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BIOGRAPHIE Blaise 

DIAGNE
(1872 - 1934)

Informations générales
M. Blaise DIAGNE
Né le 13/10/1872 à GORÉE (SÉNÉGAL)
Décédé le 11/05/1934 à CAMBO-LES-BAINS (PYRÉNÉES-ATLANTIQUES -
FRANCE)
 
Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés
10/05/1914 - 07/12/1919 : Sénégal - Union républicaine radicale et socialiste
 
30/11/1919 - 31/05/1924 : Sénégal - Républicain socialiste
 
11/05/1924 - 31/05/1928 : Sénégal - Républicain socialiste et socialiste français
 
22/04/1928 - 31/05/1932 : Sénégal - Républicain socialiste
 
01/05/1932 - 11/05/1934 : Sénégal - Indépendants
 
BIOGRAPHIE
Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940
(J.Joly)

Né à Gorée (Sénégal) le 13 octobre 1872, mort le 11 mai 1934 à Cambo-les-Bains (Basses-


Pyrénées).

Député du Sénégal de 1914 à 1934. Sous-secrétaire d'Etat aux Colonies du 26 janvier 1931
au 19 février 1932.

Issu d'une modeste famille indigène, Blaise Diagne fit ses études chez les Pères et quitta le
Sénégal avant sa majorité. Il fit carrière dans l'administration des douanes, et parvint au
grade de contrôleur hors classe. Il servit au Congo, à Madagascar, à la Réunion, à la
Guyane et en métropole. Il épousa une française à Paris en 1909.

Il fut membre d'une Commission municipale en Guyane et exerça à Tamatave les fonctions
de juge au Tribunal criminel.

Il fut maire de Dakar jusqu'à sa mort.

Il se présenta aux élections générales législatives de 1914. S'adressant à la fois aux


Européens et aux indigènes, il demanda la création à Dakar d'un lycée, d'une école normale
et d'une école de médecine. Il défendit la liberté de conscience coranique et réclama la
création de communes de plein exercice.

Il fut élu le 10 mai 1914 au second tour de scrutin, par 2.424 voix contre 2.249 à
Heimburger, sur 5.231 votants. François Carpot, député sortant, n'avait obtenu que 472
voix. Aux élections suivantes, il fut constamment réélu au premier tour.

A son arrivée au Palais Bourbon, Blaise Diagne s'inscrivit au « Groupe républicain


socialiste » formation qu'il quitta en 1918 pour se joindre au « groupe des députés non
inscrits ». Il fut membre de la Commission du commerce et de l'industrie, de la
Commission des pensions civiles et militaires, de la Commission des douanes.

Par le biais des obligations militaires, il se battit pour obtenir des droits politiques en
faveur des Africains.

En mai 1915, il déposa une proposition de loi, avec demande de discussion immédiate,
tendant à soumettre aux obligations militaires les Sénégalais des communes de plein
exercice.

Après l'adoption de ce texte, il déposa une proposition de loi soumettant également aux
obligations militaires les descendants des originaires des communes de plein exercice du
Sénégal. Ce texte reçut, lui aussi, force de loi (1916).

Il fut l'auteur d'une proposition de loi tendant à autoriser les indigènes et sujets français des
colonies à contracter des engagements volontaires dans le corps français de l'armée
métropolitaine et coloniale et dans l'armée de mer (1916).

Il fut chargé de rapporter le projet de loi créant l'emploi d'adjudant indigène, pour les
militaires indigènes servant dans les unités de tirailleurs et de spahis de l'Afrique du Nord
(1916).

Il déposa, en 1917, une proposition de résolution tendant à créer une grande Commission
permanente des colonies et pays de protectorat. Cette Commission fut créée pendant la
législature suivante.

Il intervint fréquemment dans les débats, et se montra particulièrement préoccupé du sort


des militaires d'origine coloniale envoyés au front.
Le 27 novembre 1916, au début du troisième hiver de guerre, il demanda à interpeller le
Gouvernement sur les conditions d'emploi, en hiver, des militaires d'origine coloniale dans
les armées en campagne en France et en Orient. Satisfait des assurances reçues du Ministre
de la Guerre, il retira son interpellation.

Mais, pendant toute la durée de la guerre, il resta très attentif au sort des troupes noires qui
trouvèrent en lui, aussi bien du point de vue matériel que moral, un défenseur convaincu et
habile.

Le 16 janvier 1918, désigné par Georges Clemenceau, il prend la tête d'une mission en
Afrique pour le recrutement de soldats indigènes, avec le titre de Commissaire de la
République dans l'Ouest africain. Le Gouvernement marquait ainsi sa volonté d'intensifier
le recrutement en Afrique. Hostile à cette politique, soutenue par Diagne, le Gouverneur de
l'A.O.F., Van Vollenhoven, demanda à être relevé de ses fonctions. Envoyé au front sur sa
demande, il y fut tué à la tête de son bataillon.

Le 11 octobre 1918, Blaise Diagne fut nommé par Clemenceau Commissaire général «
chargé du contrôle des militaires français d'origine coloniale et des militaires et travailleurs
indigènes originaires des possessions africaines dépendant du Ministère des Colonies ».

Il retrouva cette fonction en 1920 et 1921 dans les Cabinets Millerand, Leygues et Briand
(jusqu'au 2 octobre 1921).

Il se présenta aux élections générales législatives de 1919 comme « candidat républicain


socialiste indépendant » et fut réélu le 30 novembre par 7.444 voix contre 1.252 à Carpot
(candidat démocratique) sur 8.867 votants.

Il fut membre de la Commission de l'Algérie.

Il déposa une proposition de loi concernant les pensions attribuées aux originaires des
communes de plein exercice du Sénégal, et une autre tendant à modifier certains articles du
Code civil en faveur des pupilles de la Nation. Il fut chargé de rapporter divers projets de
loi concernant les colonies.

Il prit part à de nombreux débats, notamment à ceux ayant trait aux problèmes militaires, Il
fit une intervention remarquée lors de la discussion d'une interpellation sur les injustices et
les crimes commis aux colonies au préjudice des indigènes.

Il fut réélu le 11 mai 1924 par 6.133 voix contre 1.891 à son unique concurrent, Paul
Defferre avocat dakarois, père de Gaston Defferre. Il y avait 8.193 votants.

Inscrit au groupe républicain socialiste et socialiste français, il présida la Commission de


l'Algérie, des colonies et des protectorats et fut membre de la Commission de l'armée.

Il déposa deux propositions de résolution tendant à inviter le Gouvernement à augmenter le


nombre des médecins des troupes coloniales et à adapter leur statut à leurs lourdes tâches.
Il prit part à plusieurs discussions ayant pour objet des problèmes militaires ou coloniaux.
Il fut réélu le 22 avril 1928 par 5.175 voix contre 4.396 voix à Galandou Diouf «
indépendant » (un de ses anciens lieutenants qui lui succédera en 1934), sur 9.911 votants.
Il fut membre de la Commission de l'Algérie, des colonies et des protectorats, et de la
Commission du suffrage universel.

Il intervint dans plusieurs débats sur les problèmes financiers des colonies. Il fit partie de la
délégation gouvernementale française à la conférence du B.I.T. sur le travail forcé (Genève
1930).

Du 26 janvier 1931 au 19 février 1932, il fut sous-secrétaire d'Etat au Ministère des


Colonies, au sein de trois cabinets successifs présidés par Laval avec Paul Reynaud comme
Ministre des Colonies. Pour la première fois, un ressortissant d'Afrique noire accédait à la
fonction ministérielle. Il se fit entendre dans la discussion du projet de loi portant fixation
du budget général de l'exercice 1931-1932 et de plusieurs projets de loi concernant le
régime douanier colonial.

Il fut réélu le 1er mai 1932 par 7.250 voix contre 3.875 à Galandou Diouf sur 12.031
votants.

Inscrit au groupe des indépendants, il fut membre de la Commission des colonies et de la


Commission de la marine marchande.

Il dépose une proposition de loi tendant à la révision du tarif douanier applicable aux
graines et fruits oléagineux (1932) et participa à la discussion du projet de loi ayant le
même objet (1933).

Il mourut en court de mandat à Cambo-les-Bains (Basses-Pyrénées) le 11 mai 1934. Il


avait alors 61 ans.

Le président Fernand Bouisson prononça son éloge funèbre à la séance publique' du 15 mai
: « Il parlait notre langue avec un art que beaucoup ici même lui enviaient... Il avait 42 ans
quand, en 1914, il devint l'élu de ses concitoyens du Sénégal » berceau « disait-il de la
France africaine ». Son action s'est poursuivie pendant vingt ans, malgré bien des
difficultés, bien des obstacles, à travers la guerre, à travers la crise qui a durement frappé
l'économie africaine. Sa curiosité servie par une intelligence singulièrement vive s'étendait,
s'élargissait sans cesse. Tant de dons expliquent que Diagne ait été nommé « Sous-
secrétaire d'Etat ». Pour la première fois, un représentant indigène de nos possessions
lointaines faisait partie du Gouvernement de ce pays. L'histoire retiendra cet événement
chargé de sens. »

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