
de ce fait, y être apportée.

In fine, les techniques employées pour les réparations de digues visent dans la
moitié des cas à limiter les changements fondamentaux de technique de protection
et d'étanchéité vis à vis de la technique d'origine même si dans certains cas la
difficulté de mise en œuvre, les problèmes financiers ou la modernisation des
techniques impliquent quelques points de différence technique.

• Analyse de l'urgence des travaux sur le choix de la technique de réparations

16

14

12
réparation fondamen-
10 talement différente à
la ou les techniques
8 d'origine
réparation identique
6 ou ayant des simili-
tudes avec la ou les
4 techniques d'origine
2

0
réparation urgente réparation programmée

Figure 26 : Similarités ou non de la réparation avec la structure d'origine en fonction de


l'urgence de la réparation (CETE)

Comme le montre le graphique précédent, que la réparation soit programmée


ou urgente, la technique mise en œuvre, dans environ la moitié des cas, est
identique à une technique déjà existante sur la digue. Il est important de souligner
que des contraintes comme le besoin de conforter des zones instables peuvent
justifier des changements de technique de protection et d'étanchéité (fiches 5,
23, 24, 25). Généralement, les techniques utilisées permettent la conservation du
profil en travers initial du canal réparé.

94 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.9. Tableau de synthèse sur les techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes

Tableau 5 : Synthèse sur les techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes (CETMEF)

Période de Techniques de protection de berges et Désordres Date et type de Technique de


Voie d'eau Localisat° Dépt
construction d'étanchéité existantes constatés réparations réparations

1 Rigole de Digoin 71 1867-1869 Cuvelage béton (aval brèche) et corroi Brèche totale Programmée en Remblai et DEG
l'Arroux d'argile (amont brèche) (Janv 2001) 2004 (protection béton
et tunage) et
déversement d'argile
2 Canal de Briare Montambert 58 1605-1642 Cuvelage en béton de chaux (aval Brèche totale Urgence avec Remblai et DEG avec
brèche) et corroi d'argile et palplanches (Dec 2002) chômage en 2002 protection en matelas
béton (amont brèche) gabions
3 Canal de la Holque 59 Environ 1960-1970 Perré type Sensée Affaissement du Programmée en Palplanches avec
Colme chemin de halage 2005 tirants
(2003-2004)
4 Canal des Wittring 57 1862 -1866 Palplanches et corroi d'argile Brèche partielle Urgence avec Remblai et
Houillères de la (Sept 1995) chômage en 1995 palplanches
Sarre
5 Canal Latéral à Châtillon sur 45 1822-1838 Perré en pierres maçonnées Fuites (2002) Programmée avec DEG (protection
la Loire Loire chômage en 2002 béton)
6 Canal Latéral à Marseille les 18 1822-1838 Murettes béton et corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2002 Remblai et
la Loire Aubigny (Mai 2002) palplanches devant
les murettes béton
7 Canal Latéral à Micaudière 71 1822-1838 Palplanches et corroi d'argile Brèche totale Urgence en 2000 Remblai et
la Loire (Mai 2000) avec batardeau et palplanches
arrêt navigation
8 Canal de la Bief de 57 1850 Cuvelage béton et palplanches dans le Brèche partielle Urgence en 2001 Double rideau de
Marne au Rhin partage des corps de digue (Août 2001) avec chômage palplanches
Vosges
9 Canal de la Bief 8-9 à 57 1850 Palplanches et corroi d'argile Fuites (Dec 2004) Urgence en 2004 Remblai et
Marne au Rhin Réchicourt avec abaissement palplanches et

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Est de 50 cm techniques végétales
10 Canal de la Bief 67 à 51 1850 Palfeuilles et palplanches (une sur trois) Brèche partielle Urgence en Corroi argile et
Marne au Rhin Ponthion (Fev 2006) 2006 avec arrêt palplanches et
Ouest navigation palfeuilles

95
96
Période de Techniques de protection de berges et Désordres Date et type de Technique de
Voie d'eau Localisat° Dépt
construction d'étanchéité existantes constatés réparations réparations

11 Canal de la Bief 26 à 55 1850 Murette béton + corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2007 Remblai et tunage et
Marne au Rhin Velaines (Juin 2007) avec chômage enrochements
Ouest
12 Canal du Midi Trèbes 11 1660-1682 Corroi d'argile Fuites importantes Programmée sans Palplanches et
(2004) arrêt navigation injection
13 La Moselle Neuves 54 1977 Palplanches tirantées Déversement de Programmée en Palplanches tirantées
canalisée Maisons palplanches 2002 sans arrêt
(Dec 2001) navigation
14 Canal de Blaringhem 59 Environ 1960-1970 Palplanches et perré de type Sensée  Déversement Programmée en Double rideau de
Neufossé de palplanches 2004. palplanches avec
(2000-2001) tirants et remblai et
enrochements
15 Canal du Nord Bief 4 et 5 59 1960-1965 Cuvelage béton Brèche totale Urgence en 2003 Remblai et Béton
Mœuvres (Janv 2003) avec chômage et DEG (protection
béton)
16 Canal du Nord Bief 15-16 80 1960-1965 Cuvelage béton Fuites (Mai 2008) Urgence en 2008 Remblai et
Languevoisin géomembrane (lestée
de plaques béton)
17 Le Rhin Iffezheim 67 1974 Enrochements, corroi d'argile et écran Affaissement Programmée Enrochements
canalisée mince à la base de la digue (2004)
18 Canal du Allenjoie 25 1821-1833 Perré béton reposant sur des Brèche totale Urgence en 2005 Remblai et
Rhône au Rhin enrochements (Sept 2005) avec batardeau et enrochements liés et
arrêt navigation béton
19 Canal du Jonchet 25 1821-1833 Perré béton Brèche partielle Urgence en 2006 Remblai et
Rhône au Rhin (Juin 2006) avec abaissement géomembrane avec
niveau d'eau et protection béton
arrêt navigation
20 Canal de Briennon 42 1830-1836 Corroi d'argile et tunage bois Brèche totale Urgence en 2007 Remblai et DEG
Roanne à (Juin 2007) avec batardeau et (protection en matelas
Digoin arrêt navigation gabions)
21 Canal de Saint- Masnières 59 1728-1810 Murette et écran d'étanchéité en béton Brèche partielle Urgence en 2001 Remblai et
Quentin (Juillet 2001) avec restriction de palplanches
la navigation
22 Canal de la Landrecies 59 1834-1839 Palplanches Déversement de Programmée en Pieux bois et
Sambre à palplanches 2003 redressement

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
l'Oise (Janv 2003) palplanches
Période de Techniques de protection de berges et Désordres Date et type de Technique de
Voie d'eau Localisat° Dépt
construction d'étanchéité existantes constatés réparations réparations

23 Canal de la Ors 59 1834-1839 Corroi d'argile et perré Glissement Programmée en Palplanches et remblai
Sambre à (Janv 2004) 2004
l'Oise
24 La Seine Croissy 78 Environ 1682 Sans protection (matériaux limoneux Anses d'érosion Urgence en Palplanches
issus du dragage) (Sept 2007) 2007 sans arrêt
navigation
25 Canal des Epinal 88 1880 Corroi d'argile ( côté amont) et Fontis (2008) Programmée en Enrochements et
Vosges palplanches (côté val) 2008 sans arrêt injections
navigation

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
97
7. Bilan du retour d'expériences

7.1. Enseignements sur les désordres

Plusieurs “niveaux” de désordres sont à distinguer, essentiellement en fonction du


degré de ruine de l'ouvrage :

 les désordres non observables qui se produisent à l'intérieur de l'ouvrage


sans qu'ils puissent être mis en évidence à partir d'une simple visite ;
 les désordres précurseurs (fuites, fissurations en crête de digue,
affaissements), détectables lors des visites de surveillance de l'ouvrage.
S'ils sont traités à temps, ils permettent d'éviter des désordres plus
importants ;
 les désordres intermédiaires (déversements de soutènement, glissement,
fontis, anses d'érosion, renard), généralement associés à un (des)
désordre(s) précurseur(s), pouvant conduire à une ruine totale de
l'ouvrage si aucun confortement n'est entrepris à brève échéance ;
 la rupture de l'ouvrage, partielle ou totale (ruine ultime), nécessitant une
reconstruction complète sur le linéaire de la brèche.

Les désordres intermédiaires et les brèches se révèlent sur une durée plus courte
que les désordres précurseurs. La durée pendant laquelle le désordre est observé
est cependant très variable, notamment dans le cas des fuites, et est fortement
associée à la cinétique du (des) mécanisme(s) à l'origine.
Une surveillance fréquente des désordres précurseurs est donc nécessaire pour
évaluer leur évolution vers des désordres de plus grande ampleur, et prévoir les
travaux adéquats.

De façon générale, la présence de points singuliers (dans la digue, dans le sol


support), l'ancienneté des ouvrages, la végétation et les activités humaines sont
des facteurs contribuant à l'aggravation des désordres.

Parmi les vingt-cinq cas étudiés, environ un tiers des désordres sont associés à un
point singulier.
Ces points singuliers sont des changements de dispositifs d'étanchéité, des
ouvrages traversant, ou des hétérogénéités locales du sol support de l'ouvrage.
Ces points singuliers doivent donc être repérés et faire l'objet d'une surveillance
régulière et fréquente.

L'ancienneté des ouvrages, couplée généralement à une absence ou à un mauvais


entretien, est également un facteur propice à l'apparition de désordres.
Ainsi, les digues de canaux au gabarit Freycinet (les plus anciens) sont celles qui
ont subi le plus de désordres sur l'ensemble des cas étudiés.
Ceci est à nuancer au regard du linéaire important de ce type de canaux Freycinet
par rapport au linéaire total des voies navigables.

98 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Le vieillissement se traduit le plus souvent par une dégradation du dispositif
d'étanchéité de l'ouvrage.
Ceci montre la nécessité de programmer des travaux de maintenance préventive
sur les parties les plus critiques, identifiées lors du diagnostic des ouvrages.

Les conditions climatiques ont une influence importante sur les désordres
précurseurs et intermédiaires.
Ainsi, en hiver, les fortes précipitations, notamment à l'origine d'une élévation
de la piézométrie ou de crues, ou le gel peuvent être à l'origine de désordres
(déversement de palplanches, glissement, dégradation du parement d'étanchéité).
La surveillance des ouvrages en période hivernale nécessite donc une fréquence
plus importante.

Enfin, les cas de brèches apparues après chômage ou baisse du niveau d'eau du
canal rappellent l'importance de la surveillance des ouvrages et de la détection de
signes précurseurs lors de la phase de remise en eau, notamment en présence de
matériaux sensibles au retrait (argiles).

7.2. Enseignements sur les réparations

7.2.1. Types de réparations et pérennité

Le choix du type de réparation est souvent lié au degré d'urgence, au besoin


de rétablir la navigation, à la possibilité de vider le bief partiellement ou
complètement, à l'accessibilité et aux crédits.

Le type de réparation le plus largement utilisé (plus de la moitié des cas) est
la mise en place d'un rideau de palplanches ; cela s'explique par ses facilité
et rapidité de mise en œuvre, mais également par ses fonctions diverses de
réparation de corps de digue à savoir défense contre l'érosion des berges et
contribution à l'étanchéité des ouvrages.
Il est apparu qu'en l'absence de technique complémentaire ou d'étanchéité
des serrures (absence de joints), les rideaux de palplanches ne garantissent
pas l'étanchéité des ouvrages recherchée.

La mise en place d'une géomembrane ou d'un DEG (souvent recouverte par


une dalle de béton armé coulée en place ou par un remblai avec protection
par matelas gabion), est une technique largement employée pour répondre
à des problèmes de réparation d'ouvrage suite à une brèche (cas le plus
répandu des études de cas) et de réparation de dispositif d'étanchéité.
Parmi les cas étudiés, cette technique n'a été efficace que dans cinq cas
sur sept, ce qui s'explique par la nouveauté de la technique et une mise en
œuvre complexe nécessitant un savoir-faire et beaucoup de précautions
(soudures, poinçonnement...).

Notons que les impératifs de maintien de la navigabilité au printemps et


en été (période de forte navigation) conduisent systématiquement (sur
l'échantillon des vingt-cinq cas étudiés) à la réalisation de travaux en urgence

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 99
en cas de désordres. L'hiver est une saison privilégiée pour les réparations
programmées durant les périodes de chômage.

Il est difficile de déterminer si la pérennité à long terme est assurée, les


réparations présentées dans les fiches de cas ayant une dizaine d'années
au plus.
Cependant, à court et moyen termes, la majorité des techniques de
réparations s'avèrent efficaces lorsque les travaux et les études préalables
sont réalisés dans les règles de l'art.

7.2.2. Organisation des réparations

Les travaux ont pu être réalisés en régie ou par une entreprise extérieure.
Le mode de sélection de l'entreprise de travaux peut faire l'objet d'un marché
(AO ou MAPA) ou via un marché à bons de commande d'entretien des voies
navigables, ou par sélection d'une entreprise par marché négocié sans
publicité ni mise en concurrence dans le cas d'"urgence impérieuse".

Les moyens mis en œuvre dépendent de choix relatifs aux entreprises de


travaux, aux matériels, aux aménagements d'accessibilité, au site, aux types
de matériaux utilisés et à l'urgence.

La réalisation de la prestation de travaux doit en théorie être précédée d'une


mission géotechnique (au sens de la norme NF-P-94 500) de type G5 dans
le cas de désordres.
La mission diagnostic peut aller au delà d'une mission codifiée de diagnostic
géotechnique et nécessiter des compétences et expertises dans d'autres
domaines du génie civil (maçonnerie, métal, etc..). Cette mission doit
permettre de définir l'origine des désordres et la nature des travaux de
réparations à envisager et être suivie d'une mission de dimensionnement
type G2. Paradoxalement, il est apparu qu'elle n'était en général pas
réalisée lorsque les enjeux de remise en eau de la voie d'eau étaient très
importants.
Des reconnaissances préalables ont été effectuées dans près de deux tiers
des cas étudiés. Dans ces cas, près de la moitié des reconnaissances sont
simplement visuelles.
Les travaux réalisés en urgence ont été entrepris majoritairement sans
reconnaissances préalables autre que visuelles (les reconnaissances ont
été au mieux visuelles).

En fonction du type de terrassement, les solutions adoptées peuvent être


mises en œuvre par différents types d'engins de chantier (pelle mécanique,
compacteur, engin de fonçage pour palplanches...).
Les différentes méthodes d'exécution de la prestation retenues ont
une incidence sur la mise en œuvre des moyens matériels (tonnage,
encombrement) en terme d'accessibilité (chemins d'accès, batardeaux,
chômage).
Le coût, la disponibilité, l'adaptation, le rendement, les nuisances
environnementales et l'accessibilité au site sont des facteurs du choix de
ces matériels. Cependant, la qualité de la prestation effectuée dépend

100 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
grandement de l'adaptation des engins au site.
Le choix des matériaux est réalisé au regard de sa provenance, de ses
qualités géotechniques et environnementales et de son coût.
Cependant, dans le cas de réparation de première urgence ce sont
essentiellement la disponibilité et la proximité qui entraînent le choix du
matériaux constitutif de la réfection de la digue.

Les travaux de réparations ont souvent lieu dans une situation d'urgence.
Les délais et la durée des réparations sont directement liés au choix de
techniques de confortement, aux sujétions d'exécution propres au site et
aux procédures administratives de choix et de contrôles des entreprises.
Dans de telles situations d'urgence, le diagnostic ainsi que les contrôles de
chantier sont en général succincts.
Le critère de vitesse de mise en œuvre étant essentiel, la solution technique
apportée entraîne souvent la nécessité d'une intervention en deux phases,
via l'engagement de travaux complémentaires. Après les travaux d'urgence
il serait donc possible de faire ce diagnostic et de bien le formaliser.

7.2.3. Coûts

Bien qu'il soit difficile de tirer des enseignements d'un faible nombre de
cas inégalement documentés, l'observation des cas décrits dans ce retour
d'expériences met en évidence quelques préceptes assez simples :

 le coût des travaux est fonction de la technique employée, du


délai de réalisation et des sujétions propres au travaux (conditions
d'accès et de mise en œuvre etc...) ;
 le montant des travaux complémentaires atteint cinq à dix
fois le montant de la réparation initiale des désordres, et ce
quelle que soit la nature du désordre ou le type de réparation.
Ces travaux complémentaires permettent généralement de traiter
un linéaire plus large que la zone des désordres initiaux. Ils font
principalement suite à des réparations de brèches ou de fuites et
la technique la plus largement employée pour ces travaux reste la
palplanche ;
 les désordres les plus coûteux sont les brèches totales ou
partielles ;
 les deux techniques les plus employées (géomembranes et
palplanches) présentent des amplitudes de coûts qui apparaissent
plus liées aux contraintes de site et de mises en œuvre qu'à la
technique employée.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 101
7.3. Enseignements sur les désordres et les réparations par rapport à
la structure d'origine de la digue

Quelle que soit la structure d'origine, les fuites puis la brèche se situent souvent au
niveau d'un point singulier :

à
 la frontière entre les différentes structures constitutives du canal pour
les canaux présentant différentes structures (exemple : perré, murette,
rideau de palplanches au niveau du talus) ;
à
 la frontière entre les différentes étanchéités ou protection de berges
dans le cas de protections multiples ;
a
 u niveau de joints vieillissants et d'hétérogénéités pour les canaux en
cuvelage béton ;
a
 u niveau d'ouvrages traversant pour les canaux traversés par des
ouvrages horizontaux.

Le vieillissement des protections d'étanchéité des canaux datant parfois du XVIIème


et XVIIIème siècles crée des fuites pouvant occasionner des brèches importantes
occasionnant des coûts importants de travaux.

A l'exception des digues initialement protégées par un cuvelage béton, la technique


de réparation majoritaire est le rideau de palplanches. Bien dimensionné et mis en
œuvre, il permet de stopper les circulations d'eau au sein du corps de digue.
La technique de réparation par géomembrane avec une couche de protection
en béton ou matelas gabion est également utilisée fréquemment. Ce dispositif
d'étanchéité par géomembrane est une technique récente. La technique étant
nouvelle cela peut expliquer le fait qu'elle soit moins utilisée que le rideau de
palplanches et induit également un retour d'expérience plus faible quant à son
évolution dans le temps.

Le retour d'expériences montre que les structures les plus rigides sont affectées
préférentiellement par des ruptures brutales ne permettant pas d'intervention
préalable ce qui peut s'expliquer en partie par la cinétique de rupture globalement
rapide de ce genre de technique de protection et d'étanchéité d'origine (perré,
murettes et cuvelages béton) et le sentiment de sécurité qu'elles peuvent conférer.
A l'opposé, les structures les plus flexibles, les corrois d'argile, sont toutes affectées
par des mécanismes lents et sont réparées préférentiellement alors qu'elles sont
atteintes par des désordres précurseurs ou intermédiaires.
Cela peut s'expliquer par la cinétique globalement lente des mécanismes affectant
ces structures relativement à l'organisation d'un chantier.

Les points singuliers induits par des changements de système d'étanchéité sont
des points faibles des digues qui confèrent une certaine fragilité aux digues avec
une structure d'origine «mixte».
Ces digues sont également souvent réparées après ruine de l'ouvrage suite à des
phénomènes d'érosion.
Il semble que la cinétique de rupture des mécanismes mis en cause dans ces cas
ait été difficile à appréhender.

102 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Les réparations des digues ont été effectuées dans la moitié des cas avec des
techniques non similaires à la technique d'origine. Cela peut certainement s'expliquer
en partie par l'ensemble des contraintes du chantier : financière, accessibilité au
site, saison, stabilité du terrain...
Cependant, il faut garder à l'esprit qu'il y a création de nouveaux points singuliers
qui doivent faire l'objet de toutes les attentions ultérieures même si de grands
recouvrements sont effectués dans certains cas.

L'un des paramètres importants lors des réparations de digue est la conservation
du gabarit du canal.
Ce dernier associé à la facilité de mise en œuvre et à la facilité de traiter de
grands linéaires peut en partie expliquer la manifeste préférence des techniques
palplanches et géomembranes comme technique de réparation alors qu'elles
apparaissent dans les cas étudiés plus chères au mètre linéaire que les autres
techniques.

7.4. Propositions d'améliorations et perspectives

7.4.1. S
 urveillance, entretien courant et connaissance des ouvrages (actions
préventives)

a) Surveillance
Le retour d'expériences a montré que la majorité des désordres étaient
précédés de signes précurseurs et illustre l'importance de la surveillance
des ouvrages.
Cette surveillance est basée à la fois sur l'inspection visuelle dont l'objectif
est de déceler des anomalies perceptibles à l'œil et sur l'auscultation qui
permet de mesurer l'évolution de certains paramètres et d'établir une
analyse du comportement de l'ouvrage sur le long terme (Perez, 2004).
Cette surveillance doit être formalisée par des consignes écrites et une
traçabilité (voir exigences réglementaires du décret 2007-1735).

L'inspection visuelle doit porter particulièrement sur les points suivants :

• Repérage des zones humides, de suintements et de fuites sur le talus


aval, le pied de la digue, le contre-fossé.
La détection des pathologies d'érosion interne est intimement liée à la
détection des fuites de la cuvette.
Toute fuite n'engendre pas un risque d'érosion interne mais par contre,
tout phénomène d'érosion interne implique la présence de fuites diffuses
ou localisées (CETMEF, 2002). La détection des zones de fuites
importantes peut parfois se faire à l'oreille, lorsque les talus et la crête
sont envahis par la végétation.
Si les eaux de fuites sont chargées de fines, c'est un signe manifeste
qu'il y a entraînement de matériaux constitutifs de la digue et il faut
y voir l'indice d'un mécanisme de renard en cours de formation ou
de développement. L'urgence est alors extrême, si l'on considère

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 103
l'évolution rapide et catastrophique de ce type d'érosion (Brygo, 1979).
La détection des matières en suspension ne sera pas toujours aisée à
l'œil ; l'installation d'un bassin avec surverse, permettant le dépôt des
éléments en suspension, permettra de quantifier le phénomène. L'aspect
de la végétation constitue aussi un bon indice de la hauteur de la ligne
phréatique ou des suintements. Si l'eau affleure en quelques endroits
du talus ou à proximité du contre-canal, il se développe une végétation
particulière (végétation hydrophile tels que les herbes grasses, les
roseaux), généralement d'un vert beaucoup plus clair et persistant.

• Repérage des fontis dans la cuvette, sur les digues ou dans les
environs.
Le développement d'un fontis peut être insidieux, en particulier si une
chaussée vient renforcer le couronnement de la digue, masquant dans
un premier temps les signes annonciateurs du développement de la
cavité (CETMEF, 2002).

Les moyens de détection des fontis sont les suivants :

 dans la cuvette : lors du chômage, observation du plafond juste


avant l'à-sec (en présence d'un faible volume d'eau) et pendant
la phase de remplissage où, sur des cuvettes bétonnées, des
vortex peuvent apparaître plus facilement ;
 sur les digues : parcours à pied sur les digues et observations.

• Évaluation de la stabilité des talus.


Pour la stabilité des talus, les points à surveiller particulièrement se
situent en pied de talus et en crête côté contre-canal et côté canal.
Un éboulement en pied de talus a pour effet de raidir localement la
pente et de diminuer la longueur de cheminement de l'eau.
L'érosion en crête, par ruissellement côté contre-canal, par l'action du
batillage ou l'attaque du clapotis côté canal, a pour effet de diminuer
la largeur en crête, constituant ainsi un danger pour la circulation sur
le chemin de service mais surtout pour la résistance de la crête à la
poussée de l'eau, avec les risques de déversement de la protection, de
suintement, de surverse et d'amorce de brèche.
On surveillera également l'apparition de fissures parallèles à l'axe du
canal qui sont parfois l'indice d'une amorce de rupture par glissement
circulaire (Brygo, 1979).

• Analyse des signes de tassements, de retraits, de présence de zones


déformées ou de faible densité en surface.
Un tassement d'ensemble est normal et prévisible par le calcul si l'on
possède des informations sur les paramètres géomécaniques des
ouvrages. Un tassement local visible à l'œil peut être le fait d'une lentille
compressible en fondation ou d'un comportement hydraulique interne
anormal. Les tassements doivent être suivis avec soin car ils peuvent
induire des fissures favorisant un écoulement anormal.

104 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
A l'opposé, tout enlèvement de terre ou toute formation de bourrelets
du terrain naturel au pied de la digue est suspect, car ils indiquent, soit
la présence d'argile gonflante non purgée à la construction, soit, s'ils se
produisent au pied du talus parallèlement à l'axe, un fluage d'ensemble
de la fondation au niveau d'une couche compressible non détectée, soit
encore, s'ils se présentent localisés, l'existence de sous-pressions avec
risque de débouché de renard.
Le phénomène du retrait de matériaux argileux provoque généralement
des fissures transversales. Ce retrait peut être dû à la variation de teneur
en eau de zones argileuses (Brygo, 1979).

• Suivi des points singuliers.


La connaissance, l'entretien, la surveillance et le traitement des différents
points singuliers des canaux peuvent permettre une bonne anticipation
des désordres.
Il peut s'agir de joints d'étanchéité, de jonctions entre des protections
de berges ou des dispositifs d'étanchéité différents, de zones de
raccordement entre les remblais et des zones rigides (contact par
exemple entre le corps de digue et un pont canal) et de la traversée
d'ouvrages comme les aqueducs.

La surveillance doit être systématique et régulière. Quand l'ouvrage


présente des signes de vieillissement, la périodicité des inspections doit
être renforcée.
La fréquence de surveillance de l'état de l'ouvrage tout au long de sa
vie dépendra de l'emplacement de l'ouvrage et des enjeux qui sont
associés (par exemple la présence d'habitations ou d'infrastructures)
; des caractéristiques et de l'ancienneté de l'ouvrage ; de l'état des
protections et du niveau des désordres déjà visibles.
Une fois les problèmes mis en évidence par l'inspection visuelle, il est
possible d'avoir recours à des méthodes d'investigation spécifiques pour
diagnostiquer les causes des phénomènes et prévoir leur évolution.
Les dispositifs d'auscultation pourront avoir pour objectifs de suivre
les tassements, l'évolution des lignes d'eau dans le corps de digue
(installation de piézomètres ou de sondages thermométriques par
exemple) ou les débits de fuites (évaluation des écoulements à partir
d'une installation de captage et de mesure ou mesure des matières en
suspension à partir d'un bac de décantation).

b) Entretien courant
L'entretien courant, à distinguer du gros entretien qui correspond alors
à des travaux de réparations programmées, a pour objectifs de garantir
l'accès à la digue et une bonne visibilité de l'ouvrage. L'entretien portera
sur le chemin de crête, les protections de berges et doit permettre de
contrôler la végétation sur les talus, les protections de berges et la crête
(fauchage régulier ou désherbage à partir de traitements phytocides
à faire valider par les DDT) et de lutter contre les dégâts des animaux
fouisseurs.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 105
Pour l'entretien de la végétation, il est conseillé de se référer au guide du
Cemagref «Guide pratique à l'usage des propriétaires et des gestionnaires
de digues» (Meriaux et al, 2001).

L'efficacité de l'inspection visuelle est étroitement liée au niveau d'entretien


de la végétation sur les talus et pied de digues.
L'ouvrage ne doit pas être envahi par la végétation pour une inspection
visuelle satisfaisante (CETMEF, 2002).

Dans le cas de digues fortement envahies par la végétation ligneuse,


il faudra procéder avec discernement pour son élimination sélective en
conservant comme objectif, les possibilités d'observation d'ensemble et
de détail. Des accès pérennes par layons sur talus aval, au voisinage des
ouvrages traversants, en pied de digue, aux zones de fuites, doivent être
aménagés.
Les conseils d'un technicien forestier pourront être sollicités dans certains
cas.

c) Connaissance des ouvrages


Parallèlement à la surveillance et à l'entretien courant il est aussi nécessaire
pour avoir une bonne connaissance de l'ouvrage et de l'évolution de son
état ainsi que de ses fonctionnalités, de tenir à jour un dossier d'ouvrage
ainsi qu'un registre de l'ensemble des interventions faites sur l'ouvrage.
Ces dossier et registre d’ouvrage sont les premières sources d’information,
qui permettent à la fois de connaître la géométrie, la constitution et
l’historique de la maintenance de l’ouvrage. Le décret du 11 décembre 2007
relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques précise le contenu de ces
dossier et registre.
Le registre est essentiellement une main courante et doit contenir de façon
succincte et datée les principaux renseignements relatifs aux travaux,
à l'exploitation, à la surveillance, à l'entretien de l'ouvrage et de son
dispositif d'auscultation, aux conditions météorologiques et hydrologiques
et à l'environnement de l'ouvrage.
Le dossier d'ouvrage doit contenir : tous les documents relatifs à l'ouvrage,
une description de l'organisation mise en place pour assurer l'exploitation
et la surveillance de l'ouvrage en toutes circonstances, des consignes
écrites dans lesquelles sont fixées les instructions de surveillance de
l'ouvrage en toutes circonstances.

L'évaluation des données fournies par la surveillance sert à déterminer le


calendrier et la portée des besoins en maintenance.
Il sera nécessaire d'avoir des procédures pour définir (CIRIA/CUR/
CETMEF, 2009) :

 quels sont les paramètres à suivre ou surveiller ;


 comment évaluer les informations fournies par la surveillance ;
 s'il faut, ou non, entreprendre une action préventive ou
corrective ;

106 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
 comment estimer les bénéfices économiques des réponses
possibles et les implications d'une non-intervention ;
 comment déterminer l'étendue des travaux de maintenance
nécessaires ;
 à quel moment allonger l'intervalle de maintenance.

7.4.2. Réparations et suivi après travaux (actions correctives et curatives)

Sur l'ensemble des cas ayant fait l'objet d'un retour d'expériences, il est
apparu que les réparations de digues correspondaient majoritairement à une
action de maintenance corrective voire curative (la maintenance corrective
ou curative implique que le dommage s'est produit et que la fonctionnalité de
l'ouvrage est réduite de manière significative (CIRIA/CUR/CETMEF, 2009),
car elles avaient principalement lieu après une rupture de l'ouvrage ou
après des désordres intermédiaires (déversements palplanches, fontis...).
Très rarement, la réparation a eu lieu dans le cadre d'une intervention de
maintenance préventive (la maintenance préventive implique des actions
qui s'attaquent aux problèmes avant que le fonctionnement de l'ouvrage
ne soit dégradé de manière significative) pour intervenir sur des désordres
précurseurs (fuites ou affaissements).

Bien entendu, il est toujours préférable de programmer des travaux de


réparations dans le cadre d'action de maintenance préventive que d'intervenir
dans l'urgence et de procéder alors à de la maintenance corrective voire
curative.

Effectuer une intervention de maintenance avant qu'elle ne soit nécessaire


engendre des coûts réguliers d'entretien mais garantit une plus grande
sécurité quant à l'efficacité de l'ouvrage (CIRIA/CUR/CETMEF, 2009).
Une intervention trop tardive entraînera des coûts plus élevés, parce que les
réparations nécessaires seront plus onéreuses ou parce que le dommage
consécutif à une rupture du système engendrera des pertes sociales pour
l'usager final. La détermination du meilleur moment pour l'intervention
au cours du processus de vieillissement doit reposer sur les coûts des
réparations et sur la fonctionnalité de l'ouvrage.
L'année d'intervention représente l'instant où le risque de perte de
fonctionnalité est inacceptable.

Dans la pratique, il s'est avéré que les réparations d'urgence de digues de


voies navigables étaient plus nombreuses que les réparations programmées
(seize cas sur vingt-cinq).

Le principal problème rencontré dans les situations d'urgence est l'impératif


de réactivité. Il est souvent nécessaire de rétablir partiellement ou
complètement le fonctionnement de l'ouvrage, au plus vite (protection des
personnes, enjeux financiers...) et plus la situation est extrême, moins de
temps est laissé pour la réalisation des études préalables au confortement.
Ce qui peut engendrer des problèmes de sécurité, de pérennité de l'ouvrage
et de surcoût de travaux.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 107
Pour prévoir au mieux les situations d'urgence et les gérer de manière
satisfaisante, il convient de s'y préparer en amont. Il paraît important,
pour une gestion optimale de la crise d'avoir établi un plan de gestion des
situations d'urgence, pour permettre une mise en œuvre rapide, efficace,
répondant au mieux à la problématique et aux questions suivantes :

 comment réaliser un bilan efficace du sinistre ;


 comment choisir au mieux l'entreprise de travaux ;
 comment contrôler la mise en œuvre de la solution de
confortement.

Lors d'une situation d'urgence, il est important de quantifier le risque


admissible permettant de s'assurer une réparation qui dans une situation
idéalisée soit rapide, efficace et bon marché.

a) D
 iagnostic et reconnaissances préalables aux travaux de
réparations
Les premiers renseignements disponibles à partir du dossier et du registre
d'ouvrage doivent être complétés par des reconnaissances qui devront
être adaptées au projet (Poligot-Pitsch et al., 2006).
En cas d'absence d'informations, les reconnaissances seront
indispensables pour établir les travaux à effectuer. Les connaissances
précises de l’ouvrage et de son environnement permettront aux entreprises
de travaux de définir au mieux les techniques à employer, le coût et le
phasage des travaux, afin de réduire à la fois les risques (sécurité des
personnes et tenue de l’ouvrage) et la durée du chantier.
Ce dernier point peut être particulièrement intéressant, si les travaux
doivent se réaliser dans une période réduite, soit à cause des conditions
météorologiques (crues, gel…) soit à cause des obligations de navigation
(période de chômage imposée).

Les reconnaissances peuvent être des :

• reconnaissances de type géophysique


Divers types de reconnaissances géophysiques peuvent être envisagées
(radar géologique, panneau électrique, méthodes électromagnétiques...).
Elles peuvent détecter des vides, des fuites, des zones décompactées
ou des contrastes de matériaux (maçonnerie/sol).

Ce type de reconnaissance, permet un assez grand rendement et peut


être utilisé en première approche pour positionner au mieux des essais
géotechniques.
La plupart de ces techniques sont très sensibles à la présence d'éléments
métalliques, à la présence d'eau et à la présence de matériau argileux
et rend leur usage délicat dans les zones renforcées par palplanches ou
très humides.

108 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
• reconnaissances géotechniques in situ
Les plus classiques sont les sondages à la tarière, à la pelle mécanique,
pressiométriques, pénétrométriques ou carottés, qui permettent de
reconnaître la géométrie et l’état de la maçonnerie ou du sol en des
points particuliers, mais aussi d’en déterminer certaines caractéristiques
mécaniques.
Les sondages à la tarière complètent à moindre coût les connaissances
géométriques de l’ouvrage, et donnent des informations sommaires
sur la nature des matériaux rencontrés. Le pénétromètre statique ou
dynamique permet d'obtenir des informations intéressantes sur la
compacité des matériaux rencontrés.
Les carottages permettent une reconnaissance fine des types de
matériaux rencontrés et les prélèvements intacts peuvent faire l'objet
d'essais en laboratoire permettant de qualifier les caractéristiques
géomécaniques des matériaux (essais triaxiaux, granulométries et
sédimentométries, essais à la boite de Casagrande).
Ces essais sont avantageusement complétés par la pose de piézomètres
permettant d'appréhender le comportement hydrogéologique de
l'ouvrage et de son milieu (pose de piézomètres isolés ou de groupement
permettant de réaliser des profils piezométriques ).

• essais géotechniques ou mécaniques en laboratoire


Ils permettent à partir de prélèvements les plus intacts possible d’affiner la
connaissance des caractéristiques des sols (résistance en compression
des sols, granulométrie et perméabilité des sols …).
Ils sont indispensables pour l’application rigoureuse des méthodes
de calcul adaptées, utilisées pour établir des modèles géotechniques
fiables des digues.

• essais d’eau
La recherche des coefficients de perméabilité des sols ou roches en
place permet la bonne prise en compte des écoulements dans et sous
l’ouvrage.

Les reconnaissances et les informations préalables devront permettre


d'avoir une bonne connaissance de la digue et des ouvrages annexes
(ouvrages traversant ou au contact avec les remblais par exemple) et
répondre aux points suivants (CETMEF, 2002) :

 la géométrie des ouvrages : les sections en remblai et en particulier


en remblai de grande hauteur sont particulièrement exposées ;
 la constitution des digues et de la cuvette du canal : y a t-il un
organe d'étanchéité spécifique (perré maçonné, corroi d'argile,
cuvette en béton armé ou en béton bitumineux, géomembrane)
ou bien les remblais assurent-ils la fonction d'étanchéité? Quelle
est la nature des remblais, leur homogénéité? Y a t-il un système
de drainage?

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 109
 les fonctions remplies par les différentes parties d'ouvrages :
l'étanchéité est-elle assurée par le revêtement du talus ou bien
par le corps de la digue ou par une partie de celui-ci?
 la nature et les caractéristiques géotechniques de la fondation ; en
particulier, s'agit-il d'une fondation perméable ou imperméable ?
 la position de la nappe phréatique par rapport au canal : si le canal
est sous la nappe phréatique, c'est lui qui draine la nappe alors
que s'il est au dessus, les fuites du canal alimentent la nappe.

La phase de diagnostic de la digue devra s'achever par une analyse,


une synthèse des données recueillies et la proposition de solution de
réparations.

b) La réparation proprement dite


Les chantiers en proximité ou à l'intérieur des voies navigables étant
délicats (présence évidente d'eau, sol de faible portance, espace de
travail réduit...), une planification conséquente est nécessaire à la bonne
marche de ce type de chantier. Le suivi et le contrôle des prestations des
entreprises devra faire l'objet d'une attention particulière (mise en œuvre
des géomembranes, compactage des remblais...).
Le phasage du chantier de réparations variera en fonction de l'urgence
des travaux à réaliser.

Même si les reconnaissances ont été poussées, il reste un certain risque


lors des travaux de modification ou de réparation d’anciennes structures.
Ce risque est lié à la connaissance forcément partielle, car issue de
reconnaissances ponctuelles, de la géométrie de l’ouvrage, des matériaux
constitutifs, de leur hétérogénéité, du sous-sol.  

Le phasage des travaux et les techniques utilisées viseront donc


à prévenir tout incident  : confortement des structures adjacentes
préalablement à la réparation, reconstruction par tranches, soutènements
locaux, réparation en utilisant des techniques réduisant ou annulant les
vibrations. La surveillance des parties conservées est très importante, et
il est recommandé d’établir en premier lieu un levé topographique précis
avec suivi des parties à risque tout au long du chantier. La surveillance
des niveaux d’eau (extérieure ou nappe phréatique) s’avère aussi parfois
indispensable pour garantir que les sollicitations extérieures à l’ouvrage,
indépendamment des travaux, restent faibles.

La phase de terrassement est capitale puisqu'elle constitue la base de


tous les travaux.
Il sera donc nécessaire de vérifier la qualité géotechnique des matériaux
mis en œuvre par les entreprises mandataires des marchés de travaux en
s'appuyant sur les critères du Guide des Terrassements Routiers (GTR).
Cette vérification devra être réalisée sur la nature des matériaux qui
devront être aptes à une telle utilisation et une mise en œuvre sur site
notamment au niveau du compactage.

110 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Des précautions particulières devront être prises pour le raccordement
avec les ouvrages existants de manière à obtenir la meilleure transition
possible entre les parties anciennes et les parties neuves du canal.

In fine, la solution de réparation devra être conçue afin de prévoir


(CETMEF, 2002) :

 le contrôle des écoulements par répartition des zones de


perméabilité croissante de l'amont vers l'aval, c'est à dire de
la cuvette jusqu'aux talus extérieurs : l'étanchéité peut être
assurée par le revêtement de la cuvette (revêtement en béton,
géomembrane protégée,...) ou bien par la digue proprement
dite, par utilisation d'un matériau étanche (limon ou argile) ;
 la limitation des gradients hydrauliques, en deçà du «gradient
hydraulique critique» pour le matériau de remblai. En l'état actuel
des connaissances, on ne dispose pas de règles consensuelles
sur ce sujet ;
 le compactage des remblais, de façon à garantir un bon serrage
des matériaux ;
 l'utilisation de filtres et drains pour contrôler les écoulements
internes et maîtriser les risques d'érosion du remblai ou de la
fondation.

Pour s'assurer de la bonne exécution de la prestation des missions de


contrôle peuvent être mises en place. Elles permettent de s'assurer de
la conformité des techniques d'une part et des matériaux utilisés d'autre
part (contrôle de compactage, agrément matériaux...).

L'opération de réparation pérenne de la digue sinistrée doit constituer


l'essentiel des travaux à mettre en perspective pour restaurer toutes les
fonctions attendues du soutènement, mais il faut également avoir présent
à l'esprit ce qui peut être amélioré dans l'environnement immédiat de
l'ouvrage pour sa maintenance :

 accès pérennes ;
 assainissement général de plate forme et de pied de digue ;
 instrumentation pour auscultation et surveillance (piézomètres,
inclinomètres, capteurs de force,...) ;
 réparation de petits ouvrages ;
 etc.

c) La mise en eau (Brygo, 1979)


Il s'agit là d'une phase très importante assurant la transition entre la
réalisation proprement dite et l'exploitation.

C'est toujours une phase délicate qu'il faut pouvoir maîtriser de manière
à revenir en arrière si une anomalie se produisait.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 111
La mise en eau se fait par paliers successifs, leur hauteur unitaire étant
faible : cinquante centimètres à un mètre. Lors de chaque palier, il convient
de s'assurer de l'absence de désordre par l'observation visuelle et par des
mesures : relevé des piézomètres qui seront laissés en place pendant
toute l'exploitation, permettant les mesures de pressions interstitielles en
des points choisis de la fondation et du corps de digue.

On procèdera également à des mesures de débit. Dans le cas de


l'aménagement d'une rivière canalisée, on contrôlera le débit des contre-
canaux. En canal artificiel on suivra l'évolution du niveau du plan d'eau
sans alimentation.
Pour les deux cas, l'apparition de résurgence, l'inondation de certaines
zones, ou même le relèvement anormal de la nappe phréatique mesuré à
l'aide de piézomètres, indiquent des pertes par infiltration, suivant parfois
des cheminements complexes, et susceptibles de se manifester à grande
distance du point d'infiltration.

d) Suivi après travaux


La qualité finale de l'opération de réparation s'évalue en terme de fiabilité
de la réponse apportée à la problématique (réparation d'un sinistre sur
ouvrage, ou réparation préventive). Il est important de vérifier la tenue
de la réparation, il faut s'assurer de la tenue immédiate (réception) mais
également à long terme de ces travaux (suivi).
L'efficacité d'une réparation ne peut être établie de façon rigoureuse qu'à
partir de la comparaison des débits de fuites mesurés avant traitement,
d'une part, et à diverses périodes après la fin des travaux d'autre part.
C'est pourquoi, un critère de réception des travaux basé sur la mesure
des débits de fuite devrait être prévu au marché (STCPMVN, 1986).

Lorsque les réparations mises en place seront différentes de la structure


d'origine, il faudra garder à l'esprit que cela induit généralement la création
de points singuliers sur lesquels la surveillance devra être accrue.
Aussi, après des travaux de réparations de digues, il se peut que
visuellement aucun point singulier ne soit créé.
Toutefois, il sera important de surveiller les zones frontalières à la
réparation car les usages, compositions et propriétés des systèmes de
protection seront différents et ces zones seront donc véritablement des
zones singulières.

e) Archivage
Le retour d'expériences n'a pas pu évaluer de désordres très anciens,
ce qui pose la question de l'archivage des données relatives à ce type
d'événement.
Il est donc recommandé de procéder à un archivage systématique de
tous les documents relatifs aux opérations de réparations (dossier de
récolement, photos...).
Le retour d'expériences en renseignant des fiches de cas telles que celles
fournies avec ce guide pourra s'avérer aussi fortement enrichissant pour
tous.

112 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
8. Conclusion générale

Les digues des voies navigables sont des ouvrages pour lesquels les enjeux sont
importants d'une part en terme de sécurité des biens et des personnes et d'autre part en
terme de durabilité pour le développement de la voie d'eau.
Il s'agit d'ouvrages anciens et de nature variée. Cette particularité est à l'origine de leur
altération et de leur perte de fonctionnalité.
Cette altération se manifeste par une multitude de désordres qui peuvent aller de la fuite
à la rupture et suivant les cas, les réparations peuvent avoir été programmées ou se
dérouler dans l'urgence.

Lors du retour d'expériences réalisé par le CETMEF avec les Laboratoires Régionaux
des Ponts et Chaussées d'Autun, de Nancy, de Strasbourg et de Saint-Quentin, des
données ont été recueillies pour vingt-cinq cas de réparations de digues de voies
navigables au cours de ces dix dernières années. Des fiches de cas synthétisent les
informations rassemblées.
Une analyse approfondie des désordres et des réparations a eu lieu et des enseignements
ont été tirés.

Plusieurs niveaux de désordres sont à distinguer : des désordres précurseurs


(fuites, fissurations en crête de digue, affaissements), des désordres intermédiaires
(déversements de palplanches, glissement, fontis, anses d'érosion, renard) et des
désordres nécessitant une reconstruction de l'ouvrage (brèche partielle ou totale).
Ces désordres peuvent apparaître suite à plusieurs facteurs : vieillissement de l'ouvrage,
présence de point singulier, conditions climatiques défavorables (fortes précipitations ou
gel), etc...

Les réparations ont souvent lieu dans l'urgence à la suite de brèches ou de déversement
de palplanches avec comme impératif le maintien de la navigabilité ou au moins un
retour rapide de la navigation.
Quelles que soient les structures d'origine et les désordres, les réparations par
palplanches sont majoritaires, suivies des réparations par géomembranes. Les
palplanches représentent ainsi la moitié des cas de réparations étudiés dans le cadre
du retour d'expériences et les géomembranes le quart.
Ces deux techniques présentent des amplitudes de coûts qui apparaissent plus liées
aux contraintes de site et de mise en œuvre qu'à la technique employée.
L'ensemble des réparations étudiées se sont généralement révélées pérennes à moyen
terme (les cas retenus datant d'une dizaine d'années) sauf dans quelques cas suite à
un manque de soin dans la conception de zones de transition ou de défaut de mise en
œuvre.

Afin de prévenir au mieux les désordres les plus préjudiciables pour les digues de voies
navigables, il convient d'assurer une surveillance régulière de ces ouvrages et de ne pas
négliger leur suivi après des travaux de réparation.
La tenue à jour d'un dossier d'ouvrage et d'un registre est essentielle pour avoir une
bonne connaissance de ces ouvrages et permettre en cas de réparations d'aider les
bureaux d'études et les entreprises dans leurs choix de conception et de mise en
œuvre.

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 113
9. Bibliographie

BRYGO Y., Les digues des voies navigables, STCPMVN, 1979, 65p.

CETMEF, Catalogue des défenses de berges, 1995, 60p.

CETMEF, Etudes des anciennes digues de canaux - rapport de synthèse, 1986, 146p.

CETMEF, Ouvrages de navigation et écoulements souterrains phénomènes, surveillances,


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CIRIA-CUR-CETMEF, Guide Enrochement - L'utilisation des enrochements dans les


ouvrages hydrauliques, 2009, 1340p.

CETMEF, Aménagement des berges des voies navigables - retour d'expériences,


2009, 93p.

CFGB, Erosion interne : Typologie, détection et réparation. Barrages et Réservoirs, n°6,


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CORTE J.F., POUPELLOZ B. et WASCHKOWSKI E., LCPC, Confortement par injections


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DALY F., CHAPITAL L. et DE LA PERSONNE C., Etat des lieux patrimonial des digues de
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et au comité technique permanent des barrages et des ouvrages hydrauliques et modifiant
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FLUVIAL, le guide du plaisancier, hors-série, 2008.

GUIOCHON G., ROUSSELIN M., Historique des voies navigables, Voies navigables de
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HABERT J., Laboratoire d'Autun, Méthodologie de diagnostic des digues de canaux faisant
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Bretagne, 2007

114 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
LAULY J.J. et MESSINA J.P., 2001. Qu'est ce que le retour d'expériences ? Convergence
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l'Institut de sûreté de fonctionnement, Paris, 25 janvier 2001, pp 5-17.

MERIAUX P., ROYET P., FOLTON C., Surveillance, entretien et diagnostic des digues
de protection contre les inondations - Guide pratique à l'usage des propriétaires et des
gestionnaires, Cemagref, 2001, 191p.

MALVACHE P., EICHENBAUM C., Prieur P., 1994. La maîtrise du retour d'expériences avec
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PICHON N., Choix de techniques de réparation et de confortement des digues de canaux :


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110p.

POLIGOT-PITSCH S., DALY F. Modification et réparation d'écluses ou de barrages de


navigation, AIPCN, 2006, 21p.

http://projetbabel.org/fluvial/rica_carte-france.htm

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 115
10. Glossaire

Affaissement Les affaissements sont des dépressions


topographiques en forme de cuvette à grand rayon
de courbure dues au fléchissement lent et progressif
des terrains de couverture avec ou sans fractures
ouvertes. La composante verticale du mouvement est
prépondérante. Des efforts de flexion, de traction et de
cisaillement et les tassements différentiels peuvent se
manifester dans les zones de bordure.
Dans certains cas, les affaissements peuvent être le
signe annonciateur d'effondrement.
[La documentation française Plan de Prévention des
Risques Naturels - Risques et mouvements de terrain
-Guide méthodologique, 1999]
Affouillement Erosion causée par le courant au pied d'une berge,
d'une protection de berge, d'une pile de pont ou du
pied aval d'un ouvrage, c'est un phénomène localisée ;
le mot affouillement désigne à la fois le mécanisme et
par extension le résultat du mécanisme.
[Degoutte G, Diagnostic,aménagement et gestion des
rivières, 2006]
Anse d'érosion Résultat morphologique ou produit d'une érosion
externe ou d'un affouillement, caractérisé par un
renfoncement localisé de berge, ou un renfoncement
localisé de talus d'ouvrage associé généralement à un
raidissement local de pente.
Brèche Ouverture faite dans une digue, et dont l'origine
est associée à des mécanismes de nature diverse
(érosions externe et/ou interne, glissement...).
Une brèche peut être partielle, si une partie de l'ouvrage
subsiste sur le linéaire concerné par l'ouverture (il
peut s'agir par exemple d'une ouverture causée
par phénomène de renard hydraulique), ou totale,
si l'ouvrage est complètement ruiné au niveau de
l'ouverture.
Claper Mettre en tas , amonceler les pierres. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]
Corroi d'argile Revêtement en argile recouvrant le plafond ou le talus
amont d’un canal permettant d’assurer une étanchéité
partielle ou totale. [VNF, Petit lexique, Année, 1999]

116 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
DEG Dispositif d'Etanchéité par Géomembrane, qui repose
sur un fond de forme en béton ou en matériaux
granulaires fins compactés, et se compose : d'une
structure support (généralement un géotextile) ; d'une
structure d'étanchéité (qui peut être une ou deux
géomembranes séparées par un dispositif drainant)  :
d'une structure de protection (qui peut être des couches
granulaires, de la terre végétale, du béton bitumineux
avec interposition de géotextile entre couche de
protection et géomembrane).
[SETRA, L'étanchéité par géomembranes des ouvrages
pour les eaux de ruissellement routier, 2000]
Désordres Etat dégradé ou comportement défectueux d'un ouvrage
du point de vue de sa sécurité et des performances.
[ICOLD, 1983]
Déversement de palplanches Désorganisation locale d'un rideau de palplanche se
traduisant par un basculement ou un flambement des
palplanches vers le canal. Cette désorganisation est
notamment associée à un défaut d'ancrage ou de
fichage des palplanches.
Digue Ouvrage en longueur destiné à faire obstacle à des
mouvements d'eau ou à retenir l'eau. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]
Effondrement Les effondrements sont des mouvements gravitaires à
composante essentiellement verticale, qui se produisent
de façon plus ou moins brutale. Ils résultent de la
rupture des appuis ou du toit d'une cavité souterraine
préexistante. Cette rupture initiale se propage
verticalement jusqu'en surface en y déterminant
l'ouverture d'une excavation grossièrement cylindrique,
dont les dimensions dépendent du volume du vide, de
sa profondeur, de la nature géologique du sol et du
mode de rupture. Lorsque l'effondrement est ponctuel,
la désignation de fontis est utilisée.
[La documentation française, Plan de Prévention des
Risques Naturels - Risques et mouvements de terrain
- Guide méthodologique, 1999]
Enrochement Couche de matériaux granulaire.
[Normes NF EN 13383-1 pour les spécification – août
2003 et NF EN 13383-2 pour les méthodes d'essai –
juin 2003.]
Érosion Ensemble des phénomènes externes, mécaniques
et/ou chimiques, qui, à la surface du sol ou à faible
profondeur, enlèvent tout ou partie des terrains
existants et modifient ainsi le relief. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 117
Érosion externe Terme regroupant l'ensemble des phénomènes
d'érosion de surface. Concernant les digues de canaux,
l'érosion externe est généralement causée par l'action
de courants hydrauliques sur les berges ou talus de
digues, ou l'action chimique sur les parements amont.
Les facteurs de sensibilité à ce type de dégradation
sont la vitesse moyenne du courant, les perturbations
hydrauliques locales et la nature et l'état de protection
du talus amont.
Érosion interne Mécanisme d'entraînement vers l'aval des particules
constitutives du remblai ou de la fondation sous
l'action d'un écoulement provenant de la retenue ou
de la nappe. Il en résulte progressivement une perte
de matière dans le corps d'ouvrage ou en fondation
pouvant entraîner la création d'une brèche.
[CFGB - barrages et réservoirs érosion interne typologie,
détection et réparation -1997]
Fascine Technique de protection de pied de berge réalisée par
la mise en place de branches vivantes de saules ou
d'hélophytes formant un fagot.
Fuites Perte d'eau par écoulement au travers d'un ouvrage
ou d'une fondation. [Grand dictionnaire terminologique,
http://www.granddictionnaire.com]
Fontis Le fontis correspond à un effondrement brutal mais
localisé se manifestant sous la forme d'un entonnoir
ou d'un cratère. Il est le plus souvent provoqué par la
rupture progressive du toit d'une cavité, une cloche
remontant plus ou moins lentement vers la surface
jusqu'au développement brutal d'un cratère.
[BRGM, cavités souterraines]
Glissement Le glissement est un déplacement généralement
lent sur une pente, le long d'une surface de rupture
(surface de cisaillement) identifiable, d'une masse de
terrain cohérente, de volume et d'épaisseur variables.
[Plan de Prévention des Risques Naturels - Risques et
mouvements de terrain – Guide méthodologique – la
documentation française 1999]
Instabilité générale Un ouvrage instable mécaniquement se caractérise
par l'apparition de désordres dans sa masse qui
se traduisent en surface par des déformations
géométriques décelables au stade primaire par
l'auscultation topographique.
[Cemagref, Techniques des petits barrages en Afrique
Sahélienne et Equatoriale, 1999]

118 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Matelas gabions ou gabions- Cage en forme de parallélépipède rectangle de très
matelas grande surface (supérieure à 6m²), de grande largeur
(2  m au moins) et de très faible épaisseur (0,15 à
0,3 m).
[Norme NF P 94-325-2 - Exécution des travaux
géotechniques spéciaux (gabion)]
Mécanisme C'est un processus physique (mécanique, chimique,
hydraulique...) comprenant un enchaînement de
causes et d'effets qui conduisent à la dégradation des
caractéristiques des matériaux et des propriétés des
ouvrages. [ICOLD 1993]
Palplanche Une palplanche est un profil en acier laminé mis en
œuvre par battage ou vibrofoncage et formant un
rideau d'étanchéité et de soutènement.
Les palplanches sont munies de serrures permettant
leur emboitement les unes dans les autres.
Le rideau de palplanches ainsi constitué est parfois
ancré en tête par des tirants fixés à un rideau arrière
ou à un contre-rideau.
[Eyrolles le dictionnaire du BTP 2006]
Palfeuille Une palfeuille est d'une épaisseur inférieure à une
palplanche et n'a pas de fonction de soutènement. Elle
est généralement mise en œuvre sans fichage.
Perré type Sensée Murette en béton fondée sur des pieux.
Pertuis Dans un ouvrage hydraulique à surface libre, ouverture
destinée au passage de l'eau, limitée latéralement
par des bajoyers ou des piles et pouvant porter une
bouchure : vanne ou batardeau. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]
Renard hydraulique Conduit continu entre l'amont et l'aval de la digue. Ce
conduit est formé par l'entraînement des grains de
sol arrachés à l'ouvrage par un mécanisme d'érosion
interne dû à l'eau. L'écoulement dans ce conduit
arrache des grains sur les parois ce qui amplifie le
mécanisme d'érosion qui peut aller jusqu'à la création
d'une brèche si l'alimentation en débit ne s'interrompt
pas entre temps.
[Degoutte D., Diagnostic, aménagement et gestion des
rivières, 2006]
Rivière canalisée Rivière aménagée pour la navigation au moyen de
barrages (fixes ou mobiles) équipés d'écluses
[http://projetbabel.org/fluvial/qr.htm]

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 119
Rupture Séparation brusque d'une masse de sol après
modification de l'état d'équilibre de l'ouvrage,
généralement causée par la mise en charge de
l'ouvrage, de faibles caractéristiques mécaniques ou
une hétérogénéité des matériaux constitutif du corps
de l'ouvrage, un profil en travers défavorable. La
rupture de digue correspond à l'ouverture d'une brèche
conduisant à l'inondation du val protégé.
Suintement Fuite ou percolation à très faible débit à travers un
massif de terre, un ouvrage de maçonnerie ou de
béton, etc.
Surverse Il s’agit du débordement de l’eau au-dessus de la
digue ou de son système d'étanchéité, qui conduit
généralement et rapidement (s’il s’agit d’un ouvrage
en remblai) à la brèche par une instabilité générale ou
à une érosion régressive du talus côté terre puis de la
crête.
[SERRE D., Evaluation de la performance des digues
de protection contre les inondations, Cemagref, 2005]
Tassement Déformation lente et progressive du sol, de faible
amplitude résultant de la consolidation de terrains
compressibles par effet de surcharge ou du retrait/
gonflement des sols argileux.
[RST Guide méthodologique schéma itinéraire de
risques]
Tunage Système de protection des berges constitué de pieux
derrière lesquels sont placés horizontalement des
troncs ou des rondins.et d’un matériau intermédiaire
en bois, métal ou béton.
[VNF, Petit lexique, Année, 1999]
Voie d'eau Tout chenal naturel ou artificiel dans lequel la navigation
est possible [Grand dictionnaire terminologique, http://
www.granddictionnaire.com]

120 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
11. Liste des figures

Figure 1 : Les différentes typologies des canaux (Daly et al.,2004) 9


Figure 2 : Schéma d'un canal et termes employés dans le document (CETMEF) 10
Figure 3 : Schéma du cordon arrondi (Brygo, 1979) 18
Figure 4 : Cycle du retour d'expériences maîtrisé (Malvache et al., 1994) 19
Figure 5 : Le concept de REX (Lauly et Messina, 2001) 20
Figure 6 : Répartition des cas par hauteur de digues (CETMEF) 21
Figure 7 : Répartition des vingt-cinq cas étudiés par types de désordre (CETE) 38
Figure 8 :R
 épartition des études de cas en fonction de la présence de
fuites préalables (CETE) 42
Figure 9 :R
 épartition des études de cas en fonction de la présence de points singuliers
(CETE) 44
Figure 10 : Répartition des cas de désordres étudiés par saison (CETE) 47
Figure 11 : Répartition des cas selon la technique de réparation initiale (CETE) 55
Figure 12 : R
 épartition des cas selon la technique de réparation complémentaire
(CETE) 56
Figure 13 : R
 épartitions des cas en considérant l'ensemble des réparations
(initiales et complémentaires) (CETE) 56
Figure 14 : R
 épartition des études de cas par types de reconnaissances
programmées ou non (CETE) 62
Figure 15 : R
 éparations par rideaux de palplanches – types de reconnaissances
préalables (CETE) 63
Figure 16 : R
 éparations par géomembranes – types de reconnaissances préalables
(CETE) 64
Figure 17 : Autres techniques de réparation – types de reconnaissances (CETE) 65
Figure 18 : Coût moyen par mètre linéaire de digue et par type de désordres (CETE) 72
Figure 19 : Coût moyen par mètre linéaire et par type de réparations (CETE) 73
Figure 20 : Types de désordres observés pour les structures d'origine «mixte» (CETE). 88
Figure 21 : Cinétique visible des mécanismes induisant les désordres sur les digues
avec une structure d'orgine dite mixte (CETE) 89
Figure 22 : Types de désordres en fonction de la structure d'origine de la digue (CETE) 90
Figure 23 : C
 inétique des phénomènes précurseurs visibles suivant la structure
d'origine de la digue (CETE) 91
Figure 24 : Types de réparation en fonction de la structure d'origine ( CETE). 92
Figure 25 : Types de réparation ayant des similarités ou non avec la structure
d'origine ( CETE) 92
Figure 26 : S
 imilarités ou non de la réparation avec la structure d'origine en fonction de
l'urgence de la réparation (CETE) 94

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 121
12. Liste des photographies

Photographie 1 : Forage de la tranchée de la paroi moulée (BETCGB). 13


Photographie 2 : Pose d'une géomembrane (VNF) 14
Photographie 3 : Technique végétale en place sur la berge de la Meuse (CETMEF) 16
Photographie 4 : Rupture à la jonction béton et argile sur la Rigole de l'Arroux à Digoin
(VNF) 25
Photographie 5 : Vue d'une brèche sur le canal de Briare à Montambert (VNF) 25
Photographie 6 : Palplanches ancrées sur le perré de type sensée
sur le canal de la Colme à Holque (VNF) 26
Photographie 7 : Travaux de terrassement lors des réparations
du canal des Houillères de la Sarre à Wittring (VNF) 26
Photographie 8 : Vue du perré maçonné sur le canal latéral à la Loire
à Châtillon sur Loire (VNF) 27
Photographie 9 : Vue de la brèche partielle sur le canal latéral à la Loire
à Marseille les Aubigny (VNF) 27
Photographie 10 : Vue de la brèche sur le canal latéral à la Loire à la Micaudière (VNF) 28
Photographie 11 : Vue de la brèche dans le canal de la Marne au Rhin dans le bief
de partage des Vosges (VNF) 28
Photographie 12 : Colmatage de la digue à l'arrière des palplanches déversées
sur le canal de la Marne au Rhin Est à Réchicourt (VNF) 29
Photographie 13 : Digue du canal de la Marne au Rhin Ouest à Ponthion
après travaux (VNF) 29
Photographie 14 : Mise en œuvre de la tranchée d'argile derrière le tunage bois
sur le canal de la Marne au Rhin Ouest à Velaines (VNF) 30
Photographie 15 : Mise en œuvre des palplanches sur le canal du Midi à Trèbes (VNF) 30
Photographie 16 : Vue de la zone déversée sur la Moselle canalisée à Neuves Maisons
(CETE) 31
Photographie 17 : Désordres sur le canal de Neufossé à Blaringhem (VNF) 31
Photographie 18 : Brèche sur le canal du Nord à Mœuvres (VNF) 32
Photographie 19 : Inspection de la mise en place de la géomembrane
sur le canal du Nord à Languevoisin (CETMEF) 32
Photographie 20 : Digue sur le Rhin canalisé à Iffezheim après travaux (VNF) 33
Photographie 21 : Brèche sur le canal du Rhône au Rhin à Allenjoie (VNF) 33
Photographie 22 : Mise en œuvre de la géomembrane sur le canal du Rhône au Rhin
à Jonchet (VNF) 34
Photographie 23 : Mise en place du batardeau sur le canal de Roanne à Digoin
à Briennon (VNF) 34
Photographie 24 : Digue du canal de Saint Quentin à Masnières après travaux
(CETE) 35

122 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Photographie 25 : Digue du canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies après travaux
(CETMEF) 35
Photographie 26 : Digue du canal de la Sambre à l'Oise à Ors après travaux (CETMEF) 36
Photographie 27 : Digue de la Seine à Croissy après travaux (VNF) 36
Photographie 28 : Désordres sur le canal des Vosges à Epinal (VNF) 37

13. Liste des tableaux

Tableau 1 : Présentation des cas (CETMEF) 23


Tableau 2 : Synthèse des désordres (CETMEF) 50
Tableau 3 : Période de réalisation des réparations et urgence associée (CETE) 61
Tableau 4 : Synthèse sur les réparations (CETMEF) 75
Tableau 5 : Synthèse sur les techniques de protection de berges
et d'étanchéité existantes (CETMEF) 95

Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 123
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

PREAMBULE
Cette annexe présente les vingt-cinq cas pris en compte pour le retour d'expériences.

Ces vingt-cinq cas ont fait l'objet d'une fiche comprenant six parties :
• la première partie concerne le descriptif de la digue et son état initial avant les travaux. Elle
présente les caractéristiques géométriques de la digue, ainsi que tous les renseignements
pouvant préciser sa constitution (matériaux, dispositifs de protection, …) ;
• la deuxième partie s'attache à l’ensemble des désordres observés à l'origine des travaux de
réparation. Elle comprend une description factuelle des pathologies et un exposé des
mécanismes supposés être à l'origine des réparations ;
• la troisième partie décrit les travaux effectués pour remédier aux désordres et donne les
caractéristiques géométriques de la digue réparée. Une coupe type et des photographies
illustrent les travaux. La date du projet, de début et de fin des travaux, les noms des
différents intervenants sont donnés ainsi que les conditions de réalisation et les coûts des
travaux ;
• la quatrième partie expose si nécessaire les travaux complémentaires ;
• la cinquième partie est consacrée au bilan du cas et donne un avis sur les réparations ;
• la sixième partie précise les documents disponibles utilisés pour la rédaction de la fiche et
les personnes interrogées.

CETMEF - CETE 3
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

FICHE TYPE

CETMEF - CETE 5
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

FICHE DE DONNEES
Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes :
Type de désordre :
Type de réparation :

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire :
• Voie d'eau :
• Date de la construction :
• Spécificités de la voie d'eau (type voie d'eau et gabarit) :
• Contexte et enjeux (milieu urbain ou rural, nombre bateaux jours...) :
• Longueur du tronçon de digue étudiée :
• Type de digue (remblai, déblai ou autres) :
• Données géométriques de la digue :
• Données géotechniques :

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date :
• Description factuelle :
• Mécanismes :
• Scénario et chronologie :

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention (urgence...) :


• Objectifs :
• Maître d'ouvrage :
• Maître d'œuvre :
• Entreprises :
• Reconnaissances :
• Conception – dimensionnement :
• Dispositifs mis en place et caractéristiques :
• Mise en œuvre (accès, chômage, batardeau...) :
• Durée des travaux :
• Coût des travaux :
• Travaux complémentaires nécessaires :

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention (urgence...) :


• Objectifs :

CETMEF - CETE 6
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

• Maître d'ouvrage :
• Maître d'œuvre :
• Entreprises :
• Reconnaissances :
• Conception – dimensionnement :
• Dispositifs mis en place et caractéristiques :
• Mise en œuvre (accès, chômage, batardeau...) :
• Durée des travaux :
• Coût des travaux :

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène :
• Travaux (réalisation et difficultés) :
• Efficacité à court et long terme :
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas ( considérer les contraintes du site,
celles d'exploitation, le coût...) :

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :

• Personnes interrogées :

CETMEF - CETE 7
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

LOCALISATION DES CAS


RETENUS

CETMEF - CETE 9
Légende

1 Rigole de l'Arroux – Digoin


2 Canal de Briare – Montambert
3 Canal de la Colme – Holque
4 Canal des Houillères de la Sarre – Wittring
5 Canal latéral à la Loire – Châtillon sur Loire
6 Canal latéral à la Loire – Marseille les Aubigny
7 Canal latéral à la Loire – Micaudière
8 Canal de la Marne au Rhin – Bief de partage des Vosges
9 Canal de la Marne au Rhin Est – Réchicourt
10 Canal de la Marne au Rhin Ouest – Ponthion
11 Canal de la Marne au Rhin Ouest – Velaines
12 Canal du Midi – Trèbes
13 La Moselle canalisée – Neuves Maisons
14 Canal de Neufossé – Blaringhem
15 Canal du Nord – Moeuvres
16 Canal du Nord – Languevoisin
17 Le Rhin canalisé – Iffezheim
18 Canal du Rhône au Rhin – Allenjoie
19 Canal du Rhône au Rhin – Jonchet
20 Canal de Roanne à Digoin – Briennon
21 Canal de Saint Quentin – Masnières
22 Canal de la Sambre à l'Oise – Landrecies
23 Canal de la sambre à l'Oise – Ors
24 La Seine – Digue de Croissy
25 Canal des Vosges – Epinal

Localisation des Cas (fond de carte projet Babbel 2008- CETMEF)


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2

TABLEAU DE SYNTHESE

CETMEF – CETE 11
Voie d'eau Localisat° Dépt Période de Techniques de protection de berges Désordres Date et type de Technique de
construction et d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
1 Rigole de Digoin 71 1867-1869 Cuvelage béton (aval brèche) et Brèche totale (Janv Programmée en Remblai et DEG
l'Arroux corroi d'argile (amont brèche) 2001) 2004 (protection béton et
tunage) et
déversement
d'argile
2 Canal de Montambert 58 1605-1642 Cuvelage en béton de chaux (aval Brèche totale (Dec Urgence avec Remblai et DEG
Briare brèche) et corroi d'argile et 2002) chômage en 2002 avec protection en
palplanches béton (amont brèche) matelas gabions
3 Canal de la Holque 59 Environ 1960- Perré type Sensée Affaissement du Programmée en Palplanches avec
Colme 1970 chemin de halage 2005 tirants
(2003-2004)
4 Canal des Wittring 57 1862 -1866 Palplanches et corroi d'argile Brèche partielle Urgence avec Remblai et
Houillères de (Sept 1995) chômage en 1995 palplanches
la Sarre
5 Canal Latéral à Châtillon sur 45 1822-1838 Perré en pierres maçonnées Fuites Programmée avec DEG (protection
la Loire Loire (2002) chômage en 2002 béton)
6 Canal Latéral à Marseille les 18 1822-1838 Murettes béton et corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2002 Remblai et
la Loire Aubigny (Mai 2002) palplanches devant
les murettes béton
7 Canal Latéral à Micaudière 71 1822-1838 Palplanches et corroi d'argile Brèche totale (Mai Urgence en 2000 Remblai et pal-
la Loire 2000) avec batardeau et planches
arrêt navigation
8 Canal de la Bief de 57 1850 Cuvelage béton et palplanches dans le Brèche partielle Urgence en 2001 Double rideau de
Marne au Rhin partage des corps de digue (Août 2001) avec chômage palplanches
Vosges
9 Canal de la Bief 8-9 à 57 1850 Palplanches et corroi d'argile Fuites Urgence en 2004 Remblai et
Marne au Rhin Réchicourt (Dec 2004) avec abaissement palplanches et
Est de 50 cm techniques
végétales
Voie d'eau Localisat° Dépt Période de Techniques de protection de berges Désordres Date et type de Technique de
construction et d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
10 Canal de la Bief 67 à 51 1850 Palfeuilles et palplanches (une sur Brèche partielle Urgence en 2006 Corroi argile et
Marne au Rhin Ponthion trois) (fev 2006) avec arrêt palplanches et
Ouest navigation palfeuilles
11 Canal de la Bief 26 à 54 1850 Murette béton + corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2007 Remblai et tunage
Marne au Rhin Velaines (Juin 2007) avec chômage et enrochements
Ouest
12 Canal du Midi Trèbes 11 1660-1682 Corroi d'argile Fuites importantes Programmée sans Palplanches et
(2004) arrêt navigation injection
13 La Moselle Neuves 55 1977 Palplanches tirantées Déversement de Programmée en Palplanches
canalisée Maisons palplanches 2002 sans arrêt tirantées
(Dec 2001) navigation
14 Canal de Blaringhem 59 Environ 1960- Palplanches et perré de type Sensée Déversement de Programmée en Double rideau de
Neufossé 1970 palplanches (2000- 2004. palplanches avec
2001) tirants et remblai et
enrochements
15 Canal du Nord Bief 4 et 5 59 1960-1965 Cuvelage béton Brèche totale Urgence en 2003 Remblai et Béton et
Mœuvres (Janv 2003) avec chômage DEG (protection
béton)
16 Canal du Nord Bief 15-16 80 1960-1965 Cuvelage béton Fuites (Mai 2008) Urgence en 2008 Remblai et
Languevoisin géomembrane
(lestée de plaques
béton)
17 Le Rhin Iffezheim 67 1974 Enrochements, corroi d'argile et écran Affaissement Programmée Enrochements
canalisée mince à la base de la digue (2004)
18 Canal du Allenjoie 25 1821-1833 Perré béton reposant sur des Brèche totale (Sept Urgence en 2005 Remblai et
Rhône au Rhin enrochements 2005) avec batardeau et enrochements liés
arrêt navigation et béton
19 Canal du Jonchet 25 1821-1833 Perré béton Brèche partielle Urgence en 2006 Remblai et
Rhône au Rhin (Juin 2006) avec abaissement géomembrane avec
niveau d'eau et arrêt protection béton
navigation
Voie d'eau Localisat° Dépt Période de Techniques de protection de berges Désordres Date et type de Technique de
construction et d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
20 Canal de Briennon 42 1830-1836 Corroi d'argile et tunage bois Brèche totale (Juin Urgence en 2007 Remblai et DEG
Roanne à 2007) avec batardeau et (protection en
Digoin arrêt navigation matelas gabions)
21 Canal de Saint- Masnière 59 1728-1810 Murette et écran d'étanchéité en béton Brèche partielle Urgence en 2001 Remblai et
Quentin (Juillet 2001) avec restriction de palplanches
la navigation
22 Canal de la Landrecies 59 1834-1839 Palplanches Déversement de Programmée en Pieux bois et
Sambre à palplanches 2003 redressement
l'Oise (Janv 2003) palplanches

23 Canal de la Ors 59 1834-1839 Corroi d'argile et perré Glissement Programmée en Palplanches et


Sambre à (Janv 2004) 2004 remblai
l'Oise
24 La Seine Croissy 78 Environ 1682 Sans protection (matériaux limoneux Anses d'érosion Urgence en 2007 Palplanches
issus du dragage) (Sept 2007) sans arrêt
navigation
25 Canal des Epinal 88 1880 Corroi d'argile (côté amont) et Fontis Programmée en Enrochements et
Vosges palplanches (côté aval) du canal (2008) 2008 sans arrêt injections
navigation
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

FICHES DE CAS

CETMEF - CETE 15
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

Sommaire
Fiche 01 : Rigole de l'Arroux – Digoin – 2001.............................................................20
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................20
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................20
III. Travaux après désordres...................................................................................21
IV. Travaux complémentaires..................................................................................23
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................24
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................25
Fiche 02 : Canal de Briare – Montambert – 2002 ......................................................26
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................26
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................26
III. Travaux après désordres...................................................................................27
IV. Travaux complémentaires..................................................................................29
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................29
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................30
Fiche 03 : Canal de la Colme – Holque – 2004..........................................................31
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................31
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................31
III. Travaux après désordres...................................................................................32
IV. Travaux complémentaires .................................................................................35
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................35
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................35
Fiche 04 : Canal des Houillères de la Sarre – Wittring – 1995...................................36
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................36
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................37
III. Travaux après désordres...................................................................................37
IV. Travaux complémentaires..................................................................................38
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................41
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................42
Fiche 05 : Canal latéral à la Loire – Châtillon-sur-Loire – 2002 .................................43
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................43
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................43
III. Travaux après désordres...................................................................................44
IV. Travaux complémentaires..................................................................................46
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................46
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................46
Fiche 06 : Canal latéral à la Loire - Marseille les Aubigny – 2002..............................47
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................47
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................47
III. Travaux après désordres...................................................................................48
IV. Travaux complémentaires..................................................................................50
V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................51
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................52
Fiche 07 : Canal latéral à la Loire - Micaudière – 2000..............................................53
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................53
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................53
III. Travaux après désordres...................................................................................54
IV. Travaux complémentaires..................................................................................55
CETMEF - CETE 16
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................58


VI Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées..................58
Fiche 08 : Canal de la Marne au Rhin – bief de partage des Vosges – 2001............59
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................59
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................59
III. Travaux après désordres...................................................................................60
IV. Travaux complémentaires..................................................................................62
V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................63
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................63
Fiche 09 : Canal de la Marne au Rhin Est – Réchicourt – 2004.................................64
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................64
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................64
III. Travaux après désordres...................................................................................65
IV. Travaux complémentaires..................................................................................66
V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................68
VI Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées..................68
Fiche 10 : Canal de la Marne au Rhin Ouest – Ponthion – 2006...............................69
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................69
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................69
III. Travaux après désordres...................................................................................70
IV. Travaux complémentaires..................................................................................71
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................71
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................71
Fiche 11 : Canal de la Marne au Rhin Ouest – Velaines – 2007................................72
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................72
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................72
III. Travaux après désordres...................................................................................73
IV. Travaux complémentaires..................................................................................74
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations...................................................74
VI Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées..................75
Fiche 12 : Canal du Midi - Trèbes - 2004....................................................................76
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................76
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................76
III. Travaux après désordres...................................................................................77
IV. Travaux complémentaires..................................................................................78
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................79
VI . Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées................79
Fiche 13 : Moselle canalisée – Neuves Maisons – 2001 ...........................................80
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................80
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................80
III. Travaux après désordres...................................................................................81
IV. Travaux complémentaires..................................................................................84
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................84
V I Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................85
Fiche 14 ::Canal de Neuffossé – Blaringhem – 2001 ................................................86
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................86
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................86
III. Travaux après désordres...................................................................................87
IV. Travaux complémentaires..................................................................................90
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................90
CETMEF - CETE 17
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées :...............91
Fiche 15 : Canal du Nord – Mœuvres – 2003.............................................................92
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................92
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................93
III. Travaux après désordres...................................................................................93
IV. Travaux complémentaires..................................................................................95
V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................97
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................97
Fiche 16 : Canal du Nord – Languevoisin – 2008 ......................................................99
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................99
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................99
III. Travaux après désordres.................................................................................101
IV. Travaux complémentaires................................................................................103
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................104
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............104
Fiche 17 : Rhin Canalisé – Iffezheim – 2004............................................................106
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................106
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................106
III. Travaux après désordres.................................................................................107
IV. Travaux complémentaires................................................................................108
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................108
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............109
Fiche 18 : Canal du Rhône au Rhin – Allenjoie – 2005.............................................110
I. Descriptif de la digue initiale...............................................................................110
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................110
III. Travaux après désordres..................................................................................111
IV. Travaux complémentaires................................................................................113
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations..................................................113
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............113
Fiche 19 : Canal du Rhône au Rhin – Jonchet – 2006.............................................114
I. Descriptif de la digue initiale...............................................................................114
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................114
III. Travaux après désordres..................................................................................115
IV. Travaux complémentaires................................................................................117
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations .................................................117
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............117
Fiche 20 : Canal de Roanne à Digoin – Briennon – 2007.........................................118
I. Descriptif de la digue initiale...............................................................................118
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................118
III. Travaux après désordres..................................................................................119
IV. Travaux complémentaires................................................................................122
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................122
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............122
Fiche 21 : Canal de Saint Quentin – Masnière – 2001.............................................123
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................123
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................125
III. Travaux après désordres.................................................................................126
IV. Travaux complémentaires................................................................................127
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................128
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............129
CETMEF - CETE 18
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

Fiche 22 : Canal de la Sambre à l'Oise - Landrecies – 2003....................................130


I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................130
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................130
III. Travaux après désordres.................................................................................131
IV. Travaux complémentaires................................................................................132
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................132
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............132
Fiche 23 : Canal de la Sambre à l'Oise – Ors – 2004 ..............................................133
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................133
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................133
III. Travaux après désordres.................................................................................134
IV. Travaux complémentaires................................................................................135
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................136
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............136
Fiche 24 : La Seine – Croissy – 2007 ......................................................................137
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................137
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................138
III. Travaux après désordres.................................................................................139
IV. Travaux complémentaires................................................................................140
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................140
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............141
Fiche 25 : Canal des Vosges – Epinal – 2004 .........................................................142
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................142
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés:..............................142
III. Travaux après désordres:................................................................................143
IV. Travaux complémentaires................................................................................145
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations :...............................................146
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées:..............147
Liste des photographies............................................................................................148
Liste des figures........................................................................................................152

CETMEF - CETE 19
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux

Fiche 01 : Rigole de l'Arroux – Digoin – 2001

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Cuvelage béton (aval brèche) et


corroi d'argile (amont brèche)
Type de désordre : Brèche totale .
Type de réparation : Remblai et DEG (protection en béton et tunage) et déversement d'argile.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DL1 de la Saône et Loire - Subdivision navigation de Montceau-les-


Mines.

• Voie d'eau : Rigole de l'Arroux.

• Date de la construction : 1867 à 1869.

• Spécificités de la voie d'eau : A l'origine voie navigable au gabarit berrichon et actuellement


fonction alimentaire du canal du centre.

• Contexte et enjeux : Il n'y a pas d'habitations. La brèche s'est produite à hauteur de la


jonction du pont canal enjambant la rivière Bourbince.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : La digue a été entièrement reconstruite sur environ
50 mètres de longueur.

• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité du cuvelage est assurée
par du béton en aval de la brèche et par un corroi d'argile en amont.

• Données géométriques de la digue : Le canal est en remblai. La hauteur du talus aval est
d'environ 5 mètres, la largeur en crête est d'environ 2 mètres et la pente des talus est de
2V/3H.

• Données géotechniques :
o les matériaux constitutifs du corps de digue sont des sables légèrement limoneux et
des graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un cuvelage en béton en aval de la
brèche et par un corroi d'argile en amont.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 6 janvier 2001.


• Description factuelle : Brèche totale du canal en pleine largeur.

1 Direction locale de VNF

CETMEF – CETE 20
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux

Photographie 1 : Rigole de l'Arroux à Digoin : la brèche Photographie 2 :Rigole de l'Arroux à Digoin : les
(VNF) désordres (VNF)

• Mécanismes : Érosion interne de la digue par surverse du dispositif d'étanchéité, puis renard
hydraulique jusqu'à la brèche totale du canal (digue en rives gauche et droite et plafond).

• Scénario et chronologie : La brèche est située à hauteur de la jonction cuvelage béton et


corroi d'argile. Le corroi d'argile ne remonte pas jusqu'en haut du talus amont ce qui laisse
une petite partie non étanche en-dessous de la cote de la crête. La brèche se serait produite
par surverse du corroi d'argile à la faveur d'une montée du niveau d'eau dans le bief. Les
matériaux constitutifs de la digue étant des sables facilement érodables, dès que l'eau s'est
infiltrée dans le corps de digue un phénomène d'érosion interne s'est produit conduisant à
une brèche totale de l'ouvrage par renard hydraulique.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Etude géotechnique puis travaux.

• Objectifs : Reconstruire le canal et reconstituer l'étanchéité puis rétablir la fonction


alimentaire pour le canal du centre.

• Maître d'ouvrage : DL de la Saône et Loire.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Montceau-les-Mines.

• Entreprises : T.E.G.C. - 71210 Montchanin.

• Reconnaissances : Reconnaissances mécaniques lourdes type sondages destructifs avec des


essais pressiométriques et des essais de laboratoire (granulométrie, cisaillement alterné à la
boîte) sur les matériaux prélevés dans les sondages destructifs type carottier battu.
• Conception – dimensionnement :
o conception d'une solution de confortement des digues et du plafond au niveau de la
brèche et étude de stabilité de l'ouvrage en amont de la brèche (logiciel TALREN)
par le bureau d'études Fondasol ;

CETMEF – CETE 21
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux

o conception d'une solution de déversoir et d'ouvrages hydrauliques annexes par le


bureau d'études BCEOM.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Concernant la partie du canal ayant subi les
désordres, les digues ont été reconstruites et en partie reprofilées :
o Un déversoir a été aménagé en rive droite et d’autres petits ouvrages de jonction ont
été construits ;
o Les 2 digues ainsi que le plafond du canal ont été entièrement reconstruites sur 46
mètres de longueur. Les pentes des talus aval sont à 2V/3H. Les digues ainsi que le
plafond reposent sur un tapis drainant de 30 centimètres d'épaisseur en matériaux
10/80 mm avec des géotextiles drainants et anticontaminants au-dessus et au-
dessous. Il s'agit de géotextiles non tissés avec un système de drainage ;
o L’étanchéité a été réalisée par la mise en place d'une géomembrane protégée par des
géotextiles. L’assise du système d’étanchéité a été réalisée par un béton de propreté
sur la partie neuve de la rigole. L’ensemble géomembrane-géotextile a été ancré en
sommet de digue par une tranchée d’ancrage et recouvert par un béton armé de
protection. Ces ancrages sur les ouvrages maçonnés, (comme le déversoir ou le pont
canal), sont identiques à ceux du secteur compris entre le pont-levis et la sortie du
pont canal ;
o Sur les crêtes des 2 digues, des chemins de halage de 3 mètres de largeur, recouverts
en GNT 0/20 millimètre ont été aménagés.

Concernant la partie aval de la rigole, comprise entre le canal du Centre et la sortie du pont
canal, l’étanchéité de la cuvette en place a été renforcée. Après avoir purgé les matériaux
recouvrant le béton formant la cuvette, un complexe d'étanchement constitué d’une
géomembrane encadrée par 2 géotextiles de protection a été mis en place. Ce complexe
d’étanchéité a été recouvert d’un béton armé de protection. Le dispositif de protection a été
ancré par des tranchées d’ancrage sur les sommets des 2 digues ainsi qu’aux extrémités aval
et amont.

Figure 1 : Rigole de l'Arroux à Digoin : coupe schématique de la réparation de la digue (VNF)

• Mise en œuvre : Mise en place d'un batardeau étanche dans l'écluse en amont pour bloquer
les arrivées d'eau sur le site. Les engins de terrassement ont pu accéder au chantier par les
chemins sur les 2 digues. Les travaux ont été réalisés 3 ans après la rupture.

CETMEF – CETE 22
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux

• Durée des travaux : 9 mois avec 3 mois d'intempéries.

• Coût des travaux : Environ 520 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Nécessité de traiter les fuites par mise en place d'un
masque en argile dans le canal sur le talus amont et le plafond au-dessus du béton.

Photographie 3 : Rigole de l'Arroux à Digoin : mise en Photographie 4 : Rigole de l'Arroux à Digoin : mise en
œuvre de la géomembrane (VNF) place du ferraillage (VNF)

Photographie 5 : Rigole de l'Arroux à Digoin : le DEG recouvert de béton (VNF)

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Travaux complémentaires.

• Objectifs : Conforter l'étanchéité pour assurer la fonction alimentaire du canal du centre.

• Maître d'ouvrage : VNF – DL de Saône et Loire.

CETMEF – CETE 23
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux

• Maître d'œuvre : Subdivision de Montceau-les-Mines.

• Entreprises : Non connues.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Argiles déversées dans le canal

• Mise en œuvre : Déversement par des camions depuis la crête

• Durée des travaux : Non connue.

• Coût des travaux : Non connu.

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : La digue s'est rompue suite à un phénomène de renard


hydraulique provoqué par la surverse du dispositif d'étanchéité et la montée du niveau d'eau
dans le bief. La rupture s'est produite au niveau de la transition entre le corroi d'argile et le
cuvelage béton.

• Travaux : Les travaux ont rencontré une série de problèmes liés à la complexité de la
technique utilisée au niveau du dispositif d'étanchéité par géomembrane. La mise en œuvre
de ce type de matériel a nécessité de prendre des précautions lors du collage des différentes
bandes. Le second problème s'est produit lors de la projection du béton sur le talus avec un
matériau trop visqueux pour ce type d'exécution. Ces problèmes ont été dus à un niveau de
compétence de l'entreprise mandataire du marché de travaux certainement insuffisant pour
ce type de chantier et de solution technique. Les accès au chantier ont été relativement aisés
du fait du contexte.

• Efficacité à court et long terme : Les travaux de la rigole de l'Arroux ont été réalisés en
2004, mais plusieurs problèmes ont été rencontrés au niveau du système d'étanchéité. La
mise en place de la géomembrane a nécessité de faire appel à un spécialiste du LRPC de
Lyon pour vérifier la mise en place et le soudage des bandes. Un autre problème a été
rencontré lors de la mise en place du béton sur le talus amont car la viscosité était trop
importante. Ce qui a occasionné de nombreuses fissures par la suite. A l'origine du mauvais
raccordement entre les deux sections, plusieurs causes ont eté avancées (article revue
ingénieries 2006) :
o le mauvais encastrement de la géomembrane dans le noyau d'argile et probablement
le manque de soin lors de la mise en place, engendrant ainsi des blessures de la
géomembrane ;
o l'absence d'arrêt du géotextile (au niveau du raccord dans l'argile), qui a certainement
joué un rôle de drain ;

CETMEF – CETE 24
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux

o la non étanchéité des raccords sur les ouvrages béton.

Cette méthode est relativement complexe, lourde et coûteuse par rapport à l'utilité d'une voie
d'eau dont la seule fonction est aujourd'hui d'alimenter un autre canal.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution très coûteuse a été
la cause d'un décalage important (3 ans) entre la fin de la phase d'études géotechniques et
l'entrée en phase travaux.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o études réalisées par les bureaux d'études Fondasol et BCEOM ;
o photographies du site ;
o article revue ingénieries « réhabilitation de l'étanchéité de canaux par
géomembranes », Galiana et al., 2006.

• Personnes interrogées :
o Marc CITEAU – LR Autun – mission d'AMO lors de la phase étude ;
o Dominique MEAUDRE – DDE71 – Subdivision Navigation de Montceau les Mines.

CETMEF – CETE 25
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert

Fiche 02 : Canal de Briare – Montambert – 2002

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Cuvelage en béton de chaux


(aval brèche) et corroi d'argile et palplanches béton (amont brèche)
Type de désordre : Brèche totale.
Type de réparation : Remblai et DEG avec protection en matelas gabions.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR2 du Centre Est – Subdivision de Montargis.

• Voie d'eau : Canal de Briare.

• Date de la construction : 1605 à 1642.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet.

• Contexte et enjeux : Il n'y a pas d'habitations. La brèche s'est produite dans une zone à
proximité du Loing.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 200 mètres (200m de plafond dont 50m pour la
reconstitution de la digue au droit de la brèche).

• Type de digue : La digue est en remblai homogène avec différents types d'étanchéité (en
béton de chaux en aval de la brèche et corroi d'argile en amont de la brèche).

• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte. La digue est en
remblai en rive droite. La hauteur de digue à l'aval est d'environ 8 mètres, la largeur en crête
est de 5 mètres et les pentes des talus sont de 2V/3H.

• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type sablo-limoneux et de graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un cuvelage en béton de chaux en
aval de la brèche et par un corroi d'argile en amont.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 23 décembre 2002.

• Description factuelle : Une brèche totale de la digue sur environ 18 mètres de longueur s'est
produite. Le plafond a aussi été érodé par l'écoulement de l'eau sur environ 100 mètres en

2 DIR : Direction Interrégionnale de VNF

CETMEF-CETE 26
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert

direction de l'amont.

Photographie 6 : Canal de Briare à Montambert : la Photographie 7 : Canal de Briare à Montambert : les 2


brèche (VNF) dispositifs d'étanchéité du canal (VNF)

Photographie 8 : Canal de Briare à Montambert : les désordres (VNF)


• Mécanismes : L'érosion interne de la digue par renard hydraulique a conduit à la rupture
totale de la digue.

• Scénario et chronologie : L’étanchéité de la cuvette du canal est assurée par 2 dispositifs


différents en amont et en aval de la brèche ; en amont, par un béton de chaux et en aval, par
un corroi d’argile associé à des murettes en béton pour la défense des berges. La brèche s’est
produite au droit du changement de système d’étanchéité. L'eau s'est infiltrée dans le corps
de digue constitué de sables facilement érodables, provoquant un phénomène d'érosion
interne, conduisant à une brèche totale de l'ouvrage par renard hydraulique (la fissuration de
l'argile suite à une période de chômage et à une remise en eau rapide en 3 jours du canal
pourrait être à l'origine de la rupture de la digue). Vu les enjeux socio-économiques
importants (interruption complète du trafic fluvial) le service a lancé dés le mois de janvier
2003 un marché de travaux de reconstruction de la digue.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : En extrême urgence.

CETMEF-CETE 27
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert

• Objectifs : Reconstruction et reconstitution de la digue et du plafond et rétablissement de la


navigation.

• Maître d'ouvrage : DIR de VNF du Centre Est

• Maître d'œuvre : Subdivision de Montargis.

• Entreprises : SOGEA – 45 404 Fleury les Aubrais.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : La solution, conçue par le service navigation et l'entreprise


SOGEA a été la reconstitution de la digue avec un DEG pour assurer l'étanchéité.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : La méthode de confortement a été la suivante :


o Constitution du corps de digue en graves de granulométrie 0/40 millimètres réalisé
par passes successives de 0,5 mètre d’épaisseur avec compactage. Les pentes de talus
2V/3H sont les mêmes que celles de la digue existante ;
o Réalisation d'un noyau d'argile par passes de 1m à l'avancement de la reconstruction
de la digue ;
o Réalisation d'une tranchée drainante côté amont du noyau argileux avec un exutoire
vers la vallée du Loing pour rabattre la nappe dans la digue ;
o Mise en œuvre d'un Dispositif d'Etanchéite par Géomembrane sur le talus amont
constitué d'une couche support en grave 0/31,5, d'un géotextile non tissé, d'une
géomembrane bitumineuse et d'un géotextile. La géomembrane a été ancrée en
sommet de digue dans une tranchée d’ancrage remplie de graves 0/40 mm et avec
des épingles plantées au travers de cette géomembrane au fond de la tranchée. Les
géotextiles ont été ancrés en sommet de digue en arrière des matériaux qui
recouvrent cet ensemble géomembrane-géotextiles ;
L’ensemble géomembrane-géotextiles a été recouvert par des matelas gabions
remplis de matériaux calcaires de granulométrie 80/120 mm fixés en tête par des
filins à des pieux métalliques de 2m et ancrés par une longrine en béton d'environ
2 m de largeur et 0,40 m d'épaisseur. Les dimensions des matelas gabions ont été :
6 mètres de longueur, 2 mètres de largeur et 0,23 mètre d’épaisseur. Chaque matelas
a été subdivisé en casiers perpendiculaires de 1 mètre de longueur (soit 6 casiers de
2m x 1m x 0,23m par matelas) ;
o Traitement des zones de transitions par la réalisation d'une tranchée d'ancrage pour
l'ensemble géomembrane-géotextiles avec la géomembrane relevée au-delà de la
tranchée et rabattue aux extrémités de manière à reposer sur les parties du canal
laissées en place. La tranchée d’ancrage a été remplie de béton pour homogénéiser le
niveau du plafond du canal et recouvrir les extrémités de la géomembrane.

CETMEF-CETE 28
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert

Chemin de halage
0/31,5 mm calcaire Tranchée d'ancrage de
la géomembrane

Poutre en béton
0/3 Ma

Mur d'argile
1,5 tel
a
mm s ga
ca bi
lca ons
ire
Graves 0/40 mm Pieu d'ancrage métallique

Exutoire de la tranchée drainante Tranchée drainante Ensemble


géotextile-géomembrane

Chemin de halage
0/31,5 mm Poutre en béton Filin d'ancrage
calcaire des gabions
Géomembrane
0/ Géotextile ACM
31
,5 M
Tranchée d'ancrage m
m
ate 300 et 500
las
de la géomembrane ca ga
lca bio
ire ns
Grave 0/40
Pieu d'ancrage métallique

Figure 2 : Canal de Briare à Montambert : coupe schématique de la digue reconstruite ( CETE Lyon Autun)
• Mise en œuvre : Un batardeau étanche a été mis en place dans l'écluse en amont pour
bloquer les arrivées d'eau sur le site. Les engins de terrassement ont accédé au chantier par
le canal lui même depuis une plateforme située en amont de la zone de travaux.

• Durée des travaux : Environ 2 mois.

• Coût des travaux: Environ 620 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Il semble que la rupture soit due à une fuite qui s'est
transformée en renard hydraulique probablement au niveau de la jonction entre les 2
dispositifs d'étanchéité du canal.

CETMEF-CETE 29
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert

• Travaux : Lors du remplissage des matelas gabions les matériaux ont glissé vers le pied du
talus amont. Les matelas ont du être ancrés à leurs tours en crête de talus. Cependant, les
ancrages n’ont pas résolu le problème de migration des éléments calcaires mis dans les
matelas vers le pied du talus. Ainsi la défense des berges et la protection de la géomembrane
ne sont pas assurées sur la partie sommitale du talus amont.

Photographie 9 : Canal de Briare à Montambert : Glissement des matériaux dans les matelas gabions (VNF)

• Efficacité à court et long terme : Cette méthode relativement lourde et coûteuse semble
efficace, puisqu'il n'y a pas de nouveaux désordres constatés sur l’ouvrage depuis cette date
(aucune observation de fuites). Mais la protection des berges et de la géomembrane sur la
partie haute du talus amont n’étant plus assurée par les matelas gabions, le risque de
perforation de l’ensemble "géomembrane géotextile" reste important. La durée de vie des
matelas gabions reste également incertaine.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution lourde et coûteuse a
tout de même permis de remettre en fonction rapidement le canal sans que le chantier ne
prenne de retard malgré la complexité du dispositif à mettre en œuvre.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents disponibles :
o CCTP joint au DCE pour les travaux ;
o fiches de qualification des matériaux utilisés pour les réparations ;
o coupes schématiques en travers sur les réparations ;
o rapports hebdomadaires de suivi du chantier.

• Personnes interrogées :
o Agents de la Subdivision Navigation de Montargis.

CETMEF-CETE 30
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque

Fiche 03 : Canal de la Colme – Holque – 2004

Techniques de protections de berges et d'étanchéité existantes : Perré type Sensée.


Type de désordre : Affaissement du chemin de halage.
Type de réparation : Palplanches avec tirants.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Pas de Calais – Subdivision de Saint Omer.

• Voie d'eau : Canal de La Colme – Commune de Holque – PK 122,000.

• Date de la construction : Environ 1960 -70.

• Spécificités de la voie d'eau : Grand Gabarit.

• Contexte et enjeux : Milieu rural – Chemin circulé et notamment par les transports scolaires.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 180 m.

• Type de digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte en cavalier. Dans le secteur des désordres
le sommet de la berge est en continuité topographique avec la plaine adjacente.

• Données géométriques de la digue : La défense de berge est de type Sensée, et constituée


par un perré penté à 3V/1H côté berge et fondé sur pieux.

• Données géotechniques : Les investigations géotechniques montrent la succession


lithologique type suivante :
o de 0 à 3 mètres : un sol remanié constitué, sous le corps de chaussée et un vide franc,
de remblai graveleux, de sable argileux et d'argile sablonneuse à silt argilo-sableux
humides ;
o de 3 à 6,2 mètres : une tourbe silteuse à intercalations silto-sableuses ;
o de 6,2 à 14,4 mètres : un sable fin argilo-silteux ;
o de 14,4 à 15,2 mètres : une argile.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 2003-2004

• Description factuelle : La berge présentait des désordres importants matérialisés par :


o une fissuration et des tassements localisés du chemin de halage ;
o la présence de cavité sous chaussées ;
o un profil de talus sous eau fortement érodé, déchaussant le perré de type Sensée.

CETMEF – CETE 31
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque

Photographies 10 et 11 : Canal de la Colme à Holque : les dégradations (VNF)

• Mécanismes : L'érosion du talus sous eau a conduit au déchaussement du perré de type


Sensé. L'érosion a progressé sous le perré puis la chaussée. Elle a généré progressivement
des cavités débouchant dans le canal et sapant les sols supports de la chaussée du chemin de
halage. Les remontées de fontis liées à la détérioration et l'effondrement de ces cavités sont à
l'origine des fissurations et tassements constatés.

• Scénario et chronologie : Les premiers désordres sont apparus en 2003 sous la forme de
fissures et d'effondrements sur le chemin de halage. Une restriction de circulation au poids
lourds a été mise en œuvre sur le chemin afin de détourner les transports scolaires. Des
études portant sur l'origine des phénomènes et les solutions techniques de réparation ont été
engagées. Elles ont été conduites par la société SOREG début 2004.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux programmés réalisés en 2005.

• Objectifs : Reconstituer la défense de berge et la berge.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Saint Omer

• Entreprises : CORTINOVIS

• Reconnaissances : Une reconnaissance géotechnique a été menée en mars 2004 par la


société PONTIGNAC Sarl mandatée par la société SOREG en charge des études. Les
investigations réalisées comprennent :
o 1 sondage carotté avec prélèvements de 8 échantillons intacts à des fins d'analyse en
laboratoire ;
o des essais d'identification et de mécanique des sols en laboratoire ;

CETMEF – CETE 32
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque

o la réalisation d'une fouille manuelle pour la recherche d'éventuels tirants.

• Conception – dimensionnement : La conception et le prédimensionnement des solutions


techniques ont été établies par SOREG Sarl dans le cadre d'une mission géotechnique de
type G12 selon la norme NF-P94-500.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Le dispositif mis en place sur 180 mètres de
linéaire comprenait :
o le battage d'un rideau de Palplanches PU 21 et AU 16 de 10,25 m de longueur
directement en arrière du perré de type Sensée ;
o la pose de tirants de diamètre 42 mm, d'une longueur de 1300 mm traversant le perré
de type Sensée et le rideau de palplanches tous les 2,4 mètres. Ces tirants ont été
boulonnés, côté canal sur une plaque d'appui biaise de 200 x 200 mm et d'épaisseur
20 mm, et, côté palplanche, sur une lierne UPN 20 au moyen d'une plaque d'appui
droite de 180 x 180 mm et d'épaisseur 25 mm.

Figure 3 : Canal de la Colme à Holque : profil type n°1 de la réparation (VNF)

CETMEF – CETE 33
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque

Figure 4 : Canal de la Colme à Holque : profil type n°2 de la réparation(VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en grande partie par voie d'eau, notamment le
battage du rideau de palplanche et la mise en œuvre des tirants. Des travaux de terrassement
et de finition ont été réalisés directement par et sur le chemin de halage.

Photographie 12 : Canal de la Colme à Holque : Photographie 13 : Canal de la Colme à Holque : mise en


battage des palplanches (VNF) œuvre des tirants (VNF)

CETMEF – CETE 34
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque

• Durée destravaux : 2 mois

• Coût des travaux : Environ 290 000 € TTC (dont fourniture palplanches 182 000 €)

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le mécanisme de rupture et les causes du phénomène ont


parfaitement été identifiés par les diverses reconnaissances et analyses bathymétriques et
géotechniques effectuées.

• Travaux : Les principales difficultés des travaux ont porté sur la présence d'habitations à
proximité et la nécessité d'effectuer une grande partie des travaux à partir de la voie d'eau.

• Efficacité à court et long terme : Les réparations se sont avérées pérennes à court et moyen
termes puisqu'à ce jour aucune nouvelle dégradation de la défense de berge n'a été constatée.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Compte tenu de la nature des
désordres (tassement et cavité sous chaussées liée à une érosion sous la protection de berge)
et de son ampleur (180 mètres affectés), et compte tenu de leur efficacité à court et moyen
terme, la technique employée s'est avérée pertinente.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o dossier SOREG n° R-04-0418, daté du 28 avril 2004 « Watten (59) – Canal de la
Colme – Voies Navigables de France – Réfection des berges – examen géotechnique
des sols de fondation ( mission G0-G12 – phase 2) »
o CCTP du marché de restauration ;
o profils types des désordres et solutions techniques ;
o photographies des désordres.

• Personnes interrogées :
o M. Jean-Marc LORIOT, Chef de la Subdivision de la Navigation de Saint-Omer -
Service Navigation du Nord Pas de Calais ;
o M. Jean-Claude DERUY, Subdivision de la Navigation de Saint-Omer.

CETMEF – CETE 35
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

Fiche 04 : Canal des Houillères de la Sarre – Wittring – 1995

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palplanches et corroi d'argile.


Type de désordre : Brèche partielle
Type de réparation : Remblai et palplanches.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Est – Subdivision de Sarreguemines.

• Voie d'eau : Canal des Houillères de la Sarre.

• Date de la construction : 1862 – 1866.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet. Moyenne de 2 bateaux/jour (année 1995)

• Contexte et enjeux : Contexte rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 410 mètres.

• Type de digue : Digue en remblai constituée d'argile et de cailloux calcaire.

• Données géométriques de la digue :


o hauteur de la digue en rive droite (côté rivière de la Sarre par rapport au terrain
naturel) : 6 mètres ;
o largeur de crête : 4 mètres ;
o pentes talus : 3V/2H côté canal et 1,5V/1H côté Sarre.

Figure 5 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : profil en travers type avant travaux (VNF)

• Données géotechniques : Canal creusé à flanc de colline en rive gauche (déblai) et en


remblai en rive droite.

CETMEF – CETE 36
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : Automne 1995.

• Description factuelle : Rupture de la digue du PK 54.870 au PK 54.885 (15 m), sur une
hauteur de 4 mètres, entraînant une vidange complète du bief dans la rivière Sarre en contre-
bas.

Photographies 14 et 15 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : renard sous les palplanches (VNF)

• Mécanismes : L'augmentation du débit des fuites a provoqué une érosion interne de la digue
du canal constituée d'argile et de cailloux calcaire.

• Scénario et chronologie : Le débit des fuites a augmenté régulièrement durant le printemps


et l'été 1995. L'étanchéité de la cuvette du canal est assurée par un cordon d'argile, avec un
rideau de palplanches métalliques DWU 3450 de longueur alternée 3 et 4 mètres. La brèche
s'est produite au niveau du plafond du canal, sous le rideau de palplanches. L'eau des fuites a
érodé en interne la digue et créé un renard hydraulique. Le rideau est resté intact.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Intervention en première urgence.

• Objectifs : Réparation de la brèche.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Sarreguemines.

• Entreprise : Colas-Est Agence Moselle Secteur de Sarreguemines.

• Reconnaissances : Les travaux n'ont fait l'objet que de constatations visuelles, aucune autre
reconnaissance particulière n'a été effectuée.

CETMEF – CETE 37
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la Subdivision de Sarreguemines du Service de la Navigation de Strasbourg.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux ont consisté en la reconstruction du


corps de digue au droit de la brèche par apport de matériaux extérieurs (argile) pris au dépôt
de la Commune de Zetting situé à 4 km (environ 1 000 m3 provenant des terrassements du
lotissement communal). Le compactage a été réalisé par couches de 30 cm avec apport de
chaux.

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en aménageant une rampe de chaque côté de la
brèche pour permettre l'approvisionnement des matériaux par camions en empruntant le
chemin de halage depuis l'entrée à l'écluse 23 de Zetting et la sortie à l'écluse 22 de Wittring.
Le bief étant intégralement vide, les opérations ont eu lieu dans le cadre d'un chômage
d'urgence.

Photographie 16 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : travaux de terrassement en urgence après mise au
chômage du bief (VNF)

• Durée des travaux :1 semaine pour le remblaiement, la remise en eau et la constatation de la


tenue de la digue et de son étanchéité. La navigation a repris après une interruption d'une
huitaine de jours.

• Coût des travaux: 186 568,20 F TTC soit 28 442,14 €.

• Travaux complémentaires nécessaires: Des travaux en deuxième urgence et de consilidation


définitive ont eu lieu. Ils se déroulent en trois phases,

IV. Travaux complémentaires

Phase 1 :
• Type d'intervention : Intervention en deuxième urgence.

• Objectifs : Consolidation de la brèche par un rideau de palplanches métalliques PK 54,870 à


54,885.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

CETMEF – CETE 38
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

• Maître d'œuvre : Subdivision de Sarreguemines.

• Entreprise : G. Durmeyer 7, rue du Pont Neuf 57930 MITTERSHEIM.

• Reconnaissances : Les reconnaissances qui ont été faites suite à la rupture de digue ont
nécessité la mise en œuvre d'un rideau de palplanches métalliques à ancrer dans la roche.

• Conception – dimensionnement : Le niveau de la roche a été repéré dans la brèche. La


longueur des palplanches à battre était de 9 m. La conception et le dimensionnement ont été
réalisés par les agents de la Subdivision de Sarreguemines du Service de la Navigation de
Strasbourg, en concertation avec l'entreprise Durmeyer.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : L'entreprise Durmeyer disposait d'un stock de


palplanches métalliques JSP 3 de 9 mètres pour un linéaire de 15,20 mètres.

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à partir du chemin de halage. L'appro-
visionnement du matériel ( grue, matériels de battage, ...) et des matériaux (palplanches
métalliques) ont été transportés par camions en entrant par l'écluse 23 de Zetting et en
sortant par l'écluse 22 de Wittring.

• Durée des travaux : 1 semaine pour l'installation du chantier et le battage des palplanches.

• Coût des travaux : 153 432,14 F TTC soit 23 390,58 €

Phase 2 :
• Type d'intervention : Intervention en deuxième urgence (1995)

• Objectifs : Consolidation de la digue par un rideau de palplanches métalliques, côté aval de


le brèche PK 54,885 à 55,080.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Sarreguemines.

• Entreprise : G. Durmeyer 7, rue du Pont Neuf 57930 MITTERSHEIM.

• Reconnaissances : Prolongement vers l'aval du rideau de palplanches au droit de la brèche


totale de la digue.

• Conception – dimensionnement : Le niveau de la roche a été repéré dans la brèche. La


longueur des palplanches à battre à l'aval de la brèche était de 6 m, pour un linéaire de
195 mètres. La conception et le dimensionnement ont été réalisés par le bureau d'études de
l'arrondissement territorial de Strasbourg, en concertation avec la Subdivision de
Sarreguemines du Service de la Navigation de Strasbourg.

CETMEF – CETE 39
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les palplanches métalliques ont été


commandées par le service auprès de Europrofil France SA fin 1995 et stockées dans le bief
23 sur le terre-plein de la halte de Zetting en amont de l'écluse.

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à la suite de la phase 1 des travaux
complémentaires. Les palplanches ont été approvisionnées sur le chantier par voie d'eau,
depuis le lieu de stockage du bief 23.

• Durée des travaux : 1 mois (décembre 1995) pour l'installation du chantier et le battage des
palplanches.

• Coût des travaux : Fournitures : 490 404 F TTC soit 74 761,6€ + battage : 255 943,35 F
TTC soit 39 018,31 € = 746 347,35 F TTC soit 113 780 €.

Phase 3 :
• Type d'intervention : Travaux de consolidation définitive (1997).

• Objectifs : Consolidation de la digue par un rideau de palplanches métalliques, côté amont


de la brèche PK 54,667 à 54,870.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Sarreguemines.

• Entreprise : G. Durmeyer 7, rue du Pont Neuf 57930 MITTERSHEIM.

• Reconnaissances : Les reconnaissances faites suite à la rupture de digue ont nécessité la


mise en œuvre d'un rideau de palplanches métalliques à ancrer dans la roche.

• Conception – dimensionnement : Le niveau de la roche a été repéré dans la brèche. La


longueur des palplanches à battre au droit de la brèche était de 6 m pour un linéaire de
203 mètres. La conception et le dimensionnement ont été réalisés par le bureau d'études de
l''arrondissement territorial de Strasbourg, en concertation avec la Subdivision de
Sarreguemines du Service de la Navigation de Strasbourg.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les palplanches métalliques ont été


commandées par le service auprès de Europrofil France SA en 1996, livrées et stockées sur
le terre-plein de la halte de Zetting en amont de l'écluse.

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en 1997 à partir du chemin de halage.
L'approvisionnement du matériel (grue, matériels de battage, ...) a été effectué par camions
depuis l'entrée à l'écluse 23 de Zetting et la sortie à l'écluse 22 de Wittring et les matériaux
(palplanches métalliques) par voie d'eau.

• Durée des travaux : 1 mois pour l'installation du chantier et le battage des palplanches.

CETMEF – CETE 40
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

• Coût des travaux : Fournitures : 502 380,38 F TTC soit 76 587,40 €+ battage : 268 538,46 F
TTC soit 40 938,42 € = 770 918,84 F TTC soit 117 525,82 €.

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le mécanisme de rupture a été identifié, bien que les


influences de certains paramètres n'aient pas pu être parfaitement caractérisées (état de
dégradation du corps de digue, augmentation du débit des fuites,...).
La présence d'une palplanche, non fichée dans le sol support, sur un matériaux de remblai
ancien, peu compact est certainement à l'origine de la création des circulations
préférentielles (concentration des ligne de courant au pied de la palplanche) et du renard
hydraulique à l'origine de cette rupture.

• Travaux : La réalisation des travaux et la réponse aux interrogations soulevées lors de la


mise en œuvre se sont principalement appuyées sur l'expérimentation et l'expérience des
agents et appuis techniques.
Les principales difficultés ont porté sur la gestion des travaux dans l'urgence, notamment la
recherche des entreprises et des matériaux argileux pour le colmatage et le remblaiement de
la brèche.
La réalisation du rideau de palplanches fichée dans le sol support aurait nécessité une étude
géotechnique et un dimensionnement pour être certain de l'adaptation de la longueur des
palplanches à la problématique.

• Efficacité à court et long terme : A court terme, la méthode employée s'est avérée efficace :
o jeudi 16 novembre 1995, brèche totale de la digue ;
o vendredi 17 novembre 1995, offre de prix et signature du bon de commande ;
o lundi 21 au jeudi 23 novembre 1995, colmatage et remblaiement de la brèche ;
o vendredi 24 novembre 1995, remise en eau du bief 23 ;
o samedi 25 novembre 1995, reprise de la navigation.

La solution d'urgence mise en œuvre s'est avérée positive puisque l'étanchéité de la brèche à
la remise en eau a été réussie. Cela a permis d'entreprendre, sans précipitation, les travaux
de battage de palplanches. Enfin, les travaux complémentaires se sont avérés efficaces dans
la durée puisqu'aucun nouveau désordre n'est apparu depuis leurs réalisations.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les techniques employées pour
les travaux d'urgence (remblaiement de la brèche et rideau de palplanches au droit de la
brèche) se sont avérées pertinentes puisqu'elles ont permis une remise en exploitation très
rapide à un coût raisonnable.
Les travaux complémentaires (prolongement des palplanches au droit de la brèche par un
rideau en aval et en amont de 200 m chacun) ont pu être réalisés selon les programmations
faites antérieurement.

CETMEF – CETE 41
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o Factures des travaux : Colas – Est du 30 novembre 1995 et
Durmeyer du 5 décembre 1995 ;
o Cahier de l'écluse n° 23 de novembre 1995 ;
o Marché de battage n° 9571014 du 14 septembre 1995 ;
o Marché de battage n° 9771026 du 13 octobre 1997 ;
o Marché de fournitures n° 9471017 du 9 novembre 1994 ;
o Marché de fournitures n° 9671004 du 2 avril 1996.

• Personnes interrogés :
o Gaston KLAM, Adjoint au Chef de la Subdivision de Sarreguemines.

CETMEF – CETE 42
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire

Fiche 05 : Canal latéral à la Loire – Châtillon-sur-Loire – 2002

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Perré en pierres maçonnées.


Type de désordre : Fuites.
Type de réparation : DEG avec protection béton.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Centre Est – Subdivision navigation de Briare.

• Voie d'eau : Canal latéral à la Loire.

• Date de la construction : 1822 à 1838.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet.

• Contexte et enjeux : Le canal en remblai est situé en milieu urbain avec des habitations à
moins de 200 mètres. La fuite s'est produite à hauteur de la RD 50 dans les maisons en
contre-bas.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 700 mètres.

• Type de digue : Digue en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un perré en
pierres maçonnées (jointoyées).

• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en remblai. La hauteur de la digue à


l'aval est d'environ 5 mètres, la largeur en crête est de 5 mètres et la pente des talus est de
2V/3H. La largeur de la digue dans le port est de 10 mètres.

• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type limons, sables et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un cuvelage en pierres maçonnées.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 2002

• Description factuelle : Une fuite importante s'est produite dans la digue à proximité d'un
ouvrage hydraulique passant sous le canal et sur une importante longueur en amont du canal.

• Mécanismes : Déjointoiement des pierres du cuvelage qui assurent l'étanchéité du plafond et


des talus.

CETMEF – CETE 43
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire

Photographie 17 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire : le perré en pierres maçonnées (VNF)

• Scénario et chronologie : L’étanchéité de la cuvette du canal et la défense des berges sont


assurées par un perré en pierres jointoyées. En 2002, suite à un abaissement puis à une
remontée du niveau du canal, une fuite importante, inondant des maisons en contre bas, a été
observée en rive gauche du canal au niveau du pont de la RD50. Cette fuite s'est produite au
niveau d'un siphon situé à la jonction talus-plafond. Elle a été accompagnée par l'apparition
d'un fontis en crête de la digue. Ce siphon est apparu après des travaux d'installation d'une
conduite de gaz par forage dirigé sous le canal.
Concernant les causes des fuites présentes dans le canal, il existe 2 possibilités :
o pour les fuites présentes de longue date dans le canal, le vieillissement des joints
entre les pierres du cuvelage explique leurs présences. Le canal a été construit au
moins un siècle avant et une brèche survenue en 1952 montre que ce cuvelage en
pierre jointoyée était déjà en place ;
o pour la fuite importante survenue en 2002, la réalisation de travaux par GDF sous le
canal par la pose d'une conduite par forage dirigée semble être l'explication. En fait,
des fuites devaient déjà exister à cet endroit et les vibrations provoquées par le
forage ont du amplifier le phénomène.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Un essai de colmatage de la fuite a été réalisé par application d'un
tampon d'argile avant les travaux définitifs.

• Objectifs : Étancher le canal sur une longueur importante de manière à colmater les fuites en
milieu urbain.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Centre Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision navigation de Briare.

• Entreprises : Groupement SAE TERRADE (Pougues les Eaux) et Entreprise de


Terrassement du Centre.

CETMEF – CETE 44
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire

• Reconnaissances : Diagnostic visuel des fuites par le Bureau d'Études ISL.

• Conception – dimensionnement : Le Bureau d'Études ISL qui a réalisé un diagnostic de ces


fuites, indique qu'il est nécessaire de rejointoyer les pierres du cuvelage pour restaurer
l'étanchéité. Cette technique est relativement longue à mettre en œuvre et donc couteuse. Il a
donc été décidé de curer le canal et d'appliquer sur les 2 talus et le plafond un complexe
géotextile-géomembrane-géotextile sur l'ensemble du cuvelage en pierre maçonnées
jointives. Ce complexe est protégé par une couverture en béton armé.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Pose d'une géomembrane encadrée par 2


nappes géotextiles, le tout protégé par un béton armé jusqu'en crête de digue.

• Mise en œuvre : A l'issue de l'étude du diagnostic réalisée par le bureau d'études ISL, il avait
été décidé, dans un premier temps, d'abaisser le niveau du bief durant la période de chômage
du canal de décembre et de suivre l'évolution des fuites. À la remise en eau et lorsque la cote
du canal a atteint 1,3 mètres, une fuite importante a été observée au niveau du pont du
RD50. La décision de procéder à des travaux pour restaurer l'étanchéité du canal a été prise.
Il a été décidé d'utiliser une technique relativement lourde pour restaurer l'étanchéité de cette
partie du canal. La technique utilisée consiste à recouvrir le cuvelage actuel par un ensemble
de 2 géotextiles qui entourent une géomembrane. Les travaux ont été réalisés à sec selon les
étapes suivantes :
o avant la pose de ce nouveau dispositif d'étanchéité, il a été nécessaire de retirer la
vase déposée sur les talus et le plafond afin de mettre au jour le cuvelage en pierres
maçonnées ;
o l'opération s'est poursuivie par le remblaiement des vides présents afin que le
dispositif d'étanchéité repose sur une surface dure en tout point ;
o à l'issue de ces 2 opérations, la géomembrane disposant déjà d'une nappe géotextile
sur une face a été mise en place (le géotextile a été placé sur les pierres) dans le
cuvelage propre et le thermosoudage des bandes a été réalisé ;
o ensuite, la nappe de géotextile de recouvrement a été mise en place au-dessus de la
géomembrane ;
o enfin, le béton armé de protection à été coulé par dessus. Il est muni de joints de
dilatation sur les talus.
À ce jour il semble ne plus y avoir de fuites sur cette partie du canal.

Photographie 18 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Photographie 19 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur
Loire : les travaux de curage du canal (VNF) Loire : mise en place de la géomembrane d'étanchéité et
du géotextile supérieur (VNF)

CETMEF – CETE 45
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire

• Durée des travaux : 2 mois.

• Coût des travaux : Environ 1 050 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Les fuites dans le port étaient présentes depuis plusieurs
années, suite au vieillissement des joints du perré. Pour la fuite au niveau de la RD 50 avec
le siphon et le fontis en crête de digue associés, le forage servant au passage de la
canalisation gaz a pu augmenter les désordres dans le perré et augmenter les débits de fuite.
Une telle situation aurait pu à plus ou moins long terme conduire à la rupture de l'ouvrage.

• Travaux : Les travaux n'ont pas rencontré de problèmes malgré la technique utilisée au
niveau du dispositif d'étanchéité par géomembrane. La mise en œuvre de ce type de matériel
nécessite de prendre des précautions lors du collage des différentes bandes. Le béton armé
n'a pas non plus posé de problème y compris sur les talus amont. Aucune fuite n'a été
constatée lors de la remise en eau.

• Efficacité à court et long terme : Cette méthode est relativement lourde et coûteuse mais il
semble qu'elle soit efficace. Le canal est en fonctionnement normal depuis le 30 avril 2003
et aucun désordre ni aucune fuite n'ont été constatés. Néanmoins traiter des linéaires de
plusieurs kilomètres représenterait un cout financier substantiel.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution très coûteuse a
permis de traiter un linéaire important sur une surface qui permet de réaliser une économie
au niveau du support. Dans le cas présent le perré en pierres maçonnées jointives a permis
de déposer le complexe géomembrane-géotextile directement après le nettoyage de la
structure existante.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o notice technique des travaux ;
o compte rendu de réunion ;
o plans et profils en travers.

• Personnes interrogées :
o Gérard BIZOT – DDE 58 – Briare VN – subdivision de Briare.

CETMEF – CETE 46
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny

Fiche 06 : Canal latéral à la Loire - Marseille les Aubigny – 2002

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Murettes béton et corroi d'argile.


Type de désordre : Brèche partielle.
Type de réparation : Remblai et palplanches devant les murettes béton.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Centre Est – Subdivision navigation de Decize.

• Voie d'eau : Canal latéral à la Loire.

• Date de la construction : 1822 à 1838.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet avec navigation commerciale et touristique.

• Contexte et enjeux : Le canal est en milieu urbain avec des habitations situées directement à
proximité de la rive droite. La brèche s'est produite en rive gauche, 100 mètres en amont du
port de Marseille les Aubigny.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 500 mètres avec les travaux complémentaires.

• Type de digue (remblai, déblai ou autres) : La digue est en remblai homogène avec une
étanchéité du cuvelage est assurée par un corroi d'argile en amont. La défense des berges est
assurée par des murettes béton en sommet de talus amont.

• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en remblai. La hauteur de la digue à


l'aval est d'environ 0,5 à 1 mètre par rapport au terrain naturel avec un fossé en pied de talus
de la digue d'environ 2,5 mètres de profondeur. La largeur de la crête est d'environ 3 mètres.
La pente du talus amont est de 2V/3H et le talus aval 1V/2H.

• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type sables limoneux et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un corroi d'argile ;
o la défense des berges est assurée par des murettes bétons fichées en sommet de talus
amont.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 23 mai 2002.

• Description factuelle : Brèche partielle de la digue.

CETMEF – CETE 47
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny

Photographie 20 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : la brèche (VNF)


• Mécanismes : Érosion interne de la digue jusqu'à la formation d'un renard hydraulique puis
d'une brèche en rive gauche.

• Scénario et chronologie : Le niveau de dégradation des murettes béton est tel qu’un trou
s’est formé au niveau de la jonction du corroi d'argile et des murettes béton, entraînant
l’apparition d’un renard hydraulique puis d’une brèche en arrière sur la crête et le talus aval.
Les matériaux constitutifs de la digue étant des sables facilement érodables, dès que l'eau
s'est infiltrée dans le corps de digue un phénomène d'érosion interne s'est produit conduisant
à une rupture partielle de l'ouvrage par renard hydraulique.

Photographie 21 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : les murettes béton très dégradées de
défense des berges (VNF)

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux en urgence.

• Objectifs : Combler la brèche dans la digue et reconstituer l'étanchéité puis rétablir la


navigation.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Centre Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Decize.

CETMEF – CETE 48
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny

• Entreprises : Travaux en régie.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux de reconstruction ont concerné une
dizaine de mètres de corps de digue au droit de la brèche.

Après la constitution d'une assise, le corps de digue a été reconstruit avec les matériaux
constitué de sables limoneux qui ont été arrachés et redéposés dans la tranchée drainante
longeant le canal. Les pentes de talus ont été prises égales à celles de la digue existante Cette
pente est relativement importante puisqu’elle est supérieure à 2V/3H. Ces matériaux ont été
recompactés par passes successives de 1 mètre afin de garantir la stabilité de la digue.

L’étanchéité du talus amont et du plafond de la digue a été assurée par un corroi d’argile. La
défense des berges a été réalisée sur 10 mètres de part et d’autre de la brèche par un rideau
de palplanches de 3,5 mètres de hauteur, fiché de 2,5 mètres dans le corps de digue en
transperçant le sommet du corroi d’argile. Ce rideau de palplanches a été disposé à environ
0,3 mètre devant les murettes béton laissées en place. Ce vide a été comblé par des
matériaux argileux prélevés dans le fond du canal lors du curage.

Le nettoyage du talus aval de la digue par débroussaillage, abattage des arbres de grande
taille et arrachage des souches a également été réalisé.
Cette première phase a donc consisté en des travaux d’urgence de reconstruction de la digue
afin de rétablir au plus vite la navigation touristique.

Figure 6 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : coupe schématique de la digue reconstruite CETE
Lyon Autun)

CETMEF – CETE 49
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny

• Mise en œuvre : Au moment où la brèche s'est produite, les agents du centre d'exploitation
ont disposé une bâche plastique sur le talus amont de la digue afin d'éviter que le
phénomène se poursuive. Ils ont maintenu cette bâche en mettant un bateau contre la digue.
Pour les travaux de reconstruction et de battage des palplanches, la proximité du port et la
largeur de la digue en crête ont permis un accès facile à la zone de rupture.

• Durée des travaux : 3 jours

• Coût des travaux : Non connu - travaux en régie.

• Travaux complémentaires nécessaires : Nécessité de traiter les fuites présentes au niveau des
murettes béton qui étaient très dégradées par la mise en place d'un rideau de palplanches
devant.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Travaux complémentaires à l'issue de la saison touristique.

• Objectifs : Conforter la défense des berges et bloquer les fuites au niveau des murettes
béton.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Centre Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Decize.

• Entreprises : Travaux en régie.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Une seconde phase de travaux de confortement


du canal a débuté au mois de septembre de la même année. Ces travaux ont consisté en la
mise en place d’un rideau de palplanches complémentaire, de part et d’autre de la brèche sur
un linéaire de 500 mètres, de manière à assurer efficacement la défense des berges. Ce
rideau a été fiché devant les murettes béton.

CETMEF – CETE 50
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny

Photographie 22 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : le rideau de palplanches assurant la défense des
berges (VNF)

• Mise en œuvre : Battage depuis la crête de la digue avec vidange préalable du bief.

• Durée des travaux : Quelques semaines.

• Coût des travaux : Non connu.

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : La rupture provoquée par renard hydraulique est située


précisément au niveau des murettes béton, juste au-dessus du corroi d’argile. Le trou dans le
dispositif d’étanchéité de la cuvette était situé à environ 1 mètre au-dessus du plafond du
canal. Le trou qui s’est produit dans ces murettes a permis à l’eau de s’infiltrer en masse
dans le corps de digue produisant un phénomène d’érosion interne. Il s’est alors créé une
brèche partielle de la digue avec transport des matériaux du corps de digue jusqu'au fossé
drainant longeant cette digue. Le dépôt des matériaux dans le fossé a permis de réduire la
différence de charge entre l’amont et l’aval dans le corps de digue et a contribué à ralentir
les vitesses d’écoulement. Les agents de la subdivision VNF de Marseille les Aubigny sont
rapidement intervenus, en colmatant le trou dans les murettes par la mise en place d’une
bâche plastique sur le talus amont remontant jusque sur le chemin de halage. Un bateau a
permis de maintenir en place cette bâche. De plus, l’eau étant retenue dans le fossé, l’espace
disponible pour l’écoulement était relativement réduit. Un matelas d’eau s’est alors constitué
permettant de ralentir la vitesse du courant. Tous ces éléments ont permis d’éviter une
rupture totale de la digue au niveau de la brèche dans les murettes béton.

• Travaux : Les travaux n'ont rencontré aucun problème et les accès au chantier étaient aisés.

• Efficacité à court et long terme : Cette méthode est relativement simple ce qui a permis aux
agents du CE de Marseille les Aubigny de réaliser les travaux en régie. Lors de la remise en
eau aucune fuite n'est réapparue. Depuis ces travaux aucun désordre et aucune fuite ne sont
réapparus.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution relativement simple
a permis de conserver le même dispositif d'étanchéité et une défense des berges assez

CETMEF – CETE 51
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny

similaire à celle existante.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o photographies du site.
• Personnes interrogées :
o Contrôleur du centre d'exploitation de Marseille les Aubigny.

CETMEF – CETE 52
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière

Fiche 07 : Canal latéral à la Loire - Micaudière – 2000

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palplanches et corroi d'argile.


Type de désordre : Brèche totale.
Type de réparation : Remblai et palplanches.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF - DIR du Centre Est – Subdivision navigation de Decize.

• Voie d'eau : Canal latéral à la Loire.

• Date de la construction : 1822 à 1838.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet avec navigation commerciale et touristique.

• Contexte et enjeux : 3 habitations à proximité directe de la digue au niveau de la brèche et


une route nationale (RN74).

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 140 mètres.

• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un corroi
d'argile et la défense des berges par un rideau de palplanches métalliques de faible hauteur.

• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en remblai. La hauteur du talus aval
est d'environ 7 mètres, la largeur en crête est d'environ 5 mètres et les pentes des talus sont
de 2V/3H.

• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type sables limoneux et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un corroi d'argile ;
o la défense des berges est assurée par un rideau de palplanches de faible hauteur.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 23 mai 2000.

• Description factuelle : Brèche totale de la digue au niveau d'un aqueduc passant sous le
canal.

CETMEF – CETE 53
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière

Photographie 23 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : la brèche (VNF)

• Mécanismes : Une fuite a été détectée le 9 mai 2000 au niveau de l'aqueduc, puis un renard
hydraulique conduisant à la rupture complète de la digue en rive gauche 14 jours plus tard.

• Scénario et chronologie : L’étanchéité de la cuvette du canal est assurée par un corroi


d’argile et la défense des berges par un rideau de palplanches. La brèche s’est produite au
droit de l’aqueduc passant sous le plafond du canal. Des fuites ayant été constatées dans
l’aqueduc quelques jours auparavant, des travaux de colmatage ont été entrepris entraînant
la circulation d’engins de chantier sur le chemin de halage. Cet aqueduc a été rallongé lors
de la mise au gabarit Freycinet du canal en 1890 et il est donc constitué de 2 ouvrages
aboutés. Les vibrations induites ont pu déstabiliser partiellement la digue provoquant des
fuites dans le corps de digue. En s’infiltrant, l’eau est venue éroder en interne la digue
produisant un renard hydraulique puis une rupture complète. Il est important de noter que les
palplanches de défense des berges présentaient un niveau de corrosion très important
laissant apparaître des fuites en sommet de digue entraînant des circulations d’eau dans le
corps de l'ouvrage et une saturation du sol support.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux réalisés en urgence.

• Objectifs : Reconstruire la digue et reconstituer l'étanchéité puis rétablir la navigation.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Centre Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Decize.

• Entreprises : Travaux d'urgence réalisés par les agents du centre d'exploitation de Digoin.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun.

CETMEF – CETE 54
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux de reconstruction de la digue


entrepris au lendemain de la rupture ont été réalisés en interne par les agents de la
subdivision et ont été réalisés en 3 phases :
o Le corps de digue a été reconstruit avec des matériaux argileux provenant d'une
carrière. Ils ont été sommairement compactés à la lame vibrante et aux engins de
terrassements (pelleteuse ...). L’étanchéité a été réalisée par la pose d’un corroi
d’argile d'environ 30 centimètres d'épaisseur et un rideau de palplanches a été fiché
en sommet de digue avec un fichage, depuis la crête de digue variant, de 3,5 à
4,5 mètres (une palplanche sur 3 fichée à 4,5 mètres), de part et d'autres de l'aqueduc,
(soit à 1,5 mètres sous la fondation), sur une longueur de 40 mètres de part et d'autre
de la brèche. Les palplanches qui ont été mises en place sont des profilés à froid
(palfeuilles) de type DWU 3400. Au niveau de la fuite située au raccordement entre
la partie initiale et le rallongement de l’aqueduc, le colmatage a été réalisé au moins
sur les parties visibles. A la remise en eau du bief, des suintements sont apparus en
pied de digue et au niveau du raccord de prolongement de l'aqueduc ;
o Le battage d’un rideau complémentaire de palplanches (à une profondeur identique)
a permis de supprimer ces fuites. La longueur totale traitée a été, après cette seconde
intervention de 140 mètres. Mais dans le même temps, d’autres fuites sont apparues
en pied de digue, à relier certainement aux vibrations induites par les engins de
chantier.

Les agents de la subdivision ont tenté de colmater ces fuites à l’aide de COLMAGEL
(produit appliqué manuellement). Ce produit n’a pas résolu le problèmes des fuites, qui ont
persisté.

• Mise en oeuvre : Mise en place d'un batardeau étanche dans le canal en aval de la jonction
avec le canal de Roanne à Digoin.

• Durée des travaux : 3 jours suite à la brèche puis encore quelques jours pour le second
rideau.

• Coût des travaux : Environ 110 000 F soit environ 17 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Nécessité de traiter les fuites persistantes malgré la


tentative de colmatage chimique avec un floculent.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Intervention de confortement définitif avec une étude géotechnique


puis les travaux.

• Objectifs : Reconstruire la digue, reconstituer l'étanchéité du talus amont et colmater les


fuites au niveau de l'aqueduc pour rétablir la navigation.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Centre Est.

CETMEF – CETE 55
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière

• Maître d'œuvre : Subdivision de Decize.

• Entreprises : E.T.S. - Tours.

• Reconnaissances : Une étude de diagnostic a été réalisée par un bureau d'études en


géotechnique à l’issue d’une visite sur site réalisée fin août 2000 et d’une campagne de
reconnaissances géotechniques sur site réalisée par Géotech comprenant :
o 2 sondages carottés à 7 mètres avec prélèvement d'échantillons intacts ;
o 10 sondages pénétrométriques au pénétromètre statique à 10 mètres de profondeur ;
o 4 essais de perméabilité de type Lefranc par pompage réalisés dans les sondages
carottés ;
o mise en place de 2 piézomètres dans les sondages carottés.
Ces reconnaissances ont été accompagnées d’un programme d’essais en laboratoire sur les
échantillons intacts prélevés sur site.

• Conception – dimensionnement : Aucun

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux définitifs de reconstruction de la


digue et de colmatage des fuites comprenaient les différents points suivants :
o Le corps de digue (qui avait été reconstruit lors des travaux d’urgence) a été démonté
de part et d’autre de l’aqueduc. Ces travaux de déblaiement ont été accompagnés de
travaux de fouille au niveau des maçonneries de l’aqueduc, afin de le dégager
entièrement. Le rideau de palplanches qui avait été mis en place à la suite de la
brèche a été également démonté ;
o A l’issue de cette première phase, l’étanchement de l’aqueduc a été réalisé par
enrobage de la jointure entre la partie initiale (en aval) et la partie rallongée (en
amont) à l’aide d’une coque en béton armé fibré projeté de manière à solidariser au
mieux les 2 parties de cet aqueduc. Cet étanchement par béton fibré projeté a été
réalisé en 2 couches formant une épaisseur totale de 7 centimètres sur une longueur
de 12 mètres. Préalablement à cette phase, le joint entre les 2 sections avait été
étanché par injection d’un mastic souple ;
o ce « sarcophage » en béton a été ensuite recouvert par une couche d'argile
compactée, de manière à assurer une transition plus douce avec le corps de remblai
de la digue réalisé en matériaux sableux compactés. La fonction de ces argiles
compactées est aussi d’assurer une étanchéité parfaite entre l’ouvrage maçonné et la
digue. Un filtre granulaire en sable propre a été disposé entre les matériaux argileux
et sableux du remblai de corps de digue ;
o le corps de digue a alors été reconstruit au moyen de matériaux sablo argileux
compactés. L’étanchéité de la cuvette a été réalisée par la mise en place d’un corroi
d’argile en plafond et sur les talus sur une épaisseur d'environ 30 centimètres. Un
rideau de palplanches a alors été foncé au niveau de l’aqueduc et sur 10 mètres de
part et d’autre. Ces palplanches atteignaient la profondeur de 6 mètres
immédiatement au contact de l’aqueduc (reliées en pied et en tête par une lierne).
Les palplanches éloignées de l’aqueduc, ont été fichées à 3,5 mètres de profondeur,
une palplanche sur 3 a été fichée à 4,5 mètres.
Ces travaux ont été réalisés en fin d’année 2000 durant la période de chômage du canal.

CETMEF – CETE 56
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière

Figure 7 : Canal latéral à la Loire à Micaudière : coupe schématique de la digue (CETE Lyon Autun)

Photographies 24 et 25: Canal latéral à la Loire à Photographie 26 : Canal latéral à la Loire à Micaudière :
Micaudière : la réparation de l'aqueduc (VNF) mise en place des palplanches (VNF)

CETMEF – CETE 57
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière

• Mise en œuvre : A l’issue de la saison touristique, une vidange partielle du bief a été faite
pour réaliser les travaux de démontage et de reconstruction de la digue et d'étanchement de
l'aqueduc.

• Durée des travaux : Non connue.

• Coût des travaux : Environ 420 000 f soit environ 64 000 € TTC.

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le phénomène de renard hydraulique s'est produit suite à une


fuite dans la digue. Néanmoins le mécanisme déclencheur reste incertain puisque, à
l'origine, la fuite était dans l'aqueduc et non pas dans la digue.

• Travaux : Pas de problèmes particuliers lors des travaux.

• Efficacité à court et long terme : Les travaux d'urgences réalisés en régie par les agents du
centre d'exploitation de Digoin ont permis de rétablir rapidement la navigation. Le principe
de reconstruire à l'identique permet de ne pas créer de discontinuité dans l'ouvrage.
Néanmoins, l'apparition de fuites dès la remise en eau du bief indique que cette intervention
et la technique employée n'ont pas permis de résoudre le problème d'origine.

Les travaux complémentaires relativement simples du point de vue de la conception et de la


mise en œuvre ont permis de résoudre le problème des fuites dans le corps de digue ainsi
que dans l'aqueduc. Depuis les travaux, aucun désordre n'a été constaté et aucune fuite n'est
réapparue.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution simple semble être
efficace et permet de rester dans la continuité des dispositifs d'étanchéité et de défenses des
berges existants de part et d'autre de la zone concernée par les travaux.

VI Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o études réalisées par les bureaux d'études ISL ;
o photographies du site ;
o rapports d'incident des contrôleurs de la subdivision.

• Personnes interrogées :
o Jean Lus BIANCHI, centre d'exploitation de Digoin.

CETMEF – CETE 58
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges

Fiche 08 : Canal de la Marne au Rhin – bief de partage des Vosges – 2001

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Cuvelage béton et palplanches


dans le corps de digue.
Type de désordre : Brèche partielle.
Type de réparation : Double rideau de palplanches..

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR de Strasbourg - Subdivision de Mittersheim.

• Voie d'eau : Canal de la Marne au Rhin.

• Date de la construction : 1850.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet (trafic de 1 à 2 péniches commerciales par


jour et une vingtaine de bateaux de plaisance par jour en été).

• Contexte et enjeux : Contexte rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : Environ 100 m comprenant les 8 m de la zone de


brèche (des réparations annexes ont été réalisées sur le bief par ailleurs profitant du chômage
du bief).

• Type de digue : Remblai et dalles béton formant étanchéité.

• Données géométriques de la digue :


o Pente de talus de 2V/3H côté canal constituée d'une dalle béton d'environ 0,15 m
d'épaisseur ;
o pente de talus 2V/3H côté aval constituée de remblai enherbé ;
o largeur de 5 m en crête ;
o hauteur de 3 m au dessus du plafond du canal.

• Données géotechniques :
o Argile brune graveleuse et blocs (épaisseur de 0 à – 0,50m) ;
o Argiles marneuses plastiques brunes, grises et vertes (épaisseur de 0,50 à – 3,50m) ;
o Substratum : marnes verte.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 10 août 2001.

• Description factuelle : Brèche de la digue au PK 234,750 , sur une largeur de 8 m et sur la


totalité de sa hauteur (5 mètres), entraînant une vidange partielle du bief de partage dans les
terrains avoisinants.

CETMEF – CETE 59
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges

Photographie 27 : Canal de la Marne au Rhin au bief de Photographie 28 : Canal de la Marne au Rhin au bief de
partage des Vosges : la brèche (VNF) partage des Vosges : la brèche côté amont (VNF)

• Mécanismes : Erosion interne suite à des infiltrations liées au vieillissement de l'ouvrage et


fissuration et effondrement de la dalle béton constituant le dispositif d'étanchéité du bief.

• Scénario et chronologie : L'étanchéité du canal est assurée par une cuvette bétonnée et un
rideau de palplanches dans le corps de la digue. La brèche de la digue s'est produite entre la
fin du rideau de palplanches et un aqueduc.
Au matin du 10 août 2001, les agents de la circonscription ont constaté une baisse
importante du niveau du bief. En visitant le linéaire du canal, ils ont trouvé l'origine du
problème et ont constaté les dégâts.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Intervention en urgence.

• Objectifs : Réparation définitive de la brèche.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR de Strasbourg.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Mittersheim.

• Entreprises : L'entreprise DURMEYER de Mittersheim est intervenue pour l'ensemble des


travaux.

• Reconnaissances : Les travaux n'ont fait l'objet que de constatations visuelles.

• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la subdivision de Mittersheim et les techniciens du bureau d'étude de
l'Arrondissement Territorial du Service Navigation de Strasbourg.

CETMEF – CETE 60
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges

• Dispositifs mis en place et caractéristiques :


o Dans le corps de digue: Réalisation d'un double rideau de palplanches arasé sur
l'aqueduc formant ainsi un caisson qui a été rempli de terre glaise pour assurer une
étanchéité maximum de l'ouvrage (longueur des palplanches : 12m et distance entre
chaque rideau : 7m) ;
o Dans le canal: Réfection du talus bétonné ;

Figure 8 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : coupe transversale de la réparation (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à partir du chemin de halage, dans le cadre d'un
chômage d'urgence. Le bief de partage des Vosges de près de 40 km de long n'a été vidé que
partiellement sur environ 4 km. Le sectionnement du bief est effectué à l'aide de bateaux-
porte (portes flottante).

CETMEF – CETE 61
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges

Photographie 29 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : mise en place des palplanches
(VNF)
• Durée des travaux : Environ 5 semaines.

• Coût des travaux: Environ 300 000 € TTC.

• Travaux complémentaires nécessaires : Des réparations ponctuelles du talus bétonnée ont


été réalisées simultanément.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Profitant de la vidange du bief, des réparations partielles de berges


(non urgentes) ont été effectuées.

• Objectifs : Réparations ponctuelles du parement étanche (talus bétonnée) sur certains


tronçons dégradés de la digue.

• Maître d'ouvrage : DIR de Strasbourg.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Mittersheim.

• Entreprises : Travaux effectués en régie.

• Reconnaissances : La reconnaissance des désordres a été effectuée visuellement.

• Conception – dimensionnement : La conception et le dimensionnement a été effectuée par


les agents de la Subdivision de Mittersheim du Service Navigation de Strasbourg.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les talus bétonnées ont été reconstitués de la
manière suivante:
o Nettoyage haute pression du vieux talus présentant des fissures et des trous ;
o Colmatage avec de la terre glaise des galeries et trous importants (infiltrations) ;
o Pose d'épingles d'ancrages dans le vieux talus béton ;
o Pose d'un treillis soudé de 150 par 150 d'un diamètre de 4,5 mm ;

CETMEF – CETE 62
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges

o Mise en œuvre d'un béton dosé à 350 kg de CPJ45 sur une épaisseur de 0,15 m.

• Mise en œuvre : Ces travaux ont été exécutés en même temps que les travaux de réparation
de la brèche de la digue dans le cadre du chômage d'urgence. Ils ont été réalisés à partir des
chemins de halage et de contre halage.

• Durée des travaux : Ils ont été réalisé sen même temps que les travaux de confortement.

• Coût des travaux : Inconnu.

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le mécanisme de rupture a été clairement identifié (érosion


interne du corps de digue suite à des infiltrations liées au vieillissement de l'ouvrage et
fissuration et effondrement de la dalle béton constituant le dispositif d'étanchéité du bief).

• Travaux : Les principales difficultés des travaux dans l'urgence ont porté sur :
o le montage du dossier de Marché et le déblocage des crédits en plein mois d'août car
les principaux décideurs étaient en congés ;
o La réalisation d'un chemin d'accès au chemin de halage pour les gros engins de
l'entreprise qui étaient bloqués par la hauteur limite d'une passerelle ;
o La gestion des nombreux bateaux de plaisance bloqués de part et d'autre de la
brèche.

• Efficacité à court et long terme : La technique de réparation utilisée c'est à dire un double
rideau de palplanches formant caisson au droit de la brèche est un système autostable et
donc très efficace sur le court et le long terme.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La mise en place d'un rideau
simple aurait permis une remise en eau plus rapide et à un moindre coût, mais l'utilisation
d'un double rideau autostable semble être une solution plus pérenne en terme de stabilité et
d'étanchéité.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents:
o pièces du marché de travaux ;
o rapport d'étude de sol ;
o compte-rendu des évènements ;
o coupe schématique en travers des réparations.

• Personnes interrogées:
o Eric HENTZ Contrôleur des TPE de la subdivision de Mittersheim du Service
Navigation de Strasbourg.

CETMEF – CETE 63
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt

Fiche 09 : Canal de la Marne au Rhin Est – Réchicourt – 2004

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palplanches et corroi d'argile


Type de désordre : Fuites.
Type de réparation : Remblai et palplanches et techniques végétales.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Est - Subdivision de Nancy.

• Voie d'eau : Canal de la Marne au Rhin Est à RECHICOURT.

• Date de la construction : 1850.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet (trafic de 155 bateaux de commerces/an, et


3500 bateaux de plaisance/an).

• Contexte et enjeux : Milieu rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 425 m (325 m sur la digue avec une protection en
palplanches et 100 m sur la digue avec protection en perré) du PK 219,000 au PK 218,550.

• Type de digue : Remblai argileux avec palplanches et restes dégradés de perrés en béton.

• Données géométriques de la digue : Hauteur variable de 2,50 m à 6,50 m.

• Données géotechniques :
o remblai graveleux avec blocs et galets, épaisseur comprise entre 0,60 et 1,80 m
(chemin d'exploitation + remblai de la fibre optique) ;
o argile marneuse à limoneuse gris-vert à rouge , épaisseur comprise entre 2,50 m et
5,50 m ;
o substratum : marnes argileuse gris-vert à rouge ;
o présence d'une fibre optique dans le corps de digue.
Les caractéristiques mécaniques des argiles marneuses à limoneuses sont très faibles à
faibles avec une pression limite comprise entre 0,19 à 0,84 MPa. Le remblai argileux paraît
peu perméable. Le remblai graveleux est perméable (présence d'eau dans les sondages).

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : décembre 2004

• Description factuelle : Plusieurs fuites, sont apparues en raison de la mauvaise étanchéité de


la digue. Il est à noter qu'un rideau de palplanches sous dimensionné était déversé depuis
plusieurs années et créait des anses d'érosion de grandes longueurs. Ces palplanches, de
longueur 3 à 4 m, étaient fichées de 50 cm. Des câbles métalliques provisoires accrochés

CETMEF – CETE 64
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt

aux arbres permettaient le maintien des palplanches et la conservation du gabarit de


navigation. Une fuite importante est apparue le 10 décembre 2004,

Figure 9 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt :


profil avant travaux (VNF)

Photographie 30 : Canal de la Marne au Rhin à


Réchicourt : fuite de l'eau du canal dans la digue.(VNF)

• Mécanismes : Le batillage, associé au mauvais état de fonctionnement du rideau de


palplanches qui était déversé, a provoqué une érosion accélérée de la digue (les vagues dues
au batillage rognaient en grande partie le chemin de halage et parfois créent des surverses
qui débouchaient dans les terrains en contrebas). Ce phénomène affectait le site depuis
plusieurs années et des petites réparations d'urgence avaient déjà été réalisées.

• Scénario et chronologie : L'intervention a eu lieu après qu'un marinier ait averti la


subdivision des déversements le 10 décembre 2004.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Remblaiement d'urgence en tête de digue.

• Objectifs : Stopper les fuites et rétablir l'étanchéité avant de faire des travaux définitifs.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Nancy.

• Entreprises : Location d'une mini pelle avec chauffeur comprenant le transport, le


compactage avec une plaque vibrante (marché annuel).

• Reconnaissances : Une campagne de sondage a eu lieu en juillet 2004 avec 9 sondages


pressiométriques de 8 m de profondeur en tête de digue.

• Conception – dimensionnement : Aucun.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Remplacement des matériaux granulaires par

CETMEF – CETE 65
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt

de l'argile compactée.

Photographie 31 : Canal de la Marne au Rhin à Photographie 32 : Canal de la Marne au Rhin à


Réchicourt : pose du grillage avertisseur sur le réseau de Réchicourt : fin du colmatage de la digue. Il reste à
câble optique, l'enrobage est complètement argileux remplacer le rideau de palplanche déversé (VNF).
(VNF).

• Mise en œuvre : Abaissement de 50 cm du niveau d'eau du canal pour réaliser les travaux.
Les matériaux argileux proviennent d'un dépôt de VNF réalisé lors de la construction de la
grande écluse de Réchicourt. Un grillage avertisseur a été mis en place au dessus du réseau
de fibre optique recouvert d'argile.

• Durée des travaux : 1 journée.

• Coût des travaux: 1000 € TTC environ.

• Travaux complémentaires nécessaires : Réalisation d'un dossier de réparation pour stopper


les surverses et les renards.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Réparation définitive.

• Objectifs : Rétablir l'étanchéité du bief.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Nancy.

• Entreprises : SETHY société spécialisée dans les travaux hydrauliques et de génie civil,
avec un sous-traitant pour la pose des palplanches.
La fourniture des palplanches a été réalisée dans le cadre du marché de fourniture de VNF.

CETMEF – CETE 66
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt

• Reconnaissances : Etudes géotechniques comprenant une reconnaissance de sol et un


dimensionnement.

• Conception – dimensionnement : Les études ont été réalisées par Fondasol.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : La solution des palplanches a été préférée à la


solution de réparation par technique végétale (cette technique a été néanmoins été mise en
œuvre dans des secteurs à proximité avec perrés béton). Les palplanches utilisées ont été de
type PU 6, 5240 GP de longueur 7 m dont 4,50 m de fiche. La longueur du rideau de
palplanches a été de 325 m et de 200 m pour le bief réparé par technique végétale.

Figure 10 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : coupe type de la réparation de la digue (VNF).

Figure 11 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : technique végétale employée sur les parties du bief constituées
de perré en béton (VNF).

CETMEF – CETE 67
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt

• Mise en œuvre : Mise en œuvre sans vidange du canal et maintien de la circulation des
bateaux. Les travaux de réparation ont été réalisés par tronçons de 20 m avec retrait d'un
rideau de palplanches couchées de 20 m de longueur puis, la pose d'un rideau de palplanches
de 20 m de longueur.

• Durée des travaux : 2 mois.

• Coût des travaux : 291 000 € TTC de travaux et 100 000 € TTC de fourniture de
palplanches.

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le déversement des palplanches était connu car il se répétait


souvent en raison du mauvais dimensionnement du rideau de palplanches.

• Travaux : Les travaux ont été effectués à partir d'une barge.

• Efficacité à court et long terme : Le rideau de palplanches est une technique très efficace
pour assurer une étanchéité.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Dans ce cas de figure, la


technique du rideau de palplanches est adaptée, ce qui a permis de ne pas interrompre la
navigation et d'effectuer les travaux à partir d'une barge.
La technique végétale utilisée au niveau des perrés a nécessité de réaliser les travaux à sec et
à une période adaptée à la reprise des végétaux (l'étanchéité est moins efficace par rapport à
un rideau de palplanches).
La pose de réseaux de fibre optique fragilise la tête de la digue en raison de la présence de
matériaux granulaires, très perméables. La pose de matériaux argileux est préférable pour
assurer l'étanchéité de la digue.

VI Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Liste des documents consultés :


o notice explicative ;
o pièces du marché de travaux ;
o guide sur les techniques végétales de VNF trouvé dans le site internet de VNF ;
o Rapport d'étude de sol.

• Personnes interrogées :
o Yannick PAYOT, de l'arrondissement Études et grands Travaux de Nancy ;
o Daniel MARTIN, adjoint au chef de la subdivision de Nancy.

CETMEF – CETE 68
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les réparations et désordres – fascicule 2
Fiche 10 - Ponthion

Fiche 10 : Canal de la Marne au Rhin Ouest – Ponthion – 2006

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palfeuilles et palplanches (une


sur trois).
Type de désordre : Brèche partielle.
Type de réparation : Corroi d'argile et palplanches et palfeuilles.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Est - Subdivision de Bar le Duc.

• Voie d'eau : Canal de la Marne au Rhin Ouest bief 67 à Ponthion.

• Date de la construction : 1850.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet.

• Contexte et enjeux : Milieu rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 20 m.

• Type de digue : Digue à profil mixte.

• Données géométriques de la digue : Hauteur de la digue 2,50 m

• Données géotechniques : Etude fondasol (non communiquée).


La digue est constituée de matériaux argilo limoneux.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : février 2006.

• Description factuelle : Une fuite importante est apparue en février 2006 entrainant une
brèche de la digue côté contre halage.

• Mécanismes : Des microfissures sont apparues dans les palfeuilles créant ainsi une
fragilisation de l'étanchéité de la digue.

CETMEF – CETE 69
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les réparations et désordres – fascicule 2
Fiche 10 - Ponthion

Photographie 33: Canal de la Marne au Rhin Est : la Photographie 34 : Canal de la Marne au Rhin Est : la
fuite au niveau des palfeuilles (VNF) digue gorgée d'eau (VNF)
• Scénario et chronologie : Un phénomène de « renard » a causé une fuite d'eau importante
dans le canal abaissant son niveau d'eau de 30 cm.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Extrême urgence.

• Objectifs : Stopper l'écoulement sous le rideau de palfeuilles pour rétablir la navigation.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Bar le Duc.

• Entreprises : Non connues.

• Reconnaissances : Géotechnique.

• Conception – dimensionnement : Pas d'éléments.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques :


o une alternance d'une série de palplanches suivie de trois palfeuilles. La longueur de
battage des palplanches atteint 3 m ;
o un corroi d'argile de 80 cm de large jusqu'au fond du canal soit une hauteur de
2,50 m et sur une longueur totale de 20 m. Le compactage des couches a été effectué
à l'aide du godet de la pelle mécanique.

CETMEF – CETE 70
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les réparations et désordres – fascicule 2
Fiche 10 - Ponthion

Photographie 35 : Canal de la Marne au Rhin Est : la digue après réparation (VNF)


• Mise en œuvre : Il n'y a pas eu de vidange du canal mais arrêt de la navigation. L'accès est
existant à proximité.

• Durée des travaux : Une semaine.

• Coût des travaux : 10 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Ce phénomène était bien connu sur les biefs présentant la
même technique.

• Travaux : La seule difficulté concernait l'accès au site.

• Efficacité à court et long terme : La technique employée montre de bons résultats pour la
résistance et l'étanchéité du dispositif.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas :


La technique employée n'est pas pertinente compte tenu que des fuites sont nombreuses sur
le bief. L'emploi uniquement de palplanches aurait probablement une meilleure résistance
par rapport à l'utilisation des palfeuilles.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents
o photographies.

• Personnes interrogées
o Fabrice OUDIN, contrôleur à l'Unité Territorial Itinéraire de la Marne au Rhin Ouest.

CETMEF – CETE 71
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines

Fiche 11 : Canal de la Marne au Rhin Ouest – Velaines – 2007

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Murettes béton et corroi d'argile.


Type de désordre : Brèche partielle.
Type de réparation : Remblai et tunage et enrochements.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Est – Subdivision de Bar le Duc.

• Voie d'eau : Canal de la Marne au Rhin Ouest, bief 26 (longueur 1,7 km).

• Date de la construction : 1850.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet (trafic de 350 bateaux de plaisance/an et 250
bateaux de commerce/an).

• Contexte et enjeux : Milieu rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 40 m.

• Type de digue : La digue est en profil mixte.

• Données géométriques de la digue : La hauteur de la digue est égale à 2,50 m. Le tirant


d'eau est de 2,20 m.

• Données géotechniques : Le fond du canal a été couvert d'argile. Des rehausses de digues
ont été créées par apport de matériaux argilo limoneux.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : Fin juin 2007.

• Description factuelle : Une brèche s'est créée sur la berge de contre halage sur une longueur
de 10 m.

• Mécanismes : Des plaques de béton posées entre des poutrelles aciers de type IPN se sont
dégradées. Un affouillement s'est produit en arrière de ces dernières. Une déstabilisation des
plaques a permis le passage de l'eau.

• Scénario et chronologie: Fuite importante de l'eau du canal fin juin créant un abaissement
du niveau d'eau de 30 cm constaté par un agent d'exploitation.
Intervention d'urgence de la subdivision VNF locale pour réparer en sous-traitant la
prestation.

CETMEF – CETE 72
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Urgence.

• Objectifs : Stopper la fuite d'eau du canal par la brèche.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Bar le Duc.

• Entreprises : L'entreprise locale de terrassement PFENDER est intervenue.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Un cordon argileux large de 1 m et de 2 m de


profondeur assurant l'étanchéité de la digue, a été mis en place derrière une protection en
tunage. L'entreprise a battu les pieux bois d'acacia jusqu'à 2 m de profondeur. Des
enrochements ont également été mis en place sur le talus côté aval

Une consolidation d'une trentaine de mètres de longueur de part et d'autre de la brèche a été
réalisée avec la mise en œuvre de pieux bois espacés reliant des liernes en chêne avec un
géotextile.

Photographie 36 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : Photographie 37 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : la
mise en œuvre de l'argile (VNF) tête de la digue avec les plaques de béton et les pieux en
bois (VNF)

CETMEF – CETE 73
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines

Photographie 38 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : les enrochements côté terrain naturel (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont été effectués après la vidange complète du canal (création
d'un accès et d'une piste pour la pelle mécanique dans le canal),

• Durée des travaux : 1 semaine.

• Coût des travaux : 14 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Ce phénomène était connu sur ce secteur.

• Travaux : L'accès aux engins mécaniques a nécessité la vidange complète du bief l'engin ne
pouvant pas travailler sur la berge par manque de place. Une piste de matériaux calcaires a
été réalisée pour permettre la circulation des engins (pelle et camions).

• Efficacité à court et long terme : Aucun désordre n'est survenu depuis la fin des travaux.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique proposée nécessite


de faibles moyens et elle améliore la protection de la digue. Elle peut nécessiter la vidange
complète du canal, ce qui peut occasionner des problèmes pour la navigation en période
estivale. Le contexte du site ne permettait cependant pas d'intervenir autrement. La durée
des travaux peut être supérieure à une semaine.
Il aurait été intéressant d'étudier la mise en œuvre de techniques végétales sur ce site, qui
auraient également permis d' améliorer la protection de la digue.

CETMEF – CETE 74
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines

VI Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Liste des documents consultés :


o Quelques photos ;
o un devis de travaux.

• Les personnes interrogées :


o Fabrice OUDIN, contrôleur à l'Unité Territorial Itinéraire de la Marne au Rhin Ouest

CETMEF – CETE 75
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes

Fiche 12 : Canal du Midi - Trèbes - 2004

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Corroi d'argile.


Type de désordre : Fuites importantes.
Type de réparation : Palplanches et injection.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Sud Ouest – Subdivision de Languedoc Ouest.

• Voie d'eau : Canal du Midi.

• Date de la construction : 1660 à 1682.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet.

• Contexte et enjeux : Culture maraîchère à proximité.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 180 m de palplanches et 310m + 180m d'injection .

• Type de digue : Il s'agit d'une digue en remblai homogène étanchée par un corroi d'argile.

• Données géométriques de la digue : La digue a environ 5 mètres de large en crête, une


hauteur de 2 à 3 m et des pentes de 1V/1H en amont et 2V/3H en aval.

• Données géotechniques : La digue est constituée de trois couches, des remblais sablo-
graveleux, une couche d'alluvions fines et un socle molassique de marnes très raides à dures.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 2004.

• Description factuelle : La rive droite du canal est en remblai et surplombe les jardins
maraîchers où des résurgences, provenant du canal, sont apparues. Elles s'étendent sur un
linéaire de 310 m environ de l'aval du pont canal sur l'Orbiel jusqu'à l'amont du village de
Trèbes.

• Mécanismes : La digue était soumise à l'érosion externe et interne due au batillage et aux
ragondins.

• Scénario et chronologie : Des résurgences provenant du canal sont apparues dans les jardins
maraîchers qui longent l'Orbiel, en pied aval de la digue. A cet endroit la digue est en
remblai.

CETMEF – CETE 76
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Les travaux ont été réalisés d'après une étude géotechnique datant de
2000.

• Objectifs : Colmater les fuites.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Sud Ouest.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Languedoc Ouest.

• Entreprises : ADEP.

• Reconnaissances : Géotechnique et sondages thermométriques.

• Conception – dimensionnement : Le rideau de palplanches a été dimensionné par l'entreprise


ADEP.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Un rideau de palplanches de type PU 6 de


180 m de long et de 6,90 m de profondeur a été mis en œuvre au milieu du chemin de
halage.

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés depuis le chemin de halage.

• Durée des travaux : 3 semaines.

• Coût des travaux : 112 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Des travaux d'injections ont été nécessaires après
des sondages thermométriques.

Photographie 39 : Canal du Midi à Trèbes : Photographie 40 : Canal du Midi à Trèbes : recépage des
palplanches mises en œuvre (VNF) palplanches (VNF)

CETMEF – CETE 77
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : En 2005 alors que les fuites persistaient, des travaux d'injections ont
été réalisés.

• Objectifs : colmater les fuites persistantes.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Sud Ouest.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Languedoc Ouest.

• Entreprises : CROBAM.

• Reconnaissances : Sondages thermométriques.

Photographie 41 : Canal du Midi à Trèbes : emplacement des sondages thermométriques et vue du site (VNF)

• Conception – dimensionnement : Pour pallier les fuites persistantes et consolider la digue


malgré la mise en œuvre d'un rideau de palplanches, il a été décidé de réaliser des forages
verticaux et des injections.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Des forages de 7 m de profondeur, espacés de


1 m et sur deux lignes espacées de 0.50 m ont été réalisés. Ils ont été injectés au coulis
chaux ciment à l'arrière des palplanches et prolongés au delà des palplanches sur 310 m.

Figure 12 : Canal du Midi à Trèbes : coupe après travaux (VNF)

CETMEF – CETE 78
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes

• Mise en œuvre : Les travaux d'injections ont été réalisés depuis le chemin de halage sans
difficulté majeur.

• Durée des travaux : 3 jours.

• Coût des travaux : 28 100 €.

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Il s'agissait d'une érosion interne due au vieillissement des


dispositifs d'étanchéité.

• Travaux : Les travaux ont été réalisés sans aucune difficulté majeure aussi bien pour le
rideau de palplanches que pour les injections. L'accès était aisé et le chemin de halage assez
large et portant pour des engins de tailles moyennes.

• Efficacité à court et long terme : La mise en place d'un rideau de palplanches s'est avérée
insuffisante. La réalisation d'injections en travaux complémentaires a été satisfaisant dans un
premier temps mais plus tard, les fuites sont réapparues de manière un peu moins
importante. Aujourd'hui en 2008 après une visite de contrôle il a été constaté l'absence de
fuites sans nouvaux travaux.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique employée dans un


premier temps c'est à dire le rideau de palplanches s'est révélée insuffisante, alors que les
injections ont donné des résultats satisfaisants à long terme. Les injections peuvent être une
solution intéressantes sur un grand linéaire et le coût est bien moindre que la mise en œuvre
de palplanches.

VI . Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o CCTP des travaux de palplanches ;
o Étude du rideau de palplanches par l'entreprise ADEP ;
o CCTP des travaux de forages et d'injections ;
o Rapport des sondages thermométriques de l'entreprise GTC Kappelmeyer GmbH ;
o Étude géotechnique de la SORES.

• Personnes interrogées :
o Françis CLASTRES Subdivisionnaire du Service de Navigation de Toulouse
Subdivision de Languedoc Ouest ;
o Nicolas GILLODES Service Navigation de Toulouse Arrondissement Infrastructure
et Exploitation.

CETMEF – CETE 79
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons

Fiche 13 : Moselle canalisée – Neuves Maisons – 2001

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palplanches tirantées.


Type de désordre : Déversement de palplanches.
Type de réparation : Palplanches tirantées.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Est - Subdivision de Toul.

• Voie d'eau : Dérivation de la Moselle canalisée.

• Date de la construction : 1977.

• Spécificités de la voie d'eau : Grand gabarit (trafic environ 900 bateaux de commerces par
an et 950 bateaux de plaisance par an).

• Contexte et enjeux : Milieu urbain.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 50 m.

• Type de digue : Le secteur concerné est un remblai soutenu par un rideau de palplanches
côté canal de dérivation et localement par un second rideau de palplanches du côté de la
rivière Moselle. Pour dimensionner en grand gabarit, le fond de l'ancien canal a été
approfondi.

• Données géométriques de la digue : La zone concernée se situe topographiquement :


o à 13 m environ au-dessus du fond du canal ;
o à 10 m au-dessus du niveau d'eau du canal.
Elle correspond à un terrain d'une largeur de 14 mètres environ, supportant une chaussée
sous circulation, et en grande partie compris entre deux rideaux de palplanches. Ceux-ci
constituent d'un côté la berge du canal de dérivation de la Moselle et de l'autre la berge de la
rivière Moselle. Le rideau de palplanches côté canal est tiranté.

• Données géotechniques :
o structure de chaussée de 0,50 m d'épaisseur ;
o remblai de blocs calcaires de 1 m d'épaisseur ;
o graves sableuses 0/50 de 8 m de profondeur ;
o marne grise moyennement compacte de 3 m d'épaisseur ;
o marne grise raide.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 30 décembre 2001.

CETMEF – CETE 80
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons

• Description factuelle : Déversement d'une portion de rideau de palplanches sur une longueur
de 15 m et déplacement en tête de 1 m. Affaissement de la chaussée reliant la RD 974 à un
site industriel.

• Mécanismes : Une période de fortes précipitations (supérieures à 80 mm en 3ème décade de


décembre) a induit des variations différentielles des niveaux d'eau de la Moselle et de sa
nappe en comparaison à celui du canal. Le niveau de la nappe supérieur au niveau d'eau au
sein du canal a induit des pressions supplémentaires sur le rideau de palplanches. Cela
conjugué à des températures de – 14 degrés, a provoqué la rupture de quelques tirants
entrainant le basculement du rideau sur une quinzaine de mètres. Des tirants précontraints
constitués de torons 6T13 de la zone affectée ont rompu. Les investigations ont montré une
corrosion importante de ces torons, suite à une détérioration de l'enrobage des tirants
vraisemblablement sous les actions répétées d'un trafic lourd, . Ce phénomène a réduit la
capacité de précontrainte jusqu'à 50 %.

• Scénario et chronologie : Les désordres sont survenus le 30 décembre 2001. Le CETE de


l'Est laboratoire des Ponts et Chaussées de Nancy est intervenu le 2 janvier 2002 pour
observer les désordres et proposer une étude.

Photographie 42 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : désordres survenus fin décembre 2003 (VNF)

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Intervention programmée après fermeture en urgence de la route en


attente des réparations définitives et maintien de la navigation.

• Objectifs : Réparer la zone endommagée pour rétablir la route et assurer l'étanchéité du


rideau de palplanches.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Toul.

CETMEF – CETE 81
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons

• Entreprises :
o VILAULT entreprise de travaux hydrauliques et de palplanches ;
o sous-traitant SIRCO travaux spéciaux pour les tirants ;
o Contrôle extérieur CETE de l'Est LRPC de Nancy.

• Reconnaissances : Une campagne de sondage a été réalisée par le Laboratoire Régional des
Ponts et Chaussées de Nancy en février 2002. Les investigations comprenaient : 1 sondage à
la pelle mécanique, 7 sondages au pénétromètre dynamique, et 1 sondage géologique avec
essais pressiométriques de 8 m de profondeur en axe de chaussée. En plus des investigations
menées pour l'identification des désordres, une mesure du coefficient de frottement du sol
Qs a été effectuée en réalisant un essai d'arrachement sur un tirant existant.

• Conception – dimensionnement : La conception et le dimensionnement ont été effectués au


moyen de calculs utilisant le logiciel RIDO et suivant les recommandations Clouterre.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Le dispositif mis en place comprenait le


remplacement et la dépose du rideau de palplanches déversé, ainsi que la pose de nouveaux
tirants. Les palplanches sont de type L3S, de longueur 16 m. Elles ont été battues derrière la
rangée renversée. Ensuite, les anciennes palplanches déformées ont été recepées au niveau
de l'amorce de déversement.

Photographie 43 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : Photographie 44 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons :


les palplanches neuves et les palplanches déformées . site après la fin des travaux .(VNF)
(VNF)

Les tirants supplémentaires ajoutés étaient de différents types :


• Une zone A comprenant une rangée de tirants horizontaux (cf figure 13) :
○ armature Ø 50 monobarre avec tubage provisoire Ø 150 ;
○ espacement de 15 m ;
○ longueur de 14 m.

CETMEF – CETE 82
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons

Cette zone comprend des palplanches aux deux extrémités du remblai.


• Une zone B comprenant une rangée de tirants inclinés avec bulbes d'ancrage
(cf figure 14)
○ armature Ø 45 monobarre manchonnée ;
○ ancrage du bulbe sur une longueur de 6 à 7 m.
Cette zone comprend une rangée de palplanches uniquement côté canal.

Figure 13 : Profils en travers de la digue et de la réparation (Zone A)

Figure 14 : Coupe de la réparation par tirant ancré dans la marne (Zone B).

• Mise en œuvre : La réalisation des travaux n'a pas nécessité d'interruption de la navigation
mais une coupure de la circulation sur la chaussée. Les palplanches ont été battues depuis la
route. Les tirants sont posés à partir d'une barge sur le canal en eau .

CETMEF – CETE 83
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons

Photographie 45 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons :


Photographie 46 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons :
l'atelier de pose des tirants positionné sur barge (VNF)
l'atelier de battage des palplanches(VNF) .
• Durée des travaux : 5 mois de mai à octobre 2002.

• Coût des travaux : Total 540 000 € TTC environ dont :


305 000 € réalisé par Vilault pour les palplanches, la réfection de la route ;
235 000 € réalisé par SIRCO pour les tirants.
Les palplanches sont fournies par VNF pour un montant de 40 000 € TTC.

• Travaux complémentaires nécessaires : Il n'y a pas eu de travaux complémentaires, mais


essentiellement une mise sous surveillance du site avec une mesure sur les efforts des
tirants par capteurs de force et un suivi topographique depuis 2003 à ce jour. Le montant est
de 15000 € TTC environ. Le site a également fait l'objet d'une instrumentation pour suivre
les niveaux piézométriques dans la digue et les efforts dans les tirants de manière continue.
Cette instrumentation est effective en 2009. Un tube inclinométrique a également été posé
dans la digue pour déceler et localiser d'éventuelles surfaces de rupture.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le phénomène a été parfaitement identifié par les


investigations réalisées même si l'influence quantitative de certains paramètres restent à
préciser (gel, piézométrie...).

• Travaux : Les travaux n'ont pas présenté de difficultés majeures. Ils ont toutefois nécessité
une coupure de voie de circulation et la mise en place d'une déviation pour l'accès au site
industriel.

• Efficacité à court et long terme : Les réparations effectuées apparaissent efficace à court
terme dans la mesure où la circulation a été rétablie et qu'aucun nouveau désordre n'est
apparu. Le suivi mis en place devrait permettre d'évaluer l'efficacité à long terme de ces

CETMEF – CETE 84
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons

réparations.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les berges du site étant déjà
entièrement réalisées en palplanches, elles se prêtaient donc bien à cette technique. L'emploi
d'une autre technique aurait posé des difficultés pour les raccordements à l'existant.

V I Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Personnes interrogées :
o René STOCK, Chargé d'étude au CETE de l'Est laboratoire de Nancy ;
o Jean Yves HELLE, Service de la Navigation du Nord Est, responsable de l'antenne
de Toul.

• Documents :
o dossiers travaux archivés à l'antenne de Toul ;
o rapport de l'inspection immergée de 2002 de VNF ;
o rapport d'étude des désordres du CETE de l'Est, LRPC de Nancy du 26 février 2002 ;
o photos (CETE de l'Est, LRPC de Nancy) des désordres et du suivi de chantier.

Photographie 47 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : le site après réparation ((VNF)

CETMEF – CETE 85
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem

Fiche 14 ::Canal de Neuffossé – Blaringhem – 2001

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palplanches et perré de type


Sensée.
Type de désordre : Déversement de palplanches et affouillement.
Type de réparation : Double rideau de palplanches avec tirants et remblai et enrochement.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Pas de Calais – Subdivision de Saint Omer.

• Voie d'eau : Canal de Neuffossé – Commune de Blaringhem – PK 96,500 à PK 97,000.

• Date de la construction : 1960 – 1970 .

• Spécificités de la voie d'eau : Grand Gabarit.

• Contexte et enjeux : Milieu rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 540 m.

• Type de digue :
Dans ce secteur, la berge est en profil rasant ou léger déblai. En arrière du chemin de halage,
un versant aval est constitué par la berge de la rivière Melde.

• Données géométriques de la digue :


o La défense de berge est de type Sensée, et constituée par un perré, penté à 3V/1H
côté berge et fondé sur pieux ;
o Un renforcement par un rideau de palplanches de 4,5 mètres de longueur, a été mis
en œuvre devant le perré. La partie située entre le perré et le rideau de palplanches a
été remplie de béton jusqu'à former un couronnement au-dessus des palplanches afin
d'assurer une liaison entre le perré et les palplanches.

• Données géotechniques :
Les investigations géotechniques montrent la succession lithologique suivante :
o 4 à 5 mètres de silts sablonneux bruns avec quelques passées sableuses et fragments
de silex ;
o 4 mètres d'argile sableuse, plastique grise à très foncée ;
o un substratum de sables gris, argileux en tête et devenant peu argileux vers la base.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 2000-2001

• Description factuelle : La défense de berge présentait d'importants désordres matérialisés,

CETMEF – CETE 86
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem

sur un linéaire de 140 m, par :


o un déversement en tête du rideau de palplanches ;
o un basculement vers le canal de l'ensemble perré de type Sensée et garde corps ;
o le développement d'une importante fissuration et d'un effondrement métrique, en
arrière du rideau, sur le chemin de contre-halage.

Les relevés bathymétriques montraient une érosion importante de la risberme en pied de


soutènement, sur un linéaire de 540 mètres. Cette érosion atteignait de l'ordre de 2 mètres
d'épaisseur, notamment au droit des secteurs affectés par les désordres majeurs.

Photographie 48 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les Photographie 49 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les
désordres - fissuration du chemin de contre halage (VNF) dégradations - déversement de palplanches (VNF)

• Mécanismes : L'érosion importante de la risberme en pied de soutènement, liée aux


manœuvres d'appontement des bateaux accédant à un quai situé en face de la zone des
désordres majeurs, a généré un déchaussement de la partie en fiche du soutènement,
diminuant la butée de pied et conduisant à la ruine de l'ouvrage par déversement.

• Scénario et chronologie : Les premiers désordres sont apparus en 2000 sous la forme de
fissures sur le chemin de contre-halage. En 2001, la situation s'est brutalement aggravée
avec le basculement d'une partie du rideau. Un balisage de la zone a été mis en œuvre sur le
canal et le chemin a été barré. Immédiatement, entre la fin 2001 et le début 2002, des études
portant sur l'origine des phénomènes et les solutions techniques de réparation ont été
engagées. Elles ont été conduites par le CETE Nord Picardie (Laboratoire de Lille).

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux programmés réalisés en 2004.

• Objectifs : Reconstituer la défense de berge et la berge.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Pas de Calais.

CETMEF – CETE 87
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem

• Maître d'œuvre : Subdivision de Saint Omer.

• Entreprises : NORPAC.

• Reconnaissances : Une reconnaissance géotechnique a été menée en septembre et octobre


2001 par le CETE Nord Picardie (Laboratoire de Lille). Les investigations réalisées
comprenaient :
o 8 pénétromètres statiques descendus à 10 mètres de profondeur ;
o 1 sondage carotté avec prélèvements d'échantillons intacts à des fins d'analyse en
laboratoire ;
o 1 sondage à la tarière continue à 15 mètres de profondeur ;
o des essais d'identification et de mécanique des sols en laboratoire.

• Conception – dimensionnement : La conception et le prédimensionnement des solutions


techniques ont été établies par le CETE Nord Picardie – Laboratoire de Lille dans le cadre
d'une mission géotechnique de type G12 selon la norme NF-P94-500.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Deux dispositifs ont été mis en place :
o Au droit de la zone majeure des désordres, sur une longueur de 240 mètres, le
dispositif mis en œuvre comprenait un rideau de palplanche de type PU12 de
10 mètres de hauteur, tiranté et ancré sur un contre rideau de palplanches de type
PU6 de 3,5 m de hauteur ;
o Sur une longueur de 300 mètres, le dispositif comprenait la réalisation d'un remblai
en marne et la pose d'un enrochement sur fascine et géotextile afin de reconstituer le
talus sous eau en butée de pied du rideau de palplanches existant.

Le décalage entre la phase étude et la phase travaux, rendu nécessaire par la préparation du
marché de travaux et l'obtention des crédits, a conduit à une augmentation du linéaire de
berge affecté par les désordres majeurs. La longueur du dispositif en rideau de palplanches à
mettre en œuvre au moment des travaux s'est ainsi accrue d'une centaine de mètres.

Photographie 50 : Canal de Neufossé à Blaringhem :


Photographie 51 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les
démolition des palplanches (VNF)
fascines de lestage (VNF)

CETMEF – CETE 88
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem

Figure 15 : Canal de Neufossé à Blaringhem : profil type de réparation au droit des désordres majeurs (VNF)

Figure 16 : Canal de Neufossé à Blaringhem : Profil type de réparation du talus sous eau (VNF)

CETMEF – CETE 89
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en grande partie par voie d'eau, notamment le
battage du rideau avant et la reconstitution du talus sous eau en enrochements. Des travaux
de terrassement et de finition ont été réalisés directement par et sur le chemin de contre-
halage.

Photographie 52 : Canal de Neufossé à Blaringhem : Photographie 53 : Canal de Neufossé à Blaringhem :


battage du rideau de palplanches principal (VNF) Rideau de palplanches et rideau d'ancrage (VNF)
• Durée des travaux : 3 mois.

• Coût des travaux : Environ 685 000 € TTC (dont fourniture palplanches 241 000 €).

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun,

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le mécanisme de rupture et les causes du phénomène ont


parfaitement été identifiés par les diverses reconnaissances et analyses bathymétriques et
géotechniques effectuées.

• Travaux : Les principales difficultés des travaux ont porté sur la présence d'une ligne haute
tension gênant les opérations de levage et de battage des palplanches et la nécessité
d'effectuer des terrassements et la pose d'un géotextile sous eau.

• Efficacité à court et long terme : Les réparations se sont avérées pérennes à court et moyen
termes puisqu'à ce jour aucune nouvelle dégradation de la défense de berge n'a été constatée.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Compte tenu de la nature des

CETMEF – CETE 90
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem

désordres (déversement de palplanches et érosion du talus sous eau) et de son ampleur (540
mètres affectés dont 240 mètres de déversement), et compte tenu de leur efficacité à court et
moyen terme, les techniques employées se sont avérées pertinentes.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées :

• Documents :
o Rapport du Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Lille daté du 19 février
2002, Affaire n° 01.50.08487, Dossier 2002 50010 « Blaringhem » ;
o Rapport du Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Lille daté du 20 mars
2002, Affaire n° 01.50.08487, Dossier 2002 50022 « Effondrement du perré de
Blaringhem – solutions de restauration » ;
o CCTP du marché de restauration ;
o Profils types des désordres et solutions techniques ;
o Photographies des désordres.

• Personnes interrogées :
o Jean-Marc LORIOT, Chef de la Subdivision de la Navigation de Saint-Omer -
Service Navigation du Nord Pas de Calais ;
o Jean-Claude DERUY, Subdivision de la Navigation de Saint-Omer.

CETMEF – CETE 91
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

Fiche 15 : Canal du Nord – Mœuvres – 2003

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Cuvelage béton.


Type de désordre : Brèche totale.
Type de réparation : Remblai et béton et DEG avec protection béton.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Pas de Calais – Subdivision de Cambrai.

• Voie d'eau : Canal du Nord.

• Date de construction : 1960-1965.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit légèrement supérieur au gabarit Freycinet avec un


trafic important.

• Contexte et enjeux : Contexte rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 1641 mètres.

• Type de digue : Remblai et dalles béton formant étanchéité.

• Données géométriques de la digue :


o pente de talus de 2V/3H côté canal, avec un talus de berge constituée de 2 dalles
béton de 3,6 mètres de longueur et 0,2 mètre d'épaisseur reposant l'une sur l'autre ;
o pente de talus de 1V/2H côté amont, avec un talus de remblai enherbé ;
o largeur de 5 mètres en crête ;
o hauteur de 4 mètres au dessus du plafond du canal.

Figure 17 : Canal du Nord à Mœuvres : profil avant travaux (VNF)

CETMEF – CETE 92
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

• Données géotechniques :
o Coupe géologique du Canal du Nord ;
o Profils type en travers.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 10 janvier 2003.

• Description factuelle : Rupture de la digue au PK12,900, sur une largeur de 6 mètres et sur
la totalité de sa hauteur (4 mètres), entrainant une vidange complète du bief dans les terrains
avoisinants.

Photographies 54 et 55 : Canal du Nord à Mœuvres : les dégradations (VNF)

• Mécanismes : Érosion interne suite à des infiltrations liées à une dégradation (vieillissement
et fissurations) des dalles bétons constituant le dispositif étanche du bief. Rôle possible du
gel dans la rupture finale des dalles béton.

• Scénario et chronologie : Des fuites ont été constatées sur le secteur depuis 2000. Des
travaux de réfections avaient été prévus mais reculés trois fois de suite et devaient être
effectués en avril 2003. Le 10 janvier 2003 à 20 heures une baisse brutale du niveau du bief
a été constatée par l'éclusier. Une visite effectuée dans la soirée par le contrôleur a montré
que la dalle béton supérieure du talus s'était rompue, ce qui avait provoqué l'inondation des
terrains situés en arrière de la digue. Au cours de la nuit, la dalle inférieure a cédé à son tour
et le bief s'est alors vidé intégralement.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Intervention en urgence.

• Objectifs : Réparation provisoire de la brèche.

CETMEF – CETE 93
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Cambrai.

• Entreprises : Les différentes entreprises intervenues dans le cadre des travaux ont été :
o pour les bétons : Holci, Uni Béton, Béton de France ;
o pour les matériels de travaux : Laude, denelle, Bridelle, Beugnet, Cousin ;
o pour les matériaux : Lefebvre.
Une partie des travaux a par ailleurs été effectuée en régie par les agents de la subdivision de
Cambrai du Service de la Navigation mis à disposition de VNF.

• Reconnaissances : Les travaux n'ont fait l'objet que de constatations visuelles, aucune autre
reconnaissance particulière a été effectuée.

• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la subdivision de Cambrai du Service Navigation Nord Pas de Calais, avec l'appui
technique du CETE Nord Picardie – Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Lille.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques :


o Remblaiement au moyen de 600 t de granulats issus de rabotage de chaussées
(0/120 mm) ;
o Parement béton de 0,2 mètre coulé en place en deux couches et protégé
temporairement en surface par une feuille de géomembrane. Cette dernière
permettant d'éviter le lavement du béton au contact de l'eau durant son temps de
séchage ;
o Injection gravitaire d'un coulis de ciment – bentonite (composition : 200 kg de
ciment pour 900 l d'eau et 20 kg de bentonite) à partir d'une tranchée longitudinale
de 1 mètre de profondeur réalisée au sommet de la digue ;
o Injection de béton en sous-face des dalles bordant la brèche suite à la persistance de
fuites au raccordement entre la brèche remblayée et le corps de digue existant.

Photographie 56 : Canal du Nord à Mœuvres : le Photographie 57 : Canal du Nord à Mœuvres : les


comblement (VNF) injections (VNF)

CETMEF – CETE 94
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

Photographie 58 : Canal du Nord à Mœuvres : mise en Photographie 59 : Canal du Nord à Mœuvres : mise en
œuvre de la géomembrane (VNF) œuvre de la protection béton (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à partir du chemin de contre halage et des
chemins agricoles adjacents. Le bief étant intégralement vidé après la brèche, les opérations
ont eu lieu dans le cadre d'un chômage d'urgence.

• Durée des travaux : Les travaux de remblaiement ont été effectués en 2 jours les 11 et 12
janvier 2003. La reconstitution du parement béton a été réalisée les 13 et 14 janvier, les
travaux d'injection gravitaire en crête de digue les 14 et 15 janvier au matin et les injections
en sous-face dans la soirée du 16 janvier. Au total les travaux auront donc duré entre 4 à 5
jours.

• Coût des travaux :Le coût des travaux a été établi par la Subdivision à :
o 31 000 € TTC de fournitures (matériels de travaux publics et consommables) ;
o 7 jours complets de travail pour 10 agents (encadrement inclus) en régie.

• Travaux complémentaires nécessaires : Des réparations complémentaires ont été réalisées


lors d'un chômage programmé.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Réparations partielles des berges lors d'un chômage programmé.

• Objectifs : Réalisation de travaux ponctuels de reconstitution du parement étanche sur


certains tronçons dégradés de la digue.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Cambrai.

• Entreprises : Inconnues.

CETMEF – CETE 95
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

• Reconnaissances : Les travaux n'ont pas fait l'objet de reconnaissances particulières. Les
zones soumises à réparations avaient été identifiées à partir de constats visuels de
dégradation par les agents de la subdivision de Cambrai du Service Navigation Nord Pas de
Calais.

• Conception – dimensionnement : Pas de données disponibles, a priori conception et


dimensionnement par les agents de la subdivision de la navigation de Cambrai.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Le talus a été reconstitué en mettant en place le


dispositif suivant :
o 0,15 m de grave laitier ;
o un dispositif d'étanchéité par géomembrane comprenant
 un géotextile 500 gr/m2 ;
 une géomembrane bitumineuse de 3 mm ;
 un géotextile de 300 gr/m2 ;
 un béton B30 de 0,15 m d'épaisseur mis en œuvre sur un treillis soudé de 150
par 150 d'un diamètre de 5 mm.

Figure 18 : Canal du Nord à Mœuvres : profil type après travaux complémentaires (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés dans le cadre d'un chômage programmé. Ils ont
été réalisés à partir des voies de halage et de contre-halage.

• Durée des travaux : environ 15 jours.

• Coût des travaux : Inconnu.

CETMEF – CETE 96
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le mécanisme de rupture a été identifié bien que les


influences de certains paramètres n'aient pas pu être parfaitement caractérisées (rôle du gel,
état de dégradation préalable du corps de digue etc...).

• Travaux : Les principales difficultés des travaux dans l'urgence ont porté sur :
o la définition des caractéristiques et des modes de mise en œuvre (compactage sur un
terrain gorgé d'eau) des matériaux servant à combler la brèche ;
o la définition des caractéristiques et des modes de mise en œuvre des coulis
d'injection pour augmenter l'étanchéité du corps de digue, cette technique ne
garantissant pas une étanchéité du corps de digue en profondeur ;
o la gestion des interfaces de la brèche avec le corps de digue existant, notamment en
terme d'étanchéité ;
o la gestion des travaux dans l'urgence (recherche de matériels et sociétés susceptibles
d'intervenir en urgence, contacts des autorités pour l'obtention des autorisations
nécessaires aux travaux etc...).

La réalisation des travaux et la réponse aux interrogations soulevées lors de la mise en


œuvre se sont appuyées sur l'expérimentation et l'expérience des agents et appuis techniques.

• Efficacité à court et long terme : A court terme, la méthode employée s'est avérée efficace.
Suite à la remise en eau intervenue le 16 janvier, la navigation a été réouverte
progressivement à partir du 17 janvier sous conditions de sécurité. La solution d'urgence
mise en œuvre s'est avérée également pérenne, puisqu'elle a permis d'attendre sans nouveaux
désordres le chômage programmé quelques trois mois plus tard. Enfin, les travaux
complémentaires se sont avérés efficaces dans la durée puisqu'aucun nouveau désordre n'est
apparu depuis leur réalisation.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les techniques employées, tant
pour les travaux d'urgence que pour les travaux complémentaires, se sont avérées pertinentes
puisqu'elles ont permis une remise en exploitation très rapide à un coût raisonnable.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o Canal du Nord - Rupture de digue du Bief 4-5 – PK12.900 – RD – Compte rendu des
évènements et déroulement des travaux de réparation d'urgence ;
o Fash Info du 22 janvier 2003 – n° 2003-3 – Quoi de neuf au SN/5962 ?..Tout va bien
sur le Canal du Nord ;
o Profil en long géologique du Canal du Nord – Achèvement du Canal du Nord 1ère
section – 10ème lot – PK10.740 à 17.540 – Dressé le 25 octobre 1962 ;
o Revêtement des Berges et de plafond – Dessins de détails – Achèvement du Canal du
Nord 1ère section – 10ème lot – PK10.740 à 17.540 – Dressé le 25 octobre 1962.

CETMEF – CETE 97
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres

• Personnes interrogées :

o Alain LEBEK, Chef de la Subdivision de la Navigation de Cambrai - Service


Navigation du Nord Pas de Calais ;
o Alain LEFBVRE, Adjoint au Chef de la Subdivision de la Navigation de Cambrai

CETMEF – CETE 98
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

Fiche 16 : Canal du Nord – Languevoisin – 2008

Techniques de protection et d'étanchéité existantes : Cuvelage béton.


Type de désordre : Fuites.
Type de réparation : Remblai et géomembrane (lestée de plaques béton).

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Bassin de la Seine – Subdivision de Péronne.

• Voie d'eau : Canal du Nord.

• Date de la construction : 1960 – 1965.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit légèrement supérieur au gabarit Freycinet avec un


trafic très important.

• Contexte et enjeux : Contexte rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 11 mètres.

• Type de digue (remblai, déblai ou autres) : Digue en remblai.

• Données géométriques de la digue :


o largeur en crête : 6 mètres sur le canal ;
o hauteur du talus aval : environ 4 mètres ;
o pentes de talus : Talus amont 2V/3H - Talus aval : 2V/3H.

• Données géotechniques : Le corps de digue est constitué en matériaux hétérogène avec un


plafond en cuvelage béton et un perré béton sur le talus rive droite.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 20 Mai 2008.

• Description factuelle : Des fuites importantes dans la digue au droit de l'aqueduc de


Languevoisin ont provoqué un fontis sur le chemin de service (surface de 1,80 x 2,70,
profondeur de 0,70 m). Par ailleurs il existait des cavités dans le cuvelage et à la jonction
talus/plafond. De plus, l'aqueduc était bouché et des écoulements depuis le canal sont
apparus de part et d'autre du canal alors que sa fonction était de drainer le bassin versant de
la rive droite vers la rive gauche.

CETMEF – CETE 99
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

Photographie 61 : Canal du Nord à Languevoisin :


affouillement derrière le perré béton (CETMEF)

Photographie 60 : Canal du Nord à Languevoisin : le


fontis (CETMEF)

Photographie 62 : Canal du Nord à Languevoisin : glissement du perré béton devant le rideau de palplanches
(CETMEF)

• Mécanismes : Érosion interne suite à des infiltrations liées à la dégradation (vieillissement,


fissures, fractionnement et glissement) du cuvelage béton et aux affouillements au niveau de
la transition talus/plafond. De plus, par la dégradation de l'aqueduc l'entrainement de
matériaux a bouché ce dernier. Ces phénomènes ont contribué à l'apparition du fontis sur le
chemin de halage.

• Scénario et chronologie : Le 20 mai, la subdivision a découvert un fontis sur le chemin de


service ainsi que l'accumulation de matériaux dans le siphon. Le plongeur de la subdivision
a réalisé une inspection le 26 mai et a découvert plusieurs fuites dans la digue, une en partie
haute, déjà réparée il y a une dizaine d'années (mise en place d'enrochements), et trois plus
graves au niveau du plafond avec aspiration forte. Ces dernières ont été colmatées à 60% par
des sacs en tissus et des boudins remplis de sable (ou ciment) ainsi que des plaques
métalliques de 0,20 x 0,50 m et 0,20 x 1 m. Le 4 juin une société de plongée est intervenue,
elle a confirmé les désordres et a procédé au colmatage des fuites en projetant du béton. Le
plongeur de la subdivision a réalisé une nouvelle inspection le 9 juin et a constaté
l'aggravation des fuites (aspiration toujours très forte au niveau du plafond) malgré
l'application de béton qui s'est avérée inefficace. Le film réalisé a montré que le béton

CETMEF – CETE 100


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

étaient délavé : une des causes probables était la sollicitation entrainée par le passage des
bateaux pendant la mise en œuvre.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Intervention en urgence le 2 juillet 2008.

• Objectifs : Colmater les fuites avant une réparation définitive lors du chômage de 2009.

• Maître d'ouvrage : DIR du Bassin de la Seine.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Péronne.

• Entreprises : Apinor.

• Reconnaissances : Visuelles et subaquatiques.

• Conception – dimensionnement : La conception a été effectuée par l'arrondissement Picardie


et la subdivision de Péronne.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : La société Apinor est intervenue le mercredi 2


juillet sur la journée et a réalisé les travaux suivants :
o mise en place de matériaux argileux (50 tonnes selon le devis) dans le fond du canal
afin de boucher les fuites, de corriger les irrégularités du fond et de reconstituer une
pente douce de part et d'autre de l'aqueduc en vue de poser la bâche ;
o fourniture et pose d'une membrane en polypropylène 15/10 de 11,25 m de large sur
15 m de longueur, sur laquelle était collé un géotextile. Cette membrane a été tendue
à l'aide de câbles par des plongeurs puis ancrée en tête sur 1 m dans une tranchée en
haut de talus ;
o fourniture et pose sous eau de lest en béton constitué de plaques circulaires de type
plaques de regard d'environ 180kg pour maintenir la géomembrane en place. 15
plaques ont été mises en place amarrées en crête de talus par des filins en acier :
 3 sur le talus à chaque extrémité de la géomembrane ;
 5 sur le plafond du canal (partie inférieure de la bâche) ;
 4 en pied de talus.
o pour compléter la protection, les bords de la géomembrane ont été chargés en argile.

Le fontis sur le chemin de halage a été comblé avec des matériaux prélevés sur le pied de
talus.

CETMEF – CETE 101


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

Photographie 63 : Canal du Nord à Languevoisin : la Photographie 64 : Canal du Nord à Languevoisin : la


première réparation (CETMEF) géomembrane (CETMEF)

Photographie 65 : Canal du Nord à Languevoisin : la réparation du bouchage du fontis (CETMEF)

• Mise en œuvre : L'accès s'est fait par le chemin de halage et les travaux ont été réalisés sous
eau.

• Durée des travaux :1 journée.

• Coût des travaux : 19 818 € TTC.

• Travaux complémentaires nécessaires et coût : Des travaux complémentaires ont été


nécessaires.
o le débit sortant de l'aqueduc a diminué de 30%, mais le bruit et l'écoulement d'eau du
canal ont persisté ;
o une des cavités existantes était toujours présente (cavité de 0,90m dans le perré béton
à 1,30m sous le niveau de l'eau). La membrane a été mise en place symétriquement
par rapport à l'aqueduc et n'a pas obstruée cette fuite ;
o le géotextile était décollé de la membrane ;

CETMEF – CETE 102


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

o un espace de 5 cm (partie emmergée) laissait passer l'eau derrière la membrane,


celui-ci s'est agrandi au passage des bateaux : il n'y a pas suffisamment de lest béton
sur la membrane qui était très tendue ;
o les plongeurs de l'Arrondissement Picardie ont constaté des plis de la géomembrane
et la persistance de fuites sur le plafond : aspiration de matériaux sous la membrane.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : En urgence.

• Objectifs : Colmater les fuites persistantes et plaquer la géomembrane.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Bassin de la Seine.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Péronne.

• Entreprises : APINOR.

• Reconnaissances : Visuelles.

• Conception – dimensionnement : La conception a été effectuée par l'arrondissement Picardie


et la subdivision de Péronne.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Le 04 août, l'entreprise a mis en place des


plaques béton supplémentaires sur la périphérie de la géomembrane posée en juillet. Le 05
août une deuxième géomembrane de 225m2 a été mise en place à la suite côté gauche avec
un recouvrement de 1.50m sur toute la hauteur. 80 plaques béton ont été posées (rondes pour
le plafond, carrées sur le perré). Elles ont été réparties sur la périphérie et sur le
recouvrement des géomembranes ainsi que sur les zones des fortes aspirations. De l'argile a
été répartie en cordon à l'extrémité gauche de la géomembrane.
De plus, une signalisation a été installée au droit des travaux pour éviter que les mariniers
passent trop près de la réparation.

Photographie 66 : Canal du Nord à Languevoisin : Photographie 67 : Canal du Nord à Languevoisin :


deuxième intervention (CETMEF) la géomembrane (CETMEF)

CETMEF – CETE 103


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

Photographie 68 : Canal du Nord à Languevoisin : un plot béton maintenant la géomembrane (CETMEF)

• Mise en œuvre : Par le chemin de halage.

• Durée des travaux : 2 jours

• Coût des travaux : Non connu.

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : La dégradation du perré était connue et visible. Les


écoulements de part et d'autre de l'aqueduc ont été expliqués par le bouchage de ce dernier
par des matériaux entraînés par les fuites du canal au travers des fissures de l'aqueduc. Ce
qui a créé le fontis.

• Travaux : La pose de la géomembrane sous eau ne s'est pas avéré être une solution
satisfaisante.

• Efficacité à court et long terme : Non efficace à court terme, la pose de la géomembrane a
posé des problèmes et des fuites ont persisté. La deuxième intervention a permis d'arrêter les
fuites visibles autour de l'aqueduc mais après quelques semaines un fontis d'environ 30 cm
de diamètre sur un mètre de profondeur est apparu au même emplacement.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique employée paraissait


acceptable pour une solution d'attente puisqu'elle avait permis de colmater les fuites malgré
une mise en œuvre difficile. Finalement, cette solution s'est avérée inacceptable puisqu'un
fontis est réapparu. La mise en œuvre d'une géomembrane en eau demande une technique
mieux adaptée. Une réparation définitive fiable est nécessaire et ne peut se faire qu'en
période de chômage.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o compte rendu des désordres par le plongeur de l'arrondissement Picardie ;
o compte rendu des travaux par SN Seine ;
o détail des prix de la première intervention ;
o compte rendu par mail du contrôleur de travaux de la deuxième intervention ;

CETMEF – CETE 104


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin

o mail de l'arrondissement Picardie suite à une visite sur place le 18 Septembre 2008.

• Personnes interrogées
o Virginie FLAQUET - LACOUX – SN Seine – Arrondissement Picardie- Bureau
d'études ;
o Yannick LAISIS – SN Seine – Arrondissement Picardie – Bureau d'études ;
o Bernard CHANTRELLE – SN Seine – Arrondissement Picardie – subdivision de
Péronne ;
o Philippe KUC– SN Seine – Arrondissement Picardie – subdivision de Péronne ;
o Isabelle POLLET – SN Seine – Arrondissement Picardie – Bureau d'études.

CETMEF – CETE 105


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 17 - Iffezheim

Fiche 17 : Rhin Canalisé – Iffezheim – 2004

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Enrochements, corroi d'argile et


écran mince à la base de la digue.
Type de désordre : Affaissement.
Type de réparation : Enrochements.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR de Strasbourg – Subdivision de Gambsheim.

• Voie d'eau : Rhin canalisé – Bief d'Iffezheim.

• Date de la construction : 1974.

• Spécificités de la voie d'eau : Grand gabarit avec un trafic moyen de 90 bateaux par jours.

• Contexte et enjeux : Milieu rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 100 mètres.

• Type de digue : Digue en remblai.

• Données géométriques de la digue : La digue est de forme trapézoïdale d'une hauteur


moyenne de 4,5 m, d'une largeur de crête de 5 m et d'une pente de 1V/3H.

• Données géotechniques : Remblai constituant le corps de la digue sur environ 4,5 m. Il s'agit
tout d'abord d'une recharge graveleuse puis d'un noyau constitué de matériaux fins. Un
rideau étanche (écran mince) est à la base de la digue.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : Prise en compte des désordres à partir de 2004.

• Description factuelle : Les désordres sont caractérisés principalement par une zone
d'affaissement général de la digue sur une hauteur de 40 cm et sur une centaine de mètres de
longueur, entre les pk 319 et 319,100. La partie la plus affaissée se situe au Pk 319,065. Il
n'a jamais été constaté de fuite à cet endroit.

CETMEF – CETE 106


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 17 - Iffezheim

Photographie 69 : Rhin canalisé à Iffezheim : l'affaissement avant travaux (VNF)

• Mécanismes : La zone affaissée est située au droit d'un ancien bras comblé sur une épaisseur
importante (environ 20 m) par des matériaux peu compacts. Dans ces conditions, des
tassements se sont produits après la construction de l'ouvrage sous l'effet de la surcharge des
matériaux mis en surépaisseur.

• Scénario et chronologie : Un affaissement a été constaté par les agents de service de la


navigation à la fin 2004. La période d'apparition des désordres et leur évolution ne sont pas
connus précisément.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Rechargement de la digue en enrochements (100 à 300kg) sur le talus


sous aquatique sur une épaisseur comprise entre 0,40 et 1,00 m et sur la partie hors eau.
Rehaussement du noyau argileux et remise à niveau de la crête de digue.

• Objectifs : Le rechargement en enrochements a permis d'augmenter le coefficient de stabilité


de la digue et notamment en période de hautes eaux. Le rehaussement du noyau et du
chemin a permis d'assurer la continuité de la digue et d'empêcher un débordement du Rhin
en cas de hautes eaux sur ce point précis.

• Maître d'ouvrage : DIR de Strasbourg.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Gambsheim.

• Entreprises : DTP Terrassement.

• Reconnaissances : Suite à la constatation des désordres, un suivi altimétrique mensuel a été


réalisé par le Service Navigation de Strasbourg. Des mesures de températures ont été
réalisées en juillet 2005. Une étude géotechnique de la digue et un calcul de stabilité ont été
réalisés en janvier et février 2006. Une reconnaissance géophysique complémentaire a été
réalisée en février 2008 (dans le cadre d'un marché sur tout le linéaire de digue de
canalisation des biefs de Gambsheim et d'Iffezheim).

• Conception – dimensionnement : La conception et le dimensionnement ont été ré éalisés


avec l'optique de rétablir une pente moyenne du talus sous eau à 20° sur une largeur

CETMEF – CETE 107


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 17 - Iffezheim

d'environ 20 mètres et une longueur d'environ 100 mètres.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques :


o Utilisation d'engins flottants pour l'approvisionnement et la mise en œuvre des
enrochements sur ceux existants ;
o Rehaussement du noyau : creusement d'une tranchée jusqu'au toit du noyau existant
et recharge avec un matériau argileux. Largeur de la tranchée 1,00 m et hauteur
variable entre 0,4 et 0,8 m ;
o Remise à niveau du chemin en crête de digue en grave concassée 0/31,5.

Figure 19 : Rhin canalisé à Iffezheim : profil en travers (VNF)

• Mise en œuvre : Approvisionnement des enrochements 100 à 300 kg par camion et stockage
au port de Dalhunden puis reprise par un bateau grue, amenée sur le site et mise en œuvre.

• Durée des travaux : 2 mois.

• Coût des travaux : 350 000 € TTC.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : L'affaissement de la zone n'a pas évolué, un suivi de la zone a


été réalisé mensuellement. La récente reconnaissance géophysique réalisée, a fait apparaître
un transit d'eau rapide qui s'effectuait principalement sous le noyau de la digue au niveau du
substratum où il était suspecté l'existence d'un ancien bras du Rhin. La profondeur des
anomalies étaient de l'ordre de 8 mètres.

• Travaux : La difficulté résidait dans le réglage du talus sous fluviale. Les contrôles ont été
réalisés essentiellement par la bathymétrie et par une inspection subaquatique par plongeur.

CETMEF – CETE 108


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 17 - Iffezheim

• Efficacité à court et long terme : Une surveillance est à maintenir sur ce secteur.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : L'absence de fuites apparentes et


le transit constaté au niveau du substratum, ne remet pas en cause la stabilité de la digue.
Les travaux de rechargement en enrochements de la digue ont ainsi permis d'augmenter son
coefficient de stabilité et notamment en cas de hautes eaux

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o étude géophysique des biefs de Gambsheim Iffezheim (Avril 2008) ;
o étude 06-72-023 étude perméafor au pk 319,0 du Laboratoire Régional de
Strasbourg ;
o plan de rechargement du bief ;
o photographie de la réalisation de la réhausse du noyau.

• Personnes interrogées :
o Patrick WEBER : Service de la Navigation de Strasbourg Subdivision de
Gambsheim.

Photographie 70 : Rhin canalisé à Iffezheim : après travaux (VNF)

CETMEF – CETE 109


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 18 - Allenjoie

Fiche 18 : Canal du Rhône au Rhin – Allenjoie – 2005

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Perré béton reposant sur des
enrochements.
Type de désordre : Brèche totale.
Type de réparation : Remblai et enrochements liés et béton.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR Saône-Rhône Méditerranée – Subdivision Vallée du Doubs.

• Voie d'eau : Canal du Rhône au Rhin.

• Date de la construction : 1821 à 1833.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet (navigation de plaisance avec un trafic


d'environ 600 bateaux jours).

• Contexte et enjeux : Pas d'habitations - la brèche s'est produite à hauteur d'un contact avec
l'Allan.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : Environ 20 mètres.

• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un perré
en béton.

• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte. La digue est en
remblai en rive gauche. La hauteur de la digue à l'aval est d'environ 6 mètres, la largeur en
crête est d'environ 4 mètres et la pente des talus est de 2V/3H.

• Données géotechniques :
o les matériaux constitutifs du corps de digue sont des limons, des sables et des
graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un perré en béton reposant sur des
enrochements.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 2 septembre 2005.

• Description factuelle : Une brèche de 15 - 20 mètres s'est ouverte dans la digue en rive
gauche au niveau du contact entre le canal et l'Allan. Le plafond du canal n'a pas été
endommagé par cette brèche.

CETMEF – CETE 110


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 18 - Allenjoie

Photographie 71 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : la brèche (VNF)

• Mécanismes : L’étanchéité de la cuvette du canal et la défense des berges sont assurées par
un perré en béton. Les fuites sont apparues au fur et à mesure du temps probablement suite
au vieillissement du ciment utilisé, soumis à l'érosion chimique par l'eau du canal. La
circulation de l'eau dans le corps de digue a érodé les matériaux jusqu'à créer un renard
hydraulique conduisant à la rupture.

• Scénario et chronologie : Une fuite avait été détectée le 1er septembre 2005, la veille de la
rupture. La digue s'est rompue le 2 septembre et les travaux ont débuté quelques jours plus
tard.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux en urgence.

• Objectifs : Reconstruire le corps de digue, reconstituer l'étanchéité du plafond et du talus


amont puis réouverture à la navigation.

• Maître d'ouvrage : DIR Saône-Rhône Méditerranée.

• Maître d'œuvre : Subdivision Vallée du Doubs.

• Entreprises : Entreprise PARRET-Frères SA – 25190 FEULE.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun, (les solutions de réparations s'inspiraient de


techniques utilisées dans le passé et une proche de la structure d'origine a été privilégiée).

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Reconstruction du corps de digue et mise en


place d'un béton d'étanchéité sur le talus amont.
Le corps de digue a été reconstruit en matériaux granulaires issus d'une carrière de type
GNT calcaire de granulométrie 0/60 mm.
Des enrochement cyclopéens (diamètres environ 500 millimètres) ont été placés sur les 2

CETMEF – CETE 111


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 18 - Allenjoie

talus.
Les enrochements du talus amont ont été liés avec du béton puis recouvert par une couche
de 0/60 mm.
Le cuvelage béton a été reconstruit à l'identique de celui existant avec des armatures
métalliques. Le béton a été projeté en raison de la pente de mise en œuvre.

Figure 20 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : coupe schématique de la digue (CETE Lyon Autun)

• Mise en œuvre : Les travaux ont nécessité la mise en place d'un petit batardeau devant la
brèche pour travailler à sec. Les engins de terrassement sont arrivés par le chemin de halage
et par les champs entre la digue et l'Allan. Le bief est resté non navigable durant toute la
période comprise entre la date d'ouverture de la brèche et la fin des travaux, soit environ 1
mois.

Photographie 72 : Canal du Rhône au Rhin à Photographie 73 : Canal du Rhône au Rhin à


Allenjoie : mise en place des enrochements(VNF) Allenjoie : les enrochements liés au béton (VNF)

Photographie 74 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : réalisation du béton projeté (VNF)

CETMEF – CETE 112


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 18 - Allenjoie

• Durée des travaux : 1 mois.

• Coût des travaux : Non connu.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Les désordres sont caractéristiques d'un phénomène très


courant de renard hydraulique succédant à une fuite ancienne.

• Travaux : Les travaux n'ont pas posé de problèmes particuliers, et les accès étaient
relativement aisés.

• Efficacité à court et long terme : Le canal est en fonction depuis le 30 septembre 2005 et
aucun désordre n'a été constaté à ce jour sur ce secteur.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La méthode utilisée est


relativement lourde et coûteuse mais elle conserve une bonne durabilité dans le temps, la
reconstruction à l'identique apparait durable au vu de la longévité initiale du canal. La
technique utilisée reste bien adaptée au site puisqu'elle ne concerne qu'un très faible linéaire
de digue et que cette solution ne crée pas de discontinuité dans le système d'étanchéité de
l'ouvrage. Le temps d'arrêt d'exploitation du canal est resté limité puisqu'il a été seulement
d'1 mois.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o photographies du chantier.

• Personnes interrogées :
o David NICOD – SN Rhône-Saône – Subdivision de Montbéliard.

CETMEF – CETE 113


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 19 – Jonchet

Fiche 19 : Canal du Rhône au Rhin – Jonchet – 2006

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Perré béton.


Type de désordre : Brèche partielle.
Type de réparation : Remblai et géomembrane avec protection béton.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : DIR Saône-Rhône Méditerranée – Subdivision Vallée du Doubs.

• Voie d'eau : Canal du Rhône au Rhin.

• Date de la construction : 1821 à 1833.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet avec navigation de plaisance.

• Contexte et enjeux : Pas d'habitations. La brèche s'est produite dans un secteur où le canal
passe au milieu des champs de culture. Une canalisation de gaz passe sous le canal.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : Environ 10 mètres.

• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un perré
en béton.

• Données géométriques de la digue : Le canal est en remblai. La hauteur du talus aval est
d'environ 2 mètres, la largeur en crête est d'environ 4 mètres et la pente des talus est de
2V/3H.

• Données géotechniques :
o les matériaux constitutifs du corps de digue sont des limons, sables et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est constitué d'un perré en béton reposant sur des
enrochements.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 22 juin 2006.

• Description factuelle : Une brèche de 5 mètres s'est produite dans la digue en rive gauche à
la verticale de la canalisation de gaz. La brèche n'a endommagé que la partie supérieure de
la digue et s'est arrêtée à 70 centimètres au-dessus du plafond.

CETMEF – CETE 114


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 19 – Jonchet

Photographie 75 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : la brèche (VNF)

• Mécanismes : L’étanchéité de la cuvette du canal et la défense des berges sont assurées par
un perré en béton. Les fuites sont apparues au fur et à mesure des années probablement en
raison du vieillissement du ciment utilisé, soumis à l'érosion chimique par l'eau du canal. La
circulation de l'eau dans le corps de digue a érodé progressivement les matériaux jusqu'à
créer un renard hydraulique conduisant à la rupture.

• Scénario et chronologie : Une fuite avait été détectée plusieurs mois avant la brèche. Cette
dernière s'est produite le 22 juin 2006 et le début des travaux a commencé quelques jours
plus tard.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Les travaux ont été réalisés en urgence.

• Objectifs : Reconstruire le corps de digue, reconstituer l'étanchéité du talus amont puis


réouverture à la navigation.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR Saône-Rhône Méditerranée.

• Maître d'œuvre : Subdivision Vallée du Doubs.

• Entreprises : Entreprise PARRET-Frères SA - 25190 FEULE.

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun, (les solutions de réparations s'inspiraient de


techniques utilisées dans le passé et une proche de la structure d'origine a été privilégiée).

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : La digue a été partiellement reconstruite sur


environ 10 mètres de longueur. L'étanchéité a été traitée sur les dimensions de la brèche soit
environ 5 mètres.

CETMEF – CETE 115


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 19 – Jonchet

Le corps de digue a été reconstruit en matériaux granulaires issus d'une carrière de type
GNT calcaire de granulométrie 0/60 mm.
Une géomembrane à excroissances a été posé pour assurer l'étanchéité du talus amont. Il
s'agissait d'une géomembrane de forte épaisseur et de forte résistance.
Le cuvelage béton a été reconstruit à l'identique de celui existant. Le béton a été mis en
œuvre manuellement vu la faible surface à couvrir.

Figure 21 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : coupe type des travaux (CETE Lyon Autun)

• Mise en œuvre : Le canal n'a pas été entièrement vidé, le niveau d'eau a simplement été
abaissé sous la cote de la brèche. Les engins de terrassement sont arrivés par le chemin de
halage. Du fait de la présence de la canalisation, il a été décidé d'utiliser une pelleteuse de
petit gabarit. Le bief est resté non navigable durant toute la période des travaux car le niveau
d'eau était trop bas.

Photographie 76 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : mise en place de la géomembrane (VNF)

• Durée des travaux : Quelques jours.

• Coût des travaux : Non communiqué.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

CETMEF – CETE 116


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 19 – Jonchet

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le phénomène de renard hydraulique succédant à une fuite


ancienne est très courant.

• Travaux : Les travaux n'ont pas posé de problèmes particuliers, et les accès étaient
relativement aisés.

• Efficacité à court et long terme : Le canal en fonction depuis le 30 juin 2006 ne présente
aucun désordre depuis cette date.
Cette méthode est relativement simple et probablement peu coûteuse. Sa durabilité dans le
temps reste à déterminer notamment au niveau de la jonction avec le perré béton existant en
mauvais état.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique utilisée a permis


d'intervenir rapidement et de remettre le canal en fonctionnement dans un délais très court.
Les agents de la subdivision utilisent beaucoup la géomembrane DELTA MS lors des
travaux de réparation des fuites. Elle constitue une alternative au rideau de palplanches ou
au mur d'argile lorsqu'elle est « fichée verticalement » dans le corps de digue. Néanmoins la
mise en place de manière ponctuelle de ce type d'étanchéité peu créer des discontinuités
dans l'ouvrage et engendrer des fuites aux extrémités voire en dessous. Cette technique
pourrait donc être utilisée comme une solution d'urgence dans l'attente de travaux
complémentaires plus lourds et dimensionnée par une étude géotechnique.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o photographies du chantier.

• Personnes interrogées :
o David NICOD – SN Rhône-Saône – subdivision Vallée du Doubs - Antenne de
Montbéliard.

CETMEF – CETE 117


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 20 – Briennon

Fiche 20 : Canal de Roanne à Digoin – Briennon – 2007

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Corroi d'argile et tunage bois.


Type de désordre : Brèche totale.
Type de réparation : Remblaiement et DEG avec protection en matelas gabions.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DDE 58 – Subdivision navigation de Decize.

• Voie d'eau : Canal de Roanne à Digoin.

• Date de la construction : 1830 à 1836.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet, (fonction d'alimentation du canal latéral à la


Loire).

• Contexte et enjeux : Pas d'habitations (la brèche s'est produite à 3 kilomètres en aval du port
de Briennon).

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 50 mètres.

• Type de digue : C'est une digue en remblai homogène avec étanchéité du talus amont par
corroi d'argile.

• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte. La digue est en
remblai en rive droite. La hauteur de la digue à l'aval est d'environ 12 mètres, la largeur en
crête est de 4 mètres et la pente des talus est de 3H/2V.

• Données géotechniques :
o le corps de digue est en limons, sables et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un corroi d'argile ;
o la défense des berges est assurée par des pieux en bois et par un corroi d'argile en
aval.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : 13 juin 2007.

• Description factuelle : Brèche totale de la digue.

CETMEF – CETE 118


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 20 – Briennon

Photographie 77 : Canal de Roanne à Digoin à Photographie 78 : Canal de Roanne à Digoin à


Briennon : la brèche (VNF) Briennon : les désordres (VNF)

• Mécanismes : Érosion interne de la digue avec suintement détectée la veille dans le talus val,
évoluant en renard hydraulique jusqu'à la rupture de la digue en rive droite.

• Scénario et chronologie : D'après VNF, l’étanchéité de la cuvette du canal est assurée par un
corroi d’argile et la défense des berges est assurée par des pieux en bois. La rupture s’est
produite dans le talus amont de la digue peut-être au niveau de la jonction pieux en bois –
corroi d’argile. Une fuite avait été détectée par un promeneur quelques heures avant la
rupture. En circulant, l’eau est venue éroder en interne le corps de la digue jusqu’à créer un
renard hydraulique puis une rupture complète de l’ouvrage. Il est possible qu'un arbre de
grande taille ait aussi été arraché durant la nuit entraînant une partie du talus val et
raccourcissant les chemins hydrauliques.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Visite sur site du bureau d'étude du SHVN de Nevers le 14 juin puis
lancement d'un marché de travaux dès le 18 juin. Le marché de reconstruction a été notifié à
l'entreprise dès le 16 juillet 2007 et les travaux ont été terminés avec une réouverture du
canal le 31 août 2007. Pour la reconstruction, il a été décidé d'utiliser la technique appliquée
pour réparer la brèche du canal de Briare (bief de Montambert). La digue a été entièrement
reconstruite sur environ 50 mètres de longueur, et le déversoir sur environ 50 mètres.

• Objectifs : Reconstruire la digue et reconstituer l'étanchéité pour rétablir au plus vite la


navigation et la fonction alimentaire pour le canal latéral à la Loire.

• Maître d'ouvrage : DDE 58.

• Maître d'œuvre : Subdivision navigation de Decize.

• Entreprises : Entreprise Georges BOUHET – Digoin.

CETMEF – CETE 119


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 20 – Briennon

• Reconnaissances : Aucune.

• Conception – dimensionnement : Aucun. (directement en phase travaux).

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : La méthode de confortement a été la suivante :


o constitution du corps de digue en graves de granulométrie 0/40 millimètres réalisé
par passes successives de 0,5 mètre d’épaisseur avec compactage. Les pentes de talus
2V/3H sont les mêmes que celles de la digue existante ;
o réalisation d'un noyau d'argile par passes de 1m à l'avancement de la reconstruction
de la digue ;
o réalisation d'une tranchée drainante côté amont du noyau argileux avec un exutoire
vers la vallée de la Loire pour rabattre la nappe dans la digue ;
o mise en œuvre d'un Dispositif d'Etanchéite par Géomembrane sur le talus amont
constitué d'une couche support en grave 0/31,5, d'un géotextile non tissé, d'une
géomembrane bitumineuse et d'un géotextile. La géomembrane est ancrée en
sommet de digue dans une tranchée d’ancrage remplie de graves 0/40 mm et avec
des épingles plantées au travers de cette géomembrane au fond de la tranchée. Les
géotextiles ont été ancrés en sommet de digue en arrière des matériaux qui
recouvrent cet ensemble géomembrane-géotextiles ;
o l’ensemble géomembrane-géotextiles est recouvert par des matelas gabions remplis
de matériaux calcaires de granulométrie 80/120 mm fixés en tête par des filins à des
pieux métalliques de 2m et ancrés par une longrine en béton d'environ 2 m de
largeur et 0,40 m d'épaisseur. Ces matelas ont été disposés lors de la période de
chômage du canal en novembre 2007 soit 2 mois après la reconstruction de la digue.
Les matelas gabions ont pour dimensions : 6 mètres de longueur, 2 mètres de largeur
et 0,23 mètre d’épaisseur. Chaque matelas est subdivisé en casiers perpendiculaires
de 1 mètre de longueur (soit 6 casiers de 2 m x 1 m x 0,23 m par matelas).

CETMEF – CETE 120


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 20 – Briennon

Chemin de halage Tranchée d'ancrage


0/31,5 mm calcaire de la géomembrane

0/3 M

Mur d'argile
1,5 atel
mm as g
ca abio
lc a n
ire s
Graves 0/40 mm Pieu d'ancrage métallique

Tranchée drainante Ensemble


géotextile-géomembrane

Chemin de halage Filin d'ancrage


0/31,5 mm calcaire des gabions
Géomembrane
0/
31
,5 M
Tranchée d'ancrage m at
m ela
de la géomembrane ca s
l ca ga
ire bio
Grave 0/40 ns
Pieu d'ancrage métallique

Figure 22 : Canal de Roanne à Digoin à Briennon : coupe schématique de la digue reconstruite


(CETE Lyon Autun)

• Mise en œuvre : La réalisation des travaux a nécessité la mise en place d'un batardeau
étanche en aval du port de Briennon dans l'écluse en amont pour bloquer les arrivées d'eau
sur le site. Néanmoins, un volume d'eau important transitait via des canalisations au sommet
du batardeau, pour conserver une partie de l'alimentation des biefs aval et du canal latéral à
la Loire. Un second batardeau a été installé dans le canal au niveau de la brèche. Les engins
de terrassement ont pu accéder au chantier par le chemin de halage de la digue. Les travaux
ont été réalisés en 2 phases avec la pose des matelas gabions lors de la période de chômage
du canal en novembre de la même année.

CETMEF – CETE 121


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 20 – Briennon

Photographie79: Canal de Roanne à Digoin à Briennon :


le batardeau amont et les tuyaux permettant le transit
partiel de l'eau (VNF) Photographie 80 : Canal de Roanne à Digoin à
Briennon : les matelas gabions de protection (VNF)

• Durée des travaux : 2 mois en 2 fois (1,5 mois en été et 0,5 mois en automne).

• Coût des travaux : Environ 280 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : La rupture par renard hydraulique est avérée puisqu'une fuite
avait été détectée quelques heures avant. L'effet de l'arbre arraché reste hypothétique.

• Travaux : Les travaux ont nécessité la mise en œuvre de batardeau pour limiter les
écoulements au droit de la zone des désordres. Ils n'ont pas rencontré de problèmes et les
accès au chantier étaient relativement aisés du fait du contexte.

• Efficacité à court et long terme : Depuis la réalisation de ces travaux aucune fuite n'a été
constatée et l'exutoire ne donne aucun rejet. Le canal est en fonction depuis le 31 août 2007
et aucun désordre n'a été constaté depuis.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique employée est


relativement lourde et coûteuse mais rapide à mettre en œuvre. Néanmoins, la durée de vie
des matelas gabions reste un point sensible.

CETMEF – CETE 122


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 20 – Briennon

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o Marché de travaux ;
o compte rendu de réunion ;
o note technique de l'entreprise ;
o plans et profils en travers ;
o marché de Briare repris et adapté à Briennon.

• Personnes interrogées :
o Richard SYBELIN – DDE 58 – Decize VN – centre de Roanne.

CETMEF – CETE 123


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

Fiche 21 : Canal de Saint Quentin – Masnière – 2001

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Murettes et écran d'étanchéité en


béton.
Type de désordre : Brèche partielle.
Type de réparation : Remblai et palplanches.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Pas de Calais - Subdivision de Cambrai.

• Voie d'eau : Canal de Saint Quentin.

• Date de la construction : 1728-1810, approfondissement au XIXème siècle.

• Spécificités de la voie d'eau :


o canal artificiel à niveau régulé en bordure de la rivière Escaut ;
o gabarit Freycinet avec un trafic modéré d'environ 10 bateaux / jours.

• Contexte et enjeux : Contexte rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 750 m.

• Type de digue : Remblai et écran béton.

• Données géométriques de la digue :


o pente de talus de 1V/1H côté canal, avec murette maçonnée en crête, suivie d'une
risberme de 1 mètre de largeur, sous eau, arrêtée sur un écran de béton mis en œuvre
vers 1950 ;
o pente de talus de 2,5V/3H côté aval, avec un talus de remblai enherbé puis un contre-
fossé ;
o largeur de 3 mètres en crête ;
o hauteur de 3-4 mètres au dessus du plafond du canal, variable suivant le profil
longitudinal de la digue.

CETMEF – CETE 124


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

Figure 23 : Canal de Saint Quentin à Masnières : profil type avant désordres (VNF)

• Données géotechniques :

o la digue est constituée à sa partie inférieure de matériaux alluvionnaires silto-sableux


prélevés sur place et difficilement différentiables des matériaux du sol support. Sa
partie supérieure est constituée de matériaux de remblaiement variés (craie,
briques...).
o les investigations par sondages montrent que le sol support de digue est constitué
successivement des horizons suivants :
 alluvions silto-sableuses à argilo-sableuse à passées organiques ;
 tourbes silto-sableuse et silts sableux organiques ;
 sables fins à silex ;
 craie altérée à silex.

CETMEF – CETE 125


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

Date : 22 juillet 2001.

• Description factuelle : Dégradation de la digue par un phénomène de renard à la partie


sommitale du PK12.000 au PK12.030, entraînant une vidange partielle du bief dans les
terrains agricoles avoisinants.

Photographies 81 et 82 : Canal de Saint Quentin à Masnières : les désordres (VNF)

• Mécanismes : Érosion interne et phénomène de renard suite à des infiltrations liées à une
dégradation (vieillissement et fissurations) de la murette et de la risberme en crête. L'eau
s'est infiltrée au niveau de la risberme sous eau, entre la murette et l'écran d'étanchéité en
béton, insuffisamment ancré en profondeur. Un siphon s'est alors formé par érosion interne
et a débouché dans le pied de talus aval de la digue, inondant 13 hectares de champs
cultivés adjacents.

• Scénario et chronologie : Des fuites ont été constatées sur le secteur depuis de nombreuses
années. Des travaux de réfections avaient été effectués en 1998-1999 sur un secteur plus
critique du bief et une intervention était à l'étude suite à l'identification de fuites sur ce
tronçon de bief.
Le dimanche 22 juillet 2001 à 6 h 45, une baisse importante du niveau du bief a été
constatée par un agent itinérant. Le contrôleur d'astreinte, se rendant immédiatement sur
place, a constaté une fuite importante entre les PK12,000 et PK12,030 avec formation d'un
siphon dans la digue suite à une phénomène de renard. Une première tentative de colmatage
a été engagée au moyen de ballots de paille, de sac d'argile et de ciment amenés sur place
par barge. Elle s'est avérée infructueuse en raison de la vitesse d'écoulement de la fuite. Le
niveau du bief a été abaissé afin de ralentir les écoulements et la dégradation de la berge.

CETMEF – CETE 126


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Intervention en urgence.

• Objectifs : Colmatage des fuites.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : ubdivision de Cambrai.

• Entreprises : Les travaux de battage des palplanches ont été réalisés par la société S.EM.I.P.
Le reste des réparations consistant en des travaux de petit terrassement a été pris en charge
en régie par les agents de la subdivision de Cambrai du Service de la Navigation mis à
disposition de VNF.

• Reconnaissances : Une simple reconnaissance visuelle a été effectuée pour l'exécution des
travaux. Ceux-ci ont toutefois bénéficié d'une reconnaissance géotechnique effectuée en
1998 pour la définition de travaux de réhabilitation couvrant l'ensemble du bief et dont une
partie avait été effectuée en 1999.

• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la subdivision de Cambrai du Service Navigation Nord Pas de Calais.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques :


o réalisation d'un rideau de palplanches de 8 mètres de hauteur totale, sur un linéaire
de 30 mètres entre les PK 12,000 et PK12,030 ;
o colmatage de la digue au moyen de 130 tonnes d'argile et réfection du versant aval
de la digue et du contre-fossé.

Figure 24 : Canal de Saint Quentin à Masnières : profil type après réparation (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux de battage de palplanches ont été réalisés à partir du bief et les
travaux de réfections de la digue à partir du chemin de contre halage et des chemins
agricoles adjacents.
Le bief étant partiellement vidé après la brèche, les opérations ont eu lieu dans le cadre
d'une restriction de navigation. Les bateaux de plaisance et bateaux non chargés étaient

CETMEF – CETE 127


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

autorisés à emprunter le canal, les péniches chargées étaient déviées vers le Canal du Nord
ou immobilisées pendant la durée des travaux.

• Durée des travaux : Les travaux se sont déroulés du 24 au 26 juillet 2001 et ont entraîné une
interruption partielle de la navigation de 5 jours.

• Coût des travaux : Les coûts des travaux établis par la subdivision sont les suivants :
o 9 500 € environ pour le battage des palplanches et leur recépage ;
o 14 000 € de palplanches ;
o 350 € de béton ;
o total 23 850 €.

A ces coûts viennent s'ajouter :


o 26 500 € d'indemnités de récolte ;
o 42 heures de travaux d'acheminement, de comblement et de petit terrassement
réalisés en régie par les agents de la subdivision.

• Travaux complémentaires nécessaires : Des travaux programmés ont été réalisés


ultérieurement.

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Réparation des berges lors de travaux programmés.

• Objectifs : Réhabilitation complète de la rive gauche du bief de Masnières.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Cambrai.

• Entreprise : Société nouvelle SEMIP.

• Reconnaissances : Une campagne de reconnaissance géotechnique, correspondant à une


mission de type G12 selon la norme NF P 94-500, a été effectuée en 1998 pour la
réhabilitation de la rive gauche du bief. Cette mission a été réalisée sur la base de 9 sondages
géologiques profonds avec prises d 'échantillons intacts et essais de mécanique des sols en
laboratoire.

• Conception – dimensionnement :
La conception s'est focalisée immédiatement sur la mise en œuvre de palplanches dont le
pré-dimensionnement a été établi dans le cadre de la mission de reconnaissance
géotechnique G12 pré-citée.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Le dispositif mis en place a consisté en la mise


en œuvre d'un rideau de palplanches auto-stable de type PU6 sur une hauteur de 8 mètres et
sur un linéaire de 750 mètres. Ce dispositif a prolongé des travaux similaires effectués en

CETMEF – CETE 128


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

1999 sur les 300 premiers mètres linéaires du bief et s'est raccordé à un ancien rideau
existant à l'aval.
Dans le cadre de ces travaux, les palplanches du dispositif mis en œuvre en urgence ont été
arrachées et remplacées pour des raisons de verticalité et d'alignement général du rideau.

Photographies 83 et 84 : Canal de Saint Quentin à Masnières : après travaux complémentaires (VNF)

• Mise en œuvre : La mise en œuvre du rideau de palplanches a été effectuée à partir de la


voie d'eau. La circulation des bateaux de gabarit Freycinet a été maintenue durant la durée
des travaux avec une signalisation adaptée.

• Durée des travaux : Inconnue.

• Coût des travaux : Le montant total du marché de réhabilitation de la rive gauche du bief
s'élève à 550 000 euros.

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le mécanisme de rupture a été identifié bien que les


influences de certains paramètres n'aient pas pu être parfaitement caractérisées (rôle du
batillage, état de dégradation préalable du corps de digue etc...).

• Travaux : La principale difficulté rencontrée pour la réalisation des travaux fut la nécessité
d'intervenir à partir du bief, au moyen d'une barge, et avec un niveau de bief inférieur à la
normale.

• Efficacité à court et long terme : La solution mise en œuvre en urgence s'est avérée efficace
à court et moyen terme puisqu'elle a permis une réouverture à la navigation 5 jours après
l'apparition des désordres. Elle s'est avérée pérenne en maintenant parfaitement le bief

CETMEF – CETE 129


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 21 - Masnières

jusqu'aux travaux définitifs de réhabilitation. Ceux-ci se sont avérés également efficaces


dans la durée puisqu'aucun nouveau désordre n'est apparu depuis leur réalisation.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les techniques employées, tant
pour les travaux d'urgence que pour les travaux complémentaires, se sont avérées pertinentes
puisqu'elles ont permis une remise en exploitation très rapide à un coût raisonnable.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o rapport du contrôleur d'astreinte du 22 juillet 2001 ;
o lettre de consultation du 23 juillet 2001 et commande du 24 juillet 2001 ;
o article extrait du journal « La Voie du Nord » du 26 juillet 2001 ;
o constat du 27 juillet 2001 et bilan du 1er Août 2001 ;
o note de M. Tobo, subdivisionnaire du service navigation de Cambrai, en date du 22
Août 2001 ;
o mél de M. Lefebvre, subdivisionnaire du service navigation de Cambrai, à M. Oger
en date du 17 février 2004, concernant une enquête sur les ruptures du digues
signalées par la subdivision ;
o pièces du marché «Canal de Saint Quentin – Bief de Masnières – Rive Gauche –
Confortement de la digue – PK11.570 au PK12.300» (CCTP, DE, BP, Plans,
profils) ;
o rapport géotechnique établi par SOREG, dossier R-98-1113 du 24 décembre 1998 et
intitulé :« Masnières (59) Canal de Saint Quentin – Bief de Masnières – Voies
Navigables de France – Confortement de la digue en rive gauche ( PK 11.855 à PK
12.675) – Examen géotechnique des sols de fondation (mission de type G0 + G12) ».

• Personnes interrogées :

o Alain LEBEK, Chef de la Subdivision de la Navigation de Cambrai - Service


Navigation du Nord Pas de Calais ;
o Alain LEFBVRE, Adjoint au Chef de la Subdivision de la Navigation de Cambrai.

CETMEF – CETE 130


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 22 – Landrecies

Fiche 22 : Canal de la Sambre à l'Oise - Landrecies – 2003

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Palplanches.


Type de désordre : Déversement de palplanches.
Type de réparation : Pieux bois et redressement de palplanches.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Pas de Calais - Subdivision de Maubeuge.

• Voie d'eau : Canal de la Sambre à l'Oise.

• Date de la construction: Début des travaux de construction en 1834 et ouverture à la


navigation en 1839.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit freycinet.

• Contexte et enjeux : Milieu rural.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 500m.

• Type de digue : Digue en remblai.

• Données géométriques de la digue : Crête de largeur 5m, talus amont vertical de hauteur
3m, talus aval de pente 3V/1H.

• Données géotechniques : Aucune donnée disponible

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : janvier 2003.

• Description factuelle : Déversement de l'entête d'un rideau de palplanches.

Photographie 85: Canal de la Sambre à l'Oise à Photographie 86 : Canal de la Sambre à l'Oise à


Landrecies : déversement des palplanches (VNF) Landrecies : déversement des palplanches(VNF)

CETMEF – CETE 131


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 22 – Landrecies

• Mécanismes : Surverse.

• Scénario et chronologie : Une crue de la Sambre a généré un écoulement massif des eaux de
pâtures en direction de la digue du canal. La saturation de cette dernière et les forces
d'écoulement en direction du canal ont provoqué le déversement de la tête du rideau de
palplanches vers le canal.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux effectués par entreprise sans urgence en novembre 2003.

• Maître d'ouvrage : DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Maubeuge.

• Entreprises : Leleu.

• Reconnaissances : Visuelles.

• Conception – dimensionnement : La conception a été effectuée par le Service de Navigation


Nord Pas de Calais subdivision de Maubeuge.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Des pieux bois de 200 mm de diamètre et de


6 m de longueur tous les mètres ont été mis en place à l'amont des palplanches, côté canal,
pour renforcer et maintenir la tête du rideau.

Photographie 87 : Canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies : palplanches avec pieux bois (CETMEF)

• Mise en œuvre : Deux grues ont été nécessaires aux travaux. La première a été acheminée
sur le chemin de halage et la seconde par le canal au moyen d'une barge. La grue située sur
le halage a permis de redresser et de maintenir la tête des palplanches pendant que les pieux
bois étaient mis en place à partir de la barge, au moyen de la seconde grue.

• Durée des travaux : 7 jours.

CETMEF – CETE 132


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 22 – Landrecies

• Coût des travaux: 70 000 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : La connaissance du phénomène ne repose que sur les


observations visuelles révélant le rôle prépondérant de la crue de la Sambre dans le
déversement du rideau de palplanches. Les observations ont été suffisantes pour la définition
et la réalisation des travaux.

• Travaux : Les travaux ont nécessité l'emploi de grues et la neutralisation d'un secteur
important du chemin de halage et du canal pour la réalisation des travaux.

• Efficacité à court et long terme : La méthode s'est avérée efficace à court terme
puisqu'aucun nouveau désordre n'a été constaté depuis. Cependant le comportement de
l'ouvrage en période de crue importante reste à vérifier.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique employée, bien que
relativement simple, s'est avérée efficace et pérenne pour redresser et maintenir un rideau de
palplanches. Cette méthode est plus économique que la mise en place d'un nouveau rideau
de palplanches.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents consultés
o Bordereau de prix ;
o Commande de pieux bois ;
o Plan de situation ;
o Photographies avant et après travaux.

• Personne interrogée
o Didier DEBRABANT Adjoint à la subdivision de Maubeuge du Service de
Navigation du Nord Pas de Calais .

CETMEF – CETE 133


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 23 - Ors

Fiche 23 : Canal de la Sambre à l'Oise – Ors – 2004

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Corroi d'argile et perré.


Type de désordre : Glissement.
Type de réparation : Palplanches et remblai.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Pas de Calais – Subdivision de Maubeuge.

• Voie d'eau : Canal de la Sambre à l'Oise.

• Date de la construction : Début des travaux de construction en 1834 et ouverture à la


navigation en 1839.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet.

• Contexte et enjeux : Milieu urbain (commune de Catillon sur Sambre 840 habitants).

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 100 m.

• Type de digue : Remblai homogène en limon argileux.

• Données géométriques de la digue : La largeur de crête est de 5 m, la hauteur moyenne est


de 3m et les pentes amont sont de 2V/3H et aval de 3V/1H.

• Données géotechniques : Remblai en limon argileux, étanché par corroi d'argile et protégé
par un perré.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : Janvier 2004.

• Description factuelle : Glissement du talus du chemin de halage vers le contre fossé.

CETMEF – CETE 134


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 23 - Ors

Photographie 89 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors :


Photographie 88 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors :
glissement du chemin de service (VNF)
Glissement du chemin de service (VNF)
• Mécanismes : Glissement.

• Scénario et chronologie : En 1998 une tranchée de 1,3 mètre de profondeur a été réalisée en
bordure du chemin de halage pour le passage d'un collecteur AEP de diamètre 110 mm. Des
phénomènes d'orniérage se sont développés au droit de celle-ci, probablement lié à un
mauvais compactage des matériaux de remplissage. En 2004 un curage complet du contre-
fossé a été réalisé avec arasement de la végétation et recalibrage du fossé. Quelques temps
après, des glissements de talus sont apparus sur 4 sections successives.

L'infiltration des eaux de pluie et l'accumulation d'eau dans le corps de la digue ont aggravé
le phénomène. Des terriers de lapins présents le long du canal peuvent également avoir
fragilisé le talus.

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Travaux d'entretien programmé en juillet 2004 dans un délai court.

• Objectifs : Reconstituer le talus aval et le chemin de halage.

• Maître d'ouvrage : DIR du Nord Pas de Calais.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Maubeuge.

• Entreprises : Non connues.

• Reconnaissances : Visuelles.

• Conception – dimensionnement : La conception et le dimensionnement ont été assurés par la


subdivision de la navigation.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Un rideau de palplanches de type PU 6 de


4.00 m de longueur a été mis en œuvre en pied de talus du fossé. A partir de la tête de ce
rideau, un talus de remblai a été reconstitué selon une pente de 2V/3H pour reconstituer le

CETMEF – CETE 135


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 23 - Ors

chemin de service. La pente de la plate-forme de ce chemin a été inversée vers le canal pour
évacuer les eaux de pluie.

Figure 25 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : profil en travers des travaux (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont été effectués à partir du chemin de halage sans difficultés
majeures.

• Durée des travaux : 8 jours.

• Coût des travaux: 44 500 €.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun

Photographie 90 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : Photographie 91 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : le
après travaux (CETMEF) chemin de halage après travaux (CETMEF)

IV. Travaux complémentaires

• RAS

CETMEF – CETE 136


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 23 - Ors

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le phénomène de glissement a été bien circonscrit. Les


circonstances à l'origine des désordres ne sont pas identifiées avec certitude. Toutefois des
rôles importants sont tenus par le curage et le recalibrage du contre-fossé, la présence en tête
de talus d'une canalisation en tranchée, sur laquelle se sont développés des phénomènes
d'orniérages et d'infiltration d'eaux pluviales. Cette tranchée semble notamment avoir servie
de ligne de rupture en tête du glissement. Le mécanisme proposé pour le développement du
glissement est la concomitance d'une suppression de la butée de pied lors du curage du fossé
et de l'action des infiltrations d'eaux pluviales en crête de talus au travers de la tranchée
réalisée pour le passage de la canalisation.

• Travaux : Les travaux ont été réalisés directement à partir du chemin de halage sans
difficultés majeures.

• Efficacité à court et long terme : La solution s'est avérée efficace à court et long terme
puisqu'à ce jour aucun nouveau désordre n'est constaté.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique employée est


pertinente.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents consultés :
o Compte rendu de visite de terrain du 21 janvier 2004 ;
o photographies avant travaux ;
o photographies après travaux ;
o profil en travers de la solution mise en place.

• Personne interrogée :
o Didier. DEBRABANT, Adjoint à la subdivision de Maubeuge du Service Navigation
du Nord Pas de Calais.

CETMEF – CETE 137


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 24 – Croissy

Fiche 24 : La Seine – Croissy – 2007

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Sans protection (matériaux


limoneux issus du dragage).
Type de désordre : Anses d'érosion.
Type de réparation : Palplanches.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Bassin de la Seine – Subdivision de Suresne.

• Voie d'eau : La Seine (de part et d'autre de la digue).

• Date de la construction : Aux environs de 1682.

• Spécificités de la voie d'eau : Grand gabarit.

• Contexte et enjeux : Enjeux environnementaux (site classé), enjeux pour la navigation et


pour les infrastructures locales (barrages mobiles en amont, stations d'épuration...).

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 580 m.

• Type de digue : Il s'agit d'une digue qui sépare la Seine en deux bras et relie l’île du Chiard à
Chatou (78) et l’île de la Chaussée à Croissy-sur-Seine. De nombreux arbres sont plantés sur
l'ensemble de la digue.

Photographie 92 : La Seine à Croissy : plan de situation (VNF)

CETMEF – CETE 138


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 24 – Croissy

• Données géométriques de la digue : Environ 10 mètres de large en crête. La hauteur est


approximativement de 8 mètres. Les pentes de talus sont plutôt raides.

Figure 26 : La Seine à Croissy : profil type de l'ouvrage actuel (VNF)

• Données géotechniques : Limon sableux à argileux (la digue a été construite


progressivement avec des sédiments de dragage).

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés

• Date : Les travaux ont débutés en septembre 2007.

• Description factuelle : Dégradation de la digue suite au batillage et à des phénomènes


d'érosion interne pouvant mener à la rupture.

• Mécanismes : Erosion interne due au réseau racinaire et érosion externe due aux courants
érosifs, au batillage, à la variation du niveau d'eau sur les biefs, et à la destructuration
provoquée par la chute d'arbres.

• Scénario et chronologie : La digue n'étant pas protégée, elle s'est érodée progressivement
réduisant ainsi sa largeur par endroits jusqu'à 9 m, alors qu'elle était en moyenne de 25 m à
l'origine. La différence de niveaux d’eau de 3,20 m entre le bras de Marly à l’Est et celui de
la Rivière neuve à l’Ouest a entraîné des écoulements internes

Photographie 93 : La Seine à Croissy : berge avant travaux (CETMEF)

CETMEF – CETE 139


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 24 – Croissy

III. Travaux après désordres

• Type d'intervention : Les travaux ont été entrepris en urgence, à la demande du préfet des
Yvelines (pas de dossier loi sur l'eau et marché conception-réalisation). En effet, à force
d’être fragilisé par des érosions, l’ouvrage courait le risque de se rompre à tout moment (les
conséquences d’un tel désastre pourraient se faire ressentir jusqu’aux ports de Gennevilliers
(92)).

• Objectifs : Confortement de la digue.

• Maître d'ouvrage : DIR du Bassin de la Seine.

• Maître d'œuvre : Subdivision de Suresne.

• Entreprises : ETPO (Entreprise de Travaux Publics de l'Ouest).

• Reconnaissances : Visuelles, géologiques.

• Conception – dimensionnement : Pour neutraliser les circulations internes il a été mis en


place un rideau de palplanche ancré dans le substratum crayeux et pour les érosions externes
il a été convenu de recharger le corps de la digue par l'apport de matériaux granulaires.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Pour le parement amont de la digue-canal, sur


le bras de Marly, mise en place d'un rideau de palplanches ancré dans le substratum crayeux
a été mis en place. Il a été dressé par fonçage hydraulique (vérinage) pour en réduire
l'impact et les nuisances, en limite du talus actuel et arasé à la cote de la retenue normale.
Une protection bois de la tête de rideau d'une hauteur de 20 cm, un talutage et un
ensemencement d'herbacées ont assuré la liaison avec le terrain actuel. ;

Figure 27 : La Seine à Croissy : profil type après travaux (VNF)

CETMEF – CETE 140


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 24 – Croissy

• Mise en œuvre : Par la voie d'eau.

• Durée des travaux : En 2 phases - 1ère phase : 7 à 8 mois sur le Bras de Marly - 2éme phase
: le bras de la Rivière Neuve 2009-2010.

• Coût des travaux : 6 M€ dont 3M € pour la 1ère phase.

• Travaux complémentaires nécessaires : Aucun.

IV. Travaux complémentaires

• RAS

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations

• Connaissance du phénomène : Le phénomène d'érosion dû au batillage existant depuis


plusieurs années sans que rien ne soit fait malgré la diminution de la largeur de la digue. De
plus, les arbres plantés en crête de digue ont provoqué des anses d'érosion importantes lors
de leur basculement.

• Travaux : Aucune difficulté. La mise en place des palplanches est réalisée par vérinage,
nouvelle technologie japonaise qui a l'avantage d'être moins sonore et de prendre une
emprise moindre (1m utile). De plus, les travaux ont eu lieu par voie d'eau et sans baisse du
niveau d'exploitation.

Photographie 94 : La Seine à Croissy : le verin Photographie 95 : La Seine à Croissy : berge après pose
servant au fonçage des palplanches (VNF) des palplanches (CETMEF)

• Efficacité à court et long terme : La solution s'est avérée efficace jusqu'à ce jour.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique n'a pas occasionnée
de gêne aux riverains et à la navigation pendant la durée des travaux (excepté, l'interdiction
de passage en crête de digue). De plus, cette technique, permet d'assurer en une seule

CETMEF – CETE 141


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 24 – Croissy

opération l'étanchéité et la protection mécanique de l'ouvrage.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées

• Documents :
o présentation générale des travaux de confortement de la digue canal de Croissy sur
Seine de septembre 2007 - document de communication VNF ;
o article dans la lettre interne de VNF de novembre 2007 numéro 148 ;
o programme du marché de maîtrise d'œuvre du 23 juin 2008.

• Personnes interrogées :
o Michel MOLINA (Service Navigation de la Seine / Arrondissement des Boucles de
la Seine) ;
o Jean GABER (Service Navigation de la Seine / Arrondissement des Boucles de la
Seine) ;
o Thierry GIRARD (Service Navigation de la Seine / Arrondissement des Boucles de
la Seine).

Photographie 96 : La Seine à Croissy : berge après travaux (VNF)

CETMEF – CETE 142


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 25 – Epinal

Fiche 25 : Canal des Vosges – Epinal – 2004

Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : corroi d'argile (côté amont) et


palplanches (côté aval)
Type de désordre : Fontis.
Type de réparation : Enrochements et injections.

I. Descriptif de la digue initiale

• Gestionnaire : VNF – DIR du Nord Est – Subdivision d'Epinal.

• Voie d'eau : Canal des Vosges embranchement du port d'Epinal.

• Date de la construction : 1880.

• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet.

• Contexte et enjeux : Milieu urbain. Le canal en profil cavalier est surmonté d'une route
départementale. Les berges sont un site de promenade.

• Longueur du tronçon de digue étudiée : 60 m.

• Type de digue : Profil mixte.

• Données géométriques de la digue : La digue a une hauteur de 3,20 m, une crête de 20m de
large et des pentes à 2V/1H.

• Données géotechniques :
o le site affecté se situe au niveau d'un ancien lit, il est constitué de calcaire marneux
avec des poches de gypses et d'anhydrite ;
o la route en partie supérieure s'affaisse régulièrement depuis 1931. Elle est
instrumentée d'un inclinomètre ;
o étude de diagnostic initial des désordres HYDROGEOTECHNIQUE de mai 2006 ;
o étude géothechnique FONDASOL avec propositions de confortement de septembre
2007.

II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés:

• Date : 2004.

• Description factuelle :
o des fontis de 7 à 9 m ont été observés dans le plafond du canal lors du chômage de
2004. Les fontis restaient en eau, les poches semblaient étanches ;
o le site est affecté de mouvement de terrain depuis longtemps en partie supérieure :
 un mur de contrefort a été réalisé en 1931 au niveau du chemin de halage, il

CETMEF – CETE 143


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 25 – Epinal

est dans un état avancé de délabrement ;


 la route en partie supérieure s'affaisse ou s'effondre fréquemment (1935,1980,
2005).
o la risberme formant le chemin de halage a disparu.

Photographies 97 et 98 : Canal des Vosges à Epinal : les désordres (VNF)

• Mécanismes : La dissolution de poches de gypse au sein du sol support par des circulations
d'eaux souterraines a induit la création de cavités en profondeur. Cela provoqua la remontée
d'un fontis par décompression et déstructuration des sols causant la disparition du chemin de
halage et les affaissements au niveau de la RD12.

• Scénario et chronologie : Effondrement de la RD12 au départ très localement puis


généralisé sur environ 80 m, avec affaissement de plus de 1,50 m . La RD 12 a été fermée à
la circulation depuis l'apparition des fontis. Le constat a été fait par Conseil Général des
Vosges en mai 2006. Les études géotechniques ont été lancées en partenariat avec le Conseil
Général des Vosges sur la base d'un appel d'offres.

III. Travaux après désordres:

• Type d'intervention : Programmée.

• Objectifs : Rétablir le profil du canal, combler les vides éventuels et consolider le sol
support.

• Maître d'ouvrage : VNF - DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision d'Epinal.

• Entreprises :
o Muller TP ;
o groupement avec GTS ;
o contrôle extérieur CETE de l'Est LRPC de Nancy.

CETMEF – CETE 144


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 25 – Epinal

• Reconnaissances : Visuelles, étude géotechnique et pose de 2 inclinomètres dont un en


partie supérieure et un à mi-pente et réalisation de profils par des procédés géophysiques (au
panneau électrique).

• Conception – dimensionnement : Le dossier a été monté par VNF sur proposition de


Fondasol à l'issue de l'étude géotechnique.

• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux décrits ci-après concernent le canal
et ont été financés par VNF. Les travaux concernant le rétablissement de la RD 12 ont été
financés par le Conseil Général des Vosges : Les travaux sur le canal ont consisté :
o au comblement des vides par des enrochements 90/250 non gélifs ;
o à la pose d'un géotextile filtrant en fond de canal actuel puis reprofilage du canal
avec des enrochements de même type ;
o à la réalisation d'injections au niveau des sols décomprimés permettant le
comblement partiel de certaines failles ou vides et l'augmentation des propriétés
mécaniques du sol en place.

Travaux
incombant au
CG 88
Travaux incombant à
VNF

Figure 28 : Canal des Vosges à Epinal : coupe des travaux (VNF)

• Mise en œuvre : Les travaux ont eu lieu en eau, un léger courant provoqué par le rôle
d'alimentation du canal a été ressenti lors de la pose du géotextile.
Une voie d'accès a été créée et les travaux ont été réalisés en partie depuis l'autre berge ou en

CETMEF – CETE 145


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 25 – Epinal

barque.

 Réalisation d'un profil bathymétrique initial ;


 Uniformisation du profil par mise en place d'enrochements à l'aide d'une
pelle mécanique ;
 Confirmation bathymétrique ;
 Pose d'un géotextile filtrant ;
 Reprofilage du canal tel que initialement grâce à des enrochements ;
 Injections au niveau de la risberme ;
 confirmation bathymétrique,

Photographie 99 : Canal des Vosges à Epinal : les travaux de confortement de la berge (VNF)

• Durée des travaux : Les travaux concernant la tranche ferme ont été prévus pour un délai de
4 mois. Deux tranches conditionnelles ont été également prévues, chacune pour 3 mois de
travaux, la première pour la mise en œuvre de 20 forages d'injections de 10 m de
profondeur, la seconde pour la mise en œuvre de 20 forages d'injections de 15 m de
profondeur.
Au total les travaux auront duré 3 mois en ce qui concerne la tranche fixe et 5 mois et demi
pour ce qui est des tranches conditionnelles,

• Coût des travaux : Tranche Ferme : 274 063 € TTC.


Tranche Conditionnelle 1 : 139 393 € TTC.
Tranche Conditionnelle 2 : 171 087 € TTC.
soit 585 000 € TTC au total.

• Travaux complémentaire nécessaires : Des fuites repérées durant la phase travaux ont été
étanchées dans le cadre de travaux complémentaires

IV. Travaux complémentaires

• Type d'intervention : Des fuites relativement importantes ont été constatées en phase travaux
dans la continuité de la zone confortée. Il a été décidé de prolonger la zone traitée par des
injections.

CETMEF – CETE 146


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 25 – Epinal

• Objectifs : Etancher les fuites repérées durant la phase travaux.

• Maître d'ouvrage : VNF – DIR du Nord Est.

• Maître d'œuvre : Subdivision d'Epinal.

• Entreprises :
o Muller TP ;
o groupement avec GTS ;
o contrôle extérieur CETE de l'Est – LRPC de Nancy.

• Reconnaissances : Visuelles et étude géotechnique

• Conception – dimensionnement : Injections sous pression jusqu'à 5 m de profondeur

• Dispositifs mis en place et caractéristiques :


o comblement des vides par des enrochements 90/250 non gélifs ;
o pose d'un géotextile filtrant en fond de canal actuel puis reprofilage du canal avec
des enrochements de même type ;
o réalisation d'injections au niveau des sols décomprimés permettant le comblement
partiel de certaines failles ou vides et l'augmentation des propriétés mécaniques du
sol en place.

• Mise en œuvre : Prolongement de la piste d'accès

• Durée des travaux : 1 semaine

• Coût : Non connu

V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations :

• Connaissance du phénomène : Les fontis ont été découverts dans le plafond du canal lors du
chômage de 2004. Cependant, le talus a subi des désordres depuis des décennies et des
effondrements localisés de la RD 12 se sont généralisés sur 80 m au fil du temps. Des pertes
d'eau du canal ont poussé à réaliser des travaux après des études de reconnaissances
géotechniques et la pose d'instrumentation.

• Travaux : Les travaux se sont déroulés en eau, sans visibilité et sans interruption de la
navigation. Il a fallu prendre en compte les propriétés chimiques du sol afin d'éviter des
réactions non désirées (réaction ettringitique). L'importance des facturations sur certaines
zones injectées a induit des circulations non désirées du coulis d'injection qui allait jusqu'au
fleuve en contrebas. La composition du produit injecté a du être adaptée durant les travaux
afin d'obtenir un produit moins fluide (ajout d'un adjuvant anti-délavage et injection de
mortier selon les zones).

• Efficacité à court et long terme : A confirmer lorsque les travaux seront terminés et qu'une

CETMEF – CETE 147


Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 25 – Epinal

période de quelques années soit passée.

• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Le dispositif de confortement et


de rétablissement du profil du canal a été mis en place par barque avec facilité.
Les tranches de travaux d'injection, au vu du contexte géologique difficile ont du être
revues. La composition du coulis a du être adaptée pour répondre à la fois à la chimie du sol
(gypses) et à sa fracturation. Des fuites non prévues ont imposé des réductions au niveau des
profondeurs d'injection en raison d'un coulis trop fluide par rapport au sol. L'ajout de divers
adjuvants a été parfois nécessaire.

VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées:

• Documents :
o CCTP ;
o étude géotechnique de Fondasol.

• Personnes interrogées :
o Yannick PAYOT VNF – Service Navigation du Nord Est.

CETMEF – CETE 148


Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

Liste des photographies


Photographie 1 : Rigole de l'Arroux à Digoin : la brèche (VNF)..........................................21
Photographie 2 :Rigole de l'Arroux à Digoin : les désordres (VNF)....................................21
Photographie 3 : Rigole de l'Arroux à Digoin : mise en œuvre de la géomembrane (VNF)
.............................................................................................................................................23
Photographie 4 : Rigole de l'Arroux à Digoin : mise en place du ferraillage (VNF).............23
Photographie 5 : Rigole de l'Arroux à Digoin : le DEG recouvert de béton (VNF)..............23
Photographie 6 : Canal de Briare à Montambert : la brèche (VNF)....................................27
Photographie 7 : Canal de Briare à Montambert : les 2 dispositifs d'étanchéité du canal
(VNF)....................................................................................................................................27
Photographie 8 : Canal de Briare à Montambert : les désordres (VNF)..............................27
Photographie 9 : Canal de Briare à Montambert : Glissement des matériaux dans les
matelas gabions (VNF)........................................................................................................30
Photographies 10 et 11 : Canal de la Colme à Holque : les dégradations (VNF)...............32
Photographies 10 et 11 : Canal de la Colme à Holque : les dégradations (VNF)...............32
Photographie 12 : Canal de la Colme à Holque : battage des palplanches (VNF).............34
Photographie 13 : Canal de la Colme à Holque : mise en œuvre des tirants (VNF)...........34
Photographies 14 et 15 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : renard sous les
palplanches (VNF)...............................................................................................................37
Photographies 14 et 15 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : renard sous les
palplanches (VNF)...............................................................................................................37
Photographie 16 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : travaux de terrassement en
urgence après mise au chômage du bief (VNF)..................................................................38
Photographie 17 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire : le perré en pierres
maçonnées (VNF)................................................................................................................44
Photographie 18 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire : les travaux de curage du
canal (VNF)..........................................................................................................................45
Photographie 19 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire : mise en place de la
géomembrane d'étanchéité et du géotextile supérieur (VNF).............................................45
Photographie 20 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : la brèche (VNF)........48
Photographie 21 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : les murettes béton très
dégradées de défense des berges (VNF)............................................................................48
Photographie 22 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : le rideau de
palplanches assurant la défense des berges (VNF)............................................................51
Photographie 23 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : la brèche (VNF)........54
Photographies 24 et 25: Canal latéral à la Loire à Micaudière : la réparation de l'aqueduc
(VNF)....................................................................................................................................57
Photographies 24 et 25: Canal latéral à la Loire à Micaudière : la réparation de l'aqueduc
(VNF)....................................................................................................................................57
Photographie 26 : Canal latéral à la Loire à Micaudière : mise en place des palplanches
(VNF)....................................................................................................................................57
Photographie 27 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : la brèche
(VNF)....................................................................................................................................60
Photographie 28 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : la brèche
côté amont (VNF).................................................................................................................60
Photographie 29 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : mise en
place des palplanches (VNF)...............................................................................................62
Photographie 30 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : fuite de l'eau du canal dans la
digue.(VNF)..........................................................................................................................65
CETMEF - CETE 149
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

Photographie 31 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : pose du grillage avertisseur


sur le réseau de câble optique, l'enrobage est complètement argileux (VNF)....................66
Photographie 32 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : fin du colmatage de la digue.
Il reste à remplacer le rideau de palplanche déversé (VNF)...............................................66
Photographie 33: Canal de la Marne au Rhin Est : la fuite au niveau des palfeuilles (VNF)
.............................................................................................................................................70
Photographie 34 : Canal de la Marne au Rhin Est : la digue gorgée d'eau (VNF)..............70
Photographie 35 : Canal de la Marne au Rhin Est : la digue après réparation (VNF)........71
Photographie 36 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : mise en œuvre de l'argile (VNF). . .73
Photographie 37 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : la tête de la digue avec les plaques
de béton et les pieux en bois (VNF)....................................................................................73
Photographie 38 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : les enrochements côté terrain
naturel (VNF)........................................................................................................................74
Photographie 39 : Canal du Midi à Trèbes : palplanches mises en œuvre (VNF)..............77
Photographie 40 : Canal du Midi à Trèbes : recépage des palplanches (VNF)..................77
Photographie 41 : Canal du Midi à Trèbes : emplacement des sondages thermométriques
et vue du site (VNF).............................................................................................................78
Photographie 42 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : désordres survenus fin
décembre 2003 (VNF)..........................................................................................................81
Photographie 43 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : les palplanches neuves et les
palplanches déformées .(VNF)............................................................................................82
Photographie 44 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : site après la fin des travaux .
(VNF)....................................................................................................................................82
Photographie 45 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : l'atelier de pose des tirants
positionné sur barge (VNF)..................................................................................................84
Photographie 46 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : l'atelier de battage des
palplanches(VNF) ...............................................................................................................84
Photographie 47 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : le site après réparation ((VNF)85
Photographie 48 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les désordres - fissuration du chemin
de contre halage (VNF)........................................................................................................87
Photographie 49 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les dégradations - déversement de
palplanches (VNF)...............................................................................................................87
Photographie 50 : Canal de Neufossé à Blaringhem : démolition des palplanches (VNF).88
Photographie 51 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les fascines de lestage (VNF) .......88
Photographie 52 : Canal de Neufossé à Blaringhem : battage du rideau de palplanches
principal (VNF).....................................................................................................................90
Photographie 53 : Canal de Neufossé à Blaringhem : Rideau de palplanches et rideau
d'ancrage (VNF)...................................................................................................................90
Photographies 54 et 55 : Canal du Nord à Mœuvres : les dégradations (VNF)..................93
Photographies 54 et 55 : Canal du Nord à Mœuvres : les dégradations (VNF)..................93
Photographie 56 : Canal du Nord à Mœuvres : le comblement (VNF)................................94
Photographie 57 : Canal du Nord à Mœuvres : les injections (VNF)..................................94
Photographie 58 : Canal du Nord à Mœuvres : mise en œuvre de la géomembrane (VNF)
.............................................................................................................................................95
Photographie 59 : Canal du Nord à Mœuvres : mise en œuvre de la protection béton
(VNF)....................................................................................................................................95
Photographie 60 : Canal du Nord à Languevoisin : le fontis (CETMEF)...........................100
Photographie 61 : Canal du Nord à Languevoisin : affouillement derrière le perré béton
(CETMEF)..........................................................................................................................100
Photographie 62 : Canal du Nord à Languevoisin : glissement du perré béton devant le
CETMEF - CETE 150
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

rideau de palplanches (CETMEF).....................................................................................100


Photographie 63 : Canal du Nord à Languevoisin : la première réparation (CETMEF)....102
Photographie 64 : Canal du Nord à Languevoisin : la géomembrane (CETMEF)............102
Photographie 65 : Canal du Nord à Languevoisin : la réparation du bouchage du fontis
(CETMEF)..........................................................................................................................102
Photographie 66 : Canal du Nord à Languevoisin : deuxième intervention (CETMEF)....103
Photographie 67 : Canal du Nord à Languevoisin : la géomembrane (CETMEF)............103
Photographie 68 : Canal du Nord à Languevoisin : un plot béton maintenant la
géomembrane (CETMEF)..................................................................................................104
Photographie 69 : Rhin canalisé à Iffezheim : l'affaissement avant travaux (VNF)...........107
Photographie 70 : Rhin canalisé à Iffezheim : après travaux (VNF).................................109
Photographie 71 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : la brèche (VNF)........................111
Photographie 72 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : mise en place des
enrochements(VNF) ..........................................................................................................112
Photographie 73 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : les enrochements liés au béton
(VNF)..................................................................................................................................112
Photographie 74 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : réalisation du béton projeté (VNF)
............................................................................................................................................112
Photographie 75 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : la brèche (VNF).........................115
Photographie 76 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : mise en place de la géomembrane
(VNF)..................................................................................................................................116
Photographie 77 : Canal de Roanne à Digoin à Briennon : la brèche (VNF)....................119
Photographie 78 : Canal de Roanne à Digoin à Briennon : les désordres (VNF).............119
Photographie79: Canal de Roanne à Digoin à Briennon : le batardeau amont et les tuyaux
permettant le transit partiel de l'eau (VNF)........................................................................121
Photographie 80 : Canal de Roanne à Digoin à Briennon : les matelas gabions de
protection (VNF).................................................................................................................121
Photographies 81 et 82 : Canal de Saint Quentin à Masnières : les désordres (VNF).....125
Photographies 81 et 82 : Canal de Saint Quentin à Masnières : les désordres (VNF).....125
Photographies 83 et 84 : Canal de Saint Quentin à Masnières : après travaux
complémentaires (VNF).....................................................................................................128
Photographies 83 et 84 : Canal de Saint Quentin à Masnières : après travaux
complémentaires (VNF).....................................................................................................128
Photographie 85: Canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies : déversement des
palplanches (VNF).............................................................................................................130
Photographie 86 : Canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies : déversement des
palplanches(VNF)..............................................................................................................130
Photographie 87 : Canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies : palplanches avec pieux bois
(CETMEF)..........................................................................................................................131
Photographie 88 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : Glissement du chemin de service
(VNF)..................................................................................................................................134
Photographie 89 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : glissement du chemin de service
(VNF)..................................................................................................................................134
Photographie 90 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : après travaux (CETMEF)...........135
Photographie 91 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : le chemin de halage après travaux
(CETMEF)..........................................................................................................................135
Photographie 92 : La Seine à Croissy : plan de situation (VNF).......................................137
Photographie 93 : La Seine à Croissy : berge avant travaux (CETMEF)..........................138
Photographie 94 : La Seine à Croissy : le verin servant au fonçage des palplanches (VNF)
...........................................................................................................................................140
CETMEF - CETE 151
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

Photographie 95 : La Seine à Croissy : berge après pose des palplanches (CETMEF). .140
Photographie 96 : La Seine à Croissy : berge après travaux (VNF).................................141
Photographies 97 et 98 : Canal des Vosges à Epinal : les désordres (VNF)....................143
Photographies 97 et 98 : Canal des Vosges à Epinal : les désordres (VNF)....................143
Photographie 99 : Canal des Vosges à Epinal : les travaux de confortement de la berge
(VNF)..................................................................................................................................145

CETMEF - CETE 152


Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations

Liste des figures


Figure 1 : Rigole de l'Arroux à Digoin : coupe schématique de la réparation de la digue
(VNF)....................................................................................................................................22
Figure 2 : Canal de Briare à Montambert : coupe schématique de la digue reconstruite
( CETE Lyon Autun).............................................................................................................29
Figure 3 : Canal de la Colme à Holque : profil type n°1 de la réparation (VNF).................33
Figure 4 : Canal de la Colme à Holque : profil type n°2 de la réparation(VNF).................34
Figure 5 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : profil en travers type avant travaux
(VNF)....................................................................................................................................36
Figure 6 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : coupe schématique de la digue
reconstruite CETE Lyon Autun)...........................................................................................49
Figure 7 : Canal latéral à la Loire à Micaudière : coupe schématique de la digue (CETE
Lyon Autun)..........................................................................................................................57
Figure 8 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : coupe transversale
de la réparation (VNF)..........................................................................................................61
Figure 9 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : profil avant travaux (VNF)................65
Figure 10 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : coupe type de la réparation de la
digue (VNF)..........................................................................................................................67
Figure 11 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : technique végétale employée sur les
parties du bief constituées de perré en béton (VNF)...........................................................67
Figure 12 : Canal du Midi à Trèbes : coupe après travaux (VNF).......................................78
Figure 13 : Profils en travers de la digue et de la réparation (Zone A) ...............................83
Figure 14 : Coupe de la réparation par tirant ancré dans la marne (Zone B).....................83
Figure 15 : Canal de Neufossé à Blaringhem : profil type de réparation au droit des
désordres majeurs (VNF).....................................................................................................89
Figure 16 : Canal de Neufossé à Blaringhem : Profil type de réparation du talus sous eau
(VNF)....................................................................................................................................89
Figure 17 : Canal du Nord à Mœuvres : profil avant travaux (VNF)....................................92
Figure 18 : Canal du Nord à Mœuvres : profil type après travaux complémentaires (VNF)
.............................................................................................................................................96
Figure 19 : Rhin canalisé à Iffezheim : profil en travers (VNF)..........................................108
Figure 20 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : coupe schématique de la digue (CETE
Lyon Autun)........................................................................................................................112
Figure 21 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : coupe type des travaux (CETE Lyon
Autun).................................................................................................................................116
Figure 22 : Canal de Roanne à Digoin à Briennon : coupe schématique de la digue
reconstruite (CETE Lyon Autun)........................................................................................121
Figure 23 : Canal de Saint Quentin à Masnières : profil type avant désordres (VNF)......124
Figure 24 : Canal de Saint Quentin à Masnières : profil type après réparation (VNF)......126
Figure 25 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : profil en travers des travaux (VNF).......135
Figure 26 : La Seine à Croissy : profil type de l'ouvrage actuel (VNF)..............................138
Figure 27 : La Seine à Croissy : profil type après travaux (VNF)......................................139
Figure 28 : Canal des Vosges à Epinal : coupe des travaux (VNF).................................144

CETMEF - CETE 153

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