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1 - Digues Et Berges Des Voies Navigables - Retour D'expériences Sur Les Désordres Et Les Réparations
1 - Digues Et Berges Des Voies Navigables - Retour D'expériences Sur Les Désordres Et Les Réparations
Le Directeur du CETMEF
Le CETMEF tient à remercier toutes les personnes qui ont participé à la réalisation de ce document
et notamment :
• Les relecteurs :
Brahim BENAISSA – CETMEF
Benoît CANAL – VNF Béthune
Edouard DURAND – CETE Normandie Centre / Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées
de Blois
Daniel RENGEARD – Service Navigation Nord-Est
L'ensemble de tous les agents des services de navigation de Voies Navigables de France et des
Laboratoires Régionaux des Ponts et Chaussées qui ont été consultés pour l'élaboration des fiches
de retour d'expériences.
2 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Sommaire
1. Introduction 5
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 3
7. Bilan du retour d'expériences 98
7.1. Enseignements sur les désordres 98
7.2. Enseignements sur les réparations 99
7.3. Enseignements sur les désordres et les réparations
par rapport à la structure d'origine de la digue 102
7.4. Propositions d'améliorations et perspectives 103
9. Bibliographie 114
4 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
1. Introduction
Les digues de voies navigables sont des ouvrages anciens dont la constitution est
mal connue en raison de la faible quantité d'archives. Elles ont été le plus souvent
construites avec les matériaux disponibles sur le site dont la perméabilité n'était pas
toujours compatible avec une bonne étanchéité des ouvrages.
Aujourd'hui, en raison de ces mauvaises caractéristiques des matériaux et de la vétusté
des ouvrages, de nombreux phénomènes de dégradation affectent les digues et peuvent
être à l'origine de brèches. Ces brèches, qui ont souvent lieu en milieu rural, provoquent
généralement peu de dégâts mais ont des conséquences importantes sur l'exploitation
avec l'interruption de la navigation.
Suivant l’ampleur des désordres et leur localisation, sur le corps de l'ouvrage, sur le
système de défense des berges ou sur le dispositif d'étanchéité, les réparations de
digues consistent souvent à remblayer l’ouvrage, à mettre en place des palplanches,
un dispositif d’étanchéité par géomembrane, des enrochements... Les réparations à la
suite de brèches ou d'autres désordres tels que le déversement de palplanches ou les
fuites sont majoritairement réalisées en urgence et peuvent se révéler non pérennes ou
inefficaces et faire ainsi l'objet d'interventions ultérieures programmées ou non.
le chapitre 2 donne les connaissances de base sur les digues de voies
navigables et sur les techniques de réparations couramment utilisées ;
le chapitre 3 présente le principe et la méthodologie du retour d’expériences
effectué ainsi que les cas de retour d’expériences retenus ;
les chapitres 4, 5 et 6 sont consacrés à l’étude des cas sous différents aspects :
analyse des désordres et des réparations et analyse en fonction de l'étanchéité
et la nature du système de protection de berges d'origine ;
le chapitre 7 établit le bilan du retour d’expériences en tirant notamment des
enseignements et proposant des améliorations en matière de surveillance et
de réparations.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 5
L'annexe regroupe les vingt-cinq fiches de cas et donne notamment pour chacun d'entre
eux des informations sur :
Dans ce retour d'expériences sur les réparations de digues de voies navigables, les
réparations de digues jouant le rôle de protection contre les inondations n’ont pas été
retenues car ceux-ci font l'objet d'une étude similaire sous l'égide du Cemagref.
6 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
2. Généralités sur les digues de voies navigables
2.1. Contexte
2.1.1. Historique
Les voies navigables sont l'un des moyens de transport les plus anciens.
Au cours du moyen-âge, la batellerie empruntait les rivières dans leur état
naturel (Guiochon et al., 1973). Sur celles peu profondes, on procédait à des
«lâchures» ou «éclusées» grâce à l’utilisation des moulins à eau, constitués
d’un barrage et d’un pertuis. L’eau accumulée derrière les barrages
permettait, lors de l’ouverture des pertuis, de réaliser une sorte d’onde de
crue et le tirant d’eau des bateaux était ainsi augmenté.
1
'écluse dont le nom de l'inventeur est inconnu, a été introduite en France par Léonard de Vinci à la demande de
L
François 1er pour canaliser l'Ourcq à proximité de Paris
2
Le canal à bief de partage fut inventé par le français Adam de Craponne dans la seconde moitié du XVIème siècle.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 7
C'est à partir des années 1830 avec l’invention du barrage à fermettes3
et du barrage à hausses4, qui ont permis de régler le débit des rivières
et de relever ainsi le niveau de l’eau (la dénivellation aux barrages étant
franchie par des écluses), que la canalisation des rivières et des fleuves
s'est effectuée.
Après la seconde guerre mondiale des ouvrages de plus grand gabarit ont
été construits pour répondre à un trafic plus important et plus lourd (comme
par exemple, le canal du Nord mis en service en 1965.
Aujourd'hui avec plus de 8500 km de voies navigables (Fluvial, 2008), la
France dispose d'un des plus longs réseaux navigables d'Europe. Voies
Navigables de France, Établissement Public à Intérêt Commercial créé en
1991, gère et entretient environ 6700 km de voies navigables.
2.1.2. Enjeux
3
Le premier barrage à fermettes fut construit en 1834 à Basse-Ville (près de Clamecy) sur l’Yonne par Poirée
4
Le premier barrage à hausses fut construit en 1839 sur l’Isle par Thenard
8 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
2.2. Caractéristiques et désordres
«Une digue est une longue construction destinée à contenir les eaux» (Petit
Robert, 2004). On considère généralement qu’il existe trois types de digues :
les digues à la mer (digues maritimes et digues brise-lames), les digues
de protection contre les inondations et les digues de voies navigables. Les
digues à la mer sont situées le long du littoral. Les digues de protection
contre les inondations et de voies navigables sont des ouvrages intérieurs
situés le long des fleuves, rivières ou canaux. Les digues de voies navigables
sont en charge permanente, contrairement aux digues de protection contre
les inondations qui sont essentiellement sollicitées pendant les épisodes de
crues et sont dites «sèches».
Parmi les digues de voies navigables, sont distinguées :
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Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 9
de réparations ponctuelles non identifiées, des rehaussements divers pour
augmenter le mouillage, ou les modes de traction des bateaux.
Ces digues sont constituées de matériaux perméables (sables, graves)
ou peu perméables (limons, argiles) et dans le corps de ces ouvrages des
zones de discontinuités locales ou des vides sont présents. Généralement,
les digues ne possèdent ni véritable noyau argileux, ni dispositif de drainage
interne, ni filtre de transition entre matériaux. Pour la majorité des canaux
de type Freycinet, l'étanchéité du canal est assurée, lorsque les matériaux
ne sont pas naturellement étanches, par un corroi d’argile sur la cuvette et
le talus amont de la digue.
Les largeurs en crête sont le plus fréquemment de l’ordre de trois mètres, les
pentes de talus sont variables (de 2H/1V à 1H/1V), les hauteurs également.
La végétation est très souvent présente en forte densité sur les talus aval (côté
terre). Côté canal, diverses techniques de protection et/ou d'étanchéité sont
mises en œuvre telles que les tunages bois, les perrés, les enrochements,
les matelas gabions, les palplanches, les corrois d’argile.
D'une manière générale, les mécanismes de rupture qui affectent une digue
sont les affouillements, l'érosion de berges, l'érosion interne, l'instabilité
d'ensemble et la surverse.
10 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
ou son exhaussement (crues, onde de proue..). Les affouillements
correspondent à l'érosion du pied de berge et se présentent le plus
souvent sous forme de niches plus ou moins circulaires avec des parois
verticales. Ils peuvent provoquer également, par ruptures successives, la
destruction du talus.
b) L’érosion interne
L'érosion interne est l'entraînement vers l'aval des particules constitutives
du remblai ou de la fondation sous l'action d'un écoulement provenant
de la retenue ou de la nappe [CFGB, 1997]. Elle ne se développe que
sous l'action conjuguée de l'arrachement et du transport des particules.
Elle peut être causée par des phénomènes d'arrachement d'ordres
mécanique, physico-chimique ou thermique. Les mécanismes à l'origine
de l'érosion interne sont [ICOLD, 2007] : l'érosion de contact (à l'interface
entre deux couches de sol), l'érosion de conduite (dans une fissure
par exemple), l'érosion régressive (entraînement de matériau qui se
déclenche à l'exutoire d'un écoulement d'eau et qui s'auto-entretient
jusqu'à déboucher à l'amont), la suffusion (entraînement sélectif, par l'eau
en mouvement, des petites particules les plus instables dans les espaces
poreux inter-particulaires d'un sol). Le renard est la conséquence d'une
érosion régressive et se manifeste par un conduit de part et d'autre de
l'ouvrage pouvant aboutir à une rupture. Ce type d’érosion est favorisé
par des défauts d’étanchéité, des zones d’hétérogénéité, des terriers
d’animaux, des ouvrages traversants comme les conduites de prises, les
câbles enterrés ou ouvrages d'évacuation dans le corps de digue, les
traverses sous-fluviales ou raccordements à des ouvrages maçonnés de
type pont canal.
d) La surverse
Il s’agit du débordement de l’eau par dessus la digue ou son système
d'étanchéité, qui conduit généralement et rapidement à la brèche par une
instabilité générale ou à une érosion régressive du talus côté terre puis
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 11
de la crête. Cette cause de rupture se retrouve essentiellement sur les
ouvrages endiguant les fleuves et rivières ou les rigoles d'alimentation.
Cependant, les canaux latéraux aux fleuves ou rivières ou traversant une
zone d'expansion des crues peuvent également subir une surverse du
fleuve dans le canal susceptible d'engendrer une rupture. Une étude du
laboratoire d'Autun effectuée en 2006, a montré que le nombre de cas
connu de ce type de rupture de digues était limité [Habert, 2006].
a) Le rideau de palplanches
La fonction du rideau de palplanches est de renforcer la stabilité et
d'assurer l'étanchéité de la digue. La mise en œuvre d’un rideau de
palplanches consiste à enfoncer dans le sol des éléments métalliques
s'enclenchant les uns aux autres par l'intermédiaire de nervures latérales,
les serrures. L’étanchéité est assurée par la mise en place de joints au
niveau des serrures. La profondeur maximale d’utilisation avoisine une
quinzaine de mètres. Il existe différentes méthodes d'enfoncement, avec
l'aide d'une grue munie de marteau pour le battage, munie de trépideur
pour le vibrofonçage, munie de vérin pour le vérinage. Ces méthodes
dépendent de la nature du corps de digue et de l’environnement (risques
liés à de trop fortes vibrations).
b) La paroi mince
La paroi mince vibrée est réalisée à l’aide d’un profilé métallique foncé
dans le corps de digue puis retiré tout en injectant à basse pression un
coulis d’étanchéité auto-durcissant. L’étanchéité d’ensemble de la paroi
est assurée par un recouvrement de quelques centimètres entre les
éléments successifs. La largeur de la paroi dépend essentiellement de la
nature des sols, elle peut varier de quelques centimètres pour des sables
à une vingtaine de centimètres pour des graviers, ce procédé permet
d’atteindre des profondeurs de l’ordre de vingt à vingt cinq mètres.
c) La paroi moulée
La paroi moulée fonctionne sur le principe de l’écran mince. Une tranchée
est réalisée dans le corps de digue à l’aide d’une pelle rétro ou d'une
benne preneuse. Au fur et à mesure de l'enfoncement, le forage est
rempli par une boue bentonitique qui est substituée par la suite par un
mortier à base de ciment. La largeur de cette paroi est de l’ordre de 0,50
m. Le choix de la technique employée dépend de la profondeur de paroi
12 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
nécessaire. L’utilisation de la pelle rétro est limitée à une profondeur
d’environ six mètres tandis qu’à l’aide d’une benne preneuse il est possible
de dépasser vingt cinq mètres. Il faut néanmoins disposer d’une largeur
de crête suffisante et d’une bonne stabilité de la digue.
d) Les injections
L'injection consiste à faire pénétrer dans le sol de fondation ou dans le
corps de la digue un coulis fluide sous pression permettant de renforcer
une zone de terrain ou de créer une zone étanche. Dans le cas de
réparation, les injections sont employées ponctuellement sur une zone
de fuites pour combler les vides intragranulaires existants. Le rideau
d'injection dans le corps de digue consiste à exécuter des forages
selon un maillage triangulaire ou carré dont l'espacement régulier est
fonction du terrain injecté, des caractéristiques des coulis, de la pression
et du volume injecté. Le coulis usité est, le plus souvent, un mélange
de bentonite et de ciment dont les caractéristiques sont à définir selon
l'utilisation et les conditions d'emploi, pour pallier ou compléter un autre
mode de protection (palplanches, perrés maçonnés ou bétonnés par
exemple). Dans la plupart des cas de réparation, le volume de coulis à
injecter est difficile à quantifier.
a) L
es géomembranes et le Dispositif d’Etanchéité par Géomembrane
(DEG)
La géomembrane est une membrane d'étanchéité artificielle qui peut être
bitumineuse (géotextile tissé ou non imprégné de bitume), ou en synthèse
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 13
constituée d'élastomères, de thermoplastiques (polyéthylène, PVC) en
bandes enroulées, raccordées par soudage ou collage. C'est un produit
mince, souple, continu, étanche au liquide. Suivant leurs caractéristiques
les géomembranes peuvent s'employer seule, mais généralement
elles sont intégrées dans un Dispositif d'Etanchéité par Géomembrane
(DEG).
Le DEG, qui est mis en œuvre à sec, est employé pour étancher la cuvette
du canal ou simplement le talus amont. Il est composé :
14 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
b) Le Corroi d'argile
Le corroi d’argile, qui est en réalité de l'argile compactée, est employé
pour l'étanchéité du canal. Une couche d'argile recouvre le talus amont
et le plafond du canal. La mise en place du corroi d’argile est réalisée
par des engins de chantiers classiques. Pour les zones exposées à des
courants hydrauliques importants, ou à du batillage, cette protection est
complétée par la mise en place d’un filtre géotextile et d’une protection
(enrochements, tunage…).
c) Le rideau de palplanches
Les palplanches sont également utilisées côté amont, elles assurent
alors un rôle de protection contre l'érosion externe et interne et un rôle de
stabilisation de la digue.
a) Les enrochements
La réalisation d’un parement en enrochements a pour but de protéger la
berge des effets du courant, des perturbations locales, ou du batillage et
de limiter l’érosion externe et les affouillements.
Les enrochements sont mis en œuvre à l'aide d'une pelle mécanique depuis
la crête ou depuis un ponton flottant. Ils sont posés sur un filtre géotextile
ou granulaire. Une butée de pied peut être nécessaire pour stabiliser la
protection si la pente est trop importante. Les enrochements proviennent
de carrière et sont choisis selon différents critères : leur dimension, qui
conditionne leur stabilité vis à vis des courants ; leur résistance aux cycles
«gel/dégel» ; leur résistance aux chocs, etc.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 15
b) Les gabions ou matelas gabions
Les gabions sont des cages métalliques remplis d'enrochement afin de
constituer un mur droit ou à redan pour stabiliser la digue.
Les matelas gabions ont une épaisseur de vingt à trente centimètres. Les
éléments reliés entre eux permettent d'épouser la forme du talus pour sa
protection contre le batillage et les courants. Ils sont mis en place à l'aide
d'une grue munie d'un palan. Un filtre, généralement du géotextile, est
posé sous la structure pour éviter le départ des matériaux fins.
c) Le tunage
Le terme tunage désigne par extension tout système simple de protection de
berge qui consiste en l’alignement de pieux et d’un matériau intermédiaire
en bois, métal ou béton. Le principe consiste à mettre en place cet écran
rigide derrière lequel on effectue un rechargement en argile, en ayant
pris soin d’utiliser un géotextile anti-contaminant à l’interface servant de
filtre.
Ce type de réalisation, doit être suivi dès sa mise en œuvre pour veiller à la
bonne reprise des végétaux. Elle n'est efficace que lorsque les végétaux
se développent.
16 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
e) Le Perré
Le perré peut être en béton ou constitué de pierres (sèches maçonnées)
mises en œuvre manuellement. Il équipe généralement la partie supérieure
du talus sous-fluvial et la berge en section courante et l'intégralité du
talus amont à proximité des ouvrages tels que les écluses, ponts canaux
et traverses sous fluviales pour lutter contre les effets mécaniques du
batillage. Les réparations consistent à renouveler les pierres manquantes
ou abîmées et à les rejointoyer en préservant des vides pour ne pas
engendrer des sous pressions, car la vocation des perrés n'est pas
d'assurer l'étanchéité mais de protéger la berge contre le batillage. Ce
type de réparation nécessite l'abaissement ou le chômage du canal.
Deux grands cas se présentent, suivant que la rupture intéresse un bief de canal,
qui contient un volume d'eau éventuellement grand mais limité, ou une dérivation
de rivière, auquel cas l'eau s'engouffrera dans la brèche tant que celle-ci restera
ouverte (Brygo, 1979).
e
n interrompant le plus rapidement possible l'alimentation normale
d'exploitation
e
n mettant en place un batardeau coupant le bief en deux si des rainures
sont prévues au droit des sections rétrécies ;
en écoulant le maximum d'eau dans le bief aval.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 17
Il apparaît plus adapté de claper des enrochements devant la brèche. Une certaine
proportion sera entraînée par le courant, mais si la vitesse d'approvisionnement
est suffisante, le travail pourra être mené à bien. Il convient de réaliser un cordon
arrondi, pour augmenter le linéaire offert au déversement de l'eau, de manière à
réduire la vitesse, à débit donné.
Quand le cordon est en place, il subsiste un débit de fuite à travers les enrochements,
débit plus faible que celui s'engouffrant dans la brèche initiale. Ce débit peut être
diminué en colmatant les enrochements : on peut disposer du fumier ou de la paille
côté amont du cordon. Le procédé a fait ses preuves mais peut se heurter à des
préoccupations de qualité des eaux. Les matériaux plus fins, tels que sables ou
graviers, seront emportés par l'eau et ne sont donc plus utilisables.
Le débit de fuite peut également être maîtrisé en déposant une bâche imperméable,
qui devra être suffisamment résistante pour ne pas se déchirer contre les
enrochements. Le recours à une membrane bentonitique, correctement ancrée au
plafond et latéralement permet généralement de limiter le débit de fuite.
18 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
3. Présentation du retour d'expériences
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 19
Figure 5 : Le concept de REX (Lauly et Messina, 2001)
L'objectif final est de parvenir à des enseignements étayés par des cas concrets
permettant d'élaborer ultérieurement des recommandations.
La méthodologie appliquée dans le cadre de cette étude a suivi les quatre étapes
précédemment énoncées de la démarche de retour d'expériences. Les contenus
de ces étapes sont décrits dans les paragraphes suivants.
20 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
3.2.1. Collecte des données
Dans un premier temps, des cas connus par le CETMEF et les CETE ont été
identifiés et un premier recueil des données a été réalisé en liaison avec les
services de navigation de VNF.
Dans un second temps, des contacts ont été pris avec les différentes
subdivisions de VNF afin de procéder à des interviews des principaux
acteurs et de collecter l'ensemble des informations disponibles sur les cas
de réparations de digues de voies navigables.
Une synthèse sous forme de tableaux a été établie pour déterminer les
cas les plus documentés. En particulier, afin de déterminer les facteurs qui
pouvaient expliquer les désordres et leur situation, la réussite ou l'échec des
réparations, des tableaux croisés ont été établis :
Seules les études de cas bien documentées ont été retenues, notamment
celles pour lesquelles des données suffisamment complètes étaient
disponibles.
14
12
10
8
nombre de
6 cas
2
Figure 6 : Répartition des cas par hauteur de
0
0 à 2,50m 3 à 4m 5 à 12m
digues (CETMEF)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 21
3.2.3. Stockage et assemblage des informations
Vingt-cinq cas ont été retenus et ont fait l'objet d'une fiche comprenant six
parties :
Le traitement et l'analyse des données ont été effectués sur la base des
informations disponibles dans les fiches de capitalisation des données. Des
analyses croisées ont porté sur :
les désordres ;
les réparations ;
les types de désordres et de réparations suivant la technique
d'étanchéité et de protection de berges d'origine de la digue.
22 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Tableau 1: Présentation des cas (CETMEF)
N° de
n° de Année des
Voie d'eau Localisation Département Technique existante page
fiche réparations
(annexe)
Cuvelage béton (aval brèche) et
1 Rigole de l'Arroux Digoin 71 2004 22
corroi d'argile (amont brèche)
Cuvelage en béton de chaux
2 Canal de Briare Montambert 58 (aval brèche) et corroi d'argile et 2002 28
palplanches béton (amont brèche)
3 Canal de la Colme Holque 59 Perré type Sensée 2005 33
Canal des Houillères
4 Wittring 57 Palplanches et corroi d'argile 1995 38
de la Sarre
Canal Latéral à la Châtillon sur
5 45 Perré en pierres maçonnées 2002 45
Loire Loire
Canal Latéral à la Marseille les
6 18 Murettes béton et corroi d'argile 2002 49
Loire Aubigny
Canal Latéral à la
7 Micaudière 71 Palplanches et corroi d'argile 2000 55
Loire
Bief de
Canal de la Marne Cuvelage béton et palplanches
8 partage des 57 2001 61
au Rhin dans le corps de digue
Vosges
Canal de la Marne Bief 8-9 à
9 57 Palplanches et corroi d'argile 2004 66
au Rhin Est Réchicourt
Canal de la Marne Bief 67 à Palfeuilles et palplanches (une
10 51 2006 71
au Rhin Ouest Ponthion sur trois)
Canal de la Marne Bief 26 à
11 55 Murette béton et corroi d'argile 2007 74
au Rhin Ouest Velaines
12 Canal du Midi Trèbes 11 Corroi d'argile 2004 78
La Moselle Neuves
13 54 Palplanches tirantées 2002 82
canalisée Maisons
Palplanches et perré de type
14 Canal de Neufossé Blaringhem 59 2004 88
Sensée
Bief 4 et 5
15 Canal du Nord 59 Cuvelage béton 2003 94
Moeuvres
Bief 15-16
16 Canal du Nord 80 Cuvelage béton 2008 101
Languevoisin
Enrochements, corroi d'argile et
17 Le Rhin canalisée Iffezheim 67 2004 108
écran mince à la base de la digue
Canal du Rhône au Perré béton reposant sur des
18 Allenjoie 25 2005 112
Rhin enrochements
Canal du Rhône au
19 Jonchet 25 Perré béton 2006 116
Rhin
Canal de Roanne à
20 Briennon 42 Corroi d'argile et tunage bois 2007 120
Digoin
Canal de Saint- Murette et écran d'étanchéité en
21 Masnières 59 2001 125
Quentin béton
Canal de la Sambre
22 Landrecies 59 Palplanches 2003 132
à l'Oise
Canal de la Sambre
23 Ors 59 Corroi d'argile et perré 2004 135
à l'Oise
Sans protection (matériaux
24 La Seine Croissy 78 2007 139
limoneux issus du dragage)
Corroi d'argile (côté amont) et
25 Canal des Vosges Epinal 88 2008 144
palplanches (côté val)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 23
Les désordres rencontrés sur les cas recensés sont :
Chacun des cas traités pour ce retour d'expériences est présenté de manière
synthétique dans la partie suivante.
24 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
3.3.2. Résumé des fiches de cas
Fiche 1 – Rigole de l'Arroux – Digoin (Saône et Loire) – Brèche totale – Réparation par
DEG (2004)
La digue est en remblai homogène et a une hauteur de cinq mètres. Les matériaux la
constituant sont des sables légèrement limoneux et des graviers. En 2001, une brèche
s'est produite au niveau d'une zone de transition entre un dispositif d'étanchéité par
corroi argileux et un cuvelage béton. A la faveur d'une montée du niveau d'eau, le corroi
argileux, n'atteignant pas le haut du talus amont, a été 'surversé', ce qui a occasionné une
infiltration dans le corps de digue et une érosion interne de la digue. Les réparations ont été
effectuées en 2004 et ont consisté en la reconstruction du corps de digue et la mise en place
d'un dispositif d'étanchéité par géomembrane. La mauvaise mise en œuvre du dispositif
d'étanchéité a conduit à l'apparition de fuites. Des travaux complémentaires, consistant au
déversement d'argile dans le canal, ont donc été nécessaires.
Photographie 4 : Rupture à la jonction béton et argile sur la Rigole de l'Arroux à Digoin (VNF)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 25
Fiche 3 – Canal de la Colme – Holque (Nord) – Affaissement du chemin de halage –
Réparation par palplanches (2005)
Le canal est en déblai. La défense de berge originelle est de type Sensée, et constituée
par un perré, présentant une pente de 1H/3V côté berge et fondé sur pieux. Les désordres
observés se matérialisaient par une fissuration et des tassements localisés sous le chemin
de halage et une érosion du profil de pente sous eau en pied de la défense de berge. Leur
origine est liée à une érosion régressive entraînant le déchaussement progressif du perré et
un départ de matériaux sous la chaussée du chemin de halage. Un rideau de palplanches
a été battu en arrière du perré de type Sensée sur un linéaire de cent quatre-vingts mètres.
Des tirants ont été mis en place tous les deux mètres quarante pour lier le perré et le
rideau. Le chemin de halage a été remblayé. Les travaux se sont révélés efficaces, aucune
dégradation nouvelle n'étant apparue.
Photographie 6 : Palplanches ancrées sur le perré de type sensée sur le canal de la Colme à Holque (VNF)
Photographie 7 : Travaux de terrassement lors des réparations du canal des Houillères de la Sarre à Wittring
(VNF)
26 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 5 – Canal Latéral à la Loire – Châtillon sur Loire (Loiret) – Fuites – Réparation
par DEG (2002)
La digue est en remblai homogène constitué de matériaux sablo-limoneux et graveleux
et a une hauteur de cinq mètres. L'étanchéité de la cuvette du canal et la défense des
berges sont assurées par un perré en pierres jointoyées. Des travaux d'installation d'une
conduite de gaz par forage dirigé sous le canal semblent avoir contribué au déjointoiement
des pierres du perré, amorcé par le vieillissement des joints. Une fuite importante a ainsi
été constatée en 2002. La tentative de colmatage par mise en place d'argile et de béton
s'est avérée inefficace. Les travaux, réalisés après un prédiagnostic visuel, ont consisté en
la mise en place d'un dispositif d'étanchéité par géomembrane, sur une longueur de 700m
recouvert par un béton armé de protection. Depuis ces réparations, aucune fuite n'a été
constatée.
Photographie 8 : Vue du perré maçonné sur le canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire (VNF)
Fiche 6 – Canal Latéral à la Loire – Marseille les Aubigny (Cher) – Brèche partielle –
Réparation par palplanches (2002)
La digue, en remblai homogène, est constituée de matériaux sablo-limoneux et graveleux
et a une hauteur de trois mètres. L'étanchéité est assurée par un corroi argileux et des
murettes en béton assurent la défense des berges en sommet de talus amont. Un trou dans
les murettes en béton, dû à leur forte dégradation, a conduit en 2002 à une infiltration d'eau
dans le corps de digue, puis à l'érosion interne de la digue et à une brèche partielle. Dans
un premier temps et afin de rétablir la navigation, la digue a été reconstruite en urgence
avec les matériaux d'origine, et des palplanches ont été battues devant les murettes sur
un linéaire de vingt mètres. Des travaux complémentaires ont consisté en la mise en place
d'un rideau de palplanches complémentaire sur un linéaire de cinq cents mètres de part et
d'autre de la brèche. Aucun désordre n'a été constaté depuis les réparations.
Photographie 9 : Vue de la brèche partielle sur le canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny (VNF)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 27
Fiche 7 – Canal Latéral à la Loire – Micaudière (Saône et Loire) – Brèche totale –
Réparation par palplanches (2000)
La digue est un remblai constitué de sables limoneux et de graviers. Elle a une hauteur
de sept mètres. Un corroi argileux et un rideau de palplanches assurent respectivement
l'étanchéité et la défense des berges. En 2000, des fuites ont été constatées au niveau d'un
aqueduc passant sous le canal. Ces fuites ont conduit à une érosion interne de la digue,
et à l'ouverture d'une brèche. Des travaux réalisés en urgence dans un premier temps ont
consisté en une reconstruction de la digue à l'identique. La persistance des fuites a nécessité
une intervention complémentaire, réalisée après un diagnostic géotechnique. L'aqueduc a
été étanché, le corps de digue reconstruit avec des matériaux sablo-argileux, et l'étanchéité
de la digue réalisée par mise en place d'un corroi argileux. Un rideau de palplanches a de
plus été foncé sur 10 mètres de part et d'autre de l'aqueduc. A l'issue de ces travaux les
fuites ne sont pas réapparues.
Fiche 8 – Canal de la Marne au Rhin – Bief de partage des Vosges (Moselle) – Brèche
partielle – Réparation par palplanches (2001)
La digue est un remblai constitué d'argile graveleuse et de marne argileuse, de cinq mètres
de hauteur environ. L'étanchéité est assurée par des dalles béton et un rideau de palplanches
dans le corps de la digue. En 2001 une brèche est apparue, au niveau d'un aqueduc, due
à une érosion interne. Un double rideau de palplanches formant un caisson comblé par
de l'argile sur une centaine de mètres a été réalisé. Par la suite les talus bétonnés ont été
reconstitués. Cette méthode de réparation est efficace jusqu'à ce jour.
Photographie 11 : Vue de la brèche dans le canal de la Marne au Rhin dans le bief de partage des Vosges
(VNF)
28 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 9 – Canal de la Marne au Rhin Est – Bief 8-9 à Réchicourt (Moselle) – Fuites –
Réparation par palplanches (2004)
La digue en remblai hétérogène est de hauteur comprise entre deux mètres cinquante et
six mètres cinquante. Elle est composée de matériaux de perméabilité très variable. Le
site, qui a fait l'objet de nombreuses petites réparations suite au vieillissement accéléré et
au déversement des palplanches initiales peu fichées, a connu l'apparition de nombreuses
fuites et l'érosion du corps de digue. La réparation en deux temps a consisté en la réalisation
d'un bouchon argileux et en la consolidation de ce dernier par réalisation d'un nouveau
rideau de palplanches fichées dans les marnes. Cette méthode de réparation est efficace.
Photographie 12 : Colmatage de la digue à l'arrière des palplanches déversées sur le canal de la Marne au
Rhin Est à Réchicourt (VNF)
Photographie 13 : Digue du canal de la Marne au Rhin Ouest à Ponthion après travaux (VNF)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 29
Fiche 11 – Canal de la Marne au Rhin Ouest – Bief 26 à Velaines (Meuse) – Brèche
partielle – Réparation par écran d'argile et tunage (2007)
La digue, dont l'étanchéité est assurée par un corroi d'argile, a été rehaussée par l'apport de
matériaux argileux protégés par un perré béton. Le vieillissement du système d'étanchéité
et du perré béton a conduit à l'érosion du corps de digue induit par le gradient d'eau et
le batillage menant à la création d'une brèche partielle. La réparation a consisté en la
réalisation d'une tranchée d'argile large de un mètre et profonde de deux mètres derrière
une protection en tunage bois ancrée à deux mètres. Des enrochements ont également été
mis en place sur le talus côté aval. Une consolidation d'une trentaine de mètres de longueur
de part et d'autre de la brèche a été réalisée par l'implantation de pieux bois espacés reliés
par des liernes en chêne sur lesquels un géotextile est tendu. Le retour d'expériences de
cette technique est positif bien que la réalisation des travaux reste récente. Une mise en
œuvre plus profonde des systèmes de protection aurait pu être envisagée.
Photographie 14 : Mise en œuvre de la tranchée d'argile derrière le tunage bois sur le canal de la Marne au
Rhin Ouest à Velaines (VNF)
Fiche 12 – Canal du Midi – Bief de Trèbes (Aude) – Fuites importantes – Réparation par
palplanches et injections (2004)
La digue est un remblai homogène sablo-limoneux, de cinq mètres de haut, étanché par un
corroi d'argile. En 2004, des résurgences sont apparues dans des jardins maraîchers en pied
aval du canal. Un rideau de palplanches a été mis en œuvre, sur un linéaire de cent quatre
vingts mètres, au milieu du chemin de halage d'après une étude géotechnique réalisée en
2000. Les fuites ont persisté et des travaux complémentaires ont été nécessaires. Après
des sondages thermométriques, des travaux d'injections ont été entrepris. Ces travaux sont
toujours efficaces. après quelques années de service.
Photographie 15 : Mise en œuvre des palplanches sur le canal du Midi à Trèbes (VNF)
30 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 13 – La Moselle canalisée – Neuves Maisons (Meurthe et Moselle) – Déversement
de palplanches – Réparation par palplanches (2002)
Sur le secteur concerné la digue est en remblai soutenue par un rideau de palplanches
tiranté par des tirants actifs précontraints et des tirants passifs du côté du canal de
dérivation, et localement par un second rideau de palplanches du côté de la rivière Moselle.
Pour dimensionner au grand gabarit, le fond de l'ancien canal a été approfondi. Suite à
des conditions climatiques défavorables un différentiel des niveaux d'eau a induit un
déversement sur quinze mètres du rideau de palplanches et un déplacement en tête d'un
mètre provoquant l'affaissement de la chaussée en crête desservant une zone industrielle
et fortement trafiquée en 2000. Après des investigations géotechniques un nouveau rideau
de palplanches a été mis en place sur la zone endommagée et des tirants supplémentaires
ont été disposés sur un plus grand linéaire. Ces travaux n'ont sollicité aucune intervention
ultérieure.
Photographie 16 : Vue de la zone déversée sur la Moselle canalisée à Neuves Maisons (CETE)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 31
Fiche 15 – Canal du Nord – Bief 4 et 5 à Mœuvres (Nord) – Brèche totale – Réparation
par DEG (2003)
La digue originelle est constituée d'un remblai d'une hauteur de quatre mètres. Son talus
amont, d'une pente de 3H/2V est protégé et imperméabilisé par deux dalles béton de 0,20
m d'épaisseur. Son talus aval est enherbé. En 2003 une brèche de six mètres de largeur
s'est ouverte suite à une dégradation de la protection en béton et à une érosion interne du
corps de digue. Une reconstitution du remblai en tout-venant et du parement béton a été
effectuée dans l'urgence. Ces travaux ont été complétés par l'injection d'un coulis ciment-
bentonite à partir d'une tranchée en crête de digue et par une injection de béton en sous-
face des dalles latérales à la brèche. Dans le cadre d'un chômage programmé ultérieur, une
reconstitution définitive du talus par un dispositif de type DEG a été mis en œuvre. Aucun
nouveau désordre ne s'est manifesté.
32 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 17 – Le Rhin canalisée – Bief d'Iffezheim (Bas Rhin) – Affaissement – Réparation
par enrochements (2004)
La digue est un remblai constitué d'une recharge graveleuse et d'un noyau en matériaux
fins, d'une hauteur d'environ quatre mètres cinquante. L'étanchéité est assurée par un
rideau de palplanches à la base de la digue. En 2004 une zone d'affaissement général
de zéro mètre quarante environ sur une centaine de mètres a été repérée autour du PK
319,065. La période d'apparition du désordre est inconnue. D'importantes campagnes
de reconnaissances géotechnique et géophysique ont été menées indiquant la présence
probable d'un ancien bras du Rhin. La digue a été rechargée par enrochements sur le talus
côté val en 2008 et une rehausse du noyau argileux a été réalisée
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 33
Fiche 19 – Canal du Rhône au Rhin – Jonchet (Doubs) – Brèche partielle – Réparation
par géomembrane avec protection béton (2006)
La digue est un remblai constitué de matériaux limoneux, sableux et graveleux, étanché par
un perré en béton reposant sur un enrochement. Sa hauteur est de deux mètres environ.
Des fuites sont apparues suite à l'érosion progressive du perré. La circulation d'eau dans le
corps de digue a conduit à un phénomène de renard hydraulique et à une brèche partielle
de la digue. Les réparations ont consisté en une reconstruction du corps de digues avec
des matériaux granulaires, la mise en place d'une géomembrane, et la reconstruction du
cuvelage béton à l'identique du cuvelage existant. Aucun désordre n'a été constaté depuis
les travaux.
Photographie 22 : Mise en œuvre de la géomembrane sur le canal du Rhône au Rhin à Jonchet (VNF)
Photographie 23 : Mise en place du batardeau sur le canal de Roanne à Digoin à Briennon (VNF)
34 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 21 – Canal de Saint-Quentin – Bief de Masnières (Nord) – Brèche partielle –
Réparation par palplanches (2001)
La digue, d'une hauteur de trois à quatre mètres, est constituée de matériaux alluvionnaires
silto-sableux locaux surmontés de remblais hétérogènes. Elle présente un talus de 1H/1V
côté canal, avec murette en crête, suivie d'une risberme de un mètre de largeur, sous
eau, arrêtée sur un écran de béton mis en œuvre vers 1950. Le talus aval est enherbé.
Une dégradation de la partie supérieure de la digue aboutissant à un renard a conduit à
une rupture partielle en 2001. Après des travaux d'urgence de remblaiement infructueux
pour colmater la brèche, un rideau de palplanches a été mis en œuvre sur une hauteur de
huit mètres et une longueur de trente mètres. Un colmatage avec 130 tonnes d'argile et
une réfection du versant aval de la digue et du contre-fossé ont été réalisés . Des travaux
complémentaires de réfection ont conduit à la pose d'un rideau de palplanches sur sept cent
cinquante mètres. Aucun nouveau désordre n'est réapparu.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 35
Fiche 23 – Canal de la Sambre à l'Oise – Bief d'Ors (Nord) – Glissement – Réparation
par palplanches (2004)
La digue est un remblai homogène en limon argileux, de cinq mètres de haut, étanchée par
un corroi d'argile et protégée par un perré. En 2004, suite à un glissement du chemin de
halage vers le contre fossé à l'aplomb d'une conduite, un rideau de palplanches a été mis
en œuvre en pied de talus du fossé surmonté d'un remblai à pente plus douce. Ces travaux
ont été réalisés sur un linéaire de soixante mètres et n'ont nécessité aucune intervention
ultérieure.
36 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Fiche 25 – Canal des Vosges – Epinal (Vosges) – Fontis – Réparation par
enrochements et injections (2008)
Le canal est en profil mixte et la digue a une hauteur de trois mètres vingt au niveau du site
affecté. Il est situé dans un ancien lit qui est constitué de calcaire marneux avec des poches
de gypse et d'anhydrite. Lors d'un chômage en 2004, des fontis ont été découverts dans le
plafond du canal. Il s'en est suivi l'effondrement d'abord localisé de la RD12 surplombant
le canal, puis généralisé sur environ quatre vingts mètres, avec affaissement de plus de un
mètre cinquante. La RD 12 a été fermée à la circulation depuis l'apparition des fontis. Après
des reconnaissances géotechniques, géophysiques et la pose d'inclinomètres, des travaux,
en cours, ont été entrepris et ont consisté au comblement des vides par des enrochements,
à la pose d'un géotextile filtrant en fond de canal, au reprofilage du canal en enrochements
et à la réalisation d'injections au niveau des sols décomprimés. L'efficacité des travaux reste
à confirmer lorsque ceux ci seront terminés et après une période de quelques années.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 37
4. Analyse des vingt-cinq cas : désordres et phénomènes
en cause
Une analyse des cas par rapport aux désordres et phénomènes en cause est proposée
dans ce chapitre. Les types de désordres et mécanismes associés seront tout d'abord
présentés. L'analyse portera ensuite sur les signes précurseurs et les facteurs aggravant
l'initiation des mécanismes à l'origine des désordres, l'influence des conditions climatiques
et des périodes d'exploitation sur les désordres, les cinétiques des mécanismes à
l'origine des désordres, et l'influence des activités humaines, de la végétation et de la
faune. Enfin, un tableau de synthèse à la fin de ce chapitre récapitulera les différents
aspects analysés pour chacun des cas étudiés.
1
1
1
7 Brèche partielle
2
Brèche totale
Fuites
Déversement de
palplanches
Affaissement
3 Fontis
Glissement
Anse d'érosion
6 4
Figure 7 : Répartition des vingt-cinq cas étudiés par types de désordre (CETE)
Treize sur vingt-cinq cas étudiés, soit près de la moitié des cas, correspondent à
une brèche de l'ouvrage, partielle (sept cas) ou totale (six cas). Les autres types
de désordres ayant conduit à des travaux de réparation sont les fuites (quatre cas
étudiés), les déversements de soutènements ou de palplanches (trois cas), les
affaissements (deux cas), les fontis (un cas), les glissements (un cas), et les anses
d'érosion (un cas).
38 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
4.1.1. Les brèches partielles ou totales
Elles représentent treize cas de désordres sur les vingt-cinq cas étudiés
dans ce retour d'expériences. Leur analyse montre que des fuites ont été
observées de manière quasi-systématique avant les désordres à l'exception
de la brèche du bief de Montambert – fiche 2, qui s'est produite pendant la
nuit et pour laquelle il n'avait pas été constaté d'indices précurseurs, de la
brèche de la rigole de l'Arroux – fiche 1, initiée par une surverse du dispositif
d'étanchéité et de la brèche du bief de partage des Vosges – fiche 8, qui est
due à des infiltrations et à des fissurations de la dalle béton.
Les brèches conduisent à une vidange partielle ou totale des biefs concernés,
entraînant le plus souvent l'interruption complète du trafic fluvial.
Les brèches partielles représentent sept des treize cas de brèches. Elles
s'expliquent par des mécanismes :
Les brèches totales (six des treize cas de brèches) sont dues :
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 39
4.1.2. Les déversements de soutènement et de rideau de palplanches
40 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Parmi les cas de fontis observés dans ce retour d'expériences, trois
mécanismes ont été identifiés :
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 41
4.1.6. Les fuites et affaissements
Parmi les cas étudiés dans ce retour d'expériences, quatre cas de fuites
et deux cas d'affaissement ont directement conduit à des travaux de
réparations. Il est à noter que ces désordres sont en fait souvent associés
à d'autres désordres et défauts, dont ils sont des phénomènes précurseurs.
Ces désordres seront donc abordés dans le chapitre suivant.
8 Brèches avec
fuites préa-
lables
11 Autres
désordres avec
fuites préa-
lables
Brèches sans
fuites préa-
lables
Autres
2 désordres sans
fuites préa-
lables
4
Figure 8 : Répartition des études de cas en fonction de la présence de fuites préalables (CETE)
42 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
4.2.2. Les fissurations et affaissements du chemin de halage
Dans le cas du canal de Neufossé – fiche 14, les fissurations sont associées
à un déversement du rideau de palplanches et de l'ensemble perré et garde
corps, et à une érosion importante de la risberme en pied de soutènement
(liée aux manœuvres d'appontement des bateaux, déchaussant la partie en
fiche du soutènement et ainsi la butée de pied de l'ensemble).
Dans le cas du canal des Vosges – fiche 25, les affaissements étaient
précurseurs de l'effondrement du chemin de halage. Cet effondrement est
dû à la présence de cavités dans le sol support, suite à la dissolution de
poches de gypse et d'anhydrite sous l'effet de circulation d'eau.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 43
4.2.3. Les points singuliers
6
8
Parmi les vingt-cinq cas étudiés, dix cas de désordres (dont six cas de
brèche) sont associés à un point singulier ou point faible de l'ouvrage ou de
son sol support (cf figure 9). Ces points faibles sont des changements de
dispositifs d'étanchéité, des ouvrages traversants, ou des hétérogénéités
locales du sol support de l'ouvrage.
• Ouvrages traversants
Les ouvrages traversant les digues (par exemple, réseaux d'eau ou de
gaz, siphon ou aqueduc) sont également des points faibles, ayant conduit
à des désordres dans six des cas étudiés (digues du canal latéral à la Loire
à la Micaudière – fiche 7, à Marseille les Aubigny – fiche 6 – et à Châtillon
sur Loire – fiche 5, du bief de partage du canal de la Marne au Rhin – fiche
8, du canal du Rhône au Rhin à Jonchet – fiche 19, du canal du Nord à
Languevoisin – fiche 16). La mise en place de ces ouvrages peut conduire
à un défaut d'étanchéité dû à la modification du parement amont (cas de la
44 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
digue du canal de la Marne au Rhin – fiche 8, où la rupture s'est produite
au niveau de l'interruption du rideau de palplanches au droit d'un aqueduc),
ou à une fragilisation de l'ouvrage pouvant générer des fuites (cas de la
digue du canal latéral à Châtillon sur Loire – fiche 5, fuite apparue suite à
la mise en place par forage dirigé d'une canalisation gaz).
Notons que dans certains cas des ouvrages longitudinaux étaient présents
dans la digue et ont pu influer sur les désordres (cas du bief d'Ors – fiche 23,
glissement du talus aval faisant notamment suite à la mise en place d'un
collecteur AEP dans le corps de digue ; Canal de la Marne au Rhin Est –
fiche 9 et canal Latéral à la Loire à Montambert – fiche 2 où un réseau de
fibres optiques était présent dans les corps de digues).
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 45
L'ensemble de ces désordres conduit généralement à une forte dégradation
de l'étanchéité de l'ouvrage, qui se traduit par des fuites, des mécanismes
d'érosion interne, des fontis, et des brèches.
Ainsi, dans trois des vingt-cinq cas de ce retour d'expériences, les désordres
ont vraisemblablement été accélérés en raison des conditions d'exploitation.
Les vagues de batillage ont notamment contribué à l'érosion des digues du
bief 8-9 du canal de la Marne au Rhin Est – fiche 9 et du canal du Midi –
fiche 12.
Les manœuvres d'appontement de bateaux ont également contribué à
l'érosion de la butée de pied du soutènement amont des digues du canal de
Neufossé – fiche 14.
46 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
4.3. Influence des conditions climatiques et des périodes
d'exploitation
8
Hiver
Printemps
Ete
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 47
Les autres cas de désordres hivernaux recensés dans ce retour d'expériences
sont également des brèches. A titre d'exemple, la brèche totale de la digue de
la Rigole de l'Arroux – fiche 1 s'est notamment produite suite à une montée
du niveau d'eau dans le bief.
Neuf cas sur les dix cas de désordres survenus au printemps ou en été,
recensés dans ce retour d'expériences, sont des brèches (quatre cas en
été, cinq cas au printemps et quatre cas en hiver).
Cette répartition saisonnière souligne que d'autres facteurs que les facteurs
climatiques interviennent dans les processus de rupture.
Dans le cas du bief 15-16 du Canal du Nord – fiche 1, le désordre observé
correspond à des fuites, survenues au printemps.
La durée pendant laquelle des désordres sont observés dans les cas étudiés pour
ce retour d'expériences est très variable (de quelques heures à plusieurs années).
Cette durée est notamment dépendante du (des) mécanisme(s) à l'origine des
désordres et de la mémoire conservée des observations effectuées.
Ainsi les désordres de type affaissement et fissuration ont été observés sur des
durées de l'ordre de plusieurs mois à plusieurs années.
Ces durées sont directement liées à la cinétique lente des mécanismes associés,
comme par exemple un tassement du sol support de la digue (Rhin canalisé, digue
du bief d'Iffezheim – fiche 17) ou la dégradation du soutènement d'un ouvrage
(digues du canal de la Colme – fiche 3, et du canal de Neuffossé – fiche 14).
Les brèches partielles ou totales s'observent sur une durée brève (de l'ordre
48 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
de quelques heures). Elles correspondent généralement à la résultante ultime
d'autres désordres observés au préalable, notamment des fuites. Ces désordres
précurseurs des brèches ne conduisent pas systématiquement à la rupture de
la digue.
Ainsi, dans les cas étudiés, des fuites observées sur une durée de quelques heures
ont pu conduire à la ruine de la digue (exemple de la digue du canal de Roanne à
Digoin – fiche 11) tandis que des fuites observées sur plusieurs années n'ont pas
développé de brèches (exemple de la digue du canal latéral à la Loire à Châtillon
sur Loire – fiche 5).
La durée nécessaire à l'évolution d'un désordre précurseur de type fuite, en rupture
partielle ou totale, est dépendante de la cinétique des mécanismes d'érosion à
l'œuvre. Cette dernière sera elle-même fortement dépendante du contexte local
(constitution de la digue, nature des matériaux, gradient hydraulique, etc...).
Par ailleurs, certains désordres précurseurs de faible ampleur pouvant ne pas
être détectés, leurs durées d'observation ne recouvrent pas nécessairement leurs
durées réelles totales, ce qui tend à raccourcir artificiellement les durées d'évolution
des signes précurseurs de brèches.
Une grande vigilance doit donc être portée à la détection de ces désordres pour
améliorer la prévention de ces dernières.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 49
50
4.5. Tableau de synthèse sur les désordres
Tableau 2 : Synthèse des désordres (CETMEF)
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
1 Rigole de Digoin 71 Brèche totale - - 1) Jonction cuvelage Surverse Quelques
l'Arroux (Janv 2001) béton-corroi Erosion interne heures
argile (infiltrations
2) Montée niveau du par surverse>
bief (surverse du renard->
corroi d'argile) brèche)
2 Canal de Montambert 58 Brèche totale - Fuites Jonction béton de Erosion interne Quelques
Briare (Dec 2002) chaux et corroi heures (fuites
d'argile ->renard ->
brèche)
3 Canal de la Holque 59 Affaissement Fontis Fissures et - Affouillement Quelques
Colme du chemin de effondrements du Erosion interne mois (fissures
halage chemin de halage ->fontis)
(2003-2004) en 2003
4 Canal des Wittring 57 Brèche partielle - Fuites en Palplanches non Affouillement Quelques mois
Houillères de (Sept 1995) augmentation fichées dans le sol Erosion interne (fuites-> renard
la Sarre depuis début 1995 support -> brèche)
5 Canal Latéral Châtillon sur 45 Fuites (2002) Fontis en crête 1) Fuites existantes 1) abaissement et Erosion interne Plusieurs
à la Loire Loire de digue depuis plusieurs remontée niveau années
années du canal en 2002
2) Joints dégradés 2) travaux de forage
3) Augmentation à proximité du
des fuites en canal en 2002
2002
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
6 Canal Latéral Marseille les 18 Brèche partielle - 1) Murette béton Présence aqueduc Affouillement Quelques
à la Loire Aubigny (Mai 2002) dégradée Erosion interne semaines (trou
2) Fuites –> brèche)
3) trou au contact
murette béton et
corroi argile
7 Canal Latéral Micaudière 71 Brèche totale - 1) Corrosion des 1) Présence Affouillement Quelques
à la Loire (Mai 2000) palplanches aqueduc Erosion interne jours (fuites
2) Fuites au niveau 2) Circulation ->renard->
d'un aqueduc d'engins quelques brèche)
quelques jours jours avant la
avant la rupture rupture
3) Fuites en
sommet de digue
(saturation du
corps de digue)
8 Canal de la Bief de 57 Brèche partielle - Fissuration de la Jonction fin du Erosion interne Quelques
Marne au partage des (Août 2001) dalle béton rideau palplanches heures
Rhin Vosges et aqueduc (fissurations->
renard ->
brèche)
9 Canal de la Bief 8-9 à 57 Fuites Déversement 1) Palplanches 1) Fichage de Affouillement Quelques
Marne au Réchicourt (Dec 2004) palplanches déversées depuis la palplanche Erosion externe années
Rhin Est et anses plusieurs années insuffisant Erosion interne (déversement
d'érosion 2) Départ de 2) vagues de palplanches->
matériaux en tête batillage (création fuites)
de digue de surverses qui
rognent le chemin
de halage)
3) Présence de
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
gaines de fibres
optiques
51
52
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
10 Canal de la Bief 67 à 51 Brèche partielle - 1) Fissures dans les - Affouillement Quelques
Marne au ponthion (Fev 2006) palfeuilles Erosion interne jours (fuites
Rhin Ouest 2) Fuites –> renard->
importantes brèche
apparues partielle)
quelques jours
avant la brèche
11 Canal de la Bief 26 à 55 Brèche partielle - 1) Plaques béton - Affouillement Quelques
Marne au Velaines (Juin 2007) dégradées Erosion interne jours (fuites
Rhin Ouest 2) Fuites –> brèche
importantes partielle)
avant la brèche
partielle
12 Canal du Trèbes 11 Fuites - Résurgences dans 1) vagues de Affouillement Quelques
Midi importantes les terrains voisins batillage Erosion interne années
(2004) 2) Présence de
ragondins
13 La Moselle Neuves 54 Déversement - - Mauvaises Rupture tirants Quelques
canalisée Maisons de palplanches conditions semaines
(Dec 2001) climatiques (fortes (mauvaises
précipitations conditions
et basses climatiques ->
températures) déversement
palplanches)
14 Canal de Blaringhem 59 Déversement - Fissures sur le Manoeuvre des Affouillement Quelques mois
Neufossé de palplanches chemin de contre- bateaux à proximité (fissures->
(2000-2001) halage en 2000 déversement)
15 Canal du Bief 4 et 5 59 Brèche totale - Fuites depuis 2000 Gel Erosion interne Quelques
Nord Moeuvres (Janv 2003) années
(fuites->
renard->
brèche)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
16 Canal du Bief 15-16 80 Fuites (Mai Fontis sur le 1) Cuvelage Présence aqueduc Affouillement Quelques
Nord Languevoisin 2008) chemin de dégradé sous le canal Erosion interne années
halage 2) Fuites
17 Le Rhin Iffezheim 67 Affaissement - - Situation sur un Tassements Quelques
canalisé (2004) ancien bras du Rhin années
18 Canal du Allenjoie 25 Brèche totale - 1) Fuites anciennes Erosion interne Quelques
Rhône au (Sept 2005) 2) Augmentation mois (fuites->
Rhin des débits de renard) et
fuites la veille de quelques
la rupture heures
(renard->
brèche)
19 Canal du Jonchet 25 Brèche partielle - Fuites détectées Point singulier : Erosion interne Quelques
Rhône au (Juin 2006) plusieurs mois canalisation de gaz mois (fuites->
Rhin avant la brèche sous le canal renard->
brèche)
20 Canal de Briennon 42 Brèche totale - 1) Suintements Basculement d'un Affouillement Quelques
Roanne à (Juin 2007) existants arbre Erosion interne heures
Digoin 2) Fuites détectés (fuites->
la veille de la renard->
rupture brèche)
21 Canal Masnières 59 Brèche partielle - Fissurations Erosion interne Quelques
de Saint- (Juillet 2001) murettes années (fuites
Quentin Fuites -> renard-
>brèche)
22 Canal de la Landrecies 59 Déversement - Crue de la Sambre Surverse Quelques
Sambre à de palplanches heures
l'Oise (Janv 2003)
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
53
54
Mécanismes
Désordres à Autres
N° Signes Facteurs majeurs à Cinétique des
Voie d'eau Localisat° Dépt l'origine des désordres
fiche précurseurs aggravants l'origine des mécanismes
réparations constatés
désordres
23 Canal de la Ors 59 Glissement - 1) Point singulier : Glissement Quelques
Sambre à (Janv 2004) canalisation mois ( curage
l'Oise 2) curage et contre-fossé ->
recalibrage glissement)
contre-fossé en
2004
3 ) précipitations
24 La Seine Croissy 78 Anses d'érosion - Arbres Affouillement Plusieurs
(Sept 2007) Erosion externe années
Erosion interne
25 Canal des Epinal 88 Fontis (2008) - Effondrements Circulations d'eaux Erosion interne Plusieurs
Vosges localisés souterraines Effondrements années
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5. Analyse des vingt-cinq cas : réparations
Une analyse des cas par rapport aux réparations est proposée dans ce chapitre.
Les types de réparations et les désordres associés seront tout d'abord présentés.
L'analyse portera ensuite sur les périodes de réalisation des réparations et l'urgence
associée aux travaux, l'organisation des réparations, la mise en œuvre, l'efficacité et la
pérennité des réparations, et les coûts qu'elles ont occasionnés.
Enfin, un tableau de synthèse à la fin de ce chapitre récapitulera les différents aspects
analysés pour chacun des cas étudiés.
Pour tous les travaux réalisés, des terrassements ont été entrepris.
Dans ce chapitre, il n'y a pas eu d'analyse approfondie de cette phase des réparations.
Cependant, les terrassements constituent une phase capitale puisqu'ils sont à la base
de tous les travaux de réparations. Nous traiterons de cet aspect dans la partie 7.4 de
ce document.
L'analyse des vingt cinq fiches de cas de désordres révèle que deux types principaux
de techniques de réparations de digues prédominent. Il s'agit des rideaux de
palplanches et des géomembranes pour assurer l'étanchéité du canal.
3
6
2
Géomembranes
Palplanches
Enrochements
Pieux bois tunage
2
Remblaiement seul
Béton - enro -
chements liés
11
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 55
La moitié des techniques utilisées pour les travaux complémentaires (deuxième
intervention) sont les palplanches, l'autre moité est répartie entre diverses
techniques (injections, géomembranes, déversement d'argile, pose de plaques
béton pour protection de géomembrane).
1 1
Géomembranes
Palplanches
Injections
Argile
Plaques béton
2
18
16
14
12
10
0
Géomembranes Enrochements Pieux tunage
Palplanches Injections béton Remblaiement seul Plaques béton
56 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.1.1. Réparations avec mise en place d'un rideau de palplanches
Cette technique, qui constitue seize cas dont onze cas en travaux initiaux
et cinq cas en travaux complémentaires parmi les vingt-cinq cas étudiés,
consiste, de manière simplifiée, à ficher un rideau de palplanches en crête
de digue côté canal. Ces palplanches peuvent être liées entre elles par une
lierne et/ou tirantées dans la digue.
Dans certains cas des doubles rideaux de palplanches peuvent être mis
en place (canal de la Marne au Rhin – fiche 8 et canal de Neufossé –
fiche 14).
La technique de réparation par palplanches est la plus répandue actuellement,
car elle est relativement facile à mettre en œuvre et rapide. Elle est très
souvent utilisée sans qu'aucune reconnaissance géotechnique ni aucun
dimensionnement n'aient été préalablement réalisés et les travaux sont
parfois réalisés en régie par les agents des subdivisions navigation.
Cette technique a été employée pour les onze cas suivants dans le cadre
de travaux initiaux :
Dans le cadre des travaux complémentaires, il est recensé cinq cas dont
trois cas consistent au prolongement du rideau de palplanches utilisé en
technique initiale (fiches 6, 7 et 21) et les deux autres cas (fiches 4 et 9)
concernent des travaux n'ayant pas employé le rideau de palplanches en
technique initiale.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 57
Dans six cas, dont cinq en travaux initiaux et un en travaux complémentaires,
cette technique a été employée suite à une rupture de la digue soit après
une brèche partielle dans cinq cas (exemple du bief de Marseille les Aubigny
sur le canal Latéral à la Loire – fiche 6 ou du bief des Vosges sur le canal de
la Marne au Rhin – fiche 8), soit après une brèche totale dans un cas (bief
de la Micaudière sur le canal Latéral à la Loire -fiche 7).
Parmi les sept autres cas, la technique a été mise en place suite à un
déversement de soutènement dans deux cas (Moselle canalisée – fiche 13
et canal de Neufossé – fiche 14), pour des désordres de type fuites dans
deux cas (canal du Midi – fiche 12 et canal de la Marne au Rhin (travaux
complémentaires) – fiche 9) et pour des désordres tels qu'affaissements,
glissements ou anses d'érosion dans trois cas (canal de la Sambre à l'Oise
– fiche 23, la Seine – fiche 24 et canal de la Colme – fiche 3).
Dans six cas sur les onze concernant les travaux initiaux, le rideau de
palplanches a été employé lors de travaux d'urgence. Le rideau de
palplanches a permis de jouer un rôle, à la fois dans la stabilité pour le corps
de remblai et aussi dans l'étanchéité du remblai en limitant les fuites, et de
ce fait, le risque de renard hydraulique.
Enfin, lorsque ce rideau était placé en crête de talus amont, il assurait aussi
la défense des berges contre l'érosion liée au batillage et à la navigation.
Tous les travaux complémentaires avec des palplanches ont été réalisés
après des travaux initiaux entrepris en urgence. Ils ont essentiellement
consisté en un rallongement du rideau de palplanches de part et d'autre de
la brèche.
Les travaux initiaux programmés (cinq cas) n'ont pas fait l'objet de travaux
complémentaires, excepté le cas du bief de Trèbes – fiche 12 qui a nécessité
des travaux d'injection pour remédier aux fuites persistantes.
Cette technique, utilisée dans sept cas étudiés parmi les vingt-cinq fiches
de cas, consiste à remplacer ou reconstituer l'étanchéité du canal (talus et
plafond) par la mise en place d'une géomembrane. Les cas ayant fait l'objet
d'une réparation par géomembrane sont les suivants :
58 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Dans cinq cas, la protection consiste en un Dispositif d'Etanchéité par
Géomembrane6. La géomembrane est le plus souvent de type PEHD ou
membrane bitumineuse. Les géotextiles sont placés directement au dessus
et en dessous pour protéger la membrane des blessures que pourraient
causer les matériaux de remblaiement. La protection du dispositif est soit
assurée par un béton armé coulé en place(fiches 1, 5, 15), soit par des
matelas gabions (fiches 2 et 20).
Cet ensemble assure aussi la défense des berges contre l'érosion lié au
batillage et au clapot.
Dans le cas du canal du Nord – fiche 16, la technique a consisté en la pose
d'une géomembrane polypropylène lestée par des blocs béton et dans le
cas du canal du Rhône au Rhin – fiche 19, la géomembrane a été mise en
œuvre verticalement dans la digue.
Dans cinq cas, la pathologie était une rupture de la digue (un cas de brèche
partielle et quatre cas de brèches totales), et dans deux cas, la pathologie
était une fuite (fiches 5 et 16).
Cette technique, bien que plus complexe à mettre en œuvre que la mise en
place d'un rideau de palplanches n'a été précédée qu'une seule fois d'après
une étude géotechnique (Rigole de l'Arroux – Fiche 1).
Dans quatre autres cas, cette technique a été employée dans le cadre
de travaux d'urgence sans reconnaissances géotechniques préalables ni
études géotechniques comme pour le Bief de Montambert sur le canal de
Briare – Fiche 2 ou pour le bief de Briennon sur le canal de Roanne à Digoin
– Fiche 20.
Dans trois cas sur sept des travaux complémentaires ont été nécessaires et
ils ont concerné pour deux cas des travaux réalisés en urgence.
Le seul cas de travaux complémentaires réalisés à la suite de réparations
programmées concerne la Rigole de l'Arroux – Fiche 1 étant donné que des
fuites subsistaient lors de la remise en eau. Les travaux complémentaires
réalisés ont consisté à déverser de l'argile dans le bief.
6
Cf définition dans le glossaire
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 59
5.1.3. Réparations avec d'autres techniques de génie civil
Dans cinq autres cas, il s'agit de désordres n'ayant pas conduit à la rupture
complète de l'ouvrage.
Dans la plupart des cas, ces travaux visaient à réaliser un confortement
identique à l'existant.
Seul le cas du bief de Trèbes – fiche 12 est différent. Les travaux ont consisté
à rétablir l'étanchéité du remblai par injection d'un coulis chaux-ciment.
Des travaux complémentaires ont été nécessaires dans trois cas (fiches 12,
15 et 25), deux d'entre eux ont été réalisés dans le cadre d'une intervention
programmée.
Pour un cas, les travaux complémentaires ont été réalisés à la suite de
réparations en urgence (canal du Nord à Mœuvres – Fiche 15). Ils ont
consisté en la mise en place d'un DEG protégé par du béton sur le talus
amont.
Pour les 2 autres cas, les travaux visaient à colmater des fuites résiduelles
(Fiches 12 et 25).
60 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.2. Périodes de réalisation des réparations et urgence associée aux
travaux
A l'exception d'un cas dont les travaux ont été programmés suite à une brèche,
les réparations réalisées au printemps l'ont été en urgence, quatre cas suite à des
brèches et un cas suite à des fuites.
Celles réalisées en été l'ont toutes été en urgence, cinq cas suite à des brèches et
un suite à des anses d'érosions.
En hiver, quatre cas sur sept l'ont été en urgence : trois pour combler des brèches
et un pour colmater des fuites, les trois autres cas concernaient pour deux des
déversements de palplanches et pour le dernier un glissement.
Les cas dont la saison n'était pas connue ont tous été programmés (deux cas
d'affaissement, deux cas de fuites, un de déversement de palplanches et un de
fontis).
travaux
urgents programmés
printemps 5 1
été 6 --------
hiver 4 3
automne pas de cas traités
Sur les quinze cas de travaux ayant été réalisés en urgence et ayant nécessité
un arrêt total de la navigation (quatorze cas) ou une restriction de la navigation,
dans onze cas la durée des travaux a été limitée à une semaine (quatre cas au
printemps, trois en été et quatre en hiver).
Cela s'explique notamment pour les sept cas cumulés (printemps et été), par les
impératifs de maintien de la navigabilité puisque ces deux saisons correspondent aux
périodes de forte navigation plaisancière pour les canaux au gabarit Freycinet.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 61
5.3. Organisation des réparations et mise en œuvre
10
Géotechniques
V isuelles
uniquement
A ucune
Un tiers des cas étudiés montrent que les travaux ont été réalisés sans
aucune reconnaissance préalable.
Seulement pour dix cas des reconnaissances géotechniques ont été
entreprises avant d'entrer en phase travaux et pour les sept autres cas une
simple reconnaissance visuelle a été effectuée.
Tous les cas de réparations sans aucune reconnaissance préalable ont été
réalisés systématiquement dans le cadre de travaux d'urgence suite à des
ruptures ayant entrainé un arrêt de la navigation.
L'urgence de rétablir la navigation a conduit les maîtres d'ouvrage à réaliser
les travaux le plus rapidement possible pour limiter au maximum l'impact de
cette rupture.
Les travaux qui ont été réalisés dans ce cadre ont mis en œuvre des
techniques de réparations différentes de la structure d'origine dans six cas
sur huit.
dans sept cas sur dix les travaux n'ont pas été réalisés dans
l'urgence. Dans trois cas sur dix ces reconnaissances sont
consécutives à une rupture comme sur la Rigole de l'Arroux –
Fiche 1 mais dans les autres cas elles sont liées à des pathologies
n'ayant pas conduit à la ruine de l'ouvrage ;
62 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
dans sept cas, ces reconnaissances ont conduit à la mise en place
d'un rideau de palplanches. Pour ces sept cas, les reconnaissances
ont permis de déterminer la profondeur de fichage des palplanches
pour garantir la stabilité du rideau et limiter les écoulements.
Parmi les trois autres cas, les techniques mises en œuvre sont
la mise en place de DEG sur la Rigole de l'Arroux – Fiche 1, ou
la mise en œuvre de techniques par enrochements (Fiche 17) ou
d'enrochements et d'injections (fiche 25).
Parmi les sept cas étudiés ayant fait l'objet d'une simple reconnaissance
visuelle, quatre cas ont fait l'objet de réparations d'urgence suite à une rupture
de la digue. Pour les trois autres cas, les pathologies n'ont pas entrainé la
ruine de l'ouvrage conduisant à un arrêt de la navigation, mais étaient liées
à des désordres de type fuite pour le bief de Châtillon sur Loire – Fiche 5,
glissement sur le bief d'Ors – Fiche 23 et déversement de palplanches pour
le bief de Landrecies – Fiche 22.
Géotechniques
Visuelles
7
Aucune
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 63
Pour les réparations avec palplanches seulement trois cas étudiés montrent
que les travaux ont été réalisés sans aucune reconnaissance préalable.
Pour ces cas où une simple reconnaissance visuelle a été effectuée,
deux cas présentent des travaux réalisés en urgence suite à des brèches
(Fiches 4 et 8) et un cas de travaux programmés liés à un glissement sur
le bief d'Ors – Fiche 23.
Parmi les dix autres cas, sept ont fait l'objet de reconnaissances
géotechniques avant d'entrer en phase travaux, et trois cas ont fait l'objet
d'une simple reconnaissance visuelle.
Les trois cas de réparations sans aucune reconnaissance préalable ont été
réalisés systématiquement dans le cadre de travaux d'urgence suite à des
ruptures ayant entraîné un arrêt de la navigation. Les travaux qui ont été
réalisés dans ce cadre ont mis en œuvre des techniques de réparations
différentes de celle d'origine dans les deux cas sur les trois. Seul le cas de
la Micaudière – Fiche 7 a mis en œuvre une réparation identique.
Pour les cas où une étude géotechnique préalable a été réalisée, deux cas
de réparations ont été effectués en urgence suite à une brèche.
Ces travaux ont été réalisés sur le bief 67 à Ponthion – Fiche 10 et sur le
bief de Masnières – Fiche 21.
Les cinq autres cas de réparation font suite à des pathologies moins graves
et qui n'entravaient pas la navigation. Dans quatre cas, les réparations
étaient programmées et une intervention a été réalisée en urgence sur
le bief de Croissy – Fiche 24 suite à l'apparition d'anses d'érosion de la
Seine.
3 Géotechniques
V isuelles
A ucune
64 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Parmi les sept cas de réparation par DEG, un seul a été réalisé suite
à une étude géotechnique, trois cas ont été réalisés à la suite d'une
reconnaissance visuelle et trois autres cas sans aucune reconnaissance.
Les cas ayant fait l'objet de reconnaissances visuelles sont liés à des fuites
(2 cas) et à une rupture (1 cas).
Le bief de Châtillon sur Loire sur le Canal Latéral à la Loire – Fiche 5 a été
réparé de manière programmée alors que le bief 15-16 de Languevoisin sur
le canal du Nord – Fiche 16 a été réparé en urgence suite à une fuite ayant
entraîné l'apparition d'un fontis. Il s'agissait de fuites existantes qui ont été
traitées par la technique du DEG. Le cas de rupture traité par DEG lors de
travaux complémentaires suite à une reconnaissance visuelle concerne le
bief 4-5 à Mœuvres – Fiche 15.
• Autre techniques
La figure ci-après représente la répartition des types de reconnaissances
réalisées avant travaux pour les six cas étudiés.
2 2
Géotechniques
Visuelles
Aucune
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 65
Parmi les six cas étudiés, deux ont fait l'objet de reconnaissances
géotechniques, deux de reconnaissances visuelles et enfin deux n'ont fait
l'objet d'aucune reconnaissance.
Dans les deux cas ayant fait l'objet d'une reconnaissance géotechnique
préalable, les travaux avaient été programmés et ne concernaient pas des
ruptures d'ouvrage. Ces deux cas sont : le bief d'Iffezheim – Fiche 17 et le
bief d'Épinal – Fiche 25.
Les deux cas de réparation après une simple reconnaissance visuelle sont
liés pour l'un à une brèche sur le bief 4-5 de Mœuvres – Fiche 15 réparé
en urgence et pour l'autre à un déversement de palplanches sur le bief de
Landrecies – Fiche 22 dont la réparation avait été programmée.
66 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Dans certain cas a été considérée une situation "d'urgence impérieuse" au
sens du code des marchés et avec passation de marché par procédure
négociée sans publicité ni mise en concurrence (digue de Croissy sur la Seine
– fiche 23) ou par simple échange de lettres (canal du Nord – fiche 15).
l'aménagement d'accès ;
l'abaissement de la ligne d'eau (canal de la Marne au Rhin – fiche 9
ou canal du Rhône au Rhin – fiche 19) ;
le chômage d'urgence de la voie d'eau (canal des Houillères de la
Sarre – fiche 4 ou canal du Nord – fiche 15) ;
la mise en place de batardeaux (canal du Rhône au Rhin –
fiche 18).
Dans la moitié des cas recensés, il est à noter que les réparations ont eu lieu
sans vidange du bief.
Parfois des restrictions de navigation ou une signalisation auprès des
mariniers ont été mises en place (canal du Nord – fiche 16 et canal de Saint-
Quentin – fiche 21).
Lorsque les travaux sont liés à une brèche totale ou partielle, ils sont
systématiquement réalisés à sec et ils nécessitent la mise en place de
batardeau en amont pour éviter la vidange complète du bief comme sur le
canal de Roanne à Digoin – fiche 20.
Dans certains cas, lorsque les pathologies sur l'ouvrage sont moins
importantes, comme des fuites, des affaissements ou des basculements de
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 67
palplanches, les travaux réalisés se font alors que le canal est en exploitation
comme sur les biefs d'Iffezheim – fiche 17 ou de Trèbes – fiche 12).
Dans certaines conditions particulières, l'intervention, même en urgence,
nécessite des aménagements particuliers pour pouvoir apporter les
matériaux et les engins de chantier. Ainsi, sur le canal de Briare pour la
brèche de Montambert – fiche 2, la réalisation d'un remblai sur 1 kilomètre
au fond du canal pour protéger l'étanchéité en béton a été nécessaire, en
plus de la mise en place des remblais d'accès.
68 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
La période totale de travaux (délais d'intervention et exécution) est très
variable de quinze jours à plusieurs années et est directement dépendante
des enjeux de la voie d'eau concernée. Les zones ayant subi un désordre
sont en général suivies lors des inspections périodiques et les mises en
chômage des canaux (canal Latéral à la Loire – fiche 6) .
Les missions de contrôle extérieur sont également assez rares pour les
travaux en urgence ne faisant pas l'objet d'une programmation annuelle.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 69
5.4.2. Efficacité des réparations en géomembranes
La mise en œuvre d'une géomembrane seule ou d'un DEG est délicate. Elle
s'est avérée inefficace pour deux cas de réparation, celui du canal du Nord
– Fiche 16 dans le cadre d'une réparation d'urgence suite à une fuite et celui
de la rigole de l'Arroux – Fiche 1 dans le cadre de travaux programmés suite
à une brèche. Ces réparations se sont avérées inefficaces à court terme
dans la mesure où des fuites persistaient malgré la mise en place du DEG.
Pour le cas du canal du Nord – Fiche 16, la mise en œuvre de cette technique
en dehors des périodes de chômage, c'est à dire sous eau, n' a pas permis
de garantir une bonne fixation de la géomembrane. Elle ne s'est d'ailleurs
avérée efficace qu'à très court terme puisqu'un fontis est apparu quelques
semaines après la seconde intervention réalisée pour améliorer le plaquage
de la géomembrane et colmater les fuites persistantes.
Il est aussi à noter que pour un cas, le bief de Montambert du canal de Briare
– fiche 2, quelques désordres ont pu être observés lors de la mise en place
des matelas gabions. Les matériaux de remplissage des matelas gabions
ont en effet glissé vers le pied du talus amont, laissant les cages vides en
sommet de talus.
A ce jour, il n'y a néanmoins pas eu de fuites constatées sur l'ouvrage
mais la défense des berges n'est plus assurée et il n'a pas été possible de
reconstituer la végétation de la berge initialement prévue.
Ainsi, cette technique pose le problème des raccords sur des ouvrages
traversants (canal du Nord – fiche 16) ou sur le système d'étanchéité initial
de la digue (parement béton de la digue de la rigole de l'Arroux – fiche 1).
Pour les autres cas ces techniques de réparation (sans palplanches et sans
géomembranes) utilisées sont jugées efficaces à court et moyen terme (pas
de persistances de désordres après réparations).
Néanmoins, pour de nombreux cas, ces réparations ont nécessité plusieurs
phases d'interventions.
70 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.4.4. S
ynthèse des désordres survenus après les travaux de réparation
et facteurs aggravants
Dans quatre cas étudiés sur vingt-cinq, les réparations se sont avérées
insuffisantes, et d'autres pathologies sont apparues. Ces cas où des
désordres sont survenus après travaux sont :
D'une manière générale, les ouvrages traversants sont des points sensibles
du point de vue de la réparation (cas des réparations de la digue du canal
latéral à la Loire à la Micaudière – fiche 7, et de la digue du canal du Nord
– fiche 16), et qui nécessitent une attention particulière lors des travaux de
réparation.
Dans le cas de réparation de fuites sur ouvrage, la localisation précise du
désordre est problématique, les cheminements hydrauliques au sein des
massifs étant difficiles à appréhender. Par conséquent, des colmatages sur
des linéaires restreints peuvent s'avérer inopérants.
Enfin, la circulation d'engins de chantier pendant des travaux de réparations
peut favoriser la persistance des fuites et contribuer à l'inefficacité de la
réparation (canal latéral à la Loire à la Micaudière – fiche 7).
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 71
5.5. Coûts
Sur les vingt cinq cas retenus dans le cadre de ce retour d'expériences, vingt deux
cas disposent de données concernant les coûts des travaux. Sur ces vingt deux cas,
dix cas (un tiers de l'échantillon total) ont fait l'objet de travaux complémentaires
dont seulement cinq cas (un quart de l'échantillon total) sont documentés en terme
de coûts.
Les analyses menées et présentées ci-dessous ont été réalisées par type de
désordres et par type de réparations.
Les coûts moyens par mètres linaires observés par type de désordres
montrent que les brèches, les fontis et les déversements de palplanches
sont les désordres les plus coûteux.
9 000 €
8 000 €
7 000 €
6 000 €
5 000 €
4 000 €
3 000 €
2 000 €
1 000 €
0€
Fontis A f f aissements Glissements
Brèches Déversement de palplanches Fuites
Figure 18 : Coût moyen par mètre linéaire de digue et par type de désordres (CETE)
Parmi les vingt deux cas disposant de données concernant les coûts, trois
grandes familles de désordres bien documentés économiquement peuvent
être distinguées : les déversements de palplanches, les ruptures de digues
avec ou sans brèche totale et les fuites.
Les autres types de désordres ne comportant qu'un ou deux cas ne peuvent
raisonnablement pas faire l'objet d'une analyse détaillée des coûts.
72 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Pour les cas de ruptures (partielles ou totales) ou de fuites, la situation est
très contrastée, avec des montants de travaux de quelques dizaines de
milliers d'euros à plus d'un million d'euros. Cet état de fait est directement
lié aux spécificités locales des désordres (ampleur des désordres, nature de
la digue existante...) et à l'ampleur des travaux consentis (réparation locale,
reprise générale d'une portion importante voire de l'intégralité du bief).
Pour les réparations de brèches, les coûts moyens au mètre linéaire sont de
l'ordre de 8000€/ml et les coûts médians de l'ordre de 2000€ /ml.
Les fuites étant généralement des signes précurseurs de brèche, cette
analyse montre tout l'intérêt économique des travaux préventifs sur ces
phénomènes.
Par ailleurs, sur les onze cas ayant fait l'objet de travaux complémentaires,
six sont consécutifs à des travaux réalisés dans le cas de brèche (partielle
ou totale) et trois à des travaux réalisés pour des problèmes de fuites.
Dans la grande majorité des cas, les travaux complémentaires sont donc
associés à des problèmes d'imperméabilisation des digues.
Le coût de ces travaux complémentaires atteint généralement cinq à dix fois
le montant des travaux initiaux, car bien souvent ils intéressent un linéaire
plus important que celui affecté par le désordre majeur initial.
14 000 €
12 000 €
10 000 €
8 000 €
6 000 €
4 000 €
2 000 €
0€
Palplanches Béton enrochements liés Pieux bois tunage
Géomembranes Enrochements Remblaiement seul
Figure 19 : Coût moyen par mètre linéaire et par type de réparations (CETE)
Le coût des réparations par DEG est très variable, sur les 5 cas documentés,
il s'élève ainsi de 19 000 à 1 Million d'euros.
Cette variabilité dépend notamment de la consistance des travaux annexes
à la pose du DEG, notamment les travaux de terrassement nécessaire à la
reconstitution de la digue en cas de brèche importante.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 73
Le coût moyen par mètre linéaire de réparation peut être estimé de l'ordre
de 10 k€.
Dans cinq des onze cas ayant fait l'objet de travaux complémentaires, ceux-
ci correspondent à la mise en œuvre d'un rideau de palplanches sur un
linéaire plus important.
Les autres cas de travaux complémentaires se répartissent pour moitié en
injection et pour moitié en dispositif de type DEG. Comme pour l'analyse
par désordres, ces travaux complémentaires atteignent cinq à dix fois le
montant des travaux initiaux.
74 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
5.6. Tableau de synthèse sur les réparations
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
7
RAS : Rien A Signaler
8
75
NC : Non Connu
76
Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire
N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
7 Canal Micaudière Brèche totale Urgence (en RAS Remblai et Remblai et 140 m (dont 3 à 5 jours 81 000 600 (450
Latéral à (Mai 2000) régie) avec palplanches palplanches (avec 40 m au (dont 17000 réparations
la Loire batardeau reconnaissances droit de la réparations intiales)
et arrêt géotechniques) brèche) initiales)
navigation
8 Canal de Bief de Brèche partielle Urgence Visuelles Double rideaux Réparations 100 m (dont 5 semaines 300 000 3 000
la Marne partage des (Août 2001) avec de palplanches ponctuelles du 10 m de
au Rhin Vosges chômage cuvelage béton brèche)
9 Canal de Bief 8-9 à Fuites Urgence RAS Remblai seul Palplanches 425 m 2 mois 392 000 900
la Marne Réchicourt (Dec 2004) avec et techniques (325 m au (dont 1j (dont 1000
au Rhin abaissement végétales (avec droit des réparation réparations
Est de 50 cm. reconnaissances palplanches initiale) initiales)
géotechniques) et 100 m au
niveau du
perré)
10 Canal de Bief 67 à Brèche partielle Urgence Géotechniques Corroi d'argile RAS 20 m 1 semaine 10 000 500
la Marne Porthion (Fev 2006) avec arrêt et palplanches
au Rhin navigation et palfeuilles
Ouest
11 Canal de Bief 26 à Brèche partielle Urgence RAS Remblai et RAS 40 m 1 semaine 14 000 350
la Marne Velaines (Juin 2007) avec tunage et
au Rhin chômage enrochements
Ouest
12 Canal du Trèbes Fuites Programmée Géotechniques Palplanches Injection 490 m (180 3 semaines 140 100 300 (650
Midi importantes sans arrêt et sondages m lors des (réparations (dont 112000 réparations
(2004) navigation thermométriques réparations intiales) réparations intiales)
initiales) et 3 jours initiales)
(injection)
13 La Moselle Villey le Sec Déversement Programmée Sondages Palplanches RAS 50 m 5 mois 540 000 10 800
canalisée de palplanches (en 2002) et essais tirantées
(Dec 2001) sans arrêt d'arrachement sur
navigation un tirant
14 Canal de Blaringhem Déversement Programmée Géotechniques Double rideau RAS 540 m 3 mois 685 000 1300
Neufossé de palplanches (en 2004). et relevés de palplanches
(2000-2001) bathymétriques avec tirants
et remblai et
enrochements
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire
N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
15 Canal du Bief 4 et 5 Brèche totale Urgence Visuelles Remblai et DEG (protection 1641 m 20 jours 31 000 2 100
Nord Mœuvres (Janv 2003) avec béton béton) (dont 15 (dont 5j (réparations (réparations
chômage m pour réparations initiales) initiales)
(partiellement réparations initiales)
en régie) initiales)
16 Canal du Bief 15-16 Fuites (Mai Urgence Visuelles Remblai et Pose 15 m 3 jours 19 818 1 300
Nord Languevoisin 2008) géomembrane supplémentaire de (réparations (réparations
(protection plaques de béton initiales) initiales)
plaques béton)
17 Le Rhin Iffezheim Affaissement Programmée Géotechniques, Enrochements RAS 100 m 2 mois 350 000 3500
canalisée (2004) géophysiques
altimétriques
18 Canal du Allenjoie Brèche totale Urgence RAS Remblai et RAS 20 m 1 mois NC NC
Rhône au (Sept 2005) avec enrochements
Rhin batardeau liés et béton
et arrêt
navigation
19 Canal du Jonchet Brèche partielle Urgence RAS Remblai et RAS 10 m Quelques NC NC
Rhône au (Juin 2006) avec géomembrane jours
Rhin abaissement avec protection
niveau d'eau béton
et arrêt
navigation
20 Canal de Briennon Brèche totale Urgence RAS Remblai RAS 100 m (dont 2 mois 280 000 2800
Roanne à (Juin 2007) avec et DEG 50 m au
Digoin batardeau (protection droit de la
et arrêt de la matelas brèche.
navigation gabion)
21 Canal de Masnières Brèche partielle Urgence Visuelles et Remblai et Palplanches sur 750 m 5 jours 600 350 800 (1 700
Saint- (Juillet 2001) avec géotechniques palplanches une plus grande (dont 30 (réparations (dont 50350 réparations
Quentin restriction de (études datant de longueur m pour initiales) reparations intiales)
la navigation 1999) réparations initiales)
initiales)
22 Canal de Landrecies Déversement Programmée Visuelles Pieux bois et RAS 500 m 7 jours 70 000 150
la Sambre de palplanches (en 2003) redressement
à l'Oise (Janv 2003) de palplanches
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
23 Canal de Ors Glissement Programmée Visuelles Palplanches et RAS 100 m 8 jours 44 500 450
la Sambre (Janv 2004) (en 2004) remblai
à l'Oise
77
78
Désordres à Reconnaissances Techniques Techniques Linéaire
N° Type Durée Coûts
Voie d'eau Localisat° l'origine des préalables aux initiales de complémentaires total de Coûts (€)
fiche d'intervent° travaux (€/ml)
réparations travaux réparations de réparations travaux
24 La Seine Croissy Anses Urgence Visuelles et Palplanches RAS 580 m 7-8 mois 3 Millions 5200
d'érosion (Sept sans arrêt reconnaissances
2007) navigation géologiques
25 Canal des Epinal Fontis (2008) Programmée Reconnaissances Enrochements Enrochements et 60 m 4 mois 585 000 9800
Vosges sans arrêt visuelles, et injection injections
navigation géophysiques et
géotechniques
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6. Analyse des vingt-cinq cas suivant les techniques d'origine
de protection de berges et d'étanchéité
Une analyse des cas par rapport aux techniques de protection de berges et d'étanchéité
d'origine est proposée dans ce chapitre.
L'étude des vingt-cinq fiches de cas a permis de recenser les types de structures
suivantes : le cuvelage béton ; le perré et la murette ; le rideau de palplanches ; le corroi
d'argile.
L'analyse portera sur chaque type de dispositif et se focalisera sur les principaux
désordres observés, la cinétique des mécanismes induisant les désordres et les
réparations observées.
Plusieurs comparaisons seront effectuées entre tous les types de structures.
Enfin, un tableau de synthèse à la fin de ce chapitre récapitulera les différents aspects
analysés pour chacun des cas étudiés.
6.1.1. Description
Parmi les cinq cas étudiés, les désordres recensés ont été des brèches
(quatre cas), des fuites et des fontis (canal du Nord – fiche 16).
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 79
des cavités localisées dans la paroi, par destruction du béton sur
zones ségrégées, (canal de la Marne au Rhin – fiche 8 et canal du
Nord – fiche 15) ;
les brèches induites par les mécanismes d'érosion au niveau de la
jonction entre le cuvelage béton et un autre système d'étanchéité,
comme un corroi d'argile, suite à des érosions internes (exemple
de la rigole de l'Arroux – fiche 1 et du canal de Briare - fiche2).
Notons que dans deux cas, les désordres se sont produits au niveau d'un
aqueduc (fiches 8 et 16).
Quatre des cinq cas étudiés ont été réparés en urgence suite à l'apparition
de fuites ou la création d'une brèche relativement soudaine.
Un seul ouvrage (canal du Nord – fiche 16) a été réparé avant rupture.
Pour les cas étudiés, les réparations effectuées sur ce type de structure ont
été de deux types :
In fine, tous les cas étudiés présentent une réparation "différente" de l'existant
et quatre des cinq cas recensés ont été réparés avec des géomembranes
recouvertes de béton.
80 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.2. Perré et murette
6.2.1. Description
Le perré est réalisé uniquement sur les talus amont, le plafond du canal étant
constitué d'un corroi d'argile (excepté pour un cas concernant le canal latéral
à la Loire – fiche 5). Il est généralement utilisé pour assurer la protection de
berges.
Parmi l'ensemble des cas rencontrés, le perré n'est pas associé à un
dispositif spécifique d'étanchéité (tels que palplanches ou béton) et ce sont
les matériaux du corps de digue qui assurent cette fonction d'étanchéité.
Le perré se présente souvent en béton (exemple des deux cas sur le canal
du Rhône au Rhin – fiches 18 et 19) parfois en maçonnerie ou pierres
maçonnées (canal latéral à la Loire – fiche 5).
Une technique plus récente nommée perré de type «Sensée» existe sur le
Canal de la Colme et le Canal de Neufossé – fiches 3 et 14. Il s'agit d'une
murette en béton fondée sur des pieux qui ne joue aucun rôle d'étanchéité.
Notons aussi qu'un perré était présent sur le bief d'Ors du canal de la Sambre
à l'Oise – fiche 23.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 81
6.2.2. Principaux désordres observés
Pour les perrés béton, les techniques employées ont été un DEG avec une
protection en béton (canal du Rhône au Rhin – fiche 19) ou des enrochements
liés avec du béton (canal du Rhône au Rhin – fiche 18).
82 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Pour les murettes, trois solutions de réparations différentes ont été employées
dans les exemples étudiés :
6.3.1. Description
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 83
6.3.2. Principaux désordres observés
Comme les digues en cuvelage béton, une grande partie des mécanismes
constatés ont une cinétique rapide.
Le temps écoulé entre l'observation des phénomènes précurseurs et la
rupture est généralement de l'ordre de quelques heures.
Pour tous les cas de désordres répertoriés sur des digues avec un rideau
de palplanches, des palplanches ont été mises en œuvre dans le cadre des
réparations (fiches 4, 7, 9, 10, 13, 22).
Le cas de la fiche 22 est un peu particulier car les palplanches ont
été redressées. Il n'y a donc pas eu de mise en place de nouvelles
palplanches.
84 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.4. Corroi d'argile
6.4.1.Description
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 85
6.4.2. Principaux désordres observés
Pour les digues dont l'étanchéité est assurée par un corroi d'argile les cas
étudiés montrent deux types de mécanismes induisant des désordres :
Les digues dont l'étanchéité est assurée par un corroi d'argile sont atteintes
uniquement par des phénomènes lents (cinétique supérieure au mois)
dont une grande majorité de phénomènes très lents (supérieur à l'année)
permettant une bonne préparation de chantier dans la mesure où les signes
précurseurs que sont les fuites sont observées, suivies et analysées.
à
mettre en œuvre un écran d'étanchéité lorsque le désordre initial est
induit par un phénomène d'érosion interne. Il peut être de différents
types :
r établissement de l'étanchéité amont par un DEG recouvert
de béton ou de matelas gabions et réalisation d'un mur
d'argile au sein du corps de digue (Canal de l'Arroux –
fiche 1, Canal de Briare – fiche 2, Canal de Roanne à Digoin
– fiche 20) ;
86 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
r établissement de l'étanchéité par la pose d'un rideau
de palplanches ancré suffisamment profond (Canal des
Houillères de la Sarre – fiche 4, Canal latéral à la Loire – fiche 7,
Canal de la Sambre à l'Oise – fiche 22 et canal de la Marne
au Rhin – fiche 9,digue de Croissy sur la Seine – fiche 24).
Ces palplanches sont éventuellement associées à des
matériaux argileux pour les phases de terrassement ou
à des injections dans le corps de digue (Canal du midi –
fiche 12) ;
à reconstituer et stabiliser des zones soumises à des phénomènes de
mouvement de terrain par :
d
es enrochements naturels (Rhin canalisé – fiche 17), des
enrochements associés à un tunage (Canal de la Marne au
Rhin Ouest – fiche 11) ou des injections (Canal des Vosges
– fiche 25) ;
o
u un rideau de palplanches (Canal de la Sambre à l'Oise
– fiche 23) lorsque le désordre initial est induit par une
instabilité de l'ouvrage.
6.5.1. Description
F
iche 1 : la digue est constituée longitudinalement d'un cuvelage de béton
(à l'aval de la brèche) et d'un corroi d'argile (à l'amont) ;
F
iche 2 : la digue est constituée longitudinalement d'un cuvelage en béton
de chaux (à l'aval de la brèche) et d'un corroi d'argile (à l'amont) ;
F
iche 4 : la digue est constituée d'un corroi d'argile et d'un rideau de
palplanches ;
F
iche 6 : la digue est constituée de murettes béton et d'un corroi
d'argile ;
F
iche 7 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un corroi
d'argile ;
F
iche 8 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un corroi
d'argile ;
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 87
Fiche 9 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un corroi
d'argile ;
Fiche 11 : la digue est constituée de murettes béton et d'un corroi
d'argile ;
Fiche 14 : la digue est constituée d'un rideau de palplanches et d'un perré
de type Sensée ;
Fiche 20 : la digue est constituée d'un tunage bois et d'un corroi d'argile.
Sur les dix cas répertoriés, huit cas ont été réparés suite à une rupture, les
deux autres cas suite à la constatation de désordres plus minimes : fuites
(fiche 9) et déversement (fiche 14).
Rupture
Autres désordres
Figure 20 : Types de désordres observés pour les structures d'origine «mixte» (CETE).
La totalité des dix cas ont été réparés suite à des érosions internes du corps
de digue induites par des infiltrations. Ces infiltrations ont pu être favorisées
par la présence de zones singulières comme la jonction entre les différentes
techniques de protection et d'étanchéité.
88 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.5.3. Cinétique des mécanismes induisant les désordres
2
Année
Mois
6 Semaines
Heures
1
Figure 21 : Cinétique visible des mécanismes induisant les désordres sur les digues avec
une structure d'orgine dite mixte (CETE).
Dans la majorité des cas, lorsque le phénomène est visible, il est déjà trop
tard ou l'intervention doit être très rapide pour éviter la rupture.
Dans plus de la moitié des cas, les réparations ont consisté à la mise en
place d'un rideau de palplanches (fiches 4, 6, 7, 8, 9, 14).
Pour trois cas (fiches 1, 2 et 20), un DEG a été mis en place et pour un cas
(fiche 11), un tunage et des enrochements ont été mis en œuvre.
Pour cette comparaison ainsi que pour celle relative à la cinétique (chapitre 6.7) et
aux réparations (chapitre 6.8), il ne sera considéré que la structure jouant un rôle
mécanique prépondérant pour les digues dites «mixtes».
Elles ne seront comptabilisées qu'une seule fois de la manière suivante :
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 89
Parmi les nombreux désordres affectant les digues, nous distinguerons :
10
9
8
7
6
5 autres désordres
rupture
4
3
2
1
0
Cuvelage béton Palplanches Perré et murette Corroi d'argile
structure d'origine
Il apparaît donc que les structures rigides ont un mode de déformation cassant
à cinétique rapide qui rend souvent impossible toute intervention préalable à la
rupture. Et ce, d'autant plus que ces ruptures ne sont précédées d'aucun signe
avant-coureur. Leur rigidité intrinsèque communique par ailleurs un faux sentiment
de sécurité.
90 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Les structures peu rigides (corroi d'argile) ont un mode de déformation plus souple.
Leur rupture est précédée de manifestations visibles qui sont autant de désordres
ou signes précurseurs et facilitent le déclenchement de réparation avant la rupture
totale de l'ouvrage.
In fine, les digues les plus rigides, protégées par un perré, une murette ou un
cuvelage béton, sont les plus affectées par des ruptures. Les digues les plus
«souples» disposant d'un corroi d'argile ou d'enrochements sont celles permettant
le plus d'interventions préalables. Les digues présentant une discontinuité dans la
technique de protection de berges et d'étanchéité d'origine, que cette discontinuité
soit induite par la nature même de la technique (perrés et murettes) ou par des
techniques mixtes, ont très majoritairement été réparées suite à la rupture du corps
de digue causée systématiquement par un mécanisme d'érosion interne.
10
9
8
7
6
5
heures
4
semaines
3
mois
2
année
1
0
cuvelage béton palplanches perré et murette corroi d'argile
Les digues protégées et étanchées par des cuvelages béton sont très majoritairement
affectées par des mécanismes de rupture rapide (le temps pour intervenir une fois
les phénomènes précurseurs détectés est très court).
A l'opposé, les digues constituées de corrois argileux sont affectées par des
mécanismes de rupture de cinétique très lente permettant un recul suffisant pour
des travaux éventuels.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 91
6.8. Comparaison des réparations suivant la technique d'origine
d'étanchéité et de protection de berges
10
9
8
7
6
redressement des
5 palplanches
4 enrochements associés
3 ou non à d'autres tech-
niques
2 géomembranes
1 palplanches
0
cuvelage béton palplanches perré et murette corroi d'argile
Figure 25 : Types de réparation ayant des similarités ou non avec la structure d'origine ( CETE)
92 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Les digues protégées initialement par des rideaux de palplanches ont toutes été
réparées par une technique similaire, avec un rideau de palplanches mieux adapté.
Cela peut s'expliquer par la facilité de mise en œuvre des rideaux de palplanches
et la nécessité de conserver un dispositif de type rideau de palplanches pour
assurer le rectangle de navigation.
Pour les digues en perré et murette, des techniques relativement similaires sont
parfois utilisées mais les deux techniques précédemment citées restent celles
majoritairement mises en place.
Pour les digues constituées uniquement de corroi argileux elles sont plus
fréquemment réparées par des rideaux de palplanches.
Ces deux digues ont été considérées dans notre analyse comme réparées
de manière différente par rapport à la technique de protection de berges et
d'étanchéité d'origine.
Cependant, elles ont été réparées avec une technique de réparation dont le
système est partiellement présent dans la structure d'origine.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 93
Il est cependant important de souligner que le dimensionnement des palplanches,
à court, moyen et long terme est souvent un paramètre qui fait défaut lors des
mises en œuvre constatées de cette technique et qu'une grande attention doit,
de ce fait, y être apportée.
In fine, les techniques employées pour les réparations de digues visent dans la
moitié des cas à limiter les changements fondamentaux de technique de protection
et d'étanchéité vis à vis de la technique d'origine même si dans certains cas la
difficulté de mise en œuvre, les problèmes financiers ou la modernisation des
techniques impliquent quelques points de différence technique.
16
14
12
réparation fondamen-
10 talement différente à
la ou les techniques
8 d'origine
réparation identique
6 ou ayant des simili-
tudes avec la ou les
4 techniques d'origine
2
0
réparation urgente réparation programmée
94 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
6.9. Tableau de synthèse sur les techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes
Tableau 5 : Synthèse sur les techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes (CETMEF)
1 Rigole de Digoin 71 1867-1869 Cuvelage béton (aval brèche) et corroi Brèche totale Programmée en Remblai et DEG
l'Arroux d'argile (amont brèche) (Janv 2001) 2004 (protection béton
et tunage) et
déversement d'argile
2 Canal de Briare Montambert 58 1605-1642 Cuvelage en béton de chaux (aval Brèche totale Urgence avec Remblai et DEG avec
brèche) et corroi d'argile et palplanches (Dec 2002) chômage en 2002 protection en matelas
béton (amont brèche) gabions
3 Canal de la Holque 59 Environ 1960-1970 Perré type Sensée Affaissement du Programmée en Palplanches avec
Colme chemin de halage 2005 tirants
(2003-2004)
4 Canal des Wittring 57 1862 -1866 Palplanches et corroi d'argile Brèche partielle Urgence avec Remblai et
Houillères de la (Sept 1995) chômage en 1995 palplanches
Sarre
5 Canal Latéral à Châtillon sur 45 1822-1838 Perré en pierres maçonnées Fuites (2002) Programmée avec DEG (protection
la Loire Loire chômage en 2002 béton)
6 Canal Latéral à Marseille les 18 1822-1838 Murettes béton et corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2002 Remblai et
la Loire Aubigny (Mai 2002) palplanches devant
les murettes béton
7 Canal Latéral à Micaudière 71 1822-1838 Palplanches et corroi d'argile Brèche totale Urgence en 2000 Remblai et
la Loire (Mai 2000) avec batardeau et palplanches
arrêt navigation
8 Canal de la Bief de 57 1850 Cuvelage béton et palplanches dans le Brèche partielle Urgence en 2001 Double rideau de
Marne au Rhin partage des corps de digue (Août 2001) avec chômage palplanches
Vosges
9 Canal de la Bief 8-9 à 57 1850 Palplanches et corroi d'argile Fuites (Dec 2004) Urgence en 2004 Remblai et
Marne au Rhin Réchicourt avec abaissement palplanches et
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Est de 50 cm techniques végétales
10 Canal de la Bief 67 à 51 1850 Palfeuilles et palplanches (une sur trois) Brèche partielle Urgence en Corroi argile et
Marne au Rhin Ponthion (Fev 2006) 2006 avec arrêt palplanches et
Ouest navigation palfeuilles
95
96
Période de Techniques de protection de berges et Désordres Date et type de Technique de
Voie d'eau Localisat° Dépt
construction d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
11 Canal de la Bief 26 à 55 1850 Murette béton + corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2007 Remblai et tunage et
Marne au Rhin Velaines (Juin 2007) avec chômage enrochements
Ouest
12 Canal du Midi Trèbes 11 1660-1682 Corroi d'argile Fuites importantes Programmée sans Palplanches et
(2004) arrêt navigation injection
13 La Moselle Neuves 54 1977 Palplanches tirantées Déversement de Programmée en Palplanches tirantées
canalisée Maisons palplanches 2002 sans arrêt
(Dec 2001) navigation
14 Canal de Blaringhem 59 Environ 1960-1970 Palplanches et perré de type Sensée Déversement Programmée en Double rideau de
Neufossé de palplanches 2004. palplanches avec
(2000-2001) tirants et remblai et
enrochements
15 Canal du Nord Bief 4 et 5 59 1960-1965 Cuvelage béton Brèche totale Urgence en 2003 Remblai et Béton
Mœuvres (Janv 2003) avec chômage et DEG (protection
béton)
16 Canal du Nord Bief 15-16 80 1960-1965 Cuvelage béton Fuites (Mai 2008) Urgence en 2008 Remblai et
Languevoisin géomembrane (lestée
de plaques béton)
17 Le Rhin Iffezheim 67 1974 Enrochements, corroi d'argile et écran Affaissement Programmée Enrochements
canalisée mince à la base de la digue (2004)
18 Canal du Allenjoie 25 1821-1833 Perré béton reposant sur des Brèche totale Urgence en 2005 Remblai et
Rhône au Rhin enrochements (Sept 2005) avec batardeau et enrochements liés et
arrêt navigation béton
19 Canal du Jonchet 25 1821-1833 Perré béton Brèche partielle Urgence en 2006 Remblai et
Rhône au Rhin (Juin 2006) avec abaissement géomembrane avec
niveau d'eau et protection béton
arrêt navigation
20 Canal de Briennon 42 1830-1836 Corroi d'argile et tunage bois Brèche totale Urgence en 2007 Remblai et DEG
Roanne à (Juin 2007) avec batardeau et (protection en matelas
Digoin arrêt navigation gabions)
21 Canal de Saint- Masnières 59 1728-1810 Murette et écran d'étanchéité en béton Brèche partielle Urgence en 2001 Remblai et
Quentin (Juillet 2001) avec restriction de palplanches
la navigation
22 Canal de la Landrecies 59 1834-1839 Palplanches Déversement de Programmée en Pieux bois et
Sambre à palplanches 2003 redressement
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
l'Oise (Janv 2003) palplanches
Période de Techniques de protection de berges et Désordres Date et type de Technique de
Voie d'eau Localisat° Dépt
construction d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
23 Canal de la Ors 59 1834-1839 Corroi d'argile et perré Glissement Programmée en Palplanches et remblai
Sambre à (Janv 2004) 2004
l'Oise
24 La Seine Croissy 78 Environ 1682 Sans protection (matériaux limoneux Anses d'érosion Urgence en Palplanches
issus du dragage) (Sept 2007) 2007 sans arrêt
navigation
25 Canal des Epinal 88 1880 Corroi d'argile ( côté amont) et Fontis (2008) Programmée en Enrochements et
Vosges palplanches (côté val) 2008 sans arrêt injections
navigation
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
97
7. Bilan du retour d'expériences
Les désordres intermédiaires et les brèches se révèlent sur une durée plus courte
que les désordres précurseurs. La durée pendant laquelle le désordre est observé
est cependant très variable, notamment dans le cas des fuites, et est fortement
associée à la cinétique du (des) mécanisme(s) à l'origine.
Une surveillance fréquente des désordres précurseurs est donc nécessaire pour
évaluer leur évolution vers des désordres de plus grande ampleur, et prévoir les
travaux adéquats.
Parmi les vingt-cinq cas étudiés, environ un tiers des désordres sont associés à un
point singulier.
Ces points singuliers sont des changements de dispositifs d'étanchéité, des
ouvrages traversant, ou des hétérogénéités locales du sol support de l'ouvrage.
Ces points singuliers doivent donc être repérés et faire l'objet d'une surveillance
régulière et fréquente.
98 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Le vieillissement se traduit le plus souvent par une dégradation du dispositif
d'étanchéité de l'ouvrage.
Ceci montre la nécessité de programmer des travaux de maintenance préventive
sur les parties les plus critiques, identifiées lors du diagnostic des ouvrages.
Les conditions climatiques ont une influence importante sur les désordres
précurseurs et intermédiaires.
Ainsi, en hiver, les fortes précipitations, notamment à l'origine d'une élévation
de la piézométrie ou de crues, ou le gel peuvent être à l'origine de désordres
(déversement de palplanches, glissement, dégradation du parement d'étanchéité).
La surveillance des ouvrages en période hivernale nécessite donc une fréquence
plus importante.
Enfin, les cas de brèches apparues après chômage ou baisse du niveau d'eau du
canal rappellent l'importance de la surveillance des ouvrages et de la détection de
signes précurseurs lors de la phase de remise en eau, notamment en présence de
matériaux sensibles au retrait (argiles).
Le type de réparation le plus largement utilisé (plus de la moitié des cas) est
la mise en place d'un rideau de palplanches ; cela s'explique par ses facilité
et rapidité de mise en œuvre, mais également par ses fonctions diverses de
réparation de corps de digue à savoir défense contre l'érosion des berges et
contribution à l'étanchéité des ouvrages.
Il est apparu qu'en l'absence de technique complémentaire ou d'étanchéité
des serrures (absence de joints), les rideaux de palplanches ne garantissent
pas l'étanchéité des ouvrages recherchée.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 99
en cas de désordres. L'hiver est une saison privilégiée pour les réparations
programmées durant les périodes de chômage.
Les travaux ont pu être réalisés en régie ou par une entreprise extérieure.
Le mode de sélection de l'entreprise de travaux peut faire l'objet d'un marché
(AO ou MAPA) ou via un marché à bons de commande d'entretien des voies
navigables, ou par sélection d'une entreprise par marché négocié sans
publicité ni mise en concurrence dans le cas d'"urgence impérieuse".
100 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
grandement de l'adaptation des engins au site.
Le choix des matériaux est réalisé au regard de sa provenance, de ses
qualités géotechniques et environnementales et de son coût.
Cependant, dans le cas de réparation de première urgence ce sont
essentiellement la disponibilité et la proximité qui entraînent le choix du
matériaux constitutif de la réfection de la digue.
Les travaux de réparations ont souvent lieu dans une situation d'urgence.
Les délais et la durée des réparations sont directement liés au choix de
techniques de confortement, aux sujétions d'exécution propres au site et
aux procédures administratives de choix et de contrôles des entreprises.
Dans de telles situations d'urgence, le diagnostic ainsi que les contrôles de
chantier sont en général succincts.
Le critère de vitesse de mise en œuvre étant essentiel, la solution technique
apportée entraîne souvent la nécessité d'une intervention en deux phases,
via l'engagement de travaux complémentaires. Après les travaux d'urgence
il serait donc possible de faire ce diagnostic et de bien le formaliser.
7.2.3. Coûts
Bien qu'il soit difficile de tirer des enseignements d'un faible nombre de
cas inégalement documentés, l'observation des cas décrits dans ce retour
d'expériences met en évidence quelques préceptes assez simples :
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 101
7.3. Enseignements sur les désordres et les réparations par rapport à
la structure d'origine de la digue
Quelle que soit la structure d'origine, les fuites puis la brèche se situent souvent au
niveau d'un point singulier :
à
la frontière entre les différentes structures constitutives du canal pour
les canaux présentant différentes structures (exemple : perré, murette,
rideau de palplanches au niveau du talus) ;
à
la frontière entre les différentes étanchéités ou protection de berges
dans le cas de protections multiples ;
a
u niveau de joints vieillissants et d'hétérogénéités pour les canaux en
cuvelage béton ;
a
u niveau d'ouvrages traversant pour les canaux traversés par des
ouvrages horizontaux.
Le retour d'expériences montre que les structures les plus rigides sont affectées
préférentiellement par des ruptures brutales ne permettant pas d'intervention
préalable ce qui peut s'expliquer en partie par la cinétique de rupture globalement
rapide de ce genre de technique de protection et d'étanchéité d'origine (perré,
murettes et cuvelages béton) et le sentiment de sécurité qu'elles peuvent conférer.
A l'opposé, les structures les plus flexibles, les corrois d'argile, sont toutes affectées
par des mécanismes lents et sont réparées préférentiellement alors qu'elles sont
atteintes par des désordres précurseurs ou intermédiaires.
Cela peut s'expliquer par la cinétique globalement lente des mécanismes affectant
ces structures relativement à l'organisation d'un chantier.
Les points singuliers induits par des changements de système d'étanchéité sont
des points faibles des digues qui confèrent une certaine fragilité aux digues avec
une structure d'origine «mixte».
Ces digues sont également souvent réparées après ruine de l'ouvrage suite à des
phénomènes d'érosion.
Il semble que la cinétique de rupture des mécanismes mis en cause dans ces cas
ait été difficile à appréhender.
102 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Les réparations des digues ont été effectuées dans la moitié des cas avec des
techniques non similaires à la technique d'origine. Cela peut certainement s'expliquer
en partie par l'ensemble des contraintes du chantier : financière, accessibilité au
site, saison, stabilité du terrain...
Cependant, il faut garder à l'esprit qu'il y a création de nouveaux points singuliers
qui doivent faire l'objet de toutes les attentions ultérieures même si de grands
recouvrements sont effectués dans certains cas.
L'un des paramètres importants lors des réparations de digue est la conservation
du gabarit du canal.
Ce dernier associé à la facilité de mise en œuvre et à la facilité de traiter de
grands linéaires peut en partie expliquer la manifeste préférence des techniques
palplanches et géomembranes comme technique de réparation alors qu'elles
apparaissent dans les cas étudiés plus chères au mètre linéaire que les autres
techniques.
7.4.1. S
urveillance, entretien courant et connaissance des ouvrages (actions
préventives)
a) Surveillance
Le retour d'expériences a montré que la majorité des désordres étaient
précédés de signes précurseurs et illustre l'importance de la surveillance
des ouvrages.
Cette surveillance est basée à la fois sur l'inspection visuelle dont l'objectif
est de déceler des anomalies perceptibles à l'œil et sur l'auscultation qui
permet de mesurer l'évolution de certains paramètres et d'établir une
analyse du comportement de l'ouvrage sur le long terme (Perez, 2004).
Cette surveillance doit être formalisée par des consignes écrites et une
traçabilité (voir exigences réglementaires du décret 2007-1735).
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 103
l'évolution rapide et catastrophique de ce type d'érosion (Brygo, 1979).
La détection des matières en suspension ne sera pas toujours aisée à
l'œil ; l'installation d'un bassin avec surverse, permettant le dépôt des
éléments en suspension, permettra de quantifier le phénomène. L'aspect
de la végétation constitue aussi un bon indice de la hauteur de la ligne
phréatique ou des suintements. Si l'eau affleure en quelques endroits
du talus ou à proximité du contre-canal, il se développe une végétation
particulière (végétation hydrophile tels que les herbes grasses, les
roseaux), généralement d'un vert beaucoup plus clair et persistant.
• Repérage des fontis dans la cuvette, sur les digues ou dans les
environs.
Le développement d'un fontis peut être insidieux, en particulier si une
chaussée vient renforcer le couronnement de la digue, masquant dans
un premier temps les signes annonciateurs du développement de la
cavité (CETMEF, 2002).
104 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
A l'opposé, tout enlèvement de terre ou toute formation de bourrelets
du terrain naturel au pied de la digue est suspect, car ils indiquent, soit
la présence d'argile gonflante non purgée à la construction, soit, s'ils se
produisent au pied du talus parallèlement à l'axe, un fluage d'ensemble
de la fondation au niveau d'une couche compressible non détectée, soit
encore, s'ils se présentent localisés, l'existence de sous-pressions avec
risque de débouché de renard.
Le phénomène du retrait de matériaux argileux provoque généralement
des fissures transversales. Ce retrait peut être dû à la variation de teneur
en eau de zones argileuses (Brygo, 1979).
b) Entretien courant
L'entretien courant, à distinguer du gros entretien qui correspond alors
à des travaux de réparations programmées, a pour objectifs de garantir
l'accès à la digue et une bonne visibilité de l'ouvrage. L'entretien portera
sur le chemin de crête, les protections de berges et doit permettre de
contrôler la végétation sur les talus, les protections de berges et la crête
(fauchage régulier ou désherbage à partir de traitements phytocides
à faire valider par les DDT) et de lutter contre les dégâts des animaux
fouisseurs.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 105
Pour l'entretien de la végétation, il est conseillé de se référer au guide du
Cemagref «Guide pratique à l'usage des propriétaires et des gestionnaires
de digues» (Meriaux et al, 2001).
106 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
comment estimer les bénéfices économiques des réponses
possibles et les implications d'une non-intervention ;
comment déterminer l'étendue des travaux de maintenance
nécessaires ;
à quel moment allonger l'intervalle de maintenance.
Sur l'ensemble des cas ayant fait l'objet d'un retour d'expériences, il est
apparu que les réparations de digues correspondaient majoritairement à une
action de maintenance corrective voire curative (la maintenance corrective
ou curative implique que le dommage s'est produit et que la fonctionnalité de
l'ouvrage est réduite de manière significative (CIRIA/CUR/CETMEF, 2009),
car elles avaient principalement lieu après une rupture de l'ouvrage ou
après des désordres intermédiaires (déversements palplanches, fontis...).
Très rarement, la réparation a eu lieu dans le cadre d'une intervention de
maintenance préventive (la maintenance préventive implique des actions
qui s'attaquent aux problèmes avant que le fonctionnement de l'ouvrage
ne soit dégradé de manière significative) pour intervenir sur des désordres
précurseurs (fuites ou affaissements).
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 107
Pour prévoir au mieux les situations d'urgence et les gérer de manière
satisfaisante, il convient de s'y préparer en amont. Il paraît important,
pour une gestion optimale de la crise d'avoir établi un plan de gestion des
situations d'urgence, pour permettre une mise en œuvre rapide, efficace,
répondant au mieux à la problématique et aux questions suivantes :
a) D
iagnostic et reconnaissances préalables aux travaux de
réparations
Les premiers renseignements disponibles à partir du dossier et du registre
d'ouvrage doivent être complétés par des reconnaissances qui devront
être adaptées au projet (Poligot-Pitsch et al., 2006).
En cas d'absence d'informations, les reconnaissances seront
indispensables pour établir les travaux à effectuer. Les connaissances
précises de l’ouvrage et de son environnement permettront aux entreprises
de travaux de définir au mieux les techniques à employer, le coût et le
phasage des travaux, afin de réduire à la fois les risques (sécurité des
personnes et tenue de l’ouvrage) et la durée du chantier.
Ce dernier point peut être particulièrement intéressant, si les travaux
doivent se réaliser dans une période réduite, soit à cause des conditions
météorologiques (crues, gel…) soit à cause des obligations de navigation
(période de chômage imposée).
108 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
• reconnaissances géotechniques in situ
Les plus classiques sont les sondages à la tarière, à la pelle mécanique,
pressiométriques, pénétrométriques ou carottés, qui permettent de
reconnaître la géométrie et l’état de la maçonnerie ou du sol en des
points particuliers, mais aussi d’en déterminer certaines caractéristiques
mécaniques.
Les sondages à la tarière complètent à moindre coût les connaissances
géométriques de l’ouvrage, et donnent des informations sommaires
sur la nature des matériaux rencontrés. Le pénétromètre statique ou
dynamique permet d'obtenir des informations intéressantes sur la
compacité des matériaux rencontrés.
Les carottages permettent une reconnaissance fine des types de
matériaux rencontrés et les prélèvements intacts peuvent faire l'objet
d'essais en laboratoire permettant de qualifier les caractéristiques
géomécaniques des matériaux (essais triaxiaux, granulométries et
sédimentométries, essais à la boite de Casagrande).
Ces essais sont avantageusement complétés par la pose de piézomètres
permettant d'appréhender le comportement hydrogéologique de
l'ouvrage et de son milieu (pose de piézomètres isolés ou de groupement
permettant de réaliser des profils piezométriques ).
• essais d’eau
La recherche des coefficients de perméabilité des sols ou roches en
place permet la bonne prise en compte des écoulements dans et sous
l’ouvrage.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 109
les fonctions remplies par les différentes parties d'ouvrages :
l'étanchéité est-elle assurée par le revêtement du talus ou bien
par le corps de la digue ou par une partie de celui-ci?
la nature et les caractéristiques géotechniques de la fondation ; en
particulier, s'agit-il d'une fondation perméable ou imperméable ?
la position de la nappe phréatique par rapport au canal : si le canal
est sous la nappe phréatique, c'est lui qui draine la nappe alors
que s'il est au dessus, les fuites du canal alimentent la nappe.
110 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Des précautions particulières devront être prises pour le raccordement
avec les ouvrages existants de manière à obtenir la meilleure transition
possible entre les parties anciennes et les parties neuves du canal.
accès pérennes ;
assainissement général de plate forme et de pied de digue ;
instrumentation pour auscultation et surveillance (piézomètres,
inclinomètres, capteurs de force,...) ;
réparation de petits ouvrages ;
etc.
C'est toujours une phase délicate qu'il faut pouvoir maîtriser de manière
à revenir en arrière si une anomalie se produisait.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 111
La mise en eau se fait par paliers successifs, leur hauteur unitaire étant
faible : cinquante centimètres à un mètre. Lors de chaque palier, il convient
de s'assurer de l'absence de désordre par l'observation visuelle et par des
mesures : relevé des piézomètres qui seront laissés en place pendant
toute l'exploitation, permettant les mesures de pressions interstitielles en
des points choisis de la fondation et du corps de digue.
e) Archivage
Le retour d'expériences n'a pas pu évaluer de désordres très anciens,
ce qui pose la question de l'archivage des données relatives à ce type
d'événement.
Il est donc recommandé de procéder à un archivage systématique de
tous les documents relatifs aux opérations de réparations (dossier de
récolement, photos...).
Le retour d'expériences en renseignant des fiches de cas telles que celles
fournies avec ce guide pourra s'avérer aussi fortement enrichissant pour
tous.
112 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
8. Conclusion générale
Les digues des voies navigables sont des ouvrages pour lesquels les enjeux sont
importants d'une part en terme de sécurité des biens et des personnes et d'autre part en
terme de durabilité pour le développement de la voie d'eau.
Il s'agit d'ouvrages anciens et de nature variée. Cette particularité est à l'origine de leur
altération et de leur perte de fonctionnalité.
Cette altération se manifeste par une multitude de désordres qui peuvent aller de la fuite
à la rupture et suivant les cas, les réparations peuvent avoir été programmées ou se
dérouler dans l'urgence.
Lors du retour d'expériences réalisé par le CETMEF avec les Laboratoires Régionaux
des Ponts et Chaussées d'Autun, de Nancy, de Strasbourg et de Saint-Quentin, des
données ont été recueillies pour vingt-cinq cas de réparations de digues de voies
navigables au cours de ces dix dernières années. Des fiches de cas synthétisent les
informations rassemblées.
Une analyse approfondie des désordres et des réparations a eu lieu et des enseignements
ont été tirés.
Les réparations ont souvent lieu dans l'urgence à la suite de brèches ou de déversement
de palplanches avec comme impératif le maintien de la navigabilité ou au moins un
retour rapide de la navigation.
Quelles que soient les structures d'origine et les désordres, les réparations par
palplanches sont majoritaires, suivies des réparations par géomembranes. Les
palplanches représentent ainsi la moitié des cas de réparations étudiés dans le cadre
du retour d'expériences et les géomembranes le quart.
Ces deux techniques présentent des amplitudes de coûts qui apparaissent plus liées
aux contraintes de site et de mise en œuvre qu'à la technique employée.
L'ensemble des réparations étudiées se sont généralement révélées pérennes à moyen
terme (les cas retenus datant d'une dizaine d'années) sauf dans quelques cas suite à
un manque de soin dans la conception de zones de transition ou de défaut de mise en
œuvre.
Afin de prévenir au mieux les désordres les plus préjudiciables pour les digues de voies
navigables, il convient d'assurer une surveillance régulière de ces ouvrages et de ne pas
négliger leur suivi après des travaux de réparation.
La tenue à jour d'un dossier d'ouvrage et d'un registre est essentielle pour avoir une
bonne connaissance de ces ouvrages et permettre en cas de réparations d'aider les
bureaux d'études et les entreprises dans leurs choix de conception et de mise en
œuvre.
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 113
9. Bibliographie
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GUIOCHON G., ROUSSELIN M., Historique des voies navigables, Voies navigables de
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HABERT J., Laboratoire d'Autun, Méthodologie de diagnostic des digues de canaux faisant
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114 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
LAULY J.J. et MESSINA J.P., 2001. Qu'est ce que le retour d'expériences ? Convergence
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MERIAUX P., ROYET P., FOLTON C., Surveillance, entretien et diagnostic des digues
de protection contre les inondations - Guide pratique à l'usage des propriétaires et des
gestionnaires, Cemagref, 2001, 191p.
MALVACHE P., EICHENBAUM C., Prieur P., 1994. La maîtrise du retour d'expériences avec
la méthode REX. Performances humaines et techniques, pp 6-13.
PEREZ M., La maintenance des digues et canaux, Actes du colloque «Sécurité des digues
fluviales et de navigation», Orléans, CFGB, 2004, pp 47-55.
http://projetbabel.org/fluvial/rica_carte-france.htm
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 115
10. Glossaire
116 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
DEG Dispositif d'Etanchéité par Géomembrane, qui repose
sur un fond de forme en béton ou en matériaux
granulaires fins compactés, et se compose : d'une
structure support (généralement un géotextile) ; d'une
structure d'étanchéité (qui peut être une ou deux
géomembranes séparées par un dispositif drainant) :
d'une structure de protection (qui peut être des couches
granulaires, de la terre végétale, du béton bitumineux
avec interposition de géotextile entre couche de
protection et géomembrane).
[SETRA, L'étanchéité par géomembranes des ouvrages
pour les eaux de ruissellement routier, 2000]
Désordres Etat dégradé ou comportement défectueux d'un ouvrage
du point de vue de sa sécurité et des performances.
[ICOLD, 1983]
Déversement de palplanches Désorganisation locale d'un rideau de palplanche se
traduisant par un basculement ou un flambement des
palplanches vers le canal. Cette désorganisation est
notamment associée à un défaut d'ancrage ou de
fichage des palplanches.
Digue Ouvrage en longueur destiné à faire obstacle à des
mouvements d'eau ou à retenir l'eau. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]
Effondrement Les effondrements sont des mouvements gravitaires à
composante essentiellement verticale, qui se produisent
de façon plus ou moins brutale. Ils résultent de la
rupture des appuis ou du toit d'une cavité souterraine
préexistante. Cette rupture initiale se propage
verticalement jusqu'en surface en y déterminant
l'ouverture d'une excavation grossièrement cylindrique,
dont les dimensions dépendent du volume du vide, de
sa profondeur, de la nature géologique du sol et du
mode de rupture. Lorsque l'effondrement est ponctuel,
la désignation de fontis est utilisée.
[La documentation française, Plan de Prévention des
Risques Naturels - Risques et mouvements de terrain
- Guide méthodologique, 1999]
Enrochement Couche de matériaux granulaire.
[Normes NF EN 13383-1 pour les spécification – août
2003 et NF EN 13383-2 pour les méthodes d'essai –
juin 2003.]
Érosion Ensemble des phénomènes externes, mécaniques
et/ou chimiques, qui, à la surface du sol ou à faible
profondeur, enlèvent tout ou partie des terrains
existants et modifient ainsi le relief. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 117
Érosion externe Terme regroupant l'ensemble des phénomènes
d'érosion de surface. Concernant les digues de canaux,
l'érosion externe est généralement causée par l'action
de courants hydrauliques sur les berges ou talus de
digues, ou l'action chimique sur les parements amont.
Les facteurs de sensibilité à ce type de dégradation
sont la vitesse moyenne du courant, les perturbations
hydrauliques locales et la nature et l'état de protection
du talus amont.
Érosion interne Mécanisme d'entraînement vers l'aval des particules
constitutives du remblai ou de la fondation sous
l'action d'un écoulement provenant de la retenue ou
de la nappe. Il en résulte progressivement une perte
de matière dans le corps d'ouvrage ou en fondation
pouvant entraîner la création d'une brèche.
[CFGB - barrages et réservoirs érosion interne typologie,
détection et réparation -1997]
Fascine Technique de protection de pied de berge réalisée par
la mise en place de branches vivantes de saules ou
d'hélophytes formant un fagot.
Fuites Perte d'eau par écoulement au travers d'un ouvrage
ou d'une fondation. [Grand dictionnaire terminologique,
http://www.granddictionnaire.com]
Fontis Le fontis correspond à un effondrement brutal mais
localisé se manifestant sous la forme d'un entonnoir
ou d'un cratère. Il est le plus souvent provoqué par la
rupture progressive du toit d'une cavité, une cloche
remontant plus ou moins lentement vers la surface
jusqu'au développement brutal d'un cratère.
[BRGM, cavités souterraines]
Glissement Le glissement est un déplacement généralement
lent sur une pente, le long d'une surface de rupture
(surface de cisaillement) identifiable, d'une masse de
terrain cohérente, de volume et d'épaisseur variables.
[Plan de Prévention des Risques Naturels - Risques et
mouvements de terrain – Guide méthodologique – la
documentation française 1999]
Instabilité générale Un ouvrage instable mécaniquement se caractérise
par l'apparition de désordres dans sa masse qui
se traduisent en surface par des déformations
géométriques décelables au stade primaire par
l'auscultation topographique.
[Cemagref, Techniques des petits barrages en Afrique
Sahélienne et Equatoriale, 1999]
118 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Matelas gabions ou gabions- Cage en forme de parallélépipède rectangle de très
matelas grande surface (supérieure à 6m²), de grande largeur
(2 m au moins) et de très faible épaisseur (0,15 à
0,3 m).
[Norme NF P 94-325-2 - Exécution des travaux
géotechniques spéciaux (gabion)]
Mécanisme C'est un processus physique (mécanique, chimique,
hydraulique...) comprenant un enchaînement de
causes et d'effets qui conduisent à la dégradation des
caractéristiques des matériaux et des propriétés des
ouvrages. [ICOLD 1993]
Palplanche Une palplanche est un profil en acier laminé mis en
œuvre par battage ou vibrofoncage et formant un
rideau d'étanchéité et de soutènement.
Les palplanches sont munies de serrures permettant
leur emboitement les unes dans les autres.
Le rideau de palplanches ainsi constitué est parfois
ancré en tête par des tirants fixés à un rideau arrière
ou à un contre-rideau.
[Eyrolles le dictionnaire du BTP 2006]
Palfeuille Une palfeuille est d'une épaisseur inférieure à une
palplanche et n'a pas de fonction de soutènement. Elle
est généralement mise en œuvre sans fichage.
Perré type Sensée Murette en béton fondée sur des pieux.
Pertuis Dans un ouvrage hydraulique à surface libre, ouverture
destinée au passage de l'eau, limitée latéralement
par des bajoyers ou des piles et pouvant porter une
bouchure : vanne ou batardeau. [Grand dictionnaire
terminologique, http://www.granddictionnaire.com]
Renard hydraulique Conduit continu entre l'amont et l'aval de la digue. Ce
conduit est formé par l'entraînement des grains de
sol arrachés à l'ouvrage par un mécanisme d'érosion
interne dû à l'eau. L'écoulement dans ce conduit
arrache des grains sur les parois ce qui amplifie le
mécanisme d'érosion qui peut aller jusqu'à la création
d'une brèche si l'alimentation en débit ne s'interrompt
pas entre temps.
[Degoutte D., Diagnostic, aménagement et gestion des
rivières, 2006]
Rivière canalisée Rivière aménagée pour la navigation au moyen de
barrages (fixes ou mobiles) équipés d'écluses
[http://projetbabel.org/fluvial/qr.htm]
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 119
Rupture Séparation brusque d'une masse de sol après
modification de l'état d'équilibre de l'ouvrage,
généralement causée par la mise en charge de
l'ouvrage, de faibles caractéristiques mécaniques ou
une hétérogénéité des matériaux constitutif du corps
de l'ouvrage, un profil en travers défavorable. La
rupture de digue correspond à l'ouverture d'une brèche
conduisant à l'inondation du val protégé.
Suintement Fuite ou percolation à très faible débit à travers un
massif de terre, un ouvrage de maçonnerie ou de
béton, etc.
Surverse Il s’agit du débordement de l’eau au-dessus de la
digue ou de son système d'étanchéité, qui conduit
généralement et rapidement (s’il s’agit d’un ouvrage
en remblai) à la brèche par une instabilité générale ou
à une érosion régressive du talus côté terre puis de la
crête.
[SERRE D., Evaluation de la performance des digues
de protection contre les inondations, Cemagref, 2005]
Tassement Déformation lente et progressive du sol, de faible
amplitude résultant de la consolidation de terrains
compressibles par effet de surcharge ou du retrait/
gonflement des sols argileux.
[RST Guide méthodologique schéma itinéraire de
risques]
Tunage Système de protection des berges constitué de pieux
derrière lesquels sont placés horizontalement des
troncs ou des rondins.et d’un matériau intermédiaire
en bois, métal ou béton.
[VNF, Petit lexique, Année, 1999]
Voie d'eau Tout chenal naturel ou artificiel dans lequel la navigation
est possible [Grand dictionnaire terminologique, http://
www.granddictionnaire.com]
120 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
11. Liste des figures
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 121
12. Liste des photographies
122 Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010
Photographie 25 : Digue du canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies après travaux
(CETMEF) 35
Photographie 26 : Digue du canal de la Sambre à l'Oise à Ors après travaux (CETMEF) 36
Photographie 27 : Digue de la Seine à Croissy après travaux (VNF) 36
Photographie 28 : Désordres sur le canal des Vosges à Epinal (VNF) 37
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - Juin 2010 123
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
PREAMBULE
Cette annexe présente les vingt-cinq cas pris en compte pour le retour d'expériences.
Ces vingt-cinq cas ont fait l'objet d'une fiche comprenant six parties :
• la première partie concerne le descriptif de la digue et son état initial avant les travaux. Elle
présente les caractéristiques géométriques de la digue, ainsi que tous les renseignements
pouvant préciser sa constitution (matériaux, dispositifs de protection, …) ;
• la deuxième partie s'attache à l’ensemble des désordres observés à l'origine des travaux de
réparation. Elle comprend une description factuelle des pathologies et un exposé des
mécanismes supposés être à l'origine des réparations ;
• la troisième partie décrit les travaux effectués pour remédier aux désordres et donne les
caractéristiques géométriques de la digue réparée. Une coupe type et des photographies
illustrent les travaux. La date du projet, de début et de fin des travaux, les noms des
différents intervenants sont donnés ainsi que les conditions de réalisation et les coûts des
travaux ;
• la quatrième partie expose si nécessaire les travaux complémentaires ;
• la cinquième partie est consacrée au bilan du cas et donne un avis sur les réparations ;
• la sixième partie précise les documents disponibles utilisés pour la rédaction de la fiche et
les personnes interrogées.
CETMEF - CETE 3
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
FICHE TYPE
CETMEF - CETE 5
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
FICHE DE DONNEES
Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes :
Type de désordre :
Type de réparation :
• Gestionnaire :
• Voie d'eau :
• Date de la construction :
• Spécificités de la voie d'eau (type voie d'eau et gabarit) :
• Contexte et enjeux (milieu urbain ou rural, nombre bateaux jours...) :
• Longueur du tronçon de digue étudiée :
• Type de digue (remblai, déblai ou autres) :
• Données géométriques de la digue :
• Données géotechniques :
• Date :
• Description factuelle :
• Mécanismes :
• Scénario et chronologie :
CETMEF - CETE 6
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
• Maître d'ouvrage :
• Maître d'œuvre :
• Entreprises :
• Reconnaissances :
• Conception – dimensionnement :
• Dispositifs mis en place et caractéristiques :
• Mise en œuvre (accès, chômage, batardeau...) :
• Durée des travaux :
• Coût des travaux :
• Connaissance du phénomène :
• Travaux (réalisation et difficultés) :
• Efficacité à court et long terme :
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas ( considérer les contraintes du site,
celles d'exploitation, le coût...) :
• Documents :
• Personnes interrogées :
CETMEF - CETE 7
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
CETMEF - CETE 9
Légende
TABLEAU DE SYNTHESE
CETMEF – CETE 11
Voie d'eau Localisat° Dépt Période de Techniques de protection de berges Désordres Date et type de Technique de
construction et d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
1 Rigole de Digoin 71 1867-1869 Cuvelage béton (aval brèche) et Brèche totale (Janv Programmée en Remblai et DEG
l'Arroux corroi d'argile (amont brèche) 2001) 2004 (protection béton et
tunage) et
déversement
d'argile
2 Canal de Montambert 58 1605-1642 Cuvelage en béton de chaux (aval Brèche totale (Dec Urgence avec Remblai et DEG
Briare brèche) et corroi d'argile et 2002) chômage en 2002 avec protection en
palplanches béton (amont brèche) matelas gabions
3 Canal de la Holque 59 Environ 1960- Perré type Sensée Affaissement du Programmée en Palplanches avec
Colme 1970 chemin de halage 2005 tirants
(2003-2004)
4 Canal des Wittring 57 1862 -1866 Palplanches et corroi d'argile Brèche partielle Urgence avec Remblai et
Houillères de (Sept 1995) chômage en 1995 palplanches
la Sarre
5 Canal Latéral à Châtillon sur 45 1822-1838 Perré en pierres maçonnées Fuites Programmée avec DEG (protection
la Loire Loire (2002) chômage en 2002 béton)
6 Canal Latéral à Marseille les 18 1822-1838 Murettes béton et corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2002 Remblai et
la Loire Aubigny (Mai 2002) palplanches devant
les murettes béton
7 Canal Latéral à Micaudière 71 1822-1838 Palplanches et corroi d'argile Brèche totale (Mai Urgence en 2000 Remblai et pal-
la Loire 2000) avec batardeau et planches
arrêt navigation
8 Canal de la Bief de 57 1850 Cuvelage béton et palplanches dans le Brèche partielle Urgence en 2001 Double rideau de
Marne au Rhin partage des corps de digue (Août 2001) avec chômage palplanches
Vosges
9 Canal de la Bief 8-9 à 57 1850 Palplanches et corroi d'argile Fuites Urgence en 2004 Remblai et
Marne au Rhin Réchicourt (Dec 2004) avec abaissement palplanches et
Est de 50 cm techniques
végétales
Voie d'eau Localisat° Dépt Période de Techniques de protection de berges Désordres Date et type de Technique de
construction et d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
10 Canal de la Bief 67 à 51 1850 Palfeuilles et palplanches (une sur Brèche partielle Urgence en 2006 Corroi argile et
Marne au Rhin Ponthion trois) (fev 2006) avec arrêt palplanches et
Ouest navigation palfeuilles
11 Canal de la Bief 26 à 54 1850 Murette béton + corroi d'argile Brèche partielle Urgence en 2007 Remblai et tunage
Marne au Rhin Velaines (Juin 2007) avec chômage et enrochements
Ouest
12 Canal du Midi Trèbes 11 1660-1682 Corroi d'argile Fuites importantes Programmée sans Palplanches et
(2004) arrêt navigation injection
13 La Moselle Neuves 55 1977 Palplanches tirantées Déversement de Programmée en Palplanches
canalisée Maisons palplanches 2002 sans arrêt tirantées
(Dec 2001) navigation
14 Canal de Blaringhem 59 Environ 1960- Palplanches et perré de type Sensée Déversement de Programmée en Double rideau de
Neufossé 1970 palplanches (2000- 2004. palplanches avec
2001) tirants et remblai et
enrochements
15 Canal du Nord Bief 4 et 5 59 1960-1965 Cuvelage béton Brèche totale Urgence en 2003 Remblai et Béton et
Mœuvres (Janv 2003) avec chômage DEG (protection
béton)
16 Canal du Nord Bief 15-16 80 1960-1965 Cuvelage béton Fuites (Mai 2008) Urgence en 2008 Remblai et
Languevoisin géomembrane
(lestée de plaques
béton)
17 Le Rhin Iffezheim 67 1974 Enrochements, corroi d'argile et écran Affaissement Programmée Enrochements
canalisée mince à la base de la digue (2004)
18 Canal du Allenjoie 25 1821-1833 Perré béton reposant sur des Brèche totale (Sept Urgence en 2005 Remblai et
Rhône au Rhin enrochements 2005) avec batardeau et enrochements liés
arrêt navigation et béton
19 Canal du Jonchet 25 1821-1833 Perré béton Brèche partielle Urgence en 2006 Remblai et
Rhône au Rhin (Juin 2006) avec abaissement géomembrane avec
niveau d'eau et arrêt protection béton
navigation
Voie d'eau Localisat° Dépt Période de Techniques de protection de berges Désordres Date et type de Technique de
construction et d'étanchéité existantes constatés réparations réparations
20 Canal de Briennon 42 1830-1836 Corroi d'argile et tunage bois Brèche totale (Juin Urgence en 2007 Remblai et DEG
Roanne à 2007) avec batardeau et (protection en
Digoin arrêt navigation matelas gabions)
21 Canal de Saint- Masnière 59 1728-1810 Murette et écran d'étanchéité en béton Brèche partielle Urgence en 2001 Remblai et
Quentin (Juillet 2001) avec restriction de palplanches
la navigation
22 Canal de la Landrecies 59 1834-1839 Palplanches Déversement de Programmée en Pieux bois et
Sambre à palplanches 2003 redressement
l'Oise (Janv 2003) palplanches
FICHES DE CAS
CETMEF - CETE 15
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
Sommaire
Fiche 01 : Rigole de l'Arroux – Digoin – 2001.............................................................20
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................20
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................20
III. Travaux après désordres...................................................................................21
IV. Travaux complémentaires..................................................................................23
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................24
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................25
Fiche 02 : Canal de Briare – Montambert – 2002 ......................................................26
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................26
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................26
III. Travaux après désordres...................................................................................27
IV. Travaux complémentaires..................................................................................29
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................29
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................30
Fiche 03 : Canal de la Colme – Holque – 2004..........................................................31
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................31
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................31
III. Travaux après désordres...................................................................................32
IV. Travaux complémentaires .................................................................................35
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................35
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................35
Fiche 04 : Canal des Houillères de la Sarre – Wittring – 1995...................................36
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................36
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................37
III. Travaux après désordres...................................................................................37
IV. Travaux complémentaires..................................................................................38
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................41
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................42
Fiche 05 : Canal latéral à la Loire – Châtillon-sur-Loire – 2002 .................................43
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................43
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................43
III. Travaux après désordres...................................................................................44
IV. Travaux complémentaires..................................................................................46
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ..................................................46
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................46
Fiche 06 : Canal latéral à la Loire - Marseille les Aubigny – 2002..............................47
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................47
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................47
III. Travaux après désordres...................................................................................48
IV. Travaux complémentaires..................................................................................50
V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................51
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................52
Fiche 07 : Canal latéral à la Loire - Micaudière – 2000..............................................53
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................53
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................53
III. Travaux après désordres...................................................................................54
IV. Travaux complémentaires..................................................................................55
CETMEF - CETE 16
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées :...............91
Fiche 15 : Canal du Nord – Mœuvres – 2003.............................................................92
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................92
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................93
III. Travaux après désordres...................................................................................93
IV. Travaux complémentaires..................................................................................95
V Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ...................................................97
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées.................97
Fiche 16 : Canal du Nord – Languevoisin – 2008 ......................................................99
I. Descriptif de la digue initiale................................................................................99
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés.................................99
III. Travaux après désordres.................................................................................101
IV. Travaux complémentaires................................................................................103
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................104
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............104
Fiche 17 : Rhin Canalisé – Iffezheim – 2004............................................................106
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................106
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................106
III. Travaux après désordres.................................................................................107
IV. Travaux complémentaires................................................................................108
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................108
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............109
Fiche 18 : Canal du Rhône au Rhin – Allenjoie – 2005.............................................110
I. Descriptif de la digue initiale...............................................................................110
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................110
III. Travaux après désordres..................................................................................111
IV. Travaux complémentaires................................................................................113
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations..................................................113
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............113
Fiche 19 : Canal du Rhône au Rhin – Jonchet – 2006.............................................114
I. Descriptif de la digue initiale...............................................................................114
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................114
III. Travaux après désordres..................................................................................115
IV. Travaux complémentaires................................................................................117
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations .................................................117
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............117
Fiche 20 : Canal de Roanne à Digoin – Briennon – 2007.........................................118
I. Descriptif de la digue initiale...............................................................................118
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................118
III. Travaux après désordres..................................................................................119
IV. Travaux complémentaires................................................................................122
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................122
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............122
Fiche 21 : Canal de Saint Quentin – Masnière – 2001.............................................123
I. Descriptif de la digue initiale..............................................................................123
II. Désordres et mécanismes à l’origine des travaux étudiés...............................125
III. Travaux après désordres.................................................................................126
IV. Travaux complémentaires................................................................................127
V. Bilan du cas étudié et avis sur les réparations ................................................128
VI. Liste des documents consultés et nom des personnes interrogées...............129
CETMEF - CETE 18
Digues et berges des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations
CETMEF - CETE 19
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux
• Longueur du tronçon de digue étudiée : La digue a été entièrement reconstruite sur environ
50 mètres de longueur.
• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité du cuvelage est assurée
par du béton en aval de la brèche et par un corroi d'argile en amont.
• Données géométriques de la digue : Le canal est en remblai. La hauteur du talus aval est
d'environ 5 mètres, la largeur en crête est d'environ 2 mètres et la pente des talus est de
2V/3H.
• Données géotechniques :
o les matériaux constitutifs du corps de digue sont des sables légèrement limoneux et
des graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un cuvelage en béton en aval de la
brèche et par un corroi d'argile en amont.
CETMEF – CETE 20
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux
Photographie 1 : Rigole de l'Arroux à Digoin : la brèche Photographie 2 :Rigole de l'Arroux à Digoin : les
(VNF) désordres (VNF)
• Mécanismes : Érosion interne de la digue par surverse du dispositif d'étanchéité, puis renard
hydraulique jusqu'à la brèche totale du canal (digue en rives gauche et droite et plafond).
CETMEF – CETE 21
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux
• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Concernant la partie du canal ayant subi les
désordres, les digues ont été reconstruites et en partie reprofilées :
o Un déversoir a été aménagé en rive droite et d’autres petits ouvrages de jonction ont
été construits ;
o Les 2 digues ainsi que le plafond du canal ont été entièrement reconstruites sur 46
mètres de longueur. Les pentes des talus aval sont à 2V/3H. Les digues ainsi que le
plafond reposent sur un tapis drainant de 30 centimètres d'épaisseur en matériaux
10/80 mm avec des géotextiles drainants et anticontaminants au-dessus et au-
dessous. Il s'agit de géotextiles non tissés avec un système de drainage ;
o L’étanchéité a été réalisée par la mise en place d'une géomembrane protégée par des
géotextiles. L’assise du système d’étanchéité a été réalisée par un béton de propreté
sur la partie neuve de la rigole. L’ensemble géomembrane-géotextile a été ancré en
sommet de digue par une tranchée d’ancrage et recouvert par un béton armé de
protection. Ces ancrages sur les ouvrages maçonnés, (comme le déversoir ou le pont
canal), sont identiques à ceux du secteur compris entre le pont-levis et la sortie du
pont canal ;
o Sur les crêtes des 2 digues, des chemins de halage de 3 mètres de largeur, recouverts
en GNT 0/20 millimètre ont été aménagés.
Concernant la partie aval de la rigole, comprise entre le canal du Centre et la sortie du pont
canal, l’étanchéité de la cuvette en place a été renforcée. Après avoir purgé les matériaux
recouvrant le béton formant la cuvette, un complexe d'étanchement constitué d’une
géomembrane encadrée par 2 géotextiles de protection a été mis en place. Ce complexe
d’étanchéité a été recouvert d’un béton armé de protection. Le dispositif de protection a été
ancré par des tranchées d’ancrage sur les sommets des 2 digues ainsi qu’aux extrémités aval
et amont.
• Mise en œuvre : Mise en place d'un batardeau étanche dans l'écluse en amont pour bloquer
les arrivées d'eau sur le site. Les engins de terrassement ont pu accéder au chantier par les
chemins sur les 2 digues. Les travaux ont été réalisés 3 ans après la rupture.
CETMEF – CETE 22
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux
• Travaux complémentaires nécessaires : Nécessité de traiter les fuites par mise en place d'un
masque en argile dans le canal sur le talus amont et le plafond au-dessus du béton.
Photographie 3 : Rigole de l'Arroux à Digoin : mise en Photographie 4 : Rigole de l'Arroux à Digoin : mise en
œuvre de la géomembrane (VNF) place du ferraillage (VNF)
CETMEF – CETE 23
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux
• Reconnaissances : Aucune.
• Travaux : Les travaux ont rencontré une série de problèmes liés à la complexité de la
technique utilisée au niveau du dispositif d'étanchéité par géomembrane. La mise en œuvre
de ce type de matériel a nécessité de prendre des précautions lors du collage des différentes
bandes. Le second problème s'est produit lors de la projection du béton sur le talus avec un
matériau trop visqueux pour ce type d'exécution. Ces problèmes ont été dus à un niveau de
compétence de l'entreprise mandataire du marché de travaux certainement insuffisant pour
ce type de chantier et de solution technique. Les accès au chantier ont été relativement aisés
du fait du contexte.
• Efficacité à court et long terme : Les travaux de la rigole de l'Arroux ont été réalisés en
2004, mais plusieurs problèmes ont été rencontrés au niveau du système d'étanchéité. La
mise en place de la géomembrane a nécessité de faire appel à un spécialiste du LRPC de
Lyon pour vérifier la mise en place et le soudage des bandes. Un autre problème a été
rencontré lors de la mise en place du béton sur le talus amont car la viscosité était trop
importante. Ce qui a occasionné de nombreuses fissures par la suite. A l'origine du mauvais
raccordement entre les deux sections, plusieurs causes ont eté avancées (article revue
ingénieries 2006) :
o le mauvais encastrement de la géomembrane dans le noyau d'argile et probablement
le manque de soin lors de la mise en place, engendrant ainsi des blessures de la
géomembrane ;
o l'absence d'arrêt du géotextile (au niveau du raccord dans l'argile), qui a certainement
joué un rôle de drain ;
CETMEF – CETE 24
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 01 – Rigole de l'Arroux
Cette méthode est relativement complexe, lourde et coûteuse par rapport à l'utilité d'une voie
d'eau dont la seule fonction est aujourd'hui d'alimenter un autre canal.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution très coûteuse a été
la cause d'un décalage important (3 ans) entre la fin de la phase d'études géotechniques et
l'entrée en phase travaux.
• Documents :
o études réalisées par les bureaux d'études Fondasol et BCEOM ;
o photographies du site ;
o article revue ingénieries « réhabilitation de l'étanchéité de canaux par
géomembranes », Galiana et al., 2006.
• Personnes interrogées :
o Marc CITEAU – LR Autun – mission d'AMO lors de la phase étude ;
o Dominique MEAUDRE – DDE71 – Subdivision Navigation de Montceau les Mines.
CETMEF – CETE 25
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert
• Contexte et enjeux : Il n'y a pas d'habitations. La brèche s'est produite dans une zone à
proximité du Loing.
• Longueur du tronçon de digue étudiée : 200 mètres (200m de plafond dont 50m pour la
reconstitution de la digue au droit de la brèche).
• Type de digue : La digue est en remblai homogène avec différents types d'étanchéité (en
béton de chaux en aval de la brèche et corroi d'argile en amont de la brèche).
• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte. La digue est en
remblai en rive droite. La hauteur de digue à l'aval est d'environ 8 mètres, la largeur en crête
est de 5 mètres et les pentes des talus sont de 2V/3H.
• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type sablo-limoneux et de graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un cuvelage en béton de chaux en
aval de la brèche et par un corroi d'argile en amont.
• Description factuelle : Une brèche totale de la digue sur environ 18 mètres de longueur s'est
produite. Le plafond a aussi été érodé par l'écoulement de l'eau sur environ 100 mètres en
CETMEF-CETE 26
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert
direction de l'amont.
CETMEF-CETE 27
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert
• Reconnaissances : Aucune.
CETMEF-CETE 28
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert
Chemin de halage
0/31,5 mm calcaire Tranchée d'ancrage de
la géomembrane
Poutre en béton
0/3 Ma
Mur d'argile
1,5 tel
a
mm s ga
ca bi
lca ons
ire
Graves 0/40 mm Pieu d'ancrage métallique
Chemin de halage
0/31,5 mm Poutre en béton Filin d'ancrage
calcaire des gabions
Géomembrane
0/ Géotextile ACM
31
,5 M
Tranchée d'ancrage m
m
ate 300 et 500
las
de la géomembrane ca ga
lca bio
ire ns
Grave 0/40
Pieu d'ancrage métallique
Figure 2 : Canal de Briare à Montambert : coupe schématique de la digue reconstruite ( CETE Lyon Autun)
• Mise en œuvre : Un batardeau étanche a été mis en place dans l'écluse en amont pour
bloquer les arrivées d'eau sur le site. Les engins de terrassement ont accédé au chantier par
le canal lui même depuis une plateforme située en amont de la zone de travaux.
• RAS
• Connaissance du phénomène : Il semble que la rupture soit due à une fuite qui s'est
transformée en renard hydraulique probablement au niveau de la jonction entre les 2
dispositifs d'étanchéité du canal.
CETMEF-CETE 29
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 02 - Montambert
• Travaux : Lors du remplissage des matelas gabions les matériaux ont glissé vers le pied du
talus amont. Les matelas ont du être ancrés à leurs tours en crête de talus. Cependant, les
ancrages n’ont pas résolu le problème de migration des éléments calcaires mis dans les
matelas vers le pied du talus. Ainsi la défense des berges et la protection de la géomembrane
ne sont pas assurées sur la partie sommitale du talus amont.
Photographie 9 : Canal de Briare à Montambert : Glissement des matériaux dans les matelas gabions (VNF)
• Efficacité à court et long terme : Cette méthode relativement lourde et coûteuse semble
efficace, puisqu'il n'y a pas de nouveaux désordres constatés sur l’ouvrage depuis cette date
(aucune observation de fuites). Mais la protection des berges et de la géomembrane sur la
partie haute du talus amont n’étant plus assurée par les matelas gabions, le risque de
perforation de l’ensemble "géomembrane géotextile" reste important. La durée de vie des
matelas gabions reste également incertaine.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution lourde et coûteuse a
tout de même permis de remettre en fonction rapidement le canal sans que le chantier ne
prenne de retard malgré la complexité du dispositif à mettre en œuvre.
• Documents disponibles :
o CCTP joint au DCE pour les travaux ;
o fiches de qualification des matériaux utilisés pour les réparations ;
o coupes schématiques en travers sur les réparations ;
o rapports hebdomadaires de suivi du chantier.
• Personnes interrogées :
o Agents de la Subdivision Navigation de Montargis.
CETMEF-CETE 30
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque
• Contexte et enjeux : Milieu rural – Chemin circulé et notamment par les transports scolaires.
• Type de digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte en cavalier. Dans le secteur des désordres
le sommet de la berge est en continuité topographique avec la plaine adjacente.
• Date : 2003-2004
CETMEF – CETE 31
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque
• Scénario et chronologie : Les premiers désordres sont apparus en 2003 sous la forme de
fissures et d'effondrements sur le chemin de halage. Une restriction de circulation au poids
lourds a été mise en œuvre sur le chemin afin de détourner les transports scolaires. Des
études portant sur l'origine des phénomènes et les solutions techniques de réparation ont été
engagées. Elles ont été conduites par la société SOREG début 2004.
• Entreprises : CORTINOVIS
CETMEF – CETE 32
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque
• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Le dispositif mis en place sur 180 mètres de
linéaire comprenait :
o le battage d'un rideau de Palplanches PU 21 et AU 16 de 10,25 m de longueur
directement en arrière du perré de type Sensée ;
o la pose de tirants de diamètre 42 mm, d'une longueur de 1300 mm traversant le perré
de type Sensée et le rideau de palplanches tous les 2,4 mètres. Ces tirants ont été
boulonnés, côté canal sur une plaque d'appui biaise de 200 x 200 mm et d'épaisseur
20 mm, et, côté palplanche, sur une lierne UPN 20 au moyen d'une plaque d'appui
droite de 180 x 180 mm et d'épaisseur 25 mm.
CETMEF – CETE 33
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en grande partie par voie d'eau, notamment le
battage du rideau de palplanche et la mise en œuvre des tirants. Des travaux de terrassement
et de finition ont été réalisés directement par et sur le chemin de halage.
CETMEF – CETE 34
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 03 - Holque
• Coût des travaux : Environ 290 000 € TTC (dont fourniture palplanches 182 000 €)
• RAS
• Travaux : Les principales difficultés des travaux ont porté sur la présence d'habitations à
proximité et la nécessité d'effectuer une grande partie des travaux à partir de la voie d'eau.
• Efficacité à court et long terme : Les réparations se sont avérées pérennes à court et moyen
termes puisqu'à ce jour aucune nouvelle dégradation de la défense de berge n'a été constatée.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Compte tenu de la nature des
désordres (tassement et cavité sous chaussées liée à une érosion sous la protection de berge)
et de son ampleur (180 mètres affectés), et compte tenu de leur efficacité à court et moyen
terme, la technique employée s'est avérée pertinente.
• Documents :
o dossier SOREG n° R-04-0418, daté du 28 avril 2004 « Watten (59) – Canal de la
Colme – Voies Navigables de France – Réfection des berges – examen géotechnique
des sols de fondation ( mission G0-G12 – phase 2) »
o CCTP du marché de restauration ;
o profils types des désordres et solutions techniques ;
o photographies des désordres.
• Personnes interrogées :
o M. Jean-Marc LORIOT, Chef de la Subdivision de la Navigation de Saint-Omer -
Service Navigation du Nord Pas de Calais ;
o M. Jean-Claude DERUY, Subdivision de la Navigation de Saint-Omer.
CETMEF – CETE 35
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
Figure 5 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : profil en travers type avant travaux (VNF)
CETMEF – CETE 36
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
• Description factuelle : Rupture de la digue du PK 54.870 au PK 54.885 (15 m), sur une
hauteur de 4 mètres, entraînant une vidange complète du bief dans la rivière Sarre en contre-
bas.
Photographies 14 et 15 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : renard sous les palplanches (VNF)
• Mécanismes : L'augmentation du débit des fuites a provoqué une érosion interne de la digue
du canal constituée d'argile et de cailloux calcaire.
• Reconnaissances : Les travaux n'ont fait l'objet que de constatations visuelles, aucune autre
reconnaissance particulière n'a été effectuée.
CETMEF – CETE 37
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la Subdivision de Sarreguemines du Service de la Navigation de Strasbourg.
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en aménageant une rampe de chaque côté de la
brèche pour permettre l'approvisionnement des matériaux par camions en empruntant le
chemin de halage depuis l'entrée à l'écluse 23 de Zetting et la sortie à l'écluse 22 de Wittring.
Le bief étant intégralement vide, les opérations ont eu lieu dans le cadre d'un chômage
d'urgence.
Photographie 16 : Canal des houillères de la Sarre à Writting : travaux de terrassement en urgence après mise au
chômage du bief (VNF)
Phase 1 :
• Type d'intervention : Intervention en deuxième urgence.
CETMEF – CETE 38
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
• Reconnaissances : Les reconnaissances qui ont été faites suite à la rupture de digue ont
nécessité la mise en œuvre d'un rideau de palplanches métalliques à ancrer dans la roche.
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à partir du chemin de halage. L'appro-
visionnement du matériel ( grue, matériels de battage, ...) et des matériaux (palplanches
métalliques) ont été transportés par camions en entrant par l'écluse 23 de Zetting et en
sortant par l'écluse 22 de Wittring.
• Durée des travaux : 1 semaine pour l'installation du chantier et le battage des palplanches.
Phase 2 :
• Type d'intervention : Intervention en deuxième urgence (1995)
CETMEF – CETE 39
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à la suite de la phase 1 des travaux
complémentaires. Les palplanches ont été approvisionnées sur le chantier par voie d'eau,
depuis le lieu de stockage du bief 23.
• Durée des travaux : 1 mois (décembre 1995) pour l'installation du chantier et le battage des
palplanches.
• Coût des travaux : Fournitures : 490 404 F TTC soit 74 761,6€ + battage : 255 943,35 F
TTC soit 39 018,31 € = 746 347,35 F TTC soit 113 780 €.
Phase 3 :
• Type d'intervention : Travaux de consolidation définitive (1997).
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en 1997 à partir du chemin de halage.
L'approvisionnement du matériel (grue, matériels de battage, ...) a été effectué par camions
depuis l'entrée à l'écluse 23 de Zetting et la sortie à l'écluse 22 de Wittring et les matériaux
(palplanches métalliques) par voie d'eau.
• Durée des travaux : 1 mois pour l'installation du chantier et le battage des palplanches.
CETMEF – CETE 40
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
• Coût des travaux : Fournitures : 502 380,38 F TTC soit 76 587,40 €+ battage : 268 538,46 F
TTC soit 40 938,42 € = 770 918,84 F TTC soit 117 525,82 €.
• Efficacité à court et long terme : A court terme, la méthode employée s'est avérée efficace :
o jeudi 16 novembre 1995, brèche totale de la digue ;
o vendredi 17 novembre 1995, offre de prix et signature du bon de commande ;
o lundi 21 au jeudi 23 novembre 1995, colmatage et remblaiement de la brèche ;
o vendredi 24 novembre 1995, remise en eau du bief 23 ;
o samedi 25 novembre 1995, reprise de la navigation.
La solution d'urgence mise en œuvre s'est avérée positive puisque l'étanchéité de la brèche à
la remise en eau a été réussie. Cela a permis d'entreprendre, sans précipitation, les travaux
de battage de palplanches. Enfin, les travaux complémentaires se sont avérés efficaces dans
la durée puisqu'aucun nouveau désordre n'est apparu depuis leurs réalisations.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les techniques employées pour
les travaux d'urgence (remblaiement de la brèche et rideau de palplanches au droit de la
brèche) se sont avérées pertinentes puisqu'elles ont permis une remise en exploitation très
rapide à un coût raisonnable.
Les travaux complémentaires (prolongement des palplanches au droit de la brèche par un
rideau en aval et en amont de 200 m chacun) ont pu être réalisés selon les programmations
faites antérieurement.
CETMEF – CETE 41
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 04 - Wittring
• Documents :
o Factures des travaux : Colas – Est du 30 novembre 1995 et
Durmeyer du 5 décembre 1995 ;
o Cahier de l'écluse n° 23 de novembre 1995 ;
o Marché de battage n° 9571014 du 14 septembre 1995 ;
o Marché de battage n° 9771026 du 13 octobre 1997 ;
o Marché de fournitures n° 9471017 du 9 novembre 1994 ;
o Marché de fournitures n° 9671004 du 2 avril 1996.
• Personnes interrogés :
o Gaston KLAM, Adjoint au Chef de la Subdivision de Sarreguemines.
CETMEF – CETE 42
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire
• Contexte et enjeux : Le canal en remblai est situé en milieu urbain avec des habitations à
moins de 200 mètres. La fuite s'est produite à hauteur de la RD 50 dans les maisons en
contre-bas.
• Type de digue : Digue en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un perré en
pierres maçonnées (jointoyées).
• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type limons, sables et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un cuvelage en pierres maçonnées.
• Date : 2002
• Description factuelle : Une fuite importante s'est produite dans la digue à proximité d'un
ouvrage hydraulique passant sous le canal et sur une importante longueur en amont du canal.
CETMEF – CETE 43
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire
Photographie 17 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Loire : le perré en pierres maçonnées (VNF)
• Type d'intervention : Un essai de colmatage de la fuite a été réalisé par application d'un
tampon d'argile avant les travaux définitifs.
• Objectifs : Étancher le canal sur une longueur importante de manière à colmater les fuites en
milieu urbain.
CETMEF – CETE 44
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire
• Mise en œuvre : A l'issue de l'étude du diagnostic réalisée par le bureau d'études ISL, il avait
été décidé, dans un premier temps, d'abaisser le niveau du bief durant la période de chômage
du canal de décembre et de suivre l'évolution des fuites. À la remise en eau et lorsque la cote
du canal a atteint 1,3 mètres, une fuite importante a été observée au niveau du pont du
RD50. La décision de procéder à des travaux pour restaurer l'étanchéité du canal a été prise.
Il a été décidé d'utiliser une technique relativement lourde pour restaurer l'étanchéité de cette
partie du canal. La technique utilisée consiste à recouvrir le cuvelage actuel par un ensemble
de 2 géotextiles qui entourent une géomembrane. Les travaux ont été réalisés à sec selon les
étapes suivantes :
o avant la pose de ce nouveau dispositif d'étanchéité, il a été nécessaire de retirer la
vase déposée sur les talus et le plafond afin de mettre au jour le cuvelage en pierres
maçonnées ;
o l'opération s'est poursuivie par le remblaiement des vides présents afin que le
dispositif d'étanchéité repose sur une surface dure en tout point ;
o à l'issue de ces 2 opérations, la géomembrane disposant déjà d'une nappe géotextile
sur une face a été mise en place (le géotextile a été placé sur les pierres) dans le
cuvelage propre et le thermosoudage des bandes a été réalisé ;
o ensuite, la nappe de géotextile de recouvrement a été mise en place au-dessus de la
géomembrane ;
o enfin, le béton armé de protection à été coulé par dessus. Il est muni de joints de
dilatation sur les talus.
À ce jour il semble ne plus y avoir de fuites sur cette partie du canal.
Photographie 18 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur Photographie 19 : Canal latéral à la Loire à Châtillon sur
Loire : les travaux de curage du canal (VNF) Loire : mise en place de la géomembrane d'étanchéité et
du géotextile supérieur (VNF)
CETMEF – CETE 45
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 05 – Châtillon sur Loire
• RAS
• Connaissance du phénomène : Les fuites dans le port étaient présentes depuis plusieurs
années, suite au vieillissement des joints du perré. Pour la fuite au niveau de la RD 50 avec
le siphon et le fontis en crête de digue associés, le forage servant au passage de la
canalisation gaz a pu augmenter les désordres dans le perré et augmenter les débits de fuite.
Une telle situation aurait pu à plus ou moins long terme conduire à la rupture de l'ouvrage.
• Travaux : Les travaux n'ont pas rencontré de problèmes malgré la technique utilisée au
niveau du dispositif d'étanchéité par géomembrane. La mise en œuvre de ce type de matériel
nécessite de prendre des précautions lors du collage des différentes bandes. Le béton armé
n'a pas non plus posé de problème y compris sur les talus amont. Aucune fuite n'a été
constatée lors de la remise en eau.
• Efficacité à court et long terme : Cette méthode est relativement lourde et coûteuse mais il
semble qu'elle soit efficace. Le canal est en fonctionnement normal depuis le 30 avril 2003
et aucun désordre ni aucune fuite n'ont été constatés. Néanmoins traiter des linéaires de
plusieurs kilomètres représenterait un cout financier substantiel.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution très coûteuse a
permis de traiter un linéaire important sur une surface qui permet de réaliser une économie
au niveau du support. Dans le cas présent le perré en pierres maçonnées jointives a permis
de déposer le complexe géomembrane-géotextile directement après le nettoyage de la
structure existante.
• Documents :
o notice technique des travaux ;
o compte rendu de réunion ;
o plans et profils en travers.
• Personnes interrogées :
o Gérard BIZOT – DDE 58 – Briare VN – subdivision de Briare.
CETMEF – CETE 46
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny
• Contexte et enjeux : Le canal est en milieu urbain avec des habitations situées directement à
proximité de la rive droite. La brèche s'est produite en rive gauche, 100 mètres en amont du
port de Marseille les Aubigny.
• Longueur du tronçon de digue étudiée : 500 mètres avec les travaux complémentaires.
• Type de digue (remblai, déblai ou autres) : La digue est en remblai homogène avec une
étanchéité du cuvelage est assurée par un corroi d'argile en amont. La défense des berges est
assurée par des murettes béton en sommet de talus amont.
• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type sables limoneux et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un corroi d'argile ;
o la défense des berges est assurée par des murettes bétons fichées en sommet de talus
amont.
CETMEF – CETE 47
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny
• Scénario et chronologie : Le niveau de dégradation des murettes béton est tel qu’un trou
s’est formé au niveau de la jonction du corroi d'argile et des murettes béton, entraînant
l’apparition d’un renard hydraulique puis d’une brèche en arrière sur la crête et le talus aval.
Les matériaux constitutifs de la digue étant des sables facilement érodables, dès que l'eau
s'est infiltrée dans le corps de digue un phénomène d'érosion interne s'est produit conduisant
à une rupture partielle de l'ouvrage par renard hydraulique.
Photographie 21 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : les murettes béton très dégradées de
défense des berges (VNF)
CETMEF – CETE 48
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny
• Reconnaissances : Aucune.
• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux de reconstruction ont concerné une
dizaine de mètres de corps de digue au droit de la brèche.
Après la constitution d'une assise, le corps de digue a été reconstruit avec les matériaux
constitué de sables limoneux qui ont été arrachés et redéposés dans la tranchée drainante
longeant le canal. Les pentes de talus ont été prises égales à celles de la digue existante Cette
pente est relativement importante puisqu’elle est supérieure à 2V/3H. Ces matériaux ont été
recompactés par passes successives de 1 mètre afin de garantir la stabilité de la digue.
L’étanchéité du talus amont et du plafond de la digue a été assurée par un corroi d’argile. La
défense des berges a été réalisée sur 10 mètres de part et d’autre de la brèche par un rideau
de palplanches de 3,5 mètres de hauteur, fiché de 2,5 mètres dans le corps de digue en
transperçant le sommet du corroi d’argile. Ce rideau de palplanches a été disposé à environ
0,3 mètre devant les murettes béton laissées en place. Ce vide a été comblé par des
matériaux argileux prélevés dans le fond du canal lors du curage.
Le nettoyage du talus aval de la digue par débroussaillage, abattage des arbres de grande
taille et arrachage des souches a également été réalisé.
Cette première phase a donc consisté en des travaux d’urgence de reconstruction de la digue
afin de rétablir au plus vite la navigation touristique.
Figure 6 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : coupe schématique de la digue reconstruite CETE
Lyon Autun)
CETMEF – CETE 49
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny
• Mise en œuvre : Au moment où la brèche s'est produite, les agents du centre d'exploitation
ont disposé une bâche plastique sur le talus amont de la digue afin d'éviter que le
phénomène se poursuive. Ils ont maintenu cette bâche en mettant un bateau contre la digue.
Pour les travaux de reconstruction et de battage des palplanches, la proximité du port et la
largeur de la digue en crête ont permis un accès facile à la zone de rupture.
• Travaux complémentaires nécessaires : Nécessité de traiter les fuites présentes au niveau des
murettes béton qui étaient très dégradées par la mise en place d'un rideau de palplanches
devant.
• Objectifs : Conforter la défense des berges et bloquer les fuites au niveau des murettes
béton.
• Reconnaissances : Aucune.
CETMEF – CETE 50
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny
Photographie 22 : Canal latéral à la Loire à Marseille les Aubigny : le rideau de palplanches assurant la défense des
berges (VNF)
• Mise en œuvre : Battage depuis la crête de la digue avec vidange préalable du bief.
• Travaux : Les travaux n'ont rencontré aucun problème et les accès au chantier étaient aisés.
• Efficacité à court et long terme : Cette méthode est relativement simple ce qui a permis aux
agents du CE de Marseille les Aubigny de réaliser les travaux en régie. Lors de la remise en
eau aucune fuite n'est réapparue. Depuis ces travaux aucun désordre et aucune fuite ne sont
réapparus.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution relativement simple
a permis de conserver le même dispositif d'étanchéité et une défense des berges assez
CETMEF – CETE 51
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 06 – Marseille les Aubigny
• Documents :
o photographies du site.
• Personnes interrogées :
o Contrôleur du centre d'exploitation de Marseille les Aubigny.
CETMEF – CETE 52
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière
• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un corroi
d'argile et la défense des berges par un rideau de palplanches métalliques de faible hauteur.
• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en remblai. La hauteur du talus aval
est d'environ 7 mètres, la largeur en crête est d'environ 5 mètres et les pentes des talus sont
de 2V/3H.
• Données géotechniques :
o le corps de digue est constitué de matériaux de type sables limoneux et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un corroi d'argile ;
o la défense des berges est assurée par un rideau de palplanches de faible hauteur.
• Description factuelle : Brèche totale de la digue au niveau d'un aqueduc passant sous le
canal.
CETMEF – CETE 53
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière
• Mécanismes : Une fuite a été détectée le 9 mai 2000 au niveau de l'aqueduc, puis un renard
hydraulique conduisant à la rupture complète de la digue en rive gauche 14 jours plus tard.
• Entreprises : Travaux d'urgence réalisés par les agents du centre d'exploitation de Digoin.
• Reconnaissances : Aucune.
CETMEF – CETE 54
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière
Les agents de la subdivision ont tenté de colmater ces fuites à l’aide de COLMAGEL
(produit appliqué manuellement). Ce produit n’a pas résolu le problèmes des fuites, qui ont
persisté.
• Mise en oeuvre : Mise en place d'un batardeau étanche dans le canal en aval de la jonction
avec le canal de Roanne à Digoin.
• Durée des travaux : 3 jours suite à la brèche puis encore quelques jours pour le second
rideau.
CETMEF – CETE 55
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière
CETMEF – CETE 56
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière
Figure 7 : Canal latéral à la Loire à Micaudière : coupe schématique de la digue (CETE Lyon Autun)
Photographies 24 et 25: Canal latéral à la Loire à Photographie 26 : Canal latéral à la Loire à Micaudière :
Micaudière : la réparation de l'aqueduc (VNF) mise en place des palplanches (VNF)
CETMEF – CETE 57
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 07 - Micaudière
• Mise en œuvre : A l’issue de la saison touristique, une vidange partielle du bief a été faite
pour réaliser les travaux de démontage et de reconstruction de la digue et d'étanchement de
l'aqueduc.
• Coût des travaux : Environ 420 000 f soit environ 64 000 € TTC.
• Efficacité à court et long terme : Les travaux d'urgences réalisés en régie par les agents du
centre d'exploitation de Digoin ont permis de rétablir rapidement la navigation. Le principe
de reconstruire à l'identique permet de ne pas créer de discontinuité dans l'ouvrage.
Néanmoins, l'apparition de fuites dès la remise en eau du bief indique que cette intervention
et la technique employée n'ont pas permis de résoudre le problème d'origine.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Cette solution simple semble être
efficace et permet de rester dans la continuité des dispositifs d'étanchéité et de défenses des
berges existants de part et d'autre de la zone concernée par les travaux.
• Documents :
o études réalisées par les bureaux d'études ISL ;
o photographies du site ;
o rapports d'incident des contrôleurs de la subdivision.
• Personnes interrogées :
o Jean Lus BIANCHI, centre d'exploitation de Digoin.
CETMEF – CETE 58
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges
• Données géotechniques :
o Argile brune graveleuse et blocs (épaisseur de 0 à – 0,50m) ;
o Argiles marneuses plastiques brunes, grises et vertes (épaisseur de 0,50 à – 3,50m) ;
o Substratum : marnes verte.
CETMEF – CETE 59
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges
Photographie 27 : Canal de la Marne au Rhin au bief de Photographie 28 : Canal de la Marne au Rhin au bief de
partage des Vosges : la brèche (VNF) partage des Vosges : la brèche côté amont (VNF)
• Scénario et chronologie : L'étanchéité du canal est assurée par une cuvette bétonnée et un
rideau de palplanches dans le corps de la digue. La brèche de la digue s'est produite entre la
fin du rideau de palplanches et un aqueduc.
Au matin du 10 août 2001, les agents de la circonscription ont constaté une baisse
importante du niveau du bief. En visitant le linéaire du canal, ils ont trouvé l'origine du
problème et ont constaté les dégâts.
• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la subdivision de Mittersheim et les techniciens du bureau d'étude de
l'Arrondissement Territorial du Service Navigation de Strasbourg.
CETMEF – CETE 60
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges
Figure 8 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : coupe transversale de la réparation (VNF)
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à partir du chemin de halage, dans le cadre d'un
chômage d'urgence. Le bief de partage des Vosges de près de 40 km de long n'a été vidé que
partiellement sur environ 4 km. Le sectionnement du bief est effectué à l'aide de bateaux-
porte (portes flottante).
CETMEF – CETE 61
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges
Photographie 29 : Canal de la Marne au Rhin au bief de partage des Vosges : mise en place des palplanches
(VNF)
• Durée des travaux : Environ 5 semaines.
• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les talus bétonnées ont été reconstitués de la
manière suivante:
o Nettoyage haute pression du vieux talus présentant des fissures et des trous ;
o Colmatage avec de la terre glaise des galeries et trous importants (infiltrations) ;
o Pose d'épingles d'ancrages dans le vieux talus béton ;
o Pose d'un treillis soudé de 150 par 150 d'un diamètre de 4,5 mm ;
CETMEF – CETE 62
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 08 – Bief de partage des Vosges
o Mise en œuvre d'un béton dosé à 350 kg de CPJ45 sur une épaisseur de 0,15 m.
• Mise en œuvre : Ces travaux ont été exécutés en même temps que les travaux de réparation
de la brèche de la digue dans le cadre du chômage d'urgence. Ils ont été réalisés à partir des
chemins de halage et de contre halage.
• Durée des travaux : Ils ont été réalisé sen même temps que les travaux de confortement.
• Travaux : Les principales difficultés des travaux dans l'urgence ont porté sur :
o le montage du dossier de Marché et le déblocage des crédits en plein mois d'août car
les principaux décideurs étaient en congés ;
o La réalisation d'un chemin d'accès au chemin de halage pour les gros engins de
l'entreprise qui étaient bloqués par la hauteur limite d'une passerelle ;
o La gestion des nombreux bateaux de plaisance bloqués de part et d'autre de la
brèche.
• Efficacité à court et long terme : La technique de réparation utilisée c'est à dire un double
rideau de palplanches formant caisson au droit de la brèche est un système autostable et
donc très efficace sur le court et le long terme.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La mise en place d'un rideau
simple aurait permis une remise en eau plus rapide et à un moindre coût, mais l'utilisation
d'un double rideau autostable semble être une solution plus pérenne en terme de stabilité et
d'étanchéité.
• Documents:
o pièces du marché de travaux ;
o rapport d'étude de sol ;
o compte-rendu des évènements ;
o coupe schématique en travers des réparations.
• Personnes interrogées:
o Eric HENTZ Contrôleur des TPE de la subdivision de Mittersheim du Service
Navigation de Strasbourg.
CETMEF – CETE 63
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt
• Longueur du tronçon de digue étudiée : 425 m (325 m sur la digue avec une protection en
palplanches et 100 m sur la digue avec protection en perré) du PK 219,000 au PK 218,550.
• Type de digue : Remblai argileux avec palplanches et restes dégradés de perrés en béton.
• Données géotechniques :
o remblai graveleux avec blocs et galets, épaisseur comprise entre 0,60 et 1,80 m
(chemin d'exploitation + remblai de la fibre optique) ;
o argile marneuse à limoneuse gris-vert à rouge , épaisseur comprise entre 2,50 m et
5,50 m ;
o substratum : marnes argileuse gris-vert à rouge ;
o présence d'une fibre optique dans le corps de digue.
Les caractéristiques mécaniques des argiles marneuses à limoneuses sont très faibles à
faibles avec une pression limite comprise entre 0,19 à 0,84 MPa. Le remblai argileux paraît
peu perméable. Le remblai graveleux est perméable (présence d'eau dans les sondages).
CETMEF – CETE 64
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt
• Objectifs : Stopper les fuites et rétablir l'étanchéité avant de faire des travaux définitifs.
CETMEF – CETE 65
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt
de l'argile compactée.
• Mise en œuvre : Abaissement de 50 cm du niveau d'eau du canal pour réaliser les travaux.
Les matériaux argileux proviennent d'un dépôt de VNF réalisé lors de la construction de la
grande écluse de Réchicourt. Un grillage avertisseur a été mis en place au dessus du réseau
de fibre optique recouvert d'argile.
• Entreprises : SETHY société spécialisée dans les travaux hydrauliques et de génie civil,
avec un sous-traitant pour la pose des palplanches.
La fourniture des palplanches a été réalisée dans le cadre du marché de fourniture de VNF.
CETMEF – CETE 66
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt
Figure 10 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : coupe type de la réparation de la digue (VNF).
Figure 11 : Canal de la Marne au Rhin à Réchicourt : technique végétale employée sur les parties du bief constituées
de perré en béton (VNF).
CETMEF – CETE 67
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations - fascicule 2
Fiche 09 - Réchicourt
• Mise en œuvre : Mise en œuvre sans vidange du canal et maintien de la circulation des
bateaux. Les travaux de réparation ont été réalisés par tronçons de 20 m avec retrait d'un
rideau de palplanches couchées de 20 m de longueur puis, la pose d'un rideau de palplanches
de 20 m de longueur.
• Coût des travaux : 291 000 € TTC de travaux et 100 000 € TTC de fourniture de
palplanches.
• Efficacité à court et long terme : Le rideau de palplanches est une technique très efficace
pour assurer une étanchéité.
• Personnes interrogées :
o Yannick PAYOT, de l'arrondissement Études et grands Travaux de Nancy ;
o Daniel MARTIN, adjoint au chef de la subdivision de Nancy.
CETMEF – CETE 68
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les réparations et désordres – fascicule 2
Fiche 10 - Ponthion
• Description factuelle : Une fuite importante est apparue en février 2006 entrainant une
brèche de la digue côté contre halage.
• Mécanismes : Des microfissures sont apparues dans les palfeuilles créant ainsi une
fragilisation de l'étanchéité de la digue.
CETMEF – CETE 69
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les réparations et désordres – fascicule 2
Fiche 10 - Ponthion
Photographie 33: Canal de la Marne au Rhin Est : la Photographie 34 : Canal de la Marne au Rhin Est : la
fuite au niveau des palfeuilles (VNF) digue gorgée d'eau (VNF)
• Scénario et chronologie : Un phénomène de « renard » a causé une fuite d'eau importante
dans le canal abaissant son niveau d'eau de 30 cm.
• Reconnaissances : Géotechnique.
CETMEF – CETE 70
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les réparations et désordres – fascicule 2
Fiche 10 - Ponthion
• RAS
• Connaissance du phénomène : Ce phénomène était bien connu sur les biefs présentant la
même technique.
• Efficacité à court et long terme : La technique employée montre de bons résultats pour la
résistance et l'étanchéité du dispositif.
• Documents
o photographies.
• Personnes interrogées
o Fabrice OUDIN, contrôleur à l'Unité Territorial Itinéraire de la Marne au Rhin Ouest.
CETMEF – CETE 71
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines
• Voie d'eau : Canal de la Marne au Rhin Ouest, bief 26 (longueur 1,7 km).
• Spécificités de la voie d'eau : Gabarit Freycinet (trafic de 350 bateaux de plaisance/an et 250
bateaux de commerce/an).
• Données géotechniques : Le fond du canal a été couvert d'argile. Des rehausses de digues
ont été créées par apport de matériaux argilo limoneux.
• Description factuelle : Une brèche s'est créée sur la berge de contre halage sur une longueur
de 10 m.
• Mécanismes : Des plaques de béton posées entre des poutrelles aciers de type IPN se sont
dégradées. Un affouillement s'est produit en arrière de ces dernières. Une déstabilisation des
plaques a permis le passage de l'eau.
• Scénario et chronologie: Fuite importante de l'eau du canal fin juin créant un abaissement
du niveau d'eau de 30 cm constaté par un agent d'exploitation.
Intervention d'urgence de la subdivision VNF locale pour réparer en sous-traitant la
prestation.
CETMEF – CETE 72
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines
• Reconnaissances : Aucune.
Une consolidation d'une trentaine de mètres de longueur de part et d'autre de la brèche a été
réalisée avec la mise en œuvre de pieux bois espacés reliant des liernes en chêne avec un
géotextile.
Photographie 36 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : Photographie 37 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : la
mise en œuvre de l'argile (VNF) tête de la digue avec les plaques de béton et les pieux en
bois (VNF)
CETMEF – CETE 73
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines
Photographie 38 : Canal de la Marne au Rhin Ouest : les enrochements côté terrain naturel (VNF)
• Mise en œuvre : Les travaux ont été effectués après la vidange complète du canal (création
d'un accès et d'une piste pour la pelle mécanique dans le canal),
• RAS
• Travaux : L'accès aux engins mécaniques a nécessité la vidange complète du bief l'engin ne
pouvant pas travailler sur la berge par manque de place. Une piste de matériaux calcaires a
été réalisée pour permettre la circulation des engins (pelle et camions).
• Efficacité à court et long terme : Aucun désordre n'est survenu depuis la fin des travaux.
CETMEF – CETE 74
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 11 - Velaines
CETMEF – CETE 75
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes
• Type de digue : Il s'agit d'une digue en remblai homogène étanchée par un corroi d'argile.
• Données géotechniques : La digue est constituée de trois couches, des remblais sablo-
graveleux, une couche d'alluvions fines et un socle molassique de marnes très raides à dures.
• Date : 2004.
• Description factuelle : La rive droite du canal est en remblai et surplombe les jardins
maraîchers où des résurgences, provenant du canal, sont apparues. Elles s'étendent sur un
linéaire de 310 m environ de l'aval du pont canal sur l'Orbiel jusqu'à l'amont du village de
Trèbes.
• Mécanismes : La digue était soumise à l'érosion externe et interne due au batillage et aux
ragondins.
• Scénario et chronologie : Des résurgences provenant du canal sont apparues dans les jardins
maraîchers qui longent l'Orbiel, en pied aval de la digue. A cet endroit la digue est en
remblai.
CETMEF – CETE 76
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes
• Type d'intervention : Les travaux ont été réalisés d'après une étude géotechnique datant de
2000.
• Entreprises : ADEP.
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés depuis le chemin de halage.
• Travaux complémentaires nécessaires : Des travaux d'injections ont été nécessaires après
des sondages thermométriques.
Photographie 39 : Canal du Midi à Trèbes : Photographie 40 : Canal du Midi à Trèbes : recépage des
palplanches mises en œuvre (VNF) palplanches (VNF)
CETMEF – CETE 77
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes
• Type d'intervention : En 2005 alors que les fuites persistaient, des travaux d'injections ont
été réalisés.
• Entreprises : CROBAM.
Photographie 41 : Canal du Midi à Trèbes : emplacement des sondages thermométriques et vue du site (VNF)
CETMEF – CETE 78
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 12 - Trèbes
• Mise en œuvre : Les travaux d'injections ont été réalisés depuis le chemin de halage sans
difficulté majeur.
• Travaux : Les travaux ont été réalisés sans aucune difficulté majeure aussi bien pour le
rideau de palplanches que pour les injections. L'accès était aisé et le chemin de halage assez
large et portant pour des engins de tailles moyennes.
• Efficacité à court et long terme : La mise en place d'un rideau de palplanches s'est avérée
insuffisante. La réalisation d'injections en travaux complémentaires a été satisfaisant dans un
premier temps mais plus tard, les fuites sont réapparues de manière un peu moins
importante. Aujourd'hui en 2008 après une visite de contrôle il a été constaté l'absence de
fuites sans nouvaux travaux.
• Documents :
o CCTP des travaux de palplanches ;
o Étude du rideau de palplanches par l'entreprise ADEP ;
o CCTP des travaux de forages et d'injections ;
o Rapport des sondages thermométriques de l'entreprise GTC Kappelmeyer GmbH ;
o Étude géotechnique de la SORES.
• Personnes interrogées :
o Françis CLASTRES Subdivisionnaire du Service de Navigation de Toulouse
Subdivision de Languedoc Ouest ;
o Nicolas GILLODES Service Navigation de Toulouse Arrondissement Infrastructure
et Exploitation.
CETMEF – CETE 79
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons
• Spécificités de la voie d'eau : Grand gabarit (trafic environ 900 bateaux de commerces par
an et 950 bateaux de plaisance par an).
• Type de digue : Le secteur concerné est un remblai soutenu par un rideau de palplanches
côté canal de dérivation et localement par un second rideau de palplanches du côté de la
rivière Moselle. Pour dimensionner en grand gabarit, le fond de l'ancien canal a été
approfondi.
• Données géotechniques :
o structure de chaussée de 0,50 m d'épaisseur ;
o remblai de blocs calcaires de 1 m d'épaisseur ;
o graves sableuses 0/50 de 8 m de profondeur ;
o marne grise moyennement compacte de 3 m d'épaisseur ;
o marne grise raide.
CETMEF – CETE 80
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons
• Description factuelle : Déversement d'une portion de rideau de palplanches sur une longueur
de 15 m et déplacement en tête de 1 m. Affaissement de la chaussée reliant la RD 974 à un
site industriel.
Photographie 42 : Moselle canalisée à Neuves-Maisons : désordres survenus fin décembre 2003 (VNF)
CETMEF – CETE 81
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons
• Entreprises :
o VILAULT entreprise de travaux hydrauliques et de palplanches ;
o sous-traitant SIRCO travaux spéciaux pour les tirants ;
o Contrôle extérieur CETE de l'Est LRPC de Nancy.
• Reconnaissances : Une campagne de sondage a été réalisée par le Laboratoire Régional des
Ponts et Chaussées de Nancy en février 2002. Les investigations comprenaient : 1 sondage à
la pelle mécanique, 7 sondages au pénétromètre dynamique, et 1 sondage géologique avec
essais pressiométriques de 8 m de profondeur en axe de chaussée. En plus des investigations
menées pour l'identification des désordres, une mesure du coefficient de frottement du sol
Qs a été effectuée en réalisant un essai d'arrachement sur un tirant existant.
CETMEF – CETE 82
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons
Figure 14 : Coupe de la réparation par tirant ancré dans la marne (Zone B).
• Mise en œuvre : La réalisation des travaux n'a pas nécessité d'interruption de la navigation
mais une coupure de la circulation sur la chaussée. Les palplanches ont été battues depuis la
route. Les tirants sont posés à partir d'une barge sur le canal en eau .
CETMEF – CETE 83
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons
• RAS
• Travaux : Les travaux n'ont pas présenté de difficultés majeures. Ils ont toutefois nécessité
une coupure de voie de circulation et la mise en place d'une déviation pour l'accès au site
industriel.
• Efficacité à court et long terme : Les réparations effectuées apparaissent efficace à court
terme dans la mesure où la circulation a été rétablie et qu'aucun nouveau désordre n'est
apparu. Le suivi mis en place devrait permettre d'évaluer l'efficacité à long terme de ces
CETMEF – CETE 84
Digue des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 13 – Neuves Maisons
réparations.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les berges du site étant déjà
entièrement réalisées en palplanches, elles se prêtaient donc bien à cette technique. L'emploi
d'une autre technique aurait posé des difficultés pour les raccordements à l'existant.
• Personnes interrogées :
o René STOCK, Chargé d'étude au CETE de l'Est laboratoire de Nancy ;
o Jean Yves HELLE, Service de la Navigation du Nord Est, responsable de l'antenne
de Toul.
• Documents :
o dossiers travaux archivés à l'antenne de Toul ;
o rapport de l'inspection immergée de 2002 de VNF ;
o rapport d'étude des désordres du CETE de l'Est, LRPC de Nancy du 26 février 2002 ;
o photos (CETE de l'Est, LRPC de Nancy) des désordres et du suivi de chantier.
CETMEF – CETE 85
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem
• Type de digue :
Dans ce secteur, la berge est en profil rasant ou léger déblai. En arrière du chemin de halage,
un versant aval est constitué par la berge de la rivière Melde.
• Données géotechniques :
Les investigations géotechniques montrent la succession lithologique suivante :
o 4 à 5 mètres de silts sablonneux bruns avec quelques passées sableuses et fragments
de silex ;
o 4 mètres d'argile sableuse, plastique grise à très foncée ;
o un substratum de sables gris, argileux en tête et devenant peu argileux vers la base.
• Date : 2000-2001
CETMEF – CETE 86
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem
Photographie 48 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les Photographie 49 : Canal de Neufossé à Blaringhem : les
désordres - fissuration du chemin de contre halage (VNF) dégradations - déversement de palplanches (VNF)
• Scénario et chronologie : Les premiers désordres sont apparus en 2000 sous la forme de
fissures sur le chemin de contre-halage. En 2001, la situation s'est brutalement aggravée
avec le basculement d'une partie du rideau. Un balisage de la zone a été mis en œuvre sur le
canal et le chemin a été barré. Immédiatement, entre la fin 2001 et le début 2002, des études
portant sur l'origine des phénomènes et les solutions techniques de réparation ont été
engagées. Elles ont été conduites par le CETE Nord Picardie (Laboratoire de Lille).
CETMEF – CETE 87
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem
• Entreprises : NORPAC.
• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Deux dispositifs ont été mis en place :
o Au droit de la zone majeure des désordres, sur une longueur de 240 mètres, le
dispositif mis en œuvre comprenait un rideau de palplanche de type PU12 de
10 mètres de hauteur, tiranté et ancré sur un contre rideau de palplanches de type
PU6 de 3,5 m de hauteur ;
o Sur une longueur de 300 mètres, le dispositif comprenait la réalisation d'un remblai
en marne et la pose d'un enrochement sur fascine et géotextile afin de reconstituer le
talus sous eau en butée de pied du rideau de palplanches existant.
Le décalage entre la phase étude et la phase travaux, rendu nécessaire par la préparation du
marché de travaux et l'obtention des crédits, a conduit à une augmentation du linéaire de
berge affecté par les désordres majeurs. La longueur du dispositif en rideau de palplanches à
mettre en œuvre au moment des travaux s'est ainsi accrue d'une centaine de mètres.
CETMEF – CETE 88
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem
Figure 15 : Canal de Neufossé à Blaringhem : profil type de réparation au droit des désordres majeurs (VNF)
Figure 16 : Canal de Neufossé à Blaringhem : Profil type de réparation du talus sous eau (VNF)
CETMEF – CETE 89
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés en grande partie par voie d'eau, notamment le
battage du rideau avant et la reconstitution du talus sous eau en enrochements. Des travaux
de terrassement et de finition ont été réalisés directement par et sur le chemin de contre-
halage.
• Coût des travaux : Environ 685 000 € TTC (dont fourniture palplanches 241 000 €).
• RAS
• Travaux : Les principales difficultés des travaux ont porté sur la présence d'une ligne haute
tension gênant les opérations de levage et de battage des palplanches et la nécessité
d'effectuer des terrassements et la pose d'un géotextile sous eau.
• Efficacité à court et long terme : Les réparations se sont avérées pérennes à court et moyen
termes puisqu'à ce jour aucune nouvelle dégradation de la défense de berge n'a été constatée.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Compte tenu de la nature des
CETMEF – CETE 90
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 14 - Blaringhem
désordres (déversement de palplanches et érosion du talus sous eau) et de son ampleur (540
mètres affectés dont 240 mètres de déversement), et compte tenu de leur efficacité à court et
moyen terme, les techniques employées se sont avérées pertinentes.
• Documents :
o Rapport du Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Lille daté du 19 février
2002, Affaire n° 01.50.08487, Dossier 2002 50010 « Blaringhem » ;
o Rapport du Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Lille daté du 20 mars
2002, Affaire n° 01.50.08487, Dossier 2002 50022 « Effondrement du perré de
Blaringhem – solutions de restauration » ;
o CCTP du marché de restauration ;
o Profils types des désordres et solutions techniques ;
o Photographies des désordres.
• Personnes interrogées :
o Jean-Marc LORIOT, Chef de la Subdivision de la Navigation de Saint-Omer -
Service Navigation du Nord Pas de Calais ;
o Jean-Claude DERUY, Subdivision de la Navigation de Saint-Omer.
CETMEF – CETE 91
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
CETMEF – CETE 92
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
• Données géotechniques :
o Coupe géologique du Canal du Nord ;
o Profils type en travers.
• Description factuelle : Rupture de la digue au PK12,900, sur une largeur de 6 mètres et sur
la totalité de sa hauteur (4 mètres), entrainant une vidange complète du bief dans les terrains
avoisinants.
• Mécanismes : Érosion interne suite à des infiltrations liées à une dégradation (vieillissement
et fissurations) des dalles bétons constituant le dispositif étanche du bief. Rôle possible du
gel dans la rupture finale des dalles béton.
• Scénario et chronologie : Des fuites ont été constatées sur le secteur depuis 2000. Des
travaux de réfections avaient été prévus mais reculés trois fois de suite et devaient être
effectués en avril 2003. Le 10 janvier 2003 à 20 heures une baisse brutale du niveau du bief
a été constatée par l'éclusier. Une visite effectuée dans la soirée par le contrôleur a montré
que la dalle béton supérieure du talus s'était rompue, ce qui avait provoqué l'inondation des
terrains situés en arrière de la digue. Au cours de la nuit, la dalle inférieure a cédé à son tour
et le bief s'est alors vidé intégralement.
CETMEF – CETE 93
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
• Entreprises : Les différentes entreprises intervenues dans le cadre des travaux ont été :
o pour les bétons : Holci, Uni Béton, Béton de France ;
o pour les matériels de travaux : Laude, denelle, Bridelle, Beugnet, Cousin ;
o pour les matériaux : Lefebvre.
Une partie des travaux a par ailleurs été effectuée en régie par les agents de la subdivision de
Cambrai du Service de la Navigation mis à disposition de VNF.
• Reconnaissances : Les travaux n'ont fait l'objet que de constatations visuelles, aucune autre
reconnaissance particulière a été effectuée.
• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la subdivision de Cambrai du Service Navigation Nord Pas de Calais, avec l'appui
technique du CETE Nord Picardie – Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Lille.
CETMEF – CETE 94
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
Photographie 58 : Canal du Nord à Mœuvres : mise en Photographie 59 : Canal du Nord à Mœuvres : mise en
œuvre de la géomembrane (VNF) œuvre de la protection béton (VNF)
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés à partir du chemin de contre halage et des
chemins agricoles adjacents. Le bief étant intégralement vidé après la brèche, les opérations
ont eu lieu dans le cadre d'un chômage d'urgence.
• Durée des travaux : Les travaux de remblaiement ont été effectués en 2 jours les 11 et 12
janvier 2003. La reconstitution du parement béton a été réalisée les 13 et 14 janvier, les
travaux d'injection gravitaire en crête de digue les 14 et 15 janvier au matin et les injections
en sous-face dans la soirée du 16 janvier. Au total les travaux auront donc duré entre 4 à 5
jours.
• Coût des travaux :Le coût des travaux a été établi par la Subdivision à :
o 31 000 € TTC de fournitures (matériels de travaux publics et consommables) ;
o 7 jours complets de travail pour 10 agents (encadrement inclus) en régie.
• Type d'intervention : Réparations partielles des berges lors d'un chômage programmé.
• Entreprises : Inconnues.
CETMEF – CETE 95
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
• Reconnaissances : Les travaux n'ont pas fait l'objet de reconnaissances particulières. Les
zones soumises à réparations avaient été identifiées à partir de constats visuels de
dégradation par les agents de la subdivision de Cambrai du Service Navigation Nord Pas de
Calais.
Figure 18 : Canal du Nord à Mœuvres : profil type après travaux complémentaires (VNF)
• Mise en œuvre : Les travaux ont été réalisés dans le cadre d'un chômage programmé. Ils ont
été réalisés à partir des voies de halage et de contre-halage.
CETMEF – CETE 96
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
• Travaux : Les principales difficultés des travaux dans l'urgence ont porté sur :
o la définition des caractéristiques et des modes de mise en œuvre (compactage sur un
terrain gorgé d'eau) des matériaux servant à combler la brèche ;
o la définition des caractéristiques et des modes de mise en œuvre des coulis
d'injection pour augmenter l'étanchéité du corps de digue, cette technique ne
garantissant pas une étanchéité du corps de digue en profondeur ;
o la gestion des interfaces de la brèche avec le corps de digue existant, notamment en
terme d'étanchéité ;
o la gestion des travaux dans l'urgence (recherche de matériels et sociétés susceptibles
d'intervenir en urgence, contacts des autorités pour l'obtention des autorisations
nécessaires aux travaux etc...).
• Efficacité à court et long terme : A court terme, la méthode employée s'est avérée efficace.
Suite à la remise en eau intervenue le 16 janvier, la navigation a été réouverte
progressivement à partir du 17 janvier sous conditions de sécurité. La solution d'urgence
mise en œuvre s'est avérée également pérenne, puisqu'elle a permis d'attendre sans nouveaux
désordres le chômage programmé quelques trois mois plus tard. Enfin, les travaux
complémentaires se sont avérés efficaces dans la durée puisqu'aucun nouveau désordre n'est
apparu depuis leur réalisation.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les techniques employées, tant
pour les travaux d'urgence que pour les travaux complémentaires, se sont avérées pertinentes
puisqu'elles ont permis une remise en exploitation très rapide à un coût raisonnable.
• Documents :
o Canal du Nord - Rupture de digue du Bief 4-5 – PK12.900 – RD – Compte rendu des
évènements et déroulement des travaux de réparation d'urgence ;
o Fash Info du 22 janvier 2003 – n° 2003-3 – Quoi de neuf au SN/5962 ?..Tout va bien
sur le Canal du Nord ;
o Profil en long géologique du Canal du Nord – Achèvement du Canal du Nord 1ère
section – 10ème lot – PK10.740 à 17.540 – Dressé le 25 octobre 1962 ;
o Revêtement des Berges et de plafond – Dessins de détails – Achèvement du Canal du
Nord 1ère section – 10ème lot – PK10.740 à 17.540 – Dressé le 25 octobre 1962.
CETMEF – CETE 97
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 15 – Mœuvres
• Personnes interrogées :
CETMEF – CETE 98
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin
CETMEF – CETE 99
Digues des voies navigables : retour d'expériences sur les désordres et les réparations – fascicule 2
Fiche 16 - Languevoisin
Photographie 62 : Canal du Nord à Languevoisin : glissement du perré béton devant le rideau de palplanches
(CETMEF)
étaient délavé : une des causes probables était la sollicitation entrainée par le passage des
bateaux pendant la mise en œuvre.
• Objectifs : Colmater les fuites avant une réparation définitive lors du chômage de 2009.
• Entreprises : Apinor.
Le fontis sur le chemin de halage a été comblé avec des matériaux prélevés sur le pied de
talus.
• Mise en œuvre : L'accès s'est fait par le chemin de halage et les travaux ont été réalisés sous
eau.
• Entreprises : APINOR.
• Reconnaissances : Visuelles.
• Travaux : La pose de la géomembrane sous eau ne s'est pas avéré être une solution
satisfaisante.
• Efficacité à court et long terme : Non efficace à court terme, la pose de la géomembrane a
posé des problèmes et des fuites ont persisté. La deuxième intervention a permis d'arrêter les
fuites visibles autour de l'aqueduc mais après quelques semaines un fontis d'environ 30 cm
de diamètre sur un mètre de profondeur est apparu au même emplacement.
• Documents :
o compte rendu des désordres par le plongeur de l'arrondissement Picardie ;
o compte rendu des travaux par SN Seine ;
o détail des prix de la première intervention ;
o compte rendu par mail du contrôleur de travaux de la deuxième intervention ;
o mail de l'arrondissement Picardie suite à une visite sur place le 18 Septembre 2008.
• Personnes interrogées
o Virginie FLAQUET - LACOUX – SN Seine – Arrondissement Picardie- Bureau
d'études ;
o Yannick LAISIS – SN Seine – Arrondissement Picardie – Bureau d'études ;
o Bernard CHANTRELLE – SN Seine – Arrondissement Picardie – subdivision de
Péronne ;
o Philippe KUC– SN Seine – Arrondissement Picardie – subdivision de Péronne ;
o Isabelle POLLET – SN Seine – Arrondissement Picardie – Bureau d'études.
• Spécificités de la voie d'eau : Grand gabarit avec un trafic moyen de 90 bateaux par jours.
• Données géotechniques : Remblai constituant le corps de la digue sur environ 4,5 m. Il s'agit
tout d'abord d'une recharge graveleuse puis d'un noyau constitué de matériaux fins. Un
rideau étanche (écran mince) est à la base de la digue.
• Description factuelle : Les désordres sont caractérisés principalement par une zone
d'affaissement général de la digue sur une hauteur de 40 cm et sur une centaine de mètres de
longueur, entre les pk 319 et 319,100. La partie la plus affaissée se situe au Pk 319,065. Il
n'a jamais été constaté de fuite à cet endroit.
• Mécanismes : La zone affaissée est située au droit d'un ancien bras comblé sur une épaisseur
importante (environ 20 m) par des matériaux peu compacts. Dans ces conditions, des
tassements se sont produits après la construction de l'ouvrage sous l'effet de la surcharge des
matériaux mis en surépaisseur.
• Mise en œuvre : Approvisionnement des enrochements 100 à 300 kg par camion et stockage
au port de Dalhunden puis reprise par un bateau grue, amenée sur le site et mise en œuvre.
• RAS
• Travaux : La difficulté résidait dans le réglage du talus sous fluviale. Les contrôles ont été
réalisés essentiellement par la bathymétrie et par une inspection subaquatique par plongeur.
• Efficacité à court et long terme : Une surveillance est à maintenir sur ce secteur.
• Documents :
o étude géophysique des biefs de Gambsheim Iffezheim (Avril 2008) ;
o étude 06-72-023 étude perméafor au pk 319,0 du Laboratoire Régional de
Strasbourg ;
o plan de rechargement du bief ;
o photographie de la réalisation de la réhausse du noyau.
• Personnes interrogées :
o Patrick WEBER : Service de la Navigation de Strasbourg Subdivision de
Gambsheim.
Techniques de protection de berges et d'étanchéité existantes : Perré béton reposant sur des
enrochements.
Type de désordre : Brèche totale.
Type de réparation : Remblai et enrochements liés et béton.
• Contexte et enjeux : Pas d'habitations - la brèche s'est produite à hauteur d'un contact avec
l'Allan.
• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un perré
en béton.
• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte. La digue est en
remblai en rive gauche. La hauteur de la digue à l'aval est d'environ 6 mètres, la largeur en
crête est d'environ 4 mètres et la pente des talus est de 2V/3H.
• Données géotechniques :
o les matériaux constitutifs du corps de digue sont des limons, des sables et des
graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un perré en béton reposant sur des
enrochements.
• Description factuelle : Une brèche de 15 - 20 mètres s'est ouverte dans la digue en rive
gauche au niveau du contact entre le canal et l'Allan. Le plafond du canal n'a pas été
endommagé par cette brèche.
• Mécanismes : L’étanchéité de la cuvette du canal et la défense des berges sont assurées par
un perré en béton. Les fuites sont apparues au fur et à mesure du temps probablement suite
au vieillissement du ciment utilisé, soumis à l'érosion chimique par l'eau du canal. La
circulation de l'eau dans le corps de digue a érodé les matériaux jusqu'à créer un renard
hydraulique conduisant à la rupture.
• Scénario et chronologie : Une fuite avait été détectée le 1er septembre 2005, la veille de la
rupture. La digue s'est rompue le 2 septembre et les travaux ont débuté quelques jours plus
tard.
• Reconnaissances : Aucune.
talus.
Les enrochements du talus amont ont été liés avec du béton puis recouvert par une couche
de 0/60 mm.
Le cuvelage béton a été reconstruit à l'identique de celui existant avec des armatures
métalliques. Le béton a été projeté en raison de la pente de mise en œuvre.
Figure 20 : Canal du Rhône au Rhin à Allenjoie : coupe schématique de la digue (CETE Lyon Autun)
• Mise en œuvre : Les travaux ont nécessité la mise en place d'un petit batardeau devant la
brèche pour travailler à sec. Les engins de terrassement sont arrivés par le chemin de halage
et par les champs entre la digue et l'Allan. Le bief est resté non navigable durant toute la
période comprise entre la date d'ouverture de la brèche et la fin des travaux, soit environ 1
mois.
• RAS
• Travaux : Les travaux n'ont pas posé de problèmes particuliers, et les accès étaient
relativement aisés.
• Efficacité à court et long terme : Le canal est en fonction depuis le 30 septembre 2005 et
aucun désordre n'a été constaté à ce jour sur ce secteur.
• Documents :
o photographies du chantier.
• Personnes interrogées :
o David NICOD – SN Rhône-Saône – Subdivision de Montbéliard.
• Contexte et enjeux : Pas d'habitations. La brèche s'est produite dans un secteur où le canal
passe au milieu des champs de culture. Une canalisation de gaz passe sous le canal.
• Type de digue : La digue est en remblai homogène dont l'étanchéité est assurée par un perré
en béton.
• Données géométriques de la digue : Le canal est en remblai. La hauteur du talus aval est
d'environ 2 mètres, la largeur en crête est d'environ 4 mètres et la pente des talus est de
2V/3H.
• Données géotechniques :
o les matériaux constitutifs du corps de digue sont des limons, sables et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est constitué d'un perré en béton reposant sur des
enrochements.
• Description factuelle : Une brèche de 5 mètres s'est produite dans la digue en rive gauche à
la verticale de la canalisation de gaz. La brèche n'a endommagé que la partie supérieure de
la digue et s'est arrêtée à 70 centimètres au-dessus du plafond.
• Mécanismes : L’étanchéité de la cuvette du canal et la défense des berges sont assurées par
un perré en béton. Les fuites sont apparues au fur et à mesure des années probablement en
raison du vieillissement du ciment utilisé, soumis à l'érosion chimique par l'eau du canal. La
circulation de l'eau dans le corps de digue a érodé progressivement les matériaux jusqu'à
créer un renard hydraulique conduisant à la rupture.
• Scénario et chronologie : Une fuite avait été détectée plusieurs mois avant la brèche. Cette
dernière s'est produite le 22 juin 2006 et le début des travaux a commencé quelques jours
plus tard.
• Reconnaissances : Aucune.
Le corps de digue a été reconstruit en matériaux granulaires issus d'une carrière de type
GNT calcaire de granulométrie 0/60 mm.
Une géomembrane à excroissances a été posé pour assurer l'étanchéité du talus amont. Il
s'agissait d'une géomembrane de forte épaisseur et de forte résistance.
Le cuvelage béton a été reconstruit à l'identique de celui existant. Le béton a été mis en
œuvre manuellement vu la faible surface à couvrir.
Figure 21 : Canal du Rhône au Rhin à Jonchet : coupe type des travaux (CETE Lyon Autun)
• Mise en œuvre : Le canal n'a pas été entièrement vidé, le niveau d'eau a simplement été
abaissé sous la cote de la brèche. Les engins de terrassement sont arrivés par le chemin de
halage. Du fait de la présence de la canalisation, il a été décidé d'utiliser une pelleteuse de
petit gabarit. Le bief est resté non navigable durant toute la période des travaux car le niveau
d'eau était trop bas.
• RAS
• Travaux : Les travaux n'ont pas posé de problèmes particuliers, et les accès étaient
relativement aisés.
• Efficacité à court et long terme : Le canal en fonction depuis le 30 juin 2006 ne présente
aucun désordre depuis cette date.
Cette méthode est relativement simple et probablement peu coûteuse. Sa durabilité dans le
temps reste à déterminer notamment au niveau de la jonction avec le perré béton existant en
mauvais état.
• Documents :
o photographies du chantier.
• Personnes interrogées :
o David NICOD – SN Rhône-Saône – subdivision Vallée du Doubs - Antenne de
Montbéliard.
• Contexte et enjeux : Pas d'habitations (la brèche s'est produite à 3 kilomètres en aval du port
de Briennon).
• Type de digue : C'est une digue en remblai homogène avec étanchéité du talus amont par
corroi d'argile.
• Données géométriques de la digue : Il s'agit d'un canal en profil mixte. La digue est en
remblai en rive droite. La hauteur de la digue à l'aval est d'environ 12 mètres, la largeur en
crête est de 4 mètres et la pente des talus est de 3H/2V.
• Données géotechniques :
o le corps de digue est en limons, sables et graviers ;
o l'étanchéité des talus et du plafond est assurée par un corroi d'argile ;
o la défense des berges est assurée par des pieux en bois et par un corroi d'argile en
aval.
• Mécanismes : Érosion interne de la digue avec suintement détectée la veille dans le talus val,
évoluant en renard hydraulique jusqu'à la rupture de la digue en rive droite.
• Scénario et chronologie : D'après VNF, l’étanchéité de la cuvette du canal est assurée par un
corroi d’argile et la défense des berges est assurée par des pieux en bois. La rupture s’est
produite dans le talus amont de la digue peut-être au niveau de la jonction pieux en bois –
corroi d’argile. Une fuite avait été détectée par un promeneur quelques heures avant la
rupture. En circulant, l’eau est venue éroder en interne le corps de la digue jusqu’à créer un
renard hydraulique puis une rupture complète de l’ouvrage. Il est possible qu'un arbre de
grande taille ait aussi été arraché durant la nuit entraînant une partie du talus val et
raccourcissant les chemins hydrauliques.
• Type d'intervention : Visite sur site du bureau d'étude du SHVN de Nevers le 14 juin puis
lancement d'un marché de travaux dès le 18 juin. Le marché de reconstruction a été notifié à
l'entreprise dès le 16 juillet 2007 et les travaux ont été terminés avec une réouverture du
canal le 31 août 2007. Pour la reconstruction, il a été décidé d'utiliser la technique appliquée
pour réparer la brèche du canal de Briare (bief de Montambert). La digue a été entièrement
reconstruite sur environ 50 mètres de longueur, et le déversoir sur environ 50 mètres.
• Reconnaissances : Aucune.
0/3 M
Mur d'argile
1,5 atel
mm as g
ca abio
lc a n
ire s
Graves 0/40 mm Pieu d'ancrage métallique
• Mise en œuvre : La réalisation des travaux a nécessité la mise en place d'un batardeau
étanche en aval du port de Briennon dans l'écluse en amont pour bloquer les arrivées d'eau
sur le site. Néanmoins, un volume d'eau important transitait via des canalisations au sommet
du batardeau, pour conserver une partie de l'alimentation des biefs aval et du canal latéral à
la Loire. Un second batardeau a été installé dans le canal au niveau de la brèche. Les engins
de terrassement ont pu accéder au chantier par le chemin de halage de la digue. Les travaux
ont été réalisés en 2 phases avec la pose des matelas gabions lors de la période de chômage
du canal en novembre de la même année.
• Durée des travaux : 2 mois en 2 fois (1,5 mois en été et 0,5 mois en automne).
• RAS
• Connaissance du phénomène : La rupture par renard hydraulique est avérée puisqu'une fuite
avait été détectée quelques heures avant. L'effet de l'arbre arraché reste hypothétique.
• Travaux : Les travaux ont nécessité la mise en œuvre de batardeau pour limiter les
écoulements au droit de la zone des désordres. Ils n'ont pas rencontré de problèmes et les
accès au chantier étaient relativement aisés du fait du contexte.
• Efficacité à court et long terme : Depuis la réalisation de ces travaux aucune fuite n'a été
constatée et l'exutoire ne donne aucun rejet. Le canal est en fonction depuis le 31 août 2007
et aucun désordre n'a été constaté depuis.
• Documents :
o Marché de travaux ;
o compte rendu de réunion ;
o note technique de l'entreprise ;
o plans et profils en travers ;
o marché de Briare repris et adapté à Briennon.
• Personnes interrogées :
o Richard SYBELIN – DDE 58 – Decize VN – centre de Roanne.
Figure 23 : Canal de Saint Quentin à Masnières : profil type avant désordres (VNF)
• Données géotechniques :
• Mécanismes : Érosion interne et phénomène de renard suite à des infiltrations liées à une
dégradation (vieillissement et fissurations) de la murette et de la risberme en crête. L'eau
s'est infiltrée au niveau de la risberme sous eau, entre la murette et l'écran d'étanchéité en
béton, insuffisamment ancré en profondeur. Un siphon s'est alors formé par érosion interne
et a débouché dans le pied de talus aval de la digue, inondant 13 hectares de champs
cultivés adjacents.
• Scénario et chronologie : Des fuites ont été constatées sur le secteur depuis de nombreuses
années. Des travaux de réfections avaient été effectués en 1998-1999 sur un secteur plus
critique du bief et une intervention était à l'étude suite à l'identification de fuites sur ce
tronçon de bief.
Le dimanche 22 juillet 2001 à 6 h 45, une baisse importante du niveau du bief a été
constatée par un agent itinérant. Le contrôleur d'astreinte, se rendant immédiatement sur
place, a constaté une fuite importante entre les PK12,000 et PK12,030 avec formation d'un
siphon dans la digue suite à une phénomène de renard. Une première tentative de colmatage
a été engagée au moyen de ballots de paille, de sac d'argile et de ciment amenés sur place
par barge. Elle s'est avérée infructueuse en raison de la vitesse d'écoulement de la fuite. Le
niveau du bief a été abaissé afin de ralentir les écoulements et la dégradation de la berge.
• Entreprises : Les travaux de battage des palplanches ont été réalisés par la société S.EM.I.P.
Le reste des réparations consistant en des travaux de petit terrassement a été pris en charge
en régie par les agents de la subdivision de Cambrai du Service de la Navigation mis à
disposition de VNF.
• Reconnaissances : Une simple reconnaissance visuelle a été effectuée pour l'exécution des
travaux. Ceux-ci ont toutefois bénéficié d'une reconnaissance géotechnique effectuée en
1998 pour la définition de travaux de réhabilitation couvrant l'ensemble du bief et dont une
partie avait été effectuée en 1999.
• Conception – dimensionnement : La conception de la solution a été effectuée sur site par les
agents de la subdivision de Cambrai du Service Navigation Nord Pas de Calais.
Figure 24 : Canal de Saint Quentin à Masnières : profil type après réparation (VNF)
• Mise en œuvre : Les travaux de battage de palplanches ont été réalisés à partir du bief et les
travaux de réfections de la digue à partir du chemin de contre halage et des chemins
agricoles adjacents.
Le bief étant partiellement vidé après la brèche, les opérations ont eu lieu dans le cadre
d'une restriction de navigation. Les bateaux de plaisance et bateaux non chargés étaient
autorisés à emprunter le canal, les péniches chargées étaient déviées vers le Canal du Nord
ou immobilisées pendant la durée des travaux.
• Durée des travaux : Les travaux se sont déroulés du 24 au 26 juillet 2001 et ont entraîné une
interruption partielle de la navigation de 5 jours.
• Coût des travaux : Les coûts des travaux établis par la subdivision sont les suivants :
o 9 500 € environ pour le battage des palplanches et leur recépage ;
o 14 000 € de palplanches ;
o 350 € de béton ;
o total 23 850 €.
• Conception – dimensionnement :
La conception s'est focalisée immédiatement sur la mise en œuvre de palplanches dont le
pré-dimensionnement a été établi dans le cadre de la mission de reconnaissance
géotechnique G12 pré-citée.
1999 sur les 300 premiers mètres linéaires du bief et s'est raccordé à un ancien rideau
existant à l'aval.
Dans le cadre de ces travaux, les palplanches du dispositif mis en œuvre en urgence ont été
arrachées et remplacées pour des raisons de verticalité et d'alignement général du rideau.
• Coût des travaux : Le montant total du marché de réhabilitation de la rive gauche du bief
s'élève à 550 000 euros.
• Travaux : La principale difficulté rencontrée pour la réalisation des travaux fut la nécessité
d'intervenir à partir du bief, au moyen d'une barge, et avec un niveau de bief inférieur à la
normale.
• Efficacité à court et long terme : La solution mise en œuvre en urgence s'est avérée efficace
à court et moyen terme puisqu'elle a permis une réouverture à la navigation 5 jours après
l'apparition des désordres. Elle s'est avérée pérenne en maintenant parfaitement le bief
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : Les techniques employées, tant
pour les travaux d'urgence que pour les travaux complémentaires, se sont avérées pertinentes
puisqu'elles ont permis une remise en exploitation très rapide à un coût raisonnable.
• Documents :
o rapport du contrôleur d'astreinte du 22 juillet 2001 ;
o lettre de consultation du 23 juillet 2001 et commande du 24 juillet 2001 ;
o article extrait du journal « La Voie du Nord » du 26 juillet 2001 ;
o constat du 27 juillet 2001 et bilan du 1er Août 2001 ;
o note de M. Tobo, subdivisionnaire du service navigation de Cambrai, en date du 22
Août 2001 ;
o mél de M. Lefebvre, subdivisionnaire du service navigation de Cambrai, à M. Oger
en date du 17 février 2004, concernant une enquête sur les ruptures du digues
signalées par la subdivision ;
o pièces du marché «Canal de Saint Quentin – Bief de Masnières – Rive Gauche –
Confortement de la digue – PK11.570 au PK12.300» (CCTP, DE, BP, Plans,
profils) ;
o rapport géotechnique établi par SOREG, dossier R-98-1113 du 24 décembre 1998 et
intitulé :« Masnières (59) Canal de Saint Quentin – Bief de Masnières – Voies
Navigables de France – Confortement de la digue en rive gauche ( PK 11.855 à PK
12.675) – Examen géotechnique des sols de fondation (mission de type G0 + G12) ».
• Personnes interrogées :
• Données géométriques de la digue : Crête de largeur 5m, talus amont vertical de hauteur
3m, talus aval de pente 3V/1H.
• Mécanismes : Surverse.
• Scénario et chronologie : Une crue de la Sambre a généré un écoulement massif des eaux de
pâtures en direction de la digue du canal. La saturation de cette dernière et les forces
d'écoulement en direction du canal ont provoqué le déversement de la tête du rideau de
palplanches vers le canal.
• Type d'intervention : Travaux effectués par entreprise sans urgence en novembre 2003.
• Entreprises : Leleu.
• Reconnaissances : Visuelles.
Photographie 87 : Canal de la Sambre à l'Oise à Landrecies : palplanches avec pieux bois (CETMEF)
• Mise en œuvre : Deux grues ont été nécessaires aux travaux. La première a été acheminée
sur le chemin de halage et la seconde par le canal au moyen d'une barge. La grue située sur
le halage a permis de redresser et de maintenir la tête des palplanches pendant que les pieux
bois étaient mis en place à partir de la barge, au moyen de la seconde grue.
• RAS
• Travaux : Les travaux ont nécessité l'emploi de grues et la neutralisation d'un secteur
important du chemin de halage et du canal pour la réalisation des travaux.
• Efficacité à court et long terme : La méthode s'est avérée efficace à court terme
puisqu'aucun nouveau désordre n'a été constaté depuis. Cependant le comportement de
l'ouvrage en période de crue importante reste à vérifier.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique employée, bien que
relativement simple, s'est avérée efficace et pérenne pour redresser et maintenir un rideau de
palplanches. Cette méthode est plus économique que la mise en place d'un nouveau rideau
de palplanches.
• Documents consultés
o Bordereau de prix ;
o Commande de pieux bois ;
o Plan de situation ;
o Photographies avant et après travaux.
• Personne interrogée
o Didier DEBRABANT Adjoint à la subdivision de Maubeuge du Service de
Navigation du Nord Pas de Calais .
• Contexte et enjeux : Milieu urbain (commune de Catillon sur Sambre 840 habitants).
• Données géotechniques : Remblai en limon argileux, étanché par corroi d'argile et protégé
par un perré.
• Scénario et chronologie : En 1998 une tranchée de 1,3 mètre de profondeur a été réalisée en
bordure du chemin de halage pour le passage d'un collecteur AEP de diamètre 110 mm. Des
phénomènes d'orniérage se sont développés au droit de celle-ci, probablement lié à un
mauvais compactage des matériaux de remplissage. En 2004 un curage complet du contre-
fossé a été réalisé avec arasement de la végétation et recalibrage du fossé. Quelques temps
après, des glissements de talus sont apparus sur 4 sections successives.
L'infiltration des eaux de pluie et l'accumulation d'eau dans le corps de la digue ont aggravé
le phénomène. Des terriers de lapins présents le long du canal peuvent également avoir
fragilisé le talus.
• Type d'intervention : Travaux d'entretien programmé en juillet 2004 dans un délai court.
• Reconnaissances : Visuelles.
chemin de service. La pente de la plate-forme de ce chemin a été inversée vers le canal pour
évacuer les eaux de pluie.
Figure 25 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : profil en travers des travaux (VNF)
• Mise en œuvre : Les travaux ont été effectués à partir du chemin de halage sans difficultés
majeures.
Photographie 90 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : Photographie 91 : Canal de la Sambre à l'Oise à Ors : le
après travaux (CETMEF) chemin de halage après travaux (CETMEF)
• RAS
• Travaux : Les travaux ont été réalisés directement à partir du chemin de halage sans
difficultés majeures.
• Efficacité à court et long terme : La solution s'est avérée efficace à court et long terme
puisqu'à ce jour aucun nouveau désordre n'est constaté.
• Documents consultés :
o Compte rendu de visite de terrain du 21 janvier 2004 ;
o photographies avant travaux ;
o photographies après travaux ;
o profil en travers de la solution mise en place.
• Personne interrogée :
o Didier. DEBRABANT, Adjoint à la subdivision de Maubeuge du Service Navigation
du Nord Pas de Calais.
• Type de digue : Il s'agit d'une digue qui sépare la Seine en deux bras et relie l’île du Chiard à
Chatou (78) et l’île de la Chaussée à Croissy-sur-Seine. De nombreux arbres sont plantés sur
l'ensemble de la digue.
• Mécanismes : Erosion interne due au réseau racinaire et érosion externe due aux courants
érosifs, au batillage, à la variation du niveau d'eau sur les biefs, et à la destructuration
provoquée par la chute d'arbres.
• Scénario et chronologie : La digue n'étant pas protégée, elle s'est érodée progressivement
réduisant ainsi sa largeur par endroits jusqu'à 9 m, alors qu'elle était en moyenne de 25 m à
l'origine. La différence de niveaux d’eau de 3,20 m entre le bras de Marly à l’Est et celui de
la Rivière neuve à l’Ouest a entraîné des écoulements internes
• Type d'intervention : Les travaux ont été entrepris en urgence, à la demande du préfet des
Yvelines (pas de dossier loi sur l'eau et marché conception-réalisation). En effet, à force
d’être fragilisé par des érosions, l’ouvrage courait le risque de se rompre à tout moment (les
conséquences d’un tel désastre pourraient se faire ressentir jusqu’aux ports de Gennevilliers
(92)).
• Durée des travaux : En 2 phases - 1ère phase : 7 à 8 mois sur le Bras de Marly - 2éme phase
: le bras de la Rivière Neuve 2009-2010.
• RAS
• Travaux : Aucune difficulté. La mise en place des palplanches est réalisée par vérinage,
nouvelle technologie japonaise qui a l'avantage d'être moins sonore et de prendre une
emprise moindre (1m utile). De plus, les travaux ont eu lieu par voie d'eau et sans baisse du
niveau d'exploitation.
Photographie 94 : La Seine à Croissy : le verin Photographie 95 : La Seine à Croissy : berge après pose
servant au fonçage des palplanches (VNF) des palplanches (CETMEF)
• Efficacité à court et long terme : La solution s'est avérée efficace jusqu'à ce jour.
• Pertinence de la technique employée par rapport au cas : La technique n'a pas occasionnée
de gêne aux riverains et à la navigation pendant la durée des travaux (excepté, l'interdiction
de passage en crête de digue). De plus, cette technique, permet d'assurer en une seule
• Documents :
o présentation générale des travaux de confortement de la digue canal de Croissy sur
Seine de septembre 2007 - document de communication VNF ;
o article dans la lettre interne de VNF de novembre 2007 numéro 148 ;
o programme du marché de maîtrise d'œuvre du 23 juin 2008.
• Personnes interrogées :
o Michel MOLINA (Service Navigation de la Seine / Arrondissement des Boucles de
la Seine) ;
o Jean GABER (Service Navigation de la Seine / Arrondissement des Boucles de la
Seine) ;
o Thierry GIRARD (Service Navigation de la Seine / Arrondissement des Boucles de
la Seine).
• Contexte et enjeux : Milieu urbain. Le canal en profil cavalier est surmonté d'une route
départementale. Les berges sont un site de promenade.
• Données géométriques de la digue : La digue a une hauteur de 3,20 m, une crête de 20m de
large et des pentes à 2V/1H.
• Données géotechniques :
o le site affecté se situe au niveau d'un ancien lit, il est constitué de calcaire marneux
avec des poches de gypses et d'anhydrite ;
o la route en partie supérieure s'affaisse régulièrement depuis 1931. Elle est
instrumentée d'un inclinomètre ;
o étude de diagnostic initial des désordres HYDROGEOTECHNIQUE de mai 2006 ;
o étude géothechnique FONDASOL avec propositions de confortement de septembre
2007.
• Date : 2004.
• Description factuelle :
o des fontis de 7 à 9 m ont été observés dans le plafond du canal lors du chômage de
2004. Les fontis restaient en eau, les poches semblaient étanches ;
o le site est affecté de mouvement de terrain depuis longtemps en partie supérieure :
un mur de contrefort a été réalisé en 1931 au niveau du chemin de halage, il
• Mécanismes : La dissolution de poches de gypse au sein du sol support par des circulations
d'eaux souterraines a induit la création de cavités en profondeur. Cela provoqua la remontée
d'un fontis par décompression et déstructuration des sols causant la disparition du chemin de
halage et les affaissements au niveau de la RD12.
• Objectifs : Rétablir le profil du canal, combler les vides éventuels et consolider le sol
support.
• Entreprises :
o Muller TP ;
o groupement avec GTS ;
o contrôle extérieur CETE de l'Est LRPC de Nancy.
• Dispositifs mis en place et caractéristiques : Les travaux décrits ci-après concernent le canal
et ont été financés par VNF. Les travaux concernant le rétablissement de la RD 12 ont été
financés par le Conseil Général des Vosges : Les travaux sur le canal ont consisté :
o au comblement des vides par des enrochements 90/250 non gélifs ;
o à la pose d'un géotextile filtrant en fond de canal actuel puis reprofilage du canal
avec des enrochements de même type ;
o à la réalisation d'injections au niveau des sols décomprimés permettant le
comblement partiel de certaines failles ou vides et l'augmentation des propriétés
mécaniques du sol en place.
Travaux
incombant au
CG 88
Travaux incombant à
VNF
• Mise en œuvre : Les travaux ont eu lieu en eau, un léger courant provoqué par le rôle
d'alimentation du canal a été ressenti lors de la pose du géotextile.
Une voie d'accès a été créée et les travaux ont été réalisés en partie depuis l'autre berge ou en
barque.
Photographie 99 : Canal des Vosges à Epinal : les travaux de confortement de la berge (VNF)
• Durée des travaux : Les travaux concernant la tranche ferme ont été prévus pour un délai de
4 mois. Deux tranches conditionnelles ont été également prévues, chacune pour 3 mois de
travaux, la première pour la mise en œuvre de 20 forages d'injections de 10 m de
profondeur, la seconde pour la mise en œuvre de 20 forages d'injections de 15 m de
profondeur.
Au total les travaux auront duré 3 mois en ce qui concerne la tranche fixe et 5 mois et demi
pour ce qui est des tranches conditionnelles,
• Travaux complémentaire nécessaires : Des fuites repérées durant la phase travaux ont été
étanchées dans le cadre de travaux complémentaires
• Type d'intervention : Des fuites relativement importantes ont été constatées en phase travaux
dans la continuité de la zone confortée. Il a été décidé de prolonger la zone traitée par des
injections.
• Entreprises :
o Muller TP ;
o groupement avec GTS ;
o contrôle extérieur CETE de l'Est – LRPC de Nancy.
• Connaissance du phénomène : Les fontis ont été découverts dans le plafond du canal lors du
chômage de 2004. Cependant, le talus a subi des désordres depuis des décennies et des
effondrements localisés de la RD 12 se sont généralisés sur 80 m au fil du temps. Des pertes
d'eau du canal ont poussé à réaliser des travaux après des études de reconnaissances
géotechniques et la pose d'instrumentation.
• Travaux : Les travaux se sont déroulés en eau, sans visibilité et sans interruption de la
navigation. Il a fallu prendre en compte les propriétés chimiques du sol afin d'éviter des
réactions non désirées (réaction ettringitique). L'importance des facturations sur certaines
zones injectées a induit des circulations non désirées du coulis d'injection qui allait jusqu'au
fleuve en contrebas. La composition du produit injecté a du être adaptée durant les travaux
afin d'obtenir un produit moins fluide (ajout d'un adjuvant anti-délavage et injection de
mortier selon les zones).
• Efficacité à court et long terme : A confirmer lorsque les travaux seront terminés et qu'une
• Documents :
o CCTP ;
o étude géotechnique de Fondasol.
• Personnes interrogées :
o Yannick PAYOT VNF – Service Navigation du Nord Est.
Photographie 95 : La Seine à Croissy : berge après pose des palplanches (CETMEF). .140
Photographie 96 : La Seine à Croissy : berge après travaux (VNF).................................141
Photographies 97 et 98 : Canal des Vosges à Epinal : les désordres (VNF)....................143
Photographies 97 et 98 : Canal des Vosges à Epinal : les désordres (VNF)....................143
Photographie 99 : Canal des Vosges à Epinal : les travaux de confortement de la berge
(VNF)..................................................................................................................................145